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Module
Ministère du Développement
Social, de la Famille et
de la Solidarité
La
Boîte àboîte
Entraide Nationale
Agence de Développement
Social
outils du
àSocial
outil
Développement
Contribution à la mise en œuvre de l’INDH
Outils Module
d’intervention
sociale 3
« La mise en œuvre de l'Initiative nationale pour le développement humain devra, par
a i l l e u r s , ê t r e l ' o c c a s i o n p o u r f a i r e é m e r g e r, d a n s n o t r e p a y s , u n e v é r i t a b l e i n g é n i e r i e
sociale, à travers l'innovation dans les types d'intervention, économes en moyens et à
impact maximal, étayés par des ressources humaines qualifiées et par des mécanismes
d'observation vigilante et objective des phénomènes de pauvreté et d'exclusion »
E x t r a i t d u d i s c o u r s d u 1 8 m a i 2 0 0 5 d e S a M a j e s t é l e Ro i M o h a m e d V I , q u e D i e u l ’ a s s i s t e .
Module 3
Outils d’interventions sociale 3
4 Module 3
Outils d’interventions sociale
Pr é
Prféaf acce
e
Bien gérer le développementl o
local
cal
Module 3
Outils d’interventions sociale 5
La clé du succès du développement local réside dans l'édification d'un partenariat
synergique et coopératif entre l'ensemble des acteurs du développement
local. C'est dire toute l'importance de la mise en convergence des différents
projets et programmes et de l'association étroite de la planification ascendante
à la planification descendante.
Les axes d'intervention de l'INDH ont été définis dans le discours royal du 18
mai 2005 : élargissement de l'accès aux équipements et aux services sociaux
de base - promotion d'activités génératrices de revenus stables et d'emplois
- aide spécifique aux personnes en situation précaire - renforcement de la
gouvernance locale. La mise en œuvre des différents programmes (programmes
rural, urbain, de lutte contre la précarité et transversal) est parfaitement
codifiée par les manuels de procédures de l'INDH.
6 Module 3
Outils d’interventions sociale
• le transfert de savoir-faire, les échanges fructueux en matière de
synergie des projets, ainsi que les coordinations qu'il est nécessaire
d'établir ;
• la prise en compte de l'apport procédural majeur de l'INDH et de
l'exigence rigoureuse de l'évaluation qu'elle prescrit ;
• le souci d'efficacité et d'émergence d'une véritable ingénierie sociale
q u e S a M a j e s t é l e Ro i , q u e D i e u l ' a s s i s t e , a m a n i f e s t é d a n s s o n d i s c o u r s
du 18 mai 2005.
Celles et ceux qui ont participé à son élaboration ont eu pour seule ambition
de contribuer au succès de l'INDH. Qu'ils en soient remerciés.
Abderrahim Harouchi
Ministre du Développement Social
de la Famille et de la Solidarité
Septembre 2006
Module 3
Outils d’interventions sociale 7
La boîte
La boîte à outils
à outils
du développement social
se compose de 3 modules :
S o mS ommamiari ree
Ces interventions sociales, soit qu'elles s'inscrivent dans le cadre de politiques publiques
menées par l'Etat et les collectivités locales, soit qu'elles les accompagnent par des
initiatives privées et civiles militantes, ou soit encore qu'elles les complètent en aval
par des actions de proximité, sont toutes des facteurs puissants de développement
local, global et humain.
L'objectif n'est pas tant de les recenser de façon exhaustive ou de simplement les
décrire, mais plutôt de les regrouper dans un cadre méthodologique visant à les
rationaliser et à maximiser leurs effets sur la population.
Le champ couvert par ces interventions sociales comporte globalement huit rubriques
schématiquement regroupées de la façon suivante :
• l'élargissement de l'accès aux infrastructures de base
• l'élargissement de l'accès aux soins de santé de base
• l'élargissement de l'accès à l'éducation-formation
• l'élargissement de l'accès aux structures sociales de proximité
• le renforcement du lien social et de la cohésion sociale
• l'inclusion des jeunes par l'emploi
• la lutte contre la précarité qui affecte des groupes sociaux spécifiques
• le renforcement des capacités du tissu associatif
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Outils d’interventions sociale
1. Infrastructures
de base
1. Gestion d'un projet d'électrification décentralisée ................. 12
1.1. CADRAGE
Pour ce qui concerne le PERG, dont il est plus précisément question ci-après, ce programme aura
globalement permis à la fin de l'année 2007 l'électrification de plus de 34.400 villages dont plus
de 28.000 raccordés au réseau national, procurant l'accès à l'électricité à plus de 12 millions de
citoyens ruraux (budget global de 20 milliards de DH), dont 91% par recours au raccordement du
réseau et 7% par recours à l'électrification décentralisée au moyen de kits photovoltaïques.
Parallèlement à cet intense effort public, les Marocains résidents à l'étranger ont investi ce
domaine de l'accès à l'énergie comme axe d'intervention, notamment dans le cadre de projets
d'électrification décentralisée destinés à compléter l'action de l'Etat ou à s'y substituer là où le
raccordement au réseau n'est pas possible.
Ainsi, ces acteurs ont mené un certain nombre d'enquêtes pour identifier les besoins et les étapes
d'un projet d'électrification décentralisée Les trois étapes précisées par ces enquêtes sont :
• aider les communautés de base à constituer des associations villageoises ou un comité villageois ad
hoc ; cette étape nécessite le plus souvent un investissement important en termes de temps et
d'installation d'un climat de coopération et de confiance réciproque entre la jmaâ et l'association
concernée (exemple emblématique dans ce domaine de l'association ''Migration & Développement'') ;
• faire bénéficier du projet toutes les familles villageoises sans aucune exclusion, afin de
renforcer la cohésion et la solidarité de la communauté.
1 2 Module 2
Outils d’interventions sociale
1.2. MÉCANISMES D'INTERVENTION
Les animateurs du projet sont amenés à animer des réunions dans les villages pour expliquer les
mécanismes de réalisation du projet. Le processus de création de l'association locale, ou du
comité local, peut commencer et les enquêtes du terrain peuvent être remplies pour établir une
fiche sociale du village (données socio-économiques pour déterminer les dépenses des ménages
pour l'énergie : bougies, batterie…). Une fois l'accord de principe acquis, une équipe technique
composée de techniciens compétents se déplace sur le terrain. Les résultats de l'enquête,
complétés par l'étude technique chiffrée pour la mise en place de l'électrification décentralisée
ainsi qu'un devis détaillé réalisé par l'opérateur local sont restitués aux habitants du village et
proposés à l'association locale pour validation.
Dans plusieurs cas et faute de bénéficier du réseau national, les habitants du village peuvent
choisir la solution des groupes électrogènes, vu la méfiance envers les énergies renouvelables,
notamment l'énergie solaire et les plaques solaires qui passent pour des solutions privées.
L'avantage de cette démarche communautaire est qu'elle favorise les solutions collectives.
- Participation :
L'implication des habitants du village est assurée depuis le départ. Les animateurs et
animatrices chargés de l'enquête socioéconomique recueillent l'avis des hommes et des
femmes, voire parfois des enfants dans les écoles primaires. Le diagnostic est mené d'une
façon collective, ainsi que la restitution des enquêtes sur les dépenses des ménages.
Un comité local de suivi est mis en place. Il a pour rôle de superviser les travaux du chantier,
de veiller à la répartition équitable du travail entre les familles et de s'assurer de la qualité
du matériel prévu initialement.
- Formalisation de l'accord :
Une convention est établie en bonne et due forme spécifiant les engagements des deux parties
(démarche pédagogique pour habituer les associations à la formalisation des accords et aux
précisions des engagements avec les partenaires). Après la signature, et en gage d'engagement,
l'association locale commence la réalisation des travaux de creusement des tranchées suivant le
schéma technique et verse une partie de sa participation financière au fonds du projet.
- Appropriation du projet :
La population, par le biais de son association locale, s'approprie le projet dès la signature des
documents de remise d'ouvrage. Le projet est géré selon un règlement intérieur validé par
tous les villageois qui précise les mécanismes de gestion.
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Outils d’interventions sociale 13
1.4. ORGANISATION DU TRAVAIL (COMITÉ DE SUIVI)
Composition
Le comité de suivi est composé de quelques habitants actifs du village, choisis par la population
locale. Dans le cas où la commune rurale est partenaire technique du projet, elle y est
représentée.
Responsabilité
• Planifier des activités
• Veiller au bon déroulement de l'exécution du projet
• Évaluer périodiquement les activités
• Prendre attache avec l'opérateur local pour trouver une solution commune en cas de problème.
Fonctionnement
• Réunions hebdomadaires
• Visite de supervision sur le chantier
• Réunion avec le chef de chantier (représentant de l'association sur les lieux)
Parallèlement à la mise en place du projet, l'association locale est appuyée pour mettre en place
des mécanismes de gestion garantissant le bon fonctionnement :
- Sur le plan opérationnel, un gestionnaire qui aura en charge aussi bien la gestion financière
que le suivi technique des installations est recruté par l'association.
- Un règlement intérieur fixant les règles de gestion du réseau des villages.
Le système A
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe de 15 DH par compteur ;
• un coût de consommation par compteur calculé sur la base des frais de gestion
mensuels (gasoil, entretien du groupe, ouvriers) divisés par la consommation globale
mensuelle.
Le système B
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe de 50 DH par compteur pour un maximum
de 10 KW consommés ;
• le coût du KW supplémentaire variant entre 3 et 3,5 DH.
Ce système de gestion est relativement simple mais a un inconvénient pour les habitants
qui ne consomment pas beaucoup de KW.
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Outils d’interventions sociale
Le système C
L'association locale opte pour :
• la mise en place d'une taxe mensuelle fixe variant entre 10 et 25 DH par compteur.
• un coût de consommation par compteur calculé sur la base des KW consommés. Le prix
du KW oscillant entre 2 et 6 DH.
Ce système a l'avantage pour les habitants d'être au plus près de leur consommation mais
le coût du KW reste élevé. A titre indicatif, on peut noter une consommation moyenne
de 7,67 KW par compteur sur un village de 84 foyers.
Gestion financière
Suivi technique
Cela a permis de créer en moyenne un emploi par village pour une de ces deux personnes
dont le rôle est l'entretien du réseau et plus particulièrement du groupe électrogène, la
gestion au quotidien du groupe, c'est-à-dire sa mise en route et son extinction chaque
soir, la collecte des cotisations de consommation par foyer et la mise en place d'un
calendrier ou tableau de bord pour le suivi et l'entretien des installations du projet
(notamment du groupe électrogène).
Le projet d'électrification mené par l'association Migration & Développement est mis en
place selon un schéma partenarial multi acteurs, où celle-ci joue le rôle de catalyseur et
d'opérateur technique.
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Outils d’interventions sociale 15
1.6. PARTENAIRES
• Association/opérateur intermédiaire
• Habitants des douars
• Associations locales dans les villages ciblés
• Communes rurales
• ONE
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Outils d’interventions sociale
2. Gestion d'un projet d'eau potable
2.1 CADRAGE
Le programme a permis dès la fin 2004 de porter le taux d'accès à 60% et de renforcer
l'installation des petits centres ruraux déjà alimentés. A partir de 2005, le gouvernement
a décidé de confier la généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu rural à l'ONEP en tant
qu'opérateur unique. L'Office a prévu un montant d'investissement de l'ordre de 6 milliards
de Dirhams pour :
- prendre en charge progressivement la gestion de 150 petits centres ruraux à raison de 50 par an ;
C'est pourquoi tout projet d'adduction d'eau potable doit prendre en compte et impliquer ces
groupements : jmaâ, commune, associations locales, regroupement des usagers d'eau potable,
comité de la mosquée…
Module 3
Outils d’interventions sociale 17
2.2. MÉCANISMES D'INTERVENTION
Avant toute tentative de montage et de réalisation d’un projet d'eau potable, l'association de
gestion d'eau potable doit tout d'abord réfléchir à la démarche à suivre pour identifier le
problème et concevoir une solution appropriée. A ce niveau, deux grands axes prioritaires
devraient être abordés :
- principes de travail
- techniques à utiliser
a. Principes de travail
Participation de la population, élément majeur pour un développement local durable
L'implication des différents groupes de la population (jeunes, femmes, hommes et groupes à
besoins spécifiques) devrait être un souci majeur pour l'association de gestion d'eau potable.
Il est clair que le contexte et la réalité ne sont pas les mêmes dans les différentes régions,
mais l'association de gestion d'eau potable est appelée à être novatrice et à utiliser des outils
et approches appropriés pour assurer cette participation qui est l’un des principes
fondamentaux de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH). Ce principe une
fois respecté, même s’il nécessite beaucoup d'effort et d'investissement, constituera la plus
grande valeur ajoutée de toute intervention sociale dans ce domaine.
Respect de l'environnement
La survie de l'homme ainsi que d'autres espèces vivantes est tributaire de la sauvegarde de
l'environnement. Les ressources naturelles et leur gestion rationnelle sont des préalables du
développement durable. Dans ce sens, tout projet proposé ou entrepris doit prendre en
considération l'impact sur l'environnement proche naturel.
b. Techniques à utiliser
Dans le milieu rural, étant donné que le taux d'analphabétisme est élevé, l'association de
gestion d'eau potable doit utiliser des techniques de présentation du projet basées sur
l'illustration, l'image, la photo pour sensibiliser la population sur l'impact socioéconomique.
Des outils simples de collecte des données, d'analyse et de planification devront être
développés afin d'inviter la population à instaurer des propositions d'alternatives et de
solutions et une prise de conscience et d'appropriation du projet. Ces outils permettront de
définir les composantes majeures du projet :
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Outils d’interventions sociale
- le site du projet
- la technique à utiliser (borne fontaine, branchement individuel)
- le mécanisme de gestion et de suivi
- la contribution de la population
Ces éléments seront structurés dans un document de projet qui constituera un outil de travail
pour l'association de gestion d'eau potable ainsi que pour la recherche de fonds si besoin est.
