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Sommaire
p.6 PRÉFACE
p.7 INTRODUCTION
p.9 1. SENSIBILISER
p.10 1.1. Brève histoire des politiques d’intégration des femmes dans
le développement au Maroc
p.14 1.2. Se repérer dans les notions de base et sortir des idées reçues
p.16 1.3. Découvrir les a priori : le jeu des stéréotypes
p.23 1.4. Prendre conscience des inégalités : le triple rôle des femmes
p.25 1.5. Mainstreaming et empowerment : deux axes de travail
p.26 2. ACCOMPAGNER
p.27 2.1. Changer de point de vue grâce aux outils révélant les inégalités entre hommes
et femmes
p.36 2.2. Les problèmes des hommes et des femmes ne sont pas identiques
p.52 3. AGIR
p.53 3.1. Gendériser les méthodes et les phases du cycle de projet
p.65 3.2. La planification de l’action
p.72 CONCLUSION
p.77 BIBLIOGRAPHIE
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cerner les limites d'une approche purement à l'intention des partenaires appelés à collaborer
économiste en faveur d'une approche qui prend avec l'ADS dans le pilotage de projets de déve-
en compte les rapports sociaux entre les hommes loppement. L'objectif étant de renforcer leurs
et les femmes, tout en examinant la situation capacités dans le domaine de l'intégration des
par ticulière des femmes dans les enjeux du questions de genre au niveau de la conception, de
développement. la mise en oeuvre, du suivi et de l'évaluation des
projets de développement.
C'est pour quoi l'Agence de Développement Social
a institué, dès sa création, l'approche genre en Par ailleurs, cet outil vise à clarifier les concepts
tant que fondement de base de sa mission dans utilisés dans les théories de genre, de spécifier
la lutte contre la pauvreté. Néanmoins, l'expé- les cadres conceptuels de l'approche genre et de
rience des premières années de proximité auprès préciser les démarches méthodologiques à adop-
des partenaires a démontré que ce n'est pas une ter pour identifier les questions de genre et assurer
tâche facile que de vouloir amener les acteurs de leur prise en compte effective dans les différentes
développement à reconsidérer leurs pratiques étapes du cycle du projet de développement.
pour une approche qui resitue la « population
bénéficiaire » dans une autre perspective où les Si ce travail s'inscrit dans la stratégie de l'ADS, il
femmes et les hommes participent aux actions de a vu le jour grâce aussi à l'engagement de nos par-
développement et tirent des bénéfices de maniè- tenaires le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille,
re égale et équitable. de l'Enfance et des Personnes Handicapées (SEFE-
PH) et la Coopération Technique Allemande (GTZ),
Dans ce contexte, et depuis septembre 2005, partenaires à qui nous exprimons nos remercie-
l'Agence de Développement Social a institué ¨le ments pour avoir appuyé et soutenu ce travail.
Pôle Genre¨ en tant que structure ayant pour
mission de mettre en place une stratégie pratique Mohamed Najib Guedira
d'intégration des principes de l'approche genre Directeur de l’Agence de Développement Social
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Introduction
d’action.
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1.Sensibiliser
Pour sensibiliser à l’approche « genre » ceux et celles avec lesquels nous faisons des projets de déve-
loppement social, il nous faut d’abord comprendre que les efforts locaux et les projets localisés,
tels que nous les menons, n’ont d’efficacité que parce que nous les incluons dans l’histoire maro-
caine des politiques d’intégration des femmes dans le développement. Il nous faut ensuite, nous
repérer dans les notions de base de l’approche « genre » afin d’avoir les bonnes définitions de ce vers
quoi nous voulons aller, afin de sortir des ornières que représentent les « idées reçues » sur les rap-
ports masculin / féminin dans notre propre société.
Intégrer l’approche « genre » dans le cycle des projets ne peut se faire qu’au prix d’un changement
de mentalités. Celui-ci ne peut pas se concevoir comme une « intervention mécanique ». Il ne s’agit
pas de « changer une pièce défectueuse dans le moteur » des relations entre masculin et féminin.
On ne peut donc pas seulement se fier à de bons « outils », même si ceux-ci restent nécessaires. Ce
changement de mentalités présente plusieurs caractéristiques spécifiques :
- il sera lent et progressif,
- il se peut qu’il avance par saccades (et parfois même avec des retours en arrière passagers),
- il ne concerne pas que les personnes avec lesquelles on travaille ; il nous concerne nous
aussi,
- il ne concerne pas que la sphère des projets de développement, il embrasse toute la sphère
sociale.
L’objet central de cette première partie sera de sensibiliser. Toutes les méthodes de la conscienti-
sation seront, pour cela, nécessaires. A ce stade, rien ne peut remplacer la relation humaine et les
qualités d’empathie que sauront manifester les animateurs et animatrices des associations locales
et des Ong. La sympathie et la bienveillance vis-à-vis de la population qui les entoure construiront
des relations à hauteur de femmes et à hauteur d’hommes. Le développement social commence
comme cela. C’est un premier pas. N’exclure personne, ni les vieux, ni les jeunes, ni les femmes,
ni les hommes, ni les autorités, ni les sans - grades, voilà ce qui constituera le second pas. La
progression sur le chemin de l’égalité entre femmes et hommes est faite d’une marche en avant où
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se succèdent les pas, aussi petits soient-ils, pourvu qu’ils aillent dans le bon sens.
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La question de la condition de la femme a été domiciliée depuis l'Indépendance dans les départe-
ments chargés de l'action sociale. Les types de structures qui avaient en charge le "dossier de la
femme" n'excédaient pas dans leur importance le rang de "Division". Il s'agissait selon le cas et
l'époque de Division, Service, Cellule ou Bureau, sans nomination formelle ou officielle. Des
"bureaux" informels, greffés à différents services s'assignent le rôle de suivi de certains dossiers des
femmes. Ainsi le bureau national de la femme rurale est créé au sein du Ministre de l'Agriculture
et de Réforme Agraire en 1980. Au Ministère de l'Emploi et des Affaires Sociales, mise en place d’un
bureau en 1984, chargé de coordonner entre les parties gouvernementales et les partenaires non
gouvernementaux. Il assurait en collaboration avec une commission nationale, la préparation de
la participation du gouvernement aux différentes conférences et manifestations internationales
(Nairobi, 1985 et Beijing 1995). A noter également les deux divisions, intégrées aux organigrammes
organisationnels du Ministre de la Santé (1984) et du Ministère de la Jeunesse et des Sports (1986)
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
sont destinées aux affaires, à caractère social et sanitaire, relatives aux femmes : santé de la mère et
de l'enfant, hygiène, activités manuelles d'artisanat, alphabétisation, coopératives, etc.
Les crédits alloués aux départements chargés de l'action sociale à l'échelle nationale ont toujours
été très modestes. Ceux réservés à l'entité chargée de la condition de la femme ont été très insuffi-
sants, voire insignifiants. Les crédits extérieurs octroyés par certains organismes internationaux
(UNICEF, FNUAP, FAO, UNESCO, CEA) pour mener certains programmes (scolarisation, alpha-
bétisation etc.) ne produisaient que de maigres résultats.
Les choix macro-économiques axés sur la proclamation libérale et soumis à la loi du marché, pri-
vilégiaient les secteurs financier, technologique et commercial. Le secteur social était complètement
marginalisé, aggravé dans sa détérioration par l'accroissement des inégalités sociales et de la pau-
vreté, notamment depuis le recours du pays aux politiques d'ajustement structurel (1983-1993) en
vue d'assurer les équilibres macro-économiques.
Les programmes établis au sein des trois départements principaux chargés de l'action sociale, à
savoir le Ministère des Affaires Sociales et de l'Artisanat, le Ministère de la Jeunesse et des Sports
et le Ministère de la Santé, visaient quatre axes principaux :
- l'alphabétisation,
- la formation professionnelle manuelle (artisanat),
- la protection de la santé de la mère et de l’enfant et la planification familiale,
- le volontariat dans les domaines de la famille et de la société.
L'approche développementiste adoptée était sectorielle et non globale. L'action sociale était sou-
vent palliative, fondée sur l'assistanat. Les femmes étaient loin d’être considérées comme actrices
du développement et bénéficiaires à part égale des hommes.
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Au mieux, les mécanismes sectoriels prendront la forme de cellules ad hoc, chargées d'introduire
systématiquement la composante « femme » dans les actions des différents secteurs. Ces cellules
tentent « d’opérationnaliser » l'approche Intégration des Femmes dans le Développement – IFD.
Les cellules les plus importantes et aussi les plus efficientes sont :
- La cellule IFD au sein du Ministère des Affaires Etrangères (1990), a pour objectif de pro-
mouvoir le renforcement des capacités des femmes en tant qu’agents actifs dans le développement.
Les activités mises en place étaient liées à des initiatives des organismes internationaux implan-
tés au Maroc, suite aux recommandations des conférences internationales sur la femme (Mexico
et Nairobi). Malgré des moyens limités, cette cellule a contribué à la diffusion de l’informa-
tion (brochure, bulletin, guide, répertoire, film documentaire, etc..) à travers les structures
institutionnelles, les ONG, et autres acteurs de développement. Cependant, la dimension des
rôles et des rapports sociaux hommes - femmes ne sont pas considérés. La priorité a souvent
été donnée aux projets générateurs de revenus dont le but restait la lutte contre la pauvreté
chez les femmes.
• Le premier pas sera l'instauration d'une Cellule au sein du Ministère des Droits de l'Homme (1993).
Cette Cellule mettra fin à l'ajournement étatique de la question de l’égalité des droits et à celui de
la dimension politique et sociétale de la question des femmes. La mise au devant de la scène poli-
tique de la problématique des droits humains et la ratification de la Convention sur l’élimination
de toute discrimination à l'égard des femmes (1993), la mobilisation plus marquée des associations
féminines revendicatives de l'égalité de droits et de la révision du code du statut personnel, vont
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initier un tournant dans la consolidation et dans le traitement de la condition des femmes. En fait,
le dossier des droits des femmes n'avait pas bénéficié d’un intérêt suffisant, et la cellule avait une por-
tée plus symbolique, les dossiers des droits humains de nature politique étant plus prioritaires.
• 1997 : Création du Secrétariat d'Etat chargé de l'Entraide Nationale. Ce secrétariat avait repris
le personnel de l'ancienne structure chargée du « dossier » femme au sein de la Direction des
Affaires Sociales de l'ancien Ministère de l'Artisanat et des Affaires Sociales et lancé, en février 1998,
l’élaboration du Plan d'Action National pour l'Intégration de la femme dans le Développement,
suite aux recommandations de la Conférence de Beijing en 1995.
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• 1998-2000 : Création, sous le premier Gouvernement d'Alternance présidé par M. Abderrahim Youssoufi,
d'un Ministère du développement Social, de la Solidarité, de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle, avec trois Secrétariats d'Etat :
- Le SE chargé de la Protection sociale, de la Famille et de l’Enfance qui reprendra le staff du SE
à l'Entraide Nationale, le même qui depuis 1984 avait la charge du dossier des femmes au sein
de l'ancienne structure des affaires sociales. Il a été mandaté pour faire la coordination et le
suivi des politiques et programmes gouvernementaux destinés aux femmes. Le contexte poli-
tique et la nature du gouvernement (à majorité de gauche) ont contribué à donner une nouvelle
orientation au mandat de ce mécanisme gouvernemental plus orientée vers une perspective
genre et développement et une approche privilégiant la dimension stratégique de la promo-
tion des statuts des femmes.
- Le SE chargé de la solidarité et de l'action humanitaire.
- Le SE chargé des personnes handicapées.
