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27 octobre 1964 JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE 1445

Art. 83. - Lorsque le désordre des affaires du mari Art. 95. - Des dommages-intérêts peuvent, nonobstant

compromet les droits de la femme, celle-ci peut obtenir toute stipulation contraire, être accordés à l'un des époux

que lui soient confiées, par justice, l'administration et la en raison d'actes accomplis par son conjoint et qui ont

disposition de ses biens et revenus personnels et des biens affecté les biens communs ou les biens propres de l'un ou

par elle acquis dans l'exercice de son activité profession­ de l'autre époux :

nelle. - lorsque le conjoint qui a accompli ces actes n'avait

pas le droit -�e les accomplir ;


Art. 84. - Extrait de la décision rendue en application

des articles 76 ou 83 est inséré, dans le délai de quinze - lorsque ces actes constituent des actes de mauvaise
jours à compter de la date à laquelle elle est passée en administration ou ont été accomplis en fraude des droits
force de chose jugée, dans un journal d'annonces légales du demandeur.
et mention en est faite en marge de l'acte de mariage, le
Art. 96. - Nulle demande en indemnité, fondée sur
tout à la diligence du ministère public.
l'article précédent, ne peut être faite en raison d'actes qui
En cas d'inaction du ministère public, les mesures de
ont été accomplis plus de trois ans avant la dissolution
publicité prévues à l'alinéa précédent peuvent être requises
du mariage.
directement par les parties, sur présentation du disposi­

tif du jugement ou de l'arrêt et d'un certificat, délivré Art. 97. - Une indemnité est accordée à un époux, s'il
par le greffier, attestant que la décision est passée en établit que les biens propres de son conjoint se sont enri­
force de chose jugée. chis au détriment de ses biens propres ou des biens com­
muns.
Art. 85. - Le jugement qui attribue à la femme l'admi­

nistration et la disposition soit des biens qu'elle a acquis Art. 98. - Sous réserve des dispositions contenues aux
dans l'exercice de son activité professionnelle soit, en articles précédents, les biens communs sont partagés éga­
outre desdits biens, de ses biens et revenus personnels, lement entre les époux.
remonte, quant à ses effets, au jour de la demande.
Les dispositions régissant les successions sont appli­

Art. 86. - Dans les cas prévus aux articles 75, 76 et 8�, cables relativement aux modalités du partage de la com­

ra femme peut se faire ouvrir librement un compte cou­ munauté.

rant en son nom propre.

CHAPITRE VII
Art. 87. - Postérieurement à la date prévue à l'ar­
ticle 85 : DE LA DISSOLUTION DU MARIAGE

- Le mari ne peut plus vendre, aliéner et hypothéquer,


Art. 99. - Le mariage se dissout :
sans le concours de la femme, les biens communs acquis

antérieurement, ni exercer les actions mobilières et pos­ - par la mort de l'un des époux ;
sessoires qui appartiennent à celle-ci. En outre, il ne peut
- par le divorce.
plus exercer le droit d'opposition visé à l'article 67 ;

Art. 100. - La présente loi sera publiée au Journal


- La femme peut, sans le concours du mari, vendre,
officiel de la République de Côte d'Ivoire et exécutée
aliéner. et hypothéquer ses biens personnels et en disposer
comme loi de l'Etat.
entre vifs à titre gratuit.

Art. 88. - Les dettes contractées par l'un des époux, . Fait à Abidjan, le 7 octobre 1964.

postérieurement à la même date, ne peuvent être pour­


Félix HOUPHOUET-BOIGNY.
suivies que sur les biens, revenus et salaires personnels
de cet époux.

Peuvent seules être poursuivies, sur les biens communs

acquis antérieurement, les dettes contractées par chacun LOI n» 64-376 du 7 octobre 1964, relative au divorce et à
d'eux avec le concours de l'autre. · la séparation de corps.

Demeurent applicables pour le surplus les dispositions


L'ASSEMBLÉE NATIONALE A ADOPTÉ,
des articles 81 et 82.
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE PROMULGUE LA LOI DONT
Art. 89. - Les dispositions des articles 75, 76 et 83
LA TENEUR SUIT
sont sans effet quant à la consistance de la communauté.

