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LICENCE 2

Licence Sciences Pour l’Ingénieur

Interfaces et Simulations
POLYCOPIE DE COURS

Année 2019/2020

© INSTITUT GALILEE, 99 avenue Jean-Baptiste-Clément 93430 VILLETANEUSE 2006/2007

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INTERFACAGE et SIMULATIONS
ACQUISITION de DONNEES

"Mesure ce qui est mesurable et rend mesurable ce qui ne peut être mesuré" (Galilée)

Intro

Lorsque nous étudions le cas d’un instrument de mesure commercial ; il apparaît qu’il
est généralement composé de trois parties : l’interface d’entrée (par exemple, des
convertisseurs analogiques/numériques comme un oscilloscope numérique), le traitement des
données (une circuiterie électronique associée ou non avec un processeur numérique et un
logiciel embarqué), et l’interface utilisateur qui permet de visualiser, modifier ou
éventuellement sauvegarder les données. Le principal défaut que l’on peut constater est le
manque de souplesse de ce système, il est rarement possible (ou alors trop onéreux) de faire
évoluer ou mettre à jour l’une de ces trois parties. D’autre part, si chaque instrument dispose
d’une interface et un affichage individuels, l’expérimentateur est rapidement confronté à un
manque de place autour du banc d’essai.
Naturellement, la solution est apportée par l’acquisition de données sur ordinateur qui
permet de profiter à la fois de la vitesse d’un processeur pour gérer un maximum de taches et
de manière simultanée, et la fois d’une interface utilisateur souple et performante. En
contrepartie, il est difficile d’exiger des niveaux de performance égaux aux instruments de
mesure traditionnels bien que certains fournisseurs de carte d’acquisition atteignent, à présent
400Mhz (www.ni.com).
Donc dans un premier temps, nous exposerons les outils qui permettent de contrôler un
instrument de mesure « classique » à l’aide d’un P.C. (Personnal Computer) et en détaillant la
chaîne d’acquisition, nous présenterons les possibilités qu’offre l’informatique pour générer
le signal, le traiter, et le visualiser.

On prend pour prétexte ce cours sur les interfaces ordinateurs/ ? pour examiner
comment concevoir une chaîne d’acquisition en partant du signal physique jusqu’à la
visualisation et stockage sur le PC. Puis finalement on cherche à dégager la seule vraie idée
ou finalement question intéressante qui est : « Quelles sont les méthodes qui permettent
d’obtenir la mesure débordant sur la gestion automatique de manip par PC.

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SOMMAIRE

Interfaçage
Présentation : Centronic , boucle de courant
I. Transmissions numériques : généralités
II. Interfaces « parallèle »
III. Interfaces « série »
IV. Autres liaisons
V. Comparaison

L’acquisition de données
A La chaîne d’acquisition
I. Principe
I.1 La mesure et le Capteur
I.2 Amplificateur de signal
I.3 Filtre d’entrée
I.4 L’échantillonneur
I.4 Le convertisseur analogique numérique (CAN)
I.5 La zone de stockage
I.6 Le convertisseur numérique analogique (CNA)
I.7 Le filtre de sortie
II. Acquisition de plusieurs grandeurs
II.1 Acquisition séquentielle décalée
II.2 Acquisition séquentielle simultanée
II.3 Acquisition parallèle

B Le contrôle automatique d’un banc de mesure


I. Outils Hardware
Microcontrôleur
DSP
Relais,
Moteur pas à pas
II. Outils Software
LabView, Labwindows, MathLab

C.E.M.
A Présentation
I. Généralités
II. Les normes

B Le contrôle automatique d’un banc de mesure


I. La nature des sources de perturbations
II. Les couplages
III. Les contre-mesures

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Interfaçage

Qu'est-ce qu'une interface ? Notre utilisation ?

Une interface est un port, c'est-à-dire une prise qui relie un appareil extérieur à
l'ordinateur à l'unité centrale. Il permet de faire communiquer l'ordinateur avec un clavier, une
souris, une imprimante, un modem, etc. Mais dans le cas de figure qui nous intéresse le plus,
nous voulons interfacer un ordinateur avec du matériel de mesure ou d’acquisition de
données (D.A.Q. : Data AcQuisition). Nous chercherons à étudier les caractéristiques et les
propriétés des interfaces ordinateur(s) / périphérique(s) et des protocoles utilisés par ces
interfaces dans l’optique de pouvoir analyser le cahier des charges d’une application et de
proposer la meilleure solution technologique pour sa réalisation. Nous voulons aussi disposer
d’une vue d’ensemble des outils récents (en capteurs, en DAQ ou Soft).

Comment l'interface est reliée à l'ordinateur ?

Une interface est un dispositif électronique qui relie un ordinateur à d'autres


instruments. Elle permet de faire communiquer l'ordinateur avec un clavier, une souris, une
imprimante, un modem, etc. L'interface adapte les signaux produits par l'ordinateur à ceux de
l'autre instrument. Les interfaces sont généralement placées dans la boîte de l'ordinateur (dans
des "slots") et comportent un ou plusieurs connecteurs électriques qui seront reliés par des
câbles aux divers instruments à commander.

Face connectique

I) Transmissions numériques - Généralités


Notre problème est d’assurer le transfert depuis la zone de mesure vers l’ordinateur en
vue d’un traitement, d’un stockage et éventuellement d’une visualisation. Evidement, les
premiers impératifs à prendre en compte pour résoudre ce problème sont la distance à
parcourir, la vitesse de transmission nécessaire (exprimée en Bauds, bps ), la fiabilité ou
sécurité et bien sûr le coût. On distingue deux modes de transmissions numériques : la
transmission dite « parallèle » et la transmission dite « série ».

En transmission parallèle, les huit bits d’un octet sont transmis simultanément sur
huit lignes distinctes ; ce type d’architecture permet des transferts plus rapides mais il est

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limité à des distances faibles étant donné du coût plus important du au nombre de lignes
nécessaires.
En transmission série, les bits consécutifs d’un octet sont transmis l’un après l’autre
sur une ou deux lignes d’où une vitesse de transfert qui s’en trouve réduite, mais des distances
de transmissions qui peuvent être beaucoup plus importantes. En théorie, on n'aurait alors
besoin que de 2 fils : une ligne pour le signal et une pour la terre. Mais, en pratique, il y a des
perturbations extérieures et des erreurs induites qui ne le permettent pas. En effet, en plus des
lignes de transfert de données, cette méthode nécessite de prévoir un certain nombre de lignes
pour le contrôle du bon déroulement du transfert de l’information en utilisant une procédure
dite de handshake qui est un dialogue entre l’émetteur et le récepteur destiné à vérifier la
possibilité d’un échange et à confirmer son bon déroulement :

 l’émetteur signale que des données sont disponibles ;


 le récepteur indique qu’il est apte à les recevoir ;
 le récepteur ayant reçu les données accuse réception.

D’autre part, une liaison est dite simplex si elle ne peut être effectué que dans un seul
sens. Par contre, si les transferts d’informations entre deux dispositifs doivent être effectués
dans les deux sens, deux solutions sont alors à envisagées :

 une même voie, utilisée successivement dans un sens puis dans l’autre, est dite liaison
semi-duplex (half-duplex)
 si deux voies distinctes sont utilisées, une pour chaque sens, permettant ainsi un
transfert simultané, nous sommes en présence d’une liaison duplex intégrale (full-
duplex).

Transmission Synchrone / Asynchrone


C’est surtout parmi les liaisons série que la distinction synchrone / asynchrone est importante.

Dans les systèmes de communication synchrone, l'émetteur et le récepteur sont


synchronisés par une horloge qui compte précisément la période séparant chaque bit. En
contrôlant l'horloge, le récepteur peut déterminer si un bit a été perdu ou s'il y en a un en trop
(habituellement, par induction électrique). Si jamais une des deux parties perd le signal
d'horloge, la communication est terminée car rendue impossible. Une synchronisation efficace
permet de transmettre des trames longues pouvant comporter un millier de caractères avec des
vitesses de transfert élevé de l’ordre de 500 kbps.
Cette méthode est peu utilisée en informatique généraliste.

Pour les transmissions asynchrones, un "marqueur" est ajouté au début du flux de bits
pour aider à positionner les bits dans le flux. Lorsque le récepteur reçoit le bit de début (start
bit, toujours égale à 0), pour peu que les deux ports soient à la même vitesse, le récepteur
déclenche un timer et récolte les bits de données dans un intervalle de temps donné. En
gardant les flux non contrôlés (bits de données après le start bit) court, on restreint la
possibilité d'erreur.
Cette méthode est la plus souvent employée en informatique généraliste (c'est celle des
modems, par exemple) car très simple à mettre en œuvre mais limitée par sa vitesse de
transfert.

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Rien n’interdit d’interfacer au moins deux interlocuteurs par ce types de transmissions
numériques. Selon les normes utilisées (ex : RS 232, RS 485, etc ), il est possible de connecter
32 émetteurs et récepteurs, ce qui amène la question suivante : quelle architecture adopter
pour relier chaque interlocuteur ? Là encore, on peut distinguer deux configurations
majoritaires : la configuration en étoile et en guirlande (daisy chain).

Remarque : La liaison entre émetteur et récepteur est physiquement assurée par un support de
transmission appelé medium, qui peut être un câble électrique (paire torsadée ou câble
coaxial), une liaison optique (insensible aux parasites et utilisée en cas d’environnement très
perturbé), ou une liaison radio (pour les grandes distances ou sur des pièces en mouvements).

Théorie du signal : relation entre débit et largeur de bande

Nyquist (1924)
Pour un canal parfait, il suffit de 2B échantillons pour reconstituer un signal de
largeur de bande B. donc le débit binaire maximal est Dmax=2Blog2 M où M est le nombre de
modulation par seconde en Baud.
Exemple : canal de 3kHz sans bruit à 2 niveaux donne un débit max de 6000 bit.s-1

Si à présent on définit le bruit d’un canal (donc il n’est plus parfait), il faut introduire
le rapport signal / bruit (SNR, Signal Noise Ratio) exprimé en dB:
SNR = 10.log10 (S /N)

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où S/N est le rapport des puissances (en W ) signal sur bruit. Le théorème de Shannon donne
alors le débit maximum pour un canal imparfait :
Dmax = B.log2 (1+S/N)
Exemple : Canal de 3kHz avec bruit de 30 dB donne un débit maximal théorique à 30 k bit.s-1

II) Les interfaces parallèles

Les liaisons parallèles présentent moins de difficultés tant en mise en place qu’en
utilisation, pour cette raison, nous donnerons ici un rapide aperçu des protocoles, et du
vocabulaire liés à ces méthodes de transmissions numériques …
Comme nous l’avons évoqué précédemment les liaisons parallèles sont techniquement
moins complexes que les transmissions en série que nous aborderons au prochain chapitre,
mais le nombre important de lignes nécessaires et donc le coût limitent les distances
d’utilisation. Actuellement, ce procédé est majoritairement utilisé pour gérer un parc
d’instruments de mesure à l’intérieur d’un même laboratoire ou salle d’expérience, où
plusieurs appareils et un ordinateur situés à des distances de l’ordre de quelques mètres
échangent des ordres et des résultats de mesures. Le système G.P.I.B. (General Purpose
Instrumentation Bus), dont les caractéristiques sont définies par la norme IEEE 488, a été
développé dans ce sens là et se retrouve sur la plupart des bancs de mesures.

II.1 le port parallèle

La première interface parallèle a été définie par I.B.M. et était destinée à connecter une
imprimante ou un affichage monochrome. Elle est maintenant aussi utilisée dans certains
montages simples se branchant sur un PC, et dans sa version la plus performante (ECP ou
EPP), pour brancher des périphériques plus évolués, comme des scanners. Malgré des
utilisations variées, le port parallèle est le premier standard en interfaçage depuis que I.B.M. a
doté tous ces ordinateurs en série dans les années 1980.

Le support physique utilisé

Le port parallèle des PC et compatibles se présentent sous la forme d'un prise DB25
femelle, alors que côté imprimante, un connecteur de type Centronics à 36 broches est
généralement utilisé. Ce port ayant été avant tout pensé pour communiquer avec une
imprimante, la plupart de ses signaux ont un rapport avec ce périphérique. Il possède 17
broches utilisables, les broches restantes étant reliées à la masse.

Broche
Nom Type Description
DB25 Centronics
Un 0 logique (impulsion) doit être envoyé sur cette
ligne pour signaler à l'imprimante que des données
1 1 STROBE S
valides sont présentes sur les lignes D0 à D7. Le
signal doit normalement durer au moins 0,5 µs.
2 2 D0 S/(E) C'est le bus de données sur lequel véhicule la valeur à
3 3 D1 S/(E) imprimer. On ne peut écrire sur ce port, à moins

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4 4 D2 S/(E) d'avoir un port parallèle étendu (ECP/EPP).
5 5 D3 S/(E)
6 6 D4 S/(E)
7 7 D5 S/(E)
8 8 D6 S/(E)
9 9 D7 S/(E)
L'imprimante envoie une impulsion négative sur cette
10 10 ACK E ligne pour indiquer qu'elle a bien reçu le caractère
transmis et que la transmission peut continuer.
Cette ligne est mise à 0 par l'imprimante lorsque son
buffer de réception est plein. L'ordinateur est ainsi
11 11 BUSY E averti que celle-ci ne peut plus recevoir de données. Il
doit attendre que cette ligne revienne à 1 pour
recommencer à émettre.
Signifie "Paper End". L'imprimante indique par cette
12 12 PE E
ligne que l'alimentation en papier a été interrompue.
Cette ligne indique à l'ordinateur est "on line" ou "off
13 13 SELECT E
line".
Lorsque ce signal est à 0, l'imprimante effectue un
saut de ligne à chaque caractère CR (Carrier Return =
14 14 AUTOFEED S #13) reçu. Dans le cas contraire, le saut de ligne doit
être envoyé explicitement par l'ordinateur via le
caractère LF (Line Feed = #10).
Cette ligne indique à l'ordinateur que l'imprimante a
15 32 ERROR E
rencontré une erreur.
Un 0 logique (impulsion) peut être envoyé sur cette
16 31 INIT S
ligne pour réinitialiser l'imprimante.
L'ordinateur peut mettre l'imprimante hors ligne en
plaçant un 0 sur cette ligne. Il peut aussi servir à
17 36 SELECT IN S sélectionner un deuxième périphérique si le port
parallèle est partagé entre deux périphérique (cas d'un
scanner par exemple).
16, 17,
18-25 GND - C'est la masse du PC.
19-30, 33
Mis au +5V par l'imprimante, par l'intermédiaire
- 35 - -
d'une résistance de 4,7 kOhms.

L'interruption 17h du BIOS (Port parallèle standard - SPP)

L'interruption 17h du BIOS peut-être utilisée pour contrôler l'interface parallèle. Elle dispose
pour cela de trois fonctions :
0 : Envoie le caractère contenu dans le registre AL
1 : Initialise une imprimante
2 : Retourne l'état d'une imprimante

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Pour ces trois fonctions, les registres AH et DX sont utilisés de la même manière :
Entrée :
AH = numéro de la fonction
DX = numéro de l'imprimante
Sortie :
AH = état de l'imprimante
La première imprimante porte ne numéro 0, la seconde le numéro 1, etc ...

Lorsque aucune erreur n'est détectée, le registre AH retourne la valeur 90h (les bits 4
et 7 sont à 1). Le bit 0 fournit une information particulière qui n'est pas associée à une ligne de
communication. En effet si une erreur est détectée, l'interruption 17h exécute un certain
nombre de nouvelles tentatives avant de rendre son véritable verdict. Si toutes les tentatives
échouent, l'état de l'imprimante est alors retourné dans AH, dont le bit 0 est mis à 1 pour
signaler que le temps imparti est dépassé.

Les ports d'entrée/sortie des interfaces parallèles (port parallèle standard - SPP)

Dans beaucoup de cas, l'interruption 17h ne sera pas suffisante pour piloter un
périphérique connecté à l'interface parallèle. Il faut alors gérer directement les ports d'E/S.
Cette interface se programme heureusement de manière très simple : trois registres seulement
sont nécessaire au contrôle total des signaux. Si le PC possède plusieurs ports parallèles, il y
aura autant de groupe de trois registres que de nombre de port. Le premier port est le port
d'émission de donnée. Le second port est un port d'état utilisable uniquement en lecture, et le
troisième port est un port de contrôle.
En général, la première imprimante est associée aux ports 378h à 37Ah, la seconde
aux ports 278h à 27Ah et la troisième au ports 3BCh à 3BEh. Néanmoins, ces valeurs ne sont
pas universelles. Pour en connaître la valeur, le BIOS possède une table à l'adresse
0040h:0008h comportant les adresse de base des trois interface parallèles :
0040h:0008h : port de base du port parallèle n°1 (zéro si inexistant)
0040h:000Ah : port de base du port parallèle n°2 (zéro si inexistant)
0040h:000Ch : port de base du port parallèle n°3 (zéro si inexistant)

En supposant que le port d'émission de donnée du premier port parallèle est 378h,
alors le port 379h correspondra au port d'état et 37Ah au port de contrôle. Les adresses ci-
dessus sont remplies par le POST (Power On Self Test) au démarrage de l'ordinateur. Le
POST ne laisse jamais d'intervalle. Les numéros des ports parallèles peuvent être redéfinis en
changeant ces valeurs.

Adresse de base + 1h : registre d'émission de donnée

L'octet à envoyer vers l'imprimante ou le périphérique est placé dans ce port. Il est alors
immédiatement placé sur les lignes D0 à D7 du port parallèle. Ce port est accessible en
écriture seulement dans le cas du port parallèle standard, c'est à dire qu'une lecture se traduira
par la lecture des dernières données écrites.

Adresse de base + 2h : registre d'état

Ce port peut uniquement être lu, c'est à dire que toute écriture sera ignorée. Il est l'image de
l'état des lignes ERROR, SELECT, PE, ACK et BUSY. Il faut cependant remarquer que le bit
7 du port (correspondant à l'image de la ligne BUSY) est inversé par rapport à l'entrée.

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bit 7 : BUSY, imprimante occupée (0)
bit 6 : ACK, 0 si l’octet n’a pas été reçu
bit 5 : PE, plus de papier (1)
bit 4 : SELECT, imprimante online (1)
bit 3 : ERROR, Erreur imprimante (0)
bits 0 - 2 : inutilisés dans le mode standard

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Adresse de base + 3h : registre de contrôle

Ce port, accessible à la fois en lecture et en écriture, est employé pour contrôler l'imprimante.
Les quatre premiers bits sont l'image des lignes STROBE, AUTOFEED, INIT et SELECT IN.
Le bit 4 autorise ou non le déclenchement d'une interruption lorsque ACK passe à l'état bas
(c'est à dire lorsque l'imprimante indique a bien reçue l'octet envoyé.
bits 5 - 7 : Inutilisés dans le mode standard bit 2 : INIT, initialisation de l’impr. (1)
bit 4 : IRQ Enable, pas d’Int. (0), Int. bit 1 : AUTOFEED, saut de ligne (0)
Autorisée (1) bit 0 : STROBE, signal de test (1)
bit 3 : SELECT IN, impr. sélectionnée (1)

Le port parallèle étendu E.P.P.

L'interface parallèle standard possède 5 lignes en entrées (ACK, BUSY, PE, SELECT
et ERROR), et 12 lignes en sortie (D0 à D7, STROBE, AUTOFEED, INIT et SELECT IN). Il
n'est pas bidirectionnel, et la vitesse de transmission maximale que l'on peut espérer avec un
tel port est de l'ordre de 150 kb/s (en sortie). Vu l'utilisation de plus en plus fréquente du port
parallèle en tant que port de communication, le port E.P.P. (Enhanced Parralel Port) a été
mis au point par Xircom et Zenith Data Systems. Le but des développeurs a été d'introduire
un concept évolué pouvant remplacé le port imprimante existant. Sur la base de ce concept,
Intel a développé un circuit d'interface, le 82360, le comité IEEE-1284 ayant pris à son
compte la standardisation. Ce port se caractérise surtout par sa bidirectionnalité, et on peut
ainsi espérer obtenir un débit d'environ 2 Mb/s.

