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Direction éditoriale 

: Stéphane Chabenat
Éditrice : Tiphaine Aubé
Mise en pages : Soft Office
Conception graphique de la couverture : 2Li

l’Etudiant éditions est édité par


les éditions de l’Opportun
16, rue Dupetit-Thouars
75003 Paris
www.editionsopportun.com
SOMMAIRE
Introduction

Partie 1
Je veux faire appliquer et respecter la loi
Magistrat(e) du siège
Juge des enfants
Juge d’instruction
Juge des contentieux de la protection

Partie 2
Je veux défendre et plaider
Avocat(e)
Les spécialisations

Partie 3
J’aimerais assister la justice
ou faire appliquer ses décisions
Secrétaire juridique
Greffier(ère)
Éducateur(trice) de la protection judiciaire de la jeunesse
Huissier(ère) ou commissaire de justice
Clerc d’huissier
Administrateur(trice) judiciaire
Mandataire judiciaire
Substitut(e) du procureur

Partie 4
J’aime le travail d’enquête
Commissaire de police
Officier(ère) de police judiciaire
Inspecteur(trice) de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes
Inspecteur(trice) des douanes
Inspecteur(trice) des finances publiques
Détective privé(e)

Partie 5
Je m’intéresse à l’immobilier,
au patrimoine ou aux assurances
Notaire
Clerc de notaire
Administrateur(trice) de biens
Gestionnaire des contrats d’assurance

Partie 6
Je suis attiré(e) par le monde de l’entreprise
Juriste
Directeur(trice) juridique
Inspecteur(trice) du travail

Partie 7
J’aimerais travailler
dans le monde pénitentiaire
Conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion et de probation
Directeur(trice) des services pénitentiaires
Juge des libertés et de la détention
Juge de l’application des peines

Partie 8
Les métiers liés au droit auxquels
vous n’aviez peut-être pas pensé
Éditeur(trice) juridique
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Attaché(e) parlementaire

Partie 9
Sept questions / réponses
autour des métiers du droit 151
Quelles spécialités au lycée pour faire du droit ?
Comment réussir sa première année de fac de droit ?
Suis-je vraiment fait(e) pour le droit ?
Comment se préparer aux concours des métiers du droit ?
Comment choisir sa spécialité d’avocat ?
Quelles sont les différentes instances de justice ?
Quelles autres ressources pour m’informer sur le droit et ses métiers ?
INTRODUCTION
En terminale, difficile d’anticiper un parcours dans le droit :
à moins d’avoir un proche travaillant dans le domaine, la
discipline est alors encore assez mystérieuse. Ce n’est en effet
pas les quelques notions entrevues en histoire, éducation
civique ou encore en philosophie qui permettent de se
projeter dans cette matière et de comprendre ses
particularités très techniques. D’ailleurs, ceux qui entrent en
licence de droit sont, pour une partie, très surpris des attentes
et des exigences des professeurs.
De plus, les lycéens ont généralement une vision assez
tronquée des perspectives et des métiers qu’offre cette voie.
Pour eux, les métiers du droit se résument très souvent à ceux
d’avocat(e) ou de juge, voire peut-être de notaire. Ils
n’imaginent alors pas toutes les opportunités et les
professions accessibles après un BUT Carrières juridiques,
une licence ou un master de droit. C’est pourquoi L’Étudiant
vous propose dans ce guide de découvrir le droit et ses
débouchés possibles. L’horizon est bien plus large que vous
n’imaginez  ! Sans être exhaustif, le panorama offert
permettra peut-être à certains lecteurs de trouver leur voie.
Parmi les professionnels du droit, il y a bien sûr ceux qui le
font appliquer : les magistrat(e)s du siège plus connus sous le
nom de juges. Ils peuvent être généralistes ou se spécialiser à
la fin de leurs études pour devenir juges des enfants ou
encore juges d’instruction. Quoi qu’il en soit, ces individus
passés par l’École nationale de la magistrature devront faire
preuve de rigueur et savoir écouter (chapitre 1).
Il y a aussi ceux qui veulent défendre et plaider  : les
avocat(e)s. Souvent connu grâce à ses apparitions récurrentes
dans les films et séries, l’avocat est régulièrement réduit au
droit pénal. Pourtant, son champ d’action est beaucoup plus
important  : droit de la famille, droit du travail, droit rural,
droit de l’arbitrage, droit des sociétés… Il existe à ce jour
28  spécialisations officielles  ! Si vous souhaitez plaider, vous
trouverez forcément votre domaine de prédilection dans ce
large choix (chapitre 2).
Vous êtes plutôt du genre à vouloir aider la justice et à
l’assister  ? Là encore, vous ne manquez pas de possibilités
entre les métiers de greffier(ère), de secrétaire juridique, de
commissaire de justice ou encore d’administrateur(trice)
judiciaire. Accessibles après le bac, après une licence, après
un master et, pour certains, à l’issue d’un concours, ils sont
indispensables pour le bon fonctionnement des tribunaux ou
des différentes instances de justice (chapitre 3).
Allier son goût des enquêtes, des mystères et des résolutions
de problème avec le droit  ? C’est possible. Être commissaire
ou officier de police, inspecteur des fraudes ou encore
détective privé(e) nécessite un solide bagage dans cette
discipline. C’est d’ailleurs au programme des différentes
formations pour accéder à ces professions (chapitre 4).
Si votre truc c’est plutôt tout ce qui se rapproche de
l’immobilier, du patrimoine ou de l’assurance, vous pouvez
vous tourner vers les métiers de notaire, de clerc de notaire,
d’administrateur(trice) de biens voire de gestionnaire de
contrats d’assurance. Ces métiers très techniques et basés sur
le respect scrupuleux des textes juridiques de référence
plairont aux amoureux de la précision et de l’exactitude
(chapitre 5).
Si le monde de l’entreprise présente un plus grand attrait à
vos yeux, alors pourquoi ne pas devenir juriste,
directeur(trice) juridique (pour ceux qui aspirent à de grandes
responsabilités) ou inspecteur(trice) du travail  ? Si ce dernier
ne travaille pas exclusivement dans une société et est
fonctionnaire, il doit se rendre en permanence dans les
sociétés pour étudier leur situation, pour contrôler qu’il n’y
ait aucun manquement au droit et pour écouter les
employeurs comme les salariés (chapitre 6).
D’autres préféreront l’univers pénitentiaire, aimeront
travailler à la réinsertion des détenus ou veilleront à la bonne
application des peines au travers des métiers de
conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion, de directeur(trice) des
services pénitentiaires ou de juge des libertés et de la
détention. Attention, les conditions de travail peuvent être
particulièrement difficiles et les personnes que vous
rencontrerez dans cet environnement ne seront pas toujours
très respectueuses et bienveillantes avec vous. Ce seront des
éléments à prendre en compte dans votre choix d’orientation
(chapitre 7).
Quand on nous dit «  métiers du droit  », certains nous
viennent rapidement à l’esprit. Avocat, notaire, juge… Mais
d’autres professionnels, souvent oubliés, sont familiers avec
la discipline. Si les éditeur(trice)s juridiques ou les
journalistes spécialisé(e)s police-justice sont souvent rangés
dans la catégorie «  lettres  », ils doivent tout de même
connaître les rouages et le vocabulaire de la justice sur le bout
des doigts. Les politiques et leurs collaborateurs, quant à eux,
doivent tout autant être à l’aise avec les subtilités du droit,
étant à l’origine des textes de loi (chapitre 8).
Chacun des chapitres de ce livre se compose d’une fiche
métier, elle-même divisée en quatre parties  : une brève
description de la profession, la formation nécessaire pour
y accéder, les qualités requises et un salaire estimé en début,
milieu et/ou fin de carrière.
Enfin, le dernier chapitre de ce guide vise à vous donner
quelques clefs pratiques pour envisager des études et des
métiers du droit. Quelles spécialités choisir au lycée  ?
Comment réussir sa première année d’études de droit  ? Est-
on vraiment fait pour cette discipline  ? Sans oublier des
ressources bien pratiques pour compléter ses recherches.
PARTIE 1

JE VEUX FAIRE APPLIQUER


ET RESPECTER LA LOI
Flottant dans leurs grandes et longues robes, juchés sur une  estrade et assis
derrière leur long et grand bureau, les magistrats impressionnent. Dans les tribunaux,
ils écoutent pendant des heures des justiciables raconter pourquoi ils sont présents,
pour quelle raison ils ont porté plainte, commis une infraction ou quelle répartition de
la garde d’enfants ils exigent. Certains s’occupent plus spéci quement des mineurs,
d’autres préfèrent diriger l’enquête préliminaire. Mais tous sont garants de la bonne
application et du respect de la loi.
Magistrat(e) du siège
Les magistrat(e)s du siège prennent des décisions de justice :
ils tranchent en cas de conflit, jugent les personnes qui se
présentent devant eux, prononcent un divorce par
consentement mutuel ou encore autorisent une adoption.
C’est à eux d’orchestrer l’audience, en organisant le déroulé,
en donnant la parole aux témoins, à l’expert, à l’accusé, au
plaignant ou en veillant à ce que le droit soit bien respecté
tout au long de la procédure. Au niveau pénal, ils statuent sur
la culpabilité de la personne et sur la peine ou les dommages
et intérêts à verser (en cour d’assises, avec des citoyens tirés
au sort). Leur travail ne se limite pas au seul procès. En
amont, ils étudient le dossier afin de connaître tous ses
tenants et aboutissants.
Les magistrats du siège se distinguent des magistrats du
parquet, ces derniers étant procureurs, substituts ou avocats
généraux. Les premiers rendent la justice et sont
indépendants tandis que les seconds demandent, au nom de
l’État, l’application de la loi et sont sous l’autorité du garde
des Sceaux.
Les juges dans le civil travaillent dans les tribunaux de
proximité, les tribunaux judiciaires et dans les juridictions
spécialisées tels que le tribunal de commerce ou encore le
tribunal administratif. Dans le pénal, ils seront amenés à
exercer au tribunal correctionnel (pour tout ce qui relève des
délits) ou à la cour d’assises (pour les crimes).
Les juges peuvent être généralistes ou spécialisés, occupant
des fonctions de juge des enfants, juge d’instruction, juge des
contentieux de la protection (voir dans ce chapitre) ou encore
de juge de l’application des peines (voir p. 137).
Quelle formation ?
Le concours de l’École nationale de la magistrature est un
indispensable ! Plusieurs voies sont possibles en fonction des
profils des candidats. La plus connue d’entre elles concerne
les étudiants. Après un bac+4 (et ce quelle que soit la
discipline, tout en ayant moins de 31  ans, vous pouvez vous
présenter au premier concours, comportant cinq épreuves
d’admissibilité (droit de l’Union européenne, droit
international privé ou droit administratif ; droit social ou droit
des affaires  ; mise en situation et entretien avec le jury  ;
anglais et épreuve facultative de seconde langue étrangère) et
cinq épreuves d’admission (connaissance et compréhension
du monde contemporain, droit civil et procédure civile, droit
pénal et procédure pénale, note de synthèse et droit public). Il
est donc fortement recommandé d’avoir suivi un cursus de
droit avant de se présenter au concours. D’autres passerelles
sont possibles si le candidat a quatre ans d’expérience dans le
secteur public ou huit ans dans le secteur privé.
Pour faciliter la réussite au concours, un grand nombre
d’étudiants passent par des classes préparatoires à l’École
nationale de la magistrature. Cette dernière a d’ailleurs signé
deux conventions pour labelliser des préparations publiques à
son premier concours  : il s’agit du master  2 de préparation
publique au concours de l’ENM (Brest, Nantes, Rennes) et des
classes préparatoires égalité des chances de l’IEP d’Aix-en-
Provence. En plus de cela, l’ENM a elle-même mis en place
cinq classes préparatoires égalité des chances à Paris,
Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats issus des
milieux défavorisés. Pour les autres, des préparations
publiques sont aussi possibles dans les Instituts d’études
judiciaires (IEJ) labellisés par l’École et implantés dans les
universités de droit. Il existe enfin des classes préparatoires
privées, mais attention  : malgré un coût beaucoup plus
important, elles ne sont pas toujours de très bonne qualité. Il
est important de vous renseigner auprès des professionnels
du droit et des anciens élèves.
Si le candidat réussit le concours de l’École nationale de la
magistrature, il est alors engagé pour 31  mois dans la
formation initiale. Cette dernière alterne formation théorique
à Bordeaux et stages de découverte ou de
professionnalisation variés, en immersion dans un tribunal
de grande instance, dans un cabinet d’avocat, en milieu
pénitentiaire, dans un greffe, en justice civile, pénale et en
justice des mineurs ou encore à la protection judiciaire de la
jeunesse. Les deux premières années sont généralistes, mais
les six derniers mois sont dédiés à la spécialisation dans la
fonction choisie. À l’issue de cette formation, l’auditeur peut
être nommé à huit fonctions : juge du tribunal judiciaire, juge
d’instruction, juge des enfants, juge de l’application des
peines, substitut du procureur de la République, substitut
placé auprès du procureur général ou encore juge placé
auprès du premier président.

Bon à savoir
Vous serez rémunéré pendant votre formation à l’École
nationale de la magistrature (ENM). Comptez ainsi, en tant
qu’auditeur, entre 1 300 et 1 400 euros net par mois.

Quelles sont les qualités requises ?


Vous devez être capable de vous défaire de vos préjugés. Ce
ne sera pas forcément la partie la plus facile de votre métier,
bien au contraire. Tout individu a des idées préconçues.
Cependant, en tant que représentant de la Justice, le
magistrat doit s’en défaire afin d’être le plus juste possible, de
prendre sa décision en fonction des faits, de la personnalité
de la personne, de son vécu et de tout ce qui la concerne et
doit faire fi de ses a priori.
Ê
Être rigoureux sans être rigide  ! Pour justifier vos décisions,
vous devrez vous appuyer sur les articles de droit à votre
disposition. Il faudra donc connaître sur le bout des doigts ses
fondamentaux ou du moins, savoir où les chercher en cas de
besoin. Cependant, le métier requiert une certaine souplesse.
Le droit évolue aussi sous l’impulsion de ses magistrats. Il
faut donc parfois savoir se détacher des textes pour son
jugement.
C’est un métier qui requiert aussi une certaine aisance orale.
Seulement, cette dernière se travaille. Ce n’est pas parce que
vous bafouillez ou que vous êtes timide que ce métier n’est
pas fait pour vous. Être un bon orateur est une compétence
qui s’acquiert, elle n’est pas un trait de votre personnalité ni
de votre caractère. Lorsque vous vous serez bien entraîné,
vous serez paré pour vous exprimer clairement au tribunal.
En plus d’une grande capacité d’écoute, il vous faudra
également un grand sens de synthèse et d’analyse pour venir
à bout d’un dossier. Ce n’est pas à négliger, surtout lorsque
vous avez un certain pouvoir sur le destin des personnes que
vous jugez.

Quel salaire ?
Une fois votre formation terminée, vous commencerez avec
un salaire mensuel net perçu d’environ 2  700  euros. En
gagnant en grade et en ancienneté, vous pourrez peut-être, en
fin de carrière, percevoir une rémunération de près de
9 000 euros net.
Juge des enfants
Le juge des enfants est un magistrat du siège spécialisé. Ce
professionnel a une double casquette. D’une part, il cherche à
protéger les mineurs qui pourraient être en danger : il prend
en charge les enfants maltraités, vivant dans de mauvaises
conditions dont les parents ne peuvent subvenir aux besoins
et décide de les faire suivre par un éducateur, les placer ou
non, de façon provisoire dans des établissements spécialisés
voire dans des familles d’accueil. Le juge des enfants doit
ainsi recueillir tous les éléments pour statuer sur le sort de
ces enfants et adolescents : les éloigner de leur famille ne doit
pas être une décision à prendre à la légère. Il peut aussi
imposer certaines obligations comme un suivi psychologique
ou médical. D’autre part, ce magistrat intervient lorsqu’un
mineur a commis une infraction, un crime ou un délit.
Lorsqu’il s’agit d’un délit comme un vol ou un racket, il peut
le juger lui-même, mais pour crime comme un meurtre, un
viol ou autre, c’est au tribunal des enfants (pour les moins de
16 ans) ou à la cour d’assises des mineurs (plus de 16 ans) de
statuer. Une fois le jugement prononcé, le juge des enfants
s’assure de l’application des peines et du suivi des mineurs.
Ce professionnel travaille au quotidien avec les services
d’aide sociale à l’enfance ou avec la protection judiciaire de la
jeunesse. Il peut par exemple leur demander de diriger des
enquêtes sur l’environnement familial et social d’un mineur.

Quelle formation ?
Le juge des enfants est avant tout un magistrat. Il doit donc
impérativement passer par le concours de l’École nationale de
la magistrature (voir « Magistrat(e) du siège » p. 15). Lors des
six derniers mois de la formation, il devra suivre le parcours
spécialisé dédié aux futurs juges des enfants. En plus d’une
préparation théorique de quatre semaines aux premières
fonctions, l’auditeur devra effectuer des stages (11  semaines
dont une dédiée à la prise de fonction).

Quelles sont les qualités requises ?


Le juge des enfants est souvent confronté à des dossiers
complexes et moralement difficiles. Il ne doit pas laisser
l’affect parasiter son jugement et le toucher personnellement.
Dans le cas contraire, les cas les plus difficiles peuvent peser
sur la vie privée.
Ce magistrat doit faire preuve d’une grande capacité d’écoute.
En effet, afin de prendre la meilleure décision pour le mineur
en face de lui, il doit connaître tous les tenants et les
aboutissants. C’est en prêtant une oreille attentive aux jeunes
et à leur entourage que vous gagnerez leur confiance et qu’ils
pourront ainsi vous parler plus facilement de leur situation
sans se sentir jugés.
Pour exercer ce métier, le travail en équipe est nécessaire.
Comme évoqué précédemment, le juge des enfants sera
amené à s’appuyer sur le travail des assistants de service
social, des éducateurs, des psychologues, etc. Il faudra ainsi
savoir collaborer avec eux dans votre propre intérêt, mais
surtout et avant tout dans l’intérêt de l’enfant.

Quel salaire ?
Le juge des enfants étant un magistrat, son salaire suit une
grille qui dépend elle-même de l’ancienneté et du grade de la
personne. Après votre formation à l’École nationale de la
magistrature, vous percevrez un salaire net mensuel
d’environ 2  700  euros qui évoluera régulièrement. En fin de
carrière, cette somme peut atteindre près de 9 000 euros net.
Juge d’instruction
Pas besoin de travailler dans la police pour enquêter ! Le juge
d’instruction est, en quelque sorte, le chef d’orchestre de
l’investigation. Lorsqu’une infraction grave est commise, une
information judiciaire est ouverte à la demande du procureur
de la République ou à la suite de la plainte de la victime qui se
constitue alors partie civile.
Le juge d’instruction mène l’enquête pénale en rassemblant
les preuves nécessaires pour que les auteurs d’infraction
grave soient identifiés puis jugés. Pour ce faire, il entend les
témoins, interroge les suspects, lit les rapports des
enquêteurs policiers, leur demande d’explorer telle ou telle
piste, ordonne des perquisitions ou délivre des mandats
d’arrêt.
Il peut avoir affaire à plusieurs infractions  très variées  : vol
d’œuvre d’art, trafic de stupéfiants, atteinte aux personnes,
meurtre ou assassinat, viol… En cas de crime, le juge
d’instruction est automatiquement saisi.
Lorsque son travail est terminé et l’enquête arrivée à son
terme, il rend une ordonnance de non-lieu ou de renvoi
devant le tribunal compétent pour juger de l’affaire.

Quelle formation ?
Comme le juge des enfants ou le juge des contentieux de la
protection (que nous verrons ensuite), le juge d’instruction est
avant tout un magistrat et doit donc passer par l’École
nationale de la magistrature (voir «  Magistrat(e) du siège  »
p.  15). Ce n’est qu’au cours des six derniers mois de la
formation qu’il se spécialise dans cette fonction.
Quelles sont les qualités requises ?
Plus que certains de ses collègues, le juge d’instruction est
amené à travailler avec d’autres professionnels extérieurs à la
justice. Il doit ainsi collaborer de façon quotidienne avec la
police judiciaire, avec des enquêteurs et experts et déléguer et
répartir un certain nombre de tâches dont il ne peut s’occuper
lui-même. Il doit ainsi savoir faire confiance aux autres et se
montrer organisé pour être le plus efficace possible dans son
enquête !
Les enquêtes que ce magistrat doit traiter peuvent constituer
des dossiers très denses, c’est pourquoi il est essentiel qu’il
soit méthodique et prenne en considération tous les éléments
avant de prendre une quelconque décision. Dans ce contexte,
le juge d’instruction doit avoir un excellent sens de l’analyse
et de la synthèse. Ce sont deux compétences qu’il vous faudra
alors travailler. Mais si ce n’est vraiment pas votre fort, peut-
être est-il alors préférable de choisir une autre fonction !
C’est aussi à lui de prendre des initiatives. En menant
l’information judiciaire, c’est à lui de prendre les décisions
majeures et de diriger les différentes équipes. La
responsabilité est grande et il ne faudra pas être timoré, tout
en restant humble. Un bon juge d’instruction doit être prêt à
se remettre en question, à revenir en arrière ou à abandonner
une piste si celle-ci s’avère être une impasse, sans s’obstiner
malgré ses convictions.

Quel salaire ?
Comme pour les autres magistrats, le salaire du juge
d’instruction suit une grille de rémunérations qui elles-
mêmes dépendent de l’ancienneté et du grade de la personne.
À  la sortie d’école, ce professionnel perçoit un salaire net
mensuel d’environ 2 700 euros amené à évoluer tout au long
de sa carrière. Avant la retraite, il peut toucher près de
9 000 euros net.
Juge des contentieux de la protection
Magistrat spécialisé du tribunal judiciaire et du tribunal de
proximité, le juge des contentieux de la protection s’occupe
plus précisément de tous les litiges du quotidien tels que
ceux portant sur des baux d’habitation, des procédures
d’expulsion, des crédits à la consommation, de
surendettement…
Ainsi, ce professionnel peut intervenir lorsque des travaux
ont été réalisés sur un terrain sans autorisation, si les
membres d’une même famille ne parviennent pas à se mettre
d’accord sur le règlement des frais d’obsèques ou si une
entreprise ne respecte pas le contrat passé avec un
particulier.
Enfin, le juge des contentieux de la protection peut être saisi
pour trancher si une personne majeure doit bénéficier d’une
tutelle ou d’une curatelle et être ainsi protégée. Il consultera
alors les proches, les médecins, les services sociaux et tout
autre service pouvant donner des indications concrètes et
authentiques quant aux capacités mentales et physiques et à
l’autonomie de la personne en question.

Quelle formation ?
Le juge des contentieux de la protection doit, comme tout
autre magistrat, effectuer une formation de 31 mois à l’École
nationale de la magistrature. Les six derniers mois sont
consacrés à la spécialisation de la fonction. Pour y accéder, il
vous faudra absolument avoir validé au moins quatre années
d’études et réussir le concours de l’ENM (voir «  Magistrat(e)
du siège » p. 15).
Quelles sont les qualités requises ?
Ce magistrat a pour obligation d’être le plus objectif possible,
rassemblant tous les éléments à charge et à décharge. Il doit
ainsi mettre de côté tous ses préjugés, ou inclinations afin de
ne se baser que sur les faits.
Cependant, en cherchant à régler les litiges du quotidien, le
juge des contentieux de la protection se doit d’être
compréhensif et humain. Même s’il s’appuie sur des textes de
loi et des décisions de justice, ce professionnel est au contact
de personnes, pour certaines fragiles, et ne doit pas négliger
le côté social de son métier.
Comme la plupart des professionnels de la justice, ce
magistrat doit être curieux et se tenir au courant de toutes les
évolutions juridiques.

