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Lettre introductive au 46ème Rapport annuel

de la Banque Centrale de Tunisie

s u r l ac t ivit é é c o n o m iqu e , m o n é t aire

et financière de la Tunisie en 2004

présentée à

Monsieur le Président de la
République Tunisienne

au n o m du Co n s e il d Adm in istration de la

Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR


Gouverneur
de la Banque Centrale de Tunisie
Monsieur le Président de la République,
J ai l honneur de vous présenter le quarante-sixième
rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie.
Ce rapport retrace l évolution de l environnement
international et analyse la conjoncture économique et
financière nationale.
Il rend également compte de la gestion de la Banque
centrale au titre de l exercice 2004, sur la base des états
financiers qui, au plan méthodologique, se sont distingués par
la publication, pour la première fois, de l état des engagements
hors-bilan et des notes aux états financiers, consacrant, ainsi,
l orientation résolue vers les normes internationales prévalant
en la matière.
Monsieur le Président,
L économie mondiale a connu, en 2004, une croissance
soutenue de 5,1% en termes réels contre 4% en 2003, grâce,
notamment, à la relance de la production industrielle et des
investissements et à l accélération des échanges internationaux.
Cette performance a pu être réalisée malgré la persistance
des tensions géopolitiques, la flambée des prix du pétrole et
les fortes fluctuations des cours de change.
Cependant, le rythme de l expansion économique mondiale
a été différent selon les régions et les pays.
Aux Etats-Unis, le taux de croissance économique est
passé de 3% en 2003 à 4,4% en 2004 ; toutes les
composantes de la demande globale ayant contribué à cette
évolution. L amélioration des revenus et la baisse du taux de
chômage ont stimulé la consommation des ménages, principal
II

moteur de la croissance. Les investissements ont enregistré,


pour leur part, un rebond sous l effet de l augmentation des
bénéfices des entreprises, tandis que les exportations ont été
stimulées par l affermissement de la demande étrangère et
l amélioration de la compétitivité de l économie, favorisée par
la dépréciation du dollar.
Dans la Zone Euro, le PIB a progressé de 2% contre 0,5%
l année précédente, les exportations ayant constitué le
déterminant essentiel de la croissance.
Au Japon, la croissance économique a été tirée, d une part,
par la demande extérieure, stimulée notamment par le
dynamisme des économies américaine et chinoise et, d autre
part, par la consommation des ménages suite, principalement,
à la baisse du chômage. Ainsi, le PIB a augmenté de 2,6%
contre 1,4% en 2003.
La Chine, tirant profit de son intégration accélérée à
l économie mondiale, a continué à enregistrer un des taux de
croissance les plus élevés, soit 9,5%. Cette performance
s explique par la forte demande intérieure, notamment au
niveau des investissements, conjuguée à la fermeté des
exportations liée à l affermissement de la demande étrangère
et au maintien du yuan à des niveaux sous-évalués.
Les échanges de biens et services se sont accélérés en
rapport avec une forte demande mondiale entretenue, surtout,
par les importations soutenues des Etats-Unis et de la Chine.
Ainsi, le volume du commerce mondial de biens a-t-il
continué à progresser à un rythme élevé, soit 10,7% contre
5,3% l année précédente, alors que les exportations de
services ont profité de la reprise de l activité dans les secteurs
des transports et du tourisme.
III

Les flux d investissements directs étrangers ont augmenté de


5,5% pour s élever à 612 milliards de dollars, dont prés de la moitié
a bénéficié aux pays émergents, et particulièrement la Chine.
Les cours de change ont connu des fluctuations sensibles.
La monnaie unique européenne a atteint un record historique
de 1,36 dollar pour un euro, sous l effet de l amplification des
déséquilibres financiers de l économie américaine, illustrés par
les déficits jumeaux élevés de la balance des paiements
courants et des finances publiques.
Sous le double effet de la hausse sensible des cours des
produits de base et du dynamisme de la demande mondiale,
certaines tensions inflationnistes sont apparues de nouveau.
Aux Etats-Unis, le taux d inflation est passé de 2,3% en
2003 à 2,7% en 2004, suite à la montée des prix du pétrole et à
la baisse du dollar. Face à la résurgence des pressions
inflationnistes, la Réserve Fédérale, après avoir suivi une
politique monétaire accommodante depuis 2001, a procédé à
cinq augmentations, de 25 points de base chacune, de son
principal taux directeur, pour le porter à 2,25% à fin 2004.
Dans la Zone Euro, le taux moyen d inflation s est
pratiquement stabilisé à son niveau de l année précédente, soit
2,2%, taux proche de l objectif fixé par la Banque Centrale
Européenne. Dans ce contexte, la BCE a maintenu inchangé
son taux directeur au niveau de 2%.
Au Japon, le niveau général des prix à la consommation
s est stabilisé contre une baisse de 0,2% l an précédent et ce,
après la spirale déflationniste observée depuis 1999. Cette
tendance est imputable essentiellement à l accroissement de la
consommation des ménages et à la hausse des prix des
produits de base.
IV

Monsieur le Président,
Malgré les effets de la forte hausse des prix des
hydrocarbures et de la concurrence internationale accrue,
l activité économique nationale s est consolidée, en 2004, dans
la quasi-totalité des secteurs. Ainsi, le taux de croissance
économique s est élevé à 6% contre 5,6% en 2003.
Cette croissance économique a représenté plus de cinq
fois le croît démographique, se traduisant par une amélioration
significative du revenu par tête d habitant qui a atteint
3.572 dinars, en accroissement de 8,7% à prix courants.
La consolidation de l activité économique et les divers
programmes et mécanismes de soutien à l emploi ont contribué
à l augmentation du nombre des emplois créés.
L épargne nationale, stimulée par l affermissement de la
croissance économique, a enregistré un accroissement de
10,5%, ce qui représente un taux d épargne de 22,1% du
Revenu national disponible brut.
Néanmoins, les investissements ont connu une croissance
limitée à 4% à prix courants, rythme inférieur à celui du PIB, ce
qui s est traduit par une baisse du taux d investissement de
23,4% en 2003 à 22,3% en 2004.
Après avoir enregistré une accélération au cours du premier
semestre, sous l effet de l inflation héritée de la deuxième moitié
de 2003, le taux d inflation a connu depuis une nette décélération
pour terminer l année à 3,6% contre 2,7% en 2003. Cette
inflexion du taux d inflation est attribuée, essentiellement, à
l amélioration de l approvisionnement du marché ainsi qu à la
conduite d une politique monétaire appropriée, confortée en 2004
par la dynamisation des opérations d open market et l adoption
de la méthode des taux multiples pour l appel d offres.
V

Au niveau des paiements extérieurs, les échanges


commerciaux ont connu une accélération tant au niveau des
exportations que des importations, comme il apparaît dans les
développements du rapport. Compte tenu de la consolidation
des recettes touristiques et des revenus du travail, le déficit
courant a continué à se contracter, revenant à 2% du PIB.
Sur le plan des finances publiques, le déficit budgétaire net
des recettes de privatisation n a représenté que 2,6% du PIB
contre 3,2% l année précédente, et la pression fiscale s est
située à 20,6%.
Monsieur le Président,
A la faveur des réformes structurelles et d une plus grande
réactivité, l économie tunisienne a pu, durant l année 2004,
mieux résister aux chocs exogènes devenus multiples et
récurrents et s adapter aux nouvelles exigences d un
environnement international en constante mutation.
Les indicateurs économiques et sociaux ont continué à
évoluer favorablement, comme l ont confirmé les résultats du
recensement général de la population et de l habitat de 2004,
traduisant l accès du pays à des paliers supérieurs de
développement et de bien-être.
Ces performances, réalisées dans un contexte international
instable, ont amené les agences internationales de notation à
confirmer la notation du risque souverain, permettant au pays
de renforcer sa position sur les marchés des capitaux
internationaux, comme en témoignent les conditions de
l émission obligataire de juin 2005.
Néanmoins, la mondialisation effrénée des économies et la
persistance de l instabilité de l environnement international
accentuent les défis auxquels le pays doit faire face et
appellent à l approfondissement et l accélération des réformes
VI

structurelles, pour améliorer la compétitivité de l économie et


consolider la croissance.
Au premier rang de ces défis, figure l envolée des prix des
hydrocarbures qui semble s inscrire dans la durée.
Face à cette nouvelle donne, l accélération de la réalisation
des différents volets du programme national de maîtrise de
l énergie mis en place devient une nécessité impérieuse et
appelle à la conjugaison des efforts de tous les intervenants
afin d ériger l économie d énergie en une culture et de l ancrer
dans le comportement des ménages et de l entreprise.
L intensification de la recherche et de l investissement dans les
énergies renouvelables, le raccordement du plus grand nombre
de ménages au réseau du gaz et la substitution du fuel par le
gaz en tant que source de production énergétique, sont autant
d actions qu il importe de poursuivre et de renforcer en vue
d atténuer l impact de la facture énergétique.
Parallèlement, l ajustement des prix de certains produits
énergétiques, adossé à une large campagne de sensibilisation,
est de nature à stimuler la rationalisation de la consommation.
A plus long terme, l option pour la modernisation du transport
urbain à travers, notamment, l extension du réseau ferroviaire
et du métro léger au plus grand nombre de zones de
concentration urbaine, apportera, sans nul doute, une
contribution efficace au programme de maîtrise de l énergie.
En second lieu, le démantèlement tarifaire prévu dans le
cadre de l Accord d Association avec l Union européenne, qui
arrivera à terme à fin 2007, requiert l engagement sans réserve
des différents opérateurs économiques pour que le secteur
industriel se mette, rapidement, au niveau des normes
internationales.
L optimisation du programme de mise à niveau, conforté
par celui de la modernisation industrielle, exige une totale
VII

adhésion de la profession aux plans d actions susceptibles de


moderniser l appareil de production et de hisser les méthodes
de gestion et de commercialisation au niveau des standards
internationaux.
Par ailleurs, la fin des Accords multifibres ouvre totalement
le marché du textile aux fournisseurs asiatiques, en particulier
la Chine, et soumet ce secteur à rude concurrence, exigeant
l accélération de l application de la stratégie mise en place à
cet effet.
Plus particulièrement, l industrie du textile et de
l habillement est appelée à réaliser, dans les délais les plus
courts, le saut qualitatif recherché et à atteindre les niveaux
requis en matière d efficience et de compétitivité en
investissant les créneaux à haute valeur ajoutée.
La modernisation des procédés de production et le
passage de la simple sous-traitance, actuellement
prédominante, à la co-traitance et à une participation active
dans la conception du produit fini sont parmi les principaux
facteurs de réussite de cette stratégie.
Ces actions doivent s accompagner de la poursuite de
l intensification de la diversification de l économie pour améliorer
son positionnement dans les secteurs d avenir dans lesquels la
Tunisie dispose d avantages compétitifs, comme il ressort,
d ailleurs, des recommandations des études stratégiques.
Dans cet ordre d idées, les nouvelles technologies de
l information et de la communication, les services d ingénierie
financiers, d enseignement supérieur et de santé devraient
constituer les nouveaux leviers de l économie au cours de la
prochaine étape de développement, compte tenu de leur
potentiel de croissance et de création d emplois, notamment
pour les diplômés du supérieur.
VIII

Au niveau du secteur du tourisme, qui recèle encore


d importantes potentialités, il s agit de mettre à profit les
bonnes perspectives de reprise de l activité, en intensifiant les
efforts pour une amélioration conséquente de la qualité des
prestations et pour une plus grande diversification du produit.
A cet égard, le nouveau programme de mise à niveau du
secteur ainsi que les dispositions multiples mises en place en
concertation avec l ensemble des intervenants, y compris le
système bancaire qui a apporté au tourisme durant la période
difficile 2002-2003 un soutien déterminant, méritent d être
renforcés et soutenus par un engagement effectif des
professionnels, de manière à assainir la structure financière de
leurs unités et à repenser les méthodes de commercialisation,
en optant pour le regroupement et l unification des moyens afin
de renforcer la capacité de négociation et de vente.
Monsieur le Président,
L ambition de la Tunisie d accéder à un nouveau palier de
développement exige une croissance plus élevée axée sur
l économie du savoir, ainsi que sur un développement
conséquent des activités de services.
C est un choix stratégique, motivé par les impératifs
d efficience et de compétitivité pour une intégration réussie du
pays dans l économie mondiale, ainsi que par la nécessité de
relever le double défi de l emploi, celui de satisfaire la demande
additionnelle et de répondre à celle provenant des diplômés de
l enseignement supérieur.
Au sein de la stratégie nationale visant à consolider la
dynamique de croissance et de création d emplois, la
stimulation de l investissement et de l initiative privée, pour la
création du plus grand nombre d entreprises et de projets,
occupe une place de choix.
IX

L approche retenue consiste à agir sur les différents


déterminants de l investissement, d abord par le renforcement
de la capacité du pays à générer des projets dans les secteurs
cibles, ensuite par la poursuite des efforts d amélioration du
climat d affaires et l éclosion d une nouvelle génération de
promoteurs.
A cet égard, la mise à contribution d hommes d affaires
ayant fait preuve de leur capacité à identifier de projets d avenir
et connus pour la qualité de leur gestion serait d un apport
certain pour insuffler une nouvelle dynamique à l investisse-
ment et à l initiative privée.
L ouverture de nouveaux domaines d activité au secteur
privé, la promulgation de la loi cadre sur l initiative et la
poursuite de l effort de simplification des procédures ainsi que
le renforcement de la concurrence, devront traduire cette
orientation résolue vers plus de souplesse et de visibilité en
matière de promotion de l initiative et de soutien à
l investissement privé.
Par ailleurs, les différents mécanismes et techniques initiés
au cours des dernières années et actuellement en phase de
concrétisation tels l essaimage, les pépinières d entreprises, les
technopoles et les centres d affaires sont à même d apporter
des solutions appropriées en matière d identification des
projets innovants et à haute valeur ajoutée.
Enfin, les divers mécanismes de financement disponibles,
enrichis par le lancement des fonds d amorçage et
l assouplissement des conditions d intervention du Fonds de
promotion et de décentralisation industrielle et de la Société
tunisienne de garantie permettront d apporter les concours
adéquats aux différentes étapes des projets d investissement.
X

La création récente, sur votre initiative, de la banque de


financement des petites et moyennes entreprises s inscrit au
c ur même de la nouvelle dynamique de création d entreprises.
Agissant en tant que fédérateur, la nouvelle banque
favorisera la promotion de nouveaux projets innovants dans
des créneaux porteurs et à haute valeur ajoutée grâce,
notamment, à un meilleur encadrement des promoteurs, à une
évaluation efficace et au suivi de la réalisation des projets.
Monsieur le président,
A un moment où le pays s emploie à diversifier et
moderniser son économie, un système bancaire solide et
moderne revêt le caractère d exigence. La poursuite de
l oeuvre d édification d un système bancaire et financier
moderne et l orientation vers la convertibilité totale du dinar
représentent des composantes essentielles de votre
programme pour la Tunisie de demain.
Grâce à votre soutien, Monsieur le Président, l année 2004
s est soldée par des indicateurs en nette inflexion par rapport à
la tendance observée en 2002 et 2003 ; les banques ont, en
effet, enregistré une amélioration des paramètres de leur
solidité financière, matérialisée par la baisse de la part des prêts
non performants, la consolidation de leurs fonds propres et
l amélioration du taux de couverture des risques par les
provisions. Ces résultats ont pu être atteints, la conjoncture
aidant, grâce à une approche plus rigoureuse en matière
d affectation des résultats privilégiant le renforcement des
assises financières et la pérennité des établissements de crédit.
La prochaine étape nécessitera, en effet, une nouvelle
génération de réformes dont les contours ont été fixés par votre
programme électoral. Ces réformes visent à assurer la
convergence de la législation bancaire avec celle en vigueur
dans l Union européenne, l amélioration substantielle de la
XI

qualité des prestations bancaires afin de les hisser au niveau


des normes internationales et le développement de la
monétique, des paiements électroniques et de la banque à
distance. La modernisation du système d information, préalable
pour la réalisation de la mutation requise, donnera aux banques
les moyens nécessaires afin de relever ce défi de la qualité.
En particulier, la relation entre la banque et sa clientèle
sera clarifiée, pour assurer une qualité minimum de services
bancaires de base et renforcer la transparence à travers la
mise en place d une charte définissant les obligations et les
droits de chacune des parties concernées.
Ainsi, le cadre légal régissant l activité bancaire fera l objet
d une refonte, afin de l adapter aux exigences de la plus grande
ouverture de l économie nationale sur l extérieur et d aider les
banques à la mise en place des nouvelles règles de gestion
prudentielle énoncées dans le nouvel accord de Bâle II.
Par ailleurs, les réformes législatives en cours relatives à la
sécurité financière et aux procédures civiles et commerciales
viendront consolider davantage la culture de transparence et
de bonne gouvernance et faciliter les conditions de
recouvrement judiciaire des créances.
Sur un autre plan, la restructuration du secteur bancaire
sera poursuivie à travers des opérations de rapprochement et
de privatisation de manière à conférer aux banques une taille
adaptée aux exigences de l activité et aux impératifs de la
compétitivité dans un environnement de plus en plus ouvert.
Les récentes mesures relatives à la libéralisation financière
externe constituent des avancées notables vers la convertibilité
totale du dinar qu il importe de poursuivre et de consolider, en tant
que mécanisme de soutien à l investissement direct étranger.
XII

L évolution vers la convertibilité totale du dinar nécessite, il


importe de le souligner, une mutation qualitative en matière de
politique monétaire qui requiert, au préalable, la confection
d indicateurs de conjoncture avancés, un affinement des
instruments de réglage de la liquidité et une plus grande
efficience des instruments indirects, en particulier les
opérations d open market et le taux d intérêt.
Monsieur le Président,
Les investissements directs étrangers constituent un enjeu
majeur pour le développement futur du pays d autant qu un
vaste mouvement de délocalisation des activités pointe à
l horizon, sous l effet des profondes mutations que connaît la
scène internationale.
L accélération du programme de privatisation et la
dynamisation de la Bourse que vous avez ordonnées, auront
des effets positifs sur l attraction des investisseurs étrangers.
Dans un contexte de stabilité politique , économique et sociale,
l ouverture au profit de ces investisseurs de nouveaux champs
d activité, notamment dans les services et les créneaux
porteurs et à haute valeur ajoutée, et l assouplissement des
procédures constituent des atouts déterminants pour relever le
défi de la concurrence internationale dans ce domaine.
La promotion de l investissement étranger devra, désormais,
devenir la responsabilité de tous les opérateurs publics et privés.
Les banques assureront, à cet effet, un rôle fondamental d autant
qu elles entretiennent des relations privilégiées avec plusieurs
correspondants. Plus particulièrement, les banques mixtes et
celles intégrées dans un réseau international serviront de courroie
de transmission des investissements directs étrangers provenant
de nouveaux espaces.
Gage de confiance à l égard du pays et signe de
reconnaissance des efforts qu il a déployés voilà plus d une
XIII

décennie pour le développement de l économie du savoir, la


tenue en Tunisie de la deuxième phase du Sommet Mondial de
la Société d Information constitue une opportunité à saisir par
la communauté des affaires pour tisser de nouvelles relations
de partenariat, promouvoir les nouvelles technologies et attirer
davantage d investisseurs étrangers dans un domaine qui
recèle encore d importantes potentialités de développement.
Monsieur le Président,
L étape future de développement sera différente de celles
déjà franchies par le pays. Elle sera jalonnée de défis mais
également pleine d opportunités pour marquer un tournant
décisif et placer la Tunisie dans le cercle de pays plus avancés.
Les acquis importants enregistrés en matière de
développement de l infrastructure, de télécommunication,
d enseignement supérieur et de recherche scientifique et les
réformes ambitieuses contenues dans votre programme pour la
Tunisie de demain, constituent une plateforme objective pour
accéder à un nouveau palier de progrès et assurer la pérennité
de l uvre de développement de la Tunisie.

LE GOUVERNEUR

Taoufik BACCAR
L ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

L économie mondiale a connu, en 2004, sa croissance la plus vigoureuse, depuis près


de trois décennies, soit 5,1% en termes réels contre 4% en 2003. La production industrielle,
en particulier, a rebondi dans les pays industrialisés, entraînant une accélération des
échanges internationaux, alors que les conditions de financement favorables ont permis de
soutenir les investissements productifs et de maintenir la confiance des agents économiques.
Ces performances ont pu être réalisées malgré les déséquilibres énormes prévalant en
matière de paiements internationaux, le relèvement des taux d intérêt directeurs dans certains
pays industrialisés comme les Etats-Unis d Amérique, les fortes fluctuations des cours de
change des principales devises avec, notamment, une baisse marquée du dollar vis-à-vis de
l euro, la flambée des cours du pétrole et la persistance des tensions géopolitiques.
Cependant, le rythme de l expansion économique mondiale a été différent selon les
régions et les pays, en raison des écarts de croissance structurels et des effets inégalement
répartis des améliorations enregistrées au niveau de la conjoncture internationale. Ainsi, les
Etats-Unis ont pu consolider leur croissance qui a été largement supérieure à celle des
autres pays du Groupe des Sept (G7), tandis que le Japon est parvenu à rompre avec un
cycle de ralentissement économique, voire de récession, au moment où les pays européens
n ont réalisé qu une croissance modérée même si elle est en nette amélioration par rapport
à son niveau des années 2002 et 2003.
De leur côté, de nombreux pays émergents et en développement ont enregistré une
croissance assez soutenue grâce, notamment, à la vigueur de leurs échanges commerciaux
avec l étranger, à l afflux d investissements directs étrangers, ainsi qu aux plus-values tirées
de la hausse des cours des produits de base, en particulier le pétrole brut. A cet égard, la
Chine, l Inde et la Russie se sont particulièrement distinguées, consolidant ainsi leurs places
sur l échiquier économique mondial.

Par ailleurs, le dynamisme de la demande mondiale, surtout celle provenant de la


Chine, devenue en 2004 premier pays consommateur de produits de base, a constitué un
facteur déterminant de l envolée des prix de ces produits, en particulier le pétrole. Pour ce
dernier, en effet, les cours ont suivi une tendance haussière, presque tout au long de
l année, avec des records absolus atteints vers la fin du mois d octobre, soit environ
51 dollars le baril pour le Brent et 55 dollars pour le brut léger américain. Cette évolution a
été amplifiée particulièrement par la faiblesse des stocks des pays industrialisés et le
phénomène accentué de spéculation.

Dans ce contexte, le commerce mondial de biens s est davantage affermi, en 2004,


avec une progression en volume de 10,7% contre 5,3% l année précédente, tandis que la
situation de l emploi s est globalement améliorée grâce à l affermissement du rythme de
l activité économique à l échelle internationale. Cependant, l apparition de tensions
inflationnistes, notamment dans les pays industrialisés, a atténué l ampleur de ces résultats.
En outre, les indices boursiers sur les principales places financières ont enregistré une
baisse par rapport à leurs niveaux de 2003, surtout au cours des derniers mois de l année.

Sur un autre plan, les flux d investissements directs étrangers ont connu, à travers le
monde, une reprise en augmentant de 5,5% en 2004 contre une contraction de 14,8% un an
plus tôt, pour s élever à 612 milliards de dollars. Près de la moitié de cette enveloppe a
bénéficié aux pays émergents et à ceux en développement, dont les deux tiers environ ont
été réalisés dans les pays d Asie et du Pacifique.

EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS DE LA CONJONCTURE


INTERNATIONALE
En pourcentage

- -

Croissance mondiale Inflation mondiale Commerce mondial de biens en volume

Quant aux investissements de portefeuille, ils ont été marqués, en 2004, par une forte
volatilité et des mouvements désordonnés, inhérents à l impact défavorable de la hausse
des prix du pétrole brut sur les résultats financiers des entreprises et les perspectives
économiques mondiales.

Par ailleurs, les cours de change ont connu des fluctuations sensibles pour les
principales devises, déconnectées souvent des fondamentaux économiques et financiers
prédominants. La monnaie unique européenne, qui a atteint un record absolu de 1,36 dollar
pour un euro vers la fin de l année 2004, a accusé une forte appréciation par rapport à
l année précédente. Il est vrai que cette situation a été favorisée par la persistance des
déséquilibres à caractère financier de l économie américaine, illustrés, en particulier, par les
énormes déficits commercial et budgétaire. De son côté, le yen a été dopé par l arrêt des
interventions de la Banque du Japon sur le marché des changes, après avoir dépensé près
de 140 milliards de dollars au cours du premier trimestre de 2004 et un record d environ
193 milliards en 2003.

1) La croissance économique dans le monde

Malgré le ralentissement du rythme de l activité, à partir du deuxième semestre, dans


les pays industrialisés, la croissance économique mondiale s est consolidée, en 2004, aussi
bien dans les pays développés ou émergents que dans ceux en développement.

Aux Etats-Unis, le rythme de l expansion économique est passé, d une année à


l autre, de 3% à 4,4% en termes réels, toutes les composantes de la demande globale ayant
contribué à cette évolution. L amélioration des revenus et la baisse du taux de chômage ont
stimulé la consommation des ménages, principal moteur de la croissance. Les investisse-
ments ont enregistré, pour leur part, un sursaut favorisé par l augmentation des bénéfices
des entreprises, tandis que les exportations ont bénéficié de l affermissement de la
demande étrangère et de l amélioration de la compétitivité de l économie américaine induite
par la dépréciation du dollar.

Dans la Zone Euro, les exportations ont constitué le déterminant essentiel de la


croissance, la demande intérieure ne s étant affermie que légèrement dans l ensemble. C est
que la consommation des ménages est demeurée faible, en raison notamment du manque de
vigueur au niveau des créations d emplois et des augmentations modérées des salaires.
Ainsi, le PIB réel de la zone a progressé de 2% en 2004 contre 0,5% l année précédente.

Toutefois, cette évolution favorable, enregistrée dans l ensemble, cache des situations
différenciées entre les pays membres au niveau des facteurs de la relance économique. En
effet, la croissance a été stimulée par le dynamisme de la demande intérieure dans certains
pays tels que la France, l Espagne et la Belgique, alors qu elle a été essentiellement
soutenue par la demande extérieure dans d autres pays. Il s agit, en particulier, de
l Allemagne où la consommation des ménages est restée atone, du fait de la faible évolution
des salaires et de l augmentation de l épargne motivée par le souci de réduire l effet de la
réforme du système des retraites.

Au Japon, et contrairement aux années précédentes où elle était appuyée,


essentiellement, par les investissements publics, la croissance économique a été tirée en
2004, d une part, par la demande extérieure, stimulée notamment par le dynamisme des
économies américaine et chinoise, et, d autre part, par la consommation des ménages suite à
la baisse du chômage. De leur côté, les investissements des entreprises se sont bien
comportés, suite aux progrès réalisés dans la restructuration des entreprises et des banques.
Aussi, le PIB de ce pays a-t-il augmenté de 2,6% en termes réels, contre 1,4% en 2003.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS LES PAYS
DEVELOPPES
Inflation (varia- Chômage
Croissance Solde tion des prix Taux d intérêt (en % de la
Désignation économique (en budgétaire 2
population
à la consom- (en %)
volume et en %) (en% du PIB) 1 active)
mation en %)
2003 2004 2003 2004 2003 2004 2003 2004 2003 2004
Total pays
développés 2,0 3,4 -3,9 -3,5 1,8 2,0 6,6 6,3
dont :
Etats-Unis 3,0 4,4 -4,6 -4,3 2,3 2,7 0,98 2,16 6,0 5,5
Japon 1,4 2,6 -7,8 -7,1 -0,2 0,0 0,0 0,0 5,3 4,7
Canada 2,0 2,8 0,6 1,4 2,7 1,8 2,75 2,50 7,6 7,2
Union européenne 0,8 2,2 -2,6 .. 2,0 2,0 8,1 8,1
dont :
-Zone Euro 0,5 2,0 -2,8 -2,7 2,1 2,2 2,09 2,17 8,7 8,8
dont :
*Allemagne -0,1 1,7 -3,8 -3,7 1,0 1,8 2,01 2,05 9,6 9,2
*France 0,5 2,3 -4,2 -3,7 2,2 2,3 2,25 2,25 9,5 9,7
*Italie 0,3 1,2 -2,9 -3,0 2,8 2,3 2,14 2,16 8,7 8,3
-Royaume-Uni 2,2 3,1 -3,3 -3,0 1,4 1,3 3,31 4,75 5,0 4,8
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI et Eurostat

Les pays de l Asie du Sud-Est ont enregistré une expansion économique soutenue en
2004, à l exception de la Thaïlande (6,1% contre 6,9% en 2003). L impact positif des
réformes structurelles des dernières années et l ouverture accrue des marchés se sont
conjugués à la vigueur de la demande aussi bien externe qu interne. Les exportations ont
été, en effet, stimulées par la forte demande émanant surtout des Etats-Unis et de la Chine.
Pour sa part, la demande intérieure a été relancée par les augmentations des salaires, des
politiques monétaires accommodantes, au cours du premier semestre de l année, et
d importantes entrées de capitaux sous forme d investissements.

1
Base 100 en 2000.
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d intérêt sur dépôts).
La Corée du Sud qui n a pas bénéficié d une telle situation a dû adopter des politiques
monétaire et budgétaire expansionnistes pour soutenir la demande intérieure, notamment la
consommation privée qui a été affectée, jusque-là, par la contraction des crédits. Ces
mesures ont permis de porter le taux de croissance de ce pays à 4,6%, en termes réels,
pour l année 2004 contre 3,1% l année précédente.

S agissant de la Chine, qui a amplement bénéficié de son intégration poursuivie à


l économie mondiale, elle a continué à enregistrer un des taux de croissance les plus élevés,
soit 9,5% en 2004 contre 9,3% l an précédent. Cette performance s explique par la forte
demande intérieure, notamment les investissements (25,8% contre 26,7% en 2003),
conjuguée à la fermeté des exportations qui ont progressé de 35,4%, en rapport avec
l affermissement de la demande étrangère et le maintien du yuan à des niveaux sous-évalués.

Face aux craintes de surchauffe et afin de ramener la croissance économique à des


niveaux soutenables, les autorités chinoises ont pris des mesures à caractère administratif
et procédé au relèvement du taux d intérêt directeur, pour la première fois depuis neuf ans.
Ces mesures ont eu pour but de ralentir la distribution du crédit et d éviter concomitamment
le surinvestissement dans certains secteurs.
EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS CERTAINS
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DANS L UNION EUROPEENNE
Croissance Inflation (variation
Solde budgétaire
économique des prix à la consom-
Désignation 1 (en % du PIB)
(en volume et en %) mation en %)
2003 2004 2003 2004 2003 2004
Pays de l U.E 0,8 2,2 2,0 2,0 - 2,6 ..
dont :
Espagne 2,5 2,7 3,1 3,1 0,3 -0,3
Portugal - 1,2 1,0 3,3 2,5 - 2,8 -2,9
Grèce 4,7 4,2 3,4 3,0 - 5,2 -6,1
Pays émergents et en
développement 6,4 7,2 6,0 5,7 - 3,8 -2,6
dont :
Tunisie 5,6 6,0 2,7 3,6 - 3,2 - 2,1
Maroc 5,5 4,2 1,2 2,0 .. ..
Algérie 6,9 5,3 2,6 5,4 .. ..
Egypte 3,1 4,1 4,5 11,3 .. ..
Afrique du Sud 2,8 3,7 5,9 1,4 .. ..
Turquie 5,9 8,0 25,3 8,6 .. ..
Argentine 8,8 9,0 13,4 4,4 .. ..
Chili 3,3 6,0 2,8 1,1 .. ..
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat,
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

Pour sa part, l Amérique latine a enregistré, en 2004, une accélération de sa


croissance économique, qui a été généralisée à l ensemble des pays de la région avec, en
particulier, une nette reprise au Brésil (5,2% contre 0,5% l an précédent) et au Venezuela
(17,3% contre -7,7%). Ces évolutions ont été favorisées, notamment, par un environnement
international porteur, les niveaux élevés des prix des produits de base et un afflux massif de
capitaux étrangers. En conséquence, le PIB réel de cette région s est accru de 5,7% en
2004 contre 2,2% l année précédente.

1
Base 100 en 2000.
L expansion économique s est aussi améliorée en Afrique1, en relation avec la stabilité
accrue du cadre macro-économique, les bonnes productions agricoles et la hausse des prix
des matières premières dont, notamment, le pétrole brut. Le taux de croissance du continent
a atteint, ainsi, 5,1% en 2004 contre 4,6% l an précédent.
Dans les pays de l Union du Maghreb Arabe (UMA) et mise à part la Tunisie qui a
continué à consolider sa croissance, portée de 5,6% en 2003 à 6% en 2004, suite au bon
comportement de l agriculture, qui a bénéficié de meilleures conditions climatiques, du secteur
industriel, de l activité touristique et des échanges extérieurs, les autres pays de la région ont
accusé, plutôt, un ralentissement de leur expansion économique. En particulier, la croissance
de l économie algérienne est revenue, d une année à l autre, de 6,9% à 5,3%, en dépit de la
forte progression des exportations d hydrocarbures. Dans ce contexte, le gouvernement
algérien a dû adopter, en août, un plan de soutien à la croissance économique, consistant à
lancer de grands travaux d infrastructure pour une durée de cinq ans.
Au Maroc également, le taux de la croissance économique a baissé, pour revenir de
5,5% en 2003 à 4,2% en 2004 suite, essentiellement, à une saison agricole médiocre.

En revanche, les pays de l Europe centrale et orientale ont connu, dans l ensemble,
une consolidation de leur croissance économique dont le taux est passé, dans le même
intervalle, de 4,6% à 6,1% bénéficiant, surtout, d une demande intérieure robuste, en
particulier la progression des investissements suite à l adhésion de certains pays de la
région à l Union européenne.

Pour sa part, la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole brut et qui a


bénéficié de la flambée des prix du pétrole, conjuguée à une demande intérieure dynamique
et à une politique budgétaire expansionniste, a pu maintenir le taux de sa croissance
économique à un niveau élevé, soit 7,1% contre 7,3% en 2003.

2) Le commerce mondial

Les échanges internationaux de biens et services se sont accélérés, au cours de


2004, en rapport avec une forte demande mondiale, stimulée surtout par les importations
soutenues des Etats-Unis dont la demande intérieure dépasse largement la production et
celles de la Chine qui connaît une évolution rapide aussi bien des investissements que de la
consommation. Aussi, le volume du commerce mondial de biens a-t-il continué à progresser
à un rythme soutenu, soit 10,7% contre 5,3% l année précédente.

La hausse poursuivie des cours des produits de base dont, en particulier, le pétrole
brut, conjuguée à la dépréciation du dollar, principale unité de compte, s est traduite, pour la
deuxième année consécutive, par un accroissement affermi de la valeur des exportations
mondiales de biens exprimée en dollars. Elle s est, en effet, accrue de 21,1% en 2004
contre 16,6% une année auparavant, en se situant à 8.902 milliards de dollars.

Les termes de l échange relatifs au commerce mondial de biens se sont stabilisés


pour les pays développés contre une amélioration de 1,3% en 2003, alors qu ils se sont
redressés pour les pays émergents et ceux en développement avec une augmentation de
4% contre 0,9% un an plus tôt.

Quant aux exportations mondiales de services, elles ont continué également à


s accélérer en 2004, avec une progression nominale de 16,3% contre 14,2% l année

1
Hors Egypte et Libye classées par le FMI dans la région du Moyen-Orient.
précédente pour s élever à 2.167 milliards de dollars. Cette importante évolution est
imputable, entre autres, à l affermissement de l activité internationale dans les secteurs des
transports et du tourisme, ainsi qu à l augmentation des charges de fret.

3) L inflation

En rapport avec le dynamisme de la demande internationale suscité par une activité


économique intensifiée et qui a entraîné, en particulier, une hausse sensible des cours des
produits de base, des tensions inflationnistes sont apparues au cours de 2004. Toutefois, le
taux de l inflation mondiale pour toute l année s est pratiquement stabilisé à son niveau de
l an passé, soit en moyenne 3,5% contre 3,6%.

L amélioration du rythme de l activité économique dans les pays développés, durant le


premier semestre de 2004, et l envolée des prix de l énergie, surtout à partir de l été de la
même année, ont entraîné une accélération de la hausse des prix à la consommation qui
ont augmenté, pour ce groupe de pays, de 2% contre 1,8% en 2003.

Aux Etats-Unis, le taux d inflation est passé, d une année à l autre, de 2,3% à 2,7%,
sous l effet non seulement de la montée des prix du pétrole mais aussi de la baisse du
dollar qui s est traduite par des coûts accrus de production et des gains de productivité
amoindris. Ces facteurs se sont, par ailleurs, conjugués à des bas taux d intérêt et à une
politique budgétaire expansionniste.

Dans la Zone Euro, le taux moyen d inflation s est stabilisé, en 2004, presque à son
niveau de l année précédente, soit 2,2% contre 2,1%, taux dépassant celui de 2% fixé par la
Banque centrale européenne (BCE) en tant qu objectif final de sa politique monétaire. Cette
situation a, certes, été favorisée par le ralentissement des prix des produits alimentaires, en
l absence de facteurs climatiques défavorables, et par l appréciation de l euro qui a permis
de compenser en partie l inflation importée.

Au Japon, le niveau général des prix à la consommation s est stabilisé en 2004, contre
une baisse de 0,2% l an précédent et ce, après une spirale déflationniste qui a duré depuis
1999. Ce renversement de tendance est imputable à l accroissement de la consommation
des ménages et à la hausse des prix des produits de base, outre l amélioration du rythme
de l activité économique dans ce pays.

Dans les pays émergents et ceux en développement, le taux d inflation a légèrement


reculé, en 2004, soit 5,7% contre 6% l an précédent, en dépit de l accélération de la
croissance économique et de l impact de l inflation importée.

4) Les politiques budgétaire et monétaire

L amélioration de la croissance économique dans les pays industrialisés pris


globalement et son effet induit sur les recettes fiscales ont permis de réduire le déficit
budgétaire global pour l ensemble de ces pays, au cours de 2004, soit 3,5% du PIB contre
3,9% l année précédente et ce, en dépit de l adoption par certains pays de politiques
fiscales expansionnistes destinées à relancer l activité économique.

Aux Etats-Unis, le déficit public s est rétréci en 2004, atteignant 4,3% du PIB contre
4,6% l an précédent. C est que l augmentation des recettes fiscales liée à la vigueur de
l expansion économique a plus que compensé la baisse poursuivie des impôts et
l accroissement des dépenses militaires.
Dans la Zone Euro, le déficit budgétaire s est, dans le même intervalle, légèrement
réduit, revenant de 2,8% à 2,7% du PIB, malgré la faible évolution des recettes fiscales, due
elle- même à l atonie de la demande intérieure.

Toutefois, dans plusieurs pays de la zone, notamment certaines grandes économies


telles que celles de la France et surtout l Allemagne, le déficit public est demeuré supérieur à
la limite de 3% fixée dans le Pacte de stabilité et de croissance. Dans ce contexte, la
Commission européenne a dû adopter, lors de la réunion des Ministres des Finances tenue le
10 septembre 2004, de nouvelles mesures destinées à amender les dispositions
réglementaires en vigueur. Désormais, l accent sera, en particulier, mis sur la dette de l Etat et
la viabilité à moyen et long termes des finances publiques, les pays devant, par ailleurs, être
pris individuellement pour la définition des objectifs budgétaires. En outre, des délais plus
longs seront accordés, en la matière, aux pays réalisant des taux de croissance
exceptionnellement faibles pour leur permettre de rééquilibrer leurs comptes publics,
conformément aux normes requises.

Au Japon, la situation des finances publiques a connu, en 2004, une amélioration


perceptible à travers la baisse du ratio déficit budgétaire/PIB qui s est situé à 7,1% contre
7,8% l année précédente. L affermissement des rentrées fiscales, grâce à une croissance
économique soutenue, s est conjugué à la compression des dépenses, notamment celles
ayant trait aux travaux publics (-3,5%) et à l aide internationale (-4,8%).

Sur un autre plan, un resserrement progressif des politiques monétaires a été opéré,
au cours de 2004, dans certains pays industrialisés, en vue de contrecarrer les tensions
inflationnistes et préserver, en conséquence, les équilibres macro-économiques.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale, après avoir suivi une politique monétaire
accommodante depuis l année 2001, a procédé, au cours de 2004, à cinq augmentations de
25 points de base chacune de son principal taux directeur, pour le porter à 2,25%.

TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)


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Quant à la BCE, elle a plutôt maintenu inchangé son taux directeur au niveau de 2%,
en vigueur depuis juin 2003, compte tenu de la maîtrise de l inflation et de la nécessité de
soutenir la relance de l activité économique.
TAUX DE REFINANCEMENT (REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)

,
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Pour sa part, la Banque du Japon a porté, le 20 janvier 2004, la limite supérieure des
réserves en compte courant des banques auprès d elle de 32 à 35 milliards de yens. Cette
décision vise à fournir massivement des liquidités à taux zéro au système bancaire pour lui
permettre d accorder plus de crédits à l économie et de soutenir, ainsi, l activité, mettant fin
en conséquence à la déflation avec la dynamisation attendue de la demande intérieure.
S agissant des taux d intérêt à long terme, ils sont demeurés, dans l ensemble, très
faibles au cours de l année 2004, situation qui reflète, en particulier, la méfiance poursuivie
des investisseurs qui ont continué à privilégier les marchés obligataires considérés en tant
que placement-refuge. Un tel comportement est imputable, essentiellement, à la persistance
des tensions géopolitiques, à la flambée des prix du pétrole et au resserrement des
politiques monétaires opéré par certains pays développés, facteurs qui sont de nature à
affaiblir les perspectives de l économie mondiale.
5) L emploi
L affermissement, au cours de 2004, de la croissance économique à travers le monde
a permis de réduire le taux de chômage global qui s est situé, en moyenne, à 6,1% contre
6,3% une année auparavant. Il est, en particulier, revenu de 6,6% à 6,3% dans les pays
développés, dont la plupart ont bénéficié d une relance de l activité économique.

Aux Etats-Unis où le dynamisme de l activité a permis de créer 2,2 millions de


nouveaux postes d emploi, le taux de chômage a été limité à 5,5% contre 6% en 2003.

Au Japon, également, le taux de chômage a diminué revenant, d une année à l autre,


de 5,3% à 4,7%. Ce repli a été favorisé, notamment, par l amélioration de la situation
financière des entreprises suite à leurs bénéfices accrus, la reprise des crédits bancaires et
la réduction du nombre des faillites (-16,8% contre -14,6% en 2003).
Dans la Zone Euro, le taux de chômage s est pratiquement maintenu inchangé, pour
se situer à 8,8% en moyenne. C est que les entreprises européennes ont souvent été
réticentes au recrutement dans le souci de maîtriser leurs coûts de production, surtout que
leur compétitivité a été affectée, en particulier sur les marchés extérieurs, par la flambée des
prix de l énergie et l appréciation de l euro.
Pour les pays émergents et ceux en développement, les taux de chômage, bien que
généralement en baisse, sont, toutefois, demeurés élevés en 2004, particulièrement dans la
région du Moyen-Orient et de l Afrique du Nord (11,7%) et dans celle de l Afrique
subsaharienne (10,1%).

6) La coopération internationale
Profitant du redressement de l économie mondiale, la communauté internationale a
continué à accorder une attention particulière au renforcement de la coopération pour
assurer une croissance plus vigoureuse et mieux équilibrée à travers le monde, stimuler
l emploi, accroître les revenus et lutter contre la pauvreté. Elle a montré sa disposition à
soutenir les efforts déployés par les pays en développement pour promouvoir de bonnes
politiques macro-économiques et une meilleure gouvernance, maîtriser l endettement et
assurer l ouverture des marchés et la réduction de la pauvreté.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a continué à uvrer, à ce titre, avec les Etats
membres par le biais de ses activités de surveillance et de conseil, ses divers mécanismes
de financement pour l appui des programmes de stabilisation, de réformes structurelles et
de réduction de la pauvreté, ainsi que par son assistance technique pour l élaboration de
politiques macro-économiques saines et la mise en place de cadres appropriés à cet effet.

Si les nouveaux engagements du Fonds ne se sont, toutefois, élevés qu à environ


21 milliards de dollars, au cours de l exercice 2004, contre 42,7 milliards pour l exercice
précédent, c est que les conditions économiques générales se sont améliorées dans plusieurs
pays émergents. L essentiel du montant alloué, soit 90%, a bénéficié au Brésil et à
l Argentine. Quant à l encours des crédits, il a dépassé les 90 milliards de dollars, au terme de
l exercice 2004, soit environ 5 milliards de moins que l année précédente, suite aux importants
remboursements nets du Brésil et, dans une moindre mesure, de la Russie et de la Turquie.

En outre, le FMI a engagé, au cours du même exercice, 2,6 milliards de dollars sous
forme de dons et a décaissé 1,7 milliard de dollars au profit de pays pauvres, dans le cadre
de l initiative d allègement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) qu il soutient,
depuis 1999, avec la Banque mondiale. Les deux institutions concernées ont décidé, en
septembre 2004, de proroger cette initiative de deux ans jusqu à la fin de 2006. En effet,
elles ont jugé que cette décision permettra aux pays pauvres de disposer davantage de
temps pour mettre les réformes nécessaires afin de devenir admissibles à un allègement de
la dette au titre de ce mécanisme d aide et d éviter, ainsi, de laisser plusieurs pays éligibles
tourmentés par un niveau d endettement intenable.

Le FMI continue, également, à coopérer avec l Organisation mondiale du commerce


(OMC), en soutenant ardemment le cycle des négociations de Doha, afin de mettre en place
un système commercial multilatéral ouvert et non discriminatoire, facteur fondamental pour
la croissance et le développement économique dans le monde, en particulier dans les pays
en développement.

A cette fin, ledit Fonds a mis en place, en avril 2004, un nouvel instrument de
financement appelé «mécanisme d intégration commerciale», qui permettra d aider les pays
à parer aux difficultés passagères de balance de paiement découlant de mesures de
libéralisation du commerce extérieur.
Sur un autre plan, l année 2004 a été marquée par le renforcement de certains
groupements régionaux. C est le cas, en particulier, de l Union européenne qui est passée de
15 à 25 membres. De même, le Mercosur en Amérique latine s est étoffé avec l intégration de
trois nouveaux membres, à savoir l Equateur, la Colombie et le Venezuela. Parallèlement, la
Communauté sud-américaine des Nations a vu le jour, regroupant 12 pays.

Par ailleurs, et sur le plan microéconomique, une multitude d opérations de fusion-


acquisition ont été effectuées en 2004 pour fonder de grands groupes d entreprises,
notamment dans le secteur financier et celui des nouvelles technologies. De telles opérations
ont totalisé environ 840 milliards de dollars aux Etats-Unis et 680 milliards en Europe.
II. LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L OR

L année 2004 a connu le retour à une politique de resserrement des taux directeurs par
la Réserve Fédérale et ce, pour la première fois depuis 4 ans, et la poursuite de la tendance
baissière du dollar américain contre les principales devises. Sur l ensemble de l année, les
rapports monétaires ont oscillé, en particulier, entre 1,1759 et 1,3667 pour l euro/dollar et
entre 101,81 et 114,88 pour le dollar/yen.

Concernant les monnaies des pays émergents, elles ont subi, dans la plupart des cas,
des pressions à la hausse par rapport au dollar américain, situation reflétant la baisse
généralisée de la devise américaine.
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES
Année 2003 2004
Taux de Change Plus bas Plus haut Plus bas Plus haut
$1,0332 $1,2647 $1,1759 $1,3667
EUR/USD
(02/01/03) (31/12/03) (26/04/04) (30/12/04)
¥106.75 ¥121,87 ¥101,81 ¥114,88
USD/JPY
(9/12/03) (21/03/03) (02/12/04) (14/05/04)
¥124,03 ¥140,91 ¥125,77 ¥140,3
EUR/JPY
(02/01/03) (30/05/03) (05/04/04) (30/12/04)

Sur un autre plan, le marché de l or a poursuivi, en 2004, sa tendance haussière


entamée en 2001. Outre des fondamentaux plutôt favorables, le métal jaune a bénéficié de
la baisse du dollar et de l engouement des fonds spéculatifs et des investisseurs
institutionnels pour ce métal considéré en tant que valeur refuge de nature à permettre, par
ailleurs, une certaine diversification des portefeuilles.

I MARCHES DES CHANGES

A PAYS INDUSTRIALISES

D une façon générale, les marchés des changes internationaux ont été caractérisés, en
2004, par la poursuite de la baisse du dollar américain contre les principales devises et ce,
pour la troisième année consécutive. Le billet vert s est beaucoup ressenti de l aggravation
des déséquilibres extérieurs américains.

1) Evolution des rapports EUR/USD et USD/JPY

Au début de l année 2004, la devise américaine a poursuivi sa tendance baissière


contre la devise européenne entamée vers le milieu de 2001. Le rapport sur le marché du
travail américain publié le 9 janvier, en montrant que la croissance de l emploi ne s est pas
accélérée comme prévu, a exacerbé les inquiétudes prédominantes quant à la solidité de la
reprise économique aux Etats-Unis. Ces anticipations ont, par ailleurs, été appuyées par les
déclarations de certains membres du Comité de Politique Monétaire relevant de la Réserve
Fédérale confirmant le maintien d une politique monétaire accommodante. De 1,2541 USD
pour un euro à l ouverture de janvier, la devise américaine est passée, en conséquence, à
1,2898 USD le 12 janvier.

La dépréciation du dollar a, par la suite, marqué une pause, les investisseurs se


focalisant davantage sur les positions des officiels concernant les taux de change. Les propos
du Président de la BCE critiquant la volatilité excessive et les mouvements brusques des
rapports monétaires sur les marchés des changes ont, en effet, été interprétés par les
opérateurs comme un signal que la BCE ne s accommode plus de l appréciation de l euro et
qu elle peut prendre des mesures pour limiter sa hausse. Par ailleurs, des indicateurs
économiques américains positifs et un changement dans l interprétation, quant aux
perspectives de l activité économique aux Etats Unis par le Comité de Politique Monétaire de
la Fed, lors de sa réunion du 28 janvier, ont fait comprendre aux opérateurs sur les marchés
qu une modification des taux directeurs américains vers la hausse interviendrait plus tôt que
prévu. Le dollar a ainsi fluctué, jusqu au 18 février, entre 1.2331 et 1.2927 dollar pour un euro.

Contre le yen, le dollar s est déprécié plus modérément. Les pressions à la hausse
exercées sur la devise nippone dans un contexte de renforcement des flux d entrées de
capitaux étrangers vers la Bourse de Tokyo et d achats spéculatifs de yens, ont été
atténuées par des interventions sur le marché des changes par les autorités japonaises. La
Banque du Japon a, en effet, vendu 7,15 trillions de yens en janvier, avec un record
d interventions enregistré au cours de la dernière décade. De 107.43 JPY en début d année,
le dollar s est traité autour de 106 JPY à la mi-février.

A la fin du mois de février, le dollar s est fortement apprécié contre euro et yen. Le
communiqué du G7, réuni le 7 février, n a pas donné de nouvelles indications sur
l orientation souhaitée par les pays membres aux taux de change, et le marché est demeuré
convaincu que le Ministère des Finances japonais reste engagé à prévenir toute appréciation
de la devise nippone. Ceci a poussé certains intervenants à reconsidérer l opportunité de
garder des positions longues en yen, situation qui a conduit à une forte dépréciation de la
devise japonaise contre dollar, malgré des indicateurs économiques montrant des signes de
reprise au Japon. Le dollar est ainsi passé de 105,14 JPY le 11 février, à 112,32 le 8 mars.

Les indicateurs économiques européens ont, pendant ce temps, laissé apparaître une
reprise économique européenne plus faible qu aux Etats-Unis, ce qui a poussé les
opérateurs à reconsidérer la probabilité d une appréciation supplémentaire de l euro contre la
devise américaine. Le dollar s est raffermi à 1,21 USD pour un euro à la mi-mars.

A la fin du trimestre, la performance du dollar contre euro et yen a divergé, le dollar


s appréciant davantage contre euro, mais se dépréciant contre yen. Les anticipations de la
réduction du différentiel d intérêt en faveur du dollar ont pesé sur l euro et qui a terminé le
trimestre à 1,2313 USD. A l opposé, le dollar a terminé le premier trimestre en baisse contre
la devise nippone. L économie japonaise a, en effet, continué à montrer des signes
d amélioration et les autorités monétaires se sont abstenues d intervenir sur le marché des
changes pour déprécier le yen. La devise japonaise a été également soutenue par les
entrées de capitaux étrangers. Le rapport USD/Yen a terminé le trimestre à 104,26.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR/USD EN 2004

1,4000 1,4000
Taux de change

1,3500 1,3500
1,3000 1,3000
1,2500 1,2500
1,2000 1,2000
1,1500 1,1500
01 janvier 31 mars 30 juin 28 septembre 31 décembre
Pendant le deuxième trimestre, le dollar a, dans un premier temps, enregistré une
tendance haussière contre l euro et le yen, tirant profit du bon comportement des indicateurs
économiques américains et de la hausse des rendements longs aux Etats-Unis. Les résultats
vigoureux atteint en matière d emploi aux mois de mars et avril et l augmentation plus forte que
prévu des prix à la consommation enregistré en mars ont ravivé les spéculations, quant à un
relèvement significatif des taux d intérêt par les autorités monétaires américaines. Ceci
contrastait avec l absence de reprise de l économie européenne, qui semblait toujours atone,
et la faible probabilité de hausse des taux directeurs dans la zone euro. Le dollar a ainsi atteint
son plus haut niveau de l année, à 1,1759 pour un euro le 26 avril, contre 1,2300 USD au
début du mois.

De même, et malgré les bons indicateurs économiques japonais, le yen a été en


baisse contre le dollar ; celui-ci est passé de 104 JPY en début d avril, à 114,88 JPY le
14 mai, soit son plus haut niveau de l année par rapport à la monnaie nipponne. Celle-ci a
été affectée, principalement, par les sorties nettes de capitaux enregistrées habituellement
en début d année fiscale au Japon, ainsi que par les risques que faisait peser la hausse des
prix du pétrole sur la croissance économique dans l archipel.

Toutefois, le dollar n a pas réussi à préserver ses acquis jusqu à la fin du trimestre. En
effet, les craintes d un resserrement agressif de la politique monétaire américaine se sont
atténuées, après la hausse plutôt modérée de l indice des prix à la consommation
enregistrée au cours des mois d avril et mai. Par ailleurs, le chiffre du déficit commercial
publié en juin, en atteignant un record de 145 milliards de dollars pour le premier trimestre
de 2004, a ravivé le débat sur la nécessité de déprécier le dollar afin de rétablir l équilibre
des comptes extérieurs américains. Enfin, la résurgence des tensions géopolitiques, vers la
fin du mois de mai, et la hausse des prix du pétrole qui s en est suivie ont constitué des
facteurs supplémentaires jouant en défaveur du dollar. La décision de la Fed d augmenter
les taux des Fonds Fédéraux de 25 points de base (à 1,25%) le 30 juin, pour la première fois
depuis quatre ans, a été largement anticipée par le marché et n a pas eu, par conséquence,
un impact significatif sur les changes. Le dollar a terminé le second trimestre à 1,2185 unité
pour un euro.
De son côté, le yen a bénéficié de l amélioration des perspectives économiques
nippones, illustrée par la révision de la croissance du PIB, au titre du premier trimestre, à
6,1% en rythme annuel et les autorités monétaires japonaises n ont pas éprouvé le besoin
d intervenir sur le marché des changes. Le dollar a ainsi terminé le deuxième trimestre à
108,86 JPY.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/JPY EN 2004

115,00 115,00

112,00 112,00
Taux de change

109,00 109,00

106,00 106,00

103,00 103,00

100,00 100,00
01 janvier 31 mars 30 juin 29 septembre 31 décembre
Pendant le troisième trimestre, le dollar s est traité dans des marges relativement
étroites contre euro et yen, situation reflétant l indécision du marché, quant aux perspectives
à long terme de la devise américaine. Celle-ci s est échangée entre 1,1967 unité et
1,2461unité pour un euro tandis que le rapport USD/JPY a évolué entre 112,48 et
107,53 pour un dollar. Malgré les anticipations persistantes d une dépréciation supplémen-
taire du dollar à long terme, en raison des inquiétudes suscitées par le déficit courant
américain, surtout après la publication, le 13 août, d un déficit commercial plus élevé que
prévu, la baisse du dollar a été limitée, les opérateurs craignant un resserrement
supplémentaire de la politique monétaire américaine. Après le relèvement de 25 points de
base opéré le 10 août, la Réserve Fédérale a procédé à une autre hausse de 25 points de
base le 21 septembre, portant ainsi le taux des fonds fédéraux à 1,75%, à la fin du troisième
trimestre. Pour toute la période considérée, le dollar s est globalement déprécié, passant de
1,2186 le 1er juillet, à 1,2431 unité pour un euro.

Contre la devise nipponne, le dollar s est, en revanche, globalement apprécié en


raison, principalement, de la publication d indicateurs annonçant un tassement de l activité
économique au Japon. En effet, et après la forte hausse enregistrée au cours du premier
trimestre, le PIB n a cru que de 1,3% au second trimestre. En particulier, la production
industrielle a été en juillet plus faible qu attendu. Par ailleurs, les opérateurs ont anticipé une
baisse de la demande spéculative du yen, ainsi qu un certain désintérêt des investisseurs
internationaux pour les actifs japonais, en raison, notamment, des mauvaises perspectives
du secteur technologique et de la hausse des prix du pétrole. Dans ce contexte, le dollar est
passé, durant le troisième trimestre, de 108,81 JPY à 110 JPY.

Au quatrième trimestre, le dollar s est largement déprécié à la fois contre euro et yen.
Le déficit courant américain étant revenu au premier plan des préoccupations des
intervenants sur le marché des changes. La dépréciation du dollar s est accélérée, en
particulier, après la publication, le 15 décembre, du chiffre des flux nets de capitaux
étrangers ayant trait aux titres américains à long terme qui, en portant sur 48,1 milliards de
dollars, s est situé à son niveau le plus bas depuis octobre 2003. Le problème accentué du
déficit courant américain n a pas permis au dollar de bénéficier des deux dernières hausses
du taux des fonds fédéraux, de 25 points de base chacune (10 novembre et 14 décembre)
qui l ont porté à 2,25%.

Le dollar a ainsi terminé l année à 1,3558 unité pour un euro, taux proche de son plus
bas niveau de l année, soit 1,3667 et 102,45 JPY, enregistrant, sur toute l année, des
dépréciations de 7,5% contre l euro et de 4,6% contre le yen.

Evolution du rapport GBP/USD

En début d année, la livre sterling a continué d attirer l intérêt des opérateurs, en raison
de la faiblesse intrinsèque du dollar, des différentiels d intérêt en sa faveur par rapport aux
principales autres devises, ainsi que des anticipations d élargissement de ces différentiels
fondées sur la surchauffe de l économie britannique et les craintes de pressions inflation-
nistes subséquentes. La Banque d Angleterre a procédé, le 5 février, au premier relèvement
de l année de son principal taux directeur le portant de 3,75% à 4%. Du début d année au
18 février, la livre sterling s est élevée, dans ce contexte, de 1,7827 USD à 1,914 USD.

De la mi-février à la mi-mai, la livre sterling a connu une tendance à la baisse contre le


dollar, la monnaie américaine s étant appréciée vis-à-vis des autres principales devises avec
la résurgence des anticipations tablant sur un relèvement des taux d intérêt américains. La
livre sterling s est échangée contre 1,7477 USD le 14 mai, soit son plus bas niveau de
l année, et ce, malgré une hausse supplémentaire de 25 points de base des taux d intérêt
directeurs britanniques opéré le 6 mai.

La publication d indicateurs économiques annonçant une accélération de la croissance


économique en Grande Bretagne, conjuguée aux risques de tension sur le marché du travail,
ont ravivé les craintes de pressions inflationnistes, ce qui a conduit la Banque d Angleterre à
réagir par une hausse supplémentaire de son taux directeur à 4,50%, le 10 juin. Ceci a
favorisé la reprise de la livre sterling, qui a atteint 1,8765 USD le 19 juillet.

Au mois d août, la Banque d Angleterre a, pour la dernière fois de l année, relevé son
principal taux directeur à 4,75%, dans le but de maintenir le taux d inflation proche de
l objectif de 2%. Le marché a, toutefois, considéré que cette hausse annonce la fin du cycle
de resserrement de la politique monétaire menée par la Banque d Angleterre, étant donné la
modération du rythme de la croissance économique, l apaisement des pressions exercées
sur le marché de l immobilier et surtout la maîtrise de l inflation. La livre sterling est
retombée, par conséquent, au niveau de 1,7705 USD le 7 septembre.

A la fin d année, la forte dépréciation du dollar, suite à l aggravation du déficit


commercial américain, a profité à la devise britannique qui a atteint son plus haut niveau de
l année le 16 décembre à 1,9550 USD, avant de clôturer l année à 1,9184 USD, soit une
appréciation sur l année de 7,07%.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE GBP/USD EN 2004

2,0000 2,0000
Taux de change

1,9500 1,9500
1,9000 1,9000
1,8500 1,8500
1,8000 1,8000
1,7500 1,7500
1,7000 1,7000
01 janvier 30 mars 01 juillet 28 septembre 31 décembre

Evolution de la parité USD/CHF

Au cours du premier trimestre, la conjoncture économique a continué à s améliorer en


Suisse, le PIB a progressé de 1,5% par rapport à son niveau atteint au titre de la même
période de l année précédente. Une croissance à un tel rythme n a pas été observée depuis
2001. Elle a été tirée, en particulier par la vigueur des exportations. Tous ces éléments
n ont, toutefois, pas bénéficié au franc suisse qui est passé de 1,2443 unité pour un dollar en
début d année, à 1,3225 le 26 avril, son plus bas niveau de l année. La devise helvétique a,
ainsi, subi le contrecoup de l appréciation du dollar enregistrée au cours de la même période.

Avec la baisse ultérieure du dollar, le franc suisse a repris sa tendance à la hausse


pour se situer à ses niveaux atteints au début de l année. Il se traitait autour de 1,2400 unité
pour un dollar à fin juin.
De juillet à octobre, le franc suisse est resté confiné dans une marge comprise entre
1,2200 et 1,2800 unité pour un dollar, avant d entamer une nouvelle phase haussière vis-à-
vis du dollar, avec la dégringolade de ce dernier qui a eu lieu en fin d année à cause,
notamment, de l aggravation du déficit courant américain. Le franc suisse a clôturé l année à
1,1380 unité pour un dollar, après avoir atteint, la veille, son plus haut niveau de l année à
1,1280 unité enregistrant ainsi , sur l année, une appréciation de 8,5% par rapport au dollar.

Concernant les taux d intérêt directeurs, la Banque Nationale Suisse a décidé de


resserrer sa politique monétaire à deux reprises en juin et en septembre 2004, de 25 points
de base à chaque fois, portant la marge de fluctuation du Libor à trois mois à 0,25%-1,25%.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/CHF EN 2004

1,3500 1,3500
Taux de change

1,3000 1,3000

1,2500 1,2500

1,2000 1,2000

1,1500 1,1500

1,1000 1,1000
1 janvier 2004 31 mars 2004 30 juin 2004 28 septembre 31 décembre

B PAYS EMERGENTS

L année 2004 s est distinguée par le retour d une croissance très soutenue dans la
plupart des pays émergents contribuant ainsi à la forte reprise de l économie mondiale.

En Chine, le surplus commercial considérable réalisé vis-à-vis des Etats-Unis et les


afflux abondant des investissements directs et de portefeuille d origine étrangers suscités par
l anticipation d une future appréciation de la monnaie chinoise, ont mis celle-ci sous pression
à la hausse. La Banque Populaire de Chine a dû, en conséquence, continué d intervenir
massivement sur le marché des changes, ayant, certes, accumulé des réserves
substantielles (+89,9 Milliards de dollars en 2004), parvenant ainsi à préserver la valeur
d ancrage de sa devise autour de 8,28 yuans pour un dollar.

S agissant des autres principales devises de la région, elles ont connu des évolutions
divergentes vis-à-vis du dollar américain. En effet, alors que la Malaisie a réussi, à l instar de
la Chine, à préserver la valeur d ancrage de sa monnaie, la Corée du Sud a vu sa monnaie
s apprécier fortement contre le dollar, tandis que la Thaïlande était contrainte à faire face à
de fortes pressions baissières sur le baht.

La Corée du Sud a été obligée d intervenir à plusieurs reprises sur le marché des
changes pour freiner la forte appréciation du won, entraînée par la baisse généralisée du
dollar américain. En dépit des efforts entrepris à cet effet, le won coréen s est apprécié de
plus de 15% sur l année vis-à-vis du dollar, passant de 1 195 à 1 035 unités pour un dollar.
En Europe de l Est, l année 2004 est demeurée non seulement, celle où huit pays de la
zone sont devenus membres de l Union Européenne (depuis le 1er mai 2004), mais
1

également une année de rebond conjoncturel avec une croissance moyenne, pour les huit
pays d environ 5%, leur meilleure performance depuis 1997.

La reprise conjoncturelle de l activité économique dans les trois principaux pays de la


région (Pologne, République Tchèque et Hongrie) et leur adhésion à l UE ont concouru à
accroître l attrait d investisseurs étrangers, ce qui a entraîné l appréciation de leurs monnaies
favorisée, par ailleurs, par la forte remontée de l euro contre les autres principales devises
internationales.

En Russie, la croissance économique s est poursuivie, en 2004, à un rythme encore


élevé dépassant les 7% contre 7,3% en 2003. La bonne santé économique du pays a été
soutenue par la forte croissance des exportations qui ont continué de bénéficier des prix
élevés du pétrole et autres matières premières. La nette amélioration de la balance
commerciale a porté l excédent courant au niveau record d environ 10% du PIB.

Les entrées massives de devises qui en sont résultées ont engendré, toutefois, des
pressions à la hausse du rouble russe. Néanmoins, les difficultés du secteur bancaire et le
regain de la demande de dollars ont contribué à limiter son renforcement et l ont confiné,
durant les 9 premiers mois de l année, dans une fourchette étroite allant de 29 à 28 unités
pour un dollar. Il a depuis repris sa tendance à la hausse sous l effet, notamment, de la forte
baisse du dollar américain observée au cours du dernier trimestre 2004 terminant l année à
27,71 unités pour un dollar, soit une hausse de plus de 5% par rapport à son niveau atteint
au début de l année.

Après avoir entamé l année en hausse contre le dollar s appréciant ainsi de 6% environ
au cours du premier trimestre, la livre turque s est, depuis, repliée perdant plus de 16% de sa
valeur en revenant à 1,5555 million de TRL pour un dollar. Cet accès de faiblesse s explique
en grande partie par le raffermissement du dollar contre les autres principales devises
internationales. Toutefois, le revirement à la baisse du billet vert enregistré au cours du
deuxième semestre, couplé avec le renforcement des entrées de capitaux en Turquie, ont
favorisé le redressement de la livre qui a récupéré plus de 15% de ses pertes pour clôturer
l année à 1,3450 million unités pour un dollar.

Il est à signaler que la Turquie a adopté, au début de 2005, une nouvelle unité
monétaire correspondante à 1.000.000 de fois l ancienne livre turque. La nouvelle livre (TRY)
a été introduite sur les marchés au cours de 1,3450 unité pour un dollar.

La livre égyptienne , quant à elle, a suivi, tout au long de l année, une tendance baissière,
mais dans une marge étroite, passant sur l année de 6,16 à 6,21 unités pour un dollar.

S agissant du dirham marocain, il s est déprécié, au cours du premier semestre, de


plus de 6% contre le dollar passant de 8,65 à 9,23 unités pour un dollar, alors qu il s est
apprécié, au titre de la même période, de 1,8% contre euro, passant de 11,10 à 10,90 unités
pour un euro. La seconde moitié de l année a été marquée par le substantiel revirement à la
baisse du dollar contre l euro, ce qui a entraîné une forte hausse du dirham contre le dollar
dépassant 12%, par rapport à ses plus bas niveaux atteints vers la fin du premier semestre,
à 8,23 MAD. Parallèlement, le dirham a fléchi contre l euro de plus de 2.5% à 11.19 unités.

1
République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie et Slovénie
II MARCHE DE L OR

L évolution des prix de l or enregistrée en 2004 a mis en évidence le renforcement de


son statut d instrument d investissement au même titre que l influence croissante des fonds
spéculatifs sur la détermination des prix du métal précieux.
Dans l ensemble, les fondamentaux ont évolué favorablement en 2004, à l instar des
autres facteurs déterminants. En effet, la demande d or a augmenté quantitativement de
8,2% s élevant à 3.484 tonnes en 2004 contre 3221 tonnes en 2003, alors que l offre a
diminué, dans le même intervalle, de 13,3%, passant de 3.875 tonnes en 2003 à
3.360 tonnes en 2004, dégageant ainsi une demande nette de 124 tonnes en 2004, par
rapport à une offre nette de 653 tonnes en 2003.
Au niveau du marché, l année 2004 a commencé sur une note positive sur des achats
croissants de fonds spéculatifs, le prix de l or ayant atteint 430,5 USD/oz le 6 janvier. Outre
l affermissement de la demande il a continué à être influencé par l évolution du dollar.
Pendant la première moitié du mois de mars, le marché de l or s est consolidé, la
prédominance d un niveau relativement faible et peu volatil du prix ayant suscité une reprise
de la demande. Cette évolution a été confortée par des spéculations sur le maintien du statu
quo monétaire par la Réserve Fédérale.
La forte dépréciation de la devise américaine contre le yen au cours de la deuxième
moitié du mois de mars, les incertitudes du marché quant à la reprise économique aux Etats-
Unis et le manque de conviction des investisseurs au sujet de l amélioration des marchés
boursiers américains ont poussé les fonds spéculatifs et les investisseurs institutionnels à se
repositionner sur le marché de l or comme moyen de diversification, et le prix de l once a, par
conséquent, pu atteindre le niveau de 430,39 USD/oz le 1er avril. Il est à remarquer, à cet
égard, que le marché a peu réagi à l annonce, au mois de mars, de la reconduction de
l accord conclu en 1999 entre les Banques Centrales européennes et stipulant une limitation
sur les ventes d or par les banques signataires. Cet accord a expiré en septembre 2004.
Aux termes du nouvel accord, les Banques Centrales concernées se sont engagées à limiter
leurs ventes d or à 500 tonnes par an entre septembre 2004 et septembre 2009, soit une
hausse de 100 tonnes seulement par rapport au niveau convenu dans le cadre de l accord
précédent, hausse largement anticipée par le marché.

EVOLUTION DU PRIX DE L'OR EN 2004

470,00 470,00
450,00 450,00
430,00 430,00
Prix/Oz 410,00 410,00
390,00 390,00
370,00 370,00
350,00 350,00
01 janvier 31 mars 30 juin 29 septembre 31 décembre
Le sentiment haussier qui a prévalu jusque là vis-à-vis de l or s est brusquement
inversé à partir du 2 avril avec après la publication d un chiffre sur l emploi aux Etats-Unis
meilleur que prévu accompagné d une inflation en hausse, faits qui ont provoqué un
affermissement de la devise américaine favorisé, par ailleurs, par les anticipations de hausse
des taux d intérêt américains plus tôt que prévu. Celles-ci ont provoqué une vague de
liquidation d or par les fonds spéculatifs, en ramenant les prix à 371 USD/oz le 10 mai, son
plus bas niveau de l année.

L or a réussi à se stabiliser, par la suite, sous l effet de l escalade des événements


géopolitiques au Moyen-Orient qui ont poussé les prix du pétrole à la hausse. A partir du
mois de juin, l or, a connu, mais avec une certaine volatilité, une tendance haussière
ininterrompue jusqu à la fin de l année, soutenu par la faiblesse du dollar, la résurgence des
inquiétudes quant à la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis se référant à des
indicateurs économiques faibles, des déficits américains en constante aggravation et une
forte hausse des prix du pétrole. Le prix de l or a atteint son plus haut niveau de 16 ans au
début de décembre, à 456,75 USD/oz. Une correction momentanée à la hausse du dollar à
partir du 8 décembre a provoqué un mouvement de vente sur l or, faisant baisser le prix à
431,25 USD/oz. L or a pu récupérer sur le reste du mois, pour finir l année à 438,10 USD/oz,
soit une appréciation de 5,57% par rapport à son niveau atteint en début d année.
III. LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX

Dans un contexte international caractérisé, en particulier, par la forte reprise de


l économie mondiale et la tendance haussière des prix du pétrole, l évolution des marchés de
capitaux internationaux a été, en 2004, relativement calme, en dépit du resserrement de la
politique monétaire américaine à partir du mois de juin. Ainsi, Les principales bourses
internationales ont été en hausse, bien qu elles n aient pu rééditer leurs performances de 2003
et les marchés obligataires ont pu digérer les cinq hausses des taux directeurs US, sans que
cela ne s accompagne, comme à l accoutumée, de pressions sur les taux longs. En effet, ces
derniers ont clôturé l année à des niveaux proches de ceux observés tout à fait au début, bien
qu ils aient enregistré, au cours du deuxième trimestre, une rapide remontée. De leur côté, les
taux de rendement européens se sont inscrits, dans le même intervalle, en nette baisse, se
déconnectant ainsi de la tendance observée au niveau des taux longs américains.
Sur les marchés des dérivés, l activité s est encore renforcée en 2004 aussi bien sur le
segment organisé que sur celui de gré à gré, dans un contexte international marqué par la
grande volatilité des taux de change, des taux d intérêt et des indices boursiers.

I MARCHES BOURSIERS

Les marchés boursiers ont poursuivi en 2004 leur tendance haussière de l année
précédente, bien que les résultats atteints soient nettement amoindris. Ceci est largement
attribué non seulement aux bons résultats réalisés par les entreprises aussi bien américaines,
européennes que nipponnes, mais aussi à la plus grande intégration économique, commerciale
et financière à l échelle planétaire qui a contribué à l homogénéisation des tendances boursières.
A noter également la moindre sensibilité des marchés boursiers tant à la flambée des prix du
pétrole qu à la plus grande volatilité des taux de change et d intérêt observées en 2004. Les
principaux indices ont gagné entre 3,1% et 8,6%, en deçà de l évolution de l année précédente
où les hausses variaient entre 14% et 50%.

25
Après s être inscrits globalement en hausse durant les deux premiers mois de l année,
sous l effet de la publication de statistiques de la croissance globalement encourageantes de
part et d autre de l Atlantique, les principaux indices boursiers, à l exception du Nikkei, ont
reculé en mars, affectés par les incertitudes sur le rythme de croissance en Europe
continentale et aux Etats-Unis et par la recrudescence des tensions géopolitiques.

Quant à l indice de la Bourse de Tokyo le «Nikkei » qui a continué sur sa lancée, il a


atteint, en avril, son niveau le plus élevé depuis deux ans, en liaison avec des signes
d accélération de la reprise économique et le relèvement par l agence internationale de
notation financière « S&P » de la perspective de notation de la dette souveraine japonaise
de négative à neutre, profitant, ainsi, au secteur bancaire qui détient des portefeuilles
importants en titres de l Etat japonais

En mai, les indices boursiers ont globalement poursuivi leurs mouvements baissiers, à
l exception de l indice des valeurs technologiques de la Bourse de New York le « Nasdaq »,
après la publication d excellents chiffres de l emploi aux Etats-Unis le 2 avril et le 7 mai et la
conviction des opérateurs que le début du cycle de hausse des taux directeurs américains
devrait intervenir vers la fin juin . De même, les craintes d essoufflement de la croissance
mondiale, du fait des niveaux historiquement élevés des cours du pétrole, ont contribué à
raviver les craintes quant à l impact de cette évolution sur les perspectives économiques.

En revanche, l indice des valeurs technologiques « Nasdaq » a bénéficié de nombreux


flux acheteurs suscités par l annonce, par de grandes compagnies du secteur, de la révision
à la hausse de leurs résultats prévisionnels.

Pour sa part, l indice « Nikkei » a d abord baissé d environ 10% durant la première
quinzaine de mai, sous l effet des doutes apparus quant à une possible décélération du
rythme de croissance en Chine et, surtout, l impact négatif de la hausse des prix pétroliers
sur l économie japonaise. Il s est, toutefois, rétabli au cours de la seconde quinzaine, à la
faveur de chiffres économiques montrant la persistance d une orientation plus favorable de
l économie de l archipel.

26
En juin, les anticipations d un resserrement graduel de la politique monétaire
américaine, couplées à de meilleures perspectives de croissance et à un net repli des cours
du pétrole, ont davantage consolidé les valeurs boursières américaines. Dans la zone euro,
la reprise poursuivie de l économie dans un environnement monétaire stable a continué
d être considérée comme un scénario valable pour le reste de l année 2004. De même, le
« Nikkei » a connu son évolution très positive, consécutive à la confirmation de bonnes
statistiques économiques, d autant que les craintes concernant un ralentissement rapide de
la croissance chinoise se sont rapidement estompées.

A partir du mois de juillet, les principaux marchés boursiers se sont de nouveau inscrits
en baisse, après l apparition de signes de ralentissement de la croissance économique
américaine et ce, en dépit de la publication de résultats trimestriels en hausse pour un grand
nombre d entreprises. Les indices boursiers ont été pénalisés par la hausse des prix du
pétrole et par les incertitudes relatives aux perspectives de profit des entreprises
spécialisées dans la haute technologie.

En septembre, les marchés boursiers ont connu des évolutions contrastées avec la
reprise des indices européens et le recul du « Nikkei », alors que l évolution s est avérée
plus ou moins mitigée pour les indices américains, du fait de la divergence des anticipations
quant aux résultats des entreprises et de l impact différencié de la hausse des cours de
pétrole sur les principales places financières. En effet, les valeurs énergétiques ont contribué
à la progression des indices boursiers en Europe et aux Etats-Unis, alors que le marché
japonais a souffert de manière significative du niveau record des cours du pétrole.

Au cours des deux derniers mois de l année, les marchés boursiers ont fortement
progressé, profitant du net repli des prix du pétrole, dont les effets ont été bénéfiques à
l ensemble des secteurs à l exception des compagnies pétrolières. De même, les
compagnies minières et sidérurgiques ont été pénalisées par la baisse des prix des métaux,
après plusieurs mois de hausse. Les indices boursiers ont également profité de l optimisme
quant aux résultats des entreprises cotées et de la reprise des fusions et acquisitions,
notamment, dans le secteur technologique. Au Japon, les actions ont bénéficié de la baisse
des prix pétroliers et du progrès réalisé par les banques nippones, suite à l assainissement
de leurs bilans et au relèvement de la notation de crédit des plus grandes d entres elles par
l agence de notation financière « Moody s ».

Globalement, les principaux indices boursiers internationaux ont clôturé l année 2004 en
hausse par rapport à leurs niveaux de l année précédente. Ainsi l indice Dow Jones a gagné 3,1%
en s établissant à 10.783,01, contre 10.453,92 une année auparavant. L indice Nasdaq est, quant
à lui, passé, d une année à l autre, de 2.003,37 à 2.175,44 en hausse de 8,6%. Par rapport à leurs
niveaux atteints fin 2003, les indices CAC40 et Nikkei ont gagné, respectivement, 7,4% et 7,6%.

II MARCHES OBLIGATAIRES

Face à l accélération de la croissance économique aux Etats-Unis et à l envolée des prix


pétroliers, la Réserve Fédérale a entamé depuis juin 2004 un nouveau cycle de resserrement
monétaire qui l a amenée à augmenter à cinq reprises son principal taux directeur, le taux « Fed
Funds », le portant, ainsi, de 1% en juin à 2,25% en décembre. L objectif recherché par la Fed a
été d anticiper les risques de résurgence de pressions inflationnistes dans un contexte de baisse
continue du dollar, de hausse des prix pétroliers et de décélération de la productivité.
Néanmoins, ce cycle de resserrement monétaire ne s est pas pour autant répercuté sur les taux
d intérêt à long terme. En effet, les rendements des bons du Trésor américains à 10 ans n ont
pas beaucoup fluctué durant le second semestre 2004.

27
De plus, cette phase de relèvement des taux à court terme s est également
accompagnée d un mouvement baissier des taux de rendement à long terme, puisque le
taux de rendement US à 10 ans est passé d un plus haut de l année de 4,90%, le 14 mai, à
moins de 4% vers la fin octobre. Cela est dû, en fait, à plusieurs facteurs dont notamment :

- La plus grande crédibilité dont jouit désormais la Réserve Fédérale, de par son
succès par le passé, à juguler à temps tout risque de résurgence inflationniste ;
- La persistance de flux d investissements en portefeuille importants vers les Etats-
Unis, notamment en provenance des pays asiatiques dont les réserves en devises sont en
majorité libellées en dollar américain ;
- La demande de plus en plus importante d actifs à long terme de la part de fonds de
pension et de compagnies d assurance ;
- La conviction des marchés que la Réserve Fédérale procèdera au resserrement de
sa politique monétaire plutôt à un rythme mesuré.

En revanche, depuis mars 2004, les taux longs sur l euro ont semblé se déconnecter
de l évolution des rendements américains avec un écart qui ne cesse de s élargir pour
atteindre à la fin de l année près de 90 points de base en faveur de la devise américaine.

La claire tendance à la baisse des taux de rendement européens est, principalement,


expliquée par le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et la zone euro, la stabilité de
la politique monétaire de la BCE, en plus d un plus grand attrait des émissions européennes,
du fait de la hausse continue de l euro. D ailleurs, les anticipations des marchés tablaient sur
le creusement de l écart entre les taux longs américains et européens arguant de la
poursuite du resserrement de la politique monétaire américaine conjuguée à la stabilité
concomitante de celle de la BCE.
Taux de rendement obligataires des émissions d Etat à 10 ans des principales devises
Désignation Dollar Euro Yen Livre sterling
Clôture 2003 4.25% 4.29% 1.36% 4.77%
Clôture 2004 4.22% 3.69% 1.43% 4.54%
Variation en point de base -3 - 60 +7 - 23
Plus haut 2004 4.87% 4.43% 1.90% 5.24%
Plus bas 2004 3.69% 3.55% 1.19% 4.45%

28
Au Japon, les rendements à 10 ans ont été globalement stables sur l ensemble de
l année 2004, à l exception de la période juin-juillet durant laquelle a été observée une
certaine tension sur les taux longs avec des taux à 10 ans dépassant par moment la barre
de 1,90%, contre une fourchette variant entre 1,20 et 1,50% pour le reste de l année.
D ailleurs, la courte période de tension sur les taux japonais a fait suite à l apparition de
signes d amélioration des perspectives économiques dans l Archipel.
Les rendements japonais ont terminé l année 2004 quasiment là où ils l avaient
commencée, dans un contexte de reprise de l activité moins rapide qu initialement prévu et
de maintien des taux à court terme à des niveaux nuls.

III MARCHES DES PRODUITS DERIVES


1) Les marchés organisés

Les marchés organisés et de gré à gré de produits dérivés ont continué à progresser
en 2004, enregistrant un accroissement substantiel du volume des transactions. Ceci
s explique par l aversion plus marquée des investisseurs pour les risques de marché,
notamment ceux des taux d intérêt, après l amorce d un nouveau cycle de hausse des taux
directeurs de la Réserve Fédérale, et des taux de change, dans un contexte de baisse
continue du dollar américain.
Après une progression de 26% en 2003, le volume des contrats traités
(« futures » et options) a augmenté de 30,8% en 2004, passant, d une année à l autre, de
874.284 milliards de dollars à 1.143.928 milliards de dollars. Cette hausse a concerné les
trois grandes catégories de risques : les contrats sur taux, les contrats sur indices et les
contrats sur devises.
Le montant notionnel des transactions de couverture sur les taux (contrats « futures » et
options), principal compartiment des marchés organisés avec 91% du volume global, est
passé à 1.043.268 milliards de dollars, contre 794.127 milliards de dollars une année
auparavant, soit une hausse de 31,4%. Cette hausse a touché aussi bien les instruments de
couverture tant à court qu à long terme, avec une nette prédominance des contrats « Futures »
par rapport aux contrats d options. Ces deux instruments de couverture sont demeurés en
2004 les deux principaux produits dérivés négociés sur les marchés organisés, avec des parts
respectives de 73% et 27% du volume traité. A noter que le compartiment des instruments de
couverture à court terme est demeuré assez prépondérant (contrat « futures » sur euribor, libor
et euroyen) avec une part avoisinant les 80% du volume global sur ces marchés, contre près
de 11% pour le compartiment de couverture à long terme.
L activité sur le compartiment à court terme a été beaucoup plus dynamique au cours
de la première moitié de l année écoulée, période au cours de laquelle les spéculations sur
le changement de la politique monétaire américaine étaient à leur apogée. En revanche, le
volume d activité sur ce compartiment a accusé un net recul au cours du deuxième
semestre, d autant que les incertitudes sur les orientations de la politique monétaire de la
Fed se sont progressivement dissipées. Par contre, l activité sur le compartiment à long
terme a été plus dynamique au deuxième semestre, sous l effet de la plus grande incertitude
quant à l évolution future des rendements à long terme, générant ainsi de nouveaux besoins
de couverture chez les investisseurs de portefeuille.
Le volume des échanges des instruments de couverture sur indices a enregistré pour
sa part une progression de 23,4% en 2004, en passant de 75.727 milliards à 93.453 milliards
de dollars. Le dynamisme de l activité sur ce segment des marchés organisés est
vraisemblablement le résultat de la hausse des indices sous-jacents, notamment aux
Etats-Unis, en Asie Pacifique et, dans une moindre proportion, en Europe. Néanmoins, la

29
part des transactions de cette catégorie de produits de couverture n a représenté que 8% du
volume global des échanges traités sur les marchés organisés en 2004.

Bien qu enregistrant une forte progression d environ 63% d une année à l autre, en
passant de 4.404 milliards à 7.207 milliards de dollars, sous l effet d importants besoins de
couverture face à la grande volatilité des parités euro/dollar et dollar/yen, la part des
instruments de couverture contre le risque de change est demeurée assez faible ne
dépassant pas 1% du volume global négocié sur les marchés organisés.
EVOLUTION DU VOLUME DES ECHANGES SUR LES MARCHES ORGANISES
Montant Notionnel
Désignation (en milliards de dollars)
2003 2004
Contrats sur taux 794.127 1.043.268
Contrats sur devises 4.430 7.207
Contrats sur indices 75.727 93.453
Total 874.284 1.143.928

2) Les marchés de gré à gré


Les marchés de gré à gré ont enregistré une évolution plus modérée que celle des
marchés organisés durant la première moitié de l année 2004. L encours notionnel total s est
établi à 220.000 milliards de dollars à fin juin, en hausse de 12% par rapport à son niveau
atteint à fin décembre 2003. Toutefois, cette progression n a pas été régulière sur toute la
période. En effet, l accroissement de l encours notionnel a été progressif du fait que les
opérations effectuées sur ce type de marché donnant lieu, chaque fois, à la signature de
nouveaux contrats. Ainsi, et afin de gérer le risque de contrepartie, les opérateurs du gré à
gré ont recouru aux sûretés et aux accords de compensation bilatérale.
L activité de couverture contre le risque de taux d intérêt qui représente plus de 87% du
chiffre d affaires de ce marché a progressé d environ 16%. Les contrats sur devises
(deuxième catégorie de risques de marché) ont également progressé dans leur ensemble
de 10%, avec un bond de 42% pour les options. Quant aux instruments sur actions,
caractérisés au cours des périodes précédentes par une activité morose, ils se sont accrus
de 19%, tandis que les contrats sur marchandises ont reculé de 10%.
EVOLUTION DE L ENCOURS DES INSTRUMENTS DERIVES DE GRE A GRE (En milliards de dollars EU)
Montant notionnel
Désignation Fin juin
Fin décembre 2003 Fin juin 2004
2003
A. instruments sur devises 22.071 24.475 26.997
Terme sec et swap cambiste 12.332 12.387 13.926
Swap de devise 5.159 6.371 7.033
Options 4.580 5.717 6.038
B. Instruments de taux 121.799 141.991 164.626
FRA 10.271 10.769 13.144
Swap de taux d intérêt 94.583 111.209 127.570
Options 16.946 20.012 23.912
C. Instruments liés aux actions 2.799 3.787 4.521
Contrats à terme et de swap 488 601 691
Options 2.311 3.186 3.829
D. Instruments sur marchandises 1.040 1.406 1.270
Or 304 344 318
Autres 736 1.062 952
Contrats à terme et de sawp 458 420 503
Options 279 642 449
E. Autres 21.949 25.508 22.644
Total général 169.658 197.167 220.058
Source : BRI

30
IV. LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE

L envolée des prix des produits de base s est poursuivie en 2004, pour la deuxième
année consécutive, sous l effet, notamment, de l affermissement de la demande interna-
tionale. Celle-ci a été soutenue par la consolidation quasi-généralisée du rythme de l activité
économique à travers le monde, plus particulièrement aux Etats-Unis d Amérique, au Japon,
dans la Zone Euro et dans certains pays émergents d Asie, comme la Chine. En
conséquence, les cours du pétrole brut et ceux de la plupart des autres produits de base,
notamment les matières premières industrielles, ont connu une hausse sensible, atteignant,
dans certains cas, des niveaux records.
Aussi, l indice général des prix relatif à l ensemble des produits de base (base 100 en
2000) s est-il accru de 26,6% contre 13,1% l an précédent et une quasi-stagnation en 2002.
Hors énergie, la hausse s est limitée à 18,6%, taux toutefois supérieur à celui de 7%
enregistré une année auparavant. L augmentation des prix a été particulièrement sensible
pour les métaux (36,5% contre 12%), ainsi que les produits alimentaires (14,8% contre 5,9%).

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE (en %)

- -

- -

Indice global Indice global hors énergie Indice des matières premières agricoles

Si la flambée des prix a bénéficié notablement aux pays producteurs, elle a, en


revanche, grevé les coûts de production, entraînant des tensions inflationnistes, conjuguées
à une détérioration des résultats financiers des entreprises concernées, situation corroborée
par la baisse assez marquée des indices boursiers sur les principales places financières
internationales. D ailleurs, le rythme de l activité économique a commencé à fléchir à partir
du deuxième semestre de 2004 dans la majorité des pays industrialisés et les perspectives
de croissance mondiale et d emploi, en particulier, pour l année 2005, seraient moins
favorables qu une année auparavant.
I PRODUITS ALIMENTAIRES
Sous l effet conjugué de l affermissement poursuivi de la demande pour certains
produits et des insuffisances plus ou moins accentuées au niveau des stocks, les prix
mondiaux des denrées alimentaires ont, dans l ensemble, augmenté sensiblement, au cours
du premier semestre de 2004. Par la suite, ils ont connu une certaine détente pour plusieurs
produits comme le blé, le maïs, les huiles végétales et le cacao, suite notamment à
l augmentation de leurs productions.
Atteignant 2.252 millions de tonnes en 2004, la production mondiale de céréales s est
accrue de 8,3% par rapport à son niveau atteint l année précédente, contre 2,5% une année
auparavant. La progression a intéressé tous les produits céréaliers, surtout le blé et les
céréales secondaires.
S agissant, en particulier, de la production de blé, elle s est élevée à environ
624 millions de tonnes, en progression de 11,9% par rapport à son niveau enregistré une
année auparavant. Cette évolution a été favorisée, notamment, par les bonnes conditions
climatiques ayant prévalu dans les principaux pays producteurs, notamment la Chine, l Inde,
la France et l Allemagne dont les productions ont enregistré, respectivement, des augmen-
tations de 6%, 11%, 30% et 32%.
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES (En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Total 2.028,9 2.079,2 2.252,0 2,5 8,3
- Blé 574,0 557,5 624,1 -2,9 11,9
- Céréales secondaires 883,9 935,5 1.019,4 5,8 9,0
dont : *Maïs 602,0 640,1 705,3 6,3 10,2
*Orge 136,4 141,0 155,0 3,4 9,9
- Riz 571,0 586,2 608,5 2,7 3,8
Source : Organisation mondiale pour l alimentation et l agriculture (FAO)

Quoiqu il en soit, les prix ont atteint, en moyenne, 157 dollars la tonne en 2004, soit
une hausse de 7,5% contre un repli de 2% un an plus tôt. L augmentation aurait pu être plus
accentuée n eût été la baisse des cours, à partir de l été, consécutive tant à l accroissement
du niveau des récoltes qu à la décélération de la demande.
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX
MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)

Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Pour sa part, la production de céréales secondaires, toujours dominante avec environ


45% du total, a dépassé 1.019 millions de tonnes, en accroissement de 9% contre 5,8% en
2003. Cette augmentation qui a concerné, en particulier, le maïs (10,2%) et l orge (9,9%) a
été réalisée, surtout, aux Etats-Unis d Amérique. Les prix de ces produits ont suivi, dans
l ensemble, la même tendance que celle enregistrée pour le blé. C est ainsi que les cours du
maïs sont revenus de 123 dollars la tonne en juin 2004 à 104 dollars le mois suivant et,
enfin, à 96 dollars en décembre. En termes de moyennes annuelles, ils ont augmenté de
6,7% contre 12,9% en 2003.
Concernant le riz, l accroissement modéré de la production mondiale en 2004 (3,8%
contre 2,7% l an précédent) s est traduit, compte tenu d une demande soutenue, par une reprise
des cours d environ 6% après une baisse de 15,6% un an plus tôt. La hausse, intervenue
surtout au début de l année et à partir du mois d octobre, suite à la régression des récoltes dans
certains pays producteurs et aux faibles excédents exportables, a porté les prix, d une fin
d année à l autre, de 270 à 305 dollars la tonne (+13% contre -15,9% un an plus tôt).
Dans le secteur des oléagineux, la production mondiale d huiles s est accrue, en 2004,
à un rythme similaire à celui enregistré en 2003, soit 6,7%, pour totaliser environ
130 millions de tonnes. Sous l effet de l accroissement de la demande des pays asiatiques
qui constituent un marché prospère pour les huiles, notamment la Chine dont les
importations avoisinent 20% du total mondial, les prix de ces denrées ont poursuivi, dans
l ensemble, leur tendance à la hausse et ce, en dépit du revirement des cours enregistré,
globalement, à partir du mois de juillet, en raison de l excédent de l offre.
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D ORIGINE VEGETALE
(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Total 114,5 122,0 130,2 6,6 6,7
dont :
- Huile de soja 26,7 30,0 33,9 12,4 13,0
- Huile de palme 25,7 28,1 29,7 9,3 5,7
- Huile d arachide 5,2 5,8 .. 11,5 ..
- Huile d olive 2,4 2,7 2,3 12,5 -14,8
Source : Organisation mondiale pour l alimentation et l agriculture (FAO)

Pour l huile de soja, les prix ont augmenté, en moyenne, de 10,4% en 2004 contre
22,2% l an précédent. Cette décélération est imputable, essentiellement, à l accroissement
soutenu de la production mondiale (13% contre 12,4% en 2003). Une évolution similaire a
été enregistrée par les cours de l huile de palme (6,1% contre 13,6% un an plus tôt), avec
un prix moyen de l ordre de 470 dollars la tonne contre 443 dollars une année auparavant.

