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IREX, 25 et 26 Novembre 2003, Paris 1

GEOENDOSCOPIE : APPLICATION A L’AUSCULTATION ET AU DIAGNOSTIC DES


OUVRAGES EN SERVICE

HADDANI Younes1, 2, BREUL Pierre1, GOURVES Roland1


1
Lermes – C/U/S/T Univ. Blaise Pascal – Clermont II. Campus univ. des Cézeaux. 24, av. des landais – BP206
63174 Aubière Cedex
2
Sol Solution – ZAC des portes de Riom Nord – 63200 Riom

1. Contexte
Dans le cadre de l’auscultation, du diagnostic et du suivi d’ouvrages en services
(canalisations visitables, tunnels, murs de soutènement…), l’entreprise Sol Solution a développé
une méthodologie complète, compacte et rapide d’exécution. Cette méthodologie repose sur
l’utilisation conjointe du géo-endoscope et du pénétromètre dynamique léger Panda. Les atouts de
cette nouvelle technique (essai in situ, faible encombrement, rapidité d’exécution et automatisation)
permettent de bien s’adapter au contexte urbain (site d’accès difficile et limité, variabilité
importante des milieux sondés, présence de réseaux…). L’état de la structure est déterminé grâce à
des outils d’analyse d’images, images obtenues dans un forage destructif de faible diamètre et
acquises par le géo-endoscope. Cette procédure permet de prendre en compte l’ensemble du
complexe sol/structure et notamment l’interaction de ces deux éléments.

Après avoir présenté la technique de réalisation des essais, nous aborderons la procédure de
mise place de la détection automatique des discontinuités structurales (fissures, zones dégradées,
vides au contact sol/structure) ainsi que la détermination de l’état du terrain encaissant (état de
serrage, présence de cavités, injectabilité).

2. Présentation de la technique
L’essai géoendoscopique consiste à acquérir des images d’un forage destructif (suite à un
essai mécanique ou tout autre essai de pénétration) à l’aide d’un vidéo-endoscope souple de faible
diamètre).(cf. figure1)

Figure 1.Schéma de principe et photographie in situ du matériel géoendoscopique

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Une fois les images acquises, le travail consiste à extraire des informations pertinentes d’un
point de vue géotechnique et à mettre au point des analyses automatiques permettant de donner des
valeurs fiables des caractéristiques étudiées.
Ainsi, nous avons mis en place des procédures de caractérisation :
• de la texture qui nous permet de dissocier les matériaux fins des matériaux plus grenus.
• de la couleur qui permet un découpage stratigraphique automatique
• de la granulométrie: la courbe granulométrique peut être calculée par analyse d’images pour
des matériaux ayant des grains de taille inférieure à 5 mm.

3. Application aux ouvrages en service


Le diagnostic structural des ouvrages souterrains met en jeu l’interaction de différentes
composantes qui sont autant de problématiques spécifiques : caractérisation du sol urbain,
méconnaissances des caractéristiques structurelles des ouvrages, ainsi que la complexité des
interactions entre le sol et la structure.
Ce diagnostic passe tout d’abord par la caractérisation de l’état de fracturation de la structure, puis
par la prise en compte de tout le complexe sol\structure.
3.1. Etude des discontinuités d’une structure
Le terme « discontinuité » que nous utilisons ici définit toute interruption physique de la continuité
de la structure ; ce terme regroupera essentiellement les fissures ainsi que les zones dégradées.
L’étude de ces discontinuités consistera à déterminer les caractéristiques suivantes :
• la densité des discontinuités affectant la structure
• l’orientation des discontinuités
• l’ouverture des discontinuités.

Meulière dégradée Micro fissuration Macro fissuration

Béton sain
Figure 2. Images de structures saines et endommagées

Les résultats de chaque essai sont présentés sous la forme de graphiques donnant l’évolution des
différents paramètres géoendoscopiques en fonction de la profondeur. (cf. figure 3)

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0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35 0.40 0.45
0.00 0.00 0.00

zone dégradée
0.10 0.10 0.10

zone dégradée

0.20 0.20 0.20

fissure
0.30 0.30 0.30
fissure
Profondeur en m

0.40 0.40 0.40

fissure
0.50 0.50 0.50

zone dégradée

0.60 0.60 0.60 fissure

0.70 0.70 0.70 fissure

0.80 0.80 0.80

0.90 0.90 0.90

Ecart Type Coef. Var. Teinte Intensité Niv. De Bleu M3 Saturation

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Figure 3. Document résultat du diagnostic de maçonnerie par géoendoscopie

A chaque fois que les paramètres relatifs à un critère dépassent les valeurs seuils, l’anomalie est
reportée sur la carotte virtuelle reconstituée par analyse d’images.
Nous pouvons ainsi caractériser l’état de fracturation de la structure.