• Le 21 juin 1993, le Maroc ratifie la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
à l’égard des Femmes (CEDAW). Une année après cette ratification, et conformément à l’article
18 de la Convention, le gouvernement a remis au comité CEDAW son rapport initial. La Convention
sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes, adoptée par
l’assemblée générale en 1979, constitue l’instrument obligatoire le plus complet, qui ne se limi-
te pas à confirmer les normes déjà formulées par les autres conventions et déclarations et de
résumer le travail normatif effectué par le système des Nations Unies, mais ajoute des dimensions
et des principes à la fois importants et nouveaux. Ainsi, elle représente un développement pro-
gressif des droits de la personne humaine qui interdit la discrimination à l’égard des femmes.
• 2004 - 2006 : Ce même SE devient SE chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Handicapées.
Mise en place d'une Direction de la Femme au sein du SE chargé de la Famille, de l'Enfance et
des Personnes Handicapées. Elaboration et adoption de la Stratégie nationale de lutte contre la
violence envers les femmes, et de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes
par l’intégration de l’approche genre dans les politiques et programmes de développement.
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Genre, la stratégie nationale pour l’égalité et l’équité entre les sexes par l’intégration de l’approche
genre dans les politiques et les programmes de développement.
La stratégie Genre est un cadre d’orientation générale pour les politiques nationales construite
autour d’une vision, deux objectifs et cinq niveaux d’articulation :
Une vision…
La vision traduit une préoccupation générale inhérente à tous les secteurs et acteurs de la société
civile en prenant en compte de manière systématique dans toutes les politiques de développement,
et ce de façon durable.
Ainsi la vision poursuivie par la stratégie est ¨un développement humain, durable et équitable
fondé sur l’équité et l’égalité entre les deux sexes¨.
La vision se décline en deux objectifs stratégiques donnant à la stratégie une orientation à long
terme :
Objectif 1 : Les femmes et les hommes conçoivent, influencent et orientent d’une manière équi-
table et égalitaire les politiques et les programmes de développement.
Objectif 2 : Les femmes et les hommes, les filles et les garçons, tirent un profit et un bénéfice équi-
table et égal des politiques et programmes de développement.
La stratégie s’articule autour de cinq niveaux à travers lesquels sont déclinés des champs d’inter-
vention :
- Les droits civils ;
- La représentation et la participation à la prise de décision ;
- Les droits sociaux et individuels ;
- Les comportements sociaux et individuels ;
- L’ancrage dans les institutions et les politiques.
• Le 8 mars 2007 : la circulaire du Premier ministre N° 4/2007 sur l’intégration de l’approche genre
dans les politiques et les programmes adressée aux départements ministériels suite à l’adoption
de la stratégie nationale pour l’égalité et l’équité entre les sexes par l’intégration de l’approche
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1.2. Se repérer dans les notions de base et sortir des idées reçues
Le terme genre est utilisé pour cerner les rôles sexués. Il inclut les valeurs et les attitudes qu’une com-
munauté ou une société juge comme appropriées à un sexe ou l’autre. Tandis que le sexe renvoie à
un déterminisme biologique (physique, chromosomique et organes génitaux), le genre, lui, est une
construction sociale qui renvoie à la société et à la culture. Il résulte du processus de socialisation
qui assigne des rôles différents aux hommes et aux femmes, au niveau de la production et des res-
ponsabilités. Le concept de genre s’appuie sur l’analyse des rôles, des responsabilités et des besoins
des femmes et des hommes de façon dynamique, selon leur champ d’activités variées et le contexte
social dans lequel ils et elles évoluent.
L’analyse de genre explore et met en lumière (« met des mots sur… »), les relations entre les hommes
et les femmes dans la société, donc les différences et les inégalités dans ces relations. Le travail de
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développement en genre est fondé sur cette analyse. Ce n’est que par la prise de conscience des dif-
férences et des inégalités que celles-ci peuvent être « attaquées » en tant que telles.
Les relations de genre sont les relations sociales entre hommes et femmes, qui peuvent être faites
soit de coopération, de liens, de soutien mutuel, ou de conflit, ou de dépendance et de subordina-
tion, ou encore de séparation (indépendance), voire de compétition, soit encore d’un mélange de ces
différents types de relation, avec en toile de fond, différences et inégalités. Les relations de genre
sont très fortement liées à la façon dont le « pouvoir » est distribué socialement entre les sexes ; elles
créent et reproduisent de façon systémique les positions (conditions ou situations) différentes des
hommes et des femmes dans la société, traduites par des rôles et statuts différenciés.
Les rôles et statuts sont en quelque sorte la partie « visible » et concrète de ce que font les hommes
et les femmes, déterminée de façon peu visible ou invisible par les rapports de pouvoir qui
existent de façon systémique entre les uns et les autres. Ces rapports de pouvoir (et la façon dont
il est exercé) sont liés aux statuts des uns et des autres, c'est-à-dire à la place de l’individu dans le
système social. A un statut de rang inférieur est attachée une faible capacité à exercer du pouvoir :
ceci va se traduire par l’exercice de rôles « dévalorisés ».
Les conditions (de vie) désignent et décrivent de façon immédiate, les circonstances matérielles et
concrètes dans lesquelles les hommes et les femmes vivent, liées à leurs tâches habituelles et à leurs
responsabilités « basiques ». La situation (ou « position ») décrit les places que les femmes ont, de
manière relative, par rapport aux hommes. Evoluer dans leurs situations (ou « positions ») implique,
pour les femmes, qu’il soit répondu de façon différente à leurs intérêts stratégiques (voir la défi-
nition de cette notion plus loin dans le paragraphe 2.2). Ne pas atteindre ce niveau de l’action (ou
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de l’intervention de développement), c’est se condamner à ne faire que des projets améliorant la condi-
tion des femmes, c'est-à-dire axés uniquement sur une réponse aux besoins pratiques (voir la
définition de cette notion plus loin dans le paragraphe 2.2).
Définissons dans un bref tableau synthétique ce qu’est l’approche genre en la situant par rapport
à ce qu’elle n’est pas…
Les rapports et les identités de genre ne sont pas universels, mais varient selon les cultures ; ils sont
dynamiques et changent avec le temps.
L’égalité signifie, d'une part, que tout être humain, homme et femme, est libre de développer ses propres
capacités et de procéder à des choix, indépendamment des restrictions imposées par les rôles rigides
qui leur ont été attribués et, d'autre part, que les divers comportements, aspirations et besoins des
femmes et des hommes sont considérés, appréciés et promus sur un pied d'égalité.
L’équité entre les sexes signifie accorder un traitement équitable aux hommes et aux femmes, en accord
avec leurs besoins respectifs. Ceci peut vouloir dire qu’ils reçoivent le même traitement ou bien un
traitement différent mais que ce dernier est considéré comme équivalent en termes de droits, d’avan-
tages, d’obligations et d’opportunités. Dans le contexte du développement, un objectif d’équité
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entre les sexes exige souvent que des mesures spécifiques soient incorporées au projet afin de com-
penser les désavantages historiques et sociaux des femmes.
Le sexe est impliqué dans les institutions de toute société et au premier chef pour sa « continuité »
et donc pour sa reproduction dans sa triple dimension, biologique, économique et culturelle à tel
4
Plaquette de présentation de l’association.
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point que la différence sexuelle, pour cette fonction à plusieurs facettes, est d’abord « sociale » ;
ceci se traduit de façon commune par le fait que dans beaucoup de sociétés « traditionnelles », le
corps des femmes ne leur appartient pas…
La question du masculin et du féminin ne se pose pas de façon identique entre ce qui se fait dans
l’espace public et dans l’espace privé dans chaque type de société.
Mais un fait semble constant, « à l'homme la sphère publique, le travail professionnel, la gestion de
la cité ; à la femme la sphère privée, le travail domestique, la gestion du ménage, les tendres soins
des corps et des cœurs. »
Ainsi, prenant en considération ce qui est visible de l’activité du ménage, les analyses se sont sou-
vent arrêtées à prendre en considération le rôle de production de l’homme. En effet, l'analyse
économique considère l'individu économique, l'individu producteur et à ce titre n'a pas à faire
référence au sexe de cet individu. Mais si on prend par exemple la notion de "coût de l'homme au
travail", on voit que le travail quotidien d'entretien de la force de travail (courses, repas, entretien
du linge...) qui est dans sa presque totalité assuré par les femmes, n'est pas intégré au calcul. Si dans
un ménage seul l'homme travaille, son salaire sert également à rémunérer la femme, qui entretient
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la force de travail de son mari. Les femmes qui ne travaillent pas professionnellement étaient donc
jusqu'ici classées dans la catégorie de la « population non active » au même titre que les enfants et
les vieillards.
L’analyse de genre a permis de faire évoluer le regard en mettant en lumière les rôles sociaux des
femmes. L’analyse de genre en ne se limitant pas à l’analyse des rôles dans la sphère publique per-
met donc de rendre visible ce qui était jusqu’alors invisible : le triple rôle des femmes.
Voici un exemple d’outils à utiliser de façon collective permettant aux femmes et aux hommes de
mieux verbaliser leurs perceptions, leurs a priori et les représentations sociales communément
admises sur leurs rôles et manières d’être.
Objectifs pédagogiques :
A la fin de cette séance, les participant/e/s seront capables :
1. d’identifier leurs croyances et leurs perceptions concernant les hommes et les femmes,
2. d’examiner comment des mythes, des histoires, des proverbes, des maximes et d’autres struc-
tures sociales créent, perpétuent et renforcent des stéréotypes de genre,
3. d’identifier les façons dont les perceptions et les suppositions d’attributs masculins et féminins
peuvent limiter les expériences et les options aussi bien pour les hommes que pour les femmes,
4. d’identifier des stratégies permettant de s’insurger contre les stéréotypes de rôle de genre et de
les modifier.
Afin de faciliter l’utilisation de cet outil un maximum de détails pratiques sont donnés :
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But de la séance :
La séance examine le fondement des perceptions individuelles des rôles et stéréotypes de genre.
Les activités sont conçues pour permettre aux participant/e/s de reconnaître la profondeur de leurs
propres perceptions concernant les femmes et les hommes. Elles montrent comment ces perceptions
conditionnent nos définitions d’un comportement masculin et féminin approprié.
La séance permet d’examiner en profondeur les notions et les idées exprimées durant la deuxième
séance. Si les formateurs/formatrices estiment que ces notions ont été suffisamment approfondies,
ils peuvent se passer de cette séance ou en éliminer certaines parties.
Etape 1 - Demander aux participant/e/s de former un cercle au centre duquel se trouve une personne
qui tient une balle. Le joueur (se) qui se trouve au centre ouvre le jeu en disant “Les femmes sont…”
en même temps qu’il jette la balle à quelqu’un faisant partie du cercle.
Etape 2 - La personne qui attrape la balle énonce immédiatement un mot qui caractérise les femmes.
Elle doit donner une réponse spontanée, sans réfléchir, et renvoyer la balle au centre, puis sortir du
cercle.
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Etape 3 - La personne qui se trouve au centre du cercle dit alors “Les hommes sont…” et la per-
sonne qui attrape la balle donne spontanément une réponse. Au fur et à mesure que le jeu se poursuit,
l’animateur- animatrice déclare à sa guise “Les femmes sont…“, “Les hommes sont…“, au moment
où il jette la balle.
Etape 4 - Au fur et à mesure que les réponses sont données, un volontaire les écrit sur un tableau-
papier subdivisé en deux colonnes portant les titres: “Les femmes sont…” et “Les hommes sont…”
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Faire ressortir le fait que les termes présentés dans le document et ceux écrits sur le tableau-
papier représentent tellement bien la façon dont nous nous percevons nous-mêmes, que nous
avons tendance à ne pas y réfléchir, ou à ne pas nous rendre compte jusqu’à quel point ils peu-
vent influencer nos attitudes et nos opinions au sujet de la féminité et de la masculinité.
- Quelles sont certaines conséquences de ces stéréotypes pour les femmes et pour les hommes ?
