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RAPPORT ANNUEL
2008
Juin 2009
Monsieur le Président de la République,
Le Gouverneur
Taoufik BACCAR
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
50ème R A P P O R T D ’ A C T I V I T E
Exercice 2008
Présenté à
Monsieur le Président de la République
Par
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. - La conjoncture internationale………………………………… 6
II. - Les marchés internationaux des changes et de l’or…………. 21
III. - Les marchés internationaux de capitaux…………………….. 30
IV. - Le marché mondial des produits de base……………………. 37
I. - L’activité agricole………………………………………………….. 53
II. - L’activité industrielle……………………………………………… 64
III. - Les services………………………………………………………… 82
IV. - Les prix…………………………………………………………….. 103
V. - L’emploi et les salaires……………………………………………. 110
VI. -Les investissements………………………………………………… 115
VII. -Le commerce extérieur……………………………………………. 122
VIII. -Les paiements extérieurs…………………………………………. 144
IX. -Le marché des changes……………………………………………. 175
X. -Les finances publiques……………………………………………. 181
L’évolution de l’économie mondiale a été affectée, en 2008, par la hausse record des
prix des produits de base, notamment le pétrole et les produits alimentaires, avant leur repli
à partir de l’été, et surtout par les retombées de la crise financière internationale dont
l’ampleur s’est considérablement accentuée à la mi-septembre. Cette crise, la plus grave
depuis la grande dépression économique des années 30 du siècle passé, trouve son origine
dans les turbulences ayant secoué le marché financier aux Etats-Unis depuis plus d’une
année, suite à la crise des crédits hypothécaires à haut risque « subprime », et qui ont
provoqué des faillites de grands établissements financiers, notamment ceux fortement
engagés dans le financement du secteur de l’immobilier et ayant un niveau élevé de
créances titrisées.
Déjà au mois de mars 2008, la Réserve fédérale américaine est intervenue pour
sauver la banque d’affaires Bear Stearns, alors que les agences gouvernementales de
refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, dont les garanties couvrent près
de la moitié du marché hypothécaire aux Etats-Unis, ont dû être mises sous tutelle du
Trésor américain.
Face à cette situation, les gouvernements et les autorités monétaires, surtout dans les
pays développés et à leur tête les Etats-Unis, ont dû intervenir individuellement ou de façon
concertée moyennant des injections massives de liquidités, des réductions des taux d’intérêt
directeurs, des rachats d’actifs à risque et l’élargissement des garanties sur les dépôts et les
engagements bancaires, voire même la recapitalisation publique des banques en difficultés.
Toutefois, ces mesures n’ont pas été suffisantes pour assurer la stabilité des marchés
financiers et rétablir la confiance des investisseurs. De ce fait, les retombées de la crise
financière se sont propagées à l’économie réelle et à l’ensemble des pays, quoique à des
degrés divers, notamment à travers le durcissement des conditions d’octroi des crédits, le
repli du rythme des échanges mondiaux de biens et services, la baisse de la confiance des
consommateurs et des entreprises et la chute des bourses internationales. Ainsi, les pays
industrialisés sont entrés en récession à partir du troisième trimestre de 2008 et les
gouvernements de ces pays ont dû mettre en place d’importants plans de relance
budgétaire pour assurer la reprise de l’économie et redresser leurs systèmes financiers.
Dans ce contexte, environ 3.200 milliards de dollars ont été mobilisés au niveau
mondial, sous forme de plans de sauvetage bancaire et de plans de relance économique,
afin d’éviter l’effondrement du système financier international et une récession semblable à
celle déclenchée en 1929.
Par ailleurs, la contraction de la demande, notamment dans les pays développés sous l’effet
du repli de l’activité économique, s’est traduite par un ralentissement du volume du commerce
mondial de biens et services par rapport à l’année précédente, soit 3,3% contre 7,2%.
Corrélativement avec la baisse des prix des produits de base, une détente de l’inflation
a été enregistrée durant le second semestre de 2008, après les pics historiques du mois de
juillet. Cette évolution a permis une plus grande marge de manœuvre aux Banques
centrales pour assouplir de façon significative les politiques monétaires.
10 10
En pourcentage
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
2004 2005 2006 2007 2008
S’agissant des flux des investissements étrangers, ils ont été affectés par le
ralentissement de l’activité économique mondiale, le resserrement des conditions de crédit
et la baisse des bénéfices surtout des grands groupes d’entreprises. En effet, les flux
mondiaux d’investissements directs se sont inscrits en régression de 14,5% en 2008, pour
se situer à 1.659 milliards de dollars contre 1.941 milliards une année auparavant, avec
toutefois des divergences selon les régions.
7
Dans les pays développés, les flux des investissements extérieurs ont accusé un repli
sensible de l’ordre de 25%, principalement dans les pays de l’Union européenne et au Japon,
avec une part dans le total mondial revenant de 69% à 60% environ, d’une année à l’autre. Par
contre, dans les pays émergents et en développement, les entrées d’investissements directs
étrangers ont progressé de 9,6% avec, en particulier, un accroissement important en Afrique
(34,7%) et, à un degré moindre, en Amérique latine (9,4%).
De leur côté, les marchés boursiers ont été fortement secoués, à partir de la mi-
septembre 2008, par la multiplication des craintes ayant trait à la solidité du système
financier international et à la transmission des répercussions de la crise financière à
l’économie réelle, au moment où les grands groupes d’entreprises ont commencé à
annoncer des chutes de leurs résultats et des risques de faillite. Ainsi, et après une année
2007 très mouvementée et une hausse assez soutenue depuis 2003, les principales places
financières ont subi, en 2008, l’effet du retournement de la conjoncture mondiale, clôturant
l’année en net repli, avec une baisse des valeurs cotées estimée à 30.000 milliards de
dollars. En particulier, la régression des indices boursiers a atteint, d’une fin d’année à
l’autre, 65% pour la Bourse de Shanghai, 52% pour celle d’Amsterdam, 42% à Paris et à
Tokyo, 34% à New York et 31% à Londres.
Pour ce qui est des marchés des changes internationaux, leur évolution a été
caractérisée, en 2008, par une forte appréciation de l’euro par rapport au dollar américain,
en atteignant un niveau record de 1,6038 dollar pour un euro à la mi-juillet. Ceci s’explique,
notamment, par l’élargissement du différentiel des taux d’intérêt directeurs entre la Zone
Euro et les Etats-Unis. Durant les derniers mois de l’année, le dollar s’est apprécié vis-à-vis
de l’euro, bénéficiant de son statut de monnaie de réserve internationale et de règlement
d’une bonne partie des transactions commerciales et financières à l’échelle mondiale. En
outre, les investisseurs se sont orientés vers les obligations du Trésor américain, en tant
que valeurs refuges, face aux perturbations des marchés financiers. Ainsi, et après sa
hausse durant une longue période de 2008, l’euro a clôturé l’année en repli d’environ 5%
par rapport au dollar.
Quant au yen japonais, il a enregistré, sur l’année 2008, une hausse sensible de l’ordre de
17% par rapport au dollar américain. Cette appréciation s’explique, notamment, par le
dénouement des opérations de portage « Carry trade », qui consistent à financer des
placements dans des monnaies à taux d’intérêt élevés par le recours à des emprunts dans des
devises à faible taux d’intérêt tels que le yen. Cependant, il faut signaler que ces opérations ont
perdu de leur attractivité dans un contexte international marqué par une forte volatilité des
marchés financiers et des changes et par une détérioration des perspectives économiques.
Sous l’effet de la flambée des prix des produits de base, surtout l’énergie et les
produits alimentaires, et des retombées de la crise économique et financière mondiale,
l’activité économique dans les pays développés a accusé un net ralentissement, en 2008,
avec l’entrée en récession de plusieurs d’entre eux. Ainsi, le taux de croissance de
l’ensemble de ces pays s’est limité à 0,9% contre 2,7% en 2007. Il en est résulté une
décélération de l’expansion économique dans les pays émergents et en développement,
soit 6,1% contre 8,3% une année auparavant.
Par ailleurs, les investissements des entreprises ont continué à fléchir, notamment
dans le secteur résidentiel qui a été marqué par la hausse des stocks de logements
invendus et par le durcissement des conditions d’octroi des crédits hypothécaires. Les
entreprises ont, également, réduit leurs investissements dans les autres secteurs d’activité,
à l’instar de l’industrie automobile, sous l’effet du ralentissement de la demande
internationale et des conditions de financement moins favorables. En outre, les exportations
ont accusé une décélération, au cours de 2008, suite à leur forte baisse durant les derniers
mois de l’année surtout avec l’orientation à la hausse du dollar.
Dans la Zone Euro, la croissance économique s’est limitée à 0,9% en 2008 contre
2,7% l’année précédente, sous l’effet de l’affaiblissement de la demande aussi bien
intérieure qu’extérieure. En effet, l’accélération de l’inflation, ayant affecté les revenus
disponibles et conjuguée à la détérioration du marché de l’emploi et au resserrement du
crédit, a pesé sur les dépenses de consommation des ménages. De même, les
investissements des entreprises, y compris celles du secteur de l’immobilier, ont reculé, en
raison de la hausse des prix des matières premières et des coûts salariaux, du
fléchissement de la demande internationale et du durcissement des conditions de
financement auprès des banques, ainsi que de la chute des cours des actions.
Tous les Etats membres de la Zone Euro ont été touchés, quoique à des degrés
divers, par le ralentissement économique, plus particulièrement les pays les plus touchés
par la crise du secteur immobilier comme l’Espagne et l’Irlande.
En France, le taux de croissance économique est revenu à 0,7% en 2008 contre 2,1%
un an plus tôt, sous l’effet surtout du fléchissement de la demande intérieure qui a été affectée
par le resserrement du crédit. En particulier, les dépenses de consommation des ménages
ont été touchées par la montée de l’inflation et la diminution des patrimoines liée à la
dégradation des marchés du logement et des capitaux. Il en est de même des exportations de
biens et services, qui se sont ressenties du ralentissement de la demande internationale.
A l’instar des autres pays développés, les autorités françaises ont adopté un plan de
sauvetage du secteur bancaire portant sur 360 milliards d’euros et un plan de relance de
l’économie pour un montant de 26 milliards d’euros.
Pour sa part, l’Italie, déjà affaiblie par une longue période de croissance économique
atone, est entrée en récession dès le deuxième trimestre de 2008. C’est que l’insuffisance
des crédits a sensiblement touché les dépenses des ménages et des entreprises, tandis
que les exportations de biens et services ont évolué à un rythme très faible, en rapport avec
une conjoncture internationale défavorable. Ainsi, le PIB réel de ce pays s’est contracté de
1% en 2008 contre une croissance de 1,6% l’année précédente.
1
Base 100 en 2000.
2
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur dépôts).
10
Au Royaume-Uni, la croissance économique s’est ralentie, n’atteignant que 0,7% en
2008 contre 3% une année auparavant. En effet, l’économie est entrée en récession à partir
du deuxième semestre, suite au retournement du marché de l’immobilier et à l’impact de la
crise financière mondiale sur les services financiers et les activités connexes qui assurent
14% du PIB. En outre, le resserrement des conditions de crédit et l’affaiblissement de la
demande interne et externe ont entraîné un repli des investissements des entreprises.
Quant à la consommation des ménages, elle a été affectée par un accès limité au
crédit bancaire et par un effet richesse défavorable lié à la baisse des prix des actifs. Par
contre, les exportations ont connu une progression qui a été soutenue par la dépréciation de
la livre sterling.
Pour le Japon, et bien qu’il ait été relativement épargné par la crise financière et
bancaire internationale, grâce au renforcement des fonds propres et à une politique de
placements prudente adoptée par les banques depuis les années 90, il n’a pas pu échapper
aux effets de retournement conjoncturel. En effet, les exportations se sont ressenties de la
baisse de la demande extérieure, notamment celle des Etats-Unis, premier partenaire
commercial du pays, ainsi que de la Zone Euro et des pays émergents d’Asie, en plus de
l’effet de l’appréciation du yen.
11
Afin de relancer l’activité économique, le gouvernement chinois a décidé de mettre en
place un vaste plan de soutien à l’économie de l’ordre de 586 milliards de dollars s’étalant
sur deux ans et axé, principalement, sur des travaux d’infrastructure. De son côté, la
Banque de Chine a procédé à l’assouplissement de sa politique monétaire, à partir du mois
de septembre 2008, par le biais de réductions successives du taux d’intérêt directeur ainsi
que de celui de la réserve obligatoire.
Pour l’Afrique, l’impact direct de la crise financière mondiale a été en général limité,
compte tenu de la faible intégration des économies du continent aux marchés financiers
internationaux. Toutefois, la contraction de la demande extérieure et la forte baisse des
cours des produits de base, durant la seconde moitié de 2008, ont amenuisé les recettes
d’exportation et ce, en plus du repli des transferts des travailleurs émigrés et des flux d’aide
publique au développement. De ce fait, la croissance économique du continent africain a
été en retrait par rapport à celle de 2007, soit 5,2% contre 6,2%.
12
Concernant l’Union du Maghreb arabe (UMA), le rythme de l’activité économique a été
soutenu, en 2008, dans la plupart des pays, notamment l’Algérie et la Libye où la croissance
a été tirée par le dynamisme du secteur des hydrocarbures et stimulée par la mise en place
de programmes quinquennaux d’investissements publics de l’ordre de 122 milliards et
93 milliards d’euros, respectivement. Ainsi, les taux de croissance économique de ces deux
pays sont-ils demeurés quasiment au même niveau que ceux enregistrés en 2007, soit 3%
pour l’Algérie et 6,7% pour la Libye.
EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS CERTAINS
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DANS L’UNION EUROPEENNE
Croissance Inflation (variations
Solde budgétaire
économique des prix à la consom-
Désignation 1 (en % du PIB)
(en volume et en %) mation en %)
2007 2008 2007 2008 2007 2008
Pays de l’UE 3,1 1,1 2,3 3,7 -0,8 -2,3
dont :
Espagne 3,7 1,2 2,8 4,1 2,2 -3,8
Portugal 1,9 0,0 2,4 2,6 -2,6 -2,6
Grèce 4,0 2,9 3,0 4,2 -3,5 -3,7
Pays émergents et en
développement 8,3 6,1 6,4 9,3 0,4 -0,2
dont :
Tunisie 6,3 4,6 3,2 5,0 -2,92 -1,22
Maroc 2,7 5,4 2,0 3,9 0,9 -1,6
Algérie 3,0 3,0 3,6 4,5 .. ..
Egypte 7,1 7,2 11,0 11,7 .. ..
Afrique du Sud 5,1 3,1 7,1 11,5 .. ..
Turquie 4,7 1,1 8,8 10,4 .. ..
Argentine 8,7 7,0 8,8 8,6 .. ..
Chili 4,7 3,2 4,4 8,7 .. ..
Chine 13,0 9,0 4,8 5,9 .. ..
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat,
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
Au Maroc, également, la croissance s’est affermie pour atteindre 5,4% contre 2,7%
une année auparavant, surtout avec une bonne saison agricole après la sécheresse de
l’année 2007. En outre, les mesures prises par le gouvernement pour maîtriser l’inflation,
notamment la subvention des prix des produits alimentaires et des carburants et la
suppression provisoire des droits de douane sur les importations de céréales, ont contribué
à soutenir la consommation des ménages.
Pour la Tunisie, la croissance économique s’est élevée à 4,6% en 2008 contre 6,3%
l’année précédente. Cette progression aurait été meilleure n’eussent été une modeste saison
agricole, marquée par une forte baisse de la production céréalière, et la régression du secteur
des hydrocarbures. Par ailleurs, la contraction de la demande extérieure, au cours des derniers
mois de l’année, a affecté les exportations des industries manufacturières.
Quant aux économies des Pays de l’Europe Centrale et Orientale (PECO), déjà
affaiblies par des politiques monétaires et budgétaires restrictives en vue de contenir les
pressions inflationnistes, elles ont été affectées par le fléchissement de la demande
internationale, des apports de capitaux extérieurs et des transferts des travailleurs émigrés
suite, surtout, à l’entrée en récession des pays de la Zone Euro, principaux partenaires de la
1
Base 100 en 2000.
2
Hors privatisations et dons.
13
région. Ainsi, la croissance économique de l’ensemble de ces pays a reculé, pour se situer
à 2,9% en 2008 contre 5,4% l’année précédente.
Encore faut-il signaler que plusieurs pays de cette région accumulaient, déjà, certaines
fragilités qui sont illustrées par des déficits courants excessifs, un niveau d’endettement
extérieur élevé et des secteurs bancaires engagés dans le financement d’investissements
immobiliers risqués. Cette situation a exacerbé, avec l’éclatement de la crise financière
mondiale, les craintes des investisseurs internationaux qui ont procédé à des retraits
massifs de leurs capitaux. Il en est résulté, notamment, une chute des bourses de la région
et un recours de plusieurs pays comme la Hongrie, l’Ukraine et la Lettonie à l’aide
internationale, surtout celle du FMI, afin d’éviter l’effondrement des systèmes financiers et
relancer l’activité économique.
II – EMPLOI
C’est dans les pays développés que le chômage a le plus augmenté, en raison
d’importantes pertes d’emplois. Celles-ci ont été enregistrées, d’abord, dans le secteur de
la construction et notamment dans les pays où l’immobilier est en pleine crise, à l’instar des
Etats-Unis, de l’Espagne ou encore de l’Irlande. De même, les pertes d’emplois ont touché
le secteur financier, suite à la faillite de certains organismes de crédit et aux opérations de
fusions et acquisitions au niveau des grandes banques qui ont été à l’origine de vagues de
licenciements. Au total, le taux de chômage moyen dans ce groupe de pays est passé de
5,4% à 5,8%, d’une année à l’autre.
Aux Etats-Unis, l’économie a détruit 2,6 millions d’emplois en 2008, soit le plus grand
nombre en une année depuis 1945. Les suppressions d’emplois ont concerné, particulière-
ment, le secteur de la finance, en raison de la faillite d’établissements financiers et des
plans de licenciements dans d’autres, ainsi que le secteur du bâtiment. En conséquence, le
taux de chômage dans ce pays a augmenté pour atteindre 5,8% contre 4,6% en 2007.
Dans la Zone Euro, le taux de chômage a été, également, en légère hausse passant
de 7,5% à 7,6%, d’une année à l’autre, sous l’effet notamment du manque de dynamisme
14
des services, surtout financiers, ainsi que des difficultés dans l’industrie automobile.
Néanmoins, les grandes économies européennes ont enregistré une baisse du taux de
chômage par rapport à 2007, en particulier la France (7,8% contre 8,3%) et l’Allemagne
(7,3% contre 8,4%). Il y a lieu de souligner que l’amélioration de la situation de l’emploi dans
le second pays est, essentiellement, le fruit des réformes engagées sur le marché du travail
ces dernières années. A l’inverse, l’Espagne a connu le taux de chômage le plus élevé de la
zone, soit 11,3% contre 8,3% un an plus tôt, en relation avec la part relativement élevée de
l’emploi dans la construction résidentielle qui connaît un tassement d’activité.
Les échanges mondiaux de biens et services ont subi, en 2008, les effets de la crise
économique et financière mondiale qui a été à l’origine d’une baisse de la demande
d’importations des pays développés, notamment les Etats-Unis, du resserrement du crédit
et, partant, des conditions de financement des exportations moins favorables, ainsi que de
la volatilité des taux de change des principales devises.