Art. 90. - Les créanciers du mari peuvent se pourvoir CHAPITRE PREMIER

contre la décision rendue en application des articles 76


CAUSES
ou 83, prononcée en fraude de leurs droits. Ils peuvent
aussi intervenir dans l'instance.
Article premier. Les juges peuvent prononcer le

Art. 91. - La communauté se dissout par la mort de divorce ou la séparation de corps, à la demande de l'un

l'un des époux, par le divorce et par la séparation de corps. des époux:

1 ° Pour cause d'adultère de l'autre ;


Art. 92. - Lors de la dissolution de la communauté,

chacun des époux reprend en nature les biens qui lui sont 2° Pour excès, sévices ou injures graves de l'un envers
propres, en justifiant qu'il en est le propriétaire. l'autre ; ·

3° Lorsque le conjoint a été condamné pour des faits


Art. 93. - Si l'un des époux établit qu'un de ses biens
personnels a été aliéné et que le prix en est tombé en com­ portant atteinte à l'honneur et à la considération ;

munauté, il prélève, sur les biens communs, la valeur cor-


4° S'il y a eu abandon de famille ou du domicile conju­
respondant à ce prix. ·
gal.

Art. 94. - La femme exerce ses prélèvements avant le Quand ces faits rendent intolérable le maintien du lie n
mari. conjugal ou de la vie commune.
1446 JOURNAL ÔFFICIEL DE LA REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE 27 octobre 1.%4
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CHAPITRE Il Art. 5. - La cause est instruite en la forme ordinaire

et débattue en Chambre du conseil, le ministère public


PROCEDURE DU DIVORCE
entendu s'il est représenté auprès de la juridiction saisie.
ET DE LA SEPARATION DE· CO�PS
Le jugement est rendu en audience publique.

Art. 2. - L'époux qui veut former une demande en


Le demandeur peut, en tout état de cause, transformer
divorce ou en séparation de corps doit présenter sa requête
sa demande en divorce en demande de séparation de corps.
en personne, par écrit ou verbalement,· au président du

tribunal ou de la section de tribunal de son domicile. Les demandes reconventionnelles en divorce ou en sépa­
I
ration 'de corps sont introduites par simple déclaration
En cas d'empêchement dûment constaté, le magistrat
faite à l'audience.
se transporte, assisté de son greffier, au domicile de l'époux

demandeur.
Art. 6. - Les mesures provisoires peuvent être modifiées
En cas de mariage célébré en Côte d'Ivoire, entre
ou complétées au cours de l'instance.
Ivoiriens, la requête en divorce ou en séparation de corps

n'est recevable que si les deux époux résident en Côte Les jugements qui les ordonnent sont exécutoires par

fi_ d'Ivoire ; seuls sont compétents, pour en connaître, les provision et sont susceptibles d'appel dans les conditions
\\ tribunaux Ivoiriens. du droit commun.

Art. 3. - Le magistrat indiqué à l'article précédent,


Art. 7. - L'un ou l'autre des époux, dès l'ordonnance
après avoir entendu le demandeur et lui avoir fait les obser­
autorisant le demandeur à citer, peut, avec la permission
vations qu'il estime convenables, si celui-ci persiste dans

son intention, ordonne que les parties comparaîtront devant du juge, prendre pour la garantie de ses droits des mesures

le tribunal ou la section de tribunal, siègeant en Chambre conservatoires, notamment requérir l'apposition des scel­

du conseil, au jour et à l'heure qu'il indique et commet lés sur les biens de la communauté.

un huissier pour notifier la citation au défendeur. Il peut


Le même droit appartient à la femme, pour la conser­
en outre autoriser l'époux demandeur à résider séparément.
vation de ceux de ses biens dont le mari a l'administration.
Art. 4. - A l'audience indiquée, les parties comparais­
Les scellés sont levés à la requête de la partie la plus
sent en personne, hors la présence de leurs conseils: Le

juge leur fait les observations qu'il croit propres à opérer d ili gente, les objets et valeurs sont inventoriés et prisés ;

un rapprochement et, s'il lui paraft que les circonstances l'époux qui est en possession est constitué gardien j udi­

sont telles que ce rapprochement ne soit pas exclu il peut, ciaire, à moins q u ' il n'en soit décidé autrement.