Réponses possibles : Ils diminuent les femmes en tant que groupe. Ils créent pour les deux sexes
des attentes artificielles et peu réalistes. Ils limitent les options et les choix de mode de vie.
Etape 1 - Répartir les participant/e/s en quatre groupes et leur demander de faire l’exercice suivant :
- Identifier des mythes, proverbes, histoires, maximes, chansons, etc. qui attribuent certains com-
portements, caractéristiques et rôles aux femmes et aux hommes.
- Discuter des stéréotypes que perpétuent ces expressions culturelles.
- Examiner comment ces stéréotypes constituent des obstacles aussi bien pour les hommes que
pour les femmes, en limitant les choix de mode de vie et les options.
Durée : 20 minutes
Etape 2 - Demander à chaque groupe de rendre compte de ses discussions. Faciliter la discussion
en plénière en posant les questions suivantes :
- En dehors des mythes, histoires, proverbes, croyances culturelles et religieuses, et maximes popu-
laires, quelles autres forces ou quels autres agents de la société créent des idées et influencent des
attitudes concernant les femmes et les hommes ?
Réponses possibles : Les médias, la publicité, le film, la télévision, les journaux et revues, les plai-
santeries, les caricatures, les chansons populaires, les livres.
- Quels sont certains des messages que ces mythes, histoires, etc. transmettent au sujet des femmes
et des hommes ?
- Comment exercent-ils une influence sur ce que vous pensez de vous-même ?
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- Comment exercent-ils une influence sur ce que vous pensez des femmes et des hommes ?
- Quels sont quelques-uns des résultats des obstacles sociaux et culturels élevés par ces stéréo-
types ?
- Est-ce que ces obstacles sont vécus de la même façon ou différemment par les femmes et les
hommes ?
- Comment ces obstacles affectent-ils les rapports entre femmes et hommes ? Agissent-ils diffé-
remment pour les femmes et pour les hommes ?
Partie 3 - Stratégies pour remettre en cause et éliminer les stéréotypes et les obs-
tacles de genre (45 minutes)
Etape 1 - Répartir les participant/e/s en groupes de trois pour discuter des questions suivantes :
- Quelles sont, à propos du fait d’être femme ou homme dans votre société, les hypothèses et les valeurs
dont vous êtes le plus fier et qui vous donnent l’impression d’être apprécié ? Pourquoi ?
- Quelles sont les hypothèses et valeurs liées au fait d’être femme ou homme dans votre société que
vous détestez le plus, et qui vous donnent l’impression d’être sous-estimé ? Pourquoi ?
- Quels sont celles que vous voudriez le plus changer ? Pourquoi ?
- Dire comment vous avez déjà remis en cause ou comment vous avez modifié une hypothèse ou valeur
concernant la condition d’homme ou de femme.
Etape 2 - Demander aux participant/e/s de réfléchir à d’autres stéréotypes contre lesquels ils pour-
raient s’élever et qu’ils pourraient vouloir changer. Les indiquer sur le tableau-papier.
Etape 3 - Demander aux participant/e/s d’identifier des stratégies permettant d’échapper aux
normes et valeurs culturelles concernant la masculinité et la féminité, et de dire comment elles
pourraient se répercuter sur leur vie personnelle, familiale et professionnelle.
Etape 4 -Faire discuter les participant/e/s sur ce qu’ils/elles ont appris; leur demander de résumer.
Faire ressortir que s’insurger contre les stéréotypes qui sont systématiquement renforcés deman-
dera des efforts supplémentaires. Il sera encore plus difficile de changer des croyances personnelles
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Groupe des femmes : Jeunes femmes fréquentant la coopérative parrainée par l'ASODET, jeunes
lycéennes sympathisantes de l'ASODET, Cadre/CR Meknès.
Caractéristiques de l'homme :
- Libéré
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- Faible
- Despote
- Cocu / non jaloux ou impassible
- Mauvais
- Têtu
- Contestataire
- Analphabète
- De faible foi
- Faible personnalité
- Chien
Caractéristiques de la femme :
- Forte
- Marginalisée/méprisée
- Sans droits
- Subit l'injustice
- Faible
- Belle et de bonne moralité
- Non considérée
- Sous-développée (culturellement)
- Loyale
- Sans pouvoir
- Adultérine
- "Derrière chaque homme important il y
a une femme" (adage)
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Caractéristiques de la femme :
- Mauvaise
- Faible
- Travailleuse
- Educatrice et enseignante
- Douce et sentimentale
- Jalouse et infidèle
- Matérialiste et adultérine
- Analphabète et hâbleuse
- Charlatane, sorcière
- Irrespectueuse
- Dirigée
- Ignorante
Caractéristiques de l'homme :
- Chef de foyer
- La force
- Le pouvoir
- Chargé de responsabilité
- Source de décision
- Viril, non sentimental
- Sagesse
- Amoureux de l'argent
- Dureté, sévérité
- Egoïsme, jalousie
- Trahison, infidélité
- Faible personnalité
- Ivresse
Agence de Développement Social
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Groupe des femmes : membres salariées et bénévoles de l'association, une élue d’une commune
rurale, Un cadre ADS/CR Béni Mellal)
Groupe jeunes hommes d’ Azilal, fréquentant un centre de jeunes de l'AADEC (14-17 ans)
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Stéréotypes de genre
Liste de stéréotypes ordinaires des femmes et des hommes
Les femmes sont : Les hommes sont :
Asservies Chefs
Faibles Forts
Incompétentes Compétents
Moins importantes Plus importants
Emotives Logiques
Exécutantes Décideurs
Ménagères Gagne-pain
Fragiles Protecteurs
Illogiques Systématiques
Peureuses Braves
Pacifiques Agressifs
Prudentes Aventureux
Chaleureuses Autonomes
Passives Actifs
Subordonnées Dirigeants
Spectatrices Acteurs
Modestes Ambitieux
Subjectives Objectifs
Discrètes Affirmatifs
Maternelles Autocentrés
Douces Forts
Patientes Impétueux
Joyeuses Forcenés
Exécutantes Réalisateurs
Coopératives Compétitifs
Le travail reproductif :
Cette catégorie comprend l’entretien du ménage et les soins de toutes sortes vis-à-vis de ses membres.
L’inventaire des tâches permet de tracer une liste (soins aux enfants, repas, combustible, eau, etc.).
En général, la majorité des tâches est exécutée par les femmes ou les filles (les rôles dans la
famille seront à spécifier).
Agence de Développement Social
Le travail productif :
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En dressant la liste des tâches accomplies, il est donc indispensable d’être suffisamment précis dans
la description des différentes activités (à titre d’exemple, une activité unique « agriculture », ne
suffit pas pour décrire que les femmes font les semis et le désherbage, alors que les hommes font le
labour avec des animaux de trait).
Il s’agit d’analyser d’une part la division « genrée » des activités, d’autre part La distribution des
droits, des accès et des revenus primaires et secondaires.
On distinguera donc :
- les revenus primaires : revenus du travail et de la propriété
- les revenus secondaires : revenus de la redistribution
Les hommes jouissent, plus que les femmes, des revenus primaires : par exemple, les hommes sont
« prépondérants » dans le secteur formel de l’économie et dans la représentation politique. Mais
dans beaucoup de sociétés au « sud », les hommes vont avoir aussi un accès prioritaire aux revenus
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
secondaires : les femmes sont alors en position subsidiaire par rapport à l’accès aux revenus secon-
daires. Par exemple, les femmes ne vont pas avoir accès au crédit, car elles ne peuvent pas fournir
de « garantie » sous forme de propriété foncière.
Le travail communautaire :
Cette catégorie comporte l’organisation collective, ou bien de services « sociaux » ou bien « d’évé-
nements » collectifs (cérémonies, célébrations, activités pour l’amélioration de la vie de la communauté,
participation dans des groupes et organisations, voire, engagements dans la vie locale, etc.). Il est
important de tenir compte de ces activités, parce que ce type de « travail » est d’abord adossé sur
le bénévolat.
En général les femmes s’engagent avant tout dans des activités de gestion collective (community-
managing activities) qui correspondent à une extension de leur travail reproductif (provision et entretien
de ressources rares utilisées par tout le monde, comme l’eau, maintenance des structures d’hygiè-
ne publique, etc.). Les hommes, quant à eux, participent à la politique locale, de manière organisée
et formelle, souvent dans le cadre d’enjeux régionaux et/ou nationaux. Contrairement aux femmes,
les hommes sont «rétribués» pour leur travail ou en bénéficient de manière indirecte par une amé-
lioration de leur statut ou une augmentation de leur pouvoir.
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Les ressources sont des moyens et des biens, y compris économiques (les revenus des ménages), de
production (la terre, l’équipement, les outils, le travail, le crédit), politiques (les qualités de leader,
l’information et l’organisation) et le temps.
Pour finir, le travail de sensibilisation devrait avoir comme points de mire le gender mainstrea-
ming et l’empowerment. A la fois voies d’accès et objectifs globaux de l’approche intégrée de genre,
on peut les définir de la façon suivante :
Le gender mainstreaming qu’on traduit par intégration de la perspective de genre, est la stratégie
visant à intégrer de façon transversale les préoccupations et les expériences des femmes et des
hommes dans toutes les phases des politiques publiques, afin de ne pas perpétuer l’inégalité entre
les femmes et les hommes.
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2. Accompagner
Pour accompagner selon une approche « genre » les projets de développement social des Ong, il va
nous falloir changer de point de vue grâce aux outils révélant les inégalités entre les femmes et les
hommes. Il faudra ensuite, que soient perçues non seulement le fait que les problèmes des hommes
et des femmes ne sont pas identiques, mais aussi que les unes et les autres ne les perçoivent pas de
façon semblable. Dans cette phase d’accompagnement, on se servira d’outils de diagnostic concer-
nant les inégalités et les différences dans l’ordre des relations masculin / féminin. A la différence
de la manière de faire du chercheur/chercheuse ou de l’enquêteur/enquêtrice, l’animateur/l’ani-
matrice ou / et le porteur/porteuse de projets, issu d’une association locale ou d’une Ong nationale,
on se servira de ces outils non pas pour « extraire » des données du milieu humain dans lequel il
vit, mais pour restituer en permanence ce qu’il perçoit et comprend pour élever le niveau de conscien-
ce des hommes et des femmes, des jeunes hommes et des jeunes filles, sur les inégalités concernant
le masculin / féminin de leur propre société.
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
L’utilisation des outils présentés ici requiert des attitudes et des principes rendant cohérents les
objectifs de conscientisation et les façons de faire.
Les attitudes et principes adoptés dans le travail sur le « terrain » partent donc d’un esprit et d’une
ambiance globale qu’il faut savoir (pouvoir) instaurer entre tous les participant/e/s du projet.
…d’abord, le respect de la culture, des connaissances et des savoirs faire des personnes à la rencontre
desquelles on va,
…la curiosité et l’empathie pour (re)découvrir sans a priori et sans jugement le milieu dans lequel
on est, les pratiques des hommes et des femmes, la parole des uns et des autres, de ceux qui la
(1)
prennent et aussi de ceux et celles qui ne la prennent pas (et qu’il faudra solliciter, voire prendre à
part pour qu’ils ou elles se sentent libres de s’exprimer),
…la flexibilité (voire la saisie de l’opportunité qui bouscule les activités trop bien planifiées) pour
entrer en contact et aborder de questions imprévues,
…la priorité donnée à l’écoute et à l’observation (plutôt que la prise de parole pour exercer son
leadership) de tout ce qui peut faire « rebondir » le questionnement,
…la distance par rapport aux explications « déjà là » ou « toutes faites » (elles empêchent de pen-
ser puisque la réalité ne pose pas de question si les réponses sont déjà trouvées),
…la distance par rapport à certaines catégorisations sociales qui enferment chaque acteur et chaque
actrice dans un rôle donné,
…la remise en question permanente qui fait faire des aller retour (et pas seulement des étapes
successives) entre observation, déduction d’hypothèses, questions et enquêtes, réflexion et construc-
tion d’explications, et « priorisation » des problèmes «genrés».
