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Thème 3 : La Terre, une entité - 7 heures

Chapitre 1 : La Terre dans l’univers- 3 heures

Voie lactée- pose : 25 s

Voie lactée pose : 2 h


Galaxies

Amas de galaxies (Univers)

I. Représentation du système solaire -1 heure


Dans l’Antiquité : en observant le ciel, nous pouvons identifier 2 types d’objets célestes :

– ceux dont nous distinguons le mouvement : les planètes = astres errants. Les Grecs
comptaient 7 planètes : la Lune, le Soleil, Vénus, Mercure, Mars, Jupiter et Saturne. Le soleil
tourne autour de la Terre : géocentrisme.

– ceux qui nous paraissent immobiles : les étoiles (les galaxies ne sont pas connues à l’époque)

Eudoxe de Cnide (408–355 av. J.-C.), Aristote


(384–322 av. J.-C.) et d’autres Grecs, conçoivent
l’univers comme un ensemble de sphères concentriques
autour de la Terre. Sur la sphère la plus éloignée sont
fixées les étoiles. La Terre est forcément immobile car
les projectiles pesants envoyés vers le haut et en ligne
droite reviennent au même point. En effet, si la planète
tournait, ces projectiles ne pourraient pas retomber à leur point de départ puisque le sol se serait
déplacé pendant leur trajet aérien.

Pythagore (VIe siècle avant J.-C.) : les planètes ne sont pas elles-mêmes en mouvement, mais
portées par une sphère qui elle est en mouvement.

Philolaos (un disciple de Pythagore) : contre l’avis général, il imagine la Terre comme une
sphère en rotation autour d’un feu central qu’il nomme Hestia. Ainsi, la rotation de la Terre sur elle-
même explique l’alternance jour nuit et le mouvement de la voûte
céleste. Ses idées ne sont pas reprises.

Ptolémée (IIe siècle après J.-C.) : il abandonne les sphères solides


et aborde l’astronomie de façon géométrique. Il explique que les
planètes décrivent de petits cercles (les épicycles) autour de la Terre :
en effet, les planètes se déplacent à vitesse constante sur un cercle
(épicycle) dont le centre se déplace à vitesse uniforme sur un cercle (le déférent) centré sur la Terre.
Copernic (1473–1543) : en 1543, l’astronome polonais annonce que la Terre tourne sur elle-
même et autour du Soleil : héliocentrisme. Ses idées sont acceptées par l’Eglise puisqu’il présente
ceci comme un moyen commode pour décrire le mouvement des astres mais que cela ne correspond
pas à la réalité !

Brabé : son modèle est encore différent mais un bon compromis : la Terre est au centre du
monde, le soleil tourne autour de cet astre et les autres planètes tournent autour du Soleil.

Galilée (1564–1642) : en découvrant les satellites de Jupiter, il apporte un argument


irréfutable. En effet, les défenseurs du géocentrisme faisaient remarquer une incohérence dans
l’héliocentrisme : si tous les astres tournent autour du
Soleil, pourquoi la Lune tourne-t-elle
autour de la Terre ? Grâce à
l’utilisation de la lunette
astronomique, Galilée observe 4
satellites de Jupiter. Il conclut que
les astres les moins lourds tournent
autour du plus lourd et donc, la Terre tourne autour du Soleil, elle n’est donc pas
le centre du monde. L’Eglise est défavorable, d’où procès de Galilée. Il est alors assigné à
résidence, mais continue ses recherches.

Il résout enfin le problème : « si la Terre est en mouvement, comment se fait-il que nous n’en
ressentions pas les effets ? » en répondant : « nous accompagnons le mouvement de la Terre, nous
ne le ressentons donc pas, de la même manière qu’un boulet lâché du haut du mât d’un bateau en
mouvement retombe directement au pied du mât et non derrière ». Il vient de poser le principe
d’inertie.

