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SEMESTRE 2 – 2009/2010
03.02.2010
Pour les jugements on parle d'autorité de la chose jugée. Pour les actes administratifs
on parle d'autorité de la chose décidée : ces actes ont une autorité supérieure aux
actes privés.
Ils font foi jusqu'à preuve du contraire et par conséquent ils bénéficient d'une
présomption de légalité. C'est donc à l'administré que revient la charge de prouver
l'illégalité de l'acte administratif unilatéral et ce par tous moyens.
L'administration peut se délivrer elle même un titre exécutoire ce qui est le signe de ce
privilège d'exécution d'office. On en tire la conséquence fondamentale que le recours contre
une décision n'est pas suspensif (sauf exception : le référé suspensif - vu plus loin).
Dans les cas les plus évidents, l'administration dispose elle même des moyens
d'exécution (exple: fonctionnaire révoqué = arrêt de traitement).
Mais il existe 3 moyens juridiques plus spécifiques: voir tableau page suivante
Les poursuites pénales les sanctions L'exécution d'office
administratives
Également appelée
L'administration peut recourirl'exécution forcée par voie
L'administration peutà des sanctionsadministrative.
déclencher des poursuitesadministratives C'est la possibilité pour
pénales en matière deindépendantes des sanctionsl'administration d'obtenir
contravention : art R610-5pénales. l'exécution d'une décision
CP qui prévoit que peuventElles sont infligées parexécutoire par la contrainte.
être punies d'amende lesl'administration active elle
personnes quimême et pas par le jugeDes conditions limitatives ont
contreviennent auxpénal. été posées par la
obligations édictées par lesSanctions crées par la loi et jurisprudence:
décrets et les arrêtés deelles peuvent se cumulerTC, 02 Décembre 1902, Sté
police à caractèreavec des sanctions pénalesimmobilière St just:
réglementaires qui relèvent de loisLe commissaire du
différentes (harcèlementgouvernement ROMIEU a
moral ou sexuel : puni pardétaillé le mécanisme qui a
l'administration + puni parété repris tel quel dans la
sanction pénales). décision ("quand la maison
brûle on ne va pas demander
Ces sanctions peuvent êtreau juge l'autorisation d'y
pécuniaires. envoyer les pompiers").
Elles peuvent avoir un effetDe ces conclusions, on peut
direct sur l'activité detirer que l'administration ne
l'administré (retraitpeut recourir à l'exécution
d'agrément ou d'autorisationd'office que dans deux cas
comme le permis deprincipaux (3 en tout):
conduire ou l'autorisation
d'émettre pour une radio). S'il y a urgence.
Chaque cas d'espèce
Ces sanctions vont bénéficier est contrôlé par les
de garanties renforcées (au juges. Certaines fois,
profit de l'administré) qui sont l'urgence est définie
dérivées ou inspirées du droit par danger ou péril.
pénal : application du
S'il n'y a pas
principe des droits de la
urgence, alors 2
défense, de
possibilités:
proportionnalité de la
peine, de légalité, Si la loi l'a prévu
d'impartialité qui s'inspire (exple: mise en
directement de l'art 6 de la fourrière,
CEDH; hospitalisation d'office
des malades
mentaux, obligation
de débroussailler
autour de la maison)
S'il n'existe aucune
autre voie de droit
cad s'il n'y a pas
d'autres moyens à la
disposition de
l'administration que
celui de l'exécution
d'office.
L'abrogation
Le retrait
L'ABROGATION LE RETRAIT DE
DE L'ACTE L'ACTE
ADMINISTRATIF ADMINISTRATIF
Sortie de vigueur non= annulation
rétroactive de l'acte.administrative cad
L'abrogation peut êtrepar l'administration
totale ou partielle. (auteur ou son >) et
Peut être faite parrétroactive de la
l'auteur de l'acte oudécision. Le retrait est
son supérieur. toujours total.
Il faut distinguerDans la mesure où le
l'abrogation desretrait se heurte au
actes ppe de non
réglementaires derétroactivité, on
celle des actesdistingue selon que
individuels l'acte soit régulier ou
irrégulier
Actes réglementaire Actes individuels Acte régulier Acte irrégulier
CE, 6 janv. 1961, l'administration doit Si l'acte irrégulier
Vannier: respecter le ppeSi l'acte régulier créecrée des droits, sous
Les administrés n'ontd'intangibilité desdes droits alors il neréserve d'un texte
aucun droit aueffets individuelspeut être retiré: c'estcontraire et en dehors
maintien d'undes actesl'application du pped'une demande du
règlement. administratifs. de non rétroactivité. bénéficiaire, alors on
L'abrogation estOn distingue donc les applique le
possible à toutactes créateurs de considérant suivant:
moment même si ladroits des actes nonSi l'acte régulier neCE, Ass., 26 oct.
durée d'applicationcréateurs de droits. crée pas de droits2001, TERNON:
prévue est alors il peut toujours"l'administration ne
Actes non créateurs
postérieure à être retiré (exple:peut retirer une
de droits:
l'abrogation. sanction décision individuelle
Ici pas de mise en jeu
disciplinaire). explicite créatrice de
de la sécurité
Les administrés se droits, si elle est
juridique car aucun
sont vu reconnaître illégale, que dans le
droit créé.
un droit d'initiative délai de 4 mois
Abrogation toujours
pour l'abrogation suivant la prise de
possible et même
dans : CE, 3 fév. cette décision".
obligatoire à la
1989, CIE ALITALIA
demande de
A noter que TERNON
l'administré.
Les administrés fait l'impasse sur les
Ce sont les :
peuvent obtenir décisions implicites et
- actes négatifs (rejet
l'abrogation d'un les textes
d'une demande)
règlement dans 3 dérogatoires (exple :
- actes préparatoires
cas: code de l'urbanisme
(avis…)
- Si rglmt illégal dès déroge à TERNON
- actes inexistants
l'origine pour les délais).
(actes tellement
irréguliers qu'ils sont
- Si rglmt devenu Quoiqu'il en soit, la
réputés n'avoir jms
illégal à la suite d'un jurisprudence
existé – pas de délai
changement de TERNON protège les
pour agir)
circonstances administrés du retrait
- actes obtenus par
légales (hypothèse d'un acte
fraude
Alitalia). Cette administratif
- actes précaires et
conditions est parfois créateur de droit
révocables
subtile (exple: y'a t-il pourtant illégal :
(autorisation
changement de c'est la
d'occupation du
circonstances légales prédominance de la
domaine public)
si changement de sécurité juridique
- actes recognitifs (qui
constitution.
reconnaissent une
situation)
- Si rglmt devenu
illégal à la suite d'unActes créateurs de
changement dedroits:
circonstances deCe sont les actes qui
faits (exple:vont attribuer une
ECOSOC comportesituation juridique.
des représentants deDepuis 2002, les
syndicats, si créationactes pécuniaires
de nvx syndicats, lesont des actes
rglmt doit-il changer?) créateurs de droits
(prime à un
fonctionnaire…).
