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Lettre introductive au 47ème Rapport annuel

de la Banque Centrale de Tunisie

présentée à

Monsieur le Président de la
République Tunisienne

au nom du Conseil d’Administration de la

Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR


Gouverneur
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

47ème R A P P O R T D ’ A C T I V I T E

Exercice 2005

Présenté à
Monsieur le Président de la République

au nom du Conseil d’Administration


de la Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR, Gouverneur


Lettre introductive au 47ème Rapport annuel

de la Banque Centrale de Tunisie

présentée à

Monsieur le Président de la
République Tunisienne

au nom du Conseil d’Administration de la

Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Taoufik BACCAR


Gouverneur
Monsieur le Président de la République,

Le quarante-septième rapport annuel de la Banque


Centrale de Tunisie pour l’exercice 2005, que j’ai l’honneur de
vous présenter, analyse la situation économique et financière
de la Tunisie à la lumière des faits saillants ayant marqué la
scène nationale et internationale, et présente les résultats de
gestion de l’Institut d’émission.
Permettez-moi au préalable de signaler la mutation
profonde qui a marqué cette année la place financière à travers
le renforcement de la mission de la Banque Centrale et
l’amorce d’une nouvelle génération de réformes en vue
d’accélérer le processus de modernisation du secteur bancaire,
de consolider ses assises financières et de hisser la qualité de
ses prestations au niveau des standards internationaux, en vue
d’approfondir l’intégration de l’économie nationale dans la
sphère mondiale et consolider la stabilité monétaire et
financière.
Monsieur le Président,
En dépit d’un environnement international marqué par la
flambée sans précédent des prix de l’énergie, la persistance des
tensions géopolitiques et des déséquilibres globaux et la
réapparition des tensions inflationnistes, la croissance
économique mondiale est restée soutenue (4,8%), quoique en
deçà des performances de l’année 2004. Elle couvre cependant
une forte disparité entre les régions et les pays avec, d’une part,
une expansion continue aux Etats-Unis et nettement soutenue
en Chine et en Inde et, d’autre part, une progression modérée
dans la plupart des pays européens et au Japon, ainsi que dans
les pays en développement non producteurs de pétrole.
II
Aux Etats-Unis, la croissance économique s’est située à
3,5% malgré les effets des ouragans, la hausse des prix du
pétrole et le relèvement des taux d’intérêt. Cette croissance
s’est toutefois accompagnée par la recrudescence de l’inflation
et l’aggravation des déficits globaux, en particulier, le déficit
courant qui a atteint le record de 6,4% du PIB.
Dans la Zone Euro, la reprise timide amorcée en 2004 ne
s’est pas confirmée en raison de l’atonie de la demande
intérieure et du ralentissement du processus de construction
européenne. Aussi, le PIB réel de la Zone n’a-t-il progressé que
de 1,3% en 2005. Concomitamment, le déficit budgétaire s’est
élevé à 2,3% du PIB et l’inflation a dépassé l’objectif fixé pour
se situer à 2,2%.
Au Japon, la croissance s’est légèrement consolidée en
2005 atteignant 2,7% grâce surtout au bon comportement de
la demande intérieure. En effet, la consommation des ménages
a été soutenue par la baisse du chômage et la hausse des
salaires, alors que les investissements privés ont été stimulés
par la consolidation de la situation financière des entreprises,
ainsi que par l’assainissement du secteur financier qui a facilité
l’accès aux crédits.
La Chine a pu, en revanche, maintenir, en 2005, une
croissance élevée de 10%, malgré les mesures prises par le
gouvernement pour atténuer les risques de surchauffe de
l’économie. Ce niveau de croissance est imputable, surtout, à
une contribution appréciable du secteur extérieur.
Sur un autre plan, les échanges mondiaux de biens et
services ont accusé un ralentissement qui a touché surtout les
échanges de services en raison de la baisse de l’activité dans
les secteurs du tourisme et du transport aérien.
Les flux d’investissements directs étrangers à travers le
monde ont totalisé, en 2005, environ 900 milliards de dollars,
III
niveau en progression de 29%, bénéficiant, surtout, aux pays
développés et à la Chine.
Les marchés des changes internationaux ont été marqués
par la forte appréciation de la monnaie américaine qui a atteint
environ 14% vis-à-vis de l’euro et du yen, en raison notamment,
de l’élargissement du différentiel de taux d’intérêt et de
croissance en faveur des Etats-Unis. En outre, la Chine a décidé
en juillet 2005, une modification de son régime de change, par
l’abandon de l’ancrage du yuan au dollar et l’adoption d’un
régime plus souple axé sur un flottement contrôlé.
Afin de maîtriser les tensions inflationnistes engendrées,
notamment, par la flambée des prix de l’énergie, les politiques
monétaires ont connu un resserrement dans les pays
industrialisés. C’est ainsi que la Réserve fédérale américaine a
augmenté, à huit reprises en 2005, son principal taux directeur
le portant à 4,25% à la fin de l’année. Pour sa part, la BCE a
augmenté, en décembre 2005 et pour la première fois depuis
juin 2003, son taux directeur de 25 points de base, le relevant à
2,25%.
Le cycle de resserrement des politiques monétaires s’est
poursuivi au cours du premier semestre 2006 pour endiguer les
tensions inflationnistes persistantes, alimentées notamment par
la hausse des prix du pétrole et de plusieurs produits de base
et l’accroissement des liquidités internationales qui s’en est
ensuivi.
Monsieur le Président,
Dans cette conjoncture internationale adverse, l'économie
tunisienne a pu, grâce aux réformes entreprises et à sa plus
grande capacité à réagir face aux chocs externes, poursuivre
sa croissance à un rythme satisfaisant et améliorer ses
fondamentaux.
IV
Le PIB exprimé en termes constants s’est accru de 4,2%,
en dépit du repli de la production du secteur de l’agriculture et
de la pêche de 5%.
Le taux d’investissement est resté stable au niveau de
22,6%, alors que l’investissement direct étranger s’est inscrit en
nette progression en 2005, s’élevant à plus d’un milliard de
dinars.
Sur le plan des échanges commerciaux, les importations et
les exportations de marchandises ont poursuivi leur tendance à
la hausse, entraînant une amélioration significative du taux de
couverture porté à près de 80%. La contraction de plus de 10%
du déficit commercial, conjuguée à des recettes accrues au
titre, notamment, du tourisme a permis de ramener le déficit
courant à son plus bas niveau depuis 17 ans, soit 1,1% du PIB.
La soutenabilité du compte courant telle qu’elle ressort de la
baisse continue du déficit courant durant six années
consécutives reflète l’affermissement de la compétitivité de
l’économie et l’adoption d’une politique de change appropriée.
La conduite d’une politique monétaire adéquate a contribué
à contenir le taux d’inflation à 2% en dépit des pressions
induites par la hausse des prix du pétrole. Le déficit budgétaire
s’est établi, pour sa part, à 2,6% du PIB, avec une pression
fiscale pratiquement stable à 21,3%.
Il apparaît ainsi que l’année 2005 a été marquée par une
bonne maîtrise des équilibres macroéconomiques, fruit de la
conduite de politiques budgétaire, monétaire et de change
harmonieuses. Elle a été également caractérisée par un rythme
de croissance satisfaisant, quoiqu’en deçà des objectifs tracés,
ce qui a permis l’amélioration du revenu par habitant porté à
près de 3.750 dinars. Toutefois et compte tenu de la part
importante de la consommation dans le PIB, la poursuite d’un
tel rythme à l’avenir requiert le renforcement de la contribution
du secteur extérieur et l’investissement privé. La conjugaison
V
des efforts de tous est également requise en vue de rationaliser
la consommation.
Monsieur le Président,
Forte de ses acquis, la Tunisie devra persévérer dans
l’effort afin de réunir les conditions d'assurer la pérennité de son
oeuvre de développement, d’accélérer le rythme de la
croissance, et de bâtir une nouvelle économie à forte
composante de savoir.
La politique résolue pour la promotion et la généralisation
de l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de
communication, appuyée par divers mécanismes de soutien, en
particulier la généralisation des pôles technologiques, des
Instituts supérieurs d'enseignement technologique et des
pépinières d'entreprises, ainsi que par un dispositif financier
incitatif, constitue une base pour l’édification de l’économie du
savoir.
La deuxième phase du Sommet Mondial de la Société
d’Information, tenue à Tunis en Novembre 2005, a été
l’occasion pour la communauté internationale d’apprécier le
potentiel qu’offre la Tunisie dans le domaine des nouvelles
technologies de l'information et de communication grâce
notamment à la disponibilité de ressources humaines
compétentes et une infrastructure en constante amélioration.
Cet évènement dont les retombées positives sont déjà
perceptibles, devra être relayé par une approche spécifique de
prospection et des efforts constants de démarchage des grands
pôles mondiaux dans les secteurs porteurs. Une telle approche
est dictée par le besoin de créer des entreprises de grande
envergure et à fort levier d'emploi et d’exportation, ainsi que par
la forte compétition internationale pour attirer les investisse-
ments directs étrangers.
VI
Si cette stratégie interpelle la contribution de l’ensemble des
intervenants, le secteur bancaire, en particulier, devrait à la
faveur de son réseau de relations internationales, constituer un
important relais pour faire connaître les opportunités d’investis-
sement, non seulement dans les services financiers mais
également dans tous les secteurs innovants.
Monsieur le Président,
Vecteur de croissance économique et de création
d'emplois, l’entreprise occupe une position privilégiée au niveau
de la stratégie économique du pays.
Pour cela, vous avez élevé la création d’entreprises et la
promotion de l’investissement au rang de priorité nationale et
ordonné l’amélioration du cadre institutionnel et réglementaire
ainsi que le développement de mécanismes multiples de
soutien pour promouvoir l'investissement du secteur privé.
Il est aujourd’hui établi que la relance de l’investissement
selon le rythme souhaité demeure tributaire d’un renforcement
de la capacité du pays à générer de nouvelles idées de projets
viables répondant aux exigences d’un environnement ouvert et
fortement concurrentiel.
Dans ce cadre, une série de mesures a été adoptée en vue
d’offrir plus d'opportunités aux investisseurs, à l'instar de la
promotion de la technique de l'essaimage, de l'encouragement
de l'innovation dans le domaine des nouvelles technologies et
la facilitation des procédures et la multiplication des centres
d'affaires qui visent à assurer un meilleur encadrement des
jeunes promoteurs dans la réalisation des idées de projets.
En appui à cette démarche, la Banque Centrale a exhorté
les établissements de crédit à développer leurs capacités de
financement des projets dans les secteurs porteurs et
l’immatériel et à accompagner l’entreprise tunisienne dans son
VII
implantation et ses activités à l’étranger grâce, notamment, à
leurs réseaux de correspondants et une meilleure présence sur
la scène régionale et à soutenir la promotion d’un réseau de
bureaux d’études spécialisés dans l’identification et l’évaluation
des projets, ainsi que la recherche et le démarchage de
partenaires.
Créée selon vos directives en mars 2005, la Banque de
Financement de la Petite et Moyenne Entreprise (BFPME) est
venue enrichir le paysage bancaire national. Conçue comme un
organe fédérateur de l’ensemble des intervenants dans le
financement de la P.M.E et adossée au mécanisme de garantie
géré par la SOTUGAR, la BFPME a déjà apporté une
contribution encourageante à la création de projets et à la
dynamique de l'investissement. Depuis sa création, elle a en
effet approuvé plus de 130 projets dont près de 20% concernent
le secteur des nouvelles technologies. Son intervention a porté
sur un montant d’environ 38 MDT et s’est traduite, compte tenu
de l’effet de levier, par la mobilisation d’une enveloppe globale
d’investissement de 152 MDT. Au regard du nombre de projets
en cours d’étude, le rythme d’intervention de cette banque doit
s’accélérer et un effort particulier devra être consenti en direction
des secteurs innovants.
Parallèlement, l’activité de la Banque Tunisienne de
Solidarité devra être relancée par une meilleure identification
des nouvelles opportunités notamment dans les services et par
l’introduction de plus de souplesse dans ses modalités
d’intervention.
De même, l’ensemble des établissements de crédit est
appelé à s’impliquer davantage dans la restructuration
financière des entreprises et particulièrement celles admises au
programme de mise à niveau, ainsi que le financement de la
transmission des entreprises, en vue de garantir la pérennité du
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tissu industriel et la continuité de son activité, et d’assurer, sans
a-coups, la relève entre générations.
A cet égard, de nouveaux mécanismes financiers ont été
institués en vue de renforcer les fonds propres ou
d’accompagner les nouveaux promoteurs, à l'instar des fonds
d'amorçage, des fonds communs de placement à risque et de
l'extension du champ d'intervention des Sociétés d'investisse-
ment à capital risque. Les modalités d’intervention des SICARs
devraient être réexaminées dans le sens de la réhabilitation du
capital risque, en facilitant la cession de leurs participations et
en renforçant leurs moyens humains par des programmes de
formation spécialisés.
Cet élan en direction de l’entreprise, au moment où le
programme de démantèlement tarifaire touche à sa fin, sera
conforté par la mise en œuvre des nouvelles mesures que vous
avez annoncées à l'occasion de la célébration du cinquantième
anniversaire de l'indépendance. La réduction de l'impôt sur les
bénéfices des sociétés, la clarification du régime fiscal des
entreprises totalement exportatrices, la suppression du taux
maximum de la TVA pour réduire à trois le nombre de ses taux,
et la restitution intégrale du crédit de TVA, constituent autant
de facteurs pour renforcer la compétitivité de l’entreprise et
améliorer le climat des affaires et l'attractivité du site tunisien.
Monsieur le Président,
La maîtrise de l’énergie figure au premier rang des défis à
relever, afin d’atténuer l'impact du renchérissement de la
facture énergétique tant sur la compétitivité de l'entreprise que
sur l'équilibre des finances publiques et des comptes extérieurs.
La refonte de la loi sur la maîtrise de l'énergie et le suivi
régulier du programme national en la matière, devraient
favoriser une adhésion plus franche de l'ensemble des agents
économiques. La rationalisation de la consommation
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énergétique incombera en effet tant à l’Administration qu’aux
ménages et aux entreprises.
Le secteur bancaire appuiera cet effort en identifiant et en
mettant en place des mécanismes spécifiques dédiés au
financement approprié des initiatives des ménages et des
entreprises en matière d’économie d’énergie. Une attention
particulière sera également portée à la composante
énergétique lors de l’étude et l’évaluation des projets.
En dépit de l'envolée des prix du pétrole, la situation des
finances publiques est restée sous contrôle en 2005, grâce
notamment à une rationalisation des dépenses, et la politique
d'ajustement des prix. Compte tenu des défis à relever pour
maintenir l'équilibre des finances publiques et enclencher une
réduction de l'endettement, notamment extérieur, la réforme de
la politique fiscale mettra l'accent notamment sur une meilleure
allocation des ressources dans le cadre de la gestion du budget
par objectif et la poursuite de l’approfondissement de cette
réforme dans le sens d’une plus grande simplification des
procédures et un meilleur recouvrement. Sur un autre plan,
l’allocation d’une partie des recettes de la privatisation partielle
de Tunisie Télécom au remboursement anticipé de la dette
permettra d'améliorer les indicateurs d'endettement et d'alléger
les charges financières de l'Etat, ce qui est de nature à
renforcer davantage la qualité du risque de la Tunisie sur les
marchés financiers internationaux et auprès des agences de
notation.
Monsieur le Président,
L’amorce en 2004 d’une inflexion des tendances de
l’évolution des indicateurs financiers du secteur bancaire a été
confirmée en 2005 comme l’atteste le renforcement des
fondamentaux des établissements de crédit, et notamment
l’amélioration de leur rentabilité et le renforcement de leurs
assises financières. En effet et après trois années caractérisées
X
par une accumulation des crédits non performants en relation
avec la conjoncture économique ayant prévalu durant cette
période, l’année 2005 s’est distinguée par une baisse
significative de la part de ces crédits, ramenée de 23,6% à
20,9%.
A la faveur du dynamisme ayant marqué l’activité bancaire
au cours de 2005, les banques ont pu améliorer sensiblement
leurs revenus dont une large part a été allouée à l’amélioration
de la couverture des risques. Confortée par des politiques
restrictives de distribution de dividendes et par les apports
additionnels et importants en capital, l’allocation des résultats à
la couverture des risques s’inscrit dans la logique que s’est
imposée la communauté bancaire de renforcer ses assises
financières.
A ce titre, l’amélioration du ratio de solvabilité des banques
commerciales qui a atteint 12,4% atteste d’une plus grande
capacité du secteur à faire face aux chocs. Néanmoins, ces
efforts devraient se poursuivre au cours des prochaines années
pour permettre au secteur bancaire d’afficher des indicateurs
de performance et de solidité financière à même de garantir
son intégration dans l’espace financier international et de le
préparer aux différentes échéances d’ouverture sur l’extérieur.
Pour ce faire, des objectifs ont été assignés au secteur pour
baisser le taux des crédits non performants et relever le taux de
leur couverture par des provisions à des niveaux comparables
à ceux des pays similaires à la Tunisie.
Des efforts sont requis de la part de tous les intervenants.
Ils doivent aboutir à ancrer davantage la culture du crédit de
manière à assurer la pérennité du système bancaire.
Monsieur le Président,
Les mutations qu’a connues le paysage bancaire et qui ont
abouti à une distribution quasi-égale entre actionnariat public,
XI
privé et étranger sont appelées à se poursuivre au cours des
prochaines années à un rythme, sans doute, plus accéléré.
Dans ce cadre la reconfiguration du système bancaire
qu’imposent de plus en plus les défis et les besoins d’une
activité bancaire moderne doit évoluer dans un processus qui
concilie les bienfaits d’un partenariat diversifié, d’une taille
optimale et la nécessaire implication du secteur dans le soutien
et le financement de l’économie.
Sur un autre plan, l’adaptation de notre législation aux
standards internationaux, concrétisée d’ores et déjà par
l’amendement récent de la loi bancaire, doit se poursuivre pour
permettre l’adoption à temps des normes internationales en
matière de gestion des risques, de gouvernance et de
transparence.
A cet effet, l’amendement de la loi sur les établissements de
crédit vise l’assouplissement des conditions d’exercice,
l’amélioration de la qualité des prestations bancaires pour les
hisser au niveau des normes internationales et la consolidation
des règles prudentielles.
Prenant la mesure des évolutions observées dans le monde
et des exigences de Bâle II, la révision de la loi bancaire est
venue annoncer l’avènement d’une nouvelle génération de
réformes dans le cadre d’une équation qui vise la conciliation
entre les nécessités de la compétitivité et de la liberté
d’entreprendre et la protection des intérêts de la clientèle.
En particulier, cette révision apporte davantage de
souplesse à l’acte d’investir en allégeant les délais et les
conditions de l’agrément, mais aussi à l’acte de gérer en levant
certaines interdictions et autres incompatibilités sur les
administrateurs et les dirigeants.
En revanche, et dans un élan de réhabilitation, cette
révision investit les organes délibérants des établissements de
XII
crédit de nouvelles responsabilités notamment à travers
l’introduction, pour la première fois, des concepts d’actionnaire
de référence, de contrôle de conformité et de comité exécutif de
crédit.
Enfin, la qualité et l’encadrement des relations avec la
clientèle ont bénéficié d’un intérêt particulier dans la nouvelle
réforme. Les services bancaires de base, la gestion du compte
de dépôt, tout aussi bien que les délais assignés dans la
prestation des services bancaires et la médiation, sont pour
ainsi dire, autant d’instruments visant à ériger la qualité en
culture, que l’institution de l’observatoire serait à même d’en
garantir l’ancrage et la pérennité. Cette nouvelle législation
exige des banques un important effort de réorganisation de
leurs structures et de modernisation de leurs systèmes
d’information.
Parallèlement au programme de modernisation du secteur
bancaire, le marché financier est appelé à accroître sa part
dans la collecte de l'épargne longue et le financement de
l'investissement. La finance directe, faut-il le rappeler, constitue
un complément nécessaire au secteur bancaire et un
financement sain requiert indubitablement la contribution d’une
part d’autofinancement par le truchement du marché financier.
Les nouvelles mesures introduites, en particulier, l'assouplisse-
ment des conditions d'accès des entreprises à la bourse, la
nouvelle loi sur la sécurité des relations financières et
l'institution d'un marché alternatif, devraient concourir à la
réalisation des objectifs visés.
Monsieur le Président,
S’inscrivant dans le droit fil de la politique de libéralisation
entamée depuis le changement et en perspective d’une plus
grande intégration dans l’économie mondiale et de l’ouverture
du compte capital, l’amendement des statuts de la Banque
Centrale de Tunisie annonce une étape nouvelle dont les
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contours ont déjà été tracés par votre programme pour la
Tunisie de demain. En substance, l’amendement des statuts
apporte un recadrage du mandat de la Banque Centrale et de
nouveaux acquis en matière de transparence et de
communication.
Dans le domaine de la politique monétaire, les statuts
amendés substituent à l’objectif de défense de la valeur de la
monnaie, celui de la préservation de la stabilité des prix, objectif
plus global, devant constituer à l’avenir le socle nécessaire pour
parvenir à une croissance économique saine, durable et
créatrice d’emplois, et soutenir la compétitivité de l’économie.
Dans ce cadre, la Banque Centrale a été dotée des
prérogatives utiles pour la collecte des informations, à l’effet
d’élaborer des indicateurs avancés de conjoncture, en prélude
à l’adoption à moyen terme, d’une stratégie de ciblage de
l’inflation.
Par ailleurs, l’efficacité et la sécurité des systèmes et des
moyens de paiement que réclament la mutation récente vers la
télé-compensation des valeurs, la promotion de la monétique,
le développement d’une plate-forme de paiement électronique
et la mise en place sous peu du système de virements de gros
montants ont conduit à investir la Banque Centrale de
responsabilités de régulation plus franches dans ce domaine.
Sur un autre plan, les mutations profondes observées au
cours des dernières années à l’échelle nationale et
internationale, à travers l’émergence de conglomérats
financiers et la libéralisation des services bancaires
transfrontaliers, ont conféré une dimension globale à la stabilité
financière, qui transcende les barrières sectorielles et
nationales. En réponse à ces mutations, les Statuts amendés
ont mis en place les instruments utiles de coopération entre les
superviseurs nationaux et étrangers à même de conférer à leur
fonction l’efficacité requise.
XIV
Reflétant ces amendements, des aménagements ont été
introduits récemment dans l’organisation de la Banque Centrale
avec notamment un recentrage des structures en charge de la
politique monétaire, un renforcement des services d’étude, de
recherches et de statistiques et le développement de la
supervision bancaire. Les nouvelles responsabilités de la
Banque Centrale impliquent en retour le renforcement de ses
obligations de rendre compte de la politique monétaire
poursuivie, à travers notamment la publication obligatoire du
communiqué mensuel du conseil d’administration, à l’effet de
fournir au marché des indications pertinentes sur l’évolution de
la situation économique et financière et sur la politique
monétaire à suivre, la transmission du rapport annuel de la
Banque Centrale aux deux chambres législatives et la
soumission de ses comptes à un audit externe confié à un co-
commissariat aux comptes.
Monsieur le Président,
L'accélération de la croissance et de l'investissement privé
et l'absorption de la demande additionnelle d'emploi, en
particulier celle émanant de diplômés de l'enseignement
supérieur, exigent la poursuite des efforts de restructuration de
l'économie par le développement de l'économie du savoir,
l'impulsion d'une nouvelle dynamique aux investissements dans
les secteurs innovants, et une plus grande mobilisation des
investissements directs étrangers.
Relever ces défis requiert en premier lieu la préservation des
équilibres macroéconomiques et notamment la maîtrise de
l’inflation et des équilibres extérieurs. Cela nécessite également
l’approfondissement des réformes particulièrement dans le
secteur financier par le renforcement des mécanismes du
marché, et requiert de nouvelles avancées sur la voie de la
libéralisation financière extérieure et la convertibilité du dinar qui
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réclament un certain nombre de préalables à la réalisation
desquelles s’attèle la Banque Centrale de Tunisie.
Le onzième Plan de développement, dont l’élaboration a
atteint un stade avancé, fournira sans doute le cadre idéal pour
approfondir ces différents aspects, fixer les objectifs et définir les
politiques appropriées à même de relever ces défis.

LE GOUVERNEUR

Taoufik BACCAR
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. – LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

L’environnement international a été marqué, en 2005, par un léger ralentissement de


la croissance économique mondiale qui s’est située à 4,8% contre un taux exceptionnel de
5,3% réalisé l’année précédente. Cette évolution a été obtenue malgré la conjugaison de
plusieurs facteurs défavorables tels que les déséquilibres accrus des paiements courants
dans certains pays industrialisés, la forte hausse des prix des produits de base, en
particulier ceux du pétrole brut, les incertitudes géopolitiques et les catastrophes naturelles.

Les écarts de taux de croissance entre les régions et les pays ont persisté avec, d’une
part, une forte expansion aux Etats-Unis et, surtout, en Chine et dans certains pays
émergents d’Asie et, d’autre part, une progression modérée dans la plupart des pays
européens et au Japon, ainsi que dans les pays en développement non producteurs de
pétrole ou confrontés à une concurrence extérieure aiguë. Si le Japon a connu un certain
rebond de son économie, malgré l’impact de la déflation qui le caractérise depuis plusieurs
années, les principaux pays de l’Union européenne comme l’Allemagne, la France, l’Italie et le
Royaume-Uni ont continué à se ressentir de l’atonie de la demande intérieure. En outre, les
divergences quant au processus de construction européenne et les difficultés sociales dans
certains pays ont affecté le niveau de l’activité et risquent de peser, à l’avenir, sur la place
privilégiée qu’occupe l’Europe, dans son ensemble, sur l’échiquier économique mondial.

De leur côté, la plupart des pays émergents ou en développement, surtout ceux


importateurs nets de pétrole et de matières premières industrielles, ont subi l’effet de la
flambée des prix mondiaux de ces produits.

Le manque d’harmonie entre les rythmes de croissance des économies, conjugué à


l’impact de l’alourdissement de la facture énergétique et à celui des fluctuations enregistrées
au niveau des marchés des changes et boursiers, a été l’une des principales causes de
l’aggravation des déséquilibres macro-économiques à l’échelle mondiale, notamment au
plan des paiements extérieurs courants. Cette situation est illustrée, en particulier, par le
déficit courant record enregistré par les Etats-Unis, contre des excédents plus ou moins
importants réalisés par le Japon, les pays émergents d’Asie, ainsi que les pays producteurs
de pétrole. La portée de ces déséquilibres s’est davantage aggravée avec le démantè-
lement, en janvier 2005, des accords multifibres qui régissaient jusque-là les échanges
internationaux de produits textiles, opération ayant profité, particulièrement, à la Chine et
ayant provoqué, par conséquent, des réactions protectionnistes de la part de ses
partenaires, surtout en Europe et en Amérique.

La forte demande mondiale, émanant notamment des Etats-Unis, de la Chine et


d’autres pays émergents asiatiques, a exacerbé les tensions sur les marchés des matières
premières au cours de 2005, entraînant une envolée des prix, notamment en ce qui
concerne les produits énergétiques et les métaux. Cette flambée des cours a été attisée par
les tensions géopolitiques, les catastrophes naturelles survenues dans certaines régions
comme le Golfe du Mexique ainsi que les spéculations sur les marchés.

La hausse exceptionnelle des cours du pétrole brut, en particulier, est provenue,


essentiellement, du déséquilibre persistant entre l’offre et la demande. En effet, l’offre n’a
pas pu suivre le rythme de la forte demande émanant des pays industrialisés et, surtout, de
la Chine, deuxième importateur mondial de brut, vu qu’elle a été freinée par les capacités de
raffinage limitées en raison du faible volume des investissements réalisés dans ce secteur
6
au cours des dernières années. Pour stabiliser les marchés et maîtriser l’évolution des
cours, de multiples actions ont été entreprises. Il s’agit, notamment, de l’augmentation du
plafond de production des pays de l’OPEP et du recours aux réserves stratégiques dans les
pays développés, particulièrement les Etats-Unis. Toutefois, ce type d’actions n’a eu que
des effets limités, surtout avec l’avènement d’ouragans et la persistance des tensions
géopolitiques.

EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS DE LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

14 14
12 12
10 10
En pourcentage

8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
-2 -2
2001 2002 2003 2004 2005
Croissance mondiale Inflation mondiale Commerce mondial de biens en volume

Concernant les flux d’investissements directs à travers le monde, ils ont totalisé, en
2005, environ 897 milliards de dollars, niveau en progression de 29% contre 9% en 2004.
Cette évolution traduit, en particulier, l’abondance de l’épargne mondiale, le regain de
confiance des investisseurs internationaux et les conditions de financement favorables. Elle
a bénéficié, surtout, aux pays développés, notamment en Europe, qui ont accaparé environ
les deux tiers des flux.

De leur côté, les marchés boursiers ont connu, en 2005, des évolutions contrastées
selon les places financières. En effet, si l’indice japonais Nikkei a enregistré la meilleure
performance de l’année, en relation avec la vigueur du redressement économique au Japon
et le regain de confiance des investisseurs dans l’économie de ce pays, l’indice américain
Dow Jones a terminé l’année en baisse, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt à court
terme qui a rendu certaines formes de placements plus attractives que les actions. Pour leur
part, les principaux indices européens ont enregistré une hausse variant entre 17% et 27%
grâce, notamment, aux bons résultats des entreprises opérant dans le secteur de l’énergie
et à la dépréciation de l’euro qui a profité aux valeurs des sociétés exportatrices.
Quant à l’évolution des marchés des changes internationaux, elle a été caractérisée, à
partir de juin 2005, par la hausse du dollar face aux autres principales devises.
L’appréciation a atteint environ 14% par rapport à l’euro et 14,4% vis-à-vis du yen, d’une fin
d’année à l’autre. L’élargissement du différentiel des taux d’intérêt et des taux de croissance
entre les Etats-Unis et les autres pays industrialisés a largement contribué à cette
appréciation qui dénote une confiance accrue dans les capacités de l’économie américaine
à résister aux chocs exogènes.
Il y a lieu de noter que la Chine a décidé, le 21 juillet 2005, une modification de son
régime de change mis en place depuis 1998, à savoir l’abandon de l’ancrage du yuan au
dollar et son remplacement par un régime plus souple axé sur un flottement contrôlé par
rapport à un panier de devises. Il a été décidé également une réévaluation de 2,1% de la
monnaie chinoise par rapport au dollar américain.
7
1) La croissance économique dans le monde

Le ralentissement du rythme de l’activité économique mondiale en 2005, provoqué


dans une large mesure par la flambée des prix de l’énergie et la persistance des
déséquilibres globaux, a concerné aussi bien les pays développés que ceux émergents et
en développement dont les taux de croissance ont atteint, respectivement, 2,7% et 7,2%
contre 3,3% et 7,6% une année auparavant.
Aux Etats-Unis, la croissance économique est revenue, d’une année à l’autre, de 4,2%
à 3,5% en raison, notamment, de l’impact de la hausse des prix du pétrole, du relèvement
graduel des taux d’intérêt et des effets des ouragans ayant frappé le pays. La
consommation des ménages a été affectée par la baisse du pouvoir d’achat, diminué par
l’accélération de l’inflation, tandis que les entreprises ont réduit leurs dépenses
d’investissement, suite à la flambée des prix de l’énergie qui a pesé lourdement sur leurs
marges et au renchérissement du coût du crédit.
Dans la Zone Euro, la faiblesse de la demande intérieure a également continué à
affecter le rythme de l’activité économique. Les dépenses de consommation des ménages
ont subi les effets de la faible progression des salaires et de l’accroissement de l’épargne de
précaution face aux réformes des systèmes de sécurité sociale dans plusieurs pays
contraints à maîtriser leurs déficits budgétaires. En outre, les entreprises ont été amenées à
comprimer leurs dépenses d’investissement dans un contexte de faiblesse de la demande
et de concurrence accrue. Aussi, le PIB réel de la Zone n’a-t-il progressé que de 1,3% en
2005 contre 2,1% l’année précédente.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS LES PAYS
DEVELOPPES
Inflation (varia- Chômage
Croissance Solde tion des prix Taux d’intérêt (en % de la
Désignation économique (en budgétaire
à la consom- (en %)2 population
volume et en %) (en% du PIB) active)
mation en %)1
2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005
Total pays
développés 3,3 2,7 -3,6 -3,1 2,0 2,3 6,3 6,0
dont :
Etats-Unis 4,2 3,5 -4,7 -4,1 2,7 3,4 2,16 4,16 5,5 5,1
Japon 2,3 2,7 -6,6 -5,8 0,0 -0,3 0,0 0,0 4,7 4,4
Canada 2,9 2,9 0,7 1,7 1,8 2,2 2,50 3,24 7,2 6,8
Union européenne 2,4 1,6 .. .. 2,0 2,1 9,1 8,7
dont :
-Zone Euro 2,1 1,3 -2,7 -2,3 2,1 2,2 2,17 2,47 8,9 8,6
dont :
*Allemagne 1,6 0,9 -3,7 -3,3 1,8 1,9 2,05 2,28 9,2 9,1
*France 2,1 1,4 -3,7 -2,9 2,3 1,9 2,25 2,00 9,5 9,6
*Italie 0,9 0,1 -3,4 -4,1 2,3 2,3 2,16 2,50 8,3 8,1
-Royaume-Uni 3,1 1,8 -3,2 -3,6 1,3 2,1 4,75 4,80 4,8 4,8
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI et Eurostat

Au Japon, l’économie a consolidé sa reprise amorcée une année auparavant, réalisant


un taux de croissance de 2,7% en 2005 contre 2,3% en 2004, grâce surtout au bon
comportement de la demande intérieure. En effet, la consommation des ménages a été
soutenue par la baisse du chômage et la hausse des salaires, alors que les investissements
privés ont été stimulés par la consolidation des bénéfices des entreprises et l’amélioration

1
Base 100 en 2000.
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur dépôts).
8
de leur situation financière, ainsi que par l’assainissement du secteur financier qui a favorisé
leur accès aux crédits.
A l’inverse, les exportations japonaises ont progressé à un rythme moins rapide qu’une
année auparavant en raison, notamment, du ralentissement de la demande extérieure
provenant des Etats-Unis et de la Chine.
Faisant exception, la Chine a pu maintenir, en 2005, un taux de croissance élevé, soit
9,9% contre 10,1% l’année précédente, malgré les mesures prises par le gouvernement
pour éviter la surchauffe de l’économie. Cette performance est imputable, surtout, à une
contribution appréciable du secteur extérieur. En effet, les exportations de biens ont
progressé de 28,4%, stimulées, entre autres, par la suppression des contingents textiles en
janvier 2005, outre la faiblesse structurelle des coûts de production grâce aux bas salaires
et à la productivité élevée du facteur travail. Par ailleurs, les investissements en capital fixe
sont demeurés soutenus (+25,7%), surtout avec l’important afflux de capitaux extérieurs
sous forme d’investissements directs étrangers, soit environ 60 milliards de dollars.
Les économies de l’Asie du Sud-Est, déjà fragilisées par le tsunami qui a frappé la
région à la fin de décembre 2004 et par la propagation de l’épidémie de la grippe aviaire, ont
été affectées par la flambée des prix du pétrole. Celle-ci s’est traduite, en effet, par une
accélération de l’inflation qui a amené certaines banques centrales de la région à relever les
taux d’intérêt directeurs. En outre, les exportations se sont ressenties du ralentissement de
la demande internationale de produits de haute technologie et du renforcement de la
position de la Chine en tant que puissance commerciale mondiale faisant perdre des parts
de marchés extérieurs pour cette région. La croissance s’est ralentie en 2005, notamment,
pour Hong Kong (5,7% contre 6,9% en 2004), Singapour (3% contre 3,4%), la Malaisie
(5,3% contre 7,1%), les Philippines (5,1% contre 6%) et la Thaïlande (4,4% contre 6,2%).
EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS CERTAINS
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DANS L’UNION EUROPEENNE
Croissance Inflation (variation
Solde budgétaire
économique des prix à la consom-
Désignation (en % du PIB)2
(en volume et en %) mation en %)1
2004 2005 2004 2005 2004 2005
Pays de l’U.E 2,4 1,6 2,0 2,1 .. ..
dont :
Espagne 3,1 3,4 3,1 3,4 -0,1 1,1
Portugal 1,1 0,3 2,5 2,1 -3,2 -6,0
Grèce 4,7 3,7 3,0 3,5 -6,6 -4,6
Pays émergents et en
développement 7,6 7,2 5,7 5,4 -2,1 -1,3
dont :
Tunisie 6,0 4,2 3,6 2,0 - 2,3 -2,6
Maroc 4,2 1,8 1,5 1,0 .. ..
Algérie 5,2 5,3 3,6 1,6 .. ..
Egypte 4,1 5,0 10,3 11,4 .. ..
Afrique du Sud 4,5 4,9 1,4 3,4 .. ..
Turquie 8,9 7,4 8,6 8,2 .. ..
Argentine 9,0 9,2 4,4 9,6 .. ..
Chili 6,1 6,3 1,1 3,1 .. ..
Chine 10,1 9,9 3,9 1,8 -1,5 -1,3
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat,
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

1
Base 100 en 2000.
2
Solde relatif à l’Administration centrale pour la Chine.
9
Dans les pays de l’Amérique latine, la croissance économique s’est ralentie, en 2005,
pour se situer à 4,3% contre 5,6% l’année précédente. C’est le cas, en particulier, du Brésil
et du Mexique dont les taux de croissance sont revenus, d’une année à l’autre, de 4,9% à
2,3% et de 4,2% à 3%. Le resserrement des politiques monétaires et l’adoption de politiques
budgétaires restrictives, dans le but de contenir l’inflation, ont pesé sur l’évolution de la
demande intérieure dans cette région. De leur côté, les exportations, constituées
essentiellement de produits de base et bénéficiant d’une demande soutenue et des prix
élevés sur le marché mondial, n’ont pu compenser la faiblesse de la demande locale et
préserver le rythme de l’activité.

Dans le continent africain, l’expansion économique a enregistré une légère


décélération, soit 5,2% en moyenne contre 5,5% en 2004, sous l’effet notamment de
l’alourdissement de la facture énergétique, des mauvaises récoltes agricoles et du
démantèlement des accords multifibres.

Cette situation est vraie, surtout, pour les pays de l’UMA et, plus particulièrement, la
Tunisie et le Maroc dont les économies se sont ressenties du renchérissement des prix
mondiaux des matières premières, surtout les hydrocarbures, de la faiblesse de la demande
des pays européens et de la fin du contingentement des articles textiles à travers le monde,
ainsi que de la baisse des productions agricoles. Aussi, les taux de croissance économique
dans ces deux pays sont-ils revenus, en 2005, à 4,2% et 1,8%, respectivement, contre 6%
et 4,2% une année auparavant. Pour sa part, l’Algérie a connu une certaine amélioration de
son expansion économique (5,3% contre 5,2% en 2004), grâce à l’importante hausse des
recettes d’exportation d’hydrocarbures. Le gouvernement algérien a, également, mis en
place un plan de relance économique couvrant la période 2005-2009 pour une enveloppe
de 55 milliards de dollars.

Dans les pays de l’Europe centrale et orientale, les réformes entreprises, dans le cadre
des programmes de convergence des politiques économiques et monétaires mis en œuvre par
les pays ayant adhéré à l’Union européenne, ont affaibli la demande intérieure, tandis que la
demande extérieure qui leur a été adressée par les pays européens, notamment ceux de la
Zone Euro, a été faible ne favorisant pas les exportations. Ainsi, le taux de croissance de
l’ensemble de ces pays est revenu, d’une année à l’autre, de 6,5% à 5,3%.

De son côté, la Russie a enregistré, en 2005, une décélération de son expansion


économique, due surtout à la baisse des investissements et de la production dans le secteur
pétrolier qui a atteint le maximum de ses capacités. Ainsi, le taux de croissance de ce pays
s’est situé à 6,4% contre 7,2% en 2004.

2) L’emploi

En relation avec le ralentissement du rythme de l’activité économique, le taux de


chômage mondial s’est maintenu, en 2005, au niveau de 6,3% après deux années
successives de baisse.

Dans l’ensemble des pays développés, et malgré des hausses en certaines périodes
de l’année, le taux moyen de chômage a légèrement diminué par rapport à 2004, soit 6%
contre 6,3%, grâce au redressement de l’activité économique dans la plupart des pays à
partir du second semestre 2005.

Aux Etats-Unis, la vigueur de l’activité économique a permis la création de 2 millions


nouveaux postes d’emploi en 2005, entraînant une baisse du taux de chômage à 5,1%
contre 5,5% un an plus tôt.
10
Au Japon, également, le taux de chômage est revenu, d’une année à l’autre, de 4 ,7%
à 4,4%. Cette évolution a résulté, notamment, de l’amélioration de la situation financière des
entreprises suite à la maîtrise de leur endettement au cours des deux dernières années, ce
qui s’est traduit par une baisse des faillites.

Dans la Zone Euro, la situation de l’emploi a connu globalement une amélioration en


2005, surtout avec les réformes du marché du travail initiées en Allemagne et en France. En
moyenne, le taux de chômage dans cette Zone est revenu, d’une année à l’autre, de 8,9% à
8,6%. Il est demeuré, toutefois, relativement élevé dans les principaux pays européens,
excepté le Royaume-Uni, en comparaison avec les autres pays industrialisés.

Dans les pays émergents et ceux en développement, le taux de chômage, qui n’a pas
connu de changements significatifs, est resté particulièrement élevé dans la région du
Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et celle de l’Afrique subsaharienne, atteignant 13,2%
et 9,7% en moyenne, respectivement.

3) Le commerce mondial

Le volume du commerce mondial de biens et services a connu, en 2005, un


ralentissement dû, notamment, à la décélération des importations des Etats-Unis et de la
Chine, respectivement premier et troisième importateurs mondiaux de marchandises. Sa
progression s’est élevée à 7,3% contre 10,4% en 2004, le commerce de biens ayant
augmenté presque au même taux (7,2% en termes de volume contre 10,7% un an plus tôt).

La valeur des exportations mondiales de marchandises, exprimée en dollars, s’est


également ralentie avec un accroissement de 13,6% contre 21,4% en 2004, pour totaliser
10.171 milliards de dollars. Cette décélération s’explique, surtout, par la faiblesse de la
demande mondiale au cours de la première moitié de l’année, conjuguée à l’appréciation du
dollar par rapport aux autres principales devises.

Les termes de l’échange relatifs au commerce mondial de biens se sont détériorés de


1,7% pour les pays développés après une stabilisation en 2004, alors qu’ils se sont
améliorés pour les pays émergents et ceux en développement de 6,2% contre 2,5% un an
plus tôt, suite à la hausse des prix des produits de base, surtout les cours du pétrole brut.

Les exportations mondiales de services, exprimées en dollars, ont connu, de leur côté,
un ralentissement de leur progression, soit 10,1% contre 19,4% en 2004, pour s’élever à
2.470 milliards de dollars. Elles ont été affectées, en particulier, par la décélération de
l’activité dans les secteurs du tourisme et du transport aérien à l’échelle internationale, sous
l’effet du ralentissement de l’expansion mondiale, de certaines catastrophes naturelles et de
la persistance de tensions géopolitiques.

4) Les politiques budgétaire et monétaire

Le déficit budgétaire global de l’ensemble des pays développés s’est situé à 3,1% du
PIB en 2005, contre 3,6% l’année précédente, en relation avec l’application de politiques
budgétaires restrictives dans la plupart des pays, dans un contexte caractérisé par un
ralentissement généralisé du rythme de l’activité économique et de nouveaux défis pour
certains pays découlant du vieillissement de la population et de l’accroissement des
dépenses sociales.

11
Aux Etats-Unis, le déficit public est revenu, d’une année à l’autre, de 4,7% à 4,1% du
PIB, suite à l’amélioration des recettes fiscales induite, notamment, par l’augmentation des
bénéfices des entreprises, ainsi qu’à une meilleure maîtrise des dépenses.

Dans la Zone Euro, la situation des finances publiques s’est, également, améliorée en
2005, avec un déficit global se limitant à 2,3% du PIB contre 2,7% en 2004. Cette évolution
a été obtenue suite, notamment, aux efforts déployés par plusieurs pays qui ont pris des
mesures exceptionnelles pour maîtriser le déficit budgétaire, en particulier l’ouverture du
capital et les cessions de participation dans des entreprises publiques.

Il est à noter que le déficit public a été largement supérieur à la limite fixée par le
Pacte de stabilité dans plusieurs pays, poussant la Commission européenne à lancer des
procédures de déficit excessif. En particulier, l’Italie a bénéficié, le 12 juillet 2005 et selon les
nouvelles règles du Pacte de stabilité révisé qui qualifient de circonstances spéciales la
récession dans ce pays, de deux ans supplémentaires, soit jusqu’en 2007, pour ramener
son déficit en-dessous de la limite de 3%. Egalement, le Portugal dont le déficit est le plus
élevé au sein de la Zone Euro a été autorisé, le 20 septembre 2005, à disposer d’un délai
de 3 ans pour se conformer aux règles du Pacte de stabilité.

Au Japon, le déficit budgétaire a été ramené, d’une année à l’autre, de 6,6% à 5,8%
du PIB par le biais, surtout, de la maîtrise des dépenses, suite à la réduction des
investissements publics et des dépenses au titre de la défense et de l’aide au
développement.

Sur un autre plan, les politiques monétaires, jusque-là accommodantes, ont connu un
resserrement dans les pays industrialisés afin de maîtriser les tensions inflationnistes
engendrées, notamment, par la flambée des prix de l’énergie. Ainsi, la Réserve fédérale
américaine a augmenté, à huit reprises au cours de l’année 2005, son principal taux
directeur de 25 points de base chaque fois, pour le porter à 4,25% à la fin de l’année.

TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)


5,50
5,25 5,00
5,00 4,75
4,75 4,50
4,50 4,25
4,25 4,00
4,00 3,75
3,75 3,50
3,50 3,25
3,25 3,00
3,00 2,75
2,75 2,50
2,50 2,25
2,25
2,00
1,75
1,50
14/12/2004

02/02/2005

22/03/2005

03/05/2005

30/06/2005

09/08/2005

10/05/2006
20/09/2005

01/11/2005

13/12/2005

31/01/2006

28/03/2006

Pour sa part, la BCE a majoré, le 1er décembre 2005 et pour la première fois depuis
juin 2003, son taux directeur de 25 points de base, qui a été relevé à 2,25% étant donné la
lenteur du rythme de l’activité économique dans la Zone Euro.

12
3,00
TAUX DE REFINANCEMENT (REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)

2,75
2,75
2,50
2,50
2,25
2,25
2,00
2,00

1,75

1,50

02/03/2006

08/06/2006
01/12/2005
05/06/2003

Quant à la Banque du Japon, elle a préservé sa politique d’assouplissement quantitatif


qu’elle mène depuis environ quatre ans, consistant à fournir des liquidités abondantes à
taux zéro sur le marché interbancaire pour tenter de mettre fin à la déflation qui régnait
depuis 1998.

Concernant les taux d’intérêt à long terme, ils sont demeurés faibles durant l’année
2005, en rapport avec une demande soutenue au titre des placements en obligations qui
s’explique par l’abondance de liquidités au niveau mondial. Cette situation est en rapport,
notamment, avec les excédents de plus en plus importants des opérations courantes dans
les pays asiatiques et ceux exportateurs de pétrole, qui se sont traduits par un
accroissement des réserves en devises des banques centrales dans ces pays.

5) L’inflation

En raison de la forte hausse des cours mondiaux des produits de base, surtout ceux
du pétrole, des tensions inflationnistes sont apparues en 2005 dans la plupart des pays et
plus particulièrement ceux industrialisés. Face à cette situation, certaines banques centrales
dans les pays développés, principalement la Réserve fédérale américaine, ont dû procéder
au resserrement de leurs politiques monétaires à travers, notamment, le relèvement des
taux d’intérêt directeurs, ce qui a permis d’assurer une détente au niveau des prix, surtout
au cours des derniers mois de l’année.

Au total, le taux de l’inflation mondiale s’est maintenu à son niveau de 2004, soit 3,6%
avec toutefois des disparités entre les régions et les pays.

Pour l’ensemble des pays développés, le taux moyen d’inflation s’est élevé à 2,3%
contre 2% en 2004. Cela a résulté, notamment, d’une accélération des prix aux Etats-Unis
où le taux d’inflation est passé, d’une année à l’autre, de 2,7% à 3,4%, sous l’effet
notamment de la flambée des prix de l’énergie, conjuguée au ralentissement de la
productivité du travail (2,9% en 2005 contre 3,4% un an plus tôt).

Dans la Zone Euro, l’augmentation des prix s’est légèrement accélérée, atteignant une
moyenne de 2,2% contre 2,1% une année auparavant. Cette relative maîtrise de l’inflation
13
s’explique par le rythme modéré de la consommation des ménages qui a empêché les
entreprises à répercuter sur leurs prix de vente la hausse des coûts de production due,
entre autres, à l’envolée des cours de l’énergie.

Au Japon, les prix à la consommation ont reculé en 2005 de 0,3% après une
stabilisation l’année précédente. Cette baisse, enregistrée en présence d’une hausse des
salaires pour la première fois depuis 2000, a résulté en partie de la réduction des tarifs
téléphoniques et de l’électricité dont la libéralisation s’est poursuivie, ainsi que du repli des
frais relatifs à la santé.

Dans les pays émergents et ceux en développement, le taux d’inflation a reculé par
rapport à 2004, soit 5,4% contre 5,7%, en rapport avec le ralentissement de l’activité
économique et l’application de politiques de subvention des prix de l’énergie dans la plupart
des pays. La détente de l’inflation a concerné, surtout, les pays de l’Amérique latine (6,3%
contre 6,5% en 2004) et les pays asiatiques (3,6% contre 4,2%). A l’inverse, la hausse des
prix s’est accélérée pour l’Afrique (8,5% en moyenne contre 8,1% un an plus tôt).

6) La coopération internationale

Dans une économie mondiale en constante mutation, la Communauté internationale a


redoublé d’efforts, au cours de 2005, pour renforcer la coopération monétaire internationale,
promouvoir un système libéral de commerce et de paiements internationaux et favoriser la
stabilité macroéconomique et financière, conditions indispensables pour une croissance
soutenue et durable. Ainsi, les engagements pris en faveur des pays pauvres ont été
réaffirmés en vue de les aider à mettre en place des cadres macroéconomiques solides leur
permettant de développer leurs économies, de parvenir à la viabilité de la dette et de réduire
la pauvreté.

Dans le but d’alléger davantage le poids de la dette extérieure dans le cadre de l’appui
international aux pays à faible revenu, les Ministres des Finances du G8 ont proposé, lors
de leur réunion du 11 juin 2005, d’annuler l’encours de la dette des pays pauvres très
endettés envers le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le Fonds
africain de développement (FAfD). Cette proposition, qui a été adoptée ultérieurement par
les institutions concernées, a porté au départ sur une liste de 18 pays puis elle a été
étendue plus tard à 20 autres répondant aux conditions d’admission au titre de l’initiative de
l’allègement de la dette lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale.

La dette totale de l’ensemble des pays concernés envers lesdites institutions,


y compris le FAfD, est de l’ordre de 55 milliards de dollars, dont 44 milliards auprès de la
Banque mondiale et 6 milliards de dollars vis-à-vis du FMI. Si les pays riches se sont
engagés à prendre en charge les remboursements de la dette due à la Banque mondiale et
au Fonds africain de développement, le FMI doit, quant à lui, couvrir les défauts de
paiements des pays en question sur ses propres ressources.

Il est à noter que les pays bénéficiaires de cette initiative se sont engagés à consacrer
les fonds ainsi dégagés à des dépenses sociales et aux réformes économiques en faveur
de la réduction de la pauvreté.

En outre, et étant donné que les pays en développement ont besoin d’accroître leurs
échanges commerciaux pour parvenir à une croissance soutenue et rapide sans laquelle il
ne peut y avoir de véritable réduction de la pauvreté, les pays membres de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC) se sont mis d’accord, lors de la conférence de Hong Kong
tenue du 13 au 18 décembre 2005, pour supprimer les subventions à l’exportation des
14
produits agricoles qui faussent les échanges et entravent la concurrence internationale et
ce, avant la fin de 2013. En particulier, les subventions des exportations de coton devront
être abolies dès 2006.

Toutefois, l’accord de l’OMC ne contient aucun engagement sur les soutiens internes
ni sur les droits de douane. Par contre, il a fixé une nouvelle date limite, soit le 30 avril 2006,
pour parvenir à un projet d’accord-cadre permettant la poursuite des négociations sur le
cycle de Doha, entamé en 2001 au Qatar et qui compte deux ans de retard sur le calendrier
déjà convenu.

Sur un autre plan, l’année 2005 a été l’année la plus active en mouvements de
concentration des entreprises et ce, depuis 2000. Ces mouvements ont été stimulés par le
faible niveau des taux d’intérêt de manière générale et par les fortes capacités
d’investissement des entreprises qui ont réussi à assainir leurs bilans. Ainsi, l’ensemble des
opérations de fusions-acquisitions à travers le monde ont totalisé environ 2.700 milliards de
dollars, soit une progression de 38% par rapport à 2004. Ces opérations ont concerné,
surtout, les secteurs de l’énergie, les services financiers et les télécommunications.

15
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR

Les marchés des changes internationaux ont été caractérisés, en 2005, par la hausse
du dollar à l’égard des autres principales devises, après trois années de nette dépréciation.
Sur l’ensemble de l’année, le rapport euro/dollar a oscillé entre 1,3558 et 1,1884 et le rapport
dollar/yen est passé dans le même intervalle de 102,45 à 117,24. La parité euro/yen est
passée quant à elle de 138,82 à 139,65.

La hausse du dollar est due, notamment, au creusement en sa faveur du différentiel


des taux d’intérêt, qui s’est élevé à fin 2005 à 200 points de base par rapport à l’euro et
425 points de base par rapport au yen.

La vigueur de la croissance économique aux Etats-Unis, qui s’est établie à 3,5% en


2005 après 4,2% en 2004, contre un ralentissement de la croissance dans la Zone Euro
(1,3% en 2005 après 2,1% en 2004), ainsi que l’afflux important de capitaux étrangers vers
les Etats- Unis ont consolidé davantage la fermeté du dollar vis-à-vis des autres principales
devises.

En matière de politique de crédit, l’année 2005 a connu un resserrement monétaire


conséquent aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale ayant relevé son taux directeur de 25 points
de base à huit reprises, portant ainsi le taux des fonds fédéraux de 2,25% à 4,25% sur toute
l’année. La BCE a pour sa part relevé son taux de refinancement en décembre 2005 pour la
première fois après deux ans et demi de statut quo monétaire, le portant à 2,25% contre 2%
en début d’année.
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES
Année 2004 2005
Taux de Ouver- Ouver-
Plus bas Plus haut Clôture Plus bas Plus haut Clôture
change ture ture
$1,1759 $1,3667 $1,1638 $1.3481
EUR/USD $1,2541 $1,3558 $1.3558 $1,1884
(26/04/04) (30/12/04) (15/11/05) (11/03/05)
¥125,77 ¥140,3 ¥130,59 ¥143.61
EUR/JPY ¥134,94 ¥138,88 ¥138.82 ¥139.65
(05/04/04) (30/12/04) (23/06/05) (12/12/05)
¥101,81 ¥114,88 ¥101,65 ¥121.39
USD/JPY ¥107,43 ¥102,45 ¥102.45 ¥117.24
(02/12/04) (14/05/04) (17/01/05) (05/12/05)

S’agissant du marché de l’or, il a poursuivi, en 2005, sa tendance haussière entamée


en 2001. Le métal jaune a encore bénéficié de l’engouement des fonds spéculatifs des
investisseurs cherchant à diversifier leurs portefeuilles, dans un contexte caractérisé par le
renchérissement de l’énergie et les risques inflationnistes y afférents.

I – MARCHES DES CHANGES

A – PAYS INDUSTRIALISES

Globalement, les marchés des changes internationaux ont été caractérisés en 2005 par
le revirement à la hausse du dollar américain contre les autres principales devises, après
trois années consécutives de baisse. Le billet vert a principalement profité de l’élargissement
du différentiel d’intérêt en sa faveur et de la bonne tenue de la croissance économique
américaine.

16
1) Evolution des rapports EUR/USD et USD/JPY

Au début de l’année 2005, le dollar s’est apprécié contre l’euro suite aux déclarations
du président de la Fed au mois de décembre 2004, précisant que l’inflation est moins
maîtrisée que prévu. En janvier, une série de statistiques positives reflétant une activité
économique robuste aux Etats-Unis a soutenu la devise américaine. Aussi, l’élargissement
du différentiel d’intérêt en faveur du dollar, surtout après que la Fed a procédé à deux autres
hausses de son taux directeur de 25 points de base chacune, a accentué l’appréciation du
dollar. L’euro est ainsi passé de 1,3558 dollar à l’ouverture de l’année à 1,2961 dollar à fin
mars.

Concernant la devise nippone, elle a été soutenue par les bons indicateurs économi-
ques japonais publiés en début d’année, notamment le chiffre des commandes à l’industrie
de novembre 2004 et les bons résultats des firmes japonaises. Elle a pu ainsi prolonger sa
lancée haussière initiée depuis le dernier trimestre de 2004 atteignant 101,65 JPY pour un
dollar à la mi-janvier, contre 102,45 JPY en ouverture. Toutefois, et à partir de cette date, le
yen a entamé une dépréciation continue jusqu’à la fin de l’année contre le dollar américain,
interrompue seulement par quelques épisodes de correction.

En effet, et à partir de la deuxième semaine de février, l’atténuation des anticipations


d’une augmentation imminente de la flexibilité du yuan chinois, la publication d’une
croissance négative du PIB réel nippon durant les trois derniers trimestres et la perception
du marché de perspectives de croissance plutôt faibles au Japon ont affecté la devise
nippone qui a clôturé le premier trimestre à 107,09 JPY pour un dollar.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR / USD EN 2005

1,4000 1,4000
1,3500 1,3500
Taux de change

1,3000 1,3000
1,2500 1,2500
1,2000 1,2000
1,1500 1,1500
1,1000 1,1000
1 janvier 2005 2 avril 2005 2 juillet 2005 1 octobre 2005 31 décembre 2005

Au cours du deuxième trimestre 2005, le dollar a enregistré une légère dépréciation


contre l’euro au début du mois d’avril, suite à la publication de statistiques économiques
américaines moins bonnes que prévu. Toutefois, les faibles perspectives de croissance de la
Zone Euro ont permis au dollar de se raffermir de nouveau.

La fermeté du dollar a été également favorisée, par la suite, par la publication de bons
indicateurs économiques américains, conjuguée à deux actions de resserrement de la
politique monétaire aux Etats-Unis, la première intervenue le 3 mai et la deuxième le 30 juin,
qui ont porté le taux d’intérêt directeur de la Réserve Fédérale à 3,25%. En outre, le « non »
français au référendum sur la constitution européenne, suivi par un rejet néerlandais de
ladite constitution, a considérablement altéré le sentiment du marché par rapport à l’euro et
soutenu le dollar qui a clôturé le second trimestre à 1,21 USD pour un euro.

17
Concernant le yen japonais, il a connu au mois d’avril une forte appréciation, sous
l’effet de la recrudescence des anticipations d’une plus grande flexibilité des taux de change
des pays asiatiques. De 108,89 JPY pour un dollar au début d’avril, le yen a pu monter à
104,15 JPY au début de mai, avant de reprendre de nouveau sa tendance baissière et
clôturer le second trimestre à 110,8 JPY.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/JPY EN 2005

125 ,00 125 ,00

120 ,00 120 ,00


Taux de change

115 ,00 115 ,00

110 ,00 110 ,00

105 ,00 105 ,00

100 ,00 100 ,00

95,00 95,00
1 janvier 2005 2 avril 2005 2 juillet 2005 1 octobre 2005 31 dé cembre 2005

Au début du troisième trimestre, et malgré le différentiel de taux d’intérêt favorable au


dollar, le billet vert a baissé contre l’euro en raison de la publication de statistiques
économiques positives dans la Zone Euro, notamment l’amélioration de la confiance des
investisseurs. L’euro est ainsi passé de 1,2097 USD au début de juillet à 1,2382 USD à la
mi-août.

Toutefois, l’atténuation des inquiétudes relatives aux déséquilibres extérieurs des


Etats-Unis, notamment après l’affermissement des entrées nettes de capitaux du mois de juin, et
le resserrement supplémentaire de la politique monétaire de la Fed de 25 points de base en août
ont ramené le dollar à la hausse. L’ouragan Katrina survenu au début de septembre et les
craintes quant à ses effets négatifs sur l’économie américaine ont, en définitive, eu un impact
limité sur le dollar. La devise américaine a, en effet, tiré profit d’une sixième hausse successive
des taux d’intérêt de la Fed en septembre, qui a porté le taux directeur à 3,75%. Elle a clôturé le
mois de septembre à 1,2029 USD pour un euro.

La monnaie japonaise a, pour sa part, bénéficié au début du trimestre de la réévaluation du


yuan chinois de 2,1% contre le dollar, de l’abandon de l’ancrage du yuan au dollar au profit d’un
taux de change flottant déterminé à partir d’un panier de devises, ainsi que de l’amélioration des
perspectives économiques nippones et l’afflux de capitaux étrangers vers la Bourse japonaise.
Le dollar a ainsi pu atteindre le niveau de 108,73 JPY le 5 septembre contre 110,75 JPY au
début du mois de juillet. L’appréciation du yen a toutefois été de courte durée, les inquiétudes
quant à la dépendance énergétique du Japon dans un contexte de renchérissement continu du
pétrole et la vigueur intrinsèque de la devise américaine ont fini par prendre le dessus. Le dollar
a clôturé le troisième trimestre à 113,49 JPY.

Au quatrième trimestre, la monnaie américaine s’est globalement appréciée contre


l’euro et le yen. Au cours du mois d’octobre, l’euro s’est traité dans une marge étroite autour
de 1,20 USD.

Le billet vert a repris sa tendance haussière en novembre, sous l’effet notamment de


l’élargissement du différentiel d’intérêt entre les Etats-Unis et la Zone Euro, après la
septième hausse de l’année du taux directeur qui a atteint 4%. L’appréciation du dollar a été
18
momentanément contrariée par le relèvement du taux directeur de la BCE de 25 points de
base en décembre et par l’apparition de bonnes statistiques économiques européennes. En
dépit d’un autre resserrement monétaire par la Fed en décembre, portant le taux d’intérêt
directeur à 4,25%, le dollar a baissé suite à la déclaration du président de la Fed qui a laissé
entendre une fin prochaine du cycle haussier des taux et à la publication d’un déficit
commercial record en octobre. Le dollar a pu récupérer ses pertes à la fin du mois, avec la
publication d’indicateurs économiques positifs. L’euro a clôturé l’année à 1,1884 USD, soit
une hausse de 14% par rapport au début de janvier 2005.

Contre le yen, le dollar a poursuivi son appréciation tout au long du quatrième


trimestre, sauf en décembre où la devise nippone semble avoir bénéficié de dénouements
de positions courtes à l’approche de la fin de l’année, ainsi que du changement d’attitude de
la Fed dans son dernier communiqué. Après un niveau de 113,46 JPY au début d’octobre, le
dollar a atteint 121,39 JPY le 5 décembre, son plus haut niveau de l’année, avant de
retomber contre le yen et clôturer l’année à 117,24 JPY. Le dollar s’est ainsi apprécié au
total de 14,4% contre le yen.

2) Evolution du rapport GBP/USD

La livre sterling a ouvert l’année 2005 en baisse, affectée par des indicateurs
économiques négatifs. Elle est passée à 1,8506 USD à la mi-février, contre 1,9184 USD au
début de janvier. La baisse de la devise américaine en février a profité à la devise
britannique qui a pu remonter à 1,9325 USD au début du mois de mars. Cette hausse a été
cependant de courte durée, la livre étant revenu à 1,85 USD à fin mars dans le sillage de la
hausse du dollar.

La publication du chiffre de l’inflation en hausse pour le mois de mars, soit 1,9%, contre
1,6% en début d’année, a ravivé les inquiétudes sur la résurgence des pressions
inflationnistes ainsi que les spéculations sur une hausse des taux d’intérêt en Grande
Bretagne. Ceci a soutenu la livre qui a pu reprendre contre le dollar, pour se traiter à
1,9217 le 20 avril. Toutefois, les pressions inflationnistes s’avérant être dues surtout à la
hausse des prix de l’énergie, les opérateurs se sont concentrés sur les fondamentaux
économiques. Ces derniers ont révélé une décélération de la croissance économique en
Grande Bretagne, comme l’atteste le chiffre du PIB du premier trimestre, ressorti à +0,6%,
contre +0,7% au dernier trimestre 2004. En outre, les analystes ont relevé la forte
décélération des dépenses des ménages, liée à la baisse des pressions sur le marché
immobilier. Les ménages britanniques semblent, en effet, adapter leurs dépenses futures à
l’évolution de la valeur de leurs biens immobiliers. Ces facteurs ont alimenté les spéculations
sur une baisse imminente du taux directeur de la Banque d’Angleterre, surtout que les
comptes rendus des réunions du Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale
britannique révélaient une minorité de plus en plus croissante de membres favorables à une
baisse du taux directeur.

De la fin avril jusqu’au mois de juillet, la livre a suivi une pente descendante, exacerbée
par les attentats perpétrés à Londres le 7 juillet. La devise britannique a atteint son plus bas
niveau de 18 mois contre le dollar le 20 juillet, soit 1,7269 USD. Afin d’endiguer le
ralentissement de l’économie et doper une consommation peu dynamique, la Banque
d’Angleterre a annoncé le 5 août le premier assouplissement depuis deux ans de sa politique
monétaire, en réduisant son principal taux directeur de 25 points de base, à 4,50%,

La livre a pu se remettre par la suite, soutenue entre autres par de bons indicateurs
économiques, notamment l’amélioration des ventes au détail en juillet malgré les attaques

19
terroristes et les spéculations selon lesquelles la Banque d’Angleterre ne baisserait plus ses
taux directeurs. La livre a pu ainsi atteindre 1,8499 USD le 5 septembre.

Toutefois, la réapparition de signes confirmant le ralentissement économique en


Grande Bretagne, notamment une croissance économique à son plus bas de 12 ans au
deuxième trimestre, des ventes au détail à leur plus faible niveau historique en septembre et
une production industrielle peu vigoureuse au mois d’août ont de nouveau renforcé les
spéculations quant à un autre desserrement monétaire en Grande Bretagne. La livre a
touché son plus bas niveau de deux ans en novembre, à 1,7043 USD, suite à la publication
d’un rapport de la Banque d’Angleterre révisant à la baisse ses anticipations de croissance
et d’inflation pour 2005 et 2006. Ceci, laisse présager la possibilité d’une autre baisse de
taux en 2006, contrairement à la Réserve Fédérale et à la BCE, ravivant les spéculations
quant à la poursuite du rétrécissement voire de l’inversion du différentiel de taux d’intérêt
jusque-là en faveur de la livre, ce qui a encore pesé sur la devise britannique. Celle-ci a fini
l’année à 1,7280 USD, soit une dépréciation de 11% sur l’année par rapport au dollar.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE GBP/USD EN 2005

2,0000 2,0000
1,9500 1,9500
Taux de change

1,9000 1,9000
1,8500 1,8500
1,8000 1,8000
1,7500 1,7500
1,7000 1,7000
1,6500 1,6500
1 janvier 2005 2 avril 2005 2 juillet 2005 1 octobre 2005 31 décembre 2005

3) Evolution du rapport USD/CHF

En Suisse, l’année 2005 a démarré dans un contexte globalement morose : le marché


de l’emploi stagnait et la progression de la demande intérieure restait limitée par une
politique budgétaire peu expansionniste. Quelques résultats positifs ont toutefois pu émerger
dès le deuxième trimestre tels que le rebond spectaculaire des exportations et la nette
reprise des investissements, notamment dans le secteur de la construction.

La croissance économique s’est manifestement renforcée dès le troisième trimestre,


stimulée principalement par les exportations. Les enquêtes de conjoncture ont montré
l’amélioration de la confiance des entreprises et le PIB a enregistré une forte hausse au
troisième trimestre augmentant de 4,3% par rapport au trimestre précédent.

Ces éléments n’ont toutefois pas bénéficié au franc suisse dont l’évolution, en 2005, a
été essentiellement entraînée par celle du dollar américain. Ainsi, le franc suisse a entamé
l’année en baisse, passant de 1,1380 CHF pour un dollar en début d’année à 1,2262 CHF le
7 février. La baisse subséquente du dollar a bénéficié au franc suisse qui est ainsi revenu à
1,1474 CHF pour un dollar à la mi-mars.

20
Il a repris par la suite sa tendance à la baisse jusqu’à la fin de l’année, baisse
interrompue par une petite période de correction durant les mois de juillet et août, période
pendant laquelle le dollar a connu un excès de faiblesse sur le marché des changes
internationaux.

Le franc suisse a terminé l’année à 1,3099 pour un dollar, soit une dépréciation de 13%.

La Banque Nationale Suisse a relevé de 25 points de base la marge de fluctuation du


Libor à 3 mois, son taux d’intérêt directeur, le 15 décembre, la portant à 0,50%-1,50%. Elle
visait à adapter sa politique monétaire à l’évolution de la conjoncture et à contrer les
pressions inflationnistes.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/CHF EN 2005

1,3500 1,3500

1,3000 1,3000
Taux de change

1,2500 1,2500

1,2000 1,2000

1,1500 1,1500

1,1000 1,1000
1 janvier 2005 2 avril 2005 2 juillet 2005 1 octobre 2005 31 décembre 2005

B – PAYS EMERGENTS

L’année 2005 a connu une consolidation de la croissance économique dans la plupart


des pays émergents, à la faveur de la hausse des prix des produits de base et de la
poursuite des entrées de capitaux à un rythme soutenu.

L’Asie s’est distinguée, comme par le passé, par une croissance affermie que l’on
estime à environ 7,6%, après 8,1% en 2004. La Chine et l’Inde sont demeurées la
locomotive de la croissance dans la région avec des taux de croissance atteignant environ
10% et 7% respectivement en 2005. En revanche, les autres pays d’Asie ont connu une
certaine décélération de leurs rythmes de croissance due, en particulier, à la faiblesse de la
demande intérieure sous l’effet de la flambée des prix du pétrole et du Tsunami pour les
pays sinistrés. Ainsi, la Malaisie a vu son taux de croissance baisser à 5,3% en 2005 après
7,1% en 2004, alors que le rythme de progression du PIB est revenu de 4,6% à 3,9% en
Corée du Sud et de 6,2% à 4,4 % en Thaïlande.

En matière de changes, la plupart des monnaies asiatiques ont accusé une


dépréciation en 2005, à l’exception du yuan chinois, du ringgit malais et du won coréen.

Le 21 juillet 2005, la Chine, sous les pressions persistantes du G7, a réévalué le yuan de
2,1% contre le dollar pour le ramener de 8,28 CNY à 8,11 CNY pour un dollar. Par ailleurs, les
autorités monétaires chinoises ont mis fin à une décennie de régime d’ancrage fixe au dollar
américain au profit d’un taux de change flottant déterminé à partir d’un panier de devises.
21
Poursuivant le processus d’assouplissement de son régime de change, la Chine a
élargi, le 23 septembre, la fourchette de fluctuation du yuan de +/-1,5% à +/-3% contre
toutes les devises du panier, à l’exception du dollar vis-à-vis duquel la fourchette de
fluctuation a été maintenue à +/-0,3%.

Bien que le nouveau régime de change permette une meilleure flexibilité, le yuan est
resté confiné dans des marges étroites et ne s’est apprécié que de 0,5% entre le 21 juillet et
la fin de l’année. La stabilité de la devise chinoise a été favorisée par la poursuite de la
politique d’intervention de la Banque populaire de Chine qui s’est investie à contenir les
pressions haussières sur sa devise induites par le surplus commercial considérable et l’afflux
massif des capitaux étrangers qui ont propulsé le niveau des réserves de la Chine à son
niveau record de 819 milliards de dollars à la fin de 2005. La monnaie chinoise a terminé
l’année à 8,0682 CNY pour un dollar.

Emboîtant le pas à la Chine, les autorités monétaires malaises ont annoncé,


immédiatement après la réévaluation du yuan, l’abandon du régime d’ancrage du ringgit au
dollar US contre un régime de flottement contrôlé déterminé sur la base d’un panier de
devises. Cette décision a entraîné l’appréciation du ringgit malais qui a atteint 3,74 MYR
pour un dollar contre 3,80 MYR au début de l’année, mais la devise malaise a rétrocédé une
partie de ses gains pour clôturer l’année à 3,78 MYR pour un dollar.

De même, le won coréen a évolué globalement en hausse contre le dollar passant, sur
l’année, de 1037 KRW à 1007.44 KRW, soit une appréciation de près de 3%. La Banque de
Corée a attribué l’appréciation de sa devise à l’abondance de l’offre en devises étrangères,
induite par l’amélioration des exportations qui continue de consolider les réserves de
change. Celles-ci ont plus que doublé en 4 ans pour atteindre plus de 210 milliards de
dollars à la fin de 2005.

En Europe de l’Est, l’adhésion à l’UE de 8 pays de la zone a propulsé la croissance


dans la région qui s’est consolidée à plus de 5% en 2005 pour l’ensemble des pays et s’est
maintenue au-dessus de 4% en moyenne pour la deuxième année consécutive dans les trois
principaux nouveaux Etats membres (NEM), à savoir la République tchèque, la Pologne et la
Hongrie.

La vigueur des exportations intra-communautaires a constitué le principal moteur de


croissance dans les principaux NEM, la République tchèque ayant réussi à dégager des
excédents commerciaux pour la première fois depuis 1993. Les bonnes performances de
ces pays ont également continué à attirer les investissements étrangers. Cela s’est traduit
par une forte demande sur les devises des trois principaux NEM, favorisant leur appréciation
contre l’euro, sauf le forint hongrois.

En effet, la couronne tchèque a réussi à se raffermir contre l’euro gagnant sur l’année
environ 5% à 28,9 CZK pour un euro. De même, le zloty polonais a pris 6,5% passant sur
l’année de 4,09 PLN à 3,84 PLN pour un euro.

Néanmoins, le forint hongrois, qui a été plutôt volatile face à l’euro au cours des trois
premiers trimestres, s’est inscrit en baisse depuis le mois de septembre pour terminer
l’année à 251,6 HUF contre 245,4 HUF à l’ouverture, soit une dépréciation de près de 2,5%
vis-à-vis de la monnaie unique.

En Russie, les cours élevés du pétrole et des matières premières ont garanti à la Russie
des revenus considérables en devises, favorisant le maintien de l’excédent courant à un niveau
élevé (environ 10% du PIB). Parallèlement, les réserves de change ont continué à progresser,
22
atteignant près de 170 milliards de dollars à la fin de 2005 contre 124,5 milliards de dollars à la
fin de 2004. Outre les excédents commerciaux, le renforcement des réserves de change de la
Russie s’explique par les interventions massives de la Banque Centrale russe sur le marché des
changes domestique pour freiner l’appréciation de sa devise en vue de préserver la compétitivité
des produits exportés. Ces interventions ont permis d’atténuer les pressions haussières sur le
rouble, voire même d’inverser sa tendance, si bien qu’il a terminé l’année en baisse d’environ
3,5% à 28,7 RUB pour un dollar, contre 27,7 RUB à l’ouverture.

En Turquie, la croissance a accusé un ralentissement en 2005, en se limitant à 7,4%


contre 8,9% en 2004. Il s’agit en fait d’un retour à une croissance plus soutenable qu’une
inflexion conjoncturelle. L’économie turque s’est, en effet, accrue à un rythme annuel moyen
de plus de 7,5% sur les trois dernières années après la forte crise économique et financière
qui a ébranlé le pays en 2001.

La bonne tenue de l’activité économique, associée à une politique monétaire


rigoureuse qui a réussi à maintenir l’inflation depuis 2004 dans une fourchette de 8% à 9%,
alors qu’elle était de 22% en 2003, a favorisé la stabilisation de la livre turque qui a évolué
sur la majeure partie de l’année autour de 1,35 TRL pour un dollar.

En Egypte, l’activité économique s’est bien comportée en 2005 avec un rythme de


progression du PIB de 5% après 4,1% en 2004. La vigueur de la croissance a été favorisée
par la forte hausse des prix du pétrole qui a soutenu les exportations pétrolières. La flambée
des prix du pétrole s’est également traduite par des flux massifs de capitaux privés venant
de la péninsule arabe. Les réserves de change de la Banque d’Egypte se sont ainsi
consolidées, dépassant pour la première fois le seuil de 20 milliards de dollars.
L’abondance des liquidités en devises, sur un marché des changes désormais
largement libéralisé, a favorisé l’appréciation de la livre égyptienne qui a vu son taux de
change passer sur l’année de 5,97 EGP à 5,72 EGP pour un dollar, soit une hausse de la
devise égyptienne de plus de 4%.
Au Maroc, après la forte croissance de 4,2% enregistrée en 2004, le taux de
progression du PIB est revenu à 1,8% en 2005, sous l’effet notamment de la mauvaise
performance du secteur agricole et du renchérissement des prix du pétrole. L’économie
marocaine a également pâti de la baisse des exportations de textiles imputable au
démantèlement des accords multifibres.
De surcroît, l’appréciation du dollar face à l’euro, observée en 2005, n’a pas manqué
d’affecter l’évolution du dirham marocain et d’accentuer, par là-même, l’aggravation du déficit
commercial à travers l’alourdissement de la facture pétrolière et l’érosion de la compétitivité-
prix des produits marocains sur les marchés européens. En effet, le dirham marocain s’est
déprécié d’environ 10% contre le dollar, passant sur l’année de 8,28 MAD à 9,21 MAD, alors
qu’il s’est apprécié de plus de 2% face à l’euro passant de 11,15 MAD à 10,91 MAD.

II – MARCHE DE L’OR

L’évolution des prix de l’or a connu deux principales tendances en 2005. La première,
couvrant pratiquement le premier semestre, a été caractérisée par une certaine stabilité dans
une fourchette de 410-446 USD/oz. Quant à la seconde qui s’est étalée sur le reste de
l’année, elle a été caractérisée par l’ascension fulgurante du prix du métal précieux.
L’or a commencé l’année 2005 sur une note faible. La décrue des prix du métal
précieux est attribuée à la hausse du dollar en perspective d’une hausse des taux et d’une
réduction des déficits américains. L’appétit des fonds spéculatifs pour l’or a ainsi diminué. Ils
ont préféré prendre leurs bénéfices en attendant une meilleure visibilité sur le marché des
23
changes. En outre, la diminution des tensions géopolitiques a réduit l’attrait de l’or en tant
que valeur refuge. Un autre facteur encourageant les liquidations de l’or a été les
spéculations sur la possibilité que le FMI utilise ses réserves d’or pour annuler la dette des
pays les plus pauvres. Le prix de l’or est tombé de 437,5 dollars l’once au début de janvier à
410,39 dollars le 9 février.

EVOLUTION DU PRIX DE L'OR EN 2005


USD/Once

550,00 550,00

500,00 500,00

450,00 450,00

400,00 400,00

350,00 350,00
1 janvier 2005 2 avril 2005 2 juillet 2005 1 octobre 2005 31 décembre 2005

La baisse du dollar enregistrée sur la période février-mars a profité au prix de l’or, qui a
pu récupérer tout le terrain perdu et dépasser même son niveau du début de l’année. L’once
d’or a atteint 446,70 dollar le 11 mars.

Malgré la nette tendance à la hausse du dollar observée depuis la mi-mars jusqu’à la


fin juin, le prix de l’or est resté soutenu par une forte demande sur l’or physique, notamment
la demande de joaillerie et d’investissement, ainsi que par le « non » français et néerlandais
à la constitution européenne, qui a semé l’incertitude sur les marchés des changes. Sur la
période avril-juillet, le prix de l’or est resté confiné dans une marge relativement étroite, entre
un plus bas de 413 USD/oz le 31 mai et un plus haut de 443,60 USD/oz le 24 juin.

Après une période de relative stabilité en juillet, l’or a connu un début de reprise dès le
mois d’août, bénéficiant de plusieurs facteurs, notamment, un retour à la baisse du dollar,
des grèves dans des mines d’or en Afrique du Sud, la hausse des prix du pétrole et la
résurgence des inquiétudes politiques relatives à l’Iran.

Cette hausse a continué jusqu’à la fin de l’année, les fondamentaux de l’or demeurant
en effet très solides, notamment la forte demande provenant de la joaillerie et des fonds
d’investissement qui manifestaient un intérêt grandissant pour la diversification de leurs
portefeuilles, dans un contexte économique marqué par la résurgence des pressions
inflationnistes et de l’augmentation des prix de l’énergie. Cette évolution a été exacerbée par
les fonds spéculatifs et des rumeurs sur l’intention des Banques Centrales de Russie et
d’Afrique du Sud d’augmenter leurs réserves d’or. Même les hausses de taux d’intérêt de la
Fed qui normalement atténuent l’attrait de l’or, puisqu’elles augmentent le coût lié à sa
détention, semblent avoir joué cette fois-ci en sa faveur, le marché retenant surtout le
contexte inflationniste lié à ces hausses de taux. L’or a d’ailleurs atteint un plus haut de
540,90 USD/oz le 12 décembre, à la veille de la réunion de la Fed, son niveau le plus élevé
depuis 22 ans, avant de subir des prises de bénéfices et clôturer l’année à 517,20 USD/oz,
soit une appréciation de plus de 18%.

24
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX

En dépit d’un contexte mondial marqué par la hausse des taux d’intérêt, la flambée des
cours du pétrole et la résurgence des pressions inflationnistes, les marchés internationaux
de capitaux ont favorablement évolué en 2005.

En effet, les bourses internationales, exception faite des places américaines qui sont
en avance dans le cycle de profitabilité, ont réalisé des taux de croissance à deux chiffres.
Ce phénomène a été également observé sur les marchés émergents qui, en dépit d’un léger
ralentissement sur les places asiatiques, ont continué sur leur lancée des deux années
précédentes.

Au niveau des marchés obligataires, les politiques de resserrement monétaire se sont


traduites par une légère hausse des taux longs américains, alors que les taux longs sur
l’euro qui semblent se déconnecter de l’évolution des rendements américains, ont enregistré
une baisse par rapport à leur niveau de fin 2004.

I – MARCHES BOURSIERS

En 2005, les marchés boursiers européens et japonais ont globalement poursuivi leur
tendance haussière et ce, grâce à la bonne tenue de la croissance économique mondiale,
aux résultats solides des entreprises et, surtout, à une nouvelle vague de fusions-
acquisitions. Cependant, l’évolution des marchés boursiers américains était mitigée sous
l’effet, notamment, des mauvais résultats trimestriels des entreprises du secteur
technologique, des incertitudes quant à la vigueur de l’économie américaine, de la hausse
des taux courts américains liée, entre autres, à la flambée des prix du pétrole et aux craintes
inflationnistes y afférentes.

Au niveau des marchés américains, le Nasdaq a subi une forte baisse de janvier à avril
suite, notamment, aux prévisions d’un ralentissement de la progression des résultats des
valeurs liées aux nouvelles technologies et, plus particulièrement, à l’Internet. Pour sa part,
et après une période de hausse en février, le Dow Jones est revenu à la baisse au cours des
mois de mars et avril, affecté par le repli des valeurs du secteur de l’énergie, sous l’effet du
recul des prix du pétrole par rapport à leur niveau enregistré à la fin de 2004 et de la baisse
des valeurs du secteur financier, compte tenu des perspectives de hausse accélérée des
taux directeurs de la Réserve fédérale suite, notamment, au communiqué du Comité de
politique monétaire de la Réserve fédérale du 22 mars, soulignant la montée des tensions
inflationnistes.

A partir du mois de mai, le marché américain a connu un revirement à la hausse. Les


investisseurs, une fois rassurés sur la vigueur de l’économie américaine, se sont en effet
orientés vers les marchés d’actions. Durant la période estivale, les valeurs américaines ont
accusé une nouvelle baisse induite, entre autres, par les perspectives de poursuite du
resserrement monétaire aux Etats-Unis et par les incertitudes sur l’évolution des cours
pétroliers.

Le marché américain a été par la suite soumis à une forte volatilité, avec une tendance
globale à la baisse sur la période s’étalant d’août à octobre, en raison d’une aversion plus
marquée des investisseurs au risque, après la publication d’indicateurs économiques
américains décevants et, surtout, les catastrophes naturelles qui ont affecté les Etats-Unis.

25
Vers le mois de novembre, la bourse américaine a enregistré une nouvelle hausse
avec la dissipation des craintes sur les risques inflationnistes, les perspectives d’une
croissance plus forte que prévu du PIB américain, les annonces de hausse des dividendes et
la prolifération des opérations de fusions–acquisitions. Cette hausse s’est poursuivie jusqu’à
la fin de l’année, compensant ainsi les pertes enregistrées durant les premiers mois. Le Dow
Jones s’est, dans ce contexte, inscrit en baisse de 0,6%, alors que le Nasdaq n’a augmenté
que de 1,4% par rapport à son niveau d’ouverture.

EVOLUTION DU CAC 40 ET DU NASDAQ COMPOSITE


AU COURS DE L'ANNEE 2005
4 000
3 800 4 700
3 600

NASDAQ COMPOSITE
3 400 4 500
3 200
CAC 40

3 000 4 300
2 800
2 600 4 100
2 400
2 200 3 900
2 000
1 800 3 700
déc-04 janv-05 févr-05 mars-05 avr-05 mai-05 juin-05 juil-05 août-05 sept-05 oct-05 nov-05 déc-05

NASDAQ COMPOSITE CAC 40

A l’instar des mouvements connus par les actions US au début de l’année, les marchés
européens ont connu, au mois de janvier 2005, des évolutions mitigées.

En effet, les cours des actions des grandes entreprises exportatrices ont bénéficié de
la remontée du dollar face à l’euro et ceux des compagnies pétrolières ont tiré profit de la
remontée des cours du pétrole. Pour les autres secteurs, la plupart des valeurs ont vu leurs
perspectives de profit affectées par la hausse des prix de l’énergie.

Au mois de mai, les principaux indices boursiers européens ont progressé atténuant,
ainsi, les baisses accusées en avril. Ce changement de tendance est essentiellement dû à la
stabilisation progressive du marché du crédit qui a stimulé les principales places
européennes, leur permettant d’atteindre leurs plus hauts niveaux depuis le début de
l’année. Cette progression s’est poursuivie durant la période estivale et jusqu’à la fin du mois
de septembre, grâce aux bons résultats publiés pour le premier semestre 2005, notamment,
ceux ayant trait aux secteurs de l’automobile, du tourisme et des assurances.

Au cours du dernier trimestre et en dépit de l’amélioration des perspectives


économiques, les principaux indices européens ont connu un léger repli, suite au recul des
valeurs pétrolières, affectées par la baisse des cours mondiaux du pétrole. Ce repli a été
toutefois d’une portée limitée et la plupart des marchés ont clôturé l’année sur une hausse à
deux chiffres. Sur l’année 2005, le CAC-40, le DAX-30 et le FTSE-100 ont enregistré des
hausses respectives de 23,4%, 27,1% et 16,7%.

Au Japon, le Nikkei a connu une hausse d’une ampleur similaire à celle des indices
européens au cours des trois premiers mois de 2005, grâce notamment aux anticipations
concernant la solidité de la reprise de l’économie nippone.
26
Cette hausse a été interrompue au début du printemps à cause, notamment, d’un
contexte macroéconomique défavorable illustré, en particulier, par le faible niveau des
dépenses des ménages. La montée des tensions politiques avec la Chine a fortement pesé
sur les actions des groupes industriels et des exportateurs de matériel lourd tributaires du
marché chinois. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’au mois d’août, avec la dissolution de
la Chambre basse du Parlement par le Premier ministre, suite au rejet de la réforme postale.

EVOLUTION DU NIKKEI ET DU DOW JONES


AU COURS DE L'ANNEE 2005
17 500
16 700
15 900
15 100
14 300
13 500
12 700
11 900
11 100
10 300
9 500
déc-04 janv -05 févr-05 mars -05 avr -05 mai -05 juin -05 juil-05 ao ût-05 sept -05 oct -05 nov -05 déc-05

NIKKEI 225 DOW JONES

La réélection du gouvernement sortant lors des législatives du 11 septembre a donné


un avantage décisif aux réformateurs dont la volonté affichée d’assainissement des finances
publiques et de rupture avec l’interventionnisme public a été très favorablement perçue par
les investisseurs. En outre, la dépréciation du yen de 8% face au dollar et de 5.5% face à
l’euro, les anticipations de maintien d’une politique monétaire accommodante et
l’accroissement des flux d’investissements étrangers sur une bonne partie de l’année ont
sensiblement amélioré les perspectives, quant aux résultats des valeurs exportatrices et aux
performances du secteur bancaire et de l’immobilier. Ces facteurs ont stimulé la bourse
nippone qui a repris sa tendance haussière jusqu’à la fin de l’année. Le Nikkei a ainsi
enregistré une performance notable en clôturant l’année 2005 en hausse de 40,24%.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICES BOURSIERS


Place Indice 31/12/2004 31/12/2005 Variation en %
Paris CAC-40 3.821,16 4.715,23 23,40
Francfort DAX-30 4.256,08 5.408,26 27,07
Londres FTSE-100 4.814,00 5.618,80 16,72
New York DOW JONES 10.783,01 10.717,50 -0,61
New York Nasdaq 2.175,44 2.205,32 1,37
Tokyo NIKKEI-225 11.488,76 16.111,43 40,24

II – MARCHES OBLIGATAIRES

Face à la vigueur de l’économie américaine et aux risques inflationnistes induits par la


flambée des prix du pétrole, la Réserve Fédérale a poursuivi en 2005 son cycle haussier
des taux d’intérêt, en procédant à un relèvement de 25 points de base de son taux directeur
à huit reprises. Le taux des fonds fédéraux est, ainsi, passé de 2,25% à 4,25% sur l’année.

27
Dans la Zone Euro, la Banque Centrale Européenne a, de son coté, augmenté le
1er décembre son taux directeur qui est passé de 2% à 2,25%.

Cependant, les taux longs européens, américains et japonais n’ont pas évolué d’une
manière coordonnée. Si les taux américains à 10 ans ont fini l’année en hausse, en passant
de 4,26% à 4,39%, les taux européens ont terminé l’année en repli à 3,30%, contre 3,69%
en ouverture, alors que les taux longs japonais ont connu une quasi-stabilité en clôturant
l’année à un niveau de 1,47% contre 1,43% au début de l’année.

EVOLUTION DES RENDEMENTS A 10 ANS EN 2005 (en %)

5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
déc-04 janv-05 févr-05 mars-05 avr-05 mai-05 juin-05 juil-05 août-05 sept-05 oct-05 nov-05 déc-05

UST BUND JGB

Aux Etats-Unis, et en dépit du resserrement monétaire, les taux longs ont gardé, au
mois de janvier, leur tendance baissière. Cette situation s’explique, essentiellement, par le
développement des « Hedge Funds » et le surplus d’épargne mondiale, souvent investis
dans des titres américains. Le volume des achats étrangers de titres nets est, en effet, passé
de 40 milliards en mars à 107 milliards en octobre.

EVOLUTION DES FED FUNDS ET DES RENDEMENTS A 10 ANS EN 2005 (en %)

4,5

3,5

2,5

2
janv-05 janv-05 mars-05 avr-05 mai-05 mai-05 juin-05 juil-05 août-05 sept-05 oct-05 nov-05 déc-05

UST 10 Years Federal funds

28
Aussi, des facteurs structurels tels que l’éventuelle réforme des retraites expliquent-ils
le recul des rendements à long terme.

A partir du mois de février, la tendance s’est inversée se traduisant par un rebond des
taux longs de part et d’autre de l’Atlantique, quoique plus sensible aux Etats-Unis qu’en
Europe. En effet, le 10 ans américain s’est accru de près de 70 points de base en un peu
plus d’un mois et demi, contre seulement 35 points de base en Europe et ce, en raison de la
déconnexion observée entre les deux économies.

Cette tendance haussière observée aux Etats Unis a pris fin au mois de mars et ce, en
raison de la seconde baisse de l’indice de confiance des consommateurs (103 pour le mois
de mars après 104,4 et 105,1 les mois précédents) faisant passer les rendements
américains à 10 ans de 4,64% à 4,45% en trois jours.

La baisse des taux longs s’est poursuivie au cours du mois d’avril et ce, notamment, en
réaction aux statistiques macroéconomiques décevantes après le communiqué du 22 mars
de la Réserve fédérale qui avait de nouveau mis l’accent sur les tensions
inflationnistes, ainsi qu’aux mauvais chiffres sur la confiance des ménages publiés à la mi-
avril et à la croissance du PIB largement inférieure aux prévisions. Cette tendance à la
baisse s’est accentuée au cours des mois suivants avec un taux obligataire à 10 ans
atteignant le niveau le plus bas de l’année, le 30 juin, soit 3,91%.

La tendance baissière des taux longs s’est toutefois interrompue le 1er juillet après la
publication d’une enquête ISM nettement supérieure à la prévision consensuelle et l’amélioration
de la confiance des consommateurs qui a contribué à une poussée exceptionnelle des
rendements à 10 ans. Les prévisions d’inflation à court terme orientées à la hausse, en raison du
renchérissement des prix pétroliers, ont davantage consolidé cette tendance.

Les ouragans Katrina et Rita qui ont ravagé les côtes américaines, respectivement fin
août et fin septembre, ont eu un impact négatif sur la croissance américaine mais beaucoup
moins que prévu. En effet, l’attente d’une pause dans le resserrement monétaire, liée aux
dégâts du cyclone Katrina, s’est progressivement dissipée le mois suivant. Par ailleurs,
l’ouragan Rita a causé moins de dommages qu’on ne l’avait d’abord craint. De ce fait,
l’incidence sur les rendements obligataires a été de faible ampleur.

Les courbes des rendements US ont continué à s’aplatir fin 2005 et ce, notamment
grâce à la diminution des tensions inflationnistes et à une légère détérioration des
perspectives de croissance aux Etats-Unis, ce qui a entraîné un repli d’un quart de point du
rendement du Trésor US 10 ans, pour finir en légère hausse à 4,39%.

Cependant, dans la Zone Euro, la baisse des rendements a été entraînée par la baisse
des rendements américains, ainsi que par la réforme du système de retraite aux Pays-Bas et
un plus grand afflux de fonds vers l’assurance-vie en Allemagne pour des raisons fiscales,
ce qui a conduit à un excès de liquidités à investir dans les titres obligataires à long terme.
Alors que, d’habitude, de tels « facteurs techniques de demande » n’ont qu’une incidence
minime sur les rendements par rapport aux données macroéconomiques, ils ont exercé, au
début de 2005, un effet non négligeable sur les échéances longues.

La résurgence des anticipations d’une baisse des taux directeurs de la BCE dès la fin du
printemps a amplifié le mouvement baissier, ramenant le taux à 10 ans à un plus bas niveau
historique de 3,13%, surtout après le vote négatif de la constitution européenne en France et aux
Pays-Bas et le pessimisme qui a entouré les perspectives économiques dans la Zone Euro.

29
Les attentats de Londres, le 7 juillet, ont eu une incidence encore plus éphémère sur
l’obligataire que sur les marchés des actions. La deuxième série d’attentats, deux semaines
plus tard, n’a pas affecté les marchés, mais les réactions ont été plus marquées après
l’annonce de la réévaluation de la monnaie chinoise, le 21 juillet.

En automne, le durcissement du discours des membres de la BCE vis-à-vis des


pressions inflationnistes a été le principal guide du marché. La courbe des rendements de
l’euro s’est aplatie, mais le niveau bas des taux directeurs a empêché une inversion de la
courbe des taux qui a clôturé l’année à 3,30%, soit 39 points de base en moins par rapport à
son niveau du début de l’année.

Au Japon, les taux longs ont connu une baisse, au début de l’année, avec les
anticipations d’une fin rapide de la déflation et d’un abandon de la politique
d’assouplissement quantitatif de la Banque du Japon. L’annonce, le 19 janvier, du réexamen
à mi-exercice des prévisions d’inflation effectuées l’automne précédent par le Conseil de
politique monétaire a été déterminante, car elle a laissé prévoir une diminution prononcée
des pressions sur les prix, signe d’anticipation d’une plus faible croissance. Toutefois, à
partir de février, et grâce à des indicateurs économiques assez positifs, les rendements sont
remontés, atteignant 1,45 % dès le 14 février, leur plus haut niveau depuis novembre 2004.

Les rendements ont connu un mouvement baissier au cours du deuxième trimestre,


mais nettement moins que dans la zone euro ou aux Etats-Unis. Le marché obligataire a
semblé davantage sensible au recul des actions qu’aux signes de stagnation
macroéconomique. L’annonce, le 28 avril, de la révision à la baisse des projections de
l’indice des prix à la consommation par la Banque du Japon s’est accompagnée d’une baisse
de quelques points de base des rendements.

Suite à la multiplication des signes de reprise de la demande intérieure nipponne, les


prévisions de croissance ont été nettement révisées à la hausse pour le troisième trimestre,
à la différence des autres grandes économies, de sorte que les rendements d’Etat ont été
soumis à des tensions haussières.

Vers la fin de l’année, les anticipations croissantes d’une hausse des prix en 2006 ont
conduit à s’interroger sur le timing et les moyens que la Banque centrale nippone pourrait
choisir pour mettre fin à sa politique monétaire ultra-accommodante. En effet, les
déclarations de la Banque du Japon, en septembre et en octobre, ont été interprétées
comme signifiant que la politique de taux zéro ne serait pas abandonnée avant l’année
budgétaire suivante. Les taux du marché monétaire sont donc restés inchangés et les
rendements obligataires ont légèrement augmenté pour clôturer l’année à 1,47%, niveau
quasiment inchangé par rapport à celui du début de l’année.

EVOLUTION DES TAUX A 10 ANS POUR LES PRINCIPALES DEVISES (En %)


Clôture 2004 Clôture 2005 Variations (points de base)
Dollar 4,26 4,39 13
Euro 3,69 3,30 -39
Yen 1,43 1,47 4

30
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE

Portant la marque d’une demande internationale affermie, soutenue essentiellement


par la vigueur de la croissance économique dans un certain nombre de pays, notamment
les Etats-Unis, la Chine et d’autres pays émergents d’Asie comme l’Inde, les cours des
produits de base ont connu, en 2005, une hausse sensible, particulièrement pour le pétrole
brut. Cette évolution est imputable, également, à la baisse de l’offre pour certains produits
et à la hausse des coûts, surtout avec la flambée des prix de l’énergie, conjuguées au
phénomène amplifié de la spéculation sur les marchés mondiaux. Il y a lieu de souligner que
l’appréciation du dollar, à partir de juin 2005, par rapport aux autres principales devises a eu
un effet négatif sur la facture des importations des produits concernés, en particulier pour
les pays en développement.

Dans ce contexte, l’indice général des prix de l’ensemble des produits de base,
exprimés en dollars, a augmenté de 29,3% en 2005, contre 26,5% l’année précédente.
Cette accélération est due, essentiellement, à la forte augmentation des prix des produits
énergétiques (38,8% contre 30,9% en 2004), suite à l’envolée des cours du pétrole brut
(42,2% en moyenne pour le baril de Brent contre 32,7%) qui ont atteint des records absolus
à la fin du mois d’août de l’année considérée.

Hors énergie, l’augmentation de l’indice des prix des produits de base a été moins
accentuée, soit 10,4% contre 18,5% une année auparavant. C’est que les cours des
denrées alimentaires ont diminué de 0,4%, en moyenne, contre un accroissement de 14,3%
en 2004, tandis que ceux des matières premières agricoles et des métaux ont enregistré
une décélération, soit 1,6% et 26,4%, respectivement, contre 5,5% et 36,2%. Il y a lieu de
noter que les cours de la plupart des matières premières industrielles ont enregistré des
records historiques, particulièrement en ce qui concerne le cuivre et le zinc, en rapport
notamment avec les fortes demandes chinoise et américaine.

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE (en %)


30 30

25 25

20 20

15 15

10 10

5 5

0 0

-5 -5

-10 -10
2001 2002 2003 2004 2005
Indice global Indice global hors énergie Indice des matières premières agricoles

Le renchérissement des prix des produits de base, qui a profité aux pays producteurs,
outre les compagnies pétrolières, a ravivé les tensions inflationnistes à travers le monde,
surtout dans les pays industrialisés. Il a engendré, également, un élargissement du déficit
commercial des pays importateurs nets de produits énergétiques et une aggravation du déficit
31
budgétaire des pays qui ont subventionné davantage les prix intérieurs desdits produits, afin
de préserver la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des habitants.
Pour la Tunisie, la hausse des prix des produits de base enregistrée en 2005 s’est
traduite par un déficit commercial accru, imputable principalement aux produits
énergétiques.

I – PRODUITS ALIMENTAIRES

Les cours mondiaux des denrées alimentaires ont connu, au cours de 2005, des
évolutions contrastées. En effet, si les prix des céréales, autres que le riz, et des huiles
végétales ont diminué plus ou moins sensiblement en relation, surtout, avec le
ralentissement de la demande, ceux du sucre, du café, du thé et, à un degré moindre, du
cacao se sont plutôt inscrits en hausse.
Pour les céréales, la production mondiale a baissé de 1,9% en 2005, contre un
accroissement de 8,9% l’année précédente, en s’établissant à environ 2.228 millions de
tonnes. Cette régression a touché, à l’exception du riz, toutes les variétés de céréales et,
plus particulièrement, l’orge.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES (En millions de tonnes)


Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Total 2.085,7 2.270,4 2.227,9 8,9 -1,9
- Blé 561,1 629,9 628,1 12,3 -0,3
- Céréales secondaires 941,6 1.032,1 981,3 9,6 -4,9
dont : *Maïs 642,7 724,5 694,6 12,7 -4,1
*Orge 143,0 153,8 137,3 7,6 -10,7
- Riz 583,0 608,4 618,5 4,4 1,7
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

La production de blé, qui a représenté environ 28% du total mondial de céréales, a


diminué de 0,3% par rapport à son niveau de 2004, dépassant 628 millions de tonnes.
L’augmentation des récoltes dans certains pays, notamment l’Australie (18,6%), l’Argentine
(9,6%) et la Chine (4,6%), n’a pas permis de compenser entièrement la régression de la
production dans les pays européens (-5,3%), les Etats-Unis (-2,8%) et les pays d’Afrique du
Nord (-11,1%).

Néanmoins, l’accroissement de la production de blé, au cours de la saison d’été, s’est


traduit par un recul des prix. Ceux-ci sont revenus, ainsi, de 154 à 142 dollars la tonne,
entre les mois de janvier et juillet 2005, avant de se redresser progressivement pour s’établir
à 164 dollars la tonne en décembre de la même année, suite à l’affermissement de la
demande. Pour l’ensemble de l’année, le niveau moyen des prix a reculé de 3,2% contre
une hausse de 7,5% un an plus tôt, pour se situer à 152 dollars la tonne.

Concernant la production de céréales secondaires, elle a régressé de 4,9%, après une


augmentation de 9,6% en 2004, baisse ayant touché essentiellement les pays développés
(-9,2%), en particulier les pays de l’Union européenne (-14,7%). Ce repli a concerné aussi
bien le maïs (-4,1%) que l’orge (-10,7%). De ce fait, les cours du maïs ont progressé de
7,3%, d’une fin d’année à l’autre, contre une diminution de 14,3% une année auparavant.
En termes de moyennes annuelles, ils ont baissé de 11,6% contre une hausse de 6,7%
l’année précédente.

32
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX
MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)
200 200

190 190

180 180

170 2005 170

160 160

150 2004 150

140 140

130 130

120 120

110 110

100 100
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao ût Sept . Oct . Nov . Dec .

En raison de la décélération de la production mondiale (1,7% contre 4,4% en 2004),


conjuguée à une demande soutenue, les prix du riz ont augmenté de 9,2%, en décembre
2005, par rapport au même mois de l’année précédente et de 14,4%, en termes de
moyennes annuelles, contre respectivement 13% et 5,9% un an plus tôt.
La progression de la production mondiale d’oléagineux (2,8% en 2005 contre 8%
l’année précédente) et l’existence de stocks importants ont eu pour effet des baisses
accentuées des prix des principales huiles, telles que l’huile de palme (-28,3% en moyenne
contre 6,1% en 2004), l’huile de soja (-19,2% contre 10,4%) et l’huile d’arachide (-8,5%
contre -7,3%). Il y a lieu de noter que la consommation d’huiles végétales est demeurée
globalement soutenue, principalement dans les pays asiatiques.
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D’ORIGINE VEGETALE
(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Total 123,5 133,4 137,1 8,0 2,8
dont :
- Huile de soja 30,0 33,9 .. 13,0 ..
- Huile de palme 28,5 31,0 32,8 8,8 5,8
- Huile d’olive 2,7 2,3 3,0 -14,8 30,4
Sources : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Conseil oléicole international

Pour l’huile d’olive, la production au titre de la campagne 2004-2005 a atteint 3 millions


de tonnes, en progression de 30,4% contre une régression de 14,8% pour la campagne
précédente. Le niveau de la consommation mondiale étant proche de celui de la production,
l’accroissement des importations de certains pays, notamment les Etats-Unis, le Japon,
l’Australie, le Brésil et le Canada, et les perspectives d’une contraction de la production à
l’échelle internationale pour la nouvelle campagne 2005-2006 (-13,9%) ont exercé, tout au
long de l’année 2005, des pressions sur les prix de ce produit. Ceux-ci ont oscillé, en effet,
entre 3,9 et 4,1 dollars en moyenne pour le litre d’huile extra-vierge.

S’agissant des cours mondiaux du sucre, ils ont fortement augmenté en 2005, soit
33,7% en termes de moyennes annuelles contre 8,5% en 2004. Une telle évolution est
imputable à l’accroissement de la demande provenant, notamment, de la Chine et de l’Inde,
33
conjugué à la contraction de l’offre qui a été affectée par la baisse de la production
mondiale, la réduction par l’Union européenne des subventions aux exportations et, surtout,
la transformation par le Brésil, premier producteur et exportateur mondial, de la moitié
environ de sa récolte de canne à sucre en éthanol en tant que substitut à l’essence.
PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Variat. Variat.
Produits Places de cotation 2004 2005 2005/2004 2004 2005 2005/2004
en % en %
Blé Ports du Golfe des Etats-Unis 154 164 6,5 157 152 -3,2
Maïs Ports du Golfe des Etats-Unis 96 103 7,3 112 99 -11,6
Riz Nouvelle-Orléans (Etats-Unis) 305 333 9,2 270 309 14,4
Huiles :
.Soja Ports hollandais 552 466 -15,6 614 496 -19,2
.Palme Malaisie/Europe du Nord 422 369 -12,6 470 337 -28,3
.Arachide Europe 1.113 950 -14,6 1.159 1.061 -8,5
.Olive1 Milan .. 3,69/ .. .. 3,88/ ..
.. 3,88 .. .. 4,08 ..
Sucre Brésil 194 307 58,2 166 222 33,7
Café New York 2.261 2.129 -5,8 1.766 2.236 26,6
Cacao Londres et New York 1.484 1.511 1,8 1.520 1.545 1,6
Thé Londres 2.018 2.019 0,1 1.982 2.164 9,2
Source : Statistiques financières internationales (FMI)

De leur côté, les prix du café ont continué à s’accroître à un taux élevé (26,6% contre
25,1% l’année précédente), sous l’effet du fléchissement de la production mondiale,
notamment au Brésil, et de l’affermissement de la demande.

