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Institut Galilée Electromagnétisme 2 Licence 2

Université Sorbonne Paris Nord 2022/2023


Christophe Daussy
Laboratoire de Physique des Lasers – Bâtiment D (bureau D003)
Email : christophe.daussy@univ-paris13.fr

Plan du cours (indicatif) :


A. Equations de Maxwell (4 cours) :
- Champ électromagnétique permanent
- Champ électromagnétique variable
B. Propagation des ondes (6 cours) :
- Introduction à la propagation
- Propagation d’ondes électromagnétiques dans le vide
C. Interférences et diffraction (6 cours) :
- Les ondes lumineuses
- Les interférences en optique
- La diffraction

Table des matières


B. Propagation des ondes .................................................................................................................... 2
I. Etude de la propagation des ondes à 1 dimension ..................................................................... 2
1) Introduction à la propagation d’une onde mécanique à 1 dimension.................................... 2
2) Ondes monochromatiques sinusoïdales ................................................................................. 6
3) Ondes stationnaires................................................................................................................. 9
4) Représentation complexe des ondes sinusoïdales : la représentation de Fresnel ............... 11
5) Propagation de l’énergie ....................................................................................................... 15
II. Propagation des ondes électromagnétiques dans le vide ........................................................ 16
1) Quelques caractéristiques des ondes à 2 ou 3 dimensions .................................................. 16
2) Ondes planes progressives monochromatiques ................................................................... 17
3) Propagation de l’énergie ....................................................................................................... 22
4) Polarisation des ondes .......................................................................................................... 26

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B. Propagation des ondes

I. Etude de la propagation des ondes à 1 dimension

Objectifs :
- Approche du phénomène de propagation
- Equation de d’Alembert
- Solutions de cette équation
- Représentation de Fresnel

Prérequis :

- Fonctions de plusieurs variables


- Changements de variables
- Dérivées partielles

1) Introduction à la propagation d’une onde mécanique à 1 dimension


a) Etude de la corde vibrante

Expérience (le Rope Training) : https://youtu.be/D8pog-fPnJE

Lorsqu’on imprime une perturbation à une corde tendue, on observe :

- Une propagation de la perturbation (sans propagation de matière) : une onde


- Une perturbation perpendiculaire à la direction de propagation de l’onde : onde transverse

La perturbation associée à l’onde peut dans d’autres situations être parallèle à la direction de
propagation (exemple : onde acoustique). On parle alors d’une onde longitudinale.

Dans les deux cas l’onde se propage dans le sens des 𝑥𝑥 croissants. On parle alors d’une onde
progressive.

Pendant un intervalle de temps Δ𝑡𝑡 = 𝑡𝑡1 − 𝑡𝑡0 , l’onde parcourt la distance Δ𝑥𝑥 = 𝑥𝑥1 − 𝑥𝑥0 . La vitesse de
Δ𝑥𝑥
l’onde, notée 𝑐𝑐 (célérité), est donnée par : 𝑐𝑐 = .
Δ𝑡𝑡

On note 𝜓𝜓 (psi) la perturbation transverse de


la corde : 𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡)

D’après la figure on a 𝜓𝜓(𝑥𝑥0 , 𝑡𝑡0 ) = 𝜓𝜓(𝑥𝑥1 , 𝑡𝑡1 )

L’onde se propage sans déformation (pas


d’atténuation par exemple) à la vitesse c, ce qui
se traduit ici par :

𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝜓𝜓(𝑥𝑥 + 𝑐𝑐Δ𝑡𝑡, 𝑡𝑡 + Δ𝑡𝑡)

Plus généralement, la condition 𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 (hauteur de la corde constante au cours de la
propagation) impose une relation entre la position et le temps.

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Pour vérifier cette condition la position (𝒙𝒙) doit se déplacer à la vitesse de l’onde (𝒄𝒄) et donc
vérifier la relation suivante :

𝑥𝑥 𝑥𝑥0
Montrer que l’on obtient : 𝑡𝑡 − 𝑐𝑐 = − 𝑐𝑐

Encadré B-1
𝑥𝑥
On en déduit donc que si 𝑡𝑡 − = 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶 alors l’abscisse 𝑥𝑥 se déplace à la vitesse de l’onde et la
𝑐𝑐
perturbation doit donc être constante. La fonction 𝜓𝜓 n’est donc pas une fonction quelconque de
𝑥𝑥 𝑥𝑥
l’espace et du temps, elle s’écrit 𝜓𝜓 �𝑡𝑡 − � de telle sorte que si 𝑡𝑡 − = 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶 alors 𝜓𝜓 = 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶.
𝑐𝑐 𝑐𝑐
𝑥𝑥
Finalement, on pose 𝑢𝑢(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝑡𝑡 − et on note 𝑓𝑓(𝑢𝑢) = 𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) la fonction mathématique
𝑐𝑐
correspondant à l’onde progressive.

Montrer que cette solution correspond à une onde se propageant dans le sens des 𝒙𝒙 croissants
(onde progressive) :

Encadré B-2

Symétriquement, pour une onde se propageant dans le sens des 𝑥𝑥 décroissants (vitesse – 𝑐𝑐), on pose
𝑥𝑥
𝑣𝑣(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝑡𝑡 + et on note 𝑔𝑔(𝑣𝑣) = 𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) la fonction mathématique correspondant à l’onde
𝑐𝑐
régressive. Lorsque 𝑡𝑡 augmente, la condition 𝑣𝑣(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶 impose que la variable 𝑥𝑥 diminue. On en
déduit donc que l’onde décrite par cette fonction se propage bien dans le sens des 𝑥𝑥 décroissants.

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b) Equation de propagation

Les équations de propagation obtenues au chapitre A pour les champs électrique et magnétique sont
des équations qui font intervenir des dérivées secondes (dérivées partielles spatiales et temporelles).
Calculons les dérivées partielles (par rapport à l’espace et au temps) de la fonction 𝑓𝑓(𝑢𝑢) (onde
progressive) :

Calculer la dérivée seconde de la fonction 𝒇𝒇(𝒖𝒖) par rapport à la variable x :

𝜕𝜕2 𝑓𝑓(𝑢𝑢) 𝑓𝑓′′ (𝑢𝑢)


Montrer que l’on obtient : =
𝜕𝜕𝑥𝑥 2 𝑐𝑐 2

Encadré B-3

Calculer la dérivée seconde de la fonction 𝒇𝒇(𝒖𝒖) par rapport à la variable t :

𝜕𝜕2 𝑓𝑓(𝑢𝑢)
Montrer que l’on obtient : 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
= 𝑓𝑓 ′′ (𝑢𝑢)

Encadré B-4

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On en déduit l’équation pour l’onde progressive (équation de d’Alembert à une dimension) :

Encadré B-5

De même pour la fonction 𝑔𝑔(𝑣𝑣) (onde régressive) :


𝜕𝜕2 𝑔𝑔(𝑣𝑣) 𝑔𝑔′′ (𝑣𝑣) 𝜕𝜕2 𝑔𝑔(𝑣𝑣)
𝜕𝜕𝑥𝑥 2
= 𝑐𝑐 2
et 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
= 𝑔𝑔′′ (𝑣𝑣)

On en déduit l’équation pour l’onde régressive (équation de d’Alembert à une dimension) :

𝝏𝝏𝟐𝟐 𝒈𝒈(𝒗𝒗) 𝟏𝟏 𝝏𝝏𝟐𝟐 𝒈𝒈(𝒗𝒗)


⇒ − = 𝟎𝟎
𝝏𝝏𝒙𝒙𝟐𝟐 𝒄𝒄𝟐𝟐 𝝏𝝏𝒕𝒕𝟐𝟐
Lorsqu’elles coexistent, les ondes progressives et régressives se superposent en chaque point de la
corde, on parle alors d’interférences, et l’onde totale prend la forme 𝜓𝜓(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝑓𝑓(𝑢𝑢) + 𝑔𝑔(𝑣𝑣).

