Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Temps et valeur
« Le temps, c’est de l’argent » selon la formule populaire ! « Préférez-vous recevoir
1 000 euros tout de suite (hypothèse n° 1) ou dans un an (hypothèse n° 2) ? » Tout individu
normalement constitué aura une préférence en toute logique pour la première hypothèse ; tout
simplement parce qu’il n’attribue pas de manière spontanée la même « valeur » aux
1 000 euros perçus maintenant à ceux, plus hypothétiques, reçus dans 12 mois… à moins de
recevoir des intérêts en compensation.
Le prix du temps
1 000 euros dans un an ont une valeur inférieure à 1 000 euros aujourd’hui puisque la
certitude de les recevoir diminue au fur et à mesure que le temps passe. Il est donc normal,
dans notre système économique, que les agents (individus, entreprises, banques…) qui prêtent
leurs fonds, perçoivent, en contrepartie, une rémunération venant compenser leur
renoncement, pendant une durée déterminée, à en disposer eux-mêmes.
Une telle rémunération renvoie aux intérêts que doivent supporter ceux qui ont emprunté et
qui, par conséquent, disposent de ces mêmes ressources pendant la durée concernée. Les
intérêts correspondent donc au prix du temps. Ce prix du temps implique qu’une somme
d’argent aujourd’hui n’aura pas la même valeur demain, d’où la distinction entre valeur
« actuelle » et valeur « future ». Or, il est fréquent, dans notre société, de vouloir comparer ces
deux valeurs. Ainsi, un individu qui place son argent sur un compte épargne peut chercher à
savoir ce qu’il récupérera dans 12 mois. Comme le montre la figure 1 ci-après, il se posera
donc la question : « Que vaudront dans un an les 1 000 euros dont je dispose aujourd’hui ? »
ou, à l’inverse, « Que valent aujourd’hui les 1 000 euros que je percevrai dans un an ? ».
Remarque
Le prix ou la valeur du temps est un concept fondamental en finance car il est associé à la
notion de risque. Or le risque est inhérent à la rentabilité (il n’existe pas de rentabilité sans
risque !) et donc à tout mécanisme de prêt ou d’investissement.
La capitalisation et l’actualisation
Deux techniques rendent comparables des sommes qui apparaissent dans le temps à des dates
différentes : la capitalisation et l’actualisation. La première permet de calculer la valeur future
d’une somme d’argent dont on dispose aujourd’hui ; à l’inverse, la seconde aide à convertir en
une valeur de maintenant une somme d’argent que l’on percevra ultérieurement. Représentons
le temps par une droite t :
Exemple :
Un individu place 1 200 euros sur un compte d’épargne rémunéré au taux annuel de 2 %. Au
bout d’un an, il dispose de 1 000 + (1 000 × 2 %) ou 1 000 × 1,02 soit 1020 euros. Au bout de
2 ans, la somme disponible sera de 1 040,40 euros soit 1 020 × 1,02 ou 1 000 × 1,022.
On notera que 1 000 euros aujourd’hui sont « équivalents » à 1 040,40 euros dans 2 ans.
Ainsi, la valeur future, dans n périodes, d’une somme V0 qui procure un taux d’intérêt i par
période p (en %) et notée Vn est :
La valeur actuelle
Le calcul de la valeur actuelle permet de savoir quelle somme il convient d’investir
aujourd’hui pour disposer d’un certain montant à une date future déterminée. En d’autres
termes, on cherche à connaître la valeur actuelle (V0 ) d’une somme future ; d’où la nécessité
d’actualiser, c’est-à-dire de convertir en euros d’aujourd’hui des euros futurs en tenant compte
d’un coût d’opportunité, le taux d’actualisation. On parle de coût d’opportunité car en
investissant, l’agent économique sacrifie l’opportunité de disposer des fonds d’aujourd’hui en
échange de l’espoir de disposer d’un montant plus élevé dans le futur.
Exemple :
Placement à réaliser en t0 Quel doit être le montant d’un placement qu’un salarié doit réaliser
pour disposer le jour de sa retraite, dans 15 ans, d’une somme de 150 000 euros, sachant qu’il
lui est possible de placer ses fonds au taux fixe de 4 % annuel ?
Intérêts simples
Tout individu ou toute entreprise peut être amené(e) dans sa vie à emprunter de l’argent pour
un besoin d’investissement et/ou de consommation. À l’inverse, il (ou elle) peut être
conduit(e) à placer et/ou à prêter de l’argent dont il (ou elle) dispose. Dans les deux cas, il (ou
elle) est nécessairement confronté(e) à la notion d’intérêt. En la matière, deux cas de figure se
présentent : l’intérêt simple et l’intérêt composé.
Exemple :
Calcul de l’intérêt sur 2 ans Un capital de 3 000 euros, prêté pendant 2 ans, au taux de 5 %,
rapportera au prêteur un intérêt I égal à :
Remarque
Un capital produit des intérêts simples si les intérêts sont calculés uniquement sur ce capital.
