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Chapitre V 

: Méthodes d’implantation d’atelier

I- Méthodes de séparation en îlots indépendants :


A- Méthode Kuziack :
Pour appliquer cette méthode, considérons les gammes d’un ensemble de pièces données
par le tableau ci-dessous. La gamme de la pièce P1 est la suivante : Machine M2 /Machine
M5.

Étape 1 – On sélectionne la première ligne et les colonnes attachées à cette ligne.

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Étape 2 – On sélectionne les lignes attachées aux colonnes sélectionnées. Pour séparer des
îlots éventuellement rattachés entre eux par une machine, on ne prend dans un îlot que les
pièces qui ont au moins 50 % des machines déjà rattachées à celui-ci.

Ainsi, on intègre la pièce P7 (1 machine sur 2) et évidemment P5 (2 sur 2), mais pas la pièce
P3 (1 machine sur 3).

Étape 3 – On recommence l’étape 1 en sélectionnant les colonnes attachées à l’îlot.

Étape 4 – On arrête lorsque la ligne (ou la colonne) ne comporte plus d’éléments. Dans le
tableau ci-après, on ne regroupe pas M4 car cette machine concerne 1 pièce de cet îlot pour
2 pièces hors îlot.

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Le premier regroupement est alors réalisé (M2, M3, M5)

Étape 5 – On retranche les pièces et les machines déjà regroupées.

En réitérant le même processus que précédemment, on identifie deux nouveaux îlots


indépendants. La répartition est alors la suivante :

La machine M4 doit être dédoublée si on veut rendre les îlots indépendants. Bien sûr, le
critère de choix pour ce dédoublement reste la charge de cette machine.

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B- Méthode King :
La méthode de King est plus rigoureuse que la méthode de Kuziack. Appliquons la
méthode de King sur le même exemple, vu précédemment.

Étape 1 – On traduit la matrice en écriture binaire en affectant un poids en puissance


de 2 à chacune des pièces (première colonne du tableau ci-après).
L’équivalent décimal est alors calculé en sommant les poids des pièces utilisant la
machine. Ainsi, l’équivalent décimal de M4 = 25 + 24 + 21 = 32 + 16 + 2 = 50.

Étape 2 – On ordonne les colonnes dans l’ordre décroissant de l’équivalent décimal.


En cas d’égalité, on respecte l’ordre des machines. On suit alors le même processus,
mais sur les colonnes.
Par exemple pour P1, 26 + 25 = 96

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Étape 3 – On recommence le même processus sur les lignes.

On ordonne M5, M2, M3, M4, M6, M1, M7, ce qui donne le tableau suivant :

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On arrête le processus lorsqu’il n’y a plus d’inversion à faire. On retrouve ici le même
regroupement que celui donné par la méthode de Kuziack. Cependant, les regroupements
occasionnés par les deux méthodes ne sont pas toujours identiques.

II- Méthodes d’implantation d’atelier : Méthodes des chaînons


La méthode a pour but de résoudre un problème théorique d’implantation. En effet toute
implantation nécessite la recherche du coût global le plus faible possible. On y parvient en
diminuant au maximum les distances parcourues en manutention.

Définitions et abréviations :

 Chaînon : On appelle chaînon une liaison de deux postes de travail.


 Gamme : La gamme correspond à la succession chronologique des postes de travail,
sollicités pour intervenir sur un produit.
 Indice de trafic (It) : L’indice de trafic est le nombre de déplacements réalisés pour
amener des produits d’un poste de travail à l’autre dans un temps donné.
 Indice de trafic total (It total) : Il s’agit du nombre total de déplacements effectués,
relatifs à la gamme d’un type de produits. It total = It x nombre de chaînons de la
gamme
 Indice de manutention (Im) : Il s’agit du produit de l’indice de trafic par la distance
séparant deux postes de travail pour un type de produit donné.
 Indice global de manutention (Igm) : Pour une implantation, il s’agit de calculer la
distance totale parcourue pour amener l’ensemble des produits d’un bout à l’autre
de leur gamme. Il s’agit d’additionner les distances calculées en multipliant l’indice de
trafic de chaque produit par la longueur séparant les centres de gravité des deux
postes de travail concernés.
Igm = Σ Im

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Comment implanter une zone de réception ou d’expédition

ÉTAPES MOYENS

1. Recueillir les données nécessaires : Analyse du suivi de réception et


- la liste des postes à implanter et leurs d’expédition.
caractéristiques, Recherche des éléments dans le thème
- les gammes (flux de produits) et leur de travail.
indice de trafic (It).

2. Calculer les indices de trafic total et Création d’un tableau : verticalement :


classer les produits. les produits (produit A, produit B,
etc ...), horizontalement : les colonnes
« Postes de travail » (1, 2, 3 ...) ; « It » ;
« It total ».

3. Sélectionner les produits les plus Méthode ABC avec comme critère les
représentatifs. indices de trafic total.
Remarque : il faut que sur l’ensemble
des produits retenus, tous les postes
soient utilisés.

4. Classer les postes de travail en Création d’une matrice à double entrée


fonction de leur nombre de liaisons : verticalement : les lignes « Postes de
travail » qui envoient des produits,
horizontalement : les colonnes « Postes
de travail » qui reçoivent des produits.
Clés de classement. 1re clé : Nombre
de liaisons, 2e clé : Trafic total par
poste.

5. Effectuer l’implantation théorique Positionnement des postes sur un


des postes. canevas triangulaire.

