Arcelor-Mise Oeuvre Prelaque

GUIDE D’UTILISATION
Les aciers prélaqués
ARCELOR FCS COMMERCIAL

Arcelor Group
S T E E L F O R L I F E ®
GUIDE D’UTILISATION
Les aciers prélaqués
1 Introduction 3
Les avantages
2 Les produits prélaqués 5

2.1 La gamme Arcelor
2.2 La ligne de laquage
2.3 Caractéristiques de base de l’acier prélaqué
3 Préconisations générales de mise en œuvre 9

3.1 Avertissement
3.2 Préconisations générales
3.3 Préconisations pour la manutention,
l’emballage et le stockage
Les gens s’extasient souvent devant 3.4 Préconisations pour le déroulage, refendage, mise en feuilles
la magnificence des couleurs et la et flans, cisaillage, poinçonnage et découpage mécanique
richesse des surfaces présentes dans
la faune et la flore. Mais dans la nature, 4 Mise en forme du prélaqué 15
tout a sa fonction. Ainsi, telle couleur 4.1 Introduction
est destinée à attirer le regard, telle 4.2 Emboutissage
autre, à prévenir d’un danger. Quant 4.3 Profilage
aux surfaces, elles captent la lumière 4.4 Pliage
et l’oxygène, offrent un coin de fraî- 4.5 Panneautage
cheur et protègent contre les précipi- 4.6 Tombage de bord
tations. 4.7 Repoussage
Les aciers d’Arcelor FCS Commercial
vous réservent une symbiose com- 5 Assemblage du prélaqué 21
parable entre fonction et aspect. Les 5.1 Collage
couleurs et caractéristiques de surface 5.2 Clinchage
sont étudiées pour répondre à des 5.3 Rivetage
exigences techniques et esthétiques. 5.4 Sertissage
Et puis nous sommes particulièrement 5.5 Assemblages par vis, agrafes, boulons, etc.
attentifs à la recyclabilité, à la sécurité 5.6 Soudage
et à la longévité de nos produits.
Arcelor a opté en toute conscience 6 Protection et aide à la mise en œuvre 27
pour le développement durable, 6.1 Les films de protection temporaire
respectueux de la vie. Aujourd’hui 6.2 Les lubrifiants et solvants de nettoyage
comme demain. Steel for Life.
■ 7 La conception 29
7.1 La gestion des formes
7.2 La gestion des assemblages
7.3 La gestion des tranches et des coins
8 Post-traitement 35
L’acier prélaqué est aujourd’hui un formidable
atout économique et technologique.
Ceci explique, sans aucun doute, son
extraordinaire développement dans l’industrie.
1
Introduction
Les aciers prélaqués se rencontrent dans tous les secteurs industriels.

Dans le bâtiment, sous la forme de profilés de bardage et de couverture,
dans les faux plafonds, les luminaires, etc.
Dans l’industrie générale, les applications sont multiples. Citons le
mobilier métallique, les habillages d’appareils de chauffage, l’aéraulique,
la climatisation, etc. En ce qui concerne l’électroménager, les avantages
des produits prélaqués sont bien connus. Ils sont utilisés avec succès à la fois
pour le matériel dit «blanc» (réfrigérateur, machine à laver, etc.) que pour
le petit électroménager (micro-ondes, etc.). Ils sont également utilisés
pour les produits dits «bruns» (ordinateurs, boîtiers vidéo et DVD, etc.).
Le but de ce document est de donner toutes les informations vous

permettant de profiter au mieux de l’ensemble des atouts de l’acier prélaqué.
Le document n’est toutefois qu’un support technique qui ne cherche pas à
se substituer au contact direct avec nos équipes techniques et commerciales.

Arcelor Group
1
Introduction
Les avantages
économiques Les lignes d’enduction au rouleau ont intrinsèquement une productivité et un
rendement élevés, ce qui réduit les coûts d’application des peintures. La vitesse
linéaire d’application se situe fréquemment aux alentours de 100 m/min.
En remplaçant le postlaqué par le prélaqué, l’utilisateur élimine les équipe-

ments de dégraissage et de traitement des surfaces ainsi que la gestion des
effluents qui en découlent. Le prélaqué permet également de supprimer les
opérations de postlaquage ainsi que les outils correspondants.
La simplification des opérations résultant de ce transfert a comme consé-

quence une réduction radicale :
• des coûts de fabrication;
• de la consommation d’énergie;
• du temps de mise en œuvre;
• des frais financiers liés à la gestion des stocks (matières premières, produits
chimiques et stocks intermédiaires).
De plus, le produit prélaqué réduit sensiblement le montant des taxes et des pri-
mes d’assurance. Il s’affranchit des taxes liées au traitement des rejets et permet
4 d’accéder à certaines aides publiques et subventions de l’Union Européenne.
écologiques L’acier prélaqué est certainement le produit le plus apte à répondre aux régle-
mentations environnementales en vigueur et à venir. Arcelor affiche sa volonté
d’être un acteur proactif dans l’évolution de la législation en développant une
stratégie qui tend à l’intégration du respect de l’environnement dans le cycle de
vie des aciers prélaqués et ceci lors :
• de la conception des nouveaux produits et procédés de production,
par la prise en considération dès le début des projets par les équipes de
recherche de leur possible impact sur l’environnement;
• de la production des aciers prélaqués sur des lignes industrielles conçues
pour respecter les règlements les plus sévères en matière de traitement de
surface, d’émission de solvants ainsi que d’absence de substances reconnues
dangereuses dans la composition des peintures;
• de la transformation des aciers prélaqués, par l’amélioration des conditions
de travail dans les ateliers en supprimant les solvants, le stockage et les
manipulations de produits chimiques;
• de l’usage des aciers prélaqués, lequel ne doit pas présenter de danger
pour le consommateur et l’environnement dans les différents secteurs
d’activité que sont le bâtiment, l’électroménager et l’industrie;
• du recyclage en fin de vie, l’acier prélaqué étant recyclé de la même façon
que n’importe quel autre acier.
technologiques L’acier prélaqué a pour principal avantage sa qualité constante et reproductible

d’une production à l’autre, en ce qui concerne tant l’épaisseur que les tolérances
colorimétriques. La flexibilité du procédé de laquage permet d’obtenir plusieurs
aspects de surface : lisse, peau d’orange, grainé, texturé ou embossé. Tous ces
aspects de surface sont réalisables dans une palette très large de couleurs
(saturée, métallique, nacrée, etc.) et de brillances (de mat à très haut brillant).
GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

2
Les produits prélaqués
2.1 La gamme Arcelor 6
2.2 La ligne de laquage 7
2.3 Caractéristiques de base de l’acier prélaqué 8

Arcelor Group
2
2.1 La gamme Arcelor 2.1.2 Bâtiment intérieur et industrie générale
La large gamme des aciers à revêtement organique d’Arcelor

La gamme des aciers prélaqués est aujourd’hui très permet de couvrir l’ensemble des applications du marché
complète. bâtiment intérieur et de l’industrie générale.
Trois catégories de produits sont aujourd’hui proposées : Les supports utilisés pour ces applications peuvent être de
• les aciers prélaqués conventionnels produits en continu l’acier laminé à froid, l’acier galvanisé, l’acier électrozingué,
en appliquant de la peinture liquide sur le substrat; le Galfan®‚ ainsi que l’Aluzinc®. L’éventail des produits est
• les aciers laminés produits en ligne de laquage en complété par des revêtements ayant des propriétés plus
appliquant un film à l’aide d’un adhésif (Skinplate®); spécifiques tels que les vernis ou les primaires, qui peuvent
• les aciers colaminés produits en ligne de laquage en servir de couche de fond tout en étant compatibles avec les
appliquant directement un film sur l’acier prélaqué. mousses d’isolation ou avec un adhésif. Merci de nous
consulter pour de plus amples détails relatifs à ces produits
La gamme des aciers prélaqués répond à l’ensemble des ainsi que pour les dimensions disponibles.
attentes des différents secteurs d’activités.
2.1.1 L’électroménager Produit Apparence Applications
La gamme des produits à revêtement organique «très haut Polyester Lisse, Climatiseurs, rayonnages,
brillant» pour l’électroménager est très étendue. peau d’orange convecteurs, armoires et
6 Pour ces applications, nous utilisons l’acier laminé à froid coffrets électriques
et l’acier galvanisé comme substrats. Différentes qualités
Estetic® Flex Lisse, grainée Habillages de chauffe-eau,
d’acier sont disponibles, comme les aciers pour formage à
pièces calandrées, stores,
froid ou pour emboutissage.
rayonnages
Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, le choix des
aciers prélaqués est déterminé par son usage final. Estetic® Tex Texturée Mobilier métallique, étagères
Il existe plusieurs solutions pour chaque application. et unités d’étagères, carrosseries
N’hésitez pas à nous contacter afin de choisir le produit le d’appareils domestiques
mieux adapté à vos besoins.
Skinplate® Lisse, grainée Ascenseurs, rayonnages,
portes, plafonds
Produit Apparence Application
Estetic® Clean Lisse Chambres froides
Estetic® Cold Lisse, grainée, peau d’orange Froid
Peau d’orange Chambres froides
Estetic® Hot Lisse, peau d’orange Cuisson (remplacement du Gelcoat)
Estetic® Wet Lisse, peau d’orange Lavage Estetic® Lighting Lisse, grainée Eclairage
Estetic® Bright Lisse, peau d’orange Electroménager Estetic® Ceiling Mate Plafonds métalliques,
panneaux de recouvrement,
panneaux intérieurs
Estetic® High Tech Texturée Appareils électroniques grand

publique, décodeurs, capots hi-fi,
ordinateurs, télétronique
Estetic® White board Lisse Tableaux blancs

