Vous êtes sur la page 1sur 9

EC: CIRCUITS ELECTRIQUES (PARTIE 3)

7.9 ANALYSE DES CIRCUITS LINÉAIRES EN RÉGIME SINUSOÏDAL


Les théorèmes et lois fondamentaux, et les méthodes d’analyse des circuits électriques linéaires étudiés en courant
continu sont valides et applicables en courant sinusoïdal, à la seule différence que les grandeurs électriques du circuit
seront représentées par leurs symboles complexes ( U pour les tensions, I pour les intensités) et les paramètres du
circuit sont les opérateurs complexes ( Z pour les impédances complexes, ou Y pour les admittances complexes). Le
même travail préparatoire à l’analyse des circuits linéaires sera effectué, comme en courant continu.

7.9.1 Lois de Kirchhoff


Les deux lois de Kirchhoff fournissent les relations suivantes :
− Loi des nœuds appliquée au nœud A de la figure 7-31 :

∑I
k
k = I1 + I 2 − I3 + I 4 − I5 = 0

− Loi des mailles appliquée aux mailles M1 et M2 de la figure 7-32 :


Maille M1 : ∑
U j = E − Z1 ⋅ I1 − Z 2 ⋅ I 2 + Z3 ⋅ I3 = 0
j

Maille M2 : ∑Uj
j = Z3 ⋅ I 3 − Z 4 ⋅ I 4 + Z5 ⋅ I 5 = 0 Figure 7-31 :

7.9.2 Théorème de la superposition


Lorsque plusieurs sources de tension ou de courant sinusoïdaux de
valeurs efficaces quelconques et de même fréquence sont présentes
dans un réseau linéaire, le courant dans une branche quelconque k de
ce réseau est la superposition des courants entraînés dans cette
branche par chacune des n sources sinusoïdales agissant seule :

n
Ik = ∑ Ikj
j=1

7.9.3 Méthodes d’analyse des circuits électriques Figure 7-32 :


en régime sinusoïdal permanent
7.9.3.1 Méthode des courants des branches
On attribue à chaque branche un courant I représenté par une flèche,
et à chaque dipôle électrique simple une chute de tension U
représentée par une flèche, suivant la CSR ou la CSG.

Puis on applique les deux lois de Kirchhoff aux nœuds indépendants et


aux mailles indépendantes, pour établir les équations complexes des
courants des branches.

Le circuit de la figure 7-33 comporte 6 branches auxquelles on a


assigné des courants, et 4 nœuds principaux A, B C et D. Ce dernier
étant pris comme référence, les 3 nœuds restants sont des nœuds

Figure 7-33 :

1
indépendants ; on peut définir 3 mailles indépendantes, à chacune desquelles on assigne un sens de parcours positif.
La première loi de Kirchhoff est appliquée aux nœuds indépendants A, B et C, et la deuxième loi aux mailles
indépendantes M1, M2 et M3.

On obtient les équations des intensités des branches suivantes :

Maille M1 : − Z1 ⋅ I1 − Z3 ⋅ I3 − Z4 ⋅ I 4 = − E1
Maille M2 : Z2 ⋅ I 2 + Z3 ⋅ I3 + Z5 ⋅ I5 = E 2
Maille M3 : Z4 ⋅ I 4 − Z5 ⋅ I5 − Z6 ⋅ I6 = 0
Nœud A : I1 + I 2 − I3 = 0
Nœud B : − I2 + I5 − I6 = 0
Nœud C : I3 − I 4 − I5 = 0

Mis sous la forme matricielle, ce système d’équations fournit :

 − Z1 0 − Z3 − Z4 0 0   I1   − E1 
     
 0 Z 2 Z3 0 Z5 0   I2   E 2 
 0 0 0 Z4 − Z5 − Z6   I3   0 
 ⋅ = 
 1 1 − 1 0 0 0   I4   0 
 0    
−1 0 0 1 − 1   I5   0 
 
 0 0 1 −1 −1 0   I6   0 

7.9.3.2 Méthode des courants des mailles


Si on identifie M mailles indépendantes auxquelles on attribue les courants I1' , I'2 , L , I'M , alors il suffit d’utiliser la
deuxième loi de Kirchhoff pour établir le système des M équations complexes des courants des mailles linéairement
indépendantes que l’on résoud.

