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Electrotechnique fondamentale 1

Book · September 2023

CITATIONS READS

2 2,159

1 author:

Abderrazak Ali Tadjeddine


Nour Bachir University El Bayadh - Algeria
44 PUBLICATIONS   164 CITATIONS   

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Centre Universitaire Nour Bachir El-Bayadh


Institut des Sciences
Département de Technologie

Polycopié de cours
UEF 2.1.2

INTITULE DU MODULE

Electrotechnique fondamentale 1
COURS

Dr. TADJEDDINE Ali Abderrazak


Maître de Conférences Classe « B »
Centre Universitaire Nour Bachir – El Bayadh

2022-2023
Avant-propos

Ce manuel de cours, intitulé « Électrotechnique fondamentale 1 » est une matière fondamentale


qui est étudiée par les étudiants en 2ème année licence, semestre 3, troc commun sciences et
technologies de toutes les spécialités. Le programme de ce cours est conçu pour apprendre aux
étudiants une compréhension fondamentale du sujet de l’électricité.

Bien qu’électrotechnique soit une science qui cherche à étudier, comprendre et analyser les
transformations et les transits de l’énergie électrique sur les 3 parties principales ; la production,
le transport et la consommation d'énergie électrique. L'étude et le traitement de ces notions est
basée sur les lois fondamentales de la physique de l'électricité.

Méthode de rédaction
Les suggestions pour l'amélioration du cours seront très appréciées. Bien que toutes les précautions
aient été prises pour éliminer les erreurs, il est très difficile de prétendre à la perfection. Je serai
très reconnaissant aux enseignants et étudiants et aux membres d’utilisateurs de ce cours s'ils
signalent toute erreur qui aurait pu s'y glisser.

Afin de simplifier l’apprentissage aux étudiants ; chaque section sur les chapitres se termine par
des exercices d’application et des questions de révision pour tester la compréhension des sujets,
ainsi, une méthode détaillée pour les étapes de dessin des diagrammes de Fresnel (phase) et une
corrélation entre les chapitres en se référant à la partie spécifique sur la section visée.

Organisation du chapitre
Conformément au canevas officiel, ce cours est divisé en six chapitres :

1. Le 1er chapitre couvre un rappel mathématique sur les nombres complexes et ces
applications incluent les représentations des formes ; polaires, algébrique et exponentielle,
applications du théorème de de Moivre et d'Euler pour la résolution des problèmes
complexes liés.

2. Le 2eme chapitre couvre un rappel sur les lois fondamentales de l’électricité de manière
exhaustive les circuits à courant continu et des sujets pertinents tels que les lois de
Kirchhoff, la source de tension et de courant idéale et pratique, l'analyse de maillage et de
nœud, la transformation des sources, la loi d'Ohm, l’association des dipôles R, L, C, le
régime électrique monophasé variable et harmonique, analyse des circuits AC monophasés
et finalement le bilan des puissances pour les circuits électriques basiques.

3. Le 3ème chapitre couvre les circuits et puissances électriques desquelles le traitement des
principes fondamentaux du courant alternatif triphasé ayant une couverture détaillée sur la
représentation moyenne et effective des vecteurs alternés. L'analyse des circuits alternatifs
triphasés, relation des tensions et courants pour les couplages triangle et étoile, relation
entre puissances dans les circuits non équilibrés triangles et étoiles, le mesure de puissance
triphasée par les wattmètres.

4. Le 4ème chapitre couvre l’analyse des circuits magnétiques, les principes fondamentaux et
les courbes de magnétisation B(H). Il parle également sur l’importance de la boucle
d'hystérèse et les lois de FARADAY sur l'induction électromagnétique, les forces
électromotrices fém. dynamiquement induites et les pertes par courant de FOUCAULT.

5. Le 5ème chapitre traite les transformateurs monophasés. Il couvre également leur


construction, leur principe de fonctionnement, l'équation des forces électromotrices fém.,
les pertes, les transformateurs idéaux et réels et les tests de circuit ouvert et en court-circuit.

6. Le 6ème chapitre présente une introduction aux machines électriques, un exemple pour
la machine à courant continue, le principe de fonctionnement des moteurs et des
générateurs à courant continu ainsi que la construction et les différences types d’excitations
des machines DC et l'équation de la fém.
Table des Matières

Table des Matières


Pages
Avant-propos

CHAPITRE 1 :
1
Rappels mathématiques sur les nombres complexes (NC)

1.1. Introduction 2
1.2. Ensembles des nombres mathématiques 2
1.2.1. Sous-ensembles des nombres réels 2
1.2.1.1. Ensemble vide 2
1.2.1.2. Nombres rationnels 2
1.2.1.3. Nombres irrationnels 2
1.2.1.4. Nombres réels 2
1.2.1.4.1. Limitation des nombres réels 3
1.3. Nombres complexes 4
1.3.1. Forme algébrique (cartésienne) 4
1.3.2. Représentation géométrique 4
1.3.3. Opérations arithmétiques sur les NC 5
1.3.3.1. Addition 5
1.3.3.2. Multiplication 5
1.3.3.3. Soustraction 6
1.3.3.4. Division 7
1.3.4. Conjugué du nombre complexe 7
1.4. Coordonnées polaires 7
1.4.1. Module et Argument 7
1.4.2. Forme trigonométrique 9
1.5. Théorème de De Moivre 10
1.5.1. Applications du théorème de de Moivre 10
1.6. Théorème d'Euler 11
1.7. Forme exponentielle 11
1.7.1. Applications de de la forme exponentielle 11
1.8. Conclusion 13

CHAPITRE 2 :
15
Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.1. Introduction 16
2.2. Notions électriques fondamentales 16
2.2.1. Charge électrique 16
2.2.2. Voltage (Tension) électrique 16
2.2.3. Intensité du courant électrique 16
2.2.3. Sources électrique 17

-I–
2.2.3.1. Sources indépendantes 17
2.2.3.1.1. Sources de tension indépendantes 17
2.2.3.1.2. Source de courant indépendante 17
2.2.3.2. Sources dépendantes 18
2.2.4. Régime électrique continue 18
2.3. Analyse des circuits CC (DC) 18
2.3.1. Dipôle électrique 18
2.3.1.1. Dipôle linéaires passifs 19
2.3.1.1.1. Dipôle résistif 19
2.3.1.1.1.1. Loi d'Ohm 19
2.3.1.1.1.1.1. Limites de la loi d'Ohm 19
2.3.1.1.2. Dipôle capacitif 20
2.3.1.1.3. Dipôle inductif 20
2.3.2. Association de dipôles R, C, L 20
2.3.2.1. Association des résistances (R)/des bobines (L) 20
2.3.2.1.1. Association série : résistance / bobine 20
2.3.2.1.1.1. Circuit DC en série 21
2.3.2.1.1.2. Diviseur de tension 21
2.3.2.1.2. Association parallèle : résistance / bobine 22
2.3.2.1.2.1. Circuit DC en parallèle 22
2.3.2.1.1.2. Diviseur de courant 23
2.3.2.1.1.2. Circuit en court-circuit et ouvert 23
2.3.2.1.1.3. Circuits ouverts et courts-circuits dans un circuit en série 24
2.3.2.1.1.4. Circuits ouverts et courts-circuits dans un circuit parallèle 24
2.3.2.2. Association des capacités (C) 25
2.3.2.2.1. Association série : capacités (C) 25
2.3.2.2.2. Association parallèle : capacités (C) 26
2.3.3. Lois de Kirchhoff 26
2.3.3.1. Loi des courants de Kirchhoff 26
2.3.3.2. Loi de tension de Kirchhoff 27
2.3.3.2.1. Détermination du signe 27
2.4. Etude des signaux alternatifs 28
2.4.1. Régime électrique monophasé variables 28
2.4.2. Régime harmonique 29
2.4.2.1. Terminologie du signal alternative 29
2.4.2.2. Valeur efficace d’un signal (Racine Carrée Moyenne – RMS) 30
2.4.2.2.1. Valeur efficace de la forme d'onde sinusoïdale 30
2.4.2.3. Valeur moyenne d’un signal 31
2.4.2.3.1. Valeur moyenne de la forme d'onde sinusoïdale 32
2.4.2.4. Représentation de Fresnel 32
2.4.2.4.1. Représentations complexe 33
2.5. Analyse des circuits AC monophasés 33
2.5.1. Comportement d'une résistance pure dans un circuit AC 34
2.5.2. Comportement d'une inductance pure dans un circuit AC 34
2.5.3. Comportement d’un condensateur pur dans un circuit AC 36

- II -
2.6. Triangle d'impédance 𝒁, 𝑹, 𝑿 38
2.6.1. Triangle de puissances 𝑺, 𝑷, 𝑸 38
2.6.2. La puissance active P [W] 39
2.6.3. La puissance réactive Q [Var] 39
2.6.4. La puissance maximale (apparente) : 𝑺 [𝑽𝑨] 39
2.6.5. Facteur de puissance active 39
2.6.6. Théorème de Boucherot 39
2.7. Régimes monophasés d’un circuit électrique 39
2.7.1. Régime transitoire 39
2.7.2. Régime permanent 39
2.8. Circuits électriques fondamentales 40
2.8.1. Circuit 𝑹𝑳 et 𝑹𝑪 série 40
2.8.2. Formules pratiques 42
2.8.2.1. Résistance, inductance et condensateur pures 43
2.9. Conclusion 44

CHAPITRE 3 :
46
Circuits et puissances électriques

3.1. Introduction 47
3.2. Grandeur alternée sinusoïdale 47
3.2.1. Génération de tension et courant AC monophasé 48
3.2.2. De système monophasé aux polyphasés 49
3.2.3. Génération de tensions biphasées 49
3.3. Système polyphasé 50
3.3.1. Avantages du système triphasé 50
3.3.2. Production triphasé 50
3.3.3. Diagramme de phase 51
3.3.4. Quelques définitions 51
3.3.5. Couplage de 3 phases 52
3.3.5.1. Couplage étoile 𝒀 52
3.3.5.2. Relations tension, courant et puissance dans une charge équilibrée en étoile 53
3.3.5.2.1. Relation entre la tension de ligne et la tension de phase 53
3.3.5.2.2. Relation entre le courant de ligne et le courant de phase 54
3.3.5.2.3. Diagramme de Fresnel (facteur de puissance en retard) 54
3.3.5.2.4. Puissance 55
3.3.5.3. Couplage en triangle delta ∆ 55
3.3.5.3.1. Relation entre la tension de ligne et la tension de phase 55
3.3.5.3.2. Relation entre le courant de ligne et le courant de phase 56
3.3.5.3.3. Diagramme de Fresnel (facteur de puissance en retard) 56
3.3.5.3.4. Puissance 57
3.3.5.4. Conversion 𝒀/𝚫 et 𝚫/𝒀 équilibré 57
3.3.5.5. Relation entre la puissance dans le delta et systèmes en étoiles 58
3.3.5.6. Comparaison entre couplage 𝒀 𝒆𝒕 𝚫 58
3.4. Mesure de puissance triphasée 60

- III -
3.4.1. Méthode à trois wattmètres 60
3.4.2. Méthode à deux wattmètres 60
3.4.3. Méthode à un wattmètre 61
3.5. Mesure de la puissance réactive 𝑸 par méthode un wattmètre 61
3.6. Mesure de la puissance active, réactive et FP par la méthode à deux wattmètres 62
3.6.1. Mesure de la puissance active pour la charge connectée en étoile 62
3.6.2. Mesure de la puissance active pour la charge connectée en delta 63
3.6.3. Mesure de la puissance réactive pour la charge connectée en delta 64
3.6.4. Mesure de facteur de puissance pour la charge connectée en delta 64
3.6.4.1. Facteur de puissance en retard 64
3.6.4.2. Facteur de puissance en avance 64
3.7. Effet du facteur de puissance sur les lectures à deux wattmètres 65
3.8. Conclusion 66

CHAPITRE 4 :
68
Circuits magnétiques

4.1. Introduction 69
4.2. Champ magnétique et sa signification 69
4.3. Notions magnétiques fondamentales 70
4.4. Analyse du circuit magnétique 71
4.5. Comparaison entre circuits magnétiques et électriques 72
4.6. Calculs d'Ampère tours 73
4.7. Circuits magnétiques en série 73
4.8. Circuits magnétiques en parallèle 74
4.9. Flux de fuite 74
4.9.1 Champ magnétique frangeant 74
4.10. Courbe de magnétisation ou courbe B–H 75
4.11. Hystérésis magnétique 76
4.11.1. Magnétisme résiduel et rémanence 77
4.11.2 Force coercitive 77
4.12. Perte d'hystérèse 78
4.13. Importance de la boucle d'hystérèse 78
4.14. Induction électromagnétique 79
4.15. Lois de FARADAY sur l'induction électromagnétique 79
4.15.1. Première loi de FARADAY 79
4.15.2. Deuxième loi de FARADAY 80
4.16. Direction de la fém. induite 81
4.17. FEM induit 81
4.18. FEM dynamiquement induites 81
4.18.1. Expression mathématique 81
4.19. EMF statiquement induits 82
4.19.1. FEM auto-induite 82
4.19.2. FEM mutuellement induit 83
4.20. Auto-inductance 83

- IV -
4.20.1. Expressions de l'auto-inductance 84
4.21. Inductance mutuelle 84
6.21.1. Expression de l'inductance mutuelle 84
4.22. Coefficient de couplage 84
4.22.1. Expression mathématique 85
4.23. Inductances et mutuelle en série et en parallèle 85
4.23.1. Inductances et mutuelle en série 85
4.23.2. Inductances et mutuelle en parallèle 85
4.24. Perte par courant de FOUCAULT 86
4.25. Conclusion 87

CHAPITRE 5 :
89
Transformateurs

5.1. Introduction 90
5.2. Machine statique : Transformateur 90
5.2.1. Présentation d’un transformateur 90
5.2.2. Application des transformateurs 91
5.3. Principe de fonctionnement d'un transformateur 91
5.4. Construction d'un transformateur de petite puissance 92
5.4.1. Transformateurs à noyau 92
5.4.2. Transformateurs à coque 93
5.4.3. Transformateurs de type Berry 94
5.5. Un transformateur idéal 95
5.5.1. Diagramme de comportement et de Fresnel 96
5.6. Transformateur sur DC 96
5.7. Modélisation d’un transformateur idéal 97
5.8. Classification et types des transformateurs 99
5.9. Transformateur de puissance et ses auxiliaires 99
5.10. Pertes dans le transformateur monophasé 102
5.11. Transformateur idéal et réel 102
5.12. Diagramme de phase d'un transformateur réel 103
5.12.1. Transformateur réel à vide 103
5.12.2. Transformateur réel en charge 105
5.13. Circuit équivalent d’un transformateur réel 107
5.14. Régulation de tension 109
5.14.1. Expression pour la régulation de tension 109
5.15. Rendement 110
5.16. Conclusion 112

CHAPITRE 6 :
114
Introduction aux machines électriques

6.1. Introduction 115


6.2. Classification des machines électrique 115
6.3. Les Machines électriques DC 115

-V-
6.4. Principe de fonctionnement 115
6.4.1. Principe de fonctionnement d'un générateur 116
6.4.2. Principe de fonctionnement d'un moteur 116
6.5. Construction d’une machine à courant continu 116
6.5.1. Bobinages d’enroulement de champ 116
6.5.2. Noyau d'induit et l’enroulements d'induit 117
6.5.3. Collecteur 117
6.5.4. Les Balais 117
6.6. Types d'enroulement d'induit 117
6.6.1. Enroulement par tour 117
6.6.2. Enroulement de vague 117
6.7. Type d’excitation de la machine DC 117
6.7.1. Machines à excitation séparée 118
6.7.2. Machines auto-excitées 118
6.7.2.1. Machines à excitation shunt 118
6.7.2.2. Machines à excitation en série 118
6.7.2.3. Machines à excitation composée 118
6.8. Modélisation de la machine DC 119
6.9. Relations entre tension-courant et applications 119
6.9.1. Mode Générateur 119
6.9.1.1. Générateur shunt 119
6.9.1.2. Générateur série 120
6.9.1.3. Générateur composé 120
6.9.2. Mode Moteur 121
6.9.2.1. Moteur shunt 121
6.9.2.2. Moteur série 121
6.9.2.3. Moteur composé 121
6.10. Formule utile 122
6.11. Conclusion 123

Bibliographie 125

- VI -
P a g e | 68

Semestre: 3
Unité d’enseignement: UEF 2.1.2
Matière 2:Electrotechnique fondamentale 1
VHS: 45h00 (Cours: 1h30, TD: 1h30)
Crédits: 4
Coefficient: 2

Objectifs de l’enseignement :
Connaitre les principes de base de l’électrotechnique. Comprendre le principe de fonctionnement des
transformateurs et des machines électriques.

Connaissances préalables recommandées :


Notions d’électricité fondamentale.

Contenu de la matière :
Chapitre 1. Rappels mathématiques sur les nombres complexes (NC) (1 Semaine)
Forme cartésienne, NC conjugués, Module, Opérations arithmétiques sur les NC (addition, …),
Représentation géométrique, Forme trigonométrique, Formule de Moivre, racine des NC,
Représentation par une exponentielle d’un NC, Application trigonométrique des formules d’Euler,
Application à l’électricité des NC.

Chapitre 2. Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité (2 Semaines)


Régime continu : dipôle électrique, association de dipôles R, C, L.
Régime harmonique : représentation des grandeurs sinusoïdales, valeurs moyennes et efficaces,
représentation de Fresnel, notation complexe, impédances, puissances en régime sinusoïdal
(instantanée, active, apparente, réactive), Théorème de Boucherot.
Régime transitoire : circuit RL, circuit RC, circuit RLC, charge et décharge d’un condensateur.

Chapitre 3. Circuits et puissances électriques (3 Semaines)


Circuits monophasés et puissances électriques. Systèmes triphasés : Equilibré et déséquilibré
(composantes symétriques) et puissances électriques.

Chapitre 4. Circuits magnétiques (3 Semaines)


Circuits magnétiques en régime alternatif sinusoïdal. Inductances propre et mutuelle. Analogie
électrique magnétique.

Chapitre 5. Transformateurs (3 Semaines)


Transformateur monophasé idéal. Transformateur monophasé réel. Autres transformateurs
(isolement, à impulsion, autotransformateur, transformateurs triphasés).

Chapitre 6. Introduction aux machines électriques (3 Semaines)


Généralités sur les machines électriques. Principe de fonctionnement du générateur et du moteur.
Bilan de puissance et rendement.

Mode d’évaluation :
Contrôle continu : 40 % ; Examen final : 60 %.
CPNDSTUniversité

Références bibliographiques :
(Selon la disponibilité de la documentation au niveau de l'établissement, Sites internet...etc.)
1. J.P Perez, Electromagnétisme Fondements et Applications, 3eme Edition, 1997.
2. A. Fouillé, Electrotechnique à l'Usage des Ingénieurs, 10e édition, Dunod, 1980.
3. C. François, Génie électrique, Ellipses, 2004

Intitulé de la Licence: Electrotechnique Année: 2018-2019


P a g e | 69

4. L. Lasne, Electrotechnique, Dunod, 2008


5. J. Edminister, Théorie et applications des circuits électriques, McGraw Hill, 1972
6. D. Hong, Circuits et mesures électriques, Dunod, 2009
7. M. Kostenko, Machines Electriques - Tome 1, Tome 2, Editions MIR, Moscou, 1979.
8. M. Jufer, Electromécanique, Presses polytechniques et universitaires romandes- Lausanne, 2004.
9. A. Fitzgerald, Electric Machinery, McGraw-Hill Higher Education, 2003.
10. J. Lesenne, Introduction à l’électrotechnique approfondie. Technique et Documentation, 1981.
11. P. Maye, Moteurs électriques industriels, Dunod, 2005.
12. S. Nassar, Circuits électriques, Maxi Schaum.

CPNDSTUniversité

Intitulé de la Licence: Electrotechnique Année: 2018-2019


CHAPITRE 1
Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.1. Introduction
1.2. Ensembles des nombres mathématiques
1.3. Nombres complexes
1.4. Coordonnées polaires
1.5. Théorème de De Moivre
1.5.1. Applications du théorème de de Moivre
1.6. Théorème d'Euler
1.7. Forme exponentielle
1.8. Conclusion
Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

CHAPITRE 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.1. Introduction
Ce chapitre fait rappelle sur les notions des nombres complexes. Les opérations mathématiques,
d’analyse et de traitement sur les nombres complexes sont très utile afin de traiter les circuits
électriques d'une façon purement algébrique.

Après avoir étudié ce chapitre, vous devriez :


 Comprendre comment les équations quadratiques conduisent à des nombres complexes
et comment tracer des nombres complexes sur un diagramme d'Argand ;
 Être capable de relier des graphiques de polynômes à des nombres complexes ;
 Être capable d'effectuer des opérations arithmétiques de base sur des nombres
complexes de la forme 𝑎 + 𝑖𝑏 ;
 Comprendre la forme polaire [𝑟, 𝜃] d'un nombre complexe et son algèbre ;
 Être capable d'utiliser le théorème de de Moivre ;
 Comprendre la relation d'Euler et la forme exponentielle d'un nombre complexe 𝑟𝑒 𝑖𝜃 ;
 Être capable d'interpréter les relations de nombres complexes comme des lieux dans le
plan complexe.

1.2. Ensembles des nombres mathématiques


En mathématique, Un ensemble est une collection d'objets appelés ses éléments ou ses membres
y compris des ensembles. Nous utilisons généralement des lettres majuscules telles que A , B ,
C pour représenter des ensembles et dénotons leurs éléments génériques par leurs lettres
minuscules correspondantes a , b , c respectivement.
Pour indiquer que b est un élément de l'ensemble B ou b appartient à B, on adopte la notation
𝑏 ∈ 𝐵. Par conséquent, dire 𝑥 ∈ 𝑅 est une autre façon de dire que x est un nombre réel.

1.2.1. Sous-ensembles des nombres réels


Nous désignons ces notations pour certains ensembles spéciaux de nombres, le tableau 1.1
représentes les sous ensemble principale des nombres mathématiques :

Tableau 1.1 : les sous ensemble principale des nombres mathématiques


Symbole mathématique Désignation sous ensemble
ℕ ensemble des nombres naturels
ℤ ensemble des nombres relatifs
𝒟 ensemble des nombres décimaux
ℚ ensemble des nombres rationnels
ℝ ensemble des nombres réels

1.2.1.1. Ensemble vide


Un ensemble qui ne contient pas des nombres s’appelle l’ensemble vide et se note ∅.

1.2.1.2. Nombres rationnels


Un nombre rationnel est un nombre qui peut être exprimé sous la forme d'un rapport de deux
entiers (le deuxième entier n'étant pas égal à zéro !!).

1.2.1.3. Nombres irrationnels


Un nombre irrationnel est un nombre qui ne peut pas être exprimé comme un rapport de deux
nombres entiers ; c'est-à-dire, n'est pas rationnel.

1.2.1.4. Nombres réels


Les nombres réels sont les nombres correspondant à tous points de la droite numérique.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 -2- Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.2.1.4.1. Limitation des nombres réels


Une équation linéaire a la forme :
𝑎𝑥 + 𝑏 = 0, où 𝑎 ≠ 0
alors cette équation a la solution unique 𝑥 = – 𝑏/𝑎 .

On remarque à quel point il est important que nous travaillions à l'intérieur d'un ensemble
mathématique. Si nous étions autorisés à utiliser uniquement les propriétés de l’ensemble ℕ par
exemple, nous pourrions ne pas être en mesure de résoudre cette équation. Par exemple, dans ℤ
l'équation 2𝑥 − 1 = 0 n'a pas de solution (1/2 ∉ ℤ).

Une équation quadratique a la forme :


𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 = 0, où 𝑎 ≠ 0
Pour les deux solutions de cette équation dans ℝ, le déterminant doit (∆= 𝑏 2 − 4𝑎𝑐) ≥ 0.
Les solutions de cette équation sont définies par :
−𝑏 ± √𝑏 2 − 4𝑎𝑐
𝑥1,2 =
2𝑎

Existe-t-il un champ contenant ℝ, où toutes les équations quadratiques peuvent être résolues ?
La réponse est oui, et en fait, nous pouvons faire beaucoup mieux que cela.

Dans ce cours, nous allons définir un ensemble des nombres contenant l’ensemble des nombres
réels tel que toute équation polynomiale de la forme :
𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0 = 0 accepte des solutions hors l’ensemble ℝ.

Inclusions
Il existe l'ensemble des entiers naturels N (ou ℕ), l'ensemble des entiers relatifs Z (ou ℤ),
l'ensemble des nombres rationnels Q (ou ℚ), l'ensemble des nombres réels R (ou ℝ) et
l'ensemble des nombres complexes C (ou ℂ). Chaque sous ensemble est inclus dans l’ensemble
le plus grand ;
𝑵⊂𝒁⊂𝑸⊂𝑹 ⊂𝑪

Ce sont tous des ensembles infinis, car ils contiennent tous une infinité d'éléments. En revanche,
les ensembles finis contiennent un nombre fini d'éléments.
Ces 5 ensembles sont parfois abrégés en NZQRC, la figure 1.1 représente l’ensemble des
nombres NZQRC.

Figure 1.1 : Ensemble principale des nombres mathématiques NZQRC

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.3. Nombres complexes


En mathématiques, un nombre complexe 𝒛 est un élément des nombres numériques qui contient
les nombres réels et un élément spécifique noté i, appelé l'unité imaginaire, et satisfaisant
l'équation 𝒊𝟐 = −𝟏.

De plus, tout nombre complexe peut être exprimé sous la forme :


𝒛 = 𝒂 + 𝒃𝒊, (𝒂, 𝒃) ∈ ℝ𝟐

 le nombre a s'appelle la partie réelle symbolisées par 𝑹𝒆(𝒛) = 𝕽(𝒛) = 𝒂 ;


 et le nombre b s'appelle la partie imaginaire symbolisées par 𝑰𝒎(𝒛) = 𝕴(𝒛) = 𝒃 ;

L'ensemble des nombres complexes comprend tous les autres ensembles de nombres. Les
nombres réels sont des nombres complexes avec une partie imaginaire égal zéro.

1.3.1. Forme algébrique (cartésienne)


La forme standard algébrique d'un nombre complexe d'un est 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖, où 𝑎 et 𝑏 sont des
nombres réels. Ainsi, l'ensemble des nombres complexes est ℂ = {𝑎 + 𝑏𝑖 | 𝑎, 𝑏 ∈ ℝ}.

1.3.2. Représentation géométrique


Si nous identifions 1 = 1 + 0𝑖 avec la paire ordonnée (1, 0), et nous identifions 𝑖 = 0 + 1𝑖
avec la paire ordonnée (0, 1), alors il est naturel d'écrire le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏
comme le pointe 𝑀(𝑎, 𝑏).

De cette façon, nous pouvons visualiser un nombre complexe comme un point dans le plan
complexe (o ; i ; j). Une partie du plan complexe est affichée à droite avec plusieurs nombres
complexes affichés sous forme de points de la forme (𝑥𝑖 , 𝑦𝑗 ). La figure 1.2 illustre la représente
graphique d’un nombre complexe :

Figure 1.2 : représente graphique d’un nombre complexe (Argand diagram)

Le plan complexe est formé d'une ligne horizontalement et l'autre verticalement forme un repère
homogène et orthogonale.

𝐿′𝑎𝑥𝑒 𝑥 ou l'axe réel (étiqueté 𝑥 dans la figure 1.3) et 𝑙′𝑎𝑥𝑒 𝑦 ou l'axe imaginaire (étiqueté 𝑦
dans la figure 1.3). Les deux axes se coupent au l'origine le point 𝑂(0, 0).

Nous pouvons également visualiser le nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 comme un segment de


droite orienté (ou vecteur) commençant à l'origine et se terminant au point M(𝑎, 𝑏). Trois
exemples sont présentés sur la figure 1.3.

Deux nombres complexes sont égaux si et seulement s'ils ont la même partie réelle et la même
partie imaginaire. En d'autres termes, 𝑎 + 𝑏𝑖 = 𝑐 + 𝑑𝑖 si et seulement si 𝑎 = 𝑐 𝑒𝑡 𝑏 = 𝑑.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Figure 1.3 : représente graphique d’un nombre complexe

1.3.3. Opérations arithmétiques sur les NC


1.3.3.1. Addition
Nous additionnons deux nombres complexes en ajoutant simplement leurs parties réelles et en
ajoutant leurs parties imaginaires. Alors :
(𝑎 + 𝑏𝑖) + (𝑐 + 𝑑𝑖) = (𝑎 + 𝑐) + (𝑏 + 𝑑)𝑖.

En tant que point, cette somme est 𝑀’(𝑎 + 𝑐, 𝑏 + 𝑑).


Nous pouvons visualiser cette somme comme le vecteur partant de l'origine qui est la diagonale
du parallélogramme formé des vecteurs 𝑎 + 𝑏𝑖 𝑒𝑡 𝑐 + 𝑑𝑖.
La figure 1.4 montrant que (1 + 2𝑖) + (– 3 + 𝑖) = – 2 + 3𝑖.

Figure 1.4 : Sommation graphique des deux nombres complexes

1.3.3.2. Multiplication
La définition de la multiplication de deux nombres complexes est :
(𝑎 + 𝑏𝑖)(𝑐 + 𝑑𝑖) = (𝑎𝑐 − 𝑏𝑑) + (𝑎𝑑 + 𝑏𝑐)𝑖
𝑎, 𝑏, 𝑐 𝑒𝑡 𝑑 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑟é𝑒𝑙𝑠

Remarque :
1. Si 𝑏 = 0, alors nous appelons 𝑎 + 𝑏𝑖 = 𝑎 + 0𝑖 = 𝑎 un nombre réel. Notez que lorsque nous
additionnons ou multiplions deux nombres réels, nous obtenons toujours un autre nombre
réel.
2. Si 𝑎 = 0, alors nous appelons 𝑎 + 𝑏𝑖 = 0 + 𝑏𝑖 = 𝑏𝑖 un nombre imaginaire pur.
3. La définition du produit de deux nombres complexes est motivée par la façon dont la
multiplication devrait être dans un ensemble des nombres complexes, ainsi que le
remplacement de 𝑖 2 par – 1.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Notons simplement quelques points importants ici :


 L'identité pour l'addition est 0 = 0 + 0𝑖.
 L'identité pour la multiplication est 1 = 1 + 0𝑖
 L'inverse additif de 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 is – 𝑧 = – (𝑎 + 𝑏𝑖) = – 𝑎 − 𝑏𝑖.
𝑎 𝑏
 L'inverse de multiplication de 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 is 𝑧 −1 = 𝑎2 +𝑏2 – 𝑎2 +𝑏2 𝑖

Exercice d’application 1.1:


Soit 𝑧 = 2 − 3𝑖 et 𝑤 = – 1 + 5𝑖 Alors :
Calculez :
L’addition : 𝑍 + 𝑤 ;
Le produit : 𝑍 ∗ 𝑤 ;
 𝑧 + 𝑤 = (2 − 3𝑖) + (– 1 + 5𝑖) = (2 + (– 1)) + (– 3 + 5)𝑖 = 1 + 2𝑖.
 𝑧 ∗ 𝑤 = (2 − 3𝑖)(– 1 + 5𝑖) = (2(– 1) − (– 3)(5)) + (2 ⋅ 5 + (– 3)(– 1))𝑖
𝑧 ∗ 𝑤 = (– 2 + 15) + (10 + 3)𝑖 = 13 + 13𝑖.

Remarque :
 Par la note 1 ci-dessus, nous voyons que (ℝ, +, ⋅) est un sous-champ de (ℂ, +, ⋅). Autrement
dit, ℝ ⊆ ℂ et (ℝ, +, ⋅) est un champ par rapport aux opérations de champ de (ℂ, +, ⋅) (En
d'autres termes, nous n'avons pas besoin de "changer" la définition de l'addition ou
multiplication pour obtenir les opérations appropriées dans ℝ - les opérations se
comportent déjà correctement).

1.3.3.3. Soustraction
Si (𝑧, 𝑤) ∈ ℂ, avec 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 et 𝑤 = 𝑐 + 𝑑𝑖, alors on définit la différence 𝑧 − 𝑤 par :
𝑧 − 𝑤 = 𝑧 + (– 𝑤) = (𝑎 + 𝑏𝑖) + (– 𝑐 − 𝑑𝑖) = (𝑎 − 𝑐) + (𝑏 − 𝑑)𝑖
En tant que point, cette différence est (𝑎 − 𝑐, 𝑏 − 𝑑).

Exercice d’application 1.2:


Voici un exemple illustrant le fonctionnement de la soustraction à l'aide du calcul :
𝑧 − 𝑤 = (1 + 2𝑖) − (2 − 𝑖) = – 1 + 3𝑖

Figure 1.4 : représente graphique d’un nombre complexe

Observez comment nous avons d'abord remplacé 2 − 𝑖 par – 2 + 𝑖 afin de pouvoir changer le
problème de soustraction en problème d'addition : (1 + 2𝑖) + (– 2 + 𝑖). Nous avons ensuite formé
un parallélogramme en utilisant 1 + 2𝑖 et – 2 + 𝑖 comme arêtes, et enfin, nous avons tracé la
diagonale de ce parallélogramme pour voir le résultat.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.3.3.4. Division
𝑧
Si 𝑧 ∈ ℂ 𝑒𝑡 𝑤 ∈ ℂ∗ avec 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 et 𝑤 = 𝑐 + 𝑑𝑖, alors on définit le quotient 𝑤 par :
𝑧 𝑐 𝑑 𝑎𝑐 + 𝑏𝑑 𝑏𝑐 − 𝑎𝑑
= 𝑧𝑤 −1 = (𝑎 + 𝑏𝑖) ( 2 − 𝑖) = − 2 𝑖
𝑤 𝑐 + 𝑑2 𝑐 2 + 𝑑2 𝑐 2 + 𝑑2 𝑐 + 𝑑2

1.3.4. Conjugué du nombre complexe


Tout nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 à un conjugué complexe 𝒛̅ = 𝒂 – 𝒃𝒊, on peut voir que le
produit (𝑎 + 𝑏𝑖)(𝑎 – 𝑏𝑖) est un nombre réel. Ce fait est utilisé pour simplifier des expressions où
le dénominateur d'un quotient est complexe.
Une notation alternative souvent utilisée pour le conjugué complexe est 𝒛̅ = 𝒛∗ .

1. Pour prendre le conjugué d'un nombre complexe, nous nions simplement la partie
imaginaire du nombre et laissons la partie réelle telle quelle.
2. Si 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 ≠ 0, alors au moins un parmi 𝑎 ou 𝑏 n'est pas nul. Il s'ensuit que 𝑧 = 𝑎 − 𝑏𝑖
n'est pas non plus égal à 0.
3. Le produit d'un nombre complexe avec son conjugué est toujours un nombre réel non
négatif. Plus précisément, si 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖, alors :
𝑧𝑧̅ = (𝑎 + 𝑏𝑖)(𝑎 − 𝑏𝑖) = (𝑎2 + 𝑏2) + (– 𝑎𝑏 + 𝑎𝑏)𝑖 = 𝑎2 + 𝑏 2
𝑧
4. Nous pouvons changer le quotient 𝑤 à la forme standard en multipliant le numérateur et le
dénominateur par 𝑤. Donc, si 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 et 𝑤 = 𝑐 + 𝑑𝑖, alors nous avons :
𝑧 𝑧𝑤̅ (𝑎 + 𝑏𝑖)(𝑐 − 𝑑𝑖) (𝑎𝑐 + 𝑏𝑑) + (𝑏𝑐 − 𝑎𝑑)𝑖 𝑎𝑐 + 𝑏𝑑 𝑏𝑐 − 𝑎𝑑
= = = = 2 − 2 𝑖
𝑤 𝑤𝑤 ̅ (𝑎 + 𝑏𝑖)(𝑐 − 𝑑𝑖) 2
𝑐 +𝑑 2 𝑐 + 𝑑2 𝑐 + 𝑑2

Exercice d’application 1.3:


Soit 𝑧 = 2 − 3𝑖 𝑒𝑡 𝑤 = – 1 + 5𝑖. Alors : 𝑧̅ = 2 − 3𝑖 𝑒𝑡 𝑤
̅ = – 1 + 5𝑖
𝑧 𝑧𝑤̅ (2 − 3𝑖)(−1 − 5𝑖) (−17) + (7)𝑖 −17 7𝑖
= = = = −
𝑤 𝑤𝑤 ̅ (−1 − 5𝑖)(−1 − 5𝑖) 1 + 25 26 26

1.4. Coordonnées polaires


1.4.1. Module et Argument
Considérons le nombre complexe 𝑧 = −2 + 3𝑖 tel que représenté graphiquement sur la figure1.5.
La position de A peut être exprimée sous forme de coordonnées (-2, 3), la forme cartésienne, ou
en termes de longueur et de direction de OA.

En utilisant le théorème de Pythagore, la longueur de 𝑂𝐴 = √32 + 42 = 5 .

Cela s'écrit |𝑧| = 𝑟 = 5 . |𝑧| est lu comme le module ou la valeur absolue de z.

La valeur absolue ou module du nombre complexe 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 est le nombre réel non négatif
tel que :
|𝑧| = √𝑎2 + 𝑏 2 = √(𝑅𝑒(𝑧))2 + (𝐼𝑚(𝑧))2

 Si 𝑧 = 𝑎 + 0𝑖 = 𝑎 est un nombre réel, alors |𝑎| = √𝑎2 = 𝑎. Ceci est égal à 𝑎 si 𝑎 ≥ 0 et


– 𝑎 si 𝑎 < 0.

Par exemple, |4| = √42 = √16 = 4 𝑒𝑡 |– 4| = √(– 4)2 = √16 = 4 = – (– 4).

L’argument d’un nombre complexe


L'angle que fait OA avec l'axe réel positif est :
3
𝜃 = tan−1 ( ) = −56.31 °
−2
Cela s'écrit 𝐴𝑟𝑔(𝑧) = −56.31°. Vous dites que argument de z ou la phase de z.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Exercice d’application 1.4 :


Lequel des nombres complexes suivants est le plus proche de l'origine ?
𝑧 = 1 + 2𝑖, 𝑤 =– 3 + 𝑖, 𝑜𝑢 𝑔 =– 2 + 3𝑖
|1 + 2𝑖| = √12 + 22 = √1 + 4 = √5
|– 3 + 𝑖| = √(– 3)2 + 12 = √9 + 1 = √10
|– 2 + 3𝑖| = √(– 2)2 + 32 = √4 + 9 = √13
Puisque √5 < √10 < √13, on voit que 𝑧 = 1 + 2𝑖 est la plus proche de l'origine.

Figure 1.5 : représente graphique du module et la distance pour un nombre complexe

La distance entre les nombres complexes 𝑧 = 𝑎 + 𝑏𝑖 et 𝑤 = 𝑐 + 𝑑𝑖 est :


𝑑(𝑧, 𝑤) = |𝑧 − 𝑤| = √(𝑐 − 𝑎)2 + (𝑑 − 𝑏)2

Géométriquement, nous pouvons translater le vecteur 𝑧 − 𝑤 de sorte que le segment de


droite orienté commence au point terminal de 𝑤 et se termine au point terminal de 𝑧.
Regardons une fois de plus la figure que nous avons dessinée pour :
(1 + 2𝑖) − (2 − 𝑖) = – 1 + 3𝑖
Puis traduisons le vecteur solution comme nous venons de le suggérer.

