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MANAGEMENT STRATEGIQUES

DES RESSOURCES HUMAINES


ET GOUVERNANCE REGIONALE

‘’ Entrepreneuriat et développement
durable des territoires (RSE et RST) ‘’

Encadré par : MME DEBBAGH BOUcHRA

Réalisé par :

 KHAOULANI EL IDRISSI MERIEM


 MASTARI SOUHAIL
 AARIF KAwTHAR
 EL BRHOURI FATIMA ZAHRA
 NAHHASS OTMANE
 MOHAMED EL HILALy
1
2022/2023
PLAN

INTRODUCTION :
Chapitre I : La RSE : définition et principes
Section 1 : Les différentes dimensions de la RSE : sociale,
environnementale et économique
Section 2 : Les principes de la RSE : transparence, responsabilité,
éthique, respect des droits humains et environnementaux
Section 3 : Les défis de la RSE : manque de moyens, de compétences, de
coordination, résistance au changement
Chapitre II : La RST : définition et principes
Section 1 : Les fondements de la RST : ancrage territorial, engagement
dans la vie locale, co-construction de solutions durables
Section 2 : Les principes de la RST : participation citoyenne, dialogue
territorial, gouvernance multi-parties prenantes
Section 3 : Les défis de la RST : manque de moyens, de compétences, de
coordination, résistance au changement
Chapitre III : Les liens entre la RSE et la RST
Section 1 : La RSE comme base de la RST : comment la RSE peut
favoriser la mise en place de la RST
Section 2 : La RST comme outil de mise en œuvre de la RSE : comment
la RST peut faciliter l'intégration des principes de la RSE
Section 3 : Les synergies entre les deux concepts : comment la RSE et la
RST peuvent se renforcer mutuellement et contribuer ensemble au
développement durable
Chapitre IV : Cas pratique :
Section 1 : L’OCP : pionnier de la RSE au Maroc
Section 2 : Durabilité territoriale au Maroc à la lumière de
l'agenda 21 local

2
INTRODUCTION :

L'entrepreneuriat et le développement durable des territoires sont deux concepts clés dans le
contexte économique et social actuel. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour relever
les défis du développement durable, notamment en matière de protection de l'environnement,
de promotion du bien-être social et de création de richesse économique. Cependant, pour que
cette contribution soit réellement positive et durable, elle doit s'inscrire dans une approche
globale, tenant compte des enjeux territoriaux, des besoins et des aspirations des parties
prenantes locales.
C'est dans cette perspective que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et la
Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) ont émergé comme des approches essentielles pour
promouvoir un développement durable des territoires. La RSE vise à intégrer les enjeux
sociaux, environnementaux et économiques dans la stratégie et les activités des entreprises,
tandis que la RST mobilise les parties prenantes locales pour co-construire des solutions
durables et ancrées dans le territoire1.
Ces deux approches sont complémentaires et peuvent se renforcer mutuellement pour un
développement durable des territoires. En effet, la RSE peut être la base de la RST, en offrant
aux entreprises un cadre et des outils pour intégrer les enjeux locaux dans leur stratégie. De
même, la RST peut être un outil de mise en œuvre de la RSE, en permettant aux entreprises de
dialoguer et de collaborer avec les parties prenantes locales pour co-construire des solutions
durables. Enfin, la RSE et la RST peuvent se renforcer mutuellement en créant des synergies et
des complémentarités pour un développement durable.
Cependant, la mise en œuvre de la RSE et de la RST n'est pas sans défis. Le manque de moyens,
de compétences et de coordination, ainsi que la résistance au changement, peuvent freiner leur
adoption. Pour relever ces défis, il est essentiel de favoriser une culture de responsabilité et de
coopération entre les entreprises, les pouvoirs publics, la société civile et les citoyens. Il est
également important de promouvoir des initiatives et des projets qui illustrent la contribution
positive de la RSE et de la RST à un développement durable.
La RSE, qui est un concept bien établi, désigne l'ensemble des actions mises en place par une
entreprise pour respecter les principes du développement durable. Elle se décline en trois
dimensions : sociale, environnementale et économique. Les principes de la RSE sont fondés sur
la transparence, la responsabilité, l'éthique, le respect des droits humains et environnementaux.
Bien que la RSE soit de plus en plus intégrée dans les pratiques des entreprises, elle doit encore
faire face à des défis tels que le manque de moyens, de compétences, de coordination et la
résistance au changement.
La RST, quant à elle, est un concept plus récent qui se concentre sur la responsabilité sociétale
des acteurs locaux dans la mise en place d'un développement durable. Elle est basée sur

1P. Eynaud, F. Koch, N. Levillain, F. Prévot et V. Sébire, "Entrepreneuriat, RSE et développement territorial : nouveaux enjeux
pour les entreprises", Revue française de gestion, vol. 44, no. 271, 2018, pp. 43-60.

3
l'ancrage territorial, l'engagement dans la vie locale et la co-construction de solutions durables.
Les principes de la RST sont fondés sur la participation citoyenne, le dialogue territorial et la
gouvernance multi-parties prenantes. Cependant, la mise en place de la RST doit faire face aux
mêmes défis que la RSE2.
La RSE et la RST sont donc deux concepts complémentaires qui peuvent se renforcer
mutuellement pour un développement durable des territoires. La RSE peut servir de base pour
la mise en place de la RST, en permettant aux entreprises de s'impliquer dans la vie locale et de
co-construire des solutions durables avec les acteurs locaux. De même, la RST peut faciliter
l'intégration des principes de la RSE en impliquant les parties prenantes locales dans la
définition des objectifs de l'entreprise et en encourageant la mise en place de pratiques durables.

Problématique de la recherche :
Dans ce contexte, la problématique qui se pose à ce niveau est la suivante : Quelle contribution
réciproque de la RSE et de la RST pour un développement durable ?

Pour répondre à cette question, nous allons tout d'abord définir les principes et les différentes
dimensions de la RSE, ainsi que les défis auxquels elle est confrontée.
Nous nous intéresserons ensuite dans un deuxième temps à la RST, en exposant ses
fondements, ses principes et les défis qu'elle rencontre.
Et dans une troisième partie, nous explorerons les liens entre la RSE et la RST, en montrant
comment ces deux approches peuvent se compléter mutuellement et contribuer ensemble à un
développement durable.
Cette recherche permettra ainsi de mieux comprendre les enjeux de développement durable des
territoires qui sont aujourd'hui au cœur des préoccupations économiques, sociales et
environnementales. Dans ce contexte, l'entrepreneuriat peut jouer un rôle crucial en favorisant
la mise en place de solutions innovantes et durables. C'est dans ce cadre que la Responsabilité
Sociale des Entreprises (RSE) et la Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) ont émergé
comme des concepts clés pour un développement durable des territoires.
Pour illustrer ces concepts, nous prendrons l'exemple de l'OCP, entreprise pionnière de la RSE
au Maroc, ainsi que l'agenda 21 local, un outil de durabilité territoriale au Maroc. Nous
étudierons la façon dont ces deux initiatives ont permis de mettre en place des pratiques durables
et de renforcer la contribution réciproque de la RSE et de la RST pour un développement
durable des territoires.

2Florence Palpacuer, Les défis de la mise en oeuvre de la RSE dans les entreprises, Revue Française de Gestion, vol. 42
(2016), no. 258, pp. 89-105

4
CHAPITRE I : La RSE : définition et principes :

SECTION 1 : Les différentes dimensions de la RSE : sociale,


environnementale et économique

 Définition et origine du Développement Durable :

Le durable développement durable (DD) est une notion récente de niveau macroéconomique
est considéré comme un nouveau paradigme économique, social et écologique qui a été mis en
œuvre dans un environnement géopolitique de l’économie et des relations internationales
(Igalens et Joras, 2002)3. Dans les réflexions menées par les milieux écologistes dans les années
soixante-dix sur le thème de l’écodéveloppement, la conférence de Stockholm est à ’origine de
l’émergence de ce concept. Cette notion vise une gestion raisonnable du patrimoine naturel tout
en préservant les ressources à long terme et en assurant une croissance durable.

Selon le rapport Brundltland (1987) (du nom de son instigatrice : premier ministre norvégien )
propose une définition du développement durable, qui fait toujours référence : « un type de
développement qui permet de satisfaire les besoins du présent sans compromettre la possibilité
pour les générations futures de satisfaire les leurs » et il peut être aussi défini comme «La
capacité des générations présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire leurs besoins». Cette définition peut être complétée par la
définition de Capron et Quairel-Lanoizelée qui considère cette notion comme « un objectif qui
a pour enjeu de subvenir aux besoins de l’ensemble de l’humanité (rôle de l’économie), en
préservant les conditions de reproduction de la nature (préoccupation écologique), dans des
relations sociales d’équité permettant d’assurer la paix et la cohésion sociale (attentes sociales
et sociétales) »4. Ce qui se traduit également par les trois piliers du DD : économique, social et
environnemental.

 Définition de la RSE :

La RSE est un concept en vertu duquel l’entreprise prend en compte les préoccupations sociales
et écologiques dans ses politiques et activités commerciales ou industrielles. Il s’agit d’un

3 Fatima Ez-Zahra Taoukif (2014). Analyse perceptuelle des déterminants de l’engagement sociétal des entreprises
marocaines labellisées RSE : de la performance au développement durable - cas du Maroc. Thèse Gestion et management.
Université de Toulon; Université Moulay Ismaïl (Meknès, Maroc) p23
4 CAPRON Michel & QUAIREL-LANOIZELEE Françoise (2007) La responsabilité sociale d’entreprise, Paris. La découverte,

Collection - Repères, p15

5
dispositif qui permet d’améliorer l’impact que celle-ci peut avoir sur la société. C’est pour cette
raison qu’on évoque la notion de triple Botton line : une bonne performance doit alors intégrer
les trois dimensions économiques, environnementale et sociale. Autrement dit, l'entreprise qui
applique ce mode de gouvernance, met l’accent sur l’importance de la création de la valeur
économique, sociale et écologique sur une base volontaire.
On trouvera ci-après quelques définitions de la RSE, données par les principaux organismes
internationaux : Dans son livre vert intitulé « Promouvoir un cadre européen pour la
responsabilité sociale des entreprises », la Commission Européenne définit la responsabilité
sociale des entreprises (RSE) …. « Aller au-delà de la loi et investir davantage dans le capital
humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes. Les entreprises pouvaient
accroître leur compétitivité ainsi que s'ouvre une voie permettant de gérer le changement et de
concilier le développement social et la compétitivité accrue »5.
L’Organisation Internationale du Travail définit la RSE comme la suite : « La RSE traduit la
façon dont les entreprises prennent en considération les effets de leurs activités sur la société et
affirment leurs principes et leurs valeurs tant dans l’application de leurs méthodes et procédés
internes que dans leurs relations avec d’autres acteurs. La RSE est une initiative volontaire dont
les entreprises sont le moteur »6.

 Différence entre le ‘’Social’’ et le ‘’Sociétal’’ :

La différence entre le social et le sociétal réside dans leur portée et leur domaine d'application.
Le terme "social" se réfère généralement à tout ce qui est lié aux relations humaines, aux aspects
sociaux et aux impacts sur les individus et les groupes au sein d'une société. Cela englobe les
questions telles que les droits de l'homme, les conditions de travail, la diversité, l'égalité des
chances, la santé et la sécurité des employés, les relations avec les communautés locales, etc.
L'approche sociale se concentre sur les impacts directs des activités de l'entreprise sur les
individus et la société.
En revanche, le terme "sociétal" englobe un champ plus large et englobe à la fois les aspects
sociaux et les dimensions environnementales et économiques. Il se concentre sur les impacts
plus globaux et à long terme des activités de l'entreprise sur la société dans son ensemble, y
compris les enjeux environnementaux, économiques, politiques et culturels. La dimension
sociétale de la responsabilité des entreprises vise à intégrer les préoccupations sociales,
environnementales et économiques dans la stratégie et les pratiques de l'entreprise afin de
contribuer au développement durable de la société dans son ensemble.
En résumé, la dimension sociale se concentre principalement sur les impacts directs des
activités de l'entreprise sur les individus et les groupes sociaux, tandis que la dimension
sociétale englobe une vision plus large et intègre les enjeux sociaux, environnementaux et

5 Commission Européenne (2001), Le livre vert, pour promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des
entreprises, p 7.
6 http://ec.europa.eu/employment social/soc-dial/csr/greenpaper.fr.pdf

6
économiques à long terme. Les deux dimensions sont importantes et complémentaires dans le
cadre de la responsabilité des entreprises envers la société7.
En termes de définitions francophones et anglo-saxonnes, il y a des nuances dans l'interprétation
des termes "social" et "sociétal". Voici une comparaison générale des différences qui peuvent
exister :

 Définition francophone :

 Social : En français, le terme "social" se rapporte principalement aux aspects liés aux
relations humaines, aux conditions de vie et de travail des individus, aux droits sociaux,
à la justice sociale, à l'inclusion sociale, etc. Cela concerne les interactions entre les
individus et les impacts directs sur la société.
 Sociétal : Le terme "sociétal" en français a une portée plus large et englobe les
dimensions sociales, économiques, environnementales, politiques et culturelles de la
société. Cela concerne les enjeux de société dans leur ensemble, tels que la gouvernance,
la durabilité, les politiques publiques, les relations entre les différents acteurs de la
société, etc.

 Définition anglo-saxonne :

 Social : En anglais, le terme "social" est souvent utilisé de manière similaire à la


définition francophone, en se référant aux aspects sociaux, aux relations humaines et
aux impacts sur les individus et les groupes dans la société.
 Societal : En anglais, le terme "societal" peut être utilisé pour exprimer une dimension
plus large que le terme "social". Il se réfère souvent aux impacts et aux enjeux qui
concernent l'ensemble de la société, y compris les aspects sociaux, économiques,
environnementaux et politiques. Il met l'accent sur l'influence de l'activité ou de la
décision sur la société dans son ensemble8.
Il convient de noter que les différences entre les définitions peuvent varier en fonction du
contexte et des auteurs. Les termes "social" et "sociétal" sont souvent utilisés de manière
interchangeable dans certains contextes, tandis que dans d'autres, une distinction plus précise
est faite entre les deux concepts. Il est donc important de considérer le contexte spécifique dans
lequel les termes sont utilisés pour une compréhension plus approfondie.

 Origine de la RSE :

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est souvent vue comme une nouveauté des vingt
dernières années. Or, l’idée de la RSE s’inscrit en effet dans un courant de recherche qui vise à

7
Samuel Mercier et Florence Ollivier, "Responsabilité sociale et environnementale des entreprises : Enjeux,
pratiques, perspectives", 2016
8
"Le développement durable : Approches plurielles" par Liliane Belin

7
étudier les relations entre l’entreprise et la société (business and society) qui s’est constitué dans
les années 1950 au Etat Unis et l’économiste Howard R. Bowen est souvent désigné comme le
père fondateur de ce champ d’études Par son livre ‘’Social Responsibilities of the Businessman
(SRB)’’9.
La RSE est une notion récente c'est la dernière forme de la gouvernance d'entreprise, d'après le
rapport de Cadbury” la gouvernance d'entreprise et le système par lequel les entreprises sont
dirigées et contrôlé”10.
La base du concept de gouvernance de l'entreprise est la théorie de l'agence (1979). C’est une
théorie qui remet en cause la vision représentant l’entreprise comme un acteur unique pour
mettre l’accent sur les différences d’intérêts potentielles entre les divers partenaires (dirigeants
et actionnaires).Le comportement de l’entreprise résulte dès lors d’un processus complexe
d’équilibrage qui occasionne un certain nombre de coûts appelés « coûts d’agence » ; ceux-ci
sont nécessaires pour que les dirigeants adoptent un comportement conforme à l’intérêt des
actionnaires qui les ont mandatés. La théorie de l’agence, en son temps, a permis de légitimer
une vision de l’entreprise qui ne doit rendre de comptes qu’à ses actionnaires11.

 Les dimensions de la RSE :

La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un concept qui englobe différentes
dimensions. La première dimension est la dimension sociale. La RSE sociale fait référence aux
actions des entreprises visant à promouvoir les droits de l'homme, à assurer des conditions de
travail équitables et à encourager la diversité et l'inclusion. Les entreprises qui accordent une
importance particulière à la RSE sociale s'efforcent également de respecter les normes de travail
internationales et de contribuer au développement des communautés locales12.
La deuxième dimension de la RSE est la dimension environnementale. La RSE
environnementale fait référence aux actions des entreprises visant à minimiser leur impact sur
l'environnement et à protéger les ressources naturelles. Les entreprises qui accordent une
importance particulière à la RSE environnementale s'efforcent d'adopter des pratiques
commerciales durables, de réduire leur empreinte carbone et de minimiser leur utilisation des
ressources naturelles.
Enfin, la troisième dimension de la RSE est la dimension économique. La RSE économique fait
référence aux actions des entreprises visant à maximiser la création de valeur pour toutes les
parties prenantes, notamment les actionnaires, les employés, les clients et les fournisseurs. Les
entreprises qui accordent une importance particulière à la RSE économique s'efforcent de

9 JBARA Nejla (2017). Perspective historique de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Revue multidisciplinaire sur
l'emploi, le syndicalisme et le travail. Volume 11, Number 1, pp. 1-102
10 BENCHKARA Mohamed (2019). Théorie économique contemporaine. Meknès, Sijelmassa. p83
11 Pierre CABANE (2018), manuel de gouvernance d’entreprise ,2eme édition, Paris, eyerolles, p33
12 Jacques Igalens et Alain Gougeon, "Responsabilité sociale de l'entreprise : enjeux et pratiques", 3ème édition, Éditions

Dunod, 2018, p. 39-42.

