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ASSOCIATION FRANÇAISE DES TUNNELS

ET DE L’ESPACE SOUTERRAIN
Organisation nationale adhérente à l’AITES

www.aftes.asso.fr

Recommandations
de l’AFTES

L’utilisation des règles et normes


générales de conception
et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels
en béton armé et non armé

GT29R1F1
AFTES
RECOMMANDATIONS RELATIVES A

L’UTILISATION DES REGLES ET NORMES GENERALES


DE CONCEPTION ET DE DIMENSIONNEMENT
POUR LES REVETEMENTS DE TUNNELS EN BETON
ARME ET NON ARME

L’A.F.T.E.S. recueillera avec intérêt toute suggestion relative à ce texte.

Version 01-2001 - approuvée par le Comité Technique du 16 mai 2001


Texte présenté par
G. COLOMBET (Coyne et Bellier) - Animateur du GT n° 29
avec la collaboration de :
E. BOURGEOIS (LCPC) - D. COLLOMB (Bonnard et Gardel) - B. DARDARD (SNCF) - P. FAUVEL (SNCF) -
P. GRAILLE (Simecsol) - G. HAMAIDE (CETU) - F. LAIGLE (EDF/CIH) - P. RAUZY (Systra)
A. SAITTA (CETU) - H.TOURNERY (Scetauroute)
J.A. CALGARO (SETRA) et J.P. MAGNAN (LCPC) ont apporté leur concours pour les références au cadre normatif.
relecteurs du comité technique :
E. CONTI (SNCF) - E. LECA (SCETAUROUTE) - P. DUBOIS (CETU)

PREAMBULE

L
e renforcement de l'harmonisation des règles techniques, notamment au niveau européen (Eurocodes), conduit à préconiser de se référer,
chaque fois que possible, aux règles et normes générales en vigueur pour la conception et le dimensionnement de bâtiments ou d'ou-
vrages de génie civil, même si celles-ci n'ont pas prévu de manière explicite une application aux tunnels.
Les présentes recommandations transposent au type d'ouvrage que constitue le revêtement d'un tunnel, la terminologie et la démarche édictées
par les règles et normes générales.
Elles ne constituent pas un recueil de l'état de l'art des règles de conception et de dimensionnement des revêtements de tunnels, certaines de
ces règles étant simplement rappelées en annexe.

SOMMAIRE

Pages Pages

1 - OBJET ET DOMAINES D'APPLICATION DES 3.2. Critères généraux d'utilisation et de sécurité - - - - - - - - - - - - 152
RECOMMANDATIONS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 3.3 - Critères particuliers à l'ouvrage - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 152
1.1 - Objet des recommandations - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 4 - NATURE DES ACTIONS ET DES CHARGEMENTS - - - - - - - - - 152
1.2 - Domaines d'application - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 4.1 - Actions permanentes G - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 152
4.2 - Actions variables Q - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 152
2 - DOCUMENTS DE REFERENCE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 4.3 - Actions accidentelles A - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 153
2.1 - Règles applicables pour la vérification du dimensionnement 5 - COMBINAISONS D'ACTIONS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 153
des sections - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 5.1 - Généralités - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 153
2.2 - Eurocodes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 5.2 - Combinaisons d'actions pour la vérification aux ELU - - - - - - 153
2.3 - Autres textes réglementaires - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 151 5.3 - Combinaisons d'actions pour la vérification aux ELS - - - - - - - 154
3 - CRITERES DE CONCEPTION ET DE 6 - OBTENTION DES CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN - - - - - 154
DIMENSIONNEMENT DU REVETEMENT - - - - - - - - - - - - - - - 152 6.1 - Terminologie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 154
3.1. Généralités - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 152 6.2 - Caractérisation des milieux continus et discontinus - - - - - - - 154

150 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé

SOMMAIRE (suite)
Pages Pages

6.3 - Démarche pour le choix des valeurs caractéristiques ANNEXES - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 156


des propriétés du terrain - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 154 Annexe A : Cadre des Eurocodes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 156
6.4 - Valeurs de calcul - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 155 Annexe B : Règles générales de conception du revêtement - - - 156
6.5 - Réexamen du dimensionnement en cours d'exécution - - - - - 155 Annexe C : Modélisation des sections singulières du
6.6 - Suivi à long terme - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 155 revêtement des tunnels courants - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 157
7 - Calcul des sollicitations dans le revêtement - - - - - - - - - - - - - 155
7.1 - Situations de calcul - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 155
7.2 - Méthodes de calcul - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 155