Pour cela, le port parallèle étendu ajoute de nouveau port au port parallèle standard :

Nom du port Offset Mode Lecture/Ecriture Description


Port de
+0 SPP/EPP Ecriture Voir port parallèle standard
données SPP
Port d'état SPP +1 SPP/EPP Lecture Voir port parallèle standard
Port de
+2 SPP/EPP Ecriture Voir port parallèle standard
contrôle SPP
Port d'adresse Génère, en entrelacé, l'impulsion de
+3 EPP Lecture/Ecriture
EPP lecture/écriture pour les adresses.
Port de Génère, en entrelacé, l'impulsion de
+4 EPP Lecture/Ecriture
données EPP lecture/écriture pour les données.
Utilisé de différentes façons.
Non défini +5..7 EPP - Également utilisable pour des E/S 16 et
32 bits.
Pour utiliser la communication bidirectionnelle, on active le bit 5 du 3ème port (port de
contrôle S.P.P.). Ce bit baptisé PCD détermine la direction du flux de données. Un niveau
« 0 » configure le port en sortie, alors qu'un « 1 » le configure en entrée.

Le port parallèle E.C.P.

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Encore plus récent, le port E.C.P. (Enhanced Capabilities Port) possède la
particularité d'être Plug and Play. Il dérive du port EPP et en possède les mêmes
caractéristiques. Sa particularité est qu'il permet au périphérique branché de s'identifier dès le
démarrage. Ce type de port est utilisé pour connecter des imprimantes, mais aussi des
périphériques évolués tel que scanners, webcams, lecteurs ZIP, graveur de CD, adaptateurs
Ethernet sur les portables, ... Il est aujourd'hui de plus en plus remplacé par l'USB qui permet
un débit plus élevé, une autoalimentation des petits périphériques.
Mais du point de vu de l'électronicien, l'avantage de ce type de port est sans conteste
sa bidirectionnalité. Pour plus d'informations, sur les ports ECP et EPP, on pourra se reporter
au site Internet suivant : http://www.fapo.com. On y décrit dans le détail le standard IEEE-
1284. Les premiers ports parallèles bidirectionnels permettaient d'atteindre des débits de
l'ordre de 2.4Mb/s. Toutefois des ports parallèles améliorés ont été mis au point afin d'obtenir
des débits plus élevés :
Le port EPP a permis d'atteindre des débits de l'ordre de 8 à 16 Mbps
Le port ECP, mis au point par Hewlett Packard et Microsoft. Il reprend les caractéristiques
du port EPP en lui ajoutant un support Plug and Play, c'est-à-dire la possibilité pour
l'ordinateur de reconnaître les périphériques branchés. Les ports parallèles sont, comme les
ports série, intégrés à la carte mère. Les connecteurs DB25 permettent de connecter un
élément extérieur (une imprimante par exemple).

II.2 le G.P.I.B.

Le protocole GPIB (General Purpose Interface Bus) fait partie du standard IEEE-488
qui décrit un mode de liaison entre divers appareils électroniques. Le bus IEEE-488 a été
développé pour connecter et contrôler des instruments programmables. Il est devenue
l’interface de communication standard entre des instruments de différentes sources. Cette
technique d’interfaçage a été développée par Hewlett-Packard qui lui donna le nom de HP-IB.
C’est une liaison de type parallèle à 24 fils, souvent appelée GPIB (General Purpose
Interface Bus), permettant de connecter entre eux jusqu'à 15 appareils (souvent des appareils
de mesure) avec une vitesse de transmission de 1 Mo/s et une longueur de câble maximum de
20 m. Le système comporte un contrôleur qui joue le rôle d’arbitre, mettant en
communication un parleur qui envoie des informations sur le bus, avec un ou plusieurs
écouteurs qui les reçoivent. Chaque appareil possède une adresse individuelle
(programmable par l’utilisateur à l’aide de commutateurs) qu’il est capable de reconnaître sur
le bus.

Un appareil peut donc avoir une ou plusieurs des fonctions suivantes :


 contrôleur : gestion des échanges sur le bus
 parleur : émission d’informations sur le bus
 écouteur : réceptions des informations présentes
A un instant donné, il doit y avoir un seul contrôleur actif, un seul parleur actif, un ou
plusieurs écouteurs.

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II.2.a Description du bus

Connexion du bus GPIB

Numéro Lignes Désignations Commentaires


1 DIO1 Data in/out 1 Donnée 1
2 DIO2 Data in/out 2 Donnée 2
3 DIO3 Data in/out 3 Donnée 3
4,13,14,15 … … …
16 DIO8 Data in/out 8 Donnée 8
11 ATN AtTeNtion “1” : tous les appareils
attendent une commande
6 DAV DatA Valid “0” : validation des données
par le transmetteur
5 EOI End Of Identify “1” : fin de transmission
9 IFC InterFace Clear “1” : Initialisation de tous les
appareils
8 NDAC Not Data Accept “0” : donnée non acceptée

7 NRFD Not Ready For “0” : non prêt à recevoir les


Data données
17 REN Remote Enabled “1” : appareil sous contrôle du
bus
10 SRQ Service ReQuest “1” : demande de service

La masse est reliée aux bornes 18 à 24, le blindage (en anglais shield ) à la borne 12.

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Le bus IEEE 488 comporte 16 lignes type TTL (en logique négative) sur un support
physique de type câble RIBBON à 24 points. On distingue 8 lignes de données et 8 lignes de
contrôle. L’information est généralement transmise en ASCII sur 7 bits, avec éventuellement
un bit de parité. Rien n’interdit à ce que le transfert de données soit bidirectionnel.

II.2.b. Le protocole

Les lignes de synchronisation d’échanges permettent la gestion de la procédure de


Handshake :

DAV (Data Valid) : cette ligne est activée (donc passe à 0, logique négative) lorsque
l’émetteur à placer un octet sur le bus.
NRFD (Not ready For Data) : la ligne est activée quand un destinataire n’est pas prés à les
recevoir.
NDAC (Not Data Accepted) : ligne activée quand un récepteur à commencer à lire les
données. Cette ligne sera désactivée lorsque l’opération est terminée de manière à
libérer le bus pour le transfert suivant.

D IO 1 à
D IO 8

D AV

N R FD

ND AC

t0 t1 t2 t3 t4 t5

t0 : l’écouteur le plus lent laisse remonter le NFRD,


t1 : le parleur valide la donnée par la mise à l’état bas de DAV,
t2 : puis l’écouteur le plus rapide met à l’état bas NFRD pour indiquer qu’il est occupé.
t3 : L’écouteur le plus lent indique qu’il a pris la donnée par la mise à l’état haut de NDAC
t4 : le parleur supprime la validation par la mise à l’état haut de DAV,
t5 : l’écouteur le plus rapide met NDAC à l’état bas

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Les lignes de contrôle-commande sont au nombre de 5 :

ATN(Attention) passe à « 1 » lorsque le contrôleur envoie par le bus une commande ou une
Adresse.
IFC(Interface Clear) : cette ligne est activée lorsque le contrôleur demande une initialisation
de tous les appareils.
SRQ(Service Request) est activée lorsque un récepteur a besoin que le contrôleur gère une
opération.

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EOI(End Or Identify) passe à « 0 » lorsque l’émetteur à terminer son message. Cette ligne
peut être activée par le contrôleur pour une requête d’identification des appareils
connectés au bus.
REN(Remote Enable) cette ligne permet de basculer un appareil en mode de contrôle local ou
à distance (remote si REN=1).

Il faut noter, d’autre part, qu’en plus des lignes de contrôle-commande, le contrôleur
peut envoyer sur les lignes « données » des informations utiles à la gestion du dialogue. De
manière intuitive, on peut se douter que la commande de demande d’identification est
accompagnée de l’adresse de l’appareil en question. La procédure de dialogue comprend une
dizaine de commande (codée) parmi lesquelles on peut citer : UNT ($5F) désactivation du
parleur, UNL ($3F) désactivation du parleur ou DCL ($14) remise à zéro.

II.2.c. Configuration des liaisons et utilisation

Les appareils peuvent être connectés en étoile ou en guirlande selon le choix du


concepteur, le point critique reste à limiter la distance entre les deux appareils les plus
éloignés à 4 m et d’avoir une distance moyenne de 2 m. La longueur totale du bus ne devant
pas excédée une vingtaine de mètres. Ces conditions ne sont pas rédhibitoires mais permettent
d’obtenir des vitesses de transfert élevées.
Le protocole GPIB permet un transfert relativement rapide qui autorise le rapatriement
de fichier en ASCII voir de tableau de points. En effet, il est très courant de commander des
oscilloscopes numériques par GPIB en précisant les calibres, les conditions d’acquisition et le
moment de l’acquisition. Un fichier ASCII est généré par l’oscilloscope et au lieu de le
sauvegarder sur une disquette en « local », l’ordinateur demande son transfert par le bus
GPIB. Depuis quelques années, les constructeurs de matériels scientifiques prévoit une option
GPIB (alimentation, générateur de fonction, monochromateur, spectromètre, rampe de
tension, alim programmable).

Etude de cas :
Comme nous l’évoquions précédemment le point crucial du bus GPIB est possibilité
de pouvoir utiliser des appareils de provenances variées. En règle générale, les constructeurs
et industriels ont tendance de développer leur propres standards de bus (CAN, bus marine,
I2C…, etc) de manière à fidéliser leur clientèle cependant le GPIB est tellement répandu qu’il
est facile de pouvoir interfacer plusieurs instruments de mesure de nature et de sources très
différentes.
Dans notre cas, nous voulons étudier la caractéristique directe d’une diode laser, pour
cela il faut « exciter » sur le système « diode » et de mesurer la réponse de la diode pour
chaque valeur de l’excitation. Comme il est probable que l’on aura d’autres diodes à
caractériser, il est opportun d’automatiser la procédure de mesure.

Première partie du problème :


Le montage de la diode grâce à une alimentation stabilisée programmable.

Seconde partie : la mesure


Un ampèremètre, un voltmètre et détecteur optique.

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Alim e ntatio n D étecteu r
stabilisée o ptiqu e Im prim a nte
V o ltm ètre
R
A m pèr e
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O rdinateu r

B u s G P IB IE E E 488
Dans notre étude de cas, l’ordinateur est le contrôleur, écouteur (réception des données
en provenance des appareils de mesure) ou parleur (réglage de l’alimentation, envoi à
l’imprimante). L’alimentation et l’imprimante sont uniquement écouteur et le voltmètre et
l’ampèremètre sont écouteur et parleur puisque ils adoptent les calibres demandés et renvoient
les fichiers ASCII sur requête de l’ordinateur.

Conclusion :
En analysant les données recueillies, il apparaît qu’il serait utile de réaliser la même
série de mesures en changeant la valeur de la résistance R ou alors en fixant la température de
la diode. On donc est très content d’avoir automatiser le procédé et on trouvera certainement
un contrôleur de température interfaçable par GPIB. En général il suffit juste d’ajouter un
paramètre à contrôler pour que l’investissement en temps nécessaire à l’automatisation
devienne rentable.
L’autre argument repose sur la possibilité de réaliser un traitement des données a
posteriori ou simultanément. L’expérimentateur pourra modifier en cours de mesure selon un
résultat après traitement favorable ou défavorable.

III) Les liaisons séries

Malgré l’ancienneté de la technologie, les liaisons séries asynchrones sont couramment


employées en informatique et en automatisme pour traiter tout problème de transmission
notamment pour la facilité d’utilisation et de conception (elles nécessitent peu de lignes). Pour
transporter l'information, on utilise la tension ou le courant. On trouvera dans les liaisons
séries asynchrones tension :
 la liaison tension type RS 232 D
 la liaison RS 422 A
 la liaison RS 485
Parmi les liaisons séries asynchrones analogique, on trouve :
 la liaison boucle de courant 4 ou 20 mA.

III.1 Format d’une liaison

Le connecteur utilisé à l'origine pour le port série est le connecteur DB25, mais depuis
quelques années, on trouve de plus en plus de connecteurs DB9. Au niveau du PC, on utilise
des connecteurs mâles, tandis qu'au niveau du périphérique, on trouve des connecteurs
femelles.

17
Quelque soit le type de connecteur utilisé, une liaison série comporte 8 signaux différents,
plus une ou deux masses :
Broche Broche
Nom DTE DCE Description
DB9 DB25
Masse de protection (PG = Protecting Ground)
x 1 PG x x
Ne pas utiliser comme masse du signal !
3 2 TD S E Transmission de données (TD = Transmit Data)
2 3 RD E S Réception de données (RD = Receive Data)
Demande d'autorisation à émettre (RTS =
7 4 RTS S E
Request To Send)
8 5 CTS E S Autorisation d'émettre (CTS = Clear To Send)
6 6 DSR E S Prêt à recevoir (DSR = Data Set Ready)
5 7 SG E S Masse du signal (SG = Signal Ground)
Détection de porteuse (DCD = Data Carrier
1 8 DCD E S
Detect)
4 20 DTR S E Équipement prêt (DTR = Data Terminal Ready)
9 22 RI E S Détection de sonnerie (RI = Ring Indicator)

DTE signifie Data Terminal Equipment et correspond en général au PC, alors que DCE
signifie Data Communication Equipement et correspond au périphérique.

Certains périphériques comme des microprocesseurs utilisent une logique TTL, bien
connue des électroniciens. Afin de passer d'une logique RS232, dite inversée, à une logique
TTL, certains fabricants ont développé des circuits intégrés spécifiques. Par exemple, le
fabricant Maxim produit un composant appelé MAX232 pour adapter ces niveaux.

III.2 Format d’une liaison série asynchrone

Lors d’une communication, le chipset encode chaque mot en ajoutant le bit de


départ et le bit stop à la fin. Les signaux d'une liaison série asynchrone doivent donc
avoir le format ci-dessous (data frame).

Pour que deux éléments d'un système puissent communiquer à l'aide d'une liaison série
asynchrone, il faut que ces deux équipements soient configurés de la même manière.
Cette configuration appelée protocole de communication doit pour une liaison série préciser :
 le nombre de bits de données (datas),
 l'utilisation ou non du bit de parité. S'il est utilisé, préciser si la parité est paire (even)
ou impaire (odd),
 le nombre de bits de stop (1 ou 2),
 la vitesse de transmission en Bauds ou en bits par seconde.

18
Remarques: le nombre total de bits pour l'envoi d'un caractère ne devra pas dépasser 11 (du
bit de départ au bit de stop). Le protocole suivant est donc interdit : 1 bit de start, 8 bits de
données, 1 bit de parité et 2 bits de stop.
Le protocole de communication peut être établi par programme (soft) ou par configuration
matérielle (hard) en positionnant des « straps » ou des mini interrupteurs (switch).

La transmission s'effectue dans l'ordre suivant :


 Etat d'attente (niveau logique 1)
 Envoi d'un bit de départ (niveau logique 0)
 Envoi des bits de données (datas), on commence par le bit de poids faible, on termine
par le bit de poids fort.
 Eventuellement envoi d'un bit de parité paire ou impaire.
 Envoi d'un ou de deux bits de stop (niveau 1) indiquant la fin d'émission du caractère.
 La ligne se retrouve alors en état d'attente (niveau 1), le cycle peut recommencer avec
l'envoi d'un nouveau caractère.

Remarque : Tous les ordinateurs sont dotés de ports série désignés par COM1, COM2 , … etc.
Il est possible de vérifier la configuration de ces ports dans le gestionnaire de périphériques
que l’on trouve dans l’icône « système » de la fenêtre « panneau de configuration ». on peut
noter aussi que les valeurs unipolaires de la tension sont comprises entre 3 et 25 Volts selon
les systèmes.

19
III.3 Synchronisation du signal

Le temps T qui sépare deux envois peut être quelconque car à chaque envoi d’un
caractère, l’horloge du récepteur est resynchronisée par rapport à celle de l’émetteurs. Cette
synchronisation est assurée grâce aux bits start et stop qui encadrent le message à transmettre.

Lorsque l'on transmet un signal en mode asynchrone sur une ligne, le récepteur doit
reconstituer celui-ci. Pour cela, on utilise une horloge dont la fréquence est un multiple de la
fréquence d'émission (16 ou 64 fois plus élevée). Ainsi, on teste la polarité du signal entrant à
chaque top d'horloge. Plus la fréquence des tops est élevée, plus le signal sera reproduit
fidèlement.

Tout ce travail d'échantillonnage est produit par une famille de circuits appelés: UART
(Universal Asynchronous Receiver Transmitter):

20
III.4 L’UART et sa configuration par interruption ou via le port E/S de la carte-mère

Un UART est un contrôleur connecté au bus de l’ordinateur sur la carte mère, pour
faire office de convertisseur bidirectionnel Série / Parallèle et Parallèle / Série. Il peut
également effectuer le test de parité, tester l'Overrun (Un 2e caractère est arrivé avant que le
premier ne soit lu) et piloter les signaux modems.

Il s'agit d'un composant DIP - Dual Inline Package - de 40 broches de National


Semiconductor.

Il existe principalement 2 familles d'UART.


Les passifs, cas des 8250, 8250A, 8250B et 16450. Ils ne disposent que d'un seul
registre de 1 octect, en émission (THR) et réception (RBR).
Les actifs, cas des 16550A 16650 et 16750. Ils disposent d'une pile FIFO de 16, 32 et
64 octects, en émission (THR) et réception (RBR).

Les premier PC (des XT) utilisaient la puce UART 8250, qui est toujours utilisée par
un grand nombre de cartes adaptateurs série du marché. Les PC/AT (et les autres ordinateurs
équipés au minimum d'un 80286) utilisent une puce UART 16450. Ces deux puces ne sont
pas toutes deux aussi bien adaptées aux communications à grande vitesse: la puce 16450 est
en effet mieux adaptée que la puce 8250, mais la plupart des logiciels ne font aucune
distinction entre les deux.
La puce UART 16650A permet d'avoir sur le port série des débit de 230,4 Kbps. Donc
si on possède un modem à 33 Ko/s ou 56 Ko il est nécessaire de vérifier que l'on a bien le bon
UART. Si ce n'est pas le cas, il est possible de remplacer les UART 16450 existants sur une
carte par des 16550A. Ces circuits sont compatibles broche à broche. Si vous n'êtes pas sur du
type de puce utilisé par votre ordinateur, vous pouvez utiliser le programme MSD de
Microsoft livré sous MS-DOS 6.x et Windows.

21
Configuration par l'interruption 14H du BIOS :

L'interruption 14h du BIOS propose plusieurs fonctions pour la communication série


du PC. A chaque appel, le registre AH doit contenir le numéro de l'interface. La première
interface (COM1) possède le numéro 0. Notez que l'interruption vérifie la validité de la valeur
passée à DX. Les fonctions ne sont pas exécutées si le numéro de l'interface n'est pas valide.

Fonction 0 - Initialisation du port série


Entrée :
AH = numéro de la fonction, c'est à dire 0
DX = numéro de l'interface (0 à 3)
AL = paramètres de configuration
Sortie :
AH = état de l'interface
AL = état du modem

La première interface série porte ne numéro 0, la seconde le numéro 1, etc ...