(1) Partout dans le monde, « les pratiques » sont le langage concret des gens ordinaires dont le travail et la vie quotidienne ne consistent pas à « produire du discours sur » : ils ne
s'expriment pas avec des mots, ou par des commentaires, sur ce qu'ils font et sur le « pourquoi ils le font », mais par des « manières de faire » par rapport auxquelles on postule
26 respect et considération. S'ils font comme cela et pas autrement, surtout si en plus ces pratiques se répètent dans le temps, c'est qu'ils ont leurs raisons : à nous de les découvrir…
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2.1. Changer de point de vue grâce aux outils révélant les inégalités
entre hommes et femmes
Objectif
La carte des ressources du village permet d’acquérir des connaissances sur une communauté don-
née et sur la base de ressources. L’essentiel n’est pas la précision cartographique, mais plutôt
Agence de Développement Social
l’obtention d’informations révélant la façon dont les ressources sont perçues localement. Les par-
ticipant/e/s eux-mêmes définissent le contenu de la carte en relevant ce qui est important à leurs
yeux.
27
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Comment procéder ?
La carte des ressources du village est un bon outil de départ. En plus d’être simple, il permet aux
animateurs/animatrices d’établir un dialogue avec les membres de la communauté.
- Avec qui ?
Les animateurs/animatrices planifient et organisent une réunion avec toute la communauté
en s’assurant que l’heure stipulée convient à tous (hommes et femmes) et que tous les groupes
socio-économiques sont représentés.
- Combien de temps ?
Pour réaliser une carte des ressource, il faut prévoir au minimum de travailler avec chaque
groupe (ce peut être de manière simultanée) pendant deux heures, puis une heure pour faire
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
Pour approfondir la question, les animateurs/animatrices posent des questions. Par exemple :
- A quel endroit précis est né le douar ? Dans quelle direction s’est-il étendu ?
- Quelles ressources abondent le plus et quelles ressources manquent le plus ? Quelles ressources
utilise-t-on ? Quelles ressources n’utilise-t-on pas ? Quelles sont celles qui se dégradent et
celles qui s’améliorent ?
- Qui prend les décisions sur qui peut utiliser les terres, l’eau et les autres ressources impor-
tantes ?
- Le village dispose-t-il de terres communautaires ? Qui décide du mode d’utilisation de ces
terres ?
- A quel endroit et qui approv isionne la communauté ou la famille en eau, en bois, en
denrées… ?
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- Les droits d’accès sont-ils différents pour les femmes et pour les hommes, pour les différents
groupes socio-économiques ?
- Parmi les ressources mentionnées, quelles sont celles qui posent le plus de problèmes et pourquoi ?
Notes pour les facilitateurs et les facilitatrices : Tous les membres de l’équipe devront être pré-
sents pour cet exercice. En effet, la carte des ressources du douar ou du quartier :
- donne une indication générale des caractéristiques spatiales de la communauté et des ressources
clés,
- constitue une base d’analyse de l’utilisation des ressources par les hommes et les femmes ainsi
que par les différents groupes socio-économiques,
- permet d’analyser la différence de perception que chaque catégorie a d’un même espace physique.
Carte des ressources réalisée dans le cadre de la formation de formateurs et des formatrices des cadres de
l’ADS. Région d’AZILAL. Association Azilal pour le Développement, l'Environnement et la Communication
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Objectif
Elles décrivent les différentes activités de la journée réalisées sur une période de 24h. Elles permet-
tent de comprendre la charge de travail des différents groupes de personnes d’une communauté :
- Les femmes
- Les hommes
- Les riches
- Les pauvres
- Les jeunes
- Les personnes âgées
- Les notables
Points forts : Permet de mettre en lumière la charge de travail des femmes et celle des hommes.
Elle peut permettre une prise de conscience collective des situations. Elle est une bonne entrée en
matière pour parler du triple rôle de femmes.
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Limites : Il est nécessaire de faire attention à bien identifier les différentes tâches réalisées pour
avoir une vision claire du travail de chacun. Il ne faut pas limiter la notion de travail à l’acte
salarié ou productif de biens économiques.
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Former des groupes séparés hommes et femmes, en ayant le soin que chaque catégorie socio-
économique soit représentée.
- Combien de temps ?
Pour réaliser une horloge des activités journalières la plus proche des réalités des différentes
catégories représentées, il est important de prendre le temps de bien expliquer le procédé.
Ensuite, il faut compter environ une heure et demi minimum pour avoir une horloge qui fait
le consensus entre les participant/e/s.
- Comment faire ?
Les animateurs/animatrices expliquent aux participant/e/s qu’ils souhaitent savoir ce qu’ils
font dans une journée normale de travail. Chaque groupe est invité à produire sa propre hor-
loge. L’horloge doit montrer les activités réalisées aux différents moments de la journée et la
durée de chaque activité.
Les activités sont présentées sous forme d’un diagramme (en forme d’horloge), en notant dans
la même portion de temps les activités réalisées simultanément, comme garder les enfants et
faire la cuisine ou le jardinage.
Une fois réalisées, les horloges sont présentées au groupe et l’équipe pose des questions sur les
activités qui y figurent. Il est important de savoir si la journée représentée est la même sur
toute l’année et d’indiquer la saison correspondante. Une autre horloge est réalisée par les par-
ticipant/e/s correspondant à une autre saison ou période de l’année.
Une comparaison des horloges est réalisée.
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Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
- Règle
Questions à poser
- Comment chaque personne partage-t-elle son temps ?
- Combien de temps est consacré aux activités de production ? Aux activités domestiques ? Aux
activités communautaires ? Aux loisirs ? Au sommeil ?
- Dans quelle mesure ces activités varient-elles selon les saisons ?
- Chaque personnes partage son temps entre plusieurs types d’activités ou se concentre-t-elle
sur quelques activités seulement ?
- Comparer les horloges des hommes et des femmes.
- Comparer les horloges des différents groupes socioéconomiques.
- D’après les horloges, qui est le plus occupé ?
Notes pour les facilitateurs et facilitatrices : Un bon moyen de présenter cet exercice est de com-
mencer par réaliser votre propre horloge. Tracez un grand cercle sur le papier et montrez l’heure
à laquelle vous vous levez, l’heure à laquelle vous allez travailler, le moment où vous vous occu-
pez de vos enfants, etc.
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Le profil d'activités
Objectif
Cette étape fait partie de l’étude préalable à toute intervention de développement. Elle essaie de
fournir une réponse à la question « Qui fait quoi ? », sous forme d’inventaire d’activités, en tenant
compte de la classification suivante :
- Travail reproductif
- Travail productif
- Travail communautaire
Cet outil sert pour la collecte et l’analyse d’informations à différents stades, surtout avant la concep-
tion et la planification d’une intervention. Une utilisation répétée permettrait de tenir compte des
évolutions.
Il prend en considération l’ensemble du travail effectué par la population en question.
Le travail de collectivité est souvent resté invisible dans le passé, parce que les réponses à la simple
question des activités concernent en premier lieu le travail productif.
L’utilisation de l’analyse basée sur le triple rôle permet de prévoir comment l’intervention de déve-
loppement affectera ces activités et leur répartition.
Une intervention dans un des trois domaines affectera presque automatiquement les activités dans
les deux autres.
La charge de travail reproductif des femmes peut les empêcher de participer dans une intervention
productive, ou si elles participent, le temps supplémentaire utilisé pour la production de biens, la
formation, les réunions, etc. peut être amputé du temps nécessaire pour des activités comme les
soins des enfants ou la préparation de la nourriture.
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Points forts : Tient compte du triple rôle des femmes et permet d’obtenir une image relativement
complète de leurs activités.
Limites : La distinction entre les trois types d’activités n’est pas toujours facile, notamment concer-
nant les activités de collectivité. Cet outil met l’accent sur les femmes et les hommes comme catégories
distinctes, et non pas sur les relations et les interdépendances entre individus et groupes.
Définitions - Rappel
Travail reproductif : Cette catégorie comprend l’entretien du ménage et les soins de toutes sortes
de ses membres.
Travail productif : La production de biens et de services pour la consommation et pour le com-
merce font partie de cette catégorie, qu’il s’agisse d’une activité salariale ou non.
Travail communautaire : Cette catégorie comporte l’organisation collective ou de services sociaux
ou d’événements collectifs (cérémonies, célébrations, activités pour l’amélioration de la commu-
nauté, participation dans des groupes et organisations, engagements dans la politique locale, etc.).
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Former des groupes séparés hommes et femmes, en ayant le soin que chaque catégorie socio-
économique soit représentée.
- Combien de temps ?
Pour réaliser un profil d’activités le plus représentatif des réalités des différentes catégories
représentées, il est important de prendre le temps de bien expliquer le procédé ainsi que les
définitions des trois rôles sociaux.
Répartir les activités selon le rôle auquel elles font références (reproductif, productif et com-
munautaire), vous prendra environ deux heures. Pour répartir les activités selon l’acteur
(hommes ou femmes) qui les réalise, vous pouvez compter moins de temps.
Le temps de mise en commun, comparaison et analyse doit être suffisant pour permettre une
appropriation et une réflexion entre les participants. Nous pensons que ce travail peut per-
mettre une valorisation et un changement de regard des hommes sur les femmes et qu’il faut
savoir s’y arrêter pour déjà commencer à faire évoluer les mentalités.
- Comment faire ?
Les animateurs/animatrices expliquent aux participant/e/s qu’ils souhaitent savoir ce qu’ils
Agence de Développement Social
font dans une journée normale de travail. Chaque groupe est invité à produire sa propre liste
d’activité. Les activités sont ensuite triées selon les trois rôles.
Les activités sont présentées sous forme d’un tableau, qui se compose de trois colonnes :
- la première rassemblant l’ensemble des activités triées,
- la seconde représentant les femmes,
- la troisième les hommes.
Une fois réalisés, les profils d’activités sont présentés au groupe et l’équipe pose des questions sur
les activités qui y figurent. Nous verrons plus tard qu’il est possible d’élargir le champ d’investigation.
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Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
- Règle
Reproductives
Corvée d'eau X X Puits du Douar
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Productives
Tissage X Foyer
Communautaires
Festivités (mariage) X Douar
Allocation de temps : On peut spécifier le pourcentage de temps alloué à chaque activité et indiquer
s’il s’agit d’une activité journalière, saisonnière, etc. (par exemple en heures journalières pour des
activités journalières).
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Lieu d’activité : On peut spécifier où l’activité est accomplie, afin de connaître la mobilité des per-
sonnes concernées (à la maison, dans le champ familial, dans le magasin familial, dans la commune
ou à l’extérieur, etc.).
Ressources nécessaires : Il peut être intéressant d’enregistrer pour chaque activité les ressources
employées.
La méthode de réalisation est la même que pour un profil d’activité « simple », mais le temps de recueil
est plus long et les éléments recueillis vous permettrons de faire une analyse plus fine des réalités.
Productives
Tissage Femmes* Foyer 2 h/jour Foyer
Communautaires
Festivités (mariage)
* de douars
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Exemple : Profil d’activités réalisé auprès d’un focus-groupe d’hommes dans le cadre de la
formation de formateurs et formatrices des cadres de l’ADS
Douar Tigarte, Province d’Al Hoceima
2.2. Les problèmes des femmes et ceux des hommes ne sont pas identiques
Objectif
Cet outil permet la collecte et l’analyse d’informations à différents stades, surtout avant la concep-
tion et la planification d’une intervention. Une utilisation répétée permet de tenir compte des
évolutions.
Cet outil complète utilement les informations recueillies par le profil d’activité : l’accent est ici mis
sur la question de l’accès aux ressources et à leur contrôle.