ES
1 - OBJET ET DOMAINES mandations doivent être associées aux • Fascicule n° 62, titre I, section 1 du
règles usuelles de conception relatives à la C.C.T.G. - Règles techniques de conception
D'APPLICATION DES forme du revêtement, à l'épaisseur minimum et de calcul des ouvrages et constructions en
RECOMMANDATIONS de béton, à la qualité du contact revêtement- béton armé, suivant la méthode des états
terrain. Les principales règles correspon-
limites (BAEL 91 révisé 99 - Avril 99).
1.1 - Objet des recomman- dantes sont rappelées en annexe B.
dations Pour les revêtements en voussoirs préfabri- Pour les revêtements ou parties de revête-
qués, les règles relatives à la conception des ment en béton non armé :
Les présentes recommandations ont pour voussoirs, à leur fabrication et à leur mise en • Chapitre 4.6 des recommandations du
objet de servir de guide sur l'utilisation des œuvre en tunnel, sont indiquées dans les groupe de travail n° 7 de l'AFTES sur l'utilisa-
règles et normes générales de conception et recommandations AFTES concernant les tion du béton non armé en tunnel, publiées
de dimensionnement pour les revêtements voussoirs préfabriqués.
définitifs des tunnels en béton armé et non dans la revue Tunnels et ouvrages souterrains
Les présentes recommandations ne s'appli- - N° 149 - septembre/octobre 1998.
armé. quent pas aux revêtements en bétons spé-
FT
Elles prennent en compte la spécificité des ciaux, tels que béton à haute performance, 2.2 - Eurocodes
revêtements de tunnels, notamment : béton fibré, …, pour lesquels les règles de
justification sont à spécifier pour chaque Les notations utilisées dans les présentes
• leur forme géométrique transversale
ouvrage particulier.
convexe, avec contact continu entre le ter- recommandations sont celles des Eurocodes.
rain encaissant et le revêtement, Sont également exclus de leur domaine En effet les Eurocodes vont progressivement
d'application, les soutènements à base de remplacer les règles nationales.
• une grande hyperstaticité qui limite les béton projeté et d'ancrages, dont le fonc-
risques d'instabilité de la structure, tionnement est notablement différent. L'Annexe A présente le cadre des
• une section suffisamment massive pour Eurocodes.
Le calcul des revêtements de tunnels sous
qu'un défaut local de béton soit sans consé- sollicitations dynamiques n'est pas abordé
quence pour la stabilité de l'ouvrage, dans ces recommandations. Un projet de 2.3 - Autres textes
• leur réalisation avec des bétons fabriqués recommandations relatives à la conception réglementaires
en centrale dont la qualité est garantie par la et à la protection parasismiques des
ouvrages souterrains est en cours d'élabora- • Circulaire 79-25. Instruction sur les direc-
chaîne des contrôles.
tion par un groupe de travail AFTES-AFPS. tives communes 1979 relatives au calcul de
Elles sont basées sur l'expérience acquise
A

En revanche, on peut noter que les recom- construction (DC 79).


depuis plus d'un siècle dans le dimensionne-
mandations du chapitre 6 (Obtention des • Fascicule 62, titre V, du C.C.T.G. - Règles
ment et la construction des tunnels routiers,
caractéristiques du terrain) sont également techniques de conception et de calcul des
ferroviaires, hydrauliques et à usage indus-
applicables à l'étude des soutènements. fondations des ouvrages de génie civil.
triel. Elles intègrent le retour d'expérience lié
au suivi et à l'analyse du comportement des • D.T.U.
ouvrages anciens déjà construits.
2 - DOCUMENTS DE • Textes appropriés en fonction de la nature
1.2 - Domaines d'application REFERENCE et de la destination de l'ouvrage (routier, fer-
roviaire, etc.).
Les recommandations concernent les règles 2.1 - Règles applicables • Circulaire Interministérielle n° 2000-63 du
de justification des revêtements des tunnels pour la vérification du
traditionnels en béton coffré armé et non 25 août 2000 relative à la sécurité dans les
dimensionnement des tunnels du réseau routier national.
armé, et des revêtements en voussoirs préfa-
sections
briqués en béton armé. • Instruction Technique Interministérielle n°
Pour les revêtements en béton coffré, les Pour les revêtements ou parties de revête- 98300 du 8 juillet 1998 relative à la sécurité
règles données dans les présentes recom- ment en béton armé : dans les tunnels ferroviaires.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001 151


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
3 - CRITERES DE CONCEPTION le revêtement (fissuration admissible, défor- • le poids propre de la structure,
mation maximale).
ET DE DIMENSIONNEMENT • les charges résultant de l’interaction avec le
terrain et avec le soutènement. Ces charges
DU REVETEMENT 3.2.2 - Sécurité structurale dépendent des paramètres du terrain, de
l'état des contraintes initiales et des phases
3.1 - Généralités • définition des situations de projet à
de construction,
prendre en compte et des niveaux de risque
Les critères de conception et de dimension- correspondants (actions et charges exté- • la pression hydrostatique,
nement du revêtement et les valeurs limites rieures, incendie, séisme, …). • les charges amenées par les avoisinants,
correspondantes doivent être définis claire- • les charges induites par les équipements
ment dès le début des études. Ils doivent 3.3 - Critères particuliers à de second œuvre,
figurer explicitement dans les spécifications l'ouvrage • les charges particulières permanentes
de projet.
telles que la pression exercée par les vérins
3.3.1 - Exigences particulières du
NOTE : dans le cas d'une voûte active.
Maître de l'Ouvrage et des orga-

ES
Dans l'ensemble des recommandations, par nismes de sécurité
spécifications de projet, on entend l'ensemble 4.1.2 - Prise en compte de la pres-
des exigences et des règles de justification de • exigences d'esthétique et de forme (état sion hydrostatique
l'ouvrage. de surface du revêtement,…)
La pression hydrostatique est généralement
Le présent paragraphe 3 traite plus particuliè- • exigences particulières en matière de sécu- considérée comme une action permanente.
rement des exigences. rité (tenue au feu,…), Lorsque sa variabilité est élevée, les valeurs
Les règles de justification sont précisées dans • exigences éventuelles des conditions de représentatives supérieure et inférieure de la
les paragraphes suivants. réalisation (délai d'exécution, phasage des pression hydrostatique doivent être prises en
travaux,…). compte dans le dimensionnement.
Les critères sont à établir en concertation
étroite avec le maître d'ouvrage. Ils reflètent Les spécifications de projet peuvent dans
3.3.2 - Impact de l'environnement certains cas prévoir une vérification du revê-
le niveau de qualité recherché. Ils sont à fixer
sur l'ouvrage tement avec un cas de charge correspondant
en fonction de la durée de vie de l'ouvrage
et du niveau prévu d'entretien et de mainte- à une évolution exceptionnelle de niveau de
• valeurs limites considérées pour les actions la nappe phréatique (par exemple une
nance. difficilement quantifiables (par exemple pres- nappe atteignant le niveau du terrain natu-
D'une manière générale, les critères de sion de gonflement, effets différés notam- rel). Dans ce cas, la pression hydrostatique
FT
conception et de dimensionnement concer- ment le fluage, …), peut être considérée comme une action acci-
nent quatre types d'exigence : • environnement agressif pour le béton du dentelle.
• la sécurité structurale, revêtement (eaux séléniteuses, eaux pures,
polluants divers, …), 4.2 - Actions variables Q
• l'aptitude au service
• risque de gel, Les actions variables comprennent les
• la tenue aux influences de l'environne-
ment, • courants vagabonds. charges suivantes :
• la robustesse.
3.3.3 - Impact de l'ouvrage sur 4.2.1 - Charges d'exploitation à
Les principales règles de conception rela- l'environnement l'intérieur du tunnel
tives à la robustesse sont rappelées en
annexe B. • valeurs limites des déplacements admis- Lorsqu’il s’agit de charges roulantes, rou-
sibles (absolus et différentiels) au voisinage tières ou ferroviaires, appliquées directe-
Pour les trois autres exigences, les critères les de l'ouvrage et en surface, ment sur le radier, leur influence est généra-
plus couramment considérés sont explicités
• rabattement de la nappe phréatique, lement faible. Elles peuvent souvent être
dans les paragraphes 3.2. à 3.4. Cette liste
A

