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STRUCTURES MIXTES
Organisation du module
• 3 cours magistraux
– Sylvie EZRAN
• 4 applications
– Olivier CARREE
– Simon GELEZ
– Wasoodev HOORPAH
– Jean-Louis MICHOTEY
– Nicolas MUNIER
• 1 composition
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10/02/2016
Organisation du module
• 3 cours magistraux
– Analyse des sections mixtes (poutres)
– Connexion (poutres)
– Applications au Bâtiment (poteaux et dalles)
Sommaire
• 1- Introduction
• 2- Spécificités des sections mixtes
• 3- Largeur participante et analyse globale
• 4- Vérification des sections
– 4-1 Analyse plastique des sections
– 4-2 Analyse élastique des sections
• 5- Conclusion
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Chapitre 1
INTRODUCTION
Mixité
• La mixité dans la construction est l’association de deux
matériaux de natures différentes. Leur interaction est
assurée par une connexion.
• Le but est de tirer le meilleur parti des matériaux constitutifs.
• L’association la plus fréquente utilise l’acier et le béton.
• Mais il y a d’autres possibilités: acier + bois, acier + verre…
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Intérêt de la connexion
h
h
Éléments indépendants b
Comportement bilame
h
h
Éléments solidaires b
Comportement monolithique
Effort de glissement
(*) Avec deux matériaux et deux sections équivalents
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Intérêt de la connexion
• Dans le cas de l’association acier / béton:
– Le béton est efficace en compression et l’acier en
traction,
– Le béton peut assurer la stabilité de l’acier,
– Le béton protège l’acier de la corrosion et vis-à-vis
du feu,
– L’acier apporte sa ductilité,
– Les coefficients de dilatation thermique sont très
proches.
• => les matériaux sont donc compatibles et
complémentaires !
Développement et précautions
• Développement de la mixité :
– Rationalité théorique en vue d’optimiser les
structures,
– Utilisation des ordinateurs pour le calcul des
structures (sollicitations et vérifications).
• Précautions à prendre :
– Assurer la connexion,
– Limiter la fissuration de la dalle :
• Action du retrait et du gradient thermique
• Béton tendu sur appuis intermédiaires
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Applications
• Bâtiment :
– Poutres
– Poteaux
– Dalles
• Ponts :
– Poutre(s) de tablier
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Connexion
Goujons
Cornières
DALLE
POUTRE
CONNEXION = « COUTURE »
Poteaux mixtes
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Tabliers de ponts
Bipoutres mixtes
• Béton :
– Classe : C20/25 à C50/60
– Résistance caractéristique en compression : fck
– Module d’élasticité sécant (court terme) : Ecm
– Coefficient partiel de sécurité : γc = 1,5
• Armatures :
– Classe : FeE 400 à 500 (haute ductilité exigée)
– Limite d’élasticité : fyk
– Module d’Young : E = 210 000 Mpa
– Coefficient partiel de sécurité : γs = 1,15
• Acier :
– Nuances S235, S275, S355, S420 et S460
– Limite d’élasticité : fy
– Module d’Young : E = 210 000 Mpa
– Coefficient partiel de sécurité : γM0 = γM1 = 1,0
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Réglementation NF EN 1994
(Référence NF P 22 411 1-1)
• Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes acier-béton
– Partie 1.1 : Règles générales et règles pour les bâtiments
Juin 2005
– Partie 1.2 : Règles générales et calcul du comportement au feu
Février 2006
– Partie 2 : Règles générales et règles pour les ponts
Février 2006
Chapitre 2
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Retrait du béton
• Le retrait du béton est une déformation imposée dans la section de béton
comprimée qui a trois origines physiques possibles :
• Retrait thermique εth
Il s’effectue à court terme et traduit la différence de température existant
au moment du durcissement entre le béton et la charpente métallique.
• Retrait endogène εca
Il s’effectue à court terme, juste après la mise en œuvre du béton, et
traduit la poursuite de l’hydratation du ciment après la prise, ce qui
entraîne une diminution du volume initialement mis en œuvre.
