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Lettre introductive au 44ème Rapport annuel

de la Banque Centrale de Tunisie

sur l’activité économique, monétaire

et financière de la Tunisie en 2002

présentée à

Monsieur le Président de la
République Tunisienne

au nom du Conseil d’Administration de la

Banque Centrale de Tunisie

Par

Monsieur Mohamed DAOUAS


Gouverneur
de la Banque Centrale de Tunisie
Monsieur le Président de la République,

J’ai l’honneur de vous présenter le quarante-quatrième rapport


annuel de la Banque Centrale de Tunisie relatif à l’année 2002.

Ce rapport décrit les résultats financiers de l’Institut


d’Emission et analyse les faits saillants qui ont marqué la
conjoncture internationale et l’évolution de l’activité économique
en Tunisie tant à l’échelle globale que sectorielle.

Monsieur le Président,

L’environnement international a été marqué, en 2002, par la


poursuite du ralentissement quasi-général de l’activité économique,
sous l’effet, notamment, des tensions géopolitiques et d’importants
scandales financiers.

Dans ce contexte, la croissance de l’économie mondiale n’a


atteint que 3% et la progression du volume des échanges de
biens s’est limitée à 3,1%.

Ce ralentissement, conjugué à la décélération des


investissements et aux plans sociaux dans le cadre de
II
restructuration d’entreprises, a provoqué la montée du chômage
dans les principaux pays industrialisés.

La détérioration du climat de confiance des investisseurs,


fortement secoués par l’apparition de dérives comptables et
financières de grandes entreprises, a pesé sur les marchés
boursiers, déjà affectés par l’éclatement de la bulle des valeurs
des nouvelles technologies. Ainsi, la chute des indices des
marchés américains et de la zone euro a oscillé entre 17% et
44% et le dollar américain a perdu plus de 15% de sa valeur vis-
à-vis de la monnaie européenne.

Aux Etats-Unis, la poursuite de politiques monétaire et


budgétaire accommodantes et le maintien des gains de
productivité à un niveau élevé, grâce aux innovations
technologiques et à la flexibilité du marché de l’emploi, ont permis,
néanmoins, de soutenir l’économie qui s’est accrue de 2,4%.

Dans les pays de l’Union européenne, l’activité économique est


demeurée atone et la progression du PIB s’est limitée à 1% en
raison, surtout, des rigidités structurelles des économies de la zone,
notamment au niveau du marché de l’emploi et de la fiscalité.

Face à cette situation, la Banque Centrale Européenne a


opté pour l’assouplissement de sa politique monétaire, mais les
mesures de relance budgétaire ont été limitées par les
III
contraintes du pacte de stabilité et de croissance, encore que
certains pays aient enregistré des déficits supérieurs au seuil
autorisé.

Au Japon, l’enlisement dans la déflation et la dégradation


continue du portefeuille des banques accentuée par la chute des
valeurs boursières, ont entretenu la fragilité de l’économie qui ne
s’est accrue que de 0,3%.

En revanche, la Chine a continué à enregistrer des taux de


croissance élevés, soit 8% en 2002 contre 7,3% en 2001,
rendus possibles, notamment, grâce aux flux d’investissements
directs étrangers qui, favorisés par l’adhésion de ce pays à
l’Organisation Mondiale du Commerce, ont atteint un nouveau
record.

Monsieur le Président,

L’économie tunisienne a été rarement confrontée, en une


seule année, à la conjonction de tant de facteurs défavorables,
en particulier, le prolongement des retombées des évènements
du 11 septembre, la détérioration du climat géopolitique
international, les effets de quatre années successives de
sécheresse et le ralentissement économique, notamment, dans
l’Union européenne.
IV
En dépit de cet environnement, la Tunisie a pu, tout en
préservant ses grands équilibres interne et externe, réaliser une
croissance réelle de 1,7% ; taux qui demeure supérieur au croît
démographique et assure, ainsi, l’accroissement du revenu par
habitant.

Sur le plan des finances publiques, la consolidation de


l’effort de recouvrement fiscal et la rationalisation des dépenses
publiques ont permis, malgré un contexte économique
défavorable et la poursuite du processus de démantèlement
tarifaire, de ramener le déficit budgétaire à 2% du PIB contre
3,5% en 2001.

Quant à l’inflation qui s’est située à 2,8%, elle demeure


maîtrisée en dépit des effets de la sécheresse sur les prix des
produits alimentaires.

La politique monétaire a contribué à la réalisation de ce


résultat tout en assurant un financement adéquat de l’activité
économique. Dans ce cadre, l’intervention de l’Institut
d’Emission sur le marché monétaire s’est effectuée
essentiellement à travers l’instrument de l’appel d’offres,
allégeant ainsi le coût de refinancement des banques. D’un
autre côté, le réaménagement du taux de la réserve obligatoire
en fonction de la forme et de la durée des dépôts, a permis
V
d’inciter les banques à collecter des ressources stables et
d’améliorer leur liquidité.

Pour sa part, le secteur bancaire qui a connu en 2002 un


fléchissement de son activité, reflétant le niveau de croissance
économique, a pu, toutefois, préserver les fondamentaux de sa
situation financière. Les établissements de crédit ont, en effet,
adopté une attitude à la fois responsable, en poursuivant leur
soutien aux entreprises, et prudente, en consentant un effort
particulier dans la constitution de provisions pour la couverture
de leurs risques.

Cet effort de la part des banques mérite d’être davantage


accompagné, pour préserver leur capacité de financement de
l’économie, par l’amélioration des conditions réglementaires et
judiciaires de recouvrement des créances et l’ancrage de la
culture du remboursement du crédit.

Sur le plan extérieur, le déficit de la balance courante s’est


limité à 3,5% du PIB contre 4,3% l’année précédente par suite,
notamment, de l’importante contraction du déficit commercial et
de l’amélioration de la balance des revenus des facteurs. Ce
niveau de déficit courant traduit une performance d’autant que
son financement a été intégralement couvert par les flux des
investissements directs étrangers.
VI
Au niveau des services exportateurs, le secteur touristique a
pu, grâce au soutien des autorités et aux efforts déployés par la
profession, circonscrire les effets des évènements du
11 septembre dans des limites gérables. Le rôle essentiel de ce
secteur dans les apports nets en devises et sa contribution dans
la création d’emplois réclament, néanmoins, la prise de mesures
stratégiques à même de le rendre moins sensible aux aléas de
la conjoncture et de lui garantir un niveau d’activité optimal.

Est-il besoin de rappeler, à ce propos, qu’un meilleur


placement du produit touristique exige, d’une part, une
implication directe et structurée de la profession, avec l’appui de
l’Etat, dans la commercialisation, à travers l’implantation à
l’étranger de nouvelles structures ou le développement de
partenariat et d’autre part, l’adoption d’une politique de prix
adaptée au produit offert.

D’autres activités de services se présentent comme de


nouveaux créneaux générateurs de ressources en devises et
méritent d’être promues. Il en est ainsi des nouvelles
technologies de l’information et de la communication, de
l’enseignement supérieur comme de la santé.

Quant aux transferts des tunisiens résidents à l’étranger, ils


continuent à progresser à un rythme soutenu et représentent
plus de la moitié des recettes touristiques. Pour les stimuler
VII
davantage, des produits d’épargne ciblés devraient être
développés, notamment, dans les domaines de la création de
projets d’investissement, de l’assurance-vie et de la retraite
complémentaire.

Monsieur le Président,

Le parcours de l’économie nationale en 2002 témoigne de


l’affermissement de sa capacité à surmonter les difficultés
conjoncturelles et ce, grâce à la pertinence des réformes engagées
et à une gestion macro-économique adaptée. Ce constat a été,
également, déclaré dans les commentaires publiés lors de la
dernière amélioration de la notation souveraine en 2003.

Dans le cadre de l’approche progressive et cohérente qui


caractérise la conduite des réformes structurelles, un intérêt
particulier devrait être, toutefois, accordé au renforcement de la
transparence et de la bonne gouvernance.

Certes, l’adoption des normes et des principes de diffusion


des statistiques et de l’information, pour une plus large
transparence de la situation et des prévisions de l’économie, a
permis d’en assurer le suivi et d’apporter le soutien approprié
aux secteurs clés ; ce qui a valu au pays d’être retenu, en 2002
et pour la première fois, dans le classement mondial sur la
compétitivité établi par le Forum économique de Davos.
VIII
Néanmoins, le passage de la Tunisie d’une économie
d’endettement à une économie de marché réclame l’adhésion
de l’ensemble des opérateurs, notamment, le secteur privé.
Caractérisé jusqu’ici par des structures de gestion plutôt
familiales, ce secteur est, en effet, appelé à s’ouvrir davantage
afin de mobiliser l’épargne locale à travers le marché financier
pour que sa contribution à la croissance au cours du dixième
plan puisse atteindre le niveau prévu.

On notera pour l’année 2002 une baisse de l’investissement


privé imputable à la détérioration de l’environnement
international, à l’attitude attentiste des opérateurs dans la
perspective de l’élargissement de l’Union européenne et de
l’Organisation Mondiale du Commerce et du démantèlement
prévu des accords multifibres. Par ailleurs, les investissements
demeurent orientés soit vers des secteurs saturés soit de façon
répétée dans l’immobilier, notamment ; ce qui contribue à
affecter davantage leur rentabilité et leur compétitivité interne et
externe.

En vue d’insuffler à l’investissement une nouvelle dynamique


qui privilégie l’innovation, la qualité et la valeur ajoutée, le
secteur privé se doit d’être plus entreprenant pour s’attirer le
capital étranger. Il doit œuvrer, notamment, à respecter les
IX
règles de transparence et de bonne gouvernance pour
développer un partenariat fructueux et durable.

D’ailleurs, l’adoption par l’entreprise des normes et pratiques


de bonne gouvernance devrait permettre d’accroître son
efficience par une meilleure organisation, une fluidité dans la
circulation de l’information et une systématisation du processus
décisionnel. Elle devrait également permettre l’optimisation de
l’utilisation des capacités de production existantes. Sur ce
dernier aspect, le taux d’utilisation des capacités de production,
en tant qu’indicateur du degré d’efficacité du capital et de
l’orientation des nouveaux investissements, milite en faveur de
son institutionnalisation à l’échelle tant globale que sectorielle.

Il reste que, pour l’aider à réussir cette mutation dans un


environnement de plus en plus concurrentiel, l’entreprise doit
être protégée contre toute forme de concurrence déloyale, en
particulier, la prolifération des circuits non organisés.

Sur un autre plan, le renforcement des pratiques de la


transparence au niveau du secteur privé, notamment, par la
migration progressive vers le régime fiscal réel, est de nature à
contribuer à une plus grande maîtrise du déficit budgétaire et de
l’endettement public.
X
La progression dans cette voie, qu’autorise le degré de
maturité atteint par l’économie nationale, en général et
l’entreprise, en particulier, hissera notre pays à un palier
supérieur dans l’équité fiscale.

Monsieur le Président,

Au niveau de la sphère financière, l’application du dispositif


réglementaire, institutionnel et logistique, profondément remanié
au cours des dernières années, a révélé des insuffisances qui
affectent l’information financière dans sa fiabilité et sa lisibilité.
Cela a contribué à la baisse de l’activité du marché boursier et a
occasionné un repli du taux de l’épargne.

Aussi, la transparence doit-elle être inscrite au cœur de la


problématique du développement de l’épargne financière pour
surmonter les difficultés qui entravent une plus grande
contribution du marché financier.

La transparence suggère, pour que l’information financière


soit lisible, comparable et accessible à l’ensemble des
investisseurs, le respect des standards définis par les tutelles,
dont ceux se rapportant aux notes sur les états financiers dans
leur aspect favorisant la pertinence, ainsi que pour les stratégies
de développement sur le moyen terme.
XI
Dans cette optique, l’adoption et l’application rapide de la
norme de consolidation des comptes des entreprises sont de
nature à améliorer l’horizon de prévision et la visibilité pour tous
les intervenants.

Dans le même ordre d’idées, la mise en place d’une base de


données ouverte au public et pouvant être consultée à distance
constitue un instrument fort utile pour le développement du
marché financier, pour autant qu’elle soit exhaustive et actuelle.

La transparence requiert, par ailleurs, une revalorisation de


la fonction d’audit à travers le renforcement de l’indépendance
des auditeurs externes et des comités d’audit interne mais,
également, une représentation de l’ensemble des intérêts
sociaux, le petit actionnariat en particulier.

Monsieur le Président,

Dans le cadre de la dynamique libérale dans laquelle la


Tunisie s’est résolument inscrite, le défi consiste à laisser les
mécanismes de marché jouer pleinement leur rôle, en évitant
cependant des dysfonctionnements majeurs de l’ensemble du
système financier qui feraient peser des risques systémiques sur
l’économie.

L’estompement des frontières entre la stabilité monétaire et


financière sous l’effet conjugué de l’extension de l’activité
XII
bancaire à de nouveaux produits financiers tels la
bancassurance et, surtout, du rôle de la Banque Centrale de
Tunisie de prêteur de dernier ressort, implique une réforme
institutionnelle pour l’instauration d’une collaboration étroite et
organisée entre les autorités de contrôle et attribuerait, à la
lumière des tendances qui se dessinent à l’étranger, le rôle de
coordination à l’Institut d’Emission.

LE GOUVERNEUR

Mohamed DAOUAS
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

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I. – LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

L’environnement mondial a porté la marque, au cours de l’année 2002, de la poursuite


des retombées négatives des évènements du 11 septembre 2001, de la montée des
tensions géopolitiques et du ralentissement quasi-généralisé de la croissance économique.
Cette situation a affecté les échanges internationaux et les flux d’investissements et de
capitaux et s’est accompagnée d’un accroissement du chômage dans la plupart des pays.
En outre, la hausse sensible, durant les derniers mois de l’année, des prix de l’énergie a
suscité certaines tensions inflationnistes. Cette hausse a aggravé le tassement de la
demande intérieure et constitué une entrave à la relance de l’activité, en dépit de
l’assouplissement des politiques monétaires dans les principaux pays développés et les
programmes de relance budgétaire qui ont donné lieu à des dérapages des déficits publics
dans certains pays.

La croissance économique a été, par ailleurs, très instable tout au long de l’année
2002 et a comporté des différences importantes à travers le monde aussi bien dans son
rythme que dans les facteurs entrant dans sa composition. Il faut souligner, également, que
les scandales financiers des grands groupes d’entreprises, la chute des principales bourses
et les fluctuations des taux de change ont contribué à la détérioration de la situation
économique mondiale et ont ébranlé la confiance des investisseurs et des marchés.

Dans ce cadre, les pays les plus affectés par la dégradation de l’environnement
international ont été, surtout, ceux ayant des économies suffisamment ouvertes sur
l’extérieur ou surendettés comme c’est le cas de certains pays de l’Amérique latine et
d’Afrique ou encore dépendants des exportations, du tourisme et des investissements
étrangers.

EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS DE LA CONJONCTURE INTERNATIONALE

14 14

12 12

10 10
En pourcentage

8 8

6 6

4 4

2 2

0 0

-2 -2
1998 1999 2000 2001 2002

Croissance mondiale Inflation mondiale Commerce mondial de biens en volume

Néanmoins et suite au bon comportement, dans l’ensemble, de l’activité au cours du


premier semestre, la croissance économique mondiale s’est légèrement affermie en 2002
pour s’établir à 3% contre 2,3% l’année précédente. Cette légère amélioration a concerné

6
aussi bien les pays développés (1,8% contre 0,9%) que ceux en développement (4,6%
contre 3,9%), avec toutefois des différences assez sensibles selon les pays. De son côté, le
commerce mondial a connu une reprise avec, en particulier, l’accroissement des échanges
des pays asiatiques et la reconstitution des stocks dans les pays industrialisés.

La situation de l’emploi s’est également ressentie du ralentissement économique qui a


marqué les principaux pays industrialisés à partir de la deuxième moitié de 2002, alors que
le niveau de l’inflation s’est légèrement replié malgré les pressions sur les prix durant les
derniers mois de l’année.

Par ailleurs, si les politiques monétaires ont été assouplies dans les grands pôles de
développement, à savoir les Etats-Unis, la Zone Euro et le Japon, en vue de relancer
l’activité économique, les finances publiques ont été mises à rude épreuve dans la majorité
des pays.

Sur un autre plan, la baisse des indices boursiers s’est poursuivie en 2002, pour la
troisième année consécutive, sur les principales places financières atteignant, en particulier,
41% aux Etats-Unis et 52% dans la Zone Euro par rapport aux niveaux maximums de
l’année 2000. Concernant les marchés des changes, ils ont été marqués, notamment, par
une appréciation de l’euro, sur toute l’année 2002, de 17,6% par rapport au dollar et de
6,3% vis-à-vis du yen qui, à son tour, s’est apprécié par rapport à la monnaie américaine de
l’ordre de 11% en moyenne.

1) La croissance économique dans le monde

L’expansion économique mondiale a été marquée, en 2002, par une évolution


meilleure que prévu de la croissance américaine, une décélération dans la Zone Euro
particulièrement l’Allemagne, première économie de la région, et une quasi-stagnation au
Japon, pour la deuxième année consécutive.

Les Etats-Unis ont enregistré un taux de croissance de 2,4% contre 0,3% en 2001. Ce
résultat est imputable à la consommation des ménages, soutenue par une maîtrise de la
hausse des prix, malgré son ralentissement vers la fin de l’année suite à l’accroissement du
chômage, à la décélération des salaires et à la chute des cours boursiers. Pour leur part, les
investissements des entreprises ont baissé, suite aux nombreuses affaires de fraude
comptable et aux mauvais résultats financiers des sociétés, rendant ainsi marginal l’effet de
la baisse des taux d’intérêt.

Dans la Zone Euro, la croissance économique n’a été que de 0,8% en 2002 contre
1,4% l’an passé. Ce ralentissement s’explique par la poursuite de la baisse des
investissements, surtout avec les difficultés de financement, et par la décélération des
exportations vers la fin de l’année. La consommation privée a continué à progresser,
quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant, grâce notamment aux
allègements fiscaux.

Néanmoins, la situation d’ensemble de cette région ne reflète pas les fortes disparités
entre les Etats. En effet, ce sont surtout les grandes économies de la zone qui sont
durement touchées, en particulier l’Allemagne, la France et l’Italie.

Pour le Japon, la croissance économique a été très faible et s’est stabilisée presque à
son niveau de l’an passé (0,3% contre 0,4% en 2001) en raison de la persistance de l’atonie
de la demande intérieure. En effet, la consommation des ménages a été sensiblement
affectée par la montée du chômage et la réduction des salaires, alors que l’assainissement
7
des bilans des banques s’est traduit par une forte baisse des investissements et un nombre
record de faillites des entreprises (19.458 unités). Par ailleurs, le gouvernement japonais a
adopté, aux mois de février et octobre 2002, deux plans de réformes économiques visant,
notamment, à faire face aux problèmes de créances douteuses des banques et à mettre fin
à la spirale déflationniste.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS LES PAYS


DEVELOPPES
Inflation (varia- Chômage
Croissance du Solde tions des prix Taux d’intérêt (en % de la
Désignation PIB (en volume budgétaire
à la consom- (en %)2 population
et en %) (en% du PIB) 1 active)
mation en %)
2001 2002 2001 2002 2001 2002 2001 2002 2001 2002
Total pays
développés 0,9 1,8 -1,6 -3,1 2,2 1,5 5,9 6,4
dont :
Etats-Unis 0,3 2,4 -0,7 -3,6 2,8 1,6 1,82 1,24 4,8 5,8
Japon 0,4 0,3 -7,2 -7,7 -0,7 -0,9 0,0 0,0 5,0 5,4
Canada 1,5 3,4 1,8 1,4 2,5 2,0 2,24 2,74 7,2 7,6
Union européenne 1,6 1,0 -0,9 -1,9 2,3 2,1 7,4 7,5
dont :
-Zone Euro 1,4 0,8 -1,6 -2,2 2,5 2,2 3,52 2,95 8,0 8,3
dont :
*Allemagne 0,6 0,2 -2,8 -3,6 2,5 1,3 3,32 3,07 7,8 8,3
*France 1,8 1,2 -1,5 -3,1 1,6 1,9 3,00 3,00 8,6 8,9
*Italie 1,8 0,4 -2,6 -2,3 2,8 2,6 3,35 2,96 9,5 9,3
-Royaume-Uni 2,0 1,6 0,8 -1,4 1,8 1,3 4,38 4,69 5,1 5,2
Source : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI et Eurostat

Les pays de l’Asie du Sud-Est ont, par contre, enregistré une amélioration de leur
expansion économique malgré un environnement extérieur défavorable. Cette évolution a
été favorisée par des politiques budgétaires expansionnistes qui ont stimulé la demande
intérieure et permis, ainsi, de compenser la chute des exportations, notamment vers les
Etats-Unis (20% du total).

Cette situation a concerné tous les pays de la région, en particulier la Corée du Sud
(6,1% contre 3% en 2001) où le succès du programme de restructuration du système
bancaire a permis à la Banque Centrale d’assouplir sa politique monétaire et d’accroître
l’octroi de prêts.

La Chine a continué, pour sa part, d’enregistrer des records de croissance, soit 8% en


termes réels pour l’année 2002 contre 7,3% en 2001. Cette expansion s’explique par la
hausse de la consommation des ménages, le rebond des investissements qui ont été
soutenus par les travaux publics et l’afflux des investissements directs étrangers (IDE)
quoique en légère décélération (12,5% contre 14,9% en 2001), ainsi que par le bon compor-
tement des exportations (+22,3%).

Les économies de l’Amérique latine ont connu dans l’ensemble une quasi-stagnation
due à la succession de crises dans les pays de la région, notamment le défaut de paiement
de l’Argentine, la crise pétrolière au Venezuela et les problèmes politiques au Brésil et en
Colombie. Il en est résulté des difficultés économiques et sociales qui ont induit un fort

1
Base 100 en 1990, sauf pour l’Allemagne (base 100 en 1991).
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur
dépôts).
8
amenuisement des flux de capitaux internationaux vers cette zone. Aussi, le PIB réel global
de la région s’est-il contracté de 0,1% contre une progression de 0,6% en 2001.

EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS QUELQUES


PAYS EN DEVELOPPEMENT ET DE L’UNION EUROPEENNE
Inflation (variations
Croissance du PIB Solde budgétaire
des prix à la consom-
(en volume et en %) 1 (en % du PIB)
mation en %)
2001 2002 2001 2002 2001 2002
Pays de l’U.E 1,6 1,0 2,3 2,1 - 0,9 - 1,9
dont :
Espagne 2,7 2,0 3,6 3,6 - 0,1 - 0,1
Portugal 1,6 0,5 4,4 3,7 - 4,2 - 2,7
Grèce 4,1 4,0 3,4 3,9 - 1,4 - 1,2
Pays en développement 3,9 4,6 5,8 5,4 - 4,7 - 4,7
dont :
Tunisie 4,9 1,7 1,9 2,8 - 3,4 - 2,6
Maroc 6,5 4,5 0,6 2,8 .. ..
Algérie 2,1 3,1 4,1 1,4 .. ..
Egypte 3,5 2,0 2,3 2,5 .. ..
Afrique du Sud 2,8 3,0 4,8 10,0 .. ..
Turquie - 7,5 6,7 54,4 45,0 .. ..
Argentine - 4,4 -11,0 - 1,1 25,9 .. ..
Chili 2,8 2,0 3,6 2,5 .. ..
Source : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat et
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS pour la Tunisie

Dans le continent africain2, la croissance économique a été en léger retrait par rapport
à 2001, soit 3,4% contre 3,6%, sous l’effet du ralentissement de l’économie mondiale à
partir de la deuxième moitié de l’année et, notamment, dans la Zone Euro. Cette
décélération a concerné les pays de l’UMA, en particulier le Maroc (4,5% contre 6,5%) et la
Tunisie (1,7% contre 4,9%) touchés par quatre années successives de sécheresse et par
un environnement extérieur difficile qui a affecté, notamment, les échanges extérieurs et
l’activité touristique.

Les pays de l’Europe centrale et orientale ont subi les effets de la baisse du rythme de
l’activité dans la Zone Euro, en particulier l’Allemagne qui reçoit 60% de leurs exportations,
et du fléchissement des flux des IDE. De ce fait, la croissance économique de la région
s’est stabilisée presque au même niveau qu’en 2001, soit 2,9% contre 3%. En outre, la
Pologne, qui assure plus de la moitié du PIB de la région, a traversé en 2002 une sévère
crise économique et politique avec un taux de croissance de 1,3% contre 1% en 2001.

Pour sa part, la Russie est parvenue à réaliser un taux de croissance assez élevé, qui
a atteint 4,3% en 2002 contre 5% l’année précédente, en rapport notamment avec la
progression des recettes pétrolières et des flux de capitaux internationaux (19,8 milliards de
dollars contre 14,3 milliards en 2001).

2) Le commerce mondial

Le volume des échanges internationaux de biens a connu, en 2002, une reprise de


3,1% après un repli de 0,5% l’an passé, suite au bon comportement de l’activité
économique mondiale au début de l’année. Toutefois, cette évolution a été juste similaire à

1
Base 100 en 1990.
2
Hors Egypte et Libye classés par le FMI dans la région du Moyen-Orient.
9
la croissance mondiale, sous l’effet surtout de l’affaiblissement du secteur des technologies
de l’information et des coûts de transport plus élevés.

En outre, les échanges mondiaux demeurent entravés par les politiques commerciales
conduites par les pays industrialisés et qui continuent à restreindre les possibilités
d’exportation offertes aux pays en développement, devant eux-mêmes continuer de
libéraliser davantage leurs régimes de commerce.

La progression du volume des échanges et la dépréciation du dollar américain ont fait


que la valeur des exportations mondiales de biens, exprimée en cette devise, a augmenté
de 4% contre un fléchissement de 4,2% en 2001, pour atteindre 6.245 milliards de dollars.

Les termes de l’échange se sont améliorés aussi bien pour les pays développés
(0,7% contre 0,6% en 2001) que pour les pays en développement (1,2% contre -3,1%).

Quant au commerce mondial de services, il a progressé de 5,6% aux prix courants en


2002 contre une baisse de 0,7% l’année précédente, pour s’élever à 1.593 milliards de
dollars, en dépit de la chute de la valeur des actifs sur les principaux marchés financiers.

3) L’inflation

La faiblesse de la demande internationale, qui a entraîné une hausse modérée des


prix des produits de base hors énergie, a permis de maîtriser l’inflation dont le niveau
mondial a atteint 4,3% contre 4% en 2001, malgré l’apparition de tensions liées à l’envolée
des cours du pétrole brut et des autres produits énergétiques durant les derniers mois de
l’année 2002.

Dans les pays industrialisés, l’atonie de la demande intérieure, la baisse des coûts
salariaux et la contraction des revenus des ménages se sont traduites par une hausse
moins rapide des prix à la consommation. Aux Etats-Unis, le taux d’inflation est revenu de
2,8% en 2001 à 1,6% en 2002, suite aux réductions accordées sur les prix des biens de
consommation afin de stimuler les dépenses, au ralentissement de la hausse des salaires et
à l’accroissement record de la productivité du travail (+4,8% en 2002).

Dans la Zone Euro, la hausse des prix a été également maîtrisée, en rapport avec la
faiblesse de la demande intérieure et l’appréciation de l’euro qui a rendu moins chers les
prix des produits importés. Le taux d’inflation de la Zone a été en moyenne de 2,2% contre
2,5% en 2001, en dépassement de l’objectif plafond de la BCE (2%). Il est à signaler,
toutefois, que la Zone Euro est loin d’être homogène en matière d’inflation. En effet, les plus
grandes économies de cette Zone, notamment l’Allemagne et la France, sont proches de la
phase de désinflation, alors que d’autres pays enregistrent des hausses de prix supérieures
à la moyenne.

Au Japon, le phénomène de déflation s’est prolongé en 2002, pour la quatrième année


consécutive, sous l’effet des surcapacités de production persistantes face à la faiblesse de la
demande intérieure. La baisse des prix a été plus importante qu’en 2001, soit 0,9% contre 0,7%.

Dans les pays en développement, toutes les régions ont connu une décélération des
prix, à l’exception des pays de l’Amérique latine confrontés à des difficultés liées à des
facteurs internes et à une conjoncture internationale difficile. Ainsi, le taux d’inflation pour
l’ensemble de ces pays a été moins élevé qu’en 2001 (5,4% contre 5,8%).

10
4) Les politiques budgétaire et monétaire

Le ralentissement de l’activité économique et l’adoption de programmes de relance


budgétaire se sont traduits par un accroissement des déficits des finances publiques dans la
majorité des pays développés, avec un déficit global de 3,1% du PIB en 2002 contre 1,6%
l’année précédente.

Aux Etats-Unis, le déficit budgétaire est passé de 0,7% en 2001 à 3,6% en 2002, en
relation avec la baisse des recettes fiscales affectées par le ralentissement de l’activité au
cours du deuxième semestre, le déclin des marchés boursiers et le plan de réduction des
impôts entamé une année auparavant, alors que les dépenses ont continué de s’accroître,
notamment en matière de défense et de sécurité intérieure.

Dans la Zone Euro, le net repli du rythme de l’activité a entraîné une baisse des
recettes fiscales et, en même temps, la forte progression des transferts sociaux a pesé sur
les dépenses. En outre, la poursuite de politiques budgétaires assez expansionnistes,
notamment en Allemagne et en France, ont contribué à affecter les finances publiques de la
Zone. En effet, le déficit budgétaire est passé de 1,6% à 2,2% du PIB en moyenne, d’une
année à l’autre.

Dans ce contexte, le déficit a même dépassé le seuil fixé par le pacte de stabilité et de
croissance (3% du PIB), surtout pour l’Allemagne et la France. De ce fait, la Commission
européenne a reporté l’échéance de 2004 à 2006 pour la réalisation de l’objectif d’équilibre
budgétaire et les pays seront tenus de réduire leur déficit structurel de 0,5% du PIB par an.

Concernant le Japon, le déficit budgétaire est demeuré élevé (7,7% du PIB contre
7,2% en 2001) et ce, en dépit des importantes opérations de privatisation auxquelles a
procédé le gouvernement afin de redresser les finances de l’Etat.

Pour leur part, les politiques monétaires ont été assouplies vers la fin de l’année 2002
dans la plupart des pays industrialisés, afin de donner un nouvel élan à l’activité
économique et d’éviter le risque de récession de l’économie mondiale.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a réduit, le 6 novembre 2002, son principal taux
directeur (taux des fonds fédéraux) de 50 points de base pour le ramener à 1,25%, soit son
plus bas niveau depuis plus de quarante ans et ce, pour soutenir l’activité économique.

TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)


2,25

2,00
1,75
1,75

1,50 1,25

1,25

1,00
1

2
200

200
2/

1/
11/1

06/1

11
Dans la Zone Euro, également, le ralentissement économique a amené la Banque
centrale européenne à abaisser, le 5 décembre 2002, le taux de refinancement (REFI) qui
est revenu de 3,25% à 2,75%.

TAUX DE REFINANCEMENT (REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)

3,50 3,25
3,25
2,75
3,00
2,50
2,75

2,50
2,00
2,25

2,00

1,75

1,50
1

3
200

200

200

200
11/

12/

03/

06/
08/

05/

06/

05/
Au Japon, la Banque Centrale a procédé, le 30 octobre 2002, à un assouplissement
de sa politique monétaire afin de relancer l’économie du pays à travers l’augmentation du
volume des liquidités sur le marché monétaire et celui des prises en pension d’obligations
gouvernementales.

A l’instar des taux d’intérêt à court terme, les taux longs se sont situés, au cours de
l’année 2002, à des niveaux très faibles surtout avec la chute des bourses internationales et
l’orientation des investisseurs vers des valeurs refuges. Cette situation a été de nature à
préserver l’activité économique mais a affecté les rendements des placements financiers
pour les épargnants et les investisseurs.

5) Le chômage

Le ralentissement de l’activité économique dans la majorité des pays industrialisés a


poussé les entreprises à être plus réticentes au recrutement et même à réduire leurs
effectifs afin d’améliorer leurs situations financières et préserver leur profitabilité. Ainsi, le
taux moyen de chômage dans les pays développés est passé de 5,9% en 2001 à 6,4% en
2002.

Aux Etats-Unis, l’instabilité de l’activité économique et les mauvais résultats des


entreprises ont entraîné une augmentation du nombre de sans-emploi qui a atteint 5,8% de
la population active en 2002 contre 4,8% l’an passé.

De même dans la Zone Euro, le chômage s’est accru par rapport à 2001, sous l’effet
du ralentissement de l’activité économique conjugué à la rigidité du marché de l’emploi. Le
taux de chômage moyen de la région s’est établi à 8,3% en 2002 contre 8% une année
auparavant.

12
Au Japon, la situation de l’emploi ne s’améliore guère à cause du coût relativement
élevé du travail, alors que les entreprises sont contraintes de poursuivre leur restructuration.
Le taux de chômage a été de 5,4% contre 5% en 2001.

6) La coopération internationale

Face à l’instabilité mondiale et à la montée des tensions et des incertitudes, la


communauté internationale a renforcé la coopération économique et financière pour guider
le processus d’intégration en vue d’assurer un développement durable de l’économie
mondiale et une réduction de la pauvreté, de sorte que les bienfaits de la mondialisation
soient mis à la portée de tous et partagés équitablement.

C’est dans ce cadre que, lors de la conférence internationale sur le financement du


développement organisée par les Nations Unies à Monterrey, au Mexique, au mois de mars
2002, les pays développés et ceux en développement se sont engagés mutuellement à
promouvoir la croissance et à réduire la pauvreté. Les pays en développement conviennent
d’améliorer leur gouvernance, mener des politiques appropriées, consolider leurs systèmes
financiers, investir dans l’infrastructure économique et sociale et créer un environnement
transparent et stable propice à l’investissement. Pour leur part, les pays développés
augmenteront leur aide, élimineront les obstacles au libre commerce et œuvreront à
l’allègement des dettes.

Ces engagements ont été réaffirmés au sommet mondial sur le développement


durable qui a eu lieu à Johannesburg, en Afrique du Sud, au mois de septembre 2002.

Et c’est aux institutions financières internationales, en particulier le Fonds monétaire


international (FMI), de coordonner et réguler les flux d’aide, de veiller à ce qu’ils soient bien
employés et de fournir l’assistance technique.
Il est à noter, par ailleurs, que le FMI continue à aider financièrement et à assister
techniquement les pays en développement pour promouvoir la stabilité macro-économique
et une croissance soutenue. D’ailleurs, sous l’effet de la conjoncture économique mondiale
et les conditions financières défavorables, les nouveaux crédits engagés par le FMI ont
presque triplé au cours de l’exercice 2002, pour atteindre près de 50 milliards de dollars
contre environ 17 milliards en 2001. La plus grande part de ces engagements a été
accordée au Brésil (15,3 milliards de dollars) et à la Turquie (16,2 milliards).
En outre, le FMI participe davantage, à côté de la Banque mondiale, à l’effort interna-
tional de lutte contre la pauvreté en s’attachant, notamment, à faire progresser l’initiative de
l’allègement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) à laquelle il a alloué
2,3 milliards de dollars durant l’exercice 2002. Vingt-sept pays, dont vingt-trois en Afrique
subsaharienne, ont reçu des engagements quant à l’allègement de leurs dettes au titre de
ladite initiative en 2002. Les fonds ainsi dégagés ont permis aux pays en question de porter
leurs dépenses sociales de 6% à 9% du PIB en moyenne.
Par ailleurs, le FMI déploie des efforts pour se doter d’une mission de surveillance afin
de mieux faire apparaître les facteurs de vulnérabilité et d’apporter les conseils et le soutien
nécessaire pour prévenir les crises. En effet, dans un système financier globalisé qui se
caractérise aujourd’hui par d’importants flux internationaux de capitaux et leur volatilité, il est
indispensable de pouvoir s’appuyer sur un secteur financier solide pour favoriser l’épargne,
l’investissement et la croissance.

13
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR

Les marchés des changes internationaux ont été caractérisés en 2002 par le repli du
dollar américain contre les principales devises, marquant ainsi la fin d’un cycle haussier
entamé depuis l’été 1995. Le dollar a souffert de l’atonie de l’économie américaine, d’une
série de scandales financiers qui ont ébranlé la confiance des investisseurs ainsi que de
l’intensification des risques géopolitiques.

Sur l’ensemble de l’année, les rapports monétaires ont oscillé entre 0,856 et 1,0503 pour
l’euro/dollar, 111,21 et 125,65 pour l’euro/yen, et 115,34 et 135,15 pour le dollar/yen.

L’évolution des monnaies des pays émergents a été marquée notamment par
l’affaiblissement continu des principales devises de l’Amérique Latine, la stabilisation de la
plupart des monnaies du Sud-Est asiatique et le raffermissement de celles des pays de
l’Europe de l’Est.

Le marché de l’or s’est caractérisé par une forte appréciation due au rôle de valeur
refuge joué par le métal jaune. L’or a également retrouvé son attrait en tant qu’instrument
d’investissement en relation avec la chute des marchés boursiers.

AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES


Année 2001 2002
Taux de Ouver- Ouver-
Plus bas Plus haut Clôture Plus bas Plus haut Clôture
change ture ture
0,8344$ 0,9595$ 0,856$ 1,0503$
EUR/USD 0,9420$ 0,8904$ 0,8892$ 1,0496$
(06/07/01) (05/01/01) (01/02/02) (31/12/02)
99,78¥ 117,46¥ 111,21¥ 125,65¥
EUR/JPY 107,72¥ 117,27¥ 116,95¥ 124,63¥
(01/06/01) (31/12/01) (07/03/02) (05/12/02)
113,52¥ 132¥ 115,34¥ 135,15¥
USD/JPY 114,35¥ 131,63¥ 131,55¥ 118,74¥
(04/01/01) (27/12/01) (16/07/02) (31/01/02)

I – MARCHES DES CHANGES

PAYS INDUSTRIALISES

Le principal événement qui a marqué le début de l’année 2002, a été l’introduction des
billets et pièces en euros dans les pays membres de l’UEM. le passage réussi à la monnaie
fiduciaire a soutenu la devise européenne contre le dollar américain. Après avoir ouvert à
0,8892 USD, l’euro a atteint 0,9058 USD le 3 janvier 2002.

Cependant, l’euphorie s’est vite estompée. L’évaluation plus optimiste par les
opérateurs de la conjoncture américaine a fini par peser sur la devise européenne, qui a
retrouvé sa tendance baissière entamée au cours du deuxième semestre 2001, glissant de
plus de 3% à fin janvier par rapport à son niveau en début d’année.

Pour le reste du premier trimestre, l’euro a été traité dans une marge de 0,856-0,8869,
sans tendance précise, sous l’effet de facteurs contradictoires.

L’impact sur l’euro des indicateurs économiques favorables à la zone euro conjugué à
des accès de faiblesse des marchés boursiers américains a été contrebalancé par l’annonce
de bonnes nouvelles économiques américaines et l’effet négatif du déficit budgétaire
allemand.
14
Concernant la devise nippone, la détérioration de la situation économique au Japon, à
laquelle s’ajoutent les inquiétudes des marchés concernant l’état du secteur bancaire
japonais et le rythme des réformes économiques a pesé sur le yen qui a atteint son plus bas
par rapport au dollar depuis octobre 1998 (135,15 yens pour 1 dollar le 31 janvier). La chute
du yen qui semblait convenir au Gouvernement japonais en raison de son effet stimulateur
sur l’économie, commençait en fait à affecter la Bourse et le marché obligataire nippons. Les
pressions baissières ont toutefois été atténuées par les rapatriements des investisseurs
japonais avant la fin de l’année fiscale.

Affecté par la publication de chiffres économiques plus faibles que prévu, l’inversion
des flux de rapatriements et la recrudescence des préoccupations concernant l’état du
système financier japonais, le yen a de nouveau chuté à la fin du trimestre, clôturant à
132,74 JPY pour un dollar.

Le deuxième trimestre de l’année 2002 a marqué la fin du cycle haussier du dollar, qui
avait commencé depuis l’été 1995.

D’abord, la devise américaine a été affectée par la publication d’une série de données
économiques américaines faisant apparaître que l’activité progressait à un rythme moins fort
que prévu. Cette baisse a été exacerbée par le recul des marchés boursiers.

Ensuite, le dollar a souffert de l’ampleur du déficit courant américain qui ne cessait de


s’élargir ainsi que des prévisions d’inversion du solde budgétaire en 2002. La tendance
baissière du dollar a été renforcée par le sentiment du marché que l’administration
américaine approuvait l’affaiblissement du dollar, qui constitue un moyen pour atténuer la
détérioration du déficit courant.

L’euro a clôturé le deuxième trimestre à 0,9915 USD, en appréciation de 13,84% sur le


trimestre.

Au Japon, la BoJ est intervenue à plusieurs reprises pour atténuer l’appréciation du


yen. Ces interventions répétées au cours du mois de mai ont réussi à maintenir le yen dans
un intervalle de 124 à 126 JPY pour un dollar. Cependant, la faiblesse du dollar a poussé la
devise nippone au-dessous de 119 JPY le 26 juin, provoquant une autre série d’interventions
des banques centrales européenne et américaine pour le compte de la BoJ qui ont réussi
provisoirement à freiner la hausse du yen.

Au cours du troisième trimestre, le dollar a continué à se déprécier face à l’euro en


juillet, en liaison avec les doutes persistants concernant la santé financière des entreprises
et le respect des normes comptables. La tendance baissière du dollar a atteint son maximum
le 15 juillet, quand le dollar s’est traité au-dessus de la parité pour la première fois depuis
février 2000. Par la suite, les flux de capitaux importants en direction du marché obligataire
américain suscités par les tensions internationales et les mauvais indicateurs économiques
européens ont tiré l’euro à la baisse. Le marché est ensuite resté sans orientation précise
pour le reste du trimestre et l’EUR/USD a clôturé à 0,9865 USD pour un euro.

La dépréciation du dollar contre yen s’est poursuivie et la devise nippone a atteint son
plus haut niveau de l’année, soit 115.34 JPY pour un dollar le 16 juillet. Les autorités
monétaires japonaises ont dû intervenir plusieurs fois pour limiter l’appréciation de leur
monnaie. Cependant, cette tendance s’est inversée dès la mi-juillet, quand les investisseurs
ont commencé à s’inquiéter de l’impact de la baisse de la Bourse de Tokyo sur les banques
japonaises qui possédaient des portefeuilles importants en actions. Le Gouvernement a
d’ailleurs annoncé un autre plan de réforme du secteur bancaire qui a été accueilli avec
15
scepticisme par le marché. Ce plan, qui se proposait de racheter des actions figurant dans le
portefeuille des banques ne semblait pas suffisant pour avoir un impact réel sur la santé
financière des banques japonaises. A la fin du trimestre, le yen est tombé à 121,71 JPY pour
un dollar.

Durant le quatrième trimestre 2002, la dépréciation du dollar s’est poursuivie, en


particulier, au cours du mois de décembre.

Les indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis continuaient de témoigner d’une


reprise économique lente dans un contexte de dégradation du marché de l’emploi et d’une
atonie de l’investissement dans le secteur privé. La Réserve Fédérale a été ainsi amenée à
abaisser de 50 points de base le taux des fonds fédéraux, à 1,25% le 6 novembre.

La zone Euro, pour sa part, n’arrivait pas à retrouver la voie d’une reprise soutenue. La
consommation des ménages est restée faible et la croissance allemande a été presque nulle
en 2002. L’action de la BCE réduisant le taux « refi » de 50 points de base en décembre
serait intervenue assez tard pour dynamiser durablement la première économie de la zone.

Les pressions sur le dollar ont été par ailleurs alimentées par les évènements
politiques, notamment les préparatifs de la guerre contre l’Irak et le remplacement du
Secrétaire au Trésor Paul O’Neil, partisan du dollar fort.

Ainsi, le dollar a clôturé à 1,0496 USD pour un euro, soit une baisse de 15,28% par
rapport à son niveau en début d’année.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR/USD EN 2 0 0 2

1,1 1,1
Taux de change

1,0 1,0

0,9 0,9

0,8 0,8
janvier avril juillet octobre décembre

Après certains intermèdes de dépréciation provoqués notamment par les déclarations


du Ministre des Finances favorables à la baisse du yen, la monnaie nipponne a terminé
l’année à 118,74 yens pour un dollar, en hausse de 10,8 %.

16
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/JPY EN 2 0 0 2

140 140

135 135
Taux de change

130 130

125 125

120 120

115 115

110 110
janvier avril juillet octobre décembre

Concernant la livre sterling, elle s’est dépréciée contre le dollar au mois de janvier,
alors que la monnaie américaine faisait preuve de vigueur. Elle est ainsi passée de
1,4531 USD en début d’année, à 1,4039 le 29 janvier, soit son niveau le plus bas de
l’année. Cependant, l’amélioration des perspectives économiques au Royaume-Uni a
soutenu par la suite la devise britannique, qui a profité également de l’élargissement graduel
du spread des taux d’intérêt à long terme entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. La livre a
même atteint le 25 juillet son niveau le plus élevé depuis 27 mois, soit 1,5862 USD après la
publication d’une estimation de la croissance pour le deuxième trimestre 2002, confirmant
l’opinion du marché selon laquelle l’économie du Royaume-Uni était bien orientée.

La publication, au mois d’août, d’indicateurs économiques en deçà des attentes a


ramené le sterling à la baisse, atteignant 1,5158 dollars pour une livre le 23 août, Toutefois,
la devise britannique, soutenue par un différentiel d’intérêt en sa faveur et de meilleures
perspectives économiques, s’est inscrite de nouveau en hausse pour clôturer l’année à
1,6110 USD, soit une appréciation de 10,9 %.

EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE GBP/USD EN 2 0 0 2

1,7 0 1,7 0

1,6 0 1,6 0
Taux de change

1,5 0 1,5 0

1,4 0 1,4 0

1,3 0 1,3 0
janvier avril juillet octobre décembre

17
Après avoir ouvert l’année à 0,6116 GBP pour un euro, la livre s’est appréciée contre la
monnaie unique, pour atteindre 0,6066 le 1er février, soit son plus haut niveau de l’année
contre l’euro, et a fluctué jusqu'au mois d’avril dans une marge étroite de 0,6070 à
0,6213 sterling pour un euro. A partir du mois de mai, le sterling s’est fortement déprécié
face à l’euro, suite à des spéculations concernant la participation du Royaume-Uni à la zone
euro, terminant le mois à 0,6420 GBP pour un euro, soit une dépréciation de 3,9%.

Par la suite, le sterling a fluctué dans une fourchette de 0,6362 à 0,6539 GBP pour un
euro.

A partir de la fin du mois d’octobre, la livre s’est inscrite en baisse contre l’euro,
reflétant ainsi la dépréciation du dollar contre la devise européenne, mais surtout,
l’incertitude du marché face à la future adoption de l’euro par le Royaume-Uni. La livre
sterling a clôturé l’année à 0,6513 GBP, soit une dépréciation de 6,09% par rapport à son
niveau au 2 janvier 2002.

S’agissant du franc suisse, après une légère dépréciation contre dollar en début
d’année, la devise helvétique a entamé une tendance haussière dès la fin février. Cette
tendance s’est accentuée à partir du mois de mai, pour atteindre le 19 juillet, le niveau de
1,435 CHF pour un dollar, soit une appréciation de 15,8% reflétant les mêmes facteurs à
l’origine de la baisse du dollar.

Après une période de stabilité et profitant de son statut de valeur refuge dans un
contexte caractérisé par la montée des incertitudes quant à une guerre en Irak, le franc
suisse a clôturé l’année à 1,3812 CHF, soit une appréciation de 20,4% par rapport à son
niveau en début d’année. Cette évolution n’a pas manqué d’inquiéter les autorités
monétaires suisses en raison des retombées négatives de l’appréciation du Franc Suisse sur
les exportations et le tourisme qui constituent les moteurs de l’économie. La BNS a procédé
le 2 mai et le 26 juillet à deux assouplissements de ses taux directeurs de 50 points de base
chacun, ramenant la marge de fluctuation du Libor 3 mois de 1,25-2,25% en début d’année,
à 0,25-1,25% à fin décembre 2002.

Vis-à-vis de l’euro, le franc suisse est passé de 1,4781 CHF pour un euro en début
d’année à 1,4499 CHF en clôture, soit une appréciation de 1,9% sur l’année.

PAYS EMERGENTS

L’évolution de la situation économique dans les pays émergents a été différente d’une
région à l’autre en 2002. En Amérique latine, la conjoncture économique est restée fortement
pénalisée par la crise argentine. L’Asie émergente a retrouvé, pour sa part, un certain
dynamisme, la Chine demeurant le principal moteur de la croissance dans la région.
L’Europe de l’Est, qui avait plutôt mieux résisté au ralentissement de 2001 que les autres
zones émergentes, est restée attractive grâce à la perspective d’adhésion à l’UEM.

Le bilan économique de l’Amérique latine est globalement faible, avec un recul de


l’activité économique de 0,9%, un résultat largement affecté par la profonde récession de
l’Argentine au moment où les autres pays latino-américains sont confrontés à la chute des
prix des matières premières ainsi qu’à la décélération des économies développées et le repli
des flux de capitaux. Mais les situations restent différentes, certains pays ayant néanmoins
réussi à maintenir un rythme de croissance économique positif.

En Argentine, l’instabilité politique, l’effondrement du système bancaire et le


développement de la paupérisation se sont traduits par une récession de 11%.
18
Confronté à l’aggravation de la crise économique et politique dans le pays, le
gouvernement argentin a décidé, en janvier 2002, de laisser flotter sa monnaie après 10 ans de
régime de parité fixe face au dollar. Le peso argentin s’est ainsi inscrit en forte baisse, passant
sur l’année de 1,04 ARS pour un dollar à 3,36 ARS, soit une dépréciation de près de 70%.

La crise argentine a affecté la conjoncture économique au Brésil qui a connu une forte
contraction des flux de capitaux étrangers, eu égard au niveau élevé de son endettement
public. L’économie brésilienne a également pâti de la forte baisse des importations de
l’Argentine qui représente environ 20% du total des exportations. La conjugaison de ces
facteurs a conduit à une forte chute du réal qui s’est replié à plus de 3,90 BRL pour un dollar
en octobre, soit une dépréciation d’environ 40% par rapport à son niveau de 2,30 BRL en
début d’année.

Néanmoins après une longue période de forte instabilité, l’économie brésilienne a réussi
durant les derniers mois de l’année à se consolider grâce notamment à la reprise des entrées
des capitaux étrangers après l’élection du nouveau Président brésilien qui semble être résolu à
honorer les engagements extérieurs et de se conformer aux contraintes budgétaires. Le réal
brésilien a ainsi réussi à se ressaisir, clôturant l’année à 3,53 BRL pour un dollar.

Au Mexique, le fort degré d’ouverture et la concentration du commerce extérieur


(environ 85% des exportations sont destinées aux Etats-Unis) ont accru la sensibilité au
ralentissement de l’économie américaine. Néanmoins, grâce à ce même statut de zone
commerciale intégrée aux Etats-Unis, le Mexique a continué de profiter de la croissance des
investissements étrangers. Ainsi, la monnaie mexicaine a baissé de 12% sur l’année,
passant de 9,09 à 10,36 MXN pour un dollar.

En Asie, l’année écoulée aura connu une reprise relativement soutenue de la plupart
des économies de la région, notamment celles dont la taille des marchés est assez
importante, en particulier la Chine.

Les performances de l’économie chinoise, notamment la nette amélioration des


comptes extérieurs grâce à la bonne tenue des exportations et le renforcement de l’afflux
des capitaux étrangers, auront permis d’éviter les pressions sur le Yuan chinois et de
préserver sa valeur d’ancrage au dollar E.U. Le yuan a ainsi clôturé l’année à 8,28 CNY pour
un dollar, contre 8,2766 au début de l’an 2002.

En Malaisie, les autorités monétaires ont également réussi à maintenir la valeur


d’ancrage de leur monnaie au dollar E.U. à environ 3,80 MYR. Le redressement de la
situation économique est essentiellement tiré par l’accroissement des dépenses publiques
dont le taux de croissance s’est maintenu depuis l’an 2001 à deux chiffres.

En Corée du Sud, la croissance économique a été tirée par le dynamisme de la


consommation des ménages et la forte reprise des exportations. Les performances sur le plan
des exportations ont entraîné une forte demande sur le won coréen qui a vu son taux de change
s’apprécier sur l’année de plus de 11% contre le dollar, passant de 1.321 à 1.185 KRW.

A l’instar de la Corée, la Thaïlande a présenté un bilan économique assez favorable, à


la faveur de la bonne tenue de la demande tant interne qu’externe. Les exportations sont
restées soutenues, avec un rythme de croissance de plus de 15%, ce qui a renforcé
davantage l’excédent commercial du pays. Le baht thaïlandais est resté globalement stable
sur l’année, passant de 44,17 pour un dollar à 43,08 THB.

19
En Europe de l’Est, la consommation tant privée que publique a été le moteur de
l’activité économique, alors que l’investissement est resté modéré. Ainsi, la production
industrielle s’est nettement redressée en Pologne, en Hongrie et en République Tchèque. Le
recul prononcé de l’inflation a constitué un autre facteur commun à la majorité des pays de
l’Europe de l’Est.

Par ailleurs, dans la perspective de leur future adhésion à l’UE, l’ensemble des pays de
l’Europe de l’Est ont profité du renforcement des investissements directs étrangers. Cet
afflux de capitaux étrangers a permis de financer les déficits courants de la plupart des pays
de la zone. Les performances économiques de l’Europe de l’Est se sont traduites par un
mouvement d’appréciation de la plupart des monnaies dans la région. Le forint hongrois s’est
apprécié de plus de 20%, passant sur l’année de 270,16 HUF pour un dollar à 224,49 ; le
zloty polonais a progressé, pour sa part, de près de 10% passant de 4,19 PLN pour un dollar
à 3,82 ; enfin la couronne Tchèque a été en hausse de plus de 18% à 30,4 CZK pour un
dollar contre 35,63 au début de l’année.

La Russie a connu en 2002 sa quatrième année consécutive de croissance soutenue, avec


une progression du PIB de 4%. Toutefois, la croissance russe reste fragile en raison de sa
dépendance vis-à-vis du pétrole. En outre et bien qu’en baisse, l’inflation avoisine encore les 15%.
En revanche, les comptes extérieurs russes ont été excédentaires, ce qui a soutenu le rouble qui
est resté globalement stable sur l’année, passant de 30,47 à 31,93 RUR pour un dollar.

En Egypte, l’économie continue à souffrir des impacts négatifs du ralentissement de


l’activité mondiale et de l’évolution de la situation politique dans la région. La détérioration de
l’environnement économique et politique, a généré de fortes pressions en termes de sorties
de capitaux tout au long de l’année, ce qui a contraint les autorités monétaires égyptiennes à
renoncer, le 29 janvier 2003, au régime de parité fixe par rapport au dollar, pour laisser flotter
leur devise. En effet, le maintien du régime d’ancrage au dollar a été assuré au prix d’une
forte érosion des réserves de change du pays. Après une semaine de flottement libre, la livre
égyptienne a accusé une dépréciation de plus de 15% contre le dollar américain pour se
traiter autour de 5,4 EGP, contre 4,58 au début de l’année 2002. Le régime de flottement
libre de la Livre, après plus d’une décade de régime fixe, est un nouveau pas vers le
rétablissement des mécanismes de marché dans l’économie égyptienne, qui serait à même
de renforcer la compétitivité du pays et de rétablir les équilibres des comptes extérieurs.

Le Maroc a réussi pour sa part à préserver un rythme de croissance économique positif


à environ 4%, malgré l’affaiblissement de la croissance mondiale et particulièrement la
léthargie de l’économie européenne. Ces résultats ont été obtenus grâce notamment à une
bonne campagne agricole et à l’accroissement de la consommation intérieure. Les autorités
monétaires marocaines ont ainsi réussi à stabiliser le dirham contre l’euro : la parité
EUR/MAD est passée sur l’année de 10,23 à 10,63 MAD pour un euro. Contre le dollar, le
dirham s’est inscrit en hausse de 12% passant de 11,37 à 10,13 MAD pour un dollar.

II – MARCHE DE L’OR

En 2002, l’or a été l’un des instruments d’investissement les plus performants. Il s’est
en effet apprécié de 23,1% sur l’année, bien plus que les principales devises et les
principales Bourses, qui ont évolué en baisse en 2002.

Plusieurs éléments expliquent cette appréciation. L’or a profité en début d’année des
inquiétudes concernant la bonne gouvernance des entreprises américaines après les
scandales financiers qui ont secoué les marchés boursiers.

20
Ces incertitudes économiques ont été relayées par les tensions géopolitiques qui ont
exacerbé le mouvement haussier du métal précieux. Celui-ci, à l’instar du franc suisse, a
joué pleinement son rôle de valeur refuge.

Par ailleurs, l’or a joué aussi le rôle d’une alternative d’investissements. Les
assouplissements monétaires entrepris par les principales banques centrales et les niveaux
très bas des taux d’intérêt ont soutenu les investissements dans l’or.

D’un niveau d’ouverture de 278,35 USD l’once, l’or a clôturé l’année à 342,57USD
l’once, soit une appréciation de 23,1 %.

EVOLUTION DU PRIX DE L'OR EN 2 0 0 2

380 380
360 360
340 340
320 320
Prix

300 300
280 280
260 260
240 240
janvier avril juillet octobre décembre

21
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX

Pour la troisième année consécutive, les marchés boursiers ont clôturé l’exercice sur
une note négative. Cette situation est imputable principalement à la poursuite de la
dépréciation des valeurs technologiques, à l’accentuation du ralentissement de l’activité
économique dans les principaux pays industrialisés, et à l’annonce d’un grand nombre de
faillites parmi les fleurons de la cote new yorkaise.

Pour leur part, les marchés obligataires ont encore une fois profité de leur statut de
valeur refuge. Dans un contexte marqué par une forte instabilité géopolitique et une sévère
correction des valeurs boursières, les taux de rendement à long terme ont atteint les plus
bas niveaux depuis plus de quarante ans. En revanche, les taux d’intérêt à court terme sont
restés stables pendant plus de 10 mois avant d’entamer un mouvement baissier déclenché
par la Réserve Fédérale en novembre 2002.

L’activité bancaire internationale a été, quant à elle, globalement stable sur l’ensemble
de l’année, et ce malgré une conjoncture défavorable à la prise de risque du fait de
l’éclatement de scandales liés aux pratiques comptables et financières illégales de certaines
grandes entreprises, des difficultés financières rencontrées par d’autres, ou encore de
l’accroissement des mauvaises créances et du nombre de faillites.

Les marchés des produits dérivés ne cessent de se développer d’une année à l’autre.
Le compartiment des instruments de taux d’intérêt continue de dominer l’activité que ce soit
sur les marchés organisés ou sur les marchés de gré à gré.

I – LES MARCHES BOURSIERS

Les marchés boursiers internationaux ont poursuivi leur correction au cours de l’année
2002, sur la même tendance observée en 2001. La réticence des investisseurs à réintégrer
ce compartiment s’explique essentiellement par l’absence de signes de redressement des
résultats des entreprises, par la révision des états financiers de certaines grandes sociétés
et par la montée des tensions géopolitiques à l’échelle internationale.

Les indices boursiers ont été, en outre, affectés par la méfiance persistante des
investisseurs envers les pratiques en matière d’information financière et comptable des
entreprises, exacerbée par la décision prise par la «Securities and Exchange Commission»
( SEC ) d’examiner les méthodes comptables de plusieurs sociétés technologiques ainsi que
par l’annonce, en mars, de l’ouverture d’enquêtes sur les conseils d’investissement
prodigués par de grandes institutions financières de Wall Street à leur clientèle.

Mais, entre-temps, les principaux marchés boursiers se sont légèrement redressés


vers la fin du mois de février, enregistrant leurs meilleurs niveaux de l’année (le Dow Jones à
10.635,25 points et le CAC 40 à 4.688,02 points), après la publication d’indicateurs économi-
ques suscitant un espoir de reprise de l’économie mondiale. Néanmoins, cette embellie des
cours n’a été que de courte durée.

Par la suite, la confiance des investisseurs en actions a de nouveau été fortement


ébranlée après l’annonce, en juin, de la révision des états financiers de grandes entreprises,
en plus des accusations lancées contre certaines autres, soupçonnées d’avoir tenté de
gonfler leurs bénéfices. De ce fait, certains indices boursiers ont enregistré, à fin juillet, des
niveaux jamais observés depuis avril 1997.
22
En septembre, en raison d’une série de mauvaises nouvelles économiques et
financières, les Bourses ont accentué leur repli, affectées par les risques d’une intervention
américaine en Irak.

Au cours des mois d’octobre et novembre, les bons chiffres de quelques entreprises
phares, et l’annonce de bénéfices par plusieurs grandes banques ont restauré la confiance
des investisseurs, ce qui a permis de soutenir le marché des actions. Le mois de décembre
a été marqué par l’entrée des marchés dans un nouveau cycle de baisse.

Au total, les principaux indices boursiers internationaux ont accusé une baisse
généralisée à fin 2002 comparativement à leurs niveaux de l’année précédente. Ainsi,
l’indice Dow Jones a perdu 16,8% en s’établissant à 8.342 contre 10.022 une année
auparavant. L’indice Nasdaq a quant à lui, enregistré une baisse de 31,5% en s’inscrivant à
1.336 points contre 1.950 à fin 2001. Par rapport à leurs niveaux historiques les plus élevés
atteints en mars 2000, le Nasdaq a perdu, à fin 2002, près de 74% de sa valeur et le Dow
Jones près de 29%.

Pour sa part, l’indice de la Bourse de Tokyo, le Nikkei, a perdu 18,6% par rapport à
son niveau de clôture de 2001, revenant de 10.543 à 8.579 points. Outre les facteurs
précités, la Bourse nipponne a été affectée par les prévisions d’une contraction de la
croissance économique, par les craintes relatives à la situation du secteur financier ainsi
que par les inquiétudes quant au sort des réformes structurelles. Le déclassement de la
dette souveraine du Japon par l’Agence de notation internationale «Moody’s» et l’annonce
de la nationalisation de certains établissements bancaires nippons ont, par ailleurs, contribué
à amplifier la chute des valeurs boursières.

EVOLUTION DU NIKKEI ET DU DOW JONES EN 2002

13 000

12 000

11 000

10 000

9 000

8 000

7 000
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12

Nikkei 225 Dow Jones

Les marchés boursiers européens ont évolué dans le sillage du marché américain. De
plus, ils ont été affectés par la crainte d’une intervention militaire américaine en Irak, par les
inquiétudes quant aux perspectives de croissance économique de la zone euro, en
particulier en Allemagne, et par la dégradation de la situation financière de «France
Télécom» sous l’effet d’un endettement excessif.

Ainsi, la place de Paris a connu, en 2002, sa plus mauvaise performance depuis


l’introduction du CAC 40. Ce dernier a perdu près de 34% de sa valeur en revenant de
4.625 à 3.064 points, d’une fin d’année à l’autre.

23
La correction a été encore plus sévère pour la Bourse allemande avec une
dépréciation de près de 44% de l’indice DAX qui a clôturé à 2.892,63 points contre un
niveau de 5.160,10 à fin 2001.

EVOLUTION DU CAC 40 ET DU NASDAQ COMPOSITE EN 2002

2 200 5 000

2 000 4 500
Nasdaq composite

4 000

CAC 40
1 800
3 500
1 600
3 000
1 400
2 500
1 200 2 000
1 000 1 500
31/12 31/1 28/2 31/3 30/4 31/5 30/6 31/7 31/8 30/9 31/10 30/11 31/12

Nasdaq com posite CAC 40

II – LES MARCHES OBLIGATAIRES

Profitant de leur statut de valeur refuge, les marchés obligataires ont enregistré une
nette tendance à la baisse des rendements durant l’année 2002.

En début d’année, les espoirs d’une reprise soutenue, apparus au cours du quatrième
trimestre 2001, n’ont été que de courte durée. La publication d’indicateurs macroéconomiques
meilleurs que prévu vers la fin février, notamment la révision à la hausse du PIB américain au
quatrième trimestre 2001, a déclenché une brève et brusque remontée des taux de rendement
obligataires. A titre d’illustration, les taux de rendement à 10 ans américain et allemand ont
respectivement culminé à plus de 5,40% et 5,25% à fin mars, contre 5% et 4,90% au début du
mois de février. Les rendements du Bund et de l’UST à 5 ans ont, à leur tour, atteint leurs plus
hauts niveaux sur l’année, soit respectivement 4,93% et 4,84%.

Par la suite les rendements américain et européen se sont de nouveau orientés à la


baisse à partir du mois de mai. L’évolution des courbes de rendements a révélé une
méfiance accrue quant aux perspectives à court terme de l’économie mondiale. Cette
évolution s’est poursuivie jusqu’au mois d’octobre sur fond d’exacerbation des tensions
géopolitiques, des doutes sur les résultats et les pratiques comptables de grandes
entreprises ainsi que sur les difficultés de l’économie américaine à reprendre son souffle.

Le léger regain de confiance dans les perspectives de l’économie mondiale, suscité


par les bons résultats affichés par quelques entreprises, ainsi que par la baisse de 50 points
de base du taux des «fonds fédéraux», décidée le 6 novembre, a négativement affecté les
marchés obligataires, avec une nette remontée des taux de rendement. A noter, également,
qu’à l’instar de la Fed, la BCE a réduit le 5 décembre son taux de refinancement de 50 points
de base à 2,75%.

24
EVOLUTION DES RENDEMENTS A 10 ANS EN 2002

6 novembre: baisse des


taux américains de 50 pb
5,8

5,0

4,2

3,4
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12

5 décembre: baisse des


BUND 10 ANS UST 10 ANS taux européens de 50 pb

Au Japon, les taux d’intérêt ont affiché une certaine volatilité pendant les quatre
premiers mois de l’année et ont semblé se démarquer de ceux des autres pays
industrialisés. Au cours du mois de janvier 2002, alors que les taux du dollar EU et de l’euro
diminuaient, celui des obligations sur 10 ans en yen gagnait plus de 20 points de base. Les
résultats décevants de l’économie et les progrès mitigés enregistrés au niveau de la
résolution du problème des créances douteuses des banques japonaises ont essentielle-
ment été à l’origine de l’anticipation à la hausse des besoins de financement du gouver-
nement et ont soumis les obligations d’Etat à des pressions à la vente dès le début de 2002.

Pendant la période mars-septembre, le regain d’optimisme qui a marqué les autres


marchés a profité au marché Japonais, où l’on a enregistré la diminution des taux longs et
l’aplatissement de la courbe. Les rendements obligataires, généralement orientés à la
baisse, ont toutefois observé quelques brèves hausses en septembre-octobre.

En novembre-décembre, l’espoir des investisseurs quant à la reprise de l’économie


mondiale avait dynamisé les marchés des obligations et accentué, par conséquent, la pente
des courbes de rendements obligataires.

EVOLUTION DES RENDEMENTS DU JGB A 10 ANS EN 2002

1,5000

1,3000

1,1000

0,9000
2/1 2/2 2/3 2/4 2/5 2/6 2/7 2/8 2/9 2/10 2/11 2/12

Sur l’ensemble de 2002, les rendements à 10 ans sont revenus, respectivement, de


5,03% à 3,81% et de 4,99% à 4,18% soit des baisses de plus de 120 points de base pour le
«10 ans américain» et de plus de 80 points de base pour le «10 ans allemand».
25
Parallèlement les rendements à 5 ans sont revenus, respectivement, de 4,33% à 2,72% et
de 4,38% à 3,38%.

Pour leur part, les rendements des JGB à 10 ans et à 5 ans ont baissé de 46 et
23 points de base, respectivement.

S’agissant du volume d’émissions obligataires, le durcissement des conditions d’octroi


de crédits ainsi que la fragilisation des bilans des entreprises ont dissuadé les emprunteurs à
émettre des obligations sur le marché en 2002. Selon les statistiques provisoires de la BRI,
le volume global d’émissions obligataires dans le monde (comprenant les emprunts du
secteur privé et financier, mais également du secteur public et des Etats), s’est élevé à
3.900 milliards de dollars cette année contre 4.000 milliards de dollars une année
auparavant, enregistrant ainsi un repli de 3,7%.

Les Etats-Unis ont émis à eux seuls 2.447 milliards de dollars d’obligations, soit près
de 63% des opérations mondiales, devançant l’Europe, avec seulement 1.033 milliards de
dollars, soit le quart du marché global.

III – LE MARCHE BANCAIRE


L’évolution du marché bancaire s’est globalement caractérisée, sur l’ensemble de
l’année, par une stabilisation par rapport à l’année précédente. Hormis une contraction
généralisée enregistrée au cours du premier trimestre de l’année, l’activité bancaire a
amorcé, au cours des deuxième et troisième trimestres, une légère croissance surtout au
niveau des créances envers les grands pays, en particulier les Etats Unis d’ Amérique.

Sous l’effet de la décélération de la croissance économique, de la situation


préoccupante des pays de l’Amérique latine ainsi que du désengagement de certains
établissements bancaires japonais, les créances inter-établissements et les prêts trans-
frontaliers ont enregistré, au cours du premier trimestre de l’année, des taux de croissance
respectifs de 4% et de 1%, contre 12% et 8% pour le quatrième trimestre de 2001. Les
autres compartiments du marché bancaire (les prêts aux banques ainsi que les créances sur
les entreprises) ont été également affectés.

L’environnement économique défavorable a conduit la majorité des entreprises à


restructurer leur dette. Parallèlement, les crises de liquidité rencontrées par de grandes
entreprises ainsi que l’augmentation du volume des mauvaises créances et du nombre des
faillites se sont traduites par une contraction du volume des créances surtout sur les
entreprises européennes ayant un grade d’investissement.

Les pays émergents, exceptés ceux d’Amérique latine, ont été relativement peu
affectés par le fléchissement de l’activité bancaire au cours du premier semestre 2002. Cette
tendance a été cependant inversée au cours du troisième trimestre, en particulier pour les
Philippines, la Turquie et l’Indonésie.

Les flux bancaires nets vers le Moyen-Orient et l’ Afrique sont restés également en
deçà de leurs niveaux antérieurs avec 0,8 Milliard de dollars.

Durant le deuxième semestre, l’activité bancaire s’est relativement stabilisée avec


l’atténuation du mouvement de désengagement des banques japonaises qui s’est traduite
par une diminution des prêts transfrontières de seulement 5% ainsi que d’une régularisation
des prêts au secteur non bancaire et d’une reprise des mouvements de créances envers le
secteur public international.
26
EVOLUTION DES CREANCES

15 000

En millions de
10 000

dollars US 5 000

0
2001 T4 2002 T1 2002 T2 2002 T3
période

créances en monnaie locale créances internationales total

IV – LE MARCHE DES PRODUITS DERIVES

Le marché organisé et le marché de gré à gré ont progressé en 2002, enregistrant un


accroissement en termes de volume de transactions.
En effet, après le record de l’année 2001, le volume total des produits dérivés négociés
sur les marchés organisés a augmenté de 17%, passant à 694.000 milliards de dollars sur la
totalité de l’année 2002, contre une hausse de 55% une année auparavant. Cette hausse a
concerné les trois grandes catégories de risques à savoir les contrats sur taux, les contrats
sur devises et les contrats sur indices.
Les contrats de taux ont réalisé une progression de 15,5% passant de 543.000 à
627.000 milliards de dollars. En nombre, ils ont représenté 90% du total des nouvelles
transactions.
Les intervenants ont été confrontés, durant la période, à des événements perturbateurs
qui ont sans doute entretenu la spéculation. Par ailleurs, l’absence de décisions ou de
surprises au niveau de la politique monétaire des principales économies a rendu moins
nécessaire le recours aux dérivés de taux par les grands établissements financiers. De fait,
les anticipations d’un durcissement de la politique monétaire se sont graduellement
atténuées, à mesure que les pressions sur les cours des actions accentuaient les doutes sur
une reprise mondiale. Il convient toutefois de noter que les événements liés notamment à la
réévaluation des comptes de certaines entreprises, ont entraîné un regain d’instabilité du
marché et par conséquent une augmentation du volume des contrats de taux.
Les contrats sur indices ont augmenté de 32,8%, à 64.000 milliards de dollars. Cette
hausse est essentiellement due au développement des contrats sur indices dans le continent
européen et à l’augmentation des volumes des contrats sur indices coréens, particulièrement
les options, (+20%, à $2.900 milliards) suite à l’afflux de capitaux étrangers vers la Bourse
coréenne où l’indice KOSPI a atteint un niveau record.
PRODUITS DERIVES ECHANGES SUR LES MARCHES ORGANISES
Montant Notionnel
Instrument (en milliards de dollars)
2001 2002
Contrats sur taux 543.000 627.000
Contrats sur devises 2.800 3.000
Contrats sur indices 48.200 64.000
Total 594.000 694.000
Source : BRI
27
Selon la BRI, l’accroissement des transactions sur le compartiment du gré à gré a été
plus important que sur celui du marché organisé. L’expansion du gré à gré a surtout été tirée
par les produits de taux, la plus importante des catégories de risques de marché, avec un
encours notionnel de 89.995 milliards de dollars, en hausse, à fin juin 2002, de 16% par
rapport à fin juin 2001. Les trois principaux segments (terme, contrats d’échange et options)
ont affiché le même dynamisme, les contrats d’échange de taux enregistrant la plus forte
progression en valeur. Avec un encours de $ 68.274 milliards, ils occupent de loin le premier rang.

En revanche, les contrats sur devises (deuxième catégorie des risques de marché) ont
moins progressé dans l’ensemble (+8%), les options se distinguant néanmoins avec un bond
de 39%. Les instruments sur actions, qui se caractérisaient durant les périodes récentes par
une activité morose, ont renoué avec la croissance (+18%), tandis que les contrats sur
marchandises ont enregistré un accroissement de 30%.

L’activité sur le compartiment des contrats sur devises s’est montrée moins dynamique
que celle sur les instruments de taux, l’encours augmentant seulement de 8% à
18.075 milliards de dollars. Les options ont toutefois fait exception à cette tendance globale,
la valeur notionnelle des contrats s’est accrue de 39% à 3.427 milliards de dollars, avec une
reprise pour la plupart des principales devises. Les segments en dollars EU, euros et yens
ont progressé respectivement de 28%, 66% et 14%.

EVOLUTION DE L’ENCOURS DES INSTRUMENTS DERIVES DE GRE A GRE


(En milliards de dollars EU)
Montant notionnel
Fin juin 2001 Fin décembre 2001 Fin juin 2002
A. instruments sur devises 16.910 16.748 18.075
Terme sec et swaps cambistes 10.582 10.336 10.427
Contrats d’échange 3.832 3.942 4.220
Options 2.496 2.470 3.427
B. Instruments de taux 67.465 77.567 89.995
Terme 6.537 7.737 9.146
Contrats d’échange 51.407 58.897 68.274
Options 9.521 10.933 12.575
C. Instruments liés aux actions 1.884 1.881 2.214
Contrats à terme et d’échange 329 320 386
Options 1.556 1.561 1.828
D. Instruments sur marchandises 590 598 777
Or 203 231 279
Autres 387 367 498
Contrats à terme et d’échange 229 217 290
Options 158 150 208
E. Autres 12.906 14.384 16.503
Total général 99.755 111.178 127.564
Source : BRI

28
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE

Le ralentissement de l’activité industrielle dans la plupart des pays développés et la


progression de la consommation face à une offre mondiale affectée par la baisse des
récoltes de certains produits agricoles ont marqué l’évolution des cours des produits de
base en 2002. Ainsi, les prix de la plupart des produits alimentaires se sont inscrits en
hausse, alors que les cours des matières premières industrielles ont continué, dans
l’ensemble, à baisser malgré un certain redressement durant les derniers mois de l’année.

Au total, l’indice général des prix des produits de base hors énergie (base 100 en 1995) a
enregistré une légère hausse de 0,6% en 2002 contre un repli de 4,1% l’année précédente. En
particulier, l’indice des prix des produits alimentaires a progressé de 0,8% contre 2,3% en 2001,
tandis que celui des métaux a continué à diminuer (-2,7% contre -9,8%).

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE (en %)

5 5

0 0

-5 -5

-10 -10

-15 -15

-20 -20
1997 1998 1999 2000 2001 2002

Indice global hors énergie Indice des matières premières agricoles

S’agissant du pétrole brut et après une année de baisse sensible, les prix ont, de
nouveau, connu un accroissement en 2002, surtout à partir du mois de septembre,
provoquant ainsi certaines tensions inflationnistes dans les principaux pays industrialisés.
En revanche, la hausse des cours a été bénéfique aux pays producteurs et exportateurs
comme la Russie et les pays du Moyen-Orient.
Plus que tout autre produit de base, le pétrole brut, qui demeure la principale source
d’énergie à l’échelle mondiale, a constitué une préoccupation permanente et a nécessité un
suivi régulier de l’évolution de ses cours dont l’impact est directement ressenti, pour
l’ensemble des pays, sur le secteur extérieur, les finances publiques, les prix et le rythme de
l’activité économique, particulièrement l’industrie et les transports.

I – PRODUITS ALIMENTAIRES

Les cours internationaux des produits alimentaires ont été marqués en 2002 par une
augmentation, notamment pour les huiles végétales, les céréales et le cacao, en raison de
la baisse de la production et/ ou d’une demande mondiale soutenue.
29
S’agissant de la production mondiale de céréales, elle a accusé une régression de
3,3% contre une augmentation de 2% en 2001, pour revenir à environ 2.032 millions de
tonnes. Cette baisse a touché aussi bien le blé que les céréales secondaires et le riz.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES (En millions de tonnes)


Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Total 2.059,8 2.100,8 2.031,8 2,0 - 3,3
- Blé 585,1 587,4 568,1 0,4 - 3,3
- Céréales secondaires 876,4 918,1 884,2 4,8 - 3,7
dont : *Maïs 592,5 614,2 602,0 3,7 - 2,0
*Orge 134,2 143,1 131,6 6,6 - 8,0
- Riz 598,3 595,3 579,5 - 0,5 - 2,7
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Atteignant 568,1 millions de tonnes, la production mondiale de blé a enregistré une


baisse de 3,3% qui a concerné les principaux pays producteurs, notamment la Chine, les
Etats-Unis d’Amérique et l’Australie, en raison des conditions climatiques défavorables.
D’ailleurs, l’Australie, pays traditionnellement exportateur au niveau mondial, a dû importer
du blé en 2002. Cette situation s’est traduite par un accroissement soutenu des prix sur le
marché international, surtout durant les derniers mois de l’année. En effet, les prix sont
passés de 149 dollars la tonne en juillet à 168 dollars en décembre contre 122 dollars pour
le même mois de 2001. En termes de moyenne annuelle, la hausse des prix du blé a atteint
17,3% contre 11,4% une année auparavant.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX


MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)
2002
200 200

175 175

150 150

2001
125 125

100 100
Jan . Fév . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao ût Sept . Oct . Nov . D éc .

Pour sa part, la production de céréales secondaires, qui représente 43,5% du total, a


régressé de 3,7%, pour revenir à 884,2 millions de tonnes, contre un accroissement de
4,8% en 2001. Ce repli a concerné, notamment, l’orge (-8% contre 6,6% un an plus tôt) et, à
un degré moindre, le maïs (-2% contre 3,7%).

En particulier, la contraction de la production de maïs, conjuguée à l’accroissement de


la demande, a entraîné une hausse des prix en 2002, quoique moins accentuée que celle
de l’année précédente, soit 10,7% contre 25,4%, avec un cours moyen pour ce produit
atteignant 93 dollars la tonne.
30
De même, la production de riz a accusé un recul de 2,7% en 2002 contre une quasi-
stagnation l’an passé (-0,5%). Toutefois et en dépit de l’augmentation de la demande, les
prix ont connu une tendance à la baisse au cours des huit premiers mois de l’année, en
rapport avec les subventions accordées aux exportateurs par certains pays producteurs,
notamment l’Inde. Cette tendance a été inversée progressivement à partir du mois de
septembre et les prix sont passés à 321 dollars la tonne en décembre contre 281 dollars en
août de la même année et 309 dollars en décembre 2001.

La production mondiale d’oléagineux s’est stabilisée au niveau de 112 millions de


tonnes en 2002 contre une hausse de 1,6% l’année précédente. Cette situation, conjuguée
à l’accroissement soutenu de la demande, a exercé une forte pression sur les prix de
l’ensemble des variétés d’huiles.

En effet et malgré une légère progression de la production, les prix moyens des huiles
de palme et de soja ont fortement augmenté en 2002, soit 36,4% et 28,5% respectivement
contre un repli de 7,7% et une hausse de 4,7% l’an passé, pour s’établir à 390 et
455 dollars la tonne. Quant au prix moyen de l’huile d’arachide, il a connu une légère reprise
(2,4% contre -5,6% une année auparavant).

EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D’ORIGINE VEGETALE


(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Total 110,1 111,9 112,0 1,6 0,1
dont :
- Huile de soja 24,0 25,3 25,8 5,4 2,0
- Huile de palme 22,0 24,2 25,1 10,0 3,7
- Huile d’arachide 4,8 5,1 5,3 6,3 3,9
- Huile d’olive 2,5 2,8 2,4 12,0 - 14,3
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

En ce qui concerne l’huile d’olive, la production mondiale a diminué de 14,3%, en


2002, contre une progression de 12% un an plus tôt. Elle est revenue à 2,4 millions de
tonnes, niveau inférieur à la demande estimée à 2,6 millions de tonnes et qui s’est accrue
de 2,2% par rapport à 2001. La régression de la production a touché la majorité des pays
de l’Union européenne (-23,5%) qui assurent plus des trois quarts du total mondial. En
conséquence, les prix de l’huile d’olive ont enregistré une hausse variant de 15% à 18%
environ selon les qualités contre un repli de 20% à 22% en 2001. Ils ont oscillé entre 2,34 et
2,44 dollars le litre d’huile extra-vierge d’un degré d’acidité.

Le marché mondial du sucre a été marqué, pour sa part, par un accroissement de la


production à un rythme plus rapide qu’une année auparavant, soit 6,4% contre 1%. Elle
s’est élevée à 140,2 millions de tonnes et s’est accompagnée d’une forte baisse des prix
sur le marché international (-22,9% en moyenne contre une hausse de 21,8% en 2001).
Quant aux prix du café, ils ont continué à diminuer durant les huit premiers mois de
l’année 2002, en rapport avec l’accroissement de la production mondiale qui s’est établie à
125 millions de sacs de 60 kg contre 118 millions une année auparavant. Cependant, la
forte baisse prévisible de la production brésilienne pour l’année 2003, sous l’effet des
mauvaises conditions climatiques, a exercé de fortes pressions sur les prix du café qui sont
passés de 1.147 dollars la tonne en août 2002 à 1.406 dollars en décembre de la même
année. En termes de moyenne annuelle, les cours de ce produit ont, cependant, fléchi de
2,2% contre une chute de 27,4% en 2001.

31
Pour ce qui est du cacao, la production mondiale a continué de régresser, pour revenir
de 3,1 millions à 2,8 millions de tonnes. Cette baisse est imputable, principalement, à la
chute de la production de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial qui assure 40% de
l’offre, en raison de l’instabilité politique et des troubles sociaux ayant marqué ce pays
en 2002.
PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Produits Places de cotation Variat. Variat.
2001 2002 2002/2001 2001 2002 2002/2001
en % en %
Blé Ports du Golfe des Etats-Unis 122 168 37,7 127 149 17,3
Maïs Ports du Golfe des Etats-Unis 86 100 16,3 84 93 10,7
Riz Nouvelle Orléans (Etats-Unis) 309 321 3,9 308 302 - 1,9
Huiles :
.Soja Ports hollandais 401 582 45,1 354 455 28,5
.Palme Malaisie/Europe du Nord 339 467 37,8 286 390 36,4
.Arachide Europe 668 854 27,8 672 688 2,4
.Olive1 Milan 1,87/ 2,61/ 35,3/ 1,98/ 2,34/ 15,1/
2,01 2,72 39,6 2,12 2,44 18,2
Sucre Brésil 170 161 - 5,3 201 155 - 22,9
Café New York 1.226 1.406 14,7 1.361 1.331 - 2,2
Cacao Londres et New York 1.337 2.027 51,6 1.091 1.779 63,1
Thé Londres 1.636 1.837 12,3 1.981 1.792 - 9,5
Source : Statistiques financières internationales du FMI

De ce fait et compte tenu de l’accroissement de la demande, les prix du cacao ont


connu une hausse sensible sur le marché international, surtout au cours du dernier trimestre
de l’année 2002. Ils ont atteint 2.027 dollars la tonne en décembre contre 1.337 dollars le
même mois de 2001, soit une augmentation de 51,6%. Pour l’ensemble de l’année, la
hausse des prix s’est située à 63,1% contre 20,7% une année auparavant.

Concernant le thé, les prix ont poursuivi leur tendance baissière en 2002, mais de
manière moins prononcée qu’une année plus tôt (-9,5% contre -20,2%), suite à la quasi-
stagnation de la demande mondiale au moment où la production a progressé pratiquement
au même rythme que celui enregistré en 2001, soit 3,3%.

II – MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES

Contrairement aux produits alimentaires, les cours mondiaux des matières premières
industrielles ont, à l’exception du caoutchouc naturel, continué à se replier, pour la deuxième
année consécutive. Cette situation s’explique par l’accroissement de la production face à
une demande internationale encore faible suite au ralentissement de l’activité économique
dans les principaux pays industrialisés, surtout en Europe.

Néanmoins, avec une croissance de son économie de 8% en 2002, la Chine a


contribué à atténuer le mouvement de baisse des prix de certaines matières premières. En
effet, ce pays est devenu le premier importateur mondial pour de nombreux produits de
base nécessaires à l’activité industrielle.

1
Cotation en dollars E.U le litre d’huile d’olive extra-vierge obtenue par l’application des taux de change croisés
(euro, dinar tunisien et dollar) et selon la revue des Marchés Tropicaux.
32
Pour le caoutchouc naturel qui a constitué l’exception à la tendance générale de
baisse des prix, les cours ont connu une forte reprise en 2002 (28,1% contre -13% l’an
passé), sous l’effet de la stagnation de la production au niveau de 6,8 millions de tonnes et
de la progression de la demande au second semestre.

PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES (En dollars la tonne)


Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Places de Variations Variations
Produits cotation 2001 2002 2002/2001 2001 2002 2002/2001
en % en %
Coton Liverpool 945 1.217 28,8 1.058 1.020 - 3,6
Caoutchouc naturel Singapour 525 824 57,0 601 770 28,1
Cuivre Londres 1.473 1.595 8,3 1.580 1.561 - 1,2
Etain Londres 4.023 4.226 5,0 4.489 4.061 - 9,5
Zinc Londres 758 795 4,9 887 779 - 12,2
Plomb Londres 483 441 - 8,7 476 452 - 5,0
Phosphate Casablanca 41 41 0 42 41 - 2,4
Source : Statistiques financières internationales du FMI

Par contre, l’abondance de l’offre américaine a entraîné une forte baisse des prix du
coton au cours du premier semestre 2002 (-22,8%), rendant ainsi très attractive l’utilisation
de ce produit en remplacement des fibres synthétiques. Il en est résulté un accroissement
de la demande et un redressement notable des prix qui sont passés de 959 dollars la tonne
en juin 2002 à 1.217 dollars en décembre de la même année. Ceci a permis de limiter la
baisse des cours à 3,6% pour l’ensemble de l’année, contre une chute de 18,7% en 2001.

Pour les métaux de base, les cours se sont également repliés en 2002 mais à un
rythme moins élevé qu’une année auparavant, en raison d’une offre toujours excédentaire,
d’un niveau des stocks assez important et des faibles perspectives économiques.

Ainsi, les prix du cuivre ont diminué de 1,2% en moyenne contre une baisse de 13%
en 2001, pour revenir à 1.561 dollars la tonne. Pour le zinc et l’étain, la baisse a été plus
accentuée (-12,2% et -9,5% respectivement), en dépit d’un certain redressement des cours
observé au cours du dernier trimestre de 2002 suite aux achats effectués par certains pays
asiatiques.

EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE


(en $ EU la tonne)

1800 1800

2002

1600 1600

1400 1400

2001

1200 1200
Jan . Fé v . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao û t Sept . Oct . Nov . D éc .

33
Quant aux prix du plomb, ils ont perdu environ 70 dollars la tonne entre les mois de
janvier et décembre 2002 pour revenir à 441 dollars la tonne, sous l’effet surtout de la
contraction de la demande. En termes de moyenne annuelle, la baisse des prix de ce
produit a atteint 5% contre une hausse de 4,8% en 2001.

Sur le marché mondial des phosphates et dérivés, le recul de la demande émanant


principalement des pays asiatiques, suite aux conditions climatiques défavorables, a affecté
l’évolution des prix. En particulier, les cours du phosphate ont poursuivi leur tendance à la
baisse (-2,4% en moyenne contre -4,5% en 2001), pour revenir à 41 dollars la tonne.