8
mettre en place des pratiques commerciales équitables et transparentes, de respecter les lois et
les réglementations en vigueur et de contribuer à la croissance économique durable.
En résumé, la RSE est un concept qui englobe différentes dimensions, notamment la dimension
sociale, environnementale et économique. Les entreprises qui accordent une importance
particulière à la RSE s'efforcent de respecter les normes de travail internationales, de réduire
leur impact sur l'environnement et de maximiser la création de valeur pour toutes les parties
prenantes.

 Les acteurs de la RSE :

La RSE implique une responsabilité partagée entre différents acteurs, tels que13 :
 Les entreprises elles-mêmes, qui doivent intégrer les principes du développement
durable dans leur stratégie et leurs activités, et rendre compte de leur impact social,
environnemental et économique.

 Les consommateurs, qui peuvent influencer les pratiques des entreprises en choisissant
des produits et des services qui respectent les normes éthiques et environnementales.

 Les pouvoirs publics, qui peuvent encourager et réglementer les pratiques durables des
entreprises, et promouvoir des politiques publiques qui favorisent un développement
durable.

 La société civile, qui peut jouer un rôle de veille et d'alerte sur les pratiques des
entreprises, et participer à des initiatives de dialogue et de collaboration pour
promouvoir des solutions durables.

 Les investisseurs et les actionnaires, qui peuvent encourager les entreprises à adopter
des pratiques durables en privilégiant les entreprises responsables et en exerçant leur
pouvoir d'influence lors des assemblées générales.

 Les employés, qui peuvent contribuer à la mise en œuvre des pratiques durables au sein
de l'entreprise en étant formés et sensibilisés aux enjeux du développement durable.

13"La responsabilité sociale des entreprises : théories et pratiques" de Florence Palpacuer, Nathalie Belhoste et Alain
Jolibert, publié chez Pearson en 2011 ;

9
SECTION 2 : les principes de la RSE

Apres qu’on a définit la RSE et on a vu ses différents acteurs, on va se concentrer dans cette
section sur :
 La relation de la RSE et le développement durable
 Définition de la norme iso 26 000
 Les principes de la RSE selon la norme 26 000
 Les questions centrales de la RSE selon la norme iso 26 000
 La démarche de la RSE
 Les labels de la RSE au Maroc
 Etats des lieux de la RSE au MAROC
 Les avantages à l’intégration des principes de LA RSE par les PME marocaines
 Les freins à l’intégration des démarches responsables par les PME
 Les recommandations pour soutenir la mise en place de la démarche RSE
 LES enjeux stratégiques et opérationnels de la RSE
 L’ancrage territorial comme intermédiaire entre la RSE ET LA RST
 Définition de l’ancrage territorial selon la norme iso 26 000

« La croissance ne devra pas être une fin en soi, mais un outil qui, sans jamais nuire à la qualité
de la vie, devra au contraire la servir ».
« La croissance a souvent sacrifié l‘environnement et les conditions de travail à des critères
d’efficacité économique. C’est pourquoi elle est contestée, et mieux parfois rejetée comme
finalité de l’ère industrielle »14.

« Les groupes de citoyens qui parlent au nom de la qualité de la vie, qui sont émetteurs d’idées,
de volontés, de besoins, nous devons d’abord les écouter. Nous ne devons pas les contrecarrer
ou les museler. Au contraire, nous devons souhaiter leur développement, leur expression, et
leur indépendance pour qu’ils deviennent »

 La relation entre la RSE et LE DEVELOPPEMENT DURABLE :

Selon le rapport Brundltland (1987) (du nom de son instigatrice : propose une définition du
développement durable, qui fait toujours référence : « un type de développement qui permet de

14Extraits de l’article de Jacques Igalens et Jean-Pascal Gond. « La mesure de la performance sociale de


l’entreprise : une analyse critique et empirique des données ARESE » issu de la Revue de Gestion des
Ressources Humaines n°50 d’octobre, novembre, décembre 2003.

10
satisfaire les besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures
de satisfaire les leurs » et il peut être aussi défini comme « La capacité des générations présentes
à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs
besoins ». Cette définition peut être complétée par la définition de Capron et Quairel-Lanoizelée
qui considère cette notion comme « un objectif qui a pour enjeu de subvenir aux besoins de
l’ensemble de l’humanité (rôle de l’économie), en préservant les conditions de reproduction de
la nature (préoccupation écologique), dans des relations sociales d’équité permettant d’assurer
la paix et la cohésion sociale (attentes sociales et sociétales) »
Ce qui se traduit également par les trois piliers du DD : économique, social et environnemental
Donc on peut dire que : Le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises
sont deux concepts qui opèrent à deux niveaux. Le premier concept renvoie à la vision
macroéconomique liée aux politiques de l'Etat, des institutions et des communautés locales,
tandis que le second concept opère au niveau microéconomique et traduit la stratégie, les
discours et les pratiques de gestion de l'entreprise. Mais ces concepts sont complémentaires, On
peut dire que La RSE est l’intégration du développement durable dans la stratégie de
l’entreprise et que cette dernière est prise en charge sa responsabilité sociale et
environnementale, on peut dire que la RSE est un outil pour atteindre et assurer le
développement durable.

La norme iso 26 000 :

La norme ISO 26 000, publiée en 2010, est l’aboutissement de 5 années de discussion avec pas
moins de 71 pays ayant contribué à son élaboration et à son développement. Au total, 61 pays
ont adapté la norme ISO 26 000. Elle a pour vocation de s’adresser à toute entité (entreprise,
association, organisation, institution …) peu importe sa taille et son secteur d’activité, C’est
une norme internationale de référence en matière de RSE.15

La responsabilité sociale et sociétales des entreprises (RSE) c'est les principes


du développement durable appliqué aux entreprises.
Dans un premier temps, la norme ISO 26 000 définit ce qu’est la RSE. Ainsi, la RSE est défini
comme « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités
sur la société et sur l’environnement se traduisant par un comportement éthique et transparent
qui : Contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société
Prend en compte les attentes des parties prenantes, Respecte les lois en vigueur tout en étant en
cohérence avec les normes internationales de comportement
Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mise en œuvre dans ses relations. »
Il faut souligner l’importance de cette définition car elle est l’aboutissement de plusieurs années
de débats et de réflexion entre plusieurs pays. Cela a abouti à une définition consensuelle entre

15
https://www.label-emplitude.fr/articles/4838/Norme-ISO-26000-RSE

11
les différents pays ayant pris part à son élaboration. Par ailleurs, l'indentification de cette norme
comme une référence internationale en matière de RSE, fait d'elle une norme comportant de
nombreuses exigences vis-à-vis des activités et décisions en matière de RSE des entreprises et
organisations ;
Dans un second temps, elle traduit et les grands principes de la RSE en domaines d'actions plus
concrètes afin d’aiguiller les entreprises. En effet, cette norme établit les grandes lignes
directrices de la responsabilité sociétale des entreprises. En proposant des lignes de conduite à
suivre, elle encourage les entreprises et organisations à adopter une stratégie et une politique
qui va au-delà du seul respect de la loi en matière de développement durable et de RSE.
Du fait de la prédominance de la norme ISO 26 000 dans le champ de la RSE, elle est le
fondement de bien des politiques RSE initiées par les entreprises. De plus, la norme ISO 26 000
est un texte de référence pour les labels RSE tels que Lucie ou encore Amplitude qui s’appuient
largement sur cette norme.
Par ailleurs, la norme ISO 26 000 permet également de faire une évaluation du niveau de
maturité en RSE d’une entreprise mais aussi de donner un conseil ou plusieurs afin d'accroitre
la performance et la qualité de la stratégie RSE ;

 Les 7 principes de la RSE élaborés par la norme :

 La transparence
 La redevabilité
 Comportement éthique
 Reconnaissance de l’intérêt des parties prenantes
 Respect de l’égalité
 Respect des normes internationales de comportement
 Respect des droits de l’homme

 La transparence :
Il s’agit d’assurer la transparence des décisions prises et des activités réalisées lorsque celles-ci
ont une incidence sur la société et l’environnement.
Il s’agit De diffuser de manière claire, juste et exhaustive et à un degré raisonnable et suffisant,
les politiques, décisions et activités réalisées, de même que leurs effets connus et probables sur
la société et l’environnement , Et De rendre disponibles, accessibles, compréhensibles les
informations pour ceux qui sont ou peuvent être touchés de diverses manières par l’organisation
, aussi de présenter les informations actualisées, basées sur des faits et présentées de manière

12
claire et objective, pour permettre aux parties prenantes d’évaluer avec justesse l’impact des
décisions et activités de l’organisation sur leurs intérêts.16

Le principe de la transparence ne nécessite pas de rendre publiques des informations exclusives


et il n’entraîne pas la mise à disposition d’informations confidentielles ou qui contreviendraient
à des obligations juridiques, commerciales ou touchant à la sécurité ou à la vie privée
Ce premier principe de la RSE se matérialise la plupart du temps dans un bilan RSE ou bien
dans la rédaction de rapport ou de reporting. En effet, ces outils et notamment le reporting, sont
largement mis en place dans les politiques RSE car ils permettent de favoriser
la communication des informations importante concernant la stratégie et les activités RSE de
l'entreprise et ils rendent ces informations claires et accessible a l'ensemble des parties
prenantes internes (salariés) comme externes (clients, consommateurs, fournisseurs, partenaires
...)

 La redevabilité :
La Redevabilité de l’organisation à l’égard de la Société consiste à :

 Répondre de ses impacts sur la société, l’économie et l’environnement.


 Accepter un examen approprié et le devoir de réponse correspondant.
 Pouvoir répondre des intérêts des mandants de l’organisation
 Pouvoir répondre du respect de la législation et de la règlementation vis-à-vis des
autorités.

La redevabilité englobe également le fait d’assumer une pratique fautive, de prendre les
mesures appropriées pour y remédier et de mener les actions permettant d’éviter qu’elle ne se
reproduise.

 Comportement éthique :
Il consiste à adopter un comportement fondé sur les valeurs de l’honnêteté, de l’équité et de
l’intégrité. Ces valeurs impliquent que l’on se préoccupe d’autrui, des animaux et de
l’environnement et que l’on s’engage à traiter l’impact de ses décisions et activités sur les
intérêts des parties prenantes, Être et agir de manière éthique implique donc d’être soucieux et
de se préoccuper de ce qui nous entoure, de notre environnement et de notre société et du
bien-être social.

16
https://anthea-
conseils.com/principes/#:~:text=Il%20consiste%20%C3%A0%20adopter%20%C2%AB%20un,les%20int%C3%A9r
%C3%AAts%20des%20parties%20prenantes%20%C2%BB.

13
Ainsi, cela renvoie de manière plus concrète au fait d'adopter une gouvernance et un
management humain, de qualité, respectueux et responsable17

 Reconnaissance de l’intérêt des parties prenantes :


Il s’agit de reconnaître et prendre en considération les intérêts de ses parties prenantes et y
répondre.

Bien que les objectifs de l’organisation puissent se limiter aux intérêts de ses propriétaires,
membres, clients ou mandataires sociaux, d’autres individus ou groupes peuvent également
avoir des droits et exprimer des demandes ou des intérêts spécifiques qu’il convient de
prendre en compte. Collectivement, ces individus ou groupes constituent les parties prenantes
de l’organisation.
Il s’agit donc :

 D’identifier ses parties prenantes ;

 D’identifier et tenir pleinement compte des intérêts et des droits de ses parties
prenantes accordés par la législation et réponde aux préoccupations que celles-ci
expriment ;

 De reconnaître que certaines parties prenantes peuvent avoir une influence


significative sur les activités de l’organisation

Il convient donc d'identifier et de d'intégrer toutes les parties prenantes au processus


décisionnelle concernant notamment la mise en œuvre de la stratégie RSE

 Respect de l’égalité :
Ce principe implique :

 D’accepter que le respect du principe de légalité soit obligatoire.


 De considérer qu’aucun individu ou organisation n’est au-dessus des lois, et d’autre
part y compris les Pouvoirs publics. Le principe de légalité est en opposition avec
l’exercice arbitraire du pouvoir. Il sous-entend généralement que les lois et la
réglementation sont écrits, diffusés publiquement et appliqués de manière équitable
conformément à des procédures établies.
 De se conformer à toutes les législations et réglementations en vigueur.
 De prendre des mesures pour prendre connaissance des lois et réglementations en
vigueur, pour informer ceux qui font partie de l’organisation qu’ils sont tenus
d’observer et de mettre en œuvre les mesures en question.

17
https://www.label-emplitude.fr/articles/17638/principes-rse

14
 De se conformer aux obligations légales dans toutes les juridictions d’intervention,
même si ces lois et réglementations ne sont pas appliquées de manière adéquate ;18

Il faut aussi qu’on prend en considération des normes internationales de comportement


comme par exemple : Dans les situations où la législation ou sa mise en application ne
comporte pas de garde-fous environnementaux ou sociaux adéquats, s’efforcer a minima de
prendre en compte les normes internationales de comportement tout en respectant le principe
de légalité , et Dans les pays où la législation ou sa mise en application contredit les normes
internationales de comportement, s’efforcer de les prendre en compte dans toute la mesure du
possible ; concernant les situations dans lesquelles la législation ou sa mise en application est
en opposition avec les normes internationales de comportement, et lorsque le fait de ne pas
prendre en compte lesdites normes

On pourrait avoir des conséquences significatives, revoir, lorsque cela est faisable et
approprié, la nature de ses relations et activités au sein de la juridiction en question ; il est
important de Considérer les voies et moyens légitimes pour parvenir à influencer les
organisations et les autorités pertinentes en vue de remédier à ce type d’écart.

Et finalement concernant ce principe il faut éviter d’être complice des activités d’une autre
organisation qui ne seraient pas en cohérence avec les normes internationales de
comportement.

 Respect des normes internationales de comportement :


Le respect des normes internationales de comportement intervient lorsqu’il y a un silence
juridique, autrement dit, lorsque la loi nationale, ne dit rien concernant un sujet.
Dans ce cas-là, il faut se référer aux normes internationales de comportement. En effet, de
nombreux organisme émettent des normes internationales auxquelles les entreprises peuvent
se référer en matière d'environnement mais aussi concernant l'usage de pratiques sociales. On
peut citer comme organismes qui édictent des normes internationales notamment l’OIT
(organisation internationale du travail), l’ONU (L’organisation des Nations Unies), l’OCDE
(Organisation de coopération et de développement économiques) ou bien la Communauté
Européenne19

 Respect des droits de l’homme :


Le principe de respect des droits de l’Homme implique de reconnaître l’importance et le
caractère universel de cette norme. Autrement dit, il faut que les entreprises appliquent et
respectent, à chaque fois, quelle que soit la situation, ou le pays dans lequel elles se trouvent,
les droits énoncés par cette norme en Acceptant l’universalité de ces droits, c’est-à-dire le

18
https://www.label-emplitude.fr/articles/17638/principes-rse

19
Les 7 principes de la RSE (label-emplitude.fr)

15
fait qu’ils soient applicables de manière indivisible dans tous les pays, toutes les cultures et
situations ; Et il faut aussi Prendre des mesures pour respecter les droits de l’Homme, et dans
les cas où ceux-ci ne sont pas protégés, éviter de tirer avantage de ces situations

 Les questions centrales de la RSE selon la norme iso 26 000 :

 La gouvernance de l’organisation :

Il s’agit pour l’organisation d’intégrer la RSE dans sa stratégie globale, en élaborant des outils
permettant de mesurer la performance RSE ; Pour y parvenir, la transparence est de mise
quant aux prises de décisions, aux actions menées, et à leur impact 20. Cela nécessite de
mettre à disposition les informations actualisées sur le sujet, au travers, le plus souvent, d’un
bilan ou reporting RSE, accessible à toutes les parties prenantes : dirigeants, salariés, clients,
actionnaires, fournisseurs…

 Les relations et les conditions de travail :

Il est question de s’assurer du caractère éthique des relations employeur / employé, de la mise
en place d’une protection sociale, du respect de la santé, de la sécurité au travail, du dialogue
social… ; Et que partout où l’entité ou ses partenaires œuvrent, des conditions de travail
décentes soient assurées, comme le respect du salaire juste, des horaires, de l’intégrité des
parties prenantes, de la mise à disposition des moyens nécessaires à la réalisation du travail.

 L’environnement :

Peu importe où l’organisation se trouve, ses activités auront une incidence sur
l’environnement, que ce soit en ce qui trait à l’utilisation des ressources disponibles, à la
production de pollution ou de matières résiduelles, ou encore aux dommages infligés aux
habitats naturels.
La norme ISO 26000 encourage les organisations à minimiser leur impact environnemental et
à faire un usage durable des ressources disponibles. La norme prône une approche holistique
qui tient compte des effets socio-économiques et environnementaux de même que des
conséquences sanitaires des activités corporatives.
Les organisations sont entre autres priées d’adopter des initiatives qui visent à :

20
Les 7 principes de la RSE - Altares

16
 Prévenir la pollution
 Préconiser une approche durable en matière de ressources
 Contrer et à s’adapter aux changements climatiques
 Protéger l’environnement et la biodiversité, et à restaurer les habitats naturels

 Les droits de la personne :

Les droits de la personne font partie de ces droits universels qui sont l’apanage de tout être
humain, peu importe sa race, son sexe, sa langue, sa religion, son pays d’origine, etc. Ces
droits sont basés sur le principe du respect de la personne et visent à protéger des abus, de la
discrimination et de l’exploitation.
La norme ISO 26000 incite les entreprises à soutenir les droits de la personne, notamment
grâce aux actions suivantes21 :

 Permettre la libre organisation et les négociations collectives


 Fournir des occasions d’emploi égales
 Prévenir toute forme de discrimination
 Régler les conflits
 Et finalement ; Chercher des moyens de prévenir ou de contrer les pratiques allant à
l’encontre des droits de la personne, y compris le travail des enfants

 La loyauté des pratiques :

La loyauté des pratiques désigne la façon dont l’organisation interagit avec les autres. La
norme ISO 26000 incite les organisations à transiger de manière éthique avec ses clients, ses
partenaires, ses fournisseurs, contracteurs, concurrents et agences gouvernementales afin
d’entretenir les liens d’affaires harmonieux.
Les pratiques d’affaires loyales incluent les mesures suivantes ; premièrement Prévenir la
corruption, et Établir des politiques responsables tout en adoptant des pratiques de
concurrence loyale, et aussi il faut promouvoir la responsabilité sociale dans la chaîne des
valeurs en respectant les droits de propriété.