L'assainissement doit accompagner les adductions d'eau potable dans les villages. Si rien
n'est fait en aval de l'utilisation, la nappe phréatique subit une pollution généralisée dans un
délai très court. En effet, dans de nombreux villages, la nappe se trouve à 20 m de
profondeur, facilement accessible aux puits perdus utilisés par les habitants pour les
toilettes. Ces puits perdus se trouvent à 10 m et plus, ce qui fait que dans certains villages,
les puits utilisés pour l'eau potable sont déjà contaminés (Voir outil n° 3, Hygiène de base et
assainissement).
a. Composition
Comme mentionné ci-dessus, le comité local de suivi est composé d'acteurs locaux auxquels
peuvent s'ajouter d'autres services disponibles dans la zone, notamment la Direction de
l'Hydraulique.
b. Responsabilité
• Suivi de la mise en œuvre du projet
• Evaluation périodique des activités
• Planification des activités
• Documentation de l'expérience pour diffusion
c. Fonctionnement
• Réunions périodiques
• Visites de suivi de terrain
• Préparation de l'ordre du jour des réunions
• Préparation des rapports de réunions
Le prix de l'unité de l'eau ainsi que la périodicité de paiement devront être traduits en outils.
Selon l'étude de faisabilité, l'association de gestion d'eau potable recrutera un gestionnaire qui
sera chargé aussi bien de la gestion financière que du suivi technique des installations.
Module 3
Outils d’interventions sociale 19
a. Gestion financière
L'association mettra en place des outils pour une comptabilité claire et transparente :
- un registre global pour enregistrer toutes les recettes et dépenses liées à la gestion de
l'eau potable ;
- un registre par foyer pour le suivi des consommations périodiques des habitants ;
- un système de reçus pour chaque paiement opéré ;
- un compte bancaire spécial pour le projet de gestion si le site le permet ou une caisse en
fixant d'avance les modalités de gestion ;
- la préparation d'un bilan semestriel au comité local de suivi pour approbation et pour
discuter des alternatives en cas de difficultés et d'affectation en cas d'excédent.
b. Suivi technique
• Traitement de l'eau : pour que l'eau soit potable, elle devra être traitée selon les normes
connues. Le gestionnaire qui sera chargé du suivi ainsi qu'un membre de l'association de
gestion d'eau potable devront être formés sur ces questions.
• Le gestionnaire devra prévoir, avec l'appui de l'association de gestion d'eau potable, des
séances d'éducation à l'hygiène liée à l'eau.
• Le gestionnaire mettra en place un calendrier ou tableau de bord pour le suivi de toute
l'infrastructure du projet ainsi que l'élaboration d'un rapport périodique sur l'état technique
du point d'eau et de l'infrastructure.
2.5. PARTENAIRES
En plus des partenaires financiers, les projets d'eau potable nécessitent un appui technique qui
peut être assuré par des partenaires ayant une expertise dans ce domaine :
• Associations
• Collectivités locales
• Office National de l'Eau Potable
• Direction de l'Hydraulique
• Direction de l'Equipement
• Agence de Développement social
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Outils d’interventions sociale
L'expérience de l'ONEP en milieu rural
avec les associations d'usagers
Cette convention définit d'une manière précise la nature de la relation entre les trois parties
prenantes que sont la commune, l'ONEP et l'association, ainsi que les droits et engagements de
chacune d'elles. C'est ainsi que dans le cadre de cette convention :
• la commune joue son rôle d'autorité délégante du service à la fois à l'ONEP pour la partie
production et à l'association pour la partie distribution ;
• l'association est un délégataire de service vis-à-vis de la commune. Elle a ainsi pour obligation
d'assurer la gestion du service, tout en rendant compte à la commune. Elle a, en contrepartie,
le droit de recevoir l'appui nécessaire de la part de la commune et aussi de l'ONEP.
En assimilant les associations à des micro distributeurs en milieu rural, étant donné que la
production d'eau potable est assurée par l'ONEP, un tarif national de vente d'eau aux associations
d'usagers a été adopté fixé à 3,5 DH/m3 (HT). Cette disposition a permis d'homogénéiser le
traitement des associations et par la même de répondre au souci d'équité entre elles. Ce niveau
de tarif a été arrêté en tenant compte à la fois du caractère social des associations, du pouvoir
d'achat de la population rurale (réduction de 50% par rapport au tarif réglementaire qui est le
tarif préférentiel) et de l'équilibre financier de l'Office. Par ailleurs, l'ONEP apporte également
un appui technique institutionnel au profit d'un nombre important d'associations qui s'occupent
de l'intégralité de la gestion du service d'eau potable (production et distribution).
Module 3
Outils d’interventions sociale 21
Rôle de l'ONEP
Pour assumer son nouveau rôle vis-à-vis des associations d'usagers en matière d'assistance et
d'encadrement, l'ONEP a déjà conçu la structure adéquate nécessaire dans le cadre d'une étude
réalisée par un expert international. La mise en place des structures est en cours en commençant
par les régions où le nombre de conventions passées avec des associations est conséquent.
Aussi, et dans le cadre des actions d'encadrement, des programmes de formation en faveur des
associations ont été réalisés pour plus 200 AUEP dans les différentes régions du pays courant
2005 et 2006 ; ces programmes sont réalisés par des formateurs de l'ONEP ou externes. Enfin,
l'ONEP a élaboré un applicatif permettant un suivi facile de la gestion par association et
permettant de constituer une base des principales données sur les associations et les indicateurs
de leur gestion, mais ce système de suivi permettra surtout de capitaliser les expériences des
associations anciennes et les mettre à disposition des nouvelles associations ou de celles en
difficulté.
Informations pratiques
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Outils d’interventions sociale
3. Hygiène de base et assainissement
3.1. CADRAGE
Différentes actions sont à entreprendre afin d'améliorer les conditions d'hygiène de base chez
les populations dans le milieu urbain comme dans le milieu rural :
En milieu urbain
• Approvisionner la population en eau de bonne qualité ;
• Renouveler le réseau de distribution de l'eau potable d'une façon régulière et en cas de
nécessité ;
• Assurer un système de contrôle de la qualité d'eau potable par de fréquents prélèvements
d'échantillons pour analyse et traitement ;
• Mettre fin aux lavoirs publics dès que tous les habitants bénéficient du réseau d'eau potable
(prévoir le réseau d'assainissement liquide) ;
• Sensibiliser sur le respect quotidien de l'hygiène alimentaire ;
• Sensibiliser les enfants au niveau des écoles sur l'éducation sanitaire.
Module 3
Outils d’interventions sociale 23
En milieu rural
• Approvisionner les zones rurales en eau de bonne qualité avec système de désinfection
continue ;
• Éviter l'utilisation de l'eau des puits non traités pour la boisson ;
• Organiser des campagnes de sensibilisation sur les risques engendrés par l'utilisation de
l'eau des puits non aménagés (maladies à transmission hydrique) ;
• Respecter des normes d'hygiène pour la conservation et le transport de l'eau ;
• Éviter l'utilisation de l'eau des lavoirs et des eaux usées pour l'irrigation et pour le lavage
du linge ;
• Respecter les normes d'hygiène alimentaire ;
• Sensibiliser les enfants au niveau des écoles sur l'éducation sanitaire.
L'eau est une “denrée” alimentaire qui répond à un besoin physiologique de premier ordre. Elle
est aussi indispensable pour le métabolisme de base que pour la propreté et l'hygiène. Il est
évident que ces fonctions ne sont remplies que si l'eau est à la fois saine et disponible en
quantité suffisante. Par contre, si l'eau est insalubre ou contaminée, elle peut être à l'origine
de la transmission de certaines maladies.
Il existe différents types de sources d'eau dont on peut citer entres autres :
• Les bornes fontaines : il faut procéder à l’aménagement de bornes fontaines communales
ou publiques non branchées au réseau de distribution pour éviter l'infiltration des eaux
usées et procéder au contrôle de la qualité de l'eau et sa désinfection.
• Les puits publics : ils doivent avoir un cuvelage sur une hauteur de 3 m, construits en
béton, en maçonnerie, en briques, en pierre ou en éléments préfabriqués et revêtus d'un
enduit étanche pour empêcher les infiltrations. Ils doivent être munis obligatoirement d'un
2 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
couvercle de protection, d'une plateforme confectionnée avec des matériaux solides et
étanches protégeant les abords de l'ouverture sur 2 m au moins afin d'éviter toute pollution
extérieure de l'eau.
Conservation et utilisation de l'eau : les récipients où l'eau sera conservée doivent être en
outre placés dans un lieu approprié de façon à ce que l'eau garde sa fraîcheur et qu'elle ne
soit pas accessible aux enfants et aux animaux.
Désinfection de l'eau : par l'utilisation de l'eau de Javel ou par son ébullition. Il s’agit là
d’une opération obligatoire et recommandée.
Module 3
Outils d’interventions sociale 25
3.5. HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
Afin de minimiser les risques et les facteurs d'infection (vecteurs de maladies) et de vivre dans
un environnement sain, il est nécessaire de respecter les conditions suivantes :
- privilégier la propreté des habitations et des locaux,
- éloigner l'élevage des animaux des habitations,
- équiper les rues avec des poubelles réglementaires,
- utiliser des toilettes propres,
- dispenser un cours d'éducation sanitaire, surtout aux enfants,
- évacuer les déchets dans des bennes couvertes,
- éviter de fumer à l'intérieur des habitations.
L'assainissement doit accompagner les adductions d'eau potable dans les villages. Si rien n'est
fait, la nappe phréatique subit une pollution généralisée dans un délai tres court.
Assainissement liquide
Dans les zones où le réseau d'assainissement n'existe pas, il faut procéder à l'aménagement
de fosses septiques et au lagunage avec traitement biologique.
Assainissement solide
Dans les zones inaccessibles aux camions et aux éboueurs, il faut trouver une alternative pour
les charretiers ou les remplacer par un système de collecte des déchets solides, et aussi
essayer d'éradiquer les points noirs dispersés au voisinage des villes en créant une seule
décharge contrôlée et centralisée.
2 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.
SERVICES SOCIAUX
DE SANTE
1. Dar Al Oumouma ............................................................... 28
1.1. CADRAGE
Notre pays reste en plus tributaire d'une transition épidémiologique complexe où coexistent des
problèmes de santé primaire non encore résolus et des problèmes de maladies dites des pays
riches, plus difficiles à maîtriser.
Plusieurs causes peuvent expliquer ces taux anormalement élevés, dont l'accessibilité physique
et géographique aux soins de santé de base, le statut économique et le pouvoir d'achat de
certains foyers, les contraintes d'ordre culturel liées à l'analphabétisme et au poids de certaines
traditions.
2 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.2. QU'EST-CE QUE DAR AL OUMOUMA ?
Les problématiques des décès maternels et néonatals restent intimement liées à la grossesse et
aux conditions de l'accouchement. Pour permettre aux femmes d'accoucher dans une structure
de santé assistée par des professionnels de santé formés et expérimentés et capables
d'intervenir rapidement en cas de survenue de complication obstétricale, la mise en place, à
côté de la maison d'accouchement, d'une structure d'accueil des femmes enceintes semble être
une très bonne alternative.
Cette solution est adaptée au contexte marocain car elle permet de réduire les délais
nécessaires pour accéder à une structure de santé. La maison d'attente constitue en plus un
espace où la femme bénéficiera de séances d'éducation parentale, afin de guider les futurs
parents en matière de soins de santé, nutrition et développement psychomoteur du jeune
enfant.
La maison d'attente doit se situer à côté de la maison d'accouchement. Pour qu'elle puisse
héberger les femmes vivant au niveau des localités enclavées, elle doit être au centre d'un
territoire comprenant une à sept communes, peuplées d'au moins 50 000 habitants. Le nombre
de naissances attendues au niveau de cet espace devra dépasser les 1 000 par an.
Aujourd'hui, six DAO sont fonctionnelles : Tazarine (province de Zagora), Taznakht (province de
Ouarzazate), Ourika (province d'Al Haouz), Zoumi (province de Chaouen), Agourai (province d'El
Hajeb), Touloukoult (province de Chichaoua).
L'évaluation préliminaire réalisée en 2006 a montré une augmentation très nette du nombre des
accouchements assistés par des professionnels de santé ainsi que des références de qualité des
cas compliqués vers la maternité hospitalière.
L'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) est une opportunité idoine pour
implanter les maisons d'attente. Divers acteurs peuvent prendre l'initiative de lancer un projet
de Dar Al Oumouma : des provinces, des communes ou groupements de communes et des
associations. Il convient alors de monter un dossier de projet et de le soumettre au Comité
provincial de l'INDH pour obtenir un financement. Cependant, les crédits de l'INDH ne pouvant
en aucun cas suffire à subventionner l'ensemble de l'opération, de nombreux autres bailleurs de
fonds peuvent être sollicités : Unicef, Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA),
Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), agences de coopération et
fondations étrangères, Agence de Développement Social, mécènes, etc.
Module 3
Outils d’interventions sociale 29
1.4. COMBIEN ÇA COÛTE ?
Le coût d'un projet DAO (acquisition du terrain, construction, équipement, formation) peut être
estimé* (estimation de 2003) entre 1 et 1,2 millions de DH dont :
- achat d'un terrain de 300 m2 au minimum : 50 000 à 100 000 DH. Dans certains cas, le terrain
est offert par le Ministère de la Santé ou par la commune.
- construction, dans un premier temps, d'un bâtiment d'environ 150 m2 : 500 000 à 600 000 DH.
Si la capacité d'accueil devient insuffisante, il convient de construire une extension.
- équipement : 100 000 à 200 000 DH
- ambulance : 330 000 DH
- formation du personnel : 50 000 DH
- campagnes de sensibilisation : 30 000 DH
Budget annuel de fonctionnement : 120 000 à 200 000 DH. Ce budget couvre les frais de
nourriture, les charges diverses et les salaires des membres de l'équipe de DAO. Il varie selon la
contribution des communes en ressources humaines (certaines prennent en charge les salaires
des employés).
Pour faciliter les démarches et la levée des fonds, l'initiateur du projet peut obtenir l'appui du
Ministère de la Santé, du Ministère de l'Intérieur ou de l'Unicef.
Une fois le dossier constitué, la DAO est construite et équipée sous la supervision d'un Comité
provincial de coordination composé de représentants de la province, de la Délégation de la santé
et des communes. Ensuite, une association DAO est créée pour assurer la gestion opérationnelle
du projet. Elle peut rassembler, par exemple, des représentants des autorités communales et
des ONG locales. Cette association élit un président, se dote de statuts et élabore un règlement
intérieur. Elle se charge de recruter le personnel et de gérer les activités de Dar Al Oumouma.
Ce sont généralement les communes (en puisant dans le budget d'appui aux associations) et/ou
la province qui couvrent les frais de fonctionnement annuels de la DAO.
