Vous êtes sur la page 1sur 38

L’Étranger – Albert CAMUS

1-QUIZ
S’il y aura des questions que tu en comprendras pas, demande-les-moi :) Après
ces quiz, n’oublie pas jeter un coup d’oeil au premier quiz moodle aussi.

QUIZ 1 > lis aussi les explications des questions pour mieux comprendre
comme ceci :

https://www.lumni.fr/quiz/quiz-laquo-roman-raquo-laquo-l-etranger-raquo-d-albert-camus

QUIZ 2
https://www.babelio.com/quiz/18152/Letranger-DAlbert-Camus

QUIZ 3
https://www.babelio.com/quiz/5902/Letranger-dAlbert-Camus

QUIZ 4 > sur ce lien, en bas, tu peux regarder des analyses du livre aussi
comme ceci :

https://commentairecompose.fr/l-etranger-camus-quiz/
QUIZ 5
https://www.quizz.biz/quizz-1476903.html

QUIZ 6
https://quizizz.com/admin/quiz/5ed113081140fe001b09f1c9/letranger

QUIZ 7
https://view.genial.ly/5fb3a0e0bd8b8c0d1192b56d/learning-experience-challenges-quiz-letranger-dalbert-
camus-juliette-dussart

QUIZ 8
http://plinous.org/As-tu-bien-lu-L-Etranger.html

QUIZ 9
https://booknode.com/letranger_011111/quiz

QUIZ 10
https://www.babelio.com/quiz/186/Quiz-sur-lEtranger-par-Albert-Camus

QUESTIONS POSSIBLES > tu ne dois pas répondre toutes les questions mais tu
peux les regarder seulement, s’il y aura des questions auxquelles tu ne peux
pas répondre, demande-moi !
https://www.quia.com/files/quia/users/dominiquemerrill/FR3-4Etranger1-2-3Analyse.pdf

https://cpb-ca-c1.wpmucdn.com/myriverside.sd43.bc.ca/dist/b/1058/files/2015/09/Questions-breves-et-
citations-p-1-wtzjlo.pdf

https://lewebpedagogique.com/beatrice2404/test-de-lecture-letranger-dalbert-camus/
FICHES D’ANALYSE > tu peux lire seulement les documents, s’il y aura des
parties que tu ne comprends pas écris-moi !
https://www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/fichiers/site_ens_francais/modules/document_section_
fichier/fichier__634e3b24301a__Sequence_didactique_autour_de_l_Etranger_de_Camus_1_.pdf

https://www.kartable.fr/ressources/francais/expose-type-bac/letranger-le-meurtre-de-larabe/17111

2-ALBERT CAMUS
Albert Camus est né en 1913 en Algérie. Il est grand écrivain qui crée une œuvre majeure
pour la littérature française, intitulée L’Étranger. La date de parution du livre est en 1942,
plus clairement c’est la période de la Seconde Guerre Mondiale. C’est important de
l’indiquer car ce contexte à un énorme impact sur la littérature de cette époque. Également,
ses œuvres seront marquées par cette guerre et par les sentiments nés de l’absurdité du
monde et du besoin d'une révolte face aux crimes commis par l’humanité. Quant au courant
littéraire de Camus, c’est la philosophie absurde. Autrement dit, tout le temps, on peut voir
des enquêtes contre la vie et aussi la quête du sens qui est une partie de l’existentialisme.
De plus, il est certain que chez Camus, l’existence n’a pas de sens mais seulement la fatalité
et le hasard guident nos pas dans la vie.
3-LE ROMAN
L’étranger est l’incarnation de cette philosophie ;

• 1ere niveau :
- Comme étant le représentant de ce monde irrationnel, indiffèrent Il est un
personnage indiffèrent par excellence
Vide identitaire
Il manifeste aucun sentiment
- Différence va l’amener à le laisser guider par le hasard, par la contingence, pas
guider par une intention
- Une subjectivité qu’il n’a pas
- Cette l’indifférence va l’amener à jouer par passivité un jeu de mensonge :
mensonge qui entoure le portrait que le procureur adresse à lui, qui est celui d’un
coupable
- Cette passivité est la conséquence grâce à ce portrait de coupable, il est enfin
connaît par la société́
- L’étranger dans la société, grâce à son rôle coupable ; il prendre sa place dans la
société
- La société condamne lui à la mort
- Vide de sens, dans laquelle elle est obligé d’évoluer