III – PETROLE

Le marché pétrolier mondial a été caractérisé, en 2002, par un accroissement de la


demande de 300 mille barils par jour en moyenne ou 0,4% et ce, malgré le ralentissement
de l’activité économique dans la plupart des pays industrialisés. Cette augmentation s’est
manifestée, essentiellement, dès le mois de septembre en liaison avec la reconstitution des
stocks à l’approche de l’hiver qui a été particulièrement rigoureux et les risques d’une guerre
contre l’Irak.

EVOLUTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE MONDIALES DE PETROLE BRUT


(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Offre de pétrole 76,7 76,8 76,0 0,1 - 1,0
*OPEP 30,8 30,2 28,2 - 1,9 - 6,6
*Hors OPEP 45,9 46,6 47,8 1,5 2,6
Demande de pétrole 75,9 76,0 76,3 0,1 0,4
*OCDE 47,8 47,7 47,7 - 0,2 0,0
*Hors OCDE 28,1 28,3 28,6 0,7 1,1
Ecart : offre-demande 0,8 0,8 - 0,3
Source : Revue “Le Pétrole et le gaz arabes”
A l’inverse, l’offre de pétrole s’est contractée de 800 mille barils par jour ou 1%, suite
essentiellement à la baisse de 6,6% de l’offre des pays de l’OPEP qui s’est établie à
28,2 millions de barils par jour ou environ 37% du total mondial.

Amorcée dès octobre 2001, la tendance à la baisse des prix du brut s’est poursuivie
durant les deux premiers mois de 2002 mais à partir du mois de mars, les cours se sont, de
nouveau, redressés progressivement suite à la décision de l’OPEP de maintenir inchangés
ses quotas de production, à la baisse des stocks américains et à l’arrêt des exportations de
l’Irak pendant un mois. Ce redressement s’est renforcé au cours des derniers mois de
l’année, en rapport avec la reprise de la demande mondiale, la réduction de la production de
l’OPEP de 1,7 million barils par jour et l’arrêt de la production vénézuélienne consécutive
aux grèves déclenchées dans ce pays, ainsi que la crise irakienne.

Dans ce contexte, le prix du baril de Brent s’est accru, durant les quatre derniers mois
de 2002, de 30% contre une baisse de 8,7% pour les huit premiers mois de l’année. En
termes de moyenne annuelle, il a augmenté de 2,3% contre une diminution de 13,8% en
2001, pour atteindre 24,97 dollars le baril.

34
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
30 30

2002

25 25

2001
20 20

15 15
Jan . Fé v . Mars Avr . Mai Juin Juil . Ao û t Sept . Oct . Nov . D éc .

IV – IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE


BASE SUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE

A l’inverse de l’année précédente, l’évolution des prix mondiaux des produits de base
a engendré, en 2002, un impact positif sur la balance commerciale de la Tunisie, en rapport
avec la baisse des prix de la majorité des produits échangés, principalement l’énergie.

Sur la base de l’évolution des prix d’un échantillon de produits échangés, qui
représente environ 18% des exportations totales du pays et 25% de celui des importations,
le solde de la balance commerciale a pu être réduit de 85,4 MDT par rapport à une situation
de maintien des prix à leurs niveaux de 2001.

Cet impact positif a résulté, surtout, de la baisse des factures de pétrole brut
(-91,8 MDT), d’orge et blé tendre (-23,6 MDT), d’ammoniac (-19,4 MDT), de gaz naturel
(-18,2 MDT) et de matières premières en plastique (-12,2 MDT), dont l’effet a été atténué
particulièrement par le renchérissement de l’importation des huiles végétales (25,1 MDT) et
de blé dur (14,7 MDT) ainsi que par un manque à gagner au niveau des recettes
d’exportation du pétrole (-67,4 MDT), de l’acide phosphorique (-12,4 MDT) et des produits
de la mer (-9,2 MDT).

35
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2001 2002 Variations
Valeur Valeur
Prix Quan- Prix Quan- Prix Impact
en en
unitaire tité 1 unitaire tité 1 unitaire en MDT
MDT MDT
Exportations 1.877,8 1.738,8 - 79,6
Huile d’olive 2.120 94,5 200,3 2.480 22,5 55,8 360 8,1
Produits de la mer 8.214 15,4 126,5 7.691 17,5 134,6 - 523 - 9,2
Dattes 2.247 47,0 105,6 2.327 41,9 97,5 80 3,4
Farines de céréales 324 80,3 26,0 363 91,8 33,3 39 3,6
Pétrole brut 267 2.611,6 697,3 244 2.932,5 715,2 - 23 - 67,4
Phosphate de chaux 42 1.167,9 48,5 41 1.113,9 45,7 -1 - 1,1
Superphosphate triple 178 731,7 130,5 175 785,6 137,3 -3 - 2,4
DAP 219 1.247,9 273,8 219 1.217,8 267,3 0 0
Acide phosphorique 219 1.076,9 236,3 207 1.037,0 214,3 - 12 - 12,4
Ciments 71 467,6 33,0 67 562,0 37,8 -4 - 2,2
Importations 3.349,7 3.387,0 - 165,0
Dérivés du lait 2.553 11,4 29,1 1.840 8,1 14,9 - 713 - 5,8
Blé dur 232 501,6 116,4 251 772,1 193,8 19 14,7
Blé tendre 177 952,7 169,1 167 1.077,0 179,8 - 10 - 10,8
Maïs 161 810,9 130,6 165 884,3 145,6 4 3,5
Orge 166 585,6 97,5 150 802,5 120,0 - 16 - 12,8
Café 1.667 12,6 21,0 1.206 12,6 15,2 - 461 - 5,8
Thé 2.336 12,2 28,5 2.168 9,5 20,6 - 168 - 1,6
Sucre 340 235,3 79,9 323 342,9 110,7 - 17 - 5,8
Huiles végétales 528 238,8 126,0 633 239,4 151,5 105 25,1
Pétrole brut 277 1.114,0 308,4 213 1.434,9 305,2 - 64 - 91,8
GPL2 368 283,2 104,1 374 265,8 99,5 6 1,6
Fuel-oil2 181 462,3 83,6 196 474,9 93,3 15 7,1
Gas-oil2 319 1.263,4 403,5 311 1.101,9 342,7 -8 - 8,8
Kérosène2 359 281,9 101,1 335 236,1 79,1 - 24 - 5,7
Gaz naturel 138 515,4 70,9 113 726,5 82,3 - 25 - 18,2
Soufre non raffiné 50 1.581,3 78,3 47 1.715,3 81,1 -3 - 5,2
Ammoniac 214 339,4 72,7 162 372,8 60,5 - 52 - 19,4
Bois et ouvrages 485 341,5 165,7 489 331,7 162,1 4 1,3
Coton en masse 1.790 30,9 55,3 1.407 24,8 34,9 - 383 - 9,5
Pâte à papier 691 55,9 38,6 624 68,9 43,0 - 67 - 4,6
Caoutchouc naturel 1.493 14,6 21,8 1.817 14,2 25,8 324 4,6
Tabac brut 3.000 10,6 31,8 3.855 5,5 21,2 855 4,7
Mat.prem.en plastique 1.250 219,3 274,2 1.199 238,3 285,7 - 51 - 12,2
Ouvrag.en plastique 5.327 48,3 257,3 5.199 53,7 279,2 - 128 - 6,9
Fontes, fers et aciers 417 733,1 305,5 418 652,7 272,8 1 0,7
Cuivre et ouvrages 3.209 31,1 99,8 2.990 31,5 94,2 - 219 - 6,9
Aluminium 4.093 19,3 79,0 4.304 16,8 72,3 211 3,5
Incidence globale 85,4
Source : INS, STIR et BCT

1
Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2
Importations réalisées par la STIR.
36
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE

ECONOMIQUE TUNISIENNE

37
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

La dégradation de l’environnement international en 2002, et plus particulièrement


pendant la deuxième moitié de l’année, générée par le ralentissement quasi-généralisé de
la croissance économique, la montée des tensions géopolitiques et des incertitudes et la
persistance des retombées des événements du 11 septembre, a eu des répercussions
négatives sur la plupart des économies et surtout les plus ouvertes sur l’extérieur. En effet,
malgré l’assouplissement des politiques monétaires et les programmes de relance
budgétaire adoptés, notamment, par certains pays développés, le redressement de l’activité
économique mondiale a été entravé par la faiblesse de la demande, la flambée des prix de
l’énergie, les fluctuations des taux de change, la baisse des indices boursiers sur les
principales places financières et surtout la défiance des opérateurs économiques qu’ils
soient investisseurs, producteurs ou consommateurs.

Les activités les plus touchées par cette conjoncture difficile ont été le tourisme, le
transport aérien, les assurances, les échanges commerciaux et les flux de capitaux et
d’investissements internationaux.

Sur le plan national, l’économie tunisienne a été confrontée à cet environnement


international défavorable et incertain et à l’impact négatif du prolongement de la
sécheresse, pour la quatrième année consécutive, sur la production du secteur agricole.

Néanmoins, en dépit de ces facteurs exogènes défavorables qui se réunissent


rarement en une seule année comme ce fut le cas en 2002, l’économie nationale, qui est
assez diversifiée et qui dispose d’atouts importants engendrés par les réformes structurelles
engagées avec détermination, notamment en matière de mise à niveau, de privatisation,
d’amélioration de la compétitivité et de modernisation du système bancaire et financier, a pu
réaliser une croissance positive tout en préservant ses grands équilibres interne et externe.

La croissance économique au titre de l’année 2002 s’est établie, ainsi, à 1,7% en


termes réels contre 4,9% l’année précédente. Ce ralentissement est imputable, en grande
partie, à la baisse de la valeur ajoutée du secteur de l’agriculture et pêche de 11%, en
termes réels, après une régression de 2% l’an passé, en raison principalement de la chute
des productions de céréales et d’huile d’olive d’environ 62% et 74% pour revenir,
respectivement, à 5,1 millions de quintaux et 30 mille tonnes.

Hors agriculture et pêche, le taux de croissance s’est élevé à 3,4% contre 5,9% une
année auparavant. Cette évolution a été tirée par la consolidation du rythme de progression
des industries non manufacturières (5,1% contre 3,7% en 2001), principalement le secteur
énergétique (4,9% contre 1,4%), et par l’expansion importante du secteur des communi-
cations (18% contre 21% environ pour les années 2001 et 2000).

A l’inverse et sous l’effet de la faiblesse de la demande extérieure, notamment en


provenance de l’Union européenne, principal partenaire économique et financier, la
croissance des industries manufacturières s’est ralentie pour revenir de 6,9% à 1,9%, d’une
année à l’autre, surtout en ce qui concerne les activités orientées vers l’exportation comme
les industries textiles et des cuirs et chaussures (0,5% contre 12% en 2001) et le secteur
mécanique et électrique (3,5% contre 14%).

38
Quant aux secteurs du tourisme et du transport tous modes confondus, ils ont connu
une régression de 4,5% et 3,8%, respectivement, contre une croissance positive de 2,5% et
4% une année auparavant.

En matière d’investissement et malgré les difficultés conjoncturelles, la formation brute


de capital fixe (FBCF) s’est établie à un niveau légèrement inférieur à celui de 2001, soit
7.412 MDT contre 7.527 MDT. Elle a représenté 24,8% du PIB après 26,2% un an plus tôt.
Environ 55% de ce montant ont été assurés par le secteur privé, soit presque autant qu’en
2001 (55,5%). L’augmentation a intéressé, surtout, les services autres que le tourisme et les
équipements collectifs. Dans les autres secteurs, plus particulièrement dans l’industrie, les
investissements ont peu évolué dans certaines branches d’activité. Ils ont même enregistré
des baisses plus ou moins sensibles, notamment au niveau de l’énergie et des industries
textiles et des cuirs et chaussures.

Les investissements directs étrangers (IDE) ont, en dépit d’une conjoncture interna-
tionale défavorable, sensiblement progressé pour atteindre environ 1.167 MDT contre
700 MDT en 2001. Cette évolution s’explique, surtout, par deux importantes opérations de
privatisation effectuées dans le secteur des services. La première concerne la cession à la
société «ORASCOM» de la deuxième licence du téléphone mobile, pour une première
tranche de 328 MDT, et la deuxième est relative à la cession des parts publiques dans le capital
de l’Union Internationale de banques (UIB) à la banque française «Société Générale» pour un
montant d’environ 103 MDT.

L’épargne nationale a, cependant, diminué de 3,5% en 2002 pour se situer à


6.520 MDT ou 21,6% du Revenu national disponible brut (RNDB) contre une progression de
9,7% et un taux d’épargne de 23,5% l’année précédente. Cette situation s’explique, certes,
par la baisse du taux de croissance de l’économie, malgré la décélération de la
consommation finale, surtout privée qui a augmenté de 6,7% en prix courants contre 8,2%
une année auparavant. Toutefois, la progression de la consommation globale a dépassé,
pour la troisième année consécutive, celle du PIB nominal qui a été de 4% en 2002. Cette
situation a continué à se traduire par un déficit d’épargne intérieure par rapport aux besoins
de financement des investissements.

Les créations d’emplois ont régressé de l’ordre de 7 mille postes ou 10,1% en 2002,
pour s’établir à près de 62 mille postes. Ainsi, le taux de couverture de la demande
additionnelle est revenu de 91,2% à 75,2%. Néanmoins, le taux de chômage a poursuivi sa
tendance à la baisse pour revenir de 15% à 14,9%, d’une année à l’autre, contre environ
16% il y a trois ans.

Pour sa part, le niveau de l’inflation a augmenté légèrement en 2002, pour se situer à


2,8% en termes de moyenne annuelle contre 1,9% l’an passé. Cette hausse s’explique,
essentiellement, par l’augmentation des prix des produits alimentaires (3,7% contre 1,7% en
2001), notamment les huiles, les légumes, les fruits et les céréales et dérivés. Le différentiel
d’inflation vis-à-vis des principaux pays partenaires et concurrents d’Europe s’est élargi,
particulièrement pour ceux de la Zone Euro où les prix ont connu une décélération (2,2% en
moyenne contre 2,5% un an plus tôt), en raison surtout de la faiblesse de la consommation
des ménages due, elle-même, au ralentissement de l’activité économique et à la montée du
chômage.

En ce qui concerne le secteur extérieur, la balance générale des paiements s’est


soldée, en 2002, par un excédent de 199 MDT contre 374 MDT en 2001 suite, notamment,
à la contraction de l’excédent des opérations en capital et financières.

39
Le déficit courant a diminué de 181 MDT pour se situer à 1.060 MDT, en relation avec
la baisse de l’ordre de 10% du déficit de la balance commerciale qui est revenu d’environ
4.193 MDT à 3.762 MDT. Cette évolution s’explique par l’augmentation des exportations de
biens de 2,6% et par la régression des importations CAF de 1,4% contre une progression
respective de 18,7% et 16,7% l’année précédente. Le taux de couverture s’est, par
conséquent, amélioré de 2,8 points de pourcentage pour s’élever à 72,2%.

Rapporté au PIB aux prix courants, le déficit courant s’est établi à 3,5% en 2002
contre 4,3% une année auparavant. Outre le rétrécissement du déficit commercial, ce
résultat est attribuable à l’amélioration de la balance des revenus de facteurs qui a dégagé
un excédent de 105 MDT contre un déficit de 49 MDT en 2001. Il s’agit, notamment, de
l’affermissement des recettes au titre des économies sur salaires.

Quant à la balance des opérations en capital et financières, elle a continué à dégager


un excédent assez élevé, bien que moins important que celui enregistré une année
auparavant, soit 1.307 MDT contre 1.650 MDT en 2001. Cette contraction est le fait,
essentiellement, d’une diminution de l’excédent de la balance des prêts-emprunts à moyen
et long termes qui est revenu, d’une année à l’autre, de 1.270 MDT à 1.089 MDT, en raison
de l’augmentation des dépenses au titre du remboursement du principal de la dette qui ont
porté sur 1.575 MDT contre 1.380 MDT en 2001.

En revanche, la balance des participations au titre des IDE et des investissements de


portefeuille a dégagé un excédent de 1.139 MDT en 2002 contre 636 MDT l’an passé, suite
surtout aux deux principales opérations de privatisation réalisées.

Dans ce cadre, les avoirs nets en devises se sont consolidés pour passer de
2.810 MDT ou 74 jours d’importation à la fin de 2001 à 3.011 MDT ou 80 jours d’importation
au terme de 2002. Cette évolution a été favorisée par la mobilisation de ressources
extérieures dont, notamment, l’emprunt obligataire « Global dollar » pour un montant de
954 MDT et les IDE mobilisés par ORASCOM et l’UIB.

Cependant, les paramètres de la dette extérieure ont évolué moins favorablement


qu’en 2001. En effet, le coefficient du service de la dette est passé, d’une année à l’autre,
de 13,3% des recettes courantes à 14,9%, tandis que le taux d’endettement exprimé par
rapport au RNDB a légèrement augmenté pour passer de 52,2% à 53,5%.

Sur le plan monétaire et financier, l’agrégat M4 a connu, en 2002, pratiquement la


même progression que celle du PIB nominal, soit 3,8% et 4% respectivement. Il en est
résulté une légère baisse du taux de liquidité de l’économie qui est revenu de 61% à 60,7%,
d’une année à l’autre.

Les contreparties de la masse monétaire ont été marquées par un affermissement des
créances nettes sur l’extérieur (312 MDT contre 189 MDT en 2001), une contraction
beaucoup moins importante que celle de l’an passé des créances nettes sur l’Etat (-80 MDT
contre -619 MDT), en raison notamment du recul de l’encours des bons du Trésor, et un
accroissement moins rapide qu’en 2001 des concours à l’économie (5,7% contre 9,3%).

Pour ce qui est des finances publiques, la conjoncture économique difficile et la


poursuite du démantèlement tarifaire, dans le cadre de l’instauration de la zone de libre-
échange avec l’Union européenne, ont affecté l’évolution des recettes fiscales de l’Etat qui
ont progressé de 3,4% en 2002 contre 9,6% l’année précédente. La pression fiscale est
revenue, ainsi, de 21,6% à 21,5% du PIB, d’une année à l’autre. En revanche, les recettes

40
non fiscales ont connu une reprise importante (61,6% contre -26,8% en 2001) suite,
notamment, à l’accroissement des revenus pétroliers et surtout des recettes de privatisation.

Quant aux dépenses du budget de l’Etat y compris le service de la dette, elles ont
enregistré une hausse de 6,7% contre 0,9% une année auparavant, résultant d’une
augmentation des dépenses de fonctionnement (6,5% contre 7,8%) et du service de la dette
(11,7% contre -11,8%), dont le remboursement du principal (14,5% contre -15,1%). Ces
augmentations ont contrasté avec une quasi-stagnation des dépenses d’équipement et
d’octroi de prêts (0,2% contre 10% en 2001).

Compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire net du remboursement du


principal de la dette s’est situé, en 2002, à 584 MDT ou 2% du PIB contre 995 MDT et 3,5%
l’année précédente.

41
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT courants sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002
2001/00 2002/01
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 16.415 17.181 18.017 18.315 4,9 1,7
*PIB hors agriculture et pêche 14.109 14.898 15.780 16.324 5,9 3,4
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche 2.306 2.283 2.237 1.991 -2,0 -11,0
-PIB (aux prix courants) 24.672 26.685 28.741 29.887 7,7 4,0
-Déflateur du PIB (1990=100) 150,3 155,3 159,5 163,2 2,7 2,3
-PNB par habitant (en dinars) 2.496 2.654 2.831 2.926 6,7 3,4
-Revenu national disponible brut (RNDB) 24.679 26.507 28.793 30.118 8,6 4,6
-Consommation nationale totale 18.736 20.346 22.036 23.598 8,3 7,1
*Consommation publique 3.836 4.165 4.528 4.917 8,7 8,6
*Consommation privée 14.900 16.181 17.508 18.681 8,2 6,7
-Propension moyenne à consommer
1
(consommation/RNDB) : en % 75,9 76,8 76,5 78,4 -0,3 1,9
-Epargne nationale brute 5.943 6.160 6.757 6.520 9,7 -3,5
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 24,1 23,2 23,5 21,6 0,3 -1,9
-Formation brute de capital fixe 6.278 7.020 7.527 7.412 7,2 -1,5
*Secteur public 3.013 3.145 3.350 3.327 6,5 -0,7
*Secteur privé 3.265 3.875 4.177 4.085 7,8 -2,2
-Taux d’investissement (en % du PIB) 1 25,4 26,3 26,2 24,8 -0,1 -1,4
Evolution des prix (base 100 en 1990)
-Indice des prix de vente industriels 139,0 142,0 144,5 148,2 1,8 2,6
-Indice des prix à la consommation 150,8 155,2 158,2 162,6 1,9 2,8
. Produits alimentaires 150,0 156,7 159,4 165,3 1,7 3,7
. Produits non alimentaires et services 151,4 154,2 157,4 160,7 2,0 2,1
Marché de l’emploi
-Créations d’emplois (en mille postes) 2 63 67 69 62 3,0 -10,1
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1 90,0 94,4 91,2 75,2 -3,2 -16,0
-Taux de chômage en %1 15,8 15,6 15,0 14,9 -0,6 -0,1
Comptes extérieurs3
-Taux de couverture (Export/Import en %)1 69,2 68,2 69,4 72,2 1,2 2,8
-Déficit de la balance commerciale 3.104 3.733 4.193 3.762 12,3 -10,3
-Recettes touristiques 1.954 2.095 2.341 2.021 11,7 -13,7
-Revenus du travail 1.020 1.091 1.334 1.522 22,3 14,1
- Déficit courant4 535 1.126 1.241 1.060 115 -181
. En % du PIB1 2,2 4,2 4,3 3,5 0,1 -0,8
-Entrées nettes de capitaux4 1.348 835 1.650 1.307 815 -343
- Solde de la balance générale des paiements4 +818 -333 +374 +199 707 -175
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%)1 15,5 19,4 13,3 14,9 -6,1 1,6
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1 51,8 51,7 52,2 53,5 0,5 1,3
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1 21,1 21,3 21,6 21,5 0,3 -0,1
-Dépenses d’investissement et d’octroi de prêts 2.062,9 2.272,9 2.500,5 2.505,3 10,0 0,2
-Déficit budgétaire en % du PIB1 3,5 2,4 3,5 2,0 1,1 -1,5
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1 60,0 60,7 61,9 61,1 1,2 -0,8
Monnaie et ses contreparties5
-Masse monétaire M4 16.235 16.960 18.048 18.741 6,4 3,8
.Taux de liquidité de l’économie(M4/PIB): en %1 62,2 61,4 61,0 60 ,7 -0,4 -0,3
-Créances nettes sur l’extérieur4 1.841 1.408 1.597 1.909 189 312
dt : .Avoirs nets en devises4 2.747 2.423 2.810 3.011 387 201
.En jours d’importation6 98 74 74 80 0 6
-Créances nettes sur l’Etat4 4.166 4.091 3.472 3.392 -619 -80
-Concours à l’économie 17.115 18.315 20.018 21.156 9,3 5,7
Sources : BCT, Ministères du Développement et de la coopération internationale et des Finances et INS
1 Variations en points de pourcentage. 4 Variations en MDT.
2 Dans les activités non agricoles. 5 Système financier y compris les instruments du marché.
3 Selon la 5ème édition du manuel du FMI. 6 Variation exprimée en jours.

42
I. – L’ACTIVITE AGRICOLE

Le secteur agricole et de pêche a été sensiblement affecté, au cours de 2002, par les
effets de la sécheresse qui a prévalu durant quatre années successives, notamment en ce
qui concerne les grandes cultures, l’arboriculture et l’élevage. Malgré cette situation difficile,
le secteur a connu le démarrage de l’exécution des différents volets de la politique agricole
arrêtée dans le cadre du Xème plan de développement (2002-2006) et dont l’objectif ultime
consiste à assurer une croissance soutenue et durable de la production et à améliorer
davantage les conditions de vie dans le milieu rural. En outre, le programme national de
mobilisation et d’exploitation rationnelle des ressources naturelles a été poursuivi en vue de
consolider les résultats du secteur et d’accroître sa compétitivité.
Dans ce cadre, et pour conférer au secteur une efficience lui permettant de réduire les
effets des aléas climatiques et le préparer à l’étape du libre-échange des produits agricoles,
de nouvelles mesures sont prises au cours de 2002. Elles sont axées, surtout, sur la mise à
niveau et l’amélioration de l’environnement général du secteur, le renforcement du rôle des
structures professionnelles et la promotion des activités de la pêche et de l’aquaculture.
La mise à niveau du secteur vise à relever la capacité concurrentielle des produits
agricoles et de pêche par le biais de l’amélioration de leur qualité et de la maîtrise des coûts
de production, afin de préserver les marchés extérieurs traditionnels et, en même temps,
prospecter de nouveaux débouchés prometteurs. En outre, il a été procédé à la réalisation
de la première phase d’élaboration des cartes agricoles régionales qui concerne le nord du
pays. Ces cartes, qui couvrent l’ensemble du territoire national, définissent les spécificités
productives des différents gouvernorats et constituent une référence de base pour orienter
les avantages et incitations selon des critères d’efficacité relatifs à chaque région.
Parallèlement, l’aspect organisationnel du secteur a constitué un volet important de la
politique agricole suivie, à côté du renforcement des services d’appui et d’encadrement par
l’amélioration des interventions des groupements interprofessionnels et des centres techniques
agricoles.

Le secteur de la pêche a également bénéficié de nouvelles mesures pour la


protection des ressources halieutiques disponibles, notamment l’interdiction et le contrôle de
la pêche anarchique qui menace la durabilité des richesses poissonneuses du pays.

Par ailleurs, un programme spécial de soutien a été réservé à la petite exploitation


agricole en vue de surmonter les difficultés conjoncturelles et ce, par des aides directes et le
financement approprié et souple de leurs activités. En même temps, les pouvoirs publics ont
permis l’allègement de l’endettement des agriculteurs et des pêcheurs auprès des banques
par l’assouplissement des conditions de rééchelonnement .

A cet égard, les mesures prises en 2002 pour aider les agriculteurs à atténuer les
effets négatifs de la sécheresse ont porté, notamment, sur :

- la distribution de fourrages exonérés des taxes douanières selon des quotas


d’importation fixés ;
- la reconduction de la subvention de 2 dinars le quintal du prix d’achat de l’orge au
profit des éleveurs ;
- l’octroi d’aides directes sous forme d’orge au profit de 170 mille petits agriculteurs ;

43
- l’ouverture des pâturages forestiers aux troupeaux selon les procédures en vigueur ;
- l’intensification du programme de protection sanitaire du cheptel et la conduite de
campagnes de vaccination contre les maladies éventuelles ;
- l’octroi des crédits de campagne destinés à faciliter l’acquisition, le transport et le
stockage des fourrages ;
- le rééchelonnement des dettes de 3 mille petits agriculteurs dans le domaine des
grandes cultures.
Sur le plan des résultats enregistrés par le secteur, il faut souligner que la campagne
agricole 2001-2002 a connu un déficit pluviométrique très sensible qui a varié entre 24% à
51% selon les régions. Cette situation s’est traduite par des répercussions négatives sur les
rendements et sur les récoltes, particulièrement dans les domaines des grandes cultures et
de l’arboriculture.

Aussi, la valeur ajoutée du secteur, exprimée en termes réels, a-t-elle accusé une
baisse, pour la troisième année consécutive, soit -11% contre -2% en 2001 et -1% en 2000.
Sa contribution à la croissance économique globale est demeurée, par conséquent,
négative (-1,4 point de pourcentage contre -0,3 point en 2001). Cette régression a résulté,
principalement, de la chute des productions de céréales et d’huile d’olive, du recul des
récoltes de certains légumes et fruits et de la décélération des productions de viandes
rouges et de lait frais.

TAUX DE CROISSANCE DE LA V.A DE L'AGRICULTURE ET PECHE ET


CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
35 60
30 40

Contribution en pourcentage
25
20
Taux de croissance

20
en pourcentage

15 0
10 -20
5 -40
0
-60
-5
-10 -80
-15 -100
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche
Contribution à la croissance économique

En matière d’investissement, la formation brute de capital fixe engagée dans le


secteur de l’agriculture et pêche s’est élevée à 822 MDT en 2002, niveau en baisse de
11,6% par rapport à celui de l’année précédente. La part des privés a atteint 46,5% contre
51% en 2001. Les créations d’emplois, à caractère saisonnier essentiellement, se sont
ressenties de la régression des récoltes de céréales et d’olives à huile qui sont
habituellement à l’origine de la majeure partie du nombre de journées de travail créées dans
le secteur.

44
Concernant la commercialisation des produits agricoles et de pêche, elle a été
marquée, en 2002, par la poursuite de l’assainissement des circuits de distribution et
l’approvisionnement régulier des marchés. En outre, les échanges extérieurs réalisés par le
secteur se sont soldés, sous l’effet surtout de la forte augmentation des importations de
céréales et de la baisse sensible des exportations d’huile d’olive, par une aggravation du
déficit de la balance alimentaire qui est passé de 256,7 MDT à 586,5 MDT, d’une année à
l’autre. Corrélativement, le taux de couverture des importations par les exportations a
diminué pour revenir de 72,3% à 48,7%.

FBCF ET CREDITS AU SECTEUR AGRICOLE ET DE LA PECHE

1000 1000

900 900

800 800

700 700
en MDT

600 600

500 500

400 400
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

FBCF agricole et de la pêche Encours des crédits bancaires à MLT

I – CULTURES ANNUELLES

A – GRANDES CULTURES

Ces cultures ont été caractérisées, au cours de la campagne 2001-2002, par la baisse
des superficies cultivées et des rendements, particulièrement pour les céréales, sous l’effet
du prolongement de la sécheresse.

1) Céréaliculture

La campagne agricole 2001-2002 a connu un déficit pluviométrique accentué, en


dépit des précipitations enregistrées au cours du printemps dans certaines régions du
Nord. Les superficies emblavées en céréales ont accusé, ainsi, une régression de 8%
pour s’établir à 1.160 mille hectares dont 639 mille ont été consacrés au blé dur.

De ce fait, la production céréalière s’est limitée à 5,1 millions de quintaux, niveau


en recul d’environ 62% par rapport à la campagne précédente, surtout avec la forte
baisse des rendements à l’hectare suite aux effets de la sécheresse, étant signalé que
les superficies récoltées n’ont atteint que 397 mille hectares ou 34% des emblavures
effectuées.

45
CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS
Superficies emblavées Productions Rendements
(en mille hectares) (en millions de quintaux) (en quintaux par hectare)
Campagne Blé Blé Blé Blé Blé Blé
1 1
Orge1 Total Orge Total Orge
dur tendre dur tendre dur tendre
1995-1996 1.109 167 736 2.012 17,1 3,1 8,5 28,7 15,4 18,6 11,5
1996-1997 673 142 311 1.126 7,2 1,6 1,7 10,5 10,7 11,3 5,5
1997-1998 822 144 480 1.446 10,9 2,6 3,1 16,6 13,3 18,1 6,5
1998-1999 851 148 520 1.519 11,4 2,5 4,2 18,1 13,4 16,9 8,1
1999-2000 858 133 596 1.587 7,1 1,4 2,4 10,9 8,3 10,5 4,0
2000-2001 705 119 437 1.261 9,4 1,8 2,3 13,5 13,3 15,1 5,3
2001-2002 639 117 404 1.160 3,7 0,5 0,9 5,1 5,8 4,3 2,2
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Les prix à la production des céréales sont demeurés inchangés en 2002, pour la
deuxième année consécutive, se situant à 29,5 dinars le quintal pour le blé dur, 26 dinars le
quintal pour le blé tendre et 17 dinars le quintal pour l’orge et le triticale.

EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES (En dinars le quintal)


1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Blé dur 27,5 28,5 28,5 28,5 28,5 29,5 29,5 29,5
Blé tendre 24 25 25 25 25 26 26 26
Orge 20 17 17 17 17 17 17 17
Triticale 17 17 17 17 17 17 17 17
Source :Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Pour satisfaire la consommation locale et détenir un stock stratégique permettant de


garantir l’approvisionnement régulier du pays, l’on a continué à recourir aux importations de
céréales. Celles-ci ont atteint 35,4 millions de quintaux pour une valeur de 650 MDT contre
28,6 millions de quintaux et 517,3 MDT une année auparavant.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE BLE TENDRE

3500 12000

3000 10000 Importations en mille quintaux


Production en mille quintaux

2500
8000
2000
6000
1500
4000
1000

500 2000

0 0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Production Importations

1
Y compris le triticale.
46
Les prix moyens à l’importation, exprimés en dollar, ont enregistré une baisse de 6,2%
pour le blé tendre et de 7,6% pour l’orge, mais ils ont augmenté de 9,2% pour le blé dur, en
relation avec la situation de l’offre mondiale et l’évolution des prix sur les marchés
extérieurs.

S’agissant de la campagne céréalière 2002-2003, qui vient après quatre années


successives de sécheresse, elle a bénéficié de bonnes conditions climatiques. Les pluies
qui ont suffisamment arrosé la plupart des régions ont encouragé les agriculteurs à effectuer
les travaux de labour et de semailles à temps, surtout avec les mesures incitatives prises en
faveur du secteur. Les superficies emblavées en céréales ont porté, ainsi, sur 1,6 million
d’hectares et il est attendu une production qui pourrait dépasser les prévisions initiales
fixées à 12 millions de quintaux dans le budget économique de 2003.

EVOLUTION DES PRIX MOYENS D'IMPORTATION DE CEREALES (En dollars la tonne)


Variations en %
1999 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Blé dur 155,85 139,00 164,36 179,44 18,2 9,2
Blé tendre 113,11 115,64 124,51 116,73 7,7 -6,2
Orge 90,29 116,00 115,11 106,40 -0,8 -7,6
Source : Office des céréales
2) Légumineuses

L’insuffisance des pluies au cours de la campagne 2001-2002 a affecté, dans une


certaine mesure, les cultures des légumineuses pour lesquelles les emblavures ont porté
sur 60,4 mille hectares contre 65,7 mille la campagne précédente. Cette baisse a touché
toutes les variétés, à l’exception des petits pois dont les superficies cultivées ont augmenté
de 11,4% pour atteindre près de 10 mille hectares.

Eu égard aux superficies effectivement récoltées qui se sont élevées à environ


44 mille hectares contre 54 mille une année auparavant, les rendements se sont améliorés
pour toutes les variétés exceptée la lentille. Globalement, la production de légumineuses a
progressé de 7,8% passant, d’une campagne à l’autre, de 30,6 mille à 33 mille tonnes dont
22,3 mille pour les fèves et féveroles, 6 mille pour les pois chiches et 4,3 mille tonnes pour
les petits pois.

B – CULTURES MARAICHERES

La production de légumes a connu, dans l’ensemble, une évolution satisfaisante, au


cours de 2002, permettant un approvisionnement régulier des marchés et une maîtrise de la
hausse des prix qui ont même enregistré une baisse pour certains produits maraîchers.

Après une année de régression, la récolte de tomate a connu une reprise en 2002,
passant de 836 mille à 943 mille tonnes. Cette progression est imputable à l’extension de
l’ordre de 2% des superficies cultivées, qui ont été portées à 23,7 mille hectares, et à
l’amélioration des rendements qui se sont élevés en moyenne à 39,7 tonnes par hectare,
contre 35,9 tonnes une année auparavant. Il importe de noter que les cultures irriguées
selon la technique goutte à goutte ont progressé de 15%, pour occuper une superficie de
14 mille hectares.

En particulier, la production de tomate de saison est passée de 650 mille à 750 mille
tonnes dont environ 556 mille tonnes ont été transformées, ce qui a permis de produire
98 mille tonnes de double concentré de tomate (DCT) contre 77 mille tonnes en 2001, soit
une progression de l’ordre de 27%. Il a été ainsi dégagé un excédent exportable de plus de
47
14 mille tonnes écoulées en quasi-totalité sur la Libye. Encore faut-il signaler que le prix
plancher de cession de la tomate fraîche aux conserveries a été maintenu à 95 millimes le
kilogramme.

Malgré la contraction des superficies plantées qui sont revenues de 19,1 mille à
17,6 mille hectares, la production de piment a progressé, en 2002, de 21 mille tonnes ou
8,7% pour atteindre 262 mille tonnes. Les rendements se sont améliorés passant, en
moyenne, de 12,6 à 14,8 tonnes à l’hectare. La transformation en conserves a démarré au
cours de la deuxième moitié du mois d’août, avec un stock report d’harissa de 650 tonnes.
Elle a porté sur plus de 30 mille tonnes de piment frais, permettant de dégager une
production d’harissa d’environ 17 mille tonnes contre 13,4 mille une année auparavant.

De même et suite à l’extension des superficies, surtout irriguées, la production de


melons et pastèques a dépassé de 8,4% son niveau de l’année 2001, pour s’élever à
514 mille tonnes dont la majeure partie (environ 73%) est constituée de pastèques.

PRODUCTIONS MARAICHERES (En mille tonnes)


1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Tomate 580 700 500 663 930 950 836 943
Piment 150 190 186 189 185 190 241 262
Melons et pastèques 300 370 315 300 350 370 474 514
Pomme de terre 233 270 289 295 320 295 330 310
Oignon 254 238 246 270 241 272 402 399
Artichaut 22 21 24 23 19 17 22 16
Source : Groupement interprofessionnel des légumes et Ministère de
l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Les superficies cultivées en pomme de terre se sont légèrement accrues au cours de


2002, pour atteindre 22,1 mille hectares contre 21,6 mille l’année précédente. Mais en
raison de la baisse des rendements qui ont atteint, en moyenne, 14 tonnes à l’hectare
contre 15,3 tonnes une année auparavant, la récolte a régressé de 20 mille tonnes ou 6,1%
pour revenir à 310 mille tonnes. Ce niveau est réparti entre 160 mille tonnes pour la culture
de saison, 120 mille pour celle d’arrière-saison et 30 mille tonnes pour les primeurs.

L’insuffisance de la production de pomme de terre par rapport aux besoins du marché


intérieur s’est traduite par la poursuite du recours aux importations qui ont porté sur
46,2 mille tonnes pour une valeur de 25,6 MDT contre 36,8 mille tonnes et 19 MDT en 2001.
Par ailleurs, le Groupement interprofessionnel des légumes (GIL) a procédé à la constitution
d’un stock régulateur de 20 mille tonnes pour couvrir les besoins de consommation durant la
période de soudure des mois d’octobre et novembre.

Quant aux exportations de pomme de terre, elles sont demeurées marginales, compte
tenu de la demande intérieure soutenue pour ce produit de base. Elles n’ont porté que sur
2.140 tonnes, niveau nettement en deçà du quota de 16.800 tonnes fixé pour l’année 2002
dans le cadre du nouvel accord avec l’Union européenne.

Pour les autres cultures maraîchères, si la production d’oignon s’est pratiquement


stabilisée à son niveau de 2001, celle d’artichaut a diminué de l’ordre de 27%. Elles ont
atteint 399 mille et 16 mille tonnes respectivement.

48
II – ARBORICULTURE

En raison de la persistance de la sécheresse, la production arboricole de la campagne


2001-2002 s’est inscrite en régression plus ou moins sensible pour l’ensemble des
spéculations, plus particulièrement les olives à huile, les vins et certains fruits de printemps.

A – OLIVES A HUILE

Atteignant 150 mille tonnes, la récolte d’olives à huile pour la campagne 2001-2002
a accusé une baisse sensible, ne dégageant que 30 mille tonnes d’huile ou le quart environ
du niveau de 115 mille tonnes obtenu la campagne précédente. C’est le niveau le plus bas
des dix dernières campagnes agricoles après celui de 60 mille tonnes enregistré en
1995-96. Le record de la décennie écoulée a été atteint au cours de la campagne 1996-97
(310 mille tonnes). De ce fait, les quantités d’huile collectées par l’Office national de l’huile
(ONH) ont été limitées à 284 tonnes contre 2 mille tonnes pour la campagne 2000-2001.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE (En mille tonnes)


1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003
Production 60 310 90 180 225 115 30 70
Exportations 27 115 100 172 114 95 22 201
Source : Office national de l'huile

Compte tenu d’un stock de report de 40 mille tonnes, les disponibilités totales d’huile
d’olive au titre de la campagne 2001-2002 se sont élevées à 70 mille tonnes et les
exportations ont dépassé à peine 22 mille tonnes contre 95 mille la campagne précédente.
La part des opérateurs privés dans ces exportations a été de 10 mille tonnes ou 45% du
total. Il importe de noter que les privés ont été autorisés, exceptionnellement pour la
campagne 2001-2002, à exporter l’huile d’olive en vrac et conditionnée, en plus de l’huile
biologique, dans le cadre du quota convenu sans droits de douane par l’Union européenne.

PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS D'HUILES


350 350

300 300

250 250
En mille tonnes

200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Product. d'huile d'olive Export. d'huile d'olive Import. d'huiles végétales

1
Prévisions.
49
Les prix à la production ont été maintenus à leurs niveaux de la campagne
précédente, soit 1,700 dinar le kilogramme pour l’huile super-extra vierge de 0,3 degré
d’acidité et 1,450 dinar le kilogramme pour l’huile lampante de 4 degrés d’acidité. Par
ailleurs, et dans le but de préserver les intérêts des producteurs en fonction des
opportunités offertes sur les marchés extérieurs, l’ONH a adopté une nouvelle politique des
prix d’achat de l’huile d’olive au début de la campagne 2001-2002. Elle consiste en la
poursuite de l’application des prix d’intervention sur la base d’une avance, suivie
éventuellement d’un complément de prix en cas de résultat de commercialisation
bénéficiaire, et en l’adoption en même temps d’un prix commercial déterminé au début de
chaque mois en fonction des données du marché international.

EVOLUTION DES PRIX D'INTERVENTION DE L'ONH (En dinars par kilogramme)


1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003

Avance minimum 2,330 1,420 1,420 1,005 2,000 1,450 1,450 1,650
Avance maximum
(huile super extra) 2,730 1,800 1,800 1,300 2,300 1,700 1,700 1,950
Complément de
prix1 0,150 0 0 0,600 0 0 .. ..
Source : Office national de l'huile

S’agissant de la campagne 2002-2003, les oliveraies ont bénéficié des pluies qui ont
arrosé la plupart des régions. La production d’huile d’olive est estimée à 70 mille tonnes
dont 20 mille destinées à l’exportation, compte tenu d’un stock de report d’environ 5 mille
tonnes restant de la campagne écoulée. Ce niveau de production représente, toutefois,
moins de la moitié du volume moyen de 142,5 mille tonnes réalisé la dernière décennie.

B – AGRUMES

La récolte d’agrumes de la campagne 2001-2002 a atteint 235,5 mille tonnes dont


102,5 mille d’oranges maltaises, niveaux en baisse respectivement de 1,9% et 6,8% par
rapport à la campagne précédente. Cette régression s’explique par l’insuffisance des pluies
durant la période de floraison.

Compte tenu de ce repli et de la qualité des fruits qui a été juste moyenne, les
exportations, constituées en majeure partie d’oranges maltaises, ont accusé une baisse
pour revenir de 23,5 mille à 22,1 mille tonnes, soit environ 88% de l’objectif d’exportation
fixé à 25 mille tonnes.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)


1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003

Production 210 211 229 211 226 240 236 225


Exportations 21,7 16,1 22,8 21,2 27 23,5 22,1 17,2
Source : Groupement interprofessionnel des agrumes et des fruits (GIAF)

Concernant la campagne 2002-2003, la récolte d’agrumes a de nouveau diminué


(-4,6%), pour se situer à environ 225 mille tonnes. Cette baisse est imputable aux effets de
la sécheresse qui a provoqué une augmentation de la salinité des eaux d’irrigation.

1
Le complément de prix est déterminé à la fin de la campagne de commercialisation.

50
Néanmoins, vu les pluies enregistrées au cours de l’automne 2002, la qualité des fruits
a été, dans l’ensemble, bonne avec toutefois la prédominance des petit et moyen calibres.
L’objectif d’exportation pour la campagne en cours a été fixé à 25 mille tonnes mais les
quantités effectivement réalisées n’ont atteint que 17,2 mille tonnes dont la quasi-totalité a
concerné le marché français.

C – DATTES

La production de dattes au titre de la campagne 2002-2003 s’est inscrite en


progression de 9,5%, pour atteindre environ 115 mille tonnes. La part des dattes Déglet
Nour dans le total a augmenté, passant de 65 mille à 72 mille tonnes.

Du début de la campagne jusqu’à la date du 17 mai 2003, les quantités exportées ont
connu un accroissement de 4%, atteignant 32,6 mille tonnes pour une valeur de 76,8 MDT
(+13,6%) sur un objectif de 40 mille tonnes pour toute la campagne contre 36 mille tonnes
réalisées en 2001-2002.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES (En mille tonnes)


1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003
Production 84 74 95 103 103 105 105 115
dont : Déglet
nour 52 49 65 69 65 70 65 72
Exportations 18 20,6 25,2 29 25,7 36 36 401
Source : Groupement interprofessionnel des dattes

Pour développer les exportations de dattes, la préservation de la qualité, qui a été


meilleure qu’une année auparavant, a nécessité la mise en œuvre de plusieurs actions,
notamment la lutte biologique contre les vers de dattes, le nettoyage des plantations et la
protection des régimes de fruits contre les intempéries.

Quant aux prix minimums à la production des dattes, ils ont été fixés à 1,5 dinar le
kilogramme pour la variété Déglet Nour branchée et à 1,3 dinar le kilogramme pour la
Déglet Nour non branchée.

D – VIGNE

La récolte de raisins de cuve de l’année 2002 a diminué de 16,7% par rapport à


l’année précédente, pour s’établir à 37,5 mille tonnes. De ce fait, la production de vins s’est
inscrite en régression, revenant de 321 mille à environ 271 mille hectolitres.

Compte tenu d’un stock de report de l’ordre de 350 mille hectolitres à la date du
31 août 2002, les disponibilités totales de vins ont atteint 621 mille hectolitres dont il est
prévu d’exporter 140 mille hectolitres contre 73 mille enregistrés la campagne écoulée.
S’agissant des ventes locales, elles sont estimées pour la campagne en cours à 220 mille
hectolitres contre 206 mille la campagne précédente.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE VINS (En mille hectolitres)


1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003
Production 292 221 372 352 469 411 321 271
Exportations 83 64 91 80 87 137 73 1401
Source : Office national de la vigne

1
Prévisions.
51
Quant à la production de raisins de table, qui vient renforcer l’approvisionnement du
marché local en fruits, surtout au cours de l’automne, elle a connu en 2002 une baisse
d’environ 8% pour se situer à 70 mille tonnes.
E – AUTRES FRUITS
Pour les fruits de printemps, la production d’abricots a stagné en 2002 au niveau de
25 mille tonnes réalisé l’an passé. De ce fait, les exportations, du reste marginales, n’ont
atteint que 0,2 mille tonnes contre 0,1 mille une année auparavant.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'ABRICOTS (En mille tonnes)
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Production 26 25 26 27 31 30 25 25
Exportations 0,3 0,1 0,2 0,4 0,4 0,2 0,1 0,2
Source : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Egalement, la production d’amandes en coques sèches a été affectée par les effets de
la sécheresse. Elle a régressé de 40% pour revenir à 18 mille tonnes. Les quantités
exportées n’ont porté que sur 0,1 mille tonnes contre 0,4 mille en 2001.

PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AMANDES EN COQUES SECHES (En mille tonnes)


1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Production 35 42 51 55 58 60 30 18
Exportations 0,6 0,2 0,1 0,5 0,3 0,2 0,4 0,1
Source : GIAF et Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

En ce qui concerne les fruits d’été et d’automne, il y a lieu de noter, en particulier,


l’accroissement des productions de pêches, de poires et de grenades de 9,3%, 23,6% et 8,6%
respectivement, pour s’élever à 82 mille, 68 mille et 63 mille tonnes. A l’inverse, la production de
pommes a baissé, revenant de 108 mille à 100 mille tonnes, d’une année à l’autre.

III – CULTURES INDUSTRIELLES

La culture de la betterave à sucre a été interrompue, pour la deuxième année


consécutive, en raison de sa faible rentabilité en comparaison avec d’autres cultures. De ce
fait, l’activité de la Société tunisienne du sucre s’est limitée au raffinage de sucre roux
importé qui a porté sur 125,8 mille tonnes en 2002 contre 102,2 mille l’année précédente.

PRODUCTION ET PRIX DE CESSION DE LA BETTERAVE A SUCRE


1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Production de racines nettes
(en mille tonnes) 232,2 262,8 230,5 122,4 76,9 18,0 0 0
Prix maximum de cession
(en dinars la tonne) 47,0 47,0 40,0 40,6 39,2 39,2 0 0
Source : Société tunisienne du sucre et Complexe sucrier de Tunisie

Concernant le tabac, la superficie cultivée a atteint 2,9 mille hectares en 2002 contre
3,7 mille l’an passé, ce qui s’est traduit par une baisse de la production de 20% pour revenir
de 3,5 mille à 2,8 mille tonnes. De même, les importations de tabac brut ont accusé une
diminution sensible de l’ordre de 48%, atteignant 5,5 mille tonnes pour une valeur de
21,2 MDT contre 10,6 mille tonnes et 31,8 MDT une année auparavant.
Pour sa part, la campagne d’arrachage d’alfa 2001-2002 a dégagé 20,2 mille tonnes,
soit environ la moitié des 39,7 mille tonnes enregistrées la campagne précédente. Cette
baisse est due à l’impact de la sécheresse sur l’état végétal des champs d’alfa dans les
régions du centre du pays.
52
Le traitement des quantités collectées d’alfa vert par l’usine de la Société nationale de
cellulose et de papier alfa (SNCPA), implantée à Kasserine, à permis de produire 7,4 mille
tonnes de pâte d’alfa, niveau en baisse de 26,7% par rapport à celui réalisé en 2001. La
production de papier par ladite société s’est ressentie de cette régression, pour revenir de
25,2 mille à 20,9 mille tonnes.
IV – ELEVAGE
Le secteur de l’élevage a connu en 2002 une évolution moins rapide qu’une année
auparavant, en raison de la détérioration du couvert végétatif des terres de parcours et de
l’insuffisance des ressources alimentaires du cheptel.
Les mesures de sauvegarde prises en temps opportun ont permis, néanmoins,
d’assurer un approvisionnement régulier des éleveurs en aliments de bétail par le biais,
notamment, de la vente de l’orge à un prix réduit, de la fourniture d’aides en nature aux
petits éleveurs et de l’exonération des importations de fourrages des droits de douane.
Parallèlement, des campagnes de vaccination du cheptel ont été menées à titre de
prévention contre les maladies éventuelles.
Aussi, l’effectif de reproduction des trois principales espèces a-t-il connu une
progression pour les bovins et les caprins, mais il a stagné pour les ovins qui constituent la
majeure partie du cheptel national.

EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)


1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Bovins 385 409 430 459 480 482 484 502
Ovins 3.776 3.980 3.972 3.943 3.962 4.053 4.537 4.537
Caprins 757 834 788 733 782 829 829 850
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Pour sa part, la production de viandes rouges s’est accrue de 2,2% contre 3,4% en
2001, pour totaliser 130,2 mille tonnes. Ce niveau a permis de satisfaire normalement les
besoins intérieurs en dépit de certaines pressions sur les prix, surtout durant les périodes de
forte consommation.

PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES

20

220
Importations en mille tonnes

16
Production en mille tonnes

195
12

170
8

145 4

120 0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Production Importations

53
Par ailleurs, la production de lait frais a continué à progresser en 2002 mais à un
rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 1,8% contre 5,4%, pour s’élever à
953 mille tonnes. Cette évolution a dégagé, pendant la période de haute lactation, un
excédent de l’ordre de 37 millions de litres. L’excédent a été réparti entre 20 millions de
litres pour la constitution d’un stock régulateur et 17 millions de litres destinés à la
production de lait en poudre.

PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)


Structure en %
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2001 2002
Viandes1 106,7 106,0 112,0 120,2 123,2 127,4 130,2 100,0 100,0
-bovine 51,8 51,7 52,9 57,5 59,8 62,2 63,3 48,8 48,6
-ovine 47,2 46,6 49,9 52,9 54,2 55,9 57,5 43,9 44,2
-caprine 7,7 7,7 9,2 9,8 9,2 9,3 9,4 7,3 7,2
Lait frais 615 657 734 817 888 936 953
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

Quant aux quantités collectées de lait frais, elles se sont élevées à 483 mille tonnes en
2002 contre 468 mille l’an passé, soit 50,7% de la production nationale.

En liaison avec l’accroissement de la consommation, surtout au cours du mois de


Ramadan, et de l’affectation d’une partie de la production à la fabrication de lait en poudre,
les importations de lait et dérivés ont plus que doublé, atteignant 23,4 mille tonnes pour une
valeur de 34,7 MDT contre 11,4 mille tonnes et 29,1 MDT une année auparavant.

Pour sa part, la production de viande de volaille a légèrement augmenté, passant de


91 mille à 93,6 mille tonnes. Ce niveau a permis d’approvisionner le marché de façon
régulière et même de dégager un stock régulateur de 0,9 mille tonnes. Concernant les
œufs, la production de 2002 a totalisé 1.486 millions d’unités, soit un accroissement de
3,6% contre une baisse de 2,8% l’année précédente. Encore faut-il signaler que le secteur a
connu, durant certaines périodes, une surproduction qui a engendré une baisse des prix et
a nécessité une intervention en vue de constituer un stock régulateur.

PRODUCTION AVICOLE
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Viande de volaille
(en 1000 tonnes) 54,8 55,5 63,7 74,2 81,0 87,0 91,0 93,6
Oeufs (en millions
d’unités) 1.096 1.270 1.400 1.407 1.523 1.476 1.434 1.486
Source : Ministère de l'Agriculture, de l’environnement et des ressources hydrauliques

V – PECHE

Au cours de l’année 2002, la production halieutique a atteint 96,8 mille tonnes, niveau
en diminution de 1,8% par rapport à 2001. Si la pêche côtière et celle au chalut ont
enregistré une augmentation de 4,2% et 0,8% respectivement, la pêche au feu correspondant au
poisson bleu et les modes de pêche divers ont, plutôt, accusé une régression de 5,6% et
11,5% respectivement. En particulier, la pêche du thon a baissé de l’ordre de 30%, pour
revenir à 3,9 mille tonnes, tandis que la production assurée par les lacs et l’aquaculture a
continué à progresser, passant de 2,4 mille à 2,6 mille tonnes.

1
Il s'agit de viandes nettes et abats.
54
Par région, la production a été marquée, notamment, par une progression dans les
gouvernorats de l’Ariana, Sousse, Mahdia et Jendouba et par une baisse dans ceux de
Monastir et Sfax.

PRODUCTION HALIEUTIQUE (En mille tonnes)


Variations en %
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2001/ 2002/
2000 2001
Pêche côtière 31,6 31,5 28,5 26,6 26,0 26,0 27,1 0 4,2
Pêche au feu 29,7 30,8 32,8 36,4 37,6 37,7 35,6 0,3 -5,6
Pêche au chalut 18,3 22,1 24,1 25,0 24,7 26,2 26,4 6,1 0,8
Divers 4,6 4,6 4,6 5,2 6,8 8,7 7,7 27,9 -11,5
Total 84,2 89,0 90,0 93,2 95,1 98,6 96,8 3,7 -1,8
Source : Direction générale de la pêche et de l’aquaculture au Ministère de l’Agriculture,
de l’environnement et des ressources hydrauliques

S’agissant des exportations des produits de la mer, elles ont connu en 2002 un
accroissement de 13,6% en quantité et de 6,4% en valeur, s’élevant à 17,5 mille tonnes
pour des recettes de 134,6 MDT.

Il importe de signaler que les réformes dans le secteur de la pêche se sont poursuivies
à travers, notamment, la rationalisation de l’exploitation des richesses halieutiques, en
particulier celles de poisson bleu. Par ailleurs, et afin de promouvoir davantage la
production du secteur, un programme de développement de l’aquaculture a été adopté, lors
du Conseil ministériel du 6 mai 2002, couvrant les investissements, la production et la
commercialisation.

55
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE

Le secteur industriel a continué, en 2002, à bénéficier de la mise en œuvre de


plusieurs programmes visant à améliorer ses performances et sa contribution au
développement de l’économie nationale. Ainsi, l’approfondissement des réformes dans les
industries manufacturières pour consolider leur compétitivité et relever avec succès les défis
de l’ouverture sur l’extérieur et de la concurrence internationale, à travers notamment
l’intensification de l’adhésion des entreprises au programme national de mise à niveau et
l’amélioration de l’environnement général et du secteur industriel, en particulier, ont permis
de réaliser des résultats relativement positifs, eu égard à la conjoncture économique
mondiale défavorable.

Pour sa part, le secteur de l’énergie a été marqué, en 2002, par la poursuite de la


réalisation de la stratégie de développement arrêtée et qui vise l’accroissement de la
production nationale, en plus de la rationalisation et la maîtrise de la consommation, en vue
de comprimer le déficit de la balance énergétique. Quant au secteur minier, les efforts ont
été axés, principalement, sur l’intensification de la recherche et de la prospection, afin de
développer la production et renforcer sa place dans l’économie.

Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur industriel, exprimée en termes réels, a


continué à progresser en 2002, quoique à un rythme moins rapide qu’une année
auparavant, mais qui a été supérieur à la croissance globale, soit 3,1% contre 5,7% en
2001. Cependant, le regain d’activité dans le secteur énergétique, notamment au niveau
des hydrocarbures, a contrasté avec le ralentissement de la croissance des industries
manufacturières et, à un degré moindre, du secteur du bâtiment et génie civil, ainsi qu’avec
la faible évolution de l’activité minière.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Mines 19,7 5,7 5,0 1,0 1,0
Energie 4,6 2,9 -1,0 1,4 4,9
dont : Hydrocarbures 4,7 0,8 -3,4 -1,0 5,0
Industries manufacturières 4,3 5,6 6,6 6,9 1,9
Bâtiment et génie civil 7,2 5,5 10,2 7,0 6,0
Ensemble du secteur industriel 5,2 5,0 5,5 5,7 3,1
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Compte tenu du fléchissement du secteur agricole et de pêche, la contribution de
l’industrie à la croissance économique a connu une amélioration significative passant, d’une
année à l’autre, de 34,5% à 55,9%.

Pour ce qui est des échanges extérieurs réalisés par le secteur industriel, ils ont
accusé, en 2002, un repli au niveau des importations (-2,5% contre 16% l’an passé) et une
décélération du rythme des exportations (2,8% contre 17,8%) avec, respectivement, des
montants d’environ 9.450 MDT et 12.685 MDT ou encore près de 97% et 94% du total. De
ce fait, la balance commerciale du secteur s’est soldée par un déficit moins élevé qu’une
année auparavant, soit environ 3.235 MDT contre 3.826 MDT. En particulier, la part des
produits manufacturés hors ceux agro-alimentaires dans le total des exportations a continué
à s’améliorer, passant de 81,7% à 82,7%, d’une année à l’autre, et ce, inversement à leur
part dans les importations qui est revenue de 81,6% à 80%.

56
En matière d’investissement, le secteur industriel a bénéficié d’une enveloppe de
1.825 MDT, niveau en baisse de 11,7% par rapport à 2001. Il a représenté, ainsi, 24,6% de
la formation brute de capital fixe globale (FBCF) contre 27,4% une année auparavant. Cette
régression a touché, en particulier, les industries du textile et des cuirs et chaussures (-30%
environ), la branche de l’électricité (-25%) et les hydrocarbures (-32%). Aussi, le taux
d’investissement relatif au secteur, calculé par le rapport entre la FBCF et la valeur ajoutée
en prix courants, s’est-il inscrit en baisse, revenant de 24,9% à 20,9%.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DU SECTEUR INDUSTRIEL


(aux prix constants de 1990)
8 8

6 6
En pourcentage

4 4

2 2

0 0

-2 -2
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Ensemble du secteur de l'industrie Ind. manufacturières Energie

S’agissant des créations d’emplois, elles se sont élevées à 22.959 postes contre
26.300 une année auparavant, soit 37,3% du total réalisé dans l’économie hors agriculture.

PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS (En %)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Industries non manufacturières 9,9 10,1 10,4 10,4 10,6
Mines 0,9 0,8 0,9 0,8 0,8
Energie 4,5 4,7 4,8 4,7 4,7
-Hydrocarbures 2,4 2,8 3,0 2,9 2,9
-Electricité 1,6 1,4 1,4 1,4 1,4
-Eau 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4
Bâtiment et génie civil 4,5 4,6 4,7 4,9 5,1
Industries manufacturières 18,4 18,1 18,2 18,5 18,6
Industries agro-alimentaires 3,1 3,3 3,4 3,1 3,1
Industries manufacturières
autres qu’agro-alimentaires 15,3 14,8 14,8 15,4 15,5
-Matériaux de construction,
céramique et verre 1,7 1,7 1,7 1,7 1,7
-Ind. mécaniques et électriques 2,5 2,5 2,5 2,7 2,7
-Chimie et caoutchouc 2,1 2,0 2,0 1,9 2,0
-Textile, cuirs et chaussures 6,6 6,3 6,3 6,7 6,7
-Industries diverses 2,4 2,3 2,3 2,4 2,4
Ensemble du secteur industriel 28,3 28,2 28,6 28,9 29,2
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

57
Par ailleurs, le nombre d’entreprises ayant adhéré au programme de mise à niveau du
secteur industriel a atteint 2.389 unités, au terme de 2002, dont 1.349 ont bénéficié de
l’approbation de leurs dossiers par le Comité de pilotage (COPIL) pour des investissements
de l’ordre de 2.320 MDT avec des primes accordées par l’Etat de 326,6 MDT.

Grâce à la campagne de sensibilisation au profit des petites et moyennes entreprises


(PME), les nouvelles adhésions ont concerné, en 2002, 384 entreprises, tandis que le
nombre de dossiers de mise à niveau approuvés s’est élevé à 247 contre 381 entreprises
et 242 dossiers agréés une année auparavant. Quant au montant des investissements
approuvés, il a accusé une baisse de plus de 50% pour revenir à 243 MDT, ce qui
correspond à un investissement moyen par entreprise, pour la première fois, en deçà de
1 MDT. Ainsi, le montant des primes accordées est revenu, d’une année à l’autre, de
64,6 MDT à 36,3 MDT. Cette situation est la conséquence directe de l’adhésion accrue des
PME au programme de mise à niveau.
Concernant le programme de mise à niveau du secteur des services liés à l’industrie,
lancé en février 2000, 20 sociétés y ont adhéré en 2002, dont 15 ont obtenu l’approbation
de leurs dossiers pour un investissement de 4,1 MDT. Au total, ce programme a intéressé,
jusqu’à la fin de 2002, 139 sociétés de services dont 51 ont obtenu l’approbation de leurs
dossiers pour un montant d’investissement de 21,3 MDT dont 6,5 MDT au titre des primes.
Quant aux investissements technologiques à caractère prioritaire (ITP), ils ont intéressé,
depuis le lancement de cet instrument en 2000, 572 dossiers pour une enveloppe
d’investissement de 31,6 MDT et des primes de 15,4 MDT.

I – ACTIVITE MINIERE

Portant la marque de la baisse de la production, en particulier celle de phosphate de


chaux, la valeur ajoutée de l’activité minière, exprimée en termes réels, a progressé en
2002 à un rythme modéré et identique à celui de 2001, soit 1%.

PRODUCTIONS MINIERES
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en%
Phosphate de chaux 7.951 8.006 8.301 8.062 7.566 -6,2
Minerai de fer 222 222 183 204 198 -2,9
Minerai de plomb 7 10 11 11 8 -27,3
Minerai de zinc 57 89 75 73 64 -12,3
Barytine 9 4 5 4 6 50,0
Spath fluor 1 1 0 0 0
Fluorure d’aluminium 40 39 43 44 39 -11,4
Sel marin 466 455 620 654 560 -14,4
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

A – PHOSPHATE DE CHAUX
Après une année de régression de l’ordre de 11%, l’extraction de phosphate brut a
repris de près de 3%, au cours de 2002, atteignant 11,8 millions de tonnes. L’essentiel de
ce volume a été assuré par les carrières, soit 10,2 millions de tonnes ou environ 86% du
total contre 91% en 2001. Comme par le passé, les mines de Kef Eschfaïr, Kef Eddour et
Jallabia demeurent les principaux centres d’extraction en fournissant, respectivement, 30%,
29% et 18% du total. Par ailleurs, le recours à la sous-traitance et la mine souterraine de
Redeyef ont fourni 1.461 mille et 154 mille tonnes de phosphate brut, respectivement, ou
12,4% et 1,3% du volume total extrait.
58
Les rendements des laveries de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) étant
revenus d’environ 70% à 63,9%, d’une année à l’autre, la production de phosphate de
chaux marchand a accusé une baisse de 0,5 million de tonnes pour s’établir à 7,6 millions
de tonnes. Cette diminution a concerné toutes les laveries, en particulier celles de Metlaoui,
M’dhila et Kef Eddour qui assurent plus des trois quarts du volume produit.

En revanche, les ventes totales de phosphate ont progressé de 1,5% par rapport à
2001, pour atteindre 7,6 millions de tonnes dont 6,5 millions ont été livrées aux unités de
transformation du Groupe chimique tunisien (GCT). Quant aux exportations, elles se sont
contractées de 4,6% en volume et de 5,8% en valeur pour atteindre 1,1 million de tonnes et
45,7 MDT, en raison de la faiblesse de la demande extérieure et de la vive concurrence
entre les pays producteurs. La baisse des exportations a été enregistrée, notamment, sur le
Brésil, l’Ukraine et le marché européen et a été compensée en partie par l’augmentation
des ventes sur la Pologne, la Turquie et la Malaisie.

Compte tenu de ces évolutions, les stocks se sont situés, au terme de décembre 2002,
à 2,6 millions de tonnes de phosphate marchand et à 741 mille tonnes de phosphate brut.

B – MINERAI DE FER

Atteignant 198 mille tonnes, la production de minerai de fer a régressé de 2,9% en 2002.
Avec 64 mille tonnes d’hématite (minerai à l’état pur) et 74 mille tonnes de carbonate, la mine de
Djerissa a fourni environ 70% de la production totale. Le reliquat, constitué de 60 mille tonnes
de minerai de fer extrait à l’état pur, a été assuré par la mine de Tamera-Douaria.

Les ventes qui sont destinées dans leur quasi-totalité à l’approvisionnement de l’usine
sidérurgique d’El Fouladh ont diminué d’environ 15%, pour revenir à 184 mille tonnes. Afin
de combler le déficit de la production, les importations de minerai de fer se sont élevées à
120 mille tonnes pour une valeur de 6 MDT contre 257 mille tonnes et 13,3 MDT l’année
précédente. A ces achats s’ajoutent des importations de fontes, fers, aciers et ouvrages qui
ont atteint environ 761 mille tonnes pour une valeur de 504,5 MDT, contre 825,5 mille
tonnes et 509,1 MDT une année auparavant.

C – METAUX NON FERREUX

Les productions de zinc et de plomb se sont contractées de 12,3% et 27,3%,


respectivement, pour atteindre 64 mille et 8 mille tonnes, en raison notamment de certaines
difficultés d’ordre technique liées aux équipements. La quasi-totalité de ces quantités, soit
environ 95% pour le zinc et 84% pour le plomb, a été assurée par la mine de Bougrine.
Quant au reliquat, il a été fourni par les mines de Fej-Lahdoum et de Boujabeur dont
l’activité accuse un fléchissement, sous l’effet de l’épuisement des réserves. Pour leur part,
les ventes ont diminué, portant sur 62,4 mille tonnes de zinc et 7,7 mille tonnes de plomb,
contre respectivement 76 mille et 12,2 mille tonnes en 2001, ce qui s’est traduit par des
stocks, au terme de 2002, d’environ 5 mille tonnes pour le premier produit et de 1,3 mille
tonnes pour le deuxième.

Pour ce qui est des autres métaux non ferreux, si la production de fluorure
d’aluminium a accusé une baisse de 11,4%, celle de barytine s’est plutôt inscrite en
augmentation, atteignant 39 mille et 6 mille tonnes respectivement. Il est à signaler qu’après
un recul sensible d’environ 21% l’année précédente, les exportations de fluorure
d’aluminium ont repris de 25% en 2002 suite, notamment, à l’accroissement des ventes sur
les marchés roumain et turc. Encore faut-il rappeler que l’extraction du spath fluor a été
interrompue depuis l’année 2000.
59
D – SEL MARIN

En raison de la contraction de la demande extérieure et de l’existence d’un stock


important, la production de sel marin a régressé en 2002, pour revenir de 654 mille à
560 mille tonnes. Si les ventes locales se sont stabilisées aux environs de 78 mille tonnes,
les exportations ont plutôt diminué d’environ 15%, pour s’établir à 537 mille tonnes. Il est à
remarquer que le niveau des exportations est étroitement lié à l’évolution des conditions
climatiques en Europe, étant donné que le sel est utilisé pour le salage des routes lors de la
chute des neiges.

II – ENERGIE

Portant la marque de la quasi-stagnation de la demande locale d’énergie et de la


baisse des ressources en gaz naturel qui a été compensée par une hausse de la production
de pétrole, la balance d’énergie primaire s’est soldée, en 2002, par une augmentation
modérée de 1,4% de son déficit qui a atteint environ 410 mille tonnes d’équivalent-pétrole
(tep), contre un excédent de 194 mille tep en 2000. Toutefois, la croissance du secteur s’est
consolidée, atteignant 4,9% en termes réels contre 1,4% en 2001. Quant à la balance
commerciale du secteur, elle a connu une réduction du déficit qui est revenu de 395,7 MDT
à 315,2 MDT, d’une année à l’autre.

A – ELECTRICITE

Totalisant 11,3 milliards de kWh dont 9,8 milliards fournis par la Société tunisienne de
l’électricité et du gaz (STEG), la production électrique nationale s’est accrue, en 2002, de
3,9% contre 7,5% l’an passé. La baisse du niveau produit par la STEG de 1,5 milliard de
kWh ou de 15,5% a été largement compensée par l’augmentation de la production
indépendante privée (IPP) qui s’est élevée à 2,1 milliards de kWh contre 0,2 milliard en 2001.

PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE


En millions de kWh Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
Production STEG 7.936 8.639 9.222 9.787 8.270 -15,5
.Thermique 7.864 8.549 9.135 9.709 8.176 -15,8
.Hydraulique 72 90 64 54 64 18,5
.Eolienne 0 0 23 24 30 25,0
Production indépendante privée (IPP) 0 0 0 161 2.070 1.185,7
Auto-producteurs 720 886 874 906 941 3,9
Production nationale 8.656 9.525 10.096 10.854 11.281 3,9
Echanges nets avec l’Algérie -4 2 1 10 59 490,0
Total énergie émise en Tunisie 8.652 9.527 10.097 10.864 11.340 4,4
Consommation haute & moy.tensions 4.880 5.310 5.648 6.062 6.170 1,8
.Industries extractives 441 605 619 671 661 -1,5
.Industries sidérurg. & métallurgiques 187 216 217 220 209 -5,0
.Indust. chimiques & du pétrole 612 630 637 641 652 1,7
.Matériaux de construction 921 916 998 1.030 1.032 0,2
.Industries du papier et édition 118 123 135 137 137 0,0
.Indus.textiles, cuirs & chaussures 365 380 425 496 510 2,8
.Industries alimentaires 373 407 421 433 457 5,5
.Industries diverses 352 376 420 467 535 14,6
.Autres secteurs 1.511 1.657 1.776 1.967 1.977 0,5
Consommation basse tension 2.810 3.175 3.340 3.544 3.792 7,0
Total consommation nationale 7.690 8.485 8.988 9.606 9.962 3,7
Pertes et énergies en compteurs 962 1.042 1.109 1.258 1.378 9,5
Source : Société tunisienne de l’électricité et du gaz

60
Le volume d’électricité d’origine thermique, qui représente l’essentiel de la production
de la STEG, a régressé de 15,8%, pour se situer à 8,2 milliards de kWh. En revanche, les
productions électriques d’origine hydraulique et éolienne, assurées par cette société, ont
continué à s’accroître pour s’élever à 64 millions et 30 millions de kWh, respectivement.

La quantité totale de combustibles utilisés pour la production d’électricité s’est élevée


à 2,6 millions de tep, niveau quasi-identique à celui de 2001, dont environ 407 mille tep ont
été consommées au titre de la production indépendante. Pour la STEG, le combustible de
base reste le gaz naturel qui a été utilisé à concurrence de 97% environ. L’utilisation du
fuel-oil, qui porte sur de faibles quantités, a concerné la centrale de la Goulette pendant la
saison estivale et celle de Radès comme substitut au gaz naturel pendant une période
limitée. Quant au recours au gas-oil, il reste marginal et ne se fait qu’en cas de secours ou
pour des essais dans les turbines à combustion.

PRODUCTION ET CONSOMMATION NATIONALE D'ELECTRICITE

12000 12000
En millions de kWh

9000 9000

6000 6000

3000 3000

0 0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Production Consommation

La consommation nationale d’électricité s’est accrue de 3,7% en 2002 contre 6,9%


l’année précédente, pour atteindre près de 10 milliards de kWh, dont 6,2 milliards au titre de
la haute et la moyenne tensions et qui ont été utilisés à concurrence de 68% par le secteur
industriel, en particulier les industries des matériaux de construction avec plus d’un milliard
de kWh. Quant à la consommation de basse tension, elle a continué à croître à un rythme
soutenu, soit 7% contre 6,1% un an plus tôt, pour s’élever à 3,8 milliards de kWh, en rapport
avec l’accroissement du nombre des abonnés qui est passé de 2.312.424 au terme de 2001
à 2.417.775 à la fin de 2002, améliorant ainsi le taux global d’électrification du pays de
0,6 point de pourcentage, pour s’élever à 96%.
B – PETROLE BRUT
La production de pétrole brut a atteint 3,5 millions de tonnes, en 2002, niveau en
reprise de 4,7% contre une régression de 9,1% l’année précédente. Cette évolution est
imputable, essentiellement, à la progression appréciable de la production des petits
gisements, tels que Didon, Sidi Litaïem et El Hajeb-Guébiba, ainsi qu’à l’entrée en
exploitation, à la fin de 2001, du gisement Isis qui a assuré, en 2002, plus de 9% de la
production totale. A l’inverse, la production a continué à régresser pour les gisements de
taille importante, en particulier El Borma (-10%), Sidi El Kilani (-54%) et Ashtart (-1,8%).
61
Concernant l’activité d’exploration, elle a été marquée par l’octroi de deux nouveaux
permis de recherche, portant ainsi le nombre total de permis d’exploitation à 35 au terme de
l’année 2002. Pour leur part, les travaux de forage ont porté sur 11 puits et ont abouti à la
confirmation de 3 découvertes, contre 4 puits et 2 confirmations en 2001.

PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT


En milliers de tonnes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
El Borma 1.101 996 825 759 683 -10,0
Ashtart 888 842 739 681 669 -1,8
Autres gisements (Sidi El Kilani,
Ezzaouia, Tazarka, etc.) 1.903 2.103 2.098 1.888 2.134 13,0
Total 3.892 3.941 3.662 3.328 3.486 4,7
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Sur le plan de la commercialisation, les exportations ont progressé de 12,3% en


quantité et 2,6% en valeur, atteignant 2,9 millions de tonnes pour un montant de
715,2 MDT. Quant aux ventes de brut à la Société tunisienne des industries de raffinage
(STIR), elles sont restées stationnaires au niveau de 1,7 million de tonnes, correspondant à
la capacité de production de ladite entreprise. Les achats de brut effectués sur place auprès
des partenaires étrangers sont passés, d’une année à l’autre, de 52,4 mille tonnes et
13 MDT à 77,3 mille tonnes et 20,5 MDT, dont la majeure partie est payable en devises. Au
total, les importations de pétrole ont atteint 1,4 million de tonnes pour une valeur de
305,2 MDT contre 1,1 million de tonnes et 308,4 MDT en 2001.
C – GAZ NATUREL
Les disponibilités totales de gaz naturel se sont élevées, en 2002, à 3.729 millions de
mètres cubes, en baisse de 2,8% contre une augmentation de 3,1% un an plus tôt. Cette
régression s’explique, d’une part, par la baisse des quantités produites par le gisement de
Miskar qui assure environ 80% de la production nationale et, d’autre part, par la contraction
de la redevance totale perçue au titre du gazoduc transcontinental, qui est revenue de
1.117 millions à 1.047 millions de mètres cubes. De ce fait, la part du gaz naturel dans le
total des ressources d’énergie primaire a diminué de 2,4 points de pourcentage, pour
revenir à 44,6%.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
Production 1.899 1.817 1.985 2.254 2.149 -4,7
dont : Miskar 1.727 1.622 1.719 1.805 1.739 -3,7
Redevance totale 1.037 1.200 1.277 1.117 1.047 -6,3
Achats 430 721 459 467 533 14,1
Total des disponibilités 3.366 3.738 3.721 3.838 3.729 -2,8
Consommation 2.592 2.719 2.882 3.209 3.208 0,0
-Producteurs d’électricité 2.026 2.143 2.240 2.532 2.515 -0,7
. STEG 2.026 2.143 2.240 2.490 2.109 -15,3
. IPP 0 0 0 42 406 866,7
-Autres (clients industriels
et secteurs résidentiel et
tertiaire) 566 576 642 677 693 2,4
Exportations 774 1.019 839 629 521 -17,2
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

62
Atteignant 3.208 millions de mètres cubes, la consommation intérieure de gaz naturel
a représenté 86% des disponibilités contre 83,6% en 2001. Les quantités consommées pour
la production d’électricité sont restées stationnaires, se situant à 2.515 millions de mètres
cubes. Il y a lieu de signaler que l’entrée en phase d’exploitation effective de la centrale
privée Radès II (IPP), qui a utilisé 406 millions de mètres cubes, s’est accompagnée d’une
baisse d’environ 15% des quantités consommées de gaz par les centrales électriques de la
STEG. Pour les autres secteurs, la légère progression de la consommation (2,4% contre
5,5% un an plus tôt) est imputable, essentiellement, à l’accroissement de la demande
émanant des industriels qui continue à représenter la majeure partie de la consommation de
gaz, hors celle destinée à la production électrique, avec environ 74% du total.

Il est à noter que le nombre des abonnés au réseau de distribution du gaz naturel a
continué à croître, s’élevant à 159.970 abonnés, au terme de 2002, contre 141.126 à la fin
de l’année précédente.

D – CARBURANTS

La production nationale de carburants a stagné en 2002, pour s’établir à 1,9 million de


tonnes, mais cette situation cache des évolutions divergentes selon les produits. En effet, si
les productions de gaz de pétrole liquéfié (GPL), de gas-oil, de fuel-oil et de virgin naphta
ont connu une progression plus ou moins sensible, celles d’essences et, à un degré
moindre, de pétrole lampant ont plutôt diminué.

PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
Gaz de pétrole liquéfié 127 111 110 102 104 2,0
Essence super et sans plomb 244 262 292 338 325 -3,8
Essence normale 102 101 95 94 71 -24,5
Pétrole lampant 127 155 168 203 199 -2,0
Gas-oil 560 511 537 468 481 2,8
Fuel-oil 631 623 653 593 604 1,9
Virgin naphta 59 141 80 80 91 13,8
Gazoline 35 31 27 31 28 -9,7
White spirit1 6 6 7 7 7 0,0
Total 1.891 1.941 1.969 1.916 1.910 -0,3
- En % de la consommation 54,2 53,6 53,1 50,9 50,5 -0,4 point
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie), STIR et INS

Egalement, la consommation de carburants s’est presque maintenue à son niveau de


2001, soit 3,8 millions de tonnes. De même, la structure par produit n’a pas enregistré de
changement notable, avec toujours la prédominance du gas-oil et du fuel-oil qui ont
représenté, respectivement, 45,1% et 21,5% de la consommation totale contre 45,4% et
20,7% une année auparavant. A l’exception du GPL, de l’essence super sans plomb et du
fuel-oil qui ont connu des accroissements assez importants des quantités consommées,
tous les autres produits pétroliers ont accusé une régression de leur consommation,
notamment le kérosène et l’essence normale avec des baisses respectives d’environ 18%
et 10%.

1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
63
CONSOMMATION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
Gaz de pétrole liquéfié 351 370 381 397 415 4,5
Essence super 202 196 188 178 163 -8,4
Essence super sans plomb 42 69 106 144 182 26,4
Essence normale 101 100 97 91 82 -9,9
Pétrole lampant 183 197 195 203 201 -1,0
Kérosène 301 319 277 264 217 -17,8
Gas-oil 1.494 1.560 1.640 1.711 1.707 -0,2
Total hors fuel-oil 2.674 2.811 2.884 2.988 2.967 -0,7
Fuel-oil 818 811 821 779 815 4,6
dont : STEG 102 101 84 54 59 9,3
Total général 3.492 3.622 3.705 3.767 3.782 0,4
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Dans ce contexte, le taux de couverture des besoins de consommation intérieure par


la production locale a enregistré un léger repli, pour revenir de 50,9% en 2001 à 50,5% en
2002. Quant aux importations de produits raffinés, nécessaires pour combler le déficit de
production, elles ont diminué de 2,2% en quantité et de 3,9% en valeur, atteignant
2,8 millions de tonnes pour un montant de 835,8 MDT.

III – INDUSTRIES MANUFACTURIERES

Après trois années de progression soutenue, l’activité des industries manufacturières


a accusé, en 2002, une décélération sensible, perceptible à travers la baisse du taux de
croissance qui est revenu à 1,9% en termes réels contre 6,9% une année auparavant. Cette
situation s’explique, surtout, par le net ralentissement enregistré au niveau des industries du
textile et des cuirs et chaussures et des industries mécaniques et électriques, deux grands
secteurs d’exportation qui ont été affectés par la faiblesse de la demande extérieure. De ce
fait, la contribution du secteur manufacturier au PIB en prix courants est restée stationnaire,
se situant à 18,6% contre 18,5% en 2001. Hors industries agro-alimentaires, cette part s’est
élevée à 15,5%.

EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE


EN TERMES REELS (En %)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Industries agro-alimentaires -3,0 12,8 7,6 -2,5 -0,5
Ind.manufact. autres qu’agro-alimentaires 6,1 4,1 6,4 9,2 2,4
-Matériaux de construction, céramique et
verre 4,3 4,9 7,8 4,5 4,0
-Industries mécaniques et électriques 8,6 6,3 6,8 14,0 3,5
-Chimie et caoutchouc 3,9 3,4 5,0 2,5 3,5
-Textile, cuirs et chaussures 6,3 2,6 6,3 12,0 0,5
-Industries diverses 6,1 5,2 6,1 6,0 4,0
Ensemble des industries manufacturières 4,3 5,6 6,6 6,9 1,9
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES

En raison, notamment, de la baisse sensible de la production oléicole et, dans une


moindre mesure, celles d’aliments de bétail et de conserves de poisson, le secteur des

64
industries agro-alimentaires a enregistré, en 2002, une régression de 0,5%, en termes réels,
après celle de 2,5% une année auparavant.

En effet, le secteur de l’olivier a continué à se ressentir des effets de la sécheresse au


cours de la campagne 2001-2002, accusant une chute de la production d’huile d’olive qui
n’a atteint que 30 mille tonnes, soit le plus faible niveau enregistré durant les trois dernières
décennies. En revanche, les productions d’huile de graines conditionnée, ainsi que de
margarine et graisses végétales, ont connu des augmentations, pour s’élever à 97 mille et
environ 36 mille tonnes, respectivement.

PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES


(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2002/2001
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère 624 628 656 648 644 -0,6
Semoule 653 623 634 640 650 1,6
Pâtes alimentaires 136 137 140 142 150 5,6
Couscous 45 47 45 46 48 4,3
Aliments de bétail (concentrés) 1.030 1.260 1.360 1.552 1.425 -8,2
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl) 2.560 2.670 3.190 3.090 3.340 8,1
Yaourt (en millions de pots) 635 670 740 750 840 12,0
Fromage 10,5 11,2 12,9 13,5 14,4 6,7
Conserves alimentaires
Concentré de tomate 84 124 127 77 98 27,3
Harissa 10 9,2 13,4 13,4 17 26,9
Conserves de légumes et fruits 21 23 30 15,9 16,7 5,0
Conserves de poisson 4,2 5,2 6,3 8,9 7,8 -12,4
Sucre et sucreries
Sucre en poudre 116 123 104 102 126 23,5
Sucre aggloméré 18 21 14 14 15 7,1
Confiserie 32 31 33 36 38 5,6
Chocolaterie 5,4 5,2 5,3 6,8 7,4 8,8
Huiles et corps gras
Huile d’olive 90 180 225 115 30 -73,9
Margarine et graisses végétales 27,5 29,2 32,3 29,1 35,9 23,4
Huile de graines conditionnée 71 75 80 86 97 12,8
Boissons
Eaux minérales (en millions de
litres) 228 274 283 303 321 5,9
Boissons gazeuses (en 1000 hl) 2.817 3.200 3.450 3.700 3.800 2,7
Bière (en 1000 hl) 820 912 930 1.089 1.100 1,0
Vins (en 1000 hl) 352 469 411 321 271 -15,6
Source : INS, Ministère de l’Industrie et de l’énergie et organismes concernés

Par ailleurs, la production de dérivés de céréales n’a que légèrement évolué pour les
produits de la minoterie et a enregistré une baisse assez accentuée pour les aliments de
bétail.

En ce qui concerne l’industrie laitière, la production de lait industriel a connu une


reprise importante en 2002 (8,1% contre -3,1% en 2001), pour dépasser 3,3 millions
d’hectolitres, ce qui a permis de répondre aux besoins de consommation sans cesse
croissants. Egalement, les productions de yaourt et de fromage ont progressé de 12% et
6,7%, respectivement.
65
Pour les conserves alimentaires, la production a connu, contrairement à l’année 2001,
une progression importante pour tous les produits, à l’exception des conserves de poisson.
C’est le cas, en particulier, du concentré de tomate et de l’harissa.

Dans la branche du sucre et des sucreries, la production a également évolué


positivement, notamment en ce qui concerne le sucre en poudre dont le volume produit
s’est accru de 23,5% pour atteindre 126 mille tonnes.

S’agissant de la production de boissons, elle a régressé, en 2002, pour les vins et a


évolué à un rythme moins rapide qu’une année auparavant pour l’ensemble des autres
produits.

B – INDUSTRIES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET


DU VERRE

L’activité de ces industries a connu, en 2002, une évolution favorable en comparaison


avec d’autres secteurs, avec un taux de croissance de 4%, en termes réels, contre 4,5% en
2001, soit une expansion plus rapide que celle de 1,9% enregistrée pour l’ensemble du
secteur manufacturier.

L’accroissement des capacités de production des cimenteries privatisées s’est traduit


par une augmentation des quantités produites de ciment de 5,3% par rapport à 2001, pour
s’élever à environ 6 millions de tonnes dont 259 mille de ciment blanc fournis par la Société
tuniso-algérienne de Fériana (SOTACIB). A l’inverse, la production de chaux a presque
stagné en 2002 (+0,4%) contre une baisse de 9,7% l’an passé pour se situer à 469 mille
tonnes.

PRODUCTION DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET DU VERRE


(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2002/2001
en %
Ciment 4.588 4.864 5.657 5.721 6.022 5,3
dont : Ciment blanc 167 192 250 247 259 4,9
Chaux 482 475 517 467 469 0,4
Produits rouges 3.478 3.710 3.930 4.200 4.410 5,0
Carreaux de mosaïque (en mille m2) 16.200 17.200 18.100 19.400 20.400 5,2
Carreaux de faïence (en mille m2) 8.800 9.365 9.945 10.650 11.200 5,2
Bouteilles et gobelets 41 44 46 49 52 6,1
Source : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale
pour les autres produits

Dans ce cadre, les exportations de ciment, toutes qualités confondues, ont progressé,
atteignant 562 mille tonnes pour une valeur de 37,8 MDT. A l’inverse, les importations de ce
produit, constituées surtout de clinker, ont diminué revenant, d’une année à l’autre, de
670,8 mille tonnes pour 31,8 MDT à 518,5 mille tonnes et 24,2 MDT.

Concernant les produits rouges, la production s’est accrue de 5%, pour atteindre
4,4 millions de tonnes. De même, les quantités produites de carreaux de mosaïque et de
faïence ont augmenté à un taux identique de 5,2%, s’élevant à 20,4 millions et 11,2 millions
de mètres carrés, respectivement. Aussi, les exportations de produits céramiques ont-elles
continué à croître, atteignant environ 135 mille tonnes pour une valeur de 70,6 MDT,
niveaux en progression de 22% et 1,6% par rapport à 2001.