Quel salaire ?
En tant qu’élève de l’École nationale de la magistrature, vous
toucherez entre 1  300 et 1  400  euros net par mois. Dès votre
sortie, ce salaire atteindra 2 700 euros net. Ce dernier évoluera
cependant régulièrement en fonction de votre ancienneté et
de votre grade et pourra atteindre en fin de carrière jusqu’à
9 000 euros net.
PARTIE 2

JE VEUX DÉFENDRE ET PLAIDER


Les métiers cités dans ce chapitre font partie des professions phares du droit. En
effet, les avocats sont de grands orateurs que l’on admire dans les lms, toujours
prêts à défendre la veuve et l’orphelin. Si le métier souffre de nombreux clichés, il en
fait rêver plus d’un.
Dans un premier temps, ce chapitre vous présente le métier, les moyens pour y
accéder, la formation ou encore le salaire espéré. Dans un deuxième temps, vous
seront présentées les différentes spécialisations possibles du métier d’avocat. En
effet, si ce professionnel du droit possède un diplôme généraliste lui permettant
d’exercer dans n’importe quelle affaire, de nombreuses spécialisations existent.
Avocat(e)
Sa mission  ? Défendre son client coûte que coûte. Ce
professionnel représente le particulier ou l’entreprise qui a
recours à lui devant les organes de justice. Attention, malgré
ce que l’on peut voir dans de nombreux séries et films, son
intervention ne se limite pas à une plaidoirie devant un juge.
En effet, il reçoit son client à plusieurs reprises, l’accompagne
dans ses démarches administratives et prépare avec lui sa
défense. Il le conseille aussi sur les meilleures options qui se
présentent à lui.
Ces professionnels, en fonction des affaires, plaident dans les
tribunaux judiciaires (litiges de plus de 10 000 euros, divorces,
autorité parentale, etc.), dans les tribunaux de proximité
(litiges de moins de 10  000  euros, liés aux crédits à la
consommation), dans les conseils de Prud’hommes  (litiges
entre salariés et employeurs), dans les tribunaux de
commerce, dans les cours d’assises pour les crimes, etc.
Trois voies sont possibles  : exercer à titre individuel en
montant son propre cabinet (36  % des avocats en France en
2018), devenir collaborateur ou associé d’un cabinet (59 %) ou
se faire recruter comme salarié (4,4 %).
En 2020, selon le Conseil national des barreaux, on comptait
70 073 avocats sur l’ensemble du territoire.

Quelle formation ?
Pour devenir avocat, il faut réussir l’examen du barreau,
aussi appelé l’examen d’entrée au CRFPA (centre régional de
formation professionnelle d’avocats) qui a lieu une fois
par  an. Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un master  1 de
droit ou d’un diplôme équivalent.
Vous vous confronterez à quatre épreuves d’admissibilité. La
première est une note de synthèse rédigée à partir de
documents relatifs aux aspects juridiques des problèmes
sociaux, politiques, économiques ou culturels du monde
actuel. La deuxième est une épreuve en droit des obligations.
La troisième repose sur la résolution de cas pratiques ou la
rédaction d’une ou plusieurs consultations sur une spécialité
choisie au moment de l’inscription (parmi droit civil, droit des
affaires, droit social, droit pénal, droit administratif, droit
international et européen et droit fiscal). Le format de la
quatrième épreuve est le même que le précédent, mais porte
ici sur la procédure civile, les modes amiables de résolution
des différends et les modes alternatifs de règlement des
différends, la procédure pénale ou encore la procédure
administrative. Pour être admissible, il vous faudra avoir
obtenu une moyenne supérieure à 10 lors des épreuves
écrites.
Puis, pour être admis, vous aurez à réaliser un exposé de
quinze minutes après une préparation d’une heure suivi d’un
entretien de trente minutes avec le jury sur un sujet relatif à
la protection des libertés et des droits fondamentaux. Par
ailleurs, vous aurez droit à une épreuve de langue anglaise.
Pour accéder au statut d’élève avocat, il vous faudra obtenir
une moyenne supérieure à 10 en prenant en compte
l’ensemble des épreuves. Vous pouvez préparer cet examen
pendant un an dans un institut d’études judiciaires (IEJ). Vous
trouverez la liste de ces établissements sur le site de
L’Etudiant  : https://www.letudiant.fr/etudes/annuaire-
enseignement-superieur/etablissement/critere-IEJ.html. Les
taux de réussite dépendent de chaque IEJ, mais entre 15 % et
40  % des candidats qui se présentent aux examens
réussissent.
La formation en CRFPA dure 18  mois et alterne entre cours,
projet pédagogique individuel, stages en entreprise et en
cabinet. Au terme de cette période, les étudiants doivent
valider l’examen d’aptitude, le CAPA (certificat d’aptitude à la
profession d’avocat).

Quelles sont les qualités requises ?


Il vous faudra être à l’aise à l’oral. En effet, l’une des
principales activités de l’avocat repose sur la plaidoirie, un
exercice d’éloquence devant plusieurs dizaines de personnes.
Attention, si vous êtes timide et si vous avez du mal à vous
exprimer devant tout le monde, n’excluez pas tout de suite ce
métier. En effet, c’est une aptitude qui se travaille  ! C’est à
force de vous entraîner que vous parviendrez à devenir un
excellent orateur.
Le métier d’avocat demande aussi une certaine rigueur : vous
devrez connaître et respecter les procédures. Sinon, vous ne
parviendrez pas à vos fins et à gagner des procès. Vous aurez
à maîtriser à la perfection les règlements et autres textes de
loi.
Une certaine patience et une bonne capacité d’écoute sont
aussi indispensables pour ce métier. Ces professionnels du
droit rencontrent un certain nombre de situations très
compliquées et la défense de leurs clients est un travail de
longue haleine. Il faudra faire parler les personnes impliquées
afin de les comprendre au mieux et de trouver à terme des
solutions.

Quel salaire ?
En France, le revenu moyen d’un avocat s’élève à plus de
77 000 euros net par an, soit environ 6 500 euros net par mois.
Cependant, c’est un revenu avant paiement des charges et
des impôts qui représentent environ 60  % des revenus. Par
ailleurs, il existe de grandes disparités entre cabinets et
régions (le revenu médian tombe en effet à environ
43  000  euros net par  an). Tout dépendra aussi de votre
expérience et de votre statut. Selon l’ONISEP, la première
année, un collaborateur libéral gagne 2  700  euros net par
mois, un avocat salarié hors barreaux de Paris et d’Île-de-
France 2  140  euros net et un avocat salarié parisien
2 313 euros net.
Les spécialisations
Droit de l’arbitrage
Si les autres spécialisations évoquées plus bas portent sur
une thématique, un type de conflit ou un public particulier (la
famille, les réfugiés, les associations), le droit de l’arbitrage
s’attache à une manière de résoudre un conflit. Dans ce cas-
là, les deux parties qui s’opposent remettent leur destin entre
les mains d’une personne complètement neutre qui n’est en
aucun cas un juge professionnel  : c’est bien parce que ces
deux parties lui accordent le droit de statuer, de décider, que
cette personne tierce possède ainsi un pouvoir juridictionnel.
C’est une justice privée, organisée soit par une institution
(comme les chambres de commerce et de l’industrie,
l’association française d’arbitrage) soit de façon très libre par
les deux personnes en litige qui définissent librement le
cadre. Cet arbitrage ne convient pas pour tous les conflits : il
ne peut pas s’appliquer par exemple pour un divorce ou une
mise sous tutelle.
L’avocat spécialiste se doit d’être au courant de tous les
rouages, de toutes les limites de l’arbitrage qui est un mode
de résolution des conflits nouveau et très différent des cadres
plus formels.

Droit des associations et des fondations


Créer ou gérer une association, employer des salariés,
organiser le travail des bénévoles… Tout cela ne doit pas être
pris à la légère. Les associations et les fondations sont régies
par de nombreuses lois et il est souvent conseillé de
s’entourer de spécialistes, et notamment d’avocats qui
connaissent les subtilités du domaine. Ceux-ci pourront alors
les soutenir en cas de conflit majeur comme lors d’une
demande de dissolution ou en cas de litiges avec certains
adhérents.
L’avocat pourra aussi aider les associations dans tout le
domaine administratif afin qu’elles soient dans les clous, que
ce soit au moment de leur création, lors d’une transformation
majeure ou dans leurs relations avec les collectivités
publiques.

Droit des assurances


S’assurer, oui, mais comment  ? Sur quoi  ? Quelles sont les
protections procurées par l’assurance  ? Comment élabore-t-
on un contrat d’assurance ? Comment mesure-t-on le risque ?
Et surtout, quels sont les litiges relatifs aux contrats
d’assurance, comment les éviter et comment les résoudre  ?
L’avocat est là pour répondre à ces questions.
Entre assureur et assuré, entre responsable du dommage et
assuré, les conflits peuvent être nombreux  : des compagnies
d’assurance peuvent ne pas vouloir indemniser quelqu’un,
car l’accident ne correspond pas tout à fait à la situation
prévue dans les contrats, les deux parties peuvent ne pas
trouver d’accord sur les responsabilités et sur la nécessité de
faire jouer l’une ou l’autre assurance, etc.
La plupart du temps, les avocats spécialisés dans ce domaine
cherchent à trouver un règlement à l’amiable. Cependant, il
leur faut parfois aller plus loin et le procès est, dans certains
cas, inévitable.

Droit bancaire et boursier


Branche du droit des affaires, le droit bancaire et boursier est
très technique. Il comprend tout ce qui a lieu sur les marchés
financiers et est relatif aux établissements de crédit.
Les avocats spécialisés dans le domaine peuvent à la fois être
consultés par des particuliers qui pourraient, par exemple,
protester contre le refus de leur accorder un prêt ou contester
les garanties bancaires assorties avec le crédit et par des
entreprises qui auraient par exemple à renégocier leur
emprunt, ou du moins à le restructurer.
Là encore, l’avocat cherche avant tout des règlements à
l’amiable avant d’éventuellement engager une procédure plus
formelle et juridique.

Droit commercial, des affaires et de la


concurrence
Concurrence déloyale  ? Non-respect du bail commercial
signé ? Contentieux avec des fournisseurs ? L’avocat en droit
commercial, des affaires et de la concurrence s’occupe avant
tout des entreprises ou des consommateurs et défend ses
clients auprès des institutions (en priorité le tribunal de
commerce), mais peut aussi privilégier d’autres modes de
résolution de conflit (médiation, etc.).
L’avocat en droit commercial, des affaires et de la concurrence
conseille également beaucoup les entreprises  : il peut
proposer des prestations telles que la rédaction d’actes de
commerce, l’aide aux entreprises en difficulté financière ou
encore une sécurisation des propriétés intellectuelles.

Droit du crédit et de la consommation


L’avocat spécialisé en droit du crédit et de la consommation
travaille, comme son nom l’indique, pour le consommateur.
On fait notamment appel à lui lorsque les banques pratiquent
des taux abusifs pour les crédits à la consommation ou que
certaines clauses illégales ont été introduites dans les
contrats.

Droit du dommage corporel


Un accident  ? C’est à l’avocat spécialisé en droit du
dommage corporel de chercher à évaluer le préjudice subi par
la victime en discutant notamment avec les médecins
experts. À partir de ces résultats, l’avocat demandera un
certain montant d’indemnisation pour son client-victime.
Si l’offre (notamment de la compagnie d’assurance) ne
convient pas, le professionnel de droit pourra recourir à la
voie judiciaire, même s’il privilégiera le plus possible la
médiation dans un premier temps.

Droit des enfants


La justice des mineurs n’a pas le même fonctionnement que
celle des adultes, c’est pourquoi certains avocats se
spécialisent dans le droit des enfants.
Ils défendent victimes ou accusés, travaillent avec les juges
des enfants ou les éducateurs de la protection judiciaire de la
jeunesse, conseillent et trouvent des solutions adaptées pour
que ces mineurs évoluent à terme dans un environnement
serein.

Droit de l’environnement
Alors que les enjeux écologiques occupent de plus en plus
de place dans le débat public et que les catastrophes
climatiques se multiplient, le droit de l’environnement se fait
chaque jour plus essentiel. Utilisation abusive de produits
chimiques, protection de la biodiversité, droit de l’urbanisme
ou des énergies…
Les thématiques et sujets abordés par cet avocat sont
extrêmement variés. Il doit donc maîtriser à la perfection les
contrats, les relations avec les collectivités ou encore le
fonctionnement des institutions et administrations.

Droit des étrangers et de la nationalité


Une famille menacée d’être expulsée  ? Un homme ou une
femme ayant des difficultés à acquérir la nationalité française
malgré de nombreuses années passées dans l’Hexagone ? Une
demande d’asile rejetée ? C’est l’avocat en droit des étrangers
et de la nationalité qui entre alors en jeu.
Il fait des recours contre les mesures de reconduite à la
frontière, plaide pour le regroupement familial ou réalise les
démarches pour une demande de naturalisation. S’il peut
travailler pour des particuliers, il est régulièrement sollicité
par les associations.

Droit de la famille, des personnes et de


leur patrimoine
Les avocats spécialisés en droit de la famille, des personnes
et de leur patrimoine s’occupent principalement de la défense
de leur client en cas de divorce ou de rupture de PACS ou de
concubinage et de leurs conséquences  : partage des biens,
demande de versement d’une pension alimentaire,
répartition de la garde d’enfants.
Ils peuvent intervenir dans d’autres situations plus ou moins
exceptionnelles  : dans le cas d’une contestation de
succession, d’une adoption refusée ou encore dans celui
d’une recherche de filiation ou de paternité. Enfin, ces
professionnels peuvent également avoir affaire à des
demandes d’émancipation de mineurs ou de mise sous
tutelle.

Droit de la fiducie
La fiducie consiste en la transmission temporaire à un tiers
d’une partie de son patrimoine afin qu’il le gère de manière
efficace. Ce tiers est un établissement financier, une
entreprise d’assurance, le Trésor public, etc. L’avocat en droit
de la fiducie peut avoir à conseiller en cas de litige ou à
élaborer le cadre initial de la fiducie, mais il peut aussi être
lui-même amené à être ce tiers et à gérer le patrimoine qu’on
lui confie.

Droit fiscal et droit douanier


Comment optimiser son patrimoine en composant avec les
règles fiscales de son pays ? De quelle façon peut-on faire en
sorte que les droits de douane soient les moins coûteux
possibles pour l’entreprise  ? L’avocat en droit fiscal et
douanier est là pour répondre à ces questions et conseiller
l’entreprise de la meilleure manière possible. Il peut
également avoir à intervenir en cas de contentieux et plaider
la cause de son client devant les instances de justice.

Droit des garanties, des sûretés et des


mesures d’exécution
Lorsque le créancier veut s’assurer contre le risque
d’insolvabilité du débiteur, c’est-à-dire celui qui a une dette
envers lui, il peut opter pour certains moyens juridiques
adéquats.
L’avocat en droit des garanties, des sûretés et des mesures
d’exécution accompagne soit le créancier, soit le débiteur sur
des problématiques telles que les séquestres, les
consignations, la mise en place de mesures conservatoires, le
conseil au débiteur ou en cas de saisie d’huissier.

Droit immobilier
Rédaction ou résiliation de baux d’habitation ou de baux
commerciaux, relecture des actes de vente immobilière ou
contrats de réservation, assistance lors d’expertises,
acquisitions foncières… Les compétences de l’avocat
spécialisé en droit immobilier sont nombreuses. Il rencontre
promoteurs, architectes, agents immobiliers, syndics ou
encore notaires pour comprendre parfaitement le dossier de
chacun.

Droit international
et de l’Union européenne
Le droit international et de l’Union européenne regroupe
nombre de domaines d’intervention pour l’avocat spécialisé :
il peut avoir à s’occuper d’un Français détenu à l’étranger et
de ce fait soumis aux lois du pays en question, à déposer un
recours face à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
ou à la Cour européenne des droits de l’Homme… Ou encore
travailler sur les relations économiques entre entreprises de
nationalité différentes et ainsi, sur des dossiers relevant du
droit des affaires à l’international !

Droit du numérique
et des communications
Lorsqu’une entreprise crée un site marchand ou ses propres
réseaux sociaux, elle doit mettre en place des outils
technologiques, mais aussi des textes et règlements clairs
pour se protéger d’un point de vue juridique et sécuriser le
consommateur/utilisateur. Conditions générales d’utilisation,
conditions générales de vente (ces longs textes que l’on vous
demande d’approuver en cas de création de comptes, d’achat
ou de téléchargement d’une application par exemple),
mentions légales ou encore textes sur la protection des
données doivent être rédigés par un professionnel du droit.

Droit pénal
Le droit pénal est sans doute la branche la plus connue du
droit public. Il s’agit pour l’avocat de traiter des dossiers de
personnes ayant commis ou subi des infractions plus ou
moins lourdes  : vols avec violences, espionnage, agressions,
meurtres. Ces procès sont aussi les plus médiatisés.
Les professionnels spécialisés en droit pénal réalisent des
permanences  : pendant 24  heures, ils doivent pouvoir se
rendre disponibles et assister une personne en garde à vue
jusqu’à la levée de celle-ci.

Droit de la propriété intellectuelle


Lorsqu’une entreprise ou une personne crée ou innove, elle
peut avoir envie de protéger son nouveau produit, son texte,
son œuvre d’art voire un nom de marque. C’est pourquoi elle
peut vouloir s’adjoindre les services d’un avocat spécialisé en
droit de la propriété intellectuelle.
Ce dernier rédigera les documents pour déposer un brevet ou
une marque, élaborera des contrats de type licence de
marque ou encore défendra les intérêts de son client si un
concurrent ou tout autre individu ou entité menace ou
s’approprie cette création.

Droit de la protection
des données personnelles
L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux a rendu
nécessaire la protection de nos données personnelles que
nous dispersons au fil des visionnages de pages web ou
lorsque nous créons des comptes pour acheter ou nous
inscrire à un site. L’internaute ou le citoyen peut vouloir
demander l’anonymisation des données ou exiger que celles-
ci ne soient pas vendues à une autre entreprise qui pourrait
lui envoyer des publicités plus ou moins ciblées.
L’avocat peut alors être appelé à l’aide pour faire appliquer
ces droits ou, au contraire, peut travailler pour une entreprise
en amont afin que cette dernière respecte le droit et rédige
pour elle des textes la protégeant contre toute plainte de
personnes tierces.
Droit public
Comme son appellation le laisse supposer, le droit public est
tourné vers les administrations, les institutions de l’État, les
collectivités territoriales. L’avocat spécialisé dans ce domaine
peut intervenir lors de la rédaction ou de la signature de
contrats et de marchés publics, peut conseiller au quotidien
ou de façon plus ponctuelle les élus ou les agents
administratifs ou les représenter devant les tribunaux en cas
de litige.

Droit rural
Les agriculteurs ont aussi leur propre droit, appelé droit
rural. Les avocats spécialisés dans le secteur peuvent avoir à
rédiger des baux, à organiser une optimisation fiscale pour la
société agricole, à conseiller quant aux normes et
réglementations sanitaires imposées ou aux aides possibles à
obtenir. Ils sont également compétents pour relire les contrats
qui lient ces exploitations agricoles aux distributeurs qui
vendront leurs produits afin que ces textes soient les plus
avantageux possibles pour leurs clients afin de les représenter
en cas de contentieux avec des individus tiers ou encore pour
les accompagner dans la vente ou la cession de terres.

Droit de la santé
L’avocat en droit de la santé peut avoir à représenter un
patient ou les professionnels du médical. Ainsi, il peut
demander une indemnisation pour réparer une erreur
médicale, un préjudice subi après une hospitalisation et peut
aller jusqu’au procès pour l’obtenir. D’autres fois, au
contraire, il défend un médecin ou un autre professionnel de
santé accusé ou représente l’établissement de santé devant la
justice.
Cet avocat peut aussi intervenir plus en amont, en essayant
de sécuriser juridiquement le plus possible les hôpitaux,
cliniques ou encore les laboratoires en leur donnant des
conseils pratiques pour respecter les réglementations et éviter
des poursuites judiciaires.

Droit de la sécurité sociale


et de la protection sociale
Là encore, l’avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale et
de la protection sociale peut travailler pour l’employeur ou
pour le salarié. Il peut contester le non-versement
d’indemnités journalières ou de l’aide au retour à l’emploi en
cas de chômage. Du côté de l’employeur, l’avocat a également
la possibilité de prodiguer des conseils pour éviter les fautes
inexcusables de sa part.

Droit des sociétés


Cet avocat travaille pour les entreprises et ses domaines de
compétence sont alors très variés. Il peut avoir à traiter des
situations de création, de fusion-acquisition, de dissolution
ou de liquidation de sociétés et à rédiger les documents
nécessaires auprès des différentes administrations.
Il peut conseiller quant aux formes juridiques à adopter, au
régime d’impôt ou de TVA et également intervenir en cas de
conflit entre associés ou actionnaires et trouver la solution la
plus adaptée pour l’entreprise.

Droit du sport
Transfert de joueur, utilisation de l’image du sportif,
rédaction et contrôle d’un contrat de sponsoring,
retransmissions audiovisuelles, etc. Aujourd’hui, le droit
s’impose dans le sport en force. De nombreuses
réglementations ont été mises en place pour protéger sportifs,
spectateurs et téléspectateurs ou entreprise sportive. C’est
pourquoi clubs, associations ou professionnels s’entourent
régulièrement d’avocats spécialisés dans le domaine.
Un certain nombre d’avocats en droit du sport deviennent par
ailleurs agents de joueur et gèrent ainsi les négociations entre
clubs pour le recrutement de leur protégé.

Droit des transports


Beaucoup moins connu que le droit pénal ou le droit de la
famille, mais au moins tout aussi riche, le droit des transports
concerne autant les transports routiers, maritimes,
ferroviaires qu’aériens, et regroupe autant de mesures
relevant du droit social que du droit pénal et peut être
appliqué autant dans le domaine commercial que du
tourisme.
L’avocat en droit des transports peut être amené à rédiger des
contrats de livraison de marchandises, de commissions ou
d’entreposage, de manutention ou de dépôt, à élaborer des
contrats de travail et à étudier la réglementation en termes de
durée et d’organisation de travail des salariés.

Droit du travail
Un conflit entre employeur et salarié  ? L’un et l’autre
peuvent faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail.
Rupture d’un contrat, plan de licenciement, accident,
discrimination, harcèlement, modification de l’organisation
de travail, etc. Là encore, le champ d’action est large.
Si, dans un premier temps, une médiation est tentée, l’affaire
peut être portée devant le conseil des Prud’hommes en cas
d’échec.
PARTIE 3

J’AIMERAIS ASSISTER LA
JUSTICE OU FAIRE APPLIQUER
SES DÉCISIONS
Sans eux, les juges et les avocats ne pourraient pas se consacrer à leurs tâches de
manière sereine. Les auxiliaires de justice tels que les secrétaires juridiques ou les
gref ers et gref ères leur sont précieux dans leur quotidien. Les commissaires de
justice ou les administrateurs judiciaires, quant à eux, font appliquer les décisions
rendues par ces mêmes magistrats.
Secrétaire juridique
Travaillant pour les cabinets d’avocat, les études notariales,
les huissiers, en entreprise ou encore au contact de juristes, le
ou la secrétaire juridique est sur tous les fronts. Comme le
laisse supposer le nom de la profession, une grande partie de
son activité relève du secrétariat  : il accueille les clients,
prend les rendez-vous, répond au téléphone et organise
l’emploi du temps des professionnels pour lesquels il
travaille.
Bien sûr, il gère également le courrier, rédige les réponses à
apporter ou les actes à constituer en fonction des instructions
des avocats, juristes, notaires ou huissiers, rassemble les
documents nécessaires à chaque dossier et sollicite les clients
pour avancer sur le leur. C’est aussi régulièrement à lui de
rédiger les factures et de les envoyer.
Une grande partie de son travail relève également de
l’archivage et du classement  : il range et trie les documents
qui lui sont confiés pour pouvoir les retrouver et les ressortir
au bon moment. Le secrétaire juridique peut également être
amené à faire de la veille documentaire, à suivre l’évolution
des textes de loi et de la jurisprudence afin d’en informer son
employeur. Ce professionnel doit donc être à l’aise avec toutes
les notions juridiques en plus de maîtriser parfaitement les
outils et les procédures spécifiques du secteur.