Pour le Cacao, la quasi-stagnation de la production au niveau mondial et la baisse des


stocks se sont traduites par un léger redressement des prix (1,6% en moyenne contre un
repli de 13,3% en 2004).

Pour le thé, les prix ont augmenté, au cours de 2005, à un rythme plus rapide qu’une
année auparavant, soit 9,2% contre 2%, suite à une demande assez forte dans les
principaux pays importateurs et à une contraction de la production mondiale de 2,3%.

II – MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES

Les cours mondiaux de la plupart des matières premières industrielles ont connu, en
2005, une hausse sensible, particulièrement en ce qui concerne les métaux à l’exception de
l’étain. Cette évolution est liée à une demande internationale soutenue, en rapport avec la
vigueur de la croissance aux Etats-Unis et dans les principaux pays asiatiques, notamment
la Chine, l’Inde et le Japon. Les perturbations au niveau de l’offre, engendrées par
l’insuffisance des stocks et les mauvaises conditions climatiques, conjuguées au
phénomène des spéculations, ont fortement influencé le comportement des prix.

Ainsi, les cours du caoutchouc naturel ont atteint 1.703 dollars la tonne en décembre
2005, soit un accroissement de 40,5% par rapport à leurs niveaux de décembre 2004.
L’accentuation de la hausse, qui a été enregistrée au cours du deuxième semestre, s’explique
par une demande soutenue au moment où la production mondiale au titre de 2005 a connu

1
Cotation en dollars E.U le litre d’huile d’olive extra-vierge obtenue par l’application des taux de change croisés
(euro, dinar tunisien et dollar) et selon la revue «Marchés Tropicaux».
34
une décélération par rapport à l’année précédente (2% contre 3,6%). En termes de moyennes
annuelles, les prix ont augmenté de 15,1% contre 23,7% un an plus tôt.
PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Places de Variations Variations
Produits
cotation 2004 2005 2005/2004 2004 2005 2005/2004
en % en %
Coton Liverpool 1.071 1.246 16,3 1.367 1.216 -11,0
Caoutchouc naturel Singapour 1.212 1.703 40,5 1.305 1.502 15,1
Cuivre Londres 3.140 4.577 45,8 2.864 3.677 28,4
Etain Londres 8.474 6.763 -20,2 8.481 7.385 -12,9
Zinc Londres 1.182 1.819 53,9 1.048 1.381 31,8
Plomb Londres 972 1.120 15,2 882 974 10,4
Phosphate Casablanca 42 42 0 41 42 2,4
Source : Statistiques financières internationales (FMI)

Par contre, les prix du coton ont diminué, en 2005, de 11% en moyenne contre une
baisse de 2,3% en 2004, sous l’effet de l’accroissement de la production mondiale qui a
dépassé, pour la première fois depuis 2002, le niveau de la consommation (26,2 millions et
23,7 millions de tonnes, respectivement).
Quant aux cours mondiaux des métaux, et excepté l’étain, ils ont atteint, en 2005, des
niveaux records, suite notamment à l’augmentation de la demande des pays industrialisés
et à la hausse des coûts d’extraction due, entre autres, à la flambée des prix du pétrole.
En effet, les cours du cuivre se sont accrus de 28,4% contre 61% en 2004, pour
atteindre une moyenne de 3.677 dollars la tonne, avec un record de 4.577 dollars enregistré
en décembre 2005. Cette flambée est due, en particulier, à la fermeté de la demande des
Etats-Unis et de la Chine, conjuguée au faible niveau des stocks, au moment où l’offre
mondiale n’a augmenté que de 3,1% contre 4% un an plus tôt, en raison de la baisse de la
production dans les principaux pays producteurs tels que le Chili et les Etats-Unis.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE


(en $ EU la tonne)
4750 4750
2005
4500 4500
4250 4250
4000 4000
3750 3750
3500 3500
3250 3250
3000 2004 3000
2750 2750
2500 2500
2250 2250
2000 2000
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao ût Sept . Oct . Nov . Dec .

Les prix du zinc ont, également, atteint des niveaux records en 2005, avec une hausse
de 31,8% en moyenne contre 26,6% une année auparavant. Cette évolution s’explique par
l’accélération de la demande au cours du dernier trimestre et par la quasi-stagnation de la
production mondiale qui s’est située à 10,3 millions de tonnes. De ce fait, le niveau moyen
35
des prix est passé, entre les mois de décembre 2004 et décembre 2005, de 1.182 à
1.819 dollars la tonne, soit une hausse d’environ 54%.

Pour leur part, les cours du plomb ont continué à s’accroître, mais à un rythme nettement
moins rapide qu’une année auparavant (10,4% contre 71,6%), atteignant une moyenne de
974 dollars la tonne. La demande mondiale de ce produit a été tirée, essentiellement, par celle
de la Chine pour satisfaire, notamment, les besoins de l’industrie des composants électroniques
et du secteur des télécommunications et des technologies de l’information.

Après avoir fortement augmenté en 2004 à un taux de 73,4%, les prix de l’étain ont
baissé de 12,9% en 2005, suite à l’importante progression de la production en l’Indonésie
(21%) et à l’accroissement des stocks. La production totale mondiale de ce métal s’est
accrue de 6,1% pour atteindre 280 mille tonnes, grâce à la réouverture de plusieurs sites de
production qui étaient fermés ou abandonnés auparavant.

Pour le phosphate brut, les prix sont restés quasiment stables tout au long de l’année
2005, malgré une certaine reprise de la demande internationale. En termes de moyennes
annuelles, ils ont augmenté de 2,4% contre une stagnation l’année précédente, atteignant
42 dollars la tonne. De son côté, le marché mondial des dérivés du phosphate a été marqué
par une augmentation de la demande, principalement pour l’acide phosphorique, et une
hausse des prix de la majorité des autres produits, même en présence d’une vive
concurrence. Cette tendance a concerné, également, l’ammoniac et le soufre non raffiné,
produits intermédiaires utilisés dans l’industrie de transformation du phosphate.

III – PETROLE BRUT

Amorcée depuis environ trois années, la flambée des cours du pétrole s’est amplifiée
en 2005. Le prix moyen du baril de Brent est passé, en effet, de 44,28 dollars en janvier à
un record historique d’environ 70 dollars à la fin du mois d’août, suite principalement à la
succession d’ouragans dans la région du Golfe du Mexique aux Etats-Unis, qui a entraîné
l’arrêt de la production et la fermeture de certaines installations pétrolières, en plus de la
persistance des tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient.

Néanmoins, l’accroissement de la production des pays de l’OPEP et le recours des


Etats-Unis et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’utilisation des réserves
stratégiques ont permis de circonscrire l’envolée des prix qui sont revenus, pour le Brent, à
une moyenne de 56,75 dollars le baril, en décembre 2005, soit une hausse de l’ordre de
37% par rapport au même mois de l’année précédente.
EVOLUTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE PETROLIERES MONDIALES
(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Offre de pétrole 79,7 83,1 84,1 4,3 1,2
*OPEP 30,7 33,0 34,0 7,5 3,0
*Hors OPEP 49,0 50,1 50,1 2,2 0
Demande de pétrole 79,2 82,2 83,3 3,8 1,3
*OCDE 48,6 49,5 49,6 1,9 0,2
*Hors OCDE 30,6 32,7 33,7 6,9 3,1
Ecart : offre-demande 0,5 0,9 0,8
Source : Revue “Le Pétrole et le gaz arabes”

36
En termes de moyennes annuelles, la hausse des prix du baril de Brent a dépassé
42% contre environ 33% en 2004, avec un cours moyen atteignant 54,44 dollars, soit près
du double du niveau enregistré en 2003.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE


PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
65,00 65

60,00 2005 60
55,00 55

50,00 50

45,00 45

40,00 40
2004
35,00 35
30,00 30

25,00 25
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao ût Sept . Oct . Nov . Dec .

La poursuite de l’envolée des cours du pétrole, en 2005, s’explique, outre les tensions
géopolitiques, les catastrophes naturelles et le climat d’instabilité dans certains pays
producteurs, par l’augmentation de la demande mondiale, quoique à un rythme moins
rapide qu’une année auparavant, essentiellement en provenance des Etats-Unis, mais aussi
de la Chine et de l’Inde, deux pays asiatiques devenus gros importateurs. Elle est
imputable, également, à l’insuffisance de l’offre et aux goulots d’étranglement enregistrés au
niveau du raffinage et du transport, en raison du faible volume des investissements réalisés
dans ces activités depuis les années quatre-vingt du siècle passé. A tous ces facteurs,
s’ajoute le phénomène bien connu des spéculations qui prend de l’ampleur en cas de
déséquilibre des forces du marché.
IV – IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE
SUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE
La hausse poursuivie des cours de la plupart des produits de base sur le marché
international, notamment ceux du pétrole brut, a engendré, en 2005, un impact négatif sur la
balance commerciale de la Tunisie, quoique de moindre ampleur que celui enregistré une
année auparavant.
En effet, l’évolution des prix d’un échantillon de produits échangés, représentant
environ 26% des exportations et 32% des importations, a été défavorable comme l’illustre
l’élargissement du déficit commercial de l’ordre de 152 MDT ou 4,5%. Cette détérioration est
due, principalement, à l’effet net négatif des échanges de produits énergétiques (82,2 MDT
ou 54,3% de l’impact global). C’est que la plus-value dégagée au titre des exportations de
pétrole brut et de produits raffinés (595,7 MDT) n’a pas compensé entièrement l’effet négatif
découlant de l’accroissement des prix à l’importation des mêmes produits ainsi que du gaz
naturel (677,9 MDT).
Hors énergie et sur la base de l’échantillon des produits retenus, l’impact défavorable
de la hausse des prix mondiaux sur la balance commerciale tunisienne s’est limité à
69,3 MDT. C’est que l’effet négatif de l’augmentation des prix des importations, notamment
celles de fontes, fers et aciers (86 MDT), de matières premières en plastique (60,1 MDT),
37
d’ouvrages en plastique (37,4 MDT), de sucre (33,3 MDT), de soufre non raffiné (31 MDT)
et de cuivre et ouvrages (30,3 MDT), n’a pu être compensé qu’en partie par la plus-value
enregistrée au niveau des produits exportés, en particulier l’huile d’olive (109,9 MDT),
l’acide phosphorique (52,7 MDT) et le Diammonium phosphaté (43,7 MDT).
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2004 2005 Variations
Prix Valeur en Prix Valeur en Prix Impact en
Quantité 1 Quantité 1
unitaire MDT unitaire MDT unitaire MDT
Exportations 2.962,4 3.523,2 835,6

Huile d’olive 3.352 211,2 708,0 4.357 109,4 476,7 1005 109,9
Produits de la mer 10.079 15,2 153,2 9.825 20,6 202,4 -254 -5,2
Dattes 2.601 40,4 105,1 2.602 50,2 130,6 1 0,1
Farines de céréales 440 14,1 6,2 393 74,3 29,2 -47 -3,5
Pétrole brut 334 2.797,8 935,5 497 2.848,1 1.416,2 163 464,2
Produits pétroliers
raffinés 285 756,2 215,5 464 734,5 341,1 179 131,5
Phosphate de chaux 37 661,2 24,6 45 758,9 34,5 8 6,1
Superphosphate triple 212 873,5 185,3 245 837,6 205,0 33 27,6
DAP 287 1.219,1 349,5 331 992,8 328,6 44 43,7
Acide phosphorique 205 1.103,0 225,6 252 1120,9 282,9 47 52,7
Ciments 55 978,2 53,9 62 1218,7 76,0 7 8,5
Importations 4.668,9 5.540,0 987,1

Laits et dérivés 1.664 31,8 52,9 2.882 15,3 44,1 1.218 18,6
Viandes 3.444 9,9 34,1 4.181 8,3 34,7 737 6,1
Blé dur 263 89,4 23,5 226 163,4 36,9 -37 -6,0
Blé tendre 228 954,1 217,6 198 965,6 191,0 -30 -29,0
Maïs 208 723,3 150,2 179 661,5 118,4 -29 -19,2
Orge 156 205,3 32,0 201 641,1 128,6 45 28,8
Café 1.252 13,9 17,4 1.547 9,5 14,7 295 2,8
Thé 1.500 9,6 14,4 1.876 9,7 18,2 376 3,6
Sucre 270 368,2 99,4 374 320,2 119,7 104 33,3
Huiles végétales 812 256,3 208,1 810 302,4 244,9 -2 -0,6
Pétrole brut 357 1.105,0 394,8 517 1.084,9 561,3 160 173,6
GPL2 486 328,9 159,7 602 404,0 243,4 116 46,9
Fuel-oil2 200 759,8 151,6 316 707,4 223,7 116 82,1
Gas-oil2 457 1.342,3 613,2 677 1.221,5 827,2 220 268,7
Kérosène2 512 217,5 111,3 773 206,4 159,5 261 53,9
Autres produits pétroliers 411 230,2 94,7 450 260,0 117,1 39 10,1
Gaz naturel 186 673,0 125,5 275 478,7 131,5 89 42,6
Soufre non raffiné 86 1.766,5 151,2 104 1.724,2 179,0 18 31,0
Ammoniac 321 340,8 109,3 341 321,5 109,7 20 6,4
Bois et ouvrages 511 338,1 172,8 541 360,6 195,2 30 10,8
Coton en masse 1.886 22,8 43,0 1542 21,6 33,3 -344 -7,4
Pâte à papier 671 73,2 49,1 725 73,8 53,5 54 4,0
Caoutchouc naturel 1.986 14,3 28,4 2.250 13,2 29,7 264 3,5
Tabac brut 3.300 8,0 26,4 3.645 9,3 33,9 345 3,2
Mat.prem.en plastique 1.548 228,8 354,2 1.816 224,4 407,4 268 60,1
Ouvrages en plastique 5.648 60,0 338,9 6.218 65,7 408,5 570 37,4
Fontes, fers et aciers 561 1.186,3 665,1 658 886,6 583,0 97 86,0
Cuivre et ouvrages 4.167 33,6 140,0 4.981 37,2 185,3 814 30,3
Aluminium et ouvrages 4.395 20,5 90,1 4.635 23,0 106,6 240 5,5
Incidence globale
(Export-Import) -151,5
Sources : INS, STIR et BCT
1) Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2) Importations réalisées par la STIR.

38
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE

ECONOMIQUE EN TUNISIE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

La conjoncture internationale a été particulièrement difficile en 2005, en raison


notamment de la flambée des cours du pétrole, du ralentissement de l’activité économique
dans la plupart des pays industrialisés et des échanges mondiaux de biens et services, de
l’accentuation des tensions inflationnistes, des fluctuations au niveau des marchés de
capitaux et des marchés de changes, de l’aggravation des déséquilibres financiers dans
certains pays et de l’exacerbation de la concurrence après le démantèlement des accords
multifibres intervenu en janvier 2005. Dans ce contexte et grâce à sa diversification,
l’économie tunisienne a enregistré, dans l’ensemble, des résultats positifs.

Exprimée en termes réels, la croissance du produit intérieur brut s’est élevée à 4,2% en
2005 contre 6% l’année précédente et 5,6% en 2003. Les multiples réformes engagées dans
les différents domaines de l’activité économique, renforcées par diverses mesures et actions
destinées à atténuer l’impact des chocs extérieurs, ont permis de consolider les assises de
l’économie et de soutenir le rythme de l’activité. Le taux de croissance aurait pu être plus
élevé n’eût été la régression de 5% enregistrée par la valeur ajoutée du secteur de
l’agriculture et pêche contre une progression de 10,1% en 2004. En particulier, les
productions de céréales et d’huile d’olive sont, revenues, d’une année à l’autre, de
23,5 millions à 21 millions de quintaux et de 280 mille à 130 mille tonnes, respectivement.

Hors agriculture et pêche, la croissance économique s’est légèrement consolidée, pour


passer de 5,5% à 5,6%. Cette évolution a été favorisée, notamment, par la progression
soutenue des services marchands (8,9% contre 8,1%), surtout les communications (24%
contre 20,5%) et ce, en dépit de la légère décélération du tourisme (7,5% contre 8,2%), dont
certains paramètres d’activité ont atteint des niveaux records, et des transports (6,5% contre
7%). De son côté, le secteur de l’énergie a réalisé une croissance soutenue (4,7% contre
3,6%) suite, essentiellement, aux progrès enregistrés dans la branche de l’électricité.

Les industries manufacturières ont connu, pour leur part, un ralentissement (1,9% contre
5% en 2004), dû surtout à la régression des industries agro-alimentaires (-0,6% contre 12,4%) et
du secteur du textile-habillement et des cuirs et chaussures (-2,5% contre -0,4%). Ce repli est
imputable, principalement, à la contraction de la production d’huile d’olive pour le premier secteur
et aux effets d’une concurrence internationale aiguë pour le deuxième.

S’agissant des industries mécaniques et électriques, elles ont continué à progresser


au taux de 8% pour la deuxième année consécutive, alors que les industries diverses et les
industries chimiques ont consolidé leurs croissances qui se sont situées à 6,5% et 3,5%,
respectivement, contre 5,6% et 3% un an plus tôt. Par contre, le secteur des matériaux de
construction, de la céramique et du verre a enregistré un ralentissement (2% contre 6%).

Sur un autre plan, la formation brute de capital fixe s’est accrue de 6,3% en 2005 contre
5% l’an précédent, atteignant 8.410 MDT dont 56,3% (55,4% en 2004) ont été l’œuvre du
secteur privé, appelé à relayer le secteur public et à renforcer sa contribution en matière
d’investissement, de production et de création d’emplois. Le taux d’investissement est resté,
cependant, stationnaire au niveau de 22,6% du PIB, pour la deuxième année consécutive.

Quant aux investissements directs étrangers (IDE), ils ont progressé de 27,6%, pour
s’élever à environ 1.016 MDT dont 145,5 MDT au titre de la privatisation de la Banque du
Sud (97 MDT) et de la Société tuniso-algérienne de ciment blanc « SOTACIB » (48,5 MDT).
40
Comme par le passé, la majeure partie des IDE a bénéficié au secteur énergique et aux
industries manufacturières.

En ce qui concerne l’épargne nationale, elle a accusé une décélération avec une
augmentation de 2,2% seulement contre 9,5% en 2004, pour se situer à 7.968 MDT. Ainsi,
le taux d’épargne, calculé par référence au Revenu national disponible brut est revenu, d’une
année à l’autre, de 22% à 21,3%. L’enveloppe de l’épargne mobilisée a permis de couvrir
94,7% des besoins de financement des investissements contre 98,5% en 2004, le reste
ayant été assuré par le recours à des ressources extérieures.

Le marché du travail a continué à assurer des créations d’emplois accrues, soit


76,5 mille postes dans la pêche et les activités non agricoles contre 74,4 mille en 2004. Le
taux de couverture de la demande additionnelle, estimée à 81 mille, s’est ainsi amélioré,
pour atteindre plus de 94% contre 91,5% un an plus tôt.

Malgré le renchérissement des prix mondiaux du pétrole et son impact sur les coûts de
production, l’évolution des prix a continué à être maîtrisée en 2005. En effet, le taux
d’inflation s’est élevé à 2% contre 3,6% l’année précédente, situation favorisée, notamment,
par l’amélioration de l’offre de produits alimentaires, le maintien des prix des produits
compensés et la poursuite d’une politique monétaire appropriée. L’écart d’inflation avec les
pays partenaires d’Europe s’est, ainsi, réduit en faveur de la Tunisie, se traduisant par une
amélioration de la compétitivité-prix des produits nationaux.

En matière de commerce extérieur, les exportations et les importations de biens ont


progressé, au cours de 2005, de 12,9% et 7,2%, respectivement, contre 16,6% et 13,7%
l’année précédente. Il en est résulté une contraction du déficit commercial de 411 MDT ou
10,5% et une amélioration du taux de couverture de 4,1 points de pourcentage pour se situer
à 79,6%.

La progression des exportations a concerné, notamment, les industries mécaniques et


électriques, les industries diverses, le secteur des phosphates et dérivés et l'énergie, celles
d’articles textiles et d'habillement ont plutôt connu une quasi-stagnation. Quant à l’augmen-
tation des importations, elle a intéressé, essentiellement, l'énergie et les matières premières
et demi-produits.

Par ailleurs, les recettes touristiques et les revenus du travail ont progressé en 2005 de
13% et 1,3% respectivement, contribuant ainsi à la contraction du déficit courant qui est
revenu, d’une année à l’autre, de 686 MDT ou 2% du PIB à 393 MDT et 1,1%.

En revanche, les entrées nettes de capitaux ont diminué de 290 MDT ou 15% en
2005, pour revenir à 1.640 MDT. Elles ont permis, néanmoins, de couvrir le déficit courant et
de générer un excédent de 1.216 MDT au niveau de la balance générale des paiements,
contre 1.213 MDT en 2004.

Ainsi, les avoirs nets en devises ont continué à s’accroître notablement pour s’élever,
à la fin de l’année 2005, à 5.872 MDT ou l’équivalent de 124 jours d’importation, contre
4.733 MDT et 107 jours un an plus tôt.

Cette évolution favorable des paiements extérieurs s’est accompagnée d’une maîtrise
des paramètres de la dette extérieure. En effet, le taux d’endettement s’est pratiquement
stabilisé en atteignant 54,6% du RNDB contre 54,3% en 2004, alors que le coefficient du
service de la dette est revenu, d’une année à l’autre, de 14,1% à 12,1% des recettes
courantes.
41
Sur le plan monétaire et financier, l'agrégat M3 s'est accru, au terme de l’année 2005,
de 11% contre 10,3% une année auparavant. L’effet conjugué de l’accélération de la masse
monétaire et de la décélération du rythme de croissance du PIB nominal (6,2% contre 8,8%
en 2004) s’est traduit par une augmentation du taux de liquidité de l’économie de 1,9 point
de pourcentage, pour s’établir à environ 61%.

Les contreparties des ressources du système financier ont été marquées,


particulièrement, par la consolidation des avoirs extérieurs nets qui se sont accrus, d’une
année à l’autre, de 986 MDT contre 848 MDT un an plus tôt. Les créances nettes sur l’Etat
ont, également, augmenté quoique à un rythme moins rapide que l’année précédente, soit
341 MDT contre 536 MDT. Pour leur part, les concours à l’économie ont progressé de 6,3%
contre 5,3% en 2004, atteignant 24.538 MDT.

S’agissant des finances publiques, les recettes fiscales ont progressé de 9,2% en
2005, pour atteindre 7.917 MDT, ce qui correspond à une pression fiscale de 21,3% contre
20,7% l’année précédente. A l’inverse, les recettes non fiscales ont diminué de 6,2% pour
revenir à 1.374 MDT, suite notamment à la baisse des recettes au titre de la participation de
l’Etat dans des entreprises publiques (311 MDT contre 508 MDT en 2004).

En ce qui concerne les dépenses, elles ont gardé pratiquement le même niveau que
l’année précédente, soit 13.025 MDT, dont 50,3% au titre des charges de fonctionnement de
l’Administration qui ont augmenté de 10,9%, d’une année à l’autre. De leur côté, les
dépenses d’équipement et d’octroi de prêts ont peu évolué, se situant à 2.637 MDT ou
20,2% du total du budget de l’Etat.

Compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire net du remboursement du principal


de la dette, qui est revenu d’environ 3.487 MDT à 2.771 MDT, s’est établi à 963 MDT ou
2,6% du PIB nominal contre 800 MDT et 2,3% une année auparavant.

42
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Variation en %
Désignation 2002 2003 2004 2005
2004/03 2005/04
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 18.330 19.349 20.517 21.384 6,0 4,2
*PIB hors agriculture et pêche 16.339 16.930 17.853 18.853 5,5 5,6
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche 1.991 2.419 2.664 2.531 10,1 -5,0
-PIB (aux prix courants) 29.924 32.202 35.035 37.202 8,8 6,2
-Déflateur du PIB (1990=100) 163,3 166,4 170,8 174,0 2,6 1,9
-PNB par habitant (en dinars) 2.921 3.122 3.368 3.530 7,9 4,8
-Revenu national disponible brut (RNDB) 30.121 32.489 35.399 37.458 9,0 5,8
-Consommation nationale totale 23.520 25.366 27.600 29.490 8,8 6,8
*Consommation publique 4.748 5.057 5.405 5.772 6,9 6,8
*Consommation privée 18.772 20.309 22.195 23.718 9,3 6,9
-Propension moyenne à consommer
1
(consommation/RNDB) : en % 78,1 78,1 78,0 78,7 -0,1 0,7
-Epargne nationale brute 6.600 7.123 7.799 7.968 9,5 2,2
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 21,9 21,9 22,0 21,3 0,1 -0,7
-Formation brute de capital fixe 7.607 7.536 7.914 8.410 5,0 6,3
*Secteur public 3.317 3.180 3.530 3.675 11,0 4,1
*Secteur privé 4.290 4.356 4.384 4.735 0,6 8,0
-Taux d’investissement (en % du PIB) 1 25,4 23,4 22,6 22,6 -0,8 0,0
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 1990) 148,2 151,8 157,5 163,3 3,8 3,7
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000) 104,8 107,6 111,5 113,8 3,6 2,0
. Produits alimentaires 106,1 109,7 115,1 115,2 5,0 0,1
. Produits non alimentaires 104,0 106,4 109,5 112,8 2,9 3,0
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes) 2 65,0 67,4 74,4 76,5 10,4 2,8
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1 79,4 81,3 91,5 94,4 10,2 2,9
-Taux de chômage en %1 15,3 14,5 14,2 14,2 -0,3 0,0
Paiements extérieurs
-Taux de couverture (Export/Import en %)1 72,2 73,7 75,5 79,6 1,8 4,1
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF) 3.762 3.696 3.905 3.494 5,7 -10,5
-Recettes touristiques 2.021 1.903 2.290 2.587 20,3 13,0
-Revenus du travail 1.522 1.611 1.783 1.807 10,7 1,3
- Déficit courant3 1.060 941 686 393 -255 -293
. En % du PIB1 3,5 2,9 2,0 1,1 -0,9 -0,9
-Entrées nettes de capitaux3 1.291 1.467 1.930 1.640 463 -290
- Solde de la balance générale des paiements3 +200 +496 +1.213 +1.216 717 3
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%
des recettes courantes)1 14,9 13,1 14,1 12,1 1,0 -2,0
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1 53,5 53,4 54,3 54,6 0,9 0,3
Finances publiques
1
-Pression fiscale (en % du PIB) 21,5 20,6 20,7 21,3 0,1 0,6
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts 2.505,1 2.596,1 2.616,4 2.636,7 0,8 0,8
-Déficit budgétaire en % du PIB1/4 2,5 3,2 2,3 2,6 -0,9 0,3
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1 61,0 60,0 58,6 58,3 -1,4 -0,3
Masse monétaire et ses contreparties5
-Agrégat M3 18.302 19.457 21.466 23.821 10,3 11,0
.Taux de liquidité de l’économie(M3/PIB): en %1 59,1 58,9 58,8 60,7 -0,1 1,9
-Avoirs extérieurs nets3 1.909 2.279 3.127 4.113 848 986
dt : .Avoirs nets en devises3 3.011 3.503 4.733 5.872 1.230 1.139
.En jours d’importation6 80 90 107 124 17 17
-Créances nettes sur l’Etat3 3.391 3.289 3.825 4.166 536 341
-Concours à l’économie 20.954 21.911 23.083 24.538 5,3 6,3

Sources:BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS


1) Variations en points de pourcentage. 4) Hors amortissement de la dette et y compris revenus de privatisation
2) Dans la pêche et les activités non agricoles. 5) Système financier.
3) Variations en MDT. 6) Variations exprimées en jours.
43
I. – L’ACTIVITE AGRICOLE

Le secteur de l’agriculture et pêche continue à bénéficier d’un intérêt particulier de la part


des pouvoirs publics, compte tenu de son rôle, notamment, en matière de croissance
économique, d’emploi et d’équilibre de la balance alimentaire, outre sa contribution importante à
la maîtrise de l’inflation.

En conséquence, et grâce aux multiples mesures prises jusqu’ici, intéressant,


particulièrement, la mobilisation des ressources hydrauliques et la rationalisation de leur
utilisation, l’extension des superficies irriguées, la promotion de l’agriculture biologique et de la
pêche de poisson bleu, l’intensification des études et des recherches scientifiques et la
vulgarisation de leurs résultats, ce secteur est parvenu à réaliser des progrès soutenus pour la
plupart des produits. En témoignent les flux importants dégagés au niveau de l’exportation de
plusieurs d’entre eux, tels que l’huile d’olive, les dattes, le double concentré de tomate et les
produits de la mer, ainsi que la réalisation de l’autosuffisance pour des produits de base comme
le lait vers la fin de la décennie écoulée, contre un taux de couverture des besoins de
consommation d’à peine 50% au début des années quatre-vingt-dix.

En plus de ses effets d’entraînement bénéfiques sur le reste de l’activité économique,


notamment les industries agro-alimentaires, le secteur des transports et le commerce,
l’expansion du secteur de l’agriculture et pêche contribue à promouvoir les conditions de vie
dans les zones rurales et à y renforcer la fixation de la population. L’évaluation approfondie des
projets de la nouvelle génération du Programme de développement rural intégré (PDRI),
effectuée en 2005, a montré son rôle fondamental dans la promotion des régions de l’intérieur du
pays, à travers l’accroissement des rendements du système productif, la consolidation de
l’emploi et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Par ailleurs, le climat général du secteur a continué à s’améliorer avec l’adaptation


poursuivie des encouragements aux spécificités de chaque activité agricole, tandis que les
organisations professionnelles et administratives concernées ont été appelées à jouer un rôle
accru dans l’encadrement des agriculteurs et des pêcheurs et dans les efforts promotionnels
engagés en matière de commercialisation de leurs produits. En particulier, il a été procédé à la
révision des statuts des différents organismes pour améliorer leurs prestations et aider les
opérateurs à en tirer de meilleurs profits pour faire face, comme il se doit, aux défis d’une
concurrence accrue.

Quoi qu’il en soit, les réalisations de l’agriculture et pêche, au cours de l’année 2005, ont
été conformes aux orientations du Plan de développement en cours. Elles ont été favorisées,
notamment, par le programme de mise à niveau et de modernisation du secteur visant à réaliser
le saut qualitatif nécessaire en vue de renforcer sa compétitivité et le préparer comme il faut à la
libéralisation des échanges de produits agricoles à l’échelle internationale, dans le cadre de
l’Accord d’association avec l’Union européenne et des négociations engagées au même titre au
sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Toutefois, l’impact des aléas climatiques sur la récolte de céréales, ainsi que celui des
cycles spécifiques à certaines productions agricoles à l’instar de celle d’olives à huile, se sont
traduits, en 2005, par une régression de la valeur ajoutée du secteur de 5%, en termes réels,
contre une progression de 10,1% en 2004. Ainsi, la contribution de ce secteur à la croissance
économique est devenue négative, soit -15,4% ou -0,6 point de pourcentage contre environ 21%
ou 1,3 point une année auparavant.

44
S’agissant de la formation brute de capital fixe, elle s’est accrue de 2,3% en 2005 contre
11,5% l’année précédente, pour atteindre 890 MDT dont plus de 53% ont été l’œuvre des privés.
Ces derniers ont investi, essentiellement, dans les domaines de l’irrigation, de l’élevage, de
l’arboriculture et de l’acquisition de matériel agricole.

TAUX DE CROISSANCE DE LA V.A DE L'AGRICULTURE ET PECHE ET


CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
36 60

28 30
Taux de croissance
en pourcentage

Contribution en
20

pourcentage
0
12
-30
4
-60
-4

-12 -90
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche Contribution à la croissance économique

Sur le plan de l’emploi, la population agricole occupée s’est élevée, en 2005, à environ
542 mille personnes, niveau en baisse de 1,3% par rapport à 2004. Elle est composée
d’exploitants agricoles (54%), de personnes employées à titre d’aide aux familles (36%) et de
salariés (10%). Il faut souligner que l’emploi saisonnier a procuré 21,3 millions de journées de
travail, dont 38% au bénéficie de la main-d’œuvre féminine.

FBCF ET CREDITS AU SECTEUR AGRICOLE ET DE LA PECHE


1000 1000

900 900

800 800

700 700
en MDT

600 600

500 500

400 400
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
FBCF agricole et de la pêche Encours des crédits bancaires à MLT

Au niveau des échanges commerciaux avec l’extérieur, la balance alimentaire a dégagé,


pour la deuxième année consécutive, un excédent. Celui-ci a atteint 132,3 MDT contre 190,1 MDT
en 2004, en dépit de l’augmentation des importations de céréales, notamment d’orge et de blé dur,
et du recul des exportations d’huile d’olive, suite à la baisse de la production. Le taux de couverture
des importations par les exportations est revenu, d’une année à l’autre, de 118,3% à 112,1%.

45
I – CULTURES ANNUELLES

A l’exception de la tomate et de l’oignon, les cultures annuelles ont enregistré, au titre


de la campagne agricole 2004-2005, une baisse. Celle-ci a touché, en particulier, les
céréales, les légumineuses et les melons et pastèques.

A – GRANDES CULTURES

1) Céréaliculture

Les superficies emblavées en céréales, au cours de la campagne 2004-2005, ont


atteint 1.434 mille hectares contre 1.643 mille la campagne précédente, soit 92% des
superficies initialement programmées. Cette baisse a touché, surtout, l’orge et le triticale
dont les superficies ont couvert 473 mille hectares contre 608 mille au titre de la campagne
2003-2004 et, à un degré moindre, le blé dur (813 mille hectares contre 881 mille).
CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS
Superficies emblavées Productions Rendements
(en mille hectares) (en millions de quintaux) (en quintaux par hectare)
Campagne
Blé Blé Blé Blé Blé Blé
Orge1 Total Orge1 Total Orge1
dur tendre dur tendre dur tendre
1998-1999 850 148 520 1.518 11,4 2,5 4,2 18,1 13,4 16,9 8,1
1999-2000 857 134 597 1.588 7,1 1,4 2,4 10,9 8,3 10,4 4,0
2000-2001 705 119 437 1.261 9,4 1,8 2,3 13,5 13,3 15,1 5,3
2001-2002 639 117 404 1.160 3,7 0,5 0,9 5,1 5,8 4,3 2,2
2002-2003 794 133 592 1.519 16,4 3,4 9,2 29,0 20,7 25,6 15,5
2003-2004 881 154 608 1.643 14,0 3,3 6,2 23,5 15,9 21,4 10,2
2004-2005 813 148 473 1.434 12,9 3,4 4,7 21,0 15,9 23,0 9,9
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

Compte non tenu des conditions climatiques favorables, surtout dans le nord du pays,
les quantités de semences sélectionnées mises à la disposition des agriculteurs ont été
utilisées à temps, soit 222 mille quintaux contre 184 mille la campagne précédente.

Par ailleurs, et dans le cadre de l’intensification de l’exploitation de nouvelles zones


irriguées, les agriculteurs ont bénéficié, au cours de la campagne 2004-2005, d’une
réduction de 50% des tarifs préférentiels des eaux d’irrigation gérées par les Commissariats
régionaux de développement agricole (CRDA). Ainsi, les superficies irriguées ont atteint
environ 78 mille hectares, niveau comparable à celui de l’année précédente, soit 5,4% des
superficies globales.

Les rendements à l’hectare ont enregistré une légère amélioration dans les régions du
Nord pour se situer, en moyenne, à 20,7 quintaux à l’hectare, alors que dans le Sud, ils sont
demeurés faibles atteignant environ 6 quintaux à l’hectare.

Au total, la production céréalière s’est élevée, en 2005, à 21 millions de quintaux


répartis entre 12,9 millions de quintaux de blé dur, 3,4 millions de blé tendre et 4,7 millions
d’orge et triticale, contre une récolte globale de 23,5 millions de quintaux l’année précédente.
Cette baisse est due, outre la contraction des superficies, au recul de la production dans les
régions du Centre et du Sud suite au manque de pluies.

1Y compris le triticale.

46
Les quantités collectées de céréales ont porté sur 8,2 millions de quintaux, contre
9 millions au cours de la campagne précédente, soit un taux de collecte de 39% de la
production totale.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE BLE TENDRE


4000 12000

3500

Importations en mille quintaux


Production en mille quintaux

10000
3000
8000
2500

2000 6000

1500
4000
1000
2000
500

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Production Importations

Après quatre années de stabilité, les prix à la production de céréales ont été majorés, au
titre de la récolte de 2005, de 1 dinar le quintal pour toutes les variétés, en vue de tenir compte
de la hausse des coûts de production. Ils sont passés, ainsi, à 30,5 dinars le quintal pour le blé
dur, à 27 dinars pour le blé tendre et à 18 dinars pour l’orge et le triticale.
EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES (En dinars le quintal)
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Blé dur 28,5 28,5 29,5 29,5 29,5 29,5 29,5 30,5
Blé tendre 25 25 26 26 26 26 26 27
Orge 17 17 17 17 17 17 17 18
Triticale 17 17 17 17 17 17 17 18
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

En raison de la baisse de la production, surtout celle de l’orge, et du renchérissement


des prix à l’importation de ce produit qui sont passés, d’une année à l’autre, de
136,76 dollars à 154,30 dollars la tonne, les importations totales de céréales ont augmenté,
au cours de 2005, tant en quantité qu’en valeur. Elles ont atteint 2.452,5 mille tonnes pour
une valeur de 484,4 MDT (+23,3% et +12,8% respectivement par rapport à 2004). La hausse
a touché, en particulier, les achats d’orge qui ont atteint environ 641 mille tonnes pour une
valeur de 128,6 MDT contre 205,3 mille tonnes et 32 MDT en 2004.
EVOLUTION DES PRIX MOYENS A L'IMPORTATION DE CEREALES (En dollars la tonne)
Variations en %
2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Blé dur 182,41 202,02 194,50
Blé tendre 119,25 139,42 182,99 148,33 31,3 -18,9
Orge 107,33 112,64 136,76 154,30 21,4 12,8
Source : Office des céréales

2) Légumineuses

Les superficies consacrées aux cultures de légumineuses ont couvert environ 69 mille
hectares, au cours de la campagne 2004-2005, contre 70,2 mille la campagne précédente,
accusant ainsi une baisse d’environ 2% imputable, notamment, aux mauvaises conditions
47
climatiques ayant prévalu dans les régions du Centre et du Sud. Les emblavures ont été
réparties entre 53 mille hectares pour les légumineuses d’hiver et 16 mille hectares pour
celles de printemps.

Les rendements moyens à l’hectare ayant enregistré un léger repli, la production


globale s’est inscrite en baisse de 3% par rapport à son niveau de la campagne précédente,
pour s’établir à 63,4 mille tonnes dont 50,8 mille tonnes de légumineuses d’hiver.

B – CULTURES MARAICHERES

La production maraîchère a connu, au cours de la campagne 2004-2005, une


augmentation pour la tomate et l’oignon, contrastant avec une baisse pour les autres
produits. Néanmoins, l’approvisionnement du marché local s’est déroulé dans de bonnes
conditions grâce au recours aux stocks régulateurs pour certains produits et aussi à
l’importation d’appoint. Il faut souligner, par ailleurs, que l’industrie de transformation de
produits agricoles a continué à être entravée par des difficultés inhérentes, notamment, à
l’instabilité de la production et à l’écoulement sur les marchés extérieurs.

Atteignant un niveau record de 1.140 mille tonnes, la production de tomate fraîche, au


titre de la campagne 2004-2005, a progressé de près de 2% par rapport à son niveau de la
campagne précédente. Cette évolution s’explique, notamment, par l’utilisation, sur une plus
grande échelle, de nouvelles techniques culturales, en particulier celle de l’irrigation goutte-
à-goutte. Elle est imputable, également, à l’extension des superficies cultivées en tomate de
saison qui sont passées, d’une campagne à l’autre, de 18,9 mille à 19,2 mille hectares, dont
17,8 mille en irrigué par l’utilisation de la technique ci-dessus indiquée.

La campagne de transformation de la tomate fraîche, qui a démarré au début du mois


de juillet 2005, a porté sur 713 mille tonnes. Elle a permis de produire 125 mille tonnes de
double concentré de tomate (DCT), niveau presque identique à celui réalisé une année
auparavant.

Avec un stock de report de 19,1 mille tonnes, les disponibilités totales de DCT se sont
élevées à environ 144 mille tonnes, dont 18,6 mille tonnes pour une valeur de 20,2 MDT ont
été exportées, essentiellement sur la Libye, contre 13,8 mille tonnes et 17,5 MDT en 2004.

Le prix de cession de la tomate fraîche aux conserveries s’est maintenu à 95 millimes


le kilogramme, suite à un commun accord entre les agriculteurs et les industriels.
PRODUCTION MARAICHERE (En mille tonnes)
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Tomate 663 930 950 750 810 880 1.119 1.140


Piment 189 185 190 214 242 250 256 251
Melons et pastèques 300 350 370 380 411 395 515 451
Pomme de terre 295 320 290 330 310 310 375 315
Oignon 270 241 272 259 257 241 310 335
Artichaut 23 19 17 18 16 13 12 12
Sources : Groupement interprofessionnel des légumes et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

Concernant la production de piment au titre de la campagne 2004-2005, elle s’est


élevée à 251 mille tonnes, en diminution de 5 mille tonnes ou 2%, en dépit de l’extension des
superficies irriguées par la technique goutte-à-goutte et de l’amélioration de leurs
rendements.

48
La transformation de piment, qui a démarré au cours de la dernière semaine du mois
d’août 2005, avec un stock de report de 3,5 mille tonnes de conserves d’harissa a permis de
réaliser 18 mille tonnes de ce produit contre 18,7 mille tonnes une année auparavant.

De son côté, la culture des melons et pastèques a dégagé une légère régression de la
production qui est revenue, d’une année à l’autre, de 515 mille à 451 mille tonnes. Les
quantités exportées ont, en revanche, plus que doublé passant de 2.500 à 5.250 tonnes.

Malgré l’accroissement des superficies cultivées de l’ordre de 4% par rapport à la


campagne précédente pour atteindre 25,1 mille hectares, suite surtout à l’extension de la
culture d’arrière-saison dans les nouvelles zones irriguées, la production de pomme de terre
a diminué de 16%, au cours de la campagne 2004-2005, pour se situer à 315 mille tonnes
contre un niveau record de 375 mille réalisé au cours de la campagne antérieure. La baisse
a touché, essentiellement, la production de pomme de terre de saison (-29%), alors que celle
d’arrière-saison a progressé de 10%. Les rendements à l’hectare se sont inscrits, pour leur
part, en baisse d’environ 20% atteignant 12,5 tonnes à l’hectare, en moyenne.

Pour couvrir les besoins de consommation, durant les périodes de soudure, le


Groupement interprofessionnel des légumes (GIL) a constitué un stock régulateur de
24,3 mille tonnes de pomme de terre de saison sur 26,6 mille tonnes programmées. Par
ailleurs, des exportations de pomme de terre ont été réalisées, soit 3,3 mille tonnes contre
6,8 mille en 2004.

S’agissant de la production d’oignon, elle s’est accrue d’environ 8%, au cours de la


campagne 2004-2005, pour atteindre 335 mille tonnes. Les superficies cultivées ont été
maintenues au niveau de 14 mille hectares, d’où une progression des rendements de même
ordre que l’accroissement de la production pour se situer à 23,9 tonnes à l’hectare, en moyenne.

Enfin, la récolte d’artichaut s’est stabilisée au niveau de 12 mille tonnes, malgré un


accroissement des superficies cultivées de 4% en atteignant près de 2,1 mille hectares.

II – ARBORICULTURE

Bénéficiant de bonnes conditions climatiques, la production arboricole au titre de la


campagne 2004-2005 a été caractérisée par une progression pour la plupart des produits, à
l’exception de l’huile d’olive.

A – OLIVES A HUILE

La récolte d’olives à huile a atteint environ 650 mille tonnes au cours de la campagne
2004-2005, permettant de produire 130 mille tonnes d’huile, contre respectivement
1,4 million et 280 mille tonnes la campagne précédente. La production d’huile d’olive ainsi
dégagée se situe en deçà de la moyenne de 143 mille tonnes réalisée au cours de la
décennie 1995-2004, en raison du phénomène d’alternance spécifique à l’olivier, surtout
après une campagne exceptionnelle.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)
1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006

Production 180 225 115 30 72 280 130 2201


Exportations 172 114 95 22 39 209 98 160
Source : Office national de l'huile

1 Prévisions.
49
Concernant les quantités d’huile collectées par l’Office national de l’huile (ONH), elles sont
revenues, d’une campagne à l’autre, de 53,6 mille à seulement 16,3 mille tonnes. Les prix de
cession de l’huile pratiqués par l’Office ont été fixés à 2,2 dinars le kilogramme pour l’huile super-
extra vierge de 0,3 degré d’acidité et à 1,850 dinar le kilogramme pour l’huile lampante de
4 degrés d’acidité, contre 2,1 dinars et 1,750 dinar, respectivement, au titre de la campagne
2003-2004. Il importe de noter que ces prix n’ont pas été en fait appliqués, vu les importantes
possibilités d’écoulement sur les marchés extérieurs, l’ONH ayant plutôt continué d’acheter
l’huile d’olive à des prix marchands supérieurs, déterminés selon l’offre et la demande.
EVOLUTION DES PRIX D'INTERVENTION DE L'ONH (En dinars par kilogramme)
1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-20061

Avance minimale 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650 1,750 1,850 ..


Avance maximale
(huile super extra) 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950 2,100 2,200 ..
Source : Office national de l'huile

Dans ce contexte, les exportations d’huile, durant la campagne 2004-2005, ont porté
sur environ 98 mille tonnes, dont près de 80 mille ont été effectuées par les opérateurs
privés. Il y a lieu de signaler que les privés ont été autorisés, d’une manière exceptionnelle, à
exporter l’huile d’olive en vrac en plus de l’huile biologique et conditionnée sous un label
tunisien et ce, dans le cadre du quota octroyé à la Tunisie par l’Union européenne.

PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS2 D'HUILE


320 320
280 280
240 240
En mille tonnes

200 200
160 160
120 120
80 80
40 40
0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Product. d'huile d'olive Export. d'huile d'olive
Import. d'huiles végétales

Encore faut-il noter la très faible part des exportations d’huile d’olive conditionnée qui est
d’environ 3%, contre 45% en Espagne et 65% en Italie, pays directement concurrents à la
Tunisie. En effet, les exportations s’effectuent essentiellement en vrac, avec une insuffisance
de diversification des marchés. Cette situation qui entrave la compétitivité de cette branche
d’activité a nécessité l’élaboration et la mise en place d’une stratégie visant une meilleure
valorisation des exportations. Ainsi, un Fonds de promotion de l’huile d’olive a été créé, dans le
cadre de la loi de finances de 2006, ayant pour mission de développer la capacité des
entreprises à maîtriser davantage la production, d’assurer une meilleure intégration dans les
circuits de commercialisation à l’étranger sous un label tunisien et de financer les actions de
promotion des exportations de ce produit. Le financement de ce Fonds devrait être assuré par
une taxe sur l’exportation de l’huile en vrac.

1 Compte tenu du niveau élevé des prix sur le marché intérieur, l’ONH n’a pas fixé de prix d’intervention pour la
campagne 2005-2006.
2 Il s’agit des huiles végétales destinées à l’alimentation humaine.
50
Pour la campagne 2005-2006, la production d’huile d’olive s’est élevée à environ
220 mille tonnes, avec un objectif pour les exportations fixé à 160 mille tonnes.

B – AGRUMES

La production d’agrumes de la campagne 2004-2005 s’est accrue de 16,3% par rapport


à son niveau de la campagne précédente, pour s’élever à 243 mille tonnes, dont 101 mille
pour les oranges maltaises. Cette évolution a intéressé toutes les variétés, en particulier les
clémentines dont la production a progressé de 42,5% pour atteindre 23,1 mille tonnes.

Quant aux exportations, constituées essentiellement d’oranges maltaises, elles ont


augmenté de 2,7% pour totaliser 19,1 mille tonnes, niveau inférieur aux prévisions qui
tablent sur 25 mille tonnes. Le marché français a continué à absorber la quasi-totalité des
quantités expédiées.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006

Production 211 226 240 236 225 209 243 262


Exportations 21,2 27,0 24,8 22,0 17,2 18,6 19,1 22,01
Source : Groupement interprofessionnel des fruits

Pour la campagne 2005-2006, la production agrumicole s’est située à environ 262 mille
tonnes, niveau en progression de 19 mille tonnes ou 8%. Sur les 22 mille tonnes prévues à
l’exportation, 19,3 mille tonnes ont été vendues du début de la campagne jusqu’au 14 mai 2006.

C – DATTES

Les pluies, qui ont arrosé les zones productrices dans le sud du pays, ont été suivies par
une alternance de chaleur et d’humidité pendant la période de maturité des dattes, au cours des
mois de septembre et octobre 2005, permettant d’obtenir une récolte de meilleure qualité qu’une
année auparavant. Toutefois, la production s’est inscrite en baisse de 7,4%, après avoir atteint
un niveau record de 122 mille tonnes la campagne écoulée, pour s’établir à 113 mille tonnes,
dont 70 mille de Déglet nour contre 76 mille tonnes au titre de la campagne 2004-2005.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES (En mille tonnes)
1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006

Production 103 103 104 105 115 111 122 113


dont:Déglet nour 69 65 70 65 72 68 76 70
Exportations 29 25,7 36 38 42 40,2 53 401
Source : Groupement interprofessionnel des dattes

De ce fait, il es prévu une baisse des quantités de dattes à exporter pour la campagne
de commercialisation 2005-2006, qui pourrait être compensée par l’amélioration de la qualité
et donc des prix de vente.

D – VIGNE

La production de raisins de table a augmenté, en 2005, pour atteindre 80 mille tonnes


contre 75 mille en 2004. Il importe de noter que cette récolte a été de bonne qualité, suite
aux conditions climatiques favorables pour les vignobles.

1 Prévisions.
51
Quant à la production de raisins de cuve, elle est revenue, d’une année à l’autre, de
52 mille à 47 mille tonnes. En conséquence, la production de vins a été ramenée, dans le
même intervalle, de 375 mille à environ 330 mille hectolitres.

Compte tenu d’un stock de report de 230 mille hectolitres, à la fin du mois d’août 2005,
les disponibilités totales de vins pour la campagne de commercialisation en cours se sont
élevées à 560 mille hectolitres contre 575 mille pour la campagne précédente.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE VINS (En mille hectolitres)
1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006

Production 352 469 411 321 273 243 375 330


Exportations 80 87 137 73 170 94 125 521
Source : Office national de la vigne

E – AUTRES FRUITS

Exceptés quelques produits, la plupart des récoltes de fruits de printemps et d’été ont
continué à progresser à un rythme soutenu, favorisées par l’extension et le rajeunissement
des plantations et par la vulgarisation des résultats de la recherche scientifique, notamment
en ce qui concerne les techniques culturales et l’introduction de nouvelles variétés.

En particulier, la production d’amandes en coque sèche a atteint 43 mille tonnes en


2005 contre 44 mille l’année précédente. Quant aux exportations, elles ont porté sur
138 tonnes, soit presque le même niveau qu’en 2004 et dont la quasi-totalité a été effectuée
sur le marché français.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUE SECHE (En mille tonnes)
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Production 55 58 60 30 18 36 44 43
Exportations 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1 0,2 0,1 0,1
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

De son côté, la récolte d’abricots est revenue, d’une année à l’autre, de 27 mille à
26 mille tonnes. Elle a été constituée dans sa majeure partie par les variétés précoces et elle
a été marquée par l’amélioration de la qualité et du calibre des fruits. Les exportations ont
atteint 513 tonnes, contre 287 tonnes en 2004, et elles ont été destinées, essentiellement, au
marché français qui a absorbé 343 tonnes, soit les deux tiers du total.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'ABRICOTS (En mille tonnes)
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Production 27 31 30 25 25 26 27 26
Exportations 0,4 0,4 0,2 0,1 0,1 0,2 0,3 0,5
Sources : Groupement interprofessionnel des fruits et Ministère de l'Agriculture
et des ressources hydrauliques

III – CULTURES INDUSTRIELLES

A – TABAC

Les superficies réservées à la culture du tabac se sont élevées en 2005 à 2,2 mille
hectares contre 2 mille une année auparavant. Ainsi, la production s’est accrue de près de

1 Réalisations du début de la campagne jusqu’à fin avril 2006.

52
54% pour atteindre 3 mille tonnes, grâce principalement à l’amélioration des rendements à
l’hectare. Elle a continué à être constituée pour l’essentiel par le tabac à fumer, soit 2,8 mille
tonnes ou environ 93% du total.

Comme à l’accoutumée, le déficit de la production a nécessité le recours à l’importation


de tabac brut qui a porté, en 2005, sur 9,3 mille tonnes pour une valeur de 33,9 MDT contre
8 mille tonnes et 26,4 MDT en 2004.

B – SUCRE

Après l’arrêt de la culture de la betterave à sucre au cours des dernières années, en


raison de l’insuffisance de sa rentabilité, l’activité sucrière s’est limitée, en 2005, à produire
du sucre blanc à partir du raffinage de sucre roux importé. Les importations à ce titre,
effectuées par la Société tunisienne de sucre (STS) installée à Béja, ont atteint 115,6 mille
tonnes dont le raffinage a dégagé environ 111 mille tonnes de sucre blanc, contre
respectivement 139,7 mille et 129,6 mille tonnes une année auparavant.

C – ALFA

La campagne d’arrachage d’alfa a démarré au mois de septembre 2005 et a dégagé


32 mille tonnes d’alfa vert, contre 42,4 mille tonnes réalisées au cours de la campagne
précédente. La transformation de cette quantité par l’usine de la Société nationale de
cellulose et de papier alfa (SNCPA), implantée à Kasserine, a permis de produire 11 mille
tonnes de pâte d’alfa, soit le même niveau que celui obtenu en 2004. Toutefois, les
exportations de ce produit sont revenues, d’une année à l’autre, de 12,7 mille tonnes pour
une valeur de 21,9 MDT à 11,6 mille tonnes et 19,2 MDT, étant signalé que la Tunisie a
continué à effectuer des importations de papiers et cartons pour satisfaire les besoins du
marché local.

IV – ELEVAGE

L’activité du secteur de l’élevage a connu une reprise, au cours de 2005, bénéficiant de


conditions climatiques favorables. En effet, les pluies bénéfiques enregistrées, surtout, sur
les régions du Nord ont amélioré l’état végétatif des terres de parcours et ont entraîné une
augmentation, à la fois, des rendements et du niveau des stocks des cultures fourragères.

En outre, ce secteur a tiré profit des encouragements décidés en sa faveur et de la


généralisation des campagnes de vaccination du cheptel pour lutter contre les maladies
éventuelles.

Après deux années de régression, l’effectif des bovins reproductifs a augmenté en


2005 pour passer de 436 mille à 444 mille têtes, réparties entre 205 mille vaches de race
pure et 239 mille têtes de races locales et croisées.
EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Bovins 459 480 482 484 485 450 436 444
Ovins 3.943 3.962 4.053 4.110 3.990 3.924 3.963 4.044
Caprins 733 782 829 829 798 801 809 810
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

Le nombre d’ovins de reproduction s’est, également, accru atteignant plus de


4 millions de femelles, niveau en augmentation de 2% par rapport à celui de l’année
précédente. A l’inverse, le nombre de caprins reproductifs est resté pratiquement stable, se
situant à 810 mille têtes.
53
La filière de la production de lait a continué à représenter un axe stratégique dans la
promotion du secteur de l’élevage, eu égard à son impact sur la sécurité alimentaire du pays.
Ainsi, l’engagement d’un ensemble de mesures d’encouragement, d’encadrement et
d’assistance au profit des éleveurs a contribué à soutenir les résultats de ce secteur. En
effet, la production de lait frais est passée de 864 millions de litres en 2004 à 920 millions de
litres en 2005.

Pour leur part, les quantités collectées de lait frais qui sont destinées à l’industrie
laitière ont atteint 517 millions de litres contre 483 millions une année auparavant, soit
environ 56% de la production.

De même, la production de viandes rouges s’est inscrite en progression passant, d’une


année à l’autre, de 115,1 mille à près de 118 mille tonnes. Elle est répartie entre 55 mille
tonnes de viande bovine, 53 mille tonnes de viande ovine et 9,8 mille tonnes de viande
caprine.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)
Structure en %
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2004 2005

Viandes1 120,2 123,1 125,5 132,2 118,5 115,1 117,8 100,0 100,0
-bovine 57,5 59,8 60,3 64,4 57,7 53,7 55,0 46,6 46,7
-ovine 52,9 54,1 55,9 58,3 51,4 52,0 53,0 45,2 45,0
-caprine 9,8 9,2 9,3 9,5 9,4 9,4 9,8 8,2 8,3
Lait frais 817 887 934 945 891 864 920
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques

L’objectif actuel assigné au secteur consiste, à côté de l’accroissement de la production


pour subvenir aux besoins accrus de la consommation, à améliorer la qualité des produits,
d’où la nécessité de mettre en place des programmes de mise à niveau et d’assainissement
des circuits de distribution. Dans ce cadre, une loi a été adoptée pour réglementer le secteur
de l’élevage, ainsi que le transport y afférent, la commercialisation et l’amélioration génétique
du cheptel.
PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES
240 24
22
20 Importations en mille tonnes
Production en mille tonnes

220
18
16
200 14
12
180 10
8
6
160
4
2
140 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Production Importations

L’approvisionnement du marché local en viandes rouges s’est poursuivie, en 2005,


dans des conditions normales. Toutefois, en vue de protéger le cheptel productif de
l’abattage anarchique et clandestin et de satisfaire les besoins de consommation courante et

1 Il s’agit des viandes nettes et abats.


54
ceux du secteur touristique, l’on a eu recours à l’importation de 8,3 mille tonnes de viandes
pour une valeur de 34,7 MDT, contre 9,9 mille tonnes et 34,1 MDT en 2004.

Concernant la production de viande de volaille, elle a connu certaines difficultés en


2005, suite aux craintes suscitées par la grippe aviaire apparue dans certaines régions du
monde. De ce fait, la production a baissé de 6,9% pour revenir à 87,4 mille tonnes, en raison
essentiellement de la diminution de la consommation durant certaines périodes et du
fléchissement des prix.

En revanche, la production d’œufs s’est accrue de l’ordre de 5% passant, d’une année


à l’autre, de 1.344 millions à 1.413 millions d’unités. Ce niveau a permis de couvrir les
besoins de consommation et de réduire les prix qui sont revenus à une moyenne de
80,5 millimes l’unité contre 85,8 millimes une année auparavant.
PRODUCTION AVICOLE
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 74,2 81,0 87,0 91,0 90,0 95,3 93,9 87,4
Oeufs (en millions
d’unités) 1.407 1.523 1.476 1.434 1.487 1.390 1.344 1.413
Sources : Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPA)
et Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
V – PECHE

Au cours de l’année 2005, le secteur de la pêche a fait l’objet d’un suivi continu de la
politique de son assainissement et de mise à niveau des ports, outre la modernisation de la
flotte, l’amélioration des rendements à travers, notamment, le renforcement de la protection
de la richesse halieutique contre les pratiques abusives de la pêche anarchique,
l’exploitation rationnelle des infrastructures portuaires et de la flotte de pêche, ainsi que de
l’utilisation adéquate des carburants subventionnés.

En matière de sauvegarde des richesses poissonneuses nationales contre les risques


de la pêche frauduleuse, un système de contrôle des bateaux par satellite a été créé et
expérimenté dans une première phase sur 20 unités, afin de le généraliser ensuite pour
toucher 1.000 unités au cours du prochain Plan de développement.

Au niveau des résultats, la production halieutique, tous modes de pêche confondus, a


accusé une baisse de 2,1% en 2005, contre une hausse importante de 16,4% l’année
précédente, pour s’établir à 108 mille tonnes. Néanmoins, la baisse ainsi constatée
globalement cache des évolutions divergentes en fonction des modes de pêche.

La pêche côtière a dégagé 26,8 mille tonnes contre 27,4 mille en 2004, alors que la
pêche au feu s’est accrue de 3,4% en fournissant 48,6 mille tonnes. Cette progression
s’explique par l’amélioration des rendements suite, notamment, à l’acquisition de nouvelles
embarcations. Quant à la pêche au chalut, elle a accusé une régression de 14,1% avec une
production revenant, d’une année à l’autre, de 29 mille à 24,9 mille tonnes.

Malgré l’affermissement de la demande intérieure, les exportations de poissons,


crustacés et mollusques ont enregistré un accroissement, au cours de 2005, tant en quantité
qu’en valeur. Elles se sont élevées à 20,6 mille tonnes pour une valeur d’environ 202 MDT,
contre 15,2 mille tonnes et 153 MDT l’année précédente. Il s’en est suivi une hausse des prix
intérieurs.

55
Par ailleurs, la transformation de poissons, en thon essentiellement, a porté sur
12,5 mille tonnes, soit un niveau en baisse de 5% par rapport à celui réalisé en 2004.
PRODUCTION HALIEUTIQUE (En mille tonnes)
Variations en %
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2004/ 2005/
2003 2004
Pêche côtière 26,6 26,0 26,1 27,0 26,2 27,4 26,8 4,6 -2,2
Pêche au feu 36,4 37,6 37,8 35,5 35,7 47,0 48,6 31,7 3,4
Pêche au chalut 25,0 24,7 26,2 26,5 27,8 29,0 24,9 4,3 -14,1
Divers 5,2 6,8 8,5 7,7 5,1 6,9 7,7 35,3 11,6
Total 93,2 95,1 98,6 96, 7 94,8 110,3 108,0 16,4 -2,1
Source : Direction générale de la pêche et de l’aquaculture (Ministère de l’Agriculture
et des ressources hydrauliques)

56
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE

Dans le but d’accroître les capacités concurrentielles du secteur industriel et de


consolider sa contribution à la croissance économique, aux exportations et aux créations
d’emplois, les réformes se sont poursuivies, au cours de 2005. Elles ont porté, notamment,
sur la promotion des investissements dans les créneaux porteurs et innovants, le
renforcement de la base technologique du secteur et l’accélération de l’adhésion de petites
et moyennes entreprises au programme de mise à niveau.

Par ailleurs, l’année 2005 a connu le lancement, au mois de mars, d’un programme
spécifique de mise à niveau du secteur du textile et habillement s’étalant sur trois ans, pour
renforcer ses structures et son intégration et lui permettre, ainsi, de relever le défi d’une
concurrence internationale accrue avec, en particulier, le développement de la co-traitance et de
la conception du produit final, ainsi que la promotion de projets de partenariat avec l’étranger.

Egalement, une campagne nationale pour la création et le développement des petites


et moyennes entreprises a démarré, en avril 2005, dans le cadre du programme de
modernisation industrielle (PMI). Cette campagne a été axée sur le programme national de
soutien à la création d’entreprises, le programme national de la qualité et le programme
national de coaching, les deux derniers programmes s’étendant sur la période 2005-2007.

Le nombre d’entreprises industrielles ayant adhéré au programme de mise à niveau a


atteint, au terme de 2005, 3.410 unités dont 2.200 ont été approuvées par le Comité de
pilotage (COPIL), soit un taux de réalisation de 95% de l’objectif arrêté pour le Xème Plan
de développement. Quant au volume des investissements approuvés, il s’est élevé, à la fin
de la même année, à 3.375 MDT dont environ 427 MDT ou 12,7% au titre des investisse-
ments immatériels. Les primes accordées à ces investissements se sont établies, pour leur
part, à environ 483 MDT, soit 14,3% du total des approbations.

Pour l’année 2005, le nombre des dossiers de mise à niveau approuvés s’est situé à
267 pour une enveloppe globale d’investissements d’environ 501 MDT, contre 303 dossiers
et 266 MDT en 2004. La moyenne des investissements approuvés est passée, d’une année
à l’autre, de 0,9 MDT à 1,9 MDT, contre 2 MDT à la veille du Xème Plan.

Concernant le programme de mise à niveau des services connexes à l’industrie, il a


intéressé, depuis son démarrage en février 2000, l’adhésion de 208 entreprises. Le nombre
des plans approuvés à ce titre s’est élevé à 85 pour un investissement total de près de
36 MDT et des primes d’environ 10 MDT.

Les investissements technologiques à caractère prioritaire ont porté sur l’étude de


1.705 dossiers, dont 1.578 ont été approuvés pour une enveloppe d’investissements de
80 MDT, avec des primes accordées de 36 MDT. L’extension de ce type d’investissements
à l’ensemble des domaines de l’encadrement technique, ainsi que la simplification des
procédures ont permis d’inciter les entreprises à accroître les investissements techno-
logiques, y compris les investissements immatériels.

Sur un autre plan, le secteur énergétique a été marqué par la poursuite des efforts de
maîtrise de l’énergie. A cet effet, un Fonds national de maîtrise de l’énergie a été créé, en
2005, pour financer les opérations de rationalisation de la consommation et de promotion
des énergies renouvelables. Ce fonds est destiné à financer les actions en matière d’audit

57
énergétique, d’installation de stations de diagnostic des moteurs de véhicules, de promotion
du chauffage des eaux par l’énergie solaire et de développement de l’utilisation du gaz
naturel par les industriels et les ménages.

Toutefois, le secteur industriel a enregistré, en 2005, une décélération de son rythme de


croissance, soit 2,5% en termes réels contre 4,7% en 2004. L’amélioration de l’expansion du
secteur énergétique a contrasté avec la régression de l’activité minière et le ralentissement des
industries manufacturières. La contribution du secteur au PIB en prix courants s’est, cependant,
légèrement accrue pour passer, d’une année à l’autre, de 28,2% à 28,6%.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)

Désignation 2001 2002 2003 2004 2005

Mines -1,6 -3,3 4,5 1,0 -3,7


Energie 3,7 5,8 -0,8 3,6 4,7
dont : Hydrocarbures 2,6 6,8 -3,8 3,3 4,1
Industries manufacturières 6,9 1,8 0,7 5,0 1,9
Bâtiment et génie civil 3,7 5,1 5,2 5,1 3,0
Ensemble du secteur industriel 5,5 3,0 1,2 4,7 2,5
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Pour les industries manufacturières, la décélération s’explique, principalement, par le


fléchissement du secteur agro-alimentaire et par la régression poursuivie du secteur du
textile et habillement, ce qui a contrasté avec la croissance soutenue des industries
mécaniques et électriques, des industries chimiques et des industries diverses. Dans le
domaine des industries non manufacturières, la croissance, en termes réels, est revenue de
4,1% en 2004 à 3,4% en 2005, malgré l’affermissement de l’expansion des branches des
hydrocarbures et de l’électricité.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DU SECTEUR INDUSTRIEL


(aux prix constants de 1990)
8 8

6 6
En pourcentage

4 4

2 2

0 0

-2 -2

-4 -4
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Ensemble du secteur de l'industrie Ind. manufacturières Energie

Les exportations de produits manufacturés ont connu une décélération en 2005, soit 8,1%
contre 17,5% l’année précédente, se traduisant par une baisse de leur part dans les
exportations totales, qui est revenue, d’une année à l’autre, de 87,2% à 83,5%. Cette situation
est due, particulièrement, à la diminution des exportations d’huile d’olive et à la légère
régression de celles du secteur textile et habillement, affectées par le recul de la production et
l’impact du démantèlement des accords multifibres en janvier 2005, respectivement.

58
S’agissant des investissements, ils se sont accrus de 6,6% pour atteindre 2.145 MDT
ou 25,5% de la FBCF globale. Les taux de progression les plus élevés ont concerné les
mines (21,2%), le secteur du bâtiment et génie civil (13,3%) et l’énergie (8,1%), les
investissements consacrés aux industries manufacturières n’ayant augmenté que de 3,7%
après une baisse de 2,7% en 2004. Cependant, le taux d’investissement dans le secteur
industriel a légèrement diminué revenant, d’une année à l’autre, de 20,4% à 20,1%.
Il importe de souligner que le secteur de l’industrie a contribué, en 2005, à la création
de 24.500 postes d’emploi, dont 18.500 postes dans les industries manufacturières contre,
respectivement, 24.300 et 18.600 postes l’année précédente, soit 32% du total des
créations d’emplois dans l’économie hors agriculture.
PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS (En %)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Industries non manufacturières 10,4 11,0 10,4 10,5 11,1
Mines 0,8 0,8 0,7 0,6 0,6
Energie 4,8 5,0 4,3 4,6 5,3
-Hydrocarbures 3,4 3,4 2,9 3,1 4,0
-Electricité 1,0 1,1 0,9 1,1 0,9
-Eau 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4
Bâtiment et génie civil 4,8 5,2 5,4 5,3 5,2
Industries manufacturières 18,5 18,6 17,9 17,7 17,5
Industries agro-alimentaires 3,1 3,1 3,1 3,3 3,2
Industries manufacturières
autres qu’agro-alimentaires 15,4 15,5 14,8 14,4 14,3
-Ind. matériaux de construction,
céramique et verre 1,7 1,8 1,7 1,7 1,7
-Ind. mécaniques et électriques 2,7 2,8 2,9 3,0 3,2
-Industries chimiques 1,9 2,0 1,9 1,9 1,9
-Ind. textile, habillement, cuirs
et chaussures 6,7 6,6 6,1 5,6 5,2
-Industries diverses 2,4 2,3 2,2 2,2 2,3
Ensemble du secteur industriel 28,9 29,6 28,3 28,2 28,6
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

I – ACTIVITE MINIERE
Le secteur minier a été affecté, en 2005, par la fermeture de la mine de Bougrine en
septembre, soit presque une année après la fermeture de celle de Boujabeur, en raison de
l’épuisement des réserves. Ceci s’est traduit par la baisse des quantités produites de zinc et
par l’arrêt de l’extraction de barytine. En outre, la production de phosphate de chaux a
connu une faible progression, tandis que celle de minerai de fer s’est inscrite en nette
régression. En conséquence, la valeur ajoutée de ce secteur, exprimée en termes réels, a
baissé de 3,7% contre un accroissement de 1% en 2004.
PRODUCTIONS MINIERES
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en%
Phosphate de chaux 8.144 7.461 7.890 8.051 8.204 1,9
Minerai de fer 204 202 161 256 206 -19,5
Minerai de plomb 11,2 8,2 8,2 8,5 13,6 60,0
Minerai de zinc 72,7 64,2 65,9 52,6 29,2 -44,5
Barytine 4,2 6,0 2,6 1,9 0 -100,0
Fluorure d’aluminium 43,9 38,9 44,5 41,8 42,1 0,7
Sel marin (COTUSAL) 654 659 700 834 710 -14,9
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)

59
A – PHOSPHATE DE CHAUX

Les quantités de phosphate brut extraites en 2005 ont atteint 12,3 millions de tonnes,
niveau identique à celui réalisé l’année précédente et dépassant de 3,5% les prévisions
initiales. L’essentiel de ce volume, soit 12,2 millions de tonnes, a été fourni par les carrières
et plus particulièrement celles de Kef Eddour, Kef Eschfaïr et Jallabia, avec respectivement
30%, 23% et 18% environ du total. Quant au tonnage de phosphate brut fourni par la mine
souterraine de Redeyef, il a atteint 136 mille tonnes. Toute la production a été assurée par
les moyens propres de la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG), sans recours à la
sous-traitance.

Suite à l’amélioration des rendements au niveau des laveries, qui sont passés, d’une
année à l’autre, de 65,2% à 66,6% des quantités extraites, la production de phosphate
marchand s’est accrue d’environ 2% pour atteindre 8,2 millions de tonnes. Les laveries de
Metlaoui, M’dhilla et Kef Eddour sont demeurées les principaux centres de traitement en
assurant, respectivement, 29%, 25% et 24% de la production totale.

Sur le plan commercial, les ventes globales de phosphate sont restées pratiquement
stationnaires au niveau de 7,3 millions de tonnes, dont 6,6 millions ont été livrées aux usines
locales de transformation appartenant au Groupe chimique tunisien. Quant aux exportations,
elles ont atteint environ 759 mille tonnes pour une valeur de 34,5 MDT, soit une progression de
14,8% et 40,2% respectivement. Cette évolution s’explique, notamment, par la reprise des
ventes sur la Grèce, qui avaient cessé depuis 1997, et par l’accroissement des quantités
exportées sur l’Indonésie, la Nouvelle-Zélande, l’Uruguay et la Pologne.

Compte tenu de ces évolutions, les stocks ont augmenté, au terme de 2005, de 25%
pour le phosphate marchand et d’environ 5% pour le phosphate brut, pour s’établir à
4,5 millions et 955 mille tonnes, respectivement.

B – MINERAI DE FER

La production de minerai de fer a accusé une baisse de 19,5% en 2005, pour revenir à
206 mille tonnes. Sur ce total, 120 mille tonnes sont constituées de minerai de fer pur
produit par la mine de Djérissa, contre 150 mille tonnes enregistrées en 2004. Le reliquat a
été assuré par le gisement de Tamera-Douaria dont la production est revenue, d’une année
à l’autre, de 106 mille à 86 mille tonnes.

Les ventes locales de minerai de fer, destinées essentiellement à l’usine sidérurgique


de la société El Fouladh, ont régressé de 12,5% pour s’établir à 207 mille tonnes. Quant aux
exportations, elles ont porté sur de faibles quantités, soit 13,7 mille tonnes contre 11,6 mille
une année auparavant.

C – METAUX NON FERREUX

En raison de l’épuisement des réserves, l’activité d’extraction des métaux non ferreux
a été marquée, en 2005, par une forte baisse de la production de minerai de zinc, qui est
revenue à 29,2 mille tonnes contre 52,6 mille en 2004. En revanche, celle de plomb a connu
une progression importante de 60%, pour s’élever à 13,6 mille tonnes. La totalité de la
production de ces deux minerais a été fournie par la mine de Bougrine et ce, jusqu’à la fin
du mois de septembre 2005, date de fermeture de cette mine.

60
Pour les autres métaux, la production de fluorure d’aluminium s’est maintenue aux
environs de 42 mille tonnes, tandis que celle de barytine a été interrompue depuis la
fermeture de la mine de Boujabeur en juillet 2004.

D – SEL MARIN

La production totale de sel marin s’est élevée en 2005 à 1.132 mille tonnes, contre
1.117 mille l’année précédente. Ce volume a été fourni à hauteur de 63% par la Compagnie
tunisienne des salines (COTUSAL) et 37% par des producteurs privés dont certains sont
entrés récemment en activité. Les quantités produites par la COTUSAL se sont inscrites en
baisse de 14,9%, pour se situer à 710 mille tonnes, alors que celles fournies par des privés
ont connu une progression de 49%, en atteignant 422 mille tonnes.

Au plan commercial, l’essentiel des ventes a continué à intéresser les exportations


dont le volume s’est élevé à 945 mille tonnes contre 751 mille en 2004. Quant aux ventes
destinées au marché local, elles se sont accrues de 4%, pour atteindre 102 mille tonnes.
Sur ce total, 84 mille tonnes ont été écoulées par la COTUSAL.

II – ENERGIE

Pour la cinquième année consécutive, la balance d’énergie primaire s’est soldée par
un déficit qui s’est établi, en 2005, à 543 mille tonnes d’équivalent-pétrole (tep), contre
621 mille en 2004. La contraction du déficit a été obtenue suite à l’augmentation des
ressources, conjuguée à la faible progression de la consommation de produits pétroliers
dans le cadre des efforts engagés en matière de maîtrise de l’énergie.

Les ressources nationales d’énergie primaire, y compris la redevance gaz perçue au


titre du gazoduc transcontinental, ont progressé de 2,7% en 2005 pour atteindre 6.778 mille
tep, en rapport avec l’accroissement des productions de pétrole brut et de gaz. Quant à la
consommation, elle a augmenté à un rythme moins rapide qu’une année auparavant (1,4%
contre 4,1%), pour s’établir à 7.321 mille tep. La part du gaz naturel dans cette
consommation s’est légèrement accrue pour passer, d’une année à l’autre, de 43,9% à
44,8%, en relation avec le programme mis en œuvre par les pouvoirs publics pour
substituer davantage ce produit, plus propre et relativement moins coûteux, aux autres
sources d’énergie classiques, en particulier les produits pétroliers.

Concernant la balance énergétique avec l’extérieur, elle a dégagé un déficit de


510,4 MDT contre 507 MDT en 2004. Parallèlement, le taux de couverture s’est amélioré de
8,1 points de pourcentage, pour se situer à 77,5% contre 69,4%.

Compte tenu de ces évolutions, la croissance du secteur énergétique s’est affermie


passant, d’une année à l’autre, de 3,6% à 4,7% en termes réels, suite surtout à la bonne
tenue des productions de pétrole et d’électricité.

A – ELECTRICITE

Continuant à être assurée pour l’essentiel par la Société tunisienne de l’électricité et


du gaz (STEG), soit environ 70%, la production nationale d’électricité s’est inscrite en
accroissement de 4,4% en 2005, pour totaliser 13 milliards de kWh. La production de ladite
société s’est accrue de 5,7%, pour atteindre 9,2 milliards de kWh dont environ 9 milliards
d’origine thermique (+6%), suite au renforcement des capacités productives par la mise en
service des turbines à combustion de Fériana en juin 2005 et de la Goulette en juillet de la
même année, avec des puissances respectives de 118 et 123 mégawatts. A l’inverse, la
61
production électrique d’origine hydraulique et celle éolienne ont baissé de 5,8% et 4,5%,
respectivement, pour revenir à 145 millions et 42 millions de kWh.
PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE
En millions de kWh Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en %
Production de la STEG 9.787 8.270 8.302 8.664 9.162 5,7
-Thermique 9.709 8.176 8.103 8.466 8.975 6,0
-Hydraulique 54 64 166 154 145 -5,8
-Eolienne 24 30 33 44 42 -4,5
Production indépendante privée (PIP) 161 2.070 2.599 2.844 2.905 2,1
Auto-producteurs 906 941 929 947 939 -0,8
Production nationale 10.854 11.281 11.830 12.455 13.006 4,4
Echanges nets avec l’Algérie 10 -20 5 6 -3 -150,0
Total énergie émise en Tunisie 10.864 11.261 11.835 12.461 13.003 4,3
Consommation haute & moy. tensions 6.062 6.170 6.308 6.657 6.830 2,6
- Secteur industriel 4.095 4.193 4.294 4.537 4.596 1,3
.Industries extractives 671 661 669 697 685 -1,7
.Indust. sidérurg.& métallurgiques 220 209 181 171 186 8,8
.Industries chimiques & du pétrole 641 652 664 701 703 0,3
.Indust. des matériaux de construc. 1.030 1.032 1.083 1.184 1.187 0,3
.Industries du papier et édition 137 137 157 164 166 1,2
.Indus. textile, habill. cuirs & chauss. 496 510 534 544 538 -1,1
.Industries agro-alimentaires 433 457 461 470 486 3,4
.Industries diverses 467 535 545 606 645 6,4
- Autres secteurs 1.967 1.977 2.014 2.120 2.234 5,4
Consommation de basse tension 3.544 3.792 4.102 4.227 4.409 4,3
Total consommation nationale 9.606 9.962 10.410 10.884 11.239 3,3
Exportations 3 38 25 34 33 -2,9
Pertes et énergies en compteurs 1.255 1.261 1.400 1.543 1.731 12,2
Source : Société tunisienne de l’électricité et du gaz

La production privée a progressé, pour sa part, de 2,1% contre 9,4% en 2004,


atteignant 2,9 milliards de kWh dont l’essentiel (environ 95%) a été fourni par la centrale
électrique de RadèsII. Le reliquat a été assuré par la centrale d’El Bibène qui a produit
environ 140 millions de kWh.
Pour atténuer l’effet de la flambée des prix des combustibles sur le coût de sa
production, la STEG a appliqué un programme de maîtrise de l’énergie, ayant abouti à une
meilleure optimisation du parc national de production. Ainsi, la consommation spécifique
pour la production d’électricité a baissé se situant, en moyenne, à 238,9 tep pour un million
de kWh. Ceci s’est traduit par une économie des énergies utilisées, étant signalé que le gaz
naturel demeure l’énergie de base entrant dans la production électrique (STEG et produc-
teurs privés) et ce, à hauteur de 98,6%.

En ce qui concerne la consommation nationale d’électricité, elle a augmenté de 3,3%


contre 4,6% une année auparavant, pour dépasser le niveau de 11,2 milliards de kWh. La
consommation de haute et moyenne tensions, qui représente plus de 60% de ce volume, a
connu une décélération (2,6% contre 5,5% en 2004), pour s’élever à 6,8 milliards de kWh.
En particulier, la consommation électrique du secteur industriel s’est ralentie (1,3% contre
5,7%), atteignant 4,6 milliards de kWh, en relation avec un rythme d’activité moins rapide
qu’une année auparavant et les efforts de maîtrise de l’énergie.

Pour sa part, la consommation d’électricité de basse tension a continué à augmenter,


passant de 4,2 milliards de kWh en 2004 à 4,4 milliards de kWh en 2005. Cette évolution
s’explique par le branchement de 93 mille nouveaux abonnés au réseau de distribution de la
62
STEG qui a atteint, au terme de 2005, un total d’environ 130 mille kilomètres, dont 84 mille
pour les lignes de basse tension. Ainsi, le nombre des abonnés a totalisé, à la fin de
l’année, près de 2,7 millions, correspondant à un taux global d’électrification de 99,2%
contre 98,9% un an plus tôt.

PRODUCTION ET CONSOMMATION D'ELECTRICITE


15000 15000

12000 12000
En millions de kWh

9000 9000

6000 6000

3000 3000

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Production Consommation

B – PETROLE BRUT

Pour la deuxième année consécutive, la production nationale de pétrole brut a connu


une progression, quoique modérée, en raison notamment du déclin naturel des réserves
des gisements d’El Borma et d’Ashtart. Elle n’a augmenté, en effet, que de 1,9% en 2005
contre 5,6% l’an précédent, pour s’élever à 3,4 millions de tonnes contre plus de 5 millions
au début des années quatre-vingt. Cette augmentation s’explique par les efforts entrepris
pour développer les capacités de production des champs en cours d’exploitation, ainsi que
par l’apport des nouvelles découvertes qui ont porté sur 3 nouveaux puits. Il s’agit d’Adam 3
entré en production au cours de janvier 2005 avec un débit moyen de 3.200 barils/jour, Nour
1 mis en exploitation en juin avec un débit de 6.500 barils/jour et Janet 1 qui a démarré en
décembre avec un débit de 400 barils/jour. Ainsi, le gisement Adam-Hawa-Dalia a fourni
près du quart de la production totale de pétrole et il est devenu le plus important champs
pétrolier exploité dans le pays, avec un débit moyen de 15.000 barils/jour. A l’inverse, la
production a continué à régresser dans les autres gisements, en particulier El Borma
(-10,3%), Ashtart (-8,1%) et Didon (-27,5%).
PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en %
El Borma 759 683 616 580 520 -10,3
Ashtart 681 669 644 577 530 -8,1
Adam-Hawa-Dalia - - 144 452 763 68,8
Autres gisements (Didon,
Cercina, Franig, etc.) 1.888 2.134 1.762 1.733 1.591 -8,2
Total 3.328 3.486 3.166 3.342 3.404 1,9
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et ETAP

Par ailleurs, et dans une conjoncture marquée par la flambée des prix du pétrole sur le
marché international, les activités de recherche et de prospection se sont intensifiées en
2005. Elles ont permis le forage de 10 puits, nombre qui se situe dans les normes de la
63
moyenne annuelle des dernières années, contre seulement deux puits en 2004. Ces
travaux ont été couronnés par la découverte de 3 puits (Adam 3, Nour 1 et Janet 1), contre
une seule découverte un an plus tôt (Dalia 1). Le nombre des nouveaux permis attribués a
atteint 12 unités, dont 10 permis de prospection, contre une moyenne de 3 à 4 permis par
an durant les années précédentes. Au total, le nombre des permis en cours de validité dans
le secteur pétrolier a été porté, au terme de 2005, à 41 unités, dont 26 onshore. Ces permis
sont exploités par 31 compagnies pétrolières nationales et étrangères parmi un total de
42 compagnies opérant dans le secteur.
Les livraisons de pétrole à la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) ont
légèrement augmenté passant, d’une année à l’autre, de 1.607 mille à 1.711 mille tonnes,
dont environ 1.085 mille ont été importées, presque exclusivement auprès de la Libye, pour
une valeur de 561,3 MDT.
Les exportations ont augmenté de 1,8% en quantité et environ 51% en valeur,
atteignant 2,8 millions de tonnes pour un montant dépassant 1.416 MDT. L’envolée des
cours du brut sur le marché international a entraîné une hausse du prix moyen de vente du
pétrole tunisien d’environ 43%, toutes qualités confondues, pour se situer à 53,58 dollars
américains le baril, contre 37,50 dollars en 2004. En particulier, le prix moyen du baril à
l’exportation s’est élevé à 56,10 dollars pour la qualité zarzaïtine et à 52,58 dollars pour
celle d’Ashtart contre, respectivement, 39,24 et 35,70 dollars une année auparavant.
C – GAZ NATUREL
Le gaz naturel n’a cessé de renforcer sa part dans le bilan énergétique du pays, avec
environ 48% des ressources et 45% de la consommation d’énergie primaire en 2005. Sa
production a continué, ainsi, à s’accroître, soit 2% contre 6,1% l’année précédente, pour
atteindre 2.344 millions de mètres cubes, niveau couvrant plus de 64% de la consommation
nationale de ce produit contre environ 65% en 2004. Cette évolution s’explique,
principalement, par l’augmentation de la production assurée par le gisement Miskar, dont la
contribution à la production totale a continué à dépasser 80%, le reliquat ayant été fourni
par le puit d’El Franig, ainsi que par le gisement Adam entré en exploitation au mois de
février 2005.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005 en %
Production 2.254 2.149 2.166 2.298 2.344 2,0
dont : Miskar 1.805 1.739 1.763 1.858 1.899 2,2
Redevance totale 1.117 1.047 1.082 1.197 1.275 6,5
Achats 467 533 629 628 566 -9,9
Disponibilités totales 3.838 3.729 3.877 4.123 4.185 1,5
Consommation 3.209 3.208 3.381 3.520 3.642 3,5
-Producteurs d’électricité 2.532 2.515 2.617 2.668 2.779 4,2
. STEG 2.490 2.109 2.139 2.141 2.233 4,3
. PIP 42 406 478 527 546 3,6
-Autres (clients industriels
et secteurs résidentiel et
tertiaire) 677 693 764 852 863 1,3
Exportations 629 521 496 603 543 -10,0
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et STEG

Concernant la redevance totale de gaz naturel, elle a augmenté de 6,5% pour se


situer à 1.275 millions de mètres cubes, suite à la progression des quantités de gaz algérien
transitant par la Tunisie vers l’Italie. Ainsi, et compte tenu d’une baisse d’environ 10% des

64
achats effectués auprès de l’Algérie, les disponibilités globales de gaz naturel se sont
accrues de 1,5% en 2005, pour passer à 4.185 millions de mètres cubes.

Parallèlement, la consommation de gaz naturel a progressé de 3,5%, pour atteindre


3.642 millions de mètres cubes. Sur ce total, 76% ont été utilisés dans le domaine de la
production d’électricité, 16% par le secteur industriel, 6% au titre de la distribution publique
et 2% consommés par le secteur hôtelier.

Il y a lieu de noter que la STEG a réalisé 44.891 nouveaux branchements au réseau


de distribution de gaz au profit du secteur résidentiel, permettant ainsi l’économie d’environ
un million de bouteilles de gaz, contre 28.056 branchements effectués en 2004. Au total, le
nombre des abonnés s’est élevé, à la fin de 2005, à 238.422 dont 916 sont raccordés aux
réseaux de haute et moyenne pressions contre, respectivement, 207.592 et 858 abonnés
une année auparavant.

D – CARBURANTS

La production nationale de carburants s’est accrue de 1,2% en 2005, après une baisse
de 8,2% l’année précédente, pour s’établir à 1,8 million de tonnes. En particulier, les
productions de fuel, de gas-oil, de pétrole lampant et de virgin naphta ont connu des
progressions plus ou moins sensibles, alors que celles d’essences super et sans plomb ont
diminué, étant signalé l’arrêt définitif de la production d’essence normale. Quant à la
production de gaz de pétrole liquéfié (GPL), elle a pratiquement stagné (+0,9%), pour se
situer à 109 mille tonnes.
PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en %
Gaz de pétrole liquéfié 102 113 103 108 109 0,9
Essence super et sans plomb 338 325 348 356 220 -38,2
Essence normale 94 71 74 48 0 -100,0
Pétrole lampant 203 207 165 169 229 35,5
Gas-oil 468 469 502 432 486 12,5
Fuel-oil 593 604 609 595 605 1,7
Virgin naphta 80 104 112 46 130 182,6
Gazoline 31 28 28 28 23 -17,9
White spirit1 7 8 8 8 9 12,5
Total 1.916 1.929 1.949 1.790 1.811 1,2
- En % de la consommation 50,9 51,0 52,3 45,9 46,2 0,3 point
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME), STIR et INS

Pour sa part, la consommation de carburants s’est stabilisée à 3,9 millions de tonnes,


suite notamment à la régression enregistrée au niveau du fuel-oil, du kérosène et de
l’essence normale. En revanche, la consommation a augmenté pour le GPL, l’essence
super et celui sans plomb, tandis que les quantités consommées de gas-oil (environ 46% du
total) ont stagné à 1,8 million de tonnes.

Les besoins de consommation intérieure de carburants ont été couverts par la


production nationale à hauteur de 46,2% contre 45,9% en 2004. Pour combler le déficit, les
importations de produits raffinés ont porté sur 2,8 millions de tonnes pour un montant
d’environ 1.571 MDT, contre 2,9 millions de tonnes et 1.130 MDT un an plus tôt. Le volume

1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
65
exporté a diminué de 2,9% avec des recettes en hausse de 58,3%, pour atteindre
734,5 mille tonnes et 341,1 MDT.
CONSOMMATION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en %
Gaz de pétrole liquéfié 397 415 431 447 463 3,6
Essence super 178 163 147 133 143 7,5
Essence super sans plomb 144 182 203 228 261 14,5
Essence normale 91 82 68 56 9 -83,9
Pétrole lampant 203 201 187 196 193 -1,5
Kérosène 264 218 200 230 213 -7,4
Gas-oil 1.711 1.705 1.726 1.801 1.801 0,0
Fuel-oil 779 815 763 804 720 -10,4
Houille de pétrole - - - 4 119
Total 3.767 3.781 3.725 3.899 3.922 0,6
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)

III – INDUSTRIES MANUFACTURIERES

L’activité des industries manufacturières a connu une décélération en 2005, avec un


taux de croissance limité à 1,9%, en termes réels, contre 5% une année auparavant. Ce
ralentissement est dû, notamment, à la régression des industries agro-alimentaires,
affectées par la forte baisse de la production d’huile d’olive, et à la poursuite de la
croissance négative du secteur du textile et habillement, en raison d’une concurrence
internationale aiguë. En conséquence, la part des industries manufacturières dans le PIB
nominal est revenue, d’une année à l’autre, de 17,7% à 17,5%.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE EN
TERMES REELS (En %)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Industries agro-alimentaires -2,7 -0,5 1,7 12,4 -0,6
Industries manufact. autres qu’agro-alimentaires 9,3 2,4 0,4 3,5 2,5
-Matériaux de construction, céramique et verre 4,5 4,6 3,0 6,0 2,0
-Industries mécaniques et électriques 14,2 3,6 6,1 8,0 8,0
-Industries chimiques 2,8 3,2 0,3 3,0 3,5
-Textile, habillement, cuirs et chaussures 12,0 0,5 -3,7 -0,4 -2,5
-Industries diverses 6,0 3,5 2,3 5,6 6,5
Ensemble des industries manufacturières 6,9 1,8 0,7 5,0 1,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES

Après une croissance appréciable de 12,4% enregistrée en 2004, les industries agro-
alimentaires ont accusé, en 2005, une régression de 0,6% en termes réels. Leur part dans
la valeur ajoutée des industries manufacturières, exprimée en prix courants, a légèrement
diminué pour revenir, d’une année à l’autre, de 18,7% à 18,5%.

Quant aux investissements, ils ont progressé de 2,2% seulement contre 7,1% un an
plus tôt, pour se situer à 230 MDT ou 22,3% du total manufacturier. Par ailleurs, ce secteur
a accaparé une part importante de l’enveloppe d’investissement de mise à niveau, vu la
spécificité, la dimension et la technologie des équipements et matériels de transformation.
En effet, depuis le démarrage de ce programme au début de 1996, 706 MDT ont concerné
la mise à niveau de 296 entreprises agro-alimentaires, soit environ 21% de l’investissement
total approuvé, dont 44 MDT pour l’année 2005.
66
Au niveau des dérivés de céréales, la production a progressé pour l’ensemble des
produits, en particulier les pâtes alimentaires, le couscous et, à un degré moindre, les
aliments de bétail.

Dans l’industrie laitière, la production a également augmenté pour tous les produits,
notamment le fromage, ce qui a permis de réduire les importations de lait et dérivés. Celles-
ci sont revenues de 31,8 mille tonnes pour une valeur de 52,9 MDT en 2004 à 15,3 mille
tonnes et 44,1 MDT en 2005.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 2005/2004
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère 648 644 673 675 683 1,2
Semoule 640 650 588 534 546 2,2
Pâtes alimentaires 142 150 172 172 186 8,1
Couscous 46 48 46 52 56 7,7
Aliments de bétail (concentrés) 1.552 1.425 1.300 1.400 1.450 3,6
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl) 3.090 3.340 3.150 3.360 3.470 3,3
Yaourt (en millions de pots) 750 840 790 830 860 3,6
Fromage 13,5 14,4 14,2 14,8 18 21,6
Conserves alimentaires
Concentré de tomate 77 98 106 126 125 -0,8
Harissa 12,7 17 21 18,7 18 -3,7
Conserves de légumes et fruits 15,9 16,7 18,3 19,9 21,5 8,0
Conserves de poisson 8,9 8,5 10,3 7,5 11,3 50,7
Sucre et sucreries
Sucre en poudre 102 126 131 130 111 -14,6
Sucre aggloméré 14 15 15 17 18 5,9
Confiserie 36 38 39 39 42 7,7
Chocolaterie 6,8 7,4 8,2 8,4 8,9 6,0
Huiles et corps gras
Huile d’olive 115 30 72 280 130 -53,6
Margarine et graisses végétales 29,1 35,9 45,7 51,9 55 6,0
Huile de graines conditionnée 86 97 101 105 120 14,3
Boissons
Eaux minérales (en millions de litres) 303 321 351 347 368 6,1
Boissons gazeuses (en 1000 hl) 3.700 3.800 4.000 4.100 4.200 2,4
Bière (en 1000 hl) 1.089 1.100 996 1.050 1.100 4,8
Vin (en 1000 hl) 321 273 243 375 330 -12,0
Sources : INS, Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME et organismes concernés

Les industries de conserves alimentaires ont été marquées par une baisse des
productions de double concentré de tomate et d’harissa de 0,8% et 3,7%, respectivement.
En revanche, la production a connu une nette reprise pour les conserves de poissons et a
continué à progresser à un rythme soutenu pour les conserves de légumes et fruits.

Dans la branche du sucre et des sucreries, la production a enregistré un


accroissement pour l’ensemble des produits, à l’exception du sucre en poudre dont les
quantités ont accusé une régression pour revenir, d’une année à l’autre, de 130 mille à
111 mille tonnes. La progression a concerné, notamment, la confiserie et la chocolaterie.

En matière d’huiles et de corps gras, la production d’huile d’olive a baissé de plus de


moitié, pour revenir à 130 mille tonnes. A l’inverse, la production d’huile de graines
67
conditionnée, obtenue à partir du traitement des huiles végétales importées, et celle de
margarine et graisses végétales ont augmenté de 14,3% et 6%, respectivement.

Dans la branche des boissons, la production a repris pour les eaux minérales et a
continué à progresser pour les boissons gazeuses et la bière, mais elle a diminué pour les
vins.

B – INDUSTRIES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET


DU VERRE

En raison de certaines difficultés d’ordre conjoncturel, notamment l’arrêt de l’activité de


quelques usines de produits rouges, pour des raisons essentiellement financières, et la
faible évolution de la production de ciment, le secteur des matériaux de construction, de la
céramique et du verre a enregistré, en 2005, une décélération de son rythme de croissance,
soit 2% en termes réels contre 6% l’année précédente. Sur le plan de la mise à niveau, une
enveloppe d’investissement de 129 MDT a été approuvée contre 17 MDT en 2004 et
10 MDT en 2003.

Pour les liants, la production de ciment n’a augmenté que de 0,4%, se situant à
6,7 millions de tonnes. Sur ce total, les quantités produites de ciment blanc ont atteint
333 mille tonnes, niveau en accroissement de 9,5%. Quant à la production de chaux, elle a
diminué de 11,1%, pour revenir à 424 mille tonnes.
PRODUCTION DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE CERAMIQUE ET DE VERRE
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 2005/2004
en %
Ciment 5.721 6.022 6.038 6.662 6.691 0,4
dont : Ciment blanc 247 259 296 304 333 9,5
Chaux 467 469 446 477 424 -11,1
Produits rouges 4.400 4.700 4.870 5.180 5.400 4,2
Carreaux de mosaïque (en mille m2) 18.100 18.800 19.200 19.600 20.400 4,1
Carreaux de faïence (en mille m2) 12.500 13.950 14.500 15.190 16.000 5,3
Bouteilles et gobelets 45 45 44 46 48 4,3
Sources : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale pour les autres produits

En matière de commercialisation, les exportations de ciment se sont accrues, au cours


de 2005, de 24,6% en quantité et de 41% en valeur, pour atteindre 1,2 million de tonnes et
76 MDT. Par ailleurs, et afin d’assurer l’approvisionnement du marché local, l’on a eu
recours à l’importation d’environ 95 mille tonnes de ciment et de clinker pour un montant de
8,3 MDT, contre 7 mille tonnes et 1,9 MDT en 2004. Toutefois, les disponibilités de ciment
n’ont pas été suffisantes pour satisfaire avec régularité une demande intérieure accrue,
estimée à 5,5 millions de tonnes.

Pour les produits rouges, la production a accusé une décélération, soit 4,2% contre
6,4% une année auparavant, pour totaliser 5,4 millions de tonnes.

Au niveau de l’industrie du carrelage, les volumes produits ont progressé de 4,1%


pour les carreaux de mosaïque et de 5,3% pour ceux de faïence, ce qui a permis de
satisfaire le marché local dans des conditions satisfaisantes.
Par ailleurs, un excédent commercial avec l’extérieur a continué à être dégagé, en
2005, au niveau de la branche des produits céramiques. En effet, les exportations de ces
produits se sont élevées à 181,5 mille tonnes pour une valeur de 93,2 MDT, contre
68
187,5 mille tonnes et 82,9 MDT une année auparavant. Pour diversifier l’offre et renforcer la
concurrence surtout au plan de la qualité, les importations de produits céramiques ont
atteint environ 41 mille tonnes pour un montant de 36,3 MDT, contre près de 45 mille tonnes
et 32,2 MDT en 2004.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX MATERIAUX DE CONSTRUCTION


7000 7000

6000 6000

5000 5000
En mille tonnes

4000 4000

3000 3000

2000 2000

1000 1000

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Ciment Produits rouges Chaux

Dans l’industrie du verre, la production de bouteilles et gobelets a pratiquement


maintenu le même rythme de progression de 2004, soit 4,3% contre 4,5%, pour totaliser
48 mille tonnes.
C – INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
Grâce à une production de plus en plus diversifiée, soutenue par une demande
extérieure assez ferme et une demande intérieure sans cesse accrue, les industries
mécaniques et électriques ont réalisé, en 2005, une croissance de 8%, en termes réels,
pour la deuxième année consécutive. Parallèlement, les exportations ont progressé de 21%,
pour s’élever à environ 3.142 MDT ou 23% des exportations globales de biens contre 21,5%
en 2004. L’adhésion des entreprises de ce secteur au programme de mise à niveau s’est
intensifiée en 2005, avec une enveloppe d’investissements approuvés passant à 118 MDT
contre 31 MDT l’année précédente.
L’industrie sidérurgique a continué à régresser en raison, notamment, de difficultés
techniques entravant le développement de cette activité. En particulier, la production de la
société El Fouladh a baissé, pour la quatrième année successive, pour l’ensemble des
produits, causant certaines perturbations au niveau de l’approvisionnement du marché local
et la poursuite du recours aux importations. En effet, les achats de fontes, fers, aciers et
ouvrages ont porté sur environ 921 MDT, contre près de 950 MDT un an plus tôt.
PRODUCTION DE LA SIDERURGIE
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005
en %
Fonte 192 152 36 0 0
Billettes 239 200 86 70 66 -5,7
Fer rond à béton 228 185 149 108 105 -2,8
Tréfilés 24 19 20 16 12 -25,0
Structures métalliques 9 10 8 6 5 -16,7
Source : Société El Fouladh

69
Dans la branche du montage automobile, la Société tunisienne d’industrie automobile
(STIA) a assuré le montage de 785 véhicules industriels et 131 autobus et autocars, contre
respectivement 512 et 261 unités en 2004, étant signalé le montage, pour la première fois
en 2005, de 93 camionnettes de la marque Mitsubishi dans l’usine de Sousse. Ainsi, la
production de cette société a totalisé 1.009 véhicules, contre 773 unités une année
auparavant. Toutefois, le taux d’intégration est demeuré stable, d’une année à l’autre, aux
environs de 4% pour les camions et camionnettes et de 25% pour les autobus et autocars.

En ce qui concerne les industries électriques et électroniques, elles ont continué à se


développer à un rythme soutenu, en relation avec l’affermissement de la demande,
notamment extérieure, comme en témoigne l’accroissement de 27,4% des exportations
réalisées par ce secteur en 2005, contre 25,8% l’année précédente. En particulier, les
exportations de fils et câbles électriques, destinées pour la plupart au marché européen de
l’automobile, se sont accrues de 35,7% pour s’élever à 684,4 MDT, soit environ 36% du
total de cette branche.

Malgré la progression des productions de matériel frigorifique, de conditionnement


d’air et de machines à laver et de cuisson, écoulées principalement sur le marché local, la
branche de l’électroménager, qui se caractérise par le partenariat avec plusieurs marques
étrangères, a continué de souffrir de certaines insuffisances, en particulier un bas taux
d’intégration, une faible valeur ajoutée, un niveau modeste d’exportations, ainsi qu’une
dépendance vis-à-vis de partenaires étrangers.

D – INDUSTRIES CHIMIQUES

Bénéficiant d’une demande soutenue, notamment pour les dérivés de phosphate,


principale activité de ce secteur, les industries chimiques ont consolidé, en 2005, leur
rythme de croissance qui a atteint 3,5%, en termes réels, contre 3% en 2004. Toutefois, leur
part dans le PIB nominal est demeurée faible aux environs de 2%.
PRODUCTION DE DERIVES DU PHOSPHATE
En milliers de tonnes Variat.
Désignation 2005/2004
2001 2002 2003 2004 2005 en %
Acide phosphorique 1.144 1.216 1.164 1.240 1.217 -1,9
Superphosphate triple 782 791 872 868 848 -2,3
Diammonium phosphaté (DAP) 1.125 1.315 1.324 1.314 1.115 -15,1
Ammonitre 170 127 164 134 149 11,2
Superphosphate simple 8 9 9 9 9 0,0
Hyperphosphate (granulés) 34 32 18 21 30 42,9
Engrais composés 11 21 30 38 28 -26,3
Phosphate bicalcique (DCP) 116 113 67 73 100 37,0
Tripolyphosphate de soude (TPPS) 118 119 119 126 141 11,9
Ammonium phosphaté - - - - 17
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)

Pour l’industrie de transformation du phosphate, la demande mondiale a été soutenue,


particulièrement en ce qui concerne l’acide phosphorique. Afin de satisfaire cette demande,
le Groupe chimique tunisien (GCT) a veillé à maintenir la production d’acide phosphorique à
un niveau assez élevé, soit 1,2 million de tonnes. S’agissant des productions de
superphosphate triple et de DAP, elles ont baissé de 2,3% et 15,1%, respectivement, se
situant à 0,8 million et 1,1 million de tonnes. Pour les autres produits, et à l’exception des
engrais composés, la production a connu une hausse plus ou moins sensible. Encore faut-il

70
signaler que le GCT a introduit la fabrication d’un nouveau produit, à savoir l’ammonium
phosphaté avec une production de 17 mille tonnes.

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE

1400 1400
1200 1200
En mille tonnes

1000 1000
800 800
600 600
400 400
200 200
0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Acide phosphorique DAP Superphosphate triple

Sur le plan de la commercialisation, les exportations de dérivés du phosphate se sont


accrues de 9,2% en 2005, pour atteindre 876,7 MDT ou 6,4% des exportations totales de
biens, contre 6,7% une année auparavant. Il y a lieu d’indiquer que cette évolution a été
favorisée, surtout, par l’affermissement des prix de vente sur les marchés extérieurs. De
même, les prix à l’importation des matières premières nécessaires à l’industrie de
transformation, comme le soufre non raffiné et l’ammoniac, ont enregistré une hausse
sensible à cause du renchérissement des coûts du transport.

Concernant les autres branches chimiques qui couvrent une gamme diversifiée
d’activités, la production a continué à s’accroître, notamment, pour les peintures et les
produits de toilette et d’hygiène.

E – INDUSTRIES DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES CUIRS ET CHAUSSURES

En raison de certaines difficultés conjoncturelles, découlant d’une concurrence


internationale devenue aiguë après le démantèlement total des accords multifibres en
janvier 2005, ce secteur a continué à connaître un fléchissement de son rythme d’activité.
Ainsi, sa croissance, exprimée en termes réels, est demeurée négative en 2005 et ce, pour
la troisième année consécutive, soit -2,5% contre -0,4% en 2004 et -3,7% en 2003.
Parallèlement, la part du secteur dans le PIB a diminué revenant, d’une année à l’autre, de
5,6% à 5,2%.

En outre, les exportations totales de ce secteur ont accusé une quasi-stagnation


(+0,4%), contre une progression de 4,7% en 2004, avec une part dans les exportations
totales de biens se situant à 37,7% contre 42,4%.

