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NOM 

: MATRICULE :

HEC MONTRÉAL Hiver 2023

Société, développement durable et organisation


10405
Examen final

 Toute documentation est permise.


 En classe, sur ordinateur
 Durée : 3 heures.
 Répondre directement sur le questionnaire
 L’examen comporte 2 sections totalisant 3 questions. Section 1 page 1 ;
section 2 page 4
 Inscrire vos coordonnées aux endroits prévus à cette fin.
 L’examen compte pour 40 % de la note globale du cours.

PREMIÈRE SECTION
QUESTION OBLIGATOIRE (20 points)

Question 1 :

En mobilisant le modèle sociologique d’analyse, analysez le débat entourant le projet de loi C-11
au Canada, à l’aide de la matière et des outils vus en classe et dans vos lectures obligatoires.
Appuyez votre réponse sur le dossier de presse en page 7. (maximum 2 1/2 pages, Times New
Roman 12 pts, interligne 1,5)

Critères d’évaluation : maîtrise du cas (8pts), intégration de la matière (8pts), clarté et structure
(4pts)

RÉPONSE :
Contexte : La loi C-11 génère des tensions au sein de la société et entre plusieurs acteurs
tels que les sénateurs, le CRTC, la communauté américaine, le gouvernement, la
communauté anglaise au Canada, l’APEM et ainsi de suite. Cette loi vise à obliger les géants
de la diffusion continue en ligne, comme YouTube ou TikTok, à contribuer à la création et à
l'offre de contenu culturel canadien, comme la musique, le cinéma et la télévision.
Cependant, cette dernière implique des amendements qui ne sont pas en faveur de certains
de ces acteurs. Le souci de la loi C-11 est qu’elle veut protéger la culture canadienne, à offrir
plus de choix aux Canadiens, à répondre aux besoins linguistiques en situation minoritaire et

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à faire entrer la réglementation de l’industrie dans le 21e siècle sans prendre en considération les
besoins et les droits des autres acteurs.

Les buts :

Les sénateurs : Ces acteurs ont pour objectif à obliger les grands acteurs de diffusion continue en
ligne tels que Youtube, Spotify et TikTok de contribuer des contenus canadiens afin de les rendre
plus facilement accessible ou découvrable et également de faire adopter cette loi par tous les
autres acteurs.

Les stratégies :

Les sénateurs : À travers la controverse, on remarque que ces derniers s’obligent à collaborer
avec les autres acteurs en enlevant certains amendements qui peuvent embêter les autres afin que
cette loi soit appliquée le plus rapidement possible. Les sénateurs appliquent cette stratégie de
collaboration, car s’ils utilisent la confrontation ou l’indifférence, il se peut que la loi ne soit pas
appliquée par une vaste majorité des acteurs.

Les ressources : Ses plus grandes ressources sont bien évidemment les grands acteurs tels que
Youtube, Spotify et TikTok et ainsi le CTRC. En mobilisant et utiliser une relation d’affaire avec
ces derniers, les sénateurs pourront diffuser des contenus canadiens via ces grandes
organisations. Ensuite, comme nous le savions, les sénateurs ont la capacité de modifier la loi C-
11. Pour avoir un soutient de la part des autres, ils écoutent aux mécontentements des autres
organisations et s’ajustent par rapport à leurs bien et leurs droits. Voici les atouts nécessaires que
les sénateurs doivent mobiliser et utiliser dans ses relations avec les autres acteurs afin
d’atteindre ses buts.

Les enjeux : Les enjeux économiques peuvent être présents après l’application de cette loi, car
cela pourra éventuellement affecter les opérations des entreprises américaines et pourra affecter
les services de streaming numérique. Il y a aussi une présence des enjeux sociaux, car en
appliquant cette loi, on réalise qu’on va entre-temps faire preuve de créativité en faisant la
promotion du contenu canadien, comme les panneaux d’affichage, la publicité et etc. Ceci
prouve une forme d’inégalité et d’injustice pour les Américains, qui eux, veulent aussi faire de la
promotion.