si le divorce est demandé, ajourner la suite de l'instance

a une date qui n'excèdera pas six mois, sauf à ordonner les Art. 8. - Toute obligation contractée par le mari à la

mesures provisoires nécessaires. Ce délai pourra être charge de la communauté, toute aliénation par lui faite

renouvelé, sans toutefois que sa durée totale puisse dépas­ d es biens qui en dépendent, postérieurement à la date de
ser une année. l'ordonnance visée à l'article précédent, sera déclarée nulle

Le jugement ordonnant l'ajournement n'est susceptible s'Il est prouvé par ailleurs qu'elle a été faite ou contractée
d'appel qu'en ce qui concerne les mesures provisoires en fraude des droits de la femme.
qu'il a pu décider.

Art. 9. - L'action en divorce ou en séparation de corps


En cas de non conciliation ou de défaut du défendeur,

le tribunal, s'il n'ordonne pas l'ajournement de l'instance, s'éteint comme il est dit à l'alinéa 5 de l'article 4, ou par

ou le délai d'ajournement expiré peut, soit retenir l'affaire la réconciliation des époux survenue, soit depuis les faits

immédiatement, soit la renvoyer à une audience qu'il allégués dans la demande, soit dep uis cette demande.
indique.
Dans tous les cas, le demandeur est déclaré non receva­
En cas de défaut du défendeur, il peut en outre commet­
ble dans son ac ti on ; il peut néan m oins en intenter une
tre un huissier pour lui notifier une nouvelle citation.
nouvelle pour cause survenue ou découverte depuis la
Le demandeur qui ne comparaît pas à la date fixée dans
renonciation à l'action ou la réconciliation et se préva­
l'ordonnance visée à l'article 3 ou à celle indiquée par le
loir des anciennes causes à l'appui de sa nouvelle demande.
jugement de renvoi, ou qui ne se présente pas à l'expira­

tion du délai d'ajournement prévu à l'alinéa premier du L'action s'éteint également par le décès de l'un des
présent article, sans justifier d'un motif légitime, est con­ époux survenu avant que le jugement ou l'arrêt prononçant
s i d é r é comme ayant renoncé à l'action.
le divorce ou la séparation de corps soit devenu définitif.

Dans tous les cas où l'affaire n'est pas immédiatement


Art. 10 . - Lorsqu'il y a lieu à enquête, elle est faite
retenue, le tribunal statue, après avoir entendu les conseils

des parties, si celles-ci le demandent, sur la résidence des conformément aux dispositions du droit commun.

époux durant l'instance, sur la remise des effets personnels


Les parents, à l'exception des descendants, et les domes­
et, s'il y a lieu, sur la garde provisoire des enfants, sur le
t iq u e s . des époux, peuvent être entendus comme témoins.
droit de visite des parents, sur la demande d'aliments et

sur les provisions et peut, en outre, ordonner, même d'of­


Art. 11. - En cas d'appel, la cause est débattue en
fice, toutes les mesures provisoires ou urgentes qui lui
Chambre du conseil.
paraissent nécessaires.

L'arrêt est rendu en audience publique.