négligées. En revanche, lorsqu’elles s’appli-


ne présente pas un caractère exhaustif. Elle • impact sur la qualité des eaux souterraines. quent sur une dalle sous chaussée appuyée
est à adapter et à compléter suivant la nature ou encastrée sur le revêtement ou lorsque le
de l'ouvrage. radier est fondé sur un terrain hétérogène
3.2 - Critères généraux 4 - NATURE DES ACTIONS (par exemple cavités karstiques), les charges
d’exploitation doivent être prises en compte
d'utilisation et de sécurité ET DES CHARGEMENTS dans le dimensionnement.
Les principales actions susceptibles d'être Dans le cas des galeries hydrauliques en
3.2.1 - Aptitude au service appliquées à un revêtement de tunnel sont charge, la pression hydraulique interne est
répertoriées ci-après. considérée comme une action variable (hors
• définition des conditions d'utilisation de coup de bélier à considérer comme une
l'ouvrage (gabarit, conditions d'exploita- 4.1 - Actions permanentes G action accidentelle).
tion,…),
4.1.1 - Principales actions perma- Dans le cas d'un système de ventilation semi-
• nature et degré d'étanchéité et de drai- transversal ou transversal, il peut y avoir lieu
nage, nentes
de prendre en compte des surpressions dans
• définition des exigences recherchées pour Les principales actions permanentes sont : les gaines de ventilation.

152 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé

NOTE : tenir compte dans certaines conditions parti- conduirait à amplifier faussement et
Dans ce cas, les spécifications de projet pré- culières (par exemple pour les voûtes apla- dans des proportions très importantes
cisent les valeurs des surpressions à prendre ties de grande portée). les sollicitations calculées. C'est la rai-
en compte. son pour laquelle les calculs sont menés
4.3 - Actions accidentelles A avec les valeurs caractéristiques.
4.2.2 - Charges d'exploitation Une action accidentelle fait référence à une
La vérification de la résistance de la structure
avoisinantes situation habituellement de courte de durée
aux ELU se fait sur la valeur de calcul Ed des
sollicitations dans la structure résultant de la
Il s’agit essentiellement des charges appor- qui a une probabilité extrêmement faible
superposition des actions prises en compte
tées par le trafic de surface. d’occurrence pendant la durée d’utilisation
dans chaque combinaison. Cette valeur de
de l’ouvrage. La valeur de calcul Ad d'une
calcul Ed est égale au produit de la valeur E
4.2.3 - Charges temporaires appli- action accidentelle est une valeur nominale.
directement issue du calcul par un coefficient
quées en cours d'exécution Les actions accidentelles à considérer dépen- partiel γE.
dent du type d’ouvrage. Il peut s'agir de l'in-

ES
On citera particulièrement les actions sui- cendie, d'une explosion, de chocs de véhi- NOTE :
vantes (dont la prise en compte dépend du cules, de «coup de bélier» pour les galeries Pour des raisons similaires à celles indiquées
mode de réalisation de l’ouvrage) : hydrauliques. dans la note précédente (en particulier ne
• actions des éléments de coffrage sur des pas amplifier faussement dans des propor-
Pour les revêtements en voussoirs en béton
éléments coulés précédemment, tions importantes les sollicitations calcu-
préfabriqué, la capacité de poussée maxi-
lées), on reporte sur les sollicitations le coef-
• actions induites depuis la fabrication des male des vérins est prise en compte comme
ficient partiel habituellement appliqué aux
voussoirs jusqu’au montage des anneaux, une action accidentelle.
actions. Cette démarche est compatible
• poussée induite par la progression du tun- NOTE : avec l'Eurocode 7.
nelier, Les situations accidentelles relatives aux De manière générale, il est recommandé
• charges induites par l’injection lors du rem- conditions d'exploitation et de sécurité de d’effectuer des études paramétriques pour
plissage de l’espace résiduel entre le revête- l'ouvrage qui doivent être prises en compte mettre en évidence la sensibilité des résul-
ment et le terrain. Ces charges, à caractère dans le dimensionnement du revêtement tats de calcul aux valeurs des paramètres
transitoire, peuvent être dues à un accroisse- sont définies par l'Autorité Publique com- principaux, notamment le taux de déconfine-
ment localisé de la pression d’injection pétente ou le Maître de l'Ouvrage. Les ment, les caractéristiques du terrain et la
(«coup de pompe») au droit des trous d’in- actions correspondantes sont ensuite pro- pression hydrostatique lorsque sa variabilité
FT
jection. Les données nécessaires compren- posées par le Maître d'œuvre. est élevée.
nent donc le système d’injection prévu ainsi
que la procédure retenue pour la mise en 5.2 - Combinaisons
œuvre de ces injections. 5 - COMBINAISONS d'actions pour la vérification
D’ACTION aux ELU
4.2.4 - Actions thermiques et
retrait Les combinaisons d’actions à constituer pour
5.2.1 - Situations durables et
les vérifications aux états-limites ultimes et
• Gradients thermiques transitoires
de service sont associées aux situations de
Dans le cas général, les gradients thermiques calcul (voir § 7.1) qui correspondent aux exi- Différentes combinaisons d'actions sont à
ne sont pas à considérer. Il peut être néces- gences définies pour le revêtement (voir § 3). prendre en compte, selon les situations
saire de tenir compte d’un gradient ther- considérées. La combinaison fondamentale
mique dans certaines conditions particulières 5.1 - Généralités conduit à évaluer les sollicitations dans la
(stockage ou transport de matériaux exo- structure dues aux actions permanentes Gj
thermiques …). Pour les vérifications aux états limites, les sol-
combinées avec une action variable princi-
A

