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TH6523 - THÉOLOGIE SYSTÉMATIQUE III

Travail présenté à Ovide Gardos

La vie de John Smyth

Par Louis Sabbat

Faculté de Théologie Évangélique


10710, avenue Hamelin Montréal, Québec, H2B 2G1
Automne 2015
i

TABLE DES MATIÈRES

Table des Matières_______________________________________________________i

Introduction____________________________________________________________1

1. Les influences de JOhn SMYTH______________________________________2

1.1. Les anglais______________________________________________________2

1.1.1. Les Anglais Radicaux__________________________________________3

1.1.2. Les Anglais Séparatistes________________________________________3

1.1.3. Leaders Séparatistes___________________________________________5

1.1.3.1. Robert Brown (1550-1631)___________________________________5

1.1.3.2. Henry Barrow (1550-1593) et John Greenwood (-1593)____________5

1.1.3.3. Francis Johnson (1562-1618) et Henry Ainsworth (1571-1622)_______6

1.2. Les hollandais___________________________________________________7

1.2.1. Influences des leaders hollandais_________________________________8

1.2.1.1. Les Anabaptistes___________________________________________8

1.2.1.1.1. Caspar Schwenckfeld (1489-1561)._________________________8

1.2.1.1.2. Melchior Hofmann (1495-1543).___________________________9

1.2.1.2. Les Mennonites___________________________________________10

1.2.1.2.1. Menno Simons (1496-1561)______________________________10

1.2.1.2.2. Dirk Philips (1504-1568).________________________________11

1.2.1.2.3. Lubbert Gerrits (1534-1612)._____________________________12

1.2.1.2.4. Hans de Ries (1553-1638)._______________________________12


ii

2. La vie de John smyth_______________________________________________13

2.1. PhaSe puritaine_________________________________________________14

2.1.1. Cambridge__________________________________________________14

2.1.2. Lincoln____________________________________________________15

2.1.3. Gainsborough_______________________________________________16

2.2. PhaSe Séparatiste_______________________________________________17

2.2.1. Smyth à la congrégation de Gainsborough_________________________17

2.2.2. Le départ de Smyth pour Amsterdam_____________________________18

2.2.3. Désaccord de Smyth avec les séparatistes_________________________19

2.3. Phase Baptiste__________________________________________________20

2.3.1. Le baptême de Smyth_________________________________________20

2.3.2. Rejet du baptême de l’Église Anglicane___________________________21

2.4. Phase menonite_________________________________________________23

2.4.1. Le contact de Smyth avec les mennonites_________________________23

2.4.2. Négocations de Smyth avec les mennonites________________________23

3. IMpact de John SMYTH____________________________________________25

Conclusion____________________________________________________________26

Bibliographie__________________________________________________________27
1

INTRODUCTION

Nous aimerions présenter ce travail dans le cadre de nos études à la Faculté de Théologie

Évangélique.  Ce travail nous a permis de mettre en pratique les enseignements acquis tout au

long du cours du « Histoire de l’Église II ».

John Smyth est considéré comme l’un des fondateurs du mouvement baptiste. Il a

également apporté des contributions majeures aux confessions baptiste ultérieures. La question

que nous pourrions nous poser « Est-ce qu’il était vraiment un baptiste ? » et « Est-ce

vraiment lui qui a fondé le mouvement baptiste ? ».

Pourtant Tull, considère John Smyth comme étant l’un des principaux influenceurs du

mouvement Baptiste.

Il a dit: « La vie de John Smyth a été profondément influencée par le cours tortueux de

la Réforme anglaise. Smyth, à son tour, était un leader dans un courant de cette Réforme qui a

coulé à travers le puritanisme et le séparatisme jusqu'aux débuts de la vie baptiste. »1

Dans le cadre de ce travail, nous tenterons de répondre à ces questions en parcourant la

vie de John Smyth. Nous verrons les différentes personnages et communautés qui ont

l’influencé et impacté sa façon de penser et par la suite nous verrons les différentes étapes de

son cheminement.

1
James E. Tull, Shapers of Baptist Thought, (Valley Forge: Judson, 1972), p. 9.
2

1. LES INFLUENCES DE JOHN SMYTH

John Smyth est l’un des personnages les plus fascinant du mouvement baptiste. Chose

étonnant il est considéré comme étant un pionnier des baptistes généraux, cependant il ne sera

baptiste moins de deux ans pendant son vie.

En effet son pèlerinage qui s’étalera sur une période de 10 ans comprendra plusieurs

étapes soit puritaine, séparatiste, baptiste et mennonite.

Smyth appartenait à une période mouvementée de réforme en Angleterre ou il y avait

une concurrence féroce entre mouvements religieux. À différentes moment de sa vie, il a

dénigré les puritains, les séparatistes et les anabaptistes, sans compter ces points de vue

désobligeantes qu’il avait sur les autres mouvements de son époque.

Cependant tout au long de son pèlerinage il était sincèrement à la quête de la véritable

église, il a essayé de toujours baser ses pensées sur l'Écriture et non la tradition humaine.

John Smyth a grandi entre deux pays soit l’Angleterre et les Pays-Bas, tous au long de sa

vie, il fera un va et vient entre ces ceux pays.