66
Dans l’industrie du verre, la production de bouteilles et gobelets, en particulier, a
augmenté presque au même rythme qu’une année auparavant, soit 6,1% contre 6,5%, pour
totaliser 52 mille tonnes.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX MATERIAUX DE CONSTRUCTION

7000 7000

6000 6000

5000 5000
En mille tonnes

4000 4000

3000 3000

2000 2000

1000 1000

0 0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Ciment produits rouges chaux

C – INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES


Après une année de progression importante, ce secteur a subi, en 2002, les effets du
retournement de la conjoncture internationale, en particulier le ralentissement de l’activité
économique en Europe. Sa croissance est tombée, ainsi, à 3,5% en termes réels contre
14% l’an passé. Néanmoins, ces industries continuent à occuper une place importante dans
le secteur manufacturier avec 18,5% des investissements, 15% de la valeur ajoutée
nominale et 23% environ des exportations manufacturières totales.
Dans l’industrie sidérurgique, la production a diminué de manière sensible, sauf pour
les structures métalliques dont le volume produit a progressé suite à la demande soutenue
des pylônes électriques par la STEG. La baisse enregistrée a affecté tant les produits
intermédiaires que ceux finis, en raison de la préparation de l’arrêt du haut fourneau de
l’usine d’El Fouladh entre novembre 2002 et mai 2003.
PRODUCTION DE LA SIDERURGIE
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2002/2001
1998 1999 2000 2001 2002
en %
Fonte 123 180 195 192 152 -20,8
Billettes 171 231 237 239 200 -16,3
Fer rond à béton 232 247 259 228 185 -18,9
Tréfilés 19 21 20 24 19 -20,8
Structures métalliques 11 11 9 9 10 11,1
Source : Société El Fouladh
Pour le montage de véhicules, la Société tunisienne d’industrie automobile (STIA) a
assuré, au cours de 2002, la production de 1.662 unités, réparties entre 1.478 camions et
184 autobus et autocars, contre 1.631, 1.451 et 180 unités respectivement, l’année précédente.
Encore faut-il signaler que le taux d’intégration moyen s’est maintenu à 5,7% pour les camions
et a légèrement augmenté pour les autobus et autocars, en passant d’environ 39% à 40%.
67
En ce qui concerne les industries électriques et électroniques, elles ont continué à se
développer comme en témoigne l’évolution des exportations. Celles-ci ont avoisiné
1.004 MDT dont environ 37% au titre des fils et câbles électriques, exportés en quasi-totalité
sur les pays européens pour approvisionner les grands constructeurs automobiles, tels que
Audi, Volkswagen, Peugeot, Mercedes et Fiat. Cette performance place la Tunisie parmi les
dix premiers fournisseurs de l’Union européenne, ou encore le troisième fournisseur hors
communauté, en faisceaux de câbles électriques pour automobiles.

D – INDUSTRIES CHIMIQUES

Bénéficiant d’une demande soutenue, les industries chimiques ont consolidé, en 2002,
leur rythme de croissance qui a atteint 3,5%, en termes réels, contre 2,5% en 2001.

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE


En milliers de tonnes Variat.
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2002/2001
en %
Acide phosphorique 1.165 1.208 1.125 1.144 1.216 6,3
Superphosphate triple 765 812 794 782 796 1,8
Diammonium phosphaté (DAP) 920 1.048 1.113 1.125 1.315 16,9
Ammonitre 156 172 182 170 127 -25,3
Superphosphate simple 13 14 12 8 9 12,5
Hyperphosphate (granulés) 36 40 35 34 32 -5,9
Engrais composés 12 7 18 11 21 90,9
Phosphate bicalcique (DCP) 106 102 97 116 113 -2,6
Tripolyphosphate de soude (TPPS) 80 73 100 118 119 0,8
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie et de l’énergie)

Dans l’industrie de transformation du phosphate, principale activité de ce secteur, la


production a progressé pour la plupart des produits, en particulier l’acide phosphorique, le
superphosphate triple et le diammonium phosphaté (DAP). A l’inverse, la production a
diminué pour l’ammonitre, l’hyperphosphate et le phosphate bicalcique (DCP), en raison de
certaines difficultés d’écoulement, notamment sur le marché européen.

PRODUCTION DE DERIVES DE PHOSPHATE

1400 1400

1200 1200

1000 1000
En mille tonnes

800 800

600 600

400 400

200 200

0 0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Acide phosphorique DAP Superphosphate triple

68
Toutefois, et malgré la hausse des prix moyens à l’exportation, exprimés en dollars,
d’environ 3% pour le DAP et le tripolyphosphate de soude (TPPS) et de 1,2% pour le
superphosphate triple et le DCP, les ventes à l’étranger de dérivés de phosphate ont
régressé de 5%, en 2002, pour se situer à 646,9 MDT correspondant à 6,6% des
exportations totales de biens contre 7,2% en 2001. Encore faut-il signaler que les prix
moyens à l’importation des matières premières, libellés en dollars, ont augmenté de 3%
pour le soufre non raffiné et diminué d’environ 20% pour l’ammoniac.

Concernant les autres branches des industries chimiques, la production s’est


stabilisée aux alentours de 124 mille tonnes pour les peintures, vernis et encres, 45 mille
tonnes pour les savons et 15 mille tonnes pour les colles et l’huile de lin. En revanche, la
production de pneumatiques s’est accrue de 5%, pour passer d’environ 1.027 mille pneus
en 2001 à 1.078 mille en 2002.

E – INDUSTRIES TEXTILES, CUIRS ET CHAUSSURES

Portant la marque du ralentissement de l’activité dans la plupart des branches, en


particulier celles du tissage, de la confection et des chaussures, le secteur des industries
textiles et des cuirs et chaussures a accusé, en 2002, une nette décélération de son rythme
de croissance qui n’a atteint que 0,5%, en termes réels, contre 12% l’an passé. Sa part
dans le PIB nominal est restée, par conséquent, stationnaire au niveau de 6,7%.

Par ailleurs, le nombre d’entreprises de ce secteur ayant adhéré au programme de


mise à niveau, jusqu’à la fin de 2002, a atteint 635 unités pour une enveloppe d’investis-
sement de l’ordre de 493 MDT, soit respectivement 47% et 21% environ du total des
approbations dans l’industrie.

Affectée par la baisse de la demande étrangère, la production du secteur textile-


habillement n’a que légèrement progressé en 2002. En effet, une tendance à la stagnation a
été relevée au niveau des branches de la filature, du tissage et de la confection. En
revanche, pour le finissage et la bonneterie, les productions ont continué à s’accroître
quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 7,7% et 7,9% respective-
ment contre 8,3% et 10%.

PRODUCTION DES PRINCIPAUX ARTICLES DU SECTEUR TEXTILE, CUIRS ET CHAUSSURES


(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2002/2001
en %
Filés de coton 24,6 24,6 24,8 24,6 24,8 0,8
Filés de laine 8,1 8,2 8,4 8,6 8,8 2,3
Tissus (millions de mètres) 146,0 151,4 169,7 195,1 195,8 0,4
Finissage (millions de mètres) 33,3 46,3 60,0 65,0 70,0 7,7
Confection (millions de pièces) 201,8 201,4 210,0 237,3 240,0 1,1
Bonneterie 24,5 27,5 30,0 33,0 35,6 7,9
Tapis 2,7 2,9 2,9 3,0 3,1 3,3
Chaussures (millions de paires) 37,5 38,8 44,5 50,0 51,5 3,0
Accessoires de chaussures 3,7 4,5 4,6 6,0 6,5 8,3
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Dans ce contexte, les exportations de produits textiles ont augmenté de 2,8% en 2002
contre 23,4% l’année précédente, pour s’élever à environ 4.142 MDT ou 42,5% des
exportations totales de biens. Quant aux importations, elles ont régressé de 1%, pour
dépasser légèrement 2.910 MDT. Il en est résulté une amélioration de 13,3% de l’excédent
69
de la balance commerciale du secteur, qui est passé à 1.231,5 MDT, et également du taux
de couverture de 5,3 points de pourcentage, pour atteindre 142,3%.

S’agissant de l’industrie des cuirs, la production s’est accrue de 3% pour les


chaussures et de 8,3% pour leurs accessoires, atteignant 51,5 millions de paires et 6,5 mille
tonnes, respectivement. Aussi bien les exportations que les importations de cuirs et
chaussures ont quasiment stagné en 2002 s’élevant, respectivement, à environ 593 MDT et
413 MDT, ce qui a dégagé un excédent de 180 MDT contre 174 MDT en 2001. Le taux de
couverture s’est situé, ainsi, à 143,6%, soit une amélioration de 1,5 point de pourcentage
par rapport à l’année précédente. Il est à noter que la balance commerciale reste
excédentaire pour les branches de l’habillement en cuir et des chaussures.

F – INDUSTRIES MANUFACTURIERES DIVERSES

Ce secteur a enregistré, en 2002, un ralentissement de sa croissance, soit 4% en


termes réels contre 6% l’an passé, ayant touché toutes les branches.

En effet, la production des industries du bois, liège et ameublement, principale


branche du secteur, a progressé de 5,3% contre 6,6% en 2001. En particulier, elle s’est
accrue de 5,6% pour la menuiserie du bâtiment, 5,4% pour les meubles et 4% pour les
articles en liège contre, respectivement, 6,7%, 6,5% et 6,3% une année auparavant.

De même, la production a augmenté de 3,2% pour l’industrie du papier et de 4,1%


pour celle du plastique, contre 3,9% et 6,4% en 2001.

IV – BATIMENT ET GENIE CIVIL

En relation avec le léger recul des investissements, le secteur du bâtiment et génie


civil a connu, en 2002, un ralentissement de son activité et ce, pour la deuxième année
consécutive. La croissance de sa valeur ajoutée est revenue, en effet, à 6% en termes réels
contre 7% en 2001 et 10,2% en 2000. Parallèlement, les investissements dans le secteur
ont accusé une nette décélération (4,2% contre 25,2% l’an passé) et les créations d’emplois
se sont repliées à 4.750 postes contre 5.000 un an plus tôt.

70
III. – LES SERVICES

L’activité des services marchands couvrant, notamment, les transports, le tourisme, le


commerce intérieur, les communications et les services financiers a été marquée, en 2002,
par une décélération de son rythme de croissance qui est revenu à 3,7% en termes réels
contre 6,5% l’année précédente. Cette situation est imputable, essentiellement, à la
régression des secteurs du tourisme et des transports, sous l’effet du prolongement des
répercussions des évènements de septembre 2001 et du ralentissement de l’expansion
économique dans les principaux pays partenaires d’Europe. Quant aux investissements
réalisés dans l’ensemble des services marchands, ils ont continué à progresser mais à un
rythme moins élevé qu’en 2001 (5,5% en prix courants contre 6,6%), pour s’établir
à 3.935 MDT.

Dans ce contexte, la place des services marchands dans l’économie nationale a


continué à se consolider, surtout avec le développement des secteurs du commerce, des
services financiers, des communications et des services tertiaires divers. En effet, leur part
dans le PIB et dans le total des investissements, exprimés en prix courants, s’est élevée en
2002 à 36,1% et 53,1%, respectivement, contre 35,6% et 49,6% une année auparavant.

I – LES TRANSPORTS

Les réformes engagées dans le secteur des transports au cours du IXème Plan se
sont poursuivies en 2002, malgré le ralentissement des modes de transport aérien et
maritime qui ont subi les effets négatifs de la dégradation de l’environnement international
sur le tourisme et les échanges extérieurs.

En effet, après la libéralisation du secteur et la modernisation de la flotte nationale


aérienne et maritime au cours de la période du IXème Plan, les réformes contenues dans le
cadre du Xème Plan visent, notamment, l’encouragement de l’investissement privé dans le
domaine de l’infrastructure de base, le renforcement du transport en commun, l’amélioration
de la qualité des prestations rendues aux usagers, la maîtrise des coûts et la consolidation
de la compétitivité.

Afin de concrétiser ces orientations et objectifs, des études ont été réalisées pour
l’exécution des grands projets d’infrastructure, en plus d’un cahier des charges fixant les
modalités d’exploitation du transport de personnes par les sociétés privées.

Au niveau de l’exploitation, l’année 2002 a été marquée par une baisse du transport
aérien de passagers, en liaison avec la contraction de l’activité touristique qui a affecté la
situation financière de la compagnie nationale Tunisair. En outre, et dans le cadre de la
libéralisation de ce mode de transport, une nouvelle société dénommée Air Carthage a été
créée en 2002 pour opérer dans le domaine des vols charters.

Dans ce cadre, la valeur ajoutée du secteur des transports a accusé une contraction
de 3,8%, en termes réels, contre une progression de 4% une année auparavant, en raison
du ralentissement de l’activité des transports maritime et aérien. Sa contribution à la
croissance économique globale a été négative, soit -0,2 point de pourcentage contre
0,2 point en 2001.

En revanche, la FBCF engagée dans ce secteur s’est accrue de 1,9% en 2002 contre
une baisse de 5,4% l’année précédente, pour atteindre 1.080 MDT ou 14,6% du total des
71
investissements. Cette progression s’explique, essentiellement, par la poursuite de
l’exécution des travaux d’entretien et d’amélioration du réseau routier au niveau régional et
local, la construction d’échangeurs et de ponts pour rendre la circulation plus fluide, la
réhabilitation de l’infrastructure ferroviaire existante et le démarrage des travaux préparatoires
pour l’extension du réseau du métro-léger à la ville d’El Mourouj.

A – TRANSPORT MARITIME

Le transport maritime continue à jouer un rôle primordial et stratégique dans la promotion


des échanges commerciaux avec l’extérieur, particulièrement pour les exportations. Les progrès
accomplis dans ce secteur au cours des dernières années et l’entrée des investisseurs
privés, notamment dans le transport de marchandises entre la Tunisie et la rive nord de la
Méditerranée, ont permis de s’adapter davantage au nouveau contexte concurrentiel
caractérisant l’économie mondiale.

NOMBRE DE NAVIRES ENTRES DANS LES PORTS NATIONAUX (En unités)


Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Tunis-Goulette-Radès 2.911 3.139 3.283 3.017 4,6 -8,1
dont : Radès 1.475 1.672 1.735 1.727 3,8 -0,5
Sfax 1.155 1.096 1.411 1.476 28,7 4,6
Bizerte 632 575 569 569 -1,0 0,0
Gabès 611 646 686 662 6,2 -3,5
Sousse 457 454 524 661 15,4 26,1
Zarzis 294 274 283 564 3,3 99,3
Total 6.060 6.184 6.756 6.949 9,2 2,9
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Le nombre de navires enregistrés à l’entrée des ports nationaux de commerce s’est


inscrit en progression de 2,9% contre 9,2% en 2001 pour atteindre 6.949 unités avec une
jauge brute de 65,2 millions de tonneaux1 contre 6.756 unités et 58,6 millions de tonneaux
l’année précédente. L’accroissement enregistré a intéressé, en particulier, les ports de
Sousse (26,1%) et de Zarzis (99,3%). A l’inverse, le nombre de navires a diminué dans les
ports de Tunis-Goulette-Radès (-8,1%) et celui de Gabès (-3,5%).

La structure du trafic par type de navires a été modifiée par rapport à celle de 2001.
En effet, la part des navires conventionnels qui continuent à occuper la première place est
revenue, d’une année à l’autre, de 27,8% à 25,3% du total, tandis que les parts des rouliers
et des vraquiers liquides et solides ont régressé pour s’établir à 17,2% et 14,6%, respec-
tivement, contre 18,7% et 15,8% une année auparavant. En revanche, les parts des
car-ferries et des porte-conteneurs ont progressé pour atteindre 8,3% et 9% contre 7,5% et
7,7% un an plus tôt. Le reliquat, constitué de pétroliers, de gaziers, de navires spéciaux et
de paquebots croisiéristes, a représenté 25,6% contre 22,5% l’an passé.

S’agissant du trafic maritime de marchandises, y compris le cabotage national, il s’est


accru de 2% à l’entrée et à la sortie, contre 2,6% une année auparavant, pour totaliser
25,4 millions de tonnes. Cette décélération est imputable, surtout, au ralentissement du trafic
international à l’entrée correspondant aux importations de marchandises (3% contre 4,1% en
2001) et à la baisse du trafic entre les ports nationaux tunisiens ainsi que le port de Skhira et
les ports secondaires, trafic qui représente le cabotage national (-13,1% contre -1,2%).

1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires équivalente à 2,83 mètres cubes.
72
Au niveau du trafic international, le volume de marchandises débarquées s’est accru
de 3% pour se situer à 14,6 millions de tonnes, suite à l’accroissement des importations de
céréales, de sucre, de pétrole brut et de soufre non raffiné, essentiellement. De même, le
volume des marchandises embarquées a augmenté de 3,1% pour atteindre 9,4 millions de
tonnes, en rapport notamment avec l’accroissement des exportations de pétrole brut, de
superphosphate triple et de ciments.

EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES (En mille tonnes)


2001 2002 Variations en %
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international 14.146 9.102 14.571 9.380 3,0 3,1
Ports de Tunis-Goulette-Radès 5.019 930 4.647 909 -7,4 -2,3
dont : Port de Radès 3.869 859 3.520 841 -9,0 -2,1
Port de Sfax 2.235 2.493 2.494 2.335 11,6 -6,3
Port de Bizerte 3.517 839 3.494 911 -0,7 8,6
Port de Gabès 2.252 1.881 2.544 1.828 13,0 -2,8
Port de Sousse 960 212 1.173 254 22,2 19,8
Port de Zarzis 163 266 219 322 34,4 21,1
Port de Skhira et plate-formes
de gisements off shore1 0 2.481 0 2.821 13,7
Cabotage2 824 824 716 716 -13,1 -13,1
Ports de Tunis-Goulette-Radès 75 0 64 0 -14,7
dont : Port de Radès 75 0 64 0 -14,7
Port de Sfax 22 22 30 29 36,4 31,8
Port de Bizerte 674 148 569 142 -15,6 -4,1
Port de Gabès 0 0 31 0
Port de Zarzis 53 0 22 0 -58,5
Port de Skhira et ports
secondaires 0 654 0 545 -16,7
Total 14.970 9.926 15.287 10.096 2,1 1,7
Source :Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

La progression du trafic international de marchandises a concerné les ports de


Sousse et de Zarzis tant à l’entrée qu’à la sortie et, à un degré moindre, ceux de Sfax et de
Gabès (+11,6% et +13% à l’entrée respectivement), ainsi que le port de Bizerte (+8,6% à la
sortie). Quant au port de Radès qui se classe au premier rang au niveau des marchandises
importées (près de 25% du total), il a accusé une baisse du trafic de 9% à l’entrée et de
2,1% à la sortie.

Le trafic de marchandises au titre du cabotage, qui concerne essentiellement


l’acheminement du pétrole brut du port de Skhira vers la raffinerie de Bizerte et les
carburants embarqués à partir de cette raffinerie vers les autres ports commerciaux du
pays, a accusé un fléchissement de 13,1% en 2002 pour revenir à 716 mille tonnes. Cette
baisse s’explique, notamment, par le repli du transport d’hydrocarbures à l’entrée et à la
sortie des ports de Bizerte et de Radès.

Par ailleurs, la flotte nationale exploitée en 2002 a été constituée de 18 bateaux dont
8 appartiennent à des compagnies privées, 5 à la Compagnie tunisienne de navigation
(CTN) et autant à la Société nouvelle de transport de Kerkennah.

En particulier, la CTN qui dispose de 2 car-ferries, 2 rouliers et 1 vraquier solide


a transporté 1.224 mille tonnes de marchandises contre 1.363 mille en 2001, soit une

1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L’activité du cabotage intéresse ici exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées
de marchandises dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «port de Skhira et ports secondaires».
73
baisse de 10,2%. Le tonnage transporté sur les lignes régulières s’est inscrit en repli de
13,5% pour revenir à 1.007 mille tonnes ou environ 82% du total, dont 64,3% ont été
assurés par des moyens affrétés. En outre, l’essentiel du trafic a continué à être effectué sur
les pays de la Méditerranée (75% contre 71% un an plus tôt).

Le taux de participation de la CTN dans le trafic commercial maritime de la Tunisie,


non compris le cabotage et le transport des hydrocarbures, a diminué de 0,8 point de
pourcentage pour revenir à 5,8%. Sa part dans le trafic régulier total a également baissé,
atteignant 19,8% contre 22,3% en 2001.

TRAFIC INTERNATIONAL MARITIME DE MARCHANDISES PAR PORT

1992 Tunis-Goulette- 2002


22,8% 20,2%
Radès
19,9% 14,6% Sfax
23,2%
Bizerte 18,4%

Gabès

Autres
17,0% 20,0% 18,2%
25,7%

Quant au trafic de marchandises réalisé par les sociétés privées qui transportent,
essentiellement, les hydrocarbures entre les différents ports nationaux et les produits
chimiques sur les lignes internationales, il s’est inscrit en augmentation de 2% en 2002,
pour atteindre 2,3 millions de tonnes. Le groupe constitué par la Compagnie générale
maritime (COGEMAR) et la Société tunisienne de navigation pétrolière (PETRONAV)
continue à assurer la grande part du tonnage transporté par les privés, soit environ 42%
contre près de 46% en 2001. Ledit groupe envisage de remplacer, sur la période
2003-2005, les deux navires qu’il possède (un pétrolier et un bitumier) pour se conformer
aux nouvelles règles de sécurité exigées en matière de transport des produits dangereux.

Par ailleurs, la société Gabès Marine Tankers (GMT) a transporté environ 435 mille
tonnes d’acide phosphorique destiné à l’exportation contre 418 mille tonnes en 2001.

Pour sa part, la société Gaz Marine, spécialisée dans le transport du gaz, a transporté
près de 107 mille tonnes en 2002 contre 100 mille l’année précédente.

Dans l’ensemble, la part des opérateurs privés dans le total du trafic maritime de
marchandises, y compris le cabotage et le transport des hydrocarbures, s’est élevée
à 8,4% en 2002 contre 8,6% l’an passé.

La part de la CTN et des sociétés privées dans le total du trafic maritime de


marchandises s’est établie, ainsi, à environ 13% en 2002 et ce, aussi bien par l’utilisation
des moyens propres que par le recours à l’affrètement de bateaux étrangers.

74
S’agissant du trafic maritime de passagers, enregistré à l’entrée et à la sortie des
différents ports de la Tunisie, il s’est accru de 6,5% en 2002 pour atteindre environ 478 mille
voyageurs dont 253,5 mille au titre des entrées. Le port de Tunis-Goulette continue à assurer
la quasi-totalité de ce trafic, soit près de 474 mille passagers.

Les ports de Bizerte, Sousse et Sfax, qui assurent d’une manière ponctuelle et
exclusivement au niveau des entrées le trafic de passagers pendant l’été à l’occasion du
retour des Tunisiens résidents à l’étranger, ont enregistré 4,6 mille voyageurs contre
2,7 mille une année auparavant.

Quant au trafic auto-passagers, il s’est élevé en 2002 à 98,1 mille véhicules à l’entrée
et 76,8 mille à la sortie contre, respectivement, 90,8 mille et 72,2 mille véhicules une année
auparavant. L’écart entre les entrées et les sorties correspondant aux voitures importées
définitivement, notamment par les travailleurs tunisiens à l’étranger, s’est établi ainsi
à 21,3 mille véhicules contre 18,6 mille en 2001.

L’activité de la CTN dans le trafic de passagers s’est limitée à l’exploitation des deux
lignes de Tunis-Marseille et Tunis-Gênes et ce, par l’utilisation des 2 car-ferries El Habib et
Carthage et le recours à l’affrètement de bateaux durant les périodes de pointe,
particulièrement pendant l’été. Cette société a transporté environ 266 mille passagers ou
55,7% du trafic total contre, respectivement, 262,5 mille passagers et 58,5% en 2001. Le
nombre de véhicules transportés par cette compagnie a atteint 103,4 mille ou 59% du total
contre 101,8 mille et 62,5% une année auparavant.

NOMBRE DE PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE


(En milliers de personnes)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Passagers entrés 208 221 233 249 5,4 6,9
Passagers sortis 172 191 214 225 12,0 5,1
Total 380 412 447 474 8,5 6,0
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)

Pour le trafic des croisières touristiques, il s’est inscrit en légère baisse en 2002,
revenant de 269,5 mille à 267,2 mille touristes. L’essentiel de ce trafic a continué à
concerner les ports de la Goulette ( 240,6 mille touristes ou 90% du total) et de Bizerte
(23,5 mille touristes ou 8,8%). Le reliquat, qui est négligeable, concerne le port de Gabès.

B – TRANSPORT AERIEN

L’activité du transport aérien s’est ressentie, en 2002, des effets de l’environnement


international défavorable, le ralentissement économique dans les principaux pays de l’Union
européenne et la montée des incertitudes et des tensions géopolitiques liées surtout à la
situation en Irak et au Proche-Orient.
Aussi, et avec le recul sensible des entrées de touristes européens, le nombre des
avions enregistrés à l’arrivée et au départ des aéroports internationaux du pays s’est-il
inscrit en baisse de 9,6% contre un accroissement de 0,3% en 2001, pour s’établir
à 82,7 mille unités. Cette régression a touché les aéroports de Monastir-Skanès (-22,6%),
Djerba-Zarzis (-12%) et, à un degré moindre, celui de Tunis-Carthage (-2,7%), tandis que
les aéroports de Sfax-Thyna, Tabarka-7 novembre et Gafsa-Ksar ont connu une nette
augmentation du nombre des avions recensés.

75
TRAFIC COMMERCIAL DES AVIONS ET DES PASSAGERS DANS LES AEROPORTS
INTERNATIONAUX (En mille unités)
Variations
2001 2002
Désignation 2002/2001 en %
Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2 Avions1 Passagers2
Tunis-Carthage 36,9 3.356,5 35,9 3.194,7 -2,7 -4,8
Monastir-Skanès 29,2 3.926,7 22,6 2.876,6 -22,6 -26,7
Djerba-Zarzis 20,0 2.203,8 17,6 1.782,7 -12,0 -19,1
Sfax-Thyna 3,1 59,1 4,0 71,5 29,0 21,0
Tozeur-Nefta 1,6 99,9 1,6 91,3 0,0 -8,6
Tabarka-7 novembre 0,5 43,8 0,6 50,8 20,0 16,0
Gafsa-Ksar 0,2 6,1 0,4 10,9 100,0 78,7
Total 91,5 9.695,9 82,7 8.078,5 -9,6 -16,7
Source : Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA)

Le trafic aérien de passagers a enregistré, également, une baisse par rapport


à l’année précédente, soit -16,7% contre une progression de 0,5% en 2001. Il est, ainsi,
revenu de 9,7 millions à 8,1 millions de personnes. Ce trafic continue à être assuré, pour
l’essentiel, sur les lignes internationales avec une part de 93%, dont 58,6% correspondant à
4,4 millions de passagers (-24% par rapport à 2001) au titre des vols charters. Le nombre
de voyageurs ayant emprunté les vols réguliers s’est inscrit aussi en baisse de 6,7%, pour
revenir à 3,1 millions de passagers.

TRAFIC COMMERCIAL DE PASSAGERS PAR AEROPORT

1992 2002
16,5% 22,1% 2,8%
1,8%
Tunis-Carthage

Monastir-Skanès

Djerba-Zarzis
Autres

39,5%
38,6% 43,1% 35,6%

Malgré une conjoncture difficile, la compagnie nationale Tunisair a poursuivi l’exécution


du programme d’assainissement et de modernisation de sa flotte. Ainsi, et après avoir
obtenu la certification ISO 9002, en novembre 2000, de ses opérations aériennes et au sol,
cette société s’est engagée dans la mise à niveau intégrale de ses services conformément
aux normes internationales requises. Elle s’est lancée dans la démarche ISO 9001-2000 qui
a trait à la certification de ses activités commerciales.

En outre, Tunisair a procédé à l’acquisition de deux avions Airbus 300-600 et 320,


dans le cadre du programme de renouvellement de sa flotte, pour affronter la concurrence
des compagnies étrangères desservant la Tunisie et, également, pour satisfaire la demande
additionnelle de la période estivale et à l’occasion du pèlerinage, qui crée un besoin pour les

1
Il s’agit du nombre des avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
2
Il s’agit du nombre des passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
76
avions de grande capacité. Parallèlement, 3 Boeing 737-200 et un Airbus 300 ont été retirés
de l’exploitation. Ainsi, la flotte de cette société s’est élevée à 29 avions, au terme de 2002,
contre 31 unités, une année auparavant. Le nombre des heures de vols effectuées par les
moyens propres et les avions affrétés a diminué de 7,2%, d’une année à l’autre, pour se
situer à 75,8 mille heures.

Le nombre de passagers transportés en 2002 par Tunisair a totalisé 3,1 millions,


niveau en baisse de 11,6% par rapport à l’année précédente. Cette régression a touché les
lignes régulières, y compris les vols supplémentaires, soit -7,2%, avec un nombre de
voyageurs transportés d’environ 1.788 mille ou près de 57% du total. Il est à signaler que
deux nouvelles lignes ont été créées, à savoir Tunis-Benghazi à partir du 9 octobre 2002 et
Tunis-Dubai le 2 décembre 2002.
En raison du repli de l’activité touristique, le trafic charter de ladite société a régressé
de 17% par rapport à 2001. Le nombre de passagers est revenu, en effet, de 1,6 million ou
45,4% du total à 1,3 million et 42,7%. En revanche, le trafic au titre du pèlerinage s’est
accru de 2,4% pour atteindre 18,3 mille passagers.
L’analyse de l’activité de Tunisair par marché dégage une baisse de la part de la
destination Europe (environ 91% contre 92,5% en 2001) et une amélioration de celles de
l’Afrique (5% contre 4,5%) et des pays du Moyen-Orient (3,7% contre 3%).
Malgré la régression de son activité qui a été, néanmoins, moindre que celle du trafic
aérien global réalisé sur la Tunisie, la part de marché de Tunisair dans le trafic international,
toutes activités confondues, s’est améliorée de 0,8 point de pourcentage en 2002 pour
passer à 40,4%. Par type de trafic, la contribution de cette société s’est légèrement
consolidée dans le total des vols internationaux réguliers (61,5% contre 61% en 2001),
mais s’est presque stabilisé dans celui des vols charters (27,6% contre 27,8%).
Spécialisée dans le trafic charter international, la société Nouvelair a assuré, en 2002, le
transport de 861,5 mille passagers et ce, en effectuant 21,2 mille heures de vols, niveau en
baisse respectivement de 23,2% et 6,6% par rapport à 2001. Néanmoins, sa part de marché
dans le trafic charter global effectué sur la Tunisie s’est améliorée, passant de 19,4% à 19,6%
d’une année à l’autre. L’essentiel de l’activité, en termes d’heures de vols, a continué à
intéresser les marchés français, allemand, scandinave, britannique et italien. Encore faut-il noter
que la flotte exploitée par cette société a été renforcée, en 2002, par un Airbus A320.
La société Tuninter, qui opère à la fois dans les domaines du trafic aérien international
et du trafic intérieur, a transporté environ 314 mille passagers dont 268,8 mille en vols
réguliers, niveau en baisse de 37,6% et 2,1% par rapport à 2001. Cette régression est due à
la chute du trafic charter qui est revenu, d’une année à l’autre, de 228,3 mille à 45 mille
passagers (-80% environ). D’ailleurs, le nombre des heures de vols réalisées par cette
société a diminué de l’ordre de 29% pour s’établir à 7,6 mille heures, ventilées à hauteur de
5,7 mille heures pour les lignes régulières et 1,9 mille pour les vols charters. La flotte mise
en service en 2002 a été composée de deux ATR72 d’une capacité de 70 sièges, d’un
ATR42 de 48 sièges et d’un Boeing 737-300 de 148 sièges qui a été exploité de janvier à
mars. La réduction de la flotte par rapport à 2001 s’est traduite par une amélioration du
coefficient de remplissage des avions sur les lignes régulières qui est passé de 63,7%
à 65,8%, d’une année à l’autre.
S’agissant du fret commercial, il a porté en 2002 sur 21,8 mille tonnes, en régression
de 6,9% par rapport à l’année précédente. Sur ce total, 20,6 mille tonnes ou 94,5% ont
transité par l’aéroport international de Tunis-Carthage contre respectivement 21,8 mille
tonnes et 93,2% en 2001. La part de Tunisair dans ce trafic s’est élevée à 13,4 mille tonnes
ou 61,5% contre plus de 63% une année auparavant.

77
C – TRANSPORT TERRESTRE

1 ) Transport ferroviaire

L’activité de ce mode de transport a été marquée, au cours des dernières années, par
les travaux de réaménagement de la ligne Tunis-Gabès, notamment le dédoublement de la
ligne ferroviaire reliant Bordj-Cédria à Kalâa Kébira avec la modernisation de 180 kilomètres
de voie ferrée et l’entretien de près de 90 ponts existants sur cette ligne, et par la
réhabilitation et la mise à niveau de la ligne Nord reliant la capitale à la ville de Ghardimaou
et qui assure la liaison avec le réseau algérien des chemins de fer. Toutefois, le transport
ferroviaire a continué à enregistrer en 2002 un repli, surtout au niveau du trafic de
marchandises assuré par la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT).

MARCHANDISES TRANSPORTEES PAR VOIE FERREE (En millions de tonnes-kilomètres)


Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Phosphate 1.635 1.565 1.613 1.661 3,1 3,0
Minerai de fer 67 47 44 35 -6,4 -20,5
Matériaux de construction 240 204 203 124 -0,5 -38,9
Engrais et soufre 294 320 281 279 -12,2 -0,7
Céréales 45 45 64 85 42,2 32,8
Energie 14 14 1 0 -92,9 -100,0
Autres 78 88 80 68 -9,1 -15,0
Total 2.373 2.283 2.286 2.252 - 3,7 - 1,5
Source : SNCFT

En effet, le volume de marchandises transporté par cette société s’est inscrit en baisse
de 1,5%, pour s’établir à 2,3 milliards de tonnes-kilomètres ou 12 millions de tonnes. Ce
recul a touché le minerai de fer (-20,5%), les matériaux de construction (-38,9%) et à, un
degré moindre, les engrais et le soufre (-0,7%). A l’inverse, le transport des céréales a
connu un accroissement important, pour la deuxième année consécutive, en rapport avec
l’intensification des importations suite à la régression de la production céréalière. De même,
le tonnage transporté de phosphate de chaux, qui représente plus des deux tiers du trafic
total de marchandises réalisé par voie ferrée, a continué à s’accroître, portant sur
8,3 millions de tonnes ou 1,7 milliard de tonnes-kilomètres.
Le trafic ferroviaire de voyageurs assuré par la SNCFT a, quant à lui, légèrement diminué
(-0,5% contre 21,8% en 2001), pour se situer à 42,8 millions. La grande part de ce trafic a
continué à concerner les lignes de courte distance avec 37,2 millions de voyageurs ou environ
87% du total. La légère baisse enregistrée à ce niveau (-0,3%) provient, en particulier, du recul
du trafic relatif à la banlieue sud de Tunis qui a représenté environ 70% du total.
EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS (En millions de voyageurs)
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Société nationale des chemins
de fer tunisiens (SNCFT) 34,4 35,3 43,0 42,8 21,8 -0,5
-Longue distance 5,3 5,4 5,7 5,6 5,6 -1,8
-Courte distance 29,1 29,9 37,3 37,2 24,7 -0,3
Société du métro-léger de Tunis
118,1 122,1 1,5 3,4
(SMLT) 112,1 116,4
-Lignes du Métro 93,9 98,1 99,7 103,9 1,6 4,2
-Ligne Tunis-Goulette-Marsa 18,2 18,3 18,4 18 ,2 0,5 -1,1
Source : SNCFT et SMLT

78
De même, le nombre de voyageurs sur les lignes de longue distance, qui intéresse
pour l’essentiel les liaisons Tunis-Gabès et Tunis-Ghardimaou, a baissé de 1,8% contre un
accroissement 5,6% l’an passé, pour revenir à 5,6 millions.

Quant au transport ferroviaire urbain assuré par la Société du métro-léger de Tunis


(SMLT), il s’est accru de 3,4% en 2002 contre 1,5% l’année précédente, pour dépasser
122 millions de voyageurs dont environ 104 millions ou 85% ont emprunté les lignes du
métro.

2) Transport routier

Le transport en commun des voyageurs, assuré aussi bien par les entreprises
publiques que par les privés, a progressé de 4,3% en 2002, pour totaliser environ
710 millions dont 354 millions de voyageurs ont été transportés par la Société nationale des
transports (SNT) qui disposait d’un parc de 1.031 bus au terme de 2002. Par ailleurs, le
nombre de voyageurs transportés par les sociétés régionales, qui desservent les villes de
l’intérieur du pays, a augmenté de 7,9% pour s’élever à environ 346 millions et ce, avec un
parc de 2.004 bus. Concernant la Société nationale de transport interurbain (SNTRI), qui
fournit ses prestations aux usagers entre la capitale et les différentes régions du pays, elle a
transporté 3,8 millions de voyageurs en 2002, niveau en baisse de l’ordre de 10% par
rapport à celui de l’année précédente, étant signalé que le parc de cette société est resté
inchangé à 224 bus.

Le transport collectif privé, qui est assuré par deux sociétés exploitant des lignes
urbaines dans le Grand-Tunis, a également accusé une régression. En effet, le nombre de
voyageurs transportés par la société de Transport urbain de Tunisie (TUT), qui dispose d’un
parc de 30 bus, a diminué de 18% pour revenir à 2,7 millions. La baisse est imputable à la
fermeture de l’avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale, à la circulation des
bus depuis 2001, ce qui a eu un impact défavorable sur les résultats de cette société.

Pour sa part, le trafic réalisé par la société de Transport en commun de voyageurs


(TCV), qui exploite les lignes de la banlieue nord de Tunis (Marsa et Dar Naouar),
d’El Menzah, d’El Manar et de la localité d’Ezzahrouni, a baissé de 2,1% pour se situer à
3,1 millions de voyageurs. Le parc utilisé par cette société est constitué de 52 bus dont
22 d’une capacité de 53 places chacun, contre un total de 53 bus une année auparavant.

En outre, les autres opérateurs privés continuent de consolider leur participation au


développement du transport de voyageurs. Ainsi, selon les statistiques disponibles de la
Direction Générale du transport terrestre, les autorisations octroyées, jusqu’au 16 novembre
2002, se sont élevées à 2.551 permis d’exploitation pour les taxis, 717 permis pour les
voitures de louage et 1.212 permis pour le transport rural, portant ainsi le nombre total
d’autorisations d’exploitation à la même date à 20,6 mille, 6,9 mille et 7,2 mille respectivement.

S’agissant du transport routier de marchandises assuré par les privés pour le compte
d’autrui, il a continué à se développer, bénéficiant de la privatisation et de la libéralisation du
secteur. En témoigne l’accroissement des autorisations d’exploitation dont le nombre est
passé à 1.086 en 2002 pour une charge utile globale de 117,5 mille tonnes contre
956 autorisations et 106,8 mille tonnes une année auparavant.

Quant au transport international routier (TIR), il n’a pas cessé de connaître des
progrès soutenus, vu le rôle important qu’il joue dans la promotion du commerce extérieur.
Le nombre d’autorisations d’exploitation est passé à 57 pour une charge utile de 12,4 mille
tonnes contre 45 autorisations et 11,5 mille tonnes au terme de l’année précédente.
79
II – LE TOURISME

A – EVOLUTION DU TOURISME MONDIAL

Contrairement aux prévisions, le tourisme mondial a connu, en 2002, une faible


reprise après la légère régression de l’an passé. Cette amélioration est enregistrée en dépit
d’une conjoncture internationale difficile, marquée par un ralentissement quasi-généralisé
de la croissance économique et une montée du chômage, surtout dans les pays
développés, outre la détérioration du climat de confiance suite à l’éclatement des scandales
financiers et les incertitudes persistantes liées aux menaces d’une guerre contre l’Irak.

Avec un nombre d’arrivées de touristes internationaux dépassant pour la première fois


le niveau de 700 millions, le secteur a montré encore une fois sa capacité de surmonter les
difficultés conjoncturelles, alors qu’il a été toujours considéré comme un secteur très
sensible et vulnérable.
En effet, le nombre des arrivées de touristes a atteint 715 millions en 2002, en
accroissement de 3,1% contre une baisse de 0,5% enregistrée l’année précédente, suite
aux répercussions des évènements du 11 septembre. L’augmentation a concerné toutes les
destinations touristiques, à l’exception du continent américain.
L’Europe a maintenu, et de loin, sa première place par rapport aux autres régions et
ce, compte non tenu du tourisme intérieur qui est bien développé dans la plupart des pays.
Sa part de marché s’est inscrite, toutefois, en léger repli (57,5% contre 57,9% un an plus
tôt) malgré une progression de 2,4% des arrivées de touristes internationaux.
La majeure partie des sous-régions d’Europe ont connu des résultats positifs en
matière d’entrées de touristes, notamment en ce qui concerne les pays de la Méditerranée
orientale et de l’Europe du Sud comme la Turquie (+13,6%), la Bulgarie (+7,8%), la Croatie
(+6,7%) et, à un degré moindre, l’Espagne (+3,3%). Par ailleurs, si le Royaume-Uni, la
France et l’Italie ont connu un accroissement des arrivées des touristes d’environ 3%, 2% et
1% respectivement, d’autres pays touristiques comme la Pologne et la République tchèque
ont accusé un recul de plus de 5%.
Dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, les arrivées de touristes ont
progressé à un rythme soutenu, soit 8,2% contre 5,5% en 2001. Elles ont atteint environ
125 millions de touristes, permettant d’améliorer la part de marché de la région qui est
passée de 16,6% à 17,5%, d’une année à l’autre. En particulier, la Chine a enregistré un
accroissement de l’ordre de 11% avec des arrivées de touristes atteignant près de
37 millions ou 5,1% du total mondial.
A l’inverse, la part de marché du continent américain s’est contractée de 0,7 point de
pourcentage pour revenir à 16,8%, en raison de la baisse des arrivées de touristes quoique
moins accentuée qu’une année auparavant (-0,7% contre -5,7%). Le recul de ces arrivées
a touché, essentiellement, le Brésil (-7,2%), Cuba (-6,7%) et les Etats-Unis (-0,1%), étant
signalé que dans ce dernier pays, le tourisme intérieur a profité pleinement de cette
situation. En revanche, le Canada et surtout l’Argentine ont enregistré une progression du
nombre de touristes de 1,7% et 15% respectivement.
Pour le continent africain, les arrivées de touristes ont évolué en moyenne à un rythme
assez soutenu, soit 3,6% contre 2,6%, pour s’approcher du niveau de 29 millions, ce qui
s’est traduit par le maintien de la part de marché dans le tourisme mondial à 4%. Si la
région de l’Afrique du Nord a accusé une régression de 4%, principalement la Tunisie (-6%)
et le Maroc (-2,7%), l’Afrique subsaharienne a connu une progression de 8,5%, en particulier
l’Afrique du Sud (9,9%), le Botswana (7,3%) et, dans une moindre mesure, l’Ile Maurice
(1,6%) et les Seychelles (1,7%).
80
EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE
En millions de
Part en % Variations en %
Régions touristes
2001 2002 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Europe 401,4 411,0 57,9 57,5 - 0,3 2,4
Amériques 121,0 120,2 17,5 16,8 - 5,7 - 0,7
Asie de l’Est et Pacifique 115,2 124,7 16,6 17,5 5,5 8,2
Afrique 27,7 28,7 4,0 4,0 2,6 3,6
Moyen-Orient (y compris
Egypte) 21,8 24,1 3,2 3,4 - 4,0 10,6
Asie du Sud 5,8 5,9 0,8 0,8 - 4,9 1,7
Total 692,9 714,6 100,0 100,0 - 0,5 3,1
Source : Organisation mondiale du tourisme

Dans la région du Moyen-Orient (y compris l’Egypte), le tourisme a nettement repris en


2002 (10,6% contre -4% en 2001), en rapport avec l’accroissement des arrivées à Dubaï
(30%), au Liban (13%), en Egypte (9,4%) et en Jordanie (6,1%).
Quant à la région d’Asie du Sud, elle a connu une reprise modérée des arrivées
touristiques (1,7% contre -4,9% une année auparavant). Sa part de marché s’est stabilisée,
ainsi, à 0,8% seulement du tourisme mondial.
Le classement mondial des cinq premières destinations touristiques est resté in-
changé, avec la France en première place (76,7 millions) suivie de l’Espagne (51,7 millions),
les Etats-Unis (45,4 millions), l’Italie (39,5 millions) et la Chine (36,8 millions).
B – ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE

1) Evolution générale

Le secteur du tourisme, qui joue un rôle important dans le développement de


l’économie nationale grâce, surtout, à son apport en devises et à sa contribution à
l’équilibre du secteur extérieur, ainsi qu’à ses effets d’entraînement sur d’autres secteurs
d’activité tels que le transport aérien, l’artisanat et le commerce, demeure fragile et sensible
aux évènements conjoncturels défavorables.

La valeur ajoutée du secteur a diminué, en effet, de 4,5% en termes réels, au cours de


2002, contre une augmentation de 2,5% une année auparavant, suite à la régression du
nombre de touristes de 6%, des nuitées globales et celles des non-résidents de 19,3% et
21,5%, respectivement, et des recettes en devises de 13,7%.

La baisse des principaux indicateurs d’activité, enregistrée au cours du dernier


trimestre de 2001, s’est poursuivie durant le premier semestre 2002. Néanmoins, la
situation a connu une certaine amélioration à partir de la haute saison estivale et surtout au
cours du dernier trimestre de l’année. Les mesures prises successivement en faveur du
secteur dès le mois de septembre 2001 ont permis, en effet, de circonscrire le fléchissement
de l’activité touristique. Elles ont porté, notamment, sur l’intensification de l’effort de promotion
et de commercialisation, l’allègement de l’endettement des établissements hôteliers auprès du
système bancaire, particulièrement en ce qui concerne le tourisme saharien, l’encouragement
du tourisme intérieur et le renforcement des lignes de transport aérien aussi bien internatio-
nales qu’intérieures.

L’enveloppe allouée à la promotion commerciale s’est accrue de 50% par rapport à


2001 pour atteindre 42 MDT, soit 2,1% des recettes touristiques en devises contre 1,2% un

81
an plus tôt. Les actions menées à ce titre ont concerné, essentiellement, les marchés
traditionnels, surtout l’Allemagne, la France et l’Italie.
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
Variations en %
Désignation Unité 2000 2001 2002 2001/ 2002/
2000 2001
Taux de croissance réelle % 3,5 2,5 -4,5
Valeur ajoutée en prix courants/PIB % 6,1 6,0 5,7
Investissements
-En valeur MDT 324 360 360 11,1 0,0
-En % de la FBCF globale 4,6 4,8 4,9
Capacité d’hébergement disponible
-Fin de période 1000 lits 197 206 214 4,6 3,9
-Moyenne mensuelle 1000 lits 195 202 211 3,6 4,5
Capacité d’hébergement mise en
exploitation (moyenne mensuelle) 1000 lits 173 175 177 1,2 1,1
Entrées des non-résidents
étrangers 1000 pers. 5.057 5.387 5.064 6,5 - 6,0
Nuitées des non-résidents
étrangers 1000 unités 33.168 33.006 25.897 - 0,5 -21,5
Nuitées des résidents 1000 unités 2.256 2.328 2.622 3,2 12,6
Taux d’occupation1
-Absolu % 49,7 47,1 36,5
-Relatif % 55,8 55,2 44,0
Durée moyenne de séjour Jour 6,6 6,1 5,1 - 7,6 -16,4
Recettes brutes en devises
-En valeur MDT 2.095 2.341 2.021 11,7 -13,7
-En % des recettes courantes 16,0 15,3 13,2
Dépenses par nuitée Dinar 63 71 78 12,7 9,9
dont : hors Maghrébins Dinar 59 65 69 10,2 6,2
Dépenses par touriste Dinar 414 435 399 5,1 -8,3
dont : hors Maghrébins Dinar 513 564 576 9,9 2,1
Source : Office national du tourisme tunisien, Ministère du Développement
et de la coopération internationale et BCT

A l’inverse, les investissements engagés dans le secteur du tourisme ont accusé une
stagnation contre une hausse d’environ 11% en 2001, pour se situer à 360 MDT. Ils ont
représenté 4,9% du total de la formation brute de capital fixe, soit presque le même taux
qu’une année auparavant.
L’essentiel de cette enveloppe a été consacré à la construction de nouvelles unités
hôtelières, portant la capacité d’hébergement disponible à plus de 214 mille lits à fin
décembre 2002. La capacité additionnelle créée a atteint 8.714 lits et a concerné, notam-
ment, les zones de Yasmine-Hammamet (2.069 lits), Djerba-Zarzis (1.846 lits), Mahdia-Sfax
(1.418 lits), Sousse-Kairouan (1.262 lits) et Tabarka-Ain Draham (1.082 lits).
Ainsi, le nombre d’établissements hôteliers, y compris ceux non classés (147 unités ou
environ 19% du total), est passé à 777 unités, en augmentation de 22 nouvelles unités dont
10 hôtels quatre étoiles et 4 hôtels cinq étoiles.
Encore faut-il remarquer que les établissements hôteliers sont essentiellement des
hôtels de trois et quatre étoiles, soit 220 et 134 unités respectivement ou 28,3% et 17,2% du
total. Ces deux catégories d’hôtels accaparent ensemble 140,8 mille lits ou 65,7% de la
capacité d’hébergement disponible.

1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
82
EVOLUTION DE LA CAPACITE D’HEBERGEMENT DISPONIBLE PAR ZONE TOURISTIQUE
Nombre de lits (en unités) Structure en %
Zones Variations
2001 2002 2001 2002
2002/2001 en %
Nabeul-Hammamet 44.225 44.458 0,5 21,5 20,7
Yasmine-Hammamet1 10.088 12.157 20,5 4,9 5,7
Djerba-Zarzis 45.307 47.153 4,1 22,0 22,0
Sousse-Kairouan 36.518 37.780 3,5 17,8 17,6
Tunis-Zaghouan 20.078 20.746 3,3 9,8 9,7
Monastir-Skanès 21.909 21.871 - 0,2 10,7 10,2
Mahdia-Sfax 10.135 11.553 14,0 4,9 5,4
Gafsa-Tozeur 10.165 10.341 1,7 4,9 4,8
Sbeitla-Kasserine 545 541 - 0,7 0,3 0,3
Tabarka-Aïn Draham 3.988 5.070 27,1 1,9 2,4
Bizerte-Béja 2.647 2.649 0,1 1,3 1,2
Total national 205.605 214.319 4,2 100,0 100,0
Source : Office national du tourisme tunisien
Quant à la capacité d’hébergement mise en exploitation, elle a légèrement progressé,
passant en termes de moyenne d’environ 175 mille à 177 mille lits. La zone de Djerba-
Zarzis occupe, à cet égard, le premier rang avec 38,9 mille lits suivie de celles de Nabeul-
Hammamet (36,5 mille lits) et Sousse-Kairouan (34,1 mille lits).

La situation de l’emploi s’est ressentie de la contraction de l’activité du secteur. En effet,


les créations d’emplois directs sont revenues à 1.600 postes en 2002 contre 3.000 unités l’an
passé.

2) Tourisme international

2-1 Entrées des non-résidents

La Tunisie a accueilli 5,1 millions de touristes étrangers en 2002 contre 5,4 millions
l’année précédente. Cette régression s’explique surtout par un recul de 19,1% du nombre
de touristes européens qui ne représentent plus que 57,6% du total contre 67% en 2001.
Hormis les Maghrébins, dont le nombre s’est accru de 22,2% contre une hausse de 25,4%
en 2001 pour porter leur part de 31,2% à 40,6%, les entrées des autres nationalités ont
accusé une baisse de 18,8% après un léger repli de 0,3% un an plus tôt, pour se situer à
3 millions de visiteurs.

Au niveau de la clientèle européenne, la régression enregistrée a touché, notamment,


les Allemands (-34,3%), les Anglais (-18,1%), les Français (-15,5%) et les Italiens (-5,8%),
nationalités qui représentent près des trois quarts du marché européen pour la Tunisie.

Pour les Maghrébins, la progression des entrées a concerné toutes les nationalités,
plus particulièrement les Libyens (26%) et les Algériens (16,9%), ce qui a permis de
compenser en partie l’effet de la baisse des flux des touristes en provenance de l’Europe.

Concernant les autres marchés, il y a lieu de signaler une stagnation des entrées des
Moyen-Orientaux et des Africains et une baisse de celles des Américains (-17,9%), des
Canadiens (-28,1%) et des Japonais (-8,2%).

1
Nouvelle zone touristique créée à part en 2002.
83
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes) (en milliers d'unités)

5387
5057 5064 33151 33168 33006
4718 4832
27684 28788
4263
25897

1997 1998 1999 2000 2001 2002 1997 1998 1999 2000 2001 2002

2-2 Nuitées des non-résidents


A l’instar des entrées, les nuitées des non-résidents ont accusé une baisse qui a été
plus sensible (-21,5% contre -0,5% en 2001), pour revenir à 25,9 millions d’unités. Cette
contraction est imputable, essentiellement, aux nuitées des Européens (-22,3% contre
-0,8%), principalement celles des Allemands (-35%), des Français (-16,8%), des Anglais
(-17%), des Italiens (-9,7%), des Belges (-23%) et des Suisses (-25,5%).
ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE
Variat.2002/2001
Entrées (en mille personnes) Nuitées (en mille unités)
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Entrées Nuitées
Européens 3.616 3.610 2.919 31.679 31.413 24.418 -19,1 -22,3
dont :
Allemands 1.011 935 614 11.284 10.466 6.805 - 34,3 -35,0
Français 998 1.047 885 7.206 7.294 6.067 - 15,5 -16,8
Italiens 394 398 375 2.922 2.968 2.679 - 5,8 - 9,7
Anglais 299 315 258 3.036 3.227 2.678 -18,1 -17,0
Belges 140 151 122 1.307 1.432 1.102 -19,2 -23,0
Suisses 119 114 94 1.062 1.017 758 -17,5 -25,5
Autrichiens 110 115 77 820 896 553 -33,0 -38,3
Espagnols 103 87 74 753 663 582 -14,9 -12,2
Scandinaves 76 77 67 618 680 570 -13,0 -16,2
Hollandais 68 62 49 541 479 352 -21,0 -26,5
Tchèques 55 57 59 504 578 583 3,5 0,9
Polonais 50 54 37 481 545 353 -31,5 -35,2
Russes 21 27 47 191 297 503 74,1 69,4
Maghrébins 1.340 1.681 2.054 732 790 832 22,2 5,3
dont :
Algériens 612 623 728 438 467 498 16,9 6,6
Libyens 685 1.017 1.281 235 271 284 26,0 4,8
Marocains 38 36 39 59 51 50 8,3 - 2,0
Moyen-
Orientaux 28 30 30 101 113 101 0,0 -10,6
Américains
(USA et
Canada) 31 28 22 226 232 140 -21,4 -39,7
Africains
autres que
Maghrébins 11 12 12 67 63 59 0,0 -6,3
Divers 31 26 27 363 395 347 3,8 -12,2
Total 5.057 5.387 5.064 33.168 33.006 25.897 - 6,0 - 21,5
Source : Office national du tourisme tunisien

84
En revanche, les nuitées des Maghrébins se sont accrues mais à un rythme moins
rapide qu’en 2001 (5,3% contre 7,9%). Elles ont atteint 832 mille unités ou 3,2% seulement
du total contre plus de 94% pour les Européens, en raison de la très faible durée de séjour
(moins d’un jour en moyenne), due au tourisme de passage de cette clientèle vers d’autres
destinations et également à la préférence de manière générale d’autres formules
d’hébergement (location de villas et d’appartements et séjour chez des familles).

2-3 Durée moyenne de séjour

La durée moyenne de séjour a continué à reculer en 2002, revenant de 6,1 à 5,1 jours.
Cette tendance s’explique, entre autres, par un changement de comportement des touristes
dans le sens, notamment, du fractionnement des vacances et de la diversification des
visites aux destinations touristiques, surtout avec la concurrence internationale aiguë et les
campagnes de promotion et de publicité engagées partout dans le monde.

La baisse de la durée de séjour a concerné, en particulier, les Européens (8,4 jours


en moyenne contre 8,7 jours en 2001). Néanmoins, les principales nationalités européennes
ont plus ou moins maintenu leur durée de séjour de l’année 2001, en particulier les Allemands
(11,1 jours), les Anglais (10,4 jours), les Italiens (7,1 jours) et les Français (6,9 jours).

2-4 Recettes touristiques

Le tourisme continue à représenter le premier secteur pourvoyeur du pays en


devises. Malgré leur diminution de 13,7% par rapport à l’année précédente, les recettes du
secteur en devises ont dépassé, en 2002, le niveau de deux milliards de dinars, atteignant
2.021 MDT ou 13,2% des recettes courantes contre 15,3% l’an passé. Cette baisse s’explique
par le recul des entrées des Européens et des dépenses des touristes, notamment des
Maghrébins, en rapport avec une conjoncture économique difficile incitant les touristes à
écourter leur séjour et à dépenser moins que d’habitude.

EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES (en MDT)


2341
2095
1954 2021

1713
1565
1413
1318 1323
1114

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

En effet, la moyenne des dépenses par touriste s’est inscrite en baisse de 8,3% contre
une hausse de 5,1% en 2001, pour revenir à 399 dinars. En particulier, les dépenses des
Maghrébins demeurent faibles, atteignant à peine 140 dinars en moyenne par visiteur
contre 149 dinars une année auparavant. Hormis les Maghrébins, la moyenne des
dépenses s’est située à 576 dinars, en accroissement de 2,1% contre environ 10% en 2001.
85
3) Tourisme intérieur

Les nuitées des résidents ont nettement progressé en 2002 (12,6% contre 3,2% en
2001), pour s’élever à 2,6 millions d’unités. Cet accroissement est en rapport avec la
politique menée par les autorités et les professionnels pour relancer le tourisme intérieur.
Leur part dans les nuitées globales est passée de 6,6% à 9,2%, d’une année à l’autre, soit
un niveau très proche de l’objectif visé de 10% mais qui reste largement inférieur aux
niveaux enregistrés dans les pays développés.

4) Analyse de l’activité touristique régionale

Après une quasi-stagnation en 2001 (-0,3%), les nuitées touristiques globales ont
diminué de 19,3% en 2002, pour revenir à 28,5 millions d’unités. Cette régression a touché
toutes les zones touristiques, à l’exception de celle de Tabarka-Aïn Draham qui a connu un
accroissement modéré (1,8%). La baisse a varié entre 6,6% dans la zone de Mahdia-Sfax
et 27,4% dans celle de Monastir-Skanès. Les trois principales zones touristiques du pays, à
savoir Djerba-Zarzis, Sousse-Kairouan et Nabeul-Hammamet, ont enregistré une contrac-
tion des nuitées de 21,7%, 13,6% et 25% respectivement. Cependant, leur contribution aux
nuitées globales n’a que légèrement reculé, pour s’établir à 66,4% contre 67,1% en 2001.

La forte baisse des nuitées globales, conjuguée à l’accroissement de la capacité


d’hébergement, a entraîné une diminution sensible du taux d’occupation aussi bien absolu
que relatif. En particulier, le taux d’occupation relatif se référant à la capacité mise en
exploitation a régressé de 11,2 points de pourcentage, pour revenir à 44%. Ce repli a
concerné toutes les zones, notamment Monastir-Skanès (-16,8 points), Djerba-Zarzis
(-14,5 points), Nabeul-Hammamet (-14 points) et Sousse-Kairouan (-9 points).

Il y a lieu de noter que le taux d’occupation relatif demeure peu élevé dans les zones de
Gafsa-Tozeur, Tabarka-Aïn Draham, Bizerte-Béja et surtout Sbeïtla-Kasserine, contrairement
aux zones classiques.

REPARTITION DES NUITEES GLOBALES ET DU TAUX D’OCCUPATION RELATIF PAR ZONE


TOURISTIQUE D’ACCUEIL
Nuitées globales Taux d’occu-
pation en %
Zones 2001 2002 Variations en %
En 1000 En % En 1000 En %
2001/2000 2002/2001 2001 2002
unités du total unités du total
Djerba-Zarzis 8.562 24,2 6.703 23,5 0,5 -21,7 61,8 47,3
Sousse-Kairouan 7.638 21,6 6.597 23,1 - 1,2 -13,6 61,9 52,9
Nabeul-Hammamet 7.532 21,3 5.649 19,8 - 2,9 -25,0 56,4 42,4
Yasmine-Hammamet 1.742 4,9 1.438 5,0 22,8 -17,5 53,4 42,4
Monastir-Skanès 4.025 11,4 2.923 10,3 - 3,8 -27,4 62,6 45,8
Tunis-Zaghouan 2.293 6,5 2.036 7,1 4,9 -11,2 37,8 33,8
Mahdia-Sfax 1.685 4,8 1.574 5,5 -1,4 -6,6 53,6 45,1
Gafsa-Tozeur 1.147 3,2 930 3,3 - 4,8 -18,9 36,0 30,3
Tabarka-Aïn Draham 444 1,3 452 1,6 - 2,6 1,8 33,9 31,1
Bizerte-Béja 238 0,7 189 0,7 0,0 -20,6 29,0 23,7
Sbeïtla-Kasserine 28 0,1 28 0,1 3,7 0,0 15,8 15,1
Total 35.334 100,0 28.519 100,0 - 0,3 -19,3 55,2 44,0
Source : Office national du tourisme tunisien

Par saison touristique, le taux d’occupation relatif a fortement diminué au cours de la


haute et de la moyenne saisons (-14,9 et -13,8 points de pourcentage) pour s’établir à
71,7% et 46% respectivement. Pour la basse saison, la baisse à été moins accentuée
(-6 points de pourcentage) avec un taux d’occupation de 27,6%.
86
C – EVOLUTION DES ACTIVITES LIEES AU SECTEUR TOURISTIQUE

Les secteurs économiques liés directement ou indirectement au tourisme, tels que le


transport aérien, l’artisanat, le commerce et le bâtiment, ont été plus ou moins affectés en
2002 par la régression de l’activité touristique. En particulier, le transport aérien, considéré
comme l’un des principaux vecteurs de croissance et d’essor de l’activité touristique, a
accusé une forte baisse du trafic de passagers en raison, essentiellement, du repli du
nombre des touristes européens.

Le commerce intérieur et le secteur de l’artisanat ont été, par contre, moins touchés
que le transport aérien. Ils ont continué à évoluer à un rythme normal, compte tenu des
réformes introduites pour leur promotion et de la progression de la demande intérieure.

III – LE COMMERCE INTERIEUR

A – EVOLUTION GENERALE DU SECTEUR

L’activité de l’ensemble du secteur du commerce a continué à progresser, en 2002, à


un rythme assez rapide, en dépit de la décélération de la croissance économique du pays
suite, surtout, à l’impact négatif de la sécheresse sur la production agricole et aux
répercussions d’une conjoncture internationale défavorable sur le tourisme et les échanges
avec l’extérieur. Cette évolution a été soutenue, notamment, par les changements continus
dans les habitudes et le comportement des consommateurs, la poursuite de l’amélioration
du niveau de vie et les effets des réformes juridiques et institutionnelles introduites dans le
secteur.

En outre, la diversification de l’offre consécutive à l’évolution de la production locale et


à la libéralisation des importations, le développement des techniques commerciales et les
actions menées pour assurer l’approvisionnement régulier du marché intérieur ont continué
à consolider les résultats du secteur.

Dans ce contexte, la poursuite de la réduction des droits de douane dans le cadre de


l’Accord de libre-échange avec l’Union européenne, la modernisation des points de vente,
l’accroissement du nombre des grandes surfaces de distribution, la multiplication des
manifestations commerciales et l’amélioration de la qualité des produits et des prestations
rendues à la clientèle ont constitué des facteurs importants pour soutenir et renforcer la
concurrence, favorisant ainsi la dynamisation du secteur et la maîtrise des prix.

Aussi, la valeur ajoutée du secteur du commerce a-t-elle progressé, en 2002, de 4,5%


en termes réels contre 5,5% l’année précédente, soit un rythme qui dépasse la croissance
économique globale pour la deuxième année consécutive. Sa contribution à la croissance a
plus que doublé, atteignant 24,7% contre 10,2% en 2001.

Les investissements dans le secteur se sont élevés à environ 134 MDT, en progression
de l’ordre de 4%. Leur part dans le total de la formation brute de capital fixe est passée, ainsi,
de 1,7% à 1,8%, d’une année à l’autre.

Par ailleurs, le nombre d’emplois créés dans le secteur du commerce, y compris les
divers services marchands, a atteint 25 mille postes contre 25,8 mille une année auparavant.

Sur le plan des réformes engagées dans le secteur, de nouvelles mesures réglementaires
ont été prises portant, notamment, sur le stockage des produits de première nécessité ou le
recours à l’importation pour réguler l’approvisionnement du marché, surtout pendant les
87
périodes de grande consommation, à travers des avantages incitatifs (octroi de primes,
participation à la prise en charge des frais de stockage et suspension ou réduction des droits
de douane).

B – APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION

L’approvisionnement du marché intérieur, durant l’année 2002, a été assuré d’une


manière régulière et adéquate malgré la baisse de la production agricole due aux effets de
la sécheresse.

Pour les produits alimentaires, surtout ceux de première nécessité, l’approvision-


nement des marchés a été dans l’ensemble satisfaisant tout au long de l’année, grâce à
l’effort de constitution des stocks régulateurs des produits sensibles et au recours aux
importations d’appoint pour répondre aux besoins sans cesse accrus, surtout pendant les
périodes de forte consommation (mois de Ramadan, fêtes religieuses et de fin d’année ,…).

En particulier, les quantités de légumes frais acheminées au marché de gros d’intérêt


national de Bir-El Kassâa se sont maintenues à un niveau similaire à celui de l’année 2001,
ce qui a contribué à approvisionner les marchés dans de bonnes conditions.

A l’inverse, les quantités de fruits et de produits de la mer ont enregistré une baisse
de 5,3% et 7,5%, respectivement, malgré l’augmentation des importations de bananes et de
poissons.

S’agissant du commerce des produits non alimentaires, il a continué à évoluer confor-


mément aux besoins du pays. Il a bénéficié du développement des circuits de distribution
et des techniques commerciales, ainsi que des foires et manifestations organisées, de la
libéralisation des importations, de l’amélioration des services après-vente et de l’accès aux
crédits à la consommation dans le cadre de la réglementation en vigueur. Par ailleurs, des
réductions des prix ont été pratiquées de temps à autre, notamment durant les périodes des
soldes d’hiver et d’été et à l’occasion de l’organisation de la quatrième édition du festival
«Tunisie Shopping» qui joue un rôle important dans la promotion de la consommation des
produits locaux au moyen des remises d’environ 20% à 50%.

C – EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE L’EPARGNE

En relation avec le ralentissement de l’activité économique, la consommation finale,


exprimée en termes réels, s’est accrue en 2002 de 3,9% contre 5,3% une année
auparavant. Cette décélération a concerné aussi bien la consommation des ménages
(3,8% contre 5,4% en 2001) que la consommation publique (4,3% contre 5%).

Compte tenu de l’évolution des prix, la même tendance a été enregistrée au niveau de
la consommation globale aux prix courants dont l’accroissement est revenu de 8,3% à
7,1%, d’une année à l’autre. Cette progression a été, toutefois, plus rapide que celle du
Revenu national disponible brut (RNDB) qui a été de 4,6% contre 8,6% une année
auparavant, ce qui s’est traduit par une baisse de l’épargne nationale de 3,5% contre une
augmentation de près de 10% en 2001, pour s’établir à 6.520 MDT. De ce fait, le taux
d’épargne nationale a diminué de 1,9 point de pourcentage, d’une année à l’autre, pour
revenir de 23,5% à 21,6% du RNDB, la propension moyenne à consommer étant passée de
76,5% à 78,4% du RNDB.

88
PRINCIPAUX INDICATEURS ASSOCIES A L’EVOLUTION DU SECTEUR DU COMMERCE

Désignation Unité 2000 2001 2002

Taux de croissance réelle % 4,5 5,5 4,5


Contribution à la croissance économique % 8,8 10,2 24,7
Investissements MD T 124,2 128,6 134,0
- Variation % 9,7 3,5 4,2
- Part dans la FBCF globale % 1,8 1,7 1,8
Progression de la consommation
finale en prix courants % 8,6 8,3 7,1
-Publique % 8,6 8,7 8,6
-Privée % 8,6 8,2 6,7
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990 % 5,3 5,3 3,9
-Publique % 5,1 5,0 4,3
-Privée % 5,3 5,4 3,8
Propension moyenne à consommer % du RNDB 76,8 76,5 78,4
dont ménages % 61,0 60,8 62,0
PNB/habitant Dinar 2.654 2.831 2.926
-Variation % 6,3 6,7 3,4
Consommation privée par habitant Dinar 1.692 1.810 1.914
-Variation % 7,4 7,0 5,7
Epargne nationale brute MDT 6.160 6.757 6.520
.Variation % 3,7 9,7 - 3,5
.Taux d’épargne % du RNDB 23,2 23,5 21,6
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS

89
IV. – LES PRIX

Les prix ont évolué, en 2002, à un rythme plus rapide qu’une année auparavant tant
au stade de la production qu’à celui du détail. La hausse a atteint, en effet, 2,6% et 2,8%,
respectivement, contre 1,8% et 1,9% l’année précédente.
Cette évolution est imputable à la progression de la consommation, à une saison
agricole difficile qui a entraîné une augmentation des prix de la plupart des produits
alimentaires, ainsi qu’à l’ajustement des prix de la majorité des produits subventionnés.
Il est important de souligner, néanmoins, que le taux d’inflation s’est situé à un niveau
inférieur aux prévisions initiales (3%), grâce à la poursuite d’une politique monétaire
rigoureuse qui veille à assurer une évolution des liquidités en conformité avec le rythme de
création des richesses nationales, et à la conduite d’une politique budgétaire prudente axée
sur la rationalisation des dépenses publiques. En outre, le renforcement du contrôle
économique, l’approvisionnement régulier du marché intérieur, tant par la production locale
que par le recours à l’importation et aux stocks régulateurs, et également l’intensification de
la concurrence et la multiplication des manifestations commerciales ont contribué à la
maîtrise des prix.
Cette situation a permis de sauvegarder le pouvoir d’achat des ménages, en particulier
des travailleurs dont les salaires ont évolué en moyenne à un rythme plus élevé que le
niveau de l’inflation, et de soutenir la compétitivité de l’économie, facteur déterminant pour
le développement des exportations et l’attraction des investissements extérieurs.
I – EVOLUTION DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS

L’indice d’ensemble des prix de vente industriels a enregistré, en 2002, une hausse
plus prononcée que l’an passé, suite au renchérissement des produits manufacturés.
A l’inverse, les prix des produits miniers et de l’énergie ont connu, respectivement, une
quasi-stagnation et une décélération par rapport à l’année 2001.

L’accroissement des prix des produits manufacturés (3,1% contre 1,7% un an plus tôt)
est attribuable, d’abord, aux industries agro-alimentaires (4,8% contre 2,1%) sous l’effet de
l’augmentation sensible des prix des huiles et corps gras (20,8% contre -4,5%), entraînée
par la baisse de la production nationale d’huile d’olive, ainsi que de l’évolution plus rapide
des prix de l’abattage (4,1% contre 1,4%), des boissons (5,5% contre 3,6%) et des produits
de transformation de grains (4,6% contre 3,6%).
Cette même tendance a concerné, également, les industries des matériaux de cons-
truction, de la céramique et du verre (4,5% contre 0,8% en 2001), notamment les produits
de la céramique (12% contre -4,9%), et les industries manufacturières diverses (2,9%
contre 1,8%), principalement les produits de la menuiserie du bâtiment (8,5% contre 1,6%).
A l’inverse, les prix de vente industriels ont connu un ralentissement dans les
industries mécaniques et électriques (0,9% contre 1,2% en 2001), en rapport avec la
stagnation des prix des ouvrages en métaux contre une hausse de 1,7% un an plus tôt et la
baisse de ceux des produits sidérurgiques (-0,8% contre 0,5%).
La décélération des prix a été plus nette dans les industries chimiques (0,5% contre
2,1% en 2001), suite à la baisse des prix des engrais (-1,2% contre -0,1%), des produits de
toilette (-0,3% contre 3,4%) et du caoutchouc et pneumatique (-0,9% contre 0,2%),
conjuguée à la stabilisation des prix des peintures et colles et des produits pharmaceutiques.

90
EVOLUTION ANNUELLE DE L’INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 1990) (En %)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Indice d’ensemble 3,5 1,4 2,2 1,8 2,6
Industries manufacturières 3,2 1,3 1,4 1,7 3,1
-Industries agro-alimentaires 3,7 2,0 2,9 2,1 4,8
-Industries de matériaux de construc-
tion, de la céramique et du verre 1,8 2,5 0,6 0,8 4,5
-Industries mécaniques et électriques 2,0 0,3 0,8 1,2 0,9
-Industries chimiques 2,0 0,7 0,3 2,1 0,5
-Industries textiles, cuirs et chaussures 2,5 - 0,2 0 1,5 0,1
-Industries manufacturières diverses 4,5 1,3 0,3 1,8 2,9
Mines 9,4 1,1 4,6 - 5,8 -0,1
Energie 4,8 1,7 5,6 3,0 0,6
-Produits pétroliers et gaz 5,0 1,3 8,2 2,7 0,2
-Electricité et eau 1,9 2,4 1,4 3,5 1,4
Source : Institut national de la statistique

Quant aux prix de vente dans les industries du textile et des cuirs et chaussures, ils
ont enregistré une quasi-stagnation en 2002 (0,1% contre 1,5% l’an passé) et ce, en raison
essentiellement du fléchissement des prix de la filature (-6,1% contre 2%), des tissus
(-0,4% contre une stagnation) et des produits textiles divers (-18% contre -2,2%).

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS


(base 100 en 1990)
6 6
5 5
En pourcentage

4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Evolution globale Industries manufacturières

Dans les industries non manufacturières, si les prix des produits énergétiques ont
connu une décélération importante (0,6% contre 3% en 2001), notamment pour les produits
pétroliers et le gaz (0,2% contre 2,7%), ceux des produits miniers se sont pratiquement
maintenus (-0,1% contre -5,8%).
II – EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION
La hausse de l’indice général des prix à la consommation familiale (base 100 en 1990)
s’est établie en 2002 à 2,8%, en termes de moyenne annuelle, contre 1,9% l’année
précédente. Néanmoins, le glissement des prix, d’une fin d’année à l’autre, a connu une
tendance inverse, pour revenir de 2,9% à 1,8%, suite principalement à la détente de la
hausse des prix des produits alimentaires vers la fin de l’année, qui a été favorisée par
l’amélioration de l’offre des produits agricoles de saison.
Si le niveau de l’inflation enregistré en 2002 a été supérieur à ceux observés dans les
principaux pays partenaires d’Europe, notamment la France, l’Allemagne et, dans une
91
moindre mesure, l’Italie, il n’en demeure pas moins que ce niveau reste proche ou inférieur
aux taux enregistrés par certains pays concurrents tels que le Maroc, l’Egypte, la Grèce et
le Portugal.

Par poste de produits, les prix de l’alimentation, du transport et des loisirs, culture et
divers ont connu une certaine accélération, contrairement aux autres rubriques de dépenses
des ménages dont les prix ont accusé une décélération, tout en évoluant à un rythme moins
élevé que la moyenne générale, particulièrement en ce qui concerne l’habillement.

Après un ralentissement en 2001, les prix des produits alimentaires ont augmenté de
3,7% en 2002 contre 1,7% l’année précédente, suite aux effets de la poursuite de la
sécheresse sur la production agricole et au relèvement des prix des produits subventionnés,
à savoir les dérivés de céréales, le lait et les huiles végétales. Cette accélération a intéressé
beaucoup plus les prix des produits agricoles (4,1% contre 1,3% l’an passé) que ceux des
produits alimentaires transformés (3,1% contre 2,2%).

HAUSSE DES PRIX A LA CONSOMMATION EN TUNISIE ET DANS CERTAINS PAYS


PARTENAIRES ET CONCURRENTS (En %)
Pays 1998 1999 2000 2001 2002
France 0,7 0,5 1,7 1,6 1,9
Allemagne 0,9 0,6 2,0 2,5 1,3
Italie 2,0 1,7 2,5 2,8 2,6
Belgique 1,0 1,1 2,5 2,5 1,6
Espagne 1,8 2,3 3,4 3,6 3,6
Royaume-Uni 3,4 1,6 2,9 1,8 1,3
Etats-Unis 1,6 2,2 3,4 2,8 1,6
Japon 0,7 - 0,3 - 0,7 - 0,7 -0,9
Tunisie 3,1 2,7 2,9 1,9 2,8
Maroc 2,8 0,7 1,9 0,6 2,8
Egypte 4,2 3,1 2,7 2,3 2,5
Jordanie 3,1 0,6 0,7 1,8 1,8
Grèce 4,8 2,6 3,2 3,4 3,9
Portugal 2,8 2,3 2,9 4,4 3,7
Afrique du Sud 6,7 5,1 5,3 4,8 10,0
Source : FMI
Hors alimentation, l’augmentation des prix s’est établie presque au même niveau
qu’en 2001, soit 2,1% contre 2%. Les prix des services ont connu une légère accélération
(2,9% contre 2,8%), alors que ceux des produits manufacturés ont gardé le même rythme
d’évolution (1,5%).

Pour le transport, la hausse des prix est passée de 2,3% à 2,8%, d’une année à
l’autre. Elle a concerné le transport en commun (4% contre 3,5% en 2001) et le transport
personnel (1,8% contre 1,3%), tandis que les tarifs et frais de la poste et des télécom-
munications sont demeurés inchangés.

De même, les prix des loisirs, culture et divers ont enregistré une accélération (2,6%
contre 1,5% un an plus tôt) sous l’effet, notamment, d’une hausse plus rapide des prix des
boissons et repas (5,5% contre 3,2%) et au titre des dépenses de culture (2,5% contre 1,7%).

92
EVOLUTION DE L’INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 1990) (En %)
Moyennes
Désignation Déc2001 Mars2002 Juin2002 Sept2002 Déc2002 de l’année
Déc2000 Mars2001 Juin2001 Sept2001 Déc2001 2001/2000 2002/2001
Indice général 2,9 3,3 2,7 2,6 1,8 1,9 2,8
Alimentation 4,2 5,0 3,6 3,3 1,3 1,7 3,7
Habitation 2,5 2,3 2,2 2,1 1,5 2,7 2,1
Entretien, hygiène et
soins 1,4 1,3 1,6 1,8 1,9 1,6 1,6
Transport 3,2 3,2 3,2 2,1 4,0 2,3 2,8
Habillement 1,8 1,5 1,7 0,8 0,5 1,7 1,5
Loisirs, culture et divers 1,7 2,3 2,2 3,4 3,3 1,5 2,6
Source : Institut national de la statistique

Par contre, l’augmentation des prix de l’habitation a été plus modérée (2,1% contre
2,7% en 2001), suite essentiellement à la décélération enregistrée au niveau des produits
énergétiques (1,5% contre 3,2%), des loyers et charges (3% contre 3,6%) et des articles
d’ameublement (3,4% contre 4,7%).

Les prix de l’habillement ont connu la même tendance (1,5% contre 1,7% en 2001),
notamment en ce qui concerne les vêtements pour femmes (0,8% contre 1,7%), les acces-
soires de vêtements (0,2% contre 2,3%) et les frais d’habillement (0,6% contre 1,6%).

Pour ce qui est du poste entretien, hygiène et soins, la hausse des prix est restée au
même niveau qu’une année auparavant, soit 1,6%. En particulier, l’augmentation plus
rapide qu’en 2001 des prix des articles de toilette (3,2% contre 1%) et des services
d’hygiène (2,8% contre 2,4%) a été compensée par le ralentissement de l’évolution de ceux
des soins et médicaments (0,8% contre 1,9%).

EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE


(base 100 en 1990)
9 9
8 8
7 7
En pourcentage

6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Evolution globale Alimentation Habitation

Par régime de fixation des prix, la décélération enregistrée, en termes de glissement


annuel, a été plus importante pour les produits libres (1,4% contre 2,8% en 2001) que pour
ceux non libres ou encadrés (2,7% contre 3,2%).

93
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 1990)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc2001/Déc2000 Déc2002/Déc2001 Déc2001/Déc2000 Déc2002/Déc2001
Produits libres 2,8 1,4 1,9 0,9
.Alimentaires 3,5 1,1 1,1 0,3
.Non alimentaires 2,2 1,6 0,8 0,6
Produits non libres 3,2 2,7 1,0 0,9
.Alimentaires 5,8 2,3 0,6 0,2
.Non alimentaires 2,0 2,9 0,4 0,7
Ensemble 2,9 1,8 2,9 1,8
Sources : Institut national de la statistique
La contribution des produits régis par la liberté totale au glissement des prix est
revenue de 1,9 à 0,9 point de pourcentage, d’une fin d’année à l’autre, alors que la part des
produits non libres est restée presque stable (0,9 point contre 1 point en 2001) et ce, en
dépit de l’ajustement des prix des produits alimentaires subventionnés.

III – INTERVENTION DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION

Les charges de la Caisse générale de compensation (CGC) ont atteint 226,2 MDT en
2002 contre environ 248 MDT l’année précédente et des prévisions initiales de 240 MDT
contenues dans le Budget économique. Leur part dans le PIB aux prix courants est revenu
de 0,9% à 0,8%, d’une année à l’autre.

EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION (En MDT)


Désignation 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Céréales et dérivés 261,6 216,4 126,4 152,9 181,2 150,2
Huiles végétales 55,4 77,0 57,6 42,2 34,0 49,2
Lait 25,0 20,4 10,9 11,8 9,8 7,8
Sucre 15,9 9,8 1,9 0 0 0
Papier scolaire 11,5 8,7 7,6 15,0 15,4 14,7
Autres 1,2 0,6 0,1 3,4 7,5 4,3
Total 370,6 332,9 204,5 225,3 247,9 226,2
Source : Ministère du Tourisme, du Commerce et de l’Artisanat

La compression des charges par rapport à l’an passé est imputable, essentiellement,
aux céréales et dérivés (-31 MDT ou -17,1%), suite à la baisse des prix à l’importation du
blé tendre et de l’orge, la réduction des quantités des céréales admises à la compensation
et l’ajustement des prix des dérivés de céréales entré en vigueur le 11 août 2002 et ce, à
l’exception du pain. Elle s’explique, également, par l’appréciation du dinar par rapport au
dollar, monnaie de facturation et de règlement des importations de céréales, et par la
majoration des prix d’autres produits subventionnés (lait, huiles végétales et cahier scolaire).

La structure des charges de compensation continue à être prédominée par les


céréales et dérivés, les huiles végétales et le lait avec une part dans le total atteignant
91,6% contre 90,8% en 2001.

Le financement des charges de la CGC a été assuré, au cours de 2002, par une
dotation budgétaire de 235 MDT, ce qui a permis de dégager un excédent de 8,8 MDT.

94
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES

La situation du marché du travail a continué, en 2002, à être marquée par l’augmentation


de la demande additionnelle, surtout avec l’accroissement du nombre de diplômés de
l’enseignement supérieur et de la demande d’emploi des femmes, et par une baisse du taux
de chômage grâce à la capacité de l’économie à créer de nouveaux postes d’emploi et à la
contribution importante des programmes et mécanismes mis en place pour la promotion des
projets d’investissement et l’insertion des jeunes dans la vie active.

Pour faire face au défi majeur de l’emploi, qui constitue une priorité dans la stratégie
nationale du développement économique et social, les objectifs visés par le Xème plan
portent, notamment, sur :

- l’augmentation du taux de croissance de l’économie à au moins 5,5% en moyenne


par an et des investissements, en particulier ceux du secteur privé ;

- le développement des compétences et des qualifications des ressources humaines


et l’amélioration du taux de leur employabilité ainsi que du taux d’encadrement par une
adaptation des programmes de l’enseignement et de la formation aux besoins du marché du
travail ;

- la consolidation de l’emploi indépendant par la promotion des petites entreprises et


des micro-projets susceptibles de créer des postes d’emploi avec le minimum d’investissements ;

- le renforcement du rôle des régions dans la création d’emplois ;

- l’accroissement des placements de travailleurs tunisiens à l’étranger, en particulier


des compétences, dans le cadre de la coopération technique.

Quant aux mesures prises, en 2002, pour la promotion de l’emploi, elles ont concerné
surtout :

- l’encouragement de l’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur par la prise


en charge de la contribution patronale à la sécurité sociale et ce, pour la période s’étalant
de janvier 2002 à décembre 2004 ;

- l’amélioration du cadre législatif et institutionnel régissant l’investissement privé, en


particulier celui des nouveaux promoteurs, par le relèvement du taux de participation du Fonds
de promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI) au financement des projets
bénéficiant de son intervention, soit de 45% à 60% pour la première tranche d’investissement à
hauteur de 1 MDT et de 20% à 30% pour la deuxième tranche entre 1 MDT et 3 MDT ;

- l’institution, en juillet 2002, d’un Conseil supérieur et des Comités régionaux pour la
création d’entreprises et la promotion de projets innovants ;

- la création d’une Commission nationale, en septembre 2002, en vue d’étudier les


caractéristiques du marché du travail et d’identifier les opportunités d’emplois dans tous les
gouvernorats à travers l’élaboration des plans régionaux d’emploi ;

- l’activation des mécanismes de suivi et de réinsertion des travailleurs licenciés pour


des raisons techniques ou économiques ;
95
- le développement des mécanismes de financement des projets par la création d’un
nouveau système de garantie des crédits accordés aux moyennes entreprises dans
l’industrie et les services et la réservation du Fonds national de garantie existant aux petites
entreprises et aux activités agricoles ;

- le renforcement de la capacité des institutions universitaires et de formation en vue


d’améliorer et de diversifier les qualifications, notamment pour les spécialités prometteuses
comme les nouvelles technologies de l’information et de communication et les langues
étrangères, ainsi que pour les filières courtes afin de répondre aux besoins des entreprises.

Parallèlement à la promotion des créations d’emplois et à la diversification des


sources de revenus, l’année 2002 a connu la signature, par les partenaires sociaux, du
cinquième accord triennal d’augmentation des salaires concernant tous les secteurs
d’activité et prenant effet à partir de mai 2002. Lors des négociations, les partenaires
sociaux ont été appelés à tenir compte de la conjoncture économique difficile et des
pressions exercées sur le Budget de l’Etat, tout en veillant à préserver l’équilibre entre la
sauvegarde du pouvoir d’achat des salariés, d’une part, et la capacité concurrentielle des
unités productives, d’autre part.

De même, les salaires minimum légaux ont bénéficié d’une majoration consistante,
permettant de compenser les effets d’ajustement des prix des produits subventionnés et de
soutenir le pouvoir d’achat des catégories socio-professionnelles concernées.

I – EMPLOI

Le marché du travail s’est ressenti, en 2002, des effets de la régression de l’activité


touristique et du secteur des transports et de la décélération du rythme de progression des
industries manufacturières orientées vers l’exportation, ainsi que du prolongement de la
sécheresse.

Aussi, les créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles ont-elles
accusé, en 2002, une baisse de l’ordre de 11% pour s’établir à 61,6 mille postes contre
69,3 mille l’année précédente. Ce niveau a permis de satisfaire environ 75% de la demande
additionnelle d’emploi contre 91% en 2001. Consécutivement à l’accroissement de la
population active qui s’est située à 3,4 millions de personnes, la demande additionnelle
d’emploi a atteint près de 82 mille contre 76 mille l’an passé. Ainsi, le taux de chômage
a légèrement baissé, revenant à 14,9% contre 15% une année auparavant.

Dans le cadre de la promotion des petits projets pour la création d’emplois


indépendants, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a approuvé, en 2002, le financement
de 10.186 projets pour un coût global de 64,4 MDT dont 51,9 MDT sous forme de crédits en
vue de permettre la création de 15.705 postes d’emploi. Il y a lieu de rappeler que le nombre de
projets ayant bénéficié, en 2001, de l’accord de financement par cette banque avait atteint
12.324 unités pour un coût de 64,5 MDT dont 41,8 MDT par des crédits, susceptibles de
créer 17.536 emplois.

La répartition régionale des projets agréés par cette banque montre que le nord du
pays a bénéficié de 33% du total contre 38,7% en 2001. Quant à la répartition des projets
par secteur d’activité, les services ont continué à occuper la première place avec une part
de 41,4% du total contre 34,5% l’année précédente. A l’inverse, le nombre de projets
financés au titre des petits métiers a accusé une baisse de 24,2%, avec une part de 40%
dans le total contre 43,6% en 2001.