 Questions relatives aux consommateurs :

Les organisations qui offrent des produits et des services ont certaines responsabilités vis-à-
vis des consommateurs, Donc La norme ISO 26000 encourage les entreprises à adopter des

21
Norme ISO 26000 : questions centrales en matière de RSE | Boréalis (boreal-is.com)

17
pratiques de développement social à la fois équitables et durables, à travers le fait d’assurer
des pratiques commerciales équitables , et en assurant la protection de la santé et de la sécurité
ainsi que la protection des données et de la vie privée , les organisations doivent promouvoir
une consommation durable et veiller sur l’éducation des consommateurs , tout en prenant en
considération les dysfonctionnements et la résolution des conflits , il faut instaurer une culture
durable qui contient les valeurs de durabilité et de l’humanité en général ;
En répondant aux besoins et aux attentes des populations vulnérables ou désavantages en leurs
offrant les produits et services essentiels soient disponibles pour tous.

 Communautés et développement local :

Toutes les organisations ont une incidence sur les communautés où elles s’installent et leur
participation active à ces dernières peut grandement favoriser leur bien-être. La participation
et le développement communautaire peuvent notamment contribuer à bâtir une société plus
durable.
La norme ISO 26000 incite les organisations à s’engager activement dans la communauté et
soutenir aussi les institutions civiles, et Promouvoir aussi l’éducation et la culture en Créant
de l’emploi et à favoriser le développement des compétences, sans oublier le développement
de la technologie et à favoriser l’accès à cette dernière, et finalement Créer des revenus et de
la richesse, Promouvoir la santé et, Investir socialement…

 Si une entreprise veut être socialement responsable, alors quelle


est la démarche à suivre ?

 Etape 1 : identifier les parties prenantes

Sachent qu’une partie prenante peut être un individu, ou groupe d’individus qui participent de
près ou de loin à l’activité économique de l’entreprise, La mise en place de la démarche RSE
peut être facilitée dans le cas où l’entreprise fait la démarche d’obtenir un label RSE. En effet,
l’avantage d’être labellisée, dans ce cas-là, est que c’est un moyen de mettre en place une
démarche RSE et de bénéficier d’un cadre pour mettre en place la démarche RSE.22

Par ailleurs, les labels RSE demandent aux entreprises d’établir des plans d’amélioration et les
accompagnements pour qu'elles atteignent leurs objectifs. Ainsi, il peut être intéressant pour
une entreprise qui souhaite mettre en place une démarche RSE de le faire au travers d’un label

22
Élaborer une démarche RSE et la mettre en place (label-emplitude.fr)

18
RSE : cela l’aidera d’une part dans la démarche de mise ne place de la politique RSE, et
d’autre part cela lui fera bénéficier de l’ensemble des avantages d’être labellisé.
Une fois que la démarche RSE est mise en place, il est important de communiquer sur cela,
tant en interne qu’en externe. En effet, mettre en œuvre une stratégie de communication est
une étape importante et capitale dans la mise en œuvre de cette stratégie. Diffuser des
informations concernant ses engagements responsable et durable, sur ses pratiques (achats
durables, projet, formation etc.) ou encore sur le travail réalisé peut avoir un véritable impact
pour l'entreprise notamment au niveau de sa performance (image de marque, avantage
concurrentiel, attraction des collaborateurs les plus qualifié etc.). Différents supports existent
pour communiquer ; le bilan carbone et le reporting RSE sont les plus courant

 Etape 2 : consulter les parties prenantes sur la démarche RSE

Apres avoir déterminer l’ensemble des parties prenantes, il faut les consulter et prendre en
considération leurs avis et besoins et attentes dans l’élaboration de la démarche RSE, pour
finalement élaborer une démarche RSE proche de la réalité de l’entreprise, Tout comme
l’élaboration de la démarche RSE, pour sa mise en place il est tout aussi important d’inclure
les salariés. En effet, les collaborateurs constituent de véritables acteurs de la démarche RSE
dans l’ensemble de l’entreprise. La réussite et la performance de la stratégie de
développement durable dépend notamment de l’implication des salariés dans cette dernière.
Ainsi, mené un projet durable en faveur de la responsabilité sociale et sociétale des entreprises
demande du travail et de l'engagement de la part de la direction mais aussi de l'ensemble des
collaborateurs.

 Etape 3 : définir les enjeux prioritaires

C’est-à-dire établir les priorités pour l’entreprise selon la matrice de matérialité qui permet de
hiérarchiser les enjeux économiques, financiers, sociétaux et environnementaux au regard des
souhaits et des ambitions de l’entreprise et de ce qu’elle veut atteindre, et de ses ambitions.

 Etape 4 : Etablir le plan d’action RSE

Etablir une stratégie à fin d’atteindre les objectifs prioritaires définis grâce à la matrice de
matérialité, en élaborant un plan d’action RSE
La première chose à déterminer dans l’entreprise pour mettre en place sa démarche RSE
réside dans le fait d’allouer un budget aux actions RSE. Sans aucun budget, le plan d’action
RSE élaboré ne peut pas être en capacité de mettre en place la moindre action RSE. Toutefois,
il n’est pas essentiel d’avoir un budget conséquent, des actions simples et peu coûteuses

19
peuvent être mises en place. Ainsi un budget, même petit, peut suffire à initier une démarche
RSE.
En plus d’un budget, il faut également nommer un responsable RSE. Ce dernier peut être
uniquement dédié à cela, ou bien les missions RSE peuvent venir s’ajouter à ses autres
missions.

 Les labels de la RSE au Maroc :

CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES DU MAROC La CGEM est la


voix du secteur privé au Maroc. Créée en 1947, elle représente plus de 90.000 membres
directs et affiliés, dont 95% de TPME. Elle s’est imposée comme le représentant officiel du
secteur privé auprès des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et des institutionnels, la
mission du La CGEM porte la voix du secteur privé en le représentant, en défendant ses
intérêts aux niveaux régional, national et international et en œuvrant pour un climat des
affaires favorable à l’acte d’entreprendre ;
Le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) est une
reconnaissance solennelle du respect, par les entreprises marocaines, de leur engagement à
observer, défendre et promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de
développement durable dans leurs activités économiques et leurs relations sociales.23
Une Commission Label RSE a été instituée par le Conseil d’Administration de la CGEM tenu
le 28 septembre 2006. Par cette initiative, la CGEM entend promouvoir les facteurs
d’attractivité de l’investissement productif.
La CGEM se réfère, pour l’entreprise, à la définition que donne la Norme ISO 26000 des
lignes directrices de la responsabilité sociétale des organisations :
« Responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la
société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
 Contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société
;
 Prend en compte les attentes des parties prenantes ;
 Respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales
de comportement ;
 Est intégrée dans l’ensemble de l’organisation et mise en œuvre dans ses relations ».
Les 9 neuf axes d’engagements de la Charte du Label CGEM pour la Responsabilité
Sociale de l’Entreprise sont :
Le respect des droits humains, l’amélioration en continu des conditions d’emploi et de travail
et les relations professionnelles, la protection de l’environnement, la prévention de la
corruption, le respect des règles de la saine concurrence, le renforcement de la transparence

23
Le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l'Entreprise. - CGEM

20
du gouvernement d’entreprise, le respect des intérêts des clients et des consommateurs, la
promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants et enfin le
développement de l’engagement sociétal. Ces axes satisfont pleinement à la législation
nationale et sont rigoureusement conformes aux principes et objectifs énoncés à l’attention
des entreprises par les normes publiques internationales, les conventions fondamentales et les
recommandations des Institutions internationales, l’ONU, OIT, OCDE.
Le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise est attribué pour une
durée de trois années aux entreprises basées au Maroc, membres de la Confédération, sans
discrimination de taille, de secteur, de produits ou de services. Toute entreprise postulant au
Label doit se soumettre à une évaluation, menée par l’un des tiers-experts indépendants
accrédité par la CGEM. Cette évaluation vise à attester que les actes de gestion d’une
entreprise postulante présente une assurance raisonnable de conformité avec les engagements
de la charte de responsabilité sociale.

 Etats des lieux de la RSE au MAROC :

Les PME représentant la plus grande part du tissu économique marocain et jouant un rôle
majeur dans le développement de l’économie en contribuant à la production nationale, la
création d’emplois, les investissements et l’export. De ce fait, leur impact sur la société est
bien loin d’être négligeable (social, économique et environnemental) et elles interagissent
avec différentes parties prenantes en interne et en externe.
La mondialisation a aussi été un facteur bouleversant dans la vie de ces PME. Qui dit
mondialisation, dit automatiquement changements irréversibles, nouvelles règles à appliquer
et surtout concurrence accrue sur la scène économique et financière. Dans ce contexte de
mondialisation, les PME n’ont d’autres choix pour y faire face que de changer leurs
habitudes, innover et se conformer à la réglementation pour pouvoir rester compétitives.
Les PME les plus amenées à se conformer aux lois et normes internationales sont les PME
exportatrices qui doivent redoubler d’efforts pour rester compétitives et tirer avantage de leur
ouverture sur l’extérieur. Tout récemment, le rôle accru de la société civile, accentué et
renforcé par le printemps arabe, a fait découvrir à plusieurs entreprises marocaines un devoir
nouveau et ancien, celui de rendre compte à de nouvelles parties prenantes.24

Dans ce contexte, l’adoption par les entreprises marocaines de démarches RSE est de
nature à développer l’attractivité de l’économie marocaine et à renforcer sa compétitivité
et les investissements directs de l’étranger (IDE)

24
ETATS DES LIEUX DE LA RSE AU MAROC ET L’APPORT D’UNE ACTION COLLECTIVE DANS LE DÉVELOPPEMENT
DES PRATIQUES RESPONSABLES HNICHE encadré par Omar Enseignant chercheur à la faculté des sciences
juridiques, économiques et sociales, Souissi- rabat réalisé par Ghita AQUESBI Doctorante en sciences
économiques et de gestion à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Souissi-Rabat

21
L’engagement du Maroc dans la RSE se caractérise à la fois par sa pleine participation à de
nombreuses négociations internationales, par une intervention de l’Etat au plan législatif et en
tant qu’initiateur d’une dynamique de pluri-acteurs, ainsi que par le foisonnement des
initiatives prises par les acteurs économiques et sociaux régionaux voire locaux .Si les
moyens sont encore mal définis et les actions à leurs débuts, il est à relever une véritable prise
de conscience générale de la portée humaine du processus.

 Les avantages à l’intégration des principes de RSE par les PME


marocaines :

Il existe de nombreux avantages à s’engager dans une démarche socialement responsable.


Tout d’abord, la RSE renforce la capacité d’attirer et de fidéliser une clientèle de qualité et de
gagner de nouvelles parts de marché en réponse à de nouvelles exigences des donneurs
d’ordre. Ensuite, la RSE permet le développement d’un milieu de travail attractif pour des
collaborateurs compétents et motivés compte tenu des conditions de travail attrayantes et des
moyens mis en place par l’entreprise. De ce fait, la RSE permet l’amélioration du climat de
travail et l’établissement d’un dialogue social serein dans l’entreprise mais également
l’augmentation de la productivité et de sa qualité à long terme par une implication poussée des
salariés au regard de leur motivation et leur engagement. La RSE facilite également le
renforcement de la capacité de gestion des risques en adoptant une approche proactive, elle
facilite également l’accès aux crédits vu que les établissements financiers sont de plus en plus
exigeants et tiennent compte des comportements responsables des entreprises pour l’octroi des
crédits , Grâce à la RSE, l’image de marque et la réputation de l’entreprise en tant que
facteurs essentiels de sa compétitivité sortiront renforcées Cette image favorable de la PME
lui permettra automatiquement de bénéficier de la confiance de ses parties prenantes, qui lui
seront davantage plus fidèles.

 Les freins à l’intégration des démarches responsables par les PME :

Dans notre pays, il est à signaler que la faible prise de conscience des consommateurs et des
citoyens en général quant à l’importance des questions sociales et environnementales est à
déplorer. De ce fait une culture de la citoyenneté reste encore à inventer. A ce stade, le
système d’enseignement est appelé à jouer pleinement son rôle de vecteur de transmission des
valeurs universelles afin que se développe justement cette culture de la citoyenneté.
Malgré le faible nombre d’entreprises labellisées par la CGEM, plusieurs entreprises
pratiquent la RSE et du moins sur la dimension sociale axée sur les employés et la dimension
discrétionnaire caractérisée par l’allocation de budgets pour financer des actions sociales.
Toutefois une appropriation formelle et intégrée de la RSE peine à se développer dans
l’ensemble de la sphère économique marocaine.

22
De ce fait malgré les différents efforts fournis pour promouvoir la RSE au Maroc, plusieurs
obstacles compromettent considérablement sa mise en application dans les systèmes de
management, tels que :

- La culture d’« entrepreneuriat paternaliste » qui prédomine au Maroc réduit la performance


économique à la diminution des coûts et place l’autorité au centre des relations entre le
patronat et les employés.
- La qualification des employés et des cadres dirigeants ne suit pas encore l’enthousiasme
accordé à la RSE par les autorités marocaines.
- L'absence de réglementation réellement stricte et d’inspections concernant le non-respect de
l’environnement, de manque d’actions réprimandant le non-respect et la faible application de
la loi, ainsi que l'absence de société25

 Les recommandations qui pourraient être faites aux organisations


professionnelles afin de soutenir la mise en place de démarches
responsables, ce serait de :

- élaborer et promouvoir de plus en plus les méthodes et outils (guides par exemple)
présentant, à partir d’exemples (benchmark des bonnes pratiques des PME ayant déjà profité
des avantages de l’adoption des principes de RSE), les effets positifs en termes d’économies
(actions relatives aux ressources et à l’environnement surtout), d’effet marché, d’attractivité
sur les talents, d’image client.
- Proposer des méthodes simples de calcul des gains résultant de démarches RSE. Pour cela,
il est nécessaire d’être persuasif et de convaincre les dirigeants de PME que le lien établi entre
RSE et performance économique qui reste à creuser n’est qu’un des arguments plaidant pour
l’adhésion à la démarche.
- Créer une plateforme nationale pour l’échange de pratiques et de procédés en matière de
RSE. Ainsi, pour pallier le manque de moyens humains et financiers qui caractérise la plupart
des PME marocaines, de nombreux programmes et aides sont proposés aux dirigeants de
PME par les acteurs économiques et confédérations membres d’un réseau professionnel.
- Des programmes collectifs visant la prise en compte du développement durable ont été
entrepris par la confédération générale des entreprises du Maroc en collaboration avec
d’autres partenaires économiques.

25
ETATS DES LIEUX DE LA RSE AU MAROC ET L’APPORT D’UNE ACTION COLLECTIVE DANS LE DÉVELOPPEMENT
DES PRATIQUES RESPONSABLES HNICHE Omar Enseignant chercheur à la faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales, encadré par Souissi-Rabat , réalisé par Ghita AQUESBI Doctorante en sciences
économiques et de gestion à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Souissi-Rabat

23
SECTION 3 : les enjeux stratégiques et opérationnels de la RSE :

 Les enjeux stratégiques de la RSE :

 Valoriser l’image de l’entreprise et préserver la réputation de la marque


 Traiter avec des partenaires de qualité et développer de nouveaux partenariats
 Satisfaire et fidéliser la clientèle en répondant à ses exigences et attentes
 Optimiser la compétitivité
 Créer de la valeur de façon pérenne (capacité à innover)
 Accéder plus facilement aux marchés de capitaux
 Attirer des investisseurs plus nombreux
 Établir de bonnes conduites avec les autorités et le grand public

 Les enjeux opérationnels de la RSE :

 Renforcer la satisfaction au travail et l’identification des salariés à l’entreprise par des


engagements en faveur d’une politique volontaire
 Maîtriser les risques ainsi que les coûts environnementaux et sociaux
 Apporter un niveau de réponse plus satisfaisant aux attentes des parties prenantes

 L’ancrage territorial est l’intermédiaire entre la RSE ET LA RST :

L’ancrage territorial est le moyen de concrétiser la RSE sur un territoire, une entreprise
socialement responsable est une entreprise qui s’encre territorialement ;
La compréhension de ce qu’est un territoire permet donc de préciser le type de relation
qu’une entreprise entretient avec la société dans laquelle s’insèrent ses activités. Dans un
contexte concurrentiel qui ne le favorise souvent pas, une démarche RSE devrait se
traduire par un certain volontarisme pour qu’elle intègre une stratégie d’ancrage territorial
plutôt que nomade : plutôt que « consommer » les ressources économiques d’un territoire,
comment contribuer à leur entretien26

Le territoire est l’espace approprié par une communauté politique pour la réalisation des
projets de vie de ses membres : il n’y a pas de société sans territoire, sous une forme ou une
autre. Le territoire n’a donc pas vocation à être utile, ni à être au service d’un acteur
particulier, mais il doit se soucier d’efficacité économique, qui fait partie des conditions
matérielles de son existence. Symétriquement, le territoire ne perdure qu’à la condition que

26
Vers une responsabilité territoriale des entreprises : avis de la Plateforme RSE | France Stratégie
(strategie.gouv.fr)

24
ses acteurs économiques contribuent aussi au développement social et environnemental qu’il
s’est donné

 Définition de l’ancrage territorial :

L’ancrage territorial est un type de comportement stratégique d’entreprise qui participe de la


cohésion sociale d’un territoire, au contraire d’une stratégie qui privilégie une volatilité des
localisations productives, des critères de profitabilité à court terme dans le choix des
investissements et une aversion au financement des charges communes sur un territoire. Selon
le type de contraintes concurrentielles et techniques de son activité d’une part, et selon la
territorialité de ses acteurs influents d’autre part, l’entreprise se trouvera face à un choix
stratégique.
La norme internationale ISO 26000, référentiel majeur en matière de responsabilité sociétale
des entreprises, considère que l’ancrage territorial « vise à prévenir et à résoudre les
problèmes, à favoriser les partenariats avec des organisations et des parties prenantes
locales et à avoir un comportement citoyen vis-à-vis de la communauté »27. Cette
définition est classée dans l’axe sociétal du référentiel, Au plan économique, un ancrage
territorial se traduit entre autres par un apprentissage collectif sur la coproduction de
ressources pour résoudre des problèmes de production que rencontre un établissement ou un
territoire. D’où l’importance de l’échange entre les acteurs sur un territoire donné pour
produire de telles ressources. L’ancrage territorial constitue donc un comportement de
référence pour analyser le type de rapport entre une entreprise et les autres parties
prenantes du territoire et évaluer en quoi elle est un acteur responsable sur un territoire
déterminé.