1.1. LES ANGLAIS

Nous sommes au milieu et à la fin du XVIe siècle, la réforme de Luther a impacté toute

l’Europe et l’Angleterre ne fera pas exception. L’Église Anglicane s’établira comme église

d’État en Angleterre cependant de nombreux groupes religieux s'opposaient à certains

éléments de cette nouvelle église. Nous retrouvons parmi ces groupes, les radicaux anglais et

les séparatistes anglais qui ont eu une influence sur John Smyth.
3

1.1.1. Les Anglais Radicaux

Ces groupes avaient le désir de retourner à l'autorité biblique et de mettre en place des

pratiques chrétiennes basées sur des modèles bibliques. Certains soutiennent qu'ils étaient le

début des mouvements puritains et séparatistes.2

La réforme protestante qui avait débuté sous le règne d'Edouard VI a pris fin lorsque la

reine Marie Ier monta sur le trône. Malgré la persécution qui résultat de ce changement de

régime les nombreux radicaux ont continué tenir leurs réunions religieuses mais en privées. 3

Nous verrons l’apparition d’une congrégation à Londres « La congrégation des

Marians » qui sera considérée comme un groupe pionnier par de nombreux groupes

séparatistes.4

Cependant la congrégation des « Marians » ne provoquera pas d’autre réforme parce

qu’elle ne survécu pas assez longtemps pour leur permettre de se séparer de l’Église

Anglicane.5 Francis Johnson fera mention d’une relation entre les Marians et les séparatistes.

John Smyth reconnaitra cette église comme une véritable église à cause de l’intention qu’elle

avait de se séparer de l’Église établie.6

1.1.2. Les Anglais Séparatistes

Alors que les puritains restaient dans l'Église Anglicane, mais au fond d’eux ils

désiraient désespérément réformer les pratiques à l’intérieur de l’Église Anglicane. Lorsque

Elizabeth présentera son livre de prières « Payer Book » suite à la pression de certains

2
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 3
3
Ibid., p. 4
4
Ibid., p. 4
5
Ibid., p. 5
6
John Smyth, The works of John Smyth Volume 2, p. 386.
4

protestants, cela causera l’insatisfaction des puritains qui les poussera à réclamer plus de

réformes.

Ainsi, certaines personnes sont restées à l'extérieur de l'église espérant voir apparaitre

d'autres réformes. Une des points de discordances qui devint un point de ralliement pour les

puritains était les vêtements eucharistiques que les ministres devaient porter sans compter les

nombreux rituels impopulaires chez les ministres puritains.7

Lors de désobéissance des ministres, ils étaient punis par la révocation de leur permis.

Ces événements au lieu de freiner leur ardeur au contraire renforcera la détermination de ces

nombreux dissidents contre l'Église. Ce qui aura comme conséquence la prolifération de

groupe qui résisteront à l’Église Anglicane.

Suite à ces mouvements populaires deux congrégations prendront naissance la

congrégation des Plumbers Hall et l'église de Richard Fitz. Au tout début il considérait leur

séparation comme partielle et temporaire. 8

Nous retrouvons trois facteurs qui distingueront ces nouvelles églises9 :

 Ils se considèrent une congrégation séparée


 Ils veulent manifester les marques d'une vraie église.
 Ils avaient une forme primitive d'une alliance d'église
Malheureusement, avec le peu de document sur les premiers radicaux et séparatistes

anglais, il est difficile de déterminer l'influence de ces premiers groupes sur leurs successeurs

séparatistes tels que John Smyth et ses contemporains. Cependant, ils ouvriront le chemin à

leurs aux futurs leaders séparatistes qui auront un impact considérable sur l’Église Anglicane.

7
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 7
8
Ibid.
9
Ibid.
5

1.1.3. Leaders Séparatistes

1.1.3.1. Robert Brown (1550-1631)

Robert Browne alias « Trouble Church Browne » était radical venant d’un milieu

Puritains. Il exprimera ses premières visions séparatistes en affirmant que l'église de Dieu

devait être rétablie par "le Digne". 10

En 1581, Robert Browne formera une église d'une quarantaine de personnes à Norwich,

chaque membre devrait se soumettre à la loi de Christ. Par la suite ce groupe fera l’objet de

persécution qui amènera plusieurs de leurs dirigeants à être emprisonnés.11

Un conflit éclatera à Middelburg entre Browne et Robert Harrison sur le fait que

Harrison était resté attaché à l’Église Anglicane en parce qu’il soutenait les prédicateurs

anglicans. En contre-parti Harrison s'aperçut que Browne était allé trop loin en se séparant

complètement de leaders anglicans.12

John Smyth avait plus de points communs avec Robert Browne qu'avec les autres

séparatistes de deuxième génération. En outre, la ferveur de Smyth ressemble davantage

l'esprit radical de Robert Browne que ses contemporains séparatistes.13

1.1.3.2. Henry Barrow (1550-1593) et John Greenwood (-1593)

Henry Barrow et John Greenwood formaient la nouvelle direction du mouvement

séparatiste. Barrow était diplômé de Clare College, Cambridge tandis que Greenwood était à

10
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 9
11
Ibid., p. 11
12
Ibid., p. 12
13
Ibid., p. 12
6

Corpus Christi College, Cambridge de 1578 à 1581. 14. Henry Barrow a été arrêté alors qu'il

visitait Greenwood en prison, ainsi à partir de leurs cellules de prison ils sont devenus les

leaders du mouvement séparatiste.15

Toujours poussant que la congrégation soit complètement séparée de l'église Anglicane,

ils ont cité quatre raisons fondamentales que l'Église d'Angleterre était apostat16 :

 Il avait remplacé le modèle biblique du culte par la liturgie du « The Book


of Common Prayer ».
 Il n'y avait aucune repentance requise pour être membre de l'église
 Il maintenait le gouvernement épiscopal de l'Église romaine.
 Il y avait un manque de discipline dans l'église anglicane.
La vision de séparation promue par Barrow et Greenwood était différente de John Smyth

sur deux aspects l'autorité congrégationaliste et les services de culte moins rigides. 17 Après la

mort de ces deux hommes, la direction du mouvement séparatiste fut ensuite transmise à

Francis Johnson.