L’équation de d’Alembert est de la même forme que les équations de propagation obtenues pour les
champs électrique et magnétique au chapitre A :
𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑥𝑥 𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑥𝑥 𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑥𝑥
1 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸�⃗ + +
∆𝐸𝐸�⃗ − 2 2 = �0⃗ 𝜕𝜕𝑥𝑥 2 𝜕𝜕𝑦𝑦 2 𝜕𝜕𝑧𝑧 2
𝑐𝑐 𝜕𝜕𝑡𝑡 ⎛𝜕𝜕2 𝐴𝐴 𝜕𝜕2 𝐴𝐴 𝜕𝜕2 𝐴𝐴 ⎞
avec ∆𝐴𝐴⃗ = ⎜ 2𝑦𝑦 + 2𝑦𝑦 + 2𝑦𝑦 ⎟
𝜕𝜕𝑥𝑥 𝜕𝜕𝑦𝑦 𝜕𝜕𝑧𝑧
�⃗
1 𝜕𝜕 2 𝐵𝐵 𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑧𝑧 𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑧𝑧 𝜕𝜕2 𝐴𝐴𝑧𝑧
�⃗ −
∆𝐵𝐵 2 2
= �0⃗ ⎝ 𝜕𝜕𝑥𝑥 2
+
𝜕𝜕𝑦𝑦 2
+
𝜕𝜕𝑧𝑧 2 ⎠
𝑐𝑐 𝜕𝜕𝑡𝑡
Ainsi, pour un champ de la forme 𝐸𝐸�⃗ = 𝐸𝐸𝑥𝑥 (𝑧𝑧, 𝑡𝑡)𝑒𝑒⃗𝑥𝑥 , on obtient le même type d’équation aux dérivées
partielles que pour la corde vibrante :

𝜕𝜕 2 𝐸𝐸𝑥𝑥 1 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸𝑥𝑥
− =0
𝜕𝜕𝑧𝑧 2 𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
De façon générale ces équations de propagation sont vérifiées par les solutions mathématiques
associées aux phénomènes de propagation d’ondes (électrique, magnétique, mécanique,
acoustique…).

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2) Ondes monochromatiques sinusoïdales

On cherche à écrire une solution dans le cas d’une perturbation décrite par une fonction scalaire ne
dépendant que d’une seule variable spatiale et du temps (cas de la corde vibrante). Pour faciliter la
résolution de l’équation de d’Alembert nous utilisons la notation complexe et considèrerons une
solution monochromatique sinusoïdale de la forme : 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝜑𝜑�(𝑥𝑥)𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗 . On parle de solution
2𝜋𝜋
monochromatique à la pulsation 𝜔𝜔 = 2𝜋𝜋𝜋𝜋 = . L’appellation monochromatique fait ici référence aux
𝑇𝑇
ondes lumineuses pour lesquelles à chaque fréquence correspond une couleur.
� (𝒙𝒙, 𝒕𝒕) dans l’équation de d’Alembert et établir l’équation différentielle
Injecter la fonction 𝝍𝝍
vérifiée par la fonction 𝝋𝝋
�(𝒙𝒙) :

Encadré B-6

On obtient une équation différentielle du second ordre à coefficients constants et sans second
membre (équation homogène). Cherchons une solution 𝜑𝜑�(𝑥𝑥) de cette équation sous la forme d’une
combinaison linéaire de solutions du type 𝑒𝑒 𝑟𝑟𝑖𝑖𝑥𝑥 , où 𝑟𝑟𝑖𝑖 sont les racines de l’équation caractéristique.

Ecrire l’équation caractéristique et donner les racines 𝒓𝒓𝒊𝒊 de cette équation :

Encadré B-7
𝜔𝜔
On pose 𝑘𝑘 = , 𝒌𝒌 est le nombre d’onde.
𝑐𝑐

Ecrire la fonction 𝝋𝝋
�(𝒙𝒙), solution de l’équation différentielle :

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� (𝒙𝒙, 𝒕𝒕) :
En déduire 𝝍𝝍

Encadré B-8

Si on injecte la fonction 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) dans l’équation de d’Alembert, on obtient :

𝜕𝜕 2 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) 1 𝜕𝜕 2 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡)


− =0
𝜕𝜕𝑥𝑥 2 𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
𝜔𝜔 2
La fonction 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) est bien solution de l’équation à la condition que :−𝑘𝑘 2 + 2 = 0
𝑐𝑐
𝝎𝝎
On retrouve donc bien la relation 𝒌𝒌 = appelée relation de dispersion.
𝒄𝒄

Remarque : Si l’équation de propagation est différente de l’équation de d’Alembert alors la relation de


dispersion peut être différente (ex : propagation dans des milieux dispersifs qui sera étudiée en Licence
3).

Finalement, la solution physique est obtenue en prenant la partie réelle de la solution complexe
donnée par la fonction 𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) : 𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) = 𝝋𝝋𝟏𝟏 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝝎𝝎𝝎𝝎 − 𝒌𝒌𝒌𝒌 + 𝜽𝜽𝟏𝟏 ) + 𝝋𝝋𝟐𝟐 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝝎𝝎𝝎𝝎 + 𝒌𝒌𝒌𝒌 + 𝜽𝜽𝟐𝟐 )
𝑘𝑘 𝑥𝑥
Le premier terme est de la forme 𝑓𝑓(𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘𝑘𝑘) = 𝑓𝑓 �𝑡𝑡 − 𝑥𝑥� = 𝑓𝑓 �𝑡𝑡 − � et correspond à une onde
𝜔𝜔 𝑐𝑐
progressive.
𝑘𝑘 𝑥𝑥
Le second terme est de la forme 𝑔𝑔(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝑘𝑘𝑘𝑘) = 𝑔𝑔 �𝑡𝑡 + 𝑥𝑥� = 𝑔𝑔 �𝑡𝑡 + � et correspond à une onde
𝜔𝜔 𝑐𝑐
régressive.

Les ondes progressives et régressives possèdent une double périodicité, spatiale et temporelle.

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Déterminer la période spatiale des fonctions 𝒇𝒇 et 𝒈𝒈 en fonction de 𝒌𝒌 :

Déterminer la période temporelle des fonctions 𝒇𝒇 et 𝒈𝒈 en fonction de 𝝎𝝎:

Encadré B-9

La vitesse de propagation de l’onde est donnée par la vitesse à laquelle un observateur devrait se
déplacer pour « voir » la phase de l’onde constante :

𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘𝑘𝑘 + 𝜃𝜃𝑖𝑖 = Φ𝑖𝑖 (𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶 ⇒ 𝑑𝑑Φ𝑖𝑖 (𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 0

Résoudre l’équation 𝒅𝒅𝚽𝚽𝒊𝒊 (𝒙𝒙, 𝒕𝒕) = 𝟎𝟎 :

En déduire la vitesse de propagation de la phase (vitesse de propagation de l’onde) :

Encadré B-10

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3) Ondes stationnaires

La corde de « Melde » :

On considère une corde tendue fixée à une de


ses extrémités à un système oscillant.

Expérience : https://youtu.be/LG7eKsWB4DI

Représenter sur plusieurs schémas vos observations :

Encadré B-11

Observations :

- La corde oscille sur place, sans propagation de l’onde associée à la perturbation : on parle
d’une onde stationnaire.
- Pour certaines fréquences, l’amplitude de la perturbation devient très grande : on parle d’un
phénomène de résonance.