Par contre, et après une forte hausse en 2003 (81,7%), les prix de l huile d arachide se
sont inscrits en baisse de 7,3%, au cours de 2004, fortement influencés par le repli de la
demande. La baisse a été amorcée au mois de mai, les prix ayant oscillé entre un maximum de
1.237 dollars la tonne atteint en avril et un minimum de 1.113 dollars enregistré en décembre.
PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Variat. Variat.
Produits Places de cotation 2003 2004 2004/2003 2003 2004 2004/2003
en % en %
Blé Ports du Golfe des Etats-Unis 166 154 -7,2 146 157 7,5
Maïs Ports du Golfe des Etats-Unis 112 96 -14,3 105 112 6,7
Riz Nouvelle-Orléans (Etats-Unis) 270 305 13,0 255 270 5,9
Huiles :
.Soja Ports hollandais 640 552 -13,7 556 614 10,4
.Palme Malaisie/Europe du Nord 511 422 -17,4 443 470 6,1
.Arachide Europe 1.142 1.113 -2,5 1.250 1.159 -7,3
.Olive1 Milan 3,70/ .. .. 3,05/ .. ..
3,82 .. .. 3,17 .. ..
Sucre Brésil 140 194 38,6 153 166 8,5
Café New York 1.430 2.261 58,1 1.412 1.766 25,1
Cacao Londres et New York 1.647 1.484 -9,9 1.753 1.520 -13,3
Thé Londres 2.052 2.018 -1,7 1.943 1.982 2,0
Source : Statistiques financières internationales du FMI

Pour l huile d olive, la demande a continué à progresser à un rythme assez rapide en


2004, surtout dans les pays développés, dépassant celui de l offre, affectée par la baisse de
la production mondiale de près de 15%. En conséquence, les prix ont augmenté, au cours
des huit premiers mois de l année (30% en comparaison avec leur niveau de la même
période de 2003), avant de se replier légèrement.

1
Cotation en dollars E.U le litre d huile d olive extra-vierge obtenue par l application des taux de change croisés
(euro, dinar tunisien et dollar) et selon la revue des Marchés Tropicaux.
Pour la Tunisie, la hausse des prix à l exportation d huile d olive, exprimés en dinars, a
atteint 17% en 2004 contre 15,5% l année précédente.

S agissant des cours mondiaux du sucre, ils ont connu une reprise de 8,5%, en 2004,
contre un repli de 1,3% l an précédent, suite à la forte hausse enregistrée durant le
deuxième semestre en raison, notamment, de l accroissement sensible des achats de l Inde
dont la production a accusé une baisse.

L affermissement de la demande de café s est traduit, en dépit de la progression


continue de sa production, notamment en Côte d Ivoire, par une hausse sensible des prix
qui sont passés, d une fin d année à l autre, de 1.430 à 2.261 dollars la tonne, soit une
augmentation de 58,1%. En termes de moyennes annuelles, le taux d augmentation est
passé, dans le même intervalle, de 6,1% à 25,1%.
A l inverse, les cours du cacao ont continué à baisser à un rythme plus accentué
qu une année auparavant (-13,3% contre -1,3%) et ce, sous l effet d une demande moins
vigoureuse face à une production mondiale plutôt stable.

Pour le thé, les prix ont enregistré une hausse modérée de 2% en 2004 contre 8,4%
l année précédente, considérant le maintien de la production mondiale au niveau de
3,2 millions de tonnes et la décélération de la demande dans les pays asiatiques.

II MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES


Poussés par l accroissement sensible de la demande lié, surtout, à la vigueur de
l activité industrielle dans les pays développés, ainsi que par les faibles niveaux des stocks,
les cours internationaux des matières premières industrielles ont enregistré, en 2004, une
forte hausse, à l exception de ceux du coton.
Après leur envolée au cours de 2003 (37,2%), les prix moyens du coton ont diminué de
2,3% l année suivante, suite à l augmentation de l offre engendrée par la progression notable
de la production mondiale (29,4%) qui a intéressé les principaux pays fournisseurs. Ainsi, les
cours sont-ils revenus, d une fin d année à l autre, de 1.622 à 1.071 dollars la tonne.
PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Places de
Variations Variations
Produits cotation
2003 2004 2004/2003 2003 2004 2004/2003
en % en %
Coton Liverpool 1.622 1.071 -34,0 1.399 1.367 -2.3
Caoutchouc naturel Singapour 1.227 1.212 -1,2 1.055 1.305 23,7
Cuivre Londres 2.202 3.140 42,6 1.779 2.864 61,0
Etain Londres 6.058 8.474 39,9 4.890 8.481 73,4
Zinc Londres 977 1.182 21,0 828 1.048 26,6
Plomb Londres 690 972 40,9 514 882 71,6
Phosphate Casablanca 38 42 10,5 41 41 0
Source : Statistiques financières internationales du FMI

A l inverse, les cours du caoutchouc naturel ont continué à augmenter en 2004 (23,7%
en termes de moyennes contre 37% l an précédent), pour atteindre 1.305 dollars la tonne.
C est que la progression soutenue de la production (6,4% contre 5,4% en 2003) a été
insuffisante pour accompagner la vigueur de la demande.
Pour leur part, les cours des métaux de base ont accusé une forte hausse, atteignant
même, à certaines périodes de l année, des records, surtout avec l affermissement de la
demande mondiale, notamment celle de la Chine, et les opérations de spéculation ravivées
par l évolution modérée de l offre.
Ainsi, les prix du cuivre ont augmenté, d une fin d année à l autre, de 938 dollars la
tonne ou près de 43% pour se situer à 3.140 dollars, sous l effet du déficit accru de l offre.
En termes de moyennes annuelles, la hausse a atteint 61% contre 14% en 2003.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE


(en $ EU la tonne)

Jan. Feb. March Apr. May June July August Sept. Oct. Nov. Dec.

Pour l étain, l accroissement de la consommation, en 2004, à un rythme légèrement


plus rapide que celui de la production (7% contre 6%), conjugué à la baisse des stocks, a
entraîné une flambée des cours mondiaux de ce produit. Ils se sont approchés, en effet, de
leur plus haut niveau atteint il y a 15 ans, en se situant à une moyenne de 9.392 dollars la
tonne au mois d avril. Le cours moyen pour toute l année s est inscrit en augmentation de
73,4% contre 20,4% en 2003, pour s établir à 8.481 dollars la tonne.
Egalement, les prix du plomb ont connu une hausse sensible en 2004, soit 71,6%
contre 13,7% l année précédente. Il en est de même des cours du zinc qui ont augmenté,
en moyenne, de 26,6% contre 6,3% en 2003, pour atteindre 1.048 dollars la tonne.
Les prix du phosphate ont connu, par contre, un accroissement modéré qui a eu lieu,
surtout en mai 2004, pour se stabiliser depuis au niveau de 42 dollars la tonne, contre
38 dollars en décembre 2003. Cette hausse est imputable, notamment, à l affermissement
de la demande des pays asiatiques. Pour toute l année, le prix moyen s est maintenu au
niveau de 41 dollars la tonne contre une hausse de 2,5% enregistrée en 2003.
III PETROLE BRUT
En dépit d un accroissement de l offre supérieur à celui de la demande, soit
3,4 millions et 2,6 millions de barils par jour, respectivement, les cours du pétrole brut ont
accusé, en 2004, une nouvelle flambée qui les a portés à des niveaux records. En
particulier, le prix du léger américain s est élevé à son niveau maximum de 55,67 dollars le
baril, le 27 octobre, et celui du Brent s est situé, tout juste après, à 51,94 dollars.
EVOLUTION DE L OFFRE ET DE LA DEMANDE PETROLIERES MONDIALES
(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Offre de pétrole 76,9 79,6 83,0 3,5 4,3
*OPEP 28,8 30,7 33,0 6,6 7,5
*Hors OPEP 48,1 48,9 50,0 1,7 2,2
Demande de pétrole 78,0 79,8 82,4 2,3 3,3
*OCDE 48,1 48,9 49,5 1,7 1,2
*Hors OCDE 29,9 30,9 32,9 3,3 6,5
Ecart : offre-demande -1,1 -0,2 0,6
Source : Revue Le Pétrole et le gaz arabes
Le cours moyen mensuel du baril de Brent est passé de 29,88 dollars en décembre
2003 à 49,77 dollars en octobre 2004, avant de connaître un fléchissement pour revenir à
41,38 dollars à la fin de l année. En termes de moyennes annuelles, le prix du baril de cette
qualité de pétrole s est accru de 32,7% ou 9,44 dollars contre 15,5% et 3,88 dollars un an
plus tôt, en s élevant à 38,29 dollars.
L envolée des prix du pétrole s explique, en particulier, par la consolidation de l activité
économique à travers le monde, engendrant une demande accrue, surtout hors zone OCDE,
essentiellement en Chine, deuxième consommateur mondial après les Etats-Unis d Amérique.

Cette situation a été aggravée par d autres facteurs tels que, notamment, les faibles
niveaux des stocks dans les pays industrialisés, les tensions géopolitiques, particulièrement
au Moyen-Orient, les mauvaises conditions climatiques en Europe et en Amérique du Nord
en hiver, ainsi que les opérations de spéculation sur le marché pétrolier mondial et la
dépréciation du dollar.
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)

Jan. Feb. March Apr. May June July August Sept. Oct. Nov. Dec.

IV IMPACT DE L EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE


BASE SUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE

La hausse des cours mondiaux des produits de base, enregistrée en 2004, a eu, dans
l ensemble, un impact négatif sur la balance commerciale de la Tunisie.

Sur la base d un échantillon de produits représentant, d une part, environ 23% des
exportations et, d autre part, 28% des importations, l évolution des prix a été défavorable sur
l équilibre de la balance commerciale. En effet, le déficit global s est aggravé de l ordre de
313 MDT ou 8,7%.

L accroissement sensible de la facture des importations de 731,6 MDT, notamment


pour le gas-oil (139,6 MDT), les fontes, fers et aciers (130,5 MDT), le pétrole brut
(77,4 MDT), les matières premières en plastique (62 MDT), le blé tendre (48,9 MDT), le gaz
naturel (40,4 MDT) et le cuivre et ses ouvrages (40,1 MDT), a été toutefois atténué, en
partie, par la plus-value de 418,5 MDT réalisée au niveau des recettes d exportation ayant
trait, essentiellement, au pétrole brut (193 MDT) et à l huile d olive (102,9 MDT).
IMPACT DE L EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2003 2004 Variations
Prix Valeur en Prix Valeur en Prix Impact
Quantité 1 Quantité 1
unitaire MDT unitaire MDT unitaire en MDT
Exportations 1.679,8 2746,9 418,5
Huile d olive 2.865 39,9 114,3 3.352 211,2 708,0 487 102,9
Produits de la mer 9.777 14,8 144,7 10.079 15,2 153,2 302 4,6
Dattes 2.566 37,1 95,2 2.601 40,4 105,1 35 1,4
Farines de céréales 333 11,1 3,7 440 14,1 6,2 107 1,5
Pétrole brut 265 2.414,9 640,2 334 2.797,8 935,5 69 193,0
Phosphate de chaux 38 865,3 33,1 37 661,2 24,6 -1 -0,7
Superphosphate triple 184 774,9 142,8 212 873,5 185,3 28 24,5
DAP 228 1.304,8 297,3 287 1.219,1 349,5 59 71,9
Acide phosphorique 183 863,4 158,3 205 1.103,0 225,6 22 24,3
Ciments 60 831,5 50,2 55 978,2 53,9 -5 -4,9
Importations 3.577,3 4.518,7 731,6
Laits et dérivés 1.436 29,1 41,8 1.664 31,8 52,9 228 7,3
Viandes 3.357 1,4 4,7 3.444 9,9 34,1 87 0,9
Blé dur 265 472,4 125,1 264 102,0 26,9 -1 -0,1
Blé tendre 178 773,6 137,9 230 940,4 216,2 52 48,9
Maïs 167 606,0 101,2 208 723,3 150,2 41 29,7
Orge 149 75,1 11,2 166 210,0 34,9 17 3,6
Café 1.054 5,6 5,9 1.252 13,9 17,4 198 2,8
Thé 1.587 9,2 14,6 1.500 9,6 14,4 -87 -0,8
Sucre 269 326,2 87,7 270 368,2 99,4 1 0,4
Huiles végétales 690 200,4 138,3 789 187,2 147,7 99 18,5
Pétrole brut 287 1.199,3 343,6 357 1.105,0 394,8 70 77,4
2
GPL 396 322,6 127,8 486 328,9 159,7 90 29,6
2
Fuel-oil 207 728,8 150,9 200 759,8 151,6 -7 -5,3
2
Gas-oil 353 1.161,2 410,2 457 1.342,3 613,2 104 139,6
Kérosène2 371 227,5 84,3 512 217,5 111,3 141 30,7
Gaz naturel 126 814,3 102,8 186 673,0 125,5 60 40,4
Soufre non raffiné 72 1.833,2 131,2 86 1.766,5 151,2 14 24,7
Ammoniac 249 407,6 101,5 321 340,8 109,3 72 24,5
Bois et ouvrages 521 309,7 161,2 511 338,1 172,8 -10 -3,4
Coton en masse 1.567 20,3 31,8 1.886 22,8 43,0 319 7,3
Pâte à papier 623 60,0 37,4 671 73,2 49,1 48 3,5
Caoutchouc naturel 1.776 14,3 25,4 1.986 14,3 28,4 210 3,0
Tabac brut 3.386 7,0 23,7 3.300 8,0 26,4 -86 -0,7
Mat.prem.en plastique 1.277 232,5 296,9 1.548 228,8 354,2 271 62,0
Ouvrag.en plastique 5.363 53,5 286,9 5.648 60,0 338,9 285 17,1
Fontes, fers et aciers 451 939,1 423,5 561 1.186,3 665,1 110 130,5
Cuivre et ouvrages 2.975 31,8 94,6 4.167 33,6 140,0 1192 40,1
Aluminium&ouvrages 4.424 17,0 75,2 4.395 20,5 90,1 -29 -0,6
Incidence globale
(Export-Import) -313,1
Sources : INS, STIR et BCT

1
Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2
Importations réalisées par la STIR.
L EVOLUTION DE L ACTIVITE

ECONOMIQUE TUNISIENNE
EVOLUTION GENERALE DE L ACTIVITE ECONOMIQUE

Au cours de l année 2004, l activité économique mondiale a été soutenue, surtout, par
le bon comportement de l économie américaine et, à un degré moindre, celle du japon, ainsi
que par les performances réalisées au niveau de certains pays émergents, en particulier la
Chine, en plus de l amélioration du rythme d expansion de l union européenne.

L affermissement induit de la demande mondiale a entraîné une flambée sans


précédent des prix du pétrole, qui ont atteint des niveaux records vers la fin du mois
d octobre. Ce renchérissement a touché, également, la plupart des autres produits de base,
mais dans de moindres proportions. Ces évolutions, qui ont, certes, bénéficié notablement
aux pays producteurs de pétrole, ont suscité, dans le reste du monde, une surchauffe
économique plus ou moins accentuée, outre les difficultés à caractère financier surgissant
sur les plans micro et macroéconomique.

Le caractère de plus en plus contraignant de l environnement international, fortement


marqué par la suppression des Accords multifibres au début de 2005 qui devait soumettre
le secteur du textile et habillement à une concurrence internationale accrue, n a pas
empêché l économie tunisienne, en 2004, de poursuivre fermement son expansion. La
plupart des secteurs et domaines d activité, notamment l industrie, le tourisme, les
transports et le commerce extérieur ont, en effet, réalisé de nets progrès, permettant de
porter le taux de la croissance économique à 6%, en termes réels, contre 5,6% l année
précédente, et ce, en dépit de la décélération au niveau du secteur agricole et de pêche
(10% contre 21,5%).

Hormis ce secteur, le taux de croissance s est amélioré davantage passant, d une


année à l autre, de 3,6% à 5,5% grâce, principalement, à l accélération enregistrée au
niveau des industries manufacturières (5,1% contre 0,9%), en particulier les industries agro-
alimentaires (12,2% contre 2,5%) et les industries mécaniques et électriques (8% contre
6,1%), et des services marchands (7,7% contre 4,3%). Le bon comportement de ces
derniers, pris globalement, a été favorisé, notamment, par la consolidation de l expansion
des secteurs du tourisme (8,2% contre 2,3%), des transports (7% contre 2,2%) et, surtout,
des communications (20,5% contre 19,5%). A l inverse, le secteur du textile et habillement
et des cuirs et chaussures a accusé une légère régression (-0,4% contre -3,7% en 2003),
sous l effet, notamment, de la montée de la concurrence étrangère.

La croissance économique, ainsi réalisée, a représenté plus de cinq fois le croît


démographique, soit 1,1% environ par an, ce qui s est traduit par une amélioration
importante du produit national par habitant passé, d une année à l autre, de 3.123 à
3.380 dinars.

La réalisation de tels résultats s est accompagnée d une reprise des investissements.


En effet, en s élevant à 7.834 MDT, la formation brute de capitale fixe (FBCF) s est accrue
de 4% contre une baisse de 1% en 2003, soit respectivement un taux d investissement de
22,3% et 23,4% du PIB. Comme par le passé, la majeure partie des investissements, soit
environ 56% du total, a été l uvre du secteur privé, celui-ci étant appelé à relayer, en la
matière, le secteur public et à constituer le moteur essentiel de la croissance économique.

La reprise enregistrée globalement par la FBCF cache, toutefois, sur le plan sectoriel,
des évolutions divergentes. En effet, la relance des investissements qui a eu lieu, en
particulier, dans le secteur de l agriculture et pêche (11,3% contre -5,1% en 2003), les
industries mécaniques et électriques (15,6% contre -11,1%) et l énergie (15,4% contre
-12,7%) a contrasté avec la baisse plus ou moins accentuée au niveau, notamment, des
industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (-7,1% contre 9,5% un
an plus tôt), du secteur textile et habillement et des cuirs et chaussures (-5,8% contre 3,2%) et
des mines (-7,4% contre -12,9%).

Concernant les investissements directs étrangers (IDE), ils ont connu, au cours de
2004, une progression de 5,9% contre une baisse de 35,6% l année précédente, pour
s élever à 796 MDT. L augmentation réalisée dans les industries manufacturières (10,2%),
qui ont bénéficié d une part accrue du total (39,2% contre 37,6% en 2003), a compensé en
partie la baisse enregistrée au niveau du secteur de l énergie.

Parallèlement, l épargne nationale, portant la marque de l affermissement de la


croissance économique, s est accrue de 10,5% contre 7,4% en 2003, pour atteindre
7.845 MDT. Corrélativement, le taux d épargne, exprimé par rapport au Revenu national
disponible brut (RNDB), est passé, d une année à l autre, de 21,8% à 22,1%. Ces
ressources à caractère stable ont permis de financer la totalité de la FBCF contre un peu
plus de 94% une année auparavant.

Dans ce contexte, la situation de l emploi s est améliorée sensiblement, les créations de


nouveaux postes d emploi dans la pêche et les activités non agricoles ayant porté, au total,
sur 74,4 mille unités contre 65 mille en 2003. D une année à l autre, le taux de couverture de
la demande additionnelle d emploi est passé, par conséquent, de 78,4% à plus de 91% et le
taux de chômage est ramené, pour la première fois, en dessous de 14%, soit 13,9% contre
14,3% une année auparavant.

L amélioration constatée au niveau de l approvisionnement du marché intérieur en


différents produits de consommation, en particulier les denrées alimentaires sensibles,
surtout à partir du deuxième semestre de 2004, s est traduit, depuis, par une décélération
des prix au stade du détail. Cela a permis de compenser largement les hausses
enregistrées durant les premiers mois de l année. Pour toute l année, le taux d inflation a pu
être limité à 3,6% contre 2,7% pour chacune des deux années précédentes. C est que
l accélération qui a caractérisé fortement les prix des produits alimentaires (5% en moyenne
contre 3,4% en 2003), sous l effet, notamment, de l insuffisance de l offre de certaines
denrées de base, au cours des périodes de grande consommation, a été dans l ensemble
contrebalancée par la hausse maîtrisée des prix des autres produits (2,8% contre 2,3%).

Si le différentiel d inflation s est élargi avec certains pays partenaires, à l instar de la


France et de l Allemagne, il a continué à être en faveur de la Tunisie vis-à-vis de plusieurs
pays concurrents ou émergents comme l Egypte, la Turquie et l Argentine.

En matière de paiements extérieurs, les échanges commerciaux ont connu, au cours


de 2004, une accélération tant au niveau des exportations qu à celui des importations qui se
sont accrues, respectivement, de 16,6% et 13,7% contre 6,1% et 3,9% une année
auparavant. En conséquence, et compte tenu de la consolidation des recettes touristiques
(20,3% contre -5,8% en 2003) et des revenus du travail (10,7% contre 5,8%), le déficit
courant a continué à se contracter revenant, d une année à l autre, de 941 MDT à 691 MDT,
tandis que sa part du PIB est passée, dans le même intervalle, de 2,9% à 2%.

Suite aux importants tirages effectués sur les lignes extérieures de crédit à moyen et
long termes, les entrées nettes de capitaux se sont élevées, parallèlement, de 1.477 MDT à
1.952 MDT, contribuant, avec la réduction du déficit courant, à l amélioration de l excédent
de la balance générale des paiements qui est passé de 496 MDT à 1.213 MDT.
Dans ce cadre, le niveau des avoirs nets en devises a enregistré une nette augmen-
tation en se situant, au terme de l année 2004, à 4.733 MDT, soit l équivalent de 107 jours
d importation, contre 3.503 MDT et 90 jours à la fin de 2003.

Cependant, cette évolution favorable a contrasté avec un léger accroissement des


paramètres de la dette extérieure. En effet, le taux d endettement est passé de 53,4% à
54,2% du RNDB, alors que le coefficient du service de la dette s est établi à 14,1% des
recettes extérieures courantes contre 13,1% en 2003.

Sur le plan monétaire, l agrégat M3 s est accru, au terme de 2004, de 10,3% par rapport à
son niveau atteint à la fin de l année précédente, contre 6,3% un an plus tôt. En termes de
moyennes mensuelles, le taux d accroissement s est limité à 8,6% contre 9,1% pour le PIB
nominal, se traduisant par une baisse de 0,3 point de pourcentage du taux de liquidité de
l économie, défini par le rapport entre le niveau moyen de M3 et le PIB, qui s est situé à 58,6%.

L accélération de la masse monétaire reflète, en fait, l évolution de toutes ses


contreparties. Portant la marque de l importante amélioration au niveau des paiements
extérieurs, les avoirs extérieurs nets se sont accrus de 848 MDT contre 370 MDT une année
auparavant. Les créances nettes sur l Etat ont connu, pour leur part, une nette reprise de
536 MDT ou 16,3%, contre une baisse de 102 MDT ou 3% une année auparavant, tandis que
les concours à l économie ont progressé à un rythme soutenu (5,3% contre 4,6%).

Au niveau des finances publiques, les recettes fiscales se sont accrues de 9,4% en
2004, pour atteindre environ 7.254 MDT, et la pression fiscale s est stabilisée au niveau de
20,6%. Parallèlement, les recettes non fiscales ont connu une importante reprise (22,9%
contre -16,4% un an plus tôt), suite notamment à l accroissement des revenus ayant trait à
l énergie.

Pour leur part, les dépenses de l Etat ont augmenté de 17,6% par rapport à 2003, pour
totaliser 12.996 MDT, dont 45,5% ont été consacrés au financement des charges de
fonctionnement de l Administration qui ont progressé de 10,8%.

Ainsi, le déficit budgétaire, net du remboursement du principal de la dette, n a


représenté en 2004 que 2,3% du PIB contre 3,2% l année précédente.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Variation en %
Désignation 2001 2002 2003
200 /02 200 /0
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 18.031 18.332 19.350 20.520 5,6 6,0
*PIB hors agriculture et pêche 15.794 16.341 16.931 17.859 3,6 5,5
*Valeur ajoutée de l agriculture et pêche 2.237 1.991 2.419 2.661 21,5 10,0
-PIB (aux prix courants) 28.757 29.933 32.212 35.143 7,6 9,1
-Déflateur du PIB (1990=100) 159,5 163,3 166,5 171,3 2,0 2,9
-PNB par habitant (en dinars) 2.837 2.922 3.123 3.380 6,9 8,2
-Revenu national disponible brut (RNDB) 28.834 30.130 32.498 35.473 7,9 9,2
-Consommation nationale totale 22.047 23.520 25.397 27.628 8,0 8,8
*Consommation publique 4.486 4.793 5.172 5.562 7,9 7,5
*Consommation privée 17.561 18.727 20.225 22.066 8,0 9,1
-Propension moyenne à consommer
1
(consommation/RNDB) : en % 76,5 78,1 78,1 77,9 0,0 -0,2
-Epargne nationale brute 6.787 6.610 7.101 7.845 7,4 10,5
-Taux d épargne nationale (en % du RNDB)1 23,5 21,9 21,8 22,1 -0,1 0,3
-Formation brute de capital fixe 7.542 7.607 7.531 7.834 -1,0 4,0
*Secteur public 3.356 3.423 3.314 3.447 -3,2 4,0
*Secteur privé 4.186 4.184 4.217 4.387 0,8 4,0
1
-Taux d investissement (en % du PIB) 26,2 25,4 23,4 22,3 -2,0 -1,1
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 1990) 144,5 148,2 151,8 157,5 2,4 3,8
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000) 102,0 104,8 107,6 111,5 2,7 3,6
. Produits alimentaires 102,0 106,1 109,7 115,2 3,4 5,0
. Produits non alimentaires 102,0 104,0 106,4 109,4 2,3 2,8
Emploi
2
-Créations d emplois (en mille postes) 69,3 62,6 65,0 74,4 3,8 14,5
1
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %) 91,2 76,4 78,4 91,3 2,0 12,9
1
-Taux de chômage en % 15,0 14,9 14,3 13,9 -0,6 -0,4
Paiements extérieurs
1
-Taux de couverture (Export/Import en %) 69,6 72,2 73,7 75,5 1,5 1,8
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF) 4.161 3.762 3.696 3.910 -1,8 5,8
-Recettes touristiques 2.341 2.021 1.903 2.290 -5,8 20,3
-Revenus du travail 1.334 1.522 1.611 1.783 5,8 10,7
3
- Déficit courant 1.209 1.060 941 691 -119 -250
1
. En % du PIB 4,2 3,5 2,9 2,0 -0,6 -0,9
3
-Entrées nettes de capitaux 1.618 1.307 1.477 1.952 170 475
3
- Solde de la balance générale des paiements +377 +200 +496 +1.213 296 717
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%
1
des recettes courantes) 13,3 14,9 13,1 14,1 -1,8 1,0
1
-Taux d endettement extérieur (en% du RNDB) 52,1 53,5 53,4 54,2 -0,1 0,8
Finances publiques
1
-Pression fiscale (en % du PIB) 21,6 21,5 20,6 20,6 -0,9 0,0
-Dépenses d équipement et d octroi de prêts 2.500,5 2.505,1 2.596,1 2.615,8 3,6 0,8
-Déficit budgétaire en % du PIB1/6 3,5 1,9 3,2 2,3 1,3 -0,9
1
-Endettement total de l Etat/PIB (en %) 61,9 61,0 60,0 58,5 -1,0 -1,5
4
Masse monétaire et ses contreparties
-Agrégat M3 17.402 18.302 19.457 21.466 6,3 10,3
1
.Taux de liquidité de l économie(M3/PIB): en % 56,8 59,1 58,9 58,6 -0,2 -0,3
3
-Avoirs extérieurs nets 1.597 1.909 2.279 3.127 370 848
dt : .Avoirs nets en devises3 2.810 3.011 3.503 4.733 492 1.230
.En jours d importation5 74 80 90 107 10 17
3
-Créances nettes sur l Etat 3.472 3.391 3.289 3.825 -102 536
-Concours à l économie 20.018 20.954 21.911 23.083 4,6 5,3
Sources:BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS.
1) Variations en points de pourcentage. 4) Système financier.
2) Dans la pêche et les activités non agricoles. 5) Variations exprimées en jours.
3) Variations en MDT. 6) Hors amortissement de la dette et y compris revenus.
I. L ACTIVITE AGRICOLE

La mise en uvre poursuivie de la stratégie de développement du secteur agricole et de


pêche, tracée dans le cadre du Xème Plan de développement, a permis non seulement à la
branche de l élevage de retrouver son équilibre, après de longues années de sécheresse, mais
également de reconstituer des stocks régulateurs pour certains produits sensibles, afin d en
stabiliser les prix et en assurer un approvisionnement régulier au niveau du marché local.

La prédominance, en 2004, de conditions climatiques favorables a, certes, été propice


à la poursuite des efforts entrepris pour l amélioration de l environnement général et la
consolidation des résultats à travers, notamment, l encouragement des investissements, la
mobilisation et l exploitation des ressources hydrauliques, la promotion de la recherche et de
la vulgarisation et la réalisation de l autosuffisance alimentaire.

Dans le cadre du plan national de promotion de la productivité du secteur, de nouvelles


actions sont engagées en matière, notamment, d assainissement des situations foncières
des exploitations agricoles et de lutte contre le morcellement et l abandon de certaines terres
cultivables.

Pour la mise à niveau du secteur, les services agricoles ont continué à s affermir, avec
la consolidation des institutions de recherche et de vulgarisation agricoles ainsi que des
groupements interprofessionnels, appelés à jouer pleinement leur rôle d encadrement et de
soutien de la production et de l exportation.

En particulier, les groupements de développement ont bénéficié de missions élargies


dans les domaines de la sauvegarde des ressources naturelles, des infrastructures de base,
de l encadrement des agriculteurs pour la réalisation de meilleurs rendements et de la
promotion des techniques de l aquaculture.

Au niveau de la promotion des investissements privés, certaines dispositions du code


unique d incitations aux investissements ont été révisées dans le sens de l extension des
avantages financiers et fiscaux, pour couvrir de nouveaux créneaux d activité jugés porteurs
et accompagner, comme il se doit, le développement des techniques culturales.

Dans le même ordre d idées et en vue de mieux orienter les activités agricoles selon
les spécificités propres à chaque région, au moyen d un ciblage affiné des encouragements
de l Etat et des mécanismes bien appropriés de soutien et d appui, le projet de réalisation de
cartes agricoles régionales a été achevé et a même connu un début de concrétisation.

Dans le secteur de la pêche, la mise en uvre poursuivie de la stratégie de promotion


de la production de poisson bleu s est conjuguée à une rationalisation de l exploitation des
ressources halieutiques à travers, notamment, une meilleure répartition de la flottille entre les
différentes zones de production.

Par ailleurs, et afin de conférer à l agriculture plus d efficience et de compétitivité, de


nouvelles mesures présidentielles ont été prises en sa faveur, lors de la Fête nationale de
l agriculture et de la pêche, dont notamment :

- la consolidation des encouragements accordés à la réalisation de silos de stockage


et de conservation de fourrages par les agriculteurs, conformément à l appel présidentiel
lancé à ce titre le 12 mai 1995 ;
- l élaboration d un cadre juridique de nature à encourager l exploitation commune ou
sous régime de bail de longue durée, en vue de remédier aux situations d abandon et de
sous-exploitation des terre cultivables ;

- la mise en place de mécanismes pratiques et appropriés visant l instauration d un


système de qualité pour les produits agricoles de base, leur attribuant des appellations
d origine standardisées et reconnues partout dans le monde ;

- l exécution d un plan national pour la restructuration des oliveraies traditionnelles et la


rénovation des plantations, pour améliorer la productivité ;

- l octroi d une subvention égale à 50% du coût d achat des plants d agrumes destinés
aux nouvelles zones jugées prometteuses en la matière.

Ces mesures ont été renforcées à deux reprises, au cours de l année 2004, par
d autres incitations. Motivées par le souci d assurer la réussite de la campagne agricole en
cours, celles-ci ont concerné, principalement :

- l octroi d un crédit complémentaire pour l utilisation d intrants ;

- le maintien des prix des semences sélectionnées à leurs niveaux de l année


précédente ;

- la constitution d un stock de réserve de semences céréalières afin de satisfaire en


permanence les besoins du pays en ces produits ;

- l octroi d aides sous forme de semences de céréales et d engrais azotés bénéficiant,


respectivement, à 8.500 et 30 mille petits agriculteurs ;

- l octroi d une prime de 300 dinars par tonne de semences de pomme de terre acquise
pour encourager les agriculteurs à en étendre la culture dans des zones non traditionnelles ;

- l élaboration d un plan d actions devant permettre à la filière du lait de retrouver son


équilibre.

Ces diverses mesures et actions importantes, en vue de promouvoir davantage le


secteur et consolider son rôle dans l uvre de développement, ont été appuyées par la
persistance, pour la deuxième année consécutive, de conditions climatiques favorables. En
effet, les pluies enregistrées au cours de la campagne agricole 2003-2004 ont dépassé les
moyennes normales dans la plupart des régions du pays.

Ainsi, de bonnes récoltes ont été obtenues pour la plupart des produits, permettant de
réaliser, au niveau sectoriel, une valeur ajoutée accrue de 10%, en termes réels, contre
21,5% en 2003. La contribution du secteur à la croissance économique globale est revenue,
de ce fait, à 20,7% ou 1,2 point de pourcentage, contre 42,1% ou 2,4 points une année
auparavant.

Pour sa part, la formation brute de capital fixe, engagée dans le secteur, a connu une
reprise de 11,3% en 2004 après une baisse de 5,1% l année précédente, pour se situer à
environ 868 MDT, dont 49% sont l uvre du secteur public, étant signalé que l hydraulique
agricole en a accaparé plus de la moitié.
TAUX DE CROISSANCE DE LA V.A DE L'AGRICULTURE ET PECHE ET
CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)

Taux de croissance
en pourcentage

Contribution en
pourcentage
-

- -

- -

Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche Contribution à la croissance économique

Avec l affermissement poursuivi de l activité agricole, la balance commerciale


alimentaire a dégagé, au cours de l année 2004, un excédent de 185,4 MDT contre un déficit
de 328,5 MDT une année auparavant. Cette performance est imputable à une progression
importante des exportations, essentiellement celles d huile d olive qui ont atteint 708 MDT
contre 114,3 MDT seulement en 2003. De même, les exportations se sont accrues pour les
agrumes, les dattes et les produits de la mer. Quant aux importations, elles ont été
marquées, surtout, par une baisse des achats de blé dur qui sont revenus, d une année à
l autre, de 125,1 MDT à 26,9 MDT.

FBCF ET CREDITS AU SECTEUR AGRICOLE ET DE LA PECHE


en MDT

FBCF agricole et de la pêche Encours des crédits bancaires à MLT

I CULTURES ANNUELLES

Pour la deuxième campagne consécutive, les cultures annuelles ont réalisé de bonnes
récoltes, suite aux conditions climatiques favorables et au développement des techniques
culturales, en particulier l irrigation et la production maraîchère intensive.

A GRANDES CULTURES

Si la production céréalière a diminué en 2004, après une récolte record réalisée l année
précédente, des progrès ont été enregistrés, par contre, pour la plupart des autres grandes
cultures.
1) Céréaliculture

La branche de la céréaliculture a été marquée, au cours de la campagne 2003-2004,


par une extension des superficies emblavées favorisée par les bonnes conditions
climatiques, en plus des travaux d entretien régulier des champs, notamment au niveau de
l utilisation des engrais chimiques et du désherbage.
CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS
Superficies emblavées Productions Rendements
(en mille hectares) (en millions de quintaux) (en quintaux par hectare)
Campagne
Blé Blé Blé Blé Blé Blé
Orge1 Total Orge1 Total Orge1
dur tendre dur tendre dur tendre
1997-1998 822 144 480 1.446 10,9 2,6 3,1 16,6 13,3 18,1 6,5
1998-1999 850 148 520 1.518 11,4 2,5 4,2 18,1 13,4 16,9 8,1
1999-2000 857 134 597 1.588 7,1 1,4 2,4 10,9 8,3 4,0
2000-2001 705 119 437 1.261 9,4 1,8 2,3 13,5 13,3 15,1 5,3
2001-2002 639 117 3,7 0,5 0,9 5,1 5,8 2,2
2002-2003 794 133 592 1.519
2003-2004
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

Lors du démarrage de la campagne, les pluies automnales ont été abondantes et ont
suffisamment arrosé les différentes régions. Aussi, les superficies emblavées se sont-elles
accrues de 124 mille hectares, pour totaliser plus de 1,6 million d hectares. Cette évolution a
concerné, surtout, le blé dur (881 mille hectares contre 794 mille la campagne précédente)
et, à un degré moindre, le blé tendre (154 mille hectares contre 133 mille).

Si, d une campagne à l autre, les superficies cultivées ont baissé de 3,6% dans le Nord,
elles ont connu dans le Centre et le Sud une progression de 25%, suite aux pluies
importantes enregistrées en période de semailles.

Concernant la production, et après le niveau record de 29 millions de quintaux réalisé


en 2003, elle est revenue à 23,5 millions de quintaux dont 14 millions, soit environ 60% du
total, pour le blé dur contre 56,5% un an plus tôt. Ce repli est imputable, entre autres, à l effet
pervers exercé par l abondance des pluies pendant la période de maturité au cours du mois
de juin. Néanmoins, le niveau de la production dépasse la moyenne annuelle de
13,9 millions de quintaux réalisée durant le IXème plan.

Les rendements à l hectare, quoique en baisse, ont été également supérieurs aux
niveaux moyens enregistrés au cours du plan de développement écoulé, soit 15,9 quintaux à
l hectare, en moyenne, pour le blé dur, à titre d exemple, contre 11,8 quintaux seulement.

Par gouvernorat, la région de Béja a connu les meilleurs rendements en blé dur, blé tendre
et triticale, alors que celle du Grand-Tunis a réalisé le rendement le plus élevé en orge.

Il est à signaler que les superficies et les rendements des céréales irriguées sont restés
aux mêmes niveaux que ceux de la campagne précédente, soit 80 mille hectares et
34,9 quintaux à l hectare en moyenne.

S agissant de la collecte de céréales par l Office des céréales et les Coopératives


agréées, elle a porté sur 9,2 millions de quintaux ou 39% de la production totale, contre
12,4 millions et 42,8% pour la campagne 2002-2003. Les prix à la production du quintal,
servis aux céréaliculteurs, sont restés inchangés, pour la cinquième année consécutive, aux

1Y compris le triticale.
niveaux de 29,5 dinars pour le blé dur, 26 dinars pour le blé tendre et 17 dinars pour l orge et
le triticale.
EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES (En dinars le quintal)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Blé dur 28,5 28,5 28,5 29,5 29,5 29,5


Blé tendre 25 25 25 26 26 26
Orge 17
Triticale 17
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

La succession de deux campagnes de bonnes récoltes n a pas empêché, cependant,


les importations de céréales de s accroître en 2004. Celles-ci ont totalisé, en effet, environ
20 millions de quintaux pour une valeur de 434 MDT, contre 19,5 millions de quintaux et
381,9 MDT en 2003, les achats de blé tendre continuant à en constituer la majeure partie.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE BLE TENDRE

Importations en mille quintaux


Production en mille quintaux

Production Importations

Concernant les prix moyens à l importation, libellés en dollars, ils ont connu, en 2004,
une forte augmentation, corrélativement à l accroissement des cours mondiaux. La hausse a
atteint, en effet, 32,5% pour le blé tendre et 22% pour l orge, avec des prix moyens (coût et
fret) s élevant, respectivement, à 184,69 dollars et 137,42 dollars la tonne.
EVOLUTION DES PRIX MOYENS D'IMPORTATION DE CEREALES (En dollars la tonne)
Variations en %
2001 2002 2004
2003/2002 2004/2003
Blé dur 164,36 - -
Blé tendre 124,51 184,69 32,5
Orge 115,11 137,42 22,0
Source : Office des céréales

Pour la campagne 2004-2005, les superficies emblavées ont porté sur un niveau
similaire à celui de la campagne précédente, soit 1,6 million d hectares dont 52% pour le blé
dur et 37% pour l orge et le triticale. Compte tenu de la bonne pluviosité, enregistrée surtout
en hiver et au printemps, il est attendu que la récolte dépasse les prévisions initiales fixées à
18 millions de quintaux dans le Budget économique de 2005, ce qui contribuera certes à
alléger le poids des importations de céréales.

2) Légumineuses

Les superficies cultivées en légumineuses sont demeurées, au cours de la campagne


2003-2004, pratiquement stationnaires en s élevant à 66,7 mille hectares. L essentiel de ces
superficies a concerné, comme par le passé, les fèves et féveroles (44,5 mille hectares), les
pois chiches (11 mille hectares) et les petits pois (8,9 mille hectares), le reliquat ayant été
consacré aux cultures de lentilles et d haricot.

Quant à la production, elle s est accrue globalement de 2%, pour atteindre environ
64 mille tonnes dont la moitié pour les fèves (32,1 mille tonnes), suivies des féveroles
(15,5 mille tonnes) puis les autres légumineuses.

B CULTURES MARAICHERES

Les superficies réservées aux cultures maraîchères, au cours de la campagne agricole


2003-2004, se sont élevées à 171 mille hectares, en baisse d environ 4 mille hectares par
rapport à leur niveau de la campagne précédente. Néanmoins, la production totale de
légumes, sous l effet de l amélioration des rendements, a progressé de 8% pour atteindre
3,5 millions de tonnes, toutes espèces confondues. La récolte s est affermie pour l ensemble
des produits, à l exception de l artichaut.

Atteignant le niveau record de 1.118 mille tonnes, la récolte de tomate s est accrue de
12% par rapport à celle enregistrée au titre de la campagne 2002-2003. Cette évolution est
imputable beaucoup plus à l amélioration des rendements qu à l extension des superficies
cultivées. En effet, le rendement moyen à l hectare est passé, d une campagne à l autre, de
37 à 40,2 tonnes, niveau qui reste, cependant, en deçà de ceux réalisés dans les principaux
pays producteurs au sein du bassin méditerranéen.

La transformation de la tomate fraîche a porté sur 750 mille tonnes ou environ les deux
tiers de la production, permettant de produire plus de 126 mille tonnes de double concentré
de tomate (DCT), en 2004, contre 620 mille et 106 mille tonnes, respectivement, une année
auparavant.

Compte tenu d un stock de report de 8,7 mille tonnes, les disponibilités totales de DCT
se sont élevées à 134,7 mille tonnes, étant signalé que 13,8 mille tonnes ont été exportées
en 2004, essentiellement sur la Libye, contre 5,5 mille tonnes en 2003. En outre, les
exportations de tomates séchées ont presque doublé, pour atteindre 1,2 mille tonnes.

Malgré une légère contraction des superficies cultivées qui sont revenues de 20 mille à
19,3 mille hectares, la production de piment a augmenté de 2,4% par rapport à celle de
2003, pour s établir à 256 mille tonnes. La transformation de 39,4 mille tonnes par 27 unités
de conserves, à un prix d achat du piment frais variant entre 150 et 330 millimes le
kilogramme, a dégagé 18,7 mille tonnes d harissa contre 21 mille tonnes un an plus tôt.
Compte tenu de l existence d un stock de report d un millier de tonnes, les exportations
d harissa se sont élevées, en 2004, à 5,2 mille tonnes, soit le même niveau qu une année
auparavant.

Pour la pomme de terre, les superficies cultivées ont porté, au titre de la campagne
2003-2004, sur 24,2 mille hectares dont 11,6 mille pour la culture de saison et 10,1 mille
hectares pour celle d arrière-saison, le reliquat ayant été consacré aux primeurs (2,5 mille
hectares contre 2 mille une année auparavant), contre des superficies totales de 22,3 mille
hectares pour la campagne précédente. Aussi, la production a-t-elle augmenté de 21% pour
atteindre 375 mille tonnes dont 240 mille pour la culture de saison, contre 310 mille et
145 mille tonnes, respectivement, un an plus tôt. Il est à signaler que la production d arrière-
saison a accusé une baisse sensible de l ordre de 26%, pour se situer à 100 mille tonnes.
L insuffisance de l offre face à une demande soutenue, notamment au cours de la
période de soudure, a nécessité, en 2004, le recours à l importation de 17,6 mille tonnes de
pomme de terre de consommation contre 14,2 mille l année précédente. En outre, un stock
de pomme de terre de saison a été constitué afin de satisfaire les besoins de consommation
pendant la période de soudure d automne, soit 38,3 mille tonnes dont 23,3 mille ont été
l uvre d opérateurs privés.

Parallèlement, les exportations se sont intensifiées, pour atteindre 7,7 mille tonnes
contre 0,7 mille seulement en 2003, suite aux encouragements octroyés en faveur de
l exportation sur l Europe. Toutefois, ce niveau reste en deçà du quota de 18,3 mille tonnes
accordé à la Tunisie pour l année 2004 par l Union européenne.
PRODUCTION MARAICHERE (En mille tonnes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Tomate 500 663 930 950 750 1.118


Piment 186 189 185 190 214
Melons et pastèques 315 300 350 370 380
Pomme de terre 289 295 320
Oignon 246 270 241 272
Artichaut 24 23 19 17
Sources : Groupement interprofessionnel des légumes et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

Malgré la baisse des superficies cultivées de l ordre de 15%, la production totale de


melons et pastèques s est accrue de 3,6% en 2004, pour s élever à 515 mille tonnes, suite à
l amélioration des rendements qui sont passés, d une année à l autre, de 18,3 à 22,3 tonnes
à l hectare, en moyenne. Ce niveau de production a permis de couvrir les besoins de
consommation intérieurs et d exporter 2,5 mille tonnes de melons et 159 tonnes de
pastèques, contre 0,5 mille et 2 tonnes respectivement en 2003.

Après la baisse des années 2001 et 2002, la production d oignon a continué à


s accroître, pour la deuxième année consécutive, soit 14,5% contre 20,6% l an précédent,
pour atteindre 355 mille tonnes.

Pour l artichaut, c est plutôt la tendance inverse qui a prévalu, puisque la production a
baissé de 7,7%, pour revenir à 12 mille tonnes. Ce repli est dû, d une part, à la contraction
des superficies cultivées et, d autre part, aux effets des inondations qui ont eu lieu dans
certaines régions productrices.

II ARBORICULTURE

Cette branche agricole a été marquée, au cours de la campagne 2003-2004, par


l augmentation importante de la production d olives à huile qui s est approchée de son niveau
record enregistré au titre de la campagne 1996-1997, ainsi que par l accroissement des
récoltes pour la majorité des fruits de printemps et d été. Il en est résulté un approvision-
nement régulier du marché intérieur à des prix abordables et un affermissement du courant
des exportations, particulièrement en ce qui concerne l huile d olive.

A OLIVES A HUILE

Grâce aux bonnes conditions climatiques, la récolte d olives à huile pour la campagne
2003-2004 s est élevée à 1,4 million de tonnes, permettant de produire 280 mille tonnes
d huile, contre 350 mille et 72 mille tonnes, respectivement, au titre de la campagne
précédente.
Les quantités collectées par l Office national de l huile (ONH) ont connu une nette
reprise, pour atteindre 53,6 mille tonnes, dont plus de 29% d huile de qualité supérieure,
contre seulement un volume total collecté de 183 tonnes au titre de la campagne 2002-2003.
Ainsi, et compte tenu d une consommation locale d huile estimée entre 50 mille et 55 mille
tonnes, le volume exporté a atteint un record absolu, pour la campagne concernée, en
s élevant à environ 209 mille tonnes contre 39 mille au cours de la campagne précédente.
Cette situation a permis d améliorer les revenus des oléiculteurs et d approvisionner le
marché intérieur dans de bonnes conditions à travers, notamment, un allègement des prix de
vente, outre l impact positif sur la balance alimentaire du pays.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 90 180 225 115 72 130


Exportations 100 172 114 95 22 209 701
Source : Office national de l'huile

Le barème de l avance accordée au titre de l achat d huile d olive par l ONH a été fixé,
pour la campagne 2003-2004, à 2,100 dinars le kilogramme pour l huile super-extra et à
1,750 dinar pour l huile lampante, en augmentation de 150 et 100 millimes respectivement.
EVOLUTION DES PRIX D'INTERVENTION DE L'ONH (En dinars par kilogramme)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Avance minimale 1,420 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650 1,850


Avance maximale
(huile super extra) 1,800 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950 2,200
Complément de prix2 0 0,600 0 0 0 0 0 ..
Source : Office national de l'huile

Parallèlement, la récolte d olives de table s est élevée à 24 mille tonnes, dont


525 tonnes ont été exportées sous forme de conserves, contre 10,2 mille et 153 tonnes,
respectivement, la campagne précédente.

PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS D'HUILE


En mille tonnes

Product. d'huile d'olive Export. d'huile d'olive Import. d'huiles végétales

Pour ce qui est de la récolte d olives à huile réalisée au cours de la campagne oléicole
2004-2005, elle a atteint 650 mille tonnes, permettant de produire 130 mille tonnes d huile et
il est prévu d en exporter 70 mille tonnes. Ce repli est imputable au phénomène d alternance

1 Prévisions.
2 Le complément de prix est déterminé à la fin de la campagne de commercialisation.
propre à l olivier, notamment après une année exceptionnelle, mais également aux faibles
pluies enregistrées au début de l automne 2004.

Pour remédier au phénomène d irrégularité de la production, des mesures ont été


prises en faveur de cette branche d activité, à l occasion de la Fête nationale de l agriculture
et de la pêche, dont notamment :
- l octroi d une subvention de 50% du coût d achat des plants d oliviers ;
- la restructuration des oliveraies traditionnelles et la rénovation des plantations.

B AGRUMES

La récolte d agrumes, pour la campagne 2003-2004, a diminué de 16 mille tonnes,


pour revenir à 209 mille tonnes sous l effet de la hausse des températures qui a affecté la
floraison et causé la chute d une quantité importante de fruits. Cette régression a touché
toutes les variétés, à l exception des oranges maltaises dont la production a stagné au
niveau de 95 mille tonnes.

Néanmoins, et grâce à l amélioration de la qualité, les exportations d agrumes,


constituées essentiellement d oranges maltaises, se sont accrues, atteignant pour la
campagne de commercialisation 2003-2004, 18,6 mille tonnes contre 17,2 mille au cours de
la campagne précédente, étant signalé que le marché français reste la principale destination.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 243
Exportations 22,8 21,2 24,8 18,6 19,1
Source : Groupement interprofessionnel des fruits

Par ailleurs, la campagne 2004-2005 a connu une nette reprise de la production


d agrumes qui s est accrue de 16,3% pour atteindre 243 mille tonnes dont 101 mille tonnes
d oranges maltaises (+6,3%). Cette progression a intéressé, également, les productions de
citrons et d oranges douces. Il est à noter, en outre, la prédominance des fruits de moyen
calibre, soit 60% de la production contre 40% la campagne écoulée.

Quant aux exportations, elles se sont élevées à 19,1 mille tonnes, niveau en deçà de
l objectif de 22 mille tonnes fixé au départ malgré les mesures de nature organisationnelle
prises avant le démarrage de la campagne de commercialisation, le 15 janvier 2005. Ces
mesures ont porté, en particulier, sur :
- la commercialisation des fruits de petit et moyen calibres dans de nouveaux
emballages,

- la promotion des exportations sur les pays de l Europe de l Est.

C DATTES

La production de dattes, réalisée au titre de l année 2004, s est élevée à 122 mille
tonnes dont plus de 76 mille tonnes de Deglet nour, niveaux en accroissement de 11 mille et
8 mille tonnes, respectivement, par rapport à ceux de la campagne précédente. La majeure
partie de la récolte est constituée de fruits de bonne qualité, étant signalé la mise en uvre
de plusieurs actions pour préserver la qualité des dattes, à l instar de :
- la protection des régimes contre les intempéries à travers la fourniture aux
agriculteurs de 426 tonnes de plastique ;
- la lutte contre les vers de dattes et le nettoyage des plantations du bois de taille, des
mauvaises herbes et des fruits après la récolte, opérations qui ont concerné, ensemble,
environ 20 mille hectares.
Quant aux exportations au titre de la campagne 2003-2004, elles ont accusé une
baisse de 4,3% en quantité, compensée par une augmentation de 8,6% en valeur, pour
s élever à 40,2 mille tonnes et à un montant de 107 MDT. Pour la campagne en cours,
l objectif d exportation porte sur 45 mille tonnes.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 95 103 103 105 115 122


dont:Déglet nour 65 69 65 65 68 76
Exportations 25,2 29 25,7 40,2 451
Source : Groupement interprofessionnel des dattes
D VIGNE
Suite aux conditions climatiques favorables, la récolte de raisins de cuve au titre de la
campagne 2004-2005 a enregistré une progression d environ 49% pour atteindre 52 mille
tonnes. La transformation de cette production a dégagé 375 mille hectolitres de vins, niveau
en progression de 54,3% par rapport à celui de la campagne précédente.
Compte tenu d un stock de report de l ordre de 199 mille hectolitres, à fin août 2004, les
disponibilités totales de vins se sont élevées à 574 mille hectolitres, contre 505 mille un an plus
tôt. Les exportations, réalisées du début de la campagne et jusqu à fin mai 2005, ont atteint
113 mille hectolitres, contre un total de 94 mille hectolitres pour la campagne 2003-2004.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE VINS (En mille hectolitres)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 372 352 469 411 321 273 243


Exportations 91 80 87 137 73 1132
Source : Office national de la vigne

Pour sa part, la production de raisins de table est restée stationnaire au niveau de


75 mille tonnes et ce, pour la troisième année consécutive.
E AUTRES FRUITS
Pour la plupart des fruits de printemps et d été, les récoltes ont connu, en 2004, une
progression plus ou moins appréciable. Ainsi, la production d amandes en coque sèche s est
accrue de 22,2% pour s établir à 44 mille tonnes. Toutefois, et en raison d une demande
intérieure soutenue, les exportations sont restées marginales, destinées entièrement au
marché français.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUE SECHE (En mille tonnes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Production 51 5 58 60 3 18 44
Exportations 0,1 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

La production d abricots a aussi progressé, pour atteindre 27 mille tonnes dont 287 tonnes
ont été exportées, contre 26 mille et 181 tonnes, respectivement, une année auparavant.

1 Prévisions.
2 Réalisations du début de la campagne et jusqu à fin mai 2005.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'ABRICOTS (En mille tonnes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Production 26 27 31 25
Exportations 0,2 0,4 0,4 0,2 0,3
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

Pour les autres fruits, et à l exception des prunes et certains produits de moindre
importance dont les récoltes se sont inscrites en baisse, les productions ont connu un
accroissement appréciable, surtout en ce qui concerne les pommes, les pêches et les figues.

Egalement, la production de grenades a augmenté en 2004, pour atteindre 69 mille


tonnes contre 67 mille l an précédent, réalisées en majeure partie dans les gouvernorats de
Gabès (23 mille tonnes) et de Béja (9,5 mille tonnes). Aussi, les exportations de ce produit,
effectuées principalement sur la France et les pays du Golfe, se sont-elles élevées à
815 tonnes contre 302 tonnes une année auparavant.

III CULTURES INDUSTRIELLES

Les superficies cultivées en tabac sont restées stationnaires, en 2004, au niveau de


2 mille hectares. Il en est de même de la production qui s est maintenue à 2 mille tonnes,
constituées pour l essentiel de tabac à fumer, soit 1,8 mille tonnes ou 90% du total.

Pour combler le déficit de la production, il a été procédé à l importation de 8 mille tonnes de


tabac brut pour une valeur de 26,4 MDT, contre 7 mille tonnes et 23,7 MDT en 2003.

Concernant l arrachage d alfa vert, il a porté, pour la campagne 2003-2004, sur 49 mille
tonnes contre 35,4 mille la campagne précédente, suite à l amélioration de la nappe alfatière
qui a bénéficié des pluies enregistrées au cours du printemps 2004. L activité de
transformation d alfa, assurée par la Société nationale de cellulose et de papier alfa
(SNCPA), a permis de produire 12,1 mille tonnes de pâte d alfa, contre 10,7 mille une année
auparavant. En conséquence, les exportations de ce produit, hautement demandé pour être
utilisé dans plusieurs domaines, à l instar de la fabrication de papiers spéciaux, sont
passées, d une année à l autre, de 10,8 mille tonnes pour une valeur de 17,2 MDT à
11,7 mille tonnes et 22,8 MDT.
IV ELEVAGE

Malgré la densité du couvert végétal, les importantes disponibilités fourragères et en


dépit des mesures d encouragement prises en sa faveur, le secteur de l élevage a réalisé, en
2004, des résultats plus ou moins satisfaisants. Comme par le passé, le cheptel a bénéficié
de campagnes de vaccination pour le protéger contre les maladies éventuelles.

Si l effectif du cheptel de reproduction a progressé pour les ovins et les caprins, il a, par
contre, régressé pour les bovins, se situant à 4.319 mille, 809 mille et 436 mille têtes,
respectivement.
EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Bovins 430 459 480 482 484 485 450 436
Ovins 3.972 3.943 3.962 4.053 4.110 3.990 4.100 4.319
Caprins 788 733 782 829 829 798 801 809
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
Pour les viandes rouges, la production a diminué, sous l effet des séquelles de la
sécheresse des années passées et du phénomène de rétention du bétail destiné à l abattage
au cours des bonnes années agricoles. Elle a baissé, en effet, d environ 3% pour se situer
aux alentours de 115 mille tonnes. De ce fait, le recours à l importation de viandes rouges a
porté, au cours de l année 2004, sur environ 10 mille tonnes pour une valeur de 34,1 MDT,
contre 1,4 mille et 4,7 MDT seulement une année auparavant.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES


,

Importations en mille tonnes


Production en mille tonnes

Production Importations

Concernant la production de lait frais, elle est revenue, d une année à l autre, de
892 mille à 864 mille tonnes. Néanmoins, les quantités collectées et destinées à l industrie
laitière ont progressé de 5%, pour atteindre 482 mille tonnes ou environ 56% de la
production nationale.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)
Structure en %
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2003 2004

Viandes1 112,0 120,2 123, 132,2 118,5 114,8 ,


-bovine 52,9 57,5 59,8 0, 64,4 57,7 53,4 48,7 46,5
-ovine 49,9 52,9 54,1 55,9 58,3 51,4 52,0 43,4 ,
-caprine 9,2 98 9,2 9,3 9,5 9,4 9,4 ,
Lait frais 734 817 887 934 94 892 864
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

Pour la viande de volaille, la production s est accrue de 11,5 mille tonnes par rapport à
2003, atteignant environ 94 mille tonnes. Elle a été, toutefois, irrégulière, nécessitant souvent
l intervention du Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA) pour réguler le
marché et assurer la maîtrise des prix. Il s agit, notamment, de la constitution d un stock
régulateur de viande avicole d environ 3 mille tonnes et du stockage de 57,8 millions d ufs
de consommation pour les besoins du mois de Ramadan.
PRODUCTION AVICOLE
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 63,7 87,0 91 0 93,9
Oeufs (en millions
d unités) 1.400 1.407 1.523 1.476 1.434 .487 .259 1.344
Sources : Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA)
et Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

1 Il s agit des viandes nettes et abats.


A l instar de la viande de poulet, la production d ufs a progressé de 6,8% en 2004,
pour atteindre 1.344 millions d unités, contre une baisse de 15,3% l année précédente.

V PECHE

En relation avec la modernisation de la flotte de pêche et l acquisition de nouvelles


embarcations modernes pour améliorer les rendements, la production halieutique a
progressé, en 2004, de 14,8 mille tonnes ou 15,6%, pour atteindre 109,6 mille tonnes. Cette
augmentation a concerné tous les modes de pêche, en particulier la pêche au feu ou du
poisson bleu (31,4%) et la pêche au chalut (4,7%).
PRODUCTION HALIEUTIQUE (En mille tonnes)
Variations en %
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2003/ 2004/
2002 2003
Pêche côtière 28,5 26,6 26,0 26,1 27 0 26,2 27,4 -3,0 4,6
Pêche au feu 32, 36,4 37,6 37,8 35,5 35 7 46,9 0,6 31,4
Pêche au chalut 2 , 25,0 24,7 26,2 26,5 27 8 29,1 4,9 4,7
Divers , 5, 6,8 8,5 7,7 5,1 6,2 -33,8 21,6
Total 90,0 93, 95, 98,6 96, 7 , 109,6 -2 0 15,6
Source : Direction générale de la pêche et de l aquaculture au Ministère de l Agriculture
et des ressources hydrauliques

Par région, la production s est accrue dans la plupart des gouvernorats, à l exception
de ceux de Sousse (-8%) et de l Ariana (-6%).

Sur le plan de la commercialisation, les exportations de produits de la mer ont


progressé, au cours de 2004, de 2,7% en quantité et de 5,9% en valeur, pour s élever à
15,2 mille tonnes et à un montant de 153,2 MDT, évolution qui s explique par une demande
extérieure soutenue et par l amélioration des prix de vente des crustacés et mollusques.

Quant aux importations, constituées principalement de thon destiné à la transformation,


elles ont diminué revenant, d une année à l autre, de 27,1 mille tonnes pour une valeur de
47 MDT à 26,2 mille tonnes et 36 MDT. Encore faut-il noter que la consommation de poisson
frais est passée, en moyenne, de 8,3 kilogrammes l an par habitant, au cours de la période
2000-2003, à 10 kilogrammes en 2004. Il est vrai que la demande intérieure de poissons
s accroît sensiblement avec la progression du secteur touristique, parallèlement à
l amélioration du niveau de vie général.
Les quantités collectées par l Office national de l huile (ONH) ont connu une nette
reprise, pour atteindre 53,6 mille tonnes, dont plus de 29% d huile de qualité supérieure,
contre seulement un volume total collecté de 183 tonnes au titre de la campagne 2002-2003.
Ainsi, et compte tenu d une consommation locale d huile estimée entre 50 mille et 55 mille
tonnes, le volume exporté a atteint un record absolu, pour la campagne concernée, en
s élevant à environ 209 mille tonnes contre 39 mille au cours de la campagne précédente.
Cette situation a permis d améliorer les revenus des oléiculteurs et d approvisionner le
marché intérieur dans de bonnes conditions à travers, notamment, un allègement des prix de
vente, outre l impact positif sur la balance alimentaire du pays.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 90 180 225 115 72 130


Exportations 100 172 114 95 22 209 701
Source : Office national de l'huile

Le barème de l avance accordée au titre de l achat d huile d olive par l ONH a été fixé,
pour la campagne 2003-2004, à 2,100 dinars le kilogramme pour l huile super-extra et à
1,750 dinar pour l huile lampante, en augmentation de 150 et 100 millimes respectivement.
EVOLUTION DES PRIX D'INTERVENTION DE L'ONH (En dinars par kilogramme)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Avance minimale 1,420 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650 1,850


Avance maximale
(huile super extra) 1,800 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950 2,200
Complément de prix2 0 0,600 0 0 0 0 0 ..
Source : Office national de l'huile

Parallèlement, la récolte d olives de table s est élevée à 24 mille tonnes, dont


525 tonnes ont été exportées sous forme de conserves, contre 10,2 mille et 153 tonnes,
respectivement, la campagne précédente.

PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS D'HUILE


En mille tonnes

Product. d'huile d'olive Export. d'huile d'olive Import. d'huiles végétales

Pour ce qui est de la récolte d olives à huile réalisée au cours de la campagne oléicole
2004-2005, elle a atteint 650 mille tonnes, permettant de produire 130 mille tonnes d huile et
il est prévu d en exporter 70 mille tonnes. Ce repli est imputable au phénomène d alternance

1 Prévisions.
2 Le complément de prix est déterminé à la fin de la campagne de commercialisation.
propre à l olivier, notamment après une année exceptionnelle, mais également aux faibles
pluies enregistrées au début de l automne 2004.

Pour remédier au phénomène d irrégularité de la production, des mesures ont été


prises en faveur de cette branche d activité, à l occasion de la Fête nationale de l agriculture
et de la pêche, dont notamment :
- l octroi d une subvention de 50% du coût d achat des plants d oliviers ;
- la restructuration des oliveraies traditionnelles et la rénovation des plantations.

B AGRUMES

La récolte d agrumes, pour la campagne 2003-2004, a diminué de 16 mille tonnes,


pour revenir à 209 mille tonnes sous l effet de la hausse des températures qui a affecté la
floraison et causé la chute d une quantité importante de fruits. Cette régression a touché
toutes les variétés, à l exception des oranges maltaises dont la production a stagné au
niveau de 95 mille tonnes.

Néanmoins, et grâce à l amélioration de la qualité, les exportations d agrumes,


constituées essentiellement d oranges maltaises, se sont accrues, atteignant pour la
campagne de commercialisation 2003-2004, 18,6 mille tonnes contre 17,2 mille au cours de
la campagne précédente, étant signalé que le marché français reste la principale destination.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 243
Exportations 22,8 21,2 24,8 18,6 19,1
Source : Groupement interprofessionnel des fruits

Par ailleurs, la campagne 2004-2005 a connu une nette reprise de la production


d agrumes qui s est accrue de 16,3% pour atteindre 243 mille tonnes dont 101 mille tonnes
d oranges maltaises (+6,3%). Cette progression a intéressé, également, les productions de
citrons et d oranges douces. Il est à noter, en outre, la prédominance des fruits de moyen
calibre, soit 60% de la production contre 40% la campagne écoulée.

Quant aux exportations, elles se sont élevées à 19,1 mille tonnes, niveau en deçà de
l objectif de 22 mille tonnes fixé au départ malgré les mesures de nature organisationnelle
prises avant le démarrage de la campagne de commercialisation, le 15 janvier 2005. Ces
mesures ont porté, en particulier, sur :
- la commercialisation des fruits de petit et moyen calibres dans de nouveaux
emballages,

- la promotion des exportations sur les pays de l Europe de l Est.

C DATTES

La production de dattes, réalisée au titre de l année 2004, s est élevée à 122 mille
tonnes dont plus de 76 mille tonnes de Deglet nour, niveaux en accroissement de 11 mille et
8 mille tonnes, respectivement, par rapport à ceux de la campagne précédente. La majeure
partie de la récolte est constituée de fruits de bonne qualité, étant signalé la mise en uvre
de plusieurs actions pour préserver la qualité des dattes, à l instar de :
- la protection des régimes contre les intempéries à travers la fourniture aux
agriculteurs de 426 tonnes de plastique ;
- la lutte contre les vers de dattes et le nettoyage des plantations du bois de taille, des
mauvaises herbes et des fruits après la récolte, opérations qui ont concerné, ensemble,
environ 20 mille hectares.
Quant aux exportations au titre de la campagne 2003-2004, elles ont accusé une
baisse de 4,3% en quantité, compensée par une augmentation de 8,6% en valeur, pour
s élever à 40,2 mille tonnes et à un montant de 107 MDT. Pour la campagne en cours,
l objectif d exportation porte sur 45 mille tonnes.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES (En mille tonnes)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 95 103 103 105 115 122


dont:Déglet nour 65 69 65 65 68 76
Exportations 25,2 29 25,7 40,2 451
Source : Groupement interprofessionnel des dattes
D VIGNE
Suite aux conditions climatiques favorables, la récolte de raisins de cuve au titre de la
campagne 2004-2005 a enregistré une progression d environ 49% pour atteindre 52 mille
tonnes. La transformation de cette production a dégagé 375 mille hectolitres de vins, niveau
en progression de 54,3% par rapport à celui de la campagne précédente.
Compte tenu d un stock de report de l ordre de 199 mille hectolitres, à fin août 2004, les
disponibilités totales de vins se sont élevées à 574 mille hectolitres, contre 505 mille un an plus
tôt. Les exportations, réalisées du début de la campagne et jusqu à fin mai 2005, ont atteint
113 mille hectolitres, contre un total de 94 mille hectolitres pour la campagne 2003-2004.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE VINS (En mille hectolitres)
1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005

Production 372 352 469 411 321 273 243


Exportations 91 80 87 137 73 1132
Source : Office national de la vigne

Pour sa part, la production de raisins de table est restée stationnaire au niveau de


75 mille tonnes et ce, pour la troisième année consécutive.
E AUTRES FRUITS
Pour la plupart des fruits de printemps et d été, les récoltes ont connu, en 2004, une
progression plus ou moins appréciable. Ainsi, la production d amandes en coque sèche s est
accrue de 22,2% pour s établir à 44 mille tonnes. Toutefois, et en raison d une demande
intérieure soutenue, les exportations sont restées marginales, destinées entièrement au
marché français.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUE SECHE (En mille tonnes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Production 51 5 58 60 3 18 44
Exportations 0,1 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

La production d abricots a aussi progressé, pour atteindre 27 mille tonnes dont 287 tonnes
ont été exportées, contre 26 mille et 181 tonnes, respectivement, une année auparavant.

1 Prévisions.
2 Réalisations du début de la campagne et jusqu à fin mai 2005.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'ABRICOTS (En mille tonnes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Production 26 27 31 25
Exportations 0,2 0,4 0,4 0,2 0,3
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

Pour les autres fruits, et à l exception des prunes et certains produits de moindre
importance dont les récoltes se sont inscrites en baisse, les productions ont connu un
accroissement appréciable, surtout en ce qui concerne les pommes, les pêches et les figues.

Egalement, la production de grenades a augmenté en 2004, pour atteindre 69 mille


tonnes contre 67 mille l an précédent, réalisées en majeure partie dans les gouvernorats de
Gabès (23 mille tonnes) et de Béja (9,5 mille tonnes). Aussi, les exportations de ce produit,
effectuées principalement sur la France et les pays du Golfe, se sont-elles élevées à
815 tonnes contre 302 tonnes une année auparavant.

III CULTURES INDUSTRIELLES

Les superficies cultivées en tabac sont restées stationnaires, en 2004, au niveau de


2 mille hectares. Il en est de même de la production qui s est maintenue à 2 mille tonnes,
constituées pour l essentiel de tabac à fumer, soit 1,8 mille tonnes ou 90% du total.

Pour combler le déficit de la production, il a été procédé à l importation de 8 mille tonnes de


tabac brut pour une valeur de 26,4 MDT, contre 7 mille tonnes et 23,7 MDT en 2003.

Concernant l arrachage d alfa vert, il a porté, pour la campagne 2003-2004, sur 49 mille
tonnes contre 35,4 mille la campagne précédente, suite à l amélioration de la nappe alfatière
qui a bénéficié des pluies enregistrées au cours du printemps 2004. L activité de
transformation d alfa, assurée par la Société nationale de cellulose et de papier alfa
(SNCPA), a permis de produire 12,1 mille tonnes de pâte d alfa, contre 10,7 mille une année
auparavant. En conséquence, les exportations de ce produit, hautement demandé pour être
utilisé dans plusieurs domaines, à l instar de la fabrication de papiers spéciaux, sont
passées, d une année à l autre, de 10,8 mille tonnes pour une valeur de 17,2 MDT à
11,7 mille tonnes et 22,8 MDT.
IV ELEVAGE

Malgré la densité du couvert végétal, les importantes disponibilités fourragères et en


dépit des mesures d encouragement prises en sa faveur, le secteur de l élevage a réalisé, en
2004, des résultats plus ou moins satisfaisants. Comme par le passé, le cheptel a bénéficié
de campagnes de vaccination pour le protéger contre les maladies éventuelles.

Si l effectif du cheptel de reproduction a progressé pour les ovins et les caprins, il a, par
contre, régressé pour les bovins, se situant à 4.319 mille, 809 mille et 436 mille têtes,
respectivement.
EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Bovins 430 459 480 482 484 485 450 436
Ovins 3.972 3.943 3.962 4.053 4.110 3.990 4.100 4.319
Caprins 788 733 782 829 829 798 801 809
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
Pour les viandes rouges, la production a diminué, sous l effet des séquelles de la
sécheresse des années passées et du phénomène de rétention du bétail destiné à l abattage
au cours des bonnes années agricoles. Elle a baissé, en effet, d environ 3% pour se situer
aux alentours de 115 mille tonnes. De ce fait, le recours à l importation de viandes rouges a
porté, au cours de l année 2004, sur environ 10 mille tonnes pour une valeur de 34,1 MDT,
contre 1,4 mille et 4,7 MDT seulement une année auparavant.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES


,

Importations en mille tonnes


Production en mille tonnes

Production Importations

Concernant la production de lait frais, elle est revenue, d une année à l autre, de
892 mille à 864 mille tonnes. Néanmoins, les quantités collectées et destinées à l industrie
laitière ont progressé de 5%, pour atteindre 482 mille tonnes ou environ 56% de la
production nationale.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)
Structure en %
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2003 2004

Viandes1 112,0 120,2 123, 132,2 118,5 114,8 ,


-bovine 52,9 57,5 59,8 0, 64,4 57,7 53,4 48,7 46,5
-ovine 49,9 52,9 54,1 55,9 58,3 51,4 52,0 43,4 ,
-caprine 9,2 98 9,2 9,3 9,5 9,4 9,4 ,
Lait frais 734 817 887 934 94 892 864
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

Pour la viande de volaille, la production s est accrue de 11,5 mille tonnes par rapport à
2003, atteignant environ 94 mille tonnes. Elle a été, toutefois, irrégulière, nécessitant souvent
l intervention du Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA) pour réguler le
marché et assurer la maîtrise des prix. Il s agit, notamment, de la constitution d un stock
régulateur de viande avicole d environ 3 mille tonnes et du stockage de 57,8 millions d ufs
de consommation pour les besoins du mois de Ramadan.
PRODUCTION AVICOLE
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 63,7 87,0 91 0 93,9
Oeufs (en millions
d unités) 1.400 1.407 1.523 1.476 1.434 .487 .259 1.344
Sources : Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA)
et Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

1 Il s agit des viandes nettes et abats.


A l instar de la viande de poulet, la production d ufs a progressé de 6,8% en 2004,
pour atteindre 1.344 millions d unités, contre une baisse de 15,3% l année précédente.

V PECHE

En relation avec la modernisation de la flotte de pêche et l acquisition de nouvelles


embarcations modernes pour améliorer les rendements, la production halieutique a
progressé, en 2004, de 14,8 mille tonnes ou 15,6%, pour atteindre 109,6 mille tonnes. Cette
augmentation a concerné tous les modes de pêche, en particulier la pêche au feu ou du
poisson bleu (31,4%) et la pêche au chalut (4,7%).
PRODUCTION HALIEUTIQUE (En mille tonnes)
Variations en %
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2003/ 2004/
2002 2003
Pêche côtière 28,5 26,6 26,0 26,1 27 0 26,2 27,4 -3,0 4,6
Pêche au feu 32, 36,4 37,6 37,8 35,5 35 7 46,9 0,6 31,4
Pêche au chalut 2 , 25,0 24,7 26,2 26,5 27 8 29,1 4,9 4,7
Divers , 5, 6,8 8,5 7,7 5,1 6,2 -33,8 21,6
Total 90,0 93, 95, 98,6 96, 7 , 109,6 -2 0 15,6
Source : Direction générale de la pêche et de l aquaculture au Ministère de l Agriculture
et des ressources hydrauliques

Par région, la production s est accrue dans la plupart des gouvernorats, à l exception
de ceux de Sousse (-8%) et de l Ariana (-6%).

Sur le plan de la commercialisation, les exportations de produits de la mer ont


progressé, au cours de 2004, de 2,7% en quantité et de 5,9% en valeur, pour s élever à
15,2 mille tonnes et à un montant de 153,2 MDT, évolution qui s explique par une demande
extérieure soutenue et par l amélioration des prix de vente des crustacés et mollusques.

Quant aux importations, constituées principalement de thon destiné à la transformation,


elles ont diminué revenant, d une année à l autre, de 27,1 mille tonnes pour une valeur de
47 MDT à 26,2 mille tonnes et 36 MDT. Encore faut-il noter que la consommation de poisson
frais est passée, en moyenne, de 8,3 kilogrammes l an par habitant, au cours de la période
2000-2003, à 10 kilogrammes en 2004. Il est vrai que la demande intérieure de poissons
s accroît sensiblement avec la progression du secteur touristique, parallèlement à
l amélioration du niveau de vie général.
II. L ACTIVITE INDUSTRIELLE

Le secteur de l industrie a continué à bénéficier, en 2004, de l exécution des programmes


de mise à niveau et de modernisation du tissu productif, en plus du nouvel élan donné à la
création d entreprises et à la promotion de projets innovants, à l approfondissement des
réformes pour doter le secteur de bases solides permettant d accroître sa compétitivité et de
renforcer ses performances, ainsi qu à l amélioration du climat général des affaires.

Par ailleurs, l année 2004 a été marquée par l aménagement de huit nouvelles zones
industrielles et par la création de sociétés de promotion et de gestion des pôles
technologiques.

Parallèlement, une campagne de sensibilisation a été menée afin d inciter les


promoteurs à exploiter les divers encouragements instaurés par le code unique des
investissements, outre la mise en oeuvre d un programme d actions pour la maîtrise de la
consommation d énergie.

Visant à moderniser l appareil productif et à lui permettre de gagner en efficience et en


compétitivité, pour faire face à une concurrence sans cesse accrue, tant sur le marché
intérieur qu à l étranger, le programme de mise à niveau du secteur industriel a intéressé
3.161 entreprises, au terme de 2004, soit environ 80% des entreprises ciblées. Le Comité
de pilotage (COPIL) a approuvé 1.946 d entre elles pour un investissement total de
2.893 MDT et des subventions de l ordre de 415 MDT, dont une enveloppe de 133,5 MDT
octroyée sous forme de primes pour les investissements immatériels. Les résultats issus
d enquêtes d évaluation effectuées à ce sujet montrent que les investissements et les
exportations ont progressé de 70% et 16%, respectivement, pour les entreprises ayant
achevé leurs plans de mise à niveau, outre l amélioration de leurs taux d encadrement de
12% en moyenne.

Le programme de mise à niveau a concerné, en premier lieu, le secteur du textile et


habillement avec 807 dossiers approuvés, suivi de loin par les industries diverses et les
industries agro-alimentaires avec 279 et 274 approbations, respectivement. Au niveau des
investissements y afférents, les industries agro-alimentaires viennent au premier rang avec
une enveloppe de 663 MDT, soit environ 23% du total, alors que le secteur du textile et
habillement se place en seconde position avec 544 MDT et 18,8%. Quant aux investisse-
ments approuvés dans les industries diverses, ils n ont atteint que 431 MDT, soit près de
15% du total.

Pour l année 2004, 306 dossiers de mise à niveau ont été approuvés dans l industrie,
contre 302 l année précédente. Toutefois, le montant des investissements a diminué de
18%, pour revenir à environ 268 MDT, soit un investissement moyen par entreprise de
875 mille dinars contre 1.083 mille dinars en 2003. Ce niveau qui est le plus bas depuis le
démarrage du programme, au début de 1996, s explique essentiellement par une adhésion
accrue de petites et moyennes entreprises, conformément à la stratégie arrêtée, à ce titre,
par les pouvoirs publics. Parallèlement, le montant total des primes accordées par l Etat est
revenu, d une année à l autre, d environ 51 MDT à 41 MDT.
S agissant du programme de mise à niveau des services connexes à l industrie, il a
porté, depuis son lancement en février 2000, sur 187 entreprises dont 73 ont obtenu
l approbation de leurs dossiers pour un montant total d investissements de 31 MDT, les
primes accordées, à cet effet, par l Etat ayant atteint environ 9 MDT.
Pour sa part, le programme de privatisation des entreprises publiques a concerné,
depuis 1987 et jusqu à la fin de 2004, 185 entreprises, tous secteurs confondus, pour une
valeur totale de 2.385 MDT, dont 1.770 MDT ou les trois quarts environ sous forme
d investissements directs étrangers. Ces opérations ont consisté, notamment, à privatiser
entièrement 97 entreprises, à vendre partiellement l actif de 31 entreprises et à liquider
37 autres. Les entreprises privatisées dans le secteur industriel sont au nombre de 76, ce
qui a permis de générer des recettes de 1.025 MDT ou 43% du total, le reliquat ayant
intéressé les secteurs de l agriculture et pêche et des services.

Sur le plan des résultats, le secteur industriel a enregistré, en 2004, en dépit de la


concurrence internationale accrue et de la hausse poursuivie des cours mondiaux du
pétrole, une évolution favorable permettant d améliorer son positionnement tant sur le
marché intérieur qu à l étranger. Sa valeur ajoutée exprimée en prix constants a, en effet,
progressé de 4,5% contre 1,1% une année auparavant. Ce regain d activité enregistré
globalement reflète celui des industries manufacturières, du secteur énergétique et du
bâtiment et génie civil, ce qui a contrasté avec un certain fléchissement du secteur minier.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Mines 2,8 -1,6 -3,3 4,5 -0,4
Energie -3,9 3,7 5,8 -0,5 3,5
dont : Hydrocarbures -7,9 2,6 6,8 -3,5 2,9
Industries manufacturières 6,6 6,9 1,8 0,9 5,1
Bâtiment et génie civil 10,2 3,7 5,1 3,4 4,1
Ensemble du secteur industriel 4,8 5,5 3,0 1,1 4,5
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Malgré la légère baisse de la part de l industrie dans le PIB nominal, revenue, d une
année à l autre, de 28% à 27,7%, sa contribution à la croissance économique, exprimée en
termes réels, s est nettement améliorée, en 2004, passant dans le même intervalle de 6%
ou 0,3 point de pourcentage à 21,2% ou 1,3 point.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DU SECTEUR INDUSTRIEL


(aux prix constants de )
En pourcentage

- -

- -

Ensemble du secteur de l'industrie Ind. manufacturières Energie

Le redressement de l activité dans les industries manufacturières a été impulsé,


essentiellement, par l augmentation notable de la production d huile d olive qui a entraîné une
forte accélération de la croissance du secteur agro-alimentaire, ainsi que par la nette
expansion des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre et du
secteur mécanique et électrique. A l inverse, les industries du textile et habillement ont
poursuivi leur tendance baissière, due notamment au démantèlement des Accords multifibres.

La croissance des industries non manufacturières s est, également, affermie en 2004,


suite notamment à la reprise enregistrée dans le domaine des hydrocarbures, en rapport
avec le nouvel accroissement de la production de pétrole.

La bonne tenue de l activité industrielle s est accompagnée d une progression de


17,5% des exportations de produits manufacturés, contre 5,7% seulement en 2003. Cette
accélération a intéressé, plus particulièrement, les industries agro-alimentaires dont les
ventes à l étranger ont presque doublé, d une année à l autre, tirées essentiellement par le
net accroissement des exportations d huile d olive. De même, les exportations de produits
énergétiques ont continué à s accroître (11,5%), fortement influencées par la hausse des
prix. En revanche, celles du secteur minier ont accusé une diminution de 11,8%.

En matière d investissement, le secteur industriel a absorbé, en 2004, une enveloppe


de 1.988,5 MDT, niveau en hausse de 5,6% par rapport à celui réalisé en 2003 et
représentant 25,4% de la FBCF globale. L accroissement a intéressé, en particulier, les
industries mécaniques et électriques (15,6%) et le secteur agro-alimentaire (7,1%). Par
contre, les investissements ont accusé, notamment, une régression de 7,4% dans le secteur
des mines et de 5,8% dans celui du textile et habillement et des cuirs et chaussures. Au
total, le taux d investissement a légèrement baissé revenant, d une année à l autre, de
20,9% à 20,4%. Quant aux créations d emplois, elles se sont accrues de 3,4%, pour
atteindre 24.300 postes, soit le tiers environ du nombre total des emplois créés dans
l économie hors agriculture.
PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS (En %)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Industries non manufacturières 10,3 10,4 11,0 10,1 10,0
Mines 0,8 0,8 0,8 0,7 0,6
Energie 4,8 4,8 5,0 4,2 4,3
-Hydrocarbures 3,0 3,4 3,4 2,9 3,0
-Electricité 1,4 1,0 1,1 0,9 0,9
-Eau 0,4 0,4 0,5 0,4 0,4
Bâtiment et génie civil 4,7 4,8 5,2 5,2 5,1
Industries manufacturières 18,2 18,5 18,6 17,9 17,7
Industries agro-alimentaires 3,4 3,1 3,1 3,1 3,3
Industries manufacturières
autres qu agro-alimentaires 14,8 15,4 15,5 14,8 14,4
-Matériaux de construction,
céramique et verre 1,7 1,7 1,8 1,7 1,7
-Ind. mécaniques et électriques 2,5 2,7 2,8 2,9 3,0
-Ind. chimiques 2,0 1,9 2,0 1,9 1,9
-Textile, habillement, cuirs et
chaussures 6,3 6,7 6,6 6,0 5,6
-Industries diverses 2,3 2,4 2,3 2,3 2,2
Ensemble du secteur industriel 28,5 28,9 29,6 28,0 27,7
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

I ACTIVITE MINIERE

Après avoir enregistré une reprise de 4,5% l année précédente, la valeur ajoutée du
secteur minier, exprimée en termes réels, a de nouveau accusé, en 2004, un fléchissement
de 0,4%. Cette baisse est due, surtout, au ralentissement de la production de phosphate de
chaux et à la régression des quantités produites de zinc et de fluorure d aluminium.
PRODUCTIONS MINIERES
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en%
Phosphate de chaux 8.301 8.144 7.461 7.890 8.051 2,0
Minerai de fer 183 204 202 161 244 51,6
Minerai de plomb 11,1 11,2 8,2 8,2 8,6 4,9
Minerai de zinc 74,6 72,7 64,2 65,9 52,7 -20,0
Barytine 4,9 4,2 6,0 2,6 1,8 -30,8
Fluorure d aluminium 42,7 43,9 38,9 44,5 41,8 -6,1
Sel marin 620 654 659 700 834 19,1
Source : Direction générale des mines (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME)

A PHOSPHATE DE CHAUX

Portant sur 12,3 millions de tonnes, l extraction de phosphate brut réalisée, en 2004, a
connu une légère hausse par rapport à son niveau de l année précédente. Le volume fourni
par les carrières, qui représente plus de 90% du total, s est pratiquement maintenu
inchangé à 11,5 millions de tonnes. Par gisement, les mines à ciel ouvert de Kef Eddour,
Kef Eschfaïr et Jallabia sont demeurées les principaux centres d extraction avec,
respectivement, 29%, 28% et 15% environ du total. Seule mine souterraine encore en
activité, celle de Redeyef n a fourni que 120 mille tonnes de phosphate brut, alors que le
recours à la sous-traitance a contribué pour 736 mille tonnes, contre 148 mille et 446 mille
tonnes, respectivement, une année auparavant.

Concernant la production de phosphate marchand, elle s est accrue de 2%, dépassant


légèrement les 8 millions de tonnes, ce qui correspond à un rendement moyen de 65,2%
contre 65,7% un an plus tôt. Comme à l accoutumée, la majeure partie de la production a été
fournie par les laveries de Metlaoui, M dhilla et Kef Eddour et ce, à concurrence de 28%, 26%
et 25%, respectivement. Le reliquat a été assuré par les laveries de Redeyef et Moularès.

Sur le plan commercial, les ventes totales de phosphate ont poursuivi leur régression
revenant, d une année à l autre, de 7,5 millions à 7,3 millions de tonnes. S agissant, en
particulier, des exportations, elles n ont atteint que 661 mille tonnes environ pour une valeur
de 24,6 MDT, en baisse de 23,6% et 25,7%. Quant aux livraisons de phosphate aux usines
locales de transformation, elles se sont maintenues aux alentours de 6,6 millions de tonnes.

En conséquence, les stocks de phosphate marchand ont augmenté de 28%, au terme


de l année 2004, atteignant 3,6 millions de tonnes, soit l équivalent de 5 mois de production.
De même, ceux de phosphate brut se sont inscrits en accroissement de 298 mille tonnes,
pour s établir à 910 mille tonnes.

B MINERAI DE FER

La production de minerai de fer, constituée entièrement d hématite (minerai de fer pur)


a, de nouveau, repris en 2004, après deux années de baisse. Elle s est accrue de 51,6%,
pour atteindre 244 mille tonnes dont 145 mille ou 60% environ ont été fournies par le
gisement de Djerissa contre 115 mille une année auparavant. Quant aux quantités extraites
à partir de la mine de Tamera-Douaria, elles ont plus que doublé, d une année à l autre,
passant de 46 mille à près de 100 mille tonnes.

Reflétant l augmentation de la demande, les ventes locales de minerai de fer ont progressé
de 46,4%, pour totaliser 232 mille tonnes. Ces quantités ont été destinées, essentiellement, à
l usine sidérurgique de Menzel Bourguiba. Quant aux exportations, du reste marginales, elles
n ont porté que sur 11,6 mille tonnes de carbonate, puisées totalement sur les stocks, contre
12,8 mille tonnes en 2003. Quoi qu il en soit, des quantités de plus en plus importantes de fontes,
fers et aciers ont continué d être importées, portant sur environ 1.186 mille tonnes pour une valeur
de 665,1 MDT, en augmentation de 26,3% et 57% respectivement.

C METAUX NON FERREUX

L activité d extraction des métaux non ferreux a été affectée, en 2004, par la fermeture
de la mine de Fej Lahdoum, au cours du mois de mai, et celle de Boujabeur, en juillet, en
raison de l épuisement des réserves. En conséquence, et à l exception du minerai de plomb,
tous les autres métaux non ferreux, dont notamment le zinc et la barytine, ont accusé des
baisses plus ou moins accentuées de leurs productions.

En effet, les quantités produites de minerai de zinc ont enregistré une régression de
20%, pour revenir à environ 53 mille tonnes, niveau assuré en quasi-totalité par la mine de
Bougrine. De même, la production de fluorure d aluminium a baissé, atteignant 41,8 mille
tonnes contre 44,5 mille en 2003, sous l effet, surtout, du recul de la demande provenant de
la France, du Brésil et de l Egypte. Pour sa part, et en raison de la fermeture de la mine de
Boujabeur, la production de barytine, d ailleurs très faible, a sensiblement diminué, revenant
à moins de 2 mille tonnes.

D SEL MARIN

La production de sel marin s est accrue, en 2004, de 19% environ contre 6,2% l an
précédent, pour s élever à 834 mille tonnes. Cependant, les exportations ont accusé une
diminution pour revenir, d une année à l autre, de 674 mille à 528 mille tonnes. Quant aux
ventes sur le marché local, elles se sont stabilisées aux environs de 80 mille tonnes,
constituées essentiellement de sel conditionné.

II ENERGIE

S élevant à 594 mille tonnes d équivalent-pétrole (tep) en 2004, le déficit de la balance


d énergie primaire a enregistré une contraction de l ordre de 20% par rapport à son niveau
de 2003. C est que les ressources nationales ont progressé à un rythme plus rapide que
celui de la demande, soit 6,6% et 3,7% respectivement, pour atteindre 6.602 mille et
7.196 mille tep. Concernant la balance commerciale énergétique avec l extérieur, elle a
dégagé un déficit accru de l ordre de 507 MDT contre 423,6 MDT une année auparavant.

Avec la progression soutenue des productions d électricité et de gaz naturel et la


reprise de celle de pétrole brut, la valeur ajoutée du secteur énergétique s est accrue de
3,5%, en termes réels, contre une régression de 0,5% un an plus tôt.

A ELECTRICITE

La production nationale d électricité s est inscrite en progression de 5,3% en 2004,


pour atteindre 12,5 milliards de kWh. Ce volume a été fourni à hauteur de 69,6% par la
Société tunisienne de l électricité et du gaz (STEG), 22,8% par les producteurs
indépendants privés (PIP) et 7,6% par les auto-producteurs, contre respectivement 70,2%,
22% et 7,8% une année auparavant.

Après une année de quasi-stagnation, la production de la STEG s est accrue de


4,4% pour s approcher du niveau de 8,7 milliards de kWh. L essentiel de cette production,
soit 8,5 milliards de kWh, a été d origine thermique avec une baisse de 18,4% de la quantité
produite à partir des turbines à gaz, compensée par un accroissement de 35,4% au niveau
de la production de la centrale à cycle combiné de Sousse, le volume produit par les
turbines à vapeur s étant maintenu aux environs de 4,6 milliards de kWh. Comme
auparavant, le combustible de base utilisé pour la production d électricité a été le gaz
naturel et ce, à concurrence de 96%.
PRODUCTION ET CONSOMMATION D ELECTRICITE
En millions de kWh Variat.
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en %
Production de la STEG 9.222 9.787 8.270 8.302 8.664 4,4
.Thermique 9.135 9.709 8.176 8.103 8.466 4,5
.Hydraulique 64 54 64 166 154 -7,2
.Eolienne 23 24 30 33 44 33,3
Production indépendante privée (PIP) 0 161 2.070 2.599 2.844 9,4
Auto-producteurs 874 906 941 929 947 1,9
Production nationale 10.096 10.854 11.281 11.830 12.455 5,3
Echanges nets avec l Algérie 1 10 -20 5 6 20,0
Total énergie émise en Tunisie 10.097 10.864 11.261 11.835 12.461 5,3
Consommation haute & moy. tensions 5.648 6.062 6.170 6.308 6.646 5,4
.Industries extractives 619 671 661 669 690 3,1
.Industries sidérurg. & métallurgiques 217 220 209 181 171 -5,5
.Indust. chimiques & du pétrole 637 641 652 664 709 6,8
.Matériaux de construction 998 1.030 1.032 1.083 1.184 9,3
.Industries du papier et édition 135 137 137 157 164 4,5
.Indus.textiles, habill. cuirs & chauss. 425 496 510 534 544 1,9
.Industries agro-alimentaires 421 433 457 461 469 1,7
.Industries diverses 420 467 535 545 606 11,2
.Autres secteurs 1.776 1.967 1.977 2.014 2.109 4,7
Consommation de basse tension 3.340 3.544 3.792 4.102 4.208 2,6
Total consommation nationale 8.988 9.606 9.962 10.410 10.854 4,3
Exportations 0 3 38 25 34 36,0
Pertes et énergies en compteurs 1.109 1.255 1.261 1.400 1.573 12,4
Source : Société tunisienne de l électricité et du gaz

Suite à la mise en service, en septembre 2003, de l extension de la centrale de Sidi


Daoud, à El Haouaria, d une puissance de 8,72 mégawatts, la production d électricité
d origine éolienne a continué à progresser en 2004, pour s élever à 44 millions de kWh.
A l inverse, celle d origine hydraulique a accusé une baisse de 7,2% pour revenir à
154 millions de kWh.

PRODUCTION ET CONSOMMATION NATIONALE D'ELECTRICITE


En millions de kWh

Production Consommation
S agissant de la production indépendante privée, elle a augmenté de 9,4% en
s élevant à 2.844 millions de kWh. La quasi-totalité de ce volume, soit 2.716 millions de
kWh, a été assurée par la centrale de Radès II, le reliquat ayant été fourni par la centrale
d El Bibène dont la puissance de production installée s élève à 27 mégawatts.

De son côté, la consommation nationale d électricité s est accrue de 4,3%, en


atteignant 10.854 millions de kWh. Sur ce total, 6.646 millions de kWh ou plus de 61%
relèvent de la haute et de la moyenne tensions, contre 6.308 millions de kWh en 2003.
Cette progression a concerné tous les secteurs d activité, à l exception des industries
sidérurgiques et métallurgiques (-5,5%). Encore faut-il noter que les industries des
matériaux de construction, de la céramique et du verre sont demeurées le premier secteur
consommateur d électricité avec 1,2 milliard de kWh.

Quant à la consommation électrique de basse tension, elle a progressé à un rythme


moins rapide qu une année auparavant, soit 2,6% contre 8,2%, pour atteindre 4.208 millions
de kWh, reflétant un meilleur comportement des consommateurs. Avec le raccordement de
75 mille nouveaux abonnés au réseau de la STEG, dont près de 22 mille en milieu rural, le
nombre total des abonnés s est établi aux environs de 2,6 millions, au terme de l année
2004, portant le taux d électrification global à 98,9% contre 97% en 2003.

B PETROLE BRUT

La production nationale de pétrole brut s est accrue de 5,6% en 2004, contre une
baisse de 9,2% l année précédente, pour s élever à 3.342 mille tonnes et ce, malgré le
déclin tendanciel des volumes produits par les principaux gisements d El Borma (-5,8%) et
d Ashtart (-10,4%). Cette progression a été obtenue grâce, principalement, à l apport
appréciable du gisement Adam-Eve, découvert en 2003 et qui a fourni 452 mille tonnes.