1.1.3.3. Francis Johnson (1562-1618) et Henry Ainsworth (1571-1622)

Francis Johnson était peut-être la figure la plus influente dans les premières années du

séparatisme. Il a fréquenté le « Christ's College » de Cambridge et a obtenu son baccalauréat

en 1582 et sa maîtrise en 1585.18 À Cambridge, il s’est mis à dos les autorités et fut

emprisonné pour avoir prêché un sermon à Great St. Mary's. Il fût forcé de démissionner de sa

communauté « Christ's College », suite à cela il déménagea à Middelburg dans les Pays-Bas,

14
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 13
15
Ibid., p. 13
16
Ibid., p. 14
17
Ibid., p. 15
18
Ibid., p. 15
7

où il a servi en tant que ministre. 19 Pendant qu'il était là, sa frustration était tellement avancé

qu’il accepta le point de vue séparatiste. Peu de temps après, il retournera à Londres et

deviendra pasteur d’une congrégation séparatiste. Johnson sera encore emprisonné encore

mais il y restera quatre année. En prison, il rencontrera Henry Ainsworth avec qui il écrira « A

True Confession ».20

Les quarante-cinq articles de « A True Confession » expriment la doctrine séparatiste et

la politique ecclésiastique ainsi que les racines puritaines des séparatistes. Nous retrouverons

dans cette confession les directives pour le ministère.

Johnson et Ainsworth ont eu de nombreux contacts avec John Smyth. À Cambridge,

Smyth fut énormément influencé par Johnson. Cependant, nous verrons plus tard que Johnson

et Ainsworth deviendraient des adversaires de John Smyth, si bien qu’ils publieront des tracts

contre Smyth et ses partisans.21

1.2. LES HOLLANDAIS

L’importance de l’influence hollandais est partagé dépendant des groupes. En effet,

certains comme BR White soutiendra que les baptistes se sont développés selon la tradition

séparatiste anglaise avec peu d'influence des anabaptistes. D'autres, comme James Coggins,

pensent que l'influence des anabaptistes en particulier les mennonites fût important sur leur

développement. D'autres encore, comme Irvin Horst, reconnaitra l’influence des séparatistes et

des baptistes et des anabaptistes de l’Angleterre mais cette influence sera renforcée lors de

leurs immigrations aux Pays-Bas. 22


19
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 15
20
Ibid., p. 16
21
Ibid., p. 16
22
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 18
8

William Keeney mentionne trois aspects de la théologie qui étaient assez communs aux

anabaptistes hollandais. 23 : L'Ancien Testament était accompli dans le Nouveau Testament,

une véritable église est composée uniquement de croyants et la doctrine de l’incarnation.

Robert Friedmann ajoutera un autre aspect de la pensée anabaptiste: La meilleure façon

de se rapporter à Dieu passe par la communauté des croyants. Nous retrouverons ces quatre

caractéristiques dans la théologie de Smyth.

1.2.1. Influences des leaders hollandais

Beaucoup des croyances de base de Smyth ont des similitudes avec un nombre

significatif des enseignements anabaptistes. Cependant, avant que l'on puisse analyser la

relation de Smyth avec la pensée anabaptiste, regardons certains des leaders anabaptistes et

mennonites hollandais qui étaient contemporains de Smyth.

1.2.1.1. Les Anabaptistes

1.2.1.1.1.Caspar Schwenckfeld (1489-1561).

Schwenckfeld n'était pas un anabaptiste dans le sens le plus pur du terme mais ses

pensées avaient une influence certaine sur la théologie anabaptiste.24 Il arriva à Strasbourg en

mai 1529 où il fut un chef de file pour la réforme.

Soulignons aussi qu’il a eu un débat virulent avec Martin Luther au sujet de la Cène du

Seigneur, la réponse de Luther fût hostile, appelant le jugement du Seigneur sur

Schwenckfeld.25

23
Ibid., p. 20
24
Ibid., p. 22
25
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 23
9

Schwenckfeld faisait l’utilisation de la typologie pour la comparaison de l'Ancien et le

Nouveau Testament, en effet il était pour la spiritualisation des textes du Nouveau Testament.

De plus, sa spiritualisation avait un impact sur sa christologie particulièrement sur

l’incarnation. En effet, il croyait que le Christ avait reçu sa chair de Marie, mais la chair a subi

un processus de déification.26

Sa christologie influencera Melchior Hofmann, bien qu’Hofmann soit en désaccord sur

sa vision de la nature de l'incarnation du Christ.

1.2.1.1.2.Melchior Hofmann (1495-1543).

