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L'approche GAR dans la gestion des projets au niveau des associations communautaires de la

commune de Ouagadougou: état d'application et défis

INTRODUCTION

Au Burkina Faso, l'avènement de la quatrième république avec l'adoption de la Constitution du 2 juin


1992 qui consacre la liberté d'association, a permis l'émergence d'une société civile plurielle qui veut
occuper pleinement sa place dans les différents volets du développement.

En effet, cette société civile composée en grande partie d'associations à base communautaire que
l'on rencontre un peu partout sur le territoire burkinabè, s'investit dans des activités ponctuelles ou
à travers de projets avec en ligne de mire la satisfaction de besoins des populations cibles.

Si les activités dites ponctuelles sont relativement simples à réaliser, il faut reconnaître que le
domaine des projets est assez complexe car il fait appel à beaucoup de théories et d'approches en
gestion qui sont déterminants pour l'atteinte des objectifs de développement. Parmi les différentes
approches que l'on peut citer, il ya la gestion axée sur les résultats ou la GAR qui a révolutionné les
pratiques en matière de gestion de projets.

Ce faisant, il est judicieux de chercher à savoir si et dans quelle proportion cette révolution de la GAR
a pu toucher les organisations communautaires du Burkina Faso d'une manière générale et celles de
Ouagadougou en particulier. Aussi, quels sont les défis que ces organisations à base communautaire
(OBC) doivent relever en la matière ?

Seule une analyse approfondie du contexte permettra d'apporter des réponses appropriées à ces
interrogations.

Pour ce faire, les recherches se mèneront autour du thème suivant : « L'approche GAR dans la
gestion des projets au niveau des associations communautaires de la commune de Ouagadougou :
état d'application et défis».

Dans la perspective de mieux exploiter ce thème, le travail de recherche est organisé en trois
grandes parties : le cadre théorique, le cadre méthodologique et le cadre de présentation, analyse et
interprétation des résultats.

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE SUR LA GAR

Cette partie est composée de : la problématique, des objectifs de l'étude, des hypothèses de l'étude
du choix des variables de contrôle, de l'intérêt de l'étude, de la définition de concepts et des termes
généraux et de la revue critique de littérature.

1.1. Problématique

Les associations communautaires ont pour vocation de contribuer à la mise en oeuvre des différents
programmes de développement définis par le gouvernement burkinabè dans son document
stratégie pays (la Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable ou SCADD) à
travers la mobilisation et la gestion des ressources au profit des populations. Mais de l'avis de bon
nombre d'observateurs de la commune de Ouagadougou, beaucoup d'entre elles peinent à laisser
une réelle empreinte sur le terrain du développement, celles-ci n'arrivant pas à mener véritablement
d'activités. Quant aux autres, elles font l'objet de certaines critiques en rapport avec les
performances réalisées qui souffrent parfois d'insuffisances en termes de qualité, d'effet ou
d'impact. Et c'est dans ce sens qu'il faut comprendre HédiaHadjaj Castro (2004)2(*)lorsqu'il
affirme :« certaines ONG [de développement] revendiquent une sorte de management par
opportunisme qu'elles opposent au management par les résultats.»

Sachant que les différentes approches de management comme la GAR utilisées pendant les
interventions de développement sont des éléments très déterminants de la performance des
organisations de développement, alors :

Question principale : Quelle réalité caractérise les structures associatives de la commune de


Ouagadougou en matière de GAR à l'heure où la communauté internationale de développement
s'est résolument tournée vers cette approche ?

Sachant que ce qui peut constituer cette réalité est façonnée certainement par les savoirs et savoir-
faire de ces structures, alors :

Question spécifique N°1 : Quel est le niveau de prise en compte des principes et outils de l'approche
GAR dans la planification et le suivi-évaluation des projets ?Pour certaines associations, le constat
est que les connaissances qu'elles possèdent sur la GAR sont essentiellement théoriques et
embryonnaires, ainsi :

Question spécifique N°2 : Quel accompagnement doivent bénéficier les associations de la commune


de Ouagadougou pour une bonne applicabilité de la GAR?

L'élucidation de toutes ces questions nécessite que dans la démarche, une orientation claire soit
donnée au présent travail de recherche, car comme le dit cet adage de Sénèque, « Il n'y a pas de
vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va »3(*).

1.2. Objectifs de l'étude

Pour cette étude, plusieurs objectifs ont été définis: un objectif général et deux (2) objectifs
spécifiques.

Objectif général : Analyser le degré de connaissances et les pratiques en matière de la GAR par les
associations de la commune de Ouagadougou.

De cet objectif général, deux objectifs spécifiques ont été dégagés :

- Objectif spécifique N°1 : évaluer les connaissances des structures associatives de la commune de


Ouagadougou en matière de la GAR des membres et le niveau d'application dans la planification et le
suivi-évaluation des projets.

- Objectif spécifique N°2 : identifier les besoins pour une bonne promotion de la GAR dans l'univers
des associations de la commune de Ouagadougou.

Dans le but d'aider à d'évaluation de ces objectifs, des hypothèses de recherche ont été
conformément formulées.