licitations dans le revêtement dues à l'inter-


pale Q1 et une ou plusieurs actions variables
NOTE : action avec le terrain sont calculées avec les
d'accompagnement compatibles entre elles.
Dans ce cas, les spécifications de projet pré- valeurs caractéristiques des paramètres géo-
cisent les valeurs des actions correspon- mécaniques (voir § 6), sans appliquer de Formulation générale :
dantes et leurs modalités de prise en coefficient de pondération à ces valeurs E = E (γgj Gkj , γqi Qki )
compte. caractéristiques.
soit formellement :
• Gel NOTE : Σj γgj Gkj "+" γq1 Qk1 "+" Σi >1 γqi ψoi Qki
En général, le gel n'est pas considéré comme Les terrains n’ont généralement pas un
comportement élastique, et le fait d’ap- Dans ces formulations :
une action dans les calculs. Cette situation
est alors traitée par des dispositions pliquer des coefficients partiels aux • E désigne la valeur des sollicitations direc-
constructives appropriées. paramètres géomécaniques aurait pour tement issue de la méthode de calcul
effet de faire apparaître (dans les cal- employée,
• Retrait culs par éléments finis avec la méthode
• l’indice k indique que l'action considérée
Le retrait du béton n'est généralement pas du solide composite par exemple) des
est prise avec sa valeur caractéristique,
pris en compte dans les calculs de revête- zones de terrains plastifiées plus impor-
ment de tunnels. Il peut être nécessaire d'en tantes qu’elles n’ont lieu d’être, ce qui • les valeurs des coefficients γg et γq appli-

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001 153


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
quées aux actions sont précisées dans la 5.3 - Combinaisons d’action tunnel (par exemple procédé de construction
suite du paragraphe, pour la vérification aux ELS limitant ou non les déformations du terrain).
• les actions variables d'accompagnement
Pour la vérification aux états limites de ser- 6.2 - Caractérisation des
sont affectées de coefficients de combinai-
son ψi tous pris égaux à 1 (on considère en vice, le coefficient γE est pris égal à 1. La for- milieux continus et
général que cela ne pénalise pas le dimen- mulation générale s'écrit : discontinus
sionnement pour les tunnels). Ed = E(Gkj , ψoi , Qki) L'approche pour déterminer les valeurs
La valeur de calcul Ed des sollicitations dans soit formellement : caractéristiques des paramètres du terrain
le revêtement à prendre en compte dans la est différente, suivant que le terrain peut être
Σj Gkj "+" Q1 "+" ψoi Qki
vérification de la résistance de la structure considéré à l'échelle de l'ouvrage comme un
aux ELU est ensuite définie à partir des solli- Cette combinaison est utilisée pour la vérifi- milieu continu ou discontinu.
citations calculées par : cation des revêtements ou parties de revête-
ment en béton armé. Dans le cas d'un massif continu exempt de
Ed = γE E discontinuités significatives à l'échelle de

ES
Pour les tunnels, on peut généralement l'ouvrage, les valeurs caractéristiques des
où le coefficient γE prend en compte le prendre ψoi = 1 sans pénaliser le dimension- paramètres du terrain sont déduites des
report des coefficients partiels des actions nement. valeurs mesurées soit directement, soit par
sur les sollicitations. On prendra γE = 1,35 Dans le cas des revêtements en béton non l'intermédiaire de corrélations éprouvées et
pour les situations de calcul non acciden- armé, on considère que la vérification de la considérées comme raisonnablement
telles. structure aux ELS n’est pas nécessaire, l’apti- fiables.
Les actions les plus importantes dans cette tude au service de la structure étant assurée En revanche, dans le cas d'un massif forte-
combinaison sont en général les actions de par sa conception même (voir l'annexe B). ment discontinu à l'échelle de l'ouvrage, les
l'eau et du terrain sur le revêtement. paramètres mesurés (caractéristiques du
Les coefficients γgj sont égaux à 1 pour les rocher sain, propriétés géométriques et
actions permanentes géotechniques et non 6 - OBTENTION DES mécaniques des joints) ne sont générale-
ment pas directement introduites dans le
géotechniques. CARACTERISTIQUES DU modèle pour des raisons simplificatrices. Les
Les coefficients partiels γqi sur les actions TERRAIN propriétés du milieu rocheux fissuré peuvent
variables sont généralement pris égaux à alors être prises en compte à travers une pro-
1,11. Pour les vérifications du revêtement en 6.1 - Terminologie cédure empirique (par exemple avec les for-
cours d’exécution, le coefficient γqi peut être
FT
mules de Hoek et Brown) dans laquelle le
pris égal à 1 (par exemple poussée induite La terminologie retenue dans ces recomman- milieu discontinu est modélisé comme un
par la progression du tunnelier ou pression dations apparaît conforme à la norme ENV milieu continu équivalent. Dans ce cas, il
d'injection). 1997, tout en prenant en compte les spécifi- convient de rester prudent dans l'estimation
cités des calculs de revêtement de tunnel. des valeurs caractéristiques du milieu équiva-
NOTE :
On propose les définitions suivantes : lent ainsi que dans l'analyse des résultats de
Le coefficient partiel γqi = 1,11 résulte du calculs effectués avec ce type de modélisa-
rapport 1,50/1,35, rapport entre les coeffi- • valeur significative d'une propriété mesu-
tion. Il est donc recommandé de considérer
cients appliqués habituellement aux actions rée du terrain : valeur locale d'une propriété
que ce type d'approche ne fournit qu'une
variables et permanentes. du terrain déduite des valeurs brutes mesu-
indication, et qu'elle doit être menée en
rées,
parallèle avec d'autres approches (par
5.2.2 - Cas des situations • valeur caractéristique d'un paramètre du exemple comparaison avec d'autres
accidentelles terrain : estimation prudente de la valeur du ouvrages souterrains réalisés dans des
paramètre choisie à l'issue de la démarche milieux rocheux similaires).
La prise en compte d’une action accidentelle présentée au § 6.3.
A, représentée par sa valeur de calcul Ad, 6.3 - Démarche pour le
A