Figure 1.6 : le module et la distance pour l’exercice 1.4

Les paramètres |𝑧| 𝑒𝑡 𝑎𝑟𝑔(𝑧 ) sont en fait l'équivalent des coordonnées polaires (𝑟, 𝜃) comme
indiqué sur la figure 1.7.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Figure 1.7 : Coordonnées polaires et cartésiennes

1.4.2. Forme trigonométrique


Il existe un lien simple entre la forme de coordonnées polaires et la forme cartésienne ou
rectangulaire (a, b) :
𝑎 = 𝑟 cos(𝜃), 𝑏 = 𝑟 𝑠𝑖𝑛 (𝜃) .

Par conséquent :
𝒛 = 𝒂 + 𝒃𝒊 = 𝒓 𝐜𝐨𝐬(𝜽) + 𝒓 𝒊𝒔𝒊𝒏 (𝜽) = 𝒓(𝐜𝐨𝐬(𝜽) + 𝒊𝒔𝒊𝒏(𝜽))
D’où : |𝑧 | = 𝑟, Arg(𝑧 ) = 𝜃 .
Il est plus courant d'exprimer l'angle 𝜃 en radians.

Nous allons maintenant étudier l'ensemble des nombres complexes sous la forme
module/argument, [r, θ].
Supposons que nous souhaitions combiner deux nombres complexes de la forme :
𝑧1 = [ 𝑟1; 𝜃1], 𝑧2 = [𝑟2; 𝜃2]

Notez que, sous la forme a + bi,


𝑧1 = 𝑟1 𝑐𝑜𝑠𝜃1 + 𝑖 𝑟1𝑠𝑖𝑛 𝜃1
𝑧2 = 𝑟2 𝑐𝑜𝑠𝜃2 + 𝑖 𝑟2 𝑠𝑖𝑛 𝜃2
Alors :
𝑧1 𝑧2 = (𝑟1 𝑐𝑜𝑠𝜃1 + 𝑖 𝑟1𝑠𝑖𝑛 𝜃1)(𝑟2 𝑐𝑜𝑠𝜃2 + 𝑖 𝑟2 𝑠𝑖𝑛 𝜃2)
𝑧1 𝑧2 = 𝑟1𝑟2 ((𝑐𝑜𝑠𝜃1 + 𝑖 𝑟1𝑠𝑖𝑛 𝜃1)(𝑐𝑜𝑠𝜃2 + 𝑖 𝑟2 𝑠𝑖𝑛 𝜃2))

Simplifions les expressions entre parenthèses.


En utilisant les formules des angles,
𝑧1 𝑧2 = 𝑟1𝑟2 [cos(𝜃1 + 𝜃2) + 𝑖 𝑠𝑖𝑛(𝜃1 + 𝜃2)]
Ou, en notation polaire :
𝑧1 𝑧2 = [ 𝑟 1𝑟 2; 𝜃1 + 𝜃2] .

Par exemple, [3; 0.5] × [4; 0.3] = [12; 0.8].

Autrement dit, les premiers éléments des paires ordonnées sont multipliés et les seconds
éléments sont ajoutés

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Exercice d’application 1.6 :


Sachant que 𝑧1 = [ 3, 0,7 ], 𝑧 2 = [ 2,1,2 ] 𝑒𝑡 𝑧 3 = [ 4, − 0,5 ],
a. Trouver 𝑧1 × 𝑧2 𝑒𝑡 𝑧1 × 𝑧3
b. Montrer que [1, 0] × 𝑧1 = 𝑧1
c. Trouver un nombre complexe 𝑧 = [𝑟, 𝜃] tel que 𝑧 × 𝑧2 = [1,0] .
d. Trouver un nombre complexe 𝑧 = [𝑟, 𝜃] tel que 𝑧 × 𝑧3 = [1,0] .
e. Pour tout nombre complexe [r, θ] :
1
Montrer que [𝑟 , −𝜃] × [𝑟, 𝜃 ] = [1, 0](𝑟 > 0) .

1.5. Théorème de De Moivre


Un théorème important des nombres complexes porte le nom du mathématicien français
Abraham de Moivre (1667-1754). Il n'a jamais obtenu le poste universitaire qu'il convoitait,
mais il a produit une quantité considérable de recherches, y compris ses travaux sur les nombres
complexes.

𝜋 𝜋
Considérons le nombre complexe 𝑧 = cos 3 + 𝑖 sin 3
Alors : on cherche à calculer 𝑧 2
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
𝑧 2 = (cos + 𝑖 sin ) (cos + 𝑖 sin ) = cos 2 − sin2 + 2𝑖 cos sin
3 3 3 3 3 3 3 3
2𝜋 2𝜋
𝑧 2 = cos + 𝑖 sin
3 3
Ou avec la notation module/argument :
𝜋
𝑧 = [1, ]
3
𝜋 𝜋 2𝜋
𝑧 2 = [1; ] × [1; ] = [1; ]
3 3 3

Rappelez-vous que tout nombre complexe z = x + yi peut être écrit en forme d'un couple
𝑦
ordonné [𝑟, 𝜃] où 𝑟 = √𝑥 2 + 𝑦 2 et 𝜃 = tan−1 𝑋
le module du nombre est 1, alors z = cosθ + i sin θ, et :
𝑧 2 = (𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖 sin 𝜃)2
𝑧 2 = cos2 𝜃 − sin2 𝜃 + 2𝑖 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛 𝜃
= 𝑐𝑜𝑠2𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛 2𝜃
Donc :
𝑧 2 = [1, 𝜃]2 = [1, 2𝜃]

On considère que :
(𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛 𝜃)𝑛 = cos(𝑛𝜃) + 𝑖 sin(𝑛𝜃)

Sous la forme polaire [𝑟, 𝜃] :


[𝑟, 𝜃]𝑛 = [𝑛𝑟, 𝑛𝜃]
Le théorème de de Moivre stipule que cela est vrai pour tout nombre rationnel n.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.5.1. Applications du théorème de de Moivre


Il existe de nombreuses applications du théorème de de Moivre, y compris la preuve des
identités trigonométriques.

Exercice d’application 1.7 :


On montre que :
𝑐𝑜𝑠3𝜃 = cos 3 𝜃 − 3𝑐𝑜𝑠𝜃 sin2 𝜃 .

Par le théorème de de Moivre :


cos 3𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛 3𝜃 = ( 𝑐𝑜𝑠𝜃 + 𝑖𝑠𝑖𝑛 𝜃)3
= cos 3 𝜃 + 3cos 2 𝜃(𝑖𝑠𝑖𝑛 𝜃) + 3𝑐𝑜𝑠𝜃(𝑖𝑠𝑖𝑛 𝜃)2 + (𝑖𝑠𝑖𝑛 𝜃)3
= cos3 𝜃 − 3𝑐𝑜𝑠𝜃 sin2 𝜃 + 𝑖 (3cos 2 𝜃 𝑠𝑖𝑛 𝜃 − sin3 𝜃)

Comparant les parties réelles de l'équation ci-dessus, on obtient :


𝑐𝑜𝑠3𝜃 = cos 3 𝜃 − 3𝑐𝑜𝑠𝜃 sin2 𝜃

1.6. Théorème d'Euler


Les formules d'Euler relient les fonctions trigonométriques à l'exponentielle complexe. Pour
tout réel x, on a :
𝑒 𝑖𝜃 +𝑒 −𝑖𝜃 𝑒 𝑖𝜃 −𝑒 −𝑖𝜃
𝑐𝑜𝑠(𝜃) = , sin(𝜃) =
2 2𝑖
Ce qui donne :
𝑒 𝑖𝜃 = 𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑖 𝑠𝑖𝑛(𝜃)

Un résultat intéressant peut être obtenu à partir du théorème d'Euler en posant θ = π . Cela
donne :
𝑒 𝑖𝜋 = 𝑐𝑜𝑠(𝜋) + 𝑖 𝑠𝑖𝑛(𝜋) = −1 + 𝑖 (0)
Donc :
𝑒 𝑖𝜋 + 1 = 0
Ceci est souvent appelé l'équation d'Euler, car elle relie les cinq nombres les plus célèbres en
mathématiques : 0, 1, 𝜋 , 𝑒, 𝑖

1.7. Forme exponentielle


Lorsqu'un nombre complexe z a un module r, qui doit être non négatif, et un argument θ, qui
est généralement pris tel qu'il vérifie −𝜋 < 𝜃 ≤ 𝜋, nous avons déjà montré qu'il peut être
représenté sous trois formes :
1. La forme algébrique : 𝑧 = 𝑎 + 𝑖𝑏 ;
2. La forme polaire : 𝑧 = [𝑟 ; 𝜃] ;
3. La forme trigonométrique : 𝑧 = 𝑟(cos 𝜃 + 𝑖 sin 𝜃) ;
4. Et la quatrième forme c’est la forme exponentielle :
𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃

1.7.1. Applications de de la forme exponentielle


Nous avons déjà étudié les solutions de l'équation 𝑧 3 = 1 et d'équations similaires à l'aide de
la théorème de de Moivre. Une approche similaire sera maintenant utilisée pour résoudre des
équations plus compliquées.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Exercice d’application 1.8 :


1. Écrivez le module et l'argument du nombre complexe 𝑧 = 4 − 4𝑖.
2. Cherchez la forme exponentielle de z.
3. Calculer 𝑧 5 .

Solution :
Module de z : 𝑧 = |4 − 4𝑖| = √42 + 42 = 4√2
−𝜋
L’argument de z : 𝐴𝑟𝑔(4 − 4𝑖) = 4

Comme précédemment, il est souvent utile de faire un petit croquis d'un diagramme d'Argand
pour localiser le quadrant correct pour l'argument (voir la figure 1.8).

Figure 1.8 : représentation de l’exemple 1.8

Par conséquent, le nombre complexe 4 - 4i peut être exprimé comme [𝑟, 𝜃]:
−𝜋
𝑧 = [4√2; ]
4

Il est assez commode de travailler en utilisant la forme polaire d'un nombre complexe lors de
la résolution de 𝑧 5 = (4 – 4𝑖)5 .

Soit 𝑧 = [𝑟, 𝜃] , alors 𝑧 5 = [𝑟 5 , 5𝜃].

𝜋
Afin d'obtenir les cinq racines de l'équation, l'argument est considéré comme étant 𝜃 = 2𝑛𝜋 − où n
4
est un entier.

Égaliser les résultats :


𝜋
[𝑟 5 , 5𝜃] = [4√2, 2𝑛𝜋 − ]
4
𝑟 = √2
{ (8𝑛−1)𝜋
𝜃= 20
Choisissez maintenant les cinq valeurs appropriées de n pour que θ soit compris entre −π et π.
−17𝜋
𝑛 = −2 𝜃=
20
−9𝜋
𝑛 = −1 𝜃=
20
−𝜋
𝑛=0 𝜃=
20
7𝜋
𝑛=1 𝜃=
20
3𝜋
𝑛=2 𝜃=
4
Les solutions sous forme exponentielle sont donc :
−17𝜋 −9𝜋 −𝜋 7𝜋 3𝜋
√2 𝑒 20 √2 𝑒 20 √2 𝑒 20 √2 𝑒 20 √2 𝑒 4

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

1.8. Conclusion
L’étude et l’analyse des nombres complexes sont importantes dans le domaine du génie électrique.
Elles sont particulièrement importantes pour les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études
en électrotechnique essentiellement, ou dans des disciplines nécessitant une solide formation en
mathématiques.
Dans les chapitres qui suivent, on va utiliser ces notions des nombres complexes afin de trouver
des solutions aux problèmes d’électrotechnique.

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Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

Références
Chapitre 1 : Rappels mathématiques sur les nombres complexes

[1.1] Steve Warner, « Pure Mathematics for Beginners », get 800 edition, 2018.
Kit-Wing Yu, « A Complete Solution Guide to Real and Complex Analysis I »,
[1.2]
eBook, ISBN: 978-988-78797-8-7, 2019.
Demetrios P. Kanoussis, « Sequences of Real and Complex Numbers », First edition
[1.3]
Greek e-book, March 2017.
Christopher C. Tisdell, « Introduction to Complex Numbers: YouTube Workbook »,
[1.4]
Bookboon, ISBN 978-87-403-1110-5, 2015.
Murray R. Spiegel, Seymour Lipschutz, « Complex Variables with an introduction
[1.5]
to conformal mapping and its applications », Schaum’s Outline Series, 2019.

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CHAPITRE 2
Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.1. Introduction
2.2. Notions électriques fondamentales
2.3. Analyse des circuits CC (DC)
2.4. Etude des signaux alternatifs
2.5. Analyse des circuits AC monophasés
2.6. Triangle d'impédance 𝒁, 𝑹, 𝑿
2.7. Régimes monophasés d’un circuit électrique
2.8. Circuits électriques fondamentales
2.9. Conclusion
Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

CHAPITRE 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.1. Introduction
Ce chapitre présente les bases concepts pour analyser les circuits électriques, généralement, on
représente un dispositif électrique (circuit, réseau, sous-système, etc.) par un schéma de principe
constitué de dipôles placés en série, en parallèle ou mixte. L’étude du circuit électrique permet
de prévoir le fonctionnement du dispositif. Les sources de tension ou de courant qui alimentent
le circuit en énergie sont des éléments dits actifs. Les résistances, bobines et condensateurs sont
des éléments passifs qui absorbent cette énergie et la transforment, ou la stockent dans un champ
électrique ou magnétique.

Après avoir étudié ce chapitre, vous devriez :


 Comprendre les notions électriques fondamentales, les dipôles électriques et
l’association des éléments passifs ;
 Comprendre les sources de tensions continue et variables ; les sources des courants et
l’association des éléments actifs ;
 Comprendre les bases des circuits électriques ;
 Être capable d’étudier et d’analyser les circuits en courant continue DC et les circuits
en courant alternatif AC grâce aux lois de Kirchhoff ;
 Être capable d'effectuer des opérations arithmétiques sur les puissances moyennes et
efficaces et le lien entre les nombres complexe et l’analyse complexe des éléments des
circuit électrique AC ;
 Être capable d'utiliser le triangle d'impédance et de puissance et le facteur de puissance
actif ;
 Comprendre les circuits électriques fondamentales RL et RC ;

2.2. Notions électriques fondamentales


2.2.1. Charge électrique
La charge est une propriété électrique des particules atomiques dont la matière est constituée. Elle
se mesure en coulombs (C). La loi de conservation de la charge stipule que les charges ne peuvent
être ni créées ni détruites. Les électrons ont une charge négative, les protons ont une charge
positive et les neutrons sont électriquement neutres.

2.2.2. Voltage (Tension) électrique


Par définition, les charges identiques se repoussent alors que les charges différentes s'attirent.
Pour vaincre cette force d'attraction ou de répulsion, une certaine quantité de travail ou d'énergie
est nécessaire.

Lorsque les charges sont déplacées, on dit qu'il existe une différence de potentiel (DDP) et le
travail ou l'énergie par unité de charge utilisée dans ce processus est appelé tension ou
différence de potentiel, mesurée en volt (V).
𝑇𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑊
𝑉 = =
𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑄

2.2.3. Intensité du courant électrique


Il y a des électrons libres disponibles dans tous les conducteurs. Ces électrons libres se déplacent
au hasard dans toutes les directions à l'intérieur de la structure en l'absence de tension extérieure.

Si une tension est appliquée aux bornes du conducteur, tous les électrons libres se déplacent dans
une direction en fonction de la polarité de la tension appliquée. Ce mouvement d'électrons
constitue un courant électrique. Le sens conventionnel du flux de courant est opposé à celui des
électrons.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 16 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Le courant est défini comme le débit d'électrons dans un conducteur. Il est mesuré par le nombre
d'électrons qui circulent dans l'unité de temps, mesuré en ampères (A). 1 Ampère égal à 1
coulomb/seconde, le courant d’un circuit ouvert est nul!
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑞𝑖 (𝑡)
𝐼𝑖 (𝑡) = =
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑡

Un courant continu (DC) est un courant qui reste constant dans le temps.
Les courants continus (tensions) sont généralement représentés par des lettres majuscules (I/V)

2.2.3. Sources électrique


Une source est un élément de réseau de base qui fournit de l'énergie aux réseaux. Il existe deux
classes de sources, à savoir,
1. Source indépendante
2. Source dépendante

2.2.3.1. Sources indépendantes


Les caractéristiques de sortie des sources indépendantes ne dépendent d'aucune variable de
réseau telle qu'un courant ou une tension. Ses caractéristiques peuvent toutefois varier dans le
temps.

Il existe deux types de sources indépendantes :


1. Source de tension indépendante
2. Source de courant indépendante

2.2.3.1.1. Sources de tension indépendantes


Une source de tension indépendante est un élément de réseau à deux bornes qui établit une tension
spécifiée entre ses bornes.

La valeur de cette tension à tout instant est indépendante de la valeur ou du sens du courant qui la
traverse. Les symboles de ces sources de tension sont illustrés à la figure 2.1. La tension aux bornes
peut être une constante ou une fonction spécifiée du temps 𝑉(𝑡).

Figure 2.1 : Sources de tension indépendantes

2.2.3.1.2. Source de courant indépendante


Une source de courant indépendante est un élément de réseau à deux bornes qui produit un
courant spécifié. La valeur et le sens de ce courant à tout instant sont indépendants de la valeur
ou du sens de la tension qui apparaît aux bornes de la source. Les symboles de ces sources de
courant sont illustrés à la figure 2.2.
Le courant de sortie peut être une constante ou il peut être une fonction du temps 𝐼(𝑡).

Figure 2.2 : Sources de courant indépendantes

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.2.3.2. Sources dépendantes


Si la tension ou le courant d'une source dépend à son tour d'une autre tension ou courant, on
parle de source dépendante ou contrôlée.

Les sources dépendantes sont de quatre sortes selon que la grandeur de commande est une tension
ou un courant et que la source commandée est une source de tension ou une source de courant.

a) Source de tension contrôlée en tension (VCVS)


b) Source de courant contrôlée en tension (VCCS)
c) Source de tension contrôlée en courant (CCVS)
d) Source de courant contrôlée en courant (CCCS)

2.2.4. Régime électrique continue


Les grandeurs électriques sont constantes par rapports aux temps, ces grandeurs et ces fonctions
de transfert donnent le régime de fonctionnement continue. La figure 2.3 illustre exemple de signal
de régime électrique continue.

Figure 2.3 : Signal de régime électrique continue

2.3. Analyse des circuits CC (DC)


2.3.1. Dipôle électrique
Un dipôle est un composant conducteur d’électricité possédant deux bornes et une fonction
mathématique qui caractérise son fonctionnement (figure 2.4), en général, un dipôle classé par:
 ACTIF s’il peut de fournir de l’énergie électrique de façon permanente, dipôle
générateur.
 PASSIF s’il consomme de l’énergie électrique de façon permanente, dipôle récepteur.
 SYMÉTRIQUE si sa caractéristique est symétrique par rapport à l’origine.
un dipôle symétrique est toujours un dipôle passif, et son comportement n’est pas modifié
si on inverse le sens du courant : il n’est pas polarisé.
 LINÉAIRE si sa caractéristique est définie par :
Une fonction linéaire (exemple : équation d’une droite) : 𝐼 = 𝑝 𝑈𝐴𝐵 + 𝑞
Un circuit électrique est dit linéaire s’il est constitué uniquement de composants linéaires.

Un dipôle se caractérise par :


 La tension ou différence de potentielle (DDP) entre ces bornes (A et B) :
𝑈𝐴𝐵 = (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 )
 Le courant I qui le traverse.
 Conservation de la charge : à tout instant le courant entrant par une borne est égal au
courant sortant par l’autre borne.
 La représentation graphique de la fonction mathématique de dipôle.
 La caractéristique statique en régime stationnaire (la relation entre I et UAB ne
comporte ni dérivée, ni primitive).
 La caractéristique dynamique en régime variable.

Figure 2.4 : dipôle électrique

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.3.1.1. Dipôle linéaires passifs


Le courant et la tension sont orientés en sens inverse. Cela permet d’obtenir deux grandeurs
positives pour des dipôles s’opposant à la circulation du courant.
 PASSIF : le dipôle ne peut fournir de l’énergie électrique de façon permanente.
 LINÉAIRE : la caractéristique électrique du dipôle est linéaire c’est-à-dire :
𝐼 = 0 𝐴 𝑠𝑖 𝑈𝐴𝐵 = 0 𝑉

2.3.1.1.1. Dipôle résistif


La résistance est la propriété d'un matériau grâce à laquelle il s'oppose à la circulation du courant
électrique à travers lui. Certains matériaux s'opposent très peu au passage du courant électrique
et sont appelés conducteurs, par ex. métaux, acides et solutions salines. Certains matériaux
offrent une très grande résistance au passage du courant électrique et sont appelés isolants, par
exemple : mica, verre, caoutchouc, bakélite, etc.

L'unité SI de résistance est l'Ohm Ω. On dit qu'un conducteur a une résistance d'un ohm si une
différence de potentiel de 1 volt à ses bornes fait qu'un courant de 1 ampère le traverse.

La résistance d'un conducteur dépend des facteurs suivants :


 Il est directement proportionnel à sa longueur.
 Elle est inversement proportionnelle à l'aire de la section transversale du conducteur.
 Cela dépend de la nature du matériel
 Cela dépend aussi de la température du conducteur.
Ainsi,
𝑙
𝑅=𝜌
𝑆
D’où : 𝑙 est la longueur du conducteur, 𝑆 est la section transversale et 𝜌 est la résistivité..

2.3.1.1.1.1. Loi d'Ohm


Par définition, la différence de potentiel entre deux points quelconques d'un conducteur est
directement proportionnelle au courant qui le traverse, avec les conditions physiques (la longueur
du matériau, la section transversale et la température du conducteur).

𝑉𝑅 = 𝑅 𝐼𝑅
Où R est la résistance entre deux points du conducteur (voir la figure 2.5)

Figure 2.5 : dipôle résistif

2.3.1.1.1.1.1. Limites de la loi d'Ohm


 La loi d'Ohm ne s'applique pas aux conducteurs non métalliques. Par exemple, pour le
carbure de silicium, la relation est donnée par 𝑉 = 𝐾𝑚 𝐼 où K et m sont des constantes et
m est inférieur à l'unité.

 La loi d'Ohm ne s'applique pas non plus aux dispositifs non linéaires tels que les diodes,
les tubes régulateurs de tension, etc.

 La loi d'Ohm est vraie pour les conducteurs métalliques à température constante. Si la
température change, la loi n'est pas applicable.

Exercice d’application 2.1


Calculer la résistance d'un conducteur en cuivre d'une longueur de 2 km et d'une section de
22 𝑚𝑚2 . La résistivité du cuivre est de 𝜌 = 1,72 × 10– 8 Ω𝑚.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Exercice d’application 2.2


Calculez la résistance d'un tube de cuivre d'un diamètre extérieur de 10 cm, d'un diamètre intérieur
de 9 cm, d'une longueur de 2m et d'une résistivité du cuivre de 𝜌 = 1,72 × 10– 8 Ω𝑚

2.3.1.1.2. Dipôle capacitif


Un condensateur est un composant électrique, qui est constitué de deux armatures conductrices
qui se font faces séparées par un diélectrique, de permittivité absolue. L’équation caractéristique
du condensateur :
𝑑 𝑈𝑐 (𝑡)
𝐼𝑐 (𝑡) = 𝐶
𝑑𝑡
D’où : 𝐶 est la capacité, mesuré en Farad F.

Figure 2.6 : dipôle capacitif

2.3.1.1.3. Dipôle inductif


Une bobine ou inductance est constituée de N spires obtenues par enroulement d’un fil métallique
(cuivre) éventuellement autour d’un noyau en matériau ferromagnétique (noyau de fer).
L’équation caractéristique du condensateur :
𝑑 𝐼𝐿
𝑈𝐿 (𝑡) = 𝐿
𝑑𝑡
D’où : 𝐿 est l’inductance, mesuré en Henry H.

Figure 2.7 : dipôle inductif

2.3.2. Association de dipôles R, C, L


Dans un circuit électrique, les dipôles peuvent être associés en série ou en parallèle. Ces deux
associations ont des avantages et aussi inconvénients.
 Dipôles en série : Les dipôles sont associés en série lorsqu'ils sont branchés les uns à la
suite des autres. Le courant est commun à tous les dipôles. La tension est la somme des
tensions aux bornes de chaque dipôle.
 Dipôles en parallèle : La tension u est commune à tous les dipôles. Le courant total est la
somme des courants aux bornes de chaque dipôle.

2.3.2.1. Association des résistances (R)/des bobines (L)


2.3.2.1.1. Association série : résistance / bobine
Lorsque plusieurs dipôles résistifs ou inductifs sont disposés en série, ils sont traversés par un
même courant. Ils peuvent être remplacés, pour rendre les calculs plus abordables par une
résistance unique ou une self unique : la résistance équivalente (𝑅𝑒𝑞) ou la self équivalente (𝐿𝑒𝑞).

Figure 2.8 : Association des résistances (R) et des bobines (L) en série

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Calcule de la résistance équivalente (𝑅𝑒𝑞) ou la self équivalente (𝐿𝑒𝑞) :


𝑛

𝑅𝑒𝑞 = ∑ 𝑅𝑖
𝑖=1
𝑛

𝐿𝑒𝑞 = ∑ 𝐿𝑖
𝑖=1

2.3.2.1.1.1. Circuit DC en série


Les résistances 𝑅1 𝑒𝑡 𝑅2 sont dites connectées en série lorsqu'un même courant traverse chaque
résistance (voir la figure 2.9).

Figure 2.9 : Circuit DC en série

La Tension aux bornes des résistances 𝑅1 𝑒𝑡 𝑅2 :


𝑉 = 𝐼 𝑅1
{ 1
𝑉2 = 𝐼 𝑅2

La tension totale appliquée doit être équilibrée par la somme des chutes de tension autour du
circuit.
𝑉 = 𝑉_1 + 𝑉_2
= 𝑅1 𝐼 + 𝑅2 𝐼
= (𝑅1 + 𝑅2 ) 𝐼
= 𝑅𝑒𝑞 𝐼
D’où : 𝑅𝑒𝑞 = 𝑅1 + 𝑅2 = 𝑅𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒

Ainsi, lorsque plusieurs résistances sont connectées en série, la résistance équivalente est la
somme de toutes les résistances individuelles.

Noter que :
1. Le même courant traverse chaque résistance.
2. Les chutes de tension s'additionnent.
3. Les résistances sont additives.
4. La puissance est additive.
5. La tension appliquée est égale à la somme des différentes chutes de tension.

2.3.2.1.1.2. Diviseur de tension


Considérons le circuit de la figure 2.10, le courant I est défini par :
𝑉 𝑉
𝐼= =
𝑅𝑒𝑞 𝑅1 + 𝑅2

𝑅1
Par conséquent, la tension aux bornes de 𝑅1 : 𝑉1 = 𝑅 𝑉
1 + 𝑅2
𝑅2
De même, la tension aux bornes de 𝑅2 : 𝑉2 = 𝑅 𝑉
1 + 𝑅2

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.3.2.1.2. Association parallèle : résistance / bobine


Lorsque plusieurs dipôles résistifs sont disposés en parallèle, ils sont soumis à une même tension.
Ils peuvent être remplacés, pour rendre les calculs plus abordables, par une résistance unique
appelée résistance équivalente.

Figure 2.10 : Association des résistances (R) et des bobines (L) en parallèle

Calcule de la résistance équivalente (𝑅𝑒𝑞) ou la self équivalente (𝐿𝑒𝑞) :


𝑛
1 1
=∑
𝑅𝑒𝑞 𝑅𝑖
𝑖=1
𝑛
1 1
=∑
𝐿𝑒𝑞 𝐿𝑖
𝑖=1

2.3.2.1.2.1. Circuit DC en parallèle


Les résistances 𝑅1 𝑒𝑡 𝑅2 sont dites connectées en parallèle lorsque la différence de potentiel aux
bornes de chaque résistance est la même.
Les courants qui traversent les résistances 𝑅1 𝑒𝑡 𝑅2 :
𝑉
𝐼1 = 𝑅
1
{ 𝑉
𝐼2 = 𝑅
2
Et,
𝑉 𝑉 1 1 1
𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 = + = ( + )𝑉 = 𝑉
𝑅1 𝑅2 𝑅1 𝑅2 𝑅𝑒𝑞
Alors ;
1 1 1
= +
𝑅𝑒𝑞 𝑅1 𝑅2

Figure 2.11 : Circuit DC en parallèle

Ainsi, lorsqu'un certain nombre de résistances sont connectées en parallèle, l'inverse de la


résistance totale est égal à la somme des inverses des résistances individuelles.

Noter que :
1. La même tension apparaît sur toutes les résistances.
2. Les courants de dérivation s'additionnent.
3. Les conductances sont additives.
4. La puissance est additive.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.3.2.1.1.2. Diviseur de courant


 Cas (1) Lorsque deux résistances sont connectées en parallèle (voir ma figure 2.11)
𝑅1 𝑅2
𝑅𝑒𝑞 = 𝑅𝑇 =
𝑅1 + 𝑅2
Aussi :
𝑉 = 𝑅𝑒𝑞 𝐼 = 𝑅1 𝐼1 = 𝑅2 𝐼2
Par conséquent, courant à travers :
𝑉 𝑅𝑒𝑞 𝑅2
𝐼1 = = 𝐼= 𝐼
𝑅1 𝑅1 𝑅1 + 𝑅2

De même, le courant traversant :


𝑉 𝑅𝑒𝑞 𝑅1
𝐼2 = = 𝐼= 𝐼
𝑅2 𝑅2 𝑅1 + 𝑅2

 Cas (2) Lorsque trois résistances sont connectées en parallèle (voir la figure 2.12) :

Figure 2.12 : Circuit DC en parallèle (trois résistance)

1 1 1 1 𝑅1 𝑅2 + 𝑅1 𝑅3 + 𝑅2 𝑅3
= + + =
𝑅𝑒𝑞 𝑅1 𝑅2 𝑅3 𝑅1 𝑅2 𝑅3
Donc :
𝑅1 𝑅2 𝑅3
𝑅𝑒𝑞 = 𝑅𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 =
𝑅1 𝑅2 + 𝑅1 𝑅3 + 𝑅2 𝑅3
Aussi :
𝑉 = 𝑅𝑒𝑞 𝐼 = 𝑅1 𝐼1 = 𝑅2 𝐼2 = 𝑅3 𝐼3

Par conséquent, courant à travers :


𝑉 𝑅𝑒𝑞 𝑅2 𝑅3
𝐼1 = = 𝐼= 𝐼
𝑅1 𝑅1 𝑅1 𝑅2 + 𝑅1 𝑅3 + 𝑅2 𝑅3

De même, le courant traversant :


𝑉 𝑅𝑒𝑞 𝑅1 𝑅3
𝐼2 = = 𝐼= 𝐼
𝑅2 𝑅2 𝑅1 𝑅2 + 𝑅1 𝑅3 + 𝑅2 𝑅3

De même, le courant traversant :


𝑉 𝑅𝑒𝑞 𝑅1 𝑅2
𝐼3 = = 𝐼= 𝐼
𝑅3 𝑅3 𝑅1 𝑅2 + 𝑅1 𝑅3 + 𝑅2 𝑅3

2.3.2.1.1.2. Circuit en court-circuit et ouvert


Lorsque deux bornes d'un circuit sont reliées par un fil, on dit qu'elles sont en court-circuit sont
présentés sur la figure 2.13.
Un court-circuit a les caractéristiques suivantes :
1. Il a une résistance nulle.
2. Le courant qui le traverse est très important.
3. Il n'y a pas de tension à ses bornes.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Lorsque deux bornes d'un circuit n'ont pas de connexion directe entre elles, on dit qu'elles sont en
circuit ouvert. Un circuit ouvert a les caractéristiques suivantes :
1. Il a une résistance infinie.
2. Le courant qui le traverse est nul.
3. Toute la tension apparaît à ses bornes.

Figure 2.13 : Circuit en court-circuit et ouvert

2.3.2.1.1.3. Circuits ouverts et courts-circuits dans un circuit en série


Lorsqu'un circuit ouvert apparaît dans un circuit en série, la résistance équivalente devient infinie
et aucun courant ne circule dans le circuit (voir la figure 2.14).

Figure 2.14 : Circuits ouverts dans un circuit en série


𝑉
𝐼= = 0𝐴
𝑅1 + 𝑅2 + ∞
𝑉𝐴𝐵 = 𝑉 − 𝑅1 𝐼 − 𝑅2 𝐼 = 𝑉
Lorsqu'un court-circuit apparaît dans un circuit en série, comme illustré à la figure 2.15, la
résistance 𝑅2 devient nulle.

Figure 2.15 : Circuits courts-circuits dans un circuit en série

𝑉 𝑉
𝐼= =
𝑅1 + 0 𝑅1
𝑉𝐴𝐵 = 0 𝑉

2.3.2.1.1.4. Circuits ouverts et courts-circuits dans un circuit parallèle


Lorsqu'un circuit ouvert apparaît dans un circuit parallèle, aucun courant ne circule dans cette
branche (voir la figure 2.16). Les autres courants de dérivation ne sont pas affectés par le circuit
ouvert.

Figure 2.16 : Circuit ouvert dans un circuit en parallèle

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 24 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

𝐼1 = 0 𝐴
𝑉
𝐼2 =
𝑅2
𝑉𝐴𝐵 = 𝑉

Lorsqu'un court-circuit apparaît dans un circuit parallèle voir la figure 2.17, la résistance
équivalente devient nulle.

Figure 2.17 : Circuit court-circuit dans un circuit en parallèle


𝐼1 = 0 𝐴
𝐼2 = 0 𝐴
𝑉𝐴𝐵 = 0 𝑉

Exercice d’application 2.3


Trouvez une résistance équivalente entre les bornes A et B.

Exercice d’application 2.4


Trouvez une résistance équivalente entre les bornes A et B.

2.3.2.2. Association des capacités (C)


2.3.2.2.1. Association série : capacités (C)
Le courant est commun à tous les condensateurs.
La capacité équivalente de l'ensemble est présentée à droite de la figure 2.18 :

Figure 2.18 : Association série : capacités (C)

La capacité équivalente série se calcule par la relation suivante :


𝑛

𝐶𝑒𝑞 = ∑ 𝐶𝑖
𝑖=1

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.3.2.2.2. Association parallèle : capacités (C)


En parallèle la tension est commune à tous les condensateurs.
La capacité équivalente de l'ensemble est présentée à droite de la figure 2.19 :

Figure 2.19 : Association parallèle : capacités (C)

La capacité équivalente parallèle se calcule par la relation suivante :


𝑛
1 1
=∑
𝐶𝑒𝑞 𝐶𝑖
𝑖=1

2.3.3. Lois de KIRCHHOFF


Toute l'étude de l'analyse des circuits électriques en DC ou en AC repose principalement sur les
lois de Kirchhoff. Mais avant d'en parler, il est indispensable de se familiariser avec les termes
suivants :
1. Nœud : un nœud est une jonction où deux ou plusieurs éléments de circuit sont connectés
ensemble.
2. Branche : un élément ou un nombre d'éléments connectés entre deux nœuds constitue une
branche.
3. Boucle : une boucle est toute partie fermée du circuit.
4. Maillage : un maillage est la forme la plus élémentaire d'une boucle et ne peut pas être
subdivisé en d'autres boucles. Toutes les mailles sont des boucles mais toutes les boucles
ne sont pas des mailles.

2.3.3.1. Loi des courants de Kirchhoff


La somme algébrique des courants se rencontrant à une jonction ou à un nœud dans un circuit
électrique est nulle. Considérons cinq conducteurs, transportant les courants 𝐼1, 𝐼2, 𝐼3, 𝐼4 𝑒𝑡 𝐼5 se
rencontrant en un point 𝑂 comme indiqué sur la figure 2.20. En supposant que les courants entrants
sont positifs et les courants sortants négatifs, nous avons :

𝐼1 + (– 𝐼2) + 𝐼3 + (– 𝐼4) + 𝐼5 = 0
𝐼1 – 𝐼2 + 𝐼3 – 𝐼4 + 𝐼5 = 0
𝐼1 + 𝐼3 + 𝐼5 = 𝐼2 + 𝐼4

Figure 2.20 : Loi des courants de Kirchhoff

Ainsi, la loi ci-dessus peut également être énoncée comme la somme des courants s'écoulant vers
toute jonction dans un circuit électrique est égale à la somme des courants s'éloignant de cette
jonction.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.3.3.2. Loi de tension de Kirchhoff


La somme algébrique de toutes les tensions dans tout circuit fermé, maillage ou boucle est nulle.
Si nous partons de n'importe quel point d'un circuit fermé et revenons à ce point, après avoir fait
le tour du circuit, il n'y a pas d'augmentation ou de diminution de potentiel à ce point. Cela signifie
que la somme des chutes ou des augmentations de tension se rencontrant sur le chemin est nulle.

2.3.3.2.1. Détermination du signe


Une hausse de potentiel peut être considérée comme positive tandis qu'une baisse de potentiel peut
être considérée comme négative. L'inverse est également possible et les deux conventions
donneront le même résultat.

1. Si on passe de la borne positive de la batterie ou de la source à la borne négative, il y a une


chute de potentiel et la fém. doit être affectée d'un signe négatif. Si on passe de la borne
négative de la batterie ou de la source à la borne positive, il y a une augmentation du
potentiel et la fém. devrait recevoir un signe positif.

(a) : Chute de potentiel, (b) : Augmentation de potentiel


Figure 2.20 : Convention de signe
Lorsque le courant traverse une résistance, il y a une chute de tension à travers celle-ci. Si on
traverse la résistance dans le même sens que le courant, il y a chute du potentiel et le signe de cette
chute de tension est négatif.

Si nous allons à l'opposé de la direction du flux de courant, il y a une augmentation de potentiel et


par conséquent, cette chute de tension doit recevoir un signe positif.

(a) : Chute de potentiel, (b) : Augmentation de potentiel


Figure 2.21 : Convention de signe pour les dipôles passifs

Exercice d’application 2.5


Retrouvez les courants dans toutes les branches du réseau.

Exercice d’application 2.6


Trouvez la résistance entre les bornes A et B.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Exercice d’application 2.7


Trouvez la résistance entre les bornes A et B.

Exercice d’application 2.8


Trouvez la résistance entre les bornes A et B.

2.4. Etude des signaux alternatifs


2.4.1. Régime électrique monophasé variables
La variation d’une tension ou d’un courant par rapport au temps est appelé : forme d'onde ou forme
de signale comme le montre la figure 2.22. Ces grandeurs et ces fonctions de transfert donnent le
régime de fonctionnement continue ou variable. Lors du tracé d'un graphique, les valeurs
instantanées des quantités alternées sont généralement prises le long de l'axe Y et le temps le long
de l'axe X.

La tension ou le courant alternatif peut varier de différentes manières, et par conséquent, leurs
formes d'onde sont nommées de différentes manières telles que : onde irrégulière, onde
triangulaire, onde carrée, onde périodique, onde en dents de scie, onde sinusoïdale, etc.

Un signal électrique peut être caractérisé par sa forme : continue ou variable, périodique ou non,
unidirectionnel ou alternatifs, etc. On distingue également :
 Les signaux analogiques : variation continue dans le temps des signaux électriques,
Information : valeurs instantanées des grandeurs électriques.
 Les signaux numériques : variation binaire des signaux électriques,
Codage de l’information.