Pour la branche de la filature et du tissage, la production a marqué le pas en 2005,


tandis que les branches de la confection et de la bonneterie, ainsi que le finissage, ont
connu carrément une régression. Le plan spécifique de mise à niveau du secteur du textile
et habillement lancé par les pouvoirs publics en mars 2005, en coordination avec la
profession et qui s’étend sur trois ans, est de nature à redresser la situation de ce secteur,
notamment en encourageant les entreprises à s’orienter vers la co-traitance, à renforcer leur
intégration et à fabriquer des produits à haute valeur ajoutée, outre la consolidation de leur
71
présence sur les marchés extérieurs et la coopération internationale, ainsi que l’amélioration
de leurs structures financières.
PRODUCTION DES PRINCIPAUX ARTICLES DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES
CUIRS ET CHAUSSURES (En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 2005/2004
en %
Filés de coton 24,6 24,8 25,0 25,0 25,0 0,0
Filés de laine 8,6 8,8 8,9 9,0 9,0 0,0
Tissus (millions de mètres) 193,0 201,0 195,1 178,5 181,6 1,7
Finissage (millions de mètres) 65,0 70,0 70,0 75,0 74,0 -1,3
Confection (millions de pièces) 239,6 218,0 208,0 211,0 200,0 -5,2
Bonneterie 32,0 36,4 34,6 34,3 32,5 -5,2
Tapis 3,0 3,1 3,2 3,2 3,3 3,1
Chaussures (millions de paires) 48,9 51,0 54,0 52,9 58,4 10,4
Accessoires de chaussures 5,9 6,0 6,0 6,1 6,0 -1,6
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Dans l’industrie des cuirs, la production a progressé, en particulier, pour les


chaussures (10,4% contre -2% en 2004), mais elle a légèrement baissé pour leurs
accessoires (-1,6% contre 1,7%).

Enfin, la production de tapis a augmenté de 3,1% en 2005, pour atteindre 3,3 mille
tonnes, avec une part de plus en plus importante pour les tapis industriels.

F – INDUSTRIES MANUFACTURIERES DIVERSES

Constitué, principalement, par les industries du bois, du papier et du plastique, ce


secteur a consolidé, en 2005, son rythme de croissance qui s’est élevé, en termes réels, à
6,5% contre 5,6% une année auparavant. Ainsi, sa part dans le PIB nominal s’est
légèrement améliorée, en se situant à 2,3%.

L’industrie du bois, du liège et de l’ameublement, principale branche du secteur, a


continué a connaître des progrès soutenus. En particulier, la production a progressé de 4,8%
pour la menuiserie du bâtiment, de 5,2% pour les meubles et de 4,5% pour les articles de liège.

Dans les autres branches, les quantités produites ont augmenté de 9,4% pour
l’industrie du plastique, de 4,4% pour les emballages en papier et de 4,3% pour la pâte à
papier, contre respectivement 7,8%, 4,6% et 4,5% en 2004.

IV – BATIMENT ET GENIE CIVIL

Après trois années de croissance supérieure à 5%, le secteur du bâtiment et génie


civil a accusé, en 2005, une décélération de son expansion qui est revenue à 3%, en termes
réels, contre 5,1% l’an précédent. Sa part dans le PIB nominal s’est pratiquement
maintenue au niveau de 2004, soit 5,2%.

Par ailleurs, l’accroissement des investissements à un taux élevé d’environ 13% s’est
traduit par une augmentation des créations d’emplois dans le secteur, qui ont atteint
5.800 postes contre 5.500 une année auparavant.

72
III. – LES SERVICES

I – LES TRANSPORTS

Le secteur des transports a continué, en 2005, à faire l’objet d’un vaste programme de
réformes visant sa restructuration et sa modernisation, pour répondre aux exigences d’une
économie concurrentielle. Ces réformes ont porté, principalement, sur la libéralisation du
transport routier, l’amélioration de la qualité des prestations, la consolidation de l’infrastructure
de base et la mise à niveau des entreprises du secteur.
Dans ce contexte, le secteur des transports a poursuivi sa croissance assez rapide, soit
6,5%, en termes réels, contre 7% en 2004. Sa contribution à la croissance économique globale
a atteint, ainsi, 8,1% ou 0,34 point de pourcentage, contre 6,1% et 0,37 point une année
auparavant. Quant à sa part dans le PIB nominal, elle est restée presque stationnaire, en
s’établissant à 5,7% contre 5,6% pour les deux années précédentes.
Pour leur part, les investissements réalisés en 2005 ont progressé de 22,1% pour s’élever
à environ 1.238 MDT, niveau représentant 14,7% de la formation brute de capital fixe globale,
contre 12,8% en 2004. Cette augmentation a intéressé tous les modes de transport, plus
particulièrement les transports routier, aérien et ferroviaire.

Dans le transport maritime, les efforts ont été axés sur la modernisation de l’infrastructure
portuaire et l’amélioration des conditions d’accueil et de l’environnement des ports. Dans cet
ordre d’idées, une étude de faisabilité a été engagée pour la construction d’un port dans les
eaux profondes, en vue de répondre aux besoins croissants de l’économie nationale en matière
d’importation et d’exportation de marchandises et ce, à travers l’accueil de bateaux de grandes
capacités, allant jusqu’à 80 mille tonnes contre 25 mille actuellement. Ce port permettra à la
Tunisie de devenir un centre commercial international et de renforcer son intégration dans
l’économie mondiale.
Parallèlement, le transport aérien a continué à bénéficier d’un programme de
modernisation portant, en particulier, sur la restructuration de la Société tunisienne de l’air
(Tunisair) à travers l’externalisation de certaines de ses activités au profit de sociétés privées,
comme la vente à bord, la maintenance des avions et les prestations aéroportuaires. En outre,
et pour répondre aux besoins de l’activité touristique qui connaît une expansion continue, un
nouvel aéroport international sera créé à Enfidha, ce qui donnera un nouvel élan au tourisme
dans les régions du Cap-Bon et du Sahel.
En matière de transport terrestre, un intérêt particulier a été accordé au renforcement du
transport en commun à travers l’extension du réseau du Métro léger aux cités à forte densité
urbaine, à l’instar de la ville d’El Mourouj. De même, l’extension des lignes du Métro concernera,
dans une étape ultérieure, le campus universitaire de la Mannouba. A ces projets s’ajoutent
l’électrification de la ligne ferroviaire reliant la capitale à Borj Sédria et un programme portant sur
la création, à l’avenir, d’un réseau ferroviaire rapide au profit de certaines banlieues de Tunis à
grande densité humaine.
A – TRANSPORT MARITIME
Le transport maritime a continué à occuper une place stratégique dans le
développement des échanges commerciaux qui s’effectuent en majeure partie par voie
maritime. Les réformes engagées ces dernières années ont permis une plus grande
libéralisation de ce mode de transport et un accroissement des investissements privés, ce
qui a contribué à renforcer la concurrence par le biais de l’amélioration de la qualité des
services et la maîtrise des coûts.
73
Le nombre des navires entrés dans les ports nationaux de commerce a progressé de
2,5% en 2005, après une baisse de 1,7% l’année précédente, atteignant 6.690 unités pour
une jauge brute de 77,3 millions de tonneaux1, contre respectivement 6.528 unités et
71,7 millions de tonneaux une année auparavant. Cet accroissement a intéressé tous les
ports, à l’exception de ceux de Bizerte et de Zarzis.
NOMBRE DES NAVIRES ENTRES DANS LES PORTS NATIONAUX (En unités)
Variation en %
Désignation 2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Tunis-Goulette-Radès 3.017 2.774 2.925 3.016 5,4 3,1
dont : Radès 1.727 1.501 1.567 1.582 4,4 1,0
Sfax 1.476 1.547 1.341 1.359 -13,3 1,3
Bizerte 569 508 454 428 -10,6 -5,7
Gabès 662 616 674 691 9,4 2,5
Sousse 661 556 558 626 0,4 12,2
Zarzis 564 642 576 570 -10,3 -1,0
Total 6.949 6.643 6.528 6.690 -1,7 2,5
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

La structure du trafic de navires a été marquée, en 2005, par la progression des parts des
navires conventionnels, des navires spéciaux et des paquebots croisiéristes, qui ont atteint,
respectivement, 23,8%, 16,2% et 7% du total, contre 23,2%, 14,4% et 5,7% un an plus tôt. Les
parts des rouliers, des car-ferries et des porte-conteneurs se sont pratiquement stabilisées, en
s’élevant à 13,8%, 10,2% et 9,2% du total. Pour les autres types de bateaux, la part des
vraquiers, en particulier, a baissé revenant, d’une année à l’autre, de 17,9% à 15,3%.
En ce qui concerne le trafic total de marchandises, y compris le cabotage national, il a
progressé de 2,1% à l’entrée et à la sortie, contre 3,4% en 2004, pour totaliser 25 millions
de tonnes. Cette décélération est imputable au ralentissement du trafic international de
marchandises exportées (2,6% contre 8,7% un an plus tôt) et à la baisse accentuée de
l’activité de cabotage (-19,2% contre -12%).

Quant au trafic international de marchandises, il s’est accru de 4,5% à l’entrée, pour se


rapprocher de 13,8 millions de tonnes suite, notamment, à l’accroissement des importations
de céréales, d’huiles végétales et de plusieurs matières premières et demi-produits, ainsi
que de biens d’équipement. De son côté, le volume de marchandises embarquées a
augmenté de 2,6%, pour se situer à 9,8 millions de tonnes, en relation, surtout, avec
l’augmentation des quantités exportées de pétrole brut, de phosphate de chaux, de certains
articles textiles, de fontes, fers, aciers et ouvrages et de ciment.

La progression du trafic a intéressé, essentiellement, les ports de Radès, de Sfax et de


Sousse, aussi bien à l’entrée qu’à la sortie, et, à un degré moindre, celui de Gabès (19,2% à
l’entrée uniquement).

Le trafic de marchandises au titre du cabotage a continué à concerner, principalement,


l’acheminement du pétrole brut du port de Skhira vers la raffinerie de Bizerte et de
carburants à partir de ce dernier port vers les autres ports de commerce, surtout ceux de
Radès et Sfax. Il a poursuivi sa baisse, pour revenir à 702 mille tonnes.

1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires correspondant à 2,83 mètres cubes.
74
EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES (En mille tonnes)
2004 2005 Variations en %
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international 13.163 9.583 13.753 9.832 4,5 2,6
Ports de Tunis-Goulette-Radès 4.858 972 4.841 1.110 -0,3 14,2
dont : Port de Radès 3.944 937 3.996 1.058 1,3 12,9
Port de Sfax 2.040 2.173 2.273 2.226 11,4 2,4
Port de Bizerte 2.760 977 2.726 992 -1,2 1,5
Port de Gabès 2.167 1.885 2.584 1.666 19,2 -11,6
Port de Sousse 1.089 340 1.119 473 2,8 39,1
Port de Zarzis 249 528 210 626 -15,7 18,6
Port de Skhira et plates-formes
de gisements off shore1 0 2.708 0 2.739 1,1
2
Cabotage 869 869 702 702 -19,2 -19,2
Ports de Tunis-Goulette-Radès 256 0 127 0 -50,4
dont : Port de Radès 256 0 127 0 -50,4
Port de Sfax 16 14 14 15 -12,5 7,1
Port de Bizerte 553 108 544 119 -1,6 10,2
Port de Gabès 17 0 0 0 -100,0
Port de Sousse 0 0 0 0
Port de Zarzis 27 0 17 0 -37,0
Port de Skhira et ports
secondaires 0 747 0 568 -24,0
Total 14.032 10.452 14.455 10.534 3,0 0,8
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Le tonnage de marchandises transportées par la Compagnie tunisienne de navigation


(CTN) s’est situé à 1,7 million de tonnes, dont 1,3 million ont concerné les lignes régulières
reliant la Tunisie à d’autres pays méditerranéens, contre respectivement 1,5 million et
1,2 million de tonnes en 2004. La part de cette compagnie dans le trafic maritime total de
marchandises, non compris le cabotage, a augmenté de 0,5 point de pourcentage, pour
passer à 7,1%.

TRAFIC INTERNATIONAL MARITIME DE MARCHANDISES PAR PORT

1995 Tunis-Goulette- 2005


23,2% Radès 19,1%
21,0% Sfax
18,9% 25,2%
Bizerte 15,8%

Gabès

Autres 18,0%
18,8% 21,9%
18,1%

1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L’activité de cabotage intéresse exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées de
marchandises dans ces ports dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports
secondaires».

75
Quant au trafic de passagers, enregistré à l’entrée et à la sortie des ports de
commerce, il a totalisé 611 mille voyageurs en 2005 dont la quasi-totalité a continué à
concerner le port de la Goulette.

Pour sa part, le trafic d’auto-passagers s’est élevé à 219,4 mille véhicules, soit
118,9 mille à l’entrée et 100,5 mille à la sortie, contre un total de près de 195 mille unités en
2004. Le flux net de véhicules entre les entrées et les sorties, qui correspond à des
importations définitives effectuées, essentiellement, par des travailleurs tunisiens à
l’étranger, est passé, d’une année à l’autre, de 12,3 mille à 18,4 mille véhicules.
NOMBRE DES PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE
(En milliers de personnes)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
A l’entrée 249 275 280 312 1,8 11,4
A la sortie 225 251 269 288 7,2 7,1
Total 474 526 549 600 4,4 9,3
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

La contribution de la CTN aux trafics de voyageurs et d’auto-passagers s’est établie à


52,9% et 56,4%, respectivement, contre 55,5% et 59,3% en 2004, avec 323,3 mille
passagers et 123,8 mille véhicules transportés. Sur ce total, 254,3 mille passagers et
99,3 mille véhicules ont été enregistrés à bord des car-ferries Habib et Carthage, étant
signalé qu’en dehors de la période estivale, ces deux bateaux ont été utilisés également
dans le trafic des croisières.

D’ailleurs, ce dernier créneau d’activité n’a cessé de connaître des progrès notables. En
effet, le nombre des touristes croisiéristes s’est accru de plus de 30% en 2005, pour atteindre
environ 585 mille personnes, dont l’essentiel a transité par le port de la Goulette (96,3%).

B – TRANSPORT AERIEN

En rapport avec la progression de l’activité touristique, quoique à un rythme moins


rapide qu’une année auparavant, le transport aérien a continué, en 2005, à connaître un
accroissement de ses principaux indicateurs. Le nombre des avions enregistrés au départ et
à l’arrivée dans les sept aéroports internationaux du pays a progressé de 6,3%, contre
13,5% en 2004, pour s’élever à 98 mille unités.

A l’exception de l’aéroport de Tozeur-Nefta, la plupart des autres aéroports, plus


particulièrement ceux de Tabarka 7 novembre et de Monastir-Skanès, ont connu une
évolution notable du nombre des avions recensés. La progression enregistrée a concerné le
trafic international régulier et charter, soit 14,3% et 2,8% respectivement, alors que le
mouvement des avions a diminué de 1,7% pour les vols intérieurs.

Pour sa part, le trafic aérien de passagers a accusé une décélération avec un


accroissement de 8,5% contre 21,2% une année auparavant. Il a totalisé 10,4 millions de
voyageurs, dont environ 6 millions ou 58% au titre des vols internationaux charters.

En dehors des aéroports de Sfax, Tozeur et Gafsa, le nombre des passagers s’est
accru pour tous les autres aéroports, notamment ceux de Tabarka et de Monastir, étant
signalé que ce dernier aéroport a continué à occuper le premier rang avec un nombre de
passagers atteignant 4,1 millions ou près de 40% du total.

La société tunisienne de l’air (Tunisair), qui a poursuivi son programme de


restructuration, a consolidé son activité en 2005. Elle a assuré le transport de 3,8 millions de
76
passagers, niveau en progression de 3,6% par rapport à celui enregistré en 2004, suite
notamment au renforcement du trafic régulier sur certains pays d’Afrique et du Moyen-
Orient, ainsi qu’au développement du trafic charter sur de nouveaux marchés en Europe
centrale et de l’Est.
TRAFIC COMMERCIAL DES AVIONS ET DES PASSAGERS DANS LES AEROPORTS
INTERNATIONAUX (En mille unités)
Variations
2004 2005
Désignation 2005/2004 en %
Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2
Tunis-Carthage 36,9 3.449,2 38,4 3.650,1 4,1 5,8
Monastir-Skanès 27,9 3.667,4 31,1 4.104,6 11,5 11,9
Djerba-Zarzis 20,3 2.240,4 21,3 2.416,9 4,9 7,9
Sfax-Thyna 4,5 73,3 4,5 71,0 0,0 -3,1
Tozeur-Nefta 1,5 87,9 1,4 80,1 -6,7 -8,9
Tabarka 7 novembre 0,7 57,0 0,9 66,3 28,6 16,3
Gafsa-Ksar 0,4 10,7 0,4 9,8 0,0 -8,4
Total 92,2 9.585,9 98,0 10.398,8 6,3 8,5
Source : Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA)

Suite à la vente de quatre anciens avions de type Boeing 737-200, pour des raisons
de non conformité à la réglementation en vigueur, la flotte de Tunisair comptait 29 avions au
terme de 2005. Cette société a réalisé 93,8 mille heures de vol avec les moyens propres et
affrétés, soit une progression de 5,2% par rapport à l’année précédente, ce qui s’est traduit
par un coefficient de remplissage des avions de 69,2% contre 69,5% en 2004.

Cependant, la part de marché de Tunisair dans le trafic international de passagers a


baissé de 2,1 points de pourcentage, pour s’établir à 38%, du fait d’une concurrence accrue
exercée par les autres compagnies aériennes opérant sur la Tunisie.

Par type de trafic, la participation de Tunisair a enregistré une diminution de 7,4 points
de pourcentage pour les vols internationaux réguliers et supplémentaires, mais elle s’est
améliorée de 0,2 point pour les vols charters, atteignant 51,1% et 29,2%, respectivement.

TRAFIC COMMERCIAL DE PASSAGERS PAR AEROPORT

1995 2005
20,7% 2,6% 2,2%
23,2%

Tunis-Carthage

Monastir-Skanès

Djerba-Zarzis
Autres

35,1%
40,5% 39,5%
36,2%

Pour sa part, la société Nouvelair, spécialisée dans les vols charters, a transporté
1,5 million de passagers en 2005, nécessitant 41,5 mille heures de vol de sa flotte, contre

1
Il s’agit du nombre des avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
2
Il s’agit du nombre des passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
77
1,2 million de passagers et 37,4 mille heures enregistrés un an plus tôt. Cette progression,
qui a intéressé, notamment, les lignes aériennes desservant les pays de l’Est, l’Espagne et
la France, a été favorisée par le remplacement de 2 avions Mac-Douglas par 2 aéronefs
modernes et plus spacieux de type Airbus A321.

Egalement, le trafic de passagers assuré par la compagnie Karthago Airlines a connu


un accroissement important de l’ordre de 15% par rapport à 2004. Il s’est élevé à environ
556 mille passagers dont presque la totalité en vols charters.

La société Tuninter, dont l’activité principale concerne le trafic domestique pour le


déplacement des opérateurs économiques et la promotion du tourisme intérieur, a accusé,
en 2005, une régression de son activité, qui a touché, surtout, le trafic charter. En effet, le
nombre total des passagers transportés s’est inscrit en baisse d’environ 11%, pour se situer
à 273 mille personnes dont 236 mille au titre des vols réguliers, contre respectivement
308 mille et 249 mille une année auparavant.

Afin de soutenir son activité, la société Tuninter cherche à développer son trafic sur
des lignes internationales de courte distance desservant les pays voisins comme en
témoigne l’inauguration, à partir du 27 septembre 2005, d’une nouvelle ligne de vols
réguliers reliant la ville de Sfax à Tripoli.

De son côté, l’activité de la société Mediterranean Air Service (MAS), qui concerne
depuis avril 2001 le traitement et l’entreposage de fret import des compagnies étrangères
opérant à l’aéroport de Tunis-Carthage, a porté sur 8,6 mille tonnes en 2005, contre
8,1 mille l’année précédente.

Concernant le fret commercial aérien, il a enregistré une régression de 11%, se situant


à environ 19 mille tonnes dont la majeure partie a continué à transiter par l’aéroport
international de Tunis-Carthage. La part de Tunisair dans ce trafic a atteint 12,6 mille
tonnes, soit les deux tiers environ. La baisse du fret, depuis plusieurs années, est due,
notamment, à l’insuffisance des capacités offertes et à leur inadaptation aux besoins, outre
le gel des tarifs qui n’incite pas les compagnies aériennes à développer cette activité.

Pour redresser la situation, les autorités nationales se sont activées, au cours de 2005,
à concevoir et à mettre en place un plan d’actions visant à promouvoir le fret aérien, en vue
de développer les exportations, surtout celles de produits agricoles rapidement périssables.
A cet égard, une journée d’études sur le développement du fret commercial a été organisée,
au cours du second trimestre 2005, et Il est attendu que ce créneau arrive à réaliser un
décollage pour soutenir l’activité de production.

C – TRANSPORT TERRESTRE

En rapport avec le dynamisme que connaît la vie économique et sociale et les


diverses réformes engagées, notamment en matière de libéralisation et d’amélioration de la
qualité des prestations, le transport terrestre a poursuivi, en 2005, sa progression à un
rythme soutenu. En témoigne, en particulier, la création de nouvelles sociétés privées de
transport et l’accroissement continu du parc automobile.

1) Transport ferroviaire

Le transport ferroviaire de marchandises, assuré par la Société nationale des chemins


de fer tunisiens (SNCFT), a enregistré, en 2005, une légère baisse de 0,6%, pour se situer à

78
2,1 milliards de tonnes-kilomètres, correspondant à 10,8 millions de tonnes. La régression a
touché, notamment, les minerais, les matériaux de construction, les engrais et le soufre.
MARCHANDISES TRANSPORTEES PAR LA VOIE FERREE (En millions de tonnes-kilomètres)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Phosphate 1.661 1.614 1.540 1.527 -4,6 -0,8
Minerais1 35 19 15 10 -21,1 -33,3
Matériaux de construction 124 134 157 140 17,2 -10,8
Engrais et soufre 279 294 240 232 -18,4 -3,3
Céréales 85 61 71 66 16,4 -7,0
Energie 0 0 0 36
Autres 67 52 59 58 13,5 -1,7
Total 2.251 2.174 2.082 2.069 -4,2 -0,6
Source : SNCFT

Quant au trafic de voyageurs effectué par la SNCFT, il s’est accru de 1,4% contre
1,7% en 2004, pour atteindre 36,8 millions de passagers. La majeure partie de ce trafic a
intéressé, comme par le passé, les lignes de courte distance (+1,9%), qui desservent,
principalement, la banlieue sud de la capitale. Pour les lignes de longue distance, le nombre
des voyageurs a diminué de 1,9%, pour se situer à 5,2 millions de personnes.

EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS (En millions de voyageurs)


Variations en %
Désignation 2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Société nationale des chemins
36,5 35,7 36,3 36,8 1,7 1,4
de fer tunisiens (SNCFT)
-Lignes de longue distance 5,3 5,0 5,3 5,2 6,0 -1,9
-Lignes de courte distance 31,2 30,7 31,0 31,6 1,0 1,9
Société du métro-léger de Tunis
122,1 124,0 128,0 125,0 3,2 -2,3
(SMLT)2
-Lignes du Métro 103,9 106,3 111,0 108,5 4,4 -2,3
-Ligne Tunis-Goulette-Marsa(TGM) 18 ,2 17,7 17,0 16,5 -4,0 -2,9
Sources : SNCFT et SMLT

En ce qui concerne le transport ferroviaire urbain de voyageurs dans le Grand-Tunis, il


a diminué de 2,3% en 2005, contre une progression de 3,2% l’année précédente, pour
totaliser 125 millions de voyageurs, y compris le trafic de correspondance bus-métro et vice-
versa. Sur ce total, 108,5 millions de voyageurs ont été enregistrés sur les lignes du Métro
et 16,5 millions sur la ligne Tunis-Goulette-Marsa (TGM). Il est attendu que cette activité
connaîtra un développement important après l’achèvement de l’extension du réseau du
Métro à la ville d’El Mourouj et au complexe universitaire de la Mannouba.

2) Transport routier

Alors que le transport routier de marchandises, assuré de plus en plus par le secteur
privé, a continué à se développer en harmonie avec l’expansion de l’économie, celui de
voyageurs a connu des évolutions contrastées selon les opérateurs concernés.

Le trafic de voyageurs a progressé, globalement, de 1,3% pour atteindre 704 millions


de voyageurs, dont 352 millions ont été transportés par la Société des transports de Tunis
(TRANSTU). Pour sa part, l’effectif transporté par les sociétés régionales, qui ont exploité un

1
Il s’agit du fer, du plomb et du zinc.
2
Y compris le trafic de correspondance bus-métro et vice-versa.

79
parc roulant de 1.936 bus, s’est accru de 1%, pour s’élever à environ 313 millions de
voyageurs.

A l’inverse, le nombre des voyageurs transportés par la Société nationale de transport


interurbain (SNTRI) s’est inscrit en baisse revenant, d’une année à l’autre, de 3,6 millions à
3,5 millions de personnes. Il est à noter que cette société a continué à souffrir du
vieillissement de son parc autobus qui ne lui permet pas de faire face, comme il faut, à la
concurrence accrue des sociétés privées. Pour améliorer la situation, elle a procédé à
l’acquisition de 10 bus en 2005 contre 20 unités l’an précédent, ce qui s’est traduit par une
augmentation du taux de disponibilité des bus en passant de 88,6% à 91,5%.

La société privée de Transport en commun de voyageurs (TCV) a accusé une baisse


de 3,1% de son trafic, qui s’est situé à 3,1 millions de personnes, dont 1,4 million ou 45%
environ pour la seule ligne de Tunis-Marsa et ce, en dépit du renforcement de son parc par
l’acquisition de 4 nouveaux bus.

De même, le nombre des voyageurs transportés par la Société de transport urbain de


Tunisie (TUT) a régressé de 4,1% en 2005, pour revenir à 2,3 millions de personnes. Cette
baisse est enregistrée malgré l’exploitation de nouvelles lignes et l’accroissement du parc
roulant.

Il faut souligner que les autres opérateurs privés ont continué à développer davantage
leur activité de transport de voyageurs. En témoignent les statistiques des autorisations
d’exploitation accordées, au cours de 2005, qui font état de 767 nouveaux permis pour les
taxis, 261 permis pour les louages et 623 permis pour le transport rural. Ainsi, les
autorisations d’exploitation se sont situées, au terme de l’année 2005, à 22,9 mille, 8,1 mille
et 8,8 mille permis, respectivement.

Concernant le transport routier de marchandises, assuré par les privés pour leur
compte propre et/ou pour celui d’autrui, il n’a cessé de connaître des progrès soutenus.
Cette évolution est illustrée par l’augmentation du nombre des opérateurs sous forme de
personnes physiques ou morales. Celui-ci est passé de 1.265 à 1.280 opérateurs, disposant
d’une charge utile globale de l’ordre de 167 mille tonnes, contre près de 155 mille une
année auparavant.

Pour le transport international routier de marchandises (TIR), qui joue, en particulier,


un rôle important dans le développement des échanges commerciaux en transit, il a été
marqué, en 2005, par une faible évolution du nombre des autorisations d’exploitation. Ce
dernier est passé de 58 à 59 autorisations pour une charge utile pratiquement stationnaire,
soit 9,1 mille tonnes contre 9 mille une année auparavant.

II – LES COMMUNICATIONS

Durant la dernière décennie, le secteur des communications a connu, partout dans le


monde, une importante évolution, suite à l’accélération des développements technologiques
qui ont conduit la majorité des pays à procéder à la restructuration de leur secteur de
l’information et des communications et ce, à travers l’encouragement de l’investissement
privé et la généralisation de l’offre de services rendus à une base élargie de bénéficiaires à
des prix abordables.

Consciente de l’importance du rôle des technologies de l’information et des


communications en tant que vecteur prometteur de développement socio-économique, la
Tunisie a adopté, durant les deux derniers plans de développement, une stratégie visant à
80
accélérer le rythme d’expansion du secteur à même de répondre aux besoins croissants en
services diversifiés et de qualité (téléphonies fixe et mobile, connexions internationales,
transmissions de données, Internet,…). Dans cet ordre d’idées, les efforts déployés par les
pouvoirs publics se sont poursuivis, en 2005, pour concrétiser les orientations et les objectifs
tendant à jeter les bases d’une économie du savoir et à renforcer le rôle des secteurs
permettant la mise en valeur des qualifications et des compétences scientifiques, en particulier
celui des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC). L’importance
de ces orientations consiste, notamment, à accroître la compétitivité de l’économie et à
promouvoir l’emploi, surtout pour les diplômés de l’enseignement supérieur.

Dans ce contexte, il a été procédé à l’augmentation de la capacité de liaison de


l’Internet avec le réseau mondial et à la réduction des tarifs de l’abonnement à Internet et de
ceux des communications pour les téléphonies mobile et fixe.

Il y a lieu de rappeler que des réformes ont été entreprises, au cours des dernières
années, au niveau des cadres réglementaire et institutionnel à travers, notamment, la
création d’un nouveau code des télécommunications, l’adoption du code de la poste et la
création d’une instance de régulation et d’une agence nationale de la sécurité informatique.

Au cours du Xème Plan de développement (2002-2006), l’Etat tunisien a renforcé


l’effort de diffusion de la culture numérique en adoptant une stratégie active visant à
intensifier l’usage des NTIC dans les différents secteurs d’activité. Il s’agit, en particulier, du
lancement, en avril 2001, du programme de l’ordinateur familial, qui a permis aux familles à
revenus modestes de bénéficier de modalités avantageuses en matière de paiements et de
prix, de la connexion des établissements d’enseignement et de recherche à Internet et de la
promotion, depuis 1999, du commerce électronique. En conséquence, le nombre total des
ventes d’ordinateurs familiaux s’est élevé, au terme de mars 2006, dans le cadre de la
deuxième étape de ce programme qui a démarré à la mi-octobre 2005, à 7.332 unités, dont
2.319 ordinateurs ont été financés par la Banque tunisienne de solidarité (BTS). En outre, le
parc des ordinateurs recensés à l’échelle nationale a atteint 568 mille unités en 2005, contre
472 mille en 2004 et 255 mille en 2001.

Les résultats encourageants enregistrés par le secteur des communications ont valu à
la Tunisie le privilège d’organiser la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de
l’information (SMSI), du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis. Ce sommet a constitué une
nouvelle opportunité pour réduire la fracture numérique et permettre l’avènement d’une
société de l’information équilibrée et accessible à tous.

Le SMSI a traité un ensemble de sujets essentiels, notamment le problème de la


fracture numérique pour parvenir à l’exploitation généralisée du potentiel des technologies
de l’information et des communications afin de soutenir le développement économique et
social dans tous les pays sans distinction. A cet effet, trois questions fondamentales ont
figuré parmi l’ordre du jour du sommet, à savoir la gouvernance de l’Internet, les stratégies
de financement et les mécanismes de mise en œuvre du plan d’actions élaboré pendant la
première phase du SMSI en 2003, à Genève. De même, un processus de suivi visant à
garantir la poursuite des débats et l’examen des politiques générales adoptées par les pays
participants a été mis en place.

Un compromis de taille a été obtenu au sujet de la délicate question de la


gouvernance de l’Internet, qui consiste à supprimer le monopole exercé sur l’Internet et à
permettre, ainsi, à l’ensemble de l’humanité de profiter équitablement de cet outil
fondamental de communication et de gestion. Cependant, un défi reste à relever,
concernant l’application de l’Agenda de Tunis pour l’instauration d’une réelle société de
81
l’information, dont les axes s’articulent autour de la mise en place de mécanismes de
financement appropriés afin de réaliser les objectifs tracés, notamment en matière de
gouvernance et d’atténuation de la fracture numérique.
Sur le plan des résultats, le secteur des communications a continué, en 2005, à
connaître une évolution favorable. En effet, sa valeur ajoutée, exprimée en termes réels, a
progressé de 24% contre environ 20% pour chacune des deux années précédentes. La part
du secteur dans le PIB nominal est passée, d’une année à l’autre, de 3,6% à 4,3% et sa
contribution à la croissance économique globale s’est nettement améliorée, atteignant
33,5% ou 1,4 point de pourcentage contre 17,6% et 1,1 point en 2004.

TAUX DE CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTEE DES COMMUNICATIONS


ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
50 50

Contribution en pourcentage
40 40
Taux de croissance
en pourcentage

30 30

20 20

10 10

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Taux de croissance du secteur des communications Contribution à la croissance économique

Pour leur part, les investissements consacrés, notamment, au renforcement des


réseaux téléphoniques et de communication, dont les services sont de plus en plus
multiples et étendus à tout le territoire et à l’ensemble de la population avec, en particulier,
un large accès à l’Internet et l’accroissement des capacités de ce réseau ainsi que la
garantie de la sécurité pour les usagers, se sont élevés, en 2005, à 585 MDT contre
655 MDT l’année précédente. Ils ont représenté 7% de la formation brute de capital fixe
globale (FBCF), contre 8,3% en 2004.
Il faut souligner que la stratégie suivie en matière de développement du secteur des
technologies de communication est axée sur le renforcement et la modernisation des
infrastructures de base et des équipements, l’extension des différents réseaux et
l’accroissement de leurs capacités, la valorisation des ressources humaines à travers une
formation universitaire mieux ciblée et adaptée et la promotion de la coopération
internationale et des projets de partenariat. Ainsi, le nombre des abonnés à la téléphonie
fixe n’a cessé de connaître une progression soutenue, atteignant 1.257 mille, à la fin de
2005, ce qui correspond à une moyenne d’environ 13 lignes téléphoniques fixes pour
100 habitants, contre 12 lignes un an plus tôt.

Pour la téléphonie mobile introduite par Tunisie Télécom en 1998 et suite à l’entrée en
service, en 2002, du deuxième opérateur dans ce domaine, à savoir Tunisiana, ce marché a
connu une croissance exponentielle. En effet, le nombre total des abonnés pour les deux
sociétés en question est passé à 5,7 millions, au terme de 2005, contre seulement 561 mille
trois années auparavant. La concurrence qui caractérise ce créneau d’activité en termes de
prix et de services offerts, suite au rôle accru de l’opérateur privé Tunisiana, a permis de
mieux répondre aux besoins de la clientèle. Il faut indiquer que la téléphonie mobile en
82
Tunisie est connectée au réseau mondial, offrant ainsi un service roaming avec 99 pays. En
outre, plus de la moitié de la population a accédé au téléphone mobile, avec un taux de
pénétration de l’ordre de 56% en 2005 contre 37% une année auparavant.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR DES COMMUNICATIONS
Désignation 2002 2003 2004 2005
Croissance réelle de la valeur ajoutée (%) 18,0 19,5 20,5 24,0
Valeur ajoutée en prix courants/PIB (%) 2,9 3,2 3,6 4,3
Investissements (MDT) 545 593 655 585
-Variation (%) 31,3 8,8 10,5 -10,7
-Part dans la FBCF globale (%) 7,2 7,9 8,3 7,0
Nombre des abonnés au téléphone fixe (milliers) 1.149 1.164 1.204 1.257
Nombre des abonnés au téléphone mobile (milliers) 561 1.912 3.736 5.681
Nombre des lignes téléphoniques (fixes et mobiles)
pour 100 habitants 17,6 30,9 49,5 68,8
Nombre des abonnés à Internet (milliers) 76,7 91,8 121,0 150,2
Nombre des abonnés à Internet pour 1.000 habitants 7,8 9,2 12,2 14,9
Nombre des utilisateurs d’Internet pour
1000 habitants 50,9 63,5 83,7 94,6
Nombre des centres publics de technologies de
communication (unités) 8.482 9.641 11.000 11.903
Couverture postale (nombre d’habitants par point de
poste) 7.300 7.200 7.100 7.055
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et Ministère des Technologies de la communication

Au total, le taux de couverture téléphonique fixe et mobile est passé de 17,6 lignes
pour 100 habitants en 2002 à 68,8 lignes à la fin de 2005, l’objectif étant de réaliser un taux
global de 80 lignes pour 100 habitants à l’horizon 2009, soit 24 pour la téléphonie fixe et
56 pour la téléphonie mobile.

Egalement, le nombre des publitels a enregistré une progression notable, durant les
dernières années, atteignant 11.348 centres répartis sur les différentes régions du pays, au
terme de 2005, contre 6.933 en 2001.
EVOLUTION DU NOMBRE DES ABONNES AU TELEPHONE MOBILE (en milliers)
3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0
2002 2003 2004 2005

TUNISIE TELECOM TUNISANA

Concernant les volets de la transmission de données et de l’Internet, un programme a


été mis en place par le pays, pour accélérer leur développement compte tenu de
l’importance qu’ils revêtent en matière de communication et de facilitation des échanges de
données et des transactions commerciales et financières.

83
Parallèlement à l’accroissement continu du nombre des abonnés à Internet qui est
passé, d’une année à l’autre, de 121 mille à 150,2 mille, celui des utilisateurs de ce réseau a
largement augmenté, pour s’élever à environ 954 mille personnes, au terme de 2005, contre
505 mille en 2002.

Dans le domaine de la poste, les principales réalisations en 2005 ont porté,


notamment, sur :
- l’extension du réseau postal qui a atteint 1.429 points de contact contre 1.405 en
2004, se traduisant par un taux de couverture postale de 7.055 habitants en moyenne par
unité de poste ;
- le renforcement de la poste mobile au profit des zones rurales ;
- la mise en place d’un site web pour la réalisation de diverses opérations financières à
distance (consultation des soldes, virements,…) et d’un autre site web pour le règlement
des factures (eau, électricité, téléphone,…) ;
- la promotion de la poste immatérielle qui permet de traiter à distance les envois
transmis électroniquement par les entreprises (factures, relevés,…) ;
- le développement du service rapide-poste à délai garanti d’un jour après le dépôt
avec accusé de réception ;
- la modernisation des services postaux et des services financiers de l’Office national
des postes par une meilleure exploitation des nouvelles technologies de l’information et des
communications.

Dans le domaine de la télédiffusion, la couverture du territoire national est quasi-totale


par la chaîne de télévision Canal 7 et par celle des jeunes Canal 21, étant signalé la
création d’une chaîne télévisée privée (Hannibal) et d’une station radio régionale (Jawhara)
appartenant, également, au secteur privé, ainsi qu’une station radio dédiée à la culture. Ces
réalisations sont venues renforcer le paysage audio-visuel du pays, qui a connu la création,
au cours des dernières années, de stations radios régionales et très récemment de la radio
privée Mosaïque.

III – LE TOURISME

Contrairement à l’année précédente, le secteur touristique a connu, en 2005, un


ralentissement de ses principaux paramètres d’activité tant à l’échelle internationale qu’en
Tunisie. Cette décélération s’explique, notamment, par le recul de la croissance économique
à travers le monde, l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur les tarifs du transport et la
persistance des tensions géopolitiques affectant les mouvements des voyageurs et le coût
des assurances.

A – EVOLUTION DU TOURISME DANS LE MONDE

Malgré le ralentissement de son rythme d’évolution, le tourisme mondial a pu résister


aux effets des perturbations survenues en 2005, telles que les catastrophes naturelles et
aériennes, les menaces sanitaires et terroristes et la hausse spectaculaire des cours du
pétrole. En effet, le nombre des arrivées de touristes internationaux a atteint un record,
dépassant les 800 millions de personnes. Il s’est, ainsi, accru de 5,5%, contre 10% en 2004,
soit 42 millions de touristes additionnels dont 19 millions en Europe, 10 millions en Asie de
l’Est et Pacifique, 7 millions dans le continent américain, 4 millions en Afrique et 2 millions
au Moyen-Orient .

84
Les résultats par région montrent, encore une fois, la prédominance du continent
européen qui a accaparé environ 55% du nombre total des arrivées (444 millions de
touristes). La progression enregistrée (4,5% contre 4,2% en 2004) a continué à être
relativement faible en comparaison avec les autres régions du monde, mais en termes de
valeur absolue, l’Europe a connu le plus important accroissement, soit 45% du total. Dans la
partie sud de l’Europe située sur la Méditerranée, le nombre des touristes a dépassé
158 millions de personnes, suivie par l’Europe occidentale (141 millions), l’Europe centrale
et orientale (92 millions) et celle du Nord (environ 53 millions).
EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE
En millions de
Part du total en % Variations en %
Régions touristes
2004 2005 2004 2005 2004/2003 2005/2004
Europe 425 444 55,5 54,9 4,2 4,5
Asie de l’Est et Pacifique 138 148 18,0 18,3 27,8 7,2
Amériques 126 133 16,5 16,5 11,5 5,6
Moyen-Orient (y compris
Egypte) 36 38 4,7 4,7 20,0 5,6
Afrique1 33 37 4,3 4,6 6,5 12,1
Asie du Sud 8 8 1,0 1,0 18,7 0
Total 766 808 100,0 100,0 10,0 5,5
Source : Organisation mondiale du tourisme

Dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, les arrivées de touristes se sont


élevées, en 2005, à 148 millions de personnes, en progression de 7,2% seulement contre
27,8% un an plus tôt, avec une part de marché de 18,3%. Cette décélération s’explique, en
partie, par les retombées négatives du Tsunami qui a frappé la région à la fin de décembre
2004 et dont les effets dévastateurs se sont prolongés au cours du premier trimestre de
l’année suivante. En particulier, la région de l’Asie du Nord-Est a enregistré un
accroissement de 10%, en accueillant 88 millions de touristes. Parmi les destinations les
plus performantes, il y a lieu de citer la Chine (+13%), Taiwan (+15%) et le Japon (+9%).
Pour l’Afrique, le nombre des arrivées touristiques, qui s’est établi à 37 millions de
personnes, s’est accru à un rythme plus rapide qu’en 2004, soit 12,1% contre 6,5%. La
région de l’Afrique subsaharienne a réalisé un taux d’accroissement de 13% avec
23 millions de touristes, loin devant l’Afrique du Nord avec une progression de 6,1% et
13,6 millions de visiteurs, dont 6,4 millions de touristes enregistrés en Tunisie.
Dans le continent américain, le nombre des arrivées a connu un ralentissement, en
2005, soit 5,6% contre 11,5% l’année précédente. Il s’est situé à 133 millions de personnes,
représentant, pour la deuxième année consécutive, une part de marché de 16,5%. En
particulier, l’Amérique du Sud a enregistré une progression de 13%, suite à l’évolution du
nombre des touristes au Venezuela (23%), en Colombie (22%), en Argentine et au Brésil
(20% pour chacun des deux pays). Pour l’Amérique du Nord, l’accroissement des arrivées
des touristes a atteint 4%, avec plus de 89 millions de personnes ou environ les deux tiers
du total du continent.

Après une année de progression importante, les arrivées de touristes au Moyen-


Orient, y compris l’Egypte, n’ont augmenté que de 5,6% contre 20% en 2004, avec une part
de marché stationnaire au niveau de 4,7%.
Le classement mondial des destinations touristiques est resté presque inchangé. En
particulier, la France a conservé sa première place, avec 75,3 millions de touristes et
34 milliards d’euros de recettes, suivie par l’Espagne avec 55,6 millions d’arrivées et

1
Sans l’Egypte.
85
46 milliards d’euros. Les Etats-Unis, la Chine et l’Italie ont occupé, respectivement, les
troisième, quatrième et cinquième rangs mondiaux.

B – ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE

1) Evolution générale

Le secteur touristique en Tunisie a continué, au cours de 2005, à connaître une


évolution positive comme le montre la progression importante des principaux paramètres
d’activité qui ont atteint même des records pour les entrées de touristes étrangers, les nuitées
globales et les recettes en devises. Il en est résulté une consolidation de la part de ce secteur
dans le PIB en prix courants qui est passée, d’une année à l’autre, de 5,7% à 6%.
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
Variations en %
Désignation Unité 2003 2004 2005 2004/ 2005/
2003 2004

Croissance réelle de la valeur ajoutée % 2,3 8,2 7,5


Valeur ajoutée en prix courants/PIB % 5,6 5,7 6,0
Investissements
-En valeur MDT 320 320 330 0,0 3,1
-Part de la FBCF globale % 4,2 4,0 3,9
Création d’emplois directs Unité 2.000 2.400 3.600 20,0 50,0
Capacité d’hébergement disponible
-Fin de période 1000 lits 222 226 230 1,8 1,8
-Moyenne mensuelle 1000 lits 217 223 229 2,8 2,7
Capacité d’hébergement mise en
exploitation (moyenne mensuelle) 1000 lits 183 188 193 2,7 2,7
Entrées de non-résidents
étrangers 1000 pers. 5.114 5.998 6.378 17,3 6,3
Nuitées globales 1000 unités 28.110 33.487 36.310 19,1 8,4
-Nuitées de non-résidents étrangers 1000 unités 25.301 30.665 33.587 21,2 9,5
-Nuitées de résidents 1000 unités 2.809 2.822 2.723 0,5 -3,5
Taux d’occupation1
-Absolu % 34,7 40,5 43,3
-Relatif % 42,0 48,7 51,5
Durée moyenne de séjour Jour 4,9 5,1 5,3 4,1 3,9
Recettes brutes en devises
-En valeur MDT 1.903 2.290 2.587 20,3 13,0
-Part des recettes courantes % 11,9 12,3 12,3
Dépenses par nuitée
- Moyenne générale Dinar 75 75 77 0,0 2,7
- Hors Maghrébins Dinar 66 65 70 -1,5 7,7
Dépenses par touriste
- Moyenne générale Dinar 372 382 406 2,7 6,3
- Hors Maghrébins Dinar 551 549 569 -0,4 3,6
Sources : Office national du tourisme tunisien, Ministère du Développement
et de la coopération internationale et BCT

Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur s’est accrue de 7,5%, en termes réels,
contre 8,2% en 2004, année ayant enregistré des performances exceptionnelles au plan
aussi bien mondial que national. La progression de l’activité touristique a été favorisé par
plusieurs facteurs tant internes qu’externes, notamment une demande soutenue en provenance
des principaux pays européens émetteurs, malgré le ralentissement de leur expansion
économique, une offre de produits nationaux variés et compétitifs, ainsi que les efforts déployés

1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
86
en matière de promotion, de commercialisation et, également, d’amélioration des services
rendus à la clientèle.

Pour leur part, et après une année de stagnation, les investissements engagés ont
augmenté pour passer à 330 MDT contre 320 MDT en 2004, soit environ 4% de la FBCF
globale. Comme par le passé, l’essentiel de cette enveloppe a servi à la réalisation de
projets de construction de nouvelles unités hôtelières. En conséquence, la capacité
d’hébergement disponible a progressé, au cours de l’année 2005, de 3.684 lits, répartis
essentiellement entre les zones touristiques de Yasmine-Hammamet (1.054 lits), Tunis-
Zaghouan (935 lits) et Tabarka-Aïn Draham (800 lits).

Il faut souligner que la politique d’investissement dans le secteur touristique mériterait


d’être mieux adaptée au standing et aux besoins réels exprimés par les différentes clientèles.
EVOLUTION DE LA CAPACITE D’HEBERGEMENT DISPONIBLE PAR ZONE TOURISTIQUE
Nombre de lits (en unités) Structure en %
Zones Variations
2004 2005 2004 2005
2005/2004 en %
Djerba-Zarzis 49.662 49.742 0,2 22,0 21,6
Nabeul-Hammamet 44.830 45.292 1,0 19,8 19,7
Sousse-Kairouan 39.347 38.987 -0,9 17,4 17,0
Monastir-Skanès 24.783 24.721 -0,3 11,0 10,8
Tunis-Zaghouan 22.601 23.536 4,1 10,0 10,2
Yasmine-Hammamet 14.075 15.129 7,5 6,2 6,6
Mahdia-Sfax 11.657 11.968 2,7 5,2 5,2
Gafsa-Tozeur 10.486 10.950 4,4 4,6 4,8
Tabarka-Aïn Draham 5.278 6.078 15,2 2,3 2,6
Bizerte-Béja 2.865 2.865 0,0 1,3 1,2
Sbeïtla-Kasserine 569 569 0,0 0,2 0,3
Total national 226.153 229.837 1,6 100,0 100,0
Source : Office national du tourisme tunisien

2) Tourisme international

2-1 Entrées de non-résidents

Le nombre de touristes étrangers ayant visité la Tunisie, en 2005, s’est élevé à


6,4 millions de personnes, niveau en accroissement de 6,3% contre 17,3% l’année
précédente. Cette progression a concerné, essentiellement, les Européens (11,1% contre
22% en 2004), dont le nombre s’est approché de 3,9 millions de touristes. De ce fait, leur
part dans le total est passée, d’une année à l’autre, de 58,1% à 60,7%. Par nationalité,
l’accroissement a intéressé, principalement, les Français (14,6% contre 22,4% en 2004), les
Belges (9,9% contre 6%), les Anglais (9% contre 35%) et les Italiens (5,6% contre 17,9%).
Par contre, les entrées d’allemands ont connu une quasi-stagnation (0,5% contre 16,6% un
an plus tôt).

Concernant les entrées de Maghrébins, elles se sont inscrites en baisse de 0,9%


contre une progression de 9,9% une année auparavant. Ce repli est dû, surtout, à la
diminution du nombre de Libyens (-2,2% contre 8,3% en 2004) qui ont continué, cependant,
à occuper la première place au niveau des entrées de non-résidents avec 1,4 million de
touristes, pour la deuxième année consécutive.

87
ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE
Entrées (en mille personnes) Nuitées (en mille unités)
Variat.2005/2004
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Entrées Nuitées
Européens 2.840 3.482 3.869 23.670 28.873 31.670 11,1 9,7
dont :
Français 834 1.021 1.170 5.671 6.835 7.799 14,6 14,1
Allemands 488 569 572 5.499 6.535 6.641 0,5 1,6
Italiens 380 448 473 2.712 3.251 3.394 5,6 4,4
Anglais 223 301 328 2.290 2.964 3.234 9,0 9,1
Belges 133 141 155 1.268 1.396 1.493 9,9 6,9
Tchèques 90 128 146 984 1.289 1.432 14,1 11,1
Russes 73 99 96 859 1.181 1.210 -3,0 2,5
Espagnols 78 115 146 626 864 1.139 27,0 31,8
Polonais 54 75 123 525 748 1.136 64,0 51,9
Scandinaves 70 81 112 624 646 904 38,3 39,9
Suisses 86 99 93 650 740 605 -6,1 -18,2
Autrichiens 70 84 86 465 544 516 2,4 -5,1
Hollandais 44 54 66 330 364 444 22,2 22,0
Maghrébins 2.179 2.394 2.373 890 866 918 -0,9 6,0
dont :
Algériens 811 914 931 581 565 631 1,9 11,7
Libyens 1.326 1.436 1.404 257 247 243 -2,2 -1,6
Marocains 35 36 30 52 54 44 -16,7 -18,5
Moyen-Orientaux 31 37 37 114 138 149 0,0 8,0
Américains
(USA et Canada) 22 29 33 185 243 255 13,8 4,9
Africains autres
que Maghrébins 18 26 24 93 114 94 -7,7 -17,5
Divers 24 30 42 349 431 501 40,0 16,2
Total 5.114 5.998 6.378 25.301 30.665 33.587 6,3 9,5
Source : Office national du tourisme tunisien

2-2 Nuitées de non-résidents

En dépit d’une légère amélioration du séjour moyen touristique, les nuitées de non-
résidents se sont accrues, en 2005, à un rythme moins rapide que celui de l’année
précédente, soit 9,5% contre 21,2%, pour se situer à 33,6 millions d’unités. Cette
décélération a touché les Européens (9,7% contre 22% en 2004) dont les nuitées ont
représenté plus de 94% du total. Elle a intéressé, surtout, les Français (14,1% contre 20,5%
l’an passé), les Anglais (9,1% contre 29,4%), les Italiens (4,4% contre 19,9%) et les
Allemands (1,6% contre 18,8%). En revanche, les nuitées passées par les Polonais, les
Scandinaves, les Espagnols et les Hollandais ont enregistré des progressions importantes,
soit 51,9%, 39,9%, 31,8% et 22% respectivement.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
. (en milliers de personnes) (en milliers d'unités)

6378
5998 33168 33006 33587
30665
5387
5057 5064 5114
25897 25301

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2000 2001 2002 2003 2004 2005

88
Pour leur part, les nuitées de Maghrébins ont enregistré une certaine reprise, en
augmentant de 6% contre une baisse de 2,7% en 2004, suite à la progression des nuitées
des Algériens (11,7% contre -2,8%)

2-3 Durée moyenne de séjour

La durée moyenne de séjour des touristes s’est améliorée, passant de 5,1 jours en
2004 à 5,3 jours en 2005, mais elle demeure en deçà du niveau enregistré il y a quelques
années (plus de 6 jours en 2001) et aussi des espérances pour améliorer davantage le taux
d’occupation des unités hôtelières et accroître les rendements du secteur touristique.

Cette situation s’explique, notamment, par la tendance générale des touristes à


fractionner leurs vacances en vue de diversifier les destinations touristiques et bénéficier
des politiques promotionnelles menées à travers le monde. Ainsi, la durée de séjour des
Européens, principale clientèle de la Tunisie, s’est caractérisée par une certaine stagnation
(8,2 jours en moyenne contre 8,3 en 2004). C’est le cas des principaux clients comme les
Français (6,7 jours en 2005), les Allemands (11,6 jours), les Anglais (9,9 jours) et les Italiens
(7,2 jours).

2-4 Recettes touristiques

Le secteur du tourisme a continué à consolider son rôle important en tant que premier
pourvoyeur du pays en devises. Ainsi, et grâce à la bonne tenue des paramètres réels de
l’activité, les recettes touristiques se sont accrues, en 2005, de 13% contre 20,3% l’année
précédente, atteignant 2.587 MDT ou 12,3% des recettes courantes de la balance des
paiements, pour la deuxième année consécutive.
,,,,,,
EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES (en MDT),
2587
2341 2290
2095 2021
1954 1903
1713
1565
1413

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

La moyenne des dépenses par touriste, bien qu’encore faible, s’est également
améliorée passant, d’une année à l’autre, de 382 à 406 dinars, en accroissement de 6,3%.
Hors Maghrébins, cette moyenne a atteint un niveau plus élevé, soit 569 dinars contre
549 dinars un an plus tôt. S’agissant de la moyenne des dépenses par nuitée, elle n’a que
peu évolué (77 dinars contre 75 dinars en 2004).

Malgré leur progression continue, les recettes touristiques restent peu développées en
Tunisie, eu égard aux efforts entrepris en matière d’investissement et en comparaison avec
les niveaux de recettes réalisées par certains pays concurrents en Méditerranée, en
particulier la Turquie, le Maroc et l’Egypte.

89
Outre la diversification de la gamme des produits touristiques offerts, il serait judicieux
de miser sur la qualité et l’attraction de nouvelles clientèles à partir de certains pays
prometteurs (Chine, Japon, Australie,…), tout en rentabilisant davantage les créneaux
classiques. L’exploitation des potentialités culturelles appréciables dont dispose le pays
dans toutes les régions et le développement des différentes formes de tourisme, comme le
tourisme saharien, de santé et de plaisance, ainsi que la mise en place de circuits
touristiques bien étudiés et adaptés aux besoins des touristes ne manqueront pas de
dynamiser davantage l’activité touristique nationale, moyennant l’amélioration continue de la
qualité des services, la maîtrise des coûts et une politique de commercialisation appropriée
et en constante adaptation à l’évolution dans ce domaine à l’échelle mondiale.

L’application d’une politique de prix rationnelle et en harmonie avec la qualité des


prestations, en évitant le bradage des tarifs hôteliers, source de désaffection de la clientèle
et d’insuffisance des rendements du secteur, est fondamentale. En effet, quel que soit le
bas niveau des prix proposés avec une qualité moins bonne, il serait très difficile de
préserver les acquis et de fidéliser les touristes.
Il est, par ailleurs, indispensable de veiller à l’amélioration de l’environnement, en
particulier par l’entretien adéquat des infrastructures et la préservation de la propreté,
surtout dans les zones des hôtels, et d’accorder, en même temps, une attention accrue à
l’animation qui constitue certes un axe important d’attraction des touristes et de
rentabilisation du secteur et des activités connexes (restauration, commerce,…).

3) Tourisme intérieur

En dépit des mesures et encouragements décidés ces dernières années par les
pouvoirs publics en faveur de ce créneau essentiel du secteur du tourisme, pour accroître
sa place dans l’activité touristique globale, répondre aux attentes d’une clientèle locale de
plus en plus importante, compte tenu de l’évolution des revenus et du mode de vie, et
permettre également une meilleure rentabilisation des unités hôtelières en place, le tourisme
intérieur qui recèle des potentialités notables n’arrive pas encore à progresser au rythme
souhaité.

En effet, les nuitées de résidents ont enregistré, en 2005, une baisse de 3,5% après
une quasi-stagnation l’année précédente, pour s’établir à 2,7 millions d’unités uniquement,
soit 7,5% des nuitées globales contre 8,4% en 2004 et 10% en 2003. L’objectif visé, à ce
titre, par l’Etat est d’atteindre au moins une part de 15%, pour la faire accroître, ensuite,
progressivement afin de la rapprocher des niveaux enregistrés dans plusieurs autres pays,
notamment ceux développés où le tourisme intérieur représente environ 40%, voire plus, de
l’ensemble de l’activité touristique.

Il est impératif, en plus des encouragements accordés par l’Administration publique,


que les professionnels du secteur et les autres intervenants impliqués veillent davantage à
la promotion du tourisme destiné aux résidents, notamment par l’adaptation de l’offre et de
la demande, l’application de prix étudiés et raisonnables qui doivent être à la portée du
pouvoir d’achat des habitants, une meilleure utilisation des unités hôtelières pendant les
périodes de basse et moyenne saisons, ainsi que le traitement approprié de la clientèle
résidente durant la saison estivale qui correspond à la période des vacances annuelles.

4) Analyse de l’activité touristique régionale


Les nuitées globales ont progressé, en 2005, à un rythme moins rapide qu’une année
auparavant, soit 8,4% contre 19,1%, pour atteindre 36,3 millions d’unités. Exceptées les
zones de Bizerte-Béja (-0,5%) et de Sbeïtla-Kasserine (-23,3%), cette progression a
90
concerné toutes les autres régions, notamment Yasmine-Hammamet (11,8% contre 52,7%
en 2004), Nabeul-Hammamet (10,5% contre 21%), Djerba-Zarzis (7,3% contre 25,3%) et
Sousse-Kairouan (7,1% contre 7,2%).

Il est à noter que les zones de Tabarka-Aïn Draham et de Tunis-Zaghouan ont été les
seules à réaliser une accélération du rythme d’accroissement des nuitées touristiques, soit
10,1% et 11,4%, respectivement, contre 7,3% et 7,7% un an plus tôt.

Corrélativement avec le bon comportement des nuitées, dans l’ensemble, le taux


moyen d’occupation relatif a continué à s’accroître, passant de 48,7% en 2004 à 51,5% en
2005, soit un gain de 2,8 points de pourcentage contre une amélioration de 6,7 points une
année auparavant. Par région touristique, les zones classiques ont réalisé les meilleures
performances, à l’instar de celles de Nabeul-Hammamet (+6,8 points de pourcentage),
Mahdia-Sfax (+4 points), Djerba-Zarzis (+3,8 points) et Sousse-Kairouan (+3,3 points), étant
signalé une baisse du taux d’occupation relatif dans les zones de Monastir-Skanès
(-3,6 points de pourcentage) et de Sbeïtla-Kasserine (-0,8 point) et une quasi-stagnation
dans celle de Bizerte-Béja (-0,1 point).
NUITEES GLOBALES ET TAUX D’OCCUPATION RELATIF PAR ZONE TOURISTIQUE
Nuitées globales Taux d’occu-
2004 2005 Variations en % pation en %
Zones
En 1000 En % En 1000 En %
2004/2003 2005/2004 2004 2005
unités du total unités du total
Djerba-Zarzis 8.306 24,8 8.916 24,5 25,3 7,3 56,4 60,2
Sousse-Kairouan 7.246 21,6 7.760 21,4 7,2 7,1 55,0 58,3
Nabeul-Hammamet 5.944 17,8 6.569 18,1 21,0 10,5 42,8 49,6
Monastir-Skanès 3.779 11,3 4.028 11,1 24,2 6,6 53,3 49,7
Yasmine-Hammamet 2.518 7,5 2.816 7,8 52,7 11,8 55,6 56,7
Tunis-Zaghouan 2.142 6,4 2.387 6,6 7,7 11,4 34,2 35,2
Mahdia-Sfax 1.784 5,3 1.930 5,3 12,9 8,2 51,4 55,4
Gafsa-Tozeur 1.029 3,1 1.121 3,1 20,1 8,9 33,2 35,2
Tabarka-Aïn Draham 514 1,5 566 1,5 7,3 10,1 32,1 34,2
Bizerte-Béja 195 0,6 194 0,5 6,0 -0,5 23,8 23,7
Sbeïtla-Kasserine 30 0,1 23 0,1 7,1 -23,3 16,7 15,9
Total 33.487 100,0 36.310 100,0 19,1 8,4 48,7 51,5
Source : Office national du tourisme tunisien

Par saison touristique, le taux moyen d’occupation relatif s’est amélioré de 6,8 points de
pourcentage pendant la haute saison, pour s’élever à 92,8%. La moyenne saison a enregistré
un taux d’occupation supérieur à la moyenne nationale de l’année 2005 (53,6% contre 50,9%
en 2004), alors que la basse saison a connu un taux accru, soit 28,9% contre 27,3%.

Il faut souligner que, malgré les progrès réalisés, le taux d’occupation relatif des hôtels
et divers autres centres d’hébergement touristique reste encore en deçà des souhaits, en
dehors de la saison estivale qui connaît souvent des situations de surbooking, étant donné
le phénomène des réservations tardives et, surtout, le fait que cette période correspond
presque partout dans le monde à celle des grandes vacances de l’année.

C – EFFETS D’ENTRAINEMENT SUR LES ACTIVITES LIEES AU TOURISME

En relation avec le développement de l’activité touristique, les secteurs de l’économie


qui lui sont plus ou moins liés, en particulier le transport aérien et l’artisanat, ont continué à
connaître des progrès dans l’ensemble satisfaisants. Ainsi, le transport aérien, qui
représente un facteur essentiel pour la promotion du tourisme, a enregistré une
augmentation de 6,3% pour les mouvements d’avions recensés dans les différents
aéroports du pays et de 8,5% pour le nombre total des passagers, contre 13,5% et 21,2%
respectivement en 2004.
91
Pour le secteur de l’artisanat, considéré à juste titre comme un levier important pour
l’essor du tourisme et aussi pour la création d’emplois et la promotion des exportations, ainsi
qu’au plan de la connaissance et la revalorisation du patrimoine culturel national auprès des
touristes, il n’a cessé de se développer à la faveur de la politique promotionnelle dont il
bénéficie et des multiples encouragements qui lui sont accordés.

C’est ainsi que les investissements dans le secteur se sont accrus, passant de
7,6 MDT en 2004 à 9,1 MDT en 2005. Les créations d’emplois associées à ces investisse-
ments sont estimées à 4.808 postes contre 4.798 une année auparavant. En outre, plus de
2.300 artisans ont bénéficié de crédits au titre du financement du fonds de roulement pour
une enveloppe globale de 3,7 MDT contre 2.403 artisans et 4 MDT en 2004, ce qui s’est
traduit par une consolidation de l’emploi existant.

Il y a lieu de noter aussi que le secteur de l’artisanat a réalisé 301 MDT d’exportations
en 2005, dont la majeure partie (250 MDT ou 83%) sous forme indirecte, c’est-à-dire des
exportations effectuées sur place par le biais des ventes aux touristes d’articles de
consommation et/ou de souvenir. Ce niveau est en progression de près de 13% par rapport
aux exportations réalisées l’année précédente.

Aussi, la part du secteur dans le PIB en prix courants s’est-elle accrue ces dernières
années. Elle est de l’ordre de 4% actuellement et elle serait portée à 5,6% à l’horizon 2009,
compte tenu des multiples réformes et programmes engagés, notamment en matière de
formation, de création et d’innovation, ainsi que d’encouragement de l’habit traditionnel
auprès des citoyens. D’ailleurs, une journée nationale est dédiée à cet habit le 16 mars de
chaque année.

IV – LE COMMERCE INTERIEUR

A – EVOLUTION GENERALE

Les réformes destinées à promouvoir davantage le secteur du commerce et à


consolider sa place dans l’économie nationale ont été poursuivies, au cours de l’année
2005. En effet, plusieurs mesures ont été adoptées pour la modernisation des structures du
secteur et l’assouplissement de son cadre réglementaire. Elles visent, notamment,
l’amélioration de la qualité des services rendus et la mise à niveau du secteur, à travers
une meilleure organisation des circuits de distribution, la régularité de l’approvisionnement
des marchés, la transparence des transactions et le renforcement du climat de
concurrence.

Ces réformes sont indispensables pour renforcer davantage le rôle du secteur dans la
dynamisation de l’économie et mieux le préparer à faire face à une concurrence extérieure
de plus en plus aiguë, surtout avec le processus de libéralisation des services engagé à
l’échelle internationale conformément aux accords de l’OMC, ainsi que l’accord
d’Association et de partenariat liant la Tunisie à l’Union européenne.

Les principales actions et mesures entreprises, au cours de l’année 2005, ont porté
sur :
- l’adoption d’un programme national pour la mise à niveau des circuits de distribution
des produits agricoles et de la pêche. Ce programme est axé, notamment, sur la
clarification de la carte géographique des circuits de distribution desdits produits, la
modernisation des méthodes de fonctionnement et de gestion des marchés de gros,
l’amélioration des infrastructures et des équipements et la consécration du principe de la
traçabilité des produits commercialisés ;
92
- l’achèvement de la première étape de l’étude relative à la création d’un marché de
gros d’intérêt national dans la région du Grand-Tunis ;

- La promulgation de la loi n°2005-60 du 18 juillet 2005 modifiant et complétant la loi


n°91-64 du 29 juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix. Les aménagements
apportés ont concerné, notamment, le renforcement du rôle consultatif et juridique du
Conseil de la concurrence, la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles, déloyales et
spéculatives et la consolidation du contrôle des opérations de concentration économique,
outre la question des contrats d’excellence et de représentations commerciales exclusives ;

- la publication de divers textes réglementaires pour l’allègement de la fiscalité


intérieure et des droits de douane perçus à l’importation de certains produits, notamment
les produits pétroliers, quelques produits destinés au secteur de la santé et un nombre de
produits agricoles et agro-alimentaires.
Par ailleurs, et dans le cadre du renforcement des circuits de distribution et la
modernisation du secteur, en particulier par la création de grandes surfaces, l’hypermarché
Géant s’est installé en Tunisie près de la capitale en septembre 2005. Cette nouvelle
création vient enrichir le paysage commercial, déjà renforcé par les hypermarchés
Carrefour et Champion, et consacrer, en même temps, l’ouverture du secteur commercial à
l’investissement étranger pour développer le climat de concurrence dans le domaine de la
distribution. Cette orientation ne manquera pas, certes, de profiter aux consommateurs à
différents niveaux, particulièrement par l’offre d’une large gamme de produits à des prix
concurrentiels et l’amélioration de la qualité des services rendus.
Egalement, l’organisation de la septième session du festival annuel «Tunisie
Shopping» à une période proche des festivités du 7 novembre et de la tenue de la
deuxième phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) à Tunis, du
16 au 18 du même mois, a contribué, en plus du mois de Ramadan et des fêtes religieuses
et de fin d’année, à dynamiser l’activité commerciale dans le pays.
Dans ce cadre, la valeur ajoutée du secteur du commerce, exprimée en prix
constants, a progressé de 5,8% en 2005, soit un taux nettement supérieur à celui du PIB
qui a été de 4,2% en termes réels. Cette évolution s’est traduite par l’amélioration de la
contribution du secteur à la croissance économique globale, qui a été portée à 13,3%
contre 10,2% en 2004. En outre, la part de ce secteur dans le PIB en prix courants s’est
légèrement consolidée passant, d’une année à l’autre, de 9,3% à 9,5%.
Quant à la part des investissements consacrés au secteur commercial, y compris certains
services tertiaires, elle est restée stationnaire, atteignant 10,3% de la FBCF globale.
PRINCIPAUX PARAMETRES D’ACTIVITE DU SECTEUR COMMERCIAL
Désignation Unité 2003 2004 2005
Taux de croissance réelle % 6,4 6,4 5,8
Contribution à la croissance économique % 11,1 10,2 13,3
Investissements1 MDT 784 810 863
- Variation % 4,8 3,3 6,5
- Part dans la FBCF globale % 10,4 10,2 10,3
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

1
Les investissements concernent le commerce et divers services tertiaires autres que les transports, les
communications, le tourisme et le logement.

93
B – APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION

Grâce à la conjugaison de plusieurs facteurs, en particulier l’amélioration de l’offre de


produits agricoles et alimentaires, le recours aux stocks régulateurs, les importations
d’appoint et le renforcement du contrôle économique, l’approvisionnement du marché local
en différents produits, destinés tant à la consommation finale qu’au cycle d’exploitation des
entreprises et à l’investissement, a été en 2005, dans l’ensemble, régulier et assuré dans
des conditions normales.

Toutefois, les quantités de légumes frais acheminées vers le marché de gros de Bir el
Kasâa ont diminué de l’ordre de 7% par rapport à leur niveau de 2004, alors que celles de fruits
dirigées vers ledit marché ont progressé de 2% seulement, contre des hausses respectives
d’environ 13% et 17% une année auparavant. Les produits de la mer, ayant transité par le
même marché, ont aussi connu une baisse de 3,5% contre un accroissement de près de 8%
au cours de 2004. Ces évolutions ont exercé des pressions sur les prix de certaines denrées
alimentaires, à l’instar de la tomate et la pomme de terre, mais les disponibilités importantes
dans les divers autres marchés de gros à l’échelle régionale ont contribué, globalement, à
assurer un certain équilibre des marchés de détail à travers le pays.

Ainsi, l’indice d’ensemble des prix à la consommation des produits alimentaires s’est
stabilisé en 2005 (+0,1% en moyenne) contre une hausse de 5% enregistrée l’année
précédente. C’est que les prix de la plupart des produits ont connu un accroissement
modéré, à l’exception de l’huile d’olive et des poissons.

Pour les produits non alimentaires, l’approvisionnement des marchés a été assuré,
également, dans de bonnes conditions, compte tenu de l’évolution favorable de la
production nationale dans son ensemble et de la liberté dont disposent les opérateurs
économiques pour effectuer les importations nécessaires.

Il faut souligner que les manifestations commerciales périodiques organisées à


travers le pays et les périodes des soldes d’hiver et d’automne n’ont cessé de jouer un rôle
important aussi bien dans l’approvisionnement des marchés et la diversification de l’offre
qu’en matière de maîtrise des niveaux des prix. Les ventes promotionnelles et les baisses
sur les prix accordées par les commerçants à ces occasions et lors des fêtes religieuses et
la rentrée scolaire et universitaire ont contribué, dans une certaine mesure, à assurer la
sauvegarde du pouvoir d’achat des consommateurs et la stabilité des prix comme en
témoigne le recul du taux d’inflation de 3,6% en 2004 à 2% en 2005.

C – EVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE

La consommation finale nationale a enregistré, en 2005, une progression moins


rapide qu’une année auparavant, soit 4,7% en termes constants contre 5,2%. La
consommation publique s’est accrue au même rythme que celui de 2004 (4,4%), tandis que
la consommation privée a connu un ralentissement (4,8% contre 5,5%).

En termes courants, la consommation finale s’est également ralentie, avec une


progression de 6,8% contre 8,8% en 2004, décélération qui a concerné, surtout, la
consommation privée (6,9% contre 9,3%). Etant donné un accroissement du PIB moins
rapide, en prix tant constants que courants, soit 4,2% et 6,2% respectivement, la
propension moyenne à consommer a légèrement augmenté par référence au RNDB
passant, d’une année à l’autre, de 78% à 78,7%.

94
PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE

Désignation Unité 2003 2004 2005

Progression de la consommation finale


en prix courants % 7,8 8,8 6,8
-Publique % 6,5 6,9 6,8
-Privée % 8,2 9,3 6,9
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990 % 5,1 5,2 4,7
-Publique % 4,8 4,4 4,4
-Privée % 5,2 5,5 4,8
Propension moyenne à consommer % du RNDB 78,1 78,0 78,7
dont : Ménages ’‘ ’‘ 62,5 62,7 63,3
PNB/habitant Dinar 3.122 3.368 3.530
-Variation annuelle % 6,9 7,9 4,8
Consommation privée par habitant Dinar 2.054 2.235 2.365
-Variation % 7,0 8,8 5,8
Epargne nationale brute MDT 7.123 7.799 7.968
.Variation annuelle % 7,9 9,5 2,2
.Taux d’épargne % du RNDB 21,9 22,0 21,3
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

Compte tenu de ces évolutions, l’épargne nationale a connu, en 2005, un


accroissement nettement inférieur à celui enregistré l’année précédente, soit 2,2% contre
9,5%, pour s’élever à 7.968 MDT ou 21,3% du Revenu national disponible brut (RNDB)
contre 7.799 MDT et 22% une année auparavant.

95
IV. – LES PRIX

Malgré l’envolée des cours mondiaux du pétrole brut, des métaux et d’autres matières
premières industrielles, l’évolution des prix en Tunisie a continué à être maîtrisée, en 2005,
et ce, tant au stade de la production qu’à celui de la distribution, bénéficiant d’un cadre
macro-économique de plus en plus approprié. La conduite d’une politique monétaire axée,
fondamentalement, sur la stabilité des prix et la préservation des équilibres financiers,
adossée, d’une part, à une politique de taux de change souple contribuant à affermir la
compétitivité de l’économie et, d’autre part, à une politique budgétaire adaptée à la réalité
avec des déficits publics de plus en plus maîtrisés, a permis de contenir la demande
intérieure dans des limites raisonnables face à une offre accrue de biens et services. En
particulier, la production de denrées agricoles et alimentaires qui entrent pour un poids
important dans le panier servant de base pour le calcul de l’indice des prix s’est inscrite en
progression avec l’amélioration des conditions climatiques.
Ainsi, il a été possible de juguler l’effet de l’inflation importée, tout en procédant à
l’ajustement des prix encadrés de plusieurs produits afin d’éviter l’impact négatif de la
hausse des coûts de production, due notamment au renchérissement des importations, sur
les résultats financiers des entreprises. Dans ce cadre, l’indice d’ensemble des prix de
vente industriels a connu une hausse similaire à celle enregistrée en 2004, soit 3,7% contre
3,8%. Parallèlement, l’accroissement de l’indice général des prix à la consommation
familiale a été limité à 2% contre 3,6% l’année précédente.
Le recul de l’inflation a été favorisé, essentiellement, par la quasi-stabilité des prix des
produits alimentaires en rapport, d’une part, avec l’accroissement de la production locale et,
d’autre part, la baisse des prix à l’importation de céréales et d’huiles végétales, ainsi que
l’absence d’ajustement des prix subventionnés des denrées alimentaires, à l’exception du
lait concentré. Egalement, le recours aux stocks régulateurs et à l’importation d’appoint et
l’intensification du contrôle économique, surtout pendant les périodes de grande
consommation, ainsi que l’amélioration poursuivie des circuits de distribution et
l’organisation de foires et expositions promotionnelles, outre les périodes des soldes d’hiver
et d’automne et le festival annuel « Tunisie Shopping », ont joué un rôle important dans la
maîtrise des prix et, partant, la sauvegarde du pouvoir d’achat des citoyens.
EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION EN TUNISIE ET DANS CERTAINS PAYS
PARTENAIRES ET CONCURRENTS (En %)
Pays 2001 2002 2003 2004 2005
France 1,8 1,9 2,2 2,3 1,9
Allemagne 1,9 1,4 1,0 1,8 1,9
Italie 2,3 2,6 2,8 2,3 2,3
Belgique 2,4 1,6 1,5 1,9 2,5
Espagne 2,8 3,6 3,1 3,1 3,4
Royaume-Uni 1,2 1,3 1,4 1,3 2,1
Etats-Unis 2,8 1,6 2,3 2,7 3,4
Japon -0,7 -0,9 -0,3 0,0 -0,3
Tunisie 2,0 2,7 2,7 3,6 2,0
Maroc 0,6 2,8 1,2 1,5 1,0
Algérie 4,2 1,4 2,6 3,6 1,6
Egypte 2,4 2,4 3,2 10,3 11,4
Jordanie 1,8 1,8 1,6 3,4 3,5
Grèce 3,7 3,9 3,5 3,0 3,5
Portugal 4,4 3,7 3,3 2,5 2,1
Afrique du Sud 5,7 9,2 5,8 1,4 3,4
Source : FMI
96
Il faut souligner que le niveau de l’inflation enregistré en Tunisie, au cours de 2005, a
été très proche de ceux des principaux pays partenaires de la Zone Euro, en particulier la
France et l’Allemagne (1,9% pour chacun des deux pays). En comparaison avec ceux
atteints dans certains pays concurrents, le taux d’inflation a dépassé, toutefois, celui
enregistré au Maroc (1%) et aussi le niveau réalisé en Algérie (1,6%), mais il a été inférieur
aux taux relatifs à d’autres pays comme la Grèce (3,5%), la Turquie (8,2%), l’Egypte
(11,4%), ainsi que l’Afrique du Sud (3,4%), et même le Portugal (2,1%) et l’Italie (2,3%).
Cette évolution est de nature à préserver le pouvoir d’achat des consommateurs et à
consolider la compétitivité de l’économie nationale.

I – PRIX DE VENTE INDUSTRIELS

L’indice d’ensemble des prix de vente industriels a augmenté, en 2005, presque au


même rythme qu’une année auparavant (3,7% contre 3,8%). Si les prix des produits
manufacturés ont connu une décélération, notamment en ce qui concerne les produits
alimentaires et les articles mécaniques et électriques, ceux des produits miniers ont, de
nouveau, augmenté tandis que les prix des produits énergétiques se sont accélérés.

Pour les produits des industries agro-alimentaires, l’évolution des prix à un rythme
moins rapide que celui enregistré en 2004 (2,2% contre 4,7%) a concerné les produits de
l’abattage (3,2% contre 6,7%) et de la transformation de grains (0,3% contre 4,1%), ainsi
que le tabac (1,1% contre 3,5%).

Les prix de vente des produits mécaniques et électriques ont connu, également, une
décélération (1,7% contre 5,3% un an plus tôt), imputable à la baisse enregistrée pour la
rubrique « automobiles, bennes et cycles » (-2,5% contre 1,1%) et les équipements
ménagers (-1,5% contre 2,5%), conjuguée à un accroissement nettement moins élevé des
prix des produits sidérurgiques (5,8% contre 18,4%).

De même, les prix de vente dans les industries chimiques ont enregistré un
ralentissement (2,4% contre 2,7% en 2004), qui a intéressé les prix des colorants, peintures
et colles (0,7% contre 1,3%), des produits d’entretien (0,6% contre 4,1%) et ceux de toilette
(0,3% contre 2,8%). A l’inverse, une accélération a été enregistrée au niveau des prix des
produits pharmaceutiques et des engrais, avec des hausses de 11,2% et 5,2%, respective-
ment, contre 8,9% et 3,9% en 2004.

EVOLUTION DE L’INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS


(Base 100 en 1990) (En %)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Indice d’ensemble 1,8 2,6 2,4 3,8 3,7
Industries manufacturières 1,7 3,1 2,6 3,5 2,2
-Industries agro-alimentaires 2,1 4,8 3,4 4,7 2,2
-Industries des matériaux de construc-
tion, de la céramique et du verre 0,8 4,5 4,9 3,0 5,6
-Industries mécaniques et électriques 1,2 1,0 2,1 5,3 1,7
-Industries chimiques 2,1 0,4 3,4 2,7 2,4
-Industries textiles, habillement, cuirs
et chaussures 1,5 0,1 0,5 1,4 1,6
-Industries manufacturières diverses 1,8 3,0 0,8 1,2 1,3
Mines - 5,8 -0,1 -11,0 -2,7 5,1
Energie 3,0 0,6 3,5 6,1 10,8
-Produits pétroliers et gaz 2,7 0,2 3,2 6,9 14,4
-Electricité et eau 3,5 1,4 4,1 4,5 4,2
Source : Institut national de la statistique
97
Du côté des secteurs où les prix de vente ont connu une accélération, il y a lieu de
signaler celui des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre
(5,6% contre 3% un an plus tôt). Cette évolution a touché la rubrique « ciments, chaux et
produits en béton » (4,7% contre 1,5%), la céramique (11,6% contre 10%) et les produits en
verre (1,6% contre 1%).

Egalement, les prix de vente dans le secteur du textile et habillement, cuirs et


chaussures ont connu une augmentation légèrement accélérée (1,6% contre 1,4% en 2004)
et ce, en dépit des pressions découlant d’une concurrence internationale aiguë. La hausse a
concerné, essentiellement, les articles de bonneterie (5% contre 3,8%), les vêtements
(3,1% contre 2,4%) et les articles en cuir (4,3% contre une stagnation l’an passé).

Dans les industries manufacturières diverses, l’accroissement des prix de vente a été,
en 2005, légèrement supérieur à celui de l’année précédente, soit 1,3% contre 1,2%. Il a
intéressé, notamment, les articles en matière plastique (6,6% contre 1,3%).
EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 1990)
5 5

4 4
En pourcentage

3 3

2 2

1 1

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Evolution globale Industries manufacturières

Pour les produits énergétiques, la hausse des prix de vente a continué à s’accélérer
(10,8% contre 6,1% l’année précédente). Imputable, essentiellement, à la flambée des prix
mondiaux, cette évolution a concerné les produits pétroliers et le gaz naturel (14,4% contre
6,9%), ainsi que l’électricité (5% contre 4,7%).

Enfin, les prix de vente des produits miniers ont, de nouveau, augmenté en 2005,
après plusieurs années de baisse, soit 5,1% contre une diminution de 2,7% un an plus tôt.
La reprise est due à l’envolée des prix des produits de base à l’échelle mondiale, conjuguée
à l’appréciation du dollar américain enregistrée au cours du second semestre de l’année.

II – PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE

Exprimé en termes de moyennes mensuelles, l’indice général des prix à la


consommation familiale (base 100 en 2000) n’a augmenté que de 2% en 2005, contre 3,6%
l’année précédente. Identique à celui de l’année 2001, ce niveau est le plus bas depuis
environ trois décennies.

98
En termes de glissement, d’une fin d’année à l’autre, la hausse des prix s’est plutôt
accélérée, passant de 1,1% à 3,9%, suite notamment aux pressions exercées dès le mois
d’août 2005 sur les prix de quelques produits alimentaires et à la majoration des prix
encadrés de certains biens et services intervenue à partir du mois de juin, à l’instar des
produits pétroliers.

L’évolution des prix à la consommation a été marquée, durant l’année 2005, par une
stabilisation pour les produits alimentaires, un ralentissement de la hausse pour le poste
« loisirs, culture et divers » et une accélération pour les autres groupes de produits, plus
particulièrement les transports et communications et l’habillement.

Les prix des produits alimentaires, représentant la plus grande part du panier de la
ménagère (36,5%), n’ont augmenté, en moyenne, que de 0,1% contre 5% en 2004. Cela
s’explique, principalement, par la baisse des prix des produits agricoles (-3% contre 7,5%),
notamment les fruits (-8,6% contre 4,5%), les légumes (-3,9% contre 7,3%) et les œufs
(-2,8% contre 10,7%). A l’inverse, les prix se sont accélérés pour les produits alimentaires
transformés (3,7% contre 2,1%), essentiellement les huiles (17,2% contre 2,1%) et les
boissons non alcoolisées (5,4% contre 2,4%).
EVOLUTION DE L’INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 2000) (En %)
En termes de glissement annuel Moyennes
Désignation Déc2004 Mars2005 Juin2005 Sept2005 Déc2005 de l’année
Déc2003 Mars2004 Juin2004 Sept2004 Déc2004 2004/2003 2005/2004
Indice général 1,1 1,5 1,3 2,4 3,9 3,6 2,0
Alimentation -0,6 -0,4 -1,6 0,5 3,7 5,0 0,1
Habitation 2,7 2,8 2,6 2,9 3,8 2,7 3,0
Entretien, hygiène et
soins 1,3 2,7 4,5 5,3 6,0 4,0 4,1
Transports et
communications 3,4 4,5 4,5 6,1 5,7 3,4 4,8
Habillement 1,4 1,2 3,5 1,8 3,4 1,6 2,9
Loisirs, culture et divers 2,2 2,3 1,3 2,0 2,3 2,5 1,8
Source : Institut national de la statistique

Hors produits alimentaires, la hausse des prix a atteint 3,1% contre 2,8% l’an précédent,
suite à l’accélération des prix des produits manufacturés non alimentaires (3,5% contre 2,6%),
ceux des services ayant, à l’inverse, accusé une décélération (3% contre 3,2%).

Les prix des transports et communications se sont accrus de 4,8% contre 3,4% en
2004, suite surtout à la hausse enregistrée au niveau du transport personnel (10,2% contre
4,5%), en relation notamment avec l’ajustement des prix des carburants (une augmentation
annuelle de 13,1%).

Pour leur part, les prix relatifs au poste « entretien, hygiène et soins » ont augmenté à
un rythme presque identique à celui de l’année précédente (4,1% contre 4%). L’accélération
des prix des produits d’entretien et détergents (4,9% contre 2,3%) et des services d’hygiène
(4,5% contre 3,1%) a été atténuée par le ralentissement des prix des soins et médicaments
(4,1% contre 5,1%) et des articles de toilette (2,9% contre 3,2%).

Concernant les prix de l’habitation, ils ont augmenté à un rythme plus rapide qu’une
année auparavant (3% contre 2,7%). Cette légère accélération a concerné les prix des
produits énergétiques (5,3% contre 3,8% en 2004), sous l’effet de l’ajustement à la hausse
des prix du gaz (9%) et de l’électricité (4,9%), ainsi que de l’accroissement des prix

99
afférents à l’entretien et à la réparation du logement (2,7% contre 1,3%) et au mobilier et
literie (2,1% contre 1,3%).

De même, les prix de l’habillement ont connu une accélération en 2005 (2,9% contre
1,6% un an plus tôt). C’est le cas, en particulier, des prix des vêtements pour femmes (4%
contre 0,2%), des chaussures (4% contre 1,4%), des vêtements pour hommes (2,4% contre
1,4%) et des vêtements pour enfants (2,2% contre 0,3%). Par contre, les prix des tissus et
mercerie, des articles de friperie et des accessoires de vêtements ont enregistré une
évolution moins rapide.

S’agissant, enfin, des prix des loisirs, culture et divers, ils se sont accrus à un rythme
modéré (1,8% contre 2,5% l’année précédente). La décélération a concerné, surtout, les
prix des tabacs et cigarettes (1,1% contre 3,4%) et le coût de l’enseignement (2,2% contre
2,6%), les prix des articles et dépenses de loisirs s’étant même inscrits en diminution (-0,7%
contre 0,6%).

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION


6 6

5 5
En pourcentage

4 4

3 3

2 2

1 1

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Evolution globale Alimentation Habitation

L’évolution des prix par régime a été caractérisée par une importante décélération des prix
libres fixés en fonction de la loi de l’offre et de la demande, qui n’ont, en effet, augmenté que de
1,7% en moyenne contre 3,7% en 2004. Pour leur part, les prix encadrés ont connu un
ralentissement moindre de leur rythme d’accroissement, avec une hausse de 2,4% contre 3,1%
une année auparavant, compte tenu de l’impact de l’ajustement des prix des carburants, de
l’électricité, du gaz, de l’eau, des médicaments, du ciment, de la chaux, des boissons
alcoolisées, des livres scolaires, ainsi que des tarifs du transport et de l’assurance.

En termes de glissement annuel, l’accélération des prix enregistrée (3,9% à fin


décembre 2005 contre 1,1% un an plus tôt) a touché tant les prix des produits libres (3,9%
contre 0,7%), essentiellement les denrées alimentaires (4,4% contre -0,9%), que ceux des
produits non libres ou homologués (3,6% contre 1,6%), plus particulièrement les produits
non alimentaires (4,3% contre 2,2%).

La contribution au glissement des prix, d’une fin d’année à l’autre, a été plus élevée au
niveau des produits libres qu’à celui des produits encadrés, soit 2,7 points et 1,2 point de
pourcentage, respectivement, contre 0,5 point et 0,6 point de pourcentage une année
auparavant.

100
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc2004/Déc2003 Déc2005/Déc2004 Déc2004/Déc2003 Déc2005/Déc2004
Produits libres 0,7 3,9 0,5 2,7
.Alimentaires -0,9 4,4 -0,2 1,3
.Non alimentaires 1,9 3,6 0,7 1,4
Produits non libres 1,6 3,6 0,6 1,2
.Alimentaires 0,0 1,3 0,0 0,2
.Non alimentaires 2,2 4,3 0,6 1,0
Ensemble 1,1 3,9 1,1 3,9
Source : Institut national de la statistique

III – EVOLUTION DE L’EQUILIBRE DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION

Les charges de la Caisse générale de compensation (CGC) se sont inscrites, au cours


de 2005, en baisse de 7,1% contre une hausse de 28,3% un an plus tôt, pour s’établir à
243 MDT. Elles ont représenté 0,7% du PIB nominal, soit pratiquement le même taux
enregistré en 2004.
La diminution des charges a été induite par la réduction des subventions des huiles
végétales (-11,6 MDT), des céréales et dérivés (-4 MDT) et du papier scolaire (-3,2 MDT).
Ce repli s’explique, notamment, par le fléchissement des prix à l’importation exprimés en
dinars pour le blé dur (-14,4%) et le blé tendre (-13,9%) et par la baisse des quantités et des
prix à l’importation pour les huiles destinées à l’alimentation humaine.
EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION (En MDT)
Désignation 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Céréales et dérivés 152,9 181,2 150,2 123,1 176,4 172,4
Huiles végétales 42,2 34,0 49,2 62,3 66,7 55,1
Lait 11,8 9,8 7,8 5,7 6,3 6,4
Papier scolaire 15,0 15,4 14,7 12,8 12,3 9,1
Autres 3,4 7,5 4,3 0 0 0
Total 225,3 247,9 226,2 203,9 261,7 243,0
Source : Ministère du Commerce et de l’Artisanat

Les charges de la CGC ont été financées par une dotation budgétaire à hauteur de
230 MDT, le reliquat ayant été couvert par des ressources propres.
La situation financière de la Caisse aurait pu être meilleure n’eût été l’appréciation du
dollar américain, principale monnaie de facturation et de règlement pour les importations de
produits subventionnés.

101
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES

La création d’emplois continue à constituer une priorité nationale, compte tenu des
défis imposés par la nouvelle donne au sein du marché du travail caractérisé, en particulier,
par une forte demande additionnelle, composée de plus en plus par de diplômés de
l’enseignement supérieur. Le degré élevé d’ouverture de l’économie sur l’extérieur
s’accompagne, par ailleurs, par une concurrence accrue, pesant lourdement sur des pans
essentiels de l’économie et y rendant, par conséquent, nécessaire la sauvegarde des
emplois existants, au moment où de nouvelles opportunités sont, toutefois, offertes par la
mondialisation et méritent d’être exploitées à bon escient pour consolider la situation de
l’emploi et réduire le taux de chômage.

Pour gagner le pari de l’emploi, les pouvoirs publics ont poursuivi en 2005 la mise en
œuvre d’actions et mesures diverses visant la stimulation de la croissance économique et la
promotion des investissements, principalement privés, pour développer davantage les
secteurs porteurs, caractérisés par leur haute valeur ajoutée et leur fort potentiel de création
d’emplois. En outre, les entreprises sont encouragées à recruter des jeunes, en particulier
les diplômés, pour améliorer le taux d’encadrement, parallèlement aux incitations accordées
à ces derniers pour promouvoir leurs propres projets.

Dans le cadre de cette politique dynamique de l’emploi, l’accent est mis, également,
sur l’intensification des mécanismes et différents programmes mis en œuvre pour améliorer
l’employabilité des demandeurs d’emploi et soutenir les postes de travail existants. Ainsi, la
loi de Finances de 2005 a instauré un contrat de réinsertion dans la vie active qui a démarré
en janvier de la même année, ce qui a permis aux demandeurs d’emplois de bénéficier,
pour la deuxième fois, de stages d’initiation à la vie active. De même, un système de
contrat-formation pour la réintégration dans la vie professionnelle a été créé, pour venir en
aide à ceux ayant perdu leurs emplois pour des raisons économiques et/ou techniques.

En conséquence, des résultas probants sont enregistrés tant au niveau de la


satisfaction de la demande additionnelle d’emploi qu’à celui de la stabilisation du chômage.
Ainsi, les créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles se sont situées, en
2005, à 76,5 mille postes contre 74,4 mille l’année précédente. Quant au taux de chômage,
il s’est maintenu à 14,2% de la population active, pour la deuxième année consécutive,
contre 16% en 1999.

Toutefois, malgré les efforts fournis et les résultats positifs obtenus, l’emploi reste un
des grands défis à relever par toute la communauté nationale, du fait du volume de plus en
plus élevé de la demande additionnelle et des changements qualitatifs au niveau de sa
structure, marquée par l’augmentation continue du nombre des diplômés de l’enseignement
supérieur. Du côté de l’offre d’emploi, la solution réside, essentiellement, dans la
consolidation des capacités de l’économie nationale à accroître son rythme de croissance et
à stimuler davantage la création d’entreprises et de projets innovants ayant un potentiel
important en matière d’emploi. Le rôle du secteur privé est, à ce titre, primordial pour
accroître les investissements productifs et soutenir les efforts de l’Etat tendant à maîtriser le
fléau du chômage et à renforcer l’équilibre social et le bien-être de la population.

Au niveau des salaires, les nouvelles négociations entre les partenaires sociaux ont
abouti à un accord triennal couvrant la période 2005 à 2007, au profit des employés des
secteurs régis par les conventions collectives et ceux de la Fonction publique. Ainsi, des

102
majorations salariales ont été décidées et leur première tranche a été servie à partir du mois
de mai 2005 dans plusieurs secteurs d’activité.

De même, à l’occasion de la Fête du travail, le 1er mai 2005, une majoration des
salaires minimums légaux a été décidée, en vue de compenser le renchérissement des prix
à la consommation et soutenir, ainsi, le pouvoir d’achat des employés à faibles revenus.

En matière de développement social, l’action des pouvoirs publics s’est poursuivie


pour améliorer le taux de couverture sociale, avec l’objectif de le porter à 95% en 2009
contre 87% en 2005. Les catégories socio-professionnelles aux besoins spécifiques ont
bénéficié, pour leur part, d’une attention particulière de l’Etat et ce, à travers le renforcement
du Programme national de soutien aux familles nécessiteuses et l’octroi d’aides financières
directes au profit des élèves et des étudiants appartenant aux couches sociales les plus
démunies.

I – EMPLOI

Le marché du travail a été dynamisé, en 2005, notamment par les effets positifs de
l’expansion des secteurs du tourisme, des transports et des communications, conjugués à la
relance de l’activité du bâtiment et génie civil, induite par l’accroissement des
investissements globaux tant publics que privés, ainsi qu’à la promotion de l’emploi dans le
cadre de multiples programmes et mécanismes mis en œuvre à cet effet.

Aussi, les créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles ont-elles
enregistré, en 2005, une augmentation d’environ 3%, pour atteindre 76,5 mille postes, ce
qui a permis de satisfaire plus de 94% de la demande additionnelle, contre 91,5% en 2004
et un objectif de 95% inscrit dans le cadre du Xème Plan de développement. En
conséquence, le taux du chômage s’est stabilisé au niveau de 14,2% de la population
active, estimée à 3,4 millions de personnes.

Contribuant à la promotion de petits projets créateurs d’emplois, la Banque


tunisienne de solidarité (BTS) a financé, au cours de 2005, 7.570 projets nécessitant une
enveloppe totale de crédits de 37 MDT. Il en est résulté la création de 11.783 postes
d’emploi, contre 12.211 l’année précédente. La répartition régionale des projets financés par
cette banque a continué à être marquée par la prédominance de la région du Nord-Est, qui
a bénéficié de 2.894 projets ou 38,2% du total, suivie par celle du Centre-Est avec
1.263 projets ou 16,7% du total.

Par secteur d’activité, les interventions de la BTS ont bénéficié, essentiellement,


comme par le passé, aux services marchands et aux petits métiers, soit ensemble
6.213 projets ou 82% environ du total des projets financés.

Depuis la création de la BTS et jusqu’à la fin de 2005, un total de 196 mille demandes
de crédits lui ont été présentées, dont 82 mille ont été agréées pour une enveloppe globale
de 326 MDT, induisant la création de près de 119 mille postes d’emploi.

Les programmes d’emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers ont mobilisé,
au cours de 2005, une dotation budgétaire de 94,7 MDT contre 105,6 MDT en 2004. Sur
cette enveloppe, 59,5 MDT ont été consacrés aux chantiers nationaux et 35,2 MDT aux
chantiers régionaux, ce dernier montant ayant été alloué à concurrence de 26,4 MDT au
Programme régional de développement (PRD) et de 8,8 MDT au Programme des chantiers
régionaux de développement (PCRD).

103
L’ensemble des chantiers en question qui intéressent, notamment, les domaines des
forêts et de la conservation des eaux et du sol, ont permis de créer 4,8 millions de journées
de travail ou l’équivalent de 19,2 mille emplois en année pleine, sur la base de 250 journées
ouvrées par an, contre 3,7 millions de journées et 14,8 mille postes d’emploi une année
auparavant.

Pour leur part, les programmes d’aide à la création et à la consolidation de


l’emploi ont bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 100,9 MDT, dont 80 MDT ont été
affectés au Fonds national de l’emploi (21-21). Les interventions de ce Fonds ont
continué à porter, surtout, sur la formation professionnelle et l’amélioration de l’employabilité
des diplômés de l’enseignement supérieur, ainsi que l’encadrement et l’assistance des
jeunes promoteurs pour monter leurs propres projets. Ainsi, environ 119 mille personnes, en
majorité dans les régions de l’intérieur du pays, contre 118,4 mille en 2004, ont bénéficié de
l’aide dudit Fonds.

Depuis l’entrée en service du Fonds national de l’emploi en 2000 et jusqu’à la fin de


2005, le nombre des bénéficiaires a totalisé 566 mille personnes, dont 182 mille ou 32%
environ ont opté pour la création de leurs propres projets.
PROGRAMMES DE SOUTIEN A L’EMPLOI (En MDT)
Variations
Désignation 2002 2003 2004 2005 2005/2004
en %
Emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers 71,2 144,0 105,6 94,7 -10,3
-Chantiers nationaux 40,7 52,0 66,2 59,5 -10,1
-Chantiers régionaux 30,5 92,0 39,4 35,2 -10,7
.Programme régional de développement (PRD) 20,5 82,0 29,4 26,4 -10,2
.Programme des chantiers régionaux de dévelop-
pement (PCRD) 10,0 10,0 10,0 8,8 -12,0
Aide à la création et à la consolidation de l’emploi 109,2 95,4 102,0 100,9 -1,1
-Programme de développement rural intégré (PDRI) 1,9 0,1 0,9 1,8 100,0
.Agriculture et pêche 1,9 0,1 0,9 1,8 100,0
.Petits métiers 0 0 0 0
-Programme régional de développement (PRD) 3,6 3,4 7,7 6,5 -15,6
-Programme de développement urbain intégré(PDUI) 7,0 6,2 4,5 5,4 20,0
-Fonds national de promotion de l’artisanat et des
petits métiers (FONAPRA) 16,7 5,7 8,9 7,2 -19,1
- Fonds national de l’emploi (21-21) 80,0 80,0 80,0 80,0 0
Programmes d’insertion dans la vie active 14,4 16,9 23,3 29,7 27,5
-Stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP) 7,9 11,2 15,3 21,4 39,9
.SIVP1 7,1 9,7 12,8 18,4 43,8
.SIVP2 0,8 1,5 2,5 3,0 20,0
-Fonds d’initiation&d’adaptation professionnelle(FIAP) 6,3 5,2 7,2 7,4 2,8
-Contrats d’emploi-formation (CEF) 0,2 0,5 0,8 0,9 12,5
Total 194,8 256,3 230,9 225,3 -2,4
Sources : Ministères du Développement et de la coopération internationale
et Commissariat général au développement régional

Concernant le Programme de développement rural intégré (PDRI) qui vise, notamment,


sur la promotion de la petite exploitation agricole, la gestion des ressources naturelles et
l’amélioration des conditions de vie en milieu rural, il a bénéficié, en 2005, d’une enveloppe
budgétaire de 1,8 MDT, contre 0,9 MDT en 2004. Les créations d’emplois générées par ce
programme se sont élevées à 255 postes, contre 127 une année auparavant.

Egalement, le Programme régional de développement (PRD) et celui de développement


urbain intégré (PDUI) ont continué à jouer un rôle important en matière de soutien de l’emploi,
particulièrement pour les jeunes habitant en milieu rural et dans les cités populaires à forte

104
densité humaine. Les enveloppes budgétaires qui leur ont été consacrées en 2005 ont atteint,
respectivement, 6,5 MDT et 5,4 MDT, contre 7,7 MDT et 4,5 MDT un an plus tôt.

Quant à l’intervention du Fonds national de l’artisanat et des petits métiers


(FONAPRA) en matière d’emploi, elle a porté, au cours de 2005, sur l’agrément de
3.705 projets par le biais du système bancaire. Sur ce total, 1.793 projets pour une
enveloppe d’investissement de 21 MDT ont été effectivement financés. Le montant des
crédits bancaires à moyen terme s’est élevé à 12,6 MDT et celui de la dotation budgétaire
de l’Etat à 7,2 MDT, tandis que le reliquat (1,2 MDT) a été apporté sous forme
d’autofinancement. Les créations d’emplois, correspondant à ces projets, sont estimées à
6.187 postes contre 6.616 déclarés en 2004.

De leur côté, les programmes des stages d’initiation à la vie professionnelle


(SIVP) ont absorbé un montant nettement accru, soit 21,4 MDT contre 15,3 MDT en 2004.
Sur cette enveloppe, 18,4 MDT ont bénéficié au programme SIVP1 relatif aux jeunes
diplômés de l’enseignement supérieur. Le nombre total des contrats SIVP signés s’est élevé
à 24.313, répartis entre 18.492 pour le SIVP1 et 5.821 pour le SIVP2, contre
18.174 contrats conclus pour les deux programmes en 2004. Parmi les jeunes stagiaires,
7.442 ont été insérés dans la vie active, soit 5.296 pour le premier programme et 2.146 pour
le deuxième, contre 3.924 et 1.697 jeunes, respectivement, une année auparavant, ce qui
représente un taux global de recrutement de 30,6%.

Le Fonds d’initiation et d’adaptation professionnelle (FIAP) a continué à assurer


une formation complémentaire au profit des jeunes aspirant à intégrer la vie active, ainsi
que des travailleurs ayant perdu leurs emplois pour permettre leur reconversion. Ce Fonds
a bénéficié d’une enveloppe de 7,4 MDT en 2005, contre 7,2 MDT en 2004, et il est
intervenu pour 14.112 bénéficiaires, soit 8.003 ayant été encadrés et assistés pour lancer
leurs propres projets et 6.109 ayant acquis une qualification pour un travail salarié.

La formule des contrats d’emploi-formation (CEF), destinée aux jeunes ayant un


niveau d’éducation moyen, a mobilisé, quant à elle, un montant de 0,9 MDT en 2005 contre
0,8 MDT l’année précédente. Le nombre des contrats signés, à ce titre, a atteint 2.703 et
celui des jeunes ayant réussi à s’intégrer à la vie active s’est élevé à 1.562 personnes.

Par ailleurs, il y a lieu d’indiquer que la prise en charge par l’Etat de 50% des salaires
versés par les entreprises aux nouvelles recrues, parmi les diplômés de l’enseignement
supérieur, a intéressé 1.963 jeunes en 2005, contre 2.808 une année auparavant.

Par secteur d’activité, les créations d’emplois enregistrées en 2005 ont nettement
augmenté dans le secteur de la pêche, en rapport avec la reprise importante des
investissements. Elles sont passées, d’une année à l’autre, de 550 à 940 postes.

De même, le secteur du bâtiment et génie civil a fourni un nombre accru d’emplois,


soit 5.800 postes contre 5.500 une année auparavant, suite à l’accélération des
investissements dans le domaine de la construction de logements et leur bonne tenue, de
manière générale, dans l’ensemble de l’économie.

Par ailleurs, les créations d’emplois dans les transports et communications ont
continué à s’accroître, pour atteindre 9.000 postes contre 8.750 en 2004. Cette évolution a
été favorisée par la nette augmentation des investissements dans le secteur des transports
et par les progrès soutenus des nouvelles technologies de l’information et des
communications.

105
CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Pêche 1.200 350 650 550 940
Mines et énergie 500 220 250 200 200
Bâtiment et génie civil 5.000 4.770 4.850 5.500 5.800
Industries manufacturières 20.800 18.000 18.400 18.600 18.500
Transports&communications 6.200 6.000 6.000 8.750 9.000
Tourisme 3.000 1.600 2.000 2.400 3.600
Autres services marchands 25.800 25.000 24.650 28.800 29.800
Administration 6.800 6.660 8.200 9.600 8.700
Total 69.300 62.600 65.000 74.400 76.540
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Pour le tourisme, les créations d’emplois ont connu un accroissement notable de 50%,
pour s’établir à 3.600 postes, en relation avec la progression de l’activité de ce secteur,
quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant.

Il faut souligner que les autres services marchands et les industries manufacturières
ont continué à créer l’essentiel des postes d’emploi, soit ensemble 63,1% du total hors
agriculture contre 63,7% en 2004.

CREATIONS D'EMPLOIS DANS LA PECHE


ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES
(en mille unités)
80 80

75 75

70 70

65 65

60 60

55 55
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

II – SALAIRES

Les négociations sociales, amorcées dès le mois de mars 2005 entre les
représentants des salariés et des employeurs dans les secteurs régis par les conventions
collectives et dans la Fonction publique, ont abouti à un nouvel accord triennal, le sixième
du genre depuis 1990 qui couvre la période 2005-2007.

En outre, et pour préserver le pouvoir d’achat des catégories professionnelles à faibles


revenus, les pouvoirs publics ont décidé une majoration des salaires minimums garantis,
avec date d’effet le 1er septembre 2005. Ainsi, le salaire minimum interprofessionnel garanti
(SMIG) a été augmenté de 6,032 dinars par mois pour le régime de 48 heures par semaine
et de 5,027 dinars pour celui de 40 heures, pour passer mensuellement à 224,224 et
194,827 dinars, respectivement.
106
EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Juillet Juillet Juillet Juillet Sept.
Désignation Juil. 2004 Sept.2005
2001 2002 2003 2004 2005
Juil.2003 Juil.2004
Salaire minimum interpro-
fessionnel garanti(SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 940 974 1.015 1.049 1.078 3,3 2,8
.Régime 40h par semaine 986 1.020 1.061 1.095 1.124 3,2 2,6
1
-SMIG mensuel
.Régime 48h par semaine 195,520 202,’592 211,120 218,192 224,224 3,3 2,8
.Régime 40h par semaine 170,905 176,799 183,906 189,800 194,827 3,2 2,6
Salaire minimum agricole
garanti par journée de
travail (SMAG) 6,059 6,259 6,509 6,709 6,909 3,1 3,0
Sources : Ministère des Affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l’étranger et Journal officiel de la République tunisienne

De son côté, le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été majoré de


200 millimes, pour se situer à 6,909 dinars par journée de travail. En outre, une prime de
technicité a été accordée aux travailleurs agricoles spécialisés et à ceux qualifiés pour des
montants de 425 millimes et 805 millimes, respectivement. Cette prime s’ajoute au SMAG,
pour constituer ensemble le salaire journalier des travailleurs concernés.