Une valeur caractéristique d'un paramètre


consiste à combiner cette action avec les représente une valeur raisonnablement pru- choix des valeurs caracté-
actions permanentes G kj et les actions dente et non pas une valeur minimale des ristiques des propriétés
variables Qki. La valeur du coefficient partiel valeurs possibles de ce paramètre. En parti- du terrain
γE est pris égal à 1. La combinaison d’actions culier, il n'y a pas lieu de l'affecter d'un «coef-
pour la prise en compte des actions acciden- ficient de sécurité». Lorsqu'une approche
telles s’écrit : statistique est possible, la valeur caractéris- 6.3.1 - Etude géologique préalable
tique des paramètres de résistance peut être
Ed = E (Gkj , Ad , ψi Qki) L'étude géologique préalable accompagnée
considérée comme le fractile à 5 %. fréquemment de reconnaissances prélimi-
soit formellement : La valeur caractéristique d'un paramètre du naires et/ou de données bibliographiques
Σj Gkj "+" Ad "+" ψ11 Qk1 "+" Σi ψ2i Qki terrain correspond à la valeur de ce para- (cartes géologiques, banque de données du
mètre pour un état de contraintes, un état de sous-sol du BRGM, articles, thèses, ouvrages
Pour les tunnels, on peut généralement déformation, une vitesse et une durée de existants au voisinage, …) permet d'appré-
prendre les coefficients de combinaison ψ chargement donnés. La valeur caractéris- hender le contexte géologique et hydrogéo-
égaux à 1 sans pénaliser le dimensionne- tique de ce paramètre peut donc être diffé- logique du site ainsi que les principales incer-
ment. rente suivant le procédé de construction du titudes qui demeurent afin d'orienter la

154 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
définition de la campagne de reconnais- • le mode de réalisation et le phasage de • le programme de mesures et de suivi doit
sances à réaliser. construction qui conditionnent le comporte- être établi et organisé de façon à permettre
ment du terrain encaissant, une anticipation,
6.3.2 - Campagne de reconnais- • la ou les méthodes de dimensionnement • les limites admissibles du comportement
sance en avant-projet envisagées, doivent être établies en parallèle au dimen-
Sur la base de l'étude géologique préalable, sionnement et au programme de suivi,
• le retour d'expérience du comportement
le concepteur définit et suit la campagne de de tunnels dans des contextes géotech- • le domaine des variations possibles du
reconnaissance. niques similaires ou proches. comportement, sans remise en cause du
Dans le cas des tunnels, la campagne de dimensionnement, doit être estimé et la pro-
La prise en compte de la variabilité identifiée
reconnaissance est généralement effectuée babilité d'un dépassement de ces variations
ou supposée des paramètres du terrain
en plusieurs étapes (calées sur le niveau doit être acceptable et acceptée par le
nécessite des calculs de sensibilité, à l'issue
d'avancement du projet), permettant une Maître de l'Ouvrage.
desquels est choisie la valeur caractéristique
adaptation des reconnaissances au vu des des différents paramètres. 6.6 - Suivi à long terme

ES
incertitudes identifiées après intégration
complète, dans le modèle géologique, des 6.4 - Valeurs de calcul Le comportement du revêtement des tun-
données collectées à l'issue de chaque
nels doit être suivi à long terme, notamment
phase de reconnaissance. Les valeurs de calcul des paramètres du ter- dans le cas des revêtements risquant d'être
rain (à savoir les valeurs des paramètres sollicités à moyen ou à long terme. Pour cela,
6.3.3 - Valeurs significatives des introduites dans le modèle), sont égales aux les dispositifs de contrôle du comportement
propriétés mesurées valeurs caractéristiques retenues à l'issue de du revêtement dans le temps devront être
la démarche définie précédemment. définis ainsi que les fréquences de mesures
Le rapport de sol établi par la (ou les) entre-
prise(s) qui a effectué les reconnaissances et et les limites admissibles du comportement
les essais présente une interprétation glo- 6.5 - Réexamen du dimen- au-delà desquels des «actions» seront néces-
bale de la campagne. sionnement en cours saires.
Il rassemble les données brutes des résultats
d'exécution
des reconnaissances et des essais réalisés.
Le réexamen du dimensionnement d'un 7 - CALCUL DES
Le rapport de sol présente ensuite l'analyse ouvrage en cours d'exécution, est largement
critique des valeurs mesurées. Les mesures
SOLLICITATIONS
utilisé dans son principe pour les soutène-
apparaissant aberrantes au vu des essais sont DANS LE REVETEMENT
FT
ments immédiats des tunnels réalisés en
éliminées. Les valeurs significatives des pro- méthode traditionnelle.
priétés mesurées par les essais sont évaluées 7.1 - Situations de calcul
Dans le cas du dimensionnement du revête-
pour chaque type d'essai à l'échelle locale de
la campagne de reconnaissance. ment, cette méthode est beaucoup plus diffi- Lors du dimensionnement et du calcul du
cile du fait notamment des aspects suivants : revêtement, les situations de calcul considé-
6.3.4 - Valeurs caractéristiques • l'espace laissé disponible pour la réalisation rées doivent être explicitées et comprendre
des propriétés du terrain du revêtement (épaisseur) au moment du suivant les cas :
creusement du tunnel est figé dans le cas de • la description des situations durables, tran-
Les valeurs caractéristiques des différents l'utilisation de tunneliers et difficilement sitoires et accidentelles prises en compte,
paramètres du terrain par sous-ensemble modulable d'une manière importante dans le
considéré géotechniquement homogène • la disposition, la classification et les pro-
cas des tunnels creusés en méthode tradi-
intéressé par l'ouvrage, sont déterminées priétés des différentes zones de sol et de
tionnelle,
par le concepteur, à partir de la connaissance roche,
du projet qu'il possède. Par exemple, une • les sollicitations des revêtements des tun-
• la nature de l'environnement dans lequel
même formation géologique pourra avoir un nels sont souvent liées à des comportements
le calcul est effectué, y compris les effets de
A