Le circuit de la figure 7-34 comporte 3 mailles indépendantes auxquelles sont assignés des courants I1' , I'2 et I3' . La
deuxième loi de Kirchhoff leur est appliquée, en parcourant les mailles dans le sens des courants des mailles.

On obtient les équations des intensités des mailles suivantes :

Maille 1 : (Z1 + Z3 + Z 4 )⋅ I1' − Z3 ⋅ I'2 − Z 4 ⋅ I'3 = E1


Maille 2 : − Z3 ⋅ I1' + (Z 2 + Z3 + Z5 )⋅ I'2 − Z5 ⋅ I'3 = − E 2
Maille 3 : − Z4 ⋅ I1' − Z5 ⋅ I'2 + (Z 4 + Z5 + Z6 )⋅ I3' = 0

Mises sous la forme matricielle, ces équations complexes s’écrivent :

  I1   E1 
'
 Z1 + Z3 + Z4 − Z3 − Z4
   '   
 − Z3 Z2 + Z3 + Z5 − Z5  ⋅  I2  =  − E 2 

 − Z4 − Z5 Z4 + Z5 + Z6   I3'   0 
 
Figure 7-34 :
Le vecteur à droite de l’égalité est constitué par les f.é.ms ; elles sont
positives lorsqu’elles sont orientées dans le sens des courants des mailles, et négatives dans le cas contraire.

N.B. : L’écriture de l’équation matricielle est facilitée si tous les courants des mailles circulent dans le même sens, et
si les sources de courant sont transformées en sources de tension équivalentes.

Les intensités des courants qui circulent dans les branches sont obtenues en effectuant la somme algébrique des
intensités des mailles calculées.

2
7.9.3.3 Méthode des potentiels des nœuds
Si un circuit électrique comporte N nœuds principaux,
on choisit l’un d’eux comme nœud de référence. Le
choix du nœud auquel aboutit le plus grand nombre de
branches permet d’obtenir un nombre réduit d’équations.
Il reste alors N-1 nœuds indépendants auxquels on
attribue les potentiels V1 , V 2 , L , V N −1 . Ensuite on
utilise le théorème de Millmann pour établir les
équations nodales du circuit. L’intensité du courant dans
une branche est obtenue à partir de la loi d’Ohm
appliquée à l’impédance complexe dans cette branche,
avec la différence de potentiels à ses bornes.

Le circuit de la figure 7-35 comporte 4 nœuds principaux Figure 7-35 :


désignés par A, B, C et D. Le nœud D est pris comme
référence pour les potentiels. Aux nœuds indépendants A, B, et C sont assignés les potentiels V A , V B et V C1 ,
respectivement. Puis la première loi de Kirchhoff leur est appliquée à chaque nœud, en terme de potentiels des nœuds.
On obtient les équations nodales complexes des potentiels des nœuds suivantes :

 1 1 1  1 1
Nœud A :  + + ⋅V −
 A
⋅ VB − ⋅ V C = IG1 + IG 2
 Z1 Z2 Z3  Z2 Z1

1  1 1 1  1
Nœud B : − ⋅ VA +  + + ⋅ VB − ⋅V = 0
Z2   Z4 C
 Z 2 Z 4 Z5 
1 1  1 1 1 
Nœud C : − ⋅ VA − ⋅ VB +  + + ⋅ V = −IG1
Z1 Z4   C
 Z1 Z4 Z6 

En remplaçant les 1 Z par les admittances complexes Y , ces équations complexes sont sous la forme matricielle :

 Y1 + Y 2 + Y3 − Y2 − Y1   V A   IG1 + IG 2 
     
 − Y2 Y 2 + Y 4 + Y5 − Y4  ⋅  VB  =  0 
    
 − Y1 − Y4 Y1 + Y 4 + Y 6   V C   − IG1 

Le vecteur à droite de l’égalité est constitué par les c.é.ms ; ils sont positifs lorsqu’ils sont orientés vers le nœud, et
négatif dans le cas contraire.

N.B. : L’écriture de l’équation matricielle est facilitée si tous les courants des branches exprimés à l’aide des
potentiels des nœuds sont supposés partants des nœuds, et si les sources de tension sont transformées en sources de
courant équivalentes.