Une bonne équipe doit être composée d'une cuisinière femme de ménage, un gardien et au
moins deux animatrices, généralement des jeunes femmes ayant terminé leurs études
secondaires et suivi une formation dans le domaine de la santé publique.
Ces animatrices sont l'âme de la DAO : elles se relayent auprès des femmes, veillent à leur
confort, dispensent une éducation parentale en s'appuyant sur divers supports (notamment
audiovisuels), font le lien avec le centre de santé, tiennent les registres et les comptes. Elles
participent également aux campagnes de sensibilisation de la population.
Dans le cadre d'un comité de suivi, le président de l'association DAO se réunit périodiquement
avec les présidents des communes, le médecin-chef et les représentants du gouverneur pour
faire le point sur les problèmes rencontrés et l'état d'avancement du plan d'action de
l'association.
3 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.6. LES CONDITIONS DU SUCCÈS
• Sauver la vie des femmes et des enfants nécessite la mobilisation de tous : walis et
gouverneurs au niveau des préfectures et provinces, parlementaires et corps élus,
responsables des départements à caractère social, acteurs du développement et représentants
de la société civile ainsi que tous les citoyens.
• Pour s'approprier le projet, la population doit se sentir impliquée dès sa conception. A cet
effet, il est recommandé de réaliser une enquête préalable afin de cerner les priorités et la
demande locales. Ensuite, tous les relais communautaires (associations de développement et
d'usagers, accoucheuses traditionnelles, fqih des mosquées, pharmaciens, etc.) seront
mobilisés pour informer les futures mamans et leurs maris sur le projet.
• Aussi confortable et équipée soit-elle, une DAO ne peut pas remplir sa mission si la maison
d'accouchement et la maternité hospitalière n'offrent pas un accueil et des services de qualité.
• L'équipement des centres de santé communaux en échographe est un élément important. Ces
appareils à la fois utiles sur le plan médical et attractifs pour la population permettent
d'augmenter le taux de fréquentation des consultations prénatales, de préciser l'âge de la
grossesse et de dépister les grossesses à risque. Les femmes qui connaissent la date de leur
accouchement peuvent se rendre à DAO en temps opportun.
• Des moyens de transport peu coûteux doivent être mis à la disposition des femmes enceintes
qui habitent les zones enclavées et qui souhaitent se rendre à la maison d'accouchement qui
est à proximité de DAO. Sur ce plan, un système de mutuelle communautaire donnant droit à
l'utilisation gratuite de l'ambulance de la commune est une solution efficace.
Module 3
Outils d’interventions sociale 31
2. Mutuelle communautaire de santé
Les mutuelles communautaires sont des organisations à but non lucratif. Elles sont gérées par la
communauté elle-même en fonction de ses besoins. Les mutuelles communautaires représentent
un mécanisme d'assurance maladie conçu et géré au niveau local.
Ce panier de soins est déterminé suite à une étude de faisabilité qui tient compte des besoins
spécifiques de la communauté en question et de la capacité financière de la population. Ainsi,
d'autres prestations peuvent figurer dans ce panier de soins comme les consultations
spécialisées, les examens biologiques de base, les examens radiologiques, etc.
2.2. LOCALISATION
3 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.3. PARTENAIRES
2.4.JUSTIFICATION
Objectifs généraux
• Faciliter l'accès de la population de la ou des commune(s) aux services sanitaires moyennant
une contribution annuelle et ce, grâce à la concrétisation d'une approche participative
• Impliquer la population de la ou des communes(s) dans la prise en charge des dépenses
relatives aux soins de santé de façon organisée (réduction de la charge financière)
Objectifs spécifiques
• Faciliter l'accès de la population aux médicaments essentiels
• Assurer la gratuité des évacuations des cas urgents à l'hôpital de référence
• Faire bénéficier la population des prestations de soins identifiées suite à l'étude de faisabilité
Module 3
Outils d’interventions sociale 33
2.7. SITUATION ACTUELLE
Après cette phase de démarrage, une évaluation sera entreprise fin 2007 en vue d'adapter le
rythme d'implantation aux besoins des partenaires locaux.
La gestion de la MCS est assurée par une association locale. Les membres de cette association
bénéficient de formation en gestion administrative et comptable. Il existe des supports d'information
adaptés au projet MCS permettant d'assurer le suivi des activités de la MCS. Les modalités permettant
d'assurer la pérennisation de cette expérience s'articulent autour des principaux axes suivants :
- adhésion de la population au projet par des sorties (sur le terrain) de sensibilisation régulières
et continues afin de pouvoir changer leur comportement (plan de sensibilisation et de
communication global et intégré)
- niveau d'autonomie et de capacitation des associations locales
- niveau de coordination et de collaboration effectives entre les différents partenaires du projet.
2.9. CONTRAINTES
3 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
3.
SERVICES SOCIAUX
D'EDUCATION
1. Lutte contre l'abandon scolaire ............................................. 37
A partir de 1999, une ambitieuse réforme consensuelle issue de la COSEF vise à rénover et
moderniser le système d'éducation-formation et surtout à améliorer ses performances. Des efforts
vigoureux sont menés aussi en matière de lutte contre l'analphabétisme et d'éducation non
formelle. La formation professionnelle publique et privée connaît un renouveau remarquable.
Cependant, l'école étant un enjeu sociétal au sens propre du terme, ses problèmes concernent la
totalité des citoyens et des familles, d'où la nécessité de compléter l'action des pouvoirs publics
par des actions militantes et solidaires. Le champ de ces actions, ouvert aux acteurs du
développement, à la société civile et au secteur privé comporte :
- La lutte contre l'abandon scolaire
- Le soutien scolaire
- L'enseignement préscolaire
- L'alphabétisation
- L'éducation non formelle
- Le transport scolaire
3 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1. Lutte contre l'abandon scolaire
Module 3
Outils d’interventions sociale 37
1. La prévention de l'abandon scolaire
Elle se fait à travers la création dans chaque établissement scolaire d'une cellule de veille
constituée par le directeur de l'école, un inspecteur, un représentant de l'association des
parents d’élèves, un enseignant de la langue arabe et un enseignant de la langue française. Et
cela, afin d'offrir un soutien aux enfants à risque d'abandon scolaire. Le rôle de cette cellule
de veille consiste à :
- réaliser un diagnostic de la situation de l'établissement scolaire en matière d'abandon,
d'échec, d'absence ;
- établir la liste des bénéficiaires du soutien scolaire ;
- établir la liste des enseignants qui vont assurer les cours de soutien scolaire ;
- établir la liste des bénévoles associatifs ;
- réaliser des campagnes de sensibilisation au profit des parents d'élèves ;
- identifier les différentes activités de soutien.
Celle-ci est définie comme l'ensemble des activités à l'extérieur du système scolaire formel
pour fournir un apprentissage spécifique à certains groupes de population. L'école non
formelle offre aux enfants ayant quitté prématurément l'école la possibilité de terminer leurs
études primaires. Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non
formelle offre le matériel didactique et assure la formation du formateur. Les projets
d'éducation non formelle sont en général gérés par des associations locales, nationales ou
internationales (pour plus de détails, voir outil n° 5 sur l'éducation non formelle, page 50).
Toute association désireuse de participer à la mise en œuvre du programme du Secrétariat
d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle doit contacter ce dernier.
3 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
L'expérience du Comité de Soutien
à la Scolarisation de la Fille Rurale
en matière de lutte contre l'abandon scolaire
Créé en 1998, le Comité de Soutien à la Scolarisation de la Fille Rurale (CSSF) est une association
à but non lucratif qui oeuvre à l'échelle nationale pour la promotion de la pleine scolarisation
des filles du milieu rural.
Mission
Vision
Objectifs
• Soutenir et mener des actions pour améliorer les taux de scolarisation des filles.
• Soutenir et initier des actions visant l'amélioration des conditions de scolarisation dans le rural
• Favoriser l'accès et la rétention des filles dans tous les cycles de l'enseignement.
Réalisations
Parmi les principales activités du CSSF figure le Programme “Une bourse pour réussir”.
Le principal objectif de ce programme est de permettre aux filles du milieu rural de poursuivre
Module 3
Outils d’interventions sociale 39
l'enseignement du premier cycle du secondaire grâce à l'octroi d'une bourse mensuelle de 350 DH
par jeune fille pour une durée de trois ans. Cette bourse permet la prise en charge des jeunes
filles dans des foyers d'accueil situés à proximité des collèges de l'enseignement public. Chaque
foyer accueille une vingtaine de filles placées sous la supervision d'une encadrante diplômée et
d'une gouvernante. La gestion des foyers est assurée par des associations locales. De 1998 à
2007, le programme a permis la prise en charge de 1083 bénéficiaires, réparties sur 31 foyers
situés dans 28 localités et encadrés par 19 associations partenaires.
Une quinzaine de structures bénéficient actuellement de l'appui direct du CSSFR, les autres sont
gérées de manière autonome par les associations partenaires qui ont développé et consolidé leur
propre stratégie de mobilisation des fonds.
Des mécanismes de gestion des bourses ont été mis en place et un manuel des procédures de
gestion interne a été développé à l'occasion de l'audit financier dont a fait l'objet le CSSF en 2005.
Le projet “Une bourse pour réussir” est un projet intégré et multidimensionnel. Il intègre des
cours de soutien scolaire en faveur des bénéficiaires et des activités éducatives, en particulier
l'éducation à la citoyenneté. De même, le CSSF organise des formations au profit des membres
des associations locales partenaires dans le cadre de la composante renforcement des capacités,
l'objectif étant leur autonomisation.
Informations pratiques
4 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Soutien scolaire
2.1. OBJECTIFS
Les filles dont l'âge ne dépasse pas 16 ans, issues de familles pauvres et qui rencontrent des
difficultés de compréhension et d'apprentissage.
• Arabe
• Français
• Mathématiques
• Autres matières en fonction des besoins des filles ciblées
• Les cours peuvent être répartis de manière égale entre les trois matières : 20 heures d'arabe,
20 heures de français et 20 heures de mathématiques.
Module 3
Outils d’interventions sociale 41
• Il est possible de modifier cette répartition selon les besoins des filles.
• Il est préférable que le nombre de filles dans une classe ne dépasse pas 20 élèves
et que le suivi soit personnalisé pour chaque cas.
• Il est possible d'organiser des cours dans des classes d'un même niveau ou dans des classes de
niveaux différents selon l'effectif des filles élèves.
2.7. FINANCEMENT
Le projet ADROS prend en charge l'équivalent de quarante (40) dollars pour 60 heures de cours de
renforcement pour chaque fille. La première tranche est versée au démarrage des cours et la
deuxième à la fin des 60 heures par rapport à chaque fille.
4 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.9. INFORMATIONS PRATIQUES
Module 3
Outils d’interventions sociale 43
3. Enseignement préscolaire
Dans les classes du préscolaire, l'enfant s'exerce à la relation sociale, au plaisir de l'échange et
du partage. Il prend conscience qu'il y a des règles à respecter et des contraintes à accepter.
Cette forme de socialisation est un premier pas vers la citoyenneté.
Le préscolaire est un espace sécurisé où l'enfant n'est plus exposé aux dangers et à l'insalubrité
de l'environnement. Il y acquiert des habitudes d'hygiène et des connaissances sanitaires qui lui
seront utiles tout au long de sa vie. Le préscolaire est aussi un lieu de dépistage précoce des
déficiences sensorielles de l'enfant.
Il est assuré par des éducateurs ayant suivi une formation dans le domaine du préscolaire. Il
existe plusieurs établissements susceptibles de répondre à cette formation :
4 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
L'éducateur doit être capable d'adapter son rythme d'adulte à celui de l'enfant et d'adopter une
pédagogie de projet qui oriente vers une réalisation concrète des apprentissages. L'emploi du
temps est géré avec souplesse par l'éducateur tout en respectant le rythme biologique de l'enfant.
Le préscolaire est devenu une priorité car généralement les enfants qui en ont bénéficié restent
plus longtemps dans le système éducatif et réussissent mieux leurs études, ce qui leur évite de
devenir précocement une source de main-d'œuvre comme c'est souvent le cas dans les familles
économiquement et culturellement défavorisées.
Afin de généraliser le préscolaire, plusieurs conventions sont élaborées entre le MEN et les
secteurs gouvernementaux, les associations, l’Entraide nationale, la Ligue marocaine pour la
Protection de l'Enfance, le secteur privé… A cet effet, dans les zones les plus démunies, des
salles au sein des écoles publiques sont mises à la disposition des partenaires afin d'ouvrir le
maximum de classes de préscolaire.
Pour obtenir l'autorisation d'ouverture, les associations et les porteurs de projets doivent
s'adresser à la Délégation ou l'Académie du MEN de leur province. Pour constituer le dossier
administratif, les associations doivent fournir leurs statuts, le nom du président fondateur et
identifier un directeur pédagogique qui deviendra l'interlocuteur des services ministériels.
Il faut consulter :
- La loi 05-00 relative au statut de l'enseignement préscolaire qui précise les conditions
générales d'ouverture d'une institution préscolaire, ses obligations, le profil du
personnel encadrant, les modes de contrôle, les sanctions et les dispositions
transitoires. La connaissance de ce texte est incontournable pour ouvrir un
établissement préscolaire.
Module 3
Outils d’interventions sociale 45
- L'Arrêté n°1535-03 du Ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse précisant la
loi 05-00 et qui fixe les engagements pédagogiques en fournissant des précisions sur
l'architecture des locaux et leurs équipements ainsi que sur les exigences
administratives à respecter pour le personnel.
4 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
4. Lutte contre l'analphabétisme
Les analphabètes vivent une inadaptation au monde moderne. Plusieurs conséquences découlent
de cette inadaptation : ils ont d'importantes difficultés à communiquer, à participer à la vie de
leur groupe social et culturel, à comprendre les processus complexes et diversifiés de la vie
quotidienne et professionnelle, à exercer des fonctions polyvalentes, à transférer un savoir-faire
d'un poste de travail à un autre, à acquérir de nouveaux savoirs et à les mobiliser avec efficacité.
Des efforts importants sont entrepris afin de lutter contre l'analphabétisme, un phénomène qui
ne cesse d'être alimenté par des flux de déscolarisation et de non scolarisation.