• 2eme approche :
- Un homme qui va prendre peu à peu conscience de sa condition et cet absurde
- L’étranger est l’itinéraire de la conscience d’un homme qui va passer d’une
intuition absurde ; qui va apporter une attitude symétrique de ce monde
- Ce récrit, cette évolution, cette prise de conscience qui s’effectue petite à petite
- Le résultat de sa confrontation avec la mort ; qui va lui permettre de pris
conscience
- Lorsqu’il est condamné, il réalise que la mort est le seul destin de l’homme ; la
seule certitude, que par conséquence il a eu la raison d’emmener sa vie comme il
veut, par le hasard, la contingence ; c’est la mort pour chaque homme
- Cette pleine conscience lui permet de s’élever au-dessus de cette condamnation, sa
condition, de cette mort qui arrive et de mourir heureux malgré tout, puisqu’il a la
confirmation qui amener sa vie de la bonne façon, en accédant finalement à cette
conscience pleine et entier
- Il regarde sa condition en face qu’il vie malgré elle, celle qui exige un fils pleure à
l’enterrement de sa mère ; il refuse de mentir aux yeux de la société, il veut rester
fidèle au lui-même
- A cause de ce refus de jouer ce jeu social, la société lui condamne à mort
- Le problème, c’est de ne pas respecter les conventions sociales, il est condamné
parce qu’il refus de jouer le rôle
- Il refuse de faire semblant, il reste fidèle à lui-même
• Analyse :
o Mots clés : absurdisme, l’emprisonnement, l’espoir, l’accpetance, fuite de
mort, solitude, indifférence, mort de sa mère …………
o La première phrase > le passé composé du verbe “mourir” nous met
brutalement devant le fait accmpli, cela provoque comme une douche froide
chez le lecteur qui pouvait s’attendre à un discours pathétique ou un éloge
funèbre.
o Sartre a dit que > ainsi le choc que vous avez ressenti en ouvrant le livre était
voulu : c’est le résultat de votre première rencontre avec l’absurde.
o En effet, chez Camus, la rencontre avec la mort pose la question du sens de la
vie donnant ainsi naissance su sentiment l‘absurdité.
o Nous ne savons presque rien sur le narrateur. On découvre son nom plus tard
lors de l’enterrement de sa mère qu’on appelle Madame Meursault. Pour
nous il n’est qu’une voix qui n’exprime pas ses émotions. Cependant nous
pouvons interpréter deux choses : ses attitudes et son évolution. En effet, on
peut voir que le personnage de Meursault n’est pas statique, il change tout
au long du roman. En suivant le récit fait à la première personne, le lecteur
est amené à vivre l’intérieur son parcours initiatique qui est une découverte
de l’absurde.
o Pour les funérailles de sa mère, il se rend à marengo, à 80 km d’Alger. Il doit
prendre le bus, ce qui provoque chez lui un état de fatigue. Au
commencement de la veillée funèbre, il rencontre les vieillards qui sont les
amis de sa mère. Face à eux, il a l’impression de se trouver dans un tribunal.
Pour les oublier, il commence à somnoler.
o Pendant la veillée, Meursault sympathise avec le concierge de l’asile, ils
prennent ensemble un café au lati et une cigarette. Tous cela lui sera
reproché le jour du procès. On l’accusera en effet d’avoir enterrée sa mère
avec un coeur coupable. De nombreux indices préparent déjà la deuxième
parti edu roman avec le procès. “ !!!!! Des annonces plus ou moins explicites
de la suite du récit, c’est ce qu’on appelle des prolepses ( annonce de la suite
du récit )”
o Le soir de la veillée il ne montre aucune émotion aux yeux des autres.
Pourtant, la nature qu’il nous décrit reflète une certaine tristesse. “ trèce
mélancholique”
o Le lendemain, à lieu de l’enterrement, il rencontre avec M. Perez qui était
comme un fiancé pour sa mère. Le jour de l’enterrement, la chaleur est
accablante, comme si elle était hostile. Le vieux M. Perez s’évanouit sur le
trajet. Meursault vit tout cela dans un état de torpeur presque inconsciente.
o Le lendemain, samedi Meursault va se baigner au port et rencontre une jeune
femme : Marie Cardona “…… une ancienne dactylo de mon bureau dont
j’avais eu envie à l’époque. Elle aussi, je crois.” > La scène de baignade est
pleine de sensations positives !!!!!! ( On trouve souvent cette thématique
chez Camus : la fraîcheur et la douceur de l’eau s’opposent à la chaleur et à la
dureté du soleil. )
o Après cela, ils se rendent ensemble au cinéma. “Je lui ai demandé si elle
voulait venir au cinéma, le soir.”
o Le lendemain, après le départ de Marie Cardona, Meursault passe la journée
du dimanche dans son appartement. Il n’exprime pas d’émotio, mais son
errance dans l’appartement laisse penser qu’il ressent d’une certaine
manière l’absence de sa mère. Dans le roman, les paysages sont un miroir de
ce qu’il ressent.
o Meursault a un premier voisin, le vieux Salamano, qui est toujours avec son
chien. Un jour le chien disparaît, laissant le vieux Salamano désemparé.
Quand Meursault lui propose d’alle à la fourrière, pù il pourrait se trouver, il
répond méchamment. La relation entre ces deux personnages ( Salamano et
son chien ) éclaire ainsi celle de Meursault avec sa mère qu’il a laissé l’asile
par souci d’économie. > On retrouve cette forme d’indifférence mêlée à de
l’attachement. C’est aussi un symbole de ce que Meursault appelle à la fin du
roman “la tendre indifférence du monde”, l’absurdité est bien une relation
d’amour et de haine entre l’homme et le monde.
o Meursault a un deuxième voisin de palier, Raymond, un proxénète qui va
l’embarquer dans une histoire douteuse. Raymond explique son histoire à
Meursault. On comprend qu’il est entré en conflit avec des Arabes, à cause
de son ancienne maîtresse.
o Jusqu’à maintenant, tous les éléments sont maintenant réunis pour la scène
centrale du roman. > Un dimanche, Raymond invite Meursault et Marie à le
rejoindre chez un ami, Masson et sa femme, qui habitent un cabanon sur la
plage à côté d’Alger. Après le repas, alors qu’ils retournent à la plage, ils
croisent deux Arabes dont le frère de l’ancienne maîtresse de Raymond. Une
bagarre se déclenche, au cours de laquelle Raymond est blessée par un coup
de couteau. Ils retournent au cabanon, où Raymond est soigné par un
médecin. Plus tard, Raymond et Meursault retournent à plage et ils croisent
à nouveau les deux Arabes. Les deux hommes retournent au cabanon, mais
Meursault n’a pas le courage de monter les marches. Meursault retourne à la
plage et sur la plage il croise l’Arabe, qui est seul cette fois. L’Arabe tire son
couteau. Il a crispé sa main sur le revolver. > Le lecteur déconcerté assiste au
coup de feu, qui semble provoqué par des raisons confuses ( comme la
chaleur, la réverbération du soleil sur lame du couteau, la fatalite ). Le thème
de l’aveuglement est très présent dans ces passage comme dans une
tragédie, les mécanismes de la fatalite dont invincible pour celui qui les subit.
( On peut penser à Oedipe qui se crève les yeux quand son destin est
accompli.
o Comme d’habitude, il semble étranger à ce qui se passe autour de lui, comme
dénué de volonté. Et pourtant, il tire encore 4 coups de feu sur le corps inerte.
> C’est sans doute le moment du roman où le sentiment d’absurdité est le
plus fort. Frapper la porte : c’est l’acte volontaire : il demande à entrer > Tout
se passe comme s’il acceptait d’avance sa condamnation. C’est presque un
geste de suicide. La porte au malheur, c’est donca u choix, la porte du
tribunal, la porte du prison, la porte de la mort.
o Deuxième partie :
o Il reste en rison pendant toute la durée de l’instruction du procès. Il s’ennuie
bcp, s’entretient avec le juge d’instruction, lit un fait divers et reçpit une visite
de Marie. Enfin le procès prend en place. 1 an après le moment du meurtre,
on se trouve à nouveau en été, avec une chaleur accablante. Les différents
témoins défilent à la barre. L’aveuglement de Monsieur Perez est intéressant
car Meursault est lui-même aveuglé la plupart du temps. Le concierge de
l’asile est l’un des premiers témoins, avec ses explications, Meursault
comprend qu’il était coupable. Etrangement, c’est le détail du café au lait et
de la cigarette qui provoquent la défiance de l’auditoire. Puis, Marie est
entrée. Durant ce procès, Meursault garde un regard extérieur et naif, ce qui
ressortir l’aspect artificiel des rôles joués aussi bien par la défense que par
l’accusation. Le procureur ( = savcı ) le décrit comme un monstre sans âme >
ce passage est révélateur car Albert Camus est un philosophe athée. Or l’âme
représente le sens de la vie tel qu’il est donné par les religions. Elle s’oppose
donc radicalement à la notion d’absurdité. Pour le procureur, la société
repose justement sur des valeurs inaccessibles à l’homme absurde.
Ouverture possible : Dans l’Homme révolté Camus va au contraire chercher à
refonder des valeurs humanistes hord de toute vénté révélée.
o Notre roman retrace tout ce cheminement dans l’absurde. Pour Camus, ce
n’est qu’après un moment de révolte que le sentiment de l’absurdité refonde
des valeurs humaines dans un monde sans dieu. On devine que la révolte est
la prochaine étape du parcours de Meursault permettant en dernier lieu la
création d’un nouveau lien avec la société.
o Le procès se termine sur la condamnation à mort de Meursault : le dernier
jour avant son exécution, un aumonier rend visite à Mersault dans sa cellule.
Pourtant il a réfusé de le voir. Quand l’aumonier quitte Meursault, il a les
yeux pleind de larmes. > cette scène symbolise une nmouvelle étape dans
l’expérience de l’absurdité. C’est un moment de révolte. > Meursault refuse
les explications de la religion, incarnées par l’aumonier. Symboliquement, il
a renoncé aux doctrines qui donnent une explication unique au sens de la vie.
o Après le départ de l’aumonier, il est soulagé. Quand il se réveille, le soliel
accablant qui était présent durant tout le roman est remplacé par les étoiles.
o À l’approche de la mort, il se trouve plus rassuré et plus heureux de vivre dans
l’absurdité que dans un monde qui aurait un sens. Ce ‘est pas un hasard si
Camus termine sur cette notionn de bonheur. > Cela nous pemet de
comprendre le nom que Camus a donnée à son personnage principal.
“Meursault” contient les deux verbes > mourir, sauver. En effet, c’est
l’approche de la mort qui lui révélé sa vocation à vivre heureux dans
l’absurdité.
o Avec L’Etranger, il écrit pour ainsi dire le mythe fondateur de l’absurdité. La
dernière phrase du roman est mystérieuse > il retrouve un lien avec aux
autres, même si c’est dans un sentiment de haine. D’ailleurs, la haine n’est
pas un sentiment tellement éloigné de l’amour.
RÉSUMÉ DE L'ÉTRANGER D'ALBERT CAMUS