7.9.3.4 Méthode de réduction des circuits


Dans un circuit électrique comportant une seule source, si seule l’intensité débitée par la source est d’un intérêt, nous
pouvons déterminer l’impédance complexe équivalente du reste du circuit passif linéaire que cette source « voit » à
ses bornes : c’est l’impédance d’entrée de ce reste du circuit.

Si par contre seule l’intensité traversant une branche du circuit ou la chute de tension dans cette branche intéresse,
nous pouvons déterminer le générateur de Thévenin ou den Norton, du reste du circuit actif « vu » par l’impédance
complexe dans cette branche. L’impédance interne de ce générateur équivalent est l’impédance de sortie de ce reste
du circuit.

3
8. THÉORIE DES QUADRIPÔLES ÉLECTRIQUES LINÉAIRES
8.1 DÉFINITION
Dans les circuits électriques, les conditions d’adaptation de la puissance active
sont rarement réunies. Pour cela, on insère entre le dipôle électrique générateur
et le dipôle électrique récepteur un quadripôle linéaire.

Un quadripôle électrique est un réseau de dipôles électriques ayant quatre bornes


pour la liaison avec les circuits extérieurs, dont deux constituent le port d’entrée,
et les deux autres le port de sortie (figure 8-1).
Figure 8-1

8.2 ÉQUATIONS DES QUADRIPÔLES ÉLECTRIQUES LINÉAIRES


Cette étude porte sur les quadripôles passifs linéaires. Les courants et
les tensions sont des grandeurs variables de même fréquence. Nous
pouvons alors les représenter par leurs symboles opérationnels, c’est-
à-dire qui dépendent de la pulsation complexe p = σ + j ω . Les formes
opérationnelles de la loi d’Ohm des dipôles électriques élémentaires R,
L et C sont : UR (p ) = R ⋅ I(p ) , UL (p ) = p L ⋅ I(p ) et I(p ) = p C ⋅ UC (p )
respectivement. On vérifie aisément qu’en régime sinusoïdal ou Figure 8-2
harmonique, avec σ = 0 on a p = j ω .

Si au port d’entrée d’un quadripôle passif linéaire est connectée une source de tension et au port de sortie un dipôle
passif linéaire, comme le montre la figure 8-2, et si on ne s’intéresse qu’au transfert entre ces deux ports − le
quadripôle étant considéré comme une « boîte noire », seules les grandeurs électriques d’entrée V1(p) , I1 (p ) et les
grandeurs électriques de sortie V2 (p ) , I2 (p ) seront utilisées comme variables et seront liées entre elles par deux
équations linéaires régissant le fonctionnement de ce quadripôle. Dans la plupart des cas, la convention des sens
utilisée pour les deux ports sera la CSR. Ces équations caractérisent les terminaux du quadripôle et expriment deux
des variables en fonction des deux autres variables. Il existe plusieurs possibilités de constituer les deux combinaisons
linéaires des quatre variables.

8.2.1 Description à l’aide des paramètres impédances


Les équations caractéristiques d’un quadripôle électrique passif
linéaire peuvent être écrites sous la forme opérationnelle, en sorte
que les tensions soient des grandeurs dépendantes et les courants des
grandeurs indépendantes, comme suit :

V1 (p ) = Z11 (p ) ⋅ I1 (p ) + Z12 (p ) ⋅ I2 (p )
V2 (p ) = Z 21 (p ) ⋅ I1 (p ) + Z 22 (p ) ⋅ I2 (p )
Figure 8-3
La tension à un port comporte un terme qui est la chute de tension
provoquée par le courant à ce port même, et un autre terme qui est la f.é.m induite par le courant à l’autre port. On
déduit de ces équations le circuit équivalent de la figure 8-3. Les coefficients opérationnels Zij ont la dimension
d’une impédance et sont désignés par « paramètres Z » ou encore par « paramètres impédances en circuit ouvert » du
quadripôle. Ils sont définis comme suit :

V1 (p )
Z11 (p ) = : impédance d’entrée avec sortie ouverte Zeo (p ) ;
I1 (p ) I (p )= 0
2

V1(p )
Z12 (p ) = : impédance de transfert inverse avec entrée en circuit ouvert Ztio (p ) ;
I 2 (p ) I (p )=0
1