Distinction entre
actes individuels
créateurs de droits
LEGAUX et actes
individuels
créateurs de droits
ILLEGAUX:
Légaux: Ils ne
peuvent être
abrogés.
Leur
modification ne peut
résulter que d'un
AAI contraire cad un
acte qui
intervient selon les
formes et procédures
prévues
par les textes (exple :
nomination –
révocation).
Illégaux:
abrogation
possible tant qu'ils
ne
deviennent pas
définitifs = dans le
délai de
recours contentieux.
06.02.2010
En droit public comme en droit privé, le contrat repose sur un accord de volonté pour
produire des effets de droits subjectifs.
L'administration peut passer des contrats administratifs mais aussi des contrats privés.
Certains domaines ne peuvent faire l'objet de contrats.
La puissance publique ne peut se défaire totalement de sa mission de service public, elle
ne peut notamment pas déléguer l'organisation même du service public:
CE, 11 Janv. 1961, BARBERA
Les fonctionnaires sont dans une situation légales et réglementaires cad qu'ils ne peuvent
pas faire l'objet d'un contrat (la nomination se fait par un acte administratif unilatéral par
lequel les fonctionnaires deviennent titulaires):
CE, 25 oct. 1929, PORTEBOIS
A – Le critère légal
Dans ce cas, les parties n'ont pas le choix de la nature juridique du contrat.
Plusieurs références légales:
Loi MURCEF de 2001: Précise que les marchés passés en application du code
des marchés publics sont des contrats administratifs.
Loi de 1988: les BEA (Baux emphytéotiques administratifs) sont des contrats
administratifs.
En sens inverse, il existe des contrats de droit privé par détermination légale:
Loi du 2 juillet 1990 concernant la poste et ses relations avec les usagers
B – Le critère jurisprudentiel
Dans le cas où le contrat est relatif à des travaux qui appartiennent par nature à
l'Etat, aux personnes publiques:
TC, 8 juillet 1963, Sté PEYROT.( à savoir vu en TD).
TC, 12 nov. 1984, Sté ECO MIXTE TUNNEL Ste MARIE AUX MINES.
Mais cette présomption peut être renversée quand le contrat a pour but d'assurer des
prestations de SPIC et que ce contrat ne fait naître que des relations de droit privé:
CE, 11 mai 1990, BUREAU D'AIDE SOCIALE BLENOD PONT A MOUSSON
Le contrat qui est passé par une personne publique ne peut être administratif que s'il
répond à un autre critère qui est matériel, cad s'il a pour objet l'exécution d'un service
public ou s'il répond à un critère formel, cad s'il y a présence de clauses exorbitantes du
droit commun.
Concernant l'exécution du service public (critère matériel), "une relation directe et
suffisamment précise et étroite" avec l'exécution du service public suffit à rendre le contrat
administratif (De Laubadère, Moderne et Delvolvé):
Dans certains cas, la notion de clause exorbitante est remplacée par la référence à un
régime exorbitant du droit commun:
C'est un contrat par lequel les personnes morales de droit public confient la gestion d'un
de ses services publics dont elles ont la responsabilité à un délégataire public ou privé dont
la rémunération est substantiellement liée aux résultats d'exploitation du service.
Cette délégation de service public est en soi une catégorie de contrats qui comprend
notamment la concession ou la régie intéressée (règles différentes).
L'intérêt de la délégation de service public est que le choix du cocontractant se fait
intuitu personae (le choix est libre).
Le délégataire étant rémunéré par une redevance pour les services rendus sur les
usagers, c'est lui qui prend le risque financier d'exploitation (risque commercial):
CE, 7 nov. 2008, DEPARTEMENT DE LA VENDEE
Les contrats qui sont passés en application du code des marchés publics (CMP) sont
obligatoirement des contrats administratifs.
Le CMP résulte d'un décret du 1er août 2006 (les marchés publics ne sont pas des
obligations civiles et commerciales qui relèvent de l'art 34 donc c'est un décret qui définit les
règles).
Les marchés publics sont des "contrats conclu à titre onéreux entre les pouvoirs
adjudicateurs et des pouvoirs économiques, publics ou privés, pour répondre à leurs
besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services. La rémunération est un
prix versé par l'acheteur public c'est-à-dire la personne publique et pas par l'usager".
Les pouvoirs adjudicateurs sont: l'Etat, les Collectivités territoriales et leurs
établissements publics non industriels et commerciaux ainsi que les personnes privées qui on
un mandat des ces personnes publiques.
Un accord de volonté
Le contrat peut être passé avec un personne publique ou avec un personne privée
Le contrat est toujours conclu à titre onéreux quelque soit la forme du prix:
CE, 4 nov. 2005, Sté JC DECAUX
Le contrat par lequel une sté fournit à une commune du mobilier urbain
qu'elle est autorisée, à titre exclusif, à exploiter à des fins publicitaires constitue
un marché public soumis au CMP car il répond aux 2 exigences d'un marché
public: l'existence d'une prestation en faveur d'une personne publique et la
conclusion d'un contrat à titre onéreux (qq soit la forme que prend le prix).
L'objet du marché est de répondre à un besoin d'intérêt public ce qui permet de le
différencier de la subvention.
Les marchés de travaux: ils ont pour objet la conception et / ou l'exécution d'un
ouvrage relatif à des bâtiments. On applique ici ce que l'on appelle le caractère
attractif de la notion de travaux publics qui a été établit dans CE, 28 mars 1955,
EFFIMEFF.
10.02.2010
Ils ont été crées par une ordonnance (ratifiée) du 17 juin 2004.
Définition:
Le contrat peut aussi avoir pour objet la conception de ces ouvrages et/ou les
prestations de services pour le service public.
L'administration, parce qu'elle poursuit un but d'Intérêt général, doit pouvoir adapter le
contrat, dans le silence ou même pouvoir se dégager des clauses du contrat (même si ces
dernières l'interdisent).
Les personnes publiques ont une liberté de choix du mode de gestion de leur service
public.
Cette liberté de choix va s'exprimer différemment selon qu'il s'agisse de l'Etat ou des
collectivités territoriales.
Concernant les collectivités territoriales:
Il faut une délibération des l'assemblée locale sur le choix de la délégation de service
public.
Puis il faut la publication d'un avis d'appel à candidature qui laisse 1 mois pour
présenter les offres.