S’agissant du salaire annuel moyen, tous secteurs confondus, il s’est accru de 5,2%
en 2005, pour s’élever à 6.795 dinars. La progression a atteint 11,8% dans le secteur
agricole et de pêche, 3,1% dans les secteurs productifs non agricoles et 8,3% dans
l’Administration publique, avec des salaires respectifs atteignant 2.526, 5.938 et
10.971 dinars. Ces taux d’accroissement dépassent le niveau de l’inflation qui s’est établi à
2%, se traduisant ainsi par une amélioration du pouvoir d’achat réel des employés.

Quant à l’effectif des salariés, il a continué à s’accroître en 2005, pour s’établir à


2.082 mille personnes, contre 2.027 mille un an plus tôt, soit 175 mille personnes dans le
secteur agricole et de pêche, 1.434 mille dans les secteurs productifs non agricoles et
473 mille dans l’Administration publique.

En conséquence, la masse salariale distribuée dans l’économie a augmenté de 8%,


pour atteindre 14.143 MDT, représentant 38% du PIB nominal contre 37,4% en 2004.

1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
107
VI. – LES INVESTISSEMENTS

Conformément aux objectifs fixés dans le cadre du Xème Plan de développement et à


ceux contenus dans le Programme Présidentiel pour la période 2005-2009 visant, en particulier,
à créer 70.000 entreprises ou projets tout au long de ce quinquennat, la promotion des
investissements, surtout privés, continue à constituer un axe stratégique dans la politique
économique nationale. En effet, outre le renforcement des capacités de production,
l’amélioration du rythme de croissance économique et le développement des exportations, elle
permet d’augmenter les créations d’emplois, en particulier au profit des diplômés de
l’enseignement supérieur, et de réduire, en conséquence, le taux de chômage. Dans cet ordre
d’idées, l’année 2005 a été marquée par l’adoption de nouvelles mesures pour encourager
l’initiative privée et accélérer la création d’entreprises, à savoir notamment :
- le renforcement des incitations accordées aux activités prometteuses et l’encourage-
ment des nouveaux promoteurs et des petites et moyennes entreprises à accroître les
investissements immatériels ;
- la création de la banque de financement des petites et moyennes entreprises
(BFPME) au début de mars 2005 ;
- la création de trois entreprises spécialisées dans l’aménagement des espaces
économiques pour les secteurs du textile et habillement, de l’agro-alimentaire et des
technologies de l’information et des communications ;
- la réduction du capital minimum exigé pour la constitution de certains types de
sociétés, à l’instar de celles à responsabilité limitée (un minimum de 1.000 dinars contre
10.000 dinars auparavant) et la limitation des délais des autorisations sollicitées pour la
création de projets individuels ;
- la promulgation de la loi relative à l’essaimage des entreprises et de celle régissant
les centres d’affaires d’intérêt public économique ;
- la création de Fonds d’amorçage sous la forme de fonds communs de placement en
valeurs mobilières, en vue de renforcer les fonds propres ayant trait aux projets innovants,
avant la phase de leur démarrage effectif.

I – EVOLUTION GLOBALE DES INVESTISSEMENTS

Poursuivant sa reprise amorcée l’année précédente, la formation brute de capital fixe


(FBCF) s’est accrue de 6,3%, en 2005, pour atteindre 8.410 MDT, soit 22,6% du PIB pour la
deuxième année consécutive contre 23,4% en 2003. Cette évolution a été obtenue malgré
l’impact du démantèlement des accords multifibres et de la concurrence extérieure accrue
sur les exportations et les investissements du secteur du textile et habillement, en plus des
répercussions de la flambée des prix mondiaux de l’énergie et des matières premières
industrielles sur les coûts de production.

L’accroissement des investissements s’explique, essentiellement, par la poursuite de


la réalisation des différents programmes et projets prévus dans le cadre du Xème Plan de
développement, principalement pour l’amélioration de l’infrastructure de base, de la
promotion des ressources humaines et la modernisation du système bancaire et financier. Il
est induit, par ailleurs, par l’engagement de diverses actions destinées à surmonter les
difficultés conjoncturelles rencontrées par certains secteurs d’activité comme le textile et
habillement, le tourisme et le commerce.

108
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE
Désignation 2002 2003 2004 2005
FBCF globale (en MDT) 7.607 7.536 7.914 8.410
-Variation (en %) 0,9 -0,9 5,0 6,3
-Taux d’investissement (en % du PIB) 25,4 23,4 22,6 22,6
Structure de la FBCF par agent économique (en %)
-Secteur public 43,6 42,2 44,6 43,7
-Secteur privé 56,4 57,8 55,4 56,3
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Les investissements du secteur privé se sont accrus de 8%, contre une quasi-
stagnation en 2004 (+0,6%), portant ainsi, d’une année à l’autre, leur part dans la FBCF
globale de 55,4% à 56,3%. Cette évolution est en relation, certes, avec l’anticipation d’une
consommation privée soutenue, suite à la majoration des salaires et à la consolidation des
créations d’emplois, ainsi que d’une amélioration de la demande extérieure, en perspective
du redressement de l’expansion économique dans l’Union européenne. Il faut ajouter,
également, l’accélération de l’exécution des programmes de mise à niveau engagés,
notamment, dans les secteurs de l’industrie et des transports. En particulier, le nombre des
entreprises industrielles dont les plans de mise à niveau ont été approuvés s’est élevé, au
terme de 2005, à 2.200 unités pour un montant total d’investissement de 3.375 MDT, contre
1.933 entreprises et 2.874 MDT à la fin de 2004. Pour sa part, le nombre des entreprises
opérant dans les services connexes à l’industrie dont les dossiers de mise à niveau ont été
approuvés est passé, d’une année à l’autre, de 73 unités pour une enveloppe d’investisse-
ment de 31 MDT à 85 unités et environ 36 MDT.

PIB ET FBCF AUX PRIX COURANTS ET EN MDT


40000 40000

30000 30000

20000 20000

10000 10000

0 0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

PIB FBCF

Par ailleurs, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une importante
progression en 2005, soit 27,6% contre 5,9% l’année précédente, pour s’élever à 1.016 MDT ou
12,1% de la FBCF globale. Leur part dans le PIB nominal est passée, d’une année à l’autre, de
2,3% à 2,7%. Cette évolution s’explique par les flux accrus d’investissements enregistrés dans
les secteurs de l’énergie (386 MDT contre 274 MDT en 2004) et les industries manufacturières
(630 MDT contre 522 MDT), outre la cession de parts du capital social de la Banque du Sud au
profit de non-résidents pour un montant total de 98 MDT.

II – FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR SECTEUR D’ACTIVITE

Les investissements réalisés, en 2005, ont progressé dans la plupart des secteurs
d’activité, en particulier ceux des hydrocarbures (17%), de la pêche (18,8%) et des transports
109
(22,1%). En outre, la FBCF engagée dans les industries manufacturières et le tourisme a connu
une certaine reprise qui a contrasté avec une décélération dans l’agriculture.
La répartition sectorielle des investissements est demeurée marquée par la
prédominance des services marchands dont la part est passée, d’une année à l’autre, de
51,9% à 52,8% suite, essentiellement, à l’augmentation notable de la FBCF dans les
transports et la construction de logements.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR SECTEUR D’ACTIVITE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Agriculture et pêche 780 870 890 2,3 10,4 11,0 10,6
Mines 24 33 40 21,2 0,3 0,4 0,5
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures) 730 837 905 8,1 9,7 10,6 10,8
Industries manufacturières 1.021 993 1.030 3,7 13,5 12,5 12,2
Bâtiment et génie civil 145 150 170 13,3 1,9 1,9 2,0
Services marchands 3.842 4.106 4.438 8,1 51,0 51,9 52,8
Equipements collectifs 994 925 937 1,3 13,2 11,7 11,1
Total 7.536 7.914 8.410 6,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

La part de l’agriculture et pêche et celle des industries manufacturières ont, à l’inverse,


légèrement diminué pour revenir, respectivement, de 11% à 10,6% et de 12,5% à 12,2% du
total. Par ailleurs, si le secteur de l’énergie a bénéficié d’une part accrue des investisse-
ments (10,8% contre 10,6% en 2004), les équipements collectifs ont vu leur part diminuer
(11,1% contre 11,7%), en raison de la faible progression de la FBCF qui leur a été
consacrée (1,3% contre une régression de 6,9% un an plus tôt).

REPARTITION DE LA F.B.C.F PAR SECTEUR D'ACTIVITE

1995 2005

14,2%
14,5% 12,2%
Agric. & pêche 10,6% 13,3%
14,0%
9,9% Indus. manuf.
11,1%
Indus. non manuf.

Services march.

Equip. collectifs

47,4% 52,8%

A – AGRICULTURE ET PECHE

Après un accroissement de 11,5% en 2004, les investissements réalisés dans ce


secteur ont augmenté de 2,3% seulement en 2005, pour totaliser 890 MDT. Cette
décélération est due à la stagnation de la FBCF réalisée par le secteur public au niveau de
415 MDT ou 46,6% du total. Les investissements publics effectués, principalement, par
l’Administration ont continué à bénéficier, pour l’essentiel, à l’hydraulique agricole et aux
domaines des forêts et de la conservation des eaux et du sol (CES).
110
Quant aux investissements privés, ils se sont accrus de l’ordre de 4%, pour atteindre
475 MDT ou 53,4% du total de la FBCF engagée dans le secteur, contre 455 MDT et 52,2%
une année auparavant. Ils ont été consacrés, notamment, à la réalisation de projets dans
les branches de l’hydraulique agricole, de l’élevage, de l’arboriculture et de la pêche, ainsi
qu’à l’acquisition de matériel agricole.

La répartition des investissements par branche d’activité a continué à être caractérisée


par la prédominance de ceux consacrés à l’hydraulique agricole dont la part se situe
toujours au-delà de 40% du total, avec une enveloppe atteignant 368 MDT. Ces investisse-
ments ont été réalisés à hauteur de 59% environ par l’Administration, en particulier dans la
construction de barrages et de conduites d’eau et dans le domaine de l’équipement des
périmètres irrigués. Le reliquat a été assuré en quasi-totalité par les privés au titre des
travaux d’aménagement de terrains agricoles et d’extension des cultures en irrigué.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L’AGRICULTURE ET PECHE
Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Hydraulique agricole 318 352 368 4,2 40,8 40,6 41,3
Matériel agricole 59 84 89 6,0 7,5 9,7 10,0
Elevage 103 108 112 3,7 13,2 12,4 12,6
Arboriculture 65 76 81 6,6 8,3 8,7 9,1
Pêche 80 48 57 18,8 10,3 5,5 6,4
Forêts 49 58 58 0,0 6,3 6,7 6,5
Conservation des eaux et du
sol (CES) 47 56 47 -16,1 6,0 6,4 5,3
Divers projets intégrés 46 68 61 -10,3 5,9 7,8 6,9
Etudes, recherche&vulgarisation 13 19 17 -10,5 1,7 2,2 1,9
Total 780 870 890 2,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Les investissements effectués dans le secteur de l’élevage ont progressé en 2005 de


3,7%, pour atteindre 112 MDT dont environ 80% ont été assurés par les privés pour
renforcer le cheptel de reproduction.

Effectués, également, par le secteur privé dans leur majeure partie, les investissements
ayant servi à l’acquisition de matériel agricole ont augmenté de 6%, pour s’élever à 89 MDT ou
10% du total des investissements engagés dans l’agriculture et pêche.

Pour sa part, la FBCT réalisée dans l’arboriculture a continué à progresser, passant de


76 MDT en 2004 à 81 MDT en 2005. Elle a été consacrée, surtout, à la plantation d’arbres
fruitiers, essentiellement dans le cadre du renouvellement et du rajeunissement des oliveraies.

Après une année de baisse sensible, les investissements effectués dans le secteur de
la pêche ont augmenté de 18,8% en 2005, pour atteindre 57 MDT. Cette progression a
concerné aussi bien les investissements privés ayant servi au renforcement de la flottille
que ceux assurés par le secteur public au titre de la consolidation de l’infrastructure des
ports de pêche.

Dans la branche des forêts, les investissements ont stagné en 2005 au niveau de
58 MDT, après un accroissement important d’environ 18% l’année précédente. De leur côté,
les investissements consacrés à la branche de la conservation des eaux et du sol (CES),
aux études, recherches et vulgarisation, ainsi qu’aux divers projets intégrés, se sont inscrits
en baisse de 16,1%, 10,5% et 10,3%, respectivement.

Le financement des investissements réalisés dans le secteur de l’agriculture et de la


pêche a été assuré, en 2005, à concurrence de 267 MDT par les ressources propres de la
111
profession, 257 MDT par le budget de l’Etat, 205 MDT par des ressources extérieures,
142 MDT par des crédits bancaires et 19 MDT par les Fonds spéciaux du Trésor.

B – INDUSTRIES NON MANUFACTURIERES

Les investissements engagés dans les industries non manufacturières ont continué à
progresser, atteignant 1.115 MDT en 2005 contre 1.020 MDT une année auparavant. Cette
augmentation a intéressé les hydrocarbures, les mines et le secteur du bâtiment et génie
civil, contre une régression pour la branche de l’eau.

S’élevant à 393 MDT, la FBCF réalisée dans le domaine des hydrocarbures s’est
accrue de 17% en 2005, contre une baisse de 4% l’année précédente. Cette reprise
s’explique, notamment, par la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a exercé un effet
stimulateur sur les investissements au titre des activités de recherche et de prospection
pétrolières, ainsi qu’en matière de développement des gisements existants.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Eau 105 129 118 -8,5 14,4 15,4 13,0
Electricité 275 372 394 5,9 37,7 44,5 43,6
Hydrocarbures 350 336 393 17,0 47,9 40,1 43,4
Total 730 837 905 8,1 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Pour leur part, les investissements effectués dans la branche de l’électricité ont
accusé une décélération, avec un taux de progression de 5,9% contre 35,3% une année
auparavant, pour s’établir à 394 MDT ou environ 44% de la FBCF engagée dans le secteur
énergétique. Ces investissements ont servi, surtout, à développer les capacités de
production pour satisfaire une demande d’énergie électrique sans cesse accrue (5,7% en
2005 contre 4,8% l’année précédente), plus particulièrement celle de haute et moyenne
tensions (7,6% contre 6%). Le renchérissement des prix à l’importation des hydrocarbures
et l’orientation vers la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, notamment
celles d’origines solaire et éolienne, a contribué, également, à stimuler les investissements.

Dans le domaine de l’exploitation et la distribution d’eau, la FBCF s’est inscrite en


baisse de 8,5% en 2005 contre un accroissement d’environ 23% l’année précédente, pour
revenir à 118 MDT. Ces investissements ont été l’œuvre, principalement, de la Société
nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), en plus de la contribution
soutenue des Programmes régionaux de développement. Ils ont servi, essentiellement, à
l’extension des réseaux d’eau potable au profit de nouvelles agglomérations, plus
particulièrement en zones rurales.

Dans le secteur minier, les investissements ont continué à s’accroître, atteignant


40 MDT contre 33 MDT en 2004 et 24 MDT en 2003. L’essentiel de cet effort d’investisse-
ment a été le fait de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), alors que pour les
autres produits miniers qui connaissent un épuisement continu des réserves, la FBCF est
restée peu élevée.

C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES

Après une année de régression, les investissements engagés en 2005 dans les
industries manufacturières ont augmenté de 3,7%, pour atteindre 1.030 MDT. Cette
évolution s’explique, principalement, par la reprise enregistrée dans les industries de
matériaux de construction, de la céramique et du verre et par la progression assez rapide
112
de la FBCF dans le secteur mécanique et électrique, dont la production bénéficie d’une
demande sans cesse accrue aussi bien sur le marché local qu’à l’exportation. Il y a lieu
d’ajouter, également, la contribution des programmes de mise à niveau et de modernisation
industrielle et ceux à caractère spécifique engagés pour aider certaines activités à dépasser
les difficultés conjoncturelles, comme le secteur du textile et habillement.

Dans les industries agro-alimentaires, les investissements sont passés, d’une année à
l’autre, de 225 MDT à 230 MDT. L’essentiel de cette enveloppe a été assuré par le secteur
privé qui a investi, notamment, dans les branches des conserves alimentaires, de la
transformation de céréales et de la production d’huiles. Encore faut-il signaler que les
investissements de mise à niveau approuvés en 2005 dans ce secteur se sont élevés à
44 MDT, soit 8,8% du total des approbations dans l’industrie.

De son côté, la FBCF engagée dans les industries de matériaux de construction, de la


céramique et du verre a connu une reprise (6,7% contre -19,1% en 2004), pour se situer à
190 MDT. Cette évolution est en rapport, notamment, avec l’important accroissement des
investissements de mise à niveau approuvés dans le secteur qui ont atteint 129 MDT ou près
de 26% du total des approbations dans l’industrie, contre 17 MDT seulement un an plus tôt.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Industries agro-alimentaires 210 225 230 2,2 20,6 22,7 22,3
Matériaux de construction,
céramique et verre 220 178 190 6,7 21,5 17,9 18,4
Industries mécaniques et
électriques 160 185 200 8,1 15,7 18,6 19,4
Industries chimiques 100 105 110 4,8 9,8 10,6 10,7
Textile, habillement, cuirs et
chaussures 191 180 180 0,0 18,7 18,1 17,5
Industries diverses 140 120 120 0,0 13,7 12,1 11,7
Total 1.021 993 1.030 3,7 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Pour les industries mécaniques et électriques, les investissements ont poursuivi, en


2005, leur progression quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant (8,1%
contre 15,6%), pour s’élever à 200 MDT. Une telle évolution reflète l’existence d’une
demande importante pour les produits du secteur tant sur le plan local que sur les marchés
extérieurs, ce qui constitue une opportunité pour les industriels d’accroître leurs capacités
de production. En outre, et dans le but de relever le défi de la concurrence étrangère, les
entreprises de ce secteur ont intensifié, en 2005, leur adhésion au programme de mise à
niveau avec une enveloppe d’investissements approuvée de 118 MDT ou 24% environ du
total des approbations enregistrées dans le secteur industriel.

La FBCF réalisée dans les industries chimiques, principalement dans les branches de
la chimie de base, de la parachimie et de l’industrie pharmaceutique, a progressé de 4,8%
contre 5% en 2004, pour s’élever au total à 110 MDT. Les investissements de mise à niveau
approuvés sont passés, d’une année à l’autre, de 29 MDT à 30 MDT ou 6% du total de
l’industrie.

Dans les industries du textile, de l’habillement et des cuirs et chaussures, les


investissements se sont maintenus à 180 MDT, après une baisse de 5,8% en 2004. Il y a
lieu d’indiquer le lancement dans l’industrie textile et d’habillement d’un programme
spécifique de mise à niveau sur trois ans (2005-2007), en vue d’améliorer son intégration et
de lui permettre de faire face à une concurrence internationale devenue aiguë. Les
113
investissements de mise à niveau dans ce secteur se sont intensifiés, au cours de 2005,
pour atteindre 126 MDT ou plus de 25% de l’enveloppement totale des approbations dans le
secteur industriel.

D – SERVICES MARCHANDS

Les investissements réalisés dans les services marchands ont continué, en 2005, à
évoluer à un rythme soutenu, soit 8,1% contre 6,9% en 2004, pour atteindre 4.438 MDT.
Cette progression a intéressé, en particulier, le secteur des transports et le logement.

L’accroissement des investissements dans les services confirme l’orientation du pays


pour développer et moderniser les infrastructures de base, promouvoir les nouvelles
technologies de l’information et des communications (NTIC) et instaurer progressivement
l’économie du savoir, à même de revaloriser les ressources humaines et d’augmenter
davantage la croissance économique et les créations d’emplois. Cette démarche s’inscrit,
d’ailleurs, dans le cadre de la déréglementation des activités de services à l’échelle
internationale et du processus engagé en matière de libéralisation de leurs échanges.

Dans les transports, la formation brute de capital fixe s’est inscrite en accroissement
de 22,1% en 2005, contre 16,7% l’année précédente, pour atteindre 1.238 MDT ou 27,9%
des investissements réalisés dans les services marchands. Cette accélération s’explique
par la reprise des investissements dans les transports ferroviaire et maritime et par la
progression poursuivie de ceux engagés dans les transports routier et aérien.

L’enveloppe des investissements consacrés au transport ferroviaire s’est élevée à


95 MDT contre 39 MDT en 2004, suite au doublement de l’enveloppe investie par la Société
nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), qui est passée d’environ 31 MDT à
60 MDT. Ce montant a servi, entre autres, au renforcement et à la rénovation de
l’infrastructure ferroviaire. En outre, les investissements réalisés par la Société de transport
de Tunis (STT) se sont nettement accrus suite, notamment, à l’avancement du projet
d’extension du métro-léger à la ville d’El Mourouj.

Pour sa part, le transport routier a continué à absorber la majeure partie des


investissements engagés dans les transports, soit 937 MDT ou environ 76% du total contre
886 MDT et 87% un an plus tôt. L’essentiel de cette enveloppe a été l’œuvre du Ministère
de l’Equipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire et a servi à la consolidation
de l’infrastructure de base dans les différentes régions du pays (autoroute Tunis-M’Saken-
Sfax, échangeurs, routes,…). Quant aux investissements effectués par les sociétés de
transport et les promoteurs privés, ils ont été consacrés, essentiellement, à l’acquisition
d’équipements et de matériel roulant.

En ce qui concerne les investissements engagés dans le transport maritime, ils ont
enregistré une nette reprise en 2005, se situant à 44 MDT contre 14 MDT en 2004. Cette
évolution s’explique, essentiellement, par l’accroissement des enveloppes engagées par
l’Office de la marine marchande et des ports (OMMP) et la Société tunisienne d’acconage et
de manutention (STAM) pour renforcer l’infrastructure portuaire et leurs équipements.

Egalement, la FBCF réalisée dans le transport aérien a connu une progression


importante en 2005, pour atteindre 151 MDT contre 65 MDT l’an précédent. Une telle
augmentation reflète, surtout, la hausse des investissements effectués par la société
Nouvel Air pour renforcer sa flotte, ainsi que ceux engagés par l’Office de l’aviation civile et
des aéroports (OACA) afin de consolider et moderniser l’infrastructure aéroportuaire.

114
Atteignant 585 MDT, la FBCF réalisée dans le secteur des communications s’est
inscrite en baisse de 10,7% en 2005, contre un accroissement de 10,5% l’année
précédente. Ce repli s’explique par l’achèvement des travaux de certains grands projets
relatifs, notamment, à l’extension des réseaux téléphoniques et de communication. En
particulier, les importantes enveloppes investies chaque année dans le sous-secteur des
télécommunications ont permis de porter le taux de couverture téléphonique de 17,6 lignes
pour 100 habitants en 2002 à 68,8 lignes au terme de décembre 2005, illustrant ainsi une
avancée notable du pays dans ce domaine.

Par ailleurs, les investissements accrus réalisés pour le renforcement et l’extension


des réseaux de communication ont eu pour effet de multiplier par 7 la capacité de liaison de
la Tunisie au réseau mondial d’Internet, durant la période 2001-2005.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS
Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Transports 869 1.014 1.238 22,1 22,6 24,7 27,9
Communications 593 655 585 -10,7 15,5 16,0 13,2
Tourisme 320 320 330 3,1 8,3 7,8 7,4
Logement 1.276 1.307 1.422 8,8 33,2 31,8 32,0
Commerce et autres services 784 810 863 6,5 20,4 19,7 19,5
Total 3.842 4.106 4.438 8,1 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Dans le secteur du tourisme, les investissements engagés en 2005 ont progressé de


3,1%, contre une stagnation l’année précédente, pour s’élever à 330 MDT. Cette évolution
s’explique par les performances que connaît ce secteur depuis 2004, outre les
investissements effectués dans le cadre du démarrage du programme de mise à niveau des
établissements hôteliers, ainsi que les efforts soutenus en matière de diversification de la
gamme des produits touristiques et de sauvegarde de l’environnement du secteur.

Traduisant une demande soutenue, les investissements engagés dans la construction


de logements ont continué à s’accroître à un rythme assez rapide en 2005, soit 8,8%, pour
atteindre 1.422 MDT ou près de 17% de la FBCF globale, contre 16,5% en 2004. Comme
par le passé, l’essentiel de cette enveloppe a été l’œuvre des privés (promoteurs
immobiliers et ménages), le reste ayant été assuré par le secteur public.

E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS

Les investissements réalisés au titre des équipements collectifs ont connu, en 2005, une
légère reprise (1,3% contre -7% une année auparavant), pour se situer à 937 MDT. Ils ont servi,
notamment, à la construction de locaux administratifs et à l’acquisition d’équipements et de
matériels, principalement dans les domaines de l’éducation et de la formation, de
l’enseignement supérieur, de la santé, de la culture, du sport et de la jeunesse.

III – FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Malgré sa décélération due, notamment, au ralentissement de la croissance


économique, l’épargne nationale a continué à financer la quasi-totalité des investissements.
En effet, le taux de financement intérieur s’est élevé, en 2005, à 94,7% de la FBCF globale
et à 91,6% du total des besoins de financement des investissements, compte tenu des
variations des stocks, contre respectivement 98,5% et 92,1% une année auparavant. Le
reliquat a été financé par des ressources d’origine extérieure, sous forme d’investissements
directs étrangers (IDE) et de capitaux d’emprunts.

115
A – EPARGNE NATIONALE

S’élevant à 7.968 MDT, l’épargne nationale s’est accrue de 2,2% seulement en 2005
contre 9,5% un an plus tôt, surtout en présence d’une consommation privée soutenue suite
à l’amélioration des revenus et aux changements dans le mode de vie des habitants. Elle a
permis, néanmoins, de financer la quasi-totalité des investissements, ce qui s’est traduit par
une amélioration du solde courant de la balance des paiements et par une maîtrise de
l’évolution des ratios de l’endettement extérieur.
L’INVESTISSEMENT ET SON FINANCEMENT INTERIEUR (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2002 2003 2004 2005 2004 2005
2003 2004
FBCF globale 7.607 7.536 7.914 8.410 5,0 6,3
Variation des stocks 77 548 550 286 0,4 -48,0
Total des besoins de financement 7.684 8.084 8.464 8.696 4,7 2,7
(FBCF+Variation des stocks)
Epargne nationale 6.600 7.123 7.799 7.968 9,5 4,0
- en % du RNDB 21,9 21,9 22,0 21,3
- en % du PIB 22,1 22,1 22,3 21,4
Taux de financement intérieur
-Epargne nationale/FBCF (en %) 86,8 94,5 98,5 94,7
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %) 85,9 88,1 92,1 91,6
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT

B – RESSOURCES EXTERIEURES

Les entrées brutes de capitaux extérieurs à long et moyen termes ont diminué de
18,3%, au cours de 2005, contre un accroissement supérieur à 22% l’année précédente,
pour totaliser 3.213 MDT. Cette baisse a concerné les emprunts dont le montant est revenu,
d’une année à l’autre, de 3.073 MDT à 2.125 MDT (-30,8%). En revanche, les participations
étrangères, constituées principalement par les IDE, ont connu une accélération, soit 26,7%
contre 8,9% en 2004, pour atteindre 1.088 MDT ou environ 34% du total des apports
extérieurs bruts de capitaux.
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2003 2004 2005 2005/2004 2003 2004 2005
Emprunts 2.431 3.073 2.125 -30,8 75,5 78,2 66,1
Participations étrangères 789 859 1.088 26,7 24,5 21,8 33,9
dont : IDE 752 796 1.016 27,6 23,4 20,2 31,6
Apports extérieurs bruts 3.220 3.932 3.213 -18,3 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 1.451 1.945 1.874 -3,7 45,1 49,5 58,3
Apports extérieurs nets 1.769 1.987 1.339 -32,6 54,9 50,5 41,7
Source : Banque centrale de Tunisie

Compte tenu des sorties de capitaux au titre, essentiellement, du remboursement du


principal de la dette extérieure, qui se sont établies à 1.874 MDT, les apports extérieurs nets
de capitaux ont baissé de 32,6%, pour revenir à 1.339 MDT. Ce montant a permis de
boucler et au-delà le schéma de financement des investissements. En conséquence, les
avoirs nets en devises ont progressé de 1.139 MDT ou 24,1%, d’une fin d’année à l’autre,
pour atteindre 5.872 MDT ou l’équivalent de 124 jours d’importation, contre 107 jours au
terme de 2004.

116
VII. – LE COMMERCE EXTERIEUR

I – EVOLUTION GLOBALE

En 2005, l’environnement économique mondial s’est caractérisé, notamment, par la


flambée exceptionnelle des prix du pétrole brut qui ont atteint des records historiques, pendant
certaines périodes de l’année, ainsi que par le démantèlement total des accords multifibres,
impliquant la levée des quotas imposés auparavant en matière d’échanges de produits textiles
et, par conséquent, leur libéralisation entière.

Par ailleurs, la vigueur de la demande mondiale, tirée essentiellement par la poursuite de


l’évolution de l’activité industrielle en Chine à un rythme soutenu, a conduit à une envolée des cours
des matières premières industrielles, contrastant avec une quasi-stagnation, voire une baisse, des
prix de plusieurs produits alimentaires.

Dans ce contexte, la croissance économique s’est ralentie, à divers degrés, aussi bien
dans la plupart des pays développés que dans ceux émergents ou en développement. En
revanche, la Chine a poursuivi sa croissance vigoureuse à un taux avoisinant celui
enregistré en 2004 (environ 10%).

Parallèlement, le rythme d’augmentation du volume du commerce international de


biens a connu une décélération, revenant de 10,7% en 2004 à 7,2% en 2005.

Pour la Tunisie, le commerce extérieur a clôturé l’année avec des taux de progression des
exportations et des importations de 12,9% et 7,2% respectivement, contre 16,6% et 13,7% une
année auparavant, se traduisant par une baisse de 411 MDT ou 10,5% du déficit commercial et
une amélioration de 4,1 points de pourcentage du taux de couverture des importations par les
exportations.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE (En MDT sauf indication contraire)


Taux de couverture des
Exportations Importations
Années Déficit importations par les
FOB CAF
exportations (en %)
1993 3.760 6.172 2.412 60,9
1994 4.696 6.647 1.951 70,6
1995 5.173 7.464 2.291 69,3
1996 5.372 7.499 2.127 71,6
1997 6.148 8.794 2.646 69,9
1998 6.518 9.489 2.971 68,7
1999 6.967 10.071 3.104 69,2
2000 8.005 11.738 3.733 68,2
2001 9.536 13.697 4.161 69,6
2002 9.749 13.511 3.762 72,2
2003 10.343 14.039 3.696 73,7
2004 12.055 15.960 3.905 75,5
2005 13.608 17.102 3.494 79,6
Source : Institut national de la statistique

La décélération des exportations a touché, principalement, les secteurs de l’agriculture,


pêche et industries agro-alimentaires et des mines, phosphate et dérivés, outre la légère
baisse de 0,9% des ventes du secteur du textile et habillement. Tous les autres secteurs
d’activité ont, en revanche, connu une consolidation des taux de progression de leurs
exportations.
117
Au niveau des importations, seuls les achats de produits énergétiques ont enregistré
une accélération. Leur augmentation a représenté plus de 53% de l’accroissement total de la
valeur des importations de la Tunisie. Une légère diminution (-1,1%) a même été enregistrée
au niveau des achats du secteur du textile et habillement.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE

18000 18000
15000 15000
12000 12000
9000 9000
En MDT

6000 6000
3000 3000
0 0
-3000 -3000
-6000 -6000
2001 2002 2003 2004 2005

Importations CAF Exportations FOB Déficit

Hors énergie, les exportations ont connu une progression de 8,7%, alors que les
importations n’ont augmenté que de 3,7%. Corrélativement, le déficit commercial s’est réduit
de 415 MDT ou 12,2% et le taux de couverture a augmenté de 3,7 points de pourcentage.
BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE HORS ENERGIE (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Exportations FOB 9.310,0 10.903,9 11.850,4 17,1% 8,7%
Importations CAF 12.582,7 14.302,3 14.833,8 13,7% 3,7%
Déficit 3.272,7 3.398,4 2.983,4 125,7 MDT -415 MDT
Taux de couverture (en %) 74,0 76,2 79,9 2,2 points 3,7 points
Source : Institut national de la statistique

Exprimées en termes de moyennes mensuelles, les exportations et les importations


ont poursuivi leur progression, atteignant des montants respectifs de 1.134 MDT et
1.425 MDT, contre 1.005 MDT et 1.330 MDT en 2004.

Prédominantes (63% environ du total), les exportations réalisées dans le cadre du


régime offshore ont accusé, d’une année à l’autre, une légère décélération (9,2% contre
9,9%). Le ralentissement a été beaucoup plus accentué pour les ventes du régime général
(19,8% contre 31,6%).

Représentant environ les deux tiers des importations globales de la Tunisie, les
importations effectuées sous le régime général ont augmenté de 7,3% contre 18,1% une
année auparavant. Sous le régime offshore, le taux de progression des achats est passé,
d’une année à l’autre, de 5,7% à 6,9%.

Quoi qu’il en soit, les principaux ratios du commerce extérieur se sont davantage
consolidés.
Une amélioration de 2,2 points de pourcentage a été observée au niveau du taux
d’effort à l’exportation, représentant la part des exportations dans le PIB, en rapport avec la
progression des exportations à un rythme plus rapide que celui de la production locale. Le

118
taux de dépendance, qui mesure le rapport entre les importations et le PIB, n’a que peu
augmenté suite à la maîtrise des achats. Quant au taux d’ouverture de l’économie,
correspondant au total des exportations et des importations rapportées au PIB, il a progressé
de 2,6 points de pourcentage pour s’élever à 82,6%, illustrant ainsi une intégration accrue
dans l’économie mondiale. Le taux de pénétration (part de la demande intérieure couverte
par les importations) a légèrement évolué, atteignant 44,8%, du fait de la décélération de la
consommation privée.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR (En %)
Taux d’effort à Taux de Taux Taux de
Années
l’exportation dépendance d’ouverture pénétration
1993 25,6 42,1 67,7 39,1
1994 29,7 42,0 71,7 40,8
1995 30,3 43,8 74,1 42,1
1996 28,2 39,3 67,5 38,7
1997 29,4 42,1 71,5 41,1
1998 28,9 42,1 71,0 40,7
1999 28,2 40,8 69,0 39,9
2000 30,0 44,0 74,0 42,5
2001 33,2 47,6 80,8 45,5
2002 32,6 45,1 77,7 43,3
2003 32,1 43,6 75,7 42,0
2004 34,4 45,6 80,0 44,3
2005 36,6 46,0 82,6 44,8
Sources : Institut national de la statistique et Ministère du Développement et de la Coopération internationale

II - EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR SECTEUR D’ACTIVITE

L’année 2005 a été marquée, au niveau des exportations, par une accélération des
ventes de produits énergétiques, une reprise de celles de produits miniers, une légère
décélération des exportations de produits manufacturés non alimentaires et une quasi-
stagnation des ventes du secteur des industries agro-alimentaires.

STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D'ACTIVITE


AU COURS DE 2005
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Agri.& Mines
pêche et Autres Ind. phosph.& Agri.& Autres Ind. Energie
Ind. agro- manuf. dérivés pêche et manuf. 13,3%
alim. 8,6% 7,0% Ind. agro- 16,6%
10,7% alim.
Energie 9,5% Mines
12,9% phosph.&
Ind.
dérivés
méca.&
2,4%
élec.
23,1%
Ind.
Vêt. & électriques Text.cuir &
Cuir & Autres 12,1%
accessoires Ind. chaus
Chaus. prod. 23,5% mécaniques 19,3%
5,1% textiles
26,8%
9,1%

119
Au niveau des importations, les achats de produits énergétiques se sont nettement
accrus, en raison de la forte hausse des prix mondiaux, alors que ceux de produits miniers
ont connu une reprise, après avoir diminué en 2004. En revanche, ceux ayant trait au
secteur de l’agro-alimentaire et aux industries manufacturières non alimentaires ont
augmenté à un rythme modéré.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D’ACTIVITE
2004 2005
Part dans Part dans
Désignation Valeur Evolution Valeur Evolution
le total le total
en MDT en % en MDT en %
en % en %
Exportations 12.054,9 16,6 100,0 13.607,7 12,9 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 1.368,9 82,5 11,4 1.452,6 6,1 10,7
.Agriculture et pêche 334,6 11,3 2,8 411,6 23,0 3,0
.Industries agro-alimentaires 1.034,3 130,3 8,6 1.041,0 0,6 7,7
-Energie 1.151,0 11,5 9,5 1.757,3 52,7 12,9
-Mines 61,9 - 11,8 0,5 76,8 24,1 0,6
-Industries manufact. non aliment. 9.473,1 11,6 78,6 10.321,0 9,0 75,8
.Textile, habil., cuirs et chaussures 5.111,8 4,7 42,4 5.133,1 0,4 37,7
.Industries mécaniques & élect. 2.597,9 20,8 21,5 3.141,7 20,9 23,1
.Dérivés du phosphate 803,0 30,4 6,7 876,7 9,2 6,4
.Autres produits manufacturés 960,4 13,8 8,0 1.169,5 21,8 8,6
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 176,4 14,8 1,5 218,8 24,0 1,6
*Produits chimiques 326,0 - 0,8 2,7 479,0 46,9 3,5
Importations 15.960,3 13,7 100,0 17.101,5 7,2 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 1.526,6 21,0 9,6 1.626,7 6,6 9,5
.Agriculture et pêche 725,5 15,8 4,6 805,5 11,0 4,7
.Industries agro-alimentaires 801,1 26,1 5,0 821,2 2,5 4,8
-Energie 1.658,0 13,9 10,4 2.267,7 36,8 13,3
-Mines 32,8 -23,9 0,2 40,0 22,0 0,2
-Industries manufact. non aliment. 12.742,9 13,0 79,8 13.167,1 3,3 77,0
.Textile, habil., cuirs et chaussures 3.326,6 -2,4 20,8 3.303,5 -0,7 19,3
.Industries mécaniques & élect. 6.528,6 20,8 40,9 6.641,0 1,7 38,9
.Dérivés du phosphate 336,7 22,2 2,1 381,1 13,2 2,2
.Autres produits manufacturés 2.551,0 16,6 16,0 2.841,5 11,4 16,6
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 152,6 15,2 1,0 174,3 14,2 1,0
*Produits chimiques 1.478,8 12,4 9,3 1.679,6 13,6 9,8
Source : Institut national de la statistique

1) Agriculture, pêche et industries agro-alimentaires

Suite à la baisse de la production d’huile d’olive, succédant à une campagne


2003-2004 exceptionnellement bonne, le taux d’accroissement des exportations de ce
secteur a fléchi revenant, d’une année à l’autre, de 82,5% à 6,1% seulement. Les
importations n’ont progressé, de leur côté, que de 6,6% contre 21% une année auparavant.

Il en est résulté un élargissement du déficit commercial (174,1 MDT contre 157,7 MDT
en 2004) et une légère baisse du taux de couverture (89,3% contre 89,7%).

Atteignant 1.452,6 MDT, les exportations ont été constituées, essentiellement, d’huile
d’olive. La part de ce produit dans le total a baissé (32,8% contre 51,7% un an plus tôt) suite
à la régression de ses ventes (-48,2% en quantité et -32,7% en valeur), qui n’ont atteint que
109,4 mille tonnes pour une valeur de 476,7 MDT. Le prix moyen à l’exportation a augmenté
de 30%, pour se situer en moyenne à 4.357 dinars la tonne.

120
La part des exportations d’huile d’olive réalisées par les opérateurs privés a grimpé de
74,6% en 2004 à 83,2% en 2005 et ce, au détriment de celles effectuées par l’Office national
de l’huile qui détenait le monopole de l’exportation jusqu’en 1994.

L’Union européenne, plus particulièrement l’Italie et l’Espagne, a continué à constituer


la première destination de l’huile d’olive tunisienne.

D’autres produits du secteur ont connu, en revanche, une bonne tenue de leurs
exportations, ce qui a permis de compenser la baisse des ventes d’huile d’olive. Ainsi, les
exportations de produits de la mer, réalisées à concurrence de 44% sur le marché italien, ont
enregistré une augmentation de 32,1% en valeur, suite à l’importante hausse des quantités
exportées (35,5%), après une progression de 5,9% seulement en 2004.

Egalement, les exportations de dattes se sont nettement affermies, augmentant de


24,3% tant en quantité qu’en valeur. Elles ont été destinées, principalement, à l’Europe
occidentale (France, Allemagne, Italie,…) et au Maroc.

Par ailleurs, il y a lieu de signaler la progression remarquable des exportations de


préparations à base de céréales, de farines de céréales, de double concentré de tomate, de
tabacs, ainsi que de boissons et alcools.

S’agissant des importations du secteur, elles sont passées de 1.526,6 MDT en 2004 à
1.626,7 MDT en 2005, enregistrant une hausse de 100,1 MDT ou 6,6% contre 265 MDT ou
21% l’année précédente. Ce ralentissement s’explique, notamment, par la baisse des achats
de certains produits alimentaires qui ont connu une hausse durant l’année 2004, à l’instar du
maïs, des huiles végétales, du lait et dérivés, du café et des bananes.

Les achats de maïs ont diminué de 31,8 MDT ou 21,2 %, en rapport avec la baisse de
8,5% des quantités importées, revenues de 723,3 mille à 661,5 mille tonnes, ainsi que le
fléchissement des prix sur le marché international (-12% environ en dollars).

Pour le blé tendre, fourni principalement par l’Ukraine, la Russie, la France et la


Bulgarie, la baisse des prix internationaux, suite à l’amélioration du niveau de la production
mondiale, a entraîné un recul des importations de 26,6 MDT ou 12,2 % en dépit du léger
accroissement des quantités achetées (1,2%). Le blé tendre a continué à occuper la
première place parmi les produits alimentaires importés, avec une part de 17,5% contre
21% une année auparavant.

Quant au repli des importations d’huiles végétales destinées à l’alimentation humaine


(-20 MDT ou - 13,5%) et de lait et dérivés (-8,8 MDT ou -16,6%), il est imputable surtout à la
baisse des quantités achetées. Les principales sources d’approvisionnement en huiles
végétales ont été l’Allemagne, l’Espagne, l’Argentine, les Pays-Bas et le Brésil.

En revanche, les importations de divers autres produits se sont accrues, sous l’effet de
la hausse des prix et des volumes achetés, à l’instar de l’orge (96,6 MDT ou 301,9%) et du
blé dur (13,4 MDT ou 57%).

Par ailleurs, les importations ont augmenté pour certains produits, malgré la régression
des quantités achetées, tels que le sucre (20,3 MDT ou 20,4%). Cette évolution est
imputable à la forte hausse des prix mondiaux (environ 34% en dollars), due à une demande
ferme sur le marché international face à une contraction de l’offre. La régression de cette
dernière a été provoquée, essentiellement, par la baisse des subventions accordées par
l’Union européenne à ses pays membres pour la production et l’exportation de sucre, ainsi
121
que par l’utilisation d’une partie de plus en plus importante de la canne à sucre produite
dans le monde, surtout par le Brésil, pour la fabrication de l’éthanol en tant que substitut au
pétrole dans certains domaines, en plus du phénomène de spéculation qui a amplifié
l’envolée des prix.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE ET DES INDUSTRIES
AGRO-ALIMENTAIRES
Variat.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 749,9 1.368,9 1.452,6 6,1
Alimentation humaine 349,3 588,5 582,2 565,6 1.227,4 1.225,6 -1,1 -0,1
dont :
.Huile d’olive 39,9 211,2 109,4 114,3 708,0 476,7 -48,2 -32,7
.Produits de la mer 14,8 15,2 20,6 144,7 153,2 202,4 35,5 32,1
.Dattes 37,1 40,4 50,2 95,2 105,1 130,6 24,3 24,3
.Agrumes 17,1 17,7 19,0 11,9 14,0 15,2 7,3 8,6
.Préparations à base
de céréales 57,2 58,4 77,5 49,3 53,9 75,8 32,7 40,6
.Double concentré de
tomate 5,5 13,8 18,6 8,4 17,5 20,2 34,8 15,4
.Harissa 5,2 5,2 5,0 12,9 14,0 12,6 -3,8 -10,0
.Farines de céréales 11,1 14,1 74,3 3,7 6,2 29,2 427,0 371,0
Autres produits 184,3 141,5 227,0 60,4
Importations 1.261,6 1.526,6 1.626,7 6,6
Alimentation humaine dt: 2.735,0 2.876,6 3.210,9 894,1 1.037,3 1.093,3 11,6 5,4
.Céréales, dont : 1.943,6 1.989,3 2.452,5 381,5 429,3 484,4 23,3 12,8
-Blé tendre 773,0 954,1 965,6 138,0 217,6 191,0 1,2 -12,2
-Blé dur 471,3 89,4 163,4 125,3 23,5 36,9 82,8 57,0
-Maïs1 606,0 723,3 661,5 101,2 150,2 118,4 -8,5 -21,2
-Orge1 72,2 205,3 641,1 10,5 32,0 128,6 212,3 301,9
.Sucre 326,2 368,2 320,2 87,7 99,4 119,7 -13,0 20,4
.Huiles végétales2 200,4 187,2 179,3 138,3 147,7 127,7 -4,2 -13,5
.Lait et dérivés 29,1 31,8 15,3 41,8 52,9 44,1 -51,9 -16,6
.Viandes 1,4 9,9 8,3 4,7 34,1 34,7 -16,2 1,8
.Thé 9,2 9,6 9,7 14,6 14,4 18,2 1,0 26,4
.Café 5,6 13,9 9,5 5,9 17,4 14,7 -31,7 -15,5
.Bananes 13,8 54,3 20,8 5,0 18,6 7,5 -61,7 -59,7
.Pommes de terre 36,6 46,7 36,1 20,8 25,9 24,6 -22,7 -5,0
.Préparations alimen-
taires diverses 4,6 4,6 4,9 35,5 36,8 38,4 6,5 4,3
Autres produits 367,5 489,3 533,4 9,0
dont :
.Tourteaux de soja 270,3 391,2 271,4 79,7 157,2 91,3 -30,6 -41,9
.Tabac brut 7,0 8,0 9,3 23,7 26,4 33,9 16,3 28,4
Déficit global 511,7 157,7 174,1 10,4
Taux de couverture
(en%) 59,4 89,7 89,3 -0,4
point
Solde de la balance
alimentaire -328,5 190,1 132,3 -30,4
Taux de couverture
(en%) 63,3 118,3 112,1 -6,2
points
Source : Institut national de la statistique

Les échanges du secteur de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires,


réalisés en majorité dans le cadre du régime général, ont contribué à hauteur de 10,7% et

1
Une partie des importations est destinée à l’alimentation du bétail.
2
Il s’agit des huiles réservées à l’alimentation humaine, une autre partie de ce produit étant classée dans le
secteur parmi les matières premières et demi-produits.
122
9,5%, respectivement, aux exportations et importations de la Tunisie, contre 11,4% et 9,6%
en 2004.

2) Energie

A l’instar de l’année précédente, l’année 2005 a été marquée par des niveaux
historiquement élevés des prix du pétrole brut sur le marché international, pour s’établir à environ
60 dollars le baril à la fin du mois de décembre, avec un maximum de plus de 70 dollars atteint
vers la fin du mois d’août.

Cette flambée des prix a résulté, notamment, de la hausse de la demande


internationale, tirée surtout par les économies émergentes d’Asie, principalement la Chine et
l’Inde, en plus des Etats-Unis d’Amérique.

L’accroissement de la demande n’a pas été suivi par l’offre qui a été altérée, entre
autres, par les catastrophes naturelles à l’instar des cyclones Katerina et Rita qui ont
occasionné des ravages dans les installations pétrolières américaines, le climat d’instabilité
et les incertitudes géopolitiques dans certains pays producteurs, ainsi que la baisse de la
marge inexploitée des capacités de production et de raffinage.

Malgré ce contexte international défavorable, le déficit de la balance énergétique de la


Tunisie ne s’est élargi que de 0,7% en 2005 contre 19,7% l’année précédente, pour atteindre
510,4 MDT. Corrélativement, le taux de couverture s’est amélioré de 8,1 points de
pourcentage pour s’élever à 77,5%, suite à l’accroissement des exportations à un rythme
plus rapide que celui des importations (52,7 % contre 36,8%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR ENERGETIQUE
Variat.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 1.032,6 1.151,0 1.757,3 52,7
Pétrole brut 2.414,9 2.797,8 2.848,1 640,2 935,5 1.416,2 1,8 51,4
Produits raffinés 1.733,2 756,2 734,5 392,4 215,5 341,1 -2,9 58,3
Importations 1.456,2 1.658,0 2.267,7 36,8
Pétrole brut 1.199,3 1.105,0 1.084,9 343,6 394,8 561,3 -1,8 42,2
Produits raffinés 3.312,5 2.878,7 2.799,3 999,1 1.130,5 1.570,9 -2,8 39,0
Gaz naturel 814,3 673,0 478,7 102,8 125,5 131,5 -28,9 4,8
Houille et coke 63,5 32,6 17,5 10,7 7,2 4,0 -46,3 -44,4
Déficit 423,6 507,0 510,4 0,7
Taux de couver-
ture (en %) 70,9 69,4 77,5 8,1
points
Source : Institut national de la statistique

L’augmentation de 606,3 MDT des exportations de produits énergétiques a concerné


aussi bien le pétrole brut que les produits raffinés. Les ventes de pétrole se sont accrues non
seulement en valeur (51,4%) mais également en quantité, passant de 2.797,8 mille à
2.848,1 mille tonnes, d’une année à l’autre. Une grande partie de ces exportations, soit
environ 55%, a été le fait de l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP), agissant
pour le compte de l’Etat tunisien. Les principales destinations ont été l’Italie (37,4%), la
France (30,8%), l’Espagne (18,3%) et les Pays-Bas (6,2%).

Pour les produits raffinés, les exportations ont augmenté de 125,6 MDT en valeur ou
58,3%, alors que les quantités exportées ont baissé de 21,7 mille tonnes ou 2,9%
(734,5 mille tonnes contre 756,2 mille en 2004). Ces exportations ont été réalisées à hauteur
de 77% par la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) et ont concerné, surtout,
les marchés français (40,7%) et italien (40,1%).
123
L’accroissement de 609,7 MDT ou 36,8% de la facture des importations d’énergie
trouve son origine exclusivement dans la hausse des prix, les volumes achetés s’étant
inscrits en baisse. Ainsi, les importations de pétrole brut ont augmenté de 166,5 MDT ou
42,2% malgré la baisse des quantités de 20,1 mille tonnes ou 1,8%, en lien avec la légère
progression (1,9%) de la production nationale en 2005. Les achats ont été effectués par
l’ETAP presque entièrement auprès du marché libyen.

En matière d’importations de produits raffinés, et bien qu’ayant enregistré quantitativement


une régression de 79,4 mille tonnes ou 2,8%, leur valeur s’est inscrite en hausse de 440,4 MDT
ou 39%. L’Italie a consolidé sa place en tant que première source d’approvisionnement de la
Tunisie (61,8%), suivie par l’Espagne (10,7%), la Russie (9,5%) et la France (4,5%).

Pour le gaz naturel, les importations ont augmenté de 4,8% suite à la hausse des prix
qui a plus que compensé la baisse de 194,3 mille tonnes ou 28,9% des quantités achetées.
Cette régression du volume importé s’explique, notamment, par l’accroissement de la
production nationale et de la redevance générée par le gazoduc transcontinental, étant
précisé que l’approvisionnement du pays en gaz naturel de l’étranger a continué à être
effectué entièrement auprès de l’Algérie.

De leur côté, les achats de houille de coke destinés, essentiellement, aux usines de
fabrication de ciment, se sont inscrits en baisse aussi bien en quantité (-15,1 mille tonnes ou
-46,3%) qu’en valeur (-3,2 MDT ou -44,4%).

La part des échanges de produits énergétiques dans les exportations et les


importations globales de la Tunisie s’est consolidée, en 2005, pour s’élever à 12,9% et
13,3 % contre 9,5% et 10,4% une année auparavant. Ces échanges sont réalisés totalement
dans le cadre du régime général.

3) Mines, phosphate et dérivés

L’acide phosphorique et le diammonium phosphaté (DAP), qui constituent les produits


phares du secteur phosphatier tunisien, ont connu en 2005 des accroissements de leurs
productions à l’échelle internationale estimés, respectivement, à 4% et 4,8%. Ces évolutions
se sont accompagnées d’une progression de la consommation, notamment sur les marchés
indien, chinois et pakistanais, alors que la demande des pays européens et de ceux de
l’Amérique latine a diminué.

Par ailleurs, l’augmentation de la demande asiatique en engrais a dopé les prix de ces
produits entraînant, ainsi, un accroissement des prix des matières premières de base entrant
dans la transformation du phosphate brut, en l’occurrence le soufre et l’ammoniac. La
hausse des prix de l’ammoniac a résulté, notamment, de l’envolée de ceux du gaz qui sont
indexés sur les cours du pétrole.

Pour la Tunisie, le solde traditionnellement excédentaire du secteur des mines,


phosphate et dérivés s’est consolidé de 37 MDT ou 7,5% (532,4 MDT contre 495,4 MDT en
2004), en dépit de l’accroissement des exportations à un rythme moins rapide que celui des
importations, soit respectivement 10,2% et 14% contre 26,1% et 15,9% en 2004.

La progression des exportations de 88,6 MDT, pour s’élever à 953,5 MDT, a été
enregistrée suite à la hausse généralisée des prix et malgré la baisse quasi-générale des
volumes exportés.

124
Le diammonium phosphaté (DAP), qui a continué à occuper la première place parmi
les produits exportés du secteur avec une part de 34,5% en 2005 contre plus de 40%
l’année précédente, a vu ses exportations baisser de 6%, en dépit de la hausse des prix
moyens en dollar américain d’environ 7% qui n’a pas pu compenser la baisse de 18,6% du
volume des ventes. Celles-ci sont revenues de 1.219,1 mille tonnes en 2004 à 992,8 mille
tonnes en 2005, contrastant avec un accroissement de 7% des exportations mondiales,
tirées par une demande croissante.

Le DAP a été exporté, notamment, sur la Turquie (29,4%), l’Italie (20,6%), la France
(12,9%), le Pakistan (9%), l’Espagne (8,5%) et la Libye (4,6%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATE ET DERIVES
Variat.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 685,9 864,9 953,5 10,2
Engrais 2.132,0 2.155,7 1.885,6 446,3 544,4 544,4 -12,5 0,0
.Superphosphate
triple 774,9 873,5 837,6 142,8 185,3 205,0 -4,1 10,6
.DAP 1.304,8 1.219,1 992,8 297,3 349,5 328,6 -18,6 -6,0
.Autres engrais
chimiques 52,3 63,1 55,2 6,2 9,6 10,8 -12,5 12,5
Acide
phosphorique 863,4 1.103,0 1.120,9 158,3 225,6 282,9 1,6 25,4
Phosphate de
chaux 865,3 661,2 758,9 33,1 24,6 34,5 14,8 40,2
Phosphate
bicalcique 51,7 125,2 166,5 12,6 35,2 51,1 33,0 45,2
Zinc 63,8 49,4 36,7 15,5 14,9 14,6 -25,7 -2,0
Autres produits 20,1 20,2 26,0 28,7
Importations 318,7 369,5 421,1 14,0
Soufre non raffiné 1.833,2 1.766,5 1.724,2 131,2 151,2 179,0 -2,4 18,4
Ammoniac 407,6 340,8 321,5 101,5 109,3 109,7 -5,7 0,4
Bitume de pétrole 138,9 234,0 273,4 31,6 48,4 48,1 16,8 -0,6
Spath fluor 72,1 46,0 72,9 13,5 8,8 18,0 58,5 104,5
Ouate de cellulose 2,5 2,6 2,6 8,5 9,1 9,1 0,0 0,0
Engrais 66,4 83,1 43,6 15,7 22,5 16,4 -47,5 -27,1
Autres produits 16,7 20,2 40,8 102,0
Excédent 367,2 495,4 532,4 7,5
Taux de
couverture (en %) 215,2 234,1 226,4 -7,7
points
Source : Institut national de la statistique

Pour l’acide phosphorique, les exportations ont augmenté, en 2005, de 25,4% en


valeur, sous l’effet conjugué d’un accroissement de 1,6% des quantités expédiées, qui sont
passées de 1.103 mille à 1.120,9 mille tonnes, surtout sur l’Inde et l’Arabie saoudite, et d’une
hausse de l’ordre de 16% des prix moyens en dollar américain. La part de ce produit dans
les exportations du secteur s’est consolidée de 3,6 points de pourcentage (29,7% contre
26,1%). Les principales destinations de l’acide phosphorique tunisien ont été l’Inde (44,2%),
la France (13,8%), l’Iran (8,6%) et l’Arabie saoudite (8,4%), sachant que la Tunisie est
classée deuxième exportateur mondial d’acide phosphorique après le Maroc.

Les ventes de superphosphate triple (TSP), dont la part dans les exportations du
secteur s’est stabilisée à 21,5%, ont connu une progression de 10,6% (205 MDT contre
185,3 MDT en 2004) à la faveur de la hausse de près de 7% des prix moyens en dollar
américain. Ces ventes ont été réalisées, surtout, sur le Bangladesh (25,5%), le Brésil
(23,4%), l’Iran (10,5%), le Pakistan (8,9%) et la Belgique (6,8%). Concernant le volume
exporté de TSP, il a régressé de 4,1%, pour revenir de 873,5 mille à 837,6 mille tonnes, en
125
dépit de l’accroissement des quantités écoulées sur le Bangladesh qui sont passées de
50,1 mille à 169,5 mille tonnes, en relation notamment avec l’octroi de nouveau, par les
autorités de ce pays, de subventions en faveur des importateurs. A l’inverse, les quantités
de TSP exportées sur le Brésil ont diminué de 26,4%, sous l’effet du ralentissement de
l’activité agricole dans ce pays. De même, le volume des exportations sur le marché iranien
a baissé de 40,9%, en raison de la concurrence des opérateurs libanais et bulgares.

La progression des exportations a concerné, aussi, le phosphate bicalcique ou DCP


(45,2%), en relation avec la hausse des prix moyens en dollar américain de l’ordre de 14%,
ainsi que des quantités exportées (33%). Ces exportations ont été effectuées, principale-
ment, sur l’Egypte, l’Algérie, le Maroc et la Syrie.

Les exportations de phosphate de chaux ont, de leur côté, augmenté de 40,2%, suite à
l’accroissement aussi bien des quantités vendues de 14,8% (758,9 mille tonnes contre
661,2 mille en 2004) que des prix moyens en dollar américain (11%).

A l’inverse, les exportations de zinc se sont inscrites en baisse de 2% en valeur et de


25,7% en volume.

S’agissant des importations du secteur, elles ont progressé de 51,6 MDT ou 14%, pour
atteindre 421,1 MDT. Près de 54% de cette augmentation a concerné les achats de soufre
non raffiné qui se sont accrus de 27,8 MDT ou 18,4% en passant de 151,2 MDT à 179 MDT,
soit 42,5% des importations du secteur, sous l’effet d’une hausse d’environ 12% des prix
moyens en dollar américain . Quant au volume importé de soufre, il a baissé de 2,4%,
revenant de 1.766,5 mille tonnes en 2004 à 1.724,2 mille tonnes en 2005. Le principal
fournisseur de ce produit est demeuré la Russie (43% du total des importations), en dépit
d’une baisse de 16,1% de la valeur des achats auprès de ce pays.

Les importations d’ammoniac, représentant 26,1% du total des achats du secteur, n’ont
augmenté que de 0,4% pour s’établir à 109,7 MDT, malgré une hausse de 3% des prix
moyens en dollar américain et ce, en raison de la baisse de 5,7% du volume importé en
provenance de la Russie quasi-exclusivement.

Les importations de bitume de pétrole se sont stabilisées au niveau de 48 MDT


environ, en dépit d’une baisse de 16,8% des quantités achetées.

Pour les engrais, les importations ont baissé de 27,1% revenant, d’une année à l’autre,
de 22,5 MDT à 16,4 MDT, dont 30,5% au titre des achats d’ammonitre réalisés intégralement
auprès de l’Ukraine.

Les échanges du secteur des mines, phosphates et dérivés ont représenté 7% des
exportations globales de la Tunisie en 2005 et 2,4% du total des importations. Ils ont
continué à être effectués en totalité, à l’instar des produits énergétiques, dans le cadre du
régime général.

4) Secteur du textile et habillement

Le démantèlement total des accords multifibres (AMF), concrétisé par l’abolition en


janvier 2005 du système des quotas en matière d’échanges internationaux de produits
textiles, a été l’évènement majeur ayant marqué les échanges de ce secteur. Il en est
résulté, notamment, une invasion du marché européen par les produits d’origine chinoise à
des prix défiant toute concurrence. Certains de ces produits constituent, d’ailleurs, des

126
concurrents directs de produits similaires tunisiens traditionnellement exportés sur les pays
de l’Union européenne.

Pour la Tunisie, les exportations du secteur du textile et habillement, dont la part dans
les exportations globales est revenue de 37,2% en 2004 à 32,6% en 2005, se sont inscrites
en recul de 39 MDT ou 0,9%. Néanmoins, elles ont, dans l’ensemble, résisté à
l’intensification de la concurrence asiatique, avec le maintien de la position du pays comme
quatrième fournisseur de l’Union européenne après la Chine, l’Inde et la Turquie.

Dans ce contexte, et afin de soutenir les entreprises du secteur dans leurs efforts pour
faire face à la concurrence acharnée des produits asiatiques, en particulier chinois, et
préserver ainsi, voire consolider, leurs parts de marché à l’étranger, une stratégie nationale
et spécifique à ce secteur a été conçue et mise en place dès le mois de mars 2005. Elle
s’articule, notamment, autour de l’assistance technique et du coaching des entreprises pour
passer de la sous-traitance à la co-traitance et au partenariat avec les pays européens, la
certification au niveau des divers labels de qualité, la restructuration financière des
entreprises et l’augmentation de leurs fonds propres, ainsi que l’intensification de la
promotion commerciale sur les marchés extérieurs.

Ces mesures ont contribué d’une façon efficace à l’amélioration de la qualité des
produits tunisiens exportés et, par conséquent, à une hausse de leurs prix de vente.

La répartition géographique des exportations du secteur a conforté la France dans sa


position de premier client de la Tunisie avec une part dans le total de 39,2%, en dépit de la
baisse du montant des ventes à sa destination, et a consolidé la part des exportations vers
l’Italie, le Royaume-Uni et la Belgique.

L’analyse des exportations par régime de commerce extérieur fait ressortir un repli de
39,9 MDT ou 0,9% des ventes effectuées dans le cadre du régime offshore (environ 97%
des exportations totales du secteur), alors que les ventes sous le régime général n’ont
progressé que de 0,9 MDT ou 0,8% (117,7 MDT contre 116,8 MDT en 2004).

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT


Variat.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 4.252,8 4.483,6 4.444,6 -0,9
Vêtements & acces. 95,6 92,9 82,3 3.050,2 3.221,4 3.204,5 -11,4 -0,5
Bonneterie 28,7 28,2 26,3 834,8 849,2 818,6 -6,7 -3,6
Tissus 17,5 20,0 18,7 103,9 126,2 124,3 -6,5 -1,5
Fils et filés textiles 12,1 11,2 13,6 54,6 59,1 64,5 21,4 9,1
Articles confection-
nés et friperie 36,2 34,7 37,8 189,2 207,8 217,7 8,9 4,8
Autres produits 20,1 19,9 15,0 -24,6
Importations 2.944,5 2.987,9 2.956,3 -1,1
Tissus 116,9 115,0 107,2 1.691,2 1.723,0 1.720,7 -6,8 -0,1
Fils et filés textiles 42,2 43,2 46,2 196,4 200,5 211,4 6,9 5,4
Coton en masse 20,3 22,8 21,6 31,8 43,0 33,3 -5,3 -22,6
Articles confection-
nés et friperie 85,0 91,4 93,2 90,7 83,8 84,0 2,0 0,2
Vêtements & acces. 20,0 19,0 18,2 542,5 559,9 539,9 -4,2 -3,6
Bonneterie 16,0 14,2 12,4 319,8 305,9 284,4 -12,7 -7,0
Autres produits 72,1 71,8 82,6 15,0
Excédent 1.308,3 1.495,7 1.488,3 -0,5
Taux de couv. (en %) 144,4 150,1 150,3 0,2 point
Source : Institut national de la statistique

127
Par produit, les exportations de vêtements et accessoires, qui ont représenté 72,1%
des ventes totales du secteur, ont enregistré une diminution de 16,9 MDT ou 0,5%, revenant
de 3.221,4 MDT à 3.204,5 MDT. Les ventes d’articles de bonneterie et de tissus ont, de leur
côté, baissé de 3,6% et 1,5% respectivement.

En revanche, les exportations de fils et filés textiles et celles d’articles confectionnés et


friperie se sont inscrites en hausse aux taux respectifs de 9,1% et 4,8% contre 8,2% et 9,8%
en 2004.

S’agissant des importations, elles ont régressé à un rythme légèrement plus rapide que
celui des exportations (-31,6 MDT ou -1,1%). La diminution a été très faible au niveau des
tissus (-0,1%) qui sont les principaux intrants nécessaires à la confection de produits finis,
alors que les achats de fils et filés textiles ont augmenté de 5,4%.

Il y a lieu de signaler la baisse des achats de produits textiles finis, à l’instar des
vêtements et accessoires (-3,6%) et de la bonneterie (-7%).

Les principaux fournisseurs du pays en divers produits textiles et articles d’habillement


ont été la France avec une part de 30,8% dans le total, l’Italie (30,7 %), l’Allemagne (6,8%)
et la Belgique (6,3%). La Chine et la Turquie ont occupé la sixième et la huitième places sur
la liste des fournisseurs de la Tunisie avec des parts s’élevant, respectivement, à 2,4% et
1,9%.

Au total, l’excédent commercial traditionnel du secteur n’a baissé que légèrement en


2005 (-0,5%) pour se situer à 1.488,3 MDT contre 1.495,7 MDT l’année précédente. Le taux
de couverture a même augmenté de 0,2 point de pourcentage, pour atteindre 150,3%.

Au vu de l’évolution des exportations, l’on peut considérer que la première année du


démantèlement des accords multifibres s’est achevée sans entraîner de grandes difficultés
pour ce secteur qui doit, toutefois, continuer à oeuvrer à dépasser ses faiblesses
structurelles dont, notamment, l’existence d’un nombre élevé de petites et moyennes unités
disposant de technologies quasiment dépassées. Il doit, également, relever certains défis
dont l’amélioration du niveau de l’intégration et la maîtrise du processus de production, en
privilégiant davantage la co-traitance et la conception totale du produit fini, au détriment de la
sous-traitance qui a montré ses limites face à la concurrence internationale accrue.

L’accélération de la mise en activité d’un pôle technologique dans la région de


Monastir, spécialisé dans le textile, et d’un autre pôle dédié à l’activité du finissage dans le
Grand-Tunis, pourrait contribuer à renforcer l’intégration du secteur. De même, la
consolidation du partenariat euro-méditerranéen pourrait apporter des avantages certains
pour les pays concernés de la région. Un effort a déjà été entrepris dans ce sens avec la
Turquie, à travers l’établissement d’une zone de libre-échange entre les deux pays.

5) Secteur des cuirs et chaussures

Ce secteur a réalisé, au cours de 2005, de bonnes performances illustrées par une


reprise des exportations au taux de 9,6%, après une quasi-stagnation l’année précédente.

Cette progression a été enregistrée suite à un accroissement de 10,8% des ventes


effectuées dans le cadre du régime offshore, contre 0,9% en 2004. Sous le régime général, les
exportations, qui n’ont représenté que 2,1% des ventes totales du secteur, ont baissé à un
rythme plus accéléré que celui observé une année auparavant, soit -27,8% contre -19,1%.

128
Pour les importations du secteur et après la forte baisse de 27,2% enregistrée en 2004,
elles ont connu une hausse modérée au taux de 2,5%.

Compte tenu de ces évolutions, le solde traditionnellement excédentaire du secteur


s’est amélioré de 51,8 MDT ou 17,9% et le taux de couverture s’est accru de 12,8 points de
pourcentage.

L’augmentation de 60,3 MDT des exportations est attribuée à concurrence de 91% à la


hausse des ventes de chaussures. Celles de tiges et parties de chaussures se sont, par
contre, inscrites en baisse de 5,4%. Les exportations de chaussures et de leurs composants
ont été destinées, principalement, aux marchés italien (43,7%) et français (35,7%), suivis par
ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni avec des parts respectives de 7,7 % et 5,4%.

Les exportations de peaux et cuirs et d’ouvrages en cuir se sont, également, bien


comportées, avec un accroissement aux taux respectifs de 58,3% et 6,9%. Toutefois, leurs
parts dans les ventes totales du secteur sont demeurées faibles, soit 4,7% et 10,8%
respectivement.

S’agissant de l’évolution des importations, elle a été marquée par une reprise au taux
de 3,4% des achats de chaussures et leurs composants après une forte baisse de 59% en
2004, tandis que ceux de peaux et cuirs ont quasiment stagné malgré la baisse de 11,3%
des quantités importées.

Les importations de chaussures, de tiges et autres composants ont été réalisées,


principalement, auprès de l’Italie (plus de 50%) et de la France (26,8%). L’Inde et la Chine
ont été les quatrième et cinquième fournisseurs de ces produits, notamment pour les tiges et
composants de chaussures.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES CUIRS ET CHAUSSURES
Variat.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quant. Valeur
Exportations 627,8 628,2 688,5 9,6
Peaux et cuirs 3,7 2,6 3,4 27,8 20,4 32,3 30,8 58,3
Ouvrages en cuir 2,1 2,1 2,2 67,8 69,4 74,2 4,8 6,9
Chaussures 23,4 22,3 23,8 528,8 531,6 575,5 6,7 8,3
.Tiges et parties de
chaussures 4,7 4,0 3,9 214,3 202,3 191,3 -2,5 -5,4
.Chaussures 18,7 18,3 19,9 314,5 329,3 384,2 8,7 16,7
Autres produits 3,4 6,8 6,5 -4,4
Importations 465,1 338,7 347,2 2,5
Peaux et cuirs 10,9 11,5 10,2 205,0 216,6 215,3 -11,3 -0,6
Ouvrages en cuir 1,2 1,6 2,0 17,7 14,9 16,1 25,0 8,1
Chaussures 16,9 5,8 6,5 226,8 93,1 96,3 12,1 3,4
.Tiges et parties de
chaussures 5,9 5,0 5,1 103,7 83,3 85,1 2,0 2,2
.Chaussures 11,0 0,8 1,4 123,1 9,8 11,2 75,0 14,3
Autres produits 15,6 14,1 19,5 38,3
Excédent 162,7 289,5 341,3 17,9
Taux de couverture 135,0 185,5 198,3 12,8
(en %) points
Source : Institut national de la statistique

6) Industries mécaniques et électriques

Les exportations de ce secteur se sont accrues, en 2005, presque au même rythme


que celui de l’année précédente, soit 20,9%, alors que les importations n’ont progressé que
de 1,7 % contre 20,8% une année auparavant. Le déficit commercial s’est, ainsi, contracté
129
de 431,4 MDT ou 11%, revenant à 3.499,3 MDT, et le taux de couverture s’est amélioré de
7,5 points de pourcentage pour se situer à 47,3%.

Par ailleurs, les industries mécaniques et électriques ont consolidé leur place en tant
que deuxième secteur exportateur du pays, après celui du textile et habillement, puisque
leur part dans les exportations globales de la Tunisie est passée, d’une année à l’autre, de
21,5% à 23,1%. La part des importations est, par contre, revenue de 40,9% à 38,9%.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Exportations 2.149,8 2.597,9 3.141,7 20,8 20,9
Importations 5.404,7 6.528,6 6.641,0 20,8 1,7
Déficit 3.254,9 3.930,7 3.499,3 20,8 -11,0
Taux de couverture (en %) 39,8 39,8 47,3 0,0 point 7,5 points
Source : Institut national de la statistique

Les entreprises travaillant sous le régime offshore ont réalisé 87,3% des exportations
globales du secteur, alors que les entreprises exerçant dans le cadre du régime général ont
été à l’origine de 72,6% du total des achats.

Pour les industries mécaniques, les exportations ont progressé de 11,9% contre
14,6% une année auparavant. Quant aux importations, elles ont connu une décélération plus
accentuée, soit 1,1% contre 21,7%. Il en est résulté une réduction du déficit commercial de
79,2 MDT ou 2,3% (3.351,2 MDT contre 3.430,4 MDT) et une amélioration du taux de
couverture de 2,6 points de pourcentage (26,7% contre 24,1%).

L’accroissement des exportations de ce secteur, qui a atteint 130,2 MDT, a résulté à


hauteur de 54% environ de l’augmentation de 70 MDT ou 42,6% des ventes d’appareils et
engins mécaniques. Les principaux marchés de ces produits ont été la France (54,9%), la
Libye (16,2%), l’Arabie saoudite (9,6%), l’Italie (7,9%) et le Maroc (7,7%).

Les ventes afférentes à la rubrique « autos, cycles et tracteurs », représentant plus de


27% des exportations du secteur, ont enregistré une augmentation de 26,2% ayant
intéressé, notamment, l’Italie (109,2%), ainsi que la France (18,2%)qui est demeurée la
première destination de ces produits avec une part de 46%.

Quant aux exportations de fontes, fers, aciers et ouvrages, qui se sont accrues de
35,1% en valeur et de 5,2% en quantité, elles ont été réalisées, surtout, sur la France
(21,9%), la Libye (19,6%), l’Italie et l’Algérie (14,4% chacune).

Les exportations de câbles et fibres optiques ont, à l’inverse, accusé une régression
aussi bien en valeur (-50,2%) qu’en volume (-53,1%), surtout vers la France (-25,7 MDT).
Il en est de même des ventes d’ouvrages en métaux communs et de celles d’optiques et
appareils scientifiques, qui ont diminué aux taux respectifs de 12,1% et 7,4%.

Pour les importations de produits mécaniques, l’augmentation de 51 MDT est


imputable, principalement, à l’achat auprès de la France de deux avions pour une valeur
totale de 67,8 MDT, alors qu’aucune acquisition d’avions n’a été faite en 2004. Il y a lieu
d’ajouter aussi la hausse des achats de machines ayant fonction propre, tels que les
appareils pour l’extraction ou la préparation des huiles de graisse et les appareils de
soudage, achats effectués notamment auprès de l’Italie (30,6%), de la France (26,5%) et de
l’Allemagne (14,1%).

130
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2005/2004
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantit. Valeur
Exportations 951,6 1.090,7 1.220,9 11,9
Appar.&engins mécani. 16,3 19,1 25,8 171,5 164,4 234,4 35,1 42,6
Matériel de transp.,dt : 221,4 284,7 351,9 23,6
.Autos, cycles et tract. 27,8 31,7 36,7 209,0 262,1 330,9 15,8 26,2
Autres appar. pour véh. 0,7 1,2 0,9 14,1 23,7 27,2 -25,0 14,8
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 259,8 135,4 142,4 146,3 167,1 225,8 5,2 35,1
.Tubes, tuyaux&acces. 25,5 24,0 20,9 30,0 31,4 35,4 -12,9 12,7
.Fontes, fers et aciers 194,4 75,0 71,2 37,1 44,8 55,3 -5,1 23,4
.Ressorts en fer&acier 8,6 11,2 12,4 18,2 25,2 34,9 10,7 38,5
.Construct. métalliques 12,4 10,6 18,9 19,2 17,7 39,4 78,3 122,6
Câbles&fibres optiques 3,6 4,9 2,3 92,1 156,9 78,2 -53,1 -50,2
Appar.d’allumage
moteurs 1,4 0,2 0,2 82,0 14,8 15,7 0,0 6,1
Optiques&appareils
scientifiques 2,3 2,0 1,9 74,2 85,5 79,2 -5,0 -7,4
Aluminium&ouvrages 9,1 6,6 8,7 29,6 26,3 37,9 31,8 44,1
Ouvrages en métaux
communs 3,6 4,2 4,8 21,0 31,3 27,5 14,3 -12,1
Autres produits 99,4 136,0 143,1 5,2
Importations 3.715,8 4.521,1 4.572,1 1,1
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 1.045,7 1.318,7 1.009,0 662,4 949,7 921,1 -23,5 -3,0
.Fontes, fers et aciers 939,1 1.186,3 886,6 423,5 665,1 583,0 -25,3 -12,3
.Tubes, tuyaux & acces. 40,0 72,9 69,4 62,8 99,6 148,9 -4,8 49,5
.Autres ouvrages en fer
et acier 8,5 9,0 8,8 37,6 45,9 45,0 -2,2 -2,0
.Construct.métalliques 13,9 8,8 8,4 28,8 21,0 30,4 -4,5 44,8
Outils et outillages 3,5 4,5 5,2 49,3 53,2 61,0 15,6 14,7
Appareils & engins
mécaniques, dont : 111,4 132,3 123,8 1.343,8 1.576,0 1.522,4 -6,4 -3,4
.Appareils de levage,
forage&manutention 19,8 17,2 18,1 150,7 137,3 156,1 5,2 13,7
.Turbines, moteurs et
turboréacteurs 11,4 15,3 15,7 194,1 282,9 197,3 2,6 -30,3
.Pompes&compreseurs 8,9 11,9 9,6 115,9 162,2 121,5 -19,3 -25,1
.Machines ayant fonc-
tion propre 6,1 4,7 6,4 80,7 90,9 144,5 36,2 59,0
.Unités&machines à
coudre 2,3 2,6 1,9 53,1 64,7 44,5 -26,9 -31,2
.Réfrigérateurs et
congélateurs 6,5 10,5 9,3 49,5 71,7 64,8 -11,4 -9,6
.Roulements&robinet-
terie 4,7 4,9 4,7 70,4 80,1 75,5 -4,1 -5,7
.Machines textiles 2,8 2,7 3,2 45,0 34,3 47,2 18,5 37,6
.Machines agricoles 3,1 4,3 3,6 19,3 23,0 26,2 -16,3 13,9
Matér.de transport, dt : 998,8 1.210,5 1.265,7 4,6
.Navigation aérienne 24,7 34,5 101,5 194,2
.Navigation maritime 25,7 10,5 10,6 1,0
.Autos, cycles&tract.,dt : 83,0 99,7 97,6 935,9 1.162,2 1.141,2 -2,1 -1,8
*Voitures de tourisme 30,0 34,2 35,9 416,2 479,3 513,6 5,0 7,2
*Châssis&carrosseries 22,0 26,8 27,0 211,7 257,7 251,0 0,7 -2,6
*Camions&camionnet. 15,6 20,3 17,8 204,2 297,7 255,2 -12,3 -14,3
*Véhicules de transport
en commun 0,7 0,9 1,0 6,7 10,1 10,9 11,1 7,9
*Tracteurs 5,4 6,6 5,9 39,5 51,8 50,4 -10,6 -2,7
Optiques&appa.scientif. 3,3 3,1 3,4 175,3 173,8 175,0 9,7 0,7
Cuivre et ouvrages 31,8 33,6 37,2 94,6 140,0 185,3 10,7 32,4
Aluminium& ouvrages 17,0 20,5 23,0 75,2 90,1 106,6 12,2 18,3
Outils et câbles électro-
mécaniques 9,9 10,5 8,5 142,2 159,5 140,1 -19,0 -12,2
Autres produits 174,1 168,3 194,9 15,8
Déficit 2.764,2 3.430,3 3.351,2 -2,3
Taux de couverture 25,6 24,1 26,7 2,6
(en %) points
Source : Institut national de la statistique
131
Les importations de tubes, tuyaux et accessoires ont connu, également, une
progression au taux de 49,5%, suite à la hausse des prix. Ces produits ont été achetés,
surtout, de l’Italie (22,3%), de la Chine (18,6%) et de la France (14,6%).

De même, les importations de cuivre et ouvrages se sont accrues en 2005 (10,7% en


volume et 32,4% en valeur), suite à la hausse des prix du cuivre sur le marché international
de l’ordre de 28% en dollar américain, en raison de la régression de la production dans les
principaux pays (Chili, Etats-Unis,…), la baisse des stocks et la fermeté de la demande,
notamment chinoise, indienne et américaine. Les principales sources d’approvisionnement
du pays ont été l’Allemagne (35%), la Belgique (26,2%), la France (17,4%) et l’Italie (14,6%).

Les voitures de tourisme, fournies principalement par la France (47,3%), l’Allemagne


(10,7%), la Turquie (10,5%) et l’Espagne (8,8%), ont enregistré, de leur côté, une
augmentation de leurs importations de 34,3 MDT ou 7,2%. Il en est de même des achats de
véhicules de transport en commun (10,9 MDT contre 10,1 MDT en 2004).

Une diminution a, par contre, été enregistrée au niveau des importations de fontes, fers
et aciers (-12,3%). Elle a touché, notamment, les achats auprès de la Libye (-61,5%) et de la
Turquie (-40,3%), celle-ci ayant représenté le premier fournisseur de la Tunisie en ce produit
avec une part du total de 28,2% suivie par l’Ukraine (25%).

Les importations de camions et camionnettes et de tracteurs ont, également, baissé,


soit respectivement de 42,5 MDT ou 14,3% et de 1,4 MDT ou 2,7%. Celles de pompes et
compresseurs et d’unités et machines à coudre ont aussi diminué de 25,1% et 31,2%,
respectivement.

Pour les industries électriques, l’importante contraction du déficit de 352,2 MDT ou 70,4%
et l’amélioration de 17,7 points de pourcentage du taux de couverture s’expliquent par une
progression des exportations à un rythme plus rapide que celui des importations, soit 27,4% et
3,1% contre 25,8% et 18,9% en 2004.

L’accroissement des exportations de ce secteur de 413,6 MDT a concerné presque


tous les produits et il s’explique à hauteur de 43,5% par l’augmentation des ventes de fils et
câbles électriques de 180 MDT ou 35,7%. Ces ventes ont été destinées, principalement, à
l’Allemagne (37,5%), la France (31,5%) et l’Italie (9,2%).

De même, les exportations ont progressé pour d’autres produits, à l’instar des
interrupteurs et disjoncteurs (22%), des circuits intégrés et micro-assemblages (50,9%), des
optiques et appareils scientifiques (132,7%) et du matériel informatique (77,2%).

Du côté des importations, l’augmentation qui s’est élevée à 61,4 MDT a été enregistrée
malgré une baisse des achats de plusieurs produits tels que les pièces et parties destinées
aux appareils électriques (-17,8%) et les fils et câbles électriques (-19,1%). La hausse a
touché, essentiellement, le matériel informatique (66,7 MDT ou 30,5%), principalement en
provenance de la France (31,2%), de la Chine (18,8%), de l’Irlande (9,5%) et de l’Allemagne
(7,2%), ainsi que les interrupteurs et disjoncteurs (11,3%), les appareils électriques pour la
téléphonie (50,1%) et les optiques et appareils scientifiques (23,3%).

132
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES
Variat.2005/2004
Désignation Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 1.198,2 1.507,2 1.920,8 27,4
Machines& appareils
électriques 60,3 72,6 94,0 1.145,5 1.429,5 1.785,2 29,5 24,9
dont :
.Fils et câbles élect. 28,2 34,1 46,3 414,5 504,4 684,4 35,8 35,7
.Interrupteurs&disjon. 7,3 7,6 9,5 273,6 316,5 386,1 25,0 22,0
.Transformateurs
électriques 8,3 8,4 9,2 154,9 165,6 164,7 9,5 -0,5
.Circuits intégrés et
micro-assemblages 1,4 1,7 2,2 66,0 79,5 120,0 29,4 50,9
.Parties destinées aux
appareils électriques 1,9 2,8 3,8 91,0 166,9 184,1 35,7 10,3
.Machines ayant
fonction propre 0,2 0,0 0,1 34,6 4,4 4,8 9,1
.Microphones et haut-
parleurs 4,7 4,5 4,1 46,9 44,0 47,5 -8,9 8,0
Matériel informatique 0,1 0,3 0,8 4,6 26,3 46,6 166,7 77,2
Réfrigérateurs et
congélateurs 1,0 0,7 2,1 4,9 3,7 8,3 200,0 124,3
Optiques&appareils
scientifiques 0,6 0,7 1,0 22,8 21,4 49,8 42,9 132,7
Autres produits 20,4 26,3 30,9 17,5
Importations 1.688,9 2.007,5 2.068,9 3,1
Machines&appareils
électriques 64,0 81,8 81,8 1.369,1 1.653,7 1.623,8 0,0 -1,8
dont :
.Parties destinées aux
appareils électriques 8,5 10,9 11,4 288,9 359,8 295,6 4,6 -17,8
.Interrupteurs et
disjoncteurs 9,7 12,0 12,2 222,1 303,4 337,6 1,7 11,3
.Transformateurs
électriques 6,9 8,4 10,3 80,9 81,1 90,5 22,6 11,6
.Fils&câbles électriq. 11,9 22,8 16,6 169,4 274,1 221,8 -27,2 -19,1
.Appareils d’émission
pour la radiodiffusion 1,9 1,3 1,2 195,3 234,2 210,7 -7,7 -10,0
.Appareils électriques
pour la téléphonie 0,9 0,7 0,8 80,7 54,5 81,8 14,3 50,1
.Machines ayant
fonction propre 0,4 0,1 0,2 36,7 7,6 6,4 100,0 -15,8
.Tableaux et armoi-
res de commande 0,6 0,7 0,8 24,4 31,1 29,4 14,3 -5,5
Matériel informatique 4,0 4,3 6,0 192,1 218,9 285,6 39,5 30,5
Optiques et appareils
scientifiques 1,3 1,4 1,9 77,1 80,4 99,1 35,7 23,3
Autres produits 50,6 54,5 60,4 10,8
Déficit 490,7 500,3 148,1 -70,4
Taux de couverture 70,9 75,1 92,8 17,7
(en %) points
Source : Institut national de la statistique

7) Autres industries manufacturières

Les autres industries manufacturières comprenant les industries chimiques autres que la
transformation du phosphate, celles des matériaux de construction, de la céramique et du verre
(IMCCV) et les industries diverses, ont connu, au cours de 2005, une accélération du rythme
d’accroissement des exportations qui est passé, d’une année de l’autre, de 13,8% à 21,8%. A
l’inverse, la progression des importations s’est ralentie pour revenir de 16,6% à 11,4%.

133
Cependant, le déficit commercial s’est élargi de 81,4 MDT ou 5,1%, pour se situer à
1.672 MDT. Quant au taux de couverture, il s’est amélioré de 3,6 points de pourcentage, en
passant à 41,2%.

S’agissant de la part du secteur dans le total des échanges commerciaux, elle s’est
légèrement accrue, passant de 8% à 8,6% pour les exportations et de 16% à 16,7% pour les
importations.

Pour sa part, la répartition des échanges par régime révèle que 53,3% des exportations
et 78,1% des importations ont été effectués sous le régime général, contre environ 50% et
81% en 2004.

Pour le secteur des industries des matériaux de construction, de la céramique et


du verre (IMCCV), les exportations se sont accrues de 24% contre 14,8% une année
auparavant, en relation avec la hausse de 22,1 MDT ou 41% des ventes de ciments,
orientées essentiellement vers la Libye (40,7%), l’Algérie (31,5%) et l’Italie (11,7%). Les
produits céramiques, dont les principaux marchés ont été la France (28,2%) et la Libye
(27,6%), ont aussi contribué à la progression des exportations (+10,3 MDT ou +12,4%), bien
que les quantités exportées aient diminué de 3,2%.

Concernant les importations de ce secteur, elles se sont inscrites en hausse de 14,2%


contre 15,2% en 2004, suite essentiellement à la décélération des achats de produits
céramiques (12,7% contre 15,8%) et de verre et ouvrages (4,5% contre 21,3%). Par contre,
les importations se sont accélérées pour certains produits, en particulier le kaolin et autres
argiles (41% contre 9,9%).

Au niveau des industries chimiques, les exportations ont connu, en 2005, une reprise
au taux de 46,9%, contre une légère régression de 0,8% l’année précédente, en relation
notamment avec l’évolution à un rythme soutenu des ventes de caoutchouc et ouvrages
(73,8% contre 7,6%), dont les principaux marchés ont été l’Italie (25,2%), la France (18,8%)
et le Maroc (18,5%). Les exportations d’huiles essentielles et parfumerie et de fluorure
d’aluminium ont, de leur côté, repris avec des augmentations respectives de 97,4% et
45,5%, contre des baisses de 22,4% et 14,9% en 2004.

Ces augmentations ont été légèrement atténuées, d’une part, par la diminution de 10,8%
des ventes de produits pharmaceutiques, contre un accroissement de 92,1% un an plus tôt, et,
d’autre part, par la quasi-stabilité des exportations de produits tannants et peintures, pour la
troisième année consécutive.

Les importations de produits chimiques, qui sont prépondérants (environ 59% du total
des achats de l’ensemble du secteur des autres industries manufacturières), se sont accrues
de 13,6% contre 12,4% une année auparavant, en liaison avec la décélération des achats de
produits pharmaceutiques (9,7% contre 13,3%), effectués principalement auprès de la
France (50,6%), de l’Italie (8,2%), de l’Allemagne et de la Suisse (6,5% chacune).

Pour les antibiotiques et autres produits associés, les importations ont augmenté de
13,8% contre 16,6% en 2004, suite à l’accroissement de 83,8% du volume acheté. La
France (22,6%), l’Italie (11,2%) et l’Allemagne (10,4%) ont constitué les principaux
fournisseurs de ces produits.

S’agissant, enfin, des industries manufacturières diverses, la progression des


exportations s’est ralentie revenant, d’une année à l’autre, de 26,7% à 3%, suite à la baisse
des ventes de liège et ouvrages (-34,3% contre 13,8% un an plus tôt) et de matières
134
plastiques et ouvrages (-2% contre 43%). En revanche, les exportations de meubles, articles
de literie et lustres ont connu une reprise de 8,6% contre une quasi-stagnation une année
auparavant.

Parallèlement, les importations se sont accrues à un rythme moins rapide que celui
enregistré en 2004, soit 7,4% contre 24,4%. C’est le cas, en particulier, des achats de
matières plastiques et ouvrages (17,7% contre 18,7%) qui ont été effectués en majeure
partie auprès de la France (25,8%), de l’Italie (19,5%) et de l’Arabie saoudite (9,6%).
BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Var.2005/2004
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2003 2004 2005 2003 2004 2005 Quantité Valeur
Exportations 843,8 960,4 1.169,5 21,8
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 153,6 176,4 218,8 24,0
.Ciments 831,5 978,2 1.218,7 50,2 53,9 76,0 24,6 41,0
.Produits céramiques 133,0 187,5 181,5 66,9 82,9 93,2 -3,2 12,4
Industries chimiques, dont : 328,6 326,0 479,0 46,9
.Tripolyphosphate de soude
(TPPS) 101,4 106,7 128,4 55,2 58,3 90,2 20,3 54,7
.Huiles essentielles&parfum. 3,6 4,2 6,1 44,6 34,6 68,3 45,2 97,4
.Fluorure d’aluminium 44,3 35,2 48,4 39,0 33,2 48,3 37,5 45,5
.Caoutchouc et ouvrages 12,1 11,3 17,3 49,7 53,5 93,0 53,1 73,8
.Produits tannants&peintures 35,5 37,8 31,0 28,9 28,7 28,0 -18,0 -2,4
.Savons&produits d’entretien 20,5 19,0 19,3 21,8 22,6 24,3 1,6 7,5
.Produits pharmaceutiques 0,5 0,9 0,9 10,1 19,4 17,3 0,0 -10,8
Industries manufacturières
diverses, dont : 361,6 458,0 471,7 3,0
.Matières plast.& ouvrages 29,3 31,4 42,4 116,2 166,2 162,8 35,0 -2,0
.Jouets, jeux et art.de sport 1,2 1,1 1,3 19,8 23,7 27,2 18,2 14,8
.Meubles, art.de literie&lustres 6,5 5,7 6,3 26,8 26,6 28,9 10,5 8,6
.Liège et ouvrages 7,5 10,0 14,1 25,4 28,9 19,0 41,0 -34,3
Importations 2.188,1 2.551,0 2.841,5 11,4
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 132,5 152,6 174,3 14,2
.Produits céramiques 43,1 44,8 41,2 27,8 32,2 36,3 -8,0 12,7
.Verres et ouvrages 45,6 53,1 51,8 47,9 58,1 60,7 -2,4 4,5
.Ciments 5,7 7,1 94,5 1,4 1,9 8,3 1.231,0 336,8
.Kaolin et autres argiles 119,5 109,9 158,9 13,1 14,4 20,3 44,6 41,0
.Marbre 78,0 76,6 77,8 8,0 7,6 7,6 1,6 0,0
Industries chimiques, dont : 1.316,1 1.478,8 1.679,6 13,6
.Produits pharmaceutiques 4,8 4,7 6,3 272,1 308,4 338,4 34,0 9,7
.Produits chimiq.(antibiotiques
et autres) 56,0 52,6 96,7 145,5 169,7 193,1 83,8 13,8
.Produits chimiq. divers
(insecticides & autres) 83,4 41,3 48,4 118,0 131,6 154,5 17,2 17,4
.Caoutchouc et ouvrages 18,3 20,2 18,7 92,3 101,8 105,3 -7,4 3,4
.Prod. tannants et peintures 41,0 41,8 38,9 93,8 98,9 106,6 -6,9 7,8
.Huiles essentielles
et parfumerie 4,5 5,3 5,1 52,0 56,0 63,3 -3,8 13,0
.Savons&produits d’entretien 18,1 20,0 22,6 36,3 43,6 55,9 13,0 28,2
Industries manufacturières
diverses, dont : 739,5 919,6 987,6 7,4
.Matières plast. & ouvrages 286,0 288,8 290,1 583,9 693,1 815,8 0,5 17,7
Déficit 1.344,3 1.590,6 1.672,0 5,1
Taux de couverture (en %) 38,6 37,6 41,2 3,6
points
Source : Institut national de la statistique

135
III - EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME

A l’instar de l’année précédente, les échanges commerciaux ont dégagé, au cours de


2005, une consolidation de l’excédent commercial traditionnel au niveau du régime offshore,
tandis que le déficit de la balance du régime général a connu une baisse, après une forte
hausse une année auparavant. S’agissant du taux de couverture, il a continué à s’améliorer
pour les deux régimes.

1) Régime général

Aussi bien les exportations que les importations réalisées sous le régime général ont
progressé à un rythme moins rapide que celui enregistré en 2004, soit 19,8% et 7,3%
respectivement contre 31,6% et 18,1%. Il en est résulté une légère réduction du déficit
commercial de 48,7 MDT ou 0,8%, contre un élargissement de 634,6 MDT ou 10,8% une
année auparavant et, par conséquent, une augmentation du taux de couverture de
4,6 points de pourcentage.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME GENERAL (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Exportations FOB 3.179,7 4.183,2 5.009,7 31,6% 19,8%
Importations CAF 9.030,9 10.669,0 11.446,8 18,1% 7,3%
Déficit 5.851,2 6.485,8 6.437,1 634,6 MDT -48,7 MDT
Taux de couverture (en %) 35,2 39,2 43,8 4 points 4,6 points
Source : Institut national de la statistique

Le ralentissement du rythme des exportations, enregistré malgré l’accélération des


ventes des secteurs de l’énergie (52,7% contre 11,5% en 2004), des autres industries
manufacturières (29,1% contre 10,6%) et des industries mécaniques et électriques (26,6%
contre 3,2%), s’explique, surtout, par la baisse au niveau des exportations du secteur de
l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires (-7,2% contre 104,8%), en relation
avec le fléchissement des ventes d’huile d’olive, après une année de réalisations records.

Il y a lieu d’ajouter la décélération des exportations des secteurs des mines,


phosphates et dérivés (10,2% contre 26,1% l’année précédente) et du textile et habillement
(0,8% contre 26,1%).

Quant à la baisse du rythme des importations, elle est due à la régression des achats
des industries mécaniques et électriques (-1,6% contre 19,2%) et au ralentissement du
rythme d’accroissement des importations d’autres secteurs, en particulier l’agriculture et
pêche et les industries agro-alimentaires (2,7% contre 22,4%) et le secteur du textile et
habillement (0,8% contre 11,5%). En revanche, les importations de produits énergétiques ont
connu une accélération de leur augmentation (36,8% contre 13,9% en 2004).

Encore faut-il noter que les échanges commerciaux des secteurs de l’énergie et des
mines, phosphates et dérivés ont continué à être effectués en totalité sous le régime général,
aussi bien à l’exportation qu’à l’importation.

Par ailleurs, les ventes réalisées dans le cadre de ce régime sont passées de 34,7% du
total des exportations de la Tunisie en 2004 à près de 37% en 2005, contre une part
stationnaire aux environs de 67% pour les importations.

136
2) Régime offshore

Les exportations et les importations sous ce régime se sont accrues, respectivement,


de 9,2% et 6,9% en 2005 contre 9,9% et 5,7% l’an précédent, d’où un accroissement de
l’excédent commercial de 362,9 MDT ou 14,1% et une amélioration du taux de couverture de
3,3 points de pourcentage.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME OFFSHORE (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Exportations FOB 7.162,9 7.871,7 8.598,0 9,9% 9,2%
Importations CAF 5.008,0 5.291,3 5.654,7 5,7% 6,9%
Excédent 2.154,9 2.580,4 2.943,3 425,5 MDT 362,9 MDT
Taux de couverture (en %) 143,0 148,8 152,1 5,8 points 3,3 points
Source : Institut national de la statistique

Les ventes du secteur de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires ont


connu une importante reprise de 125,9%, contre une baisse de 7,8% en 2004, de même que
celles de cuirs et chaussures (10,8% contre 0,9%). Pour leur part, les exportations des
industries mécaniques et électriques ont progressé à un rythme légèrement moins rapide
que celui de 2004 (20,2% contre 23,8%), alors que celles du secteur du textile et habillement
ont baissé de 0,9% contre un accroissement de 5%.

Concernant la légère accélération des achats, elle a touché, notamment, le secteur de


l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires (36,1% contre 11,1% un an plus tôt)
et celui des autres industries manufacturières (27,2% contre 10,4%). Par contre, les
importations ont légèrement diminué pour le secteur du textile et habillement (-1,3% contre
0,5% l’an passé) et connu un ralentissement pour les industries mécaniques et électriques
(11,8% contre 25,7%).

Les parts des exportations et des importations de la Tunisie réalisées sous le régime
offshore se sont élevées à environ 63% et 33% du total, respectivement, contre 65% et 33%
en 2004.

Les échanges du secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures et ceux


des industries mécaniques et électriques, regroupés, ont représenté 90% des exportations et
près de 85% des importations effectuées dans le cadre du régime offshore.

IV - REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La répartition géographique des échanges commerciaux de la Tunisie est demeurée


caractérisée par leur forte concentration sur l’Europe, suivie par l’Afrique, surtout les pays de
l’UMA, l’Asie et l’Amérique.

1) Echanges commerciaux avec l’Europe

Les exportations tunisiennes réalisées sur l’Europe ont connu, en 2005, un


accroissement de 8,8% pour passer à 11.128,5 MDT, soit 81,8% des exportations totales.
Il en est de même des importations qui ont augmenté de 6,7 % en atteignant 13.291,6 MDT,
niveau représentant 77,7% des importations globales du pays. Il en est résulté une
contraction du déficit commercial de la Tunisie de 72,2 MDT ou 3,2% et une amélioration du
taux de couverture de 1,6 point de pourcentage (83,7% contre 82,1% en 2004).

Premier partenaire commercial du pays, l’Union européenne a accaparé 80% des


exportations et fourni 69 % des importations, contre 83,3 % et 69,3% l’année précédente.
137
Quant au déficit commercial, il a reculé de 110,2 MDT ou 10,7%, suite à une augmentation
des exportations à un rythme plus rapide que celui des importations (844,8 MDT ou 8,4%
contre 734,6 MDT ou 6,6%). Ces échanges ont été réalisés, principalement, avec les pays
de la Zone Euro, notamment la France, l’Italie et l’Allemagne.
ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS
Exportations Importations Soldes
Groupe
En MDT Part en % En MDT Part en % En MDT
de pays
2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005
Europe 10226,2 11128,5 84,8 81,8 12461,5 13291,6 78,1 77,7 -2235,3 -2163,1
UE dont : 10040,7 10885,5 83,3 80,0 11066,2 11800,8 69,3 69,0 -1025,5 -915,3
Zone Euro dt : 9603,4 10405,6 79,7 76,5 10290,3 11044,8 64,5 64,6 -686,9 -639,2
France 3986,7 4474,8 33,1 32,9 3971,9 4013,7 24,9 23,5 14,8 461,1
Italie 3051,4 3260,6 25,3 24,0 3011,1 3578,7 18,9 20,9 40,3 -318,1
Allemagne 1105,2 1148,2 9,2 8,4 1339,4 1408,5 8,4 8,2 -234,2 -260,3
Espagne 729,5 747,0 6,1 5,5 839,1 879,3 5,3 5,1 -109,5 -132,3
Belgique 358,9 373,8 3,0 2,7 445,0 449,4 2,8 2,6 -86,1 -75,6
Royaume-Uni 346,6 362,2 2,9 2,7 345,5 376,5 2,2 2,2 1,1 -14,3
Suède 34,3 46,8 0,3 0,3 226,5 130,7 1,4 0,8 -192,2 -83,9
10 nouveaux pays 49,6 65,1 0,4 0,5 166,5 208,1 1,0 1,2 -116,9 -143,0
AELE dont : 54,6 70,0 0,4 0,5 182,5 192,0 1,2 1,1 -127,9 -122,0
Norvège 4,7 6,2 0,0 0,0 6,3 6,4 0,0 0,0 - 1,6 - 0,2
Suisse 49,0 62,6 0,4 0,5 175,8 185,3 1,1 1,1 -126,8 -122,7
Autres pays
européens dt : 130,9 173,0 1,1 1,3 1212,8 1298,8 7,6 7,6 -1081,9 -1125,8
Russie 6,5 12,9 0,1 0,1 486,1 487,1 3,0 2,8 -479,6 -474,2
Turquie 107,4 138,3 0,9 1,0 400,9 386,2 2,5 2,3 -293,5 -247,9
Ukraine 0,7 0,6 0,0 0,0 226,5 287,0 1,4 1,7 -225,8 -286,4
Afrique dont : 820,8 1232,3 6,8 9,1 957,5 1091,9 6,0 6,4 -136,7 140,4
Pays arabes dt: 712,2 1066,1 5,9 7,8 891,1 1016,5 5,6 5,9 -178,9 49,6
- UMA dont : 669,4 1001,3 5,6 7,4 800,6 917,4 5,0 5,4 -131,2 83,9
.Algérie 135,6 237,2 1,1 1,7 194,4 175,7 1,2 1,0 -58,8 61,5
.Libye 432,6 613,0 3,6 4,5 526,9 661,9 3,3 3,9 -94,3 -48,9
.Maroc 92,4 141,9 0,8 1,0 78,1 77,9 0,5 0,5 14,3 64,0
- Egypte 38,8 62,3 0,3 0,5 77,9 89,0 0,5 0,5 -39,1 -26,7
Amérique 257,6 229,4 2,1 1,7 954,5 883,8 6,0 5,2 -696,9 -654,4
ALENA dont : 155,0 92,0 1,3 0,7 505,4 477,2 3,2 2,8 -350,4 -385,2
USA 143,5 77,4 1,2 0,6 445,7 424,7 2,8 2,5 -302,2 -347,3
Canada 10,4 12,7 0,1 0,1 52,3 37,5 0,3 0,2 -41,9 -24,8
Amérique latine 102,6 137,4 0,8 1,0 449,1 406,6 2,8 2,4 -346,5 -269,2
dont :
Brésil 81,0 62,0 0,7 0,5 195,0 198,1 1,2 1,2 -114,0 -136,1
Argentine 13,6 4,6 0,1 0,0 202,5 179,1 1,3 1,0 -188,9 -174,5
Equateur 0,0 0,0 0,0 0,0 16,8 6,0 0,1 0,0 -16,8 -6,0
Cuba 0,0 0,0 0,0 0,0 7,2 0,2 0,0 0,0 - 7,2 - 0,2
Asie 377,2 509,8 3,2 3,7 1496,4 1674,4 9,4 9,8 -1119,2 -1164,6
Pays arabes dt: 103,0 144,0 0,9 1,0 246,2 315,6 1,6 1,8 -143,2 -171,6
- CCG dont : 50,8 104,3 0,4 0,8 207,1 241,1 1,3 1,4 -156,3 -136,8
.Arabie
saoudite 29,8 66,0 0,2 0,5 141,0 140,1 0,9 0,8 -111,2 -74,1
- Irak 34,2 7,9 0,3 0,1 3,3 0,1 0,0 0,0 30,9 7,8
- Syrie 6,4 10,7 0,1 0,1 16,2 46,2 0,1 0,3 - 9,8 - 35,5
Autres pays
asiatiques dt: 274,2 365,8 2,3 2,7 1250,2 1358,8 7,8 8,0 -976,0 -993,0
Chine 31,8 23,2 0,3 0,2 362,5 494,6 2,3 2,9 -330,7 -471,4
Japon 28,0 28,9 0,2 0,2 317,6 276,4 2,0 1,6 -289,6 -247,5
Inde 106,9 126,7 0,9 0,9 136,2 133,7 0,9 0,8 -29,3 -7,0
Indonésie 2,5 15,3 0,0 0,1 18,2 26,4 0,1 0,2 -15,7 -11,1
Hong Kong 5,4 9,0 0,0 0,1 27,4 21,2 0,2 0,1 -22,0 -12,2
Autres pays 373,1 507,7 3,1 3,7 90,4 159,8 0,5 0,9 282,7 347,9
TOTAL 12054,9 13607,7 100,0 100,0 15960,3 17101,5 100,0 100,0 -3905,4 -3493,8
Source : Institut national de la statistique

138
Quant aux échanges avec les dix nouveaux pays ayant intégré l’Union européenne le
1er mai 2004, ils sont demeurés faibles avec des parts ne dépassant pas 0,5% des
exportations totales et 1,2% des importations.

Sur le plan bilatéral, l’excédent commercial avec la France, enregistré pour la première fois
en 2004, s’est consolidé de 446,3 MDT en 2005, pour passer à 461,1 MDT, suite à
l’accroissement des exportations de 488,1 MDT ou 12,2% qui a concerné, principalement, les
produits pétroliers raffinés, les machines et appareils mécaniques et électriques, les autos,
cycles et tracteurs, ainsi que les fontes, fers, aciers et ouvrages. Les importations auprès de ce
pays n’ont, par contre, augmenté, d’une année à l’autre, que de 41,8 MDT ou 1,1%.