Melchior Hofmann était un penseur radical, il était à Strasbourg en même temps que

Schwenckfeld. Avant son acceptation des vues anabaptistes, il avait une vision plutôt

luthérien. Il se convertira probablement à l'anabaptisme lors de sa première visite à

Strasbourg.27

Son approche pour interpréter les écritures et son emphase sur l'église en tant que

communauté influencera les communautés mennonites qui suivront.28

De plus, il avait une approche figuration sur les Écritures, c’était un mélange d'allégorie

et de typologie, pour lui l'Ancien Testament préfigurait le Nouveau Testament cependant les

deux Testaments pointaient vers des événements présents et futurs. 29

C'est par l'intermédiaire des Mennonites que les idées de Schwenckfeld et Hofmann sont

entrées en contact direct avec John Smyth. L'approche figurative de Hofmann à l'Écriture et sa

26
Ibid., p. 23
27
Ibid., p. 24
28
Ibid., p. 25
29
Ibid., p. 25
10

théorie de l’incarnation étaient des aspects majeurs des débats au sein des mennonites pendant

l'interaction de Smyth avec eux.30

1.2.1.2. Les Mennonites

1.2.1.2.1.Menno Simons (1496-1561)

Menno Simons fût ordonné prêtre à Utrecht, suite à des études de la Bible sa vision du

catholique changera, cependant il resta prêtre, mais commença à étudier le baptême et arriva à

la conclusion que le baptême des enfants était mauvais mais continua entant que prédicateur

évangélique. 31

Puis, en 1531, suite à l'exécution à Leeuwarden de Sicke Freerks Snijder qui avait été

baptisé à Emden à l'âge adulte, consterné et choqué, il rejettera publiquement le baptême des

enfants.32 Il se convertira alors à la foi anabaptiste, il sera par la suite le leader des anabaptistes

pacifiques de la région.

Il comprit l'histoire de la révélation de Dieu comme étant deux périodes distinctes :

l'Ancien Testament une « dispensation d'imparfaite » et le Nouveau Testament une «

dispensation de perfection ».33

Il insiste sur le fait que des erreurs d'interprétation se produiront si des types de l'Ancien

Testament sont introduits à tort et à travers dans l'église et c’est ce qui est la cause de l'erreur

de ceux qui baptisent les enfants parce qu'il se rapporte à la figure de la circoncision externe.34

30
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 26
31
Ibid., p. 26
32
Ibid., p. 27
33
Ibid., p. 28
34
Jason K. LEE, Theology of John Smyth,, p. 29
11

Comme la plupart des anabaptistes hollandais, Simon pensait qu’une église est

composée uniquement de croyants ainsi les bébés ne faisaient pas partie de l'église parce qu'ils

ne pouvaient pas exprimer la repentance. Par conséquent, ils ne devraient pas être baptisés; le

baptême suit la repentance et le lavage intérieur.35

1.2.1.2.2. Dirk Philips (1504-1568).

Il était un contemporain et un associé de Menno Simons. Avec Menno Simons, ils

étaient responsables de la stabilisation des anabaptistes hollandais après le désastre de

Munster36. Philips était sur la même longueur d’onde que Simons sur de nombreuses

croyances.

Bien que John Smyth n'ait jamais été en contact direct avec Caspar Schwenckfeld,

Melchior Hofmann, Menno Simons ou Dirk Philips, leur influence a persisté dans les

Mennonites avec lesquels Smyth a eu des interactions. Après la mort de Philips, deux

dirigeants des congrégations Waterlander, Lubbert Gerrits et Hans de Ries, ont pris le

flambeau en ayant comme but la réunification des communautés mennonites fragmentés. Ces

deux hommes auront un grand impact sur la relation des mennonites avec John Smyth et sa

congrégation.37

1.2.1.2.3. Lubbert Gerrits (1534-1612).

35
Ibid., p. 30
36
Le 25 juin 1535, plusieurs centaines d'anabaptistes qui avaient participé à la révolte à Munster furent tués, En
1536 Jean de Leyde, et ses deux meneurs furent exécutés, pour servir d'exemple, l'évêque fit construire trois
cages dans lesquelles il mit leur cadavre qu'il suspendit en haut du clocher
37
Ibid., p. 33
12

Lubbert Gerrits était pasteur de la congrégation mennonite d'Amsterdam. Sa

congrégation était un mélange de Frisons38 et de Waterlanders39, ces derniers était les plus

dominants. Gerrits était connu pour sa tolérance et avait avec Hans de Ries mené l'unification

des groupes mennonites, Les Frisons, les Hautes Allemands et les Waterlanders dans le

Bevredigde Broederschap en 1601. 40

Il a écrit une lettre aux congrégations Waterlander pour solliciter leur approbation à

l'union avec le groupe de Smyth. Il a défendu le baptême et la théologie du groupe de Smyth à

ces autres congrégations. En 1612, sur son lit de mort, Gerrits encouragea les dirigeants de sa

congrégation à poursuivre la fusion du groupe de Smyth. Il a dit qu'il «  désirait sincèrement

que la cause des Anglais ne soit pas oubliée, et qu'on s'en occupe le plus tôt possible ».41

1.2.1.2.4. Hans de Ries (1553-1638).

Hans de Ries est né à Anvers, en Belgique. Après une lutte personnelle avec le dogme

catholique romain, il a considéré la doctrine réformée pendant une période avant d'accepter la

position anabaptiste.42

Lorsque la congrégation de Smyth a demandé à rejoindre les Waterlanders

d'Amsterdam, Lubbert Gerrits et Reynier Wybrands, les deux ministres de la congrégation

mennonite, ont consulté Ries.