Les paramètres de configuration (octet dans AL lors de l'appel) sont les suivants :

bits 7 - 5 : vitesse de transmission


000 = 110 bauds bit 2 : nombre de bits de stop
001 = 150 bauds 0 = 1 bit de stop
010 = 300 bauds 1 = 2 bits de stop si la taille de données es
011 = 600 bauds supérieure à 5
100 = 1200 bauds 1 = 1,5 (un et demi) bit de stop si la taille
101 = 2400 bauds des données est 5
110 = 4800 bauds
111 = 9600 bauds bits 1 - 0 : taille des données
00 = 5 bits
bits 4 - 3 : parité 01 = 6 bits
00 = pas de parité 10 = 7 bits
01 = parité impaire 11 = 8 bits
10 = pas de parité
11 = parité paire
bit 0 : le bit 4 a changé
En sortie, le registre AL retourne le
contenu du registre d'état du modem de
l'UART :
bit 7 : liaison avec le modem récep.
établie
bit 6 : le téléphone sonne
bit 5 : modem activé
bit 4 : modem prêt à émettre

bit 3 : le bit 7 a changé


bit 2 : le bit 6 a changé
bit 1 : le bit 5 a changé

22
En sortie, le registre AH retourne le contenu du registre d'état de ligne de l'UART :

bit 7 : dépassement de temps imparti ou TIME OUT


bit 6 : registre de transmissions vides (TEMT = Transmitter EMpTy)
bit 5 : registre de transmission vide (THRE = Transmitter Holding Register Empty)
bit 4 : interruption Break (BI = Break Interrupt)
bit 3 : erreur de protocole (FE = Frame Error)
bit 2 : erreur de parité (PE = Parity Error)
bit 1 : donnée écrasée (OE = Overrun Error)
bit 0 : donnée reçue et prête (DR = Data Ready)

Le bit 7 fournit une information particulière qui n'est pas associée à une ligne de
communication. En effet si une erreur est détectée, l'interruption 14h exécute un certain
nombre de nouvelles tentatives avant de rendre son véritable verdict. Si toutes les tentatives
échouent, l'état de l'interface série est alors retourné dans AH, dont le bit 7 est mis à 1 pour
signaler que le temps imparti est dépassé.

Fonction 1 - Emission d'un caractère


Entrée :
AH = numéro de la fonction, c'est à dire 1
DX = numéro de l'interface (0 à 3)
AL = caractère à émettre
Sortie :
AH = état de l'interface (voir fonction 0)

Fonction 2 - Réception d'un caractère


Entrée :
AH = numéro de la fonction, c'est à dire 2
DX = numéro de l'interface (0 à 3)
Sortie :
AH = état de l'interface (voir fonction 0)
AL = caractère reçu (si le bit 7 de AH est à 0)

Fonction 3 - Test de l'état de la communication


Entrée :
AH = numéro de la fonction, c'est à dire 3
DX = numéro de l'interface (0 à 3)
Sortie :
AH = état de l'interface (voir fonction 0)
AL = état du modem (voir fonction 0)

Remarque 1 : Les fonctions 1, 2 et 3 de l'interruption 14h peuvent affecter le registre de


contrôle du modem de l'UART. Si vous souhaitez gérer ce registre de manière spécifique, il
est préférable de manipuler directement l'UART, sans passer par l'interruption 14h. Voir
paragraphe suivant.

23
Configuration via les ports d'entrée/sortie par le bus de la carte mère

Dans beaucoup de cas, l'interruption 14h ne sera pas suffisante pour piloter un
périphérique connecté à l'interface série. Il faut alors gérer directement les ports d'E/S. Cette
interface se programme à l'aide de huit registres différents. Si le PC possède plusieurs ports
série, il y aura autant de groupe de huit registres que de nombre de ports série.
En général, la première interface série est associée aux ports 3f8h à 3ffh, et la seconde
aux ports 2f8h à 2ffh. Néanmoins, ces valeurs ne sont pas universelles. Pour en connaître la
valeur, le BIOS possède une table à l'adresse 0040h:0000h comportant les adresses de base
des quatre interfaces « série » :
0040h:0000h : adresse de base de l'interface série n°1 (zéro si inexistante)
0040h:0002h : adresse de base de l'interface série n°2 (zéro si inexistante)
0040h:0004h : adresse de base de l'interface série n°3 (zéro si inexistante)
0040h:0006h : adresse de base de l'interface série n°4 (zéro si inexistante)

Les adresses ci-dessus sont remplies par le POST (Power On Self Test) au démarrage
de l'ordinateur. Le POST ne laisse jamais d'intervalle. Les numéros des ports série peuvent
être redéfinis en changeant ces valeurs. Venons en maintenant à la description des différents
registres.

Adresse de base : registre de transmission et de réception


En lecture, ce registre est un tampon qui contient le dernier caractère reçu.
En écriture, ce registre est un tampon, dans lequel doit être placé un caractère à émettre.

Adresse de base + 1 : registre d'autorisation des interruptions

Ce registre conserve un masque des interruptions autorisées. Lorsqu'un des bits 0 à 3 est mis à
1, l'UART est autorisé à effectuer une demande d'interruption si la condition correspondante
est réalisée :
bits 7 - 4 : inutilisés (0)
bit 3 : une condition de changement d'état peut être lue. Priorité 4
bit 2 : une condition de d'erreur peut être lue dans le registre d'état de ligne. Priorité 1
(maximale).
bit 1 : le registre de transmission est vide et peut accepter un nouveau caractère. Priorité 3.
bit 0 : un caractère reçu est disponible dans le registre de réception. Priorité 2.
Remarque : Notez que, sur le PC, l'UART n'exécute une demande d'interruption que si le bit
3 du registre de contrôle du modem est mis à 1. Voir le commentaire concernant ce registre.

Adresse de base + 2 : registre d'indentification des interruptions

Il ne faut pas écrire dans ce registre. Il peut être lu afin d'identifier le niveau de priorité d'une
interruption demandée par l'UART. Lorsque le bit 0 est à 1, aucune demande d'interruption
n'est en cours. Si une interruption est en attente, le niveau de priorité est retourné dans les bits
1 et 2.

Adresse de base + 3 : registre de contrôle de ligne

Ce registre de contrôle permet de spécifier les différentes caractéristiques de la


communication série.
bit 3 : parité

24
0 = pas de parité 1 = un bit de parité
bit 2 : nombre de bits de stop
0 = 1 bit de stop
1 = 2 bits de stop si la taille de données est supérieure à 5
1 = 1,5 (un et demi) bit de stop si la taille des données est 5
bits 1 - 0 : taille des données
00 = 5 bits 10 = 7 bits
01 = 6 bits 11 = 8 bits

Adresse de base + 4 : registre de contrôle du modem

Ce registre contrôle l'interface avec le modem :


bits 7 - 5 : inutilisés (0)
bit 4 : ce bit doit être mis à 0. S'il est à 1, l'UART entre en "mode diagnostique"
bit 3 : défini l'état de la sortie OUT2 de l'UART
bit 2 : défini l'état de la sortie OUT1 de l'UART
bit 1 : défini l'état de la ligne RTS
bit 0 : défini l'état de la ligne DTR
Remarque : L'interface du PC utilise la sortie OUT2 pour valider l'autorisation des
interruptions électronique par les UART (compatibilité Hayes). Le bit 3 doit donc être mis à 1
pour activer les demandes d'interruption.

Adresse de base + 5 : registre d'état de ligne

Il est conseillé de ne jamais écrire dans se registre. Il peut être lu afin de connaître l'état
courant de la ligne série.
bit 7 : inutilisé (0)
bit 6 : Registres de transmissions vides (TEMT = Transmitter EMpTy)
bit 5 : Registre de transmission vide (THRE = Transmitter Holding Register Empty)
bit 4 : Interruption Break (BI = Break Interrupt)
bit 3 : Erreur de protocole (FE = Frame Error)
bit 2 : Erreur de parité (PE = Parity Error)
bit 1 : Donnée écrasée (OE = Overrun Error)
bit 0 : Donnée reçue et prête (DR = Data Ready)
Remarque : Les bits 1 à 4 signalent des états d'erreur et peuvent provoquer une demande
d'interruptions si le bit 2 du registre d'autorisation des interruptions est à 1. Les bits 0 et 5
peuvent également déclencher une demande d'interruption si le registre d'autorisation des
interruptions le permet.

Adresse de base + 6 : registre d'état du modem

Ce registre donne l'état des lignes de contrôle en provenance du modem et signale les
éventuels changements survenus sur ces lignes depuis la dernière lecture de ce registre.
bit 7 : état de CD bit 1 : DSR a changé d'état
bit 6 : état de RI (détection de sonnerie) bit 0 : CTS a changé d'état
bit 5 : état de DSR
bit 4 : état de CTS
bit 3 : CD a changé d'état
bit 2 : RI a changé d'état

25
Remarque : Les bits 0 à 3 signalent des changements d'état et peuvent provoquer une
demande d'interruption si le bit 3 du registre d'autorisation des interruptions est à 1.

Adresse de base + 7 : registre inutilisé (Scratch)

III.5 Codage des données par L’UART : l’axe des « tensions »

 Mode Asymétrique
En mode asymétrique les états logiques sont transmis sur la ligne par deux niveaux de tension,
l'un positif, l'autre négatif.

La liaison tension asymétrique la plus utilisée travaille en logique négative. Le niveau


logique « 1 » est défini par une tension négative, le niveau « 0 » par une tension positive. Les
systèmes basés sur la transmission en mode asymétrique sont sensibles aux parasites induits.
De ce fait le débit nominal maximum et la longueur maximum du câble sont de 20 kBauds et
de 15 mètres.

 Mode Symétrique
Une liaison symétrique comporte deux conducteurs actifs par sens de transfert. L'émetteur
possède un amplificateur différentiel qui va transmettre les états logiques à la double ligne de

26
transmission sous forme de deux tensions V+ et V- ou V- et V+ selon le niveau logique. Le
récepteur est un montage à amplificateur opérationnel, il n'est donc concerné que par la
différence de tension entre les deux fils de ligne.

E V1 V2 S
0 -V +V -2V
1 +V -V +2V

La liaison symétrique ou différentielle permet de transmettre des données sur de


grandes distances à des vitesses élevées. Elle est peu sensible aux parasites induits, ceux ci
affectent les deux fils de la ligne et se trouvent inhibés par l'entrée différentielle du récepteur.

E V1 V2 Parasite S = V1 - V2
0 -V +V vp (-V+vp) - (+V+vp) = -2V
1 +V -V vp (+V+vp) - (-V+vp) = +2V

Nous voyons que si un parasite de valeur vp apparaît sur la ligne, l'état de la sortie ne
s'en trouve pas affectée. Les liaisons séries asynchrones différentielles permettent d'atteindre
des débits de 10 M Bauds et des longueurs de 1200 mètres.

Relation débit – longueur

27
III.6 Exemples

Liaison RS 232 D
La liaison RS 232 D (ou V24) est une liaison tension asymétrique travaillant en
logique négative. Le niveau logique 1 est défini par une tension comprise entre -3V et -25V,
le niveau 0 par une tension comprise entre +3V et +25V.
La RS 232 D est une liaison unipoint unilatérale (simplex) ou bilatérale (full-duplex)
si la ligne est doublée entre les deux équipements. Une liaison RS 232 D permet de véhiculer
des données sur une longueur de 15 mètres maximum.

 Support Physique
Les connecteurs normalisés qui sert aux liaisons séries asynchrones sont comme nous l’avons
déjà vu, du type DB25 ou DB9.

NB: Attention aujourd'hui, ce type de connecteur est utilisé pour de nombreuses applications
qui n'ont rien à voir avec les liaisons séries asynchrones.

 Spécifications fonctionnelles
Chaque broche est affectée d'un signal bien précis.
Connecteur Connecteur Désignation Repère
9 broches 25 broches
1 Terre
3 2 Emission données TD
2 3 Réception données RD
7 4 Demande d'émission RTS
8 5 Préparation d'émission CTS
6 6 Données prêtes DSR
5 7 Masse
1 8 Détection porteuse DCD
9,10,11,18,25 Réserve
12 Seconde détection porteuse SDCD
13 Seconde détection d'émission SCTS
14 Seconde émission données STD
15 Emission horloge
16 Seconde réception données SRD
17 Réception horloge
19 Seconde demande d'émission RTS
4 20 Terminal prêt DTR
21 Détection qualité signal

28
9 22 Détection sonnerie RI
23 Sélection vitesse transmission
24 Emission horloge
Une liaison série RS 232 D s'opère à l'aide de 25 fils maximum, en réalité beaucoup de
connexions ne sont pas ou rarement utilisées.

 Liaison RS 232 D simplifiée


La configuration simplifiée n'utilise que 3 fils pour assurer une liaison half-duplex : les fils 2
(émission), 3 (réception) et 7 (masse signaux).

Dans de nombreux cas, il faudra croiser certaines connexions, les 2 et 3 pour le moins.
En effet l'émission des données (2) doit correspondre à la réception (3) à l'autre bout. Soit le
croisement est possible sur l'un des deux équipements, soit, il est nécessaire d'effectuer ces
croisements sur le câble.

 Liaison RS 232 D complète


Une liaison complète utilisera au moins 5 signaux. Aux trois lignes émission, réception et
masse s'ajoutent deux lignes contrôlant l'échange :
1. CTS préparation d'émission
2. DTR terminal prêt

L'organisation d'un dialogue type pourrait être le suivant :

29
1. avant d'émettre un caractère, l'émetteur surveille sa broche 5 (CTS) qui est reliée à la
broche 20 (DTR) du récepteur.
2. si le récepteur est prêt à recevoir le caractère, il met sa ligne DTR à l'état actif
3. l'émetteur envoie alors un caractère sur sa ligne TD qui est reliée à la broche RD du
récepteur
4. avant d'envoyer le caractère suivant, il surveille l'état de sa broche CTS, c'est à dire de
la sortie DTR du récepteur
5. si le récepteur n'est pas prêt à recevoir les données, sa broche DTR c'est à dire CTS de
l'émetteur est à l'état inactif, ce qui bloque l'émission.

Liaison RS 422
La liaison RS 422 définit une interface de transmission unilatérale (simplex) multipoint.
Les caractéristiques de cette liaison sont:
1. vitesse de transmission jusqu'à 10 M Bauds
2. distance de transmission jusqu'à 1200 mètres
3. bonne immunité aux parasites à cause de son mode de transmission
différentiel.
Le domaine d'application type est la transmission de données entre un ordinateur central et de
multiples périphériques passifs (imprimantes, écrans, afficheurs...).

Liaison RS 485
La norme RS 485 est une version plus évoluée de la RS 422. Le nombre de
périphériques avec lesquels une unité centrale peut dialoguer est plus important. De plus la
liaison multipoint est bidirectionnelle.

III.7 Comparaison des performances des liaisons tensions

Le tableau ci dessous résume les principales caractéristiques des liaisons séries


asynchrones en tension.

30
Paramètres RS 232 RS 423 RS 422 RS 485
Mode de fonctionnement Asymétrique Asymétrique symétrique symétrique
Nombre d’émetteurs 1 1 1 32
Nombres de récepteurs 1 10 10 32
Longueur maximum de Cl < 2500 pF 1200 1200 1200
câble
Débit maximal (bps) 20k 100k 10M 10M
Tension maximum en mode 3 3 7 12 à -7
commun (V)
Niveau de sortie
Min 5  3.6 2  1.5
de l’émetteur
Max  15 6 5 5
Seuils du récepteur 3  200 mV  200 mV  200 mV

IV) Liaisons dangereuses : Ethernet, USB, Bluetooth, Wifi, …etc

Ethernet

La nouvelle série d’oscilloscopes numérique 8-13GHz de bande passante et 40


Géchantillon/s « Infiniium 80000 Series » possède une option d’interfaçage via une liaison
Ethernet, autorisant un débit 10baseT et 100baseT soit 10 et 100 Mbps (connecteur RJ-45).
Outre le fait de commander son scope par le web, une connexion Ethernet présente un débit
très intéressant, une portée supérieure, et un coût faible mais surtout permet de réaliser un
réseau entre plusieurs PC et instruments de mesures. Etant donné que certains automates ou
montages expérimentaux réclament de plus en plus de ressources informatiques qu’il est
parfois nécessaire de disposer de plusieurs PC. Il faut donc un logiciel localisé sur un
ordinateur qui pilote n’ont plus plusieurs instruments de mesures mais plusieurs ordinateurs.
Le concepteur devra maîtriser un minimum le protocole utilisé (CSMA/CD).

Etude de cas :

Voici un problème qui se pose assez régulièrement, que ce soit en milieu industriel ou
en R&D. Prenons l’exemple de l’instrument de mesure le plus utilisé sur le banc d’essai
considéré, i.e. la caméra CCD qui est reliée au PC de contrôle par un câble port parallèle
imprimante. En général, le PC (Win95 ou 98) et la caméra ont déjà quelques heures de vol.

µcontrôleur
Traitement
signal vidéo
Barrette
PC CCD
Interface
port parallèle

LPT1
100 Ko/Sec, longueur < 10 m
Câble imprimante « Centronic »

Schéma classique d’une caméra CCD piloté par un PC

31
Mais ce concept présente quelques défauts :
 La faible longueur entre la caméra et le PC (~10 m),
 Le débit trop lent pour la quantité d’informations même en utilisant des protocoles
EPP/ECP (images, jusqu’au Mo),
 On peut juste connecter un périphérique sur le port parallèle (LPT1) puisqu’on désire
quand même garder un port pour l’imprimante,
 L’utilisateur aura du mal à bidouiller un logiciel sur Win NT / 2000 puisqu’il a besoin
d’accéder à des ressources informatiques de niveau bas.
 Le montage est très sensible aux parasites électromagnétiques (surtout si le bus
parallèle est au sol !!)
 D’autre part il semble difficile de changer le pc sans la carte et le contraire.

Il faut donc faire appel à la technologie « de pointe » et par exemple une connexion
physique type ‘Ethernet’ qui présente de nombreux avantages. L’idée est de créer un réseau
local Ethernet (LAN : Local Aera Network) en ajoutant une carte de communication Ethernet
10BaseT (10MHz) asynchrone. D’un coté, le PC dialogue avec la carte par une liaison
physique Ethernet IEEE802.3 et un protocole classique UDP / IP et de l’autre coté la carte
communique avec le microcontrôleur de la caméra CCD par un bus 8bits parallèle dont la
fréquence peut être amener à 50MHz.

µcontrôleur
Traitement
signal vidéo
Barrette
PC CCD

ARP/IP/UDP
protocole

Carte Ethernet
Asynchrone
Cable Ethernet
RJ45
Full duplex 10Mo/s
Longueur >>100m

Nouvelle solution basée sur une carte Ethernet

Propriétés :
 Débit compatible avec de la gestion vidéo en temps réel,
 Distance entre caméra et PC supérieure à 200m, 500m avec un hub Ethernet et jusqu’à
des kilomètres en utilisant des connexions fibrées,

32
 Le logiciel de commande est très facile à faire puisque de nombreuses bibliothèques
permettant la gestion d’un protocole UDP/IP sont disponibles pour WinNT / 2000
/Linux
 Possibilité de commander la caméra à partir d’une station UNIX
 insensible aux parasites
 et étant donné que l’on a mis en place un réseau, rien n’empêche de connecter
plusieurs récepteurs/émetteurs ensemble (voir une infinité … via un hub) puisque
chaque élément sera reconnu par une adresse IP.

PC #1 PC #2 PC #3 PC # N
IP-123.122.10.40 IP-123.122.10.41 IP-123.122.10.42 IP-123.122.10.40+N

Etc …

Hub Cable Ethernet RJ45


Ethernet Longueur >>100m

Etc …
EthernetCom EthernetCom EthernetCom EthernetCom
Carte #1 Carte #2 Carte #3 Carte #n
IP-123.122.10.1 IP-123.122.10.1 IP-123-122.10.3 IP-123.122.10.n
Montures telescope,
Caméra Ccd Zoom, Dome Station météo
Porte filtres,..

USB

Le Bus U.S.B. : présentation


Le bus USB (Universal Serial Bus, en français Bus série universel) est, comme son nom
l'indique, basé sur une architecture de type série. Il s'agit toutefois d'une interface entrée-sortie
beaucoup plus rapide que les ports « série » standards. L'architecture qui a été retenue pour ce
type de port est en série pour deux raisons principales :
 L’architecture série permet d'utiliser une cadence d'horloge beaucoup plus élevée
qu'une interface parallèle, car celle-ci ne supporte pas des fréquences trop élevées
(dans une architecture à haut débit, les bits circulant sur chaque fil arrivent avec des
décalages, provoquant des erreurs) ;
 Les câbles série coûtent beaucoup moins chers que les câbles parallèles.