Quelle formation ?
Il n’existe pas une seule voie pour devenir secrétaire
juridique. Mais rares sont les cursus à combiner à la fois
l’administratif et le juridique. Or, pour mettre toutes les
chances de son côté pour exercer ce métier, mieux vaut
choisir une formation qui allie les deux.
Après le bac, vous pouvez opter, par exemple, pour un DEUST
Assistant juridique. Pendant cette formation, vous serez initié
pendant deux  ans aux fondamentaux du droit privé et du
droit public, mais serez aussi formé à la comptabilité, à
l’informatique ou à la bureautique ou encore à la rédaction
d’actes ou de contrats. Sur Parcoursup, une seule université
propose ce type de cursus : l’Université Polytechnique Hauts-
de-France à Valenciennes. Certaines institutions proposent à
ce même public de jeunes bacheliers un diplôme d’université
Secrétaire juridique à effectuer lui aussi en deux  ans et
composé des mêmes modules. L’alternance est aussi au
programme.
Si trois  ans d’études après bac ne vous font pas peur, optez
pour le BUT Carrières juridiques. C’est aussi un excellent
moyen d’acquérir de solides bases juridiques. Vous pouvez
également vous tourner vers une licence de droit : attention,
le cursus sera loin d’être facile, d’autant plus que vos cours
seront partagés avec des centaines d’étudiants, mais il vous
permettra de vous ouvrir un maximum de voies si vous vous
rendez compte après coup que le secrétariat juridique n’est
pas fait pour vous.

Quelles sont les qualités requises ?


Le maître  de l’organisation, c’est vous  ? Vous adorez gérer
l’emploi du temps de vos amis, de vos frères et sœurs et savez
toujours où ils doivent être à n’importe quelle heure de la
journée  ? Cette profession est sans doute faite pour vous  :
vous aurez en effet à établir et respecter le planning de tous
les professionnels pour lesquels vous travaillez. Et avec les
avocats, les délais de la justice et les multiples audiences, ce
n’est pas une mince affaire !
Ce métier nécessite également un véritable sens du contact :
vous êtes la première personne que rencontrera ou qu’aura
au téléphone le client. Il lui faut donc donner une bonne
impression. En effet, vous représentez l’image du cabinet ou
de l’entreprise et pas question de faire fuir des justiciables qui
pourraient avoir besoin d’un professionnel. Cependant, cela
ne donne aucunement le droit aux clients de vous manquer
de respect.
Vous devez savoir faire preuve de discrétion  : vous traiterez
des dossiers confidentiels. Vous ne pourrez pas parler à vos
amis des clients dont vous vous occupez ou vous épancher
sur les réseaux sociaux. Cela peut être frustrant, mais si vous
ne respectez pas cette règle, vous risquez gros !

Quel salaire ?
Le salaire dépendra énormément de votre qualification. Plus
vous aurez de l’ancienneté dans le domaine, plus vous
pourrez le faire valoir en entretien et plus vous pourrez
obtenir une rémunération élevée. Les secrétaires juridiques
compétents sont très recherchés. Cependant, les revenus sont
généralement compris, les premières années, entre le SMIC et
1 800 euros brut par mois.
Gref er(ère)
C’est l’un des bras droits des magistrats qu’il assiste au
quotidien. En amont, le greffier est là pour l’aider à préparer
ses dossiers, à assembler les pièces, à informer les usagers de
la justice de la procédure et des dates d’audience. Il les aide
également à remplir les formulaires et leur explique le
déroulement et les démarches à effectuer. Au moment de
l’audience, le greffier retranscrit tous les débats, prend note
de toutes les interventions des différentes parties et du juge
et rédige par la suite les procès-verbaux. C’est de lui que
dépend l’authenticité d’une décision de justice  : sa
responsabilité est donc grande et il n’est alors pas question de
laisser passer des informations !
Ce professionnel de la justice est l’interlocuteur des
magistrats, du public et des avocats. Ces derniers se tournent
vers lui par exemple pour récupérer des documents pour les
clients ayant bénéficié de l’aide juridictionnelle, ce qui leur
permet d’être rémunérés par l’État.
Le greffier dépend d’une juridiction,  mais il peut en changer
au cours de sa carrière, afin de passer du tribunal de grande
instance à la cour d’appel ou encore aux Prud’hommes.

Quelle formation ?
Pour devenir greffier, il faut impérativement passer le
concours correspondant, accessible après un bac+2
minimum. Le mieux, pour s’y préparer, est alors d’opter après
bac pour une formation dans le droit  ou le juridique  : une
licence ou un BUT Carrières juridiques idéalement (de plus en
plus de candidats se présentent avec déjà trois  années
derrière eux), mais il est aussi possible d’opter pour une
classe préparatoire ou encore un cursus en école de
commerce.
Le concours se compose de deux épreuves écrites
d’admissibilité : une note de synthèse à partir d’un ensemble
de documents portant sur des problèmes juridiques ou
administratifs et une série de questions sur l’organisation
administrative et judiciaire française et les procédures
pénales et/ou prud’homales, et d’un oral sous forme
d’entretien.
Une fois le concours obtenu, le lauréat intègre l’École
nationale des greffes située à Dijon pendant 18  mois et
alterne ainsi cours et stages en juridiction. À l’issue de cette
formation, les affectations se feront en fonction du rang de
chacun  : ceux qui auront obtenu les meilleurs résultats au
cours de cette année et demie pourront choisir leur
juridiction (sur les postes disponibles) tandis que le choix sera
de plus en plus restreint pour les suivants.

Quelles sont les qualités requises ?


Le greffier ou la greffière doit être impérativement
organisé(e). En effet, son emploi du temps (à l’image des
autres professionnels de la justice) est très chargé et les
tâches qui lui incombent sont multiples et très diverses. Pour
ne pas s’emmêler les pinceaux, il faut savoir tenir son agenda
ou sa to-do list, et ce de façon la plus claire possible.
Garant de l’authenticité des actes de justice, il doit par
ailleurs être extrêmement rigoureux. Pas question de bâcler la
rédaction d’un acte ou de noter, lors de l’audience, des
phrases approximatives. Si vous avez toujours été un peu
brouillon, il vaut peut-être mieux passer votre chemin et
opter pour une autre voie !
Enfin, le greffier doit être pédagogue. Régulièrement au
contact du public, c’est parfois à lui d’expliquer les
procédures, les documents à remplir, les étapes avant
l’audience aux justiciables. Et ne pas s’enfermer dans son
jargon, sinon, le message risque de ne pas passer !

Quel salaire ?
Le greffier débutera avec un salaire brut mensuel hors
primes et hors indemnités de 1 700 euros environ. Il évoluera
cependant tout au long de la carrière en suivant une grille qui
dépend elle-même de plusieurs paramètres et notamment de
l’ancienneté, et il sera possible d’atteindre en fin de carrière
jusqu’à 2 800 euros brut par mois.

Bon à savoir
Pendant sa formation, le gref er stagiaire perçoit une
rémunération de 1 560 euros net mensuelle.
Éducateur(trice) de la protection
judiciaire de la jeunesse
L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a
une double casquette  : il s’occupe à la fois des jeunes en
difficulté mis en danger dans leur famille, et des mineurs
poursuivis ou condamnés par la justice.
Concernant les premiers, il observe leur relation avec leurs
parents, recueille le témoignage de chacun pour évaluer la
situation et cherche à résoudre des problématiques familiales.
Avec les seconds, il discute de leur comportement, cherche à
comprendre ce qui a pu se passer et ce qui les a incités à
commettre un acte de délinquance.
Il travaille avec toute une équipe de professionnels  :
éducateurs spécialisés, assistants de service social,
psychiatres, psychologues, etc. Chacun rapporte ses
observations et à partir de ces multiples points de vue,
ensemble, ils guident et accompagnent le jeune dans son
projet de vie, l’aident dans son insertion sociale et
professionnelle.
L’éducateur de la PJJ prépare avec les jeunes leur passage en
audience  : il les conseille sur leur tenue, leur explique
comment cela se déroule, les aide à verbaliser les faits et
canaliser leurs émotions, etc. Il aura aussi à intervenir lui-
même à l’audience  : après avoir fait ses observations sur
l’environnement du jeune dont il s’occupe, sur son
comportement avec les éducateurs ou avec les autres
membres du foyer et après discussion avec les autres
professionnels, il fait un compte rendu au juge et lui propose
une solution éducative appropriée afin de favoriser son
évolution ou empêcher la récidive. Si ce dernier est
condamné, l’éducateur de la PJJ met en œuvre les mesures et
sanctions éducatives ou les peines, et s’il est placé en
détention, prépare la réinsertion.
L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse travaille
dans les services d’investigation et d’orientation éducative
(SIOE), les services éducatifs auprès des tribunaux (SEAT), les
services d’aide éducative en milieu ouvert (AEMO) ou encore
dans les centres d’hébergements (des foyers, des centres
éducatifs fermés, des centres de placement immédiat, etc.).

Quelle formation ?
Vous devez absolument passer le concours d’éducateur de la
protection judiciaire de la jeunesse. Le concours externe est
ouvert aux titulaires d’un bac+3. Trois autres voies sont
possibles : le concours externe sur titre réservé aux titulaires
du diplôme d’État d’éducateur spécialisé, le concours interne
ouvert aux fonctionnaires ou agents publics depuis au moins
trois  ans et enfin le concours 3e  voie pour les personnes
justifiant d’une ancienneté professionnelle d’au moins
cinq ans au cours des dix dernières années.
Si vous souhaitez vous présenter au concours externe, mieux
vaut avoir un solide bagage dans le domaine social ou
juridique. Vous pouvez ainsi choisir après bac un DUT
Carrières sociales ou un DUT Carrières juridiques pour
ensuite enchaîner avec une licence professionnelle Activités
juridiques, métiers du droit public ou du droit social, une
licence pro Intervention sociale : accompagnement de publics
spécifiques, insertion et réinsertion sociale et professionnelle
ou même une licence pro Métiers de la médiation par des
approches artistiques et culturelles. D’autres voies sont
possibles : vous pouvez vous présenter avec un diplôme d’État
de médiateur familial ou un diplôme d’État dans le domaine
du travail social de niveau  bac+3, avec une licence de
psychologie ou de sciences de l’éducation.
Une fois le concours réussi, vous aurez à suivre une formation
à l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse à
Roubaix d’une durée de 18  mois. Vous bénéficierez de cours
de sciences humaines (sciences de l’éducation, criminologie,
histoire, psychologie), d’enseignements juridiques, de
pédagogie et techniques professionnelles. Vous partagerez
votre temps entre l’ENPJJ, les pôles territoriaux auxquels vous
serez affecté en fonction de votre place au concours ou
encore les établissements et services qui vous accueilleront
en stages.

Bon à savoir
La formation est rémunérée (environ 1 200 euros net par mois).

EN QUOI CONSISTE LE CONCOURS EXTERNE


D’ÉDUCATEUR DE LA PROTECTION JUDICIAIRE
DE LA JEUNESSE ?
Le concours externe est composé d’une épreuve écrite
d’admissibilité et de deux épreuves orales d’admission. Avant
de les passer, il faudra remettre au jury un document retraçant
son parcours de formation.
La première épreuve consiste en la rédaction d’une note à
partir d’un dossier de vingt pages ou plus qui a pour objectif
d’analyser une situation éducative ou familiale, de dégager des
problématiques et de proposer des solutions.
Si vous parvenez à passer cette première étape, vous devrez
réaliser un stage d’observation de cinq jours dans un service
départemental de la PJJ au terme duquel il vous faudra rédiger
un rapport. Puis, vous aurez droit à une épreuve d’entretien
avec le jury et à une épreuve de table ronde  : les candidats
réunis devant le jury doivent élaborer une réponse collective à
une question d’actualité posée.
Vous devrez réviser notamment les approches psychologiques
et pédopsychiatriques de l’enfant et de l’adolescent, les
approches sociologiques et cliniques de l’éducation et de la
famille, la socialisation des enfants, les politiques économiques
et sociales contemporaines (la politique de l’emploi, la politique
de lutte contre la pauvreté, les minima sociaux, etc.),
l’organisation de l’État, les missions et l’organisation de la
protection judiciaire et administrative de la jeunesse ou encore
la prévention de la délinquance des mineurs. Vous trouverez le
programme du concours sur le site du ministère de la Justice :
http://www.metiers.justice.gouv.fr/educateur-12672/postuler-
sinscrire-au-concours-12681/concours-interne-et-externe-sur-
epreuves-deducateurs--33149.html.

Quelles sont les qualités requises ?


Vous serez en permanence en contact avec des jeunes en
difficulté et leur famille. De grandes qualités relationnelles
sont attendues : un bon sens de l’écoute, de la pédagogie, de
la compréhension, etc.
Vous devrez vous montrer tolérant  : ce n’est pas à vous de
juger le passé du jeune que vous accueillerez  ou que vous
accompagnerez. Vous aurez à construire son avenir et non
pas condamner son passé.
Enfin, vous devrez savoir trouver le juste équilibre entre
bienveillance et fermeté. Vous aurez parfois à votre charge
des jeunes au caractère difficile, voire rebelle. Si vous devrez
faire preuve d’une gentillesse qu’ils n’ont peut-être pas
beaucoup connue au cours de leur vie, vous devrez cependant
parfois user d’autorité pour qu’ils respectent vos règles et
celles de la vie en communauté.

Quel salaire ?
Comptez en début de carrière environ 1  800  euros net par
mois et après plus de trente années de service environ
2 900 euros net.

Maxime, éducateur de la PJJ :


« Il n’y a pas de journée type »
Maxime est éducateur de la protection judiciaire de la
jeunesse depuis ses 25  ans. Il a découvert le métier pendant ses
études et a tenté et réussi le concours après un master en Sciences
de l’Éducation. « En journée, nous accompagnons les jeunes dans
leur insertion  : nous les aidons dans la rédaction des CV et des
lettres de motivation, nous cherchons des écoles ou des entreprises
qui pourraient les scolariser ou les recruter, nous leur donnons des
conseils pour les entretiens d’embauche, etc.
Nous les supervisons également dans l’entretien du foyer : nous leur
apprenons à faire leurs lessives, nous leur demandons de ranger
leur chambre, etc. Nous travaillons en lien avec des psychologues
et différents partenaires.
Ainsi, l’objectif est de mieux comprendre l’origine des actes commis
et l’histoire familiale qui peut y être liée. Il y a tout un savoir-vivre à
leur inculquer. Il y a aussi toute la partie activités : cinéma, musée,
théâtre, etc. Des ateliers et des débats sont également proposés sur
divers thèmes : le sport, le bien-être, etc.
La nuit, les adolescents sont parfois très anxieux. Ils sont souvent
habitués à des couchers assez tardifs. Nous, nous devons leur faire
retrouver un rythme. Le soir est aussi un moment où ils sont plus
aptes à se con er. Dans leur chambre, loin des autres, c’est souvent
pendant ces moments qu’on a les entretiens les plus complets et
les plus profonds avec eux.
Il n’y a pas de journée type en réalité. Parfois, nous devons gérer
des con its et bagarres dans le foyer, d’autres fois nous allons en
audience. Nous les préparons d’ailleurs pour le tribunal. Nous ne
sommes pas leur avocat, mais nous devons les guider  : leur
conseiller, par exemple, de parler de façon respectueuse au juge.
Pendant l’audience, nous sommes amenés à parler du jeune, de sa
personnalité, de notre perception du mineur, du projet que l’on peut
mener avec lui a n de lui permettre de s’insérer dans la société et
de ne pas récidiver.
C’est un métier qui nous fait beaucoup relativiser : nous rencontrons
des jeunes aux parcours tellement chaotiques que nos propres
ennuis nous semblent bien moins importants. »
Huissier(ère) ou commissaire de
justice
À partir de juillet 2022, il n’y aura plus d’huissiers ou
d’huissières de justice. En effet, ce métier doit fusionner dans
les prochaines semaines avec celui de commissaire-priseur
judiciaire et donner la profession unique de commissaire de
justice.
C’est une profession qui réunit donc les compétences et les
missions des deux métiers : le commissaire de justice devra,
comme l’huissier, pouvoir rédiger une assignation, un acte et
le remettre aux personnes concernées, renseigner les
intéressés quant à la nature de la décision de justice, établir
un constat, procéder à un recouvrement de créances (à
l’amiable ou non), etc. Mais il pourra également pratiquer la
vente de meubles aux enchères publiques prescrites par la loi
ou après une décision de justice en ce sens. Il pourra même
avoir l’opportunité de vendre des biens incorporels comme
les marques, les brevets ou les fonds de commerce.
Le commissaire de justice est un officier ministériel. Il exerce
la plupart du temps comme professionnel libéral. Cependant,
certains d’entre eux travaillent comme salariés.

Quelle formation ?
Nouveau métier, nouvelle formation. Depuis 2020, tous les
aspirants doivent passer par l’Institut national de formation
des commissaires de justice. Afin d’y entrer, il faut réussir
l’examen d’accès à la formation professionnelle de
commissaire de justice. Et pour se présenter à l’examen, il est
nécessaire d’être titulaire d’au moins un master 2 en droit.
L’examen se compose de deux épreuves écrites
d’admissibilité et de trois à cinq épreuves orales d’admission.
Il faudra, dans un premier temps, montrer son aptitude à
résoudre un ou plusieurs cas pratiques ou rédiger une ou
plusieurs consultations en droit civil ou en droit commercial.
Il sera ensuite nécessaire de faire le même exercice dans l’une
des matières suivantes : procédure civile, modes amiables de
résolution des différends et modes alternatifs de règlement
des différends, procédures civiles d’exécution. Les
admissibles devront ensuite réaliser un exposé de dix
minutes à partir d’un sujet tiré au sort et portant sur une
question d’actualité sur la société française ou de culture
générale ou judiciaire, le tout suivi d’une discussion avec le
jury. Puis, le candidat est interrogé sur une ou plusieurs
matières juridiques pendant 15  minutes. Enfin, une épreuve
d’anglais doit compléter l’examen obligatoire. Les candidats
peuvent ensuite opter pour une épreuve facultative de langue
vivante étrangère et/ou pour une interrogation facultative sur
l’histoire générale de l’Art.
Les admis intégreront ensuite l’INCJ pendant deux  ans et
devront y effectuer un stage et suivre en parallèle de ce
cursus une série d’enseignements théoriques. Il est conseillé
de trouver un stage dans une étude de commissaire-priseur
ou d’huissier de justice rapidement et de contacter ces
sociétés le plus en amont possible.

Quelles sont les qualités requises ?


Le travail du commissaire de justice ne doit pas l’affecter sur
le plan personnel  : il fera face à des situations difficiles,
procédera par exemple à des expulsions, sera parfois mal vu,
voire pris à partie par des personnes concernées par son
action. Il devra savoir supporter les remarques négatives sans
les prendre trop à cœur.
C’est à la fois un psychologue, un conseiller et un diplomate.
Son métier ne consiste en effet pas seulement à annoncer des
mauvaises nouvelles. Ce professionnel peut être amené à
aider les deux parties à trouver un accord, à faire accepter les
décisions de justice ou encore à conseiller des entreprises en
difficulté. C’est un métier très humain, à l’opposé de l’image
que l’on s’en fait.
Ce professionnel devra savoir s’adapter  : toutes les journées
de travail seront différentes et les imprévus nombreux. Le ou
la commissaire de justice ne devra pas rechigner à bousculer
son emploi du temps. Et surtout, il devra être très bien
organisé afin de pouvoir gérer, en plus de sa charge de travail
habituelle, le surplus inattendu.

Quel salaire ?
Selon la convention collective nationale du personnel des
huissiers, ce professionnel gagne, en tant qu’huissier de
justice salarié, au minimum environ 4  000  euros brut par
mois. Cependant, ces rémunérations peuvent être beaucoup
plus importantes et s’élever jusqu’à 9  000  euros brut
mensuels. Mais ces revenus varient énormément en fonction
de la proportion entre les actes tarifés par l’État et les
prestations à honoraires libres acceptées par l’étude.
Clerc d’huissier
Derrière un huissier se cachent très souvent un ou plusieurs
clercs d’huissier. Quand le premier fait appliquer les décisions
de justice, procède à des expulsions, à des saisies ou encore
cherche des arrangements et des solutions en cas de litige
entre deux parties et joue le rôle de conciliateur, le second est
finalement là pour l’assister au quotidien dans toutes les
démarches techniques, mais aussi administratives.
C’est à lui de suivre les dossiers, de rédiger des actes, de
vérifier les délais des procédures ou encore d’informer les
personnes concernées des décisions de justice et de retrouver
les justiciables qui auraient «  disparu  »  : dans ces cas-là, il
peut jouer véritablement le rôle d’un détective privé, en
réalisant par exemple des enquêtes de voisinage. Lorsque
l’huissier enfile sa casquette de médiateur, le clerc peut
également être amené à organiser les négociations. Enfin,
c’est généralement à ce professionnel de veiller à l’aspect
comptable de l’étude dans laquelle il travaille, en s’assurant
que pour chaque procédure, chaque dossier ouvert, une
rémunération a suivi.
Dans les petites études, son champ d’action peut être large et
il est régulièrement généraliste  : il peut avoir à gérer des
dossiers de crédits à la consommation, de recouvrement
judiciaire, de dettes commerciales, de pensions alimentaires
impayées et autre. Dans les plus grandes structures, le clerc
peut se spécialiser.
À ce jour, il existe différents types de clercs d’huissier : il y a
tout d’abord le clerc significateur. C’est lui qui remet en mains
propres les actes de justice aux concernés afin de s’assurer
qu’ils les ont bien réceptionnés. C’est le plus mobile des trois,
étant en effet amené à voyager régulièrement et à sortir de
son étude. Vient ensuite le clerc aux procédures. C’est lui
notamment qui s’occupe du recouvrement en cas de dette
non payée  : il réalise des recherches juridiques, ouvre des
dossiers, vérifie les actes, etc. Enfin, le clerc expert est une
sorte de manager  : collaborateur de l’huissier, c’est à lui de
faire le choix des procédures à lancer en fonction de la
situation, d’encadrer l’équipe en charge du dossier et
d’assurer la relation avec les clients. Il a de plus grandes
responsabilités au sein de l’étude.

Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de formation type pour devenir clerc
d’huissier. Cependant, un niveau baccalauréat est
indispensable pour devenir clerc aux procédures et au moins
un master  1 pour accéder au poste de clerc expert. Vous
pouvez ainsi opter après bac pour un BUT Carrières juridiques
ou encore une licence puis un master de droit. Si la seconde
option est présente dans toutes les universités ou presque et
est très peu sélective, il n’en est pas de même pour le BUT
Carrières juridiques. Les places y sont en effet assez limitées
et les taux d’accès n’y sont pas aussi hauts  : les
établissements accueillent entre 15  % et 75  % des étudiants
qui postulent à ces formations. On peut ainsi observer de
grandes variations.
Enfin, au niveau privé, vous pouvez vous tourner vers l’École
nationale de droit et de procédure qui propose des formations
certifiantes sur plusieurs mois. Rendez-vous directement sur
le site de l’Enadep.

Quelles sont les qualités requises ?


Le clerc d’huissier se doit d’être rigoureux et consciencieux.
Pas question de laisser filer une date de recouvrement par
exemple, les conséquences pourraient être calamiteuses pour
vos clients. Il doit ainsi avoir l’œil partout, gérer plusieurs
dossiers en même temps tout en surveillant les délais.
Le clerc doit apprécier enquêter, réaliser un travail de
recherche assez important pour trouver des justiciables qui
semblent parfois s’être volatilisés. Il faudra être persévérant,
agir de façon méthodique, ne pas hésiter à interroger des
voisins, des membres de la famille pour retrouver une trace
de la personne concernée. Il faut ainsi un peu de curiosité
pour ce métier !
Enfin, ce professionnel se doit d’être diplomate, notamment
lorsqu’il intervient en cas de contentieux. Il doit aider toutes
les parties à trouver une solution et essayer de faire en sorte
que tout le monde puisse discuter autour de la table et avoir
des échanges permettant d’avancer sur le dossier.