Interprétation : Il y a interférence de 2 ondes (les deux ondes s’additionnent)


𝒙𝒙
- Onde progressive (propagation ici vers la droite) associée à la fonction 𝒇𝒇 �𝒕𝒕 − �. C’est
𝒄𝒄
l’onde incidente.
𝒙𝒙
- Onde régressive (propagation ici vers la gauche) associée à la fonction 𝒈𝒈 �𝒕𝒕 + �. C’est
𝒄𝒄
l’onde réfléchie.

Résolution mathématique :

L’onde incidente s’écrit 𝜑𝜑1 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘𝑘𝑘 + 𝜃𝜃1 ) et l’onde réfléchie 𝜑𝜑2 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝑘𝑘𝑘𝑘 + 𝜃𝜃2 ). On pose
𝜓𝜓0 𝜃𝜃2 +𝜃𝜃1 𝜃𝜃2 −𝜃𝜃1
pour les termes d’amplitude 𝜑𝜑1 = 𝜑𝜑2 = 2
et pour les termes de phase 2
= 𝜃𝜃+ et 2
= 𝜃𝜃− .

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Exprimer la solution réelle 𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) en fonction des paramètres 𝝍𝝍𝟎𝟎 , 𝝎𝝎, 𝒌𝒌, 𝜽𝜽𝟏𝟏 𝐞𝐞𝐞𝐞 𝜽𝜽𝟐𝟐 :

Simplifier la forme de la solution en utilisant la formule de trigonométrie


𝟏𝟏
𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄 × 𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄𝒄 = [𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝒂𝒂 + 𝒃𝒃) + 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜 (𝒂𝒂 − 𝒃𝒃)] et exprimer la solution en fonction des
𝟐𝟐
paramètres 𝝍𝝍𝟎𝟎 , 𝝎𝝎, 𝒌𝒌, 𝜽𝜽+ 𝐞𝐞𝐞𝐞 𝜽𝜽− :

Encadré B-12

Remarque : On peut aussi faire le calcul en complexe

L’onde incidente s’écrit 𝜑𝜑1 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘𝑘𝑘+𝜃𝜃1 ) et l’onde réfléchie 𝜑𝜑2 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔+𝑘𝑘𝑘𝑘+𝜃𝜃2 ) .


𝜃𝜃1 𝜃𝜃2
Mettre en facteur 𝜓𝜓0 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔+ 2 + 2 )
𝜃𝜃2 −𝜃𝜃1 𝜃𝜃2 −𝜃𝜃1
𝜃𝜃1 +𝜃𝜃2 𝑒𝑒 −𝑗𝑗(𝑘𝑘𝑘𝑘+ 2
)
+ 𝑒𝑒 +𝑗𝑗(𝑘𝑘𝑘𝑘+ 2
)
𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝜓𝜓0 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔+ 2 ) � �
2

𝜃𝜃2 − 𝜃𝜃1 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔+𝜃𝜃1 +𝜃𝜃2 )


𝜓𝜓�(𝑥𝑥, 𝑡𝑡) = 𝜓𝜓0 cos(𝑘𝑘𝑘𝑘 + ) 𝑒𝑒 2
2
La solution réelle s’écrit finalement :

𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) = 𝝍𝝍𝟎𝟎 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝒌𝒌𝒌𝒌 + 𝜽𝜽− ) 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝝎𝝎𝝎𝝎 + 𝜽𝜽+ )


Bilan : L’interférence de 2 ondes progressives se propageant suivant la même direction (ici repérée par
la variable 𝑥𝑥) mais en sens opposés (𝑥𝑥 croissant ou 𝑥𝑥 décroissant) donne une onde de la forme

𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) = 𝑺𝑺(𝒙𝒙) × 𝑻𝑻(𝒕𝒕)


On observe un découplage des variables spatiale (𝑥𝑥) et temporelle (𝑡𝑡). On obtient une onde qui oscille
sur place à la pulsation 𝜔𝜔 et ne se propage pas (vitesse de propagation nulle). On appelle ce type
d’onde une onde stationnaire monochromatique (OSM).

Animation : https://demonstrations.wolfram.com/HowToCatchAStandingWave/#popup1

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Représenter la fonction 𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) à un instant 𝒕𝒕 = 𝒕𝒕𝟎𝟎 . Indiquer la période spatiale 𝝀𝝀 de l’onde.

Représenter la fonction 𝝍𝝍(𝒙𝒙, 𝒕𝒕) à la position 𝒙𝒙 = 𝒙𝒙𝟎𝟎 . Indiquer la période temporelle T de l’onde.

Encadré B-13

4) Représentation complexe des ondes sinusoïdales : la représentation de Fresnel


a) Définition de la représentation de Fresnel

Considérons une onde monochromatique sinusoïdale. En notation réelle cette onde est donnée par
une fonction qui dépend du temps et de la position d’observation (le point 𝑀𝑀). Elle prend la forme
générale 𝑠𝑠(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝑠𝑠𝑚𝑚 (𝑀𝑀) cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜙𝜙(𝑀𝑀) ) (où 𝑠𝑠𝑚𝑚 (𝑀𝑀) représente l’amplitude et 𝜙𝜙 (phi) le
déphasage (positif ou négatif) par rapport à une origine arbitraire).

En notation complexe, cette onde est donnée par 𝑠𝑠̃ (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝑠𝑠𝑚𝑚 (𝑀𝑀)𝑒𝑒 𝑗𝑗�𝜔𝜔𝜔𝜔+𝜙𝜙 (𝑀𝑀)� = 𝑠𝑠̃𝑚𝑚 (𝑀𝑀)𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗 en
posant 𝑠𝑠̃𝑚𝑚 (𝑀𝑀) l’amplitude complexe donnée par 𝑠𝑠𝑚𝑚 (𝑀𝑀)𝑒𝑒 𝑗𝑗𝜙𝜙 (𝑀𝑀) .

La représentation de Fresnel (ou construction de Fresnel) consiste à étudier une fonction réelle
monochromatique sinusoïdale 𝑠𝑠(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) en utilisant la grandeur complexe associée 𝑠𝑠̃ (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) représentée
sous la forme d’un vecteur tournant dans le plan complexe. A chaque instant la grandeur réelle est
donnée par la projection du vecteur tournant sur un des deux axes (l’axe ℑ𝑚𝑚 pour un signal réel de la
forme sin (𝜔𝜔𝜔𝜔 + ⋯ ) et l’axe ℜ pour un signal réel de la forme cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 + ⋯ )).

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Exemple : La représentation de Fresnel de


l’onde 𝑠𝑠(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) est donnée par un vecteur de
longueur proportionnelle à 𝑠𝑠𝑚𝑚 , tournant à la
vitesse angulaire 𝜔𝜔 et faisant, à l'instant 𝑡𝑡 = 0,
un angle 𝜙𝜙 avec l'axe ℜ choisi comme origine
des phases. La grandeur réelle 𝑠𝑠(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) est alors
simplement donnée par la projection du
vecteur de Fresnel sur l’axe ℜ

Complément sur la représentation de Fresnel :

https://uel.unisciel.fr/physique/outils_nancy/outils_nancy_ch03/co/apprendre_08_02.html

Considérons maintenant l’interférence de deux ondes monochromatiques sinusoïdales 𝑠𝑠1 et 𝑠𝑠2 , de


même fréquence et même amplitude. On associe à ces ondes les vecteurs de Fresnel 𝑠𝑠𝑚𝑚 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝜙𝜙1 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗 et
𝑠𝑠𝑚𝑚 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝜙𝜙2 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗 .

Donner la représentation de Fresnel des ondes 𝒔𝒔𝟏𝟏 et 𝒔𝒔𝟐𝟐 à l’instant 𝒕𝒕 = 𝟎𝟎.

Donner la représentation de Fresnel de la somme des ondes 𝒔𝒔𝟏𝟏 et 𝒔𝒔𝟐𝟐 à l’instant 𝒕𝒕 = 𝟎𝟎. Indiquer
sur la figure l’amplitude et la phase de l’onde somme.

Encadré B-14

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L’évolution de l’amplitude résultant de l’interférence de deux ondes d’amplitude 𝑠𝑠𝑚𝑚 est représentée
sur la figure ci-dessous en fonction du déphase 𝜙𝜙2 − 𝜙𝜙1 entre ces ondes.

Lorsque le déphasage est nul (ou plus généralement égal à 𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐), l’interférence entre les ondes est
constructive. L’amplitude de l’onde somme est alors maximale et correspond à un ventre.

Lorsque le déphasage est égal à 𝝅𝝅 (ou plus généralement égal à (𝟐𝟐𝟐𝟐 + 𝟏𝟏)𝝅𝝅), l’interférence entre les
ondes est destructive. L’amplitude de l’onde somme est alors nulle et correspond à un nœud.

b) Application à l’étude de la corde de Melde

Etude de la réflexion de l’onde à chaque extrémité de la corde :

A son extrémité droite la corde est fixée en un point immobile, l’amplitude de l’onde totale (somme
des ondes progressives et régressives) doit donc être nulle en ce point. L’extrémité de la corde
correspond alors à la position d’un nœud de l’onde stationnaire. Cette condition est vérifiée par
l’existence d’un déphasage égal à 𝝅𝝅 lors de la réflexion de l’onde progressive.

Donner la représentation de Fresnel des ondes progressives et régressives en un point 𝑴𝑴 très


proche de l’extrémité droite de la corde.

Encadré B-15

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L’extrémité gauche de la corde est fixée au système vibrant. L’onde régressive se réfléchit avec un
déphasage égal à 𝜋𝜋 et l’amplitude de l’onde totale en ce point est nulle. Cette extrémité de la corde
correspond donc à la position d’un nœud de l’onde stationnaire.

Réflexion à l’extrémité d’une corde (animation) :


https://demonstrations.wolfram.com/WaveReflectionAndTransmissionOnAStringWithAMassInTheMi
ddle/

Etude du phénomène de résonance :

Expérimentalement, on observe un phénomène de résonance lorsque 2𝐿𝐿 = 𝑛𝑛 × 𝜆𝜆 avec 𝑛𝑛 = 1 pour la


première fréquence de résonance ou première harmonique (fréquence fondamentale), 𝑛𝑛 = 2 pour la
deuxième fréquence de résonance ou deuxième harmonique…

En un point 𝑀𝑀 de la corde, le déphasage entre les différentes ondes est dû à deux contributions :

− le déphasage égal à 𝜋𝜋 lors de chaque réflexion


− le déphasage lié à la propagation de l’onde sur la corde

Déphasage lié à la propagation de l’onde sur la corde : Il est dû à la différence entre les chemins
parcourus par les ondes qui interfèrent au point 𝑀𝑀. On appelle cette grandeur la différence de marche
(qui s’exprime en mètre), notée 𝛿𝛿. Pour une différence de marche 𝛿𝛿, la différence de phase accumulée
par l’onde après propagation est donnée par −𝑘𝑘𝑘𝑘.

Une différence de marche 𝜹𝜹 égale à 𝝀𝝀 entre deux ondes correspond à un déphasage lié à la
propagation égal à −𝟐𝟐𝟐𝟐.

En un point quelconque de la corde de Melde, la différence de marche 𝛿𝛿 entre les ondes progressives
qui interfèrent est un multiple entier (avec 𝑝𝑝 un entier positif) de la différence de marche après un
aller-retour, égale à 2𝐿𝐿. A la résonance 𝛿𝛿 = 𝑝𝑝(𝑛𝑛 × 𝜆𝜆) ce qui conduit à un déphasage dû à la
2𝜋𝜋
propagation égal à −𝑘𝑘 × 𝑝𝑝(𝑛𝑛 × 𝜆𝜆) = − × 𝑝𝑝(𝑛𝑛 × 𝜆𝜆) = −𝑝𝑝(2𝑛𝑛𝑛𝑛).
𝜆𝜆

Le déphasage total entre les ondes progressives qui interfèrent est donc finalement donné par :

Δ𝜙𝜙 = 𝑝𝑝(𝜋𝜋 + 𝜋𝜋) − 𝑝𝑝(2𝑛𝑛𝑛𝑛) = 0[2𝜋𝜋]


En un point quelconque de la corde de Melde, toutes les ondes progressives sont donc en phase.

Donner la représentation de Fresnel des ondes progressives qui interfèrent sur la corde. Expliquer
votre construction.

Encadré B-16

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D’après la représentation de Fresnel l’interférence de ces ondes en phase conduit à une onde
progressive totale de grande amplitude (phénomène de résonance).

Remarque : Si la réflexion et la propagation de l’onde se faisaient sans aucune perte alors l’amplitude
de l’onde progressive tendrait vers l’infini lorsque 𝑡𝑡 tend vers l’infini. En réalité le système comporte
toujours des pertes et l’amplitude de l’onde reste finie !

Le même raisonnement peut être appliqué aux ondes régressives : l’interférence de ces ondes en
phase conduit à une onde régressive totale de grande amplitude (phénomène de résonance).

Etude de l’onde stationnaire :

Cherchons à déterminer l’amplitude de l’onde stationnaire au milieu de la corde pour le mode 𝑛𝑛 = 1


(mode fondamental) :

On part de l’onde progressive totale au point 𝑀𝑀 situé au milieu de la corde et on cherche à déterminer
son déphasage avec l’onde régressive totale avec laquelle elle interfère au point 𝑀𝑀 (et au même instant
𝜆𝜆 𝜋𝜋
𝑡𝑡). A l’extrémité droite de la corde, juste avant réflexion, cette onde est déphasée de −𝑘𝑘 = − .
4 2
L’onde progressive totale est ensuite réfléchie (pour donner l’onde régressive totale) en subissant un
déphasage de 𝜋𝜋. La propagation de l’onde régressive totale jusqu’au milieu de la corde conduit à un
𝜆𝜆 𝜋𝜋
déphasage égal à −𝑘𝑘 = − . Au milieu de la corde, le déphasage entre l’onde progressive totale et
4 2
𝜋𝜋 𝜋𝜋
l’onde régressive totale est donc égal à − + 𝜋𝜋 − = 0.
2 2

Donner la représentation de Fresnel de l’interférence de l’onde progressive totale et de l’onde


régressive totale au milieu de la corde.

Encadré B-17

Bilan : Au milieu de la corde l’onde progressive totale et l’onde régressive totale sont en phase. Ce
point de la corde est donc la position d’un ventre de l’onde stationnaire.

A faire seul pour s’entrainer : En utilisant la représentation de Fresnel, déterminer l’amplitude de


𝐿𝐿 𝐿𝐿 3𝐿𝐿
l’onde stationnaire en 𝑥𝑥 = ; et pour le mode 𝑛𝑛 = 2.
4 2 4

5) Propagation de l’énergie

Pour une onde progressive monochromatique à 1 dimension, la vitesse de propagation de l’énergie


est égale à la vitesse de l’onde (donnée par 𝑐𝑐 dans l’équation de d’Alembert). Pour une onde
stationnaire à 1 dimension l’énergie ne se propage pas, la vitesse de propagation de l’énergie est alors
nulle.