• Retrait de dessiccation εcd
Il s’effectue sur le long terme, pendant la vie de l’ouvrage, et traduit une
évaporation progressive de l’eau contenue dans le béton.
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∆T α th = 10-5 / °C
ε th = α th ∆T (°C ) = e dalle - 15(cm)
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β as ( t ) = 1 - e -0,2 t
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EN 1992-1-1 Annexe B2
Retrait du béton
pour les structures mixtes de bâtiment
EN 1994-1-1 Annexe C et 1994-1-1 §3.1 (4)
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• Dans une structure mixte, les charges de flexion longitudinale ayant une
courte durée d’application sont reprises par une section mixte
homogénéisée. Le coefficient d’équivalence est n0 = Ea / Ecm
• L’effet du fluage du béton, qui ne joue que pour les charges ayant une
longue durée d’application, est pris en compte par une diminution de la
section résistante du béton, en divisant l’aire du béton par un coefficient
d’équivalence nL.
• Cette méthode reste une méthode simplifiée, qui n’est valable qu’à
condition :
• qu’une seule des deux semelles de la poutre soit mixte, (double action mixte
avec les deux semelles non fissurées)
• que le fluage soit linéaire, c’est-à-dire que la contrainte de compression dans
le béton du hourdis, sous ELS quasi permanent, reste limitée à 0,45 fck.
Gk,sup (ou Gk,inf) + (1,0 ou 0) S + 0,5 Tk
EN 1994-2 §7.2.2
EN 1992-1.1 §7.2 (2)
EN 1994-1-1 §5.4.2.2
Coefficient d’équivalence
nL = n0 (1 + ψL Φ(t1,t0))
Le coefficient nL dépend du type de chargement.
n0 = Ea / Ecm
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EN 1994-1-1 §5.4.2.2
Coefficient d’équivalence
nL = n0 (1 + ψL Φ(t ,t )) 1 0
EN 1994-1-1 §5.4.2.2
Coefficient d’équivalence
nL = n0 (1 + ψL Φ(t ,t )) 1 0
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EN 1992-1-1 Annexe B1
Coefficient d’équivalence
nL = n0 (1 + ψL Φ(t ,t )) 1 0
Planification du chantier
• Pour un jour considéré J
• Pour une section fixée dont le béton a été coulé au jour J1
• Pour une charge donnée appliquée au jour J0
Alors
• Age du béton à l’instant considéré : t1 = J - J1
• Age du béton au moment du chargement : t0 = J0 - J1
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EN 1992-1-1 Annexe B1
Coefficient d’équivalence
« En fin de vie » : nL = n0 (1 + ψL Φ(∞,t )) 0
n = 2 x Ea / Ecm = 2 n0 Varie de 12 à 14
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Chapitre 3
LARGEUR PARTICIPANTE ET
ANALYSE GLOBALE
Traînage de cisaillement
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Traînage de cisaillement
∫A c σ x dx = beff σ max
• La répartition des contraintes n’est pas uniforme dans la section
droite (hypothèse de Navier). On définit donc par simplification une
largeur efficace de la dalle béton.
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Le = 0,85 L1
L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
beff,0
Le = 0,85 L1 Le = 0,7 L2
L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
beff,1 beff,2
40
20
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L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
beff,12
41
Le = 2 L3
L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
beff,23 beff,3
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L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
Cette largeur efficace variable est prise en compte pour le calcul des contraintes.
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L1 / 4 L1 / 2 L1 / 4 L2 / 4 L2 / 2 L2 / 4 L3
Pour le calcul des sollicitations avec une analyse globale élastique, on peut
utiliser des largeurs constantes par travées.
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Zones fissurées
EN 1994-1-1 §5.4.2.3 (2)
• Dans un premier temps, une analyse globale non fissurée est
menée. Elle permet de déterminer les zones où le béton de la dalle
est fissuré (contrainte > 2 fctm). EN 1994-1-1 §5.4.2.2 (8)
• Dans un deuxième temps, une analyse globale fissurée est menée.
Elle modifie l’introduction de certaines actions (retrait, gradient).
Chapitre 4
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• Calcul ELASTIQUE-PLASTIQUE :
• Les sollicitations sont déterminées suivant les lois de R.D.M.