1.3. Hypothèses de l'étude

A l'instar des objectifs, les hypothèses formulées sont de deux (2) sortes : une hypothèse générale à
partir de laquelle sont issues deux (2) autres hypothèses de moindre niveau et dites spécifiques.

Hypothèse Générale : Les associations communautaires de la commune de Ouagadougou n'ont pas


une expertise développée en GAR.
Hypothèse spécifique N°1: Les structures associatives de la commune de Ouagadougou n'appliquent
pas les principes et outils de la GAR dans la planification et le suivi-évaluation des projets

Hypothèse spécifique N°2 :Les associations de la commune de Ouagadougou, dans leur plus grande
majorité ont besoin d'encadrement pour une meilleure appropriation de la GAR.

Afin de soumettre ces hypothèses à l'épreuve des faits, des données précises ont dû être recueillies
sur le terrain. D'où la nécessité de choisir préalablement aux outils de collecte de données, des
variables de contrôles.

1.5. Intérêt de l'étude

L'intérêt de la présente étude se manifeste à des degrés divers selon les niveaux suivants : l'étudiant
auteur de l'oeuvre, l'université privée (ISIG international), la commune de Ouagadougou, le lecteur
ou la communauté.

1.5.1. Pour l'étudiant

Cette étude revêt un caractère important à double point de vue : académique et professionnel.

En effet, sur le plan académique, faire des recherches dans la perspective de présenter un mémoire
de fin d'étude est un devoir que tout étudiant est censé accomplir afin de valider sa formation
universitaire. C'est pourquoi, nous n'entendons pas déroger cette règle au vu des engagements pris
dans ce sens.

Par rapport au volet professionnel, nous disons que les connaissances que nous bénéficierons dans
l'exploitation de ce thème portant sur la gestion axée sur les résultats participeront au renforcement
de nos capacités pour une plus grande efficacité dans nos activités professionnelles et associatives
que nous exerçons respectivement en tant que agent du Ministère de l'Action Sociale et de la
Solidarité Nationale (MASSN) et secrétaire général de l'association SOS Jeunesse et Développement.

Aussi, ce processus de consolidation de connaissances ou d'apport de savoir nouveau pourrait être


apprécié sous l'angle de la recherche d'alternative par rapport au déficit de la formation continue ou
de recyclage des agents de l'état sur des thèmes émergents et capitaux tels que la gestion axée sur
les résultats (GAR).

1.5.2. Pour l'ISIGInternational

Cette présente étude, contribuerait non seulement à ce que ISIG International réalise ces objectifs
académiques dans le cadre de la formation des étudiants en master professionnel, mais aussi de
respecter ses engagements à l'endroit de certains de ses partenaires comme le CAMES et l'étudiant
lui-même.

En outre, les objectifs et les résultats de ces recherches pourraient témoigner de la qualité et du
sérieux avec lesquels cette université encadre ses étudiants de master professionnel d'une manière
générale et notamment de la filière gestion de projet.

1.5.3. Pour la commune de Ouagadougou

Les suggestions qui seront issues de ces travaux devront permettre à la commune de Ouagadougou
de prendre des dispositions dans le sens du renforcement des capacités des associations
communautaires en leur dotant des nouveaux outils et d'approches de gestion comme la GAR. Ainsi,
ces associations pourraient accroitre l'ampleur et la qualité de leur intervention dans les différents
secteurs du développement pour une commune de Ouagadougou émergente.
1.5.4. Pour le lecteur ou la communauté

Quant aux lecteurs de ce présent ouvrage ou la communauté, les recherches effectuées leur
permettront de découvrir ou de mieux maîtriser l'approche GAR qui est relativement nouveau et
innovant dans le contexte du développement. En plus, ce document pourrait constituer une
référence théorique et méthodologique au profit d'autres recherches futures.

1.6. Définition de concepts et termes généraux

Selon LOUBET D Jean Louis, «la première démarche du sociologue est de définir ce dont il traite afin
que l'on sache et qu'il sache ce dont il est question »4(*).Ce faisant, certains mots ou concepts qui, en
raison de leur fréquence d'emploi ou de leur poids sémiologique, sont analysés dans l'optique
d'harmoniser la compréhension des idées exprimées à travers ce document.

Sont retenus dans cette perspective les mots et expressions suivantes : GAR, gestion des projets,
association, suivi et évaluation 

1.1.1. GAR : elle signifie « gestion axée surles résultats » ou encore gestion axée sur les résultats en
matière de développement (GRD)5(*). Selon l'OCDE6(*),c'est une stratégie de gestion centrée sur les
performances sur le plan du développement et sur l'amélioration durable des résultats nationaux.
Elle offre un cadre pour promouvoir l'efficacité au regard du développement où les informations sur
les performances servent à améliorer la prise de décision. Elle comporte des outils pratiques pour la
planification stratégique, la gestion des risques, le suivi des progrès accomplis et l'évaluation des
résultats.ces outils sont:

- le cadre de mesure de rendement (CMR): il sert à la planification systématique de la collecte de


données et de renseignements pertinents, à l'appui des fonctions de suivi, d'apprentissage et de
présentation de rapport. Dans un CMR il existe huit (8) colonnes principales 7(*): les résultats espérés,
les indicateurs, les données de base, les cibles, les sources de données, les méthodes de collecte de
données, la fréquence de collection et la responsabilité.