Quant aux échanges commerciaux avec l’Italie, ils se sont soldés par un déficit de
318,1 MDT contre un excédent de 40,3 MDT une année auparavant, en rapport avec la
hausse des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations (567,6 MDT ou
18,9% contre 209,2 MDT ou 6,9%). L’accroissement des achats a intéressé, surtout, les
produits pétroliers raffinés, les matières plastiques et ouvrages, le coton et les autos, cycles
et tracteurs.

Au niveau du commerce extérieur avec l’Allemagne, les exportations ont augmenté de


43 MDT ou 3,9%, évolution qui a intéressé, essentiellement, les machines et appareils
électriques, alors que l’accroissement des importations a été de 69,1 MDT ou 5,2%
(notamment l’huile de soja et le cuivre et ouvrages), d’où un élargissement de 26,1 MDT ou
11,1% du déficit commercial qui s’est élevé à 260,3 MDT.

Avec l’Association européenne de libre-échange (AELE), plus particulièrement la


Suisse et la Norvège, la progression des exportations et des importations de 28,2% et 5,2%,
respectivement, s’est traduite par une baisse du déficit commercial de 5,9 MDT ou 4,6%. En
dépit de cette évolution, la part des échanges avec ce groupe de pays est demeurée faible,
soit 0,5% du total des exportations de la Tunisie et 1,1% de celui des importations.

La Suisse est restée le principal partenaire commercial de la Tunisie au sein de l’AELE.


Les exportations à sa destination se sont accrues de 27,8% suite, surtout, à l’augmentation
des ventes de produits pétroliers raffinés, alors que les importations, largement plus élevées,
ont progressé de 5,4% et porté, pour l’essentiel, sur les produits pharmaceutiques. Le solde
déficitaire s’est, ainsi, légèrement contracté de 4,1 MDT ou 3,2%.

Quant aux échanges avec les autres pays européens, notamment la Russie, la Turquie
et l’Ukraine, ils ont représenté 1,3% des exportations totales de la Tunisie et 7,6% des
importations.

Avec la Russie dont la part dans les importations tunisiennes a été de 2,8% contre
0,1% seulement au niveau des exportations, les achats sont restés presque stables,
atteignant environ 487 MDT, alors que le montant des ventes a doublé passant de 6,5 MDT
à 12,9 MDT, d’où une réduction du déficit de 5,4 MDT ou 1,1%.

Concernant la Turquie, qui a conclu en 2004 avec la Tunisie un accord d’association pour
l’établissement d’une zone de libre-échange, elle a absorbé 1% des exportations du pays et a
fourni 2,3% des importations totales. En particulier, la hausse de 28,8% des ventes a intéressé
les engrais chimiques. Aussi, et compte tenu d’une baisse des importations de 14,7 MDT ou
3,7%, le déficit commercial avec ce pays s’est contracté de 45,6 MDT ou 15,5%.

139
2) Echanges commerciaux avec l’Afrique

La balance commerciale avec l’Afrique s’est soldée en 2005 par un excédent de


140,4 MDT après avoir enregistré un déficit de 136,7 MDT en 2004, résultat lié,
essentiellement, à la progression de 411,5 MDT ou 50,1% des ventes qui se sont élevées à
1.232,3 MDT. Les importations en provenance de ce continent se sont accrues, de leur côté,
de 134,4 MDT ou 14%, pour atteindre 1.091,9 MDT.

Les ventes sur le continent africain ont représenté 9,1% des exportations totales, alors
que la part des importations s’est située à 6,4% des achats globaux du pays, contre 6,8% et
6% respectivement une année auparavant, étant signalé que ces échanges ont continué à
être réalisés, essentiellement, avec les pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). La part de
ces pays dans le total des exportations et celui des importations de la Tunisie s’est accrue
passant, d’une année à l’autre, de 5,6% à 7,4% et de 5% à 5,4%, respectivement.

L’augmentation des exportations sur les pays de l’UMA à un rythme plus rapide que
celui des importations, soit 331,9 MDT ou 49,6% contre 116,8 MDT ou 14,6%, a permis de
dégager un excédent commercial de 83,9 MDT contre un déficit de 131,2 MDT en 2004.

L’accroissement des exportations trouve son origine, principalement, dans la hausse


de 180,4 MDT ou 41,7% des ventes sur la Libye, liée à la Tunisie depuis 2002 par un accord
instituant une zone de libre-échange. Les produits concernés par la progression des ventes
ont été, notamment, les huiles de graisse, le chocolat, certaines préparations alimentaires,
les produits de la minoterie et le ciment.

Pour leur part, les exportations à destination de l’Algérie se sont accrues de 101,6 MDT
ou 74,9%, suite surtout à l’augmentation des ventes de produits pétroliers raffinés, de fontes,
fers, aciers et ouvrages, d’appareils scientifiques et de produits relevant de la rubrique
« autos, cycles et tracteurs ».

Les ventes sur le Maroc ont aussi progressé, soit de 49,5 MDT ou 53,6%, évolution qui
a concerné, essentiellement, les fontes, fers, aciers et ouvrages, les dattes, le tripoly-
phosphate de soude (TPPS) et les papiers, cartons et ouvrages, sachant que la Tunisie et le
Maroc ont conclu, en1999, un accord bilatéral relatif à la mise en place d’une zone de libre-
échange.

L’accroissement des importations à partir des pays de l’UMA s’explique par l’augmentation
des achats auprès de la Libye (135 MDT ou 25,6%), principalement de pétrole brut, alors que les
importations en provenance de l’Algérie, qui ont concerné notamment le gaz naturel, ont baissé de
9,6%. Quant aux achats à partir du Maroc, ils se sont stabilisés aux environs de 78 MDT.

Les échanges commerciaux avec l’Egypte, qui a conclu avec la Tunisie en 1999 un
accord bilatéral pour la mise en place d’une zone de libre-échange, ont connu une hausse
des exportations de 60,6%, portant notamment sur le TPPS. Il en est de même des
importations qui se sont accrues de 14,2%, surtout en ce qui concerne les machines et
appareils mécaniques et le ciment. Il en est résulté une baisse du déficit commercial de
12,4 MDT ou 31,7 % pour se situer à 26,7 MDT.

Avec les pays de l’Afrique subsaharienne, les échanges commerciaux sont demeurés
faibles, soit 1,2% des exportations totales de la Tunisie et 0,4% des importations, malgré
l’accroissement des ventes et des achats de 53% et 13,6%, respectivement. Le Sénégal, la
Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso et le Mali représentent les principaux
partenaires de la Tunisie dans cette région.
140
3) Echanges commerciaux avec l’Amérique

Le déficit commercial avec le continent américain s’est contracté de 42,5 MDT ou 6,1%
en 2005, suite à une baisse des importations (-70,7 MDT ou -7,4%) plus accentuée que celle
des exportations (-28,2 MDT ou -10,9%).

La part de l’Amérique dans le total des exportations et celui des importations est
revenue, respectivement, de 2,1% à 1,7% et de 6% à 5,2%.

Les flux commerciaux avec les pays de l’ALENA, dont principalement les Etats-Unis
(USA), ont représenté environ 51% des échanges avec le continent américain. La baisse des
exportations à destination des USA à un rythme plus accentué que celui des importations
(-66,1 MDT ou -46,1% contre -21 MDT ou -4,7%) a provoqué un élargissement du déficit
commercial avec ce pays de 45,1 MDT ou 14,9% pour atteindre 347,3 MDT.

Les exportations sur le Brésil, second partenaire commercial de la Tunisie en


Amérique, ont diminué de 19 MDT ou 23,5%. Les importations ont, par contre, augmenté de
3,1 MDT ou 1,6%, entraînant un accroissement du déficit commercial de 22,1 MDT ou 19,4%
en se situant à 136,1 MDT.

Avec l’Argentine, les ventes et les achats ont baissé, respectivement, de 9 MDT ou
66,2% et de 23,4 MDT ou 11,6%, ce qui s’est traduit par une réduction du déficit commercial
de 14,4 MDT ou 7,6% pour revenir à 174,5 MDT.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ECHANGES COMMERCIAUX AU COURS DE 2005

EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Italie
France 20 ,9%
Italie
32,9% France
24,0 %
23,5% Allemagne
8,2%

Autres
Allemagne pays de
8,4% l'UE
Reste du 16,4%
monde Reste du
Autres monde
8,9% Asie Amérique
pays de 10,6%
3,7% UMA Asie
l'UE UMA 5,2%
7,4% 9,8%
14,7% 5,4%

4) Echanges commerciaux avec l’Asie

Les échanges commerciaux avec le continent asiatique se sont caractérisés par un


accroissement des exportations et des importations de 35,2% et 11,9%, respectivement.
Cependant, le déficit commercial s’est élargi de 45,4 MDT ou 4,1%, pour atteindre
1.164,6 MDT.

La part de l’Asie dans les échanges globaux de la Tunisie s’est consolidée de 0,4 point
de pourcentage pour les importations et de 0,5 point pour les exportations, s’élevant
respectivement à 3,7% et 9,8%.
141
Avec les pays arabes d’Asie, la hausse de 41 MDT ou 39,8% des exportations trouve son
origine à hauteur de 88,3% dans la progression des exportations à destination de l’Arabie
saoudite, qui a intéressé principalement le TPPS, l’acide phosphorique et les machines et
appareils mécaniques. Quant à l’augmentation de 28,2% des importations à partir de ce groupe
de pays, elle s’explique par l’accroissement des achats auprès des Emirats arabes unis
(35,1 MDT) et de la Syrie (30 MDT), ce dernier pays ayant conclu avec la Tunisie en 2002 un
accord bilatéral portant établissement d’une zone de libre-échange.

Pour les autres pays asiatiques, l’accroissement des exportations a concerné,


notamment, l’Inde (19,8 MDT ou 18,5%). Les ventes ont porté, pour leur quasi-totalité, sur
l’acide phosphorique, sachant que ce pays a absorbé en 2005 près de la moitié des
quantités globales de ce produit exportées par la Tunisie.

Par ailleurs, les achats auprès de la Chine, qui ont représenté 2,9% des importations
totales contre 2,3% en 2004, ont augmenté de 132,1 MDT ou 36,4%. Ils ont porté, surtout,
sur les machines et appareils mécaniques et électriques, les matières plastiques et le
matériel roulant.

142
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS

Pour la deuxième année consécutive, la balance générale des paiements s’est soldée
par un excédent appréciable qui s’est élevé à 1.216 MDT en 2005 contre 1.213 MDT une
année auparavant.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
A - Paiements courants -1.209 -1.060 -941 -686 -393
Déficit courant/PIB (en%) 4,2 3,5 2,9 2,0 1,1
- Marchandises (FOB) -3.408 -3.019 -2.924 -3.027 -2.553
- Services 2.138 1.750 1.707 2.048 2.364
- Revenus de facteurs - 49 105 182 151 -365
- Transferts courants 110 104 94 142 161
B - Compte de capital et d’opérations
financières 1.618 1.291 1.467 1.930 1.640
dont :
- Opérations en capital 76 108 76 134 165
- Participations 629 1.133 713 767 940
- Prêts-emprunts à moyen et long termes 1.319 1.108 1.055 1.217 385
C - Opérations d’ajustement (flux nets) - 32 - 31 - 30 - 31 - 31
Solde général 377 200 496 1.213 1.216

PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

(EN MDT) 2003


2000
1500 2004
1000 2005
500
0
-500
-1000
-1500
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières

C’est que l’allègement poursuivi du déficit courant, sous l’effet conjugué de la


contraction du déficit commercial et de la consolidation de l’excédent de la balance des
services, a permis de compenser et au-delà le repli du solde traditionnellement positif de la
balance du compte capital et des opérations financières. Celui-ci s’est toutefois maintenu à
un niveau élevé, permettant à la fois de financer le déficit courant et de conforter les
réserves de change du pays.

143
En conséquence, les avoirs nets en devises ont enregistré une nette progression pour
atteindre 5.872 MDT ou 124 jours d’importation au terme de l’année 2005, contre
4.733 MDT et 107 jours à la fin de 2004.

L’amélioration du niveau des avoirs nets en devises témoigne de la solidité du secteur


extérieur et constitue l’un des préalables pour poursuivre, dans les meilleures conditions,
l’ouverture progressive et séquentielle du compte capital en vue de la réalisation de la
convertibilité totale du dinar.

Plusieurs facteurs ont contribué à la réalisation des résultats positifs affichés par le
secteur extérieur en 2005.

En premier lieu, la consolidation de l’activité des services illustrée par l’augmentation


des flux en devises générés par les secteurs du tourisme et du transport aérien a davantage
augmenté les recettes des services et conforté son excédent.

Parallèlement, les exportations de biens ont continué à progresser à un rythme


soutenu, bien qu’en deçà de celui enregistré l’année précédente et ce, malgré une
conjoncture internationale défavorable marquée, notamment, par la décélération de la
croissance dans les principaux pays partenaires et le ralentissement des échanges
mondiaux de biens.

L’effort à l’exportation adopté dans le cadre d’une politique commerciale basée sur la
diversification des produits exportés et la recherche permanente de nouveaux débouchés a,
ainsi, permis de faire face aux effets défavorables susceptibles d’affecter la balance
commerciale induits, en particulier, par le démantèlement total des accords multifibres en
janvier 2005 et la flambée des cours du pétrole qui ont atteint leur plus haut niveau au mois
d’août de la même année en se situant à 70 dollars le baril.

La politique de change flexible a, par ailleurs, permis de préserver la compétitivité du


produit tunisien à l’étranger.

Dans ce contexte, le déficit commercial a été réduit de plus de 10% par rapport à son
niveau de 2004, tandis que le taux de couverture des importations par les exportations a
enregistré une nette amélioration atteignant un nouveau palier à environ 80%.

Des signes positifs sont également relevés au niveau de la balance du compte capital
et des opérations financières malgré la baisse de son solde excédentaire par rapport au
niveau enregistré l’année précédente.

En effet et contrairement à toutes les autres formes de financement extérieur,


l’investissement direct étranger a continué à progresser avec des flux qui ont dépassé le
cap de 1.000 MDT pour représenter 28,8% du total contre 19,2% en 2004 et 22,3% en
2003. Cette évolution témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le site
tunisien situation conforme aux objectifs fixés en matière de financement extérieur visant à
favoriser la mobilisation de ressources extérieures sous cette forme, au vu des nombreux
avantages qu’elle procure au pays et, surtout, comme substitut au recours à l’endettement
extérieur, afin d’alléger le poids de la dette et améliorer ses paramètres.

144
Sur un autre plan et grâce à un rating pays favorable, la Banque Centrale a effectué,
au nom de l’Etat, une nouvelle sortie sur le marché financier international pour la
mobilisation d’une enveloppe de 400 millions d’euros assortie d’une maturité de 15 ans et
d’un taux d’intérêt annuel de 4,5%.

I – TRANSACTIONS COURANTES

La balance des transactions courantes s’est soldée par un déficit de 393 MDT en
2005, enregistrant ainsi un allègement de 42,7% ou 293 MDT par rapport à celui dégagé en
2004 et ce, en dépit des nouvelles mesures d’assouplissement de la réglementation des
changes et la poursuite du processus de démantèlement des tarifs douaniers entamé
depuis 1995 dans le cadre de l’accord de l’association avec l’Union européenne. Rapporté
au PIB, ce déficit est revenu, d’une année à l’autre, de 2% à 1,1%, soit son niveau le plus
bas depuis 1989.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 15.325 15.307 15.960 18.666 20.949
Variations annuelles (en %) 17,0 -0,1 4,3 17,0 12,2
Dépenses (en MDT) 16.534 16.367 16.901 19.352 21.342
Variations annuelles (en %) 16,3 - 1,0 3,2 14,5 10,3
Solde -1.209 - 1.060 -941 -686 -393

L’allègement du solde déficitaire des paiements courants est attribuable à l’effet


conjugué de la contraction du déficit des échanges de biens qui, exprimé FOB-FOB, s’est
situé à 2.553 MDT en 2005 contre 3.027 MDT une année auparavant et à la consolidation
de l’excédent de la balance des services de 316 MDT pour atteindre 2.364 MDT. La balance
des revenus de facteurs s’est, de son coté, soldée par un déficit après avoir dégagé des
excédents au cours des trois années précédentes.

TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES


ET DU P.I.B AUX PRIX COURANTS

En %

20

15

10

-5
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

PIB Exportations de biens et services

145
A – ECHANGES COMMERCIAUX

En s’élevant à 3.494 MDT en 2005, le déficit commercial, exprimé FOB-CAF, s’est


contracté de 411 MDT ou 10,5% par rapport à celui dégagé en 2004. Cette baisse est
attribuable à l’accroissement des exportations à un rythme plus soutenu que celui des
importations, évolutions qui ont, par ailleurs, permis d’améliorer le taux de couverture de
4,1 points de pourcentage pour se situer à 79,6%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Exportations FOB (en MDT) 9.536 9.749 10.343 12.055 13.608
Variations annuelles (en %) 19,1 2,2 6,1 16,6 12,9
Importations CAF (en MDT) 13.697 13.511 14.039 15.960 17.102
Variations annuelles (en %) 16,7 - 1,4 3,9 13,7 7,2
Solde - 4.161 - 3.762 - 3.696 - 3.905 -3.494
Source : Institut national de la statistique

S’agissant des exportations, elles ont atteint 13.608 MDT contre 12.055 MDT en 2004,
soit une progression de 12,9% contre 16,6% enregistrée l’année précédente. La
décélération ainsi relevée s’explique par les légères baisses accusées par les ventes de
produits alimentaires et celles d’articles textiles et d’habillement, tandis que les expéditions
des autres catégories de produits ont continué à augmenter à des taux plus ou moins
soutenus, en comparaison avec ceux enregistrés une année auparavant.

Quant aux importations, elles n’ont progressé que de 7,2% pour s’élever à
17.102 MDT en 2005 contre 13,7% et 15.960 MDT en 2004. La décélération a concerné
toutes les catégories de produits, en dehors des produits énergétiques dont les achats à
l’étranger ont continué à progresser à un rythme accéléré, sous l’effet de la forte hausse des
cours mondiaux sachant que, quantitativement, elles ont enregistré un léger repli.

L’analyse de l’évolution du solde des échanges commerciaux par groupe de produits


permet de constater que l’allègement du déficit global a résulté, essentiellement, de l’effet
conjugué de la consolidation de l’excédent de la balance des biens de consommation et de
la contraction des déficits de la balance des biens d’équipement et de celle des matières
premières et demi-produits.

Le solde déficitaire de la balance des matières premières et demi-produits s’est, en


effet, inscrit en baisse de 158 MDT en 2005 en se situant à 1.727 MDT, résultat qui s’est,
par ailleurs, traduit par une amélioration du taux de couverture passé, d’une année à l’autre,
de 61,6% à 66,7%. La décélération des importations, qui n’ont progressé que de 5,7% pour
atteindre 5.191 MDT contre 20,2% et 4.913 MDT en 2004, s’est accompagnée par un
accroissement plus soutenu des exportations qui sont passées, d’une année à l’autre, de
3.028 MDT à 3.464 MDT, soit un taux de progression de 14,4% contre 20,1% en 2004.

Les ventes de matières premières et demi-produits ont ainsi continué à évoluer


rapidement bien qu’en deçà du rythme enregistré l’année précédente et ce, à cause d’une
demande étrangère moins soutenue, tandis que les achats ont accusé une forte
décélération portant la marque, notamment, du ralentissement de l’activité industrielle qui
n’a progressé que de 2,5% en 2005 contre 4,7% une année auparavant.

146
La balance des biens d’équipement a, également, enregistré un allègement de son
déficit de 56 MDT par rapport à celui dégagé en 2004 pour se situer à 2.251 MDT. La
décélération des importations qui n’ont progressé que de 3,8% pour atteindre 3.436 MDT
contre 15,5% et 3.309 MDT en 2004 contraste avec l’accélération des exportations qui, en
s’élevant à 1.185 MDT en 2005 contre 1.002 MDT une année auparavant, ont préservé un
taux de progression soutenu, soit 18,3% contre 16,8% en 2004.

Les ventes de biens d’équipement qui ont pratiquement doublé au bout de cinq ans
ont atteint un nouveau palier permettant d’améliorer en permanence le taux de couverture
de ce groupe de produits, passé de 30,3% en 2004 à 34,5% en 2005 et de conférer plus de
diversification aux exportations globales avec une part qui s’est encore consolidée en 2005,
soit 8,7% contre 8,3% en 2004.

La balance des biens de consommation a également évolué positivement dégageant un


excédent de 862 MDT contre 603 MDT en 2004, soit une augmentation de 259 MDT attribuable
à l’accroissement des exportations de 5,8% contre 5,2% en 2004 et à la décélération des
importations dont le taux de progression est revenu, d’une année à l’autre, de 6,5% à 1,4%. Les
deux flux ont atteint 5.976 MDT et 5.114 MDT respectivement en 2005 contre 5.647 MDT et
5.044 MDT en 2004. Le taux de couverture s’est, dans ce contexte, inscrit en augmentation de
4,8 points de pourcentage en s’élevant à 116,8%.

Malgré l’impact de l’entrée en vigueur, en janvier 2005, du démantèlement total des


accords multifibres qui s’est traduit par la baisse des ventes de produits textiles et
habillement de 0,9%, la balance des biens de consommation a continué à dégager des
résultats positifs et ce, grâce au dynamisme affiché par les exportations des industries
mécaniques et électriques et autres industries manufacturières qui ont évolué à des taux
supérieurs à 20%. Ces évolutions ont, ainsi, permis d’atténuer la portée de l’essoufflement
des ventes du secteur textile et d’habillement soumis, désormais, à une vive concurrence
étrangère, sachant que ce secteur continue et ce, depuis plusieurs années, à occuper la
première place dans les exportations totales avec une part qui s’est située à 32,6% en 2005
contre 37,2% en 2004.

La balance alimentaire a continué à dégager, pour la deuxième année consécutive, un


solde excédentaire après l’important déficit enregistré en 2003. Cet excédent s’est,
néanmoins, inscrit en baisse en 2005 pour se situer à 132 MDT contre 190 MDT en 2004.

La quasi-stagnation des exportations intervenue après une hausse de 117% en 2004


s’est accompagnée par une progression des importations de 5,4% contre 16% une année
auparavant, évolutions qui ont ramené le taux de couverture de 118,3% en 2004 à 112,1%
en 2005.

Les exportations de denrées alimentaires qui ont atteint 1.225 MDT en 2005 contre
1.227 MDT en 2004 ont surtout porté la marque du repli de 32,7% des ventes d’huile d’olive
dont la valeur est revenue à 477 MDT en 2005 après avoir enregistré un record en 2004 en
s’élevant à 708 MDT et ce, corrélativement avec la baisse des quantités expédiées.
L’accélération des ventes de produits de la mer et de dattes qui ont augmenté de 32,1% et
24,3% respectivement en 2005 ont, toutefois, permis de compenser ce repli.

147
Quant aux importations de denrées alimentaires, elles ont atteint 1.093 MDT en 2005
contre 1.037 MDT en 2004, augmentation qui cache, toutefois, des évolutions divergentes
selon les produits.

L’augmentation des approvisionnements à l’étranger en orge dont la valeur a plus que


quadruplé pour atteindre 129 MDT et en huiles végétales avec des importations qui ont
progressé de 17,8% pour s’élever à 245 MDT contraste, en effet, avec la baisse de 12,2%
des achats de blé tendre qui n’ont atteint que 191 MDT, tirant profit du repli des prix et de
ceux de tourteaux de soja qui sont revenus, d’une année à l’autre, de 157 MDT à 91 MDT et
ce, en raison de la baisse des quantités importées de 30,6%.
Quant à la balance énergétique, elle a continué à dégager un déficit élevé mais
comparable à celui dégagé une année auparavant, en se situant à 510 MDT contre
507 MDT en 2004. Néanmoins le taux de couverture s’est redressé de 8,1 points de
pourcentage pour se situer à 77,5%. Les exportations qui ont atteint 1.757 MDT en 2005
ont, en effet, augmenté de 52,7%, tandis que les importations n’ont progressé, durant la
même période, que de 36,8% pour s’élever à 2.268 MDT, évolutions portant, certes, la
marque de la flambée des cours des produits énergétiques à l’échelle internationale.
Au niveau des importations, l’augmentation a, en particulier, concerné les appro-
visionnements en pétrole brut et en gas-oil qui se sont accrus de 42,2% et de 34,9% pour
des valeurs respectives de 561 MDT et 827 MDT, sachant que les quantités achetées se
sont inscrites en baisse de 1,8% et 9% respectivement.
Quant à l’accroissement de la valeur des exportations des produits énergétiques, il est
attribuable à l’affermissement de la valeur des ventes de pétrole brut de 51,4% sous l’effet
de la hausse des prix de 48,8% alors que les quantités expédiées se sont, pratiquement,
maintenues aux mêmes niveaux.

EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS (En MDT)


Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Alimentation - 250 - 587 -328 190 132
Matières premières et demi-produits -1.327 -1.241 -1.565 -1.884 -1.727
Biens d’équipement -2.539 -2.180 -2.008 -2.307 -2.251
Biens de consommation 351 561 629 603 862
Energie - 396 - 315 -424 -507 -510
Solde général -4.161 -3.762 -3.696 -3.905 -3.494
Source : Institut national de la statistique

S’agissant de la balance commerciale élaborée par régime, elle fait apparaître un


allègement du déficit enregistré sous le régime général, conjugué à la poursuite de la
consolidation de l’excédent ayant trait au régime offshore.
Les échanges commerciaux effectués sous le régime général se sont, en effet, soldés par
un déficit de 6.437 MDT en 2005, soit un allègement d’environ 49 MDT par rapport à celui
dégagé en 2004. Les exportations qui ont atteint 5.010 MDT ont continué à évoluer plus
rapidement que les importations qui se sont élevées à 11.447 MDT sachant que les deux flux
ont accusé une décélération par rapport à l’année précédente puisqu’ils n’ont progressé que de
19,8% et 7,3% respectivement en 2005 contre 31,6% et 18,1% en 2004. Ces évolutions ont
permis de redresser davantage le taux de couverture des échanges de biens effectués sous le
régime général qui s’est situé à 43,8% en 2005 contre 39,2% en 2004.

148
Les exportations effectuées dans le cadre du régime général ont surtout laissé
apparaître une accélération des ventes du secteur industriel et des hydrocarbures qui a
permis de compenser et au-delà les baisses accusées par les expéditions de produits
agricoles, d’articles textiles et d’habillement et de cuirs. Quant aux importations réalisées
dans le même cadre et à l’exception du pétrole et dérivés, elles ont accusé un
ralentissement voire une baisse pour certains des produits considérés.

La balance commerciale du régime offshore a, de son coté, continué à évoluer


positivement. Elle a dégagé un excédent de 2.943 MDT contre 2.580 MDT en 2004 et ce,
malgré la décélération des exportations qui, en se situant à 8.598 MDT, n’ont progressé que
de 9,2% contre 9,9% une année auparavant. Augmentant plus rapidement (6,9% contre
5,7%), les importations ont atteint 5.655 MDT. Le taux de couverture s’est, néanmoins,
amélioré de 3,3 points de pourcentage pour se situer à 152,1%.
Les échanges commerciaux réalisés sous le régime offshore ont surtout porté la
marque de la baisse des exportations et des importations d’articles textiles et habillement,
prédominantes dans le cadre de ce régime, avec des régressions respectives de 0,9% et
1,3%. En revanche, les ventes et les achats de produits alimentaires ont enregistré une
accélération, alors que ceux des industries mécaniques et électriques ont connu une
décélération.
B – SERVICES

Après la nette reprise enregistrée en 2004, l’excédent traditionnel de la balance des


services s’est davantage consolidé en 2005 pour atteindre 2.364 MDT contre 2.048 MDT
une année auparavant.

Les recettes qui ont atteint 5.193 MDT ont continué à augmenter enregistrant un taux
de progression de 14,9% contre 19,5% en 2004, année marquée par une forte reprise de
l’activité des services après les baisses accusées au cours des deux années précédentes.

BALANCE DES SERVICES


Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 4.189 3.813 3.784 4.521 5.193
Variations annuelles (en %) 10,5 - 9,0 - 0,8 19,5 14,9
Dépenses (en MDT) 2.051 2.063 2.077 2.473 2.829
Variations annuelles (en %) 22,8 0,6 0,7 19,1 14,4
Solde (en MDT) 2.138 1.750 1.707 2.048 2.364

En particulier, les entrées en devises générées par le tourisme et les transports aérien
et maritime, prépondérantes dans les recettes ayant trait aux services se sont accrues.
D’autres services liés à la production tels que ceux relatifs à la télécommunication, à
l’informatique et information et aux grands travaux et assistance technique ont généré des
recettes accrues, traduisant l’attention accordée par les autorités à ces activités. C’est que
celles-ci outre les avantages qu’elles procurent, en matière d’emploi qualifié et en terme de
valeur ajoutée, sont à l’origine de recettes en devises à même de préserver l’équilibre des
paiements courants et, par conséquent, celui du secteur extérieur en général.

Plusieurs actions ont été, d’ailleurs, déployées en 2005 afin de promouvoir l’activité
des services et de renforcer la capacité concurrentielle de ce secteur. Dans ce cadre, une

149
consultation nationale a été organisée au courant du mois d’avril 2005 à l’occasion de
laquelle plusieurs recommandations ont été formulées. C’est à ce titre que la création d’un
Conseil supérieur des services a été envisagée servant d’espace pour les négociations et le
dialogue au sujet des politiques à mener afin de promouvoir ce secteur.

Les recettes des services qui ont représenté 24,8% des recettes courantes en 2005
devraient disposer d’une part plus consistante à l’avenir, conformément aux objectifs
retenus et eu égard aux avantages comparatifs dont dispose la Tunisie dans ce domaine.

S’agissant des dépenses, elles ont atteint 2.829 MDT en 2005 enregistrant une
progression de 14,4% contre 19,1% en 2004. Cette décélération reflète surtout celle des
dépenses engagées en matière de transports qui ont représenté plus de la moitié du total
ayant trait aux services. En revanche, et suite au relèvement des allocations de voyage
décidé à la fin de 2004, les sommes engagées par des Tunisiens se rendant à l’étranger ont
enregistré une accélération qui s’avère, toutefois, conforme aux attentes, dans la mesure où
la progression enregistrée s’est située en deçà de 12% tandis que le montant de l’allocation
a été porté du simple au double.

1) Transports

Après avoir dégagé un déficit au cours des quatre années précédentes, la balance des
transports s’est soldée par un excédent de 38 MDT en 2005 faisant suite à l’accélération
des recettes et la décélération des dépenses qui ont évolué de 29,4% et 16,5%
respectivement, contre 21,6% et 24,8% en 2004.
BALANCE DES TRANSPORTS
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 918 870 937 1.139 1.474
Variations annuelles (en%) 12,6 -5,2 7,7 21,6 29,4
Dépenses (en MDT) 941 929 988 1.233 1.436
Variations annuelles (en%) 25,5 -1,3 6,4 24,8 16,5
Solde (en MDT) -23 -59 -51 -94 38

En s’élevant à 1.474 MDT contre 1.139 MDT en 2004, les recettes au titre des
transports ont préservé une tendance haussière, tirant profit de l’affermissement de l’activité
touristique et de l’accroissement des exportations de biens.

Prépondérantes, les recettes au titre de la billetterie pour le transport de passagers ont


continué à progresser en 2005, pour la troisième année consécutive, pour s’élever à
853 MDT contre 576 MDT en 2004, évolution qui s’explique, notamment, par l’accroisse-
ment des entrées touristiques.

La Compagnie nationale Tunisair, principale compagnie de transport aérien, a réalisé


à ce titre des recettes qui ont augmenté de 19% par rapport à celles réalisées en 2004 et
ce, corrélativement avec l’augmentation de son trafic, le nombre de personnes transportées
ayant atteint 3.754.626 passagers.

En dépit de la rude concurrence, dans un contexte international difficile marqué,


notamment, par la flambée des prix des carburants, Tunisair est parvenue à améliorer ses
150
résultats et gagner en productivité, tirant profit du programme d’assainissement mis en
œuvre et qui a permis d’améliorer la compétitivité de la compagnie à travers,
principalement, l’amélioration de ses prestations en termes de qualité et sécurité et la
réduction de ses charges.

De son coté, la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), principal opérateur en


matière de transport maritime de passagers, est parvenue à accroître son activité,
enregistrant une progression de ses recettes en devises de 12,2% par rapport à 2004.

S’agissant des recettes au titre du fret, elles ont, pratiquement, gardé leur niveau de
l’année précédente, soit 132 MDT, contre une évolution de 15,9% une année auparavant.

Néanmoins, il importe de signaler l’effort déployé par les armateurs tunisiens à l’instar
de la CTN, la Société nouvelle de Kerkennah et autres compagnies privées opérant dans le
domaine du transport d’hydrocarbures pour la consolidation de leurs parts de marché.
L’armateur tunisien privé Global Shipping a, à ce titre, signé au début de 2005 une
convention avec des partenaires belges pour rendre de nouveau opérationnelle la ligne
maritime reliant Anvers à Tunis. Cette liaison maritime avec le quatrième port dans le
monde offre de nouvelles opportunités d’affaires à la Tunisie et permet, notamment,
d’assurer le transport de marchandises en conventionnel.

Les recettes réalisées au titre de l’affrètement aérien se sont également inscrites en


augmentation en 2005, évolution qui traduit surtout le dynamisme affiché par les
compagnies privées, en l’occurrence Nouvelair et Karthago Airlines.

L’activité de Karthago Airlines s’est davantage affirmée et ce, aussi bien sur le marché
local qu’en dehors du pays. L’amélioration continue de ses résultats à travers
l’augmentation du nombre des passagers et des revenus des activités charter et affrètement
lui ont permis de s’introduire, en août 2005, au niveau de la Bourse des valeurs mobilières
de Tunis.

La compagnie Nouvelair a, de son coté, enregistré des chiffres exceptionnels en


matière d’affrètement.

Deuxième composante majeure des recettes ayant trait aux transports, la redevance-
gaz perçue par l’Etat tunisien au titre du passage du gazoduc transcontinental reliant
l’Algérie à l’Italie s’est fortement accrue en 2005. Elle s’est élevée à 339 MDT contre
200 MDT en 2004. L’augmentation des quantités acheminées vers l’Italie s’est, en effet,
conjuguée à une forte hausse du prix du gaz naturel, évolutions amplifiées, par ailleurs, par
l’appréciation du dollar, monnaie de facturation, vis-à-vis du dinar.
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces En nature Total
Année
En MDT En % du total En MDT En % du total en MDT
2001 126 75,0 42 25,0 168
2002 82 64,1 46 35,9 128
2003 89 64,5 49 35,5 138
2004 97 48,5 103 51,5 200
2005 149 44,0 190 56,0 339

151
L’affermissement a été plus accentué pour la redevance perçue en nature que celle
perçue en espèces, produit de la vente à l’Italie de la redevance-gaz non utilisée en Tunisie.
Ces mêmes évolutions ont certes marqué leurs parts respectives du total.
S’agissant des dépenses au titre des transports, elles ont atteint 1.436 MDT en 2005,
en augmentation de 16,5% par rapport à celles engagées en 2004 contre une progression
de 24,8% une année auparavant.
La décélération est en particulier relevée au niveau des dépenses au titre du fret,
prédominantes, avec une part de 60,1% pour une valeur de 863 MDT en 2005 contre 64,1%
et 790 MDT en 2004. L’évolution de ces dépenses est, en fait, étroitement liée à celle des
importations de biens qui ont accusé un ralentissement par rapport aux achats de l’étranger
effectués une année auparavant.
S’agissant des dépenses effectuées dans le cadre du transport de passagers
résidents, sous forme de billets de passage en faveur des compagnies étrangères, elles ont
accusé une baisse de 7,3% pour atteindre 101 MDT en 2005 contre une augmentation de
51,4% et 109 MDT en 2004.

Pour les autres catégories de dépenses, en matière de transports, ayant trait notamment
à la redevance aéronautique et à l’affrètement d’avions, elles se sont inscrites en augmentation
de 41,3% pour s’élever à 472 MDT contre 56,8% et 334 MDT en 2004, évolution qui s’explique,
principalement, par l’augmentation du trafic des compagnies résidentes.

2) Voyages

L’excédent de la balance des voyages s’est davantage consolidé en 2005 pour se


situer à 2.284 MDT contre 2.031 MDT en 2004, année marquée par une forte hausse des
recettes des voyages, sous l’effet de la reprise affichée par l’activité touristique, après deux
années de baisse.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 2.519 2.166 2.039 2.454 2.756
Variations annuelles (en %) 9,2 - 14,0 - 5,9 20,4 12,3
Dépenses (en MDT) 393 370 387 423 472
Variations annuelles (en %) 9,2 - 5,9 4,6 9,3 11,6
Solde (en MDT) 2.126 1.796 1.652 2.031 2.284

Les flux en devises générés par le secteur touristique ont, en effet, continué à
progresser, bien qu’à un rythme moins soutenu qu’une année auparavant, passant de
2.290 MDT en 2004 à 2.587 MDT en 2005 et ce, corrélativement avec l’accroissement des
entrées et des nuitées des non-résidents de 6,3% et 9,5% respectivement.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE
Désignation Unité 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes touristiques MDT 2.340,6 2.021,0 1.902,9 2.290 2.587
Variations annuelles % 11,7 - 13,7 - 5,8 20,3 13,0
Nuitées de non-résidents Millier d’unités 33.006 25.897 25.301 30.665 33.587
Variations annuelles % - 0,5 - 21,5 - 2,3 21,2 9,5
Entrées de non-résidents 103personnes 5.387 5.064 5.114 5.998 6.378
Variations annuelles % 6,5 - 6,0 1,0 17,3 6,3
Sources : BCT et ONTT
152
L’amélioration des indicateurs de l’activité touristique enregistrée pour la deuxième
année consécutive attribuable, notamment, à l’effort promotionnel engagé aussi bien par
l’autorité de tutelle que par les opérateurs du secteur. Par ailleurs, l’organisation à Tunis du
Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI), du 16 au 18 novembre 2005, a
permis de stimuler davantage les indicateurs du secteur touristique et de consolider ses
recettes durant une période connue par une faible affluence.

L’analyse des flux touristiques par pays d’origine permet de constater que le marché
européen a encore consolidé sa position prédominante avec des parts respectives de 60,7% et
94,3% dans les entrées et les nuitées touristiques des non-résidents en 2005 contre 58,1% et
94,2% en 2004. Cette consolidation a résulté de la progression de ces deux indicateurs de
11,1% et 9,7% respectivement, évolutions qui se sont traduites par un accroissement des
recettes touristiques en provenance de cette zone de 14,5% pour s’élever à 2.184 MDT en
2005, soit 84,4% des recettes totales contre 83,3% en 2004 pour une valeur de 1.908 MDT.

Parmi les pays européens, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne


demeurent de loin les principaux clients de la Tunisie avec des recettes qui ont atteint au
total 1.528 MDT en 2005 contre 1.356 MDT en 2004, couvrant respectivement 59,1% et
59,2% des recettes touristiques totales. Aussi bien les entrées que les nuitées de touristes
venant de ces pays se sont, en effet, inscrites en augmentation, préservant des parts
importantes dans les entrées et les nuitées touristiques des non-résidents qui se sont
situées à 39,9% et 62,7% respectivement contre 39% et 63,9% en 2004.

Pour les autres pays européens, il importe de signaler l’amélioration continue des
indicateurs touristiques avec l’ancien bloc de l’est qui ont, depuis quelques années, disposé
de parts consistantes avec des entrées qui ont représenté 7,8% du total des entrées en
2005 et des nuitées qui ont couvert 13,8% des nuitées des non-résidents, générant des
recettes qui se sont accrues de 21,6% pour s’élever à 225 MDT en 2005.

Cette même tendance est également observée avec les pays scandinaves dont les
entrées et les nuitées se sont inscrites en augmentation de 38,3% et 39,9% respectivement
en 2005 avec des recettes qui se sont élevées à 67 MDT contre 50 MDT en 2004.

Occupant la seconde place, après le marché européen, pour l’ensemble des


indicateurs touristiques, les pays du Maghreb arabe ont été à l’origine de recettes de l’ordre
de 307 MDT, soit une augmentation de 1,6% par rapport à 2004 contre 5,8% une année
auparavant. La décélération enregistrée s’explique par le repli des entrées de 0,9% tandis
que les nuitées ont progressé de 6% témoignant d’une meilleure organisation du séjour des
Maghrébins en Tunisie illustré par une plus grande fréquentation des établissements
hôteliers. L’augmentation de 11,7% des nuitées des Algériens a permis de compenser les
baisses relevées pour les Libyens et les Marocains. Les entrées de Maghrébins demeurent,
toutefois, importantes avec une part qui a représenté 37,2% du total. Celle des nuitées s’est
située à 2,7% contre 2,8% en 2004.

S’agissant des autres recettes relatives aux voyages, elles ont dans l’ensemble
enregistré une augmentation passant de 164 MDT en 2004 à 169 MDT en 2005.

En particulier, celles perçues au titre des soins médicaux sont passées, d’une année à
l’autre, de 35 MDT à 45 MDT, progression qui témoigne de l’intérêt croissant des non-
153
résidents pour ce genre de prestations accordées en Tunisie qui bénéficie d’un avantage
comparatif aussi bien en termes de tarifs que de qualité des services rendus par un corps
médical hautement qualifié. Outre les patients d’origine maghrébine ou africaine, ceux des
pays européens ont pris de l’importance, suite notamment aux conventions signées entre
les caisses de sécurité sociale de certains pays européens et certains stations thermales et
centres hospitaliers tunisiens.

Une tendance à la hausse est également enregistrée pour les recettes relatives aux
études et stages qui ont atteint 19 MDT contre 17 MDT en 2004. Une telle évolution traduit
la bonne image perçue par les étudiants étrangers quant à la formation offerte par les
universités tunisiennes.

Les flux en devises provenus au titre des voyages professionnels ont, de leur coté,
progressé de 13% par rapport à leur niveau de 2004 pour s’établir à 52 MDT. Cette
évolution qui ne cesse de se confirmer d’une année à l’autre a résulté d’un effort de
diversification de l’activité des services par l’organisation de congrès internationaux sachant
que, par ailleurs, l’affermissement des transactions et des échanges avec l’étranger ont
davantage stimulé ces flux.

Portant sur une enveloppe beaucoup moins importante que celle des recettes, les
dépenses des voyages engagées par des résidents au titre de leurs séjours à l’étranger ont
atteint 472 MDT, en augmentation de 11,6% par rapport à leur niveau enregistré en 2004.
Les relèvements des allocations de voyages accordées aux résidents se rendant à
l’étranger, en novembre 2004 et au début de 2005, n’ont pas, ainsi, provoqué une hausse
excessive de ces dépenses.

En particulier, l’enveloppe dépensée au titre du tourisme s’est élevée à 274 MDT, en


augmentation de 11,4% par rapport à celle enregistrée en 2004. Le dédoublement de
l’allocation touristique, entré en vigueur à la fin de 2004, n’a pas entraîné un accroissement
excessif des dépenses engagées par les Tunisiens se rendant à l’étranger.

Il en est de même pour les dépenses ayant trait aux études et stages qui n’ont progressé
que de 11,8% par rapport à leur niveau de 2004 pour se situer à 76 MDT et ce, malgré les
majorations qui ont concerné les différents frais et allocations accordés dans ce cadre.

S’agissant des dépenses suscitées par les voyages professionnels et officiels, elles
ont progressé de 15,6% en 2005 pour se situer à 52 MDT contre 45 MDT une année
auparavant. La BCT a, dans ce cadre, majoré les diverses allocations accordées pour
voyages d’affaires1 comme suit :

- L’allocation pour voyages d’affaires-exportateur est relevée de 15% à 25% des


recettes d’exportation de biens ou de services réalisées au titre de l’année en cours, avec
un plafond annuel de 180 mille dinars contre 120 mille auparavant.
- L’allocation pour voyages d’affaires-promoteur, accordée une seule fois au titre d’un
même projet, est portée de 5 mille à 10 mille dinars.

1 Cf .Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n° 2005-02 du 3 janvier 2005.


154
-L’allocation pour voyages d’affaires-marchés réalisables à l’étranger et celle pour
voyages d’affaires-importateur sont désormais complètement libres.

S’agissant des dépenses au titre des soins médicaux, elles ont continué à porter sur
de faibles montants, soit 9 MDT en 2005 contre 7 MDT en 2004 et ce, malgré le relèvement
des seuils des frais et allocations accordés à ce titre aux patients et à leurs
accompagnateurs résidents.

3) Opérations gouvernementales

La balance des opérations gouvernementales a dégagé en 2005 un excédent de


5 MDT contre un déficit de 8 MDT une année auparavant.
BALANCE DES OPERATIONS GOUVERNEMENTALES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 119 111 122 137 156
Variations annuelles (en %) 0 - 6,7 9,9 12,3 13,9
Dépenses (en MDT) 133 139 132 145 151
Variations annuelles (en %) - 2,2 4,5 -5,0 9,8 4,1
Solde (en MDT) - 14 - 28 - 10 -8 5

Les recettes composées, essentiellement, des sommes perçues par les missions
diplomatiques étrangères et les représentations d’organismes internationaux installées en
Tunisie, ont continué leur tendance haussière enregistrant une évolution de 13,9% pour se
situer à 156 MDT.

Quant aux dépenses constituées, principalement, des frais des missions


diplomatiques et autres institutions gouvernementales tunisiennes opérant à l’étranger, elles
n’ont progressé que de 4,1% pour se situer à 151 MDT.

4) Autres services

La balance des autres services a dégagé un excédent nettement moins élevé que celui
enregistré en 2004, soit 37 MDT contre 119 MDT une année auparavant. Ce repli qui intervient
après deux années de progression est attribuable à la forte décélération des recettes qui n’ont
progressé que de 2% pour se situer à 807 MDT, décélération plus accentuée que celle des
dépenses qui ont progressé de 14,6% pour atteindre 770 MDT.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 633 666 686 791 807
Variations annuelles (en %) 14,9 5,2 3,0 15,3 2,0
Dépenses (en MDT) 584 625 570 672 770
Variations annuelles (en %) 37,7 7,0 -8,8 17,9 14,6
Solde (en MDT) 49 41 116 119 37

Principale composante au niveau des recettes, les flux perçus au titre des frais
commerciaux et du négoce international ont atteint 198 MDT, enregistrant un accroissement
de 4,8% contre 11,8% en 2004. La décélération ainsi relevée s’explique, principalement, par
celle des exportations de biens.

155
Deuxième grande composante des recettes inhérentes aux autres services, les flux
reçus en contrepartie de grands travaux et services techniques se sont élevés à 186 MDT
contre 185 MDT en 2004. Il s’agit, surtout, de prestations rendues par des résidents à
l’étranger sous forme de travaux de sous-traitance et de transformation ainsi que
d’assistance technique et d’expertise.

S’agissant des frais de bureau transférés par des sociétés non-résidentes au profit de
leurs succursales et agences installées en Tunisie, elles ont atteint 117 MDT contre
111 MDT en 2004. La progression des flux reçus à ce titre est étroitement liée à celle des
investissements étrangers bénéficiant à la Tunisie qui ont depuis des années enregistré un
accroissement soutenu, amplifié à partir de 1998 par les opérations de privatisation.

Les recettes ayant trait aux frais financiers qui se composent, essentiellement, de frais
et commissions bancaires se sont également inscrites en augmentation passant, d’une
année à l’autre, de 69 MDT à 75 MDT, évolution qui a porté la marque de l’accroissement
des opérations effectuées par les banques résidentes avec l’étranger.

Quant à l’enveloppe reçue au titre de primes et indemnités d’assurance, elle s’est


accrue de 39,5% pour s’élever à 53 MDT. Cette évolution est justifiée par l’instabilité qui
continue à marquer l’environnement international sur le plan aussi bien politique
qu’économique et financier. Par ailleurs, la prise de participation étrangère ainsi que
l’augmentation du capital de sociétés d’assurance résidentes ont favorisé l’augmentation
des flux perçus au même titre.

De même, les recettes inhérentes aux services de communication continuent à


prendre de l’importance en s’élevant à 24 MDT contre 17 MDT en 2004. La création de
pôles technologiques et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée ont favorisé
l’accroissement des flux reçus dans ce cadre et l’attraction d’investisseurs étrangers.
Plusieurs centres d’appels et entreprises de télécommunication partiellement ou totalement
exportatrices ont conquis des marchés notamment en Europe et aux Etats-Unis.

Quant aux flux reçus au titre de services informatiques et d’information, ils ont atteint
25 MDT contre 23 MDT en 2004, niveau encore faible, considérant la très forte concurrence
qui caractérise ce domaine à l’étranger, notamment de la part de pays de l’Europe centrale
qui ont bénéficié de leur intégration, en 2004, au sein de l’Union européenne.

Les redevances et droits de licence ainsi que les services personnels et culturels ont
accusé une baisse pour revenir, d’une année à l’autre, de respectivement 22 MDT et
13 MDT à 18 MDT et 5 MDT.

Au niveau des dépenses relatives aux autres services, une hausse de 14,6% a été
enregistrée en 2005. Les transferts réalisés à ce titre sont, en effet, passés, d’une année à
l’autre, de 672 MDT à 770 MDT.

Les dépenses effectuées dans le cadre des grands travaux et services techniques se
sont élevées à 255 MDT contre 228 MDT en 2004. Prépondérantes, ces dépenses ont
continué à progresser, suite aux travaux de réalisation de grands projets d’infrastructure
dont le pont suspendu reliant Radès à la Goulette, projet financé par des Japonais.

156
S’agissant des dépenses relatives aux primes et indemnités d’assurance et aux frais
commerciaux et de négoce international, elles se sont également inscrites en augmentation
passant respectivement de 123 MDT et 107 MDT en 2004 à 167 MDT et 110 MDT en 2005.

Quant aux frais honorés sous forme de services financiers, ils ont progressé
corrélativement avec l’intensification des transactions avec l’étranger. Ils se sont situés à
65 MDT contre 56 MDT en 2004.

A l’instar des recettes, les dépenses relatives aux services de communication ont
enregistré une forte hausse pour s’élever à 36 MDT contre 27 MDT en 2004. Comme
partout dans le monde, ce genre de prestations ne cesse de prendre de l’importance,
illustrée par le dynamisme affiché par les deux opérateurs exerçant dans ce domaine en
Tunisie, en l’occurrence Tunisie Télécom et Tunisiana.

Les dépenses réalisées au titre des services informatiques et d’information ainsi que
celles effectuées sous forme de redevances et droits de licence ont gardé un niveau
comparable à celui enregistré une année auparavant en se situant à 13 MDT et 10 MDT,
respectivement, tandis que celles relatives aux frais de bureau ont accusé une baisse de
9,1% pour se situer à 10 MDT.

Représentant une faible part dans le total des dépenses engagées au titre des autres
services, les dépenses au titre des services personnels et culturels ont pratiquement gardé
leur niveau de 2004, soit 8 MDT.

C – REVENUS DE FACTEURS

Après avoir enregistré des excédents au cours des trois années précédentes, la
balance des revenus de facteurs s’est soldée par un déficit de 365 MDT en 2005.
BALANCE DES REVENUS DE FACTEURS
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 1.471 1.624 1.715 1.925 1.961
Variations annuelles (en%) 20,6 10,4 5,6 12,2 1,9
Dépenses (en MDT) 1.520 1.519 1.533 1.774 2.326
Variations annuelles (en%) 5,0 - 0,1 0,9 15,7 31,1
Solde (en MDT) - 49 105 182 151 -365

Ce résultat est attribuable à l’accélération des dépenses sous l’effet d’une forte
augmentation des transferts à l’étranger de revenus du capital. Cette évolution a été induite
par l’accroissement des revenus d’investissements directs des sociétés pétrolières dont la
valeur a été fortement amplifiée par la flambée des cours du pétrole. Les intérêts de la dette
ont, en revanche, progressé modérément se situant à un niveau proche de celui de l’année
précédente.

Parallèlement, les recettes réalisées au titre des revenus de facteurs composées,


principalement, de revenus du travail transférés par les Tunisiens résidant à l’étranger, ont
accusé une forte décélération.

157
1) Revenus du travail

Les économies sur salaires rapatriées par les Tunisiens installés à l’étranger ont
continué à progresser en 2005 mais à un rythme moins soutenu qu’en 2004.
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total Apports en espèces Apports en nature
Année Variations En% du En% du
En MDT En MDT En MDT
annuel. en% total total
2001 1.334 22,3 1.014 76,0 320 24,0
2002 1.522 14,1 1.124 73,9 398 26,1
2003 1.611 5,8 1.216 75,5 395 24,5
2004 1.783 10,7 1.346 75,5 437 24,5
2005 1.807 1,3 1.391 77,0 416 23,0

Les transferts effectués à ce titre n’ont, en effet, progressé que de 1,3% contre 10,7%
une année auparavant, sous l’effet conjugué de la décélération des apports de fonds en
espèces et de la baisse de ceux effectués en nature.

S’agissant des revenus du travail reçus en espèces, ils ont augmenté de 3,3% pour
atteindre 1.391 MDT contre une évolution de 10,7% et une valeur de 1.346 MDT
enregistrées en 2004. Malgré la décélération enregistrée, la part des apports en espèces
s’est consolidée dans le total des revenus du travail en passant, d’une année à l’autre, de
75,5% à 77%.

Les apports en nature ont accusé une baisse de 4,8% en se situant à 416 MDT. Leur
part dans le total est de ce fait revenue, dans le même intervalle, de 24,5% à 23%.
L’assouplissement progressif de la réglementation des changes et du commerce extérieur a
réduit l’intérêt porté à ce genre d’apports au profit de ceux en espèces qui, ont été
encouragé par un effet change favorable.

L’analyse des revenus du travail par pays d’origine permet de constater que l’essentiel
des apports proviennent de pays européens, soit 1.610 MDT ou 89,1% du total des
revenus. La France demeure largement en tête avec des transferts de l’ordre de 909 MDT,
soit 50,3% du total sachant que les Tunisiens installés dans ce pays représentent 57,3%
environ de la colonie totale installée à l’étranger constituée de 934.000 personnes au terme
de l’année 2005.

Les pays maghrébins où résident 9,7% des Tunisiens à l’étranger ont été à l’origine
de transferts de l’ordre de 43 MDT, soit 2,4% de l’ensemble des économies sur salaires
transférées.

Le reliquat des transferts au titre des revenus du travail, soit 154 MDT ou 8,5% du
total, est provenu surtout des pays du Golfe et de divers autres pays.

2) Revenus du capital

La balance des revenus du capital a dégagé un déficit de 2.151 MDT en 2005 contre
1.616 MDT en 2004. L’élargissement ainsi enregistré est attribuable à la forte augmentation
des dépenses qui sont passées, d’une année à l’autre, de 1.758 MDT à 2.305 MDT. Quant
158
aux recettes, elles ont atteint 154 MDT contre 142 MDT une année auparavant, constituées
essentiellement des intérêts perçus au titre des placements en devises.
BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 137 102 104 142 154
Variations annuelles (en%) 6,2 - 25,5 2,0 36,5 8,5
Dépenses (en MDT) 1.490 1.501 1.511 1.758 2.305
Variations annuelles (en%) 5,0 0,7 0,7 16,3 31,1
Solde (en MDT) -1.353 - 1.399 -1.407 -1.616 -2.151

L’accroissement des dépenses s’explique par la forte hausse de celles engagées au


titre des revenus d’investissements directs qui ont progressé de 52,1% pour s’élever à
1.285 MDT.

Cette progression a, en particulier, concerné les revenus transférés par les sociétés
pétrolières qui sont passés, d’une année à l’autre, de 624 MDT à 996 MDT, fortement
marqués par la hausse des cours du pétrole et l’appréciation du dollar, monnaie de
facturation. Les revenus d’investissements directs transférés par des sociétés opérant dans
d’autres secteurs ont à leur tour progressé à un rythme soutenu enregistrant une
augmentation de 30,8% pour se situer à 289 MDT.

S’agissant des dépenses effectuées pour honorer les intérêts de la dette à moyen et
long termes, elles ont enregistré une légère augmentation en se situant à 791 MDT contre
771 MDT en 2004. Avec une enveloppe de 580 MDT, l’Administration a honoré la majeure
partie des intérêts échus, le reliquat a été réglé par les entreprises.

La ventilation des dépenses au titre des intérêts de la dette à moyen et long termes
par type de coopération, permet de constater l’importance croissante des remboursements
effectués au profit du marché financier international et dans le cadre de la coopération
multilatérale qui ont porté sur des enveloppes respectives de 305 MDT et 312 MDT en
2005, contre 174 MDT dans le cadre de la coopération bilatérale, montant en baisse de
16,3% par rapport à son niveau de 2004.

D – TRANSFERTS COURANTS

En se situant à 161 MDT en 2005, l’excédent de la balance des transferts courants a


enregistré une augmentation de 13,4% par rapport à son niveau dégagé en 2004.
BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 129 121 118 164 187
Variations annuelles (en%) 61,3 - 6,2 - 2,5 39,0 14,0
Dépenses (en MDT) 19 17 24 22 26
Variations annuelles (en%) 58,3 - 10,5 41,2 -8,3 18,2
Solde (en MDT) 110 104 94 142 161

Les recettes réalisées à ce titre qui se sont élevées à 187 MDT contre 164 MDT en
2004 ont été, comme par le passé, octroyées, essentiellement, au secteur privé, sous forme
de bourses, de dons et d’autres transferts accordés à des organismes et associations non

159
gouvernementaux ainsi qu’aux ménages pour une enveloppe globale de 99 MDT contre
94 MDT en 2004. Les fonds bénéficiant au secteur public, composés en grande partie
d’impôts et taxes payés par les entreprises non-résidentes installées en Tunisie, ont atteint
88 MDT contre 70 MDT une année auparavant.

Quant aux dépenses, elles ont continué à porter au total sur un faible montant, soit
26 MDT contre 22 MDT en 2004. La quasi-totalité de ces dépenses ont été effectuées par
des privés au profit, notamment, de services consulaires étrangers installés en Tunisie.

II – OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES

Bien que maintenues à un niveau appréciable, les entrées nettes de capitaux ont
accusé en 2005 un repli de 290 MDT en se situant à 1.640 MDT, portant la marque de la
forte contraction de l’excédent de la balance des prêts-emprunts et ce, en dépit de la baisse
des dépenses engagées au titre de l’amortissement de la dette à moyen et long termes.
Cette contraction a été néanmoins atténuée par l’accroissement des excédents dégagés par
les balances des investissements étrangers et des opérations en capital.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 3.714 4.101 3.370 4.142 3.532
Variations annuelles (en%) - 0,1 10,4 - 17,8 22,9 -14,7
Dépenses (en MDT) 2.096 2.810 1.903 2.212 1.892
Variations annuelles (en%) - 27,3 34,1 - 32,3 16,2 -14,5
Solde (en MDT) 1.618 1.291 1.467 1.930 1.640

1) Opérations en capital

L’excédent de la balance des opérations en capital a poursuivi en 2005 sa tendance


haussière entamée en 2004. Il a atteint 165 MDT contre 134 MDT une année auparavant.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 80 118 85 141 167
Variations annuelles (en%) 566,7 47,5 - 28,0 65,9 18,4
Dépenses (en MDT) 4 10 9 7 2
Variations annuelles (en%) -50,0 150,0 10,0 -22,2 -71,4
Solde (en MDT) 76 108 76 134 165

S’agissant des recettes, elles ont atteint 167 MDT contre 141 MDT en 2004,
augmentation attribuable, essentiellement, à l’accroissement des dons alloués par l’Union
européenne pour un montant de l’ordre de 133 MDT contre 120 MDT une année
auparavant. Ces dons ont servi, pour l’essentiel, au financement des réformes économiques
et sociales. La Tunisie a également bénéficié, au courant de l’année 2005, d’une enveloppe
de 16 MDT accordée sous forme de dons par les pays arabes.
Quant aux dépenses qui correspondent aux produits de liquidation de biens
immobiliers appartenant à des étrangers ayant quitté définitivement la Tunisie, elles ont
porté sur un faible montant, soit 2 MDT contre 7 MDT en 2004.

160
2) Les investissements étrangers

L’excédent de la balance des investissements étrangers s’est davantage consolidé en


2005 pour s’élever à 940 MDT contre 767 MDT en 2004, portant la marque de l’accélération
des recettes qui ont progressé de 26,6% contre 8,6% une année auparavant. L’accroisse-
ment des recettes a été, néanmoins, légèrement atténué par la hausse des dépenses de
58,9% pour se situer à 151 MDT.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 718 1.194 794 862 1.091
Variations annuelles (en%) -36,9 66,3 -33,5 8,6 26,6
Dépenses (en MDT) 89 61 81 95 151
Variations annuelles (en%) -35,0 -31,5 32,8 17,3 58,9
Solde (en MDT) 629 1.133 713 767 940

L’amélioration constatée globalement cache, cependant, des évolutions divergentes


selon le type d’investissement. La consolidation de l’excédent de la balance des investis-
sements directs contraste, en effet, avec la régression accusée par celui de la balance des
investissements de portefeuille.
a) Investissements directs
En se situant à 925 MDT, en 2005, l’excédent de la balance des investissements directs
étrangers (IDE) a augmenté de 188 MDT ou 25,5% par rapport à son niveau enregistré en 2004.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 700 1.170 757 799 1.019
Variations annuelles (en%) - 34,5 67,1 -35,3 5,5 27,5
Dépenses (en MDT) 50 46 62 62 94
Variations annuelles (en%) 25,0 -8,0 34,8 0 51,6
Solde (en MDT) 650 1.124 695 737 925

Les flux d’investissements directs bénéficiant à la Tunisie ont, en effet, atteint un niveau
appréciable dépassant le cap d’un milliard de dinars pour se situer à 1.016 MDT, enregistrant
un taux de progression de 27,6% par rapport à leur niveau de 2004 et ce en dépit de l’absence,
en 2005, de cessions de parts sociales ou d’opérations de privatisation d’envergure à
l’exception de celles de la Banque du Sud et de la SOTACIB pour des montants respectifs de
97 MDT et 48,5 MDT.

La hausse enregistrée a pratiquement concerné tous les secteurs à l’exception du


tourisme et l’agriculture et pêche.

Le secteur des industries manufacturières a, en particulier, bénéficié d’une enveloppe


accrue, soit 375 MDT contre 312 MDT en 2004, représentant des parts respectives de 36,9%
et 39,2% du total. Cet affermissement est attribuable, essentiellement, à l’augmentation des flux
destinés aux industries mécaniques et électriques qui ont bénéficié d’une enveloppe de
142 MDT en 2005 contre 82 MDT en 2004, les investissements réalisés dans le domaine du
textile et d’habillement ayant, en revanche, reculé de 7 MDT pour se situer à 62 MDT.

161
Le secteur des industries manufacturières a enregistré la réalisation de 145 nouveaux
projets au cours de l’année 2005, pour une enveloppe globale de 133 MDT. Les investis-
sements en cours et ceux effectués en matière d’extension se sont élevés à 193 MDT et ont
concerné 159 projets. Quant à la cession de parts sociales au profit de non-résidents, elle
consiste en la privatisation de la société SOTACIB (48,5 MDT).

Les investissements directs bénéficiant au secteur énergétique se sont, également,


inscrits en hausse, enregistrant un taux de progression de 40,9% pour se situer à 386 MDT,
soit 38% du total contre 274 MDT et 34,4% en 2004. Cet accroissement a concerné les flux
transférés pour la recherche et le développement ainsi que ceux effectués dans le cadre de
travaux d’exploration qui sont passés, d’une année à l’autre, de 170 et 71 MDT à 233 et
148 MDT respectivement.

Quant aux investissements réalisés en faveur du secteur touristique et de l’immobilier,


ils ont porté sur une enveloppe de l’ordre de 17 MDT contre 22 MDT en 2004. Il s’agit,
essentiellement, de l’acquisition et de l’aménagement d’un certain nombre d’hôtels et centres
de thalasso tels que Sahara palace (4,4 MDT) et Abou-Nawas Gammarth (3 MDT).

Une tendance à la baisse est aussi enregistrée pour les investissements bénéficiant au
secteur de l’agriculture et pêche avec une enveloppe qui est revenue de 10 MDT en 2004 à
7 MDT en 2005.

Les autres services, en dehors du tourisme, ont continué à drainer un volume important
d’IDE, soit 231 MDT bénéficiant, essentiellement, au secteur financier et à celui des
télécommunications pour des montants respectifs de 120 MDT et 99 MDT.

L’affermissement des flux d’IDE en 2005 a ainsi davantage contribué au financement du


déficit courant et de l’économie en général, se substituant progressivement à l’endettement
extérieur et ce, conformément aux objectifs retenus en matière de mobilisation de ressources
extérieures accordant la priorité à ce genre de financement à travers les efforts consentis pour
faciliter l’accès et l’installation de promoteurs étrangers en Tunisie. Outre les avantages procurés
par ce genre de financement dont le transfert de technologie, l’accès aux marchés internationaux,
l’amélioration de la compétitivité et l’accélération de la croissance, les IDE réalisés en 2005 ont
concrètement permis de créer 13.124 postes d’emploi contre 13.556 en 2004.

La répartition géographique des flux d’IDE bénéficiant à la Tunisie, en 2005, fait


apparaître la prédominance des fonds en provenance des pays de l’Union européenne avec
une enveloppe de 623 MDT contre 566 MDT en 2004, soit respectivement 61,3% et 71,1% du
total. La France, l’Italie et le Royaume-uni, principaux pays partenaires, ont été à l’origine
d’enveloppes respectives de 97 MDT, 114 MDT et 147 MDT. Quant aux investissements
réalisés, durant la même année, par des promoteurs de pays arabes et de pays de l’ALENA,
ils ont porté sur 200 MDT et 147 MDT respectivement.

162
RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE
(Engagements) (En MDT)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Energie 327 428 316 274 386
Tourisme et immobilier 101 22 19 22 17
Industries manufacturières 251 255 283 312 375
Autres 21 462 134 188 238
Total 700 1.167 752 796 1.016
S’agissant des dépenses engagées au titre des IDE, elles ont enregistré une forte
augmentation en 2005 pour atteindre 94 MDT. Il s’agit, essentiellement, de rapatriements de
matériel par des compagnies pétrolières pour un montant de 42 MDT et du désengagement de
non-résidents suite, notamment, à la cession de leurs parts dans des sociétés tunisiennes
(36 MDT). Les investissements effectués par des résidents à l’étranger (avoirs ) ont fortement
augmenté passant de 5 MDT en 2004 à 16 MDT en 2005 dont près de la moitié a été réalisé en
Algérie. L’assouplissement poursuivi des dispositions réglementaires régissant les investisse-
ments des Tunisiens1 à l’étranger et l’effort de consolidation de la coopération bilatérale avec les
pays voisins expliquent l’importante hausse des flux d’IDE sous forme d’avoirs à l’étranger.

b) Investissements de portefeuille

Après une tendance haussière enregistrée depuis 2002, l’excédent de la balance des
investissements de portefeuille a accusé une baisse en 2005 pour se situer à 15 MDT contre
30 MDT en 2004 et ce, suite à l’augmentation des dépenses à un rythme nettement plus
accéléré que celui des recettes.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 18 24 37 63 72
Variations annuelles (en%) - 74,3 33,3 54,2 70,3 14,3
Dépenses (en MDT) 39 15 19 33 57
Variations annuelles (en%) - 59,8 - 61,5 26,7 73,7 72,7
Solde (en MDT) - 21 9 18 30 15

Le montant des cessions de parts sociales par des non-résidents au niveau de la


Bourse des valeurs mobilières de Tunis s’est, en effet, inscrit en hausse de 72,7% pour
atteindre 57 MDT en 2005 alors que les acquisitions réalisées à ce même titre n’ont progressé
que de 14,3% pour se situer à 72 MDT contre 63 MDT en 2004.

3) Capitaux d’emprunt à moyen et long termes

L’excédent de la balance des capitaux d’emprunt à moyen et long termes s’est fortement
contracté en 2005 pour se situer à 385 MDT contre 1.217 MDT en 2004, portant la marque de la
forte baisse des recettes en comparaison avec celle enregistrée au niveau des dépenses.

1 Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-05 du 16 février 2005 et avis de change du
Ministère des Finances publiés au JORT n°5 du 18 janvier 2005.
163
BALANCE DES CAPITAUX D’EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Recettes (en MDT) 2.699 2.683 2.431 3.073 2.125
Variations annuelles (en%) 23,3 -0,6 -9,4 26,4 -30,8
Dépenses (en MDT) 1.380 1.575 1.376 1.856 1.740
Variations annuelles (en%) -26,8 14,1 -12,6 34,9 -6,3
Solde (en MDT) 1.319 1.108 1.055 1.217 385

a) Tirages
Les tirages sur capitaux d’emprunt à moyen et long termes se sont inscrits en baisse
de 30,8% revenant de 3.073 MDT en 2004 à 2.125 MDT en 2005.
La baisse enregistrée s’explique par le repli des fonds mobilisés sur le marché financier
international et dans le cadre de la coopération multilatérale, baisse qui n’a été que partiel-
lement compensée par l’augmentation des concours accordés par les pays partenaires.
VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION
2004 2005
Désignation Montant Part du total Montant Part du total
(en MDT) (en%) (en MDT) (en%)
Administration 1.463 100 1.396 100
Coopération bilatérale 296 20,2 311 22,3
Coopération multilatérale 482 33,0 439 31,4
Marchés financiers 685 46,8 646 46,3
Entreprises 1.610 100 729 100
Coopération bilatérale 343 21,3 357 49,0
Coopération multilatérale 633 39,3 344 47,2
Marchés financiers 634 39,4 28 3,8
Total 3.073 100 2.125 100
Coopération bilatérale 639 20,8 668 31,4
Coopération multilatérale 1.115 36,3 783 36,9
Marchés financiers 1.319 42,9 674 31,7

Prépondérants, avec une enveloppe de 674 MDT, soit 31,7% du total des tirages, les
fonds levés sur le marché financier international ont enregistré une diminution notable de
l’ordre de 645 MDT par rapport à ceux mobilisés en 2004. Ces tirages ont été effectués,
principalement au profit de l’Administration, concrétisés par la nouvelle sortie effectuée par la
Banque centrale pour contracter un emprunt de type euro-bond portant sur un montant de
400 millions d’euros, assorti d’une maturité de 15 ans et d’un taux d’intérêt de 4,5%.
S’agissant des concours obtenus dans le cadre de la coopération multilatérale, ils ont, à
leur tour, baissé de 29,8% pour se situer à 783 MDT contre 1.115 MDT en 2004. La baisse
ainsi enregistrée a surtout porté la marque du repli des tirages effectués auprès de la Banque
mondiale et de la Banque africaine de développement qui sont revenus, d’une année à l’autre,
de 233 MDT et 342 MDT à 224 MDT et 199 MDT respectivement. L’enveloppe mobilisée
auprès de ces deux institutions, dans le cadre du programme d’appui à la compétitivité de
l’économie (PACE), s’est élevée à 116 millions d’euros en 2005.
Les pays partenaires ont, en revanche, augmenté leurs concours qui ont atteint, au total,
668 MDT mobilisés en 2005 contre 639 MDT une année auparavant. En particulier, la France
164
a débloqué un montant de 464 MDT contre 344 MDT en 2004 et le Japon a octroyé la même
enveloppe de 113 MDT comparable à celle accordée l’année précédente.
Ventilés par catégorie d’agents bénéficiaires, les fonds mobilisés en 2005 ont été
destinés à hauteur de 65,7% à l’Administration pour une valeur de 1.396 MDT contre 47,6%
et 1.463 MDT en 2004. Le reliquat, soit 729 MDT ou 34,3% du total, contre 1.610 MDT et
52,4% en 2004, a bénéficié aux entreprises, sous forme notamment de crédits acheteurs ou
fournisseurs liés à des opérations d’importation.
Quant à la répartition des tirages par origine, elle fait apparaître une hausse de la part
de ceux d’origine publique passant, d’une année à l’autre, de 49,9% à 52,6%, alors que celle
ayant trait aux concours accordés par des organismes privés s’est repliée de 2,7 points de
pourcentage pour revenir à 47,4%.
EVOLUTION DES TIRAGES SUR CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en%
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Administration 2.007 1.599 1.680 1.463 1.396 -12,9 -4,6
Origine publique 1.323 630 879 737 664 -16,2 -9,9
Origine privée 684 969 801 726 732 -9,4 0,8
Entreprises 692 1.084 751 1.610 729 114,4 -54,7
Origine publique 388 744 428 795 454 85,7 -42,9
Origine privée 304 340 323 815 275 152,3 -66,3
Total 2.699 2.683 2.431 3.073 2.125 26,4 -30,8
Origine publique 1.711 1.374 1.307 1.532 1.118 17,2 -27,0
Origine privée 988 1.309 1.124 1.541 1.007 37,1 -34,7

Les tirages financiers assortis de transferts de fonds ont représenté environ 75% du
total, soit 1.594 MDT. Le reliquat ou 25% du total pour une valeur de 531 MDT est effectué
sous forme d’utilisations commerciales assorties de facilités de paiement à moyen et long
termes accordées aux entreprises tunisiennes (crédits commerciaux ).
b) Amortissement de la dette à moyen et long termes
L’amortissement de la dette à moyen et long termes s’est inscrit en baisse de 6,3% en
2005 pour se situer à 1.740 MDT.
Le repli enregistré par rapport à 2004 est attribuable à la contraction des
remboursements effectués par l’Administration qui sont revenus, d’une année à l’autre, de
1.240 MDT à 1.094 MDT portant la marque, essentiellement, de la régression des rembourse-
ments effectués au profit du marché financier international qui se sont établis à 178 MDT
contre 338 MDT en 2004. Le remboursement du Samurai IV effectué en 2005 n’ayant, en
effet, porté que sur un montant de 15 milliards de yen tandis que celui honoré, en 2004, au
titre du Samurai I s’est élevé à 30 milliards de yen.
Les remboursements du principal de la dette à moyen et long termes effectués par
l’Administration au profit des pays partenaires ont également enregistré une baisse, en se
situant à 391 MDT contre 396 MDT une année auparavant.
A l’inverse, les paiements effectués par l’Administration dans le cadre de la coopération
multilatérale, se sont accrus de 19 MDT pour atteindre 525 MDT. Cette hausse cache,
cependant, des évolutions divergentes selon l’organisme bénéficiaire. Les remboursements
au profit de la Banque mondiale et du FADES se sont, en effet, accrus de 14 MDT et 17 MDT
165
respectivement pour se situer à 259 MDT et 50 MDT, tandis que ceux réalisés au profit de la
BAD ont baissé revenant, d’une année à l’autre, de 143 MDT à 114 MDT.
VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION
2004 2005
Désignation
Montant Part du total Montant Part du total
(en MDT) (en%) (en MDT) (en%)
Administration 1.240 100 1.094 100
Coopération bilatérale 396 31,9 391 35,7
Coopération multilatérale 506 40,8 525 48,0
Marchés financiers 338 27,3 178 16,3
Entreprises 616 100 646 100
Coopération bilatérale 364 59,1 307 47,5
Coopération multilatérale 190 30,8 205 31,7
Marchés financiers 62 10,1 134 20,8
Total 1.856 100 1.740 100
Coopération bilatérale 760 40,9 698 40,1
Coopération multilatérale 696 37,5 730 42,0
Marchés financiers 400 21,6 312 17,9

S’agissant des remboursements effectués par les entreprises, au titre de l’amortis-


sement de la dette à moyen et long termes, ils se sont inscrits, en 2005, en hausse de 4,9%
pour s’élever à 646 MDT contre 616 MDT une année auparavant.
Cette augmentation a porté la marque de l’accroissement des paiements effectués dans
le cadre de la coopération multilatérale et au profit du marché financier international avec des
enveloppes respectives de 205 MDT et 134 MDT honorées en 2005 contre 190 MDT et
62 MDT en 2004. Les paiements destinés aux pays partenaires ont, en revanche, enregistré
une baisse revenant, d’une année à l’autre, de 364 MDT à 307 MDT et ce, en raison
principalement de la baisse des règlements effectués au profit du Japon (45 MDT contre
77 MDT en 2004).
VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES PAR ORIGINE
(En MDT)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 Variations en %
2004/2003 2005/2004
Administration 886 1.060 872 1.240 1.094 42,2 -11,8
Origine publique 787 809 745 841 835 12,9 -0,7
Origine privée 99 251 127 399 259 214,2 -35,1
Entreprises 494 515 504 616 646 22,2 4,9
Origine publique 234 249 180 213 223 18,3 4,7
Origine privée 260 266 324 403 423 24,4 5,0
Total 1.380 1.575 1.376 1.856 1.740 34,9 -6,3
Origine publique 1.021 1.058 925 1.054 1.058 13,9 0,4
Origine privée 359 517 451 802 682 77,8 -15,0

II – POSITION EXTERIEURE GLOBALE

La position extérieure globale de la Tunisie a dégagé, au terme de l’année 2005, des


engagements nets vis-à-vis de l’extérieur de 39.500,8 MDT, contre 37.363,8 MDT en 2004,
soit un accroissement de 5,7%.

166
Cette évolution est attribuable, essentiellement, à l’affermissement du stock d’engage-
ments sous forme d’investissements directs faisant suite à l’accroissement des flux
bénéficiant à la Tunisie à ce titre.
Quant à l’encours de la dette à moyen et long termes, il s’est inscrit également en
légère augmentation, évolution liée principalement à l’effet change sachant que l’effet
volume a été relativement limité et ce, corrélativement avec l’importante baisse des tirages
sur les capitaux d’emprunts.
S’agissant des avoirs, l’évolution favorable des paiements extérieurs qui ont dégagé
un excédent appréciable de 1.216 MDT en 2005 a permis d’étoffer les avoirs de réserve du
pays, notamment en matière de devises.
POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE (Encours de fin d’année en MDT)
Désignation 2002 2003 2004 2005
Investissements directs -18.442,7 -19.569,4 -21.268,7 -23.001,8
Avoirs 48,8 51,7 56,2 71,7
Engagements -18.491,5 -19.621,1 -21.324,9 -23.073,5
Investissements de portefeuille1 -598,0 -679,3 -718,4 -1.008,8
Avoirs 66,5 68,0 71,4 74,1
Titres de participation 66,5 68,0 71,4 74,1
Titres de créance 0 0 0 0
Engagements -664,5 -747,3 -789,8 -1.082,9
Titres de participation -664,5 -747,3 -789,8 -1.082,9
Titres de créance 0 0 0 0
Autres Investissements -17.580,0 -18.452,3 -20.194,2 -21.523,6
Prêts-emprunts à MLT de l’Administration -11.688,4 -12.528,7 -13.208,5 -14.026,0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements -11.688,4 -12.528,7 -13.208,5 -14.026,0
Origine publique -7655,5 -7.838,1 -7.997,7 -8.052,9
Origine privée -4.032,9 -4.690,6 -5.210,8 -5.973,1
Prêts-emprunts à MLT des entreprises -4.293,2 -4.707,5 -5.909,6 -6.272,7
Avoirs 133,4 120,8 119,9 136,3
Engagements -4.426,6 -4.828,3 -6.029,5 -6.409,0
Origine publique -2.233,8 -2.596,5 -3.239,5 -3.648,6
Origine privée -2.192,8 -2.231,8 -2.790,0 -2.760,4
Crédits à court terme -1.598,4 -1.216,1 -1.076,1 -1.224,9
Financiers -1.080,0 -1.044,9 -1.274,0 -1.508,5
Avoirs 892,1 802,4 828,2 1.174,4
Engagements -1.972,1 -1.847,3 -2.102,2 -2.682,9
Commerciaux2 -518,4 -171,2 197,9 283,6
Avoirs 1.413,1 1.939,4 2.158,1 1.789,5
Engagements -1.931,5 -2.110,6 -1.960,2 -1505,9
Avoirs de réserve 3.108,9 3.604,6 4.817,5 6.033,4
Or monétaire 4,4 4,4 4,4 4,4
Droits de tirage spéciaux 14,3 13,6 15,5 7,5
Position de réserve au FMI 37,6 36,4 37,3 38,2
Devises 3.052,6 3.550,2 4.760,3 5.983,3
Total -33.511,8 -35.096,4 -37.363,8 -39.500,8

1 Une nouvelle méthodologie a été adoptée pour arrêter le stock d’investissement de portefeuille à partir de l’année 2001.
2 A partir de l’année 2001, le stock des crédits commerciaux à court terme est calculé en terme brut au lieu du net.
167
A – INVESTISSEMENTS DIRECTS

Au terme de l’année 2005, les engagements bruts de la Tunisie sous forme


d’investissements directs ont enregistré une augmentation de 8,2% ou de 1.748,6 MDT pour
atteindre 23.073,5 MDT, portant la marque de l’accroissement de 27,6% des flux
d’investissements directs enregistrés au cours de cette année.

Portant sur de faibles montants, les avoirs du même genre se sont situés à 71,7 MDT
à la fin de 2005 contre 56,2 MDT au terme de l’année précédente.

Les engagements nets ont, dans ce contexte, continué à augmenter enregistrant un


taux de progression de 8,1% pour atteindre 23.001,8 MDT à la fin de l’année 2005 contre
21.268,7 MDT au terme de l’année précédente.

B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE

Les engagements nets sous forme d’investissements de portefeuille recensés à la fin


de 2005 ont atteint 1.008,8 MDT, enregistrant une progression de 40,4% par rapport à leur
niveau de 2004, contre 5,8% une année auparavant. C’est que le stock des engagements
bruts, sous cette forme, a connu une augmentation de 293,1 MDT pour s’élever à
1.082,9 MDT, sous l’effet, principalement, de l’appréciation des cours des titres échangés à
la bourse des valeurs mobilières de Tunis. Quant aux avoirs ils se sont accrus de 2,7 MDT
pour s’élever à 74,1 MDT, niveau demeuré encore modeste, compte tenu du faible volume
des transactions réalisées à ce titre.

C – ENDETTEMENT EXTERIEUR

Au terme de l’année 2005, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a


atteint 20.435 MDT contre 19.238 MDT à la fin de 2004, soit un accroissement de 6,2%
contre 10,8% en 2004 et ce, en dépit de la forte baisse des capitaux d’emprunt mobilisés en
2005. Les entrées nettes de capitaux d’emprunt à moyen et long termes sont, en effet,
revenues, d’une année à l’autre, de 1.217 MDT à 385 MDT.

L’accroissement de l’encours de la dette à moyen et long termes par rapport à 2004 a,


surtout, porté la marque de l’effet change, conséquence de la dépréciation, d’une fin de
période à l’autre, du dinar de 12% par rapport au dollar, principale monnaie d’endettement
et de 0,5% vis-à-vis du yen. L’appréciation de la monnaie nationale vis-à-vis de l’euro de
1,6% n’en a atténué que partiellement l’impact.

Les évolutions relevées en 2005, au niveau des flux ont, en définitive, permis de
modérer la progression de l’encours et de mieux maîtriser, en conséquence, les paramètres
de la dette extérieure.

Le taux d’endettement qui exprime le rapport entre cet encours et le Revenu National
Disponible Brut (RNDB) n’a, de ce fait , augmenté que de 0,3 point de pourcentage par
rapport à celui enregistré au terme de l’année précédente, en se situant à 54,6% à la fin de
l’année 2005.

168
Le service de la dette à moyen et long termes rapporté aux recettes courantes s’est,
de son coté, replié revenant de 14,1% en 2004 à 12,1% en 2005, sous l’effet conjugué de la
baisse du service de la dette de 3,7% et de l’affermissement des recettes courantes de
12,2%, en comparaison avec les niveaux enregistrés en 2004.

PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE A MOYEN ET LONG TERMES


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Encours de la dette 15.033 16.115 17.357 19.238 20.435
Taux d’endettement (en% du RNDB) 52,1 53,5 53,4 54,3 54,6
Service de la dette à moyen&long termes 2.032 2.278 2.089 2.627 2.531
Principal 1.380 1.575 1.376 1.856 1.740
Intérêts 652 703 713 771 791
Coefficient du service de la dette (en%)1 13,3 14,9 13,1 14,1 12,1
1 Calculé par référence aux recettes courantes.

Quant aux transferts nets de capitaux d’emprunt à moyen et long termes, ils ont,
contrairement aux années précédentes, dégagé des sorties de fonds de 406 MDT, contre
des transferts positifs de 446 MDT en 2004, résultat qui s’explique par la forte baisse des
tirages, alors que les remboursements effectués au titre du service de la dette se sont
maintenus à un niveau élevé, bien qu’en léger repli par rapport à leur niveau de 2004.

TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)


Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Tirages 2.699 2.683 2.431 3.073 2.125
Service de la dette à MLT 2.032 2.278 2.089 2.627 2.531
Transferts nets 667 405 342 446 -406

D – ENGAGEMENTS A COURT TERME

Les engagements nets à court terme de la Tunisie ont atteint, au terme de l’année
2005, 1.224,9 MDT contre 1.076,1 MDT à la fin de 2004, soit une hausse de 148,8 MDT.

En effet, les engagements et avoirs à caractère financier ont dégagé des


engagements nets de 1.508,5 MDT à la fin de 2005 contre 1.274 MDT une année
auparavant. C’est que les engagements bruts ont augmenté de 580,7 MDT pour atteindre
2.682,9 MDT, alors que les avoirs n’ont progressé que de 346,2 MDT en se situant à
1.174,4 MDT, sachant que l’essentiel des engagements recensés est composé de dépôts
de non-résidents.

En revanche, les avoirs et les engagements commerciaux ont dégagé des avoirs nets
de 283,6 MDT contre 197,9 MDT au terme de 2004. Les avoirs commerciaux bruts ayant,
en effet, atteint 1.789,5 MDT à la fin de 2005 contre 2.158,1 MDT au terme de l’année
précédente. De leur côté, les engagements commerciaux ont, également, accusé une
baisse revenant, d’une fin d’année à l’autre, de 1.960,2 MDT à 1.505,9 MDT.

E – AVOIRS DE RESERVE

En s’élevant à 6.033,4 MDT à la fin de l’année 2005, le niveau des avoirs de réserve
s’est inscrit en augmentation de 25,2% par rapport à celui enregistré au terme de 2004.
169
Cet affermissement a résulté de l’amélioration notable des paiements extérieurs
concrétisée par la réalisation d’un excédent appréciable, au niveau de la balance générale
des paiements, qui s’est élevé à 1.216 MDT.

Les avoirs bruts en devises, principale composante des avoirs de réserve, ont, par
conséquent, augmenté de 25,7% pour atteindre 5.983,3 MDT contre 4.760,3 MDT une
année auparavant. Corrélativement, les avoirs nets en devises ont enregistré une hausse
de 1.138,6 MDT pour se situer à 5.871,6 MDT à la fin de décembre 2005, soit l’équivalent
de 124 jours d’importation, contre 4.733 MDT et 107 jours au terme de 2004.

Pour les autres catégories d’avoirs de réserve, si la position de réserve au FMI s’est
légèrement améliorée pour se situer à 38,2 MDT à la fin de l’année 2005, les droits de
tirages spéciaux (DTS) se sont repliés de 8 MDT en se situant à 7,5 MDT. Quant aux
réserves en or monétaire, ils ont gardé leur niveau de l’année précédente, soit 4,4 MDT.

170
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2002 2003 2004 2005

A - RECETTES COURANTES 15.306,9 15.960,1 18.665,5 20.949,2

EXPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 9.748,6 10.342,6 12.054,9 13.607,7


SERVICES 3.812,9 3.783,5 4.521,1 5.193,2

TRANSPORTS 869,7 936,7 1.139,5 1.473,6


Fret 104,4 112,8 130,8 131,5
Passagers 438,0 452,6 575,6 852,5
Autres transports 327,3 371,3 433,1 489,6
dont : Redevance-gaz 127,6 138,3 199,9 339,4

VOYAGES 2.165,6 2.038,8 2.454,0 2.755,9


Tourisme 2.021,0 1.902,9 2.290,0 2.587,0
Voyages à titres professionnel et officiel 40,4 38,1 45,8 51,9
Etudes et stages 14,4 14,6 17,4 19,1
Soins médicaux 15,4 28,1 34,5 44,9
Autres frais de séjour 74,4 55,1 66,3 53,0

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 111,3 121,8 136,5 156,4


Gouvernement tunisien 0 0 0 0
Gouvernements étrangers 111,3 121,8 136,5 156,4

AUTRES SERVICES 666,3 686,2 791,1 807,3


Primes et indemnités d’assurance 28,9 26,0 38,3 52,9
Frais de bureau 107,2 98,0 110,5 117,0
Frais commerciaux et négoce international 164,4 169,2 189,2 197,6
Grands travaux et services techniques 127,3 156,9 184,5 185,9
Services de communication 15,6 11,9 16,9 23,6
Services financiers 60,5 71,1 69,2 74,8
Services informatiques et d’information 26,1 25,3 22,9 25,0
Redevances et droits de licence 23,2 22,7 21,8 18,2
Services personnel et culturel 4,4 6,8 13,1 4,8
Divers 108,7 98,3 124,7 107,5

REVENUS DE FACTEURS 1.624,0 1.715,1 1.924,7 1.960,5


Revenus du capital 102,3 104,2 142,0 153,6
Intérêts sur prêts et placements 89,0 84,0 111,5 132,3
Dividendes et bénéfices 4,0 8,2 15,7 4,8
Revenus d’investissements directs 9,3 12,0 14,8 16,5
Revenus du travail 1.521,7 1.610,9 1.782,7 1.806,9
Economies sur salaires 1.372,3 1.426,7 1.579,6 1.550,6
Autres revenus du travail 149,4 184,2 203,1 256,3

TRANSFERTS COURANTS 121,4 118,9 164,8 187,8


Secteur privé tunisien 62,3 65,8 94,0 99,4
Secteur public tunisien 59,1 53,1 70,8 88,4

171
Rubrique 2002 2003 2004 2005

B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 4.101,2 3.370 4.142,8 3.532,3

OPERATIONS EN CAPITAL 118,4 84,6 141,0 167,1

OPERATIONS FINANCIERES 3.982,8 3.285,4 4.001,8 3.365,2

INVESTISSEMENTS DIRECTS 1.169,8 757,1 799,2 1.018,7


Avoirs 2,5 5,2 3,3 3,0
Engagements 1.167,3 751,9 795,9 1.015,7
Participations 1.162,8 748,7 794,4 1.014,5
Autres 4,5 3,2 1,5 1,2

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 23,8 36,9 62,6 72,5


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 23,8 36,9 62,6 72,5
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 23,8 36,9 62,6 72,5

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 1.599,2 1.680,1 1.462,6 1.395,8
Engagements 1.599,2 1.680,1 1.462,6 1.395,8
Origine publique 630,4 878,9 736,3 663,9
Origine privée 968,8 801,2 726,3 731,9

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 1.084,1 751,1 1.610,0 729,5
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 1.084,1 751,1 1.610,0 729,5
Origine publique 743,6 428,6 795,2 454,0
Origine privée 340,5 322,5 814,8 275,5

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 105,9 60,2 67,4 148,7


Prêts 0 0 0 22,3
Emprunts 105,9 60,2 67,4 126,4

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 0 0 0 0

TOTAL GENERAL 19.408,1 19.330,1 22.808,3 24.481,5

172
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2002 2003 2004 2005

A - DEPENSES COURANTES 16.367,1 16.901,0 19.351,6 21.342,2

IMPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 12.767,8 13.266,8 15.082,5 16.160,9

SERVICES 2.062,7 2.076,9 2.473,2 2.829,4

TRANSPORTS 928,3 987,9 1.233,2 1.436,3


Fret 668,8 703,0 790,3 863,4
Passagers 61,0 71,9 108,6 100,7
Autres transports 198,5 213,0 334,3 472,2

VOYAGES 370,1 386,8 423,4 471,6


Tourisme 228,8 234,1 246,3 273,7
Voyages à titres professionnel et officiel 37,1 40,0 45,4 51,7
Etudes et stages 56,1 64,9 68,2 75,7
Soins médicaux 5,4 4,4 7,3 8,7
Autres frais de séjour 42,7 43,4 56,2 61,8

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 139,1 132,0 144,6 151,2


Gouvernement tunisien 139,1 132,0 144,6 151,2
- Assistance technique 14,1 9,0 4,5 8,8
- Autres 125,0 123,0 140,1 142,4
Gouvernements étrangers 0 0 0 0

AUTRES SERVICES 625,2 570,2 672,0 770,3


Primes et indemnités d’assurance 97,2 96,7 123,3 167,1
Frais de bureau 6,0 8,9 10,6 9,6
Frais commerciaux et négoce international 101,8 93,8 106,7 110,1
Grands travaux et services techniques 226,8 205,6 228,0 255,0
Services de communication 19,9 18,3 27,0 36,0
Services financiers 48,3 44,9 56,1 65,1
Services informatiques et d’information 9,9 8,8 12,6 12,7
Redevances et droits de licence 9,0 7,8 10,0 9,7
Services personnel et culturel 7,1 5,0 7,5 7,7
Divers 99,2 80,4 90,2 97,3

REVENUS DE FACTEURS 1.519,1 1.533,2 1.773,7 2.325,6


Revenus du capital 1.500,7 1.511,1 1.757,6 2.305,3
Intérêts sur prêts à moyen et long termes 702,4 712,9 771,2 791,2
Intérêts sur prêts à court terme 31,9 24,6 27,3 36,6
Dividendes et bénéfices 85,8 70,3 102,1 178,7
Revenus d’investissements directs 671,7 691,8 844,5 1.285,0
Loyer 8,9 11,5 12,5 13,8
Revenus du travail 18,4 22,1 16,1 20,3
Economies sur salaires 10,3 13,6 8,2 9,6
Autres revenus du travail 8,1 8,5 7,9 10,7

TRANSFERTS COURANTS 17,5 24,1 22,2 26,3


Secteur privé tunisien 17,1 23,8 22,1 26,1
Secteur public tunisien 0,4 0,3 0,1 0,2

173
Rubrique 2002 2003 2004 2005

B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 2.810,7 1.903,2 2.212,4 1.892,8

OPERATIONS EN CAPITAL 10,6 8,9 7,3 2,1

OPERATIONS FINANCIERES 2.800,1 1.894,3 2.205,1 1.890,7

INVESTISSEMENTS DIRECTS 46,2 62,0 61,7 94,0


Avoirs 9,2 7,0 5,2 16,4
Engagements 37,0 55,0 56,5 77,6
Participations 35,0 51,9 50,7 72,5
Autres 2,0 3,1 5,8 5,1

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 14,5 19,2 32,9 56,8


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 14,5 19,2 32,9 56,8
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 14,5 19,2 32,9 56,8

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 1.060,0 872,4 1.239,9 1.094,2

Engagements 1.060,0 872,4 1.239,9 1.094,2


Origine publique 888,6 745,3 841,3 834,6
Origine privée 171,4 127,1 398,6 259,6

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 515,4 504,1 616,1 645,7
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 515,4 504,1 616,1 645,7
Origine publique 240,3 180,3 213,3 223,1
Origine privée 275,1 323,8 402,8 422,6

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 1.164,0 436,6 254,5 0


Prêts 1.164,0 436,6 254,5 0
Emprunts 0 0 0 0

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 30,7 30,2 31,4 30,6

TOTAL GENERAL 19.208,5 18.834,4 21.595,4 23.265,6

SOLDE 199,6 495,7 1.212,9 1.215,9

174
IX. – LE MARCHE DES CHANGES

En termes de moyennes annuelles, le taux de change du dinar a enregistré, en 2005,


une dépréciation de 4% vis-à-vis du dollar américain et de l’euro. Cette évolution s’est
traduite par une dépréciation de 0,3 point de l’indice du taux de change effectif réel.

Le marché des changes en Tunisie a affiché, en 2005, une hausse de 4% du volume


global des transactions réalisées au comptant, suite à l’augmentation du volume des
opérations devises/devises qui a largement dépassé la baisse des transactions devises
contre dinar.

De même, le volume du marché de change à terme a enregistré, durant la même


année, une augmentation de 17% liée à la hausse simultanée des opérations de couverture
des importations et des exportations. Par ailleurs, les transactions entre les Intermédiaires
agrées et les entreprises ont été dominées par celles relatives à la couverture des
importations.

I – EVOLUTION DU DINAR TUNISIEN VIS-A-VIS DES PRINCIPALES MONNAIES


ETRANGERES POUR LES OPERATIONS DE CHANGE EN COMPTE ET AU COMPTANT

En termes de moyennes annuelles, le dinar s’est déprécié, en 2005, de 4% vis-à-vis de


chacun de l’euro, du dollar EU et du dirham marocain, de 3,2% vis-à-vis de la livre sterling et
de 2,2% à l’égard du yen japonais.

COURS MOYENS DES PRINCIPALES DEVISES CONTRE DINAR (1)


(Opérations en compte et au comptant)
Variations en %(2)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
2004/03 2005/04
1 dollar EU 1,4390 1,4212 1,2877 1,2456 1,2981 3,4 -4,0
1 euro 1,2877 1,3418 1,4573 1,5486 1,6126 -5,9 -4,0
1 livre
2,0649 2,1242 2,0943 2,2730 2,3492 -7,9 -3,2
sterling
1000 yens
11,7993 11,3004 11,0600 11,4812 11,7453 -3,7 -2,2
japonais
10 dirhams
1,2737 1,2887 1,3391 1,4021 1,4601 -4,5 -4,0
marocains
(1)
Il s’agit des cours du marché interbancaire.
(2)
Le signe (-) indique une dépréciation du dinar et le signe (+) une appréciation.

Par référence aux cours de fin de période, le dinar a enregistré des dépréciations de
12% vis-à-vis du dollar américain, de 2,1% par rapport au dirham marocain, de 1,8% par
rapport à la livre sterling et de 0,5% vis-à-vis du yen japonais. Il s’est, en revanche, apprécié
de 1,6% vis-à-vis de l’euro.

C’est le rapport dollar/dinar qui a fluctué le plus, au cours de l’année 2005, dans une
marge de 14,4%, suivi successivement par les rapports yen/dinar (8,9%), dirham/dinar (4%)
et euro/dinar (2,8%).

175
AMPLITUDE DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation 1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
Plus haut niveau 1,3813 1,6344 12,2126 1,4880
Plus bas niveau 1,2074 1,5907 11,2150 1,4315
Marge de variation en % 14,4 2,8 8,9 4

Vis-à-vis du dollar américain, le taux de change du dinar a connu un trend baissier. En


effet, du début à la fin de l’année, le dinar s’est, à ce titre, déprécié de 11,4%. Cette même
tendance a eu lieu en termes de moyennes mensuelles. En effet, le dinar s’étant déprécié de
9,6%, son cours étant passé, de 1,2291 TND à 1,3590 TND pour un dollar.

Par rapport à l’euro, le dinar qui a commencé l’année avec un taux de 1,6310 s’est
apprécie, jusqu’au 08 février, de 2% face à l’euro en s’élevant à 1,5983 TND pour un euro.
Ensuite, la tendance s’est inversée et le dinar s’est déprécié de 2,2% pour atteindre
1,6344 le 11 mars. Depuis et jusqu’au 23 juin, la tendance s’est inversée de nouveau et le
dinar s’est apprécié de 2,7% face à l’euro. A partir du 23 juin, le dinar a entamé un trend
baissier vis-à-vis de l’euro qui a duré jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, il s’est déprécié de
1,3%, passant de 1,5907 à 1,6112 TND pour un euro.

En termes de moyennes mensuelles, la même tendance s’est pratiquement reproduite.


Le dinar s’est en effet apprécié, dans une première phase, de 1,3%, entre les mois de janvier
et juin, passant de 1,6156 TND à 1,5954 TND pour un euro. Ensuite, il s’est déprécié de 1%
pour atteindre 1,6113 TND à la fin du mois de décembre.

Année 2005
1 USD/TND 1 EUR/TND
1,40 1,40 1,64 1,64

1,35 1,35
1,62 1,62

1,30 1,30

1,60 1,60
1,25 1,25

1,20 1,20 1,58 1,58


janv juin déc janv juin déc

Vis-à-vis du yen japonais, le dinar a connu, du début de l’année jusqu’au 18 janvier,


une dépréciation de 3%. Ensuite, la tendance s’est inversée pour dégager une appréciation
de 4,8% et ce, jusqu’au 6 avril. Depuis, la tendance s’est de nouveau inversée, entraînant
une dépréciation de 6% du dinar qui s’est établi à 12,2126 au 13 juin. Enfin, le dinar s’est
apprécié de 4,8% en clôturant l’année à 11,6500 TND pour 1000 yens.

En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est, d’abord, apprécié de 2% jusqu’au


mois d’avril, passant de 11,8165 à 11,5851 TND pour 1000 yens. Ensuite, il s’est déprécié
de 4%, en se situant à 12,0676 TND en juin. Depuis et jusqu’à décembre, il s’est apprécié de
5,3%, clôturant l’année au niveau de 11,4563 TND pour 1000 yens.

176
Année 2005
1000 JPY/TND 10 MAD/TND

12,4 12,4 1,49 1,49

12,0 12,0 1,47 1,47

11,6 11,6 1,45 1,45

11,2 11,2 1,43 1,43


janv juin déc janv juin déc

Vis-à-vis du dirham marocain, le dinar s’est déprécié de 1,3%, en 2005, passant de


1,4610 TND pour 10 dirhams, au début de l’année, à 1,4796 TND le 31 décembre suivant.
En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est, également, déprécié de 1,7%,
passant de 1,4469 TND pour 10 dirhams en janvier à 1,4725 TND en décembre.

II – EVOLUTION DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES


A – OPERATIONS AU COMPTANT
Au cours de l’année 2005, les transactions effectuées sur le marché des changes au
comptant ont atteint 27.595 MDT, en hausse de 995 MDT ou 4% par rapport à leur niveau de
2004.
Cette évolution est liée à l’augmentation des transactions devises contre devises de
1.151 MDT, qui a largement dépassé la baisse des transactions devises contre dinar de
156 MDT.
Ainsi, la part des transactions devises contre devises dans l’ensemble des opérations
de change au comptant est passée de 62% en 2004 à 64% en 2005.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT sauf indication contraire)
Variations en MDT
Désignation 2003 2004 2005
2004/03 2005/04
Opérations devises/dinar 8.191 10.156 10.000 1.965 - 156
Opérations devises/devises 12.770 16.444 17.595 3.674 1.151
Total 20.961 26.600 27.595 5.639 995

1) Opérations devises contre dinar


Les transactions sur ce secteur de marché ont atteint 10.000 MDT, en 2005, soit en
moyenne 39,8 MDT par jour contre 10.156 MDT et 39,5 MDT, respectivement, une année
auparavant, en baisse de 156 MDT ou 2%.
La part des échanges interbancaires du total s’est située, en 2005, à 92% contre 8%
pour celle des opérations avec la Banque Centrale de Tunisie contre, respectivement, 85%
et 15% une année auparavant. Cette évolution reflète l’amélioration de la liquidité du
marché.
177
L’intervention de la Banque centrale s’est située à 766 MDT en 2005 contre 1.480 MDT
en 2004, en baisse de 714 MDT ou 48%.
Les banques de dépôts ont dominé l’activité du marché interbancaire avec une part de
79% du volume global, contre 19% pour les banques offshore et 2% seulement pour les
banques de développement.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DINAR (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Marché interbancaire 6.774 8.676 9.234 28,1 6,4
Banques résidentes 5.027 6.615 7.439 31,6 12,5
Banques offshore 1.747 2.061 1.795 18,0 - 12,9
Banque Centrale de Tunisie 1.417 1.480 766 4,4 - 48,2
Total 8.191 10.156 10.000 24,0 - 1,5

Au niveau de la répartition par devise, la part des transactions dollar/dinar du volume


total a enregistré une hausse. Elle s’est élevée à 46% en 2005 contre 42% en 2004.
En revanche, la part des opérations euro/dinar est revenue, d’une année à l’autre, de
55% à 50%. Quant à celle des opérations en yen, elle a gardé le même niveau, soit 1%.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU
COMPTANT
Marché Banque Centrale
Total
interbancaire de Tunisie
Année Devise
Montant Part Montant Part Montant Part
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
USD 2.918 43,1 952 67,2 3.870 47,2
EURO 3.703 54,7 366 25,8 4.069 49,7
2003 YEN 78 1,1 0 0,0 78 1,0
AUTRES 75 1,1 99 7,0 174 2,1
Total 6.774 100,0 1.417 100,0 8.191 100,0
USD 3.544 40,8 761 51,4 4.305 42,4
EURO 4.894 56,4 644 43,5 5.538 54,5
2004 YEN 126 1,5 0 0,0 126 1,3
AUTRES 112 1,3 75 5,1 187 1,8
Total 8.676 100,0 1.480 100,0 10.156 100,0
USD 4.216 45,7 361 47,1 4.577 45,8
EURO 4.826 52,2 214 28,0 5.040 50,4
2005 YEN 127 1,4 0 0,0 127 1,3
AUTRES 65 0,7 191 24,9 256 2,5
Total 9.234 100,0 766 100,0 10.000 100,0

2) Opérations devises contre dinar convertible

Les transactions de change devises contre dinar convertible réalisées entre les
Intermédiaires Agréés et les correspondants étrangers ont augmenté de 19%, en 2005, en
s’élevant à 1.474 MDT contre 1.236 MDT, en 2004, soit des moyennes quotidiennes
respectives de 5,8 et 4,8 MDT.

Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
70% du volume global contre 30% pour les ventes.

La part du dollar américain est passée de 33%, en 2004, à 39% en 2005. En revanche,
celle de l’euro est revenue, sur la même période, de 67% à 61%.

178
3) Opérations devises contre devises

Les opérations de change devises contre devises ont atteint, en 2005, 17.595 MDT
contre 16.444 MDT en 2004, en hausse de 1.151 MDT ou 7%. En conséquence, leur part
dans le volume global des transactions de change au comptant est passée, d’une année à
l’autre, de 62% à 64%.

Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté, en 2005,
93%, soit la même part enregistrée en 2004.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES (En MDT sauf indication contraire)


Variat. en %
Désignation 2003 2004 2005
2005/04
Opérations entre I.A.T 748 1.144 1.308 14,3
Opérations avec les correspondants
étrangers 12.022 15.300 16.287 6,5
Total 12.770 16.444 17.595 7,0

B – OPERATIONS A TERME
Le montant total des opérations de change à terme est passé de 1.430 MDT en 2004 à
1.674 MDT en 2005, en hausse de 244 MDT ou 17%. La part des opérations effectuées
entre les I.A.T et les entreprises dans le volume global est passée, d’une année à l’autre, de
98% à 99%.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME (En MDT sauf indication contraire)


Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Opérations entre I.A.T et
945,0 1.398,1 1.654,6 47,9 18,3
entreprises
Opérations sur le marché
interbancaire 19,0 32,2 19,7 69,5 - 38,8
Total 964,0 1.430,3 1.674,3 48,4 17,1

Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes des banques, en couverture des importations, qui se sont élevées à
1.179 MDT contre 1.063 MDT en 2004, en accroissement de 116 MDT ou 11%. En
revanche, leur part du total est revenue, d’une année à l’autre, de 76% à 71%.