En cas d'existence d'enfants, il peut également commet­

tre toute personne qualifiée pour recueillir des renseigne-:


Les demandes reconventionnelles peuvent être formées
ments sur la situation matérielle et morale de la famille,
en appel sans être considérées comme demandes nouvelles.
sur les conditions dans lesquelles vivent et sont élevés ces

enfants et sur les mesures à prendre éventuellement quant Le pourvoi est suspensif en matière de divorce et en
à leur garde définitive. · matière de séparation de corps.
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Art. 12. -- Le jugement ou l'arrêt qui prononce le · Art. 2 1 . - Les enfants seront confiés à l'époux qui aura
divorce n'est pas susceptible d'acquiescement, à moins qu'il obtenu Je divorce ou la séparation de corps, à moins que
n'ait été rendu sur conversion de séparation de corps. le tribunal, au vu des renseignements recueillis, comme il

est dit au dernier alinéa de l'article 4, n'ordonne que tous


Art. 13. - Extrait du jugement o u · de !"arrêt qui pro­
ou quelques uns d'entre eux seront confiés aux soins soit
nonce le divorce ou la séparation de corps est inséré, à
de l'autre époux, soit d'une tierce personne.
la diligence du ministère public, dans un journal d'an­

nonces légales.
Art. 22: - Quelle que soit la personne à laquelle les

Art. 14. - Le dispositif du jugement ou de l'arrêt qui enfants seront confiés, les père et mère conserveront res­

prononce le divorce ou la séparation de corps est mentionné pectivement le droit de surveiller leur entretien et leur

en marge de l'acte de mariage et des actes de naissance éducation et seront tenus d'y contribuer à proportion de

de chacun des époux. leurs facultés.

Si le mariage a été célébré à l'étranger, ce dispositif

est transcrit sur les registres de l'état civil de la mairie CHAPITRE IV

d'Abidjan et mentionné en outre en marge des actes de

naissance de chacun des époux. EFFETS PROPRES AU DIVORCE

Art. 1 5 . - Les mentions et la transcription sont faites Art. 23. - Au cas de réunion des époux divorcés, une

à la diligence du ministère public. nouvelle célébration du mariage sera nécessaire.

A cet effet, la décision est notifiée dans le délai de


Art. 24. - Par l'effet du divorce, la femme reprendra
1 5 jours à compter de la date à laquelle elle est passée en
l'usage d é son nom.
force de chose jugée irrévocable, à l'officier de l'état civil
compétent. Art. 25. - La femme divorcée pourra se remarier aus­

En cas de rejet d'un pourvoi formé contre un arrêt pro­ sitôt que le jugement ou l'arrêt ayant prononcé le divorce

nonçant Je divorce ou la séparation de corps, Je secrétaire sera devenu définitif si toutefois il s'est écoulé trois cents

général de la Cour suprême doit, dans le mois du prononcé jours depuis qu'est intervenue, dans l'instance qui aura

de la décision de rejet, adresser un extrait de ladite déci­ abouti au divorce, la décision autorisant les époux à avoir

sion au Procureur général près la cour d'appel qui a pro ­ une résidence séparée, En l'absence d'une telle décision,

noncé le divorce ou la séparation de corps, lequel fait le délai de trois cents jours commencera à courir du jour

immédiatement procéder aux mesures de publicité pres­ où le jugement ou l'arrêt de divorce sera devenu définitif.

crites.
Ce délai prend fin en cas d'accouchement survenu après
Le jugement ou l'arrêt devenu définitif remontera, quant la décision autorisant la résidence séparée, ou, à défaut,
à ses effets entre époux, en ce qui concerne leurs biens, au après la décision définitive de divorce.
jour de la demande. Mais il ne produira effet à l'égard des
·si Je mari meurt avant que le divorce ait été prononcé
tiers que du jour de la mention ou de la transcription.
ou avant que le jugement ou l'arrêt le prononçant soit
Lorsque la mention aura été portée à des dates diffé­ devenu définitif, la veuve pourra se remarier dès qu'il
rentes sur l'exemplaire des registres conservé au chef-lieu ·Se sera écoulé trois cents jours' depuis la décision autori­
de la circonscription d'état civil, et sur celui déposé au sant la résidence séparée.
greffe, le divorce ou la séparation de corps ne produira effet