2.1.3 Bâtiment extérieur 2.2 La ligne de laquage
Pour ces applications, le support est généralement l’acier
galvanisé, le Galfan®‚ ou l’Aluzinc®. Le choix du système de Une ligne de laquage continue est composée de trois sec-
peinture dépend de l’environnement. tions principales : l’entrée, la partie centrale (appelée section
«process») et la sortie.
Afin de maintenir une vitesse constante dans la section
Produit Epaisseur (microns) Apparence
centrale, facteur essentiel pour la qualité du produit, deux
Granite® HD 25 Lisse, mate, texturée, grainée accumulateurs sont utilisés comme régulateurs de vitesse
quand la section d’entrée ou la section de sortie de la ligne
Granite® HDS 25 - 35 Lisse, perlée
doivent s’arrêter pour assembler ou désolidariser les bobi-
Granite® HDX 50 - 60 Légèrement grainée nes mises en œuvre.
Granite® Farm Face sup. : 25 Lisse

Face inf. : 35 2.2.1 La section d’entrée
Polyester 25 Lisse Les bobines d’acier sont installées sur la dérouleuse.

Afin que le processus se déroule en continu, la tête de la
PVDF 25/35 Lisse
bobine entrante est attachée à l’extrémité de la bobine en
Plastisol 100/200 Lisse, embossée cours de traitement.
Skinplate® 180/900 Lisse, grainée, textures variées

2.2.2 La section centrale
7
La gamme des aciers prélaqués d’Arcelor compte actuelle- Traitement de surface
ment plus de 80 références. Préalablement à l’application de la peinture, le substrat est
soumis à une préparation de surface qui s’opère en plusieurs
Bien entendu, elles existent dans différentes teintes, en diffé- étapes. Après dégraissage, une couche de conversion de
rentes finitions (lisse, grainée, structurée, peau d’orange, surface est appliquée afin d’améliorer l’adhérence de la
perlée, métallisée, embossée, striée, etc.) et dans différents peinture.
revêtements métalliques et nuances métallurgiques.
Chaque produit a néanmoins ses caractéristiques et ses Application du revêtement organique
applications propres. Le choix d’un produit est donc une Une première vernisseuse applique la peinture liquide sur
étape capitale, qui doit être conduite en étroite collabora- les deux faces de la bande, en général le primaire en face
tion avec les équipes techniques et commerciales d’Arcelor. supérieure et l’envers de bande en face inférieure. La bande
Légende :
1. Dérouleuse
2. Agrafeuse
3. Dégraissage
5 4. Accumulateur d’entrée
5. Traitement de surface
6. Cabine de revêtement : primaire et
13
12 11 envers de bande
10 7. Four*
8. Refroidissement
9. Cabine de revêtement : finition face supérieure
10. Cabine de revêtement : finition face inférieure
11. Four*
9
12. Rouleau d’embossage
13. Refroidissement
3 2 1 17 16 14 8 7 6 14. Planage
15. Accumulateur de sortie
16. Poste d’inspection
4 15
17. Enrouleuse
* Chaque four est équipé d’un incinérateur

de solvants.

Finition
2
Primaire
Traitement de surface
Revêtement de zinc
Acier
Revêtement de zinc
Traitement de surface
passe alors dans un four, où les solvants sont extraits et où la
Envers
résine est réticulée. A la sortie de ce four, la bande est refroi-
die et est dès lors prête pour l’application de la couche de
finition en face supérieure au moyen d’une deuxième ver-
nisseuse. Elle est ensuite conduite dans un deuxième four
pour sécher et réticuler la finition. Le choix du support a une influence directe sur la mise en
œuvre du prélaqué et sur sa tenue à la corrosion. On préfé-
Notons que les cycles thermiques des fours sont très impor- rera un acier avec un revêtement métallique sacrificiel à
tants; ils déterminent la qualité du système de peinture en base de zinc si le produit final doit résister à la corrosion.
termes de dureté, d’adhérence et de résistance chimique et Une charge de revêtement de zinc élevée assure une bonne
mécanique. tenue à la corrosion. Par contre, nous recommandons des
revêtements avec des charges plus faibles, si la mise en
œuvre impose des déformations sévères, afin d’éviter des
2.2.3 La section de sortie
fissurations lors de la mise en forme de l’acier prélaqué.
Après être passée par le poste d’inspection, la bande est
acheminée vers l’enrouleuse. Le poids est ajusté à la deman- Le traitement de surface effectué au premier stade de la
de du client. section «process» en laquage permet d’assurer le bon accro-
chage du primaire sur le substrat.
Divers contrôles qualité sont réalisés directement au niveau
8 de la ligne de production. Les lignes de laquage répondent La couche primaire apporte principalement adhérence,
aux exigences des normes de qualité telles que ISO 9001, flexibilité et tenue à la corrosion. La couche de finition ainsi
ISO 14001 et ISO TS 16949. que l’éventuel film colaminé assurent non seulement les
diverses propriétés de la surface, telles que son apparence
Les valeurs mentionnées ci-dessous sont les dimensions finale (teinte, texture, brillance, aspect, etc.), mais aussi sa
globales. Elles peuvent varier selon la combinaison spéci- dureté, sa résistance à l’abrasion, sa tenue aux ultraviolets,
fique des paramètres du produit. Veuillez nous contacter etc. Selon la performance recherchée, le prélaqué pourra
pour des informations plus détaillées, surtout lorsqu’il s’agit être bicouche (primaire + finition) ou monocouche. La laque
d’une largeur ou épaisseur extrême. peut être appliquée sur une face de l’acier ou sur les deux.
Les performances attendues et les propriétés de mise en

Produit Epaisseur (mm) Largeur (mm)
œuvre varient sensiblement en fonction de la nature du
Aciers prélaqués De 0,17 à 3 De 600 à 1850 support et des systèmes de peinture utilisés. On citera par
exemple l’adhérence peinture, la souplesse ou flexibilité,
Skinplate® De 0,25 à 1 (1,5) De 600 à 1530
la dureté, le coefficient de frottement de la surface, l’aspect,
Produits colaminés De 0,4 à 1 (1,5) De 700 à 1450 la brillance, l’alimentarité, la tenue à la corrosion, à la chaleur,
aux rayons U.V., la tenue chimique, la résistance aux chocs,
à l’encrassement, etc.
2.3 Caractéristiques de base Evidemment, le produit prélaqué «universel» répondant à

de l’acier prélaqué l’ensemble des besoins n’existe pas, mais nous avons déve-
loppé des produits adaptés à chaque type d’utilisation. Il est
Un produit prélaqué se compose généralement d’un toutefois souvent nécessaire de privilégier certaines des
substrat acier (laminé à froid ou avec un revêtement propriétés spécifiques. Le très grand nombre de caractéris-
métallique à base de zinc), d’un traitement de surface, tiques accessibles à l’acier prélaqué explique la diversité des
d’une couche de peinture dite primaire et d’une couche solutions proposées par Arcelor. L’élaboration d’un cahier
dite de finition. Pour certaines applications, il peut être des charges précis est un préalable indispensable à la for-
recouvert d’un film de polymère colaminé et éventuelle- mulation de votre demande. Il permet de définir la solution
ment d’un film de protection temporaire. technique et économique optimale.

3
Préconisations générales
de mise en œuvre
3.1 Avertissement 10
3.2 Préconisations générales 10
3.3 Préconisations pour la manutention, 11

3.4 Préconisations pour le déroulage, refendage, 12

mise en feuilles et flans, cisaillage, poinçonnage
et découpage

Arcelor Group
3
Préconisations générales de mise en œuvre
3.1 Avertissement
Les paragraphes ci-après décrivent une ligne industrielle Température de travail

idéale de transformation des aciers prélaqués ainsi que les
modes optimaux de mise en œuvre. Ils proposent des solu- La réussite de la mise en œuvre dépend des propriétés de
tions adaptées à chaque type d’application. flexibilité et de dureté de la laque. Le graphique ci-dessous
Ces préconisations de mode de mise en œuvre ne doivent montre l’influence de la température sur ces propriétés.
pas être perçues comme une «obligation de faire» mais plu-
tôt comme une «assurance de réussite».
Le choix d’un prélaqué et d’un mode de mise en œuvre
propriétés physiques
nécessite un support (laminé à froid avec ou sans revête-
ment métallique de zinc) adapté à la mise en œuvre et flexibilité
répondant aux performances souhaitées.
3.2 Préconisations générales

dureté
Le premier concept à considérer pour le prélaqué est que
l’état de surface du produit final est celui de l’acier prélaqué
Tg température
avant sa mise en œuvre. Le second concept est que la quali-
10 té du produit sera déterminée par le point le plus faible de Evolution des caractéristiques en fonction de la température
la chaîne de fabrication. Il faut par conséquent faire atten-
tion à l’ensemble des étapes de la fabrication pour assurer la Pour avoir une peinture souple et déformable, il est néces-
qualité. saire de travailler à une température supérieure à la tempé-
Pour l’acier prélaqué, un bon processus de mise en œuvre rature de transition vitreuse (Tg). C’est généralement le cas
est un processus qui lui conserve l’ensemble de ses caracté- lorsqu’on travaille à température ambiante, proche de 20 °C.
ristiques. Cela implique essentiellement un niveau adéquat Il faut penser à entreposer pendant 24 heures les bobines,
de déformation et une non-agression des surfaces, afin de feuilles ou flans à une température d’environ 20 °C, avant
respecter la tenue à la corrosion et l’esthétique. utilisation, si la température de la halle de stockage est
basse.
Quelques principes de base sont à respecter :