Points forts : cet outil est fondé sur la distinction entre accès aux ressources et contrôle de celles-
ci, il est très important pour la compréhension des relations de genre.
Limites : on procède souvent par simplification du concept d’accès et de contrôle, ce qui rend dif-
ficile de tenir compte des processus complexes en jeu. En réalité, l’accès et le contrôle peuvent se
négocier, ce qui ne peut pas ressortir en utilisant cette approche.
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Comment procéder ?
- Avec qui ?
Comme pour le profil d’accès et de contrôle, former des groupes séparés hommes et femmes,
en ayant soin que chaque catégorie socio-économique soit représentée.
- Combien de temps ?
Pour réaliser un profil d’accès et de contrôle le plus représentatif des réalités des différentes
catégories identifiées, il est important de prendre le temps de bien expliquer le procédé ainsi
que de définir le contenu des cases « bénéfices » et « ressources ».
Une fois ce travail réalisé, vous pouvez travailler avec le groupe sur les termes « accès » et
« contrôle ». Vous travaillerez alors à définir qui des hommes ou des femmes a accès ou contrôle
telle ressource ou tel bénéfice.
Le temps de mise en commun, comparaison et analyse doit être suffisant pour permettre une
appropriation et une réflexion entre les participant/e/s.
- Comment faire ?
Les animateurs/animatrices expliquent aux participant/e/s qu’ils souhaitent savoir quels sont
les ressources et les bénéfices de la communauté ou de la cellule familiale. Chaque groupe est
invité à produire sa propre liste et à la trier.
La première colonne du tableau est élaborée en faisant la liste des ressources nécessaires pour
accomplir les activités identifiées ainsi que les bénéfices qui en découlent.
Ces ressources et bénéfices sont ensuite examinés en se posant les questions : « Qui utilise ? »
et « Qui contrôle ? ». Les colonnes « Accès » concernent donc uniquement l’utilisation de la res-
source ou du bénéfice en question, tandis que les colonnes « Contrôle » indiquent la catégorie
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Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
Travail
Argent
Éducation / formation, etc.
Autres
Bénéfices
Revenus externes
Propriété de biens
Prestations d’interventions de développement
Pouvoir politique / prestige
Autres
Comme pour le profil d’activités, on peut choisir d’utiliser des sous-catégories de femmes et
d’hommes pour tenir compte de l’hétérogénéité des genres.
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Objectif
Cet outil permet la collecte et l’analyse d’informations à différents stades, surtout avant la concep-
tion et la planification d’une intervention. Une utilisation répétée permet de tenir compte des
évolutions.
Points forts : Cet outil permet l’approche comparative ; il introduit à la connaissance du pouvoir
relatif des femmes par rapport aux hommes.
Limites : Il peut s’avérer difficile de quantifier le pouvoir ; l’analyse risque d’être superficielle et sub-
jective.
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Comme pour les autres types de profils, vous pouvez former des groupes séparés hommes et
femmes, en ayant soin que chaque catégorie socio-économique soit représentée. Il est possible,
selon le contexte, de faire des groupes mixtes pour ensuite comparer les résultats, mais pour
cela il est important que vous soyez connu et reconnu par les participant/e/s. Sinon, vous ris-
Agence de Développement Social
quez d’avoir des résultats biaisés par les jeux d’acteurs entre les groupes sexués et/ou
socio-économiques.
- Combien de temps ?
Pour réaliser un profil sociopolitique des femmes le plus représentatif des réalités des différentes
catégories identifiées, il est important de prendre le temps de bien expliquer le procédé ainsi
que de définir les nuances entre les différents modes de décision. L’important est d’arriver à
avoir des définitions communes aux animateurs - animatrices et participant/e/s.
Une fois ce travail réalisé, vous pouvez travailler avec le groupe sur les décisions à prendre
dans la vie quotidienne. Ce travail peut prendre environ une heure.
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Vous travaillerez ensuite à l’évaluation du niveau de décision des femmes et des hommes par
rapport à chaque aspect. C’est le moment de l’utilisation de l’outil qui est le plus important et
nécessite une grande concentration, pour identifier les nuances. Vous devrez vous donner le
temps pour faire cela avec les participant/e/s et les laisser débattre. Cela peut durer environ
deux heures.
- Comment faire ?
L’animateur/animatrice expliquent aux participant/e/s qu’ils souhaitent savoir comment
sont prises les décisions au sein de la communauté ou de la cellule familiale. Chaque groupe
est invité à produire une liste des différentes décisions à prendre dans la vie quotidienne ;
l’animateur/animatrice se basera sur le tableau ci-dessous.
Un tel profil peut être esquissé à l’aide d’un tableau se fondant sur l’exemple de la participa-
tion des femmes dans la prise de décision au sein du ménage. Dans la première colonne figurent
des aspects qui constituent (entre autres) le profil sociopolitique.
Les autres colonnes, permettent de comparer ce pouvoir de décision des femmes à celui des
hommes :
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
• Décision prise par des hommes : les décisions prises par les hommes sans concertation
avec les femmes.
• Position relativement inférieure : la décision est prise conjointement, mais la position des
femmes est relativement inférieure dans ce processus décisionnel par rapport à celle des
hommes.
• Position à peu près égale : la décision se prend conjointement, sur la base d’une position
à peu près égale entre femmes et hommes.
• Position relativement supérieure : la décision se prend conjointement, mais la position
des femmes dans ce processus décisionnel est relativement supérieure à celle des hommes.
• Décision prise par des femmes : les décisions sont prises par les femmes sans concerta-
tion avec les hommes.
Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
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Exemple :
Au sein du ménage :
le pouvoir décisionnel
des femmes comparé
à celui des hommes
Décisions journalières
(décision de consomma-
tion, etc.)
Décisions concernant
les enfants (scolarisation,
consultations médicales,
etc.)
Décisions de mobilité
(déplacements des femmes :
lieu, moyen de transport,
compagnie, etc.)
Décisions périodiques
(choix des cultures,
proportion de récolte
commercialisée, etc.)
Décisions professionnelles
(choix d’activité du mari /
de l’épouse / du couple /
de la famille, etc.)
Décisions d’investisse-
ments (achat d’outillage,
demande de crédit, etc.)
Décisions de dépenses
pour le ménage (réfection
du toit, achat d’un poste
de télévision, etc.)
Décisions de dépenses
Agence de Développement Social
D’autres aspects concernant le degré de participation des femmes à la prise de décision sur d’autres
niveaux que le ménage compléteront ce profil sociopolitique :
- Participation des femmes dans la prise de décision au niveau de la commune ;
- Participation des femmes dans la prise de décision dans la société en général.
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Selon le contexte donné et le degré de précision nécessaire pour l’intervention en question, il est
nécessaire de détailler davantage les aspects qui relèvent de la prise de décision sur ces niveaux.
Outre le pouvoir décisionnel sur différents niveaux, un deuxième élément constitutif du profil
sociopolitique peut être examiné : l’image de la femme, telle qu’elle se perçoit elle-même et telle qu’el-
le est véhiculée à l’intérieur de la société. Selon le besoin et la situation donnée, il peut s’avérer
nécessaire de détailler davantage les aspects retenus (à titre d’exemple, pour « Image de la femme
dans la société », on peut distinguer « Image dans les medias », « Image selon la religion », etc.).
Position sociopolitique Position Position Position
des femmes comparée à relativement à peu près relativement
celle des hommes inférieure égale supérieure
Image :
- Perception des femmes de
leur propre image
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Il est tout à fait possible de dresser plusieurs tableaux en fonction des catégories distinctes de
femmes dans la société en question.
Le choix de la précision souhaitée et du nombre des profils nécessaires dépend non seulement de
la nature de la société, mais aussi de la nature de l’intervention de développement envisagée.
Objectif
Pendant l’analyse du milieu, avant la conception d’une intervention, cet outil permet de réfléchir et
de connaître avec les femmes quels sont leurs intérêts stratégiques et leurs besoins pratiques. Il s’avè-
re aussi très utile à des fins de formation et de sensibilisation par rapport aux inégalités de genre.
L'analyse des besoins pratiques et des intérêts stratégiques des femmes dans une société donnée
permet de capter la situation de la femme dans toute sa complexité. Cette connaissance peut être
la base d’un choix transparent et explicite pour ou contre des objectifs d’empowerment, car pour
ce dernier il est indispensable de mettre l’accent sur les intérêts stratégiques des femmes.
Cet outil est fondé sur un concept développé par Maxine Molyneux : Les femmes en tant que groupe
ont des besoins et intérêts particuliers, différents de ceux des hommes et cela pour deux raisons.
Premièrement à cause de leur triple rôle (productif, reproductif et communautaire), deuxième-
ment, à cause de leur position subordonnée par rapport aux hommes (dans la plupart des sociétés).
Ces besoins de genre peuvent être divisés en deux catégories, les besoins pratiques et les intérêts stra-
tégiques.
(2) Adaptation à partir du cadre d’analyse de Moser (voir : MARCH, C., SMYTH, I., MUKHOPADHYAY, M., 1999, « A guide to Gender-Analysis
42 Frameworks», Oxfam, Oxford).
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Les besoins pratiques : Les besoins pratiques des femmes sont identifiés par les femmes elles-
mêmes afin de faire face à une nécessité qu’elles perçoivent comme immédiate dans le contexte des
rôles qui leur sont attribués par la société. Ces besoins concernent le plus souvent des déficiences
dans leurs conditions de vie, telles que l’approvisionnement en eau, les soins de santé et l’emploi
et ils ne remettent pas en question la répartition des tâches entre les hommes et les femmes ni la posi-
tion de subordonnées que celles-ci occupent au sein de la société.
Les interventions qui se concentrent sur la satisfaction des besoins pratiques répondent aux besoins
immédiats perçus dans un contexte spécifique, souvent liés à des conditions de vie inadéquates. La
division du travail existante et la position subordonnée des femmes dans la société ne sont pas
mises en cause dans ce type d’intervention.
A titre d’exemple, on peut citer les types d’intervention suivants qui visent à répondre aux besoins
pratiques des femmes :
- Approvisionnement en eau potable ;
- Amélioration d’accès aux soins de santé ;
- Opportunités de gagner des revenus pour le ménage ;
- Fourniture de services de base, notamment ceux liés au logement ;
- Distributions alimentaires.
En réalité, il s’agit de besoins partagés par tous les membres du ménage, mais ils sont souvent iden-
tifiés comme « besoins des femmes » (y compris pour elles-mêmes), parce que ce sont elles qui
assument la responsabilité d’y réponde.
Les intérêts stratégiques : Les intérêts stratégiques des femmes sont identifiés par les femmes à
partir de la position subordonnée qu’elles occupent au sein de la société et ils tendent à remettre
en question la division sexuelle du travail et la répartition du pouvoir et du contrôle entre les
hommes et les femmes ainsi que les normes et les rôles définis traditionnellement pour chaque
sexe. Ces intérêts stratégiques varient en fonction des contextes spécifiques et il peut s’agir de ques-
tions telles que les droits juridiques, la violence familiale, l’égalité des salaires et le contrôle des
femmes sur leur propre corps.
Construire des projets correspondants aux intérêts stratégiques des femmes veut dire aider les
femmes à atteindre plus d’égalité et remettre en question leur position subordonnée, incluant leur
Agence de Développement Social
rôle en société.
A titre d’exemple, on peut citer les types d’intervention suivants qui visent à répondre aux besoins
stratégiques des femmes :
- Allégement du fardeau lié au travail domestique et à la garde d’enfants ;
- Abolition des formes institutionnalisées de discrimination (lois et systèmes légaux tendant à
favoriser les hommes) ;
- Mise à disposition de services de santé reproductive proposant aux femmes le contrôle de leur
fertilité ;
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Points forts : Cet outil met en évidence le fait que les femmes et les jeunes filles ont collectivement
des besoins pratiques et des intérêts particuliers, différents de ceux des hommes et des jeunes gar-
çons. En soi, cette mise en évidence et le fait de la faire advenir à la parole publique est un profond
levier de changement social et collectif..