Aux Etats-Unis, le déficit budgétaire s’est fortement creusé, passant de 2,9% à 6,1%
du PIB, d’une année à l’autre. Cette évolution s’explique, d’une part, par les incitations
fiscales mises en place au début de 2008 pour soutenir la consommation des ménages et,
d’autre part, par l’augmentation des dépenses suite aux mesures prises face à la tourmente
financière, sachant que les dépenses en matière de sécurité sociale et de défense ont
15
continué à augmenter. Il y a lieu d’indiquer, également, que la baisse des prix des actifs
financiers et immobiliers a engendré une diminution des recettes d’impôts sur les personnes
physiques et les sociétés.
Dans la Zone Euro, le déficit budgétaire moyen a aussi augmenté en 2008, pour
s’établir à 1,8% du PIB contre 0,7% un an plus tôt, en raison du ralentissement de l’activité
économique qui a induit une baisse des recettes fiscales mais, également, une hausse des
indemnisations du chômage. En outre, la chute des marchés financiers et la régression du
secteur du logement, habituellement gros pourvoyeurs de recettes fiscales, ont contribué à
l’aggravation des déficits publics.
De même, le déficit du budget de l’Etat a augmenté en Italie, pour passer de 1,5% à 2,7%
du PIB, d’une année à l’autre, sous l’effet de la récession économique et des mesures
budgétaires expansionnistes, en particulier l’augmentation des salaires des employés de la
Fonction publique, la réduction de l’impôt sur le revenu applicable aux heures supplémentaires
et la suppression de l’impôt foncier sur les logements occupés par leurs propriétaires.
Encore faut-il noter qu’en Irlande et en Espagne, deux pays de la Zone Euro fortement
touchés par la crise immobilière, la situation des finances publiques est passée
d’excédentaire en 2007 à déficitaire en 2008. En particulier, le gouvernement espagnol a
mis en place, au début de l’année 2008, un plan de relance de l’activité économique, ce qui
a entraîné un déficit budgétaire de 3,8% du PIB contre un excédent de 2,2% en 2007.
Au Japon, le déficit budgétaire s’est situé, en 2008, à 5,6% du PIB contre 2,5% un an
plus tôt, suite à l’entrée du pays en récession économique à partir du deuxième trimestre.
A cet égard, l’impact des deux derniers plans de relance de l’économie, adoptés vers la fin
de l’année, ne sera pas ressenti avant la fin 2009.
Concernant les politiques monétaires, elles ont dû connaître une orientation restrictive,
au cours de la première moitié de 2008, pour faire face aux pressions inflationnistes induites
par la flambée des prix des produits de base, puis un relâchement durant le second
semestre dans le but de pallier aux effets de la crise financière internationale et de relancer
l’activité économique.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision concertée prise le 8 octobre 2008 par six
grandes Banques centrales, à savoir la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale
européenne, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada, la Banque centrale de Suède et
la Banque nationale Suisse, pour réduire leurs taux directeurs respectifs de 50 points de base.
16
La Réserve fédérale américaine a réduit son taux d’intérêt directeur à sept reprises, au
cours de 2008, pour le ramener de 4,25% à la fin de 2007 à une fourchette entre 0% et
0,25% à partir du 16 décembre. En outre, elle a pris plusieurs mesures pour garantir le bon
fonctionnement du marché monétaire et l’activité interbancaire et restaurer la confiance des
investisseurs en procédant, notamment, à une injection massive de liquidités au profit d’un
grand nombre d’institutions financières et à l’instauration de conditions plus souples en
matière de garanties. La Réserve fédérale est intervenue aussi pour reprendre jusqu’à
100 milliards de dollars de dettes et jusqu’à 500 milliards de titres adossés à des créances
hypothécaires auprès des deux agences gouvernementales de refinancement hypothécaire,
en l’occurrence Fannie Mae et Freddie Mac, et pour assurer le sauvetage de plusieurs
grandes institutions financières.
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Pour sa part, et après avoir augmenté le taux de refinancement (principal taux
directeur) de 25 points de base, le 3 juillet 2008, pour faire face aux pressions
inflationnistes, la Banque centrale européenne (BCE) a dû abaisser ce taux trois fois, durant
la même année, le ramenant à 2,5% le 4 décembre et ce, en vue de relancer la demande
intérieure et sortir la Zone Euro de la récession. Par ailleurs, pour contenir les tensions sur
les marchés interbancaires dans un climat de défiance des opérateurs économiques, la
BCE a fourni massivement des liquidités aux banques à des conditions favorables. Elle a,
également, décidé de passer, pour les opérations principales de refinancement
hebdomadaires, à un système d’adjudication à taux fixe, à savoir le taux directeur central,
tout en servant l’intégralité des soumissions de manière à satisfaire totalement la demande
de liquidités. Ladite institution a procédé aussi à l’élargissement de la liste des actifs
éligibles admis en garantie.
De son côté, et malgré une faible marge de manœuvre, la Banque du Japon a décidé de
réduire son taux directeur à deux reprises, le 31 octobre et le 19 décembre 2008, et ce, de
20 points de base chaque fois pour le ramener à 0,10%. Elle a pris, en outre, d’autres
mesures afin de fournir des liquidités suffisantes au secteur bancaire, dont la plus importante
a été la décision de rémunérer, à titre temporaire, les réserves obligatoires des banques.
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TAUX DE REFINANCEMENT(REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)
4,50
4,25 4,25
4,00
4,00 3,75
3,75
3,50
3,25
3,25
3,00
2,75 2,50
2,50
2,25
2,00
2,00
1,75 1,50
1,50 1,25
1,25 1,00
1,00
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02/04/2009
07/05/2009
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31
/12
31
/01
28
/02
31
/03
30
/04
31
/05
A l’instar des taux d’intérêt à court terme, les taux de rendement à long terme sur les
marchés obligataires sont revenus, en 2008, à des niveaux historiquement bas, suite à une
fuite des capitaux des placements en actifs financiers à risque vers les titres de l’Etat,
considérés plus sécurisants.
V – INFLATION
L’évolution de l’inflation dans le monde, en 2008, a suivi celle des cours des produits
de base, atteignant des niveaux maximums dans les pays industrialisés au mois de juillet,
particulièrement aux Etats-Unis (5,6%), en France (4%) et en Allemagne (3,5%). En effet,
les craintes relatives à une inflation galopante, en rapport avec les niveaux records atteints
par les prix de la plupart des produits de base, ont cédé la place à des menaces de déflation
au cours des derniers mois de l’année. Au total, les niveaux d’inflation ont été partout dans
le monde supérieurs à ceux enregistrés en 2007.
Dans les pays développés, le taux moyen d’inflation est passé de 2,2% à 3,4%, d’une
année à l’autre, et cette accélération a été générale. Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la
consommation a atteint 3,8% contre 2,9% en 2007, sous l’effet essentiellement de l’envolée
des cours mondiaux de l’énergie et des produits agricoles et alimentaires, ainsi que de la
dépréciation du dollar.
Pour la Zone Euro, le taux d’inflation s’est élevé à 3,3% en 2008 contre 2,1% un an
plus tôt, suite notamment à l’augmentation des prix des produits de base importés et à la
hausse des coûts salariaux.
Il en est de même du Japon où le niveau général des prix à la consommation s’est
accru de 1,4%, après une stabilisation en 2007. Cette évolution est imputable, surtout, à la
hausse des prix des produits alimentaires, des produits pétroliers, du gaz et de l’électricité.
Dans les pays émergents et en développement, l’accélération de l’inflation a été sensible
en 2008, avec un taux atteignant 9,3% en moyenne contre 6,4% une année auparavant. Cette
hausse s’explique par la vigueur de la demande intérieure dans la plupart des pays et par
l’impact du renchérissement des produits de base, au cours du premier semestre.
18
VI – COOPERATION INTERNATIONALE
Par ailleurs, et afin de faire face à la crise alimentaire, due à la hausse sans précédent
des cours des produits alimentaires qui a ajouté 100 millions de personnes aux 850 millions
déjà éprouvés par la famine et la pauvreté, la Banque mondiale a mis en place un
mécanisme de financement rapide de 1,2 milliard de dollars au profit des pays affectés par
la flambée des prix, dont 200 millions de dollars sous forme de dons plafonnés à 10 millions
de dollars par pays. Cette institution s’est, également, engagée à porter son appui mondial
au titre de l’alimentation et de l’agriculture de 4 milliards de dollars en 2008 à 6 milliards de
dollars en 2009 et à lancer des instruments de gestion des risques au titre des mécanismes
d’assurance des récoltes pour protéger les pays pauvres et les petits agriculteurs.
19
Dans le même cadre, le FMI a doublé son assistance financière à 4 pays et a engagé
des négociations pour une aide supplémentaire avec 11 autres pays. Pour leur part, les
Etats-Unis ont décidé de débourser 200 millions de dollars sous forme d’aide d’urgence,
surtout en faveur des pays africains, tandis que l’Union européenne a adopté un programme
d’aide alimentaire pour 1 milliard d’euros.
Il y a lieu de souligner que la crise alimentaire a amené plusieurs pays, notamment
ceux en développement, à accroître leurs subventions des produits alimentaires et à
réduire, en même temps, leurs exportations de produits agricoles. Ces mesures,
conjuguées à la multiplication des accords bilatéraux et régionaux et à la montée du
protectionnisme, dans un contexte mondial marqué par le ralentissement de l’activité
économique et l’augmentation du chômage, ont constitué un facteur de plus pour entraver le
cycle de Doha des négociations commerciales multilatérales lancé en 2001. Néanmoins,
plusieurs pays ont continué à appeler à la conclusion rapide de ces négociations, afin de
permettre au commerce mondial de jouer pleinement son rôle en tant que facteur de
développement et aider les pays à sortir de la crise économique et financière.
Sur le plan de la coopération régionale, 43 pays de la Méditerranée ont lancé
officiellement, le 13 juillet 2008, l’Union pour la Méditerranée (UPM) à l’initiative de la
France. L’Union sera co-présidée par un pays du Nord de la Méditerranée et un pays du
Sud et tiendra un sommet tous les deux ans. Cette Union oeuvrera à renforcer la
coopération, notamment dans les domaines de la dépollution de la Méditerranée, des
« autoroutes de la mer » consistant, entre autres, à renforcer le transport maritime intégré,
du développement de l’énergie solaire et du soutien des petites et moyennes entreprises.
En outre, un objectif de création d’une zone de libre-échange entre les Etats membres a été
fixé pour l’année 2010.
Quant au nombre des Etats constituant la Zone Euro, il est passé, à partir du 1er Janvier
2008, à 15 avec l’accès de Chypre et de Malte qui visent, avec l’adoption de l’euro, à attirer les
investisseurs étrangers, à stimuler la croissance et à augmenter la stabilité monétaire. A ces
mêmes fins, la Slovaquie a conclu, le 19 juin 2008, un accord d’adhésion à la Zone Euro à partir
du 1er janvier 2009. Ainsi à cette date, 4 des 10 nouveaux Etats membres ayant adhéré à
l’Union européenne, en mai 2004, auront rejoint la zone monétaire.
Pour leur part, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont lancé
officiellement un marché commun, à partir du 1er janvier 2008, et ont adopté, le
17 septembre de la même année, un projet d’accord pour la création d’une Union monétaire
ainsi que d’un Conseil monétaire, qui constituera la future Banque centrale du Golfe, avec
un objectif de lancer une monnaie unique en 2010.
Concernant les opérations de fusions-acquisitions d’entreprises réalisées à l’échelle
mondiale, au cours de 2008, elles ont enregistré un repli de l’ordre de 30%, mettant ainsi fin
à une croissance soutenue pendant cinq années consécutives. Le montant afférent à ces
opérations a atteint 2.936 milliards de dollars, soit le plus bas niveau depuis 2005, contre
4.169 milliards en 2007. Ce fléchissement s’explique par les turbulences des marchés des
actions et par l’insuffisance des financements, suite à la crise de crédit et à l’assèchement
des liquidités au niveau international, étant signalé que le secteur financier a continué à
accaparer une grande part desdites opérations, soit 23%, en relation avec le mouvement de
consolidation engagé dans le secteur bancaire.
La baisse enregistrée a concerné toutes les régions et a varié entre 8,7% pour l’Asie
et le Pacifique et 39,6% pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Par ailleurs, les Etats-Unis et
l’Europe ont accusé des replis de 37,2% et 27,3% avec des enveloppes respectives de
986 milliards et 1.158 milliards de dollars, soit des parts dans le total mondial de 33,6% et
39,4%, contre 37,7% et 38,2% une année auparavant.
20
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR
Pour leur part, les monnaies des pays émergents ont considérablement souffert des
sorties de capitaux liées, notamment, à l’aggravation de la perception du risque émergent et
au mouvement de désendettement « deleveraging ».
Enfin, l’or a accéléré sa hausse graduelle qui s’est poursuivie à un rythme quasi
continu depuis 2001, profitant de son statut de valeur refuge en ce temps de crise pour
enregistrer une progression globale de 5% sur l’année.
A – PAYS INDUSTRIALISES
Les marchés des changes internationaux ont été marqués, au cours des six premiers
mois de l’année 2008, par la poursuite de la baisse du dollar US contre euro sur fond d’écart
de taux d’intérêt demeurant en faveur de la devise européenne et sa hausse vis-à-vis du yen
favorisée par la poursuite des opérations de « Carry Trade ». Durant la seconde moitié de
l’année, la monnaie américaine s’est, en revanche, appréciée profitant de statut de valeur
refuge, du besoin de refinancement des banques européennes et surtout du repli des prix du
pétrole. Il en est de même pour la devise nippone qui a enregistré une forte ascension, au
cours des six derniers mois de l’année, bénéficiant du débouclage massif des positions de
« Carry Trade » et de la situation relativement saine du système bancaire japonais.
L’évolution de la livre sterling a, pour sa part, reflété les difficultés d’une économie
21
britannique très dépendante d’un système financier devenu très vulnérable à cause de la
crise financière internationale.
22
Ces facteurs ont davantage affaibli le dollar qui a franchi, pour la première fois, la barre
de 1,60 USD pour un euro le 22 avril 2008.
A partir de la dernière semaine d’avril et jusqu’à la mi-mai, le dollar s’est ressaisi face à
l’euro, les intervenants ayant révisé à la baisse leurs projections de croissance dans la zone
euro. En effet, les indicateurs économiques européens publiés au cours de cette période ont
révélé un certain essoufflement de l’activité économique, ce qui a modifié les perspectives
de politique monétaire de la Banque centrale européenne, vers une baisse des taux
directeurs au lieu d’une hausse opérée jusqu’ici. Par ailleurs, les commentaires de la Fed,
après la nouvelle baisse du taux des fonds fédéraux de 25 points de base le 30 avril, selon
lesquels elle a jugé équilibrés les risques sur la croissance et sur l’inflation, ont laissé
présager la fin du cycle baissier des taux d’intérêt directeurs aux Etats-Unis.
Le dollar est ainsi remonté jusqu’à 1,5284 USD pour un euro le 8 mai et s’est traité dans
une fourchette étroite de 1,53 à 1,58 jusqu’à fin juin, sur la publication d’indicateurs économiques
européens et américains mitigés et l'amplification des craintes quant à l’impact de l’envolée des
prix des matières premières sur les perspectives de croissance économique et d’inflation de part
et d’autre de l’Atlantique. La parité euro/dollar a terminé le trimestre à 1,5755.
1,7000 1,7000
1,6000 1,6000
Taux de change
1,5000 1,5000
1,4000 1,4000
1,3000 1,3000
1,2000 1,2000
2-janv-08 2-avr-08 2-juil-08 1-oct-08 31-déc-08
Date
L’euro a, de son côté, profité de l’élargissement de l’écart de taux d’intérêt par rapport
au dollar après le relèvement, le 3 juillet, de 25 points de base du taux de refinancement de
la BCE à 4,25%, dans un contexte d’intensification des pressions inflationnistes.
23
Le dollar a renoué, toutefois, avec la hausse durant la période mi-juillet/mi-septembre,
bénéficiant de son statut de devise refuge face à la propagation du ralentissement
économique à l’Europe et au reste du monde. La monnaie américaine a, également, profité
des anticipations de rétrécissement du différentiel des taux d’intérêt par rapport à l’euro,
après les déclarations du Président de la BCE en faveur d’une politique monétaire plus
souple visant à soutenir la croissance dans la zone. Par ailleurs, les avertissements de la
Fed sur les risques inflationnistes ont laissé présager la fin prochaine du cycle du
desserrement monétaire aux Etats-Unis. Le dollar s’est ainsi apprécié de près de 14%,
passant de 1,5754 au début du trimestre à 1,3879 USD pour un euro le 11 septembre 2008.
La faillite retentissante de Lehman Brothers, le 15 septembre, a de nouveau
bouleversé les marchés des changes internationaux, la parité euro/dollar ayant connu une
volatilité sans précédent avec des variations quotidiennes de plus de 3% dans une
fourchette allant de 1,39 à 1,45. L’annonce par le Trésor US, le 18 septembre, d’un plan de
sauvetage de 700 milliards de dollars destiné à acheter les actifs toxiques détenus par les
institutions financières américaines a réussi, cependant, à tempérer l’anxiété des opérateurs
sur les marchés. Perdant à nouveau son attrait en tant que devise refuge, le dollar a baissé
jusqu’à 1,4865 le 22 septembre.
La monnaie américaine a néanmoins repris une partie du terrain perdu, au fur et à
mesure que les craintes sur la santé du secteur financier américain revenaient sur le devant
de la scène, terminant le trimestre à 1,4102 USD pour un euro.
S’agissant de la parité USD/JPY, le dollar a gagné plus de 4% au cours des deux
premiers mois du troisième trimestre, progressant de 106,09 à un plus haut de 110,66 JPY le
15 août 2008. La monnaie nippone a été victime des anticipations de la propagation du
ralentissement de l’économie américaine au reste du monde, notamment aux pays
asiatiques qui ont enregistré une forte baisse de leurs exportations.
En septembre, le yen japonais a reviré en hausse, profitant des déboires du secteur
financier américain. La vigueur de la monnaie nippone s’explique également par la résilience
du secteur bancaire japonais malgré les fortes turbulences qui ont ébranlé la scène
financière internationale, ce qui lui a fait valoir le rôle de devise refuge à côté du dollar. Le
yen a réussi à récupérer tout le terrain perdu, au cours des mois de juillet et août, pour finir le
trimestre à 106,03 JPY.
115,00 115,00
Taux de change
105,00 105,00
95,00 95,00
85,00 85,00
02-janv-08 02-avr-08 02-juil-08 01-oct-08 31-déc-08
Date
Face à cette grave crise financière, les gouvernements des principaux pays
industrialisés ont décrété en urgence des plans de sauvetage au profit de leurs institutions
financières nationales portant sur des injections importantes de fonds dans leur capital et sur
l’octroi de garanties à leurs financements et dépôts, alors que les principales Banques
centrales ont procédé à des injections massives de liquidités sur les marchés et à une baisse
coordonnée, le 8 octobre, de 50 points de base de leurs taux directeurs.
De la fin du mois d’octobre au terme de novembre, le taux de change euro/dollar s’est
traité dans une fourchette de 1,23 à 1,32. La mobilisation énergique des gouvernements et
des autorités monétaires de par le monde pour endiguer la crise financière internationale a
réussi à rétablir une certaine confiance sur les marchés et leur a permis de se ressaisir.