Dans les cas extrêmes, on peut réchauffer localement l’acier
Avoir des halles de stockage et des lignes prélaqué par des systèmes de chauffage infrarouge installés
de production propres ou dédiées sur la ligne de mise en œuvre. En procédant ainsi, on béné-
ficie à la fois d’une excellente aptitude à la déformation du
Dans le cas de fabrications avec des produits différents tels revêtement organique et d’une dureté et d’une résistance
que laminé à chaud, laminé à froid, galvanisé, avec ou sans chimique identiques après refroidissement.
huilage, le risque de pollution subsiste. Au cas par cas, l’inté-
rêt économique d’un investissement dans des outils dédiés
Zones d’inspection
à l’acier prélaqué doit être comparé aux fabrications par
campagnes de produits différents nécessitant des temps Il faut toujours prévoir l’inspection ou le contrôle du produit
d’arrêt pour nettoyage et/ou changement des outils. Dans au cours de la mise en œuvre pour détecter au plus tôt tout
ce cas, il est nécessaire de nettoyer ou bien d’entretenir sys- défaut du type rayure ou embouti, par exemple. L’idéal est
tématiquement les outils de fabrication avant la mise en de disposer de zones d’inspection avec un éclairage adé-
œuvre du prélaqué. quat. Ce contrôle nécessite l’orientation vers le haut de la
Nos équipes technico-commerciales sont à votre disposition face d’aspect de l’acier prélaqué. A noter que la possibilité
pour valider le meilleur compromis technico-économique. de contrôle peut être fortement réduite par la présence d’un
film de protection (voir p. 28).
Avoir un personnel formé
Le travail du prélaqué requiert beaucoup de soin de la part

des opérateurs. Il est indispensable de les sensibiliser aux
contraintes que le produit impose. Il faut leur donner une
formation spécifique. Les opérateurs doivent avoir conscien-
ce qu’ils manipulent un produit plus noble, ce qui nécessite
quelques précautions et des méthodes de travail différentes.

3.3 Préconisations pour la manutention,
3.3.1 Manutention 3.3.2 Emballage

La manutention des bobines, des feuilles, des flans et des Quel que soit le format (bobine, feuille ou flan), les produits
pièces doit être différenciée en partie. prélaqués sont expédiés dans un emballage approprié au
transport, à la manutention, à la destination et à l’utilisation
En ce qui concerne les bobines, les outils de manutention finale. Ce point doit être vérifié avec les équipes commercia-
doivent être protégés : utilisation d’élingues enrobées et les d’Arcelor.
non métalliques, d’éperons revêtus d’une matière synthé-
tique ou de caoutchouc. Ces outils doivent être manipulés L’emballage des pièces finies sera identique à celui des piè-
avec beaucoup de soin pour éviter tout choc qui pourrait ces postlaquées. Il s’effectuera dans des colis, paniers,
marquer le produit. containers ou autres, assurant une séparation des pièces
entre elles et éliminant les risques de choc et de frottement.
La manutention de l’acier exige le port de gants afin de se Des intercalaires en carton ondulé, des feuilles de mousse
protéger des coupures aux mains. Cela permet en outre de ou tout autre produit peuvent être utilisés à cette fin.
préserver la propreté de l’acier. L’empilement en vrac des pièces est à proscrire.
Pour la manutention automatique, il existe actuellement

3.3.3 Stockage
une multitude de solutions (robots à ventouse, etc.). Un 11
excellent système pour les feuilles et flans est celui dispo- Les bobines, feuilles ou flans doivent être stockés dans des
sant d’une prise en quatre points par des ventouses. La pré- halles propres. Celles-ci doivent être chauffées. Elles doivent
sence d’aimants permanents en bord de pile parfait le être au minimum tempérées ou ventilées pour éviter toute
dispositif en permettant la séparation des feuilles au fur et à apparition d’humidité. Si le stockage s’effectue à basse tem-
mesure. pérature, il est nécessaire de réchauffer les produits à 20 °C
environ pendant 24 heures avant la mise en œuvre (voir
p. 10).
Ne pas déposer les bobines à même le sol mais sur des tapis
de protection en caoutchouc, feutre ou autre. Sinon, les
aspérités du sol ou les éventuels débris vont produire des
marques et indentations sur les premières spires. Pour les
mêmes raisons, les bobines et les paquets de prélaqué ne
Système de manutention à ventouses de flans doivent être ni gerbés, ni empilés. Toutes les bobines ou les
paquets entamés, mais non finis, doivent être protégés à
Pour les systèmes de manutention entre les outils (tables à nouveau afin d’éviter toute salissure ou dégradation des
rouleaux, empileurs, etc.), il faut que le contact de l’acier se premières spires ou feuilles.
fasse sans glissement relatif ou avec une surface douce. Des
rouleaux de manutention en plastique sont une solution, les Pour profiter au maximum des capacités de souplesse des
bandes caoutchouc en sont une autre. La principale exigence revêtements organiques, il est recommandé de mettre en
est d’avoir un contact doux qui ne retient pas les poussières. œuvre les produits prélaqués dans les six mois suivant leur
fabrication. Passé ce délai une densification mécanique des
Il est formellement déconseillé de faire glisser les feuilles ou réseaux organiques peut apparaître dans le revêtement,
les pièces les unes sur les autres, que ce soit manuellement provoquant une diminution de sa flexibilité.
ou de manière automatisée.
Enfin, pour les autres outils de manutention (chariot éléva-

teur, p. ex.), il suffit souvent de rajouter, si nécessaire, un feut-
re, un caoutchouc ou tout autre matériau de protection
pour les rendre conformes aux besoins du prélaqué.
L’expérience montre qu’il vaut mieux manutentionner les
produits prélaqués sur leur face la moins sensible, la face
d’aspect étant alors dirigée vers le haut. De plus, cela per-
met de détecter facilement toute apparition de défauts.

3
Préconisations générales de mise en œuvre
3.4 Préconisations pour le déroulage, refen-

dage, mise en feuilles et flans, cisaillage,
poinçonnage et découpage mécanique
3.4.1 Déroulage
Cette opération doit être réalisée avec une motorisation Cela provoque des bavures, qui sont positionnées comme
asservie à la vitesse de la ligne afin d’optimiser la fluidité du l’indique le schéma ci-dessous.
flux des produits. Dans les cas extrêmes de certaines lignes,
la motorisation permet également d’éliminer les à-coups
ainsi que les claquements ou glissements des spires. face d’aspect
envers
3.4.2 Refendage, mise en feuilles et flans, cisaillage,
poinçonnage et découpage mécanique
Le refendage et les autres processus de découpage des pré- sens de la bavure

laqués s’effectuent avec les mêmes paramètres que pour les
autres produits. Il faut uniquement contrôler le réglage et
l’affûtage des outils afin d’éviter l’apparition de bavures ou
de filaments de peinture. Comme les bavures ne seront pas Sens des bavures sur une refendeuse
12 recouvertes par une couche de peinture finale, elles reste-
ront apparentes. Les filaments ou morfils peuvent provo- Les jeux et croisements préconisés pour le refendage sont
quer une pollution des outils. illustrés par le schéma suivant :
Pour que les éventuelles bavures ne soient jamais gênantes

axe supérieur
(esthétique, coupures lors de la manutention, etc.), il faut
intégrer les opérations de refendage, mise en feuille et
cisaillage dès la conception. Les règles suivantes sont à
prendre en compte pour bien gérer la position des bavures
de découpe. couteau
tôle
Idéalement, il faut travailler l’acier du côté peint (face
jeu vertical
d’aspect visible) afin d’éviter tout écaillage de la peinture en
(croisement)
cas de mauvais réglage. tôle
Un montage symétrique est plus indiqué qu’un montage

dissymétrique pour les têtes de refendage et de dérivage. couteau
jeu horizontal
(entre fer)
axe inférieur
arbre supérieur
Valeurs de jeux et de croisements
arbre inférieur
L’opération de refendage est définie comme bonne lorsque :
• la zone d’affaissement est faible;
Montages de refendage symétrique - bon • la zone de cisaillement est proche du tiers de l’épaisseur;
• la zone de fracture est nette avec un angle inférieur à
5 degrés;
arbre supérieur • il n’y a peu ou que pas de bavures;
• il n’y a pas de filament de peinture (morfil ou cheveux
d’ange).
arbre inférieur
Montages de refendage dissymétrique - mauvais

3.4.3 Découpage au laser et jet d’eau
6 à 8% zone d’affaissement (bombe plastique)
25 à 40% zone de cisaillement Dans le découpage au laser, le gaz utilisé sera obligatoire-
ment de l’azote. L’oxygène a en effet l’inconvénient de
brûler le revêtement organique, ce qui entraîne une pertur-
zone de fracture bation et une perte de puissance du faisceau laser ainsi que
50 à 60%
l’apparition de bavures. Le choix de l’azote engendre un coût
de découpe plus important du fait des débits nécessaires
jeu horizontal bavure faible ou nulle (pression de 20 bars en azote au lieu de 1 bar en oxygène).
Si un film de protection temporaire est déposé, il est possi-

