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Un 

thyristor est un interrupteur électronique semi-conducteur à l'état solide constitué de quatre


couches, alternativement dopées N et P. C'est un des composants essentiels de l'électronique de
puissance. Il tire son nom du grec thura qui signifie porte et du suffixe « istor » qui provient du
mot transistor. Il se comporte comme une bascule synchrone, c'est-à-dire qu'il reste commandé à
l'allumage, par la gâchette (g)anglais 1, mais pas à l'extinction qui est provoquée par le passage du
courant principal Iak à une valeur inférieure au courant de maintien IH.
Les premiers thyristors commerciaux sont sortis en 1956. Leur capacité à commander une
grande quantité de puissance et de tension associée à une grande compacité leur a permis de
trouver de nombreux champs d'applications dans l'électronique de puissance : ils servent ainsi
dans les convertisseurs statiques tels que les gradateurs, les redresseurs pilotés, les onduleurs,
pour la commande des moteurs électriques, que ce soit dans l'industrie, le ferroviaire,
l'avionique ou l'automobile, pour les lignes électriques HVDC, etc. Ils sont particulièrement
adaptés quand la puissance est élevée mais la fréquence basse.
Les thyristors classiques se servent du passage par zéro du courant pour s'ouvrir, cela les rend
inutilisables seuls pour la commande de courant continu. Des modifications de structure
permettent d'ouvrir les thyristors grâce au signal de la gâchette, par exemple dans le cas
des GTO. Par ailleurs, le régime de fonctionnement conduction/blocage des thyristors étant
en tout ou rien, ils ne sont pas adaptés pour la réalisation d'amplificateurs analogiques.
Le thyristor est parfois dénommé SCR (Silicon Controlled Rectifier, soit « redresseur silicium
commandé »)

Symbole électrique d'un thyristor.

Principe[modifier | modifier le code]
Le thyristor est un composant électronique semi-conducteur à trois bornes composé de quatre
couches de silicium dopées alternativement par des accepteurs (P) et des donneurs (N). La
structure en couches P-N-P-N du thyristor peut être modélisée par deux transistors PNP et NPN
connectés selon le schéma ci-dessous. Les deux bornes principales : l'anode et la cathode, se
situent de part et d'autre des quatre couches. La troisième borne, appelée gâchette, sert à
commander le thyristor. Elle est reliée à la couche P près de la cathode. On peut modéliser le
fonctionnement d'un thyristor par deux transistors bipolaires connectés de manière à former une
bascule1 :
Modélisation physique et électronique d'un thyristor, ainsi que son symbole1.
En suivant la convention récepteur on peut définir :

 Vak tension entre l'anode et la cathode du thyristor ;


 Vgk tension entre la gâchette et la cathode ;
 Iak courant considéré comme positif lorsque traversant le thyristor de l'anode vers la
cathode ;
 Igk courant considéré comme positif lorsque rentrant sur la gâchette.

Schéma des couches et des jonctions d'un thyristor.

Un thyristor a trois états possibles2,3 :

1. Tension négative, thyristor bloqué : Vak est négatif, comme une diode dans ce cas, il
est bloqué ;
2. Tension positive, thyristor bloqué : Vak est positif, mais Igk est nul. À la différence
d'une diode, le thyristor est bloqué ;
3. Tension positive, thyristor passant : Vak est positif (supérieure à la tension de seuil),
une impulsion d'un courant Igk positive a été donnée entre la gâchette et la cathode.
Le thyristor est passant : il conduit, le courant Iak traverse le thyristor de l'anode vers
la cathode. Lorsque celui-ci dépasse initialement la valeur du courant de
verrouillageanglais 2, le thyristor reste conducteur tant que le courant ne descend pas en
dessous d'une certaine valeur, appelée courant de maintienanglais 3. Il se comporte à
nouveau comme une diode. Il y a une chute de tension aux bornes du thyristor,
légèrement plus grande que la tension de seuil, de l'ordre de 1 ou 2 volts2.
Fonctionnement[modifier | modifier le code]
Un thyristor possède trois jonctions P-N, nommées J1, J2, J3 à partir de l'anode (voir ci-
dessus). Quand Vak est positive (anode positive par rapport à la cathode), mais qu'aucun
courant n'entre par la gâchette, les jonctions J1 et J3 sont polarisées positivement (tension
positive sur P par rapport à N), tandis que J2 est polarisée négativement (tension positive sur
N par rapport à P). J2 empêche donc la conduction1.
Caractéristique I-V d'un thyristor.

La caractéristique I-V d'un thyristor est présentée ci-contre1 :

1. Avalanche, ou tension de claquage négative ;


2. Courant inverse ;
3. Courant de fuite direct ;
4. Tension d'amorçage (tension de « claquage » positive) directe ;
5. Courant de maintien :
6. Courant de conduction.
Si la tension Vak dépasse la valeur de la tension d'amorçage (4 sur la caractéristique), alors la
jonction J2 se met à conduire, le thyristor aussi (6 sur la caractéristique)1.
Si Vgk est positive, alors la valeur de la tension d'amorçage diminue : Vak doit être plus faible
pour que le thyristor conduise. En choisissant judicieusement Igk, on peut amorcer facilement
le thyristor.

Influence du courant de gâchette sur la caractéristique I-V d'un thyristor.