38
Frisons - Branche des Mennonites hollandaises, en opposition au mennonite flamand. Les Frisons
s'offusquaient du costume et des manières des Flamands, qu'ils trouvaient trop mondains et trop somptueux,
tandis que, les Flamands trouvaient que les Frisons n'étaient pas assez sobres quant à l'ameublement de leurs
maisons. - Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia Online
39
Waterlanders - Parmi les mennonites hollandais, ils étaient les moins strictes, et la plus progressiste et
libérale. Ils n'étaient pas opposés aux contacts avec « le monde extérieur» et les mariages mixtes avec des non-
mennonites étaient pratiqués et tolérés. - Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia Online
40
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 34
41
Ibid., p. 34-36
42
Ibid., p. 36
13

La réputation de Ries en tant que rassembleur, combinée au fait que Ries et Gerrits

avaient travaillé ensemble pour former le Bevredigde Broederschap, a fait de lui une sélection

naturelle en tant que médiateur. En collaboration avec Gerrits, Ries a écrit l'aveu que la

congrégation de Smyth devait signer comme un témoignage de leur accord avec la doctrine

mennonite.43

C'est peut-être à travers Gerrits et Ries qu'une grande partie de la pensée mennonite fut

transmise à Smyth et donc aux premiers baptistes. La tolérance de Gerrits et Ries ainsi que les

opinions spirituelles de Ries semblent avoir trouvé un terrain fertile dans l'esprit de John

Smyth. Les interactions de Smyth avec la tradition séparatiste l'ont peut-être préparé à son

éventuel déménagement dans les Mennonites. 44

2. LA VIE DE JOHN SMYTH

Les changements et les débats ont marqué la vie de John Smyth, si nous voulons bien

comprendre sa théologie et sa vie nous devons bien comprendre et connaître chacune des

phases de sa vie. Nous verrons dans cette section que John Smyth passera par plusieurs phases

soient : puritaine, séparatrice, baptiste et mennonite.

43
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, 37-38
44
Ibid., 39-40
14

2.1. PHASE PURITAINE

2.1.1. Cambridge

La date et place de sa naissance sont inconnues cependant nous savons qu’il est né vers

les années 1570. On pense qu'il a été le fils de John Smyth, un vétéran de la garde royale en

Angleterre de Sturton-le-Steeple, Nottinghamshire. 45

Smyth en tant que « sizar46 » entra au « Christ's College», à Cambridge dans le trimestre

de Pâques de 1586. Il décrochera son baccalauréat ès arts en 1590 et sa maîtrise en 1593, par

la suite il sera un « fellow47 » au collège de 1594 à 1598. Il a été ordonné pasteur par l’Église

d’Angleterre et sera élu prédicateur de la ville de Lincoln48.

Pendant son séjour au « Christ's College », il sera en contact et entouré par les croyances

puritaines. Francis Johnson et William Perkins ont surement présenté à Smyth les premières

idées puritaines étant donnée qu’ils étaient devenu pasteurs avant lui. Bien que Smyth ne

mentionne pas directement Johnson, il admet avoir reçu une partie de son éducation à

Cambridge auprès des séparatistes contemporains. 49


En tant que bachelier ès arts, Smyth a

étudié l'hébreu sous Hugh Broughton et Richard Bernard. 50

Il semble qu'il ait épousé sa femme, Mary, en 1598 51, ce qui résultera du départ de

Smyth de sa camaraderie pour Lincoln à cause de son mariage.

45
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 42
46
Étudiant à l'université de Cambridge qui reçoit une allocation pour les dépenses du collège et servait de
serviteur à d'autres étudiants en échange de cette allocation. - Merriam-Webster Dictonnary
47
Membre d'une société intellectuelle
48
Christian, John t.. A history of the baptists: (kindle location 3894)
49
John Smyth, Works of Smyth Vol 1, p. 71
50
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 41-42 / John Smyth, Works of Smyth Vol 1, p. 71
51
John Smyth, Works of Smyth Vol 1 p. xxxvi
15

2.1.2. Lincoln

A Lincoln, le maire Edward Dynnys a proposé Smyth pour le poste de conférencier, et il

fût élu par huit voix contre sept sur Thomas Luddington, le conférencier actuel. Deux ans plus

tard, le 2 septembre 1602, Smyth sera nommé maître de conférence à vie par le maire. 52

Après une série de batailles judiciaires Luddington et Smyth seront démis de leur

fonction, cependant Smyth ne quittera pas les mains vides, il recevra une compensation

financière. 53

Après avoir quitté son poste de lecteur Smyth subviendra à ses besoins en probablement

en pratiquant la médecine.54

Pendant son séjour à Lincoln, il a prêché plusieurs sermons qui ont été publiés sous les

titres « The Bright Morning Starre » en 1603 et « A Paterne of True Prayer » en 1605.