comportement géomécanique différent différés qui par définition ne sont pas mesu-
l'environnement et du temps sur la résistance
selon les zones (par exemple suivant la hau- rables dans des délais compatibles avec et les autres propriétés des matériaux consi-
teur de couverture) et à l'inverse des forma- l'exécution des travaux. dérés (sol et structure),
tions géologiques différentes pourront avoir Néanmoins, le réexamen du revêtement de
des comportements géomécaniques iden- • les effets de l'ouvrage sur l'environne-
tunnel s'impose à titre de vérification, ment.
tiques. lorsque la prévision de son comportement
Les valeurs caractéristiques des propriétés est difficile, du fait de l'incertitude sur les 7.2 - Méthodes de calcul
du terrain sont définies à partir des éléments valeurs caractéristiques du terrain et les solli-
suivants : citations qui en résultent. Pour les méthodes de calcul applicables aux
• l'étude géologique et hydrogéologique, La méthode a alors pour objectif, d'intégrer revêtements de tunnel, on se référera aux
en cours d'exécution toutes les informations recommandations de l'AFTES qui abordent
• les valeurs données par les essais, ce sujet.
disponibles et le cas échéant d'identifier les
• la variabilité des paramètres ainsi que la adaptations éventuelles à apporter à la L'annexe C présente les usages actuels dans
sensibilité du calcul à cette variabilité, conception du revêtement. Dans cette un cas particulier : la modélisation des sec-
• l'importance de la zone de terrain influen- démarche, on devra alors respecter les exi- tions singulières du revêtement d'un tunnel
cée par la réalisation de l'ouvrage, gences suivantes : courant.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001 155


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
ANNEXE A
CADRE DES EUROCODES - Actions thermiques - Actions en cours de construc-
tion - Actions accidentelles dues aux chocs et aux
La structure générale définitive est la suivante : explosions.
EN 1990 Eurocode : Bases de calcul des structures • Partie 2 : Charges sur les ponts dues au trafic.
EN 1991 Eurocode 1 : Actions sur les structures • Partie 3 : Actions dans les silos et réservoirs.
EN 1992 Eurocode 2 : Calcul des structures en béton • Partie 4 : Actions induites par les grues, les ponts roulants et la
EN 1993 Eurocode 3 : Calcul des structures en acier machinerie.
EN 1994 Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes L'Eurocode 2 EN 1992 «Calcul des structures en béton» est orga-
acier-béton nisé de la manière suivante :
EN 1995 Eurocode 5 : Calcul des ouvrages en bois • Partie 1 : Règles générales et règles pour les bâtiments -

ES
EN 1996 Eurocode 6 : Calcul des structures en maçonnerie Comportement au feu des structures en béton.
EN 1997 Eurocode 7 : Calcul géotechnique Les autres parties traitent des ponts en béton armé et précontraint
(Partie 2), et des réservoirs (Partie 3).
EN 1998 Eurocode 8 : Calcul des structures pour leur
résistance aux séismes L'Eurocode 7 (EN 1997) traite du «Calcul géotechnique» et évolue
encore sensiblement (l'Eurocode EN 1990 est adapté au besoin pour
EN 1999 Eurocode 9 : Calcul des structures en aluminium assurer la cohérence de l'ensemble). La partie 1 «Règles générales»
On s'intéressera surtout ici aux futures normes EN 1990, EN 1991, comprend douze sections :
EN 1992 et EN 1997. • Section 1 : Généralités
L'EN 1990 «Eurocode : Bases de calcul des structures» formule les • Section 2 : Bases du calcul géotechnique
définitions et principes qui donnent le cadre commun et la philoso-
phie générale de l'ensemble des Eurocodes. La section 6 présente • Section 3 : Données géotechniques
notamment le principe de la vérification des structures aux états • Section 4 : Supervision de la construction, auscultation et
limites par la méthode des coefficients partiels. maintenance
L'Eurocode 1 EN 1991 «Actions sur les structures» détaille les • Section 5 : Remblai, rabattement de nappe, amélioration et
actions et les combinaisons d'actions à prendre en compte dans les renforcement des sols
vérifications. Il est organisé de la manière suivante :
FT
• Sections 6 à 12 : Fondations superficielles - Fondations profondes
• Partie 1 : Densités, poids propres et charges d'exploitation - Ancrages - Structures de soutènement - Rupture
pour les bâtiments - Actions sur les structures expo- hydraulique - Stabilité globale - Plates-formes en
sées au feu - Charges de neige - Actions dues au vent remblai.