Ensuite, une commission "DSP" de la collectivité fait la liste des entreprises admises
à concourir. Les entreprises sélectionnées reçoivent alors les documents de consultation
(quantité, qualité, tarifs).
Un délai est laissé pour soumettre les offres qui sont transmises à cette commission
"DSP" qui donne un avis.
L'exécutif engage librement la négociation avec une ou plusieurs entreprises, puis il
saisit l'assemblée délibérante de son choix. Cette dernière doit donner son approbation pour
que l'exécutif puisse signer le contrat qui et ensuite transmis au préfet.
Concernant l'Etat:
La différence est qu'il n'existe pas de commission "DSP". C'est l'autorité responsable
(chef de service – préfet) qui va négocier et choisir le délégataire.
Dans tous les cas, il existe une commission d'appel d'offres sachant que le décideur,
pour l'Etat, est la personne ayant la qualité de chef de service, préfet, ministre.
Pour les établissements publics, il s'agit du chef de service, président et directeur.
Pour les collectivités territoriales et les établissements publics locaux, la commission
associe l'exécutif et des membres de l'assemblée délibérante (3 à 5 mbres). La commission
choisit.
Le dialogue compétitif
Le pouvoir adjudicateur conduit un
dialogue avec les candidats qui vise à
définir ou à développer une solution
pour répondre à ses besoins
le référé contractuel
Il est prévu dans le code de justiceCrée par une ordonnance de mai 2009
administrative à l'art L551-A. qui créer l'art L 551-13.
17.02.2010
Ces droits sont en réalité d'ordre financier. Il s'agit du droit à être rémunéré soit à raison
du service, soit à raison des travaux réalisés.
Exple: contrats annulés pour cause d'irrégularités commises par l'administration lors de
la passation du contrat (à condition que cocontractant ne soit pas au courant)
Le fait du prince
La sujétion imprévue
L'imprévision
La force majeure
l'intervention d'un texte de loi. Exple: loi de nationalisation qui met fin à une concession
l'accord des parties
la résiliation de plein droit. Exple: force majeure, faillite de l'entreprise
la résiliation anticipée pour motif d'Intérêt général
la résiliation pour faute de cocontractant
Lorsqu'on n'arrive pas à trouver d'accord lors un litige peut se développer et le juge peut
être saisi.
Les recours en matière de contrat relèvent du plein contentieux parce que le litige met
en jeu des droits subjectifs (l'acte est l'expression d'un accord de volonté).
Le CE a notamment indiqué que le contrat administratif ne peut faire (en principe) l'objet
d'un REP en raison de l'effet relatif du contrat:
CE, 4 août 1905, MARTIN
Seules les parties sont recevable à exercer un recours contrôle contrat car il a un
effet relatif aux parties.
MAIS il dit néanmoins que le REP est recevable lorsqu'il est exercé par les tiers à
l'encontre des actes détachables du contrat.
Exple: la délibération du conseil municipal qui autorise le maire à signer la
concession. C'est un acte détachable (AAU) attaquable par la voie du REP.
2 précisions du CE:
le principe organique qui est de lui confier les litiges qui impliquent les personnes
publiques
le principe matériel qui permet de lui octroyer les litiges ou affaires qui sont conduites
dans l'Intérêt général cad qui impliquent l'application du droit administratif
2 textes essentiels:
La loi des 16 et 24 août 1790, art 13: "les fonctions judiciaires sont distinctes et
demeureront toujours séparées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, à
peine de forfaiture, troubler de quelque manière que ce soit, les opérations des corps
administratifs ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions"
Ceci étant, le CE est crée par la Constitution de l'an 8 en tant qu'organe purement
consultatif (avis sur les litiges, rédaction de projets de lois).
20.02.2010
La loi du 28 pluviôse an 8, crée les conseils de préfecture qui sont les ancêtres des
tribunaux administratifs créés en 1953.
On reste dans un système de justice retenue car ces l'administration qui décide: c'est la
théorie du ministre juge.
En 1880, le CE va considérer que le ministre n'est pas tenu de motiver ses décisions :
cela signifie que le ministre n'a plus à prendre d'actes juridictionnels.
Pendant longtemps, on a confondu les voies de recours contre les actes administratifs
et les voies de réformation contre les jugements (jusqu'en 1930 – 1940) alors que les
jugements ne sont pas des actes administratifs.
Exple type: confusion entre le REP et le pourvoi en cassation
Par ailleurs, le CE s'estimait compétent (sur le fondement d'un texte de 1790) dans les
cas ou le requérant réclamait la condamnation pécuniaire de l'Etat: c'est la théorie de l'Etat
débiteur.
Il s'estimait aussi compétent à l'encontre des actes dits d'autorité mais pas à l'encontre
des actes dits de gestion car application du droit privé.
Une des conséquence de la séparation des fonctions (administrer et juger) est que les
administrateurs doivent respecter la chose jugée par le juge administratif.
La violation de la chose jugée est assimilée à la violation de la loi.
En sens inverse, le juge ne peut pas faire acte d'administrateur (se substituer à lui, ne
peut pas lui adresser des injonctions).
SECTION 2 - LA REPARTITION DES COMPETENCES
JURIDICTIONNELLES
Léon Duguit s'est fondé sur l'interprétation de la décision: TC, 8 fév. 1873 BLANCO
pour parvenir à une assimilation du service public à la compétence du droit administratif.
C'est un critère qui reste imprécis dans la mesure ou des personnes privées peuvent
se voir confier des missions de service public:
CE, 1942, MONTPEURT
Il y a 3 critères subsidiaires:
Le critère organique cad qu'en règle générale pour que le juge administratif soit
compétent il faut que l'action soit dirigée contre une personne publique.
On a ici une présomption de compétence de la juridiction administrative mais qui
peut être renversée.
A l'activité législative
Aux votations
le juge contrôle en
revanche si le décret de
promulgation a bien été
pris.
Il contrôle également si
la loi a été promulguée et
pour les traités s'ils ont été
ratifiés ou approuvés et
publiés: le juge contrôle
donc ce qui gravite autour
de la loi.
C - l'incompétence en matière de litiges mettant en cause
la justice judiciaire
24.02.2010
Le juge administratif est donc incompétent pour les actes d'exécution qui seraient
indissociables de la décision de justice ou des conséquences qui seraient inévitables.
En revanche, si l'acte n'est qu'une conséquence éventuelle ou possible delà décision de
justice judiciaire alors le juge administratif est compétent.
la loi du 31 déc. 1957 qui attribue au juge judicaire la compétence pour les dommages
de toute nature causés par un véhicule quelconque même si véhicule de
l'administration.