Toutefois, les livraisons de pétrole brut à la Société tunisienne des industries de


raffinage (STIR) ont diminué d environ 200 mille tonnes pour revenir à 1,6 million de tonnes,
dont un million importé de la Libye. Les achats totaux de brut effectués à l étranger se sont
élevés, en 2004, à 1,1 million de tonnes pour une valeur de 394,8 MDT, contre 1,2 million
de tonnes et 343,6 MDT en 2003.
PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en %
El Borma 825 759 683 616 580 -5,8
Ashtart 739 681 669 644 577 -10,4
Autres gisements (Sidi El Kilani,
Ezzaouia, Tazarka, etc.) 2.098 1.888 2.134 1.906 2.185 14,6
Total 3.662 3.328 3.486 3.166 3.342 5,6
Source : Observatoire national de l énergie (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME)

Concernant les exportations de pétrole, elles ont progressé de 15,9% en quantité et de


46,1% en valeur, pour atteindre 2,8 millions de tonnes et 935,5 MDT. L importante
augmentation de la valeur s explique, essentiellement, par la hausse des cours mondiaux. En
effet, le prix moyen de vente du pétrole tunisien, toutes qualités confondues, est passé de
28,68 dollars le baril en 2003 à 37,49 dollars en 2004, soit une augmentation de l ordre de 31%.

Par ailleurs, l activité d exploration a été caractérisée, en 2004, par la baisse du


nombre des puits forés et des permis de recherche, en raison de la forte hausse des prix du
pétrole qui a incité les opérateurs dans le secteur à accroître la production au détriment des
travaux de prospection et de recherche. Ainsi, les travaux de forage n ont porté que sur
2 puits et n ont donné lieu qu à une seule découverte (Dalia 1). Quant au nombre des
permis en cours de validité, il s est élevé, au terme de l année 2004, à 30 unités dont
20 onshore, contre respectivement 37 et 26 permis une année auparavant, ces permis étant
exploités par 34 compagnies nationales et étrangères.

C GAZ NATUREL

Assurée en majeure partie par le gisement de Miskar, avec une part d environ 80%, la
production nationale de gaz naturel a progressé, en 2004, de 6,1% par rapport à son niveau
de l année précédente, pour atteindre 2.299 millions de mètres cubes. Avec l accroissement
appréciable de la quantité reçue à titre de redevance, les achats directs effectués auprès de
l Algérie ont stagné. Au total, les disponibilités globales de gaz naturel se sont accrues de
6,4%, pour se situer à 4.125 millions de mètres cubes. Aussi, la part du gaz naturel dans le
total des ressources d énergie primaire a-t-elle légèrement augmenté passant, d une année
à l autre, de 47,2% à 47,7%.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004 en %
Production 1.985 2.254 2.149 2.166 2.299 6,1
dont : Miskar 1.719 1.805 1.739 1.763 1.858 5,4
Redevance totale 1.277 1.117 1.047 1.082 1.197 10,6
Achats 459 467 533 629 629 0,0
Disponibilités totales 3.721 3.838 3.729 3.877 4.125 6,4
Consommation 2.882 3.209 3.208 3.381 3.521 4,1
-Producteurs d électricité 2.240 2.532 2.515 2.617 2.669 2,0
. STEG 2.240 2.490 2.109 2.139 2.143 0,2
. PIP 0 42 406 478 526 10,0
-Autres (clients industriels
et secteurs résidentiel et
tertiaire) 642 677 693 764 852 11,5
Exportations 839 629 521 496 604 21,8
Source : Observatoire national de l énergie (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME)

Pour sa part, la consommation a connu un accroissement moins rapide qu une année


auparavant, soit 4,1% contre 5,4%, pour atteindre 3.521 millions de mètres cubes ou 85,4%
des ressources de gaz. La consommation de la STEG, qui en représente la grande partie, a
enregistré une certaine stagnation depuis 2002, avec l entrée en activité des producteurs
privés d électricité dont l utilisation de gaz s est accrue de 10% en 2004.
Quant à la consommation de gaz en dehors des centrales électriques, elle a continué à
augmenter à un rythme soutenu, soit 11,5% contre 10,2% un an plus tôt. Elle s est, en
particulier, accrue de 12,6% dans le secteur de l hôtellerie, notamment dans les régions du Cap-
Bon (20%) et du Sahel (9,6%). De même, la consommation relative à la distribution publique,
y compris le secteur résidentiel, a progressé de 13,4% avec des hausses de 12,7% pour le
Grand-Tunis, 19,6% pour le Cap-Bon et de 13,3% pour la région du Sahel. Pour ce qui est de la
consommation du secteur industriel, elle a augmenté de 10,9%, d une année à l autre.
D CARBURANTS
La production de carburants, assurée en quasi-totalité par la STIR, s est inscrite en
baisse de 8,1% en 2004 contre une légère progression de 1% l an précédent, pour s établir
à 1,8 million de tonnes. Ce niveau a permis de satisfaire 46,3% des besoins intérieurs
contre 52,3% un an plus tôt. La baisse de la production a touché le gas-oil, le fuel-oil,
l essence normale et le virgin naphta. Pour les autres carburants, la production a augmenté,
en particulier, pour le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et l essence super et sans plomb.
PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en %
Gaz de pétrole liquéfié 110 102 113 103 108 4,9
Essence super et sans plomb 292 338 325 348 356 2,3
Essence normale 95 94 71 74 49 -33,8
Pétrole lampant 168 203 207 165 169 2,4
Gas-oil 537 468 469 502 432 -13,9
Fuel-oil 653 593 604 609 595 -2,3
Virgin naphta 80 80 104 112 46 -58,9
Gazoline 27 31 28 28 28 0,0
White spirit1 7 7 8 8 8 0,0
Total 1.969 1.916 1.929 1.949 1.791 -8,1
- En % de la consommation 53,1 50,9 51,0 52,3 46,3 -6,0 points
Sources : Observatoire national de l énergie (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME), STIR et INS

Concernant la consommation, elle a connu une reprise de 3,9% contre une baisse de
1,5% une année auparavant, pour s établir à 3,9 millions de tonnes. Cette augmentation a
intéressé l ensemble des produits pétroliers, à l exception de l essence super et de
l essence normale. La consommation de kérosène, en particulier, a progressé au taux élevé
de 15% après une baisse de 8,3% enregistrée en 2003, en relation avec le redressement du
transport aérien. Face à une demande intérieure soutenue, les importations de produits
raffinés ont été portées, au cours de 2004, à 2,9 millions de tonnes pour une valeur de
1.130,5 MDT, contre 3,3 millions de tonnes et environ 999 MDT l année précédente.
CONSOMMATION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en %
Gaz de pétrole liquéfié 381 397 415 431 447 3,7
Essence super 188 178 163 147 133 -9,5
Essence super sans plomb 106 144 182 203 228 12,3
Essence normale 97 91 82 68 56 -17,6
Pétrole lampant 195 203 201 187 196 4,8
Kérosène 277 264 218 200 230 15,0
Gas-oil 1.640 1.711 1.705 1.726 1.801 4,3
Total hors fuel-oil 2.884 2.988 2.966 2.962 3.091 4,4
Fuel-oil 821 779 815 763 780 2,2
dont : STEG 84 54 59 22 36 63,6
Total général 3.705 3.767 3.781 3.725 3.871 3,9
Source : Observatoire national de l énergie (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME)

III INDUSTRIES MANUFACTURIERES


Après deux années de faible progression, la valeur ajoutée de l ensemble des
industries manufacturières, exprimée en termes réels, s est accrue, au cours de 2004, à un
rythme plus rapide qu une année auparavant, soit 5,1% contre 0,9%. Cette évolution est liée
au bon comportement de l ensemble des secteurs, à l exception de celui du textile et
habillement et des cuirs et chaussures qui a continué à accuser une régression, pour la
deuxième année successive. Toutefois, et compte tenu des progrès réalisés dans les autres

1
Produit raffiné intermédiaire entre l essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
secteurs de l économie, la part des industries manufacturières dans le PIB aux prix courants
a légèrement diminué revenant, d une année à l autre, de 17,9% à 17,7%.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE EN
TERMES REELS (En %)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Industries agro-alimentaires 7,8 -2,7 -0,6 2,5 12,2
Ind.manufact. autres qu agro-alimentaires 6,3 9,3 2,3 0,5 3,5
-Matériaux de construction, céramique et verre 7,8 4,5 4,6 3,0 6,0
-Industries mécaniques et électriques 6,6 14,2 3,6 6,1 8,0
-Industries chimiques 5,0 2,8 3,2 0,3 3,0
-Textile, habillement, cuirs et chaussures 6,3 12,0 0,5 -3,7 -0,4
-Industries diverses 6,1 6,0 3,4 3,0 6,0
Ensemble des industries manufacturières 6,6 6,9 1,8 0,9 5,1
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

A INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
En rapport, notamment, avec l accroissement important de la production d huile d olive
au titre de la campagne agricole 2003-2004, les industries agro-alimentaires ont consolidé
nettement leur rythme de progression. La croissance de leur valeur ajoutée, exprimée en
termes réels, est passée, en effet, de 2,5% à 12,2%, d une année à l autre. Parallèlement, la
part de ce secteur dans la valeur ajoutée nominale des industries manufacturières s est
élevée à 18,9% contre 17,2% un an plus tôt.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004 2004/2003
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère 656 648 644 673 689 2,4
Semoule 634 640 650 588 535 -9,0
Pâtes alimentaires 140 142 150 138 132 -4,3
Couscous 45 46 48 46 42 -8,7
Aliments de bétail (concentrés) 1.360 1.552 1.425 1.300 1.400 7,7
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl) 3.190 3.090 3.340 3.150 3.360 6,7
Yaourt (en millions de pots) 740 750 840 790 830 5,1
Fromage 12,9 13,5 14,4 14,2 14,8 4,2
Conserves alimentaires
Concentré de tomate 127 77 98 106 126 18,9
Harissa 13,4 12,7 17 21 18,7 -11,0
Conserves de légumes et fruits 30 15,9 16,7 18,3 19,9 8,7
Conserves de poisson 6,3 8,9 8,5 10,3 7,5 -27,2
Sucre et sucreries
Sucre en poudre 104 102 126 131 130 -0,8
Sucre aggloméré 14 14 15 15 17 13,3
Confiserie 33 36 38 39 39 0,0
Chocolaterie 5,3 6,8 7,4 8,2 8,4 2,4
Huiles et corps gras
Huile d olive 225 115 30 72 280 288,9
Margarine et graisses végétales 32,3 29,1 35,9 45,7 51,9 13,6
Huile de graines conditionnée 80 86 97 101 105 4,0
Boissons
Eaux minérales (en millions de litres) 283 303 321 351 378 7,7
Boissons gazeuses (en 1000 hl) 3.450 3.700 3.800 4.000 4.100 2,5
Bière (en 1000 hl) 1.066 1.089 1.100 996 1.050 5,4
Vin (en 1000 hl) 411 321 273 243 375 54,3
Sources : INS, Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME et organismes concernés
Dans la branche des dérivés de céréales, la production a progressé pour la farine
boulangère et les aliments de bétail, ce qui a contrasté avec la baisse enregistrée au niveau
des autres produits, en particulier la semoule et les pâtes alimentaires.

Au niveau de l industrie laitière, la production a repris, en 2004, pour l ensemble des


produits et ce, après avoir été affectée l année précédente par la baisse des rendements du
secteur de l élevage.

Pour les conserves alimentaires, les quantités produites de double concentré de


tomate (DCT) et de conserves de légumes et fruits ont continué à s accroître, alors que la
production d harissa et, surtout, celle de conserves de poissons ont accusé un fléchisse-
ment sensible.

Les productions de la branche du sucre et sucreries ont connu des évolutions


divergentes selon les produits. En effet, l accroissement au niveau du sucre aggloméré et
des produits de la chocolaterie a contrasté avec la légère baisse de la production de sucre
en poudre et la stagnation des quantités produites de confiserie.

Pour sa part, la production d huile d olive a presque quadruplé en 2004, passant de


72 mille à 280 mille tonnes, et ce, parallèlement à la progression enregistrée pour les autres
produits de la branche des huiles et corps gras.

Quant à la production de boissons, elle s est accrue pour tous les produits, plus
particulièrement les eaux minérales, en rapport avec l augmentation soutenue des besoins
de consommation.

B INDUSTRIES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET


DU VERRE

Stimulées par l affermissement de la demande intérieure avec la reprise des


investissements et la construction à un rythme soutenu de logements, le secteur des
matériaux de construction, de la céramique et du verre a réalisé, en 2004, une croissance
de sa valeur ajoutée, exprimée en termes réels, deux fois plus élevée que celle de l année
précédente, soit 6% contre 3%.
PRODUCTION DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET DU VERRE
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004 2004/2003
en %
Ciment 5.657 5.721 6.022 6.038 6.662 10,3
dont : Ciment blanc 250 247 259 296 304 2,7
Chaux 517 467 469 446 477 7,0
Produits rouges 3.910 4.400 4.700 4.870 5.180 6,4
Carreaux de mosaïque (en mille m2) 17.200 18.100 18.800 19.200 20.400 6,3
Carreaux de faïence (en mille m2) 9.930 12.500 13.950 14.500 15.450 6,6
Bouteilles et gobelets 47 45 45 44 45 2,3
Sources : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale pour les autres produits

Dans la branche des liants et après une quasi-stagnation en 2003, la production de


ciment a connu une progression importante de 10,3%, pour s élever à 6,7 millions de
tonnes. Sur ce total, 304 mille tonnes de ciment blanc ont été produites par la Société
tuniso-algérienne de Fériana (SOTACIB), niveau en accroissement de 2,7% contre 14,3%
une année auparavant. Les quantités produites de chaux ont, pour leur part, enregistré une
reprise de 7% après une baisse de 4,9% un an plus tôt, pour atteindre 477 mille tonnes.
Sur le plan de la commercialisation, les exportations de ciment se sont inscrites en
hausse de 17,6% en quantité et de 7,4% en valeur, pour atteindre environ 978 mille tonnes
et 53,9 MDT. Le marché local est resté, à ce titre, fortement demandeur pour l ensemble
des produits.

La production de produits rouges a également progressé, en 2004, à un rythme


affermi, soit 6,4% contre 3,6% l an précédent, pour se situer à 5,2 millions de tonnes. Il en
est de même des productions de carreaux de mosaïque et de faïence qui ont connu une
accélération avec des taux d accroissement respectifs de 6,3% et 6,6%, contre 2,1% et
3,9% une année auparavant. Aussi, les exportations de produits céramiques ont-elles
repris, atteignant 187,5 mille tonnes pour une valeur de 82,9 MDT contre 133 mille tonnes et
66,9 MDT en 2003.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX MATERIAUX DE CONSTRUCTION


En mille tonnes

Ciment Produits rouges Chaux

Pour le verre, la production est restée marquée, globalement, par une certaine
stagnation. En témoigne le faible taux de progression de la production de bouteilles et
gobelets qui est passée, d une année à l autre, de 44 mille à 45 mille tonnes.

C INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES

Malgré les difficultés d ordre technique rencontrées au niveau de la branche de la


sidérurgie, les industries mécaniques et électriques ont connu, en 2004, une croissance
plus rapide qu une année auparavant, soit 8% en termes réels contre 6,1%. Leur part dans
le PIB nominal s est de ce fait légèrement accrue, pour s établir à 3%. Cette expansion a été
tirée aussi bien par la demande extérieure, notamment en ce qui concerne les produits
électriques et le matériel de transport, que par le marché local.
PRODUCTION DE LA SIDERURGIE
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004
en %
Fonte 195 192 152 36 0 -100,0
Billettes 237 239 200 86 70 -18,6
Fer rond à béton 259 228 185 149 108 -27,5
Tréfilés 20 24 19 20 16 -20,0
Structures métalliques 9 9 10 8 6 -25,0
Source : Société El Fouladh
La production sidérurgique, assurée par la Société El Fouladh, a poursuivi sa baisse
pour l ensemble des produits suite, notamment, à l arrêt de la production de fonte à partir du
mois de mai 2003. De ce fait, la production de billettes s est limitée à 70 mille tonnes, niveau
totalement assuré par l utilisation du four électrique. Egalement, et en raison du manque de
produits intermédiaires, les productions de fer rond à béton, de tréfilés et de structures
métalliques ont régressé, respectivement, de 27,5%, 20% et 25%.

Afin d assurer l approvisionnement régulier du marché local, la Société El Fouladh a


procédé, en 2004, à l importation d environ 229 mille tonnes de fer rond à béton, destinées
surtout à satisfaire les besoins du secteur du bâtiment.

Dans la branche du montage automobile, la production de véhicules réalisée par la


Société tunisienne d industrie automobile (STIA) s est accrue d environ 37% pour les
autobus et autocars, mais elle a diminué de 32% pour les véhicules industriels, en
atteignant 261 et 512 unités respectivement. En particulier, le montage d autobus destinés
au transport en commun de voyageurs a porté sur 191 unités contre 149 en 2003. Dans ce
contexte, le taux d intégration moyen est demeuré faible, atteignant 4% pour les véhicules
industriels et 25% pour les autobus et autocars, ce qui constitue une entrave à la maîtrise
des coûts de production et, partant, à l amélioration de la rentabilité.

Les industries électriques et électroniques ont continué à enregistrer de nets progrès


comme le reflète, en particulier, l accroissement de la production de compteurs électriques
qui est passée, d une année à l autre, de 150 mille à environ 187 mille unités. Par ailleurs, la
production d articles électroménagers a poursuivi sa progression, notamment en ce qui
concerne les téléviseurs, les réfrigérateurs et les climatiseurs.

Sur le plan de la commercialisation, les exportations de fils et câbles électriques,


intéressant principalement le marché européen de l automobile, ont progressé de 21,7%
pour atteindre 504,4 MDT, soit 19,4% des exportations totales des industries mécaniques et
électriques.

D INDUSTRIES CHIMIQUES

En relation, notamment, avec la nette reprise des exportations de dérivés du


phosphate, soit environ 30% contre des régressions de 4,8% en 2003 et de 5% en 2002, les
industries chimiques sont parvenues à se redresser. La croissance de leur valeur ajoutée,
exprimée en termes réels, s est située à 3% en 2004, contre une quasi-stagnation (0,3%)
l année précédente.
PRODUCTION DE DERIVES DU PHOSPHATE
En milliers de tonnes Variat.
Désignation 2004/2003
2000 2001 2002 2003 2004 en %
Acide phosphorique 1.125 1.144 1.216 1.164 1.241 6,6
Superphosphate triple 794 782 791 872 872 0,0
Diammonium phosphaté (DAP) 1.113 1.125 1.315 1.324 1.314 -0,8
Ammonitre 182 170 127 164 134 -18,3
Superphosphate simple 12 8 9 9 8 -11,1
Hyperphosphate (granulés) 35 34 32 18 21 16,7
Engrais composés 18 11 21 30 38 26,7
Phosphate bicalcique (DCP) 97 116 113 67 73 9,0
Tripolyphosphate de soude (TPPS) 100 118 119 119 126 5,9
Source : Direction générale des mines (Ministère de l Industrie, de l énergie et des PME)
Dans l industrie de transformation du phosphate, la production s est inscrite en
progression pour plusieurs produits, en particulier l acide phosphorique, les engrais
composés et le phosphate bicalcique. A l inverse, elle a diminué pour d autres produits tels
que l ammonitre et le superphosphate simple. Pour le superphosphate triple, la production a
plutôt stagné au niveau de 872 mille tonnes.

Sur le plan commercial, les exportations se sont accrues pour l ensemble des produits,
surtout en valeur, en rapport avec la hausse des prix de vente. En particulier, les ventes
d acide phosphorique ont augmenté d environ 28% en quantité et de 42,5% en valeur, pour
atteindre 1,1 million de tonnes et 225,6 MDT, suite à l accroissement des quantités
expédiées vers le Brésil et, surtout, l Inde. De même, les ventes à l étranger de
superphosphate triple ont progressé de 12,7% en volume et de près de 30% en termes de
recettes, s élevant à environ 874 mille tonnes pour une valeur de 185,3 MDT et ce, malgré
la baisse des expéditions sur les marchés européen, algérien et iranien. A l inverse, les
exportations de diammonium phosphaté (DAP) ont diminué de 6,6% en quantité, en raison
notamment de la régression des ventes sur le Pakistan, l Argentine et le Brésil, mais elles
ont progressé en valeur de 17,6%, atteignant ainsi 1,2 million de tonnes et 349,5 MDT.

Concernant les prix moyens à l exportation, exprimés en dollars, ils se sont accrus en
2004 pour la plupart des produits, en particulier le superphosphate triple (18%). De même,
les prix à l importation des matières premières ont sensiblement augmenté, d une année à
l autre, notamment pour l ammoniac et le soufre non raffiné.

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE


En mille tonnes

Acide phosphorique DAP Superphosphate triple

Les autres branches du secteur chimique ont poursuivi leur progression à un rythme
soutenu, notamment en ce qui concerne l industrie pharmaceutique, celle du caoutchouc et
des pneumatiques, ainsi que la parachimie. En particulier, la production s est accrue de
5,3% pour les colles et l huile de lin et de 3,6% pour les peintures, vernis et encres, alors
que celle de savons est restée presque stationnaire, pour la deuxième année consécutive.

E INDUSTRIES DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES CUIRS ET CHAUSSURES

Ce secteur a continué à être confronté, en 2004, à une vive concurrence


internationale, surtout avec l arrivée à sa fin du démantèlement des Accords multifibres qui
régissaient l industrie du textile et habillement. Par ailleurs, le déferlement à travers le
monde de produits textiles hautement compétitifs, provenant notamment de la Chine, de
l Inde et du Pakistan, et l émergence d autres grands pays concurrents comme la Turquie
ont commencé à affecter sérieusement le secteur du textile et habillement dans plusieurs
pays méditerranéens, y compris la Tunisie, et même dans les pays industrialisés de
l Europe occidentale.

Aussi, la valeur ajoutée de l ensemble du secteur, y compris l industrie des cuirs et


chaussures, a-t-elle continué à diminuer, pour la deuxième année consécutive (-0,4% en
termes réels contre -3,7% en 2003). Corrélativement, sa part dans le PIB aux prix courants
a poursuivi sa tendance baissière revenant, d une année à l autre, de 6% à 5,6%.

Quoi qu il en soit, le secteur continue, dans l ensemble, à occuper une place de


premier ordre dans les industries manufacturières avec, pour l année 2004, 18,1% des
investissements, 31,7% de la valeur ajoutée nominale et 48,6% des exportations. Il y a lieu
d indiquer que les exportations de textile et d articles d habillement ont représenté, à elles
seules, 37,2% du total des exportations de biens réalisées par le pays au titre de la même
année contre 41,1% en 2003.

Sur le plan de la production, la quasi-stagnation des quantités produites de filés de


coton et de filés de laine et la légère baisse de celles de tissus ont contrasté avec une
certaine reprise au niveau du finissage et, à un degré moindre, à celui de la confection. Pour
sa part, la production de la branche de la bonneterie a régressé pour la deuxième année
consécutive (-4,6% contre -4,9%).
PRODUCTION DES PRINCIPAUX ARTICLES DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES
CUIRS ET CHAUSSURES (En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004 2004/2003
en %
Filés de coton 24,8 24,6 24,8 25,0 25,0 0,0
Filés de laine 8,4 8,6 8,8 8,9 9,0 1,1
Tissus (millions de mètres) 164,7 193,0 209,0 208,3 207,8 -0,2
Finissage (millions de mètres) 60,0 65,0 70,0 70,0 75,0 7,1
Confection (millions de pièces) 210,0 239,6 216,5 206,6 207,4 0,4
Bonneterie 30,0 32,0 36,4 34,6 33,0 -4,6
Tapis 2,9 3,0 3,1 3,2 3,2 0,0
Chaussures (millions de paires) 41,3 48,9 51,0 54,0 52,9 -2,0
Accessoires de chaussures 5,4 5,9 6,0 6,0 6,1 1,7
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

La production de chaussures a, quant à elle, diminué de 2% en 2004, après plusieurs


années de progression soutenue, en raison de l impact d une concurrence extérieure accrue
qui s est traduite par une stagnation des exportations totales de l industrie des cuirs et
chaussures.

S agissant de la production de tapis, elle est restée stationnaire au niveau de 3,2 mille
tonnes, étant signalé que le tapis industriel concurrence de plus en plus le tapis artisanal vu
son meilleur rapport qualité-prix.

F INDUSTRIES MANUFACTURIERES DIVERSES

Ces industries prises globalement ont enregistré, en 2004, une croissance, en termes
réels, plus rapide qu une année auparavant, soit 6% contre 3%. Quant à leur contribution,
en termes de valeur ajoutée, elle s est stabilisée au niveau de 2,2% dans le PIB nominal et
de 12,3% au sein des industries manufacturières.
Dans l industrie du bois, principale branche du secteur, la production a continué à
s accroître à un rythme soutenu, notamment pour la menuiserie du bâtiment et les
panneaux de particules avec des accroissements respectifs de 4% et 3,4%, contre 2,2% et
1,4% un an plus tôt.

Il en est de même pour l industrie du papier, plus particulièrement les productions de


pâte à papier et d emballages qui ont augmenté de 2,7% et 2,1% par rapport à 2003.

Quant à l industrie du plastique, elle a poursuivi ses progrès soutenus comme le


reflète l accroissement des quantités produites de 6,8% contre 6% en 2003.

IV BATIMENT ET GENIE CIVIL

Tiré par la reprise des investissements et le rythme assez rapide des constructions de
logements, de bureaux et de locaux à usage commercial, le secteur du bâtiment et génie
civil a consolidé, en 2004, son rythme de croissance qui est passé à 4,1% en termes réels
contre 3,4% une année auparavant. Cependant, la part du secteur dans le PIB nominal est
restée stationnaire, atteignant 5,1%.

Par ailleurs, ce secteur a assuré la création de 5.500 postes d emploi contre


4.850 unités en 2003, tout en continuant à fournir un nombre assez important d emplois
occasionnels, en plus de ses effets d entraînement sur d autres activités économiques.
III. LES SERVICES

Suite à la reprise du tourisme et du transport aérien, ainsi qu à la consolidation du


rythme des échanges commerciaux avec l extérieur et au dynamisme poursuivi du
commerce intérieur, les services marchands ont connu, en 2004, une accélération de la
croissance de leurs valeurs ajoutées, exprimées en termes réels, soit globalement 7,7%
contre 4,3% l an précédent. De même, les investissements évalués en prix courants ont
progressé de 2,1% contre 1% en 2003 en relation, notamment, avec l importance accrue
des projets d infrastructure engagés dans les domaines du transport routier et des
communications.

I LES TRANSPORTS

Suite à l amélioration progressive de la conjoncture internationale en 2004, après les


difficultés persistantes apparues dès la fin de 2001, l activité des transports a connu une
reprise, surtout avec le bon comportement du secteur touristique et des échanges
commerciaux.

Par ailleurs, les réformes engagées dans ce secteur se sont poursuivies en vue de le
préparer à mieux accompagner le développement économique et social du pays et à
accroître sa compétitivité, face aux défis de la concurrence internationale à travers,
notamment, l amélioration de la productivité et de la qualité des prestations et la maîtrise
des coûts. A cet effet, les efforts ont été axés, en particulier, sur la libéralisation de certaines
activités de Tunisair, la finalisation des études de faisabilité ayant trait au nouvel aéroport du
Centre-Est d Enfidha et l exécution de nouveaux projets d infrastructure dans le domaine du
transport terrestre.

Pour toutes ces considérations, les autorités publiques continuent à déployer les
efforts requis pour assainir et développer le secteur des transports, conformément aux
orientations du Xème Plan de développement centrées, surtout, sur la privatisation du
transport routier de personnes et la restructuration des sociétés exerçant dans l ensemble
des modes de transport.

Dans le domaine du transport maritime, l action de mise à niveau s est poursuivie


activement en 2004, comportant notamment la restructuration de l activité d acconage et de
manutention et l implication d entreprises privées dans la construction et l exploitation de
quais portuaires par le biais de concessions.

En outre, des études de faisabilité ont été menées pour l extension et la modernisation
du réseau ferroviaire dans le District du Grand-Tunis. Il s agit, en particulier, de l installation
de voies pour le métro léger, de manière à étendre sa couverture au campus universitaire
de la Mannouba et à la ville d El Mourouj, ainsi que de l électrification de la ligne ferroviaire
reliant la banlieue sud à la capitale. Ces projets sont de nature à améliorer les conditions de
transport et, partant, les prestations de services. Dans cet ordre d idées, des mesures ont
été prises en vue d assurer la fluidité des trafics ferroviaire et routier aux points de
croisement avec, notamment, l édification d ouvrages de dénivellement et de passages à
niveau dans quelques gares de la banlieue sud de Tunis.

Parallèlement, le programme de mise à niveau et de restructuration de certaines


entreprises publiques s est poursuivi en 2004, comme c est le cas de la Société nationale
des chemins de fer Tunisiens (SNCFT) et de Tunisair. Cette dernière société s est, en effet,
engagée dans un programme de mise à niveau global, comportant la cession de certaines
activités à des entreprises privées, notamment en matière de catering, d entretien et de
services d accompagnement au sol.

Au niveau des résultats enregistrés par le secteur des transports, au cours de 2004,
les investissements ont diminué de 3,3%, en s élevant à environ 1.015 MDT, soit 12,9% de
la formation brute de capital fixe (FBCF) globale. Ils ont servi, notamment, au renforcement
et à la rénovation de voies ferrées, à l acquisition et à la modernisation de matériel roulant,
ainsi qu à la poursuite de la mise à niveau de divers ports et aéroports.

Pour sa part, la valeur ajoutée du secteur, exprimée en termes réels, s est consolidée de
7% en 2004, contre 2,2% seulement l an précédent suite, surtout, à la reprise du transport
aérien. De ce fait, sa contribution à la croissance économique globale s est accrue, pour s établir
à 6,1% ou 0,36 point de pourcentage, contre 2,2% ou 0,12 point une année auparavant.

A TRANSPORT MARITIME

L armement national était constitué, au terme de 2004, de 5 navires appartenant à la


Compagnie tunisienne de navigation (CTN), 4 bateaux détenus par la Société nouvelle de
transport de Kerkennah (SONOTRAK) et 5 unités pour des sociétés privées opérant dans le
domaine du transport d hydrocarbures et d acide phosphorique.

Le nombre total des navires entrés dans les ports commerciaux tunisiens a diminué
pour la deuxième année consécutive (-1,7% contre -4,4% en 2003). Il s est établi à
6.528 unités ayant une capacité totale de transport de 21 millions de tonnes, soit l équivalent
d une jauge brute de 71,7 millions de tonneaux1, contre 20,6 millions de tonnes et
67,3 millions de tonneaux l année précédente. A l exception des ports de Sfax, de Bizerte et
de Zarzis, tous les autres ports ont enregistré une progression du trafic de navires.
NOMBRE DES NAVIRES ENTRES DANS LES PORTS NATIONAUX (En unités)
Variation en %
Désignation 2001 2 2004
200 /200 2004/2003
Tunis-Goulette-Radès 3.283 3.017 2.774 2.925 -8,1 5,4
dont : Radès 1.727 1.501 1.567 -13,1 4,4
Sfax 1.411 1.476 1.547 1.341 4,8 -13,3
Bizerte 569 508 454 -10,7 -10,6
Gabès 662 616 674 -6,9 9,4
Sousse 661 556 558 -15,9 0,4
Zarzis 564 642 576 13,8 -10,3
Total 6.756 6.949 6.643 6.528 -4,4 -1,7
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

La structure du trafic par type de navires a connu des changements, en 2004, avec un
accroissement des parts des paquebots croisiéristes, des car-ferries, des porte-conteneurs
et des vraquiers dont les niveaux ont atteint 5,7%, 10,3%, 9,5% et 17,9%, respectivement. A
l inverse, celles des pétroliers-gaziers, des rouliers et des bateaux spéciaux ont accusé des
baisses, en se situant à 5%, 13,9% et 14,4%, alors que la part des navires conventionnels
est demeurée quasiment stable aux environs de 23%.

En relation avec la progression soutenue du commerce extérieur, le trafic international


de marchandises a connu une reprise en 2004. En effet, le volume des marchandises
débarquées s est accru de 2,1% sous l effet, notamment, de l augmentation des importa-

1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires correspondant à 2,83 mètres cubes.
tions de céréales, excepté le blé dur, de sucre, de tourteaux de soja, de produits chimiques,
de bois, de fers, fontes et aciers et de papiers et cartons. De même, les quantités de
marchandises embarquées ont progressé de 8,7% suite, essentiellement, à l accroissement
des exportations d huile d olive, de pétrole brut, de dérivés du phosphate et de ciments.
EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES (En mille tonnes)
2003 2004 Variations en %
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international 12.895 8.820 13.163 9.583 2,1 8,7
Ports de Tunis-Goulette-Radès 4.262 891 4.858 972 14,0 9,1
dont : Port de Radès 3.431 860 3.944 937 15,0 9,0
Port de Sfax 2.192 2.240 2.040 2.173 -6,9 -3,0
Port de Bizerte 2.909 981 2.760 977 -5,1 -0,4
Port de Gabès 2.179 1.724 2.167 1.885 -0,6 9,3
Port de Sousse 1.138 234 1.089 340 -4,3 45,3
Port de Zarzis 215 422 249 528 15,8 25,1
Port de Skhira et plates-formes
1
de gisements off shore 0 2.328 0 2.708 16,3
Cabotage2 987 987 869 869 -12,0 -12,0
Ports de Tunis-Goulette-Radès 269 0 256 0 -4,8 -
dont : Port de Radès 269 0 256 0 -4,8
Port de Sfax 24 29 16 14 -33,3 -51,7
Port de Bizerte 620 198 553 108 -10,8 -46,3
Port de Gabès 54 0 17 0 -68,5
Port de Sousse 6 0 0 0 -100,0 -
Port de Zarzis 14 0 27 0 92,9 -
Port de Skhira et ports
secondaires 0 760 0 747 -1,7
Total 13.882 9.807 14.032 10.452 1,1 6,6
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Quant à l activité de cabotage national intéressant le pétrole et dérivés, l acide


phosphorique, le clinker et le matériel de forage, elle s est inscrite en baisse de 12%, contre
une augmentation de 37,8% en 2003. Les quantités totales de marchandises enregistrées, à
ce titre, sont revenues, d une année à l autre, de 987 mille à 869 mille tonnes. Ce
fléchissement est dû, essentiellement, à la contraction du tonnage de pétrole brut acheminé
du port de la Skhira vers celui de Bizerte, ainsi qu à l absence de quantités de clinkers
transportées à partir de ce dernier port à destination de celui de Gabès, contrairement à ce
qui s est passé une année auparavant.

La Compagnie tunisienne de navigation (CTN), qui dispose d une flotte de transport de


marchandises répondant globalement aux contraintes de capacité, de sécurité et de rapidité
- composée de deux navires rouliers et d un vraquier - a affrété des bateaux étrangers pour
renforcer son activité. Elle assure, grâce à sa maîtrise de la logistique terrestre et de
transbordement, l acheminement à grande échelle de conteneurs en provenance et à
destination du reste du monde.

Aussi, le tonnage transporté par cette entreprise a-t-il progressé de 18,3% en 2004, en
dépassant 1,5 million de tonnes. Sur ce total, 1.219 mille tonnes ou 81% ont été réalisées
sur des lignes régulières reliant la Tunisie à d autres pays de la Méditerranée, dont environ
43% par l utilisation de moyens propres.

1
Il s agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L activité de cabotage intéresse exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées de
marchandises dans ces ports dépassent les sorties, l écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports
secondaires».
Quant au volume des marchandises transportées à la demande de la clientèle par le
biais de vraquiers solides et liquides, il a atteint 289 mille tonnes, niveau en accroissement
de près de 15% par rapport à celui enregistré en 2003.

Au total, la part de la CTN dans le trafic commercial maritime, hors cabotage, s est
améliorée de 0,7 point de pourcentage pour s établir à 6,6%.

Au niveau du transport de marchandises assuré par des entreprises privées, dont la


part du trafic global maritime s est stabilisée à 5,4%, la société Gabès Marine tankers (GMT)
a transporté environ 725 mille tonnes d acide phosphorique, écoulées sur l Inde et l Europe,
soit une augmentation de l ordre de 38% par rapport au tonnage réalisé en 2003.

TRAFIC INTERNATIONAL MARITIME DE MARCHANDISES PAR PORT

Tunis-Goulette-
, % Radès , %
, % Sfax
, % , %
Bizerte , %

Gabès

Autres , %
, % , % , %

Le trafic des passagers enregistrés à l entrée et à la sortie des ports nationaux a


continué à s accroître en 2004, mais à un rythme moins rapide qu une année auparavant,
soit 4,4% contre 11%, pour atteindre 549 mille voyageurs. Comme par le passé, le port de la
Goulette en a assuré la quasi-totalité, le reliquat ayant été enregistré dans les ports de
Bizerte, Sousse et Sfax, lors du retour en été des Tunisiens installés à l étranger. Les lignes
de Tunis-Marseille et Tunis-Gênes sont demeurées, à ce titre, prépondérantes.
NOMBRE DE PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE
(En milliers de personnes)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
A l entrée 233 249 275 280 10,4 1,8
A la sortie 214 225 251 269 11,6 7,2
Total 447 474 526 549 11,0 4,4
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

S agissant du trafic auto-passagers, il a porté en 2004 sur 194.844 véhicules, soit


103.558 unités à l entrée et 91.286 unités à la sortie, contre un total de 183.971 véhicules une
année auparavant. La contre-valeur des entrées nettes d auto-passagers, soit 12.272 unités
contre plus de 16 mille en 2003, correspond à une partie des revenus du travail rapatriés en
nature par les Tunisiens installés à l étranger. A l instar du trafic de passagers, celui de
véhicules a continué à transiter, en quasi-totalité, par le port de la Goulette.
La participation de la CTN, aussi bien dans le trafic de passagers que dans celui de
véhicules, s est consolidée passant, d une année à l autre, de 64,6% à 68,7% et de 65,5% à
69,2%.
Pour ce qui est des croisières touristiques, elles se sont intensifiées, en 2004,
parallèlement au nouvel élan que connaît le secteur du tourisme de manière générale.
L effectif des touristes transportés, à ce titre, s est accru, en effet, de 26,4% pour atteindre
près de 450 mille personnes. Comme à l accoutumée, le port de la Goulette a enregistré la
majeure partie de ce trafic, soit environ 415 mille touristes ou 92% du total.
B TRANSPORT AERIEN

La reprise de l activité touristique, en 2004, a stimulé celle du transport aérien, comme


en témoigne l accroissement appréciable du nombre des avions enregistré dans les
aéroports internationaux du pays et, surtout, celui des passagers qui y ont transité.

En effet, le nombre des avions recensés à l arrivée et au départ des sept aéroports
internationaux que possède la Tunisie s est accru de 13,5% en 2004, pour totaliser 92,2 mille
unités. Cette progression a concerné tous les aéroports, à l exception de celui de Gafsa qui a
connu une stagnation. Le trafic ainsi enregistré globalement se répartit entre 36,3% pour les
vols réguliers, 46,5% pour les vols charters et 17,2% au titre de lignes intérieures.

En matière de trafic de voyageurs et après deux années de baisse, le nombre des


passagers a connu une progression notable de 21,2%, au cours de 2004, pour totaliser
9,6 millions de personnes. La majeure partie de ce trafic, soit 9 millions de passagers ou environ
94% contre 93% un an plus tôt, a été réalisée au titre de vols internationaux (+22,9%), dont
l essentiel a intéressé les vols charters avec une part de 63,3% du total contre 59,5% en 2003.
TRAFIC COMMERCIAL DES AVIONS ET DES PASSAGERS DANS LES AEROPORTS
INTERNATIONAUX (En mille unités)
Variations
2003 2004
Désignation 2004/2003 en %
Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2
Tunis-Carthage 34,4 3.049 2 36,9 3.449,2 7,3 13,1
Monastir-Skanès 22,3 2.841,9 27,9 3.667,4 25,1 29,0
Djerba-Zarzis 17,9 1.804,2 20,3 2.240,4 13,4 24,2
Sfax-Thyna 4,2 76,7 4,5 73,3 7,1 -4,4
Tozeur-Nefta 1,4 69,9 1,5 87,9 7,1 25,8
Tabarka 7 novembre 0,6 57,3 0,7 57,0 16,7 -0,5
Gafsa-Ksar 0,4 11,7 0,4 10,7 0 -8,5
Total 81,2 7.910,9 92,2 9.585,9 13,5 21,2
Source : Office de l aviation civile et des aéroports (OACA)

A l inverse, le trafic aérien de voyageurs a accusé, pour les lignes intérieures, une
régression de 1,4% contre -3,1% une année auparavant, avec le transport d environ
540 mille passagers, dont la grande partie a été enregistrée au niveau des aéroports de
Tunis-Carthage et de Djerba-Zarzis, soit 42,8% et 37% respectivement.
Le trafic global de voyageurs a connu des progressions appréciables au niveau des
aéroports de Tunis-Carthage (13,1%), Monastir-Skanès (29%), Djerba-Zarzis (24,2%) et
Tozeur-Nefta (25,8%), alors que les autres aéroports ont plutôt enregistré des régressions.
La Société tunisienne de l air (Tunisair) a réussi, au cours de 2004, à surmonter la
conjoncture difficile des dernières années, en parvenant à consolider nettement son rythme
d activité, grâce à une meilleure exploitation d une flotte de 29 avions, composée d appareils
modernes de types Airbus et Boeing.
Ainsi, et suite à l amélioration du taux moyen de remplissage des avions qui est passé,
d une année à l autre, de 66,6% à 69,5%, le nombre total de passagers transportés par
Tunisair s est accru de près de 23%, dépassant 3,6 millions de personnes. Il s est réparti
1
Il s agit du nombre des avions enregistrés à l arrivée et au départ.
2
Il s agit du nombre des passagers enregistrés à l arrivée, au départ et en transit.
entre 53,5% pour le trafic international régulier, y compris les vols supplémentaires,
45,9% pour les vols charters et 0,6% au titre du pèlerinage.
La consolidation de l activité de cette société est, en fait, provenue, principalement, du
trafic charter qui s est accru, en effet, de 36,6%, portant sur près de 1,7 million de
passagers. Une telle performance est d autant plus appréciable qu elle a été réalisée en
présence d une vive concurrence exercée par les autres compagnies aériennes, surtout en
matière de capacité offerte et de tarifs.
Au total, Tunisair a pu renforcer sa part de marché qui s est élevée à 29% pour les
vols charters et à 58,5% pour le trafic international régulier et les vols supplémentaires,
contre 27,8% et 57,5%, respectivement, en 2003. Globalement, la part de marché dans le
trafic international de passagers, y compris le pèlerinage, s est stabilisée aux environs
de 40%.

L activité de Tunisair s est particulièrement affermie sur les marchés traditionnels,


notamment l Allemagne (30%), la France (11%), l Italie (17%), l Autriche (26%), l Espagne
(48%) et la République tchèque (64%). Une amélioration du trafic a été également
enregistrée sur le Moyen-Orient et l Afrique avec des accroissements d environ 23% et 21%,
respectivement, suite notamment à l ouverture de nouvelles lignes réalisée au cours des
deux dernières années, à l instar de Beyrouth-Dubaï et Abidjan-Bamako, et au renforcement
de la fréquence de la ligne Tunis-Nouakchott-Dakar.

Pour sa part, le trafic de passagers assuré par la compagnie Nouvelair a connu une
progression importante de 32%, pour atteindre 1,2 million de personnes, en relation avec la
consolidation de la flotte des avions utilisés tant en été qu en hiver. Cette évolution favorable
a concerné aussi bien les marchés classiques d Europe occidentale, notamment la France,
l Italie, l Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et la Suisse, que ceux de l Europe centrale
et orientale, relativement nouveaux, à l instar de la République tchèque, la Pologne, la
Slovaquie et la Roumanie.
Dans le cadre du plan de modernisation de sa flotte, cette compagnie a mis en
exploitation un total de 10 avions en hiver, dont 8 Airbus A320. Cette flotte a été renforcée,
pendant l été, par 2 autres avions A320 en vue de répondre aux exigences de la saison
estivale. Ainsi, sa part de marché dans le trafic charter s est améliorée de 0,2 point de
pourcentage, pour s élever à 21,4%.

TRAFIC COMMERCIAL DE PASSAGERS PAR AEROPORT

, % , % , % , %

Tunis-Carthage

Monastir-Skanès

Djerba-Zarzis

Autres

, %
, % , %
, %
S agissant du fret commercial réalisé dans l ensemble des aéroports du pays, il n a
augmenté que de 2,6% contre une baisse d environ 6% en 2003, pour totaliser 21,2 mille
tonnes. L essentiel de ce trafic, soit plus de 94%, a continué à intéresser l aéroport
international de Tunis-Carthage.

C TRANSPORT TERRESTRE

Les résultats modérés enregistrés, en 2004, au niveau du transport ferroviaire, tant de


marchandises que de voyageurs, contrastent avec les progrès soutenus réalisés, dans
l ensemble, en matière de transport routier.

1) Transport ferroviaire

Le transport de marchandises assuré par la Société nationale des chemins de fer


tunisiens (SNCFT) a accusé en 2004, pour la troisième année consécutive, une régression
de 4,2%, en portant sur 2 millions de tonnes-kilomètres, contre une baisse de 3,4%
enregistrée en 2003. Ce repli a touché, essentiellement, les quantités transportées de
phosphate, d engrais et de soufre, dont le tonnage a représenté, globalement, plus de 85%
du total de marchandises assuré par voie ferrée.
MARCHANDISES TRANSPORTEES PAR LA VOIE FERREE (En millions de tonnes-kilomètres)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Phosphate 1.613 1.661 1.614 1.540 -2,8 -4,6
Minerais1 44 35 19 15 -45,7 -21,1
Matériaux de construction 203 124 134 157 8,1 17,2
Engrais et soufre 281 279 294 240 5,4 -18,4
Céréales 64 85 61 71 -28,2 16,4
Energie 1 0 0 0
Autres 80 67 52 59 -22,4 13,5
Total 2.286 2.251 2.174 2.082 -3,4 -4,2
Source : SNCFT

De son côté, le trafic de voyageurs effectué par la SNCFT a enregistré une légère
reprise de 1,7%, contre un fléchissement de 2,2% un an plus tôt, pour s élever à
36,3 millions de personnes. Sur ce total, 5,3 millions de voyageurs ont emprunté les lignes
de longue distance, la majeure partie, soit 31 millions, ayant voyagé sur les lignes de courte
distance desservant, principalement, la banlieue sud de la capitale.
EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS (En millions de voyageurs)
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Société nationale des chemins
43,0 36,5 35,7 36,3 -2,2 1,7
de fer tunisiens (SNCFT)
-Lignes de longue distance 5,7 5,3 5,0 5,3 -5,7 6,0
-Lignes de courte distance 37,3 31,2 30,7 31,0 -1,6 1,0
Société du métro-léger de Tunis
118,1 122,1 124,0 121,6 1,6 -1,9
(SMLT)
-Lignes du Métro 99,7 103,9 106,3 104,6 2,3 -1,6
-Ligne Tunis-Goulette-Marsa(TGM) 18,4 18 ,2 17,7 17,0 -2,7 -4,0
Source : SNCFT et SMLT

A l inverse, le trafic de voyageurs assuré par la Société du métro-léger de Tunis


(SMLT) a reculé de 1,9%, contre un accroissement de 1,6% une année auparavant. Il a
porté sur 121,6 millions de personnes, dont 104,6 millions ont emprunté les lignes du métro

1
Il s agit du fer, du plomb et du zinc.
desservant plusieurs banlieues de Tunis. Le reliquat a concerné la ligne Tunis-Goulette-
Marsa (TGM) qui a accusé une baisse accentuée du nombre des voyageurs (-4% contre
-2,7% en 2003).

2) Transport routier

La restructuration et la libéralisation de ce mode de transport se sont poursuivies en


2004, comme en témoigne, notamment, l entrée en exploitation de deux nouvelles sociétés
privées de transport de voyageurs. La première, appelée «Transport urbain et suburbain ou
TUS», a amorcé son activité le 9 novembre 2004 sur dix lignes. La seconde, dénommée
«Société de transport en commun ou STC», va desservir des lignes reliant de grandes
agglomérations qui souffrent de l insuffisance et de l inefficacité des moyens de transport en
commun.

En outre, d importants nouveaux projets ont été réalisés en 2004 dans le domaine de
l infrastructure. Il s agit, notamment, de la réhabilitation de routes et la construction
d échangeurs pour assurer, avec la sécurité requise, une plus grande fluidité du trafic de
véhicules et ce, parallèlement au renouvellement et à la maintenance du matériel roulant.

En conséquence, le trafic routier de voyageurs s est accru de 2,6% en 2004, pour


atteindre 702 millions de personnes dont 337 millions ou 48% ont été le fait de la Société
des transports de Tunis (TRANSTU), les réalisations de cette dernière ayant progressé,
d une année à l autre, de 1,8%. Quant à l effectif des voyageurs transportés par l ensemble
des sociétés régionales de transports urbain et suburbain par bus, il a augmenté, dans le
même intervalle, de 3,5% pour s établir à 356 millions d usagers.

A l inverse, le nombre des voyageurs transportés par la Société nationale de transport


interurbain (SNTRI) a stagné au niveau de 3,6 millions de personnes. Le parc d autobus mis
en exploitation à cet effet a même diminué de 13 unités, en se limitant à 181 bus. C est que
la vétusté d une partie du matériel roulant s est conjuguée à la concurrence accentuée.

Au niveau du transport privé en commun, réalisé essentiellement par deux sociétés en


activité depuis déjà plusieurs années, le nombre des voyageurs transportés par la société
de Transport en Commun de Voyageurs (TCV), qui exploite des lignes dans le Grand-Tunis,
s est maintenu, en 2004, à son niveau de l année précédente, soit 3,2 millions d usagers
dont 1,4 million ou 43% ont intéressé la ligne reliant la capitale à la ville de la Marsa.

Par contre, le trafic de voyageurs assuré par la société de Transport urbain de Tunisie
(TUT), qui dispose d un parc roulant de 32 autobus, a légèrement progressé, pour atteindre
2,4 millions d usagers.

Pour ce qui est de la contribution des autres opérateurs privés au transport routier de
voyageurs, elle a continué à se consolider. Les données disponibles arrêtées à la mi-
septembre 2004 font état de l octroi de 635 nouveaux permis d exploitation de taxis,
338 permis pour les voitures de louage et 371 nouvelles autorisations de transport rural, en
portant ainsi les totaux à 22.085, 7.734 et 8.141 unités, respectivement.

Par ailleurs, le transport international routier de marchandises (TIR) n a cessé de


progresser pour accompagner l évolution soutenue du commerce extérieur. Le nombre des
opérateurs concernés s est élevé en 2004 à 58, disposant d une charge utile globale de
transport de 9,4 mille tonnes, contre 57 opérateurs et 8,9 mille tonnes l année précédente.
II LES COMMUNICATIONS

Ce secteur a connu, partout à travers le monde, un développement rapide, au cours


des dernières années, bénéficiant de l utilisation accrue des diverses technologies de
l information et de la communication (TIC) dans la vie économique et sociale. Cette
mutation profonde, enregistrée à l échelle internationale, s est traduite, en Tunisie, par la
mise en uvre d une stratégie cohérente visant la promotion de différentes composantes du
secteur considéré et leur adaptation continue aux exigences évolutives de la société.

Pour la réalisation des objectifs recherchés, un accent particulier a été mis sur la
consolidation et la modernisation des infrastructures de base par le renforcement et
l extension des réseaux de communication, à côté de l introduction des nouvelles
technologies, la mise en place d un cadre organisationnel et réglementaire adéquat et le
développement du partenariat avec des opérateurs étrangers. Grâce à l ensemble de ces
actions, la Tunisie a réussi à réaliser en la matière un saut qualitatif remarquable. C est à
ce titre qu elle a été choisie par la Communauté internationale pour organiser et abriter la
deuxième phase du Sommet mondial de la société de l information (SMSI) prévue à Tunis
du 16 au 18 novembre 2005.

Continuant, dans ce contexte, sur sa lancée, la valeur ajoutée du secteur des


communications, l un des principaux leviers du processus de développement, s est accrue,
en termes réels, de 20,5% en 2004 contre 19,5% l année précédente. Corrélativement, sa
part dans le PIB en prix constants s est élevée à 5,9% contre 3,9% en 2001, tandis que sa
contribution à la croissance économique globale a atteint 17,6% ou 1,1 point de
pourcentage, contre 16,1% et 0,9 point une année auparavant.

C est que les investissements engagés dans le secteur ont connu, de leur côté, une
progression soutenue, au titre de la même année, en augmentant de 10,5% pour se situer à
655 MDT contre 593 MDT l année précédente, soit plus de 8% du total général, permettant
ainsi la création d environ 6.000 emplois permanents.

La concrétisation du programme national de promotion du secteur des TIC s est, par


ailleurs, illustrée en 2004 à travers le développement poursuivi des systèmes informatiques
et des réseaux de communication de manière à en intensifier l utilisation dans le processus
de production et à encourager la réalisation des investissements immatériels requis.

Un effort particulièrement important a été consenti pour le développement de


l infrastructure, condition indispensable pour l édification de l économie du savoir. Les
indicateurs statistiques disponibles laissent apparaître, notamment, pour l année 2004 :

- l accroissement de 94% du nombre des abonnés aux réseaux de la téléphonie


mobile, pour atteindre 3,7 millions contre 1,9 million en 2003 ;

- l intensification poursuivie des lignes ayant trait à la téléphonie fixe, avec une
progression de plus de 3% pour atteindre 1,2 million d unités contre 375 mille en 1992, se
traduisant par un taux de couverture géographique de 100% et un ratio de 35,6 lignes pour
100 ménages ;

- le renforcement du parc national d ordinateurs qui est passé à 472 mille unités, soit
plus du triple de son niveau atteint en 1997, le taux de pénétration des ordinateurs auprès
des ménages s étant ainsi élevé à 7%, niveau correspondant à un ratio de 4,76 unités pour
100 habitants ;
- l évolution rapide du réseau Internet portant à 121 mille le nombre des abonnés,
contre 91,8 mille en 2003 et 2,4 mille abonnés seulement en 1997, se traduisant par un ratio
de 12,11 abonnés pour 1000 habitants contre 7,8 seulement en 2002.

Sur le plan de la diffusion des produits et services des technologies de l information et


de la communication, les banques, les compagnies d assurance et l Administration
demeurent les principaux utilisateurs. Au niveau des exportations des services
informatiques qui continuent à progresser à un rythme soutenu, la France, les pays du
Maghreb et d autres Etats africains constituent les principaux clients des produits TIC
tunisiens.

Dans le domaine de la poste, des réalisations importantes sont aussi enregistrées,


illustrées, en particulier, par :

- l extension du réseau postal pour atteindre plus de 1.012 bureaux de poste ;

- la modernisation des services postaux et des services financiers de la poste par


l introduction des nouvelles technologies, le développement de la monétique et l adhésion
de la Poste tunisienne au système de télécompensation interbancaire ;

- l introduction d une monnaie électronique appelée e-Dinar, pour le paiement des


factures et des transactions commerciales par voie d Internet, action de nature à soutenir le
développement escompté du commerce électronique.

En matière de télédiffusion, des progrès sont également réalisés, au cours des


dernières années, illustrés notamment par :

- la couverture radiophonique totale du territoire national ;


- le renforcement poursuivi des taux de couverture des chaînes publiques de télévision
Canal 7 et Canal 21 portés à 99,7% ;
- la création d une chaîne privée de télévision ;
- la création d une station radio privée.

III LE TOURISME

Aussi bien dans le Monde qu en Tunisie, le secteur du tourisme a connu, au cours de


l année 2004, une reprise qui a été favorisée, notamment, par le regain de l activité
économique et la stabilisation de l environnement international.

A EVOLUTION DU TOURISME DANS LE MONDE

Après trois années de ralentissement de ses principaux indicateurs d activité, le


tourisme mondial a enregistré, en 2004, une nette reprise. Le nombre des arrivées des
touristes internationaux a atteint le niveau record de 760 millions de personnes, en
augmentation de 10% par rapport à 2003, contre un repli de 1,7% une année auparavant. Il
s agit, en fait, du meilleur taux de progression enregistré depuis 1984. Cette évolution est
imputable, essentiellement, à la consolidation de la croissance économique dans les
principales régions émettrices de touristes, notamment l Europe, l Amérique et le Japon, ainsi
qu à la disparition de l épidémie du SRAS dans la région de l Asie de l Est et du Pacifique.

Le redressement de l activité touristique, qui a intéressé, pratiquement, toutes les


régions du globe, a été favorisé également par la baisse des tarifs du transport aérien et des
prix d hébergement dans les hôtels, avec le développement de forfaits et la pratique des
réservations tardives, outre le phénomène de raccourcissement des délais de séjour.

Dans ce contexte, les recettes drainées par l industrie touristique mondiale se sont
élevées, en 2004, aux environs de 600 milliards de dollars, contre 514 milliards un an plus tôt.

Par région, l Europe a continué à occuper, de loin, la première place au monde avec
une part de marché égale à 54,5%. Elle a accueilli 414 millions de touristes, niveau en
augmentation de 3,8%, contre une quasi-stagnation (0,5%) en 2003. Cette progression a
concerné toutes les zones, notamment l Europe du Nord (8,5%) et l Europe centrale et
orientale (7,4%). Quant à l Europe occidentale, elle a enregistré le taux de croissance le
plus faible (2,2%) avec 139 millions d arrivées touristiques, sous l effet, notamment, de la
forte appréciation de l euro.

La région de l Asie de l Est et du Pacifique a connu l accroissement absolu le plus


élevé du nombre de visiteurs qui a augmenté de 29,2% pour s établir à 146 millions de
visiteurs, contre un repli de 9,6% un an plus tôt. De ce fait, sa part dans le total mondial est
passée, d une année à l autre, de 16,4% à 19,2%. Toutefois, les effets dévastateurs du
Tsunami ayant frappé la région, à la fin du mois de décembre, risquent d y affecter, du
moins durant les premiers mois de l année 2005, l activité touristique.
EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE
En millions de
Part en % Variations en %
Régions touristes
2003 2004 2003 2004 2003/2002 2004/2003
Europe 399 414 57,7 54,5 0,5 3,8
Asie de l Est et Pacifique 113 146 16,4 19,2 -9,6 29,2
Amériques 113 124 16,4 16,3 -3,4 9,7
Moyen-Orient (y compris
Egypte) 29 35 4,2 4,6 3,6 20,7
Afrique 31 33 4,5 4,3 3,3 6,5
Asie du Sud 6 8 0,8 1,1 0,0 33,3
Total 691 760 100,0 100,0 -1,7 10,0
Source : Organisation mondiale du tourisme

Pour sa part, l Asie du Sud a enregistré une progression de 33,3% en recevant


8 millions de touristes.

Le continent américain a reçu 124 millions de touristes internationaux, en 2004, soit


une hausse de 9,7%, contre une baisse de 3,4% l an précédent. Cependant, sa part de
marché est restée quasi-stable, en atteignant 16,3%. La reprise s explique, essentiellement,
par l amélioration de la situation économique dans la région et au niveau mondial.

Le Moyen-Orient, y compris l Egypte avec plus de 8 millions de touristes, en


accueillant au total 35 millions de visiteurs en 2004, a réalisé aussi un accroissement
important des flux touristiques, soit 20,7% contre 3,6% seulement en 2003.

Il en est de même pour le continent africain avec l entrée de 33 millions de touristes


(+6,5%), répartis entre 20 millions en Afrique subsaharienne et 13 millions en Afrique du
Nord, dont environ 6 millions enregistrés en Tunisie.

Le classement mondial par destination touristique a, encore une fois, consacré la


France au premier rang avec 75,1 millions d arrivées, suivie par l Espagne qui a accueilli
53,6 millions de touristes.
B ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE

1) Evolution générale

L activité touristique en Tunisie a été marquée, en 2004, par une nette progression
des principaux indicateurs du secteur, en particulier les entrées de touristes étrangers
(17,3%), les nuitées globales (19,1%) et les recettes en devises (20,3%).

Ainsi, la valeur ajoutée du secteur a enregistré, en 2004, une progression importante


de 8,2%, en termes réels, contre 2,3% l an précédent. De ce fait, sa part dans le PIB,
exprimé en prix courants, est passée, d une année à l autre, de 5,6% à 5,7%.

La consolidation de l activité touristique a intéressé toutes les zones, notamment celles


de Yasmine-Hammamet, Djerba-Zarzis, Monastir-Skanès et Nabeul-Hammamet. En
particulier, dans la première région, dont la création est relativement récente et qui compte
environ 14 mille lits disponibles répartis entre 37 hôtels, essentiellement de quatre et cinq
étoiles (23 et 12 unités respectivement), les nuitées globales ont progressé de 52,7% contre
14,7% en 2003, pour s élever à 2,5 millions d unités ou 7,5% du total. En conséquence, le
taux d occupation relatif dans cette zone s est amélioré de 13,5 points de pourcentage,
passant à 55,6%.
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
Variations en %
Désignation Unité 2002 2003 2004 2003/ 2004/
2002 2003

Croissance réelle de la valeur ajoutée % -4,5 2,3 8,2


Valeur ajoutée en prix courants/PIB % 5,7 5,6 5,7
Investissements
-En valeur MDT 340 320 320 -5,9 0,0
-Part de la FBCF globale % 4,5 4,2 4,1
Capacité d hébergement disponible
-Fin de période 1000 lits 214 222 226 3,7 1,8
-Moyenne mensuelle 1000 lits 211 217 223 2,8 2,8
Capacité d hébergement mise en
exploitation (moyenne mensuelle) 1000 lits 177 183 188 3,4 2,7
Entrées des non-résidents
étrangers 1000 pers. 5.064 5.114 5.998 1,0 17,3
Nuitées globales 1000 unités 28.519 28.110 33.487 -1,4 19,1
-Nuitées des non-résidents étrangers 1000 unités 25.897 25.301 30.665 -2,3 21,2
-Nuitées des résidents 1000 unités 2.622 2.809 2.822 7,1 0,5
1
Taux d occupation
-Absolu % 36,5 34,7 40,5
-Relatif % 44,0 42,0 48,7
Durée moyenne de séjour Jour 5,1 4,9 5,1 -3,9 4,1
Recettes brutes en devises
-En valeur MDT 2.021 1.903 2.290 -5,8 20,3
-Part des recettes courantes % 13,2 11,9 12,3
Dépenses par nuitée
- Moyenne générale Dinar 78 75 75 -3,8 0,0
- Hors Maghrébins Dinar 69 66 66 -4,3 0,0
Dépenses par touriste
- Moyenne générale Dinar 399 372 382 -6,8 2,7
- Hors Maghrébins Dinar 577 551 549 -4,5 -0,4
Source : Office national du tourisme tunisien, Ministère du Développement
et de la coopération internationale et BCT

1
Le taux d occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d hébergement
disponible, alors que le taux d occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d hébergement mise en exploitation.
Ces performances ont été, certes, favorisées par l expansion économique affermie
dans les pays de l Union européenne, principaux marchés émetteurs traditionnels de la
clientèle touristique, mais aussi par l offre d un produit national plus compétitif au regard du
rapport qualité-prix, suite à l amélioration poursuivie des prestations rendues aux touristes, à
la diversification de la gamme des produits offerts et au renforcement des actions de
promotion et de commercialisation.

Cependant, les résultats enregistrés, quoique en nette amélioration, n ont pas atteint
ceux réalisés en 2001 pour certains indicateurs, notamment les entrées des Européens
(-3,5%), les nuitées des non-résidents (-7,1%), les recettes en devises (-2,2% ou -51 MDT)
et les dépenses moyennes par touriste (382 dinars contre 435 dinars).

A l instar des années précédentes, la promotion commerciale a continué à jouer un


rôle déterminant pour attirer davantage de touristes aussi bien auprès des marchés
traditionnels qu ailleurs, à travers, notamment, la publicité et la participation active de la
Tunisie à diverses manifestations culturelles et touristiques organisées à l étranger.

Concernant les investissements réalisés, en 2004, dans le secteur touristique, ils se


sont maintenus au niveau de 320 MDT enregistré l année précédente, soit 4,1% de la FBCF
globale. Ce montant a été consacré, essentiellement, à la construction de nouveaux hôtels,
permettant d accroître la capacité d hébergement disponible d environ 4 mille lits sup-
plémentaires ou 1,8% contre 8 mille lits et 3,7% en 2003 et de porter, ainsi, son niveau à
226 mille lits à la fin de l année. Le renforcement de la capacité hôtelière a concerné,
principalement, les zones touristiques de Monastir-Skanès (1.248 lits), Sousse-Kairouan
(1.095 lits) et Yasmine-Hammamet (698 lits).
EVOLUTION DE LA CAPACITE D HEBERGEMENT DISPONIBLE PAR ZONE TOURISTIQUE
Nombre de lits (en unités) Structure en %
Zones Variations
2003 2004 2003 2004
2004/2003 en %
Djerba-Zarzis 0,7 22,2 22,0
Nabeul-Hammamet 44.550 44.830 0,6 20,1 19,8
Sousse-Kairouan 2,9 17,2 17,4
Monastir-Skanès 5,3 10,6 11,0
Tunis-Zaghouan 0,6 10,1 10,0
Yasmine-Hammamet 5,2 6,0 6,2
Mahdia-Sfax . 0,0 5,3 5,2
Gafsa-Tozeur 0,9 4,7 4,6
Tabarka-Aïn Draham 1,1 2,4 2,3
Bizerte-Béja 6,2 1,2 1,3
Sbeitla-Kasserine 5,2 0,2 0,2
Total national 1,8 100,0 100,0
Source : Office national du tourisme tunisien

Pour sa part, le nombre total d établissements hôteliers s est accru de 10 nouvelles


unités, dont 5 hôtels de quatre étoiles, passant ainsi à 800 unités à la fin de décembre 2004.
La grande part de ces établissements, soit 368 unités ou 46% du total, appartient aux
catégories de 3 et 4 étoiles. Par région, la zone de Djerba-Zarzis occupe toujours la
première place avec 152 hôtels, suivie de près par celle de Nabeul-Hammamet (137 unités),
puis la région de Tunis-Zaghouan (113 unités) et la zone de Sousse-Kairouan (109 unités).

Quant à la capacité d hébergement moyenne mise en exploitation, elle a atteint


188 mille lits, en progression de près de 5 mille lits ou 2,7% contre 3,4% en 2003. Cette
augmentation a intéressé, surtout, les zones de Yasmine-Hammamet (1.662 lits), Monastir-
Skanès (1.008 lits) et Nabeul-Hammamet (985 lits).
2) Tourisme international

2-1 Entrées des non-résidents

L activité touristique nationale a été marquée, au cours de 2004, par l arrivée de


6 millions de touristes, niveau record en augmentation de 17,3% par rapport au résultat de
l année précédente, contre 1% seulement en 2003.

Cette évolution est enregistrée suite à la reprise importante des entrées des Européens,
soit 22,6% contre un repli de 2,7% en 2003, pour s élever à 3,5 millions de touristes ou 58%
du total. Elle a intéressé la plupart des nationalités, surtout les clientèles traditionnelles
comme les Français (22,4% contre -5,8% en 2003), les Allemands (16,6% contre -20,5%), les
Italiens (17,9% contre 1,3%) et les Anglais (35% contre -13,6%) ; ces quatre nationalités
représentent, ensemble, plus des deux tiers de l effectif total des Européens.

Les entrées des Maghrébins ont, également, connu une accélération, soit environ 10%
contre 6,1% une année auparavant. Cette progression a concerné, principalement, les
Algériens (12,7% contre 11,4%) et les Libyens (8,3% contre 3,5%), ces derniers ayant continué
à représenter la première nationalité à visiter la Tunisie, pour la troisième année consécutive,
avant les Français, avec un nombre dépassant 1,4 million de touristes ou 24% du total.

Des accroissements appréciables ont aussi été enregistrés au niveau des entrées des
Moyen-Orientaux (19,4%), des Américains du Nord (31,8%) et des Africains autres que
Maghrébins (44,4%).
ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE
Entrées (en mille personnes) Nuitées (en mille unités)
Variat.2004/2003
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Entrées Nuitées
Européens 2.919 2.840 3.482 24.418 23.670 28.873 22,6 22,0
dont :
Français 885 6.067 22,4 20,5
Allemands 614 6.805 16,6 18,8
Italiens 2.679 17,9 19,9
Anglais 2.678 35,0 29,4
Belges 1.102 6,0 10,1
Suisses 758 15,1 13,8
Autrichiens 553 20,0 17,0
Espagnols 582 47,4 38,0
Scandinaves 570 15,7 3,5
Hollandais 352 22,7 10,3
Tchèques 583 42,2 31,0
Polonais 353 38,9 42,5
Russes 503 35,6 37,5
Maghrébins 2.054 832 9,9 -2,7
dont :
Algériens 728 12,7 -2,8
Libyens 1.281 8,3 -3,9
Marocains 2,9 3,8
Moyen-Orientaux 19,4 21,1
Américains
(USA et Canada) 31,8 31,4
Africains autres
que Maghrébins 44,4 22,6
Divers 25,0 23,5
Total 5.114 17,3 21,2
Source : Office national du tourisme tunisien
2-2 Nuitées des non-résidents

Parallèlement à la consolidation des flux de touristes, les nuitées des non-résidents se


sont accrues, en 2004, au taux élevé de 21,2% et ce, après avoir baissé de 2,3% l an
précédent. Elles se sont élevées à 30,7 millions d unités, dont plus de 94% ont été le fait
des Européens. Les nuitées passées par ces derniers ont progressé de 22%, contre une
régression de 3,1% un an plus tôt suite, surtout, à la reprise des nuitées des Français
(20,5% contre -6,5%) et des Allemands (18,8% contre -19,2%), déclassés à ce titre, et pour
la deuxième année consécutive, en seconde place, ainsi que celles des Anglais (29,4%
contre -14,5%). Pour les Italiens, le nombre des nuitées a connu, d une année à l autre, une
forte accélération (19,9% contre 1,2%).

A l inverse, les nuitées relatives aux Maghrébins ont accusé une baisse de 2,7% en
2004, contre une hausse de 7% une année auparavant, évolution reflétant celle enregistrée
au niveau des Libyens (-3,9% contre -9,5%) et des Algériens (-2,8% contre 16,7%). En effet,
une bonne partie des touristes en provenance des pays voisins préfère la location de
logements indépendants, au détriment du séjour dans les hôtels, alors qu une autre
catégorie est intéressée par le shopping, passant de courts séjours en Tunisie.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes) (en milliers d'unités)

2-3 Durée moyenne de séjour

La durée moyenne de séjour n a que peu augmenté, d une année à l autre, passant
de 4,9 à 5,1 jours, niveau insuffisant d autant qu il est inférieur à celui enregistré en 2001
(6,1 jours).

Cette situation s explique par le nouveau comportement adopté par les touristes,
notamment les Européens, qui consiste à fractionner les vacances pour diversifier les
destinations touristiques et bénéficier des baisses compétitives de tarifs. Aussi, la durée
moyenne de séjour des touristes européens a stagné au niveau de 8,3 jours suite, surtout,
au repli enregistré au niveau du séjour des Scandinaves (8 jours contre 8,9 en 2003), des
Hollandais (6,7 jours contre 7,5), des Anglais (9,8 jours contre 10,3) et des Espagnols
(7,5 jours contre 8). En revanche, la durée de séjour s est accrue légèrement pour d autres
nationalités comme les Allemands (11,5 jours contre 11,3 un an plus tôt), les Italiens
(7,3 jours contre 7,1 ) et les Polonais (10 jours contre 9,7).
2-4 Recettes touristiques

Après deux années de baisse, les recettes touristiques ont progressé de 20,3% en
2004, contre une contraction de 5,8% l an précédent, pour s établir à 2.290 MDT ou 12,3%
des recettes courantes totales. Cette évolution favorable, qui s explique par l accroissement
important des entrées et des nuitées des non-résidents, ainsi que par l appréciation de l euro,
a conforté la place du tourisme en tant que premier secteur pourvoyeur du pays en devises.

La moyenne des dépenses par touriste s est accrue de 2,7%, pour s élever à 382 dinars,
contre une diminution de 6,8% en 2003. Compte non tenu des Maghrébins, cette moyenne
s est établie à un niveau plus élevé, soit 549 dinars, mais en baisse de 2 dinars ou 0,4% par
rapport à l année précédente. Cette baisse a touché certaines nationalités européennes,
notamment les Français, les Anglais, les Espagnols, les Danois et les Tchèques.

Concernant la moyenne des dépenses par nuitée, elle s est maintenue au niveau de
75 dinars contre un repli de 3,8% une année auparavant. A l inverse des dépenses par
touriste, cette moyenne se situe à un niveau plus bas hors Maghrébins, soit 66 dinars.

En dépit de la hausse notable des recettes en devises, la Tunisie gagnerait à


améliorer sa position par rapport aux pays concurrents qui ont réalisé, à ce titre, des
niveaux relativement élevés en 2004, notamment l Egypte (plus de 6,5 milliards de dollars),
la Turquie (15,9 milliards de dollars) et, à un degré moindre, la Syrie (2,2 milliards de dollars
pour 3 millions de touristes).

EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES (en MDT)

Pour accroître davantage le niveau des recettes, et à côté de la promotion des


opportunités de dépenses pour les touristes à travers la poursuite de la diversification de
l offre et l amélioration des prestations, les professionnels devraient renégocier les contrats
de commercialisation sur la base de tarifs libellés en devises, notamment l euro, et éviter les
bradages éventuels de prix qui sont contraires aux règles de la concurrence saine et loyale
et portent atteinte, en même temps, à l image de marque du produit touristique national.
3) Tourisme intérieur
Nonobstant les mesures prises pour promouvoir le tourisme intérieur, celui-ci demeure
encore un point faible du secteur. En effet, les nuitées des résidents ont enregistré une
quasi-stagnation (0,5%), après une augmentation de 7,1% en 2003 et de 12,6% en 2002,
pour s élever à 2,8 millions d unités. Leur part dans les nuitées globales est revenue, ainsi,
de 10% à 8,4%, d une année à l autre.

Dans ce contexte, de nouvelles mesures appropriées s imposent pour impulser


davantage le tourisme intérieur. A ce titre, une participation active des professionnels est
indiquée pour contribuer à donner une nouvelle dynamique à ce maillon faible de l industrie
touristique, qui se caractérise, en effet, par une durée moyenne de séjour dans les hôtels ne
dépassant pas 2,3 jours par arrivée. Pour permettre à ce créneau porteur de trouver sa
vitesse de croisière dans les années à venir, il est nécessaire, en particulier, de veiller à
l amélioration de l accueil et de la qualité des services rendus à la clientèle des résidents,
ainsi qu à l application de tarifs bien étudiés et incitatifs tout au long de l année, notamment
pendant les vacances scolaires, les fêtes et lors de la saison estivale.
4) Analyse de l activité touristique régionale
Après avoir enregistré une régression au cours des deux années précédentes, les
nuitées globales ont connu une hausse notable de 19,1% en 2004, pour atteindre
33,5 millions d unités. Cette progression a intéressé, à des degrés divers, toutes les zones
touristiques, en particulier celles de Yasmine-Hammamet (52,7% contre 14,7% en 2003),
Djerba-Zarzis (25,3% contre -1,1%) et Monastir-Skanès (24,2% contre 4,1%). En outre,
l accroissement des nuitées a bénéficié à la quasi-totalité des catégories d hôtels,
notamment celles de quatre étoiles (26,8% contre 4,9% un an plus tôt) et de cinq étoiles
(21,5% contre 3,4%).
Parallèlement, le taux moyen d occupation relatif s est accru de 6,7 points de
pourcentage, pour se situer à 48,7%. Toutes les zones touristiques, plus particulièrement
celles traditionnelles, ont connu une amélioration appréciable de ce taux. C est le cas,
surtout, de Djerba-Zarzis, Sousse-Kairouan, Monastir-Skanès, Yasmine-Hammamet et
Mahdia-Sfax où les taux d occupation enregistrés ont continué à dépasser la moyenne
générale pour l ensemble du pays.
NUITEES GLOBALES DU TAUX D OCCUPATION RELATIF PAR ZONE TOURISTIQUE D ACCUEIL
Nuitées globales Taux d occu-
2003 2004 Variations en % pation en %
Zones
En 1000 En % En 1000 En %
2003/2002 2004/2003 2003 2004
unités du total unités du total
Djerba-Zarzis 6.631 23,6 8.306 24,8 -1,1 25,3 45,6 56,4
Sousse-Kairouan 6.758 24,0 7.246 21,6 2,4 7,2 52,0 55,0
Nabeul-Hammamet 4.912 17,5 5.944 17,8 -13,0 21,0 36,4 42,8
Monastir-Skanès 3.043 10,8 3.779 11,3 4,1 24,2 45,4 53,3
Yasmine-Hammamet 1.649 5,9 2.518 7,5 14,7 52,7 42,1 55,6
Tunis-Zaghouan 1.989 7,1 2.142 6,4 -2,3 7,7 32,2 34,2
Mahdia-Sfax 1.580 5,6 1.784 5,3 0,4 12,9 44,0 51,4
Gafsa-Tozeur 857 3,0 1.029 3,1 -7,8 20,1 28,3 33,2
Tabarka-Aïn Draham 479 1,7 514 1,5 6,0 7,3 31,9 32,1
Bizerte-Béja 184 0,7 195 0,6 -2,6 6,0 22,1 23,8
Sbeïtla-Kasserine 28 0,1 30 0,1 0,0 7,1 15,8 16,7
Total 28.110 100,0 33.487 100,0 -1,4 19,1 42,0 48,7
Source : Office national du tourisme tunisien

Par catégorie d hôtels, le taux moyen d occupation relatif des unités de quatre étoiles a
continué à se situer au niveau le plus élevé (55,5% contre 47% en 2003), puis viennent les
hôtels de cinq étoiles (49% contre 41,2%) et ceux de trois étoiles (48,6% contre 41,3%).
Ces catégories d hôtels ont constitué, ensemble, près de 83% de la capacité d hébergement
moyenne mise en exploitation.
Encore faut-il noter que le taux d occupation relatif s est nettement consolidé au cours
de la haute saison (86% contre 73% en 2003), ainsi que pour la moyenne saison (50,9%
contre 41,7%). Pour la basse saison, l augmentation a été moindre (2,6 points), avec un
taux passant de 24,7% à 27,3%, d une année à l autre.

C EFFETS D ENTRAINEMENT SUR LES ACTIVITES CONNEXES

Les secteurs d activité qui ont des relations d interdépendance avec le tourisme,
comme le transport aérien, l artisanat, le commerce et le bâtiment, ont connu, dans
l ensemble, une progression soutenue en 2004.

En particulier, le transport aérien, l un des principaux secteurs fortement liés à l activité


touristique, a été caractérisé par une reprise appréciable du trafic de passagers (21,2%
contre -2,1% un an plus tôt). Cette évolution a concerné, essentiellement, les lignes interna-
tionales (22,9% contre -2%), alors que le trafic de passagers sur les lignes intérieures a
poursuivi sa régression (-1,4% contre -3,1% en 2003). Pour remédier à ce repli, imputable
principalement aux faiblesses du tourisme intérieur, de nouvelles mesures adéquates
gagneraient à être prises. Il s agit, notamment, de l application de tarifs préférentiels et d une
programmation appropriée pour inciter les voyageurs, qu ils soient des touristes, des
hommes d affaires ou autres, à utiliser les lignes intérieures et à dynamiser, ainsi, l activité
touristique au plan régional, à l instar de ce qui a été décidé récemment pour l aéroport
international 7 Novembre de Tabarka.

IV LE COMMERCE INTERIEUR

A EVOLUTION GENERALE

La valeur ajoutée de l ensemble du secteur du commerce a continué, en 2004, à


progresser à un rythme assez rapide, soit 5,6% en termes réels contre 6,1% l année
précédente. Ce progrès est réalisé parallèlement au développement des cadres législatif et
réglementaire, visant à renforcer la concurrence et à alléger les charges fiscale et douanière
ayant trait à l importation de certains produits au titre des biens d équipement, des matières
premières et des produits agricoles et agroalimentaires.

Les autorités et les organismes concernés ont continué à jouer leur rôle consistant,
essentiellement, à assurer l approvisionnement régulier du marché intérieur et la
sauvegarde des intérêts des différents intervenants, dans le respect des règles de la
concurrence et de la transparence des transactions. En particulier, le Conseil de la
concurrence et l Organisation de défense du consommateur ont élargi leurs champs
d intervention, multipliant les opérations de sensibilisation et d arbitrage de différends nés de
l activité commerciale, missions devenues de plus en plus indispensables avec la
libéralisation économique que connaît le pays.

Parallèlement, le commerce intérieur a connu un dynamisme soutenu, à travers le


développement et la modernisation des points de vente et espaces de distribution, dans le
cadre de la mise à niveau de ce secteur.

Dans ce contexte, les principales mesures prises, en 2004, ont concerné :

- l organisation de la Consultation nationale pour l examen de la situation actuelle et


des horizons du secteur commercial, permettant de faire le point sur les préoccupations et
d envisager la mise en place d un programme d actions afin de moderniser le secteur, à
l instar du programme de mise à niveau de l industrie. Les principaux axes de ce programme
concernent les cadres législatif et institutionnel, les ventes à tempérament, l urbanisation
commerciale, le commerce parallèle, la fiscalité, le financement et les relations avec
l Administration ;

- l allègement des droits de douane, de la taxe sur la valeur ajoutée et du droit de


consommation perçus à l importation de certains produits, afin d améliorer l approvision-
nement du marché intérieur et de faire jouer davantage la loi de la concurrence.

Par ailleurs, le secteur du commerce connaît, depuis quelques années, une plus
grande orientation vers la création de grandes surfaces, en partenariat avec les
investisseurs étrangers, parallèlement à l organisation périodique de foires et expositions à
caractère aussi bien général que sectoriel. Il y a lieu de noter que la Consultation nationale
a montré la préférence des consommateurs pour les grandes surfaces où ils peuvent
trouver la majorité des produits demandés.

Ainsi, les principaux indicateurs du secteur commercial ont évolué, en 2004,


favorablement, en particulier pour ce qui est de la valeur ajoutée et des créations d emplois.

B APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION

L année 2004 a été caractérisée par des conditions climatiques favorables,


contrairement à l an précédent. Il en est résulté un accroissement de la production agricole
et un meilleur approvisionnement du marché intérieur en denrées alimentaires, surtout au
cours du deuxième semestre, avec, toutefois, des perturbations limitées au niveau de l offre
de certains produits sensibles durant les périodes de soudure. Comme par le passé, le
recours aux stocks régulateurs et à l importation d appoint a permis d assurer l équilibre des
marchés et de maîtriser, en conséquence, l évolution des prix au stade du détail.

En particulier, l approvisionnement des marchés pendant les périodes de grande


consommation, comme le mois de Ramadan et les fêtes religieuses et de fin d année, s est
déroulé dans des conditions normales grâce à une plus grande fluidité de l activité de
distribution. Ainsi, les quantités globales de légumes frais acheminées vers le marché de
gros de Bir El Kassâa se sont accrues de 15,2% par rapport au niveau enregistré en 2003,
contre une baisse de 6,8% une année auparavant. Cette tendance est observée également
pour les fruits dont les quantités ayant transité par ledit marché ont connu une reprise
importante de l ordre de 17%, après une régression de 7,5% un an plus tôt. Pour les
produits de la mer, les quantités acheminées ont pratiquement progressé au taux de l année
précédente, soit 7,6%.

S agissant des produits non alimentaires, l approvisionnement du marché intérieur


s est également poursuivi dans de bonnes conditions, grâce à l augmentation soutenue de
la production nationale, au recours à l importation et à la modernisation des circuits de
distribution, d ailleurs bien développés à travers tout le pays. De plus, l organisation de
foires et de manifestations commerciales périodiques tout au long de l année et la tenue de
la sixième édition du festival «Tunisie Shopping» ont largement contribué à l amélioration
tant quantitative que qualitative de l offre et à la maîtrise de l inflation suite aux baisses
importantes des prix pratiquées.

C EVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L EPARGNE

La consommation finale globale a connu, en 2004, une accélération, soit 5,2% en


termes constants contre 5% l an précédent. Ce rythme moins rapide, pour la deuxième
année consécutive, que la croissance économique en termes réels reflète, en fait, l évolution
soutenue de la consommation privée (5,3% contre 5,1% en 2003), alors que la
consommation publique s est accrue à un taux légèrement supérieur à celui enregistré une
année auparavant (4,6% contre 4,5%).
PRINCIPAUX INDICATEURS ASSOCIES A L EVOLUTION DU SECTEUR COMMERCIAL

Désignation Unité 2002 2003 2004

Taux de croissance réelle % 6,1 6,1 5,6


Contribution à la croissance économique % 33,7 10,6 8,9
Investissements1 MDT 748,2 779,2 805,1
- Variation % 3,1 4,1 3,3
- Part dans la FBCF globale % 9,8 10,3 10,3
Progression de la consommation
finale en prix courants % 6,7 8,0 8,8
-Publique % 6,9 7,9 7,5
-Privée % 6,6 8,0 9,1
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990 % 3,9 5,0 5,2
-Publique % 4,3 4,5 4,6
-Privée % 3,8 5,1 5,3
Propension moyenne à consommer % du RNDB 78,1 78,1 77,9
dont : Ménages % 62,2 62,2 62,2
PNB/habitant Dinar 2.922 3.123 3.380
-Variation % 3,0 6,9 8,2
Consommation privée par habitant Dinar 1.915 2.045 2.222
-Variation % 5,5 6,8 8,7
Epargne nationale brute MDT 6.610,2 7.100,7 7.845,0
.Variation % -2,6 7,4 10,5
.Taux d épargne % du RNDB 21,9 21,8 22,1
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

Compte tenu de l évolution des prix dont le niveau général a connu une certaine
accélération conjoncturelle, imputable surtout aux produits alimentaires, la consommation
globale, exprimée en termes nominaux, a connu, cependant, un accroissement plus rapide
qu une année auparavant, soit 8,8% contre 8%. Si la consommation privée s est accélérée
(9,1% contre 8% un an plus tôt), celle publique a, à l inverse, connu une décélération (7,5%
contre 7,9%). Néanmoins, et suite à l affermissement du rythme de la croissance
économique, la propension moyenne à consommer a diminué pour revenir, d une année à
l autre, de 78,1% à 77,9%.

Corrélativement, l épargne nationale a progressé, en 2004, à un rythme plus rapide


que celui enregistré l année précédente, soit 10,5% contre 7,4%, pour s élever à 7.845 MDT
ou 22,1% du Revenu national disponible brut (RNDB), contre près de 7.101 MDT et 21,8%
en 2003.

1
Les investissements concernent le commerce et divers services tertiaires autres que les transports, les
communications, le tourisme et le logement.
IV. LES PRIX

Sous l effet conjugué de facteurs exogènes défavorables dont, en particulier, la


flambée des cours du pétrole sur le marché international et d autres produits de base
importés, l évolution des prix enregistrée en Tunisie, tant au stade de la production qu à
celui du détail, a été marquée en 2004 par une accélération qui a touché, notamment,
l énergie et les produits alimentaires. D une année à l autre, la hausse de l indice
d ensemble des prix de vente industriels et celle de l indice général des prix à la
consommation familiale sont passées, respectivement, de 2,4% à 3,8% et de 2,7% à 3,6%.

Pour les prix des denrées alimentaires, l accélération observée à partir de l été 2003
s est poursuivie au cours du premier semestre de 2004. En fait, la demande intérieure
soutenue s est accompagnée d un certain déficit au niveau de l offre, imputable
essentiellement à des facteurs climatiques. Cette situation s est conjuguée à la hausse des
prix à l importation de plusieurs produits tels que l énergie, notamment durant la deuxième
moitié de l année, ainsi que la plupart des matières premières et demi-produits, à l instar du
coton, du caoutchouc, des matières plastiques, des fontes, fers et aciers et d autres métaux.
Il en est résulté une hausse accentuée des coûts de production et, par conséquent, des
augmentations sensibles des prix de certains produits au stade de la distribution. A ces
facteurs, se sont ajoutées, d une part, l appréciation de l euro et, d autre part, l augmentation
des charges de fret à l échelle internationale.

Par ailleurs, l affermissement de la demande intérieure, en particulier la consommation


des ménages, favorisé par l amélioration du rythme de l activité économique et celui des
créations d emplois, ainsi que par le développement des ventes à tempérament, a exercé
quelques pressions sur les prix intérieurs.

La hausse des prix aurait pu être plus accentuée n eût été la poursuite d une politique
monétaire prudente, en constante adaptation aux exigences de la conjoncture. En outre,
l amélioration des conditions d approvisionnement du marché intérieur en produits
alimentaires, suite à une bonne saison agricole, s est conjuguée à la stabilité des prix
subventionnés des céréales et dérivés, à une réduction des droits de douane et autres
taxes à l importation appliqués à certains produits, ainsi qu aux actions poursuivies en
matière de développement des circuits de distribution et de renforcement de la transparence
des transactions commerciales.

Ces actions ont été, par ailleurs, renforcées par la maîtrise du déficit budgétaire de
l Etat et par les interventions accrues de la Caisse générale de compensation pour soutenir
les prix des produits subventionnés, en dépit de la hausse de leurs coûts, outre le recours
aux stocks régulateurs et aux importations d appoint et le contrôle économique pour
endiguer toute hausse excessive des prix.

En définitive, le taux d inflation de l année 2004 s est situé au-delà des prévisions
contenues dans le Budget économique, tout en dépassant les niveaux enregistrés dans les
principaux pays partenaires, notamment ceux de l Europe, ainsi que dans quelques pays
concurrents comme la Grèce, le Portugal et le Maroc. Néanmoins, il a continué à s établir à un
niveau inférieur à ceux prévalant dans d autres pays concurrents tels que l Egypte et la Turquie.
EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION EN TUNISIE ET DANS CERTAINS PAYS
PARTENAIRES ET CONCURRENTS (En %)
Pays 2000 2001 2002 2003 2004
France 1,7 1,7 1,9 2,2 2,3
Allemagne 1,5 2,0 1,4 1,0 1,8
Italie 2,5 2,8 2,5 2,8 2,3
Belgique 2,5 2,5 1,6 1,5 1,9
Espagne 3,4 3,6 3,1 3,1 3,1
Royaume-Uni 2,9 1,8 1,3 1,4 1,3
Etats-Unis 3,4 2,8 1,6 2,3 2,7
Japon -0,7 -0,7 -0,9 -0,2 0,0
Tunisie 2,9 2,0 2,7 2,7 3,6
Maroc 1,9 0,6 2,8 1,2 2,0
Algérie 0,3 4,2 1,4 2,6 5,4
Egypte 2,7 2,3 2,7 4,5 11,3
Jordanie 0,7 1,8 1,8 2,3 3,5
Grèce 3,2 3,4 3,6 3,4 3,0
Portugal 2,8 4,4 3,5 3,3 2,5
Afrique du Sud 5,3 5,7 8,0 5,8 1,4
Source : FMI

I PRIX DE VENTE INDUSTRIELS


Contrairement à l année précédente, l indice d ensemble des prix de vente industriels
a enregistré, en 2004, une accélération. En effet, son taux d accroissement est passé, d une
année à l autre, de 2,4% à 3,8%. Cet accès de hausse a touché aussi bien les produits
manufacturés que ceux énergétiques, sous l effet notamment de la flambée des cours
mondiaux des produits de base. A l inverse, les prix des produits miniers ont poursuivi leur
tendance baissière amorcée en 2001.
L augmentation enregistrée au niveau des produits manufacturés, qui entrent pour
79,3% dans la structure de l indice d ensemble des prix de vente industriels, est passée de
2,5% en 2003 à 3,5% en 2004. Cette évolution a concerné la plupart des secteurs, plus
particulièrement l agro-alimentaire et les industries mécaniques et électriques.
L accroissement des prix dans le secteur de l agro-alimentaire a atteint 4,6% contre
3,4% un an plus tôt, suite au renchérissement des huiles et corps gras (4,5% contre 1,4%),
en raison de la baisse de la production oléicole au titre de la campagne 2004-2005, et aussi
d autres produits, en particulier ceux de l abattage (6,7% contre 6,4%).
EVOLUTION ANNUELLE DE L INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(Base 100 en 1990) (En %)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Indice d ensemble 2,2 1,8 2,6 2,4 3,8
Industries manufacturières 1,5 1,7 3,1 2,5 3,5
-Industries agro-alimentaires 2,9 2,1 4,8 3,4 4,6
-Industries de matériaux de construc-
tion, de la céramique et du verre 0,6 0,8 4,5 4,9 3,0
-Industries mécaniques et électriques 0,7 1,2 1,0 2,1 5,3
-Industries chimiques 0,3 2,1 0,4 3,4 2,7
-Industries textiles, habillement, cuirs
et chaussures 0 1,5 0,1 0,5 1,4
-Industries manufacturières diverses 0,3 1,8 3,0 0,8 1,2
Mines 4,6 - 5,8 -0,1 -11,0 -2,7
Energie 5,6 3,0 0,6 3,5 6,1
-Produits pétroliers et gaz 8,1 2,7 0,2 3,2 6,9
-Electricité et eau 1,3 3,5 1,4 4,1 4,5
Source : Institut national de la statistique
Dans les industries mécaniques et électriques, l augmentation des prix de vente a été,
également, plus rapide qu une année auparavant (5,3% contre 2,1%), évolution reflétant, en
particulier, celle des prix des produits sidérurgiques (18,4% contre 6,5%), ceux du matériel
électrique ayant même connu une reprise (3,8% contre -0,4%).

S agissant des prix pratiqués dans les industries du textile, de l habillement et des
cuirs et chaussures, ils ont poursuivi, globalement, leur tendance à la hausse à un rythme
légèrement plus accentué (1,4% contre 0,5% en 2003) suite, surtout, au renchérissement
des articles de bonneterie (3,8% contre -0,1%), des vêtements (2,4% contre 1,3%), des
chaussures (2,3% contre 1,3%) et des produits de la filature (0,5% contre -0,8%).

C est le cas aussi des prix de vente des produits fournis par les industries
manufacturières diverses (1,2% contre 0,8% un an plus tôt), évolution qui a touché,
principalement, les articles en plastique et le bois et liège (1,3% contre 0,4%), la menuiserie
du bâtiment (1,8% contre 1%) et les produits manufacturés divers (1,4% contre 0,5%).

En revanche, les prix de vente dans les industries des matériaux de construction, de la
céramique et du verre ont accusé une décélération. Leur augmentation est revenue, d une
année à l autre, de 4,9% à 3% suite, essentiellement, à l évolution moins rapide qu en 2003
des prix des produits céramiques (10% contre 15,2%) et des liants et produits en béton
(1,5% contre 3,5%).