Une fois que l'effet d'avalanche a eu lieu, le thyristor continue à conduire quelle que soit la
valeur du courant de gâchette jusqu'à ce que, soit :

1. Le courant Iak devienne inférieur à la valeur du courant de maintien (5 sur la


caractéristique) ;
2. Vak devienne négative (voir aussi : Défaut de commutation).
Vgk peut donc être délivrée de manière impulsionnelle, par exemple grâce à la tension de
sortie d'un oscillateur de relaxation de type transistor unijonction.
Quand le thyristor se trouve dans un système en courant alternatif sinusoÏdal, ce qui est
généralement le cas, il est d'usage de définir le retard t0, entre le moment où Vak devient
positive et le début de l'impulsion de la gâchette, par un angle, appelé « angle de retard à
l'amorçage (ou à l'ouverture) » et noté α, tel que α = ω × t03.
La gâchette est caractérisée par sa tension d'amorçage, notée Vgk, et son courant
d'amorçage, noté Igk ; le circuit de commande doit être tel que la droite de charge du
générateur soit placée dans la partie de l'amorçage sûr de la caractéristique tension/courant
de la jonction gâchette-cathode4. La durée de l'impulsion dépend de la nature de la charge,
en cas de charge inductive l'impulsion doit avoir une durée supérieure4 au temps nécessaire
pour que le courant Iak dépasse la valeur du courant de maintien IH. Le temps total
d'amorçage du thyristor (délai d'amorçage plus temps d'amorçage) est dépendant de
l'amplitude du courant de gâchette, plus ce courant est élevé plus le temps est court et
inversement5.

Commutation[modifier | modifier le code]
Si l'on veut bloquer le thyristor alors qu'il est déjà à l'état conducteur, il faut utiliser un circuit
extérieur. La première possibilité est d'appliquer une tension négative à ses bornes, on parle
alors de commutation par la ligne (le réseau électrique alternatif, par exemple) ou de
commutation naturelle. La seconde consiste à activer un second thyristor qui va alors
permettre la décharge d'une capacité à travers la cathode du premier thyristor. On parle alors
de commutation forcée2.

Défaut de commutation[modifier | modifier le code]

Un thyristor a besoin d'un temps de blocage tq pour retrouver sa capacité isolante après


l'interruption du courant.

Après l'extinction du courant, un thyristor a besoin d'un temps de repos avant de retrouver
son pouvoir bloquant6. On parle de temps de blocageanglais 4 ou de désamorçage6 noté tq. Son
ordre de grandeur est variable selon les types de thyristors (classiquement de 10 à 100 µs)6.
Si une tension positive est appliquée à ses bornes avant la fin de ce délai, les porteurs de
charge (trous et électrons) ne se sont par encore tous recombinés, et le thyristor se réamorce
sans impulsion de gâchette. On parle de défaut de commutationanglais 5,2.
Ainsi, si la fréquence est élevée, un temps de repos faible est nécessaire. Des thyristors
rapides peuvent être réalisés par diffusion d'ions de métaux lourds, tels que l'or ou le platine,
qui rendent la recombinaison du silicium plus brève. En 2014, d'autres solutions sont
privilégiées : soit le silicium est irradié par des électrons ou des protons, soit en implantant
des ions. L'irradiation est plus polyvalente que le dopage aux métaux lourds, car le dosage
peut être ajusté par petite touche, même à la fin de la fabrication.
Le thyristor peut également devenir passant de manière intempestive si2 :

1. Le thyristor est à l'état bloqué et la tension Vak dépasse un niveau élevé appelé


tension de retournement (1 sur la caractéristique), il devient alors passant « sans
commande sur la gâchette » ;
2. La vitesse de montée de la tension au blocage Vak (dv/dt) est trop rapide. Ceci même
si la tension est inférieure à la tension de retournement. Ce qui arrive dans le cas
d'une tension carrée par exemple.
Afin de limiter la montée en tension, un circuit amortisseuranglais 6 peut être monté entre l'anode
et la cathode du thyristor. Il peut s'agir d'un simple circuit RC.
Enfin, les fabricants de thyristors définissent généralement une plage de tension, de courant
et de températures pour le fonctionnement nominal. La puissance maximale de la gâchette
est également à prendre en compte4. Le courant Iak ne doit pas s'établir trop rapidement
(di/dt) sous peine de produire un échauffement2 localisé trop important du composant
pouvant conduire à sa destruction6.
Histoire[modifier | modifier le code]

Deux bancs en parallèle de six thyristors disques (en boîtiers press-pack) en série, de courant
nominal 2 000 A pour une application HVDC.

Invention[modifier | modifier le code]
Le Silicon Controlled Rectifier (SCR), plus tard renommé thyristor, a été imaginé par William
Shockley en 1950, l'idée a muri ensuite grâce au travail du Bell labs et de Moll en particulier.
Finalement, il est construit en 1956 par des ingénieurs de General Electric dirigés par Gordon
Hall. Il est enfin commercialisé par Frank W. « Bill » Gutzwiller, un employé de GE7.

Étymologie[modifier | modifier le code]
Un tube à gaz antérieur, appelé thyratron, possédait des capacités électroniques similaires
au thyristor. Une faible tension de commande permettant de commuter un courant important.
Le mélange des mots « thyratron » et « transistor » donne le terme « thyristor », qui remplace
vers 1965 le sigle SCR utilisé par General Electric. Le mot thyratron est lui-même composé
du préfixe « thyr- », venant du grec thura signifiant porte, et du suffixe tron signifiant
instrument8.

