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net/publication/329358853
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All content following this page was uploaded by Brahim Mohammedi on 29 February 2020.
Résumé : L’objectif de ce travail est la modélisation par une approche numérique en utilisant
un code CFD pour analyser la nouvelle classe de fluides caloporteurs composés par des
nanoparticules métalliques (particules de taille nanométrique) dispersées dans un liquide de
base sur la performance d’un échangeur de chaleur tubulaire ou le fluide chaud circule dans le
tube interne, alors que le fluide froid s’écoule dans l’espace annulaire. En se servant des lois
de mélange couramment utilisées pour une meilleure connaissance des propriétés
thermophysiques du nanofluide utilisé, Al2O3 en l'occurrence, qui est un oxyde d'aluminium
avec une dimension de 20 nm ayant une forme cylindrique. Les effets de la fraction
volumique et la nature des nanoparticules pour différentes modes de fonctionnements sont
analysés. L'échangeur tubulaire est caractérisé par une géométrie cylindrique, ce qui permet
de réaliser un maillage bidimensionnel symétrique au niveau de la ligne médiane de la
section, c'est un axe de rotation utilisé pour simplifier la géométrie. Les résultats révèlent que
l’adjonction de nanoparticules affecte la structure de l’écoulement et améliore le transfert de
chaleur en comparaison aux cas de fluides conventionnels. Les meilleures performances de
l’échangeur de chaleur sont obtenues quand en introduisant des nanoparticules au fluide de
base pour la configuration du contre courant.
I. INTRODUCTION
On définit les échangeurs de chaleur comme des dispositifs qui, à des températures
différentes, échangent des calories entre deux ou plusieurs fluides. Généralement, le transfert
de chaleur se fait par l’intermédiaire d’une paroi solide sans que les fluides ne se
mélangent. Ils sont utilisés dans une grande variété d'applications [1]. Il existe différents
classements des échangeurs de chaleur en fonction du type de construction, de la nature des
deux fluides (liquides, gaz, condensation, évaporation), du mode de circulation des fluides
(co-courants, contre-courants, courants croisés), du mode de transfert de chaleur (convection,
rayonnement), du contact (direct ou indirect entre les deux fluides) et de la construction
(critère technologique) & application [1]. Le point le plus important dans l’industrie de ces
appareils est leur dimensionnement et l’optimisation de leur fonctionnement dans le but de
contrôler leur fonctionnement. En effet, la géométrie et les conditions de fonctionnement
induisent des variations du coefficient d’échange thermique.
Pour éviter la dégradation des performances des échangeurs, le surdimensionnement en
termes de surface d’échange s’avère la seule solution envisagée, ce qui se traduit par un
encombrement important et un prix de revient élevé et ces deux critères ne sont pas
souhaitables en industrie des échangeurs de chaleurs. Or il s’avère que la conductivité
thermique d’un fluide non métallique est très faible et que l’ajout de particules nanométriques
dans un fluide, comme par exemple des particules d’oxyde métallique (oxyde d’Aluminium,
Al2O3) ou des nanoparticules métalliques (l’Aluminium, Al) dans l’eau, pourraient augmenter
CFD & Tech 2018 12 – 14 Novembre 2018, CRND-Draria, Alger
le transfert de chaleur par rapport au cas des fluides conventionnels en modifiant de manière
significative la conductivité thermique du fluide porteur.
Durant ces dernières années, plusieurs systèmes énergétiques ont été développés dans le
domaine industriel produisant des flux de chaleur très élevé, là où les fluides de
refroidissement conventionnels comme l’eau, l’éthylène-glycol et l’huile ne sont pas
efficaces. L’idée est d’améliorer les propriétés thermophysiques des fluides, en introduisant
des particules solides de très bonnes caractéristiques thermiques et de taille nanométrique,
dimension critique inférieure à ~100 nm, au sein du fluide de base.
Cette nouvelle génération de fluides porte le nom de "Nanofluides". Ce terme a été
introduit par Choi [2] au niveau du laboratoire d’Argonne en U.S. American 1995 et reste
couramment utilisé pour caractériser ce type de suspension colloïdale. L’adjonction dans un
liquide de certains types de nanoparticules, même en très faible concentration (1% en
volume), permet d’augmenter la conductivité thermique de ce dernier de 150% dans le cas de
nanotubes de carbone et de 40% pour des nanoparticules d’oxyde de cuivre et plus de 20%
pour des oxydes d’aluminium [3, 4].