• Les sections sont déterminées par les lois de plasticité.
• Nécessite des sections transversales compactes de la classe 2.
• Calcul ELASTIQUE-ELASTIQUE :
• Les sollicitations sont déterminées suivant les lois de R.D.M.
• Les sections sont déterminées par les lois de l'élasticité.
• Réservé aux sections transversales de classes 3 et 4.
Attention, la classe d’une section peut être modifiée si le moment change de signe!
Vérifications
• La vérification d’une poutre mixte est établie
aux états limites:
• Etats limites ultimes (ELU):
– Vérification / moment résistant, EN 1994-1-1 §6.2.1
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Chapitre 4-1
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Justification en plasticité
EN 1994-1-1 §6.2.1.2 (1)
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Justification en plasticité
Exemple de méthode numérique :
5000
Béton
250
50
750
1660
Acier
850
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Justification en plasticité
Justification en plasticité
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Justification en plasticité
Justification en plasticité
Recherche de la position de l’axe neutre plastique
N
N
25,54 + N = 42,40 − N
L’ANP est dans la semelle supérieure.
2 N = 42,40 − 25,54
N = (42,40 − 25,54) / 2 = h × 335× 0,750 N est l’effort de compression dans la semelle
42,40 − 25,54 supérieure pour avoir ΣNc = ΣNt.
z ANP = 1,630 − 56
2 × 335× 0,750
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Justification en plasticité
Calcul des efforts dans chaque section élémentaire
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Justification en plasticité
Calcul du moment plastique Mpl,Rd
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Justification en plasticité
• Cette méthode revient à :
– Déterminer la position de l’axe neutre plastique tel que ΣNc = ΣNt = Nresult
– Calculer le moment plastique M = Nresult x z
– Elle peut être utilisée avec :
• Un moment positif : on prend en compte la contribution du béton dans la dalle,
• Un moment négatif : on prend en compte la contribution des armatures tendues dans la
dalle.
fy/γM z fy/γM
Nresult Nresult
Fa Fa
fy/γM fy/γM
M>0 M<0
• Position de l’axe neutre plastique (ANP) :
– Sous l’effet du moment positif, l’ANP est généralement dans la dalle ou dans la
semelle supérieure de la poutre acier,
– Sous l’effet du moment négatif, l’ANP est généralement dans la semelle
supérieure ou dans l’âme de la poutre acier.
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Chapitre 4-2
Caractéristiques mécaniques
d’une section mixte
Béton
Aciers passifs
Acier
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Caractéristiques mécaniques
d’une section mixte
Béton
Gb
Section B
Inertie Ib
Ga
Acier
Section A
Inertie Ia
Caractéristiques mécaniques
d’une section mixte
A l’interface acier-béton,
la déformation est identique :
εb = εa
σb / Eb = σa / Ea
σb = Eb / Ea σa = σa / n
n est appelé coefficient d’équivalence.
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Caractéristiques mécaniques
d’une section mixte
B ; Ib
Gb
S = A + B/n b
c
G
c distance entre les CdG acier et béton a
a = c.B/(n.S) Ga
b = c.A/S
I = Ia + Ib/n + c2 A.B/(n.S) A ; Ia
bi
hi
zi
∆ ∆
3 cas selon que le béton soit non fissuré, partiellement fissuré ou complètement fissuré.