Le « Bright Morning Starre » est un ensemble de 4 sermons dans lequel, Smyth

dénonçait les faux enseignements qui étaient publiés et expliquait l’œuvre de Christ. 55
Sa

description de cette œuvre était de nature puritaine et mettait l'accent sur les souffrances du

Christ. De plus Smyth soutenait la croyance du péché originel, la dépravation totale, la

prédestination et la persévérance des saints.56

« A Paterne of True Prayer » sera publié deux ans plus tard par Smyth, dans cette

ouvrage il défendra les accusations concernant ses enseignements, en particulier ceux sur la

prière.

52
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 42-43
53
John Smyth, Works of Smyth Vol 1, p. 68
54
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 44
55
John Smyth, Works of Smyth Vol 1, p. 2 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 44
56
John Smyth, Works of Smyth Vol 1, p. 58 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 44
16

Dans ses deux premiers livres, Smyth se révèle être un puritain loyal à l'Église

d'Angleterre. Tout au long de ce travail, Smyth réaffirme la prière du Seigneur et la pratique

des modèles de prières. Les Séparatistes avaient écarté les modèles de prières, mais Smyth a

dit que ces prières étaient acceptables. Apparemment, Smyth n'avait pas encore accepté les

vues séparatistes. En effet, il s'identifiait encore à l'Église d'Angleterre, et non aux

Séparatistes. 57

2.1.3. Gainsborough

Après son retrait de Lincoln, Smyth continua d’attirer l’attention et la critique pour ces

prédications personnelles, malgré cela, le 23 mars 1603, l'archevêque lui donna la permission

de prêcher dans la province de Canterbury.58

Quatre mois plus tard, Whitgift révoquera définitivement la licence de Smyth et exigea

que cette révocation soit publiée partout.

Cela n’arrêta pas Smyth car le 26 mars 1606 il sera responsable de prêcher à

Gainsborough malgré les ordres de l'évêque. En effet, la congrégation avait invité Smyth à

enseigner après l'absence continue de Phillips Jerome qui était le ministre responsable de la

paroisse de Gainsborough. Ainsi, Smyth, au lieu de recevoir des remerciements pour aide, il

fut sévèrement réprimandé. Conséquemment, deux lettres seront écrites pour défendre les

actions de Smyth, car celui-ci tenait encore à ses vues puritaines. Néanmoins, cela était trop

tard, car cette réprimande poussera Smyth vers une position séparatiste.59

57
. John Smyth, Works of Smyth Vol I, p. 81 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 44-45
58
Ibid., p. 44-45
59
John Smyth, Works of Smyth Vol I, p.71 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 45,46
17

2.2. PHASE SÉPARATISTE

Smyth rencontra plus tard d'autres personnes qui s'intéressaient à la réforme dans la

maison de Coventry de Sir William Bowes, ils discutèrent des différents arguments de la

position séparatiste. Après neuf longs mois de délibérations, Smyth et d'autres ont décidé de

suivre l'exemple des autres séparatistes et de former une congrégation.60

En 1606, Smyth, Richard Bernard, William Bradford, William Brewster, Hugh

Bromhead, Richard Clyfton, Thomas Helwys, John Robinson et d'autres ont accepté de

résister à l'église établie. 34 Ils ont probablement tenu des réunions à Gainsborough en tant

que congrégation indépendante ou conventicle avant qu'ils aient formellement établi une église

Séparatiste.

2.2.1. Smyth à la congrégation de Gainsborough

À l'automne de 1607, ils se sont engagés ensemble dans une église séparatiste à

Gainsborough dans la basse vallée de Trent. 61

Nous verrons ainsi paraitre en 1607 « Principles and Inferences  » de Smyth pour

appuyer la vraie constitution de l'Église et montrer son acceptation de la doctrine séparatiste.62

Pour Smyth la véritable église visible exige trois choses: la vraie matière, la vraie

forme, les vraies propriétés. La vraie matière est les saints ou les fidèles. La vraie forme est à

la fois intérieure et extérieure, la partie intérieure est composée de l'Esprit, la Foi et l'Amour"

tandis que la partie extérieure c’est l'alliance convenue par tous les membres. Les vraies

propriétés sont la communion dans toutes les choses saintes avec Dieu.
60
Ibid., p. 45-46,
61
Ibid., p. 46
62
John Smyth, Works of Smyth Vol I, p.270 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 46-47
18

Peu de temps après sa formation, l'église de Smyth a commencé à se réunir dans deux

endroits, le groupe de Gainsborough était sous la direction de Smyth et l'autre groupe se

réunissait à Scrooby dans le Nottinghamshire et était dirigé par Richard Clyfton et John

Robinson. Malgré la distance les églises ont maintenu une fraternité étroite.63

2.2.2. Le départ de Smyth pour Amsterdam

Les congrégations de Smyth resteront fermes malgré les persécutions répétitives qu’elles

subissaient mais les arrestations ont été le point culminant qui a encouragé Smyth et

compagnie à quitter l'Angleterre pour la tolérance que l’on retrouve dans les Pays-Bas. 64

L'émigration de la congrégation de Smyth a eu lieu en 1607 ou 1608.

Pendant cette période Smyth publia « The Differences of the Churches » en 1607 en

Angleterre et en 1608 à Amsterdam65.