L’action des autorités a été appuyée par de nouvelles baisses des taux directeurs des
principales Banques centrales, soucieuses de freiner un ralentissement économique mondial
qui n’a cessé de s’amplifier : le 29 octobre, la Fed a réduit le taux des fonds fédéraux de
50 points de base le ramenant à 1%, suivie le 31 octobre par la BoJ avec une baisse de
20 points de base du taux au jour le jour à 0,3% et le 6 novembre par la BCE et la BoE avec
respectivement une baisse de 50 points de base du taux de refinancement à 3,25% et de
150 points de base du taux de base à 3%.
Outre les mesures sur les taux d’intérêt, la Réserve fédérale américaine a porté le
montant total du crédit disponible dans le cadre du T.A.F (Term Auction Facility) à
600 milliards de dollars, afin de favoriser le dégel des crédits immobiliers et de renforcer les
prêts à la consommation et aux PME. La Fed a également annoncé qu’elle était prête à
racheter jusqu’à 100 milliards de dettes émises par Fannie Mae, Freddie Mac et les Federal
Home Loan Banks. Le dollar a terminé le mois de novembre à 1,2695 pour un euro.
Le nouvel accès de faiblesse de la devise américaine a été suscité par les difficultés du
secteur automobile aux Etats-Unis et par l’entrée de la Fed, depuis le 16 décembre, dans
une politique de taux zéro après la nouvelle baisse du taux des fonds fédéraux à une
fourchette de 0%-0,25%, son plus bas niveau depuis juillet 1954. Le dollar a clôturé l’année
2008 à 1,3978 USD pour un euro contre 1,4664 en début d’année.
Le yen japonais, a enregistré, pour sa part, une forte appréciation d’environ 21% face
au dollar au quatrième trimestre, progressant de 106 JPY début octobre à 87,11 JPY le
17 décembre, son plus haut niveau depuis 13 ans. L’embellie de la devise nippone a été
favorisée par les baisses drastiques des taux directeurs dans les principaux pays
industrialisés, notamment aux Etats-Unis qui ont fini par adopter la politique de taux zéro,
déjà en œuvre dans l’Archipel depuis plus d’une décennie. Toutefois, les avertissements
récurrents de la Banque du Japon quant à la dégradation de la situation économique
nippone, et le risque de reprise par cette dernière des interventions sur le marché des
changes pour endiguer l’appréciation contre-productive de sa monnaie, ont freiné la
progression du yen qui a clôturé l’année à 90,60 JPY.
25
2) Evolution du rapport GBP/USD
Parmi les principales devises internationales, la livre sterling a été celle qui a souffert le
plus en 2008, perdant environ 26% de sa valeur vis-à-vis du dollar américain. Cette chute est
intervenue plus précisément à partir de la fin du mois de juillet, après un premier semestre
caractérisé par une quasi-stabilité de la monnaie britannique contre dollar, sous l’effet
opposé des mauvaises perspectives économiques en Grande-Bretagne et la rémunération
plus élevée servie sur le sterling par rapport aux autres principales devises tout au long du
premier semestre. La devise britannique a clôturé le semestre à 1,9928 USD, non loin de
son niveau en début d’année (1,9873 USD).
2,1000 2,1000
Taux de change
1,9000 1,9000
1,7000 1,7000
1,5000 1,5000
1,3000 1,3000
2-janv-08 2-avr-08 2-juil-08 1-oct-08 31-déc-08
Date
Toutefois, au cours du second semestre, le sterling a connu une chute quasi continue
face au dollar américain, pour terminer l’année à 1,4626. La livre sterling a subi le
contrecoup de l’intensification de l’aversion au risque qui a profité au dollar américain au
détriment des principales devises internationales. De plus, la crise financière a pesé
lourdement sur le secteur bancaire britannique qui a connu une vague de nationalisation des
banques dont, notamment, la Royal Bank of Scotland qui a enregistré une perte de plus de
24 milliards de livres en 2008, la plus élevée jamais subie par une entreprise britannique.
Les baisses drastiques des taux directeurs de la BoE visant à endiguer la crise
financière et à freiner l’essoufflement de la croissance économique, ont contribué également
à ôter à la devise britannique son attrait, longuement consacré, de devise à haut rendement.
La Banque d’Angleterre est en effet intervenue à cinq reprises sur l’année, baissant son
principal taux directeur de 350 points de base à 2%, dont 300 points de base intervenus au
quatrième trimestre de l’année.
B – PAYS EMERGENTS
Malgré leur relative résistance à la crise financière qui s’explique notamment par des
systèmes financiers peu exposés sur les marchés des produits dérivés et par leurs
26
importantes réserves de change ; les pays émergents ont été affectés par le ralentissement
de leurs exportations vers les marchés occidentaux et les sorties massives de capitaux
inhérentes à l’aggravation du risque émergent et aux mouvements de désendettement global
«deleveraging».
Dans ce contexte, les monnaies des pays émergents ont subi des baisses,
d’amplitudes variables, contre le dollar américain, à l’exception du yuan chinois qui s’est
apprécié contre la devise américaine en 2008.
EVOLUTION DES PRINCIPALES DEVISES DES PAYS EMERGENTS EN 2008
Taux de change Ouverture Clôture Variations* en %
USD/CNY 7,30 6,82 7,0
USD/INR 39,39 48,58 -18,9
USD/MYR 3,30 3,45 -4,3
USD/THB 29,90 34,71 -13,9
USD/KRW 935,70 1.262,00 -25,9
USD/PLN 2,47 2,96 -16,6
USD/HUF 172,83 188,30 -8,2
USD/CZK 18,17 19,11 -4,9
USD/RUB 24,45 30,52 -19,9
USD/TRY 1,17 1,54 -24,0
USD/MAD 7,77 8,01 -3,0
USD/EGP 5,52 5,49 0,5
* Variations de la devise locale par rapport au dollar.
Pour ces mêmes raisons, les autres monnaies asiatiques ont, également, chuté face au
dollar sur l’année 2008, notamment le won coréen (-25,9%) et le baht thaïlandais (-13,9%).
II – MARCHE DE L’OR
Le prix de l’or a globalement connu une hausse modérée de près de 5% sur l’année
2008, associée toutefois à une forte volatilité, qui a dépassé les 30% contre 16% en 2007.
En effet, le prix de l’or est passé de 836,6 dollars l’once en ouverture à 878,2 dollars à la
clôture de l’année, tout en enregistrant un plus haut historique à 1.030,8 $/oz en mars et un
plus bas de 2 ans à 680,8 $/oz en octobre.
Sur le premier trimestre de l’année, le prix du métal jaune a été en hausse, profitant
notamment de son statut de valeur refuge dans un contexte caractérisé par l’accentuation
des craintes géopolitiques, ainsi que les perturbations de la production pour des raisons
techniques en Afrique du Sud. Le prix du métal jaune a, également, profité de l’augmentation
des pressions inflationnistes, en relation avec la flambée des prix du pétrole et surtout de
l’amplification des craintes liées aux retombées de la crise «subprime», notamment après la
dégradation de la situation financière des géants de l’assurance « AIG », du refinancement
hypothécaire « Fannie Mae et Freddie Mac » et du secteur bancaire (Bear Stearns, Merrill
Lynch et Carlyle Capital). Autant de facteurs qui, conjugués à la forte baisse du dollar
américain sur cette période, ont conforté l’or dans son statut de valeur refuge et l’ont
propulsé en mars 2008 à son plus haut historique de 1.030,8 $/oz.
1100,00 1100,00
Taux de change
1000,00 1000,00
900,00 900,00
800,00 800,00
700,00 700,00
600,00 600,00
2-janv-08 2-avr-08 2-juil-08 1-oct-08 31-déc-08
Date
Le prix de l’or s’est, toutefois, peu à peu replié jusqu’à 845 dollars l’once au début du
mois de mai, pâtissant des baisses massives des taux directeurs américains et de la décision
de la Fed de prêter de manière directe aux sociétés de Wall Street (une première depuis la
grande dépression des années 30), décisions qui ont réduit l’ampleur perçue de la crise du
crédit et restitué un peu de confiance aux investisseurs, ce qui a pénalisé le marché aurifère.
Cependant, sur les deux mois et demi qui ont suivi, les prix de l’or ont repris leur tendance
haussière pour atteindre 987 $/oz à la mi-juillet, profitant des perspectives économiques
28
moroses et des craintes d’une récession mondiale sans précédent au vu de la forte détérioration
des indicateurs économiques de part et d’autre de l’Atlantique, ainsi que de la forte baisse du
dollar qui a atteint un plus bas historique à 1,6038 USD pour un euro le 15 juillet.
Toutefois, l’apaisement des craintes sur les marchés notamment après l’annonce du
Gouvernement US des plans de sauvetage au profit des géants du refinancement
hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, les annonces des plus grandes Banques
Centrales du monde de mesures concertées visant à proposer des facilités de crédit aux
banques et d’injections massives de liquidité et l’élargissement de la palette de collatéraux
éligibles aux opérations de refinancement, ont pesé par la suite sur le prix du métal précieux,
qui a atteint 736 $/oz le 11 septembre.
Mais la faillite de Lehman Brothers a créé un état de panique sur les marchés
financiers et une crise de confiance profonde qui a provoqué des dégagements massifs des
marchés des actions et de la dette privée profitant ainsi à l’or qui a gagné près de 200 dollars
en un mois pour atteindre 931 $/oz le 10 octobre.
L’or a cependant rapidement perdu ces gains pour atteindre le 24 octobre 2008 un plus
bas de l’année à 680,8 $/oz, subissant les effets de l’assèchement de la liquidité provoqué par la
crise de confiance qui a contraint plusieurs intervenants, notamment les hedge funds, à liquider
leurs positions longues sur le métal jaune dans des stratégies de désengagements urgents. Les
prix de l’or ont été également affectés par la baisse des pressions inflationnistes, en raison
notamment du reflux sensible des prix du pétrole.
29
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX
Dans un contexte marqué en début d’année par les craintes des tensions inflationnistes
et une grande aversion au risque avec en toile de fond le ralentissement de la croissance
économique mondiale et la publication de résultats décevants par plusieurs grandes
institutions bancaires, l’évolution des marchés internationaux des capitaux s’est caractérisée
au cours de l’année 2008 par les principaux faits suivants :
1) La chute des indices boursiers des pays industrialisés et émergents, entamée dès le
premier trimestre de l’année, puis amplifiée au cours du deuxième semestre notamment
après la faillite de Lehman Brothers et l’avalanche d’annonces négatives concernant la
capacité de survie de la quasi-totalité des grandes institutions financières dans le sillage de
la crise subprime. Sur l’ensemble de l’année, les principaux indices boursiers des pays
développés ont chuté de plus de 30%. L’indice MSCI Marché émergent a perdu également
plus de 50% de sa valeur.
2) Les marchés obligataires ont été globalement à la hausse sous l’effet des incertitudes
liées au ralentissement de l’activité économique notamment dans les pays industrialisés, des
baisses conséquentes des taux d’intérêt et de la chute des marchés boursiers. A la fin de
2008, les rendements obligataires des émissions du Trésor américain à 10 ans ont clôturé à
2,21%, en baisse de 182 points de base par rapport à leur niveau au terme de l’année 2007,
les rendements des émissions du Gouvernement japonais ont clôturé à 1,17%, en baisse de
33 points de base, alors que les rendements des émissions du Gouvernement allemand de
même maturité ont clôturé à 2,95%, en baisse de 140 points de base.
3) Le dysfonctionnement du marché monétaire et le durcissement des conditions de
crédit, comme en témoigne l'écart entre le Libor sur les différentes devises et le taux
directeur des différentes banques centrales et ce, en dépit des mesures de relance prises
par les autorités monétaires et gouvernementales.
4) Le recul du volume des émissions obligataires des pays émergents, notamment au
cours du deuxième semestre de l’année, sous l’effet de la hausse généralisée des marges
sur les marchés secondaires. L’indice EMBI+ a clôturé l’année à environ 690 points de base,
gagnant plus de 400 points de base par rapport à son niveau de début d’année, tout en
marquant un pic de 860 points de base vers la fin du mois d’octobre en relation avec la
remontée de l'aversion des investisseurs au risque.
I – LE MARCHE BOURSIER
L'année 2008 s’est soldée par la chute à des niveaux historiquement bas des grands
indices boursiers rompant avec 5 années de hausses consécutives. Pratiquement toutes les
bourses de par le monde, toutes classes d'actifs confondues, ont connu une année rude, la
crise financière déclenchée en 2007 par une crise de l'endettement et du crédit, aux Etats-
Unis notamment, ayant contaminé le reste de l'économie mondiale en 2008. Les valeurs
bancaires, durement affectées par la crise du crédit, ont été les principaux véhicules de la
baisse tout au long de l'année.
Toutes les Bourses mondiales ont accusé des pertes historiques. Aux Etats-Unis, Wall
Street a vécu sa pire année depuis 1931, avec un Dow Jones en chute de 34%. Les Bourses
européennes ont perdu entre 31% (Londres) et 50% (Amsterdam, Bruxelles, Milan) de leurs
valeurs. La crise a frappé encore plus durement les places boursières des pays émergents
après avoir enregistré des performances ces dernières années. L’indice MSCI des actions
émergentes a chuté de 54%. Globalement, l’indice mondial MSCI a abandonné plus de 43%.
Par ailleurs, les primes de risques sur indices boursiers ont atteint des niveaux historiques
sur fond de craintes d'une multiplication des défauts de paiement.
30
En douze mois, les grandes places boursières internationales ont perdu presque la
moitié de leur capitalisation, soit plus de 25 000 milliards de dollars. A Paris, plus de
600 milliards d'euros sont partis en fumée sur les seules valeurs du CAC 40.
La prise de conscience de la gravité de la crise du crédit américain « subprime » et
d'une possible récession outre-Atlantique a provoqué le 21 janvier 2008 la première forte
baisse de l'année (-6,83 % à Paris). Puis, l’annonce par la Société Générale d’une perte de
4,9 milliards d'euros, suite à des transactions frauduleuses de l’un de ses traders, a
également affecté les marchés boursiers.
A la mi-mars, le rachat par JPMorgan Chase & Co de la banque américaine Bear
Stearns a provoqué de nouveaux sursauts sur les marchés. Depuis, les marchés boursiers
se sont relativement calmés alors que les prix des matières premières flambaient,
notamment le pétrole qui a atteint en juillet 147 dollars le baril.
Néanmoins, la tendance a brutalement changé en septembre, avec la faillite de
Lehman Brothers et le sauvetage en urgence de l'assureur AIG. Ces deux événements ont
eu d'importantes répercussions financières, économiques, politiques et sociales. Dans la
foulée, de nombreuses banques américaines (comme Merrill Lynch) et européennes (Fortis,
Dexia...) ont dû être sauvées de la faillite par leurs Etats. Totalement déboussolés, les
marchés boursiers ont paniqué. Les séances de chutes et de hausses historiques se sont
alors succédées avec une volatilité sans précédent.
Face à l’effondrement de la confiance dans les institutions clés du système bancaire
international, les autorités de plusieurs pays ont lancé une vague d’initiatives sans précédent
afin de stopper la chute des prix des actifs.
La fin du mois de septembre s’est caractérisée par une succession d’interventions des
autorités à travers, notamment, la suspension des ventes à découvert d’actions du secteur
financier et l’interdiction de prises de positions courtes, ce qui a permis un redressement
relatif et de courte durée des marchés d’actions.
Cependant, la multiplication de résultats macroéconomiques défavorables a commencé
à éclipser les effets immédiats de l’action des autorités. Vers la fin du mois d’octobre et au
début du mois de novembre, les marchés d’actions ont reflété la claire apparition des
craintes de récession. La baisse des indices boursiers un peu partout dans le monde a été
d’une ampleur sans égal depuis les années trente, sous l’effet d’annonces négatives
concernant les bénéfices, d’un durcissement des critères d’octroi du crédit et d’une rapide
détérioration de la confiance des consommateurs.
A fin novembre, et malgré un nouvel assouplissement monétaire opéré par plusieurs
Banques centrales, les marchés boursiers avaient perdu 35% par rapport à leurs niveaux
atteints au terme du mois d’août.
En Europe, l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a clos la pire année de son histoire
avec un repli de 42,7%. Un recul presque aussi fort que celui de l'indice Eurostoxx des
50 principales valeurs de la zone euro (-44,3%), la perte annuelle la plus forte jamais
enregistrée par l'indice depuis sa création en juin 1988. L'indice paneuropéen FTSEurofirst
300 a clôturé l’année avec une chute d'un peu plus de 44%, soit la plus mauvaise
performance de son histoire. L'indice Dax des 30 principales valeurs allemandes a été
emporté cette année par la tourmente des marchés financiers enregistrant un repli de 40,4%,
alors qu'il a gagné 22% en 2007.
31
EVOLUTION DU CAC40 ET DU NASDAQ COMPOSITE EN 2008
6 000 3 000
5 500
2 500
NASDAQ COMPOSITE
5 000
2 000
4 500
CAC40
4 000
1 500
3 500
1 000
3 000
2 500 500
02/01/2008 02/03/2008 02/05/2008 02/07/2008 02/09/2008 02/11/2008
L'indice FTSE 100 de la Bourse de Londres a perdu 31,3% en 2008, sa plus forte
baisse annuelle depuis la création de l'indice en 1984, victime de la crise financière et de la
récession qui pèsent sur les résultats des entreprises.
Au niveau des marchés américains, les trois principaux indices new-yorkais ont
enregistré une chute spectaculaire. Au terme de l’année, le S&P 500 a perdu 38,5%, le
Nasdaq, à forte pondération technologique, a abandonné 40,5% et le Dow Jones a connu sa
pire année depuis 1931 avec un repli de 34%.
Les indices boursiers américains ont enregistré le 20 novembre 2008 leurs plus bas
niveaux, suite aux craintes d’une récession économique mondiale profonde. L’annonce du
chiffre des inscriptions au chômage le plus élevé depuis 16 ans a fait plonger l’indice S&P
500 à son plus bas niveau depuis 1997.
32
EVOLUTION DU NIKKEI-225 ET DU DOWJONES EN 2008
16 000 14 000
14 000 12 000
DOW JONES
NIKKEI225
12 000 10 000
10 000 8 000
8 000 6 000
6 000 4 000
02/01/2008 02/03/2008 01/05/2008 30/06/2008 29/08/2008 28/10/2008 27/12/2008
Une chute vertigineuse de 42,1% a été enregistrée au terme de l’année 2008 pour la
Bourse japonaise. C'est sa plus forte baisse en cinquante-huit ans.
Les Bourses émergentes ont été parmi les plus touchées par la crise, la Bourse de
Moscou a plongé de 72%, celle de Shanghaï de plus de 65% et celle de Bombay de 52%.
L’effondrement du système financier mondial est à l'origine de la chute des Bourses et de la
pire crise économique mondiale depuis 1930.
La Bourse de Shanghai a terminé 2008 sur une perte annuelle de 65%, la plus lourde
des 18 années d'histoire de la place. Cette correction est imputable notamment au
ralentissement économique mondial qui a fait éclater la bulle spéculative qui était apparue
sur la place chinoise après plusieurs années de boom économique à deux chiffres. La
Bourse de Shanghaï avait progressé de 130% en 2006 puis de 97% en 2007, le dynamisme
de l'économie chinoise attirant alors des millions de nouveaux investisseurs sur le marché.