Giordano Bruno : le frère dominicain italien appuie les dires de Copernic et affirme même
qu’il existe d’innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils. Il n’y
a d’ailleurs aucun astre au milieu de l’univers puisque celui-ci s’étend également dans toutes les
directions. Il croit en l’infinité de Dieu qui ne se serait donc pas borné à créer un seul monde fini.
Bruno sera condamné par l’Inquisition et brûlé vif pour hérésie en
1600 !

Isaac Newton (1642–1727) : il porte le coup de grâce au


modèle géocentrique, notamment en mettant en équation les
trajectoires des planètes qu’il explique par la gravitation universelle.
La Terre est donc attirée par le soleil, mais sa vitesse le maintient en orbite autour de celui-ci.
Et de nos jours....

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TP 9 – Le système solaire

Durant des siècles, la position de la Terre dans l’univers a opposé scientifiques et


ecclésiastiques, conduisant même l’Inquisition à brûler vif les contradicteurs qui n’adoptaient pas
leur doctrine. Pour les religieux, la Terre était obligatoirement le centre du monde puisqu’elle
résultait de l’œuvre de Dieu. Par ailleurs, on crut très longtemps (et aujourd’hui encore pour les
derniers réfractaires) que la Terre et la Lune, comme tout astre, étaient plats.

Comment prouver que la Terre tourne bien autour du Soleil ? La Lune est-elle plate ou
ronde ?

Pour élucider cette problématique, il suffit de répondre aux petites questions suivantes...
Vous devez PROUVER avec les documents fournis et non affirmer simplement d’après vos
connaissances actuelles !

I- Géo- ou héliocentrisme ?

Grâce à sa lunette astronomique, Galilée représente les


phases de Vénus tout au long de l’année. Voici ses dessins, à
l’échelle.

1- Pourquoi de telles différences de taille pour Vénus ?

Ptolémée considérait dans sa conception géocentrique que Vénus décrivait de petits cercles
(les épicycles) autour de la Terre, tandis que l’héliocentrisme considère que toutes les planètes
tournent autour du soleil.
2- Représentez en grand, sur votre copie, les 2 dessins ci-dessus. Laissez la marge pour le
correcteur !!!

3- Ajoutez ensuite à côté de chaque point, l’aspect de la planète Vénus vue DEPUIS LA TERRE
(pas depuis l’espace) selon l’exemple ci-après. Légendez pour qu’il n’y ait AUCUNE confusion (ou
sinon, par défaut, prenez du blanc ou du jaune pour zone éclairée !)

4- Laquelle des deux conceptions reflète la réalité (géocentrisme ou héliocentrisme) ? Cherchez des
arguments sur vos dessins de la réponse précédente.

II- Quelle est l’apparence de la lune ?


5- Sur cette photo de la Lune, cherchez un ou des arguments qui
permettraient de prouver que l’astre est plat, ou à l’inverse, sphérique.
Vous pouvez argumenter avec un schéma explicatif.

6- Comme l’héliocentrisme est unanimement démontré et admis de nos jours, recopiez le schéma ci-
dessous afin de représenter au bon endroit les phases de la Lune visibles sur la photo (comme
pour la question 3 en fait).

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Le 11 août 1999, on pouvait photographier depuis la baie de Somme cette splendide éclipse
solaire totale (photos ci-dessous de 2 phases, non à l’échelle).

7- Faîtes un schéma expliquant comment se produit cette éclipse.

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Le 16 août 2008, en Suède, avec


cette éclipse lunaire partielle, notre satellite
présentait l’allure d’un astre rougeâtre
(première photo) alors qu’habituellement,
l’aspect est celui de la seconde photo lorsqu’on observe le premier quartier.

8- Pourquoi un tel phénomène ? Faîtes un schéma d’interprétation.

>> Correction du TP 9 :

La taille différente de Vénus s’explique par la proximité ou l’éloignement par rapport à la Terre.