Quelques mots sur l'œuvre et son auteur

Publié en 1942, l'Étranger retrace l'histoire d'un homme ordinaire soumis à l'absurdité
de l'existence et de la condition. Rédigé au passé, ce récit propose de suivre le parcours
de Meursault, de l'annonce du décès de sa mère jusqu'à sa condamnation pour homicide,
un an plus tard. Camus souhaite mettre en lumière l'aspect pessimiste et absurde de la
condition humaine en dépeignant un homme qui prend la vie comme elle vient, suit ses
instincts et ne s'encombre pas des injonctions sociales.

Structure de l'œuvre

Première Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3


partie
Meursault apprend la C'est une bonne semaine de Meursault, Marie et
mort de sa mère. Le travail. Meursault retrouve Raymond partent passer la
lendemain de Marie, ils se promènent à la journée au bord de la mer.
l'enterrement, il mer et dorment chez lui. Ils Ils y retrouvent le « type » à
rencontre Marie. Les surprennent une dispute qui Raymond en veut. Une
deux flirtent ensemble chez le voisin, Raymond. Ce violente dispute éclate.
le week-end.
dernier demande à Meursault finit par tuer
Meursault de témoigner pour l'Arabe, sans trop savoir
sa défense. Il accepte. comment il en est arrivé là.

Deuxième Fin de l'été / Automne Hiver Printemps


partie
Les premiers Le gardien indique à Le procès commence. Après
interrogatoires avec le Meursault qu'il est en prison plusieurs témoignages, la
juge ont lieu. On donne depuis 5 mois. Il a fini par cour délibère et condamne
à Meursault un avocat s'habituer à cette vie, n'étant Meursault à mort.
commis d'office. Il se pas foncièrement
sent de trop dans toute malheureux.
cette procédure.

Les deux parties du récit d'Albert Camus se correspondent et se répondent : on y trouve,
en toile de fond, le thème privilégié de la mort (la mort de la mère de Meursault dans la
première partie ; celle de l'Arabe dans la seconde). Les deux volets vont jusqu'à partager
une symétrie troublante : 83 pages et 6 chapitres dans la première partie ; 87 pages et 5
chapitres dans la seconde. Pour Camus, c'est le moyen de rassembler deux parties en
apparence sans rapport à une seule et même idée : la vie n'est-elle pas finalement, que la
conscience d'une existence qui se terminera dans la mort ? Ceci n'est pas sans rappeler
la thèse hégélienne de l'être-pour-la-mort, autrement dit, l'homme qui, dès sa naissance,
n'a pour horizon que la fin de son existence. En somme l'Étranger est une œuvre où se
mêlent la vacuité de la condition humaine, la critique de la justice et le profond
sentiment d'étrangeté que peut ressentir un homme envers la société mais aussi envers
lui-même.
© https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-
fr1/synthese-lecture-camus.html
Page 1 sur 5
Résumé
Première partie

Chapitre I

Meursault, le narrateur, est un jeune et modeste employé de bureau habitant Alger. Le


récit commence le jour de la mort de sa mère. Au petit matin, il reçoit un télégramme de
l'asile de vieillards de Marengo lui annonçant son décès. Après un long voyage,
Meursault a une entrevue avec le directeur de l'asile, qu'il écoute d'une oreille distraite.
Ce dernier lui indique que sa mère n'était pas malheureuse à l'asile. Il lui annonce
également que l'enterrement religieux est fixé au lendemain matin. Puis Meursault se
rend dans une salle blanchie à la chaux où se trouve entreposé le corps de sa mère mais
il refuse de voir le corps. Puis a lieu la veillée, interminable : les amis de sa mère, tous
semblables, y assistent. Puis le cortège funèbre se rend vers l'église du village. La
chaleur est insoutenable. L'enterrement défile comme un songe dans l'esprit de
Meursault : l'église, le cimetière, l'évanouissement du vieux Pérez, l'attente, puis la joie
quand l'autobus le ramène enfin à Alger. Meursault a enterré sa mère sans larmes et n'a
pas voulu simuler un chagrin qu’il n’éprouvait pas.