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DEUXIÈME SECTION
QUESTION AU CHOIX (20 points)

Répondez à UNE des deux questions suivantes. Bien identifier la question choisie. (maximum 2
1/2 pages, Times New Roman 12 pts, interligne 1,5). Vous devez vous appuyer sur la matière vue
en classe (vidéos, cas, activités, etc.) ET sur les lectures obligatoires.

Critères d’évaluation : qualité de la réponse (8pts), intégration de la matière (8pts), clarté et


structure (4pts)

Question 2 :

Le développement durable est-il une trajectoire de transition révolutionnaire? Justifiez votre


réponse en comparant avec d’autres exemples les trajectoires de transition possibles vues en
classe.
Ou

Question 3 :

En quoi l’accélération de nos rythmes de vie peut-elle être reliée au modèle de société
capitaliste? Quelles implications concrètes cette accélération a-t-elle pour les entreprises, les
individus et les sociétés ?

Question 3 :

En quoi l’accélération de nos rythmes de vie peut-elle être reliée au modèle de société
capitaliste? Quelles implications concrètes cette accélération a-t-elle pour les entreprises, les
individus et les sociétés ?

Entreprises
Comme nous le savions, nos rythmes de vie s’accéléré de façon exponentielle et suit de pas
loin au modèle de société capitaliste. C’est-à-dire, un système fondé sur la production pour
un marché par des individus ou des regroupements d’individus entreprenants dans le but de
réaliser un profit, selon Berger. Pour ce qui est des entreprises, on constate qu’au fil du
temps, les grandes entreprises restent dans la classe sociale supérieure aux autres et que le
capitalisme commercialise aussi les intrants majeurs de productions tels que les matières
premières, l’énergie, le crédit ou le capital d’investissement. Chacun de ces éléments sont
interchangés sur les marchés et mettent une emphase importante dans la détermination de la
société. En interchangeant sur les marchés, la valeur de notre capital s’expand et cela crée
une société dynamique où nous pourrions augmenter ou diminuer les heures des travailleurs.
Examen
À causefinal 10405
de cela, il Hiver
se peut2023 Page 4En
qu’il y ait de l’exploitation au niveau des travailleurs. de résumé,
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les entreprises évoluent de façon exponentielle en s’adaptant aux rythmes de la vie.
Société
Dans la génération qu’on vit, nous somme dans la 6e phase du capitalisme. C’est-à-dire nous
sommes dans une société où il y a une chute du communisme. En d’autres mots, nous sommes
plus dans l’optimisation de faire disparaître les classes sociales, car il n’y a plus d’entraide entre
la société. Dû au fait que les entreprises montent dans la classe sociale et que les sociétés restent
en place, ils adaptent une forme de néolibéralisme où la société suit une croyance de la liberté de
la production et de l’échange, la liberté à la libre concurrence et ainsi la liberté à la stabilité
monétaire.

Individus

De cette raison, qu’il y a des inégalités sociales et la pauvreté chez les personnes qui sont dans la
classe sociale très base. Ces personnes n’ont pas le choix de travailler fort à un faible revenu,
manquer de la nourriture chez eux, ne pas avoir un soin de santé suffisants, ne pas avoir la
chance de finir l’école, de ne pas manifester leurs droits et être isoler de la société. De génération
à l’autre, ces personnes doivent subir et continuer une vie misérable parce que certaines
personnes de la société suivent un monde capitaliste.

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Dossier de presse

Ici Radio Canada


22 novembre 2022
Le contenu généré par les utilisateurs exclu du projet de loi C-11, assure Ottawa
La Presse canadienne

Le ministre du Patrimoine canadien s'est dit prêt à examiner des amendements à son projet de loi
Des progrès visant à réglementer la diffusion continue en ligne, après qu'un comité du Sénat eut souligné que
sur le projet des experts de l'industrie craignaient que le texte législatif ainsi rédigé couvre aussi le contenu
de loi. généré par les utilisateurs. Pablo est
indécis sur
Je suis né avec un esprit ouvert, donc, bien sûr, j'ai un esprit ouvert à ce sujet, a déclaré Pablo le projet,
Rodriguez devant le Comité permanent des transports et des communications du Sénat. mais ouvert
pour le
Je ne peux pas dire pour le moment : oui, je serais d'accord ou pas d'accord sur [...] un principe
amendement que je n'ai jamais lu [...] Mais sur le principe général, nous sommes ouverts. général.
M.P.C.
défend son Le ministre du Patrimoine canadien est venu défendre mardi au Sénat son projet de loi sur la
projet devant diffusion en continu sur Internet, qui modifierait la Loi sur la radiodiffusion et accorderait de
le Sénat. nouveaux pouvoirs au CRTC.