C'est ainsi que le Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation et à l'Education non formelle a mis en
place une stratégie de lutte contre l'analphabétisme comprenant des programmes adaptés aux
besoins et aux attentes spécifiques des populations analphabètes dont la tranche d'âge varie
entre 15 et 45 ans :
- soutien scolaire
- alphabétisation des adultes
- éducation non formelle
- post alphabétisation
Module 3
Outils d’interventions sociale 47
4.2. LA DÉMARCHE
Le programme de lutte contre l'analphabétisme est mis œuvre par les Académies régionales et
les Délégations provinciales du Ministère de l'Education nationale (MEN) :
- les cours d'alphabétisation commencent le 13 octobre et se terminent le 30 juin de chaque
année
- l'emploi du temps des cours varie selon les spécificités de chaque région
- 200 heures de cours sont dispensées durant tout le cycle scolaire, à raison de 3 fois par
semaine
- le nombre de bénéficiaires par classe varie entre 20 et 30 dans le monde urbain et entre 15 et
30 dans le monde rural
- un test d'évaluation permet d'identifier le niveau scolaire des bénéficiaires
- des contrôles trimestriels permettent d'évaluer les apprentissages et les acquis
- un examen final a lieu à la fin du cycle scolaire
Les manuels scolaires (3 modules) sont les outils pédagogiques élaborés par le Secrétariat d'Etat
à l'Alphabétisation et l'Education non formelle :
- le premier module permet d'acquérir les notions de base de la lecture et de l'écriture (60
heures)
- le deuxième module permet d'enseigner les valeurs de l'éducation civique et l'éducation à la
citoyenneté (80 heures)
- le troisième module permet de consolider les acquis du premier et deuxième module (60
heures)
Un partenariat est élaboré avec les associations oeuvrant dans le domaine de la lutte contre
l'analphabétisme dans le cadre de la circulaire du Premier Ministre N° 7/2003 du 27 juin 2003.
Le financement des programmes est pris en charge par le Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation
et à l'Education non formelle.
Les deux dossiers sont ensuite étudiés et validés par le comité d'éligibilité des associations au
niveau de la province. Si la demande est acceptée, une convention de partenariat est conclue
entre la délégation provinciale de l'Education nationale ou l'Académie régionale et l'association.
4 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
La première tranche (50%) de la subvention du Secrétariat d'Etat à l'Alphabétisation et à
l'Education non formelle est alors versée à l'association qui doit la consacrer :
- aux salaires des formateurs et des encadrants,
- à la formation des formateurs et des encadrants,
- aux frais de fonctionnement.
Ce partenariat vise en priorité à améliorer les notions de base des ouvriers pour permettre la
mise à niveau de l'entreprise marocaine. Les entreprises désirant s'inscrire à ce programme
doivent être affiliées à la CNSS et établir une convention avec l'OFPPT. Dans ce cadre, l'OFPPT
finance 80% et l'entreprise 20% du programme d'alphabétisation, à condition que la formation
soit assurée par un établissement ou une association agréée par l'OFPPT.
Module 3
Outils d’interventions sociale 49
5. Education non formelle ou “école de la deuxième chance”
Près de 1 500 000 enfants âgés de 9 à 15 ans sont déscolarisés ou ont abandonné prématurément les
bancs scolaires et ce, pour diverses raisons :
• Raisons économiques : travail précoce des enfants (artisanat, commerce informel, activités
agricoles...) dû à la pauvreté des parents
• Raisons sociales : enfants en situation précaire (enfants des rues, jeunes dans les
prisons...), flux migratoire…
• Raisons géographiques : éloignement des écoles et collège, enclavement de certains villages…
• Raisons culturelles : problème du genre dans le milieu rural, mariage précoce des filles,
attitude négative des parents à l'égard de l'école…
Comme cela a été dit dans la note de cadrage, la déscolarisation a des implications directes sur
la situation socioéconomique du pays, avec un important effet sur la montée du chômage, de la
délinquance et de l'exclusion sociale.
Ainsi, devant l'ampleur du phénomène de l'analphabétisme et de l'abandon scolaire qui touche
aussi bien les adultes que les enfants et les jeunes, le Ministère de l'Education Nationale a élaboré
un programme d'éducation non formelle permettant de :
- s'attaquer en profondeur à l'analphabétisme des jeunes non scolarisés et déscolarisés ;
- revoir les méthodes d'alphabétisation des adultes.
5 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.2. LA DÉMARCHE À SUIVRE
Pour la mise en œuvre d'un programme d'éducation non formelle, une analyse des besoins de la
population cible est élaborée afin d'assurer sa réussite. Cette analyse permet de s'adapter aux
exigences socioculturelles et socioéconomiques des populations, sources de l'analphabétisme
chez les adultes.
Un partenariat est établi entre le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education
non formelle et des organisations non gouvernementales, des organismes gouvernementaux et
des organismes internationaux.
Les contenus des programmes sont pluriels, ils ne sont pas uniformes comme c'est le cas dans
l'éducation formelle. Ils ne se limitent pas aux connaissances de base en lecture, écriture et
calcul, mais sont élargis à l'éducation à la santé, à l'environnement et à l'éducation civique et
religieuse…
La durée des études dépend des populations cibles et des objectifs à atteindre. A cet effet, les
cours s'échelonnent sur 6 jours par semaine et sur 11 mois par année. Ils se répartissent de la
manière suivante :
- 216 heures de cours par an pour les enfants et jeunes en situation difficile et précaire.
- 432 heures de cours par an pour les enfants des zones rurales.
Les enfants âgés de 9 à 16 ans qui bénéficient de ces heures de cours sont orientés vers la
formation professionnelle.
864 heures de cours par an sont dispensées aux enfants et aux jeunes dont le niveau scolaire
permet la réinsertion dans le cycle normal de l'enseignement formelle, après passation de
l'examen de la 6ème année du primaire. Après réussite de cet examen, ils sont réinsérés
directement au collège.
Module 3
Outils d’interventions sociale 51
5.5. L'EXPÉRIENCE DE LA FONDATION ZAKOURA
Active depuis 1997, la Fondation Zakoura Education s'est fixé comme mission de promouvoir le
développement humain par l'éducation des enfants, l'alphabétisation des adultes et la
qualification des jeunes.
Cible du programme
Enfants âgés de 8 à 16 ans n’ayant pas eu la chance d'être scolarisés ou ayant quitté l'école dès
les premières années du primaire.
Objectifs du programme
• Donner aux enfants bénéficiaires de ce programme un niveau équivalent à celui de la fin de
la 6ème année de l'école publique, et ce à l'issue d'un cursus de formation de 3 ans pour qu'à la
fin du cycle les élèves aient trois alternatives :
- intégrer l'enseignement public,
- suivre une formation professionnelle qualifiante,
- s'engager dans la vie active.
• Développer la créativité et l'ouverture des enfants par diverses disciplines artistiques (chant,
dessin, jeux de rôle...) et civiques (santé, environnement, religion, droit humain et
démocratie).
Modalités de réalisation
• Création d'une école comprenant deux classes de 25 à 30 élèves chacune et aménagement des
emplois du temps des élèves en fonction des besoins des parents tout en répondant à 3 exigences :
- durée journalière des cours comprise entre 2 h 30 et 3 h,
- 6 jours de cours par semaine,
- 11 mois d'enseignement par an.
• Choix de l'emplacement de l'école au centre du douar ou dans le quartier d'implantation.
Secrétariat d'Etat chargé 31, Angle Avenue El Abtal et Rue Oued Fès
de l'Alphabétisation Agdal, Rabat
et de l'Education non formelle Tél. : 037 77 49 31
Fax : 037 77 05 01
Courriel : alpha@alpha.gov.ma
Site web : www.alpha.gov.ma
5 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6. Transport scolaire
En milieu rural, les distances entre les domiciles et l'école ou le collège sont souvent importantes
et il n'existe aucun moyen de transport scolaire. Selon l'association Al Wifaq pour les œuvres
sociales et l'environnement dans la région de Bouskoura, le constat est le suivant :
- un enfant passe 3 heures par jour pour aller et revenir de l'école,
- conditions sanitaires laissent souvent à désirer (sueur, poussière, yeux altérés),
- dangers sur la route (accidents, morsures de chiens et blessures),,
- maladies causées par les conditions climatiques.
Par conséquent, un certain nombre d'élèves sont parfois contraints d'abandonner les études,
notamment les filles, et plus particulièrement au moment de passer au collège.
Pour pallier ce problème, plusieurs associations ont monté des projets de transport scolaire
adaptés au contexte local : vélo, calèche, autocar scolaire.
L'objectif de l'action est de promouvoir et de soutenir la scolarisation, notamment des filles, qui
habitent dans des communes rurales.
6.1. LE VÉLO
- Problème
• Eloignement des douars du chef lieu de la commune où existe le collège
• Taux de déperdition scolaire élevé
- Consistance du projet
• Distribution des vélos au profit des plus nécessiteux
- Bénéficiaires
• 101 élèves
Module 3
Outils d’interventions sociale 53
- Objectif
• Réduction du taux de déperdition scolaire
- Partenaires
• Associations des parents d'élèves et tuteurs des groupes scolaires de Tizi Nisly
• Académie régionale d'éducation et de formation de Béni Mellal
• Commune rurale de Tizi Nisly
• INDH
- Budget global
• 71 400 DH
Informations pratiques
5 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.2. L'AUTOCAR
Justification du projet
• Eloignement du collège et du lycée de
la commune rurale de Ouargui et des
communes avoisinantes
• Coûts élevés de scolarisation par rapport
aux capacités financières des familles
• Risques liés aux déplacements individuels
quotidiens des filles
Consistance du projet
• Transport par 2 autocars
• Démarrage de l'activité en 2002 (convention avec le Ministère de l'Emploi) et renforcement
en 2006 par l'acquisition du deuxième autocar (INDH)
Bénéficiaires
• 120 filles scolarisées de la commune rurale de Ouargui et des communes avoisinantes (30 douars)
• 1 000 enfants par le biais de sorties et d'excursions (pendant les vacances)
Résultats
• Réduction du taux de déperdition scolaire à moins de 5%
• Réalisation d'un taux de réussite de plus de 90%
• Réduction des coûts de scolarisation de 70%
Partenaires
• Association Amal pour le développement/Ouargui
• Ministère de l'Emploi (direction des affaires sociales)
• Commune rurale de Ouargui
• INDH
Informations pratiques
Module 3
Outils d’interventions sociale 55
6.3. LA CALÈCHE
Budget-type
5 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
4. STRUCTURES
SOCIALES
DE PROXIMITE
1. Maison du Citoyen (Dar Al Mouwaten) ..................................... 58
1.1. CADRAGE
5 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
B. Structure de développement humain
A partir d'un diagnostic social préliminaire des besoins directs exprimés par les populations des
quartiers et douars cibles, après concertation notamment avec les associations, un plan d'action
est élaboré visant à :
- améliorer la qualité des services sociaux,
- intégrer les jeunes et fournir une assistance aux catégories à besoins spécifiques,
- assurer le soutien scolaire et lutter contre l'abandon scolaire,
- lutter contre l'exclusion sociale et favoriser le développement d'activités génératrices de revenus,
- organiser des campagnes de sensibilisation thématiques,
- mettre en œuvre un programme d'animation sociale des quartiers.
1.3. ORGANISATION
Le Directeur : prépare le plan d'action de DAM, appuie les associations locales en terme de capacités, de
gestion et d'animation, engage les partenariats, lève les fonds et coordonne l'équipe d'animation de DAM.
Module 3
Outils d’interventions sociale 59
Les associations partenaires : située dans un quartier défavorisé et tournée vers la
satisfaction des besoins directs des populations, DAM met à contribution tous les partenaires,
et en particulier les associations de quartiers. Celles-ci participent à l'animation culturelle
et sportive et contribuent à la réalisation de projets générateurs de revenus.
Les partenaires :
• Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité
• Entraide nationale
• Préfecture, province ou commune
• Associations de quartiers, nationales, régionales ou locales
• Services extérieurs de l'Etat et établissements publics concernés
• Secteur privé, mécènes, sponsors, donateurs
Le programme DAM est supervisé au niveau central par un coordinateur du ministère qui le
soumet au Ministre du développement social et au Directeur de l'Entraide Nationale.
1.4. FONCTIONNEMENT
Les locaux
Dar Al Mouwaten peut être une création dans des locaux mis à la disposition par une entité publique
déterminée (province ou préfecture, commune, département ministériel) ou par une organisation
privée (fondation, association, mécène, entreprise). Sa superficie minimale doit être de 200 m2.
Elle peut consister en l'extension des activités des structures sociales existantes (centres de
l'Entraide nationale, foyer féminins…).
Le choix des équipements et leur mise en place sont adaptés à chaque type d'activité.
Une signalétique externe et interne, avec une palette de couleurs type, permet aux bénéficiaires
de repérer facilement les salles appropriées aux services et prestations de Dar Al Mouwaten.
Le fonctionnement
Pour assurer le bon fonctionnement de Dar Al Mouwaten, la définition des postes et des tâches doit
être faite, en identifiant les responsabilités et les ressources humaines y opérant. La mise en place
du manuel de procédures de gestion et du manuel des activités (supports didactiques et pédagogiques,
formation continue…) par le conseil de gestion permettra le cadrage du rôle de chaque intervenant.
Le personnel
Le personnel encadrant est sélectionné en fonction de son intérêt pour les questions sociales
et humaines, ainsi que son aptitude à entretenir des relations sereines et la fluidité de la
communication.
a. Le Directeur : il est nommé par le Directeur de l'Entraide Nationale ou par le président de la
collectivité locale du chef lieu de DAM, selon une démarche consensuelle.
b. L'assistant(e) social(e) : son intervention revêt plusieurs formes : écouter, informer,
conseiller, orienter, participer à l'animation sociale des quartiers et à la mise en œuvre des
projets sociaux, aider à l'obtention de micro-crédits et au montage des activités génératrices de
revenus et, enfin, organiser des actions de solidarité.
c. L'éducateur : il veille à la réalisation des activités de soutien scolaire, des cours d'alphabétisation,
6 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
de l'éducation non formelle, de l'éducation à la citoyenneté, de l'éducation au préscolaire (si sa
formation le lui permet) et prend en charge des activités dédiées à des publics particuliers (personnes
handicapées, personnes en situation difficile, activités sportives, animation sociale des quartiers…).
d. Les bénévoles et les cadres associatifs : ils interviennent dans toutes les activités
programmées au sein de DAM, selon la spécialisation et le domaine d'activités de l'association et
des personnes impliquées.
e. Le personnel de service : il assure l'entretien et la propreté des locaux, ainsi que
l'accompagnement et le suivi des activités de plein air.