Quel salaire ?
Pour débuter, comptez entre 1  600 et 1  700  euros brut
mensuels. Vous pourrez prétendre à 200 ou 300 euros de plus
avec quelques années d’expérience.
Administrateur(trice) judiciaire
L’administrateur judiciaire intervient lorsqu’une entreprise
est en difficultés financières. Mandaté par un tribunal pour
une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire,
ce professionnel indépendant étudie la situation de la société
en question, son fonctionnement, ses relations avec ses
fournisseurs, ses créanciers, etc.
Une fois cette première analyse effectuée et à l’issue de cette
période d’observation (pendant laquelle il peut être amené à
aider à la gestion de l’entreprise), il présente au tribunal ses
conclusions  : l’entreprise peut-elle s’en sortir et si oui, de
quelle façon  ? Quel est le plan à mettre en œuvre pour y
arriver ?
Le tribunal décide alors des suites à donner  : s’il choisit la
poursuite d’activité de l’entreprise, l’administrateur agit  : il
négocie les dettes, cherche à faire accepter des
remboursements plus échelonnés, mène une restructuration
et peut se voir confier la gestion en elle-même… Si la société
est finalement vendue, l’administrateur peut, là encore,
intervenir et encadrer toutes les formalités liées à la reprise.
Les missions de ce professionnel ne s’arrêtent cependant pas
là et peuvent être multiples. Il peut ainsi tenter de résoudre
un problème de gouvernance, un litige (commercial, social,
actionnarial) en amont pour accompagner des sociétés.

Quelle formation ?
Il existe deux grandes voies. La première, le parcours
traditionnel, repose tout d’abord sur un examen d’accès au
stage professionnel. Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un
des masters suivants  : master de sciences et techniques
comptables et financières, master Méthodes informatiques
appliquées à la gestion (MIAGE), master de sciences
économiques, master en droit, master d’administration
économique et sociale avec mention administration et
gestion des entreprises ou encore être diplômé d’IEP ou avoir
un titre d’ingénieur économiste délivré par le Conservatoire
national des arts et métiers. Le candidat aura alors à se
présenter à sept épreuves écrites d’admissibilité comprenant
des sujets en rapport avec le droit national des entreprises en
difficulté, le droit des contrats, la gestion financière et le
contrôle de gestion ou encore le droit social lié aux
procédures collectives. Les admissibles se présentent ensuite
à un oral d’admission orienté sur l’exercice de la profession
d’administrateur judiciaire. S’il valide son examen, le futur
professionnel doit ensuite réaliser un stage de minimum
trois  ans dans une étude puis, enfin, passer et réussir un
examen d’aptitude à la profession. S’il y parvient, il devra
prêter serment et deviendra alors officiellement
administrateur judiciaire. Sachez que les places sont chères :
une dizaine de candidats réussissent l’examen chaque année.
Une deuxième voie est possible  pour les étudiants titulaires
d’un master Administration et liquidation des entreprises en
difficulté (ALED). En parallèle de son diplôme, l’étudiant devra
ainsi justifier d’un stage en étude d’une durée de 30 mois au
moins. Lorsque le diplôme et le stage seront validés, il sera
officiellement administrateur judiciaire.

Quelles sont les qualités requises ?


L’administrateur judiciaire doit être un bon observateur. Il ne
doit pas tirer de conclusions trop hâtives et s’arc-bouter sur
ses préjugés ou sa première impression. Pour être le plus
efficace possible et pour trouver la solution la plus adéquate
pour l’entreprise dont il s’occupe, il doit tout analyser  : la
trésorerie, la gestion, les ressources humaines, la
comptabilité, etc. C’est seulement après cet examen complet
qu’il pourra établir un diagnostic.
Il a aussi de grands talents de négociateur  : il est en effet
régulièrement amené à discuter avec les banques pour
retarder le remboursement de prêt ou encore l’échelonner de
façon différente. De même, il peut avoir à négocier avec les
fournisseurs pour demander des facturations plus tardives.
Enfin, l’administrateur judiciaire doit savoir s’adapter : même
si deux situations peuvent paraître similaires,
l’environnement ne sera pas le même. Ce professionnel doit
donc prendre en compte tous les paramètres lorsqu’il agit et
écouter l’ensemble de l’équipe dirigeante et des salariés.

Quel salaire ?
L’administrateur judiciaire est un indépendant, il ne perçoit
pas un salaire fixe en tant que tel. En effet, il est rémunéré à
la mission en fonction du nombre de salariés présents dans
l’entreprise dans laquelle il intervient, du chiffre d’affaires de
la société et de la nature même de cette mission (surveillance,
administration de l’entreprise, etc.). La fourchette est donc
large : il peut démarrer avec 2 000 euros brut par mois, mais
gagner 5 000 euros en milieu de carrière, voire davantage s’il
est amené à travailler avec de très grandes entreprises.
Attention, une grande partie  de cet argent devra être
consacrée aux charges ou aux impôts, les administrateurs
judiciaires travaillant le plus souvent en libéral.
Mandataire judiciaire
Contrairement à l’administrateur judiciaire qui est là pour
aider les entreprises en difficulté, le mandataire représente
les créanciers de la société en question et intervient lorsque
cette dernière est placée en redressement judiciaire (il
cherche alors des solutions pour contenter les créanciers) ou
est liquidée.
Dans cette deuxième situation, il est alors désigné comme le
liquidateur : il s’occupe des licenciements économiques, met
en vente les biens mobiliers et immobiliers pour rembourser
une partie des dettes et reprend la comptabilité pour vérifier
le montant de ces mêmes dettes. C’est aussi à lui de
prononcer officiellement l’arrêt total de l’activité. Enfin, il doit
déterminer si les dirigeants de la société en redressement
judiciaire ont une responsabilité civile ou pénale dans la
faillite en ayant, par exemple, détourné des fonds ou commis
une faute de gestion.
Le mandataire judiciaire, s’il collabore avec de nombreux
acteurs (la justice, les créanciers, l’entreprise en difficulté),
exerce en libéral et travaille généralement seul.

Quelle formation ?
La formation est la même que pour l’administrateur
judiciaire (voir p.  67). Seulement, à l’issue de l’examen
professionnel d’aptitude aux fonctions de mandataire
judiciaire, il prêtera serment pour ce métier. Sachez que,
comme pour l’administrateur judiciaire, le candidat ne pourra
passer l’examen d’accès à la profession que trois fois
maximum et l’examen final seulement deux fois. Les places y
sont particulièrement chères  : actuellement, environ
320  personnes exercent ce métier en France. Par ailleurs, si
vous ne souhaitez pas passer par la voie traditionnelle, vous
pouvez là aussi opter pour le master Administration et
liquidation des entreprises en difficulté (ALED).

Quelles sont les qualités requises ?


L’action du mandataire judiciaire peut parfois être difficile. Il
doit régulièrement procéder à des licenciements
économiques et les conséquences peuvent être lourdes sur le
plan humain. Pour exercer ce métier, il faut en avoir
conscience. S’endurcir n’est pas la solution, mais il est
impératif de savoir encaisser et faire en sorte que cela ne
vous affecte pas sur le plan personnel.
Une certaine polyvalence est attendue dans cette profession,
notamment dans les domaines de la comptabilité, de la
finance, de la gestion, des ressources humaines, du
management, du droit, etc. Il faut savoir maîtriser tous ses
aspects tout en actualisant régulièrement ses connaissances.
Le mandataire judiciaire se doit d’être pragmatique  : il doit
trouver des solutions pour satisfaire les créanciers même si
elles ont de lourdes conséquences.

Quel salaire ?
Comme pour l’administrateur judiciaire, les revenus du
mandataire judiciaire dépendent de multiples critères  : la
nature de ses missions ou encore la taille de l’entreprise. La
fourchette de rémunération est donc très large : vous pouvez
commencer aux alentours de 2  000  euros brut, mais pouvez
très vite atteindre des revenus de plus de 5 000 à 8 000 euros
brut par mois.
Substitut(e) du procureur
Comme son nom le laisse supposer, le substitut du
procureur travaille directement sous l’autorité du procureur
de la République et représente le ministère public. Ce
magistrat défend les intérêts des victimes et de la société
lorsqu’un crime ou un délit a été commis. Le substitut du
procureur est prévenu par les services de police ou de
gendarmerie dès lors qu’une plainte est déposée ou qu’il y a
eu infraction. Il examine le dossier et propose soit de classer
l’affaire soit de lancer l’enquête et, si cette dernière a bien
avancé, de saisir le tribunal. Il guide les policiers, engage des
poursuites, contrôle les interpellations et les placements en
garde à vue, etc. C’est vraiment à lui de décider de la
procédure à engager.
Au moment du procès, le substitut du procureur propose une
peine à prononcer contre le mis en cause au nom de la
société, mais même s’il est magistrat, ce n’est pas à lui de
rendre un jugement.
Le travail de substitut du procureur est loin d’être de tout
repos  : dans une même journée, il peut être amené à se
rendre sur le terrain, sur une scène de crime, à travailler dans
son bureau ses réquisitoires qu’il aura à prononcer pour une
affaire ou encore à participer à une audience voire plusieurs
audiences. Il travaille avec un grand nombre d’acteurs de la
police et de la justice  : juge des libertés, juge de l’exécution
des peines, avocat(e)s, enquêteurs, etc.

Quelle formation ?
Comme les autres magistrats, l’aspirant substitut du
procureur doit impérativement passer le concours de l’École
nationale de la magistrature (ENM). Plusieurs voies sont
possibles (voir le chapitre 1), mais le premier concours, le plus
connu et celui offrant le plus de places, est accessible aux
titulaires d’un bac+4. Il compte cinq épreuves d’admissibilité
(droit de l’Union européenne, droit international privé ou
droit administratif ; droit social ou droit des affaires ; mise en
situation et entretien avec le jury  ; anglais et épreuve
facultative de seconde langue étrangère) et cinq épreuves
d’admission (connaissance et compréhension du monde
contemporain, droit civil et procédure civile, droit pénal et
procédure pénale, note de synthèse et droit public). Il est donc
fortement recommandé d’avoir suivi un cursus de droit avant
de se présenter au concours.
Un grand nombre de candidats optent pour des classes
préparatoires, privées ou publiques. L’ENM a elle-même mis
en place cinq classes préparatoires égalité des chances à
Paris, Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats
issus des milieux défavorisés. Des préparations publiques
sont aussi possibles dans les Instituts d’études judiciaires
labellisés par l’École et implantés dans les universités de
droit.
Une fois le concours réussi, le candidat s’engage à suivre
31  mois de formation initiale. Il jongle alors entre la
formation théorique et les stages de découverte ou de
professionnalisation dans différentes juridictions, dans
différentes instances et milieux. Les deux premières années
sont généralistes, mais les six derniers mois sont consacrés à
la spécialisation choisie.

Quelles sont les qualités requises ?


S’il est magistrat, le substitut du procureur n’en a pas moins
de nombreux points communs avec les avocats. Comme eux,
il doit maîtriser l’art oratoire, savoir construire et développer
un argumentaire devant des juges et des jurés, et ce sans
trembler, sans hésiter afin de sembler le plus convaincant
possible. Si à ce jour vous ne vous sentez pas encore très à
l’aise lorsque vous parlez en public, n’ayez crainte et ne fuyez
pas encore ce métier  ! En effet, c’est heureusement une
compétence qui se travaille et qui s’acquiert après de
nombreux entraînements.
Pour demander la peine et la sanction la plus juste possible,
ce professionnel se doit de prendre en considération tous les
éléments à sa disposition. Il doit ainsi laisser de côté ses
a priori et ses éventuels préjugés.
Les affaires se succèdent et les substituts du procureur,
comme la plupart des professionnels de la justice, ont de
moins en moins de temps à accorder à chacune. Il faudra
savoir faire preuve d’analyse et de synthèse sans négliger
certains éléments. Attention, ce n’est pas une course  ! Le
destin d’un homme ou d’une femme peut être entre vos
mains.

Quel salaire ?
En tant qu’étudiant magistrat, le futur substitut du
procureur est rémunéré pendant sa formation. Comptez ainsi
environ 1  500  euros brut lorsque vous serez auditeur.
Cependant, votre rémunération suivra ensuite une grille
salariale dépendant en grande partie de votre ancienneté  :
vous commencerez autour de 3  000  euros brut mensuels et
pourrez atteindre en fin de carrière jusqu’à 9 800 euros brut.

DES IDÉES DE MÉTIERS EN PLUS


> Pour ceux qui souhaitent occuper un poste à responsabilités,
la profession de directeur(trice) des services de greffe
pourrait tout à fait convenir. C’est à lui de répartir le personnel
des greffes en fonction des besoins, d’organiser les emplois du
temps, de délivrer certains certi cats spéci ques tels que les
certi cats de nationalité ou encore de contrôler le versement
des rémunérations de chacun.
> L’assistant(e) de justice travaille de façon quotidienne avec
les magistrats. Il réalise pour eux des recherches
documentaires ou rédige des notes de synthèse sur des
dossiers a n d’avancer au plus possible les juges. Il est
nécessaire d’avoir une formation juridique avec un niveau d’au
moins bac+4 pour exercer ce métier.
PARTIE 4

J’AIME LE TRAVAIL D’ENQUÊTE


Qu’ont donc en commun un commissaire de police, un inspecteur des douanes et
un détective ? En plus de réaliser un travail d’enquête chacun dans leur domaine, ils
doivent connaître les rouages du droit par cœur a n d’assurer sa bonne application
ou rester eux-mêmes dans les clous et avoir ainsi la possibilité de présenter des
preuves valides devant une instance de justice.
Commissaire de police
Le ou la commissaire de police est un véritable manager
dans la police : qu’il dirige un service de la sécurité publique
ou une section judiciaire, il encadre ses équipes, les
commande, suit leurs avancées, indique la direction à donner
à l’enquête lorsque les officiers en ont besoin ou encore leur
révèle les priorités du groupe, les affaires ou les infractions
sur lesquelles ils doivent se concentrer.
Il s’occupe de l’organisation de son service, en répartissant les
moyens financiers, les hommes, les femmes et les véhicules
sur les différents dossiers. La logistique et la gestion du
budget font donc partie de son quotidien.
Au cours de sa carrière, ce professionnel peut se spécialiser
en rejoignant par exemple la brigade des mineurs, des
stupéfiants, des enquêtes économiques ou encore la brigade
criminelle. Il peut même travailler à la direction générale de
la sécurité intérieure (DGSI) ou au service central du
renseignement territorial (SCRT).

Quelle formation ?
Pour devenir commissaire de police, si l’on ne travaille pas
encore dans la police, il faut généralement passer par le
concours externe. Les candidats doivent être âgés de 18 à
35 ans et être titulaires d’un diplôme ou titre reconnu bac+5,
comme un master ou autre équivalent. Bien entendu, il faut
aussi être en bonne condition physique, avoir un casier
judiciaire vierge ou encore être apte au port et à l’usage des
armes.
Le concours comporte trois phases  : l’admissibilité, la
préadmission et l’admission. Comptez quatre épreuves pour
la première phase  : une épreuve de culture générale sous
forme de dissertation, une autre de résolution d’un cas
pratique à partir d’un dossier documentaire à caractère
administratif, un questionnaire à choix multiple ou à
réponses courtes portant sur l’actualité politique française ou
internationale, sur le fonctionnement institutionnel politique
français et européen, les règles de la police nationale, et enfin,
une épreuve de composition sur, d’une part, le droit
administratif et/ou les libertés publiques et/ou le droit de
l’Union européenne et, d’autre part, sur le droit pénal général
et/ou la procédure pénale.
Les candidats qui obtiennent un total de points jugé suffisant
par le jury participent à la préadmission consistant en un
parcours d’habilité motrice et un test d’endurance cardio-
respiratoire. Enfin, ceux qui parviennent à passer avec succès
ces deux premières étapes sont soumis à des tests
psychotechniques écrits (servant à cerner le profil
psychologique des candidats), à une épreuve orale de mise en
situation individuelle, une épreuve collective de mise en
situation, une épreuve orale de langue étrangère et un
entretien avec le jury. Une visite médicale est obligatoire à
l’issue de la phase d’admission.
Ceux qui réussissent ces différentes épreuves intègrent alors
l’École nationale supérieure de la Police (ENSP) à Saint-Cyr-en-
Mont-d’Or (69). Pendant 22  mois, les élèves rémunérés
alternent formation en école et stages en services.

Quelles sont les qualités requises ?


Le commissaire de police doit savoir diriger et bien
appréhender l’aspect humain de sa profession  : en effet, il
devra gérer des hommes et des femmes avec des
compétences, des susceptibilités et des caractères différents.
Il est donc essentiel de savoir être directif, mais aussi
compréhensif vis-à-vis de ses équipes et bien communiquer
auprès d’elles.
Une bonne capacité d’analyse est également nécessaire. Le
commissaire de police doit en effet prendre des décisions
rapidement et mieux vaut alors être perspicace, savoir
synthétiser et donc analyser de façon efficace.
Si vous envisagez de vous lancer dans ce métier, il ne faut pas
craindre les horaires atypiques. Comme un grand nombre de
vos collègues officiers de police, vous serez amené à travailler
les soirs, la nuit voire le week-end, à être contacté à la
dernière minute pour une affaire urgente. Cela ne doit pas
vous faire peur : votre métier va inévitablement empiéter sur
votre vie privée.

Quel salaire ?
Pendant leur formation, les élèves, en plus d’être hébergés
gratuitement, sont rémunérés et touchent ainsi 1  429  euros
net par mois. En entrée de carrière, selon leur grade
(commissaire général de police, commissaire divisionnaire de
police, commissaire de police), ils peuvent respectivement
démarrer avec un salaire brut de 3  900, 3  100 ou 2  200  euros
par mois et terminer leur carrière avec une rémunération
comprise entre 6  000  euros et 3  900  euros brut (toujours en
fonction des grades).
Of cier(ère) de police judiciaire
Vous rêvez de devenir lieutenant, capitaine, commandant ou
commandant divisionnaire  ? Ces officiers, placés sous
l’autorité d’un commissaire de police, suppléent ou secondent
ces derniers et prennent donc en charge une mission, une
opération de terrain, une enquête, une affaire et dirigent leur
équipe.
Même s’ils ont ce rôle d’encadrants, de managers des
gardiens de la paix et des policiers gradés, les officiers de
police judiciaire sont au cœur de l’action  : ils réalisent des
filatures, mènent des enquêtes, interpellent les personnes
soupçonnées d’un crime ou d’un délit, les interrogent, tentent
de recouper les informations, etc. L’aspect administratif de ce
métier ne doit pas être oublié : l’officier ou l’officière de police
judiciaire doit rédiger des rapports, demander des
autorisations ou des mandats d’arrêt aux autorités
compétentes, procéder à des procès-verbaux, etc. Alors si
vous pensez que cette profession n’est qu’un métier d’action,
détrompez-vous !
Les affaires sur lesquelles il travaille peuvent être très
variées  : meurtres, vols d’œuvres d’art, lutte antiterroriste,
cybercriminalité, prostitution, trafic de stupéfiants, etc.

Quelle formation ?
Quand les candidats commissaires de police se doivent
d’être titulaires d’un master, les officiers de police ont pour
obligation d’avoir une licence ou un titre équivalent de
niveau  bac+3. Comme leurs éventuels futurs supérieurs
hiérarchiques, les candidats doivent être âgés de 18 à 35 ans,
avoir un casier judiciaire vierge et être en bonne condition
physique afin de se présenter au concours externe d’officier
de police.
Il faudra réussir trois étapes pour être accepté dans la
profession. La phase d’admissibilité est, elle, composée de
cinq tests  : une épreuve de culture générale sous forme de
dissertation, une épreuve de résolution d’un cas pratique à
partir d’un dossier documentaire, un questionnaire à choix
multiple ou à réponses courtes sur l’actualité politique
française et internationale, le fonctionnement des
institutions françaises ou européennes, le comportement
citoyen ou encore l’organisation de la police nationale, un
questionnaire à réponses courtes ou à choix multiple sur le
droit administratif et/ou les libertés publiques et une épreuve
sur le droit et/ou la procédure pénale. Ceux qui sont
sélectionnés pour la suite doivent alors réaliser un parcours
d’habileté motrice et un test d’endurance cardio-respiratoire.
Les admissibles passent ensuite des tests psychotechniques
écrits, une épreuve de mise en situation individuelle, un
entretien avec le jury et une épreuve obligatoire en langue
étrangère. Enfin, une visite médicale vient conclure ce
concours.
Les admis rejoignent alors pendant 18  mois la formation à
l’École nationale supérieure de la Police (ENSP) à Cannes-
Écluse (77) qui alterne enseignements pratiques,
enseignements théoriques et stages en services de police.

Quelles sont les qualités requises ?


L’officier de police judiciaire se doit d’être un grand
observateur  : pour résoudre les enquêtes en cours, il doit
prendre en compte tous les éléments du dossier et doit faire
preuve de perspicacité, mais aussi de rigueur.
Ce professionnel doit être persévérant  : certaines affaires
durent et courent sur plusieurs mois (voire plusieurs années).
De fait, il faut savoir être patient et ne pas se décourager
même si vous aurez peut-être parfois l’impression que
l’enquête n’avance pas.
Ce métier nécessite un mental d’acier et une grande
résistance psychologique  : vous serez peut-être confronté à
des horreurs, à des situations très compliquées comme des
meurtres violents, des réseaux de prostitution de mineurs,
etc. Si vous ne devrez pas rester insensible, il ne faudra pas
que tout cela vous affecte personnellement, au risque
d’impacter votre santé mentale et votre vie privée.

Quel salaire ?
En tant qu’élève, vous recevrez une rémunération de
1  480  euros brut par mois. Mais par la suite, votre revenu
dépendra de nombreux facteurs  et surtout de votre
ancienneté et de votre grade. Pendant vos premières années
d’officier de police, vous toucherez environ 1  920  euros brut
par mois, environ 2  900  euros en tant que commandant et
3  400  euros comme commandant divisionnaire. Si vous
accédez à ce grade vous pourriez atteindre 4  200  euros brut
mensuels en fin de carrière.
Inspecteur(trice) de la concurrence,
de la consommation et de la
répression des fraudes
L’inspecteur à la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est
en quelque sorte un policier. Mais au lieu de traquer les
criminels, il est à la poursuite des entreprises qui pourraient
réaliser une entrave aux règles de la concurrence, et chasse
tout dispositif qui pourrait se révéler très défavorable aux
consommateurs ou les produits et services dangereux ou non
conformes.
Travaillant généralement dans des services en région ou en
département, ce professionnel est en permanence sur le
terrain. Il enquête dans les entreprises, vérifie le respect de la
réglementation pour chacune d’entre elles, épluche les
documents officiels, s’assure qu’elles n’ont pas bénéficié de
façon illégale d’une information qui leur aurait donné une
longueur d’avance sur les concurrents, etc. Si ce fonctionnaire
travaille en administration centrale, il s’occupe davantage de
l’élaboration ou de la modification des textes réglementaires
autour de ces sujets.

Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur à la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes, vous devez impérativement passer le concours de
référence accessible après un bac+3. Deux voies sont
possibles : l’une à dominante juridique et économique, l’autre
à dominante scientifique et technologique. Cela permet à des
profils très différents de postuler : des personnes qui auraient
fait après la terminale une école de commerce ou une école
d’ingénieurs, une licence de droit, d’administration
économique et sociale (AES), de sociologie ou d’économie ou
encore une licence en sciences, biologie, physique ou
mathématiques.
Pour les écrits du concours externe, si la note de synthèse sur
un sujet à caractère économique, financier ou social est
commune aux deux voies, la deuxième épreuve peut être,
pour la dominante économique, un sujet au choix de gestion
et administration des entreprises, d’économie, de droit pénal
général ou de droit administratif. Pour le concours à
dominante scientifique et technologique, cette seconde
épreuve écrite portera sur un sujet de biochimie et
microbiologie, d’agroalimentaire et de bio-industrie, de
physique ou de mathématiques, encore une fois au choix. Les
candidats qui auront réussi dans l’une ou l’autre filière seront
déclarés admissibles et passeront un entretien avec le jury
puis devront se confronter à un exercice de traduction en
français d’un texte en langue étrangère puis à une
conversation sur le même sujet.
Une fois le concours réussi, les candidats retenus entrent à
l’École nationale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes. Le programme de formation initiale
d’une durée d’un  an se découpe autour de trois axes  : la
régulation concurrentielle des marchés, la protection
économique du consommateur et la sécurité du
consommateur. À la fin de chaque module, l’élève doit suivre
un stage d’application de trois semaines dans une unité
d’enquête. Puis, il conclut par un dernier stage plus long et
plus généraliste jusqu’à sa titularisation.