Le projet de loi C-11, déposé aux Communes en février, vise à obliger les géants de la diffusion
continue en ligne, comme YouTube ou TikTok, à contribuer à la création et à l'offre de contenu
Explication culturel canadien, comme la musique, le cinéma et la télévision. Le ministre Rodriguez martèle
de la loi C- depuis que son projet de loi ne vise pas à réglementer le contenu généré par les utilisateurs
11. Les comme les vidéos de chats sur YouTube.
géants du
web sont Le projet de loi a toutefois suscité de nombreuses inquiétudes. Les « géants du web » sont contre
contre cette et font valoir que le projet de loi nuirait aux revenus des utilisateurs qui génèrent du contenu sur
loi. les plateformes. Les géants du web soutiennent aussi que ces nouvelles règles pourraient les
forcer à revoir les algorithmes qu'ils utilisent au Canada.

Plusieurs sénateurs ont aussi des réserves. Le sénateur conservateur Michael MacDonald a ainsi
souligné mardi que le comité permanent avait entendu des experts s'inquiéter du fait que les
créateurs soient régis par le projet de loi.

Le CRTC pourrait régir le contenu

Pamela Wallin, du Groupe des sénateurs canadiens, a ajouté que le président du Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avait déjà comparu devant le
comité sénatorial aux côtés d'un conseiller juridique pour confirmer que le projet de loi, tel que
rédigé, donnerait à son agence l'autorité sur du contenu généré par les utilisateurs.

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Ce qu'ils ont dit, c'est qu'il "ne serait dans l'intérêt de personne de le faire, alors faites-nous
confiance, nous ne réglementerons pas le contenu généré par les utilisateurs" — mais encore une
fois, ils ont confirmé à deux reprises qu'ils avaient le pouvoir de le faire, a-t-elle dit au ministre.
Une créatrice
veut Mme Wallin soutient qu'elle a même entendu une créatrice de contenu qui trouvait le projet de
s’échapper de loi si confus et si vague qu'elle déménagerait aux États-Unis pour y échapper.
cette loi.
Les sénateurs MacDonald et Wallin ont demandé à M. Rodriguez s'il interviendrait pour apporter
des modifications au projet de loi afin d'atténuer ces préoccupations, mais le ministre n'a offert
aucun engagement, car il est toujours convaincu que la loi ne couvrirait pas le contenu généré par
les utilisateurs.

Les obligations [de la loi] sont au niveau des plateformes, a-t-il dit. Pourquoi? Parce qu'on parle
de contributions, en termes de revenus, à la création de contenu canadien. Deuxième chose, c'est
de faire en sorte qu'on trouve plus facilement du contenu canadien.

Ce ne sont pas les créateurs qui vont faire ça, a insisté le ministre.

Objectfis de Il a plaidé que le projet de loi visait à protéger la culture canadienne, à offrir plus de choix aux
cette loi. Canadiens, à répondre aux besoins des communautés linguistiques en situation minoritaire et à
faire entrer la réglementation de l'industrie dans le 21e siècle.

Il a rappelé que la dernière fois que la Loi sur la radiodiffusion a été modernisée, les Canadiens
écoutaient de la musique sur des baladeurs, louaient des films au club vidéo et Internet venait à
peine de naître. Aujourd'hui, a-t-il dit, il y a des plateformes de diffusion en ligne comme Netflix,
on peut regarder la télévision sur un téléphone et le contenu est même filmé et monté sur des
téléphones.

La loi ne reflète plus la réalité : vous avez de très gros joueurs qui n'ont aucune règle à respecter
et il y a d'énormes défis autour de la culture et de la production, et des choses qui affectent nos
créateurs et le contenu canadien, a-t-il déclaré aux sénateurs. C'est pourquoi il est important
aujourd'hui que nous puissions adopter ce projet de loi rapidement.