Limites : La distinction entre les deux types de besoins peut sembler artificielle (à titre d’exemple :
l’éducation, s’apparente-t-elle à un besoin pratique ou à un intérêt stratégique ?) et abstraite. Par
conséquent, il peut s’avérer très difficile d’analyser ces besoins de genre directement et de façon
participative avec les femmes concernées.
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Vous pouvez former un ou plusieurs groupes de femmes, en ayant soin que chaque catégorie
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Les besoins pratiques des femmes Les intérêts stratégiques des femmes
( (
............ ............
............ ............
............ ............
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Matériel
- Grandes feuilles mobiles
- Marqueurs de couleur
Objectif
Dresser l'arborescence des problèmes d’une communauté donnée, en intégrant les différences exis-
tantes entre les perceptions et préoccupations des hommes et des femmes.
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Vous travaillerez avec les membres de la communauté, vous séparerez les hommes et les femmes.
Il est important que toutes les catégories socio-économiques soient représentées.
- Combien de temps ?
Pour réaliser l’arbre à problème, il vous faudra prévoir au minimum une demi-journée pour
que ce travail soit participatif et initie déjà une prise de conscience. Le temps de la mise en
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commun et de la comparaison doit être suffisant (minimum une heure et demie) pour per-
mettre la conscientisation.
- Comment ?
On procède par une activité de brainstorming, ou remue-méninges verbalisé collectivement,
pour dresser la liste de tous les problèmes associés à une préoccupation de départ avec les
causes directes et additionnelles d'un côté, et les effets directs et additionnels de l'autre.
On peut dresser la liste sur une grande feuille de papier, ou en distribuant des cartons à chaque
participant/e/ pour inscrire les causes et les effets tels qu'il les perçoit ou les vit.
- Faire le tri pour éliminer les redites, reformuler les propositions en courtes phrases
acceptées par les participant/e/s et éliminer les "solutions cachées".
- Le problème de départ est reproduit au milieu de la feuille (tronc de l'arbre).
- Les causes sont reproduites dans la partie au dessous en commençant par les causes les
plus directes (3 causes directes au minimum), et les effets sont reproduits au dessus, en
commençant par les effets les plus directement liés au problème (au moins 2).
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
- Important : le schéma final n'est jamais parfait, il n'est pas obtenu du premier coup, car
les participant/e/s'impliquent progressivement dans la discussion, au fur et à mesure
des échanges. On peut faire plusieurs va et vient entre les étapes, reprendre des causes déjà
formulées ou des effets, les déplacer, etc. jusqu'à obtention d'un consensus sur le travail
d'ensemble.
- L'arbre à problèmes est généralement accompagné d'un arbre d'objectifs, où les pro-
blèmes et les effets sont formulés positivement, sachant que tous les problèmes et effets
identifiés en groupe ne se prêtent nécessairement pas à une reformulation positive et
réaliste. Un objectif est entendu ici comme un état futur qu’il est souhaitable d’atteindre.
On le formulera au présent comme un « état atteint ».
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EFFETS
additionnels
EFFETS
DIRECTS
PROBLÈME
PRINCIPAL
CAUSES
DIRECTES
CAUSES
additionnelles
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Objectif
- Mieux identifier les problèmes en dégageant les contraintes communes à toute la communauté
et les contraintes spécifiques à certains groupes ;
- Approfondir les causes à l'origine de ces problèmes ;
- Examiner les stratégies mises en œuvre en période de crise, les résultats obtenus dans le cours
des activités (échecs, solutions partielles etc.) et envisager des améliorations ;
- Explorer les potentialités de développement.
Comment procéder ?
- Avec qui ?
Constituer deux groupes séparés de femmes et d'hommes, en s'assurant que toutes les caté-
gories socioéconomiques sont représentées.
- Combien de temps ?
Le moment de la hiérarchisation des problèmes est très important ; vous devez prendre le temps
nécessaire pour que les participant/e/s comprennent ce que cela signifie et le mécanisme en
cours.
- Comment ?
Demander aux participant/e/s de réfléchir aux problèmes qu'ils/elles ont (se référer aux résul-
tats des arbres à problèmes), et dresser une liste de six problèmes (environ) les plus importants
pour eux.
Demander aux participant/e/s de classer ces problèmes par ordre d'importance.
Discuter les trois problèmes majeurs en mettant en relief les causes et les effets.
Si besoin est, refaire le même exercice avec des groupes formés non pas en fonction du sexe, mais
des catégories socioéconomiques, en s'assurant que chaque groupe est composé d'hommes et
de femmes.
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saire pour que les participant/e/s comprennent ce que cela signifie et que vous ayez des éléments
pertinents. Ceux-ci doivent vous permettrent d’agir sur les problèmes de la communauté, mais
aussi sur les inégalités liées au genre.
- Comment ?
Débuter la réunion par une présentation des problèmes prioritaires (avec leurs causes et effets)
pour les hommes, pour les femmes et pour les différentes catégories socioéconomiques, pour
que les représentant/e/s de la communauté et les expert/e/s aient une vue d'ensemble de la
situation.
Dessiner un tableau en 4 colonnes : inscrire dans la 1 ère colonne les 3 problèmes prioritaires
identifiés par chacun des groupes ayant réalisé la hiérarchisation (ou les arbres à problèmes),
les problèmes communs n'apparaîtront qu'une seule fois. Dans la 2 ème colonne inscrire les
causes des problèmes. Demander aux participant/e/s comment ils font habituellement face
aux problèmes et noter ces stratégies d'affrontement (ou d'adaptation) dans la 3ème colonne. Discuter
ensuite, pour chaque problème, les possibilités d'amélioration en invitant chacun à apporter
des idées et enregistrer dans la 4 ème colonne les solutions identifiées.
- Quelle est l'importance ou le degré de consensus réuni autour de ces idées de projets ? quelles
sont les catégories qui s'y opposent et pourquoi ? quel est le poids des différences de genre
dans les différences d'appréciation ?
- Quelles solutions appropriées au genre pourraient être mises en œuvre localement ? Quel a
été l'apport spécifique des experts participant aux discussions par rapport aux résultats des tra-
vaux d'enquête ou groupes de discussion préliminaires ? quelle interactivité avec les représentants
de la communauté (selon les critères catégoriels) ?
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Stratégies Solutions
Problèmes Causes spontanées possibles
( ( d'affrontement (
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Faibles revenus
des agriculteurs locaux
Exode rural :
perte de ressources Exploitation des producteurs
humaines locales locaux par les intermédiaires
Difficultés de
commercialisation
Taux élevé des produits locaux
de mortalité infantile Echanges
et maternelle inter-douars
Faible taux de scolarité limités Coûts élevés
des hommes et des femmes des produits de
(abandon en secondaire) première nécessité
Piste
non aménagée
locale limités
Absence de Conditions
mobilisation géographiques
auprès des services Marginalisation et climatiques
concernés de la région difficiles
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3.Agir
Pour agir selon une approche « genre » et développer une méthodologie de projets adaptée à cette
approche, il nous faudra dans un premier temps, « gendériser » les méthodes et les phases du cycle
de projets. Dans un second temps, la planification de l’action donnera tout son sens à tout ce qui
a été élaboré avant : la mise en pratique et le pilotage de l’action donneront toute leur place aux femmes
et aux jeunes filles de telle manière que le changement social, axé sur de nouveaux rapports du mas-
culin et du féminin, s’inscrive dans les faits.
Ce changement pour être véritablement social devra avoir une dimension collective. C’est la rai-
son pour laquelle à tous les stades du cycle de projet on favorisera la réunion de groupes stratégiques
(ou focus group).
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Autrement dit, un groupe stratégique est constitué à partir d’un regroupement de femmes et
d’hommes qui partagent les mêmes intérêts vis-à-vis du problème envisagé ou de la question abor-
dée. On réunira les ouvrier/e/s agricoles dans un groupe, les petits propriétaires dans un autre ; on
réunira les femmes mariées ensemble, les jeunes hommes célibataires ailleurs, etc. De telle façon que
le minimum possible de contrôle social de la parole, s’exerce à cause de la domination sociale d’un
ou plusieurs individus sur les autres…
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Ces groupes sont généralement composés de participant/e/s ayant des caractéristiques et intérêts
communs. L'âge, le sexe, la formation, l’appartenance culturelle ou tout autre aspect d’homogé-
néité par rapport au thème étudié, sont de bons repères pour former ces groupes.
Cette partie présente comment intégrer l’approche mainstreaming de genre dans les projets en
commençant par exposer les Critères d’Evaluation de la Qualité (CEQ) des projets avec une atten-
tion particulière à l’ « Egalité de Genre » (EdG).
L’objectif d’intégrer l’approche de genre à tous les stades du cycle de projet doit démarrer par une
appréciation des trois dimensions essentielles de la qualité selon le genre à chaque « point de déci-
sion majeure » du cycle de projet.
Agence de Développement Social
Le schéma « qualité » adopté a donc trois critères (CEQ) qui doivent permettre d’apprécier si le
projet a de :
- la pertinence
- la faisabilité Les questions de développement social avec
- l’efficacité (et de la bonne gestion), une approche « genre » : il ne s’agit pas tant
de poser de nouvelles questions, que de
dans une perspective d’ « égalité de genre ». poser les mêmes questions différemment !
53
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- Celle de l’affectation clairement affichée de ressources financières (et de coûts afférents) aux
activités prévues dans le projet et relevant de l’EdG ;
- Celle de l’organisation interne (mécanismes concrets prévus) et externe (affectant les parte-
nariats institutionnels) reflétant une orientation EdG ;
- Celle de la mise en place du suivi-évaluation prenant en compte les indicateurs désagrégés
selon le sexe et ressources spécifiquement affectées au recueil de données « genrées » ;
- Celle de l’identification des facteurs de risque qui pourraient affecter les aspects sensibles à l’EdG,
des effets ou des impacts du projet ;
- Celle de la conception du projet en vue de bénéfices durables pour les hommes et pour les
femmes.
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Exemple 1
Objectif du projet : amélioration des conditions de vie des femmes et des hommes d’un douar de
la vallée du Drâa.
Objectif spécifique : favoriser le désenclavement du douar près d’Agdez.
Critères Indicateurs
( (
(3) Ainsi les critères d’efficacité économique, d’impact environnemental et de croissance de l’empowerment des femmes sont trois points de vue diffé-
rents sur la qualité d’un même projet.
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Exemple 2
Objectif du projet : équiper en latrines individuelles un douar des environs de Meknès
Critères Indicateurs
( (
L’analyse des « parties prenantes » permet de mettre en évidence, les caractéristiques de ces diffé-
rents groupes d’intérêts (ou groupes stratégiques), en particulier leurs potentialités à contribuer
à la résolution des problèmes, la façon dont ils sont concernés positivement, leurs comportements
prévisibles et ce qui va les rendre soit indifférents soit carrément même « entravant » pour la bonne
marche des évolutions prévues.
On peut définir les « parties prenantes » comme étant des individus (de sexe masculin ou féminin),
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ou des groupes ou des institutions (ou des parties de), ou des entreprises privées (ou parties de) qui
ont un intérêt particulier dans la réussite ou l’échec du projet. On n’omettra pas de compter et
de caractériser comme « partie prenante », outre les bénéficiaires et les « adversaires » ou « indif-
férents », ceux qui mettent en place le projet (agences, ONG, expert/e/s, etc.), les facilitateurs -
facilitatrices et les bailleurs (s’ils sont différents de ceux qui mettent en place).
