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: Stéphane Chabenat
Éditrice : Tiphaine Aubé
Mise en pages : Soft Office
Conception graphique de la couverture : 2Li
Partie 1
Je veux faire appliquer et respecter la loi
Magistrat(e) du siège
Juge des enfants
Juge d’instruction
Juge des contentieux de la protection
Partie 2
Je veux défendre et plaider
Avocat(e)
Les spécialisations
Partie 3
J’aimerais assister la justice
ou faire appliquer ses décisions
Secrétaire juridique
Greffier(ère)
Éducateur(trice) de la protection judiciaire de la jeunesse
Huissier(ère) ou commissaire de justice
Clerc d’huissier
Administrateur(trice) judiciaire
Mandataire judiciaire
Substitut(e) du procureur
Partie 4
J’aime le travail d’enquête
Commissaire de police
Officier(ère) de police judiciaire
Inspecteur(trice) de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes
Inspecteur(trice) des douanes
Inspecteur(trice) des finances publiques
Détective privé(e)
Partie 5
Je m’intéresse à l’immobilier,
au patrimoine ou aux assurances
Notaire
Clerc de notaire
Administrateur(trice) de biens
Gestionnaire des contrats d’assurance
Partie 6
Je suis attiré(e) par le monde de l’entreprise
Juriste
Directeur(trice) juridique
Inspecteur(trice) du travail
Partie 7
J’aimerais travailler
dans le monde pénitentiaire
Conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion et de probation
Directeur(trice) des services pénitentiaires
Juge des libertés et de la détention
Juge de l’application des peines
Partie 8
Les métiers liés au droit auxquels
vous n’aviez peut-être pas pensé
Éditeur(trice) juridique
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Attaché(e) parlementaire
Partie 9
Sept questions / réponses
autour des métiers du droit 151
Quelles spécialités au lycée pour faire du droit ?
Comment réussir sa première année de fac de droit ?
Suis-je vraiment fait(e) pour le droit ?
Comment se préparer aux concours des métiers du droit ?
Comment choisir sa spécialité d’avocat ?
Quelles sont les différentes instances de justice ?
Quelles autres ressources pour m’informer sur le droit et ses métiers ?
INTRODUCTION
En terminale, difficile d’anticiper un parcours dans le droit :
à moins d’avoir un proche travaillant dans le domaine, la
discipline est alors encore assez mystérieuse. Ce n’est en effet
pas les quelques notions entrevues en histoire, éducation
civique ou encore en philosophie qui permettent de se
projeter dans cette matière et de comprendre ses
particularités très techniques. D’ailleurs, ceux qui entrent en
licence de droit sont, pour une partie, très surpris des attentes
et des exigences des professeurs.
De plus, les lycéens ont généralement une vision assez
tronquée des perspectives et des métiers qu’offre cette voie.
Pour eux, les métiers du droit se résument très souvent à ceux
d’avocat(e) ou de juge, voire peut-être de notaire. Ils
n’imaginent alors pas toutes les opportunités et les
professions accessibles après un BUT Carrières juridiques,
une licence ou un master de droit. C’est pourquoi L’Étudiant
vous propose dans ce guide de découvrir le droit et ses
débouchés possibles. L’horizon est bien plus large que vous
n’imaginez ! Sans être exhaustif, le panorama offert
permettra peut-être à certains lecteurs de trouver leur voie.
Parmi les professionnels du droit, il y a bien sûr ceux qui le
font appliquer : les magistrat(e)s du siège plus connus sous le
nom de juges. Ils peuvent être généralistes ou se spécialiser à
la fin de leurs études pour devenir juges des enfants ou
encore juges d’instruction. Quoi qu’il en soit, ces individus
passés par l’École nationale de la magistrature devront faire
preuve de rigueur et savoir écouter (chapitre 1).
Il y a aussi ceux qui veulent défendre et plaider : les
avocat(e)s. Souvent connu grâce à ses apparitions récurrentes
dans les films et séries, l’avocat est régulièrement réduit au
droit pénal. Pourtant, son champ d’action est beaucoup plus
important : droit de la famille, droit du travail, droit rural,
droit de l’arbitrage, droit des sociétés… Il existe à ce jour
28 spécialisations officielles ! Si vous souhaitez plaider, vous
trouverez forcément votre domaine de prédilection dans ce
large choix (chapitre 2).
Vous êtes plutôt du genre à vouloir aider la justice et à
l’assister ? Là encore, vous ne manquez pas de possibilités
entre les métiers de greffier(ère), de secrétaire juridique, de
commissaire de justice ou encore d’administrateur(trice)
judiciaire. Accessibles après le bac, après une licence, après
un master et, pour certains, à l’issue d’un concours, ils sont
indispensables pour le bon fonctionnement des tribunaux ou
des différentes instances de justice (chapitre 3).
Allier son goût des enquêtes, des mystères et des résolutions
de problème avec le droit ? C’est possible. Être commissaire
ou officier de police, inspecteur des fraudes ou encore
détective privé(e) nécessite un solide bagage dans cette
discipline. C’est d’ailleurs au programme des différentes
formations pour accéder à ces professions (chapitre 4).
Si votre truc c’est plutôt tout ce qui se rapproche de
l’immobilier, du patrimoine ou de l’assurance, vous pouvez
vous tourner vers les métiers de notaire, de clerc de notaire,
d’administrateur(trice) de biens voire de gestionnaire de
contrats d’assurance. Ces métiers très techniques et basés sur
le respect scrupuleux des textes juridiques de référence
plairont aux amoureux de la précision et de l’exactitude
(chapitre 5).
Si le monde de l’entreprise présente un plus grand attrait à
vos yeux, alors pourquoi ne pas devenir juriste,
directeur(trice) juridique (pour ceux qui aspirent à de grandes
responsabilités) ou inspecteur(trice) du travail ? Si ce dernier
ne travaille pas exclusivement dans une société et est
fonctionnaire, il doit se rendre en permanence dans les
sociétés pour étudier leur situation, pour contrôler qu’il n’y
ait aucun manquement au droit et pour écouter les
employeurs comme les salariés (chapitre 6).
D’autres préféreront l’univers pénitentiaire, aimeront
travailler à la réinsertion des détenus ou veilleront à la bonne
application des peines au travers des métiers de
conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion, de directeur(trice) des
services pénitentiaires ou de juge des libertés et de la
détention. Attention, les conditions de travail peuvent être
particulièrement difficiles et les personnes que vous
rencontrerez dans cet environnement ne seront pas toujours
très respectueuses et bienveillantes avec vous. Ce seront des
éléments à prendre en compte dans votre choix d’orientation
(chapitre 7).
Quand on nous dit « métiers du droit », certains nous
viennent rapidement à l’esprit. Avocat, notaire, juge… Mais
d’autres professionnels, souvent oubliés, sont familiers avec
la discipline. Si les éditeur(trice)s juridiques ou les
journalistes spécialisé(e)s police-justice sont souvent rangés
dans la catégorie « lettres », ils doivent tout de même
connaître les rouages et le vocabulaire de la justice sur le bout
des doigts. Les politiques et leurs collaborateurs, quant à eux,
doivent tout autant être à l’aise avec les subtilités du droit,
étant à l’origine des textes de loi (chapitre 8).
Chacun des chapitres de ce livre se compose d’une fiche
métier, elle-même divisée en quatre parties : une brève
description de la profession, la formation nécessaire pour
y accéder, les qualités requises et un salaire estimé en début,
milieu et/ou fin de carrière.
Enfin, le dernier chapitre de ce guide vise à vous donner
quelques clefs pratiques pour envisager des études et des
métiers du droit. Quelles spécialités choisir au lycée ?
Comment réussir sa première année d’études de droit ? Est-
on vraiment fait pour cette discipline ? Sans oublier des
ressources bien pratiques pour compléter ses recherches.
PARTIE 1
Bon à savoir
Vous serez rémunéré pendant votre formation à l’École
nationale de la magistrature (ENM). Comptez ainsi, en tant
qu’auditeur, entre 1 300 et 1 400 euros net par mois.
Quel salaire ?
Une fois votre formation terminée, vous commencerez avec
un salaire mensuel net perçu d’environ 2 700 euros. En
gagnant en grade et en ancienneté, vous pourrez peut-être, en
fin de carrière, percevoir une rémunération de près de
9 000 euros net.
Juge des enfants
Le juge des enfants est un magistrat du siège spécialisé. Ce
professionnel a une double casquette. D’une part, il cherche à
protéger les mineurs qui pourraient être en danger : il prend
en charge les enfants maltraités, vivant dans de mauvaises
conditions dont les parents ne peuvent subvenir aux besoins
et décide de les faire suivre par un éducateur, les placer ou
non, de façon provisoire dans des établissements spécialisés
voire dans des familles d’accueil. Le juge des enfants doit
ainsi recueillir tous les éléments pour statuer sur le sort de
ces enfants et adolescents : les éloigner de leur famille ne doit
pas être une décision à prendre à la légère. Il peut aussi
imposer certaines obligations comme un suivi psychologique
ou médical. D’autre part, ce magistrat intervient lorsqu’un
mineur a commis une infraction, un crime ou un délit.
Lorsqu’il s’agit d’un délit comme un vol ou un racket, il peut
le juger lui-même, mais pour crime comme un meurtre, un
viol ou autre, c’est au tribunal des enfants (pour les moins de
16 ans) ou à la cour d’assises des mineurs (plus de 16 ans) de
statuer. Une fois le jugement prononcé, le juge des enfants
s’assure de l’application des peines et du suivi des mineurs.
Ce professionnel travaille au quotidien avec les services
d’aide sociale à l’enfance ou avec la protection judiciaire de la
jeunesse. Il peut par exemple leur demander de diriger des
enquêtes sur l’environnement familial et social d’un mineur.
Quelle formation ?
Le juge des enfants est avant tout un magistrat. Il doit donc
impérativement passer par le concours de l’École nationale de
la magistrature (voir « Magistrat(e) du siège » p. 15). Lors des
six derniers mois de la formation, il devra suivre le parcours
spécialisé dédié aux futurs juges des enfants. En plus d’une
préparation théorique de quatre semaines aux premières
fonctions, l’auditeur devra effectuer des stages (11 semaines
dont une dédiée à la prise de fonction).
Quel salaire ?
Le juge des enfants étant un magistrat, son salaire suit une
grille qui dépend elle-même de l’ancienneté et du grade de la
personne. Après votre formation à l’École nationale de la
magistrature, vous percevrez un salaire net mensuel
d’environ 2 700 euros qui évoluera régulièrement. En fin de
carrière, cette somme peut atteindre près de 9 000 euros net.
Juge d’instruction
Pas besoin de travailler dans la police pour enquêter ! Le juge
d’instruction est, en quelque sorte, le chef d’orchestre de
l’investigation. Lorsqu’une infraction grave est commise, une
information judiciaire est ouverte à la demande du procureur
de la République ou à la suite de la plainte de la victime qui se
constitue alors partie civile.
Le juge d’instruction mène l’enquête pénale en rassemblant
les preuves nécessaires pour que les auteurs d’infraction
grave soient identifiés puis jugés. Pour ce faire, il entend les
témoins, interroge les suspects, lit les rapports des
enquêteurs policiers, leur demande d’explorer telle ou telle
piste, ordonne des perquisitions ou délivre des mandats
d’arrêt.
Il peut avoir affaire à plusieurs infractions très variées : vol
d’œuvre d’art, trafic de stupéfiants, atteinte aux personnes,
meurtre ou assassinat, viol… En cas de crime, le juge
d’instruction est automatiquement saisi.
Lorsque son travail est terminé et l’enquête arrivée à son
terme, il rend une ordonnance de non-lieu ou de renvoi
devant le tribunal compétent pour juger de l’affaire.
Quelle formation ?
Comme le juge des enfants ou le juge des contentieux de la
protection (que nous verrons ensuite), le juge d’instruction est
avant tout un magistrat et doit donc passer par l’École
nationale de la magistrature (voir « Magistrat(e) du siège »
p. 15). Ce n’est qu’au cours des six derniers mois de la
formation qu’il se spécialise dans cette fonction.
Quelles sont les qualités requises ?
Plus que certains de ses collègues, le juge d’instruction est
amené à travailler avec d’autres professionnels extérieurs à la
justice. Il doit ainsi collaborer de façon quotidienne avec la
police judiciaire, avec des enquêteurs et experts et déléguer et
répartir un certain nombre de tâches dont il ne peut s’occuper
lui-même. Il doit ainsi savoir faire confiance aux autres et se
montrer organisé pour être le plus efficace possible dans son
enquête !
Les enquêtes que ce magistrat doit traiter peuvent constituer
des dossiers très denses, c’est pourquoi il est essentiel qu’il
soit méthodique et prenne en considération tous les éléments
avant de prendre une quelconque décision. Dans ce contexte,
le juge d’instruction doit avoir un excellent sens de l’analyse
et de la synthèse. Ce sont deux compétences qu’il vous faudra
alors travailler. Mais si ce n’est vraiment pas votre fort, peut-
être est-il alors préférable de choisir une autre fonction !
C’est aussi à lui de prendre des initiatives. En menant
l’information judiciaire, c’est à lui de prendre les décisions
majeures et de diriger les différentes équipes. La
responsabilité est grande et il ne faudra pas être timoré, tout
en restant humble. Un bon juge d’instruction doit être prêt à
se remettre en question, à revenir en arrière ou à abandonner
une piste si celle-ci s’avère être une impasse, sans s’obstiner
malgré ses convictions.
Quel salaire ?
Comme pour les autres magistrats, le salaire du juge
d’instruction suit une grille de rémunérations qui elles-
mêmes dépendent de l’ancienneté et du grade de la personne.
À la sortie d’école, ce professionnel perçoit un salaire net
mensuel d’environ 2 700 euros amené à évoluer tout au long
de sa carrière. Avant la retraite, il peut toucher près de
9 000 euros net.
Juge des contentieux de la protection
Magistrat spécialisé du tribunal judiciaire et du tribunal de
proximité, le juge des contentieux de la protection s’occupe
plus précisément de tous les litiges du quotidien tels que
ceux portant sur des baux d’habitation, des procédures
d’expulsion, des crédits à la consommation, de
surendettement…
Ainsi, ce professionnel peut intervenir lorsque des travaux
ont été réalisés sur un terrain sans autorisation, si les
membres d’une même famille ne parviennent pas à se mettre
d’accord sur le règlement des frais d’obsèques ou si une
entreprise ne respecte pas le contrat passé avec un
particulier.
Enfin, le juge des contentieux de la protection peut être saisi
pour trancher si une personne majeure doit bénéficier d’une
tutelle ou d’une curatelle et être ainsi protégée. Il consultera
alors les proches, les médecins, les services sociaux et tout
autre service pouvant donner des indications concrètes et
authentiques quant aux capacités mentales et physiques et à
l’autonomie de la personne en question.
Quelle formation ?
Le juge des contentieux de la protection doit, comme tout
autre magistrat, effectuer une formation de 31 mois à l’École
nationale de la magistrature. Les six derniers mois sont
consacrés à la spécialisation de la fonction. Pour y accéder, il
vous faudra absolument avoir validé au moins quatre années
d’études et réussir le concours de l’ENM (voir « Magistrat(e)
du siège » p. 15).