Le projet de loi C-11 est devant le Sénat depuis six mois, où il a fait l'objet de 42 heures
d'audiences devant le Comité permanent des transports et des communications. Il avait été adopté
en troisième lecture aux Communes en juin.

Le Droit
11 janvier 2023
Inquiétude des États-Unis à propos du projet de loi C-11 du Canada
Mickey Djuric

L'ambassade des États-Unis au Canada se dit préoccupée par le fait que le projet de loi du
gouvernement libéral sur la diffusion en ligne pourrait discriminer les entreprises américaines.

Enjeu pour Dans une déclaration transmise à La Presse canadienne, une porte-parole de l'ambassade, Molly
USA Sanchez Crowe, affirme que des responsables américains tenaient des consultations avec des
entreprises sur la manière dont le projet de loi C-11 pourrait affecter leurs opérations. «Nous
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craignons que cela n'affecte les services de streaming numérique et ne discrimine les entreprises
américaines», précise-t-elle.

Contenu canadien

Le projet de loi vise à mettre à jour la loi canadienne sur la radiodiffusion afin qu'elle reflète
l'avènement des plateformes de diffusion en ligne telles que YouTube, Spotify et Netflix. Si le
projet de loi est adopté, ces plateformes seraient tenues de contribuer à la création de contenu
canadien et de le rendre accessible aux utilisateurs au Canada — sous peine de lourdes sanctions.

Le texte a fait l'objet d'un examen approfondi après que des observateurs et des entreprises aient
soutenu qu'il laissait trop de place au contrôle gouvernemental sur le contenu généré par les
utilisateurs et les algorithmes des médias sociaux.

Le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui


se verrait accorder de nouveaux pouvoirs d'exécution en vertu du projet de loi, a amoindri ces
préoccupations lors d'une audience d'un comité sénatorial le mois dernier, bien que certains
législateurs aient fait part qu'ils restaient préoccupés par l'imprécision du libellé du projet de loi.

YouTube, qui appartient à Google, a déclaré ne pas craindre d'être davantage réglementé. Mais il
a soutenu que le projet de loi ouvrait la porte à une certaine promotion de certains contenus et
qu'il donnerait au gouvernement le contrôle de ce que les utilisateurs voient.

Contestation?

En vertu de l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, un pays peut
contester une loi lorsqu'il estime qu'il fait l'objet de discrimination.

La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, a déjà exprimé sa préoccupation


concernant le projet de loi, mais n'a pas précisé si son pays y voyait un motif de différend
commercial.

La ministre canadienne du Commerce international, Mary Ng, a affirmé que la loi sur la
diffusion en ligne est conforme aux obligations commerciales du Canada.

Cependant, Marc Froese, professeur de sciences politiques à l'Université Burman, en Alberta,


estime possible qu'une procédure soit lancée contre le Canada. Il rappelle qu'il y a eu un
différend transfrontalier auquel le Canada a été confronté il y a 25 ans au sujet de magazines à
tirage dédoublé, ou de magazines américains vendus au Canada avec le même contenu mais avec
de la publicité canadienne. Le pourcentage de publicités canadiennes qu'ils pouvaient inclure
était déjà strictement limité depuis les années 60 et en 1994, le gouvernement a ajouté une lourde
taxe d'accise à l'équation.

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«Nous avons perdu»

Le professeur Froese signale que le gouvernement du Canada a voulu ainsi empêcher


l'envahissement culturel des Américains. Mais les États-Unis ont contesté la politique par
l'intermédiaire de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et ont menacé de représailles en
vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain de l'époque, l'ALENA.

«Nous avons joué dur et les Américains nous ont poursuivis? et nous avons perdu», de rappeler
le professeur Froese.

Le gouvernement libéral de Jean Chrétien a été contraint de reculer, même si certaines


restrictions sur les magazines importés ont subsisté. Marc Froese a observé que depuis lors, le
Canada at beaucoup appris sur les différends commerciaux et les exemptions culturelles et qu'il
est devenu l'un des principaux utilisateurs de mécanismes de règlement des différends sur la
scène mondiale.