ANNEXE B

REGLES GENERALES DE Par suite de sa position dans l'ouvrage, le arrondie. Il est possible de s'écarter de cette
revêtement peut assurer d'autres fonctions : exigence dans le cas où les contraintes natu-
CONCEPTION DU
• il peut contribuer notamment à l'étanche- relles du terrain restent modérées par rap-
REVETEMENT port aux caractéristiques mécaniques du ter-
ment de l'ouvrage, en étant par lui-même
étanche ou en supportant et en protégeant rain pour autant que le revêtement ne doive
1 - FONCTIONS DU pas supporter une pression hydrostatique.
l'étanchéité,
REVETEMENT
La définition de la géométrie du profil doit
A

• il peut limiter les pertes de charge des


On peut définir le revêtement d'un tunnel écoulements des fluides internes à l'ouvrage aussi prendre en compte les exigences fonc-
comme la structure résistante placée le plus à (galeries hydrauliques, ventilation), tionnelles et les contraintes liées aux procé-
l'intrados du tunnel. Le revêtement sera donc dés d'exécution.
• dans les tunnels routiers, il constitue un élé-
visible depuis l'intérieur du tunnel ou simple- ment important de confort pour l'usager et Il en ressort que la géométrie de la section
ment masqué par un «habillage» : peinture, facilite les travaux d'entretien. résulte d'un compromis entre différentes exi-
enduit de protection, bardage, etc. gences et ne conduit pas nécessairement à la
La fonction première d'un revêtement de 2 - FORME DE LA SECTION forme optimale pour le fonctionnement
tunnel est sa contribution à la stabilité à long mécanique du revêtement.
terme de l'excavation. On parle souvent de La forme de la section d'un tunnel influe sur
revêtement «définitif» pour marquer son les sollicitations du soutènement et du revê- 3 - CRITERES DE
caractère durable et la pérennité de son tement et sur leur capacité à reprendre les CONCEPTION
action vis-à-vis de la stabilité. Pour remplir efforts extérieurs.
cette fonction mécanique, on a recours le Lorsque le massif encaissant est susceptible Les critères de conception énoncés ci-des-
plus souvent au béton coffré ou aux voussoirs de charger fortement le revêtement, il y a sous visent tous à limiter les sollicitations de
préfabriqués en béton armé. généralement lieu de rechercher une forme flexion dans le revêtement :

156 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
a) se rapprocher de la forme circulaire et 4 - EPAISSEUR MINIMUM 5 - FISSURATION DU
adopter en tout état de cause une géométrie
qui ne concentre pas les efforts. Le revête-
DES REVETEMENTS EN REVETEMENT DES TUNNELS
ment peut être en plein cintre ou composé BETON COFFRE EN BETON NON ARME
d'une succession d'arcs de cercle. En particu- Les revêtements de tunnels excavés au Un revêtement en maçonnerie ou en béton
lier, les points anguleux doivent être évités. rocher peuvent être peu sollicités. Leur pres- non armé est fréquemment fissuré. Dès la
b) assurer la continuité du contact entre ter- cription pour le projet résulte alors plus sou- mise en œuvre, le béton non armé a ten-
rain encaissant et revêtement et la capacité vent d'une volonté de Maître d'Ouvrage dance à se fissurer en raison du retrait et des
de ce contact à transmettre les efforts. (confort visuel, étanchement, facilité d'entre- sollicitations dues à son poids propre, ainsi
c) fermer la section par un radier contre- tien), que d'un calcul justificatif de structure. que des singularités rarement évitables telles
voûté dans le cas des roches évolutives ou Pour des raisons constructives (qualité à la que les hors profils générant des variations
poussantes et dans les terrains meubles. mise en œuvre du béton coffré, tolérances d'épaisseur importantes du revêtement.

La mise en place d'un radier augmente consi- d'exécution) et compte tenu du retour d'ex- Sous réserve d'un contact suffisant entre le
périence, un revêtement en béton coffré doit terrain et le revêtement, cette fissuration

ES
dérablement l'aptitude du revêtement à
résister aux poussées du terrain (ou à l'eau). avoir une épaisseur nominale minimale fonc- n'est généralement pas préjudiciable à la sta-
En lui donnant une forme contrevoûtée, sa tion de l'ouverture du tunnel (généralement bilité du revêtement.
capacité à résister est encore accrue et les de 20 cm pour les tunnels de petit diamètre Les principales règles générales de concep-
raccordements radier-piédroits ont alors un et de 30 cm pour les tunnels de 10 m de dia- tion des revêtements en béton non armé
bien meilleur fonctionnement. mètre environ). sont rassemblées dans les recommandations
du groupe n° 7 de l'AFTES sur l'utilisation du
béton non armé en tunnel publiées dans
la revue Tunnels et ouvrages souterrains -
N° 149 - septembre/octobre 1998.

ANNEXE C
FT
MODELISATION DES Dans la suite de cette annexe, on ne s'inté- prendre pour ce type d'ouvrage des hypo-
resse qu'aux deux premières catégories où la thèses de calcul plus conservatrices, ce qui a
SECTIONS SINGULIERES modélisation de l'ouvrage singulier dépend également des conséquences sur la modéli-
DU REVETEMENT D'UN des résultats de la modélisation du revête- sation et la justification des sections. Le sur-
TUNNEL COURANT ment du tunnel en partie courante. Ces coût de cette sécurité supplémentaire
ouvrages singuliers sont réalisés soit en concernant une partie limitée du projet est
Cette annexe présente les usages actuels même temps que l'ouvrage courant, soit à la acceptable a priori.
relatifs à la modélisation des sections sin- suite ou bien à l'occasion d'aménagement
gulières dans le revêtement d'un tunnel Enfin, à côté de ces modélisations, il paraît
ultérieur de l'existant.
courant. souhaitable de rappeler quelques disposi-
Le calcul du revêtement d'un tunnel en partie tions constructives.
courante est généralement effectué avec des
calculs bidimensionnels. La présence d'un
1 - PRINCIPES GENERAUX rameau perpendiculaire au tunnel courant, 2 - SINGULARITES
ou d'une structure d'axe perpendiculaire à
Le qualificatif de singulier, opposable à celui
l'ouvrage courant, ne permet plus le recours GEOMETRIQUES DANS
de courant, désigne des ouvrages ou des LE REVETEMENT DE
à cette simplification et renforce la com-
A