Egalement, les prix des produits relevant des industries chimiques se sont ralentis
(2,7% contre 3,4% une année auparavant) et ce, en dépit de l augmentation sensible
enregistrée au niveau des produits pharmaceutiques (8,9% contre 4,7%) et la reprise qui a
eu lieu pour les engrais (3,9% contre -1,9%). A l inverse, les prix ont évolué moins vite qu un
an plus tôt pour les produits chimiques divers et les peintures et colles (1,3% pour chacune
des deux catégories de produits, contre 2,4% et 5,8% respectivement en 2003).
EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base en )
En pourcentage

Evolution globale Industries manufacturières

Pour les prix de vente des produits énergétiques, la hausse a presque doublé,
passant, d une année à l autre, de 3,5% à 6,1%, sous l effet, notamment, du renchérisse-
ment des produits pétroliers et du gaz (6,9% contre 3,2%) et de l électricité (4,7% contre
3,8%), fortement affectés par l envolée des prix du pétrole et ses dérivés sur le marché
international.
Dans le secteur des mines, les prix de vente ont plutôt continué à baisser en 2004
(-2,7% contre -11% l an passé).

II PRIX A LA CONSOMMATION

En termes de moyennes mensuelles, l indice général des prix à la consommation


familiale a augmenté de 3,6% en 2004, contre 2,7% l an précédent. Cette accélération a
touché, à des degrés divers, les différents groupes de produits, à l exception des transports
et communications.

En glissement annuel, la hausse des prix a plutôt accusé une décélération (1,1%
contre 4,5% un an plus tôt), suite à la nette détente observée, à partir du mois de juillet, au
niveau des prix des produits alimentaires grâce à la réalisation de bonnes récoltes. Pour
cette catégorie de produits, l indice des prix s est inscrit en baisse continue, durant les cinq
derniers mois de l année, enregistrant au titre de cette période une diminution cumulée de
2% contre une augmentation totale de 1,3% pour les sept mois précédents.

En termes de moyenne, la hausse des prix des produits alimentaires, qui représentent
36,5% du panier de la ménagère, s est élevée à 5% en 2004 contre 3,4% en 2003. Elle a
constitué, ainsi, malgré la décélération enregistrée à partir de l été, la principale source
d inflation, avec une part de 1,8 point de pourcentage ou 50% contre 1,2 point et environ
45% un an plus tôt. Cette évolution est imputable, surtout, à l accroissement des prix des
produits agricoles (7,5% contre 4,4% l an passé), notamment les ufs (10,7% contre 6,4%),
les viandes, abats et volailles (10% contre 8,3%) et les légumes (7,3% contre -1,7%). Par
contre, les prix des produits agricoles transformés ont augmenté presque au même taux
que celui enregistré une année auparavant, soit 2,1% contre 2,2%.

Hors alimentation, la hausse des prix à la consommation s est située à 2,8% en 2004
contre 2,3% l année précédente, évolution qui a concerné aussi bien les produits manufac-
turés non alimentaires (2,6% contre 1,8%) que les services (3,2% contre 3%).

Ce sont, d abord, les prix du poste «entretien, hygiène et soins» qui ont connu la plus
forte accélération, soit 4% contre 2,7% en 2003. Il s agit, principalement, de ceux des
articles de toilette (3,2% contre 2,1%), des produits d entretien et détergents (2,3% contre
1,9%) et, surtout, des frais des soins et des prix des médicaments (5,1% contre 2,8%).
EVOLUTION DE L INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 2000) (En %)
En termes de glissement annuel Moyennes
Désignation Déc.2003 Mars2004 Juin2004 Sept2004 Déc2004 de l année
Déc.2002 Mars2003 Juin2003 Sept2003 Déc2003 2003/2002 2004/2003
Indice général 4,5 4,5 5,0 2,6 1,1 2,7 3,6
Alimentation 6,6 7,7 7,4 2,9 -0,6 3,4 5,0
Habitation 2,9 2,7 3,0 2,8 2,7 2,0 2,7
Entretien, hygiène et
soins 5,5 5,3 5,4 2,5 1,3 2,7 4,0
Transports et
communications 3,6 3,6 3,9 2,7 3,4 4,5 3,4
Habillement 2,8 -0,1 2,6 1,3 1,4 0,8 1,6
Loisirs, culture et divers 2,1 1,9 3,3 2,4 2,2 2,2 2,5
Source : Institut national de la statistique

Les prix relatifs à l habitation ont connu aussi un accroissement accentué (2,7% contre
2% en 2003). Cette hausse se situe, notamment, au niveau des loyers et charges (4,6%
contre 2,9%), des produits énergétiques (3,8% contre 2,7%) et des articles d ameublement
(2% contre 1,6%).

De même, les prix de l habillement ont enregistré, en 2004, une augmentation plus
élevée qu une année auparavant (1,6% contre 0,8%). Elle a concerné, surtout, la friperie
(6,7% contre 0,9%), les tissus et articles de mercerie (3,2% contre 0,9%), les sous-
vêtements pour hommes (3,5% contre 1,6%) et, à un degré moindre, les chaussures (1,4%
contre 0,5%).

Pour le poste «loisirs, culture et divers», les prix ont connu une légère accélération
(2,5% contre 2,2% en 2003), évolution reflétant, notamment, celle des prix des boissons et
repas (2,9% contre 1,9%), des tarifs de la culture et des spectacles (1,2% et 1%, respec-
tivement, contre 0,2% et 0,4% en 2003), ainsi que des prix du tabac et cigarettes (3,4%
contre 3,3%).
Les prix des transports et communications ont été les seuls, en 2004, à avoir connu
globalement un ralentissement. Leur hausse est revenue, d une année à l autre, de 4,5% à
3,4%, suite à la réduction des tarifs relatifs à la rubrique «poste et télécommunications»
(-0,9% contre un maintien en 2003) et à la décélération de ceux du transport en commun
(3,4% contre 5,3%) et des frais du transport personnel (4,5% contre 5%).

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION


En pourcentage

Evolution globale Alimentation Habitation

Par régime de fixation des prix, la hausse au niveau des produits libres a été plus
élevée, en termes de moyenne, que celle enregistrée pour les produits homologués (3,7%
et 3,1%, respectivement) et ce, contrairement à l année 2003 (2,4% et 3,4%).

En termes de glissement annuel, la hausse a été modérée pour les produits libres
(0,7% contre 4,7% en 2003) en rapport, surtout, avec la baisse enregistrée au niveau des
produits alimentaires (-0,9% contre 7,4%) et ce, parallèlement à la décélération des prix des
produits non libres ou homologués (1,6% contre 4,1%).

Au total, la contribution au glissement des prix, d une fin d année à l autre, a été
presque identique pour les produits régis par la liberté totale et les produits non libres, soit
0,5 point et 0,6 point de pourcentage, respectivement, contre 3,2 points et 1,3 point une
année auparavant.
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc2003/Déc2002 Déc2004/Déc2003 Déc2003/Déc2002 Déc2004/Déc2003
Produits libres 4,7 0,7 3,2 0,5
.Alimentaires 7,4 -0,9 2,1 -0,2
.Non alimentaires 2,7 1,9 1,1 0,7
Produits non libres 4,1 1,6 1,3 0,6
.Alimentaires 3,8 0,0 0,3 0,0
.Non alimentaires 4,2 2,1 1,0 0,6
Ensemble 4,5 1,1 4,5 1,1
Sources : Institut national de la statistique

III EVOLUTION DE L EQUILIBRE DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION

Les charges de la Caisse générale de compensation (CGC) ont connu une


augmentation sensible de 28,3% en 2004, contre une baisse de l ordre de 10% l année
précédente, pour atteindre près de 262 MDT. Ainsi, leur part dans le PIB exprimé aux prix
courants est passée, d une année à l autre, de 0,6% à 0,7%.

L accroissement des charges a été engendré par la hausse des prix à l importation des
céréales et des huiles végétales, conjuguée à la progression soutenue de la consommation
intérieure, étant signalé que, pour des considérations conjoncturelles, il n y avait pas eu
recours en 2004 à l ajustement des prix des produits céréaliers, contrairement à l année
précédente. En revanche, la dépréciation du dollar américain par rapport au dinar et
l allègement de la fiscalité douanière sur l importation de certains produits ont contribué à
modérer la hausse des prix.
EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION (En MDT)
Désignation 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Céréales et dérivés 126,4 152,9 181,2 150,2 123,1 176,4
Huiles végétales 57,6 42,2 34,0 49,2 62,3 66,7
Lait 10,9 11,8 9,8 7,8 5,7 6,3
Sucre 1,9 0 0 0 0 0
Papier scolaire 7,6 15,0 15,4 14,7 12,8 12,3
Autres 0,1 3,4 7,5 4,3 0 0
Total 204,5 225,3 247,9 226,2 203,9 261,7
Source : Ministère du Commerce et de l artisanat

La structure des interventions de la CGC est demeurée marquée par la prédominance


des charges relatives aux céréales et dérivés avec plus de 176 MDT, soit les deux tiers
environ du total, puis viennent les huiles végétales avec près de 67 MDT ou une part de
25,5%. Le reliquat des subventions de la Caisse a porté sur des montants relativement
modérés au titre de la compensation des prix du papier scolaire et du lait.

Le financement des opérations de la CGC a été assuré grâce à une dotation de 200 MDT
sur le Budget de l Etat, le reste ayant été couvert par recours à des ressources propres.
V. L EMPLOI ET LES SALAIRES

Les efforts déployés par les pouvoirs publics en matière d emploi se sont encore
intensifiés en 2004 pour en stimuler davantage l offre et mieux encadrer la demande,
notamment celle issue des nouveaux diplômés de l enseignement supérieur, en quête
d opportunités d intégration à la vie active.

Selon le recensement général de la population et de l habitat réalisé en 2004, les


chômeurs ayant suivi des études universitaires ou seulement secondaires représentent
46,3% du total contre 27,8% en 1994. D une année à l autre, la part des inactifs ayant
bénéficié d un enseignement supérieur s est élevé de 1,6% à 9,4%, taux correspondant
respectivement à 6,3 mille et 40,7 mille personnes.

Pour faire face à cette situation et compte tenu de la progression continue de la


demande additionnelle, notamment celle émanant de diplômés de l enseignement supérieur
et des femmes, des mesures supplémentaires ont dû être prises, à la fin de 2004, dans le
cadre de la loi de finances relative à l année suivante.

De nouvelles mesures ont été mises en uvre, à ce titre, pour accélérer le rythme des
investissements, outre la poursuite des programmes et mécanismes institués pour le
soutien de l emploi. Il s agit, notamment, de :

- la prorogation, pour une période additionnelles de 5 ans, de la prise en charge par


l Etat d une partie de la contribution patronale au régime de la sécurité sociale au profit des
entreprises implantées dans les zones de développement régional prioritaires. Celles ayant
déjà bénéficié d une telle faveur peuvent en être éligibles encore une fois avec un taux
dégressif allant de 80% pour la première année à 20% pour la dernière année.

- la prorogation, durant une période de 7 ans, de la prise en charge par l Etat d une
quote-part de la contribution patronale au régime légal de la sécurité sociale relative aux
salaires versés au titre des nouveaux recrutements des diplômés de l enseignement
supérieur. Cette mesure qui devrait favoriser l amélioration du taux d encadrement dans les
entreprises privées, relevant du code d incitations aux investissements, prend effet à partir
du premier janvier 2005 jusqu au 31 décembre 2009 avec un taux dégressif allant de 100%
pour les deux premières années à 25% pour la dernière année.

- l encouragement à la réinsertion dans la vie professionnelle de salariés ayant perdu


leurs emplois. Les entreprises du secteur privé qui procèdent au recrutement de tels
travailleurs peuvent bénéficier de la prise en charge par l Etat de 50% des salaires qui leur
sont versés dans la limite de 200 dinars par mois et de la contribution patronale y afférente
au régime légal de la sécurité sociale.

Outre l ajustement des salaires minimums garantis, de manière à préserver le pouvoir


d achat des catégories socio-professionnelles à bas revenus, il a été procédé au déblocage
de la dernière tranche annuelle d augmentation salariale, dans le cadre du programme
triennal 2002-2004 conclu par les partenaires sociaux au sujet des employés des secteurs
régis par les conventions collectives et de la fonction publique. Dès le 20 mars 2005, le
coup d envoi a été donné pour le démarrage de nouvelles négociations dans le cadre du
sixième round social.
Parallèlement, les pouvoirs publics ont continué à améliorer la couverture sociale pour
l ensemble des catégories socio-professionnelles, en élevant le taux à 87% de la population
active en 2004 avec la perspective de le porter à 95% à la fin de 2009. Il a été en particulier
procédé, à ce titre, à la mise en place, au cours des dernières années, d un régime de
sécurité sociale au profit de nouvelles catégories d employés constituées, notamment,
d ouvriers des chantiers, de petits pêcheurs et agriculteurs, d aides ménagères et d artisans.

I EMPLOI

La croissance économique soutenue, notamment dans les services marchands et les


industries manufacturières, conjuguée aux mécanismes et programmes mis en uvre pour
soutenir de différentes manières l emploi, a contribué en 2004 à améliorer notablement la
situation du marché du travail. Ainsi, le nombre des emplois créés dans la pêche et les
activités non agricoles s est élevé à 74,4 mille contre 65 mille postes l année précédente. En
conséquence, le taux de couverture de la demande additionnelle d emploi, estimée à
81,5 mille unités, est passé, d une année à l autre, de 78,4% à plus de 91% contre une
prévision de 95% inscrite dans le cadre du Xème Plan de développement. Corrélativement,
le taux de chômage est revenu, dans le même intervalle, de 14,3% à 13,9% de la population
active qui est de l ordre de 3,3 millions d individus.

Pour la promotion de petits projets et la création concomitante d emplois, la Banque


tunisienne de solidarité (BTS) a financé 7.586 projets en 2004 avec un montant total de
crédits d environ 31 MDT contre 7.398 projets et 43,6 MDT un an plus tôt. D une année à
l autre, le nombre des postes d emploi induits est passé de 11.428 à 12.211. La répartition
régionale des projets financés par cette banque montre que le district du Grand-Tunis a
bénéficié de 2.094 projets ou 27,6% du total suivi, successivement, par le Centre-Est
(1.332 projets ou 17,6%) et le Centre-Ouest (1.015 projets ou 13,4%). De par sa vocation,
la BTS a continué à privilégier les petits métiers et les services marchands, bien qu ils aient
bénéficié, au total, d un nombre réduit de projets, soit 6.164 unités ou 81,3% du total contre
respectivement 6.214 unités et 84% en 2003.

Depuis sa création et jusqu à la fin de 2004, la BTS a reçu plus de 177 mille
demandes de crédit dont 74 mille ont été agréées pour un montant global de l ordre de
306 MDT, correspondant à une enveloppe d investissements de près de 438 MDT, devant
permettre la création de 107 mille emplois. Sur ce total, 85,4% ont été accordés pour la
réalisation de nouveaux projets initiés en majeure partie, soit 76,6%, par des personnes
âgées de 18 à 39 ans. Quant aux crédits consentis au profit de diplômés de l enseignement
supérieur, ils ont représenté 12,8% du total.

Parallèlement, les programmes d emplois conjoncturels mis en uvre sous forme de


chantiers se sont poursuivis, suscitant la mobilisation d une dotation budgétaire de l ordre de
131 MDT contre 144 MDT en 2003. Sur ce total, 52 MDT ont été engagés sur le plan national et
le reste ayant été réservé aux régions prises individuellement, soit 69 MDT au titre du
programme régional de développement (PRD) et 10 MDT dans le cadre du programme des
chantiers régionaux de développement (PCRD). Ces chantiers qui concernent essentiellement
les travaux forestiers et la conservation des eaux et du sol ont permis la création de 24 millions
de journées de travail contre 23,2 millions une année auparavant.

Sur un autre plan, les programmes d aide à la création et à la consolidation de l emploi ont
bénéficié d une enveloppe budgétaire de 102 MDT dont près de 80% ont bénéficié au Fonds
national de l emploi (21-21). Les interventions de ce Fonds se sont poursuivies activement
intéressant, en particulier, la formation professionnelle, l apprentissage et l encouragement des
jeunes promoteurs à s installer pour leurs propres comptes. Le nombre des bénéficiaires s est
accru de 6,9% en 2004 pour s établir à 118,4 mille personnes dont 43.591 ou 36,8% du total
sont originaires du Nord-Ouest et du Centre- Ouest.

Quant aux investissements réalisés dans le cadre du programme de développement


rural intégré (PDRI), ils ont augmenté de 844 mille dinars pour se situer à 887 mille en 2004,
enveloppe consacrée entièrement à l agriculture. Les créations d emplois qui en ont découlé
sont évaluées à 127 postes permanents contre 8 postes seulement en 2003. Des projets
améliorés ont été réalisés dans les zones rurales prioritaires en vue d y renforcer la création
d emplois conjoncturels et d améliorer les conditions de vie des citoyens.
PROGRAMMES DE SOUTIEN A L EMPLOI (En MDT)
Variations
Désignation 2001 2002 2003 2004 en %
2004/2003
Emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers 105,2 71,2 144,0 131,0 -9,0
-Chantiers nationaux 60,5 40,7 52,0 52,0
-Chantiers régionaux 44,7 30,5 92,0 79,0 -14,1
.Programme régional de développement (PRD) 34,7 20,5 82,0 69,0 -15,9
.Programme des chantiers régionaux de dévelop-
pement (PCRD) 10,0 10,0 10,0 10,0 0
Aide à la création et à la consolidation de l emploi 115,8 109,2 95,4 102,0 6,9
-Programme de développement rural intégré 3,4 0,1 0,9 800,0
.Agriculture et pêche 3,3 1,9 0,1 0,9 800,0
.Petits métiers 0,1 0 0
-Programme régional de développement 4,3 3,6 3,4 7,7 126,5
-Programme de développement urbain intégré(PDUI) 13,0 7,0 6,2 4,5 -27,4
-Fonds national de promotion de l artisanat et des
petits métiers (FONAPRA) 15,1 5,7 8,9 56,1
- Fonds national de l emploi (21-21) 80,0 80,0 80,0 0
Programmes d insertion dans la vie active 14,6 14,4 16,9 23,3 37,9
-Stages d initiation à la vie professionnelle (SIVP) 9,5 7,9 11,2 15,3 36,6
.SIVP1 8,6 7,1 9,7 12,8 32,0
.SIVP2 0,9 0,8 1,5 2,5 66,7
-Fonds d initiation&d adaptation professionnelle(FIAP) 4,7 6,3 5,2 7,2 38,5
-Contrats d emploi formation (CEF) 0,4 0,5 0,8 60,0
Total 235,6 194,8 256,3 256,3 0
Sources : Ministères du Développement et de la Coopération internationale
et Commissariat général au développement régional

A l inverse, la dotation budgétaire consacrée au Programme de développement urbain


intégré (PDUI) a accusé en 2004 une baisse de 27,4% en se limitant à 4,5 MDT. Elle a
contribué à la création de 551 projets contre 849 en 2003. Quant aux créations d emplois,
elles n ont porté que sur 608 postes contre 1.102 en 2003, répartis entre les petits métiers
(119 contre 383) et l artisanat (489 contre 719).

S agissant de la contribution du Fonds national de l artisanat et des petits métiers


(FONAPRA) à la création de projets, elle s est également poursuivie en 2004 à un rythme
accéléré. En effet, les banques ont agrée 4.126 projets dont 1.975 ont été effectivement
financés contre, respectivement, 1.356 et 1.047 une année auparavant. Les investissements
y afférents ont atteint, au total, 26 MDT, financés par des crédits à moyen terme (15,6 MDT),
des dotations budgétaires (8,9 MDT) et les initiateurs eux-mêmes (1,5 MDT). Les créations
d emplois, à ce titre, devraient se situer à 6.616 postes contre 4.264 en 2003

Continuant sur sa lancée, le nombre des contrats conclus dans le cadre des stages
d initiation à la vie professionnelle (SIVP1) s est élevé à 13.378 en 2004, en accroissement
de 48,6% par rapport à son niveau de l année précédente. Les titulaires de maîtrise, ayant
représenté 48,7% du total, n ont pu être totalement intégrés en raison de l affermissement
poursuivi de la demande d emploi provenant de diplômés de l enseignement supérieur. Les
services et les industries manufacturières ont accueilli 91,5% du total, les entreprises
privées ayant reçu 86,5%.

Parallèlement, le Programme d insertion dans la vie professionnelle (SIVP2) a bénéficié


d une enveloppe d investissement de l ordre de 2,5 MDT, en accroissement de 66,7% par
rapport à son niveau atteint en 2003. Corrélativement, le nombre des jeunes ayant bénéficié de
ce programme s est élevé, d une année à l autre, de 3.523 à 4.796, parmi lesquels 777 et
1.697 ont déjà été intégrés dans la vie professionnelle. Les industries manufacturières et les
services sont restés prépondérants avec 97,4% du total.

Destiné à assurer une formation professionnelle complémentaire aux demandeurs


d emploi et un encadrement technique aux jeunes promoteurs, le Fonds d initiation et
d adaptation professionnelle (FIAP) a absorbé, en 2004, une enveloppe de 7,2 MDT contre
5,2 MDT un an plus tôt. Son intervention a bénéficié à 13.442 personnes dont 3.819 ont été
définitivement recrutées contre, respectivement, 12.069 et 2.797 l année précédente.

De leur côté, les jeunes primo-demandeurs d emplois ayant un niveau d éducation


compris entre la 9ème année de l enseignement de base et la 4ème année de l étape
suivante ont bénéficié de 3.357 stages effectués dans le cadre de Contrats d emploi-
formation (CEF) contre 2.701 seulement en 2003. L enveloppe financière consacrée à ce
mécanisme a dû alors être élevée à 0,8 MDT.

Dans ce contexte, la création d emploi s est poursuivie fermement en 2004, dans tous
les secteurs de l activité économique, en dehors de l agriculture, à l exception, toutefois, de
la pêche, des mines et de l énergie.

Prépondérant, le nombre des créations d emplois réalisées dans les industries


manufacturières s est élevé à 18.600 postes contre 18.400 en 2003.

Dans les transports et communications, les créations d emploi ont progressé à un


rythme beaucoup plus accéléré, soit de 45,8%, pour se situer à 8.750 unités suite,
notamment, à l intensification des investissements entrepris dans le domaine des
communications pour le développent et l extension de réseaux téléphoniques fixe et mobile.
CREATIONS D EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Pêche 600 1.200 350 650 550
Mines et énergie 100 500 220 250 200
Bâtiment et génie civil 3.600 5.000 4.770 4.850 5.500
Industries manufacturières 20.400 20.800 18.000 18.400 18.600
Transports&communications 6.000 6.200 6.000 6.000 8.750
Tourisme 3.700 3.000 1.600 2.000 2.400
Autres services 24.000 25.800 25.000 24.650 28.800
Administration 8.600 6.800 6.660 8.200 9.600
Total 67.000 69.300 62.600 65.000 74.400
Source : Ministère du Développement et de la Coopération internationale

De même, les créations d emplois ont enregistré des progressions soutenues en 2004
dans le tourisme et l Administration avec des taux respectifs de 20% et 17%, atteignant
2.400 et 9.600 postes.

L affermissement a concerné également les créations d emplois réalisées dans les


autres services marchands qui ont atteint au total 28.800 postes contre 24.650 en 2003.
A titre d appoint, l émigration contrôlée a permis de placer à l étranger 1.234 personnes en
2004, contre 1.024 en 2003, soit 942 en tant que travailleurs saisonniers et 292 à titre
permanent. A elle seule, la France a accueilli 981 travailleurs dont 942 ont occupé des emplois
saisonniers. L Arabie saoudite en a reçu 160 personnes pour des travaux permanents. Avec
l Italie, il fallait se limiter à des spécialistes dans des domaines particuliers, tels que les travaux
publics, la mécanique générale et l agriculture. Sur un total de 1.008 candidats présentés,
282 seulement ont été retenus, à cet effet, pour suivre une formation préalable en langue
italienne, tandis que 4 autres ont obtenu des contrats de travail permanent et 57 ont signé des
contrats de travail préliminaires.

CREATIONS D'EMPLOIS DANS LA PECHE


ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES
(en mille unités)

II SALAIRES

Comme par le passé, les salaires ont fait l objet de révision en 2004 de manière à
préserver le pouvoir d achat de la population, notamment en ce qui concerne les catégories
socio-professionnelles à faibles revenus. C est ainsi que le salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIG) a été majoré, à partir du mois de juillet, de 34 millimes l heure, soit une
augmentation mensuelle de 7,072 dinars pour le régime de travail de 48 heures par semaine et
de 5,894 dinars pour celui de 40 heures. De ce fait, le salaire mensuel a atteint 218,192 dinars
pour le premier régime et 189,800 dinars pour le second. De son côté, le SMAG a été
augmenté, à la même date, de 200 millimes par journée de travail, passant à 6,709 dinars.
EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Mai Juillet Juillet Juillet Juillet
Désignation Juil. 2003 Juil. 2004
2000 2001 2002 2003 2004
Juil.2002 Juil.2003
Salaire minimum interpro-
fessionnel garanti(SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 899 940 974 1.015 1.049 4,2 3,3
.Régime 40h par semaine 945 986 1.020 1.061 1.095 4,0 3,2
-SMIG mensuel1
.Régime 48h par semaine 186,992 195,520 202 592 211,120 218,192 4,2 3,3
.Régime 40h par semaine 163,798 170,905 176,799 183,906 189,800 4,0 3,2
Salaire minimum agricole
garanti par journée de
travail (SMAG) 5,809 6,059 6,259 6,509 6,709 4,0 3,1
Source : Ministère des Affaires sociales et de la solidarité et Journal officiel de la République tunisienne

1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
En conséquence, le salaire annuel moyen, exprimé en termes nominaux, a progressé
de 6 % dans le secteur agricole et de pêche, de 4,7% dans les secteurs productifs non
agricoles et de 5,8% dans l Administration publique, pour atteindre 2.290 dinars,
5.620 dinars et 10.370 dinars, respectivement.

Continuant à progresser à un taux dépassant largement celui de l inflation qui s est


situé à 3,6% en 2004 contre 2,7% en 2003, le salaire annuel moyen s est affermi davantage
en termes réels.

En constante progression, l effectif des salariés, tous secteurs confondus, s est élevé,
d une année à l autre, de 1.971 mille à 2.022 mille personnes, réparties entre l agriculture et
pêche (175 mille), les secteurs productifs non agricoles (1.380 mille) et l Administration
publique (467 mille).

Dans ce contexte, la masse salariale globale a augmenté de 7,8% en 2004 pour


atteindre 13.005 MDT, soit 37% du PIB exprimé aux prix courants, contre respectivement
12.061 MDT et 37,4% en 2003.
VI. LES INVESTISSEMENTS

La promotion des investissements a continué, en 2004, à occuper une place de


premier ordre dans la conduite de l uvre de développement du pays. En contribuant à
renforcer les bases de la production nationale et à consolider le rythme de la croissance
économique et celui des créations d emplois, elle est de nature à soutenir le courant des
exportations pour un meilleur équilibre du secteur extérieur.

Pour toutes ces considérations, de nouvelles mesures ont dû être adoptées visant, en
particulier :

- l intensification de la création d entreprises et la réalisation de projets innovants à


travers l amélioration du climat des affaires et des conditions prévalant en matière de
financement. A cet effet, le développement des interventions du Fonds de promotion et de
décentralisation industrielle (FOPRODI) s est conjugué à l instauration d incitations financières
au profit des petits projets créés par les diplômés de l enseignement supérieur et d avantages
fiscaux au profit des sociétés d investissement à capital développement (SICAD), outre la
mise en place d un nouveau régime de couverture des crédits et des participations ;

- l encouragement de l investissement privé dans les secteurs porteurs ayant trait,


notamment, aux communications, à l hébergement universitaire et aux services culturels et
sociaux ;

- la promotion de l épargne longue au moyen d un système financier modernisé et en


constante adaptation aux exigences de la réalité, contribuant à en assurer une allocation
judicieuse et en harmonie avec le schéma de développement tracé par le pays. C est dans
ce cadre qu a été créée la nouvelle banque spécialisée dans le financement des petites et
moyennes entreprises.

PIB ET FBCF AUX PRIX COURANTS ET EN MDT

PIB FBCF

Dans ce contexte, la formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une reprise de
4% en 2004, contre une baisse de 1% l année précédente, pour atteindre 7.834 MDT. Cette
progression a intéressé, surtout, l agriculture et pêche, l énergie et les services marchands,
en particulier les communications. A l inverse, les investissements ont légèrement baissé
dans les industries manufacturières, notamment celles des matériaux de construction, et
dans le secteur des mines. Ainsi, et compte tenu de la croissance économique soutenue, le
taux d investissement a continué à diminuer revenant, d une année à l autre, de 23,4% à
22,3% du PIB.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D ACTIVITE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 2002 2003 2004
Agriculture et pêche 822 780 868 11 ,3 10,8 10,4 11,1
Mines 40 35 32 -8,6 0,5 0,5 0,4
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures) 807 705 813 15,3 10,6 9,4 10,4
Industries manufacturières 975 998 993 -0,5 12,8 13,2 12,7
Bâtiment et génie civil 150 145 150 3,4 2,0 1,9 1,9
Services marchands 3.979 4.018 4.102 2,1 52,3 53,3 52,3
Equipements collectifs 834 850 876 3,1 11,0 11,3 11,2
Total 7.607 7.531 7.834 4,0 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

La participation du secteur privé dans la FBCF globale s est stabilisée aux environs de
56%, malgré l adhésion accrue des entreprises dans les programmes de mise à niveau des
secteurs de l industrie et des services. En effet, le nombre total des entreprises industrielles dont
les plans de mise à niveau ont été approuvés s est élevé, au terme de 2004, à 1.946 unités pour
un montant total d investissement de l ordre de 2.893 MDT, contre 1.640 unités et 2.625 MDT
une année auparavant. De même, le nombre des entreprises dont les dossiers ont été
approuvés dans le cadre de la mise à niveau des services s est accru, d une année à l autre,
passant de 65 unités pour un investissement de 26 MDT à 73 unités et 31 MDT.

REPARTITION DE LA F.B.C.F PAR SECTEUR D'ACTIVITE

, %
, % , %
Agric. & pêche , % , %
, %
, % Indus. manuf.
, %
Indus. non manuf.

Services march.

Equip. collectifs

, % , %

Pour leur part, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une reprise de
5,9%, après une baisse de 35,6% en 2003, pour s élever à 796 MDT. Hors énergie, leur
augmentation a atteint 19,7% contre une régression de 41% un an plutôt.
I FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D ACTIVITE

A AGRICULTURE ET PECHE

Après une baisse de l ordre de 5% enregistrée l année précédente, les investisse-


ments réalisés dans ce secteur ont progressé de 11,3% en 2004, pour atteindre 868 MDT,
enveloppe engagée à concurrence d environ 52% par le secteur privé. Les investissements
publics, qui sont le fait essentiellement de l Administration, ont intéressé, notamment,
l hydraulique agricole et la conservation des eaux et du sol, alors que les investissements
privés ont été consacrés, principalement, à l acquisition de matériel agricole et à la
réalisation de projets dans les branches de l élevage et de l arboriculture.

Les investissements ayant trait à l hydraulique agricole ont progressé de 10,7% contre
une régression de 17,2% en 2003. Ils ont atteint 352 MDT ou 40,5% de la FBCF totale du
secteur et ont été assurés en majeure partie par l Administration, soit 206 MDT ou environ
59% de l enveloppe investie dans ce domaine. Les principaux projets ont concerné,
notamment, la construction de barrages et de conduites d eau pour 89 MDT, l équipement
de périmètres irrigués et l amélioration de leurs conditions d exploitation à concurrence de
78 MDT et l adduction d eau potable pour 26 MDT. Le secteur privé a engagé, pour sa part,
une enveloppe de 140 MDT ayant servi, surtout, à la mobilisation de ressources en eau.

Assurés à hauteur de 95% par le secteur privé, les investissements réalisés en


matière d acquisition de matériel agricole ont enregistré un net accroissement de 42,4%,
pour atteindre 84 MDT, dans le cadre de la poursuite de la mécanisation et la modernisation
des exploitations agricoles. C est à ce titre que les importations de tracteurs et de machines
agricoles ont augmenté, respectivement, de 31% et 19% environ.

Dans le domaine de l élevage, les investissements ont continué, en 2004, à se situer à


un niveau assez élevé bien qu ils aient accusé une nette décélération. En s élevant à
108 MDT, ils ont progressé de 4,9% contre près de 20% un an plus tôt. La part du secteur
privé s est située à 79%, consacrée essentiellement au renforcement du cheptel de
reproduction. Quant aux investissements du secteur public, ils sont passés, d une année à
l autre, de 22 MDT à 23 MDT, montant qui a été affecté, principalement, à l aménagement
de terres de parcours, à la vulgarisation et à la protection de la santé animale.

Réalisés en quasi-totalité par les privés, les investissements intéressant la branche de


l arboriculture ont continué à progresser, passant de 65 MDT en 2003 à 76 MDT en 2004. Ils
ont permis, notamment, la plantation de 42 mille hectares d arbres fruitiers, dont 29 mille
hectares d oliviers à huile et 8 mille hectares d amandiers.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L AGRICULTURE ET PECHE
Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 2002 2003 2004
Hydraulique agricole 384 318 352 10,7 46,7 40,8 40,5
Matériel agricole 58 59 84 42,4 7,1 7,5 9,7
Elevage 86 103 108 4,9 10,5 13,2 12,4
Arboriculture 52 65 76 16,9 6,3 8,3 8,8
Pêche 37 80 48 -40,0 4,5 10,3 5,5
Forêts 49 49 58 18,4 6,0 6,3 6,7
Conservation des eaux et du
sol (CES) 62 47 56 19,1 7,5 6,0 6,5
Divers projets intégrés 84 46 67 45,7 10,2 5,9 7,7
Etudes, recherche&vulgarisation 10 13 19 46,2 1,2 1,7 2,2
Total 822 780 868 11,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Après un net accroissement l année précédente, la FBCF engagée dans le secteur de la
pêche a diminué sensiblement en 2004. Elle est revenue, d une année à l autre, de 80 MDT à
48 MDT. Cette régression est imputable, principalement, à la baisse des investissements
privés, revenus dans le même intervalle de 69 MDT à 40 MDT. Quant aux investissements
publics, ils ont régressé de 3 MDT pour se situer à 8 MDT, soit 7 MDT investis par
l Administration et 1 MDT par l Agence des ports et des équipements de la pêche.

Dans la branche des forêts, les investissements ont enregistré une nette reprise de
18,4%, pour s élever à 58 MDT. Cette enveloppe a été engagée, pour l essentiel, par
l Administration, surtout dans le cadre de la concrétisation de la stratégie de préservation et
de développement des ressources forestières nationales, ainsi que pour la réalisation de
divers projets spécifiques de reboisement.
De même, la FBCF consacrée à la conservation des eaux et du sol (CES) a connu un
accroissement de 19,1%, pour atteindre 56 MDT. La majeure partie de ce montant, soit
49 MDT, a été l uvre de l Administration qui a poursuivi l exécution de divers projets
entrant dans le cadre de la stratégie nationale adoptée à ce titre, le reliquat ayant été assuré
par le secteur privé.
Par ailleurs, la FBCF réalisée au titre de divers projets intégrés a enregistré une
reprise importante, pour s élever à 67 MDT contre 46 MDT l année précédente.
Pour sa part, l enveloppe d investissement engagée dans le domaine des études, de la
recherche et de la vulgarisation a continué à s accroître passant, d une année à l autre, de
13 MDT à 19 MDT.
Le financement des investissements agricoles et de pêche a été assuré à concurrence
de 269 MDT par une contribution du Budget de l Etat, 292 MDT par l auto-financement de la
profession, 188 MDT par des ressources extérieures, 91 MDT par des concours bancaires
et 28 MDT par les Fonds spéciaux du Trésor.

B INDUSTRIES NON MANUFACTURIERES

Après deux années de régression, la FBCF réalisée dans les industries non
manufacturières s est accrue de 12,4% en 2004, pour atteindre 995 MDT ou 12,7% du total.
Cette reprise s explique, surtout, par l augmentation importante des investissements
effectués dans la branche de l électricité, contrairement à ceux engagés dans le secteur des
mines et la branche des hydrocarbures qui se sont inscrits en baisse.
Atteignant 320 MDT, les investissements effectués dans la branche des hydrocarbures
ont régressé, en 2004, de 30 MDT ou 8,6% par rapport à leur niveau de l année précédente et
ce, suite à la baisse de l enveloppe allouée à la recherche et la prospection pétrolières, revenue,
d une année à l autre, de 118 MDT à 81 MDT. Cette baisse n a pu être compensée par
l accroissement des investissements réalisés au titre des activités de raffinage et de stockage.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LE SECTEUR DE L ENERGIE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 4
Eau 100 105 121 15,2 12,4 14,9 14,9
Electricité 230 250 372 48,8 28,5 35,5 45,7
Hydrocarbures 477 350 320 -8,6 59,1 49,6 39,4
Total 807 705 813 15,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

En revanche, la FBCF engagée dans la branche de l électricité a connu une


accélération notable, passant de 250 MDT en 2003 à 372 MDT en 2004. Une telle évolution
a concerné, particulièrement, les activités de production et de transport.
Dans le domaine de l exploitation et de la distribution de l eau, les investissements ont
continué à augmenter s élevant, d une année à l autre, de 105 MDT à 121 MDT. Aussi, le taux
de desserte en eau potable dans le milieu rural a-t-il continué à s améliorer, atteignant 88,5%
contre 85,7% un an plus tôt. Il faut noter qu une partie des investissements a servi au
renouvellement du réseau de la Société nationale d exploitation et de distribution des eaux
(SONEDE) et à la poursuite des projets d économie d eau.
Concernant la FBCF engagée dans le secteur minier, elle a accusé une baisse en
2004, pour s établir aux environs de 32 MDT. Comme par le passé, l essentiel de cette
enveloppe a été assuré par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), servant
notamment à l acquisition d équipements et à l entretien des unités de production.
Pour leur part, les investissements réalisés dans le secteur du bâtiment et génie civil ont
connu une reprise passant, d une année à l autre, de 145 MDT à 150 MDT.

C INDUSTRIES MANUFACTURIERES

Les investissements engagés dans les industries manufacturières ont marqué le pas
ces dernières années. Ils ont diminué de 0,5% en 2004, contre une augmentation de 2,3%
l année précédente, revenant à 993 MDT ou 12,7% de la FBCF globale. Cette régression
reflète celle des investissements réalisés dans le secteur des matériaux de construction, de
la céramique et du verre (IMCCV), les industries du textile, de l habillement et des cuirs et
chaussures et les industries diverses. En revanche, les investissements ont connu une
reprise appréciable dans les industries mécaniques et électriques, soit 15,6% contre une
baisse de 11% une année auparavant.
Dans les industries agro-alimentaires, la FBCF a continué à s accroître, atteignant
225 MDT contre 210 MDT en 2003. Le secteur privé a réalisé l essentiel de cette enveloppe,
notamment dans les branches des conserves alimentaires, de la transformation de céréales
et de la production d huiles. Quant aux investissements des entreprises publiques, ils ont
concerné, principalement, l industrie du tabac et le raffinage du sucre.
A l inverse, les investissements ont accusé une baisse de l ordre de 7% dans les
industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre, pour revenir à
178 MDT. Avec une part majoritaire (de l ordre de 85%), les entreprises privées ont continué
à assurer l essentiel des investissements, surtout dans les branches de la fabrication de
marbre et de produits de carrière, de la production de ciments et ouvrages et des industries
céramiques. Les investissements du secteur public ont porté, notamment, sur le
renouvellement et les gros entretiens des équipements des cimenteries publiques.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 2002 2003 2004
Industries agro-alimentaires 200 210 225 7,1 20,5 21,1 22,7
Matériaux de construction,
céramique et verre 175 192 178 -7,3 17,9 19,3 17,9
Industries mécaniques et
électriques 180 160 185 15,6 18,5 16,0 18,6
Industries chimiques 95 100 105 5,0 9,7 10,0 10,6
Textile, habillement, cuirs et
chaussures 185 191 180 -5,8 19,0 19,1 18,1
Industries diverses 140 145 120 -17,2 14,4 14,5 12,1
Total 975 998 993 -0,5 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Après avoir diminué l année précédente, la FBCF réalisée dans le secteur mécanique
et électrique a, de nouveau, progressé en 2004 passant de 160 MDT à 185 MDT, dont
environ 30 MDT au titre du programme de mise à niveau. Comme auparavant, le secteur
privé a été à l origine de la quasi-totalité des investissements, soit environ 98%, consacrée
principalement à la transformation de métaux, à la production de matériel électrique et
électronique et à la fabrication de machines et équipements. S élevant à 3 MDT, les
investissements du secteur public ont été l uvre de la Société sidérurgique El Fouladh et
de la Société tunisienne d industrie automobile (STIA).

Pour leur part, les investissements engagés dans les industries chimiques ont continué
à progresser, pour s élever à 105 MDT en 2004 contre 100 MDT l année précédente. Cet
accroissement a concerné uniquement les investissements privés qui ont représenté plus de
70% du total et ont bénéficié, surtout, aux branches de la parachimie et des industries
pharmaceutiques.
Etant l uvre pour l essentiel du secteur privé, la FBCF réalisée dans les industries du
textile, de l habillement et des cuirs et chaussures s est inscrite en baisse de 5,8% en 2004,
pour s établir à 180 MDT. Cette régression a touché surtout la branche de la filature, du
tissage et du finissage, celle de la bonneterie et des vêtements et l industrie des cuirs et
chaussures.
Assurés à concurrence de 90% environ par le secteur privé, les investissements
engagés dans les industries manufacturières diverses ont diminué de 17,2% en 2004, pour
revenir à 120 MDT. L essentiel de l enveloppe investie par les privés a été consacré à la
production de papier et emballages, de bois et ameublement et de plastique, les investisse-
ments publics ayant intéressé, principalement, l industrie du papier et l imprimerie.

D SERVICES MARCHANDS

Prédominants avec plus de la moitié du total général, les investissements engagés


dans les services marchands ont progressé, en 2004, de 2,1% contre 1% en 2003, pour
totaliser 4.102 MDT. A l exception des transports et du tourisme, tous les autres secteurs
ont bénéficié d enveloppes accrues, plus particulièrement ceux des communications et du
commerce et autres services.
En effet, les investissements effectués dans le secteur des transports ont connu une
baisse d environ 3%, en 2004, pour s élever à près de 1.015 MDT. Ce repli a touché, en
particulier, l infrastructure routière et les transports ferroviaire et maritime.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS
Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 2002 2003 2004
Transports 1.080 1.050 1.015 -3,3 27,1 26,1 24,7
Communications 545 593 655 10,5 13,7 14,8 16,0
Tourisme 340 320 320 0,0 8,6 8,0 7,8
Logement 1.266 1.276 1.307 2,4 31,8 31,7 31,9
Commerce et autres services 748 779 805 3,3 18,8 19,4 19,6
Total 3.979 4.018 4.102 2,1 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Pour le transport ferroviaire, les investissements ont poursuivi, en 2004, leur


régression, revenant d environ 50 MDT à 39 MDT, d une année à l autre. L essentiel de
cette enveloppe a été l uvre de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT)
qui a continué à renforcer l infrastructure à travers le réaménagement et le doublement de
certaines voies ferroviaires, outre l acquisition de matériel roulant.
Pour le transport routier, les investissements, d ailleurs prépondérants au sein du
secteur des transports, ont été consacrés pour une bonne partie (environ 300 MDT) à
l acquisition d équipements et de matériel roulant, qui est l uvre principalement de sociétés
privées et de sociétés publiques régionales. Quant aux investissements relatifs au
renforcement et à la modernisation de l infrastructure, assurés par le Ministère de
l Equipement, de l habitat et de l aménagement du territoire, les collectivités locales et la
Société Tunisie-autoroutes, ils ont accusé une diminution due au retard dans le démarrage de
certains projets. Les investissements réalisés ont servi à l exécution de divers projets de
développement des réseaux routiers tels que ceux ayant trait au démarrage de l autoroute
Msaken-Sfax et à l aménagement et la modernisation de routes nationales et régionales, outre
la construction de différents ouvrages.

Dans le transport maritime, les investissements ont poursuivi leur baisse, en 2004, et
ont bénéficié en majeure partie à l aménagement et à l amélioration de l infrastructure
portuaire et à l acquisition de biens d équipement par l Office de la marine marchande et
des ports (OMMP) et la Société tunisienne d acconage et de manutention (STAM).

La FBCF engagée dans le transport aérien a connu, pour sa part, une certaine reprise en
2004, se situant aux environs de 65 MDT, contre une forte baisse l année précédente suite,
principalement, à l accroissement des investissements réalisés par l Office de l aviation civile et des
aéroports (OACA) dans le domaine de l infrastructure.

Dans le secteur des communications, les investissements ont continué à s accroître à


un rythme soutenu, soit 10,5% contre 8,8% en 2003, pour totaliser 655 MDT ou 8,4% de la
FBCF globale. L essentiel de cette enveloppe a été l uvre de sociétés de télécommuni-
cation, notamment pour étendre les réseaux téléphoniques fixe et mobile. Ainsi, le taux de
concentration téléphonique a poursuivi sa progression passant, d une année à l autre, de
30,7 à 45,6 lignes pour 100 habitants.

Concernant les investissements réalisés dans le secteur touristique, ils ont stagné au
même niveau de l année précédente, soit 320 MDT. Ce montant, engagé essentiellement
par les privés, a servi dans sa majeure partie à renforcer la capacité hôtelière, suite surtout
au regain de l activité connu par le secteur. Les investissements auront tendance à
s affermir, à l avenir, avec l exécution de la stratégie de mise à niveau et de modernisation
des unités hôtelières.

Dans le secteur du logement, les investissements ont évolué à un rythme modéré,


pour la deuxième année consécutive, soit 2,4% en 2004 contre 0,8% l an précédent, pour
s élever à 1.307 MDT. Cette enveloppe, qui représente 31,9% de la FBCF engagée dans
l ensemble des services marchands ou encore 16,7% du total général, a été assurée, pour
l essentiel, par des privés, en l occurrence les promoteurs immobiliers et les ménages.

E EQUIPEMENTS COLLECTIFS

Les investissements effectués au titre des équipements collectifs ont augmenté de


3,1% en 2004 contre 1,9% une année auparavant, pour atteindre 876 MDT. Cette
enveloppe a servi, notamment, à la construction de locaux administratifs et à l acquisition de
matériel et différents équipements, particulièrement dans les domaines de l éducation, de
l enseignement supérieur, de la santé, du sport et de la jeunesse.

II FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

En relation avec la consolidation de l épargne nationale qui a progressé de 10,5% en


2004 contre 7,4% l année précédente, le financement de la FBCF globale a été assuré
entièrement par des ressources intérieures contre 94,3% en 2003. Compte tenu des
variations des stocks qui ont connu une forte augmentation, pour la deuxième année
consécutive, le taux de financement intérieur des investissements a continué à s accroître
passant, d une année à l autre, d environ 88% à 92%.

A EPARGNE NATIONALE

Bénéficiant de l affermissement du rythme de la croissance économique et des


créations d emplois, l épargne nationale a enregistré une consolidation importante, pour
s élever à 7.845 MDT ou 22,1% du Revenu national disponible brut (RNDB), contre près de
7.101 MDT et 21,8% en 2003.
L INVESTISSEMENT ET SON FINANCEMENT INTERIEUR
Variations en %
Désignation 2001 2002 2003 2004 2003 2004
2002 2003
FBCF globale (en MDT) 7.541,7 7.607,2 7.531,3 7.834,0 -1,0 4,0
-Taux d investissement (en % du
PIB) 26,2 25,4 23,4 22,3
Structure de la FBCF par agent
économique
-Secteur public (en %) 44,5 45,0 44,0 44,01
-Secteur privé (en %) 55,5 55,0 56,0 56,01
Variation des stocks (en MDT) 487,2 86,6 530,7 702,3
Total besoins de financement
(en MDT)=FBCF+Variation des
stocks 8.028,9 7.693,8 8.062,0 8.536,3 4,8 5,9
Epargne nationale (en MDT) 6.787,1 6.610,2 7.100,7 7.845,0 7,4 10,5
Taux d épargne nationale
-en % du RNDB 23,5 21,9 21,8 22,1
-en % du PIB 23,6 22,1 22,0 22,3
Taux de financement intérieur
des investissements
-Epargne nationale/FBCF (en %) 90,0 86,9 94,3 100,1
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %) 84,5 85,9 88,1 91,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT

B RESSOURCES EXTERIEURES

Les entrées brutes de capitaux extérieurs à moyen et long termes se sont accrues de
20,7% en 2004, contre une baisse de 16,3% un an plus tôt, pour totaliser 3.895 MDT. Cette
reprise a concerné aussi bien les participations étrangères, composées essentiellement par les
investissements directs étrangers (IDE) dont les flux ont augmenté de 5,9% pour atteindre
796 MDT, que les tirages au titre d emprunts contractés auprès de bailleurs de fonds étrangers.
Ces tirages ont enregistré une hausse de 24,6%, pour totaliser 3.036 MDT.

Constituées, surtout, par le remboursement du principal des emprunts extérieurs, les


sorties de capitaux se sont élevées, en 2004, à 1.945 MDT, niveau en accroissement de
34% par rapport à celui enregistré l année précédente.

1
Chiffres estimés.
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D ORIGINE EXTERIEURE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2002 2003 2004 2004/2003 2002 2003 2004
Emprunts 2.664 2.437 3.036 24,6 69,1 75,5 77,9
Participations étrangères 1.191 789 859 8,9 30,9 24,5 22,1
dont : IDE 1.167 752 796 5,9 30,3 23,3 20,4
Apports extérieurs bruts 3.855 3.226 3.895 20,7 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 1.627 1.451 1.945 34,0 42,2 45,0 49,9
Apports extérieurs nets 2.228 1.775 1.950 9,9 57,8 55,0 50,1
Source : Banque centrale de Tunisie

Dans ce contexte, les apports extérieurs nets de capitaux ont augmenté de 9,9% pour
passer à 1.950 MDT.
VII. LE COMMERCE EXTERIEUR

I EVOLUTION GLOBALE

Le commerce mondial a connu, en 2004, un vif dynamisme, entraînant dans son sillage
la croissance des échanges commerciaux de la Tunisie.

Les exportations tunisiennes ont, en effet, progressé de 16,6% contre 6,1% l année
précédente pour s établir à 12.054,9 MDT, alors que le taux d accroissement des importations,
qui se sont élevées à 15.965,1 MDT, est passé, d une année à l autre, de 3,9% à 13,7%.

L accélération des exportations totales reflète, en particulier, celle des ventes de


produits agricoles et agro-alimentaires (82,5% contre 7,9 % en 2003), notamment l huile
d olive, en relation avec sa production accrue et l amélioration de sa qualité, outre la montée
des prix internationaux. A celles seules, les exportations de ce produit ont contribué pour
environ 35% à l accroissement des exportations globales.

De même, les exportations de produits issus des industries mécaniques et électriques


ont poursuivi leur dynamisme avec une progression de 20,8% contre 13,9% en 2003, ce qui
a renforcé leur position sur les marchés extérieurs, principalement européen.

Les ventes de phosphate et dérivés ont connu, également, un affermissement


remarquable, bénéficiant d une demande mondiale soutenue et de l appréciation
concomitante des cours mondiaux.

Quant aux exportations d articles relevant des industries du textile et habillement et des
cuirs et chaussures, elles ont évolué modérément, faisant l objet sur nos marchés
traditionnels d une concurrence accentuée des produits de même nature provenant,
notamment, des pays asiatiques.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE (En MDT sauf indication contraire)
Taux de couverture des
Exportations Importations
Années Déficit importations par les
FOB CAF
exportations (en %)
1992 3.550 5.689 2.139 62,4
1993 3.760 6.172 2.412 60,9
1994 4.696 6.647 1.951 70,6
1995 5.173 7.464 2.291 69,3
1996 5.372 7.499 2.127 71,6
1997 6.148 8.794 2.646 69,9
1998 6.518 9.489 2.971 68,7
1999 6.967 10.071 3.104 69,2
2000 8.005 11.738 3.733 68,2
2001 9.536 13.697 4.161 69,6
2002 9.749 13.511 3.762 72,2
2003 10.343 14.039 3.696 73,7
2004 12.055 15.965 3.910 75,5
Source : Institut national de la statistique

Du côté des importations, les achats de matières premières et demi-produits et de


biens d équipement ont été stimulé par le dynamisme de l économie nationale, alors que
celles de produits énergétiques ont porté la marque de l augmentation des cours du pétrole.
Continuant sur leurs lancées, les exportations et les importations, exprimées en termes
de moyennes mensuelles, sont passées, respectivement, de 862 MDT et 1.170 MDT en
2003 à environ 1.005 MDT et 1.330 MDT en 2004.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE
En MDT

- -
- -

Importations CAF Exportations FOB Déficit

Les importations et les exportations réalisées sous le régime général ayant atteint,
respectivement, 67% et 35% du total, le taux de couverture a gagné 4 points de pourcentage
pour s élever à 39,2%. Au niveau des échanges effectués sous le régime offshore,
l excédent traditionnel s est accru de 19,7% et le taux de couverture s est amélioré de
5,8 points de pourcentage pour atteindre 148,8%.
Ces résultats sont corroborés par l évolution favorable des principaux ratios du
commerce extérieur. En effet, le taux d ouverture de l économie, correspondant à la part des
exportations et des importations dans le PIB, s est élevé de 75,7% en 2003 à 79,7% en
2004. D une année à l autre, l effort à l exportation, mesuré par le rapport entre les
exportations et le PIB, est passé de 32,1% à 34,3%.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR (En %)
Taux d effort à Taux de Taux Taux de
Années
l exportation dépendance d ouverture pénétration
1992 25,9 41,5 67,4 38,8
1993 25,6 42,1 67,7 39,1
1994 29,7 42,0 71,7 40,8
1995 30,3 43,8 74,1 42,1
1996 28,2 39,3 67,5 38,7
1997 29,4 42,1 71,5 41,1
1998 28,9 42,1 71,0 40,7
1999 28,2 40,8 69,0 39,9
2000 30,0 44,0 74,0 42,5
2001 33,2 47,6 80,8 45,5
2002 32,6 45,1 77,7 43,3
2003 32,1 43,6 75,7 42,0
2004 34,3 45,4 79,7 44,1
Sources : Institut national de la statistique, Ministère du Développement
et de la Coopération internationale et BCT

II EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR SECTEUR D ACTIVITE

Le commerce extérieur a été marqué en 2004, notamment, par l accélération des


exportations des produits fournis par les industries mécaniques et électriques et le secteur
de l agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires.
STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D'ACTIVITE
AU COURS DE
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Agri.&
pêche et Autres Ind. Mines Agri.& Autres Ind.
Ind. agro- manuf. phosph.& pêche et Ind. manuf. Energie
alim. , % dérivés agro-alim. , % , %
, % , % , %
Ind.
méca.& Mines
élec. Energie phosph.&
, % , % dérivés
, %
Ind.
Cuir & électriques
Chaus. , %
Vêt. & Text.cuir &
, % Autres
accessoires Ind. chaus
prod.
, % mécaniques , %
textiles
, % , %

La structure des échanges commerciaux fait ressortir, en matière d exportations, un


fléchissement de la part du secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures, d une
année à l autre, de 47,2% à 42,4%, conjugué à un affermissement de celle de l agriculture et
pêche et des industries agro-alimentaires qui s est élevée, dans le même intervalle, de 7,2%
à 11,4%.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D ACTIVITE
2003 2004
Part
Part dans
Désignation Valeur Evolution Valeur Evolution dans le
le total
en MDT en % en MDT en % total
(en %)
(en %)
Exportations 10.342,6 6,1 100,0 12.054,9 16,6 100,0
-Agriculture et pêche&industrie
agro-alimentaire 749,9 7,9 7,2 1.368,9 82,5 11,4
.Agriculture et pêche 300,7 0,4 2,9 334,6 11,3 2,8
.Industries agro-alimentaires 449,2 13,6 4,3 1.034,3 130,3 8,6
-Energie 1.032,6 13,2 10,0 1.151,0 11,5 9,5
-Produits miniers 70,2 - 10,1 0,7 61,9 - 11,8 0,5
-Industries manufact. non aliment. 8.489,9 5,3 82,1 9.473,1 11,6 78,6
.Textile, habil., cuir et chaussure 4.880,6 3,1 47,2 5.111,8 4,7 42,4
.Industries mécaniques & élect. 2.149,8 13,9 20,8 2.597,9 20,8 21,5
.Dérivés de phosphate 615,7 - 4,8 5,9 803,0 30,4 6,7
.Autres produits manufacturés 843,8 6,1 8,2 960,4 13,8 8,0
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 153,6 7,3 1,5 176,4 14,8 1,5
*Produits chimiques 328,6 4,8 3,2 326,0 - 0,8 2,7
Importations 14.038,9 3,9 100,0 15.965,1 13,7 100,0
-Agriculture et pêche&industrie
agro-alimentaire 1.261,6 -12,3 9,0 1.531,3 21,4 9,6
.Agriculture et pêche 626,4 - 27,4 4,5 725,5 15,8 4,5
.Industrie agro-alimentaire 635,2 10,5 4,5 805,8 26,9 5,1
-Energie 1.456,2 18,7 10,4 1.658,0 13,9 10,4
-Produits miniers 43,1 14,9 0,3 32,8 -23,9 0,2
-Industries manufact. non aliment. 11.278,0 4,3 80,3 12.743,0 13,0 79,8
.Textile, habil., cuir et chaussure 3.409,6 2,6 24,3 3.326,6 -2,4 20,8
.Industries mécaniques & élect. 5.404,7 6,7 38,5 6.528,5 20,8 40,9
.Dérivés de phosphate 275,6 50,6 1,9 336,7 22,2 2,1
.Autres produits manufacturés 2.188,1 - 2,1 15,6 2.551,2 16,6 16,0
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 132,5 - 19,6 0,9 152,6 15,2 1,0
*Produits chimiques 1.316,1 4,5 9,4 1.478,8 12,4 9,3
Source : Institut national de la statistique
Du côté des importations, la hausse a été le reflet de l évolution de l environnement
international marqué, en particulier, par le renchérissement du pétrole, des matières
premières et demi-produits et des produits alimentaires de base pris globalement.
1) Agriculture, pêche et industries agro-alimentaires

Sous l effet, notamment, de la nette progression de la production d huile d olive et de la


maîtrise des importations de céréales, le déficit de la balance commerciale de ce secteur est
revenu à 162,4 MDT contre 511,7 MDT en 2003 et le taux de couverture s est accru, d une
année à l autre, de 30 points de pourcentage pour s établir à 89,4%. En effet, les
exportations ont progressé plus rapidement que les importations, avec des taux atteignant
respectivement 82,5% et 21,4%.

L accroissement des ventes d huile d olive, qui ont atteint un niveau record en 2004,
explique à hauteur de 96% l augmentation totale des exportations du secteur. Atteignant
708 MDT contre 114,3 MDT en 2003, ces ventes ont été multipliées par plus de six, sous
l effet de la forte hausse des quantités exportées qui ont porté sur 211,2 mille tonnes contre
environ 40 mille tonnes en 2003. Les marchés italien et espagnol ont été les principales
destinations. Les opérateurs privés ont assuré près de 75% du total avec des prix unitaires
moyens s élevant à 3.245,5 dinars la tonne contre 2.888 dinars en 2003. L Office national de
l huile a exporté 48,5 mille tonnes pour une valeur totale de 180 MDT environ.

Les ventes de produits de la mer ont augmenté de 5,9%, sous l effet notamment de
l amélioration des prix pour se situer à 153,2 MDT. De même, les ventes de dattes et
d agrumes ont progressé, respectivement, de 10,4% et 17,6%. Les pays de l Union
européenne constituent les principaux débouchés de ces produits.

Après une année de baisse, les importations du secteur considéré ont progressé de
21,4% pour dépasser 1.531 MDT.

En particulier, les achats de blé tendre, principalement auprès de la France, de


l Ukraine, de la Russie et des Etats-Unis d Amérique, se sont accrus de 56,8%, atteignant
216,2 MDT, sous l effet conjugué de la hausse des prix internationaux et de l augmentation
de 21,6% enregistrée au niveau des quantités importées.

Les importations de maïs ont, également, enregistré une hausse de 48,4% après une
année de baisse, suite à l accroissement des quantités de 19,4% conjugué à l affermisse-
ment des prix d achat. L Argentine et le Canada ont été les principaux fournisseurs avec des
parts respectives de 91% et 8,6%. Des achats portant sur de faibles quantités ont aussi été
effectués auprès de la France, de l Italie et de la Turquie.
De même, les importations d orge, réalisées auprès de l Ukraine, de la Russie et de la
Bulgarie, se sont accrues de 211,6% en valeur et de 179,6% en volume.
D importantes quantités de viandes ont, par ailleurs, été importées principalement de
l Allemagne et de l Irlande pour faire face au déficit accru de la production nationale,
notamment au cours du mois de Ramadan. Elles ont atteint 9,9 mille tonnes pour une valeur
de 34,1 MDT contre 1,4 mille tonnes et 4,7 MDT seulement en 2003.
Les importations de tourteaux de soja, destinées à l alimentation du bétail, ont accusé
un accroissement sensible de 97,2%, sous l effet conjugué de la hausse des quantités
(44,7%) et de celle des prix.

En matière d huiles végétales réservées à l alimentation humaine, qui représentent près


de 10% des importations totales du secteur, les achats ont régressé de 6,6% en volume, alors
qu ils ont progressé de 6,8% en valeur, en rapport avec la hausse des prix. Ces huiles ont été
acquises, notamment, auprès de l Espagne, de l Allemagne, de la Hollande et du Brésil.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L AGRICULTURE ET PECHE ET DES INDUSTRIES
AGRO-ALIMENTAIRES
Variat.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 694,9 749,9 1.368,9 82,5
Alimentation humaine 457,1 351,3 588,6 556,5 565,6 1.227,4 67,5 117,0
dont :
.Huile d olive 22,5 39,9 211,2 55,8 114,3 708,0 429,3 519,4
.Produits de la mer 17,5 14,8 15,2 134,6 144,7 153,2 2,7 5,9
.Dattes 41,9 37,1 40,4 97,5 95,2 105,1 8,9 10,4
.Agrumes 22,7 17,1 17,7 12,0 11,9 14,0 3,5 17,6
.Préparations à base
de céréales 51,1 57,2 58,4 54,7 49,3 53,9 2,1 9,3
.Double concentré de
tomate 25,8 5,5 13,8 37,6 8,4 17,5 150,9 108,3
.Harissa 2,9 5,2 5,2 8,1 12,9 14,1 0,0 9,3
.Farines de céréales 91,8 11,1 14,1 33,3 3,7 6,2 27,0 67,6
Autres produits 138,4 184,3 141,5 -23,2
Importations 1.438,3 1.261,6 1.531,3 21,4
Alimentation humaine dt: 4.330,0 2.742,4 2.880,2 1.143,0 894,1 1.042,0 5,0 16,5
.Céréales, dont : 3.539,1 1.948,3 1.992,9 650,5 381,9 434,2 2,3 13,7
-Blé tendre 1.013,9 773,6 940,4 172,9 137,9 216,2 21,6 56,8
-Blé dur 801,8 472,4 102,0 203,5 125,1 26,9 -78,4 -78,5
1
-Maïs 884,3 606,0 723,3 145,6 101,2 150,2 19,4 48,4
1
-Orge 825,3 75,1 210,0 124,0 11,2 34,9 179,6 211,6
.Sucre 342,9 326,2 368,2 110,7 87,7 99,4 12,9 13,3
2
.Huiles végétales 186,1 200,4 187,2 111,6 138,3 147,7 - 6,6 6,8
.Lait et dérivés 23,4 29,1 31,8 34,7 41,8 52,9 9,3 26,6
.Viandes 0,0 1,4 9,9 0,0 4,7 34,1 607,1 625,5
.Thé 9,5 9,2 9,6 20,6 14,6 14,4 4,3 -1,4
.Café 12,6 5,6 13,9 15,2 5,9 17,4 148,2 194,9
.Bananes 16,3 13,8 54,3 7,1 5,0 18,6 293,5 272,0
.Pommes de terre 46,2 36,6 46,7 25,6 20,8 25,9 27,6 24,5
.Préparations alimen-
taires diverses 4,3 4,6 4,6 39,6 35,5 36,8 0,0 3,7
Autres produits 295,3 367,5 489,3 33,1
dont :
.Tourteaux de soja 338,7 270,3 391,2 100,8 79,7 157,2 44,7 97,2
.Tabac brut 5,5 7,0 8,0 21,2 23,7 26,4 14,3 11,4
Solde de la balance
alimentaire -586,5 -328,5 +185,4 -156,4
Taux de couverture
(en%) 48,7 63,3 117,8 54,5
points
Solde global -743,4 -511,7 -162,4 -68,3
Taux de couverture
(en%) 48,3 59,4 89,4 30,0
points
Source : Institut national de la statistique

Pour d autres produits, les achats ont plutôt accusé un repli. Il s agit, notamment, du blé
dur (-78,4%) dont les quantités n ont atteint que 102 mille tonnes contre 472,4 mille en 2003.
La majeure partie des exportations et des importations du secteur, soit respectivement
90% et 88%, a été réalisée sous le régime général.

1
Une partie des importations est destinée à l alimentation du bétail.
2
Il s agit des huiles réservées à l alimentation humaine, une autre partie de ce produit étant classée dans le
secteur parmi les matières premières et demi-produits.
2) Energie

Depuis le début de 2004, la persistance des incertitudes géopolitiques sur fond de


reprise de l activité économique, au niveau mondial, a entraîné une forte hausse des prix des
produits énergétiques. En effet, les cours du pétrole brut ont atteint, en termes de moyenne
annuelle, environ 39 dollars par baril. Pendant certaines périodes de l année, le prix du baril
de Brent a même dépassé le niveau de 50 dollars. L accroissement de la demande
mondiale, essentiellement américaine et chinoise, en a été la principale cause.

Face à cette demande croissante, stimulée par la persistance exceptionnelle du froid


dans certaines régions du Monde, l offre globale n a pas suivi, fortement entravée par des
évènements naturels, tels que les ouragans qui ont eu lieu dans le Golfe du Mexique
provoquant de sérieux dégâts au niveau des capacités de production.

Cette situation s est conjuguée à d autres facteurs revêtant, plutôt, un caractère


politique, notamment l instabilité persistante en Irak, le conflit au Venezuela et les grèves au
Nigeria. En outre, des opérations de spéculation ont influé sur la situation du marché mondial
des produits énergétiques.

Quoi qu il en soit, le déficit de la balance énergétique de la Tunisie ne s est accru que


de 19,7% contre 34,4% l année précédente. Le taux de couverture a même diminué de
1,5 point de pourcentage en se situant à 69,4%.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR ENERGETIQUE
Variat.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 911,9 1.032,6 1.151,0 11,5
Pétrole brut 2.932,5 2.414,9 2.797,8 715,2 640,2 935,5 15,9 46,1
Produits raffinés 778,9 1.733,2 756,2 196,7 392,4 215,5 -56,4 -45,1
Importations 1.227,1 1.456,2 1.658,0 13,9
Pétrole brut 1.434,9 1.199,3 1.105,0 305,2 343,6 394,8 -7,9 14,9
Produits raffinés 2.811,2 3.312,5 2.878,7 835,8 999,1 1.130,5 -13,1 13,2
Gaz naturel 726,5 814,3 673,0 82,3 102,8 125,5 -17,4 22,1
Houille et coke 20,4 63,5 32,6 3,8 10,7 7,2 -48,7 -32,7
Déficit 315,2 423,6 507,0 19,7
Taux de couver-
ture (en %) 74,3 70,9 69,4 -1,5
point
Source : Institut national de la statistique

En dépit de la baisse des ventes de produits raffinés, les exportations de produits


énergétiques ont progressé dans l ensemble de 11,5%, les ventes de pétrole brut s étant
affermies tant en quantité qu en valeur. Celles-ci sont, en effet, passées de près de
2.415 mille tonnes en 2003 à 2.798 mille tonnes en 2004.

Les ventes de pétrole brut ont été réalisées à hauteur de 70% par des entreprises
résidentes dont, principalement, l Entreprise tunisienne des activités pétrolières (43%
environ) et la Société tunisienne des industries de raffinage (près de 14%). Les principaux
marchés ont été ceux de l Italie (35,9%), de la France (31,2%), de l Espagne (19,8%) et de la
Hollande (5,7%).

Pour les produits raffinés, les ventes ont baissé de 45,1% avec le recul de 56,4%
enregistré au niveau des quantités qui n ont atteint que 756 mille tonnes. Celles-ci ont été
fournies en majorité par la STIR et destinées, essentiellement, à l Italie (85,6%). S agissant
des importations, elles ont augmenté de 13,2%, en dépit de la baisse du volume de 13,1%,
étant signalé qu en 2003, l on a dû procéder à la constitution d importants stocks de crainte
que la situation géopolitique dégénère dans la région du Golfe.

Pour les importations de produits énergétiques composés, outre les produits raffinés
(68,2%) et le pétrole brut (23,8%), du gaz naturel (7,6%) et de la houille de coke (0,4%), la
progression enregistrée globalement est due, notamment, à la hausse des prix, puisque les
quantités importées des deux principaux produits ont diminué.

Pour le pétrole brut, le recul des achats de près de 8% n a pas pu compenser


entièrement l importante hausse des prix, entraînant ainsi une augmentation de 14,9% de la
valeur des achats.

L approvisionnement en pétrole brut a été réalisé, quasi-exclusivement, auprès de la


Libye, alors que pour les produits raffinés, nos principaux fournisseurs sont demeurés l Italie
(près de 50%), la Russie (16,4%), l Espagne (7,8%) et la Libye (5,3%).

Quant aux importations de gaz naturel destinées, essentiellement, à la production


d électricité par la Société tunisienne de l électricité et du gaz et les centrales privées de
Radès II et d El Bibène, elles ont augmenté de 22,1% et ce, malgré la baisse des quantités
achetées de 17,4%.

Les importations de houille de coke, principalement à partir de l Algérie, de l Egypte, de


l Espagne et de l Allemagne, ont enregistré une régression de 32,7%, suite à la réduction de
près de la moitié du volume importé (32,6 mille tonnes contre 63,5 mille en 2003).

Comme par le passé, les échanges de produits énergétiques ont été réalisés,
entièrement, dans le cadre du régime général.

3) Mines, phosphate et dérivés

A l instar de l année précédente, la flambée des prix d achat du soufre et de l ammoniac


ainsi que celle du fret maritime, ont constitué pour ce secteur l évènement majeur, en 2004,
ce qui a amené les producteurs d engrais à ajuster leurs prix à la hausse.

Ainsi, l année 2004 a été marquée par une importante reprise des exportations de ce
secteur de 26,1% contre une baisse de 5,4% en 2003, conjuguée à une décélération des
importations (15,9% contre 44,5%).

En conséquence, l excédent commercial a enregistré une consolidation de 34,9% pour


s établir à 495,4 MDT. Le taux de couverture a, aussi, gagné près de 19 points de
pourcentage en s élevant à 234,1% contre 215,2%.

La fourchette d accroissement des prix à l exportation, exprimés en dollar, s est située en


moyenne entre 1% et 29% environ et a été accompagnée par une progression du volume exporté
de la plupart des produits. Cette progression a été réalisée en dépit de la rude concurrence
étrangère, notamment américaine, exacerbée par la fusion de deux grands producteurs de ce
pays, par l agressivité des opérateurs russes et lituaniens et, enfin, par l émergence de la Chine en
tant que second exportateur mondial de superphosphate triple (TSP).

L augmentation en valeur des exportations a concerné, principalement, l acide phos-


phorique (42,5%), sous l effet conjugué d une progression du volume vendu (27,8%),
notamment sur l Inde, et des prix moyens en dollar (15,3%). Sa part dans les exportations
globales du secteur a augmenté de 3 points de pourcentage, pour se situer à 26,1% contre
23,1% en 2003.
Les principaux destinataires sont l Inde (46,8%), la France (13,9%), l Italie (9,2%) et la
Turquie (6,9%).
Le DAP, premier produit exporté du secteur avec une part de 40%, a enregistré,
également, une progression de 17,6% des ventes, suite à l accroissement de près de 29%
des prix moyens exprimés en dollar et ce, en dépit de la baisse des quantités vendues,
notamment au Pakistan, à l Algérie et à l Italie.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATES ET DERIVES
Variat.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 724,9 685,9 864,9 26,1
Engrais 2.055,4 2.132,0 2.155,7 410,5 446,3 544,4 1,1 22,0
.Superphosphate
triple 785,6 774,9 873,5 137,3 142,8 185,3 12,7 29,8
.DAP 1.217,8 1.304,8 1.219,1 267,3 297,3 349,5 -6,6 17,6
.Autres engrais
chimiques 52,0 52,3 63,1 5,9 6,2 9,6 20,7 54,8
Acide
phosphorique 1.037,0 863,4 1.103,0 214,3 158,3 225,6 27,8 42,5
Phosphate de
chaux 1.113,9 865,3 661,2 45,7 33,1 24,6 -23,6 -25,7
Phosphate
dicalcique 91,2 51,7 125,2 25,1 12,6 35,2 142,2 179,4
Zinc 66,9 63,8 49,4 15,3 15,5 14,9 -22,6 -3,9
Autres produits 14,0 20,1 20,2 0,5
Importations 220,5 318,7 369,5 15,9
Soufre non raffiné 1.715,3 1.833,2 1.766,5 81,1 131,2 151,2 -3,6 15,2
Ammoniac 372,8 407,6 340,8 60,5 101,5 109,3 -16,4 7,7
Bitume de pétrole 132,9 138,9 234,0 29,2 31,6 48,4 68,5 53,2
Spath fluor 61,9 72,1 46,0 12,4 13,5 8,8 -36,2 -34,8
Ouate de cellulose 3,2 2,5 2,6 8,0 8,5 9,1 4,0 7,1
Engrais 17,8 66,4 83,1 6,6 15,7 22,5 25,2 43,3
Autres produits 22,7 16,7 20,2 21,0
Excédent 504,4 367,2 495,4 34,9
Taux de
couverture (en %) 328,8 215,2 234,1 18,9
points
Source : Institut national de la statistique

La progression des ventes a concerné aussi le superphosphate triple (29,8%), sous


l effet d une augmentation de 18% des prix moyens en dollar, conjuguée à une hausse de
12,7% du volume exporté, essentiellement vers le Brésil et les Etats-Unis d Amérique.
Pour les autres produits, les exportations se sont inscrites en baisse, notamment en ce
qui concerne le phosphate de chaux dont les quantités expédiées ont régressé de 23,6%, en
raison de l agressivité accrue des concurrents syriens, algériens et égyptiens sur les
marchés lointains (Malaisie, Nouvelle Zélande, ) et du recul des ventes sur la Turquie qui
absorbait, d habitude, près du quart des quantités exportées totales. Près de 51% du
phosphate tunisien ont été exportés vers la Pologne.
Les ventes de phosphate bicalcique (DCD), essentiellement à la Grande Bretagne, à
l Espagne et au Maroc, ont enregistré une progression de 179,4% suite à l accroissement
des quantités exportées de 142,2%.
En ce qui concerne les importations, elles ont accusé une décélération (15,9% contre
44,5% en 2003), évolution reflétant celle des achats de soufre non raffiné (15,2% contre
61,8%) et d ammoniac (7,7% contre 67,8%).
Les achats de soufre non raffiné ont été effectués à hauteur de 61% environ auprès de
la Russie qui a, aussi, fourni la totalité du tonnage importé d ammoniac.

Les échanges de ce secteur ont été effectués, en totalité, dans le cadre du régime
général.

4) Textile et habillement

Les signes d essoufflement, apparus depuis 3 ans, ont continué à marquer l évolution
des exportations qui n ont progressé que de 5,4%.

Néanmoins, le solde excédentaire du secteur s est consolidé de 14,3%, les importa-


tions n ayant augmenté que de 1,5% seulement.

Ce secteur a préservé sa première place dans les exportations globales du pays avec
une part de 37,2%, celle-ci s étant située, toutefois, en deçà de 3,9 points par rapport à son
niveau atteint en 2003.

Une telle situation témoigne de la vive concurrence des pays asiatiques et


l accentuation des difficultés d écoulement des produits textiles tunisiens, qui risquent de
s amplifier davantage avec le démantèlement total des Accords multifibres au début de
l année 2005.

L accroissement des exportations du secteur a concerné les ventes du régime offshore


(5%) qui a assuré 97,4% du total et, surtout, le régime général (26,1%).
BALANCE COMMERCIALE DE L INDUSTRIE TEXTILE ET DE L HABILLEMENT
Variat.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 4.141,9 4.252,8 4.483,6 5,4
Vêtements & acces. 103,7 95,6 92,9 2.967,7 3.050,2 3.221,4 -2,8 5,6
Artic. de bonneterie 30,7 28,7 28,2 824,7 834,8 849,2 -1,7 1,7
Tissus 19,6 17,5 20,0 119,8 103,9 126,2 14,3 21,5
Fils et filés textiles 11,7 12,1 11,2 54,2 54,6 59,1 -7,4 8,2
Articles confection-
nés et friperie 40,0 36,2 34,7 160,6 189,2 207,8 -4,1 9,8
Autres produits 14,9 20,1 19,9 -1,0
Importations 2.910,4 2.944,5 2.987,9 1,5
Tissus 124,2 116,9 115,0 1.678,8 1.691,2 1.723,0 -1,6 1,9
Fils et filés textiles 43,1 42,2 43,2 191,7 196,4 200,5 2,4 2,1
Coton en masse 24,8 20,3 22,8 34,9 31,8 43,0 12,3 35,2
Articles confection-
nés et friperie 80,8 85,0 91,4 84,2 90,7 83,8 7,5 -7,6
Vêtements & acces. 22,8 20,0 19,0 527,0 542,5 559,9 -5,0 3,2
Bonneterie 17,5 16,0 14,2 326,3 319,8 305,9 -11,3 -4,3
Autres produits 67,5 72,1 71,8 -0,4
Excédent 1.231,5 1.308,3 1.495,7 14,3
Taux de couv. (en %) 142,3 144,4 150,1 5,7
points
Source : Institut national de la statistique

Par produit, les exportations de vêtements et accessoires, qui ont représenté 71,8%
des ventes du secteur, ne se sont accrues que de 5,6%, destinées essentiellement à l Italie,
à la France et à l Espagne. Les ventes de tissus ont sensiblement augmenté (21,5%), suivies
par celles des articles confectionnés et de friperie (9,8%). Ces produits ont été écoulés à
concurrence de 66,2% en France et dans certains pays africains comme le Congo, la Libye,
l Algérie, le Mali et le Maroc.
Quant aux importations des mêmes produits, elles sont restées dominées par les tissus
(près de 58% des achats) qui sont les intrants nécessaires des produits finis exportés. Après
la quasi-stagnation en 2003 (0,7%), les achats de tissus ont de nouveau repris (1,9%).

Les achats de vêtements et accessoires, dont une partie est destinée au marché local,
ont augmenté de 3,2% contre 2,9% une année auparavant.

La part des importations réalisées dans le cadre du régime offshore s est élevée à
environ 90% de l ensemble des achats du secteur.

Les importations du secteur du textile et habillement proviennent à hauteur de 31,4%


de la France et de 30,2% de l Italie. L Allemagne occupe la troisième place avec une part de
7,3%. Quant à la Chine, elle est le septième fournisseur et le premier en dehors de l Union
européenne avec une part avoisinant 2,4 %.

Bénéficiant d une paix sociale constante, de la proximité géographique de l Europe et


d une main-d uvre abondante à bon marché et de plus en plus qualifiée, l industrie textile
en Tunisie ne devra plus se limiter à ces atouts pour préserver sa place dans un
environnement international de plus en plus difficile. Les professionnels sont appelés à
accélérer le passage à la confection totale du produit fini et à la spécialisation dans les
produits « haut de gamme » et passer du statut de sous-traitance à celui de la co-traitance,
à la faveur des accords de libre-échange conclus avec certains pays méditerranéens,
notamment la Turquie.

Les entreprises tunisiennes gagneraient à maîtriser leurs facteurs de production et en


améliorer la productivité, en assurant, notamment, l encadrement et la formation requis du
personnel. Ce n est qu ainsi qu elles pourraient s intégrer dans les circuits de distribution des
pays européens avec des marques spécifiques.

5) Cuirs et chaussures

La part du secteur des cuirs et chaussures dans les exportations globales de biens
s est contractée, revenant de 6,1% en 2003 à 5,2% en 2004, suite à la stabilisation de ses
exportations (628,2 MDT contre 627,8 MDT) avec la quasi-stagnation (0,9%) des ventes
effectuées dans le cadre du régime offshore qui représentent 96,8% des ventes totales du
secteur ; celles réalisées sous le régime général ont même régressé de 19,5%.

Conjuguée à une baisse des importations de 27,2%, cette situation s est toutefois
traduite par une consolidation de l excédent commercial qui s est situé à 289,5 MDT contre
162,7 MDT un an plus tôt.

Les exportations de chaussures qui ont représenté près de 85% des ventes totales du
secteur, soit en tant que produits finis ou sous forme de tiges, semelles et autres parties de
chaussures, ont été destinées à l Italie (près de 42%), suivie par la France et l Allemagne
avec 39,3% et 8,2% respectivement.

Les exportations d ouvrages en cuir se sont accrues de 2,4%, en dépit de la stagnation


des quantités. Quant aux ventes de peaux et cuirs, elles ont diminué de 26,6%, en raison de
la baisse des quantités.

Du côté des importations, le fléchissement a touché la quasi-totalité des produits,


notamment les chaussures et leurs composantes et les ouvrages en cuir.
Pour les peaux et cuirs, importés à l état brut, essentiellement des pays de l Union
européenne, de la Chine, de l Inde et de Hong Kong, les achats ont augmenté de 5,7%.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES CUIRS ET CHAUSSURES
Variat.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quant. Valeur
Exportations 592,8 627,8 628,2 0,1
Peaux et cuirs 3,4 3,7 2,6 34,9 27,8 20,4 -29,7 -26,6
Ouvrages en cuir 2,2 2,1 2,1 65,4 67,8 69,4 0,0 2,4
Chaussures 22,6 23,4 22,3 487,2 528,8 531,6 -4,7 0,5
.Tiges et parties de
chaussures 5,3 4,7 4,0 218,0 214,3 202,3 -14,9 -5,6
.Chaussures 17,3 18,7 18,3 269,2 314,5 329,3 -2,1 4,7
Autres produits 5,3 3,4 6,8 100,0
Importations 412,8 465,1 338,7 -27,2
Peaux et cuir 10,4 10,9 11,5 204,0 205,0 216,6 5,5 5,7
Ouvrages en cuir 1,4 1,2 1,6 11,2 17,7 14,9 33,3 -15,8
Chaussures 16,0 16,9 5,8 183,1 226,8 93,1 -65,7 -59,0
.Tiges et parties de
chaussures 7,0 5,9 5,0 89,6 103,7 83,3 -15,3 -19,7
.Chaussures 9,0 11,0 0,8 93,5 123,1 9,8 -92,7 -92,0
Autres produits 14,5 15,6 14,1 -9,6
Excédent 180,0 162,7 289,5 77,9
Taux de couv. (en %) 143,6 135,0 185,5 50,5
points
Source : Institut national de la statistique

Plusieurs défis tant internes qu externes sont à relever par le secteur des cuirs et
chaussures, en vue de consolider sa position sur les marchés européens et de pénétrer de
nouveaux marchés.
Les défis internes ont trait, essentiellement, à l amélioration de la productivité et à la
compression des coûts de production.
Quant aux défis externes, ils sont liés à l impact négatif des opérations de
délocalisation vers les pays asiatiques et de l Europe de l Est, initiées par les entreprises
européennes, et à la forte concurrence des produits provenant de la Chine sur les marchés
de l Union européenne.

6) Industries mécaniques et électriques

Les exportations et les importations de ce secteur ont progressé au même taux de


20,8%, contre respectivement 13,9% et 6,7% en 2003. Ainsi, le déficit s est aggravé de
675,7 MDT pour atteindre 3.930,6 MDT, tandis que le taux de couverture s est stabilisé au
niveau 39,8%. Sa part dans les échanges commerciaux de la Tunisie est passée, d une
année à l autre, de 20,8% à 21,5% à l exportation et de 38,5% à 40,9 % à l importation.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Exportations 1.887,1 2.149,8 2.597,9 13,9 20,8
Importations 5.066,0 5.404,7 6.528,5 6,7 20,8
Déficit 3.178,9 3.254,9 3.930,6 2,4 20,8
Taux de couverture (en %) 37,3 39,8 39,8 2,5 points 0,0 point
Source : Institut national de la statistique
Les exportations de ce secteur ont été effectuées à hauteur de 88% sous le régime
offshore, alors que les importations ont été réalisées pour 75% dans le cadre du régime
général.

Pour les industries mécaniques, le taux de progression des exportations a été


presque multiplié par deux, passant de 7,7% en 2003 à 14,6% en 2004, tandis que les
importations, qui ont connu une stagnation en 2003, ont enregistré un accroissement de
21,7%.

En conséquence, le déficit commercial s est accru de 24,1% contre une contraction de


2,4% en 2003 pour s établir à 3.430,3 MDT, tandis que le taux de couverture a perdu
1,5 point de pourcentage en se limitant à 24,1%.

L accélération des exportations a résulté, notamment, de la forte progression des


ventes de parties et pièces détachées automobiles (27,9%). Les principaux marchés de ces
produits ont été la France, l Espagne, l Italie, et l Allemagne avec des parts respectives de
58,3%, 12,7%, 12,4% et 11%. Un accroissement sensible a été enregistré au niveau des
câbles et fibres optiques (70,4% contre 1,8% en 2003).

Les ventes de fontes, fers, aciers et ouvrages ont tiré profit de la hausse des prix sur le
marché international. Elles ont enregistré une augmentation de 14,2%, en dépit de la forte
baisse du volume (-47,9%). Les principaux marchés de ces produits ont été la Libye (26,2%),
l Italie (17,5%) et la France (16,6%).

Pour certains produits, les exportations ont, par contre, accusé des régressions.
Il s agit, notamment, des appareils d allumage pour moteurs (-82%) et des appareils et
engins mécaniques (-4,1%), en raison surtout de la baisse des prix.

Quant aux importations, elles ont enregistré une progression de 21,7% contre une
stagnation en 2003, due à concurrence de 30% aux achats de fonte, fer et acier (barres,
demi-produits et fils machines, ). Ces achats ont augmenté, en effet, de 57%, en rapport,
notamment, avec la flambée des prix sur le marché international consécutive à la
progression de la demande chinoise notamment. L Ukraine et la Turquie en ont constitué les
deux principales sources d approvisionnement.

L augmentation des importations a touché également les camions et camionnettes


(45,7%), fournis notamment par la France et le Japon, les turbines, moteurs et turbo-
réacteurs (45,7%), les voitures de tourisme (15,2%), achetées surtout auprès de la France et
de l Allemagne, les châssis, carrosseries et pièces détachées (21,7%) et le cuivre et ses
ouvrages (47,9%).

Quelques produits ont, toutefois, enregistré une baisse de leurs achats tels que le
matériel de transport pour la navigation maritime (-59,1%), les appareils de levage, de forage
et de manutention (-8,9%) et les machines pour l industrie textile (-23,8%).

Pour les articles électriques, les exportations et les importations se sont accrues de
25,8% et 18,9%, respectivement, contre 19,4% et 25% une année auparavant, ce qui a
entraîné une aggravation du déficit de 2% et une amélioration du taux de couverture de
4,2 points de pourcentage pour atteindre 75,1%.

La progression des exportations a touché la majorité des produits dont, principalement,


les fils et câbles électriques (21,7%), les parties et pièces pour appareils électriques (83,4%)
et les interrupteurs et disjoncteurs (15,7%).
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2004/2003
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantit. Valeur
Exportations 883,2 951,6 1.090,7 14,6
Appar.&engins mécani. 22,3 16,3 19,1 179,2 171,5 164,4 17,2 -4,1
Matériel de transp.,dt : 224,0 221,4 284,7 28,6
.Autos, cycles et tract. 23,6 27,8 31,7 205,8 209,0 262,1 14,0 25,4
Autres appar. pour véh. 0,4 0,7 1,2 23,3 14,1 23,7 71,4 68,1
Fonte, fer, acier
et ouvrages, dont : 203,2 259,8 135,4 110,7 146,3 167,1 -47,9 14,2
.Tubes, tuyaux&acces. 31,5 25,5 24,0 21,3 30,0 31,4 -5,9 4,7
.Fonte, fer et acier 141,1 194,4 75,0 27,8 37,1 44,8 -61,4 20,8
.Ressorts en fer&acier 9,1 8,6 11,2 16,3 18,2 25,2 30,2 38,5
.Construct. métalliques 8,6 12,4 10,6 13,4 19,2 17,7 -14,5 -7,8
Câbles&fibres optiques 3,3 3,6 4,9 90,5 92,1 156,9 36,1 70,4
Appar.d allumage
moteurs 1,4 1,4 0,2 77,5 82,0 14,8 -85,7 -82,0
Optiques&appareils
scientifiques 1,7 2,3 2,0 45,8 74,2 85,5 -13,0 15,2
Aluminium& ouvrages 7,5 9,1 6,6 28,5 29,6 26,3 -27,5 -11,1
Ouvrages en métaux
communs 4,6 3,6 4,2 20,1 21,0 31,3 16,7 49,0
Autres produits 83,6 99,4 136,0 36,8
Importations 3.715,2 3.715,8 4.521,0 21,7
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 760,9 1.045,8 1.318,7 504,5 662,4 949,7 26,1 43,4
.Fontes, fers et aciers 652,7 939,1 1.186,3 272,8 423,5 665,1 26,3 57,0
.Tubes, tuyaux & acces. 54,4 40,0 72,9 80,1 62,8 99,6 82,3 58,6
.Autres ouvrages en fer
et acier 7,9 8,5 9,0 33,4 37,6 45,9 5,9 22,1
.Construct.métalliques 4,7 13,9 8,8 12,2 28,8 21,0 -36,7 -27,1
Outils et outillages 3,4 3,5 4,5 46,8 49,3 53,2 28,6 7,9
Appareils & engins
mécaniques, dont : 126,8 111,4 132,3 1.426,0 1.343,8 1.576,0 18,8 17,3
.Appareils de levage,
forage&manutention 23,8 19,8 17,2 186,4 150,7 137,3 -13,1 -8,9
.Turbines, moteurs et
turboréacteurs 9,8 11,4 15,3 160,7 194,1 282,9 34,2 45,7
.Pompes&compreseurs 9,7 8,9 11,9 114,1 115,9 162,2 33,7 39,9
.Machines ayant fonc-
tion propre 4,1 6,1 4,7 65,8 80,7 90,9 -23,0 12,6
.Unités&machines à
coudre 2,6 2,3 2,6 57,4 53,1 64,7 13,0 21,8
.Réfrigérateurs et
congélateurs 9,5 6,5 10,5 64,6 49,5 71,7 61,5 44,8
.Roulements&robinet-
terie 4,6 4,7 4,9 73,9 70,4 80,1 4,3 13,8
.Machines textiles 3,2 2,8 2,7 36,4 45,0 34,3 -3,6 -23,8
.Machines agricoles 2,3 3,1 4,3 15,8 19,3 23,0 38,7 19,2
Matér.de transport, dt : 1.109,4 998,8 1.210,5 21,2
.Navigation aérienne 162,1 24,7 34,5 39,7
.Navigation maritime 24,3 25,7 10,5 -59,1
.Autos, cycles&tract.,dt : 89,4 83,0 99,7 910,5 935,8 1.162,2 20,1 24,2
*Voitures de tourisme 21,6 30,0 34,2 322,1 416,2 479,3 14,0 15,2
*Châssis&carrosseries 24,0 22,0 26,8 192,9 211,7 257,7 21,8 21,7
*Camions&camionnet. 15,2 15,6 20,3 169,7 204,2 297,6 30,1 45,7
*Véhicules de transport
en commun 13,3 0,7 0,9 120,0 6,7 10,1 28,6 50,7
*Tracteurs 4,3 5,4 6,6 31,0 39,5 51,8 22,2 31,1
Optiques&appa.scientif. 3,6 3,3 3,1 169,4 175,3 173,8 -6,1 -0,9
Cuivre et ouvrages 31,5 31,8 33,6 94,2 94,6 139,9 5,7 47,9
Aluminium& ouvrages 16,8 17,0 20,5 72,3 75,2 90,1 20,6 19,8
Outils et câbles électro-
mécaniques 11,1 9,9 10,5 140,1 142,2 159,5 6,1 12,2
Autres produits 152,5 174,2 168,3 -3,4
Déficit 2.832,0 2.764,2 3.430,3 24,1
Taux de couverture 23,8 25,6 24,1 -1,5
(en %) point
Source : Institut national de la statistique
La décélération des importations a concerné, notamment, les parties et pièces pour
appareils électriques (24,5% contre 109,2 % en 2003), les transformateurs électriques (0,2%
contre 17,1%) et les appareils d émission pour la radiodiffusion (20% contre 84,8%).
Ce ralentissement a été amplifié par la baisse des achats d appareils électriques pour
la téléphonie (-32,5%) et de machines ayant des fonctions propres (-79,3%).
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES
Variat.2004/2003
Désignation Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 1.003,9 1.198,2 1.507,2 25,8
Machines& appareils
électriques, dont : 57,7 60,3 72,6 948,1 1.145,5 1.429,5 20,4 24,8
.Fils et câbles élect. 28,8 28,2 34,1 370,7 414,5 504,4 20,9 21,7
.Interrupteurs&disjon. 4,8 7,3 7,6 177,3 273,6 316,5 4,1 15,7
.Transformateurs
électriques 9,1 8,3 8,4 138,9 154,9 165,6 1,2 6,9
.Circuits intégrés et
micro-assemblages 1,0 1,4 1,7 60,3 66,0 79,5 21,4 20,5
.Parties destinées aux
appareils électriques 1,6 1,9 2,8 57,9 91,0 166,9 47,4 83,4
.Machines ayant
fonction propre 0,2 0,2 0,0 38,9 34,6 4,4 -100,0 -87,3
.Microphones et haut-
parleurs 3,1 4,7 4,5 39,9 46,9 44,0 -4,3 -6,2
Réfrigérateurs et
congélateurs 3,6 1,0 0,7 17,1 4,9 3,7 -30,0 -24,5
Optiques&appareils
scientifiques 0,6 0,6 0,7 18,6 22,8 21,4 16,7 - 6,1
Autres produits 20,1 25,0 52,6 110,4
Importations 1.350,8 1.688,9 2.007,5 18,9
Machines&appareils
électriques, dont : 56,6 64,0 81,8 1.040,4 1.369,1 1.653,7 27,8 20,8
.Parties destinées aux
appareils électriques 5,8 8,5 10,9 138,1 288,9 359,8 28,2 24,5
.Interrupteurs et
disjoncteurs 8,5 9,7 12,0 185,6 222,1 303,4 23,7 36,6
.Transformateurs
électriques 6,6 6,9 8,4 69,1 80,9 81,1 21,7 0,2
.Fils&câbles électriq. 12,2 11,9 22,8 141,2 169,4 274,1 91,6 61,8
.Appareils d émission
pour la radiodiffusion 0,7 1,9 1,3 104,9 193,9 232,6 -31,6 20,0
.Appareils électriques
pour la téléphonie 0,9 0,9 0,7 89,3 80,7 54,5 -22,2 -32,5
.Machines ayant
fonction propre 0,4 0,4 0,1 35,1 36,7 7,6 -75,0 -79,3
.Tableaux et armoi-
res de commande 0,9 0,6 0,7 22,0 24,4 31,1 16,7 27,5
Matériel informatique 3,7 4,0 4,3 179,8 192,1 218,9 7,5 14,0
Optiques et appareils
scientifiques 1,6 1,3 1,4 76,6 77,1 80,4 7,7 4,3
Autres produits 54,0 50,6 54,5 7,7
Déficit 346,9 490,7 500,3 2,0
Taux de couverture 74,3 70,9 75,1 4,2
(en %) points
Source : Institut national de la statistique

7) Autres industries manufacturières

L évolution des échanges commerciaux de ce secteur, qui regroupe les industries des
matériaux de construction, de la céramique et du verre (IMCCV), les industrie chimiques
sans la transformation du phosphate et les industries diverses, s est caractérisée en 2004
par une accélération des exportations (13,8% contre 6,1% en 2003) et par une reprise des
importations (16,6% contre -2,1%). Il en est résulté un élargissement du déficit commercial
de 18,3% contre une contraction de 6,7% un an plus tôt. Quant au taux de couverture, il a
baissé d un point de pourcentage revenant, d une année à l autre, de 38,6% à 37,6%.
BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Var.2004/2003
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2002 2003 2004 2002 2003 2004 Quantité Valeur
Exportations 795,1 843,8 960,4 13,8
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 143,1 153,6 176,4 14,8
.Ciments 562,0 831,5 978,2 37,8 50,2 53,9 17,6 7,4
.Produits céramiques 134,7 133,0 187,5 70,6 66,9 82,9 41,0 23,9
Produits chimiques, dont : 313,6 328,6 326,0 -0,8
.Tripolyphosphate de soude
(TPPS) 101,9 101,4 106,7 62,2 55,2 58,3 5,2 5,6
.Huiles essentielles&parfum. 5,9 3,6 4,2 43,9 44,6 34,6 16,7 -22,4
.Fluorure d aluminium 47,5 44,3 35,2 44,6 39,0 33,2 -20,5 -14,9
.Caoutchouc et ouvrages 12,3 12,1 11,3 48,8 49,7 53,5 -6,6 7,6
.Produits tannants&peintures 30,5 35,5 37,8 25,1 28,9 28,7 6,5 -0,7
.Savons, produits d entretien 20,7 20,5 19,0 23,4 21,8 22,6 -7,3 3,7
.Produits pharmaceutiques 0,4 0,5 0,9 9,3 10,1 19,4 80,0 92,1
Industries manufacturières
diverses, dont : 338,4 361,6 458,0 26,7
.Matières plast.& ouvrages 32,0 29,3 31,4 130,2 116,2 166,2 7,2 43,0
.Jouets, jeux et art.de sport 1,4 1,2 1,1 21,9 19,8 23,7 -8,3 19,7
.Meubles, art.de literie,lustres 8,3 6,5 5,7 28,5 26,8 26,6 -12,3 -0,7
.Liège et ouvrages 5,1 7,5 10,0 17,4 25,4 28,9 33,3 13,8
Importations 2.235,8 2.188,1 2.551,2 16,6
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 164,8 132,5 152,6 15,2
.Produits céramiques 49,0 43,3 44,8 35,7 27,8 32,2 3,5 15,8
.Verres et ouvrages 41,0 45,6 53,1 50,2 47,9 58,1 16,4 21,3
.Ciments 518,5 5,7 7,1 24,2 1,4 1,9 24,6 35,7
.Kaolin et autres argiles 115,3 119,5 109,9 13,5 13,1 14,4 -8,0 9,9
.Marbre 89,2 78,0 76,6 8,9 8,0 7,6 -1,8 -5,0
Produits chimiques, dont : 1.259,6 1.316,1 1.478,8 12,4
.Produits pharmaceutiques 9,0 4,8 4,7 269,0 272,1 308,4 -2,1 13,3
.Produits chimiq.(antibiotique
et autres) 51,6 56,0 52,6 146,1 145,5 169,7 -6,1 16,6
.Produits chimiq. divers
(insecticides & autres) 41,6 83,4 41,3 109,7 118,0 131,6 -50,5 11,5
.Caoutchouc et ouvrages 19,8 18,3 20,2 85,3 92,3 101,8 10,4 10,3
.Prod. tannants et peintures 39,2 41,0 41,8 91,3 93,8 98,9 2,0 5,4
.Huiles essentielles
et parfumerie 3,5 4,5 5,3 44,8 52,0 56,0 17,8 7,7
.Savons, produits d entretien 17,0 18,1 20,0 34,3 36,3 43,7 10,5 20,4
Industries manufacturières
diverses, dont : 811,4 739,5 919,8 24,4
.Matières plast.& ouvrages 292,0 286,0 288,8 564,9 583,8 693,1 1,0 18,7
Déficit 1.440,7 1.344,3 1.590,8 18,3
Taux de couverture (en %) 35,6 38,6 37,6 -1,0
point
Source : Institut national de la statistique

Les exportations et les importations de ce secteur ont été effectuées à concurrence de


50% et 81%, respectivement, sous le régime général.