L'USB représente une manière simple et économique de connecter différents


périphériques au PC. Comme nous l’avons vu, l'USB améliore la technologie série

33
conventionnelle en fournissant de meilleures performances, des possibilités d'insertion à
chaud, un support natif au sein des systèmes d'exploitation, le support de plusieurs
périphériques sur un même port et l'usage d'un câble fin et souple.
Même si l'USB possède de nombreux avantages, il présente aussi quelques
inconvénients lorsqu'il s'agit de l'utiliser pour connecter des instruments de mesure.
Premièrement, le câble qui n'est pas conçu pour l'industrie, peut donc amener des pertes
d'informations lorsque l'on travaille dans des environnements bruités. De plus, il n'existe pas
de sécurité au niveau des connecteurs : les câbles peuvent être trop facilement déconnectés du
PC ou des instruments. La longueur maximale des câbles est de 5 m, et selon les répéteurs
utilisés il est possible d’atteindre des distances de 30 (hubs) à 500m (extenders). Finalement,
il n'existe pas de protocole standard industriel pour le contrôle d'instruments à travers USB :
contrôler des instruments requiert des implémentations particulières et propriétaires de
protocoles de la part de chaque fournisseur. C'est en particulier pour cette raison qu'il n'existe
pas de bibliothèque générique permettant de faire des écritures ou des lectures sur un port
USB afin de contrôler tel ou tel instrument. Encore une fois, chaque instrument USB doit être
accompagné de modules logiciels spécifiques (DLL ou objet COM) permettant son utilisation
via n'importe quel langage de programmation.
Malgré sa relative jeunesse, le nombre impressionnant de ports USB disponibles sur
les PC actuels ainsi que la vitesse promise par USB 2.0 font de l'USB un sérieux candidat
pour le contrôle d'instruments. Actuellement, il y a encore peu d'instruments qui disposent
d'une interface USB pour le contrôle. Ceci dit, dès aujourd'hui, les utilisateurs peuvent tirer
avantage de la connectivité USB de leurs PC dans leurs applications grâce notamment à des
ponts : ces produits sont en fait des convertisseurs de bus qui permettent, par exemple,
d'établir une liaison entre les bus GPIB et USB.

Les normes USB


Ainsi, dès 1995, le standard USB a été élaboré pour la connexion d’une grande variété
de périphériques. Le standard USB 1.0 propose deux modes de communication : 12 Mb/s en
mode haute vitesse et 1.5 Mb/s à basse vitesse. Le standard USB 1.1 apporte quelques
clarifications aux constructeurs de périphériques USB mais ne modifie en rien le débit. Enfin
la norme USB 2.0 permet d'obtenir des débits pouvant atteindre 480 Mbit/s. La compatibilité
entre périphériques USB 1.0, 1.1 et 2.0 est assurée. Toutefois l'utilisation d'un périphérique
USB 2.0 sur un port USB à bas débit (i.e. 1.0 ou 1.1), limitera le débit à 12 Mbit/s maximum,
ce qui reste cependant plus rapide que la meilleure norme de liaison série.

Types de connecteurs :
Il existe deux types de connecteurs USB :
Les connecteurs dits de type A, dont la forme est rectangulaire et servant généralement pour
des périphériques peu gourmands en bande passante (clavier, souris, webcam, etc.) ;
Les connecteurs dits de type B, dont la forme est carrée et utilisés principalement pour des
périphériques à haut débit (disques durs externes, etc.).

Alimentation +5V (VBUS) 100mA maximum


Données (D-)
Données (D+)
Masse (GND)

34
Le protocole du bus USB :
L’architecture USB a pour caractéristique de fournir l’alimentation électrique aux
périphériques qu’elle relie, dans la limite de 15 W maximum par périphérique. Elle utilise
pour cela un câble composé de quatre fils (la masse GND, l’alimentation VBUS et deux fils de
données appelés D- et D+).

La norme USB permet le chaînage des périphériques, en utilisant une topologie en bus
ou en étoile. Les périphériques peuvent alors être soit connectés les uns à la suite des autres,
soit ramifiés.
La ramification se fait à l’aide de boîtiers appelés hubs (en français concentrateurs),
comportant une seule entrée et plusieurs sorties. Certains sont actifs (fournissant de l’énergie
électrique), d’autres passifs (alimentés par l'ordinateur).

La communication entre l’hôte (l’ordinateur) et les périphériques se fait selon un


protocole basé sur le principe de l’anneau à jeton (token ring). Cela signifie que la bande
passante est partagée temporellement entre tous les périphériques connectés. L’hôte
(l'ordinateur) émet un signal de début de séquence chaque milliseconde (ms), intervalle de
temps pendant lequel il va donner simultanément la « parole » à chacun d’entre eux. Lorsque
l’hôte désire communiquer avec un périphérique, il émet un jeton (un paquet de données,
contenant l’adresse du périphérique, codé sur 7 bits) désignant un périphérique, c'est donc
l'hôte qui décide du « dialogue » avec les périphériques. Si le périphérique reconnaît son
adresse dans le jeton, il envoie un paquet de données (de 8 à 255 octets) en réponse, sinon il
fait suivre le paquet aux autres périphériques connectés. Les données ainsi échangées sont
codées selon le codage NRZI.
Puisque l’adresse est codée sur 7 bits, 128 périphériques (2^7) peuvent être connectés
simultanément à un port de ce type. Il convient en réalité de ramener ce chiffre à 127 car
l’adresse 0 est une adresse réservée. (voir plus loin). A raison d'une longueur de câble
maximale entre deux périphériques de 5 mètres et d'un nombre maximal de 5 hubs
(alimentés), il est possible de créer une chaîne longue de 25 mètres ! On retrouve donc l’un
point fort du GPIB mais avec la possibilité de connecter plus d’une centaine de récepteurs sur
25m.

Remarques :
Les ports USB supportent le Hot plug and play. Ainsi, les périphériques peuvent être
branchés sans éteindre l’ordinateur (branchement à chaud, en anglais hot plug). Lors de la
connexion du périphérique à l’hôte, ce dernier détecte l’ajout du nouvel élément grâce au
changement de la tension entre les fils D+ et D-. A ce moment, l’ordinateur envoie un signal
d’initialisation au périphérique pendant 10 ms, puis lui fournit du courant grâce aux fils GND

35
et VBUS (jusqu’à 100mA). Le périphérique est alors alimenté en courant électrique et
récupère temporairement l’adresse par défaut (l’adresse 0). L’étape suivante consiste à lui
fournir son adresse définitive (c’est la procédure d’énumération). Pour cela, l’ordinateur
interroge les périphériques déjà branchés pour connaître la leur et en attribue une au nouveau,
qui en retour s’identifie. L’hôte, disposant de toutes les caractéristiques nécessaires est alors
en mesure de charger le pilote approprié.

Conclusions :
De nos jours, de plus en plus d’entreprises spécialisées dans le matériel d’acquisition
développent des plateformes de mesure dite « USB » comme le NI USB-6008
(http://sine.ni.com/nips/cds/view/p/lang/fr/nid/14604) de National Instrument©. Il est ainsi
possible de profiter d’une interface standard et performante mais surtout de l’alimentation du
module via le câble USB.
Pour ceux qui veulent développer un programme pour piloter un port USB :
http://www.abcelectronique.com/acquier/usb1_fr.htm#bref

IEEE 1394 (FireWire)

Le standard IEEE 1394-1995, connu aussi sous le nom de FireWire (marque déposée
par Apple), est un bus série haute performance initialement développé par Apple dans les
années 80. Actuellement, le 1394 supporte des taux de transfert de l'ordre de 50 Mo/s.
Cependant, le comité qui gère FireWire revoit actuellement les spécifications afin de porter le
taux de transfert à 400 Mo/s. Les périphériques doivent rester à moins de 4,5 m de leur
connecteur afin de se conformer aux spécifications et 16 périphériques peuvent être ainsi
enchaînés sur une longueur maximale de 72 m. En ce qui concerne Windows, seules les
versions 2000/XP/98 supportent l'IEEE 1394.
Le 1394 offre donc un très grand potentiel pour les applications rapides. De
nombreuses caméras numériques et autres produits électroniques disposent déjà de ports 1394
pour le transfert des données. La large bande passante nécessaire aux applications multimédia
fait du 1394 une solution viable. L'IEEE 1394 bénéficie de plus, vis-à-vis de l'USB, de
l'existence de protocoles définis pour le contrôle d'instruments. Cependant, il y a, à l'heure
actuelle, encore très peu d'instruments de mesure disposant d'un port 1394.
Bien que l'IEEE 1394 présente de nombreux avantages (bande passante par exemple)
pour le contrôle d'instrumentation, d'autres facteurs ralentissent son adoption immédiate. Au
premier rang d'entre eux, on compte le fait qu'il n'existe pas de support pour le 1394 dans les
jeux de composants d'Intel (par contre, tous les ordinateurs Apple disposent en standard de
ports FireWire). Cela signifie donc que les utilisateurs de PC à base Intel doivent faire
l'acquisition de contrôleurs 1394 (typiquement des cartes PCI additionnelles) afin de pouvoir
communiquer sur le bus avec des périphériques 1394. Bien que les câbles FireWire offrent
l'avantage d'être fins et souples, ils ne sont pas de types industriels ce qui peut conduire à la
perte de données dans certaines applications de test et mesure. Notons enfin que les
connecteurs FireWire existent sous deux formats (6 et 4 broches selon que des lignes
d'alimentation sont disponibles ou non) et qu'à l'instar de l'USB, il n'existe pas de sécurité sur
les connecteurs. Ici aussi, ces derniers peuvent être trop facilement débranchés pour être
utilisés dans certaines applications de test et mesure.
Récemment la plupart des applications industrielles du type « contrôle de vision »
(système d’acquisition et traitement d’image) sont développées autour d’une interface IEEE
1394.

36
Bluetooth (bluetooth.doc)

Le standard Bluetooth est basé sur un mode de fonctionnement maître/esclave. Ainsi


on appelle « picoréseau » (en anglais piconet) le réseau formé par un périphérique et tous les
périphériques présents dans son rayon de portée. Un maître peut être connecté à 7
périphériques simultanément au maximum, dans la mesure où chaque périphérique possède
une adresse dans le picoréseau composée de 3 bits, soit 8 possibilités.

La technologie Bluetooth est une technologie de réseau personnel sans fils (noté
WPAN pour Wireless Personal Area Network), c'est-à-dire une technologie de réseaux sans
fils (car par onde radio) d'une faible portée, de l'ordre de quelques dizaines de mètres à un peu
moins d'une centaine de mètres, permettant de relier des périphériques (imprimantes,
téléphones portables, ou pourquoi pas des instruments de mesure) et des ordinateurs et
assistants personnels (PDA) entre eux sans liaison filaire.
La technologie Bluetooth a été originairement mise au point par Ericsson en 1994. En
février 1998 un groupe d'intérêt baptisé Bluetooth Special Interest Group (Bluetooth SIG),
réunissant plus de 2000 entreprises dont Agere, Ericsson, IBM, Intel, Microsoft, Motorola,
Nokia et Toshiba, a été formé afin de produire les spécifications Bluetooth 1.0, qui furent
publiées en juillet 1999.
Le nom « Bluetooth » (dent bleue) se rapporte au nom du roi danois Harald II (910-
986), surnommé Harald II Blåtand (« à la dent bleue »), à qui on attribue l'unification de la
Suède et de la Norvège ainsi que l'introduction du christianisme dans les pays scandinaves.

Caractéristiques :
Le Bluetooth permet d'obtenir des débits de l'ordre de 1 Mbps, correspondant à 1600
échanges par seconde en full-duplex, avec une portée d'une dizaine de mètres environ avec un
émetteur de classe II et d'un peu moins d'une centaine de mètres avec un émetteur de classe I.
Le standard Bluetooth définit en effet 3 classes d'émetteurs proposant des portées différentes
en fonction de leur puissance d'émission :

Classe Puissance (affaiblissement) Portée


I 100 mW (20 dB) 100 mètres
II 2.5 mW (4 dB) 15-20 mètres
II 1 mW (0 dB) 10 mètres

Contrairement à la technologie IrDA, utilisant des rayons lumineux pour les


transmissions de données, la technologie Bluetooth utilise les ondes radio (bande de fréquence
des 2.4 GHz) pour communiquer, si bien que les périphériques ne doivent pas nécessairement
être en liaison visuelle pour communiquer ce qui constitue un net avantage dans les espaces
confinés d’une salle d’expérience. Ainsi deux périphériques peuvent communiquer en étant
situés de part et d'autre d'une cloison et, les périphériques Bluetooth sont capables de se
détecter sans intervention de la part de l'utilisateur pour peu qu'ils soient à portée l'un de
l'autre. Evidement il sera préférable de s’assurer que la fréquence utilisée pour les
transmissions ne perturbe le fonctionnement des capteurs, ou pire, occulte le signal mesuré.

Le standard Bluetooth se décompose en différentes normes :


 IEEE 802.15.1 définit le standard Bluetooth 1.x permettant d'obtenir un débit de 1
Mbit/sec ;

37
 IEEE 802.15.2 propose des recommandations pour l'utilisation de la bande de
fréquence 2.4 GHz (fréquence utilisée également par le WiFi). Ce standard n'est
toutefois pas encore validé ;
 IEEE 802.15.3 est un standard en cours de développement visant à proposer du haut
débit (20 Mbit/s) avec la technologie Bluetooth ;
 IEEE 802.15.4 est un standard en cours de développement pour des applications
Bluetooth à bas débit.

38
LIAISON « BOUCLE DE COURANT » (B.C.) 20mA

Dans une liaison boucle de courant 20mA, les états logiques 0 et 1 correspondent au
passage ou non (ou inversement) d'un courant de 20mA. Une BC 20mA bidirectionnelle peut
être représentée par le schéma suivant.

Schéma

Il n'existe pas de connecteur normalisé pour une boucle de courant 20mA. Avec ce type de
liaison, la longueur maxi dépend de la vitesse de transmission.

Les caractéristiques électriques d'une BC 20mA sont les suivantes :


 BC active : le terminal fournit la source de courant de la liaison.

 BC passive : la source de courant est extérieure au terminal.

 BC protégée : le terminal limite à 20 mA le courant dans la boucle.


 BC non protégée : pas de limitation de courant (attention aux risques de destruction du
matériel).
 BC passante : le courant circule à l'état 0 (c'est le cas le plus fréquent).
 BC bloquée : le courant circule à l'état logique 1.

39
Conclusion :

Nous avons vu différents types d’interfaces avec des performances, une mise en œuvre
plus ou aisé et des coûts assez variés qui
Cependant nous n’avons pas parlé de la conception de ces interfaces durant laquelle il
faudra déterminer les interactions électromagnétiques directes ou non entre les différents
éléments de la chaîne d’acquisition et la transmission des données via l’interface. A ce
propos, la fibre optique est un media de transmission qui subit le moins d’éventuelles
perturbations extérieures.
En outre, certaines propriétés des interfaces que nous avons étudiées peuvent dans
certains cas les rendre incontournables notamment lorsque l’on pense à l’auto alimentation de
l’USB, un mode de transmission par onde radio, ou bien les plateformes développées autour
d’un standard comme l’Ethernet voir un débit colossal dans le cas du FireWire en vue d’une
application vidéo.

40
L’acquisition de données
(D.A.Q.)

A présent que l’on est capable de faire interagir un ordinateur avec son environnement
extérieur, il nous vient l’idée suivante ; qui consiste à utiliser la capacité d’automatisation et la
cadence élevée de travail de l’ordinateur pour gérer un dispositif mécanique (chaîne de
production, bancs d’essai, expériences de laboratoire, robot E=M6, etc). Plus modestement, ce
genre de gestion informatique peut considérablement faciliter le contrôle de qualité.

En règle générale, le but est transmettre au travers des étapes suivantes :


1. génération du phénomène physique à mesurer ou à contrôler
2. mesure
3. conditionnement du signal
4. acquisition et interfaçage
5. visualisation, traitement, stockage

Les différents dispositifs constituant la chaîne d’acquisition doivent être associés de


manière à ce que le fonctionnement global satisfasse les conditions imposées par le
concepteur en terme :
 de résolution,
 rapidité,
 fiabilité (en terme de perte de l’information pertinente),
 et d’immunité aux parasites électromagnétiques (parfois il en va de la sécurité
des éléments de la chaîne : surtension ..etc).

Evidemment il est tentant de vouloir diviser la problématique en une partie « mesure »


et une partie « transmission » et faisant appel à chaque discipline l’une après l’autre. Mais ce
serait une erreur de croire que l’on peut déterminer les 3 premiers points en ne considérant
que les propriétés du signal et inversement opter pour une solution informatique en négligeant
les exigences de la composante physique. Il est souvent plus efficace de faire appel à un
unique concepteur.

A La chaîne d’acquisition de données :


I. le principe

I.1 Capteur
Il est l’interface entre le monde physique et le monde électrique. Il va délivrer un
signal électrique image du phénomène physique que l’on souhaite numériser. Il est toujours
associé à un circuit de mise en forme. Si on veut choisir correctement son capteur et le circuit
de mise en forme associé, il est préférable de connaître plus ou moins les caractéristiques du
signal physique et électrique.
De plus, pour réaliser ce choix, il est impératif de se reporter aux spécifications
techniques que le fournisseur du capteur a pris soin d’élaborer et éventuellement aux conseils
d’utilisation. Cependant il apparaît qu’il est nécessaire de maîtriser le vocabulaire suivant :

41
 Réponse impulsionnelle / Bande passante / temps de réponse
 Sensibilité
 Incertitude de mesure
 Dérive thermique
 Dérive du zéro
 Erreur de linéarité
 Etalonnage
 Condition d’utilisation

D’autre part, il apparaît rapidement deux principaux types de capteurs : les capteurs
« mode tension » et les capteurs « mode courant ». Cette distinction découle de la nature
même du capteur, lorsque un signal physique est appliqué sur un capteur « mode tension », il
apparaît alors une force électromotrice (f.é.m.) à ses bornes du « milieu actif » du capteur.
Pour les capteurs « mode courant », une variation du courant électrique (existant
préalablement ou non) est induite lors d’une modification de l’environnement du détecteur.
D’autre types de capteurs sont suffisamment courants pour les mentionner : les capteurs
générateurs de charges, résistifs, inductifs ou capacitifs.

Différents types de capteurs (rapidement)

Capteurs de : température, déplacement, position, déformation, pression, poids, couple,


vibration, vitesse, accélération, débit, accélération, humidité, valeurs électriques, champs
électromagnétique, flux lumineux, niveau de fluide, rayonnement ionisant, acidité

Exemple d’étude : capteur de température

Le cahier des charges : Nous voulons automatiser une prise de température dans une
station météorologique. Sachant que l’on désire prendre au moins 50 mesures durant la
journée avec une résolution inférieure au dixième de degré. La station est située dans une
zone de climat tempérée.

Il existe plusieurs types de capteur parmi lequel le thermomètre classique à alcool ou


au mercure, économique, robuste et avec une dynamique de mesure importante. Cependant il
semble difficile de pouvoir l’interfacer avec un système numérique. On peut tout de même
imaginer un système avec une caméra CCD pilotée par une liaison parallèle (ou Ethernet)
posée devant le thermomètre. Avec un programme informatique de traitement d’image, il sera
alors possible de détecter le mouvement du fluide dans le capillaire et d’attribuer une valeur
de la température grâce à un étalonnage adéquate.
Cependant lorsqu’on considère la quantité d’information transférée (une image ~100
ko) et l’information pertinente de quelques octets, on se rend compte que le rapport est très
défavorable, l’idéal est de faire tendre ce rapport vers 1. De plus, si la caméra fonctionne en
24 images/seconde, on peut se poser la question si la température peut changer en 50 ms. Il est
clair que la fréquence d’échantillonnage (24 Hz) n’est pas adaptée au temps de réponse du
détecteur.
D’autre part si on veux une mesure avec une résolution au dixième de degré Celsius,
notre thermomètre pourrait à la rigueur convenir mais notre interfaçage va sûrement avoir du
mal à détecter un léger mouvement du fluide... donc on peut déplorer une perte d’information
par rapport à la résolution du détecteur. !!!

