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Écliptique

projection, sur la sphère céleste, de la


trajectoire annuelle apparente du Soleil

L'écliptique est le plan dans lequel


s’effectue l'orbite de la Terre autour du
Soleil, en supposant l’orbite plane (orbite
moyenne) et le Soleil immobile.

L'écliptique et sa relation avec


l'équateur céleste et l'axe de rotation
de la Terre.
Définition
Écliptique est, à l’origine, un adjectif (peu
usité hormis pour qualifier le système de
coordonnées écliptiques) signifiant
« relatif aux éclipses », et qui, par
extension, devint vers le ive siècle un nom
définissant :

Dans l’Antiquité : le cercle mitoyen du


zodiaque ;
Au xviiie siècle : l’orbite terrestre elle-
même ;
Aujourd’hui : le plan de l'orbite du
barycentre Terre-Lune autour du Soleil.
Pour des raisons historiques, ce plan est
souvent représenté par un cercle (voir ci-
contre), auquel cas, ce cercle est dans
l’écliptique et représente l’intersection de
la sphère céleste avec ce plan. La
définition moderne de l’écliptique fait que
le terme de « plan de l’écliptique » (bien
qu’il ait pu exister au xviiie siècle) est un
pléonasme : il convient d’utiliser soit
« écliptique » (qui est un plan), soit « plan
écliptique ».

Notice historique
Les astronomes anciens, du fait de leur
vision géocentrique, définissaient
l’écliptique comme le cercle mitoyen du
zodiaque :

L’abbé Halma dans son introduction à la


Composition mathématique de Claude
Ptolémée écrit :

« J'ai partout traduit aussi


littéralement que le génie de
chacune des deux langues a pu
me le permettre. J'ai même été
jusqu'à conserver les
dénominations de cercle
mitoyen du zodiaque pour
l'écliptique, que je n'ai ainsi
nommée qu'aux endroits où la
périphrase de Ptolémée auroit
été trop longue; »[1]

La première édition de l’Encyclopédie,


acceptant le système de Copernic, définit
l’Ḗcliptique comme étant l’orbite terrestre :

Ecliptique, sub. f. se dit plus


particulierement d’un cercle ou
d’une ligne sur la surface de la
sphère du monde, dans laquelle
le centre du Soleil paroît
avancer par son mouvement
propre : ou bien, c’est la ligne
que le centre du Soleil paroît
décrire dans sa periode
annuelle. Voyez Soleil, &c.

Dans le systême de Copernic qui


est aujourd’hui presque
généralement reçû, le Soleil est
immobile au centre du monde :
ainsi c’est proprement la terre
qui décrit l’écliptique ; mais il
revient au même quant aux
apparences, que ce soit la Terre
ou le Soleil qui la décrive.
L’écliptique se nomme
autrement orbite terrestre, ou
orbite annuelle, ou grand
orbe,… »[2]

Comme adjectif : l'abbé Halma dans son


introduction à la Composition
mathématique de Claude Ptolémée écrit :

« Comme [les éclipses] de soleil


n'arrivent que dans les
conjonctions, et que celles de
lune ne se font que dans les
oppositions, il [Ptolémée]
cherche les syzygies moyennes,
et ensuite les syzygies vraies par
la combinaison des mouvemens
périodiques et anomalistiques
pour en conclure les syzygies
écliptiques. »[3]

Delambre publie en 1817 les Tables


écliptiques des Satellites de Jupiter[4].

Mécanique céleste
L’écliptique joue un rôle prépondérant en
mécanique céleste et particulièrement
dans le système de coordonnées
écliptiques, dans lequel l'écliptique, en tant
que cercle mitoyen du zodiaque, depuis
Hipparque, porte la latitude écliptique.
Delambre, dans son discours préliminaire
de son Histoire de l'astronomie ancienne :

« Hipparque, après avoir inventé


la Trigonométrie, sentit la
nécessité de donner aux arcs de
l'écliptique pour origine
commune , l'intersection vernale
, qui était le sommet de tous les
triangles qu'il avait à
calculer.»[5]

Ce système de coordonnées est


particulièrement adapté à l’étude des
objets du système solaire. En effet, le
disque d’accrétion ayant entraîné la
formation de tout le Système solaire a
aussi contraint la matière — à l'origine des
planètes — à n'occuper qu'un volume
restreint : le plan du disque. Il en résulte
que les planètes se sont formées dans ce
volume restreint et ont, en conséquence,
une orbite qui est très peu inclinée
relativement à l'écliptique.