- La matrice de gestion de risque8(*): il sert à l'analyse des risques et permet de déterminer la


probabilité que les conditions ou hypothèses énoncées dans un projet ou programme se réalisent.
son élaboration comporte trois (3) étapes : identification des risques, la classification des risques, et
la définition des stratégies de gestion de ces risques

- le modèle logique (voir annexe 2): il s'apparente un peu au cadre logique car il permet de résumer
le projet ou le programme en présentant ses principales composantes( activités, extrants, résultats,
et la logique d'intervention entre tous les éléments). Il sert surtout dans la conception et la gestion
d'un projet de développement international et permet de modifier ou d'améliorer un projet au cours
de sa mise en oeuvre.

En plus des outils ou instruments la GAR, regroupe un certain nombre de valeurs qui sont: la
responsabilité, la transparence, la participation ou le partenariat, la simplicité, l'apprentissage
pratique, l'application multiple

En somme, la GAR se définit aussi comme une approche de gestion participative qui englobe une
série d'outils visant à améliorer la gestion de projet / programme, l'efficacité et l'efficience tout en
mettant l'accent sur les résultats9(*).

1.1.2. Gestion des projet : d'après DECLERC Osen, « On désigne par gestion de projet des méthodes
et des techniques créées pour la conception, l'analyse et la conduite d'activités temporaires
fortement irréversibles, non répétitives, réalisées sous contrainte de temps et engageant des
ressources rares et limitées»10(*).

Pour l'association « Project Management Institute », la gestion des projets est : « l'art de diriger et
de coordonner les ressources humaines et matérielles tout au long du cycle de vie d'un projet en
utilisant des techniques de gestion modernes et appropriées pour atteindre des objectifs
prédéterminés : d'envergure du produit ou service, de coût, de délais, de qualité et de satisfaction
du client et des participants. C'est le degré d'attente de ces objectifs qui détermine le succès de tout
projet »11(*).

En somme, la gestion de projet est une science spécifique comportant de méthodes, de techniques
et d'outils applicables au projet qui constitue son objet.

1.1.3. Association : selon la loi 10/ADP/199212(*) portant liberté d'association au Burkina Faso : « est


Association, [...] tout groupe de personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères, à
vocation permanente, à but non lucratif et ayant pour objet la réalisation d'objectifs communs,
notamment dans les domaines culturel, sportif, social, spirituel, religieux, scientifique, professionnel
ou socio-économique ». Les associations se forment librement et sans autorisation administrative
préalable. Elles sont régies quant à leur validité par les principes généraux du droit applicables aux
contrats et obligations. Toutefois, elles ne jouissent de la capacité juridique que dans les conditions
prévues par la présente loi. Elles peuvent être reconnues d'utilité publique 13(*).

1.1.4. Etat d'application : il est possible de saisir par cette expression, le niveau d'avancement de
travaux ou d'exécution d'une activité. Par rapport à la présente étude, il s'agit de faire l'état des lieux
en ce qui concerne l'utilisation de la GAR dans les organisations communautaires afin de prendre
connaissance de ce qui a été fait, de comment cela est fait et de ce qui reste à faire.

1.1.5. Défi : Selon le logiciel « 3 8 dictionnaires et Recueil de Correspondances », ce mot peut avoir
le sens de provocation à un combat ou provocation quelconque ; c'est également un challenge ou
des obstacles extérieurs qu'une civilisation doit surmonter dans son évolution 14(*).

Pour cette étude, la définition la plus appropriée est la dernière en ce sens que dans le cadre de la
mise en oeuvre de la GAR, des difficultés d'application peuvent subvenir et il serait pertinent de
travailler à les surmonter afin d'améliorer la gestion des projets.

1.1.6. Suivi : c'est un processus continu de collecte et d'analyse d'informations pour apprécier l'état
d'avancement d' un projet, un programme ou une politique qui est mise en oeuvre, en comparant
avec les performances attendues. C'est donc une activité interne à l'exécution d'une action 15(*) ;

1.1.7. Evaluation : l'évaluation est une mesure, un jugement de valeur aussi systématique et objectif
que possible, des résultats d'un projet, d'un programme ou d'une politique, en vue de déterminer sa
pertinence, et sa cohérence, l'efficience de sa mise en oeuvre, son efficacité et son impact ainsi que
la pérennité des effets obtenus16(*).

Dans une certaine mesure, la présente clarification conceptuelle a été enrichie par la revue critique
de littérature qui a permis de saisir ou de compléter le sens de certains vocables.

PIED DE PAGES
2
NGUEYANOUBAE. (2007), La gestion des programmes et projets axes sur les résultats: outils et
mécanismes de mise en oeuvre; expérience du bureau du PNUD au Tchad

* 3www.paperblog.fr consulté le 20/02/2013

* 4OUEDRAOGO C. (2006)., Les facteurs pédagogiques de réussite scolaire des enfants handicaps
intégrés dans les écoles ordinaires: expérience de handicap international dans la circonscription
d'éducation de base de Tanghin-Dassouri.