L’observation détaillée des phases de Vénus permet à Galilée de réfuter définitivement la


conception géocentrique.

II. Comprendre l’aspect de la lune -1 heure

A- Ronde ou plate ?

Argumentation ?
* gibbeuse = bossue

B- Les éclipses

Eclipse solaire totale : Observé depuis la Terre, le disque du Soleil est caché par la Lune, mais pas
la couronne.
Photos quelques instants avant que l’éclipse solaire soit totale, montrant que les diamètres apparents
du Soleil et de la Lune sont les mêmes sur Terre. Le « diamant » apparaît lorsque les tout derniers
rayons lumineux passent encore.

Eclipse de lune : La Lune se retrouve dans le cône d’ombre de la Terre ; elle n’est plus éclairée par
le Soleil.

C- Les effets de la Lune sur la Terre :

Clair de Terre : Première photo historique depuis l’espace (orbite lunaire)- 23 août 1966- Nasa
La Terre et la Lune s’attirent mutuellement (force d’attraction). Ainsi, la Lune déforme les
océans et crée les marées. Son lent déplacement autour de la Terre explique l’alternance de 2 marées
hautes et 2 marées basses à un endroit donné. Par ailleurs, le Soleil nuance l’effet de marée. Ainsi,
aligné avec la Lune, il induit un niveau de la mer plus haut = marée de vive eau, ou de fort
coefficient, jusqu’à 150 dm = 15 m !

idem pour déformation du sol solide, jusqu’à 40 cm, 2 fois par jour !

>> Diaporama sur éclipse du 11 août 1999.

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TP 10 : Y a-t-il une vie ailleurs ?

TP 10 : Une vie ailleurs que sur Terre ?

A notre connaissance, dans l’univers, seule la Terre possède la vie.

Mais la vie serait-elle possible ailleurs ?


Exploitez tous les documents pour expliquer si on peut envisager la vie ailleurs, actuellement, ou
plus tard.

N’oubliez pas d’argumenter et de nommer les documents que vous utilisez. Pensez aussi à
d’éventuels schémas explicatifs.

Document 1 : Zone d’habitabilité.


La zone d’habitabilité (en orange)
correspond au secteur possédant
une température convenable
pour la vie, déterminée par la
distance au Soleil. Les conditions
favorables sur Terre sont par
ailleurs la présence d’eau et de
dioxygène (pour la respiration), ou de CO2 (photosynthèse).

Document 2 : Non contamination spatiale


Document 3 : Titan

Document 4 : Encélade

Document 5 : Antarctique
Document 6 : Les Tardigrades

Description
Taille entre 0,1 et 1,5 mm.

Les tardigrades vivent en grand nombre dans les zones où on trouve de la mousse et des
lichens, leurs aliments de prédilection.
Sinon, depuis le haut de l'Himalaya (à plus de 6 000 m) jusque dans les eaux profondes (par
4 000 m de profondeur), et des régions polaires à l'équateur.

Des capacités hors normes !


Les tardigrades figurent parmi les animaux les plus résistants, capables de résister à des
contraintes extrêmes qui tueraient presque n'importe quelle autre forme de vie.