Les parts des exportations et des importations de ce secteur dans les échanges
globaux du pays, se sont élevées respectivement à 8% et 16%.
L accélération des exportations s explique par la consolidation des ventes de produits
relevant des IMCCV (14,8% contre 7,3% en 2003) et des industries manufacturières
diverses (26,7% contre 6,9%), alors que les ventes de produits chimiques ont diminué de
0,8% contre une progression de 4,8% une année auparavant.

Au niveau des IMCCV, l augmentation soutenue des exportations est due à la reprise
des ventes de produits céramiques (23,9% contre -5,2%), destinés essentiellement à la
France (24,4%) et à la Libye (22,2%).

Les ventes de ciments ont accusé une décélération, tant en valeur (7,4% contre 32,8%)
qu en volume (17,6% contre 48%). L Algérie, la Libye et l Italie en ont constitué les principaux
débouchés.

Les importations des IMCCV ont, de leur côté, enregistré une reprise (15,2% contre
-19,6% en 2003). Cette évolution a touché quasiment tous les produits, notamment les
verres et ouvrages (21,3% contre -4,6%) et les produits céramiques (15,8% contre -22,1%).

Pour les produits chimiques, et après la progression de 4,8% enregistrée en 2003, les
exportations ont connu un léger repli de 0,8%, imputable notamment à la baisse de 22,4%
de la valeur des ventes d huiles essentielles et de parfumerie.

Cette baisse a été légèrement atténuée par l augmentation des ventes de produits
pharmaceutiques (92,1%) et de caoutchouc et ouvrages (7,6%).

S agissant des importations de produits chimiques, elles ont progressé de 12,4%


contre 4,5% en 2003 suite, notamment, à l accroissement des achats de produits
pharmaceutiques (13,3% contre 1,2%), de produits chimiques divers tels que les insecticides
(11,5% contre 7,6%) et le caoutchouc et ouvrages (10,3% contre 8,2%).

Pour les industries manufacturières diverses, les exportations, qui ont représenté près
de 48% des ventes du secteur, ont progressé au taux de 26,7% contre 6,9% en 2003, suite à
la reprise des ventes relatives aux principaux produits, notamment les matières plastiques et
ouvrages (43% contre -10,8%), écoulés surtout sur la France et l Allemagne.

La reprise des importations (24,4% contre -8,9% en 2003) est provenue, surtout, de
l augmentation des achats de matières plastiques et ouvrages (18,7% contre 3,3%).

III EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME

Au cours de 2004 et contrairement à l année précédente, le déficit traditionnel des


opérations réalisées sous le régime général s est élargi, alors que le solde excédentaire des
échanges effectués dans le cadre du régime offshore s est notablement consolidé.

Au niveau du taux de couverture, l évolution des échanges sous les deux régimes s est,
par contre, soldée par une amélioration.

1) Régime général

Les échanges effectués dans le cadre de ce régime ont été marqués par un
accroissement soutenu, aussi bien au niveau des exportations qu à celui des importations,
soit respectivement 31,6% et 18,2 % contre 6,1% et 0,7% en 2003. Le déficit s est, ainsi,
aggravé de 10,9% pour atteindre 6.490,6 MDT, alors que le taux de couverture a augmenté
de 4 points de pourcentage, passant de 35,2% à 39,2%.
L évolution des exportations est imputable, essentiellement, au bond réalisé par les
ventes du secteur de l agriculture, pêche et industries agro-alimentaires (104,8% contre
12,4% en 2003) et à la reprise des ventes du secteur du textile et habillement et des cuirs et
chaussures (16,6% contre -10,5%), de celui des mines, phosphates et dérivés (26,1% contre
-5,4%) et des industries mécaniques et électriques (3,2% contre 0,6%).
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME GENERAL (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Exportations FOB 2.995,9 3.179,7 4.183,2 6,1 31,6
Importations CAF 8.971,6 9.030,9 10.673,8 0,7 18,2
Déficit 5.975,7 5.851,2 6.490,6 - 2,1 10,9
Taux de couverture (en %) 33,4 35,2 39,2 1,8 point 4 points
Source : Institut national de la statistique

Toutefois, une décélération a été enregistrée au niveau des ventes du secteur de


l énergie et lubrifiants, réalisées exclusivement dans le cadre du régime général (11,5%
contre 13,2%), ainsi que celles des autres industries manufacturières (10,6% contre 12,2%).

Au niveau des importations, l accélération s explique, notamment, par la hausse des


achats du secteur des industries mécaniques et électriques (19,2% contre 1,7%), ainsi que par
l importante reprise des achats de l agriculture, pêche et industries agro-alimentaires (22,9%
contre -17,7% en 2003), de ceux des autres industries manufacturières (18,2% contre -5%) et
du secteur textile et habillement et des cuirs et chaussures (10,3% contre -2,2%).

La part des exportations et des importations du régime général dans les échanges
globaux de la Tunisie s est consolidée entre 2003 et 2004, passant respectivement d environ
31% à 35% et de 64% à 67%.

2) Régime offshore

L accroissement de 19,7% du solde excédentaire des opérations commerciales


réalisées dans le cadre de ce régime en 2004, ainsi que l amélioration de 5,8 points de
pourcentage du taux de couverture, ont résulté de l effet conjugué d une progression des
exportations de 9,9% et d une décélération des importations (5,7% contre 10,3%).

L accélération des exportations est provenue, surtout, des ventes soutenues des
industries mécaniques et électriques (23,8% contre 16,5 %) et des autres industries
manufacturières (17,2% contre 0,3%).
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME OFFSHORE (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Exportations FOB 6.752,7 7.162,9 7.871,7 6,1 9,9
Importations CAF 4.539,3 5.008,0 5.291,3 10,3 5,7
Excédent 2.213,4 2.154,9 2.580,4 -2,6 19,7
Taux de couverture (en %) 148,8 143,0 148,8 -5,8 points 5,8 points
Source : Institut national de la statistique

Quant à la décélération des importations, elle est due à la baisse des achats du secteur
des cuirs et chaussures de 29,6% contre une augmentation de 14,1% en 2003.

Les importations et les exportations totales de la Tunisie ont été initiées à concurrence
de 33% et 65%, respectivement, dans le cadre du régime offshore contre 36% et 69%
en 2003.
IV REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La structure géographique des échanges commerciaux de la Tunisie montre, comme


par le passé, la prédominance de l Europe, notamment l Union européenne, avec
l élargissement de cette zone à dix autres pays à partir du 1er mai 2004. L Afrique continue
d occuper la seconde place parmi les partenaires commerciaux de la Tunisie, suivie par
l Asie et l Amérique.

1) Echanges commerciaux avec l Europe

Les exportations tunisiennes à destination de l Europe ont atteint 10.226,2 MDT, en


accroissement de 17,3% par rapport au niveau atteint en 2003. Quant aux importations, elles
ont totalisé 12.450,1 MDT, en augmentation de 12,1%.

Corrélativement, le déficit commercial s est contracté de 6,9%, alors que le taux de


couverture s est amélioré de 3,6 points pour s établir à 82,1%.

L Union européenne est demeurée le premier partenaire commercial du pays, en


absorbant 83,3% des exportations et en fournissant près de 70% des importations, contre
des parts respectives de 81% et 72,3% en 2003.

Comparativement à 2003, les exportations ont enregistré un bond de 19,9%, alors que
les importations se sont accrues à un rythme moins rapide (9,1%). En conséquence, le
déficit commercial a été réduit de 41,9% pour ne représenter que 26,4% du déficit global du
pays contre 48 % une année auparavant. Parallèlement, le taux de couverture a atteint le
niveau historique de 90,7%, en progression de 8,2 points de pourcentage.

Les parts des dix nouveaux pays de l Union européenne dans les exportations et les
importations totales sont restées marginales, ne dépassant pas 0,4% et 1%, respectivement.

Les échanges commerciaux avec l Union européenne se concentrent principalement


sur les marchés français, italien et allemand.

Ainsi, avec la France, premier partenaire commercial traditionnel de la Tunisie, les


échanges commerciaux se sont soldés par un excédent de 8,5 MDT contre un déficit de
292,6 MDT l année précédente, suite à une progression des exportations de 18,5% contre
8,8% pour les importations.

L accroissement des ventes a intéressé, principalement, les machines et appareils


électriques, les vêtements et accessoires autres que la bonneterie et les produits
énergétiques, dont les parts respectives dans les exportations totales se sont élevées à
18,7%, 34,5% et 7,7%.

Pour les importations, l accroissement a concerné, notamment, les machines


mécaniques, les appareils électriques et le matériel roulant.

Avec l Italie, la balance commerciale s est soldée par un excédent commercial de


40,3 MDT contre un déficit de 523,3 MDT en 2003, en relation avec la forte progression de
33,8 % des exportations due, essentiellement, aux ventes record d huile d olive, conjuguée
avec une augmentation modérée des achats (7,4%).
ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS
Exportations Importations Soldes
Groupe
En MDT Part en % En MDT Part en % En MDT
de pays
2003 2004 2003 2004 2003 2004 2003 2004 2003 2004
Europe 8718,2 10226,2 84,3 84,8 11105,9 12450,1 79,1 78,0 -2387,7 -2223,9
UE dont : 8376,9 10040,6 81,0 83,3 10152,9 11072,3 72,3 69,4 -1776,0 -1031,7
Zone Euro dt : 7966,4 9603,4 77,0 79,7 9491,9 10296,6 67,6 64,5 -1525,5 -693,2
France 3365,5 3986,7 32,5 33,1 3658,1 3978,2 26,1 24,9 -292,6 8,5
Italie 2281,4 3051,4 22,1 25,3 2804,7 3011,1 20,0 18,9 -523,3 40,3
Allemagne 1105,6 1105,2 10,7 9,2 1264,4 1339,4 9,0 8,4 -158,8 -234,2
Espagne 481,8 729,5 4,7 6,1 748,8 839,1 5,3 5,3 -267,0 -109,6
Belgique 405,9 358,9 3,9 3,0 413,8 445,0 2,9 2,8 - 7,9 -86,1
Royaume-Uni 337,3 346,6 3,3 2,9 314,1 345,5 2,2 2,2 23,2 1,1
Suède 29,4 34,3 0,3 0,3 166,1 226,5 1,2 1,4 -136,7 -192,2
10 nouveaux pays 33,5 49,5 0,3 0,4 142,3 166,5 1,0 1,0 -108,8 -117,0
AELE dont : 223,2 54,6 2,2 0,4 170,6 182,5 1,2 1,1 52,6 -127,9
Norvège 4,5 4,7 0,0 0,0 5,4 6,3 0,0 0,0 - 0,9 - 1,6
Suisse 218,2 49,0 2,1 0,4 165,1 175,8 1,2 1,1 53,1 -126,8
Autres pays
européens dt : 118,1 131,0 1,1 1,1 782,4 1195,3 5,6 7,5 -664,3 -1064,3
Russie 2,2 6,5 0,0 0,1 287,5 486,1 2,0 3,0 -285,3 -479,6
Turquie 102,6 107,4 1,0 0,9 256,0 400,9 1,8 2,5 -153,4 -293,5
Ukraine 0,4 0,7 0,0 0,0 119,4 218,7 0,9 1,4 -119,0 -218,0
Afrique dont : 798,2 820,8 7,7 6,8 829,7 957,5 5,9 6,0 - 31,5 -136,7
Pays arabes dt: 699,1 712,2 6,8 5,9 763,3 891,1 5,4 5,6 - 64,2 -178,9
- UMA dont : 661,0 669,4 6,4 5,6 690,0 800,6 4,9 5,0 - 29,0 -131,2
.Algérie 133,4 135,6 1,3 1,1 167,5 194,4 1,2 1,2 - 34,1 -58,8
.Libye 453,8 432,6 4,4 3,6 460,4 526,9 3,3 3,3 - 6,6 -94,3
.Maroc 69,7 92,4 0,7 0,8 60,2 78,1 0,4 0,5 9,5 14,3
- Egypte 36,0 38,8 0,3 0,3 62,8 77,9 0,4 0,5 - 26,8 -39,1
Amérique 158,5 257,6 1,5 2,1 741,2 947,1 5,3 5,9 -582,7 -689,5
ALENA dont : 70,9 155,0 0,7 1,3 471,5 505,4 3,4 3,2 -400,6 -350,4
USA 62,5 143,5 0,6 1,2 345,5 445,7 2,5 2,8 -283,0 -302,2
Canada 8,1 10,4 0,1 0,1 117,3 52,3 0,8 0,3 -109,2 -41,9
Amérique latine 87,6 102,6 0,8 0,8 269,7 441,7 1,9 2,7 -182,1 -339,1
dont :
Brésil 57,1 81,0 0,6 0,7 87,9 187,8 0,6 1,2 - 30,8 -106,8
Argentine 19,5 13,6 0,2 0,1 144,8 209,4 1,0 1,3 -125,3 -195,8
Cuba 4,7 0,0 0,0 0,0 11,4 7,2 0,1 0,0 - 6,7 - 7,2
Equateur 0,0 0,0 0,0 0,0 5,5 16,8 0,0 0,1 -5,5 -16,8
Asie 307,2 377,2 3,0 3,2 1159,1 1496,4 8,3 9,4 -851,9 -1119,2
Pays arabes dt: 97,9 103,0 1,0 0,9 227,2 246,2 1,6 1,6 -129,3 -143,2
- CCG dont : 48,0 50,8 0,5 0,4 195,9 207,1 1,4 1,3 -147,9 -156,3
.Arabie
saoudite 32,6 29,8 0,3 0,2 133,7 141,0 1,0 0,9 -101,1 -111,2
- Irak 29,9 34,2 0,3 0,3 7,8 3,3 0,1 0,0 22,1 30,9
- Syrie 4,4 6,4 0,0 0,1 7,4 16,2 0,1 0,1 - 3,0 - 9,8
Autres pays
asiatiques dt: 209,3 274,2 2,0 2,3 931,9 1250,2 6,7 7,8 -722,6 -976,0
Chine 22,3 31,8 0,2 0,3 238,7 362,5 1,7 2,3 -216,4 -330,7
Japon 17,7 28,0 0,2 0,2 255,9 317,6 1,8 2,0 -238,2 -289,6
Inde 59,7 106,9 0,6 0,9 98,6 136,2 0,7 0,9 - 38,9 -29,3
Indonésie 4,3 2,5 0,0 0,0 22,7 18,2 0,2 0,1 - 18,4 -15,7
Hong Kong 3,8 5,4 0,0 0,0 15,7 27,4 0,1 0,2 - 11,9 -22,0
Autres pays 360,5 373,1 3,5 3,1 203,0 114,0 1,4 0,7 157,5 259,1
TOTAL 10342,6 12054,9 100,0 100,0 14038,9 15965,1 100,0 100,0 -3696,3 -3910,2
Source : Institut national de la statistique

La quasi-stagnation des exportations vers l Allemagne (1.105,2 MDT contre 1.105,6 MDT en
2003) et l accroissement des importations de 5,9% ont contribué à l élargissement du déficit
commercial avec ce pays de 75,4 MDT, pour s établir à 234,2 MDT.
Les échanges commerciaux avec les pays de l A.E.L.E ont baissé de 75,5% pour les
exportations et se sont accrus de 7% pour les importations. Le repli des exportations est
imputable à la régression des ventes de produits pétroliers raffinés vers la Suisse.

Le solde commercial dégagé avec ce groupe de pays est devenu déficitaire de


127,9 MDT contre un excédent de 52,6 MDT en 2003 et le taux de couverture est revenu,
d une année à l autre, de 130,8% à 29,9%.

Avec le reste des pays européens, la hausse des importations s explique, principalement,
par l augmentation des achats en provenance de la Russie (69,1%) et de la Turquie (56,6%),
engendrant une aggravation du déficit commercial avec chacun de ces pays.

2) Echanges commerciaux avec l Afrique

Avec le continent africain, le déficit commercial s est nettement élargi, suite à


l accélération des importations (15,4% contre 8,1% en 2003) et ce, en dépit de la hausse des
exportations de 2,8%.

La part des achats en provenance de ces pays dans les importations globales est
passée de 5,9% en 2003 à 6% en 2004, alors que celle des exportations est revenue, d une
année à l autre, de 7,7% à 6,8%.

Les échanges avec les pays de l UMA, qui représentent 82,7% des flux commerciaux
avec le continent africain, ont enregistré un accroissement de 16% au niveau des
importations, contre une faible augmentation de 1,3% pour les exportations. Il en est résulté
un élargissement du déficit commercial qui est passé de 29 MDT à 131,2 MDT.

L accroissement des importations en provenance de la Libye a intéressé, principa-


lement, le pétrole brut, les fontes, fers, aciers et ouvrages et les matières plastiques. Quant à
la hausse des achats effectués à partir de l Algérie, elle a concerné le gaz naturel, alors
qu avec le Maroc, elle s explique, notamment, par l augmentation des importations de fontes,
fers et aciers et de produits pétroliers raffinés.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ECHANGES COMMERCIAUX


AU COURS DE
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Italie
France , %
, % Italie France
, % , %
Allemagne
, %

Autres
pays de
Allemagne l'UE
Reste du , % , %
monde Reste du
, % Asie Autres monde
, % Amérique
, % UMA pays de Asie
, % l'UE UMA , %
, %
, % , %

Quant à l augmentation des exportations, elle s explique, surtout, par l amélioration des
ventes au Maroc (32,6%) qui a plus que compensé la baisse des ventes à la Libye (-4,7%).
Les fontes, fers et aciers et leurs ouvrages, les dattes et le caoutchouc ont représenté les
principaux produits à destination du Maroc.

Avec l Egypte, la progression de 7,8% des exportations est liée à la hausse des ventes
de tripolyphosphate de sodium, alors que l accroissement de 24% des importations trouve
son origine, essentiellement, dans l augmentation des achats de fontes, fers et aciers et de
pommes de terre. Suite à ces évolutions, le déficit commercial s est élargi de 45,9% et le
taux de couverture a baissé pour se situer à 49,8% (-7,5 points).

Avec les pays de l Afrique subsaharienne, notamment le Sénégal, les exportations se


sont accrues de 9,6%, alors que les importations ont enregistré une quasi-stagnation, d où
une consolidation de l excédent commercial.

3) Echanges commerciaux avec l Amérique

Les Etats-Unis d Amérique, le Brésil et l Argentine continuent à constituer les


principaux partenaires commerciaux de la Tunisie, avec des parts respectives de 1,2%, 0,7%
et 0,1% des exportations globales et de 2,8%, 1,2% et 1,3% des importations totales.

Les échanges commerciaux avec ce continent ont progressé de 62,5% au niveau des
exportations et de 27,8% à celui des importations. Corrélativement, le déficit commercial
s est élargi de 18,3%, alors que le taux de couverture s est amélioré de 5,8 points (27,2%
contre 21,4%).

Avec les Etats-Unis d Amérique, la progression des exportations à un rythme plus


rapide que celui des importations (129,6% contre 29%) a permis d améliorer le taux de
couverture de 14,1 points de pourcentage, pour atteindre 32,2%.

Les exportations et les importations avec le Brésil se sont accrues, respectivement, de


41,9% et 113,7%. Les exportations à destination de l Argentine ont baissé de 30,3%, alors
que les importations en provenance du même pays ont progressé de 44,6%.

4) Echanges commerciaux avec l Asie

Sous l effet de l augmentation des importations à un rythme plus rapide que celui des
exportations (29,1% contre 22,8%), le déficit commercial avec les pays asiatiques s est élargi
de 31,4%, totalisant 1.119,2 MDT.

Les parts des exportations et des importations avec l Asie dans les échanges globaux
du pays sont passées, respectivement, de 3% et 8,3% en 2003 à 3,2% et 9,4% en 2004.

Avec les pays arabes d Asie, comprenant essentiellement l Arabie Saoudite, l Irak et la
Syrie, le déficit est passé, d une année à l autre, de 129,3 MDT à 143,2 MDT, suite à une
augmentation des importations à un rythme plus accéléré que celui des exportations, soit
8,4% contre 5,2%.

Pour les autres pays asiatiques, l accroissement des exportations et celui des
importations de 31% et 34,2%, respectivement, se sont traduits par un élargissement du
déficit commercial de 35,1%. L augmentation des échanges commerciaux a concerné,
notamment, l Inde, le Japon et la Chine.
VIII. LES PAIEMENTS EXTERIEURS

La situation des paiements extérieurs s est nettement améliorée en 2004. La balance


générale des paiements s est, en effet, soldée par un excédent appréciable s élevant à
1.213 MDT contre 496 MDT en 2003. Ce résultat performant est attribuable à la contraction du
déficit courant, conjuguée à une forte consolidation des entrées nettes de capitaux.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
A - Paiements courants - 1.126 - 1.209 - 1.060 -941 -691
Déficit courant/PIB (en %) 4,2 4,2 3,5 2,9 2,0
- Marchandises (FOB) - 3.088 - 3.408 - 3.019 -2.924 -3.032
- Services 2.122 2.138 1.750 1.707 2.048
- Revenus de facteurs - 228 - 49 105 182 151
- Transferts courants 68 110 104 94 142
B - Compte de capital et d opérations
financières 835 1.618 1.307 1.477 1.952
dont :
- Opérations en capital 4 76 108 76 134
- Participations 1.001 629 1.133 713 767
- Prêts-emprunts à moyen et long termes 305 1.270 1.089 1.061 1.179
C - Opérations d ajustement (flux nets) - 42 - 32 - 47 - 40 - 48
Solde général - 333 377 200 496 1.213

PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

(EN MDT)

-
-
-
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières

En conséquence, le niveau des avoirs nets en devises a atteint 4.733 MDT au terme de
l année 2004, soit 107 jours d importation, contre 3.503 MDT et 90 jours à la fin de 2003.

Plusieurs facteurs ont contribué, en fait, à la réalisation de cette évolution.

A l étranger, l apaisement des tensions géopolitiques s est répercuté positivement sur les
recettes des services dont, notamment, celles du secteur touristique qui ont enregistré une
progression soutenue de 20,3% en 2004 après les replis relevés en 2003 et 2002.
135
Par ailleurs, la reprise de la croissance économique dans le monde et plus particulière-
ment dans les pays partenaires, a soutenu les exportations de biens qui ont progressé de
16,6% en 2004 contre 6,1 % en 2003.
A l intérieur du pays, la réalisation d un taux de croissance de 6% en 2004, contre 5,6%
une année auparavant, a permis de générer un surplus de production exportable perceptible
au niveau de tous les groupes de produits et, plus particulièrement, les biens alimentaires dont
les exportations ont progressé de 117% en 2004. L action de promotion des exportations
adossée à une politique de change flexible a, en effet, favorisé l écoulement des produits
tunisiens à l étranger, tout en préservant la compétitivité.
L évolution favorable des exportations de biens et services enregistrée, en 2004, a
permis d alléger le déficit courant qui a été financé et au-delà par des entrées de capitaux en
nette progression sous la forme notamment de tirages sur emprunts extérieurs.
La Tunisie s est, en effet, adressée de nouveau au marché financier international pour la
mobilisation d un emprunt obligataire de type « euro bond ». D un montant égal à 450 millions
d euros, celui-ci est assorti d une maturité de 7 ans et d un taux d intérêt de 4,75%.
L investissement étranger a, de son coté, continué à évoluer positivement, malgré
l absence de nouvelles opérations de privatisation. Les investisseurs étrangers semblent être
de plus en plus persuadés de l amélioration continue du climat d investissement en Tunisie.

I TRANSACTIONS COURANTES

De 941 MDT en 2003, le déficit courant est revenu à 691 MDT, soit respectivement 2,9%
et 2% du PIB.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 13.096 15.325 15.307 15.960 18.665
Variations annuelles (en %) 12,6 17,0 0,1 4,3 16,9
Dépenses (en MDT) 14.222 16.534 16.367 16.901 19.356
Variations annuelles (en %) 16,9 16,3 - 1,0 3,2 14,5
Solde -1.126 -1.209 - 1.060 -941 -691

C est que la balance des services s est nettement améliorée sous l effet, notamment, de
l accroissement des recettes touristiques, celle des revenus de facteurs a continué, pour la
troisième année consécutive, à dégager un résultat positif. En revanche, la balance
commerciale s est soldée par un déficit accru.
TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES
ET DU P.I.B AUX PRIX COURANTS

En %

PIB Exportations de biens et services

136
A ECHANGES COMMERCIAUX

En s élevant à 3.910 MDT en 2004 contre 3.696 MDT en 2003, le solde déficitaire des
échanges commerciaux, exprimé FOB-CAF, s est élargi de 214 MDT ou 5,8% contre un
allégement de 66 MDT ou 1,8% une année auparavant.

Cette dégradation a été enregistrée bien que les exportations aient progressé à un taux
dépassant celui des importations, soit 16,6% et 13,7%, respectivement. Une telle évolution a,
toutefois, permis d améliorer le taux de couverture des importations par les exportations dont
le niveau est passé, d une année à l autre, de 73,7% à 75,5%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Exportations FOB (en MDT) 8.005 9.536 9.749 10.343 12.055
Variations annuelles (en %) 14,9 19,1 2,2 6,1 16,6
Importations CAF (en MDT) 11.738 13.697 13.511 14.039 15.965
Variations annuelles (en %) 16,6 16,7 - 1,4 3,9 13,7
Solde - 3.733 - 4.161 - 3.762 - 3.696 - 3.910
Source : Institut national de la statistique

En s élevant à 15.965 MDT en 2004, les importations ont augmenté de 1.926 MDT ou
13,7% par rapport à leur niveau de l année précédente, évolution qui a touché à des degrés
différents tous les groupes de produits.

Les importations de denrées alimentaires ont, en particulier, progressé au taux élevé de


16,5% pour se situer à 1.042 MDT après avoir baissé de 21,8% en 2003. A elles seules, les
importations de blé tendre se sont accrues de 56,8% ou de 78 MDT, évolution qui en a touché
aussi bien les prix que les quantités. De leur côté, les achats d huiles végétales ont progressé
de 6,8% ou 9 MDT, évolution liée à l effet prix, les quantités achetées ayant baissé de 6,6%. Il
faut, toutefois, signaler la forte baisse des achats de blé dur dont la valeur est revenue, d une
année à l autre, de 125 MDT à 27 MDT et ce, contrairement aux autres produits alimentaires.

Quant aux achats de biens d équipement et de matières premières et demi-produits, ils se


sont, également , affermis de 15,5% et 20,2%, respectivement contre -3,3% et 12,6% en 2003,
portant la marque de l affermissement de l activité économique et de la reprise des investissements.

Augmentant à un taux de 6,5% contre 4,1% en 2003, les acquisitions de biens de


consommation se sont élevées à 5.044 MDT. Parmi ces acquisitions, celles des produits
textiles et habillement, qui en constituent la majeure partie, ont progressé de 1,5% contre 1,1%
en 2003.

Les importations de produits énergétiques ont, également, continué à progresser en


2004 mais à rythme moins soutenu que l année précédente, soit 13,9% et 18,7%,
respectivement, en se situant à 1.658 MDT. L augmentation a surtout concerné le pétrole brut
et le gas-oil qui en constituent les principales composantes.

Bien qu elles aient accusé quantitativement une régression de 7,9%, les importations de
pétrole brut ont, en effet, augmenté de 14,9% ou de 51 MDT contre 12,6% ou 38 MDT en
2003 fortement marquées par la hausse des cours mondiaux de ce produit de base à
caractère stratégique.

137
Sous l effet conjugué de l augmentation des prix et des quantités, les importations de
gas-oil se sont accrues de 49,5% ou de 203 MDT.
En s élevant à 12.055 MDT en 2004, les exportations ont, de leur côté, augmenté de
1.712 MDT ou 16,6% contre 594 MDT ou 6,1% en 2003.

Tous les groupes de produits ont contribué plus ou moins à cette évolution.

D une année à l autre, les exportations de produits alimentaires ont plus que doublé, en
passant de 566 MDT à 1.227 MDT, fortement marquées par l augmentation de 519,4%
enregistrée au niveau des ventes d huile d olive qui se sont élevées à 708 MDT contre
114 MDT en 2003.

Les exportations de matières premières et demi-produits se sont également affermies


pour s élever à 3.028 MDT, enregistrant une progression de 20,1% contre 5,7% seulement
en 2003.

En se situant à 1.002 MDT en 2004, les exportations de biens d équipement ont


augmenté de 16,8% contre 9,3% en 2003, maintenant leur part dans le total des exportations
au niveau de 8,3%.

Les exportations de produits énergétiques ont, également, continué à progresser, mais à un


rythme moins accéléré qu une année auparavant, soit 11,5% et 13,2% respectivement.
L affermissement des ventes du pétrole brut est imputable non seulement à la hausse des prix
mais aussi à l augmentation de 15,9% ou de 382,9 mille tonnes enregistrée sur le plan quantitatif.

Concernant les ventes de biens de consommation qui continuent à représenter près de


la moitié du total, elles n ont progressé que de 5,2% en 2004 contre 5% l année précédente,
en s élevant à 5.647 MDT.

Dans ce contexte, la balance alimentaire a dégagé un excédent de 186 MDT en 2004


contre un déficit de 329 MDT en 2003, tandis que le taux de couverture des importations par
les exportations s est élevé, d une année à l autre, de 63,3% à 117,8%.

En revanche, le déficit de la balance des matières premières et demi-produits s est


creusé de 320 MDT ou 20,4% en 2004, en se situant à 1.885 MDT. Le taux de couverture
s est, toutefois, maintenu pratiquement inchangé au niveau de 61,6%.

Le déficit de la balance des biens d équipement s est, également, élargi de 299 MDT ou
de 14,9% au cours de la même année, en s élevant à 2.307 MDT. Quoi qu il en soit, le taux de
couverture s est inscrit en légère hausse passant de 29,9% à 30,3%.

Dans le même intervalle, le déficit énergétique s est creusé, passant de 424 MDT à
507 MDT en 2004. Corrélativement, le taux de couverture est revenu de 70,9% à 69,4%.

L excédent de la balance des biens de consommation s est, de son côté, contracté, au


cours de la même année, de 26 MDT ou 4,1%, en se limitant à 603 MDT. Il en est résulté un
repli du taux de couverture qui s est situé à 112% contre 113,3% en 2003.

138
EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS (En MDT)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Alimentation - 154 - 250 - 587 -328 186
Matières premières et demi-produits -1.036 -1.327 -1.241 -1.565 -1.885
Biens d équipement -2.507 -2.539 -2.180 -2.008 -2.307
Biens de consommation 194 351 561 629 603
Energie - 230 - 396 - 315 -424 -507
Solde général -3.733 -4.161 -3.762 -3.696 -3.910
Source : Institut national de la statistique

L analyse de la balance commerciale par régime fait apparaître, par ailleurs, un


élargissement du déficit sous le régime général, tandis que l excédent du régime offshore s est
consolidé.

C est que les exportations du régime offshore se sont accélérés, en progressant de 9,9%
contre 6,1% en 2003, tandis que les importations ont accusé une décélération (5,7% contre
10,3%). Corrélativement, l excédent sous ce régime s est élevé, d une année à l autre, de
2.155 MDT à 2.580 MDT, en accroissement de 19,7%. De même le taux de couverture s est
inscrit en hausse de 5,8 points de pourcentage pour se situer à 148,8%.

Si pour les articles textiles, habillements et cuirs, les exportations ont évolué
modérément, alors que les importations ont plutôt diminué, les produits alimentaires ont
enregistré des évolutions contraires. Les exportations et les importations des industries
mécaniques et électriques ont, de leur côté, continué à progresser à un rythme soutenu.

Sous le régime général, la balance commerciale a dégagé, en 2004, un déficit accentué


se situant à 6.491 MDT contre 5.851 MDT en 2003, soit une hausse de 10,9%. Le taux de
couverture s est, néanmoins, amélioré de 4 points de pourcentage en s élevant à 39,2%,
portant la marque de la progression des exportations à un rythme plus soutenu que les
importations, soit 31,6% et 18,2% respectivement.

B SERVICES

S élevant à 2.048 MDT en 2004, l excédent de la balance des services s est amélioré de
341 MDT ou 20% par rapport à son niveau de l année précédente. Cette évolution enregistrée
après deux années consécutives de régression s explique par la consolidation des recettes qui
ont progressé de 19,5%, contre une baisse de 0,8% en 2003, tirant profit du dynamisme
affiché aussi bien par le secteur du tourisme que par celui des transports aérien et maritime.
Quant aux dépenses, elles ont, certes, progressé mais à un rythme moins soutenu que les
recettes, enregistrant une progression de 19,1% contre 0,7% en 2003.
BALANCE DES SERVICES (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes 3.792 4.189 3.813 3.784 4.521
Variations annuelles (en %) 9,5 10,5 - 9,0 - 0,8 19,5
Dépenses 1.670 2.051 2.063 2.077 2.473
Variations annuelles (en %) 14,1 22,8 0,6 0,7 19,1
Solde 2.122 2.138 1.750 1.707 2.048

La reprise des recettes inhérentes aux services a permis de consolider leur part dans
les recettes courantes totales à 24,2%.
139
1) Transports

La balance des transports s est soldée, en 2004, par un déficit nettement accru, soit
94 MDT contre 51 MDT une année auparavant. C est que, d une année à l autre, les
dépenses se sont affermies beaucoup plus que les recettes.

BALANCE DES TRANSPORTS


Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 918 870 937 1.139
Variations annuelles (en %) 14,8 12,6 -5,2 7,7 21,6
Dépenses (en MDT) 750 929 988 1.233
Variations annuelles (en %) 9,8 25,5 -1,3 6,4 24,8
Solde -23 -59 -51 -94

S élevant à 1.139 MDT en 2004 contre 937 MDT en 2003, les recettes totales ont
bénéficié notablement de la reprise enregistrée par l activité touristique en Tunisie, situation
reflétée, notamment, par l accroissement de 27,2% enregistré en matière de billetterie et ce,
tant pour le transport aérien que pour le transport maritime.

En effet, et après avoir été lourdement affectées durant les trois dernières années par une
conjoncture internationale défavorable, les compagnies aériennes tunisiennes et, plus
particulièrement, la Compagnie nationale Tunisair, ont affiché, pour l année 2004, des résultats
positifs illustrés, notamment , par l accélération des recettes de billetterie. De même, la
Compagnie tunisienne de navigation, principal opérateur tunisien, en matière de transport
maritime de passagers, a amélioré notablement ses recettes au titre des billets de passage.

Pour ce qui est des recettes réalisées au titre du fret, elles se sont accrues de 15,9%
en 2004 pour se s élever à 131 MDT. Cette hausse est attribuable, essentiellement, au
dynamisme des exportations de marchandises dont le transport est assuré en grande partie
par des compagnies tunisiennes, à l instar de la Compagnie Tunisienne de Navigation, la
Société Nouvelle de Transport de Kerkennah ainsi que d autres sociétés privées opérant
dans le domaine du transport des hydrocarbures.

Par ailleurs, il y a lieu de remarquer que les recettes au titre de l affrètement aérien,
principale composante au niveau des autres rubriques de la balance des transports,
prennent, d une année à l autre, de l importance et ce, en relation avec le développement de
l activité des compagnies aériennes privées, à l instar de Nouvelair et Karthago airlines. En
effet, la société Nouvelair, spécialisée dans l affrètement d avions pour le compte de divers
tours opérateurs, a affiché, en 2004, des performances exceptionnelles avec près de
1,2 million de passagers. De même, l activité de Karthago airlines, la plus jeune des
compagnies aériennes tunisiennes, a enregistré une évolution favorable avec environ
500 mille passagers sur la période avril-octobre 2004, tous marchés confondus.

Quant à la redevance gaz perçue par l Etat tunisien au titre du passage, par le territoire
national, du gazoduc transcontinental reliant l Algérie à l Italie, elle a atteint 200 MDT en
2004 contre 138 MDT une année auparavant. L accroissement de la quantité de gaz
exportée vers l Italie s est conjugué avec la hausse du prix y afférent dont les effets ont,
toutefois, été compensés en partie par la dépréciation du dollar, monnaie de facturation.

140
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
Année En espèces En nature Total en
En MDT En % du total En MDT En % du total MDT
74,4 25,6
2001 75,0 25,0 168
82 64,1 46 35,9 128
2003 89 64,5 49 35,5 138
2004 97 48,5 103 51,5 200
Les recettes perçues en nature ont progressé, en 2004, plus rapidement que celles en
espèces, les deux flux ayant porté, respectivement, sur 103 MDT et 97 MDT contre 49 MDT
et 89 MDT en 2003. En conséquence, leurs parts du total se sont situées, respectivement, à
51,5% et 48,5% contre 35,5% et 64,5% en 2003.

S agissant des dépenses engagées au titre des transports, elles ont augmenté de
24,8% en 2004 pour se situer à 1.233 MDT, contre 6,4% et 988 MDT en 2003.

Prépondérantes, les dépenses engagées au titre du fret se sont inscrites en progression de


12,4% pour s élever à 790 MDT et ce, corrélativement avec l accroissement des importations de
marchandises, dont le transport reste en grande partie assuré par les compagnies étrangères.

De même, les dépenses ayant trait aux billets de passage ont augmenté de 51,4% en
2004, en s élevant à 109 MDT.

Pour les autres rubriques de la balance des transports composées, essentiellement, de


la redevance aéronautique et de l affrètement d avions et de bateaux, les dépenses se sont
inscrites en augmentation de 56,8% pour se situer à 334 MDT.

2) Voyages

Après deux années consécutives de régression, l excédent de la balance des voyages


s est accru de 22,9% ou 379 MDT en 2004 par rapport à son niveau de l année précédente
pour s élever à 2.031 MDT. C est que les recettes ont augmenté de 20,4%, en relation avec
la reprise de l activité touristique, tandis que les dépenses ne se sont accrues que de 9,3%.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 2.307 2.519 2.166 2.039 2.454
Variations annuelles (en %) 6,5 9,2 - 14,0 - 5,9 20,4
Dépenses (en MDT) 360 393 370 387 423
Variations annuelles (en %) 26,8 9,2 - 5,9 4,6 9,3
Solde 1.947 2.126 1.796 1.652 2.031

Principale composante des recettes issues des voyages, celles générées par l activité
touristique ont progressé de 20,3% en 2004 pour s élever à 2.290 MDT, après avoir baissé
de 5,8% en 2003 et de 13,7% en 2002.

Le secteur du tourisme a tiré profit de l amélioration de la conjoncture internationale,


caractérisée, en particulier, par la consolidation de la croissance économique et l atténuation
des tensions géopolitiques. Par ailleurs, la dépréciation du dinar vis-à-vis de l euro, n a pas
manqué de renforcer la compétitivité du produit tunisien.
141
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE
Désignation Unité 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes touristiques MDT 2.095,1 2.340,6 2.021,0 1.902,9 2.290
Variations annuelles % 7,2 11,7 - 13,7 - 5,8 20,3
Nuitées de non-résidents Millier d unités 33.168 33.006 25.897 25.301 30.664
Variations annuelles % 0,1 - 0,5 - 21,5 - 2,3 21,2
Entrées de non-résidents 103personnes 5.057 5.387 5.064 5.114 5.998
Variations annuelles % 4,7 6,5 - 6,0 1,0 17,3
Source : BCT et ONTT

Tous les indicateurs de base ont, ainsi, enregistré une nette amélioration en 2004.
L analyse des flux touristiques, par pays d origine, fait apparaître, en particulier, une
reprise avec les pays européens. En effet, les nuitées et les entrées y afférentes ont
progressé, respectivement, de 22% et de 22,6% après avoir baissé respectivement de 3,1%
et de 2,7% une année auparavant. En conséquence, leurs parts du total s est élevée, d une
année à l autre, de 84,2% à 86,2% pour les nuitées et de 56% à 58,1% pour les entrées. En
conséquence, les recettes provenant des pays considérés sont passés, d une année à
l autre, de 1.552 MDT à 1.899 MDT.
A elles seules, les nuitées des touristes français, allemands, italiens et britanniques ont
représenté ensemble 63,9% du total des nuitées des non-résidents et ont été à l origine de
recettes de l ordre de 1.354 MDT, en progression de 20,9% par rapport à leur niveau de
l année précédente.

De même, les recettes provenant des pays du Maghreb arabe se sont accrues de 8,7% en
2004 en se situant à 311 MDT contre 286 MDT en 2003, portant la marque de l affermissement
des entrées de touristes en provenance de cette zone (9,9% contre 6,1% en 2003).

Les entrées de libyens et d algériens ont représenté 23,9% et 15,2% du total des
entrées touristiques en 2004, couvrant l essentiel des entrées de touristes maghrébins. Les
recettes y afférentes se sont situées à 214 MDT et 93 MDT respectivement en 2004 contre
197 MDT et 84 MDT en 2003. Comme par le passé, ces résultats ne se sont pas répercutés
au niveau des nuitées qui restent relativement faibles couvrant à peine 0,8% pour les
Libyens et 1,8% pour les Algériens du total des nuitées des non-résidents.

Les recettes réalisées au titre des autres rubriques de la balance des voyages se sont
également affermies en 2004.

En s élevant à 45 MDT les recettes procurées par des voyages professionnels se sont
accrues de 18,4% par rapport à leur niveau de l année précédente traduisant le rôle accru
joué par la Tunisie en matière d organisation de congrès internationaux.

De même, en s élevant à 35 MDT, les recettes réalisées au titre des soins médicaux
ont augmenté de 22,8%, stimulées par l amélioration poursuivie des services rendus dans le
domaine de la santé.

S agissant des recettes inhérentes aux études et stages, elles se sont élevées à 17 MDT
en 2004 contre 15 MDT en 2003 portant la marque de l attrait affermi d étudiants étrangers
exercé par les établissements universitaires tunisiens de plus en plus nombreux et variés.

142
Concernant les dépenses engagées au titre de voyages, elles ont augmenté de 9,3%
en 2004 pour s élever à 423 MDT contre 4,6% et 387 MDT en 2003. Cette évolution
connaîtra, certes, une nouvelle dimension à l avenir avec les nouvelles mesures
d assouplissement prises au mois de novembre 2004 en matière d allocations accordées aux
résidents pour leurs séjours à l étranger dont les montants sont majorés comme suit :
- allocation touristique : 2.000 dinars contre 1.000 dinars tunisiens par an cumulables
sur deux années successives. Les enfants ont droit à la moitié de ce montant1;

- allocations au titre de frais d installation et de séjour pour études : 2.000 DT par an et


1.000 DT par mois contre 1.500 DT et 700 DT2;

- frais d inscription et d études, hors frais de séjours, tels que exigés par l établissement
d enseignement étranger sont accordés en totalité et ne sont plus plafonnés à 6.000 DT2 ;

- allocation pour soins médicaux : 1.000 DT contre 750 DT pour le patient par année
civile et de 750 DT par voyage contre 500 DT pour l accompagnateur3.

Prépondérantes, les dépenses effectuées au titre du tourisme en progression de


12 MDT ou 5,1% en 2004 se sont élevées à 246 MDT contre 234 MDT l année précédente,
fortement influencées par la dépréciation du dinar vis-à-vis de l euro.

De même, les dépenses ayant trait aux études et stages ont progressé de 4,6%, en
2004, pour s élever à 68 MDT contre 65 MDT en 2003.

S agissant des dépenses suscitées par les voyages professionnels et officiels, elles ont
enregistré une progression de 12,5% en 2004 en se situant à 45 MDT contre 40 MDT une
année auparavant.

Pour ce qui est des dépenses inhérentes aux voyages relatifs aux soins médicaux,
elles ont atteint 7 MDT en 2004 contre 4 MDT en 2003.
3) Opérations gouvernementales
La balance des opérations gouvernementales a dégagé en 2004 un déficit de 8 MDT
contre 10 MDT une année auparavant, les recettes ayant augmenté, d une année à l autre,
plus rapidement que les dépenses, soit 12,3% et 9,8% respectivement.
BALANCE DES OPERATIONS GOUVERNEMENTALES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 119 119 111 122 137
Variations annuelles (en %) 2,6 0 - 6,7 9,9 12,3
Dépenses (en MDT) 136 133 139 132 145
Variations annuelles (en %) 21,4 - 2,2 4,5 -5,0 9,8
Solde - 17 - 14 - 28 - 10 -8

1 Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n° 2004-05 du 1er novembre 2004.
2 Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n° 2004-07 du 1er novembre 2004.
3 Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2004-06 du 1er novembre 2004.

143
Les recettes perçues par les missions diplomatiques étrangères et les représentations
d organismes internationaux installés en Tunisie se sont élevées à 137 MDT en 2004 contre
122 MDT en 2003.
S agissant des dépenses effectuées par les institutions gouvernementales tunisiennes
implantées à l étranger, elles se sont élevées, d une année à l autre, de 132 MDT à
145 MDT, évolution portant, certes, la marque de la dépréciation du dinar vis-à-vis de l euro.
4) Autres services
L excédent de la balance des autres services s est légèrement accru en 2004 pour se
situer à 119 MDT contre 116 MDT en 2003 et ce, malgré l accroissement des dépenses à un
rythme plus soutenu que les recettes, soit 17,9% et 15,3% respectivement.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 551 633 666 686 791
Variations annuelles (en %) 16,7 14,9 5,2 3,0 15,3
Dépenses (en MDT) 424 584 625 570 672
Variations annuelles (en %) 10,1 37,7 7,0 -8,8 17,9
Solde 127 49 41 116 119

Du côté des recettes, celles enregistrées au titre des frais commerciaux et négoce
international ont progressé de 11,8% en 2004 pour se situer à 189 MDT, corrélativement
avec le dynamisme affiché par le commerce extérieur.

S agissant des recettes réalisées au titre des grands travaux et services techniques,
fournis en grande partie sous forme de sous-traitance et d assistance technique, elles se
sont accrues de 28 MDT ou 17,8%, en s élevant à 185 MDT.

En ce qui concerne les recettes correspondant à des frais de bureau (frais de gestion
engagés par des non-résidents en faveur de leurs succursales et agences installées en
Tunisie), elles se sont élevées à 111 MDT en 2004 contre 98 MDT une année auparavant.

Quant aux recettes sous forme de primes et indemnités d assurance, elles ont
enregistré une progression de 46,2% ou 12 MDT pour s élever à 38 MDT.

En revanche, les recettes relatives aux services financiers ont accusé une légère
contraction, en 2004, en se limitant à 69 MDT contre 71 MDT en 2003.

D une année à l autre, les recettes au titre des services d informatique et d information
sont revenues de 25 MDT à 23 MDT. Les services rendus dans ce cadre ont souvent porté
sur la conception de logiciels, et dans une moindre mesure, sous forme de sous-traitance
pour le compte de sociétés étrangères. Ce secteur porteur qui semble disposer de
conditions nécessaires pour la conquête de nouveaux marchés à l extérieur du pays
gagnerait à fournir l effort requis pour se réserver une plus grande place sur la scène
internationale et faire valoir ses avantages comparatifs.

Les recettes ayant trait aux services de communication ont, de leur côté, enregistré
une progression de 41,7% en 2004 pour s élever à 17 MDT.

144
Par ailleurs, les recettes perçues au titre de la redevance et droits de licence et celles
inhérentes aux services personnels et culturels, ont atteint 22 MDT et 13 MDT respective-
ment en 2004 contre 23 MDT et 7 MDT en 2003.
S agissant des dépenses au titre des autres services, elles se sont élevées à 672 MDT
en 2004 contre 570 MDT en 2003, évolution qui a concerné toutes les rubriques de la
catégorie considérée de services.
Prépondérantes, les dépenses afférentes aux grands travaux et services techniques
ont atteint 228 MDT en 2004 contre 206 MDT une année auparavant. Ces dépenses ont
concerné, dans une large mesure, les prestations sous forme d assistance technique fournie
par des sociétés étrangères pour le compte d entreprises tunisiennes opérant, en particulier,
dans les secteurs de l énergie, de la cimenterie et du transport aérien. En outre, l année
2004 a été marquée par la construction de la salle des sports de Radés par un groupe de
sociétés formé de deux entreprises tunisiennes (Somatra Get et Bonna) et deux entreprises
espagnoles (Bredero et Lanik).
Par ailleurs, et sous l effet de la progression des importations en 2004, les dépenses
au titre de primes et indemnités d assurance ainsi que celles relatives aux frais commerciaux
et négoce international ont augmenté, en 2004, pour s élever respectivement à 123 MDT et
107 MDT contre 97 MDT et 94 MDT une année auparavant.
Les dépenses au titre des services financiers, qui sont composées, essentiellement,
des frais et commissions bancaires ainsi que des commissions de courtage, ont enregistré
une augmentation de 11 MDT en 2004 pour s élever à 56 MDT.
S agissant des dépenses relatives aux services de communication ainsi que celles
inhérentes aux services d informatique et d information, elles se sont élevées, respective-
ment, à 27 MDT et 13 MDT en 2004 contre 18 MDT et 9 MDT en 2003.
Quant aux dépenses inhérentes aux frais de bureau, réalisées par des entreprises
tunisiennes au profit de leurs bureaux et succursales à l étranger, elles sont passées, d une
année à l autre, de 9 MDT à 11 MDT.
Pour ce qui est des dépenses engagées par des résidents au titre de redevances et
droits de licence et de celles inhérentes aux services personnels et culturels, elles ont aussi
progressé en 2004 pour se situer respectivement à 10 MDT et 8 MDT contre 8 MDT et
5 MDT en 2003.
C REVENUS DE FACTEURS
La balance des revenus de facteurs a enregistré, en 2004, un excédent de 151 MDT
contre 182 MDT en 2003. Les recettes, composées, en grande partie, de revenus rapatriés
par les tunisiens résidant à l étranger, ayant augmenté moins rapidement que les dépenses,
soit 12,2% et 15,7% respectivement.
BALANCE DES REVENUS DE FACTEURS
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 1.220 1.471 1.624 1.715 1.925
Variations annuelles (en %) 8,4 20,6 10,4 5,6 12,2
Dépenses (en MDT) 1.448 1.520 1.519 1.533 1.774
Variations annuelles (en %) 23 5,0 - 0,1 0,9 15,7
Solde - 228 - 49 105 182 151
145
1) Revenus du travail
Les économies sur salaires rapatriées par les tunisiens résidant à l étranger au nombre
de 884 mille dont environ 85% sont installés en Europe ont poursuivi, en 2004, leur
croissance à un rythme plus soutenu (10,7% contre 5,8%) pour se situer à 1.783 MDT.
Favorisés par la dépréciation du dinar par rapport à l euro, les apports de fonds en
espèces se sont élevés à 1.346 MDT en 2004, en progression de 10,7% contre 8,2% une
année auparavant. Leur part du total est demeurée au même niveau qu une année
auparavant, soit 75,5%.
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total Apports en espèces Apports en nature
Année Variations En % du En % du
En MDT En MDT En MDT
annuel. en % total total
2000 1.091 7,0 810 74,2 281 25,8
2001 1.334 22,3 1.014 76,0 320 24,0
2002 1.522 14,1 1.124 73,9 398 26,1
2003 1.611 5,8 1.216 75,5 395 24,5
2004 1.783 10,7 1.346 75,5 437 24,5
S agissant des apports en nature qui ont légèrement régressé en 2003, année
marquée, notamment, par l entrée en vigueur de nouvelles baisses des tarifs douaniers
appliquées aux véhicules, elles ont augmenté de 10,6% en 2004 pour s élever à 437 MDT.

2) Revenus du capital

Poursuivant sa tendance à la hausse, le déficit de la balance des revenus du capital


s est élevé à 1.616 MDT en 2004 contre 1.407 MDT l année précédente. C est que les
dépenses qui sont restées pratiquement inchangées pendant les deux années précédentes,
ont progressé de 16,3% pour s élever à 1.758 MDT suite, notamment, à l accroissement des
revenus d investissements directs. Ceux-ci ont, en effet, augmenté de 22,1% pour atteindre
845 MDT, progression qui a, surtout, concerné les revenus d investissements transférés par
des sociétés pétrolières, et, plus particulièrement, leurs revenus, en nature, fortement
influencés par la hausse des prix de pétrole. S agissant des revenus d investissements
directs rapatriés par des sociétés opérant dans d autres secteurs, elles ont enregistré une
quasi-stagnation.
BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 129 137 102 104 142
Variations annuelles (en %) 22,9 6,2 - 25,5 2,0 36,5
Dépenses (en MDT) 1.419 1.490 1.501 1.511 1.758
Variations annuelles (en %) 22,2 5,0 0,7 0,7 16,3
Solde -1.290 -1.353 - 1.399 -1.407 -1.616

Quant aux dépenses au titre des intérêts de la dette à moyen et long termes, autre
composante importante des transferts effectués dans le cadre de la rémunération du capital
étranger, elles se sont accrues de 8,1% en 2004 pour s élever à 771 MDT. Les paiements
d intérêts les plus importants ont été effectués dans le cadre de la coopération multilatérale,
soit 305 MDT contre 258 MDT servis au titre d emprunts contractés sur le marché financier
international et 208 MDT dans le cadre de la coopération bilatérale.
146
S agissant des recettes réalisées au titre de revenus du capital constitués, essentielle-
ment, d intérêts sur placements de devises effectués par la Banque centrale, elles ont
progressé de 36,5% en 2004 pour s élever à 142 MDT.

D TRANSFERTS COURANTS

Après avoir régressé en 2003, l excédent de la balance des transferts courants s est
amélioré de 48 MDT en 2004 pour se situer à 142 MDT, la reprise des recettes s étant
conjuguée à une contraction des dépenses.
BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 80 129 121 118 164
Variations annuelles (en %) 12,7 61,3 - 6,2 - 2,5 39,0
Dépenses (en MDT) 12 19 17 24 22
Variations annuelles (en %) 140,0 58,3 - 10,5 41,2 -8,3
Solde 68 110 104 94 142
Du côté des recettes, celles bénéficiant au secteur privé, composées essentiellement
de dons, de bourses et d autres transferts effectués au profit des ménages, ont continué à
progresser à un rythme soutenu pour s élever à 94 MDT en 2004 contre 66 MDT une année
auparavant. S agissant des transferts sans contrepartie reçus par le secteur public et
composés, essentiellement, d impôts et taxes payés par les entreprises d investissement
direct au profit du Trésor, ils se sont élevés, d une année à l autre, de 53 MDT à 71 MDT.

Au niveau des dépenses, engagées pour leur quasi-totalité par des opérateurs privés,
elles ont accusé une légère baisse en 2004 en se limitant à 22 MDT.

II OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES

Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières s est


fortement consolidé en 2004.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 3.718 3.714 4.207 3.495 4.262
Variations annuelles (en %) 25,7 - 0,1 13,3 - 16,9 21,9
Dépenses (en MDT) 2.883 2.064 2.900 2.018 2.310
Variations annuelles (en %) 79,0 - 28,4 40,5 - 30,4 14,5
Solde 835 1.650 1.307 1.477 1.952

Cette augmentation est relevée au niveau de toutes les balances concernées dont,
notamment, celle des capitaux sur prêts emprunts qui s est soldée par un excédent de
1.051 MDT en 2004 contre 689 MDT en 2003. L intensification des tirages a permis de couvrir
et au-delà les dépenses accrues engagées pour l amortissement de la dette à moyen et long
termes.

Les balances des investissements étrangers et des opérations en capital ont, aussi,
évolué favorablement dégageant des soldes excédentaires respectifs de 767 MDT et
134 MDT en 2004 contre 713 MDT et 76 MDT en 2003.

147
1) Opérations en capital

Après avoir accusé une baisse en 2003, l excédent de la balance des opérations en capital a
fortement augmenté en 2004 pour atteindre 134 MDT contre 76 MDT une année auparavant. La
nette progression des recettes s est conjuguée à la baisse des dépenses.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 12 80 118 85 141
Variations annuelles (en %) - 86,0 566,7 47,5 - 28,0 65,9
Dépenses (en MDT) 8 4 10 9 7
Variations annuelles (en %) -50,0 -50,0 150,0 10,0 -22,2
Solde 4 76 108 76 134
S agissant des recettes, elles sont passées, d une année à l autre, de 85 MDT à
141 MDT, augmentation attribuable, essentiellement, à l accroissement des dons alloués par
l Union européenne pour un montant de 120 MDT. Ceux-ci sont destinés, essentiellement, au
financement des réformes à caractères économique et social engagées dans le pays.

Quant aux dépenses correspondant aux produits de liquidation de biens immobiliers


appartenant à des étrangers ayant quitté définitivement la Tunisie, elles sont revenues, d une
année à l autre, de 9 MDT à 7 MDT.

2) Les investissements étrangers

Après avoir accusé une baisse en 2003, l excédent de la balance des investissements
étrangers s est de nouveau affermi en 2004, la reprise des recettes s étant conjuguée à une
décélération des dépenses.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 1.138 718 1.194 794 862
Variations annuelles (en %) 122,3 -36,9 66,3 -33,5 8,6
Dépenses (en MDT) 137 89 61 81 95
Variations annuelles (en %) 55,7 -35,0 -31,5 32,8 17,3
Solde 1.001 629 1.133 713 767

L amélioration ainsi enregistrée a intéressé aussi bien la balance des investissements


directs que celle des investissements de portefeuille.
a) Investissements directs
En se situant à 737 MDT, en 2004, l excédent de la balance des investissements directs
étrangers (IDE) a augmenté de 42 MDT par rapport à son niveau enregistré en 2003.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 1.068 700 1.170 757 799
Variations annuelles (en %) 144,4 - 34,5 67,1 -35,3 5,5
Dépenses 40 50 46 62 62
Variations annuelles (en %) 60,0 25,0 -8,0 34,8 0
Solde 1.028 650 1.124 695 737

148
Les flux d investissements directs bénéficiant à la Tunisie se sont, en effet, accrus de 5,9%
pour se situer à 796 MDT contre 752 MDT en 2003, niveau demeurant appréciable malgré
l absence, pour la deuxième année consécutive, d opérations de privatisation d envergure.
S élevant, d une année à l autre, de 283 MDT à 312 MDT, l enveloppe destinée aux industries
manufacturières a constitué une part accrue du total (39,2% contre 37,6%). A eux seuls, le
secteur des industries mécanique et électrique et celui des textiles et habillements ont absorbé,
respectivement, 82 MDT et 69 MDT en 2004 contre 77 MDT et 59 MDT l année précédente.

S agissant des IDE destinés à de nouveaux projets, ils se sont situés à 78 MDT, ceux
effectués dans le cadre de projets en cours d extension ou de réalisation s étant élevés de leur
côté à 214 MDT. La cession des parts sociales par des résidents au profit des non-résidents a
porté sur une enveloppe de 20 MDT.

Les investissements directs destinés au secteur énergétique se sont, en revanche,


inscrits en baisse de 13,3% pour se situer à 274 MDT, soit 34,4% du total des IDE contre
316 MDT et 42% en 2003.

Ceux destinés à la recherche et au développement dans le secteur des hydrocarbures


ont atteint 241 MDT dont 170 MDT dans le domaine du développement et 71 MDT dans les
travaux d exploration.

Les investissements réalisés en faveur des secteurs touristique et de l immobilier ont


porté sur une enveloppe de l ordre de 22 MDT contre 19 MDT en 2003. Ils ont été,
essentiellement, l uvre du groupe Accor (résidence TANIT à Djerba) et de la société
hollandaise Vinci Med qui a procédé à l acquisition d un établissement hôtelier.

S agissant du secteur de l agriculture et de la pêche, il a bénéficié d une enveloppe de


10 MDT en 2004 contre 4 MDT en 2003.

Les services ont, également, continué à drainer un volume important d IDE soit
178 MDT au total bénéficiant, essentiellement, au secteur financier et à celui des
télécommunications.

Ces évolutions se sont traduites par la création de 13.556 postes d emplois en 2004
contre 12.885 en 2003.
RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE
(Engagements) (En MDT)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Energie 323 327 428 316 274
Tourisme et immobilier 42 101 22 19 22
Industries manufacturières 688 251 255 283 312
Autres 15 21 462 134 188
Total 1.068 700 1.167 752 796

Concernant les dépenses engagées au même titre, elles ont gardé leur niveau de 2003, soit
62 MDT. Il s agit, essentiellement, de rapatriement du matériel par des compagnies pétrolières
pour un montant de 34 MDT et du désengagement de non-résidents suite, notamment, à la
cession de leurs parts dans des sociétés tunisiennes (23 MDT).

149
b) Investissements de portefeuille

L excédent de la balance des investissements de portefeuille a poursuivi, en 2004, sa


tendance haussière enregistrée depuis l année 2002 pour se situer à 30 MDT contre 18 MDT
en 2003.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 70 18 24 37 63
Variations annuelles (en %) - 6,7 - 74,3 33,3 54,2 70,3
Dépenses (en MDT) 97 39 15 19 33
Variations annuelles (en %) 54,0 - 59,8 - 61,5 26,7 73,7
Solde - 27 - 21 9 18 30

Le montant des acquisitions de parts sociales par des non- résidents au niveau de la
Bourse des valeurs mobilières de Tunis s est inscrit en hausse, passant, d une année à l autre,
de 37 MDT à 63 MDT alors que les cessions réalisées au même titre n ont progressé, dans le
même intervalle, que de 14 MDT pour s établir à 33 MDT.

3) Capitaux d emprunt à moyen et long termes

Le solde excédentaire de la balance des capitaux d emprunt à moyen et long termes a


repris en 2004 sa tendance à la hausse, portant la marque de l intensification des tirages sur
ces capitaux dont l enveloppe mobilisée s est accrue, en terme absolu, plus que celle destinée
à honorer l amortissement de la dette bien qu en nette augmentation.
BALANCE DES CAPITAUX D EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Recettes (en MDT) 2.189 2.650 2.664 2.437 3.035
Variations annuelles (en%) 23,4 21,1 0,5 - 8,5 24,5
Dépenses (en MDT) 1.884 1.380 1.575 1.376 1.856
Variations annuelles (en%) 53,5 -26,8 14,1 -12,6 34,9
Solde 305 1.270 1.089 1.061 1.179

a) Tirages

En s élevant à 3.035 MDT en 2004, les tirages sur emprunts extérieurs ont enregistré
une progression de 24,5% par rapport à leur niveau de l année précédente. Cet accroisse-
ment a résulté essentiellement de l intensification des tirages effectués sur les marchés
financiers internationaux qui se sont accrus de 398 MDT passant, d une année à l autre, de
921 MDT à 1.319 MDT. De même, les fonds mobilisés dans le cadre des coopérations
multilatérale et bilatérale se sont inscrits en hausse, en se situant, respectivement, à
1.062 MDT et 654 MDT en 2004 contre 900 MDT et 616 MDT en 2003.

L enveloppe mobilisée a été allouée à concurrence de 48,2% à l Administration et de


51,8% aux entreprises contre 68,9% et 31,1% en 2003.

Les tirages de l Administration qui n ont atteint que 1.462 MDT se sont, en effet, inscrits
en régression de 13%. C est que les ressources mobilisées dans le cadre multilatéral et dans
celui des marchés financiers internationaux se sont contractées de 78 MDT et 111 MDT pour
150
s élever, respectivement, à 482 MDT et 685 MDT. Celles mobilisées auprès des pays
partenaires se sont, également, inscrites en baisse, revenant, d une année à l autre, de
324 MDT à 295 MDT.
VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION
2003 2004
Désignation Montant Part du total Montant Part du total
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 1.680 100 1.462 100
Coopération bilatérale 324 19,3 295 20,2
Coopération multilatérale 560 33,3 482 33,0
Marchés financiers 796 47,4 685 46,8
Entreprises 757 100 1.573 100
Coopération bilatérale 292 38,6 359 22,8
Coopération multilatérale 340 44,9 580 36,9
Marchés financiers 125 16,5 634 40,3
Total 2.437 100 3.035 100
Coopération bilatérale 616 25,3 654 21,5
Coopération multilatérale 900 36,9 1.062 35,0
Marchés financiers 921 37,8 1.319 43,5

Au niveau bilatéral, les tirages de l Administration ont connu un repli notamment ceux
effectuées auprès de l Italie et du Japon, qui sont revenus de 37 MDT et 112 MDT
respectivement en 2003 à 27 MDT et 92 MDT en 2004. Les tirages réalisés dans le cadre de
la coopération multilatérale se sont également inscrits en baisse marqués, notamment, par le
repli de ceux effectués auprès de la Banque mondiale qui sont revenus de 302 MDT en 2003 à
115 MDT en 2004.
EVOLUTION DES TIRAGES SUR CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Administration 1.490 1.980 1.599 1.680 1.462 5,1 -13,0
Origine publique 694 1.296 630 879 736 39,5 -16,3
Origine privée 796 684 969 801 726 - 17,3 -9,4
Entreprises 699 670 1.065 757 1.573 - 28,9 107,8
Origine publique 228 366 725 434 758 - 40,1 74,7
Origine privée 471 304 340 323 815 - 5,0 152,3
Total 2.189 2.650 2.664 2.437 3.035 - 8,5 24,5
Origine publique 922 1.662 1.355 1.313 1.494 - 3,1 13,8
Origine privée 1.267 988 1.309 1.124 1.541 - 14,1 37,1

De même, les fonds mobilisés sur les marchés financiers internationaux ont accusé une
baisse de 111 MDT pour se situer à 685 MDT. L enveloppe mobilisée dans ce cadre
correspond à l emprunt obligataire du type «eurobond» lancé par la BCT au profit de
l Administration pour un montant de 450 millions d euros avec une maturité de sept ans et un
taux d intérêt annuel de 4,75%.

S agissant des tirages des entreprises, ils ont plus que doublé, d une année à l autre,
passant de 757 MDT à 1.573 MDT. Cette évolution s explique, essentiellement, par la forte
consolidation de l enveloppe mobilisée, en 2004, sur les marchés financiers internationaux qui
s est élevée à 634 MDT contre 125 MDT en 2003, couvrant respectivement 40,3% et 16,5%
151
du total. Aussi, les flux issus de la coopération multilatérale se sont accrus de 70,6% avec une
part de 36,9% du total des tirages des entreprises contre 44,9% une année auparavant,
accélération qui s explique, essentiellement, par l importance accrue des tirages bénéficiant au
secteur des télécommunications.

De même, les flux d origine bilatérale ont progressé de 22,9% pour s élever à 359 MDT.
Néanmoins leur part dans le total des tirages des entreprises s est inscrite en baisse revenant,
d une année à l autre, de 38,6% à 22,8%.

Les tirages financiers assortis de transferts de fonds ont représenté 73,7% du total des
ressources mobilisées en 2004, avec un montant de 2.237 MDT contre 83% et 2.022 MDT en
2003. Le reliquat soit 798 MDT ou 26,3% contre 415 MDT ou 17% en 2003 représente des
crédits commerciaux à moyen et long termes.

b) Amortissement de la dette à moyen et long termes

L amortissement de la dette à moyen et long termes s est accru de 34,9% en 2004 pour
se situer à 1.856 MDT.
Cette hausse est attribuable, essentiellement, à l accroissement des remboursements
effectués par l Administration dont le montant est passé, d une année à l autre, de 872 MDT à
1.240 MDT, portant la marque, essentiellement, de l affermissement des remboursements
effectués au profit des marchés financiers internationaux. Le montant honoré, dans ce cadre, a
porté sur une enveloppe de 338 MDT correspondant, en totalité, au remboursement de
l emprunt Samurai I (30 milliards de yens).

De même, les paiements effectués au profit d organismes multilatéraux ont enregistré


une augmentation de 77 MDT pour atteindre 506 MDT, faisant suite aux remboursements par
anticipation réalisés en août 2004 au profit de la BAD.
VENTILATION DE L AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION
2003 2004
Désignation
Montant Part du total Montant Part du total
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 872 100 1.240 100
Coopération bilatérale 364 41,7 396 31,9
Coopération multilatérale 429 49,2 506 40,8
Marchés financiers 79 9,1 338 27,3
Entreprises 504 100 616 100
Coopération bilatérale 310 61,5 364 59,1
Coopération multilatérale 161 31,9 190 30,8
Marchés financiers 33 6,6 62 10,1
Total 1.376 100 1856 100
Coopération bilatérale 674 49,0 760 40,9
Coopération multilatérale 590 42,9 696 37,5
Marchés financiers 112 8,1 400 21,6

Les paiements effectués au profit de pays partenaires ont également augmenté en 2004
pour s élever à 396 MDT contre 364 MDT en 2003. La dette russe a été, en particulier, réglée
en totalité en janvier 2004 pour un montant de 21 MDT.
152
Les dépenses effectuées par les entreprises au titre de l amortissement de la dette sont
passées, d une année à l autre, de 504 MDT à 616 MDT portant la marque, principalement, de
l accroissement des règlements effectués au profit des pays partenaires et des marchés
financiers internationaux qui se sont situés, respectivement, à 364 MDT et 62 MDT contre
310 MDT et 33 MDT une année auparavant.
VENTILATION DE L AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES PAR ORIGINE
(En MDT)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004 Variations en %
2003/2002 2004/2003
Administration 1.371 886 1.060 872 1.240 -17,7 42,2
Origine publique 787 787 809 745 841 -7,9 12,9
Origine privée 584 99 251 127 399 -49,4 214,2
Entreprises 513 494 515 504 616 -2,1 22,2
Origine publique 262 234 249 180 213 -27,7 18,5
Origine privée 251 260 266 324 403 21,8 24,3
Total 1.884 1.380 1.575 1.376 1.856 -12,6 34,9
Origine publique 1.049 1.021 1.058 925 1.054 -12,6 14,0
Origine privée 835 359 517 451 802 -12,8 77,8

III POSITION EXTERIEURE GLOBALE

La position extérieure globale a dégagé, au terme de l année 2004, des engagements


nets vis-à-vis de l extérieur de 37.247,5 MDT, en augmentation de 2.107,4 MDT ou 6% par
rapport à leur niveau enregistré une année auparavant.

Cette progression est attribuable, principalement, à la hausse sensible des entrées


nettes de capitaux en relation avec l intensification des tirages sur les capitaux d emprunt à
moyen et long termes.

De même, les engagements au titre des investissements directs étrangers ont


augmenté en 2004, sous l effet de l accroissement des flux reçus à ce titre.

Outre l effet volume, l accroissement des engagements financiers s explique aussi par
les effets prix et change, compte tenu, notamment, de la dépréciation du dinar tunisien vis à
vis de l euro, principale monnaie d engagement.

S agissant des avoirs, qui se composent, essentiellement, d avoirs de réserves


internationales, elles se sont nettement affermis en 2004 sous l effet, principalement, de
l amélioration notable du solde de la balance des paiements.

153
POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE (Encours de fin d année en MDT)
Désignation 2001 2002 2003 2004
Investissements directs -16.867,3 -18.442,7 -19.557,3 -21.084,7
Avoirs 46,9 48,8 51,7 55,7
Engagements -16.914,2 -18.491,5 -19.609,0 -21.140,4
Investissements de portefeuille1 -632,7 -598,0 -679,3 -719,1
Avoirs 64,8 66,5 68,0 70,7
Titres de participation 64,8 66,5 68,0 70,7
Titres de créance 0 0 0 0
Engagements -697,5 -664,5 -747,3 -789,8
Titres de participation -697,5 -664,5 -747,3 -789,8
Titres de créance 0 0 0 0
Autres Investissements -17.555,1 -17.625,3 -18.508,1 -20.261,2
Prêts-emprunts à MLT de l Administration -11.264,0 -11.688,4 -12.528,7 -13.208,5
Avoirs 0 0 0 0
Engagements -11.264,0 -11.688,4 -12.528,7 -13.208,5
Origine publique -7.915,7 -7.655,5 -7.838,1 -7.863,4
Origine privée -3.348,3 -4.032,9 -4.690,6 -5.345,1
Prêts-emprunts à MLT des entreprises -3.625,1 -4.293,2 -4.707,5 -5.909,6
Avoirs 143,9 133,4 120,8 119,9
Engagements -3.769,0 -4.426,6 -4.828,3 -6.029,5
Origine publique -1.667,9 -2.233,8 -2.596,5 -3.239,4
Origine privée -2.101,1 -2.192,8 -2.231,8 -2.790,1
Crédits à court terme -2.666,0 -1.643,7 -1.271,9 -1.143,1
Financiers -1.214,8 -1.231,4 -1.382,5 -1.741,8
Avoirs 802,9 947,6 847,4 862,0
Engagements -2.017,7 -2.179,0 -2.229,9 -2.603,8
Commerciaux2 -1.451,2 -412,3 110,6 598,7
Avoirs 410,4 1.519,2 2.171,2 2.508,9
Engagements -1.861,6 -1.931,5 -2.060,6 -1.910,2
Avoirs de réserve 2.909,3 3.108,9 3.604,6 4.817,5
Or monétaire 4,4 4,4 4,4 4,4
Droits de tirage spéciaux 13,3 14,3 13,6 15,5
Position de réserve au FMI 36,5 37,6 36,4 37,3
Devises 2.855,1 3.052,6 3.550,2 4.760,3
Total -32.145,8 -33.557,1 -35.140,1 -37.247,5

A INVESTISSEMENTS DIRECTS

La valeur du stock des engagements bruts de la Tunisie sous forme d investissements


directs a augmenté de 1.531,4 MDT au terme de l année 2004 pour s élever à
21.140,4 MDT.

L impact de l accroissement des flux reçus, à ce titre est amplifié par les effets prix et
change.

En ce qui concerne les avoirs, ils ont continué à porter sur de faibles montants, soit
55,7 MDT à la fin de 2004 contre 51,7 MDT au terme de l année précédente.

Suite à ces évolutions, le stock des engagements nets au titre des investissements
directs, a augmenté au terme de 2004 pour se situer à 21.084,7 MDT contre 19.557,3 MDT
à la fin de 2003.

1 Une nouvelle méthodologie a été adoptée pour arrêter le stock d investissement de portefeuille à partir de l année 2001.
2 A partir de l année 2001, le stock des crédits commerciaux à court terme est calculé en terme brut au lieu du net.
154
B INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE

Au terme de l année 2004, le stock des engagements nets en matière d investissements


de portefeuille s est élevé à 719,1 MDT contre 679,3 MDT à la fin de 2003.

Soutenu, essentiellement, par la progression des entrées de fonds à titre d acqui-


sitions d actions de sociétés résidentes par des non-résidents, le stock des engagements
bruts en matière d investissements de portefeuille s est inscrit à la fin de 2004 en hausse de
42,5 MDT pour se situer à 789,8 MDT.

S agissant du stock des avoirs, il a continué à porter sur de faibles montants, soit
70,7 MDT à la fin de 2004 contre 68 MDT au terme de l année 2003.

C ENDETTEMENT EXTERIEUR

L encours de la dette extérieure à moyen et long termes a atteint 19.238 MDT au terme
de 2004 contre 17.357 MDT à la fin de 2003.

Cette évolution s explique par l importance des tirages réalisés sur des capitaux
d emprunt à moyen et long termes dont l enveloppe a dépassé les sommes honorées au titre
de l amortissement de la dette à moyen et long termes. Outre l effet volume, la valeur de
l encours de la dette a également été amplifiée par l effet change avec la dépréciation du
dinar tunisien par rapport à l euro, principale monnaie d endettement.

La majeure partie des engagements pris à ce titre a concerné l Administration, avec


une part atteignant 68,7% du total. Les engagements des entreprises se sont ,ainsi,
maintenus à 31,3% du total, malgré l intensification des flux mobilisés, à ce titre.

Suite à ces évolutions, les paramètres de la dette extérieure ont enregistré une légère
augmentation en 2004.

Ainsi, le taux d endettement exprimé par le rapport entre l encours de la dette à moyen
et long termes et le Revenu National Disponible Brut (RNDB) s est inscrit en légère hausse
en 2004 pour se situer à 54,2% contre 53,4% une année auparavant.

De même, le coefficient du service de la dette, exprimé en pourcentage des recettes


courantes s est accru de un point de pourcentage pour s élever à 14,1%, évolution
attribuable à l accroissement du service de la dette en 2004 de 25,8% après avoir régressé
de 8,3% en 2003.
PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Encours de la dette 13.691 15.033 16.115 17.357 19.238
Taux d endettement (en % du RNDB) 51,7 52,1 53,5 53,4 54,2
Service de la dette à moyen&long termes 2.536 2.032 2.278 2.089 2.627
Principal 1.884 1.380 1.575 1.376 1.856
Intérêts 652 652 703 713 771
1
Coefficient du service de la dette (en%) 19,4 13,3 14,9 13,1 14,1

1
Calculé par référence aux recettes courantes.
155
S agissant des transferts nets de capitaux d emprunt à moyen et long termes, ils se
sont inscrits en hausse pour passer, d une année à l autre, de 348 MDT à 408 MDT.
TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Tirages 2.189 2.650 2.664 2.437 3.035
Service de la dette à MLT 2.536 2.032 2.278 2.089 2.627
Transferts nets -347 618 386 348 408

D AVOIRS DE RESERVE

Soutenu par l amélioration notable de la situation des paiements extérieurs en 2004, le


niveau des avoirs de réserves s est consolidé de 1.212,6 MDT ou de 33,6% au terme de
l année 2004 pour s élever à 4.817,5 MDT.

Principale composante au niveau des avoirs de réserve, les avoirs bruts en devises
ont affiché à la fin 2004 une nette progression pour s élever à 4.760,3 MDT, soit 98,8% du
total contre 3.550,2 MDT et 98,5% à la fin de 2003.

Parallèlement, les avoirs nets en devises se sont accrus de 1.229,7 MDT ou 35,1%
pour atteindre 4.733 MDT à la fin de 2004, soit l équivalent de 107 jours d importation contre
3.503,3 MDT et 90 jours d importation au terme de 2003.

En ce qui concerne les avoirs en droits de tirage spéciaux et la position de réserve au


FMI, ils ont légèrement augmenté au terme de 2004 pour s élever, respectivement, à
15,5 MDT et 37,3 MDT contre 13,6 MDT et 36,4 MDT à la fin de 2003. Quant au stock d or
monétaire, il s est maintenu au même niveau de l année précédente, soit 4,4 MDT.

156
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2001 2002 2003 2004

A - RECETTES COURANTES 15.325,3 15.306,9 15.960,1 18.665,5

EXPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 9.536,2 9.748,6 10.342,6 12.054,9


SERVICES 4.189,5 3.812,9 3.783,5 4.521,1

TRANSPORTS 918,3 869,7 936,7 1.139,5


Fret 113,1 104,4 112,8 130,8
Passagers 446,7 438,0 452,6 575,6
Autres transports 358,5 327,3 371,3 433,1
dont : Redevance-gaz 168,1 127,6 138,3 199,9

VOYAGES 2.519,2 2.165,6 2.038,8 2.454,0


Tourisme 2.340,6 2.021,0 1.902,9 2.290,0
Voyages à titres professionnel et officiel 46,9 40,4 38,1 45,4
Etudes et stages 14,0 14,4 14,6 17,4
Soins médicaux 14,8 15,4 28,1 34,5
Autres frais de séjour 102,9 74,4 55,1 66,7

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 119,2 111,3 121,8 136,5


Gouvernement tunisien 0 0 0 0
Gouvernements étrangers 119,2 111,3 121,8 136,5

AUTRES SERVICES 632,8 666,3 686,2 791,1


Primes et indemnités d assurance 31,5 28,9 26,0 38,3
Frais de bureau 105,1 107,2 98,0 110,5
Frais commerciaux et négoce international 145,6 164,4 169,2 189,2
Grands travaux et services techniques 102,4 127,3 156,9 184,5
Services de communication 19,1 15,6 11,9 16,9
Services financiers 54,6 60,5 71,1 69,2
Services informatiques et d information 29,7 26,1 25,3 22,9
Redevances et droits de licence 21,6 23,2 22,7 21,8
Services personnel et culturel 5,6 4,4 6,8 13,1
Divers 117,6 108,7 98,3 124,7

REVENUS DE FACTEURS 1.471,0 1.624,0 1.715,1 1.924,7


Revenus du capital 137,1 102,3 104,2 142,0
Intérêts sur prêts et placements 130,2 89,0 84,0 111,5
Dividendes et bénéfices 2,4 4,0 8,2 15,7
Revenus d investissements directs 4,5 9,3 12,0 14,8
Revenus du travail 1.333,9 1.521,7 1.610,9 1.782,7
Economies sur salaires 1.189,7 1.372,3 1.426,7 1.579,6
Autres revenus du travail 144,2 149,4 184,2 203,1

TRANSFERTS COURANTS 128,6 121,4 118,9 164,8


Secteur privé tunisien 45,3 62,3 65,8 94,0
Secteur public tunisien 83,3 59,1 53,1 70,8

157
Rubrique 2001 2002 2003 2004

B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 3.714,1 4.207,3 3.495,7 4.261,8

OPERATIONS EN CAPITAL 79,9 118,4 84,6 141,0

OPERATIONS FINANCIERES 3.634,2 4.088,9 3.411,1 4.120,8

INVESTISSEMENTS DIRECTS 700,0 1.169,8 757,1 799,2


Avoirs 0 2,5 5,2 3,3
Engagements 700,0 1.167,3 751,9 795,9
Participations 696,1 1.162,8 748,7 794,4
Autres 3,9 4,5 3,2 1,5

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 18,3 23,8 36,9 62,6


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 18,3 23,8 36,9 62,6
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 18,3 23,8 36,9 62,6

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L ADMINISTRATION 1.979,5 1.599,2 1.680,1 1.462,6
Engagements 1.979,5 1.599,2 1.680,1 1.462,6
Origine publique 1.295,4 630,4 878,9 736,3
Origine privée 684,1 968,8 801,2 726,3

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 670,3 1.064,9 757,0 1.572,9
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 670,3 1.064,9 757,0 1.572,9
Origine publique 366,0 724,4 434,5 758,1
Origine privée 304,3 340,5 322,5 814,8

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 266,1 231,2 180,0 223,5


Prêts 0 0 0 0
Emprunts 266,1 231,2 180,0 223,5

C - OPERATIONS D AJUSTEMENT (flux nets) 0 0 0 0

TOTAL GENERAL 19.039,4 19.514,2 19.455,8 22.927,3

158
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2001 2002 2003 2004

A - DEPENSES COURANTES 16.534,4 16.367,1 16.901,0 19.356,1

IMPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 12.943,9 12.767,8 13.266,8 15.087,0

SERVICES 2.051,5 2.062,7 2.076,9 2.473,2

TRANSPORTS 941,5 928,3 987,9 1.233,2


Fret 651,7 668,8 703,0 790,3
Passagers 71,5 61,0 71,9 108,6
Autres transports 218,3 198,5 213,0 334,3

VOYAGES 392,9 370,1 386,8 423,4


Tourisme 251,1 228,8 234,1 246,3
Voyages à titres professionnel et officiel 34,9 37,1 40,0 45,4
Etudes et stages 64,1 56,1 64,9 68,2
Soins médicaux 4,7 5,4 4,4 7,3
Autres frais de séjour 38,1 42,7 43,4 56,2

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 132,8 139,1 132,0 144,6


Gouvernement tunisien 132,8 139,1 132,0 144,6
- Assistance technique 2,4 14,1 9,0 4,5
- Autres 130,4 125,0 123,0 140,1
Gouvernements étrangers 0 0 0 0

AUTRES SERVICES 584,3 625,2 570,2 672,0


Primes et indemnités d assurance 78,5 97,2 96,7 123,3
Frais de bureau 14,0 6,0 8,9 10,6
Frais commerciaux et négoce international 109,2 101,8 93,8 106,7
Grands travaux et services techniques 194,3 226,8 205,6 228,0
Services de communication 19,3 19,9 18,3 27,0
Services financiers 58,8 48,3 44,9 56,1
Services informatiques et d information 11,2 9,9 8,8 12,6
Redevances et droits de licence 8,5 9,0 7,8 10,0
Services personnel et culturel 15,1 7,1 5,0 7,5
Divers 75,4 99,2 80,4 90,2

REVENUS DE FACTEURS 1.520,3 1.519,1 1.533,2 1.773,7


Revenus du capital 1.490,2 1.500,7 1.511,1 1.757,6
Intérêts sur prêts à moyen et long termes 652,4 702,4 712,9 771,2
Intérêts sur prêts à court terme 45,9 31,9 24,6 27,3
Dividendes et bénéfices 98,1 85,8 70,3 102,1
Revenus d investissements directs 690,3 671,7 691,8 844,5
Loyer 3,5 8,9 11,5 12,5
Revenus du travail 30,1 18,4 22,1 16,1
Economies sur salaires 16,0 10,3 13,6 8,2
Autres revenus du travail 14,1 8,1 8,5 7,9

TRANSFERTS COURANTS 18,7 17,5 24,1 22,2


Secteur privé tunisien 18,5 17,1 23,8 22,1
Secteur public tunisien 0,2 0,4 0,3 0,1

159
Rubrique 2001 2002 2003 2004

B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 2.096,2 2.900,2 2.018,4 2.310,2

OPERATIONS EN CAPITAL 4,3 10,6 8,9 7,3

OPERATIONS FINANCIERES 2.091,9 2.889,6 2.009,5 2.302,9

INVESTISSEMENTS DIRECTS 50,4 46,2 62,0 61,7


Avoirs 8,3 9,2 7,0 5,2
Engagements 42,1 37,0 55,0 56,5
Participations 36,4 35,0 51,9 50,7
Autres 5,7 2,0 3,1 5,8

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 39,0 14,5 19,2 32,9


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 39,0 14,5 19,2 32,9
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 39,0 14,5 19,2 32,9

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L ADMINISTRATION 885,7 1.060,0 872,4 1.239,9

Engagements 885,7 1.060,0 872,4 1.239,9


Origine publique 787,0 888,6 745,3 841,3
Origine privée 98,7 171,4 127,1 398,6

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 493,9 515,4 504,1 616,1
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 493,9 515,4 504,1 616,1
Origine publique 234,1 240,3 180,3 213,3
Origine privée 259,8 275,1 323,8 402,8

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 622,9 1.253,5 551,8 352,3


Prêts 622,9 1.253,5 551,8 352,3
Emprunts 0 0 0 0

C - OPERATIONS D AJUSTEMENT (flux nets) 31,5 47,3 40,7 48,1

TOTAL GENERAL 18.662,1 19.314,6 18.960,1 21.714,4

SOLDE 377,3 199,6 495,7 1.212,9

160
IX. LE MARCHE DES CHANGES

Le marché des changes en Tunisie a affiché, en 2004, une hausse de 27% du volume
global des transactions réalisées au comptant, suite à l augmentation simultanée du volume
des opérations devises/devises et devises/dinar.

En matière de taux de change, l évolution du dinar a été marquée, en particulier, par


sa dépréciation vis-à-vis de l euro et son appréciation par rapport au dollar américain sous
l effet, essentiellement, de l affermissement de l euro sur les marchés des changes
internationaux. En effet, le cours de l euro par rapport au dollar est passé, du début à la fin
de l année, de 1,2571 à 1,3639, soit une appréciation de 8,5%.

I EVOLUTION DU DINAR TUNISIEN VIS-A-VIS DES PRINCIPALES MONNAIES


ETRANGERES POUR LES OPERATIONS DE CHANGE EN COMPTE ET AU COMPTANT

En termes de moyennes annuelles, le dinar s est déprécié, en 2004, de 7,9% vis-à-vis


de la livre sterling, de 5,9% vis-à-vis de l euro, de 4,5% vis-à-vis du dirham marocain
et de 3,7% vis-à-vis du yen japonais. Contre le dollar EU, le dinar s est, en revanche,
apprécié de 3,4%.
COURS MOYENS DES PRINCIPALES DEVISES CONTRE DINAR(1)
(Opérations en compte et au comptant)
Variations en %(2)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
1 dollar EU 1,3716 1,4390 1,4212 1,2877 1,2456 10,4 3,4

1 euro 1,2633 1,2877 1,3418 1,4573 1,5486 -7,9 -5,9


1 livre
sterling 2,0702 2,0649 2,1242 2,0943 2,273 1,4 -7,9
1000 yens
japonais 12,6904 11,7993 11,3004 11,0600 11,4812 2,2 -3,7
10 dirhams
marocains 1,2905 1,2737 1,2887 1,3391 1,4021 -3,8 -4,5
(1)
Il s agit des cours du marché interbancaire.
(2)
Le signe (-) indique une dépréciation du dinar et le signe (+) une appréciation.

Ces mêmes évolutions ont été enregistrées, dans des proportions différentes, au
niveau des cours de fin de période, le dinar ayant enregistré des dépréciations de 6,8%
vis-à-vis de l euro, de 6,1% par rapport à la livre sterling, de 5,7% par rapport au dirham
marocain et de 3% vis-à-vis du yen japonais. Il s est, en revanche, apprécié de 0,7% vis-à-
vis du dollar américain.

C est le rapport yen/dinar qui a fluctué le plus, au cours de l année 2004, dans une
marge de 8,4% suivi successivement par les rapports euro/dinar (8,2%), dirham/dinar (7,6%)
et dollar/dinar (7,4%).
AMPLITUDE DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation 1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
Plus haut niveau 1,2840 1,6379 12,0087 1,4625
Plus bas niveau 1,1954 1,5139 11,0741 1,3586
Marge de variation en % 7,4 8,2 8,4 7,6

161
Vis-à-vis du dollar américain, le taux de change du dinar a connu deux principales
phases d évolution. En effet, du début de l année au 14 mai, le dinar a connu une phase
baissière, se dépréciant ainsi de 5,8%. Depuis et jusqu à la fin de l année, le dinar s est placé
dans une phase haussière revenant de 1,2840 à 1,1994 TND pour un dollar américain, soit
une appréciation de 7,1%. Ces mêmes tendances ont eu lieu en termes de moyennes
mensuelles ; en effet, le dinar s est déprécié de 4,8%, entre janvier et mai, son cours étant
passé, de 1,2105 TND à 1,2715 TND pour un dollar, et s est apprécié depuis et jusqu à la fin
de l année de 5% en s élevant à 1,2109 TND pour un dollar.

Par rapport à l euro et durant les huit premiers mois de l année 2004, le dinar a connu
une évolution quasi-stable comprise entre un minimum de 1,5139 TND et un maximum de
1,5447 TND pour un euro, soit une amplitude de variation de 2%. A partir du début du mois
de septembre le dinar a entamé un trend baissier vis-à-vis de l euro, se dépréciant, ainsi, de
6,1% passant d un niveau de 1,5366 à 1,6361 TND pour un euro au 31 décembre 2004.

En termes de moyennes mensuelles, le dinar s est déprécié de 5,9%, en 2004, passant


de 1,5273 TND pour un euro en janvier 2004 à 1,6235 TND en décembre.

Année
USD/TND EUR/TND
, , , ,

, ,

, ,

, ,

, , , ,
janv juin déc janv juin déc

Vis-à-vis du yen japonais, le dinar a connu du début de l année jusqu au 9 mars 2004,
une appréciation de 1,7%, suite à laquelle la tendance s est inversée pour dégager une
dépréciation de 7,7% et ce jusqu au 31 mars; depuis la tendance s est de nouveau inversée
entraînant une appréciation de 7,5% du dinar; finalement et à partir du 17 mai, le dinar s est
déprécié de 3,6% clôturant l année au niveau de 11,5943 TND pour 1000 yens.