4
V2 (p )
Z21(p ) = : impédance de transfert direct avec sortie en circuit ouvert Ztdo (p ) ;
I1(p ) I (p )=0
2

V2 (p )
Z22 (p ) = : impédance de sortie avec entrée en circuit ouvert Zso (p ) .
I2 (p ) I (p )=0
1

8.2.2 Description à l’aide des paramètres admittances


Les équations caractéristiques d’un quadripôle passif linéaire
peuvent être écrites sous la forme opérationnelle, de manière que
les tensions soient des grandeurs indépendantes et les courants
des grandeurs dépendantes, comme suit :

I1 (p ) = Y11 (p ) ⋅ V1(p ) + Y12 (p ) ⋅ V2 (p )


I2 (p ) = Y21 (p ) ⋅ V1 (p ) + Y22 (p ) ⋅ V2 (p )
Figure 8-4
Le courant à un port comporte un terme qui est dû à la tension à
ce port même, et un autre terme qui est le c.é.m induit par la tension à l’autre port. On déduit de ces équations le
circuit équivalent de la figure 8-4. Les coefficients opérationnels Yij ont la dimension d’une admittance et sont
désignés par « paramètres Y » du quadripôle ou encore par « paramètres admittances en court-circuit » du quadripôle.
Ils sont définis comme suit :

I1(p )
Y11 (p ) = : admittance d’entrée avec sortie en court-circuit Yecc ;
V1 (p ) V (p )=0
2

I1 (p )
Y12 (p ) = : admittance de transfert inverse avec entrée en court-circuit Yticc ;
V2 (p ) V (p )= 0
1

I 2 (p )
Y21 (p ) = : admittance de transfert direct avec sortie en court-circuit Ytdcc ;
V1(p ) V (p )= 0
2

I 2 (p )
Y22 (p ) = : admittance de sortie avec entrée en court-circuit Yscc .
V2 (p ) V (p )= 0
1

8.2.3 Description à l’aide des paramètres hybrides


Le fonctionnement de certains circuits électroniques est mieux décrit par des équations où le courant d’entrée et la
tension de sortie sont des grandeurs indépendantes :

V1 (p ) = h11 (p ) ⋅ I1(p ) + h12 (p ) ⋅ V2 (p )


I2 (p ) = h 21 (p ) ⋅ I1 (p ) + h 22 (p ) ⋅ V2 (p )

La tension au port d’entrée comporte un terme qui est la chute de


tension provoquée par le courant à ce port même, et un autre terme
qui est la f.é.m induite par la tension au port de sortie. Le courant au
port de sortie comporte un terme qui est dû à la tension à ce port Figure 8-5
même, et un autre terme qui est le c.é.m induit par la tension au port
d’entrée. On déduit de ces équations le circuit équivalent de la figure 8-5. Les coefficients opérationnels hij sont
désignés par « paramètres hybrides » ou encore par « paramètres H » du quadripôle. Ils sont définis comme suit :

V1(p )
h11(p ) = : impédance d’entrée avec sortie en court-circuit Z ecc ;
I1 (p ) V (p )= 0
2

V1 (p )
h12 (p ) = : gain inverse en tension, mesuré lorsque l’entrée est en circuit ouvert ;
V2 (p ) I (p )=0
1

5
I 2 (p )
h 21 (p ) = : gain en courant maximum, mesuré lorsque la sortie est en court-circuit ;
I1(p ) V (p )=0
2

I 2 (p )
h 22 (p ) = : admittance de sortie avec entrée en circuit ouvert Yso .
V2 (p ) I (p )=0
1

8.2.4 Description à l’aide des paramètres hybrides inverses


Des quadripôles peuvent également être décrits par un autre type
d’équations hybrides où la tension d’entrée et le courant de sortie
sont considérés comme des grandeurs indépendantes :

I1 (p ) = g11 (p ) ⋅ V1(p ) + g12 (p ) ⋅ I 2 (p )


V2 (p ) = g 21 (p ) ⋅ V1 (p ) + g 22 (p ) ⋅ I 2 (p )

Le courant au port d’entrée comporte un terme qui est dû à la Figure 8-6


tension à ce port même, et un autre qui est le c.é.m induit par le
courant au port de sortie. La tension au port de sortie comporte un terme qui est la chute de tension provoquée par le
courant à ce port même, et un autre terme qui est la f.é.m induite par la tension au port d’entrée. On déduit de ces
équations le circuit équivalent de la figure 8-6. Les coefficients opérationnels g ij sont désignés par « paramètres
hybrides inverses » ou encore par « paramètres G » du quadripôle. Ils sont définis comme suit :