α = 5° ble de réaliser la coupe en deux passes (une pour le film et
une autre pour le prélaqué). Le niveau d’adhésion du film
Zone de découpe doit, dans la mesure du possible, être adapté au découpage
afin de ne pas peler et venir gêner le faisceau. La meilleure
La mise en longueur sur la cisaille occasionne par contre une solution consiste généralement à l’éliminer au préalable afin
bavure inversée entre l’avant et l’arrière de l’acier. de conserver l’excellente qualité d’une découpe au laser
(précision, faible zone thermiquement affectée et absence
de bavure).
13
serre-flan Le découpage au jet d’eau est bien adapté au prélaqué et ne
nécessite aucun réglage particulier. Comme il n’y a aucune
lame mobile source de chaleur ni de contact avec l’outil, ce procédé per-
bande déroulée met d’obtenir une excellente qualité de coupe : sans bavure,
ni dégradation des revêtements organiques, ni zone thermi-
quement affectée. Le dépôt d’un film de protection tempo-
lame fixe raire est le seul point à devoir être adapté, dans certains cas,
flan
pour éviter une décohésion de celui-ci lors de la coupe.
Sens des bavures sur une cisaille
Cet aspect est important car il impose un empilage parfaite-

ment vertical des feuilles.
Les découpes au moyen d’une disqueuse ou d’un outil équi-

valent sont à proscrire. Elles provoquent des brûlures sur les
revêtements et génèrent des copeaux et bavures consé-
quents. Les profileurs, par exemple, privilégieront le cisailla-
ge à lame hydraulique ou pneumatique, en sortie de ligne,
plutôt que le découpage à la scie à disque ou à ruban.
En complément, le choix d’un bon système de manutention

de l’acier – en particulier sur les poinçonneuses – est impor-
tant. Les nouvelles solutions du type mini-brosses seront
préférées aux anciens modèles à billes.

14
4
Mise en forme du prélaqué
4.1 Introduction 16
4.2 Emboutissage 17
4.3 Profilage 17
4.4 Pliage 18
4.5 Panneautage 19
4.6 Tombage de bord 20
4.7 Repoussage 20

Arcelor Group
4
4.1 Introduction
Quand on met en œuvre du prélaqué, la face d’aspect de la peinture est en

contact direct avec les outils. Les réactions aux efforts qui se produisent sur
cette surface de contact sont tributaires de la peinture. Il faut donc des métho-
des de travail adaptées et une bonne prise en compte du rôle de la peinture.
Pour cette raison, il est préférable d’avoir des outils et des halles dédiés, des
installations très propres et une température de travail au moins égale à la tem-
pérature de transition vitreuse (Tg) (voir p. 10).
Afin d’éviter les rayures, voire les arrachements dans les cas extrêmes, il faut
également augmenter les surfaces de contact acier/outil afin de diminuer les
pressions locales de contact et de limiter les mouvements relatifs et les frotte-
ments entre les outils et l’acier prélaqué.
L’augmentation des surfaces de contact n’est pas toujours aisée à réaliser direc-
tement. Elle peut cependant être faite facilement au travers d’un polissage des
outils.
Les mouvements relatifs dépendent du processus de mise en œuvre utilisé,

16 mais ils ne sont pas toujours faciles à minimiser. Par contre, il est facile de rédui-
re le coefficient de frottement entre les surfaces. Le polissage est là encore une
excellente solution. Mais une lubrification adaptée est aussi possible (huile éva-
nescente, p. ex.). Les produits prélaqués présentent une très faible valeur du
coefficient de frottement dans ces conditions (souvent inférieure à 0,05 sur des
outils en acier).
Dans certains cas spécifiques, il est utile de protéger le feuil de peinture par un
film de protection temporaire. Cette solution doit être examinée en fonction
des processus de mise en forme employés.
Les niveaux de déformation induits par le design de la pièce et ses procédés de

mise en œuvre doivent rester compatibles avec les caractéristiques de déforma-
bilité du support, de l’éventuelle couche de revêtement métallique et du systè-
me de peinture. Cet aspect sera détaillé dans le paragraphe sur la conception
(voir p. 29).
Au moment de la mise en œuvre, il faut considérer l’épaisseur totale du produit

(acier + revêtement métallique + laque + film de protection). C’est cette épais-
seur totale qui doit servir à la définition des jeux dans les outils. Sur des faibles
épaisseurs de métal ou pour des applications avec des réglages très précis, tout
oubli de l’épaisseur des revêtements peut conduire à un laminage de ceux-ci.
Attention au risque d’erreur car les normes définissent l’épaisseur d’un acier pré-
laqué sans prendre en compte l’épaisseur du revêtement organique (unique-
ment acier plus revêtement métallique).

4.2 Emboutissage
poinçon serre-flan
jonc de freinage matrice redan jonc de bloquage
Proscription des joncs et autres redans
Les surfaces organiques sont soumises à différentes Le polissage et une bonne dureté des outils – par exemple
contraintes lors de l’emboutissage, les principales étant la en acier fortement allié du type Z160CDV12, Z200CDV12 et
déformation et le contact. Z230CDV12-4 – restent les solutions de référence. Pour
éviter le dégraissage, la lubrification par une huile soluble
Les modes de déformation ont des influences distinctes ou évanescente est une solution d’appoint. Elle nécessite
(rétreint, expansion, traction plane, traction uniaxiale et par contre une modification des réglages de la pression 17
cisaillement). Le rétreint est à contrôler précisément. Il génè- de serre-flan du fait du meilleur glissement ainsi obtenu
re une augmentation de l’épaisseur ce qui peut annuler les et du risque accru d’apparition de plis. Il est souhaitable
jeux de matières dans les outils. Les niveaux de déformation d’augmenter localement la taille du flan dans les zones dites
doivent rester compatibles avec les capacités de déforma- d’habillage afin de réduire le plissement au minimum.
tion du support et des peintures.
Pour les fabrications à grande cadence, le refroidissement
de l’outil peut s’avérer nécessaire, dans les cas particulière-
ment extrêmes.
Il faut également noter que de forts taux de déformation en
expansion ou en rétreint peuvent modifier l’état de surface
de la peinture dont sa brillance. Ces modifications d’aspect
peuvent s’accompagner également d’une altération de la
tenue à la corrosion dans des milieux agressifs (atmosphères
humides, salines, etc.). Dans ces cas particuliers, des tests en
laboratoire doivent être réalisés.
4.3 Profilage
Différents modes de déformation sur un embouti Les mêmes phénomènes gèrent le profilage du prélaqué.
On retrouve ainsi la tenue de la peinture en termes de flexi-
Les pressions engendrées en emboutissage sont relative- bilité et d’adhérence dans les plis et la tenue aux pressions
ment élevées et atteignent fréquemment 5 à 10 MPa. Le et aux frottements.
frottement est un point à surveiller, car il peut endommager
sérieusement le revêtement organique. Ainsi, les retenues Le premier point sera repris en détail dans le paragraphe
par jonc et redan doivent être évitées. Les points durs des traitant de la conception (voir p. 29).
outils, c’est-à-dire les zones mal usinées ou mal rechargées,
seront éliminés. Pour la tenue aux pressions de contact, les solutions sont
différentes de celles applicables en emboutissage. En pre-
De même, les rayons d’entrée de matrice seront, dans la mier lieu, il convient de choisir les galets présentant le plus
mesure du possible, augmentés. Le jeu entre les poinçons grand diamètre possible. Dans un deuxième temps, tous les
et matrices sera toujours égal à l’épaisseur totale de l’acier angles vifs sur les galets seront éliminés et remplacés par
prélaqué plus 5 à 10% selon les cas. des congés de raccordement.

4
Galets de profilage
4.4 Pliage
18 Pour éviter les glissements, la solution idéale est d’avoir des La gestion des déformations est identique à celle du profila-
outils avec des contre-galets montés sur roulement. Cette ge. Pour la gestion du contact proprement dit, il est néces-
solution est techniquement simple et ne pose aucune diffi- saire de différencier trois technologies de pliage.
culté supplémentaire de maintenance. L’investissement de
départ est légèrement supérieur.
4.4.1 Pliage à tablier (par volet)
Comme pour les outils d’emboutissage, on prêtera une Le pliage par tablier est une excellente solution sur le plan
attention toute particulière à la rugosité et à la dureté des des pressions de contact engendrées. Il s’effectue en effet
galets. Les meilleurs matériaux d’outils étant alors des aciers sur la surface du tablier. De plus, ce procédé limite au maxi-
faiblement ou fortement alliés, trempés, rectifiés et si possi- mum les mouvements relatifs de l’acier par rapport aux
ble polis (35NCD4, 100C6, Z200C13, etc.). Le dépôt d’une outils.
couche de chrome est le meilleur compromis.
Si la lubrification est nécessaire pour profiler un acier galva-

nisé (afin d’éviter le collage du revêtement sur les outils), elle
est souvent inutile pour l’acier prélaqué du fait des capacités
actuelles des revêtements organiques. Dans le cas de géo-
métries de profilés complexes, il peut toutefois être difficile
de l’éliminer.
Un film de protection temporaire déposé sur le prélaqué est

une autre solution pour réussir le profilage en sauvegardant
le revêtement de peinture. Ceci se fait très fréquemment
pour les profilés larges de type bâtiment, mais peut s’avérer Pliage sur plieuse à tablier
plus délicat pour les profilés complexes. Ce point sera discu-
té dans la suite de ce recueil.
Pour les profilés de petites dimensions, la majorité des outils

est conçue avec des jeux très faibles, voire nuls, pour garan-
tir la géométrie de la pièce. Mais ces outils ne sont pas bien
adaptés au profilage du prélaqué, car il est nécessaire d’a-
voir du jeu pour ne pas abîmer le revêtement. Il faut généra-
lement un à deux dixièmes de jeu pour une épaisseur de
0,7 mm en profilage large. Comme pour l’emboutissage, il
faut considérer l’épaisseur totale de l’acier, y compris l’épais-
seur du revêtement organique et du film de protection.