Année
JPY/TND MAD/TND

, , , ,

, ,

, , , ,

, ,

, , , ,

, ,

, , , ,
janv juin déc janv juin déc

162
En termes de moyennes mensuelles, le dinar s est, d abord, déprécié de 3,5% jusqu au
mois d avril, passant de 11,3365 à 11,7477 TND pour 1000 yens ; ensuite il s est apprécié
de 3,5%, en s inscrivant à 11,3537 TND en mai 2004 ; depuis et jusqu à décembre 2004, le
dinar s est déprécié de 2,1% clôturant l année au niveau de 11,5984 TND pour 1000 yens.

Vis-à-vis du dirham marocain, le dinar s est déprécié de 5%, en 2004, passant de


1,3703 TND pour 10 dirhams, au début de l année, à 1,4481 TND au 31 décembre 2004.

En termes de moyennes mensuelles, le dinar s est, également, déprécié de 4,5%, en


2004, passant de 1,3786 TND pour 10 dirhams en janvier à 1,4442 TND en décembre.

II EVOLUTION DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES

A OPERATIONS AU COMPTANT

Au cours de l année 2004, les transactions effectuées sur le marché des changes au
comptant ont atteint 26.600 MDT, en hausse de 5.639 MDT ou 27% par rapport à leur niveau
de 2003.

Cette évolution résulte de la hausse simultanée des opérations devises contre dinar, et
des transactions devises contre devises respectivement de 1.965 MDT et 3.674 MDT.

Ainsi, la part des transactions devises contre devises dans l ensemble des opérations
de change au comptant est passée de 61% en 2003 à 62% en 2004.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT sauf indication contraire)
Variations en MDT
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Opérations devises/dinar 8.902 8.191 10.156 - 711 + 1.965
Opérations devises/devises 12.667 12.770 16.444 + 103 + 3.674
Total 21.569 20.961 26.600 - 608 + 5.639

1) Opérations devises contre dinar


Les transactions sur ce secteur de marché ont atteint 10.156 MDT, en 2004, soit en
moyenne 39,5 MDT par jour contre 8.191 MDT et 32,7 MDT, respectivement, une année
auparavant, en hausse de 1.965 MDT ou 24%.

La part des échanges interbancaires s est située, en 2004, à 85% du total contre 15%
pour celle des opérations avec la Banque Centrale de Tunisie contre, respectivement, 83%
et 17% une année auparavant. Cette évolution reflète l amélioration de la liquidité du
marché.

L intervention de la Banque centrale s est située à 1.480 MDT en 2004 contre


1.417 MDT en 2003, en hausse de 63 MDT ou 4%.

S agissant de la répartition des opérations interbancaires par catégorie de banques, les


banques de dépôts ont dominé l activité de ce secteur de marché avec une part de 73% du
volume global, contre 24% pour les banques offshore et 3% seulement pour les banques de
développement.

163
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DINAR (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Marché interbancaire 6.324 6.774 8.676 7,1 28,1
Banques résidentes 4.774 5.027 6.615 5,3 31,6
Banques offshore 1.550 1.747 2.061 12,7 18,0
Banque Centrale de Tunisie 2.578 1.417 1.480 -45,0 4,4
Total 8.902 8.191 10.156 -8,0 24,0

Au niveau de la répartition par devise, la part des transactions euro/dinar a enregistré


une hausse, s inscrivant à 55% du volume total en 2004 contre 50% en 2003.

En revanche, la part des opérations dollar/dinar est revenue, d une année à l autre, de
47% à 42%. Quant à celle des opérations en yen, elle a gardé le même niveau, soit 1%.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU
COMPTANT
Marché Banque Centrale
Total
Devise interbancaire de Tunisie
Année
Montant Part Montant Part Montant Part
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
USD 3.544 40,8 761 51,4 4.305 42,4
EURO 4.894 56,4 644 43,5 5.538 54,5
2004 YEN 126 1,5 0 0,0 126 1,3
AUTRES 112 1,3 75 5,1 187 1,8
Total 8.676 100,0 1.480 100,0 10.156 100,0
USD 2.918 43,1 952 67,2 3.870 47,2
EURO 3.703 54,7 366 25,8 4.069 49,7
2003 YEN 78 1,1 0 0,0 78 1,0
AUTRES 75 1,1 99 7,0 174 2,1
Total 6.774 100,0 1.417 100,0 8.191 100,0
USD 2.942 46,5 1.001 38,8 3.943 44,3
EURO 3.157 49,9 1.486 57,6 4.643 52,1
2002 YEN 77 1,2 0 0,0 77 0,9
AUTRES 148 2,4 91 3,6 239 2,7
Total 6.324 100,0 2.578 100,0 8.902 100,0

2) Opérations devises contre dinar convertible

Les transactions de change devises contre dinar convertible réalisées entre les
Intermédiaires agréés et les correspondants étrangers ont augmenté de 30%, en 2004,
s élevant à 1.236 MDT contre 948 MDT, en 2003, soit des moyennes respectives de 4,8 et
3,8 MDT par jour.

Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
70% du volume global contre 30% pour les ventes.

Au total, la part du dollar américain est revenue de 53% en 2003 à 33% en 2004. En
revanche, celle de l euro est passée, sur la même période, de 47% à 67%.

3) Opérations devises contre devises

Les opérations de change devises contre devises ont atteint, en 2004, 16.444 MDT
contre 12.770 MDT en 2003, en hausse de 3.674 MDT ou 29%. En conséquence, leur part
dans le volume global des transactions de change au comptant est passée, d une année à
l autre, de 61% à 62%.
164
Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté, en 2004,
93% de l ensemble de ces transactions contre 94% en 2003.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES (En MDT sauf indication contraire)


Variat. en %
Désignation 2002 2003 2004
2004/2003
Opérations entre I.A.T 884 748 1.144 52,9
Opérations avec les correspondants
27,3
étrangers 11.783 12.022 15.300
Total 12.667 12.770 16.444 28,8

B OPERATIONS A TERME
Le montant total des opérations de change à terme est passé de 964 MDT en 2003 à
1.430 MDT en 2004, en hausse de 466 MDT ou 48%. La part des opérations effectuées
entre les I.A.T et les entreprises dans le volume global est demeurée stable à 98%.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME (En MDT sauf indication contraire)


Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Opérations entre I.A.T et
entreprises 946,0 945,0 1.398,1 -0,1 47,9
Opérations sur le marché
interbancaire 29,3 19,0 32,2 -35,2 69,5
Total 975,3 964,0 1.430,3 -1,2 48,4

Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes à terme des banques, en couverture des importations, qui se sont
élevées à 1.063 MDT contre 753 MDT en 2003, en accroissement de 310 MDT ou 41,2%.
En revanche, leur part du total est revenue, d une année à l autre, de 80% à 76%.

De même, les achats à terme par les intermédiaires agréés, en couverture des
exportations, ont augmenté, d une année à l autre, de 143 MDT ou 74,4%. Leur part dans le
volume réalisé entre les banques et les entreprises est passée, sur la même période, de
20 à 24%.
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2002 2003 2004
Achats à terme 227,1 192,3 335,4
Ventes à terme 718,9 752,8 1.062,7
Total 946,0 945,1 1.398,1

La structure par devise des transactions de change à terme, en couverture des


importations, fait ressortir une baisse de la part de l euro, revenue de 49% en 2003 à 47%
en 2004. En revanche, celle du dollar américain est passée, d une année à l autre, de
47% à 49%.

Quant à la structure par devise des transactions de change à terme en couverture des
exportations, elle laisse apparaître plutôt une hausse de la part de l euro, passée de 64% en
2003 à 75% en 2004. En revanche, la part du dollar américain est revenue, d une année à
l autre, de 33 à 24%.

165
STRUCTURE PAR DEVISE DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES
AGREES AUX ENTREPRISES EN 2004
Euro Dollar américain Autres devises Total
Désignation
En En % En En % du En En % En
En %
MDT du total MDT total MDT du total MDT
Achats à terme 251,6 75,0 80,0 23,9 3,8 1,1 335,4 100,0
Ventes à terme 495,0 46,6 515,7 48,5 52,0 4,9 1.062,7 100,0
Total 746,6 53,4 595,7 42,6 55,8 4,0 1.398,1 100,0

C OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE ET DE «F.R.A»

1) Les opérations de swap de change devises contre dinar

Le volume des opérations de swap de change s est élevé, en 200 , à 483 MDT, soit
une moyenne quotidienne de 1,9 MDT contre, respectivement, 450 MDT et 1,9 MDT au
cours de l année précédente. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en
juin 2001, s est élevé à 5.146,2 MDT.

La part des opérations de swap de change effectuées avec les correspondants


étrangers s est située à 76%, contre 23% pour celles réalisées entre les intermédiaires
agréés et 1% pour celles conclues avec les entreprises.

Variations en MDT
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Marché interbancaire 110,4 -1.120,2 +101,4
Opérations avec les correspondants
étrangers 429,8 366,4 - 431,7 - 63,4
Opérations entre I.A.T. et entreprises 11,1 5,9 + 10,7 - 5,2
Total 449,9 482,7 - 1.541,2 + 32,8

Les transactions de swap de change sont libellées en dollar à concurrence de 72%,


contre 28% en euro.

2) Les opérations de F.R.A

En 2004, le volume des transactions liées aux contrats d accord de garantie de taux
d intérêt (F.R.A) s est élevé à 53,9 MDT contre 29,4 MDT, une année auparavant, dont la
plupart ont été contractées sur le marché interbancaire. Le volume cumulé de ces opérations
depuis leur création, en juin 2001, a atteint 265,3 MDT.

166
X. LES FINANCES PUBLIQUES1

Le budget de l Etat pour l année 2004 a porté la marque de l adoption, en novembre,


d une loi de finances complémentaire (L.F.C.) nécessitée, notamment, par les répercussions
accentuées sur l économie nationale, en général, et sur l équilibre du budget de l Etat, en
particulier, de la flambée poursuivie des prix mondiaux du pétrole.
ETAT CONSOLIDE DES FLUX BUDGETAIRES DE L ADMINISTRATION CENTRALE
(En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003
L.F.C Réalisat. 2003/2002 2004/2003
Ressources propres 7.852,5 7.821,0 8.514,0 8.716,2 -0,4 11,4
- Recettes fiscales 6.429,2 6.630,8 7.117,0 7.253,8 3,1 9,4
- Recettes non fiscales 1.423,3 1.190,2 1.397,0 1.462,4 -16,4 22,9
Ressources d emprunt 3.368,1 3.738,9 4.319,0 4.024,5 11,0 7,6
- Intérieures 1.760,0 2.082,1 2.959,0 2.596,8 18,3 24,7
- Extérieures 1.608,1 1.656,8 1.360,0 1.427,7 3,0 -13,8
Total ressources 11.220,6 11.559,9 12.833,0 12.740,7 3,0 10,2
Dépenses hors amortis-
sement de la dette 8.430,9 8.835,8 9.413,0 9.516,2 4,8 7,7
Dépenses de fonction-
nement 5.010,7 5.335,4 5.872,0 5.911,5 6,5 10,8
Dépenses d équipement
et d octroi de prêts 2.505,1 2.596,1 2.511,0 2.615,8 3,6 0,8
Intérêts de la dette 915,1 904,3 1.030,0 988,9 -1,2 9,4
Amortissement du prin-
cipal de la dette 2.991,9 2.214,5 3.420,0 3.479,7 -26,0 57,1
Total dépenses 11.422,8 11.050,3 12.833,0 12.995,9 -3,3 17,6
Déficit budgét.hors
amortissement dette et
hors revenus de privatisat. -917,4 -1.022,4 -1.024,0 -925,1
En % du PIB 3,1 3,2 2,9 2,6
Déficit budgétaire hors
amortissement dette et y
compris revenus de
privatisation -578,4 -1.014,8 -899,0 -800,0
En % du PIB 1,9 3,2 2,6 2,3
Financement net du
déficit (hors amort.dette) 578,4 1.014,8 899,0 800,0
Financement intérieur net -104,7 206,8 674,0 586,8
Financement extérieur net 683,1 808,0 225,0 213,2

Dans ce contexte, le déficit budgétaire total hors amortissement de la dette, prévu à


899 MDT pour 2004, s est établi à 800 MDT, soit 2,3% du PIB, contre 1.015 MDT et 3,2%,
respectivement, une année auparavant. Il aurait été plus important n eût été le bon
comportement des ressources propres, sous l effet conjugué de l amélioration des recettes
fiscales et de la réalisation d une enveloppe substantielle au titre des revenus de privatisation.

Contrairement à l année précédente, le financement de ce déficit a été assuré à


hauteur de 73% par des ressources intérieures nettes, soit 587 MDT, le financement
extérieur net s étant limité, en conséquence, à 213 MDT.

1
Les données statistiques relatives à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
I RECETTES DU BUDGET DE L ETAT
Prévues pour 2004 à 12.833 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire,
les recettes du budget de l Etat se sont élevées à 12.741 MDT, en accroissement de 10,2%
par rapport à leur niveau atteint une année auparavant.
Elles proviennent à hauteur de 68% des ressources propres et de 32% de divers
emprunts, soit les mêmes proportions qu en 2003.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003
L.F.C Réalisat. 2003/2002 2004/2003
Ressources propres 7.852,5 7.821,0 8.514,0 8.716,2 -0,4 11,4
- Recettes fiscales 6.429,2 6.630,8 7.117,0 7.253,8 3,1 9,4
- Recettes non fiscales 1.423,3 1.190,2 1.397,0 1.462,4 -16,4 22,9
Ressources d emprunt 3.368,1 3.738,9 4.319,0 4.024,5 11,0 7,6
- Intérieures1 1.760,0 2.082,1 2.959,0 2.596,8 18,3 24,7
- Extérieures 1.608,1 1.656,8 1.360,0 1.427,7 3,0 -13,8
Total 11.220,6 11.559,9 12.833,0 12.740,7 3,0 10,2

A RECETTES FISCALES
Représentant 83% des ressources propres du budget de l Etat, les recettes fiscales se
sont établies, en 2004, à 7.254 MDT, en accroissement de 623 MDT ou 9,4% par rapport à
leur niveau enregistré une année auparavant. Cette évolution porte la marque de
l augmentation des impôts directs qui s est conjuguée avec la reprise des impôts et taxes
indirects. En conséquence, la pression fiscale, prévue à 20,3% du PIB, s est élevée à 20,6%,
soit le même taux enregistré en 2003.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003
L.F.C Réalisat. 2003/2002 2004/2003
Recettes fiscales ordinaires 6.032,7 6.230,6 6.722,0 6.811,2 3,3 9,3
Impôts directs 2.024,6 2.176,9 2.347,0 2.385,2 7,5 9,6
-Impôts sur les revenus 1.213,9 1.309,0 1.436,0 1.436,8 7,8 9,8
dont : Impôts sur traitements
et salaires 913,4 1.005,8 1.090,0 1.082,1 10,1 7,6
-Impôts sur les sociétés 810,7 867,9 911,0 948,4 7,1 9,3
Impôts et taxes indirects 4.008,1 4.053,7 4.375,0 4.426,0 1,1 9,2
-Droits et taxes de douane 594,8 553,6 550,0 556,7 -6,9 0,6
-T.V.A. 1.895,1 2.006,3 2.204,0 2.257,8 5,9 12,5
-Droits de consommation 1.044,9 1.073,1 1.166,5 1.150,4 2,7 7,2
-Autres impôts et taxes indirects 473,3 420,7 454,5 461,1 -11,1 9,6
Recettes fiscales affectées aux
fonds du Trésor 396,5 400,2 395,0 442,6 0,9 10,6
Total 6.429,2 6.630,8 7.117,0 7.253,8 3,1 9,4
Pression fiscale (en %) 21,5 20,6 20,3 20,6

1) Impôts directs

En s établissant à 2.385 MDT, les impôts directs, prévus à 2.347 MDT dans le cadre de
la loi de finances complémentaire pour la gestion 2004, ont augmenté de 9,6% contre 7,5%,
une année auparavant. L affermissement a concerné aussi bien les impôts sur les revenus que
ceux ayant trait aux sociétés.

Compte non tenu des bons du Trésor à moins d un an qui sont comptabilisés au niveau des opérations du
Trésor.
Passant, d une année à l autre, de 1.309 MDT à 1.437 MDT, les impôts sur les revenus
des personnes physiques ont augmenté de 9,8%, contre 7,8% une année auparavant
portant la marque de l accroissement, quoique à un rythme plus modéré qu en 2003, des
impôts sur traitements et salaires (7,6% contre 10,1%), en relation avec l entrée en vigueur
de la troisième et dernière tranche de l augmentation salariale 2002-2004.

Les impôts sur les sociétés, prévus à 911 MDT pour 2004, se sont élevés à 948 MDT,
soit 81 MDT de plus qu en 2003, contre 57 MDT, une année auparavant. Les impôts
prélevés sur les sociétés non pétrolières, qui en constituent la part la plus importante, ont
totalisé 708 MDT contre 694 MDT, en 2003. Quant aux impôts sur les sociétés pétrolières, ils
se sont consolidés, passant de 174 MDT, en 2003, à 240 MDT, en 2004, suite à
l amélioration des bénéfices desdites sociétés favorisée par l augmentation des cours
mondiaux du pétrole brut.

2) Impôts et taxes indirects

Portant la marque de la forte progression enregistrée au niveau de la TVA, les recettes


perçues, en 2004, au titre des impôts et taxes indirects ont augmenté de 9,2%, contre 1,1%,
seulement, en 2003. Compte tenu des recettes fiscales affectées aux Fonds spéciaux du
Trésor et aux Fonds de concours, les impôts et taxes indirects ont totalisé 4.869 MD, en
accroissement de 9,3%, par rapport à leur niveau de 2003.

Principale composante des impôts et taxes indirects, les recettes au titre de la TVA,
prévues à 2.204 MDT, ont rapporté au budget de l Etat une enveloppe de 2.258 MDT, soit
12,5% de plus qu en 2003 et ce, en dépit de la réduction de 18% à 10%, à partir d août 2004,
du taux de la TVA sur les produits pétroliers , hors essences (gasoil, GPL et pétrole lampant)
dont l impact est évalué à 41 MDT pour l année 2004. Le régime intérieur a contribué, à
hauteur de 1.139 MDT à la réalisation de ces recettes tandis que les perceptions à la douane
sur les importations ont totalisé 1.119 MDT.

Constituant la deuxième source de revenus à caractère indirect, les droits de


consommation prélevés sur les voitures, les carburants, le tabac, les boissons alcoolisées et
autres produits ont permis de fournir, en 2004, une enveloppe de 1.150 MDT au budget de
l Etat. Ce niveau, certes en deçà des prévisions (1.167 MDT), est nettement supérieur à
celui réalisé en 2003. Les perceptions sont provenues à concurrence de 700 MDT du régime
intérieur et de 450 MDT du régime douanier, contre 645 MDT et 429 MDT, respectivement,
une année auparavant.

Après deux années successives de baisse due à la poursuite du processus du


démantèlement tarifaire mis en uvre dans le cadre de l Accord d association signé avec
l Union européenne en vue de la réalisation d une zone de libre-échange, les droits et taxes
de douane se sont établis pratiquement au niveau prévu dans le cadre de la loi de finances
complémentaire, soit 557 MDT, contre 554 MDT, en 2003.

B RECETTES NON FISCALES

Après avoir connu une forte baisse, en 2003, suscitée par l absence d opérations de
privatisation d envergure, les recettes non fiscales se sont fortement accrues, en 2004,
l affermissement ayant concerné toutes leurs composantes, à l exception des dons. En effet,
elles ont atteint 1.462 MDT, soit 65 MDT de plus que prévu et 272 MDT de plus qu en 2003
grâce à la perception d une enveloppe importante au titre de revenus de privatisation.
Principale composante des recettes non fiscales, les revenus de participation et les
bénéfices versés à l Etat par les entreprises et divers établissements publics ont augmenté
de 16 MDT ou 3,1%, en 2004, en se situant à 508 MDT contre 116 MDT et 30,8% en 2003.
Ces résultats ont été atteints grâce, notamment, au versement de la part revenant au budget
de l Etat du bénéfice de la Banque centrale de Tunisie relatif à l exercice 2003, qui a porté
sur 100 MDT (compte non tenu d un montant de 4,5 MDT versé au Fonds de péréquation de
change) contre 120 MDT en 2003.

Prévus à 64 MDT, les revenus pétroliers recouvrés, en 2004, au profit du budget de


l Etat, se sont élevés à 61 MDT, en augmentation de 23,7% par rapport à leur niveau de
2003, contre une baisse de 29,7% une année auparavant. Cette augmentation provient,
essentiellement, de la redevance au titre du gaz Miskar (22 MDT contre 16 MDT en 2003) et
des versements des sociétés pétrolières au titre des impôts complémentaires qui se sont
élevés à 35 MDT contre 30 MDT, une année auparavant

De même, le forfait fiscal revenant à l Etat au titre du transit du gaz algérien à travers le
territoire tunisien, en se situant à 160 MDT en 2004, a augmenté de 18,1% contre 8,7%, en
2003, évolution favorisée, d une part, par la hausse des prix à l exportation du gaz
(153,83 dollars par tonne équivalent pétrole- TEP- contre 128,65 dollars par TEP, en 2003),
en relation avec celle du pétrole brut et, d autre part, par l augmentation des quantités
acheminées (609 KTEP contre 521 KTEP en 2003).

Pour les recettes au titre des opérations de privatisation, les prévisions de 125 MDT,
ont été totalement réalisées.

Pour ce qui est des autres ressources non fiscales, elles ont progressé de 25,1%, en
2004, pour se situer à 572 MDT.

EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003 Réalisa- 2003/ 2004/
L.F.C
tions 2002 2003
Revenus pétroliers 70,1 49,3 64,0 61,0 -29,7 23,7
Redevance-gaz 124,7 135,6 140,0 160,2 8,7 18,1
Revenus des participations 376,8 492,7 522,0 508,2 30,8 3,1
Dons extérieurs 83,9 48,0 66,0 36,4 -42,8 -24,2
Produits de privatisation 339,0 7,6 125,0 125,1 -97,8 -
Autres ressources non fiscales 428,8 457,0 480,0 571,5 6,6 25,1
Total 1.423,3 1.190,2 1.397,0 1.462,4 -16,4 22,9

Seules, les recettes réalisées au titre de dons extérieurs se sont repliées, en 2004,
pour s établir à 36 MDT, contre 66 MDT prévus et 48 MDT, en 2003.

C RESSOURCES D EMPRUNT

Prévues à 4.319 MDT, pour 2004, dans le cadre de la loi de finances complémentaire,
les ressources d emprunt, hors bons du Trésor à moins d un an, ont totalisé 4.025 MDT, en
accroissement de 7,6% contre 11%, en 2003. L augmentation des ressources intérieures
(+24,7%), s est conjuguée à une baisse de 13,8% enregistrée au niveau des ressources
extérieures.

En s établissant à 2.597 MDT, en 2004, les ressources levées sur le marché


domestique se sont accrues de 515 MDT, en 2004, contre 322 MDT, une année auparavant.
L essentiel des ressources ainsi mobilisées a pris la forme de bons du Trésor assimilables,
soit 1.916 MDT ou 74% du total (contre 1.038 MDT et 50% respectivement, en 2003), le
reliquat ayant été le produit de l émission de bons du Trésor à 52 semaines.

Quant aux tirages sur emprunts extérieurs, ils se sont élevés, au total, à 1.428 MDT en
2004, en baisse de 13,8% par rapport à leur niveau enregistré en 2003. Sur ce total, 48% ont
été levés sur le marché financier, 32,2% sont provenus de sources multilatérales et 19,8%
sont d origine bilatérale.

II DEPENSES DU BUDGET DE L ETAT

Les dépenses du budget de l Etat, compte tenu des emprunts extérieurs rétrocédés aux
entreprises publiques, se sont établies, en 2004, à 12.996 MDT, en augmentation de 17,6%
par rapport à leur niveau atteint une année auparavant. Elles ont porté la marque, d une part,
de l intervention directe de l Etat pour la compensation des carburants dont les prix ont été tirés
à la hausse par la flambée des cours mondiaux de pétrole brut et, d autre part, par
l affermissement des dépenses engagées pour le remboursement de la dette publique.

Constituant près de 73% du total, les dépenses de fonctionnement, d équipement et


d octroi de prêts et celles payées au titre des intérêts de la dette, ont progressé de 7,7%, en
2004, contre 4,8% en 2003. Cette accélération reflète celle des dépenses de fonctionnement
(10,8% contre 6,5%) et la reprise de celles inhérentes au règlement des intérêts de la dette
(9,4% contre une baisse de 1,2%). En revanche, les dépenses d équipement et d octroi de
prêts ont accusé une décélération (0,8% contre 3,6%).
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003 Réalisa- 2003/ 2004/
L.F.C
tions 2002 2003
Dépenses de fonctionnement,
d équipement et d octroi de prêts 7.515,8 7.931,5 8.383,0 8.527,3 5,5 7,5
-Dépenses de fonctionnement 5.010,7 5.335,4 5.872,0 5.911,5 6,5 10,8
-Dépenses d équipement et d octroi
de prêts 2.505,1 2.596,1 2.511,0 2.615,8 3,6 0,8
Service de la dette 3.907,0 3.118,8 4.450,0 4.468,6 -20,2 43,3
-Principal 2.991,9 2.214,5 3.420,0 3.479,7 -26,0 57,1
-Intérêts 915,1 904,3 1.030,0 988,9 -1,2 9,4
Total 11.422,8 11.050,3 12.833,0 12.995,9 -3,3 17,6

L analyse fonctionnelle des dépenses de l Etat, hors service de la dette, montre que les
secteurs à caractère social ont bénéficié de la moitié des dépenses payées, l autre moitié
étant répartie, presque à parts égales, entre les services généraux et ceux à caractère
économique.
REPARTITION DES DEPENSES DU BUDGET DE L ETAT
2003 2004 Variations en %
Désignation En En % du En %
En MDT 2003/2002 2004/2003
MDT total du total
Services généraux 1.993,8 25,1 2.057,4 24,1 6,7 3,2
Dépenses de fonctionnement 1.637,6 20,6 1.725,7 20,2 6,6 5,4
Dépenses d équip.&d octroi de prêts 356,2 4,5 331,7 3,9 7,2 -6,9
Services économiques 1.969,0 24,8 2.223,3 26,1 1,0 12,9
Dépenses de fonctionnement 415,6 5,2 628,8 7,4 7,2 51,3
Dépenses d équip.&d octroi de prêts 1.553,4 19,6 1.594,5 18,7 -0,5 2,6
Services sociaux 3.968,7 50,1 4.246,6 49,8 7,3 7,0
Dépenses de fonctionnement 3.282,2 41,4 3.557,0 41,7 6,4 8,4
Dépenses d équip.&d octroi de prêts 686,5 8,7 689,6 8,1 12,2 0,5
Total 7.931,5 100,0 8.527,3 100,0 5,5 7,5
Dépenses de fonctionnement 5.335,4 67,3 5.911,5 69,3 6,5 10,8
Dépenses d équip.&d octroi de prêts 2.596,1 32,7 2.615,8 30,7 3,6 0,8

A DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Prévues à 5.872 MDT pour 2004, les dépenses de fonctionnement se sont établies à
5.912 MDT, soit un accroissement de 10,8% contre 6,5%, en 2003. Cette évolution
s explique, essentiellement, par l octroi, en 2004, (en vertu de la loi de finances
complémentaire) d une subvention budgétaire de 203 MDT au titre de la compensation des
carburants. Sans cette subvention, le taux d accroissement se limiterait à 7% environ.

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT (En MDT sauf indication contraire)


2004 Variations en %
Désignation 2002 2003
L.F.C Réalisations 2003/2002 2004/2003
Traitements et salaires 3.684,0 3.968,0 4.270,4 4.252,7 7,7 7,2
Moyens des services 502,0 521,0 530,7 552,6 3,8 6,1
Interventions 824,7 846,4 1.070,9 1.106,2 2,6 30,7
Total 5.010,7 5.335,4 5.872,0 5.911,5 6,5 10,8

Constituant 71,9% des dépenses de fonctionnement contre 74,4%, une année


auparavant, les traitements et salaires ont augmenté de 7,2%, en 2004, contre 7,7% en
2003. Leur part du PIB est ainsi revenue, d une année à l autre, de 12,3% à 12,1%.

Les dépenses de fonctionnement ont profité, essentiellement, au domaine social, avec


une enveloppe de 3.557 MDT contre 3.282 l année précédente, et, plus particulièrement, aux
secteurs de l éducation et de la formation (1.722 MDT), de la santé publique (583 MDT) et de
l enseignement supérieur et de la recherche scientifique (506 MDT). Lesdits secteurs ont
bénéficié de 79% des fonds alloués au secteur social.

B DEPENSES D EQUIPEMENT ET D OCTROI DE PRETS

En s établissant à 2.616 MDT, en 2004, les dépenses d équipement et d octroi de prêts


se sont avérées plus importantes que celles prévues dans le cadre de la loi de finances
complémentaire (+105 MDT) et celles réalisées en 2003 (+20 MDT). Néanmoins, leur part
dans le PIB exprimé aux prix courants s est située à 7,4%, niveau inférieur de 0,7 point de
pourcentage à celui enregistré en 2003. L augmentation modérée des dépenses
d équipement et d octroi de prêts est imputable à celle des fonds du Trésor (+28,3%), des
investissements directs (+3,5%) et des financements publics (+1%), atténuée, toutefois, par
la forte baisse des paiements directs sur ressources extérieures (-18,4%) suscitée par le
repli des prêts rétrocédés aux entreprises publiques (-56,4%).
DEPENSES D EQUIPEMENT ET D OCTROI DE PRETS (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003 Réalisa- 2003/ 2004/
L.F.C
tions 2002 2003
Investissements directs 843,4 895,3 983,7 926,1 6,2 3,5
Financements publics 528,1 548,7 586,3 554,0 3,9 1,0
Paiements directs sur ressources
extérieures 657,3 734,2 500,0 599,3 11,7 -18,4
-Investissements directs de l Etat 555,7 522,3 500,0 507,0 -6,0 -2,9
-Prêts rétrocédés aux entreprises
publiques 101,6 211,9 0,0 92,3 108,6 -56,4
Fonds du Trésor 412,6 438,8 441,0 563,0 6,3 28,3
-Fonds spéciaux du Trésor 398,9 432,3 441,0 553,2 8,4 28,0
-Fonds de concours 13,7 6,5 0,0 9,8 -52,6 50,8
Sous-total 2.441,4 2.617,0 2.511,0 2.642,5 7,2 1,0
Avances et prêts nets du Trésor 63,7 -20,9 0,0 -26,7 -132,8 27,8
Total 2.505,1 2.596,1 2.511,0 2.615,8 3,6 0,8

Les investissements directs de l Etat se sont établis à 926 MDT, en accroissement de


3,5% par rapport à leur niveau de l année précédente, profitant essentiellement aux secteurs
de l équipement et de l habitat (200 MDT), de l agriculture, de l environnement et des
ressources hydrauliques (175 MDT), de l enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (130 MDT) et de l éducation et de la formation (102 MDT).

En ce qui concerne les financements publics, ils se sont élevés à 554 MDT, en 2004,
contre 549 MDT, en 2003. Sur ce total, une enveloppe de 206 MDT a été allouée au secteur
de l agriculture.

En revanche, les paiements directs sur ressources extérieures, prévus à 500 MDT, se
sont établis à 599 MDT, niveau nettement en deçà de celui réalisé en 2003, soit 734 MDT.
La baisse ainsi enregistrée est imputable dans sa quasi-totalité à celle des prêts rétrocédés
aux entreprises publiques, en raison de la comptabilisation, en 2003, d une enveloppe
substantielle au titre des prêts rétrocédés aux entreprises de leasing. Répartis par secteur
bénéficiaire, les paiements directs ont profité, essentiellement, à l agriculture (175 MDT).

C REMBOURSEMENT DE LA DETTE

Après avoir connu une forte baisse, en 2003, suscitée notamment par le repli des
remboursements en principal (-26%), les dépenses du budget de l Etat au titre du service de
la dette se sont fortement accrues en 2004 pour se situer à 4.469 MDT, soit 1.350 MDT de
plus qu une année auparavant. Cette évolution porte la marque de l affermissement des
décaissements effectués au titre du remboursement aussi bien du principal de la dette
(+57,1% contre -26%) que des intérêts (+9,4% contre -1,2%).

Représentant 60% de l enveloppe globale relative au service de la dette, les dépenses


payées au titre du remboursement de la dette intérieure se sont élevées à 2.683 MDT, en
2004, contre 1.725 MDT, en 2003. Le remboursement du principal a concerné essentielle-
ment les BTCT à 52 semaines (1.252 MDT), les BTA (847 MDT) et les BTNB (35 MDT)
contre, respectivement, 899 MDT, 214 MDT et 35 MDT, en 2003.

En ce qui concerne les dépenses au titre du remboursement de la dette extérieure,


elles se sont accrues de 28%, en 2004, sous l effet de la forte augmentation des dépenses
en principal (+43,1%) due, essentiellement, au remboursement de l emprunt obligataire
Samurai I pour un montant de 348,2 MDT.
REMBOURSEMENT DE LA DETTE (En MDT sauf indication contraire)
2004 Variations en %
Désignation 2002 2003
L.F.C Réalisations 2003/2002 2004/2003
Dette intérieure 2.447,3 1.724,5 2.715,0 2.683,4 -29,5 55,6
Principal 2.066,9 1.365,7 2.285,0 2.265,2 -33,9 65,9
Intérêts 380,4 358,8 430,0 418,2 -5,7 16,6
Dette extérieure 1.459,7 1.394,3 1.735,0 1.785,2 -4,5 28,0
Principal 925,0 848,8 1.135,0 1.214,5 -8,2 43,1
Intérêts 534,7 545,5 600,0 570,7 2,0 4,6
Total 3.907,0 3.118,8 4.450,0 4.468,6 -20,2 43,3
Principal 2.991,9 2.214,5 3.420,0 3.479,7 -26,0 57,1
Intérêts 915,1 904,3 1.030,0 988,9 -1,2 9,4

III DEFICIT BUDGETAIRE ET SON FINANCEMENT

Le déficit budgétaire, compte tenu des recettes de privatisation, s est établi, en 2004 à
800 MDT, soit 2,3% du PIB, contre 1.015 MDT et 3,2%, respectivement, l année précédente.
Hors revenus de privatisation, il s est situé à 2,6% du PIB en s élevant à 925 MDT contre
1.022 MDT et 3,2%, en 2003.

Le financement du déficit a été assuré à concurrence de 73% par des ressources


d emprunt intérieures nettes et de 27% par des ressources d emprunt extérieures nettes,
contre 20% et 80% respectivement, en 2003.
FINANCEMENT DU DEFICIT
2002 2003 2004
Désignation En % En % En %
En MDT En MDT En MDT
du total du total du total
Financement intérieur net -104,7 -18,1 206,8 20,4 586,8 73,3
*Ressources d emprunts intérieures 1.760,0 2.082,1 2.596,8
*Remboursement du principal de la
dette -2.066,9 -1.365,7 -2.265,2
*Ressources du Trésor 202,2 -509,6 255,2
Financement extérieur net 683,1 118,1 808,0 79,6 213,2 26,7
*Ressources d emprunts extérieures 1.608,1 1656,8 1.427,7
*Remboursement du principal de la
dette -925,0 -848,8 -1.214,5
Total 578,4 100,0 1.014,8 100,0 800,0 100,0

IV EVOLUTION DE L ENCOURS DE LA DETTE DE L ETAT

L encours de la dette de l Etat s est établi à 20.904 MDT, au 31 décembre 2004, en


accroissement de 7,4% par rapport à son niveau atteint à la fin de 2003 contre 5,8% une
année auparavant. Cette évolution est imputable à l augmentation de 11,1% de l encours de
la dette intérieure conjuguée à une hausse plus modérée de l encours de la dette extérieure
(+5,3%). Poursuivant sa tendance à la baisse, sa part du PIB est revenue, d une année à
l autre, de 60,4% à 59,3%.
ENCOURS DE LA DETTE DE L ETAT
2002 2003 2004
Désignation En % du En % du En % du
En MDT* En MDT* En MDT*
total total total
Dette extérieure 11.688,4 63,5 12.528,7 64,4 13.197,4 63,1
Variation en % 16,6 7,2 5,3
Dette intérieure 6.714,5 36,5 6.934,1 35,6 7.707,0 36,9
Variation en % 3,6 3,3 11,1
Total 18.402,9 100,0 19.462,8 100,0 20.904,4 100,0
Variation en % 11,5 5,8 7,4
* Sauf indication contraire.

En s élevant à 5.160 MDT, en 2004, l encours total des bons du Trésor a augmenté de
9,8%, par rapport à son niveau enregistré une année auparavant, portant la marque de la forte
augmentation de celui des BTA, l encours des BTCT ayant, en revanche, connu une baisse.

Au cours de l année 2004, les émissions publiques ont concerné à des degrés
différents les BTA et les BTCT, pour des montants respectifs de 1.916 MDT et 680 MDT.
Pour les premiers, ce sont les émissions à 10 ans qui ont prédominé avec 69% du total des
émissions de BTA tandis que pour les seconds, il s agit, exclusivement, de BTCT à
52 semaines, sachant que ceux à 13 et 26 semaines ont été intégralement remboursés en
2003. Quant aux remboursements, ils ont porté sur une enveloppe de 2.134 MDT, dont
l essentiel a concerné les BTCT à 52 semaines.

En s établissant à 660 MDT, au 31 décembre 2004, l encours des titres de l Etat à


52 semaines, a accusé un net repli par rapport à son niveau de l année précédente
(1.232 MDT). Par conséquent, sa part dans le total est revenue, d une année à l autre, de
26,2% à 12,8%.

Pour ce qui est de l encours des titres à plus d un an, il s est fortement consolidé, passant
d une année à l autre, de 3.465 MDT à 4.499 MDT, enregistrant ainsi une augmentation de
29,8%. La hausse ainsi enregistrée a concerné toutes les échéances, à l exception de celles
de 4 ans qui ont fortement baissé (-43%), tandis que celles de 12 ans ont stagné au niveau de
889 MDT.

L année 2004 a été caractérisée par l affermissement des émissions de bons du Trésor
à 10 ans (1.320 MDT) et, dans une moindre mesure, de celles à 2 ans (65 MDT) et ce,
contrairement à l année précédente au cours de laquelle le Trésor n a pas effectué
d émissions de cette catégorie. Par ailleurs, les encours des titres à 3 et 5 ans ont augmenté
de 14% et 24,5%, respectivement.
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA ET BTNB)1 PAR ECHEANCE (Encours en mD ; TMP2 en %)
Désignation 2002
13 semaines Encours 262.000 - -
TMP 5,9389 6,3040 6,1672 - -
26 semaines Encours 240.000 147.500 393.000 - -
TMP 6,0317 6,4187 6,2849 - -
52 semaines Encours 875.200 1.219.300 1.087.300 660.400
TMP 6,1424 6,6766 6,5280 5,8658 5,1380
2 ans Encours 195.200 229.700 192.600 - 65.000
TMP 6,3901 6,7509 7,0154 - 5,4020
3 ans Encours 560.806 445.501 277.800 267.100 304.400
TMP 7,1161 6,9060 7,0758 7,1102 5,5870
4 ans Encours 736.000 873.825 962.300 1.100.900 627.100
TMP 7,0603 7,0437 7,0331 7,0023 7,0270
5 ans Encours 647.669 478.004 237.658 493.608 614.300
TMP 7,1361 6,8500 6,6922 6,5172 6,6090
7 ans Encours 2.000 - - - -
TMP 9,5000 - - - -
10 ans Encours 787.584 774.359 750.034 714.710 1.999.635
TMP 7,4826 7,1614 7,2499 7,1104 6,9280
12 ans Encours - - 338.800 888.900 888.900
TMP - - 8,3055 8,2352 8,2350
Total Encours 4.052.459 4.430.189 4.340.992 4.697.418 5.159.735
TMP 6,8696 6,8487 6,9387 6,9051 6,8010
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor assimilables et
BTNB = Bons du Trésor négociables en bourse.
2
TMP = Taux d intérêt moyen pondéré des adjudications non encore échues.

Globalement, le taux d intérêt moyen pondéré, toutes maturités confondues, s est


établi à 6,8010%, en 2004, contre 6,9051% une année auparavant. La baisse des
rendements a concerné les titres à 52 semaines, 3 ans, 10 ans et 12 ans, ceux à 4 ans et à
5 ans ayant, plutôt, connu une légère amélioration.
L EVOLUTION MONETAIRE

ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. LES PRINCIPALES MESURES PRISES DANS LES DOMAINES
ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER

Le processus de réformes entamé plusieurs années auparavant s est encore poursuivi


en 2004, en vue de permettre à l économie nationale d accéder à un palier de croissance
plus élevé et réaliser ainsi un niveau de développement nettement amélioré de nature à lui
assurer une intégration réussie dans l économie mondiale. A cet égard, l affinement de la
politique monétaire, la libéralisation poursuivie des finances extérieures ainsi que
l amélioration de l environnement de l entreprise sur le plan institutionnel et réglementaire
ont constitué l essentiel des mesures engagées. Au niveau de la sphère réelle, une attention
particulière a été accordée à la promotion de l investissement et de l emploi.

I AJUSTEMENT DU CADRE DE CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Deux mesures essentielles ont été prises dans ce domaine. Il s agit, d une part, de
l adoption d une nouvelle approche en matière de calcul du taux d intérêt sur le marché
monétaire condition préalable du passage de la répartition de l appel d offre sur la base
d un taux fixe à celle fondée sur des taux multiples et, d autre part, de la mise à la
disposition des banques de l accord cadre-type régissant les opérations de pension livrée.

A NOUVELLE APPROCHE EN MATIERE DE CALCUL DU TAUX D INTERET SUR


LE MARCHE MONETAIRE

Les taux moyens pondérés par les montants des prêts au jour le jour (TM) et ceux
établis pour les autres durées sur le marché interbancaire sont désormais arrondis au
1/100ème de point de pourcentage le plus proche, contre 1/32ème auparavant. Ce mode de
calcul, en permettant une plus grande fluctuation des taux d intérêt sur le marché
interbancaire, pourra contribuer à sa dynamisation.

Pour sa part, le taux de rémunération de l épargne (TRE) est, en conséquence, arrondi


au 1/20ème de point de pourcentage le plus proche, contre 1/8ème par le passé1.

La Banque centrale a modifié, également, au courant du second semestre, ses


modalités d intervention sur le marché monétaire, en adoptant la méthode mixte de
répartition de l appel d offre, en remplacement de celle à taux fixe. Basée sur le taux
d intérêt plutôt que sur les contreparties, la nouvelle procédure a permis de réduire les
écarts entre les taux des différentes soumissions des banques contribuant, par conséquent,
à la rationalisation de leurs besoins.

B ADOPTION DE L ACCORD CADRE-TYPE REGISSANT LES OPERATIONS DE


PENSION LIVREE

Conformément à la loi n°2003-49 du 25 juin 2003 relative aux opérations d achat avec
l engagement de revente des valeurs mobilières et des effets de commerce, notamment son
article 2, la Banque centrale a adopté, par circulaire n°2004-04 un accord cadre-type qui fixe
les conditions et les modalités réglementant ces opérations désignées par «pension livrée».
L introduction de la pension livrée, tout en contribuant à diversifier l offre de produits
financiers, permet de sécuriser davantage les transactions effectuées sur les marchés de

1
Cf. Circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT) aux banques n°2004-02 du 26 mai 2004.
capitaux en général et de dynamiser, en particulier, le compartiment du marché
interbancaire.

Désormais, toute banque voulant s adonner à des opérations de pension livrée doit
notifier cela par écrit à la Banque centrale et signer un accord cadre-type, à chaque
occasion avec son co-contractant, que ce soit une autre banque, un établissement financier
ou un intermédiaire en bourse autorisé par le Ministère des Finances à s adonner à l activité
de pension livrée comme prévu par l article 3 de la loi n°2003-49 susvisée.

Les banques signataires de l accord cadre-type doivent communiquer quotidienne-


ment à la Banque centrale un état de leurs opérations effectuées dans ce cadre. Pour sa
part, l Institut d émission communique le lendemain de la réception des informations, les
montants agrégés des opérations réalisées ventilées par durée, ainsi que les taux moyens
pondérés y afférents.

Il convient de préciser que les titres considérés concernent les valeurs mobilières définies
par la loi n°2000-35 du 21 mars 2000 relative à la dématérialisation des titres, à l exception des
actions et des actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Elles portent également sur les
effets de commerce (bons de caisse, billets à ordre et lettres de change).

En matière de transaction, les parties contractantes peuvent convenir de remplacer les


titres déjà mis en pension livrée par d autres titres, sous réserve qu à la date de la
substitution, ces derniers titres aient, au moins, la même valeur que les autres.

Pour tenir compte de l évolution de la valeur des titres mis en pensions, chaque
opération de pension livrée donne lieu à la constitution ou la rétrocession d une marge et ce,
sauf dispositions contraires prévues initialement. A la date de valorisation, la personne
autorisée à exercer cette activité (l agent de calcul) a la charge de déterminer l écart de
valeur des pensions livrées avec marge ainsi que la marge devant être constituée ou
rétrocédée et d en informer les parties1.

II RENFORCEMENT DE LA COMPETITIVITE DU SECTEUR FINANCIER

L année 2004 s est caractérisée par la poursuite des réformes institutionnelles visant à
conférer plus d efficience au rôle des banques dans le financement de l économie ainsi que
par la consolidation de leurs assises financières afin d accroître leur compétitivité et de
renforcer leur rôle dans l intermédiation financière.
A POURSUITE DU PROGRAMME DE RESTRUCTURATION DU SYSTEME
BANCAIRE

Le programme de restructuration du secteur financier amorcé par la cession de la


quotité de la participation publique au capital de la Banque du sud en 1997, la fusion-
absorption de la Banque de développement économique de Tunisie (BDET) et de la Banque
nationale de développement touristique (BNDT) par la Société tunisienne de banque (STB)
en 2000, la liquidation de la Banque de coopération du Maghreb arabe (BCMA) en 2001 et
la privatisation de l Union internationale de banques (UIB) en 2002 s est poursuivi par la
transformation des banques de développement mixtes en banques universelles. Trois de
ces institutions, en l occurrence la Tunisian Qatari Bank (TQB ex. BTQI), la Banque de
Tunisie et des Emirats d investissement (BTEI dénommée actuellement BTE) et la Banque
tuniso-koweitienne de développement (BTKD) ont été transformées en 2004 et la STUSID
Bank en avril 2005. Conséquemment, les conventions complémentaires de ces quatre
1 er
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2004-04 du 1 octobre 2004.
banques visant à mettre fin à l application des conventions portant leur création ont été
signées et approuvées en 20041.

Le paysage bancaire tunisien vient également d être enrichi par la création, début
mars 2005, de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises «BFPME»,
création qui s inscrit dans le cadre de la concrétisation du programme électoral présidentiel
visant la promotion de l emploi à travers l encouragement de l esprit d initiative et le
lancement de 70.000 entreprises ou projets durant le prochain quinquennat 2005-2009.

Dotée d un capital initial de 50 MDT, la «BFPME» est une banque publique (30 MDT
au titre de la participation de l Etat) agréée dans le cadre de la loi n°2001-65 du 10 juillet
2001 relative aux établissements de crédit et ayant pour objectif de renforcer la politique de
soutien public aux petites et moyennes entreprises dominant le tissu économique tunisien
par la facilitation de leur accès au financement bancaire. Cet enjeu majeur pour la
collectivité nationale constitue une dynamique solide à soutenir face aux difficultés de
financement rencontrées par cette catégorie d entreprises liées à l absence de garanties
réelles, à l insuffisance des fonds propres nécessaires, au taux élevé de défaillance dans ce
domaine ainsi qu au problème d identification de projets.

Cette banque permet de développer un partenariat avec les différents acteurs


intervenant dans le financement dédié aux petites et moyennes entreprises dont le coût
d investissement est compris entre 100 mille dinars et 4 MDT et opérant notamment dans
des secteurs à haute valeur ajoutée tels que les technologies de l information et de la
communication et l économie du savoir, d une manière générale.

L objectif recherché à travers cette création est de disposer d un instrument efficace de


partage de risque sur les PME et ce, à travers soit le cofinancement et la coparticipation
avec le système bancaire et les organismes de fonds propres (SICAR) soit l octroi de
garantie de remboursement des financements par les organismes de garantie et
d assurance.

La BFPME agit donc plutôt comme un fédérateur des structures intervenantes dans le
financement des PME au moyen de l offre de solutions de financement adaptées afin de
favoriser le déclenchement des initiatives, d accompagner les PME dans les différentes
phases de leur développement et de sécuriser les repreneurs de PME en difficultés2.

B MESURES ADDITIONNELLES POUR UN ASSAINISSEMENT POURSUIVI DU


SECTEUR FINANCIER

Les actions entreprises en 2004 dans le cadre de la mise à niveau du secteur bancaire
ont visé essentiellement la consolidation des assises financières des banques, le
renforcement du cadre prudentiel et la mise en place d une structure opérationnelle destinée

1
Cf. Loi n°2004-23 du 15 mars 2004 parue au JORT n°22 du 16 mars 2004 et agréments du Ministre des
Finances en date du 2 avril 2004 et des 20 et 21 mai 2004 et loi n°2004-69 du 2 août 2004 parue au JORT n°62
du 3 août 2004.
2
Cf. Conseil ministériel restreint du 24 novembre 2004 et article 23 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004
parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004
à asseoir un dispositif efficace de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme.

1) Relèvement du taux des provisions déductibles et extension de la radiation


des créances irrécouvrables aux sociétés de leasing

Dans le cadre de la poursuite des efforts pour la consolidation des assises financières
des banques et des sociétés de leasing et en vue d inciter ces dernières à assurer une
meilleure couverture de leur portefeuille accroché, les autorités ont relevé la limite de
provisions déductibles pour ces établissements de 75% à 85% du bénéfice imposable1.

Conscientes du rôle joué par le secteur du leasing dans le financement de l économie


et notamment des PME et de la nécessité de soutenir ses efforts tendant à la consolidation
de ses assises financières, les autorités ont étendu le régime de radiation des créances
irrécouvrables à l activité du leasing en vue d harmoniser le régime fiscal appliqué aux
différents modes de financement2.

2) Organisation et modalités de fonctionnement de la Commission tunisienne


des analyses financières (CTAF)

S inscrivant dans le cadre de la transparence des opérations financières et de la lutte


contre les financements illicites, la loi n°2003-75 du 10 décembre 2003 a institué auprès de
la Banque centrale de Tunisie une commission dénommée «Commission tunisienne des
analyses financières». Elle est chargée principalement d établir les directives générales
susceptibles de permettre aux établissements financiers bancaires et non bancaires de
détecter, recueillir et traiter les déclarations concernant les opérations et les transactions
suspectes ou inhabituelles et de notifier la suite qui leur est donnée. Dans ce cadre, elle
peut ordonner qu il soit procédé au gel provisoire ainsi qu à la levée du gel frappant les
fonds objet d une déclaration. En cas de confirmation des soupçons, la commission
transmet ses conclusions au procureur de la République de Tunis.

La CTAF est présidée par le Gouverneur de la Banque centrale et composée d un


magistrat de troisième grade, de représentants de l Administration (Finances, Intérieur,
Douanes), du Conseil du marché financier (CMF) et d un expert spécialisé en matière de
lutte contre les infractions financières.

Elle comprend, en outre, trois organes dont l organisation et les modalités de


fonctionnement ont été fixées par le décret n°2004-1865 du 11 août 2004 :

- D abord, un Comité d orientation qui est présidé par le Gouverneur de la Banque


centrale et composé d un magistrat de troisième grade, de représentants de la Banque
centrale et de l Administration (Finances, Intérieur, Douanes), du CMF et d un expert
spécialisé en matière de lutte contre les infractions financières. Il est chargé, notamment, de
préparer les directives générales et d étudier les programmes visant à lutter contre les
circuits financiers illicites et à faire face au financement du terrorisme et au blanchiment
d argent.

- Ensuite, une cellule opérationnelle composée d agents de la Banque centrale et de


l Administration (Intérieur et Douanes) chargée d examiner les déclarations parvenues à la

1
Cf. Article n°44 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
2
Cf. Article n°43 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
commission et de présenter des propositions sur la suite à leur donner. Elle a également
pour mission d assurer la mise en place et la gestion de la base de données prévue par la
loi du 10 décembre 2003 et consacrée aux personnes physiques et morales suspectées
d être en rapport avec des opérations de financement du terrorisme ou de blanchiment
d argent et recensant notamment les déclarations relatives aux opérations ou transactions
suspectes ou inhabituelles.

- Enfin, un secrétariat général dirigé par le directeur général chargé des services
juridiques de la Banque centrale de Tunisie. Il a pour mission de superviser l activité de la
cellule opérationnelle, de recueillir les déclarations concernant les opérations et transactions
suspectes et inhabituelles, de gérer les affaires administratives, financières et techniques de
la commission, de préparer les décisions et d en assurer l exécution. Un rapport annuel
d activité préparé par le secrétariat général est soumis pour approbation à la CTAF.

Le financement de l activité de la Commission tunisienne des analyses financières, qui


est alloué sous forme de crédits, est imputé sur le budget de la Banque centrale1.

C AJUSTEMENT DU CADRE DE FAVEUR ERIGE POUR LA MOBILISATION DE


L EPARGNE LONGUE

Pour plus de rationalité, les incitations fiscales accordées aux souscripteurs à des
contrats d assurance-vie, telles que mentionnées dans l article 39 du code de l impôt sur le
revenu des personnes physiques et de l impôt sur les sociétés, ont dû faire l objet de
quelques modifications. La nouvelle réglementation instituée, à ce titre, permet, désormais,
le rachat par tout assuré du contrat d assurance y afférent avant l expiration de la période de
dix ans initialement prévue en l obligeant, toutefois, à payer l impôt sur le revenu non
acquitté, pour les tranches d assurance déduites dues, ainsi que les pénalités
correspondantes. Toutefois, les pénalités de retard y afférentes ne sont pas exigibles
lorsque l assuré procède au rachat dudit contrat suite à la survenance d événements
imprévisibles2. Le rachat du contrat d assurance est subordonné à la production d une
attestation délivrée par l administration fiscale justifiant que l intéressé a régularisé sa
situation fiscale au titre des primes d assurance ayant bénéficié de la déduction.

Rappelons que l article 39, paragraphe I, alinéa 2 du Code de l impôt sur le revenu des
personnes physiques et l impôt sur les sociétés a prévu la déduction de l assiette imposable
des primes afférentes aux contrats d assurance-vie individuels ou collectifs dont l exécution
dépend de la durée de vie humaine et qui comportent l une des garanties suivantes :

- garantie d un capital à l assuré en cas de survie d une durée effective au moins égale
à 10 ans ;

- garantie d une rente viagère à l assuré avec jouissance effective différée d au moins
10 ans ;

- et garantie d un capital en cas de décès au profit du conjoint, ascendants ou


descendants de l assuré.

Les avantages fiscaux accordés dans ce cadre concernent, notamment, la déduction


de l assiette imposable des tranches payées au titre du contrat d assurance-vie dans la

1
Cf. Décret n°2004-1865 du 11 août 2004 paru au JORT n°66 du 17 août 2004.
2
Cf. Article n°61 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
.
limite de 800 dinars, annuellement, majorée de 400 dinars au titre du conjoint et de
200 dinars pour chaque enfant à charge.
En outre, et afin d inciter les entreprises à plus de transparence, tout en encourageant
l appel public à l épargne et l enrichissement concomitant de la cote de la Bourse par de
nouvelles valeurs, il a été décidé de proroger jusqu au 31 décembre 2009 les avantages
fiscaux accordés au profit des entreprises qui ouvrent leur capital au public. Rappelons que
celles d entre-elles qui le font à hauteur de 30% au moins (niveau leur permettant d accéder
à la cote de la Bourse) bénéficient d une réduction du taux de l impôt sur les bénéfices des
sociétés de 35% à 20% ; il en est de même pour celles dont les actions sont déjà admises à
la cote mais dont le taux d ouverture est inférieur à 30%, à condition que l ajout ne soit pas
inférieur à 20% sans que le taux d ouverture global ne soit inférieur à 30%1.
III RENFORCEMENT DE LA CONVERTIBILITE DU DINAR ET ASSOUPLISSEMENT
DE LA REGLEMENTATION DES CHANGES ET DU COMMERCE EXTERIEUR

Le processus de libéralisation des finances extérieures se poursuit graduellement,


touchant plusieurs aspects de la réglementation des changes et du commerce extérieur,
tandis que celui-ci fait l objet, sur le plan procédural, de nouvelles améliorations.

A RENFORCEMENT DU PROCESSUS DE LIBERALISATION DU COMPTE EXTERIEUR

1) Opérations courantes

Les plafonds institués, à ce titre, sont de nouveau relevés comme suit :


- Le montant annuel de l allocation touristique est porté de 1.000 à 2.000 dinars,
cumulable sur deux années successives. Ce plafond est réduit de moitié pour les enfants de
moins de 10 ans2.
- Le montant annuel pouvant être transféré à l étranger par tout patient au titre des
frais de séjour pour soins médicaux est relevé de 750 à 1.000 dinars. Celui réservé à toute
personne qui accompagne un patient est porté, par la même occasion, de 500 à
750 dinars par voyage3.
- Le montant maximum de l allocation pouvant être transféré à l étranger au titre des
frais de séjour pour études est relevé de 700 à 1.000 dinars par mois durant l année
universitaire ou scolaire. Quant à l allocation annuelle accordée au titre des frais
d installation, elle est portée de 1.500 à 2.000 dinars. Les frais d inscription et d études qui
étaient auparavant plafonnés à 6.000 dinars, correspondent, désormais, aux montants, hors
frais de séjour, exigés par l établissement d enseignement étranger, tels qu indiqués par tout
document fourni par ce dernier à l étudiant concerné. Les transferts y afférents doivent être
réalisés conformément aux échéances prévues par ledit document4.
- Le montant annuel de l allocation pour voyages d affaires-exportateur est relevé de
15% à 25% des recettes d exportation de biens ou services de l année en cours, ayant trait
à l activité au titre de laquelle l allocation est demandée, avec un plafond annuel de
180 mille dinars, contre 120 mille dinars auparavant. De même, le montant de l allocation
pour voyages d affaires-promoteur, accordée une seule fois au titre d un même projet, est
porté de 5 mille à 10 mille dinars.

1
Cf. Article n°42 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2004-05 du 1er novembre 2004.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2004-06 du 1er novembre 2004.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2004-07 du 1er novembre 2004.
En ce qui concerne «l allocation pour voyages d affaires marchés réalisables à
l étranger» et «l allocation pour voyages d affaires-importateur», elles sont, désormais,
complètement libres1.

2) Opérations en capital

Le compte capital a également connu, par la même occasion, de nouveaux


assouplissements :

- Souscription des non-résidents aux bons du Trésor assimilables

En vertu des dispositions du décret n°2003-2391 du 17 novembre 2003, les étrangers


ont été autorisés à souscrire à des bons du Trésor assimilables à hauteur d une certaine
limite, fixée en 2004 par la Banque centrale à 5% de chaque ligne, après communication
des résultats de l adjudication. De tels investisseurs bénéficient de la garantie de transfert
pour l ensemble des fonds placés à ce titre. L intermédiaire agréé concerné est alors chargé
de transférer le cas échéant les remboursements du principal et des intérêts après s être
assuré que le placement initial a été réalisé grâce à une importation de devises2.

- Investissements tunisiens à l étranger

En vue d encourager les opérateurs tunisiens à investir à l étranger, il a été décidé


d augmenter le montant librement transférable par les entreprises exportatrices et d étendre
la possibilité de réaliser des investissements à l étranger aux entreprises non exportatrices
pour les besoins de financement de leurs activités à l étranger.

En effet, les sociétés ayant réalisé l année précédente un chiffre d affaires à


l exportation d au moins 50.000 dinars, peuvent transférer à l étranger, pour le financement
d investissement sous forme aussi bien de bureaux de liaison ou de représentations que de
succursales, de filiales ou de prises de participation dans le capital de sociétés établies à
l étranger dans une limite de 30.000 à 150.000 dinars pour la première catégorie
d investissement, et de 60.000 à 300.000 dinars pour la deuxième catégorie contre,
respectivement, 20.000 à 100.000 dinars et 40.000 à 200.000 dinars.

Pour ce qui est des entreprises résidentes non exportatrices réalisant un chiffre
d affaires en devises inférieur à 50 mille dinars, elles peuvent transférer entre 10 mille et
50 mille dinars, pour le financement de bureaux de liaison ou de représentations et entre
20 mille et 100 mille dinars pour les investissements sous forme de succursales, filiales ou
de prises de participation3.

- Emprunts extérieurs

Les limites de 10 millions de dinars pour les institutions financières et de 3 millions de


dinars pour les autres entreprises instituées en matière d emprunts à l étranger par la
circulaire aux intermédiaires agréés n°93-16 du 7 octobre 1993, sont modifiées.

Au terme de la nouvelle réglementation, les établissements de crédit peuvent


emprunter auprès de non-résidents sans limitation de montant lorsque les durées des crédits

1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-02 du 3 janvier 2005.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2004-03 du 19 juillet 2004.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-05 du 16 février 2005 et avis de change du Ministre
des finances publié au JORT n°5 du 18 janvier 2005.
qu ils contractent sont supérieures à 12 mois, tandis que les autres entreprises peuvent aller
jusqu à 10 millions de dinars. Néanmoins, tout établissement bénéficiaire doit se soumettre
au préalable à une évaluation volontaire auprès de Fitch North Africa, Moody s, Standard
and poor s ou Fitch ratings.

Les intermédiaires agréés sont, par ailleurs, autorisés à utiliser les avoirs en dinar
convertible appartenant à de non-résidents pour l octroi de crédits aux entreprises
résidentes1.

- Comptes professionnels

Le taux maximum des ressources en devises pouvant être inscrites au crédit d un


compte professionnel couvre, désormais, l ensemble des recettes de l entreprise réalisées à
titre d exportation ou d emprunt contre 70% auparavant2.

B AMELIORATION DES CIRCUITS INSTITUES POUR LE TRAITEMENT DES


OPERATIONS DE COMMERCE EXTERIEUR

De nouvelles améliorations sont introduites au niveau des procédures érigées en


matière de commerce extérieur, tandis que le flux des importations de marchandises est
soumis à un plus grand contrôle, pour en éviter toute sorte d irrégularité.

1) Utilisation du système intégré de traitement automatisé des formalités de


commerce extérieur aux fins de vérification

Pour le règlement financier d importations et d exportations de marchandises et


l apurement de dossiers de commerce extérieur et en vue de la vérification des entrées et
sorties des marchandises considérées, les intermédiaires agréés peuvent, désormais, se
référer dans la mesure du possible aux imputations douanières telles qu elles sont traitées
dans le cadre du système intégré de traitement automatisé des formalités de commerce
extérieur3.

2) Détermination des procédures de surveillance préalable à l importation

En vertu des dispositions de l article 30 de la loi n°98-106 du 18 décembre 1998,


stipulant que toute importation d un produit quelconque dont l évolution risque de porter
préjudice aux producteurs nationaux, peut être soumise à une surveillance préalable, le
ministère du Commerce a soumis l importation des produits de quincaillerie, du papier et de
certains véhicules automobiles à une surveillance préalable4. Ainsi, pour toute domiciliation
bancaire d une opération d importation y afférente, l intermédiaire agréé doit exiger une fiche
d information les concernant, délivrée par le ministère du Commerce. Toutefois, l opération
d importation ne serait point entravée par la constatation d une différence de moins de 5%
entre la valeur ou la quantité des produits à importer et celles mentionnées sur la fiche
d information5.

1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-03 du 4 janvier 2005.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-01 du 3 janvier 2005.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-04 du 17 janvier 2005.
4
Cf. Avis du ministère du Commerce paru au JORT n°81 du 8 octobre 2004.
5
Cf. Arrêté du Ministre du Commerce du 12 août 2004 paru au JORT n°68 du 24 août 2004 et note de la BCT
aux intermédiaires agréés n°2004-19 du 13 décembre 2004.
IV FINANCEMENT DE L ECONOMIE

Pour un financement approprié d une économie en constante mutation, le cadre et les


procédures institués, à cet effet, doivent être constamment adaptés à ses exigences
évolutives.

Dans cet ordre d idées, de nouvelles mesures sont prises intéressant, en particulier,
l agriculture, l habitat et les micro-projets.

A MESURES D APPUI EN FAVEUR DU SECTEUR DE L AGRICULTURE ET DE LA


PECHE

1) Institution d une nouvelle catégorie de crédit éligible au refinancement de la


Banque centrale au profit des projets d aquaculture

En vue d encourager l élevage en cage de certaines variétés de poissons, de crustacés


et de coquillages, une ligne de crédit dont la durée varie entre 8 et 24 mois selon la nature
du projet d aquaculture a été mise en place. Les concours financiers consentis à ce titre,
sont accordés en deux tranches et couvrent 70% du coût d achat d alevins, des frais
d élevage et des primes d assurance.

Pour les crédits à court terme, le montant maximum pouvant être accordé par une
banque pour le financement d un projet d élevage en eau douce de tilapia d une capacité de
production de 100 tonnes est limité à 130 mille dinars dont 35 mille dinars pour l achat
d alevins et 95 mille dinars pour couvrir les dépenses d élevage et d assurance. Le montant du
crédit est plafonné à 850 mille dinars pour un projet d écloserie de loups et daurades avec
unité de pré-grossissement d une capacité variant de 5 à 7 millions d alevins selon leurs poids.

En ce qui concerne les barèmes des crédits à moyen terme destinés au financement
de l élevage de loups et daurades en cage, de moules et huîtres, de palourdes et de
crevettes royales, ils varient entre 7 mille et 860 mille dinars selon l activité et la capacité de
production du projet. Il convient de préciser que ces barèmes constituent le maximum
pouvant être accordé par la banque, sachant que le montant effectif du crédit débloqué est
ajusté en fonction des dépenses prévisionnelles de l éleveur et de la rentabilité du projet1.

2) Nouveaux barèmes des crédits complémentaires de cultures saisonnières

Le montant des crédits complémentaires de cultures saisonnières destinés à la


fertilisation d appoint et au traitement fongique est relevé de 45 à 81 dinars, par hectare pour
les céréales en irrigué et les céréales en sec de la zone I et de 35 à 71 dinars, par hectare,
pour les céréales en sec de la zone II pour la campagne céréalière 2004-2005. Quant aux
échéances de remboursement, elles sont fixées au 31 août 20052.

3) Orientation de la production agricole selon les indications des cartes de


production agricole pour un meilleur rendement

En vue de tirer un meilleur profit des terres agricoles en encourageant l exploitation


selon les spécificités particulières et complètes des données naturelles y afférentes, il a été
décidé de classer les terres agricoles telles que définies par la loi n°83-87 du 11 novembre
1983, selon des cartes de production agricole.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2004-10 du 31 décembre 2004.
2
Cf. Note de la BCTaux banques n°2005-05 du 25 janvier 2005.
Ces cartes devront constituer le fondement de base pour une orientation stratégique de
la production agricole et la détermination de ses perspectives de développement. Elles
aideront, en particulier, à orienter les activités de production et à définir les incitations
nécessaires en vue de la réalisation des objectifs visés. Dans ce cadre, des mécanismes de
soutien et d appui à la production agricole sont institués. Ils ont trait, en particulier, à la
création de filières vouées, essentiellement, à organiser l intervention des parties, à la
constitution de stocks régulateurs destinés à faire face aux irrégularités d approvisionnement
et à l établissement de contrats de production agricole entre exploitants agricoles et
entreprises industrielles ou commerciales, conformément à des règles bien appropriées1.

B MODIFICATION DU CHAMP D INTERVENTION DU FONDS NATIONAL


D AMELIORATION DE L HABITAT (FNAH)

L objectif visé, à ce titre, consiste à élargir le champ des interventions du fonds et à


assurer une plus grande harmonie de ses modes d intervention de manière à les adapter aux
exigences du nouveau contexte, notamment en matière de préservation du patrimoine
immobilier, de réalisation de programmes de résorption des bâtiments en voie
d effondrement et de réparation de logements touchés par les catastrophes naturelles.
Institué en vertu des dispositions de la loi du 23 août 1956, le FNAH contribuera désormais
au financement de projets destinés à l éradication de logements rudimentaires, dans le cadre
d un programme national approuvé. Il apportera son soutien aussi bien aux propriétaires
privés de logements qu aux collectivités locales qui effectuent des opérations de
sauvegarde, de restauration, de réhabilitation ou d assainissement pour le compte de leurs
propres propriétaires.

Ses nouvelles formes d intervention se résument comme suit :


Type de financement
Activité à financer Bénéficiaire
accordé par le FNAH
Programmes et projets d éradication des logements
rudimentaires. Subvention
Opérations de sauvegarde, de restauration, de
réhabilitation et d assainissement pour entretien de
logements ou acquisition d équipements. Propriétaire privé Prêt et subvention
Opérations de restauration ou de réhabilitation de
locaux destinés essentiellement à l habitat ou
acquisition d équipements pour le compte des
propriétaires desdits locaux. Collectivité locale Prêt
Relogement provisoire de familles occupant des
constructions qui menacent de tomber ou des
constructions démolies en prévision de danger. Collectivité locale Prêt
Travaux de démolition de constructions menaçant ruine
ou de constructions démolies en prévision de danger et
transport de gravas. Collectivité locale Subvention
Travaux d amélioration des conditions d habitation des
citoyens et leur environnement. Collectivité locale Prêt et subvention
Réhabilitation et rénovation urbaines confiées par Etablissement ou Prêt et subvention
l Etat. organisme
spécialisé
Réparation de dégâts subis par les logements suite à
des catastrophes naturelles ou des événements
imprévisibles et relogement provisoire de familles
sinistrées. Subvention

1
Cf. Loi d orientation n°2004-60 du 27 juillet 2004 parue au JORT n°60 du 27 juillet 2004.
La gestion des ressources du FNAH et le recouvrement de ses créances sont assurés
par un établissement de crédit ayant la qualité de banque, dans le cadre d une convention
conclue, à cet effet, avec l Etat, sachant que les modalités et conditions d octroi des prêts et
subventions sont fixées par décret1.

C RELEVEMENT DU MONTANT MAXIMUM DES MICRO-CREDITS ACCORDES


PAR LES ASSOCIATIONS

Afin d encourager davantage l initiative privée, notamment celle visant la création de


micro-projets, le montant maximum des micro-crédits accordés par les associations est
relevé de 2.000 à 4.000 dinars. De même, le plafond institué pour les crédits destinés à
l amélioration des conditions de vie est porté de 500 à 700 dinars2.

V PROMOTION DE L EMPLOI ET DE L INVESTISSEMENT

En vue de stimuler davantage la promotion des investissements et de l emploi au profit,


notamment, des diplômés de l enseignement supérieur, de nouvelles mesures ont été prises
en 2004.

A INCITATIONS A LA CREATION D EMPLOIS

Les mesures prises, à ce titre, ont trait, d une part, au recrutement de diplômés de
l enseignement supérieur et, d autre part, à la réinsertion à la vie active de salariés ayant
perdu leurs postes de travail.

1) Encouragement des entreprises du secteur privé et des associations à


recruter des diplômés de l enseignement supérieur

A cet effet, il a été décidé de proroger, au profit des entreprises opérant dans
l industrie, l artisanat et les services, dans les zones de développement régional prioritaires,
la période du bénéfice de la prise en charge par l Etat d une quote-part de la contribution
patronale au régime légal de sécurité sociale et ce, pour une période additionnelle de 5 ans.
Cette quote-part fixée à des taux dégressifs par paliers de 15 points de pourcentage pour
chaque année supplémentaire varie de 80%, la première année, à 20% la dernière année3.

Dans le même contexte et afin d améliorer leur taux d encadrement, les entreprises du
secteur privé opérant dans les activités relevant des secteurs prévus par l article premier du
code d incitations aux investissements peuvent bénéficier, durant une période de 7 ans, de la
prise en charge par l Etat d une quote-part de la contribution patronale au régime légal de la
sécurité sociale. Cette quote-part s applique aux salaires versés aux agents nouvellement
recrutés, de nationalité tunisienne, titulaires de diplômes de l enseignement supérieur
délivrés au terme d une scolarité de deux années au moins après le baccalauréat ou de
diplômes équivalents. Le taux de la prise en charge est de 100% au cours des deux
premières années, puis de 85%, 70%, 55%, 40% et 25%, respectivement, pour les cinq
années suivantes4.

Cette faveur est également accordée à certaines catégories d associations qui


recrutent des diplômés de l enseignement supérieur, en l occurrence les associations de

1
Cf. Loi n°2004-77 du 2 août 2004 parue au JORT n°63 du 6 août 2004.
2
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 23 novembre 2004 paru au JORT n°95 du 26 novembre 2004.
3
Cf. Article 19 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
4
Cf. Article 20 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
développement, celles autorisées à accorder des micro-crédits, celles de diffusion de la
culture numérique ainsi que les associations de soutien aux handicapés1.

2) Réinsertion à la vie professionnelle des salariés ayant perdu leur emploi pour
des raisons économiques

Les entreprises du secteur privé qui procèdent, dans le cadre d un contrat de


réinsertion, au recrutement de salariés ayant perdu leurs emplois pour des raisons
économiques, techniques ou suite à la fermeture définitive ou subite des entreprises dans
lesquelles ils travaillaient, sans le respect des procédures prévues par le code du travail,
peuvent bénéficier de la prise en charge par l Etat, pendant une année, à hauteur de 50%
des salaires versés aux recrues considérées, dans la limite de 200 dinars par personne et
par mois, et des contributions patronales y afférentes au régime légal de sécurité sociale.

Les interventions de l Etat sont imputées sur les ressources du Fonds de


développement de la compétitivité industrielle, dont les dotations sont transférées à l Agence
Nationale de l Emploi et du Travail Indépendant, conformément à un programme annuel
établi à ce titre2.

B PROMOTION DE L INVESTISSEMENT

1) Poursuite de l encouragement de certaines activités

Afin d encourager les promoteurs à continuer à investir dans les activités prometteuses,
aux taux d intégration relativement élevés, la période du bénéfice de la prime
d investissement de 20% accordée, à ce titre, aux promoteurs ayant réalisé leur
investissement avant le 31 décembre 2004 est prorogée au 31 décembre 20093.

2) Encouragement des investissements entrepris par de nouveaux promoteurs

Les avantages financiers sous forme de primes, de dotations remboursables et de


participations au capital, accordés aux nouveaux promoteurs des investissements immatériels et
ceux technologiques jugés prioritaires ont été consolidés par l octroi de deux nouvelles primes4.
La première, fixée à 50% du coût de ces investissements concerne l assistance en marketing, en
informatique, en bureautique et autres activités telle que la certification des produits. La
deuxième se rapportant aux investissements technologiques, est octroyée au même taux, et
plafonnée à 100 mille dinars et se rapporte aux investissements dans le matériel de conception
et, essentiellement, les stations de gestion de la production.

Parallèlement, les conditions d octroi des anciennes primes ont été améliorées. C est
ainsi que la prime d investissement est portée à 10% du coût des équipements avec un
plafond de 100.000 dinars contre 6% du coût du projet et un montant d investissement ne
dépassant pas 300.000 dinars par le passé.

Considérée comme étant une participation aux frais d études, la prime d étude et
d assistance technique, fixée auparavant à 1% du coût de l investissement avec un plafond

1
Cf. Article 21 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
2
Cf. Article 22 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004 et décret
er
n°2005-158 du 26 janvier 2005 paru au JORT n°9 du 1 février 2005.
3
Cf. Article n°24 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
4
Cf. Article n°25 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
de 5.000 dinars pour les investissements dont le montant ne dépasse pas 1 MDT, a été
portée à 70% du coût des études et d assistance avec un plafond de 20 mille dinars.

Outre ces deux relèvements, une prise en charge par l Etat à hauteur du tiers du prix
des terrains et locaux nécessaires au projet acquis auprès d aménageurs agréés avec un
plafond de 30.000 dinars est accordée1.

Ces avantages ont été élargis aux nouveaux promoteurs dans l artisanat, à l instar de
ceux opérant dans les domaines de l industrie, des services, de l agriculture et de la pêche2.

Par ailleurs, le coût maximum du projet promu par les nouveaux promoteurs aussi bien
dans les industries manufacturières et de l artisanat que dans les activités de services a été
relevé de 1 MDT à 4 MDT, fonds de roulement inclus et ce, indépendamment du lieu
d implantation dudit projet.

Les dotations remboursables accordées aux nouveaux promoteurs sont de leur part
octroyées selon le schéma suivant :

* pour la première tranche d investissement et jusqu à 500.000 dinars, le montant de la


dotation ne doit pas dépasser 70% du capital correspondant,

* pour le reliquat de l investissement et jusqu à 4 MDT (contre 1 MDT auparavant),


cette dotation est plafonnée à 20% du capital additionnel. Dans les deux cas, le promoteur
doit justifier d un apport personnel conformément à la réglementation en vigueur.

3) Encouragement des investissements promus par les petites et moyennes


entreprises (PME)

Les investisseurs qui réalisent des projets sous forme de petites et moyennes
entreprises dans l artisanat bénéficient des mêmes avantages que ceux octroyés à ces
mêmes entreprises et opérant dans les secteurs de l industrie, des services et de
l agriculture et pêche. Ces entreprises qui ne bénéficiaient auparavant que d une
participation au capital et d une prime au titre des frais d études et d assistance technique
auront, désormais, la possibilité de bénéficier, en plus, d une dotation remboursable et d une
prime aussi bien au titre des investissements immatériels que des investissements
technologiques prioritaires3. Par ailleurs, le concours du FOPRODI est, désormais, octroyé
aux petites et moyennes entreprises dont l investissement de création ou d extension ne
dépasse pas 4 MDT contre 3 MDT par le passé.

S agissant des primes, elles sont au nombre de trois. Octroyée depuis 1999, la
première représente 70% du coût global de l étude et de l assistance technique avec un
plafond de 20.000 dinars. Les deux autres, prévues dans le cadre de la loi de finances pour
la gestion 2005, sont fixées chacune à 50% du coût de l investissement, se rapportant tant
aux investissements immatériels qu aux investissements technologiques prioritaires avec un
plafond de 100.000 dinars pour cette dernière.

Les PME dont le coût d investissement ne dépasse pas 500 mille dinars peuvent
choisir entre la participation au capital ou une dotation remboursable sur 12 ans (dont

1
Cf. Décret n°2005-166 du 26 janvier 2005 paru au JORT n°10 du 4 février 2005.
2
Cf. Article n°26 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
3
Cf. Article n°27 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
5 années de grâce). Cette dernière, assortie d un taux d intérêt annuel de 3% et plafonnée à
30% du capital minimum, est accordée à un ou plusieurs actionnaires, personnes physiques
de nationalité tunisienne parmi celles qui ont contribué au projet par un apport en fonds
propres au moins égal à 10% du capital minimum1.

VI MESURES DIVERSES

D autres mesures ont également été prises, en 2004, visant, notamment, à améliorer
l environnement de l entreprise et à accroître sa compétitivité.

A CREATION DE LA COMMISSION NATIONALE DU TOURISME

En vue de garantir et d améliorer l infrastructure nécessaire à la promotion et au


développement du secteur touristique, secteur porteur de l activité économique et source
essentielle de devises, une commission nationale du tourisme a été créée, chargée
d entretenir la concertation sur les questions relatives au développement du secteur entre les
différentes parties concernées. Cette nouvelle structure est appelée à proposer toutes
mesures tendant à mettre en uvre les choix et les orientations de la politique du
gouvernement dans le domaine touristique, à définir les priorités et à coordonner le
développement et la promotion du secteur dans l ensemble des zones touristiques du
territoire, ainsi que dans les différents marchés étrangers pourvoyeurs de touristes. Présidée
par le Ministre chargé du tourisme et de l artisanat, cette commission compte 31 membres
représentant différents ministères, la Banque centrale de Tunisie et la profession2.

B ENCOURAGEMENT A LA RESTRUCTURATION DES SOCIETES ET


RENFORCEMENT DE LEUR TRANSPARENCE

Pour encourager les entreprises à procéder à leur restructuration et améliorer ainsi leur
compétitivité, il a été décidé, sous certaines conditions, d admettre en déduction des
résultats de la société ayant reçu des éléments d actif dans le cadre d une fusion ou d une
scission totale, les amortissements réputés différés en périodes déficitaires ainsi que les
déficits enregistrés au niveau de la société absorbée ou scindée et qui n ont pas pu être
déduits des résultats de l année de fusion ou de scission3.

Par ailleurs, il convient de rappeler que les entreprises qui génèrent un crédit de TVA
au titre de leurs opérations d export ou d investissement de mise à niveau dans le cadre
d un programme de mise à niveau agréé par le COPIL bénéficient de la restitution totale de
ce crédit. Celles dont le crédit est généré par l activité normale de l entreprise ou des
investissements autres que ceux ayant trait à la mise à niveau bénéficient d une ristourne au
taux de 50%, avec le paiement d une avance de 15% du montant global du crédit d impôt.

Pour encourager ces entreprises à plus de transparence, il a été décidé de relever de


15% à 25% le taux de l avance pour les entreprises dont les comptes sont légalement
soumis à l audit d un commissaire aux comptes et ce, sous certaines conditions4.

1
Cf. Décret n°2005-165 du 26 janvier 2005 paru au JORT n°10 du 4 février 2005.
2
Cf. Arrêté du Ministre du tourisme et de l artisanat du 19 mai 2004 paru au JORT n°42 du 25 mai 2004.
3
Cf. Article n°36 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
4
Cf. Article n°45 de la loi n°2004-90 du 31 décembre 2004 parue au JORT n°105 du 31 décembre 2004.
II. LA LIQUIDITE ET L EQUILIBRE DU SYSTEME FINANCIER

Portant la marque de l accélération des ressources à un rythme plus soutenu que celui
des emplois, la trésorerie du système financier a connu une nette amélioration au cours de
l année 2004 par rapport à son niveau de l année précédente.

A LIQUIDITE DU SYSTEME FINANCIER1

Dans le but d affiner davantage l analyse de la trésorerie des banques, l Institut


d émission a adopté, en 2004, dans le cadre de sa gestion de la liquidité bancaire, une
nouvelle approche destinée à en redéfinir les facteurs autonomes, à travers un reclasse-
ment de certains postes. C est ainsi qu au poste «Solde du compte courant du Trésor» s est
substitué un nouveau poste intitulé «Solde net des Administrations publiques», concept plus
général qui englobe, en plus du solde du compte courant du Trésor, toutes les autres
créances et dettes sur l Administration publique, faisant partie, par le passé, du poste
«Autres facteurs nets». De même, le poste «Avoirs nets en devises» est devenu une des
principales composantes du poste «Actifs nets sur l étranger» qui regroupe, en plus, tous les
avoirs et engagements sur l extérieur de la Banque centrale, logés également auparavant
dans le poste «Autres facteurs nets». L application de cette nouvelle approche a permis, en
conséquence, de distinguer entre les facteurs autonomes de la liquidité - regroupant les
deux postes ci-haut mentionnés, les billets et monnaies en circulation et un poste résiduel
«Autres postes nets» - les opérations de politique monétaire et les avoirs en compte courant
des banques tenus à la Banque Centrale.

Portant la marque de l effet expansif exercé par le poste «Actifs nets sur l étranger», la
trésorerie des banques s est améliorée, en moyenne de 80 MDT, en 2004. Cette évolution,
moins importante que celle de l année précédente, aurait été plus prononcée n eussent été
les effets restrictifs exercés, simultanément, par tous les autres facteurs autonomes de la
liquidité bancaire. Dans ce contexte, les opérations de politique monétaire ont porté, en
moyenne, sur 323 MDT en 2004 contre 400 MDT, une année auparavant et les avoirs en
compte courant des banques se sont, en conséquence, améliorés, dans le même intervalle,
de 3 MDT, en s élevant à 170 MDT.

En cours d année, la liquidité bancaire a connu une évolution marquée, pratiquement,


par quatre phases distinctes :

La première période qui couvre les quatre premiers mois de l année s est distinguée
par un resserrement de 298 MDT de la liquidité bancaire. Les effets exercés par l accroisse-
ment des billets et monnaie en circulation de 215 MDT et le repli des actifs nets sur
l étranger de 236 MDT, n ont pas pu être entièrement compensés par celui de l augmen-
tation de 266 MDT du solde net des administrations publiques.

1
L analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE*
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année Moyennes trimestrielles 2004 Année Variations
Désignation
2003 I II III IV 2004 2004/2003
Billets et monnaies en
circulation -2.764 -2.947 -2.983 -3.136 -3.053 -3.029 -265
Solde net des
administrations publiques +505 +437 +559 +219 +431 +411 -94
dont : Solde du compte
courant du Trésor -371 -431 -307 -661 -457 -464 -93
Actifs nets sur l étranger +1.719 +1.926 +1.993 +2.515 +3.107 +2.385 +666
dont :Avoirs nets en devises +3.279 +3.428 +3.925 +4.408 +4.752 +4.128 +849
Autres postes nets +307 +196 +130 +99 -104 +80 -227
= Total des facteurs
autonomes (A) -233 -388 -301 -303 +381 -153 +80
Appels d offres +256 +388 +284 +345 -233 +196 -60
Prises en pension de 1 à 7
jours 0 0 0 0 0 0 0
Pension de BT à 3 mois +125 +163 +168 +75 0 +101 -24
Opérations ponctuelles
nettes +7 -9 +1 +34 -5 +5 -2
Opérations d open market +12 +8 +19 +26 +28 +21 +9
= Opérations de politique
monétaire (B) +400 +550 +472 +480 -210 +323 -77
= Avoirs en compte courant
des banques (A)+(B) +167 +162 +171 +177 +171 +170 +3
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.

En s établissant à 1.700 MDT en avril 2004 contre 1.936 MDT en décembre 2003, le
poste «Actifs nets sur l étranger» a connu une baisse de 236 MDT, exerçant un effet
restrictif d autant sur la liquidité bancaire. Cette situation est, essentiellement, imputable à
l importance des remboursements effectués au titre de la dette extérieure, notamment,
l emprunt obligataire SAMURAI I pour un montant de 348,2 MDT. Il convient de signaler que
l encaissement de l emprunt obligataire contracté sur le marché européen, en avril
(450 millions d euros), n a pas eu d impact sur ledit poste, et par conséquent, sur la liquidité,
sachant qu il a été logé dans le poste «Compte du gouvernement tunisien en devises».
Néanmoins, cet emprunt, conjugué à d autres tirages, notamment, celui contracté auprès de
la BAD, en janvier 2004, dans le cadre du programme d appui à la compétitivité de
l économie pour un montant de 36 millions d euros, et à l affermissement des exportations,
notamment, de produits alimentaires, s est traduit par une hausse substantielle des avoirs
nets en devises qui ont augmenté, au cours de la période sous-revue, de 242 MDT.

De même, en s élevant à 2.989 MDT, en avril 2004, les billets et monnaies en


circulation ont exercé un effet restrictif de 215 MDT sur la liquidité bancaire. Au cours de la
période sous-revue, ce facteur a fluctué entre un minimum de 2.804 MDT et un maximum
de 3.085 MDT. Son augmentation est imputable à la hausse des dépenses des ménages à
l occasion de l Aïd El Idha, à l importance du change manuel occasionné par l organisation
en Tunisie de la Coupe d Afrique des Nations, ainsi qu aux retraits importants effectués par
les agriculteurs, pour faire face aux dépenses suscitées par le déroulement d une bonne
campagne agricole, notamment oléicole.
*
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE (Données de fin de période en MDT)
2004 Variations
Déc.
Désignation Déc.2004
2003 Mars Juin Sept. Déc.
Déc.2003
Billets et monnaies en circulation -2.809 -3.017 -3.011 -3.070 -3.111 -302
Solde net des administrations
publiques +325 +606 +464 +18 +228 -97
dont : Solde du compte courant
du Trésor -550 -260 -411 -857 -664 -114
Actifs nets sur l étranger +1.984 +1.673 +2.185 +3.295 +2.904 +920
dont :Avoirs nets en devises +3.503 +3.219 +4.122 +4.886 +4.733 +1.230
Autres postes nets +238 +175 +121 -187 -99 -337
=Total des facteurs autonomes (A) -262 -563 -241 +57 -78 +184
Appels d offres +270 +420 +250 0 0 -270
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0 0
Pension de BT à 3 mois +165 +168 +68 0 0 -165
Opérations ponctuelles nettes 0 +69 0 0 +90 +90
Opérations d open market +5 +19 +21 +28 +28 +23
= Opérations de politique
monétaire (B) +440 +676 +339 +28 +118 -322
= Avoirs en compte courant des
banques (A)+(B) +178 +113 +99 +84 +40 -138

En revanche, le solde net des administrations publiques, qui s est établi à 602 MDT,
en avril 2004, a amélioré la liquidité bancaire de 266 MDT. L évolution ainsi enregistrée
porte la marque de la baisse de 272 MDT du solde du compte courant du Trésor qui est
revenu de 535 MDT à 263 MDT, au cours de la période sous-revue. Ce repli est imputable,
essentiellement, au remboursement de l emprunt obligataire SAMURAI I susmentionné.
IMPACT DES FACTEURS AUTONOMES SUR LA LIQUIDITE BANCAIRE DURANT LES QUATRE
PHASES D EVOLUTION* (Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Avril 2004 Juin 2004 Août 2004 Déc. 2004
Désignation Déc. 2003 Avril 2004 Juin 2004 Août 2004
Billets et monnaies en circulation -215 +14 -233 +174
Solde net des administrations
publiques +266 -65 -321 +214
dont:Solde du compte courant du Trésor +272 -72 -328 +201
Actifs nets sur l étranger -236 +486 +243 +516
dont :Avoirs nets en devises +242 +415 +300 +241
Autres postes nets -113 -32 -23 -234
= Total des facteurs autonomes (A) -298 +403 -334 +670
Appel d offres +173 -378 +408 -610
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 +1
Pensions de bons du Trésor à 3 mois +86 -27 -63 -77
Opérations ponctuelles nettes +2 +11 +1 -33
Opérations d open market +10 +1 +7 0
= Opérations de politique
monétaire (B) +271 -393 +353 -719
= Avoirs en compte courant des
banques (A)+(B) -27 +10 +19 -49
Quant à la rubrique «Autres postes nets» dont le montant est revenu de 263 MDT, en
décembre 2003, à 150 MDT, en avril 2004, elle a resserré la trésorerie des banques de
113 MDT.

* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
L évolution ainsi enregistrée des facteurs autonomes, durant les quatre premiers mois
de l année, s est traduite par un accroissement des besoins des banques en monnaie
centrale nécessitant, par conséquent, une augmentation du volume des opérations de
politique monétaire de 271 MDT.

En conséquence, les avoirs en compte courant des banques ont accusé une baisse de
27 MDT, revenant à 159 MDT.

Durant la deuxième période qui couvre les mois de mai et de juin, la trésorerie
bancaire s est sensiblement améliorée, portant la marque de l effet expansif exercé par les
actifs nets sur l étranger.

En s établissant à 2.186 MDT, en juin, les actifs nets sur l étranger ont augmenté de
486 MDT par rapport à leur niveau enregistré en avril. Cette augmentation est,
essentiellement, imputable à celle des avoirs nets en devises, suscitée par l encaissement
de tirages sur emprunts extérieurs, dont, notamment, l emprunt subordonné d un montant de
49,4 millions d euros émis par la BIAT qui s est conjugué à la consolidation des recettes
touristiques et des économies sur salaires rapatriées par les tunisiens résidant à l étranger.

De même, les billets et monnaies en circulation qui sont revenus à 2.975 MDT, en juin,
contre 2.989 MDT, en avril, ont exercé un effet expansif de 14 MDT sur la liquidité bancaire.

En revanche, le solde net des administrations publiques a accusé une baisse de


65 MDT en juin 2004, exerçant, ainsi, un effet restrictif d autant sur la trésorerie des banques.
Cette tendance porte la marque de la hausse de 72 MDT du solde du compte courant du Trésor
imputable , essentiellement, à l encaissement d importantes recettes fiscales.

L évolution favorable des facteurs autonomes de la liquidité bancaire, au cours de la


période sous-revue, s est traduite par un recours moindre des banques au refinancement de
l Institut d émission qui s est établi à 303 MDT en juin, ce qui a permis d améliorer le compte
courant des banques, auprès de la Banque centrale, de 10 MDT pour se situer à 169 MDT.

La troisième période, qui s étale sur les mois de juillet et août, a été marquée par une
contraction de 334 MDT de la trésorerie des banques suite aux effets restrictifs exercés,
simultanément, par les billets et monnaies en circulation et le solde net des administrations
publiques. L amélioration du niveau des actifs nets sur l étranger a permis, toutefois,
d atténuer l ampleur de cette contraction.

En s établissant à 217 MDT, en août, le solde net des administrations publiques a


accusé une baisse de 321 MDT par rapport à son niveau enregistré en juin, exerçant un
effet restrictif d autant sur la trésorerie des banques. La baisse de ce facteur est imputable,
dans sa quasi-totalité, à l augmentation du solde du compte courant du Trésor de 328 MDT,
sous l effet conjugué de l encaissement de recettes au titre des souscriptions nettes aux
bons du Trésor (131 MDT), de tirages sur ressources extérieures, notamment, l emprunt
contracté auprès de la BAD dans le cadre du programme d appui à la compétitivité de
l économie PACE (36 millions d euros) et de la première tranche du bénéfice de Tunisie
Télécom (120 MDT).

De même, les billets et monnaies en circulation, qui se sont situés en moyenne à


3.208 MDT, en août, ont contribué au resserrement de la trésorerie des banques de
233 MDT. L augmentation de ce facteur, qui a enregistré son niveau maximum de l année
au cours dudit mois ( 3.234 MDT), porte la marque de l intensification du change manuel et
de la demande accrue en numéraire par les ménages, en liaison avec la saison estivale.
En revanche, en s établissant à 2.429 MDT, en août, les actifs nets sur l étranger se
sont consolidés de 243 MDT, contribuant d autant à l aisance de la liquidité des banques.
Cette augmentation est imputable à l affermissement des avoirs nets en devises, suite à
l encaissement de recettes touristiques, au rapatriement d économies sur salaires par des
tunisiens résidant à l étranger et à la mobilisation d emprunts extérieurs, notamment,
l emprunt syndiqué de la BNA encaissé en août (70 millions d euros).

L évolution des facteurs autonomes s est traduite, au total, par un besoin accru des
banques en liquidité entraînant une augmentation de 353 MDT du concours de la Banque
Centrale.

Au cours des quatre derniers mois de la l année, la trésorerie bancaire a connu une
nette amélioration en septembre, voire même une situation de surliquidité durant le dernier
trimestre de l année.