Chapitre II

A son réveil , le samedi, Meursault décide d'aller se baigner au port. Il y rencontre par
hasard Marie Cardona, une ancienne dactylographe de son bureau dont il avait « eu envie
à l'époque». Ils nagent, s'amusent dans l'eau. Leurs corps s'effleurent. Puis ils
s'endorment ensemble sur une bouée, Meursault posant sa tête sur le ventre de Marie.
Le soir, ils vont au cinéma voir un film de Fernandel. Pendant la séance il lui caresse les
seins et l'embrasse. Meursault reste au lit toute la matinée à fumer des cigarettes.
Désœuvré, il passe tout l’après-midi à son balcon, et observe les allées et venues des
gens de son quartier.

J'ai pensé que c'était toujours un dimanche de tiré, que maman était maintenant
enterrée, que j'allais reprendre mon travail et que, somme toute, il n'y avait rien de
changé.
Chapitre III

Le lundi, Meursault retourne au bureau. Le soir, il profite du plaisir simple de rentrer


chez lui en marchant le long des quais. Dans l'escalier de son immeuble, Meursault
rencontre le vieux Salamano, son voisin de palier, accompagné de son chien. Puis dès
qu'il a quitté Salamano, il s'entretient avec son autre voisin de palier, Raymond Sintès ;
soupçonné d'être un souteneur, ce voisin a mauvaise réputation. Il porte ce soir-là un
pansement à la main : il s'est fait blesser au cours d'une rixe dont il fait le récit .
Raymond Sintès se confie à Meursault : l'homme avec qui il s'est battu est le frère d'une
femme qu'il « entretient », et qu'il veut punir parce qu'il s'est aperçu qu'il y avait de la
« tromperie ». Il veut lui écrire une lettre, pour la faire revenir, et ensuite l'humilier. Il
demande à Meursault de rédiger cette lettre et ainsi l'aider à réaliser sa vengeance .
Meursault l'écrit. Raymond est satisfait et reconnaissant :

Maintenant, tu es un vrai copain.


© https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-
fr1/synthese-lecture-camus.html
Page 2 sur 5
Chapitre IV

La semaine s'achève. Meursault a bien travaillé. C'est samedi, il retrouve Marie. Ils
prennent le bus pour aller à la plage située à quelques kilomètres d'Alger. Le dimanche
matin, Marie est restée. Elle souhaite savoir si Meursault l'aime ? Il lui « a répondu que
cela ne voulait rien dire, mais qu'il (lui) semblait que non ». C'est à ce moment-là, qu'ils
entendent les bruits d'une dispute chez Raymond. L'arrivée d'un agent met fin à la
dispute. Après le départ de Marie, vers 13 heures, Meursault dort un peu. Puis Raymond
vient le voir. Il est heureux de sa vengeance et lui demande de venir témoigner.
Meursault accepte et ils sortent se promener. À leur retour, ils trouvent Salamano sans
son chien. Le vieil homme est complètement désemparé et leur explique comment celui-
ci s'est sauvé. Les deux hommes le rassurent et lui indiquent que le chien a pu s'égarer,
mais qu'il allait revenir. Le soir, Salamano vient rendre visite à Meursault,.

Puis il m'a dit : "Bonsoir". Il a formé sa porte et je l'ai entendu aller et venir. Son lit a
craqué. Et au bizarre petit bruit qui a traversé la cloison, j'ai compris qu'il pleurait. Je ne
sais pas pourquoi j'ai pensé à maman.


Chapitre V

Meursault est au bureau et Raymond l'appelle pour les inviter, lui et Marie, à passer le
dimanche suivant chez un ami, dans un cabanon au bord de mer, près d'Alger. Raymond
lui indique aussi que toute la journée un groupe d'Arabes l'a suivi, parmi lesquels se
trouvait le frère de son ancienne maîtresse. Le soir Marie vient chercher Meursault et lui
demande s'il veut se marier avec elle. Meursault lui explique que cela n'a aucune
importance et que si elle désire ils peuvent très bien se marier. Meursault retrouve
Salamano, qui lui annonce que son chien est définitivement perdu. Ils évoquent le chien,
puis Salamano parle de sa jeunesse, de son ambition d'alors, de sa femme et de chien
qu'il avait acquis à la mort de celle-ci. Puis il évoque la mère de Meursault : dans le
quartier, on l'a mal jugé quand il l'a mise à l'asile, mais lui, Salamano, connaissait bien
Meursault et il savait qu'il aimait beaucoup sa mère. Pour la première fois depuis qu'ils
se connaissaient, les deux hommes échangent une poignée de main.

Chapitre VI

Le dimanche. Marie appelle Meursault et le réveille. Elle est heureuse de passer la


journée au bord de la mer avec Meursault. Au moment où ils vont prendre l'autobus,
Raymond aperçoit sur le trottoir d'en face un groupe d'Arabes (dont le « type » de
Raymond) qui les regardent . Ils prennent l'autobus pour se rendre chez l'ami de
Raymond, Masson, un grand gaillard sympathique. Masson, Meursault et Marie partent
se baigner. Le déjeuner est arrosé, il est encore tôt et l'éclat du soleil sur la mer est
insoutenable. Meursault, Raymond et Masson vont se promener sur la plage. Tout au
bout, ils aperçoivent soudain deux Arabes. « C'est lui », dit Raymond reconnaissant son
adversaire. Raymond frappe « son type » et Masson s'occupe de l'autre. Meursault ne
prend pas part à la bagarre. L'un des Arabes a tiré un couteau, Raymond est blessé, sans
gravité. Il part se faire soigner chez un médecin . Meursault, lui, reste avec les femmes. A
son retour, vers une heure et demie, Raymond retourne sur la plage, Meursault
l'accompagne. Les deux Arabes sont encore là, allongés près d'une source. Raymond
© https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-
fr1/synthese-lecture-camus.html
Page 3 sur 5
provoque son adversaire mais Meursault, par précaution, l'oblige à lui remettre son
revolver. La chaleur est insoutenable. À peine de retour au cabanon, Meursault éprouve
le besoin de revenir se promener sur la plage, et il se dirige vers le coin ombragé de la
source pour y trouver un peu de fraîcheur. Le « type » de Raymond est revenu. Du fait du
soleil écrasant, Meursault va vivre la suite des événements dans une espèce de semi-
conscience ; il serre le revolver de Raymond dans sa poche, envisage de faire demi-tour,
mais sent la plage « vibrante de soleil » qui se presse derrière lui ; l'Arabe tire son
couteau, la lumière gicle sur l'acier ; les yeux aveuglés de sueur, la main de Meursault se
crispe sur le revolver, le coup part.

C'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la
sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence
exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un
corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups
brefs que je frappais sur la porte du malheur.