Quelles sont les qualités requises ?
Ce magistrat a pour obligation d’être le plus objectif possible,
rassemblant tous les éléments à charge et à décharge. Il doit
ainsi mettre de côté tous ses préjugés, ou inclinations afin de
ne se baser que sur les faits.
Cependant, en cherchant à régler les litiges du quotidien, le
juge des contentieux de la protection se doit d’être
compréhensif et humain. Même s’il s’appuie sur des textes de
loi et des décisions de justice, ce professionnel est au contact
de personnes, pour certaines fragiles, et ne doit pas négliger
le côté social de son métier.
Comme la plupart des professionnels de la justice, ce
magistrat doit être curieux et se tenir au courant de toutes les
évolutions juridiques.
Quel salaire ?
En tant qu’élève de l’École nationale de la magistrature, vous
toucherez entre 1 300 et 1 400 euros net par mois. Dès votre
sortie, ce salaire atteindra 2 700 euros net. Ce dernier évoluera
cependant régulièrement en fonction de votre ancienneté et
de votre grade et pourra atteindre en fin de carrière jusqu’à
9 000 euros net.
PARTIE 2
Quelle formation ?
Pour devenir avocat, il faut réussir l’examen du barreau,
aussi appelé l’examen d’entrée au CRFPA (centre régional de
formation professionnelle d’avocats) qui a lieu une fois
par an. Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un master 1 de
droit ou d’un diplôme équivalent.
Vous vous confronterez à quatre épreuves d’admissibilité. La
première est une note de synthèse rédigée à partir de
documents relatifs aux aspects juridiques des problèmes
sociaux, politiques, économiques ou culturels du monde
actuel. La deuxième est une épreuve en droit des obligations.
La troisième repose sur la résolution de cas pratiques ou la
rédaction d’une ou plusieurs consultations sur une spécialité
choisie au moment de l’inscription (parmi droit civil, droit des
affaires, droit social, droit pénal, droit administratif, droit
international et européen et droit fiscal). Le format de la
quatrième épreuve est le même que le précédent, mais porte
ici sur la procédure civile, les modes amiables de résolution
des différends et les modes alternatifs de règlement des
différends, la procédure pénale ou encore la procédure
administrative. Pour être admissible, il vous faudra avoir
obtenu une moyenne supérieure à 10 lors des épreuves
écrites.
Puis, pour être admis, vous aurez à réaliser un exposé de
quinze minutes après une préparation d’une heure suivi d’un
entretien de trente minutes avec le jury sur un sujet relatif à
la protection des libertés et des droits fondamentaux. Par
ailleurs, vous aurez droit à une épreuve de langue anglaise.
Pour accéder au statut d’élève avocat, il vous faudra obtenir
une moyenne supérieure à 10 en prenant en compte
l’ensemble des épreuves. Vous pouvez préparer cet examen
pendant un an dans un institut d’études judiciaires (IEJ). Vous
trouverez la liste de ces établissements sur le site de
L’Etudiant : https://www.letudiant.fr/etudes/annuaire-
enseignement-superieur/etablissement/critere-IEJ.html. Les
taux de réussite dépendent de chaque IEJ, mais entre 15 % et
40 % des candidats qui se présentent aux examens
réussissent.
La formation en CRFPA dure 18 mois et alterne entre cours,
projet pédagogique individuel, stages en entreprise et en
cabinet. Au terme de cette période, les étudiants doivent
valider l’examen d’aptitude, le CAPA (certificat d’aptitude à la
profession d’avocat).
Quel salaire ?
En France, le revenu moyen d’un avocat s’élève à plus de
77 000 euros net par an, soit environ 6 500 euros net par mois.
Cependant, c’est un revenu avant paiement des charges et
des impôts qui représentent environ 60 % des revenus. Par
ailleurs, il existe de grandes disparités entre cabinets et
régions (le revenu médian tombe en effet à environ
43 000 euros net par an). Tout dépendra aussi de votre
expérience et de votre statut. Selon l’ONISEP, la première
année, un collaborateur libéral gagne 2 700 euros net par
mois, un avocat salarié hors barreaux de Paris et d’Île-de-
France 2 140 euros net et un avocat salarié parisien
2 313 euros net.
Les spécialisations
Droit de l’arbitrage
Si les autres spécialisations évoquées plus bas portent sur
une thématique, un type de conflit ou un public particulier (la
famille, les réfugiés, les associations), le droit de l’arbitrage
s’attache à une manière de résoudre un conflit. Dans ce cas-
là, les deux parties qui s’opposent remettent leur destin entre
les mains d’une personne complètement neutre qui n’est en
aucun cas un juge professionnel : c’est bien parce que ces
deux parties lui accordent le droit de statuer, de décider, que
cette personne tierce possède ainsi un pouvoir juridictionnel.
C’est une justice privée, organisée soit par une institution
(comme les chambres de commerce et de l’industrie,
l’association française d’arbitrage) soit de façon très libre par
les deux personnes en litige qui définissent librement le
cadre. Cet arbitrage ne convient pas pour tous les conflits : il
ne peut pas s’appliquer par exemple pour un divorce ou une
mise sous tutelle.
L’avocat spécialiste se doit d’être au courant de tous les
rouages, de toutes les limites de l’arbitrage qui est un mode
de résolution des conflits nouveau et très différent des cadres
plus formels.
Droit de l’environnement
Alors que les enjeux écologiques occupent de plus en plus
de place dans le débat public et que les catastrophes
climatiques se multiplient, le droit de l’environnement se fait
chaque jour plus essentiel. Utilisation abusive de produits
chimiques, protection de la biodiversité, droit de l’urbanisme
ou des énergies…
Les thématiques et sujets abordés par cet avocat sont
extrêmement variés. Il doit donc maîtriser à la perfection les
contrats, les relations avec les collectivités ou encore le
fonctionnement des institutions et administrations.
Droit de la fiducie
La fiducie consiste en la transmission temporaire à un tiers
d’une partie de son patrimoine afin qu’il le gère de manière
efficace. Ce tiers est un établissement financier, une
entreprise d’assurance, le Trésor public, etc. L’avocat en droit
de la fiducie peut avoir à conseiller en cas de litige ou à
élaborer le cadre initial de la fiducie, mais il peut aussi être
lui-même amené à être ce tiers et à gérer le patrimoine qu’on
lui confie.
Droit immobilier
Rédaction ou résiliation de baux d’habitation ou de baux
commerciaux, relecture des actes de vente immobilière ou
contrats de réservation, assistance lors d’expertises,
acquisitions foncières… Les compétences de l’avocat
spécialisé en droit immobilier sont nombreuses. Il rencontre
promoteurs, architectes, agents immobiliers, syndics ou
encore notaires pour comprendre parfaitement le dossier de
chacun.
Droit international
et de l’Union européenne
Le droit international et de l’Union européenne regroupe
nombre de domaines d’intervention pour l’avocat spécialisé :
il peut avoir à s’occuper d’un Français détenu à l’étranger et
de ce fait soumis aux lois du pays en question, à déposer un
recours face à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
ou à la Cour européenne des droits de l’Homme… Ou encore
travailler sur les relations économiques entre entreprises de
nationalité différentes et ainsi, sur des dossiers relevant du
droit des affaires à l’international !
Droit du numérique
et des communications
Lorsqu’une entreprise crée un site marchand ou ses propres
réseaux sociaux, elle doit mettre en place des outils
technologiques, mais aussi des textes et règlements clairs
pour se protéger d’un point de vue juridique et sécuriser le
consommateur/utilisateur. Conditions générales d’utilisation,
conditions générales de vente (ces longs textes que l’on vous
demande d’approuver en cas de création de comptes, d’achat
ou de téléchargement d’une application par exemple),
mentions légales ou encore textes sur la protection des
données doivent être rédigés par un professionnel du droit.
Droit pénal
Le droit pénal est sans doute la branche la plus connue du
droit public. Il s’agit pour l’avocat de traiter des dossiers de
personnes ayant commis ou subi des infractions plus ou
moins lourdes : vols avec violences, espionnage, agressions,
meurtres. Ces procès sont aussi les plus médiatisés.
Les professionnels spécialisés en droit pénal réalisent des
permanences : pendant 24 heures, ils doivent pouvoir se
rendre disponibles et assister une personne en garde à vue
jusqu’à la levée de celle-ci.
Droit de la protection
des données personnelles
L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux a rendu
nécessaire la protection de nos données personnelles que
nous dispersons au fil des visionnages de pages web ou
lorsque nous créons des comptes pour acheter ou nous
inscrire à un site. L’internaute ou le citoyen peut vouloir
demander l’anonymisation des données ou exiger que celles-
ci ne soient pas vendues à une autre entreprise qui pourrait
lui envoyer des publicités plus ou moins ciblées.
L’avocat peut alors être appelé à l’aide pour faire appliquer
ces droits ou, au contraire, peut travailler pour une entreprise
en amont afin que cette dernière respecte le droit et rédige
pour elle des textes la protégeant contre toute plainte de
personnes tierces.
Droit public
Comme son appellation le laisse supposer, le droit public est
tourné vers les administrations, les institutions de l’État, les
collectivités territoriales. L’avocat spécialisé dans ce domaine
peut intervenir lors de la rédaction ou de la signature de
contrats et de marchés publics, peut conseiller au quotidien
ou de façon plus ponctuelle les élus ou les agents
administratifs ou les représenter devant les tribunaux en cas
de litige.
Droit rural
Les agriculteurs ont aussi leur propre droit, appelé droit
rural. Les avocats spécialisés dans le secteur peuvent avoir à
rédiger des baux, à organiser une optimisation fiscale pour la
société agricole, à conseiller quant aux normes et
réglementations sanitaires imposées ou aux aides possibles à
obtenir. Ils sont également compétents pour relire les contrats
qui lient ces exploitations agricoles aux distributeurs qui
vendront leurs produits afin que ces textes soient les plus
avantageux possibles pour leurs clients afin de les représenter
en cas de contentieux avec des individus tiers ou encore pour
les accompagner dans la vente ou la cession de terres.
Droit de la santé
L’avocat en droit de la santé peut avoir à représenter un
patient ou les professionnels du médical. Ainsi, il peut
demander une indemnisation pour réparer une erreur
médicale, un préjudice subi après une hospitalisation et peut
aller jusqu’au procès pour l’obtenir. D’autres fois, au
contraire, il défend un médecin ou un autre professionnel de
santé accusé ou représente l’établissement de santé devant la
justice.
Cet avocat peut aussi intervenir plus en amont, en essayant
de sécuriser juridiquement le plus possible les hôpitaux,
cliniques ou encore les laboratoires en leur donnant des
conseils pratiques pour respecter les réglementations et éviter
des poursuites judiciaires.
Droit du sport
Transfert de joueur, utilisation de l’image du sportif,
rédaction et contrôle d’un contrat de sponsoring,
retransmissions audiovisuelles, etc. Aujourd’hui, le droit
s’impose dans le sport en force. De nombreuses
réglementations ont été mises en place pour protéger sportifs,
spectateurs et téléspectateurs ou entreprise sportive. C’est
pourquoi clubs, associations ou professionnels s’entourent
régulièrement d’avocats spécialisés dans le domaine.
Un certain nombre d’avocats en droit du sport deviennent par
ailleurs agents de joueur et gèrent ainsi les négociations entre
clubs pour le recrutement de leur protégé.
Droit du travail
Un conflit entre employeur et salarié ? L’un et l’autre
peuvent faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail.
Rupture d’un contrat, plan de licenciement, accident,
discrimination, harcèlement, modification de l’organisation
de travail, etc. Là encore, le champ d’action est large.
Si, dans un premier temps, une médiation est tentée, l’affaire
peut être portée devant le conseil des Prud’hommes en cas
d’échec.
PARTIE 3
J’AIMERAIS ASSISTER LA
JUSTICE OU FAIRE APPLIQUER
SES DÉCISIONS
Sans eux, les juges et les avocats ne pourraient pas se consacrer à leurs tâches de
manière sereine. Les auxiliaires de justice tels que les secrétaires juridiques ou les
gref ers et gref ères leur sont précieux dans leur quotidien. Les commissaires de
justice ou les administrateurs judiciaires, quant à eux, font appliquer les décisions
rendues par ces mêmes magistrats.
Secrétaire juridique
Travaillant pour les cabinets d’avocat, les études notariales,
les huissiers, en entreprise ou encore au contact de juristes, le
ou la secrétaire juridique est sur tous les fronts. Comme le
laisse supposer le nom de la profession, une grande partie de
son activité relève du secrétariat : il accueille les clients,
prend les rendez-vous, répond au téléphone et organise
l’emploi du temps des professionnels pour lesquels il
travaille.
Bien sûr, il gère également le courrier, rédige les réponses à
apporter ou les actes à constituer en fonction des instructions
des avocats, juristes, notaires ou huissiers, rassemble les
documents nécessaires à chaque dossier et sollicite les clients
pour avancer sur le leur. C’est aussi régulièrement à lui de
rédiger les factures et de les envoyer.
Une grande partie de son travail relève également de
l’archivage et du classement : il range et trie les documents
qui lui sont confiés pour pouvoir les retrouver et les ressortir
au bon moment. Le secrétaire juridique peut également être
amené à faire de la veille documentaire, à suivre l’évolution
des textes de loi et de la jurisprudence afin d’en informer son
employeur. Ce professionnel doit donc être à l’aise avec toutes
les notions juridiques en plus de maîtriser parfaitement les
outils et les procédures spécifiques du secteur.
Quelle formation ?
Il n’existe pas une seule voie pour devenir secrétaire
juridique. Mais rares sont les cursus à combiner à la fois
l’administratif et le juridique. Or, pour mettre toutes les
chances de son côté pour exercer ce métier, mieux vaut
choisir une formation qui allie les deux.
Après le bac, vous pouvez opter, par exemple, pour un DEUST
Assistant juridique. Pendant cette formation, vous serez initié
pendant deux ans aux fondamentaux du droit privé et du
droit public, mais serez aussi formé à la comptabilité, à
l’informatique ou à la bureautique ou encore à la rédaction
d’actes ou de contrats. Sur Parcoursup, une seule université
propose ce type de cursus : l’Université Polytechnique Hauts-
de-France à Valenciennes. Certaines institutions proposent à
ce même public de jeunes bacheliers un diplôme d’université
Secrétaire juridique à effectuer lui aussi en deux ans et
composé des mêmes modules. L’alternance est aussi au
programme.
Si trois ans d’études après bac ne vous font pas peur, optez
pour le BUT Carrières juridiques. C’est aussi un excellent
moyen d’acquérir de solides bases juridiques. Vous pouvez
également vous tourner vers une licence de droit : attention,
le cursus sera loin d’être facile, d’autant plus que vos cours
seront partagés avec des centaines d’étudiants, mais il vous
permettra de vous ouvrir un maximum de voies si vous vous
rendez compte après coup que le secrétariat juridique n’est
pas fait pour vous.
Quel salaire ?