Pour sa part, Lawrence Herman, un avocat spécialisé dans le commerce du cabinet Herman &
Associates, de Toronto, ne pense pas que le projet de loi rencontrera beaucoup plus d'obstacles.
«Le gouvernement du Canada fera tout ce qui est nécessaire pour s'assurer que ces mesures
soient mises en œuvre de manière parfaitement légitime», selon lui.

Le projet de loi C-11 a été adopté à la Chambre des communes le 21 juin dernier; il attend un
vote final au Sénat.

Le Devoir
2 février 2023
Le Sénat canadien approuve le projet de loi C-11 sur la diffusion en ligne
Mickey Djuric

Les grandes entreprises du numérique qui offrent des services de diffusion en ligne pourraient
bientôt être tenues de contribuer au contenu canadien alors qu’un projet de loi libéral controversé
se rapproche un peu plus de sa mise en oeuvre.

Le Sénat a adopté la loi sur la diffusion en ligne connue sous le nom de projet de loi C-11 avec
une dizaine d’amendements, après avoir été longuement étudiée par des sénateurs.

Le projet de loi mettrait à jour les règles de diffusion du Canada pour refléter la présence sur le
marché des géants de la diffusion en ligne tels que YouTube, Netflix et Spotify. La loi les
obligerait à contribuer au contenu canadien et à le rendre accessible aux utilisateurs au pays —
sous peine de lourdes sanctions.

Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, a déclaré qu’il espère que la Chambre des
communes adoptera le projet de loi la semaine prochaine après avoir examiné les changements
du Sénat.

Les sénateurs ont apporté des modifications visant à protéger le contenu généré par les
utilisateurs et à promouvoir des langues autochtones et des créateurs de contenu noirs. Ils ont
également inclus un amendement qui interdirait à Radio-Canada/CBC de produire du contenu
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commandité. Un autre changement viendrait obliger les entreprises à vérifier l’âge des
utilisateurs avant qu’ils n’accèdent à du matériel sexuellement explicite.

Le gouvernement libéral n’entend pas accepter toutes les recommandations du Sénat, a indiqué
M. Rodriguez, jeudi, mais sans préciser celles avec lesquelles il était en désaccord.

« Nous verrons quand le projet de loi reviendra. Il y a des amendements qui n’ont aucun impact
sur le projet de loi, et d’autres, oui. Ceux-là, nous ne les accepterons pas », a soutenu le ministre
lors d’un panel de l’Association canadienne des producteurs de médias.

Le Sénat a également retiré une clause du projet de loi que la sénatrice Paula Simons a décrite
comme donnant « de nouveaux pouvoirs extraordinaires au gouvernement pour prendre des
décisions politiques » sur certains aspects.

Ian Scott, l’ancien président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications


canadiennes, avait affirmé à un comité sénatorial que certaines dispositions du projet de loi
rapprocheraient le point d’équilibre « un peu plus vers une diminution de l’indépendance » de
l’organisme de réglementation — bien qu’il ait insisté sur le fait qu’il resterait indépendant.

Le CRTC, maintenant sous la direction de Vicky Eatrides, sera chargé de faire appliquer les
dispositions du projet de loi.

Les multinationales au coeur des critiques

Si l’Association de professionnels de l’édition musicale (APEM) salue l’avancement du projet de


loi, elle appelle aussi la Chambre des communes à rejeter quelques amendements du Sénat, dont
celui à propos des médias sociaux.

Selon l’organisme qui représente les éditeurs musicaux francophones au Canada, « 


l’amendement à l’article 4 n’était pas nécessaire et est rédigé de manière problématique ».

« Le texte crée une échappatoire qui profiterait à des multinationales lorsqu’elles diffusent des
vidéoclips. Cela est hautement problématique et aurait des répercussions sur l’ensemble des
entreprises du système canadien de radiodiffusion. Il faut revenir au texte que la Chambre des
communes avait adopté en juin dernier, il avait été longuement débattu et réfléchi » a déclaré le
directeur général de l’APEM, Jérôme Payette, dans un communiqué transmis jeudi soir.