Mais la surabondance de l'offre en actions par rapport à la demande et les incertitudes sur
les perspectives du commerce mondial, principal moteur de la croissance en Chine, ont
provoqué une brutale crise de confiance dans des valorisations boursières.
L'indice RTS de la Bourse de Moscou a chuté de 72,4% en 2008, probablement la plus
sévère perte des principaux marchés boursiers mondiaux.
Les principales places financières d’Amérique latine ont toutes lourdement chuté depuis
l’éclatement de la crise en septembre. La Bourse mexicaine des valeurs a perdu 24,1% au cours
de l’année, alors que l’indice Merval de la bourse argentine a chuté de 49,9%.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICES BOURSIERS
Place Indice 31/12/07 31/12/08 Variations en %
Paris CAC-40 5.614,1 3.218,0 -42,7
Francfort DAX-30 8.067,3 4.810,2 -40,4
Londres FTSE-100 6.456,9 4.434,2 -31,3
New York DOW JONES 13.264,8 8.776,4 -33,8
New York Nasdaq Composite 2.652,3 1.577,0 -40,5
Tokyo NIKKEI-225 15.307,8 8.859,6 -42,1
33
II – LE MARCHE OBLIGATAIRE
Profitant tantôt de leur statut de valeur refuge face à l’amplification de la correction
boursière surtout dans les secteurs bancaire et automobile, tantôt du climat de
ralentissement économique dans les pays industrialisés et des politiques monétaires
accommodantes, les marchés obligataires ont enregistré une hausse au cours de l’année
2008. En effet, les rendements obligataires ont clôturé une année, émaillée par une grande
volatilité sur tous les segments du marché, à leur plus bas niveau.
Sur le marché américain, dès le mois de janvier et sous l’effet de la remontée des
inquiétudes sur les perspectives économiques, les rendements obligataires américains se
sont inscrits en forte baisse. En effet, le rendement UST 2 ans a cédé 99 points de base à
2,15% le 30 janvier 2008 et celui à 10 ans a cédé 38 points de base pour se situer à 3,65%.
Sous l’effet d’anticipation par le marché d’une baisse du taux des fonds fédéraux à 2%
à l’horizon de juin 2008, les bons de trésor américains à 2 ans ont suivi une tendance
baissière au cours de février, avant d’atteindre un plancher de 1,34% vers mi-mars, en
raison de la dégradation des conditions du marché hypothécaire suite aux difficultés de la
banque Bear stearns. Le taux des bons du Trésor américain à 10 ans s’est par contre tendu
au cours du mois de février jusqu’à 3,91% avant de baisser jusqu’à 3,30% le 17 mars
perdant plus de 70 points de base par rapport au début de l’année.
Les mesures exceptionnelles prises par la Réserve Fédérale, notamment l’intervention
énergique en octroyant des facilités pour le sauvetage de Bear Stearns et la baisse du taux
directeur de 75 points de base à 2,25 %, lors de sa réunion du 18 mars 2008, ont permis une
reprise fragile des marchés et entraîné un relatif regain de confiance des investisseurs. Mais
la publication d’indicateurs économiques meilleurs que prévu a engendré un retour aux actifs
risqués. Les rendements obligataires américains ont par conséquent amorcé un mouvement
haussier dès le mois d’avril. En effet, les rendements obligataires à 2 ans et 10 ans ont
atteint leur plus haut de l’année le 16 juin 2008 de 3,04% et 4,28%, respectivement.
Cette forte progression des rendements a pris fin à partir de la deuxième quinzaine du
mois de juin, sous l’effet des fortes incertitudes sur la croissance et d’anticipation
inflationniste suite à l’envolée des cours de pétrole et des produits de base. La décision de la
Fed de maintenir à 2% son principal taux directeur à l’issue de sa réunion des 24 et 25 juin
n’a pas produit un effet notable notamment sur les taux longs qui sont restés stables.
Les rendements obligataires ont légèrement augmenté vers mi-juillet sous l’effet des
différentes mesures prises pour sauver les agences sponsorisées par le Gouvernement,
avant de se replier à partir du 20 août.
L’aggravation de la crise financière au cours du mois de septembre et l’amplification des
problèmes de refinancement des banques, surtout après l’intervention du gouvernement
américain pour renflouer deux géants du refinancement hypothécaires, ont exacerbé les
préoccupations sur l’économie réelle, entraînant la révision à la baisse des anticipations de taux
et un fort mouvement de «flight to quality». Le taux à 2 ans américain a perdu 41 points de base,
pour atteindre 1,98 %, alors que le taux à 10 ans s’est surtout détendu au cours de la première
quinzaine du mois à 3,40%, mais il s’est par la suite situé à 3,86 % en fin du mois, en raison des
risques qu’ont fait peser les différentes mesures de soutien sur le budget américain.
L’intervention énergique des autorités dans tous les pays développés à partir du mois
d’octobre en annonçant des plans de sauvetage a bousculé les marchés obligataires dans
une nouvelle phase. Ainsi, par leurs actions, les gouvernements ont opéré un transfert de
risque du secteur privé vers le secteur bancaire via la création de fonds de recapitalisation,
et ont ainsi mis un terme au « flight to quality » en faisant peser sur les obligations
souveraines à long terme un risque de crédit supplémentaire. En effet, l’obligation
américaine à 10 ans a gagné par rapport à fin septembre 15 points de base à 4% l’an.
34
La forte correction des valeurs boursières dans un contexte de crise de confiance
généralisée et de doute sur la solidité des institutions financières a de nouveau provoqué la
ruée des investisseurs sur les valeurs jugées comme les plus sûres possibles. La baisse de
rendements a été plus marquée aux Etats-Unis où l’UST à 10 ans a perdu environ
100 points de base, passant de 3,92% à 2,92%, entre le 1er et le 28 novembre. Quant aux
rendements à très court terme, ils se sont approchés de zéro.
Le marché obligataire américain a finalement clôturé l’année sur une note haussière dans un
contexte d’apparition du spectre de la récession dans les principales économies industrialisées. Le
taux à 10 ans s’est enfoncé en décembre pour terminer à un niveau de 2,21%.
Sur le marché européen, les taux de rendement sur le Bund se sont également repliés en
début d’année sous l’effet de la résurgence de l’aversion au risque et en dépit de la diminution
des tensions monétaires dans cette zone, les taux à 2 et 10 ans ont cédé 47 et 36 points de
base à 3,38% et 3,94%, respectivement. De leur coté les rendements longs se sont détendus le
17 mars de 62 points de base par rapport au début d’année à 3,68% dans le sillage
d’anticipation de politique monétaire accommodante de la BCE. En effet, les marchés
anticipaient, fin février, une baisse de 25 points de base du taux directeur à l’horizon mai, à
3,75%, ainsi qu’une deuxième baisse de 25 points de base à 3,50% à l’horizon août.
5,0
4,5
4,0
3,5
UST 10 ans
3,0
EU 10 ans
2,5
2,0
1,5
1,0 JP 10 ans
0,5
31/12/2007 14/02/2008 01/04/2008 14/05/2008 27/06/2008 12/08/2008 25/09/2008 10/11/2008 26/12/2008
Affectés par une évolution positive des marchés des actions, les rendements à 10 ans
du Bund se sont tendus entre mi-mars et mi-juin, de 90 points de base. Cette tendance s’est
inversée à la fin du mois de juin sur des perspectives de recul de la croissance économique
dans le sillage de la hausse importante des prix du pétrole et des produits de base. Les
rendements ont néanmoins remonté vers mi-juillet dans le sillage des mesures de sauvetage
engagées par les autorités américaines.
La publication d’indicateurs témoignant d’un ralentissement économique dans la zone
euro plus prononcé que prévu au cours du mois de septembre (déclin de l’indice PMI
manufacturier à 45,3%, contre 47,3% attendu), ainsi que la propagation de la crise de
liquidité aux banques européennes entraînant le rachat ou la nationalisation de plusieurs
d’entre elles, ont modifié les anticipations monétaires à court terme en faveur d’une baisse
rapide des taux directeurs et un fort repli des taux courts.
Par rapport à fin août, le Bund à 2 ans a perdu plus de 60 points de base, à 3,49% à fin
septembre. Quant au taux à 10 ans, il s’est détendu de 16 points de base, pour s’établir à
35
4%, puis à 3,78% durant le mois d’octobre sous l’effet de la baisse des anticipations
inflationnistes.
Les marchés obligataires européens ont continué sur leur lancée durant le mois de
novembre, dans le sillage des informations négatives concernant le secteur bancaire
international et les perspectives économiques difficiles et l’intensification de la crise de
liquidités dans la zone. Sur le mois de novembre, le rendement du Bund à 10 ans a perdu
54 points de base pour s’établir à 3,26%. Les rendements ont poursuivi leur dégringolade
durant le dernier mois de l’année et ont clôturé 2008 sur un niveau de 2,95% pour le 10 ans.
Sur le marché japonais, les taux longs ont été en baisse au cours des trois premiers
mois de l’année, cédant 23 points de base par rapport à leur niveau de la fin de 2007, pour
s’établir à 1,28% pour le JGB à 10 ans. Le deuxième trimestre de l’année a enregistré un
renversement de tendance. En effet, le rendement de l’obligation de référence à 10 ans a
culminé au cours de la première quinzaine de juin à 1,86% gagnant plus de 50 points de
base, dans le sillage de la dissipation des craintes sur la croissance.
Les rendements à 10 ans ont observé une stabilité autour de 1,5% durant la période
juillet/novembre. C’est à partir de la fin de novembre, qu’ils se sont orientés à la baisse, sous
l’effet du phénomène de « flight to quality » dans un contexte d’aggravation et de
généralisation de la crise, pour clôturer l’année à 1,17%. Cette baisse de rendements
japonais durant le deuxième semestre a été, néanmoins, moins importante que le déclin des
rendements américains et européens.
Les marchés émergents ont connu une envolée des marges appliquées sur les
émissions obligataires. En effet, après un début d’année relativement calme attestant d’une
certaine résistance des pays émergents aux conséquences de la crise, les marges des
émissions internationales de ces pays sur les marchés secondaires se sont élargies pour
culminer durant la première moitié de l’année, selon l’indice EMBI+, à environ 330 points de
base (bp) (soit une envolée de 100 points de base par rapport à leur niveau de début
d’année), sous l’effet de la forte volatilité ayant touché les valeurs sur les principales bourses
internationales et la hausse des prix des matières premières (pétrole et produits agricoles).
La faillite de la banque Lehman Brothers, vers mi-septembre, a été le principal facteur
ayant amplifié la détérioration de la confiance des investisseurs et entraîné une tension
additionnelle sur les marges des émissions internationales des pays émergents sur les
marchés secondaires. Dans ces conditions, l’indice EMBI+ a augmenté, fin octobre, à
860 pb, (enregistrant le niveau le plus élevé depuis 2002), soit un élargissement de plus de
600 pb par rapport aux niveaux de marges en début d’année. Sous l’effet de la baisse des
rendements obligataires américains et de la révision par la FED, le 16 décembre, de ses
taux directeurs qui ont relativement encouragé les investisseurs à revenir vers les actifs
émergents, les niveaux de marges ont accusé un léger repli, en clôturant l’année à environ
69
6900 points de base.
En résumé, les marchés obligataires ont été caractérisés en 2008 par une volatilité accrue
et par une bonne performance, notamment pour les obligations américaines. L’année 2008 a été
caractérisée également par une réorientation de la demande des titres des entreprises, des
agences et des pays émergents vers les titres souverains.
EVOLUTION DES TAUX A 10 ANS POUR LES PRINCIPALES DEVISES
Clôture 2007 Clôture 2008 Variations (points de base)
Dollar 4,03 2,21 - 182
Euro 4,35 2,95 - 140
Yen 1,50 1,17 - 33
36
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE
L’année 2008 a été marquée par une forte hausse des prix des produits de base au
cours du premier semestre, atteignant des niveaux records pour certains produits, suivie d’une
chute rapide durant la deuxième moitié de l’année. Pour la première période, la tendance
haussière des prix, amorcée déjà depuis 2003, s’est poursuivie à la faveur d’une demande
mondiale soutenue des matières premières industrielles, notamment celle provenant des pays
émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, et surtout la demande des produits
énergétiques et des principales denrées alimentaires dans un contexte marqué par la faiblesse
des stocks mondiaux et par des niveaux de production insuffisants.
La flambée des cours des produits de base, qui a profité aux pays exportateurs et a
affecté les balances commerciales des pays importateurs, a pris fin en juillet 2008. A partir
d’août de la même année, un mouvement de baisse des prix de la majorité des produits s’est
déclenché, surtout avec l’entrée en récession des principaux pays industrialisés et la
contraction de la demande internationale qui en a résulté, en plus des effets de l’appréciation
du dollar américain et du retrait des marchés des matières premières des fonds spéculatifs qui
ont été amenés à rechercher des liquidités face à la tourmente financière.
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
-5 -5
2004 2005 2006 2007 2008
Indice global Indice global hors énergie Indice des matières premières agricoles
Au total, l’indice d’ensemble des prix des produits de base, libellés en dollars, s’est accru
en 2008 de 27,6% contre 11,8% l’année précédente. Cette accélération a touché, essentielle-
ment, les prix des produits énergétiques (40,1% contre 10,4% un an plus tôt) et ceux des
produits alimentaires (22,7% contre 15,9%). A l’inverse, l’indice des prix des métaux de base a
enregistré une baisse de 8% contre une augmentation de 17,4% en 2007, suite principalement
au fléchissement des prix du plomb, du zinc et du cuivre.
Hors énergie, l’évolution des cours mondiaux des produits de base a été moins rapide
qu’une année auparavant, soit 7,4% en moyenne contre 14,1%.
I – PRODUITS ALIMENTAIRES
Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté au cours de la
première moitié de 2008, sous l’effet d’une demande internationale assez forte et des
perturbations de l’offre en raison des aléas climatiques, de l’expansion de la production de
37
biocarburants et des restrictions à l’exportation imposées par certains pays pour faire face à
la crise alimentaire. Durant le deuxième semestre, les prix se sont plutôt repliés, suite à la
contraction de la demande, à la levée des restrictions au niveau de l’exportation et à des
perspectives prometteuses concernant les récoltes de la plupart des produits.
Pour les céréales, la production mondiale a progressé, en 2008, presque au même rythme
qu’une année auparavant, soit environ 6%, pour s’établir à un niveau record de 2.491 millions de
tonnes. Bien que l’essentiel de cette production demeure assuré par les pays en
développement, l’augmentation enregistrée a résulté, principalement, de l’amélioration des
niveaux des récoltes dans les pays développés qui ont vu leur production s’accroître de 12,3%
en moyenne, contre une progression de 2,3% pour les pays en développement. La récolte de
blé a connu la plus forte hausse (12,4% contre 2,3% en 2007), suivie par celles des céréales
secondaires (4,6% contre 9,6%) et du riz (2,5% contre 3,8%).
La progression de la production de blé est attribuable, essentiellement, aux principaux
pays producteurs d’Europe suite à l’augmentation des superficies emblavées et à l’amélioration
des rendements qui sont globalement supérieurs à la moyenne mondiale. Ceci a permis de
compenser largement la baisse et/ou le ralentissement de la production d’autres régions, à
l’instar de l’Asie et plus particulièrement le Moyen-Orient, notamment la Turquie et l’Iran, et de
l’Amérique du Sud, surtout l’Argentine dont la récolte a été affectée par la sécheresse.
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES (En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Total 2.216,2 2.349,0 2.491,3 6,0 6,1
- Blé 596,5 610,5 686,1 2,3 12,4
- Céréales secondaires 985,1 1.080,0 1.130,2 9,6 4,6
dont : *Maïs 712,3 793,0 787,1 11,3 -0,7
*Orge 137,4 134,4 154,5 -2,2 15,0
- Riz 634,6 658,5 675,0 3,8 2,5
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Malgré l’amélioration de la production, les prix mondiaux du blé ont augmenté, en
2008, de 27,8% contre 32,8% une année auparavant. Ils ont atteint des niveaux records au
cours du premier semestre, avec un pic de 440 dollars la tonne enregistré au mois de mars.
Depuis, les prix ont suivi une tendance baissière pour revenir à 220 dollars la tonne en
décembre, soit un repli d’environ 40% par rapport au niveau enregistré une année
auparavant. Cette inflexion s’explique, notamment, par des perspectives favorables de la
récolte, en plus de la levée des restrictions à l’exportation dans la plupart des pays
exportateurs. Encore faut-il noter que cette chute des cours s’est accélérée, durant les
derniers mois de l’année 2008, reflétant la montée des inquiétudes quant au ralentissement
de la demande suite à la crise économique et financière mondiale.
La même tendance a été enregistrée pour les prix des céréales secondaires. En
particulier, les perspectives prometteuses de la production dans la plupart des régions,
l’abondance des disponibilités de blé destinées à être utilisées dans l’alimentation du bétail,
ainsi que le ralentissement de l’économie mondiale ayant entraîné une baisse de la
demande de céréales secondaires, plus particulièrement le maïs utilisé dans la production
de l’éthanol, ont constitué les principaux facteurs qui ont pesé sur les cours durant le
deuxième semestre de 2008.
Dans ce cadre et après avoir atteint leur plus haut niveau au mois de juin (287 dollars
la tonne), les prix du maïs se sont orientés à la baisse pour se situer en décembre 2008 à un
niveau inférieur de 12,2% par rapport à celui enregistré un an plus tôt. Toutefois, sur
l’ensemble de l’année, les cours ont connu une forte hausse de 36,8% contre 33,6% en
2007, atteignant une moyenne de 223 dollars la tonne.
38
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX
MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)
480 480
460 460
440 440
420 420
400 400
380 380
360 2007 360
340 340
320 320
300 300
280 280
260 260
240 2008 240
220 220
200 200
180 180
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Août Sept . Oct . Nov . Dec .
Pour leur part, les prix de l’orge ont suivi la même tendance, malgré une reprise
appréciable de la production (15% contre -2,2% en 2007).
S’agissant du riz, il a enregistré une production record en 2008, soit 675 millions de
tonnes ou environ 27% de la récolte mondiale de céréales. Toutefois et malgré l’amélioration
du niveau de la production dans la plupart des régions, surtout dans les pays d’Asie, les prix
internationaux de ce produit ont connu une hausse vertigineuse (85,7% contre 8,6% en 2007),
pour atteindre une moyenne de 700 dollars la tonne. Cette évolution reflète, notamment,
l’accélération des prix au cours des cinq premiers mois de l’année, avec un record dépassant
1.015 dollars la tonne en avril. Ensuite, les cours du riz se sont orientés vers la baisse en
rapport avec l’amélioration des disponibilités exportables, suite à la levée partielle ou totale des
restrictions à l’exportation, et des perspectives favorables pour les récoltes.
Au total, les prix de cette denrée alimentaire sont restés assez élevés, atteignant une
moyenne de 551 dollars la tonne en décembre 2008, contre 398 dollars pour le même mois
de l’année précédente.
Quant aux oléagineux, la production mondiale a connu une augmentation de 4,9%
contre 1,8% en 2007, pour se situer à 163 millions de tonnes. L’accroissement a concerné,
notamment, la production d’huile de palme (10,7% contre 3,6% un an plus tôt) et celle d’huile
de colza (7,6% contre -1,2%).