I1(p )
g11 (p ) = : admittance d’entrée avec sortie en circuit ouvert Yeo ;
V1 (p ) I (p )=0
2

I1 (p )
g12 (p ) = : gain inverse en courant maximum, mesuré lorsque l’entrée est en court-circuit ;
I 2 (p ) V (p )=0
1

V2 (p )
g 21(p ) = : gain en tension, mesuré lorsque la sortie est en circuit ouvert ;
V1 (p ) I (p )=0
2

V2 (p )
g 22 (p ) = : impédance de sortie avec entrée en court-circuit Zscc .
I 2 (p ) V (p )= 0
1

8.2.5 Description à l’aide des paramètres de transmission


Des quadripôles peuvent également être décrits par un autre type d’équations, où la CSR est utilisée au port d’entrée
et la CSG au port de sortie. Les variables d’entrée peuvent être exprimées en fonction des variables de sortie

V1 (p ) = A(p ) ⋅ V2 (p ) + B(p ) ⋅ I2 (p )
I1(p ) = C(p ) ⋅ V2 (p ) + D(p ) ⋅ I2 (p )

où les coefficients opérationnels sont les « paramètres de transfert » encore désignés par « paramètres ABCD » et
déterminés comme suit :

A(p ) = B(p ) = C(p ) = D(p ) =


V1 V1 I1 I1
; ; ;
V2 I 2 (p )= 0
I2 V2 (p )= 0
V2 I 2 (p )= 0
I2 V2 (p )= 0

Les variables de sortie peuvent également être exprimées en fonction des variables d’entrée :

V2 (p ) = T11 (p ) ⋅ V1 (p ) + T12 (p ) ⋅ I1(p )


I2 (p ) = T21 (p ) ⋅ V1 (p ) + T22 (p ) ⋅ I1(p )

où les coefficients opérationnels sont les « paramètres de transmission » encore désignés par « paramètres T » et
déterminés comme suit :

6
T11 (p ) = T12 (p ) = T21 (p ) = T22 (p ) =
V2 V2 I2 I2
; ; ;
V1 I (p )= 0 I1 V1 (p )= 0
V1 I (p )=0 I1 V1 (p )= 0
1 1

8.3 PROPRIÉTÉS DES QUADRIPÔLES ÉLECTRIQUES LINÉAIRES


8.3.1 Quadripôles électriques symétriques
En général, l’effet d’un quadripôle dépend du choix du port qui sera utilisé comme port d’entrée, c’est-à-dire du sens
de transfert. Les quadripôles dont l’effet est indépendant du sens de transfert sont dits « symétriques » ; il existe dans
la disposition, la nature et les valeurs des éléments qui les constituent une symétrie entre entrée et sortie, telle que :

Z11(p ) = Z22 (p ) ; Y11(p ) = Y22 (p ) ; T11(p ) = −T22 (p ) ; h11(p ) ⋅ h 22 (p ) − h12 (p ) ⋅ h 21(p ) = 1

N.B. : En général, les quadripôles comportant des sources dépendantes ne sont pas symétriques.

8.3.2 Quadripôles électriques passifs


Les quadripôles électriques passifs sont constitués de résistances, d’inductances, de condensateurs et éventuellement
de transformateurs. De tels quadripôles respectent le théorème de la réciprocité qui permet d’écrire :

Z12 (p ) = Z21(p ) ; Y12 (p ) = Y21(p ) ; h12 (p ) = −h 21(p ) ; T11(p ) ⋅ T22 (p ) − T12 (p ) ⋅ T21(p ) = −1

8.4 STRUCTURES INTERNES DES QUADRIPÔLES ÉLECTRIQUES


8.4.1 Structure en T
Un réseau électrique quadripôle décrit par les paramètres Z peut être représenté
par un circuit équivalent en T (figure 8-7). Les impédances du modèle en T sont :

ZA (p ) = Z11(p ) − Z12 (p ) ; ZB (p ) = Z22 (p ) − Z21 (p ) ; ZC (p ) = Z12 (p ) = Z21(p )