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II.Propagation des ondes électromagnétiques dans le vide

Objectifs :
- Caractérisation de la propagation des ondes électromagnétiques (EM) dans le vide
- Définition de la polarisation d’une onde EM

Prérequis :

- Equations de Maxwell
- Equation de d’Alembert

1) Quelques caractéristiques des ondes à 2 ou 3 dimensions

On considère maintenant des solutions sinusoïdales monochromatiques de l’équation de d’Alembert


à 2 ou 3 dimensions. Une onde à 2 ou 3 dimensions est caractérisée notamment par la forme de ses
fronts d’onde (courbes reliant tous les points pour lesquels l’onde à la même phase). On représente
généralement par des courbes continues les fronts d’onde correspondant aux maxima de l’onde (en
pointillé les minima).

Dans le cas d’une source ponctuelle, les fronts d’onde sont des sphères pour une onde à 3 dimensions
(ou des cercles pour une onde à 2 dimensions), l’onde est dite sphérique. A un instant donné, la
grandeur caractérisant l’onde qui se propage (perturbation mécanique, électrique, magnétique…) est
la même en tous points d’une sphère dont localement la surface est perpendiculaire à la direction de
propagation.

Si les fronts d’onde sont des plans pour une onde à 3 dimensions (ou des droites pour une onde à 2
dimensions), l’onde est dite plane. A un instant donné, la grandeur caractérisant l’onde qui se propage
(perturbation mécanique, électrique, magnétique…) est la même en tous points d’un plan
perpendiculaire à la direction de propagation (voir figure ci-dessous).

Noter que les fronts d’onde sont toujours perpendiculaires la direction de propagation de l’onde
repérée par le vecteur unitaire 𝑢𝑢
�⃗.

Pour une onde plane à 3 dimensions, représenter les fronts d’onde dans un plan contenant le
vecteur unitaire 𝒖𝒖
�⃗.:
Indiquer sur votre figure la direction de propagation de l’onde (le vecteur 𝑢𝑢
�⃗)

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Pour une onde sphérique à 3 dimensions, représenter les fronts d’onde dans un plan contenant
la source ponctuelle à l’origine de l’onde :
Indiquer sur votre figure la direction de propagation de l’onde (le vecteur 𝑢𝑢
�⃗)

Encadré B-18

Si l’onde plane/sphérique se propage (vitesse non nulle) alors on parle d’onde plane progressive
monochromatique (OPPM) et d’onde sphérique progressive monochromatique (OSPM).

Ces ondes sont des solutions 𝜓𝜓𝑖𝑖 particulièrement simples à l’équation de d’Alembert :

1 𝜕𝜕 2 𝜓𝜓𝑖𝑖
∆𝜓𝜓𝑖𝑖 − =0
𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
De façon plus générale la solution 𝜓𝜓 de l’équation de d’Alembert peut s’écrire comme la somme de
plusieurs ondes (Ψ = ∑𝑖𝑖 𝜓𝜓𝑖𝑖 ), chacune solution de l’équation de d’Alembert. Ces ondes s’additionnent
(interfèrent) en chaque point de l’espace, on parle alors d’interférences.

Les solutions de l’équation de d’Alembert à 2 ou 3 dimensions sont ainsi généralement décomposées


sur les deux bases particulièrement simples que sont les ondes planes progressives
monochromatiques (OPPM) et les ondes sphériques progressives monochromatiques (OSPM).

Exemple : Par analogie avec l’étude de la corde vibrante, l’interférence de deux OPPM se propageant
suivant la même direction mais en sens opposés conduit à une onde stationnaire (à 2 ou 3 dimensions).

2) Ondes planes progressives monochromatiques

Revenons maintenant à l’étude des ondes électromagnétiques (solutions des équations de Maxwell).
Les champs 𝐸𝐸�⃗ (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) et 𝐵𝐵
�⃗(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) vérifient dans le vide les équations de d’Alembert à 3 dimensions

1 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸�⃗
∆𝐸𝐸�⃗ − = �0⃗
𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2 1
avec 𝑐𝑐 =
�𝜀𝜀0 𝜇𝜇0
1 𝜕𝜕 2 𝐵𝐵�⃗
�⃗ −
∆𝐵𝐵 = �0⃗ la vitesse de l’onde (ou célérité)
𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2
Le champ électrique, solution de l’équation de d’Alembert à 3 dimensions peut s’écrire sous la
forme complexe :

𝐸𝐸�⃗� (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝐸𝐸�⃗�0 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘.𝑟𝑟⃗)


�⃗

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L’amplitude complexe 𝐸𝐸�⃗�0 ne dépend pas des coordonnées d’espace, l’onde est donc plane.

Le terme 𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘�⃗ . 𝑟𝑟⃗ indique que l’onde se propage, elle est progressive.

L’onde oscille à la pulsation 𝜔𝜔, elle est monochromatique (une seule pulsation).

La direction du vecteur champ (ici 𝐸𝐸�⃗�0 ) indique la direction de polarisation de l’onde.

La direction du vecteur 𝑘𝑘�⃗ , appelé vecteur d’onde, indique la direction de propagation de l’onde. Le
nombre d’onde 𝒌𝒌 est la norme du vecteur d’onde (𝑘𝑘�⃗ = 𝑘𝑘𝑛𝑛�⃗).

Cette forme complexe décrit une onde physique réelle de la forme :

𝐸𝐸�⃗ (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝐸𝐸�⃗0 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘�⃗ . 𝑟𝑟⃗ + 𝜃𝜃)


On supposera que le champ magnétique est de la même forme (il vérifie la même équation de
propagation) et s’écrit sous forme complexe :

�⃗�(𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝐵𝐵
𝐵𝐵 �⃗�0 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘�⃗.𝑟𝑟⃗)

Un exemple particulier pour s’entrainer à écrire l’expression du champ électrique : On considère


une onde polarisée suivant la direction 𝒆𝒆�⃗𝒚𝒚 et de vecteur d’onde �𝒌𝒌⃗ = 𝒌𝒌𝒙𝒙 𝒆𝒆
�⃗𝒙𝒙.

�⃗(𝑴𝑴, 𝒕𝒕) en coordonnées cartésiennes en notant 𝑬𝑬𝟎𝟎 et 𝜽𝜽 le module et
Ecrire l’expression de 𝑬𝑬
l’argument de l’amplitude complexe 𝑬𝑬 � 𝟎𝟎 .

Encadré B-19

Dans la suite on revient au cas général de l’OPPM : Les 3 composantes du champ électrique 𝐸𝐸�⃗� (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) et
du vecteur d’onde 𝑘𝑘�⃗ sont différentes de zéro.

Calcul différentiel en complexe pour une onde plane :

La notation complexe permet de grandement faciliter les calculs et notamment la dérivation des
champs. Ainsi pour des ondes planes et seulement pour des ondes planes :

𝜕𝜕𝐸𝐸�⃗� 𝜕𝜕𝐸𝐸�⃗� 𝜕𝜕2 𝐸𝐸�⃗�


𝜕𝜕𝜕𝜕
= 𝑗𝑗𝑗𝑗𝐸𝐸�⃗� , 𝜕𝜕𝜕𝜕 = −𝑗𝑗𝑘𝑘𝑥𝑥 𝐸𝐸�⃗� et 𝜕𝜕𝑥𝑥 2 = −𝑘𝑘𝑥𝑥2 𝐸𝐸�⃗�

L’opération de dérivation se transforme en une simple multiplication !