Cela est notamment dû à leur possibilité d'entrer en cryptobiose: les tardigrades ont en effet
la faculté d'entrer dans un état proche de la non-vie, durant lequel l'activité vitale devient presque
indécelable en s'abaissant à 0,01 % de la normale.
Pour entrer en cryptobiose, ils rétractent leurs huit pattes et déshydratent presque
complètement leur organisme (perte de plus de 99 % de leur eau), remplaçant l'eau à l'intérieur
de leurs cellules par un sucre non réducteur, le tréhalose, qu'ils synthétisent. Ce sucre se
comporte comme une sorte d'antigel et préserve les structures cellulaires. Pour compléter la
protection, ils s'entourent d'une petite boule de cire microscopique appelée tonnelet. Lors du
retour à des conditions dites normales, l'ourson d'eau redevient actif en une durée qui va de
quelques minutes à quelques heures.
 Vide : En 2007, des tardigrades ont été exposés au vide intersidéral en même temps
qu'aux radiations solaires directes par la mission FOTON-M3, en orbite autour de la Terre, et
plusieurs ont survécu.
 Rayonnements : les tardigrades ont une très forte résistance aux rayonnements (rayons X
ou ultraviolets) ― plus de 1 100 fois ce que l'homme peut endurer.
 Déshydratation : les tardigrades ont une extrême tolérance à la dessiccation, ce qui leur
permet de coloniser les déserts les plus secs : ils peuvent faire varier la proportion d'eau dans
leur corps de plus de 80 % à moins de 3 %. En cas d'absence totale et prolongée d'eau, ils
peuvent survivre plus de 10 ans en cryptobiose sans la moindre trace d'eau, et reprendre leur
activité quand ils sont réhydratés.
 Température : les tardigrades figurent parmi les rares animaux à pouvoir poursuivre leur
activité par des températures très en dessous de zéro, notamment sur (et parfois dans) les
glaces de l'Himalaya et du Groenland. Ils peuvent même survivre plusieurs jours à des
températures proches du zéro absolu, à - 272,8 °C. Leur résistance est également
exceptionnelle dans de hautes chaleurs : ils peuvent survivre plusieurs minutes à 150 °C.
 Salinité : ils résistent à des salinités extrêmes soit en formant un tonnelet imperméable aux
sels, soit par osmobiose.
 Produits toxiques : selon des résultats de laboratoire qui restent à confirmer, les
tardigrades présenteraient également une exceptionnelle résistance à de nombreux produits
toxiques, grâce à une réponse immunitaire appelée « chimiobiose».

Document 7 : Mort programmée du soleil

Le Soleil brille car il brûle un combustible, l'hydrogène qui est transformé en hélium dans
un processus de fusion nucléaire. D'ici 5 à 7 milliards d'années, cette réserve viendra à manquer,
le Soleil puisera alors l'hydrogène dans l'enveloppe extérieure de son noyau, dans une couche
proche de la surface du Soleil. Conséquence : les couches externes de notre Soleil se dilateront
progressivement, faisant enfler considérablement notre étoile dont la taille sera multipliée par
200 !
L'hélium accumulé dans le cœur de notre Soleil commencera ensuite à fusionner en
formant du carbone et de l'oxygène tandis que, en périphérie, dans la « coquille » qui entoure le
cœur, l'hydrogène restant sera lui aussi en fusion. L'énergie libérée sera alors considérable : notre
étoile sera devenue une géante rouge (rouge puisque l'enveloppe extérieure de l'astre, plus loin
du centre, se refroidira partiellement) 10 000 fois plus lumineuse que le Soleil actuel !

Le diamètre du Soleil continuera d'enfler et englobera alors les premières planètes du


système, Mercure et Vénus, qui seront désintégrées tandis que la Terre et probablement Mars
seront définitivement brulées.
Correction du TP 10 : Une vie ailleurs

Correction TP 10 : Une vie ailleurs ?

Introduction : Hormis le fait de supposer, loin dans l’univers, une forme de vie très différente de
ce que nous connaissons sur Terre, est-il déjà possible de concevoir une vie « terrienne » ailleurs,
dans notre système solaire aux conditions très hostiles ?

I. Quelles conditions doit réunir un milieu de vie ?

Doc.1

Il faut chercher une planète réunissant les conditions suivantes :

Température moyenne > On a déjà vu que si la température corporelle est trop chaude ou trop basse,
nous mourons.
Dioxygène en grande quantité sur Terre ; les végétaux ont, eux aussi, besoin de O2 (pour la
respiration), même s’ils effectuent la photosynthèse grâce à CO2.
Eau en très grande quantité (contenu principal des cellules)
>>> Tout ceci définit la zone d’habitabilité, donc l’emplacement d’une planète à une distance
précise de l’étoile.