Celui-ci demande « une adoption rapide du projet de loi ».

Le Sénat a donné son approbation un an après dépôt du projet de loi à la Chambre des
communes.

Dans les procédures à la Chambre des communes et au Sénat, il y a eu environ 218 témoins, 43
réunions, 119 mémoires et 73 amendements proposés, a mentionné M. Rodriguez.

Le projet de loi a fait l’objet d’un examen approfondi au milieu des accusations d’entreprises et
de détracteurs qui ont déclaré que la pièce législative laissait trop de place au contrôle du
gouvernement sur le contenu généré par les utilisateurs et les algorithmes des médias sociaux.
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Selon M. Rodriguez, les géants du numérique peuvent faire preuve de créativité en faisant la
promotion du contenu canadien, comme les panneaux d’affichage, la publicité ou, s’ils le
souhaitent, en modifiant leurs algorithmes.

Le projet de loi a également attiré l’attention des États-Unis. Son ambassade à Ottawa a
récemment déclaré qu’elle tenait des consultations avec des entreprises américaines qui, selon
elle, pourraient faire l’objet de discrimination si le projet de loi était adopté.

La semaine dernière, deux sénateurs américains ont appelé à une répression commerciale contre
le Canada au sujet du projet de loi C-11, affirmant que la future réglementation bafoue les
accords commerciaux.

« Je ne suis pas inquiet, car nous pensons que cela est conforme aux obligations commerciales »,
a assuré le ministre Rodriguez.

Le Devoir
8 mars 2023
Le gouvernement Trudeau rejette le compromis du Sénat au sujet du projet de loi sur la
radiodiffusion
Boris Proulx

Le gouvernement Trudeau persiste et signe : pas question de préciser que seule la musique
professionnelle se trouvant sur YouTube est visée par son projet de loi sur la radiodiffusion (C-
11). Il réfute ainsi un compromis trouvé par le Sénat pour calmer les critiques.

Le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a fait inscrire mardi soir au feuilleton un message
destiné au Sénat : pas question de limiter trop strictement dans la loi le pouvoir du Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) envers les réseaux sociaux.

Le ministre « rejette respectueusement l’amendement 3 », parce qu’il limiterait le CRTC dans
son pouvoir de réglementer la distribution d’émissions commerciales sur les médias sociaux, et
« empêcherait le système de radiodiffusion de s’adapter aux changements technologiques au fil
du temps », peut-on lire dans la réponse gouvernementale.

Que la musique, selon le Sénat

Le gouvernement rejette ainsi l’un des principaux amendements de la Chambre haute sur C-11,
et insiste pour adopter la version originale de l’article 4.‍2 du texte. Cet article vise également à
assujettir à la loi le contenu téléversé par les utilisateurs sur les réseaux sociaux, comme
YouTube, au même titre que le contenu professionnel de Netflix, Disney+ ou Spotify.

Selon la loi, ces plateformes devront notamment contribuer financièrement à la culture


canadienne et mettre en avant le contenu canadien, afin de le rendre plus facilement accessible,
ou « découvrable ». Même si le ministre a assuré au Devoir que le gouvernement ne vise par sa
loi que les films, les séries télévisées et la musique, et non les youtubeurs et autres vidéastes
amateurs. Cette précision doit être envoyée au CRTC dans un règlement ultérieur.

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Le Parti conservateur du Canada, ainsi que de grandes entreprises comme Google, propriétaire de
YouTube, se sont publiquement opposés au projet de loi C-11. Alors que les conservateurs sont
allés jusqu’à accuser le gouvernement de vouloir censurer leur page Twitter, des plateformes
multinationales ont dit en faire déjà assez pour la culture québécoise.

Afin de trouver un compromis entre le gouvernement et les nombreuses critiques du projet de loi,
les sénatrices Julie Miville-Dechêne et Paula Simons ont proposé de modifier le texte de loi pour
réduire le champ du contenu appelé à être régulé par le CRTC, le limitant à la musique
professionnelle. Essentiellement, la modification aurait fait en sorte que seules les chansons qui
peuvent être diffusées à la radio et qui se trouvent sur des plateformes comme YouTube seraient
touchées par la loi.