Types de thyristors[modifier | modifier le code]

Un thyristor 100 ampères/800 volts en boîtier à vis et un thyristor 13 ampères/800 volts en


boîtier TO-220.
Différents thyristors (sans leurs boîtiers, il s'agit ici des « pastilles ») de caractéristiques
différentes : en haut à gauche un de tension nominale 1 000 V et courant nominal 200 A, en bas
1 500 V/20 A, à droite 1 500 V/120 A ; une diode 1N4007 sert d'étalon de grandeur.

 Anode Gate Thyristor (AGT) : un thyristor dont la gâchette est connectée à la couche


dopée N près de l'anode.
 Thyristor asymétrique9, Asymmetrical SCR (ASCR).
 Bidirectional Control Thyristor (BCT) : un composant de commutation contenant deux
structures de thyristors avec deux gâchettes séparées.
 Breakover Diode (BOD) : un thyristor sans gâchette s'amorçant uniquement grâce à l'effet
d'avalanche.
o Diac : deux thyristors en tête-bêche sans gâchette servant à amorcer les Triac.
o Dynistor : dispositif unidirectionnel servant à l'amorçage.
o Diode Shockley (en) : thyristor sans gâchette
o Sidac (en) : composant de commutation bidirectionnel.
o Trisil (en), Sidactor : composant de protection bidirectionnel.
 Thyristor GTO (GTO) : thyristor commandé par la gâchette à la fermeture et à l'ouverture.
 Thyristor ETO (ETO)10 : thyristor commandé à la fermeture et à l'ouverture grâce à
un MOSFET.
 Integrated gate-commutated thyristor  (en) (IGCT) : thyristor commandé à la fermeture
et à l'ouverture.
o Distributed Buffer – gate turn-off thyristor (DB-GTO) : thyristor commandé à la
fermeture et à l'ouverture.
o Modified anode gate turn-off thyristor (MA-GTO) : GTO modifié.
 Thyristor à commande optique (Light-activated SCR [LASCR] ou (light-triggered
thyristor [LTT]) : thyristor amorcé grâce à la lumière, voir ci-dessous.
 Light-activated semiconducting switch (LASS)
 Thyristor MCT (MCT) : thyristor avec deux MOSFET intégrés.
 Base Resistance Controlled Thyristor (BRT)
 Thyristor à conduction inverse9 (RCT) : voir ci-dessous.
 Programmable Unijunction Transistor (PUT ou PUJT) : thyristor dont la gâchette est
connectée à la couche dopée N près de l'anode, utilisé pour remplacer le transistor
unijonction.
 Silicon Controlled Switch (SCS) ou Thyristor Tetrode : un thyristor avec une gâchette
pour l'anode et une pour la cathode.
 Silicon-controlled rectifier (SCR) : synonyme pour thyristor.
 Thyristor à induction statique (SITh) aussi appelé Field Controlled Thyristor (FCTh) :
thyristor dont la gâchette est conçue afin de pouvoir interrompre le courant venant de
l'anode.
 Triac (Triode for Alternating Current)  : deux thyristors montés en tête-bêche avec
gâchette commune.
 MOS composite static induction thyristor  (en) (CSMT)
 ACS
 ACST
 Ignitor
Thyristor à conduction inverse[modifier | modifier le code]
Un thyristor à conduction inverse possède une diode intégrée montée tête-bêche par rapport
au thyristor2,9. Cela permet d'économiser une diode de roue libre dans certains circuits9. Par
ailleurs, les deux éléments ne conduisant jamais simultanément, un système de
refroidissement commun peut être employé. Ils sont souvent utilisés dans les onduleurs et
les changeurs de fréquence.

Thyristor à commande optique[modifier | modifier le code]


Les thyristors amorcés optiquement (Light triggered thyristor) utilisent la lumière en lieu et
place du courant pour activer la gâchette. Cette dernière est alors placée au centre du
thyristor. Le faisceau lumineux, en général des infrarouges, est transmis grâce à une fibre
optique. Cette solution est utilisée dans les applications très haute tension, typiquement les
HVDC, pour ne pas avoir à placer l'électronique de la gâchette au potentiel des thyristors11,12.

Thyristor au carbure de silicium[modifier | modifier le code]


Le carbure de silicium (SiC) est un matériau pouvant remplacer le silicium dans la
construction des thyristors. Il a l'avantage de supporter des températures ambiantes allant
jusqu'à 350 °C. Leur utilisation est relativement récente13.

Comparaison avec d'autres composants[modifier | modifier le


code]
Un thyristor ne peut conduire que dans une direction, en cas d'utilisation bidirectionnelle il
faut avoir recours soit à deux thyristors montés tête-bêche, soit à un Triac, soit, dans certains
cas, à une diode montée en anti-parallèle ou un thyristor à conduction inverse.
Les thyristors sont en concurrence avec les GTO, les IGCT et les IGBT dans le domaine de
l'électronique de puissance. Tous ces autres composants ont l'avantage de pouvoir
commander leur ouverture. Ils offrent également la possibilité de travailler en fréquence plus
élevée. Par contre le thyristor est le composant ayant le moins de pertes.

Applications[modifier | modifier le code]

Exemple avec une charge résistive : la tension est en rouge, l'impulsion appliquée à la gâchette est
en bleu. En réglant l'instant de l'impulsion on règle la tension.
Dispositif de protection contre les surtensions.