L accroissement de 516 MDT des actifs nets sur l étranger, au cours de la période sous-
revue, s est traduit par une aisance de la liquidité bancaire. Cette augmentation a résulté,
d une part, de la baisse enregistrée au niveau du compte du Gouvernement Tunisien en
devises, qui a été débité en faveur du compte courant du Trésor, en septembre, à hauteur du
reliquat de l emprunt obligataire en euros encaissé en avril et, d autre part, de l affermis-
sement des avoirs nets en devises, suite à l encaissement, au terme du mois de septembre,
de la deuxième tranche du produit de cession de la licence GSM de téléphonie mobile
(223 millions de dollars), à la mobilisation de ressources extérieures, notamment, l emprunt
syndiqué au profit de l ETAP (75 millions de dollars), ainsi qu à l obtention de dons accordés
par l Union Européenne et portant sur une enveloppe globale de 49 MDT.

En s établissant à 431 MDT, en décembre 2004, le solde net des administrations


publiques a connu une hausse de 214 MDT par rapport à son niveau du mois d août,
contribuant à l amélioration d autant de la trésorerie bancaire. Cette évolution trouve son
origine, principalement, dans la baisse de 201 MDT du solde du compte courant du Trésor,
essentiellement, imputable aux remboursements nets ayant trait aux bons du Trésor
(161 MDT), ainsi qu aux décaissements effectués pour honorer les engagements financiers
extérieurs de l Etat. Cette diminution aurait pu être plus accentuée n eût été l encaissement
d une enveloppe substantielle au titre de recettes fiscales qui s est conjugué à la perception
par le Trésor d un virement à partir du compte du Gouvernement en devises ci-haut cité et du
bénéfice de la Banque centrale, au titre de l année 2003 (104,5 MDT).

Egalement, les billets et monnaies en circulation, qui sont revenus de 3.208 MDT, en
août, à 3.034 MDT, en décembre, ont contribué à l amélioration de la liquidité bancaire de
174 MDT. Il convient de préciser qu au cours de la période sous-revue, ce facteur a connu
des évolutions divergentes. Après avoir connu une tendance à la baisse amorcée dès le
début du mois de septembre et qui s est poursuivie jusqu au 21 octobre, ce facteur s est
inscrit depuis, en augmentation sous l effet de l affermissement des dépenses des ménages
au cours du mois de Ramadan et ce, jusqu à la veille de l Aïd-El-Fitr. Depuis, les billets et
monnaies en circulation ont connu une baisse quasi-continue et ce, jusqu à la troisième
décade du mois de décembre, période au cours de laquelle il s est de nouveau redressé pour
terminer l année au niveau de 3.111 MDT.

L aisance de la liquidité bancaire résultant de l évolution de ces facteurs et particulière-


ment, la surliquidité qui a marqué le dernier trimestre, a conduit l Institut d émission à éponger
les liquidités excédentaires et ce, à hauteur de 159 MDT pour les quatre derniers mois. De ce
fait, les avoirs en compte courant des banques ont baissé de 49 MDT pour se situer à
140 MDT en décembre 2004.
B OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE1

La Banque centrale a modifié, le 1er juin 2004, son mode de calcul des taux moyens
pondérés par les montants des prêts au jour le jour et de ceux ayant trait aux autres durées sur
le marché monétaire. La nouvelle méthode de calcul, basée sur l arrondi au 1/100ème de point de
pourcentage le plus proche contre 1/32ème auparavant, permettra une plus grande fluctuation
des taux sur le marché interbancaire et constituera un préalable à l introduction de la méthode
mixte de répartition des appels d offres que l Institut d émission a décidé d adopter à partir du
second semestre de l année. C est que les banques, disposant d un éventail de taux plus
rapprochés, auront plus de souplesse dans la présentation de leurs soumissions aux appels
d offres basés, désormais, sur le prix et non plus sur la quantité et les collatéraux.

C est dans ce nouveau cadre réglementaire que le volume des opérations de politique
monétaire a fluctué, reflétant ainsi l évolution de la trésorerie des banques qui a été
caractérisée globalement par une aisance en 2004. Aussi, le recours des banques au
refinancement de la Banque centrale a-t-il connu un repli, revenant de 400 MDT en 2003 à
323 MDT, en 2004. Près des deux tiers de cette enveloppe, soit 61%, ont été effectués sous
forme d appels d offres, le reliquat étant constitué de pensions de bons du Trésor à 3 mois
(31%), d opérations d open market (7%) et, subsidiairement, d opérations ponctuelles nettes
(1%). Les titres publics, en l occurrence les bons du Trésor, continuent à constituer
l essentiel des contreparties des opérations de politique monétaire ; le reliquat étant
composé de créances courantes saines sur le secteur privé.
EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année Moyennes trimestrielles 2004 Année
Désignation
2003 I II III IV 2004
Appels d offres 256 388 284 345 -233 196
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 125 163 168 75 0 101
Opérations ponctuelles nettes 7 -9 1 34 -5 5
Opérations d open market 12 8 19 26 28 21
Total 400 550 472 480 -210 323

En ce qui concerne les transactions sur le marché interbancaire qui ont connu, d une
année à l autre, une légère augmentation, soit 2,6% en 2004 contre 11% une année
auparavant, elles continuent à être du ressort quasi-exclusif des banques de dépôts.

Corrélativement avec l évolution de la liquidité bancaire, celle des opérations de


politique monétaire a été marquée, en cours d année, par quatre phases distinctes.

Durant les quatre premiers mois de l année et suite au resserrement de la trésorerie


des banques, les opérations de politique monétaire se sont intensifiées, passant d une
moyenne de 425 MDT en décembre 2003 à 696 MDT en avril 2004, soit le niveau maximum
moyen de l année. Au cours de cette période, les transactions interbancaires se sont
consolidées de 66 MDT sous l effet de l augmentation des opérations à terme, celles à vue
ayant, par contre, accusé une baisse.

Le refinancement des banques, dans cet intervalle, a été effectué, essentiellement,


par des appels d offres et des prises en pensions de bons du Trésor à 3 mois à concurrence
de 71% et 28% respectivement.

1
L analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
Quant aux opérations d open market, qui sont passées de 5,2 MDT, en janvier, à
18,9 MDT, en avril suite, notamment, à la réalisation d une opération d achat ferme de bons
du Trésor, le 12 mars, pour un montant de 13,9 MDT, elles ont continué à représenter une
part minime du total des opérations de politique monétaire.

En revanche, la deuxième période qui s étale sur les mois de mai et juin a été
caractérisée par une nette amélioration de la liquidité bancaire qui s est traduite par une
baisse de 393 MDT du recours des banques au refinancement de la Banque centrale. Cette
diminution a été enregistrée, essentiellement, au niveau de l enveloppe servie sous forme
d achats sur appels d offres dont le niveau est revenu de 504 MDT en avril à 126 MDT en
juin, représentant ainsi 42% du volume global de refinancement, part légèrement inférieure
à celle des pensions de bons du Trésor à 3 mois (46%).
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc. 2004
Désignation
2003 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d offres 270 420 250 0 0
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 165 168 68 0 0
Opérations ponctuelles nettes 0 69 0 0 90
Opérations d open market 5 19 21 28 28
Total 440 676 339 28 118

Au cours de ladite période, l encours des opérations d open market a connu une
légère augmentation, passant de 18,8 MDT à la fin du mois d avril à 21,3 MDT en juin, suite
à la réalisation d une opération d achat ferme de bons du Trésor portant sur une enveloppe
de 2,5 MDT.

L augmentation des besoins des banques au cours des mois de juillet et août,
conjuguée à une importante baisse de l offre des banques excédentaires, s est traduite par
un recours accru à l Institut d émission sous forme, essentiellement, d appels d offres
(408 MDT). Cette évolution a été également perceptible au niveau du marché interbancaire
qui a connu, durant cette période, un amenuisement important des transactions aussi bien à
vue qu à terme dont les niveaux respectifs sont revenus de 203 MDT et 329 MDT en juin à
156 MDT et 230 MDT en août.
VARIATION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE SELON LES
QUATRE PHASES D EVOLUTION (Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Avril 2004 Juin 2004 Août 2004 Déc. 2004
Désignation
Déc.2003 Avril 2004 Juin 2004 Août 2004
Appel d offres +173 -378 +408 -610
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 +1
Pensions de bons du Trésor à 3 mois +86 -27 -63 -77
Opérations ponctuelles nettes +2 +11 +1 -33
Opérations d open market +10 +1 +7 0
Total +271 -393 +353 -719

Poursuivant sa tendance à la baisse, l encours moyen des pensions de bons du Trésor


à 3 mois est revenu de 141 MDT en juin à 78 MDT en août. Deux opérations d achat pour
38 MDT et 35 MDT et une opération de remboursement pour 29 MDT ont été effectuées en
août, mois au terme duquel l encours y afférent a atteint 27,6 MDT.
En s établissant à 27,6 MDT en août, l encours des opérations d open market s est
accru, au cours de la période sous-revue, de 7,1 MDT suite à la réalisation d une opération
d achat ferme portant sur des bons du Trésor assimilables pour un montant de 6,2 MDT le
16 juillet 2004.

Au cours des quatre derniers mois de l année et face à la situation de surliquidité qui a
prévalu sur le marché, l Institut d émission a été amené à intervenir pour éponger les
excédents de liquidités et ce, en lançant des appels d offres négatifs et en procédant à des
opérations ponctuelles de réglage fin. Ainsi, l enveloppe épongée durant cette période, dans
le cadre de l appel d offres, a fluctué entre un minimum de 177 MDT et un maximum de
658 MDT, soit une moyenne de 119 MDT.

La Banque centrale a procédé également, au cours de la période sous-revue, à des


ponctions de liquidité par le biais de remboursements anticipés de bons du Trésor à 3 mois
portant sur des enveloppes respectives de 77 MDT et 35 MDT, le 22 et le 23 septembre
2004, cette dernière date correspondant, en fait, à celle du règlement intégral de l encours
de ces opérations.

Quant aux opérations d open market, elles n ont enregistré aucune variation au cours
de la période sous-revue, se stabilisant au niveau de 27,6 MDT, niveau atteint depuis le
mois d août 2004 et maintenu jusqu à la fin de l année.

En ce qui concerne les taux d intervention de la Banque centrale, ils n ont pas connu
de changement en 2004. En particulier, les opérations principales de refinancement, en
l occurrence les appels d offres, continuent à être effectuées au taux de 5% ; celles des
prises en pension de 1 à 7 jours sont effectuées à 6%, alors que les opérations d injection et
de ponction ont été réalisées aux taux respectifs de 5,03% et 4,97%.

S agissant du taux au jour le jour du marché interbancaire, il a fluctué, durant toute


l année, entre un minimum de 4,97% et un maximum de 5,03% et le taux moyen y afférent
s est maintenu à 5%.

Quant au taux des pensions de bons du Trésor à 3 mois, qui s est stabilisé au niveau
de 5,09375% jusqu au 30 août, il a connu une légère baisse le jour suivant pour se situer à
5,08%, niveau maintenu inchangé jusqu à la fin de l année.

C EVOLUTION DE L ACTIVITE DES BANQUES ET AUTRES ETABLISSEMENTS


FINANCIERS

Le système bancaire tunisien comptait, à fin 2004, 870 agences, soit une pour
11,4 mille habitants contre 857 et 11,5 mille une année auparavant. Parmi les nouvelles
représentations 8 unités se situent dans le Centre-est, 3 dans le Nord-est et 2 dans la région
du Grand-Tunis.

L installation, au cours de la même année, de 55 nouveaux distributeurs automatiques


de billets (DAB) et de guichets automatiques de banque (GAB) a porté l étendue du réseau
monétique à 615 automates.

I BANQUES DE DEPOTS

La structure du système bancaire a connu, au cours de l année 2004, des modifica-


tions. Il comprend, désormais, 17 banques de dépôts, suite à la transformation de trois
banques de développement en banques universelles.
Toutefois et pour assurer la continuité et l homogénéité de la série, l analyse de la
situation des banques de dépôts est faite, exceptionnellement pour cette année, sur la base
des quatorze banques de dépôts existant antérieurement1.

1) Emplois et ressources

L année 2004 a été caractérisée par une progression des ressources propres des
banques plus importante que celle de leurs emplois, se traduisant ainsi par une diminution,
pour la troisième année consécutive, du recours des banques aux concours de l Institut
d émission accordés sous différentes formes.

a) Emplois

Atteignant 23.857 MDT à la fin de l année 2004, les emplois des banques se sont
accrus de 8,5% par rapport à leur niveau de 2003, contre 5,9% une année auparavant. Cette
accélération reflète celle des concours à l économie, des créances sur l Etat et des comptes
de trésorerie.
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l économie 19.534 19.992 20.464 20.663 20.857
Créances sur l Etat 1.655 1.704 1.753 1.967 2.076
Comptes de trésorerie 1.405 1.255 1.195 1.265 1.699
Autres postes nets -608 -676 -651 -701 -775
Total emplois=Total ressources 21.986 22.275 22.761 23.194 23.857
Ressources monétaires & quasi-monét. 16.383 16.400 17.022 17.786 18.297
Ressources spéciales 2.209 2.224 2.243 2.210 2.230
Provisions 1.444 1.466 1.560 1.586 1.570
Fonds propres disponibles 1.515 1.528 1.618 1.612 1.670
Concours de la BCT 435 657 318 0 90

- Concours à l économie

Représentant 87,4% de l ensemble des emplois, au terme de l année 2004, les


concours à l économie ont connu une progression tout au long de l année, à l exception du
mois de novembre durant lequel une baisse a été enregistrée. En se situant à la fin de
l année à 20.857 MDT, ils se sont accrus de 6,8% contre 6,2% l année précédente, portant la
marque de la reprise de l activité économique. Cette augmentation reflète celle des crédits
octroyés sur ressources ordinaires, ceux accordés sur ressources spéciales ayant accusé
plutôt une baisse, pour la deuxième année consécutive. Quant au taux de croissance du
portefeuille-titres, il a connu, au cours de la même année, une décélération.
CONCOURS A L ECONOMIE (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
Crédits sur ressources ordinaires 16.499 16.983 17.478 17.759 18.013
Crédits sur ressources spéciales 1.901 1.858 1.811 1.727 1.668
Portefeuille-titres 1.134 1.151 1.175 1.177 1.176
Total 19.534 19.992 20.464 20.663 20.857
Répartis par secteur d activité, les nouveaux crédits ont bénéficié aux services (57,9%),
à l industrie (33,5%) et à l agriculture et pêche (8,6%).

1
Il s agit de : ATB, BFT, BNA, BS, BT, AB, BIAT, STB, UBCI, UIB, BH, CB (branche onshore), BTS et ABC
(branche onshore).
De 16.499 MDT à la fin de 2003, l encours des crédits sur ressources ordinaires s est
élevé à 18.013 MDT en 2004, soit une augmentation de 9,2% contre 8,4% une année
auparavant.

L examen du portefeuille-escompte des banques fait ressortir, pour l année 2004, une
accélération. Il a, en effet, augmenté de 8,5% contre 7,9% en 2003. Après avoir suivi une
progression continue (+263 MDT), au cours de la période allant du mois de février au mois
de juillet, le portefeuille-escompte a connu une évolution irrégulière durant le reste de
l année, marquée, en particulier, par une hausse notable de 713 MDT en décembre, soit plus
des trois quarts de l augmentation globale de toute l année et ce, suite, notamment, aux
opérations de Window dressing opérées en fin d année.

Pour ce qui est des créances immobilisées1, elles ont augmenté, en 2004, de 14,5%
pour s élever à 4.620 MDT contre 14,6% une année auparavant. Les opérations de radiation,
de cession de créances à des sociétés de recouvrement et celles de prise en charge par
l Etat de créances bancaires sur certaines entreprises publiques en difficulté n ont porté, en
2004 que sur 142 MDT contre 513 MDT l année précédente.

Portant en 2004 sur une enveloppe de 1.668 MDT, l encours des crédits alloués sur
ressources spéciales a, quant à lui, régressé de 12,3% contre -10,8% l année précédente.
Cette évolution reflète, essentiellement, celle des crédits octroyés sur fonds de prêts
extérieurs (-19,9% contre -8,6%). A l inverse, les crédits accordés sur des fonds étatiques
qui ont connu un repli de 15,6%, en 2003, ont enregistré, en 2004, une reprise de 5,7% suite
à l accroissement des crédits octroyés sur le Fonds spécial de développement agricole
(FOSDA) et le Fonds national de promotion de l artisanat et des petits métiers (FONAPRA)
pour des montants respectifs de 11 MDT et 10 MDT. En conséquence, la part dans le total
des crédits à long terme accordés sur ressources spéciales a diminué revenant, d une année
à l autre, de 73,4% à 68,7% et ce, au profit de ceux à court et moyen termes.

Parallèlement, le montant du portefeuille-titres des banques a connu, en 2004, une


légère augmentation, son taux de progression étant revenu de 9,6% à 3,7%. Cette évolution
reflète celle des prises de participations des banques (+36 MDT contre +61 MDT).

- Créances sur l Etat

L endettement de l Etat vis-à-vis des banques de dépôts s est établi, en 2004, à


2.076 MDT, enregistrant ainsi une hausse de 421 MDT par rapport à son niveau atteint en 2003
contre 106 MDT une année auparavant. L affermissement ainsi constaté est imputable
exclusivement à l augmentation de l encours des bons du Trésor détenus en portefeuille. C est
que pour ces titres, les banques se sont réservées la quasi-totalité des souscriptions nettes. La
part des bons du Trésor à moyen et long termes détenus par les banques de dépôts dans leur
portefeuille a ainsi augmenté, d une année à l autre, de 6 points de pourcentage en s élevant à
83% en 2004. Cette évolution est expliquée par la tendance de l Etat à privilégier les émissions à
plus longues échéances aux dépens de celles à court terme.

- Comptes de trésorerie

En raison, notamment, de l affermissement du poste «comptes en devises»


(+327 MDT), le solde des comptes de trésorerie des banques s est accru en 2004 de 20,9%
contre 5,7% l année précédente, en s élevant à 1.699 MDT. Cette progression aurait été plus

1
Il s agit des créances immobilisées, douteuses et litigieuses, des valeurs impayées à première et deuxième
présentation et des arrangements, rééchelonnements et consolidations.
soutenue n eût été le repli de 132 MDT enregistré au niveau du compte courant ordinaire des
banques contre une hausse de 22 MDT une année auparavant, en relation avec le recul du
refinancement auprès de la Banque Centrale.
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 160 163 154 172 161
Comptes courants ordinaires 181 106 84 65 49
Dépôts au CCP 9 7 7 9 6
Comptes en devises 377 386 417 468 704
Moins : Autres concours de la BCT 9 8 6 39 3
Correspondants banquiers (montant net) 660 543 456 505 771
Sièges, succursales et agences (montant net) 27 58 83 85 11
Total 1.405 1.255 1.195 1.265 1.699

b) Ressources

Reflétant l accroissement soutenu des ressources monétaires et, surtout, quasi-


monétaires, les ressources propres des banques de dépôts se sont, nettement, accrues en
2004, soit de 10,3% contre 6,4% en 2003. Parallèlement, le refinancement auprès de la
Banque centrale a, en conséquence, connu, à l instar de l an passé, une baisse.

- Ressources monétaires et quasi-monétaires

Les ressources monétaires et quasi-monétaires ont atteint, à la fin de 2004,


18.297 MDT, en progression de 11,7% contre 7,9% une année auparavant.

Les ressources monétaires qui n ont augmenté que de 5,6% en 2003, ont vu leur taux
de croissance presque doubler en 2004, en s élevant à 10,3%.

Après avoir baissé en janvier de 237 MDT par rapport à leur niveau de décembre 2003,
les dépôts à vue des résidents ont suivi une tendance haussière durant le reste de l année, à
l exception des mois de septembre et novembre aux termes desquels ils se sont, plutôt,
contractés. L augmentation enregistrée a caractérisé, particulièrement, les dépôts des
particuliers, des entreprises individuelles et du secteur public.

S agissant des dépôts à vue des non-résidents, ils se sont accrus de 17,2% par rapport
à leur niveau de l année précédente, pour se situer à 1.179 MDT, alors qu ils avaient
augmenté seulement de 3,1% en 2003.

Pour ce qui est des ressources quasi-monétaires, elles se sont élevées à 12.889 MDT
en décembre 2004, en accroissement de 12,3%, gagnant ainsi plus que trois points de
pourcentage par rapport à l année précédente. Cette consolidation cache, néanmoins, des
évolutions disparates selon les composantes.

Les dépôts à terme et autres produits financiers des résidents ont progressé en 2004, à
un rythme soutenu (12,9% contre 7,8% en 2003). L évolution ainsi constatée tout au long de
l année reflète la forte progression aussi bien des dépôts des entreprises publiques,
notamment, les organismes de prévoyance sociale que ceux du secteur privé, essentielle-
ment, des particuliers, des entreprises individuelles et des sociétés privées.
RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
Ressources monétaires 4.903 4.866 5.174 5.144 5.408
Dépôts à vue de résidents 3.897 3.859 4.120 4.052 4.229
Dépôts à vue de non-résidents 1.006 1.007 1.054 1.092 1.179
Ressources quasi-monétaires 11.480 11.534 11.848 12.642 12.889
dt:Dépôts à terme et autres produits financiers
de résidents 3.932 3.956 4.120 4.434 4.438
Comptes d épargne de résidents 4.484 4.514 4.568 4.635 4.774
Comptes d épargne logement de résidents 870 897 912 929 954
Certificats de dépôt de résidents 668 601 707 894 1.020
Oblig.&emprunts à plus d un an de résidents 353 352 336 335 321
Dépôts à terme et autres produits financiers
de non-résidents 356 367 382 438 437
Total 16.383 16.400 17.022 17.786 18.297

Pour leur part, les dépôts à terme et autres produits financiers de non-résidents ont
poursuivi, également, leur mouvement de hausse en 2004, soit de 22,8% contre 10,9% en 2003.

Atteignant une enveloppe de 5.733 MDT, les comptes d épargne ont continué
d augmenter à un rythme identique à celui de l année précédente, soit 7%. En particulier, les
comptes d épargne logement de résidents et les comptes spéciaux d épargne se sont accrus
pratiquement aux mêmes taux que ceux de l an précédent, soit respectivement, 9,7% et
6,4% contre 9,6% et 6,3% en 2003.

Parallèlement, l encours des certificats de dépôts de résidents s est accru, en 2004, de


52,7%. Après avoir fluctué au cours des dix premiers mois - période au cours de laquelle le
maximum de l année, soit 1.037 MDT a été atteint - et tout en suivant une tendance à la
hausse, cet encours a baissé en novembre avant d augmenter de nouveau en décembre et
clôturer l année au niveau de 1.020 MDT. Cette amélioration a touché les souscriptions de
l ensemble des agents économiques, à l exception de celles des entreprises individuelles qui
ont diminué de 4 MDT environ.

En revanche, l enveloppe des obligations et emprunts à plus d un an des résidents a


enregistré une baisse de 9,1% en 2004, contre une diminution de 6,4% en 2003. Cette
tendance s explique par les remboursements d échéances, en l absence de nouvelles
émissions.

Portant sur une enveloppe de 384 MDT, le montant des obligations et emprunts à plus
d un an des non-résidents s est accru de 115 MDT contre 170 MDT en 2003 et ce,
corrélativement à l émission par la Banque nationale agricole(BNA) d un emprunt syndiqué
libellé en Euro en août 2004 pour un montant de 70 millions d euros.

- Ressources spéciales

Totalisant 2.230 MDT en 2004, les ressources spéciales ont enregistré une reprise de
1% contre -9,3% l année précédente. Cette évolution reflète celle des fonds étatiques
(6,2% contre -11,8%) suite, notamment, à l alimentation du fonds 21-21 (+28 MDT) et de
celui du développement rural (+17MDT).
- Fonds propres disponibles

Les fonds propres disponibles des banques de dépôts se sont accrus en 2004 de 155 MDT
suite à l augmentation des fonds propres (+169 MDT) atténuée, toutefois, par celle des
immobilisations et non-valeurs nettes des amortissements (+14 MDT). L augmentation enregistrée
au niveau du capital social de Citibank en novembre (+15 MDT) et de celui de l Union
internationale de banques (UIB) en décembre (+36 MDT), a permis de consolider les fonds
propres des banques de dépôts dont le montant est passé, d une année à l autre, de 1.987 MDT à
2.156 MDT, soit une progression de 8,5% contre 2,4% une année auparavant. La Banque
internationale arabe de Tunisie (BIAT) a par ailleurs émis un emprunt subordonné, souscrit en
partie en juin par la Société financière internationale (41,5 millions d euros) et en décembre par le
PROPARCO, filiale de l Agence française de développement (8,3 millions d euros).

L enveloppe additionnelle de 29 MDT affectée aux réserves et prélevée sur le bénéfice


de l exercice 2003 a permis de consolider leur niveau qui est aussi passé, d une année à
l autre, de 740 MDT à 769 MDT. Cette progression aurait été plus importante n eût été
l augmentation du capital social de l UBCI par incorporation de réserves en juillet (+15 MDT).
L'accroissement ainsi enregistré est imputable, essentiellement, à ceux des réserves à
régime spécial (+19 MDT) et des réserves pour réinvestissements exonérées (+7 MDT).

La baisse du ratio de couverture des immobilisations et des non-valeurs nettes des


amortissements par les fonds propres, amorcée depuis l année 2000, s est poursuivie en
2004, ce ratio s étant établi à 22,5% contre 23,8% en 2003.
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES (En MDT sauf indication contraire)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 1.987 1.999 2.092 2.092 2.156
dont : Capital libéré 952 953 953 969 1.020
Réserves 740 758 785 770 769
Primes d émission 278 278 278 278 278
Emprunts subordonnés 0 0 64 64 77
2- Immobilisations et non-valeurs nettes des
amortissements 472 471 474 480 486
Immeubles et mobiliers 863 878 889 906 923
Non-valeurs 16 16 18 17 19
Amortissements -407 -423 -433 -443 -456
Ratio des immobilisations et des non-valeurs
nettes des amortissements 2/1 (en %) 23,8 23,6 22,7 22,9 22,5
Fonds propres disponibles (1-2) 1.515 1.528 1.618 1.612 1.670

- Provisions

Les provisions constituées par les banques de dépôts ont poursuivi, en 2004, leur
hausse quoique à un rythme nettement moins accéléré qu en 2003 (8,7% contre 27,3%). Le
ralentissement constaté s explique, principalement, par le fléchissement de l enveloppe des
provisions pour créances immobilisées, douteuses ou litigieuses, ayant supporté l impôt
(-20,1% contre +10,3%) et la décélération de celle constituée en franchise d impôts (11,8%
contre 43,7%). La décélération enregistrée de l évolution des provisions aurait pu être plus
importante n eût été la reprise des provisions pour dépréciation de titres (61,8% contre une
contraction de 8,1%).
- Concours de la Banque Centrale de Tunisie

Le recours des banques de dépôts au concours de l Institut d émission s est limité, en


2004, à 90 MDT, enregistrant ainsi une baisse de 345 MDT par rapport à son niveau de l année
précédente et ce, en relation avec l amélioration de leur trésorerie qui a prévalu, durant l année
considérée et, notamment, au cours du dernier trimestre. L intervention de la Banque centrale a,
en fait, connu une évolution irrégulière tout au long de l année.

Afin de satisfaire les besoins des banques, l Institut d émission a fourni les liquidités
nécessaires sur le marché monétaire tout au long des huit premiers mois, période au cours de
laquelle le maximum de l année a été enregistré, soit 918 MDT le 6 avril 2004. A partir du mois
de septembre, le besoin des banques n a cessé de s estomper, cédant même la place à une
situation d excédent au cours du dernier trimestre de l année, amenant la Banque Centrale à
éponger le surplus de liquidité via des opérations d appels d offres négatifs et d opérations
ponctuelles sous forme de ponctions.

2) Exploitation1

Suite à l accélération du rythme de distribution des crédits en 2004 de 7,3% en


moyenne contre 4,4% en 2003, la marge d intérêts des banques de dépôts a progressé de
8,8 MDT ou 1,6% après avoir connu une baisse de 22,2 MDT ou 3,9% l année précédente.
Cette progression est le résultat d une augmentation plus importante des intérêts et revenus
assimilés (26,9 MDT ou 2,2%) que celle des intérêts encourus et charges assimilées
(18,1 MDT ou 2,7%).

L accroissement des intérêts et revenus assimilés aurait été plus important n eut été
l effet de la baisse du TMM qui n a pas manqué de se répercuter sur le rendement des
crédits qui est passé de 6,8% en 2003 à 6,3% en 2004.

Quant aux intérêts encourus et charges assimilées et malgré la diminution des charges
de trésorerie résultant de la baisse de l endettement moyen des banques de dépôts sur le
marché monétaire dont le niveau est revenu de 372,4 MDT en 2003 à 334,9 MDT en 2004, ils
ont augmenté de 18,1 MDT ou 2,7% suite à l augmentation des charges sur les dépôts
provenant à hauteur de 25,6 MDT de la prime de fidélité qui est venue s ajouter au taux de
rémunération des comptes spéciaux d épargne à partir de janvier 2004.
PRODUIT NET BANCAIRE
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 1.230,8 1.257,7 26,9 2,2
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 681,3 699,4 18,1 2,7
(=) Marge d intérêt 549,5 558,3 8,8 1,6
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 208,1 226,2 18,1 8,7
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial et
opérations financières 124,8 155,8 31,0 24,8
(+) Revenus du portefeuille d investissement 44,0 49,8 5,8 13,2
(=) Produit net bancaire (PNB) 926,4 990,1 63,7 6,9

Grâce à une amélioration du niveau des commissions nettes sur opérations bancaires de
18,1 MDT ou 8,7% et de l augmentation importante des gains nets sur le portefeuille-titres
commercial et opérations financières de 31 MDT ou 24,8% en rapport avec l accroissement
1
Les chiffres relatifs à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
important de l encours moyen des bons du Trésor par rapport à 2003, les banques de dépôts ont
réalisé un PNB de 990,1 MDT en progression de 63,7 MDT ou 6,9%.

Les charges opératoires ont atteint 566,1 MDT enregistrant ainsi une hausse de
41,1 MDT ou 7,8% contre 21,6 MDT ou 4,3% en 2003. Cette importante augmentation est
imputable à la progression des frais du personnel de 35,3 MDT ou 9,2% dont 19,2 MDT ou
54,7% représentent les indemnités servies par certaines banques au titre des départs
volontaires à la retraite inscrits dans leurs programmes d assainissement social.

En dépit de l importante augmentation des charges opératoires, le coefficient


d exploitation s est quasiment stabilisé en 2004 pour se situer à 57,2%.
RESULTAT NET DE L EXERCICE
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
Produit net bancaire 926,4 990,1 63,7 6,9
(+) Autres produits d exploitation 15,3 17,2 1,9 12,4
(- ) Charges opératoires 525,0 566,1 41,1 7,8
* Frais du personnel 383,5 418,8 35,3 9,2
* Charges générales d exploitation 141,5 147,3 5,8 4,1
(-) Dotations aux amortissements 53,0 54,5 1,5 2,8
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 176,4 225,9 49,5 28,1
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d investissement 3,7 17,8 14,1 381,1
(=) Résultat d exploitation 183,6 143,0 -40,6 -22,1
(+) Solde en gain(+)/perte(-) provenant des autres
éléments ordinaires 3,0 -3,1 -6,1 -203,3
(-) Impôts sur les bénéfices 36,1 30,4 -5,7 -15,8
(=) Résultat net de l exercice 150,5 109,5 -41,0 -27,2
(=) Résultat après modifications comptables 150,5 109,5 -41,0 -27,2

A la faveur de l augmentation du produit net bancaire et dans le but d une meilleure


couverture de leurs risques, les banques de dépôts ont consolidé leurs efforts en matière de
constitution de provisions dans la mesure où les dotations ont porté au titre de 2004 sur
243,7 MDT ou 24,6% du PNB contre respectivement 180,1 MDT ou 19,4% en 2003.

L effort important en matière de provisionnement et l augmentation des frais du


personnel se sont répercutés négativement sur le résultat d exploitation des banques de
dépôts qui a baissé de 40,6 MDT ou 22,1% pour se situer à 143 MDT. Ainsi, le résultat net
des banques de dépôts au titre de l année 2004 a baissé dans les mêmes proportions, soit
-41 MDT pour s établir à 109,5 MDT.

La baisse des résultats des banques de dépôts s est répercutée négativement sur leur
rentabilité et ce, pour la troisième année consécutive. C est ainsi que la rentabilité des fonds
propres (ROE) et le rendement des actifs (ROA) se sont inscrits en baisse pour atteindre
respectivement 5,1% et 0,4% contre 7,7% et 0,6% en 2003.
INDICATEURS DE RENTABILITE (En %)
Désignation 2002 2003 2004
Rentabilité des fonds propres (ROE) 8,0 7,7 5,1
Rendement des actifs (ROA) 0,7 0,6 0,4
Ratio de couverture des risques 9,8 9,3 11,8

D un autre côté, un effort de renforcement des assises financières, dans l objectif du


respect des normes prudentielles, a été enregistré en 2004 à travers des augmentations
importantes de capital et la mobilisation de ressources sous forme d emprunts subordonnés. Cet
effort s est traduit par une augmentation des fonds propres bruts de base des banques de
dépôts de 269,3 MDT ou 13,9% pour atteindre 2.212,5 MDT améliorant sensiblement le niveau
du ratio moyen de couverture des risques qui est passé de 9,3% à fin 2003 à 11,8% à fin 2004.
Sur le plan de la qualité du portefeuille, l année 2004 a été marquée par une maîtrise des
risques reflétée par la baisse de la part des créances classées dans le total des engagements de
0,4 point de pourcentage pour s établir à 23,6% à fin 2004 contre 24% à fin 2003. Nette des
provisions et des agios réservés, la part des créances classées s établit à 14,4%.
INDICATEURS SUR LA QUALITE DU PORTEFEUILLE DES BANQUES (En %)
Désignation 2002 2003 2004
Part des créances classées dans le total engagements 20,9 24,0 23,6
Part des créances classées nettes des provisions et
agios réservés dans le total engagements 12,9 15,2 14,4
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés 43,9 43,1 45,2

L importante progression de l effort des banques de dépôts en matière de


provisionnement et de réservation des agios a permis l amélioration du taux de couverture
des créances classées par les provisions et agios réservés qui a augmenté de 2,1 points de
pourcentage pour atteindre 45,2% à fin 2004.

II BANQUES MIXTES1

Il convient de signaler que dans le cadre de la restructuration des banques mixtes,


quatre banques ont obtenu l agrément pour l exercice de l activité de banque universelle
dans le cadre de la loi n°2001-65 relative aux établissements de crédit et la cinquième
banque est à un stade très avancé de son programme de transformation avec l achèvement
de son assainissement financier.
1) Emplois et ressources

L activité des banques mixtes a connu une accélération de 47 MDT ou 36,2% au niveau
des approbations de financement après deux années successives de décélération qui ont
totalisé 177 MDT à la fin de 2004. Cette augmentation a concerné les crédits à moyen et long
termes (+28,9%), les financements sous forme de leasing (+21,4%) et les participations. Les
secteurs du tourisme et de l immobilier ont accaparé la part la plus importante de ces
approbations (46,1%) suivis par le secteur de l industrie (27,4%) et les autres services
(24,1%) contre une répartition quasi-équilibrée des approbations de 2003 entre les secteurs
de l industrie, du tourisme et de l immobilier.

En revanche, les engagements ont connu une baisse quoique à un rythme moins
important que celui de 2003 (-14 MDT ou -11,6% contre -41 MDT ou -25,3% en 2003) pour
s établir à 107 MDT à la fin de 2004, provenant essentiellement de la baisse des engage-
ments sur les crédits à moyen et long termes (-11,1%) et des financements sous forme de
leasing (-18,8%).

Les décaissements ont également enregistré une légère baisse de 2 MDT ou -1,7%
pour se situer à 115 MDT au terme de l année 2004 résultant principalement de la diminution
des décaissements sur les crédits à moyen et long termes (-3%) dont l effet a été
partiellement neutralisé par celui de l accroissement du financement sous forme de leasing
(+2 MDT). La répartition sectorielle de ces décaissements fait ressortir une poursuite de la

1
Les chiffres relatifs à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
concentration sur l activité du tourisme et de l immobilier (44,5%) en dépit de la consolidation
de la part du secteur de l industrie de 8,2 points de pourcentage qui s est établie à 34,2%.
APPROBATIONS, ENGAGEMENTS ET DECAISSEMENTS DES BANQUES MIXTES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2003 2004 2003/2002 2004/2003
En MDT En % En MDT En %
Approbations 130 177 -47 -26,6 47 36,2
Crédits 114 147 -29 -20,3 33 28,9
Participations 2 13 -10 -83,3 11 -
Leasing 14 17 -8 -36,4 3 21,4
Engagements 121 107 -41 -25,3 -14 -11,6
Crédits 99 88 -34 -25,6 -11 -11,1
Participations 6 6 -7 -53,8 0 0,0
Leasing 16 13 - - -3 -18,8
Décaissements 117 115 -44 -27,3 -2 -1,7
Crédits 101 98 -30 -22,9 -3 -3,0
Participations 5 4 -10 -66,6 -1 -20,0
Leasing 11 13 -4 -26,7 2 18,2

Comparés à la fin de l année 2003, les concours à l économie accordés par les
banques mixtes ont accusé une baisse de 32 MDT ou -3,6% pour se situer à 869 MDT au
terme de l année 2004. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la réalisation par la
cinquième banque mixte de son programme d assainissement financier à travers la cession
d une partie de ses créances compromises à sa filiale société de recouvrement à l instar des
quatre autres banques qui ont achevé leur programme en 2002 et 2003. Cette baisse a
concerné les secteurs de l industrie (-14,1%), de l agriculture (-13,1%) et des services
(-5,7%) contre une légère augmentation des concours accordés au secteur du tourisme et
de l immobilier (+3,1%).

Le portefeuille-titres, constitué, essentiellement, des prises de participations, est


revenu à 169 MDT à la fin de l année 2004, soit une baisse de 5 MDT ou -2,9% par rapport
à 2003. Cette diminution s explique par la cession, par la cinquième banque mixte, d une
partie de ses participations classées à sa société d investissement à capital fixe, filiale de
ladite banque, dans le cadre de son assainissement financier.

Les créances sur l Etat, comportant, principalement, sa prise en charge de certaines


créances sur des entreprises publiques et de la bonification d intérêts sur des unités
touristiques, ont augmenté de 20% ou 16 MDT pour atteindre 96 MDT en 2004 suite à de
nouvelles souscriptions à des bons du Trésor pour une enveloppe de 14 MDT.

L encours des emprunts intérieurs a atteint 173 MDT au terme de l année 2004,
enregistrant une augmentation de 30 MDT ou 21% par rapport à son niveau une année
auparavant. Cette augmentation est imputable notamment aux emprunts bancaires nets qui
ont progressé de 35 MDT pour se situer à 125 MDT en 2004, alors que les obligations et les
emprunts à plus d un an ont accusé une légère régression (-5 MDT ou -9,4%) en revenant à
48 MDT à la fin de 2004.

Les emprunts extérieurs ont connu un accroissement de 8 MDT ou 6,6% pour


atteindre 130 MDT à la fin de 2004 résultant des tirages effectués par une banque mixte sur
une ligne BAD atténués par les remboursements opérés par d autres banques mixtes.
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l économie 901 925 925 933 869
Crédits à l économie 727 751 751 758 700
Portefeuille-titres 174 174 174 175 169
Créances sur l Etat 80 83 92 92 96
Total emplois = Total ressources 981 1.008 1.017 1.025 965
Fonds propres 510 530 531 536 505
dont : Réserves 111 111 111 111 111
Provisions 60 67 123 116 44
Emprunts intérieurs 143 197 188 166 173
Obligations et emprunts à plus d un an 53 53 72 72 48
Emprunts bancaires nets 90 144 116 94 125
Ressources spéciales 122 119 122 125 130
dont :Fonds de prêts extérieurs 122 119 122 125 130
Autres ressources nettes 146 95 53 82 113

Les fonds propres des banques mixtes ont régressé de 5 MDT ou -1% pour se situer à
505 MDT à la fin de 2004 sous l effet conjugué de la réduction du capital d une banque
mixte de 30 MDT pour absorber les pertes résultant de l opération d assainissement
financier et de l augmentation du capital d une autre banque mixte de 20 MDT.
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES (En MDT)
2004
Désignation 2003
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 510 530 531 536 505
dont : Capital libéré 399 419 419 419 389
Réserves 111 111 111 111 111
2- Immob. et non-valeurs nettes des amort. 19 19 19 19 19
dont : Immeubles et mobiliers 38 38 39 39 39
Amortissements -19 -19 -20 -20 -20
Fonds propres disponibles (1-2) 491 511 512 517 486

2) Exploitation

L activité des banques mixtes a généré au cours de l exercice 2004 une marge
d intérêt de 37,5 MDT, en augmentation de 4,3 MDT ou 13% sous l effet conjugué de
l augmentation des intérêts et revenus assimilés de 3,5 MDT ou 6,4% et de la baisse des
intérêts encourus et charges assimilées de 0,8 MDT ou -3,7%.

L augmentation de la marge d intérêt conjuguée, notamment, à l accroissement des


revenus du portefeuille d investissement (+2 MDT) provenant, essentiellement, des
bénéfices distribués par les sociétés de recouvrement filiales de ces banques, a permis
d améliorer le PNB de 5,3 MDT ou 12,7% par rapport à son niveau de 2003 pour se situer à
47 MDT à la fin de 2004.

Le coefficient d exploitation s est amélioré de 3,3 points de pourcentage pour se situer


à 41,5% et ce, suite à la progression du PNB à un rythme plus important que celui des
charges opératoires qui ont atteint 19,5 MDT en 2004 dont 70,8% de frais du personnel.
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 54,9 58,4 3,5 6,4
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 21,7 20,9 -0,8 -3,7
(=) Marge d intérêt 33,2 37,5 4,3 13,0
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 2,8 1,2 -1,6 -57,1
(+) Gains/pertes nets sur portefeuille-titres
commercial et opérations financières 0,3 0,9 0,6 200,0
(+) Revenus du portefeuille d investissement 5,4 7,4 2,0 37,0
(=) Produit net bancaire (PNB) 41,7 47,0 5,3 12,7

Les banques mixtes ont réalisé un bénéfice de 17,8 MDT au terme de l année 2004
contre un résultat négatif de 37,1 MDT une année auparavant et ce, compte tenu d un effort
net de provisionnement et résultat de corrections de valeurs moins important que celui
enregistré en 2003 (8,5 MDT en 2004 contre 59,5 MDT en 2003).
RESULTAT NET DE L EXERCICE
Variations
En MDT
Désignation 2004/2003
2003 2004 En MDT En %
(=) Produit net bancaire 41,7 47,0 5,3 12,7
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif 62,7 9,2 -53,5 -85,3
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d investissement -3,2 -0,7 2,5 78,1
(+) Autres produits d exploitation 1,1 1,0 -0,1 -9,1
(-) Charges opératoires 18,7 19,5 0,8 4,3
* Frais du personnel 13,1 13,8 0,7 5,3
* Charges générales d exploitation 5,6 5,7 0,1 1,8
(-) Dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations 1,6 1,6 0,0 0,0
(=) Résultat d exploitation -37,0 18,4 55,4 149,7
(+) Solde en gain / perte provenant des autres
éléments ordinaires 0,4 0,2 -0,2 -50,0
(-) Impôts sur les bénéfices 0,5 0,8 0,3 60,0
(=) Résultat des activités ordinaires -37,1 17,8 54,9 148,0
(=) Résultat net de l exercice -37,1 17,8 54,9 148,0

En s établissant à 492,6 MDT en décembre 2004, les fonds propres nets des banques
mixtes ont enregistré une augmentation de 20,7 MDT ou 4,4% portant ainsi le ratio de
couverture à 55,2%, soit une augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à son
niveau enregistré en 2003, sachant que ce niveau est largement supérieur au ratio
réglementaire (8%).
La qualité du portefeuille des banques mixtes s est améliorée comme en témoigne la
part des actifs classés dans le total des engagements qui est revenue de 29,6% à la fin de
2003 à 20,5% au terme de 2004 et ce, suite à l achèvement par la cinquième banque mixte
de son programme d assainissement financier à l instar des quatre autres banques mixtes
en 2002 et en 2003.
(En %)
Désignation 2002 2003 2004
Ratio de couverture des risques 54,6 54,3 55,2
Part des actifs classés dans le total engagements 30,5 29,6 20,5
Part des actifs classés nets dans le total engagements 11,8 17,9 15,7
Taux de couverture des actifs classés 69,5 48,3 28,3

III ORGANISMES DE LEASING1

1) Emplois et ressources
Le secteur du leasing a consolidé sa contribution au financement de l économie au cours
de l exercice 2004 après le recul enregistré en 2002 et 2003, comme en témoigne le taux de
pénétration du leasing dans la formation brute de capital fixe privé qui a atteint 11,3% en 2004
contre 10,1% en 2003. Cette évolution porte la marque de l augmentation des mises en force
du secteur au taux de 16,5% pour atteindre un niveau comparable à celui réalisé en 2001, soit
497,7 MDT contre 427,2 MDT en 2003.
Cette progression des mises en force est imputable à la reprise de la demande notamment
des biens mobiliers en rapport avec le cycle d amortissement de ces biens et à la reprise de
l investissement liée à la conjoncture économique favorable. Cet accroissement n a pas, toutefois,
concerné le leasing immobilier, dont la part est revenue à 11,5% contre 15,9% en 2003.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2002 2003 2004
Mises en force 462,3 427,2 497,7
dont : immobilier 72,1 68,1 57,1
FBCF (privée) 4.184 4.217 4.387
Taux de pénétration (en %) 11,0 10,1 11,3

L encours du crédit-bail a augmenté de 4,8% en 2004 pour atteindre 1.138,1 MDT contre
1.085,6 MDT en 2003 sous l effet de l augmentation des mises en force.

Ce niveau d activité a été financé principalement par des ressources d emprunt qui ont
atteint 847,3 MDT dont 40,2% de ressources obligataires suite au recours accru des sociétés
du secteur au marché obligataire dont elles ont accaparé 63% du total des émissions en 2004.
Ces sociétés ont également intensifié leurs recours aux ressources extérieures notamment
auprès de la BEI et la BAD avec une part qui s est améliorée de 8 points de pourcentage pour
se situer à 23,6%, permettant, en partie, de relayer les ressources bancaires à court terme, ce
qui s est traduit par une meilleure maîtrise des risques de transformation.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2002 2003 2004
Encours de crédit-bail 1.055,0 1.085,6 1.138,1
Fonds propres 161,8 162,4 156,5
Ressources d emprunt 802,5 833,2 847,3
dont : Ressources extérieures (part en %) 7,5 15,6 23,6
Ressources bancaires (part en %) 33,7 27,6 24,9
Ressources obligataires (part en %) 45,8 42,1 40,2
2) Exploitation

Corrélativement à la reprise de l activité enregistrée au niveau du secteur, les indicateurs


d exploitation ont progressé comme en témoigne l évolution du rendement de crédit-bail qui a
augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 9,8%, soit une marge brute de
1
Les chiffres relatifs à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
107,2 MDT. En effet, l augmentation des mises en force a permis de neutraliser l effet
conjugué du vieillissement du portefeuille du secteur et de la baisse des conditions de sortie
liée à la concurrence.
Les charges financières ont stagné au niveau enregistré en 2003 soit 59,9 MDT, en dépit
de l augmentation des ressources d emprunt du secteur et ce, suite au quasi-maintien du coût
de ces ressources à son niveau de 2003, soit une moyenne de 7,2% en 2004, ce qui s est
traduit par une marge d intérêt en augmentation de 6,1 MDT ou 14,7% pour se situer à
47,7 MDT ou 4,4% de l encours moyen de crédit.
PRODUIT NET
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 En MDT En %
(+) Produits sur opérations de leasing 482,7 528,7 46,0 9,5
(-) Dotations aux amortissements des
immobilisations en location 381,1 421,5 40,4 10,6
(=) Marge brute 101,6 107,2 5,6 5,5
(+) Commissions de factoring 0,1 0,4 0,3 300,0
(-) Charges financières nettes 60,1 59,9 -0,2 -0,3
(=) Marge d intérêt 41,6 47,7 6,1 14,7
(+) Produits des placements 2,6 2,3 -0,3 -11,5
(+) Autres produits d exploitation 1,2 1,6 0,4 33,3
(=) Produit net 45,4 51,6 6,2 13,7

Conséquemment, la marge nette du secteur a atteint 51,6 MDT dont 18,3 MDT ou 35,5%
ont servi à couvrir les charges opératoires. Ces charges sont constituées à hauteur de 55,7% par
les frais du personnel qui ont augmenté de 4,1% en 2004 suite au renforcement de l effectif du
secteur.
RESULTAT NET DE L EXERCICE
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
(=) Produit net 45,4 51,6 6,2 13,7
(-) Dotations nettes aux provisions 15,5 27,8 12,3 79,4
(-) Charges opératoires 17,3 18,3 1,0 5,8
*Frais du personnel 9,8 10,2 0,4 4,1
*Charges générales d exploitation 7,5 8,1 0,6 8,0
(-) Dotations aux amortissements 2,2 2,4 0,2 9,1
(=) Résultat d exploitation 10,4 3,1 -7,3 -70,2
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires 0,3 0 -0,3 -100,0
(-) Impôts sur les bénéfices 2,6 3,0 0,4 15,4
(=) Résultat net de l exercice 8,1 0,1 -8,0 -98,8

Par ailleurs et malgré la maîtrise relative des risques additionnels par rapport aux deux
dernières années, les sociétés de leasing ont consolidé en 2004 leur effort net de
provisionnement qui a accaparé 53,9% de la marge nette, soit 27,8 MDT dont 39,9% ou
11,1 MDT revenant à une seule société en phase d assainissement financier alors que cet
effort a été de 15,5 MDT ou 34,1% de la marge nette en 2003.

Cet effort de provisionnement a fortement impacté le résultat de l exercice qui est revenu
de 8,1 MDT en 2003 à 0,1 MDT seulement en 2004 sous l effet des pertes affichées par deux
sociétés pour 10,9 MDT, ce qui s est traduit par une régression des indicateurs de rentabilité
du secteur. Toutefois, compte non tenu de la perte accusée par l une des deux sociétés en
phase de restructuration, le résultat du secteur serait en augmentation de 28,4% par rapport à
celui enregistré en 2003 pour se situer à 10,4 MDT.
(En %)
Désignation 2002 2003 2004
Avec pertes Sans pertes
Rendement du crédit-bail 10,2 9,6 9,8 10,2
ROA 0,9 0,7 0,0 1,1
ROE 6,4 5,2 0,1 7,4

3) Situation financière
Sur le plan prudentiel, le ratio moyen de solvabilité s est situé à 14,9% sachant que
certaines sociétés ont procédé en 2004 à l augmentation de leur capital pour consolider leurs
fonds propres.
(En %)
Désignation 2002 2003 2004
Part des créances classées 24,1 25,2 23,7
Part des créances classées nettes des provisions
et des marges réservées 17,1 16,6 13,3
Taux de couverture des créances classées 34,7 40,6 50,5
Ratio de solvabilité 16,4 16,0 14,9

La qualité du portefeuille s est légèrement améliorée avec la stagnation des impayés à


leur niveau de 2003, soit 130,8 MDT. Quant aux créances classées, leur part a baissé de
1,5 point de pourcentage pour revenir à 23,7% et leur couverture par les provisions et les
marges réservées s est nettement améliorée de 9,9 points de pourcentage pour se situer à
50,5%. Ce niveau est satisfaisant compte tenu du fait que les sociétés du secteur sont
propriétaires des biens objet de financement, constitués pour une bonne partie de matériel
roulant qui dispose d un marché secondaire actif.

IV BANQUES OFFSHORE1

1) Ressources et emplois
L activité des banques offshore demeure concentrée sur les opérations de trésorerie
qui ont atteint 827,6 millions de dollars E.U à la fin de 2004 ou 47,3% du total de leurs actifs.
Les placements auprès des banques ont progressé au même rythme que l année
précédente soit 4,9% pour se situer à 768,6 millions de dollars E.U dont 233,6 millions de
dollars ou 30,4% ont bénéficié à la place de Tunis (contre 37,2% en 2003). Les fonds
collectés par le secteur offshore auprès de cette place ont atteint 445,8 millions de dollars
E.U ou 60,4% du total de leurs ressources bancaires en 2004 et dont plus de la moitié a été
recyclée sur la place de Tunis.

Les interventions de ces banques sous forme de crédit ont enregistré une hausse de
58,2 millions de dollars E.U ou 10,6% pour s établir à 608,9 millions de dollars ; sachant que
les résidents ont accaparé près des deux tiers du total des crédits des banques offshore.

L encours du portefeuille-titres a progressé de 8 millions de dollars E.U ou 4,9% pour


atteindre 172,1 millions de dollars dont 100,5 millions de dollars ou 58,4% au profit de résidents
sous forme de participation dans le capital d entreprises résidentes (6,7 millions de dollars E.U)
et de souscription pour 93,8 millions de dollars aux obligations émises par la Banque centrale de
Tunisie pour le compte de l Etat sur les marchés américain, japonais et européen.

1
Les chiffres relatifs à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
EMPLOIS DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En M$E.U En %
Opérations de trésorerie 772,2 827,6 55,4 7,2
Encaisse et comptes ordinaires 39,4 59,0 19,6 49,7
Placements auprès de banques 732,8 768,6 35,8 4,9
Installées en Tunisie 272,4 233,6 -38,8 -14,2
Installées à l étranger 460,4 535,0 74,6 16,2
Crédits 550,7 608,9 58,2 10,6
A des résidents 372,0 393,3 21,3 5,7
A des non-résidents 178,7 215,6 36,9 20,6
Portefeuille-titres 164,1 172,1 8,0 4,9
Autres emplois 95,1 142,4 47,3 49,7
Total 1.582,1 1.751,0 168,9 10,7

Le financement de l économie tunisienne par les banques offshore (crédits + participations) a


progressé à un rythme moins important que celui de l année précédente (4,6 millions de dollars E.U ou
0,9% à fin 2004 contre 25,7 millions de dollars ou 5,5% à fin 2003) pour atteindre 493,8 millions de
dollars E.U ou 63,2% du total des concours consentis par ce secteur en 2004 ; étant précisé que les
banques offshore à participation tunisienne contribuent à hauteur de 76,8% dans les financements
octroyés par les banques off-shore à l économie tunisienne contre 70,8% à la fin de 2003.
Banques offshore
Autres banques Total des banques
à participation
offshore offshore
Désignation tunisienne
Part Part Part
En M$ E.U En M$ E.U En M$ E.U
(en %) (en %) (en %)
Crédits+participations 511,9 65,5 269,1 34,5 781,0 100,0
Résidents 379,4 76,8 114,4 23,2 493,8 63,2
Non-Résidents 132,5 46,1 154,7 53,9 287,2 36,8

Parallèlement à l évolution des emplois, les ressources ont totalisé 1.751 millions de dollars
E.U en 2004 dont 738,5 millions de dollars ou 42,2% sous forme de ressources bancaires.
Les dépôts de la clientèle ont, de leur côté, enregistré une légère progression comparée à
l année précédente (13,7 millions de dollars E.U ou 2,7% contre 69,1 millions de dollars ou 15,7%)
sous l effet de la baisse des dépôts de non-résidents (-16 millions de dollars E.U ou -3,8%) et de
l augmentation des dépôts de résidents qui se sont situés à 115,6 millions de dollars ou 22,1% du
total des dépôts contre 16,9% en 2003 sachant que ces dépôts ont été collectés à hauteur de 90,7%
par deux banques non-résidentes.
RESSOURCES DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En M$E.U En %
Placements des banques 577,0 738,5 161,5 28,0
Installées en Tunisie 374,7 445,8 71,1 19,0
Installées à l étranger 202,3 292,7 90,4 44,7
Dépôts de la clientèle 509,7 523,4 13,7 2,7
Résidente 85,9 115,6 29,7 34,6
Non-résidente 423,8 407,8 -16,0 -3,8
Fonds propres 210,0 232,0 22,0 10,5
Provisions 96,6 92,4 - 4,2 - 4,3
Autres ressources 188,8 164,7 -24,1 -12,8
Total 1.582,1 1.751,0 168,9 10,7
2) Exploitation
Conséquemment à l évolution de l activité, la marge d intérêt a enregistré au cours de
l année 2004 une augmentation de 2,4 millions de dollars E.U après une baisse enregistrée
au cours des deux dernières années et ce, principalement, sous l effet de la diminution des
intérêts encourus et charges assimilées de 3,2 millions de dollars E.U. Cette baisse provient
essentiellement de la réalisation par une banque offshore d une perte moins importante que
l année précédente sur les opérations de swap de taux d intérêts.
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
En millions de $ E.U Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En M$E.U En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 39,7 38,9 -0,8 -2,0
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 25,2 22,0 -3,2 -12,7
(=) Marge d intérêts 14,5 16,9 2,4 16,6
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires 12,6 13,0 0,4 3,2
(+) Gains nets sur le portefeuille-titres commer-
cial et les opérations financières 13,2 12,6 -0,6 -4,5
(+) Revenus du portefeuille d investissement 11,3 11,2 -0,1 -0,9
(=) Produit net bancaire (PNB) 51,6 53,7 2,1 4,0

Le Produit net bancaire des banques offshore a progressé de 2,1 millions de dollars
E.U ou 4% pour se situer à 53,7 millions de dollars E.U sous l effet de la diminution des
gains nets sur le portefeuille-titres commercial et les opérations financières et des revenus
du portefeuille d investissement qui a neutralisé l augmentation des commissions nettes sur
les opérations bancaires.
Les charges opératoires se sont quasiment maintenues à leur niveau de 2003, soit
20 millions de dollars E.U et ont accaparé 37,2% du Produit net bancaire contre 38,4% une
année auparavant ; étant précisé que les commissions nettes ont largement couvert les frais
de personnel.
RESULTAT NET DE L EXERCICE
Désignation En millions de $ E.U Variations 2004/2003
2003 2004 En M$E.U En %
(=) Produit net bancaire 51,6 53,7 2,1 4,0
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan
et passif 25,9 -8,2 -34,1 -131,7
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d investissement 0,0 -0,1 -0,1 -
(+) Autres produits d exploitation 0,0 0,0 0,0 -
(-) Charges opératoires 19,8 20,0 0,2 1,0
* Frais de personnel 11,5 11,5 0,0 0,0
* Charges générales d exploitation 8,3 8,5 0,2 2,4
(-) Dotations aux amortissements 2,2 2,1 -0,1 -4,5
(=) Résultat d exploitation 3,7 39,9 36,2 -
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires -0,5 0,0 0,5 100,0
(-) Impôts sur les bénéfices 0,2 0,0 -0,2 -100,0
(=) Résultat des activités ordinaires 3,0 39,9 36,9 -
(+) Solde en gain/perte provenant des éléments
extraordinaires 0,0 0,0 0,0 -
(=) Résultat net de l exercice 3,0 39,9 36,9 -

Les banques offshore ont généré un bénéfice net de 39,9 millions de dollars E.U contre
3 millions de dollars en 2003 et ce, compte tenu de la reprise de provisions effectuée par une
banque offshore en rapport avec la qualité de son portefeuille et de la constitution par une
autre banque offshore d une dotation nette aux provisions moins importante que celle de
2003. Conséquemment, les indicateurs de rentabilité se sont améliorés.
(En %)
Désignation 2002 2003 2004
Rendement des actifs 1,0 0,2 2,6
Rentabilité des fonds propres1 6,2 6,6 7,9

Les banques offshore ont respecté l ensemble des règles prudentielles et notamment le
ratio de solvabilité qui s est situé en moyenne à 34,2% à la fin de 2004, soit un niveau
largement supérieur au ratio réglementaire (8%).
La qualité des actifs s est améliorée comme en témoignent la part des actifs classés dans
le total des engagements qui est revenue de 19,8% en 2003 à 16,8% en 2004 et le taux de
couverture par les provisions et les agios réservés qui a atteint 75,8% contre 73,5%.
(En %)
Désignation 2002 2003 2004
Ratio de couverture des risques 45,7 44,9 34,2
Part des actifs classés bruts dans le total des engagements 20,1 19,8 16,8
Part des actifs classés nets des provisions et agios
réservés dans le total des engagements 8,3 6,5 4,7
Taux de couverture des actifs classés par les provisions
et agios réservés 63,8 73,5 75,8

V ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D AFFAIRES2


1) Organismes de factoring
Le secteur du factoring a consolidé sa contribution au financement et à la gestion des
créances commerciales à un rythme plus soutenu qu en 2003 comme en témoigne le volume
des factures achetées qui a totalisé 274 MDT en 2004, en augmentation de 17,5% contre
8,4% une année auparavant. Cette évolution est imputable à la progression de l activité
domestique de 25,2% alors que l activité internationale a baissé de 25,1%. L activité du
secteur a été étendue en 2004 à l affacturage sans recours avec un encours de 4,9 MDT en
2004 et dont les risques ont été couverts par les sociétés du secteur moyennant la
souscription d une politique d assurance crédit auprès d une société d assurance.
En conséquence, l encours des financements s est accru de 15,6% contre 6,6% en
2003 pour atteindre 71,7 MDT à la fin de 2004 dont 95,1% au titre du factoring domestique.
L intervention du secteur a bénéficié à 344 adhérents pour 17.617 acheteurs en 2004
contre 283 adhérents et 15.471 acheteurs une année auparavant.
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
Volume des factures achetées 233,2 274,0 40,8 17,5
Encours des financements 62,0 71,7 9,7 15,6
Fonds propres 14,8 16,7 1,9 12,8
Ressources d emprunt 58,2 60,8 2,6 4,5
dont : Emprunts bancaires à court
52,1 39,3 -12,8 -24,6
terme (en %)
Billets de trésorerie (en %) 26,4 44,5 18,1 68,6
Ressources obligataires (en %) 9,6 6,9 -2,7 -28,1

1
Les banques off-shore disposant d une autonomie juridique et financière.
2
Les chiffres relatifs à l année 2004 revêtent un caractère provisoire.
Cette activité a été financée notamment par des ressources d emprunt dont l encours a
atteint 60,8 MDT en 2004, représentant 3,6 fois les fonds propres du secteur et constitué à
hauteur de 83,8% de ressources à court terme sous forme de billets de trésorerie et
d emprunts bancaires.
Corrélativement à l évolution de l activité du secteur, ses revenus ont augmenté de
1,6 MDT par rapport à 2003 pour totaliser 9,8 MDT provenant à hauteur de 65% ou
6,4 MDT des commissions de financement dégageant un rendement des crédits de 9,6%,
en progression de 0,5 point de pourcentage par rapport à son niveau de 2003 et ce, malgré
la baisse des conditions de sortie du secteur due à la rotation rapide des financements.
La marge d intérêt a augmenté de 0,7 MDT ou 26,9% pour atteindre 3,3 MDT sous
l effet d une augmentation des commissions de financement plus importante que celle des
charges financières.
L évolution soutenue du volume des factures achetées s est traduite par une
progression des commissions de factoring de 22,2% pour totaliser 3,3 MDT, soit une
commission moyenne de 1,2%.
En MDT Variations 2004/2003
Désignation
2003 2004 En MDT En %
Commissions de financement 5,4 6,4 1,0 18,5
(-) Charges financières 2,8 3,1 0,3 10,7
(=) Marge d'intérêt 2,6 3,3 0,7 26,9
(+) Commissions de factoring 2,7 3,3 0,6 22,2
(+) Autres produits d exploitation 0,1 0,1 - -
Produit net factoring 5,4 6,7 1,3 24,1

Le produit net de factoring a atteint 6,7 MDT, soit une augmentation de 1,3 MDT ou
24,1% provenant à parts égales de l évolution de la marge d intérêt et des commissions de
factoring. Les charges opératoires ont représenté 35,8% de ce produit net, soit 2,4 MDT
dont 54,2% ou 1,3 MDT au titre des frais du personnel qui ont augmenté de 18,2% par
rapport à 2003 avec un taux d encadrement de 59,3%.

Par ailleurs et malgré l amélioration de la qualité de son portefeuille due à une


meilleure maîtrise des risques additionnels, le secteur du factoring a fourni un effort net de
provisionnement quasiment comparable à celui de 2003, soit 1 MDT.

En MDT Variations 2004/2003


Désignation
2003 2004 En MDT En %
(=) Produit net factoring 5,4 6,7 1,3 24,1
(-) Charges opératoires 2,0 2,4 0,4 20,0
Frais du personnel 1,1 1,3 0,2 18,2
Charges générales d'exploitation 0,9 1,1 0,2 22,2
(-) Dotation aux amortissements 0,3 0,3 - -
(-) Dotation aux provisions nette des reprises 1,1 1,0 -0,1 -9,1
(=) Résultat d'exploitation 2,0 3,0 1,0 50,0
(-) Impôts 0,7 0,7 - -
(=) Résultat net 1,3 2,3 1,0 76,9

Le secteur du factoring a généré un bénéfice de 2,3 MDT, en progression de 76,9% par


rapport à l année 2003 ce qui a contribué à l amélioration des indicateurs de rentabilité.
(En %)
Indicateurs 2003 2004
Rendement des crédits 9,1 9,6
ROA 1,9 3,0
ROE 10,0 16,2

La situation financière du secteur est satisfaisante avec une part de créances classées
en baisse de 2,7 points de pourcentage pour revenir à 6,9% et une couverture de ces
créances par des provisions en augmentation de 23,2 points de pourcentage pour atteindre
68% et ce, compte non tenu de la constitution des provisions à caractère général
représentant presque deux cinquième de l encours total de provisions. Cette assise a permis
au secteur de respecter l ensemble des ratios prudentiels dont notamment le ratio de
solvabilité qui se situe largement au-delà du minimum réglementaire, soit 22,2%.
(En %)
Indicateurs 2003 2004
Part des créances classées dans le total des engagements 9,6 6,9
Part des créances classées nettes des provisions et des
marges réservées 5,5 2,3
Taux de couverture des créances classées 44,8 68,0
Ratio de solvabilité 22,1 22,2

2) Banques d affaires

Le secteur des banques d affaires a animé en 2004 un courant d affaires qui a porté
essentiellement sur des missions de privatisation et de conseil à des entreprises publiques
notamment celles relatives à la Banque du sud, la SNDP et la SOTETEL et sur l assistance
de l administration publique dans l organisation des colloques dans le domaine financier.

Ce courant d affaires a généré des produits globaux en augmentation de 9,1% par


rapport à leur niveau de 2003 pour se situer à 1,2 MDT et ce, compte tenu des revenus des
placements de l excédent de trésorerie dont dispose le secteur.

En dépit de l augmentation des charges opératoires de 10% notamment les charges


générales d exploitation qui ont progressé de 20% pour atteindre 0,6 MDT suite au recours
du secteur à la sous-traitance dans l accomplissement de certaines missions et à la
réalisation d autres missions dans le cadre de consortium, le secteur des banques d affaires
a pu dégager au titre de l année 2004 un bénéfice de 0,1 MDT.

En MDT Variations 2004/2003


Désignation
2003 2004 En MDT En %
Total produits d exploitation 1,1 1,2 0,1 9,1
Produit net bancaire 1,1 1,2 0,1 9,1
Charges opératoires 1,0 1,1 0,1 10,0
Masse salariale 0,5 0,5 0,0 -
Charges générales d'exploitation 0,5 0,6 0,1 20,0
Dotation aux provisions et amortissements 0,2 0,0 -0,2 -100,0
Résultat net -0,1 0,1 0,2 200,0
III. LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES

La situation du système financier a été marquée en 2004 par un accroissement


soutenu des avoirs extérieurs nets conjugué à une forte reprise de l endettement de l Etat et
à une augmentation modérée des concours à l économie.

En conséquence, toutes les ressources, notamment, celles revêtant un caractère


monétaire et quasi-monétaire ont connu une accélération.

RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER1 ET LEURS CONTREPARTIES


En millions de dinars Variations en%
Désignation
2002 2003 2004 2003/2002 2004/2003
L AGREGAT M4 18.757 19.814 21.694 5,6 9,5
Masse monétaire au sens large (M3) 18.302 19.457 21.466 6,3 10,3
Masse monétaire au sens strict (M2) 16.682 17.859 19.846 7,1 11,1
Monnaie M1 6.619 6.992 7.686 5,6 9,9
Monnaie fiduciaire 2.518 2.664 2.968 5,8 11,4
Monnaie scripturale 4.101 4.328 4.718 5,5 9,0
Quasi-monnaie 10.063 10.867 12.160 8,0 11,9
M3-M2 1.620 1.598 1.620 -1,4 1,4
M4-M3 455 357 228 -21,5 -36,1
AUTRES RESSOURCES 7.497 7.665 8.341 2,2 8,8
TOTAL RESSOURCES = TOTAL CON-
TREPARTIES 26.254 27.479 30.035 4,7 9,3
AVOIRS EXTERIEURS NETS* 1.909 2.279 3.127 370,0 848,0
CREDITS INTERIEURS 24.345 25.200 26.908 3,5 6,8
Créances nettes sur l Etat* 3.391 3.289 3.825 -102,0 536,0
Concours à l économie 20.954 21.911 23.083 4,6 5,3
Crédits à l économie 19.770 20.696 21.848 4,7 5,6
Portefeuille-titres 1.184 1.215 1.235 2,6 1,6
* Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT.

A L AGREGAT M3

En s établissant à 21.466 MDT au terme de l année 2004, l agrégat M3 a progressé de


10,3% contre 6,3% en 2003 et 8,7% prévus.

Néanmoins, en termes de moyennes, cet agrégat s est accru à un taux inférieur, soit
8,6% en 2004 contre 7,2% en 2003 pour des taux de croissance économique nominaux
respectifs de 9,1% et 7,6%. En conséquence, le taux de liquidité de l économie, mesuré par
le rapport (M3/PIB) est revenu, d une année à l autre, de 58,9% à 58,6%. En revanche, le
taux d inflation s est établi en 2004 à un niveau relativement supérieur à celui de l an passé,
soit 3,6% contre 2,7%.

1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier comprend la Banque centrale, les banques de dépôts, le
CCP, les banques de développement mixtes, les organismes de leasing et le Centre d épargne postale (CEP).
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L ECONOMIE
En MDT En %
Années Taux de liquidité
M3 (moyenne PIB (aux prix
de l économie Taux d inflation*
de l année) courants)*
(M3/PIB)
2000 14.262 26.685 53,4 2,9
2001 16.323 28.757 56,8 2,0
2002 17.697 29.933 59,1 2,7
2003 18.963 32.212 58,9 2,7
2004 20.596 35.143 58,6 3,6
*Sources : Ministère du Développement et de la Coopération internationale et INS

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION ET DES TAUX DE PROGRESSION


DE M ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
(en %) (en %)

PIB

Inflation

1) Masse monétaire M2

Au terme de l année 2004, la masse monétaire M2 a enregistré une progression rapide


de 11,1% contre 7,1% une année auparavant. Cette évolution porte la marque de
l accélération des disponibilités aussi bien monétaires que quasi-monétaires.

En effet, les disponibilités monétaires, qui n ont évolué que de 5,6% en 2003, se sont
accrues de 9,9% ou de 694 MDT en 2004 dont environ la moitié a été enregistrée en
décembre, reflétant ainsi l évolution de leurs deux composantes.

S agissant de la monnaie fiduciaire, elle s est accrue de 11,4% contre 5,8%. Après
avoir fortement augmenté en janvier en raison, notamment, des dépenses engagées au titre
de la fête de l Aïd El Idha, de la bonne campagne oléicole et de l organisation en Tunisie de
la coupe d Afrique des nations de football, cet agrégat a connu une évolution irrégulière.
Celle-ci a, toutefois, été marquée par le caractère saisonnier habituel, notamment, celui
relatif à la saison estivale, période au cours de laquelle, la monnaie fiduciaire a atteint son
plus haut niveau de l année, soit 3.028 MDT en août, en relation avec l accroissement des
dépenses des ménages et l intensification du change manuel. Rapportée à l agrégat M1, la
monnaie fiduciaire a ainsi représenté 41,4% et 38,6% respectivement en janvier et décembre
2004 contre 38,1% en décembre une année auparavant.

En ce qui concerne la monnaie scripturale, elle a progressé à un rythme accéléré de 9%


contre 5,5% en 2003, évolution qui a résulté de l accélération observée des dépôts à vue auprès
des banques conjuguée à la reprise de ceux logés auprès du Centre des chèques postaux.
MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Monnaie scripturale Dépôts à vue auprès Dépôts à vue auprès
Période des banques du CCP
Montant Variations* Montant Variations* Montant Variations*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2002 4.101 -6,1 3.678 -6,4 416 -3,3

2003
Mars 4.034 -1,6 3.561 -3,2 465 11,8
Juin 4.124 0,6 3.702 0,7 413 -0,7
Septembre 4.495 9,6 4.052 10,2 429 3,1
Décembre 4.328 5,5 3.917 6,5 402 -3,4
2004
Mars 4.410 1,9 3.877 -1,0 514 27,9
Juin 4.645 7,3 4.141 5,7 493 22,6
Septembre 4.545 5,0 4.070 3,9 460 14,4
Décembre 4.718 9,0 4.256 8,7 438 9,0
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

Représentant la principale composante de la monnaie scripturale, les dépôts à vue


auprès des banques ont poursuivi en 2004 leur évolution à la hausse à une cadence plus
accélérée que celle enregistrée en 2003, soit de 8,7% contre 6,5% une année auparavant.
QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Quasi-monnaie Dépôts à terme Certificats de
Période et autres produits dépôts Dépôts d épargne
financiers
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2002 10.063 8,1 3.653 24,1 664 -20,8 5.219 4,2
2003
Mars 10.192 1,3 3.811 4,3 498 -25,0 5.264 0,9
Juin 10.389 3,2 3.872 6,0 641 -3,5 5.277 1,1
Septembre 10.582 5,2 3.974 8,8 664 0,0 5.325 2,0
Décembre 10.867 8,0 3.936 7,7 668 0,6 5.583 7,0
2004
Mars 10.913 0,4 3.961 0,6 601 -10,0 5.681 1,8
Juin 11.226 3,3 4.128 4,9 707 5,8 5.766 3,3
Septembre 11.843 9,0 4.447 13,0 894 33,8 5.841 4,6
Décembre 12.160 11,9 4.465 13,4 1.020 52,7 6.024 7,9
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

De son côté, la quasi-monnaie a connu, au terme de l année 2004, une accélération,


en augmentant de 11,9% contre 8% l année précédente. Cette progression a intéressé à des
degrés différents les principales composantes, notamment, les dépôts à terme et autres
produits financiers (13,4% contre 7,7%) et les certificats de dépôts, (52,7% contre 0,6%).
Après avoir fluctué au cours des sept premiers mois, l encours de ces derniers s est inscrit
en mouvement ascendant avant de baisser en novembre et augmenter de nouveau le mois
suivant. De 668 MDT en décembre 2003, il a atteint son maximum de 1.037 MDT en octobre
pour clôturer l année 2004 à 1.020 MDT. Ces placements dont la durée minimale est fixée à
10 jours et la maximale à 5 ans et assimilés, en fait, à des dépôts à vue, continuent, par
conséquent, à susciter l engouement de l épargnant en général de par leur rémunération
relativement élevée.

Quant aux dépôts auprès du Centre d Epargne Postale, ils ont connu également une
accélération de leur rythme de progression (13,5% contre 9%) alors que ceux logés dans les
comptes spéciaux d épargne auprès des banques ont augmenté pratiquement au même taux
que celui de l année précédente. Il convient de signaler, à ce propos, que la forte
augmentation enregistrée habituellement en décembre de chaque année suite à la
comptabilisation annuelle des intérêts a été, en 2004, plutôt répartie sur les quatre trimestres
de l année suite à la nouvelle réglementation en matière de comptabilisation trimestrielle des
intérêts.
COMPTES D EPARGNE
Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
Période d épargne du CEP d épargne
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2002 4.064 4,0 1.014 8,7 141 -15,6
2003
Mars 4.082 0,4 1.039 2,5 143 1,4
Juin 4.081 0,4 1.051 3,6 145 2,8
Septembre 4.126 1,5 1.052 3,7 147 4,3
Décembre 4.321 6,3 1.105 9,0 157 11,3
2004
Mars 4.352 0,7 1.174 6,2 155 -1,3
Juin 4.402 1,9 1.204 9,0 160 1,9
Septembre 4.466 3,4 1.212 9,7 163 3,8
Décembre 4.598 6,4 1.254 13,5 172 9,6
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

2) L agrégat «M3-M2»
Cet agrégat a connu, au cours de l année 2004, une hausse de 1,4% contre un repli
au même taux au titre de la même période de l année précédente. Cette évolution a été
favorisée par le léger affermissement de l épargne logement (9,7% contre 9,6%) qui semble
retrouver son rythme d accroissement normal, après la hausse exceptionnelle enregistrée
en 2002 (22,7%).

En revanche, l encours des emprunts obligataires s est inscrit en 2004 en baisse,


quoique de moindre importance que celle d une année auparavant (-8,2% contre -12%) suite
aux remboursements des titres arrivés à échéance et qui n ont été renouvelés que
partiellement. Il convient de signaler à cet égard que les souscriptions à ce titre n ont porté
que sur une enveloppe d environ 98 MDT.
AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
M3-M2 Epargne-logement emprunts à plus
&investissements
Période d un an
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2002 1.620 20,0 794 22,7 819 17,8 7 -12,5

2003
Mars 1.642 1,4 812 2,3 823 0,5 7 0,0
Juin 1.632 0,7 828 4,3 797 -2,7 7 0,0
Septembre 1.629 0,6 846 6,5 777 -5,1 6 -14,3
Décembre 1.598 -1,4 870 9,6 721 -12,0 7 0,0
2004
Mars 1.645 2,9 897 3,1 741 2,8 7 0,0
Juin 1.648 3,1 912 4,8 729 1,1 7 0,0
Septembre 1.659 3,8 929 6,8 724 0,4 6 -14,3
Décembre 1.620 1,4 954 9,7 662 -8,2 4 -42,9
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

B L AGREGAT «M4-M3»

Limité, uniquement, aux billets de trésorerie suite au remboursement intégral des bons
du Trésor cessibles effectué en 2003, cet agrégat s est inscrit, en 2004, en baisse de
129 MDT portant ainsi la marque de la contraction du financement inter-entreprises.

INSTRUMENTS DU MARCHE MONETAIRE (auprès du public) (En MDT)


Variations
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Bons du Trésor 53 - - -53 -
Billets de trésorerie 402 357 228 -45 -129
Encours global 455 357 228 -98 -129

C AVOIRS EXTERIEURS NETS

Poursuivant à un rythme soutenu leur tendance haussière amorcée en 2001, les avoirs
extérieurs nets se sont consolidés de 848 MDT en 2004 contre 370 MDT une année
auparavant. C est que la contraction du déficit courant s est conjuguée à l amélioration des
entrées nettes de capitaux avec, notamment, la mobilisation d importantes ressources
extérieures.

Après avoir légèrement fluctué durant les deux premiers mois de 2004, les avoirs
extérieurs nets ont connu une baisse en mars suite, essentiellement, au remboursement de
l emprunt obligataire «SAMURAI I» (348,2 MDT). Depuis, ils se sont inscrits en augmen-
tation quasi-continue jusqu au mois d octobre au terme duquel ils ont atteint leur maximum
de l année, soit 3.264 MDT. A partir du mois de novembre, ils se sont de nouveau repliés
pour clôturer l année au niveau de 3.127 MDT.
AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS (En MDT)
Engagements Avoirs extérieurs
Réserves internationales
extérieurs nets
Dont : Autres
Période Dont :
Total Avoirs en Avoirs Montant Variations*
Total Dépôts de
devises extérieurs
non-résid.
Montant Variat*
2002 3.109 3.053 198 1.046 2.246 1.380 1.909 312
2003
Mars 3.479 3.411 358 906 2.067 1.360 2.318 409
Juin 3.232 3.171 118 960 2.109 1.420 2.083 174
Sept. 3.414 3.359 306 938 2.068 1.381 2.284 375
Déc. 3.605 3.550 497 942 2.268 1.443 2.279 370
2004
Mars 3.310 3.255 -295 890 2.273 1.443 1.927 -352
Juin 4.238 4.154 604 962 2.477 1.505 2.723 444
Sept. 5.024 4.954 1.404 960 2.723 1.601 3.261 982
Déc. 4.818 4.760 1.210 984 2.675 1.681 3.127 848
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

La hausse qui a marqué l année 2004 a résulté, essentiellement, de l encaissement de


l emprunt obligataire en avril (450 millions d euros), de la deuxième tranche relative à la cession
de la licence GSM de téléphonie mobile en septembre (223 millions de dollars), de prêts
extérieurs contractés dans le cadre du programme de soutien à la compétitivité de l économie
PACE (72 millions d euros) et d autres emprunts d origine privée notamment l emprunt
subordonné émis par la BIAT (49,4 millions d euros) et souscrit en juin et en décembre et les
prêts syndiqués au profit de la BNA (70 millions d euros) en août et de l ETAP (75 millions de
dollars) en décembre.

En conséquence, les avoirs nets en devises se sont nettement améliorés en 2004,


atteignant 4.733 MDT à la fin de l année, soit l équivalent de 107 jours d importation contre
3.503 MDT et 90 jours en décembre 2003.

(En MDT) AVOIRS NETS EN DEVISES (En jours)

Avoirs nets en devises Nombre de jours d'importation


D CREDITS INTERIEURS
En s élevant à 26.908 MDT en décembre 2004, les crédits intérieurs se sont accrus de
6,8% contre 3,5% une année auparavant, portant la marque de la forte reprise des créances
nettes sur l Etat conjuguée à un léger affermissement des concours à l économie.

1) Créances nettes sur l Etat

L endettement de l Etat vis-à-vis du système financier a connu, au terme de l année


2004, une reprise notable, en augmentant de 536 MDT contre une diminution de 102 MDT
une année auparavant. Cette évolution résulte, particulièrement, de l augmentation de
l encours des bons du Trésor détenus par les banques (+444 MDT contre +42 MDT)
conjuguée à celle de l épargne auprès du CEP (+149 MDT contre +91 MDT). Ne
représentant que 26% en décembre 2003, la part de l encours en bons du Trésor détenus
par les banques dans l encours total s est consolidée en 2004 pour s élever à 32%. C est que
les banques ont souscrit dans la quasi-totalité des émissions nettes de ces bons.
Reflétant l orientation de plus en plus confirmée de l Etat vers les ressources d emprunt
intérieures pour le financement de son déficit, les souscriptions nettes en bons du Trésor ont
connu une augmentation de 106 MDT pour totaliser 462 MDT au terme de l année 2004
contre 356 MDT à la fin de 2003 résultant des souscriptions nettes positives en BTA
(+1.069 MDT contre +824 MDT), celles des BTCT ayant été plutôt négatives (-572 MDT
contre -350 MDT). Traduisant la politique de reprofilage de la dette publique intérieure, la
part des titres à moyen et long termes, notamment, des BTA dans l encours global des titres
de l Etat est passée de 71,9% à fin 2003 à 86,2% à fin 2004.

CREANCES NETTES SUR L ETAT (En MDT)


Dont:
Créances nettes
sur l Etat Compte courant
Période Bons du Trésor
du Trésor
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
2002 3.391 -81 413 27 1.161 -229
2003
Mars 3.417 26 125 -288 883 -278
Juin 3.234 -157 479 66 1.037 -124
Septembre 3.492 101 314 -99 1.100 -61
Décembre 3.289 -102 550 137 1.203 42
2004
Mars 3.809 520 260 -290 1.252 49
Juin 3.747 458 411 -139 1.309 106
Septembre 3.494 205 857 307 1.543 340
Décembre 3.825 536 664 114 1.647 444
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l année précédente.

2) Concours à l économie

Atteignant 23.083 MDT à fin 2004, les concours à l économie se sont accrus de 5,3% ou
1.172 MDT contre 4,6% ou 957 MDT une année auparavant, taux, certes en dépassement par
rapport à celui de 2003, mais qui demeure, toutefois, en deçà de celui prévu (6%). Cette
évolution cache des mouvements contrastés selon les différentes composantes. En particulier,
si pour les crédits sur ressources ordinaires l on relève une accélération de 8,2% ou
1.497 MDT contre 7% ou 1.195 MDT en 2003, l encours des crédits sur ressources spéciales
et celui des billets de trésorerie ont, en revanche, poursuivi leurs baisses de 10,7% et
-129 MDT respectivement contre -10% et -45 MDT une année auparavant.
CONCOURS A L ECONOMIE
En MDT Variations en %
Désignation
2002 2003 2004 2003/2002 2004/2003
Crédits à l économie 19.770 20.696 21.848 4,7 5,6
Crédits sur ressources ordinaires 18.32 19.817 7,0 8,2
17.125
0
Crédits sur ressources spéciales 2.019 1.803 - -
2.243
10,0 10,7
Billets de trésorerie* 357 228 -45 -
402
129
Portefeuille-titres 1.184 1.215 1.235 2,6 1,6
Total 20.954 21.911 23.083 4,6 5,3
* Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.

L ensemble des banques a contribué davantage au financement de l économie. Ainsi


leur part dans le volume global des crédits accordés par le système financier s est élevée de
90,8% en 2003 à 93% l année d après, sachant que la baisse des concours assurés par
l Institut d émission résulte, particulièrement, de l aisance constatée, notamment durant le
dernier trimestre de l année, de la trésorerie des banques.

CREDITS A L ECONOMIE
En MDT Variations en %
Origine
2002 2003 2004 2003/2002 2004/2003
Banque centrale 986 839 413 -14,9 -50,8
Banques 17.740 18.784 20.310 5,9 8,1
Organismes de leasing 1.044 1.073 1.125 2,8 4,8
Total 19.770 20.696 21.848 4,7 5,6
IV. L'ENDETTEMENT TOTAL

Cet indicateur global du financement de l Etat et des autres agents économiques non
financiers s est établi, au terme de l année 2004, à 47.374 MDT, en progression de 7,3% par
rapport à son niveau atteint à la fin de 2003 contre 5,1% une année auparavant. Cette
accélération qui a concerné, à des degrés différents, aussi bien l endettement de l Etat que
celui des autres agents économiques non financiers reflète, en fait, la progression soutenue
enregistrée tant par les ressources intérieures que par celles d origine extérieure.

ENDETTEMENT TOTAL (En MDT sauf indication contraire)


Fin de période Variations en % Structure en %
2002 2003 2004
Libellés 2003/02 2004/03 2003 2004
Financement intérieur total
27.666 28.846 30.540 4,3 5,9 65,4 64,5
(FIT)
-Etat 15,
6.572 6.784 7.338 3,2 8,2 15,
5
4
-Autres agents économiques 49,
non financiers 21.094 22.062 23.202 4,6 5,2 50, 0
Auprès du système financier 23.890 24.843 26.680 4,0 7,4 0
56,3 56,3
-Etat 3.338 3.289 3.825 -1,5 16,3 7,5 8,1
-Autres agents économiques
non financiers 20.552 21.554 22.855 4,9 6,0 48,8 48,2
Sur les marchés de capitaux 3.776 4.003 3.860 6,0 -3,6 9,1 8,2
*Marché monétaire 455 357 228 -21,5 -36,1 0,8 0,5
-Etat 53 0 0 -100,0 - 0,0 0,0
-Autres agents économiques
non financiers 402 357 228 -11,2 -36,1 0,8 0,5
*Marché financier (primaire) 3.321 3.646 3.632 9,8 -0,4 8,3 7,7
-Etat 3.181 3.495 3.513 9,9 0,5 7,9 7,4
-Autres agents économiques
non financiers 140 151 119 7,9 -21,2 0,4 0,3
Financement extérieur 14.331 15.294 16.834 6,7 10,1 34,6 35,5
-Etat 11.688 12.529 13.209 7,2 5,4 28, 27,
-Autres agents économiques 4 9
non financiers 2.643 2.765 3.625 4,6 31,1 6,2 7,6
Endettement total (ET) 41.997 44.140 47.374 5,1 7,3 100,0 100,0
-Etat 18.260 19.313 20.547 5,8 6,4 43, 43,
-Autres agents économiques 8 56,
4
non financiers 23.737 24.827 26.827 4,6 8,1 56, 6
2
Sources : BCT, CMF et ministère du Développement et de la Coopération Internationale

En se situant à 30.540 MDT à la fin de 2004, l encours du financement intérieur total s est
accru de 5,9% contre 4,3% une année auparavant, portant la marque de l affermissement des
concours fournis par le système financier (7,4% contre 4%). En revanche, la contribution du
marché des capitaux s est inscrite en baisse (-3,6% contre +6%).

La part du financement intérieur total dans l endettement total est, toutefois, revenue,
d une année à l autre, de 65,4% à 64,5%, évolution reflétant celle du financement intérieur
des autres agents économiques non financiers qui est revenue, d une année à l autre, de
50% à 49%. Quant à celle ayant trait à l Etat, elle est passée de 15,4% à 15,5%.

En nette reprise, les concours consentis à l Etat par le système financier sont passés,
d une année à l autre, de 3.289 MDT à 3.825 MDT, portant la marque de l augmentation de
227
l encours des bons du Trésor détenus par les banques qui se sont réservées la quasi-totalité
des émissions nettes de ces titres au détriment du public dont les souscriptions nettes ont
connu une décélération.

Parallèlement, les concours du système financier aux autres agents économiques non
financiers ont connu une accélération en 2004, en augmentant de 6% contre 4,9% l année
précédente, suite, notamment, à l affermissement des crédits consentis sur ressources
ordinaires des banques (8,2% contre 7%).

Concernant l encours des financements assurés dans le cadre des marchés de


capitaux, il a baissé de 3,6% en 2004 en s établissant à 3.860 MDT après avoir augmenté
de 6% l année précédente. La diminution ainsi enregistrée a caractérisé aussi bien la
contribution du marché monétaire que celle du marché primaire.

Du côté du marché monétaire, la baisse soutenue (-36,1% contre -21,5%) résulte de la


contraction persistante du financement inter-entreprises, les billets de trésorerie étant
concurrencés de plus en plus par d autres produits de placement dont, notamment, les
certificats de dépôts.

Après avoir enregistré en 2003 une forte augmentation (9,8%), l encours des ressources
mobilisées au niveau du marché primaire a diminué de 0,4%. La régression a touché le
financement des autres agents économiques non financiers, considérant la faiblesse des
émissions obligataires effectuées par ces derniers et dont le volume des souscriptions est
revenu, d une année à l autre, de 27,5 MDT à 6 MDT et pour lesquels d importants
remboursements anticipés ont eu lieu, portant sur une enveloppe totale de 24,6 MDT.

Totalisant 16.834 MDT à la fin de 2004, le financement extérieur des agents


économiques non financiers s est accru de 10,1% par rapport à son niveau atteint au terme de
2003, contre 6,7% une année auparavant. Sa part du total s est de ce fait élevée, d une année
à l autre, de 34,6% à 35,5%. C est que le financement des agents économiques non financiers
autres que l Etat s est accru de 31,1% en 2004 contre 4,6% l année précédente suite,
essentiellement, à la mobilisation par TUNISIANA de nouvelles ressources extérieures pour
l extension de son réseau, conjuguée à plusieurs tirages effectués sur l étranger, dont
notamment celui ayant trait au prêt syndiqué ayant bénéficié à l ETAP (75 millions de dollars).

S élevant à 13.209 MDT en 2004, l endettement extérieur de l Etat a, en revanche,


accusé une décélération (5,4% contre 7,2%). C est que parallèlement à la mobilisation
d importantes ressources extérieures au titre notamment d un emprunt obligataire (450
millions d euros) et de deux nouvelles tranches des emprunts contractés dans le cadre du
programme d appui à la compétitivité de l économie (72 millions d euros), l Etat a procédé en
2004 au remboursement d importantes échéances, notamment, celle relative à l emprunt
obligataire «SAMURAI I» (348,2 MDT).

Avec l accélération du taux de croissance du PIB exprimé en prix courants (9,1% en


2004 contre 7,6% en 2003), la part de l ET dans cet agrégat est revenue, d une année à
l autre, de 137,1% à 134,8%.

Néanmoins, le taux d endettement extérieur des agents économiques non financiers


calculé par référence au Revenu national disponible brut (RNDB) s est élevé en 2004 à
47,5% contre 47,1% en 2003.

228
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT DES AGENTS ECONOMIQUES NON FINANCIERS
(En % sauf indication contraire)
Désignation 2002 2003 2004
ET/PIB aux prix courants 140,3 137,1 134,8
*Etat 61,0 60,0 58,5
*Autres agents économiques non financiers 79,3 77,1 76,3
FIT/PIB 92,4 89,6 86,9
*Etat 21,9 21,1 20,9
*Autres agents économiques non financiers 70,5 68,5 66,0
Financement extérieur/PIB 47,9 47,5 47,9
*Etat 39,1 38,9 37,6
*Autres agents économiques non financiers 8,8 8,6 10,3
Financement intérieur de l Etat/FIT 23,8 23,5 24,0
Financement intérieur des autres agents
économiques non financiers/FIT 76,2 76,5 76,0
Financement extérieur/RNDB 47,6 47,1 47,5
PIB aux prix courants (en MDT) 29.933 32.212 35.143
RNDB aux prix courants (en MDT) 30.130 32.498 35.473

229
V. LA DISTRIBUTION DU CREDIT

L encours des crédits servis par le système financier à l économie, tel que recensé
par la Centrale des Risques et par celle des crédits aux particuliers, a atteint près de
23 milliards de dinars au terme de l année 2004, enregistrant ainsi un accroissement de
5,9%, taux légèrement supérieur à celui de l année précédente. L accélération a été relevée
au niveau de l encours des crédits d investissement, celui des crédits d exploitation ayant,
par contre, accusé une décélération.

En accroissement de 8,3%, contre 3,6% au terme de l année 2003, l encours des


crédits à moyen et long termes a dépassé les 12,3 milliards de dinars en 2004. Cet
accroissement a profité au secteur des services dont l encours a connu une accélération de
son rythme de progression de 7,5 points de pourcentage. Les crédits d investissement
dispensés au secteur de l agriculture et pêche ont connu le même accroissement que
l année précédente, soit 1,6%. En revanche, ceux servis au secteur de l industrie ont accusé
un ralentissement de 2 points de pourcentage en n augmentant que de 3,9%.

EVOLUTION DES CREDITS PAR SECTEUR D'ACTIVITE (EN MDT)

Services Industrie Agriculture et pêche

L accélération relevée au niveau de l encours des crédits à moyen et long termes


consentis au secteur des services trouve son origine dans l envolée des crédits accordés
aux particuliers dont l encours, passant de près de 3,1 milliards de dinars à la fin de 2003 à
plus de 3,6 milliards de dinars au terme de l année 2004, s est accru de 17,3% contre
uniquement 8,4% une année auparavant. Les particuliers ont profité de plus du quart de
l encours des crédits destinés à l ensemble des services.

La contraction de plus de 5 points de pourcentage du taux d accroissement de


l encours des crédits à court terme s explique aussi bien par la baisse de 1,4% de celui des
crédits dispensés au secteur des services que par le ralentissement du rythme de
progression des crédits ayant bénéficié au secteur de l agriculture et pêche dont le taux est
revenu de 22,3% en 2003 à 6,1% à fin 2004. En revanche, le taux d accroissement de
l encours des crédits d exploitation consentis au secteur de l industrie a gagné, d une année
à l autre, 3,2 points de pourcentage.
Ventilé par secteur d activité, l encours total des crédits fait apparaître, d une année à
l autre, un léger recul de la part du secteur de l industrie, revenant de 33,7% à 33,6%, au
profit du secteur des services, dont la part, s est élevée, dans le même intervalle, de 58,2%
à 58,3%. Par contre, celle des crédits orientés vers le secteur de l agriculture et pêche s est
stabilisée au niveau de 8,1%.