II. Les conditions extrêmes connues sur Terre.


Doc.5 : Lac enfoui, en Antarctique
En Antarctique, des bactéries vivent dans : lac dépourvu d’O2, salé, sans lumière (et donc sans
photosynthèse) et à température très basse. Elles utilisent du fer ferrique au lieu d’O2. Donc on sort
des formes de vie habituelles.

Doc.6 : Autre forme de vie extrême >> le Tardigrade >>> il vit sur Terre mais....

.... supporte le grand froid polaire, le chaud, capable de vivre dans le vide !!!, résiste aux rayons
nocifs du soleil (hors de l’atmosphère) et résiste au O°K (le O absolu = - 273°C => température du
vide).

III. Une vie possible ailleurs, de nos jours.


A. Près de la Terre

Doc.2 :

En 1970, une bactérie terrestre a survécu 2 ans dans le vide (absence d’O2) et aux radiations
solaires, par – 250°C !
>> donc la vie est possible en dehors de la Terre.

B. Dans les confins du système solaire


Doc. 4 : Encélade.

Saturne (6éme planète, donc fort éloignée de la zone d’habitabilité) possède un satellite
(Encélade) aux propriétés suivantes :
> glace superficielle (environ – 180°C)
>mais présence d’eau profonde à 0°C (preuve par présence de geysers)
Donc compatible avec les êtres vivants extrêmes connus sur Terre (bactéries et Tardigrades) qui,
de surcroît, survivent dans le vide, sans O2... >> Une vie possible actuellement sur Encélade !

IV. Et à la mort du Soleil...

Doc.3 : Titan Doc.7 :


Titan et Encélade sont actuellement à environ – 180°C en raison de la distance au Soleil
mais....
... le Soleil sera à l’agonie dans 5 milliards d’années avec phase d’expansion >>> déplacement de
la zone d’habitabilité et donc vie alors possible sur ces satellites (si elle n’existe pas déjà ???)

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Chapitre 2 : L’histoire de l’âge de la Terre 4 heures dont 1 heure pour un DS

I. L’âge au cours des siècles -1 heure

Aristote (384-322 av. JC) :

« L’ensemble du ciel n’a pas été créé, il ne peut pas davantage périr, mais il
est un et éternel, et il n’a ni commencement, ni fin, durant toute l’éternité. »

Johannes Kepler (1571-1630) : Astronome allemand, donne pour la Terre l’âge de 3993 av. J.C.
James Ussher (1581-1656) : archevêque anglo-irlandais propose la date du 23 octobre 4004 av.
J.C.

Isaac Newton (1642-1727) : Astronome mathématicien anglais, il calcule 3998 ans av. J.C.

Edmond Halley (1686-1742) :

Il explique que la salinité de la mer est due aux apports par les rivières de sels issus de
l’érosion des montagnes. Ainsi, l’océan se charge progressivement en sels, et évapore l’eau
douce ; il suffit d’estimer la quantité de sels des océans et le débit total des fleuves >> d’où
déduction de la durée de l’apport en sels.

L’âge des océans est alors estimé à 90 millions d’années, mais la méthode est erronée pour
diverses raisons, comme la connaissance des profondeurs réelles des mers, donc le calcul du
volume, les processus de perte de sel par le vent, les dépôts... Cependant, cette estimation a
longtemps joué un rôle, jusqu’au début XXème siècle.
Buffon (1707-1788) :

Naturaliste ; en 1755, il mène une expérience consistant à


chauffer au rouge une boule de fer et à mesurer le temps de
refroidissement. En effectuant ceci sur plusieurs diamètres, il
souhaite transposer ses résultats à la Terre >> 96 670 162 ans.

Pourquoi proposer une boule de feu pour la Terre ? Il


constate que les mineurs descendant sous la Terre sont
confrontés à une hausse de température (3°C pour 100 m) et
déduit que ce réchauffement (gradient géothermique) correspond à la libération de chaleur
résiduelle produite lors de la formation de la Terre, seule source de chaleur connue à l’époque.