Les thyristors sont principalement utilisés lorsque la tension, le courant ou les deux sont
élevés. Ils permettent de régler alors l'amplitude du courant appliqué à une charge. Leur
ouverture est en général provoquée par le passage par zéro du courant : par commutation
par la ligne. Selon les applications, le réglage peut être réalisé par variation de l'angle de
retard à l'ouverture comme dans l'animation ci-contre (réglage de l'angle de phase), ou bien
par trains d'ondes entières comme dans certains gradateurs.

Faibles puissances[modifier | modifier le code]


Les thyristors ou les Triacs, c'est-à-dire deux thyristors montés en tête-bêche, de faible
puissance servent à commander la vitesse de rotation des moteurs universels des appareils
électroménagers. Ils peuvent aussi servir à tamiser la lumière dans les cinémas notamment,
où ils ont remplacé les autotransformateurs et les rhéostats. Ils servent également dans les
flashs des appareils photo. À la fin des années 1970, ils ont été employés, également sous
forme de Triacs, dans l'alimentation des téléviseurs afin de stabiliser la tension continue
délivrée au circuit. En fonction de la tension alternative fournie, l'angle de retard des
thyristors est adapté afin de compenser les fluctuations. Plus tard, ils ont été remplacés par
les transistors bipolaires et les MOSFET.
Combinés à une diode Zener, ils peuvent servir à protéger les circuits numériques contre les
surtensions. En fonctionnement normal, les deux éléments sont bloqués. Si la tension
devient supérieure à la tension Zener, le thyristor devient conducteur et provoque un court-
circuit qui fait fondre le fusible protégeant l'alimentation. L'avantage de ce dispositif par
rapport à un simple interrupteur est de permettre d'évacuer les charges et la surtension vers
la terre.

Puissances moyennes[modifier | modifier le code]

Banc de thyristors de puissance : 11 V et 20 kA. Les thyristors sont refroidis par un circuit d'eau. La
sortie du + sont les barres du haut, la sortie du - sont les barres du bas.
Article détaillé : Redresseur.
Les thyristors sont très utilisés dans l'industrie quand la puissance excède environ 2 kW. Ils
servent alors souvent de redresseurs. Ils permettent de commander les moteurs électriques
asynchrones à cage d'écureuil en couple et ainsi de limiter les courants de démarrage. Pour
les moteurs à courant continu, les thyristors permettent de commander la vitesse en réglant
la tension de sortie du redresseur14.
Dans le cas de circuit redresseur/onduleur, permettant de changer la fréquence, les thyristors
sont utilisés pour régler la tension continue entre les deux éléments.
Pour le domaine de fréquences allant de quelques milliers de Hz à quelques dizaines de kHz
où les thyristors étaient auparavant utilisés, on utilise plutôt, depuis les années 2000,
des IGBT plus adaptés à ces applications.

 Thyristors et pont de Graetz


Pont de Graetz triphasé à base de thyristors, monté en redresseur.


 

Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à zéro.
 


Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à 20°.
 

Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à 40°.

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Puissances élevées[modifier | modifier le code]

Valves de la ligne HVDC Nelson River DC Transmission System.

Article détaillé : HVDC.
Les thyristors ayant à la fois un courant permanent admissible élevé et une tension de
blocage importante, ils sont adaptés aux applications mettant en jeu de grandes puissances
électriques. Les lignes haute tension à courant continu (HVDC) tirent tout particulièrement
parti de ces propriétés pour redresser le courant alternatif d'une part et l'onduler d'autre part.
Ce domaine emploie des thyristors amorcés électriquement (ETT) mais également des
transistors amorcés optiquement (LTT) ces derniers permettant d'avoir l'électronique de
commande et les thyristors à des potentiels différents, mais leur fabrication et la conception
sont globalement plus complexes12. Pour les HVDC, les thyristors sont disposés en valves,
c'est-à-dire en interrupteurs. Chacune est constituée de nombreux thyristors en série et en
parallèle : en série pour augmenter la tension, en parallèle pour le courant. Les valves sont
en général suspendues au plafond pour les isoler électriquement du sol. Pour évacuer leur
pertes, les thyristors sont refroidis à l'eau déionisée11.
Les FACTS, qui servent à stabiliser et à optimiser les réseaux électriques, et ont une
conception proches des HVDC utilisent également les thyristors.
Pour la commande des moteurs électriques grandes puissances, comme en moyenne
puissance, les thyristors sont employés. Ainsi les premiers ICE les utilisaient, dans les
nouveaux cependant, des GTO et IGCT les ont remplacés.
Les redresseurs à thyristors peuvent aussi servir à l'électrolyse de l'aluminium ou du chlore.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
 (en) Dr. Richard G. Hoft, Professor of Electrical Engineering, University of Missouri at
Columbia (dir), The Enginneer Staff of International Rectifier (contributors), SCR
applications handbook, International Rectifier, septembre 1974, 528 p.
 (en) A.P. Connoly, R.W. Fox, F.B. Golden, D.R. Gorss, S.R. Korn, R.E Locher et
S.J. Wu, SCR Manual, General Electric, 1977, 5e éd., 687 p.
Un thyristor est un interrupteur électronique semi-conducteur à l'état solide constitué de quatre
couches, alternativement dopées N et P. C'est un des composants essentiels de l'électronique de
puissance. Il tire son nom du grec thura qui signifie porte et du suffixe « istor » qui provient du
mot transistor. Il se comporte comme une bascule synchrone, c'est-à-dire qu'il reste commandé à
l'allumage, par la gâchette (g)anglais 1, mais pas à l'extinction qui est provoquée par le passage du
courant principal Iak à une valeur inférieure au courant de maintien IH.
Les premiers thyristors commerciaux sont sortis en 1956. Leur capacité à commander une
grande quantité de puissance et de tension associée à une grande compacité leur a permis de
trouver de nombreux champs d'applications dans l'électronique de puissance : ils servent ainsi
dans les convertisseurs statiques tels que les gradateurs, les redresseurs pilotés, les onduleurs,
pour la commande des moteurs électriques, que ce soit dans l'industrie, le ferroviaire,
l'avionique ou l'automobile, pour les lignes électriques HVDC, etc. Ils sont particulièrement
adaptés quand la puissance est élevée mais la fréquence basse.
Les thyristors classiques se servent du passage par zéro du courant pour s'ouvrir, cela les rend
inutilisables seuls pour la commande de courant continu. Des modifications de structure
permettent d'ouvrir les thyristors grâce au signal de la gâchette, par exemple dans le cas
des GTO. Par ailleurs, le régime de fonctionnement conduction/blocage des thyristors étant
en tout ou rien, ils ne sont pas adaptés pour la réalisation d'amplificateurs analogiques.
Le thyristor est parfois dénommé SCR (Silicon Controlled Rectifier, soit « redresseur silicium
commandé »)