La sénatrice Miville-Dechêne a écrit sur Twitter être « déçue » du rejet par le gouvernement de
cette clarification au projet de loi. Des élus conservateurs ont pour leur part saisi l’occasion pour
réitérer sur les réseaux sociaux leur demande d’abandonner, ou de « tuer », le projet de loi C-11.
Leur chef, Pierre Poilievre, a répété en Chambre mercredi l’accusation selon laquelle le projet du
gouvernement est de « censurer l’Internet ».

Au contraire, l’Association québécoise de l’industrie du disque (ADISQ) se réjouit de la tournure


des événements. « C’est exactement ce que nous demandions », explique sa directrice générale,
Eve Paré, au Devoir.

« La question de l’amendement portant sur les médias sociaux, l’article 4.2, était celle qui nous
préoccupait le plus parce que malencontreusement, la proposition du Sénat avait pour effet
d’exclure la consommation de vidéoclip. Alors qu’on sait que YouTube, pour ne pas le nommer,
est un acteur majeur dans la consommation et la découverte de musique, en particulier chez les
jeunes. »

D’autres amendements rejetés

Le ministre Rodriguez a aussi annoncé qu’il n’acceptait pas l’amendement qui ajouterait à la loi
une obligation pour les sites Web de vérifier l’âge des internautes avant de présenter du matériel
pornographique. « L’amendement cherche à légiférer sur des questions relatives au système de
radiodiffusion qui vont au-delà de l’intention politique du projet de loi », peut-on lire.

Pareillement, le gouvernement rejette avec autant de respect l’idée d’interdire à Radio-Canada la


diffusion de messages publicitaires « conçus de manière à ressembler à de la programmation
journalistique », une attaque en règle du Sénat envers le controversé service publicitaire Tandem
de la société d’État.

Le ministre avait déjà avoué au Devoir qu’il trouvait cet amendement hors sujet, en décembre. Il
avait du même souffle promis qu’une réponse gouvernementale sur les amendements serait
fournie rapidement, après discussions avec les autres partis. Cette réponse n’est arrivée que trois
mois plus tard.

Entre-temps, le gouvernement du Québec a envoyé en février une lettre pour se plaindre de


certains aspects du projet de loi C-11. Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, souhaite
s’assurer que Québec soit consulté au moment d’établir les règles du CRTC, ce qui constitue une
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pratique normale, mais pas inscrite à la loi. Québec souhaite aussi que ses lois sur le statut de
l’artiste s’appliquent aux entreprises en ligne visées.

Il est minuit moins une, puisque le texte de C-11 doit désormais être débattu en troisième lecture
aux Communes mercredi, ce qui constitue normalement l’ultime étape pour les élus de modifier
le texte. Le gouvernement affirme qu’il est trop tard pour répondre aux demandes du Québec, et
rien à ce sujet n’est inclus dans la réponse au Sénat.

Les libéraux acceptent d’autres amendements proposés par les sénateurs. Les ajouts acceptés
modifient moins significativement l’intention originale du texte de loi. Afin de devenir une loi du
Canada, un projet de loi doit être adopté à l’identique par la Chambre des communes et le Sénat.
Cela signifie que le Sénat peut insister pour maintenir ses modifications, et renvoyer à la
Chambre une autre version du texte.

Le Devoir
13 mars 2023
Le projet de loi C-11 sur la radiodiffusion ne serait pas menacé au Sénat
Boris Proulx

Les sénatrices qui ont tout fait pour « clarifier » le projet de loi libéral C-11 sur la radiodiffusion
s’attendent à ce que le Sénat se plie maintenant à la volonté des élus et approuve le texte
législatif, bien qu’il suscite une certaine controverse au Canada anglais.

« Je crois beaucoup à ce que je fais, je vais jusqu’au bout de mes convictions, mais je sais très
bien où je suis dans l’univers politique. Je suis à la Chambre haute », a laissé tomber la
sénatrice québécoise indépendante Julie Miville-Dechêne.