Figure 2.22 : Formes de signaux AC : (a) Onde AC générale (b) Onde triangulaire (c) Onde
carrée (d) Onde périodique (e) Onde triangulaire/en dents de scie (f) Onde sinusoïdale

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.4.1. Différence entre AC et DC


Le tableau 2.1 présente la différence entre régime AC et DC

Tableau 2.1 : Différence entre AC et DC


AC : Courant Alternatif DC : Courant Direct (Continue)
1. Un courant alternatif s'inverse 1. Le courant continu ne circule que dans un
périodiquement et son amplitude change. seul sens et reste inchangé.
2. L'amplitude et les polarités varient 2. L'amplitude et les polarités sont fixes.
continuellement. 3. Elle est indépendante de la fréquence.
3. Il a une fréquence particulière. 4. Le courant continu ne peut pas être généré
4. Le courant alternatif peut être généré à des à des tensions élevées en raison de
tensions plus élevées. difficultés de commutation.
5. Le coût de production est moindre. 5. Le coût de production est supérieur.
6. La tension alternative peut être augmentée 6. La tension de direction ne peut pas être
(ou diminuée) facilement à l'aide d'un augmentée ou diminuée facilement.
transformateur. 7. Les moteurs à courant continu sont coûteux
7. Les moteurs à courant alternatif sont moins et moins durables.
coûteux, plus robustes et durables. 8. Le coût de maintenance des équipements et
8. Le coût de maintenance des équipements et appareils DC est plus élevé.
appareils AC est inférieur. 9. Le contrôle de la vitesse du moteur à
9. La vitesse des moteurs à courant alternatif courant continu est très simple et
ne peut pas être contrôlée facilement. économique.

2.4.2. Régime harmonique (sinusoïdale)


Une tension alternative peut être générée soit en faisant tourner une bobine dans un champ
magnétique stationnaire, soit en faisant tourner un champ magnétique dans une bobine
stationnaire. Dans les deux cas, le champ magnétique est coupé par les conducteurs ou les bobines
et une force électromotrice est induite dans la bobine selon les lois de Faraday sur l'induction
électromagnétique (on va présenter ces phénomènes sur le dernier chapitre (6)). L'amplitude de la
force électromotrice induite dépend du nombre de tours de la bobine, de la force du champ
magnétique et de la vitesse à laquelle la bobine ou le champ magnétique tourne.

Considérons une bobine rectangulaire de N spires de surface 𝐴 𝑚2 et tournant dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre avec une vitesse angulaire de 𝜔 radians par seconde dans un champ
magnétique uniforme, comme illustré sur la figure 2.23.

(a) (b)
Figure 2.23 : génération de tension alternative

Soit 𝜙𝑚 le flux maximal coupant la bobine lorsque son axe coïncide avec l'axe 𝑋𝑋’ (position de
référence de la bobine). Ainsi lorsque la bobine est selon 𝑋𝑋’, le flux qui la relie est maximum,
c'est-à-dire 𝜙𝑚 . Lorsque la bobine est selon 𝑌𝑌’, c'est-à-dire parallèle aux lignes de flux, le flux
qui la relie est nul. La bobine tourne d'un angle 𝜃 = 𝜔𝑡 à tout instant t.
A cet instant, le flux de liaison avec la bobine est 𝜙 = 𝜙𝑚 cos 𝜔𝑡
Selon les lois de Faraday sur l'induction électromagnétique,
𝑑𝜙 𝑑
𝑒 = −𝑁 = −𝑁 (𝜙𝑚 cos 𝜔𝑡) = +𝑁 𝜙𝑚 𝜔 sin 𝜔𝑡 = 𝐸𝑚 sin 𝜔𝑡
𝑑𝑡 𝑑𝑡
D’où : 𝐸𝑚 valeur maximale de la fém. induite définit par : 𝐸𝑚 = 𝑁 𝜙𝑚 𝜔

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Si la force électromotrice induite est tracée en fonction du temps, une forme d'onde sinusoïdale est
obtenue (la figure 2.24(a)).

(a) (b)
Figure 2.24 : Forme d'onde sinusoïdale

2.4.2.1. Terminologie du signal alternative


 Forme d'onde : Une forme d'onde est un graphique dans lequel la valeur instantanée de
n'importe quelle quantité est tracée en fonction du temps. La figure 2.22 montre quelques
formes d'onde.

 Cycle : Un ensemble complet de l’alternance positives et négatives.

 Fréquence : Le nombre de cycles par seconde d'une grandeur alternative est appelé sa
fréquence. Elle est notée f et se mesure en hertz (Hz) ou cycles par seconde (c/s).

 Période de temps : Le temps mis par une grandeur alternative pour terminer un cycle est
appelé sa période de temps. Elle est notée T et se mesure en secondes. 𝑇 = 1/𝑓

 Amplitude : La valeur positive ou négative maximale d'une grandeur alternative s'appelle


l'amplitude.

 Phase : La phase d'une grandeur alternative est le temps qui s'est écoulé depuis le dernier
passage de la grandeur par le point zéro de référence.

 Différence de phase : Ce terme est utilisé pour comparer les phases de deux quantités
alternées. Deux grandeurs alternatives sont dites en phase lorsqu'elles atteignent leurs
valeurs maximale et nulle en même temps. Leur valeur maximale peut être différente en
grandeur (voir la figure 2.24(b)).

Une grandeur alternée avancée est celle qui atteint sa valeur maximale ou nulle plus tôt que
l'autre grandeur.
Une grandeur alternée retardée est une grandeur qui atteint sa valeur maximale ou nulle
plus tard que l'autre grandeur.

Un signe plus (+), lorsqu'il est utilisé en relation avec la différence de phase, indique "avance"
tandis qu'un signe moins (–) le signe indique un « décalage ».
𝑉𝐴 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡
𝑉𝐵 = 𝑉𝑚 sin(𝜔𝑡 + 𝜙)
Ici, la quantité B anticipe A d'un angle de phase 𝜙 (voir la figure 2.24(b)).

2.4.2.2. Valeur efficace d’un signal (Racine Carrée Moyenne – RMS)


Normalement, le courant est mesuré par la quantité de travail qu'il fera ou la quantité de chaleur
qu'il produira. Par conséquent, la valeur efficace ou efficace du courant alternatif est définie
comme la valeur du courant constant (courant continu) qui effectuera la même quantité de travail

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 30 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

dans le même temps ou produirait le même effet de chauffage que lorsque le courant alternatif est
appliqué pour le même temps.

La figure 3.5 montre le demi-cycle positif d'une forme d'onde de courant alternatif non sinusoïdale.
La forme d'onde est divisée en 𝑚 intervalles égaux avec les courants instantanés, ces intervalles
étant 𝑖1 , 𝑖2 , … , 𝑖𝑚 . Cette forme d'onde est appliquée à un circuit constitué d'une résistance 𝑅 [Ω].

Ensuite, le travail (𝑙𝑎 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 × 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠) effectué à différents intervalles sera :


𝑡 𝑡 𝑡
𝑊1 , 𝑊2 , … , 𝑊𝑚 = 𝑖12 𝑅 , 𝑖22 𝑅 , … , 𝑖𝑚
2
𝑅
𝑚 𝑚 𝑚

Figure 2.25 : Méthode des ordonnées médianes

Ainsi, le travail total effectué en t secondes lors de l'application d'une forme d'onde de courant
𝑖12 +𝑖22 + …+𝑖𝑚
2
alternatif à une résistance R 𝑊𝑇 = × 𝑅𝑡 𝑗𝑜𝑢𝑙𝑒
𝑚

Soit 𝐼 la valeur du courant continu qui traversant la même résistance R, effectue la même quantité
de travail dans le même temps t. Alors :
𝑖12 +𝑖22 + …+𝑖𝑚
2
𝐼 2 𝑅𝑡 = × 𝑅𝑡
𝑚
𝑖12 +𝑖22 + …+𝑖𝑚
2
𝐼2 =
𝑚

Par conséquent, la valeur efficace du courant alternatif est donnée par :


𝑖 2 +𝑖22 + …+𝑖𝑚
2
𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝐼𝑟𝑚𝑠 = √ 1 = √𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒 (𝑖 2 )
𝑚
La valeur efficace de tout courant i(t) sur l'intervalle spécifié t1 à t2 est exprimée
mathématiquement par :
𝟏 𝒕𝟐
𝑰𝒆𝒇𝒇 = 𝑰𝒓𝒎𝒔 = √𝒕 −𝒕
∫𝒕 𝒊𝟐 (𝒕) 𝒅𝒕
𝟐 𝟏 𝟏

La valeur efficace d'un courant alternatif est d'une importance considérable dans la pratique car les
ampèremètres et les voltmètres enregistrent respectivement la valeur efficace du courant et de la
tension alternative.

2.4.2.2.1. Valeur efficace de la forme d'onde sinusoïdale


La valeur efficace d'une forme d'onde sinusoïdale d'une tension ou de courant est de 70,7 % de sa
valeur d'amplitude de crête.
𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜃, 0 < 𝜃 < 2𝜋
On définit :
2𝜋
𝟏 𝟏 2𝜋 𝑽𝟐𝒎 2𝜋 2
𝑉𝑒𝑓𝑓 = 𝑉𝑅𝑀𝑆 = √ ∫ 𝑽𝟐 (𝜽) 𝒅𝜽 = √ ∫ 𝑽𝟐𝒎 sin2 𝜃 𝒅𝜽 = √ ∫ sin 𝜃 𝒅𝜽
2𝜋 − 0 𝟎 2𝜋 𝟎 2𝜋 𝟎

𝑽𝟐𝒎 2𝜋 1 − cos 2𝜃 𝑽𝟐𝒎 2θ − sin 2𝜃 𝟐𝝅 𝑽𝟐𝒎 𝑽𝒎


𝑉𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝒅𝜽 = √ [ ] =√ = = 𝟎. 𝟕𝟎𝟕 𝑽𝒎
2𝜋 𝟎 2 2𝜋 4 𝟎 2 √𝟐

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Facteur de crête ou de crête ou d'amplitude


Il est défini comme le rapport de la valeur maximale à la valeur efficace de la grandeur donnée :
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑢𝑚
𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑐𝑟ê𝑡𝑒 (𝑘𝑝 ) =
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑎𝑐𝑒

2.4.2.3. Valeur moyenne d’un signal


La valeur moyenne d'une grandeur alternée est définie comme la moyenne arithmétique de toutes
les valeurs sur un cycle complet. Dans le cas d'une forme d'onde alternative symétrique (qu'elle
soit sinusoïdale ou non sinusoïdale), la valeur moyenne sur un cycle complet est nulle. Ainsi, dans
un tel cas, la valeur moyenne n'est obtenue que sur la moitié du cycle. En se référant à la Fig. 3.5,
la valeur moyenne du courant est donnée par :
𝑖1 + 𝑖2 + … + 𝑖𝑚
𝐼𝑚𝑜𝑦 = 𝐼𝑎𝑣𝑔 =
𝑚

La valeur moyenne de tout courant i(t) sur l'intervalle spécifié t1 à t2 est exprimée
mathématiquement comme :
𝒕𝟐
𝟏
𝑰𝒂𝒗𝒈 = 𝑰𝒂𝒗𝒈 = ∫ 𝒊(𝒕) 𝒅𝒕
𝒕𝟐 − 𝒕𝟏 𝒕 𝟏

2.4.2.3.1. Valeur moyenne de la forme d'onde sinusoïdale


La valeur moyenne d'une forme d'onde sinusoïdale d'une tension ou de courant pour une alternance
est de 63,7 % de sa valeur d'amplitude de crête.
On considère la figure 2.24.a telle que:
𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜃, 0 < 𝜃 < 2𝜋
Comme il s'agit d'une forme d'onde symétrique, la valeur moyenne est calculée sur la moitié du
cycle.
𝟏 𝝅 𝟏 𝝅 𝑽𝒎 𝝅 𝑽𝒎
𝑉𝑚𝑜𝑦 = 𝑽𝒂𝒗𝒈 = 𝝅 ∫𝟎 𝑽(𝒕) 𝒅𝒕 = 𝝅 ∫𝟎 𝑽𝒎 sin 𝜃 𝒅𝒕 = ∫𝟎 sin 𝜃 𝒅𝒕 = [− 𝒄𝒐𝒔 𝜽]𝝅𝟎
𝝅 𝝅
𝑽𝒎 𝟐𝑽𝒎
𝑉𝑚𝑜𝑦 = 𝑽𝒂𝒗𝒈 = [𝟏 + 𝟏] = = 𝟎. 𝟔𝟑𝟕 𝑽𝒎
𝝅 𝝅
Facteur de forme
Il est défini comme le rapport de la valeur efficace à la valeur moyenne de la quantité donnée.
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑎𝑐𝑒
𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 (𝑘𝑓 ) = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒

Exercice d’application 2.9


Un courant alternatif 𝑖(𝑡) prendre 3,375ms pour atteindre 15 A pour la première fois après être
devenu instantanément nul. La fréquence du courant est de 50 Hz.
 Trouver la valeur maximale du courant alternatif.

Exercice d’application 2.10


Un courant alternatif variant sinusoïdalement avec une fréquence de 50𝑐/𝑠 a une valeur efficace
de 20 𝐴. Écrivez l'équation de la valeur instantanée et trouvez cette valeur à :
1. 𝑡1 = 0,0025 𝑠, et
2. 𝑡2 = 0,0125 𝑠, après passage par zéro et augmentation positive.
3. A quelle heure, mesurée à partir de zéro, la valeur du courant instantané sera-t-elle de
14,14A ?

Exercice d’application 2.11


Trouvez la valeur moyenne et la valeur efficace de la forme d'onde illustrée ci-après.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.4.2.4. Représentation de Fresnel


Les grandeurs alternées sont représentées par des vecteurs. La longueur d'un vecteur est égale à la
valeur maximale de la grandeur alternative, et la vitesse angulaire est égale à la vitesse angulaire
de la grandeur alternative. Comme le montre la figure 2.26, considérons un vecteur 𝑂𝑃 = 𝐼𝑚 , où
𝐼𝑚 est la valeur maximale du courant alternatif. L’angle du vecteur tourner dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre à une vitesse angulaire uniforme de 𝜔 radians/seconde.

La projection du vecteur OP sur l'axe des ordonnées à tout instant donne la valeur instantanée de
ce courant alternatif.
𝑂𝑀 = 𝑂𝑃 sin 𝜔𝑡 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 = 𝑖(𝑡)

Figure 2.26 : Représentation cartésienne et polaire des grandeurs alternatives

Ainsi, si nous traçons les projections du vecteur sur l'axe Y en fonction de sa position angulaire
point par point, une forme d'onde de courant alternatif sinusoïdal est obtenue. Le diagramme de
vecteur utilisant des valeurs efficaces. Les courants et tensions alternatifs sinusoïdaux peuvent être
représentés par des vecteurs avec des angles.

Les instruments de mesure électriques tels que les ampèremètres et les voltmètres sont calibrés
pour lire les valeurs efficaces des quantités de courant alternatif. Par conséquent, au lieu d'utiliser
des valeurs maximales, il est plus pratique de dessiner des diagrammes de vecteur en utilisant des
valeurs efficaces de quantités alternées. Cependant, un tel diagramme de phase ne générera pas
d'onde sinusoïdale d'amplitude appropriée à moins que la longueur du vecteur ne soit multipliée
par √2 .

Exercice d’application 2.12


𝜋 𝜋
Trois tensions sont représentées par 𝑉1 = 10 sin 𝜔𝑡 , 𝑉2 = 20 sin 𝜔𝑡 − 6 𝑒𝑡 𝑉3 = 30 sin 𝜔𝑡 + 4
Trouvez l'amplitude et l'angle de phase de la tension résultante.
2.4.2.4.1. Représentations complexe
Un vecteur peut être représenté sous quatre formes (selon chap1 : les Nombres complexes) :
1. Forme rectangulaire : 𝑽̅ = 𝑿 ± 𝒋𝒀
 Le longue de vecteur ; le module de V : |𝑽| = √𝑿𝟐 + 𝒀𝟐
𝒀
 L’angle de phase, Argument de V : 𝝓 = 𝐭𝐚𝐧−𝟏 (𝑿)
2. Forme trigonométrique 𝑽 ̅ = |𝑽| (𝒄𝒐𝒔 𝝓 ± 𝒋 𝒔𝒊𝒏 𝝓)
3. Forme exponentielle 𝑽 = 𝑽 𝒆±𝒋𝝓
4. Forme polaire 𝑽 = [|𝑽|, 𝝓] = 𝑽 ∠ ± 𝝓

Signification de l'opérateur j L'opérateur j est utilisé sous forme rectangulaire. Il est utilisé pour
indiquer la rotation dans le sens inverse des aiguilles d'une montre d'un vecteur sur 90°. Chaque
fois qu'un vecteur est multiplié par j, le vecteur est tourné une fois dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre de 90°. La puissance de j représente le nombre de fois que le vecteur doit être tourné
de 90° dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Exercice d’application 2.13


Deux courants sinusoïdaux sont donnés comme suit :
𝑖1 = 10 √2 sin 𝜔𝑡 , 𝑖2 = 20 √2 sin(𝜔𝑡 + 60°)
Trouvez l'expression de la somme de ces courants.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Exercice d’application 2.14


Dans un circuit, quatre courants, comme indiqué ci-dessous, se rencontrent en un point.
𝑖1 = 5 sin 𝜔𝑡 , 𝑖2 = 10 sin(𝜔𝑡– 30°)
𝑖3 = 5 cos(𝜔𝑡 – 30°) , 𝑖4 = – 10 sin(𝜔𝑡 + 45°)
Trouver le courant résultant.

2.5. Analyse des circuits AC monophasés


2.5.1. Comportement d'une résistance pure dans un circuit AC
Considérons une résistance pure 𝑅 connectée aux bornes d'une source de tension alternative 𝑉,
comme illustré à la figure 2.27a. Soit la tension alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

(a) (b) (c)


Figure 2.27 : Circuit purement résistif et les formes de signaux 𝑉 𝑒𝑡 𝐼
𝑉 𝑉
 Courant : Le courant alternatif 𝑖 est donné par : 𝑖 = 𝑅 = 𝑅𝑚 sin 𝜔𝑡 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡
D’où 𝐼𝑚 est la valeur maximale du courant alternatif. D'après l'équation de tension et de
courant, il est clair que le courant est en phase avec la tension dans un circuit purement
résistif.
 Formes d'onde : La tension et le courant sont illustrées à la figure 2.27b.
 Diagramme de Fresnel : Le diagramme de vecteur est illustré à la figure 2.27c. Les
vecteurs de tension et de courant sont dessinés en phase et il n'y a pas de différence de
phase.
 Impédance : C'est la résistance offerte au passage du courant dans un circuit alternatif.
𝑉 𝑉 𝑉
Dans un circuit purement résistif : 𝒁 = 𝐼 = 𝐼𝑚 = 𝑉𝑚𝑚
=𝑹
𝑚
𝑅
 Différence de phase : Puisque la tension et le courant sont en phase l'un avec l'autre, le
déphasage est nul 𝜙 = 𝜑 = 0°.
 Facteur de puissance : c’est le cosinus de l'angle entre la tension et le courant :
𝐹𝑃 = cos 𝜙 = 1
 Puissance : La puissance instantanée p(t) est donnée par :
𝑝(𝑡) = 𝑣(𝑡) × 𝑖(𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 × 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 = 𝑉𝑚 𝐼𝑚 sin2 𝜔𝑡
𝑉 𝐼 𝑉 𝐼 𝑉 𝐼
𝑝(𝑡) = 𝑚2 𝑚 (1 − 𝑐𝑜𝑠 2𝜔𝑡) = 𝑚2 𝑚 − 𝑚2 𝑚 𝑐𝑜𝑠 2𝜔𝑡
𝑉 𝐼 𝑉 𝐼
La puissance se compose d'une partie constante 𝑚2 𝑚 et d'une partie fluctuante 𝑚2 𝑚 𝑐𝑜𝑠 2𝜔𝑡.
La fréquence de la puissance fluctuante est le double de la fréquence de la tension appliquée et sa
valeur moyenne sur un cycle complet est nulle.
La puissance moyenne :
𝑉 𝐼 𝑉 𝐼
𝑃(𝑡) = 𝑚2 𝑚 = 𝑚 𝑚 = 𝑉𝐼
√2 √2

Figure 2.28 : signal de puissance p(t) (purement résistif)

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Ainsi, la puissance dans un circuit purement résistif est égale au produit des valeurs efficaces de
la tension et du courant.
La puissance circulante (consommée) est appelée puissance active et noté 𝑷𝑹 .

2.5.2. Comportement d'une inductance pure dans un circuit AC


Considérons une inductance pure 𝐿 connectée aux bornes d'une source de tension alternative 𝑉,
comme illustré à la figure 2.29a. Soit la tension alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

(a) (b) (c)


Figure 2.29 : Circuit purement inductif et les formes de signaux 𝑉 𝑒𝑡 𝐼
 Courant : Le courant alternatif 𝑖 est donné par :
1 1 𝑽𝒎 𝜋
𝑖(𝑡) = ∫ 𝑉 𝑑𝑡 = ∫ 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 𝑑𝑡 = (− cos 𝜔𝑡) = 𝑰𝒎 sin(𝜔𝑡 − )
𝐿 𝐿 𝝎𝑳 2

D’où 𝐼𝑚 est la valeur maximale du courant alternatif. D'après l'équation de tension et de courant,
il est clair que le courant est en retard de 90° sur la tension dans un circuit purement inductif (voir
la figure 2.29b).
 Formes d'onde : Les formes d'onde de tension et de courant sont illustrées à la figure
2.29b.

 Diagramme de Fresnel : Le diagramme de vecteur est illustré à la figure 2.29c. Le courant


𝐼 ̅ est tiré de telle sorte qu'il est en retard sur 𝑉̅ de 90°.

 Impédance : C'est la résistance offerte au passage du courant dans un circuit alternatif.


𝑉 𝑉 𝑉
Dans un circuit purement inductif : 𝒁 = 𝐼 = 𝐼𝑚 = 𝑽𝑚𝒎
= 𝝎𝑳
𝑚
𝝎𝑳
La quantité 𝝎𝑳 est appelée réactance inductive, est notée 𝑋 = 𝝎𝑳 et est mesurée en
ohms.
Pour une alimentation en courant continu, 𝑓 = 0 𝐻𝑧 ≫ 𝑋𝐿 = 0 Ω Ainsi, une inductance
agit comme un court-circuit pour une alimentation en courant continu.

 Différence de phase : C'est l'angle entre les vecteurs de tension et de courant,


le déphasage est 𝜙 = 𝜑 = 90°.

 Facteur de puissance : Il est défini comme le cosinus de l'angle entre la tension et le


courant vecteurs.
𝐹𝑃 = 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 𝑐𝑜𝑠 (90°) = 0

 Puissance : Les puissances instantanées p(t) sont données par


𝜋
𝑝(𝑡) = 𝑣(𝑡) × 𝑖(𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 × 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 − = − 𝑉𝑚 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
2
𝑉𝑚 𝐼𝑚
𝑝(𝑡) = − 𝑠𝑖𝑛 2𝜔𝑡
2
La puissance moyenne pour un cycle complet, P = 0. Par conséquent, la puissance consommée par
un circuit purement inductif est nulle (voir la figure 2.30).

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Figure 2.30 : signal de puissance p(t) (purement inductif)


𝜋
Pendant la première durée du cycle, la puissance est négative et la puissance s'écoule du
2
inductance à la source.
𝜋
Pendant la durée 2 à p du cycle, la puissance est positive et la puissance circule de la source vers
l'inductance. Le même cycle se répète de 𝜋 à 2𝜋.

Par conséquent, la puissance résultante sur un cycle (jusqu'à 𝜃 = 2𝜋) est nulle, c'est-à-dire
l'inductance pure ne consomme pas d'énergie.

Lorsque la puissance est positive, l'énergie est fournie par la source pour créer le champ
magnétique dans l'inductance. Lorsque la puissance est négative, l'énergie est renvoyée à la source
et le champ magnétique s'effondre. Ainsi, la puissance circule dans le circuit purement inductif.
La puissance circulante est appelée puissance réactive et noté 𝑸𝑳 .

2.5.3. Comportement d’un condensateur pur dans un circuit AC


Considérons une capacité pure 𝐶 connectée aux bornes d'une source de tension alternative 𝑉,
comme illustré à la figure 2.31a. Soit la tension alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

(a) (b) (c)


Figure 2.31 : Circuit purement capacitif et les formes de signaux 𝑉 𝑒𝑡 𝐼

 Courant : Le courant alternatif 𝑖 est donné par :


𝑑𝑉 𝑑 𝜋
𝑖(𝑡) = 𝐶 = 𝐶 (𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡) = 𝝎𝑪𝑽𝒎 cos 𝜔𝑡 = 𝑰𝒎 sin(𝜔𝑡 + )
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2

D’où 𝐼𝑚 est la valeur maximale du courant alternatif. D'après l'équation de tension et de courant,
il est clair que le courant est en avance de 90° sur la tension dans un circuit purement capacitif
(voir la figure 2.31b).

 Formes d'onde : Les formes d'onde de tension et de courant sont illustrées à la figure
2.31b.

 Diagramme de Fresnel : Le diagramme de vecteur est illustré à la figure 2.31c. Le courant


𝐼 ̅ est tiré de telle sorte qu'il est en avance sur 𝑉̅ de 90°.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

 Impédance : C'est la résistance offerte au passage du courant dans un circuit alternatif.


𝑉 𝑉 𝑉𝑚
Dans un circuit purement capacitif : 𝒁 = 𝐼 = 𝐼𝑚 = 𝝎𝑪𝑉 = 𝝎𝑪
𝑚 𝑚
1
La quantité 𝑤𝐶 est appelée réactance capacitive, est notée 𝑋𝐶 et se mesure en ohms.
Pour une alimentation continue, 𝑓 = 0 𝐻𝑧 ≫ 𝑋𝐶 = ∞ Ω. Ainsi, le condensateur agit
comme un circuit ouvert pour une alimentation en courant continu.

 Différence de phase : C'est l'angle entre les vecteurs de tension et de courant,


le déphasage est 𝜙 = 𝜑 = 90°.

 Facteur de puissance : Il est défini comme le cosinus de l'angle entre la tension et le


courant vecteurs.
𝐹𝑃 = cos 𝜑 = cos(90°) = 0

 Puissance : Les puissances instantanées p(t) sont données par


𝜋
𝑝(𝑡) = 𝑣(𝑡) × 𝑖(𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 × 𝐼𝑚 sin(𝜔𝑡 + ) = + 𝑉𝑚 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
2
𝑽𝒎 𝑰 𝒎
𝑝(𝑡) = 𝑠𝑖𝑛 2𝜔𝑡
𝟐
La puissance moyenne pour un cycle complet, P = 0.
Par conséquent, la puissance consommée par un circuit purement capacitif est nulle (voir
la figure 2.32).

Figure 2.32 : signal de puissance p(t) (purement capacitif)


Lorsque la puissance est positive, c'est-à-dire que la tension augmente sur les plaques du
condensateur, l'énergie est fournie à partir de la source pour créer le champ électrostatique entre
les plaques du condensateur et le condensateur est alimenté. Lorsque la puissance est négative,
c'est-à-dire que la tension diminue, le champ électrostatique qui s'effondre renvoie l'énergie
stockée à la source.

La puissance circulante est appelée puissance réactive et noté 𝑸𝑪 .

Exercice d’application 2.15


Un circuit alternatif se compose d'une résistance pure de 𝑅 = 10 Ω est connecté à travers une
alimentation alternative de 𝑉 = 230 𝑉, 𝑓 = 50 𝐻𝑧. Calculez :
1) Le courant,
2) La puissance consommée,
3) Le facteur de puissance, et
4) Écrivez les équations pour la tension et le courant ;
5) Répéter ces questions pour une bobine de 𝐿 = 0.2𝐻 , et une capacité de 𝐶 = 30 𝜇𝐹
connecté à la même tension V.

Exercice d’application 2.16


Trouvez la valeur efficace du courant traversant un condensateur de 𝐶 = 314 𝜇𝐹 lorsqu'il est
connecté à une alimentation AC de 𝑉 = 230 𝑉, 𝑓 = 50 𝐻𝑧,

Exercice d’application 2.17


La tension et le courant traversant les éléments du circuit sont :

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

𝑉(𝑡) = 100 𝑠𝑖𝑛 (314 𝑡 + 45°) 𝑉


𝐼(𝑡) = 10 𝑠𝑖𝑛 (314 𝑡 + 315°) 𝐴
1) Identifiez les éléments du circuit.
2) Trouvez la valeur des éléments.
3) Obtenir une expression de la puissance.

2.6. Triangle d'impédance 𝒁, 𝑹, 𝑿


Dans un circuit alternatif, les formes d'onde de tension et de courant sont sinusoïdales, de sorte que
leurs amplitudes changent constamment dans le temps. On a parlé précédemment sur la puissance
instantanée est la tension multipliée par le courant (𝑃 = 𝑉 ∗ 𝐼), la puissance maximale se produira
lorsque les deux formes d'onde de tension et de courant sont alignées l'une sur l'autre. Les trois
principaux composants d'un circuit alternatif qui peuvent affecter la relation entre les formes d'onde de
tension et de courant, et donc leur différence de phase, en définissant l'impédance totale du circuit sont
la résistance, le condensateur et l'inductance.

L’impédance Z est généralement définie comme le rapport des vecteurs de tension et de courant
produits par un composant de circuit. Mais l'impédance d'un circuit AC n'est pas égale à la somme
algébrique des valeurs ohmiques résistives et réactives, car une résistance pure et une réactance pure
sont déphasées de 90° l'une par rapport à l'autre. Mais nous pouvons utiliser cette différence de phase
de 90° comme les côtés d'un triangle rectangle, appelé triangle d'impédance, l'impédance étant
l'hypoténuse telle que déterminée par le théorème de Pythagore. Cette relation géométrique entre la
résistance, la réactance et l'impédance peut être représentée visuellement par l'utilisation d'un triangle
d'impédance.
Notez que l'impédance, qui est la somme vectorielle de la résistance et de la réactance, a non
seulement une amplitude 𝑍 mais aussi un angle de phase 𝜙, qui représente la différence de phase
entre la résistance et la réactance. Notez également que le triangle changera de forme en raison des
variations de réactance 𝑋 lorsque la fréquence change. Bien sûr, la résistance 𝑅 restera toujours
constante.
𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋

Figure 2.33 : triangle d'impédance Z, R, X

2.6.1. Triangle de puissances 𝑺, 𝑷, 𝑸


Nous pouvons pousser cette idée un peu plus loin en convertissant le triangle d'impédance en un
triangle de puissance représentant les trois éléments de puissance dans un circuit alternatif.

La loi d'Ohm nous dit que dans un circuit à courant continu, la puissance 𝑃 en watts, est égale au
courant au carré 𝐼 2 multiplié par la résistance R. Nous pouvons donc multiplier les trois côtés de
notre triangle d'impédance ci-dessus par 𝐼 2 pour obtenir le triangle de puissance correspondant
comme suit :
𝑍𝐼 2 = 𝑅𝐼 2 + 𝑗𝑋𝐼 2
𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄
D’où :
 La puissance maximale (apparente) : 𝑆 = 𝑍𝐼 2 [𝑉𝐴] ;
 La puissance active : 𝑃 = 𝑅𝐼 2 [𝑊] ; puissance réelle qui effectue un travail mesuré en
watts.
 La puissance réactive : 𝑄 = 𝑋𝐼 2 [𝑉𝑎𝑟] ;
 l'angle de phase 𝜙 en degrés. Plus l'angle de phase est grand, plus la puissance réactive
est grande.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Figure 2.34 : triangle de puissances S, P, Q

2.6.2. La puissance active P [W]


On définit la puissance active pour un circuit AC par :
𝑃 = 𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜙) = 𝑉𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜙)

2.6.3. La puissance réactive Q [Var]


On définit la puissance réactive pour un circuit AC par :
𝑄 = 𝑆 𝑠𝑖𝑛(𝜙) = 𝑉𝐼 𝑠𝑖𝑛(𝜙)

2.6.4. La puissance maximale (apparente) : 𝑺 [𝑽𝑨]


On définit la puissance apparente (maximale) par :
𝑆̅ = 𝑉̅ 𝐼 ∗ ≫ |𝑆| = √𝑃2 + 𝑄 2 = 𝑉𝐼
2.6.5. Facteur de puissance active
Le facteur de puissance est calculé comme le rapport de la puissance réelle à la puissance
apparente.
𝑃 𝑉𝐼 cos(𝜙)
𝐹𝑃 = = = cos(𝜙)
𝑆 𝑉𝐼
Par conséquence ;
𝑄 𝑉𝐼 sin(𝜙) sin(𝜙)
𝑡𝑎𝑛 (𝜙) = = =
𝑃 𝑉𝐼 cos(𝜙) cos(𝜙)
2.6.6. Théorème de Boucherot
Le théorème de Boucherot permet la résolution du calcul de la puissance totale des circuits AC.
Selon ce théorème, les puissances active et réactive totales dans un circuit sont données par la
somme des puissances active et réactive, respectivement, de chacune de ses charges.
𝑃𝑇𝑜𝑡 = ∑𝑛𝑘=1 𝑃𝑘
{
𝑄𝑇𝑜𝑡 = ∑𝑛𝑘=1 𝑄𝑘
2.7. Régimes monophasés d’un circuit électrique
2.7.1. Régime transitoire
C’est le régime d'évolution d'un système qui n'a pas encore atteint un état stable. Un régime
transitoire peut apparaître lors d'une modification d'un système. Il peut être caractérisé par un taux
d'amortissement, un temps de relaxation ou encore un facteur de qualité.
Il prend la forme d'un régime périodique, d'un régime apériodique, critique, ou d'un régime
pseudopériodique (voir la figure 2.35).

2.7.2. Régime permanent


Un régime permanent (ou régime établi) est le régime d'un système stable observable après un
certain temps, lorsque le régime transitoire est terminé (voir la figure 2.35).

Figure 2.35 : Régime transitoire et permanent d’un circuit électrique 1er ordre

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 39 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.8. Circuits électriques fondamentales


Soit la tension alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

2.8.1. Circuit 𝑹𝑳 et 𝑹𝑪 série


Une résistance pure 𝑅 connectée en série avec une inductance pure 𝐿 aux bornes d'une tension
alternative 𝑉 comme le montre la figure 2.36a. Soient 𝑉𝑒𝑓𝑓 et 𝐼𝑒𝑓𝑓 les valeurs efficaces de la tension
et du courant appliqués.

Figure 2.36 : (a) Circuit RL et (b) RC, en série


Pour le circuit 𝑅𝐿 :
Différence de potentiel aux bornes de la résistance : 𝑉𝑅 = 𝑅 𝐼 ;
Différence de potentiel aux bornes de l'inductance : 𝑉𝐿 = 𝑋𝐿 𝐼 ;
La tension ̅̅̅
𝑉𝑅 est en phase avec le courant I alors que la tension 𝑉𝐿 est en avance de 90° sur le
courant I.

Pour le circuit 𝑅𝐶 :
La figure 2.36b montre une résistance pure 𝑅 connectée en série avec un condensateur pur 𝐶 aux
bornes d'une tension alternative 𝑉. Soient 𝑉𝑒𝑓𝑓 et 𝐼𝑒𝑓𝑓 les valeurs efficaces de la tension et du
courant appliqués.

Différence de potentiel aux bornes de la résistance : 𝑉𝑅 = 𝑅 𝐼


Différence de potentiel aux bornes du condensateur : 𝑉𝐶 = 𝑋𝐶 𝐼

La tension 𝑉𝑅 est en phase avec le courant I alors que la tension 𝑉𝐶 est en retard sur le courant 𝐼 de
90° : 𝑉 = 𝑉𝑅 + 𝑉𝐶

Diagramme de Fresnel
Étapes pour dessiner un diagramme de Fresnel
1. Puisque le même courant circule dans le circuit en série, 𝐼 ̅ est pris comme référence de
vecteur.
2. Dessinez ̅̅̅
𝑉𝑅 en phase avec 𝐼 ̅ .
3. Dessinez 𝑉̅𝐿 de sorte qu'il devance 𝐼 ̅ de 90°.
4. Additionner ̅̅̅
𝑉𝑅 𝑒𝑡 𝑉̅𝐿 par la loi triangulaire d'addition vectorielle telle que 𝑉̅ = ̅̅̅
𝑉𝑅 + 𝑉̅𝐿
5. Marquez l'angle 𝜙 entre 𝐼 ̅ 𝑒𝑡 𝑉̅.

Le diagramme de Fresnel est représenté sur la figure 2.37a,b.

Figure 2.37 : (a) Diagramme de Fresnel, (b) Triangle de tension

Il ressort clairement du diagramme de Fresnel que le courant 𝐼 ̅ est en retard par rapport à la tension
appliquée 𝑉̅ d'un angle 𝜙 (0° < 𝜙 < 90°).

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 40 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

De la même manière, on trace le diagramme de Fresnel pour le circuit RC :

Figure 2.37 : (c) Diagramme de Fresnel, (d) Triangle de tension

Impédance
𝑉̅ = ̅̅̅
𝑉𝑅 + 𝑉̅𝐿 = 𝑅𝐼 ̅ + 𝑗𝑋𝐿 𝐼 ̅ = (𝑅 + 𝑗𝑋)𝐼 ̅
𝑉̅
= (𝑅 + 𝑗𝑋) = 𝑍̅ = 𝑍 ∠𝜙
𝐼̅
𝑍 = √𝑅 2 + 𝑋 2 = √𝑅 2 + 𝜔 2 𝐿2
𝑋𝐿 𝜔𝐿
𝜙 = tan− ( ) = tan− ( )
𝑅 𝑅
La quantité 𝑍 est appelée l'impédance complexe du circuit 𝑅𝐿.
Triangle d'impédance Le triangle d'impédance est illustré sur la figure 2.38.

Figure 2.38 : Triangle d'impédance


Courant D'après le diagramme de Fresnel, il est clair que le courant 𝐼 est en retard sur la tension
𝑉 d'un angle 𝜙. Si la tension appliquée est donnée par 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 alors l'équation du courant
sera :
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 sin(𝜔𝑡 – 𝜙)
𝑉
D’où : 𝐼𝑚 = 𝑍𝑚
𝜔𝐿
Et 𝜙 = tan− 𝑅

Formes d'onde Les formes d'onde de tension et de courant sont illustrées à la figure 2.39.

Figure 2.39 : (a) Formes d'onde pour RL, (b) Formes d'onde pour RC

La puissance instantanée p(t) est donnée par :


𝑝(𝑡) = 𝑣(𝑡) × 𝑖(𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 × 𝐼𝑚 sin(𝜔𝑡 − 𝜙) = 𝑉𝑚 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 sin(𝜔𝑡 − 𝜙)
cos 𝜙−cos(2𝜔𝑡−𝜙) 𝑉 𝐼 𝑉 𝐼
𝑝(𝑡) = 𝑉𝑚 𝐼𝑚 [ ] = 𝑚2 𝑚 cos 𝜙 − 𝑚2 𝑚 cos(2𝜔𝑡 − 𝜙)
2
𝑉𝑚 𝐼𝑚
Ainsi, la puissance est constituée d'une partie constante cos 𝜙 et une partie fluctuante
2
𝑉𝑚 𝐼𝑚
cos(2𝜔𝑡 − 𝜙). La fréquence de la partie fluctuante est le double de la fréquence de la tension
2
appliquée et sa valeur moyenne sur un cycle complet est nulle.
𝑉 𝐼 𝑉 𝐼
Puissance moyenne 𝑃𝑚𝑜𝑦 (𝑡) = 𝑚2 𝑚 cos 𝜙 = 𝑚 𝑚 cos 𝜙 = VI cos 𝜙
√2√2

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Ainsi, la puissance dépend de la composante en phase du courant. La puissance moyenne est


également appelée puissance active et se mesure en watts.