Donc, la RSE est la concrétisation du développement durable au


niveau de l’entreprise, mais au niveau du territoire quelle est
exactement la responsabilité de ce dernier ?

27
Vers une responsabilité territoriale des entreprises, plateforme RSE, avis juillet 2018, France stratégie

25
QUELLE CONTRIBUTION RECIPROQUE DE LA RSE
ET DE LA RST POUR UN DEVELOPPEMENT
DURABLE ?

La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et la RST (Responsabilité Sociétale


Territoriale) sont deux approches complémentaires pour favoriser un développement durable.
À l’origine, le territoire était étranger à la RSE. Il s’épanouit dans le domaine de la contrainte
alors que la RSE recherche la concorde avec ses parties prenantes et construit des engagements
volontaires. La frontière, qui délimite et définit le territoire, est là pour contenir. En
géopolitique, le territoire désigne l’espace sur lequel un État-nation exerce sa puissance. C’est
l’espace du pouvoir coercitif. De même, la RSE était « hors sol », ce qui signifie bien qu’elle
restait indifférente aux lieux de réalisation des activités de l’entreprise28.
D'un côté, la RSE incite les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et
environnementaux de leurs activités. Elle les encourage à mettre en place des pratiques
responsables en matière de gestion des ressources naturelles, de respect des droits humains, de
diversité, d'inclusion, de sécurité, etc. La RSE permet ainsi aux entreprises de contribuer
positivement au développement durable en intégrant les enjeux sociaux et environnementaux
dans leur stratégie et leur fonctionnement.
La RSE territoriale peut se définir simplement comme la déclinaison et l’ancrage de la politique
RSE d’une organisation dans ses territoires d’implantation. Dans une approche « top-down »,
elle maille les éléments de la politique « Corporate » pour proposer un partenariat pertinent aux
principales parties prenantes présentes sur le territoire. C’est d’ailleurs très souvent l’occasion
de constater les incohérences et les approximations des politiques corporates, fabriquées en
tuyaux d’orgue, sans coordination, et qui « tombent » sur les filiales, les établissements, les
agences, bref les terminaisons nerveuses de l’organisation. Dans une approche « Bottom-up »,
les projets RSE sont construits avec les acteurs du territoire puis éventuellement partagés, voire
généralisés dans l’ensemble de l’organisation. Dans la réalité, ces deux approches se combinent
avec des intensités différentes en fonction de deux facteurs clés :

 La culture plus ou moins jacobine ou girondine des groupes et des entreprises ;

 L’appétence, l’autonomie et les incitations du dirigeant du site pour ces questions : est-
il encouragé, évalué et promu en tenant compte de ses relations avec son environnement
territorial ?

28
Michel Capron, « Enjeux et perspectives de la responsabilité sociale pour les territoires », Journée d’étude
« Responsabilité sociale des territoires », 4 novembre 2014, Marne-la-Vallée.

26
Cette combinaison n’a pas à être vécue comme un problème : du point de vue de la RSE, il
faut tenir les deux bouts de l’ancrage territorial.

La RSE territoriale est donc aujourd’hui essentiellement une démarche d’essais-erreurs, qui
gagnerait à être outillée. Le premier outil absolument indispensable – et souvent escamoté – est
le recensement des organisations du territoire sur lesquelles l’activité de l’entreprise exerce des
impacts ou qui, à l’inverse, exercent des impacts sur elle (ex : collectivités territoriales et
services publics locaux, sous-traitants de proximité…). Il s’agit en quelque sorte d’une analyse
de matérialité locale. Ensuite, une façon très pragmatique de procéder consiste à nouer des
relations avec les organisations du territoire qui pourraient contribuer à la politique RSE de
l’entreprise, par exemple :

• Entreprises du secteur adapté et protégé, d’insertion par le travail ;


• Associations de riverains ;
• Antennes locales des administrations (ex : Pôle emploi) ;
• Organismes de protection de l’environnement (air, eau, déchets, recyclage…)
• Structures de santé (médecine du travail, établissements de soin,…) ;
• Universités, centre de recherche, pôles de compétitivité, centres de formation ;
• Entreprises de transport ;
• Associations qui portent localement des enjeux (ex : préservation de la biodiversité locale).

La contribution réciproque de la RSE et de la RST pour un développement durable se traduit


par une meilleure prise en compte des enjeux sociaux, environnementaux et économiques à
l'échelle territoriale. La RSE permet aux entreprises de contribuer à la création de richesses
durables en prenant en compte les intérêts des parties prenantes et de la société dans son
ensemble. La RST permet quant à elle d'impliquer les acteurs locaux dans la mise en place d'une
gouvernance plus responsable, en cohérence avec les enjeux locaux. En travaillant ensemble,
RSE et RST peuvent ainsi contribuer à construire un développement durable, plus juste et plus
équilibré.

27
CHAPITRE II : LA RST - DEFINITION ET
PRINCIPES

QUELLE CONTRIBUTION RECIPROQUE DE LA RSE


ET DE LA RST POUR UN DEVELOPPEMENT
DURABLE ?
La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et la RST (Responsabilité Sociétale
Territoriale) sont deux approches complémentaires pour favoriser un développement durable.
À l’origine, le territoire était étranger à la RSE. Il s’épanouit dans le domaine de la contrainte
alors que la RSE recherche la concorde avec ses parties prenantes et construit des engagements
volontaires. La frontière, qui délimite et définit le territoire, est là pour contenir. En
géopolitique, le territoire désigne l’espace sur lequel un État-nation exerce sa puissance. C’est
l’espace du pouvoir coercitif. De même, la RSE était « hors sol », ce qui signifie bien qu’elle
restait indifférente aux lieux de réalisation des activités de l’entreprise.
D'un côté, la RSE incite les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et
environnementaux de leurs activités. Elle les encourage à mettre en place des pratiques
responsables en matière de gestion des ressources naturelles, de respect des droits humains, de
diversité, d'inclusion, de sécurité, etc. La RSE permet ainsi aux entreprises de contribuer
positivement au développement durable en intégrant les enjeux sociaux et environnementaux
dans leur stratégie et leur fonctionnement.
La RSE territoriale peut se définir simplement comme la déclinaison et l’ancrage de la politique
RSE d’une organisation dans ses territoires d’implantation. Dans une approche « top-down »,
elle maille les éléments de la politique « Corporate » pour proposer un partenariat pertinent aux
principales parties prenantes présentes sur le territoire. C’est d’ailleurs très souvent l’occasion
de constater les incohérences et les approximations des politiques corporates, fabriquées en
tuyaux d’orgue, sans coordination, et qui « tombent » sur les filiales, les établissements, les
agences, bref les terminaisons nerveuses de l’organisation. Dans une approche « Bottom-up »,
les projets RSE sont construits avec les acteurs du territoire puis éventuellement partagés, voire
généralisés dans l’ensemble de l’organisation. Dans la réalité, ces deux approches se combinent
avec des intensités différentes en fonction de deux facteurs clés :

 La culture plus ou moins jacobine ou girondine des groupes et des entreprises ;

 L’appétence, l’autonomie et les incitations du dirigeant du site pour ces questions : est-
il encouragé, évalué et promu en tenant compte de ses relations avec son environnement
territorial ?

Cette combinaison n’a pas à être vécue comme un problème : du point de vue de la RSE, il
faut tenir les deux bouts de l’ancrage territorial.

28
La RSE territoriale est donc aujourd’hui essentiellement une démarche d’essais-erreurs, qui
gagnerait à être outillée. Le premier outil absolument indispensable – et souvent escamoté – est
le recensement des organisations du territoire sur lesquelles l’activité de l’entreprise exerce des
impacts ou qui, à l’inverse, exercent des impacts sur elle (ex : collectivités territoriales et
services publics locaux, sous-traitants de proximité…). Il s’agit en quelque sorte d’une analyse
de matérialité locale. Ensuite, une façon très pragmatique de procéder consiste à nouer des
relations avec les organisations du territoire qui pourraient contribuer à la politique RSE de
l’entreprise, par exemple29 :

• Entreprises du secteur adapté et protégé, d’insertion par le travail ;


• Associations de riverains ;
• Antennes locales des administrations (ex : Pôle emploi) ;
• Organismes de protection de l’environnement (air, eau, déchets, recyclage…)
• Structures de santé (médecine du travail, établissements de soin,…) ;
• Universités, centre de recherche, pôles de compétitivité, centres de formation ;
• Entreprises de transport ;
• Associations qui portent localement des enjeux (ex : préservation de la biodiversité locale).

La contribution réciproque de la RSE et de la RST pour un développement durable se traduit


par une meilleure prise en compte des enjeux sociaux, environnementaux et économiques à
l'échelle territoriale. La RSE permet aux entreprises de contribuer à la création de richesses
durables en prenant en compte les intérêts des parties prenantes et de la société dans son
ensemble. La RST permet quant à elle d'impliquer les acteurs locaux dans la mise en place d'une
gouvernance plus responsable, en cohérence avec les enjeux locaux. En travaillant ensemble,
RSE et RST peuvent ainsi contribuer à construire un développement durable, plus juste et plus
équilibré.

SECTION 1 : LES FONDEMENTS DE LA RST : ENGAGEMENT


DANS LA VIE LOCALE, CO-CONSTRUCTION DE SOLUTIONS
DURABLES

 Définition du concept de responsabilité sociétale territoriale


(RST) et développement durable territorial

 A. Le concept de RST :

Le développement durable et responsabilité sociétale vont de pair. Mais précisons d’abord ce


qu’on entend par ces deux notions. Le développement durable est défini dans le Rapport

29
Michel Capron, « Enjeux et perspectives de la responsabilité sociale pour les territoires », Journée d’étude
« Responsabilité sociale des territoires », 4 novembre 2014, Marne-la-Vallée.

29
Bruntland de 1987 comme un « développement qui permet de satisfaire les besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins ». De
la responsabilité sociétale, on peut dire qu’elle fournit la méthode pratique pour atteindre l’idéal
de développement durable30.
En réalité, la responsabilité sociétale recouvre tout à la fois une approche, une méthode ainsi
qu’un objectif à atteindre en matière de développement durable. Pour un acteur, qu’il soit public
ou privé, intégrer une démarche sociétale responsable signifie qu’il ait une approche active et
volontaire en vue de concrétiser le développement durable. En termes de méthode, cela
implique qu’il considère toutes les parties prenantes à ses activités comme des interlocuteurs
pertinents avec lesquels il est nécessaire de communiquer et de s’entendre afin de mener une
approche commune, intégrée et harmonieuse. La responsabilité sociétale est également un idéal
au sens où elle se fixe comme objectif le développement durable en intégrant des considérations
sociales et environnementales dans la manière dont les acteurs organisent et structurent leurs
activités et remplissent leurs missions. L’objectif des acteurs socialement responsables est
d’arriver à concilier, à court terme comme à long terme, croissance pérenne, enjeux sociétaux
et environnementaux et bonne gouvernance31.
La responsabilité sociétale fait partie de la stratégie pour une croissance intelligente, durable et
inclusive. Le concept de responsabilité sociétale se décline de manière différenciée selon les
types d’acteurs. Au niveau des pouvoirs locaux, on parle ainsi de responsabilité sociétale des
territoires (RST). La RST demeure pourtant un concept encore largement méconnu
contrairement à son concept cousin qu’est celui de responsabilité sociétale des entreprises
(RSE)1. Or, la RST est simultanément un enjeu et un atout pour ceux qui la mettent en place.
La RST a un rôle d’autant plus important à jouer dans le contexte actuel de crise économique
dans la mesure où elle promeut des valeurs fondées notamment sur le traitement des défis
sociétaux, le bien commun et l'utilité sociale.
La notion de responsabilité sociétale recouvre trois principes fondateurs :
• Une démarche volontaire
• L’intégration des préoccupations sociales et environnementales
• Les relations avec les parties prenantes

 Une démarche volontaire :

Une démarche socialement responsable doit reposer sur une application effective et dynamique
des normes existantes (législation et accords collectifs) et s’accompagner d’engagements
volontaires allant au-delà des normes ».

30
Instruments de mesure et d’information sur la responsabilité sociale des entreprises, Avis du Comité économique et social européen,
juin 2005.

31
Cahier de la solidarité n°23, Responsabilité sociétale des entreprises. La spécificité des sociétés mutuelles dans un contexte européen,
avril 2010, p. 45.

30
Avoir une démarche volontaire signifie ainsi que les collectivités territoriales prennent
librement des engagements afin d’améliorer leurs performances sociales et environnementales,
et ce, au-delà des obligations légales.
La responsabilité sociétale s’inscrit donc dans une démarche volontariste et correspond au désir
de dépasser l’horizon réglementaire à travers l’innovation et la mise en place de nouvelles
méthodes et de nouveaux objectifs alliant ambition et réalisme. Le volontarisme de cette
démarche permet de trouver les meilleures solutions et d’adapter le concept de responsabilité
sociétale aux situations locales et aux particularités du territoire sur lesquels les pouvoirs
publics locaux agissent. Toutefois, afin d’être encore plus pertinentes, ces actions volontaires
doivent se voir progressivement accompagner par un cadre législatif. Ce cadre doit permettre
d’améliorer l’application de la réglementation mais non se substituer à cette dernière.

 L’intégration des préoccupations sociales et environnementales :

La responsabilité sociétale engage les collectivités territoriales à intégrer des préoccupations


sociales et environnementales aux considérations économiques. Conduire un développement
durable consiste donc à faire en sorte que le développement économique ne conduise pas à
l’appauvrissement des ressources naturelles (considérations environnementales) et humaines.
La responsabilité sociétale permet alors d’évaluer le caractère durable d’une action au regard
de son respect des normes sociales et environnementales. Concrètement, gérer le risque
environnemental signifie agir sur la production de pollutions et la consommation de ressources
alors que prendre en compte la dimension sociale implique de mener une politique sociale
durable passant par la réduction des inégalités, le renforcement de la cohésion et de la diversité
sociale. Pour résumer, une politique économique durable doit créer les conditions d’un
développement partagé par tous et dont l’empreinte est limitée sur l’environnement naturel et
culturel.

 Les relations avec les parties prenantes :

On définit une partie prenante comme « tout groupe ou individu qui peut être affecté ou est
affecté par l’accomplissement des objectifs d’une organisation ». Le concept de « parties
prenantes » permet de rendre compte et de prendre en compte toutes les interactions qu’une
organisation entretient avec son milieu. Les bonnes relations d’une organisation avec ses parties
prenantes s’avèrent un élément fondamental de la responsabilité sociale. C’est un élément
véritablement primordial pour les pouvoirs publics locaux qui cultivent des relations avec des
interlocuteurs nombreux et variés.

Le schéma ci-dessous présente l’ensemble des parties prenantes ayant une influence directe ou
indirecte sur l’action des pouvoirs publics locaux.

31
Chacun de ces groupes d’acteurs doit être pris en compte par les pouvoirs publics locaux au
moment de définir tant leurs objectifs que leurs missions. Or, les attentes des parties prenantes
sont parfois difficiles à concilier avec les objectifs des pouvoirs publics locaux. Il s’avère ainsi
d’autant plus important de dialoguer avec tous sans exception, et ce de manière constante, afin
de dégager des buts communs et développer une approche intégrée entre les différentes parties
prenantes.