Par ailleurs, il tient compte de l’épaisseur


impressionnante des sédiments dans les Alpes et la
lenteur des dépôts >> il aboutit à une évaluation de
quelques millions à 3 milliards d’années. En fait,
la vitesse de sédimentation varie beaucoup selon les
zones étudiées, et elle n’est pas homogène.

Lord Kelvin (1824-1907) : Physicien le plus réputé de son époque, reprend les expériences de
Buffon mais en nuançant avec la formule mathématique de Fourrier : le refroidissement est plus
lent avec la profondeur. Il calcule alors 20 à 40 millions d’années. Cependant, il oublie un
facteur très important, qui ne sera découvert que plus tard.

Charles Darwin (1809-1882) :

Lors de l’évolution, la transformation extrêmement lente des animaux


s’établit sur le mécanisme de la sélection naturelle. Il est donc nécessaire que les
temps géologiques soient considérablement grands (plusieurs centaines de
millions d’années).

Darwin prend également l’exemple de la vallée de Weald, large de 35 km, et


signale qu’elle a été creusée par l’érosion dans un massif rocheux qui mesurait
initialement plusieurs centaines de mètres de hauteur. Il tente alors le calcul de la durée
nécessaire à ce creusement.
Exercice : en 1789, Jacques-Elie de Lamblardie
étudie l’érosion des falaises calcaires de Haute-
Normandie. Aujourd’hui, la quantification précise
des vitesses de recul de ces falaises reste
d’actualité, notamment pour la gestion du risque
d’érosion côtière. Pensez-vous que la vitesse
d’érosion de ces falaises puisse servir d’outil de
datation ?

... et, en 2020, très bizarrement... un élève de terminale, affirme encore, malgré toutes les
progressions dans la pensée scientifique : 150 000 ans pour la création de la Terre, et environ
4000 ans pour la première forme de vie !!!

Big Bang (15 Ga) ... et naissance du système solaire (4,6 Ga)
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II. La datation grâce à la radioactivité - 1 heure

Henri Becquerel : Découverte, par sérendipité, de la radioactivité ; en effet, en


raison d’un manque de soleil, Becquerel laisse dans un tiroir les plaques
photographiques à proximité de lames d’uranium et découvre quelques jours
plus tard qu’elles sont imprégnées ! Il parle de rayons
« uraniques »

Ernest Rutherdorf (1871-1937): il déclare que certains atomes radioactifs se


désintègrent au cours du temps en atomes radiogéniques. Leur désintégration
s’accompagne d’un rayonnement et d’un dégagement de chaleur. Sa découverte met
à mal les conclusions de Kelvin. En effet, cela montre que la Terre possède une
source de chaleur interne que Kelvin n’avait pas envisagée, et ses calculs sont donc à
revoir.

Pierre (1859-1906) et Marie (1867-1934) Curie :

Ces physiciens purifient le radium en 1903 et montrent que sa désintégration produit une grande
quantité de chaleur. Étant donné que de nombreux éléments naturels présents dans la terre
contiennent du radium, le raisonnement de Kelvin est totalement remis en cause sur la datation de la
Terre.
Frederick Soddy (1877-4956) : la notion d’isotopes est découverte en
1911, afin de rendre compte des propriétés chimiques très proches de certains
éléments. Ainsi, 2 isotopes ont le même nombre de protons et d’électrons, mais
pas le même nombre de neutrons.

Alfred Nier (1911-1994) :

En 1940, Nier élabore un spectromètre de


masse. Avec la mise au point de cet appareil, il
devient possible de mesurer très précisément des
rapports d’abondance entre différents isotopes.