* 5 www.oecd.org/publications/synthesesconsulté le 11 /06/2012

* 6Op.cit

* 7voir annexe2

* 8voir annexe2

* 9 DABONE D. (2012), Module : Gestion Axée sur les Résultats

* 10KADEOUA A. (2011), Cours : Configuration organisationnelle d'u cycle de gestion de projet

* 11 Op.cit.

* 12 COMPAORE C. (2012), Analyse du dispositif de suivi-évaluation des associations partenaires du


PAMAC intervenant dans la prise en charge communautaire du VIH / SIDA dans la région du centre
au Burkina Faso

* 13 COMPAORE C. (2012), L'analyse du dispositif de suivi évaluation des associations intervenant


dans la prise en charge communautaire du VIH/SIDA

* 14 LE NOUVEAU PETIT ROBERT, 2010

* 15Op.cit

* 16

https://www.memoireonline.com/06/18/10229/m_L-approche-GAR-dans-la-gestion-des-projets-au-
niveau-des-associations-communautaires-de-la-commune-d8.html

THEME 2 : La gestion des programmes et projets axés sur les résultats: outils et mécanismes de
mise en oeuvre; expérience du bureau du PNUD au Tchad

I.CADRE THEORIQUE DE l'ÉTUDE

I.1. Le contexte de la mise en oeuvre de l'approche Gestion Axée sur Les Résultats (GAR)

La performance des organisations de développement est aujourd'hui au coeur des systèmes de


gestion des programmes/projets et des finances tant publics que privés dans la plupart des pays du
monde mais surtout dans les pays en voie de développement. Aujourd'hui, les contribuables, les
partenaires et les bailleurs de fond qui financent l'action de développement sont de plus en plus
exigeants quant aux retombées de leurs contributions au développement. Leur attention s'est
graduellement déplacée des « produits » de développement vers les « résultats » depuis le début
des années 90. A l'opposé, et comme le relève fort bien Hédia Hadjaj Castro (2004 :21) « certaines
ONG  [de développement] revendiquent une sorte de management par opportunisme qu'elles
opposent au management par les résultats. » Les approches, les méthodes, les outils et les
méthodologies utilisés lors des interventions de développement sont considérés comme des
éléments très déterminants de la performance des organisations de développement. C'est
probablement entre autre chose, cette idée qui a justifié - heureusement ? - le dynamisme du
management organisationnel en perpétuel changement.

En effet, le changement managérial est marqué par la production d'une série de méthodes et outils
de gestion qui sont autant d'éléments d'approches et de méthodologies différentes de l'intervention
en développement. Toute chose qui a pour finalité, selon les époques et les organisations, de
réaliser des produits de développement, des objectifs de développement...des résultats de
développement.

La Gestion Axée sur les Résultats s'inscrit dans cette mouvance, mais c'est sans doute une approche
de référence actuellement dans la plupart des organismes de développement à en croire l'Agence
Canadienne de Développement International (l'ACDI) qui relève qu'elle est adoptée par une gamme
de pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et plusieurs
agences de coopération au développement2(*). C'est au sein des Etats membres de l'OCDE que se
situe le contexte institutionnel de la GAR. En effet, le secteur public de nombreux pays - membres
pour la plupart de l'OCDE - a fait l'objet de vastes réformes en réponse à des pressions économiques,
sociales et politiques. Selon différentes sources notamment le document de synthèse du rapport en
trois parties sur la gestion axée sur les résultats dans le Système des Nations Unies (2004 :3 ), « les
déficits publics, les problèmes structurels, l'augmentation de la concurrence, la mondialisation, le
manque de confiance dans l'Etat et la demande croissante de services plus efficaces et mieux
adaptés aux besoins, ainsi que les nouvelles exigences en matière de responsabilité et de
transparence, sont autant de facteurs qui ont contribué à cette évolution.» Ceci justifie l'urgence
d'une stratégie permettant l'accroissement de l'efficacité des programmes et politiques de
développement des Etats.

Plus généralement encore, l'ACDI (2006 :2) écrit que « ces dix dernières années, les gouvernements
du monde entier ont subi des pressions de plus en plus fortes pour démontrer qu'ils utilisent
efficacement les ressources publiques. Les préoccupations du public relatives à la réduction de la
dette nationale, la baisse de la confiance dans le leadership politique, la mondialisation de
l'économie, le libre-échange et, par conséquent, une concurrence accrue sur le marché libre, ont tous
été des facteurs importants. Ces pressions mondiales ont contribué à l'apparition de démarches de
gestion axée sur le rendement et les résultats dans le secteur public. « Réinventer le gouvernement »,
« faire plus avec moins », « démontrer des résultats souhaités par les citoyens » sont devenus des
slogans populaires pour décrire la transition vers la nouvelle gestion du secteur public qui prévaut
dans des pays de l'OCDE comme la Grande-Bretagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-
Unis.  »

Et c'est en réaction à cet impératif que la Gestion Axée sur les Résultats a été inventée par l'ACDI et
utilisée par les pouvoirs publics de nombreux Etats. A cela, il convient d'ajouter la diminution des
ressources financières destinées aux actions de développement ces dernières années. Cette
difficulté financière est l'un des éléments du contexte qui justifie ici comme dans le Système des
Nations Unies l'adoption de la Gestion Axée sur les Résultats. On peut lire au niveau de
l'Organisation mère même que «depuis plusieurs années, l'ONU se trouve dans une situation
financière globalement précaire du fait que de nombreux Etats membres continuent de ne pas
acquitter intégralement et dans les délais leurs contributions obligatoires. »(ONU ; 2006 :23).