96
Il importe de souligner que sept activités financées par la BTS ont totalisé 51% du
nombre total de projets, à savoir l’élevage, le textile, l’habillement, la menuiserie, le
bâtiment, les travaux d’entretien et de réparation et le commerce.

Les programmes d’emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers se sont poursuivis,
mobilisant une dotation budgétaire de 85,1 MDT contre 105,2 MDT en 2001. Sur ce total,
40,8 MDT ont été consacrés aux chantiers nationaux et 44,3 MDT aux chantiers régionaux
au titre du Programme régional de développement (PRD) pour 34,3 MDT et du Programme
des chantiers régionaux de développement (PCRD) pour 10 MDT.

Les chantiers nationaux ont procuré 9,2 millions de journées de travail au profit de
33,4 mille bénéficiaires contre 10,3 millions de journées et 37,1 mille personnes une année
auparavant. Ces chantiers se répartissent entre les travaux forestiers et ceux relatifs à la
conservation des eaux et du sol (CES). Quant au nombre de journées de travail créées par
les chantiers régionaux, il a atteint 9,8 millions au profit de 39 mille personnes.

PROGRAMMES DE SOUTIEN A L’EMPLOI (En MDT)


Variations
Désignation 1999 2000 2001 2002 en %
2002/2001
Emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers 89,4 105,9 105,2 85,1 -19,1
-Chantiers nationaux 55,0 59,0 60,5 40,8 -32,6
-Chantiers régionaux 34,4 46,9 44,7 44,3 -0,9
.Programme régional de développement (PRD) 20,9 36,9 34,7 34,3 -1,2
.Programme des chantiers régionaux de dévelop-
pement (PCRD) 10,0 10,0 10,0 10,0 0
.Programme de développement rural intégré (PDRI) 3,5 0 0 0 0
.Autres chantiers 0 0 0 0 0
Aide à la création et à la consolidation de l’emploi 45,3 113,8 115,8 105,6 -8,8
-Programme de développement rural intégré 13,0 9,4 3,4 1,9 -44,1
.Agriculture et pêche 12,1 9,0 3,3 1,9 -42,4
.Petits métiers 0,9 0,4 0,1 0 -100,0
-Programme régional de développement 6,5 6,0 4,3 0 -100,0
-Programme de développement urbain intégré(PDUI) 6,3 19,0 13,0 7,0 -46,2
-Fonds de solidarité nationale (FSN) 12,0 4,4 0 0 0
-Fonds national de promotion de l’artisanat et des
petits métiers (FONAPRA) 7,5 15,0 15,1 16,7 10,6
- Fonds national de l’emploi (21-21) 0 60,0 80,0 80,0 0
Programmes d’insertion dans la vie active 16,8 18,6 13,4 13,6 1,5
-Stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP) 8,0 9,3 8,0 7,2 -10,0
.SIVP1 6,5 7,9 7,2 6,5 -9,7
.SIVP2 1,5 1,4 0,8 0,7 -12,5
-Fonds d’initiation&d’adaptation professionnelle(FIAP) 8,4 8,9 5,0 6,2 24,0
-Contrats d’emploi formation (CEF) 0,4 0,4 0,4 0,2 -50,0
Total 151,5 238,3 234,4 204,3 -12,8
Source: Ministères du Développement et de la coopération internationale et de l’Emploi
et Commissariat général au développement régional

Pour leur part, les programmes d’aide à la création et à la consolidation de l’emploi ont
bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 105,6 MDT dont 80 MDT ou plus de 75% ont été
alloués au Fonds national de l’emploi (21-21). Ce Fonds est intervenu, en 2002, au profit
d’environ 105 mille bénéficiaires, essentiellement des jeunes, contre 70,5 mille l’année
précédente. Plus de 39 mille bénéficiaires ont accédé à un poste d’emploi ou se sont
installés à leur propre compte et 66 mille ont été insérés dans des programmes de
qualification et d’apprentissage en vue d’améliorer leurs aptitudes à l’emploi.

Sur le plan régional, les 5 gouvernorats prioritaires en matière de création d’emplois, à


savoir le Kef, Kasserine, Gafsa, Siliana et Zaghouan, ont représenté près du tiers du
97
nombre de bénéficiaires. Au total, les interventions du Fonds ont porté, dès son démarrage
et jusqu’à la fin de 2002, sur 218 mille bénéficiaires répartis à concurrence de 103,5 mille
jeunes ayant bénéficié d’une source de revenus, 37,5 mille ayant suivi un programme
d’adaptation et de formation et 77 mille se trouvant en phase de formation.

A l’inverse, la dotation budgétaire allouée au Programme de développement rural


intégré (PDRI) a enregistré une baisse de 44,1%, pour s’établir à 1,9 MDT destinés
totalement au secteur agricole. Les créations d’emplois sont estimées à 236 postes contre
458 en 2001.

Pour ce qui est du Programme de développement urbain intégré (PDUI) dont le rôle
consiste à faciliter l’insertion des jeunes des cités populaires proches des grandes villes
dans le circuit économique, il a bénéficié d’une enveloppe de 7 MDT en 2002 contre 13 MDT
l’année précédente. Il a contribué à la création de 628 projets susceptibles d’engendrer
817 postes d’emploi, soit 315 projets dans les petits métiers et 313 dans l’artisanat, contre
1.087 projets et 1.339 emplois en 2001.

S’agissant de l’activité du Fonds national de promotion de l’artisanat et des petits


métiers (FONAPRA), elle a porté sur une enveloppe d’investissement de 47,5 MDT financés
à concurrence de 16,7 MDT sous forme de dotations budgétaires, 28,5 MDT par des crédits
à moyen terme accordés par les banques et 2,3 MDT en autofinancement.

Le nombre de projets du FONAPRA agréés par les banques a atteint 967 pour un
investissement de 19,1 MDT contre, respectivement, 6.852 projets et 48 MDT en 2001. Les
créations d’emplois correspondant à ces projets sont estimées à 879 postes contre
10.258 une année auparavant. Néanmoins, le nombre de projets financés par le système
bancaire s’est notablement accru, pour s’élever à 6.420 contre 5.754 en 2001.

De même, et afin de faciliter l’insertion des jeunes qui accèdent pour la première fois
au marché de l’emploi et d’encourager les entreprises à les recruter, une enveloppe de
7,2 MDT, contre 8 MDT en 2001, a été consacrée aux programmes des stages d’initiation à
la vie professionnelle (SIVP), dont 6,5 MDT ont concerné le programme SIVP1 relatif aux
jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Le nombre de contrats conclus dans le cadre
de ce programme s’est élevé à 7.236 dont 3.580 pour les filles, contre un total de
6.902 contrats l’année précédente.

Les statistiques au titre de l’année 2002 montrent que 69,2% des bénéficiaires du
SIVP1 appartiennent à des spécialités de gestion, comptabilité, sciences juridiques, lettres
et sciences sociales dont les diplômés universitaires rencontrent souvent des difficultés
d’intégration spécifiques dans la vie active.

Pour le programme SIVP2, les contrats conclus ont atteint 1.447 contre 729 en 2001.
Ils ont concerné les secteurs des industries manufacturières, du commerce et des services
qui ont accaparé la majeure partie des postes de stage offerts, soit environ 60% du total.

Le Programme des contrats d’emploi-formation (CEF), qui s’adresse à des jeunes d’un
niveau d’enseignement modeste ou titulaires d’un diplôme de formation professionnelle, en
vue de les aider à s’intégrer dans la vie active, a mobilisé une dotation budgétaire de
0,2 MDT contre 0,4 MDT en 2001. Cependant, le nombre de jeunes bénéficiaires a
augmenté, pour passer de 460 à 1.498.

Le Fonds d’initiation et d’adaptation professionnelle (FIAP) continue à intervenir pour


satisfaire les besoins des entreprises en main-d’œuvre qualifiée et fournit, en même temps,
98
une formation aux jeunes désirant bénéficier d’un travail salarié ou à promouvoir des projets
individuels. Après une année de baisse, l’enveloppe réservée à ce Fonds a connu une
augmentation en 2002, pour atteindre 6,2 MDT contre 5 MDT en 2001. Le nombre de
jeunes candidats s’est élevé à 7.184 dont 6.612 ont bénéficié des interventions de ce
programme. Il importe de noter que l’essentiel des stages effectués, soit 56%, a été assuré
dans le secteur des services.

S’agissant des créations d’emplois réalisées en 2002, leur répartition fait ressortir un
fléchissement dans tous les secteurs et domaines d’activité et une perte d’emplois dans la
pêche.

Pour l’activité agricole, elle a connu une régression de 31,5% du nombre de journées
de travail créées, pour s’établir à 112,6 millions contre 164,5 millions en 2001. Cette baisse
est due, en grande partie, au recul de l’emploi dans l’arboriculture qui constitue l’activité
principale créatrice d’emplois, notamment dans le domaine de la cueillette des olives à huile
dont la production a accusé une chute pour la campagne 2001-2002.

De même, le secteur de la pêche a enregistré une perte nette d’emplois de 599 postes
contre des créations de 1.200 postes l’année précédente, en raison de la baisse de la
production halieutique et de la mise hors service de quelques unités de pêche vétustes.

CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)

Désignation 1998 1999 2000 2001 2002

Pêche 900 600 600 1.200 -599


Mines et énergie - 50 -600 100 500 220
Bâtiment et génie civil 2.300 3.000 3.600 5.000 4.750
Industries manufacturières 18.200 18.400 20.400 20.800 17.989
Transports&communications 4.250 7.100 6.000 6.200 6.000
Tourisme 2.600 2.900 3.700 3.000 1.600
Autres services 25.800 24.200 24.000 25.800 25.000
Administration 7.000 7.400 8.600 6.800 6.657
Total 61.000 63.000 67.000 69.300 61.617
Source : Ministères du Développement et de la coopération internationale et de l’Emploi

Dans les secteurs des mines et de l’énergie, les créations d’emplois se sont
contractées pour revenir à 220 postes, soit environ la moitié du niveau réalisé une année
auparavant.

De même, dans le bâtiment et génie civil, les emplois nouvellement créés ont accusé
une régression de 5%, pour atteindre 4.750 postes contre 5.000 un an plus tôt. Cette baisse
est due au ralentissement du rythme de progression du secteur, surtout avec le léger
fléchissement des investissements au niveau national.

Pour leur part, les industries manufacturières ont assuré environ 29% des créations
totales d’emplois, non compris l’agriculture, contre 30% en 2001. Le nombre de nouveaux
postes d’emploi créés a diminué de 13,5%, pour revenir à 17.989 unités, en rapport surtout
avec la décélération de l’activité des secteurs d’exportation.

Au niveau des transports et communications, les créations d’emplois se sont inscrites


également en diminution, pour s’établir à 6.000 postes. Cette régression a résulté, principa-
lement, de la conjoncture difficile qu’a connue le transport aérien à la suite de la contraction
de l’activité touristique.
99
De ce fait, les créations d’emplois dans le secteur du tourisme ont baissé de 46,7%,
pour se situer à 1.600 postes.

CREATION D'EMPLOIS DANS LES ACTIVITES


NON AGRICOLES ET LA PECHE
(en mille unités)

70 70

65 65

60 60

55 55

50 50
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Dans le commerce et autres services, les créations d’emplois ont aussi diminué,
totalisant 25.000 postes contre 25.800 une année auparavant.

En revanche, le nombre d’emplois nouveaux créés dans l’Administration a baissé de


façon moins accentuée que dans les autres secteurs, pour s’établir à 6.657 postes.

II – SALAIRES

En vue de préserver le pouvoir d’achat des différentes catégories socio-professionnelles,


un nouvel accord triennal de relèvement des salaires, le cinquième depuis 1990, a été
conclu en 2002 entre les partenaires sociaux pour couvrir la période 2002-2004. Cet accord
a porté sur une majoration des salaires dans tous les secteurs aussi bien privés que publics.

Parallèlement, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été augmenté


de 7,072 dinars par mois pour le régime de 48 heures par semaine et de 5,894 dinars pour
celui de 40 heures ou encore de 34 millimes par heure pour les deux régimes. Les salaires
mensuels sont passés, ainsi, à 202,592 dinars pour le premier régime et à 176,799 dinars
pour le deuxième, niveaux auxquels s’ajoute la prime de transport de 5 dinars par mois
accordée depuis juillet 1986.

Quant au salaire minimum agricole garanti (SMAG), il a été fixé, à partir de la même
date, à 6,259 dinars par journée de travail, soit une augmentation de 200 millimes.

De même, la prime de technicité accordée aux ouvriers agricoles spécialisés et ceux


qualifiés, qui s’ajoute au SMAG, a été fixée à 250 et 455 millimes par journée de travail,
respectivement.

100
EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Mai Août Mai Juillet Juillet
Désignation Juil.2001 Juil. 2002
1999 1999 2000 2001 2002
Mai 2000 Juil.2001
Salaire minimum interpro-
fessionnel garanti(SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 860 870 899 940 974 4,6 3,6
.Régime 40h par semaine 904 916 945 986 1.020 4,3 3,4
1
-SMIG mensuel
.Régime 48h par semaine 178,880 180,960 186,992 195,520 202,’592 4,6 3,6
.Régime 40h par semaine 156,691 158,771 163,798 170,905 176,799 4,3 3,4
Salaire minimum agricole
garanti par journée de
travail (SMAG) 5,509 5,609 5,809 6,059 6,259 4,3 3,3
Source : Ministère des Affaires sociales et de la solidarité et Journal officiel de la République tunisienne

Dans ce contexte, le salaire annuel moyen a augmenté de 5,6% pour l’ensemble de


l’économie contre 5,7% en 2001, pour s’élever à 5.850 dinars. Son niveau a progressé de
6,4% dans le secteur agricole, de 5,8% dans l’Administration publique et de 5,5% dans les
secteurs productifs non agricoles, pour atteindre 2.150, 9.280 et 5.160 dinars, respectivement.
Ces taux d’accroissement dépassent le niveau de l’inflation qui s’est situé à 2,8%. Il en est
résulté une amélioration du pouvoir d’achat en termes réels.

Quant à l’effectif des salariés, il s’est élevé, à la fin de 2002, à 1.926,2 mille personnes
contre 1.882,3 mille une année auparavant, réparties entre 1.301,6 mille dans les secteurs
productifs non agricoles, 450,5 mille dans l’Administration publique et 174,1 mille dans le
secteur agricole.

La masse salariale distribuée dans les secteurs sus-indiqués s’est accrue à un rythme
légèrement moins rapide qu’en 2001 (8,1% contre 8,6%), pour s’établir à 11.267 MDT, soit
37,7% du PIB nominal.

1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
101
VI. – LES INVESTISSEMENTS

La stratégie de promotion des investissements, axée notamment sur le renforcement


de la contribution du secteur privé, l’attraction des investissements étrangers et le
développement des créneaux porteurs, a été consolidée, en 2002, par l’adoption de
nouvelles mesures portant, essentiellement, sur :

- la création d’un système de garantie des crédits et des participations des sociétés
d’investissement au titre du financement des projets dans les secteurs non agricoles et dont
le coût n’excède pas 3 MDT ;

- le renforcement du soutien apporté à l’investissement privé dans les régions,


notamment le parrainage des promoteurs par les offices régionaux de développement et
leur assistance dans l’élaboration des études et l’obtention des moyens de financement ;

- l’encouragement des agents de la Fonction publique à la création de leurs propres


projets en leur accordant une période de mise en disponibilité d’une année, renouvelable
une seule fois, tout en bénéficiant de la moitié de leurs rémunérations.

Sur le plan des réalisations, la formation brute de capital fixe (FBCF) engagée en 2002
a atteint 7.412 MDT, niveau en baisse de 1,5% contre une progression de 7,2% l’année
précédente. Cette régression s’explique, principalement, par le recul des investissements
dans l’agriculture et pêche, les branches des hydrocarbures et de l’électricité et les
industries manufacturières. Ainsi, le taux d’investissement est revenu, d’une année à l’autre,
de 26,2% à 24,8% du PIB.

PIB ET FBCF AUX PRIX COURANTS ET EN MDT

35000 35000

30000 30000

25000 25000

20000 20000

15000 15000

10000 10000

5000 5000

0 0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

PIB FBCF

La répartition des investissements par agent économique dégage une quasi-


stagnation de la part du secteur privé, soit 55% du total contre 55,5% en 2001. Le maintien
de cette part à ce niveau a été rendu possible grâce à l’intensification des investissements
effectués dans le cadre du programme de mise à niveau du secteur industriel. En effet, le
102
nombre d’entreprises ayant adhéré à ce programme depuis son démarrage en 1996 est
passé, d’une année à l’autre, de 2.005 à 2.389 unités, dont 1.349 entreprises ont obtenu
l’approbation de leurs dossiers pour un montant d’investissement d’environ 2.320 MDT
contre 1.102 entreprises et 2.077 MDT un an plus tôt. Les investissements immatériels et
les subventions accordées par l’Etat se sont élevés, au terme de 2002, à 288,3 MDT et
326,6 MDT, respectivement, ou encore 12,4% et 14,1% du total de l’enveloppe approuvée.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D’ACTIVITE


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Agriculture et pêche 890 930 822 -11,6 12,7 12,4 11,1
Mines 42 40 50 25,0 0,6 0,5 0,7
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures) 852 860 650 -24,4 12,1 11,4 8,8
Industries manufacturières 953 1.022 975 -4,6 13,6 13,6 13,1
Bâtiment et génie civil 115 144 150 4,2 1,6 1,9 2,0
Services marchands 3.500 3.731 3.935 5,5 49,9 49,6 53,1
Equipements collectifs 668 800 830 3,8 9,5 10,6 11,2
Total 7.020 7.527 7.412 -1,5 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Concernant le programme de mise à niveau des services, le nombre d’entreprises, qui


y ont adhéré depuis son lancement en février 2000, a atteint 139 unités, dont les dossiers
de 51 entreprises ont été approuvés pour une enveloppe d’investissement de 21,3 MDT.

REPARTITION DE LA F.B.C.F PAR SECTEUR D'ACTIVITE

1992 2002

13,8% 13,1%
12,3% 12,1% Agric. & pêche 11,1% 11,5%

9,1% Indus. manuf. 11,2%


Indus. non manuf.

Services march.

Equip. collectifs
52,7% 53,1%

Parallèlement, les investissements directes étrangers (IDE) ont connu une progression
notable de 66,7% contre une baisse de 34,5% en 2001, pour s’établir à 1.167 MDT ou
15,7% de la FBCF globale contre 9,3% une année auparavant. Cette évolution a été
favorisée par la concrétisation de la cession à la société «ORASCOM» de la première
tranche de la deuxième licence du téléphone mobile pour 328 MDT et des parts publiques
dans le capital de l’Union internationale de banques (UIB) à la banque française «Société
Générale» pour environ 103 MDT. Compte non tenu des opérations de cession précitées et
de celle concernant la société «Tourgueness» en 2001 pour 64 MDT, les IDE enregistrent
une progression d’environ 16%.

103
I – FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR BRANCHE D’ACTIVITE

A – AGRICULTURE ET PECHE

Atteignant 822 MDT, la FBCF engagée dans ce secteur en 2002 a accusé une baisse
de 11,6% par rapport à l’année précédente, en raison du recul des investissements
effectués par le secteur privé dans les domaines de l’arboriculture, de l’élevage et de
l’acquisition de matériel agricole, ainsi que de l’achèvement de certains projets qui
s’inscrivent dans le cadre du Programme de développement rural intégré (PDRI) et du
Fonds de solidarité nationale (FSN).

Les investissements du secteur privé ont représenté 46,5% du total contre 51% en
2001 et ont intéressé, surtout, l’hydraulique agricole, l’élevage, l’acquisition de matériel
agricole et l’arboriculture. Quant aux investissements du secteur public, ils ont bénéficié,
essentiellement, à l’hydraulique agricole, au domaine des forêts et à la conservation des
eaux et du sol (CES).

Pour l’hydraulique agricole, l’enveloppe d’investissement a atteint 384 MDT ou 46,7%


du total de la FBCF réalisée dans le secteur, soit un accroissement de 8,2% contre 5% un
an plus tôt. Près des deux tiers de ce montant ont été l’œuvre de l’Administration qui a
alloué 88 MDT à la construction de barrages et de conduites d’eau, 76 MDT à l’équipement
des périmètres irrigués, 41 MDT à l’amélioration des conditions d’exploitation des zones
irriguées et 22 MDT à l’adduction de l’eau potable. La FBCF engagée par le secteur privé
dans l’hydraulique agricole a augmenté, quant à elle, de 16,5% pour s’élever à 134 MDT.

Assurés dans leur quasi-totalité par les opérateurs privés, les investissements au titre
de l’acquisition de matériel agricole ont régressé de 36,3% contre un accroissement de
5,8% en 2001, pour revenir à 58 MDT, sous l’effet de la persistance des conditions
climatiques défavorables.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L’AGRICULTURE ET LA PECHE


Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Hydraulique agricole 338 355 384 8,2 38,0 38,2 46,7
Matériel agricole 86 91 58 -36,3 9,7 9,8 7,1
Elevage 129 132 86 -34,8 14,5 14,2 10,5
Pêche 30 33 37 12,1 3,4 3,5 4,5
Forêts 60 62 50 -19,4 6,7 6,7 6,1
Conservation des eaux et du
sol (CES) 49 51 62 21,6 5,5 5,5 7,5
Arboriculture 81 87 52 -40,2 9,1 9,3 6,3
Etudes, recherches&vulgarisation 13 14 10 -28,6 1,5 1,5 1,2
Programme de développement
rural intégré (PDRI) 10 10 0 -100,0 1,1 1,1 0,0
Divers projets intégrés1 94 95 83 -12,6 10,5 10,2 10,1
Total 890 930 822 -11,6 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

Les investissements consacrés à l’élevage ont atteint 86 MDT en 2002, niveau en


baisse de 34,8% et dont 59 MDT ou environ 69% ont été l’œuvre du secteur privé,
notamment pour renforcer le cheptel de reproduction.

1
Y compris le Programme régional de développement (PRD) et le Fonds de solidarité nationale (FSN).
104
Dans le secteur de la pêche, la FBCF a continué à s’accroître à un rythme soutenu,
soit 12,1% contre 10% en 2001. Elle a atteint 37 MDT dont 27 MDT ont été engagés par les
privés, principalement dans le renforcement de la flottille de pêche. Les investissements
effectués par le secteur public, et qui ont été réalisés pour plus de 80% par l’Administration,
ont concerné, essentiellement, le développement de l’infrastructure portuaire.

Après avoir légèrement augmenté l’année précédente, les investissements réalisés


dans le domaine des forêts ont accusé une baisse sensible, en 2002, pour revenir de
62 MDT à 50 MDT en raison, notamment, de l’achèvement du deuxième projet de développe-
ment forestier.

Quant à l’enveloppe allouée à la conservation des eaux et du sol, elle s’est accrue à
un rythme nettement plus rapide qu’une année auparavant, soit 21,6% contre 4,1%, pour
s’établir à 62 MDT dont 55 MDTont été engagés par l’Administration.

Etant l’œuvre presque exclusivement des privés, la FBCF réalisée dans l’arboriculture
a diminué de plus de 40% contre une augmentation de 7,4% en 2001 pour se situer à
52 MDT, par suite de l’impact de la sécheresse. Cette enveloppe a servi, notamment, à la
plantation de 33 mille hectares d’arbres fruitiers, dont 21 mille hectares d’oliviers à huile et
5 mille hectares d’amandiers.

De même, les investissements engagés au titre des divers projets intégrés, y compris
le Programme régional de développement (PRD) et le FSN, et qui sont l’œuvre entièrement
de l’Administration, ont régressé pour revenir de 95 MDT à 83 MDT, d’une année à l’autre.

Le financement des investissements agricoles et de pêche a été assuré à concurrence


d’environ 324 MDT par le Trésor public, 177 MDT par des lignes de crédits extérieurs,
87 MDT par des concours bancaires, 23 MDT par des Fonds spéciaux du Trésor et le reste,
soit 211 MDT, par des fonds propres de la profession.

B – INDUSTRIES NON MANUFACTURIERES

Portant la marque de la régression de la FBCF dans les branches des hydrocarbures


et de l’électricité, les investissements réalisés dans les industries non manufacturières ont
accusé une baisse de 18,6% en 2002, pour revenir de 1.044 MDT à 850 MDT.

La FBCF effectuée dans la branche de l’électricité s’est établie à 300 MDT en 2002
contre 400 MDT l’an passé, soit une régression de 25% après celle de 4% enregistrée une
année auparavant. Cette baisse a touché, surtout, les domaines de la production et du
transport d’électricité qui ont connu un repli des investissements d’environ 50%, suite à
l’avancement des projets de transport d’électricité inscrits dans le cadre du IXème Plan de
développement et à l’achèvement du projet de production privée de l’électricité (centrale
électrique Radès II).

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Eau 80 90 100 11,1 9,4 10,5 15,4
Electricité 417 400 300 -25,0 48,9 46,5 46,1
Hydrocarbures 355 370 250 -32,4 41,7 43,0 38,5
Total 852 860 650 -24,4 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

105
De même, la FBCF engagée dans la branche des hydrocarbures a diminué de 32,4%
pour s’établir à 250 MDT, en rapport avec la contraction des investissements réalisés au
titre du développement des gisements existants et des activités de raffinage et de stockage.
Quant aux investissements consacrés à la recherche et à la prospection pétrolières, ils ont,
en revanche, progressé quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit
4,5% contre 13,6%.

Concernant l’exploitation et la distribution de l’eau, les investissements ont augmenté


de plus de 11% pour passer de 90 MDT à 100 MDT, d’une année à l’autre, en relation avec
les efforts consentis pour étendre le réseau d’alimentation en eau des zones urbaines et
rurales. Ainsi, le taux de desserte en eau potable dans le milieu rural n’a pas cessé de
s’améliorer, atteignant 83,6%, à la fin de 2002, contre 82% l’année précédente.

Egalement, une enveloppe plus consistante a été consacrée au secteur minier, soit
50 MDT contre 40 MDT en 2001. Comme par le passé, la branche des phosphates a
continué à bénéficier de l’essentiel de ces investissements, dans le cadre de l’activité de la
Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).

C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES

Les investissements manufacturiers ont accusé une baisse de 4,6%, en 2002, contre
une progression de 7,2% l’année précédente. Ils ont porté sur 975 MDT et ont représenté
13,1% de la FBCF globale. Cette régression a touché les industries du textile et des cuirs et
chaussures et le secteur agro-alimentaire.

Dans les industries agro-alimentaires, les investissements ont baissé, pour la


deuxième année consécutive, soit -2% contre -15,4% en 2001, pour se situer à 200 MDT
dont 181 MDT ou 90% environ ont été l’œuvre du secteur privé. Celui-ci a continué à
assurer la totalité des investissements dans les domaines de la transformation de grains
(30 MDT), de la production d’huiles (21 MDT), des conserves alimentaires (39 MDT), de la
fabrication de boissons (27 MDT) et de l’abattage et transformation de viande (11 MDT).
Les investissements du secteur public, qui ont atteint 19 MDT, ont intéressé le
renouvellement et l’entretien des équipements de la Société tunisienne du sucre (5 MDT),
des usines de tabac de Tunis et de Kairouan (10 MDT) et des sociétés Tunisie-lait et de la
Centrale laitière de l’Ouest (4 MDT).

Assurée également à hauteur de 90% par le secteur privé, la FBCF engagée dans les
industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre a continué à
s’accroître, en 2002, quoique à un rythme moins rapide que celui de l’année précédente,
soit 9,4% contre 23,1%, pour atteindre 175 MDT. Elle a bénéficié, surtout, aux branches de
fabrication du ciment et ses ouvrages, de l’industrie céramique et des produits de carrière.
Les investissements du secteur public ont intéressé, essentiellement, le renouvellement et
l’optimisation des équipements des cimenteries d’Oum El khélil et de Bizerte et de la société
El Kanaouat.

Dans les industries mécaniques et électriques, la FBCF a progressé à un rythme


moins rapide qu’une année auparavant, soit 2,9% contre 16,7%, pour s’élever à 180 MDT
dont environ 46 MDT au titre du programme de mise à niveau. La part du secteur privé, qui
n’a pas cessé de croître ces dernières années, a été de l’ordre de 97% contre 93% en
2001. Les investissements des privés ont concerné, notamment, les branches de travail des
métaux et de fabrication de matériels électriques et électroniques (40 MDT chacune), ainsi
que l’industrie automobile (23 MDT). Les investissements publics (5 MDT environ) ont servi,

106
surtout, au renouvellement et à la modernisation des équipements de l’usine d’El Fouladh et
de la Société tunisienne d’industrie automobile (STIA).

Les investissements réalisés dans les industries chimiques ont pratiquement évolué,
en 2002, au même rythme de l’an passé, soit 5,6% contre 5,9%, pour atteindre 95 MDT.
Cette enveloppe a bénéficié, principalement, aux industries pharmaceutiques, à la fabrication
d’engrais et à la branche de la parachimie.

Après deux années de progression soutenue, la FBCF engagée dans les industries
textiles et des cuirs et chaussures a accusé, en 2002, une baisse sensible de 29,7% pour
revenir à 185 MDT, sous l’effet notamment de la conjoncture internationale défavorable qui
a affecté la demande extérieure. Les investissements ont continué à être assurés,
essentiellement, par les entreprises privées, en particulier dans les branches de la filature,
du tissage et du finissage, de la confection et de la bonneterie.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Industries agro-alimentaires 241 204 200 -2,0 25,3 20,0 20,5
Matériaux de construction,
céramique et verre 130 160 175 9,4 13,6 15,7 17,9
Industries mécaniques et
électriques 150 175 180 2,9 15,7 17,1 18,5
Industries chimiques 85 90 95 5,6 8,9 8,8 9,7
Textile, cuirs et chaussures 233 263 185 -29,7 24,5 25,7 19,0
Industries diverses 114 130 140 7,7 12,0 12,7 14,4
Total 953 1.022 975 -4,6 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Dans les industries manufacturières diverses, les investissements ont atteint 140 MDT
en 2002, niveau en accroissement de 7,7% par rapport à l’année précédente. Les
entreprises privées ont assuré environ 90% de cette enveloppe, surtout dans les branches
de fabrication de papiers et emballages, de bois et ameublement et de produits en plastique.

D – SERVICES MARCHANDS

Les investissements effectués dans les services marchands ont connu, en 2002, une
légère décélération de leur rythme de progression (5,5% contre 6,6% en 2001), pour
atteindre 3.935 MDT ou environ 53% de la FBCF globale. Cette évolution a intéressé,
principalement, les communications et le secteur de l’habitat.

Dans le secteur des transports, la FBCF a enregistré une légère reprise de 1,9% en
2002, après une baisse de 5,4% l’année précédente, pour s’élever à 1.080 MDT. Cette
reprise a concerné, essentiellement, les modes de transport ferroviaire et maritime.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS


Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Transports 1.120 1.060 1.080 1,9 32,0 28,4 27,4
Communications 370 415 500 20,5 10,6 11,1 12,7
Tourisme 324 360 360 0,0 9,3 9,7 9,2
Logement 1.055 1.180 1.260 6,8 30,1 31,6 32,0
Commerce et autres services 631 716 735 2,7 18,0 19,2 18,7
Total 3.500 3.731 3.935 5,5 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
107
L’enveloppe d’investissement engagée au titre du transport ferroviaire s’est accrue de
45,5% pour atteindre 80 MDT, dont 67 MDT ont été l’œuvre de la Société nationale des
chemins de fer tunisiens (SNCFT). L’enveloppe investie par cette entreprise a servi à
moderniser les moyens de transport et à renforcer l’infrastructure ferroviaire, en particulier le
réaménagement de la voie ferrée au centre de la ville de Sousse et de la ligne ferroviaire du
Nord reliant la Tunisie à l’Algérie, via la ville de Ghardimaou. Quant aux investissements
réalisés par la Société du métro-léger de Tunis (SMLT), ils ont augmenté de 8,3% pour se
situer à 13 MDT.

Concernant le transport routier, les investissements ont légèrement diminué pour


revenir, d’une année à l’autre, de 761 MDT à 742 MDT, dont 474 MDT ont été consacrés au
renforcement de l’infrastructure routière, essentiellement par le Ministère de l’Equipement,
de l’habitat et de l’aménagement du territoire , les collectivités locales et la société Tunisie-
Autoroutes. Pour leur part, les investissements engagés par les sociétés de transport et qui
s’inscrivent, surtout, dans le cadre du renouvellement et de la consolidation du matériel
roulant, ont progressé de 6,3% pour totaliser 268 MDT.

Après une nette régression au cours des deux années précédentes, la FBCF réalisée
dans le transport maritime s’est, de nouveau, accrue en 2002 pour passer de 29 MDT à
48 MDT. Cette reprise a concerné aussi bien les investissements effectués par les sociétés
de transport que ceux relatifs au renforcement de l’infrastructure portuaire. En effet, les
enveloppes engagées par la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la Société
nouvelle de transport de Kerkennah (SONOTRAK) ont totalisé environ 12 MDT contre
2 MDT une année auparavant. Quant aux investissements réalisés par l’Office de la marine
marchande et des ports (OMMP) et par la Société tunisienne d’acconage et de manutention
(STAM) , ils ont augmenté de l’ordre de 39% et 20%, respectivement.

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES TRANSPORTS ET LES COMMUNICATIONS


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Transport ferroviaire 59 55 80 45,5 4,0 3,7 5,1
-SNCFT 48 43 67 55,8 3,2 2,9 4,3
-Métro-léger de Tunis 11 12 13 8,3 0,8 0,8 0,8
Transport routier 599 761 742 -2,5 40,2 51,6 47,0
.Infrastructure 379 509 474 -6,9 25,4 34,5 30,0
.Moyens de transport 220 252 268 6,3 14,8 17,1 17,0
Transport maritime 79 29 48 65,5 5,3 2,0 3,0
Transport aérien 370 200 195 -2,5 24,8 13,6 12,3
Transport par pipeline 13 15 15 0,0 0,9 1,0 1,0
Communications (PTT,
télédiffusion,…) 370 415 500 20,5 24,8 28,1 31,6
Total 1.490 1.475 1.580 7,1 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale

A l’inverse, la FBCF engagée dans le transport aérien a accusé une baisse, pour la
deuxième année consécutive, soit -2,5% contre -45,9% en 2001, pour revenir à 195 MDT.
Cette régression est due, principalement, au repli des investissements de Tunisair (84 MDT
environ contre 153 MDT un an plus tôt). Par ailleurs, les investissements d’infrastructure
réalisés par l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) ont connu une reprise,
atteignant un montant de l’ordre de 56 MDT contre 40 MDT une année auparavant. Ils ont
servi à l’entretien et à l’aménagement de l’infrastructure aéroportuaire, étant signalé le
démarrage programmé en 2003 des travaux de construction du nouvel aéroport d’Enfidha.

108
Dans le secteur des communications, les investissements ont augmenté à un rythme
plus rapide qu’en 2001, soit 20,5% contre 12,2%, atteignant 500 MDT. La majeure partie de
cette enveloppe a bénéficié aux télécommunications et a servi, essentiellement, à la
poursuite de l’extension des réseaux téléphoniques mobile et fixe. Aussi, le taux de
concentration téléphonique a-t-il continué à s’améliorer passant, d’une année à l’autre, de
15,3 à 18,6 lignes pour 100 habitants.

Quant à la FBCF engagée dans le secteur du tourisme, elle a stagné au niveau de


360 MDT réalisé en 2001, contre un accroissement d’environ 11% une année auparavant.
L’essentiel de cet investissement a continué à être assuré par le secteur privé, notamment
au titre de la construction de nouvelles unités hôtelières. Pour les investissements du
secteur public, effectués essentiellement par l’Agence foncière du tourisme (AFT), ils ont
concerné, entre autres, les travaux d’aménagement des zones touristiques Cap-Gammarth
et Bekalta-Chaffar.

Dans le secteur du logement, les investissements ont continué à évoluer à un rythme


assez rapide, atteignant 1.260 MDT contre 1.180 MDT en 2001. Ils ont représenté 32% de
la FBCF engagée dans les services marchands et 17% du total national. L’essentiel de ces
investissements a été assuré par les privés (promoteurs immobiliers et ménages), tandis
que les investissements publics ont concerné, surtout, la promotion du logement social.

E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS

Représentant plus de 11% de la FBCF globale, les investissements engagés en 2002


au titre des équipements collectifs se sont élevés à 830 MDT, en progression de 3,8%
contre 19,8% l’année précédente. Etant l’œuvre surtout de l’Administration, ces investisse-
ments ont servi, comme par le passé, à la poursuite de la réalisation de plusieurs projets
dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation, de la santé,
de la jeunesse et l’enfance et du sport.

II – FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Les ressources intérieures ont continué, en 2002, à assurer le financement de


l’essentiel de la FBCF et ce, malgré la régression de l’épargne nationale. Ainsi, le taux de
financement intérieur des investissements, non compris la variation des stocks, s’est élevé à
88% contre environ 90% une année auparavant, le reliquat ayant été couvert par le recours
aux ressources extérieures, principalement les emprunts à moyen et long termes. Encore
faut-il signaler la contribution importante des investissements directs étrangers (IDE).

A – EPARGNE NATIONALE

En rapport avec le ralentissement de la croissance économique mais aussi de la


progression à un rythme assez rapide de la consommation finale, aussi bien privée que
publique, l’épargne nationale a accusé une baisse de 3,5% en 2002 contre un
accroissement de près de 10% l’an passé, pour s’établir à environ 6.520 MDT.

De ce fait, le taux d’épargne nationale est revenu, d’une année à l’autre, de 23,5% à
21,6% du Revenu national disponible brut (RNDB).

109
EPARGNE NATIONALE ET FINANCEMENT INTERIEUR DES INVESTISSEMENTS
Variations en %
Désignation 1999 2000 2001 2002 2001 2002
2000 2001
Epargne nationale (en MDT) 5.942,6 6.160,4 6.757,4 6.520,3 9,7 - 3,5
Taux d’épargne nationale
-en % du RNDB 24,1 23,2 23,5 21,6
-en % du PIB 24,1 23,1 23,5 21,8
FBCF globale (en MDT) 6.277,6 7.020,3 7.527,0 7.412,0 7,2 - 1,5
-Taux d’investissement (en % du
PIB) 25,4 26,3 26,2 24,8
Structure FBCF par agent
économique
-Secteur public (en %) 48,0 44,8 44,5 45,0
-Secteur privé (en %) 52,0 55,2 55,5 55,0
Variation des stocks (en MDT) 209,5 260,0 477,0 150,2 83,5 -68,5
Total besoins de financement
(en MDT)=FBCF+Variation des
stocks 6.487,1 7.280,3 8.004,0 7.562,2 9,9 - 5,5
Taux de financement intérieur
des investissements
-Epargne nationale/FBCF (en %) 94,7 87,8 89,8 88,0
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %) 91,6 84,6 84,4 86,2
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT
B – RESSOURCES EXTERIEURES

Suite à l’augmentation importante des participations étrangères, en particulier les IDE


qui sont passés de 700 MDT à 1.167 MDT, d’une année à l’autre, les entrées brutes de
capitaux extérieurs ont atteint 3.858 MDT en 2002, niveau en accroissement de 14,5%
contre 1,2% l’année précédente.

A l’inverse, les emprunts à moyen et long termes ont enregistré une légère hausse de
0,5% contre environ 21% en 2001, pour totaliser 2.664 MDT.

RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE


Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2000 2001 2002 2002/2001 2000 2001 2002
Emprunts 2.189 2.650 2.664 0,5 65,8 78,7 69,1
Participations étrangères 1.138 718 1.194 66,3 34,2 21,3 30,9
dont : IDE 1.068 700 1.167 66,7 32,1 20,8 30,2
Apports extérieurs bruts 3.327 3.368 3.858 14,5 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 2.018 1.461 1.627 11,4 60,7 43,4 42,2
Apports extérieurs nets 1.309 1.907 2.231 17,0 39,3 56,6 57,8
Source : Banque centrale de Tunisie

Compte tenu des sorties de capitaux, engendrées essentiellement par le rembourse-


ment du principal de la dette extérieure qui a connu une augmentation de 14,1% après une
baisse notable de 26,8% l’an passé, les apports extérieurs nets de capitaux se sont
consolidés de 17%, pour s’élever à 2.231MDT. Ces concours ont été, comme par le passé,
un appoint important pour le financement des investissements et ont permis, en même
temps, d’améliorer le niveau des avoirs nets en devises. Au terme de 2002, ce niveau s’est
élevé, en effet, à 3.011 MDT ou l’équivalent de 80 jours d’importation contre 2.810 MDT et
74 jours à la fin de 2001.

110
VII. – LE COMMERCE EXTERIEUR

I – EVOLUTION GLOBALE

Malgré les incertitudes et la morosité qui ont accompagné, tout au long de l’année
2002, le développement du commerce international et qui se sont conjuguées, sur le plan
interne, aux conditions climatiques défavorables des dernières années, le commerce
extérieur a clôturé l’année 2002 avec un taux d’accroissement des exportations de 2,6% et
une baisse des importations de 1,4%.

Ces résultats, bien qu’en deçà des performances de l’année précédente, au cours de
laquelle les échanges ont atteint des taux de progression élevés (18,7% à l’exportation et
16,7% à l’importation), sont néanmoins satisfaisants eu égard à la conjoncture difficile tant
sur le plan interne qu’externe.

En effet, après un premier semestre marqué par une baisse des échanges due à
l’attentisme des marchés encore sous le choc des scandales financiers aux Etats-Unis
d’Amérique et des répercussions des événements du 11 septembre sur la confiance des
opérateurs économiques, les exportations ont progressivement absorbé, à partir de la
deuxième moitié de l’année, les effets récessifs de la conjoncture économique et renoué,
durant les derniers mois, avec une évolution positive.

La progression des exportations trouve son origine dans la bonne tenue des ventes du
secteur textile-habillement et celui des industries mécaniques et électriques qui ont
augmenté, respectivement, de 2,6% et 6,6%.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE 1991-2002 (En MDT)


Taux de couverture des
Exportations Importations
Années Déficit importations par les
FOB CAF
exportations (en %)
1991 3.417 4.789 1.372 71
1992 3.550 5.689 2.139 62
1993 3.760 6.172 2.412 61
1994 4.696 6.647 1.951 71
1995 5.173 7.464 2.291 69
1996 5.372 7.499 2.127 72
1997 6.148 8.794 2.646 70
1998 6.518 9.489 2.971 69
1999 6.967 10.071 3.104 69
2000 8.005 11.738 3.733 68
2001 9.504 13.697 4.193 69
2002 9.749 13.511 3.762 72
Source : Institut national de la statistique

S’agissant des importations, leur contraction surtout au cours de la première moitié de


l’année 2002 (-8,8%) reflète l’appréhension des opérateurs économiques quant aux
retombées de la conjoncture sur l’appareil productif. Durant le second semestre, la baisse
des importations a été progressivement atténuée pour terminer l’année avec un taux négatif
de 1,4%. Plusieurs facteurs expliquent cette régression. D’abord, la baisse des cours de
quelques matières premières et produits semi-finis, tels que l’ammoniac (-24,2%), le pétrole
brut (-23,2%), les papiers et cartons (-6,6%), le soufre non raffiné (-4,5%), les matières
plastiques et ouvrages (-2,6%) et les produits pétroliers raffinés (-1,7%).

111
Ensuite, l’achèvement en 2001 de grands projets nationaux, tels que la construction
de la centrale électrique Radès II, le renouvellement de la flotte aérienne et l’édification de
la Cité olympique de Radès qui avaient nécessité, durant les années antérieures, des
achats importants, notamment de biens d’équipement, a contribué, au cours de 2002, à la
maîtrise des importations.

Le recul des importations aurait été plus important n’eût été l’augmentation enregistrée
au niveau des achats de produits agricoles et agro-alimentaires qui ont progressé de 21,7%
contre une baisse pour la plupart des autres secteurs.

Au total, les échanges commerciaux se sont soldés par un rétrécissement du déficit


global de 10,3% contre un élargissement de 12,3% une année auparavant. Corrélativement,
le taux de couverture des importations par les exportations a gagné 2,8 points de
pourcentage, passant de 69,4% à 72,2%, soit un niveau record depuis 1997.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE

15000 15000

12000 12000

9000 9000

6000 6000
En MDT

3000 3000

0 0

-3000 -3000

-6000 -6000
1998 1999 2000 2001 2002

Importations CAF Exportations FOB Déficit

Par ailleurs, près de 70% des exportations tunisiennes ont été réalisés dans le cadre
du régime off-shore, dont les ventes se sont accrues de 5%, tandis que les exportations
effectuées sous le régime général ont baissé de 2,4%.

De même, les importations réalisées sous le régime général et qui représentent


environ 66% des achats globaux ont diminué de 3,1%, contre une hausse de 2,2% pour
celles du régime off-shore.

Pour ce qui est de l’évolution des principaux paramètres du commerce extérieur, elle
s’est caractérisée par un fléchissement de 3 points de pourcentage du taux d’ouverture de
l’économie, calculé en rapportant le total des exportations et des importations au PIB. Il en
est de même du taux de dépendance (importations/PIB) et du taux de pénétration qui
mesure la part de la demande intérieure couverte par les importations, qui ont diminué de
2,5 et 2,2 points de pourcentage, respectivement.

112
EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR (En %)
Taux d’effort à Taux de Taux Taux de
Années
l’exportation dépendance d’ouverture pénétration
1991 28,4 39,8 68,2 37,9
1992 25,9 41,5 67,4 38,8
1993 25,6 42,1 67,7 39,1
1994 29,7 42,0 71,7 40,8
1995 30,3 43,8 74,1 42,1
1996 28,2 39,3 67,5 38,7
1997 29,4 42,1 71,5 41,1
1998 28,9 42,1 71,0 40,7
1999 28,2 40,8 69,0 39,9
2000 30,0 44,0 74,0 42,5
2001 33,1 47,7 80,8 45,6
2002 32,6 45,2 77,8 43,4
Source : Institut national de la statistique, Ministère du Développement
et de la Coopération internationale et BCT

II – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR SECTEUR D’ACTIVITE

L’année 2002 a été marquée, au niveau des exportations, par une baisse des ventes
des produits agricoles, de pêche et agro-alimentaires et des produits miniers, une reprise de
celles des produits énergétiques et une décélération sensible du rythme d’accroissement
des exportations des industries manufacturières non alimentaires, notamment les industries
du textile-habillement et des cuirs et chaussures et le secteur mécanique et électrique.

STRUCTURE DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D'ACTIVITE


AU COURS DE 2002
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Agri.& Agri.&
pêche et Autres Ind. Mines pêche et Autres Ind.
Ind. agro- manuf. phosph.& Ind. agro- manuf. Energie
Ind. alim. alim.
8,1% dérivés 16,5% 9,1%
méca.& 7,1% 10,6%
7,4%
élec.
19,4% Mines
Energie phosph.&
9,4% dérivés
Cuir & Ind. 1,7%
Chaus. électriques
6,1% 10,0%

Autres Vêt. & Text.cuir &


prod. accessoires Ind. chaus
textiles 30,4% mécaniques 24,6%
12,1% 27,5%

Les importations ont enregistré, pour leur part, une baisse au niveau des achats de la
majorité des secteurs d’activité, plus particulièrement les produits miniers. En revanche, le
secteur de l’agriculture, pêche et industries agro-alimentaires a connu une accélération de
ses importations et a renforcé, ainsi, sa part dans les achats globaux de la Tunisie qui est
passée de 8,6% à 10,6%, d’une année à l’autre.

113
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D’ACTIVITE
2001 2002
Part dans Part
Désignation Valeur Evolution le total Valeur Evolution dans le
en MDT en % (en %) en MDT en % total
(en %)
Exportations 9.503,7 18,7 100,0 9.748,6 2,6 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 778,5 10,1 8,2 694,9 -10,7 7,1
.Agriculture et pêche 314,7 52,5 3,3 298,9 - 5,0 3,1
.Industries agro-alimentaires 463,8 - 7,4 4,9 396,0 -14,6 4,0
-Energie 877,7 - 9,3 9,2 911,9 3,9 9,4
-Produits miniers 84,2 - 1,5 0,9 78,1 - 7,2 0,8
-Industries manufacturières
non alimentaires 7.763,3 24,3 81,7 8.063,7 3,9 82,7
.Textile, cuirs et chaussures 4.615,2 23,8 48,6 4.734,7 2,6 48,6
.Industries mécaniques et
électriques 1.769,5 33,7 18,6 1.887,1 6,6 19,4
.Dérivés de phosphate 680,8 7,8 7,2 646,9 - 5,0 6,6
.Autres produits manufacturés 697,8 23,9 7,3 795,0 13,9 8,1
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 131,1 15,9 1,4 143,1 9,2 1,5
*Produits chimiques 285,9 26,3 3,0 313,5 9,7 3,2
Importations 13.697,3 16,7 100,0 13.510,9 - 1,4 100,0
-Agriculture et pêche&industries
agro-alimentaires 1.182,1 18,6 8,6 1.438,3 21,7 10,6
.Agriculture et pêche 682,3 31,9 5,0 826,4 19,2 6,1
.Industries agro-alimentaires 499,8 4,3 3,6 611,9 22,4 4,5
-Energie 1.273,4 6,3 9,3 1.227,1 - 3,6 9,1
-Produits miniers 66,9 60,4 0,5 37,5 -43,9 0,3
-Industries manufacturières
non alimentaires 11.174,9 17,6 81,6 10.808,0 - 3,3 80,0
.Textile, cuirs et chaussures 3.354,3 24,9 24,5 3.323,2 - 0,9 24,6
.Industries mécaniques et
électriques 5.432,2 13,8 39,7 5.066,0 - 6,7 37,5
.Dérivés de phosphate 169,7 - 13,3 1,2 183,0 7,8 1,4
.Autres produits manufacturés 2.218,7 20,2 16,2 2.235,8 0,8 16,5
dont : *Matériaux de construc-
tion, céramique et verre 175,2 34,0 1,3 164,8 - 5,9 1,2
*Produits chimiques 1.205,2 18,4 8,8 1.259,6 4,5 9,3
Source : Institut national de la statistique

1) Agriculture, pêche et industries agro-alimentaires

Ce secteur s’est ressenti, en 2002, de la persistance de la sécheresse qui a affecté sa


balance commerciale dont le déficit s’est élargi de 339,8 MDT ou 84,2% en s’élevant à
743,4 MDT contre 403,6 MDT en 2001, ce qui a entraîné une détérioration du taux de
couverture de 17,6 points de pourcentage pour se situer à 48,3%. Cette situation a résulté
de la conjonction d’une baisse des exportations de 10,7 % et d’une augmentation de 21,7%
des importations.

Revenant de 778,5 MDT à 694,9 MDT, les exportations ont accusé une régression de
83,6 MDT, imputable essentiellement à la baisse de 144,5 MDT ou 72,1% des ventes
d’huile d’olive suite à la chute du volume exporté en raison du déclin de la production qui a
été légèrement atténuée par une amélioration des prix moyens de vente. Le marché italien
a absorbé 87% des exportations de ce produit. La part de l’huile d’olive dans les
exportations du secteur a, ainsi, reculé de 25,7% en 2001 à 8% seulement, cédant la
114
première place aux produits de la mer (19,4%) qui sont exportés, à concurrence de près de
80%, à destination de l’Italie et de l’Espagne.

BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE ET DES


INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
Variat.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantité Valeur
Exportations 707,2 778,5 694,9 -10,7
Alimentation humaine 506,2 506,5 457,1 628,2 669,9 556,5 - 9,8 -16,9
dont :
.Huile d’olive 113,9 94,5 22,5 263,9 200,3 55,8 - 76,2 -72,1
.Produits de la mer 13,7 15,4 17,5 119,9 126,5 134,6 13,6 6,4
.Dattes 22,4 47,0 41,9 52,8 105,6 97,5 -10,9 - 7,7
.Agrumes 22,3 24,9 22,7 9,9 12,8 12,0 - 8,8 - 6,3
.Préparations à base
de céréales 26,8 31,0 51,1 35,3 39,9 54,5 64,8 36,6
.Double concentré de
tomate 25,5 27,6 25,8 27,3 32,3 37,6 - 6,5 16,4
.Harissa 2,1 2,5 2,9 5,8 7,3 8,1 16,0 11,0
.Farines de céréales 152,1 80,3 91,8 41,0 26,0 33,3 14,3 28,1
Autres produits 79,0 108,6 138,4 27,4
Importations 996,4 1.182,1 1.438,3 21,7
Alimentation humaine dt: 3.131,3 3.459,6 4.330,0 782,4 926,6 1.143,0 25,2 23,4
.Céréales, dont : 2.487,1 2.861,6 3.539,1 387,9 517,3 650,0 23,7 25,7
-Blé tendre 970,0 952,7 1.077,0 144,5 169,1 179,8 13,0 6,3
-Blé dur 415,0 501,6 772,1 75,3 116,4 193,8 53,9 66,5
-Orge1 408,7 585,6 802,5 60,2 97,5 120,0 37,0 23,1
-Maïs1 678,7 810,9 884,3 103,0 130,6 145,6 9,1 11,5
.Sucre 251,8 235,3 342,9 74,5 79,9 110,7 45,7 38,5
.Huiles végétales 188,8 238,8 239,4 110,1 126,0 151,5 0,3 20,2
.Lait et dérivés 13,2 11,4 23,4 28,1 29,1 34,7 105,3 19,2
.Viandes 4,0 0,0 0,0 10,5 0,0 0,0
.Thé 10,4 12,2 9,5 25,0 28,5 20,6 -22,1 -27,7
.Café 10,4 12,6 12,6 18,7 21,0 15,2 0,0 -27,6
.Bananes 15,5 11,0 16,3 4,5 4,6 7,1 48,2 54,3
.Pommes de terre 33,6 36,8 46,2 16,3 19,0 25,6 25,5 34,7
.Préparations alimen-
taires diverses 2,5 4,9 4,3 24,8 39,4 39,6 -12,2 0,5
Autres produits 214,0 255,5 295,3 15,6
dont :
.Tourteaux de soja 263,9 266,0 338,7 74,0 82,5 100,8 27,3 22,2
.Tabac brut 7,3 10,6 5,5 19,9 31,8 21,2 -48,1 -33,3
Solde balance alimen-
taire -154,2 -256,7 -586,5 128,5
Taux de couverture
(en%) 80,3 72,3 48,7 -23,6
points
Solde global -289,2 -403,6 -743,4 84,2
Taux de couverture
(en%) 71,0 65,9 48,3 -17,6
points
Source : Institut national de la statistique

Les exportations de dattes et d’agrumes ont aussi diminué de 7,7% et 6,3%, respecti-
vement, en raison d’une baisse des quantités exportées, alors que les prix ont connu un
léger redressement. La France a absorbé 97% des exportations d’agrumes et partage
l’essentiel du marché des dattes avec le Maroc, l’Italie et l’Espagne.

1
Une partie des importations est destinée à l’alimentation du bétail.
115
S’agissant des ventes des autres produits du secteur, elles se sont accrues aussi bien
en valeur qu’en volume, sauf pour le double concentré de tomate dont la baisse des
quantités vendues de 6,5% a été largement compensée par une augmentation notable des
prix (24,5% en moyenne).

Du côté des importations, elles ont atteint 1.438,3 MDT, en accroissement de


256,2 MDT ou 21,7% contre 18,6% en 2001. Cette augmentation provient à hauteur de
132,7 MDT ou environ 52% des achats de céréales, notamment le blé dur et l’orge dont la
valeur des importations s’est accrue, respectivement, de 66,5% et 23,1%. La hausse est
imputable aussi à d’autres produits, tels que le sucre (+30,8 MDT) qui est importé, surtout,
de Cuba et du Brésil, les huiles végétales (+25,5 MDT), les tourteaux de soja (+18,3 MDT)
et le maïs (+15 MDT), suite à l’accroissement des quantités achetées mais aussi des prix
(cas des huiles végétales principalement).

L’Ukraine et le Canada demeurent les deux premiers fournisseurs du pays en céréales


avec des parts s’élevant à 23,1% et 17%, suivis de l’Espagne, la France et l’Argentine.

Toutefois, des baisses ont été enregistrées au niveau des achats de certains produits
à l’instar du thé, du café et du tabac brut. Elles s’expliquent par la contraction des volumes
importés sauf pour le café dont les quantités achetées à concurrence de 48,2% du Brésil et
de 19,4% de la Côte d’Ivoire sont restées inchangées. Pour le thé, près de 90% des achats
ont été réalisés auprès du Sri Lanka et de la Chine.

Par ailleurs, il y a lieu de signaler que 77% des exportations et plus de 93% des
importations ont été effectués sous le régime général.

En dépit du quasi-doublement du montant de ses exportations durant la dernière


décennie, la contribution du secteur aux exportations globales est revenue de 9% en 1992 à
7,1% en 2002. Ce constat appelle des actions à entreprendre à la faveur de la réalisation
des quotas convenus avec l’Union européenne, moyennant l’accroissement de la production
nationale et aussi d’une plus grande libéralisation des échanges avec cette région dans le
cadre de l’Accord d’association.

A cet effet, il y a lieu de promouvoir davantage les créneaux porteurs pour stimuler
l’exportation, tels que les produits biologiques dont les ventes sur les marchés interna-
tionaux des denrées alimentaires représentent une part de plus en plus grande, surtout en
Europe, aux Etats-Unis d’Amérique et au Japon. Ce phénomène est lié à la sensibilité sans
cesse accrue des consommateurs aux aspects inhérents à l’environnement et à la santé et,
partant, aux modes de production et de transformation des produits alimentaires qui leur
sont offerts.

Sur le plan de la commercialisation, il importe de développer et d’adapter les produits


agricoles aux exigences des importateurs et des distributeurs, de concevoir et mettre en
place un conditionnement plus attractif et plus original des produits exportés, de bien
maîtriser les circuits de distribution à l’étranger et d’appliquer les nouvelles techniques de
commercialisation telles que la participation à des expositions et foires virtuelles et la mise
en place de sites web (galeries marchandes).

2) Energie

L’évolution du marché pétrolier international s’est caractérisée, à partir du mois de


mars 2002, par une orientation à la hausse des cours du pétrole brut, corrélativement à
l’accroissement de la consommation mondiale surtout durant les derniers mois de l’année et
116
à la faiblesse de l’offre liée à la réduction de la production des pays de l’OPEP,
conséquence des incertitudes et des développements de la situation géopolitique aussi bien
en Irak qu’au Venezuela, en plus de la baisse des stocks aux Etats-Unis d’Amérique.

Ainsi, le prix moyen du baril de Brent servant de référence au marché a augmenté de


10 dollars entre le début et la fin de l’année 2002. Il est passé, en effet, de 20 dollars
américains en janvier à 28 dollars en septembre, avant de clôturer l’année au niveau de
30 dollars.
Pour la Tunisie, les échanges commerciaux du secteur de l’énergie se sont soldés, au
cours de 2002, par un allègement de 80,5 MDT ou 20,3% du déficit de la balance
énergétique pour revenir à 315,2 MDT, suite à un accroissement de 3,9% des exportations
et une diminution de 3,6% des importations, et partant par une amélioration de 5,4 points de
pourcentage du taux de couverture en passant de 68,9% à 74,3%, d’une année à l’autre.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR ENERGETIQUE
Variat.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantité Valeur
Exportations 967,5 877,7 911,9 3,9
Pétrole brut 3.017,9 2.611,6 2.932,5 835,7 697,3 715,2 12,3 2,6
Produits raffinés 587,3 635,1 778,9 131,8 180,4 196,7 22,6 9,0
Importations 1.198,1 1.273,4 1.227,1 - 3,6
Pétrole brut 1.196,2 1.114,0 1.434,9 341,9 308,4 305,2 28,8 - 1,0
Produits raffinés 2.639,6 2.877,7 2.813,7 767,8 869,6 835,8 - 2,2 - 3,9
Gaz naturel 661,8 515,4 726,5 73,0 70,9 82,3 41,0 16,1
Houille et coke 115,0 153,3 20,4 15,4 24,5 3,8 -86,7 -84,5
Solde -230,6 -395,7 -315,2 -20,3
Taux de couver-
ture (en %) 80,8 68,9 74,3 5,4
points
Source : Institut national de la statistique

Concernant les exportations qui ont atteint 911,9 MDT contre 877,7 MDT une année
auparavant, leur progression, qui fait suite à une baisse de 9,3% en 2001, s’explique par
l’accroissement des quantités exportées de produits raffinés (22,6%) et de pétrole brut
(12,3%) au moment où les prix moyens de vente ont accusé un repli de l’ordre de 11% et
9% respectivement.
Le volume exporté de produits raffinés, réalisé à hauteur de 77% par la Société
tunisienne des industries de raffinage (STIR), à destination de la Libye principalement, a
progressé en dépit de la quasi-stagnation de la production nationale.

Il en est de même du pétrole brut, exporté essentiellement vers l’Italie (49%), la Russie
(9,8%) et la Libye (8,9%), qui a bénéficié de l’accroissement de la production de 4,7% suite
à l’entrée en exploitation de nouveaux puits qui ont permis de compenser le déclin naturel
des principaux gisements d’El Borma, d’Ashtart et de Sidi El Kilani.

Pour les importations qui sont revenues à 1.227,1 MDT, leur régression en 2002,
après la hausse de 6,3% l’an passé, est imputable à la baisse des achats de tous les
produits, à l’exception du gaz naturel. Ce dernier a enregistré un accroissement des
importations en valeur beaucoup moins important qu’en volume, soit 16,1% contre 41%,
suite à une diminution d’environ 18% des prix moyens d’achat de gaz auprès de l’Algérie.
Les produits raffinés ont été importés, surtout d’Italie, de Russie et de Libye, et la
régression de leurs achats a été aussi bien en quantité (-2,2%) qu’en valeur (-3,9%).

117
S’agissant du pétrole brut dont les importations ont été effectuées à hauteur d’environ
95% à partir de la Libye, la baisse du montant des achats de 1% a été enregistrée en dépit
d’un accroissement de 28,8% du volume importé, suite au fléchissement des prix moyens
d’achat de l’ordre de 23%.
Les importations de houille et coke, qui sont réalisées essentiellement par la société
El Fouladh auprès de l’Egypte et de l’Italie, ont diminué de plus de 80% tant en quantité
qu’en valeur.
Par ailleurs, la part des exportations et des importations des produits énergétiques
dans la balance commerciale globale s’est stabilisée à un niveau légèrement supérieur à 9%.
3) Mines, Phosphates et dérivés
Le marché mondial des phosphates et dérivés a été marqué, en 2002, par un fléchis-
sement des prix qui trouve son origine soit dans la baisse de la consommation pour certains
produits, liée aux conditions climatiques et économiques défavorables, soit dans l’augmen-
tation de l’offre internationale pour d’autres produits, du fait de l’accroissement de la produc-
tion des principales unités existantes, de la naissance d’un nouveau producteur de DAP en
Australie et de l’accentuation de la concurrence, notamment pour le phosphate de chaux.
Aussi, le solde traditionnellement excédentaire de ce secteur s’est-il contracté de
23,9 MDT ou 4,5% en 2002, pour revenir à 504,5 MDT, suite à une baisse de 5,2% des
exportations et de 6,8% des importations, après un accroissement de 6,7% et un repli de
0,4%, respectivement, l’année précédente.
La régression des exportations a touché tous les produits hormis le superphosphate
triple (TSP) dont les ventes se sont accrues de 7,4% en volume et de 5,2% en valeur, les
prix moyens ayant diminué de 2%.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATES ET DERIVES
Variat.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantité Valeur
Exportations 716,9 765,0 725,0 - 5,2
Engrais 1.912,1 2.059,3 2.055,4 364,6 415,3 410,5 - 0,2 - 1,2
.Superphosphate
triple 824,5 731,7 785,6 142,2 130,5 137,3 7,4 5,2
.DAP 1.036,2 1.247,9 1.217,8 215,8 273,8 267,3 - 2,4 - 2,4
.Autres engrais
chimiques 51,4 79,7 52,0 6,6 11,0 5,9 -34,8 -46,4
Acide
phosphorique 1.081,8 1.076,9 1.037,0 242,2 236,3 214,3 - 3,7 - 9,3
Phosphate de
chaux 1.106,7 1.167,9 1.113,9 46,6 48,5 45,7 - 4,6 - 5,8
Phosphate
bicalcique 83,4 104,3 91,2 23,0 28,9 25,1 -12,6 -13,1
Zinc 91,5 80,0 66,9 28,2 19,9 15,3 - 16,4 -23,1
Autres produits 12,3 16,1 14,1 -12,4
Importations 237,5 236,6 220,5 - 6,8
Soufre non raffiné 1.651,7 1.581,3 1.715,3 94,8 78,3 81,1 8,5 3,6
Ammoniac 332,4 339,4 372,8 69,5 72,7 60,5 9,8 -16,8
Bitume de pétrole 149,1 153,1 132,9 31,7 28,7 29,2 -13,2 1,7
Spath fluor 57,0 62,0 61,9 10,1 12,3 12,4 - 0,2 0,8
Ouate de cellulose 2,2 2,9 3,2 6,3 8,9 8,0 10,3 -10,1
Engrais 14,8 14,3 17,8 5,1 5,0 6,6 24,5 32,0
Autres produits 20,0 30,7 22,7 -26,1
Solde 479,4 528,4 504,5 - 4,5
Taux de
couverture (en %) 301,9 323,3 328,8 5,5
points
Source : Institut national de la statistique
118
La hausse des quantités exportées de TSP a concerné, notamment, les ventes à
destination du Bangladesh, du Brésil, de la France et de l’Italie. Le volume expédié a, par
contre, diminué vers l’Iran, en relation avec la révision de la politique de subvention des
engrais dans ce pays, et vers le Royaume-Uni en raison de la baisse de l’utilisation de ce
produit par les agriculteurs.
Pour les ventes de diammonium phosphaté (DAP) et d’acide phosphorique, constituant
ensemble 66% environ des exportations du secteur, elles se sont élevées à 267,3 MDT et
214,3 MDT respectivement, niveaux en repli de 2,4% et 9,3%.
Ce recul s’explique, pour le DAP, par une baisse de 2,4% des quantités exportées due
à la contraction de la demande extérieure liée, notamment, aux conditions climatiques
défavorables en Europe qui absorbe près de 45% des exportations tunisiennes. Concernant
l’acide phosphorique, l’accroissement des quantités exportées vers le marché indien, qui en
a reçu environ 52%, n’a pu atténuer qu’en partie la régression du volume expédié,
essentiellement à destination de l’Iran, qui a été d’ailleurs amplifiée par une diminution de
5,8% des prix moyens de vente.
D’autres produits du secteur ont enregistré une contraction des montants de leurs
ventes plus accentuée que celle des quantités, suite à la baisse des prix moyens. Il s’agit,
surtout, du phosphate de chaux (-5,8% contre -4,6%), du zinc (-23,1% contre -16,4%) et du
phosphate bicalcique ou DCP (-13,1% contre -12,6%).
La baisse du volume exporté de DCP, en particulier, découle de la réduction par le
Groupe chimique tunisien de ses ventes sur l’Europe dictée par le fléchissement des prix et,
surtout, de l’enlèvement partiel, par des opérateurs cubains, des quantités convenues dans
le cadre de l’accord portant sur l’exportation de dérivés de phosphate en contrepartie de
l’importation de sucre par la Tunisie.
Concernant les importations du secteur, la régression de 6,8% ou 16,1 MDT en 2002
trouve son origine, essentiellement, dans l’allègement de la facture des achats d’ammoniac,
qui a été favorisé par un fléchissement d’environ 24% des prix moyens.

Les importations de soufre non raffiné se sont, par contre, accrues de 3,6 % en valeur
contre une hausse de 8,5% en quantité, étant donné une diminution des prix moyens
d’achat qui sont revenus d’environ 50 à 47 dinars la tonne.

L’approvisionnement du pays en ce produit a été effectué, essentiellement, auprès de


la Russie (58%), des Emirats arabes unis (15%) et de l’Arabie saoudite (7%), alors que les
importations d’ammoniac ont été réalisées à concurrence de 83% de Russie et 17%
d’Ukraine.

La part des exportations et des importations du secteur des mines, phosphates et


dérivés dans les échanges extérieurs de la Tunisie s’est élevée, en 2002, à 7,4% et 1,7%,
respectivement.

4) Textile-habillement

Tout en conservant sa place prépondérante dans les exportations du pays, soit 42,5%,
le secteur du textile-habillement a connu, au cours de l’année 2002, une décélération
sensible de ses ventes par rapport à 2001, soit 2,8% contre 23,4%. Les exportations n’ont
évolué, en effet, que de 114 MDT contre 764,2 MDT une année auparavant, pour se situer à
4.141,9 MDT.

119
Ce ralentissement est imputable, d’une part, à la progression modérée des ventes
réalisées sous le régime off-shore (3,4% contre 24%) et, d’autre part, à la baisse de 15,7%
des exportations du régime général contre une hausse de 9,2% un an plus tôt.

BALANCE COMMERCIALE DE L’INDUSTRIE TEXTILE-HABILLEMENT


Variat.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantité Valeur
Exportations, dt : 3.263,7 4.027,9 4.141,9 2,8
Vêtements&acces. 101,8 117,3 103,7 2.424,8 3.001,1 2.967,7 -11,6 - 1,1
Artic. de bonneterie 28,1 29,5 30,7 600,0 712,7 824,7 4,1 15,7
Tissus 19,5 21,6 19,6 116,9 135,2 119,8 - 9,3 -11,4
Fils et filés textiles 8,3 10,1 11,7 40,6 52,5 54,2 15,8 3,2
Articles confection-
nés et friperie 38,7 38,2 40,0 67,6 108,6 160,6 4,7 47,9
Autres produits 13,8 17,8 14,9 -16,3
Importations, dt : 2.384,4 2.941,0 2.910,4 - 1,0
Tissus 109,9 137,7 124,9 1.363,3 1.727,8 1.684,7 - 9,3 - 2,5
Fils et filés textiles 39,3 49,1 43,1 170,9 208,1 191,7 -12,2 - 7,9
Coton en masse 29,1 30,9 24,8 49,1 55,3 34,9 -19,7 -36,9
Articles confection-
nés et friperie 82,4 84,5 80,8 70,9 75,0 84,2 - 4,4 12,3
Vêtements&acces. 20,1 21,6 22,8 408,3 483,5 527,0 5,6 9,0
Bonneterie 17,1 20,1 17,5 269,6 334,7 326,3 -12,9 - 2,5
Autres produits 52,3 56,6 61,6 8,8
Solde 879,3 1.086,9 1.231,5 13,3
Taux de couv. (en %) 136,9 137,0 142,3 5,3
points
Source : Institut national de la statistique

Concernant les importations, elles ont diminué de 1% contre une augmentation


importante de 23,3% en 2001, pour s’établir à environ 2.910 MDT. Cette situation a résulté
de la baisse de 12,8% des achats sous le régime général et d’une quasi-stagnation de ceux
du régime off-shore (+0,3%).

Il en est résulté une consolidation de 144,6 MDT ou 13,3% du solde excédentaire de


la balance de ce secteur et une hausse de 5,3 points de pourcentage du taux de couverture
qui est passé à 142,3%.

Les échanges réalisés dans le cadre du régime off-shore ont représenté environ 97%
des exportations et 91% des importations du secteur.

La légère progression des exportations enregistrée en 2002 cache, toutefois, des


évolutions divergentes selon les principaux produits. Ainsi, les ventes de vêtements et
accessoires, destinées essentiellement à la France (environ 40%), l’Italie (19%) et
l’Allemagne (15%) et qui se sont élevées à 2.967,7 MDT ou près de 72% du total, ont
diminué de 1,1%. Il en est de même des tissus dont les ventes ont régressé de 11,4%.

En revanche, les exportations d’articles de bonneterie, qui ont été réalisées pour plus
de 73% sur l’Italie et la France, ont progressé de 15,7%. Les ventes d’articles confectionnés
et friperie destinées surtout à la France et certains pays africains et celles de fils et filés
textiles se sont aussi accrues de 47,9% et 3,2%, respectivement.
Pour les importations, la hausse enregistrée au niveau de certains articles, à l’instar
des vêtements et accessoires (9%) et des articles confectionnés et friperie (12,3%), n’a pu
compenser la diminution des achats d’autres produits, notamment les tissus et les articles
de bonneterie (-2,5% chacun) qui constituent ensemble 69% du total.

120
Quoi qu’il en soit, si la contraction de la demande extérieure explique, en grande
partie, le ralentissement des ventes du secteur, il n’en demeure pas moins que celui-ci est
appelé à surmonter ses handicaps et à relever certains défis.
Il en est ainsi, notamment, de la faiblesse du taux d’encadrement technique qui
n’arrive pas à dépasser actuellement le niveau de 1% contre 6 à 8% dans les pays
développés, ce qui n’est pas de nature à stimuler l’innovation et à améliorer les rendements
et la compétitivité. En outre, les coûts de production demeurent assez élevés, notamment
pour la main-d’œuvre, en comparaison avec les pays concurrents surtout asiatiques.
Quant aux défis, ils ont trait au démantèlement définitif, le 1er janvier 2005, des
Accords Multifibres et son corollaire, à savoir le positionnement en force des pays asiatiques
sur le marché européen, notre principal client. L’ouverture de ce marché à des pays comme
l’Inde, le Pakistan, le Vietnam et surtout la Chine, qui assure près de la moitié des
exportations mondiales et qui a réussi en 2002 à atteindre une croissance à deux chiffres de
ses exportations (15%), grâce à une main-d’œuvre abondante et compétitive et à une
modernisation rapide de ses équipements, risque d’avoir des effets préjudiciables pour nos
produits.
Il est donc impérieux pour les opérateurs du secteur de mobiliser tous les moyens afin
de relever ce défi et affronter cette nouvelle situation et ce, essentiellement, en repensant
leurs stratégies industrielle et commerciale dans le sens d’une meilleure adaptation aux
conditions commerciales exigées par leurs clients étrangers, notamment les grandes
chaînes spécialisées de distribution qui contrôlent une part sans cesse croissante du
marché mondial, d’une mutation de la sous-traitance vers la co-traitance, d’une amélioration
du taux d’encadrement technique et aussi d’un meilleur investissement dans la recherche et
développement.
5) Cuirs et chaussures
En rapport avec une décélération du rythme de progression des exportations (0,9%
contre 26,8% en 2001) et une quasi-stagnation des importations (-0,1%) contre une augmentation
substantielle de 37,1% une année auparavant, le solde habituellement excédentaire de la
balance de ce secteur s’est consolidé de 6 MDT ou 3,4% et le taux de couverture s’est
amélioré de 1,5 point de pourcentage, atteignant respectivement 180 MDT et 143,6%.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES CUIRS ET CHAUSSURES
Variat.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quant. Valeur
Exportations, dt : 463,1 587,3 592,8 0,9
Peaux et cuirs 3,0 3,4 3,4 46,4 46,8 34,9 0,0 -25,4
Ouvrages en cuir 1,7 2,1 2,2 48,7 67,0 65,4 4,8 - 2,4
Chaussures 17,1 22,3 22,6 363,0 472,1 487,2 1,3 3,2
.Tiges et parties de
chaussures 4,7 5,6 5,3 177,5 218,1 218,0 - 5,4 0,0
.Chaussures 12,4 16,7 17,3 185,5 254,0 269,2 3,6 6,0
Autres produits 5,0 1,4 5,3 278,6
Importations, dt : 301,4 413,3 412,8 - 0,1
Peaux et cuirs 10,5 13,0 10,4 160,6 214,2 204,0 -20,0 - 4,8
Ouvrages en cuir 0,7 0,9 1,4 7,4 9,4 11,2 55,6 19,1
Chaussures 12,9 16,5 16,0 122,6 177,1 183,1 - 3,0 3,4
.Tiges et parties de
chaussures 6,1 7,1 7,0 63,1 85,5 89,6 - 1,4 4,8
.Chaussures 6,8 9,4 9,0 59,5 91,6 93,5 - 4,3 2,1
Autres produits 10,8 12,6 14,5 15,1
Solde 161,7 174,0 180,0 3,4
Taux de couv. (en %) 153,6 142,1 143,6 1,5
point
Source : Institut national de la statistique
121
Le faible accroissement des exportations est dû, surtout, à la baisse des ventes de
peaux, cuirs et ouvrages. La branche de la chaussure et accessoires a réalisé environ 82%
des exportations totales du secteur.
Quant à la quasi-stagnation des importations, elle est due au fléchissement des achats
de peaux et cuirs, principal groupe de produits (environ 49% des achats du secteur).
A l’inverse, les acquisitions de chaussures et accessoires ont augmenté de 3,4% après une
forte hausse de 44,5% un an plus tôt.
Par ailleurs, plus de 96% des exportations et 91% des importations du secteur ont été
effectués sous le régime off-shore.
La contribution du secteur des cuirs et chaussures à la balance commerciale globale
s’est stabilisée aux environs de 6% à l’exportation et à 3% pour les importations.
Pour consolider l’effort national d’exportation et relever le défi de la concurrence
étrangère, asiatique principalement, durant les prochaines années, la filière tunisienne des
cuirs et chaussures, qui est constituée de plus de 400 entreprises dont 134 sont totalement
exportatrices, doit entreprendre certaines actions visant à améliorer la qualité et la
compétitivité des produits et à mieux répondre aux exigences des clients, fortement
influencées par l’évolution internationale de la mode vestimentaire.

Ces actions doivent s’articuler, essentiellement, autour de la modernisation des outils


de production, de la formation continue des techniciens et ouvriers dans les centres
spécialisés, afin de suivre la tendance générale marquée par la hausse de la demande des
produits de luxe, ainsi que la compression des coûts de production, notamment ceux des
matières premières, en explorant les voies et moyens de développer les échanges avec les
entreprises africaines, sachant que près de 20% de la production mondiale de peaux brutes
sont assurés par l’Afrique.

6) Industries mécaniques et électriques

L’accroissement des exportations du secteur des industries mécaniques et électriques


au taux de 6,6% en 2002 contre une hausse de 33,7% l’année précédente, combiné à une
baisse des importations de 6,7% qui a succédé à une augmentation de 13,8% en 2001, a
permis de comprimer le déficit commercial du secteur de 483,8 MDT ou 13,2% et
d’améliorer, ainsi, de 4,7 points de pourcentage le taux de couverture. La part des
exportations du secteur réalisées dans le cadre du régime général est restée faible et n’a
pas dépassé 16,1%. Quant à la part des importations dans ce régime, elle s’est élevée à
80% environ.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
Variations
Désignation 2001 2002
En MDT En %
Exportations 1.769,5 1.887,1 117,6 6,6
Importations 5.432,2 5.066,0 -366,2 - 6,7
Solde -3.662,7 -3.178,9 483,8 -13,2
Taux de couverture (%) 32,6 37,3 4,7 points
Source : Institut national de la statistique

Les échanges commerciaux des industries mécaniques se sont soldés par une
contraction de 328,7 MDT ou 10,4% du déficit (2.831,9 MDT contre 3.160,6 MDT en 2001),
qui a représenté 75,3% du déficit de la balance commerciale globale, et par une hausse du
taux de couverture en passant de 19,6% à 23,8%, d’une année à l’autre.

122
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2002/2001
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantit. Valeur
Exportations 511,0 771,7 883,2 14,4
Appar.&engins mécani. 16,1 21,4 22,3 108,3 160,9 179,2 4,2 11,4
Matériel de transp.,dt : 83,7 151,2 224,0 48,1
.Autos, cycles et tract. 10,5 17,7 23,6 74,7 135,2 205,8 33,3 52,2
Autres appar. pour véh. 0,7 1,1 0,4 44,6 101,8 23,3 - 63,6 - 77,1
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 111,6 177,1 203,2 79,0 97,6 110,7 14,7 13,4
.Tubes, tuyaux&acces. 24,5 36,3 31,5 16,3 24,1 21,3 - 13,2 - 11,6
.Fontes, fers et aciers 62,7 101,6 141,1 11,9 17,1 27,8 38,9 62,6
.Ressorts en fer&acier 8,8 9,6 9,1 15,0 16,2 16,3 - 5,2 0,6
.Construct. métalliques 4,7 6,7 8,6 15,8 11,2 13,4 28,4 19,6
Câbles&fibres optiques 4,4 2,3 3,3 66,0 56,7 90,5 43,5 59,6
Appar.d’allumage
moteurs 0,3 1,0 1,4 8,5 52,2 77,5 40,0 48,5
Optiques&appareils
scientifiques 0,9 1,2 1,7 26,4 29,5 45,8 41,7 55,3
Aluminium&ses ouvr. 6,2 8,2 7,5 24,4 27,7 28,5 - 8,5 2,9
Ouvrages en métaux
communs 4,3 4,7 4,6 13,8 17,8 20,1 - 2,1 12,9
Autres produits 56,3 76,3 83,6 9,6
Importations 3.583,7 3.932,3 3.715,1 - 5,5
Fontes, fers, aciers
et ouvrages, dont : 721,6 825,5 760,9 461,1 509,1 504,5 - 7,8 - 0,9
.Fontes, fers et aciers 611,4 733,1 652,7 257,3 305,5 272,8 - 11,0 - 10,7
.Tubes, tuyaux & acces. 45,9 46,9 54,4 61,0 62,6 80,1 16,0 28,0
.Autres ouvrages en fer
et acier 5,4 6,2 9,9 24,8 28,8 41,1 59,7 42,7
.Construct.métalliques 14,4 6,4 4,7 24,2 15,1 12,2 - 26,6 - 19,2
Outils et outillages 3,5 3,7 3,4 39,7 50,3 46,8 - 8,1 - 7,0
Appareils&engins
mécaniques, dont : 132,7 146,4 126,8 1.351,4 1.569,0 1.426,0 - 13,4 - 9,1
.Appareils de levage,
forage&manutention 26,1 29,4 25,9 180,4 212,0 200,8 - 11,9 - 5,3
.Turbines, moteurs et
turboréacteurs 8,6 10,5 9,8 145,0 181,1 160,7 - 6,7 - 11,3
.Pompes&compreseurs 8,5 9,7 9,7 114,6 126,9 114,1 0,0 - 10,1
.Machines ayant fonc-
tion propre 4,6 4,7 4,1 70,5 81,5 65,8 - 12,8 - 19,3
.Unités&machines à
coudre 3,3 3,4 2,6 73,7 82,5 57,4 - 23,5 - 30,4
.Réfrigérateurs et
congélateurs 9,4 11,1 9,5 61,8 79,5 64,6 - 14,4 - 18,7
.Roulements&robinet-
teries 4,3 5,0 4,6 65,7 71,2 71,9 - 8,0 1,0
.Machines textiles 4,1 3,5 3,4 47,2 58,6 39,3 - 2,9 - 32,9
.Machines agricoles 4,2 3,5 2,3 22,7 20,8 15,8 - 34,3 - 24,0
Matér.de transport, dt : 1.197,2 1.140,2 1.109,4 - 2,7
.Navigation aérienne 349,2 182,0 162,1 - 10,9
.Navigation maritime 35,3 18,9 24,3 28,6
.Autos, cycles&tract.,dt : 84,6 95,6 89,4 800,5 925,0 910,5 - 6,5 - 1,6
*Voitures de tourisme 28,2 22,2 21,6 328,1 310,5 322,1 - 2,7 3,7
*Châssis&carrosseries 18,7 21,8 24,0 174,7 194,9 192,9 10,1 - 1,0
*Camions&camionnet. 11,5 13,3 15,2 117,0 136,2 169,7 14,3 24,6
*Véhicules de transport
en commun 7,6 16,7 13,3 62,4 146,6 120,0 - 20,4 - 18,1
*Tracteurs 8,0 8,4 4,3 55,5 64,1 31,0 - 48,8 - 51,6
Optiques&appa.scientif. 3,4 3,8 3,6 152,1 166,0 169,4 - 5,3 2,0
Cuivre et ses ouvrages 26,1 31,1 31,5 85,1 99,8 94,2 1,3 - 5,6
Aluminium&ses ouvrag. 20,1 19,3 16,8 73,2 79,0 72,3 - 13,0 - 8,5
Outils et câbles électro-
mécaniques 8,5 9,1 11,1 116,5 126,2 140,1 22,0 11,0
Autres produits 107,4 192,7 152,4 - 20,9
Solde -3.072,7 -3.160,6 -2.831,9 - 10,4
Taux de couverture 14,3 19,6 23,8 4,2
(en %) points
Source : Institut national de la statistique
123
Ces résultats proviennent d’un accroissement de 14,4% des exportations et d’une
baisse de 5,5% des importations contre une progression de 51% et 9,7%, respectivement,
une année auparavant.
Le ralentissement des ventes de produits mécaniques découle, notamment, de la
diminution des exportations d’appareils et pièces pour véhicules (-77,1%) et de tubes,
tuyaux et accessoires en fonte, fer et acier (-11,6%), conjuguée à la décélération des ventes
d’appareils et engins mécaniques (+11,4% contre +48,6% en 2001) qui sont exportés,
surtout, sur la France, la Libye et l’Irak, ainsi que celles d’autos, cycles et tracteurs (+52,2%
contre +81%).
Des augmentations à des taux supérieurs à ceux de l’année précédente ont,
cependant, été enregistrées au niveau des ventes de certains produits, tels que les optiques
et appareils scientifiques.
Quant à la baisse des achats, elle s’explique par la diminution des importations de
tracteurs (-33,1 MDT), de véhicules de transport en commun (-26,6 MDT), d’appareils de
levage, de forage et de manutention (-11,2 MDT), de machines à coudre (-25,1 MDT) et de
turbines, moteurs et turboréacteurs (-20,4 MDT).
Ces régressions ont contrasté avec la hausse des importations de certains produits,
tels que les camions et camionnettes (33,5 MDT) et les voitures de tourisme (11,6 MDT)
achetées, essentiellement, auprès de la France (61,8%), l’Allemagne (11,3%), l’Espagne
(10,3%), le Japon (4,7%) et l’Italie (3,8%).

Au niveau des industries électriques, le déficit commercial a été réduit de


155,1 MDT ou 30,9% , pour revenir à 347 MDT. Ceci a résulté d’une faible augmentation
des exportations (0,6% contre 22,9% en 2001), alors que les importations ont régressé de
9,9% après un accroissement de 26% l’an passé, ce qui s’est traduit par une amélioration
du taux de couverture de 7,8 points de pourcentage.

La décélération des exportations est imputable à la diminution des ventes de fils et


câbles électriques (-30,4 MDT) et de circuits intégrés et micro-assemblages (-16,4 MDT),
qui a été plus que contrebalancée par la hausse des exportations d’interrupteurs et
disjoncteurs (47,8 MDT) et de microphones et haut-parleurs (19 MDT).

Le fléchissement des importations de 149 MDT découle de la baisse des achats de


parties et pièces pour appareils électriques (-57,7 MDT), de matériel informatique
(-31,1 MDT) et de tableaux et armoires de commande (-30 MDT), qui a contrasté avec
l’accroissement des acquisitions d’appareils électriques pour la téléphonie suscité par
l’élargissement du réseau de la téléphonie mobile (GSM), suite notamment à l’octroi de la
deuxième licence d’exploitation de ce réseau à la société ORASCOM, et d’appareils
d’émission pour la radiodiffusion et d’interrupteurs et disjoncteurs, soit 47,4%, 27% et 11,3%
respectivement.

Le maintien des industries mécaniques et électriques en tant que deuxième secteur


exportateur (avec une part de 19,4% en 2002) après celui des textiles, cuirs et chaussures
(48,6%), qui se trouve favorisé par la politique de coopération industrielle en matière
d’approvisionnement en matériel roulant adoptée par la Tunisie depuis 15 ans, nécessite
cependant certaines actions pour consolider davantage cette position. Il s’agit, en
particulier, de faire accéder les produits fabriqués actuellement à un palier de qualité et de
compétitivité plus élevé et de concentrer les efforts sur la diversification de la production à
travers la conception et la fabrication de nouveaux produits dans divers domaines, tels que
celui des machines de bureau et des équipements de télécommunication dont les échanges

124
à l’échelle mondiale ont connu, durant ces dernières années, des taux de croissance
élevés.

BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES


Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2002/2001
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quantité Valeur
Exportations 812,1 997,8 1.003,9 0,6
Machines& appareils
électriques, dont : 49,3 59,5 57,7 775,2 945,5 948,1 - 3,0 0,3
.Fils et câbles élect. 25,5 31,2 28,8 327,2 401,1 370,7 - 7,7 - 7,6
.Interrupteurs&disjon. 3,5 3,0 4,8 146,9 129,5 177,3 60,0 36,9
.Transformateurs
électriques 7,9 9,6 9,1 100,0 131,0 138,9 - 5,2 6,0
.Circuits intégrés et
micro-assemblages 1,0 1,0 1,0 67,8 76,7 60,3 0,0 -21,4
.Parties destinées aux
appareils électriques 1,2 1,8 1,6 41,1 61,9 57,9 -11,1 - 6,5
.Machines ayant
fonction propre 0,2 0,3 0,2 20,4 50,6 38,9 -33,3 -23,1
.Microphones et haut-
parleurs 2,5 2,9 3,1 18,6 20,9 39,9 6,9 90,9
Réfrigérateurs et
congélateurs 1,9 2,6 3,6 10,6 14,0 17,1 38,5 22,1
Optiques&appareils
scientifiques 0,4 0,7 0,6 17,3 20,0 18,6 -14,3 - 7,0
Autres produits 9,0 18,3 20,1 9,8
Importations 1.190,7 1.499,9 1.350,9 - 9,9
Machines&appareils
électriques, dont : 58,6 70,7 56,6 904,2 1.152,7 1.040,4 -19,9 - 9,7
.Parties destinées aux
appareils électriques 6,4 7,9 5,8 167,6 195,8 138,1 -26,6 -29,5
.Interrupteurs et
disjoncteurs 7,0 7,1 8,5 137,4 166,7 185,6 19,7 11,3
.Transformateurs
électriques 10,0 12,0 6,6 83,0 80,8 69,1 -45,0 -14,5
.Fils&câbles électriq. 11,7 15,6 12,2 108,9 150,3 141,2 -21,8 - 6,1
.Appareils d’émission
pour la radiodiffusion 1,4 1,5 0,7 91,1 82,6 104,9 -53,3 27,0
.Appareils électriques
pour la téléphonie 0,4 0,7 0,9 31,7 60,6 89,3 28,6 47,4
.Machines ayant
fonction propre 0,3 0,5 0,4 28,7 48,6 35,1 -20,0 -27,8
.Tableaux et armoi-
res de commande 0,5 1,5 0,9 24,6 52,0 22,0 -40,0 -57,7
Matériel informatique 3,6 4,9 3,7 168,7 210,9 179,8 -24,5 -14,7
Optiques et appareils
scientifiques 1,1 1,5 1,6 72,8 79,6 76,6 6,7 - 3,8
Autres produits 45,0 56,7 54,1 - 4,6
Solde -378,6 -502,1 -347,0 -30,9
Taux de couverture 68,2 66,5 74,3 7,8
(en %) points
Source : Institut national de la statistique

7) Autres industries manufacturières

Les échanges commerciaux de ce secteur, englobant les industries des matériaux de


construction, de la céramique et du verre (IMCCV), les industries chimiques en dehors des
dérivés de phosphate et les industries manufacturières diverses, ont été marqués en 2002
par une nette décélération aussi bien des exportations que des importations, soit 13,9% et
0,8% respectivement contre 23,9% et 20,2% une année auparavant.

125
Néanmoins, cette évolution s’est répercutée positivement sur le solde déficitaire qui a
été comprimé de 80,1 MDT ou 5,3%, pour revenir à 1.440,8 MDT. Le taux de couverture
s’est amélioré, ainsi, de 4,1 points de pourcentage, en s’élevant à 35,6%.

Les ventes globales de ce secteur ont représenté 8,1% du total des exportations de la
Tunisie et elles ont été réalisées à hauteur de 49% dans le cadre du régime général.

Quant aux importations, elles ont constitué 16,5% des achats globaux du pays, avec
environ 82% effectués sous le régime général.

Pour le secteur des IMCCV qui compte environ 400 entreprises parmi lesquelles près
de 50 sont à participation étrangère, les exportations ont progressé de 9,2% contre 15,9%
en 2001, du fait surtout du ralentissement des ventes des produits céramiques, destinées
pour plus de 50% aux marchés libyen et français. En revanche, les ventes de ciments ont
connu une reprise de 14,5% après une quasi-stagnation un an plus tôt, étant signalé que les
marchés algérien et libyen absorbent l’essentiel de ces ventes, soit environ 72% et 22% au
titre de l’année 2002.

Les importations dudit secteur ont diminué de 10,4 MDT ou 5,9% contre un accroisse-
ment de 34% en 2001 suite, notamment, à la baisse des achats de ciments de 7,6 MDT et
de kaolin et autres argiles de 2,6 MDT. A l’inverse, les achats de marbre ont augmenté de
7,5 mille tonnes pour un montant de 0,5 MDT, atteignant 89,2 mille tonnes et 8,9 MDT.

Concernant les industries chimiques hors transformation du phosphate, qui comptent


près de 230 entreprises dont plus de 60 sont à participation étrangère, la hausse de leurs
ventes de 9,7% contre une progression importante de 26,3% en 2001 a été enregistrée
malgré le recul de 14,3 MDT ou 18,7% des exportations de tripolyhosphate de soude
(TPPS), destinées en majeure partie à l’Egypte (39% du total) et au Maroc (26,4%). En
revanche, les ventes ont progressé pour le fluorure d’aluminium et le caoutchouc et ses
ouvrages de 8,1 MDT et 20 MDT respectivement, étant signalé que le Brésil, la France et
l’Afrique du Sud sont les trois principaux marchés pour le premier produit sus-indiqué.

L’accroissement des importations chimiques de 4,5% contre 18,4% une année


auparavant s’explique, d’une part, par le ralentissement des achats de produits pharma-
ceutiques (7,1% contre 25,9%), qui ont été effectués à hauteur de 55% environ auprès de la
France, et de produits tannants et peinture (4,1% contre 15,2%) et, d’autre part, par la
baisse des achats d’autres produits tels que le caoutchouc et ses ouvrages (-11%).

Pour les industries manufacturières diverses, les exportations ont continué à


évoluer à un rythme rapide (20,5% contre 25,4% en 2001). Cette décélération a touché les
ventes de jouets, jeux et articles de sport (7,9% contre 41% un an plus tôt) qui se sont
élevées à 21,9 MDT. Par contre, les exportations se sont accélérées pour d’autres produits,
à l’instar des matières plastiques et ouvrages, des meubles, articles de literie et lustres et
des bois et ouvrages.

Quant à la contraction des importations (-3,2% contre 20,3% en 2001), elle a résulté,
entre autres, d’une quasi-stagnation des achats de bois et ouvrages (0,2% contre 6,7%),
tandis que ceux de matières plastiques et ouvrages ont enregistré une décélération (6,3%
contre 20,1%).

126
BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Var.2002/2001
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2000 2001 2002 2000 2001 2002 Quant. Valeur
Exportations 563,3 697,8 795,0 13,9
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 113,1 131,1 143,1 9,2
.Ciments 537,5 467,6 562,0 33,4 33,0 37,8 20,2 14,5
.Produits céramiques 102,7 110,4 134,7 57,9 69,5 70,6 22,0 1,6
Produits chimiques, dont : 226,3 285,9 313,5 9,7
.Tripolyphosphate de soude
(TPPS) 90,8 127,0 101,9 55,3 76,5 62,2 -19,8 -18,7
.Huiles essentielles&parfum. 2,9 3,6 5,9 27,8 45,2 44,0 63,9 - 2,7
.Fluorure d’aluminium 45,8 36,2 47,5 41,0 36,5 44,6 31,2 22,2
.Caoutchouc et ouvrages 8,1 6,2 12,3 32,4 28,8 48,8 98,4 69,4
.Produits tannants&peintures 12,3 25,3 30,5 13,1 24,8 25,1 20,6 1,2
1
.Papiers,cartons&ouvrages 31,7 40,0 47,5 51,4 66,9 80,0 18,8 19,6
Industries manufacturières
diverses, dont : 223,9 280,8 338,4 20,5
.Matières plast.& ouvrages 21,4 24,9 32,0 74,6 96,5 130,2 28,5 34,9
.Jouets, jeux et art.de sport 0,8 1,1 1,4 14,4 20,3 21,9 27,3 7,9
.Meubles, art.de literie,lustres 4,2 6,0 8,3 14,6 19,9 28,5 38,3 43,2
.Bois et ouvrages 10,2 16,1 16,1 11,3 15,0 20,7 0,0 38,0
Importations 1.845,8 2.218,7 2.235,8 0,8
Indus.des matériaux de
construction,céramique et
verre,dont : 130,7 175,2 164,8 - 5,9
.Produits céramiques 37,9 46,8 49,2 28,8 37,9 35,7 5,1 - 5,8
.Verres et ouvrages 39,2 45,8 41,0 41,4 50,4 50,2 -10,5 - 0,4
.Ciments 234,8 670,8 518,5 12,4 31,8 24,2 -22,7 -23,9
.Kaolin et autres argiles 116,4 150,5 115,3 12,9 16,1 13,5 -23,4 -16,1
.Marbre 71,9 81,7 89,2 7,1 8,4 8,9 9,2 6,0
Produits chimiques, dont : 1.018,2 1.205,2 1.259,6 4,5
.Produits pharmaceutiques 5,9 6,8 9,0 199,4 251,1 269,0 32,4 7,1
.Produits chimiq.(antibiotiq.) 47,1 55,7 51,6 118,2 139,6 146,1 - 7,4 4,7
.Caoutchouc et ouvrages 18,0 21,3 19,8 76,0 95,8 85,3 - 7,0 - 11,0
.Prod. tannants et peintures 32,0 38,2 39,2 76,1 87,7 91,3 2,6 4,1
.Huiles essentielles
et parfumerie 2,9 3,6 3,5 34,2 43,7 44,8 - 2,8 2,5
.Produits chimiques divers 39,7 43,4 41,6 93,9 112,7 109,7 - 4,1 - 2,7
.Papiers,cartons&ouvrages1 121,9 162,7 162,9 163,6 206,1 191,4 0,1 - 7,1
Industries manufacturières
diverses, dont : 696,9 838,3 811,4 - 3,2
.Matières plast.& ouvrages 240,9 267,6 292,0 442,6 531,5 564,9 9,1 6,3
.Bois et ouvrages 319,6 329,0 331,7 151,5 161,7 162,1 0,8 0,2
Solde -1.282,5 -1.520,9 -1.440,8 - 5,3
Taux de couverture (en %) 30,5 31,5 35,6 4,1
points
Source : Institut national de la statistique

Il demeure entendu qu’une meilleure compression des coûts de fabrication, une plus
grande qualification du personnel tant technique que de gestion et une accélération du
rythme d’adhésion au programme de mise à niveau constituent autant de facteurs de
réussite, à même de garantir un développement futur soutenu des exportations du secteur
des autres industries manufacturières.

1
Les papiers, cartons et ouvrages sont comptabilisés, essentiellement, dans la rubrique des produits chimiques.

127
III – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME

L’évolution des échanges extérieurs en 2002 a été marquée par une réduction du
déficit de la balance des transaction commerciales effectuées sous le régime général et par
une consolidation, quoique moins importante qu’une année auparavant, de l’excédent de la
balance du régime off-shore.

1) Régime général

Le déficit des opérations commerciales dans le cadre de ce régime s’est amenuisé de


210,1 MDT ou 3,4%, pour revenir à 5.974,9 MDT, suite à une baisse des importations plus
accentuée que celle des exportations (-3,1% et -2,4% respectivement). Cependant, le taux
de couverture est resté pratiquement stationnaire et très faible en s’établissant à 33,4%.
Les exportations ont atteint 2.995,9 MDT ou environ 31% du total réalisé par la
Tunisie. Leur légère baisse provient, notamment, des secteurs de l’agriculture, pêche et
industries agro-alimentaires (-17,8%), des mines, phosphates et dérivés (-5,2%) et celui du
textile et des cuirs et chaussures (-13,5%). En revanche, une progression des ventes a été
enregistrée au niveau des industries mécaniques et électriques (7,8%) et de l’énergie (3,9%).
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DU REGIME GENERAL (En MDT)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Exportations FOB 2.912,4 3.070,6 2.995,9 5,4 - 2,4
Importations CAF 8.250,5 9.255,6 8.970,8 12,2 - 3,1
Solde -5.338,1 - 6.185,0 - 5.974,9 15,9 - 3,4
Taux de couverture (en %) 35,3 33,2 33,4 - 2,1 points 0,2 point
Source : Institut national de la statistique

S’agissant des importations, l’accroissement sensible des achats du secteur de


l’agriculture, pêche et industries agro-alimentaires (21,4%) a contrasté avec la baisse
enregistrée, essentiellement, pour les secteurs de l’énergie (-3,6%), des industries
mécaniques et électriques (-9,6%) et du textile-habillement (-12,8%).
Par ailleurs, 30% environ des exportations réalisées sous le régime général
proviennent du secteur de l’énergie, alors que 45% des importations sont le fait des
industries mécaniques et électriques.
2) Régime off-shore
Le rythme d’accroissement des exportations et des importations dans le cadre du
régime off-shore s’est ralenti en 2002 par rapport à l’année précédente, soit 5% et 2,2%
respectivement contre 26,3% et 27,4%.

Il en est résulté une consolidation de 221,2 MDT ou 11,1% de l’excédent de la balance


commerciale de ce régime, pour se situer à 2.212,6 MDT. Corrélativement, le taux de
couverture a gagné 3,9 points de pourcentage, passant à 148,7%.

Le ralentissement des ventes de ce régime, dont la contribution aux exportations


totales du pays a été proche de 70% en 2002 contre près de 68% l’an passé, a intéressé
principalement les industries mécaniques et électriques (6,4% contre 31,7%) et le secteur
du textile et des cuirs et chaussures (3,1% contre 24,8%).

Au niveau des importations qui ont représenté le tiers environ des achats globaux du
pays, la décélération enregistrée provient du textile et des cuirs et chaussures (0,3% contre

128
25,6%), des industries mécaniques et électriques (6,7% contre 31,3%) et des autres
industries manufacturières hors dérivés de phosphate (1,4% contre 33,3%).

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DU REGIME OFF-SHORE (En MDT)


Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Exportations FOB 5.092,4 6.433,1 6.752,7 26,3 5,0
Importations CAF 3.487,5 4.441,7 4.540,1 27,4 2,2
Solde 1.604,9 1.991,4 2.212,6 24,1 11,1
Taux de couverture (en %) 146,0 144,8 148,7 -1,2 point 3,9 points
Source : Institut national de la statistique

Le seul secteur qui a connu une accélération de ses ventes et achats dans le cadre de
ce régime est celui de l’agriculture, pêche et industries agro-alimentaires.

Par ailleurs, il y a lieu de noter qu’environ 68% des exportations et 66% des
importations sous le régime off-shore sont imputables au secteur textile et des cuirs et
chaussures, vu l’importance du nombre des entreprises non-résidentes, essentiellement
étrangères, qui opèrent dans le cadre de la loi d’avril 1972.

IV – REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La structure des échanges commerciaux avec l'étranger reste caractérisée par une
forte concentration sur l'Europe avec environ 80% des échanges globaux, notamment avec
les pays de l'Union européenne, qui constituent les principaux partenaires traditionnels de la
Tunisie, suivis des pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA).

Néanmoins, et dans le cadre de la diversification de ses relations commerciales, la


Tunisie a procédé, en 2002, à la signature de l'accord instaurant progressivement la zone
de libre-échange quadripartite regroupant notre pays, l'Egypte, le Maroc et la Jordanie. Elle
a, par ailleurs, adopté le principe de création d'une zone de libre-échange entre les pays
membres du groupement Sahélo-Saharien (Cen-Sad) constitué de dix-huit pays africains
dont la Tunisie.

1) Echanges commerciaux avec l’Europe

Les exportations à destination des pays de l' Europe ont totalisé 7.920,3 MDT, niveau
en augmentation de 1,7% contre 18,1% en 2001. Quant aux importations, elles ont régressé
de 0,3 % après avoir progressé de 17,8% une année auparavant, pour revenir à
10.581,3 MDT. Corrélativement , le déficit commercial s'est contracté de 166,9 MDT (-5,9%)
et le taux de couverture s'est amélioré de 1,5 point, passant de 73,4% à 74,9%.

L'évolution du commerce extérieur avec les pays de l'Union européenne continue à


dégager un déficit, mais qui s'est rétréci de près de 13% pour se situer à 1.831,5 MDT, suite
à l'accroissement des exportations de 1 % et à la baisse des importations de 2%. Cette
région occupe une place prédominante dans les échanges du pays en absorbant plus des
trois quarts des ventes (78,6%) et en fournissant 70,3% des achats.

Les exportations à destination de la France, premier client et fournisseur de la Tunisie,


se sont accrues de l'ordre de 10 % pour s'établir à 3.025,1 MDT, alors que les importations
ont diminué de 2,2 % contre une augmentation de 14,4% une année auparavant. De ce fait,
le déficit commercial s'est réduit de 351 MDT ou 45 %, revenant de 780,6 MDT à
429,6 MDT, d'une année à l'autre.

129
L'accroissement des ventes sur ce pays a concerné, surtout, le pétrole brut, les
articles de bonneterie et les matières plastiques, ce qui a contrasté avec la régression des
exportations des interrupteurs et disjoncteurs, des produits raffinés et des chaussures.

ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS


Exportations Importations Soldes
Groupe
En MDT Part en % En MDT Part en % En MDT
de pays
2001 2002 2001 2002 2001 2002 2001 2002 2001 2002
Europe 7789,6 7920,3 82,0 81,2 10617,5 10581,3 77,5 78,3 -2827,9 -2661,0
UE dont : 7586,5 7662,3 79,9 78,6 9688,9 9493,8 70,7 70,3 -2102,4 -1831,5
Zone Euro dt : 7335,0 7384,3 77,2 75,7 9115,6 8925,0 66,6 66,1 -1780,6 -1540,7
France 2751,3 3025,1 28,9 31,0 3531,9 3454,7 25,8 25,6 -780,6 -429,6
Italie 2207,0 2081,2 23,2 21,3 2620,3 2632,5 19,1 19,5 -413,3 -551,3
Allemagne 1114,0 1109,9 11,7 11,4 1306,7 1205,5 9,5 8,9 -192,7 - 95,6
Belgique 464,2 415,2 4,9 4,3 478,6 419,7 3,5 3,1 - 14,4 - 4,5
Espagne 460,0 460,9 4,8 4,7 624,1 667,2 4,6 4,9 -164,1 -206,3
Royaume-Uni 226,3 241,7 2,4 2,5 329,0 319,6 2,4 2,4 -102,7 - 77,9
Suède 18,9 26,2 0,2 0,3 210,9 211,3 1,5 1,6 -192,0 -185,1
AELE dont : 58,5 129,9 0,6 1,3 154,3 197,9 1,1 1,4 - 95,8 - 68,0
Norvège 6,0 5,2 0,1 0,0 3,9 10,1 0,0 0,0 2,1 - 4,9
Suisse 50,8 123,9 0,5 1,3 150,0 187,6 1,1 1,4 - 99,2 - 63,7
Autres pays
européens dt : 144,6 128,1 1,5 1,3 774,3 889,6 5,7 6,6 -629,7 -761,5
Russie 4,6 1,9 0,1 0,0 249,1 263,8 1,8 2,0 -244,5 -261,9
Turquie 94,0 79,6 1,0 0,8 206,3 209,5 1,5 1,6 -112,3 -129,9
PECO 26,1 29,3 0,3 0,3 187,2 159,8 1,4 1,2 -161,1 -130,5
Ukraine 6,6 3,2 0,1 0,0 92,0 211,9 0,7 1,6 - 85,4 -208,7
Afrique dont : 670,5 810,9 7,1 8,3 844,9 767,8 6,2 5,7 -174,4 43,1
Pays arabes dt: 584,7 706,4 6,2 7,2 768,3 693,7 5,6 5,1 -183,6 12,7
- UMA dont : 527,4 666,6 5,5 6,8 681,6 618,6 5,0 4,6 -154,2 48,0
.Algérie 109,0 126,6 1,1 1,3 119,1 128,1 0,9 1,0 - 10,1 - 1,5
.Libye 357,5 464,9 3,8 4,8 466,0 408,1 3,4 3,0 -108,5 56,8
.Maroc 58,7 72,2 0,6 0,7 93,1 81,7 0,7 0,6 - 34,4 - 9,5
- Egypte 46,7 36,9 0,5 0,4 77,7 67,1 0,6 0,5 - 31,0 - 30,2
Amérique 155,8 160,5 1,6 1,6 905,1 902,7 6,6 6,7 -749,3 -742,2
ALENA dont : 97,4 81,8 1,0 0,8 625,1 562,0 4,6 4,2 -527,7 -480,2
USA 91,3 76,0 1,0 0,8 551,6 427,2 4,0 3,2 -460,3 -351,2
Canada 6,0 5,7 0,0 0,0 65,4 128,2 0,5 0,9 - 59,4 -122,5
Amérique latine 58,4 78,7 0,6 0,8 280,0 340,7 2,0 2,5 -221,6 -262,0
dont :
Brésil 26,6 45,8 0,3 0,5 103,1 108,7 0,8 0,8 - 76,5 - 62,9
Argentine 5,2 16,6 0,1 0,2 139,6 188,0 1,0 1,4 -134,4 -171,4
Cuba 21,8 5,0 0,2 0,1 19,4 19,9 0,1 0,1 2,4 - 14,9
Asie 485,0 482,7 5,1 5,0 1102,9 1028,2 8,1 7,6 -617,9 -545,5
Pays arabes dt: 205,0 199,0 2,2 2,1 178,4 171,0 1,3 1,3 26,6 28,0
- CCG dont : 68,0 49,8 0,7 0,5 115,9 133,3 0,8 1,0 - 47,9 - 83,5
.Arabie
saoudite 34,0 25,4 0,4 0,3 63,7 85,8 0,5 0,6 - 29,7 - 60,4
- Irak 111,7 124,8 1,2 1,3 18,6 2,6 0,1 0,0 93,1 122,2
- Syrie 6,8 7,6 0,1 0,1 21,9 18,3 0,2 0,1 - 15,1 - 10,7
Autres pays
asiatiques dt: 280,0 283,7 2,9 2,9 924,5 857,2 6,8 6,3 -644,5 -573,5
Chine 22,6 21,7 0,2 0,2 187,8 198,0 1,4 1,5 -165,2 -176,3
Japon 15,7 11,5 0,2 0,1 245,6 225,1 1,8 1,7 -229,9 -213,6
Inde 118,3 114,9 1,2 1,2 64,0 97,1 0,5 0,7 54,3 17,8
Indonésie 9,7 8,7 0,1 0,1 32,5 19,2 0,2 0,1 - 22,8 - 10,5
Hong Kong 3,7 3,2 0,0 0,0 18,5 16,8 0,1 0,1 - 14,8 - 13,6
Corée du Sud 3,3 1,5 0,0 0,0 140,9 105,6 1,0 0,8 -137,6 -104,1
Malaisie 7,7 6,6 0,1 0,1 34,6 28,4 0,3 0,2 - 26,9 - 21,8
Autres pays 402,8 374,2 4,2 3,9 226,9 230,9 1,6 1,7 175,9 143,3
TOTAL 9503,7 9748,6 100,0 100,0 13697,3 13510,9 100,0 100,0 -4193,6 -3762,3
Source : Institut national de la statistique

130
La baisse des importations en provenance de la France se situe, essentiellement, au
niveau des produits énergétiques, du sucre, du blé tendre et des moteurs et transformateurs,
tandis que les achats d'avions, de camions et d'orge se sont inscrits en hausse.

Les exportations à destination de l'Italie, second partenaire commercial de la Tunisie,


ont baissé de 5,7% revenant à 2.081,2 MDT, ce qui, conjugué à une légère évolution des
importations (0,5%), s’est traduit par une augmentation du déficit commercial de 138 MDT
ou 33,4 %.

Le recul des ventes a touché, en particulier, l'huile d'olive et le pétrole brut, alors que le
faible affermissement des achats se situe au niveau des produits du textile et habillement et
des produits raffinés, étant signalée la régression sensible des importations de fer et acier,
de coton et de tracteurs.

La contraction de 97,1 MDT du déficit commercial avec l'Allemagne, notre troisième


fournisseur et client, est due beaucoup plus à la baisse des importations de 7,7 % qu’au
repli des exportations (-0,4% contre +11,2 % en 2001).

Avec les pays de l'Association européenne de libre échange (AELE), les exportations
ont plus que doublé et les importations ont augmenté de 28,3%, étant signalée la forte
concentration de ces échanges avec la Suisse (95% tant à l’exportation qu’à l’importation).

Avec les autres pays européens, l'augmentation des importations de 14,9% a été tirée,
principalement, par celles effectuées à partir de l'Ukraine et qui portent, notamment, sur les
céréales. Quant à la régression des ventes de 11,5%, elle est due essentiellement à la
baisse des exportations à destination de la Turquie.

2) Echanges commerciaux avec l’Afrique

La bonne tenue des exportations à destination du continent africain (+20,9%),


conjuguée à une baisse des importations de 9,1%, a dégagé un excédent commercial de
l'ordre de 43 MDT contre un déficit de 174,4 MDT une année auparavant.

La part des ventes aux pays africains dans le total des exportations de la Tunisie a
augmenté, passant de 7,1 % en 2001 à 8,3% en 2002, alors que celle des importations est
revenue de 6,2% à 5,7%.

Les exportations sur les pays de l’UMA ont représenté plus de 82% des ventes totales
destinées au continent africain, tandis que la part des importations en provenance de ces
mêmes pays a continué à dépasser les 80%.

L'évolution des flux commerciaux avec ces pays s'est traduite par la réalisation d'un
excédent commercial de 48 MDT contre un déficit de 154,2 MDT enregistré l’année
précédente, suite à l'accroissement des exportations de 26,4% et à la diminution des
importations de 9,2%, principalement à partir de la Libye.

L'amélioration des exportations est due, essentiellement, à l'accroissement des ventes


de machines et appareils électriques, de préparations à base de céréales et de produits de la
minoterie, alors que la baisse des importations a concerné, principalement, les produits raffinés,
les oléagineux, graines et plantes et les appareils de forage.

131
Avec l'Egypte, les exportations, qui ont accusé une régression de 21%, ont concerné
surtout le tripolyphosphate de soude. Les importations, en baisse de 13,6% contre une
hausse de 41,5% en 2001, ont porté notamment sur les houilles et coke.

Concernant les échanges avec l'Afrique subsaharienne, ils demeurent faibles, ne


dépassant pas 1,1% à l'exportation et 0,5% à l'importation. Les ventes ont, néanmoins,
connu une nette progression de 21,8%, alors que les achats ont régressé de 3,1%.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ECHANGES COMMERCIAUX


AU COURS DE 2002
EXPORTATIONS FOB IMPORTATIONS CAF

Italie
Italie 19,5%
France France
21,3%
31,0% 25,6%
Allemagne
8,9%

Allemagne
11,4% Autres pays
de l'UE
Reste du 16,3%
monde Autres pays Reste du
9,6% Asie de l'UE monde
UMA 10,8% Amérique
5,0% 14,9% Asie
6,8% UMA 6,7%
7,6%
4,6%

3) Echanges commerciaux avec l’Amérique

Les échanges avec ce continent ont été caractérisés, en 2002, par une reprise des
exportations (+3% contre -1,6% en 2001) et par une quasi-stagnation des importations
(-0,3%). Il en est résulté une contraction du déficit commercial de 7,1 MDT, pour revenir à
742,2 MDT.

Près de 90% des exportations et 95% des importations ont été effectués avec quatre
pays, à savoir les Etats-Unis d'Amérique, l'Argentine, le Brésil et le Canada.

Les importations en provenance des Etats-Unis d'Amérique, premier partenaire


commercial de la Tunisie dans ce continent avec près de 50% des flux commerciaux, ont
baissé de 22,6% de même que les exportations (-16,8%).

La régression des importations a partir de ce pays a touché, notamment, les avions, le


blé dur et les appareils pour la téléphonie, alors que le recul des exportations a concerné,
principalement, les machines et appareils mécaniques, l'huile d'olive et le superphosphate
triple.

Les transactions commerciales avec l'Argentine, second partenaire commercial, ont


été caractérisées par un accroissement des exportations et des importations de 11,4 MDT
et 48,4 MDT, respectivement.

132
Avec le Canada, les importations ont presque doublé (128,2 MDT contre 65,4 MDT en
2001) et restent constituées surtout de blé dur, alors que les exportations demeurent faibles
ne dépassant pas 5,7 MDT.

4) Echanges commerciaux avec l’Asie

Le déficit commercial avec les pays de l'Asie s'est rétréci de 72,4 MDT ou 11,7% pour
atteindre 545,5 MDT, suite à la diminution simultanée des exportations et des importations
de 0,5% et 6,8%, respectivement.

En revanche, avec les pays arabes d’Asie, le solde commercial demeure excédentaire,
se situant à 28 MDT contre 26,6 MDT une année auparavant, malgré la baisse des
exportations de 2,9%.

Plus de 63% des exportations ont été destinés à l'Irak, alors que 78% des importations
ont été en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), principalement
l'Arabie saoudite.

Pour les pays asiatiques autres qu’arabes, les exportations se sont presque
stabilisées (283,7 MDT contre 280 MDT en 2001), tandis que les importations ont enregistré
une baisse de 7,3% due, essentiellement, à la régression des achats en provenance du
Japon et de l'Indonésie contre un accroissement des importations à partir de la Chine et de
l'Inde.

133
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS

La balance générale des paiements a dégagé, en 2002, un solde excédentaire de


199 MDT et ce, en dépit d’une conjoncture difficile marquée par le ralentissement quasi-
généralisé de la croissance économique dans le monde et par la persistance des conditions
climatiques défavorables, situation qui a encore affecté l’activité agricole et creusé davantage
le déficit de la balance alimentaire.
Dans ce contexte, les avoirs nets en devises se sont inscrits en augmentation, pour
s’élever à 3.011,1 MDT à fin décembre 2002, soit 80 jours d’importation contre 2.809,7 MDT
et 74 jours d’importation au terme de l’année 2001.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
A - Paiements courants - 769 - 535 - 1.126 - 1.241 - 1.060
Déficit courant/PIB (en %) 3,4 2,2 4,2 4,3 3,5
- Marchandises (FOB) - 2.449 - 2.550 - 3.088 - 3.440 - 3.019
- Services 1.709 2.001 2.122 2.138 1.750
- Revenus de facteurs - 89 - 52 - 228 - 49 105
- Transferts courants 60 66 68 110 104
B - Compte de capital et d’opérations
financières 558 1.348 835 1.650 1.307
dont :
- Opérations en capital 69 70 4 76 108
- Participations 778 424 1.001 636 1.139
- Prêts-emprunts à moyen et long termes - 127 556 305 1.270 1.089
C - Opérations d’ajustement (flux nets) -2 +5 - 42 - 35 - 48
Solde général - 213 818 - 333 374 199

PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

(EN MDT) 2000


2000
1500 2001
1000 2002
500
0
-500
-1000
-1500
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières

Le résultat positif des paiements extérieurs enregistré en 2002 s’est, toutefois, inscrit en
baisse par rapport à l’excédent de 374 MDT réalisé en 2001.

134
Ce repli s’explique par la contraction de plus de 300 MDT par rapport à 2001 de
l’excédent du compte de capital et d’opérations financières limitant l’impact positif sur
l’équilibre des paiements extérieurs de l’allègement de 181 MDT du déficit courant enregistré
d’une année à l’autre. Cet allègement a atteint près de 300 MDT au titre du premier semestre
2002 sous l’effet de la contraction sensible du déficit commercial en raison de l’importante
baisse des importations au cours de cette période.

L’ampleur de cette baisse des importations a ainsi permis de compenser et au-delà le


recul subi par les recettes du secteur touristique dont l’activité s’est fortement ressentie des
événements du 11 septembre et du climat d’incertitude qui s’est instauré depuis. L’attentat
survenu à l’île de Djerba en avril 2002 a davantage affecté l’activité touristique et réduit
fortement ses flux au cours du second trimestre de l’année, en comparaison avec ceux
réalisés durant la même période de l’année précédente.
A partir de juillet, les paiements courants ont affiché une certaine reprise illustrée par
une évolution positive de ses différents postes, en particulier, la baisse des recettes
touristiques qui s’est progressivement modérée cédant même la place à une évolution
positive à la fin de l’année.
Quant aux exportations et aux importations de biens, elles ont retrouvé des rythmes
ascendants au cours de la seconde moitié de l’année, évolutions qui ont, certes, permis de
conférer plus de dynamisme à l’activité économique au cours de cette période, mais qui ont
également contribué à creuser le déficit commercial et atténuer, par conséquent, la portée de
l’allègement du déficit courant enregistré au cours du premier semestre.
Malgré un contexte international difficile, le financement de ce déficit a pu se réaliser
sans difficultés. Le volume des ressources extérieures mobilisées a, en effet, permis de
couvrir le déficit courant et d’étoffer également le niveau des réserves de change. Cette
mobilisation s’est, également, caractérisée par une plus grande diversification, privilégiant
surtout le financement sous forme d’investissements directs dont les flux bénéficiant à la
Tunisie en 2002 ont, comme en 2000, dépassé le cap de 1.000 MDT, s’inscrivant en
augmentation de 66,8% par rapport aux réalisations de 2001.
Parallèlement, la Banque centrale a effectué une nouvelle sortie sur les marchés
internationaux de capitaux pour la mobilisation, pour le compte de l’ Etat, d’une enveloppe de
954 MDT (global dollar). Cette nouvelle sortie a pu s’effectuer dans des conditions
satisfaisantes grâce à la confirmation, par les agences de notation, de la qualité du risque
souverain de la Tunisie.
La politique de change flexible a, par ailleurs, permis de préserver la compétitivité de
l’économie tunisienne, élément déterminant pour maintenir l’équilibre d’un secteur extérieur
fortement affecté par les chocs extérieurs.
I – TRANSACTIONS COURANTES
La balance des transactions courantes s’est soldée, en 2002, par un déficit de
1.060 MDT contre 1.241 MDT en 2001, enregistrant un allègement de 181 MDT ou de 14,6%,
ce qui a permis de ramener le déficit courant rapporté au PIB à 3,5% en 2002 contre 4,3% et
4,2% respectivement en 2001 et en 2000.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 10.731 11.627 13.096 15.293 15.307
Variations annuelles (en %) 7,0 8,3 12,6 16,8 0,1
Dépenses 11.500 12.162 14.222 16.534 16.367
Variations annuelles (en %) 7,6 5,8 16,9 16,3 - 1,0
Solde - 769 -535 -1.126 -1.241 - 1.060

135
TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES
ET DU PIB AUX PRIX COURANTS

25

20
En pourcentage

15

10

-5
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

PIB Exportations de biens et services

L’évolution favorable du solde des paiements courants est attribuable principalement à


la contraction du déficit commercial qui, exprimé FOB-FOB, est revenu, d’une année à l’autre,
de 3.440 MDT à 3.019 MDT.

Parallèlement, le solde de la balance des revenus de facteurs s’est amélioré, dégageant


un excédent de 105 MDT contre un déficit de 49 MDT une année auparavant. En revanche,
l’excédent de la balance des services a accusé un repli de 388 MDT pour atteindre
1.750 MDT contre 2.138 MDT en 2001, portant la marque de la baisse des recettes
touristiques et, à un degré moindre, celles générées par les services de transport, notamment
aérien.

A – ECHANGES COMMERCIAUX

En s’élevant à 3.762 MDT en 2002 contre 4.193 MDT en 2001, le déficit commercial,
exprimé FOB-CAF, s’est replié pour la première fois depuis 1996, enregistrant une baisse de
431 MDT ou de 10,3% par rapport à son niveau atteint l’année précédente. La contraction du
déficit des échanges commerciaux est attribuable à l’effet conjugué de la baisse des
importations de 1,4% et de la hausse des exportations de 2,6% contre des augmentations
respectives de 16,7% et 18,7% enregistrées en 2001.

Ces évolutions ont permis d’améliorer le taux de couverture des importations par les
exportations porté à 72,2% en 2002 contre 69,4% en 2001.

BALANCE COMMERCIALE
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Exportations FOB (en MDT) 6.518 6.967 8.005 9.504 9.749
Variations annuelles (en %) 6,0 6,9 14,9 18,7 2,6
Importations CAF (en MDT) 9.489 10.071 11.738 13.697 13.511
Variations annuelles (en %) 7,9 6,1 16,6 16,7 - 1,4
Solde -2.971 -3.104 -3.733 -4.193 - 3.762
Source : Institut national de la statistique

Portant la marque de la baisse des achats ayant touché tous les groupes de produits
en dehors de l’alimentation, les importations de biens ont atteint, en 2002, 13.511 MDT

136
contre 13.697 MDT en 2001. L’importante hausse des importations de biens alimentaires
dont la valeur est passée, d’une année à l’autre, de 927 MDT à 1.143 MDT, en progression
de 23,4% a été compensée et au-delà par les baisses enregistrées au niveau des autres
catégories de produits.

En particulier, les importations de biens d’équipement et des matières premières et


demi-produits, qui couvrent ensemble près de la moitié du total des importations, ont baissé
de 7,8% et 0,6% respectivement, se situant à 2.964 MDT et 3.627 MDT en 2002. Le repli des
achats de ces deux catégories de produits traduit l’impact sur l’activité économique en
Tunisie d’une conjoncture internationale difficile. Il en est de même pour les achats des
produits énergétiques qui sont revenus, d’une année à l’autre, de 1.273 MDT à 1.227 MDT,
tirant profit, par ailleurs, de la baisse des cours enregistrée notamment au début de l’année.

S’agissant des exportations qui ont atteint 9.749 MDT en 2002 contre 9.504 MDT
l’année précédente, leur progression a été affectée par l’important recul des ventes des
produits alimentaires revenus de 670 MDT en 2001 à 557 MDT en 2002, en régression de
16,9%.

Les exportations de ces produits se sont fortement ressenties du recul de la production


agricole en liaison avec la persistance de la sécheresse qui a continué, pour la quatrième
année consécutive, à affecter l’activité agricole.

Pour les autres produits exportés, la tendance est plutôt à la hausse, quoique à un
rythme moins soutenu qu’en 2001, décélération qui s’explique surtout par le repli de la
demande au sein des économies des pays partenaires.

En particulier, les ventes des biens de consommation, qui couvrent plus de la moitié des
exportations, ont progressé de 2,7% contre 27,6% en 2001, pour atteindre 5.110 MDT. Cette
évolution reflète, particulièrement, l’augmentation des exportations des produits textiles,
habillement et cuirs qui ont porté sur une valeur de 4.733 MDT en 2002, enregistrant un taux
de progression de 2,6%.
Les exportations des matières premières et demi-produits ont évolué à un taux
comparable, soit 2,8% pour se situer à 2.386 MDT contre une progression de 15% et un
niveau de 2.321 MDT enregistré en 2001.
L’évolution la plus significative a, cependant, concerné les ventes des biens d’équipe-
ment bien que leur niveau demeure relativement faible. Ces ventes ont, en effet, augmenté
de 19,4% par rapport à 2001, pour atteindre 784 MDT en 2002.
S’agissant des produits énergétiques, les exportations ont enregistré une reprise après
avoir accusé une baisse en 2001. D’une année à l’autre, les expéditions de ces produits sont
passées de 878 MDT à 912 MDT, en augmentation de 3,9%, bénéficiant de l’appréciation
des cours en fin de période.
EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS (En MDT)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Alimentation - 253 36 - 154 - 257 - 587
Matières premières et demi-produits - 967 - 795 - 1.036 - 1.328 - 1.241
Biens d’équipement - 1.832 - 2.246 - 2.507 - 2.556 - 2.180
Biens de consommation 114 45 194 344 561
Energie - 33 - 144 - 230 - 396 - 315
Solde général - 2.971 - 3.104 - 3.733 - 4.193 - 3.762
Source : Institut national de la statistique

137
Il ressort des évolutions des exportations et des importations enregistrées, en 2002, des
différents groupes de produits, une aggravation du déficit de la balance alimentaire qui
contraste avec l’amélioration des soldes des autres catégories de produits.

L’effet conjugué de la baisse des exportations et de la hausse des importations a, en


effet, davantage creusé le solde déficitaire de la balance alimentaire pour se situer à
587 MDT en 2002 contre 257 MDT en 2001, résultat qui s’est traduit par une baisse sensible
du taux de couverture revenu à 48,7% en 2002 contre 72,3% en 2001.

En revanche, le déficit de la balance des biens d’équipement qui représente l’essentiel


du déficit commercial global, a fini par se replier en 2002 après avoir fortement augmenté au
cours des années précédentes. Ce déficit s’est replié de 14,7% ou de 376 MDT pour s’élever
à 2.180 MDT en 2002 contre 2.556 MDT en 2001, alors que le taux de couverture s’est
amélioré de 6 points de pourcentage pour se situer à 26,5%, reflétant surtout la forte hausse
des exportations qui s’est accompagnée d’une baisse des importations.

Quant au déficit de la balance des matières premières et demi-produits, il s’est


également inscrit en baisse revenant, d’une année à l’autre, de 1.328 MDT à 1.241 MDT,
résultat qui s’est traduit par une remontée du taux de couverture à 65,8% en 2002 après avoir
accusé une baisse en 2001 en se situant à 63,6% contre 66,1% en 2000.

De même, le déficit de la balance énergétique a évolué favorablement revenant à


315 MDT en 2002 contre 396 MDT en 2001 sous l’effet conjugué de l’augmentation des
exportations et de la baisse des importations, évolutions qui ont permis également
d’améliorer le taux de couverture porté à 74,3% en 2002 contre 68,9% en 2001.

La balance des biens de consommation a, de son côté, continué à évoluer


positivement, dégageant un excédent de 561 MDT en 2002 contre 344 MDT en 2001. Ce
résultat est dû au bon comportement des ventes des produits textiles, habillement et cuirs
malgré le ralentissement de ces ventes en comparaison avec leur évolution l’année
précédente.
Le taux de couverture des importations par les exportations s’est aussi redressé pour
atteindre 112,3% en 2002 contre 107,4% en 2001.
L’analyse de la balance commerciale par régime permet de relever un allègement du déficit
sous le régime général et la poursuite de la consolidation de l’excédent du régime off-shore.
S’agissant du régime off-shore, les exportations et les importations ont, certes, continué
à augmenter mais à un rythme moins soutenu qu’une année auparavant, enregistrant des
taux de progression respectifs de 5% et 2,2% en 2002 contre 26,3% et 27,4% en 2001.
L’excédent dégagé sous ce régime s’est, par conséquent, amélioré, passant d’une année à
l’autre, de 1.991 MDT à 2.213 MDT, en augmentation de 11,2% tandis que le taux de
couverture s’est redressé de 3,9 points de pourcentage pour se situer à 148,7%. Ce résultat
témoigne, encore une fois, du bon comportement de l’activité industrielle sous ce régime
malgré les contraintes conjoncturelles avec, en particulier, une vive remontée des ventes de
biens d’équipement qui sont passées de 477 MDT en 2001 à 614 MDT en 2002. Les
exportations des produits textiles, habillement et cuirs demeurent prépondérantes sous ce
régime, corrélativement avec l’importance des investissements réalisés par des sociétés
off-shore dans ce domaine.
La balance commerciale sous le régime général a évolué favorablement, enregistrant
un repli de son déficit, revenant de 6.185 MDT en 2001 à 5.975 MDT en 2002 et ce, malgré
l’aggravation du solde de la balance alimentaire dont l’essentiel des transactions est effectué

138
sous ce régime. Abstraction faite des produits agricoles et d’alimentation de base échangés
dans ce cadre, un redressement de près de 600 MDT a été, en effet, enregistré par rapport à
2001 tandis que l’allègement du déficit pour l’ensemble des transactions effectuées sous ce
régime n’a porté que sur un peu plus de 200 MDT. Cela signifie qu’en dehors de
l’alimentation, les autres produits ont évolué favorablement, laissant souvent apparaître une
hausse des exportations, accompagnée d’ une baisse des importations, évolutions qui se
sont traduites par le redressement de leurs soldes.

Néanmoins, l’allègement du déficit commercial sous le régime général n’a pas permis
de redresser le solde des échanges commerciaux assortis de règlement. Ce dernier ayant
enregistré un déficit de 3.252 MDT en 2002 contre 2.990 MDT en 2001, soit une hausse de
262 MDT, traduisant surtout l’impact négatif de l’aggravation du déficit de la balance
alimentaire sur les réserves en devises du pays. L’effet du redressement des soldes des
autres produits dont les biens d’équipement a été limité du fait que les importations réalisées
à ce titre sont souvent à crédit et n’occasionnent pas, par conséquent, des sorties de fonds
durant la période de référence.

B – SERVICES

L’excédent de la balance des services a accusé en 2002 une baisse de 388 MDT ou de
18,1% pour se situer à 1.750 MDT contre 2.138 MDT une année auparavant. Ce repli est
attribuable particulièrement à la baisse des recettes de 9% contre une hausse de 10,5% une
année auparavant. Les événements du 11 septembre et le climat d’incertitude qui s’est
instauré depuis, amplifié par l’attentat survenu à l’île de Djerba en avril 2002, ont eu un
impact négatif sur les flux générés par l’activité touristique et le transport aérien, principales
composantes des services au niveau des recettes. La part des flux au titre des services dans
les recettes courantes a ainsi reculé pour se situer à 24,9% contre 27,4% en 2001.

Quant aux dépenses, elles ont, en revanche, accusé une légère hausse, soit 0,6%
contre 22,8% enregistrée une année auparavant. En effet, l’augmentation des dépenses au
titre des autres services et des opérations gouvernementales a dépassé la baisse de celles
des services relatifs aux transports et aux voyages.

BALANCE DES SERVICES (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 3.139 3.464 3.792 4.189 3.813
Variations annuelles (en %) 8,6 10,4 9,5 10,5 - 9,0
Dépenses 1.430 1.463 1.670 2.051 2.063
Variations annuelles (en %) 9,6 2,3 14,1 22,8 0,6
Solde 1.709 2.001 2.122 2.138 1.750

1) Transports

La balance des transports a dégagé, pour la deuxième année consécutive, un déficit


qui s’est situé à 59 MDT contre 23 MDT en 2001 et un excédent de 65 MDT en 2000.

L’aggravation du déficit a résulté de la baisse des recettes à ce titre de 5,2% contre une
hausse de 12,6% une année auparavant.

Principale composante au niveau des recettes, celles dues aux transports de passagers
ont reculé pour se situer à 438 MDT contre 447 MDT en 2001, soit une régression de 2% en
2002 contre une hausse de 10,4% en 2001 et ce, en raison du climat d’incertitude affectant,
partout dans le monde, la circulation des personnes et des biens. Les recettes de billetterie
aérienne ont baissé de 2,6% contre une hausse de 7,6% en 2001.
139
BALANCE DES TRANSPORTS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 722 710 815 918 870
Variations annuelles (en %) 1,4 -1,7 14,8 12,6 - 5,2
Dépenses 673 683 750 941 929
Variations annuelles (en %) 20,8 1,5 9,8 25,5 - 1,3
Solde 49 27 65 - 23 - 59

S’agissant des recettes réalisées au titre du fret, elles ont atteint 105 MDT en 2002
contre 113 MDT l’année précédente, soit une baisse de 7,1% contre une hausse de 18,4%
en 2001. La régression des recettes à ce titre est due au ralentissement des exportations en
2002 qui n’ont progressé que de 2,6% contre 18,7% en 2001.

Pour la première fois depuis 1998, les recettes de la redevance-gaz perçues par l’Etat
tunisien au titre du passage du gazoduc transcontinental liant l’Algérie à l’Italie se sont
inscrites en régression de 23,8% pour s’élever à 128 MDT, en relation avec la diminution du
volume du gaz exporté vers l’Italie.

S’agissant de la redevance-gaz perçue en espèces, elle s’est élevée à 82 MDT contre


126 MDT en 2001, soit une baisse de 34,9%. Sa part dans le total est revenue à 64,1%
contre 75% une année auparavant. Concernant la partie perçue en nature, elle a atteint
46 MDT contre 42 MDT en 2001, soit respectivement 35,9% et 25% du total des transactions
effectuées à ce titre.

EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces En nature
Total
Années En % du En % du en MDT
En MDT En MDT
total total
1998 62 72,1 24 27,9 86
1999 77 81,9 17 18,1 94
2000 119 74,4 41 25,6 160
2001 126 75,0 42 25,0 168
2002 82 64,1 46 35,9 128

Au niveau des dépenses, l’accroissement des transferts au titre du fret qui sont passés,
d’une année à l’autre, de 652 MDT à 669 MDT, soit une hausse de 2,6% contre 27,4% en
2001 a pu être compensée et au-delà par la baisse de celles inhérentes au transport de
passagers et autres transports. La décélération des dépenses au titre du fret est attribuée
principalement à la régression des importations de 1,4% en 2002 contre une hausse de
16,7% en 2001. Les dépenses relatives aux billets de passage sont revenues, d’une année à
l’autre, de 72 MDT à 61 MDT.

2) Voyages

L’excédent de la balance des voyages a accusé une baisse de 15,5% en 2002 pour
revenir à 1.796 MDT contre 2.126 MDT en 2001 en raison du fléchissement des recettes à ce
titre de 14% en 2002 contre une hausse de 9,2% en 2001. Quant aux dépenses, elles ont
aussi diminué, mais à un rythme moins élevé que celui des recettes, soit 5,9% contre une
hausse de 9,2% en 2001.

140
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes (en MDT) 1.887 2.167 2.307 2.519 2.166
Variations annuelles (en %) 10,6 14,8 6,5 9,2 - 14,0
Dépenses (en MDT) 267 284 360 393 370
Variations annuelles (en %) 3,1 6,4 26,8 9,2 - 5,9
Solde 1.620 1.883 1.947 2.126 1.796

Principale composante des recettes au titre de voyages, celles générées par l’activité
touristique ont régressé de 13,7% pour se situer à 2.021 MDT contre une progression de
11,7% et 2.341 MDT en 2001 et ce, corrélativement avec le recul des indicateurs touristiques
en 2002. En effet, les nuitées et les entrées des non-résidents ont accusé des baisses de
21,5% et de 6% pour se situer à 25,9 millions et 5,1 millions respectivement.

EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE


Désignation Unités 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes touristiques MDT 1.712,8 1.954,3 2.095,1 2.340,6 2.021,0
Variations annuelles % 9,4 14,1 7,2 11,7 - 13,7
Nuitées des non-résidents Milliers nuitées 28.788 33.151 33.168 33.006 25.897
Variations annuelles % 4,0 15,2 0,1 - 0,5 - 21,5
3
Entrées des non-résidents 10 personnes 4.718 4.832 5.057 5.387 5.064
Variations annuelles % 10,7 2,4 4,7 6,5 - 6,0

Les effets des événements du 11 septembre 2001 se sont prolongés en 2002 affectant
défavorablement l’activité touristique durant le premier trimestre de l’année. L’attentat
survenu à l’île de Djerba en avril 2002 a davantage aggravé l’évolution des indicateurs
touristiques au cours du second trimestre.
Ce n’est qu’en juillet 2002, que la baisse des flux en faveur du secteur touristique s’est
progressivement modérée, cédant même la place à une évolution positive en décembre
2002.
L’analyse de l’activité touristique par pays de provenance fait apparaître une baisse,
d’une année à l’autre, des parts des touristes européens, revenues à 85,6% du total des
nuitées et 57,6% du total des entrées en 2002 contre 88,9% et 67% en 2001 et ce, en raison
de la baisse des entrées et des nuitées de ces touristes en 2002 de 22,3% et 19,1%
respectivement. Ces replis ont, particulièrement, concerné les touristes allemands dont les
parts dans les nuitées et les entrées totales, demeurent toutefois importantes préservant
même la première place au titre du premier indicateur avec 26,3% des nuitées des
non-résidents. Les recettes touristiques en provenance de l’Europe ont corrélativement
régressé avec la baisse des entrées et des nuitées des européens pour s’élever à 1.653 MDT
contre 2.017 MDT une année auparavant.
Quant aux entrées des touristes maghrébins, elles ont progressé à un rythme soutenu,
soit 22,2% pour dépasser la barre des 2 millions de personnes. Celles des libyens et des
algériens ont augmenté respectivement de 26% et 16,8%. Les libyens, à eux seuls, ont
représenté 25,3% du total des entrées.
Les recettes touristiques provenant de cette zone ont atteint 284 MDT en 2002 contre
251 MDT une année auparavant, soit une hausse de 13,1%.
S’agissant des recettes inhérentes aux voyages effectués à titre professionnel et officiel,
elles sont revenues de 47 MDT en 2001 à 40 MDT en 2002. En revanche, les recettes
réalisées au titre des études et stages et des soins médicaux se sont presque maintenues à
leur niveau de 2001, soit respectivement 14 et 15 MDT.
141
Au niveau des dépenses au titre des voyages, une baisse de 5,9% a été enregistrée.
Les flux à ce titre sont en effet revenus, d’une année à l’autre, de 393 MDT à 370 MDT.

Principale composante au niveau des dépenses, celles engagées par les tunisiens au
titre de leurs séjours touristiques à l’étranger ont diminué de 8,8% pour se situer à 229 MDT
en 2002 contre 251 MDT en 2001.

Quant aux dépenses inhérentes au pèlerinage et à la «Omra», elles sont passées de


38 MDT en 2001 à 43 MDT en 2002. Par ailleurs, les dépenses relatives aux voyages au titre
d’études et stages, se sont inscrites en baisse pour se situer à 56 MDT contre 64 MDT une
année auparavant. Pour ce qui est des dépenses de voyages à titre professionnel et officiel,
elles ont atteint 37 MDT contre 35 MDT en 2001. Les dépenses relatives aux soins médicaux
se sont, en revanche, situées à 5 MDT, soit le même montant enregistré l’année écoulée.

3) Opérations gouvernementales

La balance des opérations gouvernementales a dégagé un déficit de 28 MDT contre


14 MDT une année auparavant. Cette aggravation résulte de l’effet conjugué de la régression
des recettes au titre des frais engagés pour les missions diplomatiques étrangères
accréditées en Tunisie de 6,7% et de l’augmentation des dépenses des représentations
diplomatiques tunisiennes à l’étranger de 4,5%.

BALANCE DES OPERATIONS GOUVERNEMENTALES (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 109 116 119 119 111
Variations annuelles (en %) 3,8 6,4 2,6 0 - 6,7
Dépenses 117 112 136 133 139
Variations annuelles (en %) - 8,6 -4,3 21,4 - 2,2 4,5
Solde -8 4 - 17 - 14 - 28

4) Autres services

L’excédent de la balance des opérations relatives aux autres services a atteint 41 MDT
contre 49 MDT une année auparavant. Cette baisse a résulté de l’augmentation des
dépenses à un rythme supérieur à celui des recettes, soit 7% et 5,2%.

Principale composante au niveau de ces recettes, les frais commerciaux et le négoce


international ont atteint 164 MDT en 2002 contre 146 MDT une année auparavant. Quant aux
recettes au titre des grands travaux et services techniques, elles sont passées, d’une période
à l’autre, de 102 MDT à 127 MDT. Par ailleurs, celles relatives aux frais de bureau, se sont
situées à 107 MDT contre 105 MDT en 2001.

S’agissant des flux reçus au titre des services financiers, ils se sont élevés à 61 MDT
contre 55 MDT en 2001.

Par ailleurs, les recettes relatives aux services d’informatique et d’information ainsi que
celles inhérentes aux services de communications, ont accusé une baisse en 2002 pour se
situer à 26 MDT et 16 MDT contre 30 MDT et 19 MDT l’année écoulée. Quant aux recettes
destinées aux redevances et droits de licences, elles ont légèrement augmenté, d’une année
à l’autre, pour se situer à 23 MDT contre 22 MDT en 2001. S’agissant des flux perçus au titre
des services personnels et culturels, ils sont revenus de 6 MDT à 4 MDT en 2002.

142
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 421 472 551 633 666
Variations annuelles (en %) 14,1 12,1 16,7 14,9 5,2
Dépenses 373 385 424 584 625
Variations annuelles (en %) 3,0 3,2 10,1 37,7 7,0
Solde 48 87 127 49 41

Au niveau des dépenses au titre des autres services, elles ont augmenté de 7% pour
s’élever à 625 MDT en 2002 contre 584 MDT une année auparavant.

Les dépenses relatives aux grands travaux et services techniques, principale


composante des dépenses des autres services, se sont élevées à 227 MDT en 2002 contre
194 MDT l’année précédente.

Les transferts à l’étranger en contrepartie des frais commerciaux et du négoce


international ainsi que ceux relatifs aux services financiers ont, en revanche, diminué pour se
situer à 102 MDT et 48 MDT respectivement contre 109 MDT et 59 MDT en 2001.

Pour ce qui est des dépenses relatives aux services d’informatique et d’information et
des frais de bureau, elles ont baissé, d’une période à l’autre, pour se situer respectivement à
10 MDT et 6 MDT en 2002 contre 11 MDT et 14 MDT en 2001.

Quant aux dépenses inhérentes aux redevances et droits de licences, elles se sont
élevées en 2002 à 9 MDT, soit le même niveau enregistré en 2001.

En raison du climat d’incertitude qui a prévalu en 2002 dans le monde, les dépenses au
titre des primes et indemnités d’assurance ont augmenté de 22,8%, passant d’une année à
l’autre, de 79 MDT à 97 MDT.

Pour ce qui est des dépenses au titre des services de communication, elles ont
légèrement augmenté pour atteindre 20 MDT contre 19 MDT une année auparavant.

C – REVENUS DE FACTEURS

Après avoir dégagé un déficit de 49 MDT en 2001, la balance des revenus de facteurs
s’est soldée par un excédent de 105 MDT.

BALANCE DES REVENUS DE FACTEURS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 1.005 1.125 1.220 1.471 1.624
Variations annuelles (en %) 7,8 11,9 8,4 20,6 10,4
Dépenses 1.094 1.177 1.448 1.520 1.519
Variations annuelles (en %) 2,5 7,6 23 5,0 - 0,1
Solde - 89 - 52 - 228 - 49 105

L’accélération des recettes composées en grande partie des revenus rapatriés par des
tunisiens résidents à l’étranger s’est conjuguée à la baisse des dépenses et ce, malgré
l’augmentation, par rapport à 2001, des intérêts de la dette à moyen et long termes. C’est que
les transferts effectués au titre des revenus d’investissements, deuxième grande composante
des revenus du capital au niveau des dépenses, ont accusé un recul significatif en raison
notamment de la dépréciation du dollar américain qui demeure la principale monnaie de
143
transfert à ce titre. Ce repli est particulièrement observé pour les transferts des sociétés
pétrolières libellés exclusivement en dollar EU dont la valeur s’est inscrite en baisse pour la
deuxième année consécutive.
1) Revenus du travail
Les économies sur salaires rapatriées, en 2002, par les tunisiens installés à l’étranger
ont continué à progresser mais à un rythme moins soutenu qu’en 2001. D’une année à
l’autre, les transferts effectués à ce titre sont passés de 1.334 MDT à 1.522 MDT, soit une
progression de 14,1% contre 22,3% une année auparavant. Cette décélération est imputable
au ralentissement des apports effectués en espèces, évolution qui contraste avec celle
constatée l’année précédente.
En s’élevant à 1.124 MDT contre 1.014 MDT en 2001, les apports en espèces se sont,
en effet, accrus de 10,8% contre 25,2% une année auparavant. La part de cette catégorie de
transfert s’est, par conséquent, inscrite en baisse pour se situer à 73,9% contre 76%
en 2001.
En revanche, les apports en nature ont enregistré une vive accélération, soit 24,4% en
2002 contre une progression de 13,9% en 2001 passant, d’une année à l’autre, de 320 MDT
à 398 MDT et avec des parts respectives dans les revenus globaux de 24% et de 26,1%.
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total Apports en espèces Apports en nature
Années Variations En % du En % du
En MDT En MDT En MDT
annuel. en % total total
1998 902 6,6 676 74,9 226 25,1
1999 1.020 13,1 732 71,8 288 28,2
2000 1.091 7,0 810 74,2 281 25,8
2001 1.334 22,3 1.014 76,0 320 24,0
2002 1.522 14,1 1.124 73,9 398 26,1

La part des apports en nature devrait à l’avenir se contracter et ce, au vu des récentes
mesures retenues dans la loi des finances 2003. Les baisses des tarifs douaniers de
certaines catégories de véhicules dont le champ d’application s’est élargi, à partir de janvier
2003, ne sont désormais applicables que pour les concessionnaires agréés. Cette décision
pourrait, ainsi, réduire les importations par les résidents tunisiens à l’étranger de voitures à
titre individuel et stimuler, par conséquent, leurs apports en espèces.
2) Revenus du capital
Le montant des sorties nettes des revenus du capital a enregistré une hausse en 2002,
en se situant à 1.399 MDT contre 1.353 MDT l’année précédente, soit un accroissement de 3,4%.
BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 103 105 129 137 102
Variations annuelles (en %) 19,8 1,9 22,9 6,2 - 25,5
Dépenses 1.078 1.161 1.419 1.490 1.501
Variations annuelles (en %) 3,7 7,7 22,2 5,0 0,7
Solde - 975 -1.056 -1.290 -1.353 - 1.399

Cette évolution s’explique par la hausse des dépenses réalisées au titre des revenus du
capital, passant, d’une année à l’autre, de 1.490 MDT à 1.501 MDT et ce, corrélativement
avec l’augmentation des intérêts de la dette à moyen et long termes passés dans le même
intervalle de 652 MDT à 703 MDT.

144
Les revenus des investissements directs, autre grande composante des revenus du
capital couvrant 44,7% de ces dépenses, ont enregistré une baisse de 2,8%, revenant de
690 MDT en 2001 à 671 MDT en 2002. Cette baisse a particulièrement concerné les
transferts des revenus des investissements des sociétés pétrolières sous l’effet conjugué de
la baisse des quantités expédiées dans ce cadre et de la dépréciation du dollar EU,
monnaie de transfert, vis-à-vis du dinar tunisien.

EVOLUTION DES INTERETS DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Intérêts de la dette à moyen et long termes 557 578 652 652 703
Variations annuelles (en %) 1,8 3,8 12,8 - 7,8

S’agissant des recettes des revenus du capital, elles ont également accusé une
baisse, revenant de 137 MDT en 2001 à 102 MDT en 2002. Il s’agit, essentiellement, des
intérêts sur placements effectués par la Banque Centrale de Tunisie dans le cadre de la
gestion de ses avoirs en devises. Les flux reçus au titre de la rémunération de ces
placements ont porté la marque de la baisse des taux d’intérêt des principales devises de
placement.

D – TRANSFERTS COURANTS

Le solde excédentaire des transferts courants a accusé une baisse en 2002 pour
s’élever à 104 MDT contre 110 MDT en 2001, année au cours de laquelle cet excédent a
sensiblement augmenté en comparaison avec les résultats dégagés au cours des années
précédentes. La baisse des flux reçus à ce titre et qui sont revenus, d’une année à l’autre,
de 129 MDT à 121 MDT, s’est accompagnée d’une baisse des dépenses de seulement
2 MDT pour se situer à 17 MDT.

BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 68 71 80 129 121
Variations annuelles (en %) 9,7 4,4 12,7 61,3 - 6,2
Dépenses 8 5 12 19 17
Variations annuelles (en %) 33,3 -37,5 140 58,3 - 10,5
Solde 60 66 68 110 104

Les flux reçus à ce titre par le secteur public sous forme notamment de dons en nature
accordés à des organismes publics à vocation sociale sont revenus, d’une année à l’autre,
de 83 MDT à 59 MDT. En revanche, ceux bénéficiant au secteur privé ont progressé de
17 MDT pour s’établir à 62 MDT.

Pour ce qui est des dépenses, le secteur privé a accaparé la quasi-totalité des
transferts.

II – OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES

Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières a accusé


en 2002 une baisse de 343 MDT et ce, en dépit de l’affermissement de l’excédent de la
balance des investissements étrangers. En effet, le solde positif de la balance des prêts
emprunts s’est nettement replié en raison de l’accroissement des remboursements de la
dette à moyen et long termes à un rythme plus rapide que celui des tirages.

145
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 2.410 2.959 3.718 3.714 4.207
Variations annuelles (en %) - 12,6 22,3 25,7 - 0,1 13,3
Dépenses 1.861 1.611 2.883 2.064 2.900
Variations annuelles (en %) 8,5 -13,4 79,0 - 28,4 40,5
Solde 558 1.348 835 1.650 1.307

1) Opérations en capital

Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital s’est accru en 2002


pour s’élever à 108 MDT contre 76 MDT une année auparavant grâce à la progression des
recettes qui sont passées, d’une année à l’autre, de 80 MDT à 118 MDT. Quant aux
dépenses, elles ont continué à porter sur de faibles montants et sont passées de 4 MDT en
2001 à 10 MDT en 2002.

BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 94 86 12 80 118
Variations annuelles (en %) - 9,6 - 8,5 - 86,0 566,7 47,5
Dépenses 25 16 8 4 10
Variations annuelles (en %) 25,0 -36,0 -50,0 -50,0 150,0
Solde 69 70 4 76 108

Poursuivant son programme d’aide à la Tunisie mis en œuvre en 1997, l’Union


européenne a débloqué, en 2002, des dons en espèces d’environ 97 MDT dont 56 MDT
entrant dans le cadre du programme des facilités d’ajustement structurel.
2) Investissements étrangers
Après avoir accusé un repli de 365 MDT en 2001, le solde excédentaire de la balance
des investissements s’est situé à un niveau record en 2002, soit 1.139 MDT. Cette évolution
reflète celle enregistrée au niveau des investissements directs. Quant à la balance des
investissements de portefeuille, le déficit de 21 MDT enregistré en 2001 a cédé la place à
un excédent de 9 MDT attribuable à la progression des acquisitions d’actions par des non-
résidents au niveau de la bourse des valeurs mobilières et une diminution sensible des
cessions à ce même titre.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 852 512 1.138 718 1.194
Variations annuelles (en %) 59,0 - 39,9 122,3 - 36,9 66,3
Dépenses 74 88 137 82 55
Variations annuelles (en %) 57,4 18,9 55,7 - 40,1 - 32,9
Solde 778 424 1.001 636 1.139

a) Investissements directs
L’excédent de la balance des investissements directs s’est situé à un niveau record en
2002, soit 1.130 MDT contre 657 MDT en 2001. Les recettes réalisées à ce titre ont atteint
1.170 MDT contre 700 MDT en 2001, année au cours de laquelle il n’y a pas eu
d’opérations de privatisation d’envergure. Quant aux dépenses, elles ont légèrement baissé
pour revenir de 43 MDT en 2001 à 40 MDT en 2002.

146
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 763 437 1.068 700 1.170
Variations annuelles (en %) 87,9 -42,7 144,4 - 34,5 67,1
Dépenses 22 25 40 43 40
Variations annuelles (en %) -40,5 13,6 60,0 7,5 - 7,0
Solde 741 412 1.028 657 1.130

Le déblocage par la société «ORASCOM» de la première tranche, d’un montant de


328 MDT, de la licence pour l’exploitation et la commercialisation de la deuxième ligne du
GSM et la cession d’actions de l’Union internationale des banques pour un montant de
103 MDT en faveur de la «Société Générale» ont été à l’origine de l’accroissement notable
des investissements dans le secteur des services qui a porté en 2002 sur un montant de
452 MDT contre 12 MDT seulement en 2001.

En dehors des opérations sus-indiquées, les flux d’investissements directs bénéficiant


à la Tunisie se sont accrus de 36 MDT.

Analysés par secteur bénéficiaire, les Investissements directs étrangers (IDE) destinés
au secteur énergétique ont progressé de 30,9% pour se situer à 428 MDT en 2002 contre
327 MDT en 2001, représentant respectivement 36,7% et 46,7% du total.

Les IDE destinés à la recherche et au développement dans le domaine des hydro-


carbures ont accaparé une enveloppe de 379 MDT dont 172 MDT constituent les investisse-
ments de la société British-gaz. S’agissant du secteur de l’électricité, les projets de
construction des centrales électriques Radès II et El Bibane, ont porté sur des enveloppes
respectives de 28 MDT et 21 MDT. Ces deux projets sont actuellement en phase de
finalisation et entreront en activité au courant de l’année 2003.

Pour les flux des IDE bénéficiant au secteur des industries manufacturières, ils ont
enregistré une hausse de 4 MDT pour atteindre 255 MDT dont 76 MDT ont bénéficié au
secteur des industries mécaniques et électriques suivi du secteur des textiles et habillement
avec 64 MDT.

Les flux des IDE destinés à de nouveaux projets ont atteint 106 MDT tandis que ceux
effectués dans le cadre d’opérations d’extension et en cours de réalisation se sont établis
à 149 MDT.

Plusieurs sociétés de renommée internationale ont choisi le site tunisien en 2002. Ces
sociétés, disposant de technologies avancées et à forte valeur ajoutée, ont amélioré la
qualité des investissements directs et ont permis la création de nouveaux postes d’emplois.
En effet, le nombre des postes créés en 2002 a atteint 9.995 contre 10.744 en 2001.

Parmi les sociétés qui ont choisi le site tunisien, on peut citer la Société Riva Ilva
(14,9 MDT), la Société Tunera (6,9 MDT), la Société autolio Tunisie (6 MDT) et la Société
auto cables Tunisie (5,3 MDT).

Les investissements réalisés en faveur du secteur touristique et de l’immobilier ont


porté sur une enveloppe de 22 MDT seulement contre 101 MDT en 2001, année marquée
par la cession des parts de la société hôtelière «Tourgueness» pour une valeur de 64 MDT.

Parmi les unités hôtelières financées par des non résidents, on peut citer hôtel Kelibia
beach (2 MDT) et hôtel Aldiana (3,7 MDT).

147
Concernant les dépenses au titre des IDE, elles ont enregistré une légère baisse en
2002 de 3 MDT pour se situer à 40 MDT contre 43 MDT en 2001. Il s’agit principalement du
rapatriement du matériel des compagnies pétrolières pour 25 MDT et le désengagement
des non résidents suite à la cession de leurs parts dans des sociétés tunisiennes au profit
des tunisiens pour 12 MDT.

RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE


(Engagements) (En MDT)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Energie 202 195 323 327 428
Tourisme et immobilier 25 37 42 101 22
Industries manufacturières 523 198 688 251 255
Autres 10 7 15 21 462
Total 760 437 1.068 700 1.167

b) Investissements de portefeuille

Après avoir enregistré un déficit de 21 MDT en 2001, la balance des investissements


de portefeuille a enregistré un excédent de 9 MDT portant la marque de la forte baisse des
dépenses qui sont revenues de 39 MDT en 2001 à 15 MDT seulement en 2002, tandis que
les recettes se sont inscrites en progression pour s’établir à 24 MDT contre 18 MDT en
2001. Alors que les acquisitions de parts sociales par des non-résidents au niveau de la
Bourse des valeurs mobilières de Tunis se sont inscrites en hausse passant, d’une année à
l’autre, de 16,5 MDT à 23,8 MDT, les cessions à ce même titre, ont sensiblement baissé en
comparaison aux transferts réalisés pendant les années précédentes. Ils se sont situés à
14,5 MDT contre 39 MDT une année auparavant.

BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes 89 75 70 18 24
Variations annuelles (en %) - 31,5 - 15,7 - 6,7 - 74,3 33,3
Dépenses 52 63 97 39 15
Variations annuelles (en %) 420,0 21,2 54,0 - 59,8 - 61,5
Solde 37 12 - 27 - 21 9

3) Capitaux d’emprunts à moyen et long termes

La balance des capitaux d’emprunts à moyen et long termes a dégagé en 2002 un


excédent de 1.089 MDT. Comparé à 2001, ce solde a enregistré une baisse de 181 MDT.
Cette diminution est due à un accroissement de l’amortissement de la dette plus important
que celui des tirages, soit 195 MDT contre 14 MDT.

BALANCE DES CAPITAUX D’EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Recettes (en MDT) 1.036 1.774 2.189 2.650 2.664
Variations annuelles (en%) -34,7 71,2 23,4 21,1 0,5
Dépenses (en MDT) 1.173 1.227 1.884 1.380 1.575
Variations annuelles (en%) 6,4 4,6 53,5 -26,8 14,1
-137 547 305 1.270 1.089

a) Tirages
En s’élevant à 2.664 MDT, les tirages sur emprunts extérieurs à moyen et long termes
effectués en 2002 ont enregistré une légère progression de 0,5% par rapport à l’année
précédente.
148
Cet accroissement a résulté de l’importance du financement sur le marché financier,
dont les flux se sont accrus de 394 MDT pour atteindre 1.125 MDT, soit une part de 42,2% du
total contre 27,6% en 2001. En revanche, les tirages de sources multilatérales et bilatérales
se sont contractés, respectivement, de 195 MDT et de 185 MDT, pour ne représenter que
57,8% en 2002 contre 72,4% en 2001.

L’enveloppe mobilisée a été allouée à concurrence de 60% à l’Administration et de


40% aux entreprises, contre des parts respectives de 74,7% et de 25,3% au cours de 2001.

VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION


2001 2002
Désignation Montant Part Montant Part
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 1.980 100,0 1.599 100,0
Coopération bilatérale 394 19,9 246 15,4
Coopération multilatérale 955 48,2 399 25,0
Marché financier 631 31,9 954 59,6
Entreprises 670 100,0 1.065 100,0
Coopération bilatérale 279 41,7 242 22,7
Coopération multilatérale 291 43,4 652 61,2
Marché financier 100 14,9 171 16,1
Total 2.650 100,0 2.664 100,0
Coopération bilatérale 673 25,4 488 18,3
Coopération multilatérale 1.246 47,0 1.051 39,5
Marché financier 731 27,6 1.125 42,2

Les tirages de l’Administration se sont élevés à 1.599 MDT en 2002, contre 1.980 MDT
en 2001, soit une régression de 19,2%. Cette baisse revient à la contraction des ressources
mobilisées dans le cadre des coopérations multilatérale et bilatérale qui ont été ramenées,
respectivement, de 955 MDT à 399 MDT et de 394 MDT à 246 MDT.

Au niveau multilatéral, les tirages ont connu un repli, notamment ceux provenant de la
Banque mondiale (BIRD) et de la Banque africaine de développement (BAD) passant,
respectivement, de 398 MDT et 306 MDT en 2001 (dont 518 MDT dans le cadre du Programme
d’Appui à la Compétitivité Economique) à 150 MDT et 126 MDT en 2002. Il en est de même pour
les tirages mobilisés auprès des pays partenaires, surtout la France et le Japon qui ont,
respectivement, baissé, dans le même intervalle, de 143 MDT et 125 MDT à 93 MDT et 80 MDT.

EVOLUTION DES TIRAGES SUR CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Variations en %
Désignation
1998 1999 2000 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Administration 600 1.146 1.490 1.980 1.599 32,9 -19,2
Origine publique 557 846 694 1.296 630 86,7 -51,4
Origine privée 43 300 796 684 969 -14,1 41,7
Entreprises 436 628 699 670 1.065 -4,1 59,0
Origine publique 152 246 228 366 725 60,5 98,1
Origine privée 284 382 471 304 340 -35,5 11,8
Total 1.036 1.774 2.189 2.650 2.664 21,1 0,5
Origine publique 709 1092 922 1.662 1.355 80,3 -18,5
Origine privée 327 682 1.267 988 1.309 -22,0 32,5

En revanche, les fonds mobilisés sur le marché financier ont enregistré, en 2002, une
augmentation de 323 MDT pour atteindre 954 MDT. Ce montant représente le produit de
l’émission de 650 millions de dollars sur le marché international.
149
Ainsi, les flux d’origine privée ont enregistré, en 2002, une augmentation de 285 MDT,
contre une baisse des tirages d’origine publique de 666 MDT.
Les tirages des entreprises ont nettement progressé, entre 2001 et 2002, pour atteindre
1.065 MDT, soit une augmentation de 395 MDT. Cette évolution s’explique, essentiellement,
par l’accroissement des flux de sources multilatérales qui se sont accrus de 124,1% pour
accaparer une part de 61,2% contre 43,4% en 2001.
Comparés à 2001, les tirages des entreprises provenant de sources bilatérales ont
baissé pour ne représenter que 22,7% du total contre 41,7% une année auparavant. En
revanche, les flux émanant des organismes internationaux ont enregistré une forte progression,
passant de 291 MDT en 2001 à 652 MDTen 2002. D’une année à l’autre, les tirages ont
particulièrement progressé sur la Banque européenne d’investissement (de 116 à 270 MDT),
sur la BAD (de 78 à 207 MDT) et sur le Fonds arabe de développement économique et social
(de 17 à 82 MDT).
L’enveloppe mobilisée en 2002 sur le marché financier international s’est nettement
consolidée par rapport à 2001 pour atteindre 171 MDT, soit une part de 16,1% du total des
tirages des entreprises.
Ventilés par secteur, les tirages des entreprises ont servi, essentiellement, au financement
du secteur financier (456 MDT), du secteur de l’énergie (242 MDT), du secteur des transports
(121 MDT) et du secteur des télécommunications (84MDT).
A l’inverse de l’Administration, les flux d’origine publique mobilisés par les entreprises
sont passés de 366 MDT en 2001 à 725 MDT en 2002.
b) Amortissement de la dette à moyen et long termes
L’amortissement de la dette à moyen et long termes réalisés en 2002 a atteint
1.575 MDT, soit une progression de 14,1% par rapport à l’année précédente. Cette hausse
s’explique, essentiellement, par l’augmentation de 109 MDT des remboursements destinés au
marché financier. Aussi, les paiements au profit des organismes multilatéraux ont enregistré
un accroissement de 16,2% suite, notamment, aux remboursements par anticipation
réalisés au profit de la BAD (172 MDT).
VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION
2001 2002
Désignation
Montant Part Montant Part
(en MDT) (en %) (en MDT) (en %)
Administration 886 100,0 1.060 100,0
Coopération bilatérale 381 43,0 387 36,5
Coopération multilatérale 407 45,9 472 44,5
Marché financier 98 11,1 201 19,0
Entreprises 494 100,0 515 100,0
Coopération bilatérale 308 62,3 292 56,7
Coopération multilatérale 186 37,7 217 42,1
Marché financier - - 6 1,2
Total 1.380 100,0 1.575 100,0
Coopération bilatérale 689 49,9 679 43,1
Coopération multilatérale 593 43,0 689 43,8
Marché financier 98 7,1 207 13,1

En outre, les paiements au titre du principal destinés aux pays partenaires, ont connu
une certaine stabilité au cours de l’année sous revue en se situant à 679 MDT en 2002 contre
689 MDT au cours de l’année précédente.

150
Les remboursements de l’Administration se sont élevés à 1.060 MDT, contre 886 MDT
en 2001, soit une hausse de 174 MDT expliquée, essentiellement, par le remboursement de
10 milliards de yens (116 MDT) au titre du «Placement privé» sur le marché financier et des
remboursements anticipés au profit de la BAD (87 MDT).

AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)


Variations en %
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Administration 722 781 1.371 886 1.060 -35,4 19,6
Origine publique 686 666 787 787 809 0,0 2,8
Origine privée 36 115 584 99 251 -83,0 153,5
Entreprises 451 446 513 494 515 -3,7 4,3
Origine publique 172 186 262 234 249 -10,7 6,4
Origine privée 279 260 251 260 266 3,6 2,3
Total 1.173 1.227 1.884 1.380 1.575 -26,8 14,1
Origine publique 858 852 1.049 1.021 1.058 -2,7 3,6
Origine privée 315 375 835 359 517 -57,0 44,0

Les dépenses effectuées par les entreprises au même titre, sont passées d’une année
à l’autre, de 494 MDT à 515 MDT, soit une hausse de 21 MDT expliquée, essentiellement, par
les remboursements anticipés au profit de la BAD.

III – POSITION EXTERIEURE GLOBALE

La position extérieure globale a dégagé, au terme de l’année 2002, des engagements


nets vis-à-vis de l’étranger de 33.033,5 MDT contre 31.010,7 MDT en 2001, soit une
augmentation de 6,5%.

Cette évolution a porté la marque de l’affermissement du stock des investissements


étrangers notamment directs et ce, corrélativement avec l’accroissement des flux bénéficiant à
la Tunisie dans ce cadre en 2002. Aussi, l’encours de la dette extérieure s’est-il inscrit en
augmentation sous l’effet de l’important volume des tirages effectués dans ce cadre en 2002
qui a largement dépassé les remboursements au titre de l’amortissement de la dette.

Au niveau des avoirs, l’évolution favorable des paiements extérieurs reflété par un
solde excédentaire de 199 MDT a étoffé les avoirs de réserve du pays, notamment sous
forme d’avoirs en devises.

Outre l’effet-volume, l’augmentation des engagements nets de la Tunisie a aussi


résulté des effets-prix et change. Ce dernier a surtout reflété la dépréciation du dinar
vis-à-vis de l’euro, principale monnaie d’engagement de la Tunisie, sous forme d’investisse-
ments ou de dette extérieure.

151
POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE (Encours de fin d’année en MDT)
Désignation 1999 2000 2001 2002
Investissements directs -14.276,2 -15.947,6 -17.083,4 -18.708,7
Avoirs 41,7 45,8 47,5 49,5
Engagements -14.317,9 -15.993,4 -17.130,9 -18.758,2
Investissements de portefeuille -1.277,2 -1.310,9 -1.329,6 -1.377,4
Avoirs 60,9 63,7 65,6 67,5
Titres de participation 60,9 63,7 65,6 67,5
Titres de créance 0 0 0 0
Engagements -1.338,1 -1.374,6 -1.395,2 -1.444,9
Titres de participation -1.338,1 -1.374,6 -1.395,2 -1.444,9
Titres de créance 0 0 0 0
Autres Investissements -13.595,6 -14.093,6 -15.605,7 -16.154,1
Prêts-emprunts à MLT Administration -9.576,0 -10.159,9 -11.264,0 -11.688,4
Avoirs 0 0 0 0
Engagements -9.576,0 -10.159,9 -11.264,0 -11.688,4
Origine publique -6.709,3 -7.075,9 -7.915,7 -8.011,9
Origine privée -2.866,7 -3.084,0 -3.348,3 -3.676,5
Prêts-emprunts à MLT Entreprises -3.089,5 -3.393,7 -3.625,1 -4.279,2
Avoirs 129,0 137,4 143,9 133,4
Engagements -3.218,5 -3.531,1 -3.769,0 -4.412,6
Origine publique -1.429,1 -1.490,1 -1.667,9 -2.217,0
Origine privée -1.789,4 -2.041,0 -2.101,1 -2.195,6
Crédits à court terme -930,1 -540,0 -716,6 -186,5
Financiers -1.016,7 -1.048,7 -1.214,7 -1.231,3
Avoirs 808,6 963,7 803,0 947,6
Engagements -1.825,3 -2.012,4 -2.017,7 -2.178,9
Commerciaux 86,6 508,7 498,1 1.044,8
Avoirs 203,2 700,1 758,9 1.114,8
Engagements -116,6 -191,4 -260,8 -70,0
Avoirs de réserve 2.967,2 2.634,4 3.008,0 3.206,7
Or monétaire 4,4 4,4 4,4 4,4
Droits de tirage spéciaux 39,5 11,9 13,3 14,3
Position de réserves au FMI 32,2 34,5 36,5 37,5
Devises étrangères 2.891,1 2.583,6 2.953,8 3.150,5
Total -26.181,8 -28.717,7 -31.010,7 -33.033,5

A – INVESTISSEMENTS DIRECTS

La valeur du stock des engagements nets de la Tunisie sous forme d’investissements


directs s’est inscrite en augmentation de 1.625,3 MDT par rapport à son niveau de 2001
pour se situer, à la fin de 2002, à 18.708,7 MDT.

En effet, le stock des engagements bruts a continué sa tendance à la hausse pour se


situer à 18.758,2 MDT, portant la marque de l’accroissement important enregistré par les
flux des IDE au cours de 2002 .

Quant aux avoirs à ce même titre, ils sont demeurés faibles, s’élevant à 49,5 MDT à la
fin de 2002 contre 47,5 MDT en 2001.

B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE

Les engagements nets des investissements de portefeuille ont atteint, à la fin de 2002,
1.377,4 MDT contre 1.329,6 MDT, enregistrant un taux de progression de 3,6% contre 1,4%
relevé l’année précédente, reflétant ainsi des entrées nettes de fonds à ce titre au cours
de 2002.

Quant au stock des avoirs, il a accusé une légère hausse pour atteindre 67,5 MDT
contre 65,6 MDT l’année précédente.
152
C – ENDETTEMENT EXTERIEUR

A fin 2002, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a atteint


16.101 MDT, contre 15.033 MDT en 2001, soit un accroissement de 7,1%. Cette évolution
revient à l’importance des tirages mobilisés en 2002.

L’impact de l’effet change sur l’encours a été réduit grâce, notamment, à la


dépréciation du dollar américain qui a atténué les effets de l’appréciation de l’Euro et de la
légère hausse du yen japonais.

PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Encours de la dette 10.858 12.795 13.691 15.033 16.101
Taux d’endettement (en % du RNDB) 48,2 51,8 51,7 52,2 53,5
Service de la dette à moyen&long termes 1.730 1.805 2.536 2.032 2.278
Principal 1.173 1.227 1.884 1.380 1.575
Intérêts 557 578 652 652 703
1
Coefficient du service de la dette (en%) 16,1 15,5 19,4 13,3 14,9

Ainsi, le taux d’endettement de la Tunisie, a augmenté de 1,3 point de pourcentage


par rapport à 2001 pour se situer à 53,5% du Revenu National Disponible Brut.

De même, le service de la dette à moyen et long termes rapporté aux recettes


courantes est passé de 13,3% à 14,9% en 2002. Cette hausse est due à l’augmentation du
service de la dette en comparaison avec I’année précédente.

TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
Tirages 1.036 1.774 2.189 2.650 2.664
Service de la dette à MLT 1.730 1.805 2.536 2.032 2.278
Transferts nets -694 -31 -347 618 386

Après avoir enregistré 618 MDT en 2001, le solde positif des transferts nets de
capitaux d’emprunts à moyen et long termes a régressé, en 2002, pour être ramené à
386 MDT.
D – AVOIRS DE RÉSERVE
L’amélioration de la situation des paiements extérieurs de 199 MDT en 2002 a permis
d’augmenter le niveau des avoirs de réserve du pays qui se sont situés à
3.206,7 MDT contre 3.008 MDT en 2001 portant la marque essentiellement de l’accroisse-
ment des avoirs bruts en devises qui sont passés d’une année à l’autre de 2.953,8 MDT
à 3.150,5 MDT.
Parallèlement, les avoirs nets en devises se sont accrus de 201,4 MDT ou de 7,2%
pour atteindre 3.011,1 MDT à fin 2002, soit l’équivalent de 80 jours d’importation contre
2.809,7 MDT ou 74 jours une année auparavant.
Si le niveau de l’encaisse or est resté inchangé par rapport à son niveau de 2001, soit
4,4 MDT, les avoirs en DTS et la position de réserve au FMI ont légèrement augmenté,
d’une année à l’autre, pour se situer à 14,3 MDT et 37,5 MDT à fin 2002 contre 13,3 MDT et
36,5 MDT une année auparavant.