En 99, o s'est posé la question devant le CE, de savoir si un conteneur
d'ordure état un véhicule: non, malgré les roulettes…
Le CE dans un arrêt de 2006, a confirmé que la gestion des autoroutes n'était pas du
SPIC mais du SPA, donc compétence du juge administratif dans les litiges entre usagers et
sociétés d'autoroute.
Les contrats des SPIC sont toujours des contrats de droit privé même s'ils contiennent
des clauses exorbitantes.
Pour les agents, la compétence est judiciaire pour les litiges qui sont individuels.
Exple: litige sur la rémunération = litige individuel et juge judicaire
Litige sur les conditions d'emploi = juge administratif
Le juge judiciaire est historiquement considéré comme le meilleur garant des libertés
fondamentales.
Il est gardien de la liberté individuelle qui est un PFRLF.
Il existe deux domaines dans lesquels le juge judiciaire a toujours été considéré comme
compétent en application de ces principes.
En la matière, c'est le code civil qui s'applique et qui précise que c'est la juridiction
civile de droit commun qui est seule compétente pour les contestations en matière de
nationalité des personnes physiques.
On a ici une compétence générale pour tous les litiges qui vont concerner les actes de
l'Etat civil (exple: faute sur un acte d'Etat civil qui a causé un préjudice), les litiges relatifs à la
famille, les litiges relatifs au nom patronymique et même au prénom (Attention: pour la
francisation des noms le juge administratif retrouve sa compétence).
Tous les litiges concernant la capacité des personnes, y compris la capacité électorale
sont de la compétence du juge judiciaire.
La théorie de l'emprise
La voie de fait
a. la théorie de l'emprise
Une véritable dépossession cad une main mise sur la propriété privée.
Elle n'a pas à être totale, elle peut être partielle.
Exple: administration qui fait une route sur le terrain de quelqu'un
En principe, le juge judiciaire n'est pas compétent pour apprécier le casractère irrégulier
de l'emprise donc il faut obligatoirement passer devant le juge administratif qui, s'il constate
une emprise irrégulière, renverra devant le juge judiciaire.
b. la voie de fait
Il faut une illégalité d'une particulière gravité cad une vraie dénaturation de l'action
de l'administration qui agit en dehors de ses pouvoirs.
l'inviolabilité du domicile
la liberté de culte
la liberté d'aller et venir :
TC, 9 juin 1986, Mr EUCAT c/ TPG DU BAS RHIN
La rétention du passeport de Mr Eucat pour raisons fiscales est
une voie de fait
La voie de fait par manque de droit (rare) qui résulte d'une décision qui est
manifestement insusceptible d'être rattachée à un pouvoir de l'administration.
C'est l'hypothèse de l'arrêt CARLIER de 1949.
La voie de fait par manque de procédure qui résulte de l'exécution forcée irrégulière
d'une décision qui, elle, peut être régulière (ou irrégulière).
03.03.2010
Puis son organisation a été modifiée et améliorée notamment par le décret de juillet
1960.
Ces membres désignent le vice président pour 3 ans. C'est lui qui dans la pratique dirige
le TC car le garde des sceaux ne préside réellement le TC qu'au moment du renouvellement
triennal et en cas de nécessité de "vider le partage des voix".
B- Le fonctionnement
Il y a 3 types de conflits:
le conflit positif
le conflit négatif
le conflit de décision au fond
1. le conflit positif
Il y a conflit positif quand le préfet (donc l'administration active) estime, avant qu'une
décision définitive du juge judiciaire ait été rendue, que cette juridiction s'est déclarée
compétente à tort pour connaître de ce litige.
La juridiction judiciaire doit alors surseoir à statuer et doit se prononcer dans les 15 jours
sur le déclinatoire. 2 réponses possibles:
Il peut infirmer l'arrêté de conflit sur le fond (et pas sur la forme).
Cela signifie que l'ordre judiciaire est compétent et la procédure reprend là
ou elle s'était arrêtée.
Le conflit peut être élevé en matière civile mais pas criminelle, en 1 ère instance et
en appel mais pas en cassation.
2. le conflit négatif
C'est la situation dans laquelle deux juridictions d'un ordre ≠ successivement saisies
d'un même litige se sont expressément déclarées incompétentes car elles considèrent que
c'est l'autre ordre qui est compétent.
Une des parties doit saisir le TC du même litige (que celui soumis aux tribunaux).
Si le TC estime que les conditions sont remplies, il annule la sentence qu'il estime
infondée et renvoi les parties devant la juridiction qui a rendue la sentence infondée.
Le décret du 25 juillet 1960 organise la prévention des conflits négatifs: le 2nd tribunal
qui s'apprête à rendre un jugement d'incompétence doit renvoyer l'affaire au TC et ce avant
de rendre son jugement d'incompétence.
Le TC est saisit par toute partie intéressée dans les 2 mois du prononcé de la dernière
décision et il juge définitivement le litige en substituant sa décision aux décisions
contradictoires.
La loi est nécessaire pour créer des tribunaux qui ont une compétence distincte ou
spécifique.
§ 2 - LE CRITERE DE LA JURIDICTION
Il est parfois difficile de distinguer l'activité juridictionnelle de l'activité administrative car
certains organes ont les deux types de compétences (exple: les ordres professionnels).
Le critère légal
Un texte crée un organisme et le qualifie expressément d'organe
juridictionnel.
Dans: CE, 12 juillet 1969, SIEUR L'ETANG, le CE indique que le CSM est une
juridiction quand il statue en tant que conseil de discipline.
La difficulté avec le CE est que dans la majorité des cas, il est assez elliptique et il se
contente de dire que l'organisme est juridictionnel ou pas sans préciser pourquoi.
Dans un 2nd temps, dans une décision du 23 janvier 1987 relative au conseil de la
concurrence le CC consacre un nouveau PFRLR :
"A l'exception des matières réservées par nature à l'autorité judiciaire, relèvent en
dernier ressort de la compétence de la juridiction administrative l'annulation ou la réformation
des décisions prises dans l'exercice des PPP (…) par les personnes publique ou les
personnes placées sous leur contrôle"
§ 1 - LE CONSEIL D'ETAT
C'est la loi de 1872 qui en fait définitivement une juridiction en lui octroyant la justice
déléguée.
A - L'organisation du CE
C'est une petite structure: entre 300 et 350 membres + l'équivalent en personnel
administratif.
Le CE est présidé par le 1er ministre supplée par le garde des sceaux.
En réalité, il est présidé par son vice président nommé par décret du Président en
conseil des ministres (parmi les conseillers d'Etat).
La hiérarchie:
Vice Président
Président de section
Conseiller d'Etat en service ordinaire
Maitre des requêtes (3 ans)
Auditeurs (sortie ENA)
Assemblée du contentieux
Section
Sous section réunies (2 à 4)
Sous section simple
B - Les attributions du CE
Le CE a précisé que son dualisme fonctionnel n'est pas en soit contraire aux intérêts du
justiciable cad à l'art 6 de la CEDH.