4.4.2 Pliage en l’air et en fond de vé 4.4.3 Pliage en frappe
Dans le pliage en l’air et en fond de vé, les pressions engen- Le pliage en frappe sur vé est à exclure pour les prélaqués du
drées sont supérieures. Le contact n’est en effet plus surfa- fait de sa très forte agressivité. Il n’est heureusement plus
cique mais linéique. Plus encore, le prélaqué glisse sur les beaucoup employé aujourd’hui. Son principal avantage est
rayons d’entrée de la matrice. une gestion simplifiée du retour élastique.
Rappel : le retour élastique dépend uniquement de la nuan-

ce du métal et n’est nullement modifié par la présence des
revêtements organiques.
Enfin, il est nécessaire de prêter une attention particulière

aux séries des lames afin d’avoir des raccords parfaits.
Certains constructeurs donnent une tolérance de 2/100 de
millimètre sur leurs outils à l’état neuf. Il ne faut pas oublier
que, selon les emplois, les outils peuvent vieillir différem-
ment au fil du temps.
4.5 Panneautage
Le panneautage est technologiquement très proche du plia- 19

Pliage sur plieuse en vé ge à tablier. Les mêmes solutions pourront y être utilisées.
Effet matrice : la règle de base du pliage en vé préconise

une largeur des vés comprise entre 6 et 12 fois l’épaisseur.
Pour plier du prélaqué, on tendra vers une largeur égale à 12
fois l’épaisseur. Ce choix, simple, ne génère aucun surcoût et
présente de nombreux avantages. Le bras de levier du plia-
ge étant augmenté, les pressions de contact sont de ce fait
réciproquement diminuées. Le rayon de pliage de l’acier –
dit rayon naturel – augmente, ce qui diminue les déforma- Pliage sur panneauteuse
tions subies par les revêtements. Le rayon d’entrée matrice
ainsi augmenté diminue les pressions de contact et les frot- Le panneautage est très facile à automatiser, d’où sa présen-
tements. ce fréquente sur des lignes intégrées. Il n’est pas nécessaire
de retourner la pièce pour réaliser des plis inversés; on peut
travailler très facilement les quatre côtés d’un produit en
opérant une simple rotation de 90 degrés, ce qui raccourcit
les temps de production et réduit la manutention des pièces
prélaquées à sa plus simple expression.
R1
R2
Pliage sur plieuse en vé avec petit et grand vés
Effet poinçon : plusieurs gammes d’outils existent. La

gamme courante dispose d’un rayon de poinçon inférieur
au rayon naturel de l’acier (il est compris généralement
entre 0,6 et 0,8 mm). D’autres gammes disposent d’un rayon
plus conséquent, de l’ordre de quelques millimètres. Elles
génèrent pour l’acier un rayon de pli plus grand. Les défor- Pièce avec plis positifs et négatifs
mations subies par les revêtements organiques sont alors
très nettement inférieures (voir p. 30).

4
4.6 Tombage de bord 4.7 Repoussage
La gestion des déformations lors d’un tombage de bord se Le repoussage est un processus pouvant engendrer de très
rapproche de celle du profilage et du pliage. fortes déformations. Il se rapproche à cet égard de l’embou-
tissage.
Au niveau des contacts outil/acier, il est nécessaire de diffé-
rencier la face intérieure au pli de la face extérieure. Pour la Pour ne pas abîmer le revêtement de peinture, il faut un
face interne, le contact est surfacique et peu sévère. Pour la galet de grand diamètre avec une surface parfaitement
face externe, il est très fréquemment linéique et plus sévère. polie. Le même polissage sera réalisé sur le mandrin inté-
C’est à ce niveau que se situent les difficultés potentielles. rieur afin de faciliter le glissement du métal.
Des outils polis sont nécessaires, voire impératifs, pour la
lame. On prendra aussi soin d’avoir un jeu suffisant pour évi- flan
ter tout laminage de la peinture. Il convient que le rayon
d’entrée de la lame soit le plus grand possible.
contre-pointe
serre-flan
couteau
mandrin
galet de formage
20
Repoussage au galet
Dans les cas difficiles, tels que haut niveau de déformation

matrice du métal, métal à haute limite d’élasticité, etc., les vitesses
de rotation et d’avance seront diminuées afin de limiter les
Tombage de bord classique échauffements. L’acier prélaqué peut aussi être refroidi à l’air
comprimé ou lubrifié à l’aide d’une huile soluble ou évanes-
Dans le tombage de bord, le contrôle du retour élastique se cente. Cette dernière solution n’est cependant envisageable
réalise par l’opération dite de repassage, c’est-à-dire par le que sur un outil à commande numérique en raison des pro-
laminage de l’acier dans son épaisseur. Avec le prélaqué, il jections.
est nécessaire de travailler différemment sous peine de
détériorer fortement la peinture.
La meilleure solution est alors d’avoir un mécanisme à came,

permettant une rotation de la lame et non uniquement une
translation verticale. Ce système limite en outre les glisse-
ments lors du retrait de l’outil. Ce processus se rapproche
dans cette configuration du pliage à tablier.
poinçon articulé
serre-flan
came
matrice
Tombage de bord avec un système à came

Pour assurer les fonctions mécaniques et
esthétiques, l’aspect «assemblage» doit être pris
en considération dès la conception d’un nouveau
produit. Ce point sera développé plus largement
dans les pages suivantes.
Mais ce qui peut apparaître comme une difficulté
est aussi une opportunité d’évoluer vers des
processus d’assemblage propres et non bruyants.
5
Assemblage du prélaqué
5.1 Collage 22
5.2 Clinchage 23
5.3 Rivetage 23
5.4 Sertissage 24
5.5 Assemblages par vis, agrafes, boulons, etc. 25
5.6 Soudage 25

Arcelor Group
5
5.1 Collage
Le collage est une technique parfaitement appropriée au Du point de vue de la conception des joints collés, on procé-
prélaqué, car ce produit est intrinsèquement propre et assu- dera classiquement par recouvrement.
re un excellent mouillage des adhésifs. Afin d’assurer une
bonne adhésion et cohésion des surfaces d’aciers prélaqués,
il faut vérifier la compatibilité de la colle par rapport aux
revêtements organiques employés. Cet aspect doit être
examiné en détail car chaque couple revêtement orga-
nique/colle a ses propres performances. De plus, la durabilité
du collage varie selon le milieu dans lequel la pièce finie sera
exposée. Il est recommandé de consulter les équipes
d’Arcelor sur ce point.
Un collage est un sandwich complexe dont l’efficacité

dépend du choix de la colle mais aussi de la bonne cohésion
de l’ensemble des couches le constituant. La rupture de la
jonction peut en effet intervenir dans le joint de colle, dans
le revêtement métallique ou organique, voire au niveau des recouvrement couvre joint
différentes interfaces (métal, revêtement métallique, primai-
22 re, finition, colle). Des tests sont nécessaires pour effectuer Modes d’assemblage préconisés
un choix technico-économique optimal. Il faut savoir que les
assemblages par collage sur prélaqués donnent des tenues Les sollicitations de cisaillement, traction et compression
au vieillissement humide très supérieures à celles que l’on seront privilégiées et celles de pelage et de clivage, évitées.
peut rencontrer avec les surfaces métalliques nues ou galva-
nisées. La famille des adhésifs polyuréthannes bicompo- Avant d’effectuer un collage, on s’assurera que les surfaces à
sants est une solution adaptée à de nombreuses situations. coller sont sèches et non polluées par des agents chimiques
(huiles, graisses, etc.) ou par des poussières. En cas de pollu-
Cette technique de collage présente de nombreux avan- tion, elles seront nettoyées avec un chiffon propre ou une
tages : elle répartit parfaitement les efforts, du fait de la liai- brosse souple, puis avec un chiffon imbibé d’alcool isopro-
son continue créée. Elle peut de plus assurer l’étanchéité ou pylique. Dans les cas extrêmes, les surfaces en contact pour-
un amortissement des vibrations avec certains produits spé- ront être protégées par un film à retirer avant collage.
cifiques. L’assemblage est esthétique. Il n’y a aucun endom-
magement mécanique ou thermique des substrats.
La polymérisation peut être réalisée efficacement et rapide-

ment par différents moyens : chimiquement (par catalyseur
ou activateur) ou thermiquement (par étuve, presse chauf-
fante, induction, infrarouge, etc.). Pour autoriser une manu-
tention aisée des pièces avant polymérisation complète, des compression cisaillement traction
points clinchés ou autres peuvent être ajoutés.
clivage pelage
Différents modes de sollicitation
A noter que la gamme des produits réalisables sur les lignes

de laquage comporte de l’acier préencollé, thermiquement
réactivable.