Symbole électrique d'un thyristor.

Principe[modifier | modifier le code]
Le thyristor est un composant électronique semi-conducteur à trois bornes composé de quatre
couches de silicium dopées alternativement par des accepteurs (P) et des donneurs (N). La
structure en couches P-N-P-N du thyristor peut être modélisée par deux transistors PNP et NPN
connectés selon le schéma ci-dessous. Les deux bornes principales : l'anode et la cathode, se
situent de part et d'autre des quatre couches. La troisième borne, appelée gâchette, sert à
commander le thyristor. Elle est reliée à la couche P près de la cathode. On peut modéliser le
fonctionnement d'un thyristor par deux transistors bipolaires connectés de manière à former une
bascule1 :
Modélisation physique et électronique d'un thyristor, ainsi que son symbole1.
En suivant la convention récepteur on peut définir :

 Vak tension entre l'anode et la cathode du thyristor ;


 Vgk tension entre la gâchette et la cathode ;
 Iak courant considéré comme positif lorsque traversant le thyristor de l'anode vers la
cathode ;
 Igk courant considéré comme positif lorsque rentrant sur la gâchette.

Schéma des couches et des jonctions d'un thyristor.

Un thyristor a trois états possibles2,3 :

1. Tension négative, thyristor bloqué : Vak est négatif, comme une diode dans ce cas, il
est bloqué ;
2. Tension positive, thyristor bloqué : Vak est positif, mais Igk est nul. À la différence
d'une diode, le thyristor est bloqué ;
3. Tension positive, thyristor passant : Vak est positif (supérieure à la tension de seuil),
une impulsion d'un courant Igk positive a été donnée entre la gâchette et la cathode.
Le thyristor est passant : il conduit, le courant Iak traverse le thyristor de l'anode vers
la cathode. Lorsque celui-ci dépasse initialement la valeur du courant de
verrouillageanglais 2, le thyristor reste conducteur tant que le courant ne descend pas en
dessous d'une certaine valeur, appelée courant de maintienanglais 3. Il se comporte à
nouveau comme une diode. Il y a une chute de tension aux bornes du thyristor,
légèrement plus grande que la tension de seuil, de l'ordre de 1 ou 2 volts2.
Fonctionnement[modifier | modifier le code]
Un thyristor possède trois jonctions P-N, nommées J1, J2, J3 à partir de l'anode (voir ci-
dessus). Quand Vak est positive (anode positive par rapport à la cathode), mais qu'aucun
courant n'entre par la gâchette, les jonctions J1 et J3 sont polarisées positivement (tension
positive sur P par rapport à N), tandis que J2 est polarisée négativement (tension positive sur
N par rapport à P). J2 empêche donc la conduction1.
Caractéristique I-V d'un thyristor.

La caractéristique I-V d'un thyristor est présentée ci-contre1 :

1. Avalanche, ou tension de claquage négative ;


2. Courant inverse ;
3. Courant de fuite direct ;
4. Tension d'amorçage (tension de « claquage » positive) directe ;
5. Courant de maintien :
6. Courant de conduction.
Si la tension Vak dépasse la valeur de la tension d'amorçage (4 sur la caractéristique), alors la
jonction J2 se met à conduire, le thyristor aussi (6 sur la caractéristique)1.
Si Vgk est positive, alors la valeur de la tension d'amorçage diminue : Vak doit être plus faible
pour que le thyristor conduise. En choisissant judicieusement Igk, on peut amorcer facilement
le thyristor.

Influence du courant de gâchette sur la caractéristique I-V d'un thyristor.