 B. RST et développement durable territorial :

Le concept de développement durable apparaît au cours des années 1970 et 1980 mais ce n’est
qu’en 1992, lors du Sommet de la terre de Rio, que les États donne un contenu concret à ce
concept avec l’adoption du programme Action 21 qui fixe 2500 recommandations pour
accomplir un développement durable. Cet Agenda 21 définit un programme d’actions visant à
faire adopter par les États, les collectivités ou les entreprises des actions concrètes respectant
trois principes dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux 32:
- un principe de solidarité, avec les générations futures et les autres populations de la planète ;
- un principe de précaution, qui privilégie une approche préventive plutôt que réparatrice ;
- un principe de participation démocratique de tous les acteurs de la société civile au processus
de décision
Le concept de développement durable « embrasse trois dimensions fondamentales du
fonctionnement de toute société humaine : l’environnement, le social et l’économie. Il se base
de surcroît sur une assise politique et citoyenne, et peut être élargi également à la culture ». Le
développement durable repose notamment sur le principe de « soutenabilité » qui signifie que
la satisfaction des besoins humains doit se conjuguer au présent comme au futur. Les
générations présentes ne doivent pas gaspiller les ressources et obérer le développement des
générations futures. Les considérations environnementales sont sous-jacentes à la notion de
soutenabilité. Mener une démarche de développement durable signifie également adopter une

32
Cahier de la solidarité n°23, Responsabilité sociétale des entreprises. La spécificité des sociétés mutuelles dans un
contexte européen, avril 2010, p. 45. Disponible en ligne : http://www.pourlasolidarite.eu/IMG/pdf/cahier_RSE_web.pdf

32
approche intégrée car les problèmes environnementaux, économiques ou sociétaux sont
interdépendants.
Le concept de développement durable s’inscrit principalement en milieu urbain. En ce sens,
développement durable est souvent synonyme de développement durable territorial. Le
développement durable n’est pas une situation de fait ou un état mais bien plus un idéal à
atteindre. Il faut donc être ambitieux mais également conscient des limites intrinsèques d’une
démarche de développement durable car « on peut tendre vers cet horizon, […], mais non
réaliser in extenso un développement durable ». La responsabilité sociétale permet de donner
un contenu concret et opérationnel au concept de développement durable.
Les choix politiques ont un impact important sur la mise en place – ou non - du développement
durable. En effet, le soutien des autorités publiques fait la différence lorsque celles-ci
encouragent les projets concrets.
Les pouvoirs publics locaux ont donc un rôle majeur à jouer pour inciter tous les acteurs de la
vie économique mais aussi les habitants et citoyens à s’engager dans une croissante « verte »,
assise sur la production de biens et de services respectueux de l’environnement14. Les pouvoirs
publics locaux doivent être un modèle mais aussi une source de conseils. A travers la
communication et le dialogue avec toutes les parties prenantes, ceux-ci peuvent conduire à un
changement des comportements tant au niveau macro-économique que micro-économique.
Leur position stratégique, à la croisée entre le local et les citoyens et leurs liens avec les pouvoirs
publics, en fait des acteurs incontournables pour faire évoluer la société vers une démarche de
développement durable.
Les choix politiques ont un impact important sur la mise en place – ou non - du développement
durable. En effet, le soutien des autorités publiques fait la différence lorsque celles-ci
encouragent les projets concrets. Les pouvoirs publics locaux ont donc un rôle majeur à jouer
pour inciter tous les acteurs de la vie économique mais aussi les habitants et citoyens à s’engager
dans une croissante « verte », assise sur la production de biens et de services respectueux de
l’environnement14. Les pouvoirs publics locaux doivent être un modèle mais aussi une source
de conseils. A travers la communication et le dialogue avec toutes les parties prenantes, ceux-
ci peuvent conduire à un changement des comportements tant au niveau macro-économique
que micro-économique. Leur position stratégique, à la croisée entre le local et les citoyens et
leurs liens avec les pouvoirs publics, en fait des acteurs incontournables pour faire évoluer la
société vers une démarche de développement durable.
Il n’est donc guère étonnant que le chapitre 28 de l’Agenda 21 soit entièrement consacré aux
pouvoirs publics locaux. Parce que les communes constituent le niveau administratif le plus
proche de la population, elles jouent un rôle essentiel « dans l’éducation, la mobilisation et la
prise en compte des vues du public en faveur d’un développement durable ». Les pouvoirs
publics locaux sont d’autant plus à même d’être un acteur privilégié que leur position entre
l’Etat et les entreprises, les particuliers et les organisations de la société civile organisée leur
donnent un rôle d’interface. En tant que pouvoir public, les collectivités territoriales ont pour
but de servir l’intérêt collectif ; leur rôle social et sociétal est donc intrinsèquement lié à leur
existence. Cependant, elles déclinent l’intérêt collectif à une échelle locale en intégrant des
soucis plus particuliers – à une région, une ville, à des citoyens…

33
Dans les recommandations de l’Agenda 21, les collectivités locales sont invitées à s’appuyer
sur les partenaires locaux (associations, entreprises), les habitants et les usagers en favorisant
leur participation. En outre, les pouvoirs publics locaux doivent désormais s’équiper pour agir
de manière effective et être à même de répondre aux attentes grandissantes de la société civile.
Thomas Bouvier dégage ainsi trois axes derrière le Programme d’Action 21: « premièrement,
l’intégration citoyenne, au moyen notamment de la démocratie participative ; deuxièmement,
ce que l’on appelle la « bonne gouvernance », matérialisée par l’exigence d’une démarche
partenariale et par la qualité d’élaboration et de gestion des projets ; enfin un axe « pérennité
des projets », qui prend notamment forme dans la nécessité d’établir un suivi régulier au moyen
d’indicateurs, permettant de réorienter l’action quand le besoin s’en fait sentir ou de la
conforter, autrement dit de garantir son adaptabilité et sa continuité »33.

 RST : Concrétisation du développement durable par les


territoires

 Le pilier environnemental :

En matière environnementale, les pouvoirs publics locaux sont un acteur incontournable


puisqu’ils construisent, exploitent et entretiennent les infrastructures tant économiques, sociales
qu’environnementales. Ce sont eux également qui surveillent les processus de planification,
fixent les orientations et la réglementation locales en matière d'environnement et apportent leur
concours à l'application des politiques de l'environnement adoptées à l'échelon national ou
infranational. Il est donc important que les pouvoirs publics locaux adoptent une attitude
véritablement proactive dans le domaine de l’environnement et impulsent le changement en
soutenant les projets locaux innovants et durables.

 Le pilier social :

Les pouvoirs publics locaux sont en lien direct avec la société civile et les entreprises. Ils
peuvent agir de manière directe en instaurant un dialogue entre les habitants, les organisations
locales et les entreprises privées afin que se mette en place une approche commune favorisant
une plus grande cohésion sociale34. Communiquer avec les habitants doit aussi permettre de
faire prendre conscience aux habitants des questions et de l’enjeu du développement durable.

 Le pilier économique :

33
Lévesque et al., « Responsabilité sociétale des entreprises et développement durable : une relation complexe et
multidimensionnelle », Revue internationale de l'économie sociale, vol. 336, no. 4, 2010, pp. 13-30.
34
M. C. Bénézech et al., « Les territoires et la responsabilité sociétale des entreprises », Économie rurale, vol. 363, no. 1,
2018, pp. 89-106.

34
Le pilier économique est un élément clé de la responsabilité sociétale territoriale (RST) et de la
concrétisation du développement durable par les territoires. En effet, la RST vise à intégrer la
dimension économique, sociale et environnementale dans les actions et les projets des
territoires. Ainsi, le pilier économique joue un rôle crucial dans l'équilibre de ces trois
dimensions.

Dans le contexte de la RST, le pilier économique peut être considéré comme une force motrice
pour le développement des territoires. Les entreprises, en particulier les PME, sont souvent au
cœur des économies locales et peuvent contribuer de manière significative à la création
d'emplois et à la croissance économique. Cependant, pour être considérées comme responsables
socialement, ces entreprises doivent également tenir compte des enjeux sociaux et
environnementaux locaux.

Ainsi, la RST encourage la collaboration entre les entreprises et les autres acteurs locaux, tels
que les associations, les collectivités territoriales et les citoyens, pour créer des synergies et des
projets durables. Les entreprises peuvent alors adopter des pratiques responsables, telles que
l'économie circulaire, la réduction de leur empreinte carbone, la promotion de l'emploi local ou
encore la mise en place de politiques de diversité.

Ces actions peuvent contribuer à la réalisation de nombreux objectifs du développement


durable, tels que la réduction de la pauvreté, la lutte contre le changement climatique ou encore
la promotion de l'égalité des genres.

 Quelle est la responsabilité des collectivités territoriales ?

En prise directe avec la réalité sociale et économique, les autorités publiques apparaissent
comme les actrices clés pour le développement du concept de responsabilité sociétale. La
démarche volontaire de la responsabilité sociétale lui permet de s’adapter en fonction du
contexte national mais également en fonction du secteur d’activité. Cette adaptation est très
importante afin de trouver une démarche cohérente et efficace à un territoire donné. Mais si les
pouvoirs publics veulent être considérés comme un acteur de référence en matière de
responsabilité sociétale, ils doivent eux aussi mettre en place des actions sociétalement
responsables et être exemplaire en la matière. Donner l’exemple commence notamment par
mettre en place la RST au niveau des pouvoirs publics locaux. Cela peut créer un effet boule de
neige et inciter les entreprises à aller plus avant dans la voie de la responsabilité sociétale mais
aussi sensibiliser les organisations de la société civile organisée et des habitants/citoyens. La
RST permet également aux pouvoirs publics locaux de jouer un rôle actif et d’allier légitimité
et crédibilité en tant que partie prenante. En adoptant une démarche sociétalement responsable,
les pouvoirs publics locaux vont pouvoir faire remonter des projets concrets de développement
durable aux échelons supérieurs. Une de leurs missions consiste en effet à jouer le rôle de
propagateur de bonnes pratiques. Mais pour devenir un acteur et interlocuteur pertinent, les
pouvoirs publics locaux doivent d’abord effectuer un retour sur leurs activités, leurs objectifs
mais aussi et surtout leurs méthodes. Le Forum plurilatéral sur la RSE recommande ainsi que
les autorités publiques « examinent leur fonctionnement, connaissent leurs impacts
environnemental, social et économique et disséminent les bonnes pratiques qu’elles mettent en
œuvre en tant qu’employeur et consommateur.

35
 Les fondements clés de la RST :

 La RST est l’engagement dans la vie locale ?

La Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) est devenue un enjeu majeur dans la vie locale.
Elle désigne l'ensemble des actions entreprises par les collectivités territoriales et les acteurs
locaux en vue de promouvoir un développement durable sur leur territoire. Dans cette
perspective, comment la RST s'engage-t-elle dans la vie locale ?

Tout d'abord, la RST est un engagement fort des collectivités territoriales en faveur de leur
territoire et de leurs habitants. Elle implique une approche globale et transversale de la gestion
territoriale, en prenant en compte les dimensions économiques, sociales et environnementales
du développement durable. La RST peut prendre différentes formes d'engagement, telles que la
mise en place de politiques publiques favorables au développement durable, la promotion de
l'innovation sociale, la mise en place d'actions de sensibilisation et de mobilisation citoyenne,
ou encore la coopération entre acteurs locaux.

La RST se traduit également par une volonté de transparence et de responsabilité dans la gestion
territoriale. Elle implique une prise en compte des attentes et des besoins des différentes parties
prenantes du territoire, et une capacité à dialoguer et à collaborer avec ces parties prenantes.
Ainsi, la RST peut être vue comme un processus de co-construction de solutions durables,
impliquant la participation active des citoyens et des acteurs locaux dans la gestion du territoire.

 LA RST et la Co-construction des solutions durable :

La Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) implique l'ensemble des acteurs locaux dans
l'élaboration et la mise en place de solutions durables pour le développement territorial. La co-
construction de ces solutions est donc un élément central de la RST.
Elle permet aux acteurs locaux de travailler ensemble pour identifier les défis de développement
durable auxquels le territoire est confronté et de trouver des solutions innovantes et efficaces
pour y faire face. Cela implique une participation active de tous les acteurs du territoire : les
autorités locales, les entreprises, les associations, les citoyens et les autres parties prenantes.
La co-construction de solutions durables dans le cadre de la RST nécessite un processus de
dialogue ouvert, transparent et inclusif entre les différents acteurs du territoire. Ce dialogue
permet de prendre en compte les intérêts et les préoccupations de chacun et de créer un
sentiment d'appropriation des solutions développées. En impliquant l'ensemble des parties
prenantes dans ce processus de co-construction, la RST contribue à renforcer la confiance entre
les différents acteurs locaux et à promouvoir une collaboration constructive.

36
SECTION 2 : LES PRINCIPES DE LA RST : PARTICIPATION
CITOYENNE, DIALOGUE TERRITORIAL, GOUVERNANCE MULTI-
PARTIES PRENANTES

 Les Principes de la RST :

 Le dialogue territorial comme aspect de réussite de la RST :

Le dialogue territorial est un processus de communication et de négociation qui implique les


acteurs locaux dans la prise de décision. Il est considéré comme un élément essentiel de la
gouvernance territoriale et peut jouer un rôle important dans la mise en œuvre et la réussite de
la Responsabilité Sociétale Territoriale (RST).

Il se réfère à des pratiques distinctes qui méritent d’être explicitées, notamment la concertation,
la négociation, la médiation, la consultation ou le débat. Les définitions suivantes peuvent
être soumises à discussion, mais elles permettent de distinguer provisoirement ces démarches.
La concertation est un processus de dialogue dont le but est de parvenir à des propositions
acceptées par toutes les parties impliquées, des orientations ou des projets. Elle ne fait pas
intervenir un tiers : l’animateur de la concertation est le plus souvent lui-même impliqué dans
le débat, même s’il cherche à préserver une attitude impartiale dans la conduite du débat.
Certains auteurs l’appellent « médiation chaude » à cause de cette implication de l’animateur.
En général, la concertation n’aboutit pas à une décision, mais plutôt à un accord ou à une
proposition, soumise ensuite à un décideur (élu, administration…)35.
La médiation a pour but de mettre d’accord des partenaires sur une perspective commune
(médiation de projet) ou de les réconcilier (médiation de conflit). Elle fait appel à un tiers
extérieur et neutre qui conduit les débats. Certains auteurs l’appellent aussi « concertation
assistée » ou « médiation froide ». La médiation peut aboutir à une proposition, à un projet ou
à des orientations, parfois aussi à une décision.
La négociation est un processus de concertation, c’est-à-dire qui implique directement les
parties sans intervention d’un tiers extérieur, mais dont le but est d’aboutir à une décision
précise et non pas à des propositions ou projets…

La mise en œuvre du dialogue territorial passe par 5 phases successives :

 La formulation d’une demande (voire d’une commande), avec des orientations


générales
 La conception du dispositif (instances de dialogue, étapes à dérouler, liens avec la
population, avec les experts…)
 La conduite du processus et l’animation des réunions
 L’évaluation du travail collectif

35
Godard, O. (2017). Responsabilité Sociétale Territoriale : Un Nouveau Modèle de Gouvernance pour les
Territoires. Editions L'Harmattan

37
 Le suivi des propositions

Les associations peuvent jouer un rôle plus ou moins important à chacune de ces étapes, en
fonction de leur objet social et du contexte dans lequel elles évoluent. Une association militante,
engagée dans la défense de l’environnement et du cadre de vie, sera difficilement reconnue
légitime pour conduire une concertation dans laquelle elle est fortement partie prenante. Par
contre, elle peut très bien être à l’origine de la demande et être consultée lors de la conception
du dispositif par un autre organisme36. Elle sera également associée à l’évaluation et au suivi.

En revanche, une association à caractère professionnel, qui sert d’interface entre plusieurs
catégories d’acteurs, pourra jouer un rôle clé de A à Z.

La RST suppose en effet une approche participative de la gouvernance territoriale qui implique
une collaboration étroite entre les acteurs locaux, y compris les entreprises, les collectivités
territoriales, les organisations de la société civile et les citoyens. Le dialogue territorial permet
de construire cette collaboration en permettant aux acteurs de discuter, de négocier et de Co-
construire des solutions durables qui répondent aux besoins locaux.

Le dialogue territorial peut prendre différentes formes, telles que les tables rondes, les ateliers,
les forums ou les consultations publiques37. Il permet aux acteurs locaux de partager leur
expertise et leur expérience, de clarifier les enjeux et les priorités, de trouver des solutions
communes et d'identifier les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de la RST.

Dans cette perspective, le dialogue territorial contribue à renforcer la légitimité et la pertinence


de la RST en permettant aux acteurs locaux de participer activement au processus de décision
et de contribuer à la définition des objectifs et des actions à entreprendre.

Toutefois, la mise en place d'un dialogue territorial peut présenter de nombreux avantages mais
aussi des difficultés. Lorsque des politiques publiques sont mises en place, certains éléments de
leur mise en œuvre peuvent être flous, ce qui peut entraver la concertation avec les acteurs du
territoire.

Le financement du dialogue est également un obstacle fréquent car les décideurs sont peu
enclins à voter des budgets pour financer du temps d'animation. Certains élus peuvent
également craindre de perdre du pouvoir ou de générer des conflits en engageant un dialogue
territorial.

Pour résoudre ces difficultés, il est important de clarifier la répartition des rôles. Les instances
de dialogue territorial co-construisent un diagnostic et des propositions, mais la décision reste
l'apanage des décideurs, qui sont souvent les élus et l'État38. Les décideurs doivent tenir compte
des propositions issues de la concertation, d'autant plus que celle-ci aura été « consistante »,

37
Landry, R., Amara, N., & Lamari, M. (2014). The Impact of Diversity on the Innovative Capacity of Regions. Journal
of Technology Management & Innovation, 9(2), 123-132.
38
Pichot, J. (2012). Dialogue territorial et développement durable : Quelle contribution des sciences sociales ? VertigO-
La revue électronique en sciences de l'environnement, 12(3)

38
c'est-à-dire qu'elle aura permis le rapprochement de la plupart des acteurs concernés. Ce qui est
en jeu, c'est une nouvelle conception du rôle de l'élu qui serait appelé à exercer son autorité sur
le processus, la manière de conduire le dialogue, plutôt que sur la recherche et le choix de
solutions au problème posé.