Deuxième partie

Chapitre I

Meursault est arrêté et subit plusieurs interrogatoires au commissariat, puis chez le juge
d'instruction. Trouvant son affaire « très simple » Meursault ne juge pas utile de prendre
un avocat. On lui en désigne un d'office. Il questionne Meursault sur sa mère et les
sentiments qu'il avait pour elle. Les propos à la fois sincères et naïfs de Meursault
gênent son avocat. L'instruction, va durer onze mois. Meursault a l'impression d'en être
un peu exclu.

Chapitre II

Le jour de son arrestation, Meursault se retrouve enfermé avec d'autres prisonniers.


Puis très vite, il se retrouve seul dans une cellule. De sa fenêtre, il peut voir la mer. Visite
de Marie au parloir. Le bruit des autres conversations de prisonniers couvre les paroles
de Marie. Meursault a du mal à se concentrer. Meursault souffre au début de cette
privation de liberté. La mer lui manque, il a envie de cigarettes, il a des désirs de femme.
Puis il s'habitue peu à peu aux privations et ne se trouve « pas trop malheureux ».

Chapitre III

Le procès aux assises a lieu en juin. La salle du tribunal est bondée. On se presse pour le
voir. Meursault découvre l'assistance depuis son box d'accusé. Les rires, la fébrilité qui
règne dans cette salle, et les conversations semblent l'exclure : il se sent de trop. Entrée
de la cour. La séance débute par des questions administratives, puis c'est l'énoncé des
faits. Le tribunal apprend que Meursault n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il
a refusé de la voir une dernière fois et qu'il a fumé dans la morgue. La salle est
déconcertée, le procureur, lui, savoure sa victoire. Harcelée par le procureur, Marie
avoue que sa « liaison irrégulière » avec Meursault date du lendemain de l'enterrement,
et qu'ils sont allés le soir même de leur rencontre voir un film de Fernandel. Le
procureur en conclut « que le lendemain de la mort de sa mère, cet homme prenait des

© https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-
fr1/synthese-lecture-camus.html
Page 4 sur 5
bains, commençait une liaison irrégulière et allait rire devant un film comique ». Les
derniers propos du procureur sont accablants :

"J'accuse cet homme d'avoir enterré sa mère avec un cœur de criminel".



Chapitre IV

Meursault se sent exclu de ce procès, aussi bien des plaidoiries de son avocat que celles
du procureur. Il assiste au procès comme s'il y était étranger. On parle de lui, mais sans
jamais lui demander son avis. Le procureur l'accuse d'avoir prémédité son crime. Il
souligne également l'indifférence qu'il a manifesté à la mort de sa mère prouve son
« insensibilité ». Meursault est considéré comme un monstre. Pour la première fois,
l'accusé demande la parole. Il indique qu'il n'avait pas l'intention de tuer l'arabe et que
ce crime a eu lieu à cause du soleil. Il prend conscience du ridicule de la situation : la
salle éclate de rire. Une longue attente, un brouhaha, le silence de la salle, enfin le
président fait lecture de la condamnation : Meursault aura « la tête tranchée sur une
place publique au nom du peuple français ».

Chapitre V

Meursault pense à Marie, qui a cessé de lui écrire, quand l'aumônier pénètre dans sa
cellule. La conversation s'engage entre les deux hommes. Les paroles de douceur et
d’espoir de l'aumônier mettent Meursault hors de lui. En le quittant l'aumônier indique à
Meursault son intention de prier pour lui. Meursault se précipite sur l’aumônier, le saisit
au collet et l’insulte. Après son départ, Meursault retrouve le calme et se laisse
transporter par la nuit estivale :

Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la
tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti
que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que
je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le
jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine.

Camus vous présente, dans cet ouvrage, la complexité de la condition humaine et


l'absurdité de l'existence. Ne craignez pas de vous confronter à cette oeuvre classique du
20ème siècle qui, malgré des passages parfois pessimistes et défaitistes pas faciles à lire,
est d'une richesse incroyable.

© https://www.superprof.fr/ressources/langues/francais/autres-niveaux-fr1/tout-niveau-
fr1/synthese-lecture-camus.html
Page 5 sur 5
EXPOSE : L’étranger d’Albert Camus

Introduction

Cette étude qui a pour objet de proposer une lecture de L’Etranger d’Albert Camus est une
interprétation de divers symboles par lesquels il cherche à représenter son système philosophique ou
précisément celui qu’il met en œuvre dans Le Mythe de sisyphe. Il n’est pas superflu de rappeler que
L’Etranger comme une mise en image du mythe sisyphe. Si dans ce dernier ouvrage il tente de donner
claire conscience du concept d’absurdité dans le premier, il s’agit de « dévoiler » absurdité du monde, de
susciter le sentiment de l’absurde dans le but de provoquer une réaction en sa présence, un état d’esprit
qu’il désigne par terme de révolte. Par rapport à ce double objectif, il met en contribuer ses talents de
romancier (technique), du récit et de styliste (technicien) de langue.

I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE

Né en Algérie au sein d’une famille modeste, orphelin de père, Albert Camus commença des études de
philosophie pendant lesquelles il subit l’influence de son ami Jean Grenier (qui lui fit notamment
découvrir Nietzsche) mais qu’il dut interrompre pour raison de santé (il était atteint de tuberculose).
Parallèlement, il commença à participer à des projets dramatiques en adaptant ou en jouant des pièces de
théâtre.
Pendant son bref passage au Parti communiste (1935-1936), il fonda et anima la troupe du Théâtre du
Travail afin de mettre les œuvres dramatiques classiques et contemporaines à la portée du public
défavorisé. Il anima ensuite une autre troupe, le Théâtre de l’Équipe, et publia sa première œuvre,
l’Envers et l’Endroit (1937), une série d’essais littéraires variés où apparaissent déjà les grands thèmes de
sa maturité : la mort, le soleil, la Méditerranée, l’isolement, le destin de l’homme, le rapprochement entre
désespoir et bonheur, etc.
À partir de 1938, Camus exerça une activité de journaliste, d’abord à Alger (Alger républicain, Soir
républicain) puis à Paris (Paris-Soir), où il s’installa définitivement en 1942. C’est là que parurent
simultanément et dans la clandestinité le roman l’Étranger et l’essai le Mythe de Sisyphe (1942), deux
œuvres remarquées qui exposaient la philosophie de Camus et qui s’inscrivaient dans ce que lui-même
appela le «!cycle de l’absurde!» (cycle complété ensuite par les pièces de théâtre le Malentendu, 1944, et
Caligula, 1945). Alors qu’il avait été réformé à cause de sa maladie en 1939, Camus fut très actif dans la
Résistance au sein du mouvement Combat. À la Libération, il devint le rédacteur en chef du journal
Combat, aux côtés de Pascal Pia, et se mit au service des grandes causes humanitaires internationales.
Cependant, il poursuivait son œuvre littéraire à un ryhtme soutenu avec, notamment, la création de ses
pièces le Malentendu et Caligula et la publication de son roman la Peste (1947) qui inaugurait le cycle de
la révolte et de la solidarité, où s’inscrivent l’État de siège (1948) et les Justes (1949) mais surtout l’essai
l’Homme révolté (1951). Ce dernier ouvrage fut à l’origine de la rupture définitive entre Camus et Jean-
Paul Sartre, car elle soulignait clairement les divergences entre la pensée du premier et l’existentialisme
du second.
En 1952, Albert Camus démissionna de son poste à l’Unesco pour manifester sa réprobation devant la
passivité de cette institution à l’égard de l’Espagne franquiste (voir Franco, Francisco). Par la suite, en
1956, il s’engagea de nouveau en tentant d’intervenir en faveur d’une trêve dans la guerre d’Algérie.
Il publia ensuite la Chute (1956), où il revenait sur sa rupture avec l’existentialisme, ainsi qu’un
recueil de nouvelles, l’Exil et le royaume (1957). La même année, il reçut le prix Nobel de littérature pour
«!avoir mis en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes!». Le 4 janvier
1960, en pleine gloire, alors qu’il travaillait à un autre roman, le Premier Homme (posthume, 1994), il se
tua dans un accident de voiture.