Le partenariat
Il définit les responsabilités, les engagements et le rôle de chaque intervenant (partenaires
associatifs, partenaires des services publics, partenaires du secteur privé…). Grâce au respect
des mécanismes de coordination et de suivi/évaluation, les ressources humaines des DAM
œuvrent pour la bonne application des clauses établies dans les conventions de partenariat.
1.5. FINANCEMENT
La ventilation des frais engagés pour la réalisation et la mise en œuvre des DAM se présente
globalement ainsi :
1. Frais d'aménagement avant installation (peinture, aménagements extérieurs…)
2. Frais d'installation (mobilier de bureau, équipement informatique, fournitures didactiques,
signalétique…)
3. Frais généraux (eau, électricité, téléphone, entretien des locaux…)
4. Frais de gestion (matériel consommable, fournitures de bureau, déplacement…)
5. Imprévus
Module 3
Outils d’interventions sociale 61
A la date du 30 décembre 2007, 31 DAM seront ouvertes et opérationnelles :
Ville Adresse Contact
Agdz Centre Agdz, Commune Agdz 024 84 61 52
El Jadida N°84, rue Assafi
Azemmour Lotissement Benchekroun 023 34 24 65
Khemis Zmamra Khemis Zmamra Centre
Kalâa des Sraghna Hay Imlil El Kelâa 024 41 22 19
Tiznit Rue Idawman Agnoun 028 86 23 31
Taza Bab Rih, Taza haut 035 28 23 81
Tiflet Ex pachalik, Tiflet centre 035 55 27 85
Ain Sebâa Al Hizam Al Akhdar, Hay koudia 022 60 06 90
Tan Tan Avenue Mohamed V 028 87 74 49
Fnideq Avenue Mohammed V 039 99 30 38
Meknès N°2, Dhar El Mers 035 52 58 00
Ait Yâazem Commune d'Ait Yâazem 035 54 16 32
Chichaoua Commune rurale Sidi Mokhtar 024 35 33 05
Agadir-Inezgane Rue Entraide Nationale, Inzegane 028 82 72 39
Agadir-Tamsia Commune rurale Tamssia
Figuig Quartier Administratif - Figuig 036 79 81 41
Assa Hay Ihchach, Assa centre 028 70 00 23
Zag Hay El Oued Zag centre
Kenitra Commune de sidi taibi 037 37 28 16
Essaouira N°51, Lot Borj 3 Hay El Menzeh 024 78 47 12
Laayoune Quartier Hagounia Laayoune 028 89 37 28
Safi Commune Joumat Shaim 024 62 12 42
Dakhla Hay Essalam 028 89 70 94
Errachidia Bd Med V, Commune Goulmima 035 57 21 59
Khouribga Hay Ryad, route Fkih Ben Salah 023 56 03 04
Ouarzazate Sidi Daoud 024 88 24 74
Taroudant Centre de Taliouine 028 85 27 49
Guelmim Hay El Grabez 028 87 22 92
Guelmim Hay Ennouder
Salé Hay Essalam Al Idafi 037 80 96 86
6 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Maison des Jeunes (Dar Chabab)
2.1. CADRAGE
La Maison de Jeunes est définie par le Secrétariat d'Etat de la Jeunesse comme suit :
Dans ce sens, la Maison de Jeunes est un établissement étatique mis à la disposition des
associations et des jeunes pour son exploitation à des fins nobles. Elle a été, depuis toujours,
un espace d'éducation et un champ d'expérimentation culturelle, artistique, pédagogique,
sociale et politique. Son rôle initial était de prévenir, de guérir et de développer les acquis et
les compétences des jeunes.
Avant de développer les différents aspects d'organisation de la Maison des Jeunes, il serait
judicieux de faire un état des lieux de l'existant. Le tableau ci-après présente les statistiques
officielles du Ministère de la Jeunesse :
Module 3
Outils d’interventions sociale 63
2.3. FONCTIONNEMENT ET SERVICES
A. L'organe administratif
L'organe administratif est composé en général d'un Directeur et d'animateurs qui sont des
lauréats des Instituts de formation des cadres gérés par le Secrétariat d'Etat chargé de la
Jeunesse. L'organe administratif de la Maison des Jeunes a un rôle d'administration et
d'animation :
- gestion administrative de la Maison
- sauvegarde des équipements et des archives de la Maison
- sécurité des locaux
- animation des clubs de la Maison (arts, musiques, échecs…)
Il est vrai que la Maison des Jeunes a, depuis son instauration dans les années 50, défini sa
population cible à trois tranches de population :
- les enfants
- les adolescents
- les jeunes
2.5. PARTENAIRES
• Associations
• Commune
• Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse
• Institutions de formations et d'encadrement
• ONG nationales et internationales
• Structures d'encadrement
6 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.6. TYPES D'INTERVENTION
Les interventions des Maisons des Jeunes peuvent être multiples et sont axées sur les besoins
des associations. Toutefois, il serait pertinent que certains axes soient normalisés.
La formation
La Maison de Jeunes, à travers ses cadres et ses relations de partenariat, peut organiser des
formations autour de la structuration et de l'organisation juridique des associations et autour de
l'Etat de droit, des valeurs de la citoyenneté et de la démocratie et du développement humain
durable. Elle peut aussi organiser des cycles de formation permanents pour les jeunes et les
associations.
L'encadrement
Encadrement des associations :
Les associations sont des structures d'encadrement qui ont besoin de respecter une certaine
éthique pour pouvoir agir dans le bon sens. Ces structures ont besoin d'être encadrées
dans leurs actions et leur structuration. Ainsi la Maison des Jeunes pourra agir de deux
manières :
- appui aux associations dans leur structuration selon les bonnes pratiques de la
structuration et la gestion de la chose sociale,
- planification des actions selon des plans d'action participatifs.
La planification annuelle
La Maison de Jeunes en tant que structure d'intermédiation peut avoir son propre plan d'action.
Il serait judicieux de tracer ce plan selon le plan d'action du Secrétariat d'Etat chargé de la
jeunesse dont l'association de la Maison des Jeunes peut s’inspirer.
Module 3
Outils d’interventions sociale 65
2.7. RESSOURCES FINANCIÈRES
Dans un objectif d'appropriation de la Maison des Jeunes par les associations, il serait très
important que ces dernières pensent à apporter à leur espace des ressources financières. Il
serait judicieux que la Maison des Jeunes soit partie prenante dans les projets développés par
les associations et bénéficie à travers elles des ressources mobilisées par les associations. Les
différentes manières de mobilisation de ressources sont :
- le montage de projets dans lesquels les associations prévoient des ressources pour la Maison
- le partenariat avec les communes et les ministères qui peuvent aider aux équipements
- la mobilisation de fonds privés pour l'équipement des Maisons de Jeunes
Chaque association voulant bénéficier des services de la Maison des Jeunes doit déposer un
dossier constitué :
- d'une lettre de demande d'adhésion adressée au Directeur de la Maison des Jeunes
- des statuts de l'association
- de la liste des membres du bureau de l'association
- du PV de l'Assemblée générale
- du récépissé provisoire ou définitif de déclaration de l'association
La lettre de demande d'adhésion doit préciser les séances d'activités fixes et les salles que
l'association veut utiliser ainsi que les moyens et les équipements nécessaires pour réaliser ces
activités. Le Directeur de la Maison des Jeunes pourra alors fixer les plages horaires et les salles
que l'association pourra utiliser.
Pour participer à la gestion des différents espaces, notamment ceux partagés avec les autres
associations, l'association devra siéger dans le Conseil de la Maison. Cela est automatique dès
que l'association verse la somme équivalente au droit d'adhésion.
Ainsi, l'association pourra participer à chaque réunion du Conseil de la Maison des Jeunes et
négocier l'utilisation des espaces partagés tels que les grandes salles (salle de conférence) ou
les terrains selon l'importance de l'activité.
Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse Av. Ibn Sina - Agdal - Rabat - Maroc
Tél. : 037 68 00 28 - 037 68 00 45
Site web : www.secj.gov.ma
6 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Centre de formation par apprentissage
3.1. CADRAGE
C'est ainsi que, dans le cadre de la coopération maroco-française, le Greta Nord-Isère a assisté,
depuis 1998 et jusqu'au fin 2001, l'Entraide Nationale à la mise en place et au développement
de ce mode de formation.
L'approche méthodologique adoptée par l'Entraide Nationale consiste à lancer une action pilote
en 1998 dans 4 sites expérimentaux relevant des délégations provinciales d'Oujda, Fès,
Khémisset et Rabat. Cette action a bénéficié à 68 stagiaires dans les filières de la mécanique
automobile, de l'électricité de bâtiment et de la menuiserie bois. A l'issue de cette
expérimentation, 54 stagiaires ont été insérés dans leurs entreprises d'accueil ou dans d'autres
entreprises (soit un taux d'insertion d'environ 80%).
Module 3
Outils d’interventions sociale 67
3.3. POPULATION CIBLE
Les centres de formation par apprentissage sont au nombre de 55 en 2006, répartis sur 12
régions du royaume, surtout dans les régions caractérisées par la prédominance de la précarité
comme la région de Tensift-El Haouz (voir Tableau 1).
6 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
Tableau 1. Nombre de CFA par région en 2006
Le nombre des centres de formation par apprentissage a connu une augmentation notable ces
dernières années, ce qui a permis d'accueillir davantage de jeunes déscolarisés démunis (voir
Tableau 2). Ainsi le nombre des CFA a connu une augmentation pendant la période 2003-2006,
passant de 35 en 2003 à 55 centres en 2006. Le nombre de bénéficiaires des CFA a connu une
augmentation importante passant de 2 394 apprentis en 2003 à 4 767 apprentis en 2006,
enregistrant ainsi un taux de croissance d'environ 100% durant cette période.
Module 3
Outils d’interventions sociale 69
4. Centre de promotion de la femme
4.1. CADRAGE
4.2. OBJECTIFS
Résultat direct : Intégration effective de l'approche genre dans les politiques de développement,
et par conséquent, développement socioéconomique de la situation des femmes.
Résultats indirects :
• Meilleure protection des enfants
• Amélioration du revenu des familles
• Amélioration de la situation socioéconomique dans la région
4.4. PARTENAIRES
7 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
Ministère de la Santé, Centre de Formation professionnelle et de Promotion de l'Emploi,
Entraide nationale, Agence de Développement Social, filiales de l'Organisation des Nations
Unies au Maroc, filiales des Agences de coopération internationales accréditées au Maroc ;
• Associations de développement régional et local.
• Etude prévisionnelle
• Intervention auprès des autorités locales, des conseils régionaux et des communes urbaines
pour l'attribution d'un local et mobilisation du tissu associatif et des partenaires
• Aménagement et adaptation du local aux nouvelles fonctions (salle de réunion
multifonctionnelle, salle de formation et de réhabilitation, bibliothèque, salle de santé
reproductive)
• Affectation des ressources humaines (médecin, infirmière, assistante sociale, psychologue,
avocat, éducateurs, secrétaire)
• Équipement de l'espace (médical, bibliothécaire, formation professionnelle, éducatif et
didactique)
• Organisation de campagnes de sensibilisation (création d'un site Internet, élaboration d'un
dépliant et d'une affiche sur l'espace multifonctionnel…)
• Organisation de formations au profit des associations féminines
• Jeunes filles
• Femmes
• Associations de développement régional et local
Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal, 10 000 Rabat
de l'Enfance et des Personnes handicapées Tél. : 037 77 16 86 / 037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
Module 3
Outils d’interventions sociale 71
5. Centre de protection de l'enfance
5.1. CADRAGE
- les droits à la protection des enfants contre toute forme de violence et d'exploitation est l'un
des thèmes pris en compte par l'Initiative Nationale du Développement Humain (INDH) et le
Plan d'action national pour l'Enfance,
- l’augmentation croissante du nombre d’enfants en situation de rue sans protection,
- l'amplification du phénomène dans les grandes villes du royaume,
- l'absence d'un système efficace de coordination entre les entités concernées et les ONG
oeuvrant dans le domaine.
6.3. BÉNÉFICIAIRES
7 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.4. APPROCHE PRÉCONISÉE
6.6. PARTENAIRES
• Communes urbaines
• Départements ministériels : Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des
Personnes handicapées, Ministères de la Santé, de l'Intérieur, de l'Education Nationale, de la
Justice, Secrétariats d'Etat chargés de l'Education non formelle, de la Formation
professionnelle, de la Jeunesse, Entraide nationale, Agence de Développement Social…
• Collectivités locales, Sûreté nationale et Gendarmerie Royale
• Associations locales
• Universités et Instituts de recherche scientifique
• Offices publics et secteur privé
• Médias
• Dans un premier temps : Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Tétouan, Tanger et Mohammedia.
• Dans un deuxième temps : Fès, Agadir, Meknès, Safi.
• Dans un troisième temps : Oujda, Béni Mellal, Kénitra et El Jadida.
Module 3
Outils d’interventions sociale 73
6.9. CENTRES DE PRISE EN CHARGE
• Centres d'accueil et de transition : pour l'écoute et l'orientation ainsi qu'une prise en charge
médicale et thérapeutique.
• Centres régionaux de désintoxication.
• Centres d'observation : pour la préparation du retour de l'enfant dans son foyer familial.
• Refuge familial : pour les cas difficiles, c'est une maison d'hébergement avec une capacité
d'accueil de 12 enfants qui contribue à la protection de l'enfant et à subvenir à tous ses
besoins. L'enfant peut y suivre un programme de formation professionnelle, d'alphabétisation
et d'éducation non formelle jusqu'à atteindre son autonomie. Par ailleurs, la maison dispose
de chambres pour enfants travailleurs, âgés de 15 ans ou plus.
Sachant que le placement des enfants en institution doit être le dernier recours, priorité est
donnée au placement de l'enfant dans son environnement familial immédiat ou élargi.
Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal, 10 000 Rabat
de l'Enfance et des Personnes handicapées Tél. : 037 77 16 86 / 037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma
7 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.RENFORCEMENT
DU LIEN SOCIAL
1. Réhabilitation sociale des quartiers ........................................ 76
1.1. CADRAGE
Les enjeux de la recherche sociale sont au sens propre du terme de nature sociétale. Il s'agit
d'inclure dans la dynamique urbaine les quartiers exclus. Cette problématique est universelle et
concerne non seulement les villes des pays en développement, mais aussi les villes des pays riches
où les banlieues marginalisées et les ghettos urbains constituent des territoires d'exclusion.