5.2 Clinchage 5.3 Rivetage
Le clinchage est très bien adapté au prélaqué. Cette technique d’assemblage ne requiert aucune précau-
tion particulière par rapport à l’acier laminé à froid, galvani-
Ce procédé autorise un assemblage sans apport de matière sé ou électrozingué.
et de matériaux de nature très différente. Il préserve correc-
tement la tenue à la corrosion des revêtements moyennant Plus précisément, on trouve :
quelques précautions (voir ci-dessous). C’est un procédé
propre (pas de fumée, ni de scories), peu bruyant et peu
La technique du rivetage conventionnel
consommateur d’énergie. Il est aisément automatisable et
s’insère facilement dans une ligne de profilage ou autre. Il avec perçage des feuilles d’acier, introduction et déforma-
présente enfin une bonne tenue aux charges cycliques. tion du rivet;
rivet
23
Point clinché
La capacité de clinchage d’une feuille est directement liée à

la nuance d’acier utilisée. Pour garantir l’esthétique des Rivetage conventionnel
points clinchés, une lubrification locale avec une huile
évanescente peut s’avérer nécessaire. Celle-ci limite les
Le rivetage aveugle
frottements entre le poinçon, la matrice et la surface de l’acier
prélaqué. Le réchauffage est là encore un excellent moyen pour lequel un seul côté accessible suffit, du fait de la pré-
d’assurer la souplesse du revêtement organique et sa défor- sence dans le corps creux du rivet d’un mandrin assurant sa
mabilité lors du clinchage. Le film de protection temporaire déformation. Il en existe à rupture de tête ou de tige, à man-
en est un autre. Mais il ne doit jamais se situer entre les deux drin fileté, à tête explosive, etc.;
parements à clincher.
Esthétiquement, le clinchage génère une cavité et une pro-

tubérance. Sa tenue mécanique statique est inférieure à
celle d’un point soudé. Ceci impose une plus grande densité
de points. Sa réalisation demande une bonne perpendicula-
rité de l’outil par rapport à la surface et un positionnement
précis de la matrice par rapport au poinçon. Il convient de
respecter les limitations suivantes : épaisseur inférieure à
3 mm et rapport maximum de deux entre les épaisseurs des
parements. Rivetage aveugle

5
L’auto-rivetage 5.4 Sertissage

pour lequel une seule opération est nécessaire, le perçage
étant réalisé par le rivet lui-même. Ce procédé utilise la déformation plastique de l’acier pour
assurer la réalisation du serti. Il est tout à fait approprié au
prélaqué, pourvu que les revêtements métallique et orga-
nique soient choisis en fonction des niveaux de déformation
engendrés dans les plis.
Le sertissage préserve correctement la tenue à la corrosion

des revêtements. Le collage peut facilement lui être associé.
Il peut assurer une étanchéité par l’adjonction d’un mastic,
d’un joint ou d’une colle. Dans la mesure du possible, le ser-
tissage doit être conçu de manière à ce que les tranches ne
Auto-rivetage soient pas visibles (esthétique et corrosion).
Les avantages de l’auto-rivetage sont identiques à ceux du

clinchage. Il présente de plus une meilleure résistance au
chargement statique. Cette technique est cependant mal
adaptée aux faibles épaisseurs.
24 Ces modes d’assemblage par rivets permettent d’assembler

des produits de nature différente et préservent parfaite-
ment la tenue à la corrosion des revêtements. Ils sont enfin
peu bruyants et peu consommateurs d’énergie. Ils sont
cependant indémontables et peu esthétiques. Ces procédés
se prêtent bien à l’automatisation, ce qui les rend compéti-
tifs par rapport à d’autres techniques d’assemblage par fixa-
tion mécanique. Ils sont, par contre, handicapés par rapport
à d’autres techniques d’assemblage (collage, clinchage, etc.)
de par le coût des rivets.
Sertissages simples et doubles
Il est cependant limité à des géométries simples, ce qui

exclut son utilisation pour la réalisation de coins.
L’assemblage réalisé est non démontable. Il admet du point
de vue mécanique une faible tenue au glissement dans le
sens perpendiculaire au serti et une faible tenue à l’ouver-
ture dans le sens de celui-ci. Le sertissage implique souvent
des plis sévères, ce qui nécessite l’utilisation de laques ayant
une bonne souplesse.
Ce procédé est très économique pour les grandes séries,

même si la conception des outillages peut être longue et
délicate.

5.5 Assemblages par vis, agrafes, boulons,
etc.
Ces modes d’assemblage sont eux aussi parfaitement adap- Il est possible d’éliminer mécaniquement les revêtements
tés à l’acier prélaqué. Ils permettent d’assembler des produits au droit des points pour faciliter le soudage. Dans quelques
de nature très différente et préservent la tenue à la corro- rares configurations, les électrodes peuvent être mises en
sion. Ils sont aisément démontables. Ils sont par contre peu contact avec les faces nues ou revêtues de zinc (les faces
esthétiques, même si des capuchons en plastique de cou- prélaquées soudables étant en vis-à-vis).
leur peuvent leur être adjoints. Ils engendrent un coût non
négligeable en pièces et main-d’œuvre. Ce mode d’assem-
blage est enfin peu bruyant et peu consommateur
d’énergie mais difficile à automatiser.
électrode électrode
25
face d’aspect
courant initial courant principal
Différentes solutions assemblées (vis, boulon, agrafe etc.)

Soudage par résistance en configurations spécifiques
5.6 Soudage Cette technique de soudage n’engendre aucune difficulté

particulière par rapport à une tôle nue ou revêtue de zinc en
D’une manière générale, les opérations classiques de sou- termes de paramètres de soudage. La durée de vie des
dage entraînent une dégradation esthétique de l’acier pré- électrodes, avec recalage de l’intensité, reste du même ordre
laqué ainsi qu’une diminution de sa tenue à la corrosion. Un ou est meilleure que celle obtenue sur tôles revêtues de
reconditionnement des zones soudées est souhaitable si la zinc. Des valeurs de 1000 à 1800 points ont ainsi été vérifiées
pièce se situe en zone sensible. sur certains prélaqués soudables. Un phénomène percepti-
ble de claquage et une émission de fumée peuvent apparaî-
Par contre, certaines techniques de soudage, comme le sou- tre sans toutefois perturber le soudage et sans modifier, de
dage de goujons par décharge de condensateur, permettent quelque manière que ce soit, la qualité de l’assemblage.
d’obtenir de bons résultats sans dégradation de la peinture. Enfin, la tenue mécanique des points est identique à celle
des points sur tôles revêtues de zinc ou nues.
5.6.1 Soudage par résistance
5.6.2 Soudage par fusion
Du fait de sa non-conductivité, le prélaqué est mal adapté
au soudage par résistance. Ce procédé est cependant utilisa- Dans ces différents procédés (MIG, MAG, TIG, plasma, etc.),
ble pour des revêtements organiques spécifiques dits sou- l’acier est porté à sa température de fusion. Les revêtements
dables. La résistance statique globale (RSG) de ces solutions sont alors vaporisés, ce qui a pour effet de polluer le bain de
reste néanmoins de l’ordre de 500 mW contre 0,02 à 0,05 mW fusion. Cette pollution peut créer potentiellement des poro-
pour l’acier électrozingué. Des électrodes à face de contact sités débouchant dans le cordon de soudure ou générer des
hémisphérique facilitent le passage du courant par localisa- projections (MAG) ainsi que des interruptions de l’arc (TIG).
tion de l’effort. Le domaine de soudabilité se trouve généra-
lement décalé vers des intensités de soudage plus faibles, ce
qui représente un avantage pour une utilisation industrielle.

5
5.6.4 Soudage par laser
Autour de la zone concernée, les revêtements sont brûlés Ce procédé réclame un assemblage précis des tranches afin
(zone thermiquement affectée importante). Pour éliminer que le laser ne soit pas gêné par les vapeurs d’une attaque
ces difficultés, un décapage mécanique de la zone à souder en pleine face. Comme pour le soudage par fusion, il est
est préférable. De ce fait, les assemblages sur tranche sont possible de réaliser un décapage de la zone à souder.
plus aisés que sur zone plane. Certaines positions dans
l’espace des pièces à souder favorisent néanmoins l’évacua- Le principal atout du soudage laser est de limiter la zone
tion des fumées. thermiquement affectée à quelques millimètres autour du
cordon.
26 Soudage au laser sur tranche
Différentes positions de soudage

5.6.5 Soudage des goujons
Ces procédés sont de ce fait peu adaptés au prélaqué. Différents procédés permettent le soudage de goujons sur
l’acier prélaqué (ATC, SIG, ADC, etc.). Seul le soudage par
décharge de condensateur (ADC) autorise un assemblage
5.6.3 Soudage par pression ERW
des goujons sur tout type d’acier prélaqué, conducteur ou
Ce procédé est largement utilisé dans la fabrication de tubes non. Moyennant un réglage optimal des différents paramè-
par profilage. Il est directement applicable à l’acier prélaqué tres de soudage, il est très aisé de conserver un aspect par-
avec un chauffage par induction. Mais, il aboutit à une large fait à l’acier prélaqué au verso du point de soudure et une
zone thermiquement affectée, avec une peinture dégradée, excellente tenue à la corrosion de la zone. Cela rend cette
ce qui limite son utilisation. technique très intéressante. La présence de légères écla-
boussures à la périphérie de la soudure est sans influence
ligne de soudure sur le revêtement.
point de soudure
galet forgeur
V (5 à 7°) de soudure
inducteur
Soudage d’un goujon par décharge de condensateur

défilement du tube
impédeur L’arc à temps court (ATC) requiert des revêtements conduc-
Soudage ERW teurs et marque le verso de l’acier prélaqué. Le procédé Stud
Inert Gas (SIG), quant à lui, est applicable sur tous les types
de revêtement mais conduit à une dégradation importante
du revêtement.