3.2. Diagnostic global d’un ouvrage en service


Après le percement de la structure, le diagnostic global d’un ouvrage en service mettra en jeu la
réalisation d’un essai de pénétration dynamique PANDA qui sera suivie par la réalisation de l’essai
géoendoscopique.
Les essais réalisés permettront de caractériser d’une part l’état intrinsèque de la structure, l’état
de serrage du terrain encaissant ainsi que ses caractéristiques physiques d’autre part mais aussi l’état
du contact entre la structure et l’encaissant.

- Caractérisation de la structure
La structure est diagnostiquée par la description des discontinuités par géoendoscopie suivant la
procédure décrite dans le paragraphe 3.1

- Caractérisation de l’interface structure/encaissant par géoendoscopie


Cette caractérisation consiste à mettre en évidence la présence éventuelle de vides entre la structure
et le milieu encaissant.
Concrètement, c’est le passage du géoendoscope après le forage destructif qui permet de qualifier
l’état du contact.

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- Caractérisation de l’encaissant par couplage PANDA/géoendoscope


Les essais pénétrométriques réalisés dans le terrain encaissant permettent de le caractériser
mécaniquement et de trouver sa stratigraphie ; la géoendoscopie quant à elle apporte des
informations sur les caractéristiques physiques du matériau.
De plus, le couplage des informations géoendoscopiques et mécaniques permet d’enrichir
considérablement la caractérisation de l’encaissant en estimant notamment son état de serrage.

En effet, d’une part le pénétrogramme permet de détecter des couches ayant des résistances
différentes, mais deux matériaux différents qui ont la même résistance mécanique ne seront pas
différenciés. D’autre part, la géoendoscopie permet de détecter les matériaux qui ont des
caractéristiques physiques (couleur, texture…) différentes, mais pour un matériau qui a été mis en
place avec différents états de serrage, l’endoscopie ne distinguera pas les couches.

Par ailleurs, les caractéristiques physiques de l’encaissant trouvées par géoendoscopie et son état de
serrage fourni par le pénétrogramme permettent d’envisager l’évolution du terrain dans le temps.

0 20 40 60 80 100 0 50 100 150 200 0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50
0,0 0,0 0

Maçonnerie
0,1
altérée
0,1
0,1

0,2 0,2
0,2

0,3 0,3
0,3

0,4 0,4
0,4
Materiau
0,5 0,5
grenu
0,5
noir sablo-
0,6 0,6 graveleux
Profondeur en m

0,6

0,7 0,7

0,7

0,8 0,8

0,8
0,9 0,9

0,9
1,0 1

1,0 Materiau
1,1 1,1
fin argileux
blanc/beige
1,1
1,2 1,2 +
inclusions
1,2 1,3 1,3
de gypse

1,3 1,4 1,4

Ecart Type Coef. Var. Intensité Niv. De Bleu M3 Saturation

3
2 % /01(2 )

Figure4.Exemple du couplage des résultats géoendoscopiques et pénétrométriques

4. Conclusions et perspectives
La technique présentée permet une caractérisation des géomatériaux par analyse d’images de
manière automatique. Couplée à un essai mécanique elle permet d’obtenir une caractérisation
relativement complète (caractéristiques physiques et état de serrage) de l’ensemble des parties d’un
ouvrage (structure, contact et encaissant). Le faible encombrement de cette technique et la rapidité
d’exécution des sondages permettent de réaliser un nombre élevé d’essais dans des endroits d’accès
difficiles et sur des ouvrages en service. De plus, le couplage de cette technique avec les diverses
études géophysiques permet de disposer d' un protocole complet, efficace et rapide de diagnostic de
grands linéaires de structures souterraines.

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Remerciements :
Les auteurs remercient le Réseau Génie Civil et Urbain et le ministère chargé de la
Recherche et de la Technologie ainsi que le ministère de l’Equipement pour leur participation et
leur aide au développement de ce projet.

5. Bibliographie
Breul P. Caractérisation endoscopique des milieux granulaires couplée à l’essai de pénétration,
Thèse de docteur- ingénieur de l’Université de Clermont-Ferrand, pp280, 1999
Breul P., Gourvès R. Caractérisation endoscopique des milieux granulaires couplée à l’essai de
Pénétration. Revue française de géotechnique, 1999
Breul P., Gourvès R., Haddani Y. Géoendoscopie : application à la reconnaissance et au diagnostic
en site urbain. Revue française de géotechnique, 2002
Haddani Y. Développement de la géoendoscopie aux sols saturés et au diagnostic d’ouvrages
enterrés – mémoire d’ingénieur CUST . pp 60-92., 2001

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