Smyth et Robinson ont développé une solide réputation de leader et défenseur du

mouvement séparatiste. Par conséquent cela attirait multiples correspondances désobligeantes

de la part de leurs adversaires. Néanmoins, Mgr Joseph Hall, l’un des adversaire du

séparatisme, considérait Smyth comme étant le véritable chef des séparatistes avec Robinson

qui était dans son ombrage.66

2.2.3. Désaccord de Smyth avec les séparatistes

Lorsque la congrégation de Smyth arriva à Amsterdam, ils rencontrèrent l'église de

Francis Johnson toutefois leur échange était tendue dès le début, parce que Smyth était en

63
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 47
64
Ibid., p. 49
65
Ibid., p. 50
66
Ibid., p. 50
19

désaccord avec plusieurs pratiques de l’Église de Francis Johnson. Le conflit a conduit Smyth

à publier « The Differences of the Churches », qu'il décrit comme une correction et un rajout à

son livre « Principles and Inferences ». 67

« The Differences of the Churches » contient à priori eux zones de conflit: la liturgie de

l'église et le ministère de l'église.

Pour ce qui est la liturgie de l'église, il suggère de ne pas utiliser les livres pour adorer,

prophétiser ou chanter pendant le culte.

Tandis que pour le ministère de l'église : il soutient qu'il n'y a qu'un seul type d'aîné et

que c'est un pasteur; il peut y avoir beaucoup de pasteurs dans une congrégation; il déclare que

le soutien financier pour le ministère de l'église ne devrait venir que des membres. 68

Toutefois, sa préoccupation première était la limitation de l'Esprit pendant le culte. Il

croyait que l'Esprit était diminué si l’homme intervenait par exemple par l’utilisation d’une

traduction de l'Écriture.69

De plus, les points de vues de Smyth ont aussi irrité ses propres compatriotes

séparatistes. Clyfton, Johnson et Ainsworth ont tous répondu aux opinions de Smyth dans

leurs différents travaux respectifs. Dans son plaidoyer, Francis Johnson défendit les pratiques

de son église contre les arguments de Smyth. 70 C’est le début de la division entre Smyth et les

séparatistes.

67
John Smyth, Works of Smyth Vol I, p. 269 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 52
68
John Smyth, Works of Smyth Vol I, p. 259 / Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 54
69
Ibid., p. 54-55
70
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 70
20

2.3. PHASE BAPTISTE

Alors que Smyth était séparatiste, ses relations avec les autres séparatistes étaient

souvent tendues. Cette division serait consolidée par son acceptation des vues baptistes.

2.3.1. Le baptême de Smyth

À la fin de 1608, une volteface de Smyth qui choqua ses compagnons séparatistes en

rejetant le baptême des enfants pour établir dans son église le baptême des croyants. De plus,

le fait que d'après les premiers récits, Smyth s'était baptisé lui-même ajoutait à leur

stupéfaction. Plusieurs historiens baptistes ont discrédité ces rapports, tel que Ivimey dit que

dans les accusations de Hall contre Smyth, il ne mentionne pas l'auto-baptême. Donc Ivimey

conclut, « Il n'y a aucun doute mais cette charge stupide a été fabriquée par ses ennemis. ».71

Alors que l’auto-baptême de Smyth était remise en question par les premiers historiens

baptistes, plus tard les baptistes étaient plus disposés à accepter les preuves. En effet, Whitley

et Burgess notent qu'il est fort probable que Smyth se soit baptisé lui-même et par la suite les

autres.72

Il y a plusieurs témoignages contemporains qui indiquent que Smyth s'est baptisé lui-

même et qu'il l'aurait fait probablement par affusion. Henry Ainsworth, qui était à Amsterdam,

connaissait Smyth et peut-être quelques membres de sa congrégation. Ainsworth déclare que «

Mr. Sm. anabaptised himseelf with water ». Ses déclarations donnent aussi quelques

indications sur le mode de baptême.73

71
Ibid., p.71
72
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p.72, / Joseph Ivimey, History of the English Baptists, 4 vols / p. 115.
73
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 72 / Ainsworth, A defense of the Holy Scriptures, 69.
21

De plus, les propres déclarations de Smyth indiquent que sa congrégation n'a cherché

aucun autre groupe pour son baptême. Dans un autre débat avec Thomas Helwys, Smyth dit

qu'il est faux pour un groupe « being as yet vnbaptized [to] baptize themselues (as we did) and

proceed to build churches of themselues. ». Il explique ses actions en disant que « c'est ce

qu’il voulait, qu’étant donnée qu’il ne trouvait pas d'église à laquelle il pourrait se joindre

pour se faire baptiser. »74

Smyth répondit à Robinson, à Richard Clyfton et à ses autres accusateurs au sujet de son

auto-baptême, en disant que si l’on pouvait s’administrer soi-même le Repas du Seigneur, cela

ne devrait pas être différent pour le baptême. Smyth ajoute aussi qu'Abraham s'était circoncit

lui-même et que les prêtres de l'Ancien Testament se lavaient eux-même avant d'entrer dans le

tabernacle. 75

2.3.2. Rejet du baptême de l’Église Anglicane

Le baptême de Smyth a suscité un débat au sein du mouvement séparatisme qui mijotait

depuis longtemps déjà. En effet, les Séparatistes défendaient la légitimité de leur baptême

qu’ils avaient reçu dans l'Église d'Angleterre mais Smyth soutenait qu'une fausse église

comme l'Église d'Angleterre ne pouvait pas promulguer une véritable ordonnance.76

Beaucoup de Séparatistes ont répondu, il est possible que l'Église d'Angleterre soit

fausse, mais leur baptême est vrai.