En revanche, pour garder la confiance des contribuables et des bailleurs de fonds, les organisations
doivent faire preuve d'efficacité et d'efficience plus probantes. Ce qui s'est traduit - à titre d'exemple
tel que nous venons de le mentionner dans les paragraphes ci-dessus - par l'invention et l'utilisation
de l'approche « Gestion Axée sur les Résultats » communément abrégée « GAR » par le
gouvernement canadien pour la gestion des programmes et politiques de développement du secteur
public et, de manière générale la gestion des dépenses publiques de sorte à rendre compte aux
contribuables canadiens de plus en plus exigeants sur les résultats des dépenses publiques. Mais la
GAR n'est pas restée cloisonnée dans l'administration publique de l'Etat canadien. Elle a été
rapidement empruntée par les entreprises privées qui l'ont adoptée comme approche de gestion
ainsi que certains États membres de l'OCDE comme indiqué ci-dessus. En 1999, son adoption par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) fait partie - là aussi - d'une plus
grande reforme de l'administration de ce Programme (PNUD ; S.D : 3). La préoccupation majeure qui
guide cette étude est un questionnement sur l'expérience de la mise en ouvre de cette approche par
un bureau du PNUD en l'occurrence celui du Tchad.

* 1 Le Dr. Claude Abé a co-dirigé avec le Pr. Louis de Vaucelles mon mémoire de maîtrise en Sciences
Sociales option socio-anthropologie portant sur Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures
ménagères à N'Djaména (Tchad), décembre 2004, Yaoundé

* 2 Voir infra page 15, premier paragraphe.

I.2. Objet et justification de l'étude

L'objet de cette étude a pris forme plus ou moins définitivement pendant, sinon à l'issue de notre
stage au bureau du PNUD au Tchad dans le cadre d'une formation de Master professionnel en
Développement et Management des Projets en Afrique (MDMPA) suivie à l'Université Catholique
d'Afrique Centrale (UCAC, Yaoundé). Le stage a débuté par la conception d'une matrice de Gestion
Axée sur les Résultats3(*).Cette matrice définit un plan de travail pour la mise en oeuvre de notre
projet de stage.

Et selon la tradition de l'UCAC relative notamment au master professionnel en Développement et


Management des Projets, nous avons engagé une réflexion plus importante de ce thème de stage
dans le cadre d'un mémoire.

C'est pourquoi nous avons choisi d'aller au-delà d'un exposé plat des résultats de notre démarche,
de la conception de la matrice définissant le plan de travail du stage à sa mise en oeuvre selon
l'approche GAR pour soumettre à une réflexion deux types de thématiques : nous nous
intéresserons d'une part aux projections des outils et mécanismes de l'approche Gestion Axée sur les
Résultats au bureau du PNUD au Tchad et d'autre part, nous questionnerons les réalités de sa mise
en oeuvre. Autrement dit, nous nous intéressons à la question de savoir comment le bureau du
PNUD au Tchad se sert de cette approche de gestion mise au point pour rendre les organisations
plus compétitives dans l'atteinte des résultats attendus d'elles pour planifier et gérer en ce qui le
concerne, les interventions de développement.

Par ailleurs, le choix de ce thème se justifie par l'actualité même de l'approche comme outil de
gestion des programmes et projets de développement dans le Système des Nations Unies (SNU) et
tout particulièrement au Bureau du PNUD au Tchad. L'approche GAR ayant pour fondement la
définition d'un cadre conceptuel dans lequel s'inscrivent le Programme 4(*) et tous ses projets de
développement, on ne saurait véritablement comprendre la logique des projets que si on comprend
l'approche. D'où notre projet de l'étudier pour le comprendre.

I.3. Intérêts
L'objectif majeur de cette étude est de soumettre à la réflexion la méthodologie du PNUD dans son
management du développement au Tchad. Le questionnement de la mise en oeuvre de l'approche
permettra au programme de considérer les difficultés d'atteinte des résultats notamment du fait de
la mise en oeuvre insuffisante de l'approche et enfin l'analyse permettrait de considérer la place que
le programme accorde à l'internalisation de l'approche Gestion Axée sur les Résultats.

L'urgence du développement a accordé une très grande attention (une plus grande attention?) aux
actions visant le changement immédiatement observable, mesurable et repérable dans le court
terme et malheureusement il s'est agi très généralement de résultats quantifiables voire
quantitatifs. Comment la GAR permet-elle de résorber le déficit d'attention accordée aux résultats
qualitatifs de développement ?

* 3 Voir Plan de Travail du stagiaire en annexe 1

* 4 Et de manière générale, toute organisation qui la choisit comme méthode de gestion

I.4.Problématique

La Gestion Axée sur les Résultats au Programme des Nations Unies pour le Développement est une
approche qui est composée de trois éléments essentiels à savoir a) la planification stratégique  ; b) la
gestion stratégique  et  c) l'analyse de la performance.