 La participation des citoyens dans la mise en place de la RST :

Les citoyens ont un rôle crucial à jouer dans la réussite de la RST en tant qu'acteurs clés de la vie
locale. Leur participation active peut permettre de renforcer la gouvernance territoriale et de
contribuer à la mise en place de pratiques durables.

Les citoyens peuvent participer à la RST de différentes manières. Tout d'abord, ils peuvent être
impliqués dans des processus de consultation et de dialogue territorial, afin d'exprimer leurs
préoccupations et leurs attentes quant à la façon dont leur territoire est géré et développé. Ils
peuvent également participer à des initiatives de co-construction de solutions durables en
travaillant avec les acteurs locaux pour trouver des solutions adaptées aux enjeux
environnementaux, sociaux et économiques locaux39.

De plus, les citoyens peuvent agir en tant que consommateurs responsables en achetant des
produits et des services locaux et durables, en faisant des choix éthiques et en adoptant des
comportements responsables en matière d'environnement. Enfin, les citoyens peuvent s'engager
dans des initiatives de bénévolat et de participation citoyenne pour contribuer activement à la vie
locale et à la mise en place de pratiques durables.

Le rôle principal des citoyens dans la RST est donc de participer activement à la vie locale et de
contribuer à la mise en place de pratiques durables. En tant que consommateurs, ils peuvent
influencer les choix des entreprises en achetant des produits et des services locaux et durables.
En tant que membres de la communauté locale, ils peuvent participer à des initiatives de co-
construction de solutions durables pour trouver des réponses adaptées aux enjeux locaux. Enfin,
en tant que membres actifs de la vie locale, ils peuvent contribuer à la mise en place de pratiques
durables en s'engageant dans des initiatives de bénévolat et de participation citoyenne.

 La gouvernance multi-parties prenantes :

La gouvernance multi-parties prenantes (GMPP) est un concept clé dans la Responsabilité


Sociétale des Territoires (RST), qui est devenue de plus en plus importante ces dernières années
en raison de l'importance accrue de la collaboration entre les acteurs dans la réalisation du
développement durable. Elle repose sur l'idée que les parties prenantes, qui incluent les
citoyens, les organisations non gouvernementales, les entreprises, les syndicats, les
gouvernements et d'autres groupes, travaillent ensemble pour résoudre les problèmes

39
"Responsabilité sociétale territoriale et dynamiques territoriales durables" de Michel Capron et Corinne Gendron
(2018)

39
complexes liés au développement durable dans les territoires. Donc ce qui implique une
coopération active et équitable entre les parties prenantes, qui sont impliquées dans la prise de
décisions et la mise en œuvre de politiques et de projets liés à la RST40.

La GMPP est fondée sur plusieurs principes clés, notamment la transparence, la participation
active et équitable, la responsabilité et la collaboration :
 La transparence implique la divulgation de toutes les informations pertinentes aux
parties prenantes, y compris les processus décisionnels, les résultats des initiatives et les
indicateurs de performance.
 La participation active et équitable implique que toutes les parties prenantes sont
impliquées dans les processus décisionnels et ont la possibilité de participer pleinement
aux discussions et aux délibérations.
 La responsabilité implique que chaque partie prenante assume sa part de responsabilité
dans la réalisation des objectifs de développement durable et de la RST.
 La collaboration implique la coopération et la coordination entre les parties prenantes
pour atteindre des objectifs communs.

La GMPP est particulièrement importante pour la RST car elle permet aux parties prenantes de
travailler ensemble pour trouver des solutions durables et adaptées aux besoins et aux défis
locaux. Les parties prenantes peuvent apporter leur expertise et leur expérience pour aider à
résoudre les problèmes et trouver des solutions innovantes. Les citoyens peuvent apporter leur
perspective unique sur les enjeux locaux, tandis que les entreprises peuvent apporter leur
expertise en matière de développement économique41. Les gouvernements peuvent aider à
faciliter la coordination et la mise en œuvre de politiques et de programmes, tandis que les
organisations non gouvernementales peuvent apporter leur expérience dans la réalisation de
projets durables.

De façon générale, elle peut être mise en œuvre de différentes manières, selon les besoins et les
défis locaux. Elle peut être mise en œuvre à travers des comités de coordination ou des groupes
de travail, qui réunissent les parties prenantes pour discuter des enjeux et des solutions.

Elle peut également être mise en œuvre à travers des processus de consultation publique ou des
initiatives participatives, qui permettent aux citoyens de participer directement à la prise de
décision. Enfin, elle peut être mise en œuvre à travers des partenariats public-privé, qui
permettent aux entreprises et aux gouvernements de travailler ensemble pour réaliser des projets
durables.

40
Debrun, X., & Bied-Charreton, C. (2012). La Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) : une proposition de
définition. Innovations, 35(1), 95-114.
41
Renouard, C., & Pujolle, J. (2010). La Responsabilité Sociétale des Entreprises : enjeux et limites. La Découverte.

40
SECTION 3 : Les défis de la responsabilité sociale des territoires

Il est toutefois important de jeter un regard lucide sur les défis et les contraintes potentiels
pouvant nuire à l’application de la RST. La RST se construit sur le long terme et exige un
investissement parfois considérable. S’inscrire dans le long terme implique de mener des
efforts constants d’adaptation aux changements, on peut citer les défis que les acteurs locaux
doivent faire face pour les surmonter pour la bonne pratique de la responsabilité sociale au
niveau des territoires :

 Les inégalités socio-économiques : Le Maroc fait face à des inégalités socio-


économiques significatives entre les différentes régions du pays. La réduction des
disparités régionales au Maroc devrait constituer une préoccupation majeure pour le
développement des territoires. L’examen de la répartition régionale en termes de
contribution à la création de richesse permet, à titre illustratif, de prendre la mesure de
l’ampleur des disparités en la matière. En effet, trois régions seulement s’accaparent
58% du PIB national en 201942.
 Accès aux services de base : Certaines régions du Maroc, en particulier les zones
rurales et éloignées, peuvent faire face à des défis d'accès aux services essentiels tels
que l'éducation, la santé, l'eau potable et l'assainissement. La responsabilité sociale des
territoires peut contribuer à améliorer l'accès à ces services en développant des
infrastructures adéquates et en favorisant des partenariats entre les acteurs locaux.
 Gouvernance et participation citoyenne : La gouvernance efficace des initiatives de
RST exige la transparence dans la prise de décision et la gestion des ressources. Il est
essentiel d'établir des mécanismes de redevabilité pour garantir que les actions de la
RST sont réalisées de manière responsable et répondent aux besoins des parties
prenantes. Encourager la participation active des citoyens et des parties prenantes dans
les décisions et les actions liées à la responsabilité sociale des territoires est un défi. Il
est important de développer des mécanismes de consultation et de participation qui
permettent aux citoyens de contribuer activement à la planification et à la mise en
œuvre des initiatives de responsabilité sociale.
Certaines communes ont pris l’initiative d’instaurer des dispositifs de concertation
structurés. Par exemple, d’une commune qui a procédé à l’instauration du conseil local
des jeunes. Il constitue pour la commune un organe consultatif créé auprès du conseil
communal afin d’officialiser la participation des jeunes à la gestion des affaires
locales43.
 Adaptation aux spécificités locales : Chaque territoire a des enjeux spécifiques liés à
son développement social, économique et environnemental. Il est crucial de
comprendre ces enjeux locaux, tels que les problématiques économiques, les défis

42
Rapport-National-2021-Les-objectifs-du-developpement-durable-au-Maroc-dans-le-contexte-de-la-Covid19
43
Nmili M. & Bouaoulou M. (2021) « Les pratiques de l’intelligence territoriale dans le cadre de la préparation
du plan d’action communal »

41
environnementaux, les besoins en infrastructures ou les problèmes sociaux, pour
concevoir des initiatives de RST pertinentes et efficaces.
 Engagement des collectivités locales : L'engagement des collectivités territoriales est
en effet un défi important dans la mise en œuvre de la responsabilité sociale des
territoires (RST).

Les collectivités territoriales, telles que les municipalités et les régions, jouent un rôle clé dans
la promotion de la RST et dans la mobilisation des acteurs locaux.

Agenda 21 et faible engagement des collectivités territoriales au Maroc :

En ce qui concerne le Maroc, certaines collectivités territoriales (CT) ont déjà pris l’initiative
d’élaborer leurs agendas, pour Marrakech, Meknès et Essaouira, mais qui restent lacunaires et
loin des attentes. Il suffit de faire une simple comparaison entre le total des collectivités locales
adhérentes, et le nombre des CT au Maroc, qui enregistre selon le découpage territorial du
royaume pas moins de 1590 entités, incluant les trois échelons (régional, provincial et/ou
préfectoral et communal), ce qui présente un pourcentage de 1,44 %, pour constater la faible
adhésion des collectivités territoriales.44
 Mobilisation des ressources financières : La mise en œuvre de la RST nécessite des
ressources financières adéquates pour soutenir les initiatives et les projets. Cependant,
il peut être difficile de mobiliser les fonds nécessaires, en particulier dans les
territoires ayant des capacités financières limitées. Il est important de rechercher
diverses sources de financement, telles que les budgets des collectivités territoriales,
les partenariats public-privé, les fonds de développement et les investissements privés.
 Accès aux ressources techniques et humaines : Outre les ressources financières, la
RST requiert également des ressources techniques et humaines qualifiées. Les
territoires peuvent faire face à des défis pour accéder à des expertises spécialisées, des
technologies appropriées et des compétences nécessaires pour mettre en œuvre des
initiatives de RST efficaces. Il est essentiel de développer des mécanismes de
renforcement des capacités et de promouvoir le partage des connaissances et des
bonnes pratiques.
En conclusion, la responsabilité sociale des territoires (RST) fait face à plusieurs défis dans sa
mise en œuvre. Cependant, ces défis peuvent être surmontés grâce à une approche
collaborative et à l'engagement de tous les acteurs impliqués.

44
« Durabilité territoriale à la lumière de l'agenda 21 local », Miloud Brahmi

42
CHAPITRE III : les liens entre la responsabilité
sociale des entreprises et la responsabilité
sociale des territoires.
Le lien entre la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et la responsabilité sociale des
territoires (RST) repose sur la reconnaissance que les actions des entreprises ont un impact
significatif sur les territoires dans lesquels elles opèrent. La RSE et la RST sont
complémentaires et interdépendantes, car elles visent toutes deux à promouvoir un
développement durable et à répondre aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques.

Le présent chapitre examine les liens étroits qui existent entre la responsabilité sociale des
entreprises (RSE) et la responsabilité sociale des territoires (RST) à travers trois sections : une
première section porte sur la RSE comme base de la RST, une seconde section traite la RST
comme outil de mise en œuvre de la RSE et une troisième et dernière section mise en
évidence les synergies entre les deux concepts (RSE et RST).

SECTION 1 : la responsabilité sociale des entreprises comme


base de la responsabilité sociale des territoires.
La RSE implique une approche qui prend en compte les impacts sociaux, environnementaux
et économiques de leurs activités. Lorsque cette approche est étendue au niveau des
territoires, elle devient la RST. La RST considère le territoire dans son ensemble, englobant
les entreprises, les institutions publiques, les associations, les citoyens et autres parties
prenantes locales45.

La RSE peut favoriser la RST à travers :

 La collaboration multi-acteurs : est une approche clé pour favoriser la responsabilité


sociale des territoires (RST) en lien avec la responsabilité sociale des entreprises
(RSE). Elle implique la participation et la coopération entre différents acteurs tels que
les entreprises, les gouvernements locaux, les organisations de la société civile, les
universités et les résidents afin de relever les défis sociaux, environnementaux et
économiques auxquels fait face un territoire46.
« Beaucoup d’entreprises dont Masen, ont, en raison même de leurs activités, un fort ancrage
local …Pour ce faire nous travaillons avec tous les acteurs du territoire, publics et privés :
producteurs, agriculteurs, tissu associatif et coopératif, acteurs institutionnels…cette

45
https://medias24.com/chronique/7-points-pour-aller-de-la-rse-a-lengagement-territorial/ consulté le
19/05/2023

43
proximité est un atout, sur lequel il est primordial de capitaliser pour avoir un impact réel sur
la vie des personnes. »47, a déclaré Mr Tarik MOUDDEN directeur de développement durable
au sein de du groupe Masen48.

 Promotion du développement durable : La RSE encourage les entreprises à adopter


des pratiques commerciales responsables sur les plans économique, social et
environnemental. En intégrant ces dimensions dans leurs activités, les entreprises
contribuent à un développement durable qui profite aux territoires où elles opèrent.
« Il est de la responsabilité de leurs donneurs d’ordre, les grandes entreprises locales et
multinationales, ainsi que de la responsabilité des pouvoirs publics de leur donner de la
visibilité, de la prévisibilité et de nouer avec elles des liens contractuels et des partenariats
leur permettant de sortir en confiance de l’informel et de s’engager dans des trajectoires
positives d’investissement, d’innovation et de création d’emplois. »49 a communiqué Mr
Fouad Benseddik, membre fondateur et directeur des méthodes de l’agence internationale
Vigeo Eiris50.

 Promotion de l'entrepreneuriat local : La RSE peut également favoriser


l'entrepreneuriat local, Cela peut stimuler l'innovation et la création d'emplois,
contribuant ainsi à la RST. La promotion de l’entrepreneuriat est une nécessité le
territoire. L’entrepreneuriat participe à la dynamique économique. Si un territoire veut
être compétitif, on doit veiller à ce qu’un grand nombre de sa population soit
sensibilisé à l’esprit entrepreneurial. L’esprit d’entreprendre est important pour la
création d’emplois, l’augmentation de la compétitivité, la restructuration et la
redynamisation des économies ainsi pour la lutte contre la pauvreté. Les entrepreneurs
contribuent à l’innovation et cela pousse les vieilles industries à s’adapter ou à
disparaître tout simplement. On parle de « destruction créatrice ». L’entrepreneuriat
joue aussi un rôle important dans le développement territorial et les autorités locales
ont donc tout intérêt à promouvoir l’esprit d’entreprendre51.
 Engagement communautaire : Les entreprises engagées dans la RSE ont tendance à
s'impliquer activement dans les communautés locales. Elles soutiennent des initiatives
de développement communautaire, investissent dans des projets sociaux et participent
à des programmes de responsabilité sociale. Cet engagement communautaire peut
renforcer les liens sociaux et favoriser le développement social des territoires.
 Développement des compétences et de l'employabilité : La RSE peut également
favoriser la RST en investissant dans le développement des compétences des

49
https://fnh.ma/article/actualite-entreprises/fouad-benseddik-la-rse-permet-de-proteger-et-d-accroitre-les-
actifs-strategiques consulté le 19/05/2023

51
La RSE un levier de création de valeur pour un entrepreneur, El GHAZALI M’barka* Professeur à ENCG
Casablanca, revue trouvé sur : https://revues.imist.ma

44
travailleurs locaux et en renforçant leur employabilité. Cela peut se faire par le biais de
programmes de formation, d'apprentissage tout au long de la vie et de partenariats
avec des institutions éducatives locales.
 Protection de l'environnement local : La RSE encourage les entreprises à adopter
des pratiques respectueuses de l'environnement. Cela peut inclure des initiatives visant
à réduire l'empreinte carbone, à promouvoir l'efficacité énergétique, à gérer les déchets
de manière responsable et à préserver les ressources naturelles locales. En contribuant
à la protection de l'environnement local, la RSE favorise la durabilité
environnementale des territoires.

En conclusion de cette section, que c’est claire la responsabilité sociale des entreprises (RSE)
joue un rôle fondamental dans la promotion de la responsabilité sociale des territoires (RST).
La RSE élargit le champ de vision traditionnellement centré sur les pratiques responsables des
entreprises individuelles pour inclure les enjeux sociaux, environnementaux et économiques à
l'échelle territoriale. La RST reconnaît que les activités des entreprises ont un impact
significatif sur les territoires où elles opèrent, et elle cherche à promouvoir un développement
durable et responsable à tous les niveaux.

SECTION 2 : LA RST COMME OUTIL DE MISE EN ŒUVRE DE LA


RSE

La responsabilité sociétale des territoires est un outil essentiel pour la mise en œuvre de la RSE
car les territoires ont un impact significatif sur les entreprises qui y opèrent et sur les
communautés locales. Les territoires peuvent jouer un rôle important en favorisant l'adoption
de pratiques responsables par les entreprises, en promouvant le développement durable et en
sensibilisant les citoyens à l'importance de la durabilité.
Par exemple, les territoires peuvent mettre en place des politiques publiques pour encourager
les entreprises à adopter des pratiques responsables en matière de protection de
l'environnement, de respect des droits de l'homme et de promotion de l'égalité des genres. Ils
peuvent également favoriser la mise en place de partenariats public-privé pour promouvoir des
initiatives de développement durable.52

En outre, les territoires peuvent sensibiliser les citoyens à l'importance de la RSE en organisant
des événements et des campagnes de communication pour expliquer les enjeux liés à la
durabilité. Les territoires peuvent également encourager la participation citoyenne en créant des
forums et des plates-formes pour permettre aux citoyens de s'exprimer sur les enjeux liés à la
durabilité et à la RSE.53

52
Brammer, S., Jackson, G., & Matten, D. (2012). Corporate social responsibility and institutional theory: new perspectives
on private governance. Socio-Economic Review, 10(1), 3-28.
53
entchev, N. A., & Martens, M. L. (2019). Territorial corporate social responsibility revisited. Journal of cleaner production,
210, 1408-1418

45
Enfin, les territoires peuvent offrir des incitations financières pour encourager les entreprises à
adopter des pratiques responsables et récompenser les entreprises qui respectent les normes de
durabilité.