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D’ORIGINE VEGETALE
(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Total 152,6 155,4 163,0 1,8 4,9
dont :
- Huile de soja 34,6 36,4 37,5 5,2 3,0
- Huile de palme 36,0 37,3 41,3 3,6 10,7
- Huile de colza 17,2 17,0 18,3 -1,2 7,6
- Huile d’olive 2,6 2,8 2,6 7,7 -7,1
Sources : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Département de l’agriculture
des Etats-Unis d’Amérique (USDA) et Conseil oléicole international
Les prix mondiaux des principales huiles végétales ont suivi une tendance haussière,
au cours du premier semestre de 2008. Cette évolution s’explique, surtout, par le recul de la
récolte de soja aux Etats-Unis (principal pays producteur), sous l’effet des inondations ayant
fortement affecté les zones productrices, par la flambée des prix du pétrole qui a entraîné
une nette augmentation des superficies destinées à la production de biocarburants, ainsi que
39
par les ruptures d’approvisionnement liées à la crise du soja en Argentine, troisième
exportateur mondial.
Les prix de l’huile de soja ont atteint un niveau record au mois de juin 2008, soit
1.414 dollars la tonne. Depuis, ils se sont inscrits dans une tendance baissière, pour revenir
à 681 dollars la tonne en décembre. En termes de moyennes annuelles, la hausse des cours
s’est établie à 41,8% contre 44,9% en 2007.
Pour l’huile de palme, qui est la plus consommée dans le monde, les prix ont culminé,
au cours du mois de mars 2008, avec un record de 1.147 dollars la tonne en raison de
l’insuffisance de l’offre des autres huiles végétales, avant de revenir à 440 dollars la tonne en
décembre (-50% environ par rapport à décembre 2007). En moyenne, ils ont augmenté de
20%, contre 72,4% un an plus tôt, pour se situer à 863 dollars la tonne. Il est à noter que le
marché mondial de l’huile de palme est dominé, essentiellement, par deux pays qui assurent
près de 85% de la production totale, à savoir la Malaisie et l’Indonésie.
Concernant les prix internationaux de l’huile d’arachide, ils ont baissé de l’ordre de
19%, d’une fin d’année à l’autre. Toutefois, en termes de moyennes annuelles, ils ont connu
une forte hausse de 57,6% pour atteindre 2.131 dollars la tonne, contre un accroissement de
39,4% en 2007.
Pour l’huile d’olive et malgré une contraction de la production mondiale de 7,1% contre
une augmentation de 7,7% en 2007, les cours ont poursuivi, en 2008, leur tendance
baissière amorcée l’année précédente, sous l’effet du recul de la demande des pays
industrialisés et suite à l’annonce de prévisions de bonnes récoltes dans la majorité des
grands pays producteurs pour la campagne 2008-2009. D’une fin d’année à l’autre, les prix
de ce produit ont diminué de 26,2%, pour se situer à 3.355 dollars la tonne en décembre
2008. Quant à leur niveau moyen, il a baissé de 8,6%, atteignant 4.167 dollars la tonne,
contre un repli de 16,9% une année auparavant.
S’agissant du marché mondial du sucre, les cours ont connu une nette reprise malgré la
hausse des stocks, surtout en Inde, et l’augmentation de la production et des disponibilités
exportables. Ceci s’explique, principalement, par la hausse des coûts de production, en
particulier ceux de l’énergie, par l’effet de la dépréciation du dollar américain et par des
perspectives de mauvaises récoltes sucrières pour l’année 2009, notamment au Brésil, en
Union européenne et en Inde. Ce dernier pays a annoncé même la possibilité d’importation du
sucre en prévision de l’insuffisance de sa production. Ainsi, les prix internationaux du sucre se
sont accrus, en 2008, de près de 25% en moyenne contre une baisse de 32,5% l’année
précédente.
En ce qui concerne le café, les prix ont connu, en 2008, une hausse de 10,5% en
moyenne, contre 7,6% une année auparavant, pour s’élever à 2.698 dollars la tonne. Cette
accélération est due, surtout, à une baisse de la production au titre de la campagne
2007-2008 (-8,3%). Pour ce produit et après l’embellie observée durant le premier semestre
de l’année, les cours se sont orientés à la baisse dans le sillage de la crise économique et
financière internationale laissant présager un recul de la demande et suite à l’annonce de
prévisions de bonnes récoltes pour la campagne 2008-2009 avec l’anticipation d’une
production mondiale record. En effet, le fléchissement des prix s’est amplifié au cours du
dernier trimestre de l’année 2008, avec un niveau se situant à 2.099 dollars la tonne en
décembre, soit une baisse de 23,3% par rapport à décembre 2007, contre une hausse de
24,6% une année auparavant.
40
PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Variat. Variat.
Produits Places de cotation 2007 2008 2008/2007 2007 2008 2008/2007
en % en %
Blé Ports du Golfe des Etats-Unis 369 220 -40,4 255 326 27,8
Maïs Ports du Golfe des Etats-Unis 180 158 -12,2 163 223 36,8
Riz Thaïlande 398 551 38,4 377 700 85,7
Huiles :
.Soja Ports hollandais 1.027 681 -33,7 800 1.134 41,8
.Palme Malaisie/Europe du Nord 884 440 -50,2 719 863 20,0
.Arachide Europe 1.780 1.436 -19,3 1.352 2.131 57,6
.Olive Royaume-Uni 4.543 3.355 -26,2 4.561 4.167 -8,6
Sucre Brésil 231 249 7,8 220 274 24,5
Café New York 2.736 2.099 -23,3 2.442 2.698 10,5
Cacao Londres et New York 2.120 2.420 14,2 1.958 2.573 31,4
Thé Londres 2.061 2.285 10,9 2.119 2.695 27,2
Source : Statistiques financières internationales du FMI
Pour leur part, les cours du thé ont rompu, en 2008, avec leur tendance baissière
enregistrée un an plus tôt. En effet, ils se sont accrus, en moyenne, de 27,2% contre un repli
de 12,3% en 2007. Cette évolution est imputable, principalement, à une demande mondiale
soutenue, notamment en Asie, en Russie, en Ukraine et aux Etats-Unis, et à une baisse de
la production mondiale due à une contraction des récoltes au Kenya et en Indonésie, outre
des prévisions de baisse des stocks à la fin de l’année. Il y a lieu d’indiquer que les prix du
thé n’ont pas été épargnés des effets de la récession économique dans les pays
industrialisés, à partir du dernier trimestre de l’année. Ils ont connu une détente, revenant à
2.285 dollars la tonne en décembre 2008, après avoir atteint un record de 3.219 dollars en
août, soit un niveau jamais observé depuis 25 ans.
Quant aux prix mondiaux du cacao, ils ont enregistré une forte hausse de 31,4%, en
moyenne, contre 23,1% en 2007, sachant que les cours ont franchi le niveau des
3.000 dollars la tonne en juin 2008, soit le niveau le plus élevé depuis 28 ans. Les principaux
facteurs qui ont influencé l’accélération des prix de ce produit sont multiples, notamment les
incertitudes concernant le niveau de la récolte en Côte d’Ivoire, la chute des productions de
l’Indonésie et du Ghana et la bonne tenue de la demande mondiale, surtout de l’Europe
occidentale, de la Russie et de la Chine, plus particulièrement pendant la première moitié de
l’année. Malgré un léger ralentissement enregistré à partir du mois d’août, le marché du
cacao a bien résisté globalement au cours du quatrième trimestre de l’année, au moment où
la crise économique mondiale a commencé à affecter l’ensemble des marchés des produits
de base. Ainsi, les prix du cacao se sont élevés à 2.285 dollars la tonne en décembre, soit
une hausse de 14,2% contre 24,6% en décembre 2007.
A l’instar des prix mondiaux des produits alimentaires, ceux des matières premières
industrielles ont connu une flambée durant la première moitié de l’année 2008, sous l’effet de
la vigueur de la demande émanant notamment des pays émergents, de la dépréciation du
dollar américain et de la montée des transactions spéculatives. Toutefois, cette tendance
s’est inversée au cours du deuxième semestre, en raison du ralentissement de l’activité
économique mondiale et des difficultés rencontrées par certains secteurs clés, tels que la
construction de logements et l’industrie automobile.
Les cours internationaux du coton ont augmenté en 2008 à un rythme soutenu (12,8%
en moyenne contre 10,5% en 2007). Ils ont atteint un record de 1.768 dollars la tonne au
41
mois de mars avant de se replier vers un plus bas niveau de 1.214 dollars en décembre,
jamais enregistré depuis février 2005.
La hausse des prix de ce produit, au cours des huit premiers mois de 2008, a été
amplifiée par la vigueur de la demande chinoise et les prévisions de baisse de la production
au titre de la campagne agricole 2008-2009 aux Etats-Unis, au Brésil et en Turquie, suite à
la réduction des superficies consacrées à la culture du coton au profit de celles réservées
aux « agro-carburants » (céréales et soja). Le retournement de la conjoncture et les
inquiétudes liées à la crise économique et financière internationale, ainsi que l’annonce de la
baisse de l’utilisation industrielle de cette matière de l’ordre de 7% en 2009, ont affecté
l’évolution des prix, à partir du mois de septembre, pour clôturer l’année sur un repli de plus
que 20%, contre une hausse de 40,7% en décembre 2007.
PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES (En dollars la tonne)
Moyennes de décembre Moyennes annuelles
Places de Variations Variations
Produits
cotation 2007 2008 2008/2007 2007 2008 2008/2007
en % en %
Coton Liverpool 1.534 1.224 -20,2 1.395 1.574 12,8
Caoutchouc naturel Singapour 2.491 1.250 -49,8 2.037 2.614 28,3
Cuivre Londres 6.631 3.105 -53,2 7.132 6.964 -2,4
Etain Londres 16.245 11.292 -30,5 14.495 18.467 27,4
Zinc Londres 2.379 1.113 -53,2 3.250 1.885 -42,0
Plomb Londres 2.616 968 -63,0 2.579 2.093 -18,8
Phosphate Casablanca 135 350 159,3 71 346 387,3
Source : Statistiques financières internationales du FMI
De leur côté, les prix mondiaux du caoutchouc naturel ont augmenté, en 2008, à un
rythme plus rapide qu’une année auparavant (28,3% en moyenne contre 13,9%), bénéficiant
surtout de la faiblesse du dollar américain par rapport aux monnaies des principaux pays
producteurs, de la flambée des prix du pétrole se répercutant sur l’évolution de ceux du
caoutchouc synthétique, ainsi que de la forte demande de l’industrie pneumatique en Chine,
premier pays consommateur et exportateur mondial de pneus. Ainsi et après leur
accroissement jusqu’à juillet 2008, les cours du caoutchouc ont commencé à baisser dès le
mois d’août, suite à la prévision d’une amélioration de la production pour l’année 2009, à la
chute des prix du pétrole et à la contraction de la demande mondiale, notamment celle de la
Chine, qui a été affectée par les retombées de la crise économique internationale sur les
ventes de voitures et, partant, sur la demande de pneumatiques (70% de l’utilisation finale
du caoutchouc). En conséquence, les prix du caoutchouc sont revenus de 2.491 dollars la
tonne en décembre 2007 à 1.250 dollars en décembre 2008 (-50% environ), après avoir
atteint un niveau record de 3.242 dollars la tonne au mois de juin.
S’agissant des métaux de base, l’évolution des cours mondiaux a été marquée, en
2008, par une décélération quasi-généralisée, avec une baisse pour certains métaux comme
le cuivre, le zinc et le plomb, en raison de la contraction sensible de la demande
internationale à partir du second semestre, principalement dans les pays industrialisés.
Pour le cuivre, les prix internationaux ont accusé une baisse de 2,4% en moyenne,
contre une hausse de 6% en 2007. L’augmentation des prix a duré jusqu’à juillet 2008, sous
l’effet notamment de la vigueur de la demande chinoise, de l’ampleur des interventions des
fonds spéculatifs et des inquiétudes liées à la production en raison des grèves dans certains
sites miniers et du manque d’équipements dans d’autres. A partir du mois d’août, les cours de
ce métal ont chuté brutalement, surtout durant le dernier trimestre de l’année, pour revenir à
3.105 dollars la tonne en décembre, soit un niveau en baisse de 53,2% par rapport à celui de
décembre 2007. Ce fort repli est dû, surtout, à l’affaiblissement de la demande des pays
développés affectés par la récession économique, à partir du quatrième trimestre de 2008.
42
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE
(en $ EU la tonne)
9000 9000
8000 8000
2007
7000 7000
6000 6000
5000 5000
4000 4000
2008
3000 3000
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Août Sept . Oct . Nov . Dec .
Concernant l’étain, les prix ont connu une hausse sensible sur l’ensemble de l’année
2008, mais nettement inférieure à celle enregistrée un an plus tôt (27,4% contre 65,6%)
en raison du fléchissement continu observé à partir du mois d’août. D’une fin d’année à l’autre,
ils sont revenus de 16.245 dollars à 11.292 dollars la tonne (-30,5%), contre un record de
23.854 dollars atteint au mois de mai.
Pour leur part, les cours du zinc ont poursuivi leur tendance à la baisse amorcée depuis
le dernier trimestre de 2007. Leur repli a atteint 42% en 2008, contre une quasi-stagnation
l’année précédente (-0,5%). Cette situation est imputable, notamment, à une offre mondiale
abondante, en rapport avec la hausse de la production minière en Amérique latine, en Chine,
en Inde, en Iran et au Kazakhstan, et à la régression de la consommation de zinc en Europe et
aux Etats-Unis suite à la baisse du rythme de l’activité économique. Le niveau très bas des
cours internationaux de ce métal, qui sont même inférieurs aux coûts de production, a poussé
plusieurs pays producteurs à fermer temporairement certaines mines et à arrêter des sites de
production, particulièrement l’Australie, le Canada et les Etats-Unis d’Amérique.
De même, les prix du plomb ont baissé de près de 19% en 2008, contre un
doublement de leur niveau l’année précédente. Ce retournement de tendance est imputable,
essentiellement, à une augmentation de la production minière de certains pays, comme la
Bolivie, le Canada et la Chine, conjuguée aux effets de la crise économique et financière
mondiale sur l’évolution de la demande. Dans ce cadre et depuis décembre 2007, les cours
mondiaux du plomb se sont nettement contractés, pour se situer en-dessous du niveau de
1.000 dollars la tonne en décembre 2008 (-63%).
Continuant sur leur lancée de 2007, les cours mondiaux du phosphate et de ses
dérivés ont connu, en 2008, une augmentation sans précédent. En effet, les prix du
phosphate de chaux ont atteint une moyenne de 346 dollars la tonne contre 71 dollars l’an
passé, avec un record historique de 430 dollars enregistré pour les mois d’août et septembre
2008. Depuis, ils ont accusé un fléchissement pour revenir à 350 dollars la tonne en
décembre (+159,3% par rapport à décembre 2007), suite à la dégradation de l’activité
économique mondiale qui a été affectée par la crise financière. Il est à noter que, malgré
l’augmentation de la production mondiale de phosphate d’environ 7% en 2008, la flambée
des prix de ce produit a été ravivée par une demande internationale effrénée, en particulier
celle de la Chine et de l’Inde pour l’usage des fertilisants. D’ailleurs, la Chine a imposé des
taxes et des restrictions sur ses exportations, afin d’assurer la couverture de ses besoins
intérieurs qui ne cessent de s’accroître.
43
III – PETROLE BRUT
Après une hausse continue des prix depuis l’année 2003, le marché pétrolier
international a connu, en 2008, deux périodes très distinctes. La première a prévalu jusqu’à
l’été où les cours du baril du pétrole n’ont cessé de grimper pour atteindre un record
historique en frôlant le niveau de 150 dollars le baril pour le léger américain, à la mi-juillet.
Quant à la deuxième période et à partir de juillet, elle a connu un fléchissement sensible des
cours qui a été de l’ordre de 70% entre les mois de juillet et décembre 2008.
Les principaux facteurs qui ont provoqué la flambée des prix du pétrole brut jusqu’à fin
juillet, notamment la vigueur de la demande internationale, les inquiétudes quant à l’insuffisance
des capacités de raffinage, la montée de la spéculation dans un contexte marqué par la
morosité des marchés boursiers et la faiblesse du dollar américain, n’étaient plus d’actualité
depuis le mois d’août 2008, en raison de la détérioration des perspectives économiques. Ainsi,
les risques de ralentissement accéléré de la demande, surtout après l’entrée en récession des
principales économies industrialisées, conjugués à la hausse du dollar, ont entretenu la baisse
des cours du brut qui sont revenus en décembre 2008 à leurs niveaux de 2004, soit environ
42 dollars pour le baril du Brent. Ce niveau est en régression de 54,5% par rapport à décembre
2007, contre un accroissement de 46,7% une année auparavant.
EVOLUTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE PETROLIERES MONDIALES
(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Offre de pétrole 85,5 85,6 86,4 0,1 0,9
*OPEP 34,3 35,4 36,9 3,2 4,2
*Hors OPEP 51,2 50,2 49,5 -2,0 -1,4
Demande de pétrole 85,1 86,0 85,7 1,1 -0,3
*OCDE 49,6 49,1 47,5 -1,0 -3,3
*Hors OCDE 35,5 36,9 38,2 3,9 3,5
Ecart : offre-demande 0,4 -0,4 0,7
Source : Revue “Le Pétrole et le gaz arabes”
Face à cette situation et pour rééquilibrer le marché pétrolier, l’Organisation des pays
exportateurs de pétrole (OPEP) a réduit le plafond de sa production de plus de 4 millions de
barils par jour, entre les mois de septembre et décembre 2008.
Dans ce contexte, le prix moyen du baril de Brent a enregistré une hausse de l’ordre
de 34% sur l’ensemble de l’année 2008, contre 11% l’année précédente, pour s’élever à
97,66 dollars.
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
140 140
130 130
120 120
110 110
100 2007 100
90 90
80 80
70 70
60 60
2008
50 50
40 40
Janv . Fev . Mars Avr . Mai Juin Juil . Août Sept . Oct . Nov . Dec .
44
Au niveau de l’évolution de l’offre et de la demande mondiales de pétrole brut, le
marché a été caractérisé, en 2008, par une offre moyenne dépassant la demande de
0,7 million de barils par jour. L’accroissement de l’offre de pétrole de 0,9%, qui est le fait
exclusivement des pays de l’OPEP (4,2%), a contrasté avec une baisse de la demande
mondiale de 0,3%, plus précisément celle des pays de l’OCDE (-3,3%) dont la part a atteint
plus de 55% du total.
EVOLUTION DES PRIX DU PETROLE BRUT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL
(En dollars le baril)
Désignation 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Brent 24,41 25,00 28,85 38,30 54,44 65,39 72,71 97,66
Léger américain 25,87 26,12 31,10 41,45 56,44 66,05 72,29 99,66
Source : Statistiques financières internationales du FMI
A l’instar des autres pays, notamment importateurs nets, la Tunisie a subi, au cours de
la première moitié de 2008, les effets de la hausse sans précédent des cours mondiaux des
produits de base, surtout les produits alimentaires et l’énergie.