parties d'ouvrage que l'on peut répartir


selon les trois catégories suivantes :
plexité du problème. Cependant économi- L'OUVRAGE COURANT
quement parlant, on n'envisage générale-
• partie de l'ouvrage courant affectée de ment pas pour ces ouvrages singuliers une Sous réserve que la singularité géométrique
singularités géométriques localisées, pério- modélisation plus complexe que celle utili- n'affecte pas trop la géométrie courante, on
diques ou non (niches ou refuges par sée pour le tunnel courant. peut admettre que l'allure des pressions de
exemple), contact utilisées pour justifier l'ouvrage cou-
Il faut alors utiliser à défaut de mieux les rant, est transposable à la détermination des
• ouvrages attenant à l'ouvrage courant résultats de la zone courante pour confec-
efforts s'exerçant sur la partie singulière. Ces
(rameaux, jonction avec un autre ouvrage tionner le cas échéant des modélisations sim-
pressions proviennent de l'action de l'eau ou
courant différent, niches de grandes dimen- plifiées. Quand cela est possible, des
du terrain. Conjointement il faut s'assurer
sions par rapport à l'ouvrage courant), mesures in situ au sein du revêtement ou du
que le revêtement autour de la singularité,
terrain encaissant complètent très utilement
• ouvrage de caractéristiques singulières considéré comme une ouverture, est apte à
les hypothèses de dimensionnement de l'ou-
dans sa totalité (géométrie très éloignée de canaliser et à encaisser la concentration d'ef-
vrage singulier.
la section circulaire, technologie de mise en forts générés. Les conséquences d'une dissy-
œuvre spécifique). L'incertitude de comportement plus mar- métrie éventuelle sont généralement négli-
quée sur les ouvrages singuliers, conduit à gées.

TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 165 - MAI/JUIN 2001 157


Groupe de Travail n° 29 - Utilisation des règles et normes générales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnels en béton armé et non armé
2.1 - Modélisation de la (coque déployée), le chargement du bord creusement de l'ouvrage singulier pour éva-
partie singulière supérieur de la plaque recevant une densité luer le comportement de la partie d'ouvrage
de charge équivalente à l'effort normal dans courant intéressée.
La partie singulière de l'ouvrage peut être son plan médian. La plaque est appuyée à sa
base. Les limites de la plaque sont choisies Pour cela, les efforts sollicitant le revêtement
modélisée comme une plaque soumise à une de l'ouvrage courant au voisinage de l'inter-
densité de charges équivalente aux pressions en fonction de la dimension de l'ouverture.
section avec l'ouvrage singulier peuvent être
transversales étendues à la longueur de la calculées avec la méthode des réactions
plaque, ceci pour la phase de calcul la plus hyperstatiques. Le modèle 3D correspon-
défavorable. Les bords de cette plaque sont 3 - OUVRAGE SINGULIER dant représente alors une portion du revête-
appuyés ou encastrés dans le revêtement. ATTENANT A L'OUVRAGE ment du tunnel au voisinage de cette inter-
L'effet normal qui est de compression en
général, est négligé, les moments de flexion
COURANT section.
éventuels dus à des décalages de feuillets Là encore, comme précédemment, le revête- Les poussées de terrain à appliquer au
moyens de la plaque et du revêtement sont ment de l'ouvrage courant au voisinage de modèle en temps que «charge active» peu-

ES
considérés. l'ouverture doit absorber les concentrations vent être évaluées à partir d'une analyse des
d'efforts et les effets de la dissymétrie ainsi résultats des calculs du revêtement en partie
2.2 - Modélisation de l'ou- créée. Les méthodes évoquées ci-dessus res- courante (par exemple à partir des valeurs
verture dans le revêtement tent utilisables tant que les dimensions de calculées des contraintes normales régnant
l'ouverture ne dépassent pas le tiers des sur l'extrados du revêtement en partie cou-
La déviation des contraintes due à la pré- dimensions correspondantes de l'ouvrage rante, majorées si nécessaire pour tenir
sence de la singularité peut par exemple être principal. Au-delà il faut nécessairement tenir compte de la présence de l'ouvrage singu-
étudiée par un modèle de plaque percée compte de l'influence de l'ouverture et du lier).

k
FT
JOURNEE D’ETUDES DU 14 NOVEMBRE 2001

Un environnement de qualité grâce au souterrain

Sujet : Effets positifs sur l’environnement (urbain) de la mise en souterrain d’infrastructures.

Aspects traités par divers spécialistes belges et étrangers :


• Restructuration du tissu urbain (ville, quartiers) grâce à la mise en souterrain ;
• Récupération de la ville : reconquérir des espaces à des fins de développement dense et mixte ;
A

• Reconquérir des espaces publics de surface attractifs et conviviaux ;


• Nouveaux dialogues subtils et forts entre la ville et les infrastructures souterraines ;
• Permettre, par des solutions souterraines, un redéploiement de l’offre de transport dans un but de mobilité
durable ;
• Présentation de diverses réalisations belges et européennes : urbaines, péri-urbaines, rurales.
Lieu : Autoworld, Parc du Cinquantenaire, Bruxelles
Traduction assurée en anglais.

Informations et inscriptions :
Secrétariat de l’A.B.T.U.S. - Résidence Palace - Rue de la loi 155 - boîte 1 - B - 1040 Bruxelles
Tél. : 32/2/287/31/40 - Fax : 32/2/287/31/44

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Notes :

ES
FT
A
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