Francis Johnson tente de répondre à la charge de Smyth d'un côté et à la charge de Hall

de l'autre. Il fait valoir que les Séparatistes ont reçu leur baptême du même endroit que l'Église

74
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 72 / John Smyth, Works of Smyth Vol II, p. 757
75
John Smyth, Works of Smyth Vol II, p. 660.
76
John Smyth, Works of Smyth Vol II, p. 664-665
22

d'Angleterre, à travers l'Église de Rome. Même si cette église était une fausse église, ils

avaient maintenu le vrai baptême. L'Église de Rome possédait l'essentiel de la foi, de sorte que

son baptême pouvait être conservé. 174 Johnson châtie d'autres Séparatistes comme Ainsworth

et Clyfton qui avaient rejeté le baptême de Rome. Il dit que si l'ancien baptême était faux,

alors il ne devrait pas être retenu ce qui serait forcer les Séparatistes à se rebaptiser comme

Smyth l'avait fait. 77

Ainsworth réplique en disant que le baptême de Rome était effectivement corrompu, car

il a ajouté de nombreux symboles au baptême qui étaient inutiles. L'Église d'Angleterre a fait

la même erreur en ajoutant d'autres symboles tels que le signe de la croix à la cérémonie de

baptême. Alors qu'Ainsworth a soutenu que l'Église d'Angleterre n'a pas eu un vrai baptême, il

n'a vu aucune raison pour que les Séparatistes soient rebaptisés. Leur baptême est rendu vrai

par leur séparation de la fausse église et en devenant la véritable église. Un état d'apostasie

n'affecte pas la validité du sacrement selon Johnson.78

Smyth accepta la théologie du baptême des croyants comme un résultat direct de

l'enseignement des mennonites. 182 Le débat de Smyth avec Richard Clyfton fournit une aide

pour la datation de l'influence mennonite sur le baptême de Smyth.

2.4. PHASE MENONITE

2.4.1. Le contact de Smyth avec les mennonites

77
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 74
78
Jason K. LEE, Theology of John Smyth, p. 75
23

2.4.2. Négocations de Smyth avec les mennonites


24
25

3. IMPACT DE JOHN SMYTH

Smyth mourut en août 1612. Une confession anglaise de cent articles par Smyth fut

publiée après sa mort, en 1612 ou 1613, sous le titre de Propositions et Conclusions

concernant la vraie religion chrétienne. 251 Cette «confession» publiée à titre posthume

montre des aspects de sa position mennonite. 252 Bien que les Propositions et Conclusions

présentent des similitudes avec les vingt articles latins de Corde Credimus, la confession

ultérieure est beaucoup plus qu'une expansion de la confession antérieure. C'est dans la

confession ultérieure que les croyances «arminiennes» de Smyth sont décrites en détail.

Non seulement John Smyth était responsable de l'organisation du premier groupe de

Baptistes anglais, mais sa pensée a également survécu parmi eux pendant plusieurs décennies.
26

CONCLUSION

Comment un homme d'une telle transition pourrait-il être considéré comme un façonneur

de toute dénomination? Y avait-il une cohérence à ses transitions? Y avait-il un principe ou un

thème dans lequel Smyth était cohérent? Quels étaient les principaux principes de sa pensée?

Comment son passé et ses contemporains l'ont-ils influencé? Ce ne sont là que quelques-unes

des questions qui se posent lors de l'examen de la pensée de Smyth.

Sa réputation se propagera partout en Anglettere et par la suit en amérique. La question

que nous pourrions nous posé est-ce qu’il était vraiment un baptiste, est-ce vraiment lui qui a

fondé le mouvement baptiste ? Il y aura plusieurs facon, mais quelques soient notre facon de le

voir. Personne ne pourra renié et rejetter l’information ces pensées et ces écrits qui sera à la

base de la croyance baptiste ainsi que tous les autres congrégations du futurs.
27

BIBLIOGRAPHIE

BIBLE, Version Louis Segond 1910 (LSG)

CORAN, Traduction de M. Hamidullah revue et corrigée

COULIN, Franck, Conférences sur l'Humanité de Jésus-Christ, Editions ThéoTeX. Kindle


Edition.

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und Geistesgeschichte pages: 193–203 Pub. Year : 1969

EWALD, Frank, Dieu et son plan pour l’humanité, Centre missionnaire de la Parole parlée,
http://www.cmpp.ch/dieu_et_son_plan.htm, Titre original: Gott und Sein Plan mit der
Menschheit, Auteur: Missionnaire Ewald Frank, Krefeld

PANNENBERG, Wolfhard, Jesus: God and Man (SCM Classics), Hymns Ancient and
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Edition.

VELDMAN, Meine, Les notes du cours TH6523-théologie systématique III, 108 p.

WAYNE, Israel, Questions Jesus Asks: Where Divinity Meets Humanity, New Leaf Press.
Kindle Edition.

a history of the english Baptists


By Joseph Ivimey 1811, London: Printed for the Author

JOSEPH IVIMEY (1773-1830)

Ainsworth, A defense of the Holy Scriptures, 69.

Fellow de Christ's College, 1594-1598, 2 vol., Éd. William Thomas Whitley

(Londres: Cambridge University Press, 1915)

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