Sur la base d’un échantillon de produits échangés représentant environ 35% du total
des exportations et 41% de celui des importations, l’évolution des prix sur le marché mondial
s’est traduite par un impact négatif estimé à 351,9 MDT ou 5,3% du déficit global de la
balance commerciale. Cet impact aurait été plus élevé n’eût été la baisse des prix
internationaux au cours du second semestre de l’année 2008. En particulier, la hausse des
prix de l’énergie, enregistrée sur l’ensemble de l’année, a eu un effet négatif sur la balance
énergétique et, partant, sur la balance commerciale, de 176,3 MDT ou la moitié de l’impact
défavorable global. En effet, la plus-value dégagée au niveau des exportations d’énergie,
soit 1.238,6 MDT, n’a pas permis de compenser l’impact négatif enregistré pour les
importations (près de 1.415 MDT), notamment celles de pétrole brut (319,8 MDT), de gas-oil
(485,8 MDT) et de gaz naturel (206,5 MDT).
Hors énergie, l’augmentation des prix mondiaux a été à l’origine d’un impact négatif de
175,6 MDT. C’est que l’effet positif enregistré, surtout, au niveau des exportations d’acide
phosphorique (634,5 MDT), de diammonium phosphaté (617,9 MDT) et de superphosphate
triple (471,1 MDT) a été contrebalancé par l’accroissement de la facture relative aux achats
de plusieurs produits, notamment le soufre non raffiné (953,6 MDT), les fontes, fers et aciers
(457,8 MDT), les céréales (317,3 MDT) et les huiles végétales (209,4 MDT).
45
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE (Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2007 2008 Variations
Prix Valeur en Prix Valeur en Prix Impact
Quantité Quantité
unitaire MDT1 unitaire MDT1 unitaire en MDT
Exportations 5.702,4 8.388,0 3.207,9
Huile d’olive 4.032 172,6 696,0 4.489 169,1 759,1 457 77,3
Produits de la mer 10.879 21,4 232,8 11.880 20,0 237,6 1.001 20,0
Dattes 3.062 68,9 211,0 3.010 69,5 209,2 -52 -3,6
Farines de céréales 565 43,7 24,7 453 12,8 5,8 -112 -1,4
Pétrole brut 663 3.971,3 2.631,8 936 3.438,2 3.218,8 273 938,6
Produits pétroliers
raffinés 613 825,6 506,0 941 914,7 861,1 328 300,0
Phosphate de chaux 57 1.236,7 71,0 205 879,1 180,5 148 130,1
Superphosphate triple 396 819,7 324,9 1.027 746,6 767,0 631 471,1
DAP 520 977,7 508,6 1.224 877,7 1.074,3 704 617,9
Acide phosphorique 382 900,3 343,9 1.341 661,6 887,2 959 634,5
Ciments 98 1.550,4 151,7 112 1.668,6 187,4 14 23,4
Importations 8.161,0 12.359,7 3.559,8
Laits et dérivés 3.168 15,5 49,1 3.299 24,1 79,5 131 3,2
Viandes 4.250 4,4 18,7 5.212 5,2 27,1 962 5,0
Blé dur 547 609,2 333,4 721 659,2 475,3 174 114,7
Blé tendre 360 1.122,5 404,2 472 1.103,2 520,7 112 123,6
Maïs 291 618,3 180,2 364 749,2 272,5 73 54,7
Orge 338 787,7 265,9 386 505,9 195,1 48 24,3
Café 2.492 12,6 31,4 3.112 16,9 52,6 620 10,5
Thé 1.935 9,3 18,0 2.288 10,4 23,8 353 3,7
Sucre 449 353,7 158,8 500 324,3 162,3 51 16,5
Huiles végétales2 974 296,1 288,5 1.555 360,4 560,6 581 209,4
Pétrole brut 672 1.110,5 746,1 931 1.234,7 1.149,4 259 319,8
GPL 793 313,4 248,4 1.043 336,6 351,1 250 84,2
Fuel-oil 426 681,1 290,0 609 725,3 441,8 183 132,7
Gas-oil 798 1.211,2 966,7 1.166 1.320,1 1.539,3 368 485,8
Kérosène 896 175,4 157,2 1.291 275,6 355,9 395 108,9
Essence 858 264,3 226,8 1.128 285,2 321,7 270 77,0
Gaz naturel 374 843,2 315,4 540 1.244,1 672,3 166 206,5
Soufre non raffiné 111 1.390,4 154,1 648 1.775,8 1.150,2 537 953,6
Ammoniac 378 276,0 104,2 769 276,2 212,4 391 108,0
Bois et ouvrages 794 344,6 273,6 767 361,9 277,7 -27 -9,8
Coton en masse 1.794 22,3 40,0 2.098 13,3 27,9 304 4,0
Pâte à papier 874 89,2 78,0 905 92,4 83,6 31 2,9
Caoutchouc naturel 2.906 13,8 40,1 3.410 13,9 47,4 504 7,0
Tabac brut 3.696 7,9 29,2 4.115 8,7 35,8 419 3,6
Mat.prem. en plastique 2.317 262,7 608,7 2.403 274,2 658,8 86 23,6
Ouvrages en plastique 6.726 77,8 523,3 7.097 85,3 605,4 371 31,6
Fontes, fers et aciers 759 1.380,5 1.048,1 1.125 1.250,9 1.407,2 366 457,8
Cuivre et ouvrages 9.482 42,7 404,9 9.457 48,1 454,9 -25 -1,2
Aluminium et ouvrages 5.284 29,9 158,0 5.236 37,7 197,4 -48 -1,8
Incidence globale -351,9
(Export-Import)
dont : énergie3 -176,3
Sources : INS et BCT
46
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE
ECONOMIQUE EN TUNISIE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
En Tunisie et bien que la sphère financière ait été à l’abri des répercussions de cette
crise, l’activité économique largement ouverte sur l’extérieur, a évolué sous l’effet de la
hausse record des prix mondiaux des produits de base, surtout l’énergie et les céréales, au
cours du premier semestre de 2008, d’une part, et de la baisse dès le mois d’octobre de la
demande extérieure destinée aux principaux secteurs exportateurs tels que le textile et
habillement et les industries mécaniques et électriques, d’autre part.
Quant à la croissance du secteur industriel, elle a connu une décélération pour revenir à
2,7% et ce, après une progression remarquable de 7,7% en 2007. Ce ralentissement a concerné
les industries manufacturières (4,2% contre 6,8%), principalement les industries mécaniques et
électriques (8,4% contre 15,1%) et le secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures
(2% contre 5,7%), sous l’effet de la contraction de la demande extérieure au cours des derniers
mois de 2008. En revanche, la croissance a été soutenue dans les industries agro-alimentaires
et celles des matériaux de construction, de la céramique et du verre.
Par ailleurs, le rythme de croissance s’est ralenti dans les industries non manufacturières
pour revenir, d’une année à l’autre, de 9,2% à 0,3%, suite à la régression des secteurs des
mines (-4% contre 1% en 2007) et des hydrocarbures (-6,5% contre 22,5%) en raison,
notamment, du repli des productions de phosphate de chaux et de pétrole brut.
48
Malgré la décélération de la croissance économique, et compte tenu de l’augmentation des
transferts courants extérieurs nets, essentiellement les économies sur salaires rapatriées par les
Tunisiens résidant à l’étranger, le revenu moyen par habitant s’est accru, en 2008, à un rythme
plus rapide qu’une année auparavant, soit 8,8% contre 8,3%, pour s’établir à 4.832 dinars ou
environ 3.926 dollars. Ceci a permis d’améliorer le niveau de vie général de la population et de
constituer, en même temps, un facteur stimulant pour l’activité économique.
La formation brute de capital fixe (FBCF) s’est accrue, en 2008, de 14,8% aux prix
courants contre 12,7% un an plus tôt, pour s’élever à 12.520 MDT, ce qui a porté le taux
d’investissement, d’une année à l’autre, de 23,9% à 24,9% du PIB. La contribution du
secteur privé dans l’effort national d’investissement a continué à progresser, atteignant 62%
contre 60% en 2007, en relation avec les réformes introduites en matière, notamment,
d’amélioration de l’environnement des affaires, d’encouragement de l’initiative privée et de
création d’entreprises.
Il y a lieu de souligner la progression importante des IDE qui se sont accrus de 64,1%,
d’une année à l’autre, pour atteindre 3.399 MDT, soit 27,1% du total de la FBCF. Cette
évolution a bénéficié, essentiellement, aux secteurs de l’énergie et des industries
manufacturières dont les parts respectives se sont situées aux alentours de 57% et 19% du
total, contre 65,6% et 23,5% un an plus tôt.
Quant à la consommation finale globale, exprimée en prix courants, elle s’est accrue à
un rythme proche de celui du PIB nominal, soit 9,7% et 10,3% respectivement contre 8,5%
et 10,2% en 2007. En particulier, la consommation privée a évolué à un rythme soutenu
(10,3% contre 8,6% l’an passé) et elle a représenté environ 62% du PIB.
En ce qui concerne les créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles,
elles se sont situées, en 2008, à 79,8 mille postes contre 80 mille en 2007. Compte tenu d’un
léger accroissement de la demande additionnelle d’emploi, estimée à 88,3 mille contre 87 mille
une année auparavant, le taux de couverture de celle-ci par les nouveaux emplois créés a connu
une certaine baisse revenant, d’une année à l’autre, de 92% à 90,4%. Néanmoins, le taux de
chômage s’est stabilisé au niveau de 14% contre 14,1% l’année précédente.
Cependant, hors alimentation et énergie, dont les prix mondiaux ont atteint, pour
plusieurs produits, des niveaux records en 2008, la hausse de l’indice général des prix à la
49
consommation familiale a été très proche de celle enregistrée en 2007, soit 3,3% en
moyenne contre 3,1%. Cette maîtrise des prix a été favorisée par l’augmentation de la
production agricole pour la plupart des produits, la rationalisation des dépenses budgétaires,
l’accroissement des charges de la Caisse générale de compensation afin de préserver le
pouvoir d’achat et la poursuite d’une politique monétaire visant à assurer un financement
adéquat de l’économie et à concrétiser l’objectif de stabilité des prix.
Quant à la forte hausse des importations, qui s’explique en partie par le renchérissement
des prix et l’appréciation de l’euro, elle a concerné, surtout, les produits énergétiques (63,7%
contre 5% en 2007) et les matières premières et demi-produits (30,2% contre 27,3%). Par
contre, les importations des autres groupes de produits ont connu une décélération, notamment
les biens de consommation (5,8% contre 15%) et les biens d’équipement (11,4% contre 25,6%).
En s’élevant à 2.436 MDT, les revenus du travail ont progressé de 10,8% en 2008,
contre 9,4% l’année précédente. Ils ont contribué à limiter l’effet de l’accroissement des
dépenses au titre des revenus de capital sur l’élargissement du déficit de la balance des
revenus de facteurs.
50
Par ailleurs, le taux d’endettement extérieur a légèrement diminué pour revenir, d’une
année à l’autre, de 43,4% à 42,6% du RNDB, surtout avec le non recours à la mobilisation
d’emprunts sur le marché financier international. De même, le coefficient du service de la
dette a sensiblement baissé, pour s’établir à 7,7% des recettes courantes de la balance des
paiements contre 11,7% en 2007.
Concernant les contreparties des ressources monétaires, elles ont été marquées par
une consolidation importante des créances nettes sur l’extérieur, suite principalement à la
progression des IDE et des exportations de biens et services, et par un accroissement
soutenu des concours à l’économie (13,5% contre 9,6% en 2007). Par contre, les créances
nettes sur l’Etat ont connu une augmentation modérée de 107 MDT contre 509 MDT l’année
précédente et 999 MDT en 2006, en rapport avec la baisse de l’encours des bons du Trésor
auprès des banques.
Dans le domaine des finances publiques, les ressources propres de l’Etat, y compris
les recettes de privatisation et les dons, se sont accrues en 2008 à un rythme important, soit
19,8% contre 8,4% l’année précédente, pour s’élever à 13.710 MDT ou 27,2% du PIB
nominal. Les recettes fiscales ont progressé de 19,1% contre 12,3% en 2007, atteignant
environ 11.321 MDT ou 82,6% du total, ce qui a représenté une pression fiscale de 22,5%
contre 20,8% une année auparavant.
Quant aux recettes non fiscales, elles ont augmenté de 23,4% pour s’établir à
2.389 MDT. Une grande partie des ces recettes a continué à être constituée, faut-il le noter,
par les revenus de participation de l’Etat dans des entreprises publiques, soit environ
977 MDT contre 581 MDT en 2007. Pour leur part, les revenus pétroliers et du gaz se sont
accrus de 27,6%, pour atteindre 370 MDT. Par ailleurs, les recettes de privatisation et celles
relatives aux dons extérieurs ont atteint des enveloppes respectives de l’ordre de 147 MDT
et 192 MDT contre 391 MDT et 37 MDT une année auparavant.
Du côté des dépenses du budget de l’Etat, elles ont totalisé environ 16.099 MDT, soit un
niveau en accroissement de 6,7% par rapport à celui enregistré en 2007. Les dépenses de
fonctionnement hors subventions de toute nature, qui en représentent la majeure partie, ont
augmenté de 9,2% pour s’établir aux environs de 7.230 MDT ou 45% du total. S’agissant des
dépenses de développement non compris l’octroi de prêts, elles ont enregistré une hausse de
19,7%, atteignant un montant de l’ordre de 3.344 MDT ou 20,8% des dépenses globales.
51
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2005 2006 2007 2008
2007/06 2008/07
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990) 21.385 22.529 23.959 25.073 6,3 4,6
*PIB hors agriculture et pêche 18.907 19.964 21.309 22.420 6,7 5,2
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche 2.478 2.565 2.650 2.653 3,3 0,1
-PIB (aux prix courants) 37.767 41.408 45.629 50.325 10,2 10,3
-Déflateur du PIB (1990=100) 176,6 183,8 190,4 200,7 3,6 5,4
-Revenu national disponible brut (RNDB) 37.573 41.522 45.459 49.997 9,5 10,0
-RNDB par habitant (en dinars) 3.746 4.100 4.440 4.832 8,3 8,8
-Consommation nationale totale 29.536 32.197 34.941 38.333 8,5 9,7
*Consommation publique 5.801 6.177 6.683 7.165 8,2 7,2
*Consommation privée 23.735 26.020 28.258 31.168 8,6 10,3
-Propension moyenne à consommer
(consommation/RNDB) : en %1 78,6 77,5 76,9 76,7 -0,6 -0,2
-Epargne nationale brute 8.037 9.325 10.518 11.664 12,8 10,9
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 21,4 22,5 23,1 23,3 0,6 0,2
-Formation brute de capital fixe 8.395 9.678 10.907 12.520 12,7 14,8
*Secteur public 3.576 4.152 4.363 4.758 5,1 9,1
*Secteur privé 4.819 5.526 6.544 7.762 18,4 18,6
-Taux d’investissement (en % du PIB)1 22,2 23,4 23,9 24,9 0,5 1,0
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 2000) 117,1 125,4 129,5 145,3 3,3 12,2
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000) 113,8 118,9 122,7 128,8 3,2 5,0
. Produits alimentaires 115,2 121,5 124,9 132,6 2,8 6,2
. Produits non alimentaires et services 113,0 117,5 121,5 126,6 3,4 4,2
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes)2 76,5 76,4 80,0 79,8 4,7 -0,3
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1 90,0 86,6 92,0 90,4 5,4 -1,6
-Taux de chômage en %1 14,2 14,3 14,1 14,0 -0,2 -0,1
Paiements extérieurs
-Taux de couverture (Export/Import en %)1 79,8 77,8 79,4 78,2 1,6 -1,2
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF) 3.498 4.445 5.027 6.604 13,1 31,4
-Recettes touristiques 2.611 2.825 3.077 3.390 8,9 10,2
-Revenus du travail 1.807 2.010 2.199 2.436 9,4 10,8
- Déficit courant3 389 824 1.175 2.109 351 934
. En % du PIB1 1,0 2,0 2,6 4,2 0,6 1,6
-Entrées nettes de capitaux3 1.640 3.647 2.105 4.022 -1.542 1.917
- Solde de la balance générale des paiements3 +1.216 +2.773 +883 +2.053 -1.890 1.170
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%
1
des recettes courantes) 12,8 16,4 11,7 7,7 -4,7 -4,0
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1 54,2 47,4 43,4 42,6 -4,0 -0,8
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1 20,9 20,5 20,8 22,5 0,3 1,7
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts 2.636,8 2.861,6 3.261,6 3.556,6 14,0 9,0
-Déficit budgétaire en % du PIB1/4 3,2 2,8 2,9 1,2 0,1 -1,7
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1 57,4 53,7 50,0 47,5 -3,7 -2,5
Masse monétaire et ses contreparties5
-Agrégat M3 23.821 26.546 29.853 34.142 12,5 14,4
.Taux de liquidité de l’économie (M3/PIB): en %1 59,8 61,3 61,9 64,4 0,6 2,5
-Créances nettes sur l’extérieur3 2.945 5.753 6.658 8.380 905 1.722
dont : .Avoirs nets en devises3 5.872 8.705 9.582 11.656 877 2.074
.En jours d’importation6 122 157 141 139 -16 -2
-Créances nettes sur l’Etat3 4.166 5.165 5.674 5.781 509 107
-Concours à l’économie 24.538 26.157 28.681 32.556 9,6 13,5
Sources : BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS
Dans ce cadre et pour impulser davantage l’activité agricole, des mesures ont été
prises, notamment dans les domaines de la mobilisation des ressources naturelles et de
l’optimisation de leur exploitation, ainsi que de l’amélioration de l’environnement du secteur.
Les mesures décidées, surtout à l’occasion de la Journée Nationale de l’Agriculture, le
12 mai 2008, ont porté principalement sur :
- l’extension du programme de mise à niveau des exploitations agricoles à la culture
des céréales,
- la réservation de 120 mille hectares de superficies irriguées aux céréales à l’horizon
de 2011 contre environ 80 mille hectares auparavant,
- l’élaboration d’un programme spécial consistant en la mise en valeur, dans une
première étape, de 20 mille hectares de plaines pour la production de céréales,
- l’accroissement de la production de semences sélectionnées à 450 mille tonnes à
l’horizon 2011 contre 270 mille en 2008,
- l’octroi d’une prime de 30% pour l’acquisition de semences fourragères sélectionnées
afin de renforcer la production nationale de fourrages et de réduire les importations,
53
- la création d’une structure unique pour rassembler les différentes structures
administratives intervenant dans le domaine des grandes cultures,
- l’élaboration d’un cadre juridique pour encourager l’exploitation commune des terres
agricoles et éviter davantage le morcellement de la propriété,
- l’exonération des activités de location des terres agricoles destinées à la
céréaliculture, durant 3 ans, des frais d’enregistrement et de l’impôt sur le revenu,
- la majoration de 25% à 40% de la prime d’investissement accordée aux coopératives
au titre de l’acquisition d’équipements agricoles et accessoires,
- l’institution d’une marge de 1 point de pourcentage sur les crédits saisonniers
destinés aux grandes cultures, au profit des agriculteurs qui s’acquittent de leurs dettes dans
les délais impartis et ce, au cours de la période 2008-2011,
- la prise en charge par l’Etat des frais d’assurance des prêts saisonniers destinés aux
grandes cultures, durant une période de 3 ans et d’une manière dégressive, sur les contrats
au titre des risques d’incendies et de chute de grêle,
- la limitation à 5% du taux d’intérêt des prêts saisonniers encadrés qui sont octroyés
aux petits agriculteurs sur les ressources du Budget de l’Etat,
- l’augmentation de la prime d’investissement pour l’acquisition de bovins et ce, de
25% à 30% pour les petits agriculteurs, de 20% à 25% pour les agriculteurs moyens et de
7% à 15% pour les grands agriculteurs,
- la majoration de la prime consacrée à la production de génisses pleines de race pure,
pour passer à une fourchette de 300 à 700 dinars au lieu de 100 à 300 dinars auparavant.