Dans son rapport annuel, une partie est consacrée à des "considération
générales" qui portent sur l'étude d'une question administrative ce qui permet au
conseil de pointer du doigt des problèmes à l'attention du gouvernement (2009 :
droit au logement)
Rôle d'administration active cad qu'a la demande du 1er ministre ou d'un ministre, le
vice Président peut désigner un membre du CE pour une mission d'inspection
Les recours contre les actes individuels (pas règlementaires!) des ministres et des
autres autorités à compétence nationale et contre leurs circulaires et instruction de
portée générale.
Les recours contre les acte administratif dont le champ d'application s'étend au
delà du ressort d'un seul TA (exple: les élection régionales ou les élections au
parlement européen).
10.03.2010
Il est juge de cassation des décisions juridictionnelles qui sont rendues par les
juridictions administratives qui statuent en dernier ressort : les CAA ou le dernier degré des
juridictions administratives spécialisées comme la cour des compte par exple.
Chaque cour est présidée par un conseiller d'Etat. Chaque cour est divisée en chambre
de jugement ou d'instruction (5 conseillers par chambre)
Les attributions:
Elles sont juges d'appel des jugements des TA (sous la réserve de la compétence
directe du CE qui va court circuiter la compétence des TA).
Leurs décisions sont des arrêts qui sont soumis au CE par la cassation.
Leurs compétences:
Un décret du 24 juin 2003, a supprimé l'appel pour certains petits litiges indemnitaire < à
10 000 euros.
On passe alors directement du TA au CE cad à la cassation.
Les membres des CAA peuvent aussi exercer des fonctions consultatives ou
administratives (donner des avis au préfet par exple ou participer à des instances
administratives).
§ 3 – LES TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS
Créés par Napoléon, loi du 28 pluviôse an 8, en tant que conseils de préfecture (donc à
l'échelle du département) avec une mission consultative (donc pas encore des juridictions).
Une réforme à lieu en 1953, grâce au décret du 30 sept 1953 qui crée les TA modernes
avec une compétence interdépartementale.
Tous sont gérés par le ministère de l'intérieur ce qui s'explique historiquement car à leur
création les conseils de préfecture agissait auprès du préfet.
En 2006, on avait 166 000 affaires enregistrées pour 42 TA. Entre 70 et today on a
multiplié par 10 les affaires sans pour autant augmenter le nombre de TA.
Les attributions:
Elles sont principalement contentieuses car, depuis 53, les TA sont les juges de premier
ressort de droit commun du contentieux administratif.
En matière contentieuse, les litiges sont réglés de manière collégiale, cependant dans
certains cas le litige (au fond) peut être réglé par un magistrat qui statue seul par exception et
ce depuis une loi du 8 février 1995.
Les TA disposent également d'une compétence méconnue (même des magistrats), celle
d'effectuer des missions de conciliation. Très rarement utilisée.
Cette compétence territoriale est d'ordre publique cad qu'elle lie les requérants mais
aussi les tribunaux eux même. Si le tribunal se rend compte qu'il est incompétent il doit
soulever d'office cette incompétence et se dessaisir.
Pas de dérogation possible sauf en matière de contrats (marchés publics ou concession
par exple) ou les parties pourront choisir de développer leur contentieux devant tel ou tel TA.
Quand on essaie de résumer leurs domaines d'intervention on voit que ce sont souvent
des juridictions à caractère disciplinaire (cf arrêt Sieur l'Etang et arrêt de Bayo).
Cela paraît évident mais devant le juge administratif cela prend un sens particulier.
Les règles d'exercice du recours contentieux sont essentiellement fixées par les textes.
SECTION 1 - LES CARACTERES DE LA PROCEDURE
CONTENTIEUSE
La première étape est le dépôt d'une requête au greffe, on parle donc de requérant. Le
terme de requête à son intérêt car il signifie que la requête est adressée au juge. On
n'assigne pas la partie adverse comme en civil.
Ensuite il y a une période d'échange des mémoires qui est soumise au principe du
contradictoire.
Par ailleurs, le juge peut ordonner toute mesure d'instruction pendant cette période.
Enfin, la dernière étape avant l'audience est la clôture de l'instruction, 3 jours francs
avant l'audience (normalement)
Vient ensuite l'audience avec la mise en délibéré et la lecture de la décision qui clôt le
litige.
Concernant le secret, seules les parties et leur défenseur connaissent le contenu des
mémoires.
Chaque partie à des délais pour produire les mémoires et c'est quand l'affaire est en
état d'être jugée que le dossier est transmis au rapporteur toujours par écrit.
A l'audience, les parties ne peuvent pas soulever d'autres moyens que ceux invoqués
dans leurs mémoires écrits. Elles peuvent simplement présenter des observations orales
(sauf en référé).
Les avocats prennent rarement la parole idem pour les requérants qui ne sont pas
représentés par des avocats.
B - le ministère d'avocat
1. devant les TA
Dispense d'avocat en matière d'impôt pour les contributions directes et les taxes sur les
chiffres d'affaire.
Dispense d'avocat pour les litiges individuels concernant les agents publics.
Dispense d'avocat pour les pensions et les aides sociales (APL par exple)
Dispense d'avocat pour les litiges dans lesquelles le défendeur est une collectivité
territoriale.
Pour les recours en excès de pouvoir formés par les agents publics
Pour les contraventions de grande voirie
Pour les demandes d'exécution des décisions de justice
3. devant le CE
L'Etat est dispensé du ministère d'avocat mais pas les autres collectivités territoriales
qui respectent les règles de droit commun.
Quand le ministère d'avocat est obligatoire, le recours qui ne serait signé que par le
requérant serait irrecevable. L'irrecevabilité n'est pas définitive et une régularisation peut être
faite pendant l'instance.
C- Le caractère contradictoire
D – Le rapporteur public
Précision:
Ce magistrat ne représente pas les intérêts de l'administration (malgré son ancien nom
de commissaire de gouvernement).
En 1998, la question était de savoir quel était le statut des conclusions du commissaire
du gouvernement.
Le rapporteur public intervient à l'audience donc après la clôture de l'instruction et avant
la mise en délibéré. En 98, la question état de savoir si ses conclusions devaient être
communiquées. Le CE a dit non car l'intervention est prévue à l'orale (même s'il y a un
support écrit).
Les conclusions du rapporteur public sont un éclairage, une version différente de
l'interprétation du droit.
La théorie de l'apparence est d'origine anglo saxonne. Il signifie que la justice doit être
rendue et qu'elle doit donner l'impression d'être correctement rendue.