En effet, conséquemment à la reforme qu'il mène depuis 1999 5(*), le PNUD a opéré une réorientation
considérée comme stratégique de son approche du développement. Cette réorientation est
intervenue à la suite d'un constat notamment fait par Zéphirin Diabré (PNUD ; 2002 : 3) lors de son
mandat en tant qu'Administrateur associé où il affirme que « même des projets efficaces et bien
gérés perdent de leurs sens» du fait qu'ils ne réalisent pas toujours de façon optimale le changement
escompté en termes de réduction de la pauvreté.

Loin du domaine du management des programmes et projets de développement, Jean François


Revel et Mathieu Ricard dans Le moine et le philosophe, le bouddhisme aujourd'hui (1997 :35)
observent que « le chercheur ordinaire  [...]  éprouve parfois un sentiment de frustration lorsque les
grands efforts ne se traduisent que par des résultats mineurs.»C'est dire que le souci des résultats
n'est pas l'apanage des seuls organismes de développement. Tout le monde veut des résultats !
L'approche de la GAR aujourd'hui en vigueur au PNUD mais également dans les autres agences des
Nations Unies, pourvue cependant de quelques nuances subtiles notamment aux niveaux
terminologique et méthodologique, accorde une place très importante aux résultats.

Du point de vue théorique, les résultats se caractérisent par leur précision, leur mesurabilité et leur
repérabilité lors de leur formulation. Très couramment, on s'accorde à considérer ainsi qu'un bon
indicateur de mesure de ces résultats devrait remplir des caractéristiques SMART à savoir
être Spécifique, Mesurable, Réalisable, Pertinent et Repérable 6(*).

En fait, « cette approche vise à démontrer comment et où le programme apporte une contribution
mesurable à l'élimination de la pauvreté » (PNUD ; 2002 :3). Elle repose sur les outils de planification
comme le Common Country Assessment (CCA) et le United Nations Development Assistance
Framework (UNDAF). L'innovation majeure consiste dans l'introduction du Country Programme
Action Plan (CPAP) dans la planification du développement au PNUD comme dans les autres
Programmes et Fonds du Système des Nations Unies. On en voudra pour preuve le constat suivant:
« In the past, linkages between the CPD and specific project documents were not clearly articulated.
The CPAP/AWP adresses this gap in results orientation by explecitly linking outcomes and outputs in
the CPD to activities which are articulated in the CPAP and AWPs» (UNDP; 2005:2).
Avant l'adoption de l'approche GAR et selon les auteurs du guide ci-dessus cité, le PNUD utilisait une
approche qu'on pourrait appeler par analogie à la GAR, l'approche axée sur les produits que les
activités sont sensées réaliser. Cela consistait dans « la transformation d'apports par le jeu
d'activités de programme, de projet et autres comme par exemple une assistance spécifique
ponctuelle fournie en dehors de projets et programmes » (PNUD ; 2002 :12). La Gestion Axée sur les
Résultats est conçue ce faisant, pour aider les chargés des programmes et projets à focaliser
davantage leur attention sur les résultats plutôt que sur les processus de transformation des apports
en produits. Avec la GAR, il s'agit de dépasser le langage de l'action pour arriver au langage
de changement. Qu'est-ce à dire ? Le Bureau des Evaluations et Division de la Politique et de la
Planification (BEDPP) (2003 :4) du Système des Nations Unies fournit trois éléments distinctifs
suivants de ces deux approches, illustrés par des exemples que nous empruntons également au
document en référence ci-dessus.

Premièrement, le langage du changement de l'approche axée sur les résultats « décrit les
changements dans la condition des femmes et des enfants 7(*) » tandis que le langage de l'action
propre à l'approche axée sur les produits « exprime les résultats du point de vue du fournisseur  »8(*).

Deuxièmement le langage du changement de l'approche axée sur les résultats  « établit des critères
de succès précis »9(*) tandis que le langage de l'action propre à l'approche axée sur les produits
« peut souvent être interprété de beaucoup de façons différentes.»10(*)

Et troisièmement, le langage du changement de l'approche axée sur les résultats « se focalise sur les
résultats, et laisse ouvertes toutes les options sur les façons de les atteindre » tandis que le langage
de l'action de l'approche axée sur les produits « se focalise sur la réalisation des activités. » Pour
expliciter cette troisième dissemblance, on peut apprécier respectivement les exemples suivants :
« Les enseignants savent comment enseigner de façon participative », la manière dont ceci pourra
être fait sera clarifiée dans la description de l'activité et, « former 100 enseignants à l'enseignement
participatif. » Ceci dit, cette nouvelle approche devrait permettre de réaliser efficacement les effets
de développement que recherche le programme et donc de corriger les lacunes de celle antérieure.
Les effets de développement étant entendus par le PNUD comme une « Modification effective ou
recherchée de la situation de développement que les interventions  [...]  cherchent à soutenir.  [Ils
correspondent]  à un changement dans la situation en matière de développement entre
l'achèvement des produits et la réalisation de l'impact. Exemples : amélioration du rendement des
rizières, augmentation des revenus des agriculteurs  » (PNUD ; 2002 :5).Les effets de développement,
disons-le tout de suite, est l'expression utilisée par le PNUD pour définir les résultats de
développement dont il est question dans l'approche GAR et dans le Système des Nations Unies car,
comme nous le montrerons plus loin, les résultats sont définis exactement comme un changement
dans la  situation en matière de développement entre l'achèvement des produits et la réalisation de
l'impact.