Par ailleurs, les agriculteurs ont bénéficié pour la campagne en question d’une
augmentation de 10% du plafond des crédits saisonniers accordés par les banques, du
maintien des primes exceptionnelles au titre de la collecte de la récolte et d’une prorogation
jusqu’à la fin de 2008 du délai de dépôt des demandes de rééchelonnement des dettes
agricoles. Pour les agriculteurs affectés par le manque de pluies au cours de la campagne
écoulée, le rééchelonnement de la dette s’étalera sur une période de 5 ans, avec la prise en
charge par le Fonds national de garantie (FNG) des intérêts en découlant et ce, au profit
d’environ 2.000 agriculteurs. En outre, des aides en nature ont été accordées à 25 mille
petits agriculteurs.
54
TAUX DE CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTEE DE L'AGRICULTURE
ET PECHE ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE
(en prix constants)
36 60
Taux de croissance
28 30
en pourcentage
Contribution en
pourcentage
20
0
12
-30
4
-4 -60
-12 -90
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
500 500
400 400
300 300
200 200
100 100
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
FBCF agricole et de la pêche
Encours des crédits bancaires à MLT
Pour ce qui est des échanges commerciaux avec l’extérieur, la balance alimentaire a
continué à enregistrer un déficit, soit 751 MDT en 2008 contre 425 MDT l’année précédente,
suite à l’accroissement des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations
(27,4% et 14,5% respectivement) sous l’effet, surtout, de l’impact de la flambée des prix des
céréales sur le marché international.
55
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR AGRICOLE ET DE PECHE
(En % sauf indication contraire)
Désignation 2005 2006 2007 2008
Croissance réelle de la valeur ajoutée -7,0 3,5 3,3 0,1
Contribution à la croissance économique -23,0 7,6 5,9 0,3
Valeur ajoutée en prix courants/PIB 11,1 11,1 10,3 9,7
Investissements (en MDT) 787 913 921 923
-Variations -9,5 16,0 0,9 0,2
-Part des privés 54,7 55,1 59,4 60,8
-Part dans la FBCF globale 9,4 9,4 8,5 7,4
Solde de la balance alimentaire (en MDT) 135 277 -425 -751
Taux de couverture de la balance alimentaire 112,3 121,0 79,2 71,1
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
I – CULTURES ANNUELLES
Ces cultures ont été marquées, en 2008, par une régression sensible des récoltes de
céréales et de légumineuses, suite à l’insuffisance des pluies, contre une progression plus
ou moins importante enregistrée au niveau des productions maraîchères.
A – GRANDES CULTURES
1) Céréaliculture
Au cours de la campagne 2007-2008, les superficies emblavées en céréales ont
couvert 1.333 mille hectares, niveau en baisse de 23 mille hectares par rapport à celui de la
campagne précédente. Sur ce total, les superficies irriguées ont atteint environ 75 mille
hectares, contre 66 mille pour la campagne agricole 2006-2007.
CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS
Superficies emblavées Productions Rendements
(en mille hectares) (en millions de quintaux) (en quintaux par hectare)
Campagne
Blé Blé 1 Blé Blé Blé Blé
Orge1 Total 1
Orge Total Orge
dur tendre dur tendre dur tendre
2001-2002 639 117 404 1.160 3,7 0,5 0,9 5,1 5,8 4,3 2,2
2002-2003 794 133 592 1.519 16,4 3,4 9,2 29,0 20,7 25,6 15,5
2003-2004 881 154 608 1.643 14,0 3,3 6,2 23,5 15,9 21,4 10,2
2004-2005 813 148 473 1.434 12,9 3,4 4,7 21,0 15,9 23,0 9,9
2005-2006 857 143 588 1.588 10,3 2,2 3,6 16,1 12,0 15,4 6,1
2006-2007 732 124 500 1.356 11,8 2,7 5,4 19,9 16,1 21,8 10,8
2007-2008 649 136 548 1.333 7,3 1,9 2,7 11,9 11,2 14,0 4,9
1 Y compris le triticale. Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
56
EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES (En dinars le quintal)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Blé dur 29,5 29,5 29,5 29,5 30,5 30,5 32,8 40
Blé tendre 26 26 26 26 27 27 28,7 35
Orge 17 17 17 17 18 18 20 30
Triticale 17 17 17 17 18 18 20 20
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
1200 1200
1000 1000
en mille tonnes
800 800
600 600
400 400
200 200
0 0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Production Im portations
La récolte de tomate fraîche a continué à s’accroître, pour atteindre 1.250 mille tonnes,
niveau en augmentation de 21,5%. Cette progression est imputable à l’effet conjugué de
l’accroissement des superficies cultivées et de l’amélioration du rendement moyen à
l’hectare qui est passé de 38,9 à 45,8 tonnes.
Les quantités de tomate fraîche livrées aux industries de conserves ont atteint 807 mille
tonnes, dont la transformation a dégagé 138 mille tonnes de double concentré de tomate
(DCT) contre 98 mille en 2007. Ce niveau a permis de satisfaire les besoins de la
consommation locale estimés à 100 mille tonnes par an et de dégager un surplus exportable. Il
est à noter que le prix de cession de la tomate fraîche aux conserveries a augmenté pour
passer à 105 millimes le kilogramme contre 95 millimes une année auparavant.
Pour sa part, la production de pomme de terre s’est accrue de 13 mille tonnes ou 3,6%
pour s’élever à 370 mille tonnes, permettant ainsi d’assurer un approvisionnement régulier
du marché intérieur, de constituer un stock régulateur de 40 mille tonnes et d’entretenir le
rythme des exportations, celles-ci ayant porté sur 12,7 mille tonnes contre 11,4 mille en
2007. Cette évolution a été obtenue grâce à l’élargissement des superficies cultivées qui
sont passées de 24,6 mille à 25,6 mille hectares, d’une campagne à l’autre, alors que le
rendement moyen à l’hectare s’est stabilisé au niveau de 14,5 tonnes.
58
II – ARBORICULTURE
A – OLIVES A HUILE
300 300
250 250
En mille tonnes
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
1 Prévisions.
2 Année finale de la campagne agricole pour la production et les exportations d’huile d’olive et huiles végétales
destinées à l’alimentation humaine pour les importations.
59
Afin de promouvoir davantage ce secteur, plusieurs mesures ont été prises en
décembre 2008, visant à accroître le rythme de régénération des oliveraies et à étendre la
prime d’acquisition des plants aux variétés tunisiennes sélectionnées, en plus de la création
de labels de qualité pour conférer à l’huile d’olive, écoulée à présent en quasi-totalité en
vrac, une plus grande valeur ajoutée. D’ailleurs, la promotion de l’exportation d’huile d’olive
conditionnée sous label tunisien est l’un des principaux défis que la filière oléicole se doit de
relever à l’avenir.
Pour sa part, la récolte d’olives de table réalisée en 2008 s’est accrue de 6,7% par
rapport à l’année précédente, pour s’élever à 16 mille tonnes.
B – AGRUMES
La production d’agrumes de la campagne 2007-2008 a progressé de 21,5% par
rapport à son niveau de la campagne précédente, atteignant 300 mille tonnes dont près de
143 mille d’oranges maltaises, évolution qui a intéressé toutes les variétés.
Quant aux exportations, constituées essentiellement d’oranges maltaises, elles ont
connu un accroissement important passant, d’une campagne à l’autre, de 16,3 mille à
27,5 mille tonnes, soit un niveau supérieur à l’objectif de 25 mille tonnes fixé initialement.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES (En mille tonnes)
2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009
1 Prévisions.
60
Sur ce total, il est prévu d’exporter environ 70 mille hectolitres contre 110 mille réalisés la
campagne écoulée.
Pour les raisins de table, la récolte de l’année 2008 a connu une augmentation
appréciable de près de 24%, pour s’élever à 83 mille tonnes, ce qui a permis d’approvi-
sionner le marché intérieur dans de bonnes conditions et de dégager un surplus destiné à
l’exportation.
E – AUTRES FRUITS
La production des autres fruits a enregistré, en 2008, une progression pour l’ensemble
des produits, à l’exception des amandes en coque sèche. Il en est résulté un
approvisionnement régulier des différents marchés à des prix abordables pour les
consommateurs.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES AUTRES FRUITS (En mille tonnes)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Pommes 108 100 99 135 100 120 101 110
Poires 55 68 60 62 53 65 53 75
Amandes en coque
sèche 32 18 36 44 43 56 58 52
Abricots 25 24 26 27 26 28 24 27
Grenades 56 63 67 69 68 71 71 75
Source : Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques
III – ELEVAGE
Le secteur de l’élevage a été stimulé, au cours de 2008, par la prise d’une série de
mesures qui visent, notamment, à promouvoir la filière laitière et à renforcer la qualité et la
sécurité sanitaire des produits fournis par ce secteur, outre la mise en place d’un programme
relatif à l’accroissement des superficies fourragères conformément aux données de la carte
agricole.
Dans ce cadre, les superficies cultivées en fourrages ont augmenté de 5,4%, au cours
de la campagne 2007-2008, pour atteindre environ 330 mille hectares. Toutefois, la
production fourragère s’est inscrite en baisse de 9% pour revenir à 4 millions de tonnes suite
à l’insuffisance des pluies, notamment dans le centre et le sud du pays.
De même et après quatre années de progression, l’effectif du cheptel de reproduction
des principales espèces animales a régressé de 8,6%, en 2008, pour totaliser 5.374 mille
têtes, dont 4.097 mille ou plus de 76% sont constituées d’ovins. C’est que la sécheresse
ayant marqué certaines périodes de l’année et la hausse sans précédent des coûts de
production des aliments de bétail ont favorisé le phénomène d’abattage du cheptel
reproductif. Pour faire face à cette situation, il a été décidé de vendre le fourrage concentré à
des prix subventionnés, de réduire les tarifs douaniers sur certains aliments de bétail
importés, d’étendre les superficies réservées aux cultures fourragères d’été, d’inciter les
agriculteurs à s’orienter vers les cultures de fourrages de substitution et de maîtriser les
techniques de production des nouvelles variétés.
EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION (En mille têtes)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Bovins 484 485 450 436 444 450 454 449
Ovins 4.110 3.990 3.924 3.963 4.044 4.095 4.568 4.097
Caprins 829 798 801 809 810 820 855 828
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
61
effectuées, soit environ 749 mille et 267 mille tonnes, respectivement, contre 618 mille et
258 mille tonnes en 2007.
Quant à la production de viandes rouges, elle a enregistré une quasi-stagnation par
rapport à 2007, atteignant près de 129 mille tonnes. Ce niveau a permis d’approvisionner le
marché intérieur dans des conditions normales et à des prix raisonnables.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT (En mille tonnes)
Structure en %
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2007 2008
Viandes1 132,2 118,5 115,1 116,7 122,8 128,1 128,6 100,0 100,0
-bovine 64,4 57,7 53,7 52,7 56,1 60,3 62,1 47,1 48,3
-ovine 58,3 51,4 52,0 53,4 55,7 56,8 55,1 44,3 42,8
-caprine 9,5 9,4 9,4 10,6 11,0 11,0 11,4 8,6 8,9
Lait frais 940 891 864 920 971 1.006 1.046 100,0 100,0
dont:quantités collectées 485 458 483 517 560 580 599 57,7 57,3
Sources : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques et Office de l’élevage et des pâturages
260 24
22
240 20
18
220 16
14
200 12
10
180 8
6
160 4
2
140 0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Production Im portations
Par ailleurs, la production de viandes de volaille s’est accrue de 3,3% pour s’élever à
126 mille tonnes, tandis que celle des œufs a légèrement augmenté atteignant
1.480 millions d’unités. Ainsi, l’accroissement de la production a permis d’approvisionner le
marché local de manière normale, outre la constitution de stocks régulateurs.
62
PRODUCTION AVICOLE
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Viande de volaille
(en 1.000 tonnes) 116 113 118 135 132 106 122 126
Oeufs (en millions
d’unités) 1.434 1.487 1.390 1.472 1.538 1.471 1.461 1.480
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
IV – PECHE
Au cours de 2008, le secteur de la pêche a fait l’objet d’un suivi continu de sa politique
de promotion. Elle est axée sur la préservation des richesses halieutiques, l’exploitation
rationnelle de ces ressources et la promotion de la pêche du poisson bleu et de la
pisciculture, en plus de l’amélioration de la compétitivité du secteur.
63
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE
Afin d’assurer le soutien nécessaire aux entreprises, face aux difficultés apparues suite à la
dégradation de la situation économique mondiale et au recul de la demande extérieure, des
mesures d’appui aux entreprises exportatrices et de relance économique à caractère conjoncturel
et structurel ont été prises par le Conseil ministériel du 23 décembre 2008 et mises en oeuvre
depuis le début de 2009, en vue de stimuler les exportations et préserver l’activité et l’emploi. Ces
mesures ont porté, notamment, sur la prise en charge par l’Etat de 50% des charges patronales
au régime de la sécurité sociale en cas de réduction des heures de travail et de 100% de ces
charges pendant la période de mise au chômage technique des employés, ainsi que la prise en
charge de 50% de la valeur des contrats d’assurance des exportations et de 2 points de
pourcentage du taux d’intérêt appliqué sur les crédits bancaires rééchelonnés au profit des
entreprises qui connaissent une baisse de leur activité ou un retard de recouvrement de leurs
créances d’exportation.
Sur le plan des résultats enregistrés, la valeur ajoutée du secteur industriel, exprimée en
termes réels, a continué à progresser en 2008 mais à un rythme moins rapide qu’en 2007, soit
2,7% contre 7,7%. De ce fait, la contribution du secteur à la croissance économique a diminué
revenant, d’une année à l’autre, de 32,9% ou 2,1 points de pourcentage à 15,9% ou 0,7 point. Ce
ralentissement est imputable à la régression des secteurs des mines et des hydrocarbures, en
raison principalement du fléchissement des productions de phosphate de chaux et de pétrole brut,
et à la décélération du rythme de croissance des industries manufacturières qui ont été affectées
par la contraction de la demande extérieure à partir du mois d’octobre. Néanmoins, exprimée en
64
termes courants, la valeur ajoutée du secteur de l’industrie a représenté, en 2008, une part accrue
dans le PIB nominal, soit 34,1% contre 31,9% en 2007.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS (En %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Mines 1,0 -19,2 7,6 1,0 -4,0
Energie 2,1 6,0 -1,2 14,5 -2,6
dont : Hydrocarbures 1,1 6,5 -4,7 22,5 -6,5
Industries manufacturières 4,8 1,3 4,0 6,8 4,2
Bâtiment et génie civil 1,8 7,2 3,1 4,5 4,1
Ensemble du secteur industriel 3,7 2,7 2,9 7,7 2,7
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
12,5 12,5
10,0 10,0
En pourcentage
7,5 7,5
5,0 5,0
2,5 2,5
0,0 0,0
-2,5 -2,5
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Par ailleurs, le secteur industriel a été, en 2008, à l’origine de la création de 27,3 mille postes
d’emploi ou 34,2% des créations totales dans l’économie hors agriculture, contre 25,2 mille postes
et 31,5% en 2007.
PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS (En %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Industries non manufacturières 10,6 12,3 13,2 14,9 16,2
Mines 0,6 0,6 0,6 0,6 1,0
Energie 4,5 5,9 7,0 8,8 9,7
-Hydrocarbures 3,1 4,4 5,5 7,4 8,2
-Electricité 1,0 1,1 1,1 1,0 1,2
-Eau 0,4 0,4 0,4 0,4 0,3
Bâtiment et génie civil 5,5 5,8 5,6 5,5 5,5
Industries manufacturières 17,7 17,2 16,9 17,0 17,9
Industries agro-alimentaires 3,3 3,2 3,1 3,1 3,2
Industries manufacturières
autres qu’agro-alimentaires 14,4 14,0 13,8 13,9 14,7
-Ind. matériaux de construction,
céramique et verre 1,7 1,7 1,8 1,7 1,7
-Ind. mécaniques et électriques 3,0 3,2 3,6 4,0 4,2
-Industries chimiques 1,8 1,8 1,7 1,6 2,2
-Ind. textile, habillement, cuirs
et chaussures 5,6 5,1 4,6 4,6 4,5
-Industries diverses 2,3 2,2 2,1 2,0 2,1
Ensemble du secteur industriel 28,3 29,5 30,1 31,9 34,1
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
I – ACTIVITE MINIERE
A – PHOSPHATE DE CHAUX
Le traitement des quantités extraites par les laveries de la Compagnie des phosphates de
Gafsa (CPG) a dégagé 7,6 millions de tonnes de phosphate marchand, soit environ 5% de la
production mondiale. Ce niveau est, toutefois, en régression de 4,7% par rapport à celui réalisé en
2007 et de 9,3% sur les prévisions initiales. Encore faut-il noter que les rendements moyens au
niveau des laveries se sont améliorés passant, d’une année à l’autre, de 64,5% à 65,6% du
volume de phosphate extrait.
Au terme de l’année 2008, les stocks se sont situés à 5,6 millions de tonnes de phosphate
marchand et 855 mille tonnes de phosphate brut, contre 5,4 millions et 874 mille tonnes,
respectivement, à la fin de l’année précédente.
B – MINERAI DE FER
Après une année de baisse, la production de minerai de fer s’est accrue de 17,2% en 2008,
pour s’élever à 211 mille tonnes. Comme par le passé, le gisement de Djérissa a fourni la majeure
partie de la production en assurant 117 mille tonnes d’hématite (minerai de fer à l’état pur) et
14 mille tonnes de carbonates de fer. En outre, la production issue de la mine de Tamera-Douaria
a progressé d’environ 8%, pour atteindre 80 mille tonnes d’hématite.
Sur le plan de la commercialisation, les ventes locales de minerai de fer se sont accrues de
l’ordre de 17%, pour se situer à 195 mille tonnes. Par ailleurs, de petites quantités de carbonates
de fer produites par la mine de Djérissa, soit environ 11 mille tonnes, ont été écoulées sur les
marchés extérieurs contre 13 mille tonnes en 2007. Il est à noter que le recours à l’importation, en
vue de couvrir les besoins de l’industrie sidérurgique, essentiellement de la société El Fouladh,
s’est poursuivi en 2008 et a porté sur 25,4 mille tonnes de minerai de fer contre 13,6 mille tonnes
une année auparavant.
D – SEL MARIN
La production totale de sel marin a connu, en 2008, une reprise de 130 mille tonnes ou
13,9%, pour s’élever à 1.063 mille tonnes. Plus de 80% de cette production ont été assurés par la
Compagnie tunisienne des salines (COTUSAL) dont le volume produit a progressé de 19%, le
reliquat ayant été fourni par des sociétés privées. Par ailleurs, si les exportations ont enregistré un
accroissement important pour atteindre 1.031 mille tonnes contre 724 mille en 2007, les ventes
67
locales ont diminué de 4 mille tonnes pour revenir à environ 107 mille tonnes, constituées en
majeure partie de sel conditionné.