42
Il faut donc trouver une autre solution technologique et intuitivement on voudrait
pouvoir transformer la variation de température en variation électrique (courant ou potentiel).
Ceci est possible avec deux capteurs de nature différente : le thermistance et le thermocouple .
Etudions le temps de réponse, la sensibilité et autres caractéristiques afin de déterminer quel
est le meilleur choix pour notre application.

 Les thermistances utilisent des matériaux semi-conducteur dont le coefficient de


température est négatif, c’est-à-dire que la résistance (quelques k) diminue lorsque la
température augmente. Le montage de ce détecteur réclame une alimentation en
courant (impédance élevée) et un système de mesure pour évaluer la différence de
tension due à la variation de résistance
Résistance (k)

Température

 Le thermocouple est une jonction de deux métaux de nature différente et la méthode


de mesure de température est basée sur des phénomènes thermoélectriques : la
combinaison des effets Seebeck, Peltier et Thomson.

Seebeck : production de force électromotrice dans un thermocouple en absence de courant


électrique (circuit ouvert, Je =0).
Peltier : phénomène calorifique qui accompagne le passage d’un courant électrique à
travers la jonction de deux conducteurs à la même température. Selon le sens du courant la
jonction se comportera comme un mini-radiateur ou un mini-réfrigérateur.
Thomson : mouvement des électrons dans un conducteur siège d’un gradient de
température.

La tension ainsi obtenue aux bornes du thermocouple est de l’ordre de quelques millivolts
et dépend de la nature des métaux composant la jonction et de la température de celle-ci.
Différents métaux sont habituellement associés pour couvrir diverses gammes et
sensibilités de température.

Type Métaux Température Tension


(°C) (mV)
E Chromel* Constantan** -270 à 1000° -9 à 76
J Fer Constantan -270 à 1200° -8 à 69
K Chromel Alumel*** -270 à 1370° -6 à 55

43
T Cuivre Constantan -270 à 400° -6 à 21
S Platine- Platine -50 à 1770° -0 à 19
10%Rhodium
*Chromel : Nickel – Chrome, **Constantan : Cuivre – nickel,
et ***Alumel : Nikel -aluminium

Conclusion :
On ne peut pas choisir son détecteur sans considérer les performances désirées au bout
de la chaîne d’acquisition (comme la fréquence d’échantillonnage, l’interface utilisée, les
caractéristiques physiques du système, etc…). La position du capteur n’est pas anodine par
exemple dans le cas d’un asservissement en température. Nous pouvons constater sur les deux
courbes suivantes traçant le signal d’erreur d’un asservissement en température. La première
courbe est obtenue lorsque le capteur de température est situé entre l’élément chauffant et le
point à thermostaté tandis que pour la seconde nous avons placé le capteur de façon à ce que
l’élément chauffant et le capteur soient diamétralement opposés par rapport au point à
thermostaté.

Valeur Moyenne du signal d’erreur

Il faut aussi songer au traitement des données par exemple les thermistances et
thermocouples demandent une linéarisation. D’autres axes de réflexion certes moins
prépondérants ne sont pas à négliger comme la position du détecteur ou le protocole
expérimental. Le but ici est de minimiser les biais de mesures (effets systématiques) mais
aussi les incertitudes de mesures en déterminant le meilleur protocole de mesure (voir les
annexes sur la méthode de mesure).
Le choix d’un capteur adapté est primordial, en ce sens que si sa sensibilité ou sa
gamme de mesure ne permettent pas de mesurer l’effet attendu, aucun traitement du signal ne
pourra retrouver ou réinventer la bonne mesure. Cependant c’est le traitement de ce signal
électrique qui va induire une décision, soit sur les actionneurs soit sur une nouvelle mesure
plus précise voir sur un autre paramètre.

I.2 Amplificateur de signal

Cette étape permet d’adapter le niveau du signal issu du capteur à la chaîne


d’acquisition, tant en niveau que en impédance. Dans le chapitre consacré aux convertisseurs
CNA et CAN, nous décrirons le principe des amplificateurs à gain programmable qui joue un
rôle important dans la chaîne d’acquisition, en effet l’amplification permet de conditionner le
signal venant du détecteur tant en intensité ou en impédance, il peut aussi permettre de filtrer
des parasites indésirables. Mais il se pose parfois le problème suivant : sur une certaine

44
gamme du signal, la mesure réclame une résolution importante, on prévoit donc un
amplificateur avec un fort gain. Ce qui rend impossible de mesurer le reste de la gamme
puisque le signal amplifié dépasse le Vref et sature le convertisseur.
Ce problème réclame alors une intervention humaine qui, en cas de saturation, modifie
le gain de l’ampli grâce a une résistance variable. Cette solution n’est pas vraiment
satisfaisante puisque notre problématique vise à réaliser un banc de mesure le plus
automatiser que possible. Heureusement il existe les amplificateurs à gain programmable.
Cependant il faut garder à l’esprit que la solution qui consiste à prendre des gains élevés doit
forcement s’accompagné du même effort pour réduire le bruit en entrée de l’étage
d’amplification sous peine de conserver le même rapport signal sur bruit majoré du bruit de
l’ampli. Dans le chapitre des précaution d’emploi, convient de prendre garde aux variation du
gain sur la bande passante. Il doit être clair qu’aucun filtre ne présente un gain identique sur
toute sa gamme de fonctionnement.

Exemples :
Conditionneur de signal par un ampli. « Courant-tension ».
Convertisseur
courant-tension

Câble R
Capteur De liaison

i(m)
+
Cc Rc Cl Rl V0
m

Dans une chaîne d’acquisition, nous trouvons généralement des signaux en mode
‘tension’ car plus pratiques à manipuler et moins sensibles aux parasites E.M. Donc lorsque
on travaille avec des capteurs en mode ‘courant’, il est nécessaire de réaliser un étage de
conversion comme dans la figure précédente. Le montage peut s’interpréter de la manière
suivante : la boucle de rétroaction R permet d’annuler la différence de potentiel aux bornes
d’entrée de l’amplificateur et donc v   v   0 . Or cette différence de potentiel est aussi
appliquée sur les impédances du capteur ZC et du câble Zl. Il en résulte qu’aucun courant ne
circule dans ZC et Zl et que l’intégralité du courant i(m) fourni par le capteur traverse R et
détermine la tension de sortie V0 comme :
V0   i (m) . R
Cependant en réalité, plus le courant est faible (ce qui est souvent le cas) et plus notre
concepteur sera forcé de prendre une résistance R élevée afin de garantir un gain agréable
pour le reste du traitement du signal et des données. Or des résistances trop élevées,
supérieures à 109 , risquent de poser des problèmes par leur encombrement important, par
leur durée de vie limité et pire par leur bruit de fond. Donc au lieu d’utiliser une unique
résistance, de nombreuses alternatives existent dont les boucles de rétroactions ‘composites’
comme dans la figure suivante avec une association de trois résistances de valeurs plus faible
montées en ‘T’. La tension de sortie V0 s’écrit alors comme :

45
  R  
V0   i (m) .  R1 1  2   R2 
  R3  

Capteur R1 R3 R2
De liaison

i(m)
+
Cc Rc Cl Rl V0
m

Figure : boucle de rétroaction en ‘T’

I.3 Filtre d’entrée


Ce filtre est communément appelé filtre anti-repliement. Son rôle est de limiter le contenu
spectral du signal aux fréquences qui nous intéressent. Ainsi il élimine les parasites. C’est un
filtre passe bas que l’on caractérise par sa fréquence de coupure et son ordre.
Le filtre doit être adapté à la fréquence d’échantillonnage mais peut servir aussi à retirer des
parasites ou bruits électromagnétiques dus à l’environnement (cf chapitre CEM).

I.4 L’échantillonneur
Son rôle est de prélever à chaque période d’échantillonnage (Te) la valeur du signal. On
l’associe de manière quasi-systématique à un bloqueur. Le bloqueur va figer l’échantillon
pendant le temps nécessaire à la conversion. Ainsi durant la phase de numérisation, la valeur
de la tension de l’échantillon reste constante assurant une conversion aussi juste que possible.
On parle d’échantillonneur bloqueur.

I.5 Le convertisseur analogique numérique (CAN) ou numérique analogique (CNA)

Il transforme la tension de l’échantillon (analogique) en un code binaire (numérique)


pour le CAN ou l’inverse pour un CNA. Sans vouloir détailler le fonctionnement de chacun
des nombreux types de convertisseurs (simple rampe, double rampe, incrémental, à
approximations successives ou logarithmique ; CNA : résistances pondérées, R-2R), nous
donnerons les principales caractéristiques.

46
Convertisseurs CNA :

a0
a1
a2
CAN
Vs
an-1

Mot binaire a Tension analogique


La valeur analogique maximale Vs,max est donnée en entrée Vref au convertisseur n-bit.
La résolution, c’est–à-dire différence entre deux valeurs binaires consécutives est donnée par :
V
q  n ref
2 1
La tension analogique de sortie pourra prendre 2n valeurs différents que l’on peux écrire
comme : Vs = i . q où i est la valeur du mot binaire a.

Convertisseurs CAN :

a0
a1
a2
CNA
Ve
an-1

Tension analogique Mot binaire a

La conversion analogique numérique est le fait d’attribuer une expression numérique à


une tension analogique selon un code déterminé. La plupart du temps, on utilise un code
binaire classique et le signal analogique est « transformé » en valeur numérique selon la
relation suivante :
Vs = q. (an-1.2n-1 + an-2.2n-2 + .......... + a1.21 + a0 )

La fonction principale du CNA est donc la fonction d’oscilloscope numérique dont la


résolution est donné par le nombre de bit n :

q=Ve, max/2(n-1).

Donc l’erreur de conversion est comprise entre q/2 et - q/2, reste à déterminer si l’incertitude
de mesure en bout de chaîne d’acquisition correspond au cahier des charges, sans quoi
augmenter la résolution du convertisseur peut éventuellement suffire.

47
CAN parallèle
100 MHz

10 MHz
CAN à sous-gamme

1 MHz

100 kHz
CAN  - 

10 kHz

1 kHz
CAN à
approximations
100 Hz successives CAN à intégration

6 8 10 12 14 16 18 20 22 24

Exemples d’applications des convertisseurs CNA:

 Multiplieurs analogiques

La tension de référence n’est plus constante, on peut considérer que l’on


applique un facteur multiplicatif à la tension de référence : k.Vref et donc la tension de
sortie s’écrit comme Vs = k. Vref .a . Cette double multiplication est utilisée par
exemple pour réaliser des sources de tensions programmables, des amplificateurs à
gain variable (très intéressants dans une chaîne d’acquisition), des déphaseurs à
commande numérique ou des filtres analogiques programmables.

 Déphaseurs à commande numérique

Comme le montre le schéma suivant, ce dispositif utilise deux convertisseurs


CNA en multiplieurs, dont les tensions de références sont respectivement E.sin(t) et
E.cos(t). Si on veux déphaser les deux tensions de références de , on programme N1
et N2 tel que N1 = cos  et N2 = sin , les deux convertisseurs délivrent alors
respectivement les tensions de sorties N1 . E.sin(t) et N2 . E.cos(t). En
additionnant les sorties des CNA, il vient :

Vs = - sin (t + )

où le déphasage  est contrôlé numériquement.

48
a0
a1
a2
N1 = cos 
CNA R
an-1 R
E.sin(t)
R + Vs
==/2
 /2

b0
b1
b2
N2 = sin  CNA
bn-1

 Filtre analogique programmable

Une autre application très importante des convertisseurs CNA est la réalisation
de filtre analogique dont les caractéristiques, et en particulier la fréquence de coupure
ou le facteur de qualité sont commandés numériquement, soit par un ordinateur
(préférable dans une chaîne d’acquisition), soit par une roue codeuse (nécessitant une
intervention humaine).
Pour cet exemple, on retrouve que :
N R2
F0  .
2 R1R2 R4C1C2
et
R1R3C1
Q
R2 R4C2

R1
R2 R1 C1 C2
R1 R3 R4
Ve +
CNA CNA
+ +

Valeur numérique N
Vs

49
 Générateur de fonctions
L’application la plus évidente d’un convertisseur consiste à générer des fonctions
analogiques aussi variées que voulues : rampe, double rampe…etc

A. La chaîne d’acquisition de données :


II. Méthodes d’acquisition de plusieurs grandeurs

Dans le cadre d’une chaîne d’acquisition traitant plusieurs capteurs (N) vers une même
zone de stockage, il existe différentes structures qui différent en terme de performances et de
coût. Autant il parait évident que la structure «topologique » est capital en terme d’efficacité
mais il faudra se pencher sur l’aspect temporelle.

Acquisition séquentielle décalée


Elle se base sur l’utilisation en amont d’un multiplexeur qui va orienter un capteur
vers la chaîne unique d’acquisition :

Figure 3: Structure séquentielle décalée

L’avantage de cette structure est bien évidemment son côté économique. Par contre il
y a un décalage dans le temps des acquisitions car il n’y a qu’un seul échantillonneur
bloqueur. Il est impossible de réaliser plusieurs mesures en même temps. On réservera donc
cette structure ne nécessitant pas une synchronisation entre les données numérisées. De plus le
temps d’acquisition complet est à priori élevé car proportionnel au nombre de capteur. Le seul
moyen d’augmenter la cadence des prises de mesures est de diminuer les temps morts : par
exemple des que la conversion est effectuée, l’échantillonneur fournit une nouvelle valeur. En
écourtant les marges de sécurité, il y a forcement plus de risques que l’une des conversions ne
soit pas fini et renvoie une valeur erronée (ce qui n’est pas forcement dramatique).

Acquisition séquentielle simultanée


De manière à avoir des acquisitions « synchrones », on utilise la même structure que
précédemment mais en utilisant des Echantillonneurs Bloqueurs (E/B) en amont du
multiplexeur. On est dans une situation d’E/B en tête.

50
Figure 4: Structure séquentielle simultanée

La prise des échantillons s’effectue au même instant, la conversion est effectuée de


manière progressive. Cela signifie que les E/B assurent un maintien de l’échantillon durant les
N acquisitions sans introduire de pertes supérieures à la résolution du CAN. Son coût est
moyen.

Acquisition parallèle
C’est la structure la plus complète puisqu’elle consiste à disposer N chaînes
d’acquisition en parallèle et de les connecter sur un bus de données commun.

Figure 5: Structure parallèle

Avec cette structure, il est possible d’effectuer en même temps l’acquisition d’une
donnée pendant que l’on en stocke une autre. De même, toutes les conversions peuvent être
simultanées, le stockage s’effectuant après. Cela permet un gain de temps sur l’acquisition
complète. Mais elle est coûteuse. Avec cet exemple, on commence à comprendre que la
structure physique de la chaîne permet ou non une acquisition séquencée ou simultanée.
Lorsque le développeur cherche a obtenir la fréquence d’échantillonnage la plus rapide
possible, il convient d’examiner le budget des temps. Le but est d’obtenir une valeur
minimale du temps de scrutation d’une voie, i.e. du temps nécessaire pour réaliser une mesure
(temps total entre l’adressage et le « end of Conversion », EOC dans le schéma suivant).

51
Les deux chronogrammes suivants illustrent le gain de temps que l’on peut réaliser
avec une bonne gestion de la synchronisation (budget des temps). Ici la technique du
multiplexage anticipé permet d’éliminer le temps nécessaire au multiplexage.

Adresse i Si Hi SCi EOCi

CANi-1

MUXi Ei Bj CANi Ni

MUXi+1 Ei+1 Bi+1 CANi+1

Adresse i+1 Si+1 Hi+1 SCi+1

t0 t1 t2 t3 t4
Figure : Chronogramme de commande séquentielle (Cas normal)

SCi-1 EOCi-1

SCi EOCi

SCi+1 EOCi+1
CANi-1 Ni-1

MUXi Ei Bj CANi Ni

MUXi+1 Ei+1 Bi+1 CANi+1

MUXi+2 Ei+2
Adresse i Si Hi

Adresse i+1 Si+1 Hi+1

Adresse i+2
t0 t1 t2 t3
Figure : Chronogramme de Commande avec multiplexage anticipé

Sur la figure précédente, l’expérimentateur déclanche la conversion et le


multiplexage pour la mesure suivante en même temps. L’idée est la suivante : le temps
de conversion de la mesure i est souvent le temps le plus long du budget des temps
donc pendant cet ordre de conversion, on réalise une autre tâche qui dure a priori
moins longtemps comme le multiplexage pour la mesure i+1. Dans cet exemple, on ne
fait que deux opérations en simultanée mais il est possible d’imaginer :
- que l’on transmette la donnée précédente (i-1) sur l’interface
- que l’on fasse du traitement du signal sur la donnée i-2 juste transmise, etc.

52
B. Gestion d’un banc de mesure ou d’une interface industrielle.
I.1 Les outils Hardware

Etudions à présent, l’organigramme du dispositif dans son ensemble, nous y trouvons


des capteurs mais aussi ce que nous pouvons appeler des actionneurs. En milieu industriel,
cela peut être des machines outils, des automates tandis que sur un banc d’essai, ce sera
plutôt des positionneurs… Un même dispositif peut être composé d’actionneurs et
d’instruments de mesure variées avec des interfaces de sorties et de sorties tout aussi variées.

Interfaces
CAN d’entrées
analogiques
Système Capteurs

de Interfaces d’entrées
numérique
traitement

numérique

(calculateur..) Interfaces de sorties


numérique
Actionneurs
Interface
Organe de dialogue de sorties CNA
(utilisateur) analogiques

Les actionneurs :

Les types d’actionneurs, potentiellement intéressants pour nos applications, sont


finalement déterminés par la possibilité de les commander par une interface. Cependant il est
possible de trouver une infinité de solution plus ou moins astucieuse pour piloter du matériel
qui n’est pas conçu pour. Par exemple une carte E/S numérique peu commander une série de
relais actionnant des vannes, des moteurs on/off.
Par contre à l’aide de moteurs pas-à-pas, il est possible de contrôler au micron près des
pièces de taille et de poids élevé.

Phénomènes physiques Actionneurs


Température,  résistance chauffante
Apport d’énergie  chauffage par rayonnement
électromagnétique
Position et déplacement  actionneurs inductifs
 moteurs…
Pression et force  actionneurs inductifs
 piézo-électriques
 moteurs
Lumière  diodes électroluminescentes

53
 lasers
 lampes
Débit de fluide  vannes (gaz, eau, azote liquide …etc)
 actionneurs inductifs

Les éléments externes interfaçables :

Nous avons vu que selon le type de solution envisagée, la quantité de données peut
être considérable du fait d’une fréquence d’échantillonnage élevée (bande passant de CAN
parallèle bien supérieure à 100MHz) ou du fait du format des données (vidéo, son, spectre
optique, … etc). Dans ces cas présents, il faudra établir une interface suffisamment
performante pour absorber ce flux de données tout tenant compte du surcoût. Si le budget de
développement est limité, il existe des alternatives à base de carte E/S de « temporisation » ou
carte « compteur ».
L’idée est la suivante : comme il n’est pas possible de réaliser l’acquisition et le
rapatriement des données en temps réel (raisons technologiques ou financières), il faut réaliser
ces fonctions en séquences. La première étape de la séquence consiste à programmer la carte
« compteur » avec une demande d’acquisition sur un certain laps de temps (avec une
fréquence d’échantillonnage, une résolution, un gain…etc adaptés). Une fois la
programmation effectuée, la carte est totalement autonome et les N échantillons sont stockés
dans un buffer ou une mémoire flash puis transférés à la fin de la séquence par l’interface qui
est libre (puisque on n’envoie plus d’ordre pour chaque mesure). La gestion circulaire des
buffers permet d’atteindre des vitesses d’acquisition et de sauvegarde dans ce buffer
supérieures que la vitesse de lecture des données. La saturation de la mémoire doit être gérer
par la modification et l’adaptation n des paramètres : vitesse d’acquisition, taille du buffer,
vitesse et taille de la lecture.