Clair Patterson (1922-1995) : Géochimiste américain, Patterson applique la


méthode plomb-plomb à 5 météorites et obtient une droite isochrone attribuant un
âge de 4,55 milliards d’années. C’est l’âge de la Terre admis par la communauté
scientifique aujourd’hui encore.

Météorite ferreuse &


droite isochrone
Datation en 2014 de la plus vieilles roche terrestre.

Désintégration de l’uranium en plomb

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III. La radioactivité au service de la science – 2 heures

Méthode du carbone 14 :

Dans quel cas, un échantillon se ferme-t-il ? >> Explication avec le carbone 14 (14C)
L’atmosphère est continuellement bombardée par des
rayons cosmiques entraînant des réactions nucléaires qui
libèrent des neutrons. Ces derniers réagissent avec l’azote
pour donner du 14C, isotope radioactif du 12C. *
le neutron enlève un proton à l’azote qui devient C

Cet isotope radioactif est instable et se désintègre progressivement. Pour un atome de 14C
dans l’atmosphère, on compte environ 1000 milliards d’atomes de 12C (isotope stable).

Les 14C intègrent le CO2 qui est assimilé par les plantes (photosynthèse) et se dissout dans les
lacs et les océans. Un animal incorpore (alimentation) indifféremment les 2 isotopes dans les
mêmes proportions que celles de l’atmosphère. Toutefois, à sa mort, les échanges ne s’opèrent
plus avec l’extérieur et progressivement la teneur en 14C va diminuer dans les restes fossiles.

Pour le 14C, la période T ½ = 5370 ans

Au cours du temps, les éléments père radioactifs se désintègrent en éléments fils dits
radiogéniques. Le temps de demi-vie (période radioactive T ½) correspond à la durée écoulée
lorsque la moitié de la quantité d’éléments père est désintégrée.

Il suffit de mesurer la quantité restante de 14C dans le fossile (valeur y des ordonnées) et donc de lire
le temps écoulé (valeur x des abscisses) > c’est la datation absolue.

Limites de la méthode 14C :

Age maximum possible : environ 35 000 ans, et uniquement de la matière organique.

Grottes de Chauvet et
Lascaux.
Par défaut de fossiles, il est possible de faire une datation à partir des éléments utilisés pour
les peintures pariétales, comme le charbon de bois qui était calciné à l’époque des peintres
préhistoriques. Sur le même principe, les bandelettes de lin entourant les momies sont utilisés pour
la datation, puisqu’étant de la matière organique.

Momie dans bandelettes de lin. datation des pigments


minéraux

Récemment, la datation 14C a été employée sur des pigments minéraux issus de cosmétiques
fabriquées en Égypte ancienne. Ces pigments, la cérusite et la phosgénite, contiennent des
carbonates de plomb. La phosgénite est très rare dans la nature mais les Égyptiens maîtrisaient
parfaitement sa synthèse à partir d’un carbonate de calcium prélevé dans les lacs salés où il était
formé à partir du CO2 atmosphérique. Si le pigment est synthétique, son âge est alors celui du
moment de fabrication des cosmétiques.

Comment dater Lucy, vieille de 4 millions


d’années ?

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Exercices de datation - 1 heure - : photocopie (âge gneiss, chondrite... avec méthode-


strontium)
Fonction mathématique de forme générale : y = a . x + b

Ici, la formule devient y = x . a + yo d’où a = ? à vous de chercher ! Posez


le calcul.

Puis, sachant que a = λ . t , vous devez modifier de nouveau la formule pour


chercher la seule inconnue : le temps t (exprimé en années) d’où t = ?

En effet, λ est connu puisque


Réponse : y = x . a + yo d’où a = (y - yo ) / x

Or, a = (y - yo ) / x équivaut à λ . t = (y - yo ) / x

Donc t = [ (y - yo ) / x ] / λ ce qui revient à la formule : t = (y - yo ) / x . λ .

>>> TP 8 - Datation radiochronologique. Appliquez sur les exercices de datation : photocopie


(âge gneiss, chondrite...)

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