Le salaire dépendra énormément de votre qualification. Plus
vous aurez de l’ancienneté dans le domaine, plus vous
pourrez le faire valoir en entretien et plus vous pourrez
obtenir une rémunération élevée. Les secrétaires juridiques
compétents sont très recherchés. Cependant, les revenus sont
généralement compris, les premières années, entre le SMIC et
1 800 euros brut par mois.
Gref er(ère)
C’est l’un des bras droits des magistrats qu’il assiste au
quotidien. En amont, le greffier est là pour l’aider à préparer
ses dossiers, à assembler les pièces, à informer les usagers de
la justice de la procédure et des dates d’audience. Il les aide
également à remplir les formulaires et leur explique le
déroulement et les démarches à effectuer. Au moment de
l’audience, le greffier retranscrit tous les débats, prend note
de toutes les interventions des différentes parties et du juge
et rédige par la suite les procès-verbaux. C’est de lui que
dépend l’authenticité d’une décision de justice : sa
responsabilité est donc grande et il n’est alors pas question de
laisser passer des informations !
Ce professionnel de la justice est l’interlocuteur des
magistrats, du public et des avocats. Ces derniers se tournent
vers lui par exemple pour récupérer des documents pour les
clients ayant bénéficié de l’aide juridictionnelle, ce qui leur
permet d’être rémunérés par l’État.
Le greffier dépend d’une juridiction, mais il peut en changer
au cours de sa carrière, afin de passer du tribunal de grande
instance à la cour d’appel ou encore aux Prud’hommes.
Quelle formation ?
Pour devenir greffier, il faut impérativement passer le
concours correspondant, accessible après un bac+2
minimum. Le mieux, pour s’y préparer, est alors d’opter après
bac pour une formation dans le droit ou le juridique : une
licence ou un BUT Carrières juridiques idéalement (de plus en
plus de candidats se présentent avec déjà trois années
derrière eux), mais il est aussi possible d’opter pour une
classe préparatoire ou encore un cursus en école de
commerce.
Le concours se compose de deux épreuves écrites
d’admissibilité : une note de synthèse à partir d’un ensemble
de documents portant sur des problèmes juridiques ou
administratifs et une série de questions sur l’organisation
administrative et judiciaire française et les procédures
pénales et/ou prud’homales, et d’un oral sous forme
d’entretien.
Une fois le concours obtenu, le lauréat intègre l’École
nationale des greffes située à Dijon pendant 18 mois et
alterne ainsi cours et stages en juridiction. À l’issue de cette
formation, les affectations se feront en fonction du rang de
chacun : ceux qui auront obtenu les meilleurs résultats au
cours de cette année et demie pourront choisir leur
juridiction (sur les postes disponibles) tandis que le choix sera
de plus en plus restreint pour les suivants.
Quel salaire ?
Le greffier débutera avec un salaire brut mensuel hors
primes et hors indemnités de 1 700 euros environ. Il évoluera
cependant tout au long de la carrière en suivant une grille qui
dépend elle-même de plusieurs paramètres et notamment de
l’ancienneté, et il sera possible d’atteindre en fin de carrière
jusqu’à 2 800 euros brut par mois.
Bon à savoir
Pendant sa formation, le gref er stagiaire perçoit une
rémunération de 1 560 euros net mensuelle.
Éducateur(trice) de la protection
judiciaire de la jeunesse
L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a
une double casquette : il s’occupe à la fois des jeunes en
difficulté mis en danger dans leur famille, et des mineurs
poursuivis ou condamnés par la justice.
Concernant les premiers, il observe leur relation avec leurs
parents, recueille le témoignage de chacun pour évaluer la
situation et cherche à résoudre des problématiques familiales.
Avec les seconds, il discute de leur comportement, cherche à
comprendre ce qui a pu se passer et ce qui les a incités à
commettre un acte de délinquance.
Il travaille avec toute une équipe de professionnels :
éducateurs spécialisés, assistants de service social,
psychiatres, psychologues, etc. Chacun rapporte ses
observations et à partir de ces multiples points de vue,
ensemble, ils guident et accompagnent le jeune dans son
projet de vie, l’aident dans son insertion sociale et
professionnelle.
L’éducateur de la PJJ prépare avec les jeunes leur passage en
audience : il les conseille sur leur tenue, leur explique
comment cela se déroule, les aide à verbaliser les faits et
canaliser leurs émotions, etc. Il aura aussi à intervenir lui-
même à l’audience : après avoir fait ses observations sur
l’environnement du jeune dont il s’occupe, sur son
comportement avec les éducateurs ou avec les autres
membres du foyer et après discussion avec les autres
professionnels, il fait un compte rendu au juge et lui propose
une solution éducative appropriée afin de favoriser son
évolution ou empêcher la récidive. Si ce dernier est
condamné, l’éducateur de la PJJ met en œuvre les mesures et
sanctions éducatives ou les peines, et s’il est placé en
détention, prépare la réinsertion.
L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse travaille
dans les services d’investigation et d’orientation éducative
(SIOE), les services éducatifs auprès des tribunaux (SEAT), les
services d’aide éducative en milieu ouvert (AEMO) ou encore
dans les centres d’hébergements (des foyers, des centres
éducatifs fermés, des centres de placement immédiat, etc.).
Quelle formation ?
Vous devez absolument passer le concours d’éducateur de la
protection judiciaire de la jeunesse. Le concours externe est
ouvert aux titulaires d’un bac+3. Trois autres voies sont
possibles : le concours externe sur titre réservé aux titulaires
du diplôme d’État d’éducateur spécialisé, le concours interne
ouvert aux fonctionnaires ou agents publics depuis au moins
trois ans et enfin le concours 3e voie pour les personnes
justifiant d’une ancienneté professionnelle d’au moins
cinq ans au cours des dix dernières années.
Si vous souhaitez vous présenter au concours externe, mieux
vaut avoir un solide bagage dans le domaine social ou
juridique. Vous pouvez ainsi choisir après bac un DUT
Carrières sociales ou un DUT Carrières juridiques pour
ensuite enchaîner avec une licence professionnelle Activités
juridiques, métiers du droit public ou du droit social, une
licence pro Intervention sociale : accompagnement de publics
spécifiques, insertion et réinsertion sociale et professionnelle
ou même une licence pro Métiers de la médiation par des
approches artistiques et culturelles. D’autres voies sont
possibles : vous pouvez vous présenter avec un diplôme d’État
de médiateur familial ou un diplôme d’État dans le domaine
du travail social de niveau bac+3, avec une licence de
psychologie ou de sciences de l’éducation.
Une fois le concours réussi, vous aurez à suivre une formation
à l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse à
Roubaix d’une durée de 18 mois. Vous bénéficierez de cours
de sciences humaines (sciences de l’éducation, criminologie,
histoire, psychologie), d’enseignements juridiques, de
pédagogie et techniques professionnelles. Vous partagerez
votre temps entre l’ENPJJ, les pôles territoriaux auxquels vous
serez affecté en fonction de votre place au concours ou
encore les établissements et services qui vous accueilleront
en stages.
Bon à savoir
La formation est rémunérée (environ 1 200 euros net par mois).
Quel salaire ?
Comptez en début de carrière environ 1 800 euros net par
mois et après plus de trente années de service environ
2 900 euros net.
Quelle formation ?
Nouveau métier, nouvelle formation. Depuis 2020, tous les
aspirants doivent passer par l’Institut national de formation
des commissaires de justice. Afin d’y entrer, il faut réussir
l’examen d’accès à la formation professionnelle de
commissaire de justice. Et pour se présenter à l’examen, il est
nécessaire d’être titulaire d’au moins un master 2 en droit.
L’examen se compose de deux épreuves écrites
d’admissibilité et de trois à cinq épreuves orales d’admission.
Il faudra, dans un premier temps, montrer son aptitude à
résoudre un ou plusieurs cas pratiques ou rédiger une ou
plusieurs consultations en droit civil ou en droit commercial.
Il sera ensuite nécessaire de faire le même exercice dans l’une
des matières suivantes : procédure civile, modes amiables de
résolution des différends et modes alternatifs de règlement
des différends, procédures civiles d’exécution. Les
admissibles devront ensuite réaliser un exposé de dix
minutes à partir d’un sujet tiré au sort et portant sur une
question d’actualité sur la société française ou de culture
générale ou judiciaire, le tout suivi d’une discussion avec le
jury. Puis, le candidat est interrogé sur une ou plusieurs
matières juridiques pendant 15 minutes. Enfin, une épreuve
d’anglais doit compléter l’examen obligatoire. Les candidats
peuvent ensuite opter pour une épreuve facultative de langue
vivante étrangère et/ou pour une interrogation facultative sur
l’histoire générale de l’Art.
Les admis intégreront ensuite l’INCJ pendant deux ans et
devront y effectuer un stage et suivre en parallèle de ce
cursus une série d’enseignements théoriques. Il est conseillé
de trouver un stage dans une étude de commissaire-priseur
ou d’huissier de justice rapidement et de contacter ces
sociétés le plus en amont possible.
Quel salaire ?
Selon la convention collective nationale du personnel des
huissiers, ce professionnel gagne, en tant qu’huissier de
justice salarié, au minimum environ 4 000 euros brut par
mois. Cependant, ces rémunérations peuvent être beaucoup
plus importantes et s’élever jusqu’à 9 000 euros brut
mensuels. Mais ces revenus varient énormément en fonction
de la proportion entre les actes tarifés par l’État et les
prestations à honoraires libres acceptées par l’étude.
Clerc d’huissier
Derrière un huissier se cachent très souvent un ou plusieurs
clercs d’huissier. Quand le premier fait appliquer les décisions
de justice, procède à des expulsions, à des saisies ou encore
cherche des arrangements et des solutions en cas de litige
entre deux parties et joue le rôle de conciliateur, le second est
finalement là pour l’assister au quotidien dans toutes les
démarches techniques, mais aussi administratives.
C’est à lui de suivre les dossiers, de rédiger des actes, de
vérifier les délais des procédures ou encore d’informer les
personnes concernées des décisions de justice et de retrouver
les justiciables qui auraient « disparu » : dans ces cas-là, il
peut jouer véritablement le rôle d’un détective privé, en
réalisant par exemple des enquêtes de voisinage. Lorsque
l’huissier enfile sa casquette de médiateur, le clerc peut
également être amené à organiser les négociations. Enfin,
c’est généralement à ce professionnel de veiller à l’aspect
comptable de l’étude dans laquelle il travaille, en s’assurant
que pour chaque procédure, chaque dossier ouvert, une
rémunération a suivi.
Dans les petites études, son champ d’action peut être large et
il est régulièrement généraliste : il peut avoir à gérer des
dossiers de crédits à la consommation, de recouvrement
judiciaire, de dettes commerciales, de pensions alimentaires
impayées et autre. Dans les plus grandes structures, le clerc
peut se spécialiser.
À ce jour, il existe différents types de clercs d’huissier : il y a
tout d’abord le clerc significateur. C’est lui qui remet en mains
propres les actes de justice aux concernés afin de s’assurer
qu’ils les ont bien réceptionnés. C’est le plus mobile des trois,
étant en effet amené à voyager régulièrement et à sortir de
son étude. Vient ensuite le clerc aux procédures. C’est lui
notamment qui s’occupe du recouvrement en cas de dette
non payée : il réalise des recherches juridiques, ouvre des
dossiers, vérifie les actes, etc. Enfin, le clerc expert est une
sorte de manager : collaborateur de l’huissier, c’est à lui de
faire le choix des procédures à lancer en fonction de la
situation, d’encadrer l’équipe en charge du dossier et
d’assurer la relation avec les clients. Il a de plus grandes
responsabilités au sein de l’étude.
Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de formation type pour devenir clerc
d’huissier. Cependant, un niveau baccalauréat est
indispensable pour devenir clerc aux procédures et au moins
un master 1 pour accéder au poste de clerc expert. Vous
pouvez ainsi opter après bac pour un BUT Carrières juridiques
ou encore une licence puis un master de droit. Si la seconde
option est présente dans toutes les universités ou presque et
est très peu sélective, il n’en est pas de même pour le BUT
Carrières juridiques. Les places y sont en effet assez limitées
et les taux d’accès n’y sont pas aussi hauts : les
établissements accueillent entre 15 % et 75 % des étudiants
qui postulent à ces formations. On peut ainsi observer de
grandes variations.
Enfin, au niveau privé, vous pouvez vous tourner vers l’École
nationale de droit et de procédure qui propose des formations
certifiantes sur plusieurs mois. Rendez-vous directement sur
le site de l’Enadep.
Quel salaire ?
Pour débuter, comptez entre 1 600 et 1 700 euros brut
mensuels. Vous pourrez prétendre à 200 ou 300 euros de plus
avec quelques années d’expérience.
Administrateur(trice) judiciaire
L’administrateur judiciaire intervient lorsqu’une entreprise
est en difficultés financières. Mandaté par un tribunal pour
une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire,
ce professionnel indépendant étudie la situation de la société
en question, son fonctionnement, ses relations avec ses
fournisseurs, ses créanciers, etc.
Une fois cette première analyse effectuée et à l’issue de cette
période d’observation (pendant laquelle il peut être amené à
aider à la gestion de l’entreprise), il présente au tribunal ses
conclusions : l’entreprise peut-elle s’en sortir et si oui, de
quelle façon ? Quel est le plan à mettre en œuvre pour y
arriver ?
Le tribunal décide alors des suites à donner : s’il choisit la
poursuite d’activité de l’entreprise, l’administrateur agit : il
négocie les dettes, cherche à faire accepter des
remboursements plus échelonnés, mène une restructuration
et peut se voir confier la gestion en elle-même… Si la société
est finalement vendue, l’administrateur peut, là encore,
intervenir et encadrer toutes les formalités liées à la reprise.
Les missions de ce professionnel ne s’arrêtent cependant pas
là et peuvent être multiples. Il peut ainsi tenter de résoudre
un problème de gouvernance, un litige (commercial, social,
actionnarial) en amont pour accompagner des sociétés.
Quelle formation ?
Il existe deux grandes voies. La première, le parcours
traditionnel, repose tout d’abord sur un examen d’accès au
stage professionnel. Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un
des masters suivants : master de sciences et techniques
comptables et financières, master Méthodes informatiques
appliquées à la gestion (MIAGE), master de sciences
économiques, master en droit, master d’administration
économique et sociale avec mention administration et
gestion des entreprises ou encore être diplômé d’IEP ou avoir
un titre d’ingénieur économiste délivré par le Conservatoire
national des arts et métiers. Le candidat aura alors à se
présenter à sept épreuves écrites d’admissibilité comprenant
des sujets en rapport avec le droit national des entreprises en
difficulté, le droit des contrats, la gestion financière et le
contrôle de gestion ou encore le droit social lié aux
procédures collectives. Les admissibles se présentent ensuite
à un oral d’admission orienté sur l’exercice de la profession
d’administrateur judiciaire. S’il valide son examen, le futur
professionnel doit ensuite réaliser un stage de minimum
trois ans dans une étude puis, enfin, passer et réussir un
examen d’aptitude à la profession. S’il y parvient, il devra
prêter serment et deviendra alors officiellement
administrateur judiciaire. Sachez que les places sont chères :
une dizaine de candidats réussissent l’examen chaque année.