Nous savons qu'une inductance et un condensateur purs ne consomment pas d'énergie car toute la
puissance reçue de la source dans un demi-cycle est renvoyée à la source dans le demi-cycle
suivant.

Cette puissance circulante est appelée puissance réactive. C'est un produit de la tension et de la
composante réactive du courant, c'est-à-dire 𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜙 et est mesuré en Var (volt-ampère-réactif).

Puissance réactive 𝑄 = 𝑉𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜙.


Le produit de la tension et du courant est appelé puissance apparente (S) et mesuré en volt-ampère
(VA) : 𝑆 = √𝑃2 + 𝑄 2
Triangle de puissance en termes de composants de circuit,
𝑅
cos 𝜙 = 𝑍 et 𝑉 = 𝑍𝐼

Figure 2.40 : Triangle de puissance

Facteur de puissance Il est défini comme le cosinus de l'angle entre les vecteurs de tension et de
courant : 𝐹𝑃 = 𝜙
𝑉
À partir du triangle de tension, 𝐹𝑃 = 𝑉𝑅
𝑅
A partir du triangle d'impédance, 𝐹𝑃 = 𝑍
𝑃
Du triangle de puissance, 𝐹𝑃 = 𝑆

Dans le cas d'un circuit série 𝑅𝐿, le facteur de puissance est de nature en retard puisque le courant
est en retard sur la tension d'un angle 𝜙.

Exercice d’application 2.18


Une tension alternative de 𝑉 = 80 + 𝑗60 𝑉 est appliquée à un circuit et le courant qui circule est
de 𝐼 = 4 – 𝑗 2 𝐴. Trouvez :
1. L’impédance,
2. L’angle de phase,
3. Le facteur de puissance, et
4. La puissance consommée

Exercice d’application 2.19


La tension appliquée à un circuit est 𝑉 = 100 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 + 30°) et le courant circulant dans le
circuit est 𝐼 = 15 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 + 60°).Déterminez :
1. L’impédance,
2. La résistance,
3. La réactance,
4. Le facteur de puissance et
5. Les puissances.

2.8.2. Formules pratiques


Sur cette partie, on va résumer toutes les concepts vus sur la section 2.8.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.8.2.1. Résistance, inductance et condensateur pures


Le tableau 2.2 résume l’étude de résistance, inductance et condensateur pures avec une source de
tension alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

Tableau 2.2 : les sous ensemble principale des nombres mathématiques


𝑅 𝐿 𝐶

Circuit

Tension 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡


Courant 𝐼 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 𝐼 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 − 90° 𝐼 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 + 90°

Forme de signal

Diagramme de Fresnel

Impédance 𝑍=𝑅 𝑍 = 𝑗𝜔𝐿 𝑍 = −𝑗/𝜔𝐶


déphasage 𝜙 = 𝜑 = 0° 90° 90°
Facteur de puissance 𝐹𝑃 = cos 𝜙 = 1 0 0
𝑝(𝑡) = 𝑉𝐼 0 0
Puissance

Le tableau 2.3 résume l’étude des circuits 1er ordre 𝑅𝐿 𝑒𝑡 𝑅𝐶 en série avec une source de tension
alternative 𝑉 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 :

Tableau 2.3 : résume l’étude des circuits 1er ordre 𝑅𝐿 𝑒𝑡 𝑅𝐶 en série


𝑅𝐿 𝑅𝐶

Circuit

Courant 𝐼 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 − 𝜙 𝐼 = 𝐼𝑚 sin 𝜔𝑡 + 𝜙

Forme de signal

Diagramme de Fresnel

Impédance 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋𝐿 , |𝑍|∠𝜙 𝑍 = 𝑅 − 𝑗𝑋𝐶 , |𝑍|∠ − 𝜙


déphasage 0° < 𝜙 < 90° 0° < 𝜙 < 90°
𝑉𝑅 𝑅 𝑃 𝑉𝑅 𝑅 𝑃
Facteur de puissance 𝐹𝑃 = = = 𝐹𝑃 = = =
𝑉 𝑍 𝑆 𝑉 𝑍 𝑆
𝑃 = 𝑉𝐼 cos 𝜙 = 𝐼 2 𝑅 𝑃 = 𝑉𝐼 cos 𝜙 = 𝐼 2 𝑅
Puissance 𝑄 = 𝑉𝐼 sin 𝜙 = 𝐼 2 𝑋𝐿 𝑄 = 𝑉𝐼 sin 𝜙 = 𝐼 2 𝑋𝐶
𝑆 = 𝑉𝐼 = 𝐼 2 𝑍 𝑆 = 𝑉𝐼 = 𝐼 2 𝑍

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

2.9. Conclusion
L’étude et l’analyse des circuits électriques DC ou AC pour les différents régimes nécessitent les
lois fondamentales de l’électricité. Elles sont particulièrement importantes pour les étudiants qui
souhaitent poursuivre leurs études en électrotechnique essentiellement, ou dans des disciplines
nécessitant une solide formation en génie électrique.
Dans les chapitres qui suivent, on va utiliser ces notions de base sur l’électricité afin de trouver
des solutions aux problèmes des machines et les systèmes complexes d’électrotechnique.

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Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

Références
Chapitre 2 : Rappels sur les lois fondamentales de l’électricité

S. Bobby Rauf, « Electrical Engineering for Non-Electrical Engineers », 3e edition,


[2.1]
River Publishers, ISBN 978-87-7022-347-8 ,2022.
[2.2] S. K. Sahdev, « Basic Electrical Engineering », ISBN 978-93-325-7679-7, 2017.
Wai-kai Chen, « THE ELECTRICAL ENGINEERING HANDBOOK », Elsevier
[2.3]
Academic Press, ISBN: 0-12-170960-4, 2004.
Mahmood Nahvi, Joseph A. Edminister, « Schaum’s Outline of Electric Circuits »,
[2.4]
7e édition, SCHAUM'S, McGraw-Hill, 2018.
Daniel Dixneuf, Fabien Bellouvet, « Principes des circuits électriques », DUNOD,
[2.5]
ISBN 9782100501786, 2007.

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CHAPITRE 3
Circuits et puissances électriques

3.1. Introduction
3.2. Grandeur alternée sinusoïdale
3.3. Système polyphasé
3.4. Mesure de puissance triphasée
3.5. Mesure de la puissance réactive 𝑸 par méthode un wattmètre
3.6. Mesure de puissance P, Q et FP par la méthode à deux wattmètres
3.7. Effet du facteur de puissance sur les lectures à deux wattmètres
3.8. Conclusion
Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

CHAPITRE 3 : Circuits et puissances électriques

3.1. Introduction
Ce chapitre présente les notions de bases pour analyser les circuits électriques triphasé. La
production de la puissance électrique, le transport et la distribution de cette puissance est fondée
sur le système triphasé. Les types de couplage et l’interconnexion entre la source de production
et la charge électrique de consommation nécessite des méthodes et des études spécialisées pour
déterminer les tensions, les courants et les puissances transitées sur le système électrique.

À la fin de ce chapitre, les étudiants seront en mesure de comprendre ce qui suit :


 Qu'est-ce que le système polyphasé ?
 Pourquoi le système polyphasé est-il préféré au système monophasé ?
 Qu'est-ce qu'un couplage étoile et triangle ?
 Quelle est la relation entre les tensions de phase et de ligne et les courants de phase et
de ligne dans les couplages en étoile et en triangle ?
 Comment la puissance est-elle mesurée dans les circuits triphasés ?
 Comment le facteur de puissance de la charge affecte les lectures de deux wattmètres
utilisés pour mesurer la puissance dans les circuits de charge triphasés équilibrés ?

3.2. Grandeur alternée sinusoïdale


Une grandeur alternative (c'est-à-dire une tension ou un courant) qui varie selon le sinus de
l'angle (𝜃 = 𝜔 𝑡) est appelée :grandeur alternative sinusoïdale ; Sa forme d'onde est illustrée
sur la figure 3.2b.

Pour la production d'énergie électrique, des tensions et courants sinusoïdaux sont sélectionnés
dans le monde entier pour les raisons suivantes :
1. Les tensions et courants sinusoïdaux provoquent de faibles pertes de fer et de cuivre
dans les machines tournantes et les transformateurs à courant alternatif. Cela améliore
l'efficacité des machines à courant alternatif ;
2. Les tensions et courants sinusoïdaux offrent moins d'interférences avec le système de
communication à proximité (par exemple, les lignes téléphoniques) ; et
3. Ils produisent le moins de perturbations dans les circuits électriques.

3.2.1. Génération de tension et courant AC monophasé


Une tension alternative peut être générée soit en faisant tourner une bobine dans un champ
magnétique uniforme à vitesse constante, comme illustré à la figure 3.1a, soit en faisant tourner
un champ magnétique uniforme dans une bobine stationnaire à vitesse constante, comme
indiqué à la figure 3.1b (sur le chapitre 2 nous avons déjà parlé sur cette section).

(a) (b)
(bobine tournante, champ stationnaire) (champ tournant, bobine immobile)
Figure 3.1 : méthodes de la production de tension alternative

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

La première méthode est généralement appliquée dans les petits générateurs de courant
alternatif, tandis que la seconde méthode est appliquée dans les grands générateurs de courant
alternatif en raison de considérations économiques. Dans les deux cas, le champ magnétique
est coupé par les conducteurs (ou côtés de la bobine) et une force électromotrice y est induite.
La direction et l'amplitude de la force électromotrice induite dans les conducteurs dépendent de
la position des conducteurs expliquée comme suit :
 Pour plus de simplicité, considérons une bobine placée dans un champ magnétique
uniforme à laquelle une charge (LM) est connectée via des balais et des bagues
collectrices, comme illustré à la figure 3.2.
Lorsqu'il est tourné dans le sens inverse des aiguilles d'une montre à une vitesse
angulaire constante de 𝜔 radians par seconde, une force électromotrice est induite sur
les côtés de la bobine.
 La vue en coupe de la bobine et ses différentes positions à différents instants sont illustré
à la figure 3.2a.

L'amplitude de la force électromotrice induite dépend de la vitesse à laquelle le flux est coupé
par les conducteurs.

Aux instants (i), (iii) et (v), la force électromotrice induite dans les conducteurs A et B est nulle
car ils se déplacent parallèlement aux lignes de force magnétiques et le taux de coupe du flux
est nul, alors que l'amplitude de la force électromotrice induite dans les conducteurs A et B est
maximale aux instants (ii) et (iv) car les conducteurs se déplacent perpendiculairement aux
lignes de force magnétiques et le taux de coupure du flux est maximal. La direction de la force
électromotrice induite dans les conducteurs est déterminée en appliquant la règle de la main
droite de Fleming.

À l'instant (ii), la direction de la force électromotrice induite dans le conducteur A est vers
l'extérieur, alors qu'à l'instant (iv), la direction de la force électromotrice induite dans le
conducteur A est vers l'intérieur (c'est-à-dire que la direction de la force électromotrice induite
à cet instant est opposée à celle de la direction de la force électromotrice induite à l'instant (ii).

La forme d'onde de la force électromotrice induite dans la bobine est également illustrée sur la
figure 3.2.

(a)

(b)

Figure 3.2 : Position de la bobine à différents instants et


la forme de tension générée

3.2.2. De système monophasé aux polyphasés


Bien que le système monophasé soit utilisé pour le fonctionnement de presque tous les appareils
domestiques et commerciaux, par exemple, les lampes, les ventilateurs, les réfrigérateurs, les
téléviseurs, les machines à laver, les ventilateurs d'extraction, les ordinateurs, etc.

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Cependant, il a ses propres limites dans le domaine de la production, du transport, de la


distribution et des applications industrielles. Pour cette raison, il a été remplacé par un système
polyphasé. Le système polyphasé (triphasé) est universellement adopté pour la production, la
transmission et la distribution d'énergie électrique en raison de sa supériorité immuable. Dans
ce chapitre, nous limiterons notre attention au système triphasé et à son utilité pratique dans le
domaine de l'ingénierie.

3.2.3. Génération de tensions biphasées


Un système biphasé utilise deux enroulements identiques décalés de 90 degrés électriques l'un
par rapport à l'autre. Lorsque ces deux enroulements sont mis en rotation dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre avec une vitesse angulaire constante dans un champ magnétique
uniforme, les tensions sont induites dans chaque enroulement qui a le même amplitude et
fréquence mais sont décalés de 90 degrés électriques l'un de l'autre (vor la figure 3.3). Les
valeurs instantanées des tensions induites dans deux enroulements 𝑎 𝑒𝑡 𝑏 sont données par :
𝑉𝑎 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡
𝑉𝑏 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 − 90°

(a)

(b)

Figure 3.3 : Système biphasé et tensions biphasées

3.3. Système polyphasé


Poly signifie plusieurs (plus d'un) et phase signifie des enroulements ou des circuits, chacun
d'eux ayant une seule tension alternative de même amplitude et fréquence. Par conséquent, un
système polyphasé est essentiellement une combinaison de deux tensions ou plus ayant la même
amplitude et la même fréquence, mais décalées l'une de l'autre électriquement d'un angle
électrique égale :
360 𝑑𝑒𝑔𝑟é𝑠 é𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠
𝐷𝑖𝑓𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 = 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒𝑠

Ce décalage angulaire entre les tensions adjacentes est appelé différence de phase et dépend du
nombre de phases. Cependant, la relation susmentionnée n'est pas valable pour un système
biphasé, où les tensions sont déplacées de 90° électriques.

Ainsi, un système CA ayant un groupe de (deux ou plus de deux) tensions égales de même
fréquence agencées pour avoir une différence de phase égale entre elles est appelé un système
polyphasé. Le système polyphasé peut être un système à deux phases, un système à trois phases
ou un système à six phases.

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.3.1. Avantages du système triphasé


Voici les principaux avantages du système triphasé par rapport au système monophasé :
1. Puissance constante : Dans les circuits monophasés, la puissance délivrée est pulsée.
Même lorsque la tension et le courant sont en phase, la puissance est nulle deux fois à
chaque cycle. Dans un système polyphasé, la puissance délivrée est presque constante
lorsque les charges sont équilibrées.
2. Sortie élevée : La sortie d'un système triphasé est supérieure à celle d'un système
monophasé.
3. Économie de la transmission de puissance : pour transmettre la même quantité de
puissance sur une distance fixe à une tension donnée, un système triphasé ne nécessite
que 75 % du poids de matériau conducteur requis par un système monophasé.
4. Supériorité des moteurs à induction triphasés : les moteurs à induction triphasés ont
un champ d'application étendu dans les industries en raison des avantages suivants :
(a) Les moteurs à induction triphasés sont à démarrage automatique, tandis que les
moteurs à induction monophasés n'ont pas de couple de démarrage sans utiliser de
moyens auxiliaires.
(b) Les moteurs à induction triphasés ont un facteur de puissance et un rendement
supérieurs à ceux des moteurs à induction monophasés.

3.3.2. Production triphasé


Dans un système triphasé, il existe trois tensions de la même valeur d’amplitudes et de même
fréquence ayant une différence de phase entre eux de 120°. Ces tensions peuvent être produites
par un générateur AC triphasé ayant trois enroulements (représente les trois phases) identiques
décalés électriquement de 120°. Lorsque ces enroulements sont mis en rotation dans un champ
d'amplitude stationnaire (voir la figure 3.4a) ou lorsque ces enroulements sont maintenus
stationnaires et que le champ magnétique est mis en rotation (voir la figure 3.4b), une f.é.m. est
induite dans chaque enroulement ou phase. Ces f.é.m. sont de même amplitude et fréquence,
mais sont décalées les unes des autres de 120° électriques.

Figure 3.4 : (a) Bobines tournant dans un champ magnétique stationnaire (b) Champ
magnétique tournant dans des bobines stationnaires (c) Diagramme d'onde de la force
électromotrice induite dans trois bobines (d) Diagramme de Fresnel de la force électromotrice
induite dans trois bobines
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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Considérons trois bobines identiques 𝑎(𝑎1 𝑎2 ), 𝑏(𝑏1 𝑏2 ) 𝑒𝑡 𝑐(𝑐1 𝑐2) montées, comme illustré sur
les figures 3.3a,b. Ici, a1, b1 et c1 sont les bornes de départ, tandis que a2, b2 et c2 sont les
bornes d'arrivée des trois bobines. On peut noter qu'un déphasage électrique de 120° est
maintenu entre les bornes de débuts correspondantes a1, b1 et c1.

Laissez tourner les trois bobines montées sur le même axe (ou faites tourner le système de
champ magnétique en maintenant les bobines immobiles) dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre à 𝜔 𝑟𝑎𝑑𝑖𝑎𝑛𝑠/𝑠, comme indiqué sur les Figures 3.3a,b, respectivement.
Trois tensions sont induites dans les trois bobines, respectivement. Leurs grandeurs et
directions, à cet instant, sont les suivantes :
1. La force électromotrice induite dans la bobine 𝒂 est nulle (considérez la borne de
démarrage 𝑎) et augmente dans la sens positif, comme le montrer la tension 𝑒𝑎1 𝑎2 de la
figure 3.4.c.
2. La bobine 𝒃 est à 120° derrière (électriquement) la bobine 𝑎, La force électromotrice
induite dans cette bobine est négative et devient maximum négatif (considérez la borne
de démarrage 𝑏) comme indiqué par la tension 𝑒𝑏1 𝑏2 sur la figure 3.4.c.
3. La bobine 𝒄 est à 120° derrière (électriquement) la bobine 𝑏 ou à 240° derrière 𝒂, la
force électromotrice induite dans cette bobine est positive et diminue (considérez la
borne de démarrage 𝑐) comme le montrer la tension 𝑒𝑐1 𝑐2 sur la figure 3.4.c.
3.3.3. Diagramme de phase
Les fém. (tensions) induites dans trois bobines ont la même amplitude et la même fréquence,
mais sont décalées de 120° l'une de l'autre, comme le montre le diagramme de phase de la
Figure 3.4d. Les trois phases peuvent être représentées par des chiffres (1, 2 et 3) ou par des
lettres (a, b et c). Ceux-ci peuvent être représentés par les équations :
𝑒𝑎1 𝑎2 = 𝐸𝑚 sin 𝜔𝑡 𝑽𝒂 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕
2𝜋 𝟐𝝅
𝑒𝑏1 𝑏2 = 𝐸𝑚 sin(𝜔𝑡 − ) ≫ {𝑽𝒃 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟑
)
3
4𝜋 𝟒𝝅
{ 𝑒𝑐1 𝑐2 = 𝐸𝑚 sin(𝜔𝑡 − ) 𝑽𝒄 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − )
3 𝟑
!
Les formes d'onde de ces trois tensions sont illustrées à la figure 3.5.

Figure 3.5 : Système de tension triphasée

3.3.4. Quelques définitions


Séquence de phases : La séquence dans laquelle les tensions dans les trois phases atteignent la
valeur positive maximale est appelée la séquence de phases ou l'ordre des phases. D'après le
diagramme de phase d'un système triphasé, il est clair que la tension dans la bobine 𝑎 atteint
d'abord la valeur positive maximale, ensuite dans la bobine 𝑏 puis dans la bobine 𝑐. Par
conséquent, la séquence de phases est A-B-C.

La connaissance de la séquence de séquence de phase est essentielle dans les applications


importantes suivantes :
1. Le sens de rotation des moteurs à induction triphasés dépend de l'ordre des phases de
l'alimentation triphasée (𝐴𝐵𝐶 𝑜𝑢 𝐴𝐶𝐵). Pour inverser le sens de rotation, il faut
modifier l'ordre des phases de l'alimentation fournie au moteur.
2. Le fonctionnement en parallèle d'alternateurs et de transformateurs triphasés n'est
possible que si l'ordre des phases est connu.

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Tension de phase : La tension induite dans chaque enroulement est appelée tension de phase.
Courant de phase : Le courant circulant dans chaque enroulement est appelé courant de
phase.
Tension de ligne : La tension disponible entre n'importe quelle paire de bornes ou de lignes
est appelée tension de ligne.
Courant de ligne : Le courant circulant dans chaque ligne est appelé courant de ligne.
Système symétrique ou équilibré : Un système triphasé est dit équilibré si :
1. Les tensions dans les trois phases sont égales en amplitude et diffèrent en phase les
unes des autres de 120°, et
2. Les courants dans les trois phases sont égaux en amplitude et diffèrent en phase les
uns des autres de 120°.
Charge équilibrée : La charge est dite équilibrée si les charges sont connectées sur les trois
phases sont identiques, c'est-à-dire que toutes les charges ont la même amplitude et le même
facteur de puissance.
3.3.5. Couplage de 3 phases
Dans un générateur de courant alternatif triphasé, il y a trois enroulements, chaque enroulement
a deux bornes (début et fin). Si une charge distincte est connectée sur chaque enroulement de
phase, comme illustré à la Figure 3.6, chaque phase alimente une charge indépendante via une
paire de conducteurs (fils). Ainsi, six fils seront nécessaires dans ce cas pour connecter la charge
au générateur. Cela rendra l'ensemble du système compliqué et coûteux.
Afin de réduire le nombre de conducteurs, les enroulements triphasés du générateur de courant
alternatif sont convenablement interconnectés. Voici les deux méthodes universellement
adoptées pour interconnecter les trois phases :
1. Couplage en é𝑡𝑜𝑖𝑙𝑒 (𝑌)
2. Couplage en 𝑑𝑒𝑙𝑡𝑎 (∆)

Figure 3.6 : Alimentation triphasée indépendante


3.3.5.1. Couplage étoile 𝒀
Dans cette méthode, des bornes similaires des trois enroulements sont jointes comme indiqué
sur la figure 3.5. Le point commun est appelé le point de neutre. La figure 3.7 montre un système
triphasé en couplage étoile avec le neutre.

(a) (b)
Couplage en étoile triphasée Système triphasé avec neutre
Figure 3.7 : Couplage triphasée étoile

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Ce système est appelé système triphasé avec neutre. Si trois charges identiques sont connectées
à chaque phase, la somme des trois courants 𝐼𝐴 , 𝐼𝐵 𝑒𝑡 𝐼𝐶 circulent dans le fil de neutre. Les
impédances étant identiques, les trois courants sont égaux en amplitude mais diffèrent en phase
les uns des autres de 120° telle que :
𝑰𝑨 = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕
𝟐𝝅
𝑰𝑩 = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − ) = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟏𝟐𝟎)
𝟑
𝟒𝝅
{ 𝑰 𝑪 = 𝑰 𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − ) = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟐𝟒𝟎)
𝟑

Pour le courant du neutre :


𝑰𝑵 = 𝑰𝑨 + 𝑰𝑩 + 𝑰𝑪 = 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 + 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟏𝟐𝟎) + 𝑰𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟐𝟒𝟎) = 𝟎 𝑨
Par conséquent, le fil neutre peut être retiré sans affecter les tensions ou les courants dans le
circuit, comme illustré à la figure 3.8. Ceci constitue un système triphasé à trois fils. Si la charge
n'est pas équilibrée (autrement 𝑍1 ≠ 𝑍2 ≠ 𝑍3 ), le fil neutre transporte du courant et le système
dit un système déséquilibré.

Figure 3.8 : Système triphasé sans neutre

3.3.5.2. Relations tension, courant et puissance dans une charge équilibrée en étoile
3.3.5.2.1. Relation entre la tension de ligne et la tension de phase
Le système étant équilibré, les tensions triphasées 𝑉𝐴𝐵 , 𝑉𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝑉𝐴𝐶 sont égales en amplitude et
diffèrent en phase les unes des autres de 120°.
Soit : 𝑉𝐴𝐵 = 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝑝ℎ
D’où : 𝑉𝑝ℎ indique la valeur efficace de la phase tension.
𝑉𝐴𝐵 = 𝑉𝑝ℎ ∠0°
{𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝑝ℎ ∠120°
𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝑝ℎ ∠240°
Soit : 𝑉𝐴𝐵 = 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝐿
D’où : 𝑉𝐿 indique la valeur efficace de la ligne tension.
On appelle les tensions entre phase-phase par les tensions composées, et les tensions entre une
phase-neutre par les tensions simples.

Figure 3.9 : Couplage étoile

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 53 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

En appliquant la loi de tension de Kirchhoff,


𝑉𝐴𝐵 = 𝑉𝐴𝑁 + 𝑉𝑁𝐵 = 𝑉𝐴𝑁 – 𝑉𝐵𝑁 = 𝑉𝑝ℎ ∠0° – 𝑉𝑝ℎ ∠120°
𝑉𝐴𝐵 = (𝑉𝑝ℎ + 𝑗0) − 𝑉𝑝ℎ (– 0,5 – 𝑗0,866)
𝑉𝐴𝐵 = 1,5 𝑉𝑝ℎ + 𝑗0,866 𝑉𝑝ℎ
𝑉𝐴𝐵 = 3 𝑉𝑝ℎ ∠30°
De la même manière,
𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐵𝑁 + 𝑉𝑁𝐶 = 3𝑉𝑝ℎ ∠30°
𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝐴𝑁 + 𝑉𝑁𝐶 = 3𝑉𝑝ℎ ∠30°
Ainsi, dans un système triphasé connecté en étoile, 𝑉𝐿 = 3𝑉𝑝ℎ et les tensions de ligne sont en
avance de 30° sur les tensions de phase respectives.
3.3.5.2.2. Relation entre le courant de ligne et le courant de phase
D'après la figure 3.10 il est clair que le courant de ligne est égal au courant de phase :
𝐼𝐿 = 𝐼𝑝ℎ
3.3.5.2.3. Diagramme de Fresnel (facteur de puissance en retard)
Étapes pour dessiner le diagramme de Fresnel
1. Dessinez d'abord 𝑉𝐴𝑁 comme tension de référence.
2. Étant donné que les tensions triphasées sont égales en amplitude et diffèrent en phase
les unes des autres de 120°, dessinez 𝑉𝐵𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝐶𝑁 en retard de 120° .
3. Dessinez 𝑉𝑁𝐵 égal et opposé à 𝑉𝐵𝑁 .
4. Additionnez 𝑉𝐴𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝑁𝐵 en utilisant la loi du parallélogramme de l'addition vectorielle
telle que 𝑉𝐴𝐵 = 𝑉𝐴𝑁 + 𝑉𝑁𝐵
5. Dessinez 𝑉𝑁𝐶 égal et opposé à 𝑉𝐶𝑁
6. Additionnez 𝑉𝐵𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝑁𝐵 en utilisant la loi du parallélogramme de l'addition vectorielle
telle que 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐵𝑁 + 𝑉𝑁𝐶
7. Dessinez 𝑉𝑁𝐴 égal et opposé à 𝑉𝐴𝑁 .
8. Additionnez 𝑉𝐴𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝑁𝐴 en utilisant la loi du parallélogramme de l'addition vectorielle
telle que 𝑉𝐶𝐴 = 𝑉𝐶𝑁 + 𝑉𝑁𝐴
9. En supposant une charge inductive, tirez des courants triphasés 𝐼̅𝐴 , 𝐼̅𝐵 𝑒𝑡 𝐼̅𝐶 en retard sur
tensions de phase respectives d'un angle 𝜙. Les courants de phase sont égaux en
amplitude et diffèrent en phase les uns des autres de 120°.
10. Les courants de ligne sont identiques aux courants de phase dans une charge connectée
en étoile. Par conséquent, des courants de ligne séparés ne sont pas tirés.
11. Puisque 𝑉𝑁𝐵 est en opposition de phase avec 𝑉𝐵𝑁 , l'angle entre 𝑉𝐴𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝑁𝐵 est de 60°.
12. La tension de ligne 𝑉𝐴𝐵 est en avance sur la tension de phase 𝑉𝐴𝑁 de 30°. De même, la
tension de ligne 𝑉𝐵𝐶 est en avance sur la tension de phase 𝑉𝐵𝑁 de 30° et la tension de
ligne 𝑉𝐶𝐴 est en avance sur la tension de phase 𝑉𝐶𝑁 de 30°.

Figure 3.10 : Diagramme de Fresnel en étoile


Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 54 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE
Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.3.5.2.4. Puissance
La puissance totale d'un système triphasé est la somme des puissances des trois phases. Pour
une charge équilibrée, la puissance consommée dans chaque phase de charge est la même (voir
figure 3.11).
Puissance active totale : 𝑃 = 3 × 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑞𝑢𝑒 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 = 3 𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ 𝑐𝑜𝑠 𝜙
Dans un système triphasé connecté en étoile :
𝑉
 𝑉𝑝ℎ = 𝐿
√3
 𝐼𝑝ℎ = 𝐼𝐿
𝑉
 𝑃 = 3 × 3𝐿 × 𝐼𝐿 × 𝑐𝑜𝑠 𝜙 = 3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 𝑐𝑜𝑠 𝜙
D’Où 𝜙 est la différence de phase entre la tension de phase et le courant de phase correspondant.
De même, la puissance réactive totale :
𝑄 = 3 𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ sin 𝜙 = 3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙
Puissance apparente totale :
𝑆 = 3 𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ = 3 𝑉𝐿 𝐼𝐿

3.3.5.3. Couplage en triangle delta ∆


Dans cette méthode, les bornes dissemblables des trois enroulements sont jointes, c'est-à-dire
que la borne "fin" d'un enroulement est connectée à la borne "début" de l'autre enroulement, et
ainsi de suite, comme illustré à la figure 3.8. Ce système est également appelé système triphasé
en couplage delta. Pour un système équilibré, la somme des trois tensions de phase autour du
maillage fermé est nulle. Les trois fém. sont égaux en amplitude mais diffèrent en phase les
unes des autres de 120°.

Figure 3.11 : Couplage triphasé en triangle ou delta ∆

3.3.5.3.1. Relation entre la tension de ligne et la tension de phase


D'après la figure 3.11, il est clair que la tension de ligne est égale à la tension de phase :
𝑉𝐿 = 𝑉𝑝ℎ
𝑽𝒂 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕
𝟐𝝅
{𝑽𝒃 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟑
)
𝟒𝝅
𝑽𝒄 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − )
𝟑
Et :
𝑽𝑵 = 𝑽𝒂 + 𝑽𝒃 + 𝑽𝒄 = 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧 𝝎𝒕 + 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟏𝟐𝟎) + 𝑽𝒎 𝐬𝐢𝐧(𝝎𝒕 − 𝟐𝟒𝟎) = 𝟎 𝑽

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 55 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.3.5.3.2. Relation entre le courant de ligne et le courant de phase


Le système étant équilibré, les courants triphasés 𝐼𝐴𝐵 , 𝐼𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝐼𝐶𝐴 sont égaux en amplitude mais
diffèrent en phase les uns des autres de 120°.
Soit 𝐼𝐴𝐵 = 𝐼𝐵𝐶 = 𝐼𝐶𝐴 = 𝐼𝑝ℎ
Où 𝐼𝑝ℎ indique la valeur efficace du courant de phase.
𝐼𝐴𝐵 = 𝐼𝑝ℎ ∠0°
𝐼𝐵𝐶 = 𝐼𝑝ℎ ∠ – 120°
𝐼𝐶𝐴 = 𝐼𝑝ℎ ∠– 240°
Let : 𝐼𝐴 = 𝐼𝐵 = 𝐼𝐶 = 𝐼𝐿
Où 𝐼𝐿 indique la valeur efficace du courant de ligne.

En appliquant la loi actuelle de Kirchhoff,


𝐼̅𝐴 + ̅̅̅̅
𝐼𝐶𝐴 = ̅̅̅̅
𝐼𝐴𝐵
𝐼̅𝐴 = ̅̅̅̅
𝐼𝐴𝐵 – ̅̅̅̅
𝐼𝐶𝐴 = 𝐼𝑝ℎ ∠0° – 𝐼𝑝ℎ ∠ – 240°
= (𝐼𝑝ℎ + 𝑗0)– (– 0.5 𝐼𝑝ℎ + 𝑗0.866 𝐼𝑝ℎ )
= 1.5 𝐼𝑝ℎ – 𝑗0.866 𝐼𝑝ℎ
= √3 𝐼𝑝ℎ ∠– 30°

De façon similaire, 𝐼𝐵̅ = 𝐼𝐵𝐶


̅ – 𝐼𝐴𝐵
̅ = √3 𝐼𝑝ℎ ∠– 30°
𝐼𝐶̅ = 𝐼𝐶𝐴
̅ – 𝐼𝐵𝐶
̅ = √3 𝐼𝑝ℎ ∠ – 30°

Ainsi, dans un système triphasé connecté en triangle, 𝐼𝐿 = 3 𝐼𝑝ℎ et les courants de ligne sont à
30° derrière les courants de phase respectifs.

3.3.5.3.3. Diagramme de Fresnel (facteur de puissance en retard)


1. Étapes pour dessiner un diagramme de Fresnel
2. Dessinez d'abord 𝑉𝐴𝐵 comme tension de référence.
3. Étant donné que les tensions triphasées sont égales en amplitude et diffèrent en phase
les unes des autres de 120 °, dessinez 𝑉𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝑉𝐶𝐴 en retard de 120 ° sur w.r.t. l'un l'autre.
4. Les tensions de ligne sont identiques aux tensions de phase pour une charge connectée
en triangle équilibré. Par conséquent, des tensions de ligne séparées ne sont pas tirées.
5. En supposant une charge inductive, tirer des courants triphasés 𝐼𝐴𝐵 , 𝐼𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝐼𝐶𝐴 en retard
sur les tensions de phase respectives d'un angle 𝜙. Les courants de phase sont égaux en
amplitude et diffèrent en phase les uns des autres de 120°.
6. Dessinez – 𝐼𝐶𝐴 égal et opposé à 𝐼𝐴𝐶 .
7. Additionner 𝐼𝐴𝐵 𝑒𝑡 – 𝐼𝐶𝐴 en utilisant la loi d'addition vectorielle parallélogramme telle
que 𝐼𝐴 = 𝐼𝐴𝐵 – 𝐼𝐶𝐴 .
8. Dessiner – 𝐼𝐴𝐵 égal et opposé à 𝐼𝐴𝐵 .
9. Additionner 𝐼𝐶𝐵 𝑒𝑡 – 𝐼𝐴𝐵 en utilisant la loi du parallélogramme de l'addition vectorielle
telle que 𝐼𝐵 = 𝐼𝐵𝐶 – 𝐼𝐴𝐵
10. Dessinez – 𝐼𝐵𝐶 égal et opposé à 𝐼𝐵𝐶 .
11. Additionner 𝐼𝐶𝐴 𝑒𝑡 – 𝐼𝐵𝐶 en utilisant les lois du parallélogramme de l'addition vectorielle
telles que 𝐼𝐶 = 𝐼𝐶𝑅 – 𝐼𝐵𝐶 .
12. Comme – 𝐼𝐶𝐴 est en opposition de phase avec 𝐼𝐶𝐴 , l'angle entre 𝐼𝐴𝐵 𝑒𝑡 – 𝐼𝐶𝐴 est de 60°.
Le courant de ligne 𝐼𝐴 est en retard de 30° sur le courant de phase 𝐼𝐴𝐵 . De même, le
courant de ligne 𝐼𝐵 est en retard sur le courant de phase 𝐼𝐵𝐶 de 30° et le courant de ligne
𝐼𝐶 est en retard sur le courant de phase 𝐼𝐶𝐴 de 30°.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 56 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Figure 3.12 : Diagramme de Fresnel en triangle ∆

3.3.5.3.4. Puissance
La puissance en triphasée est définit par :
𝑃 = 3𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ cos 𝜙
Dans un système triphasé connecté en triangle :
𝑉𝑝ℎ = 𝑉𝐿
𝐼𝐿
𝐼𝑝ℎ =
√3
𝐼𝐿
𝑃 = 3 × 𝑉𝐿 × × cos 𝜙 = √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos 𝜙
√3
Puissance réactive totale : 𝑄 = 3 𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ sin 𝜙 = √3𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙
Puissance apparente totale : 𝑆 = 3 𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ = √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 .

3.3.5.4. Conversion 𝒀/𝚫 et 𝚫/𝒀 équilibré


Tout système équilibré connecté en étoile 𝑌 peut être converti en système équivalent connecté
en triangle Δ et vice versa.
Pour une charge équilibrée en étoile,
𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒 = 𝑉𝐿
𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒 = 𝐼𝐿
𝐼𝑚𝑝é𝑑𝑎𝑛𝑐𝑒
= 𝑍𝑌
𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑉𝐿
𝑉𝑝ℎ =
√3
𝐼𝑝ℎ = 𝐼𝐿
𝑉𝑝ℎ 𝑉𝐿
𝑍𝑌 = =
𝐼𝑝ℎ √3 𝐼𝐿

Pour un système équivalent connecté en triangle, les tensions et courants de ligne doivent avoir
les mêmes valeurs que dans le système connecté en étoile, c'est-à-dire,
𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒 = 𝑉𝐿
𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒 = 𝐼𝐿
𝐼𝑚𝑝é𝑑𝑎𝑛𝑐𝑒
= 𝑍Δ
𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
𝑉𝑝ℎ = 𝑉𝐿
𝐼𝐿
𝐼𝑝ℎ =
√3
Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 57 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE
Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

𝑉𝑝ℎ 𝑉𝐿 𝑉𝐿
𝑍Δ = = = √3 = 3 𝑍𝑦
𝐼𝑝ℎ 𝐼𝐿 /√3 𝐼𝐿
1
𝑍𝑦 = 𝑍Δ
3

Ainsi, lorsque trois impédances de phase égales sont connectées en triangle, l'impédance étoile
équivalente est le tiers de l'impédance delta.
3.3.5.5. Relation entre la puissance dans le delta et systèmes en étoiles
Soit une charge équilibrée connectée en étoile ayant une impédance par phase comme Z_ph.
Pour une charge connectée en étoile,
𝑉𝐿
𝑉𝑝ℎ =
√3
𝑉𝑝ℎ 𝑉𝐿
𝐼𝑝ℎ = =
𝑍𝑝ℎ √3𝑍𝑝ℎ
𝑉𝐿
𝐼𝐿 = 𝐼𝑝ℎ =
√3𝑍𝑝ℎ
𝑉𝐿 𝑉𝐿2
𝑃𝑌 = √3𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos 𝜙 = √3 × 𝑉𝐿 × ( ) × cos 𝜙 = √3 × ( ) × cos 𝜙
√3𝑍𝑝ℎ 𝑍𝑝ℎ

Pour une charge connectée en triangle,


𝑉𝑝ℎ = 𝑉𝐿
𝑉𝑝ℎ 𝑉𝐿
𝐼𝑝ℎ = =
𝑍𝑝ℎ 𝑍𝑝ℎ
𝑉𝐿
𝐼𝐿 = √3 𝐼𝑝ℎ = √3
𝑍𝑝ℎ
𝑉𝐿
𝑃Δ = 3𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos 𝜙 = √3 × 𝑉𝐿 × √3 × cos 𝜙
𝑍𝑝ℎ
𝑉𝐿2
= 3 cos 𝜙
𝑍𝑝ℎ
= 3 𝑃𝑌
1
𝑃𝑌 = 𝑃Δ
3

Ainsi, la puissance consommée par une charge connectée en étoile équilibrée est le tiers de celle
d'une charge connectée en triangle.
3.3.5.6. Comparaison entre couplage 𝒀 𝒆𝒕 𝚫
Le tableau 3.1 présente une comparaison entre couplage étoile 𝑌 et triangle Δ

Tableau 3.1 : Comparaison entre couplage étoile 𝑌 et triangle Δ


Couplage étoile 𝑌 Couplage triangle Δ
1. 𝑉𝐿 = √3 𝑉𝑝ℎ 1. 𝑉𝐿 = 𝑉𝑝ℎ
2. 𝐼𝐿 = 𝐼𝑝ℎ 2. 𝐼𝐿 = √3 𝐼𝑝ℎ
3. La tension de ligne est en avance de 30° 3. Le courant de ligne est en retard de 30°
sur la tension de phase. sur le courant de phase
4. La puissance en connexion étoile 4. La puissance en connexion triangle est 3
correspond à un tiers de la puissance en fois supérieure à la puissance en
connexion triangle. connexion étoile.
5. Des systèmes triphasés, à trois fils et 5. Seul un système triphasé à trois fils est
triphasés à quatre fils sont possibles. possible.
6. La somme des phases de tous les 6. La somme des phases de toutes les
courants de phase est nulle. tensions de phase est nulle.