Une fois que l'effet d'avalanche a eu lieu, le thyristor continue à conduire quelle que soit la
valeur du courant de gâchette jusqu'à ce que, soit :

1. Le courant Iak devienne inférieur à la valeur du courant de maintien (5 sur la


caractéristique) ;
2. Vak devienne négative (voir aussi : Défaut de commutation).
Vgk peut donc être délivrée de manière impulsionnelle, par exemple grâce à la tension de
sortie d'un oscillateur de relaxation de type transistor unijonction.
Quand le thyristor se trouve dans un système en courant alternatif sinusoÏdal, ce qui est
généralement le cas, il est d'usage de définir le retard t0, entre le moment où Vak devient
positive et le début de l'impulsion de la gâchette, par un angle, appelé « angle de retard à
l'amorçage (ou à l'ouverture) » et noté α, tel que α = ω × t03.
La gâchette est caractérisée par sa tension d'amorçage, notée Vgk, et son courant
d'amorçage, noté Igk ; le circuit de commande doit être tel que la droite de charge du
générateur soit placée dans la partie de l'amorçage sûr de la caractéristique tension/courant
de la jonction gâchette-cathode4. La durée de l'impulsion dépend de la nature de la charge,
en cas de charge inductive l'impulsion doit avoir une durée supérieure4 au temps nécessaire
pour que le courant Iak dépasse la valeur du courant de maintien IH. Le temps total
d'amorçage du thyristor (délai d'amorçage plus temps d'amorçage) est dépendant de
l'amplitude du courant de gâchette, plus ce courant est élevé plus le temps est court et
inversement5.

Commutation[modifier | modifier le code]
Si l'on veut bloquer le thyristor alors qu'il est déjà à l'état conducteur, il faut utiliser un circuit
extérieur. La première possibilité est d'appliquer une tension négative à ses bornes, on parle
alors de commutation par la ligne (le réseau électrique alternatif, par exemple) ou de
commutation naturelle. La seconde consiste à activer un second thyristor qui va alors
permettre la décharge d'une capacité à travers la cathode du premier thyristor. On parle alors
de commutation forcée2.

Défaut de commutation[modifier | modifier le code]

Un thyristor a besoin d'un temps de blocage tq pour retrouver sa capacité isolante après l'interruption
du courant.

Après l'extinction du courant, un thyristor a besoin d'un temps de repos avant de retrouver
son pouvoir bloquant6. On parle de temps de blocageanglais 4 ou de désamorçage6 noté tq. Son
ordre de grandeur est variable selon les types de thyristors (classiquement de 10 à 100 µs)6.
Si une tension positive est appliquée à ses bornes avant la fin de ce délai, les porteurs de
charge (trous et électrons) ne se sont par encore tous recombinés, et le thyristor se réamorce
sans impulsion de gâchette. On parle de défaut de commutationanglais 5,2.
Ainsi, si la fréquence est élevée, un temps de repos faible est nécessaire. Des thyristors
rapides peuvent être réalisés par diffusion d'ions de métaux lourds, tels que l'or ou le platine,
qui rendent la recombinaison du silicium plus brève. En 2014, d'autres solutions sont
privilégiées : soit le silicium est irradié par des électrons ou des protons, soit en implantant
des ions. L'irradiation est plus polyvalente que le dopage aux métaux lourds, car le dosage
peut être ajusté par petite touche, même à la fin de la fabrication.
Le thyristor peut également devenir passant de manière intempestive si2 :

1. Le thyristor est à l'état bloqué et la tension Vak dépasse un niveau élevé appelé


tension de retournement (1 sur la caractéristique), il devient alors passant « sans
commande sur la gâchette » ;
2. La vitesse de montée de la tension au blocage Vak (dv/dt) est trop rapide. Ceci même
si la tension est inférieure à la tension de retournement. Ce qui arrive dans le cas
d'une tension carrée par exemple.
Afin de limiter la montée en tension, un circuit amortisseuranglais 6 peut être monté entre l'anode
et la cathode du thyristor. Il peut s'agir d'un simple circuit RC.
Enfin, les fabricants de thyristors définissent généralement une plage de tension, de courant
et de températures pour le fonctionnement nominal. La puissance maximale de la gâchette
est également à prendre en compte4. Le courant Iak ne doit pas s'établir trop rapidement
(di/dt) sous peine de produire un échauffement2 localisé trop important du composant
pouvant conduire à sa destruction6.

Histoire[modifier | modifier le code]

Deux bancs en parallèle de six thyristors disques (en boîtiers press-pack) en série, de courant nominal
2 000 A pour une application HVDC.

Invention[modifier | modifier le code]
Le Silicon Controlled Rectifier (SCR), plus tard renommé thyristor, a été imaginé par William
Shockley en 1950, l'idée a muri ensuite grâce au travail du Bell labs et de Moll en particulier.
Finalement, il est construit en 1956 par des ingénieurs de General Electric dirigés par Gordon
Hall. Il est enfin commercialisé par Frank W. « Bill » Gutzwiller, un employé de GE7.

Étymologie[modifier | modifier le code]
Un tube à gaz antérieur, appelé thyratron, possédait des capacités électroniques similaires
au thyristor. Une faible tension de commande permettant de commuter un courant important.
Le mélange des mots « thyratron » et « transistor » donne le terme « thyristor », qui remplace
vers 1965 le sigle SCR utilisé par General Electric. Le mot thyratron est lui-même composé
du préfixe « thyr- », venant du grec thura signifiant porte, et du suffixe tron signifiant
instrument8.