Les impédances Z A (p ) et ZB (p ) sont longitudinales et ZC (p ) est transversale. Le


circuit équivalent en T n’est pas nécessairement réalisable.
Figure 8-7

8.4.2 Structure en Π
Un réseau électrique quadripôle décrit par les paramètres en Y peut être modélisé
par son circuit équivalent en Π (figure 8-8). Les admittances du modèle en π sont :

YA (p ) = Y11(p ) + Y12 (p ) ; YB (p ) = Y22 (p ) + Y21 (p ) ; YC (p ) = −Y12 (p ) = −Y21(p )

Les admitttances YA (p ) et YB (p ) sont transversales et YC (p ) est longitudinale. Le


circuit équivalent en π n’est pas nécessairement réalisable.
Figure 8-8
8.4.3 Structure en L ou Γ
On rencontre dans les filtres la structure en L ou Γ qui est une moitié de la structure en T (ZA (p ) = 0 ou ZB (p ) = 0) et
de la structure en Π (YA (p ) = 0 ou YB (p ) = 0) .

8.4.4 Structure longitudinale


On rencontre dans les modèles des transformateurs d’énergie et des lignes de transmission d’énergie électrique, la
structure longitudinale avec ZC (p ) → ∞ dans la structure en T ou YA (p ) = 0 et YB (p ) = 0 dans la structure en Π.

7
8.5 QUADRIPÔLES PASSIFS LINÉAIRES CONNECTÉS
8.5.1 Equation du générateur et équation de la charge d’un quadripôle connecté
Si un quadripôle passif linéaire est connecté comme le montre la figure 8-2, l’équation de son générateur est :

V1 (p ) = E G (p ) − ZG (p ) ⋅ I1 (p )

et l’équation de sa charge (CSG) est :

V2 (p ) = −ZL (p ) ⋅ I2 (p )

8.5.2 Impédance d’entrée et impédance de sortie d’un quadripôle passif linéaire


On considère le quadripôle passif linéaire connecté comme le montre la figure 8-2

La source de tension « voit » le quadripôle


passif avec le récepteur, à son port d’entrée
(figure 8-9a), comme une impédance :

V1 (p ) Z (p ) ⋅ Z21(p )
Ze (p ) = = Z11(p ) − 12
I1 (p ) Z22 (p ) + ZL (p )

désignée par « impédance d’entrée ».

La charge passive linéaire d’impédance


Z L (p ) « voit » le quadripôle avec la source, Figure 8-9
à son port de sortie (figure 8-9b), comme une source de tension d’impédance interne opérationnelle :

Vs (p ) Z (p ) ⋅ Z21(p )
Zs (p ) = ZTh (p ) = = Z22 (p ) − 12
Is (p ) Z11(p ) + ZG (p )

désignée par « impédance de sortie » du quadripôle électrique.

8.5.3 Notions d’impédances images : Adaptation de la puissance apparente


Les conditions d’un transfert maximum de puissance du générateur vers le quadripôle électrique et de ce dernier vers
la charge dans une large bande de fréquence sont précisées par les impédances vues en entrée par le générateur et en
sortie par la charge. Dans ces conditions de fonctionnement, on désigne ces impédances par « impédances images »
d’entrée et de sortie : il y a alors adaptation de la puissance apparente. Deux situations peuvent se présenter :

1) Cas où les éléments ZG (p ) du générateur et ZL (p ) de la charge sont connus : Le quadripôle doit être conçu
pour présenter en entrée et en sortie les impédances nécessaires au transfert maximum de puissance : ce sont ses
impédances images. L’impédance image d’entrée Zie (p ) est une valeur de l’impédance d’entrée Ze (p ) que l’on
détermine pour une valeur particulière de la charge ZL (p ) et qui satisfait l’égalité : Ze (p ) = ZG (p) . De même,
l’impédance image de sortie Zis (p ) est une valeur de l’impédance de sortie Zs (p ) que l’on détermine pour une
valeur particulière de l’impédance interne ZG (p ) du générateur, qui satisfait l’égalité Zs (p ) = ZL (p ) .
2) Cas où le quadripôle est connu : Les élements ZG (p ) et ZL (p ) du générateur et de la charge respectivement
doivent être choisis pour assurer une adaptation de la puissance apparente simultanément en entrée et en sortie :
ces éléments doivent être égaux aux impédances images respectives d’entrée et de sortie.