Une deuxième voie est possible pour les étudiants titulaires
d’un master Administration et liquidation des entreprises en
difficulté (ALED). En parallèle de son diplôme, l’étudiant devra
ainsi justifier d’un stage en étude d’une durée de 30 mois au
moins. Lorsque le diplôme et le stage seront validés, il sera
officiellement administrateur judiciaire.
Quel salaire ?
L’administrateur judiciaire est un indépendant, il ne perçoit
pas un salaire fixe en tant que tel. En effet, il est rémunéré à
la mission en fonction du nombre de salariés présents dans
l’entreprise dans laquelle il intervient, du chiffre d’affaires de
la société et de la nature même de cette mission (surveillance,
administration de l’entreprise, etc.). La fourchette est donc
large : il peut démarrer avec 2 000 euros brut par mois, mais
gagner 5 000 euros en milieu de carrière, voire davantage s’il
est amené à travailler avec de très grandes entreprises.
Attention, une grande partie de cet argent devra être
consacrée aux charges ou aux impôts, les administrateurs
judiciaires travaillant le plus souvent en libéral.
Mandataire judiciaire
Contrairement à l’administrateur judiciaire qui est là pour
aider les entreprises en difficulté, le mandataire représente
les créanciers de la société en question et intervient lorsque
cette dernière est placée en redressement judiciaire (il
cherche alors des solutions pour contenter les créanciers) ou
est liquidée.
Dans cette deuxième situation, il est alors désigné comme le
liquidateur : il s’occupe des licenciements économiques, met
en vente les biens mobiliers et immobiliers pour rembourser
une partie des dettes et reprend la comptabilité pour vérifier
le montant de ces mêmes dettes. C’est aussi à lui de
prononcer officiellement l’arrêt total de l’activité. Enfin, il doit
déterminer si les dirigeants de la société en redressement
judiciaire ont une responsabilité civile ou pénale dans la
faillite en ayant, par exemple, détourné des fonds ou commis
une faute de gestion.
Le mandataire judiciaire, s’il collabore avec de nombreux
acteurs (la justice, les créanciers, l’entreprise en difficulté),
exerce en libéral et travaille généralement seul.
Quelle formation ?
La formation est la même que pour l’administrateur
judiciaire (voir p. 67). Seulement, à l’issue de l’examen
professionnel d’aptitude aux fonctions de mandataire
judiciaire, il prêtera serment pour ce métier. Sachez que,
comme pour l’administrateur judiciaire, le candidat ne pourra
passer l’examen d’accès à la profession que trois fois
maximum et l’examen final seulement deux fois. Les places y
sont particulièrement chères : actuellement, environ
320 personnes exercent ce métier en France. Par ailleurs, si
vous ne souhaitez pas passer par la voie traditionnelle, vous
pouvez là aussi opter pour le master Administration et
liquidation des entreprises en difficulté (ALED).
Quel salaire ?
Comme pour l’administrateur judiciaire, les revenus du
mandataire judiciaire dépendent de multiples critères : la
nature de ses missions ou encore la taille de l’entreprise. La
fourchette de rémunération est donc très large : vous pouvez
commencer aux alentours de 2 000 euros brut, mais pouvez
très vite atteindre des revenus de plus de 5 000 à 8 000 euros
brut par mois.
Substitut(e) du procureur
Comme son nom le laisse supposer, le substitut du
procureur travaille directement sous l’autorité du procureur
de la République et représente le ministère public. Ce
magistrat défend les intérêts des victimes et de la société
lorsqu’un crime ou un délit a été commis. Le substitut du
procureur est prévenu par les services de police ou de
gendarmerie dès lors qu’une plainte est déposée ou qu’il y a
eu infraction. Il examine le dossier et propose soit de classer
l’affaire soit de lancer l’enquête et, si cette dernière a bien
avancé, de saisir le tribunal. Il guide les policiers, engage des
poursuites, contrôle les interpellations et les placements en
garde à vue, etc. C’est vraiment à lui de décider de la
procédure à engager.
Au moment du procès, le substitut du procureur propose une
peine à prononcer contre le mis en cause au nom de la
société, mais même s’il est magistrat, ce n’est pas à lui de
rendre un jugement.
Le travail de substitut du procureur est loin d’être de tout
repos : dans une même journée, il peut être amené à se
rendre sur le terrain, sur une scène de crime, à travailler dans
son bureau ses réquisitoires qu’il aura à prononcer pour une
affaire ou encore à participer à une audience voire plusieurs
audiences. Il travaille avec un grand nombre d’acteurs de la
police et de la justice : juge des libertés, juge de l’exécution
des peines, avocat(e)s, enquêteurs, etc.
Quelle formation ?
Comme les autres magistrats, l’aspirant substitut du
procureur doit impérativement passer le concours de l’École
nationale de la magistrature (ENM). Plusieurs voies sont
possibles (voir le chapitre 1), mais le premier concours, le plus
connu et celui offrant le plus de places, est accessible aux
titulaires d’un bac+4. Il compte cinq épreuves d’admissibilité
(droit de l’Union européenne, droit international privé ou
droit administratif ; droit social ou droit des affaires ; mise en
situation et entretien avec le jury ; anglais et épreuve
facultative de seconde langue étrangère) et cinq épreuves
d’admission (connaissance et compréhension du monde
contemporain, droit civil et procédure civile, droit pénal et
procédure pénale, note de synthèse et droit public). Il est donc
fortement recommandé d’avoir suivi un cursus de droit avant
de se présenter au concours.
Un grand nombre de candidats optent pour des classes
préparatoires, privées ou publiques. L’ENM a elle-même mis
en place cinq classes préparatoires égalité des chances à
Paris, Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats
issus des milieux défavorisés. Des préparations publiques
sont aussi possibles dans les Instituts d’études judiciaires
labellisés par l’École et implantés dans les universités de
droit.
Une fois le concours réussi, le candidat s’engage à suivre
31 mois de formation initiale. Il jongle alors entre la
formation théorique et les stages de découverte ou de
professionnalisation dans différentes juridictions, dans
différentes instances et milieux. Les deux premières années
sont généralistes, mais les six derniers mois sont consacrés à
la spécialisation choisie.
Quel salaire ?
En tant qu’étudiant magistrat, le futur substitut du
procureur est rémunéré pendant sa formation. Comptez ainsi
environ 1 500 euros brut lorsque vous serez auditeur.
Cependant, votre rémunération suivra ensuite une grille
salariale dépendant en grande partie de votre ancienneté :
vous commencerez autour de 3 000 euros brut mensuels et
pourrez atteindre en fin de carrière jusqu’à 9 800 euros brut.
Quelle formation ?
Pour devenir commissaire de police, si l’on ne travaille pas
encore dans la police, il faut généralement passer par le
concours externe. Les candidats doivent être âgés de 18 à
35 ans et être titulaires d’un diplôme ou titre reconnu bac+5,
comme un master ou autre équivalent. Bien entendu, il faut
aussi être en bonne condition physique, avoir un casier
judiciaire vierge ou encore être apte au port et à l’usage des
armes.
Le concours comporte trois phases : l’admissibilité, la
préadmission et l’admission. Comptez quatre épreuves pour
la première phase : une épreuve de culture générale sous
forme de dissertation, une autre de résolution d’un cas
pratique à partir d’un dossier documentaire à caractère
administratif, un questionnaire à choix multiple ou à
réponses courtes portant sur l’actualité politique française ou
internationale, sur le fonctionnement institutionnel politique
français et européen, les règles de la police nationale, et enfin,
une épreuve de composition sur, d’une part, le droit
administratif et/ou les libertés publiques et/ou le droit de
l’Union européenne et, d’autre part, sur le droit pénal général
et/ou la procédure pénale.
Les candidats qui obtiennent un total de points jugé suffisant
par le jury participent à la préadmission consistant en un
parcours d’habilité motrice et un test d’endurance cardio-
respiratoire. Enfin, ceux qui parviennent à passer avec succès
ces deux premières étapes sont soumis à des tests
psychotechniques écrits (servant à cerner le profil
psychologique des candidats), à une épreuve orale de mise en
situation individuelle, une épreuve collective de mise en
situation, une épreuve orale de langue étrangère et un
entretien avec le jury. Une visite médicale est obligatoire à
l’issue de la phase d’admission.
Ceux qui réussissent ces différentes épreuves intègrent alors
l’École nationale supérieure de la Police (ENSP) à Saint-Cyr-en-
Mont-d’Or (69). Pendant 22 mois, les élèves rémunérés
alternent formation en école et stages en services.
Quel salaire ?
Pendant leur formation, les élèves, en plus d’être hébergés
gratuitement, sont rémunérés et touchent ainsi 1 429 euros
net par mois. En entrée de carrière, selon leur grade
(commissaire général de police, commissaire divisionnaire de
police, commissaire de police), ils peuvent respectivement
démarrer avec un salaire brut de 3 900, 3 100 ou 2 200 euros
par mois et terminer leur carrière avec une rémunération
comprise entre 6 000 euros et 3 900 euros brut (toujours en
fonction des grades).
Of cier(ère) de police judiciaire
Vous rêvez de devenir lieutenant, capitaine, commandant ou
commandant divisionnaire ? Ces officiers, placés sous
l’autorité d’un commissaire de police, suppléent ou secondent
ces derniers et prennent donc en charge une mission, une
opération de terrain, une enquête, une affaire et dirigent leur
équipe.
Même s’ils ont ce rôle d’encadrants, de managers des
gardiens de la paix et des policiers gradés, les officiers de
police judiciaire sont au cœur de l’action : ils réalisent des
filatures, mènent des enquêtes, interpellent les personnes
soupçonnées d’un crime ou d’un délit, les interrogent, tentent
de recouper les informations, etc. L’aspect administratif de ce
métier ne doit pas être oublié : l’officier ou l’officière de police
judiciaire doit rédiger des rapports, demander des
autorisations ou des mandats d’arrêt aux autorités
compétentes, procéder à des procès-verbaux, etc. Alors si
vous pensez que cette profession n’est qu’un métier d’action,
détrompez-vous !
Les affaires sur lesquelles il travaille peuvent être très
variées : meurtres, vols d’œuvres d’art, lutte antiterroriste,
cybercriminalité, prostitution, trafic de stupéfiants, etc.
Quelle formation ?
Quand les candidats commissaires de police se doivent
d’être titulaires d’un master, les officiers de police ont pour
obligation d’avoir une licence ou un titre équivalent de
niveau bac+3. Comme leurs éventuels futurs supérieurs
hiérarchiques, les candidats doivent être âgés de 18 à 35 ans,
avoir un casier judiciaire vierge et être en bonne condition
physique afin de se présenter au concours externe d’officier
de police.
Il faudra réussir trois étapes pour être accepté dans la
profession. La phase d’admissibilité est, elle, composée de
cinq tests : une épreuve de culture générale sous forme de
dissertation, une épreuve de résolution d’un cas pratique à
partir d’un dossier documentaire, un questionnaire à choix
multiple ou à réponses courtes sur l’actualité politique
française et internationale, le fonctionnement des
institutions françaises ou européennes, le comportement
citoyen ou encore l’organisation de la police nationale, un
questionnaire à réponses courtes ou à choix multiple sur le
droit administratif et/ou les libertés publiques et une épreuve
sur le droit et/ou la procédure pénale. Ceux qui sont
sélectionnés pour la suite doivent alors réaliser un parcours
d’habileté motrice et un test d’endurance cardio-respiratoire.
Les admissibles passent ensuite des tests psychotechniques
écrits, une épreuve de mise en situation individuelle, un
entretien avec le jury et une épreuve obligatoire en langue
étrangère. Enfin, une visite médicale vient conclure ce
concours.
Les admis rejoignent alors pendant 18 mois la formation à
l’École nationale supérieure de la Police (ENSP) à Cannes-
Écluse (77) qui alterne enseignements pratiques,
enseignements théoriques et stages en services de police.
Quel salaire ?
En tant qu’élève, vous recevrez une rémunération de
1 480 euros brut par mois. Mais par la suite, votre revenu
dépendra de nombreux facteurs et surtout de votre
ancienneté et de votre grade. Pendant vos premières années
d’officier de police, vous toucherez environ 1 920 euros brut
par mois, environ 2 900 euros en tant que commandant et
3 400 euros comme commandant divisionnaire. Si vous
accédez à ce grade vous pourriez atteindre 4 200 euros brut
mensuels en fin de carrière.
Inspecteur(trice) de la concurrence,
de la consommation et de la
répression des fraudes
L’inspecteur à la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est
en quelque sorte un policier. Mais au lieu de traquer les
criminels, il est à la poursuite des entreprises qui pourraient
réaliser une entrave aux règles de la concurrence, et chasse
tout dispositif qui pourrait se révéler très défavorable aux
consommateurs ou les produits et services dangereux ou non
conformes.
Travaillant généralement dans des services en région ou en
département, ce professionnel est en permanence sur le
terrain. Il enquête dans les entreprises, vérifie le respect de la
réglementation pour chacune d’entre elles, épluche les
documents officiels, s’assure qu’elles n’ont pas bénéficié de
façon illégale d’une information qui leur aurait donné une
longueur d’avance sur les concurrents, etc. Si ce fonctionnaire
travaille en administration centrale, il s’occupe davantage de
l’élaboration ou de la modification des textes réglementaires
autour de ces sujets.
Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur à la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes, vous devez impérativement passer le concours de
référence accessible après un bac+3. Deux voies sont
possibles : l’une à dominante juridique et économique, l’autre
à dominante scientifique et technologique. Cela permet à des
profils très différents de postuler : des personnes qui auraient
fait après la terminale une école de commerce ou une école
d’ingénieurs, une licence de droit, d’administration
économique et sociale (AES), de sociologie ou d’économie ou
encore une licence en sciences, biologie, physique ou
mathématiques.
Pour les écrits du concours externe, si la note de synthèse sur
un sujet à caractère économique, financier ou social est
commune aux deux voies, la deuxième épreuve peut être,
pour la dominante économique, un sujet au choix de gestion
et administration des entreprises, d’économie, de droit pénal
général ou de droit administratif. Pour le concours à
dominante scientifique et technologique, cette seconde
épreuve écrite portera sur un sujet de biochimie et
microbiologie, d’agroalimentaire et de bio-industrie, de
physique ou de mathématiques, encore une fois au choix. Les
candidats qui auront réussi dans l’une ou l’autre filière seront
déclarés admissibles et passeront un entretien avec le jury
puis devront se confronter à un exercice de traduction en
français d’un texte en langue étrangère puis à une
conversation sur le même sujet.
Une fois le concours réussi, les candidats retenus entrent à
l’École nationale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes. Le programme de formation initiale
d’une durée d’un an se découpe autour de trois axes : la
régulation concurrentielle des marchés, la protection
économique du consommateur et la sécurité du
consommateur. À la fin de chaque module, l’élève doit suivre
un stage d’application de trois semaines dans une unité
d’enquête. Puis, il conclut par un dernier stage plus long et
plus généraliste jusqu’à sa titularisation.
Quel salaire ?