Si la quantité de donnée est encore trop importante pour envisager ce type de solution,
il faudra utiliser des chipsets spécialisés (microcontrôleur, D.S.P.,…etc) qui, une fois
programmés efficacement, pourront réaliser la plupart des algorithmes de traitement du signal.
Donc directement après la mesure, le processeur avec sa vitesse d’exécution, sa mémoire
interne, extrait de la masse des données l’information pertinente qui peut alors être rapatriée
vers l’ordinateur et l’interface utilisateur. Si pour l’exemple de la station météorologique, on
désire connaître la température maximum de la journée, ce n’est pas la peine de transmettre le
fichier de toutes les mesures à l’ordinateur. Le processeur est programmé pour la détection du
maximum parmi les valeurs des mesures qu’il envoie à l’ordinateur.

D’autre solution proposent des cartes spécifiques sur lesquelles sont intégrés un
processeur et des composés d’E/S. Et c’est là que réside l’intérêt sur ces cartes, car un
système d’exploitation autonome permet d’obtenir des garanties sur les temps et de travailler
en temps réel. Après compilation, sur un autre système, un programme complet est embarqué
sur le processeur de la carte et gère indépendamment de l’ordinateur hôte l’acquisition et le
traitement des données avec une précision inférieure à 10 µs.
Ce type de solution est offerte sur des carte Xilinx© ou par National Instrument
(www.ni.com) avec Labview© RT (RealTime). En fait, Labview RT est une fonction avancée
du Labview et est composée de deux éléments : un compilateur qui s’intègre à
l’environnement classique de développement Labview et de la carte spécifique avec le noyau
« temps réel ».

54
Moteurs

Que se soit en acquisition scientifique ou en banc de production, le positionnement


(avec la température) est l’un des paramètres le plus souvent mesuré. Mais à la différence de
température, les trois dimensions de l’espace compliquent fortement le problème et il n’est
fréquent que l’on veuille les contrôlées à mieux de 10-6 (c'est-à-dire au micromètre, par contre
il est rare de contrôler la température au millionième de degré).
En fonction de l’application (juste un simple asservissement, positionnement haute
résolution, etc…), le choix du matériel (moteur à courant continu, moteur pas à pas,
piézoélectrique, …) est différent et la chaîne d’acquisition en amont de l’actionneur sera, bien
sûr, à adaptée. La gestion des moteurs pas à pas réclame une séquence de pulses de tension
complexes qui dépend du sens de rotation de la précision des pas tandis que les moteurs à
courant continu présente une hystérésis.

Microprocesseur

Comme nous l’avons vu certains processus dans la chaîne d’acquisition de donnée


sont complexes et exigent donc énormément de ressources informatiques. Parmi les exemples,
on peut citer le traitement du signal correspondant à la courbe de réponse des détecteurs. En
effet, la courbe d’étalonnage d’un thermocouple n’est pas linéaire, il faut donc réaliser une
interprétation de la mesure en fonction de la loi physique en jeu qui peut demander plus ou
moins de calcul. En fait, pour toutes les tâches répétitives ou précisément synchronisées, on
préféra utiliser un microprocesseur qui sera interfacé à la chaîne d’acquisition (donc à
l’extérieur du PC). Si on veut tirer le meilleur parti du chipset, il est préférable de bien
connaître d’une part son architecture et ses spécifications. D’autre part, il faut savoir que la
plupart du temps les microprocesseurs se programment en « assembleur », langage qui
réclame un peu de pratique et beaucoup de méthode.

Figure Architecture d’un PIC (16F628)

55
Mais ce type de matériel présente de nombreux avantages comme une vitesse de calcul
élevée, une mémoire RAM et ROM, et de nombreuses possibilités d’entrée/sortie. Mais le
principal atout reste la souplesse de programmation : on peut changer à loisir l’algorithme de
manière à tester la meilleure solution.

Registres d’entrée/sortie :
Ce sont des ports d’entrées ou de sorties, en général de grandes dimensions, à l’aide
desquelles on peut charger des données vers le microprocesseur (courbe d’étalonnage, …) ou
récupérer le résultat du calcul. Pour accéder à une mémoire, il faut préciser l’adresse
correspondante et activer le bit de contrôle OE (Output Enable).

Interface série :
Les microprocesseurs sont dotés de microcontrôleurs PIC (Peripherical Interface
Controller : traduction non officielle mais en général donnée) destinés à la sérialisation des
données disponibles dans les registres.

Interface parallèle :
On trouve couramment sur les cartes à microprocesseur commerciales des interfaces
PIA (Peripheral Interface Adapter). Ce sont des ports numériques d’entrée/sortie en
collecteur ouvert. Il est donc possible pour le microprocesseur de lire ou d’écrire sur ce
registre et donc de recevoir on d’envoyer des informations ou des requêtes vers l’extérieur.
Un PIA est constitué de 8 ou 16 bits que l’on peux configurer indépendamment, sur le premier
bit l’utilisateur peut choisir entre 2 capteurs, « 0 » sélectionne le thermocouple tandis que
« 1 » désigne la sonde de pression, le second bit désigne une résolution plus ou moins élevée,
le troisième bit est une requête de mesure formulée par l’utilisateur, et enfin lorsque la
conversion est réalisée la ligne n°4 passe à «1».

Les microprocesseurs spécialisés

Dés les années 1970, date d’apparition des premiers microprocesseurs, les concepteurs
de banc d’essai ont imaginé des applications variées pour le pilotage et l’interfaçage des
chaînes de mesures, automates, ou traitements de données. Depuis lors le domaine a bénéficié
de l’intérêt des constructeurs pour des applications industrielles comme le microcontrôleur qui
intègre une mémoire et de nombreuses interfaces E/S. Avec un unique circuit de faible coût, il
est possible de développer une unité de pilotage parfaitement adaptée aux besoins. L’autre axe
de recherche fut de mettre au point des processeurs dévoués au calcul et donc, comme leur
nom D.S.P. (Digital Signal Processing) l’indique plutôt adaptés au traitement du signal.

Les microcontrôleurs

Ce sont donc circuits autonomes qui contiennent dans un seul boîtier, toutes les
fonctions nécessaires, exceptée la conversion de puissance. La plupart des systèmes mis au
point pour l’électronique ou l’informatique industriels disposent :
 d’une unité centrale qui exécute le programme (processeur ou C.P.U.),
 d’Une mémoire RAM qui contient les variables,
 d’une mémoire ROM qui stocke les constantes et le programme,
 des entrées/sorties que l’on a déjà décrites dans le cas général des processeurs,

56
 et enfin un décodeur d’adresses et une unité de contrôle qui assure l’accès matériel, la
synchronisation et le transfert des données entre les différentes parties actives du
microprocesseur.
Le choix du processeur se fait parmi des séries qui possèdent plus ou moins de mémoire,
de rapidité d’exécution, des versions EPROM ou OPT ou d’E/S. Mais le critère principal est
sûrement la qualité des outils de développement et l’évolutivité de la gamme du constructeur.
En effet, il est dommage d’investir du temps dans le développement d’une application sur une
série de processeurs en fin de vie, alors qu’il serait possible de réinvestir les connaissances
acquises sur une autre ligne de produit plus ou moins différentes.

Les microcontrôleurs sont particulièrement bien adapté à la gestion de l’interfaçage, en


s’inspirant d’un protocole connu on peut développer sa propre interface, il est même
parfaitement possible de se programmer un port USB presque aussi performant que ceux
développer dans le commerce. Ce qui pourrait être particulièrement intéressant, si on ne
trouvait pas de nos jours des microcontrôleurs 68HC11 avec des interfaces Ethernet 802.3
10BaseT déjà implémentée !! On pourrait croire que ce type de technologie soit un peu
rustique ou rentré dans la routine. Mais pour des applications exigeantes, il est encore possible
d’innover comme par exemple la mise en place d’un noyau multitâche sur un microprocesseur
68HC11/16, voir le site de µC/OS II ( http://www.ucos-ii.com/ports.htm ).

Les D.S.P.

La particularité de ces puces par rapport aux processeurs que nous avons évoqués
précédemment est une architecture « Harvard » séparant les bus « programme » des bus
« données » permettant ainsi d’accroître les performances de calcul. Pour être encore plus
complet :
- des instructions adaptées au traitement de données réalisent « multiplication et
accumulation » en un seul cycle d’instruction (M.A.C.) ; les transferts sont réalisés par des
contrôleurs D.M.A.( acronyme anglais de Direct Memory Access) qui déchargent totalement le
processeur de la gestion des bus externes (il est alors libre d’exécuter des instructions en
mémoire interne) ;
- et enfin sur certains D.S.P., un mode d’adressage par inversion de bits, servant à réorganiser
les échantillons de sorties de Transformées de Fourier Rapides (TFR ou FFT).

Remarque : Le D.M.A. est un procédé informatique (où le composant « contrôleur » lui-


même) où des données circulant entre le processeur et le périphérique sont transférées
directement par un contrôleur adapté vers la mémoire principale de la machine, sans
intervention du microprocesseur si ce n'est pour initier et conclure le transfert. La conclusion
du transfert ou la disponibilité du périphérique peuvent être signalés par interruption.
On l'oppose ainsi à des techniques de polling où le microprocesseur doit attendre
chaque donnée.
Le D.M.A. est nécessaire pour conserver la fluidité d'utilisation d'un système
multitâche lors de l'accès à des périphériques rapides, comme les disques durs. En effet, en
l'absence de D.M.A., le système est presque bloqué pendant les transferts de données. Par
ailleurs, pour des périphériques rapides, il est impossible de transférer chaque donnée par une
interruption. Une alternative est que le périphérique ait une mémoire tampon partagée avec le
système, dont le remplissage est signalé par une interruption.

57
Exemple d’application : FT-ICR

Pour ce qui a trait à la vitesse, on peut se poser la question en ces termes:


"Quel est le flux de données maximum à traiter ? Puis-je déplacer le problème de vitesse en
problème de mémoire ?"
En effet, pour certaines applications, on n'aura pas besoin d'une grande vitesse, à
condition d'avoir de la mémoire. Les algorithmes seront plus simples. Il suffit de prendre
l'exemple suivant pour se rendre compte. Pour implémenter un algorithme de traitement de
signal adaptatif, nous pouvons utiliser un algorithme simple stable du type LMS qui ne
nécessite pas de grandes ressources en terme de calcul. En revanche, un nombre élevé de
coefficients sera nécessaire pour parvenir à converger rapidement. En utilisant un algorithme
plus complexe du type RMS, le nombre de coefficients du filtre sera beaucoup moins élevé,
mais les quantités de calculs par coefficients seront plus importantes. Le travail du concepteur
sera alors dans le choix d'un compromis, et éventuellement, d'astuces de programmation -
voire même en assembleur - pour parvenir à ses fins en réduisant les coûts, en fonction de la
stratégie générale adoptée.

On a donc vu que pour certaines opérations de traitements du signal (comme la FFT…),


l’utilisation d’un D.S.P. est un choix économique et performant mais voici quelques situations
où les avantages des processeurs sont incontournables :
 Souplesse de la programmation : un D.S.P. est avant tout un processeur exécutant un
programme de traitement du signal. Ceci signifie que le système bénéficie donc d’une
grande souplesse de développement. De plus, les fonctions de traitements numériques
peuvent évoluer en fonction des mises à jour des programmes, et cela pendant toute la
durée de vie du produit incluant le système. Ainsi, modifier par exemple tel ou tel
paramètre d’un filtre numérique ne nécessite pas un changement matériel.

 Implémentation d’algorithmes adaptatifs : une autre qualité issue de la souplesse des


programmes. Il est possible d’adapter une fonction de traitement numérique en temps
réel suivant certains critères d’évolutions du signal (exemple : les filtres adaptatifs).

 Des possibilités propres au système de traitement numérique du signal. Certaines


fonctions de traitement du signal sont difficiles à implanter en analogique, voire
irréalisables (exemple : un filtre à réponse en phase linéaire).

 Stabilité : en analogique, les composants sont toujours plus ou moins soumis à des
variations de leurs caractéristiques en fonction de la température, de la tension
d’alimentation, du vieillissement, etc. Une étude sérieuse doit tenir compte de ces
phénomènes, ce qui complique et augmente le temps de développement. Ces
inconvénients n’existent pas en numérique.

 Répétabilité, reproductibilité : les valeurs des composants analogiques sont définies


avec une marge de précision plus ou moins grande. Dans ces conditions, aucun
montage analogique n’est strictement reproductible à l’identique, il existe toujours des
différences qu’il convient de maintenir dans des limites acceptables. Un programme
réalisant un traitement numérique est par contre parfaitement reproductible, «à
l’infini».

58
Les cartes d’acquisition, standard VXI et PXI

Puisque nous examinons la question « matériel », nous permettant de développer une


chaîne d’acquisition « intelligente » la réflexion se prolongera vers les cartes d’acquisition
dont les performances et le nombre de constructeur ne cessent de croître. Les cartes
d’acquisition sont des modules électroniques dits enfichables (ou rackable sur des slots pour
les anglicistes) qui ne sont pas autonomes puisque ils réclame d’une entité intelligente (un
système d’exploitation, une unité de calcul...). On peut observer que les constructeurs
prennent deux directions opposées. La première est de réaliser du matériel de plus en plus
performant et notamment en fréquence (encouragés par les possibilités de Real Time) donc de
plus en plus spécialisé et coûteux. L’autre direction est au contraire de réaliser des cartes
multifonction de performances volontairement limitées et qui prend tout son sens avec des
langages évolués de programmation (LabView, MatLabs, etc…) pour le contrôle
d’instrumentation. L’enjeu est de permettre à l’utilisateur de créer leur propre système
d’instrumentation, économique et évolutif.

De plus certains types d’interfaces comme l’U.S.B., permet d’imaginer des modules
externes de mesures « transportables », c’est-à-dire qu’il peut être branché et reconnu par
n’importe quel P.C. sous XP (voir www.ni.com pour des applications en température).

Tryptique interface-traitement-affichage

D’autre part, il est tout de même conseillé de connaître certains standards


« Hardware » industriels comme le PXI et le VXI. Ce sont des matériels de contrôle
d’instrumentation ou d’acquisition (test, mesure, automatisation et contrôle, etc…)
spécialement conçus pour un environnement industriel et notamment en termes de sensibilité
aux parasites électromagnétiques, vibrations et fluctuations de l’alimentation mais aussi par
une conception prolongeant la durée de vie (compatible avec les durées d’amortissement des
investissements). Certains de ces standards répondent à des normes ouvertes et donc peuvent
offrir des gammes de produits modulaires, avec des standardisations logicielles.

.
Exemple d’un Rack PXI, les différents modules sont enfichables verticalement

Ce type de matériel offre une souplesse d’utilisation très intéressante : les cartes
standard PXI sont interchangeables sans outil, le rack alimente en +/-5V, +/-12V et +/-15V
(et éventuellement +24V) toutes les cartes, les données sont récoltées sur un bus PCI rapide et
il existe depuis peu des fonctionnalités permettant de synchroniser les cartes sur une horloge
« master » ou par rapport à l’une des cartes en particulier.

59
B Le contrôle automatique d’un banc de mesure
I.2 Les softs : Le contrôle d’instrumentation

Le logiciel LabView© est une plateforme expérimentale virtuelle pour laboratoire


(LABoratory Instrument Enginneering Workbench).On peut éventuellement comprendre dans
cette définition que c’est un environnement de programmation qui permet de développer des
instruments de mesure virtuels (un oscilloscope numérique, une alimentation, … etc).
Labview, commercialisé par la société National Instrument, est l’un des premiers
logiciels permettant l’acquisition de données en 86 sous Macintosh. L’approche
révolutionnaire du langage « G » n’a pas été adopté par le monde industriel étant donné la
plateforme marginale sur le quel il a été développé. Jusqu’en 92 avec l’arrivée de Windows 3,
le logiciel s’est imposé naturellement grâce à ces temps d’exécution comparable au langage
C. Il ne suffit d’attendre que quelques années pour constater que Labview est devenu en 1996
le second logiciel utilisé en acquisition de données, juste derrière le C et devant le C++ et
Visual Basic.

60
Outre des outils de gestion de périphériques performants qui permettent, par exemple,
de communiquer avec un oscilloscope numérique (modification des calibres, configuration du
trigger…), LabView permet de développer une interface graphique, on peut donc reconstituer
la face avant de l’oscilloscope sur l’écran de l’ordinateur. L’utilisateur peut donc
« manipuler » l’instrument de mesure à distance, d’où le concept d’instruments virtuels.

On insistera sur les outils de gestions de serveurs pour du control a distance d’un pc.
Ce logiciel présente un environnement de programmation, très convivial et avec des
possibilités très diverses (acquisition d’image, drivers virtuels VXI, …etc) mais l’avantage
qu’il présente devant la concurrence est une prise en main intuitive et rapide grâce au langage
graphique. De plus, il est très aisé de reprendre le travail d’un prédécesseur car la structure du
programme est facile à retrouver et les commentaires sont forcement inclus dedans. En outre,
il n’y a aucune déclaration de variables !!!

D’autres langages sont assez performants dans le contrôle et l’interfaçage


d’instruments comme LabWindows/CVI, édité par la même compagnie que LabView et qui
présente plus ou moins les mêmes fonctionnalités en programmation C ANSI. Puis MathLab
permet de piloter une connexion série ou parallèle avec des bibliothèques de traitements du
signal et de simulation très complètes.

Real Time

Le plus gros défaut de certains logiciels de programmation pour le contrôle


d’instrumentation (y compris LabView) est la perte de repère temporelle lors de l’exécution.
Lorsqu’une séquence d’acquisition est programmée avec des langages type C, il est alors
possible de connaître précisément le temps nécessaire au CPU pour réaliser une mesure et ce
temps est reproductible. Par contre avec des environnements de programmation évolués
comme LabView, il est impossible de prédire ces temps et ils peuvent varier d’une mesure à
l’autre. MatLab était plus indiqué pour faire une programmation dite « temps réel » mais
depuis la version 7 de LabView, il est devenu possible de synchroniser l’acquisition en
« temps réel » en langage G.

61
Introduction à la technologie IEEE 1588

Les applications de mesure et d’automatisation doivent souvent synchroniser de


manière précise les événements dans un système distribué. Par exemple, un système
d’automatisation industrielle peut avoir besoin de synchroniser des contrôleurs d’axes, ou un
système de test et de mesure peut avoir besoin de mesurer des jauges de contrainte réparties
sur l’envergure d’un avion. Le protocole de précision temporelle (PTP) IEEE 1588 représente
une méthode standard pour synchroniser des instruments sur un réseau avec une précision
inférieure à la microseconde. Le protocole synchronise des horloges esclave sur une horloge
maître en s’assurant que les événements et les horodateurs de toutes les cartes utilisent la
même base temporelle. Le protocole IEEE 1588 est optimisé pour des systèmes distribués,
administrés par l’utilisateur ; avec une utilisation minimale de la bande passante du réseau ; et
un faible temps système pour le traitement.
En synchronisant plusieurs horloges sur des réseaux tels qu'Ethernet, le protocole
IEEE 1588 fournit une synchronisation inférieure à la microseconde sur de longues distances
par l'intermédiaire d'un câblage standard. Il existe deux étapes pour la synchronisation de
cartes à l’aide du protocole IEEE 1588 : (1) déterminer la carte qui servira d’horloge maître,
et (2) mesurer et corriger le délai provoqué par les décalages d’horloge (offsets) et les retards
du réseau. Lorsqu’un système est initialisé, le protocole IEEE 1588 utilise l’algorithme Best
Master Clock (meilleure horloge maître) pour déterminer automatiquement quelle horloge du
réseau est la plus précise. Elle devient alors l’horloge maître. Toutes les autres deviennent des
horloges esclave et elles se synchronisent ainsi d’après cette horloge maître.