De même, les achats à terme par les intermédiaires agréés, en couverture des
exportations, sont passés, d’une année à l’autre, de 335 MDT à 476 MDT, en accroissement
de 140 MDT ou 42%. Leur part dans le volume réalisé entre les banques et les entreprises
est passée, sur la même période, de 24% à 29%.
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2003 2004 2005
Achats à terme 192,3 335,4 475,6
Ventes à terme 752,8 1.062,7 1.179,0
Total 945,1 1.398,1 1.654,6

La structure par devise des transactions de change à terme, en couverture des


importations, fait ressortir une baisse de la part du dollar américain, revenue de 49% en
2004 à 40% en 2005. En revanche, celle de l’euro est passée, d’une année à l’autre, de
47% à 55%.
179
Quant à la structure par devise des transactions de change à terme en couverture des
exportations, elle laisse plutôt apparaître une hausse de la part du dollar américain, passée
de 24% en 2004 à 27% en 2005. En revanche, la part de l’euro est revenue, d’une année à
l’autre, de 75 à 72%.
STRUCTURE PAR DEVISE DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES
AGREES AUX ENTREPRISES EN 2005
Euro Dollar américain Autres devises Total
Désignation En En % du En En % du En En % du En
En %
MDT total MDT total MDT total MDT
Achats à terme 342,7 72,1 128,5 27,0 4,4 0,9 475,6 100,0
Ventes à terme 643,9 54,6 472,2 40,1 62,9 5,3 1.179,0 100,0
Total 986,6 59,6 600,7 36,3 67,3 4,1 1.654,6 100,0

C – OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE ET DE «F.R.A»

1) Opérations de swap de change devises contre dinar

Le volume des opérations de swap de change s’est élevé, en 2005, à 323 MDT, soit
une moyenne quotidienne de 1,3 MDT contre, respectivement, 483 MDT et 1,9 MDT au
cours de l’année précédente. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en
juin 2001, s’est élevé à 5.468,7 MDT.

La part des opérations de swap de change effectuées avec les correspondants


étrangers s’est située à 97%, contre 3% pour celles conclues avec les entreprises.

EVOLUTION DES OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE DEVISE CONTRE DINAR


Variations en MDT
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Marché interbancaire 9 110,4 1,1 101,4 - 109,3
Opérations avec les correspondants
étrangers 429,8 366,4 311,7 - 63,4 - 54,7
Opérations entre I.A.T. et entreprises 11,1 5,9 9,7 - 5,2 3,8
Total 449,9 482,7 322,5 32,8 - 160,2

Les transactions de swap de change ont été libellées en dollar à concurrence de 80%,
contre 20% en euro.

2) Opérations de F.R.A

En 2005, aucun contrat d’accord de garantie de taux d’intérêt (F.R.A) n’a été conclu,
contre 53,9 MDT, une année auparavant. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur
création, en juin 2001, a atteint 265,3 MDT.

180
X. – LES FINANCES PUBLIQUES1

Le budget de l’Etat pour l’année 2005 a porté la marque de l’adoption d’une loi de
finances complémentaire (LFC) suscitée, notamment, par les répercussions sur l’économie
nationale, en général et sur l’équilibre du budget de l’Etat, en particulier, de la flambée des
prix du pétrole sur le marché international et ceci, dans le but de maîtriser les équilibres
macroéconomiques et de maintenir le déficit budgétaire à un niveau soutenable tout en
veillant à réduire le niveau de l’endettement du pays.
Malgré ces pressions, les finances publiques se sont bien comportées et les résultats
disponibles, au terme de la gestion 2005 le témoignent. En effet :
- Les recettes propres ont augmenté de 6,6% pour atteindre 9.290 MDT, permettant de
couvrir et au-delà toutes les dépenses hors service de la dette (9.169 MDT) et de dégager
un solde primaire positif (121 MDT) supérieur à celui prévu dans le cadre de la loi de
finances complémentaire.
- Le déficit budgétaire s’est limité à 2,6% du PIB contre 3,1% prévu, soit une compression
nette de 0,5 point de PIB.
- L’encours de la dette publique, rapporté au PIB, a baissé pour se situer à 59%, contre
60,8% prévu (LFC) soit un niveau inférieur à celui enregistré en 2004 (59,7%) et ce, malgré
l’augmentation des taux de change à la date du 31 décembre, qui s’est traduite par un
accroissement réel de 1,4 point du taux d’endettement, qui, s’il était valorisé aux taux du
31 décembre 2004, aurait été de 57,6% du PIB.
ETAT CONSOLIDE DES FLUX BUDGETAIRES DE L’ADMINISTRATION CENTRALE
(En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004
L.F.C* Réalisat. 2004/2003 2005/2004
Ressources propres 7.821,0 8.716,5 9.116,0 9.290,5 11,4 6,6
- Recettes fiscales 6.630,8 7.252,0 7.770,0 7.916,8 9,4 9,2
- Recettes non fiscales 1.190,2 1.464,5 1.346,0 1.373,7 23,0 -6,2
Ressources d’emprunt 3.738,9 4.024,5 3.846,0 2.989,1 7,6 -25,7
Total ressources 11.559,9 12.741,0 12.962,0 12.279,6 10,2 -3,6
Dépenses hors principal
de la dette 8.835,8 9.516,9 10.256,0 10.253,1 7,7 7,7
- Dépenses de fonction-
nement 5.335,4 5.911,5 6.529,0 6.554,3 10,8 10,9
- Dépenses d’équipement 2.596,1 2.616,4 2.660,0 2.636,7 0,8 0,8
- Intérêts de la dette 904,3 989,0 1.067,0 1.062,1 9,4 7,4
Amortissement du prin-
cipal de la dette 2.214,5 3.486,6 2.706,0 2.771,4 57,4 -20,5
Total dépenses 11.050,3 13.003,5 12.962,0 13.024,5 17,7 0,2
Déficit budgétaire -1.014,8 -800,4 -1.140,0 -962,6
En % du PIB 3,2 2,3 3,1 2,6
Financement net du
déficit 1.014,8 800,4 1.140,0 962,6
Financement intérieur net 206,8 594,0 658,0 646,3
Financement extérieur net 808,0 206,4 482,0 316,3
* Loi de finances complémentaire.

1
Les données statistiques relatives à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
181
I – RECETTES DU BUDGET DE L’ETAT

Prévues à 12.962 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les


recettes du budget de l’Etat se sont élevées à 12.280 MDT, en 2005, en diminution de 3,6%
par rapport à leur niveau atteint en 2004. La baisse ainsi enregistrée porte la marque du repli
des ressources d’emprunt. Elle aurait pu être plus accentuée n’eût été l’augmentation de
6,6% des ressources propres.

Ces ressources proviennent à hauteur de 76% des ressources propres et de 24% des
ressources d’emprunt, contre 68% et 32% respectivement, en 2004. Le net repli des
ressources d’emprunt a permis de consolider sensiblement la part de celles à caractère
propre dans le total.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004
L.F.C Réalisat. 2004/2003 2005/2004
Ressources propres 7.821,0 8.716,5 9.116,0 9.290,5 11,4 6,6
- Recettes fiscales 6.630,8 7.252,0 7.770,0 7.916,8 9,4 9,2
- Recettes non fiscales 1.190,2 1.464,5 1.346,0 1.373,7 23,0 -6,2
Ressources d’emprunt 3.738,9 4.024,5 3.846,0 2.989,1 7,6 -25,7
- Intérieures1 2.082,1 2.596,8 2.332,0 1.601,9 24,7 -38,3
- Extérieures 1.656,8 1.427,7 1.514,0 1.387,2 -13,8 -2,8
Total 11.559,9 12.741,0 12.962,0 12.279,6 10,2 -3,6

A – RECETTES FISCALES
Les recettes fiscales se sont élevées, en 2005, à 7.917 MDT, en accroissement de
665 MDT ou 9,2% par rapport à leur niveau enregistré une année auparavant et de 147 MDT
par rapport aux prévisions établies dans le cadre de la loi de finances complémentaire. De
ce fait, elles représentent 85% des ressources propres, contre 83%, en 2004. Leur évolution
porte, essentiellement, la marque de la forte progression des impôts sur les sociétés et
surtout, les sociétés pétrolières (459 MDT en 2005 contre 240 MDT en 2004) engendrée par
la hausse des cours du pétrole brut. Il est à rappeler que la quasi-majorité de la fiscalité
pétrolière est liée à l’évolution du rapport « R » (revenus cumulés/dépenses cumulées) et
qu’elle est versée au Trésor sur la base d’une déclaration trimestrielle.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004
L.F.C Réalisat. 2004/2003 2005/2004
Impôts directs 2.176,8 2.385,2 2.769,0 2.886,1 9,6 21,0
-Impôts sur les revenus 1.309,0 1.436,8 1.517,0 1.524,2 9,8 6,1
dont : Impôts sur traitements
et salaires 1.005,8 1.082,1 1.180,0 1.159,9 7,6 7,2
-Impôts sur les sociétés 867,8 948,4 1.252,0 1.361,9 9,3 43,6
Impôts et taxes indirects 4.454,0 4.866,8 5.001,0 5.030,7 9,3 3,4
-Droits de douane 553,6 556,7 535,0 505,9 0,6 -9,1
-T.V.A. 2.006,3 2.257,8 2.302,0 2.301,1 12,5 1,9
-Droits de consommation 1.073,1 1.150,4 1.208,0 1.211,6 7,2 5,3
-Autres impôts et taxes indirects 821,0 901,9 956,0 1.012,1 9,9 12,2
Total 6.630,8 7.252,0 7.770,0 7.916,8 9,4 9,2
Pression fiscale (en %) 20,6 20,7 20,9 21,3

1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an.

182
1) Les impôts directs

Prévus à 2.769 MDT dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour la gestion
2005, les impôts directs ont totalisé 2.886 MDT, en accroissement de 501 MDT ou 21% par
rapport à leur niveau de 2004 contre 208 MDT et 9,6%, respectivement, une année
auparavant. Leur affermissement est imputable à la forte progression des impôts sur les
sociétés (43,6% contre 9,3%), notamment pétrolières, les impôts sur les revenus ayant
accusé, plutôt, une décélération (6,1% contre 9,8%).
En s’établissant à 1.524 MDT, en 2005, les impôts sur les revenus des personnes
physiques qui constituent 53% des impôts directs, ont augmenté de 87 MDT contre
128 MDT, une année auparavant, portant la marque de l’accroissement de 78 MDT des
impôts sur les traitements et salaires. Il est à remarquer, à cet égard, que l’impact de
l’augmentation salariale, décidée en 2005, sur cette rubrique a été minime, les majorations
ayant eu lieu, pour la plupart, à la fin de l’année.
S’agissant des impôts sur les sociétés, prévus à 1.252 MDT en 2005, ils se sont élevés
à 1.362 MDT, soit 414 MDT de plus qu’en 2004, contre 81 MDT une année auparavant. Sur
ce total, 903 MDT ont été perçus à titre d’impôts sur les sociétés non pétrolières et 459 MDT
sur les sociétés pétrolières, contre 708 MDT et 240 MDT respectivement, en 2004.
L’affermissement susmentionné est imputable, pour les sociétés non pétrolières, à la
perception exceptionnelle de 44 MDT au titre de la régularisation par Tunisie Télécom de
l’exercice fiscal 2003 et des exercices antérieurs. Pour les sociétés pétrolières, il est dû à
l’amélioration des bénéfices desdites sociétés favorisée, notamment, par l’augmentation
substantielle des cours mondiaux du pétrole brut et d’une production additionnelle de pétrole
brut, notamment, de la concession ADAM.
2) Impôts et taxes indirects

En s’établissant à 5.031 MDT, en 2005, les recettes perçues au titre des impôts et
taxes indirects ordinaires ont augmenté de 164 MDT ou 3,4%, contre 413 MDT et 9,3%, une
année auparavant, sous l’effet de la hausse de toutes les composantes à l’exception des
droits de douane.
Principale composante des impôts et taxes indirects, la TVA a rapporté au budget de
l’Etat une enveloppe de 2.301 MDT, soit pratiquement le même niveau que celui budgétisé
(2.302 MDT). Comparées à celles de 2004, les perceptions à ce titre ont progressé de
43 MDT ou 1,9% contre 252 MDT ou 12,5% une année auparavant. Le rendement de la TVA
aurait été plus important n’eût été la réduction de 18% à 10%, à partir d’août 2004, de la
TVA sur les produits pétroliers, hors essences (gasoil, GPL, fuel et pétrole lampant)
conjuguée au repli du rendement de l’impôt dû sur les professions libérales (29 MDT contre
43 MDT) et à une croissance économique moins vigoureuse, mesurée en termes constants.
Sur un autre plan, la TVA perçue sur l’activité de Tunisie Télécom a rapporté à l’Etat 96 MDT
contre 68 MDT en 2004, en relation avec la consolidation de son chiffre d’affaires.
En accroissement de 5,3%, en 2005, contre 7,2%, une année auparavant, les droits de
consommation prélevés sur les voitures, les carburants, le tabac, les boissons alcoolisées et
autres produits, deuxième source de revenus à caractère indirects, ont permis de fournir au
budget de l’Etat une enveloppe de 1.212 MDT. Sur ce total, 741 MDT proviennent du régime
intérieur contre 700 MDT une année auparavant.
Après avoir connu une légère reprise, en 2004, les droits et taxes de douane se sont
inscrits, de nouveau, en baisse, en 2005, revenant de 557 MDT à 506 MDT. Cette diminution
est imputable à la poursuite du processus de démantèlement tarifaire issu de l’accord
d’association avec l’Union européenne élargie (suite à l’intégration en septembre 2004 de

183
10 pays de l’Europe de l’est) qui s’est conjuguée à la création d’une zone de libre échange
arabe et l’octroi d’avantages financiers conjoncturels pour certains secteurs et produits.
B – RECETTES NON FISCALES

En s’établissant à 1.374 MDT, les recettes non fiscales ont accusé, globalement une
baisse de 6,2%, en 2005, après avoir connu une forte progression en 2004 (23%). La
diminution de 91 MDT ainsi enregistrée est, essentiellement, imputable au repli des revenus
des participations. Elle aurait pu être plus accentuée n’eut été la forte progression des autres
rubriques, à l’exception des « autres ressources non fiscales »
Principale composante des recettes non fiscales, les revenus des participations et des
bénéfices versés à l’Etat par les entreprises et divers établissements publics ont rapporté au
budget de l’Etat une enveloppe de 311 MDT, en 2005, soit 198 MDT de moins qu’en 2004.
Egalement, les autres ressources non fiscales, constituées, notamment, des
recouvrements en principal et intérêts des prêts accordés, des versements des caisses de
sécurité sociale et des diverses ressources ordinaires, ont baissé de 5,3% après avoir connu
une forte progression de 25,5%, en 2004.
EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004 Réalisa- 2004/ 2005/
L.F.C
tions 2003 2004
Revenus pétroliers 49,3 61,0 77,2 82,1 23,7 34,6
Redevance-gaz 135,6 160,2 193,0 202,0 18,1 26,1
Revenus des participations 492,7 508,2 450,0 310,5 3,1 -38,9
Dons extérieurs 48,3 36,7 85,0 66,4 -24,0 80,9
Produits de privatisation 7,6 125,1 135,0 169,6 - 35,6
Autres ressources non fiscales 456,7 573,3 405,8 543,1 25,5 -5,3
Total 1.190,2 1.464,5 1.346,0 1.373,7 23,0 -6,2

En revanche, les revenus pétroliers recouvrés, en 2005, se sont élevés à 82 MDT, en


augmentation de 21 MDT par rapport à leur niveau de 2004. Cette augmentation porte la
marque de la forte progression, d’une année à l’autre, des prix du pétrole enregistrée à
l’échelle internationale. Ces revenus sont constitués principalement de la redevance
complémentaire à la charge des compagnies pétrolières au titre de l’exercice 2004 et du
produit de la redevance en espèces sur le gaz naturel (production Miskar) pour l’exercice
2005.
De même, le forfait fiscal revenant à l’Etat au titre du transit du gaz algérien à travers le
territoire tunisien a augmenté de 26,1%, en 2005 contre 18,1%, en 2004, favorisé d’une part,
par la hausse des prix à l’exportation du gaz (210 $ la tonne équivalent pétrole TEP contre
153,8$/TEP) en relation avec celle du prix du pétrole brut et d’autre part, par l’augmentation
des quantités de gaz-redevance (1.256,7 KTEP contre 1.178,3 KTEP, en 2004).
Prévues à 135 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les recettes
revenant au budget de l’Etat au titre des opérations de privatisation ont totalisé 170 MDT, en
2005. Ces ressources proviennent, essentiellement, du reliquat sur le produit de cession de
la deuxième tranche de la licence de téléphonie mobile GSM (135 MDT), du produit de la
cession de la participation de l’Etat au capital social de la SOTACIB (27 MDT) et de celle
ayant trait à la Banque du sud (4,7 MDT).
En ce qui concerne les dons encaissés en 2005, ils ont progressé de 30 MDT après
avoir accusé une baisse de 13 MDT en 2004. L’enveloppe encaissée (66 MDT) se compose
de la première tranche du don de l’Union européenne (62,7 MDT) accordé dans le cadre du
programme d’appui à la compétitivité de l’économie PACE IV ainsi que d’un don encaissé à
184
l’occasion de l’organisation, en Tunisie, du Sommet mondial sur la société de l’information
SMSI.
C – RESSOURCES D’EMPRUNT

Prévues à 3.846 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les


ressources d’emprunt, hors bons du Trésor à moins d’un an, ont totalisé 2.989 MDT, en
2005, en baisse de 1.035 MDT ou 25,7% contre une augmentation de 286 MDT ou 7,6%, en
2004. La baisse ainsi enregistrée est localisée, essentiellement, au niveau des ressources
intérieures.
Après avoir fortement augmenté en 2004 (+24,7%), les ressources levées sur le
marché domestique se sont repliées de 38,3%, en 2005 sous l’effet de la forte baisse des
ressources sous forme de bons du Trésor assimilables (-40,7%) qui s’est conjuguée à celle,
moins importante, des ressources mobilisées sous forme de bons du Trésor à 52 semaines
(-31,7%). Totalisant 1.137 MDT en 2005, les émissions de BTA ont représenté 71% des
emprunts intérieurs à plus d’un an contre 73,8% en 2004 et 48,9% en 2003. Sur ce total, un
peu plus de la moitié (soit 571 MDT) ont été souscrits sous forme de BTA à échéance février
2015, traduisant ainsi la volonté des autorités publiques de rallonger les échéances de la
dette dans l’optique du reprofilage de cette dernière adoptée dans le cadre de la politique
budgétaire. En ce qui concerne les émissions de bons du Trésor à court terme (BTCT), elles
ont continué à baisser. De 1.044 MDT, en 2003, elles ont chuté à 680 MDT en 2004 pour
s’établir à 465 MDT en 2005.
S’agissant des tirages sur emprunts extérieurs, prévus à 1.514 MDT dans le cadre de
la loi de finances complémentaire, ils se sont élevés à 1.387 MDT en 2005, en baisse de
2,8% par rapport à leur niveau de l’année précédente contre -13,8% en 2004. Sur ce total,
46,1% ont été levés sur le marché financier, 31,2% proviennent de sources multilatérales et
22,7% sont d’origine bilatérale contre des parts respectives de 48%, 32,2% et 19,8% en
2004. Il convient de préciser, à cet égard, qu’il a été procédé, en juin 2005 à l’encaissement
d’un emprunt obligataire portant sur une enveloppe de 400 millions d’euros levée sur le
marché financier européen ce qui a permis de consolider davantage la part des ressources
extérieures provenant des marchés des capitaux internationaux.

II – DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT

Prévues à 12.962 MDT dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les


dépenses du budget de l’Etat, compte tenu des emprunts extérieurs rétrocédés aux
entreprises publiques, se sont établies, en 2005, à 13.025 MDT, en légère augmentation par
rapport à leur niveau atteint une année auparavant. C’est que la progression des dépenses
de fonctionnement, d’équipement et d’octroi de prêts a été fortement atténuée par le repli
des dépenses affectées pour le remboursement de la dette publique.

Constituant près de 79% du total, les dépenses de fonctionnement, d’équipement et


d’octroi de prêts et celles payées au titre des intérêts de la dette, ont progressé de 7,7%, en
2005, soit le même niveau enregistré en 2004, portant la marque de la progression des
dépenses de fonctionnement (10,9% contre 10,8%) et des intérêts de la dette (7,4% contre
9,4%). En revanche, les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts n’ont que peu augmenté
pour s’établir à 2.637 MDT.

Il y a lieu de préciser que les dépenses hors service de la dette comprennent la


subvention accordée par l’Etat au titre de la compensation des carburants et de l’électricité,
qui est passée de 203 MDT, en 2004, à 508 MDT, en 2005.

185
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004 Réalisa- 2004/ 2005/
L.F.C
tions 2003 2004
Dépenses de fonctionnement,
d’équipement et d’octroi de prêts 7.931,5 8.527,9 9.189,0 9.191,0 7,5 7,8
-Dépenses de fonctionnement 5.335,4 5.911,5 6.529,0 6.554,3 10,8 10,9
-Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts 2.596,1 2.616,4 2.660,0 2.636,7 0,8 0,8
Service de la dette 3.118,8 4.475,6 3.773,0 3.833,5 43,5 -14,3
-Principal 2.214,5 3.486,6 2.706,0 2.771,4 57,4 -20,5
-Intérêts 904,3 989,0 1.067,0 1.062,1 9,4 7,4
Total 11.050,3 13.003,5 12.962,0 13.024,5 17,7 0,2

L’analyse fonctionnelle des dépenses de l’Etat, hors service de la dette, fait apparaître
que les secteurs à caractère social ont bénéficié de plus de la moitié des dépenses (55,3%),
l’autre moitié étant répartie, presque à parts égales, entre les secteurs des services
généraux et ceux à caractère économique.

REPARTITION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT


2004 2005 Variations en %
Désignation Part en Part en
En MDT En MDT 2004/2003 2005/2004
% %
Services généraux 2.051,4 24,1 2.169,1 23,6 2,9 5,7
Dépenses de fonctionnement 1.725,7 20,2 1.797,0 19,6 5,4 4,1
Dépenses d’équipement & d’octroi
de prêts 325,7 3,8 372,1 4,0 -8,6 14,2
Services économiques 2.026,2 23,7 1.938,8 21,1 2,9 -4,3
Dépenses de fonctionnement 425,8 5,0 449,3 4,9 2,5 5,5
Dépenses d’équipement & d’octroi
de prêts 1600,4 18,7 1.489,5 16,2 3,0 -6,9
Services sociaux 4.450,3 52,2 5.083,1 55,3 12,1 14,2
Dépenses de fonctionnement 3.760,0 44,1 4.308,0 46,9 14,6 14,6
Dépenses d’équipement & d’octroi
de prêts 690,3 8,1 775,1 8,4 0,6 12,3
Total 8.527,9 100,0 9.191,0 100,0 7,5 7,8
Dépenses de fonctionnement 5.911,5 69,3 6.554,3 71,3 10,8 10,9
Dépenses d’équipement & d’octroi
de prêts 2.616,4 30,7 2.636,7 28,7 0,8 0,8

A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Prévues à 6.529 MDT dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les


dépenses de fonctionnement ont totalisé 6.554 MDT en 2005, en accroissement de 10,9%,
soit pratiquement le même taux de progression enregistré en 2004. Cette augmentation
s’explique, essentiellement, par l’octroi, en 2005, en vertu de la loi de finances
complémentaire, d’une subvention budgétaire de 508 MDT au titre de la compensation des
carburants contre 200 MDT initialement prévu dans le cadre de la loi de finances et 203 MDT
réalisé en 2004. Cette révision à la hausse (+308 MDT) s’explique, essentiellement, par la
flambée des prix du pétrole brut sur le marché international dont la moyenne a atteint, pour
le Brent, 54,4$ le baril contre 45$ prévus dans le cadre de la loi de finances initiale. Hors
cette subvention, le taux d’accroissement est de l’ordre de 5,7%.

186
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004
L.F.C Réalisations 2004/2003 2005/2004
Traitements et salaires 3.968,0 4.252,7 4.604,3 4.590,9 7,2 8,0
Moyens des services 521,0 552,6 556,0 572,1 6,1 3,5
Interventions 846,4 1.106,2 1.368,7 1.391,3 30,7 25,8
Total 5.335,4 5.911,5 6.529,0 6.554,3 10,8 10,9

Constituant 70% des dépenses de fonctionnement, en 2005, contre 71,9%, une année
auparavant, les traitements et salaires ont augmenté de 8%, en 2005, contre 7,2% en 2004.
Rapportés au PIB, ils ont représenté 12,3% en 2005 contre 12,1%, une année auparavant.
Réparties par secteur, les dépenses de fonctionnement ont bénéficié, essentiellement,
au domaine social, avec une enveloppe de 4.308 MDT contre 3.760 l’année précédente, et
plus particulièrement aux secteurs de l’éducation et de la formation (1.903 MDT contre
1.722 MDT), de la santé publique (610 MDT contre 582 MDT) et de l’enseignement
supérieur et de la recherche scientifique (528 MDT contre 505 MDT) auxquels ont été
alloués 71% des fonds.
B – DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS

Les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts se sont établies, en 2005, à


2.637 MDT, en légère augmentation par rapport à leur niveau que l’année écoulée et
légèrement en deçà des prévisions de la loi de finances complémentaire (2.660 MDT). Leur
part dans le PIB exprimé en prix courants s’est située à 7,1%, contre 7,5% en 2004.
La stagnation, ainsi enregistrée, cache, toutefois, des évolutions divergentes selon les
rubriques.
DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004 Réalisa- 2004/ 2005/
L.F.C
tions 2003 2004
Investissements directs 895,3 926,8 884,8 872,4 3,5 -5,9
Financements publics 548,7 554,0 736,2 699,1 1,0 26,2
Paiements directs sur ressources
extérieures 734,2 599,3 634,0 565,9 -18,4 -5,6
-Investissements directs de l’Etat 522,3 507,0 534,0 468,5 -2,9 -7,6
-Prêts rétrocédés aux entreprises
publiques 211,9 92,3 100,0 97,4 -56,4 5,5
Fonds du Trésor 438,8 563,0 405,0 485,6 28,3 -13,7
-Fonds spéciaux du Trésor 432,3 553,2 405,0 474,7 28,0 -14,2
-Fonds de concours 6,5 9,8 0,0 10,9 50,8 11,2
Sous-total 2.617,0 2.643,1 2.660,0 2.623,0 1,0 -0,8
Avances et prêts nets du Trésor -20,9 -26,7 0,0 13,7 27,8 -151,3
Total 2.596,1 2.616,4 2.660,0 2.636,7 0,8 0,8

Totalisant 872 MDT, en 2005, contre 885 MDT prévus dans le cadre de la loi de
finances complémentaire, les investissements directs de l’Etat ont accusé une baisse de
54 MDT ou 5,9% contre un accroissement de 32 MDT ou 3,5% en 2004. L’essentiel des
dépenses allouées à ce titre ont profité aux secteurs de l’équipement et de l’habitat
(202 MDT contre 200 MDT), de l’agriculture, de l’environnement et des ressources
hydrauliques (157 MDT contre 175 MDT), de l’enseignement supérieur et de la recherche
scientifique (115 MDT contre 130 MDT) et de l’éducation et de la formation professionnelle
(95 MDT contre 102 MDT).
De même, les paiements directs sur ressources extérieures, prévus à 634 MDT, se
sont établis à 566 MDT, en 2005, en baisse de 5,6% par rapport à leur niveau d’une année
187
auparavant. Cette baisse, certes moins prononcée que celle enregistrée en 2004 (-18,4%)
est imputable au repli des investissements directs de l’Etat (-7,6%) atténué, toutefois, par
l’accroissement de 5,5% des prêts rétrocédés aux entreprises publiques. Répartis par
secteur bénéficiaire, les paiements directs ont profité, essentiellement, au secteur de
l’agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques (137 MDT contre 175 MDT),
à celui de l’équipement et de l’habitat (97 MDT contre 114 MDT) et dans une moindre
mesure aux secteurs de l’enseignement supérieur, de l’éducation et de la formation (65 MDT
contre 89 MDT).
En revanche, les financements publics qui se sont élevés à 699 MDT, en 2005, se sont
accrus de 26,2% contre 1% seulement une année auparavant. L’essentiel des dépenses
allouées à ce titre ont profité au domaine économique et plus particulièrement au secteur de
l’agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques (144 MDT contre 147 MDT),
à celui de l’industrie, de l’énergie et des PME (142 MDT contre 46 MDT) ainsi qu’à d’autres
secteurs à l’instar de ceux de l’environnement (66 MDT), du tourisme (59 MDT) et des
transports (47 MDT).

C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE

Les dépenses au titre du remboursement de la dette, en principal et intérêts, se sont élevées


à 3.834 MDT, en 2005, en baisse de 14,3% par rapport à leur niveau enregistré en 2004 sous
l’effet du repli des dépenses en principal tandis que la charge d’intérêts s’est accrue de 7,4%
contre 9,4% une année auparavant. La baisse ainsi enregistrée a concerné, essentiellement la
dette intérieure (-19,8%) et dans une moindre mesure la dette extérieure (-6,2%).

Représentant 56% de l’enveloppe globale relative au service de la dette, les dépenses


payées au titre du remboursement de la dette intérieure se sont élevées à 2.153 MDT, en
2005, contre 2.684 MDT, en 2004. Sur ce total, 1.680 MDT ont été alloués au
remboursement du principal , notamment, sous forme de bons du Trésor assimilables BTA
(809 MDT contre 847 MDT), de bons du Trésor à court terme BTCT (662 MDT contre
1.252 MDT) et de bons du Trésor négociables en Bourse BTNB (23 MDT contre 35 MDT).
S’agissant des intérêts, ils se sont élevés à 473 MDT, en 2005, soit pratiquement le même
montant prévu dans le cadre de la loi de finances complémentaire, mais en accroissement
de 13% par rapport à leur niveau d’une année auparavant.

En ce qui concerne le remboursement de la dette extérieure, en principal et intérêts, il


a accusé une baisse de 6,2%, en 2005, portant la marque du repli des dépenses en principal
(-10,7%), les intérêts y afférents ayant, par contre, augmenté de 3,3%.
REMBOURSEMENT DE LA DETTE (En MDT sauf indication contraire)
2005 Variations en %
Désignation 2003 2004
L.F.C Réalisations 2004/2003 2005/2004
Dette intérieure 1.724,5 2.683,5 2.144,0 2.153,1 55,6 -19,8
Principal 1.365,7 2.265,3 1.674,0 1.680,4 65,9 -25,8
Intérêts 358,8 418,2 470,0 472,7 16,6 13,0
Dette extérieure 1.394,3 1.792,1 1.629,0 1.680,4 28,5 -6,2
Principal 848,8 1.221,3 1.032,0 1.091,0 43,9 -10,7
Intérêts 545,5 570,8 597,0 589,4 4,6 3,3
Total 3.118,8 4.475,6 3.773,0 3.833,5 43,5 -14,3
Principal 2.214,5 3.486,6 2.706,0 2.771,4 57,4 -20,5
Intérêts 904,3 989,0 1.067,0 1.062,1 9,4 7,4

188
III – LE DEFICIT BUDGETAIRE ET SON FINANCEMENT

Prévu à 1.140 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, le déficit


budgétaire, compte tenu des recettes de privatisation, s’est établi, en 2005, à 963 MDT, soit
2,6% du PIB, contre 800 MDT et 2,3%, respectivement, l’année précédente. Hors revenus
de privatisation et dons, ce déficit se situerait à 1.199 MDT ou 3,2% du PIB contre 962 MDT
et 2,7%, respectivement, en 2004.
Le financement du déficit a été assuré à concurrence de 67,1% par des ressources
intérieures nettes et de 32,9% par des ressources extérieures nettes, contre 74,2% et 25,8%
respectivement, en 2004.
FINANCEMENT DU DEFICIT
2003 2004 2005
Désignation En % En % En %
En MDT En MDT En MDT
du total du total du total
Financement intérieur net 206,8 20,4 594,0 74,2 646,3 67,1
*Ressources d’emprunt intérieures 2.082,1 2.596,8 1.601,9
*Remboursement du principal de la
dette -1.365,7 -2.265,3 -1.680,4
*Ressources du Trésor -509,6 262,5 724,8
Financement extérieur net 808,0 79,6 206,4 25,8 316,3 32,9
*Ressources d’emprunt extérieures 1656,8 1.427,7 1.407,3
*Remboursement du principal de la
dette -848,8 -1.221,3 -1.091,0
Total 1.014,8 100,0 800,4 100,0 962,6 100,0

IV – EVOLUTION DE L’ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE

L’encours de la dette publique s’est établi, au 31 décembre 2005, à 21.949 MDT, en


accroissement de 4,9% par rapport à son niveau de l’année précédente. Cette évolution est
imputable à l’augmentation de 6,2% de l’encours de la dette extérieure conjuguée à une
hausse plus modérée (+2,8%) de l’encours de la dette intérieure. Exprimé en termes de PIB,
l’encours total a représenté 59% en 2005, contre 59,7% en 2004 et 60,4%, en 2003, portant
la marque de la volonté des autorités publiques de contenir ce ratio et celui de l’endettement
national extérieur à l’horizon 2009.

ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE


2003 2004 2005
Désignation En % du En % du En % du
En MDT* En MDT* En MDT*
total total total
Dette extérieure 12.528,7 64,4 13.209,0 63,2 14.026,0 63,9
En % du PIB 38,9 37,7 37,7
Dette intérieure 6.934,0 35,6 7.707,0 36,8 7.923,0 36,1
En % du PIB 21,5 22,0 21,3
Total 19.462,7 100,0 20.916,0 100,0 21.949,0 100,0
En % du PIB 60,4 59,7 59,0
* Sauf indication contraire.

L’encours total des bons du Trésor s’est établi à 5.267 MDT, en 2005, en accroissement
de 2,1% contre 9,8% en 2004, portant la marque de la forte augmentation de celui des BTA,
atténuée, toutefois, par la baisse de l’encours des BTCT et de celui des BTNB. L’évolution
ainsi enregistrée cache des tendances divergentes selon les échéances.

189
Représentant 90,7% du total contre 86% en 2004, l’encours des BTA a atteint
4.776 MDT, au terme de l’année 2005, tandis que ceux des BTCT et des BTNB se sont
élevés, respectivement, à 464 MDT et 27 MDT.
Dans la catégorie BTA, l’encours des titres à 10 ans qui a augmenté d’une année à
l’autre de 30%, a représenté 48,1% de l’encours global , en 2005, contre 37,8% en 2004.
Celui des titres à 12 ans, bien que stagnant au niveau de l’année précédente, a représenté
16,9% du total contre 17,2%. Pour les autres échéances, l’encours des titres à 2 et 3 ans
s’est affermi tandis que celui des titres à 5 ans a connu une quasi-stagnation. Il convient de
signaler qu’il a été procédé, en 2005, au remboursement intégral des BTA à 4 ans. Aussi,
l’action de reprofilage de la dette en faveur d’échéances plus longues s’est poursuivie en
2005.
L’encours des BTCT s’est établi à 464 MDT, en baisse de 29,8% par rapport à son
niveau de 2004. Rappelons que les titres à 13 et 26 semaines ont été remboursés, dans leur
totalité, en 2003.
Sur un autre plan, les émissions de titres publics ont totalisé 1.622 MDT, constituées
pour l’essentiel de BTA à 10 ans (36%), de BTCT à 52 semaines (27%) et, dans une moindre
mesure de BTA à 3, 5 et 2 ans avec des parts respectives de 14%, 11% et 9%. Les
remboursements se sont élevés à 1.515 MDT et ont concerné, pour la plus grande partie, les
BTCT à 52 semaines (42%) et les BTA à 4 ans (41%). En conséquence, les souscriptions
nettes des remboursements se sont établies à 107 MDT.

BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA ET BTNB)1 PAR ECHEANCE


(Encours en mD ; TMP2 en %)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
13 semaines Encours 262.000 101.500
TMP 6,3040 6,1672
26 semaines Encours 147.500 393.000
TMP 6,4187 6,2849
52 semaines Encours 1.219.300 1.087.300 1.232.200 660.400 463.500
TMP 6,6766 6,5280 5,7053 5,1380 5,1600
2 ans Encours 229.700 192.600 65.000 208.200
TMP 6,7509 7,0154 5,4020 5,3370
3 ans Encours 445.501 277.800 267.100 304.400 533.900
TMP 6,9060 7,0758 6,6950 5,5870 5,5410
4 ans Encours 873.825 962.300 1.100.900 627.100
TMP 7,0437 7,0331 6,7880 7,0270
5 ans Encours 478.004 237.658 493.608 614.300 612.800
TMP 6,8500 6,6922 6,6034 6,6090 6,3070
7 ans Encours
TMP
10 ans Encours 774.359 750.034 714.710 1.999.635 2.559.329
TMP 7,1614 7,2499 6,9280 6,9020
12 ans Encours 338.800 888.900 888.900 888.900
TMP 8,3055 8,1918 8,2350 8,2350
Total Encours 4.430.189 4.340.992 4.697.418 5.159.735 5.266.629
TMP 6,8487 6,9387 6,5808 6,8010 6,7040
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor négociables en bourse.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.

Globalement, le taux d’intérêt moyen pondéré des titres de l’Etat, toutes maturités
confondues, s’est établi à 6,7040%, en 2005, contre 6,8010% en 2004 portant la marque de
la baisse des rendements de la plupart des titres, à l’exception de ceux à 52 semaines qui
ont plutôt augmenté.

190
L’EVOLUTION MONETAIRE

ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. – LES PRINCIPALES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES A
CARACTERES ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER

L’année 2005 a été marquée par la promulgation de la loi relative au renforcement de


la sécurité des relations financières et par le parachèvement du programme de
restructuration du système financier, notamment, la transformation en banques universelles
des deux banques de développement restantes et la cession de la participation de l’Etat
dans le capital de la Banque du sud à des non-résidents et ce, dans un contexte de
mondialisation des services financiers imprégné, de plus en plus, par la concurrence et la
modernisation accrue des établissements financiers. Egalement, les marchés de capitaux
ont été au centre des préoccupations des autorités, qui fort conscientes de leur rôle moteur
dans la mobilisation de l’épargne longue et la contribution au financement des entreprises,
ont misé, au cours de cette année, essentiellement, sur la promotion de l’investissement
étranger en portefeuille et la création de nouveaux produits financiers. Autre variante du
marché des capitaux, le marché monétaire a, également, fait l’objet de quelques
modifications en vue de le doter de mécanismes appropriés pour contribuer activement au
financement souhaité de l’économie.

Au niveau de la sphère réelle, un intérêt particulier a été accordé à l’investissement,


notamment, dans le domaine de la technologie de pointe tandis que le secteur du textile,
affecté par la concurrence des produits asiatiques, d’une façon générale, et chinois, en
particulier, a nécessité une réelle recapitalisation en vue de l’amener à diversifier ses
activités et à renforcer l’assise financière des unités productives opérant dans ce secteur
afin de les mettre au niveau de la concurrence étrangère et les protéger ainsi contre les
effets pervers de la mondialisation.

Egalement, une attention particulière a été portée au développement et à la


modernisation des technologies de l’information et à la maîtrise de l’énergie et ce,
parallèlement à la poursuite d’un financement adéquat de l’économie.

I – CONSOLIDATION DE LA TRANSPARENCE ET DES REGLES DE BONNE


GOUVERNANCE

Les dispositions de la loi relative à la sécurité des relations financières1 s’articulent


autour de trois axes essentiels visant le renforcement :
* de la sécurité des comptes des sociétés par la consolidation de la transparence de
l’information financière, de l’indépendance des organes de contrôle et la délimitation de
leurs responsabilités ainsi que celles relatives aux dirigeants ;

* de la politique de divulgation financière des sociétés et de leur bonne gouvernance


par l’intensification de la création des comités permanents d’audit ;

* du rôle du Conseil du marché financier dans l’exercice de ses missions et la


définition et l’organisation de l’activité de gestion de portefeuille des valeurs mobilières pour
le compte de tiers.

1
Cf. Loi n°2005-96 du 18 octobre 2005 parue au JORT n°84 du 21 octobre 2005.
192
Ce renforcement ne pourra se réaliser que par l’application des mesures énumérées
par cette loi dont notamment :

* l’instauration de l’obligation de rotation des commissaires aux comptes et ce, sur la


base de trois mandats pour les personnes physiques et cinq mandats pour les cabinets de
commissariat aux comptes sous réserve de changement du signataire et de l’équipe
chargée de la mission d’audit ;

* l’institution de la dualité du commissariat aux comptes pour les entreprises soumises


à l’obligation d’établir des états financiers consolidés et celles dont le bilan dépasse un
montant fixé ;

* la soumission des commissaires aux comptes à l’obligation de signaler au Conseil du


Marché financier tout fait de nature à mettre en péril les intérêts de la société ;

* la consolidation des obligations en matière de publication de l’information financière


des sociétés d’intérêt public. Dans ce cadre, il est prévu :

x de réduire le délai pour le dépôt et la publication des informations financières de


6 mois à 4 mois,

x d’inclure dans le rapport annuel sur la gestion des informations arrêtées par règlement
du CMF et particulièrement, un exposé sur les résultats des activités, leur évolution
prévisible et éventuellement les changements des méthodes d’élaboration et de
présentation des états financiers, ainsi que des éléments sur le contrôle interne,

* l’institution de l’obligation de constituer des Comités permanents d’audit interne


indépendants composés de membres issus du Conseil d’administration pour toutes les
sociétés cotées en Bourse et celles dont le total bilan dépasse un montant fixé.

Par ailleurs et conformément à cette loi, les établissements de crédit ont été soumis à
l’obligation de communiquer à l’Institut d’émission leurs états financiers clôturés,
accompagnés du rapport d’un ou de plusieurs commissaires aux comptes ainsi que d’une
évaluation de leurs actifs 15 jours au moins avant leur publication.

A cet effet, chaque établissement de crédit est tenu de coordonner avec la Direction
générale de la supervision bancaire de la Banque centrale, en vue de la fixation de la date de
tenue de sa réunion annuelle au cours de laquelle il est procédé à l’évaluation de sa situation
financière et ce, préalablement à celle de l’Assemblée générale de ses actionnaires1.

II – REORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE ET POURSUITE DU PROGRAMME


DE RESTRUCTURATION ET DE MODERNISATION DES ETABLISSEMENTS FINANCIERS

Le marché monétaire a bénéficié, en 2005, d’une série de mesures destinées à améliorer son
cadre de fonctionnement et à contribuer positivement à la consolidation de l’efficience et de la
compétitivité tant des banques que des entreprises.

Sur un autre plan, le processus de restructuration et de modernisation du système


bancaire s’est poursuivi, en 2005, permettant aux banques de renforcer leurs assises

1
Cf. Note de la BCTaux établissements de crédit n°2006-02 du 19 janvier 2006.
193
financières afin de faire face à la concurrence étrangère issue de la libéralisation attendue
des services financiers.

A – REORGANISATION DU MARCHE MONETAIRE

La circulaire relative à l’organisation du marché monétaire a fait l’objet, en 2005, d’une


refonte1 pour tenir compte des modifications apportées aux statuts de la BCT par la loi
n°2000-37 du 4 avril 2000, des exigences de la loi n°2000-35 du 21 mars 2000 relative à la
dématérialisation des titres et des dispositions de la circulaire aux banques n°2004-02 du
26 mai 2004 relatives à la formule de l’arrondi des taux d’intérêt au 1/100ème de point de
pourcentage le plus proche.

Dans ce contexte, la révision des dispositions de l’article 45 de la loi n° 58-90 du


19 septembre 1958 a modifié les modes d’intervention de la Banque centrale sur le marché
monétaire en habilitant l’Institut d’émission à acheter ou prendre en pension aux banques,
les effets publics négociables à court terme ainsi que toute créance ou valeur sur les
entreprises et les particuliers conformément aux conditions arrêtées par son conseil
d’administration.

Le marché monétaire qui était réservé exclusivement aux banques et aux entreprises
sociétaires obéissant aux conditions d’accès à ce marché, est, en vertu des nouvelles
dispositions, ouvert aux personnes physiques en qualité de souscripteurs et ce, en sus des
établissements de crédit et des personnes morales de droit public ou de droit privé.

Les échanges de liquidités sur le marché monétaire continuent à être effectués :


x entre les banques, dans le cadre de lignes de crédit qu’elles s’accordent
mutuellement, ou au moyen d’achats fermes ou de prises en pensions d’effets publics ou
privés, ou de tout autre support convenu entre les parties ;

x entre les entreprises ou avec des personnes physiques, par l’intermédiaire des
banques, au moyen de titres de créances nominatifs négociables, par transfert de compte à
compte dénommés billets de trésorerie ;

x entre les établissements de crédit et les personnes morales de droit public ou de


droit privé ou auprès de personnes physiques, intervenants nouveaux sur ce marché, par le
biais de certificats de dépôts.

Sur un autre plan et en application de la loi n° 2000-35 du 21 mars 2000 et du décret


n°2001-2728 du 20 novembre 2001, la Banque centrale a fixé par la circulaire n°2005-10 du
14 juillet 2005 les termes des cahiers de charges relatifs à la tenue et à l’administration des
comptes de certificats de dépôt et des comptes de billets de trésorerie. Désormais, ces titres
doivent être inscrits en comptes spécifiques au nom de leurs titulaires auprès de
l’établissement de crédit, émetteur de ces titres ou auprès d’un établissement de crédit
mandaté par l’émetteur. Le titulaire des titres peut, en outre, charger un établissement de
crédit appelé « intermédiaire agréé administrateur » habilité, notamment, à exécuter ses
ordres d’achat et de vente et l’encaissement des intérêts. La négociabilité des titres
s’effectue par transfert de compte à compte. Ils font l’objet d’une rémunération à taux fixe
payable d’avance pour les titres dont les durées sont inférieures ou égales à un an. Pour
ceux à durées supérieures à un an, la rémunération s’effectue à taux fixe ou variable et est

1
Cf. Circulaires de la BCT aux établissements de crédit n° 2005-09 et n° 2005-10 du 14 juillet 2005.

194
payable à la fin de chaque année et à l’échéance, pour la fraction d’année restante. Le
paiement à terme échu des intérêts sur des titres à plus d’un an a été adopté afin de
développer le marché secondaire de ces titres, de pallier aux difficultés qui entravent leur
négociabilité et d’harmoniser la méthode de calcul des intérêts pour toutes les opérations du
marché monétaire. Rappelons, à cet égard, que la rémunération de ces titres était, par le
passé, précomptée.

B – POURSUITE DE LA RESTRUCTURATION DU SYSTEME BANCAIRE

La transformation de la Société tuniso-saoudienne d’investissement et de développement


(STUSID), en avril 2005, suivie de celle de la Banque arabe tuniso-libyenne de développement
et de commerce extérieur (BTLD) en octobre de la même année en banques universelles porte
à 20 le nombre total de ces banques1.
Ces actions ont été accompagnées par la cession, en novembre 2005, à des investisseurs
étrangers de la participation de l’Etat et des entreprises publiques et à participation publique
dans le capital de la Banque du sud de 6.708.805 actions soit, 33,54% du capital, pour un
montant de 61 MDT. La cession a été faite au profit du consortium ANDALUMAGHREB
constitué par l’espagnol Banco Santander Central Hispano S.A. et le marocain Attijariwafa
Bank. Par ailleurs, suite à l’acquisition de 4 millions d’actions auprès d’autres actionnaires au
prix de 36 MDT, ledit consortium est devenu l’actionnaire majoritaire de la Banque du sud avec
une participation de 53,54% du capital.
C – RELEVEMENT DU TAUX DES PROVISIONS DEDUCTIBLES DU BENEFICE
IMPOSABLE POUR LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Dans le cadre de la poursuite de la politique visant le renforcement de l’assise
financière des établissements de crédit, il a été décidé de relever de 85% à 100% le taux
des provisions déductibles du bénéfice imposable soumis à l’impôt sur les sociétés et ce, au
titre des bénéfices réalisés à compter du 1er janvier 2005 jusqu’au 31 décembre 20092.
D – ASSOUPLISSEMENT DES PROCEDURES DE RECOUVREMENT DES CREANCES
Dans l’objectif de faciliter la vente judiciaire des biens et écourter par voie de conséquence
les délais de recouvrement des créances, le code des procédures civiles et commerciales a été
modifié pour introduire un nouveau système de fixation de la mise à prix des immeubles. Les
nouvelles dispositions prévoient qu’en cas d’absence d’acquéreur à la mise à prix initiale, une
nouvelle mise à prix est effectuée à partir de 60% de la valeur fixée par l’expert3.

F – MISE EN PLACE DU CADRE REGLEMENTAIRE REGISSANT LES TRANSFERTS


ELECTRONIQUES DE FONDS

La prolifération des opérations de transfert électronique favorisée, notamment, par


l’utilisation de nouvelles technologies, a nécessité la mise en place d’un cadre légal régissant
celles-ci4. Conforme dans l’ensemble aux principes de base institués par une directive

1
Cf. Décret n° 2005-491 du 1er mars 2005 paru au JORT n° 19 du 8 mars 2005, lois n° 2004-69 du
2 août 2004 parue au JORT n° 62 du 3 août 2004 et n°2005-76 du 4 août 2005 parue au JORT n°63
du 9 août 2005 et agréments du Ministre des finances en dates du 25 avril 2005 et du 20 octobre 2005.
2
Cf. Article 30 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion de
l’année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
3
Cf. Loi n°2005-79 du 4 août 2005 parue au JORT n°63 du 9 août 2005.
4
Cf. Loi n°2005-51 du 27 juin 2005 parue au JORT n°51 du 28 juin 2005.

195
européenne régissant la matière, la loi relative au transfert électronique de fonds recèle,
notamment, les notions et principes suivants :

- la définition de l’instrument de transfert électronique de fonds et de l’émetteur de ce


type d’instrument ;

- l’obligation pour l’émetteur de communiquer au bénéficiaire un document décrivant,


notamment, l’instrument et ses caractéristiques techniques, le plafond des opérations ainsi
que les procédures d’opposition en cas de perte ou de vol;

- l’obligation pour l’émetteur de mettre en place un système lui permettant de vérifier la


régularité des opérations réalisées par un instrument de transfert électronique de fonds ;

- l’irrévocabilité de l’ordre de transfert de fonds effectué au moyen d’un instrument de


transfert électronique de fonds ;

- la limitation de la responsabilité du bénéficiaire en cas de perte ou de vol de


l’instrument au cas où l’opposition a été faite dans les plus brefs délais. En effet, le
bénéficiaire ne supporte les conséquences découlant de la perte ou du vol, qu’à concurrence
de 200 dinars au maximum et ce, jusqu’à l’accomplissement de l’opposition et,

- l’incrimination de la falsification d’un instrument de transfert électronique de fonds


ainsi que l’acceptation, en connaissance de cause, d’un transfert au moyen d’un instrument
falsifié.

Cette réglementation est appelée à contribuer, dans une large mesure, à la


modernisation des systèmes de paiement entamée avec la mise en place de la
télécompensation et de la monétique. Elle devra être parachevée par l’installation par la
Banque centrale d’un système de règlement brut en temps réel appelé SGMT destiné à
assurer la gestion des paiements électroniques des virements de gros montants en monnaie
centrale dont le démarrage est planifié au courant de l’année 2006. Ce système permettra
ainsi au système bancaire national de se doter d’un outil efficace de prévention contre les
risques systémiques qui permettrait d’assurer la sécurité des virements, la célérité des
opérations et la transparence du système et ce, conformément aux normes internationales.

G – MODIFICATION DU MODE DE CALCUL DES PROVISIONS TECHNIQUES DES


SOCIETES D’ASSURANCE

L’évaluation des actifs admis en représentation des provisions techniques, en matière


d’assurance a fait l’objet de certaines modifications, destinées à tenir compte des éventuels
changements opérés au niveau de la valeur desdits actifs. Les mesures prises à ce titre sont
synthétisées comme suit :

196
Actifs admis en Ancienne réglementation Nouvelle réglementation
représentation Arrêté du ministre des finances Arrêté du ministre des finances
des provisions du 27/2/2001 du 28/3/2005
techniques
Placements immobiliers - évalués aux prix d'acquisition - évalués aux prix d'acquisition, pour
pour celles à titre onéreux, à la les acquisitions à titre onéreux, à la
juste valeur, pour celles à titre juste valeur, pour celles à titre gratuit
gratuit et au coût de production et au coût de production pour celles
pour celles produites par produites par l'entreprise.
l'entreprise.
- les amortissements et provisions
pour dépréciation devant être
constitués, sont déduits de ces
valeurs.
Obligations et titres à -les bons, obligations et autres -les bons, obligations et autres titres à
revenus fixes titres à revenus fixes sont revenus fixes sont évalués à leur prix
évalués à leurs prix d'acqui- d'acquisition, hors frais accessoires
sition, hors frais accessoires sur achat et hors coupon couru à
sur achat et hors coupon couru l'achat.
à l'achat. -une provision pour dépréciation
est constituée dès qu'un risque de
recouvrement de la valeur de
remboursement et/ou des intérêts
est constaté.

-la valeur retenue pour la


représentation des provisions
techniques est déterminée après
déduction des provisions pour
dépréciation à constituer.
Titres à revenus - Ils sont évalués aux prix - Ils sont évalués aux prix d'acquisition,
variables d'acquisition, hors frais accessoires hors frais accessoires sur achats.
sur achats.
- le prix d'acquisition est réduit de
la part de dividendes dont la
décision de distribution est
antérieure à la date d'acquisition et
qui sont liés à des résultats
réalisés au cours de la période
antérieure à celle de l'acquisition.
- les provisions pour dépréciation
sont déduites du prix d'acquisition.
Placements en repré- - Ils sont évalués à leurs valeurs - Ils sont évalués à leurs valeurs de
sentation des contrats de marché. La différence entre la marché. La différence entre la valeur
en unités de compte valeur comptable et la valeur de comptable et la valeur de marché est
marché est prise en compte dans prise en compte dans le résultat.
le résultat.

Les nouvelles dispositions sont applicables aux données des dossiers des entreprises
d’assurance relatifs à l’activité à partir de l’exercice 20041.

1
Cf. Arrêté du Ministre des Finances du 28 mars 2005 paru au JORT n°27 du 5 avril 2005.

197
H – EXTENSION DU CHAMP D’INTERVENTION DU REGIME DE GARANTIE DES
CREDITS ACCORDES AUX MOYENNES ENTREPRISES DANS L’INDUSTRIE ET LES
SERVICES ET DES PARTICIPATIONS DANS LEUR CAPITAL

Créé en vertu de l’article 24 de la loi n° 2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de


finances pour la gestion de l’année 2003, ce régime était destiné à garantir quelques catégories
de crédits octroyés par les établissements de crédit en faveur des moyennes entreprises opérant
dans l’industrie, les services et quelques participations des sociétés d’investissement à capital
risque dans les entreprises ci-haut citées. Désormais et suite à la création des fonds d’amorçage
et des fonds communs de placement à risque en vertu, respectivement, des dispositions des lois
n°2005-58 du 18 juillet 2005 et n°2005-105 du 19 décembre 2005 en vue de renforcer les fonds
propres des entreprises, ce régime a été étendu aux participations dans lesdits fonds. En outre, il
couvrira, désormais, les crédits octroyés aux petites entreprises et ce, afin d’inciter les
établissements de crédit à fournir les financements nécessaires à cette catégorie de sociétés1.

III – POURSUITE DE LA CONSOLIDATION DE L’ACTIVITE DU MARCHE


FINANCIER

Conscientes de son rôle moteur dans la mobilisation de l’épargne longue et sa


canalisation vers les investissements productifs, les autorités ont continué en 2005 leur
action visant la dynamisation du marché financier par le réaménagement de la
réglementation y afférente, d’une part, et la diversification des produits d’épargne, d’autre
part.

A – AMENDEMENT DU REGLEMENT GENERAL DE LA BOURSE DES VALEURS


MOBILIERES ET DE CELUI DU CONSEIL DU MARCHE FINANCIER

Dans le but d’introduire plus de souplesse dans les conditions d’accès des entreprises
au marché financier, des modifications ont été introduites au niveau du règlement général
de la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et de celui du Conseil du marché
financier (CMF)2.

1) Au niveau du règlement général de la BVMT

La principale nouveauté introduite au niveau de la BVMT visant l’organisation du


marché des actions est la réunification du premier et du second marché en un marché
unique dénommé : « le marché des titres de capital ». Ainsi, en vertu des nouvelles
dispositions, la cote de la Bourse comprend le marché des titres de capital et le marché
obligataire. A cet effet, il importe de rappeler que sont considérées comme titres de capital
les actions ordinaires ou privilégiées, les actions à dividende prioritaire sans droit de vote et
les certificats d’investissement.

Dans le cadre de l’admission au marché des titres de capital, toute société doit
répondre à des critères d’ouverture au public, de taille, de performance, de liquidité et de
transparence. Elle doit avoir publié les états financiers certifiés des deux derniers exercices
précédant la demande d’admission (contre trois auparavant) qui doivent être bénéficiaires.
Toutefois, la bourse peut accorder une dérogation aux sociétés en activité depuis moins de

1
Cf. Articles 26 à 28 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion
de l’année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
2
Cf. Arrêtés du Ministre des Finances du 24 septembre 2005 parus au JORT n°79 du 4 octobre 2005.

198
deux années. De plus, la société est tenue de présenter des informations prévisionnelles sur
cinq années assorties des hypothèses sous-jacentes établies par le conseil d’administration
ou le directoire et accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes. Par ailleurs, si à la
date de la décision d’admission, le dernier exercice a été clôturé depuis plus de huit mois (au
lieu de neuf par le passé), le conseil d’administration ou le directoire doit établir et publier les
comptes du premier semestre accompagnés de l’avis du commissaire aux comptes.

Il importe de préciser que la condition de réalisation de résultats bénéficiaires n’est pas


exigée pour les entreprises qui demandent l’admission de leurs titres au marché par la
procédure ordinaire, suite à une augmentation du capital dans le public.

Pour ce qui est des titres des sociétés détenus par le public et dont l’admission au
marché est demandée, ils doivent être répartis entre deux cents actionnaires au moins
contre cinq cents, auparavant. La notion de « public » englobe, désormais, les institutionnels
détenant individuellement au plus 5% du capital, sachant que ces derniers regroupent les
organismes de placement collectifs, les établissements de crédit, les compagnies
d’assurance, les sociétés d’investissement à capital fixe (SICAFs) et à capital risque
(SICARs) ainsi que les caisses de retraite et ce, outre les actionnaires détenant
individuellement au plus 0,5% du capital, sachant que ce taux était de 0,1%.

Pour être admise au marché des titres de capital, une entreprise doit justifier, au plus
tard le jour de l’introduction, d’une diffusion dans le public d’un nombre de titres représentant
au moins 10% de son capital social, contre 20% pour le premier marché et 10% pour le
second, par le passé. Une dérogation peut être accordée par la BVMT si la collectivité
émettrice diffuse dans le public un minimum d’un million de dinars, contre 200.000 titres et
100.000 titres, respectivement, pour les premier et second marchés, auparavant.

Pour la procédure de diffusion de titres au cours de la période précédant


immédiatement leur première cotation, l’opération peut prendre la forme soit d’un placement
garanti soit d’un placement dans le public réalisé par les banques ou les intermédiaires en
bourse individuellement ou conjointement et ce, avec l’accord du CMF. Cette opération se
faisait auparavant par un ou plusieurs intermédiaires en bourse. Dans le cas où cette
diffusion est réalisée conjointement, une banque ou un intermédiaire en bourse doit être
désigné comme chef de file. Le CMF peut autoriser que la diffusion se réalise, pour partie,
dans le cadre d’un placement, proposé à un ou plusieurs investisseurs, lorsque la procédure
principale utilisée est l’offre publique de vente et que l’opération représente au moins 10% du
capital de la société concernée ou un montant de 2 millions de dinars. Il convient de préciser
que, par le passé, ce taux devait être au moins de 20% du capital de la société ou équivalent
à un montant de 2 millions de dinars pour le premier marché et 10% du capital ou un
montant d’un million de dinars pour le second marché.

Pour ce qui est de la négociation et afin qu’il n’y ait pas de pression sur les prix des
titres, l’intermédiaire en bourse peut, après information du client et du CMF, ne pas produire
sur le marché toute la quantité ou ne dévoiler qu’une partie d’un ordre comportant une
quantité à l’offre ou à la demande dont la taille est manifestement disproportionnée en
comparaison avec le degré de liquidité du titre et de la capacité d’absorption du marché.

2) Au niveau du règlement du CMF sur l’appel public à l’épargne

En matière de préparation du prospectus d’un emprunt qui fait l’objet d’une garantie, la
présentation du garant n’est plus exigée dans le cas où ce dernier est une banque admise à

199
la cote de la bourse ou liée par un contrat de notation avec l’un des quatre organismes de
notation tels que prévus par l’arrêté du Ministre des Finances du 24 avril 2003.

B – REAMENAGEMENT DES CONDITIONS D’INSCRIPTION ET DE TENUE DE


COMPTES EN VALEURS MOBILIERES

La tenue de comptes en valeurs mobilières, assurée jusqu’ici exclusivement par les


intermédiaires en bourse ou les établissements de crédit agissant en qualité d’intermédiaires
agréés, a été élargie à la Société tunisienne interprofessionnelle pour la compensation et le
dépôt des valeurs mobilières (STICODEVAM).

L’exercice de cette activité est subordonné à la signature d’un cahier de charges arrêté,
selon le cas, par circulaire de la Banque centrale de Tunisie ou par règlement du CMF.
Toutefois, les sociétés qui émettent des valeurs mobilières autres que celles admises à la
négociation sur les marchés relevant de l’autorité de la Banque centrale de Tunisie, retirent
les cahiers de charges auprès du CMF et des recettes de finances.

Il convient de rappeler que les intermédiaires agréés demeurent soumis au contrôle de


la Banque centrale et celui du CMF, chacun dans la limite de ses compétences1 et ce, sans
possibilité de déléguer cette mission à la STICODEVAM comme par le passé, pour les
valeurs mobilières prises en charge par cette dernière.

C – REAMENAGEMENT DES CONDITIONS D’EMISSION DE PARTS DES FONDS


COMMUNS DE PLACEMENT EN VALEURS MOBILIERES

Dans le but d’encourager les institutionnels à souscrire aux fonds communs de placement
en valeurs mobilières, la limite de la valeur d’origine des parts en circulation desdits fonds, fixée
par le passé, à dix millions de dinars, en matière d’émission de parts nouvelles, a été relevée à
cinquante millions de dinars2.

D – MODIFICATION DES CONDITIONS DE GESTION DES COMPTES EPARGNE


EN ACTIONS

Afin de susciter un intérêt accru des épargnants pour les comptes épargne en actions,
les conditions de gestion de ces comptes ont été assouplies. Aussi, le délai maximal
d’utilisation des sommes logées dans ces comptes a-t-il été relevé de 30 à 90 jours de
bourse et ce, à compter du jour de bourse suivant la date du dépôt. Toutefois, les sommes
non utilisées à l’issue de la période de 30 jours de bourse doivent être placées
temporairement sous forme d’acquisition d’actions ou de parts d’organismes de placement
collectif en valeurs mobilières3.

E – ENCOURAGEMENT DES SOCIETES A INTRODUIRE LEURS ACTIONS EN BOURSE

En vue de favoriser la mobilisation de l’épargne à long terme à travers la consolidation


de l’offre sur le marché financier en encourageant les sociétés à s’introduire en bourse, il a
été décidé d’étendre les incitations fiscales réservées aux souscripteurs dans le capital de
sociétés opérant dans le domaine des services et de l’ingénierie informatiques et des
services connexes ainsi que celles opérant dans le domaine de la technologie des

1
Cf. Décret n°2005-3144 du 6 décembre 2005 paru au JORT n°99 du 13 décembre 2005.
2
Cf. Décret n°2005-1976 du 11 juillet 2005 paru au JORT n°57 du 19 juillet 2005.
3
Cf. Décret n°2005-1977 du 11 juillet 2005 paru au JORT n°57 du 19 juillet 2005.
200
communications et des technologies nouvelles à toutes les autres entreprises cotées en
bourse quelle qu’en soit l’activité1.

Rappelons que ces incitations concernent la levée de l’option de souscription au capital


desdites entreprises et consistent :
- pour les entreprises qui accordent une option de souscription :
x à déduire la moins-value due à la levée de l’option de leur assiette imposable à
concurrence de 25% de la valeur réelle des actions ou des parts sociales à condition
que la déduction totale ne soit supérieure à 5% du bénéfice imposable de la société
soumise à l’impôt sur les sociétés après déduction des provisions ;
x à exonérer lesdites entreprises du paiement de la taxe à la formation professionnelle et
de la contribution au fonds de promotion du logement pour les salariés au titre de la
réalisation, par leurs employés, d’une plus-value suite à la levée de l’option de
souscription.
- et pour les salariés des entreprises ci-haut mentionnées bénéficier de l’exemption du
paiement de l’impôt sur le revenu au titre de la plus-value issue de l’opération de levée de
l’option de souscription, conformément à la réglementation en vigueur.

F – CREATION DES FONDS D’AMORÇAGE

Afin d’accompagner l’entreprise dans son démarrage et de soutenir les investisseurs


porteurs d’idées nouvelles de projets, il a été procédé à la création des fonds d’amorçage qui
constituent des mécanismes nécessaires pour garantir un financement adéquat au cours de
la phase de création d’entreprises.
Ce sont des fonds communs de placement en valeurs mobilières ayant pour objet le
renforcement des fonds propres des projets innovants, avant la phase de leur démarrage effectif.
L’intervention de ces fonds consiste à aider les promoteurs à exploiter les brevets d’invention, à
achever l’étude technique et économique du projet, à développer le processus technologique du
produit, avant la phase de commercialisation et à achever le schéma de financement et ce, en
employant leurs actifs dans la participation au capital des entreprises qui s’engagent à réaliser
les projets cités ci-dessus ou dans les titres donnant accès aux capitaux de ces entreprises ou,
encore, sous forme d’avances en comptes courants associés2.
Les actifs d’un fonds d’amorçage doivent être constitués, au moins à concurrence de 50%,
de participation au capital des entreprises qui réalisent les projets ci-haut cités ou de titres donnant
accès au capital de celles-ci. Ils peuvent, également, être constitués sous forme d’avances en
comptes courants associés auprès des entreprises dans lesquelles le fonds détient une
participation au moins de 5% sans pour autant que le total de ces avances ne dépasse 15% des
actifs dudit fonds. Ces avances sont prises en compte dans le taux de participation ci-haut cité3.
Pour des raisons de division de risques, le fonds d’amorçage ne peut pas employer
plus de 15% de ses actifs en participation au capital ou en titres donnant accès au capital ou
dans d’autres valeurs mobilières ou sous forme d’avances en comptes courants associés
au titre d’un même émetteur, sauf s’il s’agit de valeurs mobilières émises par l’Etat ou les
collectivités locales ou garanties par l’Etat.

1
Cf. Article 29 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion de
l’année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
2
Cf. Lois n°2005-58 et n°2005-59 du 18 juillet 2005 parues au JORT n°57 du 19 juillet 2005.
3
Cf. Décret n° 2005-2603 du 24 septembre 2005 paru au JORT n°78 du 30 septembre 2005.

201
Il est à préciser que l’emploi des actifs d’un fonds d’amorçage doit se faire dans un
délai n’excédant pas la fin de la quatrième année qui suit celle de la souscription dans le
fonds. Les sommes non utilisées doivent être placées temporairement dans l’acquisition de
valeurs mobilières.

La gestion de ces fonds est confiée à une banque ou à un intermédiaire en bourse


ayant la forme de société anonyme ou à une société habilitée légalement à gérer des
portefeuilles de valeurs mobilières pour le compte de tiers.

Les revenus réinvestis dans l’acquisition de parts de ces fonds sont déductibles de
l’assiette imposable et ce, sous certaines conditions à savoir la tenue d’une comptabilité
conforme à la législation comptable des entreprises et la production à l’appui de la
déclaration annuelle de l’impôt sur les sociétés de l’année de la déduction, d’une attestation
de souscription et de paiement des parts délivrée par le gestionnaire du fonds.

G – CREATION DES FONDS COMMUNS DE PLACEMENT A RISQUE

En vue de diversifier les mécanismes de mobilisation de l’épargne et de disposer des


fonds propres nécessaires aux projets initiés, il a été procédé à la création des fonds
communs de placement à risque1. Ce sont des placements en valeurs mobilières ayant
principalement pour objet la participation, pour le compte des porteurs de parts et en vue de
leur rétrocession, au renforcement des fonds propres des entreprises qui réalisent les projets
définis par l’article 21 de la loi n°88-92 du 2 août 1988. Ces projets concernent les
entreprises promues par les nouveaux promoteurs tels que définis par le code d’incitation
aux investissements, celles implantées dans les zones de développement régional telles que
fixées par ledit code, celles ayant fait l’objet d’opérations de mise à niveau ou rencontrant
des difficultés économiques et bénéficiant de mesures de redressement ainsi que les
entreprises qui réalisent des investissements permettant de promouvoir la technologie ou sa
maîtrise ou encore l’innovation dans tous les secteurs économiques.

Les placements desdits fonds peuvent prendre la forme de souscription ou


d’acquisition d’actions ordinaires ou à dividende prioritaire sans droit de vote, de certificats
d’investissement, de titres participatifs, d’obligations convertibles en actions et de parts
sociales et d’une façon générale de toutes les catégories de placement assimilés à des
fonds propres. Ces fonds peuvent également accorder des avances en comptes courants
associés au profit des entreprises dans lesquelles ils détiennent au moins 5% du capital à
condition que le total de ces avances ne dépasse pas 15% des actifs du fonds. Egalement,
le fonds commun de placement à risque ne peut pas employer plus de 15% de ses actifs en
participation au capital ou en titres donnant accès au capital ou dans d’autres valeurs
mobilières ou sous forme d’avances en comptes courants associés au titre d’un même
émetteur sauf s’il s’agit des valeurs mobilières émises par l’Etat ou les collectivités locales ou
garanties par l’Etat2. Ces deux dernières mesures sont de nature à permettre à ces fonds de
bien gérer leurs risques opérationnels.

Le règlement intérieur du fonds fixe la période au terme de laquelle les porteurs de


parts peuvent demander le rachat de celles-ci et sont donc habilités à exiger la liquidation du

1
Cf. Loi n°2005-105 du 19 décembre 2005 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
2
Cf. Décret n°2006-381 du 3 février 2006 paru au JORT n°12 du 10 février 2006.

202
fonds si leurs demandes de rachat n’ont pas été satisfaites dans un délai d’une année, à
compter de la date de dépôt des demandes auprès du gestionnaire1.

Considérant que les fonds communs de placement à risque interviennent dans les
mêmes domaines que ceux réservés aux sociétés d’investissement à capital risque, il a été
décidé de les faire bénéficier des mêmes avantages fiscaux. Ainsi, les souscripteurs aux
parts des fonds communs de placement à risque peuvent déduire leurs souscriptions de
l’assiette imposable. Ils sont soumis à l’impôt minimum dans le cas où le fonds emploie pas
moins de 30% de ses actifs pour le renforcement des fonds propres des entreprises
installées dans des zones de développement ou celles investissant dans le domaine des
technologies des communications ou de l’information ou des technologies innovantes ou
dans des projets promus par les nouveaux promoteurs ou ceux dans le cadre des petites et
moyennes entreprises.

Lesdits souscripteurs bénéficient également de la déduction susmentionnée, sans


paiement de l’impôt minimum dans le cas où le fonds commun de placement à risque
emploierait plus de 80% de ses actifs dans les projets susmentionnés sans pour autant que
les emplois dans les zones de développement ne soient inférieurs à 50%.

Le bénéfice de cette déduction par les souscripteurs est subordonné au non rachat des
parts souscrites pendant 5 ans à compter du premier janvier de l’année suivant celle de la
souscription, à la tenue d’une comptabilité conforme à la législation en vigueur et à la
présentation d’une attestation de souscription et de libération des parts ainsi que d’une
attestation justifiant l’emploi par le fonds de ses actifs selon les taux précités.

Par ailleurs et à l’instar des sociétés d’investissement à capital risque, les revenus des
fonds communs de placement à risque sont assimilés à des bénéfices distribués et sont
exemptés du paiement de l’impôt sur les revenus et de l’impôt sur les sociétés. Il en est de
même pour les plus-values sur cession des titres de participation aux fonds communs de
placement à risque2. Ils sont, toutefois, soumis à une retenue à la source libératoire d’impôts
au taux de 20% au même titre que les fonds communs de placement en valeurs mobilières.

H – EXTENSION DU CHAMP D’INTERVENTION DES SICARS

Considérant leur contribution au renforcement des fonds propres des entreprises, les
sociétés d’investissement à capital risque ont été habilitées à accorder des avances en
comptes courants associés au profit d’entreprises dans lesquelles elles détiennent au moins
5% du capital. Ces avances ne peuvent en aucun cas dépasser 15% des ressources de la
SICAR concernée3.

IV – MESURES EN FAVEUR DE LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS

Vecteur de croissance économique et de création d’emplois, l’investissement continue


à accaparer l’attention des autorités. Dans ce contexte, une série de mesures ont été prises,
en 2005, destinées à donner plus d’opportunités aux investisseurs, notamment, ceux dotés

1
Cf. Article 22 ter du code des organismes de placement collectif ajouté par la loi n°2005-105 du
19 décembre 2005 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
2
Cf. Articles 23 à 25 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion
de l’année 2005 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
3
Cf. Loi n°2005-104 du 19 décembre 2005 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005 et décret
n°2006-380 du 3 février 2006 paru au JORT n°12 du 10 février 2006.

203
d’idées nouvelles de projets. En particulier, le cadre réglementaire, appelé à s’adapter aux
mutations de l’environnement des affaires, a été enrichi par l’introduction, pour la première
fois, de la technique de l’essaimage des entreprises économiques et l’institution de centres
d’affaires d’intérêt public économique et ce, en parallèle avec l’encouragement de
l’innovation dans le domaine des technologies de l’information.

A – ESSAIMAGE DES ENTREPRISES ECONOMIQUES

L’essaimage des entreprises économiques est défini comme étant tout encouragement
ou assistance qu’une entreprise économique accorde à des promoteurs issus de son
personnel ou venant de l’extérieur pour les inciter à créer des entreprises indépendantes ou
à poursuivre une activité qu’elle exerçait elle-même. Cette assistance consiste à encadrer
les promoteurs dans la matérialisation des idées de projets, l’élaboration des études
y afférentes, la finalisation du schéma de financement, l’obtention de primes et d’avantages
et la concrétisation du projet.

L’entreprise qui adopte cette technique est tenue de se doter d’une structure ayant
pour mission d’assurer toute forme d’assistance technique et logistique à l’opération
d’essaimage, ainsi que le suivi du projet après son lancement. A cet effet, une convention
est conclue entre l’entreprise et le promoteur, définissant le contenu du projet et les
engagements des deux parties conformément à une convention-type approuvée par arrêté
du Ministre chargé des petites et moyennes entreprises.
Sur un autre plan, les entreprises qui recourent à la technique de l’essaimage peuvent
déduire les dépenses effectuées dans ce cadre de la base de l’impôt de l’année au titre de
laquelle ces dépenses ont été engagées et ce, dans la limite de 1% du chiffre d’affaires brut
annuel, avec un plafond de 30 mille dinars par projet. L’entreprise bénéficiaire de ladite
déduction est tenue de joindre à sa déclaration annuelle d’impôt sur les sociétés un état
détaillé sur les montants desdites dépenses et leur nature ainsi qu’une copie de la
convention conclue entre elle et le promoteur du projet.
Par ailleurs, tout promoteur d’un projet d’essaimage qui a bénéficié d’une prime d’étude
de son projet doit y renoncer au profit de l’entreprise1.
B – INSTITUTION DES CENTRES D’AFFAIRES D’INTERET PUBLIC ECONOMIQUE
La création des centres d’affaires d’intérêt public économique s’inscrit dans le cadre du
renforcement des mécanismes d’incitation aux investissements. Ils sont définis comme
étant des personnes morales dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière
qui offrent aux promoteurs et investisseurs des services visant à impulser l’initiative privée
dans les régions concernées par leurs activités.
N’ayant pas de but lucratif, ces nouvelles structures qui sont créées sans capital, sont
destinées à accompagner les promoteurs de projets dans les différentes phases de réalisation de
leurs entreprises et à leur offrir les services nécessaires pour le lancement et le développement de
leurs projets en leur apportant, notamment, les renseignements sur les procédures de création
d’entreprises, les avantages et incitations qui leurs sont destinés, les sites d’installation possibles et
les opportunités prometteuses d’investissement et de partenariat. En outre, ces centres sont créés
en vertu d’un contrat constitutif passé entre les organisations professionnelles, les structures
publiques d’appui au développement et les personnes physiques et morales exerçant des activités
économiques et financières et approuvé par arrêté du Ministre chargé des petites et moyennes

1
Cf. Loi n°2005-56 du 18 juillet 2005 parue au JORT n°57 du 19 juillet 2005 et décret n°2006-95 du
16 janvier 2006 paru au JORT n°6 du 20 janvier 2006.

204
entreprises qui fixe le domaine d’intervention de chaque centre ; ils sont soumis à un audit annuel
effectué par un expert comptable.
Les ressources de ces centres proviennent, essentiellement, des subventions allouées
par l’Etat ou autres, des revenus au titre des services rendus, de dons et de legs1.
L’organisation et les modes de fonctionnement et de gestion de ces centres doivent
être conformes à un statut-type approuvé par décret dans lequel sont déterminés les
modalités de leur création, leurs attributions, leur organisation administrative et financière,
ainsi que les moyens de leur contrôle. Ces centres sont dirigés par un conseil d’orientation
constitué de sept à dix membres désignés par arrêté du Ministre chargé des petites et
moyennes entreprises parmi les représentants des signataires du contrat constitutif et sur
leurs propositions ; le conseil d’orientation est chargé, notamment, de fixer le programme de
travail et le budget annuel prévisionnel de fonctionnement et d’investissement et son schéma
de financement.
Les centres d’affaires d’intérêt public économique sont soumis au même régime fiscal
applicable aux établissements publics à caractère administratif.
C – SOUTIEN MATERIEL AUX ENTREPRISES OPERANT DANS LE SECTEUR DU
TEXTILE ET DE L’HABILLEMENT
Dans le cadre des efforts de soutien au secteur du textile et de l’habillement qui
rencontre des difficultés conjoncturelles issues du démantèlement des accords multifibres
conjuguées à la concurrence acharnée des produits asiatiques, d’une façon générale, et
chinois en particulier, les autorités ont pris certaines mesures visant à apporter un soutien
matériel aux promoteurs des entreprises opérant dans ce secteur.
En effet, le fonds de développement de la compétitivité industrielle a été habilité à
accorder aux promoteurs des entreprises opérant dans le secteur ci-haut cité, qui passent de
la sous-traitance à la co-traitance, une dotation remboursable ou une participation au capital
desdites entreprises, destinées à recapitaliser les entités du secteur. L’octroi de ces deux
modes d’intervention est, toutefois, soumis aux conditions suivantes :
Dotation remboursable Participation au capital
Montant Le tiers des besoins de Le tiers des besoins de
recapitalisation sans dépasser recapitalisation sans dépasser
100.000 dinars. 100.000 dinars.
Durée maximale de rem- Durée de remboursement : 12 Cession de la participation du fonds
boursement ou date de ans dont 5 ans de grâce. sur une durée maximale de 12 ans.
cession de la participation
du fonds
Taux d’intérêt Taux d’intérêt annuel de 3%. Cession à la valeur nominale des
actions majorée d’un taux d’intérêt
annuel de 3%.
Minimum d’apport initial de Le bénéficiaire doit faire un -Le bénéficiaire doit faire un apport
fonds propres apport en numéraires au en numéraires au moins égal au
moins égal au tiers des tiers des besoins de recapitalisation
besoins de recapitalisation. - Une ou plusieurs SICAR doivent
participer avec un montant au moins
égal au tiers des besoins de
recapitalisation.

1
Cf. Loi n°2005-57 du 18 juillet 2005 parue au JORT n°57 du 19 juillet 2005 et décret n°2005-2611 du
24 septembre 2005 paru au JORT n°78 du 30 septembre 2005.

205
Il est à noter que si la gestion des dotations remboursables est confiée à un ou plusieurs
établissements de crédit, celle relative aux participations est du ressort d’une ou de plusieurs
sociétés d’investissement à capital risque et ce, en vertu d’une convention à conclure entre ces
dernières et le Ministre des Finances1.

D – MESURES INCITATIVES EN FAVEUR DU SECTEUR DES TECHNOLOGIES DE


L’INFORMATION

Le secteur des technologies de l’information a bénéficié, en 2005, d’une attention


particulière de la part des autorités en vue de le hisser au niveau atteint à l’échelle mondiale
et de permettre aux entreprises d’être plus compétitives sur le plan aussi bien national
qu’international.

1) Extension du champ d’intervention du régime d’incitation à l’innovation dans


le domaine des technologies de l’information

Dans le but de consolider les interventions opérées dans le cadre du régime d’incitation à
l’innovation dans le domaine des technologies de l’information créé en vertu des dispositions des
articles 12 à 14 de la loi n°98-111 du 28 décembre 1998 portant loi de finances pour la gestion
1999 tels que modifiés par les articles 16 et 17 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 et la
loi n°2003-50 du 25 juin 2003, et afin d’assurer les financements nécessaires aux projets initiés
dans les domaines prometteurs, il a été décidé d’élargir la possibilité de disposer des dotations
remboursables au titre du régime d’incitation à l’innovation dans le domaine des technologies de
l’information aux établissements de crédit qui gèrent lesdites dotations et ce, en vertu d’une
convention à conclure avec le ministère des Finances, sachant que seules les SICARS étaient,
par le passé, habilitées à gérer ce régime2.

2) Extension du champ d’intervention du fonds de développement des


communications, des technologies de l’information et de la télécommunication à de
nouvelles activités

Le champ d’intervention du fonds de développement des communications, des


technologies de l’information et de la télécommunication a été étendu à de nouvelles
activités et ce, dans le but de contribuer à l’essor de ces domaines3.

1
Cf. Loi n°2005-44 du 30 mai 2005 parue au JORT n°43 du 31 mai 2005 et décret n°2005-2556 du
19 septembre 2005 paru au JORT n°77 du 27 septembre 2005.
2
Cf. Article 32 de la loi 2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion de
l’année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
3
Cf. Décret n°2005-3080 du 29 novembre 2005 paru au JORT n°97 du 6 décembre 2005.

206
Les nouvelles activités en question ainsi que leurs modalités de financement sont
résumées comme suit :
Activités Modalités de financement
- Création de projets dans le domaine des - Participation financière directe d’un montant
technologies de l’information et de la équivalent à 50% du coût de création du projet sans
communication dans les localités et les que le coût du projet ne dépasse 10.000 dinars.
zones rurales.
- Les associations qui se chargent de la - Participation financière directe d’un montant de
diffusion de la culture numérique. 5.000 dinars.
- Les associations qui participent à l’enca- - Participation financière directe ne dépassant pas
drement, à la formation et à l’appui du pro- 5.000 dinars en contrepartie de la préparation d’un
gramme de redistribution des ordinateurs. contrat-programme.
- Les centres de télétravail relevant du - Financement de la construction et de l’équipement
ministère des technologies de la des centres de télétravail relevant du ministère des
communication. technologies de la communication sans limitation de
montant.
- L’ordinateur familial au profit des familles - Financement de l’achat de l’ordinateur familial
nécessiteuses. sans limitation de montant.
- Création des sites web pour les - Financement de la création de ces sites web sans
associations. limitation de montant.

Il est à préciser, également, que les participations du fonds dans les financements ci-
dessous mentionnés sont attribuées par décision du Ministre des technologies de la
communication sur la base d’un rapport motivé présenté par les services compétents dudit
ministère appuyé par les justificatifs nécessaires :
- dépenses de fonctionnement et d’investissement des organismes publics intervenant
dans le domaine des communications, des technologies de l’information et de la
télécommunication ;
- régime d’incitation à l’innovation dans le domaine des technologies de l’information ;
- et approbation des programmes de certification des compétences dans le domaine
des technologies de l’information et de la télécommunication.

V – FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Le financement de l’économie a été caractérisé, en 2005, par la poursuite des efforts


déployés en vue de soutenir, notamment, le secteur agricole et celui de l’artisanat et des
petits métiers.

A - FIXATION DES PRIX ET DES MODALITES DE PAIEMENT, DE STOCKAGE ET


DE RETROCESSION DES CEREALES AU TITRE DE LA CAMPAGNE 2005-2006

Les prix de base à la production et de rétrocession des céréales saines, loyales et


marchandes pour la récolte 2005, ont été tous relevés d’un dinar au quintal et fixés comme suit :
(En D/qL)
Prix de base à la production
Prix normaux de rétrocession
de la récolte 2005
Blé dur 30,500 35,165
Blé tendre 27,000 31,497
Orge 18,000 22,077
Triticale 18,000 22,077

207
Il est à noter que la commercialisation de l’orge est libre et que son prix de base à la
production ci-dessus mentionné est appliqué par les organismes de collecte et de stockage, au
titre de l’acquisition d’orge qui leur est livré par les producteurs1.

B – REVISION DU BAREME DES CREDITS DE CULTURES SAISONNIERES

Dans le cadre de la révision des barèmes des crédits d’arboriculture et de cultures


maraîchères de saison, de primeur et d’arrière-saison suite à l’augmentation de leurs coûts
de production et afin de mettre à la disposition des agriculteurs le financement adéquat tout
en veillant à la maîtrise de leur endettement, il a été décidé de relever les quotités des
crédits qui leurs sont accordés dans une fourchette allant de 10% à 15%.

Par ailleurs, le bénéfice de ces crédits a été étendu à de nouvelles variétés de cultures
telles que les abricotiers du centre et du sud et les vignes des variétés « Haute Pergola »
(HP) et « Pergolette ou Double T » (PDT). En outre, certaines cultures d’arbres fruitiers
(oliviers, amandiers, abricotiers) qui étaient financées seulement en sec, peuvent désormais
prétendre à des crédits en cas d’utilisation de l’irrigation.

Quant aux échéances des crédits accordés à ces cultures, elles ont été maintenues
presque sans changement2.

Sur un autre plan et concernant la céréaliculture, le montant des crédits


complémentaires de cultures saisonnières destinés à la fertilisation d’appoint et au traitement
fongique ont été maintenus à leurs niveaux de 2005, soit 81 dinars par hectare pour les
céréales en irrigué et les céréales en sec de la zone I et 71 dinars par hectare pour les
céréales en sec de la zone II. Quant aux échéances de remboursement, elles ont été fixées
au 31 août 20063.

C – MODIFICATION DES MODALITES D’OCTROI ET DE SUIVI DES CREDITS A


MOYEN TERME FINANCANT LES INVESTISSEMENTS DANS L’ARTISANAT ET LES
PETITS METIERS

Dans le cadre de la poursuite de la promotion des investissements, notamment, ceux


initiés par les diplômés de l’enseignement supérieur et compte tenu des nouvelles dispositions
introduites par le décret n° 2005-2024 du 18 juillet 2005 modifiant le décret n° 94-814 du 11 avril
1994 relatif à la définition des petites et moyennes entreprises et à la fixation des activités dans
lesquelles elles opèrent ainsi que la détermination des conditions et modes d’octroi des
encouragements, il a été procédé à l’abrogation de l’article 26 nouveau de la circulaire
n°87-47 du 23 décembre 1987 et à son remplacement. Sont, désormais, éligibles aux crédits à
moyen terme finançant les investissements dans l’artisanat et les petits métiers, bénéficiant des
concours du FONAPRA, les projets initiés par les diplômés de l’enseignement supérieur dont le
coût ne dépasse pas 80 mille dinars, fonds de roulement compris. Ce plafond est demeuré
inchangé pour les autres catégories d’investissement, soit 50 mille dinars.

Ces crédits peuvent financer jusqu’à 60% du coût de l’investissement, fonds de


roulement compris, le complément étant assuré par les fonds propres qui comprennent la

1
Cf. Décret n°2005-1983 du 11 juillet 2005 paru au JORT n°57 du 19 juillet 2005.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2005-16 du 21 septembre 2005.
3
Cf. Note de la BCT aux banques n°2006-03 du 23 janvier 2006.

208
dotation remboursable du FONAPRA et l’apport personnel en numéraire qui varie selon le
coût d’investissement du projet. Cet apport doit représenter 10% au moins des fonds propres
pour les projets dont l’investissement total est inférieur ou égal à 10 mille dinars. Pour les
investissements compris entre 10 mille dinars et 50 mille dinars, l’apport personnel est de
10% des fonds propres pour la première tranche d’investissement de 10 mille dinars et 20%
pour la deuxième tranche comprise entre 10 et 50 mille dinars. Pour les projets dont
l’investissement total est supérieur à 50 mille dinars, l’apport personnel est de 10% des
fonds propres pour la première tranche d’investissement de 10 mille dinars, 20% pour la
deuxième tranche comprise entre 10 et 50 mille dinars et 40% pour la tranche supérieure à
50 mille dinars et ne dépassant pas 80 mille dinars.

Parallèlement, la liste, objet de l’annexe 6 de la circulaire n° 87-47 et, notamment, celle


relative aux groupes de projets promus par les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur,
a été élargie par l’introduction de nouvelles activités, notamment, de services telles que la
création de bureaux d’études et de consultation sur les propriétés industrielle et
commerciale, de bureaux d’études en maintenance, de bureaux de suivi et d’aide au
recouvrement de créances des petites entreprises ainsi que la création de bureaux
d’assistance technique, d’études et d’ingénierie informatique1.

D – CREATION DU FONDS DE PROMOTION DE L’HUILE D’OLIVE CONDITIONNEE

Les exportateurs privés ont été autorisés en 2005 à exporter l’huile d’olive tunisienne,
dans le cadre du quota annuel accordé à la Tunisie par l’Union Européenne à compter du
1er mai 2005 jusqu’au 31 octobre de la même année et ce, conformément aux procédures
d’exportation de l’huile d’olive tunisienne en vrac, biologique et mise en bouteilles sous une
marque tunisienne fixées par l’arrêté du Ministre de l’agriculture du 4 juillet 20012. Dans ce
cadre, un deuxième contrôle de qualité des produits considérés est effectué lors du
chargement dont les frais sont à la charge des exportateurs.

Ainsi et dans le but de promouvoir la commercialisation de l’huile d’olive de qualité,


notamment, sur les marchés extérieurs, et considérant le rendement élevé de l’exportation
d’huile d’olive conditionnée comparativement à celle en vrac, il a été décidé de créer un fonds
spécial du Trésor, intitulé « fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée ». Il est destiné au
financement des opérations visant l’encouragement de la production et de la commercialisation
dudit produit. Les modalités d’intervention y afférentes seront fixées par décret3. Le financement
dudit fonds est assuré, notamment, par l’application d’une taxe égale à 0,5% de la valeur en
douane à l’exportation d’huile d’olive non conditionnée ainsi que des dons et subventions de
personnes physiques et morales.

VI – ASSOUPLISSEMENT DE LA REGLEMENTATION DES CHANGES ET DU


COMMERCE EXTERIEUR

En concrétisation de l’approche progressive adoptée dans la libéralisation des relations


financières avec l’étranger, plusieurs assouplissements ont été introduits sur le dispositif en
vigueur en matière de change et de commerce extérieur. Les améliorations apportées ont

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2005-17 du 30 septembre 2005.
2
Cf. Décret n°2005-1408 du 5 mai 2005 paru au JORT n°38 du 13 mai 2005.
3
Cf. Articles 37 à 39 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion
de l’année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.

209
touché le compte capital, les comptes de résidents, la réexportation de devises en billets de
banque et le commerce extérieur.

A – MESURES TOUCHANT LA REGLEMENTATION DES CHANGES

1) Relèvement du taux de souscription des étrangers non-résidents dans


l’émission de titres publics

Dans le cadre de la poursuite du processus de libéralisation des finances extérieures


devant mener progressivement à l’ouverture totale du compte capital et en vue de renforcer
la mobilisation de ressources extérieures sans surcroît d’endettement tout en veillant à
consolider les efforts visant à dynamiser le marché financier, il a été décidé de porter à 10%
le taux de souscription et d’acquisition de bons du Trésor assimilables (BTA) par des
étrangers non-résidents contre 5% auparavant. D’autre part, le calcul de cette part se fera,
désormais, sur la base de l’enveloppe semestrielle prévisionnelle des émissions, alors que,
par le passé, elle était calculée en fonction de l’encours de chaque ligne d’émission, après
communication du résultat de l’adjudication1.

2) Souscription des étrangers non-résidents aux titres d’emprunts privés

Partant des mêmes choix et afin de raffermir le rôle du marché financier dans la
mobilisation de l’épargne extérieure et le financement de l’investissement en Tunisie et en vue
de diversifier les sources de financement au profit des entreprises locales, les étrangers non-
résidents ont été autorisés à souscrire et acheter au moyen d’importation de devises des
obligations émises par les sociétés résidentes cotées en bourse ou ayant obtenu une notation
par une agence de notation et ce, dans des limites qui seront fixées par la Banque centrale2.

3) Amélioration des conditions d’investissement étranger dans les portefeuille-


titres

Dans le cadre de la politique tendant à assurer une plus grande ouverture du marché
financier et une mobilisation accrue de l’épargne étrangère et en vue de faciliter
l’investissement étranger dans les portefeuille-titres, l’acquisition de valeurs mobilières
conférant un droit de vote ou de parts sociales de sociétés établies en Tunisie, effectuée
entre étrangers, n’est plus soumise à l’approbation de la Commission supérieure
d’investissement. Cette faveur était réservée, auparavant, exclusivement aux actionnaires ou
associés de nationalité étrangère d’une même entreprise3.

Dans le même ordre d’idées, il a été également décidé de soustraire à cette procédure
toute acquisition par des étrangers résidents ou non-résidents ou de personnes morales
non-résidentes établies en Tunisie et comportant une participation étrangère, de valeurs
mobilières conférant un droit de vote ou de parts sociales de petites et moyennes entreprises
(PME) établies en Tunisie exerçant dans un secteur ouvert à l’investissement étranger à la
constitution conformément à la législation en vigueur4.

1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2005-19 du 8 novembre 2005.
2
Cf. Décret n°2005-3142 du 6 décembre 2005 paru au JORT n°99 du 13 décembre 2005.
3
Cf. Décret n°2005-793 du 14 mars 2005 paru au JORT n°23 du 22 mars 2005.
4
Cf. Décret n°2005-2397 du 31 août 2005 paru au JORT n°71 du 6 septembre 2005.

210
Pour l’application de cette mesure, la PME est définie comme étant toute entreprise
qui, à la fois, dispose d’actifs immobilisés nets inférieurs à 4 MDT et emploie des salariés au
nombre maximum de 3001.

B – INSTITUTION D’UN NOUVEAU COMPTE DE RESIDENT EN DEVISES OU EN


DINAR CONVERTIBLE

En consolidation des mesures engagées pour l’incitation à l’investissement, en général, et


dans les activités de services, en particulier, ainsi que pour la promotion des exportations
génératrices de devises, il a été décidé de dispenser les personnes physiques résidentes
prestataires de services à l’étranger de l’obligation de céder les devises provenant de la
rémunération de ces prestations et de les loger dans une nouvelle catégorie de comptes créés à
cet effet intitulés « comptes prestataires de services en devises ou en dinars convertibles ». La
mise en pratique de cette mesure revient à la BCT qui est chargée de fixer par circulaire les
conditions de fonctionnement de ces comptes2.

C – MODIFICATION DES CONDITIONS DE REEXPORTATION PAR LES


NON-RESIDENTS DES DEVISES IMPORTEES

Compte tenu de la dépréciation du dinar tunisien depuis 1994, année de la


réglementation de la déclaration d’importation de devises en billets de banque et dans
l’optique de simplifier au profit des non-résidents et, en particulier, des investisseurs
étrangers, les formalités de leur départ de Tunisie, les voyageurs non-résidents sont
autorisés, sans aucune condition, à réexporter le reliquat non utilisé des devises en billets de
banque importées et ce, à hauteur de la contre-valeur d’un montant de 3 mille dinars contre
mille dinars auparavant. Lorsque les sommes à réexporter dépassent cette valeur, cette
opération reste tributaire de la présentation d’une déclaration d’importation des devises,
établie à l’entrée du territoire tunisien, dûment remplie et visée par les services de la
douane3.

D – NOUVELLES MESURES EN MATIERE DE COMMERCE EXTERIEUR

1) Facilitation de l’intégration des sociétés totalement exportatrices dans le


marché local

Les entreprises totalement exportatrices peuvent écouler sur le marché local une partie
de leur production ou la prestation d’une partie de leurs services dans une limite ne
dépassant pas 30% (au lieu de 20% précédemment pour la seule première catégorie).
Contrairement à la réglementation ancienne, qui ne fait pas de distinction quant au champ
d’activité de la société exportatrice, le mode de calcul du taux de la production à écouler sur
le marché local varie, selon la nouvelle procédure, en fonction du type de l’entreprise :

1
Cf. Circulaire de la BCT aux intermédiaires agréés n°2006-04 du 10 mai 2006 et communiqué du
CMF du 3 mai 2006.
2
Cf. Décret n°2005-581 du 7 mars 2005 paru au JORT n°21 du 15 mars 2005.
3
Cf. Avis de change du Ministre des Finances paru au JORT n°10 du 3 février 2006 et circulaire de la
BCT aux intermédiaires agréés n°2006-02 du 5 mai 2006.

211
Type d’entreprise Base de calcul du taux d’écoulement
Entreprise industrielle :
- Déjà établie Chiffre d’affaires à l’exportation, prix départ usine réalisé
durant l’année calendaire précédente.
- Nouvellement établie ou Chiffre d’affaires à l’exportation prix départ usine réalisé
nouvellement entrée en activité dès le début de l’activité.
Entreprise opérant dans les services :
- Déjà établie Chiffre d’affaires à l’exportation réalisé durant l’année
calendaire précédente.
- Nouvellement établie ou Chiffre d’affaires à l’exportation réalisé dès le début de
nouvellement entrée en activité l’activité.
Entreprise agricole et de pêche :
- Déjà établie Valeur totale de la production réalisée durant l’année
calendaire précédente à condition d’en exporter 70% au
moins.
- Nouvellement établie ou Valeur totale de la production réalisée dès le début de
nouvellement entrée en activité l’activité.
Entreprise d’aquaculture :
- Déjà établie Quantité de production réalisée durant l’année
calendaire précédente.
- Nouvellement établie ou Quantité de production réalisée dès le début de
nouvellement entrée en activité l’activité.

A l’exception des ventes des produits de l’agriculture et de pêche produits en Tunisie,


les ventes par les entreprises totalement exportatrices sont soumises à toutes les
procédures et règlements en vigueur applicables à l’importation.

De même, les ventes de ces entreprises sur le marché local sont soumises au
paiement des taxes et des droits de douane dus à l’importation des intrants entrant dans la
production du produit final écoulé localement. Ces derniers bénéficient des avantages
fiscaux prévus par les conventions conclues entre la Tunisie et les autres pays et de la
législation en vigueur1.

Par ailleurs, les sociétés totalement exportatrices sont, désormais, habilitées à réaliser
des prestations de services ou des ventes, dans le cadre d’appels d’offres internationaux
relatifs à des marchés publics pour l’acquisition de services, de marchandises, matériel ou
équipements n’ayant pas de similaires fabriqués localement dont la liste sera fixée par
décret. Rappelons que seules les sociétés non-résidentes pouvaient participer à de tels
appels d’offres2.
2) Utilisation des moyens électroniques pour l’établissement du manifeste de
cargaison anticipé
Les procédures administratives inhérentes au commerce extérieur ont connu une mutation
profonde, au cours des dernières années. C’est ainsi qu’après l’institution de la liasse unique à
l’importation et à l’exportation de marchandises, d’un côté et du système intégré de traitement

1
Cf. Décret n°2005-1996 du 11 juillet 2005 paru au JORT n°57 du 19 juillet 2005.
2
Cf. Article 35 de la loi n° 2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion de
l'année 2006 parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.

212
automatisé des formalités de commerce extérieur, de l’autre, il a été procédé à la fixation des
modalités d’établissement du manifeste de cargaison anticipé par les moyens électroniques et
ce, en vue de faciliter la prise en charge des documents douaniers.
Le manifeste de cargaison anticipé est un état des marchandises embarquées établi par le
transporteur maritime ou aérien et déposé au système SINDA à travers le système intégré,
conformément à la législation en vigueur, avant l’escale du navire au port ou l’arrivée de l’aéronef à
l’aérodrome. Une fois arrivé, le transporteur (maritime ou aérien) doit procéder à la confirmation du
manifeste de cargaison anticipé, signer électroniquement ce manifeste et demander son
enregistrement. Le système SINDA effectue un contrôle des messages électroniques envoyés par
le transporteur en vue de confirmer le manifeste de cargaison anticipé, procède à la vérification de
l’authenticité du numéro d’escale déclaré et accorde automatiquement un numéro et une date
d’enregistrement au manifeste, ce qui permet de prendre en charge l’enregistrement sur le
système SINDA et accomplir les autres formalités douanières1.

3) Utilisation des moyens électroniques pour le dépôt de la demande de privilège


fiscal avant l’arrivée de la marchandise

Dans le but de tirer un meilleur profit des potentialités du système automatique intégré
pour le traitement des formalités de commerce extérieur et afin d’abréger les délais
nécessaires à la déclaration en douane des marchandises avant leur enlèvement et par
conséquent, éviter de surcharger le bénéficiaire d’un surcroît de frais, il est, désormais,
possible de déposer la demande de privilège fiscal en utilisant les moyens électroniques
fiables conformément à la législation relative aux échanges électroniques et ce, avant
l’arrivée de la marchandise.
Il convient de préciser que le dépôt de la demande de privilège fiscal ainsi effectuée
dispense de toute formalité ayant le même objet2.
VII – MESURES DIVERSES
D’autres mesures ont été prises, en 2005, dans différents domaines concernant,
notamment, l’emploi, la maîtrise de l’énergie et la sauvegarde de l’environnement.
A – CONDITIONS DE BENEFICE DES AVANTAGES OCTROYES AUX
ENTREPRISES DU SECTEUR PRIVE ET AUX ASSOCIATIONS QUI PROCEDENT A DE
NOUVEAUX RECRUTEMENTS
Les entreprises du secteur privé opérant dans les activités relevant des secteurs
prévus par l’article premier du code d’incitations aux investissements ainsi que les
associations de développement, celles autorisées à accorder des micro-crédits, celles de
diffusion de la culture numérique ou les associations de soutien aux handicapés bénéficient
de la prise en charge par l’Etat, durant une période de sept ans d’une quote-part de la
contribution patronale au régime légal de sécurité sociale relative aux salaires versés au titre
des nouveaux recrutements de diplômés de l’enseignement supérieur. Le taux de prise en
charge est de 100% pour la première et la deuxième année, puis de 85%, 70%, 55%, 40% et
25%, respectivement, pour les cinq années suivantes.
Pour bénéficier des avantages fixés dans le cadre des articles 20 et 21 de la loi
n°2004-90 du 31 décembre 2004 portant loi de finances pour la gestion 2005, les entités
concernées sont tenues de déposer auprès du bureau de l’emploi et du travail indépendant
territorialement compétent, une demande appuyée des pièces exigibles en vertu des

1
Cf. Décret n°2005-1490 du 11 mai 2005 paru au JORT n°39 du 17 mai 2005.
2
Cf. Article 34 de la loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion 2006
parue au JORT n°101 du 20 décembre 2005.
213
indications du prototype disponible auprès dudit bureau. A cet effet, il est institué auprès de
chaque direction régionale de l’emploi et de l’insertion des jeunes, une commission
consultative chargée de donner son avis sur les demandes de bénéfice de l’avantage
susmentionné. Présidée par le directeur régional de l’emploi et de l’insertion professionnelle
des jeunes, cette commission compte quatre membres, en l’occurrence, le directeur régional
des affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à l’étranger, le chef de la division de
l’inspection du travail et de la conciliation, le chef du bureau de l’emploi et du travail
indépendant et enfin, le chef du bureau régional de la CNSS.
L’avantage susmentionné est octroyé par décision du gouverneur territorialement
compétent après avis de la commission consultative1.
Dans le même contexte, l’Etat peut prendre en charge, pendant une année, 50% des
salaires versés au titre de nouveaux recrutements d’agents de nationalité tunisienne,
titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur délivré au terme d’une scolarité égale au
moins à deux ans après le baccalauréat ou d’un diplôme équivalent et ce, pour les
recrutements effectués par les entreprises relevant du secteur privé.
Les interventions de l’Etat, plafonnées à 250 dinars par mois et par recrue sont
imputées sur les ressources du fonds de développement de la compétitivité industrielle. Les
crédits sont transférés dudit fonds à l’agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant
qui assure la gestion de ces interventions selon un programme prévisionnel annuel2.
B – MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE MAITRISE DE L’ENERGIE
La poursuite de l’augmentation des prix des produits énergétiques sur le plan
international a eu des conséquences négatives sur l’économie nationale sachant que cette
catégorie de produits est subventionnée et que tout accroissement du coût de ces produits
se traduit par une augmentation des dépenses au titre de la compensation inscrites au
budget de l’Etat, ce qui a conduit les autorités à créer un système de maîtrise de l’énergie.
Ce système a pour but d’appuyer les actions visant la rationalisation de la
consommation d’énergie, la promotion des énergies renouvelables et la substitution de
l’énergie. L’adoption de ce système a nécessité l’institution d’une taxe due à l’occasion de la
première immatriculation des voitures de tourisme dans une série tunisienne dont le tarif
varie entre 250 dinars et 1.000 dinars pour les voitures utilisant l’essence et de 500 dinars à
2.000 dinars pour celles qui circulent à l’huile lourde. Les voitures de tourisme vouées à
l’usage du transport public, à celui des handicapés, aux entreprises de location de voitures,
de l’enseignement de la conduite automobile, à celui du tourisme saharien ainsi que celles
importées par les non-résidents ne sont pas soumises à cette taxe.
En outre, une autre taxe est due à l’importation ou à la production locale à l’exclusion
de l’exportation, sur certains appareils pour le conditionnement de l’air à concurrence de
10 dinars pour chaque 1.000 unités thermiques.
C’est dans ce cadre qu’est créé le « Fonds national de maîtrise de l’énergie » destiné
au financement des opérations visant la rationalisation de la consommation de l’énergie, la
promotion des énergies renouvelables et la substitution de l’énergie. Il accorde aussi des
subventions pour la réalisation desdites opérations3.