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Exercice d’application 3.1


Trois bobines identiques chacune de valeur 𝑍𝐿 = 4,2 + 𝑗5,6 Ω sont connectées en étoile sur
une alimentation triphasée de 380V, 50Hz. Déterminez :
1. 𝑉𝑝ℎ ,
2. 𝐼𝑝ℎ et
3. le facteur de puissance 𝐹𝑃

Exercice d’application 3.2


Trois impédances égales, chacune de valeur 𝑍𝐿 = 8 + 𝑗10 Ω, sont connectées en étoile. Celui-
ci est en outre connecté à une alimentation triphasée de 380V, 50 Hz. Calculez :
1. La tension de phase,
2. L’angle de phase,
3. Le courant de phase,
4. Le courant de ligne,
5. La puissance active et
6. La puissance réactive.

Exercice d’application 3.3


Une charge symétrique connectée en triangle d'impédance 𝑍_𝐿 = 8 – 𝑗6 Ω par phase est
connectée à une alimentation triphasée de 230V, 50 Hz. Calculez :
1. Le facteur de puissance,
2. Le courant de ligne et
3. La puissance réactive.

Exercice d’application 3.4


Trois bobines, chacune ayant une résistance et une inductance de 8 Ω 𝑒𝑡 0,02 𝐻 respectivement,
sont connecté en étoile sur une alimentation triphasée 230 V 50 Hz. Trouvez :
1. Le facteur de puissance,
2. Le courant de ligne,
3. La puissance,
4. Les volts-ampères réactifs et
5. Les volts-ampères totaux.

Exercice d’application 3.5


Les trois impédances égales de chacune de 10 à 60° W sont connectées en étoile sur une
alimentation triphasée de 400V, 50 Hz. Calculez :
1. La tension de ligne et tension de phase,
2. Facteur de puissance et puissance active consommée,
3. Si les trois mêmes impédances sont connectées en triangle à la même source
d'alimentation, quelle est la puissance active consommée ?

Exercice d’application 3.6


Une tension triphasée de 400V, 50Hz est appliquée à trois impédances identiques connectées en
étoile. Chaque impédance se compose d'une résistance de 15 W, d'une capacité de 177 µF et d'une
inductance de 0,1 henry en série. Trouvez :
1. Le facteur de puissance,
2. Le courant de phase,
3. Le courant de ligne,
4. La puissance active,
5. La puissance réactive et
6. La VA totale.
7. Dessinez un diagramme des vecteurs.
Si les mêmes impédances sont connectées en triangle, trouver le :
8. Courant de ligne, et
9. La puissance consommée

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Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.4. Mesure de puissance triphasée


Dans un système triphasé, la puissance totale est la somme des puissances en trois phases. La
puissance est mesurée en wattmètre. Il se compose de deux bobines :
1. Bobine de courant et
2. Bobine de tension.
La bobine de courant est connectée en série avec la charge et détecte le courant. La bobine de
tension est connectée aux bornes d'alimentation et détecte les tensions.
Il existe trois méthodes pour mesurer la puissance triphasée :
1. Méthode à trois wattmètres
2. Méthode à deux wattmètres
3. Méthode à un wattmètre
3.4.1. Méthode à trois wattmètres
Cette méthode est utilisée pour les charges équilibrées et non équilibrées. Trois wattmètres sont
insérés dans chacune des trois phases de la charge, qu'elles soient connectées en étoile ou en
triangle, comme illustré à la figure 3.13. Chaque wattmètre mesurera la puissance consommée
dans chaque phase.

Figure 3.13 : Méthode à trois wattmètres


Pour une charge équilibrée : 𝑊1 = 𝑊2 = 𝑊3
Pour charge déséquilibrée : 𝑊1 ≠ 𝑊2 ≠ 𝑊3
Puissance totale : 𝑃 = 𝑊1 + 𝑊2 + 𝑊3

3.4.2. Méthode à deux wattmètres


Cette méthode est utilisée pour les charges équilibrées et non équilibrées. Les bobines de courant
des deux wattmètres sont insérées dans deux lignes quelconques et la bobine de tension de chaque
wattmètre est reliée à une troisième ligne. La charge peut être connectée en étoile ou en triangle,
comme illustré à la figure 3.14. La somme des deux lectures du wattmètre donne une puissance
triphasée.

Figure 3.14 : Méthode à deux wattmètres

Puissance totale : 𝑃 = 𝑊1 + 𝑊2

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 60 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.4.3. Méthode à un wattmètre


Cette méthode est utilisée uniquement pour les charges équilibrées. Lorsque la charge est
équilibrée, la puissance totale est donnée par
𝑃 = 3𝑉𝑝ℎ 𝐼𝑝ℎ cos 𝜙

Par conséquent, un wattmètre est utilisé pour mesurer la puissance dans une phase. La lecture du
wattmètre est ensuite multipliée par trois pour obtenir une puissance triphasée. La charge peut être
connectée en étoile ou en triangle, comme illustré à la figure 3.15.

Figure 3.15 : Méthode à un wattmètre

3.5. Mesure de la puissance réactive 𝑸 par méthode un wattmètre


La figure 3.16 montre une charge connectée en étoile équilibrée et cette charge peut être supposée
inductive. Soient 𝑉𝐴𝑁 , 𝑉𝐵𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝐶𝑁 les tensions triphasées et 𝐼𝐴 , 𝐼𝐵 𝑒𝑡 𝐼𝐶 les courants de phase. Les
courants de phase seront en retard par rapport à leurs tensions de phase respectives d'un angle 𝜙.

Figure 3.16 : Méthode d'un wattmètre

Courant à travers la bobine de courant de 𝑊1 = 𝐼𝐴


Tension aux bornes de la bobine de tension de 𝑊1 = 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐵𝑁 + 𝑉𝑁𝐶

La figure 3.17 montre le diagramme de Fresnel d'une charge inductive équilibrée connectée en
étoile. D'après le diagramme de Fresnel, il est clair que la phase l’angle entre
𝑉𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝐼𝐴 𝑒𝑠𝑡 (90° – 𝜙).
𝑊1 = 𝑉𝐵𝐶 𝐼𝐴 cos(90° – 𝜙)
Mais,
𝐼𝐴 = 𝐼𝐿
𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐿
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(90° – 𝜙) = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 61 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Figure 3.17 : Diagramme de Fresnel


Ainsi, la puissance réactive totale d'un système triphasé est obtenue en multipliant la lecture du
wattmètre par √3 :
𝑄 = √3𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙 = √3 𝑊1
3.6. Mesure de la puissance active, de la puissance réactive et du facteur de puissance par la
méthode à deux wattmètres
3.6.1. Mesure de la puissance active pour la charge connectée en étoile
La figure 5.24 montre une charge connectée en étoile équilibrée et cette charge peut être supposée
inductive. Soient 𝑉𝑅𝑁 , 𝑉𝑌𝑁 𝑒𝑡 𝑉𝐵𝑁 les tensions triphasées et 𝐼𝑅 , 𝐼𝑌 𝑒𝑡 𝐼𝐵 les courants de phase. Les
courants de phase seront en retard par rapport à leurs tensions de phase respectives d'un angle 𝜙.
Courant traversant la bobine de courant de : 𝑊1 = 𝐼𝐴
Tension aux bornes de la bobine de tension de : 𝑊1 = 𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝐴𝑁 + 𝑉𝑁𝐶 = 𝑉𝐴𝑁 – 𝑉𝐶𝑁
La figure 3.18 montre le diagramme de phase d'une charge inductive équilibrée connectée en
étoile.

Figure 3.18 : Diagramme de Fresnel


D'après le diagramme de Fresnel, il est clair que l'angle de phase entre 𝑉𝐴𝐶 𝑒𝑡 𝐼𝐴 𝑒𝑠𝑡 (30° – 𝜙).
𝑊1 = 𝑉𝐴𝐶 𝐼𝐴 cos(30° − 𝜙)

Courant traversant la bobine de courant de : 𝑊2 = 𝐼𝐵


Tension aux bornes de la bobine de tension de : 𝑊2 = 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐵𝑁 + 𝑉𝑁𝐶 = 𝑉𝐵𝑁 – 𝑉𝐶𝑁
D'après le diagramme de Fresnel, il est clair que l'angle de phase entre 𝑉𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝐼𝐵 est (30° + 𝜙).
Mais,
𝐼𝐴 = 𝐼𝐵 = 𝐼𝐶
𝑉𝐴𝐶 = 𝑉𝐵𝐶 = 𝑉𝐿
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 𝜙)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 𝜙)
𝑊1 + 𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (cos(30° − 𝜙) + cos(30° + 𝜙))
= 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (2 cos(30°) cos(𝜙)) = √3𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(𝜙)
Ainsi, la somme de deux lectures de wattmètre donne une puissance triphasée.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 62 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.6.2. Mesure de la puissance active pour la charge connectée en delta


Sur la figure 3.19 on présente la mesure de la puissance active pour la charge connectée en triangle.

Figure 3.19 : Méthode à deux wattmètres

Courant traversant la bobine de courant de 𝑊1 : 𝐼𝐴̅ = ̅̅̅̅


𝐼𝐴𝐵 − ̅̅̅̅
𝐼𝐶𝐴
Tension aux bornes de la bobine de tension de 𝑊1 : 𝑉𝐴𝐶
Courant traversant la bobine de courant de 𝑊2 : 𝐼𝐵̅ = ̅̅̅̅
𝐼𝐵𝐶 − ̅̅̅̅
𝐼𝐴𝐵
Tension aux bornes de la bobine de tension de 𝑊2 : 𝑉𝐵𝐶

La figure 3.20 illustre le diagramme de Fresnel pour la méthode à deux wattmètres

Figure 3.20 : Diagramme de Fresnel

D'après le diagramme de phase, il est clair que l'angle de phase entre 𝐼𝐴 𝑒𝑡 𝑉𝐴𝐶 𝑒𝑠𝑡 (30° − 𝜙).
𝑊1 = 𝐼𝐴 𝑉𝐴𝐵 cos(30° – 𝜙) = 𝐼𝐿 𝑉𝐿 cos(30° – 𝜙)

D'après le diagramme de phase, il est clair que l'angle de phase entre 𝐼𝐵 𝑒𝑡 𝑉𝐵𝐶 𝑒𝑠𝑡 (30° + 𝜙)
𝑊2 = 𝐼𝐵 𝑉𝐵𝐶 cos(30° + 𝜙) = 𝐼𝐿 𝑉𝐿 cos(30° + 𝜙)
𝑊1 + 𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 [cos(30° – 𝜙) + cos(30° + 𝜙)]
= 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (2 cos 30 ° cos 𝜙)
= √3𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos 𝜙

Ainsi, la somme de deux lectures de wattmètre donne une puissance triphasée.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 63 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

3.6.3. Mesure de la puissance réactive pour la charge connectée en delta


Nous savons que,
𝑊1 – 𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 𝑠𝑖𝑛 𝜙
La puissance réactive totale dans un système triphasé est donnée par,
𝑄 = √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙 = √3 (𝑊1 – 𝑊2 )

Ainsi, la puissance réactive totale d'un système triphasé est obtenue en multipliant la différence
des lectures de deux wattmètres par √3.

3.6.4. Mesure de facteur de puissance pour la charge connectée en delta


3.6.4.1. Facteur de puissance en retard
On a :
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 𝜙)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 𝜙)
Alors :
𝑊1 > 𝑊2

𝑊1 + 𝑊2 = √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (cos(𝜙))
𝑊1 − 𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (cos(30° − 𝜙) − cos(30° + 𝜙)) = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙
Donc :
𝑊1 − 𝑊2 𝑉𝐿 𝐼𝐿 sin 𝜙
=
𝑊1 + 𝑊2 √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos 𝜙
𝑊1 − 𝑊2
tan 𝜙 = −√3
𝑊1 + 𝑊2
𝑊1 − 𝑊2
𝜙 = tan−1(−√3 )
𝑊1 + 𝑊2
Par conséquence ;
𝑊1 − 𝑊2
𝐹𝑃 = cos 𝜙 = cos(tan−1(−√3 ))
𝑊1 + 𝑊2

3.6.4.2. Facteur de puissance en avance


La figure 3.21 montre le diagramme de phase d'une charge capacitive connectée en étoile
équilibrée.

Figure 3.21 : Diagramme de Fresnel

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 64 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

On a :
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 𝜙)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 𝜙)
Alors :
𝑊1 < 𝑊2
𝑊1 + 𝑊2 = √3 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (cos(𝜙))
𝑊1 − 𝑊2 = − 𝑉𝐿 𝐼𝐿 (sin(𝜙))
Donc :
𝑊1 − 𝑊2
tan 𝜙 = −√3
𝑊1 + 𝑊2
𝑊1 − 𝑊2
𝜙 = tan−1(−√3 )
𝑊1 + 𝑊2
Par conséquence ;
𝑊1 − 𝑊2
𝐹𝑃 = cos 𝜙 = cos(tan−1(−√3 ))
𝑊1 + 𝑊2

3.7. Effet du facteur de puissance sur les lectures à deux wattmètres


Pour une charge de facteur de puissance en retard,
On a :
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 𝜙)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 𝜙)
Pour le Cas 1 : 𝝓 = 𝟎°;
𝑭𝑷 = cos 𝜙 = cos 0 = 𝟏
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30°)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30°)
Par conséquent, les deux lectures du wattmètre sont égales et positives.
Pour tous les facteurs de puissance entre 0,5 < 𝐹𝑃 < 1, les deux lectures du wattmètre sont
positives.

Pour le Cas 2 : 𝝓 = 𝟔𝟎°;


𝑭𝑷 = cos 𝜙 = cos 60 = 𝟎. 𝟓 (𝐞𝐧 𝐫𝐞𝐭𝐚𝐫𝐝)
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 60°) = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(−30°) = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(+30°)
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 60°) = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(90°) = 0
Par conséquent, la lecture du wattmètre 𝑊1 est positive et la lecture du wattmètre 𝑊2 est nulle.
Pour tous les facteurs de puissance entre 0 < 𝑃𝐹 < 0,5 (𝑒𝑛 𝑟𝑒𝑡𝑎𝑟𝑑), la lecture du wattmètre 𝑊1
est positive et la lecture du wattmètre 𝑊2 est négative.

Pour le Cas 3 : 𝝓 = 𝟗𝟎°;


𝑭𝑷 = cos 𝜙 = cos 90 = 𝟎
𝑊1 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° − 90°) = 0.5 𝑉𝐿 𝐼𝐿
𝑊2 = 𝑉𝐿 𝐼𝐿 cos(30° + 90°) = −0.5 𝑉𝐿 𝐼𝐿
Donc, 𝑊1 = −𝑊2

Une lecture négative indique que le pointeur dévie dans le sens négatif, c'est-à-dire vers la gauche
de zéro. Les lectures peuvent être converties en positif en interchangeant les bornes de la bobine
de courant ou de la bobine de tension.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 65 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Tableau 3.2 : Effet du facteur de puissance sur les lectures du wattmètre


𝑭𝑷 𝝓 Lecture 𝑾𝟏 Lecture 𝑾𝟐 Remarque
0 90° Positive Négative 𝑊1 = −𝑊2
0 < 𝑃𝐹 < 0.5 90° < 𝝓 < 60° Positive Négative
0.5 60° Positive 0
0.5 < 𝑃𝐹 < 1 60° < 𝝓 < 0° Positive Négative
1 0° Positive Négative 𝑊1 = 𝑊2
Remarque : Pour le facteur de puissance principal, les lectures de 𝑊1 𝑒𝑡 𝑊2 sont interchangées.

Exercice d’application 3.7


Deux wattmètres sont utilisés pour mesurer la puissance dans une charge triphasée équilibrée.
Trouvez le facteur de puissance si :
1. Deux lectures sont égales et positives,
2. Deux lectures sont égales et opposées, et
3. Un wattmètre indique zéro.

Exercice d’application 3.8


Dans un système triphasé équilibré, la puissance est mesurée par la méthode de deux wattmètres
et le rapport des lectures de deux wattmètres est de 4: 1. la charge est inductive.
1. Déterminer le facteur de puissance de charge.

Exercice d’application 3.9


Trouver la puissance et le facteur de puissance du circuit équilibré dans lequel les lectures du
wattmètre sont de 5 𝑘𝑊 𝑒𝑡 0,5 𝑘𝑊, ce dernier étant obtenu après l'inversion des bornes de la
bobine de courant du wattmètre.

Exercice d’application 3.10


Une charge triphasée connectée en étoile consomme un courant de ligne de 20𝐴. Les puissances
de la charge sont de valeur 20𝑘𝑉𝐴 et de valeur active de 11𝑘𝑊.
1. Trouvez les lectures sur chacun des deux wattmètres utilisés pour mesurer la puissance
triphasée.

Exercice d’application 3.11


Deux wattmètres sont connectés pour mesurer la puissance dans un circuit triphasé. La lecture de
l'un des wattmètres est de 5𝑘𝑊 lorsque le facteur de puissance de charge est égal à l'unité. Si le
facteur de puissance de la charge est modifié à 0,707 en retard sans modifier la puissance d'entrée
totale,
1. Calculez les lectures des deux wattmètres.

3.5. Conclusion
Les systèmes à courant alternatif triphasé se composent de trois phases sous tension déphasé avec
un angle de 120° entre eux. La charge triphasée est composée de trois impédances entre phases ou
entre phase-neutre avec un couplage étoile ou triangle. Un système triphasé fournit une plus grande
densité de puissance qu'un circuit monophasé au même ampérage, ce qui réduit la taille et les coûts
du câblage. De plus, l'alimentation triphasée facilite l'équilibrage des charges, minimise les
courants harmoniques et le besoin de gros fils neutres.
Dans les chapitres qui suivent, on va utiliser ces notions de base sur l’électricité afin de trouver
des solutions aux problèmes des machines et les systèmes complexes d’électrotechnique.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 66 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

Références
Chapitre 3 : Circuits et puissances électriques

S. Bobby Rauf, « Electrical Engineering for Non-Electrical Engineers », 3e edition,


[3.1]
River Publishers, ISBN 978-87-7022-347-8 ,2022.
Mahmood Nahvi, Joseph A. Edminister, « Schaum’s Outline of Electric Circuits »,
[3.2]
7e édition, SCHAUM'S, McGraw-Hill, 2018.
K Uma Rao, A.Jayalakshmi, « Basic Electrical Engineering », Lal Prasad for
[3.3]
Sanguine, Revised Edition, ISBN 978 9383506 23-1, 2014.
Orhan Özhan, « Basic Transforms for Electrical Engineering», Springer, ISBN
[3.4]
3030988457, 2022.
Pandey, Vikas & Singh, Jaikaran, « Basic Electrical and Electronics Engineering
[3.5] for Engineering Students », Nitya Publications, Bhopal MP India, ISBN
B094Y7W22Y, 2021.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 67 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


CHAPITRE 4
Circuits magnétiques

4.1. Introduction
4.2. Champ magnétique et sa signification
4.3. Notions magnétiques fondamentales
4.4. Analyse du circuit magnétique
4.5. Comparaison entre circuits magnétiques et électriques
4.6. Calculs d'Ampère tours
4.7. Circuits magnétiques en série
4.8. Circuits magnétiques en parallèle
4.9. Flux de fuite
4.10. Courbe de magnétisation ou courbe B–H
4.12. Perte d'hystérèse
4.13. Importance de la boucle d'hystérèse
4.14. Induction électromagnétique
4.15. Lois de FARADAY sur l'induction électromagnétique
4.16. Direction de la fém. induite
4.17. FEM induit
4.18. FEM dynamiquement induites
4.19. EMF statiquement induits
4.20. Auto-inductance
4.21. Inductance mutuelle
4.22. Coefficient de couplage
4.22.1. Expression mathématique
4.23. Inductances et mutuelle en série et en parallèle
4.24. Perte par courant de FOUCAULT
4.25. Conclusion
Chapitre 4 : Circuits magnétiques

CHAPITRE 4 : Circuits magnétiques

4.1. Introduction
Ce chapitre présente les notions de base sur les circuits magnétiques et leur solution. Le
fonctionnement de toutes les machines électriques telles que les machines à courant continu,
les transformateurs, les machines synchrones et les moteurs à induction repose sur leurs circuits
magnétiques. Par conséquent, pour obtenir les caractéristiques requises de ces dispositifs, leurs
circuits magnétiques doivent être conçus avec soin.

Dans ce chapitre, nous concentrerons notre attention sur les principes de base des circuits
magnétiques.

À la fin de ce chapitre, les étudiants seront en mesure de comprendre ce qui suit :


 C’est quoi les circuits magnétiques ?
 En quoi les circuits magnétiques sont-ils similaires aux circuits électriques ?
 Qu'est-ce que l'hystérésis magnétique et les pertes par hystérésis ?
 Quelle est la signification de l'induction électromagnétique ?
 Qu'est-ce qu'une force électromagnétique induite dynamiquement et statiquement ?
 Qu'est-ce que l'auto-inducteur et l'inducteur mutuel?
 Que sont les pertes par courants de Foucault et comment peuvent-elles être réduites ?

4.2. Champ magnétique et sa signification


La région autour de l'aimant où ses pôles présentent une force d'attraction ou de répulsion est
appelée champ magnétique. L'existence du champ magnétique en un point autour de l'aimant
peut également être déterminée en plaçant une aiguille magnétique à ce point, comme le montre
la figure 4.1. Bien que les lignes de force magnétiques n'aient pas d'existence réelle et soient
purement imaginaires, leur concept est pourtant très utile pour comprendre divers effets
magnétiques. On suppose, en raison de leurs effets que les lignes de force magnétiques
possèdent les propriétés importantes suivantes :
1. La direction des lignes de force magnétiques va du pôle N au pôle S à l'extérieur de
l'aimant. Cependant, à l'intérieur de l'aimant, leur direction va du pôle S au pôle N.
2. Ils forment une boucle fermée.
3. Leur tendance est de suivre le chemin le moins réticent.
4. Ils agissent comme des cordes tendues, essayant toujours de se raccourcir.
5. Ils ne se croisent jamais.
6. Ils se repoussent lorsqu'ils sont parallèles et dans la même direction.
7. Ils restent insensibles aux matériaux non magnétiques.

Figure 4.1 : Lignes de force magnétiques autour d'un barreau aimanté

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 69 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.3. Notions magnétiques fondamentales


Généralement, dans l’étude des circuits magnétiques, on rencontre les termes suivants :
1. Champ magnétique : La région autour d'un aimant où ses pôles présentent une force
d'attraction ou de répulsion est appelée champ magnétique.
2. Flux magnétique 𝝓 : La quantité de lignes de force magnétiques établies dans un circuit
magnétique est appelée flux magnétique. Son unité est le weber (𝑊𝑏). Il est analogue
au courant électrique 𝐼, dans un circuit électrique.
La densité de flux magnétique en un point est le flux par unité de surface perpendiculaire
au flux en ce point. Généralement, il est représenté par la lettre « B ». Son unité est le
𝑊𝑏/𝑚2 ou Tesla, soit :
𝝓
𝑩 = 𝑾𝒃/𝒎𝟐
𝑨
3. Perméabilité µ : La capacité d'un matériau à conduire des lignes de force magnétiques
à travers lui s'appelle la perméabilité de ce matériau. Il est généralement représenté par
µ (𝑚𝑢). Plus la perméabilité d'un matériau est grande, plus sa conductivité pour les
lignes de force magnétique est grande et vice versa. La perméabilité à l'air ou au vide
est la plus faible et est représentée par µ0 (𝑜ù µ0 = 4 𝜋 × 10–7 𝐻/𝑚).
4. Perméabilité relative µ𝒓 : La perméabilité absolue (ou réelle) µ d'un matériau
magnétique est bien supérieur à la perméabilité absolue de l'air µ0 . La perméabilité
relative d'un matériau magnétique est donnée par rapport à l'air ou au vide.
Par conséquent, le rapport de la perméabilité du matériau µ à la perméabilité à l'air ou
au vide µ0 est appelé la perméabilité relative µ𝑟 du matériau. Par conséquent :
𝝁 = 𝝁𝟎 × 𝝁𝒓

De toute évidence, la perméabilité relative de l'air serait µ0 µ𝑟 = 1. La valeur de la


perméabilité relative de tous les matériaux non magnétiques est également de 1.
Cependant, sa valeur de µ atteint 8000 pour le fer doux, alors que sa valeur pour le
métal (𝑓𝑒𝑟 22% 𝑒𝑡 𝑛𝑖𝑐𝑘𝑒𝑙 78%) atteint 120000.

5. Intensité du champ magnétique 𝑯 : La force agissant sur un pôle nord unitaire (1 𝑊𝑏)
lorsqu'il est placé en un point du champ magnétique est appelée l'intensité magnétique
du champ en ce point. Il est noté 𝐻. Dans les circuits magnétiques, il est défini en fmm.
par unité de longueur du chemin magnétique. Il est noté 𝐻, et mathématiquement, il
peut être donné comme :
𝑓𝑚𝑚 𝑵𝑰
𝑯= = 𝑨𝑻/𝒎
𝐿𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝒍
6. Force magnétomotrice (fmm) : La pression magnétique qui établit ou tend à établir un
flux magnétique dans un circuit magnétique est appelée force magnétomotrice.
Conformément à la loi sur le travail, il peut être défini comme le travail effectué pour
déplacer un pôle magnétique unitaire (1 𝑊𝑏) une fois autour du circuit magnétique est
appelé fmm. En général :
𝑓𝑚𝑚 = 𝑁𝐼 𝑎𝑚𝑝è𝑟𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠 (𝑜𝑢 𝐴𝑇)
Il est analogue à fém. dans un circuit électrique.

7. Réluctance (𝓡) : L'opposition offerte au flux magnétique par un circuit magnétique


s'appelle sa réluctance. Elle dépend de la longueur (l), de l'aire de la section transversale
(a) et de la perméabilité 𝝁 = 𝝁𝟎 𝝁𝒓 du matériau constituant le circuit magnétique. Elle
se mesure en AT/Wb.
𝒍 𝒍
La réluctance : 𝓡 = 𝒂𝝁 = 𝒂𝝁
𝟎 𝝁𝒓
Il est analogue à la résistance dans un circuit électrique.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 70 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

8. Perméance : C'est une mesure de la facilité avec laquelle le flux peut être mis en place
dans le matériau. C'est juste l'inverse de la réluctance du matériau et se mesure en
Wb/AT ou Henry.
1 𝒂 𝝁𝟎 𝝁𝒓 𝑊𝑏
𝑃𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑛𝑐𝑒 = = 𝑜𝑢 𝐻
Réluctance 𝒍 𝐴𝑇
Elle est analogue à la conductance dans un circuit électrique.

9. Réluctivité : C'est une réluctance spécifique et analogue à la résistivité dans un circuit


électrique.

4.4. Analyse du circuit magnétique


Le chemin fermé suivi par le flux magnétique est appelé un circuit magnétique. Un circuit
magnétique est généralement constitué de matériaux magnétiques à haute perméabilité (par
exemple, fer, acier doux, etc.). Dans ce circuit, le flux magnétique commence à partir d'un point
et se termine au même point après avoir terminé son chemin. La figure 4.2 montre un solénoïde
à N spires enroulées sur un noyau de fer (anneau). Lorsque le courant I ampère traverse le
solénoïde, le flux magnétique 𝜙 𝑊𝑏 s'établit dans le noyau.

Figure 4.2 : Circuit magnétiques


D’où :
𝑙 ∶ 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑛 𝑚 ;
𝑎 ∶ 𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝒔𝒆𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑣𝑒𝑟𝑠𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝑚2 ;
𝜇𝑟 : 𝑝𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢 𝑑𝑒 𝑙 ′ â𝑚𝑒.
Densité de flux dans le matériau du noyau,
𝜙
𝑊𝑏. 𝑚−2
𝐵=
𝑎
Force magnétisante dans le matériau du noyau :
𝐵 𝜙
𝐻= = 𝐴𝑇/𝑚
µ0 µ𝑟 𝑎 µ0 µ𝑟
Selon la loi du travail, le travail effectué pour déplacer un pôle unitaire une fois autour du circuit
magnétique (ou chemin) est égal à l'AT (Ampères Tours) enfermé par le circuit magnétique.
Donc,
𝝓 (𝑎 µ0 µ𝑟 )
𝑯𝑙 = 𝑁𝐼 𝑒𝑡 × 𝑙 = 𝑁𝐼 ≫ 𝝓 = 𝑁𝐼 × = 𝑁𝐼 ℛ 𝑊𝑏
𝒂 µ𝟎 µ𝒓 𝑙
Cette expression révèle que la quantité de flux mis en place dans le noyau est :
1. Directement proportionnelle à N et I, c'est-à-dire 𝑵𝑰 appelée force magnétomotrice
(mmf). Il montre que le flux augmente si l'un des deux augmente et vice versa.
(𝑎 µ0 µ𝑟 )
2. Inversement proportionnelle à appelée réluctance du chemin magnétique. En
𝑙
fait, la réluctance est l'opposition offerte au flux magnétique par le chemin magnétique.
Plus la réticence est faible, plus le flux sera élevé et vice versa.
Ainsi,
𝑚𝑚𝑓
𝐹𝑙𝑢𝑥 =
𝑅é𝑙𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒
Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 71 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE
Chapitre 4 : Circuits magnétiques

On peut noter que l'expression susmentionnée a une forte ressemblance avec la loi d'Ohm pour
𝑒𝑚𝑓
le courant électrique (𝐼 = ). Le fmm est analogue à la force électromotrice dans un
𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒
circuit électrique, la réticence est analogue à la résistance et le flux est analogue au courant. En
raison de cette similitude, l'expression susmentionnée est parfois appelée loi d'Ohm des circuits
magnétiques.

4.5. Comparaison entre circuits magnétiques et électriques


Bien que les circuits magnétiques et électriques aient de nombreux points de similitude, ils ne
sont toujours pas analogues à tous égards. Une comparaison des deux circuits est donnée dans
le tableau 4.1.

Tableau 4.1 : Comparaison entre les circuits magnétiques et électriques


Circuits magnétiques Circuits électriques

les similarités
1. Le chemin fermé du flux magnétique est 1. Le chemin fermé du courant électrique est
appelé circuit magnétique. appelé circuit électrique.
𝑓𝑚𝑚
2. 𝐹𝑙𝑢𝑥 = Réluctance 2. 𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 = 𝑓é𝑚./𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒
3. Flux, 𝜙 en Wb 3. Courant, I en ampère
4. 𝑓𝑚𝑚 à Ampère Tours 4. fém. en V ;
𝑙
5. Réluctance : 𝑅 = 𝑎µ0µ𝑟 AT/Wb 5. Résistance, R= 𝜌 𝑙/𝑎 𝑜𝑢 𝑅 = 1/𝜎 𝑙/𝑎 W
6. 𝑃𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑛𝑐𝑒 = 1/ 𝑅é𝑙𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 6. 𝐶𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 = 1/𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒
7. Perméabilité, µ 7. Conductivité, 𝜎 = 1/𝜌
8. Réluctivité 8. Résistivité
9. Densité de flux, 𝐵 = 𝜙/𝑎 Wb/m² 9. Densité de courant, 𝐽 = 𝐼/𝑎 𝐴/𝑚²
10. Intensité magnétique, 𝐻 = 𝑁𝐼/𝑙 10. Intensité électrique, 𝐸 = 𝑉/𝑑
Les Différences
1. En fait, le flux magnétique ne circule pas mais
s'établit dans le circuit magnétique 1. Le courant électrique (électrons) circule en fait
(essentiellement, les pôles moléculaires sont dans un circuit électrique.
alignés).
2. Pour le flux magnétique, il n'y a pas d'isolant
2. Pour le courant électrique, il existe un grand
parfait. Il peut être installé même dans les
nombre d'isolants parfaits tels que le verre, l'air
matériaux non magnétiques tels que l'air, le
et le caoutchouc qui ne lui permettent pas de les
caoutchouc et le verre avec un fmm
traverser dans des conditions normales.
raisonnable.
3. La réluctance (R) d'un circuit magnétique 3. La résistance (R) d'un circuit électrique est
n'est pas constante, elle varie plutôt avec la presque constante car sa valeur dépend de la
valeur de B. C'est parce que la valeur de µr valeur de ρ, qui est presque constante.
change considérablement avec le changement Cependant, la valeur de ρ et R peut varier
de B. légèrement si la température change.
4. Une fois que le flux magnétique est établi
dans un circuit magnétique, aucune énergie 4. L'énergie est développée en continu, tant que le
n'est développée. Cependant, une petite courant circule dans un circuit électrique. Cette
quantité d'énergie est nécessaire au départ énergie est dissipée sous forme de chaleur.
pour créer un flux dans le circuit.

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.6. Calculs d'Ampère tours


Dans un circuit magnétique, le flux produit est donné par :
𝑓𝑚𝑚 𝑁𝐼
𝜙= =
𝑅é𝑙𝑢𝑐𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝐼𝑙𝑎µ0 µ𝑟
Ampère tour demandé :
𝜙 𝐵
𝑁𝐼 = = 𝑙 = 𝐻𝐼
𝑎µ0 µ𝑟 µ0 µ𝑟

4.7. Circuits magnétiques en série


Un circuit magnétique qui comporte plusieurs parties de dimensions et de matériaux différents
portant le même champ magnétique est appelé un circuit magnétique série. Un tel circuit
magnétique série (circuit composite) est illustré à la figure 4.3.

Figure 4.3 : Circuits magnétiques en série

Réluctance totale du circuit magnétique est :


𝑆 = 𝑆1 = 𝑆2 = 𝑆3 = 𝑆𝑔
𝐼1 𝐼2 𝐼3 𝐼𝑔
𝑆= = = =
𝑎1 µ0 µ𝑟1 𝑎2 µ0 µ𝑟2 𝑎3 µ0 µ𝑟3 𝑎𝑔 µ0
Et ; 𝑓𝑚𝑚 = 𝜙𝑆 𝑒𝑡 𝜙 = 𝐵/𝑎
𝐼1 𝐼2 𝐼3 𝐼𝑔
𝑆 = 𝜙( + + + )
𝑎1 µ0 µ𝑟1 𝑎2 µ0 µ𝑟2 𝑎3 µ0 µ𝑟3 𝑎𝑔 µ0
𝐵1 𝐼1 𝐵2 𝐼2 𝐵3 𝐼3 𝐵𝑔 𝐼𝑔
𝑆= + + +
µ0 µ𝑟1 µ0 µ𝑟2 µ0 µ𝑟3 µ0
𝑆 = 𝐻1 𝐼1 + 𝐻2 𝐼2 + 𝐻3 𝐼3 + 𝐻𝑔 𝐼𝑔

4.8. Circuits magnétiques en parallèle


Un circuit magnétique qui a deux ou plus de deux chemins pour le flux magnétique est appelé
un circuit magnétique parallèle. Son comportement peut être simplement comparé à un circuit
électrique parallèle.

La figure 4.4 montre un circuit magnétique parallèle. Une bobine conductrice de courant est
enroulée sur la branche centrale AB. Cette bobine établit un flux magnétique 𝝓𝟏 dans le
membre central qui est ensuite divisé en deux chemins, c'est-à-dire le chemin ADCB qui porte
le flux 𝝓𝟐 et le chemin AFEB qui porte le flux 𝝓𝟑 .
Il est clair que : 𝝓𝟏 = 𝝓𝟐 + 𝝓𝟑

Les deux voies magnétiques ADCB et AFEB sont en parallèle. L'Ampère Tours requis pour ce
circuit parallèle est égal à l'Ampère Tours requis pour l'un quelconque des chemins.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 73 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Figure 4.4 : Circuits magnétiques en parallèle


Si :
 𝑆1 est la réluctance du chemin BA, c'est-à-dire 𝑙1 𝑙𝑎1 µ0 µ𝑟1
 𝑆2 est la réluctance du chemin ADCB, c'est-à-dire 𝑙2 𝑙𝑎2 µ0 µ𝑟2
 𝑆3 est la réluctance du chemin AFEB, c'est-à-dire 𝑙3 𝑙𝑎3 µ0 µ𝑟3

Par conséquent,
𝒇𝒎𝒎 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝒓𝒆𝒒𝒖𝒊𝒔 = 𝒇𝒎𝒎 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏 𝑩𝑨 + 𝒎𝒎𝒇 𝒍𝒆 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏 𝑨𝑫𝑪𝑩 𝒐𝒖 𝑨𝑭𝑬𝑩
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑓𝑚𝑚 (𝑜𝑢 𝐴𝑇) = 𝜙1 𝑆1 + 𝜙2 𝑆2 = 𝜙1 𝑆1 + 𝜙3 𝑆3
4.9. Flux de fuite
Le flux magnétique qui ne suit pas le chemin prévu dans un circuit magnétique est appelé flux
de fuite. Lorsqu'un certain courant traverse un solénoïde, comme le montre la figure 4.5, le flux
magnétique est produit par celui-ci. La majeure partie de ce flux est établie dans le noyau
magnétique et passe à travers l'entrefer (un chemin prévu). Ce flux est appelé flux utile 𝜙𝑢 .
Cependant, une partie du flux est simplement installée autour de la bobine et n'est utilisée pour
aucun travail. Ce flux est appelé flux de fuite 𝑓𝑙 .
Le flux total produit par le solénoïde : 𝝓𝑻𝒐𝒕 = 𝝓𝒖 + 𝝓𝒍

Figure 4.5 : Circuit magnétique avec fuite flux

Coefficient de fuite ou facteur de fuite


C’est le rapport du flux total (𝜙) produit par le solénoïde au flux utile (𝜙𝑢 ) établi dans l'entrefer
est appelé coefficient de fuite. Il est généralement représenté par la lettre « 𝜆 ».
𝜙
Par conséquent, le coefficient de fuite est : 𝜆 = 𝜙
𝑢

4.9.1 Champ magnétique frangeant


On voit sur la figure 4.5 que le flux utile lorsqu'il s'établit dans l'entrefer, il a tendance à gonfler
vers l'extérieur en b et b' puisque les lignes magnétiques établies dans le même sens se
repoussent. Cela augmente la surface effective dans l'entrefer et diminue la densité de flux. Cet
effet est connu sous le nom de franges. La frange est directement proportionnelle à la longueur
de l'entrefer.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 74 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Exercice d'application 4.1


Un anneau de fer de 400cm de circonférence moyenne est fabriqué à
partir de fer rond de section 20𝑐𝑚2 . Sa perméabilité est de 500. S'il est
bobiné de 400𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠,
1. Quel courant faudrait-il pour produire un flux de 0,001𝑊𝑏 ?

Exercice d'application 4.2


Un électroaimant a un entrefer de 𝑙𝑏 = 4𝑚𝑚 et la densité de flux dans
l'entrefer est de 𝐵𝑏 = 1,3𝑊𝑏/𝑚2 .
1. Déterminez l'Amère Tours pour l'écart.