à l'égard des tiers qu'à la date de la mention portée en Art. 26. - Lorsque le jugement de séparation de corps

second lieu. aura été converti en jugement de divorce, conformément

à l'article 34, la femme divorcée pourra contracter un


Art. 16. - En cas d'inaction du ministère public, les
nouveau mariage, dès que la décision de conversion sera
mentions et la transcription peuvent être requises directe­
devenue définitive.
ment par les parties sur présentation. du dispositif du
· jugement ou de l'arrêt et d'un certificat délivré par le gref­ Art. 27. - Si les époux ne s'étaient fait aucun avantage,
fier attestant que la décision est passée en force de chose ou si ceux stipulés ne paraissent pas suffisants pour assu­
jugée irrévocable. rer la subsistance de l'époux qui a obtenu le divorce, le

Art. 17. - Le dispositif du jugement ou de l'arrêt qui tribunal pourra lui accorder, sur les biens de l'autre époux,

une pension alimentaire, qui ne pourra excéder le quart


prononce le divorce ou la séparation de corps doit énoncer,

le cas échéant, la date de la décision ayant autorisé les des revenus de cet autre époux.

époux à résider séparément. Cette date doit figurer dans Cette pension sera révocable dans le cas où elle cesserait
la mention marginale ou dans la transcription faite en d'être nécessaire.
application de l'article 14.

CHAPITRE V
CHAPITRE III

EFFETS COMMUNS AU DIVORCE


LES EFFETS PROPRES A LA SEPARATION DE CORPS
ET A LA SEPARATION DE CORPS

Art. 18. - L'époux contre lequel le divorce ou la sépara­ Art. 28. - La séparation de corps met fin à la vie com­

tion de corps aura été prononcé perdra tous les avantages mune et aux obligations qui en découlent, mais elle laisse

que l'autre lui avait faits. subsister le devoir de fidélité.

Art. 19. - L'époux qui aura obtenu le divorce ou la La femme a droit à un domicile propre et elle ne peut

séparation de corps conservera les avantages à lui faits plus représenter le mari dans. les cas prévus par la loi sur

par l'autre époux. lE mariage.

Art. 20. - Les juges pourront allouer au conjoint qui Le mari perd à l'égard de la femme sa qualité de chef de

aura obtenu le divorce ou la séparation de corps des dom­ famille ; il ne peut plus s'opposer à l'exercice par celle-ci

mages-intérêts pour le préjudice matériel ou moral à lui d'une profession séparée et il n'a plus à assumer à titre

causé par la dissolution du mariage ou la séparation. principal les charges du mariage.


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Art. 29. - Le jugement qui prononce la séparation de Art. 39. - Les dépens relatifs à la demande seront mis
corps ou un jugement postérieur peut interdire à la femme pour le tout à la charge de celui des. époux, même deman­
de porter le nom de son mari ou l'autoriser à ne plus le deur, contre lequel la séparation de corps a été prononcée,

porter. ""· et pour moitié à la charge de chacun des époux, si la sépa­


ration a été prononcée contre eux à leurs torts réciproques.
Art. 30. - Le devoir de secours survit à la séparation
de corps. La pension alimentaire est fixée d'après les règles
Art. 40. - Sont applicables au jugement ou à l'arrêt
générales concernant le montant des aliments.
de conversion les dispositions contenues aux articles 14,

15 et 16.

CHAPITRE VI
Art, 41. - La présente loi sera publiée au Journal offi­

ciel de la République de Côte d'Ivoire et exécutée comme


DE LA RECONCILIATION DES EPOUX ET DE LA
loi de l'Etat.
CONVERSION DE LA SEPARATION DE CORPS EN DIVORCE

Fait à Abidjan, le 7 octobre 1964.


Art. 31. - La réconciliation des époux met fin à la
séparation de corps. Félix HOUPHOUET-BOIGNY.