1
Cf. Décrets n°2005-1856 et n°2005-1857 du 27 juin 2005 parus au JORT n°52 du 1 er juillet 2005.
2
Cf. Loi n°2005-91 du 3 octobre 2005 parue au JORT n°79 du 4 octobre 2005.
3
Cf. Loi n° 2005-82 du 15 août 2005 parue au JORT n° 65 du 16 août 2005 et articles 12 et 13 de la
loi n°2005-106 du 19 décembre 2005 portant loi de finances pour la gestion de l’année 2006 parue au
JORT n°101 du 20 décembre 2005.

214
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME FINANCIER

La progression des ressources propres des banques, en 2005, à un rythme plus


soutenu que leurs emplois s’est traduite par une aisance de leur trésorerie plus importante
que celle relevée l’année précédente.

A – EVOLUTION DE LA LIQUIDITE DU SYSTEME FINANCIER1

L’amélioration de la liquidité bancaire, observée en 2004 (80 MDT), s’est davantage


consolidée en 2005 (105 MDT), sous l’effet expansif exercé, principalement, par les actifs
nets sur l’étranger (+681 MDT) dont l’ampleur a, toutefois, été atténuée par les effets
restrictifs dus, notamment, à l’augmentation des billets et monnaies en circulation
(-245 MDT) et, dans une moindre mesure, au repli du solde net des administrations
publiques (-10 MDT). Dans ce contexte, les opérations de politique monétaire se sont
limitées, en moyenne, à 225 MDT contre 323 MDT, une année auparavant. Par conséquent,
les avoirs en comptes courants des banques se sont améliorés, au total, de 7 MDT en 2005,
pour se situer à 177 MDT.

Au cours de l’année 2005, l’évolution de la liquidité bancaire a, en fait, connu deux


phases distinctes :

Pendant les huit premiers mois de l’année, la liquidité bancaire a connu un


resserrement de 457 MDT reflétant l’importance de l’impact de l’accroissement des billets et
monnaies en circulation (424 MDT), dont l’effet a été quelque peu atténué par l’augmentation
du solde net des administrations publiques et des actifs nets sur l’étranger. Relativement
modérée durant le premier trimestre, la contraction s’est particulièrement accentuée entre avril
et août.

La surliquidité bancaire qui a marqué la fin de l’année 2004, s’est estompée, dès le
début de l’année suivante pour laisser la place à un léger resserrement, au cours du premier
trimestre, sous l’effet conjugué de la hausse des billets et monnaies en circulation et de la
baisse des actifs nets sur l’étranger.

En s’élevant à 3.154 MDT, en mars 2005, les billets et monnaies en circulation ont
exercé un effet restrictif de 120 MDT sur la liquidité bancaire. Au cours de la période sous-
revue, ils ont fluctué entre un minimum de 3.105 MDT et un maximum de 3.317 MDT,
atteints les 3 et 19 janvier, respectivement. Cette dernière date correspond à la veille de
l’Aid El Idha, occasion au cours de laquelle les retraits des ménages s’accentuent
habituellement.

1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
215
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE*
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Moyennes trimestrielles 2005 Variations
Année Année
Désignation 2005
2004 I II III IV 2005
2004
Billets et monnaies en
circulation -3.029 -3.182 -3.146 -3.381 -3.385 -3.274 -245
Solde net des administra-
tions publiques +411 +372 +466 +419 +346 +401 -10
dont : Solde du compte
courant du Trésor -464 -518 -429 -494 -570 -503 -39
Actifs nets sur l’étranger +2.385 +2.871 +2.622 +3.080 +3.689 +3.066 +681
dont :Avoirs nets en devises +4.128 +4.689 +4.557 +5.556 +5.686 +5.122 +994
Autres facteurs nets +80 -135 -184 -286 -358 -241 -321
= (A)Total des facteurs
autonomes -153 -74 -242 -168 +292 -48 +105
Appels d’offres +196 +235 +195 +105 -112 +106 -90
Prises en pension de 1 à
0 +1 0 0 +4 +1 +1
7jours
Pension de bons du Trésor
à 3 mois +101 0 0 0 0 0 -101
Opérations ponctuelles
+5 -23 +13 -1 -23 -9 -14
nettes
Opérations d’open-market +21 +34 +206 +246 +21 +127 +106
= (B) Opérations de
politique monétaire +323 +247 +414 +350 -110 +225 -98
= (A)+(B) Avoirs en
comptes courants des
banques +170 +173 +172 +182 +182 +177 +7
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.

En s’établissant à 2.776 MDT, en mars 2005, contre 2.945 MDT, en décembre 2004,
les actifs nets sur l’étranger ont accusé une baisse de 169 MDT, exerçant ainsi un effet
restrictif d’autant sur la liquidité bancaire. La baisse ainsi enregistrée est, essentiellement,
imputable à la hausse du compte « devises des intermédiaires agréés » de 76 MDT et au
repli de 84 MDT des avoirs nets en devises, sous l’effet de l’engagement de dépenses
importantes au titre du remboursement de la dette extérieure, notamment, publique. La
contraction aurait pu être plus accentuée n’eut été la mobilisation de ressources extérieures
au titre, notamment, de tirages de prêts auprès de la Banque du Japon pour la coopération
internationale (56 MDT), de la Banque mondiale (30 MDT) et de l’Agence française de
développement (29 MDT) et de dons ( 15 MDT) dont 12 MDT octroyé par l’Etat du Qatar.

216
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE* (Données de fin de période en MDT)
2005 Variations
Déc.
Désignation Déc.2005
2004 Mars Juin Sept. Déc.
Déc.2004
Billets et monnaies en
circulation -3.111 -3.162 -3.220 -3.342 -3.620 -509
Solde net des administrations
publiques +228 +313 +408 +206 +226 -2
dont : Solde du compte courant
du Trésor -664 -572 -497 -714 -688 -24
Actifs nets sur l’étranger +2.904 +2.700 +2.700 +3.666 +3.960 +1.056
dont :Avoirs nets en devises +4.733 +4.444 +5.228 +5.695 +5.872 +1.139
Autres facteurs nets -99 -166 -255 -320 -298 -199
= (A)Total des facteurs
autonomes -78 -315 -367 +210 +268 +346
Appels d’offre 0 0 150 0 -190 -190
Prises en pension de 1 à 7jours 0 0 0 0 0 0
Pension de bons du Trésor à
3 mois 0 0 0 0 0 0
Opérations ponctuelles nettes +90 +167 +10 0 0 -90
Opérations d’open- market +28 +179 +255 +130 +15 -13
= (B) Opérations de politique
monétaire +118 +346 +415 +130 -175 -293
= (A)+(B) Avoirs en comptes
courants des banques +40 +31 +48 +340 +93 +53
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.

Quant au poste « autres facteurs nets », il a exercé un effet restrictif de 7 MDT, en


s’établissant à 146 MDT, en mars 2005.

En revanche, le solde net des administrations publiques qui s’est établi à 440 MDT en
mars 2005, a amélioré la liquidité bancaire de 9 MDT. L’évolution ainsi enregistrée porte la
marque de la baisse de 12 MDT du solde du compte courant du Trésor qui est revenu de
462 MDT à 450 MDT, au cours de la période sous-revue. Ce repli est, essentiellement,
imputable aux dépenses engagées au titre du règlement des échéances de la dette
publique extérieure, dont l’effet a été relativement atténué par la souscription nette aux
bons du Trésor (152 MDT), notamment assimilables (121 MDT).

L’évolution des facteurs autonomes de la liquidité bancaire, au cours des trois


premiers mois de l’année 2005, s’est traduite par un accroissement des besoins des
banques en liquidité. Dans ce contexte, la Banque centrale est intervenue sous différentes
formes, pour injecter une enveloppe moyenne de 246 MDT et les avoirs en comptes
courants des banques se sont établis, en conséquence, à 162 MDT, en mars 2005.

PRINCIPALES EVOLUTIONS DES FACTEURS AUTONOMES DE LA LIQUIDITE BANCAIRE


(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Mars 2005 Août 2005 Déc. 2005
Désignation
Déc.2004 Mars 2005 Août 2005
Billets et monnaies en circulation -119,9 -304,1 +8,5
Solde net des administrations publiques +9,2 +75,9 -183,9
dont : Solde du compte courant du Trésor +12,1 +49,5 -180,2
Actifs nets sur l’étranger -169,3 +201,3 +805,1
dont :Avoirs nets en devises -83,7 +984,3 +220,3
Autres facteurs nets -6,6 -143,9 -106,8
= (A)Total des facteurs autonomes -286,6 -170,8 +522,9

217
Durant la période suivante qui couvre les mois d’avril à août 2005, la trésorerie
bancaire s’est davantage resserrée, portant la marque des effets restrictifs exercés par les
billets et monnaies en circulation et, dans une moindre mesure, du poste « autres facteurs
nets ». Ce resserrement aurait pu être plus accentué n’eussent été les effets expansifs
imputables aux actifs nets sur l’étranger et au solde net des administrations publiques.

En effet, les billets et monnaies en circulation, qui se sont situés à 3.458 MDT en août,
ont contracté la trésorerie des banques de 304 MDT par rapport au mois de mars. Leur
affermissement s’explique, notamment, par l’intensification du change manuel suscité aussi
bien par une bonne saison touristique et l’afflux des tunisiens installés à l’étranger que par
les dépenses accrues des ménages au cours des vacances d’été. Durant la période sous-
revue, ce facteur a atteint un maximum de 3.480 MDT, le 29 août.

En s’établissant à 290 MDT, en août 2005, contre 146 MDT, en mars de la même
année, le poste « autres facteurs nets » a exercé un effet restrictif de 144 MDT, contribuant,
d’autant, au resserrement de la liquidité bancaire. L’évolution ainsi enregistrée trouve son
origine dans l’augmentation de 63 MDT des produits sur opérations en devises, conjuguée à
la hausse des devises en attente d’affectation et des produits sur opérations de
refinancement, respectivement de 14 MDT et 7 MDT. L’effet restrictif issu de ces différentes
évolutions a été, toutefois, atténué par celui, à caractère expansif, dû à l’augmentation des
charges sur opérations en devises de 26 MDT.

En revanche, l’affermissement de 201 MDT des actifs nets sur l’étranger qui se sont
élevés, au terme de la période considérée, à 2.977 MDT, s’est traduit par un effet expansif,
d’autant, sur la liquidité bancaire. La hausse ainsi enregistrée est imputable à l’augmen-
tation de 984 MDT des avoirs nets en devises, largement atténuée par les effets restrictifs
exercés simultanément par le compte spécial du Gouvernement tunisien en devises
(-647 MDT suite, notamment, à la comptabilisation de l’emprunt obligataire en euros
(400 millions d’euros) encaissé en juin et le compte « devises des intermédiaires agréés »
(-120 MDT). L’évolution favorable des avoirs nets en devises qui sont passés de 4.574 MDT
à 5.558 MDT entre mars et août 2005, a été suscitée par l’encaissement d’importants
tirages sur emprunts extérieurs, notamment, l’emprunt obligataire cité ci-dessus et
l’amélioration des recettes touristiques et les rapatriements d’économies sur salaires par les
tunisiens résidant à l’étranger. Cette évolution a été, toutefois, atténuée par l’effet de
l’aggravation du déficit commercial suite à la flambée du cours mondial du pétrole.

De même, le solde net des administrations publiques qui s’est situé à 516 MDT en
août 2005 a exercé un effet expansif de 76 MDT sur la trésorerie des banques. Cette
tendance porte la marque de la baisse de 50 MDT du solde du compte courant du Trésor,
sous l’effet des dépenses engagées au titre du règlement des échéances de la dette
publique aussi bien intérieure qu’extérieure. Elle aurait pu être plus accentuée n’eût été
l’encaissement d’importantes recettes fiscales. Il y a lieu de préciser, à ce titre, que le Trésor
public a procédé, au cours de la période sous-revue, à l’émission d’une enveloppe
substantielle de bons du Trésor, portant sur 651 MDT, dont 443 MDT, sous forme de bons
du Trésor assimilables (BTA).

Compte tenu de l’évolution des facteurs autonomes de la liquidité bancaire, au cours


de la période sous-revue, la Banque centrale a injecté dans le cadre du marché monétaire
une enveloppe moyenne de 455 MDT, en accroissement de 209 MDT par rapport à celle
enregistrée durant le premier trimestre. Dans ce contexte, les avoirs en compte courant des
banques se sont situés à 167 MDT, en août.

218
Au cours des quatre derniers mois de l’année et à l’instar de ce qui a été réalisé
durant la même période de l’année précédente, la trésorerie bancaire a connu une situation
de surliquidité reflétant, en particulier, l’importance des effets expansifs exercés par les
actifs nets sur l’étranger.

L’affermissement de 805 MDT des actifs nets sur l’étranger, entre septembre et
décembre, est imputable à :
x L’amélioration de 220 MDT des avoirs nets en devises sous l’effet de
l’encaissement d’importantes recettes réalisées au titre des tirages sur prêts extérieurs,
notamment, dans le cadre du programme d’appui à la compétitivité de l’économie PACE IV
(58 millions d’euros par la Banque mondiale et 58,5 millions d’euros par la Banque africaine
de développement) et 39 millions d’euros au titre du don accordé dans ce cadre par l’Union
européenne. Ces recettes ont été renflouées par l’encaissement des produits de
privatisation de la Banque du sud (61 millions d’euros) en novembre et de celle de la
SOTACIB (48,5 millions de dinars) en septembre. Cette augmentation aurait pu être plus
élevée n’eussent été les dépenses accrues engagées pour le remboursement de la dette
extérieure, notamment, l’emprunt obligataire Samurai IV (15 milliards de yens) en
septembre.
x La baisse substantielle du compte spécial du Gouvernement tunisien en devises,
suite aux virements en faveur du Compte courant du trésor de 485 MDT, 152 MDT et
93 MDT réalisés, respectivement, les 12 et 28 septembre et le 28 décembre. Il convient de
rappeler, à ce titre, que ces montants se rapportent à l’emprunt en euros encaissé en juin et
de celui contracté auprès de la Banque mondiale dans le cadre du PACE IV, et qui n’ont
pas été comptabilisés au niveau du compte courant du Trésor au moment de leur
déblocage.
x Le repli de 93 MDT des devises des intermédiaires agréés.

Egalement, les billets et monnaies en circulation, qui sont revenus de 3.458 MDT, en
août à 3.449 MDT en décembre, ont contribué à l’amélioration de la liquidité bancaire de
9 MDT. Au cours de cette période, ce facteur a connu des évolutions divergentes, fortement
imprégnées par l’effet d’une saison touristique favorable, une bonne campagne agricole,
particulièrement oléicole et par l’accroissement des dépenses des ménages occasionnées
par le mois de Ramadan et l’Aid-El-Fitr ainsi que par les préparatifs de l’Aïd-El-Idha. Il
convient de signaler que le niveau record de l’année, soit 3.620 MDT, a été enregistré le
30 décembre.

En revanche, en s’établissant à 332 MDT, en décembre 2005, le solde net des


administrations publiques a accusé une baisse de 184 MDT par rapport à son niveau du
mois d’août, contribuant, ainsi, à un resserrement d’autant de la trésorerie bancaire. Cette
évolution trouve son origine dans l’augmentation de 180 MDT du solde du compte courant
du Trésor, imputable, notamment, à l’encaissement du bénéfice du Groupe chimique
tunisien (100 MDT), et de celui de la Banque centrale (148 MDT), et de la partie revenant à
l’Etat du produit de la privatisation de la SOTACIB (32 MDT), en plus des virements reçus
du compte spécial du Gouvernement Tunisien en devises, des prêts accordés par la BAD et
la Banque mondiale et du don de l’Union européenne, susmentionnés. L’augmentation ainsi
enregistrée aurait pu être plus importante n’eût été l’importance des dépenses de
fonctionnement et de celles engagées au titre du remboursement de la dette publique aussi
bien intérieure qu’extérieure.

De même, le poste « autres facteurs nets » qui s’est établi à 397 MDT, en décembre
2005, a exercé un effet restrictif de 107 MDT sur la liquidité bancaire, dû à l’augmentation
219
de 87 MDT des produits sur opérations en devises et de 6 MDT des produits sur opérations
de refinancement. Cet accroissement a été, toutefois, atténué par l’augmentation de
22 MDT des charges sur opérations en devises.

Compte tenu de l’évolution des principaux facteurs autonomes ci-haut cités et de la


situation de surliquidité qui s’en est dégagée, la Banque centrale est intervenue pour
éponger, durant cette période, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire, une
enveloppe moyenne de 79 MDT. En conséquence, les avoirs en compte courant des
banques se sont élevés à 183 MDT, en décembre, soit 15 MDT de plus que le niveau
enregistré en août de la même année.

B – OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE1

Le cadre réglementaire régissant le marché monétaire a fait l’objet, en 2005, d’une


profonde mutation destinée, d’une part, à tenir compte des dispositions prises dans ce
contexte, au cours des dernières années et notamment, celles ayant trait à la
dématérialisation des titres et à la promulgation de la loi bancaire de 2001, et, d’autre part, à
élargir l’éventail des intervenants sur le marché et à introduire plus de souplesse dans les
échanges de liquidité. Ainsi, le marché monétaire qui était réservé depuis sa création aux
banques, aux entreprises et aux personnes morales, est désormais ouvert, non seulement,
aux établissements de crédit mais, aussi, aux autres personnes morales de droit public ou
privé et aux personnes physiques.

Pour tirer profit des avantages de la dématérialisation des titres, les certificats de
dépôts et les billets de trésorerie seront émis sous forme de titres de créance nominatifs,
dématérialisés et négociables par transfert de compte à compte. Certains réaménagements
ont été, également, introduits sur leurs conditions de rémunération sans pour autant toucher
aux conditions d’émission inhérentes au montant, à l’échéance et à la durée de ces titres.
En outre, les contreparties des interventions de la Banque centrale qui portaient, par le
passé, sur des effets publics négociables et les créances saines du secteur privé ont été
élargies aux créances et valeurs sur les particuliers.

Sur un autre plan, les opérations de politique monétaire menées par la Banque
centrale ont été marquées, en 2005, par l’utilisation intensive d’opérations d’open market
(56% de l’intervention sur le marché monétaire, contre 7% en 2004) pour la régulation du
niveau global de la liquidité bancaire. Cela est de nature à favoriser le développement d’un
marché secondaire des titres publics, susceptible de susciter l’émergence d’une courbe de
rendement.

En effet, en s’établissant à 225 MDT, en 2005, contre 323 MDT l’année précédente,
l’intervention de l’Institut d’émission sur le marché monétaire s’est nettement contractée,
traduisant, ainsi, l’aisance observée au niveau de la trésorerie des banques. En outre, il
convient de signaler l’absence de l’utilisation d’opérations de prises en pension à 3 mois en
2005 et la contraction de l’enveloppe injectée sous forme d’appels d’offre (47% contre 61% ).

Sur le marché interbancaire, les transactions ont connu un repli de 16,2% en 2005
contre une augmentation de 2,6% l’année précédente. Cette évolution reflète celle des
opérations à terme (-58,6%), celles à vue ayant, par contre, enregistré une augmentation
(+38,8%).

1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
220
EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année Moyennes trimestrielles 2005 Année
Désignation
2004 I II III IV 2005
Appels d’offre 196 235 195 105 -112 106
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 1 0 0 4 1
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 101 0 0 0 0 0
Opérations ponctuelles nettes 5 -23 13 -1 -23 -9
Opérations d’open market 21 34 206 246 21 127
Total 323 247 414 350 -110 225

Corrélativement avec l’évolution de la liquidité bancaire, les opérations de politique


monétaire ont connu, en 2005, deux phases distinctes. Au cours des huit premiers mois de
l’année, période caractérisée par un resserrement affermi de la liquidité bancaire, la Banque
centrale a accentué ses concours aux banques. Depuis, et jusqu’à la fin de l’année, l’Institut
d’émission a dû intervenir pour éponger les excédents de liquidité.

Au cours de la première période allant de janvier à août, la Banque centrale a injecté


une enveloppe moyenne de 376,9 MDT. En conséquence, le volume des opérations de
politique monétaire est passé d’une ponction nette de 62 MDT, en décembre 2004 à une
injection nette de liquidité de 423 MDT en août 2005, un record de 611,6 MDT ayant été
enregistré en juillet.

En fait, cette période peut être, elle même, subdivisée en deux sous-périodes,
considérant l’importance des interventions de la Banque Centrale.

Durant le premier trimestre, la Banque centrale est intervenue pour injecter une
enveloppe moyenne de 235 MDT sous forme d’appels d’offre, complétés par des prises en
pension de 1 à 7 jours (1 MDT) et des opérations de réglage fin qui se sont soldées par une
ponction nette de 23 MDT, pour tout le trimestre.

Quant aux opérations d’open market effectuées sous forme d’achats fermes de bons
du Trésor, dont les montants étaient faibles, soit 1,1 MDT en février et 2,3 MDTau début du
mois de mars, elles se sont intensifiées à la fin de ce dernier mois pour totaliser 147,6 MDT.
La dernière opération qui a eu lieu le 29 de ce mois a porté sur l’achat de BTA sur les lignes
2005 et 2007 pour un montant total de 42,1 MDT et de BTCT sur les lignes 2005 et 2006
pour une enveloppe de 105,5 MDT. Toutefois, ladite opération qui a été effectuée au terme
du trimestre n’a pas affecté le niveau moyen des opérations d’open market qui s’est établi à
33,7 MDT, durant le trimestre sous-revu.

Au cours de la période considérée, les transactions interbancaires ont connu un repli


de 5 MDT sous l’effet de la baisse de 54 MDT des opérations à vue, atténuée, toutefois, par
l’augmentation de 49 MDT des transactions à terme.

La période suivante qui s’étale du mois d’avril à août a été caractérisée par une
intensification du recours des banques au refinancement de la Banque centrale.
L’intervention de l’Institut d’émission sur le marché monétaire qui s’est établie, en moyenne,
à 455 MDT, sur la période considérée, a été réalisée à hauteur de 51% sous forme
d’opérations d’open market, de 46% sous forme d’appels d’offre et de 3% par des
opérations ponctuelles. Au cours de cet intervalle, l’Institut d’émission a œuvré pour
consolider son portefeuille en titres publics en procédant à des opérations d’achat ferme de
bons du Trésor, ce qui lui a permis de réguler la liquidité des banques en utilisant cet
instrument chaque fois qu’il en a été besoin, sachant que ceci s’inscrit dans le cadre de la
nouvelle orientation de la politique monétaire de la Banque centrale.
221
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc. 2005
Désignation
2004 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d’offre 0 0 150 0 -190
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 0 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 0 0 0 0 0
Opérations ponctuelles nettes 90 167 10 0 0
Opérations d’open market 28 179 255 130 15
Total 118 346 415 130 -175

Les transactions effectuées au niveau du marché interbancaire se sont consolidées en


moyenne de 32 MDT durant la période avril-août 2005, en comparaison avec le premier
trimestre, sous l’effet de l’augmentation des opérations à vue de 52 MDT qui s’est
conjuguée à une baisse de 20 MDT des opérations à terme.

Dans le cadre de ses opérations de politique monétaire, la Banque centrale est


intervenue pour injecter une enveloppe moyenne de 211 MDT, sous forme d’appels d’offre,
complétée par des opérations de réglage fin d’un montant de 11 MDT et d’opérations d’open
market. Au cours de ladite période, l’encours des opérations d’open market a connu une
importante augmentation, passant de 178,6 MDT au terme du mois de mars à 296,2 MDT à
la fin d’août. Durant cet intervalle, l’Institut d’émission a effectué quatre opérations d’achats
fermes de bons du Trésor portant sur une enveloppe totale de 175,1 MDT, dont 95 MDT
sous forme de BTA, sachant que des opérations de remboursement ont été enregistrées, au
cours de la période précitée, totalisant 57,5 MDT, dont 33,5 MDT se rapportant à des BTA.
PRINCIPALES EVOLUTIONS DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Mars 2005 Août 2005 Déc. 2005
Désignation
Déc. 2004 Mars 2005 Août 2005
Appel d’offres 305,9 -120,0 -164,3
Prises en pension de 1 à 7 jours -1,2 0 0,4
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 0,0 0,0 0,0
Opérations ponctuelles nettes -14,0 +46,8 -64,0
Opérations d’open market +17,5 +249,7 -279,8
Total +308,2 +176,5 -507,7

La dernière période de l’année qui s’étale du mois de septembre jusqu’à la fin de


l’année a été caractérisée par une situation de surliquidité qui a contraint l’Institut d’émission
à procéder à des ponctions de liquidité en lançant des appels d’offre négatifs et en
effectuant des ventes fermes de bons du Trésor, dans le cadre de l’open market . Ainsi,
l’enveloppe épongée durant cette période, sous forme d’appels d’offre, a fluctué entre un
minimum de 100 MDT et un maximum de 337 MDT, soit une moyenne de 123 MDT pour
toute la période. Elle a été complétée par des prises en pension de 1 à 7 jours pour un
montant de 3 MDT ainsi que par des opérations de réglage fin qui ont porté uniquement sur
des ponctions de liquidité et dont les montants ont fluctué entre un minimum de 40 MDT et
un maximum de 340 MDT pour se solder par une ponction nette de 23 MDT.

Parallèlement, la Banque centrale a procédé à des opérations de ventes fermes de


bons du Trésor, dans le cadre de l’open market, pour éponger la liquidité excédentaire. Ceci
s’est traduit par une baisse, entre août et décembre, de 281,2 MDT de l’encours de fin de
période de ces opérations qui est revenu de 296,2 MDT à 15 MDT. En effet, deux
opérations de ventes fermes portant sur des montants de 164,4 MDT et 49,1 MDT ont été

222
réalisées respectivement le 12 septembre et le 4 octobre, sachant que des opérations de
remboursement pour un montant total de 67,7 MDT ont eu lieu durant cette période.

L’année 2005 n’a pas connu de fluctuations importantes en ce qui concerne les taux
d’intervention de la Banque centrale. Les opérations principales de refinancement, en
l’occurrence les appels d’offre, ont continué à être effectuées, tout le long de l’année, au
taux de 5%, celles des prises en pension de 1 à 7 jours à 6%, alors que les opérations
d’injection et de ponction ont été réalisées aux taux respectifs de 5,03% et 4,97%, à
l’exception du mois de juin au cours duquel le taux de la ponction a été de 5%.

S’agissant du taux au jour le jour du marché interbancaire, il a fluctué entre un


minimum de 4,97% et un maximum de 5,03%. En conséquence, le taux moyen du marché
monétaire s’est maintenu à 5% durant toute l’année.

C – EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES BANQUES ET AUTRES ETABLISSEMENTS


FINANCIERS

Le système bancaire tunisien compte actuellement 20 banques. Sa structure a connu des


changements importants en 2005, suite à la création en mars 2005 d’une nouvelle banque
dénommée « Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises », la privatisation
de la Banque du Sud par la cession, en novembre, de la participation de l’Etat et des
entreprises publiques et à participation publique dans le capital de ladite banque au
consortium ANDALUMAGHREB composé de Banco Santander Central Hispano et Attijariwafa
Bank et l’obtention des deux banques de développement restantes, à savoir la STUSID et la
BTL, respectivement, en avril et en octobre, de leurs agréments pour opérer en tant que
banques universelles.
De son côté, le réseau des agences bancaires s’est enrichi, au titre de la même année,
de 32 nouvelles représentations dont 19 unités dans le Grand-Tunis et 10 dans le Centre-Est,
portant ainsi le nombre total des agences à 902, soit une pour 11,1 mille habitants contre
870 agences et une pour 11,4 mille habitants une année auparavant.
L'installation, au cours de la même période, de 114 nouveaux distributeurs automatiques
de billets (DAB) et de guichets automatiques de banques (GAB) a porté l’étendue du réseau
monétique à 729 automates.
Par ailleurs, le nombre des terminaux de paiement électronique n’a cessé de s’élargir. Il
s’est, en effet, accru de 1.042 nouvelles unités pour atteindre 6.577 unités au terme de l’année
2005.
I – BANQUES DE DEPOTS

Par souci de cohérence et d’homogénéité des séries statistiques, notre analyse se


limiterait cette année aux quatorze banques de dépôts préexistantes1.

1) Emplois et ressources

A l’instar de 2004, l’année 2005 a été marquée par une progression des ressources
propres des banques (+8,5%) plus importante que celle de leurs emplois (+7,3%). Il s’en est
suivi l’apparition d’une aisance au niveau de leur trésorerie qui s’est confirmée au cours du
dernier trimestre de l’année, période durant laquelle est apparue une situation de surliquidité,
amenant ainsi l’Institut d’émission à procéder à des opérations de ponction.

1
Les quatorze banques sont : ATB , BFT, BNA, BS, BT, AB, BIAT, STB, UBCI, UIB, BH, CB, BTS et ABC.
223
a) Emplois

En s’élevant à 25.607 MDT à la fin de l’année 2005, les emplois des banques se sont
quelque peu ralentis. Ils ne se sont, en effet, accrus que de 7,3% contre 8,5% en 2004. Cette
décélération provient, principalement, de celles des créances sur l’Etat et des comptes de
trésorerie.
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 20.853 21.277 21.686 22.154 22.409
Créances sur l’Etat 2.076 2.151 2.090 2.113 2.167
Comptes de trésorerie 1.699 1.630 1.791 2.155 1.849
Autres postes nets -771 -889 -892 -953 -818
Total emplois=Total ressources 23.857 24.169 24.675 25.469 25.607
Ressources monétaires&quasi-monét. 18.297 18.461 18.811 19.732 20.131
Ressources spéciales 2.230 2.213 2.251 2.228 2.275
Provisions 1.570 1.622 1.711 1.773 1.611
Fonds propres disponibles 1.670 1.706 1.742 1.736 1.780
Concours de la BCT 90 167 160 0 -190

- Concours à l’économie

Les concours à l’économie ont connu une progression continue tout au long de 2005,
pour représenter 87,5% de l’ensemble des emplois au terme de l’année. En atteignant
22.409 MDT, ils se sont accrus de 7,5% contre 6,8% l’année précédente. L’accélération
relevée reflète celle du portefeuille-titres tenu par les banques de dépôts et l'accroissement
des crédits alloués sur ressources ordinaires alors que ceux accordés sur ressources
spéciales n’ont cessé de diminuer depuis l’année 2002.
CONCOURS A L’ECONOMIE (En MDT)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
Crédits sur ressources ordinaires 18.009 18.411 18.808 19.265 19.556
Crédits sur ressources spéciales 1.668 1.611 1.601 1.579 1.548
Portefeuille-titres 1.176 1.255 1.277 1.310 1.305
Total 20.853 21.277 21.686 22.154 22.409

La répartition sectorielle des crédits distribués par les banques laisse apparaître un
affermissement de la part de ceux attribués au secteur des services (59,4% contre 57,8%),
au détriment de l’industrie (32,4% contre 33,5%) et de l’agriculture (8,2% contre 8,7%).

L’accroissement poursuivi des crédits accordés au secteur des services (10,7% contre
10,5%) a bénéficié, principalement, aux particuliers (24,5% contre 17,2%), notamment, pour
le financement de dépenses courantes (+44,6% contre +29,9%) qui a accaparé 30,6% de
l’augmentation des crédits recensés en 2005. Cette évolution s’explique, d’une part, par le
reclassement, en 2005, dans cette catégorie de certains crédits qui étaient auparavant
déclarés au niveau du risque global des banques et, d’autre part, par l’habilitation des
banques depuis 1999 à octroyer des crédits à la consommation destinés à financer
l’acquisition, par les particuliers, de biens de consommation durables ainsi que leurs
dépenses courantes.

L’encours des crédits sur ressources ordinaires a progressé de 8,6% contre 9,2%, pour
s’établir à 19.556 MDT en décembre 2005.

224
L’examen du portefeuille-escompte des banques fait ressortir une accélération sensible
de son rythme d’accroissement (+16,1% en 2005 contre +8,5% en 2004). D’une année à
l’autre, son encours a évolué de 1.756 MDT contre 855 MDT une année auparavant. Après
avoir connu une baisse importante au cours des deux premiers mois de l’année (-396 MDT), il
a repris sa tendance à la hausse durant le reste de l’année à l’exception des mois de juillet et
octobre au cours desquels il a connu un repli. Pour le seul mois de décembre, il s’est accru de
934 MDT suite, notamment, aux opérations de Window Dressing opérées en fin d’année.

En revanche, les créances immobilisées qui se sont établies à 4.443 MDT en 2005 ont
connu un retournement de tendance, baissant de 3,8% ou -177 MDT contre une hausse de
14,5% ou 585 MDT une année auparavant. Outre l’effort déployé par les banques en matière
de recouvrement des créances classées, cette diminution s’explique par les opérations de
radiation et de cession des créances à des sociétés de recouvrement qui ont porté, en 2005
sur 631 MDT contre 139 MDT seulement l’année précédente.

Clôturant l’année 2005 à 1.548 MDT, les crédits octroyés sur ressources spéciales ont
poursuivi, quoique à une cadence moindre, leur mouvement baissier amorcé depuis 2003,
en diminuant de 7,2% contre -12,3% en 2004. Cette régression reflète, essentiellement, celle
des crédits octroyés sur les fonds de prêts extérieurs (-12,7% contre -19,9%). A l’inverse,
les crédits alloués sur des fonds étatiques ont progressé de 2,7% ou 16 MDT en 2005 contre
5,7% ou 32 MDT en 2004 et ce, suite à l’accroissement des crédits octroyés sur certains
fonds, notamment, le Fonds Spécial de Développement Agricole FOSDA (+9 MDT) et le
Fonds de Promotion de Logements Sociaux FOPROLOS (+9 MDT). Par ailleurs, il convient
de signaler que la part des crédits à long terme accordés sur des ressources spéciales dans
le total de ces dernières a diminué revenant, d’une année à l’autre, de 68,7% à 67,1%.

Le portefeuille-titres des banques a repris en 2005 sa progression à un rythme accéléré


après la décélération qu’il a connue l’an précédent, soit 11% contre 3,7% en 2004 et 9,6%
une année auparavant. Cette évolution traduit, notamment, l’accroissement aussi bien de
l’enveloppe des titres de participation que celui des prêts participatifs, respectivement de
46 MDT et 69 MDT contre 35 MDT et 12 MDT en 2004. L’essentiel de l'augmentation du
portefeuille-titres enregistrée a été relevé au cours des mois de mars (56 MDT) et août
(18 MDT) et a concerné, principalement, des prises de participation dans des unités
touristiques et autres sociétés, notamment, la SFBT (14 MDT), AIRLIQUIDE (10,7 MDT) et
ASTREE (6 MDT). Cette accélération aurait été plus importante n’eût été le repli observé au
cours du mois de décembre (-12 MDT), suite à la cession par certaines banques d’une
partie de leurs portefeuilles-titres.

- Créances sur l’Etat


L’endettement de l’Etat vis-à-vis des banques s’est ralenti, en 2005. Il n’a augmenté
que de 4,4% ou 91 MDT contre 25,4% ou 421 MDT l’année précédente, pour s’établir à
2.167 MDT. L’encours des bons du Trésor en portefeuille des banques de dépôts qui s’est
élevé à 1.728 MDT, en 2005, a enregistré une progression de 97 MDT seulement contre
431 MDT en 2004. Cette évolution est imputable à la décélération du volume des
souscriptions nettes en bons du Trésor qui s’est situé à 107 MDT contre 462 MDT au terme
de l’année 2004.

Notons que la part des bons du Trésor à moyen et long termes dans le portefeuille des
banques de dépôts a augmenté, d’une année à l’autre, de plus de 12 points de pourcentage
pour représenter 94,9%. Cette évolution est imputable à la politique de reprofilage de
l’endettement de l’Etat privilégiant les émissions à des échéances plus longues par le biais
des bons du Trésor assimilables.
225
- Comptes de trésorerie

Après avoir augmenté à un rythme soutenu en 2004, les comptes de trésorerie ont vu
leur taux de progression se ralentir pour revenir à 8,8% ou 150 MDT seulement en 2005
contre 20,9% et 294 MDT l’année précédente. Ce ralentissement a concerné,
essentiellement, les comptes en devises et le poste « correspondants banquiers » qui se
sont accrus, respectivement, de 7,4% et 4,3% contre 86,7% et 16,8% en 2004.
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 161 175 177 185 159
Comptes courants ordinaires 49 37 49 256 92
Dépôts au CCP 6 6 7 6 8
Comptes en devises 704 590 726 726 756
Moins : Autres concours de la BCT 3 10 16 8 4
Correspondants banquiers (montant net) 771 765 792 970 804
Sièges, succursales et agences (montant net) 11 67 56 20 34
Total 1.699 1.630 1.791 2.155 1.849

Par ailleurs, les comptes courants ordinaires des banques ouverts à la Banque
Centrale ont enregistré globalement une reprise en 2005 en augmentant de 43 MDT ou
87,8% alors qu’ils avaient baissé de 132 MDT ou -72,9% une année auparavant.

b) Ressources

Les ressources des banques de dépôts se sont accrues en 2005 de 7,3% contre 8,5%
une année auparavant. La décélération a concerné l’ensemble des ressources propres, à
l’exception de celles à caractère spécial.

- Ressources monétaires et quasi-monétaires

Les ressources monétaires et quasi-monétaires ont atteint, à la fin de 2005,


20.131 MDT, soit une progression de 10% contre 11,7% une année auparavant.

En s’élevant à 6.000 MDT en 2005, les ressources monétaires se sont accrues de


10,9% contre 10,3% en 2004.

Les dépôts à vue des résidents qui ont connu une évolution irrégulière tout au long de
l’année 2005, se sont élevés en décembre à 4.649 MDT, soit leur niveau maximum,
enregistrant ainsi un accroissement de 9,9% ou 420 MDT par rapport à leur niveau de 2004.
L’évolution relevée a concerné, particulièrement, les dépôts des sociétés privées, des
compagnies d’assurance et des particuliers.

Pour ce qui est des dépôts à vue de non-résidents, ils ont connu presque le même
accroissement que l’année 2004, soit 172 MDT, pour se situer à 1.351 MDT.

De leur côté, les ressources quasi-monétaires ont atteint 14.131 MDT en décembre
2005, en accroissement de 9,6% contre 12,3% l’année précédente. Cette évolution cache,
néanmoins, des évolutions disparates selon les composantes.
Les dépôts à terme et autres produits financiers de résidents se sont établis à
5.201 MDT en 2005, soit une progression de 17,2% ou 763 MDT contre 12,9% et 506 MDT
en 2004. L’évolution relevée, tout au long de l’année, s’explique par la forte progression des
dépôts du secteur public et la consolidation de ceux des sociétés privées et des particuliers.
226
Pour leur part, les dépôts à terme et autres produits financiers de non-résidents ont
poursuivi leur mouvement de hausse pour se situer, au terme de l’année 2005, à 560 MDT,
soit une augmentation de 28,1% ou 123 MDT contre 22,8% ou 81 MDT en 2004.
RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES (En MDT)
2005
Désignation 2004 Mars Juin Sept. Déc.

Ressources monétaires 5.408 5.356 5.675 5.998 6.000


Dépôts à vue de résidents 4.229 4.152 4.406 4.569 4.649
Dépôts à vue de non-résidents 1.179 1.204 1.269 1.429 1.351
Ressources quasi-monétaires 12.889 13.105 13.136 13.734 14.131
dont:Dépôts à termes et autres produits financiers
de résidents 4.438 4.616 4.692 5.030 5.201
Comptes d’épargne de résidents 4.774 4.862 4.877 4.945 5.087
Comptes d’épargne logement de résidents 954 966 971 980 1.002
Certificats de dépôt de résidents 1.020 891 858 921 955
Oblig.&emprunts à plus d’un an de résidents 321 391 353 352 332
Dépôts à terme et autres produits financiers
de non-résidents 437 419 460 540 560
Total 18.297 18.461 18.811 19.732 20.131

Les comptes d’épargne ont augmenté de 6,3%, contre 7% en 2004, pour se situer à
6.089 MDT. Cette décélération est imputable au ralentissement des comptes d’épargne
logement dont le taux de progression est revenu à 5% contre 9,7% une année auparavant.

Parallèlement et contrairement à la forte hausse enregistrée en 2004 (352 MDT ou


52,7%), les certificats de dépôts de résidents ont connu un retournement de tendance en
diminuant de 65 MDT et se situant à 955 MDT en décembre 2005. La baisse constatée a
touché l’ensemble des agents économiques, à l’exception des compagnies d’assurance qui
ont vu leurs souscriptions augmenter à un rythme supérieur à celui des remboursements,
occasionnant ainsi un accroissement de leur encours en cette catégorie de titres de l’ordre
de 158 MDT.

En revanche, l’enveloppe des obligations et emprunts à plus d’un an de résidents a


enregistré une reprise de 3,4% ou 11 MDT en 2005 contre une diminution de 9,1% ou
-32 MDT en 2004. Cette tendance a résulté de l’émission par une banque, en février, d’un
emprunt privé pour un montant de 70 MDT dont l’effet a été fortement atténué par les
remboursements effectués par les banques de la place.

Portant sur un encours de 355 MDT, les obligations et emprunts à plus d’un an de
non-résidents ont baissé de 29 MDT en 2005 contre une hausse de 115 MDT en 2004 et ce,
corrélativement à l’évolution des remboursements des emprunts parvenus à échéance à une
cadence supérieure à celle des nouvelles émissions.

- Ressources spéciales

En atteignant 2.275 MDT en 2005, les ressources spéciales ont vu leur taux
d’accroissement doubler soit 2% contre 1% l’année précédente. Cet affermissement reflète
celui des fonds étatiques qui ont connu une hausse de 10,5% ou 72 MDT contre 6,2% ou
40 MDT en 2004, suite principalement, à l’alimentation du Fonds spécial de développement
agricole (24 MDT) et du Fonds d’aide et crédits (13 MDT).

227
- Fonds propres disponibles

L’augmentation en numéraire du capital social de la BIAT en février de 32 MDT dont


12 MDT sous forme de primes d’émission, celle concernant l’ABC en juin (22 MDT) et l’ATB
en décembre (52 MDT dont 32 MDT sous forme de primes d’émission) ont contribué à la
consolidation des fonds propres disponibles des banques qui ont atteint 1.780 MDT, soit une
progression de 6,6% contre 1.670 MDT et 10,2% l’année précédente.
L’affectation d’une enveloppe additionnelle prélevée sur l’exercice 2004 aux réserves a
permis d’en consolider le niveau, qui est passé d’une année à l’autre de 769 MDT à
831 MDT. L’augmentation ainsi enregistrée est imputable, essentiellement, à celles des
réserves extraordinaires (54 MDT) et des réserves pour réinvestissements exonérés
(13 MDT). La hausse relevée aurait pu être plus importante n’eût été l’incorporation en
décembre d’une banque de la place de 5 MDT de ses réserves dans son capital social.
Le ratio de couverture des immobilisations et non-valeurs nettes des amortissements
par les fonds propres est ainsi demeuré stable au niveau de 22,6 % en 2005.
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES1 (En MDT sauf indication contraire)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 2.157 2.188 2.241 2.241 2.301
dont : Capital libéré 1.020 1.040 1.063 1.064 1.090
Réserves 769 769 830 830 831
Primes d’émission 278 290 260 260 292
Emprunts subordonnés 77 77 77 77 77
2- Immobilisations et non-valeurs nettes des
amortissements 487 482 499 505 521
Immeubles et mobiliers 923 933 952 961 988
Non-valeurs 20 19 24 26 27
Amortissements -456 -470 -477 -482 -494
Ratio des immobilisations et des non-valeurs
nettes des amortissements 2/1 (en %) 22,6 22,0 22,3 22,5 22,6
Fonds propres disponibles (1-2) 1.670 1.706 1.742 1.736 1.780

- Provisions

Dans le cadre de la poursuite de l’effort de provisionnement, les banques de dépôts ont


continué, en 2005, à consolider leurs provisions dont le volume s’est élevé à 1.611 MDT, en
accroissement par rapport à leur niveau de l’année précédente de 2,6% ou 41 MDT, contre
une hausse de 8,7% ou 126 MDT en 2004. Cette décélération s’explique, notamment, par
l’augmentation du volume des créances douteuses cédées aux sociétés de recouvrement
ainsi que celle des créances radiées conjuguée à l’évolution de l’enveloppe des provisions
pour dépréciation de titres qui a augmenté quoique à une cadence nettement inférieure à
celle de l’année passée, soit 14,4% ou 20 MDT contre 61,8% ou 53 MDT.

- Concours de la Banque centrale de Tunisie

A l’instar de l’année précédente, les banques de dépôts ont entamé l’année 2005 par
un recours au refinancement de la Banque centrale qui s’est surtout accentué à partir du
deuxième trimestre et ce, jusqu’au mois d’août. Depuis, une amélioration de leur trésorerie a
prévalu laissant apparaître une situation d’excédent de liquidité sur le marché et amenant
l’Institut d’émission à intervenir pour éponger le surplus de liquidité.

1
Avant répartition des résultats.
228
2) Exploitation1

L’activité des banques de dépôts s’est caractérisée au cours de l’année 2005 par une
augmentation de tous les soldes intermédiaires d’exploitation par rapport à 2004 suite à
l’évolution soutenue de leur activité et par l’amélioration de leurs indicateurs financiers,
notamment, ceux liés à la qualité du portefeuille. Il en est résulté une importante augmentation
de la marge d’intérêt, soit 64 MDT ou 11,5% contre 6,3 MDT ou 1,1% en 2004.

En effet, les intérêts et revenus assimilés ont enregistré un accroissement de


127,4 MDT ou 10,1% contre 25,9 MDT ou 2,1% à la fin de 2004 suite à la progression des
revenus sur les opérations de crédit de 119,9 MDT ou 10,6% contre 12,5 MDT ou 1,1% en
2004 et ce, en dépit du léger fléchissement du rythme de progression de l’encours moyen
des crédits qui est passé de 7,3% en 2004 à 6,7% en 2005. Cette progression des revenus
a été rendue possible grâce à une plus grande maîtrise des risques, ce qui s’est traduit par
une légère amélioration du rendement des crédits qui a atteint 6,4% contre 6,3% l’année
précédente.
Quant aux intérêts encourus et charges assimilées et malgré la diminution des
charges de trésorerie en liaison avec la baisse du niveau de l’endettement moyen des
banques de dépôts sur le marché monétaire qui est revenu de 334,9 MDT en 2004 à
261,6 MDT en 2005, ils ont augmenté de 63,4 MDT ou 9% suite, essentiellement, à
l’accroissement des intérêts servis sur les comptes à terme et certificats de dépôts de
46,6 MDT ou 17,2%.
PRODUIT NET BANCAIRE
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 1.256,6 1.384,0 127,4 10,1
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 700,9 764,3 63,4 9,0
(=) Marge d’intérêt 555,7 619,7 64,0 11,5
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 226,8 249,6 22,8 10,1
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial et
opérations financières 156,1 168,8 12,7 8,1
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 49,8 54,3 4,5 9,0
(=) Produit net bancaire (PNB) 988,4 1.092,4 104,0 10,5

Parallèlement, les commissions nettes sur opérations bancaires ont progressé de


22,8 MDT ou 10,1% contre une augmentation de 18,7 MDT ou 9% l’année précédente.
Cette évolution a été relevée, notamment, au niveau de celles liées au financement
d’opérations du commerce extérieur et d’opérations monétiques.

De leur côté, les gains nets sur portefeuille-titres commercial et opérations financières
ont enregistré un recul de leur rythme de progression, en augmentant de 12,7 MDT ou 8,1%
contre 31,3 MDT en 2004 et ce, suite à un accroissement moins important des revenus des
bons du Trésor. Il en est de même pour les revenus sur portefeuille d’investissement qui ont
augmenté de 4,5 MDT ou 9% contre 5,7 MDT ou 12,9% l’année précédente pour atteindre
54,3 MDT.

Ainsi, le produit net bancaire des banques de dépôts a augmenté de 104 MDT ou
10,5% pour atteindre 1.092,4 MDT au titre de 2005.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.

229
Pour ce qui est des charges opératoires, elles ont augmenté de 26,1 MDT ou 4,6%
contre 43,4 MDT ou 8,3% l’année précédente pour atteindre 594,5 MDT ; sachant que
l’augmentation exceptionnelle des frais du personnel au cours de 2004 est liée aux
indemnités servies par certaines banques suite aux départs volontaires à la retraite anticipée
de certains de leurs agents dans le cadre de programmes d’assainissement social.

L’augmentation du produit net bancaire plus importante que celle des charges
opératoires, a permis une amélioration de 3,1 points de pourcentage du coefficient
d’exploitation qui s’est situé à 54,4% à fin 2005.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
Produit net bancaire 988,4 1.092,4 104,0 10,5
(+) Autres produits d’exploitation 21,2 25,3 4,1 19,3
(-) Charges opératoires 568,4 594,5 26,1 4,6
* Frais du personnel 418,6 434,7 16,1 3,8
* Charges générales d’exploitation 149,8 159,8 10,0 6,7
(-) Dotations aux amortissements 54,3 55,7 1,4 2,6
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 226,2 315,0 88,8 39,3
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d’investissement 17,8 -11,4 -29,2 -164,0
(=) Résultat d’exploitation 142,9 163,9 21,0 14,7
(+) Solde en gain(+)/perte(-) provenant des autres
éléments ordinaires -3,1 9,3 12,4 -400,0
(-) Impôts sur les bénéfices 32,4 30,9 -1,5 -4,6
(=) Résultat net de l’exercice 107,4 142,3 34,9 32,5
(=) Résultat après modifications comptables 108,9 143,3 34,4 31,6

Grâce à l’augmentation du produit net bancaire, les banques de dépôts ont pu


consolider leurs efforts de provisionnement par le prélèvement d’un montant de 315 MDT au
titre des dotations aux provisions sur créances, représentant 28,8% du produit net bancaire
contre 226,2 MDT ou 22,9% en 2004.

En dépit de cet important effort de provisionnement, le résultat d’exploitation a


augmenté de 21 MDT ou 14,7% pour se situer à 163,9 MDT à la fin de 2005. Ainsi, le
résultat net a augmenté de 31,6% pour atteindre 143,3 MDT après une baisse continue
depuis 2002.

L’augmentation des résultats des banques de dépôts s’est répercutée positivement sur
leur rentabilité puisque la rentabilité des fonds propres (ROE) et le rendement des actifs
(ROA) se sont élevés respectivement à 6,7% et 0,5% contre 5,1% et 0,4% en 2004.
INDICATEURS DE RENTABILITE ET DE SOLIDITE FINANCIERE (En %)
Désignation 2003 2004 2005
Rentabilité des fonds propres (ROE) 7,7 5,1 6,7
Rendement des actifs (ROA) 0,6 0,4 0,5
Ratio de couverture des risques 9,3 11,6 12,4

D’un autre côté, les banques de dépôts ont poursuivi leurs efforts en matière de
consolidation de leurs assises financières à travers des opérations d’augmentation de capital
qui se sont traduites par une augmentation des fonds propres de 148 MDT ou 5,6% pour
atteindre 2.425,2 MDT, améliorant ainsi le niveau du ratio moyen de couverture des risques qui
est passé de 11,6% à la fin de 2004 à 12,4% au terme de l’année 2005.

230
Sur le plan de la qualité du portefeuille, l’année 2005 a été marquée par une plus grande
maîtrise des risques comme en témoigne la baisse de la part des créances classées dans le
total des engagements de 2,8 points de pourcentage pour s’établir à 20,9% au terme de l’année
2005 contre 23,7% à la fin de 2004. Nette des provisions et des agios réservés, la part des
créances classées s’est établie à 12,2% à la fin de 2005.
INDICATEURS SUR LA QUALITE DU PORTEFEUILLE DES BANQUES (En %)
Désignation 2003 2004 2005
Part des créances classées dans le total des engagements 24,0 23,7 20,9
Part des créances classées nettes des provisions et
agios réservés dans le total engagements 15,2 14,4 12,2
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés 43,1 45,8 47,4

L’important effort consenti par les banques de dépôts en matière de provisionnement et


de réservation d’agios a permis l’amélioration du taux de couverture des créances classées
par les provisions qui a augmenté de 1,6 point de pourcentage pour atteindre 47,4% à la fin
de 2005 et ce, malgré l’impact des opérations de radiation et de cession des créances aux
sociétés de recouvrement.

II – BANQUES MIXTES1

1) Emplois et ressources

L’activité des banques mixtes a connu au cours de 2005 une quasi-stagnation des
approbations de financement qui se sont établies au même niveau que l’année 2004, soit
168 MDT et ce, après avoir enregistré une augmentation une année auparavant. Cette
situation s’explique essentiellement par la progression des crédits à moyen et long termes
(+10,9%) contre une baisse des financements sous forme de leasing (-57,7%). Les secteurs
du tourisme et de l’immobilier ont accaparé la part la plus importante de ces approbations
(46,1%) suivis par le secteur de l’industrie (30,1%) et celui des services (23,5%).

Les engagements ont également stagné à leur niveau enregistré en 2004, soit
107 MDT sous l’effet de la baisse de ceux sous forme de leasing (-7 MDT ou -46,7%) qui a
neutralisé l’augmentation des engagements de financement sous forme de participation
(+ 8 MDT ou +133,3%).
APPROBATIONS, ENGAGEMENTS ET DECAISSEMENTS DES BANQUES MIXTES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2004 2005 2004/2003 2005/2004
En MDT En % En MDT En %
Approbations 168 168 39 30,2 0 0,0
Crédits 129 143 16 14,2 14 10,9
Participations 13 14 11 550,0 1 7,7
Leasing 26 11 12 85,7 -15 -57,7
Engagements 107 107 -14 -11,6 0 0,0
Crédits 86 85 -13 -13,1 -1 -1,2
Participations 6 14 1 20,0 8 133,3
Leasing 15 8 -2 -11,8 -7 -46,7
Décaissements 115 96 -1 -0,9 -19 -16,5
Crédits 96 74 -5 -5,0 -22 -22,9
Participations 5 13 0 0,0 8 160,0
Leasing 14 9 4 36,4 -5 -35,7

1
Les chiffres relatifs à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.
231
Corrélativement, les décaissements ont enregistré une baisse de 19 MDT ou 16,5%
pour se situer à 96 MDT à la fin de 2005 imputable, essentiellement, à la diminution des
décaissements sur les crédits à long et moyen termes (-22,9%) et les mises en force
(-35,7%). La répartition sectorielle de ces décaissements fait ressortir une poursuite de la
concentration sur les secteurs du tourisme et de l’immobilier (46,7%) suivis par le secteur de
l’industrie (34,7%).
Les concours à l’économie accordés par les banques mixtes se sont inscrits en
hausse de 23 MDT ou 2,6%, comparés à leur niveau de 2004, pour se situer à 892 MDT
dont 70 MDT sous forme de crédits à court terme contre 32 MDT à la fin de 2004 et ce,
compte tenu de la cession de certaines créances compromises à leurs filiales sociétés de
recouvrement pour un montant de 16,7 MDT. Cette augmentation a concerné, essentielle-
ment, les services autres que le tourisme et l’immobilier (+41,8%), l’industrie (+21,6%) et le
tourisme et l’immobilier (+2,2%).

Les créances sur l’Etat ont quasiment stagné à leur niveau de 2004, soit 95 MDT à la
fin de 2005.

L’encours des emprunts locaux des banques mixtes a connu en 2005 une baisse de
18 MDT ou 10,4% comparé à son niveau de la fin de l’année 2004 pour revenir à 155 MDT.
Cette évolution est imputable à la baisse des emprunts bancaires nets (-10 MDT ou -8%) et
à celle des obligations et emprunts à plus d’un an (-8 MDT ou -16,7%) qui se sont situés
respectivement à 115 MDT et 40 MDT.

La baisse des emprunts a été relayée par la mobilisation de ressources clientèle qui ont
enregistré une augmentation de 22 MDT pour se situer à 119 MDT à la fin de 2005 ; étant
signalé que l’encours des emprunts extérieurs a quasiment stagné au niveau enregistré en
2004, soit 131 MDT, en dépit des remboursements opérés par d’autres banques mixtes et ce,
suite à des tirages effectués par une banque mixte sur une ligne BAD.
EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 869 858 884 875 892
Crédits à l’économie 700 694 722 716 721
Portefeuille-titres 169 164 162 159 171
Créances sur l’Etat 96 95 95 95 95
Total emplois = Total ressources 965 953 979 970 987
Fonds propres 505 484 490 490 490
dont : Réserves 116 94 101 100 100
Provisions 44 33 35 43 41
Emprunts intérieurs 173 165 170 170 155
Obligations et emprunts à plus d’un an 48 48 48 48 40
Emprunts bancaires nets 125 117 122 122 115
Ressources spéciales 130 132 134 130 131
dont :Fonds de prêts extérieurs 130 132 134 130 131
Autres ressources nettes 113 139 150 137 170
dont : Dépôts de la clientèle 97 100 110 105 119

Les fonds propres des banques mixtes ont régressé de 15 MDT ou 3% pour se situer
à 490 MDT à la fin de 2005 sous l’effet, notamment, de l’utilisation par une banque d’une
partie de ses réserves pour résorber les pertes induites par son assainissement financier
dans le cadre de son programme de transformation en banque universelle. Il est à préciser
qu’une autre banque a également accédé à ce statut de banque universelle au cours de

232
2005 pour achever ainsi la première étape de la restructuration des ex-banques de
développement relative à leur transformation en banques universelles.
COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS
PAR LES FONDS PROPRES (En MDT)
2005
Désignation 2004
Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 505 484 490 490 490
dont : Capital libéré 389 389 389 389 389
Réserves 116 94 101 100 100
2- Immob. et non-valeurs nettes des amort. 19 18 21 21 22
dont : Immeubles et mobiliers 39 39 42 42 43
Amortissements -20 -21 -21 -21 -21
Fonds propres disponibles (1-2) 486 466 469 469 468

2) Exploitation et situation financière

L’activité des banques mixtes a généré au cours de l’exercice 2005 une marge
d’intérêt de 36,6 MDT, en légère augmentation de 0,2 MDT ou 0,5% par rapport à 2004 et
ce, suite à une progression des intérêts et revenus assimilés légèrement plus importante
que celle des intérêts encourus et charges assimilées.

Le Produit net bancaire a connu une augmentation de 4,3 MDT ou 9,1% pour atteindre
51,4 MDT à la fin de 2005, suite à l’amélioration du niveau des commissions nettes et des
revenus du portefeuille d’investissement imputable au développement de l’activité
commerciale d’une banque et aux bénéfices distribués par les sociétés de recouvrement
filiales de ces banques.
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 58,6 59,8 1,2 2,0
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 22,2 23,2 1,0 4,5
(=) Marge d’intérêt 36,4 36,6 0,2 0,5
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 2,4 3,4 1,0 41,7
(+) Gains/pertes nets sur portefeuille-titres
commercial et opérations financières 0,9 1,1 0,2 22,2
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 7,4 10,3 2,9 39,2
(=) Produit net bancaire (PNB) 47,1 51,4 4,3 9,1

Le coût opératoire a augmenté de 1,6 MDT ou 8,2% pour se situer à 21,1 MDT à la fin de
2005 sous l’effet conjugué de l’augmentation salariale et de celle des recrutements effectués par
le secteur dans le cadre de leur nouveau statut de banque universelle. A la faveur de
l’amélioration du PNB, le coefficient d’exploitation s’est maintenu à son niveau de 2004, soit
41,1%.

L’exercice 2005 s’est soldé par un bénéfice net de 18,1 MDT contre 17,9 MDT en
2004 compte tenu d’un effort net de provisionnement plus important que celui enregistré en
2004, soit 11,6 MDT en 2005 contre 8,5 MDT.

233
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(=) Produit net bancaire 47,1 51,4 4,3 9,1
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif 9,2 20,6 11,4 123,9
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement -0,7 -9,0 -8,3 -
(+) Autres produits d’exploitation 1,0 1,0 0,0 0,0
(-) Charges opératoires 19,5 21,1 1,6 8,2
* Frais du personnel 13,8 15,0 1,2 8,7
* Charges générales d’exploitation 5,7 6,1 0,4 7,1
(-) Dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations 1,6 1,6 0,0 0,0
(=) Résultat d’exploitation 18,5 18,1 -0,4 -2,2
(+) Solde en gain / perte provenant des autres
éléments ordinaires 0,2 0,3 0,1 50,0
(-) Impôts sur les bénéfices 0,8 0,3 -0,5 -62,5
(=) Résultat des activités ordinaires 17,9 18,1 0,2 1,1
(=) Résultat net de l’exercice 17,9 18,1 0,2 1,1

Le ratio de solvabilité se situe encore à un niveau élevé, soit 50,3% à la fin de 2005
contre 55,3% une année auparavant, faisant ressortir une capacité opérationnelle de
développement de l’activité assez importante.

La qualité du portefeuille des banques mixtes s’est légèrement améliorée comme en


témoigne la part des créances classées dans le total des engagements qui est revenue de
21,5% à la fin de 2004 à 21% au terme de 2005. L’amélioration de cette qualité s’est
consolidée par une augmentation de la couverture de 5,5 points de pourcentage suite à un
effort de provisionnement plus important.
SITUATION FINANCIERE
Désignation 2003 2004 2005
Ratio de solvabilité 54,3 55,3 50,3
Part des créances classées dans le total des engagements 29,6 21,5 21,0
Part des créances classées nettes des provisions et des agios
réservées dans le total engagements 17,9 17,4 16,0
Taux de couverture des créances classées 48,3 23,0 28,5

III – ORGANISMES DE LEASING1

1) Emplois et ressources

Le secteur du leasing a poursuivi sa contribution au financement de l’économie mais à


un rythme moins prononcé qu’en 2004. Le taux de pénétration dans la formation brute du
capital fixe privé est revenu de 10,8% en 2004 à 9,6% en 2005, suite à la baisse des mises
en force de 3,3% contre une croissance de 10,6% en 2004 pour se situer à 456,9 MDT en
2005 dont 9,8% au titre de l’immobilier contre 12,1% une année auparavant.

Cette baisse est imputable à l’indisponibilité sur le marché de certaines catégories de


matériel roulant et à la situation exceptionnelle de deux sociétés du secteur en dehors
desquelles la production du secteur aurait augmenté de 5,9% en 2005.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.
234
Corrélativement à l’évolution de la production du secteur et à l’amélioration de la qualité
de son portefeuille, l’encours du crédit-bail a baissé de 1,1% pour revenir à 1.094 MDT à la
fin de 2005 contre 1.106,8 MDT au terme de 2004.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2003 2004 2005
Mises en force 427,2 472,5 456,9
dont : immobilier 68,1 57,1 44,9
FBCF (privée) 4.313 4.384 4.735
Taux de pénétration (en %) 9,9 10,8 9,6

Ce niveau d’activité a été financé principalement par des ressources d’emprunt qui ont
connu une baisse comparable à celle de la production ( -3,1%) pour revenir à 823 MDT dont
44,6% sous forme des ressources obligataires ; étant précisé que le secteur du leasing a
accaparé 80% des émissions de l’année 2005. Le secteur a consolidé son recours aux
ressources extérieures avec une part de 25,6%, en augmentation de 10 points de
pourcentage au cours de 2003-2005 ce qui renseigne sur le degré de confiance des bailleurs
de fonds dont jouit le secteur du leasing. Ces ressources ont permis de relayer en partie les
ressources bancaires, notamment, à court terme ; ce qui a permis une meilleure maîtrise des
risques de transformation et de taux.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2003 2004 2005
Encours de crédit-bail 1.085,6 1.106,8 1.094,1
Fonds propres 159,5 142,9 142,2
Ressources d’emprunt 833,2 849,4 823,0
dont : Ressources extérieures (part en %) 15,6 23,5 25,6
Ressources bancaires (part en %) 27,6 25,3 20,8
Ressources obligataires (part en %) 42,1 40,1 44,6

2) Exploitation

L’activité du secteur du leasing a généré au titre de l’exercice 2005 des indicateurs


d’exploitation, en baisse par rapport à leur niveau de 2004. La marge brute a régressé de
3,3% pour totaliser 103,5 MDT, faisant ressortir un rendement de crédit de 9,4%, en baisse
de 0,4 point de pourcentage par rapport à son niveau de 2004 sous l’effet conjugué de la
régression de la production et de la baisse des conditions de sortie du secteur de 1 point de
pourcentage au cours de la période 2003 - 2005 induite par la concurrence.
PRODUIT NET
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(+) Produits sur opérations de leasing 516,5 533,4 16,9 3,3
(-) Dotations aux amortissements des
immobilisations en location 409,6 429,9 20,3 5,0
(=) Marge brute 106,9 103,5 -3,4 -3,2
(+) Intérêts sur opérations de factoring 0,3 0,5 0,2 66,7
(-) Charges financières nettes 59,9 59,5 -0,4 -0,7
(=) Marge d’intérêt 47,3 44,5 -2,8 -5,9
(+) Produits des placements 2,4 2,9 0,5 20,8
(+) Autres produits d’exploitation* 1,5 1,2 -0,3 -20,0
(=) Produit net 51,2 48,6 -2,6 -5,1
* Y compris les commissions de factoring.

235
En conséquence, le produit net du secteur a baissé de 5,1% pour se situer à 48,6 MDT
dont 19,7 MDT ont servi pour couvrir le coût opératoire. Conjuguée à l’augmentation
salariale, la baisse du produit net s’est traduite par un coefficient d’exploitation de 40,5%
contre 35,7% en 2004.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(=) Produit net 51,2 48,6 -2,6 -5,1
(-) Dotations nettes aux provisions 39,7 19,7 -20,0 -50,4
(-) Charges opératoires 18,3 19,7 1,4 7,7
*Frais du personnel 10,2 11,2 1,0 9,8
*Charges générales d’exploitation 8,1 8,5 0,4 4,9
(-) Dotations aux amortissements 2,4 2,7 0,3 12,5
(=) Résultat d’exploitation -9,2 6,5 15,7 170,7
(+) Solde en gain/perte sur éléments ordinaires -0,7 0,4 1,1 157,1
(-) Impôts sur les bénéfices 3,0 2,8 -0,2 -6,7
(=) Résultat net de l’exercice -12,9 4,1 17,0 131,8

L’amélioration de la couverture des créances classées s’est poursuivie en 2005 à


travers un effort de provisionnement net représentant 19,7 MDT ou 40,5% du produit net
contre 39,7 MDT ou 77,5% en 2004; étant rappelé que les deux tiers de l’effort de
provisionnement de 2004 sont consentis par les deux sociétés sus-visées connaissant une
situation exceptionnelle.

Le secteur a renoué avec les bénéfices, pour un montant de 4,1 MDT contre une perte
de 12,9 MDT en 2004 imputable, essentiellement, aux pertes enregistrées par les deux
sociétés sus-visées.
(En %)
Désignation 2004 2005
Rendement du crédit-bail 9,8 9,4
ROA -1,1 0,4
ROE -8,2 2,9

3) Situation financière

La situation financière du secteur a été marquée en 2005 par une amélioration de la


qualité de son portefeuille induite par l’amélioration du recouvrement, notamment, sur les
échéances de l’exercice et la radiation des créances classées. Le volume et la part des
créances classées ont connu une baisse respective de 10,8 MDT et 0,5 point de
pourcentage pour se situer respectivement à 260,3 MDT et 24,4%.
(En %)
Désignation 2003 2004 2005
Part des créances classées dans le total des engagements 25,1 24,9 24,4
Part des créances classées nettes des provisions
et des marges réservées 16,5 13,6 11,0
Taux de couverture des créances classées par les provisions
et les marges réservées 40,9 52,6 61,8
Ratio de solvabilité 16,0 13,9 14,1

La couverture du portefeuille classé par les provisions et les marges réservées en 2005
s’est améliorée de 9,2 points de pourcentage pour se situer à 61,8%, suite à un
resserrement par les sociétés du secteur des règles de provisionnement. En conséquence,
le portefeuille classé net des provisions et des marges réservées n’a représenté en 2005 que
236
74,7% des fonds propres nets du secteur contre 98,1% en 2004. A la faveur de
l’augmentation de capital de certaines sociétés, le ratio de solvabilité du secteur se situe à
14,1% contre 13,9% en 2004.
Il importe de préciser que compte non tenu des deux sociétés connaissant une
situation particulière, les indicateurs financiers du secteur ont connu une amélioration.
(En %)
Désignation 2004 2005
Part des créances classées dans le total des engagements 20,0 17,5
Part des créances classées nettes des provisions
et des marges réservées 10,4 7,4
Taux de couverture des créances classées 53,6 62,1
Part des créances classées nettes des provisions et des
marges réservées dans les fonds propres 59,0 40,4
Ratio de solvabilité 17,5 17,9

IV – BANQUES OFFSHORE1

1) Ressources et emplois

L’activité des banques offshore est demeurée concentrée sur les opérations de
trésorerie qui ont porté sur 938,4 millions de dollars E.U ou 52,6% du total de leurs actifs.
Les placements auprès des banques ont progressé à un rythme plus important que
celui de l’année précédente pour se situer à 896,9 millions de dollars E.U dont 261 millions
de dollars E.U (ou 29,1% contre 33,7% à fin 2004) ont bénéficié à la place de Tunis, soit les
deux tiers des fonds collectés par le secteur offshore sur cette place sur un total de leurs
ressources bancaires de 695 millions de dollars E.U à la fin de 2005.
Les interventions de ces banques sous forme de crédit ont baissé de 113,2 millions de
dollars E.U ou 18,6% pour s’établir à 496,5 millions de dollars E.U dont 72,7% alloués à des
résidents.
L’encours du portefeuille-titres a progressé de 91,6 millions de dollars E.U ou 52,9% pour
atteindre 264,7 millions de dollars E.U suite à la souscription d’une banque offshore à des bons
du Trésor émis par l’Etat américain et d’une autre banque à des placements dans des fonds
d’investissement islamiques. L’encours du portefeuille-titres au profit des résidents a atteint
105,9 millions de dollars E.U ou 40% du total portefeuille constitué, essentiellement, sous forme
d’obligations BCT pour un montant de 99,1 millions de dollars E.U.
EMPLOIS DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En M$E.U En %
Opérations de trésorerie 865,9 938,4 72,5 8,4
Encaisse et comptes ordinaires 58,9 41,5 -17,4 -29,5
Placements auprès de banques 807,0 896,9 89,9 11,1
Installées en Tunisie 272,0 261,0 -11,0 -4,0
Installées à l’étranger 535,0 635,9 100,9 18,9
Crédits 609,7 496,5 -113,2 -18,6
A des résidents 393,6 361,2 -32,4 -8,2
A des non-résidents 216,1 135,3 -80,8 -37,4
Portefeuille-titres 173,1 264,7 91,6 52,9
Autres emplois 103,3 84,0 -19,3 -18,7
Total 1.752,0 1.783,6 31,6 1,8

1
Les chiffres relatifs à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.
237
La contribution des banques offshore au financement de l’économie tunisienne
(crédits+participations) continue à être, pour l’essentiel, allouée par les banques à
participation tunisienne (78,1% contre 76,8% en 2004).
Banques offshore
Autres banques Total des banques
à participation
offshore offshore
Désignation tunisienne
Part Part Part
En M$ E.U En M$ E.U En M$ E.U
(en %) (en %) (en %)
Crédits+participations 511,1 67,1 250,1 32,9 761,2 100,0
Résidents 364,6 78,1 102,5 21,9 467,1 61,4
Non-résidents 146,5 49,8 147,6 50,2 294,1 38,6

L’année 2005 a été également marquée par une nette reprise de l’activité commerciale
par deux banques offshore à participation libyenne, ce qui s’est traduit par une progression
des engagements par signature de 181,5 millions de dollars E.U ou 41,4% pour s’établir à
619,6 millions de dollars E.U. Ces engagements qui représentent plus du tiers du total actif
des banques offshore ont concerné les confirmations et les ouvertures de crédits
documentaires dont 86,5% sont réalisées par les banques offshore à participation libyenne
et concernent des financements du commerce extérieur avec des pays du Maghreb.
ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE
En millions de $E.U Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En M$E.U En %
Total engagements par signature 438,1 619,6 181,5 41,4
Confirmations de crédits documentaires 209,2 332,1 122,9 58,7
Ouvertures de crédits documentaires 121,0 143,2 22,2 18,3
Cautions et avals 106,2 109,8 3,6 3,4
Autres engagements par signature 1,7 34,5 32,8 -

Parallèlement à l’évolution des emplois, les ressources bancaires ont représenté 39%
du total passif pour atteindre 695 millions de dollars E.U.

Les dépôts de la clientèle ont augmenté à un rythme plus prononcé que celui de
l’année précédente (16,2% ou 84,7 millions de dollars E.U contre 2,7% ou 13,4 millions de
dollars E.U) provenant, essentiellement, des dépôts des résidents qui sont collectés à
hauteur de 96% par deux banques offshore.
RESSOURCES DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En M$E.U En %
Placements des banques 738,5 695,0 -43,5 -5,9
Installées en Tunisie 445,8 394,5 -51,3 -11,5
Installées à l’étranger 292,7 300,5 7,8 2,7
Dépôts de la clientèle 523,1 607,8 84,7 16,2
Résidente 115,6 192,9 77,3 66,9
Non-résidente 407,5 414,9 7,4 1,8
Fonds propres 232,0 265,5 33,5 14,4
Provisions 90,9 60,2 -30,7 -33,8
Autres ressources 167,5 155,1 -12,4 -7,4
Total 1.752,0 1.783,6 31,6 1,8

2) Exploitation
L’exploitation des banques offshore a généré un produit net bancaire de 55,1 millions
de dollars E.U, en augmentation de 1,5 million de dollars E.U ou 2,8%. Ce produit net
238
bancaire a été généré à hauteur de 31,2% par l’activité de trésorerie et de financement,
23,8% par l’activité commerciale et 45% par la gestion du portefeuille-titres.
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
En millions de $ E.U Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En M$E.U En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 38,9 45,4 6,5 16,7
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 22,1 28,2 6,1 27,6
(=) Marge d’intérêts 16,8 17,2 0,4 2,4
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires 13,0 12,7 -0,3 -2,3
(+) Gains nets sur le portefeuille-titres commer-
cial et les opérations financières 13,6 16,2 2,6 19,1
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 10,2 9,0 -1,2 -11,8
(=) Produit net bancaire (PNB) 53,6 55,1 1,5 2,8

Les charges opératoires ont progressé de 2,1 millions de dollars E.U ou 10,2% suite à
la hausse des charges générales d’exploitation, étant précisé que les commissions nettes
couvrent et au-delà les frais du personnel. Le coefficient d’exploitation s’est établi ainsi à
41% contre 38,2% en 2004.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Désignation En millions de $ E.U Variations 2005/2004
2004 2005 En M$E.U En %
(=) Produit net bancaire 53,6 55,1 1,5 2,8
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan
et passif -4,6 -6,4 -1,8 -39,1
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement -0,1 -0,1 0,0 0,0
(+) Autres produits d’exploitation 0,0 0,0 0,0 -
(-) Charges opératoires 20,5 22,6 2,1 10,2
* Frais du personnel 12,0 12,4 0,4 3,3
* Charges générales d’exploitation 8,5 10,2 1,7 20,0
(-) Dotations aux amortissements 2,0 2,1 0,1 5,0
(=) Résultat d’exploitation 35,8 36,9 1,1 3,1
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires 0,0 -0,1 -0,1 -
(-) Impôts sur les bénéfices 0,2 0,0 -0,2 -100,0
(=) Résultat des activités ordinaires 35,6 36,8 1,2 3,4
(+) Solde en gain/perte provenant des éléments
extraordinaires 0,0 0,0 0,0 -
(=) Résultat net de l’exercice 35,6 36,8 1,2 3,4

L’exercice 2005 s’est soldé par un bénéfice net de 36,8 millions de dollars E.U contre
35,6 millions de dollars E.U en 2004, à la faveur d’une reprise nette de provisions plus
importante que celle de l’année précédente relative à l’amélioration de la qualité du
portefeuille d’une banque offshore. Conséquemment, les indicateurs de rentabilité se sont
améliorés.
(En %)
Désignation 2003 2004 2005
Rendement des actifs 0,2 2,3 2,4
Rentabilité des fonds propres1 6,6 6,2 10,7

1
Des banques off-shore disposant d’une autonomie juridique et financière.
239
Les banques offshore respectent l’ensemble des règles prudentielles et, notamment, le
ratio de solvabilité qui se situe en moyenne à 29,1%, faisant ressortir une capacité
opérationnelle de développement de l’activité assez importante.

La qualité des actifs s’est améliorée avec la poursuite de la baisse de la part des actifs
classés dans le total des engagements qui est revenue de 16,6% à la fin de 2004 à 15,2%
au terme de l’année 2005. Toutefois, la couverture de ces actifs par les provisions et les
agios réservés a connu une baisse de 25,3 points de pourcentage pour s’établir à 49,7%,
suite, essentiellement, à la radiation par une banque offshore de certaines créances et à la
reprise par une autre banque de provisions constituées sous l’effet de l’amélioration de la
qualité afférente aux risques concernés.
(En %)
Désignation 2003 2004 2005
Ratio de couverture des risques 44,9 33,4 29,1
Part des actifs classés bruts dans le total des engagements 19,8 16,6 15,2
Part des actifs classés nets des provisions et agios
réservés dans le total des engagements 6,5 5,1 8,3
Taux de couverture des actifs classés par les provisions
et agios réservés 73,5 75,0 49,7

V – ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D’AFFAIRES1

1) Organismes de factoring
Le secteur du factoring a poursuivi sa contribution au financement et à la gestion des
créances commerciales à un rythme comparable à celui de 2004. En effet, le volume des
factures achetées a augmenté de 17,3 % pour atteindre 323,6 MDT à la fin de 2005 dont
86,4% au titre de l’activité domestique contre 89,6% en 2004.
L’activité internationale a progressé de 53,9% après la baisse enregistrée en 2004 liée aux
difficultés afférentes au secteur du textile. La récente consolidation de la participation étrangère
au capital de l’une des sociétés du secteur ne manquerait pas de développer cette activité.
L’encours des financements a augmenté de 7,9% contre 15,7% en 2004 pour atteindre
77,5 MDT à la fin de 2005 sous l’effet de la rotation rapide des financements comme en
témoigne le ratio encaissements/décaissements qui a atteint 104% contre 97% en 2004.
L’intervention du secteur a bénéficié à 366 adhérents pour 19.617 acheteurs en 2005
contre 344 adhérents et 17.617 acheteurs une année auparavant, ce qui traduit une
adhésion de plus en plus large des opérateurs économiques à ce mode de financement et
une amélioration de la répartition des risques.
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
Volume des factures achetées 275,9 323,6 47,7 17,3
Encours des financements 71,7 77,4 5,7 7,9
Fonds propres 16,1 18,1 2,0 12,4
Ressources d’emprunt 60,8 68,9 8,1 13,3
dont : Emprunts bancaires à court
39,3 15,2 - -24,1
terme (en %)
Billets de trésorerie (en %) 44,5 41,7 - -2,8
Ressources obligataires (en %) 6,9 33,1 - 26,2

1
Les chiffres relatifs à l’année 2005 revêtent un caractère provisoire.

240
L’activité du secteur a été financée, notamment, par des ressources d’emprunt de
68,9 MDT représentant 3,8 fois ses fonds propres à la fin de 2005. Ces ressources sont
constituées à hauteur de 56,9% de ressources à court terme sous forme de billets de
trésorerie et d’emprunts bancaires.
Corrélativement à l’évolution de l’activité du secteur, les revenus du factoring ont
augmenté de 1,7 MDT par rapport à leur niveau de 2004, pour totaliser 11,4 MDT dont
7,4 MDT ou 64,9% de commissions de financement.
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
Commissions de financement 6,3 7,4 1,1 17,5
(-) Charges financières 3,7 4,4 0,7 18,9
(=) Marge d'intérêt 2,6 3,0 0,4 15,3
(+) Commissions de factoring 3,3 4,0 0,7 21,2
(+) Revenu du portefeuille-titres 0,8 0,8 - -
(+) Autres produits d’exploitation 0,0 0,0 - -
(=) Produit net factoring 6,7 7,8 1,1 16,4

Les commissions de factoring ont augmenté à un rythme comparable à celui de 2004,


soit 21,2% pour se situer à 4 MDT ou 35,1% des revenus du factoring sous l’effet de la
poursuite de la croissance du volume des factures achetées.
Le produit net de factoring a progressé de 1,1 MDT ou 16,4% pour se situer à 7,8 MDT
dont le tiers a servi pour couvrir le coût opératoire, soit 2,6 MDT. Ces charges opératoires
sont constituées à hauteur de 57,7% ou 1,5 MDT par les frais du personnel qui ont
augmenté de 15,4% par rapport à leur niveau de 2004 sous l’effet conjugué de
l’augmentation de la masse salariale et du renforcement de l’effectif qui compte
60 personnes avec un taux d’encadrement de 58,3%.
Le secteur a consolidé la couverture de ses risques malgré l’amélioration de la qualité
de son portefeuille imputable à une meilleure maîtrise des risques additionnels. L’effort net
de provisionnement a atteint 1,4 MDT ou 17,9% du produit net du secteur contre 1 MDT ou
14,9% en 2004.
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
(=) Produit net factoring 6,7 7,8 1,1 16,4
(-) Charges opératoires 2,4 2,6 0,2 8,3
Frais du personnel 1,3 1,5 0,2 15,4
Charges générales d'exploitation 1,1 1,1 0,0 0,0
(-) Dotation aux amortissements 0,3 0,3 0,0 0,0
(-) Dotation aux provisions nette des reprises 1,0 1,4 0,4 40,0
(=) Résultat d'exploitation 3,0 3,5 0,5 16,7
(-) Impôts 0,7 0,8 0,1 14,3
(=) Résultat net 2,3 2,7 0,4 17,4

Le secteur du factoring a réalisé un bénéfice de 2,7 MDT, en progression de 17,4% par


rapport à 2004, ce qui lui a permis d’afficher des indicateurs de rentabilité satisfaisants.
(En %)
Désignation 2004 2005
Rendement des crédits 9,6 9,5
ROA 3,0 3,0
ROE 16,2 17,1

241
La situation financière du secteur demeure satisfaisante avec une part de créances
classées de 6,5% et une couverture de ces créances par des provisions de 86%. Le secteur
respecte l’ensemble des ratios prudentiels dont notamment le ratio de solvabilité qui s’est
situé à 21,1% à fin 2005.
(En %)
Désignation 2004 2005
Part des créances classées dans le total des engagements 6,9 6,5
Part des créances classées nettes des provisions et des marges réservées 2,3 1,0
Taux de couverture des créances classées par les provisions et les marges 68,0 86,0
réservées
Ratio de solvabilité 22,2 21,1

2) Banques d’affaires

Le secteur des banques d'affaires a animé en 2005 un courant d’affaires qui demeure
concentré sur quelques opérations de privatisation et de conseil à des entreprises publiques à
l’instar de celles relatives à l’ouverture du capital de Tunisie Télécom à un partenaire stratégique,
à la finalisation de l’opération de cession de la participation publique au capital de la Banque du
Sud et à l’étude pour la privatisation de la Société nationale de distribution du pétrole (SNDP) et
ce, en plus de certaines études et conseils en faveur d’entreprises privées.
En MDT Variations 2005/2004
Désignation
2004 2005 En MDT En %
Total produits d’exploitation 1,2 1,5 0,3 25,0
Produit net bancaire 1,2 1,5 0,3 25,0
Charges opératoires 1,1 1,4 0,3 27,3
Masse salariale 0,5 0,4 -0,1 -20,0
Charges générales d'exploitation 0,6 1,0 0,4 66,7
Dotation aux provisions et amortissements 0,0 0,1 0,1 -
Résultat net 0,1 - -0,1 -100,0

Ce courant d’affaires a généré des produits globaux en augmentation de 0,3 MDT ou


25% pour se situer à 1,5 MDT et ce, compte tenu des revenus du placement de l’excédent
de trésorerie dont dispose le secteur.

En dépit de la maîtrise des frais du personnel, les charges opératoires ont progressé à
un rythme supérieur à celui du chiffre d’affaires, soit 27,3% pour atteindre 1,4 MDT
composés à hauteur de 71,4% par des charges d’exploitation qui ont augmenté de près des
2/3 en raison du recours du secteur à la sous-traitance auprès de bureaux spécialisés pour
la réalisation des mandats qui lui sont confiés et à des actions conjointes dans le cadre de
consortiums.

Ainsi, les produits d’exploitation ont juste permis de couvrir les charges opératoires
faisant dégager un résultat équilibré contre un bénéfice de 0,1MDT en 2004.

VI – BANQUE DE FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

Créée en mars 2005 dans le cadre de la concrétisation du programme électoral


présidentiel, la BFPME a approuvé ses premiers dossiers de financement en mai 2005 et le
nombre des demandes de financement reçues au 31 décembre 2005 a atteint 273 dont
242 pour de nouveaux projets et 31 relatives à des projets d’extension. Le volume des
approbations a atteint 16 MDT et a concerné 54 projets pour un coût d’investissement global

242
de 65,4 MDT permettant la création de 1.350 emplois. Ces projets se répartissent entre
45 créations et 9 extensions.

Les projets approuvés se répartissent entre les différents secteurs d’activité à


l’exception de l’agriculture, du tourisme et du secteur immobilier ; étant précisé que le
secteur industriel accapare près des 3/4 du nombre de projets approuvés.

Le capital de la BFPME qui s’élève à 50 MDT a été libéré du quart à la création et le


deuxième quart a été libéré au cours du premier trimestre 2006.

243
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES

La situation du système financier a été marquée en 2005 par la consolidation des


avoirs extérieurs nets conjuguée à une accélération des concours à l’économie et à
l’augmentation, quoique à un rythme moins prononcé que l’année précédente, des créances
nettes sur l’Etat. Ces évolutions se sont traduites par l’accroissement soutenu du rythme de
progression de l’agrégat M3.
RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER1 ET LEURS CONTREPARTIES
En millions de dinars Variations en%
Désignation
2003 2004 2005 2004/2003 2005/2004
L’AGREGAT M4 19.814 21.694 24.101 9,5 11,1
Masse monétaire au sens large (M3) 19.457 21.466 23.821 10,3 11,0
Masse monétaire au sens strict (M2) 17.859 19.846 22.130 11,1 11,5
Monnaie M1 6.992 7.686 8.742 9,9 13,7
Monnaie fiduciaire 2.664 2.968 3.478 11,4 17,2
Monnaie scripturale 4.328 4.718 5.264 9,0 11,6
Quasi-monnaie 10.867 12.160 13.388 11,9 10,1
M3-M2 1.598 1.620 1.691 1,4 4,4
M4-M3 357 228 280 -36,1 22,8
AUTRES RESSOURCES 7.665 8.341 8.716 8,8 4,5
TOTAL RESSOURCES = TOTAL
CONTREPARTIES 27.479 30.035 32.817 9,3 9,3
AVOIRS EXTERIEURS NETS* 2.279 3.127 4.113 848 986
CREDITS INTERIEURS 25.200 26.908 28.704 6,8 6,7
Créances nettes sur l’Etat* 3.289 3.825 4.166 536 341
Concours à l’économie 21.911 23.083 24.538 5,3 6,3
Crédits à l’économie 20.696 21.848 23.168 5,6 6,0
Portefeuille-titres 1.215 1.235 1.370 1,6 10,9
* Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT.

A – L’AGREGAT M3

En s’établissant à 23.821 MDT à la fin de 2005, l’agrégat M3 a progressé de 11%


contre 10,3% en 2004.

Sur la base de la moyenne des encours de fin de mois, l’évolution de cet agrégat laisse
apparaître un accroissement de 9,6% en 2005 contre 8,6% en 2004 pour des taux de
croissance économique nominale de 6,2% et 8,8% respectivement. En conséquence, le taux
de liquidité de l’économie, mesuré par le rapport (M3/PIB) est passé, d’une année à l’autre,
de 58,8% à 60,7%. En revanche, le taux d’inflation s’est établi en 2005 à un niveau
nettement en deçà de celui de l’an passé, soit 2% contre 3,6%.

1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier comprend la Banque centrale, les banques de dépôts, le
CCP, les banques mixtes, les organismes de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).

244
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE ET DU TAUX D’INFLATION
En MDT En %
Années Taux de liquidité
M3 PIB Taux d’inflation
(moyenne annuelle) (aux prix courants) de l’économie
(M3/PIB)
2001 16.323 28.757 56,8 2,0
2002 17.697 29.924 59,1 2,7
2003 18.963 32.202 58,9 2,7
2004 20.596 35.035 58,8 3,6
2005 22.575 37.202 60,7 2,0
Sources : BCT, Ministère du Développement et de la Coopération internationale et INS

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION ET DES TAUX DE


PROGRESSION DE M3 ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
( en % ) ( en % )
20 20

M3
16 16

PIB
12 12

8 8

4 4

Inflation
0 0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

1) Masse monétaire M2

La masse monétaire M2 a enregistré, au terme de l’année 2005, une progression de


11,5% contre 11,1% une année auparavant. Cette évolution a résulté à la fois de
l’accélération des disponibilités monétaires et de l’augmentation à un rythme moins important
que l’année précédente de la quasi-monnaie.

En effet, constituées de la monnaie fiduciaire et de la monnaie scripturale, les


disponibilités monétaires ont poursuivi leur augmentation à une cadence accélérée. Elles se
sont accrues de 13,7% en 2005 contre 9,9% en 2004. Près de 32% de l’augmentation ainsi
enregistrée ont eu lieu en décembre, reflétant une accélération au niveau des deux
composantes considérées.

Concernant la monnaie fiduciaire, elle s’est accrue de 17,2% contre 11,4%. Sous l’effet
saisonnier habituel, cet agrégat a suivi tout au long de l’année une tendance marquée par
des oscillations. Après avoir fluctué au cours des cinq premiers mois, il a entamé, à partir du
mois de juin, une tendance à la hausse qui s’est consolidée en août, considérant
l’importance des dépenses occasionnées par la saison estivale, auxquelles se sont ajoutées
les opérations accrues de change manuel en relation avec une saison touristique importante
et l’afflux de tunisiens résidant à l’étranger. Après un léger repli en septembre, la monnaie
245
fiduciaire s’est de nouveau inscrite en augmentation en octobre, évolution favorisée par les
dépenses engagées au titre du mois de Ramadan et la fête de l’Aïd El Fitr pour clôturer
l’année à son niveau maximum, soit 3.478 MDT, suite à l’intensification des retraits suscités,
essentiellement, par une campagne oléicole record et les préparatifs de l’Aïd El Idha
intervenu au début de l’année suivante. En conséquence, la part de la monnaie fiduciaire
dans l’agrégat M1 a poursuivi son mouvement de hausse de 38,1% en 2003 à 38,6% en
2004 et à 39,8% en 2005.

En s’élevant à 5.264 MDT en 2005, la monnaie scripturale s’est accrue de 11,6%


contre 9% en 2004, sous l’effet de l’augmentation des dépôts à vue logés aussi bien auprès
des banques que du Centre des chèques postaux.
LA MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Monnaie scripturale Dépôts à vue auprès Dépôts à vue auprès
Période des banques du CCP
Montant Variations* Montant Variations* Montant Variations*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2003 4.328 5,5 3.917 6,5 402 -3,4
2004
Mars 4.410 1,9 3.877 -1,0 514 27,9
Juin 4.645 7,3 4.141 5,7 493 22,6
Septembre 4.545 5,0 4.070 3,9 460 14,4
Décembre 4.718 9,0 4.256 8,7 438 9,0
2005
Mars 4.753 0,7 4.179 -1,8 555 26,7
Juin 4.994 5,8 4.434 4,2 540 23,3
Septembre 5.175 9,7 4.598 8,0 567 29,5
Décembre 5.264 11,6 4.690 10,2 557 27,2
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

Composante prédominante de la monnaie scripturale, les dépôts à vue auprès des


banques ont poursuivi, en 2005, leur accroissement soutenu dont le taux est passé de 6,5%
en 2003 à 8,7% en 2004 puis à 10,2% en 2005. Après avoir fortement fluctué tout au long
des huit premiers mois de l’année 2005, les dépôts à vue auprès des banques ont entamé, à
partir du mois de septembre, une tendance haussière quasi-continue et ce, jusqu’à la fin de
l’année, date à laquelle leur encours a atteint son niveau le plus élevé, soit 4.690 MDT.

En atteignant 557 MDT en décembre 2005, les dépôts logés auprès du Centre des
chèques postaux se sont, également, fortement accrus, enregistrant une progression de
27,2% contre 9% une année auparavant.

La quasi-monnaie a connu, d’une fin d’année à l’autre, une décélération en augmentant


de 10,1% en 2005 contre 11,9% en 2004. C’est que l’affermissement des dépôts à terme et
autres produits financiers (17,3% contre 13,4%) a été fortement atténué par le repli des
certificats de dépôts (-6,4% contre 52,7%). Après la baisse relevée en janvier 2005, les
dépôts à terme et autres produits financiers ont amorcé un mouvement haussier quasi-
continu qui s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’année. En revanche, et après avoir connu une
hausse exceptionnelle en 2004, l’encours des certificats de dépôts s’est inscrit en baisse
l’année suivante, revenant ainsi de 1.020 MDT en décembre 2004 à 955 MDT en 2005.

246
LA QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Quasi-monnaie Dépôts à terme Certificats de
Période et autres produits dépôts Dépôts d’épargne
financiers
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2003 10.867 8,0 3.936 7,7 668 0,6 5.583 7,0
2004
Mars 10.913 0,4 3.961 0,6 601 -10,0 5.681 1,8
Juin 11.226 3,3 4.128 4,9 707 5,8 5.766 3,3
Septembre 11.843 9,0 4.447 13,0 894 33,8 5.841 4,6
Décembre 12.160 11,9 4.465 13,4 1.020 52,7 6.024 7,9
2005
Mars 12.373 1,8 4.645 4,0 891 -12,6 6.182 2,6
Juin 12.431 2,2 4.722 5,8 858 -15,9 6.216 3,2
Septembre 12.946 6,5 5.060 13,3 921 -9,7 6.290 4,4
Décembre 13.388 10,1 5.237 17,3 955 -6,4 6.489 7,7
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

S’agissant des dépôts auprès du Centre d’Epargne Postale, ils ont évolué à un rythme
légèrement en deçà de celui enregistré une année auparavant (12,1% contre 13,5%). En
revanche, ceux logés dans les comptes spéciaux d’épargne auprès des banques ont
poursuivi leur augmentation à un taux légèrement supérieur à celui enregistré au cours des
deux années précédentes, soit 6,6% contre 6,4% et 6,3% en 2004 et 2003.
COMPTES D’EPARGNE
Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
Période d’épargne du CEP d’épargne
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2003 4.321 6,3 1.105 9,0 157 11,3
2004
Mars 4.352 0,7 1.174 6,2 155 -1,3
Juin 4.402 1,9 1.204 9,0 160 1,9
Septembre 4.466 3,4 1.212 9,7 163 3,8
Décembre 4.598 6,4 1.254 13,5 172 9,6
2005
Mars 4.687 1,9 1.325 5,7 170 -1,2
Juin 4.699 2,2 1.345 7,3 172 0,0
Septembre 4.768 3,7 1.349 7,6 173 0,6
Décembre 4.901 6,6 1.406 12,1 182 5,8
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

2) L’agrégat «M3-M2»

Cet agrégat s’est accru de 4,4% en 2005 contre 1,4% l’année précédente. L’accélération a
été favorisée par la reprise de l’encours des emprunts obligataires (3,2% contre -8,2%) suite à la
conclusion d’un accord d’emprunt privé entre une banque de la place et un organisme national
portant sur un montant de 70 MDT, conjuguée à l’augmentation des émissions sur le marché
obligataire. Elle aurait été plus importante n’eût été le ralentissement exceptionnel du rythme
d’accroissement qui a caractérisé l’épargne-logement comparativement aux années précédentes
(5,1% contre 9,7% en 2004 et 9,6% en 2003).

Il convient de signaler que les émissions d’emprunts obligataires souscrites en 2005 se


sont élevées à 105 MDT et ont été effectuées en totalité par les organismes de leasing.

247
L’AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
M3-M2 Epargne-logement emprunts à plus
&investissements
Période d’un an
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2003 1.598 -1,4 870 9,6 721 -12,0 7 0,0
2004
Mars 1.645 2,9 897 3,1 741 2,8 7 0,0
Juin 1.648 3,1 912 4,8 729 1,1 7 0,0
Septembre 1.659 3,8 929 6,8 724 0,4 6 -14,3
Décembre 1.620 1,4 954 9,7 662 -8,2 4 -42,9
2005
Mars 1.740 7,4 966 1,3 768 16,0 6 50,0
Juin 1.710 5,6 971 1,8 733 10,7 6 50,0
Septembre 1.722 6,3 980 2,7 737 11,3 5 25,0
Décembre 1.691 4,4 1.003 5,1 683 3,2 5 25,0
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

B – AVOIRS EXTERIEURS NETS

En augmentant de 986 MDT au terme de l’année 2005, contre 848 MDT l’année
précédente, la tendance haussière des avoirs extérieurs nets amorcée depuis 2001 n’a
cessé de se consolider d’une fin d’année à l’autre. Cette évolution a porté la marque,
notamment, de la nette amélioration du solde de la balance courante qui a plus que
compensé le repli du solde positif de la balance des prêts-emprunts.

Après avoir connu une hausse en janvier 2005, les avoirs extérieurs nets ont entamé
une tendance baissière et ce, jusqu’au mois d’avril, période au terme de laquelle elles ont
affiché leur niveau le plus bas de l’année, soit 2.888 MDT. La baisse ainsi constatée a
résulté de la forte augmentation des dépenses engagées au titre du service de la dette et
ce, en dépit de la mobilisation de ressources extérieures, notamment, auprès de la banque
du Japon pour la coopération internationale (70 MDT), la banque mondiale (34 MDT) et
l’agence française de développement (32 MDT). Depuis, les avoirs extérieurs nets se sont
inscrits en augmentation jusqu’au mois d’août, bénéficiant de l’encaissement de l’emprunt
obligataire en euros (400 millions d’euros) contracté en juin et le tirage, au cours du même
mois, de la première tranche d’un crédit spécial octroyé par l’Agence française de
développement au profit d’une banque de la place (15,2 millions d’euros). A partir du mois
de septembre et jusqu’à la fin de novembre, les avoirs extérieurs nets se sont repliés,
reflétant les importantes dépenses au titre, notamment, du service de la dette. L’emprunt
obligataire « SAMURAI IV » a été remboursé entièrement en septembre pour un montant de
15 milliards de yens. Les revenus de privatisation de la SOTACIB (48,5 MDT) encaissés en
septembre, ceux de la Banque du Sud (61 millions d’euros) en novembre, le tirage en
septembre sur le crédit octroyé par la Banque mondiale dans le cadre du programme de
soutien à la compétitivité de l’économie « PACE IV » (58 millions d’euros) et l’amélioration
constatée au niveau de la balance des paiements courants ont permis d’atténuer la portée
de la régression.

En décembre et suite, notamment, à l’encaissement d’un don de l’Union européenne


(39 millions d’euros) et le tirage d’une enveloppe de 58,5 millions d’euros sur le crédit
octroyé par la Banque africaine de développement dans le cadre du « PACE IV », les avoirs
extérieurs nets se sont redressés de 186 MDT, clôturant l’année à 4.113 MDT.

248
AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS (En MDT)
Engagements Avoirs extérieurs
Réserves internationales
Autres extérieurs nets
Période Dont : Avoirs Avoirs Dont :
Total en devises extérieurs Total Dépôts de Montant Variations*
Montant Variat* non-résid.
2003 3.605 3.550 497 942 2.268 1.443 2.279 370
2004
Mars 3.310 3.255 -295 890 2.273 1.443 1.927 -352
Juin 4.238 4.154 604 962 2.477 1.505 2.723 444
Sept. 5.025 4.954 1.404 959 2.723 1.601 3.261 982
Déc. 4.818 4.760 1.210 984 2.675 1.683 3.127 848
2005
Mars 4.547 4.490 -270 1.002 2.659 1.693 2.890 -237
Juin 5.304 5.246 486 1.075 2.794 1.806 3.585 458
Sept. 5.832 5.782 1.022 1.318 3.061 2.046 4.089 962
Déc. 6.033 5.983 1.223 1.309 3.229 1.975 4.113 986
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

AVOIRS NETS EN DEVISES


(en MDT) (en JOURS)
124
6000 120
107
98
5000 90 100

77 80
4000 74 74 80

5 872
3000 4 733 60
3 503

2000 40
3 011
2 747

2 810
2 423
2 032

1000 20

0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Avoirs nets en devises Nombre de jours d'importation

En conséquence, les avoirs nets en devises se sont nettement consolidés au terme de


l’année 2005, atteignant 5.872 MDT, soit l’équivalent de 124 jours d’importation, contre
4.733 MDT et 107 jours en décembre 2004.
C – CREDITS INTERIEURS
En s’établissant à 28.704 MDT au terme de l’année 2005, les crédits intérieurs se sont
accrus de 6,7%, soit presque le même taux que celui enregistré une année auparavant.
C’est que la consolidation des concours à l’économie, a coïncidé avec la décélération de
l’endettement de l’Etat vis-à-vis du système financier.

1) Créances nettes sur l’Etat

Totalisant 4.166 MDT en 2005, l’endettement de l’Etat à l’égard du système financier


n’a augmenté que de 341 MDT ou 8,9% contre 536 MDT ou 16,3% une année auparavant.

249
Ce ralentissement s’explique par celui de l’encours des bons du Trésor auprès du
système financier qui n’a augmenté que de 103 MDT contre 444 MDT en 2004, évolution
due à la contraction de l’enveloppe des émissions en ces titres, revenue, d’une année à
l’autre, de 2.597 MDT à 1.622 MDT, sachant que les remboursements ont totalisé
1.515 MDT en 2005 contre 2.135 MDT une année auparavant. En revanche, aussi bien les
dépôts auprès du CCP que du CEP ont enregistré des augmentations excédant celles de
l’année précédente (+119 MDT et +152 MDT respectivement contre +36 MDT et +149 MDT).

En réponse à une politique monétaire axée de plus en plus sur les opérations d’open
market et visant ainsi le développement d’un marché secondaire actif des titres de l’Etat, les
banques ont souscrit dans la quasi-totalité des émissions nettes de bons du Trésor.

Poursuivant sa politique de reprofilage de la dette intérieure, l’Etat continue de son côté


à émettre des bons du Trésor à moyen et long termes aux dépens de ceux à court terme. De
ce fait, la part des BTA dans l’encours total n’a cessé d’augmenter, passant de 71,9% en
2003 à 86,2% en 2004, puis à 90,7% en 2005.
CREANCES NETTES SUR L’ETAT (En MDT)
Dont:
Créances nettes
sur l’Etat Compte courant
Période Bons du Trésor
du Trésor
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
2003 3.289 -103 550 137 1.203 42
2004
Mars 3.809 520 260 -290 1.252 49
Juin 3.747 458 411 -139 1.309 106
Septembre 3.495 206 857 307 1.543 340
Décembre 3.825 536 664 114 1.647 444
2005
Mars 4.321 496 572 -92 1.716 69
Juin 4.431 606 497 -167 1.659 12
Septembre 4.146 321 714 50 1.704 57
Décembre 4.166 341 688 24 1.750 103
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

2) Concours à l’économie

Atteignant 24.538 MDT à la fin de l’année 2005, les concours du système financier
consentis à l’économie ont progressé de 6,3% contre 5,3% une année auparavant. Cette
accélération reflète l’affermissement du portefeuille-titres (10,9% contre 1,6%), suite à
l’importance des prises de participation de certaines banques dans le capital d’entreprises
opérant dans différents secteurs économiques, notamment, le tourisme et l’industrie, la
reprise de l’encours des billets de trésorerie (+52 MDT contre -129 MDT) et l’augmentation
des crédits accordés par le système financier sur ressources ordinaires (7,1% contre 8,2%).
Les crédits sur ressources spéciales ont, en revanche, poursuivi leur baisse, quoique à un
rythme moins important que celui constaté une année auparavant (-7,8% contre -10,7%).

Il convient de préciser, qu’après avoir suivi une trajectoire ascendante tout au long des
onze premiers mois de l’année 2005 au terme desquels ils ont atteint 24.762 MDT, les
concours à l’économie se sont repliés en décembre de 224 MDT. C’est que la hausse des
crédits accordés a été plus que compensée, notamment, par des opérations de cession de
créances à des sociétés de recouvrement, le règlement par l’Etat de l’échéance au titre de
créances achetées fermes auprès de l’Office national de l’huile et de l’Office des céréales,
ainsi que quelques opérations de radiation.

250
CONCOURS A L’ECONOMIE
En MDT Variations en %
Désignation
2003 2004 2005 2004/2003 2005/2004
Crédits à l’économie 20.696 21.848 23.168 5,6 6,0
Crédits sur ressources ordinaires 18.320 19.817 21.226 8,2 7,1
Crédits sur ressources spéciales 2.019 1.803 1.662 -10,7 -7,8
Billets de trésorerie* 357 228 280 -129 52
Portefeuille-titres 1.215 1.235 1.370 1,6 10,9
Total 21.911 23.083 24.538 5,3 6,3
* Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.

Les crédits accordés sur ressources de la Banque centrale se sont établis à la fin de
2005 à des niveaux en deçà de ceux des années antérieures, soit 52 MDT contre 413 MDT
en 2004 et 839 MDT au terme de l’année 2003, reflétant ainsi la situation de surliquidité que
les banques ont connue au cours des quatre derniers mois de l’année 2005. Ainsi et face à
l’aisance de la trésorerie des banques, la part des crédits accordés sur leurs ressources par
rapport au total des concours s’est davantage consolidée, passant de 93% en 2004 à 95,1%
en 2005.

CREDITS A L’ECONOMIE
En MDT Variations en %
Origine
2003 2004 2005 2004/2003 2005/2004
Banque centrale 839 413 52 -50,8 -87,4
Banques 18.783 20.310 22.031 8,1 8,5
Organismes de leasing 1.074 1.125 1.085 4,7 -3,6
Total 20.696 21.848 23.168 5,6 6,0

251
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL

Cet indicateur englobe l’ensemble des financements par voie d’endettement des
agents économiques non financiers résidents, y compris l’Etat, qu’ils soient intermédiés ou
via les marchés de capitaux.

En se situant à 49.116 MDT au terme de l’année 2005, l’endettement total « ET » s’est


accru de 6,5% contre 7,4% l’année précédente. La décélération a touché aussi bien
l’endettement de l’Etat que celui des autres agents économiques non financiers.