Exercice d'application 4.3


Une bobine de fil isolé de 500tours et de résistance 4Ω est
étroitement enroulée sur un anneau de fer. L'anneau a un
diamètre moyen de 0,25m et une section uniforme de
700mm².
1. Calculez le flux total dans l'anneau lorsqu'une
alimentation en CC de 6V est appliquée aux
extrémités de l'enroulement. Supposons une
perméabilité relative de µ𝑟 = 550.

Exercice d'application 4.4


1. Quelles sont les similitudes entre les circuits électriques et les circuits magnétiques ?
Un anneau de fer de longueur moyenne 50cm et de perméabilité relative 300 a un entrefer de
1mm. Si l'anneau est muni d'un enroulement de 200tours et qu'un courant de 1A est autorisé à
circuler :
2. Trouvez la densité de flux à travers l'entrefer.

Exercice d'application 4.5


1. Estimer le nombre d'Ampère Tours nécessaires pour produire
un flux de 100000 lignes autour d'un anneau de fer de 6cm² de
section et de 20cm de diamètre moyen traversé par un entrefer
de 2mm de large. La perméabilité du fer peut être prise égale à
1200. Négliger le flux de fuite en dehors de l'entrefer de 2mm.

4.10. Courbe de magnétisation ou courbe B–H


Le graphique tracé entre la densité de flux B et la force magnétisante H d'un matériau est appelé
courbe de magnétisation ou B(H) de ce matériau. L'allure générale de la courbe B(H) d'un
matériau magnétique est représentée sur la figure 4.6. La forme de la courbe n'est pas linéaire.
𝐵
Ceci indique que la perméabilité relative (µ𝑟 = µ 𝐻) d'un matériau magnétique n'est pas
0
constante mais elle varie.

Figure 4.6 : Courbe de magnétisation

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

La valeur de µ𝑟 dépend largement de la valeur de la densité de flux. Sa forme est illustrée à la


figure 4.7 (pour l'acier moulé).

Figure 4.7 : Courbe entre 𝐵 𝑒𝑡 µ𝑟 (l′ acier moulé)

Les courbes B(H) de certains des matériaux magnétiques courants sont illustrées à la figure 4.8.

Figure 4.8 : Courbe d'aimantation pour tôle d'acier, acier moulé et fonte

La courbe B(H) pour un matériau non magnétique est illustrée à la figure 4.9. C'est une courbe
droite puisque 𝐵 = µ0 𝐻 car la valeur de µ0 est constante.

Figure 4.9 : Courbe de magnétisation pour les matériaux non magnétiques

4.11. Hystérésis magnétique


Lorsqu'un matériau magnétique est magnétisé d'abord dans un sens puis dans l'autre (c'est-à-
dire un cycle de magnétisation), on constate que la densité de flux B dans le matériau est en
retard sur la force de magnétisation appliquée H.
Ce phénomène est connu sous le nom d'hystérésis magnétique. Par conséquent, le phénomène
de densité de flux B en retard sur la force magnétisante H dans un matériau magnétique est
appelé hystérésis magnétique. « Hystérésis » est le terme dérivé du mot grec hysterein, qui
signifie être à la traîne.
Pour comprendre le phénomène complet de l'hystérésis magnétique, considérons un anneau de
matériau magnétique sur lequel un solénoïde est enroulé uniformément comme le montre la
figure 4.10a. Le solénoïde est connecté à une source CC par l'intermédiaire d'un inverseur
bipolaire bidirectionnel (position 1).

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

(a) (b)
Circuit électrique pour tracer la boucle d'hystérésis Boucle d'hystérésis
Figure 4.10 : Hystérésis magnétique

Lorsque l'intensité du champ 𝐻 est augmentée progressivement en augmentant le courant dans


le solénoïde (en diminuant la valeur de 𝑅), la densité de flux 𝐵 augmente également jusqu'à ce
que le point de saturation 𝒂 soit atteint et que la courbe ainsi obtenue soit 𝒐𝒂. Maintenant, si la
force de magnétisation est progressivement réduite à zéro en diminuant le courant dans le
solénoïde à zéro, la densité de flux ne devient pas nulle et la courbe ainsi obtenue est 𝒂𝒃, comme
le montre la figure 4.10b.
Lorsque la force magnétisante 𝐻 est nulle, la densité de flux B a toujours la valeur 𝒐𝒃.

4.11.1. Magnétisme résiduel et rémanence


Cette valeur de densité de flux ′𝒐𝒃′ retenue par le matériau magnétique est appelée magnétisme
résiduel et le pouvoir de retenir ce magnétisme résiduel est appelé rémanence du matériau. Pour
démagnétiser l'anneau magnétique, la force magnétisante 𝑯 est inversée en inversant le sens de
circulation du courant dans le solénoïde.

Ceci est réalisé en changeant la position de l'interrupteur bipolaire à double sens (c'est-à-dire la
position 2). Lorsque H est augmenté dans le sens inverse, la densité de flux commence à
diminuer et devient nulle et la courbe suit le chemin 𝒃𝒄. Ainsi, le magnétisme résiduel du
matériau magnétique est supprimé en appliquant une force de magnétisation 𝒐𝒄 dans la
direction opposée.

4.11.2 Force coercitive


Cette valeur de force magnétisante 𝒐𝒄 nécessaire pour éliminer le magnétisme résiduel est
appelée force coercitive. Pour terminer la boucle, la force de magnétisation 𝐻 est encore
augmentée dans le sens inverse jusqu'à ce que la saturation atteigne le point 𝒅 et la courbe suit
le chemin 𝒄𝒅. De nouveau 𝐻 est réduit à zéro et la courbe suit la trajectoire de, où 𝒐𝒆 représente
le magnétisme résiduel. Ensuite, 𝐻 est augmenté dans le sens positif en changeant la position
de l'interrupteur réversible en position "1" et en augmentant le flux de courant dans le solénoïde.

La courbe suit le chemin de 𝒆𝒇𝒂 et la boucle est bouclée. Encore une fois, la force de
magnétisation est utilisée pour éliminer le magnétisme résiduel 𝒐𝒆.

Par conséquent, 𝒄𝒇 est la force coercitive totale requise dans un cycle de magnétisation pour
éliminer le magnétisme résiduel. Puisque la signification de l'hystérésis est en retard, et dans ce
cas, la densité de flux 𝑩 est toujours en retard sur la force magnétisante 𝑯.

Par conséquent, la boucle (𝒂𝒃𝒄𝒅𝒆𝒇𝒂) ainsi obtenue est appelée boucle d'hystérésis.

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.12. Perte d'hystérèse


Lorsqu'une force magnétisante est appliquée, le matériau magnétique est magnétisé et les
aimants moléculaires sont alignés dans une direction particulière. Cependant, lorsque la force
magnétisante dans un matériau magnétique est inversée, le frottement interne des aimants
moléculaires s'oppose à l'inversion du magnétisme, ce qui entraîne une hystérésis.

Pour surmonter ce frottement interne des aimants moléculaires (ou pour supprimer le
magnétisme résiduel), une partie de la force magnétisante est utilisée. Le travail effectué par la
force magnétisante contre ce frottement interne des aimants moléculaires produit de la chaleur.
Cette énergie, qui est gaspillée sous forme de chaleur en raison de l'hystérésis, est appelée perte
par hystérésis.

La perte par hystérésis se produit dans toutes les parties magnétiques des machines électriques
où il y a inversion de magnétisation. Cette perte entraîne un gaspillage d'énergie sous forme de
chaleur. Par conséquent, cela augmente la température de la machine, ce qui n'est pas
souhaitable. Par conséquent, un matériau magnétique approprié est sélectionné pour la
construction de telles pièces, par exemple, l'acier au silicium est le plus approprié dans lequel
la perte d'hystérésis est minimale.

4.13. Importance de la boucle d'hystérèse


La forme et la taille de la boucle d'hystérésis d'un matériau magnétique dépendent largement
de sa nature. Pour un emplacement particulier, le choix du matériau magnétique dépend de la
forme et de la taille (c'est-à-dire de la surface) de sa boucle d'hystérésis. Les boucles d'hystérésis
de certains des matériaux magnétiques courants sont illustrées à la figure 4.11.

1. Acier dur : La boucle d'hystérésis pour l'acier dur est illustrée à la Figure 4.11a. Cette
boucle a une plus grande surface qui indique que ce matériau aura plus de perte
d'hystérésis. Par conséquent, il n'est jamais utilisé pour la construction de pièces de
machines. Cependant, sa boucle montre que le matériau a une rémanence et une
coercivité élevées. Par conséquent, il convient mieux à la fabrication d'aimants
permanents.

2. Acier au silicium : La boucle d'hystérésis pour l'acier au silicium est illustrée à la figure
4.11b. Cette boucle a la plus petite zone qui indique que ce matériau aura une faible
perte d'hystérésis. Par conséquent, il convient le mieux à la construction des parties de
machines électriques dans lesquelles l'inversion de la magnétisation est très rapide, par
exemple, l'armature des machines à courant continu, le noyau du transformateur, le
démarreur des moteurs à induction, etc.

3. Fer forgé : La figure 4.11c montre la boucle d'hystérésis pour le fer forgé. Cette boucle
montre que ce matériau a un magnétisme résiduel et une coercivité assez bons. Par
conséquent, il convient mieux à la fabrication de noyaux d'électroaimants.

(a) (b) (c)


Acier dur Acier au silicium Fer forgé
Figure 4.11 : Boucle d'hystérésis pour différents matériaux magnétiques

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.14. Induction électromagnétique


Le phénomène par lequel une fém. est induite dans un circuit lorsque le flux magnétique qui la
relie change, c’est appelé l’induction électromagnétique. A titre d'illustration, considérons une
bobine ayant un grand nombre de spires à laquelle un galvanomètre est connecté. Lorsqu'un
barreau aimanté permanent est rapproché ou éloigné de la bobine, comme illustré à la figure
412a, une déviation se produit dans l'aiguille du galvanomètre. Cependant, la déviation de
l'aiguille est opposée dans deux cas.

(a) (b)
Barreau magnétique rapproché ou éloigné de Bobine rapprochée ou éloignée de l'aimant
la bobine
Figure 4.12 : Induction électromagnétique

D'autre part, si l'aimant droit est maintenu immobile et que la bobine est rapprochée de l’aimant
ou loin de l'aimant, comme le montre la figure 4.12b, encore une fois une déviation se produit
dans l'aiguille du galvanomètre. La déviation de l'aiguille est opposée dans les deux cas.
Cependant, si l'aimant et la bobine sont maintenus immobiles, quelle que soit la quantité de flux
liée à la bobine, il n'y a pas de déviation dans l'aiguille du galvanomètre.

Les points suivants méritent d'être notés :


1. La déviation de l'aiguille du galvanomètre montre que la force électromotrice est induite
dans la bobine. Cette condition se produit uniquement lorsque le flux de liaison avec le
circuit change, c'est-à-dire, soit l'aimant ou la bobine est en mouvement.

2. La direction de la force électromotrice induite dans la bobine dépend de la direction du


champ magnétique et de la direction du mouvement de la bobine.

4.15. Lois de FARADAY sur l'induction électromagnétique


Michael Faraday a résumé les conclusions de ses expériences concernant l'induction
électromagnétique en deux lois, connues sous le nom de lois de Faraday sur l'induction
électromagnétique.

4.15.1. Première loi de FARADAY


Cette loi stipule que "chaque fois qu'un conducteur traverse le champ magnétique, une force
électromotrice est induite dans le conducteur".
Ou "Chaque fois que le flux magnétique lié à un circuit (ou à une bobine) change, une force
électromotrice est induite dans le circuit".

La figure 4.13 montre un conducteur placé dans le champ magnétique d'un aimant permanent
auquel est relié un galvanomètre. Chaque fois que le conducteur est déplacé vers le haut ou vers
le bas, c'est-à-dire à travers le champ, il y a une déviation dans l'aiguille du galvanomètre qui
indique qu'une force électromotrice est induite dans le conducteur.

Si le conducteur est déplacé le long (parallèlement) du champ, il n'y a pas de déviation dans
l'aiguille qui indique qu'aucune fém. n'est induite dans le conducteur.

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Figure 4.13 : Phénomène pour les lois de Faraday de l'induction électromagnétique


Pour la deuxième déclaration, considérons une bobine placée près d'un barreau magnétique et
un galvanomètre connecté à travers la bobine, comme illustré à la figure 4.20.
Lorsque la barre aimantée (pôle N) est rapprochée de la bobine (voir la figure 4.20a), il y a une
déviation dans l'aiguille du galvanomètre. Maintenant, si la barre aimantée (pôle N) est éloignée
de la bobine (voir la figure 4.20b), il y a à nouveau une déviation dans l'aiguille du galvanomètre
mais dans la direction opposée. La déviation dans l'aiguille du galvanomètre indique que la
force électromotrice est induite dans la bobine.

(a) (b)
Barre magnétique rapprochée de la bobine Barre magnétique éloignée de la bobine
Figure 4.14 : Induction électromagnétique

4.15.2. Deuxième loi de FARADAY


Cette loi stipule que l'amplitude de la force électromotrice induite dans une bobine est
directement proportionnelle au taux de changement des liaisons de flux.
𝑁(𝜙2 – 𝜙1 )
Taux de variation des liaisons de flux est : Wb−turns/s
𝑡

D’où :
𝑁 : le nombre de spires de la bobine ;
(𝜙2 – 𝜙1 ) : le changement de flux en 𝑊𝑏 ;
𝑡 : le temps en secondes pour le changement ;

Selon la deuxième loi de Faraday sur l'induction électromagnétique :


𝑁(𝜙2 – 𝜙1 )
La Fém. induite, et proportionnelle à (en prenant la constante de proportionnalité
𝑡
comme unité) donc :
𝑁(𝜙2 – 𝜙1 ) 𝑑𝜙
𝑒 = ; Sous forme différentielle, 𝑒 = 𝑁 𝑑𝑡 𝑉
𝑡

Habituellement, un signe moins est donné à l'expression du côté droit qui indique que la force
électromotrice est induite dans une direction qui s'oppose à la cause (c'est-à-dire le changement
de flux) qui la produit (selon la loi de Lenz) :
𝑑𝜙
𝑒 = −𝑁 𝑉
𝑑𝑡

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.16. Direction de la fém. induite


La direction de la force électromotrice induite et le courant dans un conducteur ou une bobine
peut être déterminée par l'une des deux méthodes suivantes :

1. Règle de la main droite de Fleming :


Cette règle est appliquée pour déterminer la direction de la force électromotrice induite
dans un conducteur se déplaçant à travers le champ et est énoncée comme suit : « Étirez
le doigt index, le deuxième doigt et le pouce de votre main droite perpendiculairement
l'un à l'autre. Si le premier doigt indique la direction du champ magnétique et le pouce
indique la direction du mouvement du conducteur, alors le deuxième doigt indiquera la
direction de la force électromotrice induite dans le conducteur ». La figure 4.13 présente
l’illustration de cette règle.

2. Loi de Lenz :
Cette loi est mieux appliquée pour déterminer la direction de la force électromotrice
induite dans une bobine ou un circuit lorsque le flux qui la lie change, elle est énoncée
comme suit « En effet, la force électromotrice induite électromagnétiquement et donc
le courant circule dans une bobine ou un circuit dans une direction telle que le champ
magnétique qu'elle crée s'oppose toujours à la cause même qui la produit.

Lorsque le pôle N d'un barreau aimanté est rapproché de la bobine, voir la figure 4.14a , la
force électromotrice est induite dans la bobine et, par conséquent, le courant la traverse dans
une direction telle que le côté "B" de la bobine atteint la polarité nord qui s'oppose au
mouvement de la barre magnétique. Alors que le pôle N de l'aimant de la barre est retiré de la
bobine, comme illustré à la figure 4.14b, la direction de la force électromotrice induite dans la
bobine est inversée et le côté "B" de la bobine atteint la polarité sud qui s'oppose à nouveau au
mouvement de la barre magnétique.

4.17. FEM induit


Lorsque le flux de liaison avec un conducteur (ou une bobine) change, une force électromotrice
y est induite. Cette modification des liaisons de flux peut être obtenue des deux manières
suivantes :
1. Soit en déplaçant le conducteur et en maintenant le système de champ magnétique
immobile, soit en déplaçant le système de champ magnétique et en maintenant le
conducteur immobile ; de cette manière, le conducteur coupe le champ magnétique
(comme dans le cas des générateurs DC et AC). La force électromotrice ainsi induite
est appelée force électromotrice induite dynamiquement.

2. En changeant le flux de liaison avec la bobine (ou le conducteur) sans déplacer la bobine
ou le système de champ. Cependant, le changement de flux produit par le système de
champ reliant à la bobine est obtenu en modifiant le courant dans le système de champ
(solénoïde), comme dans les transformateurs. La fém. induite de cette manière est
appelée fém. induite statiquement.

4.18. FEM dynamiquement induites


La force électromotrice ainsi induite dans le conducteur est appelée force électromotrice induite
dynamiquement quel que soit en déplaçant le conducteur et en maintenant le système de champ
magnétique stationnaire, ou en déplaçant le système de champ et en maintenant le conducteur
stationnaire de sorte que le flux soit coupé par le conducteur.

4.18.1. Expression mathématique


Considérant qu'un conducteur de longueur 𝑙 𝑚 placé dans le champ magnétique de densité de
flux 𝐵 𝑊𝑏/𝑚² se déplace perpendiculairement au champ à une vitesse 𝜐 𝑚/𝑠, comme le
montre la figure 4.15a. Déplacez le conducteur sur une petite distance 𝑑𝑥 𝑚 en un temps 𝑑𝑡 𝑠,
comme le montre la figure 4.15b.

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

(a) (b) (c) (d)


Le conducteur se déplace
Le conducteur se déplace
selon un angle q avec la
perpendiculairement au Distance parcourue (dx) Zone balayée
direction du champ
champ magnétique
magnétique
Figure 4.15 : FEM induite dynamiquement

Aire balayée par le conducteur, 𝐴 = 𝑙 × 𝑑𝑥 ;


Flux coupé par le conducteur, 𝜙 = 𝐵 × 𝐴 = 𝐵𝑙 𝑑𝑥
Selon la loi de Faraday sur l'induction électromagnétique ;
𝑐𝑜𝑢𝑝𝑢𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝜙 𝑑𝑥 𝑑𝑥
𝐹𝐸𝑀 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒, 𝑒 = = = 𝐵𝑙 = 𝐵𝑙 𝑣 (𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 : = 𝑣)
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡

Maintenant, si le conducteur est déplacé d'un angle 𝜃 avec la direction du champ magnétique à
une vitesse 𝑣 𝑚/𝑠, comme le montre la Figure 4.15d. Une petite distance parcourue par le
conducteur dans cette direction est 𝑑𝑥 𝑚 en temps 𝑑𝑡 𝑠. Ensuite, la composante de distance
perpendiculaire au champ magnétique, qui produit fém., est 𝑑𝑥 𝑠𝑖𝑛 𝜃.

Par conséquent, la zone balayée par le conducteur, 𝐴 = 𝑙 × 𝑑𝑥 𝑠𝑖𝑛 𝜃


Flux coupé par le conducteur, 𝜙 = 𝐵 × 𝐴 = 𝐵𝑙 𝑑𝑥 𝑠𝑖𝑛 𝜃
𝑑𝑥
Fém. induite, 𝑒 = 𝐵𝑙 𝑑𝑡 sin 𝜃 = 𝐵𝑙 𝑣 sin 𝜃

Exercice d'application 4.6


Une bobine de 500𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 est couplée à un flux de 2𝑚𝑊𝑏. Si ce flux est inversé en 4𝑚𝑠,
1. Calculez la force électromotrice moyenne induite dans la bobine.

Exercice d'application 4.7


Une bobine de 250𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 est bobinée sur un circuit magnétique de réluctance 100000 𝐴𝑇/𝑊𝑏.
Si un courant de 2A circulant dans la bobine est inversé en 5𝑚𝑠,
1. Trouvez la force électromotrice moyenne induite dans la bobine.

4.19. EMF statiquement induits


Lorsque la bobine et le système de champ magnétique sont stationnaires mais que le champ
magnétique se lie à la bobine change (en changeant le courant produisant le champ), la force
électromotrice ainsi induite dans la bobine est appelée force électromotrice induite
statiquement. Les champs électromagnétiques induits statiquement sont de deux types : les
champs électromagnétiques auto-induits et fém. mutuellement induites.

4.19.1. FEM auto-induite


La force électromotrice induite dans une bobine en raison du changement de flux produit par
sa liaison avec ses propres spires est appelée force électromotrice auto-induite, comme le
montre la figure 4.16.
La direction de cette force électromotrice induite est telle qu'elle s'oppose à la cause qui la
produit (loi de Lenz), c'est-à-dire le changement de courant dans la bobine.

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Figure 4.16 : Circuit pour fém. auto-induite

Étant donné que le taux de variation du flux de liaison avec la bobine dépend du taux de
variation du courant dans la bobine. Par conséquent, l'amplitude de la force électromotrice auto-
induite est directement proportionnelle au taux de variation du courant dans la bobine. Par
conséquent, l'amplitude de la fém. auto-induite est directement proportionnelle au taux de
variation du courant dans la bobine, c'est-à-dire :
𝑑𝐼 𝑑𝐼
𝑒 𝑝𝑟𝑝𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 à ≫ 𝑐 ′ 𝑒𝑠𝑡 à 𝑑𝑖𝑟𝑒 ∶ 𝑒 = 𝐿
𝑑𝑡 𝑑𝑡

D’où 𝐿 est une constante de proportionnalité et est appelée auto-inductance ou coefficient


d'auto-inductance ou inductance de la bobine.

4.19.2. FEM mutuellement induit


La force électromotrice induite dans une bobine en raison du changement de flux produit par
une autre bobine (voisine) reliée à elle est appelée force électromotrice mutuellement induite,
comme illustré à la Figure 6.23.

Figure 4.17 : Circuit pour fém. auto-induite

Étant donné que le taux de variation du flux de liaison avec la bobine "B" dépend du taux de
variation du courant dans la bobine "A". Par conséquent, l'amplitude de la fém. mutuellement
induite est directement proportionnelle au taux de variation du courant dans la bobine "A", c'est-
à-dire :
𝑑𝐼1 𝑑𝐼1
𝑒𝑚 𝑝𝑟𝑝𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 à ≫ 𝑐 ′ 𝑒𝑠𝑡 à 𝑑𝑖𝑟𝑒 ∶ 𝑒𝑚 = 𝑀
𝑑𝑡 𝑑𝑡

D’où M = une constante de proportionnalité et est appelée inductance mutuelle ou coefficient


d'inductance mutuelle.

4.20. Auto-inductance
La propriété d'une bobine grâce à laquelle elle s'oppose au changement de courant qui la
traverse est appelée auto-inductance ou inductance de la bobine. Cette propriété (c'est-à-dire
l'inductance) est atteinte par une bobine en raison de la force électromotrice auto-induite
produite dans la bobine elle-même par le courant changeant qui la traverse. Si le courant dans

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

la bobine augmente (par le changement des conditions du circuit), la force électromotrice auto-
induite est produite dans la bobine dans une direction telle qu'elle s'oppose à la montée du
courant, c'est-à-dire la direction de la force électromotrice auto-induite est opposée à celle de la
tension appliquée. D'autre part, si le courant dans la bobine diminue, la force électromotrice
auto-induite est produite dans la bobine dans une direction telle qu'elle s'oppose à la chute du
courant. En d'autres termes, la direction de la force électromotrice auto-induite est dans la même
direction que celle de la tension appliquée.
En fait, l'auto-inductance n'empêche pas le changement de courant, mais elle retarde le
changement de courant traversant une bobine. On peut noter que cette propriété de la bobine ne
s'oppose qu'au changement de courant (c'est-à-dire AC). Cependant, il n'affecte pas le courant
constant (c'est-à-dire DC) lorsqu'il le traverse. En d'autres termes, l'auto-inductance de la bobine
(en raison de ses propriétés géométriques et magnétiques) montrera sa présence au courant
alternatif, mais elle ne montrera pas sa présence au courant continu.
4.20.1. Expressions de l'auto-inductance
On a :
𝑒 𝑑𝐼
𝐿 = 𝑑𝐼/𝑑𝑡 (puisque 𝑒 = 𝐿 𝑑𝑡)
𝑁𝜙 dϕ 𝑑𝐼 𝑁2 NI 𝑑𝐼
𝐿= (puisque e = N dt = 𝐿 𝑑𝑡) = 𝑙 𝐼 𝑎 µ (puisque ϕ = =𝐿 )
𝐼 0 µ𝑟 dt 𝑙 𝐼 𝑎 µ0 µ𝑟

4.21. Inductance mutuelle


La propriété d'une bobine grâce à laquelle elle s'oppose au changement de courant dans l'autre
bobine (voisine) est appelée inductance mutuelle entre les deux bobines. Cette propriété (c'est-
à-dire l'inductance mutuelle) est atteinte par une bobine en raison de la force électromotrice
mutuellement induite dans la bobine, tandis que le courant dans la bobine voisine change.

6.21.1. Expression de l'inductance mutuelle


On a :
𝑒 dI
𝑀 = 𝑑𝐼 𝑚𝑑𝑡 (puisque em = M dt)
1
𝑁2 𝜙12 dϕ12 𝑑𝐼1 𝑁 𝑁 N I
𝐿= (puisque em = N2 =𝑀 ) = 𝑙 𝐼 𝑎1µ 2 µ (puisque ϕ12 = 𝑙 𝐼 𝑎 1µ 1 µ )
𝐼1 dt 𝑑𝑡 0 𝑟 0 𝑟

4.22. Coefficient de couplage


Lorsque le courant traverse une bobine, il produit un flux (𝑓1 ). L'ensemble de ce flux peut ne
pas être en liaison avec l'autre bobine qui lui est couplée, comme le montre la figure 4.18. Il
peut être réduit du fait du flux de fuite 𝑓𝑙 d'une fraction k appelée coefficient de couplage.

Ainsi, la fraction du flux magnétique produit par le courant dans une bobine qui se lie à l'autre
est appelée coefficient de couplage (𝑘) entre les deux bobines. Si le flux produit par une bobine
se lie complètement à l'autre, alors la valeur de 𝑘 = 1 et les bobines sont dites magnétiquement
étroitement couplées. Cependant, si le flux produit par une bobine ne se lie pas du tout avec
l'autre, alors la valeur de 𝑘 = 0 et les bobines sont dites isolées magnétiquement.

Figure 4.18 : Circuit magnétique pour coefficient de couplage

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

4.22.1. Expression mathématique


Considérez le circuit magnétique illustré à la figure 4.18. Lorsque le courant 𝐼1 traverse la
bobine 1 :
𝑁 𝜙 𝑁 𝜙 𝑁 𝑘𝜙
𝐿1 = 1𝐼 1 𝑒𝑡 𝑀 = 2𝐼 12 = 2 𝐼 1 , (𝑝𝑜𝑠𝑎𝑛𝑡 𝝓𝟏𝟐 = 𝒌 𝝓𝟏 )
1 1 1

Considérant maintenant la bobine 2 transportant le courant 𝐼2 ;


𝑁 𝜙 𝑁 𝜙 𝑁 𝑘𝜙
𝐿2 = 2𝐼 2 𝑒𝑡 𝑀 = 1𝐼 21 = 1 𝐼 2 , (𝑝𝑜𝑠𝑎𝑛𝑡 𝝓𝟐𝟏 = 𝒌 𝝓𝟐 )
2 2 2

En multipliant les équations précédentes, on obtient :


𝑁 𝜙 𝑁 𝜙 𝑁 𝜙 𝑁 𝜙
𝑀 × 𝑀 = 2𝐼 12 × 1𝐼 21 = 𝑘 2 2𝐼 1 1𝐼 2 = 𝑘 2 𝐿1 𝐿2
1 2 1 2
𝑀2 = 𝑘 2 𝐿1 𝐿2
L'expression précitée donne une relation entre l'inductance mutuelle entre les deux bobines et
leurs auto-inductances respectives. L'expression de k peut aussi s'écrire :
𝑀
𝑘= 𝐿 √𝐿1 2

4.23. Inductances et mutuelle en série et en parallèle


Considérons deux bobines couplées magnétiquement ayant une auto-inductance de 𝐿1 𝑒𝑡 𝐿2
respectivement, et une inductance mutuelle de 𝑀. Les deux bobines, dans un circuit électrique,
peuvent être connectées de différentes manières donnant différentes valeurs d'inductance
résultante comme suites :

4.23.1. Inductances et mutuelle en série


Les deux bobines peuvent être connectées en série de deux manières : lorsque leurs champs (ou
fmm) sont additifs, c'est-à-dire que leurs flux sont établis dans le même sens comme le montre
la figure 6.19a. Dans ce cas, l'inductance de chaque bobine est augmentée de M, soit :
Inductance, 𝐿𝑇 = (𝐿1 + 𝑀) + (𝐿2 + 𝑀) = 𝐿1 + 𝐿2 + 2𝑀

(a) (b)
Inductances en série, les champs s'additionnent Inductances en série, les champs sont soustractifs
Figure 4.19 : Inductances et mutuelle en série

Lorsque leurs champs (ou fmm) sont soustractifs, c'est-à-dire que leurs flux sont établis en sens
opposé, comme le montre la figure 4.19b. Dans ce cas, l'inductance de chaque bobine est
diminuée de M, soit :
Inductance totale, 𝐿𝑇 = (𝐿1 – 𝑀) + (𝐿2 – 𝑀) = 𝐿1 + 𝐿2 – 2𝑀

Remarque : On peut noter que la direction du champ produit par une bobine est indiquée par un
point la plaçant du côté duquel le courant entre (ou le flux entre dans le noyau) (voir figure 4.19).

4.23.2. Inductances et mutuelle en parallèle


Les deux bobines peuvent être connectées en parallèle de deux manières :
Lorsque les champs (ou fmm) produits par eux sont dans la même direction, comme le montre
(𝐿1 𝐿2 – 𝑀2 )
la figure 4.20a, alors : Inductance totale, 𝐿𝑇 = 𝐿
1 + 𝐿2 −2𝑀

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Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Lorsque les champs (ou fmm) produits par eux sont dans la direction opposée, comme le montre
(𝐿1 𝐿2 – 𝑀2 )
la Figure 4.20b : Inductance totale, 𝐿𝑇 =
𝐿1 + 𝐿2 +2𝑀

(a) (b)
Inductance connectée en parallèle avec champs Inductance connectée en parallèle avec des champs
additionnels soustractifs
Figure 4.20 : Inductances et mutuelle en parallèle

Exercice d'application 4.6


Une bobine a 1 500 tours. Un courant de 4A provoque un flux de 8mWb pour relier la bobine.
1. Trouver l'inductance propre de la bobine.

Exercice d'application 4.7


1. Calculez la valeur de la force électromotrice induite dans un circuit ayant une inductance
de 700µ𝐻 si le courant qui le traverse varie à une vitesse de 5000 𝐴/𝑠.

Exercice d'application 4.8


1. Calculer l'inductance torique de 25𝑐𝑚 de diamètre moyen et 6,25𝑐𝑚2 de section
circulaire enroulé uniformément avec 1000 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠 de fil.
2. Par conséquent, calculez la force électromotrice induite lorsque le courant y augmente
au rythme de 100𝐴/𝑠.

Exercice d'application 4.9


Deux bobines à noyau d'air sont placées à proximité l'une de l'autre de sorte que 80 % du flux
d'une bobine se lie à l'autre. Chaque bobine a un diamètre moyen de 2cm et une longueur
moyenne de 50cm. S'il y a 1800tours de fil sur une bobine,
1. Calculez le nombre de tours sur l'autre bobine pour donner une inductance mutuelle de
15mH.

Exercice d'application 4.10


Deux bobines de résistance négligeable et d'inductance propre respectivement de 0,2H et 0,1H
sont connectées en série. Si leur inductance mutuelle est de 0,1H,
1. Déterminer l'inductance effective de la combinaison.

4.24. Perte par courant de FOUCAULT


Lorsqu'un matériau magnétique est soumis à un champ magnétique changeant (ou alternatif),
une fém. est induite dans le matériau magnétique lui-même selon les lois de Faraday sur
l'induction électromagnétique. Le matériau magnétique étant également un matériau
conducteur, ces FEMs faire circuler des courants dans le corps du matériau magnétique. Ces
courants circulants sont appelés courants de Foucault. Comme ces courants ne sont pas utilisés
pour effectuer un travail utile, et par conséquent, ces courants produisent une perte (𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑖 2 𝑅)
dans le matériau magnétique appelée perte par courants de Foucault. Comme la perte
d'hystérésis, cette perte augmente également la température du matériau magnétique. Les pertes

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 86 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

par hystérésis et courants de Foucault dans un matériau magnétique sont appelées pertes fer ou
pertes noyau ou pertes magnétiques.

Un noyau magnétique soumis à un flux changeant est représenté sur la figure 4.21. Pour plus
de simplicité, une vue en coupe du noyau est présentée. Lors de la modification des liaisons de
flux avec le noyau lui-même, une force électromotrice est induite dans le noyau qui établit des
courants i de circulation (de Foucault) dans le noyau, comme le montre la figure 4.21a.
Ces courants produisent une perte de courants de Foucault (𝑖 2 𝑅), où i est la valeur des courants
de Foucault et R est la résistance du chemin des courants de Foucault. Comme le noyau est un
bloc de fer continu de grande section, l'amplitude de i sera très grande et il en résultera donc
une grande perte de courant de Foucault.

(a) (b)
Noyau solide Noyau laminé
Figure 4.21 : Courants de Foucault

Pour réduire la perte de courants de Foucault, la méthode évidente consiste à réduire


l'amplitude des courants de Foucault. Ceci peut être réalisé en divisant le noyau solide en
feuilles minces (appelées tôles) dans les plans parallèles au champ magnétique, comme illustré
à la Figure 4.21b. Chaque tôle est isolée de l'autre par une fine couche d'isolant (vernis ou film
d'oxyde). Cet agencement réduit la surface de chaque section et, par conséquent, la force
électromotrice induite. Il augmente également la résistance du chemin des courants de Foucault,
car la zone à travers laquelle les courants peuvent passer est plus petite. Cette perte peut encore
être réduite en utilisant un matériau magnétique ayant une valeur de résistivité plus élevée
(comme l'acier au silicium).

4.25. Conclusion
Sur ce chapitre nous avons présenté les phénomènes liés aux circuits magnétiques. La force
magnétomotrice FMM (produit du flux et de la réluctance) génère le flux dans le noyau
magnétique. Les circuits magnétiques peuvent être résolus pour le flux dans chaque branche en
appliquant l'équivalent magnétique de la loi de tension de Kirchhoff. Selon la loi d'Ampère,
l'excitation est le produit du courant et du nombre de boucles complètes réalisées et elle est
mesurée en ampères-tours.

Dans les chapitres qui suivent, on va utiliser ces notions de base sur le magnétisme afin de
trouver des solutions aux problèmes des machines statiques et tournantes.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 87 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Références
Chapitre 4 : Circuits magnétiques

Theodore Wildi, « Electrical Machines, Drives, and Power Systems », Pearson


[4.1]
Education Limited, Sixth Edition, ISBN:1292024585, 2014
Daniel Dixneuf, Fabien Bellouvet, « Principes des circuits électriques », Dunod,
[4.2]
2007.
Mahmood Nahvi, Joseph A. Edminister, « Schaum’s Outline of Electric Circuits »,
[4.3]
7e édition, SCHAUM'S, McGraw-Hill, 2018.
Max Marty, Daniel Dixneuf, Delphine Garcia Gilabert, « Principes
[4.4] d'électrotechnique : Cours et exercices corriges », DUNOD , 2éme édition
ISBN:2100526332, 2006.
Pandey, Vikas & Singh, Jaikaran, « Basic Electrical and Electronics Engineering for
[4.5] Engineering Students », Nitya Publications, Bhopal MP India, ISBN
B094Y7W22Y, 2021.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 88 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


CHAPITRE 5
Transformateurs

5.1. Introduction
5.2. Machine statique : Transformateur
5.3. Principe de fonctionnement d'un transformateur
5.4. Construction d'un transformateur de petite puissance
5.5. Un transformateur idéal
5.6. Transformateur sur DC
5.7. Modélisation d’un transformateur idéal
5.8. Classification et types des transformateurs
5.9. Transformateur de puissance et ses auxiliaires
5.10. Pertes dans le transformateur monophasé
5.11. Transformateur idéal et réel
5.12. Diagramme de phase d'un transformateur réel
5.13. Circuit équivalent d’un transformateur réel
5.14. Régulation de tension
5.15. Rendement
5.16. Conclusion
Chapitre 5 : Transformateurs

CHAPITRE 5 : Transformateurs

5.1. Introduction
Un transformateur est un dispositif statique qui peut transférer de l'énergie électrique d'un circuit
à un autre sans changement de fréquence. Il peut augmenter ou diminuer la tension mais avec une
diminution ou une augmentation correspondante du courant. Il fonctionne sur le principe de
l'induction mutuelle. Il doit être utilisé avec une tension d'entrée alternative. Une application
majeure des transformateurs est d'augmenter la tension avant de transmettre l'énergie électrique
sur de longues distances à travers des fils et de réduire la tension aux endroits où elle doit être
utilisée. Les transformateurs sont également utilisés dans les circuits électroniques pour abaisser
la tension d'alimentation à un niveau adapté aux circuits basse tension qu'ils contiennent.

À la fin de ce chapitre, les étudiants seront en mesure de comprendre ce qui suit :

 Le fonctionnement d’un transformateur et son rôle dans le système d'alimentation ;


 Quelles sont les enroulements, le noyau d'un transformateur ?
 Le principe de base de transformer l'énergie électrique ;
 Quelle est la construction des transformateurs monophasés de petite puissance ?
 Comment se comporte un transformateur et quand est-il considéré comme idéal ?
 Quelle est la différence entre le transformateur de puissance monophasé et triphasé ?
 Les types des transformateurs.

5.2. Machine statique : Transformateur


Le transformateur est considéré comme l'épine dorsale d'un système d'alimentation. L'une des
principales raisons de l'adoption d'un système à courant alternatif (AC) au lieu d'un système à
courant continu (DC) pour la production, la transmission et la distribution d'énergie électrique est
que la tension alternative peut être augmentée ou diminuée de manière pratique au moyen d'un
transformateur.

En effet, pour des raisons économiques, l'énergie électrique doit être transmise à haute tension,
alors qu'elle doit être utilisée à basse tension du point de vue de la sécurité. Cette augmentation de
la tension pour la transmission et la diminution de la tension pour l'utilisation ne peuvent être
obtenues qu'en utilisant un transformateur.

5.2.1. Présentation d’un transformateur


Un transformateur est un dispositif statique qui transfère le courant électrique alternatif AC d'un
circuit à l'autre à la même fréquence 𝑓, mais le niveau de tension est généralement modifié.

Le schéma fonctionnel d'un transformateur est illustré à la figure 5.1. Lorsque la tension est élevée
du côté sortie 𝑽𝟐 > 𝑽𝟏 , le transformateur est appelé transformateur élévateur, tandis que le
transformateur dans lequel la tension est abaissée du côté sortie 𝑽𝟐 < 𝑽𝟏 est appelé
transformateur abaisseur.

Figure 5.1 : Diagramme d’un transformateur élévateur et abaisseur

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 90 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

5.2.2. Application des transformateurs


Les principales applications des transformateurs sont :
1. Utilisé pour modifier le niveau de tension et de courant dans les systèmes d'alimentation
électrique.