1
Calculé par référence aux recettes courantes
153
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 1999 2000 2001 2002

A - RECETTES COURANTES 11.626,9 13.096,2 15.292,8 15.306,9

EXPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 6.966,9 8.004,8 9.503,7 9.748,6

SERVICES 3.463,8 3.791,9 4.189,5 3.812,9

TRANSPORTS 709,9 814,5 918,3 869,7


Fret 86,5 95,5 113,1 104,4
Passagers 345,3 405,2 446,7 438,0
Autres transports 278,1 313,8 358,5 327,3
dont : Redevance-gaz 94,3 160,3 168,1 127,6

VOYAGES 2.166,7 2.306,9 2.519,2 2.165,6


Tourisme 1.954,3 2.095,1 2.340,6 2.021,0
Voyage à titre professionnel et officiel 39,0 41,9 46,9 40,4
Etudes et stages 8,2 15,2 14,0 14,4
Soins médicaux 10,4 14,7 14,8 15,4
Autres frais de séjour 154,8 140,0 102,9 74,4

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 115,7 119,3 119,2 111,3


Gouvernement tunisien 0 0 0 0
Gouvernements étrangers 115,7 119,3 119,2 111,3

AUTRES SERVICES 471,5 551,2 632,8 666,3


Primes et indemnités d’assurance 20,3 20,1 31,5 28,9
Frais de bureau 104,1 101,7 105,1 107,2
Frais commerciaux et négoce international 140,6 147,6 145,6 164,4
Grands travaux et Services techniques 59,7 68,6 102,4 127,3
Services de communication 16,4 17,0 19,1 15,6
Services financiers 39,4 45,9 54,6 60,5
Services d’informatique et d’information 12,6 27,3 29,7 26,1
Redevances et droits de licences 19,3 19,9 21,6 23,2
Services personnel et culturel 2,9 4,4 5,6 4,4
Divers 56,2 98,7 117,6 108,7

REVENUS DE FACTEURS 1.124,9 1.219,8 1.471,0 1.624,0


Revenus du capital 105,2 128,7 137,1 102,3
Intérêts sur prêts et placements 99,8 122,2 130,2 89,0
Dividendes et bénéfices 2,1 2,9 2,4 4,0
Revenus des investissements directs 3,3 3,6 4,5 9,3
Revenus du travail 1.019,7 1.091,1 1.333,9 1.521,7
Economies sur salaires 903,4 961,1 1.189,7 1.372,3
Autres revenus du travail 116,3 130,0 144,2 149,4

TRANSFERTS COURANTS 71,3 79,7 128,6 121,4


Secteur privé tunisien 52,7 40,0 45,3 62,3
Secteur public tunisien 18,6 39,7 83,3 59,1

154
Rubriques 1999 2000 2001 2002

B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 2.958,4 3.717,8 3.714,1 4.207,3

OPERATIONS EN CAPITAL 86,4 12,1 79,9 118,4

OPERATIONS FINANCIERES 2.872,0 3.705,7 3.634,2 4.088,9

INVESTISSEMENTS DIRECTS 437,4 1.068,4 700,0 1.169,8


Avoirs 0,2 0,2 0 2,5
Engagements 437,2 1.068,2 700,0 1.167,3
Participations 432,4 1.067,1 696,1 1.162,8
Autres 4,8 1,1 3,9 4,5

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 74,5 69,5 18,3 23,8


Secteur public 0 0 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 0 0 0 0
Secteur privé 74,5 69,5 18,3 23,8
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 74,5 69,5 18,3 23,8

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 1.145,2 1.490,5 1.979,5 1.599,2
Engagements 1.145,2 1.490,5 1.979,5 1.599,2
Origine publique 845,6 693,8 1.295,4 630,4
Origine privée 299,6 796,7 684,1 968,8

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 637,8 698,8 670,3 1.064,9
Prêts 9,4 0,2 0 0
Emprunts 628,4 698,6 670,3 1.064,9
Origine publique 246,2 227,2 366,0 724,4
Origine privée 382,2 471,4 304,3 340,5

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 577,1 378,5 266,1 231,2


Prêts 0 0 0 0
Emprunts 577,1 378,5 266,1 231,2

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 5,4 0 0 0

TOTAL GENERAL 14.590,7 16.814,0 19.006,9 19.514,2

155
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubriques 1999 2000 2001 2002

A - DEPENSES COURANTES 12.161,5 14.221,9 16.534,4 16.367,1

IMPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB) 9.516,6 11.092,4 12.943,9 12.767,8

SERVICES 1.462,8 1.670,1 2.051,5 2.062,7

TRANSPORTS 682,7 749,6 941,5 928,3


Fret 472,3 511,7 651,7 668,8
Passagers 44,1 64,0 71,5 61,0
Autres transports 166,3 173,9 218,3 198,5

VOYAGES 283,8 359,9 392,9 370,1


Tourisme 170,8 236,0 251,1 228,8
Voyage à titre professionnel et officiel 26,5 32,2 34,9 37,1
Etudes et stages 48,7 50,6 64,1 56,1
Soins médicaux 4,0 4,0 4,7 5,4
Autres frais de séjour 33,8 37,1 38,1 42,7

OPERATIONS GOUVERNEMENTALES 111,6 136,5 132,8 139,1


Gouvernement tunisien 111,6 136,5 132,8 139,1
- Assistance technique 8,5 16,2 2,4 14,1
- Autres 103,1 120,3 130,4 125,0
Gouvernements étrangers 0 0 0 0

AUTRES SERVICES 384,7 424,1 584,3 625,2


Primes et indemnités d’assurance 69,0 65,4 78,5 97,2
Frais de bureau 8,1 10,7 14,0 6,0
Frais commerciaux et négoce international 68,0 66,0 109,2 101,8
Grands travaux et Services techniques 126,8 152,8 194,3 226,8
Services de communication 8,9 14,2 19,3 19,9
Services financiers 44,6 49,3 58,8 48,3
Services d’informatique et d’information 5,6 8,0 11,2 9,9
Redevances et droits de licences 2,7 4,4 8,5 9,0
Services personnel et culturel 10,6 12,1 15,1 7,1
Divers 40,4 41,2 75,4 99,2

REVENUS DE FACTEURS 1.177,1 1.447,8 1.520,3 1.519,1


Revenus du capital 1.160,9 1.419,2 1.490,2 1.500,7
Intérêts sur prêts à moyen et long termes 577,7 652,2 652,4 702,4
Intérêts sur prêts à court terme 51,9 54,3 45,9 31,9
Dividendes et bénéfices 55,9 69,6 98,1 85,8
Revenus des investissements directs 471,9 640,6 690,3 671,7
Loyer 3,5 2,5 3,5 8,9
Revenus du travail 16,2 28,6 30,1 18,4
Economies sur salaires 9,4 20,0 16,0 10,3
Autres revenus du travail 6,8 8,6 14,1 8,1

TRANSFERTS COURANTS 5,0 11,6 18,7 17,5


Secteur privé tunisien 4,8 11,4 18,5 17,1
Secteur public tunisien 0,2 0,2 0,2 0,4

156
Rubriques 1999 2000 2001 2002

B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 1.611,2 2.883,2 2.063,7 2.900,2

OPERATIONS EN CAPITAL 16,0 7,9 4,3 10,6

OPERATIONS FINANCIERES 1.595,2 2.875,3 2.059,4 2.889,6

INVESTISSEMENTS DIRECTS 25,6 39,5 42,6 40,2


Avoirs 3,0 2,4 0,5 3,2
Engagements 22,6 37,1 42,1 37,0
Participations 22,1 30,0 36,4 35,0
Autres 0,5 7,1 5,7 2,0

INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE 62,7 97,1 39,0 14,5


Secteur public 7,5 3,9 0 0
Avoirs 0 0 0 0
Engagements 7,5 3,9 0 0
Secteur privé 55,2 93,2 39,0 14,5
Avoirs 0 0,0 0 0
Engagements 55,2 93,2 39,0 14,5

EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE


L’ADMINISTRATION 780,8 1.370,3 885,7 1.060,0

Engagements 780,8 1.370,3 885,7 1.060,0


Origine publique 687,9 786,5 787,0 888,6
Origine privée 92,9 583,8 98,7 171,4

PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG


TERMES DES ENTREPRISES 446,2 513,2 493,9 515,4
Prêts 0 0 0 0
Emprunts 446,2 513,2 493,9 515,4
Origine publique 192,6 262,1 234,1 240,3
Origine privée 253,6 251,1 259,8 275,1

CAPITAUX A COURT TERMES (flux nets) 279,9 855,2 598,2 1.259,5


Prêts 279,9 855,2 598,2 1.259,5
Emprunts 0 0 0 0

C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets) 0 41,7 35,0 48,2

TOTAL GENERAL 13.772,7 17.146,8 18.633,1 19.315,5

SOLDE 818,0 -332,8 373,8 198,7

157
IX. – LE MARCHE DES CHANGES

Le marché des changes en Tunisie a enregistré, en 2002, une légère baisse de 2,2%
du volume global des transactions de change au comptant par rapport à l’année 2001. Cette
évolution est attribuée aux opérations devises/dinar, alors que les opérations devises/devises
ont progressé de 6% d’une année à l’autre.

Sur le plan du taux de change, l’évolution du dinar a été marquée par une
dépréciation vis-à-vis de l’euro et une appréciation par rapport au dollar américain en 2002,
évoluant sous l’effet conjugué des facteurs ci-après :

- l’affermissement de l’euro sur les marchés des changes internationaux, passant de


0,8925 dollar pour un euro au début de l’année à 1,0472 dollar au 31 décembre 2002, soit
une appréciation de 17,3% ;

- et la hausse de l’inflation, en Tunisie, qui est passée d’une année à l’autre, de 1,9%
à 2,8%.

I – EVOLUTION DU DINAR TUNISIEN VIS-A-VIS DES PRINCIPALES MONNAIES


ETRANGERES

En termes de moyennes annuelles, le dinar s’est déprécié, en 2002, de 4% vis-à-vis de


l’euro, de 2,8% vis-à-vis de la livre sterling et de 1,2% vis-à-vis du dirham marocain. Contre
le yen japonais et le dollar EU, le dinar s’est apprécié de 4,4% et 1,3% respectivement.

Par rapport au cours de fin de période, le taux de change du dinar a enregistré, en


2002, une dépréciation de 7,2% vis-à-vis de l’euro, de 3,6% vis-à-vis du dirham marocain, de
0,4% vis-à-vis de la livre sterling et de 0,2% vis-à-vis du yen japonais. En revanche, il s’est
apprécié de 10,1% vis-à-vis du dollar américain.

COURS MOYENS DES PRINCIPALES DEVISES CONTRE DINAR (1) (Opérations au comptant)
Variations en %(3)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
2001/00 2002/01
1,1374 1,1884 1,3716 1,4390 1,4212 -4,7 1,3
1 dollar EU
(1,1010) (1,2525) (1,3853) (1,4683) (1,3341) (-5,7) (10,1)
1,2702 1,2646 1,2633 1,2877 1,3418 -1,9 -4,0
1 euro(2)
(1,2829) (1,2690) (1,2897) (1,2982) (1,3983) (-0,7) (-7,2)
1 livre 1,8832 1,9219 2,0702 2,0649 2,1242 0,3 -2,8
sterling (1,8308) (2,0245) (2,0509) (2,1267) (2,1349) (-0,4) (-0,4)
1000 yens 8,7173 10,4891 12,6904 11,7993 11,3004 7,6 4,4
japonais (9,7166) (12,2252) (12,1131) (11,1927) (11,2187) (8,2) (-0,2)
10 dirhams 1,1878 1,2148 1,2905 1,2737 1,2887 1,3 -1,2
marocains (1,1870) (1,2552) (1,3080) (1,2623) (1,3101) (3,6) (-3,6)
(1)
Il s’agit des cours du marché interbancaire. Les taux de change entre parenthèses se rapportent à
la dernière journée ouvrable de l'année considérée.
(2)
Il s'agit du cours de l’écu par rapport au dinar pour l’année 1998.
(3)
Le signe (-) indique une dépréciation du dinar et le signe (+) une appréciation.

En termes d’amplitude de variation, le rapport euro/dinar a fluctué, au cours de l’année


2002, de 9% contre 12,3% et 8,9% respectivement pour les rapports dollar/dinar et
yen/dinar.

158
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
Plus haut 1,4979 1,4006 11,8170 1,3177
Plus bas 1,3341 1,2855 10,8527 1,2525
Amplitude de variation en % 12,3 9,0 8,9 1,1

Vis-à-vis du dollar américain, le taux de change du dinar s’est apprécié de 5,6%, au


cours du premier semestre 2002, s’inscrivant à 1,3753 TND pour un dollar, en fin de période,
contre 1,4518 TND au début de l’année. Pendant le troisième trimestre, le dinar a accusé
une légère dépréciation revenant, en fin de période, à 1,3873 TND pour un dollar. Au cours
du quatrième trimestre, le dinar s’est de nouveau apprécié pour s’inscrire, en fin d’année, à
1,3341 TND pour un dollar.

En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est apprécié au cours de l’année 2002,


passant de 1,4702 TND pour un dollar en janvier à 1,3597 TND en décembre.

Vis-à-vis de l’euro, et après une brève période de hausse de 1,8%, en janvier 2002, le
dinar a évolué en baisse quasi-continue jusqu’à la fin de l’année, passant de 1,2855 TND
pour un euro à fin janvier 2002 à 1,3983 TND pour un euro au 31 décembre 2002.

Année 2002
USD/TND EUR/TND
1,52 1,52 1,40 1,40

1,48 1,48
1,36 1,36
1,44 1,44

1,40 1,40
1,32 1,32
1,36 1,36

1,32 1,32 1,28 1,28


janv juin déc janv juin déc

En termes de moyennes mensuelles, le dinar a connu une dépréciation continue vis-à-


vis de l’euro de 6,5%, en 2002, passant de 1,2994 TND pour un euro en janvier à
1,3898 TND en décembre.

Par rapport au yen japonais, le dinar a connu deux phases d’évolution. Il s’est d’abord
déprécié, au cours du premier semestre 2002, passant de 10,8527 TND pour 1000 yens, au début
de l’année, à 11,3801 TND, en fin de semestre, avant de connaître un cycle d’appréciation,
pendant le deuxième semestre, pour clôturer l’année à 11,2187 TND.

En termes de moyennes mensuelles, l’évolution du rapport yen/dinar a également


enregistré deux principales tendances en 2002 : le dinar s’est d’abord déprécié, au cours des
huit premiers mois, passant de 11,0300 TND pour 1000 yens en janvier à 11,5562 TND en
août. Ensuite, il s’est apprécié, pendant les quatre derniers mois, pour s’inscrire à
11,1358 TND en décembre 2002.

159
Année 2002
1000 JPY/TND 10 MAD/TND

12,00 12,00 1,32 1,32

1,30 1,30
11,50 11,50

1,28 1,28

11,00 11,00
1,26 1,26

10,50 10,50 1,24 1,24


janv juin déc janv juin déc

Vis-à-vis du dirham marocain, le dinar s’est déprécié en 2002, passant de 1,2688 TND
pour 10 dirhams, au début de l’année, à 1,3101 TND au 31 décembre 2002.
En termes de moyennes mensuelles, le dinar a également baissé en 2002, passant de
1,2693 TND pour 10 dirhams en janvier à 1,3090 TND en décembre.
II – EVOLUTION DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES
A – OPERATIONS AU COMPTANT
Au cours de l’année 2002, les transactions effectuées sur le marché des changes au
comptant ont atteint 21.569 MDT, en baisse de 487 MDT ou de 2,2% par rapport à leur
niveau de 2001.
Cette évolution résulte essentiellement des opérations devises contre dinar, en
diminution de 1.201 MDT, tandis que les transactions devises contre devises ont enregistré
une hausse de 714 MDT au cours de la période sous revue.
Ainsi, la part des transactions devises contre devises dans l’ensemble des opérations
de change au comptant est passée de 54%, en 2001, à 59% en 2002.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
Opérations devises/dinar 8.793 10.103 8.902 14,9 -11,9
Opérations devises/devises 12.445 11.953 12.667 -4,0 6,0
Total 21.238 22.056 21.569 3,9 -2,2

1) Opérations devises contre dinar


Les transactions sur ce secteur de marché ont atteint 8.902 MDT, en 2002, soit en
moyenne 35,8 MDT par jour contre 10.103 MDT et 40,7 MDT respectivement, une année
auparavant, en baisse de 1.201 MDT ou de 11,9%.
La part des échanges interbancaires s’est située, en 2002, à 71% contre 29% pour
celles des opérations avec la Banque Centrale de Tunisie contre respectivement 70% et
30% une année auparavant ce qui reflète une amélioration de la liquidité du marché.
En effet, l’intervention de la Banque centrale s’est située à 2.578 MDT contre
3.045 MDT en 2001, en baisse de 467 MDT ou de 15,3%.

160
S’agissant de la répartition des opérations interbancaires par catégorie de banques, les
banques de dépôts ont dominé l’activité de ce secteur de marché avec une part de 73%
dans le volume global, contre 25% pour les banques offshore et 2% pour les banques de
développement.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DINAR (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/00 2002/01
Marché interbancaire 5.455 7.058 6.324 29,4 -10,4
Banques de dépôts 3.311 5.073 4.665 53,2 -8,0
Banques off shore 1.772 1.840 1.550 3,8 -15,8
Banques de développement 372 145 109 -61,0 -24,8
Banque Centrale de Tunisie 3.338 3.045 2.578 -8,8 -15,3
Total 8.793 10.103 8.902 14,9 -11,9

Concernant la répartition par devise, la part des transactions portant sur le dollar/dinar
a accusé une baisse, s’inscrivant à 44% du volume total en 2002 contre 53% en 2001.
En revanche, la part des opérations en euro s’est élevée à 52% du total des
transactions en 2002 contre 42% en 2001, alors que celle des opérations en yen s’est
inscrite à près de 1% en 2002 contre 3% en 2001.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU
COMPTANT
Marché Banque Centrale
Total
Période Devise interbancaire de Tunisie
Montant Part Montant Part Montant Part
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
USD 2.942 46,5 1.001 38,8 3.943 44,3
EURO 3.157 49,9 1.486 57,6 4.643 52,1
2002 YEN 77 1,2 0 0,0 77 0,9
AUTRES 148 2,4 91 3,6 239 2,7
Total 6.324 100,0 2.578 100,0 8.902 100,0
USD 3.860 54,7 1.473 48,4 5.333 52,8
EURO 2.756 39,1 1.439 47,3 4.195 41,5
2001 YEN 340 4,8 6 0,2 346 3,4
AUTRES 102 1,4 127 4,1 229 2,3
Total 7.058 100,0 3.045 100,0 10.103 100,0
USD 3.273 60,0 1.697 50,8 4.970 56,5
EURO 1.689 31,0 1.452 43,5 3.141 35,7
2000 YEN 342 6,2 73 2,2 415 4,7
AUTRES 151 2,8 116 3,5 267 3,1
Total 5.455 100,0 3.338 100,0 8.793 100,0

2) Opérations devises contre dinar convertible

Les transactions de change devises contre dinar convertible réalisées entre les
Intermédiaires Agréés et les correspondants étrangers ont accusé une baisse de 43%,
revenant de 2.417 MDT, en 2001, à 1.370 MDT en 2002, soit des moyennes respectives de
9,7 et 5,5 MDT par jour. Cette évolution est en relation avec le repli des recettes touristiques
en 2002 étant donné que la demande internationale pour le dinar convertible est en grande
partie générée par l’activité des tours opérateurs.

Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté une
part de 65% dans le volume global contre 35% pour les ventes.

161
Concernant la répartition par devise des opérations devises/dinar convertible, la part du
dollar américain est revenue de 71% en 2001 à 64% en 2002. En revanche, celle de l’euro
est passée, sur la même période, de 27 à 35%.

3) Opérations devises contre devises

Les opérations de change devises contre devises ont atteint, en 2002, 12.667 MDT
contre 11.953 MDT en 2001, en hausse de 714 MDT ou de 6%, portant leur part dans le
volume global des transactions de change au comptant de 54% en 2001 à 59% en 2002.

Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté 93% de
l’ensemble de ces transactions contre 96% en 2001.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES (En MDT sauf indication contraire)


Variat. en %
Désignation 2000 2001 2002
2002/2001
Opérations entre I.A.T. 706 425 884 108,0
Opérations avec correspondants
étrangers
11.739 11.528 11.783 2,2
Total 12.445 11.953 12.667 6,0

B – OPERATIONS A TERME

1) Couverture de change à terme des opérations commerciales

Les opérations de change à terme sont passées de 828,8 MDT en 2001 à


975,3 MDT en 2002, en hausse de 146,5 MDT ou de 17,6 %. La part des opérations
effectuées entre les I.A.T et les entreprises dans le volume global est passée de 88% en
2001 à 97% en 2002.

EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME (En MDT sauf indication contraire)


Variat. en %
Désignation 2000 2001 2002
2002/2001
Opérations entre I.A.T. - Entreprises 673,2 731,2 946,0 29,4
Opérations sur le marché interbancaire 32,2 97,6 29,3 -70,0
Total 705,4 828,8 975,3 17,7

Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes à terme des banques, en couverture des importations, qui se sont
élevées à 718,9 MDT contre 512,9 MDT en 2001, en accroissement de 206 MDT ou de
40,2%. La part des transactions de ventes à terme par les Intermédiaires agréés est passée,
d’une année à l’autre, de 70% à 76% du volume total.

De même, les achats à terme par les intermédiaires agréés ont augmenté de 4%
atteignant 227,1 MDT contre 218,3 MDT une année auparavant. La part des achats à terme
dans le volume global est revenue de 30% en 2001 à 24% en 2002.

VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2000 2001 2002
Achats à terme 193,9 218,3 227,1
Ventes à terme 479,3 512,9 718,9
Total 673,2 731,2 946,0
162
La structure par devise des ventes à terme effectuées par les Intermédiaires agréés
au profit des entreprises fait ressortir une baisse de la part de l’euro, revenue de 62% en
2001 à 58% en 2002. En revanche, la part du dollar américain est passée, d’une année à
l’autre, de 21% à 37%.
La structure par devise des achats à terme par les Intermédiaires agréés fait ressortir
une hausse de la part du dollar américain, passée de 35% en 2001 à 56% en 2002. En
revanche, la part de l’euro est revenue, d’une année à l’autre, de 49% à 35%.
STRUCTURE PAR DEVISE DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES
AGREES AUX ENTREPRISES EN 2002
Euro Dollar américain Autres devises Total
Désignation
En En En En
En % En % En % En %
MDT MDT MDT MDT
Achats à terme 79,5 35,0 126,4 55,7 21,2 9,3 227,1 100,0
Ventes à terme 415,0 57,7 265,5 36,9 38,4 5,4 718,9 100,0
Total 494,5 52,3 391,9 41,4 59,6 6,3 946,0 100,0

2) Couverture de change à terme des opérations financières

Le champ d’application de la couverture de change à terme a été étendu par la


circulaire 2001-11 aux opérations financières. Mais depuis la mise en application de cette
circulaire, le volume des contrats à terme adossés à des opérations financières est resté
modeste comparé à celui des contrats à terme liés à des opérations commerciales, il s’est
limité à 0,9 MDT en 2002.

Cet instrument s’adapte mieux, il est vrai, aux opérations commerciales qu’aux
opérations financières, en relation avec la période de couverture.

C – OPERATIONS DE SWAPS DE CHANGE ET DE «F.R.A»

1) Les opérations de swaps de change devises contre dinar

Le volume des opérations de swaps de change devises contre dinar, libéralisées en


juin 2001, a atteint, en 2002, 1.991 millions de dinars, soit 8 MDT par jour contre 15,1 MDT
pour l’année 2001. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001,
s’est élevé à 4.213,6 MDT.

Les transactions de swaps de change traitées entre les intermédiaires agréés se sont
élevées à 1.129 MDT représentant ainsi une part de 57% contre 862 MDT ou 43% pour
celles traitées avec les correspondants étrangers.

Les transactions de swaps de change sont pour la plupart libellées en dollar (72%),
contre 28% pour l’euro.

2) Les opérations de F.R.A

En 2002, le volume des transactions liées aux contrats d’accord de garantie de taux
d’intérêt (F.R.A) s’est élevé à 64,7 MDT dont la plupart a été contractée sur le marché
interbancaire. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, a
atteint 181,9 MDT.

163
X. – LES FINANCES PUBLIQUES1

Le budget de l’Etat pour l’année 2002 a porté la marque de l’adoption, en novembre,


d’une loi de finances complémentaire, suscitée, notamment, par les répercussions d’une
conjoncture économique difficile, aussi bien sur le plan intérieur qu’international. En effet,
les recettes et les dépenses ont été révisées à la baisse et ce, pour tenir compte, pour les
premières, de la diminution des impôts indirects, imputable, notamment, au repli des
importations et pour les secondes, du report de l’exécution de certains investissements.

ETAT CONSOLIDE DES FLUX BUDGETAIRES DE L’ADMINISTRATION CENTRALE (En MDT)


2002 Variations
Désignation 2001
Réalisations L.F.C.* L.F. 2002/2001
Ressources propres 7.095,6 7.847,8 7.454,0 7.561,0 10,6
Recettes fiscales 6.221,5 6.435,4 6.430,0 6.584,0 3,4
Recettes non fiscales 874,1 1.412,4 1.024,0 977,0 61,6
Ressources d’emprunt 3.783,7 3.368,1 3.732,0 3.972,0 -11,0
Intérieures 1.851,1 1.760,0 2.282,0 2.772,0 - 4,9
Extérieures 1.932,6 1.608,1 1.450,0 1.200,0 -16,8
Total ressources 10.879,3 11.215,9 11.186,0 11.533,0 3,1
Dépenses hors amortissement
de la dette 8.090,2 8.431,5 8.227,0 8.261,0 4,2
Dépenses de fonctionnement 4.704,7 5.011,1 5.010,0 4.955,0 6,5
Dépenses d’équipement et
d’octroi de prêts 2.500,5 2.505,3 2.260,0 2.330,0 0,2
Intérêts de la dette 885,0 915,1 957,0 976,0 3,4
Amortissement du principal de
la dette 2.613,5 2.991,9 2.959,0 3.272,0 14,5
Total Dépenses 10.703,7 11.423,4 11.186,0 11.533,0 6,7
Déficit budgétaire hors
privatisation -1.005,6 -922,7 -788,0 -750,0 - 8,2
En % du PIB 3,5 3,1 2,6 2,4
Déficit budgétaire y compris
privatisation -994,6 -583,7 -773,0 -700,0 -41,3
En % du PIB 3,5 2,0 2,6 2,2
Financement net du déficit 994,6 583,7 773,0 700,0
Financement intérieur net -94,8 -99,4 209,0 386,0
Financement extérieur net 1.089,4 683,1 564,0 314,0
* L.F.C. : Loi de finances complémentaire.

Dans ce contexte, le déficit budgétaire hors revenus de privatisation, initialement prévu


à 750 MDT ou 2,4% du PIB et révisé, en novembre 2002, à 788 MDT ou 2,6% s’est établi à
923 MDT ou 3,1% du PIB. En tenant compte des recettes de privatisation, ce déficit s’est
plutôt inscrit en baisse, se situant à 584 MDT ou 2%.

Le financement de ce déficit a été assuré, exclusivement, par des ressources


extérieures (683 MDT), sachant que le financement intérieur net a été plutôt négatif du fait
que le volume des souscriptions au titre de la dette intérieure s’est établi en deçà de celui
des remboursements.

1
Les données statistiques relatives à l’année 2002 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
164
I – RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT

Prévues à 11.186 MDT dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les


ressources du budget de l’Etat se sont établies à 11.216 MDT, en augmentation de 337 MDT
par rapport à leur niveau de 2001. Sur ce total, 70% proviennent des ressources propres
contre 65,2%, en 2001. L’accroissement important des ressources propres, sous l’effet,
essentiellement de la réalisation d’une enveloppe substantielle au titre des revenus de
privatisation a été, toutefois, atténué par le repli des ressources d’emprunt, notamment,
extérieures.

EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT)


2002 Variations en %
Désignation 2000 2001
Réalisat. L.F.C. 2001/2000 2002/2001
Ressources propres 6.872,5 7.095,6 7.847,8 7.454,0 3,2 10,6
- Recettes fiscales 5.678,4 6.221,5 6.435,4 6.430,0 9,6 3,4
- Recettes non fiscales 1.194,1 874,1 1.412,4 1.024,0 -26,8 61,6
Ressources d’emprunt 3.063,7 3.783,7 3.368,1 3.732,0 23,5 -11,0
- Intérieures1 1.797,8 1.851,1 1.760,0 2.282,0 3,0 - 4,9
- Extérieures 1.265,9 1.932,6 1.608,1 1.450,0 52,7 -16,8
Total 9.936,2 10.879,3 11.215,9 11.186,0 9,5 3,1

A – RECETTES FISCALES

Après avoir connu une forte progression, en 2001, les recettes fiscales ont évolué à un
rythme plus modéré, en 2002, portant la marque des répercussions de quatre années
successives de sécheresse qui ont fortement affecté la croissance économique, d’une part,
et la poursuite du processus de démantèlement tarifaire, d’autre part.

EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)


2002 Variations en %
Désignation 2000 2001 Réalisa- 2001/ 2002/
L.F.C.
tions 2000 2001
Impôts directs 1.596,8 1.827,7 2.030,6 2.003,0 14,5 11,1
-Impôts sur les revenus 1.021,8 1.152,8 1.213,6 1.230,0 12,8 5,3
dont : Impôts sur traitements
et salaires 742,5 831,3 913,1 862,0 12,0 9,8
-Impôts sur les sociétés 575,0 674,9 817,0 773,0 17,4 21,1
Impôts et taxes indirects 4.081,6 4.393,8 4.404,8 4.427,0 7,6 0,3
-Droits et taxes de douane 641,6 655,2 594,8 615,0 2,1 - 9,2
-T.V.A. 1.792,3 1.930,0 1.895,2 1.916,0 7,7 - 1,8
-Droits de consommation 916,3 1.019,8 1.044,9 1.058,0 11,3 2,5
-Recettes fiscales affectées
aux Fonds du Trésor 347,4 377,0 396,2 367,0 8,5 5,1
-Autres impôts et taxes indirects 384,0 411,8 473,7 471,0 7,2 15,0
Total 5.678,4 6.221,5 6.435,4 6.430,0 9,6 3,4
Pression fiscale (en %) 21,3 21,6 21,5 21,4

Dans ce contexte, les recettes fiscales se sont élevées à 6.435 MDT, en évolution de
3,4%, soit à peu près le même niveau prévu dans le cadre de la loi de finances complémentaire,
contre 6.222 MDT et 9,6% en 2001. Cet accroissement résulte de la baisse de 6,1% des

1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an, qui sont comptabilisés au niveau des
opérations du Trésor.

165
recettes liées aux importations en relation avec la diminution des importations des biens de 1,1%
et de l’augmentation de 8,4% des recouvrements effectués sur le marché intérieur.

Compte tenu de ces évolutions, la pression fiscale s’est élevée à 21,5%, soit à peu
près le niveau atteint en 2001.

1) Les impôts directs

Prévus à 2.003 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, les impôts
directs ont atteint 2.031 MDT, en accroissement de 11,1% par rapport à leur niveau de 2001.
Cette évolution provient de l’augmentation des impôts sur les revenus et surtout celle des
impôts sur les sociétés. Ces derniers ont fortement progressé, passant de 675 MDT à
817 MDT et ce, en relation avec l’amélioration des bénéfices des sociétés pétrolières
engendrée par l’augmentation des cours du pétrole sur le marché international.

Quant aux impôts sur les revenus des personnes physiques, ils se sont accrus de 5,3%,
en 2002, pour se situer à 1.214 MDT. Leur évolution est imputable à celle des impôts sur les
traitements et salaires (+9,8%), en relation avec l’entrée en vigueur de la première tranche de
l’augmentation salariale décidée sur une base triennale pour la période 2002-2004.

2) Impôts et taxes indirects

Comparés aux prévisions établies dans le cadre de la loi de finances complémentaire


(4.427 MDT), les recettes au titre des impôts et taxes indirects ont accusé une moins-value
nette de 22 MDT localisée notamment au niveau des droits et taxes de douane (20 MDT) et
au niveau de la TVA (21 MDT) laquelle baisse a été atténuée par la plus-value enregistrée
au niveau des recettes fiscales affectées aux fonds du Trésor (+29 MDT).

En s’établissant à 4.405 MDT, en 2002, les impôts et taxes indirects se sont accrus de
0,3% par rapport aux réalisations de 2001 contre 7,6% une année auparavant. Cette quasi-
stagnation (0,3%) est la résultante :
- de la baisse des droits de douane de 9,2% en relation avec le repli des importations
de biens, notamment ceux destinés au marché local (régime général) et l’effet de la
poursuite du démantèlement tarifaire ;
- de la régression du produit net de la TVA (35 MDT) engendrée par celle de la TVA en
régime douanier (50 MDT) et l’augmentation de l’enveloppe des restitutions accordées en
2002 qui s’est élevée à 100 MDT contre 68 MDT en 2001 ;
- de l’augmentation de 25 MDT du droit de consommation enregistrée au niveau des
tabacs (37 MDT) qui s’explique en partie par l’ajustement des prix opéré à la fin de l’année
2002. Il est à signaler que le droit de consommation dû sur les boissons alcoolisées a
enregistré une baisse en 2002 de 14 MDT (ou -9,5%) par rapport à 2001 en relation avec la
chute de l’activité touristique ;
- de l’augmentation du produit de la redevance sur les télécommunications (126 MDT en
2002 contre 76 MDT en 2001), en corrélation avec le chiffre d’affaires de Tunisie Télécom. Cette
redevance est répartie entre le fonds spécial et les ressources du titre I à concurrence de
105 MDT et 21 MDT respectivement contre 63 MDT et 13 MDT, une année auparavant.

En s’établissant à 1.895 MDT, les recettes réalisées au titre de la TVA se sont inscrites
en baisse de 1,8% contre une augmentation de 7,7%, une année auparavant. Il convient de
préciser que le rendement de la TVA brute, calculée compte tenu du montant des restitutions
effectuées, a progressé de 4,4% en 2002, soit un taux de croissance proche de celui du PIB.
166
Après avoir connu une légère augmentation en 2001, les droits et taxes de douane ont
enregistré une baisse de 9,2%, en 2002, en revenant à 595 MDT sous l’effet conjugué de la
diminution des importations, notamment, celles destinées au marché intérieur (régime
général) et la poursuite du programme de démantèlement tarifaire mis en œuvre dans le
cadre de l’entrée de la Tunisie dans une zone de libre-échange avec l’Union Européenne .

Quant aux droits de consommation prélevés sur les voitures, le carburant, le tabac, les
boissons alcoolisées et sur les autres produits qui sont prévus à 1.058 MDT, ils se sont
élevés à 1.045 MDT, en augmentation de 25 MDT par rapport à 2001.

EVOLUTION DES DROITS DE CONSOMMATION


Variation 2002/2001
Désignation 2001 2002
MDT %
-Essences et huiles 270,4 271,8 1,4 0,5
-Tabacs 378,9 416,1 37,2 9,8
-Boissons alcoolisées 148,7 134,6 -14,1 -9,5
-Voitures 109,8 94,7 -15,1 -13,8
-Autres 112,0 127,7 15,7 14,0
Total 1.019,8 1.044,9 25,1 2,5

Il est à signaler que les recettes enregistrées au niveau de la rubrique «Autres impôts
et taxes indirects » qui s’élèvent à 474 MDT en 2002 contre 412 MDT en 2001 comprennent
une enveloppe de 29 MDT prélevée en application de l’article 3 de la loi de finances
complémentaires des recettes fiscales et revenant au Fonds spécial «FOPROLOS».

B – RECETTES NON FISCALES

L’évolution des recettes non fiscales a porté la marque, notamment, de l’importance de


celles de privatisation et de l’amélioration des revenus des participations. Prévues à
1.024 MDT, dans le cadre de la loi de finances complémentaire, lesdites recettes ont totalisé
1.412 MDT, soit un accroissement de 538 MDT par rapport à leur niveau de l’année
précédente contre une baisse de 320 MDT en 2001.

Les recettes revenant au budget de l’Etat au titre des opérations de privatisation ont
totalisé 339 MDT, contre 15 MDT prévus. La vente de la licence d’exploitation de la
deuxième ligne de téléphonie mobile GSM à des investisseurs étrangers s’est soldée par
une entrée de capitaux pour la valeur de 322,5 MDT au titre de la première tranche.

Hors privatisation, les recettes non fiscales encaissées, en 2002, se seraient établies
également à un niveau supérieur à celui de 2001, soit à 1.073 MDT, en augmentation de 24,3%.

EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT)


2002 Variations en %
Désignation 2000 2001 Réalisa- 2001/ 2002/
L.F.C.
tions 2000 2001
Revenus pétroliers 30,2 32,2 63,5 69,5 6,6 97,2
Redevance-gaz 146,6 162,2 124,7 128,0 10,6 -23,1
Revenus des participations 273,8 224,2 376,8 393,0 -18,1 68,1
Dons 34,2 78,6 118,1 82,3 129,8 50,3
Produits de privatisation 342,2 11,0 339,0 15,0 -96,8 2.981,8
Autres ressources non fiscales 367,1 365,9 390,3 336,2 - 0,3 6,7
Total 1.194,1 874,1 1.412,4 1.024,0 -26,8 61,6

167
Les revenus pétroliers recouvrés, en 2002, au profit du budget de l’Etat se sont élevés
à 64 MDT, contre 32 MDT, une année auparavant. Cette évolution s’explique, essentielle-
ment, par le versement de la STEG d’un montant de 27,6 MDT au titre de la redevance
proportionnelle à la production du gaz Miskar au titre des années 2001 et 2002.

Il est à signaler que la commercialisation des hydrocarbures s’est soldée, pour la


troisième année consécutive, par un déficit en raison notamment de :

- la baisse de la production nationale de pétrole brut ;

- l’augmentation du volume des importations des produits raffinés en relation avec


l’augmentation de la consommation ;

- et de l’augmentation des prix sur le marché international pétrolier.

Pour alléger le fardeau et réduire le différentiel entre les prix intérieurs et les prix à
l’importation, des mesures ont été prises depuis l’année 2000. Elles concernent :

- la suspension des droits de douane à l’importation des carburants ;

- l’augmentation des prix intérieurs des produits pétroliers (mars et août 2000 et
novembre 2002) ;

- et l’exonération fiscale accordée à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières


(ETAP) en 2000.

Ces mesures ont permis de réduire le déficit global et de le limiter à 111 MDT en 2002.

EVOLUTION DU DEFICIT DE COMMERCIALISATION DES HYDROCARBURES (En MDT)


Désignation 2000 2001 2002
Commercialisation du brut 33,4 65,7 55,0
Commercialisation du gaz naturel -33,4 -42,8 -24,0
Recouvrement arriérés 6,0 6,0 6,0
Commercialisation des produits finis importés* -238,5 -146,0 -148,0
Total -232,5 -117,1 -111,0
* Différentiel de prix.

Ce déficit a été couvert par l’affectation de l’excédent dégagé par la Société tunisienne
des industries de raffinage (STIR) au titre de l’activité de raffinage et par l’affectation partielle
du résultat de l’ETAP.

FINANCEMENT DU DEFICIT DE COMMERCIALISATION DES HYDROCARBURES (En MDT)


Désignation 2000 2001 2002
Résultat raffinage (STIR) 44,5 68,4 86,0
Bénéfice ETAP 80,8 48,7 -
Exonération fiscale accordée à l’ETAP 107,2 - -
Redevance sur les ventes de kérosène (au titre
des années 2000, 2001 et 2002) - - 25,0
Total 232,5 117,1 111,0

De même, les revenus des participations et des bénéfices versés au budget de l’Etat
en 2002 se sont fortement accrus, en passant de 224 MDT en 2001 à 377 MDT en 2002.
Cette variation s’explique essentiellement par l’augmentation de la quote-part revenant au

168
budget de l’Etat du bénéfice de la Banque centrale de Tunisie relatif à l’exercice 2001
(235 MDT contre 160 MDT en 2000), d’une part, et par le versement du Groupe chimique et
de la Compagnie des phosphates de Gafsa de leurs contributions au titre des bénéfices des
exercices antérieurs (108 MDT).

REVENUS DES PARTICIPATIONS ET DES BENEFICES (En MDT)


Désignation 2001 2002
-BCT* 160,0 235,0
-Groupe chimique 30,0 58,0
-C.P.Gafsa - 50,0
-Autres 34,2 33,8
Total 224,2 376,8
* Quote-part revenant au budget de l’Etat.

Il est à signaler que dans le cadre du renforcement des ressources du Fonds de


péréquation des changes, il a été décidé d’affecter un montant de 15 MDT en 2002 sur les
bénéfices de la BCT ; ces derniers se répartissent comme suit :

REPARTITION DU BENEFICE DE LA BCT (En MDT)


Désignation 1999 2000 2001
Budget de l’Etat 155,0 160,0 235,0
Fonds de péréquation des changes 5,0 5,0 15,0
Total 160,0 165,0 250,0

Egalement, les recettes au titre des dons, intérieurs et extérieurs, se sont substantielle-
ment consolidées, pour s’établir à 118 MDT, en 2002 contre 79 MDT, en 2001. Les dons
intérieurs, constitués essentiellement de la contribution au profit du Fonds de Solidarité
Nationale (26-26) ont porté sur une enveloppe de 24,6 MDT. Pour ce qui est des dons
extérieurs, ils se sont élevés à 85,5 MDT, dont notamment, 28 MDT au titre de
l’encaissement tardif de la première tranche du don de l’Union Européenne qui devait être
effectué en 2001.

Quant au forfait fiscal revenant à l’Etat au titre du transit du gaz algérien à travers le
territoire tunisien, il a connu un net repli, revenant de 162 MDT, en 2001 à 125 MDT l’année
d’après et ce, suite à la baisse des quantités transitant (21,3 milliards de m3 contre 22,7
milliards de m3 en 2001) et des prix du gaz naturel à l’exportation (101,34 $/Tep contre
125,46$/Tep en 2001).

C – RESSOURCES D’EMPRUNT

Les ressources d’emprunt mobilisées en 2002 s’élèvent à 3.368 MDT et proviennent à


hauteur de 1.760 MDT ou 52% de ressources intérieures et 1.608 MDT ou 48% de
ressources extérieures.

STRUCTURE DES RESSOURCES D’EMPRUNT


2001 2002
Désignation
MDT % MDT %
Ressources d’emprunt intérieures 1.851,1 48,9 1.760,0 52,3
Ressources d’emprunt extérieures 1.932,6 51,1 1.608,1 47,7
Total 3.783,7 100,0 3.368,1 100,0

Les ressources d’emprunt intérieures (1.760 MDT) ont été mobilisées sous forme de
bons du Trésor à 52 semaines (1.005,8 MDT) et de BTA (754,2 MDT). Ces ressources sont
caractérisées par l’émission, pour la première fois, en 2002 de BTA à 12 ans pour une
169
enveloppe de 338,8 MDT, soit 45% du total des émissions BTA en 2002. Cette opération
s’inscrit dans le cadre d’une politique de «profilage» de la dette.

Quant aux ressources d’emprunt extérieures, qui se sont élevées à 1.608 MDT en
2002, elles ont été marquées par l’importance des emprunts mobilisés sur le marché
financier qui représentent 58% des tirages extérieurs.

STRUCTURE DE LA DETTE EXTERIEURE PAR BAILLEUR DE FONDS


2001 2002
Désignation
MDT % MDT %
-Coopération multilatérale (BIRD, BAD) 925,7 47,9 398,7 24,8
-Coopération bilatérale 378,8 19,6 271,3 16,9
-Marché financier 628,1 32,5 938,1 58,3
Total 1.932,6 100,0 1.608,1 100,0

Il est à signaler que ce volume de tirages englobe les tirages effectués sur les
ressources d’emprunt extérieures et affectées directement, lesquelles se sont élevées à
657 MDT en 2002 contre 722 MDT en 2001 et ont concerné les projets de l’Etat à hauteur de
556 MDT et les projets des entreprises publiques pour le reliquat.

II – DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT

Les dépenses du budget de l’Etat au titre de l’année 2002, compte tenu des prêts
extérieurs rétrocédés aux entreprises publiques, se sont établies à 11.423 MDT, en
accroissement de 6,7% par rapport à leur niveau de l’année précédente.

Les dépenses de fonctionnement et d’équipement ont progressé de 4,3%, en 2002


contre 8,5% en 2001 traduisant l’effort fourni par les autorités à comprimer les dépenses
dans un contexte caractérisé par une conjoncture économique difficile qui s’est fortement
ressentie des effets de la sécheresse et de l’environnement international en relation avec les
évènements du 11 septembre 2001.
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT)
2002 Variations en %
Désignation 2000 2001 Réalisa- 2001/ 2002/
L.F.C.
tions 2000 2001
Dépenses de fonctionnement,
d’équipement et d’octroi de prêts 6.638,1 7.205,2 7.516,4 7.270,0 8,5 4,3
-Dépenses de fonctionnement 4.365,2 4.704,7 5.011,1 5.010,0 7,8 6,5
-Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts 2.272,9 2.500,5 2.505,3 2.260,0 10,0 0,2
Service de la dette 3.967,2 3.498,5 3.907,0 3.916,0 -11,8 11,7
-Principal 3.079,4 2.613,5 2.991,9 2.959,0 -15,1 14,5
-Intérêts 887,8 885,0 915,1 957,0 - 0,3 3,4
Total 10.605,3 10.703,7 11.423,4 11.186,0 0,9 6,7

L’analyse fonctionnelle des dépenses de l’Etat, hors service de la dette, permet de


dégager l’importance accordée aux secteurs sociaux qui ont bénéficié de plus de la moitié
des dépenses de l’Etat.

170
REPARTITION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT
2001 2002 Variations
Désignation 2002/2001
En MDT Part en % En MDT Part en %
(en %)
Services généraux 1.838,2 25,5 1.877,1 25,0 2,1
Dépenses de fonctionnement 1.463,8 20,3 1.542,4 20,5 5,4
Dépenses d’équipement & de prêts 374,4 5,2 334,7 4,5 -10,6
Services économiques 1.891,5 26,3 1.942,0 25,8 2,7
Dépenses de fonctionnement 371,4 5,2 382,4 5,1 3,0
Dépenses d’équipement & de prêts 1.520,1 21,1 1.559,6 20,7 2,6
Services sociaux 3.475,5 48,2 3.697,3 49,2 6,4
Dépenses de fonctionnement 2.869,5 39,8 3.086,3 41,1 7,6
Dépenses d’équipement&de prêts 606,0 8,4 611,0 8,1 0,8
Total 7.205,2 100,0 7.516,4 100,0 4,3
Dépenses de fonctionnement 4.704,7 65,3 5.011,1 66,7 6,5
Dépenses d’équipement & de prêts 2.500,5 34,7 2.505,3 33,3 0,2

A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Les dépenses de fonctionnement se sont établies à 5.011 MDT, en 2002, niveau


identique à celui prévu dans le cadre de la loi de finances complémentaire (5.010 MDT).
Comparées à leur niveau de l’année précédente, elles se sont accrues de 6,5% contre 7,8%
en 2001.

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT1 (En MDT)


Variat.
2002
Désignation 2000 2001 en %
Réalisations L.F.C. 2002/2001
Traitements et salaires 3.141,0 3.424,8 3.684,0 3.675,9 7,6
Moyens des services 480,9 490,8 502,4 486,7 2,4
Interventions et transferts 743,3 789,1 824,7 847,42 4,5
Total 4.365,2 4.704,7 5.011,1 5.010,0 6,5

En augmentant de 7,6%, en 2002, les dépenses au titre des traitements et salaires ont
accaparé 73,5% de l’enveloppe globale des dépenses de fonctionnement contre 9% et
72,8% respectivement, l’année précédente. Cette évolution est imputable, essentiellement, à
l’augmentation des salaires décidée dans le cadre du programme triennal 2002-2004 et
l’effet des recrutements dans la fonction publique.

Les interventions de l’Etat se sont caractérisées par la poursuite de la maîtrise des


dépenses au titre de la compensation des produits de base (céréales, huiles végétales et
lait) et du papier scolaire à travers une politique de ciblage. Ces dernières se sont élevées à
235 MDT en 2002, soit 0,7% du PIB contre 285 MDT et 2,4% respectivement en 1991.

B – DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS

Les mesures budgétaires à la base de l’adoption de la loi de finances complémentaire,


visant à maintenir et à maîtriser les équilibres macroéconomiques, et notamment, celui de la
balance des paiements, ont consisté, entre autres, à reporter l’exécution de certaines
dépenses n’ayant pas de répercussions directes sur l’emploi, notamment, celles ayant trait à
l’importation de voitures ou à la construction de bâtiments à usage administratif.

1
Hors intérêts de la dette.
2
Y compris crédits non répartis (69 MDT).
171
Dans ce contexte, les dépenses d’équipement et d’octroi de prêts se sont établies à
2.505 MDT. Leur part dans le PIB aux prix courants s’est située à 8,4%, niveau inférieur de
0,3 point de pourcentage par rapport à celui enregistré une année auparavant. Comparées
aux prévisions (2.260 MDT), ces dépenses se sont situées en dépassement de 245 MDT.
Cet écart est imputable, notamment aux opérations non intégrées dans les prévisions et qui
concernent les prêts extérieurs rétrocédés (102 MDT) et les avances et prêts nets du Trésor
(64 MDT).

DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS (En MDT)


Variat.
2002
Désignation 2000 2001 en %
Réalisations L.F.C. 2002/2001
Investissements directs 785,8 834,5 844,7 843,3 1,2
Financements publics 486,4 510,6 527,0 571,7* 3,2
Paiements directs sur ressources
extérieures 596,5 722,1 657,3 460,0 - 9,0
-Investissements directs de
l’Etat 452,8 581,2 555,7 460,0 - 4,4
-Prêts rétrocédés aux entreprises
publiques 143,7 140,9 101,6 - - 27,9
Fonds du Trésor 372,1 413,3 412,6 385,0 - 0,2
-Fonds spéciaux du Trésor 356,2 388,3 398,9 385,0 2,7
-Fonds de concours 15,9 25,0 13,7 - -45,2
Avances et prêts nets du Trésor 32,1 20,0 63,7 - 218,5
Total 2.272,9 2.500,5 2.505,3 2.260,0 0,2
* Y compris les crédits non répartis (91,8 MDT).

Les investissements directs de l’Etat ont totalisé 845 MDT et ont profité à tous les
secteurs, en particulier les secteurs stratégiques, notamment l’agriculture (216 MDT),
l’équipement (176 MDT), l’éducation (94 MDT ) et la santé (49 MDT) qui représentent près
des deux tiers des interventions de l’Etat.

Les paiements directs ont totalisé 657 MDT contre 460 MDT prévus, en baisse de 9%
par rapport à leur niveau de 2001. Sur ce total, 556 MDT ont pris la forme d’investissements
directs de l’Etat sur ressources d’emprunt extérieures affectées et ont profité, particulière-
ment aux secteurs de l’agriculture (200 MDT), de l’équipement (139 MDT), de l’éducation, de
l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle (101 MDT) et de l’environnement
(35 MDT). Le secteur bancaire a bénéficié, également, d’une enveloppe de 61 MDT, au titre
de prêts rétrocédés.

Quant aux financements publics, ils se sont élevés à 527 MDT, en accroissement de
3,2% par rapport à leur niveau de l’année précédente mais en deçà des prévisions établies
dans le cadre de la loi de finances complémentaire (572 MDT).

C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE

Après avoir connu une baisse de 11,8%, en 2001, les dépenses engagées au titre du
service de la dette se sont accrues de 11,7% pour se situer à 3.907 MDT, niveau proche de
l’enveloppe prévue à ce titre (3.916 MDT). Cette évolution porte la marque de l’accrois-
sement des dépenses au titre du remboursement du principal de la dette (+14,5%) tandis
que celles ayant servi à honorer les intérêts ne se sont accrues que modérément, soit 3,4%.

172
REMBOURSEMENT DE LA DETTE (En MDT)
2002 Variat.en%
Désignation 2000 2001
Réalisations L.F. L.F.C. 2002/2001
Dette intérieure 2.159,4 2.166,7 2.447,3 2.805,0 2.473,0 13,0
Principal 1.763,2 1.770,3 2.066,9 2.386,0 2.073,0 16,8
Intérêts 396,2 396,4 380,4 419,0 400,0 - 4,0
Dette extérieure 1.807,8 1.331,8 1.459,7 1.443,0 1.443,0 9,6
Principal 1.316,2 843,2 925,0 886,0 886,0 9,7
Intérêts 491,6 488,6 534,7 557,0 557,0 9,4
Total 3.967,2 3.498,5 3.907,0 4.248,0 3.916,0 11,7
Principal 3.079,4 2.613,5 2.991,9 3.272,0 2.959,0 14,5
Intérêts 887,8 885,0 915,1 976,0 957,0 3,4

Représentant 62,6% de l’enveloppe totale servie au titre du service de la dette publique,


en 2002, contre 61,9% en 2001, les dépenses relatives à la dette intérieure se sont accrues de
13% contre 0,3% une année auparavant. Cette augmentation résulte, notamment, de celle
relative à l’amortissement des bons du Trésor à 52 semaines (1.138 MDT, en 2002, contre
877 MDT, en 2001), l’enveloppe ayant servi au remboursement des intérêts a en revanche
baissé de 4%, en relation avec la baisse des taux, d’une part, et le profilage de la dette, d’autre
part. En effet, le remboursement par anticipation d’un montant de 447 MDT a permis de profiler
la dette publique pour des maturités plus longues et essentiellement à 12 ans.

De même, les dépenses au titre du remboursement de la dette extérieure, en principal


et intérêts, ont progressé de 9,6%, en 2002, sous l’effet conjugué de l’augmentation,
respectivement, des dépenses ayant servi à honorer aussi bien le principal de la dette
(9,7%) que les intérêts (9,4%).

III – LE DEFICIT BUDGETAIRE ET SON FINANCEMENT

Le déficit budgétaire, hors amortissement de la dette, a porté la marque, en 2002, de


l’encaissement d’une importante enveloppe au titre des revenus de privatisation, permettant de
le situer au niveau de 584 MDT ou 2% du PIB, contre 995 MDT et 3,5%, une année auparavant.
Hors privatisation, celui-ci aurait été de 923 MDT ou 3,1% du PIB contre 1.006 MDT
ou 3,5% en 2001.
FINANCEMENT DU DEFICIT (En MDT)
Désignation 2000 2001 2002
Financement intérieur net 703,7 -94,8 -99,4
*Ressources d’emprunts intérieures 1.797,8 1.851,1 1.760,0
*Remboursement de la dette -1.763,2 -1.770,4 -2.066,9
*Ressources du Trésor 669,1 -175,5 207,5
Financement extérieur net -50,3 1.089,4 683,1
*Ressources d’emprunts extérieures 1.265,9 1.932,6 1.608,1
*Remboursement du principal de la dette publique -1.316,2 -843,2 -925,0
Total 653,4 994,6 583,7

Pour la deuxième année consécutive, le financement du déficit budgétaire a été


assuré, en totalité par des ressources d’emprunts extérieures nettes (683 MDT en 2002
contre 1.089 MDT en 2001) .

IV – EVOLUTION DE L’ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE

En s’établissant à 18.403 MDT, au 31 décembre 2002, l’encours de la dette publique


s’est accru de 2,7% contre 8,6% une année auparavant. Cet accroissement provient de

173
l’augmentation de l’encours de la dette extérieure sachant que celui relatif à la dette
intérieure a plutôt baissé.
Exprimé en termes de PIB, cet encours a baissé, pour se situer à 61,6% contre 62,4%
en 2001.
ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE
2001 2002
Désignation
En MDT Part du PIB En MDT Part du PIB
Dette extérieure 11.152,4 38,8 11.688,4 39,1
Variation en % +11,3 +4,8
Dette intérieure* 6.774,0 23,6 6.714,7 22,5
Variation en % +4,5 - 0,9
Total 17.926,4 62,4 18.403,1 61,6
Variation en % + 8,6 +2,7
* Y compris notamment les dettes garanties et les prises en charge par l’Etat des créances bancaires
sur les entreprises publiques.

Totalisant 4.341 MDT en 2002, l’encours total des bons du Trésor a baissé de 2% par
rapport à son niveau enregistré une année auparavant. C’est que l’enveloppe relative aux
remboursements s’est révélée plus importante que celle afférente aux émissions.

Les émissions de l’année 2002 ont été caractérisées par l’importance de celles des
titres à court terme (1.869,2 MDT) qui ont représenté 71% du total des émissions
(2.623,4 MDT) ; leur taux moyen pondéré s’est établi à 6,63%. Le reliquat ayant été émis
sous forme de bons du Trésor assimilables ( BTA) pour des maturités allant de 2 ans à 12
ans. Cette dernière ligne, qui a été créée en 2002 afin de constituer une référence pour les
placements à long terme, a permis de mobiliser 338,8 MDT avec un taux de rendement de
8,3%.

Les intérêts relatifs à la dette publique intérieure se sont élevés, en 2002, à 380,4 MDT
contre 396,4 MDT, une année auparavant, dégageant un coût moyen d’endettement de
6,8% contre 7,1%, en 2001.

L’encours des titres de l’Etat dont l’échéance est inférieure ou égale à un an, qui
représente 36,4% du total, est revenu de 1.629 MDT à 1.582 MDT, accusant une baisse de
2,9% sous l’effet conjugué de celle de l’encours des bons du Trésor à 13 et à 52 semaines.
En revanche, celui correspondant aux titres à 26 semaines a plus que doublé et ce, en dépit
de la baisse de leurs rendements.

Egalement, l’encours des titres à plus d’un an s’est replié, pour s’établir à 2.759 MDT,
en 2002, contre 2.801 MDT, en 2001. Si dans l’ensemble la baisse a été de 1,5%, elle
cache, toutefois, des évolutions divergentes selon les durées. En effet, après avoir connu
une forte progression de 17 ,7%, en 2001, l’encours des titres à 2 ans (constitué
exclusivement de BTA) a accusé une baisse de 16,2%, en 2002.

174
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA ET BTNB)1 PAR ECHEANCE (Encours en mD ; TMP2 en %)
Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
13 semaines Encours 25.000 14.500 8.000 262.000 101.500
TMP 7,000 6,1280 5,9389 6,3040 6,1672
26 semaines Encours 16.000 108.500 240.000 147.500 393.000
TMP 7,1250 6,0918 6,0317 6,4187 6,2849
52 semaines Encours 137.900 753.000 875.200 1.219.300 1.087.300
TMP 7,1250 6,1452 6,1424 6,6766 6,5280
2 ans Encours 928.300 429.300 195.200 229.700 192.600
TMP 7,0625 7,0000 6,3901 6,7509 7,0154
3 ans Encours 725.838 566.675 560.806 445.501 277.800
TMP 7,5000 7,3125 7,1161 6,9060 7,0758
4 ans Encours 583.100 415.575 736.000 873.825 962.300
TMP 7,3750 7,3125 7,0603 7,0437 7,0331
5 ans Encours 819.915 763.000 648.841 478.537 237.658
TMP 7,9999 7,3807 7,1361 6,8500 6,6922
7 ans Encours 6.000 4.000 2.000 - -
TMP 9,5000 9,5000 9,5000 - -
10 ans Encours 263.229 729.200 787.320 773.970 749.949
TMP 9,8808 7,6428 7,4826 7,1614 7,2499
12 ans Encours 338.800
TMP 8,3055
Total Encours 3.505.282 3.783.750 4.053.367 4.430.333 4.340.907
TMP 7,6460 7,0846 6,8696 6,8487 6,9387
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor négociables en bourse.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.

Quant à la baisse observée au niveau de l’encours des bons du Trésor à 5 et 10 ans,


qui se sont repliés de 50,3% et 3,1%, respectivement, en 2002, elle provient du
remboursement des bons du Trésor négociables en Bourse (BTNB), catégorie de titres que
le Trésor a cessé de lancer. Les nouvelles émissions de titres à 10 ans effectuées en 2002
ont été faites sous forme de BTA avec des taux de rendements meilleurs que ceux de
l’année précédente ; leur taux moyen pondéré (TMP), est en effet passé de 7,1614% en
2001 à 7,2499%, en 2002.

Seul l’encours des titres à 4 ans s’est affermi, passant de 874 MDT à 962 MDT, soit
une augmentation de 10,1% contre 18,7%, une année auparavant.

Globalement, le taux d’intérêt moyen pondéré des titres de l’Etat, toutes maturités
confondues, a augmenté, passant de 6,8487% en 2001 à 6,9387% en 2002, portant la
marque de l’amélioration des rendements de la plupart des titres dont les maturités sont
comprises entre 2 et 12 ans, ceux relatifs aux titres dont l’échéance est inférieure ou égale à
un an ont, par contre, baissé.

175
L’EVOLUTION MONETAIRE

ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT

177
I. – PRINCIPALES DISPOSITIONS A CARACTERE MONETAIRE,
ECONOMIQUE ET FINANCIER

Le renforcement de la compétitivité du secteur financier et le soutien de l’activité


économique continuent à imprégner les mesures prises par les pouvoirs publics durant
l’année 2002.

Sur les plans monétaire et financier, la poursuite du processus de restructuration et de


modernisation du secteur bancaire a été couronnée, en 2002, par la privatisation de l’Union
Internationale de banques, le parachèvement du système de compensation électronique,
devenu totalement opérationnel et le démarrage du fichier des crédits aux particuliers.

En matière de réglementation de l’activité bancaire, la modification de la réserve obligatoire


et la promotion de l’épargne ont constitué les principales mesures adoptées en la matière.

Au niveau de la sphère réelle, l’encouragement à l’investissement productif et le


soutien au secteur agricole face à une conjoncture économique difficile ont été le souci
majeur des autorités publiques qui ont engagé à cet effet d’importantes mesures visant tant
à encourager la création d’entreprises qu’à les accompagner dans leur cycle de production.

I – MESURES INTERESSANT LE SECTEUR BANCAIRE

Le secteur bancaire a bénéficié, en 2002, d’une multitude de mesures visant à


consolider son assise financière et à le préparer à affronter la concurrence étrangère dans
un contexte de libéralisation des services financiers.

A – RESTRUCTURATION ET MODERNISATION DU SYSTEME BANCAIRE

Après la privatisation de la Banque du Sud, en 1997 et la fusion par absorption de la


BDET et de la BNDT par la STB , en 2000, le programme de restructuration du système
bancaire s’est poursuivi, en 2002, avec la privatisation de l’Union Internationale de Banques
(UIB) et la transformation des banques de développement mixtes en banques universelles.
L’opération de privatisation de l’UIB a été finalisée en novembre 2002 par la cession
au profit de la banque française «Société Générale» de la participation de l’Etat et des
entreprises publiques, soit 52% du capital de cette banque ou 3.640.000 actions pour une
enveloppe de 102,7 MDT. Cette opération qui entre dans le cadre du programme de
privatisation arrêté par l’Etat, constitue un évènement majeur dans la mesure où il s’agit de
la première opération de cession d’un bloc de contrôle d’une banque tunisienne à des
intérêts étrangers.
En outre et afin d’assurer une meilleure compétitivité des banques de développement,
il a été décidé de les transformer en banques universelles et ce, après avoir procédé à leur
assainissement financier et social1.
Quant au programme de modernisation du système bancaire, il se trouve à un stade
très avancé, notamment en ce qui concerne la télécompensation qui est devenue
opérationnelle pour les virements, prélèvements, chèques et traites permettant à ces
valeurs d’être compensables en 48 heures quel que soit leur lieu d’émission et de paiement.

1
Cf. CMR du 18 janvier 2002 et CIM du 11 février 2002.
178
Le développement important de la monétique traduit, également, les avancées
réalisées en matière de modernisation des moyens de paiement. Au terme de l’année 2002,
près de 700 mille cartes de paiement ont été émises, environ 500 distributeurs automa-
tiques ont été installés et plus de 10 mille commerçants ont été équipés de terminaux de
paiement électroniques (TPE).
Dans le même ordre d’idées, un comité de pilotage sectoriel présidé par la Banque
centrale a été formé. Chargé du suivi du programme de développement de la monétique, en
vue de généraliser le paiement par carte et le faire évoluer vers la technologie de la carte à
puce, ce comité a démarré ses travaux à la fin du mois d’octobre 2002.
En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de l’information à mettre à la disposition
des différents intervenants pour faciliter la prise de décisions en matière d’octroi de crédits
non professionnels aux personnes physiques, il y a lieu de mentionner l’entrée en vigueur,
en novembre 2002, du fichier des crédits aux particuliers.
Ce fichier auquel l’on accède via le réseau Internet, permettra de centraliser les
données relatives aux crédits non professionnels et aux facilités de paiement accordées aux
personnes physiques et de communiquer ces informations aux banques, aux entreprises
accordant des crédits non professionnels et aux commerçants s’adonnant aux ventes avec
facilités de paiement.
A cet effet, la Banque centrale (BCT) met à la disposition de chaque déclarant un
manuel d’utilisation du fichier dans lequel sont consignées les informations et les
procédures de déclaration et de consultation. Cette déclaration doit parvenir à la Banque
centrale au plus tard quinze jours après chaque fin de mois1.
Un système d’échange électronique de données entre la BCT et les banques à travers
son système de communication est mis en activité. L’entrée en exploitation effective aussi
bien de ce nouveau système que celle de la compensation électronique a commandé
l’adoption de la réglementation sur le chèque sans provision en vue, notamment, de
dématérialiser les procédures de présentation, de constatation, de régularisation et de
dénonciation des incidents de paiement des chèques2.
S’inscrivant, également, dans le cadre de la modernisation du secteur bancaire, la
formation ciblée et orientée vers les métiers pointus des cadres bancaires et leur recyclage
constitue un des volets essentiels du programme. C’est à cet effet qu’a été créé l’Institut de
la Banque centrale de Tunisie (IBCT). Rattaché directement au gouvernement de la
Banque, cette structure est chargée d’organiser, à l’intention des cadres supérieurs des
établissements de crédit, des séminaires et des cycles de formation sur des thèmes se
rapportant au domaine bancaire et financier et de promouvoir la coopération en la matière
avec les banques centrales étrangères, notamment celles des pays arabes et africains3.
B – ACTIVITE BANCAIRE
1) Modifications relatives à la constitution de la réserve obligatoire
Afin de permettre aux banques d’assurer une plus grande stabilité de leurs ressources
monétaires, notamment, autres que celles à court terme, il a été procédé en 2002 à la
modification du taux appliqué pour le calcul de l’assiette de la réserve obligatoire. C’est ainsi
qu’au taux uniforme de 2% appliqué par le passé à certaines catégories de dépôts, quelle
qu’en soit la durée, se substituent les taux suivants :

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques, aux entreprises accordant des crédits non professionnels aux particuliers et
aux commerçants s’adonnant aux ventes avec facilités de paiement n°2002-12 du 19 novembre 2002.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-10 du 25 juin 2002.
3
Cf. Décision réglementaire de la BCT n°629 du 1er juillet 2002.
179
x 2% de l’encours des dépôts à vue, des autres sommes dues à la clientèle, des
certificats de dépôts dont la durée initiale est inférieure à 3 mois et de l’insuffisance
constatée pour le respect du ratio de liquidité au titre du mois considéré ;
x 1% de l’encours des certificats de dépôts, des comptes à terme, des bons de caisse
et des autres produits financiers dont la durée initiale est supérieure ou égale à 3 mois et
inférieure à 24 mois ;
x 1% de l’encours des comptes spéciaux d’épargne et des autres comptes d’épargne
dont la durée contractuelle est supérieure ou égale à 3 mois et inférieure à 24 mois ;
x zéro pour cent de l’encours de tout autre dépôt quel qu’en soit la forme dont la durée
initiale ou contractuelle est supérieure ou égale à 24 mois.
La période de constitution de la réserve obligatoire a été également modifiée pour
s’étaler, désormais, du 26ème jour d’un mois donné au 25ème jour du mois suivant et ce, dans
le but de permettre aux banques de se référer aux chiffres comptables du mois concerné.
Quant à la possibilité de report d’une période à l’autre par les banques de l’excédent de
leur solde quotidien moyen au titre de ladite réserve par rapport aux montants requis, elle a été
supprimée1.
2) Modifications introduites au niveau du marché monétaire
Dans le but de donner plus de latitude aux banques dans la fixation de leurs taux
d’intérêt sur le marché interbancaire et d’introduire, par conséquent, plus de dynamisme sur
ce marché, il a été décidé que les taux moyens pondérés par les montants au jour le jour
(TM) et ceux des autres durées, soient arrondis, à compter du 2 mai 2002, au 1/32ème de
point de pourcentage le plus proche contre 1/16ème auparavant2.
3) Promotion de nouveaux produits financiers par les banques de dépôts
Afin de répondre continuellement aux nouvelles attentes d’une clientèle de plus en
plus exigeante et d’adosser les crédits finançant ses besoins à des ressources adéquates,
les banques de dépôts ont promu, au cours de l’année 2002, six nouveaux produits
financiers regroupés en trois catégories, en l’occurrence des plans d’épargne contractuelle
donnant droit d’accès à des crédits spécifiques (plan d’épargne étude et plan d’épargne
multifonctions), des produits de bancassurance (retraite complémentaire à versement libre,
retraite complémentaire à versement constant et les multirisques habitations) et des produits
de placement destinés pour l’essentiel aux entreprises.
S’agissant des rendements, les nouveaux plans d’épargne lancés sont rémunérés sur
la base du taux de rémunération de l’épargne (TRE) avec une limite maximale égale au
TRE majoré de 0,5 point de pourcentage. Les taux appliqués aux crédits adossés sont
indexés sur le TMM avec une marge maximale de 3 points de pourcentage.
Certains produits de bancassurance ont été, par ailleurs, lancés dans le cadre de
conventions conclues entre des banques et des compagnies d’assurance permettant à ces
dernières de commercialiser leurs produits via le réseau de ces banques.
4) Assouplissement des procédures de recouvrement judiciaire des créances
bancaires
Afin d’améliorer le recouvrement judiciaire des créances bancaires, certains articles du
Code de procédure civile et commerciale ont été modifiés3.

1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-05 du 6 mai 2002.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-03 du 8 avril 2002.
3
Cf. Loi n° 2002-82 du 3 août 2002 parue au JORT n°65 du 9 août 2002.
180
Cette réforme a visé l’assouplissement des procédures judiciaires et particulièrement
celle afférente à l’exécution des jugements et des saisies immobilières. Dans ce cadre, le
code a introduit de nouvelles dispositions prévoyant, notamment, une procédure de mise à
prix sur la base d’une évaluation, prenant en considération les données relatives à la
situation de l’immeuble ainsi que le niveau des prix des immeubles similaires vendus dans
la même région au cours de l’année précédant l’expertise. Les nouvelles dispositions
prévoient, en outre, la possibilité de reporter jusqu’à deux fois l’adjudication rabaissant à
chaque fois de 15% la mise à prix initiale.
De même, les nouvelles dispositions instaurent une procédure simplifiée de vente de
l’immeuble saisi ; c’est ainsi que le débiteur peut procéder, lui-même, à la vente de
l’immeuble saisi avant l’audience de l’adjudication à condition que le prix proposé soit
suffisant pour désintéresser tous les créanciers.
Les nouvelles dispositions ont instauré, également, un cadre juridique qui répond aux
exigences de la dématérialisation des valeurs mobilières et qui est adapté aux modalités et
procédures des marchés sur lesquels elles sont négociées.
5) Approbation du cahier des charges de l’activité des sociétés de recouvrement
des créances
Ayant pour objet l’achat de créances pour leur propre compte et leur recouvrement
pour le compte de tiers, les sociétés de recouvrement de créances doivent observer
certaines conditions consignées dans le cahier des charges se rapportant notamment :
x au capital minimum fixé à 300 mille dinars, intégralement libéré à la souscription. Le
montant relatif aux achats de créances ne doit pas dépasser cinq fois celui des fonds
propres tels que définis par la loi n°96-112 du 30 décembre 1996 relative au système
comptable des entreprises,
x à la tenue d’une comptabilité conforme à la réglementation en vigueur. Soumises au
contrôle du Ministère des Finances, ces sociétés sont tenues de préparer, trimestriellement,
un état de leur situation financière, dans un délai de 25 jours à partir de la fin de chaque
trimestre1.
II – DYNAMISATION DU MARCHE FINANCIER

Considérant le rôle moteur qu’il joue dans la mobilisation de l’épargne longue et sa


canalisation vers des investissements productifs, le marché financier continue de bénéficier
de mesures visant sa relance et sa dynamisation.

A – ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS INHERENTES AUX COMPTES


D’EPARGNE EN ACTIONS

Les conditions de fonctionnement des comptes d’épargne en actions ont fait l’objet de
certaines modifications visant à inciter les personnes physiques à intensifier leur épargne à
long terme. Ainsi, les sommes déposées dans lesdits comptes qui sont affectées dans la
limite de 80% au moins à l’acquisition de titres de capital de sociétés admises à la cote de la
Bourse et 20% à l’achat de BTA pourront, désormais, servir également à l’acquisition
d’actions ou de parts d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières. Ces
derniers sont, pour leur part, autorisés à utiliser 80% au moins de leurs actifs pour
l’acquisition des titres cités ci-dessus et le reliquat (soit 20%) à l’acquisition de BTA. Etant
signalé que l’obligation d’utiliser les montants provenant des souscriptions est réputée

1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 22 décembre 2001 paru au JORT n°1 du 1er janvier 2002.

181
satisfaite selon le même décret si ce reliquat ne dépasse pas 2% des actifs de l’OPC. Cette
alternative vient s’ajouter à celle déjà en vigueur et qui stipule que l’utilisation des actifs de
ces organismes est répartie entre 50% de valeurs mobilières admises à la cote de la
Bourse, en emprunts obligataires et BTA, 30% en valeurs mobilières représentant des titres
de créance à court terme émis par l’Etat et en valeurs mobilières de titres à court terme
négociables sur les marchés relevant de la Banque Centrale de Tunisie et 20% en liquidités
et quasi-liquidités1.

B – REGLEMENT DU CONSEIL DU MARCHE FINANCIER RELATIF AUX FONDS


COMMUNS DES CREANCES ET AUX SOCIETES DE GESTION DESDITS FONDS

L’article 32 de la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001 portant promulgation du Code des


organismes de placement collectif (OPC) soumet la constitution ou la liquidation d’un OPC
en valeurs mobilières ainsi que la constitution des sociétés de gestion de ces organismes à
un agrément délivré par le Conseil du marché financier (CMF).

Les documents relatifs à la constitution et modification du dossier d’agrément des


Fonds communs de créances (FCC) et des sociétés de gestion de ces fonds ont été fixés
par règlement du CMF2.

Ledit règlement fixe, par ailleurs, l’organisation des sociétés de gestion des FCC, les
règles de bonne conduite qui leur sont applicables ainsi que les documents comptables et
les informations financières qui doivent être, selon le cas, publiés au bulletin officiel du CMF,
adressés au CMF ou à tout porteur de parts qui en fait la demande ou mis à la disposition
du public.

Le même règlement régit les obligations qui incombent au dépositaire des FCC dans
l’accomplissement des différentes opérations qui lui sont dévolues (conservation des actifs,
contrôle de la régularité des décisions de la société de gestion du FCC, établissement du
règlement intérieur du FCC conjointement avec la société de gestion, établissement de
l’attestation de dépôt des fonds du FCC correspondant au montant initial de l’émission).

III – REORGANISATION DU SECTEUR DES ASSURANCES

A l’instar du système bancaire, le secteur des assurances qui constitue un secteur


porteur en matière de mobilisation de l’épargne, notamment à long terme, a bénéficié au
cours de ces dernières années de plusieurs mesures destinées à consolider ses assises
financières et leur conférer plus de solidité afin qu’il puisse affronter favorablement la
concurrence étrangère.
A – NOUVELLES EXIGENCES EN MATIERE DE CONTROLE ET DE SUPERVISION
DE L’ACTIVITE DES SOCIETES D’ASSURANCE
Dans le cadre de la consolidation de l’assise financière des établissements
d’assurance, le capital social des sociétés anonymes d’assurance a été porté de 3 à
10 MDT et celui des compagnies d’assurance qui pratiquent exclusivement une catégorie
d’assurance est relevé de 1 à 3 MDT. De même les ressources du fonds commun des
sociétés d’assurance à forme mutuelle ont été consolidées. L’alimentation de ce dernier se
fait, désormais, à hauteur d’un million cinq cent mille dinars (1,5 MDT) contre 500 mille
dinars seulement par le passé .

1
Cf. Décret n° 2002-1727 du 29 juillet 2002 paru au JORT n°64 du 6 août 2002.
2
Arrêté du ministre des Finances du 31 janvier 2002 paru au JORT n°12 du 8 février 2002.

182
Parallèlement, la marge de solvabilité suffisante pour toutes les opérations de ces
établissements a été redéfinie pour englober, outre les fonds propres (sollicités par le
passé), les bénéfices reportés, les plus-values de réévaluation des éléments d’actif après
couverture totale des engagements techniques et accord du ministre des finances ainsi que
les autres éléments corporels pouvant être inclus dans la marge de solvabilité. Il convient,
toutefois, de déduire préalablement les pertes et les actifs incorporels.

Par ailleurs, et en vue de renforcer le contrôle et la supervision des sociétés de


réassurance, ces dernières ont, désormais, l’obligation de transmettre au ministère des
finances les documents et les états de conjoncture (trimestriellement), ainsi que le compte-
rendu annuel de toutes leurs opérations assorti des tableaux statistiques et les états
annexes, au plus tard le 31 juillet de chaque année.

Ces sociétés sont également tenues de publier au Journal Officiel de la République


Tunisienne leurs comptes de résultat techniques, leurs tableaux de flux de trésorerie, leurs
bilans et comptes de résultats, ainsi que les conclusions des commissaires aux comptes qui
ont la responsabilité de veiller sur la sincérité des comptes1.

B – HABILITATION DES BANQUES A COMMERCIALISER CERTAINS PRODUITS


D’ASSURANCE

Les banques peuvent désormais être chargées, en vertu d’une convention, de


conclure des contrats d’assurance au nom et pour le compte d’une ou plusieurs entreprises
d’assurance ; les relations entre les entreprises d’assurance et les banques obéissent aux
dispositions d’une convention cadre établie par les associations professionnelles des
entreprises d’assurance et des banques et approuvée par le Ministre des finances. Les
opérations d’assurance pouvant être fournies au public par l’entremise des banques sont
l’assurance des risques agricoles, l’assurance crédit et l’assurance caution, l’assurance-
assistance ainsi que l’assurance sur la vie et la capitalisation2
C – DETERMINATION DU MODE DE FINANCEMENT DU FONDS DE GARANTIE
DES ASSURES ET DE SON FONCTIONNEMENT
Ayant pour objet de garantir les assurés en cas d’insolvabilité des entreprises
d’assurance, le Fonds de garantie des assurés, créé en vertu de la loi n°2000-98 du
25 décembre 2000, constitue un stimulant pour la promotion de l’assurance. Son
financement est assuré tant par les cotisations des sociétés d’assurance que par toutes
autres ressources qui pourraient lui être affectées. La contribution de chaque entreprise
d’assurance est fixée à 1% des primes émises le mois précédent, nettes d’annulations,
d’impôts et de réassurance, sachant que l’assurance sur la vie et la capitalisation ne sont
pas incluses dans le calcul de l’assiette de cette cotisation. Le contrôle des opérations du
fonds de garantie est assuré par les services du Ministère des finances.
A cet effet, il a été créé une «commission de garantie des assurés» qui sera appelée à
donner son avis sur les demandes d’indemnisation adressées au fonds. Outre le Ministre
des finances qui en assure la présidence, cette commission comprend le président de
l’association professionnelle des sociétés d’assurance et deux représentants des
entreprises d’assurance. Le secrétariat de la commission est assuré par le service de la
société chargée de la gestion du fonds3.

1
Cf. Loi n° 2002-37 du 1er avril 2002 parue au JORT n°27 du 2 avril 2002.
2
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 8 août 2002 paru au JORT n°67 du 16 août 2002.
3
Cf. Décrets n°2002-418 du 14 février 2002 paru au JORT n°17 du 26 février 2002 et n°2002-2123 du 23 septembre
er
2002 paru au JORT n°80 du 1 octobre 2002.
183
IV – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE ET DE L’HABITAT

Les efforts déployés par les autorités publiques en la matière se sont concrétisés, en
2002, par une panoplie de mesures visant à améliorer les performances et accroître la
production du secteur agricole, d’une part, et promouvoir celui de l’habitat, d’autre part.

A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

Fortement affectée par la persistance de conditions climatiques difficiles, l’activité


agricole continue à bénéficier d’un soutien permanent en vue d’améliorer sa productivité.

1) Rééchelonnement des crédits des céréaliculteurs affectés par la sécheresse


au titre de la campagne 2001-2002

Les agriculteurs touchés par la sécheresse durant la saison agricole 2001-2002, qui
ont honoré leurs engagements échus vis-à-vis du secteur bancaire avant le sinistre et dont
l’exploitation est implantée dans les régions affectées, telles que définies par le décret
n°2002-1699 du 23 juillet 2002, peuvent bénéficier du rééchelonnement de leurs crédits
saisonniers de grandes cultures au titre de ladite saison agricole et des tranches de crédits
d’investissement y afférents.

Le rééchelonnement porte sur le principal des crédits saisonniers alloués aux grandes
cultures et sur les montants en principal et intérêts des tranches des crédits d’investisse-
ment y afférents et échéant au cours des mois de juin, juillet et août 2002. Il porte
également sur la cinquième échéance des crédits rééchelonnés en 1997 pour les
agriculteurs sinistrés par la sécheresse au cours de la campagne 1996-1997, la deuxième
échéance de ceux rééchelonnés en 2000 pour les sinistrés de la campagne 1999-2000 ainsi
que sur la première tranche des crédits rééchelonnés en 2001 pour les agriculteurs affectés
par la sécheresse au cours de la campagne 2000-2001.

Le rééchelonnement est octroyé pour une durée maximale de 5 ans, aux mêmes
conditions de taux que celles stipulées dans le contrat de prêt. Les demandes sont traitées
au cas par cas en tenant compte de la situation financière de l’agriculteur et du degré de
dommage causé par la sécheresse tel qu’attesté par un constat délivré par le Commissariat
Régional de Développement Agricole (CRDA) dont dépend l’intéressé.

Les demandes de rééchelonnement sont directement adressées à l’agence bancaire


qui a accordé le crédit, dans un délai ne dépassant pas le 31 octobre 2002. L’agriculteur
ayant bénéficié du rééchelonnement peut solliciter un nouveau crédit pour la saison agricole
2002-2003.

Les intérêts générés par le rééchelonnement seront pris en charge par le Fonds
national de garantie pour les crédits relevant de son domaine d’intervention et ayant fait
l’objet d’une déclaration à temps au secrétariat dudit Fonds. La banque est tenue de
présenter avant la fin de décembre 2002, une demande au secrétariat du Fonds, appuyée
par la décision de rééchelonnement, et accompagnée du tableau d’amortissement des
montants rééchelonnés et de l’attestation délivrée par le CRDA.

Les intérêts générés par le rééchelonnement de la 5ème tranche de crédits


rééchelonnés en 1997, la 2ème tranche de ceux rééchelonnés en 2000 et la 1ère tranche des
concours rééchelonnés en 2001 sont pris en charge par le budget de l’Etat et ce, au titre

184
des crédits ayant bénéficié au cours des saisons susvisées du rééchelonnement et de la
prise en charge par l’Etat des intérêts y afférents1.

De même, les crédits accordés par les banques au secteur de l’agriculture et pêche et
dont le montant en principal est inférieur à 40 mille dinars peuvent être rééchelonnés sur
12 ans sans paiement, par l’agriculteur, d’une avance équivalente à 5% de la créance.

Ce rééchelonnement concerne les crédits accordés jusqu’au 31 décembre 1998 ainsi


que ceux octroyés à partir du 1er janvier 1999. Les crédits concernés sont ceux échus à la
date du dépôt de la demande de rééchelonnement. En ce qui concerne le délai de
rééchelonnement des crédits rééchelonnés en vertu de la note aux banques n°99-12 du
15 juin 1999, il peut être porté de 7 ans, initialement prévu, à 12 ans.

Les crédits rééchelonnés sont refinançables auprès de l’Institut d’émission au taux de


l’appel d’offre2.

2) Barèmes et échéances des crédits saisonniers

Les crédits octroyés au titre de l’acquisition d’aliments pour vaches laitières et brebis
suitées sont portés de 82 à 96 dinars et de 21 à 27 dinars , par tête, respectivement. Quant
à la durée de la campagne y afférente, elle a été maintenue à 3 mois pour la première
spéculation et à 6 mois pour la seconde3.

Par ailleurs, et en vue d’encourager l’élevage de chamelons, une nouvelle ligne de


crédit a été créée. Ainsi, les banques peuvent, désormais, accorder un crédit d’un montant
de 280 dinars par tête pour l’achat de l’animal et de 180 dinars pour l’acquisition d’aliments
nécessaires à l’engraissement. Quant à l’échéance de ces crédits, elle a été fixée à 9 mois4.

3) Encouragement à l’acquisition et au stockage de fourrages secs

Considérant les retombées de la sécheresse au cours de la saison 2001-2002 et afin


de permettre aux agriculteurs de s’approvisionner en fourrages secs, les banques ont été
autorisées à accorder aux structures professionnelles agricoles ainsi qu’aux sociétés de
services agricoles des crédits sous forme d’avances sur marchandises pour le financement
de leur stock en fourrages secs.

Le montant de ce crédit couvre jusqu’à 80% de la valeur du stock de fourrages secs le


plus élevé tel qu’il apparaît de l’état prévisionnel de la variation des stocks. Il est remboursé
progressive-ment, conformément au rythme des ventes et dans un délai ne dépassant pas
l’année et ce, à compter de la date du bénéfice effectif du crédit5.

4) Institution d’une prime de stockage du concentré de tomate produit localement

Dans le but d’aider les unités de production des conserves de tomate à financer le
stock de concentré de tomate produit localement et qui n’a pas pu être vendu à l’intérieur ou
à l’extérieur du pays à la fin de la campagne, les autorités publiques ont décidé d’instituer
une prime au profit des unités de production des conserves de tomate et ce, au titre de la
contribution aux frais de stockage. Cette prime, fixée à 10 millimes par mois et par

1
Cf. Note aux banques n°2002-18 du 22 août 2002.
2
Cf. Notes aux banques n°2002-11 du 1er juillet 2002 et n°2002-15 du 30 juillet 2002.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-11 du 4 juillet 2002.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-13 du 28 novembre 2002.
5
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2002-01 du 26 mars 2002.
185
kilogramme net de concentré de tomate, est servie pour la période allant du 21 mai au
31 août 2001 par le groupement interprofessionnel des industries des conserves
alimentaires, en vertu d’une décision du Ministre de l’industrie.

Le montant global de ladite prime est supporté, à parts égales, par le Fonds de
développement de la compétitivité industrielle et le Fonds de développement de la
compétitivité dans le secteur de l’agriculture et pêche.

La supervision de la qualité et de la conformité du concentré de tomate aux normes en


vigueur ainsi que le suivi de l’opération d’octroi de ladite prime sont assurés par une
commission nationale créée à cet effet1.

B – FINANCEMENT DE L’HABITAT

Afin de mieux couvrir le financement des logements dont les prix et les coûts ne
cessent d’augmenter, les conditions d’octroi de prêts par les caisses de sécurité sociale à
leurs affiliés telles qu’elles sont arrêtées par le décret n°86-383 du 22 mars 1986 ont été
assouplies2.

En effet, outre le bénéfice d’un crédit pour financer la construction ou l’acquisition d’un
logement nouveau, les assurés sociaux en activité peuvent avoir droit à un prêt pour
l’acquisition d’un lot de terrain viabilisé auprès d’un promoteur immobilier agréé sachant que
le prêt pour parfaire l’épargne exigée par la Banque de l’Habitat n’est plus octroyé.

Par ailleurs, le montant du crédit est porté de 8 à 15 mille dinars. Il peut être
cumulable avec celui octroyé au conjoint par la caisse de sécurité sociale à laquelle il est
affilié. Toutefois, le montant cumulé des prêts accordés par les deux caisses et les banques
ne doit pas dépasser 90% du coût du logement ou du terrain.

Concernant le délai de grâce pour le règlement de la première mensualité de


remboursement, il a été porté de 2 à 3 mois après la date du déblocage du prêt.

Quant au taux d’intérêt appliqué à ces crédits, il a été fixé à 6,75% l’an. La majoration
de 2% l’an pour la partie échue et non remboursée, en cas de cessation de paiement reste
toujours en vigueur.

Ces prêts qui, par le passé, ne pouvaient être accordés qu’une seule fois dans la
carrière de l’affilié, peuvent être renouvelés une seule fois après remboursement intégral du
prêt antérieur et ce, dans les mêmes conditions.

V – PROMOTION DES INVESTISSEMENTS

Considérant son rôle moteur en matière de création d’emplois et de développement


régional, la promotion de l’investissement constitue toujours l’une des priorités dans la
stratégie de développement engagée par les autorités publiques. C’est ainsi qu’une série de
mesures ont été prises, en 2002, afin de consolider les acquis en la matière et de donner
une impulsion nouvelle à l’investissement productif, notamment, celui engagé par les jeunes
promoteurs.

1
Cf. Décret 2002-904 du 22 avril 2002 paru au JORT n°34 du 26 avril 2002.
2
Cf. Décret n°2002-2086 du 16 septembre 2002 paru au JORT n°77 du 20 septembre 2002.
186
A – ENCOURAGEMENT DES INVESTISSEMENTS DANS L’AGRICULTURE

Afin d’inciter les petits agriculteurs à utiliser d’une manière intense l’irrigation, le taux
minimum des fonds propres pour les investissements relatifs à l’acquisition du matériel
d’irrigation agricole réalisés par les petits agriculteurs dans certaines régions dont la liste est
fixée par arrêté du ministre de l’agriculture est ramené à 1% du coût de l’investissement
jusqu’à la fin de l’année 2002, sachant que ce taux était de 10% pour les projets de la
catégorie «A» ou «B» et de 30% pour ceux de la catégorie «C». La classification adoptée
de ces investissements est celle arrêtée par les dispositions du décret n°94-427 du
14 février 19941.

Dans le même contexte, le taux maximum des prêts octroyés aux petits agriculteurs
aux fins de l’acquisition de matériel d’irrigation agricole, dans certaines régions, dont la liste
est fixée par arrêté du Ministre de l’agriculture, est porté à 74% du montant de
l’investissement jusqu’au terme de l’année 20022.