Quelles sont les qualités requises ?


Cet inspecteur doit avoir de grandes qualités d’analyse  : il
doit savoir rassembler des éléments pour comprendre une
situation et statuer ensuite sur le caractère légal ou non d’une
démarche ou sur la conformité aux règles en vigueur d’une
société.
Comme tout enquêteur, ce professionnel doit être
méticuleux : rien ne doit être laissé au hasard, pour le bien du
consommateur, mais aussi du marché. Il doit donc s’organiser
pour passer tout au crible.
Enfin, comme tous les métiers en rapport avec le droit,
l’inspecteur de la DGCCRF doit être impérativement
rigoureux  : il aura à rédiger des actes juridiques plus ou
moins complexes et la moindre erreur pourrait lui faire
perdre du temps et avoir de lourdes conséquences.

Quel salaire ?
En tant que stagiaire pendant son année de formation,
l’inspecteur de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes touche environ 1  500  euros brut par
mois. Par la suite, avec l’ancienneté et l’avancement, cette
rémunération évoluera, démarrant en poste à 1  800  euros
jusqu’à atteindre parfois 3 850 euros brut par mois.

Bon à savoir
Si l’inspecteur est un fonctionnaire de catégorie A, le
contrôleur de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes se situe dans la catégorie B et le métier
est accessible avec un bac seul. Travaillant dans une équipe
supervisée par un inspecteur, ce professionnel, comme son
nom l’indique, contrôle la bonne application de la
réglementation sur la concurrence ou la consommation.
Inspecteur(trice) des douanes
Si vous voyagez régulièrement, notamment hors Union
européenne, vous êtes sans doute familiers avec les services
de douane, ces équipes qui veillent à la fois sur les citoyens et
leur territoire ainsi qu’aux intérêts économiques et financiers,
nationaux ou européens. Ils se mobilisent contre les trafics de
stupéfiants ou d’armes, les contrefaçons, le terrorisme, ou
s’assurent que les entreprises payent des frais sur les
marchandises expédiées ou réceptionnées.
Les inspecteurs des douanes ne sont pas toujours sur le
terrain et vous ne les voyez ainsi pas forcément, mais dans
leurs bureaux, ils organisent, conseillent, surveillent.
Plusieurs voies permettent d’accéder à de nombreuses
fonctions. Dans la branche de l’administration générale, vous
pouvez devenir expert à la direction générale, inspecteur
poursuivant (et représenter ainsi l’administration devant les
juridictions judiciaires), formateur dans les écoles des
douanes ou encore responsable d’un service (ressources
humaines, logistique, etc.). Dans la branche des opérations
commerciales, vous avez la possibilité de devenir conseiller
aux entreprises et d’accompagner les opérateurs du
commerce international afin de faciliter les déclarations aux
services des douanes, gestionnaire d’un service lié à la
fiscalité douanière, auditeur des procédures douanières voire
enquêteur ou analyste vérifiant la régularité des opérations.
Enfin, la branche de surveillance offre elle aussi de belles
opportunités d’emplois, entre le chef de service douanier de
la surveillance (qui consiste à organiser les brigades sous son
autorité et diriger les opérations de contrôle) ou encore
officier de douane judiciaire.
Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur des douanes, vous devrez
absolument passer le concours correspondant accessible
après un bac+3. Et, compte tenu du contenu des épreuves,
mieux vaut avoir suivi une licence de droit, un BUT Carrières
juridiques ou une formation en économie. En effet, les
candidats doivent, pour la première épreuve écrite, rédiger
une note à partir d’un dossier relatif aux questions
économiques, financières et sociales. Pour la deuxième, ils
doivent choisir un sujet portant sur le droit constitutionnel, le
droit administratif et les libertés publiques, sur les
institutions, le droit et les politiques communautaires, sur le
droit des affaires ou sur le droit pénal. Et pour la troisième à
dominante économique, ils doivent travailler sur, au choix, un
écrit d’analyse économique, de comptabilité et d’analyse
financière, de gestion et d’administration des entreprises ou
de géographie économique et humaine. Ceux qui le
souhaitent peuvent, par ailleurs, passer une épreuve de
langue étrangère. Les admissibles sont ensuite soumis à trois
oraux  : un entretien de motivation, une épreuve de finances
et gestion publiques et une autre de langue étrangère.
Une fois ces différentes étapes réussies, vous intégrerez
l’École nationale des douanes de Tourcoing (59) pendant dix
mois puis devrez réaliser un stage pratique de six mois.

Quelles sont les qualités requises ?


L’inspecteur des douanes se doit d’être extrêmement
rigoureux : il doit manipuler toute la journée ou presque des
chiffres, lire des comptes rendus, des bilans économiques ou
financiers et les analyser. Alors pas de place aux
approximations !
C’est aussi un fin observateur  : l’inspecteur des douanes est
un enquêteur. Il doit donc être attentif à tout indice qui
pourrait l’amener à résoudre une affaire, à remonter la piste
d’une organisation criminelle ou autre.
C’est aussi quelqu’un de particulièrement intègre. Les enjeux
économiques sont colossaux dans ce secteur et certaines
personnes pourraient tenter de corrompre ces inspecteurs  :
ces derniers devront savoir être fermes, même si on leur
propose des pots-de-vin bien supérieurs à leurs revenus.

Quel salaire ?
Pendant leur formation, ces inspecteurs perçoivent une
rémunération d’environ 1  500  euros brut par mois.
Cependant, par la suite, le revenu augmente régulièrement en
fonction des promotions obtenues tout au long de la carrière
et de l’ancienneté. S’ils commencent ainsi à 1 830 euros brut,
ils peuvent toucher jusqu’à 3 150 euros hors primes en fin de
carrière.
Inspecteur(trice) des  nances
publiques
Comptabilité, gestion, fiscalité… Le terme d’inspecteur(trice)
des finances publiques ne regroupe pas qu’un seul métier,
bien au contraire. Les lauréats du concours ont un large choix
de professions. Ils peuvent s’orienter vers un métier
davantage tourné vers la fiscalité (chargé de la gestion, du
recouvrement et du contentieux des impôts des
professionnels, chargé de la gestion et du contentieux des
impôts fonciers, expert du recouvrement, huissier), plus
spécialisé gestion publique (technicien des comptes, chargé
de la qualité comptable et bancaire de l’État, gestionnaire de
comptes de dépôts, chargé de la valorisation du patrimoine de
l’État, etc.) ou contrôle (analyste du renseignement, chargé du
contrôle fiscal externe, chargé du contrôle de la contribution à
l’audiovisuel public, etc.).
Ces professionnels peuvent travailler dans des directions
départementales des finances publiques, dans des services
d’impôts, diriger de grandes entreprises publiques ou exercer
dans des services d’État.

Quelle formation ?
Pour se présenter au concours d’inspection des finances
publiques, il faut impérativement un diplôme de niveau
licence ou équivalent. Les candidats doivent passer deux
épreuves écrites. La première est commune à tous et consiste
en la rédaction d’une note de synthèse à partir d’un dossier
documentaire portant sur des problématiques économiques
et financières. Pour la deuxième épreuve sous forme de
réponses à des questions et/ou de résolution de problèmes, le
candidat a le choix entre plusieurs sujets  : droit
constitutionnel et administratif  ; institutions, droit et
politiques communautaires ; droit civil et procédures civiles ;
droit des affaires  ; analyse économique  ; économétrie et
statistique  ; mathématiques  ; gestion comptable et analyse
financière  ; finances et gestion publiques. Cette grande
diversité offre ainsi l’opportunité à de nombreux profils de
passer le concours, comme ceux ayant suivi une formation
économique, commerciale, scientifique, en droit, en sciences
politiques, etc.
Si vous parvenez à franchir ce premier obstacle, vous vous
confronterez alors à trois épreuves d’admission  : un oral de
motivation et d’échange avec le jury, un exposé sur un sujet
tiré au sort sur une option de la deuxième épreuve
d’admissibilité et enfin, une traduction écrite d’un document
rédigé en allemand, anglais, espagnol ou italien.
Ceux qui réussissent rejoignent l’un des établissements de
l’École nationale des finances publiques pour suivre une
formation théorique de huit mois puis une autre de quatre
mois sur leur poste d’affectation.

Quelles sont les qualités requises ?


Il faut avoir un grand respect de la loi : votre métier consiste
finalement à faire appliquer les lois, les réglementations
mises en place et à traquer ceux qui essayent de s’y
soustraire. Vous devrez donc vous-même être irréprochable.
L’inspecteur des finances publiques travaille au sein d’une
équipe. Il doit savoir collaborer, déléguer, faire confiance à ses
pairs, voire les diriger, et faire preuve de qualités et
compétences managériales.
Comme ses collègues inspecteurs de douanes ou inspecteurs
de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes, ce fonctionnaire se doit d’être très rigoureux et
méticuleux. Les détails sont parfois révélateurs et il doit
savoir s’attarder dessus, les analyser et en tirer des
conclusions.

Quel salaire ?
À l’issue de la formation initiale, les inspecteurs des finances
publiques perçoivent une rémunération brute d’environ
1  830  euros par mois, mais peuvent terminer leur carrière à
plus de 3 150 euros brut. Si vous évoluez et passez par la suite
par exemple le concours d’inspecteur principal vous
permettant d’accéder à des fonctions d’encadrement
supérieur, vos revenus suivront et vous pourrez toucher 3 500
à 4 000 euros brut par mois voire davantage.
Détective privé(e)
Sherlock Holmes à la recherche d’un assassin ou enquêteur
prenant en filature une épouse infidèle, le ou la détective
privé(e) a souvent une image qui lui colle à la peau très loin
de la vérité. Qui se douterait en effet que le droit fait partie du
quotidien de ce professionnel ?
Tout d’abord, son action doit rester dans le cadre de la loi  :
impossible pour lui de s’introduire de façon illégale dans un
lieu, de voler des documents, de harceler des personnes pour
obtenir des réponses… En effet, missionné par des
particuliers, des entreprises voire même par des avocats, il
cherche des preuves qui pourront être utilisées devant la
justice pour par exemple prouver une violation de brevet, une
concurrence déloyale, une embauche de travailleurs
clandestins ou des éléments pour retrouver la trace de
personnes disparues ou d’héritiers. Si ces preuves sont
recueillies de manière illégale, elles ne pourront pas être
produites lors d’un procès ou ouvrir une procédure de justice.
Filatures, récoltes de témoignages, recherche de documents
généalogiques ou autre, prise de photos… Son champ d’action
est large. Il doit parfois se pencher sur des dossiers
économiques complexes ou extraire et analyser des bases de
données immenses pour parvenir à ses fins.

Quelle formation ?
Aujourd’hui, la profession d’agent de recherches privées est
réglementée. Impossible ainsi d’ouvrir son cabinet ou d’en
rejoindre un sans avoir obtenu un des trois titres ou diplômes
suivants  : le titre «  détective-agent de recherches privées  »
délivré par l’Institut de formation des agents de recherches
(IFAR) à Montpellier (qui a aussi signé un partenariat avec
l’École supérieure des recherches privées à Paris), la licence
professionnelle « agent de recherches privées » de l’Université
de Nîmes ou encore la licence professionnelle «  sécurité des
personnes et des biens  – spécialité enquêtes privées  » de
l’Université Panthéon-Assas (Paris 2).
Toutes ces formations sont accessibles après un bac+2. Au
programme  ? Droit pénal, procédure pénale, droit civil et
procédure civile, droit du travail, secret professionnel,
comptabilité et gestion d’un cabinet, techniques d’enquêtes
et d’investigation, techniques de filature, lutte contre la
cybercriminalité ou encore assurance.

Quelles sont les qualités requises ?


La discrétion est bien sûr inhérente au métier de détective
privé. Il doit en faire preuve lors de ses filatures, lors de ses
enquêtes afin de ne pas révéler ses intentions aux personnes
sur qui il enquête. Mais cela va plus loin : il ne peut et ne doit
pas discuter de ses dossiers avec des personnes directement
concernées. Sinon, il peut perdre la confiance de ses clients,
se construire une mauvaise réputation et il ne lui restera plus
qu’à mettre la clef sous la porte.
L’agent de recherches privées se doit d’être patient. Son
enquête peut durer des années et sa persévérance sera saluée
et l’aidera à se forger une réputation. Il devra accumuler les
indices, se lancer dans une ou plusieurs pistes, les
abandonner pour en trouver d’autres… Il ne faut pas se
décourager rapidement, mais savoir rebondir en cas d’échec.
De plus, il ne faut pas craindre les horaires atypiques.
Travailler de nuit, le week-end ou les jours fériés est commun
dans le métier de détective privé. Cela peut être plus ou
moins pesant, mais il est nécessaire d’en prendre conscience
avant de s’engager dans cette voie.
Quel salaire ?
Le détective privé exerçant le plus souvent en libéral, il est
difficile de donner une indication de rémunération. Votre
revenu dépendra de votre clientèle (qui devrait s’élargir au fil
des années), de votre temps de travail et des tarifs que vous
choisissez d’appliquer. Dans vos premières années, il n’est
pas rare de toucher entre 1 000 et 1 200 euros net voire moins
par mois. Cependant, après quelques années d’expérience et
une bonne réputation, vous pourriez atteindre une
rémunération de 2 500 à 3 000 euros brut mensuels, voire bien
davantage pour une minorité de ces professionnels.
PARTIE 5

JE M’INTÉRESSE À L’IMMOBILIER,
AU PATRIMOINE
OU AUX ASSURANCES
Vous aimez les dossiers de droit très techniques  ? Vous avez déjà envisagé la
possibilité de devenir agent immobilier ou assureur  ? Les métiers qui suivent
pourront vous intéresser  ! Notaire, administrateur(trice) de biens ou encore
gestionnaire de contrat d’assurance sont des professions où, contrairement aux
a priori, l’aspect humain n’est pas du tout mis de côté. Bien au contraire.
Notaire
Contrat de mariage, contrat de rachat de fonds de
commerce, acte de vente de bien immobilier, testament, etc.
Le notaire conçoit, rédige et authentifie ces documents en
prenant en compte les exigences et volontés des différentes
parties. De fait, en cas de non-respect de cet acte signé, la
personne concernée s’expose à des conséquences  juridiques
rapides comme une expulsion si le loyer est impayé.
Le notaire est aussi un conseiller  : il est là pour guider les
familles, les individus souhaitant un avis sur une procédure,
sur le contenu de l’acte à mettre en forme, et expliquer et
détailler les termes qui peuvent sembler complexes, etc.
Ce professionnel peut travailler en libéral, soit en étant
titulaire d’un office, soit en en rejoignant un en tant que
collaborateur ou associé (deux statuts différents) ou peut
opter pour le salariat (mais dispositif minoritaire).

Quelle formation ?
Pour devenir notaire, vous devez vous engager après bac
dans un cursus de droit, en licence, pour apprendre et
connaître les bases sur le bout des doigts. Puis, vous devrez
essayer de décrocher une place dans un master spécialisé
dans le droit notarial. Deux voies s’offrent ensuite à vous : la
voie universitaire et la voie professionnelle. Pour la première,
après avoir obtenu votre master  2 spécialité Droit notarial,
vous devrez effectuer un stage en office en alternance avec
quatre semestres d’enseignement dans une université
partenaire de l’Institut national des formations notariales. À
l’issue de ces deux années, vous obtiendrez le diplôme
supérieur de notariat et pourrez être officiellement nommé
par le garde des Sceaux.
Pour la voie professionnelle, c’est un peu différent. Après un
master en droit (pas forcément notarial), vous aurez à valider
un module initial d’enseignement (un mois à temps plein)
dans un des 17  sites d’enseignement dédiés et 5  modules
techniques, soit 30  mois de stage en office. Vous obtiendrez
alors le diplôme de notaire.

Quelles sont les qualités requises ?


Le notaire se doit d’être pédagogue. Dans son rôle de
conseiller, il doit expliciter à des personnes qui ne sont pas
forcément spécialistes du droit des éléments techniques. Il
faut donc savoir se mettre à la hauteur des autres et se
montrer patient.
Comme ses confrères spécialistes du droit, la rigueur est
indispensable, et particulièrement dans la rédaction des actes
juridiques. La moindre erreur ou le moindre oubli pourrait
avoir de fâcheuses conséquences pour l’une ou l’autre (voire
les deux) partie impliquée.
Si le notaire doit savoir rester cartésien en toutes
circonstances et appliquer le droit, il ne doit tout de même
pas oublier l’aspect humain de son métier. Rassembler toute
une famille pour lire un testament peut amener son lot
d’émotions. Le notaire devra donc faire preuve de discrétion
et de compassion lors de ces moments difficiles sans
toutefois oublier son rôle principal.

Quel salaire ?
Comptez au démarrage entre 2  500 et 3  000  euros brut par
mois, mais attention, vos charges seront cependant lourdes !
Par la suite, il n’est pas rare de décrocher des revenus plus
importants, autour de 3 500 à 4 000 euros brut mensuels, voire
davantage pour certains d’entre eux. Cette rémunération
dépend en grande partie des actes pratiqués et du temps de
travail réalisé.
Clerc de notaire
Le clerc de notaire est le bras droit du notaire. Sans le
premier, le second n’avancerait pas autant qu’il le
souhaiterait sur les différents dossiers. En effet, le clerc de
notaire travaille sur la préparation des actes de l’office
notarial  : il rédige, demande les pièces et documents en
amont aux différentes parties pour décharger au maximum le
notaire. On dit régulièrement que le clerc de notaire est un
vrai technicien du droit.
Il se penchera ainsi aussi bien sur les transactions
immobilières, sur les contrats de mariage, les testaments,
questions d’héritage, etc. Il peut avoir envie de se spécialiser
pour rejoindre un office lui-même spécialisé afin de se
consacrer à un certain type de dossiers.

Quelle formation ?
Il n’y a pas de diplôme type pour devenir clerc de notaire.
Cependant, pour mettre toutes les chances de son côté afin
d’intégrer un office notarial, certains parcours doivent être
privilégiés. Après le bac, mieux vaut s’orienter très
rapidement vers une formation en droit : un BTS notariat, un
BUT Carrières juridiques voire même une licence en droit
pour, ensuite, rejoindre une licence professionnelle « métiers
du notariat », présente dans 23 universités en France, comme
Lyon  3, l’Université d’Aix-Marseille ou encore l’Université de
Lille (retrouver ici la liste de tous les établissements
proposant la formation  :
https://www.infn.fr/formations/licence-professionnelle-
metiers-notariat/#universites). Pendant cette année, vous
bénéficierez de cours sur le droit de l’immeuble, de
l’entreprise, sur les fondamentaux de droit, sur les régimes
des biens du couple ou encore sur la transmission.
Pour être sûr d’intégrer un office ou pour gagner en
responsabilité, il peut être intéressant de poursuivre ensuite
avec un diplôme des métiers du notariat  : pendant un  an,
l’étudiant peut suivre une formation à l’Institut national des
formations notariales (et des établissements qui la
composent) et être en alternance dans un office.

Quelles sont les qualités requises ?


La technique, le clerc de notaire doit aimer cela. Il ne doit
pas rechigner à aller fouiller dans les textes de loi pour
trouver la réponse à une question particulièrement épineuse,
car chaque cas a son lot de surprises. Il faudra ainsi se
montrer persévérant, voire un peu têtu !
Il faut par ailleurs se montrer très méthodique : pas question
de partir dans tous les sens. Un acte juridique doit avoir une
certaine cohérence et la technique de travail du clerc se
reflète dans ce document si important. Bref, rigueur et
organisation sont des indispensables pour ce métier.
Être curieux et avoir envie de faire de la veille juridique
régulièrement est un grand plus. En effet, se tenir au courant
des dernières actualités dans le domaine peut faire gagner un
temps considérable pour un dossier plus tard.

Quel salaire ?
Le salaire du clerc est bien moins important que son
supérieur hiérarchique, le notaire, mais reste tout à fait
raisonnable. En effet, comptez environ 2  500 à 3  000  euros
brut par mois pour un milieu de carrière. Mais là encore, tout
dépendra de votre niveau de formation ou de la notoriété de
l’office dans lequel vous travaillez.
Administrateur(trice) de biens
L’administrateur(trice) de biens est chargé(e) de gérer des
biens immobiliers, des appartements, des maisons, des
locaux commerciaux ou encore des bureaux pour le compte
d’un particulier, d’une entreprise voire d’un syndic de
copropriété.
Son rôle plus précisément  ? Il n’en a pas qu’un seul. Il doit
enfiler plusieurs casquettes : trouver des locataires potentiels,
leur faire visiter le bien, sélectionner le meilleur et le plus
fiable, effectuer l’état des lieux, parfois rédiger le bail adéquat,
etc. Il s’occupe de ce qui précède la signature, mais pas
seulement. Lorsque le bail est signé, il s’assure du versement
régulier du loyer, gère les problèmes que pourrait rencontrer
le locataire, cherche les entreprises qui pourront s’occuper de
l’entretien des parties communes dans les immeubles, etc.
Enfin, l’administrateur ou l’administratrice de biens peut
avoir à essayer de régler les conflits à l’amiable entre
propriétaire et locataire ou encore à lancer des poursuites
judiciaires en cas d’impayé, par exemple.
Ce professionnel peut être salarié ou indépendant, travaillant
soit dans un cabinet de gestion locative, soit en agence
immobilière.

Quelle formation ?
Il n’y a pas qu’une seule formation type pour devenir
administrateur. Après le bac, vous pouvez vous orienter par
exemple vers un BTS Professions immobilières en deux  ans,
apprécié par les entreprises pour son côté très
professionnalisant. Faites attention, s’il y a de nombreuses
formations de ce type proposées en France (plus de 200 sur
Parcoursup), une place dans un de ces établissements n’est
pas garantie compte tenu de la forte demande. À l’École
nationale de commerce, à Paris, par exemple, seuls 5  % des
candidats reçoivent une réponse positive ! Cependant, si vous
ne visez pas une école, un lycée en particulier et si vous
étendez vos recherches à plusieurs régions, vous multipliez
vos chances de rejoindre ce BTS.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un BUT Carrières
juridiques (une vingtaine en France) en trois ans, une licence
professionnelle (après deux  ans d’étude post bac) Métiers de
l’immobilier  gestion et administration  ou encore pour une
licence en droit. Il existe aussi des écoles privées comme
l’EFAB ou encore l’ESPI qui proposent le bachelor Gestionnaire
d’affaires immobilières. Si vous souhaitez avoir des
responsabilités ou créer votre propre cabinet, il est
recommandé de poursuivre en master spécialité Droit
immobilier, par exemple.

Quelles sont les qualités requises ?


L’administrateur de biens doit savoir être bien organisé. En
effet, entre les déplacements pour les états des lieux, les
vérifications des paiements des loyers, la recherche de
nouveaux locataires, les tâches peuvent très vite s’accumuler.
D’autant plus que ces professionnels doivent gérer plusieurs
biens immobiliers en même temps !
C’est un conciliateur : s’il fait avant tout appliquer le droit de
l’immobilier dans l’intérêt de ses clients, il tente de trouver
des solutions à l’amiable en cas de litige afin d’arranger les
deux parties.
Ce professionnel est aussi quelqu’un de très réactif  : pas
question d’attendre plusieurs semaines avant de régler le
problème de plomberie d’un locataire ou de trouver le bon
dossier pour louer un bureau. En effet, dans le premier cas, en
plus du désagrément subi par la personne qui occupe le bien,
ce dernier peut vite se détériorer et dans le second, le
propriétaire perd de l’argent et pourrait vouloir se tourner
vers quelqu’un d’autre.