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Le champ 𝐸𝐸�⃗� proposé (OPPM) est une fonction supposée vérifier l’équation de d’Alembert à 3
dimensions. Assurons-nous que c’est bien le cas en écrivant l’équation de d’Alembert pour 𝐸𝐸�⃗� (en
1 𝜕𝜕2 𝐸𝐸�⃗�
notation complexe et en coordonnées cartésiennes) : ∆𝐸𝐸�⃗� − = �0⃗
𝑐𝑐 2 𝜕𝜕𝑡𝑡 2

Calculons le Laplacien du champ (voir formulaire) :


� 𝑥𝑥 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸
𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑥𝑥 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑥𝑥 � 𝑦𝑦 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸
𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑦𝑦 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑦𝑦 � 𝑧𝑧 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸
𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑧𝑧 𝜕𝜕 2 𝐸𝐸 � 𝑧𝑧

∆ ��⃗
𝐸𝐸 = � 2 + + � 𝑒𝑒
⃗𝑥𝑥 + � + + � 𝑒𝑒
⃗ 𝑦𝑦 + � + + � 𝑒𝑒⃗𝑧𝑧
𝜕𝜕𝑥𝑥 𝜕𝜕𝑦𝑦 2 𝜕𝜕𝑧𝑧 2 𝜕𝜕𝑥𝑥 2 𝜕𝜕𝑦𝑦 2 𝜕𝜕𝑧𝑧 2 𝜕𝜕𝑥𝑥 2 𝜕𝜕𝑦𝑦 2 𝜕𝜕𝑧𝑧 2

∆ ��⃗
𝐸𝐸 � 𝑥𝑥 − 𝑘𝑘𝑦𝑦2 𝐸𝐸
= �−𝑘𝑘𝑥𝑥2 𝐸𝐸 � 𝑥𝑥 − 𝑘𝑘𝑧𝑧2 𝐸𝐸
� 𝑥𝑥 �𝑒𝑒⃗𝑥𝑥 + �−𝑘𝑘𝑥𝑥2 𝐸𝐸
� 𝑦𝑦 − 𝑘𝑘𝑦𝑦2 𝐸𝐸
� 𝑦𝑦 − 𝑘𝑘𝑧𝑧2 𝐸𝐸
� 𝑦𝑦 �𝑒𝑒⃗𝑦𝑦 + �−𝑘𝑘𝑥𝑥2 𝐸𝐸
� 𝑧𝑧 − 𝑘𝑘𝑦𝑦2 𝐸𝐸
� 𝑧𝑧 − 𝑘𝑘𝑧𝑧2 𝐸𝐸
� 𝑧𝑧 �𝑒𝑒⃗𝑧𝑧


∆ ��⃗
𝐸𝐸 � 𝑥𝑥 𝑒𝑒⃗𝑥𝑥 − 𝑘𝑘 2 𝐸𝐸
= −𝑘𝑘 2 𝐸𝐸 � 𝑦𝑦��⃗𝑒𝑒𝑦𝑦 − 𝑘𝑘 2 𝐸𝐸
� 𝑧𝑧 𝑒𝑒⃗𝑧𝑧

� �
qui prend la forme simple : ∆ ��⃗
𝐸𝐸 = −𝑘𝑘 2��⃗
𝐸𝐸
� � �⃗ 1 𝜔𝜔2
On obtient pour l’équation de d’Alembert : −𝑘𝑘 2��⃗
𝐸𝐸 − 𝑐𝑐2 (𝑗𝑗𝑗𝑗)2��⃗
𝐸𝐸 = 0 ⇒ 𝑘𝑘2 = 𝑐𝑐2

𝐸𝐸�⃗� est donc bien solution de l’équation de d’Alembert à 3 dimensions à la condition que 𝑘𝑘 =
𝜔𝜔
𝑐𝑐
(relation de dispersion).

Exprimer la divergence du champ �𝑬𝑬 �⃗ en coordonnées cartésiennes :


�⃗ = 𝝏𝝏𝑨𝑨𝒙𝒙 + 𝝏𝝏𝑨𝑨𝒚𝒚 + 𝝏𝝏𝑨𝑨𝒛𝒛
Rappel (formulaire) : 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝑨𝑨 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏

�⃗ peut s’écrire sous la forme d’un simple produit scalaire :


Montrer que la divergence du champ �𝑬𝑬

Encadré B-20

Exprimer le rotationnel du champ en coordonnées cartésiennes :


� �
𝝏𝝏𝑬𝑬 � 𝒚𝒚
𝝏𝝏𝑬𝑬 � 𝒙𝒙
𝝏𝝏𝑬𝑬 � 𝒛𝒛
𝝏𝝏𝑬𝑬 � 𝒚𝒚
𝝏𝝏𝑬𝑬 � 𝒙𝒙
𝝏𝝏𝑬𝑬
Rappel (formulaire) : 𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓 ��⃗
������⃗𝑬𝑬 = � 𝒛𝒛 − �⃗𝒙𝒙 + �
� 𝒖𝒖 − �⃗𝒚𝒚 + �
� 𝒖𝒖 − �⃗𝒛𝒛
� 𝒖𝒖
𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝝏𝝏𝝏𝝏

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�⃗ peut s’écrire sous la forme d’un simple produit
Montrer que le rotationnel du champ �𝑬𝑬
vectoriel :

Encadré B-21


� ��⃗
𝜕𝜕𝐵𝐵 � �
������⃗ ��⃗
Ainsi l’équation 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 𝐸𝐸 = − 𝜕𝜕𝜕𝜕 (équation de MF) prend la forme simple : −𝑗𝑗𝑘𝑘�⃗ ∧ ��⃗ ��⃗
𝐸𝐸 = −𝑗𝑗𝑗𝑗𝐵𝐵

qui conduit à la relation de structure de l’OPPM :

� = 𝒌𝒌�⃗∧𝑬𝑬��⃗ ⇒ ��⃗
��⃗ � = 𝟏𝟏 �𝒏𝒏 �⃗� qui s’écrit sous forme réelle ��⃗ 𝟏𝟏
𝑩𝑩 𝝎𝝎
𝑩𝑩 �⃗ ∧ �𝑬𝑬 �⃗ ∧ �𝑬𝑬⃗�
𝑩𝑩 = 𝒄𝒄 �𝒏𝒏
𝒄𝒄
𝜔𝜔
Avec 𝑘𝑘 = (relation de dispersion) et 𝑘𝑘�⃗ = 𝑘𝑘𝑛𝑛�⃗.
𝑐𝑐

Cette équation indique que le champ magnétique est perpendiculaire aux vecteurs 𝑘𝑘�⃗ et 𝐸𝐸�⃗� , que les

�𝐸𝐸�⃗ �
vecteurs 𝑘𝑘�⃗, 𝐸𝐸�⃗� et 𝐵𝐵
�⃗� forment une base directe et que �𝐵𝐵
�⃗�� =
𝑐𝑐
.