Par exemple, les territoires peuvent proposer des subventions pour les entreprises qui
investissent dans des technologies respectueuses de l'environnement ou qui s'engagent à
respecter les normes sociales.

En somme, la responsabilité sociétale des territoires est un outil crucial pour la mise en œuvre
de la RSE car elle permet aux territoires de jouer un rôle actif dans la promotion d'une économie
plus responsable et durable. En travaillant ensemble, les entreprises et les territoires peuvent
contribuer à la création d'un monde plus juste, équitable et respectueux de l'environnement.

Section 3 : Les synergies entre les deux concepts : comment la


RSE et la RST peuvent se renforcer mutuellement et contribuer
ensemble au développement durable

La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et la Responsabilité Sociétale des


Technologies (RST) sont deux concepts qui peuvent se renforcer mutuellement et contribuer
ensemble au développement durable. Voici quelques informations sur la manière dont ces deux
concepts peuvent se compléter 54:

 RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) : La RSE se réfère à l'engagement


volontaire des entreprises à intégrer les préoccupations sociales, environnementales et
éthiques dans leurs activités commerciales et leurs interactions avec les parties
prenantes. Les entreprises qui adoptent la RSE prennent en compte les impacts de leurs
actions sur la société et cherchent à les minimiser tout en maximisant les avantages
sociaux.
 RST (Responsabilité Sociétale des Technologies) : La RST se concentre sur les
responsabilités éthiques, sociales et environnementales liées à l'innovation
technologique et à l'utilisation des technologies. Elle implique de considérer les
conséquences potentielles des technologies sur la société dans son ensemble, en prenant
en compte des aspects tels que la protection de la vie privée, la sécurité, l'accessibilité,
l'équité, la durabilité, etc.

Comment la RSE et la RST se renforcent mutuellement :

54
"La responsabilité sociétale des technologies : un levier pour la performance globale des organisations" -
Article publié dans la revue Gestion 2000, https://www.cairn.info/revue-gestion-2000-2014-2-page-33.htm

46
 Considérations éthiques communes : Tant la RSE que la RST mettent l'accent sur des
considérations éthiques telles que le respect des droits de l'homme, l'intégrité, la
transparence et la responsabilité. Les entreprises peuvent adopter des pratiques
responsables non seulement dans leurs opérations commerciales, mais aussi dans la
conception, le développement et l'utilisation des technologies.
 Gestion des risques : La RSE et la RST permettent aux entreprises de mieux gérer les
risques associés à leurs activités. En intégrant la RST dans leurs pratiques de RSE, les
entreprises peuvent évaluer les risques potentiels liés à l'utilisation des technologies et
mettre en place des mesures appropriées pour les atténuer.
 Innovation durable : La RST peut favoriser l'innovation durable en encourageant le
développement et l'utilisation de technologies qui répondent aux besoins sociaux tout
en minimisant leur impact environnemental. Cela peut inclure des initiatives telles que
l'utilisation de sources d'énergie renouvelable, la conception de produits respectueux de
l'environnement et l'adoption de pratiques de fabrication durables.
 Implication des parties prenantes : La RSE et la RST encouragent toutes deux
l'implication des parties prenantes dans le processus de décision. Les entreprises
peuvent consulter les parties prenantes, y compris les groupes de la société civile et les
experts technologiques, pour s'assurer que leurs actions et technologies sont alignées
sur les besoins de la société55.
 En intégrant la RSE et la RST, les entreprises peuvent contribuer de manière plus
holistique au développement durable, en tenant compte à la fois des enjeux sociaux,
environnementaux et technologiques. Cela peut aider à créer un équilibre entre la
croissance économique, la responsabilité sociale et la durabilité à long terme.

55
https://www.credoc.fr/publications/la-rse-et-la-rst-des-synergies-pour-le-developpement-durable

47
CHAPITRE 4 : CAS PRATIQUE

L’introduction de la responsabilité sociale de l’entreprise au Maroc s’est faîte par le biais


des filiales des entreprises multinationales et de leurs partenaires locaux qui avaient intégré
les démarches responsables dans la gestion quotidienne de leurs activités56.

Son développement a tout de même été favorisé et renforcé par un contexte global initié par
l’instauration des réformes institutionnelles et juridiques parmi lesquelles on citera: la réforme
du cadre législatif et le mouvement de normalisation, l’Initiative nationale pour le
développement humain (INDH), ainsi que les actions entreprises par la CGEM telles que
l’élaboration d’une charte et la création d’un label en faveur de la RSE et son développement
en collaboration avec de nombreux partenaires .

De ce fait, le passage du Maroc d’une logique pure de croissance à une logique de


développement à la fois humain et durable a poussé les autorités marocaines, parmi les
nombreuses stratégies adoptées, à élaborer entre autres la « Charte de l’Environnement et de
Développement Durable » et à intégrer le coût de l’environnement dans les équations
économiques, en faisant de la protection de l’environnement une priorité, en l’établissant
comme une condition sine qua non des appels d’offres pour l’obtention des marchés publics.
D’un autre côté, le Maroc vit un mouvement de normalisation en pleine émergence.

Ces normes concernent particulièrement le management des aspects sociaux dans l’entreprise
à travers la norme NM00.5.600 (Système de Management des aspects sociaux dans
l’entreprise). Cette norme se réfère aux principes définis dans la SA 8000 (Social
Accountability 8000) et aux onze conventions de l’Organisation internationale du travail. Elle
tient compte de la réglementation locale et du code du travail et est compatible avec les autres
systèmes de management (qualité, environnement et sécurité). Elle spécifie également les
orientations générales pour la mise en place et la gestion d’un système d’audit social.

Par ailleurs, le Maroc a été membre de la commission francophone de la Ghita AQUESBI /


HNICHE Omar 440 Revue Marocaine de Recherche en Management et Marketing n° 11
Janvier - Juillet 2015 préparation de la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociale.

Ce mouvement de normalisation reflète ainsi, une dynamique orientée vers l’intégration des
enjeux sociaux dans les systèmes de management et une réelle volonté d’établir les bases
normatives pour aller au-delà des obligations légales et contribuer à un réel climat de
confiance entre les différents acteurs socio-économiques La concurrence internationale
croissante que vivent les PME, nécessite également de leur part, la recherche continuelle de

56
HNICHE, Omar et AQUESBI, Ghita. États des lieux de la RSE au Maroc et l’apport d’une action collective dans
le développement des pratiques responsables. Revue Marocaine de recherche en Management et Marketing,
2015, no 11.

48
facteurs de différenciation et l’adoption d’une stratégie innovante permettant de créer,
maintenir et développer leur compétitivité.
Dans cet environnement, la PME marocaine est appelée à intégrer toutes ces dimensions de la
RSE afin de mieux maîtriser les risques sociaux et sociétaux, économiques et
environnementaux auxquels elle pourrait être exposée.

Section 1 : L’OCP : pionnier de la RSE au Maroc

Afin d’approfondir la signification de l’évolution d’une démarche RSE dans le cadre de


l’évolution de l’économie marocaine, nous avons choisi d’analyser les choix et les contraintes
de l’OCP, une entreprise marocaine à la fois enracinée dans le contexte marocain et fortement
impliquée dans la mondialisation. L’OCP, Office Chérifien des Phosphates, intervient dans le
secteur de l’extraction minière, secteur particulièrement impacté par les préoccupations
environnementales et ses choix illustrent l’évolution du périmètre de sa responsabilité sociale,
passant d’un management fortement teinté de paternalisme et de valeurs marocaines, vers une
logique RSE plus globale, imposée par le contexte d’une économie en voie de mondialisation.

Créé en 1920, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) réalise en 2010 un chiffre d’affaires
de 43,5 milliards MAD et compte près de 20 000 collaborateurs. Il est le premier employeur
du Maroc, le premier exportateur mondial de phosphates, leader sur le marché de l’acide
phosphorique et occupe une position importante dans les engrais solides. Le groupe est depuis
2008, une société anonyme OCP SA57.

Réputé être parmi les champions marocains de la RSE, et également le pionnier en la matière,
le leader mondial sur le marché des engrais phosphatés, qui œuvre pour le développement
durable et l’«inclusivité». A ce titre, le groupe OCP a mené plusieurs chantiers majeurs qui
témoignent de son engagement total pour une activité durable, responsable et respectueuse de
l’environnement.
Avec l’une des stratégies RSE les plus ambitieuses du royaume, le Groupe OCP, à travers
plusieurs de ses entités (Fondation OCP, Fondation Phosboucraa, Université Mohammed VI
Polytechnique etc.) mène une stratégie RSE transversale avec des engagements tant sur le
plan environnemental que social. Si le Groupe accorde un intérêt particulier aux projets ayant
trait à l’agriculture et à l’environnement, il inscrit également le développement humain au
cœur de ses axes.

 Un engagement au service de la communauté :

57
Gouvernance d'entreprise et responsabilité sociale au Maroc : l'évolution de l'OCP, André Boyer, Marie-José
Scotto, Dans Management & Avenir 2013/5 (N° 63), pages 165 à 186

49
En témoigne notamment le développement du programme Act4community, créé fin 2017.
Cette initiative permet d’encourager le développement des compétences et le volontariat des
collaborateurs du Groupe OCP, en leur permettant de donner de leur temps et de leur
expertise aux différentes communautés qui forment l’écosystème OCP, que ce soit dans les
sites où il opère, ou dans les différents pays où il est présent. Act4Community traduit une
vision nouvelle de la RSE à travers tous les domaines de développement tels que l’agriculture,
le sport, l’entrepreneuriat, la formation ou encore la culture. Il s’agit d’un programme
transversal, dont l’objectif principal est d’améliorer sensiblement, durablement et
concrètement le niveau de vie des populations, et d’être un acteur actif qui crée de la valeur
ajoutée dans différents domaines. En 2020, plus de 5.500 collaborateurs se sont engagés dans
différentes actions totalisant 16.600 jours de volontariat58.

Ainsi, en mettant l’humain au cœur de son approche, le Groupe OCP contribue aussi à la
création d’emplois et au développement, en sortant de l’approche classique, tout en se basant
davantage sur le dialogue, le volontariat, pour construire des projets qui ont de l’impact sur les
vies des citoyens. Une démarche qui s’applique à l’ensemble des 23.000 salariés du Groupe,
afin de leur permettre de consacrer du temps – cela peut être un mois ou plus – pour mener
des actions au service de la communauté locale.

 Un engagement environnemental :

Qui dit RSE, dit forcément engagement pour la préservation de l’environnement. Et le Groupe
OCP en est à l’avant-garde. Il a mené ces dernières années une série de chantiers
environnementaux mettant la durabilité au cœur de son action. Cela s’est notamment traduit
par des programmes spécifiques dans les domaines de l’eau, de l’énergie et de la biodiversité.
Depuis le démarrage en 2008 de son programme industriel, OCP a développé le « programme
eau » dont la mise en œuvre a permis en 2020 de satisfaire 31% de ses besoins en eau à partir
des ressources en eau non conventionnelles (eaux usées domestiques traitées et eaux
dessalées). L’objectif étant d’atteindre les 100% au plus tard en 2030. L’usage privilégié de
ces ressources non conventionnelles contribue à la protection de l’environnement et à la
préservation des ressources naturelles en eau douce.
Dans un autre registre, le Groupe OCP a également développé une plateforme de services en
agriculture de précision, Agriedge. Celle-ci offre des solutions aux agriculteurs, aux petits
exploitants, afin d’améliorer leur rentabilité, tout en optimisant les ressources utilisées (eau,
engrais, …). Les premières expérimentations sont en cours dans les régions de Rhamna et
Essaouira avec des premiers résultats très prometteurs.

58
https://maroc-diplomatique.net/le-groupe-ocp-a-lavant-garde-de-la-rse/

50
 Amélioration de la biodiversité :

A travers plusieurs initiatives, le Groupe OCP œuvre également à l’amélioration de la


biodiversité, avec son programme de réhabilitation minière et d’afforestation. Citons parmi
ces réalisations, la plantation à fin 2020 de 4,5 millions d’arbres au profit de différentes
communautés. La culture du quinoa a été également expérimentée dans la région du Gantour
et le Groupe OCP a introduit en 2020 le goji et le romarin, comme de nouvelles alternatives
aux cultures à très haute valeur ajoutée, dans ses régions minières.
Il s’agit là, de quelques exemples parmi de nombreux chantiers actuellement menés par le
géant des phosphates. Ces initiatives illustrent l’ambition de transformation durable du
Groupe menée depuis plusieurs années, et faisant du développement durable un moteur de sa
stratégie industrielle. Cet important engagement environnemental et socio-économique, en
faveur, notamment, des populations défavorisées, des jeunes, des agriculteurs, tout en
impliquant ses collaborateurs, fait du Groupe un champion de la RSE, qui n’a pas fini de nous
étonner.

L’exemple de l’OCP montre l’évolution d’une démarche RSE qui se modifie sous l’influence
de contraintes extérieures. Le passage d’une logique de type paternaliste à une approche de
responsabilité sociale est ici le résultat des pressions de l’environnement national et
international. En effet, l’OCP s’engage dans un processus de privatisation. Sa structure
juridique se modifie, les modes de gestion hérités du paternalisme ancien changent. La
modification de l’environnement légal en a probablement été le détonateur59.
Les informations recueillies sont multiples et montrent comment cette entreprise évolue sous
les contraintes des pressions externes dues aux changements dans son environnement et doit
adapter sa stratégie et ses modes de fonctionnement. L’adoption des préoccupations de RSE
fait partie de cette adaptation stratégique.

Bien que l'OCP présente des avantages significatifs en termes de RSE au Maroc, tels que sa
contribution à l'économie, son soutien au développement des communautés locales et ses
efforts pour réduire l'impact environnemental, il existe des défis à relever.

 Impact environnemental :

Malgré les mesures prises par l'OCP pour réduire son impact environnemental, l'extraction
minière des phosphates reste une activité qui comporte des risques pour l'environnement. Les
opérations minières peuvent entraîner la dégradation des sols, la pollution des eaux
souterraines et de surface, ainsi que la destruction de l'habitat naturel. Bien que l'OCP ait mis
en place des mesures de gestion environnementale, des préoccupations subsistent quant à la
capacité de l'entreprise à minimiser ces impacts négatifs et à restaurer les zones touchées.

59
https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2013-5-page-165.htm

51
 Conditions de travail et droits des travailleurs :

Des inquiétudes ont été soulevées concernant les conditions de travail et les droits des
travailleurs au sein de l'OCP. Certaines organisations de défense des droits de l'homme ont
critiqué les conditions de travail dans les mines de phosphates, notamment en ce qui concerne
la sécurité, les salaires et les droits syndicaux. Il est essentiel que l'OCP assure la sécurité et le
bien-être de ses employés en mettant en place des mesures rigoureuses de sécurité et en
garantissant des conditions de travail équitables. L'entreprise devrait également respecter les
droits des travailleurs, tels que la liberté syndicale et le droit à la négociation collective.

 Transparence et gouvernance :

La transparence et la bonne gouvernance d'entreprise sont des aspects clés de la RSE.


Certaines parties prenantes ont exprimé des préoccupations quant à la transparence de l'OCP
dans la divulgation d'informations et la prise de décisions. Une gouvernance solide et une
transparence accrue sont essentielles pour renforcer la confiance des parties prenantes et
permettre une meilleure surveillance des impacts sociaux et environnementaux des activités
de l'entreprise. L'OCP devrait continuer à améliorer ses pratiques de gouvernance, en
favorisant la participation des parties prenantes et en garantissant une divulgation transparente
des informations.

L’OCP au Maroc présente des avantages significatifs en termes de responsabilité sociale et


environnementale. L'entreprise contribue à l'économie nationale en générant des revenus
importants et en soutenant le développement économique. De plus, l'OCP met en place des
initiatives de développement des communautés locales et s'engage à réduire son impact sur
l'environnement.

Cependant, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne l'impact environnemental de


l'extraction minière des phosphates, les conditions de travail et les droits des travailleurs, ainsi
que la transparence et la gouvernance d'entreprise. L'OCP doit continuer à améliorer ses
pratiques environnementales, à garantir des conditions de travail justes et sécuritaires, et à
renforcer la transparence et la gouvernance pour répondre aux attentes en matière de RSE.
En travaillant en étroite collaboration avec les parties prenantes et en mettant en place des
actions concrètes pour résoudre ces défis, l'OCP peut renforcer sa performance en matière de
responsabilité sociale et environnementale, contribuant ainsi de manière positive au
développement durable du Maroc.

52
Section 2 : Durabilité territoriale au Maroc à la lumière de
l'agenda 21 local

L'émergence de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) a conduit à l'évolution d'une


approche plus holistique de l'engagement des acteurs locaux en faveur du développement
durable et de l'amélioration des conditions de vie. Dans ce contexte, la Responsabilité Sociale
du Territoire (RST) joue un rôle de plus en plus important au Maroc.
La RST met l'accent sur l'engagement des entreprises, des collectivités territoriales, des
organisations de la société civile et des citoyens envers le développement durable dans un
territoire spécifique.
Au Maroc, la RST vise à promouvoir le développement économique local, l'inclusion sociale,
la protection de l'environnement et la participation des acteurs locaux dans la prise de
décision. Cette approche permet de répondre aux enjeux spécifiques des territoires marocains,
tout en renforçant la collaboration et la responsabilité des différentes parties prenantes.