2. En tant que dispositif d'adaptation d'impédance pour un transfert de puissance maximal


dans les circuits électroniques et de commande à faible puissance.

3. En tant que dispositif de couplage dans les circuits électroniques.

4. Pour isoler un circuit d'un autre, car le primaire et le secondaire ne sont pas connectés
électriquement.

5. Pour mesurer la tension et les courants, on parle de transformateurs de mesure.

Les transformateurs sont largement utilisés dans les systèmes d'alimentation AC pour les raisons
suivantes :
1. L'énergie électrique peut être produite au niveau de tension le plus économique (de 11 kV
à 33 kV) ;

2. Augmenter la tension générée en haute tension, très haute tension (THT) (tension
supérieure à 230kV), voire en ultra haute tension (UTHT) (750 kV et plus) pour répondre
aux besoins de transmission d'énergie afin de minimiser les pertes et augmenter la capacité
de transmission des lignes.

3. La tension de transmission est réduite en plusieurs étapes pour la distribution et l'utilisation


pour les consommateurs domestiques, commerciaux et industriels.

5.3. Principe de fonctionnement d'un transformateur


Le principe de base d'un transformateur est l'induction électromagnétique. Une forme simple
d'un transformateur est illustrée à la figure 5.2a. Il se compose essentiellement de deux
enroulements séparés placés sur le noyau en acier au silicium laminé. L'enroulement auquel
l'alimentation AC est connectée s’appelé enroulement primaire et l'enroulement auquel la
charge est connectée s’appelé enroulement secondaire.

Lorsque l'alimentation alternative de la tension 𝑉1 est connectée à l'enroulement primaire, un


flux alternatif s'établit dans le noyau. Ce flux alternatif lorsqu'il est lié à l'enroulement
secondaire, une force électromotrice y est induite appelée fém. mutuellement induite. La
direction de cette force électromotrice induite est opposée à la tension appliquée 𝑉1 , selon la loi
de Lenz, comme illustré à la figure 5.2b.

(a) (b)
Schéma simple d'un transformateur Flux mutuel reliant les enroulements
primaire et secondaire
Figure 5.2 : Principe de fonctionnement d'un transformateur

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 91 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Le même flux alternatif est également lié à l'enroulement primaire et produit une force
électromotrice auto induite 𝐸1 . Cette fém. induite 𝐸1 agit également dans le sens opposé à la
tension appliquée 𝑉1 selon la loi de Lenz et est donc appelée « fém. arrière».
Bien qu'il n'y ait pas de connexion électrique entre les enroulements primaire et secondaire,
l'énergie électrique est transférée du circuit primaire au circuit secondaire par flux mutuel. La
force électromotrice induite dans les enroulements primaire et secondaire dépend du taux de
𝑑𝜙 𝑑𝜙
changement des liaisons de flux, c'est-à-dire (𝑁 𝑑𝑡 ). Le taux de variation du flux ( 𝑑𝑡 ) est le
même pour les enroulements primaire et secondaire. Par conséquent, une force électromotrice
induite dans l'enroulement primaire est proportionnelle au nombre de spires de l'enroulement
primaire (𝐸1 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑜𝑟𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑁1 ) , et dans l'enroulement secondaire, elle est proportionnelle
au nombre de spires de l'enroulement secondaire (𝐸2 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑜𝑟𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑁2).
Dans le cas 𝑁2 > 𝑁1, le transformateur est un transformateur élévateur, et lorsque 𝑁2 < 𝑁1, le
transformateur est abaisseur.
 Rapport de rotation : Le rapport des spires primaires aux secondaires est appelé
𝑁
rapport de rotation, c'est-à-dire que le rapport de rotation : 𝑁2.
1

 Rapport de transformation : Le rapport de la tension secondaire à la tension primaire


est appelé rapport de transformation de tension du transformateur. Il est représenté par
K.
𝑬 𝑵
𝑲 = 𝟐 = 𝟐 (𝒑𝒖𝒊𝒔𝒒𝒖𝒆 𝑬𝟐 ∝ 𝑵𝟐 𝒆𝒕 𝑬𝟏 ∝ 𝑵𝟏 )
𝑬𝟏 𝑵𝟏

5.4. Construction d'un transformateur de petite puissance


Selon la construction du noyau et la manière dont le primaire et le secondaire sont disposés
autour, les transformateurs monophasés de petite puissance sont nommés comme suit :
1. Transformateurs à noyau
2. Transformateurs à coque
3. Transformateurs de type Berry
5.4.1. Transformateurs à noyau
Dans un transformateur à noyau simple, le noyau magnétique est constitué de tôles pour former
un cadre rectangulaire présenté sur la figure 5.3 suivante :

Figure 5.3 : Transformateurs monophasés à noyau


Les tôles sont découpées sous forme de bandes en 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝑳 comme le montre la figure 5.4.

Figure 5.4 : Transformateurs monophasés à noyau

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 92 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Afin d'éviter une réticence élevée au niveau des joints où les tôles sont aboutées les unes contre
les autres, les couches alternées sont empilées différemment pour éliminer les joints continus,
comme illustré à la figure 5.5a.

Figure 5.5 : a) Couche alternée de joints, (b) Stratifications E et I

La partie horizontale supérieure du noyau est connue sous le nom de culasse et la partie verticale
sous la forme d'une branche, comme illustré à la figure 5.6b. Celui-ci porte les bobinages.
Habituellement, la section transversale de la culasse est maintenue de 15 à 20 % supérieure à
celle des branches car elle réduit la densité de flux et par conséquent réduit les pertes de fer.

Dans la construction réelle du transformateur, les enroulements primaire et secondaire sont


entrelacés pour réduire le flux de fuite. La moitié de chaque enroulement est placée côte à côte
ou concentriquement sur l'une ou l'autre branche ou branche du noyau, comme illustré à la
figure 5.6. (𝐵𝑇 : 𝐵𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝐻𝑇 : 𝐻𝑎𝑢𝑡𝑒 𝑇𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛)

Cependant, pour plus de simplicité, les deux enroulements sont représentés sur la figure 5.2a
situés sur des branches séparées du noyau.

(a) (b) (c)


Figure 5.6 : Méthode pour placer les enroulements BT et HT dans un transformateur à noyau

Lors de la mise en place de ces enroulements, une couche d'isolation (formateur de bakélite)
est prévue entre le noyau et l'enroulement inférieur et entre les deux enroulements. Pour réduire
l'isolation, l'enroulement basse tension est toujours placé plus près du noyau, comme illustré à
la figure 5.6a. Les enroulements utilisés sont en forme de bobinage (généralement de forme
cylindrique) et les tôles sont insérées ultérieurement.

5.4.2. Transformateurs à coque


Dans le cas d'un transformateur à coque, chaque tôle est découpée sous la forme de longues
bandes de 𝑬 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑰, comme illustré à la figure 5.7. Afin d'éviter une réticence élevée au niveau
des joints où les tôles sont aboutées les unes contre les autres, les couches alternées sont
empilées différemment pour éliminer les joints continus.

Dans un transformateur de type coque, le noyau a trois branches. La branche centrale porte la
totalité du flux, tandis que les branches latérales portent la moitié du flux. Par conséquent, la
largeur du membre central est environ le double de celle des membres extérieurs.

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Chapitre 5 : Transformateurs

Les enroulements primaire et secondaire sont placés sur la branche centrale côte à côte ou
concentriquement figure 5.7. L'enroulement basse tension est placé plus près du noyau et
l'enroulement haute tension est placé à l'extérieur de l'enroulement basse tension pour réduire
le coût de l'isolation placée entre le noyau et l'enroulement basse tension.

Figure 5.7 : Bandes 𝐸 𝑒𝑡 𝐼 pour la construction d’un transformateurs à coque

Dans ce cas, les enroulements sont de forme enroulée est de forme cylindrique et les tôles de
noyau sont insérées plus tard.

(a) (b) (c)


Figure 5.8 : Méthode pour placer les enroulements BT et HT dans un transformateurs à coque

L'ensemble du noyau et l'enroulement, est ensuite généralement placé dans un réservoir rempli
d'huile de transformateur. L'huile de transformateur assure un meilleur refroidissement du
transformateur et agit comme un milieu diélectrique entre l'enroulement et le réservoir
extérieur, ce qui réduit encore la taille du réservoir extérieur du transformateur. La comparaison
entre les transformateurs de type noyau et à coque est donnée dans le tableau 5.1 suivant :

Tableau 10.1 : Comparaison entre les transformateurs à noyau et à coque


N° Transformateur de type noyau Transformateur de type coque
Les enroulements entourent une partie Le noyau entoure une partie considérable des
1 considérable du noyau. enroulements.
Les enroulements sont de type sandwich. Les
Les enroulements sont bobinés et sont de type bobines se présentent d'abord sous la forme de
2 cylindrique. galettes, et l'enroulement complet est
constitué de disques empilés.
Plus adapté et économique pour les
3 Plus adapté aux transformateurs haute tension.
transformateurs basse tension.
La longueur moyenne des spires de la bobine La longueur moyenne du tour de bobine est
4 est plus courte. plus longue.
Le noyau a deux branches pour porter les Le noyau a trois membres ou plus, mais le
5 enroulements. membre central porte les enroulements.

5.4.3. Transformateurs de type Berry


Un transformateur de type coquille couramment utilisé de forme cylindrique est celui connu
sous le nom de transformateur Berry ainsi appelé du nom de son concepteur. Le noyau du
transformateur est constitué de tôles disposées en groupes qui rayonnent à partir du centre,
comme illustré (en vue de dessus) à la figure 5.9.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 94 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Figure 5.9 : Vue de dessus du transformateur de type Berry


On peut souligner que les noyaux et les bobines des transformateurs doivent être munis de renforts
mécaniques rigides afin d'éviter tout mouvement et d'éventuels dommages à l'isolation. Un bon
contreventement réduit les vibrations et le bruit désagréable - un bourdonnement - pendant le
fonctionnement.

5.5. Un transformateur idéal


Pour comprendre la théorie, le fonctionnement et les applications d'un transformateur, il est
préférable de visualiser un transformateur d'abord comme un appareil idéal. Pour cela, les
hypothèses suivantes sont faites :
1. Son coefficient de transformation (k) est l'unité.
2. Ses enroulements primaires et secondaires sont des inducteurs purs ayant une valeur
infiniment grande.
3. Son flux de fuite et ses inductances de fuite sont nuls.
4. Ses inductances propres et mutuelles sont nulles sans réactance ni résistance.
5. Son efficacité est de 100 % sans perte due à la résistance, à l'hystérésis ou aux courants
de Foucault.
6. Son rapport de transformation (ou rapport de rotation) est égal au rapport de sa tension
de borne secondaire à primaire et également au rapport de son courant primaire à
secondaire.
7. Son noyau a une perméabilité (𝜇) de valeur infinie.

Ainsi, un transformateur idéal est celui qui n'a pas de résistance ohmique et pas de flux de fuite
magnétique, c'est-à-dire que tout le flux produit dans le noyau est relié à la fois au primaire et
au secondaire. Par conséquent, le transformateur n'a pas de pertes de cuivre et de pertes de
noyau. Cela signifie qu'un transformateur idéal se compose de deux bobines purement
inductives enroulées sur un noyau sans perte.

Bien qu'en pratique, il soit impossible de réaliser un tel transformateur, pour des raisons
pratiques, il est préférable de partir d'un transformateur idéal puis de l'étendre à un
transformateur réel.

Dans un transformateur idéal, il n'y a pas de perte de puissance et, par conséquent, la sortie doit
être égale à l'entrée.
𝐸 𝐼
C'est-à-dire ; 𝐸2 𝐼2 cos 𝜙 = 𝐸1 𝐼1 cos 𝜙 ≫ 𝐸2 𝐼2 = 𝐸1 𝐼1 ≫ 𝐸2 = 𝐼1
1 2
Puisque ; 𝐸2 ∝ 𝑁2 𝑒𝑡 𝐸1 ∝ 𝑁1
𝑽𝟐 𝑬 𝑵 𝑰
Donc : = 𝑬 𝟐 = 𝑵𝟐 = 𝑰𝟏 = 𝒌 (𝒍𝒆 𝒓𝒂𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏)
𝑽𝟏 𝟏 𝟏 𝟐

Ainsi, les courants primaires et secondaires sont inversement proportionnels à leurs spires
respectives.
Le rapport des spires secondaires aux spires primaires est appelé rapport de transformation du
transformateur et est représenté par K.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 95 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

5.5.1. Diagramme de comportement et de Fresnel


Considérons un transformateur idéal dont le secondaire est ouvert, comme illustré à la figure
5.10a. Lorsque son enroulement primaire est relié à la tension alternative sinusoïdale 𝑉1, un
courant 𝐼𝑚𝑎𝑔 le traverse. La bobine primaire étant purement inductive, le courant 𝐼𝑚𝑎𝑔 est en
retard de 90° sur la tension appliquée 𝑉1. Ce courant crée un flux alternatif (ou flux mutuel 𝜙𝑚 )
dans le noyau et l'aimante. Par conséquent, il est appelé courant magnétisant. Le flux est en
phase avec le courant 𝐼𝑚𝑎𝑔 comme indiqué dans le diagramme de phase et le diagramme d'onde
des figures 5.10b et 5.10c respectivement.

Le flux alternatif est lié aux enroulements primaire et secondaire. Lorsqu'il se connecte au
primaire, il produit une force électromotrice auto-induite 𝐸1 dans le sens opposé à celui de la
tension appliquée 𝑉1. Lorsqu'il se connecte à l'enroulement secondaire, il produit une fem 𝐸2
mutuellement induite dans le sens opposé à celui de la tension appliquée. Les fém. 𝐸1 𝑒𝑡 𝐸2 sont
toutes deux représentées dans un diagramme de phase (voir figure 5.10b).

(a) (b) (c)


Vue générale Diagramme de phase Diagramme d'onde
Figure 5.10 : Représentation d'un transformateur idéal

Un transformateur est analogue à un entraînement par engrenage mécanique en raison des faits
indiqués dans le tableau 5.2.

Tableau 5.2 : Comparaison entre l'entraînement par engrenage mécanique et le transformateur


N° Entraînement mécanique à engrenages Transformateur
Il transfère la puissance mécanique d'un arbre à l'autre
1 arbre.
Il transfère l'énergie électrique d'un circuit à l'autre.
Il y a un rapport parfait entre le nombre de tours et la force
Il y a un rapport parfait entre le nombre de dents et les
électromotrice induite ou le courant des deux
vitesses des deux engrenages,
enroulements,
𝑵𝟐 𝑬 𝑰
𝑻𝟏 𝑵𝟐 c'est-à-dire : = 𝟐= 𝟏
c'est-à-dire : = 𝑵𝟏 𝑬𝟏 𝑰𝟐
𝑻𝟐 𝑵𝟏
D’où :
2 𝑁₂ = 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
D’où :
𝑁₁ = 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
𝑇₁ = 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑔𝑟𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒 1
𝐸₂ = 𝐹𝐸𝑀 𝑖𝑛 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑇₂ = 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑔𝑟𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒
𝐸₁ = 𝐹𝐸𝑀 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑁₂ = 𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑔𝑟𝑒𝑛𝑎𝑔𝑒 2
𝐼₁ = 𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑁₁ = 𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑢 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 1
𝐼₂ = 𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
La puissance est transférée à travers un maillage
3 mécanique.
La puissance est transférée par flux magnétique.

5.6. Transformateur sur DC


Un transformateur ne peut pas fonctionner sur une alimentation en courant continu. Si une
tension continue nominale est appliquée aux bornes du primaire, un flux d'amplitude constante
s'établira dans le noyau. Par conséquent, il n'y aura pas de force électromotrice auto-induite (ce
qui n'est possible qu'avec le taux de changement des liaisons de flux) dans l'enroulement
primaire pour s'opposer à la tension appliquée. Comme la résistance de l'enroulement primaire
est très faible, le courant primaire sera assez élevé comme indiqué par la loi d'Ohm.
𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑝𝑝𝑙𝑖𝑞𝑢é𝑒 𝐷𝐶
𝐶𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒 =
𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑛𝑟𝑜𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒

Ce courant est bien supérieur au courant nominal à pleine charge de l'enroulement primaire.
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Chapitre 5 : Transformateurs

Ainsi, il produira beaucoup de perte de chaleur (𝐼 2 𝑅) et brûlera l'isolation de l'enroulement


primaire, et par conséquent, le transformateur sera endommagé. Par conséquent, le courant
continu n'est jamais appliqué à un transformateur.

5.7. Modélisation d’un transformateur idéal


Lorsqu'une tension sinusoïdale est appliquée à l'enroulement primaire d'un transformateur, un
flux sinusoïdal, comme illustré à la figure 5.11, s'établit dans le noyau de fer qui relie les
enroulements primaire et secondaire.
Soit :
 𝜙𝑚 : 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑒𝑛 𝑊𝑏
 𝑓 : 𝑓𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑟é𝑠𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐻𝑧 (𝑜𝑢 𝑐/𝑠)
 𝑁1 : 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒
 𝑁2 : 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒

Figure 5.11 : Diagramme d'onde de la configuration du flux mutuel dans le noyau magnétique
1
Comme le montre la figure 10.12, le flux passe de +𝜙𝑚 à – 𝜙𝑚 en demi-cycle, soit 2𝑓 seconde,
Taux moyen de changement de flux :
𝜙𝑚 − (−𝜙𝑚 )
= = 4 𝑓 𝜙𝑚 𝑊𝑏/𝑠
1/2𝑓

Maintenant, le taux de variation du flux par tour est la force électromotrice induite moyenne
par tour en volt.
𝐹𝐸𝑀𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑟 = 4𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡

Pour une onde sinusoïdale :

𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
= 𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 = 1.11
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒

∴ valeur effective de la fém. induite/tour,


𝐸 = 1,11 × 4 × 𝑓 × 𝜙𝑚 = 4,44 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡

Puisque le primaire et le secondaire ont respectivement 𝑁1 𝑒𝑡 𝑁2 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠.

∴ valeur effective de la fém. induite en primaire,


𝑓𝑒𝑚 𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒
𝐸1 = ( ) × 𝑁𝑏 𝑑𝑒 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
𝑡𝑜𝑢𝑟
= 4,44 𝑁1 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡

De même, la valeur efficace de la fém. induite dans le secondaire,


𝐸2 = 4,44 𝑁2 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡

De l'équation de 𝐸1 , on obtient,

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Chapitre 5 : Transformateurs

𝐸1
= 4,44 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡/𝑡𝑜𝑢𝑟
𝑁1
De l'équation de 𝐸2 , on obtient,
𝐸2
= 4,44 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡/𝑡𝑜𝑢𝑟
𝑁2

Les équations précédentes montrent clairement que la fém. induite par tour des deux côtés, c'est-
à-dire primaire et secondaire est la même.

Encore une fois, nous pouvons trouver le rapport de tension,


𝑬𝟐 𝑵𝟐
= = 𝒌 (𝒓𝒂𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏)
𝑬𝟏 𝑵𝟏

Les équations 𝐸1 𝑒𝑡 𝐸2 peuvent être écrites sous la forme de densité de flux maximale 𝐵𝑚 en
utilisant la relation,
𝜙𝑚 = 𝐵𝑚 × 𝐴𝑖 (𝐴𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑒𝑟 )

𝐸1 = 4,44 𝑁1 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡
𝐸2 = 4,44 𝑁2 𝑓 𝜙𝑚 𝑣𝑜𝑙𝑡

Exercice d’application 5.1


La fém. par tour pour un transformateur monophasé 2310/220 𝑉, 50 𝐻𝑧 est d'environ
13 𝑣𝑜𝑙𝑡𝑠.
1. Calculez le nombre de spires primaires et secondaires.

Exercice d’application 5.2


Un transformateur de puissance a 1000 spires primaires et 100 spires secondaires. La section
transversale du noyau est de 6 cm² et la densité de flux maximale en fonctionnement est de 10
000 Gauss.
1. Calculer les tours par volt pour les enroulements primaire et secondaire.

Exercice d’application 5.3


Un transformateur de 25 𝑘𝑉𝐴 a 500 spires au primaire et 40 spires au secondaire. Le primaire
est connecté au secteur 3000 𝑉, 50 𝐻𝑧, calculez :
1. Les courants primaires et secondaires à pleine charge,
2. La force électromotrice secondaire et
3. Le flux maximal dans le noyau.
Négliger les fuites magnétiques, la résistance de l'enroulement et le courant primaire à vide par
rapport au courant à pleine charge.

Exercice d’application 5.4


Un transformateur monophasé 100 𝑘𝑉𝐴, 3300/200 𝑉, 50 𝐻𝑧 a 40 spires au secondaire,
calculez :
1. Les valeurs des courants primaires et secondaires,
2. Le nombre de spires primaires, et
3. La valeur maximale du flux.
Si le transformateur doit être utilisé sur un système de 25 𝐻𝑧, calculez :
4. La tension primaire, en supposant que le flux est augmenté de 10 % et
5. La puissance nominale en 𝑘𝑉𝐴 du transformateur en supposant que la densité de courant
dans les enroulements reste inchangée.

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Chapitre 5 : Transformateurs

5.8. Classification et types des transformateurs


Les transformateurs sont souvent classés en fonction de leurs fonctions. Les principaux types
de transformateurs sont présentées ci-après :

1. Transformateurs de puissance : Ces transformateurs sont utilisés pour élever la


tension à la centrale aux fins de transport, puis pour abaisser la tension aux postes de
réception. Ces transformateurs sont de grande capacité (généralement supérieure à
500𝑘𝑉𝐴). Ces transformateurs fonctionnent généralement à charge moyenne élevée, ce
qui entraînerait une perte continue de capacité en cuivre, affectant ainsi leur efficacité.
Pour avoir des pertes minimales pendant 24ℎ, de tels transformateurs sont conçus avec
de faibles pertes de cuivre.

2. Transformateurs de distribution : Ces transformateurs sont installés dans les sous-


stations de distribution pour abaisser la tension. Ces transformateurs sont travaillés en
temps continu, ce qui entraîne des pertes dans le fer pendant toutes les 24 heures.
Généralement, la charge de ces transformateurs fluctue de vide à pleine charge pendant
cette période. Pour obtenir un rendement élevé, ces transformateurs sont conçus avec de
faibles pertes dans le fer.

3. Transformateurs d'instrument : Pour mesurer les hautes tensions et les courants dans
le système d'alimentation (ces transformateurs jouent le rôle d’un voltmètre et
ampèremètre pour la haute tension), un 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍 (𝑻. 𝑷. ) et
𝒖𝒏 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕 (𝑻. 𝑪. ) sont utilisés, respectivement. Les
transformateurs de potentiel sont utilisés pour diminuer la tension et les transformateurs
de courant sont utilisés pour diminuer le courant jusqu'à une valeur mesurable. Ceux-ci
sont également utilisés avec des dispositifs de protection.

4. Transformateurs de test : Ces transformateurs permettent de monter la tension à une


valeur très élevée pour réaliser les tests sous haute tension, par exemple pour tester la
rigidité diélectrique de l'huile de transformateur…etc.

5. Transformateur à usage spécial : Les transformateurs peuvent être conçus pour servir
à des fins particulières, et ceux-ci peuvent être utilisés avec des fours, des redresseurs,
des ensembles de soudage, etc.

6. Autotransformateurs : ce sont des transformateurs à un seul enroulement utilisés pour


abaisser les tensions de démarrage des gros moteurs à induction triphasés à cage
d'écureuil.

7. Transformateur d'isolement : ces transformateurs sont utilisés uniquement pour isoler


(électriquement) les circuits électroniques des lignes électriques principales, et par
conséquent, leurs rapports de transformation sont généralement de un.

8. Transformateur d'adaptation d'impédance : Ces transformateurs sont utilisés à


l'étage de sortie de l'amplificateur pour l'adaptation d'impédance afin d'obtenir une sortie
maximale des amplificateurs.

5.9. Transformateur de puissance et ses auxiliaires


Les transformateurs utilisés dans le système d'alimentation pour le transfert de puissance
électrique ou d'énergie d'un circuit à l'autre sont appelés transformateurs de puissance. La valeur
nominale d'un transformateur comprend la tension, la fréquence et la puissance en 𝑘𝑉𝐴. La
puissance apparente nominale en 𝑘𝑉𝐴 est la puissance maximale en 𝑘𝑖𝑙𝑜 𝑉𝑜𝑙𝑡 𝐴𝑚𝑝è𝑟𝑒 qu'un
transformateur peut fournir à la tension et à la fréquence nominales dans des conditions
Normales de service sans dépasser la limite standard d'élévation de température (généralement
de 45° à 60°C).

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Chapitre 5 : Transformateurs

Figure 5.12 : Vue illustrée d'un transformateur de distribution à refroidissement naturel immergé
dans l'huile de 200𝑘𝑉𝐴, 11𝑘𝑉/400 𝑉

Le transformateur de puissance comporte les parties importantes suivantes :


1. Circuit magnétique : Le circuit magnétique comprend un noyau de transformateur. Le
noyau du transformateur peut être de type noyau ou de type enveloppe. Les
transformateurs de puissance utilisés dans le système d'alimentation sont principalement
des transformateurs triphasés. Dans un noyau de transformateur triphasé de type noyau,
il y a trois branches de section égale.

2. Circuit électrique : Dans les transformateurs triphasés, il y a trois enroulements


primaires (H.T.) et trois enroulements secondaires (B.T.). L'ensemble du B.T
l'enroulement est enroulé sur une branche à côté du noyau, puis sur l'ensemble de la
H.T. l'enroulement est enroulé sur la B.T. enroulement. Entre le B.T. bobinage et H.T.
bobinage et entre noyau et B.T. bobinage, l'isolation est assurée.

3. Huile de transformateur : L'huile de transformateur est une huile minérale obtenue


par distillation fractionnée du pétrole brut. L'huile est utilisée uniquement dans les
transformateurs refroidis à l'huile. L'huile transporte non seulement la chaleur produite
en raison des pertes dans le transformateur, par convection des enroulements et du noyau
vers la cuve du transformateur, mais a également une fonction encore plus importante
d'isolation.
Lorsque le transformateur fournit de l'énergie, de la chaleur est produite en raison des
pertes de fer et de cuivre dans le transformateur. Cette chaleur doit être dissipée
efficacement ; sinon, la température de l'enroulement augmentera. L'élévation de
température augmente encore avec les pertes. Ainsi, l'efficacité du transformateur
diminuera. Comme il n'y a pas de pièce rotative dans le transformateur, il est difficile
de refroidir le transformateur par rapport à la rotation machines. Diverses méthodes sont
adoptées pour refroidir les transformateurs de calibre différent.
Les méthodes courantes sont le refroidissement naturel par air, le refroidissement
naturel par immersion dans l'huile, le refroidissement naturel par circulation d'huile
forcée par immersion dans l'huile, la circulation d'huile forcée par immersion dans
l'huile avec refroidissement par soufflage d'air, la circulation d'huile forcée par
immersion dans l'huile avec refroidissement par eau, etc.
Généralement, pour le refroidissement des transformateurs de distribution, la méthode
de refroidissement naturel immergé dans l'huile est adoptée.

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Chapitre 5 : Transformateurs

Des tubes de refroidissement ou de petits radiateurs de refroidissement sont utilisés avec


les réservoirs principaux, comme illustré à la figure 5.12, pour augmenter la surface de
dissipation de la chaleur.

4. Couvercle du réservoir : Un certain nombre de pièces sont disposées sur le couvercle


du réservoir dont les plus importantes sont les suivantes :
a) Traversée : l'enroulement interne du transformateur est relié aux lignes par des
tiges ou des barres de cuivre isolées du couvercle du réservoir, appelées traversées.
Jusqu'à 33 kV, une traversée en porcelaine ordinaire peut être utilisée. Au-dessus
de cette tension, des bagues remplies d'huile ou une bague de condenseur sont
utilisées.

b) Réservoir de conservateur d'huile : Le conservateur d'huile est également connu


sous le nom de chambre d'expansion d'huile. C'est un petit récipient cylindrique
étanche à l'air et à l'huile. Le conservateur d'huile est relié par un tube au réservoir
principal du transformateur au niveau du couvercle du réservoir. Ce réservoir est
partiellement rempli d'huile. L'expansion et la contraction de l'huile modifient le
niveau d'huile dans le conservateur.

c) Reniflard : L'huile du transformateur ne doit pas entrer en contact avec l'air


atmosphérique, car une petite quantité d'humidité provoque une forte diminution de
la rigidité diélectrique de l'huile du transformateur. Tous les raccords du réservoir
sont rendus étanches. Quand l'huile le niveau dans le conservateur d'huile change,
l'air entre et sort du conservateur. Cette action est connue sous le nom de respiration.
L'air respiré est amené à passer à travers un appareil appelé reniflard pour extraire
l'humidité. Le reniflard contient du gel de silice ou un autre agent desséchant tel
que le chlorure de calcium. Cela garantit que seul de l'air sec pénètre dans la cuve
du transformateur.

d) Relais Buchholz : Il est installé entre le réservoir principal et le conservateur


d'huile. C'est un relais à gaz qui avertit de tout défaut se développant à l'intérieur du
transformateur, et si le défaut est dangereux, le relais déconnecte le circuit du
transformateur. Ce relais est installé dans le transformateur ayant une capacité
supérieure à 750 𝑘𝑉𝐴. Toutes les parties importantes d'un transformateur de
distribution à refroidissement naturel immergé dans l'huile de 200 𝑘𝑉𝐴, 11 𝑘𝑉/
400𝑉 sont illustrées à la Figure 5.12.

Exercice d’application 5.5


Un transformateur monophasé 3000/220𝑉, 50 𝐻𝑧 a une section transversale de 150𝑐𝑚2 pour
le noyau. Si le nombre de tours sur l'enroulement basse tension est de 80tours,
1. Déterminez le nombre de tours sur l'enroulement haute tension et la valeur maximale de
la densité de flux dans le noyau.

Exercice d’application 5.6


Un transformateur monophasé de 50 𝐻𝑧 𝑎 80 𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 au primaire et 280𝑠𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 au secondaire.
La tension appliquée aux bornes de l'enroulement primaire est de 240𝑉 à 50 𝐻𝑧. Calculez :
1. Densité de flux maximale dans le noyau, et
2. fém. induite dans le secondaire.
La section nette de l'âme est de 200𝑐𝑚2.

Exercice d’application 5.7


Un transformateur monophasé de 3300/250 𝑉, 50 𝐻𝑧 a une section de noyau de 125𝑐𝑚2 et
70spires du côté basse tension. Calculez :
1. La valeur de la densité de flux maximale, et
2. Le nombre de spires côté haute tension.

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Chapitre 5 : Transformateurs

5.10. Pertes dans le transformateur monophasé


Il existe deux types de pertes dans un transformateur :
1. Perte de fer ou de noyau
2. Perte de cuivre

Perte de fer ou de noyau : Cette perte est due à l'inversion du flux dans le noyau. La mise en
place du flux dans le noyau est presque constante. Par conséquent, la perte de fer est
pratiquement constante à toutes les charges, de l'absence de charge à la pleine charge. Les pertes
se produisant à vide sont les pertes de fer car les pertes de cuivre dans l'enroulement primaire
dues au courant à vide sont négligeables.
Les pertes fer peuvent être subdivisées en deux pertes :
1.1. Perte d'hystérésis
1.2. Perte par courants de Foucault

1.1. Perte d'hystérésis : Cette perte se produit en raison du réglage d'un flux alternatif
dans le noyau. Cela dépend des facteurs suivants :
 Zone de la boucle d'hystérésis du matériau magnétique qui dépend à nouveau de la
densité de flux ;
 Volume du noyau ;
 Fréquence de l'inversion du flux magnétique ;

1.2. Perte par courants de Foucault : Cette perte se produit en raison du flux de courants
de Foucault dans le noyau provoqué par la force électromotrice induite dans le noyau.
Cela dépend des facteurs suivants :
 Épaisseur du laminage du noyau ;
 Fréquence de l'inversion du flux magnétique ;
 Valeur maximale de la densité de flux dans le noyau ;
 Volume du noyau ;
 Qualité du matériau magnétique utilisé ;
Les pertes par courants de Foucault sont réduites en diminuant l'épaisseur de la tôle et
en ajoutant du silicium à l'acier.

2. Perte de cuivre : Cette perte est due aux résistances des enroulements primaires et
secondaires.
𝑃𝐶𝑢 = 𝐼12 𝑅1 + 𝐼22 𝑅2
D’où :
𝑅1 : résistance de l'enroulement primaire ;
𝑅2 : résistance de l'enroulement secondaire ;

La perte de cuivre dépend de la charge sur le transformateur et est proportionnelle au carré du


courant de charge de la puissance apparente en 𝑘𝑉𝐴 du transformateur.

5.11. Transformateur idéal et réel


Pour un transformateur idéal,
1. Il n'y aura pas de perte de noyau et de perte de cuivre, et
2. La résistance d'enroulement et le flux de fuite sont nuls.
Mais dans un transformateur pratique (réel), les enroulements ont une certaine résistance et il y
a toujours un flux de fuite.

Dans un transformateur idéal, on suppose que tout le flux produit par l'enroulement primaire
relie à la fois les enroulements primaire et secondaire. En pratique, il est impossible de réaliser
cette condition. Cependant, tout le flux produit par l'enroulement primaire ne se lie pas avec
l'enroulement secondaire. Une partie du flux primaire 𝜙𝐿1 est uniquement liée à l'enroulement
primaire. Le flux 𝜙𝐿1 est appelé flux de fuite primaire qui est lié à l'enroulement primaire et
non à l'enroulement secondaire. De même, une partie du flux produit par l'enroulement
Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 102 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE
Chapitre 5 : Transformateurs

secondaire est liée à l'enroulement secondaire et n'est pas liée à l'enroulement primaire. Ce flux
est appelé flux de fuite secondaire et est représenté par 𝜙𝐿2 . Le flux qui ne traverse pas
complètement le noyau et relie les deux enroulements est appelé flux mutuel et il est représenté
par 𝜙.
Le flux de fuite primaire 𝜙𝐿1 est en phase avec 𝐼1 et produit une force électromotrice auto-
induite 𝐸𝐿1 dans l'enroulement primaire. De même, le flux de fuite secondaire 𝜙𝐿2 est en phase
avec 𝐼2 et produit une force électromotrice auto-induite 𝐸𝐿2 dans l'enroulement secondaire.

Les tensions induites 𝐸𝐿1 et 𝐸𝐿2 dues aux flux de fuite 𝜙𝐿1 et 𝜙𝐿2 sont différentes des tensions
induites 𝐸1 𝑒𝑡 𝐸2 provoquées par le flux principal ou mutuel 𝜙. Les flux de fuite produisent des
champs électromagnétiques auto-induits dans leurs enroulements respectifs. Il équivaut donc à
une bobine inductive en série avec l'enroulement respectif de sorte que la chute de tension dans
chaque bobine série soit égale à celle produite par le flux de fuite figure 5.13.

Figure 5.13 : Flux magnétiques dans un transformateur

Un transformateur avec résistance d'enroulement et fuite magnétique équivaut à un


transformateur idéal (sans résistance ni réactance de fuite) ayant des résistances d'enroulement
et des réactances de fuite connectées en série avec chaque enroulement, comme illustré à la
figure 5.14.

Figure 5.14 : Résistances d'enroulement et réactances de fuite d'un transformateur réel

Les points suivants doivent être gardés à l'esprit :


1. Le flux de fuite relie l'un ou l'autre enroulement mais pas les deux, il ne contribue donc
en rien au transfert d'énergie du primaire vers le secondaire.
2. La tension primaire 𝑉1 devra fournir la chute réactive 𝐼1 𝑋1 en plus de 𝐼1 𝑅1 . De même,
la force électromotrice induite dans l'enroulement secondaire 𝐸2 devra fournir
𝐼2 𝑅2 𝑒𝑡 𝐼2 𝑋2 .
5.10. Diagramme de phase d'un transformateur réel
5.10.1. Transformateur réel à vide
Lorsque le transformateur fonctionne à vide, il y a une perte de fer dans le noyau et une perte
de cuivre dans l'enroulement primaire. Ainsi, le courant d'entrée primaire 𝐼0 doit fournir une
perte de fer dans le noyau et une très petite quantité de perte de cuivre dans le primaire. Ainsi,
le courant 𝐼0 a deux composantes :
1. Un composant magnétisant ou réactif 𝐼µ , et
2. Puissance ou composant actif 𝐼𝑤 .

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 103 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Le composant magnétisant 𝐼µ est responsable de l'établissement du flux dans le noyau. C'est


dedans phase avec le flux 𝜙 .
𝐼µ = 𝐼0 sin 𝜙0

Le composant actif 𝐼𝑤 est responsable de la perte de puissance dans le transformateur. C'est en


phase avec 𝑉1.
𝐼𝑤 = 𝐼0 cos 𝜙0

Par conséquent, le courant à vide 𝐼0 est la somme des phaseurs de 𝐼µ et 𝐼𝑤 .

𝐼̅0 = 𝐼̅µ + ̅̅̅


𝐼𝑤 ≫ 𝐼0 = √𝐼µ 2 + 𝐼𝑤 2

Le courant à vide 𝐼0 est très faible par rapport au courant à pleine charge 𝐼1 . Par conséquent, la
perte de cuivre est négligeable et la puissance d'entrée à vide est pratiquement égale à la perte
de fer ou à la perte de noyau dans le transformateur.

Perte fer : 𝑊𝑖 = 𝑉1 𝐼0 cos 𝜙0 où cos 𝜙0 est le facteur de puissance à vide.

Diagramme de phase (Fresnel) : Le flux 𝜙 étant commun aux deux enroulements, 𝜙 est choisi
comme phase de référence. D'après l'équation fém. du transformateur, il est clair que 𝐸1 𝑒𝑡 𝐸2
retardent le flux de 90°. Par conséquent, les fém. 𝐸1 𝑒𝑡 𝐸2 sont dessinées de telle sorte qu'elles
soient en retard sur le flux 𝜙 de 90°. La composante magnétisante 𝐼µ est tirée en phase avec le
flux 𝜙. La tension appliquée 𝑉1 est tirée égale et opposée à 𝐸1 en tant que 𝑉1 ~ 𝐸1. Le composant
actif 𝐼𝑤 est tiré en phase avec la tension 𝑉1. La somme des phaseurs de 𝐼µ et 𝐼𝑤 donne le courant
à vide 𝐼0 .