Mathlab

Les softs : Le traitement des données.

Après l’acquisition des données par les appareils de mesures puis la transmission de la
totalité ou d’une partie de l’information, il est parfois nécessaire de réaliser un traitement ou
une interprétation des données. Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, pour des
soucis de productivité et de souplesse de développement, il est grandement conseillé de
réaliser toutes ces opérations avec le même langage de programmation. A effet, les logiciels
que nous avons évoqués contiennent des fonctionnalités et des bibliothèques dédiées aux
traitements des données. Le but de notre propos n’est pas de faire la liste des méthodes mais
de voir les différentes catégories.

*En premier lieu, nous avons toutes le méthodes statistiques qui visent à utiliser le
grand nombre de mesure pour en retirer l’information pertinente et moyenner le bruit. Parmi
ces méthodes, on trouve les régressions linéaires, les moindres carrés et les ajustements (fit en
anglais). Incertitude de mesures

*L’expérimentateur peut aussi réaliser un traitement qui vise à éliminer le bruit ou des
mesures érronées (analyse freqentielle filtrage soustraction de bruit signal moins bruit)

*Interprétation des données Erreur de linearite, étalonnage, compênsation du zero,


dérive thermique(du zero ou du gain), estimation de l’incertitude

62
II Exemple de manip
DESEMBUAGE de PARE BRISE
SNOM
Le SNOM est une technique de microscopie en champ proche pour analyser l’état
surface, qui utilise une fibre optique taillée par un processus chimique pour amener la
lumière. Le principe est d’approcher la fibre optique dans le régime de champs proche ~10
nm et de rester à cette distance (sans percuter la surface !!! et malgré le profil de la surface,
sous peine de détériorer la fibre).
Corps Noir
Point de Curie

63
La Compatibilité ElectroMagnétique
C.E.M.

Les systèmes électriques et/ou électroniques ne sont pas isolés de leur environnement.
De l'énergie électromagnétique peut donc franchir non intentionnellement leurs frontières soit
pour y pénétrer, soit pour s'en échapper. Cette énergie parasite est appelée perturbation
électromagnétique. Et si nous nous intéressons à l'environnement électromagnétique d'un
équipement, nous pouvons distinguer les sources de perturbations d'origine naturelle et les
sources de perturbations qui tiennent à l'activité humaine.
Parmi les sources de perturbation d'origine naturelle qui ne sont pas forcément les plus
gênantes, nous pouvons citer :
 La foudre;
 Les rayonnements cosmiques et en particulier solaires.
Parmi les sources de perturbation qui découlent de l'activité humaine, on peut distinguer
trois catégories :
 Les sources de rayonnement électromagnétique volontairement créées par l'homme :
émetteurs radio, télévision, radar, téléphones portables, etc. ;
 Les sources de perturbation involontaires qui proviennent de l'utilisation de l'électricité
: lignes de transport de l'énergie, éclairage fluorescent, moteurs électriques,
alimentations des systèmes électroniques, fours micro-onde, four à induction, etc.
 Les décharges électrostatiques qui impliquent le corps humain ou des matériaux mis
en mouvement par l'homme.
Un équipement électrique ou électronique peut devenir victime de l'environnement
électromagnétique dans lequel il opère. Le fonctionnement du système est alors perturbé. Ce
qui peut aller du simple désagrément, comme le grésillement d'un récepteur radio, à la perte
de fonctionnalité momentanée ou permanente. Il est donc indispensable de se préoccuper lors
de sa conception des perturbations électromagnétiques qu'il aura à subir et de sa capacité à
leur résister. Réciproquement, un système électrique ou électronique constitue une source
potentielle de perturbations en émettant de manière non intentionnelle de l'énergie
électromagnétique. Bien sur, tant au niveau national, européen et international, il existe une
multitude de norme, dont certaines (un exemple parmi tant d’autre : Directive européenne
n°89/336/CEE) interdisent la commercialisation d’un dispositif ’ susceptible de générer des
perturbations électromagnétiques ou dont le fonctionnement peut être affecté par ces
perturbations.

C.E.M.
A Présentation.
I. Généralités
II. Les normes

B Les perturbations : effets et remèdes.


I. La nature des sources de perturbations
II. Les couplages
III. Les contre-mesures

64
A Présentation.
I. Généralités

La compatibilité électromagnétique (CEM) est la discipline qui a pour objet d'étudier


les problèmes de cohabitation électromagnétique. Sa vocation est :
 D’étudier les transferts d'énergie non intentionnels entre systèmes électriques et/ou
électroniques ;
 De mettre au point des procédés permettant de limiter les perturbations
électromagnétiques émises et ainsi de satisfaire à la réglementation en vigueur ;
 De mettre au point des procédés permettant d'accroître l'immunité des systèmes aux
parasites dans des limites faisant également l'objet de réglementations.

Le champ d'action de la CEM est vaste :


 Phénomènes physiques (foudre, décharges électrostatiques, rayonnements, courants
conduits) ;
 Domaines d'application (télécommunications, équipement spatial et militaire, contrôle
commande, instrumentation, électronique de puissance) ;
 Gamme de fréquence (de quelques Hz à quelques dizaines de GHz).

On peut donc délimiter trois principaux centres d'étude :


 Les sources de perturbation ;
 Leur mode de couplage et de propagation ;
 Les effets des perturbations sur les "victimes", qui correspondent au concept de
susceptibilité électromagnétique.

Bien que des normes existent concernant chacun des ces trois points, il est parfois difficile
d’avoir une vue d’ensemble de cette discipline permettant de trouver une réponse
« universelle » sur un type d’applications. Donc nous cherchons juste à sensibiliser le lecteur
à la CEM au travers de quelques exemples. Cependant ces dernières années, plusieurs facteurs
se sont conjugués pour augmenter l'importance de la CEM :
 les perturbations de plus en plus importantes liées à l'augmentation de la tension et de
l'intensité
 circuits à niveau d'énergie de plus en plus faible, donc de plus en plus sensibles
 distances entre les circuits sensibles (souvent électroniques) et les circuits
perturbateurs (souvent de puissance) qui se réduisent
 explosion du nombre des matériels de télécommunication.

II. Exemple de la norme 55022

Les normes en question définissent surtout des niveaux limites des puissances émises par
l’appareil. On s’intéresse donc au « résultat ». Concrètement les mesures sont définies pour
des distances de la source de 30m et 10m. Les limites de champ perturbateur rayonné dans la
gamme de fréquence 30MHz à 1000MHz à une distance de 30m pour les appareils de classe
A (milieu industriel ou commercial) sont données dans le tableau suivant (les unités
exprimées en dBµV/m signifient que le champ électrique a été spécifié en décibel en prenant
comme valeur de référence un champ de 1µV/m, soit 20log(E exprimé en µV). Ces limites
sont données à une distance de 10m pour les appareils de classe B (locaux d’habitation).

65
Gamme de Fréquences Limites quasi-crête dBµV/m Limites quasi-crête dBµV/m
(MHz) en classe A en classe B
30 à 230 30 30
230 à 1000 37 37

Les perturbations électromagnétiques peuvent prendre deux formes distinctes : les


perturbations dites conduites et celles dites rayonnées. Les gammes de fréquences
correspondant à chacune d'elles sont différentes et complémentaires (150kHz-30MHz pour les
rayonnées et 30MHz-1GHz pour les conduites).

B Les perturbations : effets et remèdes.


I. La nature des sources de perturbations

Les signaux parasites émis par la source (par exemple dans un convertisseur statique, la ou
les cellules de commutations) sont propagés vers la source d'énergie (ou vers la charge) qui
est désignée par le terme de « victime », de plusieurs façons, liées à leur environnement
respectif.

Couplage par
conduction
VICTIME
VICTIME
SOURCE
Élément
Couplage par Élément
rayonnement perturbé
perturbé Élément
Par
Par perturbateur
conduction et
rayonnement
rayonnement

Deux cas peuvent alors se présenter :


 si la source et la victime sont voisines avec ou sans liaison galvanique, le couplage est
dit proche et il peut être de nature capacitive, inductive ou résistive. Les outils
d'analyse font appel à des modèles de types réseau électrique où les couplages sont
représentés par des capacités, des mutuelles ou des résistances (dans le cas de liaisons
galvaniques directes). Les phénomènes perturbateurs sont dans ce cas les variations
di dV
rapides de courant ou de tension ( , ). Ce type de perturbations est appelé
dt dt
perturbations conduites et elles se développent dans les câbles ou conducteurs de
liaisons aux réseaux, sources d'énergie ou charges.

66
 Si source et victime sont éloignées et sans liaison galvanique, la perturbation est
transmise par une onde électromagnétique, on parle de perturbations rayonnées ou
propagées. Les phénomènes sont décrits avec les outils théoriques et expérimentaux
propres à ce domaine (équation de Maxwell et utilisation d'antennes de mesure).

1.1 Perturbations rayonnées

Les circuits électriques, lorsqu'ils sont soumis à des différences de potentiel et ou


parcourus par des courants, produisent des champs électromagnétiques dans l'espace. Leurs
intensités dépendent de la nature, la fréquence f = c /  et la distance par rapport à la source
(c'est-à-dire champs proche L < /2 ou champs lointain L > /2).

Figure 1 : Emission en champ électrique


Le champ électrique s'exprime en V/m. Son émission est produite par un circuit
électrique à haute impédance soumis à une différence de potentiel élevée V

Figure 2 : Emission en champ magnétique

67
Le champ magnétique s'exprime en A/m. Son émission est engendré par un
circuit basse impédance parcouru par un courant i.

Exemple :
On peut calculer le champs E créé par un morceau de câble en boucle d’aire A,
parcouru par un courant sinusoïdal d’amplitude I de fréquence f à une distance r en champs
lointain :
14 f2
E  1.32. 10 . A.I .
r
1.2 Perturbations conduites

Les perturbations électromagnétiques peuvent également être transmises en utilisant


comme vecteur les connexions électriques entre différents équipements. Ces perturbations
sont alors nommées perturbations conduites.
Bien évidemment ces courants et tensions parasites circulant dans les câbles ou fils
interconnectant des équipements entre eux vont eux-mêmes rayonner. De même des
perturbations rayonnées vont pouvoir induire des courants et tensions parasites dans les
différentes interconnexions (Equations de Maxwell-Ampère et de Maxwell-Faraday). Les
perturbations conduites et rayonnées sont donc intimement couplées.

Nous allons définir la terminologie employée pour caractériser les perturbations. On


peut définir un modèle électrique de liaison entre deux "boites". Ces deux boites symbolisent
deux équipements électriques reliés par deux fils permettant le transfert d'information ou
d'énergie. Ce modèle comporte également une liaison équipotentielle (plan de masse, châssis
de l'appareil, terre, etc.).
Dans ce modèle dit des "deux boites" on différencie deux modes de circulation des
courants :
 Le mode différentiel ou symétrique
 Le mode commun ou asymétrique.

Figure 3 : Mode commun

68
Figure 4 : Mode différentiel

La circulation du mode différentiel ne fait intervenir que la liaison bifilaire entre les
deux équipements. Dans ce cas, le courant dans le conducteur "aller" est égal au courant dans
le conducteur "retour". La circulation du courant de mode commun se propage sur tous les
conducteurs dans le même sens (ici, la liaison bifilaire) et revient par la liaison équipotentielle
(la masse ou la terre) au travers des capacités parasites. Par définition, nous appelons courant
de mode commun, le courant qui circule dans la connexion équipotentielle.
Dans le cas général, il y a superposition de ces deux modes. De plus, on peut noter
qu’à l’intérieur d’une même boite, des câbles basse tension (BT) peuvent être « victimes » de
câbles de puissances dits « perturbateurs ».

II. Les couplages entre les perturbateurs et leurs victimes

Afin de pouvoir lutter efficacement contres ces perturbations, il est nécessaire


d’examiner leurs actions sur la victime, c’est-à-dire le mécanisme de transmission que ce soit
pour des perturbations conduites ou rayonnées. Il est donc possible de distinguer les
couplages direct, par impédances communes, inductif et capacitif. Mais d’autre part on peut
d’hors et déjà donner quelques idées :
Lorsque un conducteur électrique forme une boucle, toute variation du champ
magnétique local induit une force électromotrice (f.e.m.) aux bornes du conducteur entraînant
ainsi la circulation d’un courant dans ce circuit si la boucle est fermée. La valeur de cette fem
est proportionnelle à la variation du champs ( dB ) et à la surface de la boucle. On en conclue
dt
donc qu’en présence de transitoire, il convient de réaliser les implantations en minimisant la
surface des boucles (et si possible éviter les boucles avec des câbles torsadés ou blindés).

En 50 Hz les capacités parasites sont négligeables, le couplage capacitif sera lui aussi
négligeable ; par contre elles ont une importance considérable en HF où elles sont à l’origine
de dysfonctionnements partiels ou totaux.
En couplage direct, on pense évidemment aux fluctuations de tensions sur le 220V du
essentiellement aux machines à fort appel de courant, ainsi qu’à d’éventuelles microcoupures
(très gênantes pour les systèmes informatiques). Si ces fluctuations restent dans une limite
inférieure à 10%, les conséquences sont faibles cependant pour certains récepteurs, comme
l’éclairage, cela peut provoquer du flicker (papillotements, voir figure suivante). Dans le cas
des surtensions, on peut utiliser des écrêteur (diode Zener…). De plus il est assez « courant »
de visualiser en plus de son signal basse tension, des parasites de fréquences 50Hz dus très
certainement à un câble d’alimentation 220 V qui rayonne à proximité.

69
Pour les installations alimentées en triphasé, si la puissance des charges monophasées
est mal répartie, il y a un risque de déséquilibre de tension entre phases. Ces déséquilibres
engendrent des composantes inverses de courant provoquant des couples de freinage et des
échauffements dans les moteurs à courant alternatif.

III. Les contre-mesures

Lors la conception de notre chaîne d’acquisition, il faudra prendre soin : au choix des
câbles des courant faibles, au cheminement des câbles de puissance et de courant faible et le
positionnement des appareils. Eventuellement après un test « CEM », il sera nécessaire de
mettre en place des mesures curatives.

3.1 Analyse du problème

Capteurs
 GROUPE 1
très sensible Liaison
analogique

 GROUPE 2
Sensible
Interfaces
Perturbe le groupe1
Liaisons
numériques

 GROUPE 3
Peu sensible et
peu perturbateur

Perturbe le groupe1 et 2 Système


de gestion
(informatique,…etc)
 GROUPE 4
Perturbateur Liaisons
Perturbe le groupe1,2 et 3 de puissance

70
3.2 les câbles

Pour assurer l’immunité des signaux faibles, le choix des câbles et le « blindage » des
capteurs sont les premiers éléments à considérer :

 Les paires torsadées dont le conducteur aller et le conducteur retour sont


torsadés afin que les effets du champ magnétique sur les deux conducteurs
s’annulent.
 Les câbles blindés par tresse ou feuillard permet d’atténuer l’influence des
perturbations HF voir RF.
 Les câbles paires torsadées blindées
 Les câbles blindés avec un écran ferrite permet d’arrêter les perturbations BF
grâce un écran classique et les bruits HF avec un élastomère chargé d’une
poudre de ferrite.

3.3 Le cheminement des câbles

La répartition des câbles sur les tablettes métalliques se fera en prenant en compte les
groupes de signaux… Les câbles pollueurs et les câbles sensibles seront implantés dans les
zones protégées afin de ne pas polluer ou être polluer. Il faut veiller à ce que la hauteur des
parois soit supérieure à la hauteur des câbles ou des torons.

Lorsque des câbles perturbateurs et des câbles sensibles sont installés dans un même
cheminement métallique, il est déconseillé de couvrir la goulotte avec un couvercle métallique
afin d'éviter la diaphonie entre circuits voisins. Le champ H étant égal à , s'il y a absence
de couvercle, les lignes de champ L sont plus longues réduisant ainsi la valeur de H.

Si la pollution est extérieure au cheminement des câbles, l'utilisation d'un couvercle


métallique permet au contraire d'atténuer les risques de perturbation.

71
Finalement, la règle générale que l’on a appliquée est d’interposer un conducteur entre
la source de perturbation et la victime potentielle, de cette manière, cet écran va donc
conduire le courant parasite induit. On comprend alors qu’il va falloir prendre un soin tout
particulier pour aiguiller ou absorber ces courants. Ainsi la masse des câbles blindés, les
chemins de câbles et goulottes compatibles CEM seront correctement connectés à la masse
sinon ils agiraient eux-mêmes comme une source de perturbation en captant et réémettant des
signaux parasites. Le remède serait alors pire que le mal !!
Il faut donc assurer la continuité du plan de masse entre les équipements avec une
liaison équipotentielle et cette dernière devra être disposée de manière à réduire la surface de
boucle.

Un câblage réalisé de manière quelconque sera forcément générateur de perturbations.


Pour éviter cela, il convient de respecter quelques règles :

 Prendre soin du réseau de masse.


 Les signaux des groupes sensibles 1 et 2 et des groupes perturbateurs 3 et 4 ne devront
jamais cohabiter dans les mêmes câbles ou torons.
 Lorsque des fils de circuits analogiques et numériques doivent être raccordés à un
même connecteur, il faut regrouper chaque catégorie d'un côté et de l'autre et séparer
ces dernières par les fils de masse. Les deux fils d'une même paire devront être côte à
côte.

 Les fils laissés en réserve dans un câble et non relié à un potentiel de référence
peuvent capter et émettre des perturbations. Il est donc conseillé de les relier à la
masse afin de fixer leur potentiel.

72
Si malgré la lecture de ce chapitre, les câbles ne sont pas disposés sur des chemins de
câbles métalliques, il est impératif que la distance de séparation entre les câbles sensibles et
les câbles perturbateurs soit supérieure à une distance minimum critique dépendant du groupe
des câbles. La distance de séparation des câbles doit être d'autant plus grande que la longueur
de cheminement sera importante.

3.4 Les filtres

Les filtres pourront agir contre les perturbations qui se propagent :


en mode différentiel (M.D.)

en mode commun (M.C.)

en assurant le filtrage en mode différentiel et en mode commun

73
La plupart des filtres dérive les courants parasites vers la terre mais la norme CEI 950
impose que chaque filtre ne dérive pas plus de 3.5 mA sous 50 Hz car ces courants de fuite
peuvent provoquer le déclenchement intempestif des différentiels (DDR, Dispositif
Différentiel Résiduel) haute sensibilité. D’ailleurs il est recommandé de ne pas protéger plus
de trois prises de courant par un DDR 30 mA.
Les filtres que nous avons vus sont en fait des filtres passe-bas dont la fréquence de
coupure Fc est fixée de sorte que les fréquences utiles soient dans la bande passante et les
fréquences parasites dans la bande atténuée au dessus de Fc et permettent donc de se protéger
des parasites extérieurs mais aussi d’en limiter l’émission par notre propre montage.
Sur le schéma de la page suivante, vous pourrez voir les principales architectures des
cellules de filtres passifs en L, en T et en  rassemblant essentiellement des inductances et
des condensateurs. Lorsque les lignes à filtrer sont parcourues par des courants très faibles, les
inductances peuvent être remplacées par des résistances sans risque d’entraîner des chutes de
tension. De même que leur choix, la connectique de ces composants doit être fait selon les
critères suivants.
Comme nous pouvons le constater les techniques de filtrage
utilisent la plupart du temps des condensateurs qui ne peuvent pas être
considérées comme des capacités pures dans tous les cas. Le schéma
L pp équivalent (voir figure ci-contre) d’un condensateur laisse apparaître
une inductance parasite Lp d’autant plus importante que ses connexions
sont longues. Cette inductance dont la valeur est de typiquement de 5 à
C 150 nH donne la fréquence de résonance du condensateur réel
f 0 C  1 / 2 . LP C et au delà de laquelle l’impédance du
condensateur devient inductive. Il est donc important de limiter la
LC p’
p’
longueur des connexions des condensateurs de filtrage afin de
conserver aux filtres les caractéristiques satisfaisantes et voulues à
haute fréquence.