6. Vérifier la pertinence de la nouvelle Calcul de l’indice global de


implantation. manutention et comparaison avec celui
de l’implantation précédente.

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Application

Une société commercialise deux types de produits :

- des produits (type A) achetés et revendus en palettes entières qui nécessitent


uniquement un marquage avant expédition,
- des produits (type B) achetés en très grandes quantités qui font l’objet d’un
prélèvement (picking) et d’une palettisation avant marquage et expédition.

On sait que pendant une journée sont manutentionnées 40 palettes de produits A et 35


palettes de produits B. Cette société désire obtenir la meilleure implantation théorique des
postes de travail suivants :

 Poste 1 : Zone de picking,


 Poste 2 : Zone de stockage par palettes entières,
 Poste 3 : Zone de marquage,
 Poste 4 : Zone de palettisation,
 Poste 5 : Zone d’expédition.

1re étape : Recueillir les données :

Il s’agit de retrouver les données dans le thème proposé.

- Implantation des postes 1 à 5,


- Gammes et Indices de trafic :

2e étape : Calculer les indices de trafic total :

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Le tableau représente pour chaque produit étudié les postes de travail à implanter, les
indices de trafic (par chaînon et total).

Il s’agit, pour chacun d’eux, de représenter les différents chaînons de la gamme et de


calculer l’indice de trafic total en dernière colonne.

3e étape : Sélectionner les produits les plus représentatifs :

Cette phase est rendue nécessaire quand le nombre de produits à étudier est important (voir
Méthode ABC). Par contre, dans le cas présent, la procédure est inutile car le nombre de
produits est peu important.

4e étape : Classer les postes de travail :

Il s’agit de créer une matrice à double entrée. C’est un tableau qui comporte :

. en ligne : les postes de travail d’où partent les produits,

. en colonne : les postes de travail où arrivent les produits.

Pour chaque chaînon du premier produit on indique l’It correspondant à l’intersection de la


ligne du poste qui l’envoie et de la colonne du poste qui le reçoit, puis on passe au produit
suivant jusqu’au dernier. (exemple : d’après l’étape 2, pour le produit A et le chaînon 2 → 3
on a un It de 40 d’où le chiffre 40 à l’intersection de la ligne 2 et de la colonne 3).

- On totalise dans chaque case les It. (ici : à l’intersection de la ligne 3 et de la colonne 5 : 40
+ 35 = 75).

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- Dans la partie supérieure des cases grisées on calcule le nombre total de liaisons entre le
poste concerné et les autres postes. (ici : pour la case grisée du poste 3 : nous avons des
liaisons 2 → 3 et 4 → 3 sur la colonne et des liaisons 3 → 5 sur la ligne, ce qui fait 3 liaisons).

- Dans la partie inférieure des cases grisées on indique le trafic total du poste concerné en
entrée et en sortie (ici : toujours pour le poste 3 : nous avons un trafic de 40 en provenance
du poste 2, de 35 en provenance du poste 4 sur la colonne et de 75 vers le poste 5 sur la
ligne ci qui fait 40 + 35 + 75 = 150).

En fonction des résultats obtenus, on classe les postes de travail suivant les clés ci-dessous :

5e étape : Effectuer l’implantation théorique des postes : Canevas triangulaire

- Placez au centre du canevas le poste classé premier.

- Positionnez autour les différents postes qui sont en relation avec celui-ci, et représentez les
liaisons par des flèches.

- Puis passez au poste classé deuxième ...

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Remarques :

1. Un poste ne peut être représenté qu’une seule fois ; il faut éviter au maximum les
croisements entre les flèches.

2. Différents types de flèches pourront être utilisés pour symboliser l’importance des indices
de trafic.

III- Méthodes de mise en ligne de production


A- Méthode des antériorités
Soit l’îlot de fabrication avec les gammes définies par le tableau suivant :

Étape 1 – On établit le tableau des antériorités. Pour établir ce tableau, on place dans
chaque colonne l’ensemble des machines qui interviennent dans une gamme avant la
machine considérée.

Étape 2 – On place et on raye les machines qui n’ont pas d’antériorité.

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Étape 3 – La machine M5 n’a plus d’antériorité. On raye M5 et on place cette machine après
M1, M3.

On place de même les machines M4, M6.

Étape 4 – Présence de boucle.

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Lorsqu’il y a une boucle dans le tableau, par exemple

On raye en même temps M2 et M7 et on les met en parallèle.

On place alors M8 en suivant la même procédure.

B- Méthode des rangs moyens


Reprenons le même îlot de fabrication avec les gammes définies dans le tableau 2.19. Pour
chaque machine, on calcule un rang moyen qui est la place moyenne de cette machine dans
les gammes de fabrication (exemple pour M2 : 16/4 = 4).

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Le tableau est alors classé dans l’ordre croissant des rangs moyens. On note sur ce tableau
les points de rebroussement par une flèche (ordre des machines ne respectant pas l’ordre
des opérations d’une gamme).

Les points de rebroussement sont éliminés d’une manière empirique lorsque cela est possible par
inversion des machines. Quand ce n’est pas possible (comme dans notre exemple), on peut
éventuellement les supprimer en multipliant les machines si les ressources existent, ou procéder à
l’implantation en parallèle.

Dans le cas de l’exemple simple que nous avons pris, la méthode des rangs moyens donne
immédiatement la bonne gamme fictive. La gamme fictive représente la suite des machines telle que
les gammes de fabrications des produits soient un sous-ensemble avec un minimum de points de
rebroussement.

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