B – REAMENAGEMENT DES CONDITIONS D’OUVERTURE DES COMPTES


D’EPARGNE POUR L’INVESTISSEMENT

Les conditions de fonctionnement du compte épargne pour l’investissement qui est


institué en vertu des dispositions de l’article 32 de la loi n°82-91 du 31 décembre 1982, ont
fait l’objet de certains réaménagements fiscaux destinés à encourager le développement de
l’épargne et sa canalisation vers le financement des investissements et à contribuer à la
création d’emplois, notamment, pour les jeunes diplômés. C’est ainsi que les montants
déposés dans ces comptes ouverts auprès d’établissements de crédit ou du Centre
d’épargne postale (CEP) sont déductibles de l’assiette de l’impôt sur le revenu au titre de
l’année de dépôt dans la limite de 20 mille dinars par an. Quant aux intérêts y afférents, ils
sont exonérés de l’impôt sur le revenu des personnes physiques dans la limite de
2.000 dinars par an. Les montants logés dans les comptes épargne pour l’investissement
doivent être utilisés au plus tard à la fin de l’année suivant celle de l’expiration de la période
d’épargne.

Il convient de signaler que tout retrait de fonds pour une raison autre que la réalisation
des projets prévus ou tout projet réalisé après l’expiration de la période fixée entraîne le
paiement de l’impôt dû au titre des montants déposés y compris les intérêts y afférents
majoré des pénalités calculées conformément à la législation fiscale en vigueur3.

En outre, les dispositions relatives à la création du «compte épargne pour la promotion


de projets», objet de l’article 31 de la loi n°82-91 du 31/12/1982 ont été abrogées.

C – ENCOURAGEMENT AUX INVESTISSEMENTS INITIES PAR LES NOUVEAUX


PROMOTEURS

Afin de faciliter l’accès des nouveaux promoteurs aux sources de financement


nécessaires à la réalisation de leurs projets, certains réaménagements ont été arrêtés quant
à la participation au capital minimum, prévue à l’article 46 du code d’incitations aux
investissements accordée aux projets afférents aux industries manufacturières et de

1
Cf. Décret n°2002-902 du 22 avril 2002 paru au JORT n°34 du 26 avril 2002.
2
Cf. Décret n°2002-834 du 17 avril 2002 paru au JORT n°33 du 23 avril 2002.
3
Cf. Articles 21 à 23 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour l’année 2003 et
parue au JORT n°102 du 17 décembre 2002.

187
services1. Le taux de cette participation est, désormais, fixé en fonction de la valeur de
l’investissement.
Ainsi, pour la première tranche de l’investissement et jusqu’à un million de dinars, le
taux de la participation au capital imputée sur les ressources du Fonds de promotion et de
décentralisation industrielle (FOPRODI) a été porté de 45% à 60% du capital minimum.
Quant à la contribution du promoteur, elle est demeurée inchangée (soit 10%) alors que
celle de la Société d’investissement à capital-risque (SICAR) a été fixée à un minimum de
10% du capital, sachant qu’ aucune limite n’était exigée auparavant.
Concernant le reliquat de l’investissement et dans la limite de 3 MDT, le taux de
participation au capital imputée sur les ressources du FOPRODI a été relevé de 20% à 30%
du capital minimum additionnel; l’apport du promoteur continue à être assuré, comme par le
passé, à hauteur de 20% alors qu’un minimum de 20% du capital additionnel a été fixé pour
la participation de la SICAR .
D – INSTITUTION D’UN REGIME DE GARANTIE DES CREDITS AUX MOYENNES
ENTREPRISES DANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICES ET DES PARTICIPATIONS DANS
LEUR CAPITAL

Afin d’inciter les établissements de crédit à contribuer davantage au financement des


moyennes entreprises, notamment, celles constituées par les jeunes promoteurs et de
faciliter à ces derniers le financement de leurs projets, les autorités publiques ont créé un
régime de garantie aussi bien des crédits accordés aux moyennes entreprises opérant
dans les secteurs de l’industrie et des services que des participations effectuées par les
sociétés d’investissement à capital risque.
Outre la dotation financière prélevée sur les ressources du Fonds national de garantie,
dont le montant est fixé par décret, ce régime est financé par une participation des
bénéficiaires des crédits ainsi que des SICAR et par les revenus des placements des soldes
du régime de garantie et par d’autres ressources qui pourraient lui être affectées. Les
conditions de cette participation seront fixées par arrêté du Ministre des finances.
La société chargée de gérer ce régime est dotée d’un capital auquel le Ministre des
finances est autorisé à souscrire au nom de l’Etat dans la limite d’un million cent mille
dinars, à libérer en une seule fois2.
E – ENCOURAGEMENT AUX INVESTISSEMENTS DANS LE DOMAINE DE LA
MAITRISE DE L’ENERGIE

Dans le cadre de la poursuite de l’encouragement de l’Etat aux investissements


entrepris en matière de maîtrise de l’énergie, les autorités ont décidé de relever le montant
des primes octroyées à cet effet et ce, afin d’aider les investisseurs à comprimer leurs
charges pour une meilleure compétitivité. Ainsi, le montant maximal de l’aide financière
accordée dans le cadre de la réalisation d’audits énergétiques a été porté à 20 mille dinars
contre 10 mille dinars, auparavant, tandis que celui destiné à la réalisation des projets de
démonstration a été relevé de 50 à 100 mille dinars.

En ce qui concerne l’aide financière à l’investissement dans les domaines de


l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables, elle est maintenue au

1 er
Cf. Décret n°2002-136 du 28 janvier 2002 paru au JORT n°10 du 1 février 2002.
2
Cf. Articles 24 et 25 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour l’année 2003 et
parue au JORT n°102 du 17 décembre 2002.

188
même niveau qu’auparavant soit à 100 mille dinars alors que le plafond a été porté de 5% à
20% du montant de l’investissement1.

F – NOUVELLES DISPOSITIONS EN FAVEUR DE LA CREATION DES ENTREPRISES

Pour pouvoir être éligibles aux incitations fiscales ou financières, les investisseurs
devraient justifier d’un apport personnel de 30% du coût du projet. Etant difficile à réaliser
par les nouveaux promoteurs, cette condition a constitué une entrave pour la promotion des
investissements initiés par les jeunes diplômés. Ainsi et afin d’inciter ces derniers à
promouvoir leurs propres projets et à contribuer à la création de nouveaux emplois, il a été
décidé de les faire bénéficier d’une prime d’investissement dans la limite de 6% du coût de
l’investissement, hors fonds de roulement. En outre, l’Etat leur a octroyé une prise en
charge de la cotisation patronale au régime légal de la sécurité sociale au titre des salaires
payés aux salariés de nationalité tunisienne durant les trois premières années à compter de
la date d’entrée en activité effective du projet . En parallèle, ils profitent d’une exonération
de la contribution au Fonds de promotion des logements pour les salariés (FOPROLOS) et
de la taxe de formation professionnelle durant la même période susvisée.

L’octroi de ces avantages au titre des investissements déclarés entre le 1er janvier
2003 et le 31 décembre 2006, est soumis à des conditions tenant au coût de
l’investissement, qui ne doit pas dépasser un montant qui sera fixé par décret, à la forme
juridique de l’entreprise (entreprise individuelle ou société constituée par des titulaires de
diplômes universitaires) et à l’obtention préalable par le promoteur d’un accord de principe
de financement auprès d’un établissement de crédit2.

Par ailleurs, et afin de donner une impulsion à l’investissement, il a été créé un


«Conseil supérieur pour la création des entreprises et le développement des projets
innovants», chargé notamment d’étudier les moyens susceptibles d’accélérer le rythme de
création des entreprises, de veiller à l’intensification du nombre des nouveaux promoteurs,
en particulier dans les créneaux porteurs, et d’assurer la coordination entre les différentes
parties concernées par la création des entreprises.

Ce conseil, présidé par le Premier Ministre, compte 22 membres représentant aussi


bien certains ministères et associations professionnelles que le secteur bancaire et les
sociétés d’investissement à capital-risque3.
Sur le plan régional, et au niveau de chaque gouvernorat, ce conseil est suppléé par
un «comité régional pour la création des entreprises et le développement des projets
innovants»4.
G – ENCOURAGEMENT DU SECTEUR PRIVE A INVESTIR DANS LE LOGEMENT
UNIVERSITAIRE
Conscientes de la pénurie de logements universitaires due à la forte augmentation du
nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur et compte tenu de la politique de
décentralisation des campus universitaires, les autorités publiques ont décidé d’accorder,
durant la période allant du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2004, des terrains au dinar
symbolique au profit des promoteurs dans le logement universitaire à la double condition de
procéder à la réalisation du projet d’investissement dans un délai d’un an à compter de la

1
Cf. Décret n°2002-174 du 28 janvier 2002 paru au JORT n°11 du 5 février 2002.
2
Cf. Articles 19 et 20 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour l’année 2003 et
parue au JORT n°102 du 17 décembre 2002.
3
Cf. Décret n°2002-1633 du 9 juillet 2002 paru au JORT n°59 du 19 juillet 2002.
4
Cf. Décret n°2002-1634 du 9 juillet 2002 paru au JORT n°59 du 19 juillet 2002.
189
date d’obtention du terrain et d’exploiter le projet conformément à son objet pour une
période qui ne peut être inférieure à 10 ans1.

VI – MESURES DIVERSES

Dans le cadre de la consolidation de l’assise financière des sociétés et, par


conséquent, l’amélioration de leurs capacités d’investissement, de production et de la
création d’emplois, les conditions d’encouragement des opérations de fusion des sociétés
ont été assouplies en vue de permettre à la société absorbante d’inscrire à son bilan les
provisions déduites par la société absorbée et n’ayant pas perdu leur objet. La réintégration
desdites provisions dans les résultats réalisés par la société qui les a enregistrées dans son
bilan ne doit être faite qu’au titre de l’année au cours de laquelle ces provisions sont
devenues sans objet2.

D’autre part et s’inscrivant dans le cadre de l’assouplissement des formalités du


commerce extérieur et de la promotion de l’utilisation des techniques électroniques dans ce
domaine, la domiciliation des titres de commerce extérieur à travers le système intégré de
traitement automatisé des formalités du commerce peut, désormais, être effectuée par
l’utilisation de l’un des trois formulaires des documents électroniques figurant sur le réseau
du centre serveur de la liasse unique à l’importation et à l’exportation de marchandises et sa
transmission à l’intermédiaire agréé à travers ledit système. Les formulaires précités se
rapportent au titre de commerce extérieur pour les opérations effectuées sous couvert d’un
titre de commerce extérieur, le formulaire de la facture définitive à l’exportation pour les
opérations d’exportation effectuées par facture définitive à l’exportation et au contrat
commercial, pour les opérations d’importation en admission temporaire ou en entrepôt. Une
image scannée des pièces jointes au titre de commerce extérieur doit être transmise en
même temps à l’intermédiaire agréé.

Les intermédiaires agréés sont tenus d’informer la Banque centrale, sans délai, à
travers le système intégré de traitement automatisé des formalités du commerce extérieur
de toute opération domiciliée dans le cadre de ce système. Pour les opérations domiciliées
en dehors de ce système, elles demeurent soumises aux dispositions de la circulaire aux
intermédiaires agréés n°2000-13 du 10 novembre 20003.

1
Cf. Article 26 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003 et parue
au JORT n°102 du 17 décembre 2002.
2
Cf. Article 30 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour l’année 2003 et parue au
JORT n°102 du 17 décembre 2002.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2002-08 du 21 juin 2002.

190
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME BANCAIRE

L’évolution des ressources propres des banques de dépôts à un rythme plus soutenu
que celui de leurs emplois s’est traduite par une amélioration de la trésorerie des banques.
De ce fait, leur recours au refinancement de la Banque centrale s’est établi, en 2002, à un
niveau moins élevé que celui de l’année précédente.

A – EVOLUTION DE LA LIQUIDITE DES BANQUES DE DEPÔTS

Après avoir connu une contraction de 551 MDT, en 2001, la liquidité bancaire, évaluée
en termes de moyennes quotidiennes s’est améliorée de 21 MDT en 2002 sous l’effet de
l’augmentation des avoirs nets en devises. Cette évolution aurait été plus importante
n’eussent été les effets restrictifs exercés simultanément par les billets et monnaies en
circulation et le solde du compte courant du Trésor.

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE1 (Données de fin de période en MDT)


Périodes 2002 Variations
Déc.
Déc.2001 Déc.2002
2001 Mars Juin Sept. Déc. Déc.2000 Déc.2001
Libellés
Billets et monnaies en circulation - 2.527 - 2.534 - 2.580 - 2.625 - 2.663 - 147 - 136
Solde du cpte courant du Trésor - 386 - 210 - 103 - 299 - 413 - 185 - 27
Avoirs nets en devises +2.810 +2.062 +2.965 +2.963 +3.011 +387 +201
Autres facteurs - 433 - 307 - 609 - 163 - 329 - 189 +104
Total des facteurs autonomes -536 -989 -327 -124 -394 -134 +142
Solde du compte courant ordi-
naire des banques tenu à la BCT - 318 - 200 - 180 - 255 - 108 - 271 +210
Total concours +854 +1.189 +507 +379 +502 +405 - 352
dont : Intervention de la BCT
sur le marché monétaire +854 +1.189 +507 +379 +502 +405 - 352
1 Le signe (-) indique l’effet restrictif exercé par les facteurs de la liquidité et le signe (+) l’effet expansif.

Tout au long de l’année, la liquidité bancaire a connu une évolution divergente,


marquée par trois phases distinctes.

En effet, les quatre premiers mois de l’année 2002, à l’exception du mois de janvier,
ont été caractérisés par la poursuite du resserrement de la liquidité observé au cours de
l’année 2001. Durant cette période, la liquidité des banques s’est contractée de 387 MDT
sous l’effet conjugué de la diminution des avoirs nets en devises et de l’augmentation du
solde du compte courant du Trésor et ce, en dépit de l’effet expansif exercé par les billets et
monnaies en circulation et le poste «autres facteurs».

En s’établissant à 2.111 MDT en avril 2002, les avoirs nets en devises ont, à l’instar
des premiers mois de chaque année, baissé de 270 MDT, exerçant un effet restrictif
d’autant sur la trésorerie bancaire. Au cours de cette période, leur niveau a fluctué entre un
minimum de 1.861 MDT enregistré le 24 avril 2002 et un maximum de 2.865 MDT atteint le
29 du même mois suite à l’encaissement de l’emprunt obligataire «GLOBAL DOLLAR» pour
un montant de 938 MDT.

De même, en s’élevant à 347 MDT en avril 2002, le solde du compte courant du


Trésor a contribué au resserrement de la liquidité bancaire de 202 MDT. L’encaissement de
l’emprunt obligataire précité et la perception d’importantes recettes fiscales conjugués à
191
l’émission d’une enveloppe substantielle de bons du Trésor à court terme, quoique
fortement compensés par le remboursement des bons cessibles, ont permis de situer le
solde à un niveau élevé.

En revanche, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 2.508 MDT, en
avril 2002, ont contribué à l’amélioration de la liquidité bancaire de 49 MDT. Au cours de
cette période, ils ont fluctué entre un minimum de 2.431 MDT et un maximum de 2.624 MDT
enregistrés, respectivement, le 18 janvier et le 21 février ; cette dernière date correspond à
la veille de l’Aïd El Idha, période au cours de laquelle les retraits des ménages connaissent
une certaine accélération.

Au total, l’évolution de l’ensemble des facteurs autonomes s’est traduite par un


resserrement de la trésorerie des banques de 402 MDT, au cours de la période précitée,
amenant ainsi l’Institut d’émission à intensifier son intervention dont le niveau moyen a
atteint en avril 1.283 MDT contre 896 MDT en décembre 2001, soit le niveau moyen le plus
élevé de l’année.

Compte tenu de ces évolutions, le solde du compte courant ordinaire des banques
tenu à la Banque centrale s’est établi à 227 MDT en avril 2002, en repli de 15 MDT par
rapport à son niveau atteint en décembre 2001.

Au cours de la période qui s’étend entre mai et octobre, la trésorerie des banques a
connu un renversement de tendance en enregistrant une amélioration progressive
imputable, essentiellement, aux effets expansifs exercés simultanément par la quasi-totalité
des facteurs.

EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE1


(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Moyennes trimestrielles 2002 Variations
Périodes Année Année
Libellés 2001 2002 2001/ 2002/
I II III IV
2000 2001
Billets et monnaies en
circulation - 2.426 - 2.515 - 2.518 - 2.662 - 2.620 - 2.579 - 256 - 153
Solde du compte
courant du Trésor - 198 - 263 - 296 - 279 - 310 - 287 +13 - 89
Avoirs nets en devises +2.302 +2.393 +2.698 +2.931 +3.002 +2.756 - 24 +454
Autres facteurs - 259 - 344 - 815 - 421 - 329 - 477 - 248 - 218
Total des facteurs
autonomes - 581 - 729 - 931 - 431 - 257 - 587 - 515 -6
Solde du compte courant
ordinaire des banques - 219 - 244 - 202 - 171 - 151 - 192 - 36 +27
Total concours +800 +973 +1.133 +602 +408 +779 +551 - 21
dont : Intervention de
la BCT sur le marché
monétaire +800 +973 +1.133 +602 +408 +779 +643 - 21
1 Le signe (-) indique l’effet restrictif exercé par les facteurs de la liquidité et le signe (+) l’effet expansif.

En s’établissant à 2.941 MDT en octobre 2002, les avoirs nets en devises ont connu
une augmentation de 830 MDT par rapport à leur niveau enregistré en avril suscitant une
amélioration d’autant de la trésorerie des banques. Cette évolution a été rendue possible
grâce à l’effet cumulé de l’encaissement de divers tirages sur des prêts extérieurs
essentiellement provenant de la BAD et de la BEI, de la première tranche du produit de la
vente de la licence d’exploitation de la deuxième ligne du téléphone mobile GSM (328 MDT)

192
en mai, de dons provenant de l’Union Européenne notamment dans le cadre de la facilité
d’ajustement structurel de l’économie (FASE) pour 56,1 MDT en juillet.

De même, le solde du compte courant du Trésor, qui est revenu de 347 MDT en avril
à 303 MDT en octobre, a contribué à l’affermissement de la liquidité de 44 MDT. Cette
baisse est imputable à l’engagement d’importantes dépenses notamment au titre du
remboursement de la dette publique intérieure et extérieure.

Quant au poste «autres facteurs», il a enregistré une baisse de 55 MDT, améliorant


ainsi d’autant la trésorerie bancaire.

En revanche, l’accroissement de 71 MDT des billets et monnaies en circulation au


cours de la période sous-revue a contracté à due concurrence la liquidité des banques, en
corrélation avec l’engagement de dépenses accrues des ménages occasionnées par la
saison estivale et la rentrée scolaire.

Portant la marque de l’aisance de la trésorerie des banques découlant de l’ensemble


des facteurs précités (858 MDT) au cours de la période considérée, l’intervention de l’Institut
d’émission sur le marché monétaire a connu une forte baisse, revenant de 1.283 MDT en
avril à 337 MDT en octobre 2002. C’est au cours de cette période qu’a été enregistré le
niveau le plus faible de l’année, soit 112 MDT le 25 septembre.

Dans ce contexte, le solde du compte courant ordinaire des banques tenu à la Banque
centrale s’est inscrit en baisse de 88 MDT pour se situer à un niveau moyen de 139 MDT en
octobre 2002.

La période couvrant les deux derniers mois de l’année a été marquée de nouveau par
un resserrement de la trésorerie des banques suite aux effets restrictifs exercés par la
quasi-totalité des facteurs à l’exception des avoirs nets en devises.

S’établissant à 2.676 MDT en décembre 2002, les billets et monnaies en circulation


ont resserré la liquidité des banques de 97 MDT. C’est au cours de cette période que le
maximum de l’année a été atteint, soit 2.781 MDT le 4 décembre, date correspondant à la
veille de l’Aïd El Fitr, traduisant ainsi les retraits accrus des ménages pour faire face aux
dépenses engagées à cette occasion.

De même, le solde du compte courant du Trésor, qui s’est inscrit en hausse de


15 MDT en raison, notamment, de l’encaissement d’importantes recettes fiscales, a exercé
un effet restrictif d’autant sur la liquidité des banques.

Il en est de même du poste «autres facteurs» dont le niveau est passé de 257 MDT en
octobre 2002 à 402 MDT en décembre de la même année, se traduisant ainsi par une
contraction de la trésorerie des banques de 145 MDT.

En revanche, les avoirs nets en devises qui se sont établis à 3.043 MDT en
décembre, ont exercé un effet expansif sur la liquidité bancaire de 102 MDT. Cette
augmentation est due à l’encaissement de tirages sur de prêts extérieurs, dont notamment,
ceux provenant de la BEI pour environ 95 MDT, auxquels s’ajoutent le crédit syndiqué au
profit de l’ETAP (69 MDT), celui en faveur de Tunisair (42 MDT) ainsi que le don accordé
par l’Union Européenne (27,4 MDT). Il est à noter que le niveau maximum de l’année des
avoirs nets en devises a été atteint le 20 décembre 2002 soit 3.124 MDT.

193
Compte tenu de ces évolutions, le concours de la Banque centrale aux banques a
augmenté de 171 MDT au cours des deux derniers mois de l’année, passant d’une
moyenne de 337 MDT en octobre à 508 MDT en décembre.

B – INTERVENTION DE LA BANQUE CENTRALE SUR LE MARCHE MONETAIRE

Le cadre réglementaire régissant le marché monétaire a été enrichi en 2002 par


l’introduction de deux nouvelles mesures. En effet, dans le but de donner plus de latitude
aux banques dans la fixation de leurs taux d’intérêt sur le marché interbancaire et de
conférer à ce dernier plus de dynamisme, la Banque centrale a décidé que les taux moyens
du marché interbancaire pondérés par les montants au jour le jour (TM) et ceux des autres
durées soient, à compter du 2 mai, arrondis au 1/32ème de point de pourcentage le plus
proche contre 1/16ème auparavant.

Par ailleurs, et afin d’inciter les banques à assurer une plus grande stabilité de leurs
ressources, dont l’adéquation avec les emplois améliorerait leur ratio de liquidité, l’assiette
de calcul de la réserve obligatoire a été révisée. C’est ainsi qu’au taux uniforme de 2%
appliqué par le passé à tout dépôt quelle qu’en soit la forme se substituent trois taux
adaptés à la durée. De même, la période de constitution de la réserve obligatoire, qui
s’étalait entre le 16ème jour d’un mois donné au 15ème jour du mois suivant, a été l’objet de
modification pour s’étendre, désormais, du 26ème jour d’un mois donné au 25ème jour du
mois suivant. Le choix de cette nouvelle période permettra ainsi aux banques de prendre en
considération les chiffres comptables du mois concerné par la période de constitution de
leur réserve.

L’évolution fluctuante de la trésorerie des banques observée en 2002 a amené la


Banque centrale à moduler ses interventions au sein du marché monétaire en fonction des
besoins. Cette dernière a dû, contrairement à l’année précédente, diminuer son intervention
qui est revenue, d’une année à l’autre, d’une moyenne de 800 MDT à 779 MDT et dont
l’évolution a connu au courant de l’année des fluctuations.

INTERVENTIONS DE LA BANQUE CENTRALE SUR LE MARCHE MONETAIRE


(Données de fin de période en MDT)
Périodes Déc. 2002
Libellés 2001 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d’offres 450 550 0 200 240
Prises en pension 73 121 20 0 0
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 331 518 487 179 228
Opérations ponctuelles nettes 0 0 0 0 34
Total 854 1.189 507 379 502

Durant les quatre premiers mois, l’Institut d’émission a intensifié son intervention sur le
marché monétaire suite au resserrement de la trésorerie des banques. En effet, l’enveloppe
moyenne injectée par la Banque centrale, au cours de cette période s’est élevée à
1.050 MDT répartie à concurrence de 502 MDT sous forme d’appels d’offres, 475 MDT de
pension de bons de Trésor à 3 mois et 73 MDT de prises en pension allant de 1 à 7 jours.
Il importe de signaler que c’est durant cette période que le maximum de l’année a été
enregistré, soit 1.577 MDT le 15 avril dont 650 MDT ou 41,2% ont été octroyés sous forme
d’appels d’offres.

Portant la marque de l’amélioration progressive de la liquidité bancaire, les six mois


suivants ont été caractérisés par une réduction importante de l’intervention de la Banque
centrale sur le marché monétaire pour se situer, en moyenne, à 710 MDT. Au cours de cette

194
période, le volume moyen des appels d’offres s’est établi entre un minimum de 127 MDT et
un maximum de 627 MDT, tandis que les prises en pension de 1 à 7 jours, ont oscillé entre
0,3 MDT et 43 MDT. Revenant de 542 MDT en avril à 223 MDT, en octobre, les pensions de
bons du Trésor à 3 mois ont connu, pour leur part, une baisse importante due à la faiblesse
des émissions de titres publics conjuguée à l’accélération des remboursements.

Afin de réguler la liquidité des banques, l’Institut d’émission a dû intervenir, au cours


de cette période, par des opérations ponctuelles à 24 heures en procédant à des ponctions
portant sur des montants variant entre un minimum de 24 MDT enregistré en octobre et un
maximum de 249 MDT relevé en septembre.

INTERVENTIONS DE LA BANQUE CENTRALE SUR LE MARCHE MONETAIRE


(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Périodes Année Moyennes trimestrielles 2002 Année
Libellés 2001 I II III IV 2002
Appels d’offres 586 453 536 280 210 370
Prises en pension 144 67 56 15 2 35
Pensions de bons du Trésor à 3 mois 47 453 548 322 199 380
Opérations ponctuelles nettes 23 0 -7 - 15 -3 -6
Total 800 973 1.133 602 408 779

La réapparition d’une situation de resserrement de la liquidité bancaire durant les deux


derniers mois de l’année 2002, a suscité un recours plus important des banques au
refinancement de l’Institut d’émission dont le niveau moyen s’est situé à 443 MDT.
Dans ce contexte, la Banque centrale est intervenue sous forme d’appels d’offres pour
une enveloppe moyenne de 252 MDT, complétée, essentiellement, par des pensions de
bons du Trésor à 3 mois pour un montant moyen de 187 MDT.
Quant au taux d’intérêt du marché monétaire pratiqué au jour le jour, qui s’est
maintenu stable au niveau de 5,9375% jusqu’au 18 juin 2002, il a connu certaines fluctua-
tions durant la deuxième moitié de l’année et ce, en relation avec la situation de trésorerie
qui a prévalu au niveau du marché interbancaire. En effet, à partir du 19 juin 2002, il a
oscillé entre un minimum de 5,84375% et un maximum de 5,96875%. Il convient, toutefois,
de signaler que durant la période allant de la deuxième décade du mois de juillet jusqu’au
17 septembre, le taux du marché monétaire est resté inchangé au niveau de 5,96875% et
ce, en relation avec le tarissement de la liquidité qui a prévalu durant cette période.
S’agissant du taux moyen, il a connu trois phases d’évolution. Après s’être maintenu
au niveau de 5,9375% durant le premier semestre, il s’est inscrit en hausse en juillet et août
pour se situer à 5,96875%. Depuis, il est revenu à 5,90625% et ce, jusqu’à la fin de l’année.
Les taux des pensions de bons du Trésor à 3 mois ont fluctué entre 6,12260% et
6,18750% durant les 5 premiers mois de l’année 2002 pour se stabiliser au niveau de
6,12500% jusqu’à la fin de l’année.
C – EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES BANQUES ET AUTRES ETABLISSEMENTS
FINANCIERS

Suite à l’opération de privatisation de l’UIB réalisée à la fin de l’année 2002 par cession
de la participation publique à hauteur de 52 % du capital au profit de la banque française
«Société générale», le système bancaire tunisien compte, désormais, quatre banques
publiques et dix banques privées. Parallèlement, l’entrée en activité, en décembre 2002,
d’une nouvelle unité dénommée «El Wifack Leasing» a porté à onze le nombre d’organismes
de leasing.

195
Par ailleurs, le réseau des agences bancaires s’est enrichi, en 2002, de 19 nouvelles
unités, ce qui a porté leur total à 842 agences, soit une pour 11,6 mille habitants contre
823 et 11,8 mille, une année auparavant. Cette desserte a concerné, à des degrés divers le
Grand-Tunis et les régions côtières à hauteur de onze et huit unités supplémentaires
respectivement.

Au cours de la même année, 84 nouveaux distributeurs automatiques de billets (DAB)


et de guichets automatiques de banque (GAB) ont été installés, portant ainsi l’étendue du
réseau à 476 automates .

I – BANQUES DE DEPOTS

1) Emplois et ressources

L’évolution des emplois des banques de dépôts en 2002 s’est fortement ressentie du
ralentissement de l’activité économique. Aussi, le taux d’accroissement de ces derniers
s’est-il inscrit nettement en deçà de leurs ressources, situation ayant nécessité un recours
moins important que celui de l’an passé au refinancement de la Banque centrale.

a) Emplois

En s’élevant à 20.759 MDT à la fin de 2002, les emplois des banques de dépôts se
sont accrus de 4,5% par rapport à leur niveau de 2001 contre 11,9% une année auparavant.
Cette décélération reflète celle des concours à l’économie et des comptes de trésorerie. Les
créances sur l’Etat ont, par contre, connu une reprise.

EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)


Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 17.301 17.638 18.014 18.260 18.392
Créances sur l’Etat 1.466 1.411 1.318 1.290 1.549
Comptes de trésorerie 1.198 1.047 1.142 1.308 1.330
Autres postes nets - 106 -346 -341 -565 -512
Total emplois=Total ressources 19.859 19.750 20.133 20.293 20.759
Ressources monétaires&quasi-monét. 14.470 13.937 14.647 14.894 15.186
Ressources spéciales 2.076 2.065 2.286 2.318 2.436
Provisions 1.085 1.133 1.176 1.193 1.135
Fonds propres nets 1.374 1.426 1.517 1.508 1.500
Refinancement 854 1.189 507 380 502

- Concours à l’économie

Reflétant l’atonie qui a caractérisé l’activité économique due à la conjoncture difficile


prévalant tant sur le plan national qu’international, les concours à l’économie ont enregistré,
en 2002, une décélération de leur rythme de progression. En se situant à 18.392 MDT, ces
derniers ne se sont accrus que de 6,3% en 2002 contre 11,2% l’année précédente. Cette
décélération porte la marque de celle des crédits accordés sur les ressources ordinaires des
banques, sachant que ceux sur ressources spéciales et le portefeuille-titres ont, en
revanche, connu une forte accélération.

La répartition sectorielle des crédits laisse apparaître une poursuite de l’affermissement de la


part de ceux attribués au secteur des services qui est passée de 48% à 58%, au détriment
de celles de l’industrie et de l’agriculture et pêche qui ont bénéficié, en 2002, respectivement
de 34% et 8% du total contre 41% et 11% en 1999.
196
De 14.561 MDT à la fin de 2001, l’encours des crédits sur ressources ordinaires est passé
à 15.226 MDT en 2002, soit une augmentation de 4,6% contre 12,2% l’année écoulée.

CONCOURS A L’ECONOMIE (En MDT)


Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
Crédits sur ressources ordinaires 14.561 14.814 15.067 15.284 15.226
Crédits sur ressources spéciales 1.928 1.961 2.039 2.050 2.131
Portefeuille-titres 812 863 908 926 1.035
Total 17.301 17.638 18.014 18.260 18.392

Représentant près des deux tiers des crédits sur ressources ordinaires, le portefeuille-
escompte a également enregistré, en 2002, un ralentissement de son rythme de croissance,
soit 1,5% ou 137 MDT contre 16% ou 1.262 MDT en 2001. Ayant connu une évolution
irrégulière tout au long de l’année, celui-ci a augmenté, en décembre, de 398 MDT par
rapport au mois précédent contre 391 MDT en 2001 suite, notamment, aux opérations
habituelles de fin d’année qui ont porté, en 2002, sur des montants de moindre ampleur que
ceux de 2001.

En s’élevant à 2.131 MDT, les crédits alloués sur les ressources spéciales ont
augmenté en 2002 de 10,5% contre 5,4% l’année précédente, portant la marque de la
progression des crédits octroyés aussi bien sur les fonds de prêts extérieurs (12% contre
5,4%) que sur les fonds étatiques (7,7% contre 5,8%). Il est à signaler que la part des
crédits à long terme dans le total des crédits sur ressources spéciales s’est consolidée
passant, d’une année à l’autre, de 67,9% à 72,8%.
Parallèlement, le portefeuille-titres des banques s’est nettement affermi en 2002, son
taux de progression est passé de 6,7% à 27,5%. Cette évolution s’explique par les nouvelles
prises de participation de certaines banques dans des unités hôtelières, dans des OPCVM et
surtout dans le capital de certaines sociétés de recouvrement.
- Créances sur l’Etat

L’endettement de l’Etat vis-à-vis des banques de dépôts s’est établi en décembre 2002
à 1.549 MDT, enregistrant ainsi une hausse de 83 MDT par rapport à son niveau de l’an
passé contre une baisse de 144 MDT en 2001. En conséquence, le ratio d’emploi en effets
publics1 est revenu de 8,7% à 8,3% sous l’effet conjugué de l’augmentation de l’ensemble
des dépôts et de la baisse de l’encours des bons du Trésor en portefeuille. Ce dernier est
revenu, d’une année à l’autre, de 1.123 MDT à 1.103 MDT. Le repli ainsi constaté est
imputable au fait que le volume des remboursements s’est avéré plus important que
l’enveloppe des titres émis. Leurs niveaux se sont élevés, respectivement, à 2.713 MDT et
2.623 MDT en 2002 contre 1.991 MDT et 2.367 MDT en 2001.
- Comptes de trésorerie
En se situant à 1.330 MDT en 2002, le solde des comptes de trésorerie des banques
de dépôts s’est accru de 132 MDT ou 11% contre 435 MDT ou 57% l’année précédente.
Cette évolution résulte de l’affermissement aussi bien du poste «correspondants banquiers
nets» (+235 MDT contre +136 MDT) que de celui des «comptes en devises» (+93 MDT
contre +22 MDT) conjugué à la baisse, notamment, des comptes courants ordinaires
(-168 MDT contre +281 MDT).

1
Le ratio d’emploi en effets publics est calculé par référence aux dépôts à vue, aux dépôts à terme, aux certificats
de dépôts et aux comptes spéciaux d’épargne.
197
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 167 131 123 167 162
Comptes courants ordinaires 327 225 173 258 159
Dépôts au CCP 21 7 8 8 10
Comptes en devises 278 271 317 300 371
Moins : autres concours de la BCT 16 14 5 13 2
Correspondants banquiers (montant net) 365 350 423 491 600
Sièges, succursales, agences (montant net) 56 77 103 97 30
Total 1.198 1.047 1.142 1.308 1.330

b) Ressources

Les ressources des banques de dépôts se sont modérément accrues en 2002, passant
de 19.859 MDT à 20.759 MDT. Cette évolution porte la marque, essentiellement, de celle
des ressources monétaires et quasi-monétaires, celles à caractère spécial et les fonds
propres se sont même affermis, alors que le refinancement auprès de la Banque centrale a
accusé une baisse.

- Les ressources monétaires et quasi-monétaires

Les ressources monétaires et quasi-monétaires ont augmenté, en 2002, de 4,9%


contre 11,2% une année auparavant. L’affermissement des ressources quasi-monétaires a
été atténué par le repli de celles à caractère monétaire.

Alors qu’elles se sont accrues de 14,4% en 2001, les ressources monétaires ont
accusé, en 2002, une diminution de 5,3%. Ayant connu une évolution irrégulière au cours
des onze premiers mois de l’année caractérisée par une tendance à la baisse, les dépôts à
vue des résidents qui constituent la principale composante des disponibilités monétaires ont
atteint leur niveau le plus bas en novembre, soit 3.454 MDT. En décembre, ces derniers ont
repris pour augmenter de 214 MDT tout en demeurant en deçà de 253 MDT du niveau de
décembre 2001. Pour toute l’année, ils ont baissé de 6,5% contre un accroissement de
10,3%. Cette contraction, qui s’explique aussi bien par la nouvelle réglementation en matière
de réserve obligatoire que par la décélération des concours à l’économie, a caractérisé les
dépôts, notamment, des entreprises individuelles, des organismes de prévoyance sociale et
de ceux des sociétés privées. De même, les dépôts à vue des non-résidents, qui avaient
augmenté de 251 MDT en 2001, ont diminué en 2002 de 5 MDT, pour se situer à 976 MDT.

Pour ce qui est des ressources quasi-monétaires, elles se sont élevées à 10.542 MDT
en décembre 2002, en accroissement de 10,2%, gagnant ainsi 0,7 point de pourcentage par
rapport à l’année précédente. Cette consolidation cache, néanmoins, des évolutions
divergentes selon les composantes.

Les dépôts à terme et autres produits financiers des résidents se sont élevés à
3.646 MDT en 2002, enregistrant ainsi une progression soutenue, soit de 24,1% ou
707 MDT contre 8,7% en 2001. Cette augmentation aurait pu être plus importante n’eut été
la baisse de 175 MDT relevée en décembre. L’évolution ainsi constatée pour toute l’année
reflète la forte reprise des dépôts du secteur public, notamment, des organismes de
prévoyance sociale et la consolidation de ceux du secteur privé, essentiellement les
entreprises individuelles, dans un souci de recherche de dépôts plus rémunérateurs.

198
RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES (En MDT)
Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
Ressources monétaires 4.902 4.345 4.533 4.601 4.644
Dépôts à vue des résidents 3.921 3.558 3.664 3.673 3.668
Dépôts à vue des non-résidents 981 787 869 928 976
Ressources quasi-monétaires 9.568 9.592 10.114 10.293 10.542
dont:Dépôts à terme et autres produits financiers
des résidents 2.939 2.992 3.246 3.516 3.646
Comptes d’épargne des résidents 4.081 4.084 4.041 4.047 4.211
Comptes d’épargne-logement des résidents 647 675 735 760 794
Certificats de dépôt des résidents 838 646 781 646 664
Oblig.&emprunts à plus d’un an des résidents 289 422 462 492 377
Dépôts à terme et autres produits financiers
des non-résidents 284 290 329 312 321
Total 14.470 13.937 14.647 14.894 15.186

Après avoir baissé de 30,2% ou 123 MDT en 2001, les dépôts à terme et autres
produits financiers des non-résidents se sont accrus de 13% ou 37 MDT pour se situer à
321 MDT en 2002.

Le lancement d’un nouveau produit d’épargne-logement par une banque de la place et


la modification des conditions d’octroi des crédits logement par d’autres, a favorisé le
développement de cette catégorie d’épargne qui s’est accrue de 147 MDT ou de 22,7% en
2002 contre 57 MDT ou 9,7% au terme de l’année 2001.

En revanche, les certificats de dépôts des résidents ont accusé une baisse de
174 MDT, en se situant à 664 MDT en décembre 2002 et ce, après avoir enregistré leur
niveau le plus bas de l’année en mai, soit 639 MDT. Cette diminution a touché les
souscriptions de l’ensemble des agents économiques à l’exception de celles des organismes
de prévoyance sociale et celles des compagnies d’assurance qui ont plutôt augmenté de
21 MDT et 7,5 MDT respectivement.

Les comptes d’épargne des résidents ont, quant à eux, accusé une décélération en
2002, leur taux de croissance étant revenu, d’une année à l’autre, de 8,5% à 3,2%.

Quant à l’encours des obligations et emprunts à plus d’un an des résidents, il s’est
accru de 30,4% ou 88 MDT en 2002 contre 95,3% ou 141 MDT en 2001. Cette évolution
s’explique par l’émission de deux emprunts obligataires initiés, d’une part, par l’AMEN
BANK, en janvier pour 30 MDT et d’autre part, par la BIAT en août d’un montant de 50 MDT.
La consolidation du recours des banques de dépôts au marché financier à travers les
émissions obligataires témoigne de leur orientation vers le financement de leurs engage-
ments par des ressources à moyen et long termes et ce, afin de contribuer à l’amélioration
de leurs taux de liquidité.

- Ressources spéciales

En atteignant 2.436 MDT en 2002, les ressources spéciales ont progressé de 17,3%
contre 12,9% l’année précédente. Cette accélération reflète l’évolution soutenue des fonds
étatiques et celle des fonds de prêts extérieurs pour respectivement 22,6% et 15,2% contre
19% et 10,8% à la fin de l’exercice 2001 .

199
- Les fonds propres nets

L’augmentation du capital social de la Banque de Tunisie d’un montant de 30 MDT


dont 10 MDT en numéraire et 20 MDT sous forme de prime d’émission et l’accroissement
soutenu des réserves constituées par les banques de dépôts ont permis de consolider les
fonds propres nets de ces établissements dont le montant est passé de 1.374 MDT à
1.500 MDT, soit une progression de 9,2% contre 6,6%.

L’enveloppe additionnelle de 113 MDT, affectée aux réserves et prélevée sur l’exercice
2001, a permis de consolider leur niveau qui est passé de 577 MDT à 690 MDT. L’évolution ainsi
enregistrée est imputable, essentiellement, à l’augmentation des réserves extraordinaires
(+93 MDT) et celles à régime spécial (+12 MDT).

La baisse du ratio de couverture des immobilisations et des non-valeurs nettes des


amortissements par les fonds propres, amorcée depuis l’année 2000, s’est poursuivie en
2002, son niveau s’étant établi à 22,7 % en 2002 contre 23,5 % en 2001.

COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS ET DES NON-VALEURS NETTES DES AMORTISSEMENTS


PAR LES FONDS PROPRES (En MDT sauf indication contraire)
Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 1.796 1.845 1.940 1.940 1.941
dont : Capital libéré 944 954 954 954 956
Réserves 577 597 690 690 690
Primes d’émission 258 278 278 278 278
2- Immobilisations&non-valeurs nettes des
amortissements 422 419 423 432 441
Immeubles et mobiliers 722 736 753 775 797
Non-valeurs 22 18 17 15 14
Amortissements -322 -335 -347 -358 -370
Ratio des immobilisations et des non valeurs
nettes des amortissements 2/1 (en %) 23,5 22,7 21,8 22,3 22,7

- Provisions

Les banques de dépôts ont continué, en 2002, à consolider leurs provisions qui se sont
élevées à 1.135 MDT, en accroissement de 4,6% par rapport à leur niveau affiché une
année auparavant, contre une baisse de 5,5% en 2001. Cette tendance s’explique,
notamment, par une conjoncture économique difficile et un effort de provisionnement plus
important. C’est particulièrement l’enveloppe des provisions constituées en franchise d’impôts
qui a augmenté de 12%, contre une baisse de 10,6% au terme de l’année écoulée.

- Refinancement

Le refinancement des banques de dépôts auprès de l’Institut d’émission s’est limité à


502 MDT enregistrant ainsi une baisse de 352 MDT par rapport à 2001 et ce, en relation
avec l’amélioration de leur trésorerie qui a prévalu durant la période. Toutefois, l’intervention
de la Banque centrale a connu une évolution irrégulière durant l’année.

En effet, l’Institut d’émission a été amené à intensifier ses interventions sur le marché
monétaire, au cours des quatre premiers mois, période pendant laquelle le maximum de
l’année a été enregistré. Depuis, et jusqu’au mois d’octobre, le recours des banques de
dépôts au refinancement de la Banque centrale a accusé une baisse sensible, enregistrant
un minimum de 112 MDT relevé le 25 septembre 2002. Cette situation s’explique par
200
l’aisance de leur trésorerie, illustrée par l’affermissement de l’offre de banques excédentaires
sur le marché interbancaire. A partir du mois de novembre, l’intervention de l’Institut
d’émission sur le marché monétaire s’est de nouveau accrue afin de faire face à
l’augmentation des besoins des banques.

2) Exploitation1

Au cours de l’année 2002, l’activité des banques de dépôts a été marquée par une
régression des principaux soldes intermédiaires d’exploitation par rapport à 2001 suite, d’une
part, au fléchissement de leur activité dû à la conjoncture économique difficile et, d’autre
part, aux efforts fournis par les banques pour la couverture de leurs risques.

En effet, la marge d’intérêt s’est élevée à 562,6 MDT, enregistrant ainsi une baisse de
19,1 MDT ou 3,3% contre une augmentation de 29,1 MDT ou 5,3% en 2001.

La faible augmentation des intérêts et revenus assimilés de 23,1 MDT ou 1,9% contre
127,2 MDT ou 11,4% en 2001 a résulté de la décélération du rythme de progression des
produits sur opérations de crédits qui n’ont augmenté que de 22,7 MDT ou 2% contre
148,6 MDT ou 15% en 2001. Intervenue sous l’effet conjugué de la régression du volume
des crédits octroyés à la clientèle et d’une réservation plus importante des intérêts non
perçus, cette évolution s’est répercutée négativement sur le rendement des crédits qui est
revenu de 7,8% à 7,4%.

Il en est de même pour les intérêts encourus et charges assimilées qui n’ont augmenté
que de 42,2 MDT ou 6,4% contre 98,1MDT ou 17,5% en 2001, imputable essentiellement à
la régression du rythme d’évolution des charges sur les dépôts ainsi qu’à la baisse des
charges liées à l’endettement sur le marché monétaire.

Corrélativement au recul observé au niveau de l’activité des banques de dépôts, les


commissions nettes sur les opérations bancaires n’ont augmenté que de 17,8 MDT ou 9,3%
contre 22,4 MDT ou 13,2% l’année précédente.

Par ailleurs, les gains sur le portefeuille-titres commercial et opérations financières ont
connu une baisse de 5,7 MDT ou 4,4% et ce, pour la deuxième année consécutive, alors
que les revenus du portefeuille-titres d’investissement ont augmenté de 6,7 MDT ou 17,7%
pour s’établir à 44,6 MDT.

PRODUIT NET BANCAIRE


En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 1.239,2 1.262,3 23,1 1,9
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 657,5 699,7 42,2 6,4
(=) Marge d’intérêt 581,7 562,6 -19,1 - 3,3
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 192,2 210,0 17,8 9,3
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial et
opérations financières 129,4 123,7 - 5,7 - 4,4
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 37,9 44,6 6,7 17,7
(=) Produit net bancaire (PNB) 941,2 940,9 - 0,3 - 0,03

Par conséquent, le produit net bancaire (PNB) a pratiquement stagné au même niveau
que celui de 2001 pour se situer à 940,9 MDT.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2002 revêtent un caractère provisoire.
201
Après une augmentation sensible du PNB par agent en 2001, passant de 52,5 mille
dinars à 55,6 mille dinars, celui-ci s’est stabilisé au même niveau que celui de l’année
précédente, soit 55 mille dinars.

Bien que les charges générales d’exploitation aient progressé au même rythme que
celui de 2001, soit 10,7%, les banques de dépôts ont pu maîtriser les charges liées au
personnel qui n’ont augmenté que de 24 MDT ou 7,1% contre 31 MDT ou 10,2% en 2001,
suite à l’augmentation de l’effectif de 170 agents contre 188 agents et 459 agents,
respectivement en 2001 et 2000. Ainsi, le taux de couverture de la masse salariale par les
commissions nettes a progressé d’un point de pourcentage pour s’établir à 58,4%.

Toutefois, la stagnation du PNB, conjuguée à l’augmentation des charges opératoires, a


entraîné une augmentation du coefficient d’exploitation de quatre points de pourcentage pour
s’établir à 53,5% en 2002 contre 49,4% en 2001.

RESULTAT NET DE L’EXERCICE


En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
Produit net bancaire 941,2 940,9 - 0,3 -0,03
(+) Autres produits d’exploitation 19,0 16,4 -2,6 -13,7
(- ) Charges opératoires 465,2 503,0 37,8 8,1
* Frais du personnel 335,8 359,8 24,0 7,1
* Charges générales d’exploitation 129,4 143,2 13,8 10,7
(-) Dotations aux amortissements 50,6 53,0 2,4 4,7
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 201,5 220,1 18,6 9,2
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d’investissement -59,3 1,2 60,5 102,0
(=) Résultat d’exploitation 302,2 180,0 -122,2 -40,4
(-) Impôts sur les bénéfices 60,1 30,7 -29,4 -48,9
(=) Résultat net de l’exercice 242,1 149,3 -92,8 -38,3
(+) Effet de modifications comptables (net d’impôt) - 1,3 0 1,3 100,0
(=) Résultat après modifications comptables 240,8 149,3 -91,5 -38,0

Parallèlement à l’apparition de risques additionnels, au titre de l’exercice 2002, liés à la


conjoncture économique difficile, les banques de dépôts ont constitué une dotation nette aux
provisions et résultat de corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif de
220,1 MDT contre 142,2 MDT en 2001 et ce, après déduction des montants affectés aux
provisions et provenant des plus-values sur cession de titres réalisées par une banque.
Signalons que cet effort de constitution de provisions s’inscrit dans le cadre de la politique de
gestion prudentielle adoptée par les banques pour la couverture de leurs risques de pertes et
le renforcement de leurs assises financières.

Sous l’effet conjugué de la stagnation du PNB et l’important effort de constitution de


provisions, le résultat d’exploitation s’est inscrit en baisse de 122,2 MDT ou 40,4% pour
atteindre 180 MDT à fin 2002. De même, le bénéfice net a baissé de 38% pour atteindre
149,3 MDT contre 240,8 MDT en 2001.

La baisse des bénéfices s’est répercutée négativement sur la rentabilité des fonds
propres (ROE) et le rendement des actifs (ROA) qui se sont situés respectivement à 8% et
0,7% contre 14% et 1,1% en 2001.

202
(En %)
Indicateur/année 2000 2001 2002
Rendement des actifs 1,2 1,1 0,7
Rentabilité des fonds propres 13,7 14,0 8,0
Ratio de couverture des risques 13,3 10,6 9,7

Malgré cette baisse, les banques de dépôts ont pu renforcer leurs fonds propres qui ont
augmenté de 108,4 MDT ou 5,4% pour atteindre 2.098 MDT. Toutefois, l’évolution des
risques encourus des banques à un rythme plus rapide que celui de leurs fonds propres nets
a entraîné une régression du ratio moyen de couverture des risques pour se situer à 9,7%
contre 10,6% en 2001.
(En %)
Indicateur/année 2000 2001 2002
Part des créances classées dans le total engagements 21,6 19,2 20,8
Part des créances classées nettes des provisions et
agios réservés dans le total engagements 12,3 11,1 12,9
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés 49,2 47,4 43,7

Pour ce qui est de la qualité du portefeuille et compte tenu des répercussions de la


conjoncture économique difficile sur la situation des entreprises, la part des créances
classées dans le total des engagements est passée de 19,2% à 20,8%. Cette part, nette des
provisions et des agios réservés, s’est établie à 12,9%.

Notons par ailleurs que la baisse du taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés qui est revenu à 43,7% est due à l’effet de l’annulation des
provisions liées aux créances radiées ou cédées aux sociétés de recouvrement.

II – BANQUES DE DEVELOPPEMENT

1) Emplois et ressources

L’activité des banques de développement s’est ressentie du ralentissement de l’activité


économique comme le montrent aussi bien le repli des approbations que celui des
engagements ; les décaissements se sont certes accrus mais à un rythme moins important
que l’an passé.

En se situant à 177 MDT en 2002, les approbations des banques de développement ont
diminué de 16,5% contre une augmentation de 26,2% l’année précédente. La forte baisse des
approbations sous forme de crédits (-20,6% contre -16,1%) et de leasing (-12 %) contraste avec
la reprise des approbations relatives aux participations (71,4% contre -46,2%).

Il convient de signaler que la part des approbations de crédits dans l’enveloppe globale
demeure prépondérante, quoique en légère diminution par rapport à l’année précédente, soit
respectivement 81% et 85%.

Après la forte augmentation enregistrée en 2001, les engagements se sont inscrits en


2002, en diminution de 2,4% contre un accroissement de 74,7%. Le repli de 11 MDT des
engagements sous forme de crédits à moyen et long termes, conjugué à la baisse de ceux
relatifs aux opérations de leasing de 1MDT, ont été atténués par l’accroissement des prises
de participation de 8 MDT.

203
APPROBATIONS, ENGAGEMENTS ET DECAISSEMENTS DES BANQUES DE DEVELOPPEMENT
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Fin de période 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Libellés En MDT En % En MDT En %
Approbations 212 177 44 26,2 - 35 - 16,5
Crédits 180 143 25 16,1 - 37 - 20,6
Participations 7 12 -6 - 46,2 5 71,4
Leasing 25 22 25 - -3 -12,0
Engagements 166 162 71 74,7 -4 - 2,4
Crédits 144 133 54 60,0 - 11 - 7,6
Participations 5 13 0 0,0 8 160,0
Leasing 17 16 17 - -1 - 5,9
Décaissements 134 161 47 54,0 27 20,1
Crédits 120 131 37 44,6 11 9,2
Participations 5 15 1 25,0 10 200,0
Leasing 9 15 9 - 6 66,7

En revanche, les décaissements ont atteint 161 MDT en 2002, en accroissement de


20,1% contre 54% une année auparavant. Sur le plan sectoriel, 73% des décaissements ont
bénéficié au secteur des services dont 68% ou 80 MDT ont servi au financement du
tourisme et de l’immobilier.

L’évolution des ressources des banques de développement a été caractérisée, en


2002, par l’accroissement des emprunts intérieurs et extérieurs ainsi que des fonds propres.
Du côté des emplois, l’on relève une augmentation des créances sur l’Etat et des concours à
l’économie.

Compte tenu, d’une part, de la prise en charge par l’Etat des créances sur l’Office
national du tourisme, et d’autre part, de la cession de créances à des sociétés de
recouvrement pour des montants respectifs de 20 MDT et 64 MDT, les crédits à l’économie
ont progressé de 3,7% en 2002 contre 4,5% l’année précédente, pour totaliser 899 MDT.
Cette augmentation a été relevée, exclusivement, au niveau des crédits accordés au secteur
des services ; ceux octroyés à l’agriculture et à l’industrie ont, par contre, accusé une baisse.

Constitué essentiellement de prises de participation, le portefeuille-titres a accusé une


diminution de 4,5% ou 11 MDT à fin 2002, après avoir baissé de 12,4% en 2001. Ce repli
reflète, particulièrement, la cession de titres détenus par la BTEI dans le capital de l’UIB
(11 MDT) atténuée par la légère reprise des prêts participatifs (3 MDT).

S’agissant des créances sur l’Etat, elles ont augmenté de 22 MDT en 2002 contre
2 MDT en 2001 portant la marque, notamment, de la prise en charge par l’Etat des créances
sur l’Office national du tourisme (20 MDT).
En se situant à 188 MDT à la fin de 2002, l’encours des emprunts intérieurs a
progressé, d’une année à l’autre, de 51 MDT contre 26 MDT en 2001. Cette évolution
résulte de l’affermissement des emprunts contractés, essentiellement, auprès des banques
commerciales dont l’encours s’est accru de 37 MDT contre 3 MDT seulement en 2001 et de
l’accroissement de celui des obligations et emprunts à plus d’un an de 13 MDT contre
16 MDT une année auparavant, suite notamment, à l’émission par la BTKD d’un emprunt
obligataire de 20 MDT.
Après avoir accusé une forte baisse de 22,3% en 2001, l’encours des emprunts extérieurs
a augmenté de 0,9% en 2002 pour s’élever à 116 MDT. C’est que les tirages effectués par deux
banques de la place sur des lignes de prêts contractés auprès d’organismes financiers
204
internationaux pour un montant global d’environ 27 MDT dont 7 MDT remboursés la même
année, ont été quasiment compensés par les remboursements de certains emprunts contractés
antérieurement.

EMPLOIS ET RESSOURCES (En MDT)


Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
Concours à l’économie 1.114 1.139 1.165 1.181 1.135
Crédits à l’économie 867 891 909 932 899
Portefeuille-titres 247 248 256 249 236
Créances sur l’Etat 58 60 60 59 80
Total emplois = Total ressources 1.172 1.199 1.225 1.240 1.215
Fonds propres 646 646 661 661 680
dont : Réserves 204 204 219 219 219
Provisions 182 189 204 186 168
Emprunts intérieurs 137 156 171 201 188
Obligations et emprunts à plus d’un an 52 52 50 80 65
Emprunts bancaires 85 104 121 121 123
Emprunts extérieurs 115 110 112 119 116
Autres ressources nettes 92 98 77 73 63

En atteignant 680 MDT en décembre 2002, les fonds propres ont enregistré une
augmentation de 34 MDT contre une diminution de 43 MDT une année auparavant. Cette
évolution est imputable notamment à l’affectation aux réserves d’un montant de 15 MDT
prélevés sur les bénéfices réalisés au titre de l’exercice 2001.

COUVERTURE DES IMMOBILISATIONS NETTES DES AMORTISSEMENTS PAR LES FONDS PROPRES
(En MDT)
Fin de période 2002
2001
Libellés Mars Juin Sept. Déc.
1- Fonds propres 646 646 661 661 680
dont : Capital libéré 440 440 440 440 440
Réserves 204 204 219 219 219
2- Immobilisations nettes des amortissements 18 18 18 18 18
Immeubles et mobiliers 35 35 36 36 36
Amortissements - 17 - 17 - 18 - 18 - 18
Fonds propres disponibles (1-2) 628 628 643 643 662

Totalisant 168 MDT, les provisions constituées par les banques de développement ont
accusé une diminution de 14 MDT contre une baisse de 23 MDT en 2001. Cette régression
est imputable particulièrement aux cessions de créances aux sociétés de recouvrement.

2) Exploitation1

L’activité des banques de développement mixtes a généré, au cours de l’exercice


2002, des produits globaux de 89 MDT, en baisse de 5,3 MDT ou 5,6% par rapport à 2001 et
ce, malgré la réalisation de plus-values sur cession de participations plus importantes de
18,8 MDT à fin 2002, en augmentation de 6,3 MDT ou 50,4% par rapport à 2001.

Cette baisse s’explique par la régression des intérêts et revenus assimilés de 7,9 MDT
ou 11,7%, liée essentiellement aux difficultés que connaît le secteur touristique suite aux
évènements du 11 septembre 2001 et la prise en charge par l’Etat des créances touristiques
à hauteur de la bonification sur une période de 15 ans.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2002 revêtent un caractère provisoire.
205
Suite à cette baisse des intérêts et revenus assimilés conjuguée à l’augmentation des
intérêts encourus et charges assimilées de 3,1 MDT ou 18,6%, la marge d’intérêt a accusé
une forte baisse de 11 MDT ou 21,6% par rapport à 2001, pour atteindre 40 MDT en 2002.

PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)


En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 67,7 59,8 - 7,9 -11,7
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 16,7 19,8 3,1 18,6
(=) Marge d’intérêt 51,0 40,0 -11,0 -21,6
(+) Commissions nettes sur les opérations
bancaires 3,6 2,6 - 1,0 -27,8
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial et
opérations financières 1,9 0,0 - 1,9 -100,0
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 6,3 6,3 0,0 -
(=) Produit net bancaire (PNB) 62,8 48,9 -13,9 -22,1

Le PNB s’est également inscrit en baisse de 13,9 MDT ou 22,1% par rapport à
l’exercice précédent pour se situer à 48,9 MDT à fin 2002, sous l’effet notamment de la
baisse des commissions nettes sur les opérations bancaires de 1 MDT et des gains nets sur
le portefeuille-titres commercial de 1,9 MDT.

Les charges opératoires qui ont, de leur côté, augmenté de 1 MDT ou 5,8%, pour se
situer à 18,1 MDT, sont constituées à hauteur de 69,6% des frais du personnel. Le
coefficient d’exploitation s’est fortement détérioré, passant de 27,2% à 37%, en rapport avec
l’évolution du PNB et des charges opératoires.

Suite à l’achèvement, par la plupart des banques de développement, de leur


programme d’assainissement financier, l’exercice 2002 s’est soldé par un résultat net négatif
de 131,7 MDT.

RESULTAT NET DE L’EXERCICE


En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
Produit net bancaire 62,8 48,9 -13,9 -22,1
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan
et passif 26,3 175,0 148,7 -
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement - 8,9 -12,9 - 4,0 -44,9
(+) Autres produits d’exploitation 1,4 1,4 0,0 0,0
(-) Charges opératoires 17,1 18,1 1,0 5,8
* Frais de personnel 11,9 12,6 0,7 5,9
* Charges générales d’exploitation 5,2 5,5 0,3 5,8
(-) Dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations 1,8 1,5 - 0,3 -16,7
(=) Résultat d’exploitation 27,9 -131,4 -159,3 -
(+) Solde en gain / perte provenant des autres
éléments ordinaires - 0,2 - 0,3 - 0,1 -50,0
(-) Impôts sur les bénéfices 3,3 0,0 - 3,3 -100,0
(=) Résultat des activités ordinaires 24,4 -131,7 -156,1 -
(=) Résultat net de l’exercice 24,4 -131,7 -156,1 -

206
En conséquence, les fonds propres se sont inscrits en baisse de 134,2 MDT pour se
situer à 531,9 MDT à fin 2002, suite aux pertes enregistrées au titre de ladite année. Le ratio
de couverture des risques, qui a ainsi atteint 56,1% contre 63,8% en 2001, demeure
toutefois largement supérieur au ratio réglementaire de 8%.
(En %)
Désignation 2000 2001 2002
Ratio de solvabilité 74,6 63,8 56,1
ROA 2,9 2,3 -
ROE 4,8 3,8 -

S’agissant de la qualité du portefeuille des banques de développement mixtes, la part


des actifs classés dans le total des engagements a enregistré une baisse sensible, revenant
de 50,3% en 2001 à 28,3% en 2002. Cette évolution fait suite à l’assainissement financier de
la plupart de ces banques dans le cadre de leur transformation en banques universelles au
moyen de la cession des créances classées 4 et des participations provisionnées à des
sociétés de recouvrement et d’investissement à capital fixe, filiales de ces banques, qui ont
été créées à cet effet. Cette part des actifs classés s’améliorera davantage une fois que
toutes les banques achèveront leur programme d’assainissement financier.
(En %)
Désignation 2000 2001 2002
Part des actifs classés dans le total engagements 54,6 50,3 28,3
Part des actifs classés nets dans le total engagements 34,2 30,7 11,9
Taux de couverture des actifs 56,7 56,3 65,6

Le Conseil interministériel (CIM) du 11 février 2002 a consacré la transformation des


banques de développement en banques universelles sous réserve de leur assainissement
préalable tant social que financier pour faire face au problème de leur devenir suite au net
déclin de leur activité au cours de ces dernières années.

En vue de faciliter l’assainissement financier, beaucoup de concessions ont été


accordées par l’administration fiscale aux banques concernées afin d’assurer la neutralité
fiscale de cette opération en ce sens que ces banques ne doivent pas supporter une charge
fiscale plus importante que celle qu’elles auraient supporté s’il n’y avait pas de cession de
créances.

En effet, la loi 2003-32 du 28 avril 2003 relative aux mesures fiscales portant appui aux
opérations d’assainissement financier des banques de développement a consacré le principe
de la déductibilité fiscale des pertes réalisées, suite à cette opération, des résultats des
années suivant celle de la constatation des pertes et ce, jusqu’à résorption totale desdites
pertes. Cet avantage fiscal est appliqué aux opérations de cession intervenant au cours de la
période du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2004.

Quant à l’assainissement social, un programme commun a été mis en place par ces
banques au sein de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements
financiers (APTBEF) pour la formation et le redéploiement des ressources humaines dans
les domaines de l’exploitation, des opérations de commerce extérieur et de la gestion de
portefeuille et ce, en plus des stages pratiques de leur personnel auprès des agences des
banques commerciales et des actions spécifiques de formation internes et externes menées
par chaque banque.

207
III – ORGANISMES DE LEASING

L’entrée en activité, en décembre 2002, d’une nouvelle unité dénommée «El Wifack
Leasing» a porté à onze le nombre total des organismes s’adonnant au crédit-bail. Installée
à Médenine, cette entreprise est appelée à développer et promouvoir ce mode de
financement à l’échelle régionale.

1) Emplois et ressources

Le secteur du leasing a poursuivi sa contribution au financement de l’économie comme


en témoigne sa part dans le total des crédits accordés par les établissements de crédit qui a
atteint 5,2%. Cependant, le taux de pénétration 1 est revenu à 11,3% en 2002 contre 12% en
2001 et ce, suite à la baisse du volume des mises en force de 7,5% en 2002 pour revenir à
462 MDT. Le repli n’a pas concerné le leasing immobilier dont la part s’est consolidée de
4 points pour atteindre 15,5% du total des mises en force à fin 2002 contre 11,6% à fin 2001.

Cette baisse trouve son origine dans le tassement de l’investissement en général lié à
la conjoncture économique difficile qui a affecté la demande de financements mobiliers au
cours de l’année 2002 mais elle s’explique également par la maturité atteinte par les sociétés
les plus anciennes du secteur ne pouvant plus atteindre le même rythme de croissance que
celui réalisé au cours des premières années d’activité et par les difficultés d’ordre
commercial rencontrées par les sociétés de création récente pour la réalisation d’un rythme
de croissance comparable à celui de leurs consœurs.

(En MDT sauf indication contraire)


Désignation 2000 2001 2002
Mises en force 438,9 499,6 462,0
Dont : immobilier 54,3 58,2 71,8
FBCF (privée) 3.875 4.177 4.077
Taux de pénétration (en %) 11,3 12,0 11,3

L’encours de crédit-bail a connu une décélération du rythme de progression, soit 7,1%


contre 17,7% en moyenne au cours des années 2000 et 2001, pour atteindre 1051,7 MDT à
fin 2002 et ce, sous l’effet de la baisse des mises en force.

Ce niveau d’activité a été financé par des fonds propres qui ont atteint 155,9 MDT2 en
2002 contre 146 MDT en 2001 et des ressources d’emprunts qui sont passées de 724,2 MDT à
fin 2001 à 797,9 MDT à fin 2002 dont 46 % de ressources obligataires et 36,7 % de crédits
bancaires3, ce qui témoigne d’un recours accru des sociétés de leasing au marché obligataire
accaparant près de 55% du total des émissions obligataires sur le marché au cours de la période
1999-2001 et 38% en 2002.

(En MDT sauf indication contraire)


Désignation 2000 2001 2002
Encours de crédit-bail 834,4 981,8 1.051,7
Fonds propres 123,4 146,0 155,9
Ressources d’emprunts 620,5 724,2 797,9
dont : Ressources bancaires (en %) 34,8 37,9 36,7
Ressources obligataires (en %) 44,8 47,4 46,0

1
Mises en force par rapport à la FBCF privée.
2
Compte tenu de l’entrée en activité d’El Wifack Leasing.
3
Compte tenu des billets de trésorerie bancaires accordées par Best Bank.
208
2) Exploitation1

L’évolution des indicateurs d’exploitation du secteur a été marquée, en 2002, par la


poursuite de la régression du rendement du crédit-bail pour revenir à 10,2%, soit une marge
brute de 105,1 MDT, sous l’effet conjugué de la baisse des mises en force, de l’augmentation
du volume des impayés et de la révision à la baisse des conditions de sortie du secteur
induite par la concurrence.

Corrélativement au recours accru des sociétés de leasing aux ressources d’emprunts


dont le coût est relativement élevé, soit en moyenne de 7,5% à fin 2002, les charges
financières ont augmenté de 13% pour atteindre 58,3 MDT en 2002, amputant la marge
brute à hauteur de 55,5% et faisant ressortir une marge d’intérêt de 46,8 MDT soit 4,6% de
l’encours moyen des crédits à fin 2002.

PRODUIT NET
En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
Produits sur opérations de leasing 446,9 484,8 37,9 8,5
(-) Dotations aux amortissements des
immobilisations en location 346,9 379,7 32,8 9,5
(-) Charges financières nettes 51,6 58,3 6,7 13,0
(=) Marge d’intérêt 48,4 46,8 - 1,6 - 3,3
(+) Produits des placements 1,9 2,0 0,1 5,3
(+) Autres produits d’exploitation 0,9 1,0 0,1 11,1
(=) Produit net 51,2 49,8 - 1,4 - 2,7

Le produit net du secteur a atteint 49,8 MDT dont 15,6 MDT ou 31,3% ont servi à la
couverture des charges opératoires. Les frais du personnel qui représentent 57% de ces
charges ont progressé de 12,7% en 2002 suite au renforcement de l’effectif du secteur avec un
taux d’encadrement des diplômés universitaires satisfaisant.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En MDT En %
(=) Produit net 51,2 49,8 - 1,4 - 2,7
(-) Dotations nettes aux provisions 10,6 17,5 6,9 65,1
(-) Charges opératoires 14,4 15,6 1,2 8,3
*Frais du personnel 7,9 8,9 1,0 12,7
*Charges générales d’exploitation 6,5 6,7 0,2 3,1
(-) Dotations aux amortissements 1,7 2,0 0,3 17,6
(=) Résultat d’exploitation 24,5 14,7 - 9,8 - 40,0
(-) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires 0,8 - 0,7 - 1,5 -187,5
(-) Impôts sur les bénéfices 5,1 4,2 - 0,9 -17,6
(=) Résultat net de l’exercice 18,6 11,2 - 7,4 -39,8

Les sociétés de leasing ont affecté un montant de 17,5 MDT ou 35,1% de leur produit
net (contre 10,6 MDT ou 20,7% en 2001) au titre de dotations aux provisions pour risques
suite à l’aggravation des impayés qui a induit des risques additionnels liés à la conjoncture
économique difficile.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2002 revêtent un caractère provisoire.
209
Cet effort de provisionnement s’est traduit par une baisse du résultat net du secteur de
39,8% pour se situer à 11,2 MDT à fin 2002 contre 18,6 MDT au terme de 2001, engendrant
ainsi une baisse des indicateurs de rentabilité du secteur.

(En %)
Désignation 2000 2001 2002
ROA 1,7 1,9 1,0
ROE 11,9 13,6 7,4
Ratio de solvabilité 15,7 16,0 16,5

En matière prudentielle, toutes les sociétés du secteur respectent l’ensemble de ratios


et particulièrement le ratio de solvabilité. Toutefois, leur situation financière se trouve
affectée, à l’instar des banques, par l’aggravation continue des impayés et le poids du
portefeuille classé pour un secteur relativement jeune.

En effet, le volume des impayés a augmenté de 28,3% en 2002 (contre une moyenne
de 25,5% pour 2000 et 2001) pour atteindre 113,2 MDT ou 10,8% de l’encours de crédit-
bail. Suite à l’accroissement de ces impayés, l’encours des créances classées a atteint
255,9 MDT ou 24,8% du total du portefeuille et la couverture de ces créances par les
provisions et les marges réservées demeure faible, soit 34,2%. Néanmoins, ce niveau de
couverture est imputable, entre autres, à la nature des garanties retenues sur la clientèle,
constituées essentiellement des biens mobiliers et immobiliers objets des financements et
qui sont la propriété des sociétés de leasing.

(En %)
Désignation 2000 2001 2002
Part des créances classées 19,1 19,2 24,8
Part des créances classées nettes des provisions
et des marges réservées (en %) 13,3 13,0 17,8
Taux de couverture des créances classées (en %) 35,4 37,2 34,2

Cette situation du secteur du leasing est tributaire, outre la conjoncture économique


difficile, de la conjugaison d’autres facteurs dont notamment la nature de la clientèle cible de
ce secteur constituée de petites et moyennes entreprises, de petits artisans et de
professionnels et peu transparente, les problèmes liés au recouvrement judiciaire des
créances ainsi que les difficultés rencontrées dans la radiation des créances qui repose
encore sur l’exigence d’un procès verbal (PV) de carence et ce, contrairement au dispositif
légal de radiation des créances réservé aux banques.

IV – BANQUES OFF-SHORE

1) Emplois et ressources

L’activité des banques off-shore a continué à être marquée par une concentration sur
les opérations de trésorerie qui ont atteint 768,4 millions de dollars E.U, soit prés de la moitié
du total de leurs actifs et dont 703,9 millions de dollars E.U sous forme de placements
auprès des banques.

Les placements des banques off-shore sur la place de Tunis ont atteint 238,8 millions
de dollars E.U ou 33,9% du total de leurs placements (contre 42,8% à fin 2001), alors que
les fonds collectés par le secteur off-shore auprès des banques installées en Tunisie se sont
établis à 338,7 millions de dollars E.U ou 57% du total de leurs ressources bancaires à fin
2002. Il appert ainsi que les banques off-shore ont recyclé des fonds collectés sur la place
de Tunis au profit d’autres places financières.
210
Au niveau du financement, les interventions de ces banques sous forme de crédits ont
connu une augmentation de 79,7 millions de dollars E.U ou 16,7%, pour s’établir à
556,6 millions de dollars E.U dont 353,1 millions de dollars E.U ou 63,4% ont été alloués à
des résidents contre 345,7 millions de dollars EU ou 72,5% en 2001.

L’encours du portefeuille-titres a également enregistré une augmentation de 29,4 millions


de dollars E.U ou 26,3% pour totaliser 141,3 millions de dollars E.U dont 111,5 millions de
dollars E.U ou 78,9% au profit des résidents sous forme des participations dans le capital
d’entreprises résidentes (8,5 millions de dollars E.U) et des obligations émises par la Banque
Centrale de Tunisie pour le compte de l’Etat sur les marchés américain, japonais et
européen (103 millions de dollars E.U).

EMPLOIS DES BANQUES OFF-SHORE


En millions de $E.U Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En M$E.U En %
Comptes de trésorerie 750,0 768,4 18,4 2,4
Encaisse et comptes ordinaires 44,2 64,5 20,3 45,9
Placements auprès des banques 705,8 703,9 -1,9 -0,3
Installées en Tunisie 302,2 238,8 -63,4 -21,0
Installées à l’étranger 403,6 465,1 61,5 15,2
Crédits 476,9 556,6 79,7 16,7
A des résidents 345,7 353,1 7,4 2,1
A des non-résidents 131,2 203,5 72,3 55,1
Portefeuille titres 111,9 141,3 29,4 26,3
Autres emplois 83,2 75,7 -7,5 -9,0
Total 1.422,0 1.542,0 120,0 8,4

La contribution des banques off-shore au financement de l’économie tunisienne


(crédits + participations) a atteint ainsi 464,6 millions de dollars E.U soit 66,6% du total des
concours consentis par ces banques, contre 431,2 millions de dollars E.U ou 73,2% à fin
2001. La contribution des banques à participation tunisienne a atteint 300,7 millions de
dollars E.U ou 64,7% du total des financements octroyés par les banques off-shore à
l’économie tunisienne contre 248,3 millions de Dollars E.U ou 57,6% à fin 2001.

Banques off-shore
Autres banques Total des banques
à participation
off-shore off-shore
tunisienne
Part Part Part
En M$ En M$ En M$
(en %) (en %) (en %)
Crédits+Participations 397,3 56,9 300,6 43,1 697,9 100,0
Résidents 300,7 64,7 163,9 35,3 464,6 66,6
Non Résidents 96,6 41,4 136,7 58,6 233,3 33,4

Corrélativement à l’évolution des emplois, les ressources ont augmenté de 8,4% pour
s’établir à 1.542 millions de dollars E.U à fin 2002, constituées à hauteur de 38,5% par des
ressources bancaires. Ces ressources bancaires ont enregistré une baisse de 41,3 millions
de Dollars E.U suite essentiellement aux placements des banques installées à l’étranger qui
se sont situés à 255,4 millions de dollars E.U, accusant ainsi une baisse de 83,6 millions de
dollars E.U ou 24,7% par rapport à leur niveau de 2001.

Les dépôts de la clientèle ont, de leur côté, progressé de 96,4 millions de dollars E.U
ou 28%, pour atteindre 440,6 millions de dollars E.U provenant à hauteur de 86,8 millions de
Dollars E.U ou 90% des dépôts des non résidents.

211
Quant aux dépôts des résidents, ils ont totalisé 79,8 millions de dollars E.U et sont
collectés dans leur quasi-totalité par une seule banque off-shore.

RESSOURCES DES BANQUES OFF-SHORE


En millions de $E.U Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En M$E.U En %
Placement des banques 635,4 594,1 -41,3 -6,5
Installées en Tunisie 296,4 338,7 42,3 14,3
Installées à l’étranger 339,0 255,4 -83,6 -24,7
Dépôts de la clientèle 344,2 440,6 96,4 28,0
Résidente 70,2 79,8 9,6 13,7
Non résidente 274,0 360,8 86,8 31,7
Fonds propres 230,6 215,6 -15,0 -6,5
Provisions 58,9 77,3 18,4 31,2
Autres ressources 152,9 214,4 61,5 40,2
Total 1.422,0 1.542,0 120,0 8,4

2) Exploitation1

L’exploitation des banques off-shore a été marquée par une poursuite de la baisse des
produits globaux pour la deuxième année consécutive pour s’établir à 83,5 millions de dollars
E.U contre 91,2 millions de dollars E.U en 2001 et 102,7 millions de dollars E.U en 2000,
situation induite essentiellement par l’amenuisement des marges suite à l’effet de la baisse
du taux d’intérêt sur le dollar en particulier, ce qui s’est traduit par la baisse des intérêts et
revenus assimilés de 17,8 millions de dollars E.U ou 28,9% pour se situer à 43,7 millions de
dollars E.U.
Aussi, la marge d’intérêt a-t-elle connu une diminution de 5,6 millions de dollars E.U ou
27,1 % pour se situer à 15,1 millions de dollars E.U.
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
En millions de $ E.U Variations 2002/2001
Désignation
2001 2002 En M$E.U En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 61,5 43,7 - 17,8 - 28,9
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 40,8 28,6 - 12,2 - 29,9
(=) Marge d’intérêt 20,7 15,1 - 5,6 - 27,1
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires 9,8 11,9 2,1 21,4
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial
et opérations financières 10,7 12,2 1,5 14,0
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 5,3 7,4 2,1 39,6
(=) Produit net bancaire (PNB) 46,5 46,6 0,1 0,2

Toutefois, les banques off-shore ont pu maintenir le PNB au niveau enregistré l’année
précédente, soit 46,6 millions de dollars E.U et ce, compte tenu de l’augmentation des
commissions nettes sur les opérations bancaires, des gains nets sur le portefeuille-titres
commercial et les opérations financières et des revenus du portefeuille d’investissement.
Les commissions nettes sur les opérations bancaires couvrent largement les frais de
personnel alors que le coefficient d’exploitation des banques off-shore a augmenté, passant
de 34% à 36,1%.
Le résultat d’exploitation a baissé de 17 millions de dollars E.U ou 60,9% pour se situer
à 10,9 millions de dollars E.U et ce, après un effort net de provisionnement plus important
que celui de 2001 (16,7 millions de dollars E.U contre 1 million de dollars E.U seulement) eu
égard à la conjoncture économique difficile.

1
Les chiffres relatifs à l’année 2002 revêtent un caractère provisoire.
212
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Désignation En millions de $ E.U Variations 2002/2001
2001 2002 En M$E.U En %
Produit net bancaire 46,5 46,6 0,1 0,2
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur créances, hors bilan
et passif 1,0 16,4 15,4 -
(-) Dotations aux provisions et résultat des
corrections de valeurs sur portefeuille
d’investissement 0,0 0,3 0,3 -
(+) Autres produits d’exploitation 0,2 0,1 - 0,1 -50,0
(-) Charges opératoires 15,8 16,8 1,0 6,3
* Frais de personnel 9,3 9,8 0,5 5,4
* Charges générales d’exploitation 6,5 7,0 0,5 7,7
(-) Dotations aux amortissements 2,0 2,3 0,3 15,0
(=) Résultat d’exploitation 27,9 10,9 -17,0 -60,9
(+) Solde en gain/perte provenant des autres
éléments ordinaires - 0,1 0,0 0,1 100 ,0
(-) Impôts sur les bénéfices 0,6 0,3 - 0,3 -50,0
(=) Résultat des activités ordinaires 27,2 10,6 -16,6 -61,0
(+) Solde en gain/perte provenant des éléments
extraordinaires 0,0 0,0 0,0 -
(=) Résultat net de l’exercice 27,2 10,6 -16,6 -61,0

L’exploitation des banques off-shore a ainsi généré un résultat net de 10,6 millions de
dollars E.U contre 27,2 millions de dollars E.U en 2001, ce qui a affecté les indicateurs de
rentabilité du secteur.

(En %)
Désignation 2000 2001 2002
Rendement des actifs 1,9 2,1 0,7
Rentabilité des fonds propres 6,4 7,7 5,2
Ratio de couverture 43,9 45,0 41,6

En ce qui concerne la qualité du portefeuille, la part des actifs classés dans le total des
engagements a légèrement augmenté sous l’effet de la conjoncture économique. Le secteur
des banques off-shore dispose d’une couverture adéquate de ces risques et respecte les
normes prudentielles.
(En %)
Désignation 2000 2001 2002
Part des actifs classés bruts dans le total engagements 18,6 16,6 17,7
Part des actifs classés nets des provisions et agios
réservés dans le total des engagements 8,6 6,3 7,6
Taux de couverture des actifs classés par les provisions
et agios réservés 58,7 66,0 61,8

V – ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D’AFFAIRES

1) Organismes de factoring

Le secteur du factoring est encore à sa genèse puisqu’il est à sa troisième année


d’activité pleine et ne compte que deux sociétés outre un département spécialisé en cette
activité au sein d’une société de leasing.

213
L’évolution de l’activité de ce secteur témoigne d’une adhésion de plus en plus large des
opérateurs économiques à ce mode de financement. En effet, le volume de factures achetées a totalisé
215,1MDT en 2002 contre 181,5 MDT en 2001 et a concerné 185 adhérents et 12.801 acheteurs
contre 153 et 10.683 respectivement une année auparavant.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002
En MDT En %
Volume des factures achetées 181,5 215,1 33,6 18,5
Encours des financements 54,7 58,1 3,4 6,2
Fonds propres 12,2 12,9 0,7 5,7
Ressources d’emprunts 45,8 51,2 5,4 11,8
dont : Billets de trésorerie (en %) 55,0 43,2 - -
Ressources obligataires (en %) - 13,7 - -

L’encours des financements accordés a atteint 58,1 MDT en 2002 financé à hauteur de
12,9 MDT par des fonds propres et 51,2 MDT par des ressources d’emprunts dont 43,2%
sous forme de billets de trésorerie.
Ce niveau d’activité a généré des revenus de factoring de 8 MDT en 2002 dont 30,4%
de commissions de factoring et 69,6% ou 5,6 MDT au titre des commissions de financement,
faisant ressortir un rendement des crédits équivalent à celui de 2001, soit 9%.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002
En MDT En %
Revenus des opérations de factoring 5,9 8,0 2,1 35,6
Commissions de financement 4,0 5,6 1,6 40,0
Charges Financières 2,0 3,0 1,0 50,0
Marge d'intérêt 2,0 2,6 0,6 30,0
Commissions de factoring 1,9 2,4 0,5 26,3
Produit net factoring 3,9 5,0 1,1 28,2

Corrélativement au recours accru du secteur aux ressources d’emprunts, les charges


financières ont augmenté de moitié pour totaliser 3 MDT en 2002, soit un coût de ces ressources
de 6,9%. La marge d’intérêt s’est, ainsi, établie à 2,6 MDT.
A la faveur de l’augmentation de plus du quart des commissions de factoring, le produit
net a atteint 5 MDT, en augmentation de 1,1 MDT ou 28,2% par rapport à son niveau de
2001. Les charges opératoires ont accaparé 34% de ce produit net, soit 1,7 MDT dont 52,9%
ou 0,9 MDT au titre des frais du personnel qui ont progressé de moitié suite au renforcement
de l’effectif du secteur de 11 personnes pour atteindre 40.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2001 2002
En MDT En %
Produit net factoring 3,9 5,0 1,1 28,2
Charges opératoires 1,3 1,7 0,4 30,8
Frais du personnel 0,6 0,9 0,3 50,0
Charges générales d'exploitation 0,7 0,8 0,1 14,3
Dotation aux Amortissements 0,2 0,2 - -
Dotation aux provisions nette des reprises 0,7 1,4 0,7 100,0
Résultat d'exploitation 1,7 1,7 - -
Impôts 0,6 0,5 -0,1 -16,7
Résultat net 1,1 1,2 0,1 9,1

214
L’exercice 2002 s’est soldé par un bénéfice de 1,2 MDT comparable à celui de 2001,
sous l’effet de l’effort net de provisionnement important, dégageant ainsi une rentabilité des
fonds propres de 10,2% et des actifs de 1,8%.

Le secteur présente une situation financière satisfaisante avec une part des créances
classées de 7,2% et une couverture de ces créances par des provisions de 45,2% et
respecte les ratios prudentiels.

2) Banques d’affaires

Le secteur des banques d’affaires ne compte que deux banques avec un capital de
3 MDT chacune à la création.

Depuis leur création, ces deux banques n’ont pas pu réussir leur démarrage effectif et
ce, en dépit de multiples tentatives d’animation de courant d’affaires en vue de développer
leurs interventions et relancer leur activité en raison de la concurrence dans le domaine de
l’ingénierie et la restructuration financière. En effet, le volume d’affaires demeure encore
limité et générant des revenus ne couvrant même pas les charges opératoires comme en
témoigne l’évolution des principaux indicateurs du secteur.
(En MDT)
Variation
Désignation 2001 2002
En MDT En %
Total produits d’exploitation 0,9 1,1 0,2 22,2
Produit net Bancaire 0,9 1,1 0,2 22,2
Charges opératoires 1,1 1,2 0,1 9,1
Masse salariale 0,6 0,7 0,1 16,7
Charges générales d'exploitation 0,5 0,5 - -
Dotation aux provisions et amortissements 0,1 0,1 - -
Résultat net -0,3 -0,2 0,1 33,3

215
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES

Malgré une conjoncture économique difficile, la politique monétaire menée par la


Banque centrale a permis aux agrégats monétaires d’évoluer, en 2002, conformément à
l’objectif prévu et en harmonie avec le rythme de croissance économique, tout en assurant
une maîtrise de l’inflation au niveau de 2,8%. Ainsi, la situation du système financier a été
marquée, en 2002, par une progression modérée des concours à l’économie conjuguée à un
affermissement des créances nettes sur l’extérieur et une contraction de l’endettement de
l’Etat. Ces évolutions se sont traduites par une décélération des ressources monétaires.

RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER1 ET LEURS CONTREPARTIES


Fin de période En millions de dinars Variations en%
Libellés 2000 2001 2002 2001/2000 2002/2001
L’AGREGAT M4 16.960 18.048 18.741 6,4 3,8
Masse monétaire au sens large (M3) 15.634 17.402 18.285 11,3 5,1
Masse monétaire au sens strict (M2) 14.551 16.052 16.666 10,3 3,8
Monnaie M1 6.128 6.745 6.623 10,1 - 1,8
Monnaie fiduciaire 2.228 2.378 2.518 6,7 5,9
Monnaie scripturale 3.900 4.367 4.105 12,0 - 6,0
Quasi-monnaie 8.423 9.307 10.043 10,5 7,9
M3-M2 1.083 1.350 1.619 24,7 19,9
M4-M3 1.326 646 456 -51,3 -29,4
AUTRES RESSOURCES 6.854 7.039 7.716 2,7 9,6
TOTAL RESSOURCES = TOTAL CON-
TREPARTIES 23.814 25.087 26.457 5,3 5,5
SECTEUR EXTERIEUR* 1.408 1.597 1.909 189,0 312,0
CREDITS INTERIEURS 22.406 23.490 24.548 4,8 4,5
Créances nettes sur l’Etat* 4.091 3.472 3.392 -619,0 -80,0
Concours à l’économie 18.315 20.018 21.156 9,3 5,7
Crédits à l’économie 17.339 19.018 19.939 9,7 4,8
Portefeuille-titres 976 1.000 1.217 2,5 21,7
* Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT

A – L’AGREGAT M4
Totalisant 18.741 MDT à fin 2002, l’agrégat M4 s’est accru de 3,8% contre 6,4%
l’année précédente suite, notamment, à la décélération de la masse monétaire M2.
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE
Libellés En MDT En %

Fin de période Taux d’inflation


M4 (moyenne PIB (aux prix Taux de liquidité
(base 100 en
annuelle) courants)* (M4/PIB)
1990)*
1998 13.986 22.561 62,0 3,1
1999 15.347 24.672 62,2 2,7
2000 16.377 26.685 61,4 2,9
2001 17.537 28.741 61,0 1,9
2002 18.148 29.887 60,7 2,8
*Sources : Ministère du Développement et de la Coopération internationale et INS.

1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier comprend la Banque centrale, les banques de dépôts, le
CCP, les banques de développement mixtes, les organismes de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).
216
Exprimé en termes de moyenne, le taux d’accroissement de l’agrégat M4 est revenu de
7,1% en 2001 à 3,5% en 2002 pour des taux de croissance économique nominaux de 7,7%
et 4% respectivement. En conséquence, le taux de liquidité de l’économie est revenu, dans
le même intervalle, de 61% à 60,7%.

EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION ET DES TAUX DE PROGRESSION DE M4 ET


DU PIB AUX PRIX COURANTS

20 20
18 M4 18
16 16
14 14
En pourcentage

En pourcentage
12 12
10 10
PIB
8 8
6 6
Inflation
4 4
2 2
0 0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

1) Masse monétaire M2

Atteignant 16.666 MDT au terme du mois de décembre 2002, cet agrégat a enregistré
une augmentation de 3,8% contre 10,3% l’année précédente. Cette situation reflète la baisse
des disponibilités monétaires et le ralentissement de la quasi- monnaie.