Il y a « adaptation de la puissance apparente » au port d’entrée d’un quadripôle électrique lorsque, pour une valeur
particulière ZL (p ) = Zis (p ) de l’impédance de la charge, l’impédance d’entrée est l’impédance image définie par :

Z12 (p ) ⋅ Z21(p )
Zie (p ) = Ze (p ) = Z11(p ) − = ZG (p )
Z22 (p ) + Zis (p )

8
Il y a « adaptation de la puissance apparente » au port de sortie d’un quadripôle lorsque, pour une valeur particulière
ZG (p ) = Zie (p ) de l’impédance interne du générateur, l’impédance de sortie est l’impédance image définie par :

Z12 (p ) ⋅ Z21(p )
Zis (p ) = Zs (p ) = Z22 (p ) − = ZL (p )
Z11(p ) + Zie (p )

Les impédances images d’entrée et de sortie d’un quadripôle peuvent être également déterminées à partir des deux cas
particuliers de fonctionnemments, avec l’autre port ouvert puis en court-circuit, par :

 Z ⋅Z   Z ⋅Z 
Zie (p ) = Zeo (p ) ⋅ Zecc (p ) = Z11 ⋅  Z11 − 12 21  et Zis (p ) = Zso (p ) ⋅ Zscc (p ) = Z22 ⋅  Z22 − 12 21 
 Z22   Z11 

où Zeo (p ) est l’impédance d’entrée lorsque le port de sortie est ouvert, Zecc (p ) est l’impédance d’entrée lorsque le
port de sortie est en court-circuit, Zso (p ) est l’impédance de sortie lorsque le port d’entrée est ouvert, et Zscc (p ) est
l’impédance de sortie lorsque le port d’entrée est en court-circuit.

8.5.4 Impédance caractéristique


Lorsqu’il y a adaptation de la puissance apparente au port d’entrée et au port de sortie d’un quadripôle électrique
passif linéaire, on tire de la résolution simultanée des deux expressions précedentes des impédances images d’entrée
et de sortie, l’expression de leur produit comme suit :

Zie (p ) ⋅ Zis (p ) = Z11 (p ) ⋅ Z22 (p ) − Z12 (p ) ⋅ Z21 (p ) := Zc2 (p )

où on désigne par Zc (p ) l’impédance caractéristique du quadripôle, qui peut être exprimée comme suit :

Zc (p) = Zie (p ) ⋅ Zis (p) = Z11(p ) ⋅ Z22 (p ) − Z12 (p ) ⋅ Z21(p)

Dans les quadripôles passifs symétriques, on utilise plutôt l’impédance caractéristique ; c’est l’impédance qui,
connectée à un port d’un quadripôle permet d’obtenir l’« adaptation de la puissance apparente » à tous ses deux ports.

8.6 ASSOCIATIONS DE QUADRIPÔLES PASSIFS LINÉAIRES


Il existe deux classes d’associations de quadripôles électriques : l’association en chaîne directe et les associations en
boucle. Dans l’association en chaîne directe, les quadripôles sont connectés en cascade. Les associations en boucle
comportent une chaîne directe et une chaîne de retour ou réaction. Selon que c’est la tension ou le courant de sortie de
la chaîne directe qui est retourné dans la chaîne de réaction, on a une réaction de tension ou une réaction de courant
respectivement.

La grandeur retournée à la sortie de la chaîne de réaction peut être une tension ou un courant ; il y a donc deux
possibilitées pour la réinjecter avec le signal délivré par le générateur. Si elle est une tension, elle sera réinjectée en
série avec la tension délivrée par le générateur, et on parlera alors d’une réaction série. Si elle est un courant, elle sera
réinjectée en parallèle avec le courant délivré par le générateur, et on parlera alors d’une réaction parallèle.

8.6.1 Association en cascade


La figure 8-10 montre une association en cascade ou en chaîne directe, de deux quadripôles (a) et (b) :

I1a = I1 ; I2 b = I 2 ; I1b = I 2 a ;
V1a = V1 ; V2a = V1b ; V2b = V2

Les paramètres T sont appropriés pour l’étude de ce


type d’association :

Figure 8-10

Vous aimerez peut-être aussi