Dernier point sur quelques dispositifs que l’on peut trouver sur l’arrivée de
l’alimentation après l’indémodable fusible : les bobines à flux soustractifs et le
parasurtenseur. Ce dernier monté en amont des filtres protège le reste de notre montage des
surtensions passagères, il doit donc réagir vite et dissiper l’énergie en excès en maintenant aux
bornes une tension non dommageable avec laquelle notre appareil peut continuer à
fonctionner. Le fusible, lui, réagit beaucoup plus lentement et surtout de manière définitive,
leurs fonctions sont donc très différentes.

74
L L L L

C C C C

R R R R
C C C C

Cellules en L Cellules en T Cellules en 


Figure : Structures des filtres passe-bas passifs

Les montages utilisant des bobines à flux soustractif ont la propriété de filtrer des
parasites en MC ou/et en MD sur deux lignes de signaux ou sur les deux pôles phase et neutre
de l’alimentation venant du secteur. Pour cela on utilise un noyau de ferrite sur lequel sont
bobinés deux enroulements identiques, le principe repose, bien sûr, sur la symétrie du
dispositif.
 Si les deux enroulements sont traversés par des parasites en MC, les sens des
courants sont identiques et les flux ainsi générés s’ajoutent pour donner une
valeur de l’inductance importante ( ≈ mH).
 lorsqu’elles sont parcourues par un courant parasites de MD, le signe des
courants sont opposés et donc les flux se retranchent, l’inductance résultante
est alors faible de l’ordre de quelques µH. Le courant du signal utile n’est ainsi
que peu affecté.
Evidemment pour que la méthode soit efficace, l’intensité ou la fréquence des courants doit
être relativement élevée.
Dans le cas d’une fréquence parasite bien identifiée, liée à l’alimentation comme le
50Hz ou une source rayonnante dans l’environnement directe (moteur, générateur micro-
onde, …), il est possible de bons résultats en utilisant des filtres réjecteurs à la fréquence
parasite Fp. Les schémas suivants montrent un exemple classique de cellule réjectrice en
double T avec une fréquence de coupure Fn = 1 / (2RC) et un facteur de qualité important
pour un filtre passif. Dans les schémas suivants, on s’inspire pour s’adapter aux données de
notre problème avec notamment à la fin, un montage permettant d’obtenir un facteur de
qualité fonction de la valeur de la résistance RV pour une fréquence réjection Fn fixe.

Fn=1/2RC Fn=1/2RC
C C
R/2 +
C C
R/2
VE Vs
VE Vs R R
R R 2C
2C

Figure : Cellule réjectrice en double « T » Figure : Même cellule intégrée

75
Fn=1/2RC
C C
+

R R
VE 2C R/2 + Vs

Figure : La cellule précédente est réutilisée avec un facteur de qualité réglable

3.6 Les alternatives

- L’optocouplage :

- Transformateurs d’isolement

- Fibre optique : La connexion des fibres optiques est de plus facilité grâce à des
branchements normalisés proposés par les constructeurs. Le raccordement et l’ajustement de
la fibre au détecteur ou à l’émetteur optique est mécaniquement simple. La transmission par
fibre est donc insensible aux parasites avec des débits et des longueurs de propagation très
performants ; mais demande une mise en œuvre coûteuse et complexe (contraintes
mécaniques de torsion, de rayon de courbure et de tension).

76
Bibliographie :

Parasites et perturbations des électroniques, Alain Charoy, Colection Dunod Tech 1992
o tome 1, Sources, Couplages, Effets
o tome 2, Terres, Masses, Câblages
o tome 3, Blindages, Filtres, Câbles blindés
o tome 4, Alimentation, Foudre, Remède
Cours de CEM appliquée de AEMC
The art of electronics, P. Horowitz et W. Hill, Cambridge University Press, Sec. édition 2001
Traitement des signaux et acquisition des données, Francis Cottet, Dunod 2002
Acquisition de données, Georges ASCH, Dunod 1999
Le bus USB : guide du concepteur, Xavier Fenard, Dunod 2001

77
Annexes :
Méthodes de Mesure
Annexe 1 : le pont de Wheatstone
Annexe 2 : mesure sur fond noir
Annexe 3 : le pico ampèremètre

Annexe 1 : Le Pont de Wheatstone.

Cette méthode, un exemple de protocole de mesure astucieux, qu’il faut absolument


connaître est basée sur une mesure de zéro. On désire mesurer le plus précisément possible
une résistance X avec un du matériel classique : deux résistances étalonnées (vendue avec une
résistance garantie inférieure à une tolérance spécifiée, une résistance variable, un multimètre
et une alimentation stabilisée classique) comme sur la figure ci-dessous. On règle R de
manière à annuler la valeur du courant dans l’ampèremètre placé entre M et N. On dit alors
que le pont est équilibré.
E

M
X a
i
P A Q
i’
R b
N
X a
Vous calculerez aisément que :  , sachant que le courant dans I = 0 et que VM-VN = 0.
R b
Vous remarquerez que dans cette formule les symboles sont disposés comme dans le pont. Il
a
vient alors que X  R .
b

Avantages de la méthode :
- L’instrument est un détecteur de zéro donc on ne mesure pas de valeur, ce qui retire
d’éventuel problème d’étalonnage) mais surtout la résistance interne de l’ampèremètre
n’influe pas sur la condition d’équilibre.
- La f.é.m. du générateur, qui n’influe pas sur la condition d’équilibre n’a pas besoin
d’être très stable.
- En utilisant des résistances de précision, on détermine en général beaucoup plus
précisément la valeur d’une résistance qu’avec un ohmmètre classique.

78
Calcul d’incertitudes :
X R a b
  
X R a b
Double équilibrage :
L’équilibrage du pont est fait une première fois où l’on tire une première valeur
de X  R1 . a b . Puis après avoir interverti les deux résistances a et b dans le pont, nous
réalisons un second équilibrage avec X  R2 . b a . On peut alors considérer que X est
déterminée par :
X 1  R1 R2 
X  R1 R2 et    
X 2  R1 R2 

Annexe 2 : Mesures sur fond noir.


La coronographie : occultation du disque solaire pour l’observation de la couronne

Bernard Lyot, inventeur du premier coronographe solaire dans les années 30 à


l’observatoire de Meudon a développé l’idée qu’il est plus efficace de réaliser une mesure sur
« fond noir ». En effet si on veut caractériser certains phénomènes dans les couches externes
et moins denses du Soleil, on se rend vite compte que la luminosité de ces couches
supérieures est bien inférieure, et de loin, à celle du Soleil. Donc pour toutes mesures
directes, par exemple des turbulences ou du vent solaire, le détecteur sera « ébloui » par le
soleil et il sera alors impossible, même après traitements des données, de dégager une
information. Pour régler le problème, le principe expérimental est simple : il suffit de placer
un disque occultant le disque de Soleil, les rayons directs du soleil sont ainsi bloqués et le
détecteur n’étant plus saturé, il possible de prendre une sensibilité permettant de mettre en
évidence des objets de faibles luminosités. En acquisition de donnée, on appelle cela une
mesure sur « fond noir ».

La couronne solaire observée par le Image coronographique de l'étoile HR7672


coronographe du satellite SOHO (Le cercle obtenue au 5m du Mont Palomar. Un
blanc indique le diamètre solaire). compagnon de faible masse, préalablement
détecté sur Keck et Gemini (Hawaii), est visible
en bord du masque à 0.79'' de l'étoile. Le
compagnon est plus faible de 8.7 magnitudes par
rapport à l'étoile en bande K ( =2.2 m).

79
De la même manière, il vaut mieux éteindre les néons pour certains TPs d’optique
(Sans parler, bien sûr, de la quantité de parasites électromagnétiques envoyée par ces tubes à
décharges.

Détection synchrone
La détection synchrone est une autre méthode illustrant la mesure sur « fond noir »
(cette fois dans le domaine fréquentiel). Cette méthode vise à déplacer le spectre du signal qui
nous intéresse vers une one du spectre qui est moins bruitée. Ce procédé est très couramment
utilisé pour des signaux de très faible amplitude (µV voir nV) noyés dans un bruit aléatoire ou
périodique (comme le 50Hz) ou pour détecter des variation très faibles d’une tension continue
ou V/V est petit.

Annexe 3 : Le Pico ampèremètre.


Mesurer des courants de l’ordre du nanoampère ou du picoampère nécessite de porter
une très grande attention aux détails lors de la configuration d’un système de mesure. Se
contenter de supposer que la valeur retournée par un instrument est infaillible peut, dans bon
nombre de cas, s’avérer une erreur coûteuse. Deux facteurs sont tout particulièrement à
prendre en compte pour garantir des mesures précises : la méthode de mesure de
l’ampèremètre et l’incidence du câblage des mesures.

Les ampèremètres à shunt comparés aux ampèremètres à feedback


Dans la plupart des applications d’instrumentation actuelles, il existent deux méthodes
de mesure du courant : celle de l’ampèremètre à shunt et celle de l’ampèremètre à feedback.
La méthode de l’ampèremètre à shunt est communément utilisée avec des multimètres
numériques d’usage général, comme ceux que nous avons sur les paillasses en salles de TP et
elle effectue des mesures de tension à travers une résistance shunt. Cette mesure de tension,
combinée à la valeur connue de la résistance, donne la mesure du courant (voir Figure n°1).

Figure n°1. La méthode de l’ampèremètre à shunt mesure la chute de tension à travers la


résistance shunt afin de calculer le courant.

Dans la méthode de l’ampèremètre à shunt, des valeurs faibles de Rshunt sont choisies
dans le but de minimiser la chute de tension à travers le shunt. Bien que la chute de tension

80
soit peu importante, elle risque d’avoir une incidence négative sur le circuit sous test et la
mesure.
Cette chute de tension s’appelle tension de charge, et correspond à une série d’erreurs
de tensions générées par un ampèremètre. Pour les mesures de courant inférieures à 10 mA
(environ), c’est en grande partie le produit du courant que l’on cherche à mesurer par la valeur
de la résistance shunt utilisée de manière interne à l’ampèremètre. Si la résistance shunt de
l’ampèremètre est trop élevée par rapport aux résistances dans le circuit sous test, la tension
de charge provoque de graves erreurs.
Supposons par exemple que nous cherchions à mesurer la résistance d’entrée d’un
convertisseur A/N qui cible une spécification de 1 MΩ (±2 %) et se trouve limité à des
tensions de test de 0,1 V en raison de la structure interne du convertisseur A/N. Effectuer cette
mesure en utilisant directement un multimètre numérique peut s’avérer difficile car la tension
de test n’est généralement pas modifiable. Il faut, à la place, appliquer une tension de test
connue et mesurer le courant qui en résulte. La mesure peut être configurée comme dans la
Figure n°2 ci-dessous.

Figure n°2. Le diagramme ci-dessus est un exemple de test qui mesure le courant de fuite
d’une source de 0,1 V vers un convertisseur A/N avec une résistance d’entrée de 1 MΩ.

Avec une impédance d’entrée de 1 MΩ et une tension de test de 0,1 V, le courant de


fuite devrait être exactement à 100 nA selon la loi d’Ohm (V = IR). Néanmoins, si l’on utilise
la méthode de l’ampèremètre à shunt avec une tension de charge typique de 50 mV, le courant
réel mesuré est le suivant :

Imesurée = (0,1 V – 0,05 V) / 106 = 50 nA

Dans l’exemple ci-dessus, la tension de charge provoque une erreur de 50 % au niveau


du courant mesuré. Manifestement, si la tension de test est plus faible, le pourcentage d’erreur
augmente. Passé un certain stade, la tension de charge prend trop d’importance pour effectuer
des mesures de courant avec précision, et cette méthode ne fonctionne plus. Même en utilisant
une tension de test de 1 V, l’erreur atteindrait toujours 5 %. Comme l'utilisateur a besoin
d’une tolérance supérieure à 2 %, cette approche n'est pas adaptée à ses besoins.
Pour des mesures de courant supérieures à 10 mA, d’autres éléments peuvent entrer en jeu
pour augmenter la valeur de cette tension de charge. Pour les courants de la gamme supérieure
à 100 mA, par exemple, le fusible de protection et le câblage interne du multimètre numérique
renforcent la résistance que l’ampèremètre présente au matériel sous test. Ces résistances,
combinées à la résistance shunt, accroissent la valeur de la tension de charge et doivent être
prises en compte. Les erreurs peuvent être conséquentes et de doivent pas être ignorées.

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Les ampèremètres à feedback, quant à eux, suivent une méthode différente pour
produire une mesure de courant (voir Figure n°3). Ils utilisent un amplificateur de
transimpédance afin de convertir le courant en tension. La sortie de tension est l’opposé de
l’entrée de courant multipliée par la valeur de la résistance de feedback, RF.

Vsortie = -Ientrée * RF

Figure n°3. La méthode de l’ampèremètre à feedback utilise un amplificateur de


transimpédance actif afin de convertir le courant en tension avec une tension de charge
minimale sur le matériel sous test.

En adoptant la méthode de l’ampèremètre à feedback, les tensions de charge sont plus


basses : généralement comprises entre 0,2 et 2 mV pour les gammes de faible courant. Pour la
même mesure de fuite A/N en utilisant un ampèremètre à feedback avec une tension de charge
de 200 μV, le résultat est le suivant :

Imesurée = (0,1 V – 0,0002 V) / 106 = 99,8 nA

Cela correspond à une erreur de 2 % engendrée par la tension de charge, comparée à


l’erreur de 50 % en utilisant l'ampèremètre à shunt. L’amplificateur de courant et protection
NI PXI-4022 met en œuvre un ampèremètre à feedback avec moins de 20 μV de tension de
charge sur sa gamme de courant de 100 nA. En le combinant avec le multimètre numérique
NI PXI-4071 (qui mesure la tension de sortie), il est possible d'atteindre une sensibilité de
mesure de courant précise de l’ordre de 0,5 pA ou même supérieure.
Les ampèremètres à feedback présentent également l’avantage de mesurer beaucoup
plus rapidement les faibles courants. Il faut prendre en considération que tout instrument, y
compris les matériels de mesure de courant, présente une certaine capacité d’entrée, Centrée
(voir Figure n°4). Ajoutons à cela la capacité de la sonde ou du câble, Ccâble, car le matériel
sous test doit être connecté d’une façon ou d’une autre à l’instrument. Il faut garder à l’esprit
que, dans le cas d’une mesure de shunt, une tension se développe à travers la résistance de
shunt. Le temps qu'il faut à la mesure pour se stabiliser est proportionnel à la taille de Rshunt
multipliée par Ctotale. Pour de faibles courants, des valeurs plus importantes de Rshunt sont
nécessaires, de l’ordre du mégohm ou supérieures. Plus la valeur de la résistance augmente et
plus le temps de stabilisation est long. Avec un amplificateur de transimpédance, l’utilisateur
a besoin d’une forte résistance, mais comme il se trouve dans la boucle d’asservissement de
l’amplificateur opérationnel, le gain “A” de l’amplificateur réduit la résistance effective

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présentée au matériel sous test. Ce gain peut être très important : peut-être de 1 million ou
plus.

Figure n°4. De par sa nature, la méthode de l’ampèremètre à shunt est plus lente à mesurer
les courants faibles que l’ampèremètre à feedback en raison du temps qu’il faut pour charger
la capacité totale à une tension de charge élevée.

En réduisant cette résistance d’un facteur “A,” le temps de stabilisation des mesures
s’améliore du même facteur “A”. En d’autres termes, si la tension de charge est réduite, la
capacité d’entrée n’a pas besoin d’être trop chargée, de sorte que les valeurs mettent moins de
temps à se stabiliser.
La capacité à mesurer des courants forts est un atout de la méthode de l’ampèremètre à
feedback. Les ampèremètres à feedback sont généralement conçus pour mesurer des courants
jusqu’à 20 mA environ. À ce niveau, la méthode de l’ampèremètre à shunt, dans laquelle les
résistances shunt sont assez basses pour garantir un temps de stabilisation relativement rapide,
constitue une meilleure option.
S’il est crucial de réduire la tension de charge lors de la mesure de ces courants élevés,
il est parfois préférable d’utiliser une résistance shunt externe à faible valeur embarquée dans
le circuit sous test. Parfois, le simple fait de mesurer la résistance des interconnexions au sein
du circuit pour ensuite les utiliser comme shunt de fortune embarque effectivement la valeur
de shunt dans le circuit sous test. Cela élimine le risque d’erreurs provoquées par
l’acheminement des courants élevés à travers de longs fils électriques et ramène la mesure au
système sous test.

Câblage de mesures
Avec les mesures de faibles courants, il convient de prêter une attention particulière
aux interconnexions afin d’assurer une réduction de bruit maximale et un câblage optimal.
Les éléments suivants doivent être pris en compte lors de ces mesures :
Le bruit généré par le réseau 50/60 Hz est la source de bruit la plus courante et la plus
importante. Il est possible de réduire l’effet de ce bruit en utilisant un câblage approprié, y
compris des câbles blindés et des câbles coaxiaux. Les multimètres numériques intégrés dans
un système gèrent parfaitement la réjection de bruits de ligne résiduels. À une vitesse de
mesure de 6 chiffres ½, la réjection de bruit de ligne est généralement suffisamment forte pour
éliminer quasiment le bruit du signal, donnant ainsi à l’utilisateur des valeurs fiables et
précises.

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Il faut garder à l’esprit qu’il est impossible de compenser un blindage de câble médiocre par
le filtrage. Le bruit induit par le réseau 50/60 Hz peut aisément saturer les circuits
préamplificateurs sensibles de n’importe quel ampèremètre à faible courant. Si cela se
produit, aucun filtrage ne peut regagner la précision des mesures. Pour cette raison, les câbles
blindés sont incontournables.
Des effets triboélectriques sont engendrés par le mouvement d’un conducteur contre un
isolant. Il existe des câbles spécialement conçus pour minimiser cet effet. Le fait de réduire le
mouvement du câble à l’aide d’un quelconque système d’attache diminue également cet effet.
L’environnement électrostatique est un autre facteur susceptible d’engendrer des interférences
critiques. Il peut lui aussi s’expliquer par la médiocrité du câblage. Tout corps est chargé d’un
certain potentiel, y compris le corps humain. Toute personne ou partie du corps humain
(comme par exemple une main) se mouvant à proximité du matériel sous test ou du câblage,
lors de la mesure d’un faible courant, va induire un courant déterminé par la dérivée partielle :

I = V dC/dt

dans laquelle V est le potentiel de tension du corps (cela peut représenter des centaines ou des
milliers de volts) et dC/dt est la variation de la capacité par rapport au temps causée par les
mouvements à proximité du dispositif de mesure sensible. Ce courant peut être de l’ordre du
nA ou même du µA, ce qui peut engendrer des problèmes vis-à-vis de la répétabilité et la
stabilité des mesures.
Les effets piézoélectriques sont causés par la vibration physique d’un isolant. Le fait de
réduire la contrainte exercée sur un matériel contribue à réduire cet effet.
Les courants de fuite résultent fréquemment d'éléments contaminants dans l'environnement du
matériel concerné. Ces éléments fournissent un trajet supplémentaire au courant qui engendre
des erreurs de mesure. Le fil de soudure et les empreintes digitales (huile, sel, etc.) peuvent
être sources de contamination. Bon nombre d’éléments contaminants peuvent être nettoyés à
l’aide d’alcool ou d’un solvant équivalent.

Conclusion
L’objectif de ce document est de servir d’introduction aux techniques et aux méthodes
élémentaires mises en œuvre dans les mesures de faibles courants. L’utilisateur a le choix
entre différentes méthodes lorsqu’il aborde les mesures de courant. Pour un courant de l’ordre
du microampère, du nanoampère ou du picoampère, la méthode de l’ampèremètre à feedback
présente des avantages incontestables. En ce qui concerne les courants plus élevés, la méthode
à shunt est souvent préférable. Le blindage et un câblage approprié sont indispensables à la
précision et à la répétabilité des mesures de faibles courants quelle que soit la méthode
utilisée.

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