Si lors d'une instance, le rapporteur public rend un avis défavorable à un requérant et
que les juges ont le même avis et rendent donc un jugement défavorable alors ca prête à
confusion
Dans la foulée de l'arrêt MARTINIE un décret a été pris le 1er aout 2006. Il précise que
devant les TA et les CAA la décision est délibérée en dehors de la présence des parties mais
aussi de celle du rapporteur public qui n'assiste plus au délibéré. Devant le CE la délibération
a également lieu en dehors de la présence des parties mais cette fois le rapporteur public
assiste au délibéré sauf demande contraire des parties et dans tous les cas il ne prend pas
part au délibéré (il peut juste y assister).
Selon ce décret, des assistants de justice, des avocats stagiaires ou enseignants
chercheurs peuvent désormais assister au délibéré.
Désormais depuis le décret du 7 janvier 2009, les parties peuvent présenter de brèves
observations à l'oral après l'intervention du rapporteur public.
La procédure administrative contentieuse n'est pas accusatoire comme en civil, cad pas
commandée par les parties, mais elle est inquisitoire.
Cela signifie que le juge va jouer un rôle actif sans aller jusqu'au juge pénal.
La procédure reste aussi inégalitaire parce que l'intérêt de l'administration reste l'Intérêt
Général ce qui crée un déséquilibre.
Le juge administratif est saisi par voie de requête cad qu'on saisit le juge d'une
réclamation et qu'on assigne pas une autre partie comme en civil.
C'est le juge qui fixe les délais pour produire les mémoires et des sanctions sont
associées au non respect de ces délais (mise en demeure par le juge)
Si c'est le demandeur qui ne réagit pas dans les délais le juge va pouvoir considérer
qu'il s'est désisté et si c'est le défendeur , le juge pourra considérer qu'il a acquiescer.
Le juge va soulever d'office certains moyens dits d'ordre public. Il a l'obligation de
le faire même si le requérant ne les a pas soulevés:
En Excès de pouvoir, le juge dans certains cas va transférer en tout ou partie la charge de la
preuve à l'administration.
C'était le cas en matière de sanction administration malgré quelques évolutions.
F- Le principe d'impartialité
La juridiction administrative ne peut être saisie que par voie de recours contre une
décision (origine historique théorie du ministre juge).
A priori, en excès de pouvoir, cette règle n'aurait pas du poser de difficulté car par
définition le requérant demande l'annulation d'une décision.
Ceci étant, dans ce contentieux de l'excès de pouvoir, et dans certains cas
l'administration ne répond pas à la demande formulée par l'administré. Pour cette raison, la
loi a crée la notion de décision implicite qui résulte du silence gardé par l'administration.
Ainsi même si la décision n'a pas de support physique c'est quand même une décision.
C'est la loi DCRA (droit des citoyens en relation avec l'administration) du 12 avril
2000 qui pose les conditions.
Le principe de base est que le silence gardé pendant plus de 2 mois par
l'administration sur une demande d'un administré vaut décision de rejet.
Cette solution est applicable aux SPA.
Le demandeur dispose d'un délai de deux mois pour se pourvoir contre cette décision
implicite.
Un nouveau délai commence à courir quand une décision explicite de rejet intervient
dans le délai de deux mois.
Par contre, il n'y a pas de délai rouvert si la décision explicite intervient après ces deux
mois.
Cette solution est valable en excès de pouvoir.
Cette règle de la décision préalable n'est pas applicable pour les travaux publics et pour
les élections prévus dans le code électoral (on va directement devant le juge).
A- la durée
Le délai de droit commun est de deux mois à compter de la notification (si c'est un acte
administratif individuel) ou de la publication (si acte règlementaire).
B – la computation du délai
Le délai est un délai franc cela signifie que le dies a quo (jour de départ) et le dies ad
quem (dernier jour) ne sont pas comptés.
2 effets:
L'irrecevabilité du recours contentieux formé après l'expiration du délai.
L'irrecevabilité des moyens nouveaux qui appartiendraient à une nouvelle cause juridique.
Cela signifie que si l'administré fait un recours pendant le délai il doit présenter ses moyens
avant la fin du délai. Après la fin de ce délai il ne pourra plus présenter de nouveaux moyens
juridique.
A noter: on peut invoquer deux causes juridique : la légalité interne et la légalité
externe.
Un fois le délai de recours contentieux passé et alors même que le recours est
présenté avant la fin de ce délai, l'administré ne peut plus présenter un autre
moyens.
L'article (qui confirme la jurisprudence) L 4 du CJA dit : "les recours devant les
juridictions administratives ne suspendent pas l'exécution des décisions contestées".
La loi du 30 juin 2000 relative aux référés devant les juridictions administratives
améliore les procédures d'urgence.
Le référé est une procédure par laquelle une partie demande au juge une mesure utile
provisoire qui doit sauvegarder ses intérêts.
Le juge statue par ordonnance et le juge compétent est le Président du TA ou de la CAA
ou le Président de la section du contentieux pour le CE. Toutefois ils peuvent déléguer cette
compétence.
Il y a plusieurs référées:
Référé suspension
A- Le référé suspension
Concernant la procédure:
il y a deux requêtes distinctes : une sur le fond et une autre en suspension.
On se tourne vers le référé suspension pour obtenir quelque chose qu'on obtiendrait
trop tard si on attendait une décision sur le fond.
B – Le référé liberté
C/ Le référé conservatoire :
Référé spécial prévu par l’article L554-1 du CJA : concerne le référé suspension du
préfet. La différence avec le justiciable du droit commun, ce référé est de droit, si le juge
constate qu’un des moyens crée un doute sérieux sur la légalité de la décision. Le juge statue
dans un délai d’un mois. (voir référé liberté du préfet)
Paragraphe 3 : Le jugement :
Il est limité aux conclusions des parties (infra/ultra petita). Le juge doit relever
les moyens d’ordre public. La présentation du jugement indique toujours la juridiction, la
formation du jugement, la date de l’arrêt, les visas, les motifs développés dans les
considérants, en faits et en droit. C’est dans le dispositif que l’on trouve la décision
juridictionnelle en elle-même.
CE 27/01/1933
Le juge administratif dispose de voies d’exécutions à l’égard des personnes privées
mais pas de l’administration.
Dans sa décision du 12 mai 1997 Ben salem et Taznaret, le TC s’oppose au CE 27 01
1933 le loir qui ne se reconnait pas le pouvoir d’adresser à titre principal, des injonctions à
l’administration et de prononcer des astreintes.