Quel salaire ?
Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte pour
estimer la rémunération d’un administrateur de biens. Est-il à
son compte ou est-il salarié  ? Combien de biens gère-t-il  ?
S’est-il construit une solide réputation  ? Comptez en
moyenne pour un débutant un salaire brut compris entre
2  000 et 2  500  euros par mois. Cependant, celui-ci peut
augmenter en fonction des paramètres évoqués plus tôt.
Gestionnaire des contrats
d’assurance
Maison, appartement, local commercial, voiture et même sa
vie… Aujourd’hui, il existe des assurances pour tout. Et
derrière, le gestionnaire des contrats d’assurance conçoit des
contrats sur mesure, mesurant tous les risques, enregistrant
tous les paramètres propres aux souscripteurs, établissant
des clauses spécifiques ou se référant à des contrats
préétablis. Avec son travail, il fixe ainsi une indemnisation et
le montant du contrat annuel.
Une fois ce contrat établi, son rôle ne s’arrête pas là. En effet,
en cas d’incident, de sinistre ou de vol, censé enclencher
l’indemnisation par l’assurance, le gestionnaire envoie un
expert et travaille sur son compte rendu. C’est seulement à ce
moment-là qu’il vérifie que le cas de figure rentre bien dans la
case du contrat souscrit et qu’aucune clause ne vient
l’invalider et, de fait, annuler l’indemnisation.

Quelle formation ?
Après bac, plusieurs parcours sont possibles. Vous pouvez
opter pour un BTS Assurance (plus d’une centaine sur
Parcoursup). Attention, il n’est pas toujours facile d’y entrer :
les taux d’accessibilité sont généralement compris entre 20 %
et 50  %. Et pourquoi ne pas rejoindre un BTS Management
commercial opérationnel ou un BTS Négociation et
digitalisation de la relation client ? Ces parcours sont un peu
moins spécifiquement tournés vers l’assurance, mais vous
travaillerez l’aspect commercial du métier de gestionnaire de
contrats d’assurance. Autre possibilité  : opter pour un BUT
Carrières juridiques en trois  ans cette fois-ci. Ou encore
rejoindre après un bac+2 la licence professionnelle mention
Assurance, banque, finance.
Bien sûr, il existe aussi la possibilité de rejoindre une école de
commerce ou une école spécialisée dans les métiers de
l’assurance. Attention toutefois à la qualité de l’école et à sa
réputation auprès des futurs recruteurs. Renseignez-vous
auprès des employeurs et des anciens élèves de
l’établissement visé. Bien sûr, vous pouvez également
rejoindre une licence en droit et ensuite poursuivre en master
Droit des assurances pour avoir l’opportunité de gagner en
responsabilité par la suite dans votre secteur.

Quelles sont les qualités requises ?


Le gestionnaire de contrats d’assurance est avant tout un
commercial  : il doit convaincre son potentiel client de
souscrire un contrat dans sa compagnie et, le cas échéant,
l’inciter à choisir certaines options. Il doit donc être bon
négociateur et persuasif.
La rigueur est bien sûr indispensable dans cette profession. Il
ne faut rien laisser au hasard dans un contrat. Sinon, vous
pourriez faire perdre à votre société plusieurs milliers d’euros
(voire bien davantage pour les plus grands clients). Il est donc
nécessaire de contrôler tous les paramètres.
Le gestionnaire des contrats d’assurance est aussi quelqu’un
de très cartésien  : tel sinistre va impliquer telle procédure,
telle conséquence. Même si la situation des assurés peut
émouvoir, il doit rester professionnel.

Quel salaire ?
Comptez entre 1  600 et 2  000  euros brut par mois en début
de carrière, plutôt entre 2 000 et 2 500 euros par la suite. Mais
là encore, il existe de grandes différences entre les
compagnies et les sociétés.
PARTIE 6

JE SUIS ATTIRÉ(E) PAR LE MONDE


DE L’ENTREPRISE
Si certains aiment travailler dans les tribunaux, d’autres préfèrent le monde de
l’entreprise et ses spéci cités. Il est en effet possible d’exercer le droit dans les
sociétés, soit en travaillant pour elles (comme les juristes ou les directeurs
juridiques), soit en contrôlant leur respect des réglementations et du Code du travail.
Juriste
Le juriste connaît la législation d’entreprise par cœur. Il est
là pour protéger l’entreprise, s’assurer qu’elle ne prend aucun
risque en signant un contrat, en rédige pour ses échanges
avec les partenaires, vérifie qu’elle respecte les normes qui lui
sont imposées, tente de trouver le meilleur régime fiscal ou
montage juridique ou encore mène et encadre les plans
sociaux quand ils se produisent.
Ce professionnel doit également réaliser une veille active afin
de ne pas passer à côté d’une nouvelle législation, de
nouvelles normes qui pourraient concerner directement la
société pour laquelle il travaille.
Le juriste peut se spécialiser. En droit de l’environnement par
exemple, pour faire respecter à l’entreprise ou aux sociétés
dont il s’occupe toutes les nouvelles normes dans le domaine,
en propriété intellectuelle, pour aider les sociétés à protéger
leurs innovations, leurs inventions et leurs créations
artistiques ou encore en droit social afin de surveiller les
derniers textes de loi concernant les plans sociaux, les
contrats de travail et leur bonne application. Le juriste
d’entreprise, quant à lui, s’occupe d’une seule et même
société et l’aide sur tous les plans juridiques.

Quelle formation ?
Pour devenir juriste, il faut au minimum un bac+5 en droit.
Après, généralement, une licence de droit ou plus rarement
une formation type école de commerce ou Sciences  Po en
trois ans, il vous faudra opter pour un master en droit privé,
dans des spécialisations en droit du travail, en droit des
affaires, en droit des assurances, en droit social voire,
pourquoi pas, en droit fiscal.
Il est également possible d’opter pour la voie du diplôme de
juriste Conseil d’entreprise dispensé dans onze universités
(Bordeaux, Caen, Cergy-Pontoise, Lyon, Montpellier, Nancy,
Paris II, Poitiers, Rennes, Strasbourg, Toulouse). Il existe deux
voies  : la première, longue de trois  ans, est accessible après
une licence  2 et est proposée dans seulement deux centres
(Montpellier et Paris  II), la deuxième, d’un  an, est accessible
après un master  1. Au cours de ce cursus, les élèves devront
suivre une spécialisation au choix parmi contentieux interne
et international de l’entreprise  ; droit fiscal  ; droit de la
propriété intellectuelle  ; droit social  ; droit des sociétés ou
droit économique.
Enfin, il est également envisageable de suivre un mastère
spécialisé dans le domaine juridique, proposé par exemple
dans les écoles de commerce ou les écoles d’ingénieurs qui
amène les étudiants jusqu’à un niveau bac+6.

Quelles sont les qualités requises ?


Le juriste est quelqu’un d’extrêmement rigoureux. Pour être
sûr que l’entreprise pour laquelle il travaille soit dans les
clous et gagnante dans ses échanges avec les partenaires ou
autre, il doit tout vérifier et envisager toutes les hypothèses et
surtout, tout sécuriser. Le moindre oubli de sa part pourrait
avoir de lourdes conséquences.
Ce professionnel se doit aussi d’être persévérant. Pour sortir
l’entreprise d’une situation compliquée, trouver une faille, il
sera parfois amené à plancher pendant de longues heures sur
les textes de loi. Il ne faudra pas se décourager rapidement.
Les langues ne doivent pas vous rebuter. En effet, surtout
dans les entreprises travaillant à l’international, être au
moins bilingue est indispensable. Et la maîtrise d’une ou de
deux langues supplémentaires est parfois nécessaire.
Quel salaire ?
En début de carrière, vous pourrez compter sur un salaire
moyen compris entre 2 500 et 3 000 euros brut par mois. Cette
rémunération devrait grimper avec l’expérience et
l’ancienneté en entreprise. Cependant, des grandes
différences apparaissent entre sociétés. Travailler dans une
grande multinationale favorise généralement des revenus
beaucoup plus importants.
Directeur(trice) juridique
Le directeur juridique est généralement le grand responsable
de l’équipe de juristes. En effet, dans les grandes entreprises,
il n’y a pas qu’un seul juriste. Ce responsable est ainsi là pour
coordonner l’ensemble des membres de l’équipe.
Il prend par ailleurs en charge les plus gros dossiers  : les
grandes fusions-acquisitions, les contrats les plus importants
signés, les plans sociaux de l’entreprise, etc. Il est aussi le
visage du service juridique, c’est à lui de le représenter. Face
aux autres, il assume par exemple les choix de ses juristes et
même leurs erreurs.
C’est par ailleurs à lui que le ou les dirigeants s’adressent et
posent des questions sur des dossiers, sur des actes signés,
etc. Ce professionnel sera ainsi le lien entre le haut de la
direction et le reste de son équipe.

Quelle formation ?
Le directeur juridique étant finalement le «  chef  » des
juristes, une formation similaire à ces derniers est presque
essentielle. Si le métier et la fonction vous intéressent, vous
pouvez ainsi envisager un parcours en droit : une licence dans
un premier temps, puis un master en droit privé, en droit
fiscal ou encore en droit social.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un diplôme de
juriste Conseil d’entreprise (cf. fiche juriste) ou choisir
d’intégrer une école de commerce  : certaines d’entre elles
proposent en effet des spécialisations ou des doubles
diplômes en droit. Vous pourrez ainsi vous initier au
management, essentiel dans le métier de directeur juridique,
tout en apprenant les bases de droit des contrats ou de droit
du travail.
Généralement, vous commencerez en entreprise et dans la
vie active en tant que juriste et pourrez évoluer
progressivement pour atteindre la fonction de directeur
juridique.

Quelles sont les qualités requises ?


Vous devrez vous montrer responsable, assumer les
décisions, voire les erreurs de votre équipe. En effet, en tant
que directeur juridique, c’est à vous de tout contrôler, de
vérifier le travail de chacun et de représenter vos équipes
auprès des dirigeants.
Il vous faudra aussi développer des qualités de manager,
apprendre à déléguer et à orchestrer tout le travail de votre
équipe. Il est nécessaire de savoir répartir de façon équilibrée
les tâches, sans surcharger les uns et les autres.
La rigueur est bien entendu indispensable dans votre métier.
Une erreur d’appréciation ou une approximation juridique
peut être très coûteuse pour l’entreprise pour laquelle vous
travaillerez et vous risquez un licenciement immédiat.

Quel salaire ?
Généralement, on ne commence pas dans la vie active
comme directeur juridique. Ce poste à responsabilités
nécessite un certain nombre d’années d’expérience.
Cependant, le salaire va avec  ! Comptez entre 5  000 et
7 000 euros brut par mois, voire bien davantage dans les plus
grandes sociétés.
Inspecteur(trice) du travail
C’est le spécialiste de la législation du travail. Cette dernière
n’a pas de secrets pour lui. Cet inspecteur ou cette inspectrice
se rend dans les entreprises et s’assure que ces sociétés, les
PME comme les boîtes du CAC 40 respectent les normes de
sécurité, d’hygiène ou de santé, les durées et les conditions de
travail et les contrats de chaque salarié.
Ces professionnels interviennent par ailleurs lors des
situations exceptionnelles, comme les plans sociaux mis en
place par les entreprises. Ils échangent avec les dirigeants des
entreprises, les services des ressources humaines, les
partenaires sociaux et les salariés afin d’avoir une vision
globale sur le contexte et de vérifier que les licenciements et
le reste des dispositions prises par l’employeur respectent la
législation du travail. Plus généralement, l’inspecteur peut
être sollicité en cas de conflit dans l’entreprise.
Il a également un pouvoir de décision sur certaines actions
que voudraient mener le ou les dirigeants de la société en
question. Ce ou ces derniers doivent ainsi obtenir son
autorisation en cas de licenciement des représentants du
personnel, des conseillers prud’hommes, des médecins du
travail, en cas de dispositif relatif à la durée de travail ou
encore de travail des jeunes.
Enfin, l’inspecteur du travail a un véritable rôle en termes de
formation professionnelle  : il veille à ce que cette dernière
soit mise en place en entreprise, que les fonds dédiés soient
utilisés dans ce but et que tous les salariés puissent en
bénéficier.

Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur(trice) du travail, il faut
impérativement passer le concours correspondant, accessible
après un diplôme de niveau bac+3. Il comprend trois épreuves
d’admissibilité  : une composition sur le rôle des pouvoirs
publics, des questions à réponses courtes sur le droit du
travail et le droit social européen et enfin, une composition
portant sur une matière à option, au choix parmi droit public,
droit privé, économie de l’entreprise, politiques de l’emploi et
politiques sociales, santé et sécurité au travail, ergonomie et
organisation du travail et sciences de la matière ou de la vie.
Même si tous les profils  bac+3 sont acceptés et peuvent être
amenés à se présenter au concours, un parcours en droit, que
ce soit un BUT Carrières juridiques, une licence en droit ou en
économie-gestion, peut davantage aider à la préparation de ce
concours.
Par la suite, les admissibles doivent se soumettre à trois
oraux. Le premier consiste en une mise en situation
individuelle à partir d’un sujet tiré au sort suivie d’un
entretien individuel. Le deuxième est un entretien de
motivation avec le jury, débutant par une présentation du
candidat. Enfin, le dernier consiste en une épreuve de
conversation dans une langue étrangère (parmi anglais,
espagnol, portugais, allemand, italien ou polonais) sur la base
d’un texte rédigé dans cette même langue.
L’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation
professionnelle (INTEFP) permet à certains étudiants
méritants et demandeurs d’emploi d’intégrer une classe
préparatoire Talents qui les préparera au concours
d’inspecteur du travail.
Celles et ceux qui réussissent le concours deviennent
inspecteurs élèves du travail et bénéficient d’une formation
de 18  mois alternant cours à l’INTEFP et travail sur un lieu
d’exercice professionnel (Direction régionale de l’Économie,
de l’Emploi, du Travail et des Solidarités/Direction
départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). Les
six derniers mois de formation sont consacrés à la
spécialisation et à la pré-affectation sur le lieu de travail.

Quelles sont les qualités requises ?


L’inspecteur du travail doit être neutre et incorruptible. Il ne
doit pas prendre parti dans un conflit entre salarié et
employeur et doit s’appuyer sur des éléments concrets et
factuels pour établir ses conclusions dans un dossier.
Il faudra développer un certain nombre de qualités humaines.
Même si ce professionnel passe une grande partie de son
temps la tête dans les dossiers, il rencontre les différents
acteurs de l’entreprise, recueille leurs impressions, écoute,
etc. C’est une partie importante de son travail qui n’est donc
pas à négliger.
Enfin, l’inspecteur du travail ne doit pas oublier la base de son
métier  : le droit. C’est ce dernier qu’il doit faire respecter.
Impossible donc de sortir réellement des clous de la
législation, même si cela va à l’encontre de ses propres
convictions ou si c’est au détriment de certaines personnes.

Quel salaire ?
L’inspecteur élève du travail est rémunéré pendant sa
formation, à hauteur de 1  670  euros brut par mois.
Cependant, dès sa prise de fonction, il commencera avec une
rémunération mensuelle plus importante de 1 950 euros brut.
Ce revenu augmentera avec l’ancienneté et des promotions
régulières liées à la qualité de votre travail pourraient vous y
aider. Vous pourrez atteindre jusqu’à 5  000  euros brut par
mois en fin de carrière en tant que directeur du travail.
PARTIE 7

J’AIMERAIS TRAVAILLER DANS LE


MONDE PÉNITENTIAIRE
Certaines personnes jugées dans les tribunaux rejoignent un établissement
pénitentiaire ou doivent se soumettre à des mesures restrictives ou des travaux
d’intérêt général. Pour s’assurer qu’ils exécutent bien leur peine et pour préparer leur
réinsertion dans la société, des professionnels doivent les encadrer.
Conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion
et de probation
Le conseiller d’insertion et de probation est là pour éviter la
récidive des personnes incarcérées. Pendant la détention, ce
professionnel fait en sorte de préparer l’après. D’une part, il
mène des entretiens, il propose des aménagements de peine
au juge et, d’autre part, il commence à chercher des pistes
d’insertion professionnelle pour la suite, un logement et
encourage à garder un lien social avec l’extérieur et
notamment avec la famille. Après la détention, il continue à
suivre la personne concernée et à lui apporter son aide pour
une bonne réinsertion.
Si les personnes dont il s’occupe exécutent leur peine en
milieu ouvert, c’est-à-dire en dehors d’un établissement
pénitentiaire, le conseiller d’insertion et de probation doit
veiller à ce qu’elles respectent les conditions et les obligations
données (travail d’intérêt général, participation à des groupes
de parole, respect du contrôle judiciaire, etc.).
Ce professionnel est fonctionnaire et travaille dans les
services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) au
niveau départemental.

Quelle formation ?
Une seule voie possible  : le concours d’entrée à l’École
nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) accessible
après un bac+3, et ce quelle que soit la formation suivie après
la terminale. Les épreuves écrites se composent d’une
dissertation sur un sujet d’ordre général, relatif à l’évolution
politique, économique et sociale de la France contemporaine
et d’une note de synthèse à partir d’un dossier portant sur les
libertés publiques ou sur des problématiques liées à la justice.
Si vous parvenez à passer cette première étape, vous devrez
réaliser devant le jury un exposé sur un sujet tiré au sort et
basé sur le programme fixé chaque année. Celui-ci comporte
des thèmes très variés : les principales institutions françaises
et européennes, la famille dans la société contemporaine, la
socialisation des adolescents, la formation et qualification
professionnelles, les médias et la communication, etc.
Si vous pouvez postuler directement après l’obtention d’une
licence, une grande partie des reçus sont en réalité déjà
titulaires d’un master  1 ou 2. Le concours est très sélectif  :
seulement 5  % environ des inscrits parviennent à intégrer la
formation. Par ailleurs, il est fortement recommandé d’avoir
suivi un parcours en droit : la matière est celle qui correspond
le plus à ce que l’on peut vous demander au concours.
Si vous avez la chance d’intégrer l’ENAP, vous suivrez une
formation de 24  mois. Pendant la première année, les
enseignements théoriques s’appuient sur l’intervention de
praticiens extérieurs, d’universitaires et de chercheurs. Au
programme  : droit et procédure pénale, sociologie,
criminologie ou encore psychologie. La deuxième année, vous
serez stagiaire et affecté dans un service pénitentiaire
d’insertion et de probation.
Enfin, sachez que vous serez rémunéré pendant votre
formation à hauteur de 1 400 euros net par mois (hors primes
de stage).

Quelles sont les qualités requises ?


Il va falloir croire en votre métier. Ce ne sera pas facile tous
les jours, les risques de récidive n’étant pas nuls, mais vous
devrez rester persuadé de l’intérêt et de l’efficacité de vos
missions. Vous devez avoir envie de croire à cette deuxième,
troisième ou énième chance pour l’intérêt de votre client et le
vôtre.
Il est important aussi de ne pas avoir de préjugés  : la
personne qui a été arrêtée a déjà été jugée. Elle en est arrivée
là par certaines circonstances. Vous devez pouvoir la
comprendre (sans approuver ses actes) et ne pas vous arrêter
sur des idées reçues. Il vous faudra écouter et cerner son
parcours. Et surtout, vous devrez savoir prendre du recul.
Enfin, vous devrez rester calme. Certains détenus pourraient
se montrer agressifs avec vous. Il faudra maîtriser vos nerfs et
garder la bonne distance. Restez bien rigoureux.

Quel salaire ?
Vous commencerez dans la vie active avec un salaire
d’environ 1  700  euros brut par mois (hors primes) et pourrez
atteindre jusqu’à 3  000  euros brut avec les promotions
validées en cours de carrière et au fil des années.
Directeur(trice) des services
pénitentiaires
Le directeur ou la directrice des services pénitentiaires est
un responsable important. Il prend en charge les personnes
détenues, organise la vie de l’établissement et l’emploi du
temps de chacun. Il met en place la politique de
l’établissement en suivant les directives des supérieurs
hiérarchiques. C’est à lui de proposer différentes activités
pour préparer par exemple à la réinsertion.
En parallèle, il doit s’occuper de son équipe, répartir les
tâches en fonction des disponibilités de chacun ou encore
écouter les requêtes et les problèmes des collègues afin de
trouver une solution adéquate.
Une grande partie de son travail relève de l’administratif  : il
faut savoir gérer un budget, l’utiliser en fonction des besoins,
procéder à des recrutements, etc.
Le directeur des services pénitentiaires a des perspectives
d’évolution. Après minimum cinq ans d’expérience, il ou elle
peut postuler à des fonctions de chef d’établissement
pénitentiaire, de chef d’un département en direction
interrégionale de sécurité et détention, d’insertion et de
probation, des ressources humaines ou encore de chef de
bureau en administration centrale. Dans un second temps, il
ou elle peut accéder aux professions d’inspecteur des services
pénitentiaires ou encore de directeur de formation de l’École
nationale d’administration pénitentiaire.

Quelle formation ?
Il faut impérativement passer le concours de directeur des
services pénitentiaires, accessible avec un diplôme de
niveau  bac+3. Il est notamment recommandé d’avoir suivi,
avant de postuler, un cursus en droit ou dans un institut
d’études politiques (IEP), mais il n’y a là encore, aucune
obligation.
Le concours se compose de trois épreuves d’admissibilités et
de trois épreuves d’admission. Pour les écrits, les candidats
devront se confronter à une composition s’appuyant sur une
question sur l’évolution sociale, politique, économique et/ou
sur le mouvement des idées depuis le XVIIIe  siècle. Par la
suite, ils devront rédiger une note à partir d’un dossier, une
épreuve censée évaluer leur capacité à analyser et synthétiser
leurs connaissances en droit public/droit pénal ou procédure
pénale. Enfin, le dernier écrit porte sur une composition ou
une étude de cas en économie, sciences et ressources
humaines, en statistiques et mathématiques ou en
criminologie et droit pénitentiaire au choix du candidat.
Ceux qui auront réussi cette première étape iront aux oraux
et devront se soumettre à l’exercice de l’entretien de
recrutement, à une interrogation orale sur une matière
choisie par le candidat parmi histoires et relations
internationales depuis 1918  ; sciences et ressources
humaines  ; finances publiques  ; droit public  ; droit pénal ou
procédure pénale, et enfin, à une épreuve orale de langue
vivante étrangère comportant la lecture et la traduction d’une
partie d’un texte d’actualité ainsi qu’une conversation.

Bon à savoir
L’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) met en
place une classe préparatoire Égalité des chances, destinée
aux candidats issus de milieux sociaux défavorisés a n de
préparer au mieux le concours.
Une fois acceptés, les étudiants intègrent la formation en
alternance de l’École nationale d’administration pénitentiaire
(ENAP) pour une durée de 24  mois. Au programme  :
acquisition de compétences de management, de mise en
œuvre de la politique pénitentiaire décidée par les supérieurs
hiérarchiques ou encore de compétences de gestion nancière
et gestion des ressources humaines, etc. En parallèle, ils
réalisent des stages en structure pénitentiaire, mais aussi en
dehors, dans les préfectures, dans les hôpitaux, dans les
métiers de la sécurité a n de connaître le quotidien des autres
partenaires du directeur des services pénitentiaires. En
deuxième année, les élèves sont pré-affectés en établissement
pénitentiaire ou dans les directions interrégionales ou les
administrations centrales en tant que stagiaires.

Quelles sont les qualités requises ?


Le directeur des services pénitentiaires doit être polyvalent.
Ressources humaines, management, comptabilité,
recrutement, etc., il doit être sur tous les fronts et la diversité
des missions ne doit pas l’effrayer.
C’est un vrai manager. Il doit savoir gérer des équipes,
discuter avec eux des problèmes rencontrés au quotidien avec
les détenus ou avec leurs collègues, répartir les tâches et
prendre ses responsabilités quand la situation le nécessite.
Or, tout le monde ne peut pas assumer ce rôle.
Enfin, ce professionnel sait garder son calme, et ce dans
toutes les circonstances. Des incidents plus ou moins graves
peuvent survenir dans un établissement pénitentiaire. Le
directeur des services se doit d’analyser et de prendre des
décisions rapidement dans l’intérêt de chacun sans céder à la
panique.