Figure 5.15 : Résistances d'enroulement et réactances de fuite d'un transformateur réel

Exercice d’application 5.8


Un transformateur de 50𝑘𝑉𝐴, 2300/230 𝑉, 50 𝐻𝑧 consomme 200 watts et 0,3A à vide, lorsque
2300V sont appliqués du côté haute tension. La résistance primaire est de 3,5W. Déterminer :
1. La perte de noyau et
2. La pf à vide

Exercice d’application 5.9


Un transformateur monophasé de 230/110 V reçoit une entrée de 350 VA à vide et à la tension
nominale. La perte de noyau est de 110 W. Trouvez :
1. Le facteur de puissance à vide,
2. La composante de perte de fer du courant à vide et
3. La composante magnétisante du courant à vide.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 104 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

5.10.2. Transformateur réel en charge


Lorsque le transformateur est chargé, un courant 𝐼2 circulera dans l'enroulement secondaire. Le
courant secondaire 𝐼2 établit un flux secondaire 𝜙2 qui tend à réduire le flux 𝜙 produit par le
courant primaire. Par conséquent, la force électromotrice induite 𝐸1 dans le primaire diminue.
Cela fait circuler plus de courant dans le primaire. Laissez le courant supplémentaire dans le
primaire être 𝐼′2 . Ce courant 𝐼′2 est antiphase avec 𝐼2 et établit son propre flux 𝜙′2 qui annule
le flux 𝜙2 produit par 𝐼2 . Par conséquent, le courant primaire 𝐼1 est la somme des phases du
courant à vide 𝐼0 et du courant 𝐼′2 .
𝑁2 𝐼1 𝐼0 + 𝐼′2 𝐼′2
= = = =𝑘
𝑁1 𝐼2 𝐼2 𝐼2
𝐼′2 = 𝐾 𝐼2

Figure 5.16 : Transformateur réel en condition de charge

La figure 5.16 montre un transformateur réel en condition de charge. Lorsqu’un transformateur


est chargé, le courant 𝐼2 circule dans l'enroulement secondaire et la tension 𝑉2 apparaît aux
bornes de la charge. Le courant 𝐼2 est en phase avec la tension 𝑉2, si la charge est résistive ; il
est en retard, si la charge est inductive, et il est en avance, si la charge est capacitive. Écrire des
équations vectorielles pour les côtés primaires et secondaires,
𝑉̅1 = ̅̅̅̅̅̅
𝐼1 𝑅1 + ̅̅̅̅̅̅
𝐼1 𝑋1 + (−𝐸 ̅̅̅1 )
̅̅̅
𝐸2 = ̅̅̅̅̅̅
𝐼2 𝑅2 + ̅̅̅̅̅̅
𝐼2 𝑋2 + 𝑉̅2
D’où : 𝐼̅1 = 𝐼̅0 + ̅̅̅
𝐼′2

Le diagramme de phase d'un transformateur en condition de charge est dessiné à l'aide des
expressions ci-dessus.

Étapes pour dessiner des diagrammes de phases


1. Dessinez d'abord 𝑉̅2 puis 𝐼̅2 . L'angle de phase entre 𝐼̅2 et 𝑉̅2 dépendra du type de charge.

2. A 𝑉̅2, ajouter la chute résistive ̅̅̅̅̅̅


𝐼2 𝑅2 , parallèle à 𝐼̅2 et la chute inductive ̅̅̅̅̅̅
𝐼2 𝑋2, en avant
̅ ̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅
𝐼2 de 90° de sorte que : 𝐸2 = 𝐼2 𝑅2 + 𝐼2 𝑋2 + 𝑉2 ̅

𝐸2
3. Dessinez ̅̅̅
𝐸1 du même côté tel que 𝐸1 = 𝐾

̅̅̅1 égal et opposé à ̅̅̅


4. Dessinez −𝐸 𝐸1 .

5. Pour le dessin 𝐼̅1 , dessinez d'abord 𝐼̅0 et ̅̅̅̅


𝐼 ′ 2 tels que 𝐼 ′ 2 = 𝑘 𝐼2

6. Additionnez 𝐼̅0 et ̅̅̅̅


𝐼 ′ 2 en utilisant la loi du parallélogramme de l'addition vectorielle.
𝐼̅1 = 𝐼̅0 + ̅̅̅
𝐼′2

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 105 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

7. A – ̅̅̅
𝐸1 , ajouter la goutte résistive ̅̅̅̅̅̅
𝐼1 𝑅1 , parallèle à 𝐼̅1 et la goutte inductive ̅̅̅̅̅̅
𝐼1 𝑋1 , avant
̅ ̅ ̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅
𝐼1 de 90° de sorte que : 𝑉1 = 𝐼1 𝑅1 + 𝐼1 𝑋1 + (−𝐸1 ) ̅̅̅

8. Dessinez le flux 𝜙 tel que 𝜙 devance ̅̅̅


𝐸1 et ̅̅̅
𝐸2 de 90°.

La figure 5.17 présente les diagrammes de phase d’un transformateur réel pour différentes
charges (résistive, inductive et capacitive).

(a) (b)
Charge résistive (facteur de puissance unitaire) Charge inductive (facteur de puissance en retard)

(c)
Charge inductive (facteur de puissance en avance)
Figure 5.17 : les diagrammes de phase d’un transformateur réel pour différentes charges
(résistive, inductive et capacitive)

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 106 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

5.11. Circuit équivalent d’un transformateur réel


La figure 5.18 montre un transformateur pratique. 𝑅1 𝑒𝑡 𝑅2 représentent respectivement les
résistances des enroulements primaire et secondaire. De même, 𝑋1 𝑒𝑡 𝑋2 représentent
respectivement les réactances de fuite des enroulements primaire et secondaire.

Figure 5.18 : modèle d’un transformateur réel

La figure 5.19 peut encore être modifiée pour représenter le courant à vide 𝐼0 et sa composante.
Le courant 𝐼0 est la somme des phaseurs des courants 𝐼𝑤 𝑒𝑡 𝐼µ . Ainsi, le courant 𝐼0 est simulé par
la résistance 𝑅0 en prenant la composante active 𝐼𝑤 et l'inductance 𝑋0 en prenant la composante
magnétisante 𝐼µ connectée en parallèle aux bornes du circuit primaire.

Figure 5.19 : Transformateur réel montrant le courant à vide 𝐼0 et sa composante

Pour bonne présentation, toutes les quantités peuvent être affichées d'un seul côté en transférant
les quantités d'un côté à l'autre sans aucune perte de puissance. La puissance dissipée au secondaire
est de 𝐼22 𝑅2. Si 𝑅’2 est la résistance rapportée au primaire qui aurait causé la même perte de
puissance car 𝑅2 est secondaire,
𝐼12 𝑅 ′ 2 = 𝐼22 𝑅2
𝐼2 2 𝑅2
𝑅′2 = ( ) 𝑅2 = 2
𝐼1 𝑘

Figure 5.20 : Circuit modifié pour l'enroulement primaire

𝑋2
De la même manière : 𝑋′2 =
𝑘2

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 107 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Étant donné que toutes les grandeurs sont transférées au primaire, le transformateur n'a pas besoin
d'être représenté. Le courant à vide 𝐼0 est très faible par rapport au courant à pleine charge 𝐼1 . Par
conséquent, la chute entre 𝑅1 𝑒𝑡 𝑋1 due à 𝐼0 peut être négligée. Par conséquent, en transférant
𝑅0 𝑒𝑡 𝑋0 à l'extrême gauche,

Figure 5.21 : Circuit modifié pour l'enroulement primaire


𝑅
La résistance équivalente ramenée au primaire 𝑅01 = 𝑅1 + 𝑅’2 = 𝑅1 + 𝐾22
𝑋
La réactance de fuite équivalente ramenée au primaire 𝑋01 = 𝑋1 + 𝑋’2 = 𝑋1 + 𝐾22
2 2
L'impédance équivalente ramenée au primaire 𝑍01 = √𝑅01 + 𝑋01
Le circuit équivalent appelé primaire est illustré à la figure 5.22.

Figure 5.22 : Circuit équivalent référé à l'enroulement primaire

De même, le circuit équivalent appelé secondaire est comme illustré à la figure 5.23.

Figure 5.23 : Circuit équivalent référé à l'enroulement secondaire

La résistance équivalente rapportée au secondaire : 𝑅02 = 𝑅2 + 𝑅’1 = 𝑅2 + 𝐾 2 𝑅1 = 𝐾 2 𝑅01


La réactance de fuite équivalente rapportée au secondaire : 𝑋02 = 𝑋2 + 𝑋′1 = 𝑋2 + 𝐾 2 𝑋1 = 𝐾 2 𝑋01
2 2
L'impédance équivalente rapportée au secondaire 𝑍02 = √𝑅02 + 𝑋02 = 𝐾 2 𝑍01

Remarque
1. Tout en déplaçant toute résistance ou réactance primaire vers le secondaire, multipliez-la par 𝑲𝟐
2. Tout en déplaçant toute résistance ou réactance secondaire vers le primaire, divisez-la par 𝑲𝟐 .

Exercice d’application 5.10


Un transformateur a un rapport de transformation 𝑁1: 𝑁2 𝑑𝑒 4. Si une résistance de 50Ω est
connectée aux bornes du secondaire, quelle est la résistance par rapport au primaire ?

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 108 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Exercice d’application 5.11


Un transformateur de 30 𝑘𝑉𝐴, 2400/120 𝑉, 50 𝐻𝑧 a une résistance d'enroulement haute tension
de 0,1Ω et une réactance de fuite de 0,22Ω. La résistance d'enroulement basse tension est de
0,035Ω et la réactance de fuite est de 0,012Ω.
 Calculer la résistance équivalente par rapport au primaire et secondaire, réactance
équivalente par rapport au primaire et au secondaire, impédance équivalente par rapport au
primaire et au secondaire, perte de cuivre à pleine charge et à 75 % de la pleine charge.

5.12. Régulation de tension


Lorsqu’un transformateur est chargé, la tension de la borne secondaire diminue en raison d'une
chute à travers la résistance de l'enroulement secondaire et la réactance de fuite. Ce changement
de tension aux bornes secondaires de l'état à vide à l'état à pleine charge, exprimé en fraction de la
tension secondaire à vide, est appelé régulation du transformateur.
Tension aux bornes Tension aux bornes secondaires
( )−( ) 𝐸 −𝑉
de secondaires à vide en condition de pleine charge 2 2
Régulation = =
Tension aux bornes E2
de secondaires à vide
𝐸2 − 𝑉2
% Régulation = × 100
E2

5.12.1. Expression pour la régulation de tension


Considérez un diagramme de phase du transformateur référé au côté secondaire en condition de
charge (la charge est supposée être inductive), avec O pour centre et rayon OC, tracer un arc
coupant OA produit en M. Du point B, tracer BD perpendiculairement à OA produit. Dessinez CN
perpendiculairement à OM et dessinez BL parallèlement à OM.

Figure 5.24 : diagramme de phase du transformateur pour la régulation de tension

𝐶ℎ𝑢𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 = 𝐸2 – 𝑉2 = 𝑂𝐶 – 𝑂𝐴 = 𝑂𝑀 – 𝑂𝐴 = 𝐴𝑀 = 𝐴𝑁 + 𝑁𝑀


Chute de tension approximative ∆𝑉 ≈ 𝐴𝑁 (𝑁𝑀 𝑒𝑠𝑡 𝑡𝑟è𝑠 𝑓𝑎𝑖𝑏𝑙𝑒)
= 𝐴𝐷 + 𝐷𝑁
= 𝐴𝐷 + 𝐵𝐿
= 𝐼2 𝑅02 cos 𝜙 + 𝐼2 𝑋02 sin 𝜙
𝐼2 𝑅02 cos 𝜙 + 𝐼2 𝑋02 sin 𝜙
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = × 100
𝐸2
Pour le premier facteur de puissance,
Chute de tension approximative : ∆𝑉 = 𝐼2 𝑅02 cos 𝜙 − 𝐼2 𝑋02 sin 𝜙
𝐼2 𝑅02 cos 𝜙 − 𝐼2 𝑋02 sin 𝜙
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = × 100
𝐸2
Ainsi, en général,
𝐼2 𝑅02 cos 𝜙 ∓ 𝐼2 𝑋02 sin 𝜙
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = × 100
𝐸2
Le signe "+" est utilisé pour le facteur de puissance en retard et le signe "-" est utilisé pour le
facteur de puissance en avance.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 109 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Du côté primaire, nous pouvons exprimer la régulation comme,


𝐼1 𝑅01 cos 𝜙 ∓ 𝐼1 𝑋01 sin 𝜙
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = × 100
𝑉1

Nous pouvons également exprimer la régulation en pourcentage comme


𝐼2 𝑅02 𝐼2 𝑋02
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 100 × cos 𝜙 ∓ 100 × sin 𝜙
𝐸2 𝐸2
% 𝑟é𝑔𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑉𝑟 cos 𝜙 ∓ 𝑉𝑥 sin 𝜙
D’où :
𝐼 𝑅
Pourcentage de chute résistive : 𝑉𝑟 = 100 × 2𝐸 02
2
𝐼2 𝑋02
Pourcentage de chute réactive : 𝑉𝑥 = 100 × 𝐸2

Exercice d’application 5.12


Un transformateur monophasé de 200𝑘𝑉𝐴, 2200/440𝑉, 50𝐻𝑧 fonctionne à pleine charge, 0,8
inductance FP. La tension au secondaire du transformateur à pleine charge, 0,8 inductance FP est
de 400V.
1. Calculer la régulation de tension du transformateur.

Exercice d’application 5.13


Un transformateur monophasé 440/220𝑉, 10𝑘𝑉𝐴, 50𝐻𝑧 a une résistance de 0,2Ω et une réactance
de 0,6Ω sur h.v. côté. Les valeurs correspondantes de l.v. côté sont 0,04Ω et 0,14Ω. Calculez le
pourcentage de régulation à pleine charge pour :
1. 0,8 FP en retard
2. 0,8 FP en avance,
3. FP unitaire.

Exercice d’application 5.14


Un transformateur 230/460𝑉 a une résistance primaire de 0,2Ω et une réactance de 0,5 Ω et les
valeurs correspondantes pour le secondaire sont respectivement de 0,75 Ω et 1,8 Ω.
1. Trouvez la tension de la borne secondaire lorsque 10A sont fournis à 0,8 FP en retard.

5.13. Rendement
Le rendement est défini comme le rapport entre la puissance de sortie et la puissance d'entrée :
𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒
𝜂= = =
𝐸𝑛𝑡𝑟é𝑒 𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 + 𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 Sortie + Perte de cuivre + Perte de fer
Puisque ;
𝐸𝑛𝑡𝑟é𝑒 − 𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝐸𝑛𝑡𝑟é𝑒 − Perte de cuivre − Perte de fer
𝜂= =
𝐸𝑛𝑡𝑟é𝑒 𝐸𝑛𝑡𝑟é𝑒

Condition pour un rendement maximal, nous savons que :


𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒
𝜂=
𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 + 𝑃𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠

Considérant le côté secondaire du transformateur,


𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2
𝜂=
𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02
Où :
𝑊𝑖 : perte de fer
𝑊𝐶𝑢 : perte de cuivre à pleine charge

Différencier les deux côtés par rapport à 𝐼2 ,


𝑑𝜂 (𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )𝑉2 cos 𝜙2 − 𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 (𝑉2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 2𝐼2 𝑅02 )
=
𝑑𝐼2 (𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )2

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 110 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

𝑑𝜂
Pour un rendement maximal 𝑑𝐼 = 0 ;
2
(𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )𝑉2 cos 𝜙2 − 𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 (𝑉2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 2𝐼2 𝑅02 )
=0
(𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )2
(𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )𝑉2 cos 𝜙2 − 𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 (𝑉2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 2𝐼2 𝑅02 ) = 0
(𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 𝐼22 𝑅02 )𝑉2 cos 𝜙2 = 𝑉2 𝐼2 cos 𝜙2 (𝑉2 cos 𝜙2 + 𝑊𝑖 + 2𝐼2 𝑅02 )
𝑊𝑖 = 𝐼22 𝑅02
De même côté primaire,
𝑊𝑖 = 𝐼12 𝑅01

Ainsi lorsque 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒 = 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑓𝑒𝑟, le rendement du transformateur est maximum.

Charge correspondant au rendement maximal : Pour un rendement maximal,


𝑊𝑖 = 𝐼22 𝑅02
𝑊𝑖
𝐼2,max 𝜂 = √
𝑅02
En multipliant les deux côtés par 𝑉2,
𝑊𝑖
𝑉2 𝐼2,max 𝜂 = 𝑉2 √
𝑅02

𝑊𝑖 𝑊𝑖
𝐿𝑜𝑎𝑑 𝑉𝐴max 𝜂 = 𝑉2 𝐼2 √ 2 = 𝑉2 𝐼2 √
𝐼2 𝑅02 𝑊𝑐𝑢

𝑊𝑖
𝐿𝑜𝑎𝑑 𝐾𝑉𝐴max 𝜂 = 𝑘𝑉𝐴 à 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒√
𝑊𝑐𝑢
Remarque : Le rendement à n'importe quelle charge est donné par :
%𝑥 × 𝑘𝑉𝐴 à 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 × 𝐹𝑃
%𝜂 = × 100
%𝑥 × 𝑘𝑉𝐴 à 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 × 𝐹𝑃 + 𝑊𝑖 + 𝑥 2 𝑊𝑐𝑢

D’où
%𝑥 : 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑘𝑉𝐴 𝑟é𝑒𝑙 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑘𝑉𝐴 à 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒
𝑊𝑖 : perte de fer
𝑊𝐶𝑢 : perte de cuivre à pleine charge

Exercice d’application 5.15


La perte dans le fer d'un transformateur 80𝑘𝑉𝐴, 1000/250𝑉, 𝑚𝑜𝑛𝑜𝑝ℎ𝑎𝑠é, 50𝐻𝑧 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑒 500𝑊.
La perte dans le cuivre lorsque le primaire porte un courant de 50A est de 400W. Trouver :
1. Aire de la section transversale du membre si la densité de flux de travail est de 1T et qu'il
y a 1000 spires sur le primaire,
2. Rendement à pleine charge et retard de FP de 0,8, et
3. Rendement à 75 % de la pleine charge et de l'unité FP.

Exercice d’application 5.16


Un transformateur monophasé de 150kVA a une perte de fer de 1,4kW et une perte de cuivre à
pleine charge de 1,6kW. Déterminer :
1. La charge en kVA pour un rendement maximal à 0,8 FP inductif,
2. Le rendement à mi-pleine charge et 0,8 inductance FP.

Exercice d’application 5.17


Les paramètres du circuit équivalent du transformateur 150 kVA, 2400/240 V sont comme indiqué
sur la figure suivante :

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 111 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

À l'aide du circuit référencé au primaire, déterminer la régulation de tension et le rendement du


transformateur fonctionnant à la charge nominale avec un retard de 0,8 FP.

Exercice d’application 5.18


Un transformateur monophasé de 5𝑘𝑉𝐴, 1000/200𝑉, 50𝐻𝑧 donne les résultats de test suivants :
Essai à vide (côté BT) 200𝑉, 1,2𝐴, 90 𝑊
Essai en court-circuit (côté HT) 50𝑉, 5𝐴, 110𝑊
1. Déterminez le rendement à mi-charge avec un retard de 0,8 FP.

Exercice d’application 5.19


Un transformateur 5𝑘𝑉𝐴, 1000𝑉/200𝑉, 50𝐻𝑧, 1 − 𝜙 a donné les résultats de test suivants :
Essai à vide (côté HT) 1000 V, 0,24 A, 90 W
Essai en court-circuit (côté HT) 50 V, 5 A, 110 W
Calculez :
1. Paramètres de circuit équivalents référés au côté BT
2. Régulation à mi-charge avec un facteur de puissance inductif de 0,8.

5.14. Conclusion
Ce chapitre présente les principales bases sur les transformateurs de puissance tels que le noyau,
l'enroulement, l'isolation, l'impédance, les pertes, le refroidissement, les capacités de résistance
aux courts-circuits. Les transformateurs de puissance fonctionnent dans certaines circonstances et
conditions, de sorte que la conception et les tests effectués doivent répondre à certaines normes
pour satisfaire la demande opérationnelle.

Dans le dernier chapitre qui suivre, on va utiliser les notions des chapitres précédents afin de
trouver des solutions aux problèmes des machines et ces commandes.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 112 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 5 : Transformateurs

Références
Chapitre 5 : Transformateurs

Fang Zhu, Baitun Yang, « Power Transformer Design Practices », CRC Press,
[5.1]
Taylor & Francis Group, ISBN: 978-0-367-41843-4, 2021.
Theodore Wildi, « Electrical Machines, Drives, and Power Systems », Pearson
[5.2]
Education Limited, Sixth Edition, ISBN:1292024585, 2014
Ahmed Abu-Siada, « Power Transformer Condition Monitoring and Diagnosis »,
[5.3] First published, IET ENERGY ENGINEERING, The Institution of Engineering
and Technology, ISBN 978-1-78561-254-1, 2018.
Leonard L. Grigsby, « Electric Power Engineering Handbook », Second Edition,
[5.4]
CRC Press, Taylor & Francis Group, ISBN 0-8493-9186-5, 2007.
Martin J. Heathcote, CEng, « The J & P Transformer Book », Twelfth edition,
[5.5]
Newnes Elsevier plc group, ISBN 07506 1158 8, 2000.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 113 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


CHAPITRE 6
Introduction aux machines électriques

6.1. Introduction
6.2. Classification des machines électrique
6.3. Les Machines électriques DC
6.4. Principe de fonctionnement
6.5. Construction d’une machine à courant continu
6.6. Types d'enroulement d'induit
6.7. Type d’excitation de la machine DC
6.8. Modélisation de la machine DC
6.9. Relations entre tension-courant et applications
6.10. Formule utile
6.11. Conclusion
Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

CHAPITRE 6 : Introduction aux machines électriques

6.1. Introduction
Une machine électrique est un dispositif électromécanique fondé sur l'électromagnétisme
permettant la conversion d'énergie électrique en mécanique. Ce processus est réversible et peut
servir à produire ou exploite d’énergie électrique. Les machines électriques produisant de l'énergie
électrique à partir d'une énergie mécanique sont appelées des génératrices, dynamos ou
alternateurs suivant la technologie utilisée. Les machines électriques produisant une énergie
mécanique à partir d'une énergie électrique sont appelées les moteurs. Deux grandes catégories
des machines électriques existent ; machines statiques et tournantes.
À la fin de ce chapitre, les étudiants seront en mesure de comprendre ce qui suit :
1. Qu'est-ce qu'un dispositif électromécanique de conversion d'énergie, quand et comment
fonctionne-t-il en générateur ou en moteur ?
2. Qu'est-ce qu'un générateur ou moteur 𝐷𝐶 comment convertit-il l'énergie mécanique en
énergie électrique et vice versa ?
3. Quelles sont les principales caractéristiques de construction d'une machine 𝐷𝐶 ?
4. Quel est le principe de fonctionnement d'un générateur 𝐷𝐶.
5. Quels sont les facteurs dont dépend la 𝐹𝐸𝑀 induite dans l'armature ?
6. Quels sont les différents types de générateurs 𝐷𝐶 sur la base de l'excitation de champ ?
7. Qu'est-ce qu'un bilan énergétique d’une machine électrique 𝐷𝐶 ?
6.2. Classification des machines électrique
Les machines électriques sont des dispositifs électromécaniques de conversion d'énergie
électromécaniques qui transforment l’énergie électrique en énergie mécanique et réciproquement.
La figure 6.1 présente la classification principale des machines électriques.

Figure 6.1 : Classification des machines électrique


6.3. Les Machines électriques DC
Une machine à courant continu est un appareil qui convertit l'énergie mécanique en énergie
électrique ou vice versa. Les machines à courant continu sont divisées en deux catégories :
1. Générateur
2. Moteur
Un générateur est une machine qui convertit l'énergie mécanique à son moteur principal pour
produire de l'énergie électrique à sa sortie. Un moteur est une machine qui convertit l'énergie
électrique à son entrée pour produire de l'énergie mécanique.
6.4. Principe de fonctionnement
Un générateur à courant continu est une machine qui convertit l'énergie mécanique en énergie
électrique, tandis qu'un moteur à courant continu est une machine qui convertit l'énergie électrique
en énergie mécanique. En termes de construction, il n'y a pas de différence fondamentale entre un
générateur à courant continu et un moteur à courant continu. Toute machine à courant continu peut
être utilisée comme générateur de courant continu ou comme moteur à courant continu.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 115 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

6.4.1. Principe de fonctionnement d'un générateur


Lorsque les conducteurs d'induit sont mis en rotation externe dans le champ magnétique produit
par les enroulements de champ, une force électromotrice y est induite conformément aux lois de
Faraday sur l'induction électromagnétique. Cette force électromotrice provoque la circulation d'un
courant de nature alternative. Il est converti en courant unidirectionnel par le commutateur.

6.4.2. Principe de fonctionnement d'un moteur


Lorsque l'enroulement de champ est excité et que les conducteurs d'induit sont connectés à travers
l'alimentation, il subit une force mécanique dont la direction est donnée par la règle de la main
gauche de Fleming (voir le chapitre 4). En raison de cette force, l'armature commence à tourner.
Il coupe le champ magnétique et une force électromotrice est induite dans l'enroulement d'induit.
Conformément à la loi de Lenz, cette force électromotrice induite agit dans le sens opposé à la
tension d'alimentation de l'induit. Cette fém. est connue sous le nom de fém. arrière (𝐸𝑏 ).

6.5. Construction d’une machine à courant continu


Une machine à courant continu, qu'il s'agisse d'un générateur ou d'un moteur, se compose
essentiellement des pièces principales suivantes :
1. Bobinages inducteurs de champ
2. Noyau d'induit et enroulements d'induit
3. Collecteur
4. Balais

6.5.1. Bobinages d’enroulement de champ


Les enroulements de champ sont montés sur le noyau polaire et ils produisent des pôles nord et
sud alternés comme le montre la figure 6.2. Les enroulements de champ forment un électroaimant
qui fournit le champ magnétique principal dans la machine. Lorsqu'un courant traverse
l'enroulement de champ, il établit un flux magnétique. Les bobinages sont généralement en fil de
cuivre.

Figure 6.2 : Construction d’une machine à courant continu

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 116 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

6.5.2. Noyau d'induit et l’enroulements d'induit


Le noyau d'armature illustré sur la figure 6.3 est monté sur un arbre et tourne dans le champ
magnétique.
Le noyau d'armature est composé de laminations de l'acier en tôle. La surface externe du noyau
est de forme cylindrique. Il est fourni avec un grand nombre de créneaux dans lesquels les
conducteurs d'armature sont placés. Les extrémités des enroulements d'armature sont apportées
aux segments de commutateurs comme le montre la figure 6.3.

Figure 6.3 : Noyau d'induit et l’enroulements d'induit

6.5.3. Collecteur
Un collecteur est utilisé pour collecter le courant des conducteurs d'induit. Il est composé d'un
certain nombre de segments de cuivre en forme de coin. Ces segments sont isolés les uns des autres
par de fines couches de mica. Chaque segment de collecteur est connecté au conducteur d'induit.

6.5.4. Les Balais :


Les balais sont utilisés pour collecter le courant du commutateur et le fournir au circuit externe.
Les balais sont généralement en carbone.

6.6. Types d'enroulement d'induit


Selon la manière dont les conducteurs d'induit sont connectés aux segments du collecteur, il existe
deux types d'enroulement d'induit :

6.6.1. Enroulement par tour


Dans cet agencement, les conducteurs d'induit sont connectés en série à travers des segments de
collecteur de telle sorte que l'enroulement d'induit est divisé en autant de chemins parallèles qu'il
y a de pôles. S'il y a des conducteurs Z et des pôles P, il y aura P chemins parallèles, chacun
contenant des conducteurs Z/P en série. La fém. totale est égale à la fém. générée dans l'un
quelconque des chemins parallèles. Le courant d'induit total se répartit également entre les
différents chemins parallèles. Il est utilisé dans les machines à haute intensité basse tension.

6.6.2. Enroulement de vague


Dans cet agencement, les conducteurs d'induit sont connectés en série à travers des segments de
collecteur de telle manière que l'enroulement d'induit est divisé en deux chemins parallèles quel
que soit le nombre de pôles. S'il y a des conducteurs Z, les conducteurs Z/2 seront en série dans
chaque chemin parallèle. La fém. totale est égale à la fém. générée dans l'un quelconque des
chemins parallèles. Le courant d'induit total se divise également entre deux chemins parallèles. Il
est utilisé dans les machines à haute tension et à faible courant.

6.7. Type d’excitation de la machine DC


Selon la méthode d'excitation de l'enroulement de champ, les machines à courant continu sont
classées en deux catégories (voir la figure 6.1) :
1. Machines à excitation séparée
2. Machines auto-excitées

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 117 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

6.7.1. Machines à excitation séparée


Dans une machine à excitation séparée, l'enroulement de champ est doté d'une source de courant
continu séparée pour fournir le courant de champ, comme illustré à la figure 6.4.

Figure 6.4 : Machine à excitation séparée

6.7.2. Machines auto-excitées


Dans le cas de machines à courant continu auto-excitées, aucune source séparée n'est fournie pour
entraîner le courant de champ, mais le courant de champ est entraîné par sa propre force
électromotrice générée aux bornes de l'induit lorsque la machine fonctionne comme un générateur.
Les machines surexcitées sont en outre classées en trois types, en fonction de la méthode dans
laquelle l'enroulement de champ est connecté à l'induit :
1. Machines à excitation shunt
2. Machines à excitation en série
3. Machines à excitation composé

(a) (b)
Machines à excitation shunt Machines à excitation en série
Figure 6.5 : Machine auto-excitées shunt et en série

6.7.2.1. Machines à excitation shunt


Dans ce type de machines à courant continu, l'enroulement de champ est connecté en parallèle
avec l'induit, comme illustré à la figure 6.5a. Le nombre de tours de l'enroulement de champ peut
aller de 300 à 1000.

6.7.2.2. Machines à excitation en série


Dans ce type de machines, l'enroulement de champ est connecté en série avec l'induit, comme
illustré à la figure 6.5b. Ce nombre de tours de l'enroulement de champ est petit (2 à 10 tours) et
l'enroulement de champ aura une zone de section importante pour transporter le grand courant
d'induit.

6.7.2.3. Machines à excitation composée


Les machines composées portent à la fois les enroulements de champ shunt et série. Les machines
composées sont en outre classées en shunt long et shunt court, en fonction de la direction du flux
de courant dans les deux types d'enroulements de champ, comme indiqué sur la figure 6.6a,b.
L'enroulement de champ shunt et l'enroulement de champ série sont généralement enroulés sur le
même pôle.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 118 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

Dans le cas d'un générateur, la charge est connectée aux bornes de l'induit, tandis que dans le cas
d'un moteur, l'alimentation en courant continu est connectée à l'induit.

(a) (b)
Machine composée à long shunt Machine composée à shunt court
Figure 6.6 : Machines à excitation composée

6.8. Modélisation de la machine DC


Soient :
𝜙 : 𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑝𝑎𝑟 𝑝ô𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑊𝑏
𝑍 : 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑′𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡
𝑁 : 𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑖𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡 𝑒𝑛 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑚𝑖𝑛𝑢𝑡𝑒 (𝑟𝑝𝑚)
𝑃 : 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠
𝐴 : 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑙𝑙è𝑙𝑒𝑠

Lorsque l'armature fait un tour, chaque conducteur coupe le flux magnétique. Donc, le flux coupé
par un conducteur en un tour d'induit :
= 𝐹𝑙𝑢𝑥 𝑝𝑎𝑟 𝑝ô𝑙𝑒 × 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠 = 𝜙 × 𝑃 𝑊𝑏
60
Le temps mis pour effectuer un tour : 𝑁 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒𝑠 ;
Par conséquent, la force électromotrice moyenne induite dans un conducteur
𝐶𝑜𝑢𝑝𝑢𝑟𝑒 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝜙𝑃 𝜙𝑃𝑁
𝐹𝐸𝑀𝑚𝑜𝑦 = = = 𝑉𝑜𝑙𝑡𝑠
𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑠 60/𝑁 60
FEM induite :
𝐸 = 𝐹𝐸𝑀 𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑙𝑙è𝑙𝑒
𝐸 = 𝐹𝐸𝑀𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 × 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑒𝑛 𝑠é𝑟𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑙𝑙è𝑙𝑒
𝜙𝑃𝑁 𝑍 𝜙𝑍𝑁 𝑃
𝐸 = × = × 𝑉𝑜𝑙𝑡𝑠
60 𝐴 60 𝐴

Dans le cas d'un générateur de courant continu, cette fém. est appelée fém. générée 𝐸𝑔 . Dans le
cas d'un moteur à courant continu, la force électromotrice induite s'oppose à la force électromotrice
appliquée et, par conséquent, elle est appelée force électromotrice arrière 𝐸𝑏 .
6.9. Relations entre tension-courant et applications
6.9.1. Mode Générateur
Lorsque la machine fonctionne en générateur, la force électromotrice générée 𝐸𝑔 doit être
suffisante pour fournir à la fois la tension aux bornes 𝑉 et la chute de tension interne ∆𝑉. Les
relations de tension et de courant pour différents types de générateurs sont les suivants :
6.9.1.1. Générateur shunt
La figure 6.7 illustre le schéma d’un générateur shunt , le courant 𝐼𝑓 est définie par :
𝑉
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
Alors : 𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 + 𝐼𝑓
Donc : 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 𝑅𝑎

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 119 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

Applications
1. Éclairage ordinaire et alimentation électrique
2. Chargement des batteries

Figure 6.7 : schéma d’un générateur shunt


6.9.1.2. Générateur série
La figure 6.8 illustre le schéma d’un générateur série , le courant 𝐼𝑎 est définie par :
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 = 𝐼𝑠
Donc : 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )
Application
1. Comme un générateur dans les systèmes de distribution

Figure 6.8 : schéma d’un générateur série


6.9.1.3. Générateur composé
La figure 6.9 illustre le schéma d’un générateur composé,
(a) court shunt :
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿
𝐼𝑎 = 𝐿𝐿 + 𝐼𝑓
𝑉 + 𝐼𝐿 𝑅𝑠
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 𝑅𝑎 + 𝐼𝐿 𝑅𝑠
(b) long shunt :
𝐼𝑎 = 𝐼𝑠 = 𝐼𝐿 + 𝐼𝑓
𝑉
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )
Applications
1. Compensateur ;
2. Service de puissance lourde tel que les chemins de fer électriques ;
3. Soudage à l'arc ;

(a) court shunt (b) long shunt


Figure 6.8 : schéma d’un générateur composé

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 120 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

6.9.2. Mode Moteur


Lorsque la machine à courant continu fonctionne comme un moteur, la tension appliquée 𝑉 à ses
bornes doit être suffisante pour surmonter la force contre-électromotrice 𝐸𝑏 et fournir la chute de
tension interne. Les relations de tension et de courant pour différents types de moteurs sont les
suivantes :
6.9.2.1. Moteur shunt
La figure 6.9 illustre le schéma d’un moteur shunt, le courant 𝐼𝑓 est définie par :
𝑉
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
Alors : 𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 − 𝐼𝑓
Donc : 𝐸𝑏 = 𝑉 − 𝐼𝑎 𝑅𝑎
Applications
1. Pour l'entraînement de tours
2. Pompes centrifuges
3. Soufflantes et ventilateurs

Figure 6.9 : schéma d’un générateur shunt


6.9.2.2. Moteur série
La figure 6.10 illustre le schéma d’un moteur série , le courant 𝐼𝑎 est définie par :
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 = 𝐼𝑠
Donc : 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )
Applications
1. Locomotives électriques
2. Grues et palans
3. Convoyeurs

Figure 6.10 : schéma d’un générateur série


6.9.2.3. Moteur composé
(a) court shunt :
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿
𝐼𝑎 = 𝐿𝐿 − 𝐼𝑓
𝑉 − 𝐼𝐿 𝑅𝑠
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 𝑅𝑎 − 𝐼𝐿 𝑅𝑠
(b) long shunt :
𝐼𝑎 = 𝐼𝑠 = 𝐼𝐿 − 𝐼𝑓
𝑉
𝐼𝑓 =
𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 121 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

Application
1. Ascenseurs
2. Convoyeurs
3. Laminoirs
4. Compresseurs d'air
Exercice d’application 6.1
Une armature à six pôles à enroulement par recouvrement a 840 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 et un flux par pôle
de 0,018 𝑊𝑏.
1. Calculez la fém. générée lorsque la machine tourne à 600 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛.

Exercice d’application 6.2


Une armature connectée à six pôles et à 2 circuits comporte 300 conducteurs et fonctionne à 1000
tr / min. La fém. générée sur le circuit ouvert est de 400V.
1. Trouver le flux utile par pôle.

Exercice d’application 6.3


Un générateur shunt DC bobiné par recouvrement ayant 80𝑓𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 avec 10𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 par fente
génère à vide une force électromotrice de 400𝑉, lorsqu'il tourne à 1000 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛.
1. A quelle vitesse faut-il le faire tourner pour générer une tension de 220𝑉 en circuit ouvert?

Exercice d’application 6.4


Un générateur shunt DC à 4 𝑝ô𝑙𝑒𝑠 avec induit connecté par recouvrement fournit une charge de
100𝐴 à 200𝑉. La résistance d'induit est de 0,1𝑊 et la résistance de champ shunt est de 80𝑊.
Trouver :
1. Courant d'induit total,
2. Courant par trajet d'induit, et
3. fém. générée.
Supposons une chute de contact de brosse de 2𝑉.

Exercice d’application 6.5


L'armature d'un générateur shunt à quatre pôles et à enroulement par recouvrement comporte
120𝑓𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 avec 4𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑓𝑒𝑛𝑡𝑒. Le flux par pôle est de 0,05𝑊𝑏. La résistance
d'induit est de 0,05𝑊 et la résistance de shunt est de 50𝑊.
1. Trouvez la vitesse de la machine en fournissant 450𝐴 à une tension aux bornes de 250𝑉.

6.10. Formule utile


𝑍𝑁𝑃
Soit : 𝐸 = 𝜙 60𝐴
D’où 𝐴 = 𝑃 pour l'enroulement par recouvrement 𝐴 = 2 pour l'enroulement par vagues ;

Tableau 6.1 : Formule utile pour les générateurs DC


Générateur composé
Générateur shunt Générateur de série Court shunt Long shunt
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿
𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 + 𝐼𝑓 𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 = 𝐼𝑠 𝐼𝑎 = 𝐿𝐿 + 𝐼𝑓 𝐼𝑎 = 𝐼𝑠 = 𝐼𝐿 + 𝐼𝑓
𝑉 𝑉+𝐼𝐿𝑅𝑠 𝑉
𝐼𝑓 = 𝐼𝑓 = 𝐼𝑓 =
𝑅𝑓 𝑅𝑓 𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 𝑅𝑎 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 ) 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 𝑅𝑎 + 𝐼𝐿 𝑅𝑠 𝐸𝑔 = 𝑉 + 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 122 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

Tableau 6.2 : Formule utile pour les moteurs DC


Générateur composé
Générateur shunt Générateur de série Court shunt Long shunt

𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 + 𝐼𝑓 𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 = 𝐼𝑠 𝐼𝑎 = 𝐼𝐿 𝐼𝑎 = 𝐼𝑠
𝐼𝑎 = 𝐿𝐿 − 𝐼𝑓 𝐼𝑎 = 𝐼𝑠 = 𝐼𝐿 − 𝐼𝑓
𝑉 𝑉+𝐼𝐿𝑅𝑠 𝑉
𝐼𝑓 = 𝐼𝑓 = 𝐼𝑓 =
𝑅𝑓 𝑅𝑓 𝑅𝑓
𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 𝑅𝑎 𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 ) 𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 𝑅𝑎 − 𝐼𝐿 𝑅𝑠 𝐸𝑔 = 𝑉 − 𝐼𝑎 (𝑅𝑎 + 𝑅𝑠 )

6.11. Conclusion
Une machine à courant continu est un dispositif de conversion d'énergie électromécanique. Il
peut convertir la puissance mécanique en puissance électrique DC et vice-versa. Les machines
à courant continu ont leur propre rôle dans le domaine de l'ingénierie.

Dans ce dernier chapitre, nous avons présenté brièvement la modélisation des machines à
courant continu.

Cours : Electrotechnique fondamentale 1 - 123 - Dr. Ali Abderrazak TADJEDDINE


Chapitre 6 : Introduction aux machines électriques

Références

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[6.4] Claude CHEVASSU, « MACHINES ÉLECTRIQUES Cours et Problèmes», 2012.
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Fin
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