Ces effets sont formulés dans le Cadre de Résultats Stratégiques (CRS) - qui est un des outils
fondamentaux de l'approche GAR au PNUD - et servent de référence à la formulation des
programmes et projets de développement à travers lesquels on travaille à l'atteinte desdits résultats
sur le terrain.

Notre préoccupation majeure ici est de savoir comment le Bureau du PNUD au Tchad met en oeuvre
la Gestion Axée sur les Résultats pour atteindre les effets de développement du Système des Nations
Unies dans ce pays. On peut relever d'ores et déjà que la mise en oeuvre de l'approche GAR
s'opérationnalise à travers la planification et la gestion stratégiques ainsi que l'analyse de la
performance des programmes et projets. Cette explicitation de la mise en oeuvre de la GAR au PNUD
permet de fonder plus clairement la réflexion sur la planification stratégique qui est la composante
de la GAR la moins incomplètement adoptée et mise en oeuvre par le Bureau du PNUD au Tchad. Il
est donc question de comprendre, d'une part, en quoi la planification du développement faite par le
bureau du PNUD au Tchad actuellement participe de la mise en ouvre de l'Approche GAR ; en quoi
elle est axée sur les résultats ? D'autre part, nous aborderons sommairement la gestion stratégique
qui est la dimension pratique en terme d'exécution des programmes et projets de développement
planifiés par le Bureau du PNUD au Tchad en vue de faire la lumière sur les réalités de la mise en
oeuvre de l'approche. In concreto, il sera intéressant de savoir comment les différentes structures de
mise en oeuvre du programme et des projets 11(*) participent à la mise en oeuvre de la Gestion Axée
sur les Résultats. L'évaluation étant généralement considérée comme une fonction de la gestion, elle
sera abordée dans cette partie pour comprendre l'analyse de la performance du programme et des
projets.

* 5 En matière de programmation des interventions de développement, le Guide du suivi et de


l'évaluation axés sur les résultats du PNUD ( 2002 :14) montre que celui-ci a publié diverses
directives pour désormais axer son approche sur les résultats. Il s'agit notamment de Directives
relative au Bilan Commun de Pays et de Directives concernant le Plan-cadre des Nations Unies pour
l'aide au développement, en avril 1999, de Directives concernant le Rapport annuel 2000 du
Coordonnateur résident des Nations Unies

* 6 L'abréviation SMART est celle de l'énoncé de ces caractéristiques en Anglais Specific, Measurble,


Attainable, Relevant, Trackable (PNUD ; 1997 : 45), on trouvera dans certains documents
notamment celui de l' Asdi, Un résumé de la méthode sur laquelle est basée la MCL, La méthode du
Cadre Logique, Unité des méthodes, janvier 2003, d'autres termes à savoir Specific, Measurable,
Accurate  ou  Approuved, Realistic,  et  Timebound) qui évoquent avec plus de précision la dimension
participative de ces caractéristiques dans la Méthode du Cadre Logique.

* 7 Par exemple il énoncera ceci : « les jeunes enfants sont en vie, en bonne santé, bien nourris, et
apprennent de façon active »

* 8 Par exemple il énoncera ceci : « Promouvoir la survie et le développement physique et


psychologique de l'enfant »

* 9 Par exemple on formulera un indicateur comme celui-ci : « % de gens savent que dormir sous une
moustiquaire réduit le risque de paludisme ; % de gens dorment sous une moustiquaire
imprégnée. »

* 10 L'indicateur ici est formulé comme suit : « nombre de ritournelles publicitaires d'éducation sur le
paludisme ; nombre de moustiquaires distribuées. »

* 11 Les projets du PNUD au Tchad sont mis en oeuvre selon quatre modalités : a) le Direct
Execution  ou le DEX (en abrégé), l'exécution directe par le bureau PNUD qui, à ce moment, est
désigné comme agence d'éxecution; b) le National Exécution ou le NEX soit l'exécution nationale par
un ministère du gouvernement tchadien, c) l'exécution par une autre agence des Nations Unies et d)
enfin, l'exécution par ONG.

I.5. Hypothèses

0 Premièrement, l'approche Gestion Axée sur les Résultats adoptée par le Programme des Nations
Unies pour le Développement est progressivement mise en oeuvre par son Bureau de pays au Tchad
à travers la planification et la gestion stratégiques de développement. En termes d'outils et de
mécanismes de mise en oeuvre de cette approche, le Bureau du Tchad entame un processus de long
terme qu'il amorce par la conception des plans, notamment le Plan d'Action de Programme Pays,
l'élaboration des indicateurs de développement et des stratégies de gestion.