II. STRUCTURE ET RESUME DU ROMAN

1. Structure du roman

1
Le roman est structuré en deux parties. La première s’ouvre sur la mort de la mère de Meursault, et
évoque l’attitude du personnage, sa liaison avec Marie et le meurtre de l’arabe. La 2ème partie s’ouvre sur
l’emprisonnement du héros et évoque son procès au cours duquel on a plutôt insisté sur son insensibilité
et son « cœur de criminel ».
Meursault est condamné à la peine capitale et dans sa révolte contre les institutions judiciaires et
religieuses, il rejette son pouvoir en grâce et attend lucidement son exécution.

2. Le résumé

Le narrateur, Meursault, employé de bureau à Alger, apprend que sa mère est morte, dans un asile. Il va
l'enterrer sans larmes, et sous un soleil de plomb qui ne fait qu'augmenter son envie d'en finir avec la
cérémonie. De retour à Alger, il va se baigner et retrouve une ancienne collègue, Marie. Ils vont voir un
film comique au cinéma, et elle devient sa maîtresse. Un soir, Meursault croise Salamano, un voisin, et est
invité par Raymond, un autre voisin de palier. Ce dernier, ancien boxeur, lui raconte sa bagarre avec le
frère de sa maîtresse, et lui demande d'écrire une lettre qui servira sa vengeance. Quelques jours plus tard,
Raymond se bat avec sa maîtresse et la police intervient. Meursault accepte de l'accompagner au
commissariat.
Invité par Raymond à passer un dimanche au bord de la mer dans le cabanon d'un ami, Masson,
Meursault s'y rend avec Marie. Après le repas, les hommes se promènent sur la plage et rencontrent deux
Arabes, dont le frère de la maîtresse de Raymond. Ils se battent et Raymond est blessé. De retour au
cabanon, Meursault le tempère et lui prend son revolver, pour lui éviter de tuer. Reparti seul sur la plage,
il retrouve par hasard le frère, qui sort un couteau. Assommé par le poids du soleil, il se crispe sur le
revolver et le coup part tout seul; mais Meursault tire quatre autres coups sur le corps inerte.
Meursault est emprisonné. L'instruction va durer onze mois. Il ne manifeste aucun regret lorsqu'il est
interrogé par le juge, aucune peine lorsque son avocat l'interroge sur les sentiments qui le liaient à sa
mère. Le souvenir, le sommeil et la lecture d'un vieux morceau de journal lui permettent de s'habituer à sa
condition. Les visites de Marie s'espacent.
Le procès débute avec l'été. L'interrogatoire des témoins par le procureur montre que Meursault n'a pas
pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il s'est amusé avec Marie dès le lendemain et qu'il a fait un
témoignage de complaisance en faveur de Raymond, qui s'avère être un souteneur. Les témoignages
favorables de Masson et Salamano sont à peine écoutés. Le procureur plaide le crime crapuleux, exécuté
par un homme au coeur de criminel et insensible, et réclame la tête de l'accusé. L'avocat plaide la
provocation et vante les qualités morales de Meursault, mais celui-ci n'écoute plus. Le président, après
une longue attente, annonce la condamnation à mort de l'accusé.
Dans sa cellule, Meursault pense à son exécution, à son pourvoi et à Marie, qui ne lui écrit plus.
L'aumônier lui rend visite, malgré son refus de le rencontrer. Meursault est furieux contre ses paroles,
réagit violemment et l'insulte. Après son départ, il se calme, réalise qu'il est heureux et espère, pour se
sentir moins seul, que son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et hostile.

III. ETUDE DES PERSONNAGES

1. Les Personnages principaux

- Meursault : C’est le personnage principal de ce roman, c’est aussi le narrateur. Il n’a pas connu son
père et il n’en a pas une idée fixe.Il ne croit pas en Dieu et trouve que c’est une chose sans importance.Il a
une maîtresse qui se nomme Marie, ils ne se sont pas mariés.Il vit dans une étrange insensibilité et
indifférence : au moment d’agir, il note d’ordinaire qu’on peut faire l’un ou l’autre et que « ça lui est égal
».Sans illusion sur les principes reconnus par la société( comme la mort, le mariage, l’honnêteté) il se
comporte comme si la vie n’avait pas de sens.Il est étranger à la société dans laquelle il vit.Il ne parle pas
pour ne rien dire, il n’est pas très bavard.Il est d’un caractère renfermer et taciturne, il ne s’interroge pas
souvent.Ses besoins physiques dérangent souvent ses sentiments.Il refuse de mentir.
- Marie Cardona : elle est la maîtresse de Meursault.C’est une ancienne Dactylo du bureau de
Meursault, elle est brune.Ils se retrouvent à la plage après la mort de la mère de Meursault.Elle permet en
quelque sorte la communication du héros avec la nature.
- Raymond Sintès : il est l’ami de Meursault et voisin de palier.Magasinier assez petit avec de larges
2
épaules et un nez de boxeur, toujours bien habillé.C’est lui qui demanda un jour à Meursault de lui écrire
une lettre pour sa maîtresse.Toute chose qui permettra au procureur de parler de la moralité douteuse de
meursault.Il est aussi celui qui a mis en contact la victime et le meurtrier.Il assistera au jugement de
Meursault et témoignera.
- Le vieux Salamano : c’est le deuxième voisin de palier de Meursault qui vit avec son chien depuis huit
ans année de la mort de sa femme.
- Céleste : propriétaire d’un restaurent où Meursault avait l’habitude d’aller manger.
- Emmanuel : c’est le collègue de service de Meursault avec qui il mange souvent.C’est avec lui que
Meursault a emprunter le brassard noir et une cravate noire pour aller à l’enterrement de sa mère.

