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Essai 1ère

Sujet : « imaginez un monde privé d’Internet ».


Pensez-vous que les jeunes d’aujourd’hui puissent se passer facilement d’Internet, des Smartphones et des
applications qui les accompagnent ?
Vous exprimez votre avis appuyé d’arguments et d’exemples précis.

De nos jours, l’inquiétude face à l’addiction qu’ont développée les jeunes à la nouvelle technologie
va en grandissant. On estime que cette emprise qu’exercent sur eux Internet, les Smartphones et les
applications qui les accompagnent a atteint un tel degré qu’il leur serait désormais difficile de s’en libérer.
Est-il toujours vrai que la jeunesse d’aujourd’hui n’arrive pas facilement à se passer de ces formes de
technologie ?

Il est vrai que la vie est faite de telle façon que les jeunes se trouvent parfois dans l’obligation de se
séparer de leurs téléphones portables, de ne pas consulter leurs comptes Facebook ou Instagram, de ne pas
s’envoyer de messages à leurs amis sur Messenger. C’est que certains parents, conscients du danger que peut
présenter la technologie moderne sur leurs enfants usent de leur autorité et confisquent tout objet qui
pourrait nuire à leur santé et à leur scolarité : les miens le font, mes oncles et tantes le font et sûrement
beaucoup d’autres partout à travers le monde le font.
Par ailleurs, ces jeunes sont aussi des élèves qui passent le plus clair de leur temps dans leurs établissement
scolaires où la plupart d’entre eux seront privés de connexion au réseau et donc de ne pas avoir accès aux
différentes applications qui tiennent généralement les jeunes dans un état de dépendance. Plus est, certains
établissements interdisent le port de Smartphones dans leur enceinte. Tel est le cas par exemple en Tunisie
du Collège Pilote Gabés qui prévoit dans son règlement intérieur une clause pour rappeler aux parents aussi
bien qu’aux élèves qu’il est foncièrement défendu de s’amener avec son Smartphone et dont l’infraction est
passible d’un jour de renvoi.
En outre, il arrive souvent à cause de problèmes techniques qu’une zone, une ville, voire le pays en entier
soient privés de connexion, ou d’électricité. Et là, les jeunes seront amenés à trouver une autre occupation
car même l’accès aux jeux installés sur les téléphones portables leur sera impossible puisque les batteries
seront très vite déchargées. Ce phénomène devient, hélas, fréquent chez nous avec la régression que connait
le pays. Chaque été, nous sommes confrontés à des pannes d’électricité qui, nous privent non seulement de
connexion Internet mais aussi de climatisation si bien que la saison estivale devient un vrai calvaire pour
nous les Tunisiens.
Ainsi, cet engouement et cette fascination pour les réseaux sociaux se trouvent parfois freinés par
l’intervention des adultes et les limites mêmes de la nouvelle technologie. Mais à quel prix ? Comment les
jeunes vivent-ils cette privation ? S’il ne tenait qu’à eux, se seraient-ils passés de Facebook, pour ne citer
que cet exemple ?
Il va sans dire que les nouvelles générations ont perdu leur libre-arbitre face à Internet et à la
technologie moderne toutes formes confondues. Ils y sont dans une complète dépendance.
En effet, les jeunes trainent leurs Smartphones à longueur de journée, à la main ou bien dans leurs poches,
les jeunes s’endorment avec leurs Smartphones, les jeunes s’attablent et mangent avec les yeux rivés sur les
écrans de leurs Smartphones. Et il semble que ce phénomène s’applique à la jeunesse du monde entier
puisqu’une étude publiée dans la revue BMC Psychiatry et impliquant 42.000 adolescents a révélé qu’un
adolescent sur quatre est en réelle addiction au Smartphone, chiffre que les scientifiques du King’s Collège
au Royaume Uni qui ont mené l’étude ont jugé alarmant.
De plus, certes les Smartphones sont bannis du milieu scolaire ou à défaut leur utilisation est interdite en
classe, cela ne signifie pas pour autant que les élèves respectent cette règle et qu’ils s’y plient. En effet, lors
de la récréation aussi bien que pendant les cours, les élèves jouent au portable, commentent des publications
sur Instagram, visionnent des vidéos sur TikTok, regardent des matchs de football sur Internet surtout quand
il s’agit d’un événement sportif d’envergure comme la coupe du monde et parfois l’utilisent pour tricher à
l‘examen. Ceci arrive alors qu’ils savent les suites fâcheuses auxquelles ils s’exposent, et met en évidence
leur difficulté à se débarrasser de cette dépendance sans substance. Sinon quelle explication donner aux
punitions infligées, au grand nombre de téléphones confisqués et aux convocations de parents régulièrement
distribuées ?
Enfin ce qui prouve que les nouvelles générations arrivent difficilement à se passer de technologie c’est
qu’on assiste souvent à des scènes de crise d’hystérie à chaque fois qu’ un jeune est privé de son
Smartphone, de panique et de détresse si jamais il le perd ou qu’on le lui vole, de crise de nerfs lorsque la
connexion est rompue. Ce trouble de comportement s’apparente parfois à celui d’un toxicomane en manque
de drogue et en dit long sur la difficulté du sevrage. Dans La cyberdépendance Etat des connaissances,
manifestations et pistes d’intervention, Louise Nadeau affirme que « des clients ont déjà commencé à
frapper aux portes des centres de réadaptation en dépendance(CRD) » pour guérir de leur addiction à la
Toile.

Il en ressort que malgré tous les efforts fournis pour lutter contre l’emprise de la technologie moderne
sur les jeunes, ces derniers, même s’il s’en trouve quelques uns qui soient conscients du danger qui les
guettent, ont du mal à se passer d’Internet, de Smartphones et des applications qui les accompagnent.
Peut-on alors espérer à l’exemple de Jean Cazeneuve dans La raison d’être que « la science et la
technologie qui sont derrières les réalisations porteuses de telles nuisances » seront capables « d’y apporter
remède » ?

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