Les placements d’une durée inférieure à un an ont généralement des intérêts simples. Le taux
annuel est appelé taux nominal ou taux facial.
Durées de placement
La durée n d’un placement peut être exprimée en mois. Le cas échéant, elle correspond à n /
12 d’année. Ainsi, la formule de calcul est la suivante :
Exemple : calcul de l’intérêt simple sur 4 mois
La durée n d’un placement peut aussi être exprimée en jours. En France, on retient
généralement 360 jours (12 mois de 30 jours) : la durée correspond alors à n / 360 d’année.
Ainsi la formule de calcul est la suivante :
Remarque
Dans la pratique, l’intérêt simple est souvent décompté au prorata du nombre de jours passés :
l’année entière est alors prise en compte pour sa valeur exacte de 365 (année commune) ou de
366 jours (année bissextile). Dans le cadre d’une décision de justice, par exemple, la somme
due par un individu versée en retard peut être majorée d’un intérêt simple (l’intérêt légal) sur
la base d’un nombre de jours exacts.
La formule générale de calcul de l’intérêt simple met en relation quatre variables distinctes
(intérêt, capital, taux, durée), ce qui potentiellement fait apparaître quatre problématiques
différentes, l’une de ces variables étant inconnue. Ainsi, selon que la durée de placement est
exprimée en mois ou en jours :
Exemples : calculs permettant de retrouver C, i et n
Quel est le montant C du capital qui, placé à 8 % pendant 120 jours, produit un intérêt de 240
euros ?
Quel est le taux d’intérêt i d’un placement de 1 500 € d’une durée de 10 mois ayant rapporté
75 euros ?
Quelle est la durée n (en nombre de jours) d’un placement de 8 000 € à 7,5 % ayant rapporté
500 euros ?
Valeur acquise
En ajoutant au capital C les intérêts I qu’il a produits compte tenu d’un placement pendant
une durée n, on obtient la valeur acquise (Vn), somme totale que perçoit le prêteur à l’issue de
son placement.
Exemple : calcul de la valeur acquise
La valeur acquise par un capital de 20 000 euros, placé à 8 % pendant 9 mois est égale à :
Le taux moyen
Le taux moyen peut être calculé lorsque des placements sont effectués de façon simultanée
mais à des conditions différentes en termes de capital, de taux et de durée (C1i1n1, C2i2n2...
Ckiknk).
... le taux moyen (noté T) désigne le taux unique qui, appliqué à ces mêmes placements,
conduit à produire le même intérêt global.
Exemple : calcul du taux moyen
On souhaite calculer le taux moyen des trois placements suivants effectués simultanément :
L’intérêt global
L’intérêt global correspond à l’intérêt total procuré par plusieurs capitaux tous placés au
même taux. Il est donné par la formule :
1 200/i ou 36 000/i est appelé le diviseur fixe (noté D) attaché au taux d’intérêt i.
On cherche à estimer l’intérêt global fourni par les capitaux suivants au taux unique de 6 % :
L’escompte commercial
L’escompte commercial désigne l’intérêt payé par une entreprise qui mobilise auprès de sa
banque une reconnaissance de dette reçue d’un client en règlement d’une transaction
commerciale. Dite effet de commerce, celle-ci peut notamment prendre la forme d’une lettre
de change (tirée par l’entreprise et acceptée par son client)1. L’opération consiste donc pour
l’entreprise à se faire prêter par la banque le montant de celle-ci jusqu’à la date de l’échéance,
moyennant rémunération (l’intérêt). Remarque
Comme l’intérêt simple, l’escompte, prix du service rendu par le banquier, est fonction
linéaire d’un taux, d’une durée et d’un montant prêté.
Plus précisément, l’escompte (noté e) est calculé sur la base d’une valeur nominale de l’effet
(noté Vnom) correspondant au montant de l’avance effectuée par la banque, d’un taux i et
d’un nombre n de jours séparant la date de remise à l’escompte 1 de l’effet de sa date
d’échéance.
Mathématiquement :
La formule permettant de calculer l’escompte commercial met en relation quatre variables (e,
Vnom, i et n), ce qui potentiellement fait apparaître quatre problématiques différentes, l’une
de ces variables étant inconnue. Ainsi, et selon les données disponibles, on écrira :
Quel est le montant de l’escompte d’une avance de 18 000 euros effectuée par la banque au
taux de 6 % pendant 60 jours ?
Quel est le montant avancé par une banque produisant un escompte de 122,22 euros pour une
durée de 40 jours lorsque le taux d’intérêt appliqué est de 5,5 % ?
Quel est le taux d’intérêt appliqué par une banque lorsque l’avance de 15 000 euros réalisée
sur 50 jours produit un escompte de 166,67 euros ?
À quelle date a été remis à la banque un effet de 6 000 euros échu le 30 juin, produisant un
escompte de 140 euros compte tenu d’un taux d’intérêt de 7 % ?