6
Protection et aide à la mise
en œuvre
6.1 Les films de protection temporaire 28
6.2 Les lubrifiants et solvants de nettoyage 28

Arcelor Group
6
Protection et aide à la mise en œuvre
6.1 Les films de protection temporaire 6.2 Les lubrifiants et solvants de nettoyage
Le film de protection temporaire déposé en sortie de ligne Pour les cas où une lubrification est nécessaire, il est impor-
de laquage ou en reprise est une excellente parade contre tant de bien choisir le lubrifiant. Les huiles évanescentes
les risques de rayures lors de la mise en œuvre. Il engendre seront privilégiées car elles ne nécessitent généralement
des coûts supplémentaires, tant pour la pose du film que aucun dégraissage. Elles peuvent être, selon les produits,
pour son décachage, qui doit être effectué le plus en aval directement compatibles avec une opération finale de colla-
possible. Ce décachage ou pelage est généralement fait sur ge ou de laquage. Leur application s’effectue à l’aide de sys-
le produit fini, voire par le client final (film conservé sur le tèmes à micro-pulvérisation basse pression, à pulvérisation
produit comme protection jusqu’au client final). A noter que en micro-gouttelettes, à rouleaux, etc. Les huiles solubles
pour des pièces de formes complexes, l’enlèvement du film sont une autre solution. Elles exigent, par contre, des instal-
peut être laborieux. lations plus complexes de récupération et de traitement. Les
graisses, cires et autres produits seront évités puisqu’ils sont
Dans certains cas, le film peut gêner la mise en œuvre. Le difficiles à détruire sans avoir recours à des solvants, souvent
problème peut se poser à l’emboutissage (sauf avec des incompatibles avec les revêtements organiques.
films spéciaux), au découpage laser et au collage. A l’inverse,
il ne pose ordinairement aucun problème pour le pliage, le Les solvants du type alcool isopropylique seront privilégiés
profilage, le refendage, le découpage, etc. L’utilité d’un film pour le nettoyage des aciers prélaqués, si cette opération
de protection dépend donc essentiellement de la protec- s’avère indispensable. Les solvants du type MEK ou acétate
tion recherchée pour le prélaqué et de la mise en œuvre. d’éthyle sont à proscrire car ils peuvent attaquer les revête-
28 ments organiques. Un simple nettoyage à l’eau savonneuse
L’épaisseur du film est à prendre en considération pour le s’avère une solution simple, à retenir.
réglage des jeux car elle se situe généralement entre 35 et
100 µm. Un film de faible épaisseur permettra d’effectuer un
contrôle du produit; un film de forte épaisseur protégera
mieux l’acier mais est opaque et ne permet plus un bon
contrôle de l’acier au cours de la mise en œuvre.
L’utilisation d’un film impose de prendre quelques précau-

tions quant au stockage en extérieur. En cas de blocage de
la condensation entre le film et la laque, une corrosion
risque d’apparaître.
Il est conseillé de ne pas attendre plus de 6 mois pour le

décachage du film et de l’effectuer à température ambiante.
Les produits filmés ne doivent pas être stockés au soleil ni à
des températures extrêmes. Enfin, le décachage du film doit
être réalisé rapidement après des opérations de mise en
forme sévères. Les grandes pressions engendrées rendent
difficile l’enlèvement du film dans le temps (emboutissage
profond, p. ex.).

Pour réussir la conception d’une pièce en acier
prélaqué, il convient de tenir compte de trois
aspects. Il s’agit de la gestion des formes, des
assemblages ainsi que des tranches et des coins.
D’autres aspects, tels que la rigidité, la tenue à la
fatigue, etc., ne seront pas abordés ici car ils ne
sont pas particuliers aux aciers prélaqués.
7
La conception
7.1 La gestion des formes 30
7.2 La gestion des assemblages 31
7.3 La gestion des tranches et des coins 32

Arcelor Group
7
La conception
7.1 La gestion des formes
La géométrie de la pièce influence directement les niveaux Cette formule sous-estime cependant le niveau des défor-
de déformation que va subir le métal lors de sa mise en mations lorsque le rayon de pliage devient proche de l’épais-
œuvre. Le choix d’une géométrie de pièce a donc une seur de l’acier (pour les plis à bloc, p. ex.).
influence directe sur sa faisabilité de réalisation. C’est un
point aujourd’hui bien géré par l’ensemble des concepteurs La courbe ci-dessous précise quelques valeurs de la défor-
pour l’acier nu, galvanisé ou électrozingué. mation en fonction du rapport du rayon interne du pli sur
l’épaisseur de l’acier, selon la formule de déformation :
Pour la pièce prélaquée, ces principes s’appliquent de la
même façon. Le concepteur doit aussi vérifier que les revê- déformation
tements organiques accepteront les niveaux de déforma- ε (%)
tion induits.
Les revêtements organiques ont leurs propres caractéris-

tiques (adhérence, souplesse ou flexibilité, dureté, tenue à la
corrosion, etc.). Certains peuvent supporter de très fortes
déformations. Ces niveaux se rencontrent fréquemment
dans des plis à bloc, par exemple. D’autres ne présentent
pas ces performances. Il n’est ainsi pas toujours possible de
30 concilier les meilleures performances dans tous les domai-
nes; cependant, la recherche du meilleur compromis pour
satisfaire un cahier des charges est toujours possible.
Au moment de la conception, on veillera donc à ne pas rapport
introduire inutilement des déformations excessives, pour Ri/e
pouvoir choisir un revêtement organique qui présente le Evolution de la déformation de flexion en fonction de Ri/e
meilleur équilibre de performances pour chacune de ses
caractéristiques. Elle témoigne de l’influence logarithmique du rayon de
pliage sur le niveau des déformations.
Le profilage, le pliage, le panneautage et autres opérations
du genre engendrent des déformations de flexion dans les Le choix d’un simple rayon de pliage est donc à réaliser avec
plis au niveau des revêtements, déformations qui sont cor- attention. Il faut prendre en compte le revêtement orga-
rectement prédites par la formule suivante : nique qui doit avoir toutes les propriétés recherchées et
permettre de supporter les déformations lors de la mise en
œuvre.
(1)
L’ECCA* et la NCCA* définissent la tenue à la déformation
des revêtements (flexibilité et adhérence) à partir d’un essai
dont e est l’épaisseur de l’acier et Ri est le rayon de pliage. de pliage à 180 degrés. Etant donné que les prélaqués sont
souvent testés selon les normes, il est utile de connaître les
Ri correspondances entre les deux approches.
ε
Définition des déformations de flexion

Indice ECCA* Indice NCCA* Schéma ε (%) selon (1) En ce qui concerne l’emboutissage, le repoussage et autres
processus du même genre, il importe de remarquer que les
déformations subies par le revêtement proviennent
0T 0T >100
conjointement de la membrane et de la flexion. Elles peu-
vent être correctement estimées par une simulation à l’aide
0,5 T 1T ≈50 de logiciels aux éléments finis, à partir de la première défini-
tion géométrique de la pièce. Lorsque la pièce existe déjà, il
est aussi possible de les déterminer expérimentalement à
1T 2T ≈33
l’aide d’une mesure par grille.
Quoi qu’il en soit, il s’agira de limiter les déformations afin de

1,5 T 3T ≈25
laisser un large choix pour le revêtement et la compatibilité
avec ses différentes caractéristiques. Ceci sous-entend une
géométrie avec des rayons de congés aussi grands que pos-
2T 4T ≈20 sible et un réglage du processus évitant toute traction
excessive de l’acier (pression de serre-flan et lubrification).
A noter que ces choix influencent positivement les pressions

2,5 T 5T ≈17 générées par les outils sur les revêtements organiques. Ils 31
réduisent en effet les risques de rayures voire d’arrache-
ments.
* ECCA : European Coil Coating Association
NCCA : National Coil Coating Association (USA)
7.2 La gestion des assemblages
Enfin, si l’on examine les différents processus de pliage de L’assemblage doit conserver aux revêtements leurs diverses
près, on peut noter qu’ils ne sont pas tous équivalents dans propriétés. De plus, il doit être esthétique pour les parties
ce domaine. Les technologies de pliage à volet (presse à visibles.
tablier et panneauteuse) génèrent très peu de déformation
parasite (dite de membrane) dans l’acier. La fibre neutre Comme l’acier prélaqué est un matériau isolant (sauf excep-
reste au milieu de l’épaisseur. Le revêtement ne subit que la tions), il est peu soudable par résistance. Le soudage par
seule et unique déformation de flexion. Par contre, les tech- fusion est également délicat car très sensible aux pollutions
nologies de pliage sur presse-plieuse déplacent cette fibre par les revêtements. Ces particularités ont donc une consé-
vers le bord intérieur de l’acier. Le revêtement subit alors quence favorable sur le processus de mise en œuvre, par
une traction supplémentaire et parasite. Dans le cas du plia- rapport au postlaqué. Un recours aux autres modes d’as-
ge en l’air, on admet que la fibre neutre se situe à 0,4 fois semblage est généralement la meilleure solution. Il faut
l’épaisseur, alors que dans le cas du pliage avec frappe, elle définir les propriétés recherchées par l’assemblage ainsi que
atteint 0,25 fois l’épaisseur. Un tel phénomène provoque des les performances souhaitées. Ces questions guident le choix
déformations superflues pour les revêtements. Son unique du mode d’assemblage. Il est rarement utile d’obtenir les
intérêt est de limiter le retour élastique dans le cas du pliage performances d’un point soudé pour avoir un assemblage
en frappe. durable et parfaitement adapté aux besoins.
On se reportera au chapitre 5 (voir p. 21) pour avoir des

détails sur les différents modes d’assemblage des prélaqués.