��⃗ = 𝝆𝝆 = 𝟎𝟎 (équation de MG dans le vide) prend la forme :


L’équation 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝑬𝑬 𝜺𝜺 𝟎𝟎

Encadré B-22

� = 𝟎𝟎 (équation de MF) prend la forme :


��⃗
L’équation 𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝒅𝑩𝑩

Encadré B-23

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� �
� ��⃗
𝝏𝝏𝑬𝑬 ��⃗
𝝏𝝏𝑬𝑬
L’équation 𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓 ���⃗
������⃗ 𝑩𝑩 = 𝜺𝜺𝟎𝟎 𝝁𝝁𝟎𝟎 𝝏𝝏𝝏𝝏 + 𝝁𝝁𝟎𝟎 𝒋𝒋⃗ = 𝜺𝜺𝟎𝟎 𝝁𝝁𝟎𝟎 𝝏𝝏𝝏𝝏 (équation de MA dans le vide) prend la forme :

Encadré B-24
𝜔𝜔
La relation de dispersion (𝑘𝑘 = ) conduit à une nouvelle formulation de la relation de structure de
𝑐𝑐

l’OPPM : 𝑬𝑬 �
�⃗ = 𝒄𝒄(𝑩𝑩
��⃗ ∧ �𝒏𝒏⃗) qui s’écrit sous forme réelle 𝑬𝑬
�⃗ = 𝒄𝒄(𝑩𝑩
��⃗ ∧ 𝒏𝒏
�⃗)
� , �𝒌𝒌⃗ et 𝑬𝑬
Les vecteurs ��⃗
𝑩𝑩 ��⃗ forment une base directe (équivalent à dire que les vecteurs 𝑘𝑘�⃗, 𝐸𝐸�⃗� et 𝐵𝐵
�⃗� forment
une base directe) avec �𝑬𝑬 ��⃗� = 𝐜𝐜 �𝑩𝑩
� � (équation équivalente à celle obtenue précédemment).
��⃗

Remarque : on peut démontrer que les deux relations de structure obtenues sont équivalentes en
utilisant la relation du double produit vectoriel suivante : 𝐴𝐴⃗ ∧ �𝐵𝐵
�⃗ ∧ 𝐶𝐶⃗� = 𝐵𝐵
�⃗. �𝐴𝐴⃗. 𝐶𝐶⃗� − 𝐶𝐶⃗(𝐴𝐴⃗. 𝐵𝐵
�⃗).

Bilan :

Les solutions (OPPM) dans le vide correspondent à des champs �𝑬𝑬⃗ et 𝑩𝑩


��⃗ perpendiculaires entre eux et
perpendiculaires à la direction de propagation donnée par le vecteur d’onde �𝒌𝒌⃗. L’onde est dite
transverse (car �𝑬𝑬⃗ et 𝑩𝑩
��⃗ sont perpendiculaires à la direction de propagation).

� = 𝒌𝒌�⃗∧𝑬𝑬��⃗� qui s’écrit sous forme réelle ��⃗


��⃗
Relation de structure de l’onde : 𝑩𝑩 𝑩𝑩 =
�⃗∧𝑬𝑬
𝒌𝒌 �⃗
𝝎𝝎 𝝎𝝎
𝝎𝝎
Relation de dispersion : 𝒌𝒌 =
𝒄𝒄
𝟐𝟐𝟐𝟐
Période spatiale (longueur d’onde) : 𝝀𝝀 =
𝒌𝒌
𝟐𝟐𝟐𝟐
Période temporelle : 𝑻𝑻 = avec 𝝎𝝎 = 𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐𝟐 (où 𝝂𝝂 est la fréquence de l’onde monochromatique).
𝝎𝝎

𝝀𝝀
L’onde se propage à la vitesse 𝒄𝒄 = (l’onde parcourt la distance 𝝀𝝀 pendant le temps 𝑻𝑻).
𝑻𝑻

Lien : https://demonstrations.wolfram.com/ElectromagneticWave/

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3) Propagation de l’énergie

Bilan énergétique :

On note 𝜖𝜖 l’énergie électromagnétique (unité 𝐽𝐽) et 𝑊𝑊 la densité volumique d’énergie


électromagnétique (unité 𝐽𝐽. 𝑚𝑚−3).

On note �Π
�⃗ le vecteur densité de courant d’énergie, vecteur de Poynting (unité 𝐽𝐽. 𝑚𝑚−2 𝑠𝑠 −1 )

Par analogie avec la loi de conservation de la charge :

𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕
= � 𝑑𝑑𝑑𝑑 = − � 𝚥𝚥⃗. 𝑑𝑑𝑆𝑆⃗
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝑉𝑉 Σ

On écrit une loi de conservation de l’énergie électromagnétique :

𝒅𝒅𝒅𝒅 𝝏𝝏𝝏𝝏
=� 𝒅𝒅𝒅𝒅 = − � ��⃗ �⃗
𝚷𝚷. 𝒅𝒅𝑺𝑺
𝒅𝒅𝒅𝒅 𝝏𝝏𝝏𝝏
𝑽𝑽 𝚺𝚺

D’après le théorème de Green-Ostrogradski :


Ecrire le théorème pour le vecteur de Poynting

On obtient l’équation locale de conservation de l’énergie (CE) :

Encadré B-25

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Par ailleurs on peut démontrer que la densité volumique d’énergie et le vecteur de Poynting
s’expriment en fonction des champs électrique et magnétique (relations valables même si l’onde n’est
pas une OPPM) :

𝜺𝜺𝟎𝟎 𝑬𝑬𝟐𝟐 𝑩𝑩𝟐𝟐


𝑾𝑾 = +
𝟐𝟐 𝟐𝟐𝝁𝝁𝟎𝟎
�𝑬𝑬⃗ ∧ 𝑩𝑩
��⃗
��⃗ =
𝚷𝚷
𝝁𝝁𝟎𝟎

Avec 𝐸𝐸�⃗ , 𝐵𝐵
�⃗ et Π
��⃗ des vecteurs sous forme réelle.

Exprimer 𝑾𝑾 en fonction de 𝑬𝑬𝟐𝟐 pour une OPPM :

Exprimer 𝑾𝑾 en fonction de 𝑩𝑩𝟐𝟐 pour une OPPM :

Encadré B-26

Pour une OPPM la densité volumique d’énergie électromagnétique est répartie de façon égale entre
le champ électrique et le champ magnétique. On parle d’équipartition de l’énergie.

Exprimer ��⃗
𝚷𝚷 en fonction de 𝑬𝑬𝟐𝟐 pour une OPPM :

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�⃗ ∧ �𝑩𝑩
Simplifier l’expression obtenue en utilisant la relation 𝑨𝑨 �⃗� = 𝑩𝑩
��⃗ ∧ 𝑪𝑪 �⃗. 𝑪𝑪
��⃗. �𝑨𝑨 �⃗� − 𝑪𝑪
�⃗�𝑨𝑨
�⃗. 𝑩𝑩
��⃗� :

Encadré B-27

On peut retenir que, dans le vide, le transport de l'énergie suit la direction de propagation donnée par
le vecteur 𝑘𝑘�⃗.

La valeur moyenne (moyenne temporelle) de la densité volumique d’énergie s’exprime en utilisant la


notation réelle :

𝜺𝜺𝟎𝟎 〈𝑬𝑬𝟐𝟐 〉 〈𝑩𝑩𝟐𝟐 〉


〈𝑾𝑾〉 = +
𝟐𝟐 𝟐𝟐𝝁𝝁𝟎𝟎
en utilisant la notation complexe :

𝜺𝜺𝟎𝟎 𝑬𝑬 ��⃗∗ 𝑩𝑩
��⃗. 𝑬𝑬 �. ��⃗
��⃗ �∗
𝑩𝑩
〈𝑾𝑾〉 = +
𝟒𝟒 𝟒𝟒𝝁𝝁𝟎𝟎
La valeur moyenne (moyenne temporelle) du vecteur de Poynting s’exprime en utilisant la notation
réelle :

�⃗ ∧ 𝑩𝑩
〈𝑬𝑬 ��⃗〉
��⃗〉 =
〈𝚷𝚷
𝝁𝝁𝟎𝟎
en utilisant la notation complexe :

𝟏𝟏 ��⃗ ∧ 𝑩𝑩
𝑬𝑬 �∗
��⃗
��⃗〉 =
〈𝚷𝚷 𝓡𝓡𝓡𝓡 � �
𝟐𝟐 𝝁𝝁𝟎𝟎

Calculer la moyenne temporelle de la densité volumique d’énergie associée à une OPPM :


En utilisant la notation réelle :

En utilisant la notation complexe :

Encadré B-28

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Calculer la moyenne temporelle du vecteur de Poynting associés à une OPPM :


En utilisant la notation réelle :

En utilisant la notation complexe :

Encadré B-29

Calcul de la vitesse moyenne de propagation de l’énergie électromagnétique :

On note 𝑣𝑣⃗𝑒𝑒 la vitesse moyenne de propagation de l’énergie.