Elles ont été crées par la loi du 8 février 1995. Leur but est d’assurer l’exécution
future des jugements. Deux catégories d’injonction :
°-l’injonction d’exécution simple : deux hypothèses : 1° : lorsque sa décision
implique nécessairement qu’une personne publique ou privé chargée d’un SP prenne une
mesure d’exécution dans un sens déterminé, la juridiction saisi de conclusion dans ce sens
prescrit cette mesure dans la même décision, le cas échéant avec un délai d’exécution L911-
1 CJA
-2°° : lorsque sa décision implique nécessairement qu’une nouvelle décision soit
prise après une nouvelle instruction, la juridiction prescrit dans sa décision juridictionnelle que
cette nouvelle décision administrative doit intervenir dans un délai déterminé L911-2 CJA.
Arrêt 9 avril 1995 GREKOS sur le fondement de L911-2.
°-l’injonction d’exécution assortit d’astreinte : prévues par les articles précités + -3.
Saisi d’une demande en ce sens, le juge peut assortir l’injonction d’une astreinte dont il fixe la
date d’effets.
SECTION 4 : Les différents recours juridictionnels :
ce revirement a eu lieu car le CE s'est rendu compte qu'on pouvait appliquer les principes du droit
pénal et notamment l'application de la loi la plus douce.
Le juge va annuler la sanction de l'administration et en prononcer une autre plus douce à la place.
On retrouve également dans ce contentieux, les recours en matière fiscale, électoral, les édifices
qui menacent ruine.
Dans tous ces cas de cette branche, même si le requérant ne demande que l'annulation de la
décision, il s'agit bien d'un recours de pleine juridiction et pas d'un REP car potentiellement le juge a
plus de pouvoir que l'annulation
2 - le contentieux du REP
le juge peut uniquement prononcer l'annulation (ou pas ) de la décision. Il ne peut la réformer.
L'objet du litige ici ne sont pas des droits subjectifs comme dans le contentieux de pleine
juridiction mais des droits objectifs: la légalité de l'acte.
C'est donc du contentieux objectif qui essaie de mettre en œuvre une rationalité subjectif.
4 - le contentieux de la répression
le juge a le pouvoir d'infliger une peine. Mais il s'agit de contentieux très spécifiques:
les contraventions de grande voirie (CGV) – Quand un administré porte atteinte au domaine public
(voler du sable sur la plage par exple)
le contentieux disciplinaire mais pour les ordres professionnels
Ceci étant, dans certains cas le CE accepte que si le requérant dans un contentieux à
objet pécuniaire ne présente que des moyens d'annulation ce requérant pourra former un
recours pour excès de pouvoir (exple : les fonctionnaires qui demande l'annulation de
décisions concernant leur rémunération), ceci depuis:
le REP est plus largement ouvert. Pour le REP le requérant doit établir un intérêt personnel et direct
alors qu'il existe des conditions supplémentaires pour le plein contentieux.
Différence en matière de délais concernant les décisions implicites.
Pour le REP le délai de recours est de 2 mois à compter de la décision implicite alors
que pour le plein contentieux il n'y a pas de forclusion tant qu'il n'y a pas de décision
explicite (mais la décision implicite vaut quand même décision)
Les initiateurs de cette théorie sont DUGUIT et JEZE ainsi que WALINE.
C'est une classification qu'on peut qualifier de matérielle qui distingue deux contentieux.
D'un coté le contentieux objectif (qu'on appelle aussi contentieux de la légalité) ou le requérant
invoque la violation de la norme supérieure.
De l'autre coté le contentieux subjectif (qu'on appelle aussi le contentieux des droits) ou le
requérant invoque une atteinte à un droit subjectif cad un droit particulier ou qui découle de sa situation
individuelle contentieux indemnitaire, contractuel.
C'est le recours par lequel le requérant demande au juge administratif l'annulation d'un
acte administratif pour illégalité.
Ce recours est ouvert même sans texte contre tout acte administratif puisqu'il a
pour but d'assurer conformément aux PGD le respect de la légalité:
Concernant sa nature juridique, le REP est un recours objectif car c'est un procès fait à un acte et non
un litige entre parties.
Ce sont les conditions qui doivent être réunies pour que le juge puisse être saisi du recours et qu'il
l'examine ensuite au fond. Ces conditions sont cumulatives.
Ces règles sont d'ordre public cad que leur inobservation peut être soulevée à tout
moment.
Dans certains cas le juge dit : sans qu'il soit besoin d'examiner la recevabilité de la
requête. Cela signifie en réalité que le juge sait que le recours ne va pas aboutir mais pour ne
pas laisser un gout amer au requérant et pour lui faire comprendre que de toute façon sur le
fond cela ne pouvait aboutir.
La première des conditions est la capacité juridique. Ici on applique les règles du droit
commun.
a - l'intérêt à agir
Exple: la qualité de contribuable. Il a fallu attendre 1901 et l'arrêt CASANOVA pour que
le CE admette l'intérêt à agir du contribuable de la commune.
Cet intérêt à agir a été étendu au département et à la région mais pas à l'état.
Si le maire interdit le stationnement dans une rue à l'autre bout de la commune alors
pas d'intérêt à agir pour celui qui est loin. Par contre, s'il est riverain alors oui.
Deuxième catégorie d'exple pour l'intérêt direct et personnel qui s'apprécient par rapport
à l'objet de l'acte administratif:
il s'agit ici de la question de l'intérêt collectif cad des recours effectués par des
personnes morales.
Ce recours est admis mais sous conditions qui sont décrites dans:
l'idée de cet arrêt est que le recours est admis à l'encontre des actes
règlementaires a la conditions qu'il concerne l'intérêt du groupement bien sur.
En revanche, pour les actes individuels le recours du groupement est recevable contre
les mesures (individuelles) favorables à leur destinataires (pas forcément membre du
groupement) mais pas contre les mesures défavorables.
Il doit être protégé par la loi cad qu'il ne doit pas être directement contraire à ce que la
loi a voulu protéger.
2 - les conditions de recevabilité qui tiennent à la nature de l'acte attaqué
1ère condition: c'est celle de l'existence d'une décision préalable (explicite ou implicite).
La 2ème condition: Il faut un acte administratif cad un acte qui émane d'un organe
administratif réglementaire ou individuel et même si l'acte est inexistant ( = gravement illégal).
A ce titre, un recours n'est pas recevable contre un acte directement lié à la fonction
législative ou juridictionnelle.
La 3ème condition: l'acte doit faire grief. A ce titre les mesures préparatoires ne peuvent
pas faire l'objet d'un recours : l'avis, le vœu, les MOI, les circulaires, les mesures postérieures
à la décision (exple : la notification de la décision).