L’Agenda 21 est un programme d'action pour le développement durable adopté par les
Nations Unies en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Il encourage la
coopération internationale en faveur du développement durable et vise à trouver des solutions
aux problèmes environnementaux, sociaux et économiques auxquels sont confrontés les pays
du monde entier60.
Au niveau local, de nombreuses villes et régions ont adopté leur propre Agenda 21 pour
mettre en œuvre des stratégies de développement durable à l'échelle locale. À Meknès, la ville
a adopté son propre Agenda 21 en 2012, intitulé "Meknès, ville durable".

L'Agenda 21 local de Meknès est un plan d'action pour le développement durable de la ville,
adopté en 2012. Ce plan a été élaboré avec la participation active des citoyens, des
organisations de la société civile et des acteurs économiques locaux, et se concentre sur cinq
domaines clés : l'énergie, les déchets, l'agriculture, la qualité de l'air et de l'eau, et les
transports61.

 Le premier objectif de l'Agenda 21 local de Meknès est la promotion de l'utilisation


des énergies renouvelables.
La ville a mis en place plusieurs initiatives pour atteindre cet objectif, telles que :
 L’installation de panneaux solaires sur les bâtiments publics,

60
BRAHMI, Miloud et ELOUTASSI, Noureddine. Durabilité territoriale a la lumiére de l'agenda 21
local/Territorial sustainability in the light of local agenda 21. International Journal of Innovation and Applied
Studies, 2017, vol. 19, no 2, p. 283.
61
ZERHOUNI, J., FILALI, F. RHAZI, et ABOULKACEM, A. Qualité et facteurs de risque de pollution des eaux
souterraines périurbaines de la ville de SEBAA AYOUNE (MEKNES, MAROC). LARHYSS Journal P-ISSN 1112-
3680/E-ISSN 2521-9782, 2015, no 22, p. 91-107.

53
 La mise en place de projets de production d'énergie éolienne
 La promotion de l'utilisation de la biomasse.

L'utilisation de ces sources d'énergie alternatives a permis à la ville de réduire sa dépendance


aux combustibles fossiles, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de favoriser le
développement économique local.

 Le deuxième objectif de l'Agenda 21 local de Meknès est la mise en place d'une


gestion intégrée des déchets.

La ville a créé un centre de tri et de recyclage des déchets, qui permet de trier les déchets et
de les recycler en compost ou en matières premières pour l'industrie.

En outre, la ville a mis en place un système de collecte des déchets ménagers, avec une
tarification incitative pour encourager les citoyens à réduire leur production de déchets.

 Le troisième objectif de l'Agenda 21 local de Meknès est la promotion de l'agriculture


durable.

La ville encourage les agriculteurs locaux à adopter des pratiques agricoles respectueuses de
l'environnement, telles que l'agriculture biologique et la gestion intégrée des cultures.

Elle a également créé des coopératives agricoles pour aider les agriculteurs à commercialiser
leurs produits localement.

 Le quatrième objectif de l'Agenda 21 local de Meknès est l'amélioration de la qualité


de l'air et de l'eau.

La ville a mis en place des normes plus strictes pour la qualité de l'air et de l'eau, ainsi que des
mesures pour réduire la pollution, notamment :

 La mise en place de zones piétonnes et cyclables,


 La promotion de l'utilisation des transports en commun
 La réduction des émissions de polluants industriels.

 Enfin, le cinquième objectif de l'Agenda 21 local de Meknès est le développement de


modes de transport alternatifs.

La ville a mis en place un système de vélos en libre-service, qui encourage les citoyens à
utiliser des modes de transport plus écologiques.

Elle a également amélioré le réseau de transports en commun, en augmentant la fréquence


des bus et en créant de nouvelles lignes.

54
L'Agenda 21 local de Meknès se trouve également confronté à plusieurs obstacles dans sa
mise en œuvre, qui ont entravé sa pleine réalisation62.

 Résistance au changement :

La transition vers des pratiques durables peut impliquer des changements significatifs dans
les comportements, les politiques et les processus existants. Cela peut rencontrer une
résistance de la part des acteurs impliqués, notamment les institutions, les entreprises et les
citoyens. Certains peuvent être attachés aux méthodes traditionnelles et hésiter à adopter de
nouvelles approches. La peur des coûts supplémentaires ou des perturbations opérationnelles
peut également constituer un obstacle à la mise en œuvre de l'Agenda 21 local.

 Manque de coordination entre les acteurs :

La mise en œuvre de l'Agenda 21 local nécessite la collaboration et la coordination entre


différents acteurs, tels que les autorités municipales, les organisations de la société civile, les
entreprises et les résidents. Cependant, il peut y avoir des difficultés à rassembler ces acteurs
autour d'une vision commune et à aligner leurs actions. Les divergences d'intérêts, les rivalités
entre les acteurs, les différences de priorités et les obstacles bureaucratiques peuvent
entraver la coordination efficace et ralentir la mise en œuvre des initiatives.

 Manque de ressources financières :

La réalisation des objectifs de l'Agenda 21 local nécessite des ressources financières


adéquates. Cependant, les budgets municipaux peuvent être limités et ne pas suffire à couvrir
tous les projets et les actions prévus. La recherche de financements externes peut être
complexe et compétitive. Les contraintes financières peuvent entraîner des retards dans la
mise en œuvre des initiatives ou la réalisation de compromis qui limitent l'ampleur et l'impact
des actions entreprises.

 Contraintes réglementaires et institutionnelles :

Les réglementations existantes peuvent parfois entraver la mise en œuvre de l'Agenda 21


local. Il peut y avoir des réglementations contradictoires ou désuètes qui ne favorisent pas le

62
ZERGOUT, Saïd. Les démarches stratégiques des collectivités territoriales : une vue d’ensemble. Une version
initiale d’une partie de cette étude (section 1 à 3) a été publiée dans le, 2007, no 75, p. 39.

55
développement durable. Les procédures bureaucratiques complexes et les structures
institutionnelles fragmentées peuvent également compliquer la coordination et la prise de
décision. L'harmonisation des réglementations et des politiques, ainsi que des réformes
institutionnelles, peuvent être nécessaires pour faciliter la mise en œuvre efficace de l'Agenda
21 local.

 Manque de sensibilisation et d'éducation :

Le succès de l'Agenda 21 local dépend en grande partie de la participation active et de


l'engagement des parties prenantes. Cependant, il peut y avoir un manque de sensibilisation
et de compréhension parmi les acteurs clés et la population en général. Un manque de
connaissances sur les enjeux du développement durable, les avantages des pratiques durables
et les moyens de les mettre en œuvre peut réduire l'engagement et l'adhésion aux actions
proposées. Des efforts de sensibilisation, de formation et d'éducation sont nécessaires pour
impliquer activement les parties prenantes et favoriser un changement de comportement et
de mentalité.

Ces obstacles nécessitent des stratégies d'atténuation adaptées et une approche proactive
pour les surmonter. Cela peut inclure des actions telles que la communication efficace des
objectifs et des avantages du développement durable, l'établissement de partenariats solides
entre les acteurs, la recherche de financements innovants, la simplification des
réglementations, l'amélioration de la coordination institutionnelle et la promotion de la
sensibilisation et de l'éducation sur le développement durable.

L'Agenda 21 local de Meknès est un exemple concret de la manière dont les villes peuvent
aborder les enjeux du développement durable de manière globale et participative. Les
résultats obtenus témoignent de l'importance de la mise en place d'une stratégie de
développement durable à l'échelle locale, qui prend en compte les enjeux environnementaux,
sociaux et économiques de manière intégrée. En impliquant les citoyens et les acteurs locaux
dans la démarche, la ville de Meknès a réussi à mobiliser l'ensemble de la communauté locale
pour travailler ensemble à la réalisation d'un objectif commun : un avenir plus durable pour
tous. Ce modèle peut servir d'exemple inspirant pour d'autres villes qui cherchent à
promouvoir un développement durable à l'échelle locale.

56
Conclusion générale

L'entrepreneuriat et le développement durable sont deux notions intimement liées. En effet,


pour assurer un développement durable, les entreprises doivent adopter une approche
responsable et durable de leur activité. La RSE et la RST sont deux approches qui peuvent aider
les entreprises à mettre en place cette approche responsable et durable.

La RSE implique que les entreprises assument leur responsabilité sociale et environnementale.
Elles doivent prendre en compte les enjeux sociaux, environnementaux et économiques dans
leur stratégie globale. Les entreprises qui adoptent une démarche de RSE peuvent mettre en
place des pratiques plus responsables et durables, telles que la réduction de leur impact
environnemental, l'amélioration des conditions de travail, la promotion de l'emploi local ou
encore l'encouragement de l'innovation.

La RST, quant à elle, vise à impliquer l'ensemble des acteurs locaux dans une démarche de
développement durable. Cette approche permet aux acteurs locaux de travailler ensemble
pour atteindre des objectifs communs en matière de développement durable. Les entreprises
peuvent ainsi collaborer avec les autres acteurs locaux pour trouver des solutions durables et
responsables pour leur territoire.

La RSE et la RST peuvent se compléter et se renforcer mutuellement. Et c’est à ce niveau que


notre problématique trouve sa réponse du fait que la RST peut aider les entreprises à mieux
comprendre les attentes et les besoins de leur territoire en matière de développement
durable, et ainsi adopter des pratiques plus responsables. Les entreprises qui adoptent une
approche de RSE peuvent aider à promouvoir une culture de responsabilité sociale et
environnementale auprès des autres acteurs locaux, et ainsi contribuer à la mise en place
d'une approche collective de développement durable à l'échelle locale.

En somme, la RSE et la RST sont deux approches complémentaires qui peuvent aider les
entreprises à adopter une approche responsable et durable de leur activité. En travaillant
ensemble, les entreprises et les acteurs locaux peuvent contribuer à la mise en place d'un
modèle économique plus responsable, durable et équitable pour tous.

57
WEBO- ET BIBLIOGRAPHIE

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 https://www.label-emplitude.fr/articles/4838/Norme-ISO-26000-RSE

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 Cahier de la solidarité n°23, Responsabilité sociétale des entreprises. La spécificité des sociétés mutuelles dans
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 Florence Palpacuer, Les défis de la mise en oeuvre de la RSE dans les entreprises, Revue Française de Gestion,
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58
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 Pierre CABANE (2018), manuel de gouvernance d’entreprise ,2eme édition, Paris, eyerolles, p33

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 Extraits de l’article de Jacques Igalens et Jean-Pascal Gond. « La mesure de la performance sociale


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des Ressources Humaines n°50 d’octobre, novembre, décembre 2003.

 Les 7 principes de la RSE (label-emplitude.fr)

 Les 7 principes de la RSE - Altares

 Norme ISO 26000 : questions centrales en matière de RSE | Boréalis (boreal-is.com)

 ETATS DES LIEUX DE LA RSE AU MAROC ET L’APPORT D’UNE ACTION COLLECTIVE DANS LE
DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES RESPONSABLES HNICHE encadré par Omar Enseignant
chercheur à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Souissi- rabat réalisé par Ghita
AQUESBI Doctorante en sciences économiques et de gestion à la faculté des sciences juridiques, économiques
et sociales, Souissi-Rabat

 Vers une responsabilité territoriale des entreprises, plateforme RSE, avis juillet 2018, France stratégie

 Michel Capron, « Enjeux et perspectives de la responsabilité sociale pour les territoires », Journée d’étude
« Responsabilité sociale des territoires », 4 novembre 2014, Marne-la-Vallée.

 Instruments de mesure et d’information sur la responsabilité sociale des entreprises, Avis du Comité
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 Cahier de la solidarité n°23, Responsabilité sociétale des entreprises. La spécificité des sociétés mutuelles dans
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 Lévesque et al., « Responsabilité sociétale des entreprises et développement durable : une relation complexe
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 M. C. Bénézech et al., « Les territoires et la responsabilité sociétale des entreprises », Économie rurale, vol.
363, no. 1, 2018, pp. 89-106.

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 Godard, O. (2017). Responsabilité Sociétale Territoriale : Un Nouveau Modèle de Gouvernance pour les
Territoires. Editions L'Harmattan

 Landry, R., Amara, N., & Lamari, M. (2014). The Impact of Diversity on the Innovative Capacity of Regions.
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 Pichot, J. (2012). Dialogue territorial et développement durable : Quelle contribution des sciences sociales ?
VertigO-La revue électronique en sciences de l'environnement, 12(3)

 "Responsabilité sociétale territoriale et dynamiques territoriales durables" de Michel Capron et Corinne


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 Debrun, X., & Bied-Charreton, C. (2012). La Responsabilité Sociétale Territoriale (RST) : une proposition de
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 Renouard, C., & Pujolle, J. (2010). La Responsabilité Sociétale des Entreprises : enjeux et limites. La
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 Rapport-National-2021-Les-objectifs-du-developpement-durable-au-Maroc-dans-le-contexte-de-la-
Covid19

 Nmili M. & Bouaoulou M. (2021) « Les pratiques de l’intelligence territoriale dans le cadre
de la préparation du plan d’action communal »

 « Durabilité territoriale à la lumière de l'agenda 21 local », Miloud Brahmi

 Brammer, S., Jackson, G., & Matten, D. (2012). Corporate social responsibility and institutional theory: new
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organisations" - Article publié dans la revue Gestion 2000, https://www.cairn.info/revue-gestion-
2000-2014-2-page-33.htm

 HNICHE, Omar et AQUESBI, Ghita. États des lieux de la RSE au Maroc et l’apport d’une action
collective dans le développement des pratiques responsables. Revue Marocaine de recherche en
Management et Marketing, 2015, no 11.

 Gouvernance d'entreprise et responsabilité sociale au Maroc : l'évolution de l'OCP, André Boyer,


Marie-José Scotto, Dans Management & Avenir 2013/5 (N° 63), pages 165 à 186

 BRAHMI, Miloud et ELOUTASSI, Noureddine. Durabilité territoriale a la lumiére de l'agenda 21


local/Territorial sustainability in the light of local agenda 21. International Journal of Innovation and
Applied Studies, 2017, vol. 19, no 2, p. 283.

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1112-3680/E-ISSN 2521-9782, 2015, no 22, p. 91-107.

 ZERGOUT, Saïd. Les démarches stratégiques des collectivités territoriales : une vue d’ensemble. Une
version initiale d’une partie de cette étude (section 1 à 3) a été publiée dans le, 2007, no 75, p. 39.

60
Table des matières
INTRODUCTION :..................................................................................................................................... 3
CHAPITRE I : La RSE : définition et principes : ........................................................................................ 5
SECTION 1 : Les différentes dimensions de la RSE : sociale, environnementale et économique...... 5
 Définition et origine du Développement Durable : ............................................................... 5
 Définition de la RSE :............................................................................................................... 5
 Différence entre le ‘’Social’’ et le ‘’Sociétal’’ : ....................................................................... 6
 Origine de la RSE : ................................................................................................................... 7
 Les dimensions de la RSE : ...................................................................................................... 8
 Les acteurs de la RSE : ............................................................................................................. 9
SECTION 2 : les principes de la RSE ................................................................................................... 10
 La relation entre la RSE et LE DEVELOPPEMENT DURABLE : ............................................... 10
La norme iso 26 000 : .................................................................................................................... 11
 Les 7 principes de la RSE élaborés par la norme :................................................................ 12
 Les questions centrales de la RSE selon la norme iso 26 000 : ............................................ 16
 Si une entreprise veut être socialement responsable, alors quelle est la démarche à
suivre ? .......................................................................................................................................... 18
 Les labels de la RSE au Maroc :............................................................................................. 20
 Etats des lieux de la RSE au MAROC : .................................................................................. 21
SECTION 3 : les enjeux stratégiques et opérationnels de la RSE : ................................................... 24
 Les enjeux stratégiques de la RSE : ...................................................................................... 24
 Les enjeux opérationnels de la RSE : .................................................................................... 24
 L’ancrage territorial est l’intermédiaire entre la RSE ET LA RST : ....................................... 24
 Définition de l’ancrage territorial : ...................................................................................... 25
CHAPITRE II : LA RST - DEFINITION ET PRINCIPES ................................................................................ 28
SECTION 1 : LES FONDEMENTS DE LA RST : ENGAGEMENT DANS LA VIE LOCALE, CO-
CONSTRUCTION DE SOLUTIONS DURABLES ..................................................................................... 29
 Définition du concept de responsabilité sociétale territoriale (RST) et développement
durable territorial ......................................................................................................................... 29
 B. RST et développement durable territorial :..................................................................... 32
 RST : Concrétisation du développement durable par les territoires .................................. 34
 Les fondements clés de la RST :............................................................................................ 36
SECTION 2 : LES PRINCIPES DE LA RST : PARTICIPATION CITOYENNE, DIALOGUE TERRITORIAL,
GOUVERNANCE MULTI-PARTIES PRENANTES .................................................................................. 37
 Les Principes de la RST : ........................................................................................................ 37

61
SECTION 3 : Les défis de la responsabilité sociale des territoires.................................................... 41
CHAPITRE III : les liens entre la responsabilité sociale des entreprises et la responsabilité sociale des
territoires. ............................................................................................................................................. 43
SECTION 1 : la responsabilité sociale des entreprises comme base de la responsabilité sociale des
territoires. ......................................................................................................................................... 43
SECTION 2 : LA RST COMME OUTIL DE MISE EN ŒUVRE DE LA RSE ............................................... 45
Section 3 : Les synergies entre les deux concepts : comment la RSE et la RST peuvent se renforcer
mutuellement et contribuer ensemble au développement durable ............................................... 46
CHAPITRE 4 : CAS PRATIQUE ................................................................................................................ 48
Section 1 : L’OCP : pionnier de la RSE au Maroc .............................................................................. 49
Section 2 : Durabilité territoriale au Maroc à la lumière de l'agenda 21 local .............................. 53
Conclusion générale.............................................................................................................................. 57
WEBO- ET BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................... 58

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