Ces quartiers exclus du reste de la ville sont par eux-mêmes des facteurs d'exclusion individuelle
et de fracture sociale. Les frustrations qu'ils accumulent débouchent sur l'anomie sociale,
l'insécurité, la délinquance, la violence… Ces frustrations sont le plus souvent exploitées par des
organisations de type mafieux ou extrémiste.
Il s'agit ni plus ni moins de réinventer le ''savoir vivre ensemble'' ancestral, mais désormais dans
le cadre de villes modernes plus productives et plus incluses.
Le programme a pour objectif d'encourager les initiatives des habitants des quartiers en vue
d'améliorer la qualité de vie et de promouvoir l'exercice de la citoyenneté agissante en milieu urbain.
Il s'inscrit donc clairement dans la vision et la philosophie de l'INDH, notamment dans son volet
consacré à la lutte contre l'exclusion urbaine au profit des populations citadines les plus pauvres.
1. Encourager et appuyer les initiatives des habitants des quartiers et des îlots d'habitat
insalubre en vue d'améliorer leurs conditions de vie : accès à l'eau potable, accès à
l'électricité, évacuation des déchets solides et liquides, accès aux services sociaux (santé,
éducation, formation), accès aux voies de communication et transport, amélioration du bâti
et création d'espaces publics et collectifs, création d'activités génératrices de revenu pour
stimuler l'économie locale.
7 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Renforcer les capacités des acteurs locaux dans les quartiers, notamment les jeunes et les
femmes, à travers des actions de formation.
Ces objectifs spécifiques mettent en relief l'interaction étroite entre trois types d'interventions :
- des interventions sur le cadre bâti et les infrastructures urbaines ;
- des interventions sur le cadre de vie et les facteurs de bien-être en milieu urbain ;
- des interventions de renforcement du lien social et de la cohésion sociale, c'est-à-dire sur les
relations de ''bon voisinage'' et sur le ''savoir vivre ensemble'' (voir page 79, Animation sociale
des quartiers).
Ces interventions pourraient être ensuite généralisées à toutes les communautés urbaines dans
le cadre d'un vaste programme intitulé ''Mieux vivre en ville''. La diversité et la nature complexe
de ces interventions mettent aussi en relief l'importance du partenariat qui doit lier les acteurs
clés de la démarche de renforcement social des quartiers.
Module 3
Outils d’interventions sociale 77
TYPOLOGIE DES ACTEURS DU PROGRAMME
RÉHABILITATION SOCIALE DES QUARTIERS
- Associations de quartier
- Organisations communautaires de base
- Collectivités locales
ONG de développement
- Institutions Publiques
7 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Animation sociale des quartiers
2.1. OBJECTIFS
• Encourager les groupes sociaux à mieux vivre ensemble, à s'épanouir, à s'écouter, à s'exprimer,
à désirer s'informer et à participer à l'édification d'une société solidaire.
• Favoriser la création, le développement et le renforcement du lien social en vue de consolider
la cohésion sociale.
• Favoriser la liberté d'expression des individus et les encourager à se regrouper selon leur
besoins ou leurs centres d'intérêt.
• Développer les capacités et les compétences de chacun.
• Développer l'esprit d'initiative, l'autonomie, la responsabilité, la créativité et le bien-être social
• Développer la citoyenneté, renforcer la cohésion sociale et la solidarité.
Activités d'éveil
Ce sont des activités éducatives qui permettent aux enfants de passer du ludique à l'instructif, à
travers des ateliers d'arts plastiques, des ateliers d'animation scientifique et technique et des
ateliers d'activités manuelles. Ces activités permettent l'apprentissage de nouvelles techniques,
la découverte de jeunes talents et le développement de la créativité.
Module 3
Outils d’interventions sociale 79
Animation culturelle
La halka, les contes traditionnels et les soirées folkloriques sont le meilleur moyen pour valoriser
le patrimoine et les coutumes de chaque région. Des campagnes de sensibilisation thématiques
intégrées dans ce programme d'animation sociale favorisent l'éducation à la citoyenneté, à la
santé et à l'environnement.
Animation sportive
Des tournois dans différentes disciplines sportives permettent de promouvoir l'esprit d'équipe, le
divertissement, la lutte contre l'oisiveté, le développement de l'activité sportive et la création
d'équipes de quartiers. Des tournois de jeux de société (échecs, jeu de dames, Monopoly…)
permettent également le divertissement.
Expositions et festivals
Des expositions et des foires solidaires seront organisées afin mettre en valeur les artistes en
herbe, les produits du terroir et les productions des centre d'éducation et de formation de
l'Entraide nationale.
2.3. ORGANISATION
Les attributions du Comité de pilotage sont le suivi et l'orientation tandis que celles du Comité
local sont :
- le diagnostic des besoins en animation sociale
- la programmation
- la recherche de partenaires du secteur privé
- la signature de convention de partenariat
- l'élaboration de projets à soumettre au financement de l'INDH
- l’exécution du programme
• Diagnostic social réalisé par la Division de l'Action sociale (DAS) et les associations partenaires
• Réunions avec les Délégués de l'Entraide Nationale, les Directeurs des Dar Al Mouwaten, la
Division de l'Action sociale et les associations de quartier
• Constitution d'un Comité de pilotage et d'un Comité local
• Planning trimestriel adapté aux événements et aux saisons
• Choix des places publiques
8 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
• Système de suivi et d'évaluation
2.5. FINANCEMENT
Module 3
Outils d’interventions sociale 81
8 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
6. INCLUSION
DES JEUNES
PAR L'EMPLOI
1. Programme Intégré d'Alphabétisation,
de Formation et d'Insertion (PIAFI) ......................................... 85
Les pouvoirs publics ont pris la mesure de cet enjeu et ont entrepris d'utiliser toute la
panoplie des instruments de la politique économique et toute la panoplie des mesures
actives incitatives pour l'emploi des jeunes. A cet égard, il faut mentionner les
différentes exonérations socio-fiscales incitatives à l'emploi des jeunes diplômés, le
programme Moukawalati, le programme Taahil, les incitations à l'auto-emploi par
l'accès au crédit et à l'encadrement.
Pour autant, les efforts collectifs en faveur de l'emploi ne peuvent pas se limiter aux
jeunes qualifiés ou en cours de requalification pour améliorer leur employabilité.
Ces efforts doivent aussi viser l'inclusion des jeunes sans qualification.
C'est surtout dans ce dernier volet que s'inscrit la démarche de la “'boîte à outils du
développement social”', en vue de proposer des formules tendant à compléter l'action
de l'Etat et des institutions par des actions de formation, d'encadrement et de création
d'emplois-jeunes par des mesures de proximité.
8 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
1. Programme Intégré d'Alphabétisation, de Formation
et d'Insertion (PIAFI)
1.1. CADRAGE
La lutte contre l'exclusion sociale constitue actuellement pour le gouvernement marocain l'une
des priorités. Toutefois cette tâche revêt une grande difficulté en raison de la complexité du
problème d'une part, et de la multitude des intervenants dans le champ du social, d'autre part.
L'intégration des projets à caractère social menés par les différents départements ministériels
ou ONG dans l'espace et le temps représente l'un des moyens les plus adaptés permettant
d'assurer une meilleure synergie des efforts menés et d'avoir un impact significatif.
Objectif global
Lutter contre l'exclusion sociale des jeunes dans les quartiers défavorisés à travers une intervention
globale, intégrée et concertée de l'ensemble des départements gouvernementaux concernés, des
acteurs locaux de développement, des autorités locales et territoriales et du secteur privé.
Module 3
Outils d’interventions sociale 85
Objectifs opérationnels
• Faire bénéficier les jeunes déscolarisés d'un parcours cohérent d'orientation, de formation et
d'insertion professionnelle.
• Intervenir en amont pour la prévention des facteurs de risque : sous scolarisation, faible
soutien familial, manque d'infrastructures d'animation socioculturelle.
• Renforcer les programmes d'éducation pour adultes.
1.3. DÉMARCHE
Une Commission technique est mise en place. Elle est coordonnée par le directeur de l'Académie
régionale de l'Education et de la Formation et composée de représentants du Ministère du
Développement social, de la Famille et de la Solidarité, du Secrétariat d'Etat chargé de la
Formation professionnelle (SEFP), du Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de
l'Education non formelle (SEAEF), des préfectures, des délégations provinciales de l'Education
nationale concernées et de l'Entraide nationale.
Par la suite, l'établissement du diagnostic socioéconomique de la région ciblée est nécessaire afin
de recueillir des données concernant la proportion des jeunes, la situation de la scolarisation,
l'analphabétisme, le chômage, le tissu économique et les infrastructures socioéducatives.
Il est clair que la participation des populations et des ONG locales à l'identification des besoins est
plus qu'indispensable pour les sensibiliser et réaliser la synergie nécessaire aux efforts établis.
1.4. APPROCHE
8 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.6. ACTIVITÉS
Malgré les efforts déployés par le département de l'Education Nationale pour la généralisation
de l'enseignement, des îlots de non scolarisation subsistent pour différentes raisons (surtout
dans les quartiers à risque, notamment la pauvreté, la migration et l'inactivité des parents).
L'enquête menée dans le cadre de ce programme a révélé les besoins exprimés, par la
population cible, en matière d’éducation non formelle dans les quartiers concernés. Le degré et
l'importance de cette demande diffèrent d'un site à un autre.
Une opération préliminaire de sensibilisation et de mobilisation des intervenants locaux doit être
initiée. Et ce, afin d'orienter leur action en priorité vers les quartiers cibles (première réunion).
Par la suite, une deuxième réunion doit être tenue au sein de la délégation de l'Education
Nationale associant les responsables locaux de l'éducation non formelle et les représentants des
ONG pour programmer les objectifs annuels à atteindre.
Alphabétisation
- recueil, auprès des délégations du Ministère de l'Education nationale, des listes des
déscolarisés âgés de 16 ans et plus ;
- diffusion de dépliants informant les jeunes et leur expliquant le mode de formation par
apprentissage ainsi que de formulaires de candidature à ce programme ; cette opération se
limite aux jeunes des quartiers sélectionnés ;
- analyse et traitement des formulaires de candidature.
Module 3
Outils d’interventions sociale 87
En plus des comités de suivi technique de chacune des conventions, un comité plus large,
regroupant des représentants du Secrétariat d'Etat chargé de la Formation Professionnelle et tous
les opérateurs concernés ainsi que des représentants des préfectures et du Ministère du
Développement social, sera constitué pour assurer la coordination et la cohérence entre les
programmes. Ce comité, qui sera présidé par le délégué de la Formation professionnelle, devra se
réunir à la demande de son Président, au moins deux fois par an et chaque fois que nécessaire.
Il s'agit d'organiser des cours parallèles à la formation par apprentissage pour informer sur les
mesures en matière d'insertion et d'auto emploi, d'assurer des fonctions permanentes d'accueil,
d'orientation et d'accompagnement à travers des centres tels que Dar Al Mouwaten (Voir outil
Maison du Citoyen p 58). Il faut aussi inciter les associations de micro crédit à mettre en place
des programmes d'appui aux jeunes bénéficiant de la formation par apprentissage, ce qui
permettra d'informer ces jeunes sur les modalités de création et de financement de micro
projets.
En d'autres termes, l'information sur ces modalités sera assurée pour l'ensemble des jeunes qui
suivent la formation par apprentissage. Cette information sera dispensée sous forme de réunions
de groupes animés par des personnes ressources désignées par le Ministère du Développement
social, de la Famille et de la Solidarité et aura lieu parallèlement à la formation par apprentissage.
Les jeunes qui présentent des projets éligibles au micro crédit bénéficieront d'un
accompagnement pour le montage de leur micro entreprise.
Prévention de la déscolarisation
Enfin, le Ministère du Développement social, l'AREF, les ONG et les préfectures développent et
encouragent la solidarité avec les écoliers nécessiteux.
Afin de renforcer le lien social dans les quartiers ciblés, le Ministère du Développement social
et les préfectures d'arrondissements ont créé Dar Al Mouwaten (Maison du Citoyen).
Des conventions sont conclues avec les ONG impliquées pour réaliser les activités
socioéducatives. En outre, le Ministère du Développement social, le Secrétariat d'Etat chargé de
la Jeunesse, les préfectures d'arrondissement et les ONG créent les infrastructures sportives de
proximité (terrains omnisport) à raison d'une unité par commune.
8 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.7. MÉCANISME DE SUIVI ET D'ÉVALUATION
1.8. PARTENAIRES
Module 3
Outils d’interventions sociale 89
2. Programme Initiative pour la Promotion de l'Emploi
et le Développement (IPED)
9 0 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.2. MÉCANISMES D'APPUI
Moukawalati
• un crédit :
- pouvant atteindre 90% du montant investi
- au taux d'intérêt du marché (7,7%)
- remboursable en 6 ans avec un différé d'amortissement sur les 2 premières années
Moussanada
- la partie fixe de la contribution est destinée à couvrir les frais de premier établissement ; son
montant est de 10 000 DH au maximum,
- la partie variable de la contribution est fixée à 10% du montant de l'investissement. Elle est
plafonnée à 15 000 DH par promoteur et à 30 000 DH dans le cas des projets portés par 2 promoteurs.
La Maison de l'Initiative
• Orientation
• Clarification du projet personnel
• Bilan des compétences
• Aide à la formulation de projet
• Business plan (plan d’entreprise)
• Formation
• Montage de dossier de financement
• Étude de marché
• Accompagnement dans la mise en œuvre
• Mise en place d'un essaimage en entreprise locale ou nationale
• Suivi technique et financier
Module 3
Outils d’interventions sociale 91
Espace de veille stratégique
9 2 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Micro entreprises de publiphonie communautaire
(projet Liajlicom)
LiajliCom vise à stimuler l'auto emploi et permet de lutter contre la précarité et l’enclavement
du monde rural. Il s'agit d'un programme générateur de revenu qui aide à favoriser l'insertion
sociale des populations marginalisées (personnes handicapées, personnes sans revenus…) et des
jeunes sans qualification et sans emploi. C'est ainsi qu'un réseau de 2 500 micro entreprises a
déjà vu le jour à travers le territoire national depuis la signature de la convention en juin 2006,
couvrant ainsi 25% des communes rurales sus citées.
Le concept proposé est un concept clé en main permettant aux micro entrepreneurs
sélectionnés de bénéficier d'un revenu stable sur le long terme et représente un levier de
développement durable important, notamment pour les régions enclavées du Royaume. Ce
concept novateur a déjà fait ses preuves en Afrique, avec plus de 200 000 publiphones
communautaires installés et des dizaines de milliers d'emplois créés, et a été adapté au Maroc.