Quel salaire ?
L’élève directeur des services pénitentiaires est rémunéré
pendant sa formation à hauteur de 1 350 euros net par mois
(hors primes de stage). Son revenu augmentera
significativement lors de sa première affectation, atteignant
2  140  euros net et pouvant, en fin de carrière, s’élever à
environ 5 500 euros net mensuels.
Juge des libertés et de la détention
Le juge des libertés et de la détention est un magistrat un
peu particulier. Il intervient en amont du procès : c’est à lui de
décider si la personne qu’il a en face de lui, soupçonnée d’un
délit ou d’un crime, doit être placée en détention provisoire.
C’est encore lui que l’on sollicite lorsqu’une demande de mise
en liberté est effectuée. Ce n’est cependant pas son rôle de
décider si l’individu est coupable ou non ou si des
aménagements de peine doivent être réalisés. Il prend en
compte divers paramètres afin de savoir si la personne arrêtée
peut être dangereuse ou si elle pourrait avoir tendance à fuir
avant son procès et de se soustraire ainsi à la justice.
C’est aussi au juge des libertés et de la détention d’acter une
assignation à résidence avec surveillance électronique ou
d’un placement sous contrôle judiciaire lorsque les
circonstances l’imposent.
Le juge des libertés et de la détention est aussi le garant de la
protection de la liberté individuelle. Si une demande est faite
par un tiers d’attenter à cela pour plusieurs raisons, il doit
obtenir l’approbation de ce magistrat. Ce dernier peut ainsi
autoriser des écoutes téléphoniques, des perquisitions
nocturnes après étude du dossier ou encore, des visites
domiciliaires administratives afin de prévenir des actes de
terrorisme.
Il est également compétent pour deux autres cas particuliers :
il peut statuer sur le maintien des étrangers en situation
irrégulière en zone d’attente ou en rétention administrative
au-delà d’un certain délai ou encore peut intervenir dans les
affaires d’hospitalisation en soins psychiatriques sans
consentement.
Quelle formation ?
Le juge des libertés et de la détention est avant tout un
magistrat. Il doit ainsi passer le concours de l’École nationale
de la magistrature. Pour connaître le détail des épreuves,
rendez-vous au chapitre 1.
Une fois l’établissement intégré, l’élève magistrat suit une
formation de 31 mois alternant formation théorique et stages
de découverte ou de professionnalisation dans divers
environnements et instances. Une fois ce cursus terminé, le
jeune diplômé peut demander, s’il le souhaite, un poste de
juge des libertés et de la détention en fonction des places
disponibles et des besoins. Cependant, ceux qui exercent
cette fonction sont généralement d’ores et déjà passés par la
case «  juge d’instruction  » plus facilement accessible à la
sortie de l’école.

Quelles sont les qualités requises ?


Le travail en équipe ne doit pas lui faire peur. Ce magistrat
collabore en permanence avec différents acteurs de la justice
et de la police. En plus d’être assisté d’un greffier, il doit
régulièrement donner des instructions à des officiers de
police, communiquer avec le procureur de la République, le
juge d’instruction en charge de l’affaire en question, etc.
C’est aussi un professionnel très réactif  : il doit être capable
de prendre des décisions rapidement sinon cette perte de
temps pourrait être préjudiciable, soit pour le détenu, soit
pour la société lors d’une menace de terrorisme par exemple.
Il doit être conscient des conséquences de ses actes et ne pas
prendre à la légère ces décisions. Ce juge doit trouver le bon
équilibre entre protection des libertés individuelles et sécurité
de la société.

Quel salaire ?
La grille de salaire du juge des libertés et de la détention
correspond en tout point à celle du magistrat. Il commencera
ainsi, une fois sa formation terminée, avec un salaire mensuel
net d’environ 2  700  euros et pourra terminer avec une
rémunération de près de 9 000 euros net.
Juge de l’application des peines
Ce magistrat du siège spécialisé intervient après la
condamnation. C’est à lui de fixer les modalités d’exécution
de la peine prononcée lors du procès, c’est-à-dire de
déterminer si la personne jugée coupable devra faire de la
prison, effectuer des travaux d’intérêt général ou encore être
sous surveillance électronique.
C’est aussi à lui de contrôler la bonne application de la peine
et de juger si des aménagements doivent être
progressivement réalisés en fonction du comportement du
concerné et de la préparation à sa réinsertion. Le juge de
l’application des peines peut mandater des travailleurs
sociaux ou demander des enquêtes pour vérifier tout cela.
C’est ainsi à lui de décider après quelque temps si le
condamné peut bénéficier d’une libération conditionnelle ou
encore avoir des permissions de sortie régulières.

Quelle formation ?
En tant que magistrat du siège, le juge de l’application des
peines est forcément passé par l’École nationale de la
magistrature (ENM) accessible après un concours à bac+4 (voir
chapitre  1). Pendant une formation de 31  mois rémunérée
alternant cours théoriques, stages de découverte et de
professionnalisation, l’élève magistrat doit choisir une
spécialisation. C’est ainsi six mois avant sa sortie d’école qu’il
peut s’orienter vers la fonction de juge d’application des
peines et effectuer tous ses derniers stages en fonction.

Quelles sont les qualités requises ?


Contrairement à son collègue des libertés et de la détention,
le juge d’application des peines n’a théoriquement pas à
prendre des décisions dans l’urgence. C’est pourquoi il est
important qu’il analyse de façon détaillée le dossier, qu’il
pèse tous les arguments en faveur et en défaveur d’un
aménagement de peine et qu’il n’agisse pas dans la
précipitation.
Le côté social doit également lui tenir à cœur. La réinsertion
est un grand enjeu et le juge d’application des peines doit y
être particulièrement sensibilisé. C’est en effet en la
préparant au mieux qu’il sera possible d’éviter la récidive. Ce
magistrat devra ainsi collaborer quotidiennement avec les
travailleurs sociaux, avec les conseillers d’insertion et de
probation.
Ce juge doit savoir écouter. En effet, pour évaluer s’il y a la
possibilité de réaliser des aménagements de peine ou
d’autoriser des sorties pour la santé mentale du détenu, il
faudra écouter ce dernier, observer ses réactions et entendre
les personnes qui le côtoient au quotidien. Le juge
d’application des peines n’a donc pas toujours la tête dans
ses dossiers, bien au contraire !

Quel salaire ?
Comme l’ensemble des magistrats, si vous optez pour ce
métier, vous bénéficierez d’une rémunération pendant votre
formation comprise entre 1  300 et 1  400  euros net par mois.
Une fois sorti de l’École nationale de la magistrature, vous
commencerez aux alentours de 2  700  euros net mensuels et
pourrez prétendre en fin de carrière (en fonction des
promotions obtenues tout au long de la carrière) à un salaire
de près de 9 000 euros net par mois.
PARTIE 8

LES MÉTIERS LIÉS AU DROIT


AUXQUELS VOUS N’AVIEZ
PEUT-ÊTRE PAS PENSÉ
Quand on vous demande de citer des métiers du droit, vous viennent naturellement
à l’esprit des professions telles qu’avocat, juge, voire peut-être notaire ou
commissaire de police. Cependant, ces idées préconçues, bien qu’elles existent,
vous empêchent peut-être de penser à d’autres voies pourtant bien réelles aussi.
Éditeur(trice) juridique
Sa mission ? Informer sur l’actualité juridique. Comme toute
discipline, le droit vit et évolue. Les procès, les affaires et les
décisions de justice prises et qui font parfois jurisprudence
sont pour les professionnels des références importantes à
avoir en tête pour traiter leurs futures affaires. L’éditeur
juridique est là pour que les informations soient partagées et
connues par le plus grand nombre en les réunissant dans un
livre, un journal, une revue.
Une fois le dossier et les principaux axes de la revue et/ou de
l’ouvrage définis, l’éditeur juridique répartit les tâches et
confie les rédactions aux
professeurs/journalistes/professionnels du droit sur lesquels
il peut compter. L’éditeur juridique peut être amené à écrire
lui-même quelques articles ou chapitres, mais se limite
généralement aux brèves par manque de temps. En effet, c’est
à lui de coordonner l’ensemble, de relire tous les textes
lorsqu’ils sont rendus, d’apporter les corrections nécessaires
pour leur bonne compréhension, voire de demander des
précisions supplémentaires aux auteurs. Une fois l’édition ou
le livre terminé, il envoie le tout à l’imprimeur.
L’éditeur juridique peut travailler pour une revue considérée
comme «  scientifique  ». Dans ce cas, les règles ne sont pas
tout à fait les mêmes  : des professionnels du droit ou des
enseignants-chercheurs soumettent à un comité de lecture de
la revue en question leurs articles. Ces derniers sont alors
longuement examinés par des pairs (et par l’éditeur juridique)
qui peuvent suggérer des modifications. Une fois les allers-
retours réalisés, l’article peut être officiellement publié.

Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de parcours spécifique. Il est
fortement recommandé d’avoir suivi une formation en droit,
au minimum une licence de droit voire un master, afin de
comprendre ce que vous allez lire et éventuellement faire des
modifications sans ajouter d’erreurs dans le texte initial.
Il peut être également intéressant de compléter son cursus
par une formation dans le domaine de l’édition afin de
comprendre les spécificités du métier et du secteur  :
comment mettre en valeur un contenu  ? De quelle façon
sélectionner le sujet idéal ? Vous pouvez par exemple réaliser
un master Métiers du livre et de l’édition. Pour trouver celui
qui vous correspondra au mieux, rendez-vous sur le site
trouvermonmaster.fr !

Quelles sont les qualités requises ?


L’éditeur juridique doit être un minimum curieux. Cette
qualité est nécessaire pour effectuer la veille juridique
incontournable dans le métier. Chaque jour en effet, ce
professionnel doit consulter les articles des concurrents,
suivre les comptes sur les réseaux sociaux des grandes
personnalités du droit, lire les comptes rendus des procès
médiatiques, etc. C’est un travail de longue haleine dont il ne
faudra pas se lasser !
C’est aussi quelqu’un de très méticuleux. En effet, en relisant
les articles, il ne doit pas faire de modifications qui pourraient
en changer le sens, ajouter des erreurs, tromper les lecteurs
et provoquer la fureur des auteurs  ! C’est à lui d’être très
prudent et consciencieux.
Il doit également être pédagogue. Même s’il s’adresse à un
public précis, spécialiste du juridique, il ne doit perdre aucun
lecteur en route et parler au plus grand nombre. C’est à lui de
percevoir si un texte est trop obscur, même pour un public
averti  ! De même, il doit aussi prendre le temps d’expliquer
aux auteurs des textes du livre ou de la revue ce qu’il attend
précisément afin d’obtenir un écrit qui tient la route dès le
début.

Quel salaire ?
Le salaire dépendra de nombreux paramètres : le poste exact
occupé, les responsabilités, le nom de la revue ou de la
maison d’édition, etc. Vous pourriez commencer avec un
revenu brut de 1  500 à 2  000  euros par mois, mais évoluerez
plus probablement au cours de votre carrière autour de 2 500
à 3  000  euros brut voire bien davantage pour certains titres
bien connus.
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Il se rend dans les tribunaux pour écouter les audiences des
petits et plus grands procès, appelle les services de police
pour avoir des informations en avant-première sur une
affaire, rédige des articles sur des grands criminels, etc.
Comme son nom l’indique, le journaliste spécialisé police-
justice est finalement un journaliste qui ne se consacre
(presque) qu’aux rubriques « faits divers » ou « justice ».
Il connaît les termes spécifiques par cœur, se crée un réseau
de connaissances et de relations (professionnels du droit,
officiers de police, etc.) pouvant l’aiguiller et l’aider à trouver
des pistes pour son enquête journalistique.
Ce professionnel est salarié. Cependant, il peut être «  en
poste  », c’est-à-dire travailler pour un seul média à temps
plein et avoir un salaire complètement régulier et mensualisé,
ou être journaliste pigiste. Dans ce deuxième cas, il travaille
pour plusieurs titres et est payé au feuillet (c’est-à-dire au
nombre de signes écrits).

Quelle formation ?
Il n’existe pas de formation spécifique : tout le monde peut
théoriquement devenir journaliste. Cependant, certains
parcours peuvent vous y aider davantage. Intégrer une école
ou un master de journalisme à l’université aide ainsi
beaucoup pour trouver un poste. D’une part, parce que sur un
marché du travail très tendu, être sorti d’un de ces
établissements peut vous aider à faire la différence et d’autre
part, ces écoles ont développé un réseau et vous aideront à
trouver des stages ou votre futur emploi.
Il existe à ce jour quatorze écoles reconnues par la
profession : le Celsa (master option journalisme), le CFJ Paris,
le CUEJ de Strasbourg, l’EDC de Cannes, l’EJDG de Grenoble,
l’EJCAM d’Aix-Marseille, l’École de journalisme de Sciences Po
Paris, l’EJT de Toulouse, l’EPJT de Tours, l’ESJ Lille, l’IFP à Paris,
l’IJBA de Bordeaux, l’IPJ Paris-Dauphine et l’IUT Lannion. Si les
établissements de Cannes et de Lannion sont accessibles
juste après le bac, il faudra se présenter aux concours des
douze autres avec au moins un bac+3. Vous pouvez aussi
opter pour un master universitaire ou une autre école privée.

Quelles sont les qualités requises ?


Le journaliste est quelqu’un d’extrêmement consciencieux,
notamment dans le domaine de la police-justice. Avant de
publier un article, il se doit de vérifier toutes les informations,
de recouper les sources pour être sûr de ne pas faire d’erreur
et de ne pas tromper son lecteur. Il en va d’ailleurs de sa
crédibilité !
Il est aussi important d’être naturellement curieux. Cette
qualité va vous permettre de guetter en permanence
l’actualité juridique et judiciaire, de regarder ce qu’écrivent
les journaux concurrents au vôtre et ainsi, de faire les liens
entre certaines affaires. Cela pourra aussi vous donner des
idées de potentiels interlocuteurs à interroger pour vos futurs
articles.
Vous êtes quelqu’un de sociable. Le travail de journaliste, c’est
aussi aller au contact des autres pour recueillir des
informations.

Quel salaire ?
Là encore, plusieurs facteurs sont à prendre en compte  : le
média pour lequel vous travaillez, votre ancienneté et votre
fonction au sein du journal. Il est possible que les débuts
soient difficiles et que vous soyez au SMIC ou même
légèrement en dessous. Mais vous pouvez aussi commencer
avec un salaire de 2  000 à 3  000  euros brut par mois dans
plusieurs rédactions. Et cette rémunération pourrait
augmenter avec les années (sans toutefois atteindre des
niveaux mirobolants).
Attaché(e) parlementaire
L’attaché parlementaire, aussi appelé assistant
parlementaire, est le collaborateur du député ou du sénateur
élu. Il travaille ses dossiers, assiste à des réunions, lui rédige
ses discours, réfléchit à sa communication, organise son
agenda, lui rapporte les avancées des différents groupes
parlementaires sur les dossiers qu’il suit et les débats, et
votes au Parlement en son absence.
Ce professionnel est en permanence au contact avec les
autres : que ce soit avec les autres assistants parlementaires,
auprès desquels il peut récupérer quelques informations, avec
les autres élus, pour les convaincre par exemple de voter les
mêmes textes que ceux que son député ou sénateur promeut,
voire avec des acteurs extérieurs, pour écouter par exemple
les doléances des lobbyistes.
L’attaché parlementaire ne se limite pas aux murs du
Parlement : en effet, un certain nombre d’entre eux travaillent
dans les circonscriptions des députés en élaborant, par
exemple, un plan pour la réélection du concerné. Il peut être
amené également à faire plusieurs allers-retours entre cette
circonscription et Paris et donc être régulièrement sur les
routes.

Quelle formation ?
Aucune formation spécifique n’est exigée. Cependant, les
profils juridiques sont particulièrement appréciés  : ils
connaissent les rouages du droit, le fonctionnement des
différentes institutions et ont alors une véritable plus-value
pour évoluer dans ce milieu. Vous pouvez ainsi opter pour
une licence puis pour un master en droit, peut-être en droit
public plus spécifiquement, que vous pourrez trouver par
exemple à l’Université Paris  13 (en droit public interne et
européen et international) ou à l’Université de Lille.
Il est aussi possible de passer par Sciences  Po Paris ou un
institut d’études politiques. L’un et l’autre vous donneront des
clefs intéressantes pour ce métier d’assistant parlementaire.
Il est également envisageable d’opter pour des formations
dans des établissements privés tels que l’EFAP qui propose un
MBA spécialité Communication publique et influence.
Cependant, prenez garde dans vos choix d’école : toutes ne se
valent pas en termes de qualité alors qu’elles pourraient être
particulièrement coûteuses. Renseignez-vous sur la
réputation de la formation visée, notamment auprès des
potentiels employeurs  : les enseignants et les élèves ont en
effet tout intérêt à vanter leur établissement, mais des élus
pourront vous dire si, objectivement, ils connaissent l’école
dont vous leur parlez et si elle a formé de nombreux
assistants parlementaires.

Quelles sont les qualités requises ?


L’assistant parlementaire ne craint pas d’aller au contact des
autres, y compris parfois pour des discussions houleuses où il
s’agira de convaincre afin de s’assurer un ralliement et un
vote favorable. Même s’il est un collaborateur « de l’ombre », il
n’est pas isolé dans un bureau, bien au contraire.
Travailler dans le milieu de la politique nécessite également
d’être un fin stratège, de trouver les clefs pour persuader et de
promettre et négocier des contreparties.
Il devra aussi savoir faire preuve d’initiatives. Même s’il
travaille pour un élu, député ou sénateur, il devra parfois
prendre des décisions dans l’urgence ou proposer des
solutions rapides. Quelqu’un qui ne fait qu’exécuter les ordres
de son supérieur pourrait en effet très vite se faire doubler par
un autre plus ambitieux et entreprenant.
Quel salaire ?
Les assistants parlementaires sont souvent assez jeunes, le
métier connaissant un énorme turn-over. Ainsi, les
rémunérations n’ont pas forcément le temps de beaucoup
augmenter alors que, théoriquement, les élus offrent de
meilleurs revenus aux attachés parlementaires avec une
expérience significative. Comptez ainsi sur un salaire compris
entre 2 000 et 2 500 euros brut par mois.

DES IDÉES DE MÉTIERS EN PLUS


> Vous pouvez aussi opter pour le métier de consultant(e)
juridique  : travaillant dans un cabinet de conseil, il effectue
des missions d’expertise pour le compte d’entreprises, mais
aussi d’administrations publiques. Des études en droit ou en
école de commerce (avec une spécialisation en droit)
pourraient vous mener à cette profession.
> Il est aussi envisageable, si vous aimez la discipline, de
devenir professeur(e)  de droit à l’université. Si un certain
nombre d’entre eux sont des professionnels (avocats ou
juristes principalement) et conjuguent ainsi travail à l’université
et travail en cabinet ou en entreprise, une partie se consacre à
la recherche et à l’enseignement. Il vous faudra alors réaliser
un parcours en droit (licence et master) et généralement
enchaîner avec un doctorat dans la matière.
> Le métier de directeur(trice) général des services d’une
commune pourrait aussi vous intéresser. Dans les
municipalités de plus de 2 000 habitants, il seconde le maire et
veille au bon fonctionnement et à la bonne organisation de
tous les services. Il doit par ailleurs suivre les affaires juridiques
de la commune et un bon bagage en droit est souvent
nécessaire.
> Et pourquoi pas expert(e) judiciaire ? Cette personne n’est
pas, à l’origine, un professionnel du droit. Médecin, interprète,
architecte, ingénieur et autre, les juges ont très régulièrement
besoin de leurs avis, de leurs connaissances et de leur
expertise pour des dossiers plus ou moins complexes.
Certains s’inscrivent ainsi sur une liste et sont alors consultés
régulièrement. Ainsi, vous pouvez démarrer dans un métier,
avancer dans votre carrière puis vous raccrocher au droit dans
un second temps !
PARTIE 9

SEPT
QUESTIONS / RÉPONSES
AUTOUR DES MÉTIERS DU DROIT
Le droit vous intéresse alors que vous n’en avez jamais fait  et que vous ne
connaissez personne travaillant dans le domaine  ? Vous devez sans doute vous
interroger sur un nombre incalculable de sujets. Ce chapitre est destiné à répondre
aux questions générales que vous vous posez peut-être sur cette discipline.
Quelles spécialités au lycée pour faire
du droit ?
Le droit n’est pas réservé qu’aux élèves de lycée général. En
effet, certains parcours tels que les BTS Collaborateur juriste
notarial, Professions immobilières ou Assurance sont en effet
plutôt ouverts et davantage destinés aux élèves issus des
filières technologiques et professionnelles (bien que les élèves
de lycée général soient de plus en plus nombreux à postuler
et à intégrer ces formations courtes et professionnalisantes).
De la même façon, les BUT Carrières juridiques sont
largement accessibles aux élèves de STMG.
Cependant, pour la plupart des autres parcours, des autres
formations et des professions auxquelles elles mènent, il est
conseillé de passer par la voie du général. Or, depuis la
réforme du lycée, il est désormais nécessaire de choisir trois
spécialités en première puis deux en terminale. Ces matières,
en plus de peser fortement dans l’évaluation du baccalauréat,
peuvent être décisives pour la suite des études. Alors,
lesquelles choisir pour mettre toutes les chances de son côté ?
Il n’existe bien sûr pas une combinaison unique et obligatoire
pour accéder aux formations dans ce domaine, mais certaines
spécialités peuvent vous aider. En droit, il faudra savoir
mener un raisonnement structuré et rédiger de longues
rédactions dans cette optique. Pour s’y préparer au mieux, les
matières «  histoire-géographie, géopolitique et sciences
politiques  », «  sciences économiques et sociales  » et
« humanités, littérature et philosophie » peuvent être un vrai
plus. La bonne maîtrise de la langue française est également
nécessaire dans la filière du droit et c’est notamment avec ces
options que vous pourrez les travailler au mieux.
Par ailleurs, le contenu de ces spécialités constitue un
véritable intérêt : les notions abordées en sciences politiques
ou en politiques sociales sont une première approche du droit
constitutionnel ou du droit social. Vous découvrirez
également l’histoire des institutions, ce qui vous permettra de
comprendre l’organisation de la justice. Quant aux élèves de
philosophie, ils auront des cours sur les différents types de
pouvoir et d’autorité et étudieront la rhétorique et les
questions autour de l’art de la parole, essentielles notamment
pour les métiers d’avocat ou de procureur.
Attention, remplacer une de ces trois spécialités par une plus
scientifique, notamment les mathématiques, n’est pas une
mauvaise idée, loin de là. En effet, le raisonnement juridique
et les rédactions afférentes ne sont pas sans rapport avec
cette science et il n’est pas rare de voir des élèves à l’aise avec
les mathématiques s’en sortir facilement avec le droit.
Comment réussir sa première année
de fac de droit ?
La première année à l’université est toujours décisive.
Généralement, seulement un étudiant sur deux inscrit en
licence 1 passe en licence 2. Le droit ne fait pas exception : le
taux de passage en L2 dans les filières droit-sciences
politiques s’élevait, pour les étudiants de L1 de 2019, à 54  %
selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Si une partie
des élèves se réoriente de façon volontaire, le droit ne leur
convenant pas, de nombreux étudiants sont en échec parce
qu’ils ne sont pas parvenus à trouver la bonne méthode de
travail ou qu’ils n’ont pas trouvé la clef pour comprendre
toutes les notions de droit ou le raisonnement mis en place
pendant cette licence. Voici donc quelques petits conseils
pour réussir votre première année de droit à l’université !

Améliorer son expression écrite


Vocabulaire, grammaire, orthographe, etc., vous êtes peut-
être fâché avec tout cela. Pourtant, l’expression écrite est
primordiale en droit. Chaque mot est chargé de sens et a une
conséquence. Une erreur peut complètement changer le
contrat ou le dossier réalisé. Si vous avez le moindre doute
sur la signification exacte d’un terme employé, consultez
votre dictionnaire.
Empoignez donc votre Bescherelle et lisez le plus possible  :
presse, livres ou autres (et pas forcément juridiques) pour
progresser vite et bien.