7
La conception
7.3 La gestion des tranches et des coins
Beaucoup de concepteurs se penchent sur la question de la La gestion esthétique des tranches est par contre un aspect
tenue à la corrosion des tranches et de la surface en cas de à approfondir par rapport au postlaqué. Différentes solu-
rayures. Il faut savoir que celle-ci est parfaitement assurée tions peuvent être envisagées, comme la réalisation d’un pli
par le prélaqué du fait de l’existence d’un revêtement sacri- à 180 degrés ou l’emploi de caches en matériau synthétique.
ficiel métallique à base de zinc et d’un primaire contenant Mais plus généralement, cette esthétique doit s’obtenir par
des inhibiteurs de corrosion. De ce fait, l’application biface une conception adaptée en positionnant les tranches dans
de tels primaires renforce la tenue à la corrosion des tran- les zones non visibles (p. ex. à l’arrière de la pièce) ou bien
ches. encore en les recouvrant avec d’autres composants.
L’acier prélaqué comporte tous les éléments pour répondre

aux exigences en matière de tenue à la corrosion. Il fait aussi
bien qu’un acier postlaqué et bien entendu mieux qu’un
acier revêtu uniquement de zinc.
Dans quelques rares situations très agressives, il peut être

avantageux de procéder à un pliage des tranches afin d’évi-
ter qu’elles ne soient en contact direct avec le milieu humide.
Les plis roulés ou en forme de goutte d’eau seront privilégiés
32 par rapport à un pli à bloc pour réduire au minimum les
déformations. Il est également possible de protéger les zones
très fortement exposées par un mastic ou un produit équiva-
lent.
Solutions avec caches synthétiques
Cela concerne aussi les coins pour lesquels l’esthétique est

un critère souvent demandé. Dans le cas du pliage, il est
possible de placer, comme précédemment, les tranches sur
Solutions de protection des tranches les faces non visibles. Dans le cas de l’emboutissage, les
coins doivent être dessinés avec un large rayon pour éviter
l’endommagement des revêtements lors de la mise en
forme. Cet aspect a déjà été traité ci-dessus (voir p. 21).

Exemples de conception sans tranche visible
Des solutions existent dès aujourd’hui dans la mise en forme

de coins (solutions Wemo, Eckold, etc.).
L’acier prélaqué présente des avantages grâce aux multiples

combinaisons possibles. Par exemple : un acier avec une fini-
tion sur chaque face, avec une teinte par face, avec des 33
aspects différents, verso non peint, etc. Toute demande doit
être examinée dans le détail car il faut que les laques appli-
quées sur les deux faces soient compatibles en termes de
température de cuisson, par exemple, ou pour éviter tout
risque de marbrage (marque de pression pouvant apparaît-
re lors du stockage).
En conclusion, la conception impose ou sous-entend des

choix importants pour les revêtements organiques. La
détermination du meilleur compromis caractéristiques/
coût du revêtement organique, respectant le cahier des
charges et la mise en œuvre, est un travail essentiel. Elle ne
peut être effectuée qu’à partir d’un cahier des charges précis,
élaboré à partir de fonctions et de performances du produit
final (cahier des charges fonctionnel).
Une coopération avec les équipes techniques et commercia-

les d’Arcelor est, de ce fait, un atout supplémentaire pour
réussir.

34
Il faut bien différencier le prélaqué du prépeint.
Le prélaqué est un produit fini qui se substitue
pleinement et entièrement à l’emploi de l’acier
postlaqué. Par contre, l’acier prépeint (ou pré-
primairisé) a pour but d’éliminer toutes les
opérations de traitement de surface de l’acier.
Le prépeint est, par conséquent, apte à recevoir
une ou plusieurs couches de peinture finales
(peintures liquides, poudres). Pour les
applications automobiles, un tel produit permet
de supprimer la cataphorèse.
8
Post-traitement
Ces produits permettent d’obtenir d'excellentes caractéristiques d’aspect,

d’adhérence de la peinture et de tenue à la corrosion.
Par exemple, avec un prépeint ayant été postlaqué en gamme automobile,
on peut atteindre des DOI de 85-90, une tension du film de peinture
supérieure à 17,5, une excellente adhérence humide (cotation 0) et une
tenue au gravillonnage de niveau 2 à 3. En ce qui concerne le test 3C, on
n’observe ni cloquage ni dégradation particulière à la rayure en fin de test.
De telles valeurs autorisent l’utilisation de ces produits dans les pièces
automobiles d’aspect classique.
Parmi les atouts importants de ces prépeints, citons l’assurance d’avoir

une couche de primaire constante dans toutes les zones. C’est un avantage
pour la tenue à la corrosion dans les corps creux, étant donné les difficultés
de gestion des lignes de courant en cataphorèse en pareils cas.

Arcelor Group
Arcelor a opté en toute conscience pour un développement durable,
respectueux de la vie. Aujourd’hui comme demain. Steel for life.
PR-UM-OCO-FR – 08/2004
Arcelor FCS Commercial 19, avenue de la Liberté LU-2930 Luxembourg

www.fcs.arcelor.com – fcs.technical.assistance@arcelor.com

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GUIDE D’UTILISATION

Les aciers prélaqués

ARCELOR FCS COMMERCIAL

Les aciers prélaqués

2 Les produits prélaqués 5

3 Préconisations générales de mise en œuvre 9

Les aciers prélaqués se rencontrent dans tous les secteurs industriels.

Le but de ce document est de donner toutes les informations vous

ARCELOR FCS COMMERCIAL

En remplaçant le postlaqué par le prélaqué, l’utilisateur élimine les équipe-

La simplification des opérations résultant de ce transfert a comme consé-

technologiques L’acier prélaqué a pour principal avantage sa qualité constante et reproductible

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

2.1 La gamme Arcelor 6

2.2 La ligne de laquage 7

2.3 Caractéristiques de base de l’acier prélaqué 8

ARCELOR FCS COMMERCIAL

2.1 La gamme Arcelor 2.1.2 Bâtiment intérieur et industrie générale

La large gamme des aciers à revêtement organique d’Arcelor

2.1.1 L’électroménager Produit Apparence Applications

Estetic® High Tech Texturée Appareils électroniques grand

Estetic® White board Lisse Tableaux blancs

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

Granite® Farm Face sup. : 25 Lisse

Polyester 25 Lisse Les bobines d’acier sont installées sur la dérouleuse.

Skinplate® 180/900 Lisse, grainée, textures variées

* Chaque four est équipé d’un incinérateur

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

Les performances attendues et les propriétés de mise en

2.3 Caractéristiques de base Evidemment, le produit prélaqué «universel» répondant à

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

3.2 Préconisations générales 10

3.3 Préconisations pour la manutention, 11

3.4 Préconisations pour le déroulage, refendage, 12

ARCELOR FCS COMMERCIAL

Les paragraphes ci-après décrivent une ligne industrielle Température de travail

3.2 Préconisations générales

Quelques principes de base sont à respecter :

Avoir un personnel formé

Le travail du prélaqué requiert beaucoup de soin de la part

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

3.3.1 Manutention 3.3.2 Emballage

Pour la manutention automatique, il existe actuellement

Enfin, pour les autres outils de manutention (chariot éléva-

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

3.4 Préconisations pour le déroulage, refen-

Le refendage et les autres processus de découpage des pré- sens de la bavure

Pour que les éventuelles bavures ne soient jamais gênantes

Un montage symétrique est plus indiqué qu’un montage

Montages de refendage dissymétrique - mauvais

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

Si un film de protection temporaire est déposé, il est possi-

Sens des bavures sur une cisaille

Cet aspect est important car il impose un empilage parfaite-

Les découpes au moyen d’une disqueuse ou d’un outil équi-

En complément, le choix d’un bon système de manutention

GUIDE D’UTILISATION - Les aciers prélaqués - ARCELOR FCS COMMERCIAL

4.6 Tombage de bord 20

ARCELOR FCS COMMERCIAL

Quand on met en œuvre du prélaqué, la face d’aspect de la peinture est en

Les mouvements relatifs dépendent du processus de mise en œuvre utilisé,

Les niveaux de déformation induits par le design de la pièce et ses procédés de

Au moment de la mise en œuvre, il faut considérer l’épaisseur totale du produit