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b h z S H Io Ih I∆
b.h3
données b.h b.h.z b.h.z2 Io+Ih
12
1 Dalle de béton
2 Renformis
3 Semelle supérieure
4 Ame
∆
5 Semelle inférieure
b h z S H Io Ih I ∆
b.h3
données b.h b.h.z b.h.z2 Io+Ih
12
2 b/n Renformis
3 Semelle supérieure
4 Ame
∆
5 Semelle inférieure
Total h S H I ∆
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I = I∆ – S . v’2 = I∆ – H2 / S (Huyghens)
v = h – v’ = h – H / S
v’ = H / S
v
h
v’
∆
Total h S H I ∆
69
b
Hbéton = b y² / 2 n
Hacier = A y’ y hb
y’ = va + hb - y y’ va
On écrit : Hbéton = Hacier h
Ga ha
Équation du second degré en y
∆
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y hb
a va
h
Ga ha
b h z S H Io Ih I ∆
b.h3
données b.h b.h.z b.h.z2 Io+Ih
12
3 Semelle supérieure
4 Ame
∆
5 Semelle inférieure
Total h S H I ∆
72
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My
σb(y) = y
n In
M G
My
σa(y) =
In
M2 nv M3 ni
M1
M2 y M3 y
σb(y) = 0 + +
nv Inv ni Ini
M1 y M2 y M3 y
σa(y) = + +
Ia Inv Ini
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75
76
38
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77
78
39
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79
80
40
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Retrait du béton
ε th Retrait thermique (1.10-4)
ε ca Retrait endogène (5.10-5 CT - 6.10-5 LT)
ε cd (t ) Retrait de dessication (2.10-5 CT - 1,8.10-4 LT)
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Retrait du béton
εr
Nr=Ab Eb εr
Retrait du béton
Nr=Ab Eb εr
b
Gn Nr=Ab Eb εr
Mr=Nr . b
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Retrait du béton
Sollicitations :
Ea
Nr = Ab ⋅ Eb ⋅εr = Ab ⋅ ⋅εr M r = Nr ⋅ b
nr
Nr 1 Nr M r ⋅ y
Contraintes dans σb = − + +
le béton : Ab nr A I
Section béton
Section complète homogénéisée
Contraintes dans Nr M r ⋅ y
σa = +
l’acier : A I
Retrait du béton
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Retrait du béton
Retrait du béton
0,712 = 0,353 x 0,040 x 24.10-5 x 210 000
0,920 = 0,712 x 1,293
5400/15.4 = 353
40 2,10 = 4,807 / 0,2747 + 5,66 x 1,313 / 0,5087
1273 1313
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Retrait du béton
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• Pour que la poutre soit en équilibre, chacun des appuis A et B exerce une
réaction d’appui –Rhyper/2.
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• Soit :
M r ,hyper = −3 / 2 × Ea × ε r × Aa × a = −3 / 2 × Eb × ε r × Ab × b
Isostatique Hyperstatique
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EN 1992-1-1 §2.4.2.1
• A l’ELU, comme à l’ELS, l’enveloppe S des
sollicitations dues au retrait est affectée du
coefficient γSH = 1. Le retrait n’est pris en compte
dans le calcul qu’à condition que son action soit
défavorable.
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Actions thermiques
Effet de la température
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Méthode utilisée
pour les tabliers métalliques
et les tabliers en béton
0°C 18°C
∆TM,heat ∆TM,cool
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0,40 m
0°C Méthode utilisée
pour les tabliers mixtes
acier-béton
Comparable au calcul du
retrait
Gradient thermique
EN 1994-2 § 7.4.1 (6)
• Le gradient thermique est une action variable
appliquée sur une structure homogénéisée
avec un coefficient d’équivalence à court terme n0.
• Il est traité de la même façon que le retrait pour le
calcul de ses effets.
• La combinaison enveloppe thermique s’exprime
comme : EN 1991-1-5 § 6.1.5
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10/02/2016
Chapitre 6
CONCLUSION
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• Coûts :
– Réduction de hauteur des poutres et grandes portées sans poteaux, donc plus de volume utile,
– Planning réduit…
• Fonctionnel :
– Protection incendie intégrée,
– Stabilisation des structures métalliques,
– Raideur plus grande…
• Méthodes :
– Préfabrication,
– Plus grande précision et interventions réduites sur site,
– Mais résistance au feu à prendre en compte et personnel qualifié requis…
• Technique :
– Capacité portante améliorée / solution BA,
– Grande rigidité,
– Redistribution plastique possible (bâtiment),
– Mais coordination nécessaire entre GC et CM…
Résumé
• Intérêt des sections mixtes :
– Optimiser les matériaux à condition de les connecter,
– Utilisation dans les domaines du Bâtiment et des Ouvrages d’Art.
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Bibliographie
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