En tant que stagiaire pendant son année de formation,
l’inspecteur de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes touche environ 1 500 euros brut par
mois. Par la suite, avec l’ancienneté et l’avancement, cette
rémunération évoluera, démarrant en poste à 1 800 euros
jusqu’à atteindre parfois 3 850 euros brut par mois.
Bon à savoir
Si l’inspecteur est un fonctionnaire de catégorie A, le
contrôleur de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes se situe dans la catégorie B et le métier
est accessible avec un bac seul. Travaillant dans une équipe
supervisée par un inspecteur, ce professionnel, comme son
nom l’indique, contrôle la bonne application de la
réglementation sur la concurrence ou la consommation.
Inspecteur(trice) des douanes
Si vous voyagez régulièrement, notamment hors Union
européenne, vous êtes sans doute familiers avec les services
de douane, ces équipes qui veillent à la fois sur les citoyens et
leur territoire ainsi qu’aux intérêts économiques et financiers,
nationaux ou européens. Ils se mobilisent contre les trafics de
stupéfiants ou d’armes, les contrefaçons, le terrorisme, ou
s’assurent que les entreprises payent des frais sur les
marchandises expédiées ou réceptionnées.
Les inspecteurs des douanes ne sont pas toujours sur le
terrain et vous ne les voyez ainsi pas forcément, mais dans
leurs bureaux, ils organisent, conseillent, surveillent.
Plusieurs voies permettent d’accéder à de nombreuses
fonctions. Dans la branche de l’administration générale, vous
pouvez devenir expert à la direction générale, inspecteur
poursuivant (et représenter ainsi l’administration devant les
juridictions judiciaires), formateur dans les écoles des
douanes ou encore responsable d’un service (ressources
humaines, logistique, etc.). Dans la branche des opérations
commerciales, vous avez la possibilité de devenir conseiller
aux entreprises et d’accompagner les opérateurs du
commerce international afin de faciliter les déclarations aux
services des douanes, gestionnaire d’un service lié à la
fiscalité douanière, auditeur des procédures douanières voire
enquêteur ou analyste vérifiant la régularité des opérations.
Enfin, la branche de surveillance offre elle aussi de belles
opportunités d’emplois, entre le chef de service douanier de
la surveillance (qui consiste à organiser les brigades sous son
autorité et diriger les opérations de contrôle) ou encore
officier de douane judiciaire.
Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur des douanes, vous devrez
absolument passer le concours correspondant accessible
après un bac+3. Et, compte tenu du contenu des épreuves,
mieux vaut avoir suivi une licence de droit, un BUT Carrières
juridiques ou une formation en économie. En effet, les
candidats doivent, pour la première épreuve écrite, rédiger
une note à partir d’un dossier relatif aux questions
économiques, financières et sociales. Pour la deuxième, ils
doivent choisir un sujet portant sur le droit constitutionnel, le
droit administratif et les libertés publiques, sur les
institutions, le droit et les politiques communautaires, sur le
droit des affaires ou sur le droit pénal. Et pour la troisième à
dominante économique, ils doivent travailler sur, au choix, un
écrit d’analyse économique, de comptabilité et d’analyse
financière, de gestion et d’administration des entreprises ou
de géographie économique et humaine. Ceux qui le
souhaitent peuvent, par ailleurs, passer une épreuve de
langue étrangère. Les admissibles sont ensuite soumis à trois
oraux : un entretien de motivation, une épreuve de finances
et gestion publiques et une autre de langue étrangère.
Une fois ces différentes étapes réussies, vous intégrerez
l’École nationale des douanes de Tourcoing (59) pendant dix
mois puis devrez réaliser un stage pratique de six mois.
Quel salaire ?
Pendant leur formation, ces inspecteurs perçoivent une
rémunération d’environ 1 500 euros brut par mois.
Cependant, par la suite, le revenu augmente régulièrement en
fonction des promotions obtenues tout au long de la carrière
et de l’ancienneté. S’ils commencent ainsi à 1 830 euros brut,
ils peuvent toucher jusqu’à 3 150 euros hors primes en fin de
carrière.
Inspecteur(trice) des nances
publiques
Comptabilité, gestion, fiscalité… Le terme d’inspecteur(trice)
des finances publiques ne regroupe pas qu’un seul métier,
bien au contraire. Les lauréats du concours ont un large choix
de professions. Ils peuvent s’orienter vers un métier
davantage tourné vers la fiscalité (chargé de la gestion, du
recouvrement et du contentieux des impôts des
professionnels, chargé de la gestion et du contentieux des
impôts fonciers, expert du recouvrement, huissier), plus
spécialisé gestion publique (technicien des comptes, chargé
de la qualité comptable et bancaire de l’État, gestionnaire de
comptes de dépôts, chargé de la valorisation du patrimoine de
l’État, etc.) ou contrôle (analyste du renseignement, chargé du
contrôle fiscal externe, chargé du contrôle de la contribution à
l’audiovisuel public, etc.).
Ces professionnels peuvent travailler dans des directions
départementales des finances publiques, dans des services
d’impôts, diriger de grandes entreprises publiques ou exercer
dans des services d’État.
Quelle formation ?
Pour se présenter au concours d’inspection des finances
publiques, il faut impérativement un diplôme de niveau
licence ou équivalent. Les candidats doivent passer deux
épreuves écrites. La première est commune à tous et consiste
en la rédaction d’une note de synthèse à partir d’un dossier
documentaire portant sur des problématiques économiques
et financières. Pour la deuxième épreuve sous forme de
réponses à des questions et/ou de résolution de problèmes, le
candidat a le choix entre plusieurs sujets : droit
constitutionnel et administratif ; institutions, droit et
politiques communautaires ; droit civil et procédures civiles ;
droit des affaires ; analyse économique ; économétrie et
statistique ; mathématiques ; gestion comptable et analyse
financière ; finances et gestion publiques. Cette grande
diversité offre ainsi l’opportunité à de nombreux profils de
passer le concours, comme ceux ayant suivi une formation
économique, commerciale, scientifique, en droit, en sciences
politiques, etc.
Si vous parvenez à franchir ce premier obstacle, vous vous
confronterez alors à trois épreuves d’admission : un oral de
motivation et d’échange avec le jury, un exposé sur un sujet
tiré au sort sur une option de la deuxième épreuve
d’admissibilité et enfin, une traduction écrite d’un document
rédigé en allemand, anglais, espagnol ou italien.
Ceux qui réussissent rejoignent l’un des établissements de
l’École nationale des finances publiques pour suivre une
formation théorique de huit mois puis une autre de quatre
mois sur leur poste d’affectation.
Quel salaire ?
À l’issue de la formation initiale, les inspecteurs des finances
publiques perçoivent une rémunération brute d’environ
1 830 euros par mois, mais peuvent terminer leur carrière à
plus de 3 150 euros brut. Si vous évoluez et passez par la suite
par exemple le concours d’inspecteur principal vous
permettant d’accéder à des fonctions d’encadrement
supérieur, vos revenus suivront et vous pourrez toucher 3 500
à 4 000 euros brut par mois voire davantage.
Détective privé(e)
Sherlock Holmes à la recherche d’un assassin ou enquêteur
prenant en filature une épouse infidèle, le ou la détective
privé(e) a souvent une image qui lui colle à la peau très loin
de la vérité. Qui se douterait en effet que le droit fait partie du
quotidien de ce professionnel ?
Tout d’abord, son action doit rester dans le cadre de la loi :
impossible pour lui de s’introduire de façon illégale dans un
lieu, de voler des documents, de harceler des personnes pour
obtenir des réponses… En effet, missionné par des
particuliers, des entreprises voire même par des avocats, il
cherche des preuves qui pourront être utilisées devant la
justice pour par exemple prouver une violation de brevet, une
concurrence déloyale, une embauche de travailleurs
clandestins ou des éléments pour retrouver la trace de
personnes disparues ou d’héritiers. Si ces preuves sont
recueillies de manière illégale, elles ne pourront pas être
produites lors d’un procès ou ouvrir une procédure de justice.
Filatures, récoltes de témoignages, recherche de documents
généalogiques ou autre, prise de photos… Son champ d’action
est large. Il doit parfois se pencher sur des dossiers
économiques complexes ou extraire et analyser des bases de
données immenses pour parvenir à ses fins.
Quelle formation ?
Aujourd’hui, la profession d’agent de recherches privées est
réglementée. Impossible ainsi d’ouvrir son cabinet ou d’en
rejoindre un sans avoir obtenu un des trois titres ou diplômes
suivants : le titre « détective-agent de recherches privées »
délivré par l’Institut de formation des agents de recherches
(IFAR) à Montpellier (qui a aussi signé un partenariat avec
l’École supérieure des recherches privées à Paris), la licence
professionnelle « agent de recherches privées » de l’Université
de Nîmes ou encore la licence professionnelle « sécurité des
personnes et des biens – spécialité enquêtes privées » de
l’Université Panthéon-Assas (Paris 2).
Toutes ces formations sont accessibles après un bac+2. Au
programme ? Droit pénal, procédure pénale, droit civil et
procédure civile, droit du travail, secret professionnel,
comptabilité et gestion d’un cabinet, techniques d’enquêtes
et d’investigation, techniques de filature, lutte contre la
cybercriminalité ou encore assurance.
JE M’INTÉRESSE À L’IMMOBILIER,
AU PATRIMOINE
OU AUX ASSURANCES
Vous aimez les dossiers de droit très techniques ? Vous avez déjà envisagé la
possibilité de devenir agent immobilier ou assureur ? Les métiers qui suivent
pourront vous intéresser ! Notaire, administrateur(trice) de biens ou encore
gestionnaire de contrat d’assurance sont des professions où, contrairement aux
a priori, l’aspect humain n’est pas du tout mis de côté. Bien au contraire.
Notaire
Contrat de mariage, contrat de rachat de fonds de
commerce, acte de vente de bien immobilier, testament, etc.
Le notaire conçoit, rédige et authentifie ces documents en
prenant en compte les exigences et volontés des différentes
parties. De fait, en cas de non-respect de cet acte signé, la
personne concernée s’expose à des conséquences juridiques
rapides comme une expulsion si le loyer est impayé.
Le notaire est aussi un conseiller : il est là pour guider les
familles, les individus souhaitant un avis sur une procédure,
sur le contenu de l’acte à mettre en forme, et expliquer et
détailler les termes qui peuvent sembler complexes, etc.
Ce professionnel peut travailler en libéral, soit en étant
titulaire d’un office, soit en en rejoignant un en tant que
collaborateur ou associé (deux statuts différents) ou peut
opter pour le salariat (mais dispositif minoritaire).
Quelle formation ?
Pour devenir notaire, vous devez vous engager après bac
dans un cursus de droit, en licence, pour apprendre et
connaître les bases sur le bout des doigts. Puis, vous devrez
essayer de décrocher une place dans un master spécialisé
dans le droit notarial. Deux voies s’offrent ensuite à vous : la
voie universitaire et la voie professionnelle. Pour la première,
après avoir obtenu votre master 2 spécialité Droit notarial,
vous devrez effectuer un stage en office en alternance avec
quatre semestres d’enseignement dans une université
partenaire de l’Institut national des formations notariales. À
l’issue de ces deux années, vous obtiendrez le diplôme
supérieur de notariat et pourrez être officiellement nommé
par le garde des Sceaux.
Pour la voie professionnelle, c’est un peu différent. Après un
master en droit (pas forcément notarial), vous aurez à valider
un module initial d’enseignement (un mois à temps plein)
dans un des 17 sites d’enseignement dédiés et 5 modules
techniques, soit 30 mois de stage en office. Vous obtiendrez
alors le diplôme de notaire.
Quel salaire ?
Comptez au démarrage entre 2 500 et 3 000 euros brut par
mois, mais attention, vos charges seront cependant lourdes !
Par la suite, il n’est pas rare de décrocher des revenus plus
importants, autour de 3 500 à 4 000 euros brut mensuels, voire
davantage pour certains d’entre eux. Cette rémunération
dépend en grande partie des actes pratiqués et du temps de
travail réalisé.
Clerc de notaire
Le clerc de notaire est le bras droit du notaire. Sans le
premier, le second n’avancerait pas autant qu’il le
souhaiterait sur les différents dossiers. En effet, le clerc de
notaire travaille sur la préparation des actes de l’office
notarial : il rédige, demande les pièces et documents en
amont aux différentes parties pour décharger au maximum le
notaire. On dit régulièrement que le clerc de notaire est un
vrai technicien du droit.
Il se penchera ainsi aussi bien sur les transactions
immobilières, sur les contrats de mariage, les testaments,
questions d’héritage, etc. Il peut avoir envie de se spécialiser
pour rejoindre un office lui-même spécialisé afin de se
consacrer à un certain type de dossiers.
Quelle formation ?
Il n’y a pas de diplôme type pour devenir clerc de notaire.
Cependant, pour mettre toutes les chances de son côté afin
d’intégrer un office notarial, certains parcours doivent être
privilégiés. Après le bac, mieux vaut s’orienter très
rapidement vers une formation en droit : un BTS notariat, un
BUT Carrières juridiques voire même une licence en droit
pour, ensuite, rejoindre une licence professionnelle « métiers
du notariat », présente dans 23 universités en France, comme
Lyon 3, l’Université d’Aix-Marseille ou encore l’Université de
Lille (retrouver ici la liste de tous les établissements
proposant la formation :
https://www.infn.fr/formations/licence-professionnelle-
metiers-notariat/#universites). Pendant cette année, vous
bénéficierez de cours sur le droit de l’immeuble, de
l’entreprise, sur les fondamentaux de droit, sur les régimes
des biens du couple ou encore sur la transmission.
Pour être sûr d’intégrer un office ou pour gagner en
responsabilité, il peut être intéressant de poursuivre ensuite
avec un diplôme des métiers du notariat : pendant un an,
l’étudiant peut suivre une formation à l’Institut national des
formations notariales (et des établissements qui la
composent) et être en alternance dans un office.
Quel salaire ?
Le salaire du clerc est bien moins important que son
supérieur hiérarchique, le notaire, mais reste tout à fait
raisonnable. En effet, comptez environ 2 500 à 3 000 euros
brut par mois pour un milieu de carrière. Mais là encore, tout
dépendra de votre niveau de formation ou de la notoriété de
l’office dans lequel vous travaillez.
Administrateur(trice) de biens
L’administrateur(trice) de biens est chargé(e) de gérer des
biens immobiliers, des appartements, des maisons, des
locaux commerciaux ou encore des bureaux pour le compte
d’un particulier, d’une entreprise voire d’un syndic de
copropriété.
Son rôle plus précisément ? Il n’en a pas qu’un seul. Il doit
enfiler plusieurs casquettes : trouver des locataires potentiels,
leur faire visiter le bien, sélectionner le meilleur et le plus
fiable, effectuer l’état des lieux, parfois rédiger le bail adéquat,
etc. Il s’occupe de ce qui précède la signature, mais pas
seulement. Lorsque le bail est signé, il s’assure du versement
régulier du loyer, gère les problèmes que pourrait rencontrer
le locataire, cherche les entreprises qui pourront s’occuper de
l’entretien des parties communes dans les immeubles, etc.