1 Deuxièmement, et en ce qui concerne les réalités de la mise en oeuvre de l'approche, les outils de
la GAR demeurent peu connus de l'ensemble du personnel impliqué dans la gestion du programme
du Bureau du PNUD au Tchad. Ceci est dû à un défaut de son internalisation et de son encrage
institutionnel au sein du Bureau du Programme et dans les équipes de gestion de ses sous-
programmes et projets.

II. Méthodologie

Les matériaux qui ont servi de base à cette réflexion sont collectés à travers une observation
participante, une recherche documentaire et une série d'entretiens réalisés à l'occasion du stage
professionnel au Bureau du PNUD au Tchad et dont il sera plus amplement question dans les
développements suivants.

II.1. Observation participante: cas pratique d'élaboration d'une matrice de la GAR et de canevas de
suivi évaluation axés sur les résultats 

Comme indiqué ci-dessus, cette étude tire son inspiration et ses matériaux d'un stage professionnel
qui a sanctionné la fin de la formation en Master de Développement et Management des Projets en
Afrique. Nous avons amorcé notre familiarisation avec le thème de la GAR non pas par une revue de
littérature mais par l'élaboration d'un outil de la GAR à savoir un plan de travail du stagiaire qui est
une matrice de planification axée sur les résultats attendus du stage, aussi bien pour nous que pour
le Bureau du PNUD. Nous avons par ailleurs été chargé de l'élaboration de deux outils de GAR à
savoir un canevas de rédaction de rapport d'activités de projet final ou à mi-parcours et un canevas
de suivi évaluation de projets à l'intention des chargés des programmes 12(*), tous deux axés sur les
résultats. Plusieurs entretiens avec des hauts fonctionnaires du Bureau auront permis par la suite de
collecter les matériaux servant à la compréhension et la réflexion sur la GAR au Bureau du PNUD au
Tchad.

II.2. Recherche documentaire

La documentation explorée sur cet objet d'étude nous a permis d'amorcer la réduction des limites
de notre ignorance du sujet et de délimiter a posteriori aussi bien l'objet que la construction de la
problématique d'étude ci-dessus. Cette documentation reste toutefois limitée en ce qui concerne la
totalité des outils de la GAR au PNUD mis en ligne sur l'Intranet du PNUD dans le User Guide de la
Gestion Axée sur les Résultats au PNUD. En effet, en tant que stagiaire, le bureau du PNUD ne nous
avait pas ouvert un compte d'accès à son Intranet où est mis en ligne le User Guide de la GAR. A
défaut donc, nous n'avons pu exploiter que des extraits du User Guide que notre encadreur principal
de stage imprimait sur notre demande. Il est donc probable qu'une masse d'informations qui aurait
permis d'étayer davantage cette réflexion nous ait échappée.

Disons enfin que les données exploitées proviennent parfois des documents de travail aussi bien du
PNUD13(*) que de l'ACDI14(*) et malheureusement ils ne contiennent pas toujours les informations de
référence comme les années d'édition, la maison d'édition...permettant de les citer normalement.
Ce qui pose un problème méthodologique notamment lors de leurs citations dans notre étude voire
de la présentation de la bibliographie. Nous avertissons par conséquent le lecteur des cas les plus
courants de citations notamment des extraits du User Guide de l'intranet du PNUD dont il vient
d'être question ou encore des documents exploités au bureau du PNUD au Tchad et à la
représentation de l'Agence Canadienne de Développement International de Yaoundé au Cameroun.
* 12 Voir notre rapport circonstanciel de ce stage au PNUD, 2007

* 13 Comme son Plan d'Action de Programme Pays que nous exploitons abondamment aux chapitres
III et IV.

* 14 Ou le Guide de la Gestion Axée sur les Résultats de l'ACDI.

II.3.Les entretiens

Les différents entretiens obtenus des hauts fonctionnaires du Bureau notamment le Représentant
Résident adjoint qui est le Directeur du Programme d'Action en cours, les chargés de programme du
PNUD et un conseiller technique principal de projet nous ont permis de constituer une base de
données sur les dimensions pratiques de la mise en oeuvre de cette approche.

Nous avons été impliqué dans la gestion ordinaire de deux projets, le Projet « Assisting Communities
Together » et le projet de  « Développement Urbain et l'Amélioration de l'Habitat. » Dans ces projets
et en particulier dans le premier, nous avons élaboré les Canevas dont il a été question dans les
paragraphes précédents et destinés aux partenaires d'exécution des projets du PNUD et aux chargés
de programme du PNUD.

Pour restituer les résultats de cette étude, nous avons choisi dans un premier chapitre de remonter
aux origines de l'approche GAR pour comprendre aussi bien le contexte de son élaboration que ses
principes et fondements. Ce qui nous permet ensuite d'aborder à la fois de manière descriptive et
analytique le contexte, les fondements et finalement la pertinence de son adoption par le Système
des Nations Unies et plus spécifiquement le PNUD. Les deux dernières parties sont une esquisse de
mise en débat des projections et des réalités de la mise en oeuvre de la GAR au Bureau du
Programme des Nations Unies au Tchad.

https://www.memoireonline.com/10/09/2842/m_La-gestion-des-programmes-et-projets-axes-sur-
les-resultats-outils-et-mecanismes-de-mise-en-oeuv6.html

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