4ème condition: il doit s'agir d'un acte administratif unilatéral. Le REP n'est pas possible
à l'encontre des contrats sauf contre leurs clauses règlementaires (Arrêt Cayzeele 1996),
contre les contrats des agents publics (98, Ville de Lisieux), et contre les actes détachables
du contrat (1905, Martin).
On peut classer ces cas d'ouverture et la distinction fondamentale a été reformulée dans
: CE, 20 fév. 1953, STE INTERCOPIE 2 grandes causes juridiques : la légalité
interne et la légalité externe
Les moyens de légalité externes sont plus simples à examiner donc le juge va les
examiner en premier
a - la légalité externe
Il y a 3 types d'incompétence:
L'incompétence matérielle (rationae materiae) = celle ou une autorité agit dans une matière qui
appartient à une autre autorité.
Le vice de forme
Le juge n'annulera l'acte que si l'administration n'a pas respecté les formalités substantielles qui
lui incombent ( contraire = non substantielles).
Le vice de forme peut aussi concerner la présentation extérieure de l'acte (signature, la motivation
quand elle est obligatoire au sens de la loi de 79).
b - la légalité interne
Le détournement de pouvoir
Il y a détournement de pouvoir quand l'administration accomplit un acte dans un but autre que
celui pour lequel il pouvait être légalement pris.
La difficulté est que cela implique une recherche d'intention de l'auteur de l'acte.
C'est pour cela que c'est un moyen subjectif qui est difficile à prouver c'est pour cela que le juge
administratif va parfois alléger la charge de la preuve et accepter des commencement de preuve:
C'est un moyen subsidiaire cad que le juge s'il existe un autre moyen d'annulation ne choisira
jamais le détournement de pouvoir mais l'autre.
le défaut d'Intérêt Général: l'intérêt peut être privé et personnel à l'auteur de l'acte, l'intérêt d'une
autre personne privée, l'intérêt confessionnel politique ou idéologique.
le défaut du but particulier que doit pour poursuivre l'administration comme par exemple l'acte
administratif pris pour un motif exclusivement financier.
LA VIOLATION DE LA LOI :
la violation directe de la loi : le contenu de l’acte, de la norme, n’est pas conforme à la légalité, à la
norme supérieure. On retrouve ici tout le bloc de la légalité. La chose jugée fait partie de la légalité, si
on ne la respecte pas, c’est une violation de la loi.
La violation de la loi qui tient au motif de l’acte : est ce que l’administration pouvait légalement se
fonder sur la situation de droit ou de fait qu’elle invoque pour rendre son acte. La première erreur dans
les motifs de l’acte, est l’erreur de droit.
Dans tous les cas, le juge ne contrôle pas l’opportunité de l’acte administratif.
En matière de qualification juridique des faits :Le contrôle est normal : le juge va
contrôler la légalité externe et la légalité interne.(exemple : autorisation d’exploitation de licence de
taxi par le préfet)
A l’inverse, le contrôle du juge peut être minimum. Dans cette hypothèse, on dit que la
juge contrôle simplement l’erreur manifeste d’appréciation de l’administration : cela s’explique par le
principe de séparation au fonction d’administrer et de juger (autorité administrative et juridictionnelle).
La deuxième raison est la technicité de la question. L’erreur manifeste est une erreur évidente qui ne
fait aucun doute. On retrouve ce contrôle dans les domaines qui auparavant n’étaient pas contrôlés.
Exemple : CE 09/06/1978 LEBON : concerne les sanctions disciplinaires dans la fonction publique. A
partir de là, le juge peut contrôler mais le juge n’est pas un DRH. Face au comportement d’un
fonctionnaire, il faut savoir s’il est fautif ou non : c’est une qualification juridique : peut être contrôlé
par le juge. Face à cela, le supérieur peut sanctionner : c’est une erreur manifeste d’appréciation
Le jugement de rejet ne modifie pas la situation dans les faits puisque le recours n’est
pas suspensif, et juridiquement, la décision de rejet a une portée relative. Le jugement d’annulation
produit deux effets :
L’effet rétroactif : l’acte annulé est réputé n’avoir jamais existé, n’avoir jamais produit
d’effet CE 26/12/1925 RODIERE . il existe des atténuations : la première tient au fait que le
fonctionnaire à droit à une indemnité mais qui reste indépendante du traitement qu’il aurait perçu s’il
n’avait pas été révoqué : CE 07/04/1933 DEBERLES
Le conseil d’état désormais, peut considérer que certains effets de la décision
administrative peut être considéré comme définitif et il peut même différer la date de l’annulation : CE
11/05/2004 ASS AC ! ET AUTRES
Les règles de la responsabilité administrative sont autonomes par rapport au droit privé
depuis la décision de 1873 TC BLANCO. Longtemps le principe a été le principe de l’irresponsabilité
de l’administration. Désormais l’ensemble de l’action du service public est soumis au règle de la
responsabilité, parfois sans faute à prouver.
A/ La preuve de la faute :
Le deuxième domaine de présomption : ce sont les hôpitaux publics : les soins ont
engendré des conséquences anormales : la présomption de faute dans l’organisation ou le
fonctionnement du service
Les services de police : il faut attendre CE 10/02/1905 TOMASO GRECCO pour voir la
fin de l’irresponsabilité pour les activités de terrain : passage au système de la faute lourde.
Les services fiscaux : une faute simple suffit pour engager la responsabilité de l’état,
pour les opérations qui ne comportent pas de difficultés particulières tenant à l’appréciation de la
situation des contribuables CE 27/07/1990 BOURGEOIS
Le service judiciaire : il faut distinguer d’un côté le juge judiciaire : le régime est celui
de la faute lourde ou du déni de justice, en vertu de la loi du 5 JUILLET 1972. En ce qui concerne le
juge administratif, la loi précitée ne s’applique pas : le principe pour le juge administratif est la faute
lourde CE 29/12/1978 DARMONT// CE 28/06/2002 MIN JUSTICE C/ MAGIERA, sauf en cas de
retard de la justice administratif (faute simple) personne ayant le sida décédé avant la fin du procès
Le service pénitentiaire : bénéficie de la faute lourde pour les dommages subi par les
détenus. Mais pas de faute lourde pour les suicides : CE 23/05/2003 CHABBA donc on retient la faute
simple
Les services d’urgence : qui bénéficient du régime de la faute lourde sauf pour les fautes
commises dans l’organisation ou le fonctionnement du service CE 1997 THEUX (SAMU)// CE 98
AMEON (SAUVETAGE EN MER) // CE 98 COMMUNE DE HANNAPPES (POMPIER)
Litige JJ
Préfet s'incline.
Reprise de l'affaire par JJ
Transmission arrêté de conflit au garde des sceaux qui élève le conflit (= saisine du TC)
TC a 3 mois pour statuer