Enfin, l’administrateur ou l’administratrice de biens peut
avoir à essayer de régler les conflits à l’amiable entre
propriétaire et locataire ou encore à lancer des poursuites
judiciaires en cas d’impayé, par exemple.
Ce professionnel peut être salarié ou indépendant, travaillant
soit dans un cabinet de gestion locative, soit en agence
immobilière.
Quelle formation ?
Il n’y a pas qu’une seule formation type pour devenir
administrateur. Après le bac, vous pouvez vous orienter par
exemple vers un BTS Professions immobilières en deux ans,
apprécié par les entreprises pour son côté très
professionnalisant. Faites attention, s’il y a de nombreuses
formations de ce type proposées en France (plus de 200 sur
Parcoursup), une place dans un de ces établissements n’est
pas garantie compte tenu de la forte demande. À l’École
nationale de commerce, à Paris, par exemple, seuls 5 % des
candidats reçoivent une réponse positive ! Cependant, si vous
ne visez pas une école, un lycée en particulier et si vous
étendez vos recherches à plusieurs régions, vous multipliez
vos chances de rejoindre ce BTS.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un BUT Carrières
juridiques (une vingtaine en France) en trois ans, une licence
professionnelle (après deux ans d’étude post bac) Métiers de
l’immobilier gestion et administration ou encore pour une
licence en droit. Il existe aussi des écoles privées comme
l’EFAB ou encore l’ESPI qui proposent le bachelor Gestionnaire
d’affaires immobilières. Si vous souhaitez avoir des
responsabilités ou créer votre propre cabinet, il est
recommandé de poursuivre en master spécialité Droit
immobilier, par exemple.
Quel salaire ?
Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte pour
estimer la rémunération d’un administrateur de biens. Est-il à
son compte ou est-il salarié ? Combien de biens gère-t-il ?
S’est-il construit une solide réputation ? Comptez en
moyenne pour un débutant un salaire brut compris entre
2 000 et 2 500 euros par mois. Cependant, celui-ci peut
augmenter en fonction des paramètres évoqués plus tôt.
Gestionnaire des contrats
d’assurance
Maison, appartement, local commercial, voiture et même sa
vie… Aujourd’hui, il existe des assurances pour tout. Et
derrière, le gestionnaire des contrats d’assurance conçoit des
contrats sur mesure, mesurant tous les risques, enregistrant
tous les paramètres propres aux souscripteurs, établissant
des clauses spécifiques ou se référant à des contrats
préétablis. Avec son travail, il fixe ainsi une indemnisation et
le montant du contrat annuel.
Une fois ce contrat établi, son rôle ne s’arrête pas là. En effet,
en cas d’incident, de sinistre ou de vol, censé enclencher
l’indemnisation par l’assurance, le gestionnaire envoie un
expert et travaille sur son compte rendu. C’est seulement à ce
moment-là qu’il vérifie que le cas de figure rentre bien dans la
case du contrat souscrit et qu’aucune clause ne vient
l’invalider et, de fait, annuler l’indemnisation.
Quelle formation ?
Après bac, plusieurs parcours sont possibles. Vous pouvez
opter pour un BTS Assurance (plus d’une centaine sur
Parcoursup). Attention, il n’est pas toujours facile d’y entrer :
les taux d’accessibilité sont généralement compris entre 20 %
et 50 %. Et pourquoi ne pas rejoindre un BTS Management
commercial opérationnel ou un BTS Négociation et
digitalisation de la relation client ? Ces parcours sont un peu
moins spécifiquement tournés vers l’assurance, mais vous
travaillerez l’aspect commercial du métier de gestionnaire de
contrats d’assurance. Autre possibilité : opter pour un BUT
Carrières juridiques en trois ans cette fois-ci. Ou encore
rejoindre après un bac+2 la licence professionnelle mention
Assurance, banque, finance.
Bien sûr, il existe aussi la possibilité de rejoindre une école de
commerce ou une école spécialisée dans les métiers de
l’assurance. Attention toutefois à la qualité de l’école et à sa
réputation auprès des futurs recruteurs. Renseignez-vous
auprès des employeurs et des anciens élèves de
l’établissement visé. Bien sûr, vous pouvez également
rejoindre une licence en droit et ensuite poursuivre en master
Droit des assurances pour avoir l’opportunité de gagner en
responsabilité par la suite dans votre secteur.
Quel salaire ?
Comptez entre 1 600 et 2 000 euros brut par mois en début
de carrière, plutôt entre 2 000 et 2 500 euros par la suite. Mais
là encore, il existe de grandes différences entre les
compagnies et les sociétés.
PARTIE 6
Quelle formation ?
Pour devenir juriste, il faut au minimum un bac+5 en droit.
Après, généralement, une licence de droit ou plus rarement
une formation type école de commerce ou Sciences Po en
trois ans, il vous faudra opter pour un master en droit privé,
dans des spécialisations en droit du travail, en droit des
affaires, en droit des assurances, en droit social voire,
pourquoi pas, en droit fiscal.
Il est également possible d’opter pour la voie du diplôme de
juriste Conseil d’entreprise dispensé dans onze universités
(Bordeaux, Caen, Cergy-Pontoise, Lyon, Montpellier, Nancy,
Paris II, Poitiers, Rennes, Strasbourg, Toulouse). Il existe deux
voies : la première, longue de trois ans, est accessible après
une licence 2 et est proposée dans seulement deux centres
(Montpellier et Paris II), la deuxième, d’un an, est accessible
après un master 1. Au cours de ce cursus, les élèves devront
suivre une spécialisation au choix parmi contentieux interne
et international de l’entreprise ; droit fiscal ; droit de la
propriété intellectuelle ; droit social ; droit des sociétés ou
droit économique.
Enfin, il est également envisageable de suivre un mastère
spécialisé dans le domaine juridique, proposé par exemple
dans les écoles de commerce ou les écoles d’ingénieurs qui
amène les étudiants jusqu’à un niveau bac+6.
Quelle formation ?
Le directeur juridique étant finalement le « chef » des
juristes, une formation similaire à ces derniers est presque
essentielle. Si le métier et la fonction vous intéressent, vous
pouvez ainsi envisager un parcours en droit : une licence dans
un premier temps, puis un master en droit privé, en droit
fiscal ou encore en droit social.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un diplôme de
juriste Conseil d’entreprise (cf. fiche juriste) ou choisir
d’intégrer une école de commerce : certaines d’entre elles
proposent en effet des spécialisations ou des doubles
diplômes en droit. Vous pourrez ainsi vous initier au
management, essentiel dans le métier de directeur juridique,
tout en apprenant les bases de droit des contrats ou de droit
du travail.
Généralement, vous commencerez en entreprise et dans la
vie active en tant que juriste et pourrez évoluer
progressivement pour atteindre la fonction de directeur
juridique.
Quel salaire ?
Généralement, on ne commence pas dans la vie active
comme directeur juridique. Ce poste à responsabilités
nécessite un certain nombre d’années d’expérience.
Cependant, le salaire va avec ! Comptez entre 5 000 et
7 000 euros brut par mois, voire bien davantage dans les plus
grandes sociétés.
Inspecteur(trice) du travail
C’est le spécialiste de la législation du travail. Cette dernière
n’a pas de secrets pour lui. Cet inspecteur ou cette inspectrice
se rend dans les entreprises et s’assure que ces sociétés, les
PME comme les boîtes du CAC 40 respectent les normes de
sécurité, d’hygiène ou de santé, les durées et les conditions de
travail et les contrats de chaque salarié.
Ces professionnels interviennent par ailleurs lors des
situations exceptionnelles, comme les plans sociaux mis en
place par les entreprises. Ils échangent avec les dirigeants des
entreprises, les services des ressources humaines, les
partenaires sociaux et les salariés afin d’avoir une vision
globale sur le contexte et de vérifier que les licenciements et
le reste des dispositions prises par l’employeur respectent la
législation du travail. Plus généralement, l’inspecteur peut
être sollicité en cas de conflit dans l’entreprise.
Il a également un pouvoir de décision sur certaines actions
que voudraient mener le ou les dirigeants de la société en
question. Ce ou ces derniers doivent ainsi obtenir son
autorisation en cas de licenciement des représentants du
personnel, des conseillers prud’hommes, des médecins du
travail, en cas de dispositif relatif à la durée de travail ou
encore de travail des jeunes.
Enfin, l’inspecteur du travail a un véritable rôle en termes de
formation professionnelle : il veille à ce que cette dernière
soit mise en place en entreprise, que les fonds dédiés soient
utilisés dans ce but et que tous les salariés puissent en
bénéficier.
Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur(trice) du travail, il faut
impérativement passer le concours correspondant, accessible
après un diplôme de niveau bac+3. Il comprend trois épreuves
d’admissibilité : une composition sur le rôle des pouvoirs
publics, des questions à réponses courtes sur le droit du
travail et le droit social européen et enfin, une composition
portant sur une matière à option, au choix parmi droit public,
droit privé, économie de l’entreprise, politiques de l’emploi et
politiques sociales, santé et sécurité au travail, ergonomie et
organisation du travail et sciences de la matière ou de la vie.
Même si tous les profils bac+3 sont acceptés et peuvent être
amenés à se présenter au concours, un parcours en droit, que
ce soit un BUT Carrières juridiques, une licence en droit ou en
économie-gestion, peut davantage aider à la préparation de ce
concours.
Par la suite, les admissibles doivent se soumettre à trois
oraux. Le premier consiste en une mise en situation
individuelle à partir d’un sujet tiré au sort suivie d’un
entretien individuel. Le deuxième est un entretien de
motivation avec le jury, débutant par une présentation du
candidat. Enfin, le dernier consiste en une épreuve de
conversation dans une langue étrangère (parmi anglais,
espagnol, portugais, allemand, italien ou polonais) sur la base
d’un texte rédigé dans cette même langue.
L’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation
professionnelle (INTEFP) permet à certains étudiants
méritants et demandeurs d’emploi d’intégrer une classe
préparatoire Talents qui les préparera au concours
d’inspecteur du travail.
Celles et ceux qui réussissent le concours deviennent
inspecteurs élèves du travail et bénéficient d’une formation
de 18 mois alternant cours à l’INTEFP et travail sur un lieu
d’exercice professionnel (Direction régionale de l’Économie,
de l’Emploi, du Travail et des Solidarités/Direction
départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). Les
six derniers mois de formation sont consacrés à la
spécialisation et à la pré-affectation sur le lieu de travail.
Quel salaire ?
L’inspecteur élève du travail est rémunéré pendant sa
formation, à hauteur de 1 670 euros brut par mois.
Cependant, dès sa prise de fonction, il commencera avec une
rémunération mensuelle plus importante de 1 950 euros brut.
Ce revenu augmentera avec l’ancienneté et des promotions
régulières liées à la qualité de votre travail pourraient vous y
aider. Vous pourrez atteindre jusqu’à 5 000 euros brut par
mois en fin de carrière en tant que directeur du travail.
PARTIE 7
Quelle formation ?
Une seule voie possible : le concours d’entrée à l’École
nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) accessible
après un bac+3, et ce quelle que soit la formation suivie après
la terminale. Les épreuves écrites se composent d’une
dissertation sur un sujet d’ordre général, relatif à l’évolution
politique, économique et sociale de la France contemporaine
et d’une note de synthèse à partir d’un dossier portant sur les
libertés publiques ou sur des problématiques liées à la justice.
Si vous parvenez à passer cette première étape, vous devrez
réaliser devant le jury un exposé sur un sujet tiré au sort et
basé sur le programme fixé chaque année. Celui-ci comporte
des thèmes très variés : les principales institutions françaises
et européennes, la famille dans la société contemporaine, la
socialisation des adolescents, la formation et qualification
professionnelles, les médias et la communication, etc.
Si vous pouvez postuler directement après l’obtention d’une
licence, une grande partie des reçus sont en réalité déjà
titulaires d’un master 1 ou 2. Le concours est très sélectif :
seulement 5 % environ des inscrits parviennent à intégrer la
formation. Par ailleurs, il est fortement recommandé d’avoir
suivi un parcours en droit : la matière est celle qui correspond
le plus à ce que l’on peut vous demander au concours.
Si vous avez la chance d’intégrer l’ENAP, vous suivrez une
formation de 24 mois. Pendant la première année, les
enseignements théoriques s’appuient sur l’intervention de
praticiens extérieurs, d’universitaires et de chercheurs. Au
programme : droit et procédure pénale, sociologie,
criminologie ou encore psychologie. La deuxième année, vous
serez stagiaire et affecté dans un service pénitentiaire
d’insertion et de probation.
Enfin, sachez que vous serez rémunéré pendant votre
formation à hauteur de 1 400 euros net par mois (hors primes
de stage).
Quel salaire ?
Vous commencerez dans la vie active avec un salaire
d’environ 1 700 euros brut par mois (hors primes) et pourrez
atteindre jusqu’à 3 000 euros brut avec les promotions
validées en cours de carrière et au fil des années.
Directeur(trice) des services
pénitentiaires
Le directeur ou la directrice des services pénitentiaires est
un responsable important. Il prend en charge les personnes
détenues, organise la vie de l’établissement et l’emploi du
temps de chacun. Il met en place la politique de
l’établissement en suivant les directives des supérieurs
hiérarchiques. C’est à lui de proposer différentes activités
pour préparer par exemple à la réinsertion.
En parallèle, il doit s’occuper de son équipe, répartir les
tâches en fonction des disponibilités de chacun ou encore
écouter les requêtes et les problèmes des collègues afin de
trouver une solution adéquate.
Une grande partie de son travail relève de l’administratif : il
faut savoir gérer un budget, l’utiliser en fonction des besoins,
procéder à des recrutements, etc.
Le directeur des services pénitentiaires a des perspectives
d’évolution. Après minimum cinq ans d’expérience, il ou elle
peut postuler à des fonctions de chef d’établissement
pénitentiaire, de chef d’un département en direction
interrégionale de sécurité et détention, d’insertion et de
probation, des ressources humaines ou encore de chef de
bureau en administration centrale. Dans un second temps, il
ou elle peut accéder aux professions d’inspecteur des services
pénitentiaires ou encore de directeur de formation de l’École
nationale d’administration pénitentiaire.
Quelle formation ?
Il faut impérativement passer le concours de directeur des
services pénitentiaires, accessible avec un diplôme de
niveau bac+3. Il est notamment recommandé d’avoir suivi,
avant de postuler, un cursus en droit ou dans un institut
d’études politiques (IEP), mais il n’y a là encore, aucune
obligation.
Le concours se compose de trois épreuves d’admissibilités et
de trois épreuves d’admission. Pour les écrits, les candidats
devront se confronter à une composition s’appuyant sur une
question sur l’évolution sociale, politique, économique et/ou
sur le mouvement des idées depuis le XVIIIe siècle. Par la
suite, ils devront rédiger une note à partir d’un dossier, une
épreuve censée évaluer leur capacité à analyser et synthétiser
leurs connaissances en droit public/droit pénal ou procédure
pénale. Enfin, le dernier écrit porte sur une composition ou
une étude de cas en économie, sciences et ressources
humaines, en statistiques et mathématiques ou en
criminologie et droit pénitentiaire au choix du candidat.