De nombreuses recherches ont été menées depuis 2001 sur cette nouvelle classe de
nanofluides afin de permettre une meilleure compréhension des mécanismes mis en jeu, et
mettre ainsi au point des fluides caloporteurs plus performants. La forte conductivité
thermique des nanofluides les désignent en effet comme des candidats potentiels pour le
remplacement des fluides porteurs utilisés dans les échangeurs thermiques en vue d’améliorer
leurs performances [3]. Certaines limitations susceptibles de réduire les performances des
nanofluides utilisées à la place des fluides caloporteurs purs, ont été étudiées. Les
nanoparticules les plus utilisées pour l’obtention des nanofluides sont les oxydes métalliques
comme les oxydes d’Aluminium (Al2O3), les oxydes de Cuivre (CuO), les oxydes de Silicium
(SiO2) et les oxydes de Titanium (TiO2). Les nanoparticules métalliques les plus utilisées pour
l’obtention des nanofluides sont l’Aluminium, le Cuivre, l’Or et l’Argent.
𝑚𝑓 + 𝑚𝑠 𝜌𝑓𝑉𝑓 + 𝜌𝑠𝑉𝑠
𝜌𝑛𝑓 = ()
𝑚
𝑉
𝑛𝑓
=
𝑉𝑓 + 𝑉𝑠
=
𝑉𝑓 + 𝑉𝑠 (1)
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑉𝑠
𝜑= = (2)
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑛𝑎𝑛𝑜𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑉𝑠 + 𝑉𝑓
ou nf est la masse volumique du nanofluide, f est la masse volumique du fluide de base et s
est la masse volumique des nanoparticules solides.
Pour la détermination de la chaleur spécifique d’un nanofluide, on utilise, suivant les
auteurs dont Pak et Cho, l'une ou l'autre des deux relations suivantes [5]:
avec (Cp)f et ( Cp)s désignent respectivement les chaleurs spécifiques du nanofluide, du fluide
de base et des nanoparticules.
Différents modèles sont établis pour le calcul de la viscosité des nanofluides, à savoir le
modèle donné par Einstein, celui de Batchelor, celui donné par Pack et Cho et enfin le modèle
de Maiga et al. qu'on a utilisé dans cette étude dont la formulation est ci-dessous:
3
𝑛= (7)
𝛹
L’avantage des méthodes numériques est que toutes les quantités physiques liées à
l’écoulement, comme le champ de vitesse champ de pression contrainte etc.. sont
immédiatement disponible en tout point. Les codes CFD, ont l’avantage de mettre en œuvre la
mécanique des fluides avec un minimum d’hypothèses. Elles résolvent notamment les
équations non-linéaires instationnaire et compressible.
Le système étudié est un échangeur de chaleur composé d’un seul tube coaxiale simple a
section circulaire, d’une longueur L de 2.5 m et un diamètre intérieur Di de 0.01 m et un
diamètre extérieur Do de 0.02 m, l’épaisseur de la paroi interne est considérée négligeable,
voir figure 1. L’eau chaude circule dans la conduite interne et la nanofluide, Al2O3, avec le
fluide de base, l’eau en l’occurrence, circulent dans la partie annulaire. Les deux fluides
entrent avec des profils de température et de vitesse axiale uniformes au niveau de la section
d'entrée. Les vitesses d’entrées pour l’eau chaude et froide (nanofluide+eau), ont été calculées
pour les nombres de Reynolds (50, 75, 100) suivant la relation :
𝜌𝑉𝐷
𝑅𝑒 = (8)
𝜇
On considère dans cette étude que le flux de chaleur pariétale est uniforme axialement et
circonférentiellement, en outre, on suppose que le flux et le champ thermique sont
symétriques par rapport au plan vertical passant par l'axe principal du tube, de sorte que la
moitié du tube est considérée. Le modèle monophasique, fréquemment utilisé pour les
nanofluides, est également mis en œuvre.
La discrétisation des équations de Navier-Stokes et de conservation de la masse est faite
sur des éléments quadrilatéraux réguliers. Elle conduit à un système qui résout les équations
non-linéaires couplées de manière itérative.
L’écoulement des deux réfrigérants à l’intérieur de l'échangeur est régi par les trois
équations de conservation, pour chaque fluide, à savoir la conservation de la masse, la
conservation de la quantité de mouvement et la conservation de l’énergie et sont explicités par
les équations (10), (11) et (12) suivantes :
∂𝜌
+ ∇(𝜌𝜈) = 𝑆𝑚 (10)
∂𝑡
∂
(𝜌𝜈) + ∇(𝜌𝜈𝜈) =‒ ∇𝑝 + ∇(𝜏) + 𝜌𝑔 + 𝐹 (11)
∂𝑡
(
∇(𝜈(𝜌𝐸 + 𝑝)) = ∇ 𝑘𝑒𝑓𝑓∇𝑇 ‒ ∑ ℎ 𝐽 + (𝜏
𝑗
𝑗 𝑗 𝑒𝑓𝑓𝑣 ) ) + 𝑆ℎ (12)
Le modèle laminaire est considéré dans cette étude pour avoir une idée grossière sur le
transfert thermique entre les deux fluides caloporteurs. Le problème est traité comme étant un
écoulement monophasique à l'état stationnaire.