L'écliptique est incliné par rapport au plan


de l’équateur céleste d’un angle appelé
inclinaison de l'écliptique et valant environ
23° 26′ 11″ au 1er janvier 2023 ; cet angle
exprime l’inclinaison de l’axe de rotation
de la Terre sur elle-même, par rapport à
une normale de l’écliptique. Quant au plan
orbital de la Lune, son inclinaison varie de
5° 01′ 01″ à 5° 17′ 35″ par rapport à
l’écliptique, avec une moyenne de
5° 08′ 48″.

Puisqu’il y a environ 365,24 jours dans une


année tropique et 360 degrés dans un
cercle, le Soleil semble se déplacer le long
de l’écliptique à la vitesse de 59,138 8
minutes par jour soit presque 1 degré par
jour. Ce mouvement d’ouest en est est
contraire au mouvement apparent d’est en
ouest de la sphère céleste.
Points particuliers de l'écliptique

L'intersection de l’écliptique et du plan de


l’équateur céleste est une droite.

Quand ils sont chacun représentés par un


cercle (comme sur une sphère armillaire),
l'écliptique et l’équateur céleste, se
croisent en deux points diamétralement
opposés appelés nœuds.
Équinoxes et solstices

L'écliptique (en noir) coupe l'équateur


céleste (en vert) en deux points. L'un
d'eux est le point vernal (en rouge)
(position du soleil lors de l'équinoxe
de printemps de l'hémisphère nord).

On appelle équinoxes les moments où le


Soleil sur la sphère céleste se trouve
exactement en l'un de ces nœuds. La ligne
des nœuds est alors confondue avec l’axe
Soleil-Terre. À ces moments, jour et nuit
durent chacun environ douze heures, et
ceci en tout point du globe terrestre. L'une
de ces deux intersections se nomme point
vernal. Il correspond à la position du Soleil,
sur la sphère des fixes, lors de l'équinoxe
de printemps dans l'hémisphère nord et
constitue l'origine de la mesure de la
latitude céleste (le zéro). Le point sur
l’écliptique qui est le plus au nord de
l’équateur céleste s’appelle solstice d’été
dans l’hémisphère nord et solstice d'hiver
dans l’hémisphère austral.

Nœuds

Les points où l'orbite d'un astre du


Système solaire coupe le plan de
l'écliptique s'appellent des nœuds. Dans
son mouvement autour de la Terre,
laquelle tourne autour du Soleil, la Lune
coupe également le plan de l'écliptique en
deux nœuds. Si une nouvelle lune ou une
pleine lune se produit à l'endroit d'un
nœud, il en résulte une éclipse, car dans ce
cas Lune, Terre et Soleil sont alignés dans
le plan de l'écliptique.

Notes et références
1. Abbé Halma, Syntaxe mathématique
de Ptolémée (lire en ligne (https://galli
ca.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39710.r=Pt
ol%C3%A9m%C3%A9e%20Halma?rk=2
1459;2) [archive]), p. XIIX
2. Denis Diderot , Jean Le Rond
d'Alembert., Encyclopédie ou
Dictionnaire raisonné des sciences,
des arts et des métiers (lire en ligne (h
ttps://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%8
0%99Encyclop%C3%A9die/1re_%C3%
A9dition/ECLIPTIQUE) [archive]),
p. 299
3. Abbé Halma, Syntaxe mathématique
de Ptolémée, p. XXII
4. Jean-Baptiste Delambre, Tables
écliptiques des Satellites de Jupiter
5. Jean-Baptiste Delambre, Histoire de
l’astronomie ancienne Tome 1, Mme
Veuve Courcier, 1817 (lire en ligne (htt
ps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97
953774/f25.item) [archive]), p. XIII
Voir aussi

Articles connexes

Pôle de l'écliptique
Jour
Éclipse

Liens externes

(en) Glossaire de l'astronomie


fondamentale (NFA) (http://syrte.obsp
m.fr/iauWGnfa/NFA_Glossary.htm
l) [archive] de l'Union astronomique
internationale.
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