Après une augmentation de 10,1% en 2001, les disponibilités monétaires (M1) ont
baissé de 1,8% l’année suivante. Cette tendance a été enregistrée au niveau de la monnaie
scripturale alors que la monnaie fiduciaire a certes augmenté, mais à un rythme moins
important qu’une année auparavant. Portant la marque de son cycle d’évolution habituel, la
monnaie fiduciaire a connu en 2002 des phases d’évolution contrastées.

Après avoir fluctué au cours des quatre premiers mois de l’année, la monnaie fiduciaire
s’est nettement affermie à partir du mois de mai pour atteindre son maximum de l’année au
terme du mois d’août, en raison de l’importance du change manuel lié à l’afflux des touristes
et des travailleurs tunisiens installés à l’étranger et à l’intensification des dépenses
occasionnées par la saison estivale. A partir du mois de septembre, la monnaie fiduciaire a
entamé une tendance à la baisse qui s’est poursuivie en octobre. En novembre, elle a connu
une reprise sous l’effet des retraits accrus occasionnés par les préparatifs du mois de
Ramadan et de l’Aïd El Fitr. Pour toute l’année, la monnaie fiduciaire a augmenté de 5,9%
ou 140 MDT contre 6,7% ou 150 MDT en 2001. Rapportée à la masse monétaire M2, la
monnaie fiduciaire a représenté 15,1% en 2002 contre 14,8% en 2001.

S’agissant de la monnaie scripturale, elle a accusé une baisse de 6% en 2002 contre


un accroissement de 12% en 2001.

217
MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Libellés Monnaie scripturale Dépôts à vue auprès Dépôts à vue auprès
des banques du CCP
Fin de Montant Variations* Montant Variations* Montant Variations*
période en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2000 3.900 9,6 3.565 10,2 328 2,2
2001
Mars 3.957 1,5 3.579 0,4 371 13,1
Juin 3.940 1,0 3.659 2,6 270 - 17,7
Septembre 3.899 - 3.563 - 0,1 331 0,9
Décembre 4.367 12,0 3.930 10,2 430 31,1
2002
Mars 4.054 - 7,2 3.568 - 9,2 478 11,2
Juin 4.119 - 5,7 3.674 - 6,5 434 0,9
Septembre 4.068 - 6,8 3.682 - 6,3 376 -12,6
Décembre 4.105 - 6,0 3.678 - 6,4 416 -3,3
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

Principale composante de la monnaie scripturale, les dépôts à vue auprès du système


financier qui ont connu une baisse quasi-continue durant les onze premiers mois, se sont
inscrits en hausse en décembre 2002 sans, toutefois, dépasser leur niveau de la fin de l’an
passé. De 3.930 MDT en décembre 2001, ces derniers sont revenus à 3.464 MDT en
novembre 2002 pour s’élever à 3.678 MDT le mois suivant. Pour toute l’année, ces dépôts
ont baissé de 6,4% contre une augmentation de 10,2% en 2001. Ce repli s’explique,
principalement, par la décélération de l’activité économique, l’accroissement modéré des
crédits à l’économie et la transformation des disponibilités à vue en d’autres produits, suite à
la nouvelle réglementation en matière de réserve obligatoire.
QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Quasi-monnaie Dépôts à terme Certificats de
Libellés et autres produits dépôts Dépôts d’épargne
financiers
Fin de Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
période en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2000 8.423 16,0 2.708 20,6 459 171,6 4.579 8,0
2001
Mars 8.557 1,6 2.436 - 10,0 667 45,3 4.627 1,0
Juin 8.886 5,5 2.905 7,3 757 64,9 4.670 2,0
Septembre 9.293 10,3 3.227 19,2 793 72,8 4.759 3,9
Décembre 9.307 10,5 2.943 8,7 838 82,6 5.007 9,3
2002
Mars 9.185 -1,3 2.998 1,9 646 -22,9 5.032 0,5
Juin 9.549 2,6 3.253 10,5 781 -6,8 5.001 -0,1
Septembre 9.689 4,1 3.523 19,7 646 -22,9 5.001 -0,1
Décembre 10.043 7,9 3.653 24,1 664 -20,8 5.219 4,2
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

Les disponibilités quasi-monétaires se sont accrues de 7,9% contre 10,5%, suite,


essentiellement, à l’augmentation des dépôts à terme et autres produits financiers (24,1%
contre 8,7%) ainsi qu’à celle des dépôts en comptes spéciaux d’épargne (4% ou 157 MDT)
dont environ 80% ou 126 MDT sont imputables au seul mois de décembre 2002 et provenant
de la comptabilisation des intérêts. En revanche, les certificats de dépôts ont accusé une
baisse, revenant de 838 MDT en décembre 2001 à 664 MDT en décembre 2002, soit un
218
repli de 174 MDT, phénomène favorisé par la réglementation en matière de ratio de liquidité
dont la pondération est favorable aux dépôts à terme.
COMPTES D’EPARGNE
Libellés Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
d’épargne du CEP d’épargne
Fin de période Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2000 3.616 7,1 828 10,3 135 19,5
2001
Mars 3.626 0,3 860 3,9 141 4,4
Juin 3.648 0,9 875 5,7 147 8,9
Septembre 3.728 3,1 879 6,2 152 12,6
Décembre 3.907 8,0 933 12,7 167 23,7
2002
Mars 3.907 - 956 2,5 169 1,2
Juin 3.907 - 966 3,5 128 -23,4
Septembre 3.911 0,1 960 2,9 130 -22,2
Décembre 4.064 4,0 1.014 8,7 141 -15,6
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
2) L’agrégat «M3-M2»
Cet agrégat s’est accru en 2002, de 19,9% contre 24,7% une année auparavant. Son
évolution a résulté de l’accélération de l’épargne logement (22,7% contre 9,7%), suite aux
avantages accordés par les banques en vue d’encourager cette catégorie d’épargne et à
l’institution par une banque de la place d’un nouveau plan d’épargne, ainsi que de l’accrois-
sement de l’encours des emprunts obligataires émis par le système financier (17,8% contre
43,9%). Il convient de signaler que l’enveloppe globale des émissions obligataires du
système financier a atteint 189 MDT en 2002 soit 81% des émissions obligataires de l’année,
et ce, parallèlement aux emprunts privés lancés par certaines banques de la place et dont la
majorité a été souscrite par la Caisse nationale de sécurité sociale.
AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
Libellés M3-M2 Epargne-logement emprunts à plus
&investissements
d’un an
Fin de Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
période en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %

2000 1.083 9,3 590 10,7 483 11,3 10 - 58,3


2001
Mars 1.094 1,0 605 2,5 481 - 0,4 8 - 20,0
Juin 1.081 - 0,2 612 3,7 461 - 4,6 8 - 20,0
Septembre 1.127 4,1 620 5,1 499 3,3 8 - 20,0
Décembre 1.350 24,7 647 9,7 695 43,9 8 - 20,0
2002
Mars 1.530 13,3 675 4,3 848 22,0 7 -12,5
Juin 1.629 20,7 735 13,6 887 27,6 7 -12,5
Septembre 1.742 29,0 760 17,5 975 40,3 7 -12,5
Décembre 1.619 19,9 794 22,7 819 17,8 6 -25,0
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
3) L’agrégat «M4-M3»
Continuant à porter la marque de la diminution de l’encours des bons du Trésor
cessibles détenus par le public (-211 MDT contre -547 MDT), l’agrégat «M4-M3» a connu, à
fin 2002, une baisse de 29,4% contre 51,3% une année auparavant. Cette diminution aurait

219
été plus importante n’eût été la légère reprise des billets de trésorerie (+21 MDT contre
-130 MDT).
INSTRUMENTS DU MARCHE MONETAIRE (auprès du public) (En MDT)
Fin de période Variations
2000 2001 2002
Libellés 2001/2000 2002/2001
Bons du Trésor 812 265 54 -547 -211
Bons d’équipement 3 - - -3 -
Billets de trésorerie 511 381 402 -130 21
Encours global 1.326 646 456 -680 -190

B – CREANCES NETTES SUR L’EXTERIEUR


Pour la deuxième année consécutive, les créances nettes sur l’extérieur se sont
inscrites en augmentation, soit 312 MDT contre 189 MDT en 2001. Néanmoins, en cours
d’année, cette évolution a été irrégulière. Au cours du premier trimestre de l’année, les
créances nettes sur l’extérieur ont fortement baissé, revenant de 1.597 MDT en décembre
2001, à 937 MDT en mars 2002, soit le plus bas niveau de l’année. Cette baisse s’explique,
notamment, par le remboursement de la dette extérieure qui s’est conjugué au repli des
recettes touristiques.

AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS (En MDT)


Engagements Créances nettes
Réserves internationales
Libellés Autres extérieurs sur l’extérieur
Dont : Avoirs Dont :
Fin de Total Avoirs en devises extérieurs Total Dépôts de Montant Variations*
période non-résid.
Montant Variat*
2000 2.532 2.481 - 314 1.066 2.190 1.218 1.408 - 433
2001
Mars 2.527 2.416 - 65 1.019 2.068 1.222 1.478 70
Juin 2.544 2.480 -1 1.007 2.075 1.297 1.476 68
Sept. 2.597 2.533 52 1.053 2.281 1.323 1.369 - 39
Déc. 2.909 2.855 374 902 2.214 1.351 1.597 189
2002
Mars 2.159 2.105 -750 749 1.971 1.165 937 -660
Juin 3.071 3.015 160 846 2.044 1.276 1.873 276
Sept. 3.058 3.003 148 904 2.035 1.320 1.927 330
Déc. 3.109 3.053 198 1.045 2.245 1.380 1.909 312
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

A partir d’avril, et à l’exception de juin, mois au terme duquel elles ont connu une
baisse, suite au remboursement de l’emprunt privé contracté en décembre 2000 par l’Institut
d’émission, les créances nettes sur l’extérieur ont amorcé une tendance à la hausse pour
atteindre le niveau maximum de l’année en août, soit 2.040 MDT. Cette situation a été
favorisée, surtout, par les tirages d’emprunts extérieurs, notamment, l’emprunt obligataire
«GLOBAL DOLLAR» (954 MDT) en avril et l’encaissement de la première tranche du produit
de la vente de la licence GSM (328 MDT) en mai. Depuis, les créances nettes sur l’extérieur
ont diminué en septembre et octobre, pour reprendre leur ascension les mois suivants,
mouvement favorisé par les tirages d’emprunts extérieurs, notamment, ceux contractés
auprès de la BEI (95 MDT), le crédit syndiqué au profit de l’ETAP (69 MDT) et le crédit en
faveur de Tunisair (42 MDT) .

220
AVOIRS NETS EN DEVISES
(En jours)
(En MDT)
3500 80J 120
98 J 74 J
3000 91 J 91 J 74 J 100
77 J
2500 74 J
80
2000
60

2747
1500

2810

3011
2227

2423
40
1892
1000

2032
1525

500 20

0 0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Avoirs nets en devises Nombre de jours d'importation

En conséquence, les avoirs nets en devises ont atteint 3.011 MDT, soit l’équivalent de
80 jours d’importation contre 2.810 MDT et 74 jours en décembre 2001.
C – CREDITS INTERIEURS
En se situant à 24.548 MDT en décembre 2002, les crédits intérieurs se sont accrus,
d’une année à l’autre, de 4,5% contre 4,8% en 2001. C’est que la décélération du rythme de
progression des concours à l’économie s’est conjuguée à la baisse, quoique beaucoup
moins accentuée que celle enregistrée en 2001, des créances nettes sur l’Etat.
1) Créances nettes sur l’Etat
Totalisant 3.392 MDT à fin 2002, les créances nettes sur l’Etat ont diminué de 80 MDT
par rapport à leur niveau de décembre 2001, alors qu’ils avaient baissé de 619 MDT une
année auparavant. Cette évolution résulte de la diminution de l’encours global des bons du
Trésor détenus par le système financier (-228 MDT contre -716 MDT). Après le repli
enregistré au cours des sept premiers mois, celui-ci s’est inscrit en augmentation, passant
de 903 MDT en juillet 2002 à 1.160 MDT en décembre et ce, suite à l’intensification des
émissions de titres publics auxquelles les banques ont fortement pris part.
CREANCES NETTES SUR L’ETAT (En MDT)
Libellés Dont:
Créances nettes
sur l’Etat Compte courant
Bons du Trésor
Fin de du Trésor
période Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
2000 4.091 - 75 201 - 39 2.104 - 628
2001
Mars 3.510 - 581 458 257 1.781 - 323
Juin 3.518 - 573 197 -4 1.556 - 548
Septembre 3.639 - 452 79 - 122 1.527 - 577
Décembre 3.472 - 619 386 185 1.388 - 716
2002
Mars 3.424 - 48 211 - 175 1.194 - 194
Juin 3.297 - 175 103 - 283 976 - 412
Septembre 3.138 - 334 299 - 87 981 - 407
Décembre 3.392 - 80 413 27 1.160 - 228
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.

221
2) Concours à l’économie

Les concours à l’économie se sont accrus de 5,7% ou 1.138 MDT en 2002 contre
9,3% ou 1.703 MDT enregistrés en 2001 et un objectif de 6,2% ou 1.247 MDT.

CONCOURS A L’ECONOMIE
Fin de période En MDT Variations en %
Libellés 2000 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Crédits à l’économie 17.339 19.018 19.939 9,7 4,8
Crédits sur ressources ordinaires 14.811 16.584 17.285 12,0 4,2
Crédits sur ressources spéciales 2.017 2.053 2.252 1,8 9,7
Billets de trésorerie* 511 381 402 - 130,0 21,0
Portefeuille-titres 976 1.000 1.217 2,5 21,7
Total 18.315 20.018 21.156 9,3 5,7
* Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.

La décélération des concours à l’économie porte la marque de l’évolution des crédits


alloués sur les ressources ordinaires, soit 4,2% contre 12%, ceux alloués sur les ressources
spéciales ont, en revanche, enregistré une accélération en augmentant de 9,7% contre
1,8%. Egalement, le portefeuille-titres a connu la même tendance, en s’inscrivant en hausse
de 21,7% contre 2,5% en 2001. L’accroissement de ce dernier s’explique par les prises de
participation de certaines banques dans le capital de sociétés de recouvrement ainsi que
dans celui de certaines SICAR et unités touristiques .

Ventilés par catégories d’institutions, les crédits à l’économie font apparaître une
décélération de ceux accordés par les banques, ceux octroyés par la Banque centrale ont
même accusé une baisse de 30,4% en 2002 contre une augmentation de 29,6% en 2001. La
contribution des banques de dépôts dans le financement de l’économie a représenté 85,4%
en 2002 contre 82,9% en 2001. Les parts relatives aux banques de développement mixtes et
aux organismes de leasing ont presque stagné, soit 4,4% et 5,2% respectivement.

CREDITS A L’ECONOMIE
Fin de période En MDT Variations en %
Libellés 2000 2001 2002 2001/2000 2002/2001
Banque centrale 1.095 1.419 987 29,6 - 30,4
Banques de dépôts 14.600 15.768 17.022 8,0 8,0
Banques de développement mixtes 817 857 886 4,9 3,4
Organismes de leasing 827 974 1.044 17,8 7,2
Total 17.339 19.018 19.939 9,7 4,8

222
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL

Reflétant la décélération de l’activité économique qui a été fortement marquée par la


morosité de l’économie mondiale et, surtout, par les conséquences de quatre années
successives de sécheresse, l’endettement total (ET) ne s’est accru en 2002 que de 5,5%
contre 9,4%, en 2001, pour se situer à 43.982 MDT. Cette décélération a été observée aussi
bien au niveau du crédit intérieur total (CIT) que du financement d’origine extérieure dont les
parts respectives du total de l’ET représentent 63,4% et 36,6%. En outre, la part de
l’endettement de l’Etat a baissé de 1,1 point de pourcentage, en 2002, en comparaison avec
l’année précédente, pour ne représenter que 41,5% du total. Celle relative aux agents
économiques non financiers a, par contre, augmenté de 1,1 point de pourcentage, pour
s’élever à 58,5%.

ENDETTEMENT TOTAL (En MDT sauf indication contraire)


Fin de période Variations en % Structure en %
2000 2001 2002 2001/00 2002/01 2001 2002
Libellés
Crédit intérieur total (CIT) 24.436 26.671 27.881 9,1 4,5 64,0 63,4
-Etat 6.041 6.514 6.573 7,8 0,9 15,6 14,9
-Autres agents économiques
non financiers 18.395 20.157 21.308 9,6 5,7 48,4 48,5
Auprès du système financier 21.080 22.844 24.092 8,4 5,5 54,8 54,8
-Etat 3.276 3.207 3.338 - 2,1 4,1 7,7 7,5
-Autres agents économiques
non financiers 17.804 19.637 20.754 10,3 5,7 47,1 47,3
Sur les marchés de capitaux 3.356 3.827 3.789 14,0 - 1,0 9,2 8,6
*Marché monétaire 1.326 646 456 - 51,3 - 29,4 1,6 1,0
-Etat 815 265 54 - 67,5 - 79,6 0,6 0,1
-Autres agents économiques
non financiers 511 381 402 - 25,4 5,5 1,0 0,9
*Marché primaire 2.030 3.181 3.333 56,7 4,8 7,6 7,6
-Etat 1.950 3.042 3.181 56,0 4,6 7,3 7,3
-Autres agents économiques
non financiers 80 139 152 73,8 9,4 0,3 0,3
Financement extérieur 13.691 15.033 16.101 9,8 7,1 36,0 36,6
-Etat 10.160 11.264 11.688 10,9 3,8 27,0 26,6
-Autres agents économiques
non financiers 3.531 3.769 4.413 6,7 17,1 9,0 10,0
Endettement total (ET) 38.127 41.704 43.982 9,4 5,5 100,0 100,0
-Etat 16.201 17.778 18.261 9,7 2,7 42,6 41,5
-Autres agents économiques
non financiers 21.926 23.926 25.721 9,1 7,5 57,4 58,5
Sources : BCT, CMF et ministère du Développement et de la coopération internationale

En effet, en se situant à 27.881 MDT à fin 2002, le crédit intérieur total n’a augmenté
que de 4,5% contre 9,1% une année auparavant. Cette décélération a été plus prononcée au
niveau des financements ayant bénéficié à l’Etat (0,9% contre 7,8%) que ceux des autres
agents économiques non financiers (5,7% contre 9,6%). Constituant toujours l’essentiel des
crédits intérieurs (86,4%), les financements obtenus auprès des institutions financières ont
connu une décélération (5,5% contre 8,4%) ; ceux mobilisés sur les marchés intérieurs ont,
en revanche, régressé de 1% alors qu’ils avaient augmenté de 14% l’année précédente,
reflétant ainsi la quasi-extinction des bons du Trésor cessibles. Après une baisse de 2,1% en
2001, l’endettement de l’Etat auprès du système financier a enregistré une reprise de 4,1%,

223
pour se situer à 3.338 MDT dont 1.107 MDT soit 33% sous forme de bons du Trésor détenus
par les établissements de crédit.

Il est à signaler, à cet égard, que le portefeuille des banques en ces bons est constitué
à hauteur de 71% sous forme de bons du Trésor assimilables (BTA) contre 53% une année
auparavant. Encouragées par l’institution du nouveau mode de refinancement de la BCT
dans le cadre de la pension de bons de Trésor à 3 mois, les banques de dépôts ont intensifié
leurs souscriptions en cette catégorie de titres qui ont augmenté de 30% en 2002.

Parallèlement, les concours du système financier aux autres agents économiques, qui
ont totalisé 20.754 MDT à fin 2002, ont progressé modérément, soit 5,7% contre 10,3%
l’année précédente. Cette évolution qui porte la marque du ralentissement de l’activité
économique, notamment au niveau du secteur agricole, s’explique par la décélération des
crédits accordés sur les ressources ordinaires alors que ceux alloués sur les ressources
spéciales et le portefeuille-titres ont connu une forte accélération.

En revanche, les fonds mobilisés dans le cadre des marchés intérieurs de capitaux ont
accusé une baisse, pour se limiter à 3.789 MDT contre 3.827 MDT, un an plus tôt. Cette
diminution s’explique par la baisse de l’enveloppe des financements réalisés au niveau du
marché monétaire, atténuée par la faible progression des financements mobilisés sur le
marché primaire.

En effet, le financement intérieur de l’Etat réalisé dans le cadre du marché monétaire


est revenu de 265 MDT en 2001 à 54 MDT en 2002, suite au remboursement des bons du
Trésor cessibles (BTC) arrivés à échéance dont l’encours global est revenu, d’une année à
l’autre, de 353 MDT à 83 MDT. En revanche, et après une baisse de 25,4% en 2001, l’encours
du financement inter-entreprises effectué dans le même cadre, a enregistré une reprise, en
2002, de 5,5% pour s’élever à 402 MDT.

Parallèlement, l’encours des ressources mobilisées au niveau du marché primaire a


accusé une forte décélération de son rythme de croissance, soit 4,8% en 2002 contre 56,7%
en 2001. En effet, le rythme de progression des émissions aussi bien de l’Etat que des
autres agents économiques non financiers ont connu un net fléchissement.

Portant sur une enveloppe de 3.181MDT, dont 1.769 MDT ou 56% sous forme de BTA,
alors que le reliquat est constitué essentiellement par des bons du Trésor à court terme
(BTCT), les fonds destinés à l’Etat n’ont augmenté que de 4,6%. Il convient de mentionner
que l’enveloppe des titres émis par l’Etat sur le marché primaire a totalisé 2.623 MDT dont
1.869 MDT sous forme de BTCT, le reliquat étant sous forme de BTA contre 1.737 MDT et
630 MDT, respectivement.

De même, le recours des autres agents économiques non financiers au marché primaire a
été limité en 2002. L’encours de leurs émissions s’est situé à 152 MDT contre 139 MDT en
2001. Il est à signaler que l’enveloppe émise sur ce marché s’est élevée à 65 MDT dont
37 MDT seulement souscrits.

Totalisant 16.101 MDT en 2002, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes
a augmenté de 7,1% contre 9,8% l’année précédente. Cette décélération a concerné la dette
de l’Etat (3,8% contre 10,9%), alors que celle des entreprises non financières a connu plutôt
une accélération (17,1% contre 6,7%).

Considérant la décélération du PIB exprimé aux prix courants (4% en 2002 contre
7,7% en 2001), le rapport de l’ET à cet agrégat s’est situé à 147,2% en 2002 contre 145,1%.
224
Quant à la part de l'encours de la dette extérieure du revenu national disponible brut
(RNDB), elle a légèrement augmenté en 2002, en s’élevant à 53,5% contre 52,2% une
année auparavant.

PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT (En % sauf indication contraire)


Désignation 2000 2001 2002
ET/PIB aux prix courants 142,9 145,1 147,2
*Etat 60,7 61,9 61,1
*Autres agents économiques non financiers 82,2 83,2 86,1
CIT/PIB 91,6 92,8 93,3
*Etat 22,6 22,7 22,0
*Autres agents économiques non financiers 69,0 70,1 71,3
Endettement extérieur/PIB 51,3 52,3 53,9
*Etat 38,1 39,2 39,1
*Autres agents économiques non financiers 13,2 13,1 14,8
Endettement intérieur de l’Etat/CIT 24,7 24,4 23,6
Endettement intérieur des autres agents
Economiques non financiers/CIT 75,3 75,6 76,4
Endettement extérieur/RNDB 51,7 52,2 53,5
PIB aux prix courants (en MDT) 26.685 28.741 29.887
RNDB aux prix courants (en MDT) 26.507 28.793 30.118

225
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT

L’encours total des crédits (professionnels et non professionnels) servis par le


système financier à l’économie tel que recensé par la centrale des risques et par celle des
crédits aux particuliers s’est situé à environ 20,8 milliards de dinars au terme de l’année
2002, en progression de 4,5%, taux nettement inférieur à celui de l’année précédente
(10,2%). Cette décélération est due à la baisse de l’encours des crédits d’exploitation et au
léger ralentissement du rythme de progression des crédits d’investissement. Il convient de
signaler qu’en application de la loi portant création et organisation de la Banque centrale de
Tunisie1 et de la circulaire réglementant la création du fichier des crédits aux particuliers2,
les crédits non professionnels accordés aux particuliers ne font plus partie de la Centrale
des risques à partir du mois de novembre et sont, en revanche, déclarés dans le fichier des
crédits aux particuliers créé par ladite circulaire.

Totalisant plus de 9,7 milliards de dinars au terme de l’année 2002 contre plus de
10,3 milliards de dinars en 2001, l’encours des crédits à court terme a accusé une baisse de
5,8% alors qu’il s’est accru du même taux un an plus tôt. Ce repli est imputable à la
diminution de l’encours des crédits dispensés aux trois secteurs d’activité quoique à des
degrés divers. Si l’encours des crédits accordés à l’industrie n’a baissé que de 1,2% en
2002 contre une augmentation de 5,2% en 2001, ceux octroyés aux services et à
l’agriculture et pêche ont accusé une forte diminution de 9,3% et de 9,7% respectivement.

Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, il a enregistré en 2002 une
progression comparable à celle de l’an passé, soit 15,4% et 15,5% respectivement. Cette
évolution s’explique par l’accélération des crédits servis au secteur des services (21,1%
contre 19% une année auparavant) et par le ralentissement, à des degrés divers, du rythme
d’accroissement de celui des crédits consentis aux secteurs de l’industrie et de l’agriculture
et pêche. Environ 36,4% de l’encours des crédits à moyen et long termes accordés au
secteur des services, soit 2,8 MDT à fin 2002, concernent les crédits aux particuliers.

La décélération de l’encours total des crédits dispensés par le système financier à


l’économie s’explique principalement par le ralentissement de l’activité économique,
notamment le secteur agricole et par la cession de créances effectuée par certaines
banques au profit des sociétés de recouvrement.

La ventilation de l’encours des crédits par secteur d’activité fait apparaître un


renforcement de 2 points de pourcentage de la part des crédits dispensés au secteur des
services qui est passée de 56,6% à 58,6% au terme de l’exercice 2002. Les parts des
crédits servis aux secteurs de l’industrie et de l’agriculture et pêche ont, par contre,
enregistré un recul de 1,4 et de 0,6 point de pourcentage respectivement, revenant de
35,1% à 33,7% et de 8,3% à 7,7%.

La répartition par catégorie de banques de l’encours des crédits servis par le système
financier révèle un léger recul de la part de celui des banques de dépôts avec près de
18,2 milliards de dinars, soit 87,4% de l’ensemble des crédits contre 17,5 milliards de dinars
ou 87,9 % en 2001.

1
Loi n°2000-37 du 4 avril 2000 modifiant la loi n°58-90 du 19 septembre 1958.
2
Circulaire de la BCT n°2002-12 du 19 novembre 2002
226
VENTILATION PAR SECTEUR ET PAR TERME DE L’ENCOURS DES CREDITS A L’ECONOMIE
(En MDT sauf indication contraire)
Fin de Variations Part dans le total
2002
période 2001 (en %) (en %)
Libellés Mars Juin Sept Déc 2001/2000 2002/2001 2001 2002
Agri. et pêche 1.657 1.630 1.604 1.666 1.618 - 3,2 - 2,4 8,3 7,7
Court terme 906 872 836 917 818 -11,7 - 9,7 4,5 3,9
M&L termes 751 758 768 749 800 9,5 6,5 3,8 3,8
Industrie 6.983 6.967 7.022 7.097 7.003 6,4 0,3 35,1 33,7
Court terme 4.575 4.548 4.577 4.658 4.521 5,2 - 1,2 23,0 21,8
M&L termes 2.408 2.419 2.445 2.439 2.482 8,8 3,1 12,1 11,9
Services 11.277 11.622 12.072 12.158 12.183 15,2 8,0 56,6 58,6
Court terme 4.845 5.084 5.358 5.392 4.393 10,4 - 9,3 24,3 21,1
M&L termes 6.432 6.538 6.714 6.766 7.790 19,0 21,1 32,3 37,5
dt:Crédits aux
particuliers - - - - 2.835 - - 13,6
Total 19.917 20.219 20.698 20.921 20.804 10,2 4,5 100,0 100,0
Court terme 10.326 10.504 10.771 10.967 9.732 5,8 - 5,8 51,8 46,8
M&L termes 9.591 9.715 9.927 9.954 11.072 15,5 15,4 48,2 53,2
dt:Crédits aux
particuliers - - - - 2.835 - - 13,6

Les parts respectives des banques de développement, des compagnies de leasing et


des banques non-résidentes restent modestes, se situant à 5,1%, 5,2% et 2,3%.

Passant de 10,2 milliards de dinars en 2001 à 10,5 milliards de dinars au terme de


l’année 2002, l’encours des crédits accordés aux entreprises appartenant aux divers
groupes de sociétés a continué à s’accroître mais à un rythme moins rapide, soit 12,1% et
2,9% respectivement.

REPARTITION DE L’ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES


(En MDT sauf indication contraire)
Fin de
2001 2002 Variations (en %)
période
Court M&L Court M&L 2001/ 2002/
Total Total
Libellés terme termes termes termes 2000 2001
Agri. et pêche 906 751 1.657 818 800 1.618 - 3,2 - 2,4
Entrep.publiques 196 4 200 158 42 200 - 31,3 0,0
Entrep.privées 710 747 1.457 660 758 1.418 2,5 - 2,7
Industrie 4.575 2.408 6.983 4.521 2.482 7.003 6,4 0,3
Entrep.publiques 131 117 248 84 102 186 - 13,9 -25,0
Entrep.privées 4.444 2.291 6.735 4.437 2.380 6.817 7,3 1,2
Services 4.845 6.432 11.277 4.393 7.790 12.183 15,2 8,0
Entrep.publiques 155 281 436 113 274 387 25,3 -11,2
Entrep.privées 4.690 6.151 10.841 4.280 7.516 11.796 14,8 8,8
dt : Crédits aux
particuliers - - - - 2.835 2.835 - -
Total 10.326 9.591 19.917 9.732 11.072 20.804 10,2 4,5
Entrep.publiques 482 402 884 355 418 773 - 4,6 -12,6
Entrep.privées 9.844 9.189 19.033 9.377 10.654 20.031 11,0 5,2
dt : Crédits aux
particuliers - - - - 2.835 2.835 - -

La part des entreprises publiques dans l’encours total des crédits a continué à baisser,
revenant de 5,1% en 2000 à 4,4% en 2001 puis à 3,7% au terme de l’année suivante.

L’encours des crédits octroyés aux entreprises publiques est revenu de 884 MDT en
2001 à 773 MDT au terme de l’année 2002, accusant une baisse de 12,6% contre une
227
diminution de moindre ampleur en 2001, soit 4,6%. Cette évolution s’explique par la baisse
de l’encours des crédits des entreprises opérant dans la commercialisation de certains
produits agricoles suite à la diminution de la production ainsi que par le règlement par
certaines sociétés des crédits relais accordés par les banques en attendant la mise en place
de crédits extérieurs et par l’effort poursuivi en matière de restructuration de l’endettement de
l’Office national de l’huile (ONH).

S’agissant de l’encours des crédits servis aux entreprises privées, il est passé de
19 milliards de dinars à 20 milliards de dinars au terme de 2002 enregistrant ainsi un
accroissement de 5,2% contre 11% une année auparavant. Cette décélération a touché
tous les secteurs d’activité et a résulté de l’accroissement des crédits à moyen et long
termes conjugué à la baisse de ceux à court terme.

A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE

L’encours des crédits dispensés directement ou indirectement au secteur de l’agricul-


ture et pêche a poursuivi, pour la deuxième année consécutive, son mouvement de baisse.
En revenant de 1.712 MDT en 2000 à 1.657 MDT en 2001 puis à 1.618 MDT l’année
d’après, cet encours a baissé de 2,4% en 2002 contre 3,2% une année auparavant.

La régression a touché l’encours des crédits indirects servis par l’intermédiaire des
organismes de collecte et de commercialisation de produits agricoles qui sont revenus de
481 MDT en 2001 à 439 MDT en 2002, diminuant ainsi de 42 MDT ou 8,7%.

Totalisant 1.179 MDT en 2002 contre 1.176 MDT en 2001, l’encours des crédits servis
directement aux agriculteurs et aux pêcheurs n’a progressé que de 3 MDT ou près de 0,3%.

ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)


Fin de période Crédits à court Crédits à M&L
Total
terme termes
Forme et bénéficiaire 2001 2002 2001 2002 2001 2002
Crédits directs 551 543 625 636 1.176 1.179
Crédit indirects 355 275 126 164 481 439
.Organismes de commercialisation
de produits agricoles 355 275 54 89 409 364
dont : Office National de l’Huile 121 47 - 38 121 85
Office des Céréales 69 96 - - 69 96
COCEBLE 21 10 5 5 26 15
CCGC 40 36 33 32 73 68
.Entreprises de commercialisation
de matériel agricole 72 75 72 75
Total 906 818 751 800 1.657 1.618

1) Crédits à court terme

Atteignant 818 MDT contre 906 MDT en 2001, l’encours des crédits d’exploitation
consentis au secteur agricole a diminué de 88 MDT ou 9,7% alors qu’il a baissé de
120 MDT ou 11,7% une année auparavant. Ce recul a touché l’encours des crédits
dispensés aux organismes de stockage et de commercialisation de produits agricoles et, à
un degré moindre, celui des crédits servis directement aux agriculteurs et aux pêcheurs.

Revenant de 551 MDT à 543 MDT au terme de l’année 2002, l’encours des crédits
octroyés directement aux agriculteurs et aux pêcheurs a accusé un fléchissement de 8 MDT
ou 1,5% contre une régression de 32 MDT ou 5,5% en 2001.
228
Outre les conditions climatiques défavorables qui ont caractérisé la campagne agricole
2001/2002 et qui n’ont pas nécessité la mise en place de financements complémentaires
pour le désherbage et la fertilisation d’appoint, la régression de l’encours des crédits à court
terme s’explique par la baisse de la production d’huile d’olive et par les mesures de soutien
décidées par les pouvoirs publics en faveur des agriculteurs. Ces mesures ont porté sur le
rééchelonnement, pour la troisième année consécutive, des crédits de cultures et des
crédits d’investissement en liaison avec la céréaliculture accordés aux agriculteurs affectés
par la sécheresse.

En outre et afin d’encourager les agriculteurs et les pêcheurs à régulariser la situation


de leur endettement, il a été décidé d’intégrer plus de souplesse dans l’application de la loi
n°99-65 portant sur la régularisation de l’endettement du secteur de l’agriculture et pêche et
ce, en supprimant l’avance de 10% exigée initialement et en prorogeant de 7 à 12 ans la
durée du rééchelonnement tout en élargissant son champ d’application aux crédits
consentis après le 31 décembre 1998.

Revenant de 355 MDT en 2001 à 275 MDT en 2002, l’encours des crédits à court
terme consentis aux agriculteurs par l’intermédiaire des organismes de commercialisation
de produits agricoles a régressé de 80 MDT ou 22,5% contre 88 MDT ou 20% en 2001.
Cette régression s’explique aussi bien par la consolidation des engagements sous forme de
découvert utilisés par l’ONH et celle de certaines sociétés agricoles en un crédit à long
terme que par la résorption d’une partie du débit en compte dudit office par le produit de
cession de ses participations dans le capital de l’UIB, de la BNA et de la STB.

2) Crédits d’investissement

En totalisant 800 MDT, l’encours des crédits à moyen et long termes a enregistré un
accroissement de 6,5% contre 9,4% en 2001. Cette augmentation a intéressé aussi bien les
crédits directs que ceux accordés aux organismes de commercialisation de produits et de
matériels agricoles.

Atteignant 636 MDT en 2002, l’encours des crédits accordés directement aux
agriculteurs et aux pêcheurs s’est accru de 1,8% contre 3,3% une année auparavant.

Quant à l’encours des crédits d’investissement dispensés indirectement au secteur de


l’agriculture et pêche, il a enregistré, pour la deuxième année consécutive, une augmen-
tation, quoique de moindre importance que l’année précédente, soit 38 MDT ou 30,2%
contre 45 MDT ou 55,6% respectivement, passant ainsi de 126 MDT à 164 MDT en 2002.

Si l’augmentation de l’année 2001 avait pour origine la consolidation à hauteur de


44,5 MDT sur une durée de 25 ans des engagements bancaires des coopératives
céréalières en application de l’article 24 de la loi de finances pour 1999, l’évolution de
l’année 2002 s’explique par la consolidation des engagements sous forme de découvert de
l’ONH en un crédit à long terme de 38 MDT sur une durée de 15 ans.

B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE

L’encours des crédits consentis au secteur de l’industrie a totalisé 7.003 MDT contre
6.983 MDT en 2001, enregistrant ainsi une augmentation de 0,3 % contre une progression
de 6,4 % une année auparavant. Cette évolution s’explique par la baisse des crédits à court
terme et la décélération des crédits à moyen et long termes.

229
Atteignant 2.482 MDT en 2002 contre 2.408 MDT l’année précédente, l’encours des
crédits d’investissement s’est accru de 74 MDT ou 3,1% contre 194 MDT ou 8,8% en 2001.
Cette décélération trouve son origine essentiellement dans la baisse de l’encours des
crédits alloués aux branches des mines, de l’énergie et de la distribution des eaux, du
bâtiment et des travaux publics, du textile, habillement et cuir ainsi que dans le
ralentissement du rythme de progression des crédits alloués aux autres branches d’activité
à l’exception de celle de la chimie et du caoutchouc qui a enregistré plutôt un accroissement
de son rythme de progression.

Concernant l’encours des crédits de fonctionnement, il est revenu à 4.521 MDT en


2002 contre 4.575 MDT une année auparavant, en baisse de 54 MDT ou 1,2% contre un
accroissement de 225 MDT ou 5,2% en 2001. Cette régression a été relevée au niveau des
branches des mines, de l’énergie et de la distribution des eaux, du textile, habillement et
cuir, du bâtiment et des travaux publics et des industries mécaniques et électriques.

VENTILATION PAR BRANCHES D’ACTIVITE DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR


INDUSTRIEL (En MDT)
Fin de période Crédits à court Crédits à moyen
Total
terme et long termes
Branche d’activité 2001 2002 2001 2002 2001 2002
Mines 19 6 4 3 23 9
Energie et distribution des eaux 64 58 149 142 213 200
Bâtiments et Travaux publics 588 587 277 274 865 861
Industries agro-alimentaires 962 1.036 560 567 1.522 1.603
Textiles, habillement et cuir 648 632 254 237 902 869
Industries mécaniques et électriques 1.090 942 347 404 1.437 1.346
Industries des matériaux de construction,
céramique et verre 424 445 393 405 817 850
Chimie et Caoutchouc 329 359 181 207 510 566
Industries diverses 451 456 243 243 694 699
Total 4.575 4.521 2.408 2.482 6.983 7.003

1) Mines

Totalisant 9 MDT en 2002 contre 23 MDT en 2001, l’encours des crédits alloués aux
entreprises opérant dans le domaine des mines a régressé de 60,9% contre une
progression de 43,8% une année auparavant. Cette évolution s’explique par la baisse aussi
bien des crédits à court terme que ceux à moyen et long termes.

Après avoir enregistré une progression de 7 MDT ou 58,3% en 2001, l’encours des
crédits de fonctionnement servis à cette branche d’activité a accusé une baisse de 13 MDT
ou 68,4% en 2002 pour revenir de 19 MDT à 6 MDT.

S’agissant de l’encours des crédits d’investissement et après la stagnation constatée


en 2001, il a régressé de 1 MDT ou 25% au terme de l’année 2002.

2) Energie et distribution des eaux

Revenant de 213 MDT en 2001 à 200 MDT en 2002, l’encours des crédits octroyés
aux entreprises opérant dans ce domaine a enregistré une régression de 6,1% contre une
baisse de 12,7% une année auparavant. Ce fléchissement a concerné aussi bien les crédits
à terme que ceux d’exploitation.

Concernant les crédits d’investissement, leur encours a régressé de 4,7%, revenant


de 149 MDT en 2001 à 142 MDT en 2002. Cette baisse a été enregistrée principalement au
230
niveau des crédits accordés à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (6,7 MDT), la
Société nationale de distribution des eaux (2,2 MDT) et à certaines entreprises pétrolières.
Il convient de préciser, à cet égard, que dans le cadre de la privatisation du secteur de
l’électricité, une nouvelle centrale électrique a été créée dans la zone de Bibane au
Gouvernorat de Medenine. Ce projet a été financé par un crédit à long terme de 15 MDT
consenti sur la ligne de crédit de la Banque africaine du développement (BAD).

Quant à l’encours des crédits de fonctionnement, il a accusé une baisse de 9,4%


contre 31,2% une année auparavant, revenant de 64 MDT en 2001 à 58 MDT en 2002.
Cette régression a été relevée au niveau des opérations de débit en compte courant de la
Société tunisienne de l’électricité et du gaz (16,1 MDT) et de la Société tunisienne des
industries de raffinage (2 MDT).

3) Bâtiment et travaux publics

Revenant de 865 MDT au terme de l’année 2001 à 861 MDT en 2002, l’encours des
crédits octroyés aux entreprises du bâtiment et des travaux publics a accusé une légère
baisse de 0,5% contre un accroissement de 4,8% une année auparavant. Cette régression
résulte de celle aussi bien de l’encours des crédits d’investissement que de celui des crédits
de gestion.

S’agissant de l’encours des crédits de fonctionnement, il est revenu, dans le même


intervalle, de 588 MDT à 587 MDT, accusant ainsi une légère régression de 0,2% contre
une progression de 0,5% une année auparavant.

L’encours des crédits d’investissement s’est également inscrit en baisse de 3 MDT ou


1,1% contre une augmentation de 37 MDT ou 15,4% en 2001.

4) Industries agro-alimentaires

L’encours des crédits consentis aux industries agro-alimentaires, qui s’approprient la


part la plus importante des crédits bénéficiant au secteur de l’industrie, a connu une
progression de 5,3% contre 6% en 2001 en passant de 1.522 MDT à 1.603 MDT. Cette
évolution s’explique par la progression de l’encours aussi bien des crédits d’investissement
que de ceux à court terme.

S’élevant à 567 MDT en 2002, l’encours des crédits à moyen et long termes s’est
accru, d’une année à l’autre, de 1,3% ou 7 MDT contre 3,9% ou 41 MDT en 2001. Les
nouveaux crédits ont servi à financer les projets de création, d’extension ainsi que les
opérations de mise à niveau de certaines sociétés de pâtes alimentaires et de fromagerie.

Concernant les crédits de gestion, ils se sont accrus de 74 MDT ou 7,7% en 2002
contre 65 MDT ou 7,2% en 2001. Les nouveaux crédits, dispensés principalement sous
forme d’escompte sur l’étranger et d’avances sur marchandises et d’avances en compte
courant, ont profité essentiellement aux entreprises de production de pâtes alimentaires et
de boissons gazeuses.

5) Textile, habillement et cuir

Atteignant 869 MDT en 2002, l’encours des crédits accordés aux entreprises opérant
dans cette branche d’activité a accusé une régression de 3,7% contre une progression de
1,6% l’année précédente. Cette évolution s’explique par la baisse des crédits sous leurs
différents termes.
231
Revenant de 648 MDT à 632 MDT, l’encours des crédits à court terme a connu une
baisse de 2,5% en 2002 contre un accroissement de 1,1% une année auparavant. Cette
régression a été relevée au niveau des opérations de débit en compte courant des sociétés
relevant de la branche du textile et de la filature.

Quant à l’encours des crédits d’investissement, il a connu une baisse de 6,7% en


revenant de 254 MDT en 2001 à 237 MDT l’année d’après.

6) Industries mécaniques et électriques

Totalisant 1.346 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués aux entreprises relevant
de cette branche d’activité a régressé de 6,3% contre une progression de 11,3% en 2001.

Cette baisse a touché les crédits de fonctionnement qui sont revenus de 1.090 MDT
en 2001 à 942 MDT en 2002, accusant ainsi un fléchissement de 148 MDT ou 13,6%. La
régression a été relevée principalement au niveau des opérations de débit en compte
courant des sociétés relevant des branches de la sidérurgie, du montage des véhicules
utilitaires et de production d’emballages métalliques.

S’agissant de l’encours des crédits d’investissement, il est passé de 347 MDT en 2001
à 404 MDT en 2002, enregistrant ainsi presque le même rythme de progression que l’année
précédente, soit 16,4%. Les nouveaux crédits ont servi au financement des opérations de
restructuration et de mise à niveau des sociétés opérant dans les divers domaines de cette
branche d’activité.

7) Industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre

Passant de 817 MDT en 2001 à 850 MDT en 2002, les crédits dispensés aux
entreprises opérant dans les industries des matériaux de construction, de la céramique et
du verre ont connu une augmentation de 4% contre 11,2% l’année précédente. Cette
décélération a touché aussi bien les crédits de gestion que les crédits d’investissement.

S’agissant des crédits de fonctionnement, ils n’ont augmenté que de 21 MDT ou 5%


contre 29 MDT ou 7,3% en 2001. Les nouveaux crédits, octroyés sous forme d’escompte
commercial et de débit en compte courant ont bénéficié aux unités de fabrication de
céramique, aux cimenteries et aux entreprises d’exploitation des carrières.

En ce qui concerne les crédits à moyen et long termes, ils ont connu une décélération
de leur rythme de progression en n’augmentant que de 12 MDT ou 3,1% en 2002 contre
53 MDT ou 15,6% en 2001. Les nouveaux crédits ont été alloués pour financer les
opérations d’extension et de mise à niveau de certaines briqueteries et des sociétés opérant
dans l’industrie du verre et des articles sanitaires.

8) Chimie et caoutchouc

Se situant à 566 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués en faveur de cette
branche d’activité a connu une hausse de 11% contre 1,8 % en 2001. Cette accélération du
rythme de progression a touché les deux formes de crédit.

Totalisant 359 MDT en 2002, l’encours des crédits de fonctionnement a enregistré une
progression de 9,1% contre 1,2% l’année précédente. Les nouveaux crédits, accordés sous
forme d’escompte commercial et d’avances en compte courant, ont été servis essentielle-
ment aux unités de fabrication de produits pharmaceutiques et de peinture.
232
S’élevant à 207 MDT à fin 2002 contre 181 MDT en 2001, l’encours des crédits
d’investissement a connu une progression de 14,4% contre 2,8% une année auparavant.
Les nouveaux crédits ont profité aux unités de fabrication de produits en plastique, de
pneumatiques et de produits pharmaceutiques dans le cadre du financement de leurs
investissements d’extension et de mise à niveau.

9) Industries diverses

Passant de 694 MDT en 2001 à 699 MDT à fin 2002, l’encours des crédits dispensés
en faveur des sociétés exerçant dans les industries diverses a connu un ralentissement de
son rythme de progression en n’augmentant que de 0,7% contre 10,5% en 2001. Cette
décélération a concerné les crédits de fonctionnement ; ceux à moyen et long termes ont,
par contre, stagné.

L’encours des crédits de fonctionnement a totalisé 456 MDT en 2002 contre 451 MDT
en 2001 en progression de 1,1% contre 10% une année auparavant. Les nouveaux
concours ont été consentis principalement en faveur des unités de production de bois, du
liège et d’ameublement sous forme d’escompte commercial sur la Tunisie et d’avances en
compte courant.

C – FINANCEMENT DES SERVICES

Totalisant près de 12,2 milliards de dinars au terme de l’année 2002 dont environ
2,8 milliards de dinars accordés aux particuliers, l’encours des crédits octroyés au secteur
tertiaire a progressé de 8% contre 15,2% une année auparavant. Cette décélération est due
à la régression de l’encours des crédits à court terme alors que celui des crédits
d’investissement a connu un accroissement.

S’agissant de l’encours des crédits de fonctionnement, il est revenu de 4.845 MDT en


2001 à 4.393 MDT en 2002, accusant ainsi une baisse de 9,3% contre une progression de
10,4% l’année précédente. Cette évolution qui trouve son origine, en partie, dans
l’individualisation des crédits aux particuliers dans une déclaration indépendante au niveau
des engagements à terme, s’explique aussi bien par la baisse de l’encours des crédits à
court terme servis aux entreprises opérant dans le transport et les télécommunications et les
autres services que par la décélération de l’encours des crédits consentis aux autres
branches d’activité à l’exception du tourisme.

Quant à l’encours des crédits d’investissement, il est passé de 6.432 MDT en 2001 à
7.790 MDT en 2002, en accroissement de 21,1% contre 19% une année auparavant.

VENTILATION PAR BRANCHES D’ACTIVITE DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR


DES SERVICES (En MDT)
Fin de période Crédits à court Crédits à moyen
Total
terme et long termes
Branche d’activité 2001 2002 2001 2002 2001 2002
Transport et
télécommunications 265 253 462 428 727 681
Tourisme 935 1.004 2.200 2.317 3.135 3.321
Promotion immobilière 380 388 2.016 722 2.396 1.110
Commerce 2.090 2.099 717 732 2.807 2.831
Autres services 1.175 649 1.037 756 2.212 1.405
Crédits aux particuliers - - - 2.835 - 2.835
Total 4.845 4.393 6.432 7.790 11.277 12.183

233
1) Transport et télécommunications

S’élevant à 681 MDT en 2002, l’encours des crédits servis à cette branche d’activité a
accusé une régression de 6,3% contre un accroissement de 5,5% une année auparavant.
Cette évolution s’explique par la baisse aussi bien des crédits de fonctionnement que ceux
d’investissement.

Se situant à 253 MDT contre 265 MDT en 2001, l’encours des crédits de fonction-
nement a enregistré une baisse de 4,5% en 2002 contre 4% une année auparavant. Cette
régression a touché principalement les crédits bénéficiant à la Société nationale des
chemins de fer tunisiens (5,7 MDT), la société Tunisair (5,1 MDT) et la Compagnie tunisienne de
navigation (5,3 MDT).

Concernant l’encours des crédits d’investissement, il a totalisé 428 MDT au terme de


2002, en baisse de 7,4% contre une augmentation de 11,9% en 2001. Ce repli a été relevé
surtout au niveau des crédits bénéficiant à la Société nationale de transport (8,4 MDT) et à
d’autres entreprises publiques de transport régional.

2) Tourisme

Totalisant 3.321 MDT contre 3.135 MDT en 2001, l’encours des crédits dispensés à
cette branche d’activité a progressé de 5,9% contre 7,1% une année auparavant.

Concernant les crédits de gestion octroyés à cette branche d’activité, leur encours
continue à progresser, passant de 935 MDT en 2001 à 1.004 MDT en 2002, soit un
accroissement de 7,4% contre une baisse de 0,6% une année auparavant.

Quant à l’encours des crédits d’investissement, il s’est accru de 5,3% en 2002 contre
10,8% en 2001. Les nouveaux crédits ont financé les actions de renouvellement,
d’extension et de reclassement de certaines unités hôtelières.

3) Promotion immobilière

Se situant à 1.110 MDT contre 2.396 MDT en 2001, l’encours des crédits consentis en
faveur de cette branche d’activité a fléchi de 53,7% contre une augmentation de 27%
enregistrée une année auparavant. Cette baisse qui s’explique par l’individualisation des
crédits non professionnels accordés aux particuliers et destinés à financer les opérations
d’achat, de construction ou d’extension de logements dans un fichier indépendant de la
Centrale des risques, a touché l’encours des crédits à moyen et long termes.

L’encours des crédits d’investissement a ainsi accusé une baisse de plus de 64,2% en
2002 contre une progression de 27,3% enregistrée une année auparavant, revenant de
2.016 MDT à seulement 722 MDT.

Passant de 380 MDT en 2001 à 388 MDT en 2002, les crédits de fonctionnement n’ont
augmenté que de 2,1% contre 25,8% une année auparavant. Les nouveaux crédits ont servi
au préfinancement des nouveaux projets immobiliers réalisés par les promoteurs aussi bien
privés que publics.

4) Commerce

En s’élevant à 2.831 MDT en 2002, l’encours des crédits alloués à cette branche
d’activité ne s’est accru que de 0,9% contre 17,1% une année auparavant. Cette
234
décélération a touché aussi bien l’encours des crédits de fonctionnement que celui des
crédits d’investissement.

L’encours des crédits de fonctionnement consentis notamment sous forme de


découvert et d’escompte commercial, qui s’est situé à 2.099 MDT à fin 2002 contre
2.090 MDT en 2001, a enregistré une progression de 0,4% contre 12,7% une année
auparavant. Cette évolution a touché toutes les filières commerciales.

S’agissant des crédits d’investissement, ils se sont accrus de 2,1% en 2002 contre
32% en 2001. Les nouveaux crédits ont profité principalement aux filières du commerce des
produits agricoles et alimentaires.

5) Autres services

L’encours des crédits alloués aux entreprises opérant dans cette branche d’activité est
revenu de 2.212 MDT en 2001 à 1.405 MDT à fin 2002, en régression de 36,5% contre un
accroissement de 16,9% une année auparavant. Cette évolution trouve son origine dans la
baisse de l’encours des crédits dans leurs différents termes et s’explique par l’individua-
lisation, dans une déclaration indépendante, des crédits aux particuliers pour l’achat de
véhicules, de meubles, d’appareils électroménagers, de matériaux de construction et de
diverses autres dépenses.

Ainsi, l’encours des crédits d’investissement est revenu de 1.037 MDT en 2001 à
756 MDT en 2002, accusant une baisse de 27,1% contre une augmentation de 18% une
année auparavant.

De même, l’encours des crédits à court terme qui a connu une augmentation de 15,9%
en 2001, a accusé une baisse de 526 MDT ou 44,8% pour se situer à 649 MDT au terme de
l’année 2002.

6) Crédits aux particuliers

La loi n° 2000-37 du 4 avril 2000 portant modification de la loi organique de l’Institut


d’émission a chargé la Banque centrale de Tunisie de la tenue et de la gestion d’un fichier
dénommé «Fichier des crédits aux particuliers». Ce fichier doit recenser les crédits non
professionnels à la consommation octroyés par les établissements de crédit ainsi que les
facilités de paiement accordées par les commerçants s’adonnant aux ventes à
tempérament.

Ce fichier vise à mettre à la disposition des prêteurs un outil d’aide à la décision en


matière d’octroi de crédits et de facilités et ce, en leur permettant d’accéder aux données
relatives aux engagements de leurs clients.

A cet effet, la circulaire de la Banque centrale de Tunisie n°2002-12 du 19 novembre


2002 a arrêté les dispositions régissant ce fichier ainsi que les modalités pratiques
d’échange de données avec les établissements déclarants.

La circulaire précitée invite les déclarants au fichier qui sont les banques, les
entreprises légalement habilitées à accorder des crédits non professionnels et les
commerçants s’adonnant aux ventes avec facilités de paiement, à déclarer chaque mois au
fichier des crédits aux particuliers, les informations découlant du contrat conclu avec le
client, notamment, l’encours du crédit et l’identité de l’emprunteur. En contrepartie, la

235
Banque Centrale met à la disposition des déclarants les informations tirées du fichier et
afférentes au montant de l’endettement global de leurs clients, personnes physiques.

Le fichier des crédits aux particuliers est entré en exploitation en novembre 2002 par
la prise en charge des déclarations des banques.

L’endettement global des particuliers auprès des banques, tel qu’il ressort de ce
fichier, s’élève à fin décembre 2002 à 2.835 MDT dont 1.827 MDT finançant le logement et
853 MDT couvrant les dépenses courantes des ménages. Le reliquat ayant servi à financer
l’acquisition de véhicules, de matériaux de construction et de biens de consommation
durables.

236
VI. – LE MARCHE FINANCIER

L’activité boursière en Tunisie a été marquée, en 2002 et pour la deuxième année


consécutive, par une atonie reflétée à travers le repli de l’ensemble des indicateurs
boursiers et la faiblesse des échanges.

Par ailleurs, la cote de la Bourse a enregistré, en 2002, l’admission de deux sociétés


nouvelles et le retrait de la cote d’une entreprise de service.

PRINCIPAUX INDICATEURS BOURSIERS (En MDT sauf indication contraire)


Désignation 1998 1999 2000 2001 2002
- Volume des émissions par APE* 199 1.708 2.789 2.976 2.752
- Volume des émissions par APE/
épargne nationale en % 3,8 28,7 45,3 44,0 42,2
- Volume des émissions par
APE/investissements bruts en % 3,5 27,2 39,7 39,5 37,1
- Indice BVMT en points (base 100 le
30/09/1990 et ajusté le 31/3/98 base
465,77) 464,56 810,24 1.424,91 996,09 782,93
- TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997) 917,08 1.192,57 1.442,61 1.266,89 1.119,15
- Capitalisation boursière (a) 2.452 3.326 3.889 3.275 2.842
- Capitalisation boursière/PIB (en %) 10,9 13,5 14,6 11,4 9,5
Nombre des sociétés cotées (en unités) 38 44 42** 45 46
- Volume global des transactions 927 881 1.814 1.204 1.006
dont : Cote de la bourse (b) 237 554 919 508 343
- Taux de rotation en % (b/a) 9,7 16,7 23,6 15,5 12,1
- Taux de liquidité en % 37 46 46 49 42
- Actifs gérés par les sociétés
d’investissement 1.476 1.774 2.086 2.151 2.228
dont : SICAV 872 1.102 1.398 1.452 1.512
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et
* Appel public à l’épargne Conseil du marché financier (CMF)
** Compte tenu de l’opération d’absorption de la BDET et de la BNDT par la STB.

Quant aux émissions au niveau du marché primaire, elles ont été moins importantes
que celles des deux années précédentes, notamment, pour ce qui est des titres de capital.

Considérés comme valeur refuge, les produits SICAV-Obligataires ont continué


d’attirer les épargnants dans un contexte de mauvaise conjoncture boursière, leur activité
continue à s’affermir et ce, au détriment des SICAV-Mixtes.

I – ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER

1) Marché primaire

Après avoir augmenté de 6,7% en 2001, le volume des émissions par appel public à
l’épargne (APE) a accusé une baisse de 224 MDT ou de 7,5%, en 2002, pour s’établir à
2.752 MDT. En conséquence, sa part dans l’épargne nationale, tout en demeurant assez
importante, s’est repliée de 1,8 point de pourcentage pour ne représenter que 42,2% contre
44% en 2001. De même, celle se rapportant à la formation brute de capital fixe (FBCF) est
revenue à 37,1% en 2002 contre 39,5% une année auparavant.

237
Le repli du volume des émissions constaté en 2002 reflète celui des titres de capital
(-109 MDT), des obligations (-78 MDT) et des titres publics (-37 MDT).

Représentant près de 90% du total, le montant des émissions de titres publics


réalisées en 2002 s’est replié de 37 MDT pour revenir à 2.473 MDT. Cette enveloppe est
constituée à hauteur de 1.719 MDT en bons du Trésor à court terme (BTCT) et 754 MDT en
bons du Trésor assimilables (BTA) contre, respectivement , 1.880 MDT et 630 MDT une
année auparavant.

Il est à signaler que le Trésor a continué en 2002 à diversifier les maturités de ses
émissions en lançant, pour la première fois, en juillet 2002, des titres assortis d’une
échéance de 12 ans, ce qui lui permet de disposer de ressources plus stables. Cette
diversification est de nature à contribuer à l’établissement d’une courbe de rendement qui
constituerait une référence pour les investisseurs. Ainsi, les taux moyens pondérés des BTA
émis à des maturités allant de 2 à 12 ans ont varié entre 6,9400% et 8,3410% contre
6,5110% et 7,6620% en 2001 pour des maturités variant entre 2 à 10 ans. Quant à ceux
relatifs aux BTCT, ils ont fluctué entre 6,0850% et 6,7000% contre 5,9630% et 6,7500%
une année auparavant.

VOLUME DES EMISSIONS PAR APE1 (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 Variations
Volume des émissions par APE 2.976 2.752 -224
*Titres de capital 155 46 -109
. Emissions du secteur bancaire 50 0 -50
Nombre d’opérations (en unités) 2 0 -2
. Emissions du secteur non bancaire 105 46 -59
Nombre d’opérations (en unités) 20 11 -9
*Titres de créances 2.821 2.706 -115
a - Obligations 311 233 -78
. Emissions du secteur bancaire 90 100 10
Nombre d’opérations (en unités) 3 3 -
. Emissions du secteur du leasing et autres
établissements financiers 141 96 -45
Nombre d’opérations (en unités) 10 8 -2
. Emissions des autres secteurs 80 37 -43
Nombre d’opérations (en unités) 8 6 -2
b – Titres publics 2.510 2.473 - 37
Bons du Trésor assimilables (BTA) 630 754 124
Bons du Trésor à court terme (BTCT) 1.880 1.719 -161
Source :CMF

Les émissions obligataires lancées en 2002, essentiellement durant les huit premiers
mois, ont totalisé 233 MDT, niveau en deçà de 78 MDT de celui enregistré en 2001. Cette
enveloppe a été réalisée au moyen de 17 opérations contre 21 l’année précédente, dont
11 ont été effectuées par des établissements financiers. L’enveloppe visée par le Conseil du
marché financier (CMF), dont le volume s’est élevé à 267 MDT, n’a pas été souscrite en
totalité, sachant que les emprunts lancés par BATAM (30 MDT) et deux organismes de
leasing (15 MDT chacun) n’ont été souscrits qu’à concurrence de 2,4 MDT, 12 MDT et
11,9 MDT, respectivement. Environ 72% de cette enveloppe soit 167 MDT ont été réalisés
par le biais de 10 opérations initiées par des sociétés cotées en Bourse dont 100 MDT ont

1
Les statistiques sont établies sur la base des dates de visa du CMF pour les titres de capital et les
obligations et des dates d’adjudication pour les titres publics.

238
été l’apanage du secteur bancaire au moyen de trois opérations seulement, et ce, au même
titre que l’année précédente.

Parallèlement, huit emprunts pour un montant global de 96 MDT ont été initiés, en
2002, par les organismes de leasing et une société de factoring contre 10 opérations et
141 MDT en 2001. Le reliquat, à savoir les opérations réalisées par les sociétés non
financières, a porté sur une enveloppe de 37 MDT répartie à concurrence de 29 MDT
réalisées par des sociétés industrielles et commerciales et 8 MDT par une unité hôtelière.

Ces emprunts ont été émis pour des durées allant de 5 à 10 ans et à des taux variant
entre TMM+1% et 8,75%, soit un taux moyen pondéré, toutes échéances confondues, de
7,3% et ce, au même titre que l’année précédente. Les emprunts émis par les sociétés
cotées en Bourse ont fait l’objet de notations attribuées par Maghreb rating, ceux de l’hors-
cote ont, par contre, bénéficié des avals bancaires.

Quant aux titres de capital, le CMF a donné son agrément pour la réalisation de
11 opérations d’augmentation de capital d’un montant total de 46 MDT contre, respecti-
vement, 22 opérations et 155 MDT en 2001. Les sociétés admises à la cote de la Bourse
ont initié, à elles seules, 9 opérations pour une enveloppe de 39 MDT, soit 85% du total,
dont une seule effectuée par un organisme de leasing (2,5 MDT). Les émissions réalisées
par les sociétés de l’hors-cote demeurent encore faibles en portant sur un volume de 7 MDT
contre 17 MDT en 2001.

2) Marché secondaire

a) Cote de la Bourse

L’activité boursière s’est caractérisée, en 2002, par une baisse de l’ensemble des
indicateurs et la faiblesse de la demande des titres qui continue à s’orienter, particuliè-
rement, vers les nouvelles valeurs introduites. On relève, également, la poursuite du
processus de correction des cours boursiers par rapport aux hausses constatées en 1999 et
2000. En effet, l’attitude de méfiance et d’attentisme des investisseurs qui est reflétée à
travers la faiblesse de la demande et ce, en dépit de la publication de résultats financiers
semestriels et annuels probants de la majorité des sociétés cotées, s’est conjuguée à la
morosité de la conjoncture économique nationale et internationale.

L’année 2002 a connu l’introduction à la cote de la Bourse de deux nouvelles sociétés


et la radiation d’une valeur déjà cotée, portant au total le nombre des sociétés admises à
46 unités contre 45 en 2001.

Les opérations d’introduction ont intéressé la société tunisienne des industries de


pneumatiques (STIP) et la société moderne de céramique (SOMOCER) par voie d’offre
publique de vente (OPV). L’enveloppe mobilisée dans ce cadre s’est élevée à 11,7 MDT et
a porté sur 719 mille titres. Ces opérations n’ont pas connu d’engouement notable de la
part des petits épargnants et investisseurs, leurs taux de réponse, respectifs, n’ont atteint
que 246% et 113% alors que les appels d’offres lancés l’année dernière ont enregistré des
taux variant de 459% à 1.330%.

Par ailleurs, la société le MOTEUR a été radiée de la cote de la Bourse, le 7 mars


2002, à l’issue d’une offre publique de retrait (OPR) lancée par la société «Investissement et
développement mécanique» visant l’acquisition de 74.931 titres ou 14,99% du capital qu’elle
ne détient pas.

239
Les échanges de capitaux sur la cote de la Bourse ont intéressé, dans leur quasi-
totalité (97%), les titres de capital ; ceux ayant trait aux obligations n’ont porté que sur un
montant de 9 MDT contre 12 MDT en 2001.

EVOLUTION DES ECHANGES SUR LE MARCHE SECONDAIRE (En MDT sauf indication contraire)
Cumul de la période Trimestres 2002
2001 2002
Désignation I II III IV
Volume global des transactions 1.203,6 141,8 187,2 102,6 574,6 1.006,2
*Nombre de titres traités
(en milliers) 50.787 6.160 9.984 5.683 21.381 43.208
.Cote de la bourse 508,4 93,5 68,7 40,5 139,9 342,6
*Nombre de titres traités
(en milliers) 21.078 4.650 4.138 2.274 5.982 17.044
.Hors-cote 58,8 2,2 40,4 12,4 10,6 65,6
*Nombre de titres traités
(en milliers) 1.139 140 2.062 454 366 3.022
.Opérations d’enregistrement et
déclarations 636,4 46,1 78,1 49,7 424,1 598,0
*Nombre de titres traités
(en milliers) 28.570 1.370 3.784 2.955 15.033 23.142
Source : BVMT

Pour ce qui est des acquisitions d’actions admises à la cote de la Bourse par des
étrangers, elles se sont élevées, en 2002, à 47 MDT contre 16 MDT en 2001, soit une
augmentation de 31 MDT contre une baisse de 52 MDT, une année auparavant. Parallèlement,
les cessions d’actions effectuées dans le même cadre sont revenues, d’une année à l’autre, de
39 MDT à 37 MDT. Au total et pour la première fois depuis trois ans au cours desquels la
situation s’est soldée négativement, les investissements nets en portefeuille réalisés par des
étrangers ont été positifs, soit 9 MDT contre -23 MDT en 2001.

Les échanges de titres ainsi que les capitaux traités sont demeurés peu diversifiés et
concentrés sur un nombre réduit de valeurs puisque près de 44% des capitaux traités ont
concerné 3 valeurs parmi les 46 sociétés cotées.

VOLUME DES TRANSACTIONS PAR TYPE DE VALEURS MOBILIERES


(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2001 2002 Variations en %
Ensemble du marché 1.203,6 1.006,2 - 16,4
.Actions et droits 1.183,3 994,3 - 16,0
.Obligations et titres publics 20,3 11,9 - 41,4
Cote de la bourse 508,4 342,6 - 32,6
.Actions et droits 496,4 333,7 - 32,8
.Obligations et titres publics 12,0 8,9 - 25,8
Hors-cote 58,8 65,6 11,6
.Actions et droits 50,5 62,6 24,0
.Obligations 8,3 3,0 - 63,9
Opérations d’enregistrement et
déclarations (actions et droits) 636,4 598,0 - 6,0
Source : BVMT
Quant à la répartition sectorielle de ces échanges, elle laisse apparaître, en 2002, un
affermissement de la part des échanges de valeurs du secteur bancaire dans le total qui a
atteint 38% contre 29%. Celle relative au secteur industriel a enregistré une légère
amélioration soit 38,8% contre 37,3% et ce, suite à l’introduction de deux nouvelles unités.
De son côté, le secteur des assurances a connu de timides transactions, sachant que le

240
volume de ses échanges n’a représenté que 2% du total alors qu’il était nul l’année
précédente. A l’exception de la stagnation de la part des valeurs du leasing qui est
demeurée inchangée (5%), on relève le repli de celle des échanges de valeurs du secteur
des services qui est revenue, d’une année à l’autre, de 26% à 15%.

La morosité de l’activité boursière a été reflétée également à travers la baisse des taux
de rotation et de liquidité du marché qui se sont établis respectivement à 12,1% et 42% en
2002 contre 15,5% et 49% en 2001.

Dans le cadre du processus de correction des cours boursiers amorcé depuis deux
ans, 36 valeurs ont dégagé des taux de rendement négatifs, oscillant entre un minimum de
-0,5% et un maximum de -55%.

La majorité des sociétés admises à la cote continue à afficher des résultats financiers
bénéficiaires qui s’avèrent, néanmoins, en dessous de ceux des exercices précédents. En
effet, le volume total de ces résultats a accusé une baisse de 22%, en 2002, alors qu’il avait
enregistré une augmentation de 5,6% en 2001. En revanche, cinq sociétés seulement ont
dégagé des résultats négatifs, situation qui s’est traduite par une diminution importante de
leurs cours boursiers.

Evolution quotidienne des indices boursiers (en points)


1600

1400

1200

1000

800

600
Déc.2000 Juin 2001 Déc.2001 Juin 2002 Déc. 2002
Indice BVMT TUNINDEX

Affectés par le mouvement de correction des cours, les indices boursiers ont
enregistré, pour la deuxième année consécutive, une baisse. L’indice TUNINDEX a perdu
148 points ou 11,7% en 2002 pour clôturer l’année à 1.119 points. D’une ampleur moins
importante, la baisse pour la deuxième année consécutive de l’indice BVMT n’a été que de
21,4% ou 213 points en 2002 contre 30,1% ou 429 points en 2001, son niveau s’étant situé
à 783 points au terme de l’année.

EVOLUTION DES INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE


Fin de période 2001 2002 Variations en %
Déc.2001/ Déc.2002/
Désignation Déc. Mars Juin Sept. Déc. Déc.2000 Déc.2001
-Indice BVMT (en points) 996,09 1.013,31 820,87 855,99 782,93 - 30,1 - 21,4
-TUNINDEX (en points) 1.266,89 1.255,31 1.188,99 1.197,33 1.119,15 - 12,2 - 11,7
-Capitalisation boursière
(en MDT) 3.275 3.293 2.990 2.998 2.842 - 15,8 - 13,2
Source : BVMT
241
Corrélativement, la capitalisation boursière s’est repliée, en 2002, de 433 MDT pour se
situer à 2.842 MDT contre une baisse plus importante l’année précédente, soit 614 MDT.

Ce repli s’explique aussi bien par la faiblesse de l’enveloppe des augmentations de


capital effectuées par les sociétés inscrites à la cote que par le manque de dynamisme sur
ce compartiment. Poursuivant son mouvement baissier, la part de cette capitalisation dans
le PIB n’a représenté que 9,5% en 2002 contre 11,4% en 2001 et 14,6% en 2000.

Pour la quatrième année consécutive, la part du secteur bancaire dans la capitalisation


boursière ne cesse de se consolider, passant de 47% en 1999 à 54% en 2002. Compte tenu
des autres établissements financiers, cette part s’est également affermie, en s’élevant à
63% en 2002 contre 55% en 1999. En revanche et dans le même intervalle, les parts
respectives des secteurs des services et de l’industrie ont baissé pour se situer à 9% et
27%, contre 13% et 31%.

b) Hors-cote, opérations d’enregistrement et déclarations

En dépit de l’enregistrement d’une opération dans le cadre de la restructuration du


capital de la société «Orascom Telecom Tunisie» pour un montant global de 166,7 MDT en
octobre et de l’acquisition du bloc stratégique du secteur public, soit 52% du capital de l’UIB
ou 102,7 MDT par la société Générale, en novembre 2002, le volume total des opérations
d’enregistrement et de déclarations n’a porté, au titre de toute l’année, que sur 598 MDT,
soit une baisse de 38 MDT par rapport à son niveau de l’année précédente.

A cet effet, les opérations d’enregistrement et de déclarations, effectuées par des


étrangers, ont porté en 2002 sur une enveloppe de 311 MDT contre 145 MDT en 2001, et
les cessions opérées dans le même cadre se sont élevées à 199 MDT contre 103 MDT une
année auparavant. Ainsi, les investissements nets en portefeuille ont été positifs, leur solde
est passé, d’une année à l’autre, de 43 MDT à 113 MDT dont 91% se rapportent à
l’opération de l’UIB.
Portant sur une enveloppe moins importante que celles relatives à la cote de la Bourse
et aux opérations d’enregistrement, les transactions réalisées au niveau de l’hors-cote se
sont élevées à 66 MDT en 2002 contre 59 MT une année auparavant.
II – ACTIVITE DES SOCIETES D’INVESTISSEMENT
L’activité des sociétés d’investissement a été consolidée suite, notamment, à la
création de 11 nouvelles unités dont 3 SICAF, sept SICAR et une SICAV.
NOMBRE DE SOCIETES D’INVESTISSEMENT EN ACTIVITE (En unités)
Désignation 2001 2002
SICAF 85 88
SICAR 28 35
SICAV 34 35
- Obligataires 16 17
- Mixtes 18 18
Total 147 158
Source : CMF

Une nouvelle société dénommée «Fidelity obligataire-SICAV» a été créée en mai 2002
alors qu’une autre unité, à savoir la «Tuniso-libyenne d’investissement-SICAV», est entrée
en phase de liquidation depuis le mois de septembre. Ainsi, le nombre total de cette
catégorie d’institutions s’est élevé, au titre de la même année, à 35 unités dont 18 mixtes et
17 obligataires.
242
Pour la deuxième année consécutive, les SICAV-mixtes continuent à subir les
retombées de la récession boursière. En se situant à 57 MDT à la fin de 2002, le total des
actifs gérés par lesdites sociétés a diminué de 24 MDT par rapport à son niveau atteint en
2001, baisse qui a été moins importante que celle relevée une année auparavant soit
-53 MDT. Ce repli a été observé au niveau de tous leurs éléments d’actif, dont plus de 95%
ou 23 MDT proviennent de la diminution des investissements dans les actions et les
obligations. En conséquence, le taux d’emploi des SICAV-mixtes dans des valeurs
mobilières n’a atteint, en 2002, que 86% contre 90% en 2001.
A l’exception de trois sociétés dont les taux de rendement ont été positifs, le reste des
SICAV-mixtes, soit 15 unités, ont dégagé, en 2002, des taux de rendement négatifs variant
entre -0,33% et -29,65%, ce qui s’est traduit par une amélioration du taux moyen pour
toutes les SICAV, qui est revenu de -10,41% en 2001 à -7,71% en 2002.

ACTIFS GERES PAR LES SOCIETES D’INVESTISSEMENT EN ACTIVITE


(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2000 2001 2002
2001/2000 2002/2001
SICAF 469 469 464 0,0 - 1,1
SICAR 216 230 252 6,5 9,6
SICAV 1.398 1.452 1.512 3,9 4,1
-Obligataires 1.264 1.371 1.455 8,5 6,1
-Mixtes 134 81 57 - 39,6 - 29,6
Total 2.083 2.151 2.228 3,3 3,6
Source : CMF

Les autres types de placements à rendements relativement stables et sans risque, à


savoir les SICAV-obligataires, ont continué d’accroître leurs actifs et de profiter des effets de
la mauvaise conjoncture boursière. Leurs actifs gérés ont totalisé 1.455 MDT, en
progression de 84 MDT ou 6,1% par rapport à leur niveau atteint en 2001 contre 107 MDT
ou 8,5% une année auparavant.

COMPOSITION DE L’ACTIF GERE PAR LES SICAV EN ACTIVITE


(En MDT sauf indication contraire)
2001 2002
Désignation Obliga- Obliga-
Mixtes Total Mixtes Total
taires taires
Actions 2,0 58,7 86,6 3,8 39,1 42,9
Obligations 424,2 10,7 434,9 502,1 7,3 509,4
Bons du Trésor négociables en Bourse 217,6 2,2 219,8 267,6 1,5 269,1
Bons du Trésor assimilables 168,6 1,0 169,6 83,9 0,7 84,6
Sous-Total 812,4 72,6 910,9 857,4 48,6 906,0
Taux d’emploi en % 59,3 89,7 61,6 58,9 86,0 60,0
Placements monétaires 366,9 6,8 373,7 358,1 6,9 365,0
Soldes des liquidités 191,5 1,5 193,0 239,2 1,0 240,2
Total 1.370,8 80,9 1.477,6 1.454,7 56,5 1.511,2
Source : CMF
L’excédent de liquidité dont ont bénéficié les SICAV-obligataires a été orienté,
principalement, vers les placements obligataires (+78 MDT), les BTA (+50 MDT) et une
partie a été gardée sous forme de liquidité (+48 MDT). Les placements aussi bien en BTNB
que monétaires ont, plutôt, accusé une baisse de 85 MDT et 9 MDT, respectivement. Quant
à leurs taux de rendement, ils sont revenus, d’une année à l’autre, de 5,3% à 4,5%.

243
TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES PRINCIPALES SICAV (En %)
Désignation 2001 2002
SICAV-obligataires 5,30 4,54
SICAV-mixtes - 10,41 - 7,71
Source : CMF

Sept nouvelles SICAR ont été créées en 2002, portant ainsi leur nombre total à
35 unités. Ainsi, le volume des actifs gérés par ces sociétés qui a atteint 252 MDT s’est
consolidé de 22 MDT par rapport à son niveau de décembre 2001 contre 14 MDT une
année auparavant.

Malgré la création, en 2002, de 3 nouvelles SICAF, le volume des actifs gérés, par ces
dernières, a légèrement baissé, pour se situer à 464 MDT contre 469 MDT en 2001.

244
LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE

245
Le total du bilan de la BCT au 31 décembre 2002 s’est établi à 5.173,5 MDT contre
5.424,4 MDT en 2001, enregistrant une diminution de 250,9 MDT ou 4,6%.

Quant au résultat d’exploitation de l’exercice 2002, il s’est situé à 125,2 MDT contre
257,7 MDT en 2001, en régression de 132,5 MDT ou 51,4%. Cette évolution s’explique par
la baisse des taux d’intérêt sur les marchés internationaux conjuguée à la chute du taux de
change du dollar US.

I – EVOLUTION DES PRINCIPAUX POSTES DU BILAN

1) Du côté de l’actif

Malgré l’affermissement des avoirs en devises qui ont progressé de 197,5 MDT ou
6,9% passant, d’une fin d’année à l’autre, de 2.855,1 MDT à 3.052,6 MDT, le total de l’actif
de la Banque a baissé suite principalement à la diminution de l’intervention de l’Institut
d’Emission sur le marché monétaire (-352,2 MDT) et ce, en raison du repli des besoins de
trésorerie des banques, notamment au courant du deuxième semestre de 2002.

L’encours des créances achetées ferme s’est contracté, pour sa part, de 80,7 MDT et
ce, suite au remboursement par le Trésor, de la sixième tranche au titre des créances sur
l’Office des Céréales et l’Office National de l’Huile.

Portant la marque de l’effet de l’appréciation des droits de tirage spéciaux par rapport
au dinar , l’avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds monétaires s’est, en
revanche, accrue de 14,2 MDT suite au réajustement annuel des comptes en dinar du Fonds
monétaire international (FMI).

2) Du côté du passif

Les principales variations des postes du passif ont touché les comptes courants des
banques qui se sont situés à 115 MDT au 31 décembre 2002, enregistrant ainsi une baisse
de 210,6 MDT par rapport à leur niveau de 2001. Les billets et monnaies en circulation ont,
en revanche, connu une augmentation de 136,4 MDT, passant, d’une fin d’année à l’autre,
de 2.526,7 MDT à 2.663,1 MDT.

Tandis que les Comptes du Gouvernement se sont presque stabilisés à leur niveau de
2001 (584 MDT), le poste «Créditeurs divers» a accusé une diminution de 71,2 MDT. Cette
baisse provient essentiellement du compte «Ecarts de Conversion» qui a enregistré, en
2002, un solde débiteur de 10,3 MDT et ce, contrairement à l’exercice 2001 au titre duquel il
a dégagé un solde créditeur de 65,3 MDT.

Il est à noter qu’en 2002, certaines pratiques comptables de la Banque centrale ont été
modifiées pour les adapter aux principes retenus par le Système comptable tunisien et aux
normes internationales.

Dans ce cadre, il a été procédé à la mise en évidence de la valeur réelle des fonds
propres de la Banque suite à l’application de la norme comptable tunisienne relative aux
capitaux propres et plus précisément en ce qui concerne le traitement de la réserve pour
fonds social. En effet, les ressources dudit fonds, composées des dotations et des intérêts
recouvrés sur les prêts, ont été intégrées dans le poste "Réserves".

246
Quant aux prêts et avances accordés au personnel et financés par la réserve pour
fonds social, ils sont constatés à l’actif du bilan de la BCT au sein du poste «Débiteurs
Divers».

Ayant un caractère de réserve et faisant partie des capitaux propres de la Banque, la


provision pour la construction d’immeubles n’est plus comptabilisée dans la rubrique
"Provisions" mais plutôt dans la rubrique "Réserves".

Suite aux modifications sus-indiquées, la rubrique "Réserves" s’est élevée à 75,9 MDT
et ce, après l’intégration de la réserve pour fonds social (21,1 MDT) et des provisions pour la
construction d’immeubles (19 MDT).

II – RESULTAT D’EXPLOITATION

1) Les produits

Les produits de l’Institut d’émission ont sensiblement baissé de 123,6 MDT ou


38,7% en 2002, revenant d’une fin d’année à l’autre de 319,4 MDT à 195,8 MDT.

Aussi bien la baisse du dollar que la diminution des taux d’intérêt ont affecté les
produits des placements en devises qui ont régressé de 26,8 MDT en 2002. Par ailleurs, ces
évolutions ont fortement marqué les résultats du réajustement des comptes en devises qui
se sont soldés, en 2002, par une perte de change nette de 10,3 MDT contre un gain net de
92,8 MDT, réalisé en 2001.
Les produits des opérations d’intervention sur le marché monétaire ont également
diminué de 1,4 MDT revenant, d’un exercice à l’autre, de 49,7 MDT à 48,3 MDT.
En effet, si les produits des opérations de prises en pension de bons du Trésor à
3 mois ont augmenté de 20,7 MDT, ceux des opérations d’achats sur appels d’offres et des
prises en pension de 1 à 7 jours ont, par contre, diminué, respectivement de 12,8 MDT et
7,7 MDT. Quant aux intérêts relatifs aux interventions ponctuelles, ils ont régressé de 1,2 MDT.
De leur côté, les produits des opérations avec les organismes internationaux ont
baissé de 2,1 MDT suite, notamment, au repli des intérêts reçus sur les avoirs en DTS et à la
diminution de la plus-value enregistrée au titre du réajustement de la position de réserve au
FMI.
2) Les charges

Le total des charges a augmenté de 8,8 MDT ou 14,2%, passant de 61,8 MDT à
70,6 MDT en 2002.

Compte non tenu des pertes de change de 10,3 MDT, mentionnées précédemment,
les charges se sont contractées de 1,5 MDT.

En effet, les intérêts payés sur les opérations en devises ont baissé de 3,9 MDT dont
2,6 MDT imputables aux opérations d’intervention sur le marché monétaire en devises et
0,9 MDT provenant de la baisse des intérêts payés sur l’emprunt obligataire à court terme
émis en décembre 2000 d’un montant de 10 milliards de yens japonais et qui a été
totalement remboursé en juin 2002 et pour lequel les intérêts ont été décomptés uniquement
sur le premier semestre de 2002.
Par ailleurs, les charges sur les opérations avec les organismes internationaux ont
diminué de 3,1MDT, suite notamment au repli de la moins-value enregistrée au titre du
247
réajustement annuel des avoirs en dinar du FMI, composés des tirages sur les crédits, ainsi
qu’à la contraction des commissions versées au titre des utilisations de ces crédits, en raison
de leur remboursement total en 2001.
Totalisant 40,8 MDT, les dépenses d’administration ont enregistré une hausse de
2,6 MDT par rapport à leur niveau de l’année précédente, due, essentiellement, à l’augmen-
tation des dépenses du personnel.
L’activité de l’Institut d’émission a généré, en 2002, un résultat d’exploitation de
125.218.572 dinars contre 257.675.067 dinars en 2001, soit une baisse de 132.456.495 dinars.
III – REPARTITION DU RESULTAT

Conformément aux dispositions de l’article 68 des statuts de la Banque centrale de


Tunisie, le Conseil d’administration a approuvé la répartition du résultat net de l’exercice
2002 comme suit :

Résultat de l’exercice 125.218.572 dinars

Report à nouveau 218.572 dinars


Part revenant à l’Etat 125.000.000 dinars

COMPTE DE RESULTAT AU 31 DECEMBRE 2002


(En dinars)
DEBIT CREDIT
Dépenses d’administration 40.792.700 Produits des opérations d’interven-
Charges des opérations d’interven- tion sur le marché monétaire 48.274.168
tion sur le marché monétaire 545.714 Intérêts sur placements à terme en
Intérêts payés sur opérations en devises 76.863.410
devises 8.147.116 Autres produits sur opérations en
Autres charges sur opérations en devises 65.386.212
devises 2.258.762 Produits sur opérations avec les
Charges sur opérations avec les organismes internationaux 2.476.844
organismes internationaux 5.258.461 Intérêts des créances sur l’Etat 239.094
Charges diverses 1.544.707 Intérêts perçus sur les comptes
Dotations aux amortissements des des banques &des étab.financiers 355.019
immobilisations 1.751.885 Produits divers 2.214.748
Pertes de change sur réajustement
des comptes en devises 10.291.578
Résultat de l’exercice 125.218.572
195.809.495 195.809.495

248
BILAN AU 31 DECEMBRE 2002 (en dinars)
ACTIF PASSIF
Encaisse-or 4.401.676 Billets et monnaies en circulation 2.663.114.480
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 Cptes courants des banques et des établis.financiers 114.969.354
Position de réserve au FMI 37.537.906 Comptes du Gouvernement 583.790.818
Avoirs et placements en droits de tirage spéciaux 14.295.481 Allocations de droits de tirage spéciaux 62.060.643
Avoirs en devises 3.052.627.721 Autres engagements à vue et à terme 1.085.207.113
Comptes de coopération économique 305.272.100 Déposants d’effets à l’encaissement 23.037.680
Compte courant postal 4.999.049 Comptes de coopération économique 336.249.048
Interventions sur le marché monétaire 502.000.000 Provisions pour risques 4.000.000
Créances achetées ferme 484.342.000 Réserves 75.930.275
Valeurs en cours de recouvrement 91.517.605 Report à nouveau 2.348.272
Effets à l’encaissement 22.020.266 Capital 6.000.000
Avance permanente à l’Etat 25.000.000 Créditeurs divers 4.640.954
Avance remboursable à l’Etat 3.553.125 Comptes d’ordre et à régulariser 86.953.582
Avance à l’Etat relative à la souscription aux fonds
monétaires 547.318.512 Résultat de l’exercice 125.218.572
Portefeuille-titres 25.181.034
Immobilisations 11.704.710
Débiteurs divers 20.133.650
Comptes d’ordre et à régulariser 19.244.163
5.173.520.791 5.173.520.791

249
RAPPORT DU CENSEUR
SUR L’EXERCICE 2002

Monsieur le Ministre,

Conformément aux prescriptions légales prévues par la loi n°58-90 du 19 septembre


1958 portant création et organisation de la Banque Centrale de Tunisie et les textes
subséquents et en exécution de la mission que vous avez bien voulu me confier, j’ai
l’honneur de vous faire connaître que j’ai procédé au contrôle des comptes de la Banque
Centrale de Tunisie arrêtés au 31 décembre 2002 tel que prévu par la loi.

Les travaux de contrôle consistent en une série de vérifications et de sondages afin de


m’assurer de la conformité du bilan, des comptes pertes et profits et du tableau de répartition
des résultats de l’exercice avec les écritures reprises sur les livres de la Banque Centrale de
Tunisie, d’une part, et les prescriptions légales, d’autre part, ainsi que l’existence de preuves
suffisantes pour l’exactitude des montants portés sur les états financiers.

Se basant sur ces travaux et surtout sur les notes relatives aux données comptables,
les comptes ainsi présentés peuvent être considérés comme reflètant correctement la
régularité des opérations et de la situation de la Banque Centrale de Tunisie et leur
conformité avec les dispositions de la loi en vigueur.

Ainsi, le bilan et les comptes de pertes et profits ci-joints peuvent être considérés
exacts et exprimant correctement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2002.

LE CENSEUR

Chedli AISSA

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