Types de thyristors[modifier | modifier le code]

Un thyristor 100 ampères/800 volts en boîtier à vis et un thyristor 13 ampères/800 volts en boîtier TO-


220.
Différents thyristors (sans leurs boîtiers, il s'agit ici des « pastilles ») de caractéristiques différentes : en
haut à gauche un de tension nominale 1 000 V et courant nominal 200 A, en bas 1 500 V/20 A, à droite
1 500 V/120 A ; une diode 1N4007 sert d'étalon de grandeur.

 Anode Gate Thyristor (AGT) : un thyristor dont la gâchette est connectée à la couche


dopée N près de l'anode.
 Thyristor asymétrique9, Asymmetrical SCR (ASCR).
 Bidirectional Control Thyristor (BCT) : un composant de commutation contenant deux
structures de thyristors avec deux gâchettes séparées.
 Breakover Diode (BOD) : un thyristor sans gâchette s'amorçant uniquement grâce à l'effet
d'avalanche.
o Diac : deux thyristors en tête-bêche sans gâchette servant à amorcer les Triac.
o Dynistor : dispositif unidirectionnel servant à l'amorçage.
o Diode Shockley (en) : thyristor sans gâchette
o Sidac (en) : composant de commutation bidirectionnel.
o Trisil (en), Sidactor : composant de protection bidirectionnel.
 Thyristor GTO (GTO) : thyristor commandé par la gâchette à la fermeture et à l'ouverture.
 Thyristor ETO (ETO)10 : thyristor commandé à la fermeture et à l'ouverture grâce à
un MOSFET.
 Integrated gate-commutated thyristor  (en) (IGCT) : thyristor commandé à la fermeture
et à l'ouverture.
o Distributed Buffer – gate turn-off thyristor (DB-GTO) : thyristor commandé à la
fermeture et à l'ouverture.
o Modified anode gate turn-off thyristor (MA-GTO) : GTO modifié.
 Thyristor à commande optique (Light-activated SCR [LASCR] ou (light-triggered
thyristor [LTT]) : thyristor amorcé grâce à la lumière, voir ci-dessous.
 Light-activated semiconducting switch (LASS)
 Thyristor MCT (MCT) : thyristor avec deux MOSFET intégrés.
 Base Resistance Controlled Thyristor (BRT)
 Thyristor à conduction inverse9 (RCT) : voir ci-dessous.
 Programmable Unijunction Transistor (PUT ou PUJT) : thyristor dont la gâchette est
connectée à la couche dopée N près de l'anode, utilisé pour remplacer le transistor
unijonction.
 Silicon Controlled Switch (SCS) ou Thyristor Tetrode : un thyristor avec une gâchette
pour l'anode et une pour la cathode.
 Silicon-controlled rectifier (SCR) : synonyme pour thyristor.
 Thyristor à induction statique (SITh) aussi appelé Field Controlled Thyristor (FCTh) :
thyristor dont la gâchette est conçue afin de pouvoir interrompre le courant venant de
l'anode.
 Triac (Triode for Alternating Current)  : deux thyristors montés en tête-bêche avec
gâchette commune.
 MOS composite static induction thyristor  (en) (CSMT)
 ACS
 ACST
 Ignitor
Thyristor à conduction inverse[modifier | modifier le code]
Un thyristor à conduction inverse possède une diode intégrée montée tête-bêche par rapport
au thyristor2,9. Cela permet d'économiser une diode de roue libre dans certains circuits9. Par
ailleurs, les deux éléments ne conduisant jamais simultanément, un système de
refroidissement commun peut être employé. Ils sont souvent utilisés dans les onduleurs et
les changeurs de fréquence.

Thyristor à commande optique[modifier | modifier le code]


Les thyristors amorcés optiquement (Light triggered thyristor) utilisent la lumière en lieu et
place du courant pour activer la gâchette. Cette dernière est alors placée au centre du
thyristor. Le faisceau lumineux, en général des infrarouges, est transmis grâce à une fibre
optique. Cette solution est utilisée dans les applications très haute tension, typiquement les
HVDC, pour ne pas avoir à placer l'électronique de la gâchette au potentiel des thyristors11,12.

Thyristor au carbure de silicium[modifier | modifier le code]


Le carbure de silicium (SiC) est un matériau pouvant remplacer le silicium dans la
construction des thyristors. Il a l'avantage de supporter des températures ambiantes allant
jusqu'à 350 °C. Leur utilisation est relativement récente13.

Comparaison avec d'autres composants[modifier | modifier le


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Un thyristor ne peut conduire que dans une direction, en cas d'utilisation bidirectionnelle il
faut avoir recours soit à deux thyristors montés tête-bêche, soit à un Triac, soit, dans certains
cas, à une diode montée en anti-parallèle ou un thyristor à conduction inverse.
Les thyristors sont en concurrence avec les GTO, les IGCT et les IGBT dans le domaine de
l'électronique de puissance. Tous ces autres composants ont l'avantage de pouvoir
commander leur ouverture. Ils offrent également la possibilité de travailler en fréquence plus
élevée. Par contre le thyristor est le composant ayant le moins de pertes.

Applications[modifier | modifier le code]

Exemple avec une charge résistive : la tension est en rouge, l'impulsion appliquée à la gâchette est en
bleu. En réglant l'instant de l'impulsion on règle la tension.
Dispositif de protection contre les surtensions.