III.2 Maillage
figure 2.
Le tableau 4 présente les paramètres des données du modèle arrêté pour l'étude numérique
de l'échangeur.
Solver
Time Steady
Type Pressure Based
Velocity Formulation Absolute
Gravity -9.81 m/s2 (Y-direction)
Models
Energy Active
Multiphase Off
Viscous Laminar
Near Wall Treatment Standard
Solution Methods
Scheme SIMPLEC
Gradient Least Square Cell Based
Pressure Standard
Momentum Second Order Upwind
Turbulent Kinetic Energy First Order Upwind
Turbulent Dissipation Rate First Order Upwind
Energy Second Order Upwind
Dans le but de renforcer la validation de notre modèle numérique, nous allons établir une
comparaison entre les valeurs du coefficient de frottement obtenus par simulation numérique
à ceux obtenus théoriquement par la formule suivante [9] :
16
𝐶𝑓 = (13)
𝑅𝑒
adopté.
Dans le cas d’un écoulement cylindrique, Nusselt peut être interprété comme étant le
rapport du diamètre du tube à l’épaisseur du film de fluide dans lequel se trouverait concentré
le gradient de température.
ℎ𝐷
𝑁𝑢 = (14)
𝑘
𝑄
ℎ= (15)
𝑇𝑤 ‒ 𝑇𝑓𝑚
𝑅2
𝐹𝑓 = (16)
𝑅1
La géométrie a été divisée en plusieurs sections pour la détermination des flux et des
températures moyennes du fluide froid et chaud et celle de la paroi pour chaque section.
Après avoir effectué les simulations pour les différentes Reynolds et fractions volumiques,
les données sont exploitées pour la détermination du Nusselt moyen, pour cela l’équation 15 a
été utilisée pour le calcul du coefficient de transfert de chaleur local (hi) et l’équation 14 pour
la détermination du Nusselt local (Nui) pour chaque section. Le Nusselt moyen a été
déterminé par la méthode d’intégration du trapèze à l’aide d’un programme en Matlab.
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Figure 5. Nusselt moyen en fonction des fractions d’Al2O3 pour différents Reynolds (a) courant parallèle (b)
contre courant
Tableau 7. Nusselt moyen en fonction des fractions d’Al2O3 pour différents Reynolds
Re (co-courant) Re (contre courant)
Fractions 50 75 100 50 75 100
1% 5.75 5.78 5.84 5.93 6.01 6.09
2% 5.90 5.95 6.03 6.13 6.21 6.26
3% 6.04 6.13 6.19 6.32 6.40 6.47
Figure.6. Variation des températures moyennes du fluide dans le tube interne en fonction des fractions d’Al2O3
(a) courant parallèle, pour Reynolds 50 (b) contre courant, pour Reynolds 100
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Figure 7. Variation des températures moyennes du fluide dans le tube annulaire en fonction des fractions d’Al2O3
(a) courant parallèle, pour Reynolds 50 (b) contre courant, pour Reynolds 100
Tableau 8. Taux d’amélioration du transfert thermique du Nano-fluide par rapport à l’eau pure
Re (co-courant) Re (contre courant)
Fractions 50 75 100 50 75 100
1% 2.54% 2.86% 3.15% 3.27% 3.13% 2.70%
2% 4.80% 5.71% 5.65% 6.07% 6.06% 5.83%
3% 5.27% 6.47% 6.71% 9.22% 9.18% 9.18%
Le nombre de Nusselt du nanofluide est plus grand que celui de l’eau pure, il augmente
avec l’augmentation de la concentration volumique de nanoparticules et du nombre de
Reynolds, ou le taux d’amélioration du transfert a atteint 6.71% pour un Reynolds de 100 et
une fraction volumique de 3% dans le cas du courant parallèles et de 9.18% pour un
Reynolds de 100 et une fraction volumique de 3% pour le contre- courant ;
L’amélioration du transfert thermique est plus importante dans la configuration contre-
courant que celle du co-courant.
V. CONCLUSION
Dans ce travail on s’est intéressé à la simulation numérique par CFD du transfert thermique
par convection forcée en écoulement laminaire d’une nanofluide d’oxyde métallique (Al2O3-
Eau) à travers un échangeur tubulaire coaxial pour l'analyse de l'effet de la nouvelle classe de
fluides caloporteurs composés de nanoparticules métalliques dispersées dans l'eau.
Après l'adoption du meilleur maillage suite à une étude de sensibilité de maillage par la
comparaison de plusieurs profils de vitesses axiales, la validation et l'analyse des résultats
pour l’eau pure, pour les facteurs de formes de trois géométries, on a réalisé des simulations
numériques pour l'écoulement de nanofluide (Al2O3-eau) en variant le nombre de Reynolds et
les fractions volumiques pour les deux configurations, courant-parallèles et contre-courant,
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