Ceux qui auront réussi cette première étape iront aux oraux
et devront se soumettre à l’exercice de l’entretien de
recrutement, à une interrogation orale sur une matière
choisie par le candidat parmi histoires et relations
internationales depuis 1918 ; sciences et ressources
humaines ; finances publiques ; droit public ; droit pénal ou
procédure pénale, et enfin, à une épreuve orale de langue
vivante étrangère comportant la lecture et la traduction d’une
partie d’un texte d’actualité ainsi qu’une conversation.
Bon à savoir
L’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) met en
place une classe préparatoire Égalité des chances, destinée
aux candidats issus de milieux sociaux défavorisés a n de
préparer au mieux le concours.
Une fois acceptés, les étudiants intègrent la formation en
alternance de l’École nationale d’administration pénitentiaire
(ENAP) pour une durée de 24 mois. Au programme :
acquisition de compétences de management, de mise en
œuvre de la politique pénitentiaire décidée par les supérieurs
hiérarchiques ou encore de compétences de gestion nancière
et gestion des ressources humaines, etc. En parallèle, ils
réalisent des stages en structure pénitentiaire, mais aussi en
dehors, dans les préfectures, dans les hôpitaux, dans les
métiers de la sécurité a n de connaître le quotidien des autres
partenaires du directeur des services pénitentiaires. En
deuxième année, les élèves sont pré-affectés en établissement
pénitentiaire ou dans les directions interrégionales ou les
administrations centrales en tant que stagiaires.
Quel salaire ?
L’élève directeur des services pénitentiaires est rémunéré
pendant sa formation à hauteur de 1 350 euros net par mois
(hors primes de stage). Son revenu augmentera
significativement lors de sa première affectation, atteignant
2 140 euros net et pouvant, en fin de carrière, s’élever à
environ 5 500 euros net mensuels.
Juge des libertés et de la détention
Le juge des libertés et de la détention est un magistrat un
peu particulier. Il intervient en amont du procès : c’est à lui de
décider si la personne qu’il a en face de lui, soupçonnée d’un
délit ou d’un crime, doit être placée en détention provisoire.
C’est encore lui que l’on sollicite lorsqu’une demande de mise
en liberté est effectuée. Ce n’est cependant pas son rôle de
décider si l’individu est coupable ou non ou si des
aménagements de peine doivent être réalisés. Il prend en
compte divers paramètres afin de savoir si la personne arrêtée
peut être dangereuse ou si elle pourrait avoir tendance à fuir
avant son procès et de se soustraire ainsi à la justice.
C’est aussi au juge des libertés et de la détention d’acter une
assignation à résidence avec surveillance électronique ou
d’un placement sous contrôle judiciaire lorsque les
circonstances l’imposent.
Le juge des libertés et de la détention est aussi le garant de la
protection de la liberté individuelle. Si une demande est faite
par un tiers d’attenter à cela pour plusieurs raisons, il doit
obtenir l’approbation de ce magistrat. Ce dernier peut ainsi
autoriser des écoutes téléphoniques, des perquisitions
nocturnes après étude du dossier ou encore, des visites
domiciliaires administratives afin de prévenir des actes de
terrorisme.
Il est également compétent pour deux autres cas particuliers :
il peut statuer sur le maintien des étrangers en situation
irrégulière en zone d’attente ou en rétention administrative
au-delà d’un certain délai ou encore peut intervenir dans les
affaires d’hospitalisation en soins psychiatriques sans
consentement.
Quelle formation ?
Le juge des libertés et de la détention est avant tout un
magistrat. Il doit ainsi passer le concours de l’École nationale
de la magistrature. Pour connaître le détail des épreuves,
rendez-vous au chapitre 1.
Une fois l’établissement intégré, l’élève magistrat suit une
formation de 31 mois alternant formation théorique et stages
de découverte ou de professionnalisation dans divers
environnements et instances. Une fois ce cursus terminé, le
jeune diplômé peut demander, s’il le souhaite, un poste de
juge des libertés et de la détention en fonction des places
disponibles et des besoins. Cependant, ceux qui exercent
cette fonction sont généralement d’ores et déjà passés par la
case « juge d’instruction » plus facilement accessible à la
sortie de l’école.
Quel salaire ?
La grille de salaire du juge des libertés et de la détention
correspond en tout point à celle du magistrat. Il commencera
ainsi, une fois sa formation terminée, avec un salaire mensuel
net d’environ 2 700 euros et pourra terminer avec une
rémunération de près de 9 000 euros net.
Juge de l’application des peines
Ce magistrat du siège spécialisé intervient après la
condamnation. C’est à lui de fixer les modalités d’exécution
de la peine prononcée lors du procès, c’est-à-dire de
déterminer si la personne jugée coupable devra faire de la
prison, effectuer des travaux d’intérêt général ou encore être
sous surveillance électronique.
C’est aussi à lui de contrôler la bonne application de la peine
et de juger si des aménagements doivent être
progressivement réalisés en fonction du comportement du
concerné et de la préparation à sa réinsertion. Le juge de
l’application des peines peut mandater des travailleurs
sociaux ou demander des enquêtes pour vérifier tout cela.
C’est ainsi à lui de décider après quelque temps si le
condamné peut bénéficier d’une libération conditionnelle ou
encore avoir des permissions de sortie régulières.
Quelle formation ?
En tant que magistrat du siège, le juge de l’application des
peines est forcément passé par l’École nationale de la
magistrature (ENM) accessible après un concours à bac+4 (voir
chapitre 1). Pendant une formation de 31 mois rémunérée
alternant cours théoriques, stages de découverte et de
professionnalisation, l’élève magistrat doit choisir une
spécialisation. C’est ainsi six mois avant sa sortie d’école qu’il
peut s’orienter vers la fonction de juge d’application des
peines et effectuer tous ses derniers stages en fonction.
Quel salaire ?
Comme l’ensemble des magistrats, si vous optez pour ce
métier, vous bénéficierez d’une rémunération pendant votre
formation comprise entre 1 300 et 1 400 euros net par mois.
Une fois sorti de l’École nationale de la magistrature, vous
commencerez aux alentours de 2 700 euros net mensuels et
pourrez prétendre en fin de carrière (en fonction des
promotions obtenues tout au long de la carrière) à un salaire
de près de 9 000 euros net par mois.
PARTIE 8
Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de parcours spécifique. Il est
fortement recommandé d’avoir suivi une formation en droit,
au minimum une licence de droit voire un master, afin de
comprendre ce que vous allez lire et éventuellement faire des
modifications sans ajouter d’erreurs dans le texte initial.
Il peut être également intéressant de compléter son cursus
par une formation dans le domaine de l’édition afin de
comprendre les spécificités du métier et du secteur :
comment mettre en valeur un contenu ? De quelle façon
sélectionner le sujet idéal ? Vous pouvez par exemple réaliser
un master Métiers du livre et de l’édition. Pour trouver celui
qui vous correspondra au mieux, rendez-vous sur le site
trouvermonmaster.fr !
Quel salaire ?
Le salaire dépendra de nombreux paramètres : le poste exact
occupé, les responsabilités, le nom de la revue ou de la
maison d’édition, etc. Vous pourriez commencer avec un
revenu brut de 1 500 à 2 000 euros par mois, mais évoluerez
plus probablement au cours de votre carrière autour de 2 500
à 3 000 euros brut voire bien davantage pour certains titres
bien connus.
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Il se rend dans les tribunaux pour écouter les audiences des
petits et plus grands procès, appelle les services de police
pour avoir des informations en avant-première sur une
affaire, rédige des articles sur des grands criminels, etc.
Comme son nom l’indique, le journaliste spécialisé police-
justice est finalement un journaliste qui ne se consacre
(presque) qu’aux rubriques « faits divers » ou « justice ».
Il connaît les termes spécifiques par cœur, se crée un réseau
de connaissances et de relations (professionnels du droit,
officiers de police, etc.) pouvant l’aiguiller et l’aider à trouver
des pistes pour son enquête journalistique.
Ce professionnel est salarié. Cependant, il peut être « en
poste », c’est-à-dire travailler pour un seul média à temps
plein et avoir un salaire complètement régulier et mensualisé,
ou être journaliste pigiste. Dans ce deuxième cas, il travaille
pour plusieurs titres et est payé au feuillet (c’est-à-dire au
nombre de signes écrits).
Quelle formation ?
Il n’existe pas de formation spécifique : tout le monde peut
théoriquement devenir journaliste. Cependant, certains
parcours peuvent vous y aider davantage. Intégrer une école
ou un master de journalisme à l’université aide ainsi
beaucoup pour trouver un poste. D’une part, parce que sur un
marché du travail très tendu, être sorti d’un de ces
établissements peut vous aider à faire la différence et d’autre
part, ces écoles ont développé un réseau et vous aideront à
trouver des stages ou votre futur emploi.
Il existe à ce jour quatorze écoles reconnues par la
profession : le Celsa (master option journalisme), le CFJ Paris,
le CUEJ de Strasbourg, l’EDC de Cannes, l’EJDG de Grenoble,
l’EJCAM d’Aix-Marseille, l’École de journalisme de Sciences Po
Paris, l’EJT de Toulouse, l’EPJT de Tours, l’ESJ Lille, l’IFP à Paris,
l’IJBA de Bordeaux, l’IPJ Paris-Dauphine et l’IUT Lannion. Si les
établissements de Cannes et de Lannion sont accessibles
juste après le bac, il faudra se présenter aux concours des
douze autres avec au moins un bac+3. Vous pouvez aussi
opter pour un master universitaire ou une autre école privée.
Quel salaire ?
Là encore, plusieurs facteurs sont à prendre en compte : le
média pour lequel vous travaillez, votre ancienneté et votre
fonction au sein du journal. Il est possible que les débuts
soient difficiles et que vous soyez au SMIC ou même
légèrement en dessous. Mais vous pouvez aussi commencer
avec un salaire de 2 000 à 3 000 euros brut par mois dans
plusieurs rédactions. Et cette rémunération pourrait
augmenter avec les années (sans toutefois atteindre des
niveaux mirobolants).
Attaché(e) parlementaire
L’attaché parlementaire, aussi appelé assistant
parlementaire, est le collaborateur du député ou du sénateur
élu. Il travaille ses dossiers, assiste à des réunions, lui rédige
ses discours, réfléchit à sa communication, organise son
agenda, lui rapporte les avancées des différents groupes
parlementaires sur les dossiers qu’il suit et les débats, et
votes au Parlement en son absence.
Ce professionnel est en permanence au contact avec les
autres : que ce soit avec les autres assistants parlementaires,
auprès desquels il peut récupérer quelques informations, avec
les autres élus, pour les convaincre par exemple de voter les
mêmes textes que ceux que son député ou sénateur promeut,
voire avec des acteurs extérieurs, pour écouter par exemple
les doléances des lobbyistes.
L’attaché parlementaire ne se limite pas aux murs du
Parlement : en effet, un certain nombre d’entre eux travaillent
dans les circonscriptions des députés en élaborant, par
exemple, un plan pour la réélection du concerné. Il peut être
amené également à faire plusieurs allers-retours entre cette
circonscription et Paris et donc être régulièrement sur les
routes.
Quelle formation ?
Aucune formation spécifique n’est exigée. Cependant, les
profils juridiques sont particulièrement appréciés : ils
connaissent les rouages du droit, le fonctionnement des
différentes institutions et ont alors une véritable plus-value
pour évoluer dans ce milieu. Vous pouvez ainsi opter pour
une licence puis pour un master en droit, peut-être en droit
public plus spécifiquement, que vous pourrez trouver par
exemple à l’Université Paris 13 (en droit public interne et
européen et international) ou à l’Université de Lille.
Il est aussi possible de passer par Sciences Po Paris ou un
institut d’études politiques. L’un et l’autre vous donneront des
clefs intéressantes pour ce métier d’assistant parlementaire.
Il est également envisageable d’opter pour des formations
dans des établissements privés tels que l’EFAP qui propose un
MBA spécialité Communication publique et influence.
Cependant, prenez garde dans vos choix d’école : toutes ne se
valent pas en termes de qualité alors qu’elles pourraient être
particulièrement coûteuses. Renseignez-vous sur la
réputation de la formation visée, notamment auprès des
potentiels employeurs : les enseignants et les élèves ont en
effet tout intérêt à vanter leur établissement, mais des élus
pourront vous dire si, objectivement, ils connaissent l’école
dont vous leur parlez et si elle a formé de nombreux
assistants parlementaires.
SEPT
QUESTIONS / RÉPONSES
AUTOUR DES MÉTIERS DU DROIT
Le droit vous intéresse alors que vous n’en avez jamais fait et que vous ne
connaissez personne travaillant dans le domaine ? Vous devez sans doute vous
interroger sur un nombre incalculable de sujets. Ce chapitre est destiné à répondre
aux questions générales que vous vous posez peut-être sur cette discipline.
Quelles spécialités au lycée pour faire
du droit ?
Le droit n’est pas réservé qu’aux élèves de lycée général. En
effet, certains parcours tels que les BTS Collaborateur juriste
notarial, Professions immobilières ou Assurance sont en effet
plutôt ouverts et davantage destinés aux élèves issus des
filières technologiques et professionnelles (bien que les élèves
de lycée général soient de plus en plus nombreux à postuler
et à intégrer ces formations courtes et professionnalisantes).
De la même façon, les BUT Carrières juridiques sont
largement accessibles aux élèves de STMG.
Cependant, pour la plupart des autres parcours, des autres
formations et des professions auxquelles elles mènent, il est
conseillé de passer par la voie du général. Or, depuis la
réforme du lycée, il est désormais nécessaire de choisir trois
spécialités en première puis deux en terminale. Ces matières,
en plus de peser fortement dans l’évaluation du baccalauréat,
peuvent être décisives pour la suite des études. Alors,
lesquelles choisir pour mettre toutes les chances de son côté ?
Il n’existe bien sûr pas une combinaison unique et obligatoire
pour accéder aux formations dans ce domaine, mais certaines
spécialités peuvent vous aider. En droit, il faudra savoir
mener un raisonnement structuré et rédiger de longues
rédactions dans cette optique. Pour s’y préparer au mieux, les
matières « histoire-géographie, géopolitique et sciences
politiques », « sciences économiques et sociales » et
« humanités, littérature et philosophie » peuvent être un vrai
plus. La bonne maîtrise de la langue française est également
nécessaire dans la filière du droit et c’est notamment avec ces
options que vous pourrez les travailler au mieux.
Par ailleurs, le contenu de ces spécialités constitue un
véritable intérêt : les notions abordées en sciences politiques
ou en politiques sociales sont une première approche du droit
constitutionnel ou du droit social. Vous découvrirez
également l’histoire des institutions, ce qui vous permettra de
comprendre l’organisation de la justice. Quant aux élèves de
philosophie, ils auront des cours sur les différents types de
pouvoir et d’autorité et étudieront la rhétorique et les
questions autour de l’art de la parole, essentielles notamment
pour les métiers d’avocat ou de procureur.
Attention, remplacer une de ces trois spécialités par une plus
scientifique, notamment les mathématiques, n’est pas une
mauvaise idée, loin de là. En effet, le raisonnement juridique
et les rédactions afférentes ne sont pas sans rapport avec
cette science et il n’est pas rare de voir des élèves à l’aise avec
les mathématiques s’en sortir facilement avec le droit.