Les thyristors sont principalement utilisés lorsque la tension, le courant ou les deux sont
élevés. Ils permettent de régler alors l'amplitude du courant appliqué à une charge. Leur
ouverture est en général provoquée par le passage par zéro du courant : par commutation
par la ligne. Selon les applications, le réglage peut être réalisé par variation de l'angle de
retard à l'ouverture comme dans l'animation ci-contre (réglage de l'angle de phase), ou bien
par trains d'ondes entières comme dans certains gradateurs.

Faibles puissances[modifier | modifier le code]


Les thyristors ou les Triacs, c'est-à-dire deux thyristors montés en tête-bêche, de faible
puissance servent à commander la vitesse de rotation des moteurs universels des appareils
électroménagers. Ils peuvent aussi servir à tamiser la lumière dans les cinémas notamment,
où ils ont remplacé les autotransformateurs et les rhéostats. Ils servent également dans les
flashs des appareils photo. À la fin des années 1970, ils ont été employés, également sous
forme de Triacs, dans l'alimentation des téléviseurs afin de stabiliser la tension continue
délivrée au circuit. En fonction de la tension alternative fournie, l'angle de retard des
thyristors est adapté afin de compenser les fluctuations. Plus tard, ils ont été remplacés par
les transistors bipolaires et les MOSFET.
Combinés à une diode Zener, ils peuvent servir à protéger les circuits numériques contre les
surtensions. En fonctionnement normal, les deux éléments sont bloqués. Si la tension
devient supérieure à la tension Zener, le thyristor devient conducteur et provoque un court-
circuit qui fait fondre le fusible protégeant l'alimentation. L'avantage de ce dispositif par
rapport à un simple interrupteur est de permettre d'évacuer les charges et la surtension vers
la terre.

Puissances moyennes[modifier | modifier le code]


Banc de thyristors de puissance : 11 V et 20 kA. Les thyristors sont refroidis par un circuit d'eau. La
sortie du + sont les barres du haut, la sortie du - sont les barres du bas.

Article détaillé : Redresseur.
Les thyristors sont très utilisés dans l'industrie quand la puissance excède environ 2 kW. Ils
servent alors souvent de redresseurs. Ils permettent de commander les moteurs électriques
asynchrones à cage d'écureuil en couple et ainsi de limiter les courants de démarrage. Pour
les moteurs à courant continu, les thyristors permettent de commander la vitesse en réglant
la tension de sortie du redresseur14.
Dans le cas de circuit redresseur/onduleur, permettant de changer la fréquence, les thyristors
sont utilisés pour régler la tension continue entre les deux éléments.
Pour le domaine de fréquences allant de quelques milliers de Hz à quelques dizaines de kHz
où les thyristors étaient auparavant utilisés, on utilise plutôt, depuis les années 2000,
des IGBT plus adaptés à ces applications.

 Thyristors et pont de Graetz


Pont de Graetz triphasé à base de thyristors, monté en redresseur.


 

Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à zéro.
 

Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à 20°.
 

Tension et courant sortant du pont de Graetz, avec l'angle de retard des thyristors égal à 40°.

 Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Puissances élevées[modifier | modifier le code]

Valves de la ligne HVDC Nelson River DC Transmission System.

Article détaillé : HVDC.
Les thyristors ayant à la fois un courant permanent admissible élevé et une tension de
blocage importante, ils sont adaptés aux applications mettant en jeu de grandes puissances
électriques. Les lignes haute tension à courant continu (HVDC) tirent tout particulièrement
parti de ces propriétés pour redresser le courant alternatif d'une part et l'onduler d'autre part.
Ce domaine emploie des thyristors amorcés électriquement (ETT) mais également des
transistors amorcés optiquement (LTT) ces derniers permettant d'avoir l'électronique de
commande et les thyristors à des potentiels différents, mais leur fabrication et la conception
sont globalement plus complexes12. Pour les HVDC, les thyristors sont disposés en valves,
c'est-à-dire en interrupteurs. Chacune est constituée de nombreux thyristors en série et en
parallèle : en série pour augmenter la tension, en parallèle pour le courant. Les valves sont
en général suspendues au plafond pour les isoler électriquement du sol. Pour évacuer leur
pertes, les thyristors sont refroidis à l'eau déionisée11.
Les FACTS, qui servent à stabiliser et à optimiser les réseaux électriques, et ont une
conception proches des HVDC utilisent également les thyristors.
Pour la commande des moteurs électriques grandes puissances, comme en moyenne
puissance, les thyristors sont employés. Ainsi les premiers ICE les utilisaient, dans les
nouveaux cependant, des GTO et IGCT les ont remplacés.
Les redresseurs à thyristors peuvent aussi servir à l'électrolyse de l'aluminium ou du chlore.

Bibliographie[modifier | modifier le code]
 (en) Dr. Richard G. Hoft, Professor of Electrical Engineering, University of Missouri at
Columbia (dir), The Enginneer Staff of International Rectifier (contributors), SCR
applications handbook, International Rectifier, septembre 1974, 528 p.
 (en) A.P. Connoly, R.W. Fox, F.B. Golden, D.R. Gorss, S.R. Korn, R.E Locher et
S.J. Wu, SCR Manual, General Electric, 1977, 5e éd., 687 p.
 (de) Dr.-Ing. Hans-Peter Hempel, Leistungshalbleiter–Handbuch, Nuremberg, Peter R.W.
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