2. Les personnages secondaires

- Monsieur Massan et sa femme : Ce sont les amis de Raymond.Ce sont eux qui ont invité Raymond,
Meursault et Marie à la plage. Monsieur Massan est grand de taille ; sa femme quant à elle est petite,
ronde et gentille.
- Le concierge : c’est le gardien de l’asile où était la mère de Meursault.C’est un vieil homme aux beaux
yeux, un teint un peu rouge et une moustache blanche.Il est un parisien de soixante quatre ans.
- Le vieux Thomas Pérez : c’était un vieil ami de la mère de Meursault.Ils étaient ensemble à l’asile.
- Le Directeur de l’asile : il est petit, vieux, avec la légion d’honneur.Il a des yeux clairs.
- L’avocat de Meursault : petit rond assez jeune, cheveux soigneusement collés.
- L’arabe : le frère de la maîtresse de Raymond.
-Le juge et l’aumônier qui cherche à le convertir juste avant son exécution.

IV. ETUDE DES THEMES

1. L’absurdité :
Elle s’oppose à deux forces : c’est le divorce entre l’Homme et le monde.Elle se manifeste à travers ces
deux points suivants :
- l’appel humain à connaître sa raison d’être et l’absence de réponse du milieu où il se trouve.Le constat
se fait par Meursault qui vit dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout jusqu'à sa
raison de vivre.
- L’attitude de Meursault est contraire à la logique ; cela se voit par son indifférence à la mort et à
l’enterrement de sa mère ; il n’y a pas de chagrin de sa part.La seule compassion vient de son entourage.Il
est taciturne et ne ressent aucun sentiment.Son absurdité se voit aussi à travers les réponses aux questions
qu’on lui pose.Il n’y a chez lui ni interrogation, ni révolte, ni même prise de conscience.

2. Le meurtre :
Il constitue le pivot central.En tuant l’arabe, Meursault ne répond donc pas à un instinct meurtrier.Tout se
passe comme s’il avait été le jouet du soleil et de la lumière.Meursault et un Arabe se retrouvent plus
tard ; du fait d’un soleil écrasant, Meursault va vivre la suite des évènements dans une espèce de demi-
conscience ; il serre le revolver de Raymond dans sa poche, envisage de faire demi tour, mais sent la
plage « vibrante de soleil » qui se presse derrière lui ; les yeux aveuglés de sueur, la main de Meursault se
crispe sur le revolver, le coup part.C’est là dans le bruit à la foi sec et assourdissant que tout à
commencer.C’est à partir de ses moments que Meursault connaîtra un bouleversement dans sa vie.

3. La révolte :
Elle se voit dans l’œuvre à travers le comportement de meursault après le meurtre.Il n’est pas d’accord
que son avocat se substitue à lui, il répond sans mesurer les conséquences de ses propos au tribunal.Avec
son emprisonnement, contemplant sa mort en sursis ; il est obligé de réfléchir sur la vie et son sens.
Meursault renaît au monde et à lui-même, comme si la mort approchant lui avait fait sentir combien il
avait été heureux.Il prit alors conscience de l’absurde de toute sa vie.
Dans sa cellule durant son procès, il s’ennui et relis pour passer le temps un vieil article de journal
illustrant la révolte.

4. La justice :
3
la culpabilité de Meursault est indiscutable, mais la condamnation ne reçoit aucune justification, pour
plusieurs raisons.A savoir :
- il n’est pas condamné pour le meurtre, mais pour n’avoir pas joué le jeu et pour n’avoir pas pleuré à
l’enterrement de sa mère,
- le procès obéit à une sorte de rite préétabli, dépourvu de toute signification réelle, mais auquel il est
convenu de se conformer.Les discours des uns des autres entièrement stéréotypé suscite surprise et
interrogation chez Meursault.Inversement le président du tribunal se déclare incapable de comprendre le
système de défense de celui-ci.

5. Le procès :
le procès est décrit à travers la conscience d’un personnage qui ne connaît rien aux codes en
vigueur.Meursault s’étonne de certaines pratiques, ainsi que du discours des juges et des termes qu’ils
emploient.Il est impossible au sens strict de juger Meursault.Meursault échappe à toute logique, il se
comporte comme un étranger a toutes les normes établies.

6. Le refus :
Meursault contrairement aux apparences ne veut pas se simplifier la vie .Il dit ce qu’il est, et refuse de
masquer ses sentiments et aussitôt la société se sent menacée.Meursault ne se contente pas d’ignorer le
jeu social, il refuse de le jouer.Sans aucune attitude héroïque, il accepte de mourir pour ce qu’il considère
comme une vérité refusant donc de mentir en lui-même.

7. La société :
elle est toute entièrement régie par des règles appelées codes.les codes sociaux entraînent toute une série
de rites auxquels chacun doit se conformer.Ainsi a société de Meursault ne vie que par et pour le respect
de ses codes.Mais Meursault, lui avait du mal à respecter ses règles sociales préétablies toujours plus ou
moins mal à l’aise dans ses relations sociales et au contraire en total harmonie avec les éléments de la
nature, l’eau en particulier, associer au plaisir et à l’amour.Même le soleil, par ailleurs si
souvent,insupportable procure à Meursault souvent un bien-être.

V. L’ESPACE ET LE TEMPS

1. L’espace

Les principales actions se déroulent à Alger. Camus ne manque pas aussi de faire habiter Meursault à
Belcourt, un quartier où lui-même a passé son enfance. Au cœur de ce quartier il y a la rue de Lyon et le
champ des manœuvres. D’autres espaces sont aussi évoqués comme la prison, le palais de justice où le
sort de Meursault sera dramatiquement scellé, de même que l’asile de Marengo où sa mère est internée.
Mais l’espace le plus significatif c’est la plage située dans la banlieue d’Alger où tout a commencé, la
véritable histoire du roman. C’est le lieu du crime, de l’absurdité de la vie. Il rappelle par l’éclat du soleil
sur la grève la réalité du crime de Meursault.

2. Le temps

La première étape de l’histoire se déroule en 18 jours entre la réception, un jeudi, du télégramme qui
annonce la mort de sa mère, et le dimanche du meurtre, probablement entre la fin du mois de juin et le
début de juillet (cf. p.36).
La deuxième partie dure presque un an (de juillet à juin), y compris le temps du procès et de la détention
en prison.
Le temps du roman est progressif dans l’ensemble, le narrateur ne revient jamais sur un évènement passé,
il les fait se succéder dans une linéarité télégraphique.