Deux remarques sont ici nécessaires : les groupes stratégiques quand ils sont parties prenantes ne
sont pas constitués et identifiés par nature, par leur composition sociale intrinsèque ou par leur posi-
tion structurelle dans le processus de production ; ils sont constitués et référés par rapport à l’action
considérée (ici par exemple, l’idée de projet) : leurs attitudes ne dépendent pas alors de leur sub-
stance, mais de la façon dont ils se situent et réagissent par rapport à cette action-là (ou à ce
changement là).
Les hommes et les femmes ne se situent pas de la même façon, dans l’action prévue : des différences
notoires sont à mettre en lumière au niveau :
- de l’accès et du contrôle des ressources des biens et services matériels et non matériels dans le
segment de société à laquelle ils appartiennent,
- dans leurs problèmes spécifiques,
- dans leurs besoins pratiques et intérêts stratégiques,
- dans les contributions qu’ils peuvent (ou pourront apporter au projet) en termes de savoirs faire,
de temps disponible et d’apports en travail et en argent).
Dans l’analyse des « parties prenantes », on fera particulièrement attention aux questions suivantes :
- Est ce que la matrice est le reflet de catégories d’acteurs comprenant des hommes et des
femmes ?
- Quelles sont les parties prenantes desquelles les femmes sont exclues ? Pourquoi ? Que per-
dent-elles dans cette non-participation ?
- Y a-t-il des groupes dans lesquels il n’y a que des femmes ? Pourquoi ? Qu’y gagnent-elles ? ou
perdent ?
- Les femmes pauvres et / ou âgées sont-elles spécifiquement représentées ?
- Les intérêts et thèmes mobilisateurs pour les femmes et pour les hommes sont-ils clairement
identifiés dans la matrice ?
Agence de Développement Social
- Les motivations des hommes et des femmes pour que « cela » change, sont-elles clairement
explicitées dans la matrice ?
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Exemple tableau d’analyse des parties prenantes réalisé dans le cadre de la formation de
formateurs –formatrices pour les cadres de l’ADS
Province d‘Azilal
femmes
bénéfi-
ciaires
ADS Loi 12/99 -Lutter contre la pauvreté -Fonde- -Faible Projets non
Missions -Améliorer l’accès aux ment de intérêt genré
Fondements ISDB l’ADS accordé Faible for-
-Améliorer le niveau de vie aux mation des
des populations par la femmes cadres
mise en place d’activités dans le
génératrices de revenus cadre du
-Renforcer les capacités de projet
l’AADEC -Absence
d’équipe
mixte
Commune Tawenza -Appui au développement Aucune -Pas -
Rurale CR pauvre local sensibilité d’actions
Ressources -Améliorer les conditions au genre spécifiques
limitées de vie en faveur
-Intérêt électoral des
-Etablir la confiance avec femmes
le citoyen -Non
reconnais-
sance du
rôle des
femmes
Association Association -Mobilisation de la popu- Aucune - -
Aït Iauzem villageoise lation sensibilité
créée en -Renforcer la crédibilité de au genre
2004 l’association
-Mobiliser d’autres parte-
naires
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Cette méthode d’analyse présente l’avantage d’être synthétique et de bien compléter les outils précédents.
Les atouts et les faiblesses concernent le projet en lui-même ; les opportunités et les risques viennent de
l’environnement. On prendra soin de fonder la classification AFOR sur les questions ayant trait au genre.
Exemple d’analyse AFOR pour un projet d’activités génératrices de revenus - AGR - en zone rurale
Atouts Faiblesses
( (
- Le projet est conçu « à la base ». - Le projet ne prend pas en compte les ques-
- Le projet est bien orienté vers des besoins bien tions environnementales sur le long terme.
identifiés par les hommes et par les femmes. - Les jeunes filles sont peu impliquées.
- Le projet a eu le temps de « mûrir ».
Opportunités Risques
Agence de Développement Social
( (
- La moudawana a été l’objet d’une forte publi- - Les conséquences du tourisme dans cette
cité. région.
- L’INDH est connue et plusieurs projets sont L’exode rural des mieux formés.
-
en cours.
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Le diagramme radar
Autre méthode de présentation synthétique des données, le diagramme radar portera d’abord sur
l’aspect organisationnel du projet.
Les axes du diagramme, comme autant de directions qui permettent le déploiement des projets
dans le champ de l’EdG, portent sur les capacités de l’organisation de terrain pour assumer réelle-
ment ce que nécessite l’EdG.
Huit axes typiquement orientés EdG permettent de voir ces capacités en termes d’appréciation qualita-
tive (notée sur une échelle comportant 3 niveaux de « réponse » très positive à réponse « négative » en
passant par un niveau moyen, qualifiant notamment les situations « en cours d’évolution ») :
- y a-t-il une participation équilibrée des hommes et des femmes dans les leaders du projet ?
- y a-t-il une représentation équilibrée des hommes et des femmes (voire des garçons et des
filles) parmi les « bénéficiaires » du projet,
- les données désagrégées (par sexe) sont-elles, dans la pratique du suivi, régulièrement collectées ?
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
- une analyse de genre (même simplifiée) a-t-elle été mise en place lors des phases d’identification
et de formulation du projet ?
- y a-t-il eu, ou est-il prévu, une formation (ou mise à disposition de matériel de sensibilisa-
tion) concernant l’approche de genre et l’EdG, pour les leaders du projet ?
- l’organisation de terrain du projet a-t-elle des liens avec des organisations de femmes ?
- la situation socioculturelle de l’organisation (ou du groupe) menant le projet est-elle favo-
rable à l’approche de genre et à l’EdG ?
- le niveau d’information sur l’INDH et sur le nouveau code de la famille (par exemple) est-il,
parmi les leaders, hommes et femmes, suffisant ?
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Participation équilibrée
2
Niveau d'information Représentation équilibrée
Formation
Niveaux
Est-ce que l’objectif Quels indicateurs Les données (et la Quelles sont les
global (inclus dans d’impact peuvent prise de données ou conditions externes
Objectif Global niveau des impacts
un programme plus attester de l’atteinte les sources) pour nécessaires pour que
large) auquel ce des «cibles genrées» établir les degrés l’impact « genré »
projet contribue, dans le cadre de d’atteinte de l’objec- soit durable ?
touche aussi les l’objectif global ? tif global sont-elles
Agence de Développement Social
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-Est-ce que l’objectif Quels indicateurs Les données (et la Quels sont les fac-
spécifique identifie d’effets peuvent prise de données ou teurs « externes » au
clairement les vérifier que les les sources) pour projet et à ses activi-
bénéficiaires « par- objectifs spécifiques établir les degrés tés qui sont les
ties prenantes » en ont été atteints ? d’atteinte des objec- conditions de base
les distinguant par tifs spécifiques pour que les objec-
sexe ? Rappel de la sont-elles désagré- tifs spécifiques, en
Objectif (s) spécifique(s) niveau des effets
de genre ? -Quels sont ceux qui de genre, au niveau pour que les
-Les résultats sont- seront non genrés ? des résultats atteints résultats, en terme
ils spécifiquement quels indicateurs (observation directe de bénéfices pour
séparés pour les sexo-spécifiques et et comparaison / les hommes, pour
hommes et pour les genrés seront-ils situation de départ) les femmes et pour
femmes (pour les nécessaires pour le une évolution de
garçons et les jeunes suivi des résultats ? leurs relations,
filles) ? soient le plus
possible atteints de
façon permanente ?
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jeunes filles) ? en bien les activités ? giques des hommes patif et continu ?
termes d’accès à et / -Les contributions et des femmes ?
ou de contrôle de, des hommes et des -La transversalité
des différentes res- femmes sont-elles ainsi gagnée a-t-
sources et actions prises en compte ? elle une influence
matérielles et imma- -Les inputs pour- mesurable en
térielles ? ront-ils influencer termes d’efficacité
-Les activités inter- un meilleur accès et et d’efficience
agissent-elles sur ces contrôle en termes (compensation des
différences ? de genre ? « surcoûts ») ?
Exemple de cadre logique en cours d’élaboration pour des actions de santé materno-infantiles
-Nombre d’accouche-
ments réalisés au centre
de soins chaque mois
-Les soins sont dispensés Indicateurs sexospéci- Comment, quand,
-Les femmes et les filles sont fiques contrôlés par les où, qui et par qui
éduquées femmes et les jeunes filles obtient-on les
Résultats
-Formation et sensibilisation
des kablates
-Formation et convention
avec les services de santé
-Création du centre de soins
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Remarque : en l’état, le projet appartient plus à la logique IFD qu’à l’approche GED. Il manque à
ce cadre logique toutes les activités permettant aux femmes concernées de gérer et d’orienter la
marche du projet…
Les outils de l’intégration de l’approche genre dans le cycle de projet sont utilisables à diffé-
rents stades de celui-ci
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
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L’introduction à la planification
Elaborer un plan d'action, ou planifier, consiste à définir les ressources et les modes opératoires de
l’ensemble des actions du projet et à les organiser dans un plan et un calendrier d’action.
• Trop d’optimisme
Agence de Développement Social
Ce point rejoint le premier. On a tendance à prévoir un enchaînement des actions et une disponi-
bilité des ressources « idéales ». Or la réalité des projets de développement montre que l’on est
souvent très loin de ces situations idéales. Il faudra donc se montrer « raisonnablement pessimiste »,
tout en établissant un calendrier qui satisfasse aux exigences des partenaires financiers des pro-
jets.
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termes, les choix de calendrier et de ressources s’effectuent en même temps. On devra donc faire
appel à une méthode quelque peu empirique, qui commence par fixer des durées d’action à priori
(sans tenir compte de la disponibilité des ressources), sur lesquelles on pourra être amené à reve-
nir si les ressources réelles sont insuffisantes.
Le plan d’action
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Le plan d’action est construit à partir de la liste des activités prévues dans le cadre logique. Les
actions qui en sont l’objet peuvent donc en général être confondues avec ces activités, bien que
d’autres choix puissent être faits en fonction de la complexité du programme et des activités en
question. On pourra par exemple parfois faire la distinction entre la préparation de l’activité et sa
réalisation, notamment si les moyens et les modes d’exécution de ces 2 étapes sont très différents :
Dans ce cas, on a affaire à 2 actions distinctes, mais liées.
Le plan d'action se conforte au fur et à mesure des choix de ressources qui sont établis à partir du
calendrier.
Le plan d’action peut être complété par des fiches descriptives plus complètes qui permettent de spé-
cifier d’autres composantes de l’action, comme par exemple :
- Un rappel du public cible ;
- Le mode d’organisation de l’action (comment elle se déroule) ;
- Le détail des tâches qui composent l’action, et les actions d’accompagnement associées ;
- La répartition des responsabilités ;
- Des explications complémentaires, etc. …
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Ce plan d’action sera en quelque sorte la carte routière utile et très nécessaire pour « visualiser »
le chemin qui va de la situation de départ (très inégalitaire du point de vue du genre) à la situation
vers laquelle on tend, plus équitable et où les hommes et les femmes ont tourné le dos aux relations
de dépendance et de subordination… Le plan d’action met en évidence les balises qui jalonnent le
chemin et qui permettent de mesurer -ou d’évaluer qualitativement-, la progression.
Le plan d’action, parce qu’il procède par étapes, permet de remettre à sa place la question de l’ef-
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
ficacité : si l’on veut accompagner un changement social durable, dans lequel les hommes et les
femmes sont parties prenantes, afin d’établir plus d’égalité de genre, on doit pouvoir évaluer à
chaque étape ce qu’il est réaliste de faire et d’atteindre et le réaliser vraiment, même si ce n’est que
partiellement ce qu’on aurait dû, dans l’idéal, faire. Il serait en effet contre-productif de céder aux
illusions de l’efficacité immédiate en privilégiant une avant-garde d’acteurs et de partenaires d’ac-
cord pour un changement rapide, au risque de perdre en route tous ceux et toutes celles qui, bien
qu’intéressé(e)s par l’approche « genre », ne sont pas prêt(e)s « au grand saut » dans ce qui leur
paraît être un inconnu, à savoir de nouvelles relations sociales de genre.