Comment réussir sa première année
de fac de droit ?
La première année à l’université est toujours décisive.
Généralement, seulement un étudiant sur deux inscrit en
licence 1 passe en licence 2. Le droit ne fait pas exception : le
taux de passage en L2 dans les filières droit-sciences
politiques s’élevait, pour les étudiants de L1 de 2019, à 54 %
selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Si une partie
des élèves se réoriente de façon volontaire, le droit ne leur
convenant pas, de nombreux étudiants sont en échec parce
qu’ils ne sont pas parvenus à trouver la bonne méthode de
travail ou qu’ils n’ont pas trouvé la clef pour comprendre
toutes les notions de droit ou le raisonnement mis en place
pendant cette licence. Voici donc quelques petits conseils
pour réussir votre première année de droit à l’université !
Travailler régulièrement
Bien sûr, il faut assister à tous les cours, que ce soit des
cours magistraux en amphithéâtre, des travaux pratiques ou
des travaux dirigés. Seulement, c’est une condition
nécessaire, mais pas forcément suffisante pour réussir sa
première année de droit. En effet, si vous comptez sur des
révisions intensives à seulement trois jours des partiels, vous
risquez fortement d’échouer. Vous devrez travailler vos cours
régulièrement et ne pas vous contenter de réaliser les
exercices que l’on vous aura demandé de faire et/ou de rendre
à vos professeurs.
Il est ainsi fortement recommandé de reprendre ses notes
tous les jours, de les relire ou de les mettre au propre (chacun
sa méthode) et surtout de les comprendre. Ainsi, si vous
butez sur une notion, si un lien ne vous semble pas logique à
tête reposée, vous aurez davantage de temps pour formuler
votre question et la poser à votre enseignant. Ce dernier aura
alors le temps pour vous l’expliquer. En effet, si vous attendez
la veille des examens, à 23 heures le soir, pour envoyer un
mail urgent à votre professeur, n’espérez pas une réponse. Les
enseignants aussi ont une vie !
Rigueur
Le maître-mot des professionnels du droit : la rigueur. La
moindre approximation, le moindre oubli peut coûter très
cher, et ce, dans tous les métiers du secteur. Il faudra ainsi
employer les bons termes, ne pas bâcler ses conclusions,
prendre en compte tous les éléments du dossier, ne pas
omettre une clause à la demande d’un client ou autre. Bref, il
faut être le plus précis possible, et ce pour chaque affaire.
Écoute et diplomatie
Les professionnels du droit sont perpétuellement en contact
avec les gens. De grandes qualités en termes de relations
humaines sont attendues. Il faut ainsi savoir écouter l’autre,
prendre en compte ses impressions, son avis, rassurer, ne pas
balayer d’un revers de main ses appréhensions. Par ailleurs, il
faut savoir faire preuve de diplomatie : les professionnels du
droit doivent en permanence gérer des conflits entre
plusieurs parties et il est bon de tenter de trouver un accord
et d’apaiser les choses.
Garder de la distance
Un certain nombre de dossiers sont particulièrement
difficiles, notamment émotionnellement. Que ce soit
l’inspecteur du travail étudiant un plan social qui licencie
plusieurs dizaines de salariés ou le juge d’instruction en
charge d’un meurtre particulièrement ignoble, les
professionnels du droit travaillent sur un certain nombre de
dossiers très difficiles. Il faut savoir garder une certaine
distance pour que cela n’affecte pas votre vie privée et votre
santé mentale. C’est un travail à faire, mais certaines
personnes n’y parviennent jamais et il vaut mieux en prendre
conscience avant de s’engager dans cette voie.
Autonomie
Un grand nombre de professionnels du droit montent leur
propre cabinet, leur propre étude et commencent parfois
seuls, sans collègues, voire sans secrétaire. Cependant, tout le
monde n’est pas fait pour ce mode de travail. En effet, il faut
être organisé, autonome, mener seul ses affaires et savoir un
peu tout faire (comptabilité, accueil des clients, travail sur les
dossiers, etc.).
Esprit de synthèse
Vous pourriez très vite être débordé par les dossiers. Si vous
devez consacrer une partie de votre temps à chacun, il faudra
tout de même savoir parfois aller directement à l’essentiel
pour en traiter le plus possible. Vous allez gagner en efficacité
avec l’expérience et l’ancienneté, mais il faut tout de même
être synthétique très rapidement. Cela vous fera gagner un
temps précieux et rendra généralement votre propos et
dossier plus percutant.
Comment se préparer aux concours
des métiers du droit ?
Cet ouvrage vous a présenté les différents concours
possibles dans le domaine du droit tout au long des fiches
métiers et formations. Ceux qui aspirent à devenir
inspecteurs du travail, greffiers, administrateurs judiciaire ou
encore commissaires de police doivent en effet
obligatoirement passer par là. Cependant, tous n’ont pas un
cursus dédié pour les préparer. Quelles sont les clefs pour
réussir ? On vous présente quelques astuces.
Travailler régulièrement
Vous ne pouvez pas attendre le mois précédent le concours
pour débuter la préparation à ce dernier. En effet, c’est un
travail de longue haleine qui doit, si possible, être commencé
très tôt.
L’étaler d’ailleurs sur plusieurs mois permettra d’aller
chercher toutes les informations nécessaires au fur et à
mesure, de réaliser des concours blancs de manière régulière
et surtout, atténuera probablement la panique ressentie
quelques heures avant le jour J !
Suivre l’actualité
Là encore, le suivi de l’actualité juridique, judiciaire, mais
aussi plus globale est indispensable. Vous pourrez ainsi
mettre en perspective vos connaissances théoriques avec les
événements du moment et marquer de précieux points dans
le concours. Écoutez la radio et des podcasts, regardez les
journaux télévisés, lisez la presse et ne faites absolument pas
l’impasse sur les grands procès médiatisés : on pourrait vous
interroger dessus et ne pas les avoir suivis un minimum
pourrait être rédhibitoire, notamment s’ils concernent votre
spécialité.
Comment choisir sa spécialité
d’avocat ?
Si les avocats sont généralistes et sont en théorie censés
intervenir sur tous les sujets, la plupart d’entre eux se
spécialisent et redirigent les éventuels clients vers leurs
collègues si leur affaire ne concerne pas leur(s) domaine(s) de
prédilection. En travaillant dans une branche particulière, on
peut en effet mieux en comprendre les spécificités et être
davantage à même d’aider la personne qui en a besoin.
Les avocats obtiennent des certificats de spécialisation,
décernés par le Conseil national des barreaux à la suite de la
vérification des compétences professionnelles concernées de
l’avocat. Droit de la famille, des personnes et de leur
patrimoine, droit de l’arbitrage, droit des associations et des
fondations, droit des assurances, droit bancaire et boursier,
droit commercial, des affaires et de la concurrence, droit des
étrangers et de la nationalité, droit de la fiducie, droit pénal,
droit de la santé, droit du travail, etc. Il existe à ce jour
28 mentions possibles. Comment faire son choix parmi toutes
ses spécialisations ?
Ordre judiciaire
L’ordre judiciaire se compose lui-même de deux juridictions.
La première d’entre elles, la juridiction civile regroupe le
Conseil des prud’hommes, chargé de régler les conflits entre
employeurs et salariés, le Tribunal de commerce, dédié aux
litiges entre particuliers et commerçants ou entre
commerçants et sociétés commerciales et, enfin, le tribunal
judiciaire (avec sa chambre particulière, le tribunal de
proximité) qui gère tous les autres conflits civils (divorces,
adoptions, successions, dissolution des associations, baux
commerciaux, amendes civiles, etc.). Au-dessus de ces trois
instances, la Cour d’Appel rassemble Chambre sociale,
Chambre commerciale et Chambre civile qui sont chargées de
statuer sur les recours. Enfin, la Cour de cassation (elle aussi
subdivisée en chambre sociale, chambre commerciale et
chambres civiles), la plus haute juridiction de cet ordre,
contrôle la bonne application du droit par les tribunaux et les
cours d’appel.
De l’autre côté, la juridiction pénale regroupe d’une part le
tribunal de police (qui juge les contraventions) et le tribunal
correctionnel (les délits pour les personnes passibles
d’emprisonnement jusqu’à 10 ans et d’autres peines) et,
d’autre part, la cour d’assises (qui juge les crimes, soit les
infractions les plus graves). Chacune de ces instances a sa
propre cour d’appel et, au-dessus, la Cour de cassation vérifie
là encore le travail des tribunaux et des cours d’appel sur la
forme.
Ordre administratif
L’ordre administratif s’organise de manière légèrement
différente. Le tribunal administratif juge les litiges entre les
particuliers et les administrations (un rejet du permis de
construire par exemple, un refus de la délivrance d’un titre de
séjour, etc.). Si la décision ne convient pas à l’une ou l’autre
partie, il est alors possible de déposer un recours devant la
cour administrative d’appel. Enfin, le Conseil d’État juge en
premier et dernier ressort, en appel ou en cassation, les litiges
traités par les cours administratives d’appel.
Quelles autres ressources
pour m’informer sur le droit
et ses métiers ?
Les podcasts
Ils sont à la mode, faciles à écouter lors d’un trajet en voiture
ou dans les transports en commun, avant d’aller en cours ou
en vacances. Les podcasts juridiques vous initient au droit,
vous parlent des grands procès, vous emmènent dans les
tribunaux ou encore vous racontent le quotidien des avocats,
des notaires ou d’autres professionnels.
Pour toutes les chroniques judiciaires ou petites histoires de
procès, vous pouvez écouter « Hondelatte raconte »
(Europe 1), « L’instant où » de Dominique Rizet (BFM TV),
« Fenêtre sur cour » (Arte), « Esprit de justice » (France
Culture) ou encore « Un micro au tribunal » sur le site de
Mediapart.
D’autres vous racontent le quotidien des professionnels du
droit. C’est le cas par exemple d’« Histoires vraies : les
notaires vous racontent » qui relate des situations réellement
vécues par des notaires dans le cadre professionnel, « Tout
droit tout simple » où la créatrice interviewe des
personnalités du droit sur leur métier, sur leur parcours ou
encore sur leurs difficultés, « Premiers pas d’une avocate » ou
encore « Fleur d’avocat ».
Il est aussi possible d’écouter des podcasts sur les grands
débats du droit ou l’actualité juridique et judiciaire comme
« Amicus Radio », « L’écho des codes », « Droit devant »,
« Robes noires » ou encore « Du vent sous la robe ».
Pour la culture générale juridique, rendez-vous sur « Les
podcasts de la prépa ISP » qui peuvent aborder par exemple le
droit électoral de l’élection présidentielle, qui se demandent
si la justice est un service public comme les autres ou qui
racontent la liberté d’association du Conseil constitutionnel.
« Le podcast des étudiants » de Grégoire Dossier donne quant
à lui plein d’astuces pour réussir ses études de droit tandis
que « Destination CRFPA » décortique les différentes étapes de
cet examen nécessaire pour accéder au métier d’avocat.
Pour les amateurs de livres, La Plume dans la balance raconte la
justice dans la littérature, mettant en valeur certaines
thématiques telles que la cause des enfants selon la comtesse
de Ségur ou en présentant certains ouvrages tels qu’Un crime
sans importance d’Irène Frain.
Les vidéos
Pour une toute première approche et découvrir les métiers
du droit de façon très sommaire, vous pouvez aller consulter
la vidéo des Bons profs intitulée « Les métiers du droit et de la
justice + témoignage – Les questions d’orientation » sur
YouTube. En moins de sept minutes, vous aurez un premier
panorama des professions du secteur et pourrez écouter le
témoignage d’une enseignante en droit.
La chaîne YouTube « JuriXio » est quant à elle beaucoup plus
exhaustive. Morgan Chervet, un chargé de travaux dirigés et
enseignant en droit à Lyon, réalise des vidéos sur un grand
nombre de sujets. Il peut choisir de traiter un point spécifique
et technique (comme les contrats de mariage), de raconter la
vie en fac de droit et donner des conseils pour s’en sortir ou
encore d’expliquer le métier d’avocat, son quotidien, sa
rémunération, etc.
De la même façon, « Camille décode », une autre enseignante
en droit, s’attache à décrypter certains termes ou certains
métiers du droit (« C’est quoi le contrôleur général des lieux
de privation de liberté », « C’est quoi le journal officiel ») ou
les grandes actualités juridiques et judiciaires (« Le procès des
attentats du 13 novembre 2015 »). Certaines de ses vidéos
sont un peu plus humoristiques et légères comme lorsqu’elle
décortique les clichés de la profession d’avocat.
« Caro et le droit » est quant à elle une chaîne YouTube de
vulgarisation juridique qui porte spécifiquement sur le droit
du travail français du secteur privé. Avec elle, vous
apprendrez en quoi consiste l’entretien préalable au
licenciement, quelles sont les indemnités possibles lors d’une
rupture conventionnelle ou encore les règles en cas de grève.
Les films/séries
Pour vous familiariser avec le droit, vous pouvez regarder un
certain nombre de films. Même s’ils ne sont pas tous
rigoureusement exacts, ils vous permettront de vous
immerger dans cet univers (français ou étranger). C’est par
exemple le cas de Douze hommes en colère, West of Memphis, La
Ligne verte, Le Brio, La Faille, Les Sept de Chicago ou encore À Voix
haute.
Vous pouvez aussi vous tourner vers les séries (attention, la
plupart sont américaines et leurs instances ne sont pas
forcément les mêmes que les nôtres) : New York police
judiciaire, Suits, Drop Dead Diva, Engrenages, The Good Wife, Ally
McBeal, How to Get Away with Murder, etc.
Les moocs
Un certain nombre de cours en ligne sont mis à disposition
du grand public. Et certains sont particulièrement adaptés à
de jeunes lycéens ou étudiants qui se cherchent encore. Par
exemple, sur Fun Mooc, « Le droit, est-ce pour moi ? »
présente les différents métiers juridiques, la méthodologie du
secteur, les études ou encore les fondamentaux et
spécialisations en droit.
D’autres, toujours hébergés par Fun Mooc, abordent une
thématique plus précise et peuvent alors vous aider dans vos
études si vous n’avez pas compris une notion. Le Centre
national de la fonction publique territoriale a par exemple
conçu le mooc « Les fondamentaux de la procédure pénale ».
L’INPI (Institut national de la propriété industrielle) a quant à
lui créé et mis à disposition des cours sur l’initiation à la
propriété intellectuelle.
Les livres
Certains livres, de fiction ou non, sont particulièrement
instructifs lorsqu’on s’intéresse de près ou de loin au droit. En
plus d’avoir à côté de soi le Code civil ou la Constitution, il
peut être plus qu’instructif de lire des romans tels que
Le Procès de Kafka ou Antigone de Jean Anouilh (qui interroge
la confrontation entre la morale et la loi), ou des livres plus
philosophiques comme Du contrat social de Jean-Jacques
Rousseau ou encore un témoignage de Robert Badinter,
ancien garde des Sceaux, Les Épines et les Roses.
ISBN : 9782380155129
Dépôt légal : juin 2022