Travailler régulièrement
Bien sûr, il faut assister à tous les cours, que ce soit des
cours magistraux en amphithéâtre, des travaux pratiques ou
des travaux dirigés. Seulement, c’est une condition
nécessaire, mais pas forcément suffisante pour réussir sa
première année de droit. En effet, si vous comptez sur des
révisions intensives à seulement trois jours des partiels, vous
risquez fortement d’échouer. Vous devrez travailler vos cours
régulièrement et ne pas vous contenter de réaliser les
exercices que l’on vous aura demandé de faire et/ou de rendre
à vos professeurs.
Il est ainsi fortement recommandé de reprendre ses notes
tous les jours, de les relire ou de les mettre au propre (chacun
sa méthode) et surtout de les comprendre. Ainsi, si vous
butez sur une notion, si un lien ne vous semble pas logique à
tête reposée, vous aurez davantage de temps pour formuler
votre question et la poser à votre enseignant. Ce dernier aura
alors le temps pour vous l’expliquer. En effet, si vous attendez
la veille des examens, à 23  heures le soir, pour envoyer un
mail urgent à votre professeur, n’espérez pas une réponse. Les
enseignants aussi ont une vie !

Bien maîtriser les méthodologies


Au cours de ces premiers mois ou de ces premières années
d’études, vous allez apprendre à rédiger des dissertations
juridiques, à réaliser des commentaires d’arrêt ou encore à
mettre en forme des cas pratiques. Vous devrez comprendre
la méthodologie de chacun des exercices que l’on vous
demandera, car ils seront à la base de beaucoup de vos cours
et de vos apprentissages. Une fois cela maîtrisé, vous n’aurez
ainsi plus qu’à vous concentrer sur le contenu !

Alimenter sa culture juridique…


Durant les premiers mois, les cours de droit pourront vous
sembler particulièrement théoriques. Les notions vont
s’accumuler et vous n’allez peut-être pas tout de suite
percevoir leur intérêt ou leur utilisation concrète. C’est
pourquoi il est essentiel pour vous de développer votre
culture juridique en suivant l’actualité, en lisant la presse, en
vous informant sur les grands débats et les innovations
juridiques. Vous pourrez ainsi faire le lien plus facilement
entre vos cours et les applications.

… mais aussi sa culture générale


Ne vous enfermez pas dans l’actualité juridique et restez
curieux  ! En effet, le droit est présent un peu partout et les
professionnels du juridique se doivent d’être ouverts à
d’autres domaines. Donc, là encore, lisez l’actualité, des
livres, regardez et écoutez les informations.
Suis-je vraiment fait(e) pour le droit ?
En théorie, tout le monde peut se lancer dans le droit. Les
plus motivés pourront toujours s’en sortir. Cependant,
travailler dans le droit nécessite un certain nombre de
qualités qu’il faudra soit déjà avoir, soit acquérir avec de
l’entraînement.

Rigueur
Le maître-mot des professionnels du droit  : la rigueur. La
moindre approximation, le moindre oubli peut coûter très
cher, et ce, dans tous les métiers du secteur. Il faudra ainsi
employer les bons termes, ne pas bâcler ses conclusions,
prendre en compte tous les éléments du dossier, ne pas
omettre une clause à la demande d’un client ou autre. Bref, il
faut être le plus précis possible, et ce pour chaque affaire.

Écoute et diplomatie
Les professionnels du droit sont perpétuellement en contact
avec les gens. De grandes qualités en termes de relations
humaines sont attendues. Il faut ainsi savoir écouter l’autre,
prendre en compte ses impressions, son avis, rassurer, ne pas
balayer d’un revers de main ses appréhensions. Par ailleurs, il
faut savoir faire preuve de diplomatie : les professionnels du
droit doivent en permanence gérer des conflits entre
plusieurs parties et il est bon de tenter de trouver un accord
et d’apaiser les choses.

Garder de la distance
Un certain nombre de dossiers sont particulièrement
difficiles, notamment émotionnellement. Que ce soit
l’inspecteur du travail étudiant un plan social qui licencie
plusieurs dizaines de salariés ou le juge d’instruction en
charge d’un meurtre particulièrement ignoble, les
professionnels du droit travaillent sur un certain nombre de
dossiers très difficiles. Il faut savoir garder une certaine
distance pour que cela n’affecte pas votre vie privée et votre
santé mentale. C’est un travail à faire, mais certaines
personnes n’y parviennent jamais et il vaut mieux en prendre
conscience avant de s’engager dans cette voie.

Autonomie
Un grand nombre de professionnels du droit montent leur
propre cabinet, leur propre étude et commencent parfois
seuls, sans collègues, voire sans secrétaire. Cependant, tout le
monde n’est pas fait pour ce mode de travail. En effet, il faut
être organisé, autonome, mener seul ses affaires et savoir un
peu tout faire (comptabilité, accueil des clients, travail sur les
dossiers, etc.).

Maîtrise de l’expression écrite et orale


française
Comme évoqué plus haut, c’est quelque chose qu’il est
possible de travailler, mais vous aurez une longueur d’avance
indéniable si vous êtes déjà à l’aise avec la grammaire, la
syntaxe, l’orthographe et la conjugaison françaises. Chaque
mot a un sens, a une place précise dans la phrase et le
moindre changement peut rendre caduc une partie d’un
contrat. Cela peut être préjudiciable pour vos clients, mais
in fine, pour vous aussi.

Esprit de synthèse
Vous pourriez très vite être débordé par les dossiers. Si vous
devez consacrer une partie de votre temps à chacun, il faudra
tout de même savoir parfois aller directement à l’essentiel
pour en traiter le plus possible. Vous allez gagner en efficacité
avec l’expérience et l’ancienneté, mais il faut tout de même
être synthétique très rapidement. Cela vous fera gagner un
temps précieux et rendra généralement votre propos et
dossier plus percutant.
Comment se préparer aux concours
des métiers du droit ?
Cet ouvrage vous a présenté les différents concours
possibles dans le domaine du droit tout au long des fiches
métiers et formations. Ceux qui aspirent à devenir
inspecteurs du travail, greffiers, administrateurs judiciaire ou
encore commissaires de police doivent en effet
obligatoirement passer par là. Cependant, tous n’ont pas un
cursus dédié pour les préparer. Quelles sont les clefs pour
réussir ? On vous présente quelques astuces.

Avoir un diplôme en plus que le minimum


requis
Un certain nombre de concours dans le droit sont
accessibles à des titulaires d’un bac+3. Cependant, se
présenter tout de suite après avoir obtenu une licence ou un
diplôme de niveau équivalent n’est pas toujours une très
bonne idée. En effet, de plus en plus de candidats se
présentent à ces concours avec déjà un master en poche.
Face aux examinateurs et au jury, ils peuvent avoir une
longueur d’avance pour beaucoup de choses  : des
connaissances souvent plus poussées, un projet professionnel
davantage mûri, une maturité plus grande, des expériences
professionnelles à travers des stages plus nombreuses, etc. La
meilleure préparation ne consisterait-elle pas finalement à
poursuivre ses études ?
Attention, ce conseil n’est pas une loi universelle  : ce n’est
pas parce que vous vous présenterez avec un master que vous
réussirez et vous n’échouerez pas forcément si vous êtes
seulement titulaire d’un diplôme niveau licence. D’autres
(nombreux) paramètres entrent en compte.

Choisir les bonnes spécialités


Si vous décidez de postuler à un concours de la fonction
publique, peut-être est-il plus intéressant par exemple d’opter
pour un master ou une spécialisation en licence  3 en droit
public  ? En effet, par exemple, le concours d’inspecteur du
travail aborde des thématiques liées au rôle des pouvoirs
publics, au droit du travail ou au droit social européen. Si vous
étudiez déjà cela en cours, vous n’aurez alors pas (ou du
moins, pas autant) à le travailler seul. Vos professeurs qui
seront spécialistes du sujet pourront vous aiguiller.
Par ailleurs, il est fort probable que vous ne soyez pas le seul à
viser ces concours au sein de votre promotion. Vous pourrez
vous entraider avec vos camarades de classe, bénéficier
d’exercices ou de concours blancs spécifiques donnés par vos
enseignants et ainsi, travailler dans le cadre même de
l’université. Cela vous permettra d’avancer plus vite et mieux.

Choisir la bonne formation initiale


Les choix après bac peuvent avoir une grande importance  :
BTS, BUT, licence de droit à l’université ou encore cursus à
Sciences  Po, etc. Chacun de ces parcours a ses propres
spécificités et ne vous préparera pas forcément (directement
ou indirectement) à tous les concours qui pourraient vous
intéresser.
À l’université et à Sciences  Po par exemple, vous aurez à
rédiger de multiples dissertations et compositions. De quoi
peut-être vous aider à travailler les concours qui privilégient
les épreuves de ce format particulier. Par ailleurs, certaines
institutions peuvent mettre en place des dispositifs ou des
cours spécifiquement destinés à la préparation des concours
des métiers du droit. Il est alors très intéressant de s’informer
en amont afin de pouvoir anticiper et avoir tous les éléments
en main au moment de faire ses choix.

Intégrer une prépa


Qui dit concours dit souvent prépa. Elles peuvent être
privées ou publiques et sont entièrement dédiées
(contrairement aux cours à l’université, dans les  IUT ou les
instituts d’études politiques) à la préparation au concours. Là-
bas, on vous donnera des clefs méthodologiques pour bien
construire votre dissertation, on vous fera bachoter, passer
des concours blancs, on vous entraînera aux entretiens de
motivation, etc. Ces classes préparatoires peuvent être suivies
comme une formation à temps plein ou avoir lieu les soirs, les
week-ends et pendant les vacances, ce qui vous permettra de
suivre en parallèle des cours dans votre cursus. Cherchez
l’organisme qui vous conviendra le mieux en fonction de
votre propre méthode de travail, de vos impératifs et de votre
ressenti.
Il est conseillé, avant d’aller chercher une classe préparatoire
privée, de vous informer quant aux dispositifs publics mis en
place dans votre académie, parfois peu connus. L’École
nationale de la magistrature a par exemple signé deux
conventions pour labelliser des préparations publiques à son
premier concours avec le master 2 de préparation publique au
concours de l’ENM (Brest, Nantes, Rennes) et avec les classes
préparatoires égalité des chances de l’IEP d’Aix-en-Provence.
En plus de cela, l’ENM a elle-même mis en place cinq classes
préparatoires égalité des chances à Paris, Bordeaux, Douai,
Lyon et Orléans pour les candidats issus des milieux
défavorisés. Vous pouvez par ailleurs, pour ce même
concours, tenter d’intégrer les instituts d’études judiciaires
labellisés par l’École et implantés dans les universités de
droit.
De son côté, l’Institut national du Travail, de l’Emploi et de la
Formation professionnelle (INTEFP) permet à certains
étudiants boursiers issus de classes sociales défavorisées
d’intégrer une classe prépa Talents qui les préparera au
concours d’inspecteur du travail.
Il existe aussi un très grand nombre de prépas privées.
Cependant, elles se révèlent très souvent plus coûteuses et
sont très inégales en termes de qualité. Renseignez-vous en
regardant les chiffres de réussite au concours des élèves, mais
surtout, en interrogeant les personnes passées par là et les
professionnels du droit  : ces derniers sont souvent bien
informés quant à la réputation des différentes écoles et
pourront vous guider et vous orienter vers les établissements
adéquats.

Bien comprendre la logique des différents


concours
Avant même de travailler le contenu des différents concours,
il est impératif de regarder la structuration des concours que
vous visez, le format des épreuves et sa logique. Pour cela,
consultez les annales, les sujets des années précédentes, les
corrigés proposés, discutez avec les professionnels passés par
cette étape.
Cela peut prendre un peu de temps, mais c’est nécessaire. De
cette façon, vous comprendrez davantage les attentes des
examinateurs et pourrez construire votre dissertation ou vos
questions en fonction.

Travailler régulièrement
Vous ne pouvez pas attendre le mois précédent le concours
pour débuter la préparation à ce dernier. En effet, c’est un
travail de longue haleine qui doit, si possible, être commencé
très tôt.
L’étaler d’ailleurs sur plusieurs mois permettra d’aller
chercher toutes les informations nécessaires au fur et à
mesure, de réaliser des concours blancs de manière régulière
et surtout, atténuera probablement la panique ressentie
quelques heures avant le jour J !

Accumulez les expériences


professionnelles
Apprendre ses cours, aller chercher des informations sur
Internet, auprès de vos enseignants ou à la bibliothèque, est
une étape incontournable et représentera d’ailleurs la
majeure partie de votre préparation.
Cependant, il y a un autre moyen d’apprendre rapidement et
efficacement  : les stages. Sur le terrain, vous côtoierez des
professionnels aguerris qui vous raconteront leur quotidien,
leurs problématiques ou encore leur parcours. Ils pourront
même vous prodiguer des conseils très utiles pour le
concours.
Si ces stages ne présentent peut-être qu’un intérêt limité pour
les écrits et pour les épreuves très théoriques, ils pourront
être un véritable plus lors des oraux et notamment lors d’une
étude de cas pratique ou encore davantage lors de l’entretien
de motivation. C’est à ce moment-là que vous pourrez
valoriser votre parcours et éventuellement impressionner le
jury qui verra très bien que vous savez de quoi vous parlez !

Suivre l’actualité
Là encore, le suivi de l’actualité juridique, judiciaire, mais
aussi plus globale est indispensable. Vous pourrez ainsi
mettre en perspective vos connaissances théoriques avec les
événements du moment et marquer de précieux points dans
le concours. Écoutez la radio et des podcasts, regardez les
journaux télévisés, lisez la presse et ne faites absolument pas
l’impasse sur les grands procès médiatisés : on pourrait vous
interroger dessus et ne pas les avoir suivis un minimum
pourrait être rédhibitoire, notamment s’ils concernent votre
spécialité.
Comment choisir sa spécialité
d’avocat ?
Si les avocats sont généralistes et sont en théorie censés
intervenir sur tous les sujets, la plupart d’entre eux se
spécialisent et redirigent les éventuels clients vers leurs
collègues si leur affaire ne concerne pas leur(s) domaine(s) de
prédilection. En travaillant dans une branche particulière, on
peut en effet mieux en comprendre les spécificités et être
davantage à même d’aider la personne qui en a besoin.
Les avocats obtiennent des certificats de spécialisation,
décernés par le Conseil national des barreaux à la suite de la
vérification des compétences professionnelles concernées de
l’avocat. Droit de la famille, des personnes et de leur
patrimoine, droit de l’arbitrage, droit des associations et des
fondations, droit des assurances, droit bancaire et boursier,
droit commercial, des affaires et de la concurrence, droit des
étrangers et de la nationalité, droit de la fiducie, droit pénal,
droit de la santé, droit du travail, etc. Il existe à ce jour
28 mentions possibles. Comment faire son choix parmi toutes
ses spécialisations ?

Choisissez une spécialisation que vous


appréciez et dans laquelle vous vous
sentez à l’aise
Pendant votre cursus de droit puis à l’école, vous serez
amené à parcourir un grand nombre de matières. Si vous ne
ferez qu’en survoler certaines, vous aurez tout de même un
panorama assez exhaustif et vous pourrez vous rendre
compte de l’intérêt plus ou moins important développé pour
chacune.
Par ailleurs, au cours de toutes ces années de droit, vous
aurez l’occasion de réaliser de nombreux stages qui vous
permettront là encore de cerner vos préférences et d’invalider
ou de valider vos choix de spécialisation.
Ce n’est pas tout d’aimer une spécialisation, il faut aussi être
à l’aise avec elle. Certaines sont peut-être plus techniques que
d’autres et il faudra alors s’accrocher. Si vous sentez que vous
ne la maîtrisez pas un minimum, il n’est peut-être pas
judicieux de s’engager dans cette voie.

Prenez en compte votre environnement


Comme tout entrepreneur, avant de vous installer à votre
compte, vous devrez réaliser une étude de marché sur le lieu
où vous souhaitez vous implanter. Et la prise en compte de la
spécialisation n’est pas à négliger.
En effet, il y a un certain nombre d’endroits, faute de
clientèle, où il n’est pas possible de travailler uniquement en
droit des étrangers et de la nationalité ou encore en droit
international et de l’Union européenne à moins que l’on soit
prêt à faire de nombreux longs déplacements chaque
semaine. Au contraire, il peut y avoir sur votre lieu
d’installation un grand nombre de professionnels avec une
certaine spécialité et il pourrait être intéressant d’en
développer une autre pour se démarquer.
Quelles sont les différentes instances
de justice ?
Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les
juridictions. Pour y voir plus clair, ce guide vous présente les
deux grands ordres, judiciaire et administratif, et leur
organisation.

Ordre judiciaire
L’ordre judiciaire se compose lui-même de deux juridictions.
La première d’entre elles, la juridiction civile regroupe le
Conseil des prud’hommes, chargé de régler les conflits entre
employeurs et salariés, le Tribunal de commerce, dédié aux
litiges entre particuliers et commerçants ou entre
commerçants et sociétés commerciales et, enfin, le tribunal
judiciaire (avec sa chambre particulière, le tribunal de
proximité) qui gère tous les autres conflits civils (divorces,
adoptions, successions, dissolution des associations, baux
commerciaux, amendes civiles, etc.). Au-dessus de ces trois
instances, la Cour d’Appel rassemble Chambre sociale,
Chambre commerciale et Chambre civile qui sont chargées de
statuer sur les recours. Enfin, la Cour de cassation (elle aussi
subdivisée en chambre sociale, chambre commerciale et
chambres civiles), la plus haute juridiction de cet ordre,
contrôle la bonne application du droit par les tribunaux et les
cours d’appel.
De l’autre côté, la juridiction pénale regroupe d’une part le
tribunal de police (qui juge les contraventions) et le tribunal
correctionnel (les délits pour les personnes passibles
d’emprisonnement jusqu’à 10  ans et d’autres peines) et,
d’autre part, la cour d’assises (qui juge les crimes, soit les
infractions les plus graves). Chacune de ces instances a sa
propre cour d’appel et, au-dessus, la Cour de cassation vérifie
là encore le travail des tribunaux et des cours d’appel sur la
forme.

Ordre administratif
L’ordre administratif s’organise de manière légèrement
différente. Le tribunal administratif juge les litiges entre les
particuliers et les administrations (un rejet du permis de
construire par exemple, un refus de la délivrance d’un titre de
séjour, etc.). Si la décision ne convient pas à l’une ou l’autre
partie, il est alors possible de déposer un recours devant la
cour administrative d’appel. Enfin, le Conseil d’État juge en
premier et dernier ressort, en appel ou en cassation, les litiges
traités par les cours administratives d’appel.
Quelles autres ressources
pour m’informer sur le droit
et ses métiers ?
Les podcasts
Ils sont à la mode, faciles à écouter lors d’un trajet en voiture
ou dans les transports en commun, avant d’aller en cours ou
en vacances. Les podcasts juridiques vous initient au droit,
vous parlent des grands procès, vous emmènent dans les
tribunaux ou encore vous racontent le quotidien des avocats,
des notaires ou d’autres professionnels.
Pour toutes les chroniques judiciaires ou petites histoires de
procès, vous pouvez écouter «  Hondelatte raconte  »
(Europe  1), «  L’instant où  » de Dominique Rizet (BFM TV),
«  Fenêtre sur cour  » (Arte), «  Esprit de justice  » (France
Culture) ou encore «  Un micro au tribunal  » sur le site de
Mediapart.
D’autres vous racontent le quotidien des professionnels du
droit. C’est le cas par exemple d’«  Histoires vraies  : les
notaires vous racontent » qui relate des situations réellement
vécues par des notaires dans le cadre professionnel, «  Tout
droit tout simple  » où la créatrice interviewe des
personnalités du droit sur leur métier, sur leur parcours ou
encore sur leurs difficultés, « Premiers pas d’une avocate » ou
encore « Fleur d’avocat ».
Il est aussi possible d’écouter des podcasts sur les grands
débats du droit ou l’actualité juridique et judiciaire comme
«  Amicus Radio  », «  L’écho des codes  », «  Droit devant  »,
« Robes noires » ou encore « Du vent sous la robe ».
Pour la culture générale juridique, rendez-vous sur «  Les
podcasts de la prépa ISP » qui peuvent aborder par exemple le
droit électoral de l’élection présidentielle, qui se demandent
si la justice est un service public comme les autres ou qui
racontent la liberté d’association du Conseil constitutionnel.
« Le podcast des étudiants » de Grégoire Dossier donne quant
à lui plein d’astuces pour réussir ses études de droit tandis
que « Destination CRFPA » décortique les différentes étapes de
cet examen nécessaire pour accéder au métier d’avocat.
Pour les amateurs de livres, La Plume dans la balance raconte la
justice dans la littérature, mettant en valeur certaines
thématiques telles que la cause des enfants selon la comtesse
de Ségur ou en présentant certains ouvrages tels qu’Un crime
sans importance d’Irène Frain.

Les vidéos
Pour une toute première approche et découvrir les métiers
du droit de façon très sommaire, vous pouvez aller consulter
la vidéo des Bons profs intitulée « Les métiers du droit et de la
justice + témoignage – Les questions d’orientation  » sur
YouTube. En moins de sept minutes, vous aurez un premier
panorama des professions du secteur et pourrez écouter le
témoignage d’une enseignante en droit.
La chaîne YouTube « JuriXio » est quant à elle beaucoup plus
exhaustive. Morgan Chervet, un chargé de travaux dirigés et
enseignant en droit à Lyon, réalise des vidéos sur un grand
nombre de sujets. Il peut choisir de traiter un point spécifique
et technique (comme les contrats de mariage), de raconter la
vie en fac de droit et donner des conseils pour s’en sortir ou
encore d’expliquer le métier d’avocat, son quotidien, sa
rémunération, etc.
De la même façon, « Camille décode », une autre enseignante
en droit, s’attache à décrypter certains termes ou certains
métiers du droit («  C’est quoi le contrôleur général des lieux
de privation de liberté  », «  C’est quoi le journal officiel  ») ou
les grandes actualités juridiques et judiciaires (« Le procès des
attentats du 13  novembre 2015  »). Certaines de ses vidéos
sont un peu plus humoristiques et légères comme lorsqu’elle
décortique les clichés de la profession d’avocat.
«  Caro et le droit  » est quant à elle une chaîne YouTube de
vulgarisation juridique qui porte spécifiquement sur le droit
du travail français du secteur privé. Avec elle, vous
apprendrez en quoi consiste l’entretien préalable au
licenciement, quelles sont les indemnités possibles lors d’une
rupture conventionnelle ou encore les règles en cas de grève.

Les films/séries
Pour vous familiariser avec le droit, vous pouvez regarder un
certain nombre de films. Même s’ils ne sont pas tous
rigoureusement exacts, ils vous permettront de vous
immerger dans cet univers (français ou étranger). C’est par
exemple le cas de Douze hommes en colère, West of Memphis, La
Ligne verte, Le Brio, La Faille, Les Sept de Chicago ou encore À Voix
haute.
Vous pouvez aussi vous tourner vers les séries (attention, la
plupart sont américaines et leurs instances ne sont pas
forcément les mêmes que les nôtres)  : New York police
judiciaire, Suits, Drop Dead Diva, Engrenages, The Good Wife, Ally
McBeal, How to Get Away with Murder, etc.

Les moocs
Un certain nombre de cours en ligne sont mis à disposition
du grand public. Et certains sont particulièrement adaptés à
de jeunes lycéens ou étudiants qui se cherchent encore. Par
exemple, sur Fun Mooc, «  Le droit, est-ce pour moi  ?  »
présente les différents métiers juridiques, la méthodologie du
secteur, les études ou encore les fondamentaux et
spécialisations en droit.
D’autres, toujours hébergés par Fun Mooc, abordent une
thématique plus précise et peuvent alors vous aider dans vos
études si vous n’avez pas compris une notion. Le Centre
national de la fonction publique territoriale a par exemple
conçu le mooc « Les fondamentaux de la procédure pénale ».
L’INPI (Institut national de la propriété industrielle) a quant à
lui créé et mis à disposition des cours sur l’initiation à la
propriété intellectuelle.

Les livres
Certains livres, de fiction ou non, sont particulièrement
instructifs lorsqu’on s’intéresse de près ou de loin au droit. En
plus d’avoir à côté de soi le Code civil ou la Constitution, il
peut être plus qu’instructif de lire des romans tels que
Le Procès de Kafka ou Antigone de  Jean Anouilh (qui interroge
la confrontation entre la morale et la loi), ou des livres plus
philosophiques comme Du contrat social de Jean-Jacques
Rousseau ou encore un témoignage de Robert Badinter,
ancien garde des Sceaux, Les Épines et les Roses.
ISBN : 9782380155129
Dépôt légal : juin 2022

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