ENDETTEMENT TOTAL (En MDT sauf indication contraire)


Fin de période Variations en % Structure en %
2003 2004 2005
Libellés 2004/03 2005/04 2004 2005
Endettement intérieur 27.625 29.277 30.936 6,0 5,7 63,5 63,0
-Etat 6.778 7.310 7.667 7,8 4,9 15,9 15,6
-Autres agents économiques
non financiers 20.847 21.967 23.269 5,4 5,9 47,6 47,4
Auprès du système financier 23.628 25.445 27.054 7,7 6,3 55,2 55,1
-Etat 3.289 3.825 4.166 16,3 8,9 8,3 8,5
-Autres agents économiques
non financiers 20.339 21.620 22.888 6,3 5,9 46,9 46,6
Sur les marchés de capitaux 3.997 3.832 3.882 -4,1 1,3 8,3 7,9
*Marché monétaire 357 228 280 -36,1 22,8 0,5 0,6
-Etat 0 0 0 - - 0,0 0,0
-Autres agents économiques
non financiers 357 228 280 -36,1 22,8 0,5 0,6
*Marché obligataire 3.640 3.604 3.602 -1,0 -0 ,1 7,8 7,3
-Etat 3.489 3.485 3.501 -0,1 0,5 7,6 7,1
-Autres agents économiques
non financiers 151 119 101 -21,2 -15,1 0,2 0,2
Endettement extérieur 15.294 16.834 18.180 10,1 8,0 36,5 37,0
-Etat 12.529 13.209 14.026 5,4 6,2 28,6 28,6
-Autres agents économiques
non financiers 2.765 3.625 4.154 31,1 14,6 7,9 8,4
Endettement total (ET) 42.919 46.111 49.116 7,4 6,5 100,0 100,0
-Etat 19.307 20.519 21.693 6,3 5,7 44,5 44,2
-Autres agents économiques
non financiers 23.612 25.592 27.423 8,4 7,2 55,5 55,8
Sources : BCT, CMF et ministère du Développement et de la Coopération Internationale

Totalisant 30.936 MDT à la fin de 2005, soit 63% du total, l’endettement d’origine
intérieure s’est accru de 5,7% contre 6% une année auparavant. C’est que la reprise des
émissions nettes sur les marchés de capitaux (1,3% contre -4,1%) s’est conjuguée au
ralentissement des concours obtenus auprès du système financier (6,3% contre 7,7%).

Après une nette reprise en 2004, les concours du système financier à l’Etat ont
progressé, en 2005, à une cadence relativement modérée, passant de 3.825 MDT à
4.166 MDT, soit une progression de 8,9% contre 16,3% l’année précédente. Cette évolution
est, essentiellement, attribuable à la décélération notable de l’encours des bons du Trésor en
portefeuille des banques (6,1% contre 37,1%), atténuée, toutefois, par l’affermissement des
dépôts auprès du CCP et du CEP.

252
Quant aux prêts consentis par le système financier aux autres agents économiques
non financiers, en particulier ceux accordés sur ressources ordinaires, ils se sont inscrits en
hausse de 5,9% en 2005 contre 6,3% une année auparavant. Cet accroissement aurait pu
être plus accentué n’eût été l’augmentation importante des opérations de cession et de
radiation de créances des banques effectuées dans le cadre de l’assainissement de leurs
situations financières (648 MDT contre 239 MDT).

L’encours de l’endettement sur les marchés de capitaux a enregistré, quant à lui, une
légère augmentation en 2005, soit 1,3% et ce, après avoir diminué de 4,1% l’année
précédente.

En effet, si le financement sur le marché monétaire a connu une forte reprise résultant
de l’augmentation des émissions nettes de billets de trésorerie (22,8% ou 52 MDT contre
une baisse de 36,1% ou -129 MDT l’année précédente), l’endettement sur le marché
obligataire a connu une quasi-stagnation (-0,1% contre -1%). C’est que le recul enregistré,
pour la deuxième année consécutive, par l’encours des emprunts obligataires émis par les
autres agents non financiers (-15,1% contre -21,2%) en l’absence de nouvelles émissions,
s’est conjugué à une augmentation timide des souscriptions nettes du public aux bons du
Trésor (0,5% contre -0,1%). Les souscriptions en ces titres par des non-résidents n’ont
porté, en 2005, que sur une enveloppe de 0,5 MDT.

Après la forte hausse enregistrée en 2004 suite, essentiellement, à la mobilisation par


TUNISIANA de ressources extérieures pour l’extension de son réseau, l’endettement
extérieur a retrouvé, en 2005, un rythme de croissance plus modéré, soit 8% contre 10,1%
en 2004 et 6,7% en 2003.

Plus de 60% de cette augmentation a bénéficié à l’Etat dont l’endettement a progressé


de 6,2% contre 5,4% en 2004. C’est que l’Etat a recouru, au cours de l’année sous-revue, au
marché obligataire international pour mobiliser une enveloppe de 400 millions d’euros à titre
d’emprunt et a procédé à l’encaissement de deux tirages de 58 millions d’euros et
58,5 millions d’euros respectivement auprès de la Banque mondiale et de la Banque
africaine de développement, effectués dans le cadre du programme d’appui à la compétitivité
de l’économie « PACE IV ». Du côté des remboursements, 15 milliards de yens ont été
décaissés au titre de l’emprunt obligataire « SAMURAI IV ».

L’encours de l’endettement extérieur des autres agents économiques non financiers a,


quant à lui, connu une décélération, bien que son taux de progression soit resté soutenu
(14,6% contre 31,1%). Cette évolution a permis de consolider la part de l’agrégat en
question dans l’endettement total qui s’est établie à 8,4% en 2005 contre 7,9% en 2004 et
6,4% en 2003, reflétant ainsi l’effort poursuivi par les entreprises tunisiennes à mobiliser des
ressources extérieures et à accéder aux marchés financiers extérieurs dans de meilleures
conditions.

Compte tenu de la décélération du PIB exprimé aux prix courants (6,2% en 2005
contre 8,8% en 2004), la part de l’ET dans cet agrégat s’est légèrement accrue passant de
131,6% en 2004 à 132% en 2005.

La part de l’encours de l’endettement extérieur total dans le Revenu national disponible


brut (RNDB) a, pour sa part, augmenté pour la deuxième année consécutive en s’élevant à
48,5% contre 47,6% et 47,1% en 2004 et 2003 respectivement. Ce ratio est appelé à
diminuer au cours des années à venir grâce aux remboursements anticipés programmés de
la dette extérieure et ce, notamment, en puisant sur les recettes attendues de la privatisation
partielle de Tunisie Telecom.
253
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT (En % sauf indication contraire)
Désignation 2003 2004 2005
ET/PIB aux prix courants 133,3 131,6 132,0
*Etat 60,0 58,6 58,3
*Autres agents économiques non financiers 73,3 73,0 73,7
Endettement intérieur/PIB 85,8 83,6 83,1
*Etat 21,1 20,9 20,6
*Autres agents économiques non financiers 64,7 62,7 62,5
Endettement extérieur/PIB 47,5 48,0 48,9
*Etat 38,9 37,7 37,7
*Autres agents économiques non financiers 8,6 10,3 11,2
Endettement intérieur de l’Etat/Endettement intérieur 24,5 25,0 24,8
Endettement intérieur des autres agents
économiques non financiers/Endettement intérieur 75,5 75,0 75,2
Endettement extérieur/RNDB 47,1 47,6 48,5
PIB aux prix courants (en MDT) 32.202 35.035 37.202
RNDB aux prix courants (en MDT) 32.489 35.399 37.458

254
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT

L’encours des crédits servis par le système financier à l’économie tel que recensé par
la centrale des risques et par le fichier des crédits aux particuliers s’est élevé à plus de
24,2 milliards de dinars au terme de l’année 2005, en progression de 5,6%, taux légèrement
inférieur à celui enregistré une année auparavant. Outre les opérations de radiation et de
cession de créances effectuées par les banques au profit de sociétés de recouvrement,
cette décélération résulte du ralentissement du rythme d’accroissement de l’encours des
crédits à court terme et ce, en dépit du léger renforcement de celui des crédits à moyen et
long termes.

Totalisant 10,9 milliards de dinars au terme de l’année 2005, l’encours des crédits à court
terme a enregistré un accroissement de 2,1% contre 3,1% une année auparavant. Cette
évolution s’explique par le ralentissement du rythme de progression de l’encours des crédits de
gestion dispensés aux secteurs de l’agriculture et pêche (1,9% contre 6,1%) et de l’industrie
(4,5% contre 7,2%). En revanche, l’encours des crédits d’exploitation accordés au secteur des
services a continué à baisser mais à un rythme moins rapide (-0,4% contre -1,5%).

EVOLUTION DES CREDITS PAR SECTEUR D'ACTIVITE (EN MDT)

16.000 13.392 14.452


14.000 12.629
11.280 11.970
12.000
10.000 6.971 7.300 7.736 7.921
6.990
8.000
6.000
4.000 1.658 1.580 1.769 1.841 1.871
2.000
0.000
2001 2002 2003 2004 2005

Services Industrie Agriculture et pêche

Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, il a enregistré un accroissement


de 8,5% au terme de l’année 2005 contre 8,3% en 2004. Cette légère accélération résulte
du renforcement du rythme de progression de l’encours des crédits d’investissement servis
au secteur des services ayant gagné 1,8 point de pourcentage. Par contre, l’encours des
crédits à moyen et long termes dispensés au secteur de l’agriculture et pêche a connu une
légère décélération, celui des crédits octroyés au secteur de l’industrie ayant accusé, quant
à lui, un fléchissement.

L’accélération des crédits d’investissement dispensés au secteur des services


s’explique par l’envolée de l’encours des crédits aux particuliers qui a atteint 4.493 MDT au
terme de l’année 2005 contre 3.605 MDT en 2004, en accroissement de 24,6% contre
17,3% une année auparavant. Il convient de souligner l’importance de ces concours qui
représentent 18,5% du total des crédits à l’économie et 31,1% de l’encours des crédits
destinés à l’ensemble des services.

255
Il est à remarquer, par ailleurs, que le volume des opérations de radiation et de
cession de créances effectuées par certaines banques au profit de sociétés de
recouvrement a atteint près de 648 MDT en 2005, alors que les émissions par les
entreprises de billets de trésorerie pour alléger le coût de l’endettement bancaire se sont
élevées à 567 MDT.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS A L’ECONOMIE PAR SECTEUR D’ACTIVITE ET PAR
TERME (En MDT sauf indication contraire)
Variation Part du total
2005
Désignation 2004 (en %) (en %)
Mars Juin Sept Déc 2004/2003 2005/2004 2004 2005
Agri. et pêche 1.841 1.817 1.727 1.846 1.871 4,1 1,6 8,0 7,7
Court terme 1.024 999 910 1.032 1.043 6,1 1,9 4,4 4,3
M&L termes 817 818 817 814 828 1,6 1,3 3,6 3,4
Industrie 7.736 7.768 7.891 7.931 7.921 6,0 2,4 33,7 32,7
Court terme 4.972 5.059 5.169 5.273 5.197 7,2 4,5 21,7 21,5
M&L termes 2.764 2.709 2.722 2.658 2.724 3,9 -1,4 12,0 11,2
Services 13.392 13.756 13.987 14.373 14.452 6,0 7,9 58,3 59,6
Court terme 4.640 4.827 4.835 4.829 4.622 -1,5 -0,4 20,2 19,1
M&L termes 8.752 8.929 9.152 9.544 9.830 10,5 12,3 38,1 40,5
dt:Crédits aux
particuliers 3.605 3.815 3.940 4.318 4.493 17,3 24,6 15,7 18,5
Total 22.969 23.341 23.605 24.150 24.244 5,9 5,6 100,0 100,0
Court terme 10.636 10.885 10.914 11.134 10.862 3,1 2,1 46,3 44,9
M&L termes 12.333 12.456 12.691 13.016 13.382 8,3 8,5 53,7 55,1
dt:Crédits aux
particuliers 3.605 3.815 3.940 4.318 4.493 17,3 24,6 15,7 18,5

La ventilation de l’encours des crédits par secteur d’activité fait apparaître un renforcement
de 1,3 point de pourcentage entre 2004 et 2005 de la part des crédits dispensés au secteur des
services, qui est passée de 58,3% à 59,6%. Celles des crédits servis à l’industrie et à
l’agriculture et pêche ont, par contre, enregistré des reculs de 1 et de 0,3 point de pourcentage,
respectivement, revenant de 33,7% à 32,7% et de 8% à 7,7%.
REPARTITION DE L’ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES
(En MDT sauf indication contraire)
2004 2005 Variation en %
Désignation Court M&L Court M&L 2004/ 2005/
Total Total
terme termes terme termes 2003 2004
Agri. et pêche 1.024 817 1.841 1.043 828 1.871 4,1 1,6
Entrep.publiques 324 49 373 331 42 373 36,6 0,0
Entrep.privées 700 768 1.468 712 786 1.498 -1,9 2,0
Industrie 4.972 2.764 7.736 5.197 2.724 7.921 6,0 2,4
Entrep.publiques 190 100 290 139 126 265 -1,0 -8,6
Entrep.privées 4.782 2.664 7.446 5.058 2.598 7.656 6,3 2,8
Services 4.640 8.752 13.392 4.622 9.830 14.452 6,0 7,9
Entrep.publiques 67 212 279 98 213 311 -26,8 11,5
Entrep.privées 4.573 8.540 13.113 4.524 9.617 14.141 7,0 7,8
dt : Crédits aux
particuliers - 3.605 3.605 - 4.493 4.493 17,3 24,6
Total 10.636 12.333 22.969 10.862 13.382 24.244 5,9 5,6
Entrep.publiques 581 361 942 568 381 949 -0,5 0,7
Entrep.privées 10.055 11.972 22.027 10.294 13.001 23.295 6,1 5,8
dt : Crédits aux
particuliers - 3.605 3.605 - 4.493 4.493 17,3 24,6

Passant de 11,7 milliards de dinars en 2004 à 11,9 milliards de dinars en 2005,


l’encours des crédits accordés aux entreprises appartenant aux divers groupes de sociétés
s’est accru de 1,7% contre 3,5% une année auparavant.
256
La part des entreprises publiques dans l’encours des crédits distribués à l’économie a
continué à baisser, revenant de 4,1% en 2004 à 3,9% en 2005, tendance relevée au niveau
du secteur de l’industrie. Dans le secteur de l’agriculture et pêche, leur part a, en revanche,
connu une stagnation, celle ayant trait aux services s’étant légèrement renforcée, durant la
même période.

Passant de 942 MDT en 2004 à 949 MDT en 2005, l’encours des crédits octroyés aux
entreprises publiques s’est accru de 0,7% contre une baisse de 0,5% enregistrée une année
auparavant. Cette évolution trouve son origine dans l’accroissement de l’encours des crédits
dispensés au secteur des services et ce, après la baisse enregistrée une année auparavant.
Par contre, celui des crédits servis au secteur de l’agriculture et pêche a stagné et celui
concernant l’industrie a accusé une baisse plus importante que celle de l’année précédente.

S’agissant de l’encours des crédits servis aux entreprises privées, il est passé, d’une
année à l’autre, de plus de 22 milliards de dinars à près de 23,3 milliards de dinars, en
accroissement de 5,8% contre 6,1% une année auparavant. Cette décélération, qui a été
relevée aussi bien au niveau des crédits de gestion qu’à celui des crédits d’investissement,
en dépit de l’accélération du rythme de progression de l’encours des crédits octroyés aux
secteurs de l’agriculture et pêche et des services reflète celle de l’encours des crédits
dispensés au secteur de l’industrie.

Les banques publiques ont continué à jouer un rôle prépondérant dans le financement
de l’économie, assurant plus de 7,2 milliards de dinars, soit près de 30% de l’encours global
des crédits servis à l’économie. En effet, la Banque nationale agricole a couvert près de
63% des crédits octroyés au secteur de l’agriculture et pêche, tandis que la Société
tunisienne de banque a assuré 40% des crédits dispensés au secteur du tourisme. Quant à
la Banque de l’habitat, elle s’est réservée plus de 31,5% des crédits consentis au profit de la
promotion immobilière.

Il est à noter qu’au terme de l’année 2005, la Banque de financement des petites et
moyennes entreprises « BFPME », créée en mars 2005 dans le cadre de la concrétisation
du programme électoral présidentiel visant la promotion de l’emploi à travers le soutien de
l’esprit d’initiative et l’encouragement à la création d’entreprises, a approuvé 54 projets pour
un montant total de près de 16 MDT dont 13,7 MDT au niveau du secteur de l’industrie et
2,3 MDT en faveur des activités de services liées à la nouvelle technologie.

A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE ET PECHE

Totalisant 1.871 MDT en 2005, contre 1.841 MDT en 2004 et 1.769 MDT en 2003,
l’encours des crédits dispensés directement ou indirectement au secteur de l’agriculture et
pêche a accusé une décélération et ce, pour la deuxième année consécutive. Il ne s’est
accru, en effet, que de 1,6% contre 4,1% et 12% enregistrés au titre des deux années
précédentes. Cette évolution se retrouve aussi bien au niveau de l’encours des crédits
directs qu’à celui des crédits indirects.

Passant de 656 MDT en 2004 à 661 MDT en 2005, l’encours des crédits indirects a
augmenté de 0,8% contre 8,1% une année auparavant. Les nouveaux crédits octroyés, dont
l’encours a augmenté de 5 MDT, ont bénéficié aux organismes de collecte et de
commercialisation de produits agricoles.

Se situant à 1.210 MDT en 2005, contre 1.185 MDT en 2004, l’encours des crédits
dispensés directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a progressé de 25 MDT ou 2,1%
contre 23 MDT ou 2% l’année précédente.
257
ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)
Crédits à court Crédits à M&L
Total
Désignation terme termes
2004 2005 2004 2005 2004 2005
Crédits directs 504 530 681 680 1.185 1.210
Crédit indirects 520 513 136 148 656 661
.Organismes de commercialisation
de produits agricoles 520 513 78 90 598 603
dont : Office national de l’huile 47 115 33 30 80 145
Office des céréales 270 212 - - 270 212
COCEBLE 29 27 4 4 33 31
CCGC 72 73 28 27 100 100
.Entreprises de commercialisation
de matériel agricole 58 58 58 58
Total 1.024 1.043 817 828 1.841 1.871

1) Crédits à court terme


Passant de 1.024 MDT en 2004 à 1.043 MDT en 2005, l’encours des crédits
d’exploitation dispensés au secteur de l’agriculture et pêche n’a progressé que de 19 MDT
ou 1,8% contre 59 MDT ou 6,1% une année auparavant. Cette décélération s’explique par la
baisse de l’encours des crédits octroyés aux agriculteurs par l’intermédiaire des organismes
de stockage et de commercialisation de produits agricoles, celui des crédits directs ayant
connu une progression.
En effet, revenant, d’une année à l’autre, de 520 MDT à 513 MDT, l’encours des
crédits d’exploitation dispensés indirectement au secteur de l’agriculture et pêche a accusé
une baisse de 7 MDT ou 1,3% en 2005 contre une augmentation de 62 MDT ou 13,5% en
2004. Cette baisse a été relevée au niveau de l’encours des crédits servis aux organismes
de commercialisation de produits agricoles dont, principalement, l’Office des céréales suite
à la baisse de la production nationale de céréales. Par contre, les concours accordés à
l’ONH ont augmenté de 68 MDT, compte tenu d’un niveau de production et des prix plus
élevés que ceux de la campagne précédente.

REPARTITION DE L'ENCOURS DES CREDITS ACCORDES


EN 2005 AU SECTEUR DE L'AGRICULTURE ET PECHE
PAR FORME DE CREDITS

35%

65%

Crédits directs Crédits indirects

Passant de 504 MDT en 2004 à 530 MDT en 2005, l’encours des crédits de gestion
alloués aux agriculteurs et aux pêcheurs a connu une progression de 5,2% contre une
baisse de 0,6% une année auparavant. Caractérisée par des conditions climatiques

258
favorables, la campagne agricole a nécessité la mise en place de crédits complémentaires
de cultures saisonnières pour le désherbage et la fertilisation d’appoint1.

2) Crédits d’investissement

Atteignant 828 MDT en 2005 contre 817 MDT l’année précédente, l’encours des
crédits à moyen et long termes s’est accru de 1,3% contre 1,6% une année auparavant.
C’est que le fléchissement de l’encours des crédits directs n’a pu être compensé par la
reprise enregistrée au niveau des crédits indirects.

Passant de 136 MDT en 2004 à 148 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investisse-
ment dispensés indirectement au secteur de l’agriculture et pêche a connu un accroisse-
ment de 8,8% contre une baisse de 8,7% l’année précédente. Cette reprise trouve son
origine dans la consolidation des dettes à court terme des entreprises opérant dans la
viticulture.

Revenant de 681 MDT en 2004 à 680 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investis-
sement directement accordés aux agriculteurs et aux pêcheurs a accusé une légère baisse
de 0,1% contre une progression de 4% une année auparavant. Cette évolution s’explique
par la faible participation des banques au financement des nouveaux investissements
réalisés par les agriculteurs, conjuguée avec une amélioration du taux de recouvrement des
crédits agricoles réalisée par la Banque nationale agricole.

B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE

L’encours des crédits attribués au secteur de l’industrie a totalisé 7.921 MDT, au terme
de 2005, contre 7.736 MDT à la fin de l’année précédente, enregistrant ainsi une
progression de 2,4% contre 6% une année auparavant. Le ralentissement du rythme
d’accroissement de l’encours des crédits à court terme s’est conjugué à une baisse de celui
des crédits d’investissement.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR INDUSTRIEL PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2004 2005 2004 2005 2004 2005
Mines 5 4 5 8 10 12
Energie et distribution des eaux 154 47 152 158 306 205
Bâtiment et Travaux publics 729 768 333 303 1.062 1.071
Industrie agro-alimentaire 1.172 1.231 576 568 1.748 1.799
Textile, habillement, cuir et chaussures 595 590 250 230 845 820
Industries mécanique et électrique 1.017 1.145 491 500 1.508 1.645
Industrie des matériaux de construction, 466 500 450 438 916 938
céramique et verre
Chimie et Caoutchouc 413 485 266 268 679 753
Industries diverses 421 427 241 251 662 678
Total 4.972 5.197 2.764 2.724 7.736 7.921

Passant de 4.972 MDT en 2004 à 5.197 MDT en 2005, l’encours des crédits de
fonctionnement a enregistré un accroissement de 4,5% contre 7,2% une année auparavant.
Cette évolution a été enregistrée au niveau des branches de la chimie et du caoutchouc,
des industries mécanique et électrique et des industries diverses.

1
Note de la BCT aux banques n°2005-05 du 25 janvier 2005.
259
Revenant, d’une année à l’autre, de 2.764 MDT à 2.724 MDT, l’encours des crédits
d’investissement a enregistré une baisse de 1,4% contre une augmentation de 3,9% une
année auparavant. Cette baisse a touché les branches du bâtiment et travaux publics,
l’industrie agro-alimentaire, le secteur du textile, habillement, cuir et chaussures et l’industrie
des matériaux de construction, de la céramique et du verre.

VENTILATION PAR BRANCHE D'ACTIVITE DE L'ENCOURS DES CREDITS


ACCORDES AU SECTEUR DE L'INDUSTRIE EN 2005
10% 0% 14%
20% 10%

12%
22% 3% 9%

Mines BTP
Textile, habil., cuir et chaussures IMCCV
Industries diverses Energie et distribution des eaux
IAA IME
Chimie et caoutchouc

1) Mines

Totalisant 12 MDT en 2005 contre 10 MDT en 2004, l’encours des crédits alloués aux
entreprises opérant dans le domaine des mines a progressé de 20% contre 11,1% une
année auparavant. Cette évolution s’explique par l’augmentation de l’encours des crédits
d’investissement, tandis que celui des crédits de fonctionnement a accusé une baisse.

Atteignant 8 MDT en 2005 contre 5 MDT en 2004 et 2 MDT en 2003, l’encours des
crédits d’investissement a enregistré pour la deuxième année consécutive une progression
importante, soit 60% contre 150% l’année précédente. Les nouveaux crédits ont été servis,
principalement, à la Compagnie de phosphate de Gafsa pour financer ses investissements
d’extension et de renouvellement.

Revenant de 7 MDT en 2003 à 5 MDT en 2004 pour se situer à 4 MDT en 2005,


l’encours des crédits de fonctionnement servis à cette branche d’activité a continué à
régresser, mais à un rythme moins rapide, enregistrant ainsi une baisse de 20% en 2005
contre 28,6% l’année précédente.

2) Energie et distribution des eaux

Revenant de 306 MDT en 2004 à 205 MDT en 2005, l’encours des crédits alloués à
cette branche d’activité a accusé une baisse plus importante que celle de l’année dernière
soit, 33% contre 1,6%. Cette évolution a touché les crédits de gestion, alors que ceux
d’investissement ont enregistré une augmentation.

260
Atteignant 47 MDT en 2005 contre 154 MDT en 2004, l’encours des crédits de
fonctionnement consentis à cette branche a baissé de 107 MDT ou 69,5% contre 2 MDT ou
1,3% l’année précédente. Cette baisse a été relevée au niveau de certaines sociétés de la
branche dont, principalement, la Société tunisienne d’électricité et de gaz ainsi que
certaines sociétés pétrolières, notamment l’ETAP, et des sociétés d’exploitation d’eau
minérale.

Passant de 152 MDT en 2004 à 158 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investisse-
ment a enregistré un accroissement de 3,9% contre une baisse de 1,9% une année
auparavant. Les nouveaux crédits ont été servis notamment à la STEG, dans le cadre de
l’extension de ses centrales thermiques et au financement d’investissements réalisés par
des entreprises pétrolières et d’exploitation d’eau minérale.

3) Bâtiment et travaux publics

Totalisant 1.071 MDT en 2005 contre 1.062 MDT en 2004, l’encours des crédits
octroyés à cette branche d’activité a augmenté de 0,8% contre 12,5% l’année précédente.
La baisse de l’encours des crédits d’investissement s’est conjuguée à une décélération de
celui des crédits de gestion.

Se situant à 768 MDT en 2005 contre 729 MDT en 2004, l’encours des crédits de
gestion a progressé de 5,3% contre 15,5% en 2004. Les nouveaux crédits ont été
consentis, principalement, sous forme d’avances sur créances administratives et,
accessoirement, sous forme de débit en compte courant au profit de certaines sociétés de
travaux publics, notamment la société SOMATRAGET, dans le cadre de la réalisation de
l’autoroute Msaken-El Jem et l’aménagement du port de Radès.

Revenant de 333 MDT en 2004 à 303 MDT en 2005, l’encours des crédits à moyen et
long termes a accusé une baisse de 9% contre une augmentation de 6,4% l’année
précédente.

4) Industrie agro-alimentaire

L’encours des crédits dispensés à l’industrie agro-alimentaire qui a bénéficié de la part


la plus importante des crédits octroyés au secteur industriel, est passé de 1.748 MDT en
2004 à 1.799 MDT en 2005, en accroissement de 2,9% contre 8,4% une année auparavant.
Cette décélération s’explique par l’assainissement d’entreprises opérant dans le secteur
laitier et ce, soit par l’abandon d’une partie de leurs dettes, soit par leur cession à des
sociétés de recouvrement.

Pour ce qui est de l’encours des crédits de fonctionnement, qui a totalisé 1.231 MDT
en 2005 contre 1.172 MDT en 2004, il s’est accru de 5% contre 12,7% une année
auparavant. Les nouveaux crédits ont été octroyés, essentiellement, pour le financement de
stocks, le préfinancement des exportations et la couverture de débits en comptes courants
au profit, notamment, d’unités de conditionnement et d’exportation d’huile, de fabrication de
boissons gazeuses et de pâtes alimentaires ainsi que certaines minoteries.

Se situant à 568 MDT en 2005 contre 576 MDT en 2004, l’encours des crédits
d’investissement a connu une baisse de 1,4% contre une augmentation de 0,5% une année
auparavant.

261
5) Textile, habillement, cuir et chaussures

Revenant de 845 MDT en 2004 à 820 MDT en 2005, l’encours des crédits accordés
aux entreprises opérant dans cette branche d’activité a accusé une régression de 3% contre
0,9% une année auparavant. Cette évolution reflète celle des crédits tant de fonctionnement
que d’investissement suite, notamment, à la cession de créances de certaines entreprises
de la branche au profit de sociétés de recouvrement.

Totalisant 590 MDT en 2005 contre 595 MDT en 2004, l’encours des crédits à court
terme a connu une baisse moins importante que celle enregistrée une année auparavant
soit, -0,8% contre -3,4%. Cette régression a été relevée au niveau des débits en comptes
courants de sociétés relevant de la branche de la filature et du tissage.

Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, il a connu une baisse de 8% en
revenant de 250 MDT en 2004 à 230 MDT l’année d’après.

6) Industries mécanique et électrique

Passant de 1.508 MDT en 2004 à 1.645 MDT en 2005, les crédits dispensés aux
entreprises opérant dans cette branche d’activité a progressé de 9,1% contre 10,8% une
année auparavant. Cette légère décélération s’explique, principalement, par celle de
l’encours des crédits d’investissement. En revanche, celui des crédits à court terme a gardé
quasiment le même taux d’accroissement.

Atteignant 1.145 MDT en 2005 contre 1.017 MDT en 2004, les crédits de fonctionne-
ment ont augmenté de 128 MDT ou 12,6% contre 112 MDT ou 12,4% en 2004. Les
nouveaux crédits, octroyés notamment sous forme d’escompte commercial, de financement
de stocks et de débits en comptes courants, ont bénéficié aux entreprises de métallurgie, de
mécanique générale et d’articles mécaniques divers.

En ce qui concerne les crédits à moyen et long termes, qui sont passés de 491 MDT
en 2004 à 500 MDT en 2005, ils ont connu une décélération de leur rythme de progression
enregistrant ainsi un accroissement de 9 MDT ou 1,8% contre 35 MDT ou 7,7%. Les
nouveaux crédits ont été alloués au financement de projets d’investissement réalisés par
certaines fonderies.

7) Industrie de matériaux de construction, de la céramique et du verre

L’encours des crédits alloués aux entreprises opérant dans cette branche d’activité est
passé de 916 MDT en 2004 à 938 MDT en 2005, soit un accroissement de 2,4% contre
2,6% une année auparavant. Cette évolution trouve son origine dans l’accroissement de
l’encours des crédits à court terme, celui des crédits d’investissement ayant, par contre,
connu une baisse.

Passant de 466 MDT en 2004 à 500 MDT en 2005, l’encours des crédits de gestion
s’est accru de 34 MDT ou 7,3%, contre 19 MDT ou 4,3% une année auparavant. Les
nouveaux crédits, dispensés principalement sous forme d’escompte commercial sur la
Tunisie et de débits en comptes courants, ont profité, essentiellement, aux cimenteries et
aux briqueteries.

Après avoir enregistré une progression de 4 MDT ou 0,9% en 2004, l’encours des
crédits d’investissement servis à cette branche d’activité a fléchi de 12 MDT ou 2,7% en
2005, en revenant de 450 MDT à 438 MDT.
262
8) Chimie et Caoutchouc

L’encours des crédits consentis au secteur de la chimie et du caoutchouc a totalisé


753 MDT en 2005 contre 679 MDT en 2004, enregistrant ainsi une augmentation de 10,9%
contre 9% une année auparavant. Cette accélération s’explique par la hausse du rythme de
progression de l’encours des crédits à court terme, celui des crédits d’investissement ayant
connu une décélération.

Atteignant 485 MDT en 2005 contre 413 MDT en 2004, l’encours des crédits de gestion
a enregistré une accélération de son rythme de progression, soit 17,4% contre 7,6% l’année
d’avant. Les nouveaux crédits ont profité aux différentes entreprises de la branche,
notamment, sous forme d’escompte commercial sur la Tunisie, de financement de stocks et
de débits en comptes courants.

En ce qui concerne l’encours des crédits à moyen et long termes, il a connu une
décélération, n’ayant augmenté que de 2 MDT ou 0,8% en 2005 contre 27 MDT ou 11,3%
en 2004.

9) Industries diverses

Passant de 662 MDT en 2004 à 678 MDT en 2005, l’encours des crédits mis en place
en faveur d’entreprises opérant dans cette branche d’activité a enregistré une augmentation
de 2,4% contre une baisse de 4,5% une année auparavant. Cette reprise s’explique par la
progression des crédits sous leurs différents termes.

Passant de 421 MDT en 2004 à 427 MDT en 2005, l’encours des crédits de fonction-
nement a progressé de 1,4% contre une baisse de 7,1% enregistrée une année auparavant.
Les nouveaux crédits servis ont bénéficié aux entreprises de bois et de papiers sous forme
d’escompte commercial, de financement de stocks et de débits en comptes courants.

S’agissant de l’encours des crédits à moyen et long termes, il a atteint 251 MDT en
2005 contre 241 MDT en 2004, enregistrant ainsi une augmentation de 10 MDT ou 4,1%
contre 1 MDT ou 0,4% une année auparavant. Les nouveaux crédits ont été consentis
notamment à des entreprises opérant dans la branche du tabac et de la production de
papier.

C – FINANCEMENT DES SERVICES

Passant de 13,4 milliards de dinars en 2004 à plus de 14,4 milliards de dinars en


2005, l’encours des crédits octroyés au secteur tertiaire s’est accru de 7,9% contre 6% une
année auparavant. Cette accélération a touché uniquement les crédits d’investissement,
ceux de fonctionnement ayant, par contre, accusé une baisse.

Se situant à 9.830 MDT en 2005 contre 8.752 MDT en 2004, l’encours des crédits
d’investissement s’est accru de 12,3% contre 10,5% une année auparavant. Cette évolution
a intéressé toutes les branches d’activité, à l’exception de la branche transports et
télécommunication qui a accusé un fléchissement de 1,6%.

Quant à l’encours des crédits de gestion, revenu de 4.640 MDT en 2004 à 4.622 MDT
en 2005, il a baissé pour la deuxième année consécutive, enregistrant une régression de
0,4% contre -1,4% une année auparavant. Cette baisse a été relevée, notamment, au
niveau du tourisme.

263
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2004 2005 2004 2005 2004 2005
Transport et télécommuni-
cations 250 262 375 369 625 631
Tourisme 1.028 841 2.300 2.333 3.328 3.174
Promotion immobilière 456 474 744 837 1.200 1.311
Commerce 2.317 2.496 911 947 3.228 3.443
Autres services 589 549 817 851 1.406 1.400
Crédits aux particuliers - - 3.605 4.493 3.605 4.493
Total 4.640 4.622 8.752 9.830 13.392 14.452

REPARTITION DE L'ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES


EN 2005 PAR BRANCHE D'ACTIVITE

4%
31% 22%

9%
10%
24%

Transports & télécommunication


Tourisme
Promotion immobilière
Commerce
Autres services
Crédits aux particuliers

1) Transports et télécommunication

Atteignant 631 MDT en 2005 contre 625 MDT en 2004, l’encours des crédits servis à
cette branche d’activité a enregistré un accroissement d’un point de pourcentage contre une
baisse de 6,4% une année auparavant. L’accroissement des crédits de fonctionnement a
été compensé et au-delà par la baisse des crédits d’investissement.

Passant de 250 MDT en 2004 à 262 MDT en 2005, l’encours des crédits à court terme a
enregistré un accroissement de 4,8% contre une baisse de 8,4% une année auparavant. Les
nouveaux crédits servis ont bénéficié aux différentes entreprises publiques de la branche,
notamment, la Société nationale des chemins de fer tunisiens et les sociétés régionales de
transport ainsi qu’à certaines sociétés privées de transports routier et maritime.

Revenant de 375 MDT en 2004 à 369 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investisse-
ment a accusé une baisse de 1,6% contre 4,8% une année auparavant. Cette baisse a été

264
relevée, principalement, au niveau de la Société Tunisair, la Société nationale des chemins de
fer tunisiens et quelques sociétés privées de transports maritime, terrestre et aérien.

2) Tourisme

Revenant de 3.328 MDT en 2004 à 3.174 MDT en 2005, l’encours des crédits servis
au secteur touristique a régressé de 4,6% contre une progression de 1,6% une année
auparavant. Cette baisse s’explique essentiellement par la cession de créances
d’entreprises opérant dans le secteur pour un montant de près de 200 MDT en faveur de
sociétés de recouvrement.

Passant de 2.300 MDT en 2004 à 2.333 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investis-
sement s’est accru de 1,4% contre 2,9% en 2004. Quant à l’encours des crédits à court
terme, revenu de 1.028 MDT en 2004 à 841 MDT en 2005, il a accusé une baisse de 18,2%
contre 16,7% une année auparavant.

La baisse des crédits d’exploitation au profit d’une augmentation de ceux


d’investissement constatée au niveau du secteur du tourisme s’explique, essentiellement,
par le fléchissement des débits en comptes courants, notamment, suite à l’amélioration de
la campagne touristique, à la consolidation des dettes à court terme de certaines unités
hôtelières, dans le cadre de l’assainissement de l’endettement du secteur ainsi qu’à la
régularisation des avances sur crédits à moyen et long termes consentis au titre du
financement de projets de création, d’extension et de rénovation, avec la mise en place des
crédits d’investissement.

3) Promotion immobilière

Atteignant 1.311 MDT en 2005 contre 1.200 MDT en 2004, l’encours des crédits
consentis en faveur de cette branche d’activité a progressé de 9,3% contre 2% une année
auparavant. Cette accélération a touché aussi bien l’encours des crédits à court terme que
celui des crédits à moyen et à long terme.

S’élevant à 837 MDT en 2005 contre 744 MDT en 2004, l’encours des crédits
d’investissement a progressé de 12,5% contre 5,2% une année auparavant. Cet accroisse-
ment est imputable au déblocage de nouveaux crédits d’investissement pour le financement
de projets immobiliers et d’habitation ainsi qu’à la régularisation en crédits à moyen terme
d’avances consenties sous forme de débits en comptes courants en faveur de promoteurs
immobiliers privés et publics.

Quant à l’encours des crédits de fonctionnement, il est passé de 456 MDT en 2004 à
474 MDT en 2005, en progression de 3,9% contre une baisse de 2,4% une année
auparavant.

4) Commerce

Atteignant 3.443 MDT en 2005 contre 3.228 MDT en 2004, l’encours des crédits
alloués à cette branche s’est accru de 6,7% contre 7,6% une année auparavant. Cette
décélération provient du ralentissement du rythme de progression de l’encours des crédits
d’investissement, celui des crédits de fonctionnement ayant connu une accélération.

Totalisant 2.496 MDT en 2005 contre 2.317 MDT en 2004, l’encours des crédits de
fonctionnement dispensés, notamment, sous forme de débits en comptes courants et
d’escompte commercial, a connu une progression de 7,7% contre 3,9% une année
265
auparavant. Les nouveaux crédits ont profité à des entreprises opérant dans les différentes
branches commerciales.

Quant à l’encours des crédits d’investissement, qui est passé de 911 MDT en 2004 à
947 MDT en 2005, il s’est accru de 4% contre 18,3% l’année précédente. Cette évolution a
touché toutes les filières commerciales à l’exception de celle du commerce de matières
premières et combustibles et celle du commerce de textile, cuir et chaussures dont les
encours ont plutôt accusé des baisses.

5) Autres services

Revenant de 1.406 MDT en 2004 à 1.400 MDT en 2005, l’encours des crédits mis en
place en faveur d’entreprises opérant dans cette branche d’activité a continué à régresser
enregistrant ainsi une baisse de 0,4% en 2005 contre 2,9% en 2004. Cette baisse a été
relevée au niveau de l’encours des crédits de fonctionnement. En revanche, celui des
crédits d’investissement a connu une progression.

Totalisant 549 MDT en 2005 contre 589 MDT en 2004, l’encours des crédits de
fonctionnement a connu une régression moins importante que celle de l’année précédente,
soit 6,8% contre 15,7%. Cette baisse a été relevée au niveau des débits en comptes
courants ayant trait, notamment, à des sociétés de leasing, de factoring et de recouvrement
ainsi que certaines compagnies d’assurance.

Passant de 817 MDT en 2004 à 851 MDT en 2005, l’encours des crédits d’investisse-
ment a progressé de 4,2% contre 10,3% une année auparavant. Les nouveaux crédits ont
été alloués principalement pour le financement du programme de mise en force des
sociétés de leasing ainsi qu’à la rénovation et la création de certaines polycliniques, de
centres médicaux et d’imagerie et de centres d’animation.

6) Crédits aux particuliers

L’endettement global des particuliers auprès des banques, tel que recensé par la
centrale des crédits aux particuliers, a totalisé 4.493 MDT en 2005 contre 3.605 MDT en
2004, en progression de 888 MDT ou 24,6% contre 532 MDT ou 17,3% une année
auparavant. Les nouveaux crédits octroyés ont servi principalement à financer l’acquisition
de logements neufs et l’aménagement ou l’extension d’anciens logements. Leur encours
s’est élevé à 2.569 MDT au terme de l’année 2005 contre 2.265 MDT une année
auparavant, en progression de 13,4% contre 8,3%.

Les autres crédits qui ont servi, notamment, à couvrir les dépenses courantes,
l’acquisition de matériaux de construction, d’équipements ménagers et de véhicules sont
passés de 1.340 MDT en 2004 à 1.924 MDT en 2005, enregistrant ainsi un accroissement
de 43,6%.

266
VI. – LE MARCHE FINANCIER

L’activité du marché financier a été caractérisée, en 2005, par un développement


remarquable des échanges de capitaux, accompagné d’une envolée des indices boursiers
qui ont culminé à leurs plus hauts niveaux historiques, contrastant avec une contraction des
émissions par appel public à l’épargne (APE).

PRINCIPAUX INDICATEURS BOURSIERS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 2001 2002 2003 2004 2005
Volume des émissions par APE 2.976 2.752 2.305 2.800 1.818
-Etat (BTA et BTCT) 2.510 2.473 2.123 2.596 1.631
-Entreprises (titres de capital et emprunts
obligataires) 466 279 182 204 187
Volume des émissions par APE/épargne
nationale (en %) 43,8 41,6 32,5 35,9 22,8
Volume des émissions par APE des
entreprises/FBCF du secteur privé (en %) 11,1 6,7 4,3 4,6 3,9
Volume global des transactions 1.204 1.006 948 689 1.660
dont : Cote de la bourse (b) 509 343 238 317 701
Nombre de sociétés cotées (en unités) 45 46 45 44 45
Capitalisation boursière (a) 3.276 2.842 2.976 3.085 3.840
Capitalisation boursière/PIB (en %) 11,4 9,5 9,2 8,8 10,3
Indice BVMT en points (base 465,77
le 31/03/98) 996,09 782,93 939,78 974,82 1.142,46
TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997) 1.266,89 1.119,15 1.250,18 1.331,82 1.615,12
Taux de rotation (b/a) (en %) 15,5 12,1 8,0 10,3 18,3
Taux de liquidité (en %) 49 42 33 38 55
OPCVM
-Nombre (en unités) 34 35 36 34 35
-Actifs gérés 1.452 1.512 1.672 1.999 2.354
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et Conseil du marché financier (CMF)

Outre la privatisation de la Banque du sud via la cession de la part de l’Etat et de celles


d’entreprises publiques à un consortium de deux banques étrangères, l’année 2005 a enregistré
l’introduction de trois nouvelles sociétés sur la cote de la Bourse. Il s’agit de la Société générale
industrielle de filtration GIF Filter S.A, de l’accumulateur tunisien ASSAD et de la Compagnie
aérienne Karthago Airlines1. Le Conseil d’Administration de la Bourse a, par ailleurs, donné son
accord, le 9 septembre 2005, pour l’admission à la Cote de la Bourse des titres de la Société
immobilière tuniso-saoudienne (SITS), qui a eu lieu au début de 2006.

En revanche, la cote de la Bourse a connu la radiation de 2 valeurs - la STIL et Amen


Lease – et leur transfert au marché hors-cote le 17 janvier et le 19 septembre 2005
respectivement.

Le nombre des sociétés cotées est ainsi passé de 44 unités en 2004 à 45 unités en
2005.

1
La cotation des titres GIF, ASSAD et Karthago Airlines a démarré les 8 et 24 mars et le 10 août 2005,
respectivement, aux cours d’introduction respectifs de 15, 18,8 et 4,8 dinars/action.
267
I – ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER

1) Le marché primaire

L’année 2005 a été marquée par un fléchissement de l’activité sur le marché primaire.
Le volume des émissions par APE a été limité, en effet, à 1.818 MDT, en régression de
982 MDT ou 35,1% par rapport à son niveau enregistré au titre de l’année précédente. La
diminution a touché les émissions aussi bien publiques que privées.

Par conséquent, la part des émissions par APE dans l’épargne nationale s’est inscrite
en baisse revenant, d’une année à l’autre, de 35,9% à 22,8%.

Parallèlement, leur part dans la formation brute de capital fixe (FBCF) s’est affaiblie en
revenant à 21,6% seulement au titre de 2005, contre 35,4%, une année auparavant.

Les émissions publiques qui avaient connu une nette consolidation en 2004, ont été plutôt
timides en 2005 puisqu’elles n’ont totalisé que 1.631 MDT contre 2.596 MDT, une année
auparavant, soit un repli de 965 MDT ou 37,2%.

Cette baisse, due en particulier à la mobilisation par l’Etat, en juin, d’un emprunt
obligataire d’une valeur de 400 millions d’euros sur le marché financier international, a
concerné aussi bien les bons du Trésor assimilables (BTA) que les bons du Trésor à court
terme (BTCT). Les émissions y afférentes sont revenues, d’une année à l’autre, de
1.916 MDT à 1.137 MDT et de 680 MDT à 494 MDT, respectivement.

Bien que la part des BTA dans l’enveloppe globale des émissions publiques soit en
baisse, ne représentant que 69,7% contre 73,8% en 2004, ces titres continuent à occuper
une place prépondérante, confirmant la préférence du Trésor pour les émissions de longues
échéances.

Sur un autre plan, on relève, comme ce fut le cas en 2004, une diversification des
émissions de BTA, assortie d’une préférence marquée pour les lignes de 10 ans qui en ont
accaparé plus de la moitié, contrastant avec une concentration des tirages sur la maturité de
52 semaines pour les BTCT. Ceux-ci se sont adjugés 90,2% de l’enveloppe globale des
BTCT émis en 2005. En conséquence, la maturité moyenne de la dette publique intérieure
s’est située à 5 ans et un mois au terme de l’année 2005, contre 4 ans et 11 mois à la fin de
2004 et 3 ans et 5 mois au terme de 2003.

Pour les taux moyens pondérés (TMP) à l’émission des bons du Trésor, la faiblesse
des taux de satisfaction des adjudicataires, estimés à 30,4% pour les BTA et à 23,4% pour
les BTCT, s’est traduite par la poursuite en 2005 de la tendance baissière généralisée qui a
prévalu au cours des deux années précédentes et a particulièrement concerné les lignes à
maturité longue.

Ainsi, le TMP à l’émission de la ligne de BTA de 10 ans à 7% février 2015 qui a


accaparé la majeure partie des tirages de BTA, pour un montant de 571 MDT, est revenu de
6,992% en début d’année à 6,924% au titre de l’adjudication du mois de septembre 2005.

Les TMP à l’émission de BTCT ont, comme à l’accoutumée, évolué à des niveaux
proches du taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) demeurant ainsi au niveau de
5% tout au long de l’année 2005. Les TMP des BTCT à 52 semaines ont, de leur côté,
démarré l’année à 5,23% pour se stabiliser à 5,1% pour l’ensemble des adjudications
effectuées au cours du dernier trimestre 2005.
268
Il y a lieu de souligner, dans ce même contexte, que l’année 2005 a connu les
premières opérations d’achat et de souscription de BTA pour le compte d’étrangers non
résidents. Les opérations enregistrées à ce titre ont cependant été en nombre limité et ont
porté sur des volumes modestes. L’enveloppe de BTA détenue par des non-résidents de
nationalités étrangères s’est située à 182 MDT au 31 décembre 2005.
Du point de vue réglementaire, la circulaire aux intermédiaires agréés n°2005-19 du
8 novembre 2005 a plafonné le montant des BTA que les personnes physiques et morales
non résidentes de nationalités étrangères sont autorisées à souscrire et à acheter à 10% du
montant semestriel prévisionnel des émissions, au lieu de 5% de l’encours de chaque ligne
d’émission et ce, après l’annonce des résultats des adjudications, initialement prévus par
l’article premier de la circulaire n°2004-03 du 19 juillet 2004.

VOLUME DES EMISSIONS PAR APE* (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Volume des émissions par APE 2.305 2.800 1.818 495 -982
*Titres de capital 57 93 87 36 -6
. Emissions du secteur bancaire 0 83 57 83 -26
Nombre d’opérations (en unités) 0 3 1 3 -2
. Emissions du secteur non bancaire 57 10 30 -47 20
Nombre d’opérations (en unités) 16 8 8 -8 0
*Titres de créance 2.248 2.707 1.731 459 -976
a – Obligations 125 111 100 -14 -11
. Emissions du secteur bancaire 0 20 - 20 -20
Nombre d’opérations (en unités) 0 1 - 1 -1
. Emissions du secteur du leasing
et autres établissements financiers
97 85 100 -12 15
Nombre d’opérations (en unités) 8 6 7 -2 1
. Emissions des autres secteurs 28 6 0 -22 -6
Nombre d’opérations (en unités) 4 1 0 -3 -1
b – Titres publics 2.123 2.596 1.631 473 -965
Bons du Trésor assimilables (BTA) 1.039 1.916 1.137 877 -779
Bons du Trésor à court terme (BTCT) 1.084 680 494 -404 -186
Source :CMF
*
Les statistiques y afférentes sont établies sur la base des dates de visa du CMF pour les titres de capital et les
obligations et des dates d’adjudication pour les titres publics.

Le volume global des émissions privées par APE a, quant à lui, accusé une baisse de
8,3% en revenant à 187 MDT contre 204 MDT, une année auparavant. Par conséquent, la
part de ces émissions dans la FBCF du secteur privé est revenue, d’une année à l’autre, de
4,6% à 3,9%.
Les émissions de titres de capital ont totalisé 87 MDT dont 67 MDT en numéraire,
contre 93 MDT et 70 MDT respectivement en 2004.
A l’instar de l’année précédente, cet apport de fonds frais a profité essentiellement au
secteur bancaire, permettant de renforcer les ressources propres d’une banque de la place
pour un montant de 52 MDT1 .

Les autres émissions en numéraire ont été initiées par les sociétés SOMOCER
(9,5 MDT), ASSAD et SITS, ces deux dernières ayant procédé à l’augmentation de leur

1
Il s’agit de l’augmentation de capital réalisée, en partie, en numéraire par l’ATB au cours du mois de
novembre 2005.

269
capital par voie d’offre publique de souscription -OPS- pour des montants respectifs de
2,3 MDT et 3,3 MDT et ce, concomitamment avec une offre publique de vente -OPV- sur
leurs actions dans le cadre de leur introduction en bourse.

Parallèlement, la baisse du volume des émissions sur le compartiment obligataire,


constatée ces dernières années, s’est poursuivie en 2005. L’enveloppe des emprunts
lancés n’a totalisé, en effet, que 100 MDT, souscrits en totalité. Elle s’est inscrite en léger
repli par rapport à ses niveaux des deux années précédentes, soit 111 MDT et 125 MDT et
nettement en deçà des enveloppes de 233 MDT et 311 MDT enregistrées respectivement
en 2002 et 2001.

Ce volume de 100 MDT a résulté du lancement de 7 emprunts au cours des


7 premiers mois de l’année. Les émissions y afférentes ayant varié entre 10 MDT et
20 MDT, pour des durées de 5 et 7 ans et à des taux fixes de 6,5% ou 7% et des taux
variables compris dans une fourchette allant de 1% à 1,4% au-dessus du TMM.

Lesdits emprunts ont été réalisés à hauteur de 80 MDT par 5 compagnies de leasing,
qui demeurent les principaux émetteurs sur le compartiment obligataire et par une société
de factoring pour le reste.

Comme par le passé, les souscripteurs ont affiché une nette préférence pour les
emprunts émis à taux fixe, 6 emprunts sur 7 ayant été émis à deux taux différents, pour une
enveloppe globale de 90 MDT et ayant été souscrits à hauteur de 79 MDT, soit 87,8%, à
taux fixe.

Au niveau de la structure des souscripteurs aux emprunts lancés, on relève, à l’instar


de l’année précédente, la prédominance des OPCVM dont la part dans l’enveloppe globale
des souscriptions n’a cessé de se consolider passant à 70,3% contre 66,1%, une année
auparavant. En revanche, les caisses de retraite ont été totalement absentes, pour la
troisième année consécutive.

Après avoir accusé un recul en 2004, la part de la souscription des établissements


bancaires dans les émissions obligataires s’est inscrite en hausse passant, d’une année à
l’autre, de 7,9% à 14,7% du volume total souscrit sans, toutefois, renouer avec le niveau
atteint en 2003, soit 24,8% des émissions.

La part des souscriptions des compagnies d’assurance et celle relative aux personnes
physiques ont, quant à elles, accusé une baisse revenant, d’une année à l’autre, de 14,8%
et 4,1% à 10,5% et 3,1%, respectivement.

2) Le marché secondaire

Le bilan de l’activité sur le marché secondaire a été positif en 2005, l’ensemble des
indicateurs boursiers ayant connu une nette embellie.

Ainsi, après des années successives de baisse du volume des transactions,


l’année 2005 a été marquée par un regain d’activité sur le marché secondaire, l’enveloppe
globale des échanges de capitaux, tous compartiments confondus, ayant fortement
progressé. Elle a totalisé 1.660 MDT contre 689 MDT une année auparavant, soit un
accroissement de 971 MDT qui a concerné, en particulier, les transactions réalisées sur la
cote de la bourse et les opérations d’enregistrement.

270
Ce dynamisme a été accompagné d’une envolée des indices boursiers qui ont été
propulsés, au cours de l’année sous revue, à leurs plus hauts niveaux.
EVOLUTION DES ECHANGES DE TITRES SUR LE MARCHE SECONDAIRE
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Volume global des transactions 948 689 1.660 -27,3 140,9
*Nombre de titres traités
(en milliers) 47.232 43.546 83.527 -7,8 91,8
.Cote de la bourse 238 317 701 33,2 121,1
*Nombre de titres traités (en milliers) 12.921 21.127 41.461 63,5 96,2
.Hors-cote 67 20 25 -70,1 25,0
*Nombre de titres traités (en milliers) 3.251 2.209 1.761 -32,1 -20,3
.Opérations d’enregistrement et
643 352 934 -45,3 165,3
déclarations
*Nombre de titres traités (en milliers) 31.060 20.210 40.305 -34,9 99,4
Source : BVMT

a) La cote de la bourse

Les transactions réalisées sur le compartiment de la cote de la bourse se sont


nettement affermies. Leur volume a plus que doublé passant de 317 MDT en 2004 à
701 MDT en 2005, niveau qui reste, toutefois, nettement inférieur au record de 919 MDT
enregistré en 2000. Le volume quotidien moyen s’est, par conséquent, élevé à 2,8 MDT
pour 250 séances de cotation, soit près du triple de la moyenne journalière de 1 MDT
enregistrée en 2004.

Parallèlement, le nombre des titres traités sur la cote a presque doublé, en se situant à
41 millions contre 21 millions, une année auparavant.

Cet échange de titres avec des volumes étoffés, est dû, d’une part, à l’intérêt suscité
par les OPV réalisées dans le cadre des nouvelles introductions en bourse et d’autre part, à
l’importance des transactions de bloc qui ont plus que triplé, d’une année à l’autre, totalisant
160 MDT en 2005, soit 22,8% du volume des échanges sur la cote contre 50 MDT et 15,8%,
une année auparavant.
VOLUME DES TRANSACTIONS PAR TYPE DE VALEURS MOBILIERES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2003 2004 2005
2004/2003 2005/2004
Ensemble du marché 948 689 1.660 -27,3 140,9
.Actions et droits 921 653 1.580 -29,1 141,9
.Obligations et titres publics 27 36 80 33,3 122,2
Cote de la bourse 238 317 701 33,2 121,1
.Actions et droits 213 283 621 32,9 119,4
.Obligations et titres publics 25 34 80 36,0 135,3
Hors-cote 67 20 25 -70,1 25,0
.Actions et droits 65 18 25 -72,3 38,9
.Obligations 2 2 0 - -100,0
Opérations d’enregistrement et
déclarations (actions et droits) 643 352 934 -45,3 165,3
Source : BVMT

Comme ce fut le cas en 2004, les échanges de titres ont été peu diversifiés en 2005,
concentrés sur un nombre réduit de valeurs dont, notamment la BIAT, la BS,

271
Karthago Airlines et la SOTRAPIL qui se sont adjugées, à elles seules, plus du tiers de
l’enveloppe globale des transactions réalisées au niveau de la cote.

Evolution quotidienne des indices boursiers (en points)


1 700

1 500

1 300

1 100

900

700
déc-02 juin-03 déc-03 juin-04 déc-04 juin-05 déc-05

BVMT TUNINDEX

Sur le plan de la répartition sectorielle des échanges de capitaux, le secteur bancaire a


continué à primer et à animer les transactions. Il s’est taillé le tiers de l’enveloppe globale
traitée sur la cote, en raison, notamment, des volumes de transaction élevés qui ont
concerné, d’une part, le titre BS, dans le cadre de sa privatisation et d’autre part, le titre
BIAT, du fait de l’intérêt acheteur croissant manifesté par les investisseurs étrangers depuis
l’opération d’augmentation de capital initiée par ladite banque au cours de l’année 2004. Le
taux de participation étrangère au capital de la BIAT a, en effet, grimpé de 27,36 % à la fin
de l’année 2004 à 33,03% au 31 décembre 2005.

La consolidation du volume des transactions sur la cote a eu un impact positif sur les
taux de rotation et de liquidité du marché qui se sont élevés à 18,3% et 55%,
respectivement, contre 10,3% et 38% au titre de l’année 2004.

Aussi, la capitalisation boursière s’est-elle accrue de 755 MDT ou 24,5% au terme de


2005 par rapport à son niveau enregistré à la fin de l’année 2004, atteignant 3.840 MDT,
soit 10,3% du PIB sans pour autant retrouver son niveau de 3.889 MDT réalisé à la fin de
l’année 2000. La hausse ainsi constatée est imputable, en particulier, aux nouvelles
introductions sur la cote de la bourse ainsi qu’à la bonne tenue des valeurs à forte
capitalisation.

Dans ce contexte, la performance des valeurs cotées a été assez mitigée, pour
l’année 2005, bien que la tendance du marché soit demeurée globalement haussière, grâce
notamment au fort rebond de plusieurs petites et moyennes capitalisations, entamé dès la
fin du premier semestre de l’année, ainsi qu’aux bonnes performances de la plupart des
valeurs du secteur bancaire, dont la part dans la capitalisation boursière a été de 55% et qui
ont largement contribué à tirer le marché vers le haut.

Ainsi, 24 valeurs cotées ont affiché une augmentation de leurs cours à des taux
compris entre 0,3% et 102%. La meilleure performance a été réalisée par la SOTRAPIL, en
relation notamment avec le projet majeur du pipeline “Skhira-le Sahel” qu’elle compte
réaliser ainsi que les retombées attendues de l’installation de la nouvelle raffinerie de brut

272
au terminal Skhira. Elle a été talonnée par la SIPHAT (+73,4%), forte de sa joint-venture
avec les laboratoires Pierre Fabre et par la BIAT (+71%).

En revanche, les autres valeurs ont enregistré des taux de rendement négatifs variant
dans une fourchette comprise entre -0,3% et -34,5%. La plus forte baisse a été accusée par
le titre ICF, suivi par Général Leasing dont le cours a affiché une perte de 29% sur l’année,
affecté, notamment, par le redressement fiscal de 5 MDT qui a eu lieu en 2004.

Profitant d’un marché fortement demandeur, de l’engouement des épargnants pour les
valeurs récemment introduites et de l’envolée des cours de certaines valeurs phares, les
indices boursiers ont mis fin, dès le mois de mars 2005, à la phase de stagnation entamée
au second semestre de l’année 2004, affichant une tendance ascendante à un rythme
soutenu et culminant, au cours de l’année, à leurs plus hauts niveaux historiques.
Ainsi, l’indice de capitalisation TUNINDEX a gagné 21,3% en clôturant l’année 2005 à
1.615,12 points, quoiqu’en léger recul par rapport au pic de 1.630,77 points atteint le
2 décembre 2005.
Parallèlement, l’indice BVMT s’est consolidé, d’une année à l’autre, de 17,2%, en
s’élevant à 1.142,46 points à la fin de 2005.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Fin de période 2005 Variations en %
Déc. Déc.
Déc.2004/ Déc.2005/
2003 2004 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2003 Déc.2004
Désignation
-Indice BVMT (en points) 939,78 974,82 993,42 1.082,66 1.121,29 1.142,46 3,7 17,2
-TUNINDEX (en points) 1.250,18 1.331,82 1.368,74 1.544,65 1.588,96 1.615,12 6,5 21,3
-Capitalisation boursière
(en MDT) 2.976 3.085 3.263 3.602 3.823 3.840 3,7 24,5
Source :BVMT

b) L’hors-cote, les opérations d’enregistrement et les déclarations

Le marché hors-cote qui avait été le plus affecté par le recul du volume des
transactions, au cours de l’année précédente, s’est légèrement redressé de 5 MDT, en
2005, atteignant 25 MDT, volume demeuré, toutefois, relativement faible par comparaison à
ceux enregistrés au titre des années 2003 et 2002, soit 67 MDT et 66 MDT, respectivement.
En revanche, le volume global des opérations d’enregistrement et de déclarations a
connu un net rebond, culminant à 934 MDT dont 79 MDT au titre des déclarations, contre
une enveloppe globale de 352 MDT, pour l’année 2004. Cette évolution a résulté,
notamment, de la multiplication des opérations de privatisation et de cession de parts de
capital de sociétés telles que celles se chiffrant à 61 MDT, relative à la cession de la
participation de l’Etat et de quelques entreprises publiques et à participation publique dans
le capital social de la Banque du sud au consortium Andalumaghreb S.A. Il s’est, également,
agi de l’opération portant sur 97 MDT et se rapportant à la privatisation de la Société tuniso-
algérienne de ciment blanc SOTACIB et sa cession à deux groupes de sociétés espagnoles,
outre celle d’un montant de 48 MDT matérialisant la cession d’une part du capital de la
Société tunisienne de biscuiterie SOTUBI au groupe français DANONE.
En matière d’investissements étrangers de portefeuille, l’affermissement des flux
constaté en 2004 s’est confirmé en 2005 suite, notamment, aux opérations de cession de
parts de capital faisant intervenir des investisseurs étrangers ainsi que par l’intérêt
acquéreur croissant manifesté par ceux-ci pour certaines valeurs.
Ainsi, les acquisitions et les cessions réalisées par les épargnants étrangers sur les
compartiments de la cote et de l’hors-cote se sont élevées à 147 MDT et 95 MDT,
respectivement, contre des volumes respectifs de 63 MDT et 33 MDT en 2004.
273
Du coté des opérations d’enregistrement, les acquisitions des étrangers sont passées,
d’une année à l’autre, de 106 MDT à 320 MDT, alors que les cessions se sont élevées,
dans le même intervalle, de 84 MDT à 181 MDT.
Par conséquent, le solde net dégagé s’est fortement consolidé, pour la seconde année
consécutive, passant, d’une année à l’autre, de 52 MDT à 191 MDT.
Si les opérations d’enregistrement réalisées par des étrangers ont porté, en particulier,
sur les titres sus-cités (BS, SOTACIB et SOTUBI), celles effectuées sur les marchés de la
cote et de l’hors-cote ont, notamment, concerné les actions d’ASTREE ainsi que les titres
Karthago Airlines, BS, BIAT et BT pour lesquels on a relevé un engouement acheteur de la
part des épargnants étrangers. Pour ce qui est des actions ASTREE, l’intervention des
étrangers a concerné la cession du groupe d’assurance français AGF de sa part de 42%
dans le capital de la dite compagnie à l’assureur français ACM et au groupe Banque de
Tunisie. Au niveau de la CIL, il y a eu la cession de l’actionnaire majoritaire Fime leasing
spa de sa part s’élevant à 11% du capital.

II – ACTIVITE DES ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF (OPC)

Au cours de l’année 2005, le Conseil du marché financier (CMF) a octroyé des


agréments pour la constitution de quatre nouvelles SICAV pour un capital de 1 MDT
chacune dont trois de type obligataire et une de type mixte dénommées, respectivement,
« SICAV Entreprise », « SICAV Amen Trésor », « SICAV Patrimoine » et « Stratégie
Actions SICAV». Seule la « SICAV Entreprise » a démarré, le 1er août 2005, les
souscriptions publiques de ses actions.
L’année 2005 a enregistré, également, la création de six Fonds communs de
placement en valeurs mobilières (FCP) pour un montant initial de 0,1 MDT chacun et dont
trois sont dédiés à l’assurance-vie. Trois FCP de type mixte promus par MAC SA et Amen
Bank et agréés en février 2005 ont ouvert les souscriptions publiques de leurs parts le
15 novembre de la même année. De ce fait, le nombre total des OPCVM en activité est
passé, de 34 unités à la fin de 2004 à 38 unités à la fin de 20051.
Le CMF a, également, agréé le premier Fonds commun de créances (FCC) promu par
la BIAT et dénommé « Tunisie Titrisation » pour un capital de 250 mDT.
EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES OPCVM
2004 2005
Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM
Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actifs gérés en MDT 1.908 91 1.999 2.201 153 2.354
Nombre d’OPCVM 17 17 34 18 17 35
Nombre d’actionnaires 27.590 2.225 29.815 29.600 2.459 32.059
Actifs nets par actionnaire
en mDT 69 41 67 74 62 74
Sources : CMF et BCT

Contrairement à l’année précédente au cours de laquelle deux unités ont été liquidées,
le marché des OPCVM s’est consolidé en 2005, notamment, par le démarrage de nouvelles
entités. Dans ce contexte, les actifs gérés par ces organismes ont enregistré une hausse de
17,8%, passant de 1.999 MDT à la fin de 2004 à 2.354 MDT au terme de l’année 2005.
Parallèlement, ces entités ont continué à susciter l’engouement des épargnants, le nombre
total de leurs actionnaires ayant augmenté de 7,5% en 2005.

1
Les statistiques ainsi que l’analyse se rapportant aux OPCVM n’englobent pas les trois FCP ayant démarré leur
activité le 15 novembre 2005.

274
L’activité des OPCVM est demeurée dominée par celle des OPCVM-obligataires malgré le
léger fléchissement de leur part dans les actifs gérés qui n’a atteint que 94% en 2005 contre
95% et 96%, respectivement, en 2004 et 2003. La part de ces organismes dans le total des
actionnaires d’OPCVM s’est, quant à elle, stabilisée depuis quelques années au niveau de 92%.
L’actif net moyen de ce type d’OPCVM a été de 122 MDT en 2005. Par ailleurs, 8 organismes
dont l’actif net dépasse 100 MDT ont accaparé 83% des actifs gérés. L’actif net moyen des
OPCVM-mixtes a été de 9 MDT pour la même année contre 5 MDT en 2004 et l’activité de ces
entités est demeurée assez concentrée, 3 unités détenant 75% des actifs gérés.
REPARTITION DES OPCVM PAR CLASSE
2004 2005
Actif net Actif net
Désignation Nombre Nombre Nombre Nombre
moyen moyen
OPCVM actionnaires OPCVM actionnaires
en MDT en MDT
1- OPCVM-obligataires
[1 à 10 MDT[ 2 5 482 1 7 240
[10 à 50 MDT[ 4 19 849 6 24 1.389
[50 à 100 MDT] 4 64 2.359 3 78 2.271
> 100 MDT 7 223 23.900 8 228 25.700
Sous-total1 17 112 27.590 18 122 29.600
2- OPCVM-mixtes
< 1 MDT 3 0,8 40 2 0,7 35
[1 à 10 MDT] 11 3 1.723 12 3 1.662
> 10 MDT 3 19 462 3 38 762
Sous-total2 17 5 2.225 17 9 2.459
Total général 34 59 29.815 35 59 32.059
Sources : CMF et BCT

L’accroissement de l’actif net des OPCVM s’explique à près de 96% par l’effet collecte,
résultant de la différence entre les souscriptions et les rachats de la période et traduisant la
réussite de ces organismes à attirer de nouveaux capitaux. Ainsi, pour l’ensemble des
OPCVM, on a enregistré un effet collecte positif de 343 MDT faisant suite à des
souscriptions nouvelles pour 2.749 MDT contre des rachats effectués pour 2.406 MDT. Ainsi,
les capitaux nets collectés ont augmenté, d’une année à l’autre, de 12,8%.
EVOLUTION DES CAPITAUX COLLECTES PAR LES OPCVM (EFFET COLLECTE) (En MDT)
2004 2005
Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM
Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Souscriptions 2.115 112 2.227 2.531 218 2.749
Rachats 1.835 88 1.923 2.245 161 2.406
Flux net 280 24 304 286 57 343
Sources : CMF et BCT

En outre, l’effet coupon rend compte des montants décaissés par ces entités en tant
que dividendes qui ont totalisé 81 MDT en 2005 contre 71 MDT l’année précédente. Enfin,
l’effet prix, mesurant la performance de gestion des OPCVM et provenant, essentiellement,
des revenus réalisés sur les titres détenus en portefeuille, a légèrement augmenté en
s’élevant à 97 MDT contre 94 MDT en 2004.
EFFETS EXPLICATIFS DE L’EVOLUTION DE L’ACTIF NET DES OPCVM (En MDT)
2004 2005
Désignation OPCVM OPCVM Total OPCVM OPCVM Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actif net en
début de période 1.606 65 1.671 1.907 91 1.998
Effet collecte +280 +24 +304 +286 +57 +343
Effet prix + 89 + 5 + 94 + 90 +7 + 97
Effet coupon - 68 - 3 - 71 - 79 - 2 - 81
Total effets +301 +26 +327 +297 +62 +359
Actif net en
fin de période 1.907 91 1.998 2.204 153 2.357
Sources : CMF et BCT

275
S’agissant des OPCVM-obligataires, ils ont pu collecter 286 MDT en 2005 contre
280 MDT l’année précédente. Les dividendes versés par ces organismes se sont élevés à
79 MDT, en hausse de 11 MDT par rapport à leur niveau de 2004. L’effet prix s’est, quant à
lui, pratiquement stabilisé aux environs de 90 MDT.

Les OPCVM-mixtes ont, pour leur part, collecté 57 MDT en 2005 contre 24 MDT
seulement une année auparavant. Les dividendes distribués sont revenus, d’une année à
l’autre, de 3 MDT à 2 MDT et la performance de gestion de ces OPCVM s’est améliorée
passant, durant la même période, de 5 MDT à 7 MDT.

En ce qui concerne la composition de l’actif géré par les OPCVM-obligataires, la part des
obligations de sociétés poursuit sa baisse, revenant de 27% en 2003 à 18% en 2005. Cette
diminution a profité aux BTA dont la part n’a cessé de se consolider pour se situer à 42% au
cours de l’année sous revue contre 38% en 2004. Quant aux placements monétaires et autres
placements à court terme ainsi que les liquidités, ils ont évolué dans les mêmes proportions que
l’année précédente avec des parts respectives de 23% et 14% de l’actif géré.
COMPOSITION DE L’ACTIF GERE PAR LES OPCVM (En MDT)
2004 2005
Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM
Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actions 42 34 76 50 38 88
Obligations de sociétés 399 11 410 399 16 415
BTA 728 22 750 932 52 984
BTNB 36 0 36 19 0 19
Placements monétaires
et autres placements
à court terme 442 9 451 502 19 521
Liquidités 261 15 276 299 28 327
Total 1.908 91 1.999 2.201 153 2.354
Source : CMF

Pour les OPCVM-mixtes, le poids des placements en actions s’est amenuisé en 2005.
Il est revenu, d’une année à l’autre, de 37% à 25%, au profit des BTA dont la part est
remontée, d’une année à l’autre, de 24% à 34%. La part des placements monétaires et
autres placements à court terme et celle des liquidités se sont inscrites en hausse en
passant à 12% et 18% contre respectivement 10% et 16% une année auparavant.

Le rendement moyen des OPCVM-obligataires a poursuivi son mouvement à la baisse


pour se situer à 4,15% contre 4,36% en 2004. Celui des OPCVM-mixtes a, également,
diminué revenant de 6,48% en 2004 à 5,46% en 2005. Le repli des rendements des OPCVM
est imputable en partie à celui du taux moyen pondéré des BTA dont le niveau s’est situé à
6,211% en 2005 contre 6,604% une année auparavant.

TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES OPCVM (En %)


Désignation 2003 2004 2005
OPCVM obligataires 4,42 4,36 4,15
OPCVM mixtes 4,71 6,48 5,46
Source : CMF

276
NOTES AUX ETATS FINANCIERS DE
LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
NOTES AUX ETATS FINANCIERS DE LA
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

I – CADRE JURIDIQUE ET REFERENTIEL COMPTABLE

Les états financiers de la Banque Centrale de Tunisie sont élaborés en conformité


avec les dispositions de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958, portant création et
organisation de la Banque Centrale de Tunisie, d’une part, et les normes comptables
tunisiennes, tout en tenant compte des spécificités de l’activité de la BCT , d’autre part.

Pour les domaines qui ne sont pas traités par des normes comptables tunisiennes
spécifiques, ce sont les normes comptables internationales et les principes comptables
généralement admis qui s’appliquent.

Les états financiers de la BCT comprennent :

- le bilan,

- l’état des engagements hors bilan,

- le compte de résultat,

- les notes aux états financiers.

II – PRINCIPES COMPTABLES ET REGLES D’EVALUATION

1) Encaisse-or

Les avoirs en or de la Banque sont évalués au cours officiel de l’or tel qu’arrêté par le
décret-loi n°64-18 du 28 septembre 1964 portant définition du dinar. En effet, l’article 2 dudit
décret stipule que « la parité officielle du dinar est fixée à 1,69271 gramme d’or fin pour un
dinar ». Il s’ensuit qu’un gramme d’or fin équivaut à 0,590768649 dinar.
Après la dévaluation du dinar en 1986, en application du décret n°86-785 du 18 août
1986, le cours officiel de l’or s’est établi à 0,6498475 dinar pour un gramme d’or fin.
2) Actifs et passifs en devises

Les actifs et passifs libellés en devises sont convertis en dinar aux « taux de référence
comptable » qui demeurent fixes pour une durée d’un mois.
Les taux de référence comptable représentent les cours moyens (cours achat + cours
vente/2) fixés par la BCT le dernier jour ouvrable de chaque mois.
Les actifs et passifs libellés en devises sont réévalués à chaque fin de mois. Les pertes
et les gains latents résultant des réévaluations mensuelles, sont comptabilisés dans le
compte de bilan « écarts de conversion ».
3) Prise en compte des produits et des charges
3.1 La constatation des produits et des charges obéit au principe comptable de
« l’indépendance des exercices ». Ainsi, les produits et les charges sont rattachés à
l’exercice comptable au cours duquel ils sont acquis ou dus.
278
3.2 Les produits et les charges découlant des opérations en monnaies étrangères sont
convertis en dinar aux taux de change en vigueur le jour de leur réalisation.

3.3 A la clôture de l’exercice, le solde du compte « écarts de conversion » est traité,


selon le cas, comme suit :

- solde débiteur : le montant total du solde est comptabilisé comme charge de


l’exercice,

- solde créditeur : il n’est comptabilisé dans le compte de résultat comme gains de


change au titre des réajustements des comptes en devises, que le montant restant
après estimation de la partie du solde sus-indiqué devant être reportée à l’exercice
suivant pour couvrir les pertes de change éventuelles qui seraient enregistrées au
cours dudit exercice.

3.4 Sont constatées en résultat, comme gains ou pertes de change, les différences qui
se dégagent entre les taux de change en vigueur le jour des opérations et les taux de
référence comptable. En effet, ces gains et ces pertes découlent de transactions réalisées.

4) Les immobilisations

La comptabilisation des immobilisations corporelles et incorporelles, s’effectue par


l’application de la règle du « coût historique », c’est à dire au coût de leur acquisition ou au
coût réel décaissé pour leur réalisation, pour ce qui concerne les constructions.

A l’exception des terrains, les immobilisations sont amortissables d’une manière


linéaire sur la durée de vie estimée de l’immobilisation et ce, par l’application des taux usuels
pour chaque catégorie de bien immobilisé. Pour certains équipements spécifiques à la BCT
tels que les équipements de la caisse, la durée de vie et le taux d’amortissement appliqués
sont déterminés par référence à l’expérience de leurs utilisateurs.

Les immobilisations corporelles sont composées, notamment, des terrains, des


constructions, des équipements techniques, du matériel informatique, des équipements de la
caisse, du matériel de transport et des équipements de bureau.

Les immobilisations incorporelles sont constituées, essentiellement, par les logiciels


informatiques.

5) Les titres

5.1 Le portefeuille des titres libellés en devises, faisant partie de la rubrique « avoirs en
devises », est évalué au prix du marché à la date de clôture de l’exercice.

Les moins-values latentes ressortant de la différence entre la valeur comptable


(éventuellement corrigée des amortissements des primes et décotes) et la valeur de marché
des titres, donnent lieu à la constatation de provisions pour dépréciation. Les plus-values
latentes ne sont pas constatées.

5.2 Les titres en dinar achetés dans le cadre des opérations d’open market, sont
évalués au prix du marché à la date de clôture du bilan. Les moins-values ou les plus-values
latentes résultant de la réévaluation sont comptabilisées dans le compte de bilan « écarts de
réévaluation ».

279
6) Portefeuille-titres de participation

Le portefeuille-titres de participation de la BCT est composé des actions qu’elle a


souscrites dans le cadre de l’article 53 de ses statuts et qui représentent les parts lui
revenant dans le capital de certains organismes et entreprises non résidents ainsi que des
entreprises résidentes ayant pour objet la gestion des services bancaires communs. Ces
actions sont comptabilisées au prix de leur acquisition.

III – EXPLICATIONS DETAILLEES DES POSTES DES ETATS FINANCIERS

NOTE 1 : POSITION DE RESERVE AU FMI

Le montant enregistré sous cette rubrique (38,2 MDT) représente la contrevaleur en


dinars de la partie souscrite en devises (20,2 millions de DTS) de la quote-part de la Tunisie
(286,5 millions de DTS) et les avoirs en dinar du FMI, logés dans son compte n°1 ouvert sur
les livres de la BCT.

A l’instar des avoirs en devises, la position de réserve au FMI fait partie des réserves
internationales de la Tunisie. En effet, en cas de besoin de soutien à la balance des
paiements, ces actifs de réserve libellés en DTS, pourraient faire l’objet de tirages sur le FMI,
sans conditions préalables et ce, en les convertissant en monnaies qui soient plus librement
convertibles.

NOTE 2 : AVOIRS ET PLACEMENTS EN DTS

Ce poste regroupe :
- le solde du compte en DTS ouvert au nom de la BCT sur les livres du FMI. Au
31 décembre 2005, ce solde s’élevait à 1,5 million de DTS, soit l’équivalent, à cette même
date, de 2,9 millions de dinars.

- le montant en DTS représentant la contribution de la BCT au fonds fiduciaire


FRPC1-PPTE2 administré par le Fonds monétaire international. Le montant de cette
contribution s’élève à 2,4 millions de DTS, soit l’équivalent de 4,6 millions de dinars.

NOTE 3 : AVOIRS EN DEVISES

Les avoirs en devises sont composés, essentiellement, des dépôts à terme et des titres.

NOTE 4 : COMPTES DE COOPERATION ECONOMIQUE

Ce poste renferme l’encours des aides financières extérieures accordées au


Gouvernement Tunisien dans le cadre de la coopération économique bilatérale avec les pays
étrangers et dont la gestion est confiée à la Banque Centrale en vertu de conventions
d’exécution conclues avec des banques centrales ou d’autres institutions financières
désignées par leurs gouvernements respectifs pour assurer la gestion de ces aides
financières. Ce poste constitue la contrepartie du poste « Comptes de Coopération

1
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
2
Pays Pauvres Très Endettés.

280
Economique » figurant au passif du bilan et qui enregistre les engagements de la Banque
Centrale envers les institutions financières étrangères intervenantes dans ce cadre. Eu égard
au rôle d’intermédiaire qui lui est confié dans ce domaine, les opérations exécutées dans le
cadre précité, ne génèrent, en aucune manière, des charges ou des produits pour la Banque.

Le montant de la différence qui se dégage entre les postes d’actif et de passif


(12,9 MDT) représente la contre-valeur en dinar des soldes des comptes spéciaux ouverts
au nom de la Banque Centrale de Tunisie sur les livres des banques centrales ou des
institutions financières étrangères concernées, arrêtés au 31/12/2005. Ces soldes
constituent les devises qui sont à la disposition de la Banque pour financer les importations
de biens et services dans le cadre des projets ou des programmes spécifiés dans les
conventions de coopération économique bilatérale. Ils sont considérés comme des avoirs en
devises à utilisation conditionnée et sont comptabilisés, sur les livres de la Banque, dans le
compte « avoirs en devises affectés » au sein du poste « avoirs en devises », alors que sa
contrepartie est enregistrée au poste de passif « comptes de coopération économique ».

NOTE 5 : CONCOURS AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT LIES AUX


OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

Ce poste fait apparaître l’encours des concours aux établissements de crédit dans le
cadre des opérations de politique monétaire.

Le montant de 90 millions de dinars figurant sous cette rubrique au 31 décembre 2004,


représente le montant d’une opération d’injection de liquidités à 24 heures effectuée à la
date précitée.

NOTE 6 : CREANCES ACHETEES FERME

Le montant enregistré au sein de ce poste représente l’encours des créances sur


l’Office national de l’huile (78,1 MDT) et l’Office des céréales (164,1 MDT) achetées ferme
par la BCT, auprès de la Banque Nationale Agricole, avec la garantie de l’Etat, depuis
décembre 1996.

NOTE 7 : AVANCE A L’ETAT RELATIVE A LA SOUSCRIPTION AUX FONDS


MONETAIRES

Cette rubrique loge, comme avance au Trésor, la contre-valeur en dinars des montants
réglés au titre des souscriptions afférentes aux quotes-parts de la Tunisie dans le capital du
Fonds monétaire international et du Fonds monétaire arabe et ce, en application des
dispositions de la loi n°77-71 du 7 décembre 1977, fixant les relations entre la Banque
centrale de Tunisie et ces deux institutions financières.

- Le Fonds monétaire international : le montant total de la souscription de la Tunisie au


capital de cette institution s’élève à 286,5 millions de DTS, dont 266,3 millions souscrits en dinars
et crédités dans le compte N°1 du Fonds monétaire international et 20,2 millions souscrits en
devises convertibles.

- Le Fonds monétaire arabe : la quote-part totale de la Tunisie au capital de cette


institution s’est élevée à 12,85 millions de dinars arabes de compte et ce, après la décision
n°3/2005 du Conseil des Gouverneurs du Fonds, approuvant la libération, par incorporation
des réserves, de la partie restante du capital. Cette opération a donné lieu à la distribution de
nouvelles parts aux pays membres, proportionnellement à leurs quotes-parts initiales. La
part attribuée à la Tunisie à ce titre, s’est élevée à 5,85 millions de dinars arabes de compte.
281
S’agissant d’une opération sans flux financier, cette augmentation de la quote-part n’a pas
donné lieu à une écriture comptable sur les livres de la BCT. Il convient de rappeler, dans ce
cadre, que la quote-part précédemment souscrite en numéraire, s’est élevée à 7 millions de
dinars arabes de compte dont 0,1 million souscrit en monnaie locale et crédité dans le
compte en dinars du Fonds monétaire arabe ouvert sur les livres de la Banque centrale et
6,9 millions souscrits en devises convertibles. Il est à noter que le dinar arabe de compte est
égal à 3 DTS.

Les souscriptions en dinars au capital de ces deux institutions, enregistrées au crédit


de leurs comptes respectifs ouverts sur les livres de la Banque Centrale, subissent un
réajustement annuel pour tenir compte de l’évolution du taux de change des DTS par rapport
au dinar tunisien et ce, par référence aux cours fixés par le Fonds monétaire international.

NOTE 8 : AVANCE PERMANENTE A L’ETAT

Ce poste renferme le montant de l’avance permanente accordée à l’Etat en vertu des


dispositions de la convention conclue, à cet effet, entre la Banque Centrale et le Ministère
des Finances le 29 juin 1970 en application de la loi n° 70-22 du 7 mai 1970 relative à
l’assainissement des finances publiques. L’Etat paye en contrepartie de cette avance un
intérêt au taux annuel de 0,5 %.

NOTE 9 : AVANCE REMBOURSABLE A L’ETAT

Ce poste enregistre l’encours de l’avance remboursable à l’Etat accordée en vertu de


la convention citée ci-dessus et ce, contre le paiement d’un intérêt au taux annuel de 3%.

NOTE 10 : COMPTE COURANT POSTAL

Le montant enregistré dans ce poste représente le solde du compte courant ouvert au


nom de la Banque Centrale de Tunisie sur les livres du Centre des Chèques Postaux. Ce
montant est considéré comme une avance indirecte au Trésor.

NOTE 11 : VALEURS EN COURS DE RECOUVREMENT

Le montant enregistré dans ce poste représente la situation débitrice nette des


comptes de recouvrement des valeurs y compris les chèques dont, notamment, les chèques
tirés au profit du Trésor. La Banque Centrale verse au compte courant du Trésor les
montants de ces chèques dès leur réception et se charge, par la suite, de leur recouvrement.

NOTE 12 : EFFETS A L’ENCAISSEMENT

Le montant enregistré dans ce poste représente l’encours des titres souscrits en faveur
de l’Etat et notamment les obligations cautionnées souscrites pour le règlement des taxes et
autres. Ces titres sont conservés dans le portefeuille de la Banque Centrale de Tunisie
jusqu’à leur échéance.

NOTE 13 : PORTEFEUILLE-TITRES DE PARTICIPATION

Le montant enregistré dans ce poste concerne la participation de la Banque Centrale


de Tunisie dans le capital des institutions suivantes :

282
- Union Tunisienne de Banques : 7,153 millions d’euros

- La société SWIFT : 5330,00 euros

- La Banque Africaine d’Import-Export : 10 millions de dollars US

- Le Programme de Financement
du Commerce Interarabe : 1,250 million de dollars US

- La Société Interbancaire de
Télécompensation (SIBTEL) : 105 mille dinars tunisiens

NOTE 14 : DEBITEURS DIVERS

On trouve dans ce poste, essentiellement, l’encours des différents types de crédits


accordés aux agents et qui sont financés sur la réserve pour fonds social. Cet encours a
atteint 24 millions de dinars au 31 décembre 2005.

NOTE 15 : COMPTES D’ORDRE ET A REGULARISER (ACTIF)

Ce poste renferme, essentiellement, les charges payées d’avance, les produits à


recevoir, ainsi que les autres montants débiteurs en attente de régularisation.

NOTE 16 : COMPTES DU GOUVERNEMENT

Ce poste contient, essentiellement, le solde du compte courant du Trésor (687,9 MDT),


le solde des comptes spéciaux du gouvernement tunisien en devises qui enregistrent les
tirages sur les crédits et les dons extérieurs octroyés à l’Etat ou à des établissements publics
avec la garantie de l’Etat (226,2 MDT), ainsi que les soldes des autres comptes relatifs aux
divers fonds gérés par la Banque Centrale pour le compte de l’Etat tels que le Fonds de
promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI) et le Fonds national de promotion
de l’artisanat et des petits métiers (FONAPRA).

NOTE 17 : ENGAGEMENTS ENVERS LES ETABLISSEMENTS DE CREDITS LIES


AUX OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

Ce poste enregistre l’encours de l’intervention de la BCT sur le marché monétaire au


titre de la ponction des excédents de liquidités du système bancaire soit au moyen
d’interventions ponctuelles, soit par la vente de titres par voie d’adjudications. Le montant
figurant sous cette rubrique au 31 décembre 2005, correspond à l’encours d’une opération
d’adjudication effectuée le 27 décembre 2005.

NOTE 18 : ALLOCATIONS DE DROITS DE TIRAGE SPECIAUX

Ce poste englobe la contrepartie des montants cumulés des DTS alloués par le Fonds
monétaire international à la Tunisie, en sa qualité de pays membre. S’élevant à
34,243 millions de DTS au 31 décembre 2005, ces DTS devraient être restitués au Fonds
monétaire international en cas d’annulation des DTS. Ces allocations constituent, ainsi, un
engagement à durée indéterminée envers le Fonds monétaire international.

283
NOTE 19 : COMPTES COURANTS EN DINARS DES ORGANISMES ETRANGERS

Ce poste englobe les soldes des comptes ouverts en dinars au nom des organismes
étrangers tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque africaine
de développement et le Fonds monétaire arabe.

Le solde du compte n° 1 du Fonds monétaire international, comportant le montant de la


souscription de la Tunisie en dinar au capital du Fonds, constitue la plus importante
composante de ce poste (503,1 MDT).

NOTE 20 : ENGAGEMENTS EN DEVISES ENVERS LES I.A.T

Ce poste renferme les avoirs en devises à vue des intermédiaires agréés, d’une part,
et l’encours des emprunts de la Banque Centrale sur le marché monétaire en devises,
d’autre part.

NOTE 21 : COMPTES ETRANGERS EN DEVISES

Il s’agit des comptes ouverts en devises étrangères ou en dinar tunisien convertible, au


nom de banques ou d’institutions non résidentes.

NOTE 22 : AUTRES ENGAGEMENTS EN DEVISES

Ce poste englobe, d’une part, l’encours des emprunts auprès du Fonds monétaire
arabe au titre de la troisième facilité d’ajustement structurel (15,5 millions de DTS), et d’autre
part, le solde du compte spécial de dépôt en devises ouvert au nom du Fonds d’Abu Dhabi
pour le développement économique arabe en vertu d’une convention signée à cet effet avec
la Banque Centrale de Tunisie (19,4 millions de USD).

NOTE 23 : DEPOSANTS D’EFFETS A L’ENCAISSEMENT

Ce poste représente la contrepartie du poste d’actif « Effets à l’encaissement ». La


différence entre ces deux postes représente la valeur des titres échus envoyés pour
recouvrement et dont le montant n’a pas encore été encaissé.

NOTE 24 : ECARTS DE CONVERSION ET DE REEVALUATION

Ce poste comporte, d’une part, la partie du solde créditeur du compte « écarts de


conversion », retenue comme provision pour la couverture du risque des variations des taux
de changes durant l’exercice 2006 (42 MDT), et d’autre part, la moins-value dégagée de la
réévaluation au prix du marché, des titres achetés dans la cadre des opérations d’open
market (-0,002 MDT).
NOTE 25 : CREDITEURS DIVERS
Ce poste englobe, essentiellement, les comptes de dépôt des agents de la Banque et
les comptes similaires, les retenues d’impôts à la source au profit de l’Etat, les montants des
contributions au titre de la couverture sociale en attente de paiement et les montants des
saisies arrêts opérées sur les comptes courants.
NOTE 26 : PROVISIONS POUR CHARGES DE FABRICATION DES BILLETS,
MONNAIES ET MEDAILLES

Le montant figurant sous cette rubrique, représente les ressources disponibles, avant
répartition du résultat, qui ont été affectées au financement des programmes de fabrication
284
des billets de banque, monnaies et médailles, lors de la répartition des bénéfices des
exercices précédents.

NOTE 27 : COMPTES D’ORDRE ET A REGULARISER (PASSIF)

Ce poste renferme, essentiellement, les montants créditeurs en attente de


régularisation, les charges à payer, les produits perçus d’avance et la contrepartie de la
position de réserve au Fonds monétaire international.

NOTE 28 : RESERVES

Ce poste se compose de :

- la réserve légale : 3 MDT


- la réserve spéciale : 35,3 MDT
- la réserve pour fonds social :25 MDT
- la provision pour construction d’immeubles : 18 MDT

NOTE 29 : LES ENGAGEMENTS HORS BILAN

L’état des engagements hors bilan comporte les engagements de garantie et les
engagements sur les opérations de swap de devises et les opérations de change à terme :

- Les engagements de garantie

Sont enregistrés dans ce poste, les emprunts obligataires (capital et intérêts) émis par
la Banque Centrale de Tunisie pour le compte du Gouvernement Tunisien sur les marchés
financiers étrangers (marchés japonais, américain et européen) ainsi que certains emprunts
extérieurs de l’Etat (capital et intérêts), contractés dans le cadre de la coopération
économique bilatérale. Ces emprunts sont gérés par la Banque Centrale pour le compte de
l’Etat tout en signant des engagements envers la partie étrangère (banque étrangère ou
institution financière) pour le règlement des échéances y afférentes.

Du fait que les engagements financiers de la Banque Centrale, issus des emprunts
cités ci-dessus, leur correspond un engagement similaire de la part de l’Etat pour le
remboursement de toutes les échéances des emprunts concernés ainsi que le règlement de
toutes les charges financières y afférentes, il a été retenu le choix de les comptabiliser sur
les livres de la Banque en tant qu’engagements hors bilan. Ces engagements sont, en effet,
considérés comme des engagements par signature et ce, en application de la convention
comptable de la « prééminence du fonds sur la forme ».
- Les engagements sur les opérations de swap de devises et les opérations de change
à terme
Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements
reçus (devises à recevoir) dans le cadre d’opérations de swap de devises effectuées pour
couvrir le risque de change relatif à certains emprunts obligataires libellés en yen japonais,
d’une part, et dans le cadre d’opérations de change à terme, d’autre part.
NOTE 30 : AUTRES PRODUITS SUR OPERATIONS EN DEVISES

Ce poste englobe, essentiellement, les commissions perçues sur les opérations de


change (22,7 MDT), les gains de change nets issus de la différence entre les taux de change

285
en vigueur à la date des opérations en devises et les taux de référence comptable
(12,4 MDT) et les plus-values de cession de titres en devises (7,7 MDT).

NOTE 31 : AUTRES CHARGES SUR OPERATIONS EN DEVISES

Ce poste renferme, essentiellement, les charges relatives aux instruments de


couverture du risque de change (swap de change, swap de devises,.change à terme…..)
ainsi que les charges représentant l’étalement de la prime sur les titres en devises.

IV – COMMENTAIRE DES PRINCIPALES VARIATIONS DES POSTES DES ETATS


FINANCIERS

Le total du bilan de la Banque Centrale de Tunisie s’est établi à 7.347,6 MDT au


31 décembre 2005 contre 6.307,8 MDT en 2004, soit un accroissement de 1.039,8 MDT ou
16,5%.

Quant au résultat d’exploitation, il a atteint 239,6 MDT contre 155 MDT en 2004, soit
une progression de 84,6 MDT ou 54,6%.

Ces évolutions s’expliquent, essentiellement, par l’affermissement des réserves de


change, d’une part, et la hausse du taux d’intérêt sur le dollar américain, d’autre part.

A – EVOLUTION DES POSTES DU BILAN

1) Du côté de l’actif

Les avoirs en devises ont atteint 5.983,3 MDT au 31 décembre 2005, contre
4.760,3 MDT en 2004, soit un accroissement de 1.223 MDT ou de 25,7%. Cette
augmentation est attribuable essentiellement à l’amélioration des recettes touristiques,
l’accroissement des exportations, l’encaissement des produits de la privatisation de la
Banque du sud et de la SOTACIB, ainsi qu’aux ressources provenant des tirages effectués
sur les emprunts extérieurs et surtout l’emprunt obligataire en euro émis pour le compte de
l’Etat d’un montant de 400 millions d’euros.

L’effet expansif de l’accroissement des avoirs nets en devises sur la liquidité bancaire,
s’est manifesté, essentiellement, au courant des quatre derniers mois de l’année, période qui
s’est caractérisée par un excédent de liquidité au niveau du secteur bancaire, ayant suscité
l’intervention de l’institut d’émission pour éponger le surplus de liquidité, soit par voie
d’adjudications, soit par la vente de titres dans le cadre de l’open market.

Cette situation est reflétée au niveau du passif du bilan de la Banque, par l’apparition
d’un encours d’engagement envers les établissements de crédit, d’un montant de 190 MDT,
représentant le montant d’une opération d’adjudication effectuée en date du 27 décembre
2005. Au cours de cette même période, le portefeuille des titres achetés dans le cadre des
opérations d’open market s’est contracté de 12,6 MDT.

Il est à noter, dans ce contexte, que la moyenne annuelle du volume global du


refinancement a enregistré une diminution de 97,6 MDT, revenant de 323,2 MDT en 2004, à
225,6 MDT en 2005.

D’un autre côté, l’encours des créances achetées ferme a baissé de 80,7 MDT et ce,
suite au remboursement par le Trésor de la neuvième tranche au titre des créances sur
l’Office des céréales et l’Office national de l’huile.

286
Quant à l’avance à l’Etat relative à la souscription aux fonds monétaires, elle a
augmenté de 12,9 MDT suite au réajustement annuel des comptes en dinars du Fonds
monétaire international. Ceci reflète l’appréciation des droits de tirage spéciaux par rapport
au dinar.

2) Du côté du passif

Les billets et monnaies en circulation ont enregistré une hausse de 508,8 MDT
passant, d’une fin d’année à l’autre, de 3.111,1 MDT à 3.619,9 MDT. Cette évolution est
imputable, pour l’essentiel, à l’augmentation de la récolte oléicole conjuguée à la hausse du
prix de l’huile d’olive, d’une part, et à la concomitance de la date de clôture de l’exercice
avec l’approche de l’Aïd El-Idha, d’autre part.

Les engagements en devises envers les intermédiaires agréés ont également


augmenté de 80,6 MDT reflétant l’accroissement des avoirs en devises du système
bancaire, déposés auprès de la Banque Centrale.

Les comptes étrangers en devises se sont accrus, de leur côté, de 84,4 MDT,
provenant, notamment, du solde créditeur des comptes des banques centrales maghrébines
ouverts en dinar tunisien convertible, dans le cadre de la convention unifiée des règlements
bilatéraux entre les pays maghrébins.

Quant au poste « écarts de conversion et de réévaluation », il s’est stabilisé à son


niveau de 2004 ; c’est qu’un montant de 42 MDT a été maintenu dans le compte « écarts de
conversion » comme provision pour la couverture des risques de variation des taux de
changes durant l’année 2006, alors qu’un montant de 127,7 MDT a été intégré dans le
compte de résultat, représentant les plus-values nettes enregistrées, en 2005, au titre du
réajustement des comptes libellés en devises, reflétant, essentiellement, la forte appréciation
du dollar américain.

B – ETAT DES ENGAGEMENTS HORS BILAN

Les engagements de garantie ont augmenté, d’une fin d’année à l’autre, de 850,7 MDT
suite notamment à l’enregistrement du principal et des intérêts de l’emprunt obligataire libellé
en euro émis en 2005 pour le compte du Gouvernement Tunisien d’un montant de
400 millions d’euros.

Quant aux engagements donnés et reçus sur les opérations de swap de devises, ils
ont diminué, respectivement, de 161 MDT et 105,2 MDT suite au remboursement des
tranches échues en 2005 au titre de la couverture des emprunts obligataires libellés en yen
japonais.

D’un autre côté, des engagements sur des opérations de change à terme ont été
enregistrés pour des montants de 218,4 MDT et 219,2 MDT, représentant, respectivement,
des devises à livrer et des devises à recevoir, au titre d’opérations d’achat à terme de yens
japonais et de dollars américains.

C – RESULTAT D’EXPLOITATION

1) Les produits

Le total des produits a augmenté, d’une année à l’autre, de 88 MDT, passant de


260 MDT en 2004, à 348 MDT en 2005, soit une augmentation de 33,8%.

287
Cette progression est due, en grande partie, à l’accroissement sensible des produits
des placements en devises, qui ont atteint 140,2 MDT contre 95,7 MDT en 2004, soit une
hausse de 44,5 MDT ou de 46,5% reflétant, essentiellement, l’affermissement des réserves
de change, d’une part, et la hausse du taux d’intérêt sur le dollar américain, d’autre part.

Par ailleurs, les gains de change au titre du réajustement des comptes en devises,
virés du compte « écarts de conversion » au compte de résultat, se sont élevés à 127,7 MDT
contre 93,9 MDT en 2004, soit une hausse de 33,8 MDT.

2) Les charges

Le total des charges s’est établi à 108,6 MDT contre 105,2 MDT en 2004, soit une
augmentation de 3,4 MDT ou 3,2%. C’est que dans le même temps où les pertes sur les
opérations de change à terme liées à la couverture d’emprunts obligataires en yens japonais
et les déports sur les opérations courantes de swap de change, ont diminué, respectivement,
de 6,8 MDT et 2,3 MDT, les intérêts payés au titre des emprunts sur le marché monétaire en
devises et les dotations aux provisions pour dépréciation des titres en devises, ont
augmenté, respectivement, de 8,9 MDT et 3,1 MDT.

Les charges de personnel ont atteint 34,9 MDT contre 33,3 MDT en 2004, soit une
augmentation de 1,6 MDT, provenant essentiellement de l’augmentation des salaires, alors
que les charges générales d’exploitation n’ont enregistré qu’une hausse de 0,4 MDT.

D – REPARTITION DU RESULTAT DE L’EXERCICE

Conformément aux dispositions de l’article 68 des statuts de la Banque Centrale de


Tunisie, le Conseil d’administration de la Banque a approuvé la répartition du résultat de
l’exercice 2005 comme suit :

Résultat de l’exercice 239.609.021 dinars

Provisions pour charges de fabrication


des billets, monnaies et médailles 4.000.000 dinars

Résultats reportés 9.021 dinars

Part revenant à l’Etat 235.600.000 dinars

288
BILAN
(En dinars)
ACTIF Notes 31/12/2005 31/12/2004
Encaisse-or 4.402.477 4.402.477
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 2.371.793
Position de réserve au FMI 1 38.206.014 37.298.112
Avoirs et placements en D.T.S. 2 7.487.552 15.497.808
Avoirs en devises 3 5.983.256.207 4.760.304.931
Comptes de coopération économique 4 338.531.561 338.269.923
Concours aux établissements de crédit liés aux opérations de
politique monétaire 5 90.000.000
Titres achetés dans le cadre des opérations d’open market 14.997.826 27.641.327
Créances achetées ferme 6 242.171.000 322.894.667
Avance à l’Etat/souscription aux Fonds monétaires 7 555.347.934 542.473.086
Avance permanente à l’Etat 8 25.000.000 25.000.000
Avance remboursable à l’Etat 9 2.053.125 2.553.125
Compte courant postal 10 4.740.466 4.999.889
Valeurs en cours de recouvrement 11 6.946.360 10.555.105
Effets à l’encaissement 12 20.099.369 24.223.597
Portefeuille-titres de participation 13 26.958.811 25.189.945
Immobilisations 22.547.154 20.353.490
Débiteurs divers 14 24.055.558 22.216.149
Comptes d’ordre et à régulariser 15 28.453.337 31.567.362
Total de l’actif 7.347.626.544 6.307.812.786

PASSIF ET CAPITAUX PROPRES Notes 31/12/2005 31/12/2004


PASSIF
Billets et monnaies en circulation 3.619.851.237 3.111.097.741
Comptes courants des banques et des établissements financiers 106.759.686 60.784.440
Comptes du Gouvernement 16 936.401.869 926.772.873
Engagements envers les établissements de crédit liés aux
opérations de politique monétaire 17 190.000.000
Allocations de Droits de tirage spéciaux 18 66.651.740 63.393.860
Comptes courants en dinars des organismes étrangers 19 512.193.887 499.610.539
Engagements en devises envers les I.A.T. 20 739.259.391 658.640.156
Comptes étrangers en devises 21 111.704.778 27.289.420
Autres engagements en devises 22 56.557.214 66.046.573
Comptes de coopération économique 351.385.223 357.887.239
Déposants d’effets à l’encaissement 23 21.640.607 26.572.212
Ecarts de conversion et de réévaluation 24 41.997.827 42.218.711
Créditeurs divers 25 14.032.627 8.534.913
Provisions pour charges de fabrication des billets, monnaies et
médailles 26 10.003.689 14.309.053
Comptes d’ordre et à régulariser 27 242.202.275 207.141.929
Total du passif 7.020.642.050 6.070.299.659
CAPITAUX PROPRES
Capital 6.000.000 6.000.000
Réserves 28 81.314.262 76.551.916
Résultats reportés 61.211
Total des capitaux propres avant résultat de l’exercice 87.375.473 82.551.916
Résultat de l’exercice 239.609.021 154.961.211
Total des capitaux propres avant affectation 326.984.494 237.513.127
Total du passif et des capitaux propres 7.347.626.544 6.307.812.786

289
ETAT DES ENGAGEMENTS HORS BILAN
(En milliers de dinars)
Notes 31/12/2005 31/12/2004
Engagements de garantie 29 8.888.683 8.037.950
Emprunts obligataires 8.419.070 7.533.599
Autres emprunts extérieurs 469.613 504.351
Engagements sur opérations de swap de devises 29
Engagements donnés 650.148 811.169
Engagements reçus 441.515 546.693
Engagements sur opérations de change à terme 29
Engagements donnés 218.364
Engagements reçus 219.229

COMPTE DE RESULTAT
(En dinars)
Notes 31/12/2005 31/12/2004
PRODUITS
Produits des opérations d’intervention sur le marché
monétaire 15.289.124 20.837.968
Intérêts sur placements à terme en devises 140.244.287 95.654.358
Autres produits sur opérations en devises 30 46.231.187 44.691.912
Produits sur opérations avec les organismes
internationaux 1.433.979 1.451.273
Intérêts des créances sur l’Etat 194.094 209.094
Intérêts perçus sur les comptes des banques et des
établissements financiers 345.101 283.230
Produits divers 2.414.386 2.412.502
Reprises de provisions pour charges de fabrication des
billets, monnaies&médailles 6.305.364 540.947
Reprises de provisions sur titres 8.001.537 168.573
Gains de change/réajustements des comptes en devises 127.706.084 93.927.635
Total des produits 348.165.143 260.177.492
CHARGES
Charges des opérations d’intervention sur le marché
monétaire 3.177.271 4.087.020
Intérêts payés sur opérations en devises 16.326.928 6.946.949
Autres charges sur opérations en devises 31 23.308.592 33.411.069
Charges sur opérations avec les organismes
internationaux 3.238.087 3.282.503
Charges diverses 93.889 135.371
Charges de personnel 34.888.829 33.263.877
Charges générales d’exploitation 8.322.599 7.890.969
Charges de fabrication des billets, monnaies et médailles 6.305.364 6.490.947
Dotations aux amortissements des immobilisations 1.779.864 1.707.576
Dotations aux provisions pour dépréciation des titres 11.114.699 8.000.000
Total des charges 108.556.122 105.216.281
Résultat de l’exercice 239.609.021 154.961.211

290
RAPPORT DU CENSEUR
SUR L’EXERCICE 2005

Monsieur le Ministre,

En exécution des prescriptions légales et conformément à la mission que vous avez


bien voulu me confier, j’ai l’honneur de vous faire connaître que j’ai procédé au contrôle des
comptes de la Banque Centrale de Tunisie arrêtés au 31 décembre 2005.

Ainsi que le prévoit la loi, j’ai effectué une série de vérifications et de sondages afin de
m’assurer de la conformité du bilan, de l’hors-bilan, des comptes de pertes et profits et du
tableau de répartition des résultats de l’exercice avec les écritures reprises sur les livres de
la Banque Centrale de Tunisie, d’une part, et les prescriptions légales, d’autre part.

Ce contrôle m’a permis de constater la régularité des opérations ainsi que leur parfaite
conformité avec les règles statutaires.

Le bilan, l’hors-bilan et les comptes de pertes et profits ci-joints peuvent être


considérés comme exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2005.

LE CENSEUR

Hédi BEN CHEIKH

291

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