Le quantité d’énergie traversant la section 𝛿𝛿𝛿𝛿 pendant l’intervalle de temps 𝛿𝛿𝛿𝛿 est donnée par
〈𝑊𝑊〉𝛿𝛿𝛿𝛿. 𝑣𝑣𝑒𝑒 𝛿𝛿𝛿𝛿. Cette quantité est reliée au vecteur de Poynting :

〈𝑊𝑊〉𝛿𝛿𝛿𝛿. 𝑣𝑣𝑒𝑒 𝛿𝛿𝛿𝛿 = 〈Π〉𝛿𝛿𝛿𝛿𝛿𝛿𝛿𝛿


〈Π〉
𝑣𝑣𝑒𝑒 =
〈𝑊𝑊〉
Pour une OPPM on obtient :

𝒗𝒗𝒆𝒆 = 𝒄𝒄

Pour une OPPM l’énergie se propage à la même vitesse que la phase : 𝒄𝒄.

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4) Polarisation des ondes


a) Nature vectorielle des ondes électromagnétiques

On considère une OPPM transverse se propageant suivant la direction 𝑒𝑒⃗𝑧𝑧 :

𝐸𝐸�⃗� (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = 𝐸𝐸�⃗�0 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘.𝑟𝑟⃗)


�⃗

Avec 𝐸𝐸�⃗�0 = 𝐸𝐸�0𝑥𝑥 𝑒𝑒⃗𝑥𝑥 + 𝐸𝐸�0𝑦𝑦 𝑒𝑒⃗𝑦𝑦 , 𝑘𝑘�⃗ = 𝑘𝑘𝑒𝑒⃗𝑧𝑧 et 𝑟𝑟⃗ = 𝑥𝑥𝑒𝑒⃗𝑥𝑥 + 𝑦𝑦𝑒𝑒⃗𝑦𝑦 + 𝑧𝑧𝑒𝑒⃗𝑧𝑧

L’onde s’écrit sous forme réelle :

𝐸𝐸𝑥𝑥 (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = ℛ𝑒𝑒�𝐸𝐸�0𝑥𝑥 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘.𝑧𝑧) � = 𝐸𝐸0𝑥𝑥 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘. 𝑧𝑧 + 𝜃𝜃𝑥𝑥 )

𝐸𝐸𝑦𝑦 (𝑀𝑀, 𝑡𝑡) = ℛ𝑒𝑒�𝐸𝐸�0𝑦𝑦 𝑒𝑒 𝑗𝑗(𝜔𝜔𝜔𝜔−𝑘𝑘.𝑧𝑧) � = 𝐸𝐸0𝑦𝑦 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝑘𝑘. 𝑧𝑧 + 𝜃𝜃𝑦𝑦 )

Utiliser la relation de structure de l’OPPM pour calculer les composantes du champ magnétique :
Relation de structure :

��⃗ :
Composantes du champ 𝑩𝑩

Encadré B-30

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b) Description de la polarisation

Polarisation elliptique/circulaire/rectiligne :

En 𝑧𝑧 = 𝑧𝑧0 fixé, l’évolution temporelle du champ 𝐸𝐸�⃗ s’écrit :


𝐸𝐸𝑥𝑥 (𝑧𝑧0 , 𝑡𝑡) = 𝐸𝐸0𝑥𝑥 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔)

𝐸𝐸𝑦𝑦 (𝑧𝑧0 , 𝑡𝑡) = 𝐸𝐸0𝑦𝑦 cos (𝜔𝜔𝜔𝜔 − 𝜑𝜑)

en choisissant l’origine des temps telle que −𝑘𝑘. 𝑧𝑧0 + 𝜃𝜃𝑥𝑥 = 0

et en posant −𝜑𝜑 = −𝑘𝑘. 𝑧𝑧0 + 𝜃𝜃𝑦𝑦 ⇒ 𝜑𝜑 = 𝜃𝜃𝑥𝑥 − 𝜃𝜃𝑦𝑦

L’extrémité du vecteur 𝐸𝐸�⃗ se déplace dans le plan (𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂𝑂) à l’intérieur d’un rectangle de −𝐸𝐸0𝑥𝑥 à +𝐸𝐸0𝑥𝑥 et
de −𝐸𝐸0𝑦𝑦 à +𝐸𝐸0𝑦𝑦 en décrivant une ellipse.

Attention : Ne pas confondre cette représentation (dans le plan réel) d’un champ vectoriel
monochromatique sinusoïdal avec la représentation de Fresnel (dans le plan complexe) d’une ou
plusieurs ondes scalaires

Sens de parcours sur l’ellipse.


𝒅𝒅𝑬𝑬𝒚𝒚
A l’instant 𝒕𝒕 = 𝟎𝟎 déterminer 𝑬𝑬𝒙𝒙 et � �:
𝒅𝒅𝒅𝒅

En déduire le sens de rotation de �𝑬𝑬⃗ :

Encadré B-31

Donc un observateur qui regarde l’onde (en regardant dans la direction −𝑒𝑒⃗𝑧𝑧 ) voit l’extrémité du
vecteur champ électrique décrire une ellipse dans le sens trigonométrique si sin(𝜑𝜑) > 0. On parle de
polarisation elliptique gauche. A l’inverse, si sin(𝜑𝜑) < 0 l’extrémité du vecteur champ électrique
décrire une ellipse dans le sens inverse trigonométrique et la polarisation est elliptique droite.

Dans le cas particulier où 𝜑𝜑 = 0, ±𝜋𝜋 alors le champ oscille en gardant toujours la même direction. La
polarisation est alors rectiligne.
𝜋𝜋
Si 𝜑𝜑 = ± alors 𝐸𝐸𝑥𝑥 et 𝐸𝐸𝑦𝑦 sont en quadrature ⇒ les axes de l’ellipse coïncident avec les axes (𝑂𝑂𝑂𝑂) et
2
(𝑂𝑂𝑂𝑂). Si de plus 𝐸𝐸0𝑥𝑥 = 𝐸𝐸0𝑦𝑦 l’ellipse devient un cercle. La polarisation est dite circulaire.

Quelques liens : https://demonstrations.wolfram.com/AddingPolarizationsWithPhaseShifts/

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D’après H prépa « Electromagnétisme » 2ème année

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En complément :

Pour le TP polarisation :
https://demonstrations.wolfram.com/PolarizationOfAnOpticalWaveThroughPolarizersAndWavePlate
s/

https://demonstrations.wolfram.com/LightBeamsThroughMultiplePolarizers/

https://www.youtube.com/watch?v=8YkfEft4p-w

Les ondes électromagnétiques :


https://youtu.be/eaibXuVXo5s?list=PLK3v6vxQgv6STkTm5LhlzpM9GGP1TLWa8

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https://www.youtube.com/watch?v=9o-g1FNoX40&feature=youtu.be

Cours en ligne :

http://physique.merici.ca/ondes.html

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