Différentes solutions sont proposées aux bénéficiaires :
Module 3
Outils d’interventions sociale 93
Dans le cadre du projet Liajlicom, les micro entrepreneurs n'ayant pas de locaux pourront
également opérer leur publiphone communautaire à pied, à vélo, sur une moto, ou même sur
un fauteuil roulant. Les micro entrepreneurs pourront ainsi suivre leurs clients là où ils se
trouvent et notamment dans les douars aux habitations éclatées ou dans des lieux de
rassemblement ponctuels (souks et moussems notamment) dépourvus en moyens de
communication de base. La solution proposée par LiajliCom est légère, facile d'installation et
d'utilisation fonctionnelle en quelques minutes seulement.
INFORMATIONS PRATIQUES
9 4 Module 3
Outils d’interventions sociale
7. LUTTE CONTRE
LA PRÉCARITE
1. Les établissements de protection
sociale (loi 14/05) ............................................................... 96
2. Stratégie de lutte contre la mendicité ................................... 100
3. Enfants en situation de rue
La démarche de l'association Bayti ....................................... 103
4. Enfants en situation d’handicap mental ................................. 108
5. Centre de rééducation fonctionnelle pour personnes
en situation d'handicap ....................................................... 110
6. Centre de réadaptation à base communautaire (RBC) ............... 112
7. Bibliothèques sonores .......................................................... 115
8. Centre pour personnes du troisième âge
(Club de jour pour les personnes âgées) ................................ 117
9. Centre d'écoute pour les femmes victimes de violence ............ 119
10. Programme IRCHADE.COM
L'information socialement utile ........................................... 121
1. Les établissements de protection sociale (loi 14/05)
1.1. INTRODUCTION
Les établissements de protection sociale (EPS) ont pour objet la prise en charge de toutes les
personnes, de sexe masculin ou féminin, qui sont en situation difficile ou instable ou en
situation de besoin. Par prise en charge, on entend l'accueil, l'hébergement, la restauration, les
traitements paramédicaux et le suivi social et éducatif. Cette prise en charge peut être
permanente ou temporaire, totale ou partielle.
Ces établissements, dont le nombre est d'environ 1 400, relèvent de plusieurs organismes :
- Entraide nationale
- Secrétariat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
- Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse
- Secteur privé
- Etablissements créés par des personnes physiques et des fondations
La loi 14.05 relative aux conditions d'ouverture et de gestion des établissements de protection
sociale a été promulguée par le dahir n°1.06.154 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006), pour
combler un vide juridique dans le domaine de la prise en charge des personnes en situation
difficile, précaire ou d'abandon, dans le respect de leur dignité et la préservation de leurs droits
humains. A cet égard, elle fixe les conditions présidant à la création des établissements de
protection sociale, à leur procédure de gestion et au contrôle de l'Etat sur leurs activités.
Cette loi est entrée en application le 19 juillet 2007, date de publication du décret n°2.07.809 du
3 juillet 2007, pris pour son application. Elle soumet la création et la gestion d'un établissement
de protection sociale à l'autorisation préalable de l'autorité de tutelle. Elle exige des personnes
physiques ou morales en charge de l'établissement les compétences requises en la matière. Elle
fixe enfin les normes techniques, pédagogiques et de gestion minima devant habiliter à créer et
gérer ce genre d'institutions. C'est en ce sens que le contrôle régulier et à tout moment desdits
établissements est devenu une prérogative expresse de l'autorité désignée à cet effet.
9 6 Module 3
Outils d’interventions sociale
1.2. OUVERTURE ET GESTION DES ÉTABLISSEMENTS DE PROTECTION SOCIALE
Aux termes de la loi n°14.05 (Dahir n°1.06.154 du 30 chaoual 1427 du 22 novembre 2006) et de
son décret d'application, est autorisée à ouvrir et à gérer un établissement de protection sociale
toute personne physique ou morale qui présente un dossier complet, respecte les conditions
générales et particulières du cahier de charges, et reçoit l'autorisation de l'autorité
gouvernementale chargée du développement social, de la famille et de la solidarité.
1 5 4
3
2 Autorité provinciale
(Commission provinciale)
Autorité admistrative locale Article 19
Ce dossier se compose d'une demande assortie d'un dossier administratif et d'un dossier
socioéducatif.
Module 3
Outils d’interventions sociale 97
Cahier des charges type
Le cahier des charges type fixe les conditions générales et particulières d'ouverture et de gestion
des établissements de protection sociale et établit des critères, des normes et des règles à
caractère national, prévus pour la première fois, relatifs aux établissements de protection
sociale, constituant un cadre de référence unificateur des différents établissements et prévoit
les différents mécanismes permettant l'application de la loi 14.05. A cet effet, le cahier de
charges type fixe :
- les normes techniques minimales, les critères d'équipement de l'établissement, les conditions
que doivent satisfaire les blocs affectés à l'hébergement, au magasinage, à la restauration, aux
premiers soins, aux espaces socioéducatifs et aux loisirs ;
- les conditions d'hygiène, de prévention et de sécurité ;
- les critères d'encadrement selon le type d'établissements de protection sociale, ainsi que les
qualifications à satisfaire par le personnel travaillant dans les domaines administratif,
socioéducatif et professionnel ;
- les règles à observer en matière de gestion administrative et financière, notamment celles
relatives au comité de gestion, aux dispositions financières et au règlement intérieur, ainsi
qu'aux manuels de procédures.
Il doit comprendre :
- les objectifs de l'établissement ;
- la composition et les missions du comité de gestion de l'établissement qui est composé de :
. représentants du fondateur, lorsqu'il s'agit d'une personne morale, dont l'un d'entre eux
assure la présidence du comité
. fondateur ou son représentant lorsqu'il s'agit d'une personne physique
. directeur de l'établissement
. représentants du corps de gestion administrative, socioéducative et professionnelle
. représentants des tuteurs des bénéficiaires
. médecin de l'établissement
. représentant du conseil communal
- la fixation des fonctions et attributions du personnel de l'établissement ;
- l'ordre général de l'établissement ;
- les dispositions relatives aux bénéficiaires.
En application de l'article 13 de la loi, un registre concernant les bénéficiaires doit être tenu
sous la responsabilité du directeur de l'établissement. Les pages du registre doivent être
9 8 Module 3
Outils d’interventions sociale
obligatoirement numérotées, visées et cachetées par l'autorité provinciale et par la délégation
provinciale de l'Entraide nationale du ressort territorial où se situe l'établissement.
La forme du registre est fixée selon la nature de l'établissement de protection sociale, par arrêté
de l'autorité gouvernementale chargée du développement social, de la famille et de la
solidarité, sur proposition du directeur de l'Entraide nationale. Le registre doit comprendre des
renseignements concernant et le bénéficiaire et sa famille.
Déclaration
d'existence Réalisation
Diagnostic et redressement
Mise en place
Points en conformité des organes prévus Accompagnement
avec les normes
Présentation des Evaluation
cahiers de charges
Module 3
Outils d’interventions sociale 99
2. Stratégie de lutte contre la mendicité
2.1. CONSTAT
La stratégie de lutte contre la mendicité est une approche globale intégrée basée sur 3 composantes :
1. L'approche sociale
• Prise en charge institutionnelle réservée aux mendiants sans ressources et familles
• Insertion familiale
• Insertion socioéconomique pour les mendiants qui déclarent pratiquer la mendicité par
nécessité ; ce volet est assuré par des associations qui apportent leur soutien à ces personnes
en les aidant à élaborer et à financer leurs projets
2. L'approche judiciaire
• Application de la loi pour les mendiants exploitant autrui et les récidivistes
• Les réseaux
3. La communication
• Sensibilisation de la population
• Information des mendiants
100 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.3. PARTENAIRES
Cette mise en œuvre obéit à une démarche progressive et permanente, et cible la mendicité
professionnelle, surtout celle exploitant les enfants et les personnes handicapées ou âgées.
Logistique
Les équipes de ramassage doivent être dotées de moyens logistiques dédiés à l'opération, il s'agit
en l'occurrence de voitures de 12 à 15 places leur permettant de faire le ramassage des
mendiants appréhendés.
Centre d'accueil
L'existence d'un centre d'accueil est obligatoire : c'est le lieu où sont transférés les mendiants
appréhendés et où l'assistant(e) doit mener une enquête sociale approfondie qui permettra de
définir les modalités d'intégration.
Déroulement de l'opération
L'opération se déroule selon le schéma suivant :
Ramassage
Centre social
- Hébergement
- Traitement
Module 3
Outils d’interventions sociale 101
2.5. INFORMATIONS PRATIQUES
102 Module 3
Outils d’interventions sociale
3. Enfants en situation de rue (démarche de l'association Bayti)
3.1. CADRAGE
Certains ont encore une famille et rentrent de temps en temps chez eux, mais beaucoup ont été
abandonnés ou rejetés, à moins qu'ils ne soient orphelins ou n'aient fui un foyer où ils étaient
maltraités ou voués à la misère. Ils dorment dans les jardins publics, dans l'entrée des
immeubles, sous les ponts ou dans des bâtiments désaffectés, inhalent certains solvants bon
marché qu'ils peuvent se procurer aisément, comme la colle. Ces substances provoquent à long
terme des lésions cérébrales irréversibles et des troubles physiologiques.
Bon nombre d'entre eux sont pris en charge par des ONG, certains sont placés soit en détention,
soit dans des centres étatiques qui n'offrent pas toutes les conditions requises (cadre inadéquat,
insuffisance en RH, programmes inadaptés ou inexistants).
3.2. OBJECTIFS
• Prévention
• Protection
• Réhabilitation
• Réintégration sociale : scolaire, familiale, professionnelle
3.3. MÉTHODOLOGIE
La méthodologie est basée sur l'approche Droits de l'enfant, respectant les 4 principes
fondateurs de la Convention des Droits de l'Enfant, à savoir :
- intérêt supérieur de l'enfant
- droit à la survie, la vie et au développement physique, mental, spirituel et culturel de l'enfant
Module 3
Outils d’interventions sociale 103
- non discrimination
- respect et prise en compte de l'opinion de l'enfant
• Diagnostic de la
Renforcement des compétences problématique familiale
sur 3 dimensions : • Région : rurale ou urbaine
des jeunes (résilience)
- affective • Spécificités : niveau
- éducative économique, éducatif ...
- socioéconomique
S
2ème Etape : Elaboration du projet de vie
U
I Approche psychosociale individualisée
V Accueil
I
Renforcement des compétences Traitement psychotérapeutique
des jeunes (résilience) troubles de comportement
C
O Renouement des liens familiaux
N
T 3ème Etape : Mise en œuvre du projet de vie
I
N Communauté
U Famille Jeune
104 Module 3
Outils d’interventions sociale
3.4. AXES STRATÉGIQUES
Axe 1 : Recherche-action
Cette étape est capitale et déterminante dans le processus de prise en charge car elle permet
d'une part :
- d'identifier les différentes typologies des enfants en situation de rue
- de connaître leur nombre
- d'analyser les facteurs déterminants
- de retrouver les familles et d'identifier la problématique familiale
- d'appréhender leur mode de vie‚ localiser lieux de regroupement‚ leurs squats
- d'élaborer une cartographie (lieux de regroupement‚ mobilité)
Et d'autre part :
- d'extraire progressivement les enfants de la rue
- de protéger les enfants contre toutes formes de violence
- d'amorcer l'étape de réhabilitation
- de détecter précocement les nouveaux cas
- de débuter la désintoxication
- de renouer les liens familiaux quand cela est possible
Cette recherche-action est menée par des éducateurs formés à l'approche psychosociale des
enfants et à l'analyse systémique de situation‚ constitués en équipes mobiles qui sillonnent les
rues de jour et de nuit. Des relais assurent la continuité du travail d'approche amorcé par les
équipes mobiles :
- des antennes jour‚ dans les principaux lieux de regroupement : local servant de point focal
pour les enfants nécessitant écoute‚ orientation ‚ protection‚ soins de base…
Module 3
Outils d’interventions sociale 105
Cette structure fournira les prestations suivantes :
- les besoins primaires de bases (dortoir‚ réfectoire‚ douches)
- les soins de base
- la désintoxication
- des activités pédago-éducatives
- le renouement des liens familiaux
- l'assistance juridique et administrative
La capacité d'accueil du Centre ne doit pas excéder 20 enfants. Par la suite‚ le nombre de ces
centres d'accueil évoluera en fonction de la demande et de l'expérience acquise.
Axe 2 : Réhabilitation et réinsertion des enfants (élaboration et mise en œuvre du projet de vie)
Une fois l'enfant extrait de la rue‚ mis en confiance‚ stabilisé‚ on peut appréhender le
projet réinsertionnel de l'enfant qui est alors placé dans une structure d'accueil adapte à
son profil. Cette étape consiste à élaborer le projet de vie adapté à chaque enfant‚ tenant
compte de son âge‚ de son parcours, de son environnement familial‚ de ses acquis et de ses
difficultés.
Ce projet de vie fait avec le mineur repose sur la mise en adéquation des attentes‚ des
compétences de l'enfant avec les opportunités existantes. Le projet de vie sera décliné en
objectifs clairs‚ réalistes et réalisables. Chaque objectif s'inscrit dans le renforcement des
compétences du mineur en vue de mener à bien son projet de vie :
- réinsertion familiale
- éducation‚ scolarisation
- apprentissage
- formation professionnelle
106 Module 3
Outils d’interventions sociale
Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, 31, Avenue Al-Abtal, Agdal,
de l'Enfance et des Personnes handicapées 10 000 Rabat
Tél. : 037 77 16 86
037 68 30 19
037 68 29 07/05
Fax : 037 77 21 97
Courriel : sefeph@gmail.com
Site web : www.sefeph.gov.ma
Module 3
Outils d’interventions sociale 107
4. Enfants en situation d’handicap mental
Les projets de création des centres pour enfants en situation d'handicap mental visent à assurer
une intégration sociale des enfants handicapés.
4.1. OBJECTIFS
• Répondre aux besoins des personnes en situation d’handicap, de leur famille et des
associations oeuvrant dans le domaine du handicap mental.
• Aider les jeunes handicapés à développer leurs capacités d'autonomie.
• Permettre à un grand nombre de personnes handicapées de bénéficier des prestations offertes
en assurant un accueil périodique ou temporaire.