Art. 32. - Dans le cas prévu à l'article précédent :

1° si la communauté n'était pas encore liquidée, lors


de la réconciliation, sa dissolution est réputée non avenue; Lor n» 64-377 du 7 octobre 1964, relative à la paternité

et à la filiation.
2° si elle était déjà liquidée, les biens reçus en partage,
restent propres à chacun des époux.
L'ASSEMBLÉE NATIONALE A ADOPTÉ,

Art. 33. - Les époux doivent déclarer conjointement


LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE PROMULGUE LA LOI DONT
leur réconciliation au président du tribunal ou de la section
LA TENEUR SUIT
de tribunal du domicile ou de la résidence de l'un d'eux,
lequel en fait dresser procès-verbal par son greffier.
CHAPITRE PREMIER

Un extrait dudit procès-verbal est publié dans un jour­


DE LA FILIATION DES ENFANTS NES DANS LE MARIAGE
nal d'annonces légales et mention en est portée en marge

du jugement ou de l'arrêt ayant prononcé la séparation


Article premier. - L'enfant conçu pendant le mariage
de corps, de la transcription qui a pu' en être faite sur les
a pour père le mari. Néanmoins, celui-ci pourra désavouer
registres de l'état civil tenus à la mairie d'Abidjan, et l'enfant, s'il prouve que, pendant le temps qui a couru
des actes de mariage et de naissance des époux, le tout à
depuis le trois centième jusqu'au cent quatre-vingtième
la diligence du ministère public.
jour avant la naissance de cet enfant, il était, soit pour

En cas d'inaction de celui-ci, les époux peuvent y faire cause d'éloignement, soit par l'effet de quelque accident,

procéder personnellement, sur production d'une expédi­ dans l'impossibilité physique de cohabiter avec sa femme.

tion du procès-verbal constatant leur réconciliation.


Art. 2. - Le mari ne pourra, en alléguant son impuis­
Les effets résultant de la reprise de la vie commune ne
sance naturelle, désavouer l'enfant : il ne pourra le désa­
seront opposables aux tiers qu'à compter de l'accomplisse­
vouer même pour cause d'adultère, à moins que la nais­
ment des, formalités ci-dessus prescrites.
sance ne lui ait été cachée, auquel cas il sera admis à pro­

Art. 34. - Lorsque la séparation de corps aura duré poser tous les faits propres à justifier qu'il n'en est pas

trois ans, le jugement sera de droit converti en jugement le père.

de divorce sur la demande formée par l'un des époux.


Art. 3. - La présomption de paternité établie par

Art. 35. - La demande est introduite par une citation l'article premier ne s'applique pas :
délivrée en vertu d'une ordonnance rendue sur requête
1 ° A l'enfant né plus de trois cents jours après la dis­
par le président. du tribunal ou de la section de tribunal
solution du mariage ou après la date des dernières nou­
du domicile du demandeur à la conversion.
velles telle qu'elle résulte du jugement constatant la p r é - .
Elle est débattue en chambre du conseil a n r è s communi­
somption d'absence ;
cation au ministère public, s'il est représenté auprès de la
juridiction saisie. 2° En cas de demande, soit de divorce, soit de sépara­

Le jugement est rendu en audience publique. tion de corps, à l'enfant né trois cents jours après l'or­

donnance ayant autorisé la résidence séparée et moins de


Art. 36. - La chambre du conseil, saisie d'une demande
cent quatre-vingts jours depuis le rejet définitif de la
de conversion de séparation de corps en divorce, est compé­
demande ou depuis la réconciliation, sauf toutefois s'il y
tente pour statuer sur les actions en pension alimentaire
a eu réunion de fait entre les époux.
ou en dommages-intérêts accessoires à cette demande.

Elle peut de même connaître des demandes tendant à la Art. 4. :- L'enfant né avant le cent quatre-vingtième
modification des mesures prescrites lors du jugement de jour du mariage ne pourra être désavoué par le mari, dans
séparation de corps ou ordonnées postérieurement.
les cas suivants

Art. 37. - La cause en appel est débattue et jugée en


1° S'il a eu connaissance de la grossesse avant le
chambre du conseil, le ministère public entendu. L'arrêt
mariage ;
est rendu en audience publique.
2° S'il a assisté à l'acte de naissance, et si cet acte est
Art. 38. - Les faits retenus par le juge de la demande
signé de lui, ou contient sa déclaration qu'il ne sait signer;
en conversion ne peuvent être autres que ceux qui avaient

été accueillis au cours de l'instance en séparation de corps. 3° Si l'enfant n'est pas déclaré viable.

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