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Identification :
- analyse du contexte
- 1 ères formations
- mise en évidence des inégalités de genre
- analyse des parties prenantes genrée
- arbres à problèmes genrés
- profils d’activités
- profils d’accès et de contrôle
Conception :
- mise en commun des résultats
- visites d’autres projets
- programmation d’autres formations
- diffusion des méthodes de sensibilisation
Mise en œuvre :
- en parallèle des activités du projet
- réunions régulières des comités spécifiques (H / F)
Suivi - évaluation :
- mise au point participative des indicateurs genrés
- pratique régulière du suivi
- analyse des résultats et « restitution »
Le calendrier d’exécution
Le calendrier d’exécution doit situer dans le temps chacune des actions du plan. Il indique, pour
chaque action :
- Sa date de début et sa date de fin,
- Sa durée.
Il est préférable à ce stade, de ne pas planifier les actions dans l’absolu (c’est-à-dire à des dates
réelles), mais de les planifier à partir d’un instant zéro, qui sera défini lorsque les conditions de
lancement du projet seront réunies. Cette recommandation n’est pas valable quand le projet est
Agence de Développement Social
contraint par des dates bien précises (appel d’offres, urgence particulière…).
En réalité, les actions sont donc essentiellement planifiées les unes par rapport aux autres, à par-
tir de leurs durées unitaires et des relations d’antécédence et de succession qu’elles entretiennent.
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dépend souvent des moyens que l’on compte leur affecter, il est donc utile de commencer à
envisager ces moyens avant de travailler sur le calendrier.
- Si le programme est lourd, complexe, s’il comporte des axes d’intervention bien séparés, on pré-
voira de le décomposer en plusieurs volets.
On le construit en indiquant dans les lignes les actions à réaliser (éventuellement regroupées par
ensembles) et dans les colonnes la période prévisionnelle de réalisation. On précise, pour chaque
action à planifier, les réalisations précédentes qui doivent être terminées pour lancer l’action.
Attention : Le calendrier reste provisoire tant que les ressources ne sont pas affectées.
Projet Genre: Intégration de l'approche genre dans les politiques de développement économique et social au Maroc
Exemple issu de l’exemple présenté pour le plan d’action, il est important de détailler les
actions
Action Durée J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S
( mois ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( (
Evaluation des besoins de 3
réforme du centre de santé mois x x x
par un professionnel et
établissement d'un plan de
déroulement des travaux
Réalisation des travaux de 10 x x x x x x x x x x
réforme et de mise aux mois
normes
Mobiliser les personnes for- 5 x x x x x
mées vivant à proximité du mois
douar
Contacter les centres de 2 x x
formation de personnel de mois
santé
Construire une campagne 2 x x
de communication mois
Réaliser la campagne de 10 x x x x x x x x x x
communication auprès des mois
femmes et jeunes filles
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Lorsque des moyens (humains ou matériels) sont fortement mobilisés sur une même période, on
peut exploiter ce diagramme pour éviter les conflits de ressources.
Il s’agira de vérifier ou d’adapter les taux d’utilisation de ces ressources, notamment pour étaler les
charges sur ces périodes critiques.
Si cette somme pour une ressource donnée est supérieure à 100% de sa capacité :
- Soit il faut modifier le calendrier ;
- Soit il faut augmenter les ressources.
Il reste alors à modifier ces paramètres dans le plan d’action.
Des logiciels de planification existent sur le marché et permettent de réaliser cette planification
automatiquement pour des programmes complexes. (Ex : Microsoft Project)
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Conclusion
Tout ce qui précède n’a de sens que si des acteurs et des actrices, des partenaires et des cadres des
agences passent à l’action. L’intervention de développement intégrant l’approche de genre dans le
cycle des projets va se traduire alors par des plans d’action contextualisés visant à aboutir à plus d’éga-
lité de genre.
On voit au terme de ce parcours qui va de la sensibilisation à l’action en passant par les questions
de formation et d’accompagnement, que l’approche genre n’est pas un additif qui serait comme
un « supplément » aux méthodes connues d’intervention en développement. Il ne s’agit pas d’ajou-
ter de nouveaux outils à ceux qu’on utilisait déjà. Il ne s’agit pas d’ajouter de « nouvelles cibles ».
Non, il s’agit plutôt d’ouvrir mieux les yeux sur la réalité sociale dans laquelle nous sommes plon-
gés. A la place de la catégorie un peu vague qu’on dénommait « population », il s’agit de parler «
d’hommes et de femmes », avec leurs besoins propres et leurs intérêts spécifiques ; à la catégorie des
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« enfants scolarisés », on va substituer « les jeunes garçons » et « les jeunes filles » fréquentant l’éco-
le, les uns et les autres n’ayant pas les mêmes possibilités « culturelles » de s’éloigner du foyer familial
pour poursuivre des études. La liste pourrait être allongée : il s’agit en sorte de rendre les jeunes filles
et les femmes « visibles » !
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Analyse de genre : cette analyse explore et met en lumière (« met des mots sur… »), les relations
entre les hommes et les femmes dans la société, donc les différences et les inégalités dans ces rela-
tions. Le travail de développement en genre est fondé sur cette analyse. Ce n’est que par la prise de
conscience des différences et des inégalités que celles-ci peuvent être « attaquées » en tant que telles.
Cadres d’analyse de genre : on appelle cadre d’analyse de genre, la formalisation à la fois théo-
rique et pratique servant de base à l’analyse de genre, et organisant les méthodes et outils utiles
pour produire les résultats, pointant et hiérarchisant les concepts et les principes sur lesquels ils repo-
sent. A la fois cadre de pensée et « boîte à outils », les cadres d’analyse portent souvent le nom du
lieu où ils ont été produits ou celui du chercheur ou de la chercheuse qui les ont formalisés. On
parlera ainsi du cadre de Harvard, du cadre de Sara Longwe ou de celui de Naila Kabeer.
Accès et contrôle : quand on regarde comment les « ressources » sont distribuées entre hommes et
femmes, jeunes garçons et jeunes filles, il est important de pouvoir distinguer l’accès à la ressour-
ce et son contrôle. L’accès est défini comme la possibilité d’user de la ressource. Le contrôle est
défini par le « qui décide de comment est utilisée la ressource ? » et « qui décide de qui a accès et
qui n’y a pas accès »
Rôle et statut : les rôles sont en quelque sorte la partie « visible » et concrète de ce que font les
hommes et les femmes, déterminés de façon peu visible ou invisible par les rapports de pouvoir
qui existent de façon systémique entre les uns et les autres. Ces rapports de pouvoir (et la façon
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dont il est exercé) sont liés aux statuts des uns et des autres, c'est-à-dire à la place de l’individu
dans le système social. A un statut de rang inférieur est attachée une faible capacité à exercer du
pouvoir : ceci va se traduire par l’exercice de rôles « dévalorisés ».
Condition et situation : les conditions (de vie) désignent et décrivent de façon immédiate, les cir-
constances matérielles et concrètes dans lesquelles les hommes et les femmes vivent, liées à leurs
tâches habituelles et à leurs responsabilités « basiques ». La situation (ou « position ») décrit les
places que les femmes ont relativement par rapport aux hommes. Evoluer dans leurs situations (ou
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« positions ») implique, pour les femmes, qu’il soit répondu de façon différente à leurs intérêts
stratégiques. Ne pas atteindre ce niveau de l’action (ou de l’intervention de développement), c’est
se condamner à ne faire que des projets améliorant la condition des femmes, c'est-à-dire axés sur
une réponse unique aux besoins pratiques.
que les normes et les rôles définis traditionnellement pour chaque sexe. Ces intérêts stratégiques
varient en fonction des contextes spécifiques et il peut s’agir de questions telles que les droits juri-
diques, la violence familiale, l’égalité des salaires et le contrôle des femmes sur leur propre corps.
Equité de genre / entre les sexes / entre les hommes et les femmes
L’équité entre les sexes signifie accorder un traitement équitable aux hommes et aux femmes, en accord
avec leurs besoins respectifs. Ceci peut vouloir dire qu’ils reçoivent le même traitement ou bien un
traitement différent mais que ce dernier est considéré comme équivalent en termes de droits, d’avan-
tages, d’obligations et d’opportunités. Dans le contexte du développement, un objectif d’équité
entre les sexes exige souvent que des mesures spécifiques soient incorporées au projet afin de com-
penser les désavantages historiques et sociaux des femmes.
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la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et des programmes dans tous
les domaines – politiques, économique et social – afin de ne pas perpétrer l’inégalité entre les
hommes et les femmes.
Stéréotypes masculin/féminin
Opinions toutes faites, clichés, idées reçues sur les capacités, les rôles, les fonctions , les traits de
caractère… qu’une société attribue aux femmes et aux hommes. Ces idées issues d’une construc-
tion sociale sont diffusées dans une société ou un groupe par les représentations sociales admises
de façon commune, à travers ses livres, ses institutions (éducatives, religieuses…), ses médias, son
organisation, sa culture populaire et ses structures familiales.
des procédures et des programmes dans toutes les sphères politiques, économiques et sociétales
pour qu'ils en bénéficient de manière égale et que l'inégalité actuelle ne soit pas perpétuée".
L'intégration vise donc principalement à obtenir l'égalité des genres. Elle n'exclut pas les activités
spécifiques au genre et les actions positives, lorsque les femmes et les hommes se trouvent dans une
position particulièrement désavantageuse. Les interventions spécifiques au genre peuvent viser
exclusivement les femmes, les hommes ou les deux pour leur permettre de participer aux efforts de
développement et d'en bénéficier de manière égale. Ces mesures temporaires sont nécessaires pour
lutter contre les conséquences directes et indirectes actuelles de la discrimination.
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Sexe
Le terme sexe caractérise l’ensemble des caractères et des fonctions biologiques qui distinguent le
mâle de la femelle en leur assignant un rôle spécifique dans la reproduction, par la production de
gamètes mâles ou femelles. Le sexe fait référence aux différences biologiques. Par exemple, seuls
les hommes sont aptes à féconder et seules les femmes peuvent enfanter et allaiter.
Genre
Le terme genre est utilisé pour cerner les rôles sexués. Il inclut les valeurs et les attitudes qu’une com-
munauté ou une société juge comme appropriées à un sexe ou l’autre. Tandis que le sexe renvoie à
un déterminisme biologique (physique, chromosome, organes génitaux), le genre, lui, est une
construction sociale qui renvoie à la société et à la culture. Il résulte du processus de socialisation
qui assigne des rôles différents aux hommes et aux femmes, au niveau de la production et des res-
ponsabilités.
Ce sont les gens qui définissent certaines caractéristiques comme étant féminines ou masculines.
Le concept de genre permet l’analyse des rôles, des responsabilités et des besoins des femmes et des
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hommes de façon dynamique, selon leur champ d’activités variés et le contexte social dans lequel
ils évoluent.
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Bibliographie
Documents et rapports
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• GTZ/SEFEPH : Etude de l'égalité des salaires selon le genre dans le secteur privé Marocain, S. Belghazi, Maroc,
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• GTZ/SEFEPH : Genre et économie - Guide pour l'intégration du genre dans les projets de développement éco-
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• Driss Hammadi : le partage des biens accumulés durant le mariage, cité par Driss Fakhouri in: La situation de
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• Khamlichi : Commentaire du Statut personnel, 1 er volume, Le mariage et le divorce, (en arabe). Al-Maarif Al-
Jadida, Rabat, 1994. Cité par D. Fakhouri, op cit
• Fatwa citée par A. Alaoui Mdaghri dans La femme entre les préceptes du Fiqh et l’appel au changement. Imp.
Fedala, Mohammedia, 1999. Cité par D. Fakhouri, op. cit
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