• Offrir des prestations en matière de réadaptation et d’intégration scolaire : éducation
spécialisée, formation professionnelle, guidance parentale, rééducation fonctionnelle et
orthophonie.
• Garantir la qualité des services offerts tout en prenant en considération les besoins exprimés
par les bénéficiaires.
4.2. BÉNÉFICIAIRES
108 Module 3
Outils d’interventions sociale
4.4. COMPOSANTES DU CENTRE
• Espace accueil
• Espace thérapie
• Espace éducation précoce et préscolaire
• Espace formation professionnelle
• Espace administration
• Espace réfectoire
4.5. PARTENAIRES
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
Module 3
Outils d’interventions sociale 109
5. Centre de rééducation fonctionnelle pour personnes
en situation d'handicap
5.1. OBJECTIFS
• Répondre aux besoins des personnes en situation d’handicap et des associations oeuvrant dans
le domaine du handicap
• Impliquer les collectivités locales dans le processus d'intégration des personnes handicapées
• Offrir un certain nombre de prestations en matière de réadaptation et de rééducation
fonctionnelle
• Améliorer l'autonomie physique des personnes handicapées
5.2. BÉNÉFICIAIRES
5.4. BESOINS
110 Module 3
Outils d’interventions sociale
5.5. PARTENAIRES
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
Module 3
Outils d’interventions sociale 111
6. Centre de réadaptation à base communautaire (RBC)
6.1. CADRAGE
Les initiatives de mise en place et de gestion des centres pour handicapés s'inscrivent dans le
cadre d'une stratégie globale de réadaptation à base communautaire (RBC), visant le
développement communautaire pour la réadaptation, l'égalisation des chances et l'intégration
sociale de toutes les personnes en situation d'handicap. Leur objectif global est de contribuer à
la pleine intégration des personnes en situation d’handicap, en luttant contre toute forme
d'exclusion ou de marginalisation et en assurant une démarche participative de tous les
intervenants dans la prise en charge des personnes handicapées.
Cette démarche RBC est une approche, locale, territoriale et multi sectorielle qui prend en
compte l'ensemble des besoins des personnes en situation d'handicaps : médicaux, éducatifs,
sociaux et professionnels. Elle met l'accent sur le renforcement du potentiel des personnes
handicapées pour accroître leur autonomie et leur permettre de participer pleinement au
développement de leur communauté.
6.2. OBJECTIFS
6.3. BÉNÉFICIAIRES
112 Module 3
Outils d’interventions sociale
6.4. PARTENAIRES LOCAUX
Module 3
Outils d’interventions sociale 113
6.7. CONTRIBUTION DES COLLECTIVITÉS LOCALES
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
114 Module 3
Outils d’interventions sociale
7. Bibliothèques sonores
Les projets de mise en place des bibliothèques sonores représentent des initiatives d'encadrement
et d'accompagnement social qui visent l'intégration des personnes mal voyantes ou non voyantes
en leur permettant d’accéder à l'information et à la documentation.
7.1. OBJECTIFS
• Rendre l'information et la documentation accessibles en livres sonores aux non voyants et mal
voyants
• Mettre à la disposition des utilisateurs des documents en braille sur papier ou informatisés
• Permettre aux personnes handicapées d'améliorer leurs connaissances
Module 3
Outils d’interventions sociale 115
7.5. BESOINS
Aménagement : les salles doivent être aménagées tout en tenant compte des données
spécifiques à ce type de bibliothèque.
Equipement : les équipements utilisés pour l'enregistrement des livres sont les mêmes
que ceux utilisés par les antennes de radio.
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
116 Module 3
Outils d’interventions sociale
8. Centre pour personnes du troisième âge
(Club de jour pour les personnes âgées)
8.1. JUSTIFICATION
8.2. OBJECTIFS
8.4. LOCALISATION
8.5. PARTENAIRES
• Collectivités locales
• Ministère de la Santé
• Entraide nationale
• Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
• Ministère de la Culture
• Agence de Développement Social
• Caisse Marocaine des Retraites
• Sociétés d'assurance
• Instituts et organisations de sécurité sociale
• Associations intéressées et associations de personnes âgées
Module 3
Outils d’interventions sociale 117
8.6. MODALITÉS DE GESTION
Le Club est géré par la collectivité locale avec les autres partenaires. Il est dirigé par un
responsable administratif nommé par la collectivité en collaboration avec un Comité administratif,
constitué de représentants du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des
Personnes handicapées, de la délégation du Ministère de la Santé, de l'Entraide nationale, des
membres du Club des personnes âgées, des représentants des associations oeuvrant dans le
domaine social et de loisirs, d’un représentant de la Caisse marocaine de retraite. Par ailleurs,
tout institut public ou privé peut contribuer au service du Club.
• Equiper un local disposant obligatoirement d'un espace ouvert sur un jardin et d'autres
structures, parmi lesquelles :
- bureau administratif pour conseil et orientation
- salle audio-visuelle multifonctionnelle
- salle de prière
- buvette
- salle des soins
- structure sanitaire
• Affecter des cadres permanents et vacataires (cadres médicaux et sociaux) :
- cadre administratif permanent
- agents permanents
- animateur social permanent
- infirmier permanent
- animateur sportif visiteur
- médecin visiteur
6.8. FINANCEMENT
118 Module 3
Outils d’interventions sociale
9. Centre d'écoute pour les femmes victimes de violence
9.1. OBJECTIFS
Module 3
Outils d’interventions sociale 119
9.3. GROUPES CIBLES
Toutes les femmes et les filles dont celles victimes de violence. Cependant, les gérantes du
centre peuvent élargir leurs interventions qui engloberont les hommes dans un cadre de
réconciliation et de résolution des problèmes selon les moyens humains et financiers disponibles
dans chaque centre.
9.4. PARTENAIRES
Informations pratiques
Outil élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées
120 Module 3
Outils d’interventions sociale
10. Programme Irchade.com
L'information socialement utile
Pour autant, malgré ces grands efforts nationaux entrepris dans les domaines sociaux et malgré le
foisonnement des initiatives généreuses et altruistes entreprises au niveau local, il demeure souvent
difficile pour une personne isolée ou pour un acteur engagé dans l'action sociale de s'orienter, ou
d'orienter les personnes en situation difficile ou précaire, vers le choix d'un dispositif ou d'une
structure appropriés à la spécifié de leur situation ou de leurs difficultés chroniques ou passagères.
Cette lacune, bien compréhensible eu égard à la complexité des problèmes sociaux et à leur
immense diversité, n'est pas, loin s'en faut, spécifique à notre système de régulation sociale car de
nombreux pays la partagent. Elle illustre tout simplement la difficulté de mener des politiques
sociales de proximité et de répondre à l'infinie variété des situations familiales ou individuelles.
D'où la nécessité, par ailleurs universellement expérimentée et vérifiée, de créer un système
d'information à l'intention du public et des acteurs sociaux pour leur permettre de trouver plus
facilement des repères dans le dédale du dispositif public, privé et civil d'action sociale qui a
tendance à se complexifier au fur et à mesure qu'il se développe.
Le programme Irchade.com, partant de ce constat, constitue ainsi une première étape d'une
démarche tendant à partager et à mettre à disposition l'information socialement utile.
Irchade.com est un service destiné en priorité à deux catégories d'usagers : d'abord les ménages
ou les individus en difficulté eux-mêmes, ensuite les acteurs civils et sociaux qui manifestent la
volonté de leur venir en aide.
De ce fait, Irchade.com consiste essentiellement en une base de données recensant un ensemble de
prestations sociales dispensées par des institutions et des acteurs publics, privés ou civils, et notamment :
Module 3
Outils d’interventions sociale 121
- les organismes publics de protection sociale et d'aide sociale ;
- les institutions regroupées autour du Ministère du Développement social, de la Famille et de
la Solidarité, du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes
handicapées, de l’Entraide nationale, de l’Agence de Développement Social ;
- les établissements publics et privés œuvrant dans l'action sociale et l'aide sociale : centres
d'hébergement, centres sociaux spécialisés (enfants, femmes, personnes âgées, handicapés,
centres de formation et d'apprentissage, Dar Al Mouwaten, institutions de bienfaisance,
Maisons de Jeunes, Dar Talib(a), Maisons de la Culture, conservatoires, centres sportifs,
crèches, colonies de vacances, scoutisme, etc.) ;
- les diverses associations éligibles à l'action sociale et l'aide sociale, selon le domaine
d'intervention, la région et la localité.
122 Module 3
Outils d’interventions sociale
8. RENFORCEMENT
DES CAPACITES DU
TISSU ASSOCIATIF
1. Charte éthique des associations ............................................ 124
Toute association désireuse de signer cette Charte peut le faire directement en ligne sur le site du
Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité :
www.social.gov.ma
124 Module 3
Outils d’interventions sociale
2. Qualification des associations
2.1. CADRAGE
Un certain nombre de documents ont été élaborés et ont fait l'objet d'une concertation élargie
à un grand nombre d'associations des différentes régions du Maroc lors des ateliers régionaux,
couronnés par la rencontre nationale du 29 mai 2007.
2. Le lancement d'une étude sur le secteur associatif ayant pour principaux objectifs de :
- disposer d'une étude approfondie permettant de mieux connaître le secteur associatif (et
servant d'outil pour le mouvement associatif lui-même) et permettant d'apprécier ses forces
et ses faiblesses, de pallier les insuffisances et contraintes dont il souffre et de déterminer les
voies à suivre pour une meilleure participation au développement du pays. Cette étude
permettra aux différents partenaires publics et bailleurs de fonds de définir les types et
modalités de collaboration avec les associations sur des bases solides assurant les meilleures
chances de réussite des projets et programmes mis en place dans un cadre partenarial.
- se doter d'un outil permettant de mieux affiner la stratégie de renforcement des capacités
et de qualification du tissu associatif.
3. L'élaboration des critères de qualification des associations ainsi que ceux relatifs à l'instance
qui doit se charger de mener ce travail.
4. L'initiation d'un débat sur le projet de mise en place d'une instance nationale de la vie
associative.
5. La discussion et la concertation autour d'une note rappelant les aspects essentiels du cadre
juridique régissant l'action associative et qui nécessite une amélioration, notamment en ce
qui concerne les questions relatives à la fiscalité et à la comptabilité.
Module 3
Outils d’interventions sociale 125
2.2. QU'EST-CE QUE LA QUALIFICATION ?
La qualification constitue un levier pour renforcer les capacités des associations, c'est une
démarche qui vise :
- la reconnaissance de l'importance que revêt le rôle des associations ;
- la valorisation de l'action associative fondée sur les valeurs et les principes de la bonne
gouvernance ;
- l'amélioration des interventions associatives en se fondant sur le principe de la confiance,
corollaire de la qualité ;
- l'expression d'un acte volontaire de la part des associations qui vise à ériger la responsabilité
comme principe fondamental vis-à-vis du public ciblé par leurs actions ;
- l'adoption du principe de l'auto-évaluation dans une optique constructive visant à améliorer
son savoir-faire vers davantage de professionnalisme ;
- la traduction de la volonté de se faire reconnaître sur les questions relatives à la transparence
et la bonne gestion.
2.3. DÉMARCHE
2. La formulation et présentation par les associations d'une demande de qualification qui fera
l'objet d'un examen préalable ayant pour objectif de vérifier la situation juridique de
l'association ;
3. L'évaluation des associations à travers un diagnostic organisationnel sur la base des critères
de qualification qui concernent essentiellement les aspects suivants :
- organes de gouvernance
- management
- gestion de projets
- partenariat
Les résultats du diagnostic permettront de classer les différentes catégories d'associations selon
leur degré de performance, à savoir :
1. Les associations qualifiées
2. Les associations en cours de qualification
3. Les associations candidates à la qualification
126 Module 3
Outils d’interventions sociale
2.4. INFORMATIONS PRATIQUES
Module 3
Outils d’interventions sociale 127
3. Mise en réseau des associations
Un certain nombre de questions relatives à la mise en réseau des associations méritent d'être clarifiées :
- qu'entendons-nous par mise en réseau ?
- quels sont les avantages de la mise en réseau ?
- quelles sont les caractéristiques d'un réseau d'associations ?
- quelles sont les conditions de la mise en réseau ?
- quelle est la démarche à suivre pour la mise en réseau ?
- quel appui apporte le Ministère ?
Un réseau se crée et vit autour d'un but commun, un système de valeurs, des partenaires, un
projet et une gestion dans le temps. L'animation du réseau constitue une nécessité et une source
d'efficacité pour mener à bien des projets de développement local intégré.
128 Module 3
Outils d’interventions sociale
- le renforcement des capacités en matière de plaidoyer, de négociation et de mobilisation des
ressources.
- le développement de partenariats stratégiques pour devenir un véritable acteur de
développement territorial.
Bien que le réseau soit un ensemble d'associations, il dispose d'un certain nombre de
caractéristiques qui lui sont propres :
- c'est un ensemble de membres reliés par des relations, animés par les mêmes finalités et
partageant la même philosophie
- c'est un ensemble de mécanismes ou de modes de fonctionnement reposant sur un certain
nombre de valeurs et principes partagés par l'ensemble de ses membres
- c'est un lieu d'échange, de débat, d'information et de communication
- c'est une structure dynamique appelée à évoluer avec son environnement
La constitution d'un réseau est conditionnée par un certain nombre de préalables dont les plus
importants sont :
- l'existence d'un nombre minimum d'associations désireuses de travailler ensemble et de mener
communément des projets de développement
- l'engagement des autorités locales pour faciliter et offrir les conditions nécessaires permettant
au réseau de fonctionner de manière efficace
- l'engagement du réseau d'adhérer à la dynamique de développement territorial
- la signature d'une convention de partenariat entre le Ministère et le réseau sur la base d'un
cahier de charges que les parties prenantes sont appelées à respecter
Pour être efficace et atteindre ses objectifs, le réseau doit disposer d'outils organisationnels :
- une mission et une vision claires et partagées par tous les membres
- des buts et des objectifs
- un plan d'action
- un manuel de procédures
- un processus décisionnel
- une structure organisationnelle
- un plan de communication
- un budget prévisionnel
Module 3
Outils d’interventions sociale 129
3.6. NATURE DE L'APPUI DU MINISTÈRE
130 Module 3
Outils d’interventions sociale
Module 3
Outils d’interventions sociale 131
Outils d’intervention
sociale
Module 3
ISBN : 9954-0-9662-0
Dépôt légal : 2007/2626
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