VII. LE STYLE

Camus utilise souvent la technique béhavioriste (ensemble de procédés visant à décrire que le
comportement). On note également un certain lyrisme dans l’expression de la nature, de la mer ou du
4
soleil. Il mêle le pastiche et la démystification pour tourner en ridicule la justice, la morale
conventionnelle et l’administration.L’Étranger, se caractérise avant tout par un style extrêmement neutre,
ce que l’on appelle une écriture «blanche» ou encore le style télégraphique. Dans le roman, le style est
méthodiquement descriptif. Le héros est en même temps narrateur et sa manière de raconter l’histoire, le
récit qu’il fait des événements ressemble au message télégraphique annonçant la mort de la mère. Il n’y
a pas de description trop longue ou de mots qui compliquent la lecture
Le niveau de langue utilisé par l’auteur est la langue courante. La focalisation utilisée est la focalisation
interne : la perception de l’univers du récit se fait par le regard ou la conscience de Meursault.Le narrateur
ne rapporte que ce voit le personnage témoin, et ainsi personnages et narrateur se confondent.Les « je »
sont prédominants au fil du récit et comme dans un discours on a l’utilisation de « aujourd’hui », « hier »,
« demain », « après demain », » pour le moment », qui nous situent par rapport à Meursault.
On remarque aussi l’utilisation du futur, de l’imparfait et du passé composé. Ces temps permettent de
mieux coller à l’histoire et ainsi éviter faire part de ses sentiment. Ce qui intéresse le narrateur c’est
uniquement les évènements, ses pensées, et ses sensations qui à divers moments occupent sa conscience.

VIII. LE SENS DE L’ŒUVRE

« Le sentiment de l’absurdité au détour de n’importe quelle rue peut frapper à la face de n’importe quel
homme ». Selon Camus, la société est sans valeur et fait vivre des hommes dans la répétition mécanique
des gestes quotidiens qui mènent inévitablement vers la mort .D’où, ce n’est pas le monde qui est absurde
en soi mais la relation que l’homme entretient avec lui alors à quoi bon vivre ? Si Camus accepte que la
vie n’a pas de sens, il refuse cependant la démission. C’est-à-dire le suicide et le nihilisme. Il rejet
également l’action révolutionnaire qui, selon lui conduit à l’oppression et au crime. Il prône plutôt la
double exigence de la lucidité et de l’authenticité. Dans le comportement, il préconise la lutte et l’action
et il demande de trouver une raison de vivre dans l’exercice de la solidarité
Meursault, un employé de bureau, y semble «!étranger!» à lui-même!; dépourvu de sentiments vis-à-vis
des êtres et des situations, il agit comme de manière machinale. La lumière, le soleil, la chaleur semblent
être la cause d’une soudaine précipitation des événements : sur une plage, à la suite d’une bagarre, il tue
un homme de cinq coups de revolver sans pouvoir fournir lui-même de véritable raison à son acte. C’est
précisément dans ce décalage entre l’individu et le monde que se situe la dimension absurde de la
condition humaine.
Parlant de son roman camus dira : « J’ai résumé l’Etranger il y a très longtemps par une phrase dont je
reconnaît paradoxale. "Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque
d’être condamné à mort. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue
pas le jeu ». En ce sens il est étranger à la société où il vit, il erre en marge dans les faubourgs de la vie
privée, solitaire. On aura cependant une idée plus exacte du personnage si l’on se demande pourquoi
Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. Mentir ce n’est pas seulement dire
ce qui n’est pas. C’est aussi surtout dire plus que ce qui est. Et en ce qui concerne le cœur humain, dire
plus qu’on le sent. C’est ce que nous faisons tous les jours pour simplifier la vie. Meursault contrairement
aux apparences ne veut pas simplifier la vie, il dit ce qu’il est, il refuse de masquer ses sentiments et
aussitôt la société se sent menacée.

CONCLUSION

Lire L'Etranger, c'est un comme voir les deux faces 5de l'homme: celle qui accepte les incohérences et les
écarts du monde, signe d'absurdité et de bizarrerie des comportement et réaction, et celle qui se rebelle
contre certaines formes d'expression pour affirmer son altérité, son individualité, sa liberté. D'ailleurs
dans son livre La chute Camus fait dire à son personnage, Clamence : "Je fabrique un portrait qui est
celui de tous et de personne. Un masque en somme, assez semblable à ceux du carnaval...". On ne se
tromperait donc pas en lisant dans l’étranger l’histoire d’un homme qui sans aucune attitude héroïque
accepte de mourir pour une vérité jugée immorale par le monde qui l’environne.

5
L’ETRANGER

Albert Camus /

Jacques Ferrandez

Deuxième partie

Après le meurtre de l’Arabe, Meursault est arrêté et

incarcéré. L’instruction de son affaire commence …


Le juge d’instruction pousse Meursault à dire pourquoi il a

tué l’Arabe. Mais celui-ci n’a aucune explication à donner.

Le juge pousse aussi Meursault à se repentir mais

l’accusé ne croit pas en Dieu, il ne cherche pas à être

pardonné. Son attitude "insensible" offusque le juge.

Marie lui rend visite une fois, elle ne reviendra plus.

Dans sa cellule de prison, Meursault ne se sent pas si

malheureux. Les femmes lui manquent, ainsi que les

cigarettes. Sinon, il faut juste arriver à tuer le temps.


Les témoins se succèdent à la barre mais tout ce qu’ils

disent se retourne contre Meursault. Ils sont

interrogés sur la personnalité de l’accusé et sur

son comportement pendant et après l’enterrement de

sa mère plus que sur le meurtre même.

Le procureur souligne que Meursault a une attitude

non conforme à ce que la société attend : il est allé

se baigner le lendemain de l’enterrement de sa

mère, il est allé au cinéma voir un film comique et il

a passé la nuit avec une femme. D’où la remarque

suivante de son avocat : (page suivante)


Lisez la plaidoirie du procureur p.150-155.

Le procureur demande la peine de mort

pour meurtre avec préméditation.


Meursault reçoit dans sa cellule la visite de

l'aumônier (prêtre) qui veut l'aider à donner un

sens à sa vie et à mourir avec l'espoir d'une vie

après la mort mais Meursault, pour la première

fois, se met en colère et refuse l'aide de

l'aumônier. Il accepte l'absurde plutôt que de

se réfugier dans la foi.

Vous aimerez peut-être aussi