Elle se dit « déçue » qu’un compromis qu’elle a coécrit avec sa collègue albertaine Paula Simons
ait été rejeté du revers de la main par le gouvernement Trudeau. Malgré tout, elle croit toujours
que C-11 est « important » pour la culture francophone. « Je n’ai pas le sentiment que ce projet
de loi est menacé » au Sénat, a-t-elle précisé au Devoir. Elle critique le ministre du Patrimoine
canadien, Pablo Rodriguez, qui n’a pas considéré le travail des sénateurs à sa juste valeur, selon
elle.

Le Sénat a voté en décembre une série d’amendements au projet de loi C-11, dont un qui limite
sa portée à la musique professionnelle lorsqu’il s’agit de réglementer le contenu diffusé sur les
médias sociaux, comme YouTube. Le gouvernement a rejeté l’idée, sous prétexte qu’il fallait
donner au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications toute la marge de manoeuvre
pour « s’adapter aux changements technologiques au fil du temps ».

D’autres amendements plus techniques ont toutefois été acceptés.

Critiqué surtout au Canada anglais

Le projet de loi C-11 a été déposé en février 2022 par le ministre Rodriguez. Il vise surtout à
obliger le financement et la promotion du contenu canadien par les plateformes comme Netflix,
Spotify et YouTube. Le ministre a explicitement précisé que cela ne changerait rien pour les
simples internautes qui diffusent du contenu en ligne.
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Ses nombreux détracteurs lisent le texte de loi de manière inverse. Ils craignent que l’objectif de
prioriser le contenu canadien sur Internet nuise à sa visibilité sur les écrans dans d’autres pays.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, y voit carrément un projet de
« censure de l’Internet » ; il propose de ne jamais l’adopter.

« Il y a eu plus de craintes au Canada anglais », a indiqué la sénatrice Miville-Dechêne, qui


voulait justement ajouter des précisions au texte pour calmer les critiques. Des groupes de
l’industrie culturelle, comme l’ADISQ, appuyaient au contraire la version originale de
l’article 4.2, la partie la plus controversée du projet de loi.

C-11 doit encore recevoir un ultime aval des élus des Communes dans les prochaines semaines.
Puis il doit retourner devant le Sénat, qui a théoriquement le pouvoir de le modifier de nouveau,
au risque de provoquer un va-et-vient du texte législatif entre les deux chambres.

Un scénario auquel ne croit pas Paula Simons, qui est elle aussi membre du Groupe des sénateurs
indépendants et qui est très critique du projet de loi tel que rédigé. « Il sera difficile de donner
mon accord [à C-11] sans les amendements. Mais je pense qu’il y a assez de votes pour passer le
projet de loi, même si je dis non », dit-elle en français.

Selon elle, C-11 est un projet de loi « incomplet », mais il ne viole pas la Constitution, l’une des
situations qui pourraient justifier un blocage par la Chambre haute. « Ce n’est pas le travail du
Sénat de dire tout le temps non, même si on n’aime pas un projet de loi. »

Prévisible adoption

Après une longue étude de près de huit mois au Sénat, la version amendée de C-11 a été adoptée
en février par une grande majorité de sénateurs, à 43 contre 15.

Le représentant du gouvernement à la Chambre haute, le sénateur Marc Gold, est « très


optimiste » de voir suffisamment de ses collègues se ranger derrière la version renvoyée par le
gouvernement. « Si une majorité de députés sont en désaccord avec certaines de nos
recommandations, à mon humble avis, nous devons accepter leur verdict. Particulièrement en
contexte [de gouvernement] minoritaire. »

Le sénateur Gold souligne que cette réforme de la Loi sur la radiodiffusion a été promise par le
Parti libéral du Canada, mais aussi par le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois.

Le bureau du chef de l’opposition au Sénat, Don Plett, n’a pas souhaité révéler les intentions du
groupe des sénateurs conservateurs avant d’obtenir une version finale de C-11 renvoyée par la
Chambre.

Le Bloc québécois a tenté de modifier le texte à la toute dernière minute, jeudi dernier, en
proposant l’ajout d’un paragraphe qui aurait obligé la consultation du Québec et une référence au
statut de l’artiste, comme demandé par le gouvernement Legault. Le sous-amendement n’a pas
été jugé recevable pour des raisons de procédure.

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