En raison de la transformation de trois banques de développement en banques


universelles, les banques de dépôts ont consolidé leur rôle de premier pourvoyeur de fonds aux
agents économiques. En effet, l encours des crédits servis par cette catégorie de banques a
presque atteint la barre des 21 milliards de dinars, soit 91,3% du total de l encours contre 88,7%
l année dernière. Cet accroissement s est effectué au détriment des banques de développement
dont la part est revenue, d une année à l autre, de 3,5% à uniquement 0,9%. En revanche, la
participation des compagnies de leasing et celle des banques non-résidentes au financement
de l économie se sont stabilisées à, respectivement, 5,1% et 2,7%.
VENTILATION DE L ENCOURS DES CREDITS A L ECONOMIE PAR SECTEUR D ACTIVITE ET PAR
TERME (En MDT sauf indication contraire)
Variation Part du total
2004
Désignation 2003 (en %) (en %)
Mars Juin Sept Déc 2003/2002 2004/2003 2003 2004
Agri. et pêche 1.769 1.801 1.801 1.934 1.841 12,0 4,1 8,1 8,1
Court terme 965 997 996 1.139 1.024 22,3 6,1 4,4 4,5
M&L termes 804 804 805 795 817 1,6 1,6 3,7 3,6
Industrie 7.299 7.437 7.682 7.663 7.737 4,7 6,0 33,7 33,6
Court terme 4.639 4.782 5.022 5.000 4.974 4,0 7,2 21,4 21,6
M&L termes 2.660 2.655 2.660 2.663 2.763 5,9 3,9 12,3 12,0
Services 12.637 12.814 13.045 13.152 13.401 5,6 6,0 58,2 58,3
Court terme 4.708 4.902 4.844 4.803 4.641 10,1 -1,4 21,7 20,2
M&L termes 7.929 7.912 8.201 8.349 8.760 3,0 10,5 36,5 38,1
dt:Crédits aux
particuliers 3.073 3.153 3.354 3.499 3.605 8,4 17,3 14,2 15,7
Total 21.705 22.052 22.528 22.749 22.979 5,8 5,9 100,0 100,0
Court terme 10.312 10.681 10.862 10.942 10.639 8,3 3,2 47,5 46,3
M&L termes 11.393 11.371 11.666 11.807 12.340 3,6 8,3 52,5 53,7
dt:Crédits aux
particuliers 3.073 3.153 3.354 3.499 3.605 8,4 17,3 14,2 15,7

Passant de 10,6 milliards de dinars en 2002 à 11,1 milliards en 2003 puis à


11,5 milliards en 2004, l encours des crédits accordés aux entreprises faisant partie de
groupes de sociétés s est accru, d une année à l autre, successivement de 4,7% et de 3,6%,
taux inférieurs à ceux enregistrés par l encours global. De ce fait, sa part est revenue, dans
le même intervalle, de 51,7% à 51,1% puis à 50%.

Au terme de l année 2004, la part des entreprises privées dans le volume des crédits
servis par le système financier s est légèrement consolidée pour se situer à 95,8% contre
95,7% en 2003 et, par conséquent, celle des entreprises publiques, en raison des
privatisations réalisées, est revenue, au cours de la même période, de 4,3% à 4,2%. Cette
tendance a été relevée au niveau des différents secteurs d activité, à l exception de
l agriculture qui a enregistré une consolidation de la part des entreprises publiques dans
l enveloppe des crédits dispensés à l économie, notamment dans la branche de la
céréaliculture, en liaison avec le financement de la campagne agricole.
Totalisant plus de 22 milliards de dinars au terme de l année 2004, contre près de
20,8 milliards de dinars en 2003, l encours des crédits consentis aux entreprises privées a
enregistré un accroissement de 5,9% contre 5,1% une année auparavant. Cette
accélération a concerné l industrie et les services et a été relevée, en particulier, au niveau
des crédits d investissement qui ont renforcé leur rythme de progression de 4,4 points de
pourcentage, suite aux mesures de rééchelonnement décidées par les pouvoirs publics au
profit du secteur touristique ainsi qu au renforcement du programme de mise à niveau des
entreprises privées opérant dans les différents secteurs d activité. L encours des crédits aux
entreprises privées relevant du secteur de l agriculture et de la pêche a, par contre, accusé
une baisse au niveau des crédits d exploitation.
REPARTITION DE L ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES
(En MDT sauf indication contraire)
2003 2004 Variation en %
Désignation Court M&L Court M&L 2003/ 2004/
Total Total
terme termes terme termes 2002 2003
Agri. et pêche 965 804 1.769 1.024 817 1.841 12,0 4,1
Entrep.publiques 228 45 273 324 49 373 36,5 36,6
Entrep.privées 737 759 1.496 700 768 1.468 8,4 -1,9
Industrie 4.639 2.660 7.299 4.974 2.763 7.737 4,7 6,0
Entrep.publiques 195 98 293 190 100 290 62,8 -1,0
Entrep.privées 4.444 2.562 7.006 4.784 2.663 7.447 3,2 6,3
Services 4.708 7.929 12.637 4.641 8.760 13.401 5,6 6,0
Entrep.publiques 141 228 88 223 311 -3,1 -15,7
Entrep.privées 4.567 7.701 12.268 4.553 8.537 13.090 5,9 6,7
dt : Crédits aux
particuliers - 3.073 3.073 - 3.605 3.605 8,4 17,3
Total 10.312 11.393 21.705 10.639 12.340 22.979 5,8 5,9
Entrep.publiques 564 371 935 602 372 974 22,9 4,2
Entrep.privées 9.748 10.022 20.770 10.037 11.968 22.005 5,1 5,9
dt : Crédits aux
particuliers - 3.073 3.073 - 3.605 3.605 8,4 17,3

S agissant de l encours des crédits dispensés aux entreprises publiques, il a atteint


974 MDT à la fin de 2004 contre 935 MDT au terme de 2003, en accroissement 4,2%
uniquement contre 22,9% une année auparavant. Cette forte décélération trouve son origine
dans la baisse de l encours des crédits octroyés aux entreprises publiques opérant dans les
secteurs des services et de l industrie. Celles évoluant dans le secteur agricole ont
légèrement renforcé leur rythme de progression (36,6% contre 36,5%).

A FINANCEMENT DE L AGRICULTURE ET PECHE

Atteignant 1.841 MDT en 2004 contre 1.769 MDT en 2003, l encours des crédits
dispensés directement ou indirectement au secteur de l agriculture et pêche a connu un
accroissement de 4,1 % contre 12% une année auparavant. Cette décélération s explique
par l important ralentissement du rythme de progression des crédits indirects, ceux à
caractère direct ayant enregistré, plutôt, un léger accroissement.

Passant de 608 MDT en 2003 à 656 MDT en 2004, l encours des crédits indirects a
enregistré une augmentation de 7,9% contre 38,5% une année auparavant. Les nouveaux
crédits octroyés ont bénéficié aux organismes de collecte et de commercialisation de
produits agricoles dont l encours a augmenté de 54 MDT.
Totalisant 1.185 MDT en 2004 contre 1.161 MDT en 2003, l encours des crédits
dispensés directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a progressé de 2,1% contre 1,7%
une année auparavant.
ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)
Crédits à court Crédits à M&L
Total
Désignation terme termes
2003 2004 2003 2004 2003 2004
Crédits directs 507 504 654 681 1.161 1.185
Crédit indirects 458 520 150 136 608 656
.Organismes de commercialisation
de produits agricoles 458 520 86 78 544 598
dont : Office national de l huile 46 47 36 33 82 80
Office des céréales 165 270 - - 165 270
COCEBLE 44 29 4 4 48 33
CCGC 91 72 30 28 121 100
.Entreprises de commercialisation
de matériel agricole 64 58 64 58
Total 965 1.024 804 817 1.769 1.841

1) Crédits à court terme

L encours des crédits d exploitation consentis au secteur de l agriculture et de la pêche


est passé de 789 MDT en 2002 à 965 MDT en 2003 pour atteindre 1.024 MDT au terme de
l année 2004 en progression de 22,3% et de 6,1% successivement. Cette décélération qui
reflète celle des crédits indirects accordés aux organismes de stockage et de commercia-
lisation de produits agricoles a également porté la marque de la baisse des crédits directs.

En effet, l encours des crédits d exploitation dispensés indirectement au secteur de


l agriculture et de la pêche a enregistré une progression 13,5% en 2004 contre 66% l année
précédente, en s élevant à 520 MDT. L augmentation a été relevée au niveau de l encours des
crédits servis aux organismes de commercialisation de produits agricoles et, principalement,
l Office des céréales, dans le cadre du financement de la campagne céréalière jugée moyenne
comparativement à celle exceptionnelle enregistrée une année auparavant.

REPARTITION DES CREDITS ACCORDES EN AU SECTEUR


DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE PAR FORME DE CREDITS

Crédits directs aux agriculteurs Crédits indirects

Revenant de 507 MDT en 2003 à 504 MDT en 2004, l encours des crédits de gestion
alloués directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a connu une baisse de 0,6% contre
-1,4% une année auparavant et ce, malgré l extension du barème des crédits complémentaires
de cultures saisonnières pour le désherbage et la fertilisation d appoint1. L effort de recouvrement
fourni par la Banque nationale agricole s est conjugué à la réalisation d une bonne campagne
agricole qui a permis aux agriculteurs d honorer leurs engagements antérieurs.

1
Note de la BCT aux banques n° 1 du 21 janvier 2004.
2) Crédits d investissement
Totalisant 817 MDT en 2004 contre 804 MDT une année auparavant, l encours des
crédits à moyen et long termes s est accru au même taux que l année précédente, soit 1,6%.
L augmentation a touché les crédits dispensés directement aux agriculteurs et aux
pêcheurs ; en revanche les crédits indirects ont enregistré une baisse.
L encours des crédits d investissement directement accordés aux agriculteurs et aux
pêcheurs s est accru de 4,1% en 2004 contre 4,3% en 2003 passant, ainsi, de 627 MDT en 2002
à 654 MDT en 2003 puis à 681 MDT l année d après. Cette évolution s explique par la reprise
des investissements réalisés par les agriculteurs et pêcheurs consécutivement à la bonne
production agricole et aux mesures de rééchelonnement décidées par les pouvoirs publics.
Revenant de 150 MDT en 2003 à 136 MDT en 2004, l encours des crédits d investisse-
ment dispensés indirectement au secteur de l agriculture et pêche a connu, pour la deuxième
année consécutive, une baisse de 9,3% contre 8,5% une année auparavant. Cette baisse
s explique par le remboursement d annuités relatives aux crédits d investissement par
certaines entreprises agricoles.

B FINANCEMENT DE L INDUSTRIE

L encours des crédits attribués au secteur de l industrie a atteint 7.737 MDT, au terme
de l année 2004, contre 7.299 MDT à la fin de l année précédente, enregistrant ainsi une
augmentation de 6% contre 4,7% une année auparavant.

Cette accélération a intéressé les crédits de gestion, alors que ceux d investissement
ont accusé un ralentissement. Les nouveaux crédits ont profité à toutes les branches
d activité, à l exception de celle de l énergie, du textile-habillement, cuir et chaussures et des
industries diverses.
VENTILATION DE L ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR INDUSTRIEL PAR BRANCHE
D ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2003 2004 2003 2004 2003 2004
Mines 7 5 2 5 9 10
Energie et distribution des eaux 156 154 155 152 311 306
Bâtiment et Travaux publics 631 732 313 333 944 1.065
Industrie agroalimentaire 1.040 1.171 572 574 1.612 1.745
Textile, habillement, cuir et chaussures 617 596 237 250 854 846
Industries mécanique et électrique 914 1.026 457 492 1.371 1.518
Industrie des matériaux de construction,
céramique et verre 447 466 446 449 893 915
Chimie et Caoutchouc 374 404 238 265 612 669
Industries diverses 453 420 240 243 693 663
Total 4.639 4.974 2.660 2.763 7.299 7.737

Atteignant 4.974 MDT en 2004 contre 4.639 MDT en 2003, l encours des crédits de
gestion a augmenté de 7,2% contre 4% une année auparavant. Cette progression a été
constatée, notamment, aux niveaux du bâtiment et travaux publics, de l industrie
agroalimentaire, des industries mécanique et électrique, de l industrie de la chimie et du
caoutchouc et de l industrie des matériaux de construction, de la céramique et du verre.
Totalisant 2.763 MDT en 2004 contre 2.660 MDT l année précédente, l encours des
crédits d investissement a enregistré une augmentation de 3,9% contre 5,9% une année
auparavant. Cette décélération reflète celle de l encours des crédits servis à l industrie des
matériaux de construction, de la céramique et du verre, aux industries mécanique et
électrique et à celle de la chimie et du caoutchouc. En revanche, l encours des crédits
dispensés à la branche de l énergie et de la distribution des eaux s est inscrit en régression.

VENTILATION PAR BRANCHE D'ACTIVITE DE L'ENCOURS DES


CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L'INDUSTRIE EN

% %
% %

%
%

Mines Energie et distribution des eaux


BTP IAA
Textiles, habil., cuir et chaussures IME
IMCCV Chimie et caoutchouc
Industries diverses

1) Mines

L encours des crédits alloués aux entreprises opérant dans le domaine des mines a atteint
10 MDT en 2004 contre 9 MDT en 2003 progressant, ainsi, de 11,1% contre une stagnation
enregistrée une année auparavant. Cette évolution s explique par l augmentation des crédits à
moyen terme qui a, toutefois, été atténuée par la baisse des crédits à court terme.

Après avoir enregistré une augmentation de 16,7% en 2003, l encours des crédits de
fonctionnement servis à cette branche d activité a accusé en 2004 une baisse de 28,6%,
revenant de 7 MDT à 5 MDT. Cette baisse s explique par la diminution du débit en compte
des sociétés opérant dans la branche de l extraction minière.

L encours des crédits d investissement s est, quant à lui, accru en 2004 de 3 MDT
s établissant à 5 MDT, alors qu il a connu une baisse de un million de dinars en 2003.
L augmentation concerne les crédits à moyen terme accordés aux sociétés opérant dans la
branche de l extraction minière.

2) Energie et distribution des eaux

Revenant de 311 MDT en 2003 à 306 MDT en 2004, l encours des crédits accordés
au secteur de l énergie et de la distribution des eaux a accusé une baisse de 1,6% contre
une augmentation de 56,3% une année auparavant. Cette baisse a concerné aussi bien les
crédits de gestion que ceux d investissement.

En effet, l encours des crédits de fonctionnement a enregistré une diminution de 1,2%


en 2004, en se situant à 154 MDT. Si l augmentation de l année 2003 s explique, essen-
tiellement, par les crédits servis, d une part, à la Société tunisienne d électricité et du gaz
(STEG) sous forme de financements en devises pour la réalisation d achats de gaz, à la
Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) au titre des marchés conclus avec des
sociétés pétrolières et, d autre part, aux sociétés d exploitation d eau minérale, la baisse de
l année 2004 est imputable à la diminution du débit en compte de la STEG, des sociétés
d exploitation d eau minérale et des sociétés pétrolières.

Après avoir enregistré une hausse de 9,2% en 2003, l encours des crédits
d investissement a fléchi de 1,9% en 2004. Cette baisse a été relevée au niveau des crédits
d investissement accordés à certaines sociétés d exploitation d eau minérale et d activités
pétrolières et d électricité.

3) Bâtiment et travaux publics

Atteignant 1.065 MDT en 2004 contre 944 MDT en 2003, l encours des crédits
octroyés à cette branche d activité s est accru de 12,8% contre 7,5% une année auparavant.
Cette accélération a touché aussi bien les crédits à court terme que ceux d investissement.

Passant de 313 MDT en 2003 à 333 MDT en 2004, les crédits à moyen et long termes
ont augmenté de 6,4% contre une stagnation en 2003. Cette évolution est due à l accroisse-
ment des crédits à moyen terme accordés aux sociétés de travaux publics pour le
renouvellement d équipements.

De son côté, l encours des crédits de gestion a progressé de 16% en 2004 contre
11,7% en 2003. Les nouveaux crédits ont été consentis sous forme d avances sur créances
administratives et de débit en compte et ont profité aux entreprises de travaux publics.

4) Industrie agroalimentaire

L encours des crédits dispensés à l industrie agroalimentaire qui a bénéficié de la part


la plus importante des crédits orientés vers le secteur industriel, est passé de 1.612 MDT en
2003 à 1.745 MDT en 2004, en accroissement de 8,3% contre seulement 1,2% une année
auparavant. Cette accélération a intéressé uniquement les crédits à court terme, ceux
d investissement ayant connu, plutôt, un ralentissement.

Totalisant 1.171 MDT en 2004 contre 1.040 MDT en 2003, l encours des crédits de
fonctionnement s est accru de 12,6% contre 1,3% une année auparavant. Les nouveaux
crédits ont été octroyés, essentiellement, sous forme de débit en compte courant, de
financement de stocks et de crédits de préfinancement des exportations. Ils ont profité,
surtout, aux unités de conditionnement et d exportation d huile, à celles de fabrication de
pâtes alimentaires, aux minoteries et aux unités de production de boissons gazeuses.

Atteignant 574 MDT en 2004 contre 572 MDT en 2003, l encours des crédits d inves-
tissement a enregistré un accroissement de 0,3% seulement contre 1,1% en 2003. C est
que l octroi de nouveaux crédits au profit de sociétés opérant dans diverses activités de la
branche dont, notamment, des minoteries, des unités de fabrication de pâtes alimentaires et
certaines unités de confiserie, a été compensé, en partie, par le remboursement de crédits
en cours.

5) Textile, habillement, cuir et chaussures

Revenant de 854 MDT en 2003 à 846 MDT en 2004, l encours des crédits consentis
aux entreprises opérant dans cette branche a continué à baisser pour la deuxième année
consécutive. La nouvelle baisse a touché les crédits à court terme, ceux à moyen et long
termes ayant enregistré un accroissement.

En baisse de 3,4% en 2004, contre 0,6% en 2003, l encours des crédits de gestion n a
atteint que 596 MDT. Cette régression a été enregistrée au niveau des sociétés relevant
des branches du textile et de l habillement et a été observée, essentiellement, au niveau de
leurs débits en comptes courants.

Pour ce qui est des crédits d investissement et après avoir stagné en 2003, leur
encours a connu une augmentation de 5,5% en 2004 en passant à 250 MDT. Les nouveaux
crédits octroyés ont servi, principalement, au financement d investissements de création et
d extension d entreprises de confection ainsi qu à la mise à niveau de certaines entreprises
de la branche.

6) Industries mécanique et électrique

Passant de 1.371 MDT en 2003 à 1.518 MDT en 2004, l encours des crédits
dispensés aux entreprises relevant de la branche des industries mécanique et électrique a
connu une progression de 10,7%, contre un accroissement de 2,4% uniquement, une année
auparavant. Cette accélération a été enregistrée au niveau de l encours des crédits de
fonctionnement, alors que celui des crédits d investissement a connu un ralentissement.

En effet, l encours des crédits de fonctionnement s est élevé de 914 MDT en 2003 à
1.026 MD en 2004, en accroissement de 12,3%, contre une baisse de 2,2% une année
auparavant. Cette évolution s explique, essentiellement, par l augmentation de l encours des
crédits consentis sous forme de débits en compte courant, d escompte commercial sur la Tunisie
et de financement de stocks et a profité aux diverses sociétés de la branche, en particulier, celles
de l industrie métallique, de la mécanique générale et de la construction métallique.

Quant aux crédits d investissement, ils se sont inscrits en hausse de 7,7% contre
13,1% en 2003. Cette progression a profité, essentiellement, aux unités opérant dans les
industries mécanique et métallique.

7) Industrie de matériaux de construction, de la céramique et du verre

L encours des crédits alloués aux entreprises exerçant dans l industrie de matériaux de
construction, de la céramique et du verre est passé de 893 MDT en 2003 à 915 MDT en
2004, soit un accroissement de 2,5% contre 6,4% une année auparavant. Cette décélération
a résulté de la baisse du rythme de progression de l encours des crédits d investissement,
tandis que les crédits à court terme ont connu une accélération passant, d une année à
l autre, de 447 MDT à 466 MDT.

L encours des crédits d investissement s est inscrit en augmentation de 0,7% contre 11,8%
en 2003. Les nouveaux crédits ont permis de financer le programme de mise à niveau de certaines
cimenteries ainsi que les investissements d extension et de création réalisés dans d autres
entreprises opérant, notamment, dans les domaines de la céramique et de la briqueterie.

8) Chimie et Caoutchouc

L encours des crédits dispensés aux unités opérant dans cette branche d activité est
passé de 612 MDT en 2003 à 669 MDT en 2004, en accroissement de 9,3% contre 8,9%
une année auparavant. Cette accélération s explique par la hausse du rythme de
progression de l encours des crédits à court terme, celui des crédits d investissement ayant
connu une décélération.

Atteignant 404 MDT en l an 2004 contre 374 MDT en 2003, l encours des crédits de
gestion a enregistré une augmentation de 8% contre 4,8% une année auparavant. Les
nouveaux crédits ont profité, essentiellement, à des unités de fabrication de plastique et de
pneumatique sous forme d escompte commercial et d avances en compte courant ainsi qu à
des sociétés exerçant dans le secteur chimique sous forme d avances en compte courant.

Quant à l encours des crédits d investissement, il est passé, dans le même intervalle,
de 238 MDT à 265 MDT, soit une progression de 11,3% contre 16,1% une année
auparavant. Les nouveaux crédits ont profité, principalement, à des entreprises opérant dans
le domaine du plastique.

9) Industries diverses

Pour la deuxième année consécutive, l encours des crédits dispensés aux unités
exerçant dans les industries diverses a accusé en 2004 une baisse de 4,3% contre 0,1% une
année auparavant. Il est en effet, revenu de 694 MDT en 2002 à 693 MDT en 2003 pour se
situer à 663 MDT en 2004. Ce recul persistant s explique par la baisse du rythme de
progression de l encours des crédits de fonctionnement, celui des crédits d investissement
ayant enregistré un léger accroissement.
Totalisant 420 MDT en 2004 contre 453 MDT en 2003, l encours des crédits de
fonctionnement a baissé de 7,3% contre une légère hausse de 0,2% une année auparavant.
La baisse a touché, essentiellement, des unités de production de bois et de papier au niveau
de leurs débits en compte courant.
S agissant de l encours des crédits à moyen et long termes, il a enregistré un léger
accroissement de 1,3% en 2004 contre une baisse de 0,8% en 2003. Les nouveaux crédits
ont été consentis à des unités produisant du papier dans le cadre du financement de projets
de mise à niveau et d extension.
C FINANCEMENT DES SERVICES
Passant de 12,6 milliards de dinars à la fin de 2003 à 13,4 milliards de dinars au terme
de l année 2004, l encours des crédits octroyés au secteur tertiaire s est accru de 6% contre
5,6% une année auparavant. Cette accélération a touché uniquement les crédits
d investissement qui, en se situant à 8.760 MDT en 2004 contre 7.929 MDT en 2003, se
sont accrus de 10,5% contre 3% une année auparavant. Cette évolution a intéressé à des
degrés différents toutes les branches d activité de ce secteur.
REPARTITION DE L'ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU
SECTEUR DES SERVICES EN PAR BRANCHE D'ACTIVITE

%
%
%

% %
%

Transport & télécommunications Tourisme


Promotion Immobilière Commerce
Autres services Crédits aux particuliers
Quant aux crédits de fonctionnement qui sont revenus de 4.708 MDT en 2003 à
4.641 MDT en 2004, ils ont accusé une régression de 1,4% contre un accroissement de
10,1% une année auparavant. Cette baisse a été relevée au niveau de toutes les branches
d activité, à l exception du commerce.
VENTILATION DE L ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2003 2004 2003 2004 2003 2004
Transport et télécommunications 274 250 394 375 668 625
Tourisme 1.040 1.027 2.241 2.306 3.281 3.333
Promotion immobilière 467 454 707 744 1.174 1.198
Commerce 2.228 2.321 771 912 2.999 3.233
Autres services 699 589 743 818 1.442 1.407
Crédits aux particuliers - - 3.073 3.605 3.073 3.605
Total 4.708 4.641 7.929 8.760 12.637 13.401

1) Transport et télécommunications

Totalisant 625 MDT en 2004 contre 668 MDT en 2003, l encours des crédits servis à
cette branche d activité a accusé une régression de 6,4% contre une baisse de 1,9% une
année auparavant. Cette évolution s explique aussi bien par la baisse des crédits
d investissement que par celle des crédits de fonctionnement.

Revenant de 274 MDT en 2003 à 250 MDT en 2004, l encours des crédits à court
terme a enregistré une baisse de 7% contre une progression de 7% une année auparavant.
Cette régression a touché certaines entreprises publiques de la branche, notamment la
Société nationale des chemins de fer tunisiens et la Société Tunisair, ainsi que certaines
sociétés privées de transport routier.

Atteignant 375 MDT en 2004 contre 394 MDT en 2003, l encours des crédits d inves-
tissement a accusé une régression de 4,8% contre 7,5% une année auparavant. Cette
baisse a été relevée, principalement, au niveau de la Société Tunisair, de la Société de
transport de Tunis (STT), de la Société nationale des chemins de fer tunisiens, d autres
entreprises publiques de transport régional et de certaines sociétés privées de transports
maritime et terrestre.

2) Tourisme

Passant de 3.281 MDT en 2003 à 3.333 MDT en 2004, l encours des crédits servis au
secteur touristique a progressé de 1,6% contre 5,1% une année auparavant. C est que
l augmentation des crédits d investissement a été compensée en partie par la baisse des
crédits à court terme.

Se situant à 2.306 MDT en 2004 contre 2.241 MDT en 2003, l encours des crédits
d investissement alloués en faveur du secteur touristique s est accru de 65 MDT ou 2,9%
contre 0,5% en 2003. Quant à l encours des crédits à court terme qui est revenu de
1.040 MDT en 2003 à 1.027 MDT en 2004, il a accusé une baisse de 1,3% contre une
augmentation de 16,7 % une année auparavant.

La baisse des crédits d exploitation conjuguée à une augmentation de ceux


d investissement s explique, essentiellement, par le fléchissement des débits en compte
courant suite, notamment, à l amélioration de la campagne touristique, par la consolidation
des impayés enregistrés par certaines unités hôtelières dans le cadre de l assainissement
de l endettement du secteur ainsi que par la régularisation d avances sur crédits à moyen et
long termes consentis au titre du financement de projets de création, d extension et de
rénovation, suite au déblocage de crédits d investissement relatifs à ces projets.

3) Promotion immobilière

S élevant à 1.198 MDT en 2004 contre 1.174 MDT en 2003, l encours des crédits
consentis en faveur de cette branche d activité a progressé de 2% contre 5,7% une année
auparavant. Le ralentissement du rythme de progression s explique par la baisse de
l encours des crédits de fonctionnement qui n a pu être compensée par l accroissement des
crédits à moyen et long termes.

Passant de 707 MDT en 2003 à 744 MDT en 2004, l encours des crédits d investisse-
ment a progressé de 5,2% contre une baisse de 1,9% une année auparavant. Cette reprise
est imputable au déblocage de nouveaux crédits d investissement pour le financement de
projets immobiliers et d habitation ainsi qu à la transformation en crédits à moyen terme
d avances consenties sous forme de débits en compte en faveur de promoteurs immobiliers
privés et publics.

Concernant l encours des crédits de fonctionnement, il est revenu de 467 MDT en


2003 à 454 MDT en 2004, en baisse de 2,8% contre une progression 19,7% une année
auparavant.

4) Commerce

Totalisant 3.233 MDT en 2004 contre 2.999 MDT en 2003, l encours des crédits
alloués à ce secteur s est accru de 7,8% contre 5,8% une année auparavant. L accélération
reflète celle de l encours des crédits d investissement, celui des crédits de fonctionnement
ayant plutôt connu une décélération.

Atteignant 2.321 MDT en 2004 contre 2.228 MDT en 2003, l encours des crédits de
fonctionnement dispensés, notamment, sous forme de débits en compte courant et
d escompte commercial, a connu une progression de 4,2% contre 5,9% une année
auparavant. Les nouveaux crédits ont profité aux entreprises opérant dans différentes
branches commerciales, à l exception du commerce de textile et cuir.

Quant à l encours des crédits d investissement qui a totalisé 912 MDT en 2004 contre
771 MDT en 2003, il s est accru de 18,3% contre 5,5% une année auparavant. Cette
évolution a touché le commerce divers (57 MDT), le commerce de matières premières, de
matériaux et de combustibles (29 MDT), le commerce agricole et alimentaire (19 MDT), le
commerce de quincaillerie, de machines et de véhicules (19 MDT) et le commerce de textile
et cuir (17 MDT).

5) Autres services

Revenant de 1.442 MDT en 2003 à 1.407 MDT en 2004, l encours des crédits mis en place
en faveur d entreprises opérant dans cette branche d activité a enregistré une régression de 2,4%
contre une augmentation de 3,9% une année auparavant. L augmentation des crédits d investis-
sement s est conjuguée à un fléchissement des crédits de fonctionnement.

Passant de 743 MDT en 2003 à 818 MDT en 2004, l encours des crédits d investissement a
progressé de 10,1% contre une baisse 1,3% une année auparavant. Les nouveaux crédits ont été
alloués, principalement, au financement du programme de mise en force de sociétés de leasing et
pour la rénovation et à la création de certaines polycliniques.

Concernant l encours des crédits à court terme qui est revenu de 699 MDT en 2003 à
589 MDT en 2004, il a connu une régression de 15,7% contre un accroissement 10,1% une
année auparavant. Cette baisse a été relevée au niveau du débit en compte des entreprises
de la branche notamment des sociétés de leasing et de factoring.

6) Crédits aux particuliers

L endettement global des particuliers auprès des banques, tel que recensé par la
centrale des crédits aux particuliers, a totalisé 3.605 MDT à la fin de 2004, en progression
de 17,3% contre 8,4% une année auparavant. Les nouveaux crédits ont servi, principa-
lement, à financer l acquisition de logements neufs et l aménagement ou l extension
d anciens logements dont l encours s est élevé à 2.265 MDT au terme de l année 2004
contre 2.091 MDT une année auparavant, en progression de 8,3 % contre 14,4%.

Les autres crédits qui ont servi, notamment, à couvrir des dépenses courantes,
l acquisition de matériaux de construction, d équipements ménagers et de véhicules sont
passés de 982 MDT en 2003 à 1.340 MDT en 2004, enregistrant ainsi un accroissement de
36,5%.
VI. LE MARCHE FINANCIER

Le bilan de l activité du marché financier, pour l année 2004, a été mitigé. Ainsi,
l affermissement des émissions par appel public à l épargne (APE) s est accompagné
d échanges de capitaux peu étoffés et d une décélération des indices boursiers.
Par ailleurs, alors qu aucune introduction nouvelle n a été relevée, pour la seconde
année consécutive, la cote de la bourse a enregistré la radiation des Ateliers Mécaniques du
Sahel (AMS), à partir du 26 janvier 2004, suite à l offre publique de retrait (OPR) réalisée
dans le cadre de la privatisation de la société.
PRINCIPAUX INDICATEURS DU MARCHE FINANCIER (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004
Volume des émissions par APE 2.789 2.976 2.752 2.305 2.800
- Etat (BTA et BTCT) 2.522 2.510 2.473 2.123 2.596
- Entreprises (titres de capital et
emprunts obligataires) 267 466 279 182 204
Volume des émissions par APE/épargne
nationale (en %) 45,3 43,8 41,6 32,5 35,7
Volume des émissions par APE des en-
treprises/FBCF du secteur privé (en %) 7,0 11,1 6,7 4,3 4,7
Volume global des transactions 1.814 1.204 1.006 8 689
dont : Cote de la bourse (b) 919 509 343 238 317
Nombre de sociétés cotées (en unité) 42 45 46 4 44
Capitalisation boursière (a) 3.889 3.276 2.842 2. 3.085
Capitalisation boursière/PIB (en %) 14,6 11,4 9,5 9,2 8,8
Indice BVMT en points (base 465,77
le 31/03/98) 1.424,91 996,09 782,93 ,78 974,82
TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997) 1.442,61 1.266,89 1.119,15 1. ,1 1.331,82
Taux de rotation(b/a) (en %) 23,6 15,5 12,1 ,0 10,3
Taux de liquidité (en %) 46 49 42 38
OPCVM
-Nombre (en unité) 28 34 35 36 34
-Actifs gérés 1.398 1.452 1.512 1.673
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et Conseil du marché financier (CMF)

I ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER

1) Le marché primaire

Après deux années consécutives de baisse, le volume global des émissions par APE a
enregistré en 2004 une hausse de 21,5%, en totalisant 2.800 MDT, évolution qui a concerné aussi
bien les BTA que les titres de capital.
Rapporté à l épargne nationale, le volume des émissions par APE a ainsi enregistré,
d une année à l autre, un léger accroissement passant de 32,5% à 35,7%.
De même, sa part dans la formation brute de capital fixe (FBCF) s est améliorée, dans
le même intervalle, passant de 30,6% à 35,7%.
S inscrivant en nette augmentation, les émissions de l Etat se sont élevées à 2.596 MDT
contre 2.123 MDT une année auparavant. Cet accroissement n a néanmoins concerné que les
émissions de BTA dont le volume est passé, d une année à l autre, de 1.039 MDT à 1.916 MDT,
en augmentation de 84,4%.
En revanche, les émissions de bons du Trésor à court terme (BTCT) ont été fortement
réduites, pour la troisième année consécutive, puisqu elles n ont totalisé que 680 MDT contre
1.084 MDT en 2003 accusant, ainsi, un repli de 37,3%.

La structure des émissions reflète une préférence marquée du Trésor pour les émissions
de longues échéances, au détriment des produits courts qui s inscrit dans le cadre de l action de
reprofilage de la dette publique entamée depuis quelques années.
Ainsi, la part des BTA dans le total des émissions n a cessé de s affermir, d une année à
l autre, accaparant 73,8% du total des émissions de bons du Trésor contre 48,9% et 30,5%
respectivement en 2003 et 2002.
Aussi, la répartition des bons du Trésor émis par maturité fait-elle ressortir une
concentration sur les lignes de BTA à 10 ans qui ont totalisé 1.320 MDT, soit 68,9% du montant
global de BTA émis, ainsi que l émission exclusive de BTCT à 52 semaines. Cela a allongé
l échéance moyenne de la dette intérieure au-delà de l objectif de maturité moyenne de 4 ans
visé par le programme indicatif de financement de l Etat pour l année 2004, l échéance
moyenne de la dette publique ayant été de 4 ans et 11 mois, au 31 décembre 2004, contre
3 ans et 5 mois à fin 2003 et 2 ans et 9 mois à fin 2002.
Néanmoins, en dépit de la consolidation du volume des émissions de bons du Trésor, les
montants servis, au cours de l année 2004, n ont satisfait que près du tiers de la demande des
soumissionnaires, la Banque Centrale de Tunisie ayant mobilisé, au cours du mois d avril 2004,
pour le compte de l Etat, un emprunt obligataire d une valeur de 450 millions d euros sur le
marché financier international.
VOLUME DES EMISSIONS PAR APE1 (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Volume des émissions par APE 2.752 2.305 2.800 -447 495
*Titres de capital 46 57 93 11 36
. Emissions du secteur bancaire 0 0 83 0 83
Nombre d opérations (en unités) 0 0 3 0 3
. Emissions du secteur non bancaire 46 57 10 11 -47
Nombre d opérations (en unités) 11 16 8 5 -8
*Titres de créance 2.706 2.248 2.707 -458 459
a Obligations 233 125 111 -108 -14
. Emissions du secteur bancaire 100 0 20 -100 20
Nombre d opérations (en unités) 3 0 1 -3 1
. Emissions du secteur du leasing 96 97 85 1 -12
Nombre d opérations (en unités) 8 8 6 0 -2
. Emissions des autres secteurs 37 28 6 -9 -22
Nombre d opérations (en unités) 6 4 1 -2 -3
b Titres publics 2.473 2.123 2.596 -350 473
Bons du Trésor assimilables (BTA) 754 1.039 1.916 285 877
Bons du Trésor à court terme
(BTCT) 1.719 1.084 680 -635 -404
Source :CMF

En dépit de la forte demande de bons du Trésor et l engouement des soumissionnaires


pour les titres longs face à une offre plus limitée, les TMP à l émission ont accusé une baisse
générale et continue qui a touché notamment les BTA de longue maturité.

1
Les statistiques y afférentes sont établies sur la base des dates de visa du CMF pour les titres de capital et les
obligations et des dates d adjudication pour les titres publics.
Ainsi, le TMP de la ligne de BTA de 10 ans à 7,5% avril 2014 sur laquelle le Trésor a
réalisé les plus gros tirages pour l année considérée, est revenu de 7,401% en avril à
6,963% au titre de l adjudication du mois de décembre.

En revanche, les TMP à l émission des BTCT se sont situés à des niveaux très
proches du TMM, demeuré stable au niveau de 5% tout au long de l année, évoluant dans
une fourchette étroite comprise entre 5,098% et 5,246%.

Sur le plan réglementaire, il y a lieu de souligner que la base des personnes éligibles à
l achat et à la souscription de bons du Trésor a été élargie ; la circulaire aux intermédiaires
agréés n° 2004-03 datée du 19 juillet 2004 a autorisé les personnes physiques et morales non
résidentes de nationalité étrangère à souscrire et à acheter des BTA dans la limite de 5% de
l encours de chaque ligne d émission, après l annonce des résultats des adjudications.
Cependant, malgré la mise en place du cadre légal, aucune opération d achat ou de
souscription par des étrangers non résidents n a été réalisée au cours de l année 2004.

S agissant des émissions privées, elles ont progressé de 12,1%, en s élevant à


204 MDT contre 182 MDT, une année auparavant.

La part de ces émissions dans la FBCF du secteur privé s est élevée, d une année à
l autre, de 4,3% à 4,7%.

Concernant les émissions de titres de capital, elles se sont inscrites en nette


progression de 63,2% passant, d'une année à l autre, de 57 MDT à 93 MDT.

Les émissions en numéraire, qui ont été initiées uniquement par les sociétés cotées,
se sont remarquablement consolidées, totalisant 70 MDT, soit 75,3% du montant global des
émissions contre, respectivement, 19 MDT et 33,3% en 2003.

Cependant, le nombre des sociétés ayant procédé à des augmentations de capital en


numéraire a été limité en 2004 ; l accroissement constaté au niveau des capitaux frais levés a
concerné notamment deux banques cotées de la place, avec un montant total de 68 MDT1.

Sur le compartiment obligataire, les émissions de titres de créance ont été modestes
accusant un repli de 11,2% par rapport à leur niveau de 2003. D une année à l autre, elles
sont revenues de 125 MDT à 111 MDT, montant souscrit en totalité2, et nettement en deçà
de ceux enregistrés au titre des années 2002 et 2001, soit 233 MDT et 297 MDT,
respectivement.

Le marché obligataire a enregistré le lancement de 8 emprunts par 7 sociétés faisant


appel public à l épargne pour des montants individuels relativement faibles variant entre
6 MDT et 20 MDT, pour des durées allant de 5 à 7 ans et à des taux fixes variant de 7% à 7,4%
ou des taux variables compris dans une fourchette de 1,25% à 1,5% au-dessus du TMM.

Les émissions d emprunts obligataires par les sociétés de la cote se sont élevées à
95 MDT, soit 85,6% du volume global émis, contre 97 MDT et 77,6%, l année précédente.

Au niveau de la répartition des émetteurs par secteur, on relève une concentration sur
les emprunts émis par les sociétés de leasing qui ont été, comme à l accoutumée, les plus
actives sur le marché obligataire.
1
Il s agit des augmentations de capital en numéraire initiées par la BIAT et l UIB pour des montants respectifs
de 32 MDT et 36 MDT.
2
Sur ce total, 31 MDT ont été souscrits en 2005.
Ainsi, 5 établissements de crédit-bail, dont 4 cotés, ont procédé à l émission de
6 emprunts obligataires pour une enveloppe globale de 85 MDT, représentant 76,6% du
total des émissions ; les autres opérations ont été réalisées par une banque de la cote et
une unité hôtelière non cotée pour des montants respectifs de 20 MDT et 6 MDT.

La structure des souscripteurs aux emprunts obligataires émis a été pratiquement


conforme à celle de l année précédente.

En effet, comme pour l année 2003, les caisses de retraite ont été totalement absentes
du marché puisqu elles n ont souscrit à aucun emprunt obligataire tandis que les SICAV ont
consolidé leur position, accaparant la part la plus importante du volume global des
souscriptions, soit 65,8% correspondant à un montant de 73 MDT.

En revanche, la part des souscriptions des banques qui avait culminé à 24,8% en
2003, s est nettement repliée pour retrouver son niveau de 2002. Ainsi, leurs souscriptions
ont chuté, d une année à l autre, de 31 MDT à 9 MDT, correspondant à une part de 8,1% du
volume global souscrit.

La part des souscriptions revenant aux compagnies d assurance s est inscrite en


légère amélioration, progressant d une année à l autre de 12% à 14,4%, soit des volumes
correspondants respectifs de 15 MDT et 16 MDT ; la part des personnes physiques est
demeurée pratiquement inchangée au niveau de 4,5%.

Les souscripteurs continuent à privilégier les emprunts émis à taux fixes. En effet,
5 emprunts obligataires sur les 8 émis en 2004, ont été lancés à deux taux différents, l un
fixe et l autre indexé sur le TMM. Ces emprunts dont l enveloppe globale a porté sur 75 MDT
ont été souscrits à hauteur de 88%, correspondant à un montant de 66 MDT, à taux fixe.

Par ailleurs, l année 2004 a enregistré, pour la première fois, le remboursement


anticipé total pour une enveloppe s élevant à 39 MDT de 4 emprunts obligataires émis pour
un montant global de 51 MDT1.

Le CMF a autorisé la société Héla Electroménager et Confort (BATAM), au cours des


mois de mai et septembre 2004 à différer les échéances de deux emprunts obligataires émis
au cours des années 1998 et 2000, la demande de report ayant été motivée par le retard
enregistré dans la mise en uvre du plan de redressement de ladite société.

2) Le marché secondaire

Le volume global des échanges de capitaux a poursuivi, en 2004, son mouvement


baissier entamé depuis quelques années. Il s est, en effet, inscrit en régression de 27,3% en
revenant à 689 MDT contre 948 MDT, une année auparavant. L activité sur ce marché a,
toutefois, été caractérisée par des évolutions disparates au niveau des différents
compartiments.

a) La cote de la bourse

En l absence de nouvelles introductions, le fait saillant sur la cote de la bourse a été la


radiation des Ateliers Mécaniques du Sahel (AMS), suite à une offre publique de retrait, ce
qui a réduit le nombre des sociétés admises à la cote à 44 unités.

1
Il s agit des emprunts obligataires BMG99, BTKD2000, CPSCL2001 et VAGA2003 pour des montants respectifs
de 3,6 MDT, 14 MDT, 14,48 MDT et 6,5 MDT.
Par ailleurs, au cours des mois d octobre et de novembre, le Conseil d Administration
de la Bourse a donné son accord pour l admission des actions des sociétés Générale
Industrielle de Filtration -GIF filter- et l accumulateur tunisien -ASSAD- au premier marché
de la cote de la bourse par OPV pour des capitalisations respectives de 16,7 MDT et
27,1 MDT ; l opération d introduction en bourse devait être finalisée au cours du premier
trimestre de l année 2005.

En matière d indices boursiers, le mouvement ascendant constaté au terme de l année


2003 s est poursuivi au cours du premier semestre de l année suivante. L indice de
référence TUNINDEX a enregistré à fin juin une hausse de 6% par rapport à son niveau du
31 décembre 2003, avant de connaître une phase de stagnation qui a perduré tout au long
du second semestre.
Ainsi, TUNINDEX a clôturé l année 2004 à un niveau de 1.331,82 points, en hausse
de 6,5% par rapport à celui de la fin de l année précédente contre un gain de 11,7% une
année auparavant.
L indice BVMT qui a terminé l année à 974,82 points, a connu pratiquement la même
évolution, affichant une amélioration de 7,2% au terme du premier semestre 2004 avant
d accuser une baisse de 3,2% au titre du deuxième semestre. Ainsi, la hausse constatée au
31 décembre 2004 n a été que de 3,7%, taux nettement en deçà du gain annuel de 20%
réalisé au cours de l année précédente.
Les augmentations modestes des indices au cours de l année 2004 sont dues, en
particulier, au recul des valeurs phares, tels que les titres SFBT et SOTETEL dont les cours
ont accusé des baisses respectives de 15,3% et 34,8%.
Du côté de la cote de la bourse, le volume global des transactions s est affermi au
cours de l année 2004, sans pour autant renouer avec son niveau record de
509 MDT enregistré en 2001. Ainsi, il s est inscrit en hausse de 33,2%, en s élevant à
317 MDT, dont 89,3% au titre d échanges d actions.
L augmentation enregistrée a été encore plus importante pour le nombre des titres
traités qui est passé, d une année à l autre, de 13 millions à 21 millions, soit une progression
de 63,5%.
EVOLUTION DES ECHANGES DE TITRES SUR LE MARCHE SECONDAIRE
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2002 2003 2004 Variations en %
2003/2002 2004/2003
Volume global des transactions 1.006 948 689 -5,8 -27,3
*Nombre de titres traités (en milliers) 43.208 47.232 43.546 9,3 -7,8
.Cote de la bourse 343 238 317 -30,6 33,2
*Nombre de titres traités (en milliers) 17.044 12.921 21.127 -24,2 63,5
.Hors-cote 66 67 20 1,5 -70,1
*Nombre de titres traités (en milliers) 3.022 3.251 2.209 7,6 -32,1
.Opérations d enregistrement et
déclarations 597 643 352 7,7 -45,3
*Nombre de titres traités (en milliers) 23.142 31.060 20.210 34,2 -34,9
Source : BVMT

La consolidation de l activité sur la cote s explique par le volume important des


transactions de bloc qui s est élevé à 50 MDT, soit 15,8% des échanges contre 21 MDT et
8,8%, au titre de l année précédente, ainsi que par le regain de confiance des investisseurs
dû, en partie, à la reprise des investissements étrangers en bourse.
L analyse de la répartition des titres de capital échangés fait ressortir une
concentration sur un nombre assez restreint de valeurs, 7 sociétés cotées ayant accaparé
plus de la moitié de l enveloppe globale des transactions.
Tunisiair qui est actuellement en phase de restructuration et qui a renoué avec les
bénéfices après plusieurs exercices déficitaires, a été la valeur la plus active et ce, aussi
bien en termes des capitaux échangés que du volume de titres traités.
Les autres valeurs phares ayant accaparé une part importante des capitaux traités
sont la BT, SOMOCER et la BIAT et ce, en raison notamment de l opération d augmentation
de capital qui a profité au titre BIAT ainsi que de l engouement des investisseurs étrangers
qui ont concentré leurs achats sur ces titres.
VOLUME DES TRANSACTIONS PAR TYPE DE VALEUR MOBILIERE
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004
2003/2002 2004/2003
Ensemble du marché 1.006 948 689 -5,8 -27,3
.Actions et droits 994 921 653 -7,3 -29,1
.Obligations et titres publics 12 27 36 125,0 33,3
Cote de la bourse 343 238 317 -30,6 33,2
.Actions et droits 334 213 283 -36,2 32,9
.Obligations et titres publics 9 25 34 177,8 36,0
Hors-cote 66 67 20 1,5 -70,1
.Actions et droits 63 65 18 3,2 -72,3
.Obligations 3 2 2 -33,3 -
Opérations d enregistrement et
déclarations (actions et droits) 597 643 352 7,7 -45,3
Source : BVMT

Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le secteur bancaire a continué à dominer les
échanges de capitaux sur la cote, sa part dans l enveloppe traitée totale ayant été de 34%,
soit la même proportion enregistrée au titre de l année précédente.
La part du secteur des industries s est, quant à elle, légèrement consolidée passant
d une année à l autre de 29% à 32% et ce, en dépit de la radiation des AMS ; alors que le
secteur des services n a accaparé que 19% des capitaux traités contre 27% en 2003.
L amélioration du niveau des transactions sur la cote a eu une influence positive sur le
taux de rotation et le taux de liquidité du marché qui sont passés respectivement de 8% et
33% en 2003 à 10,3% et 38% en 2004.

Evolution quotidienne des indices boursiers (en points)

déc- juin- déc- juin- déc-


Indice BVMT Indice TUNINDEX
Quant à la capitalisation boursière, elle s est inscrite en hausse de 3,7% par rapport à
son niveau atteint en 2003 pour atteindre 3.085 MDT et ce, en dépit de la réduction du
nombre des sociétés cotées. La part du secteur bancaire qui est demeurée prépondérante
est restée pratiquement inchangée au niveau de 52%.

Il y a lieu de relever, cependant, que la part de la capitalisation boursière dans le PIB a


continué sur la même tendance baissière constatée au cours des années précédentes, ce
rapport s étant établi à 8,8% pour l année 2004 contre 9,2% et 9,5% respectivement au titre
des années 2003 et 2002.
EVOLUTION DES INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Fin de période Déc. Déc. 2004 Variations en %
Déc.2003/ Déc.2004/
Désignation 2002 2003 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2002 Déc.2003
-Indice BVMT (en points) 782,93 939,78 1.002,05 1.006,98 1.023,51 974,82 20,0 3,7
-TUNINDEX (en points) 1.119,15 1.250,18 1.302,41 1.324,63 1.315,52 1.331,82 11,7 6,5
-Capitalisation boursière
(en MDT) 2.842 2.976 3.070 3.063 3.050 3.085 4,7 3,7
Source :BVMT

En ce qui concerne les cours des actions cotées, ils ont enregistré des taux de
croissance variant entre 3,1% et 175% pour 28 titres, avec une progression record pour le
titre Magasin Général qui a largement profité de l effet d annonce du désengagement total
ou partiel de l Etat via la cession d un bloc de contrôle à des privés.

Les 16 valeurs restantes ont, en revanche, affiché des rendements négatifs allant de
-65,7% à -1,8%, le titre Tunisie Lait étant celui qui a connu la plus forte baisse, en raison,
notamment du niveau élevé des pertes cumulées qui s étaient élevées à plus de la moitié de
ses fonds propres, tel qu il ressort de ses états financiers provisoires arrêtés au
30 juin 2004.
b) L hors-cote, les opérations d enregistrement et les déclarations
L hors-cote a été le compartiment le plus touché par le recul du volume des
transactions.
Ainsi, le volume global des échanges de capitaux sur l hors-cote a accusé une baisse
sensible par rapport aux années précédentes, revenant à 20 MDT contre 67 MDT
en 2003, soit une baisse de l ordre de 70%. Le nombre des titres traités a également chuté
du tiers, revenant, d une année à l autre, de 3,3 millions à 2,2 millions.

Aussi, les opérations d enregistrement et les déclarations se sont-elles inscrites en net


repli par rapport aux années précédentes, leur volume ayant été seulement de 352 MDT
en 2004 contre une enveloppe de 643 MDT une année auparavant. De même, le nombre des
titres traités et des contrats conclus a régressé de 34,9% pour s établir à 20,2 millions au titre
de l année 2004.

Il y a lieu de souligner, à cet égard, que le volume relativement faible des enregistre-
ments est dû au fait que, contrairement aux années précédentes, l année 2004 a été
caractérisée par l absence d opérations importantes de privatisation ; les volumes mensuels
des opérations d enregistrement les plus importants ont été enregistrés au cours des mois de
septembre et de décembre pour des montants respectifs de 64,2 MDT, dont 39 MDT se
rapportant à la privatisation de la Cimenterie d Enfidha, et 85,7 MDT.

Au niveau de la répartition sectorielle des opérations d enregistrement, le secteur du


bâtiment et des matériaux de construction a devancé les autres secteurs, accaparant 22,2%
du volume global. Il est suivi par les secteurs du tourisme et de l agro-alimentaire, avec des
parts respectives de 17,9% et 10,2%.

En matière d investissements étrangers de portefeuille, l année 2004 a été marquée


notamment par le retour des capitaux arabes.

Ainsi, aussi bien les acquisitions que les cessions d actions sur les marchés de la cote et
du hors-cote se sont inscrites en hausse par rapport à leurs niveaux de l année 2003,
s élevant respectivement de 36,8 MDT à 62,7 MDT et de 19,1 MDT à 32,9 MDT, le solde net
étant passé de 17,7 MDT à 29,8 MDT.

Du coté des opérations d enregistrement, bien que les volumes globaux des acquisitions
et des cessions effectuées se soient établis à des montants nettement en deçà de ceux
enregistrés au titre de l année 2003, ces opérations ont dégagé un solde net de 21,6 MDT
contre un solde négatif de 10,8 MDT l année précédente.

Le solde net des investissements étrangers s est ainsi inscrit, d une année à l autre, en
forte hausse, s élevant de 6,9 MDT à 51,4 MDT.

En 2004, les acquisitions des étrangers ont concerné notamment les titres SOMOCER,
SIAME, BIAT et BT qui ont accaparé, à eux seuls, 78% du volume global des achats sur le
marché ; étant précisé que ces transactions ont particulièrement profité à SOMOCER et à la
SIAME qui ont connu la plus forte hausse du taux de participation étrangère.
II ACTIVITE DES ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF EN VALEURS
MOBILIERES (OPCVM)
Alors qu aucun nouvel agrément n a été accordé en 2004, deux SICAV-mixtes ont été
liquidées, leurs actifs nets respectifs étant demeurés inférieurs à 1 MDT pendant plus de 90
jours successifs. De ce fait, le nombre total des OPCVM en activité est revenu de 36 unités
à 34 unités à fin 2004.
EVOLUTION DE L ACTIVITE DES OPCVM

Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM


Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actifs gérés (en MDT) 1.608 65 1.673 1.908 92 2.000
Nombre d OPCVM
(en unité) 17 19 36 17 17 34
Nombre d actionnaires
(en unité) 25.456 2.069 27.525 27.549 2.211 29.760
Actifs nets par action-
naire (en mDT) 63 31 61 69 41 67

Malgré ces retraits, l évolution favorable de l activité des OPCVM s est poursuivie en
2004. Ainsi, les actifs gérés par ces organismes ont enregistré une hausse de 20% passant
de 1.673 MDT à fin 2003 à 2.000 MDT à fin 2004. De même, ces entités ont continué à
susciter l engouement des épargnants, le nombre total de leurs actionnaires s étant accru de
8% en 2004.

Par ailleurs, la prédominance des OPCVM-obligataires a persisté en 2004, malgré une


légère baisse de leur part dans les actifs gérés qui n a atteint que 95% contre 96% une année
auparavant. Leur part dans le total des actionnaires d OPCVM s est, quant à elle, stabilisée au
niveau de 92%. L actif net moyen de ce type d OPCVM a été de 112 MDT en 2004 et 7 unités
dont l actif dépasse 100 MDT ont accaparé 82% des actifs gérés. L actif net moyen des
OPCVM-mixtes n a été que de 5 MDT pour la même année et l activité de ces organismes est
demeurée assez concentrée avec 3 unités détenant 63% du portefeuille total.
REPARTITION DES OPCVM PAR CLASSE
2003 2004
Actif net Actif net
Désignation Nombre Nombre Nombre Nombre
moyen moyen
OPCVM actionnaires OPCVM actionnaires
en MDT en MDT
1- OPCVM-obligataires
[1 à 10 MDT[ 3 5 484 2 5 482
[10 à 50 MDT[ 7 28 2.220 4 19 808
[50 à 100 MDT] 0 0 0 4 64 1.974
> 100 MDT 7 200 22.752 7 223 23.900
Sous-total1 17 95 25.456 17 112 27.164
2- OPCVM-mixtes
< 1 MDT 3 0,9 209 3 0,8 40
[1 à 10 MDT] 12 11 157 3 19 462
> 10 MDT 3 11 157 3 19 462
Sous-total2 18 4 2.069 17 5 2.211
Total général 35 46 27.525 34 59 29.375

L accroissement de l actif net des OPCVM s explique surtout par l effet collecte, résultant
de la différence entre les souscriptions et les rachats de la période et traduisant la réussite des
organismes concernés à attirer de nouveaux capitaux. Ainsi, pour l ensemble des OPCVM, on
a enregistré un effet collecte positif de 304 MDT résultant de souscriptions nouvelles pour
2.227 MDT contre des rachats effectués pour 1.923 MDT. Ainsi, le flux net de capitaux
collectés a enregistré une hausse de 127% par rapport à son niveau atteint en 2003.
EVOLUTION DES CAPITAUX COLLECTES PAR LES OPCVM (EFFET COLLECTE) (En MDT)

Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM


Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Souscriptions 1.719 51 1.770 2.115 112 2.227
Rachats 1.59 43 1.636 1.835 88 1.923
Flux net 126 8 134 280 24 304

Ensuite, l effet coupon rend compte des montants décaissés par ces entités en tant que
dividendes. Ces dividendes ont totalisé 71 MDT en 2004 contre 66 MDT l année précédente.
Enfin, l effet prix mesure la performance de gestion des OPCVM provenant, essentiellement,
des revenus réalisés sur les titres détenus en portefeuille. Celui-ci, a légèrement augmenté à
94 MDT contre 92 MDT en 2003
EFFETS EXPLICATIFS DE L EVOLUTION DE L ACTIF NET DES OPCVM (En MDT)

Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM


Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actif net début
de période 1.455 57 1.511 1.606 65 1.671
Effet collecte +126 + +13 +280 +24 +304
Effet prix +88 +4 +92 +89 +5 +94
Effet coupon -63 -3 -66 -68 -3 -71
Total effets +15 + +160 +301 +26 +327
Actif net fin de
période 1.606 65 1.671 1.907 91 1.998

Concernant en particulier les OPCVM-obligataires, ils ont pu collecter 280 MDT


supplémentaires en 2004 contre 126 MDT l année précédente. Les dividendes versés par
ces organismes ont été de 68 MDT, en hausse de 5 MDT par rapport à l année précédente.
L effet prix s est, quant à lui, stabilisé autour de 89 MDT.
Les capitaux collectés par les OPCVM-mixtes ont, pour leur part, enregistré une
hausse de 24 MDT en 2004 contre 8 MDT en 2003. Les dividendes versés se sont stabilisés
autour de 3 MDT et la performance de gestion de ces OPCVM s est améliorée passant,
d une année à l autre, de 4 MDT à 5 MDT.

En ce qui concerne la composition de l actif géré par les OPCVM-obligataires


en 2004, la part des obligations de sociétés est revenue à 21% contre 27% l année
précédente. Cette baisse a profité aux BTA dont la part s est située à 38% contre 29% en
2003. Quant aux placements monétaires et autres placements à court terme, ils se sont
inscrits en hausse avec 23% de l actif géré contre 20% une année auparavant. Les liquidités
ne représentent plus que 14% des actifs gérés contre 18% en 2003.
COMPOSITION DE L ACTIF GERE PAR LES OPCVM (En MDT)

Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM


Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actions 32 35 67 42 35 77
Obligations de sociétés 445 9 454 399 11 410
BTA 463 8 471 728 22 750
BTNB 60 1 61 36 1 37
Placements monétaires
et autres placements
à court terme 315 5 320 442 9 451
Liquidités 294 7 301 261 15 276
Total 1.608 65 1.673 1.908 92 2.000
Source : CMF

Pour les OPCVM-mixtes, le poids des actions a diminué de 54% en décembre 2003
à 38% en décembre 2004, au profit des BTA dont la part est remontée dans le même
intervalle de 12% à 24%. Les placements monétaires et autres placements à court terme,
ainsi que les liquidités se sont inscrits en hausse à 10% et 16% de l actif géré contre
respectivement 8% et 11% une année auparavant.

Le rendement moyen des OPCVM-obligataires a poursuivi son mouvement à la baisse


pour se situer à 4,36% contre 4,42% en 2003. Quant au rendement moyen des OPCVM-mixtes,
il s est inscrit en hausse à 6,48% continuant le mouvement amorcé une année auparavant.
TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES OPCVM (En %)
Désignation 2002 2003 2004
OPCVM obligataires 4,54 4,42 4,36
OPCVM mixtes -7,71 4,71 6,48
Source : CMF

.
LES ETATS FINANCIERS DE LA
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
LES ETATS FINANCIERS DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

I CADRE JURIDIQUE ET REFERENTIEL COMPTABLE

Les états financiers de la Banque Centrale de Tunisie sont élaborés en conformité


avec les dispositions de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958, portant création et
organisation de la Banque Centrale de Tunisie, d une part, et les normes comptables
tunisiennes, tout en tenant compte des spécificités de l activité de la BCT , d autre part.

Pour les domaines qui ne sont pas traités par des normes comptables tunisiennes
spécifiques, ce sont les normes comptables internationales et les principes comptables
généralement admis qui s appliquent.

Les états financiers de la BCT comprennent :

- le bilan,
- l état des engagements hors bilan,
- le compte de résultat,
- les notes aux états financiers.

Afin de faciliter la lecture des états financiers de la Banque Centrale de Tunisie,


certaines modifications ont été introduites aux états financiers de l exercice 2004, dont les
principales sont les suivantes :

Publication de l état des engagements hors bilan et des notes aux états financiers en
tant qu éléments constitutifs des états financiers de la Banque.

Mise en évidence du total des capitaux propres de la Banque et ce, en les


distinguant des passifs.

Défalcation de l ancien poste du passif « Autres engagements à vue et à terme » en


quatre postes distincts :

- comptes courants en dinars des organismes étrangers,


- engagements en devises envers les intermédiaires agréés,
- comptes étrangers en devises,
- autres engagements en devises.

Les comptes de dépôt de fonds du personnel et les comptes similaires, ont été intégrés
dans le poste « créditeurs divers ».

Les « Ecarts de conversion et de réévaluation » ont été individualisés sous une


rubrique distincte du passif.

Les « provisions pour charges de fabrication des billets, monnaies et médailles »


ont été mises en évidence sous une rubrique spécifique du passif, alors qu elles étaient
auparavant intégrées dans le poste « comptes d ordre et à régulariser » et ce, en vue de
faire apparaître les ressources affectées au financement des charges sus-indiquées, celles-
ci n étant plus financées par le budget de fonctionnement de la Banque.

Reclassement des rubriques de charges, en avançant les charges financières sur


les dépenses d administration. Ces dernières ont été subdivisées en trois rubriques comme
suit :

- charges de personnel
- charges générales d exploitation
- charges de fabrication des billets, monnaies et médailles.

II PRINCIPES COMPTABLES ET REGLES D EVALUATION

A ENCAISSE-OR

Les avoirs en or de la Banque sont évalués au cours officiel de l or tel qu arrêté par le
décret-loi n°64-18 du 28 septembre 1964 portant définition du dinar. En effet, l article 2 dudit
décret stipule que « la parité officielle du dinar est fixée à 1,69271 gramme d or fin pour un
dinar ». Il s ensuit qu un gramme d or fin équivaut à 0,590768649 dinar.

Après la dévaluation du dinar en 1986, en application du décret n°86-785 du 18 août


1986, le cours officiel de l or s est établi à 0,6498475 dinar pour un gramme d or fin.

B ACTIFS ET PASSIFS EN DEVISES

Les actifs et passifs libellés en devises sont convertis en dinar aux « taux de référence
comptable » qui demeurent fixes pour une durée d un mois.

Les taux de référence comptable représentent les cours moyens ( cours achat + cours
vente/2 ) fixés par la BCT le dernier jour ouvrable de chaque mois.

Les actifs et passifs libellés en devises sont réévalués à chaque fin de mois. Les pertes
et les gains latents résultant des réévaluations mensuelles, sont comptabilisés dans le
compte de bilan « écarts de conversion ».

C PRISE EN COMPTE DES PRODUITS ET DES CHARGES

1) La constatation des produits et des charges obéit au principe comptable de


« l indépendance des exercices ». Ainsi, les produits et les charges sont rattachés à
l exercice comptable au cours duquel ils sont acquis ou dus.

2) Les produits et les charges découlant des opérations en monnaies étrangères sont
convertis en dinar aux taux de change en vigueur le jour de leur réalisation.

3) A la clôture de l exercice, le solde du compte « écarts de conversion » est traité,


selon le cas, comme suit :

- solde débiteur : le montant total du solde est comptabilisé comme charge de


l exercice,

- solde créditeur : il n est comptabilisé dans le compte de résultat comme gains


de change au titre des réajustements des comptes en devises, que le montant restant après
estimation de la partie du solde sus-indiqué devant être reportée à l exercice suivant pour
couvrir les pertes de change éventuelles qui seraient enregistrées au cours dudit exercice.

4) Sont constatées en résultat, comme gains ou pertes de change, les différences qui
se dégagent entre les taux de change en vigueur le jour des opérations et les taux de
référence comptable. En effet, ces gains et ces pertes découlent de transactions réalisées.

D LES IMMOBILISATIONS

La comptabilisation des immobilisations corporelles et incorporelles, s effectue par


l application de la règle du « coût historique », c est à dire au coût de leur acquisition ou au
coût réel décaissé pour leur réalisation, pour ce qui concerne les constructions.

A l exception des terrains, les immobilisations sont amortissables d une manière


linéaire sur la durée de vie estimée de l immobilisation et ce, par l application des taux usuels
pour chaque catégorie de bien immobilisé. Pour certains équipements spécifiques à la BCT
tels que les équipements de la caisse, la durée de vie et le taux d amortissement considérés
sont déterminés par référence à l expérience de leurs utilisateurs.

Les immobilisations corporelles sont composées, notamment, des terrains, des


constructions, des équipements techniques, du matériel informatique, des équipements de la
caisse, du matériel de transport et des équipements de bureau.

Les immobilisations incorporelles sont constituées par les logiciels informatiques.

E LES TITRES

1) Le portefeuille des titres de placement libellés en devises, faisant partie de la


rubrique « avoirs en devises », est évalué au prix du marché à la date de clôture de
l exercice.

Les moins-values latentes découlant de la différence entre la valeur comptable


(éventuellement corrigée des amortissements des primes et décotes) et la valeur de marché
des titres, donnent lieu à la constatation de provisions pour dépréciation. Les plus-values
latentes ne sont pas constatées.

2) Les titres en dinar achetés dans le cadre des opérations d open market, sont
évalués au prix du marché à la date de clôture du bilan. Les moins-values ou les plus-values
latentes résultant de la réévaluation sont comptabilisées dans le compte de bilan « écarts de
réévaluation ».

F PORTEFEUILLE-TITRES DE PARTICIPATION

Le portefeuille-titres de participation de la BCT est composé des actions qu elle a


souscrites dans le cadre de l article 53 de ses statuts et qui représentent les parts lui
revenant dans le capital de certains organismes et entreprises non résidentes ainsi que des
entreprises résidentes ayant pour objet la gestion des services bancaires communs.

Ces actions sont comptabilisées au prix de leur acquisition correspondant à leur valeur
nominale.
III EXPLICATIONS DETAILLEES DES POSTES DES ETATS FINANCIERS

A NOTES AUX ETATS FINANCIERS

NOTE 1 : POSITION DE RESERVE AU FMI

La position de réserve au FMI constitue la partie souscrite en devises de la quote-part


de la Tunisie au capital de cette institution. Elle représente la différence entre le montant
total de la quote-part de la Tunisie (286,5 millions de DTS ) et les avoirs en dinar du FMI,
logés dans son compte n° 1 ouvert sur les livres de la BCT.

A l instar des avoirs en devises, la position de réserve au FMI fait partie des réserves
internationales de la Tunisie. En effet, en cas de besoin de soutien à la balance des
paiements, ces actifs de réserve libellés en DTS, pourraient faire l objet de tirages sur le FMI,
sans conditions préalables, et ce, en les convertissant en monnaies qui soient plus librement
convertibles.

NOTE 2 : AVOIRS ET PLACEMENTS EN DTS

Ce poste regroupe :

- le solde du compte en DTS ouvert au nom de la BCT sur les livres du FMI. Au
31 décembre 2004, ce solde s élevait à 6 millions de DTS, soit l équivalent, à cette même
date, de 11,1 millions de dinars.

- le montant en DTS représentant la contribution de la BCT au fonds fiduciaire


FRPC1-PPTE2 administré par le Fonds monétaire international. Le montant de cette
contribution s élève à 2,4 millions de DTS, soit l équivalent de 4,4 millions de dinars.

NOTE 3 : AVOIRS EN DEVISES

Les avoirs en devises sont composés, essentiellement, des dépôts à terme et des titres.

NOTE 4 : COMPTES DE COOPERATION ECONOMIQUE

Ce poste renferme l encours des aides financières extérieures accordées au


Gouvernement Tunisien dans le cadre de la coopération économique bilatérale avec les pays
étrangers et dont la gestion est confiée à la Banque Centrale en vertu de conventions
d exécution conclues avec des banques centrales ou d autres institutions financières
désignées par leurs gouvernements respectifs pour assurer la gestion de ces aides
financières. Ce poste constitue la contrepartie du poste « Comptes de Coopération
Economique » figurant au passif du bilan et qui enregistre les engagements de la Banque
Centrale envers les institutions financières étrangères intervenantes dans ce cadre. Eu égard
au rôle d intermédiaire qui lui est confié dans ce domaine, les opérations exécutées dans le
cadre précité, ne génèrent, en aucune manière, des charges ou des produits pour la Banque.
Le montant de la différence qui se dégage entre les postes d actif et de passif
(19,6 MDT) représente la contre-valeur en dinar des soldes des comptes spéciaux ouverts
au nom de la Banque Centrale de Tunisie sur les livres des banques centrales ou des
institutions financières étrangères concernées, arrêtés au 31/12/2004. Ces soldes
constituent les devises qui sont à la disposition de la Banque pour financer les importations

1
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
2
Pays Pauvres Très Endettés.
de biens et services dans le cadre des projets ou des programmes spécifiés dans les
conventions de coopération économique bilatérale. Ils sont considérés comme des avoirs en
devises à utilisation conditionnée et sont comptabilisés, sur les livres de la Banque, dans le
compte « avoirs en devises affectés » au sein du poste « avoirs en devises », alors que leur
contrepartie est enregistrée au poste de passif « comptes de coopération économique ».

NOTE 5 : CONCOURS AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT LIES AUX


OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

Ce poste fait apparaître l encours des concours aux établissements de crédit dans le
cadre des opérations de politique monétaire.

Le montant de 90 millions de dinars figurant sous cette rubrique au 31 décembre 2004,


représente le montant d une opération d injection de liquidités à 24 heures effectuée à la
date précitée.

NOTE 6 : CREANCES ACHETEES FERME

Le montant enregistré au sein de ce poste représente l encours des créances sur l Office
national de l huile (104,2 MDT) et de l Office des céréales (218,7 MDT) achetées ferme par la
BCT, auprès de la Banque Nationale Agricole, avec la garantie de l Etat, depuis décembre 1996.

NOTE 7 : AVANCE A L ETAT RELATIVE A LA SOUSCRIPTION AUX FONDS


MONETAIRES

Cette rubrique loge la contre-valeur en dinars de la quote-part de la Tunisie dans le


capital des deux institutions financières suivantes :

- Le Fonds monétaire international : le montant total de la souscription de la Tunisie au


capital de cette institution s élève à 286,5 millions de DTS, dont 266,3 millions souscrits en
dinars et crédités dans le compte N° 1 du Fonds monétaire international, et 20,2 millions
souscrits en devises convertibles.

- Le Fonds monétaire arabe : le montant total de la souscription de la Tunisie au


capital de cette institution s élève à 7 millions de dinars arabe de compte dont 0,1 million
souscrit en monnaie locale et crédité dans le compte en dinars du Fonds monétaire arabe
ouvert sur les livres de la Banque Centrale, et 6,9 millions souscrits en devises convertibles.
Il est à noter que le dinar arabe de compte est égal à 3 DTS.

Les souscriptions en dinars au capital de ces deux institutions, enregistrées au crédit


de leurs comptes respectifs ouverts sur les livres de la Banque Centrale, subissent un
réajustement annuel pour tenir compte de l évolution du taux de change des DTS par rapport
au dinar tunisien et ce, par référence aux cours fixés par le Fonds monétaire international.

NOTE 8 : AVANCE PERMANENTE A L ETAT

Ce poste renferme le montant de l avance permanente accordée à l Etat en vertu des


dispositions de la convention conclue, à cet effet, entre la Banque Centrale et le Ministère
des Finances le 29 juin 1970 en application de la loi n° 70-22 du 7 mai 1970 relative à
l assainissement des finances publiques. L Etat paye en contrepartie de cette avance un
intérêt au taux annuel de 0,5%.
NOTE 9 : AVANCE REMBOURSABLE A L ETAT

Ce poste enregistre l encours de l avance remboursable à l Etat accordée en vertu de


la convention citée ci-dessus et ce, contre le paiement d un intérêt au taux annuel de 3%.

NOTE 10 : COMPTE COURANT POSTAL

Le montant enregistré dans ce poste représente le solde du compte courant ouvert au


nom de la Banque Centrale de Tunisie sur les livres du Centre des Chèques Postaux. Ce
montant est considéré comme une avance indirecte au Trésor.

NOTE 11 : VALEURS EN COURS DE RECOUVREMENT

Le montant enregistré dans ce poste représente la situation débitrice nette des


comptes de recouvrement des valeurs y compris les chèques dont, notamment, les chèques
tirés au profit du Trésor. La Banque Centrale verse au compte courant du Trésor les
montants de ces chèques dès leur réception et se charge, par la suite, de leur recouvrement.

NOTE 12 : EFFETS A L ENCAISSEMENT

Le montant enregistré dans ce poste représente l encours des titres souscrits en faveur
de l Etat et notamment les obligations cautionnées souscrites pour le règlement des taxes et
autres. Ces titres sont conservés dans le portefeuille de la Banque Centrale de Tunisie
jusqu à leur échéance.

NOTE 13 : PORTEFEUILLE-TITRES DE PARTICIPATION

Le montant enregistré dans ce poste concerne la participation de la Banque Centrale


de Tunisie dans le capital des institutions suivantes :

- Union Tunisienne de Banques : 7,153 millions d euros

- La société SWIFT : 750,00 euros

- La Banque Africaine d Import-Export : 10 millions de dollars US

- Le Programme de Financement
du Commerce Interarabe : 1,250 million de dollars US

- La Société Interbancaire de
Télécompensation (SIBTEL) : 105 mille dinars tunisiens

NOTE 14 : DEBITEURS DIVERS

On trouve dans ce poste, essentiellement, l encours des différents types de crédits


accordés aux agents et qui sont financés sur la réserve pour fonds social. Cet encours a
atteint 22,1 millions de dinars au 31 décembre 2004.

NOTE 15 : COMPTES D ORDRE ET A REGULARISER ( ACTIF )

Ce poste renferme, essentiellement, les charges payées d avance, les produits à


recevoir, ainsi que les autres montants débiteurs en attente de régularisation.
NOTE 16 : COMPTES DU GOUVERNEMENT

Ce poste contient, essentiellement, le solde du compte courant du Trésor (663,7 MDT), le


solde des comptes spéciaux du gouvernement tunisien en devises qui enregistrent les tirages
sur les crédits et les dons extérieurs octroyés à l Etat ou à des établissements publics avec la
garantie de l Etat (231,1 MDT), ainsi que les soldes des autres comptes relatifs aux divers fonds
gérés par la Banque Centrale pour le compte de l Etat tels que le Fonds de promotion et de
décentralisation industrielle (FOPRODI) et le Fonds national de promotion de l artisanat et des
petits métiers (FONAPRA ).

NOTE 17 : ALLOCATIONS DE DROITS DE TIRAGE SPECIAUX

Ce poste englobe la contrepartie des montants cumulés des DTS alloués par le Fonds
monétaire international à la Tunisie, en sa qualité de pays membre. S élevant à
34,243 millions de DTS au 31 décembre 2004, ces DTS devraient être restitués au Fonds
monétaire international en cas d annulation des DTS. Ces allocations constituent, ainsi, un
engagement à durée indéterminée envers le Fonds monétaire international.

NOTE 18 : COMPTES COURANTS EN DINARS DES ORGANISMES ETRANGERS

Ce poste englobe les soldes des comptes ouverts en dinars au nom des organismes
étrangers tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque africaine
de développement et le Fonds monétaire arabe.

Le solde du compte N° 1 du Fonds monétaire international, comportant le montant de


la souscription de la Tunisie en dinar au capital du Fonds, constitue la plus importante
composante de ce poste (491,1 MDT).

NOTE 19 : ENGAGEMENTS EN DEVISES ENVERS LES I.A.T

Ce poste renferme les avoirs en devises à vue des intermédiaires agréés, d une part,
et l encours des emprunts de la Banque Centrale sur le marché monétaire en devises,
d autre part.

NOTE 20 : COMPTES ETRANGERS EN DEVISES

Il s agit des comptes ouverts en devises étrangères ou en dinar tunisien convertible, au


nom de banques ou d institutions non résidentes.

NOTE 21 : AUTRES ENGAGEMENTS EN DEVISES

Ce poste englobe, d une part, l encours des emprunts auprès du Fonds monétaire
arabe au titre des deuxième et troisième facilités d ajustement structurel (respectivement
8,1 millions de DTS et 15,5 millions de DTS), et d autre part, le solde du compte spécial de
dépôt en devises ouvert au nom du Fonds d Abu Dhabi pour le développement économique
arabe en vertu d une convention signée à cet effet avec la Banque Centrale de Tunisie
(18,6 millions de dollars US).

NOTE 22 : DEPOSANTS D EFFETS A L ENCAISSEMENT

Ce poste représente la contrepartie du poste d actif « Effets à l encaissement ». La


différence entre ces deux postes représente la valeur des titres échus envoyés pour
recouvrement et dont le montant n a pas encore été encaissé.
NOTE 23 : ECARTS DE CONVERSION ET DE REEVALUATION

Ce poste comporte, d une part, la partie du solde créditeur du compte « écarts de


conversion », retenue comme provision pour la couverture du risque des variations des taux
de changes durant l exercice 2005 (42 MDT), et d autre part, la plus-value dégagée de la
réévaluation au prix de marché, des titres achetés dans la cadre des opérations d open
market (0,2 MDT).

NOTE 24 : CREDITEURS DIVERS

Ce poste englobe, essentiellement, les comptes de dépôt des agents de la Banque et


les comptes similaires, les retenues d impôts à la source au profit de l Etat, les montants des
contributions au titre de la couverture sociale en attente de paiement et les montants des
saisies arrêts opérées sur les comptes courants.

NOTE 25 : COMPTES D ORDRE ET A REGULARISER ( PASSIF)

Ce poste renferme, essentiellement, les montants créditeurs en attente de


régularisation, les charges à payer, les produits perçus d avance et la contrepartie de la
position de réserve au Fonds monétaire international.

NOTE 26 : RESERVES

Ce poste se compose de :
- la réserve légale : 3 MDT
- la réserve spéciale : 32,8 MDT
- la réserve pour fonds social : 22,8 MDT
- la provision pour construction d immeubles : 18 MDT

NOTE 27 : LES ENGAGEMENTS HORS BILAN

L état des engagements hors bilan comporte les engagements de garantie et les
engagements sur les opérations de swap de devises :

- Les engagements de garantie

Sont enregistrés dans ce poste, les emprunts obligataires (capital et intérêts) émis par
la Banque Centrale de Tunisie pour le compte du Gouvernement Tunisien sur les marchés
financiers étrangers (marchés japonais, américain et européen) ainsi que certains emprunts
extérieurs de l Etat (capital et intérêts), contractés dans le cadre de la coopération
économique bilatérale. Ces emprunts sont gérés par la Banque Centrale pour le compte de
l Etat tout en signant des engagements envers la partie étrangère (banque étrangère ou
institution financière ) pour le règlement des échéances de ces emprunts.

Du fait que les engagements financiers de la Banque Centrale, issus des emprunts
cités ci-dessus, leur correspond un engagement similaire de la part de l Etat pour le
remboursement de toutes les échéances des emprunts concernés ainsi que le règlement de
toutes les charges financières y afférentes, il a été retenu le choix de les comptabiliser sur
les livres de la Banque en tant qu engagements hors bilan. Ces engagements sont, en effet,
considérés comme des engagements par signature et ce, en application de la convention
comptable de la « prééminence du fonds sur la forme ».
- Les engagements sur les opérations de swap de devises

Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements


reçus (devises à recevoir) dans le cadre d opérations de swap de devises effectuées pour
couvrir le risque de change relatif à certains emprunts obligataires libellés en yen japonais.

NOTE 28 : AUTRES PRODUITS SUR OPERATIONS EN DEVISES

Ce poste englobe, essentiellement, les commissions perçues sur les opérations de


change (26,2 MDT) et le net des gains de change issus de la différence entre les taux de
change en vigueur à la date des opérations en devises et les taux de référence comptable
(15,8 MDT ).

NOTE 29 : AUTRES CHARGES SUR OPERATIONS EN DEVISES

Ce poste renferme, essentiellement, les charges relatives aux instruments de


couverture du risque de change (swap de change, swap de devises,...) ainsi que les charges
représentant l étalement de la prime sur les titres en devises.

B ANALYSE DES PRINCIPALES VARIATIONS DES ETATS FINANCIERS

Le total du bilan de la Banque Centrale de Tunisie s est établi à 6.307,8 MDT au


31 décembre 2004 contre 5.468,3 MDT en 2003, soit un accroissement de 839,5 MDT ou 15,4%.

Quant au résultat d exploitation, il a atteint 155 MDT contre 102,1 MDT en 2003, soit
une progression de 52,9 MDT ou 51,8%.

Ces évolutions s expliquent, essentiellement, par l affermissement des réserves de


change d une part, et la forte appréciation de l euro, d autre part.

1) Evolution des postes du bilan

a) Du côté de l actif

Les avoirs en devises ont enregistré une hausse de 1.210,2 MDT ou 34,1 % passant,
d une année à l autre, de 3.550,1 MDT à 4.760,3 MDT. Cette augmentation est attribuable
essentiellement à l amélioration des recettes touristiques, l accroissement des exportations
du secteur agricole et l encaissement de la deuxième tranche de la licence GSM
(223 millions de dollars US), d une part, et aux tirages effectués sur les emprunts extérieurs
et surtout l emprunt obligataire en euro émis pour le compte de l Etat d un montant de
450 millions d euros, d autre part.

L augmentation des avoirs en devises a eu un effet expansif sur la liquidité bancaire,


surtout durant le troisième trimestre de l année, réduisant ainsi l intervention de l Institut
d émission sur le marché monétaire. Aussi, l encours des concours aux établissements de
crédit hors opérations d open market, a-t-il baissé, d une fin d année à l autre, de 345 MDT.

En revanche, le solde du portefeuille des bons du Trésor achetés dans le cadre des
opérations d open market a atteint 27,6 MDT au 31 décembre 2004, contre 5,2 MDT en 2003.

Il est à noter, dans ce contexte, que la moyenne annuelle du volume global du


refinancement a enregistré une diminution de 77,1 MDT, revenant de 400,3 MDT en 2003 à
323,2 MDT en 2004.
D un autre côté, l encours des créances achetées ferme a baissé de 80,7 MDT et ce,
suite au remboursement par le Trésor de la huitième tranche au titre des créances sur
l Office des céréales et l Office national de l huile.

Quant à l avance à l Etat relative à la souscription aux fonds monétaires, elle a augmenté
de 11,6 MDT suite au réajustement annuel des comptes en dinars du Fonds monétaire
international. Ceci reflète l appréciation des droits de tirage spéciaux par rapport au dinar.

b) Du côté du passif

Les billets et monnaies en circulation ont enregistré une hausse de 302,1 MDT
passant, d une fin d année à l autre, de 2.809 MDT à 3.111,1 MDT.

Les comptes du Gouvernement ont connu, de leur côté, une augmentation de 157,2 MDT
résultant, essentiellement, de l accroissement du solde du compte courant du Trésor.

Les engagements en devises envers les intermédiaires agréés ont également


augmenté de 247,4 MDT reflétant l accroissement des avoirs en devises du système
bancaire, déposés auprès de la Banque Centrale.

Quant à l accroissement enregistré au niveau du poste « écarts de conversion et de


réévaluation », il s explique, essentiellement, par le solde créditeur du compte « écarts de
conversion » (42 MDT ) et ce, après intégration dans le compte de résultat d un montant de
93,9 MDT et le maintien de 42 MDT comme provision pour la couverture des risques de
variation des taux de change durant l année 2005, contre 10,8 MDT maintenus en 2003
comme provision pour l exercice 2004.

Il est à remarquer, dans ce cadre, que les plus-values nettes enregistrées au titre du
réajustement des comptes libellés en devises au courant de l exercice 2004, ont atteint
125,1 MDT reflétant, essentiellement, la forte appréciation de la monnaie européenne.

Par ailleurs, l augmentation enregistrée, d une année à l autre, au niveau du « comptes


d ordre et à régulariser » s explique, essentiellement, par la partie restante en devises des
recettes de la deuxième tranche de la licence GSM (123,8 millions de dollars US), qui demeure à
la disposition du Trésor Tunisien, en attendant son virement à son compte courant en dinar.

2) Etat des engagements hors bilan

Les engagements de garantie ont augmenté, d une fin d année à l autre, de 837,1 MDT
suite notamment à l enregistrement du principal et des intérêts de l emprunt obligataire libellé
en euro émis en 2004 pour le compte du Gouvernement Tunisien, d un montant de
450 millions d euros.

Quant aux engagements donnés et reçus sur les opérations de swap de devises, ils ont
diminué, respectivement, de 206,4 MDT et 176,3 MDT suite au remboursement des tranches
échues en 2004 au titre de la couverture des emprunts obligataires libellés en yen japonais.

3) Résultat d exploitation

a) Les produits

Le total des produits a augmenté, d une année à l autre, de 77 MDT, passant de


183 MDT en 2003 à 260 MDT en 2004, soit une hausse de 42,1%.
En effet, malgré la persistance du niveau bas des taux d intérêt sur les marchés
internationaux, les produits des placements en devises ont progressé de 23,2 MDT dont
15,4 MDT au titre des intérêts sur le portefeuille-titres et 7,8 MDT au titre des intérêts sur les
dépôts à terme. Ces évolutions sont dues à l accroissement sensible des avoirs en devises.

Par ailleurs, les gains de change dégagés du réajustement des comptes libellés en
devises et transférés du compte « écarts de conversion » au compte de résultat ont atteint
93,9 MDT.

Les autres produits sur opérations en devises ont diminué, de leur côté, de 27,3 MDT,
en raison, notamment, de la non réalisation de plus-values sur cession de titres, du fait de la
baisse de leurs prix sur les marchés internationaux, contrairement à l année 2003 au cours
de laquelle ont été enregistrées des plus-values d un montant de 25,6 MDT.

Concernant la baisse enregistrée au niveau de la rubrique « produits divers » d un


montant de 5,9 MDT, elle tient, essentiellement, à la contraction des montants provenant de
reliquats de crédits budgétaires non utilisés relatifs aux budgets de l année 2002 et ceux
d avant, s élevant à 6,9 MDT en 2003, alors que n a été enregistré à ce titre en 2004, qu un
montant de 1,1 MDT, relatif au budget de fonctionnement de l année 2003.

b) Les charges

Le total des charges s est établi à 105,2 MDT contre 81,1 MDT en 2003, soit une
augmentation de 24,1 MDT ou 29,7 %. Cette hausse s explique, en grande partie, d une part,
par l augmentation des autres charges sur opérations en devises d un montant de 11,6 MDT
dont 6,5 MDT provenant de la hausse des charges des opérations de couverture des
emprunts obligataires libellés en yen japonais et de 2 MDT de la hausse des déports des
opérations courantes de swap de change, et d autre part, à la constitution de provisions d un
montant de 8 MDT suite à la baisse de la valeur des titres en devises.

Les charges de personnel ont atteint 33,2 MDT contre 30,5 MDT en 2003, soit une
augmentation de 2,7 MDT, alors que les charges générales d exploitation n ont enregistré
qu une hausse de 0,5 MDT.

4) Répartition du résultat de l exercice

Suite aux évolutions susmentionnées, le résultat de l exercice a atteint 155 MDT contre
102,1 MDT en 2003.

Conformément aux dispositions de l article 68 des statuts de la Banque Centrale de


Tunisie, le Conseil d administration de la Banque a approuvé la répartition du résultat de
l exercice 2004 comme suit :

Résultat de l exercice 154.961.211 dinars


Réserve spéciale 2.500.000 dinars
Réserves pour fonds social 2.000.000 dinars
Provisions pour charges de fabrication
des billets, monnaies et médailles 2.000.000 dinars
Résultats reportés 61.211 dinars
Part revenant à l Etat 148.400.000 dinars
BILAN
(En dinars)
ACTIF Notes 31/12/2003 31/12/2004 Variations
Encaisse-or 4.402.477 4.402.477
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 2.371.793
Position de réserve au FMI 1 36.432.549 37.298.112 865.563
Avoirs et placements en D.T.S. 2 13.634.122 15.497.808 1.863.686
Avoirs en devises 3 3.550.145.086 4.760.304.931 1.210.159.845
Comptes de coopération économique 4 318.959.287 338.269.923 19.310.636
Concours aux établissements de crédit liés
aux opérations de politique monétaire 5 435.000.000 90.000.000 -345.000.000
Titres achetés dans le cadre des opérations
d open market 5.183.253 27.641.327 22.458.074
Créances achetées ferme 6 403.618.333 322.894.667 -80.723.666
Avance à l Etat/souscription aux Fonds
monétaires 7 530.920.248 542.473.086 11.552.838
Avance permanente à l Etat 8 25.000.000 25.000.000
Avance remboursable à l Etat 9 3.053.125 2.553.125 -500.000
Compte courant postal 10 4.999.999 4.999.889 -110
Valeurs en cours de recouvrement 11 12.865.134 10.555.105 -2.310.029
Effets à l encaissement 12 24.639.019 24.223.597 -415.422
Portefeuille-titres de participation 13 24.659.667 25.189.945 530.278
Immobilisations 15.274.639 20.353.490 5.078.851
Débiteurs divers 14 20.786.531 22.216.149 1.429.618
Comptes d ordre et à régulariser 15 36.328.993 31.567.362 -4.761.631
Total de l actif 5.468.274.255 6.307.812.786 839.538.531

PASSIF ET CAPITAUX PROPRES Notes 31/12/2003 31/12/2004 Variations


PASSIF
Billets et monnaies en circulation 2.809.047.705 3.111.097.741 302.050.036
Comptes courants des banques et des
établissements financiers 184.316.493 60.784.440 -123.532.053
Comptes du Gouvernement 16 769.572.974 926.772.873 157.199.899
Allocations de Droits de tirage spéciaux 17 61.725.747 63.393.860 1.668.113
Comptes courants en dinars des organismes
étrangers 18 488.273.336 499.610.539 11.337.203
Engagements en devises envers les I.A.T. 19 411.210.683 658.640.156 247.429.473
Comptes étrangers en devises 20 46.796.153 27.289.420 -19.506.733
Autres engagements en devises 21 60.760.576 66.046.573 5.285.997
Comptes de coopération économique 342.430.132 357.887.239 15.457.107
Déposants d effets à l encaissement 22 26.188.750 26.572.212 383.462
Ecarts de conversion et de réévaluation 23 10.816.240 42.218.711 31.402.471
Créditeurs divers 24 8.509.997 8.534.913 24.916
Provisions pour charges de fabrication des
billets, monnaies et médailles 8.900.000 14.309.053 5.409.053
Comptes d ordre et à régulariser 25 52.921.372 207.141.929 154.220.557
Total du passif 5.281.470.158 6.070.299.659 788.829.501
CAPITAUX PROPRES
Capital 6.000.000 6.000.000
Réserves 26 76.157.560 76.551.916 394.356
Résultats reportés 2.566.844 -2.566.844
Total des capitaux propres avant résultat
de l exercice 84.724.404 82.551.916 -2.172.488
Résultat de l exercice 102.079.693 154.961.211 52.881.518
Total des capitaux propres avant affectation 186.804.097 237.513.127 50.709.030
Total du passif et des capitaux propres 5.468.274.255 6.307.812.786 839.538.531
ETAT DES ENGAGEMENTS HORS BILAN
(En milliers de dinars)
Notes 31/12/2003 31/12/2004 Variations
Engagements de garantie 27 7.200.814 8.037.950 837.136
Emprunts obligataires 6.686.360 7.533.599 847.239
Autres emprunts extérieurs 514.454 504.351 -10.103
Engagements sur opérations de Swap
de devises 27
Engagements donnés sur Swap de
devises 1.017.579 811.169 -206.410
Engagements reçus sur Swap de devises 722.950 546.693 -176.257

COMPTE DE RESULTAT
(En dinars)
Notes 31/12/2003 31/12/2004 Variations
PRODUITS
Produits des opérations d intervention sur le
marché monétaire 22.574.846 20.837.968 -1.736.878
Intérêts sur placements à terme en devises 72.416.072 95.654.358 23.238.286
Autres produits sur opérations en devises 28 71.981.465 44.691.912 -27.289.553
Produits sur opérations avec les
organismes internationaux 3.416.217 1.451.273 -1.964.944
Intérêts des créances sur l Etat 224.094 209.094 -15.000
Intérêts perçus sur les comptes des
banques et des établissements financiers 246.510 283.230 36.720
Produits divers 8.284.164 2.412.502 -5.871.662
Reprises de provisions pour risques 4.000.000 -4.000.000
Reprises de provisions pour charges de
fabrication des billets, monnaies&médailles 540.947 540.947
Reprises de provisions sur titres 168.573 168.573
Gains de change/réajustements des
comptes en devises 93.927.635 93.927.635
Total des produits 183.143.368 260.177.492 77.034.124
CHARGES
Charges des opérations d intervention sur
le marché monétaire 424.794 4.087.020 3.662.226
Intérêts payés sur opérations en devises 5.927.398 6.946.949 1.019.551
Autres charges sur opérations en devises 29 21.791.352 33.411.069 11.619.717
Charges sur opérations avec les
organismes internationaux 5.095.726 3.282.503 -1.813.223
Charges diverses 1.514.657 135.371 -1.379.286
Charges de personnel 30.542.469 33.263.877 2.721.408
Charges générales d exploitation 7.357.022 7.890.969 533.947
Charges de fabrication des billets,
monnaies et médailles 6.250.000 6.490.947 240.947
Dotations aux amortissements des
immobilisations 1.990.147 1.707.576 -282.571
Dotations aux provisions pour dépréciation
des titres 170.110 8.000.000 7.829.890
Total des charges 81.063.675 105.216.281 24.152.606
Résultat de l exercice 102.079.693 154.961.211 52.881.518
RAPPORT DU CENSEUR
SUR L EXERCICE 2004

Monsieur le Ministre,

En exécution des prescriptions légales et conformément à la mission que vous avez


bien voulu me confier, j ai l honneur de vous faire connaître que j ai procédé au contrôle des
comptes de la Banque Centrale de Tunisie arrêtés au 31 décembre 2004.

Ainsi que le prévoit la loi, j ai effectué une série de vérifications et de sondages afin de
m assurer de la conformité du bilan, de l hors-bilan, des comptes de pertes et profits et du
tableau de répartition des résultats de l exercice avec les écritures reprises sur les livres de
la Banque Centrale de Tunisie, d une part, et les prescriptions légales, d autre part.

Ce contrôle m a permis de constater la régularité des opérations ainsi que leur parfaite
conformité avec les règles statutaires.

Le bilan, l hors-bilan et les comptes de pertes et profits ci-joints peuvent être


considérés comme exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2004.

LE CENSEUR

Hédi BEN CHEIKH

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