II – ENREGIE
La balance d’énergie primaire a dégagé, pour l’année 2008, un déficit plus accentué qu’une
année auparavant, soit 669 mille tonnes d’équivalent pétrole (tep) contre 195 mille. Cette situation
est due à une régression des ressources nationales, surtout de pétrole brut, conjuguée à une
augmentation de la demande intérieure. En effet, suite à la baisse de la production pétrolière et à
la quasi-stagnation de celle de gaz naturel, les ressources nationales en énergie primaire
(y compris la redevance-gaz) ont diminué de 4%, pour se situer à 7.229 mille tep. Quant à la
demande d’énergie primaire, elle a progressé de 2,2% portant sur 7.898 mille tep et ce, malgré la
baisse de la consommation des produits pétroliers. Ainsi, le taux d’indépendance énergétique du
pays, défini par le rapport entre les ressources nationales en énergie primaire et la demande
primaire, s’est élevé à 91,5% en 2008 contre 97,5% en 2007.
Concernant la balance commerciale du secteur énergétique avec l’extérieur, elle s’est
soldée par un déficit de 833,9 MDT contre un excédent de 136,2 MDT en 2007, sous l’effet
conjugué du ralentissement du rythme des exportations, après une année de progression
exceptionnelle, et de la forte accélération des importations. Ainsi, le taux de couverture a diminué
de 21,5 points de pourcentage pour revenir à 83%.
Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur de l’énergie a régressé en 2008 de 2,6%, en
termes réels, contre un accroissement de 14,5% l’an passé, suite principalement au fléchissement
de la branche des hydrocarbures (-6,5% contre une progression de 22,5%). En dépit de cette
régression, la contribution du secteur au PIB nominal s’est améliorée pour passer, d’une année à
l’autre, de 8,8% à 9,7%.
A – ELECTRICITE
14 000 14 000
13 000 13 000
En millions de kWh
12 000 12 000
11 000 11 000
10 000 10 000
9 000 9 000
8 000 8 000
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Production Consommation
69
B – PETROLE BRUT
Après une année de progression importante (39%), la production nationale de pétrole brut a
régressé en 2008 de 9%, pour revenir à 4,1 millions de tonnes ou environ 57% des ressources
totales d’énergie primaire, contre 60% un an plus tôt, suite au recul des quantités extraites à partir
des principaux gisements, notamment Adam, Didon et Oudna. En particulier, la production du
dernier gisement, entré en exploitation à partir de 2006, a enregistré une chute de l’ordre de 73%
par rapport à 2007. A l’inverse, la production issue des champs de moindre importance et des
nouveaux gisements, devenus rentables avec la hausse des prix internationaux, a connu une
progression et ce, à l’instar de ceux de Hajeb Guébiba (69%), Oued Zar (23%) et surtout Cherouk
dont la production a atteint 328 mille tonnes contre 4 mille seulement en 2007.
La politique incitative poursuivie par l’Etat pour promouvoir le secteur des hydrocarbures
s’est traduite, en 2008, par l’entrée de 5 nouveaux opérateurs dans le domaine de la recherche et
de la prospection pétrolières, portant ainsi le nombre total de permis en cours de validité à
52 dont 36 onshore. Ces permis sont exploités par 35 compagnies pétrolières nationales et
internationales, parmi 47 compagnies actives dans le domaine de l’exploitation pétrolière.
Ladite politique, conjuguée à la hausse des cours du brut sur le marché mondial jusqu’à l’été
2008, a soutenu la dynamique du secteur pétrolier. Ainsi, les réalisations ont porté sur le forage de
19 puits et sur 11 nouvelles découvertes, contre 20 puits et 10 découvertes enregistrés au cours
de 2007, ce qui a renforcé le potentiel de production de pétrole et de gaz naturel.
PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2008/2007
2004 2005 2006 2007 2008
en %
Adam-Hawa-Dalia 452 763 792 956 821 -14,1
Didon 294 213 233 707 501 -29,1
El Borma 580 520 471 439 435 -0,9
Ashtart 577 530 446 478 494 3,3
Oudna 0 0 94 708 192 -72,9
Autres gisements (Cercina, Franig, etc.) 1.439 1.378 1.234 1.259 1.694 34,6
Total 3.342 3.404 3.270 4.547 4.137 -9,0
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et ETAP
Quant aux exportations, elles se sont élevées à 3,4 millions de tonnes contre environ
4 millions en 2007 (-13,4%). Cependant, l’accroissement des prix mondiaux du brut a permis
une progression des recettes d’exportation de plus de 22%, pour atteindre près de
3.219 MDT. Le prix moyen de vente du pétrole tunisien, toutes qualités confondues, a
augmenté de l’ordre de 30% ou 21,26 dollars américains le baril, pour s’élever à 92,96 dollars.
Il a oscillé entre 83,16 dollars pour la qualité Ezzaouia et 101,48 dollars pour celle d’Ashtart.
C – GAZ NATUREL
Constituant plus de 40% des ressources nationales d’énergie primaire, les ressources
en gaz naturel (production et redevance) se sont élevées, en 2008, à 3.317 millions de
mètres cubes contre 3.195 millions une année auparavant (+3,8%). Cette progression est
70
imputable, essentiellement, à l’accroissement de 10% de la redevance totale au titre du
gazoduc transcontinental, suite à l’entrée de nouveaux acheteurs de gaz algérien dans le
cadre du projet d’extension.
Quant à la production nationale, elle est restée quasi-stationnaire atteignant
2.042 millions de mètres cubes, sous l’effet de l’arrêt prolongé du champ Miskar pour des
travaux d’entretien et de l’entrée en exploitation tardive du champ Chergui. Ainsi, les
quantités produites à partir du gisement Miskar ont baissé de 6,8%, pour revenir à
1.471 millions de mètres cubes correspondant à 72% de la production totale contre 77,6%
une année auparavant.
Par ailleurs et afin de satisfaire la demande intérieure en gaz naturel, notamment celle
émanant des producteurs d’électricité (STEG et opérateurs privés), les achats de gaz algérien ont
progressé sensiblement passant, d’une année à l’autre, de 874 millions à 1.207 millions de mètres
cubes (+38,1%). Ceci a permis de renforcer les disponibilités totales de gaz naturel qui se sont
accrues de 11,2%, pour atteindre 4.524 millions de mètres cubes.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes Variations
Désignation 2008/2007
2004 2005 2006 2007 2008
en %
Production 2.298 2.343 2.136 2.036 2.042 0,3
dont : Miskar 1.858 1.899 1.661 1.579 1.471 -6,8
Redevance totale 1.197 1.294 1.281 1.159 1.275 10,0
Achats 628 567 502 874 1.207 38,1
Disponibilités totales 4.123 4.204 3.919 4.069 4.524 11,2
Consommation 3.520 3.629 3.623 3.853 4.244 10,1
-Producteurs d’électricité 2.668 2.781 2.718 2.807 3.141 11,9
. STEG 2.141 2.233 2.162 2.200 2.481 12,8
. PIP 527 548 556 607 660 8,7
-Autres (clients industriels et
secteurs résidentiel et tertiaire) 852 848 905 1.046 1.103 5,4
Exportations 603 575 296 216 280 29,6
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et STEG
Pour sa part, la consommation nationale de gaz naturel a augmenté d’environ 10% contre
6,3% en 2007, passant à 4.244 millions de mètres cubes. Cette évolution est imputable à
l’accroissement des utilisations de gaz pour la production d’électricité de 11,9%, avec 3.141 millions
de mètres cubes consommés correspondant à une part de 74% dans le total (79% ont été
consommés par la STEG et 21% par les producteurs indépendants privés).
Pour les autres usagers finaux d’électricité (clients industriels et secteurs résidentiel et
tertiaire), la consommation a atteint 1.103 millions de mètres cubes, niveau en hausse de
5,4% par rapport à celui enregistré en 2007, suite essentiellement à la demande accrue des
entreprises industrielles qui ont continué à s’orienter vers l’utilisation du gaz naturel en
substitution aux produits pétroliers. En effet, 77 nouveaux abonnés industriels ont été
branchés au réseau du gaz en 2008, correspondant à un potentiel d’énergie substituée
estimé à environ 106 mille tep. En outre et dans le cadre du programme national
d’encouragement à l’utilisation du gaz naturel, la STEG a effectué 67.833 nouveaux
branchements à son réseau de distribution du gaz au profit des secteurs domestique et
tertiaire, portant ainsi le taux de réalisation cumulé, au terme de l’année 2008, à 96,9% et le
nombre total des abonnés gaz pour la basse pression à 393.199 clients.
D – CARBURANTS
La production nationale de carburants s’est maintenue, en 2008, presque au même niveau
de l’année précédente, soit 1,8 million de tonnes ou environ 45% de la consommation totale.
71
L’évolution de la production reste limitée, faut-il le souligner, par le plafonnement de la capacité de
raffinage de la STIR à Bizerte. D’ailleurs, il est prévu de construire une raffinerie à la Skhira dont
une partie de la production sera exportée.
Par produit, les productions de gaz de pétrole liquéfié (GPL), de fuel-oil, de gazoline et de
white spirit ont enregistré des accroissements plus ou moins sensibles, alors que celles des autres
produits, comme l’essence, le pétrole lampant et le virgin naphta, ont diminué.
PRODUCTION DE CARBURANTS
En milliers de tonnes Variations
Désignation 2008/2007
2004 2005 2006 2007 2008 en %
Gaz de pétrole liquéfié 108 109 110 102 123 20,6
Essence super et sans plomb 356 216 180 146 129 -11,6
Essence normale 48 0 0 0 0
Pétrole lampant 169 229 136 130 120 -7,7
Gas-oil ordinaire 432 482 506 555 551 -0,7
Fuel-oil 595 609 604 649 668 2,9
Virgin naphta 46 130 135 212 184 -13,2
Gazoline 28 23 24 22 25 13,6
White spirit1 8 9 10 12 13 8,3
Kérosène 0 0 4 0 0
Total 1.790 1.807 1.709 1.828 1.813 -0,8
En % de la consommation 45,9 46,0 42,1 43,7 45,1 1,4 point
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)
1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
72
Quant à la consommation de houille de pétrole, essentiellement par les cimenteries, elle a
augmenté de 17,6% portant sur 328 mille tonnes, alors que celle de GPL a connu une quasi-
stagnation et ce, au niveau de 463 mille tonnes. Si la consommation de GPL à usage industriel a
diminué de 10,4%, traduisant la réussite du programme de substitution au gaz naturel, celle à
usage domestique n’a progressé que de 1% suite, notamment, à la clémence des conditions
climatiques durant le quatrième trimestre de 2008.
Les industries manufacturières ont connu, en 2008, une décélération de leur rythme de
croissance qui est revenu à 4,2%, en termes réels, contre 6,8% l’année précédente suite,
notamment, au ralentissement de l’activité des industries du textile et habillement et des cuirs et
chaussures et du secteur mécanique et électrique, ainsi qu’à la régression des industries chimiques.
Toutefois, elles ont continué à occuper une place importante dans le tissu économique, avec une
part d’environ 18% dans le PIB nominal, une contribution de 79% dans l’effort national d’exportation
de biens et une attraction de plus de 11% des investissements globaux.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE EN
TERMES REELS (En %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Industries agro-alimentaires 12,8 -1,0 4,6 5,4 5,5
Industries manufact. autres qu’agro-alimentaires 3,1 1,9 3,9 7,1 3,9
-Matériaux de construction, céramique et verre 3,9 1,9 3,1 2,2 5,1
-Industries mécaniques et électriques 8,0 8,6 18,7 15,1 8,4
-Industries chimiques 3,5 2,0 -0,6 1,9 -2,2
-Textile, habillement, cuirs et chaussures -0,5 -3,2 -4,2 5,7 2,0
-Industries diverses 4,5 4,7 5,0 5,0 3,7
Ensemble des industries manufacturières 4,8 1,3 4,0 6,8 4,2
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Les industries manufacturières sont devenues, après l’énergie, le principal secteur bénéficiant
des flux d’IDE, avec une enveloppe de 641,6 MDT au cours de 2008 contre 485,7 MDT une année
auparavant. Ces investissements ont concerné, en grande partie, les industries chimiques
(215 MDT), diverses (120,6 MDT) et mécaniques et électriques (102,1 MDT).
A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
Par ailleurs, les entreprises du secteur ont continué à s’orienter vers l’innovation et le
développement d’un partenariat technique et commercial avec de grands groupes étrangers,
notamment européens, pour répondre dans de meilleures conditions de prix et de qualité à la
demande aussi bien locale qu’extérieure. Ainsi, les investissements ont augmenté de 3,7%, pour
atteindre 280 MDT ou 20% de la FBCF réalisée dans les industries manufacturières et ce,
parallèlement à la progression soutenue de la production dans la plupart des branches d’activité.
73
Concernant les dérivés de céréales, la production s’est accrue pour l’ensemble des produits,
à l’exception de la farine boulangère. En particulier, les quantités produites de semoule et de
pâtes alimentaires ont enregistré une progression importante de 16,7% et 10,4% respectivement.
Dans l’industrie laitière, les productions de lait industriel et de fromage ont augmenté, en
2008, à un rythme assez rapide permettant de mieux répondre aux besoins, alors que celle de
yaourt, marquée par l’abondance et la diversification des produits offerts, a diminué de l’ordre de
14%. Quant aux importations de lait et dérivés, elles ont continué à s’accroître, portant sur
24,1 mille tonnes pour une valeur de 79,5 MDT contre 15,5 mille tonnes et 49,1 MDT en 2007. La
consolidation des performances du secteur est de nature à réduire le recours aux importations,
surtout avec les potentialités dont dispose le secteur de l’élevage pour accroître la production de
lait frais et stimuler, par voie de conséquence, celles de lait industriel et dérivés.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008 2008/2007
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère 675 677 635 725 684 -5,7
Semoule 534 556 572 576 672 16,7
Pâtes alimentaires 172 186 190 202 223 10,4
Couscous 52 58 60 61 67 9,8
Aliments de bétail (concentrés) 1.400 1.450 1.415 1.500 1.620 8,0
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl) 3.360 3.470 3.680 3.817 4.210 10,3
Yaourt (en millions de pots) 830 884 944 1.190 1.020 -14,3
Fromage 14,8 17 20 24 31 29,2
Conserves alimentaires
Concentré de tomate 126 125 79 98 138 40,8
Harissa 18,7 18 21,1 22,5 25 11,1
Conserves de légumes et fruits 19,9 21,5 22,3 23,2 24,5 5,6
Conserves de poisson 7,5 11,3 12,8 12,3 11,4 -7,3
Sucre et sucreries
Sucre en poudre 130 111 136 136 143 5,1
Sucre aggloméré 17 17,6 18,3 18,3 17,5 -4,4
Confiserie 41 46 45 48 50 4,2
Chocolaterie 12 16 12,3 12,6 14,4 14,3
Huiles et corps gras
Huile d’olive 280 130 210 180 200 11,1
Margarine et graisses végétales 51,9 55 59,6 65,7 71,3 8,5
Huile de graines conditionnée 105 120 125 230 270 17,4
Boissons
Eaux minérales (en millions de litres) 347 368 456 502 609 21,3
Boissons gazeuses (en 1000 hl) 4.100 4.200 4.250 4.333 4.292 -0,9
Bière (en 1000 hl) 1.050 1.100 1.036 1.104 1.200 8,7
Vins (en 1000 hl) 375 331 414 197 300 52,3
Sources : INS, Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME et organismes concernés
74
Quant aux productions de la branche du sucre et sucreries, elles ont été marquées par un
accroissement pour la plupart des produits, surtout dans le domaine de la chocolaterie, qui a
contrasté avec une baisse au niveau du sucre aggloméré.
Dans la branche des huiles et corps gras, la production d’huile d’olive a repris en 2008
(campagne agricole 2007-2008), pour passer à 200 mille tonnes contre 180 mille une année
auparavant. Parallèlement, les quantités produites d’huile de graines conditionnée ainsi que de
margarine et de graisses végétales ont continué à s’accroître à un rythme soutenu.
De son côté, la production de boissons a progressé, au cours de 2008, pour l’ensemble des
produits, plus particulièrement pour les eaux minérales, et ce, à l’exception des boissons
gazeuses.
Ce secteur a connu, en 2008, une amélioration de sa croissance qui s’est élevée à 5,1%, en
termes réels, contre 2,2% l’an passé. Sa part dans le PIB nominal est restée, cependant,
stationnaire au niveau de 1,7%. Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont
augmenté de 65,6% après une baisse de 7,7% en 2007, pour atteindre 298 MDT ou 21,3% du
total de la FBCF engagée dans les industries manufacturières. Encore faut-il noter que ce secteur
a enregistré l’approbation de 137 dossiers de mise à niveau depuis le démarrage du programme
en janvier 1996 et ce, pour une enveloppe d’investissement de 927 MDT, soit environ 20% de
l’enveloppe globale approuvée dans l’industrie.
Dans la branche des liants, la production s’est accrue de 7,2% pour le ciment mais elle a
diminué de 6,6% pour la chaux atteignant, respectivement, 7,6 millions de tonnes et 369 mille
tonnes. Il y a lieu d’indiquer que la Société tuniso-andalouse de ciment blanc (SOTACIB) a produit
316 mille tonnes de ciment blanc et 262 mille tonnes de clincker contre, respectivement, 327 mille
et 301 mille tonnes en 2007. Par ailleurs, les exportations de ciment, effectuées en grande partie
sur la Libye, ont continué à progresser pour s’élever à 1,7 million de tonnes et 187,4 MDT, soit
des niveaux en augmentation de 7,6% et 23,5%. De leur côté, les importations ont porté sur
52,7 mille tonnes contre 13,2 mille une année auparavant.
PRODUCTION DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE CERAMIQUE ET DE VERRE
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Designation 2004 2005 2006 2007 2008 2008/2007
en %
Ciment 6.662 6.691 6.932 7.052 7.559 7,2
dont : Ciment blanc 304 333 333 327 316 -3,4
Chaux 477 424 401 395 369 -6,6
Produits rouges 5.140 5.310 5.380 5.550 5.800 4,5
Carreaux de mosaïque (en mille m2) 19.750 21.000 22.550 22.550 23.000 2,0
Carreaux de faïence (en mille m2) 15.100 15.690 15.900 16.300 17.500 7,4
Bouteilles et gobelets 45,0 45,5 46,5 46,9 47,0 0,2
Sources : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale pour les autres produits
S’agissant des produits rouges, la production réalisée en 2008 s’est inscrite en progression
de 4,5%, pour totaliser 5,8 millions de tonnes. De même, les quantités produites de carrelage ont
enregistré un accroissement, pour atteindre 23 millions de mètres carrés de carreaux de
mosaïque et 17,5 millions de mètres carrés de carreaux de faïence. Aussi, les exportations de
produits céramiques se sont-elles accrues de 13,4% en quantité et de 2,5% en valeur, portant sur
environ 221 mille tonnes pour une valeur de 93,7 MDT.
75
Dans l’industrie du verre, la production de bouteilles et gobelets a connu une quasi-
stagnation, pour se situer à 47 mille tonnes. Quant aux importations de verres et ouvrages, elles
ont poursuivi leur augmentation, pour atteindre environ 68 mille tonnes et 95,8 MDT, niveaux en
hausse de l’ordre de 14% et 24%, respectivement, par rapport à ceux enregistrés en 2007.
Malgré sa faible intégration, illustrée tant par le niveau de son approvisionnement en biens
d’équipement et intrants importés nécessaires à l’investissement et à l’activité de production que
par sa forte dépendance de l’écoulement d’une bonne partie de ses produits sur les marchés
extérieurs, le secteur des IME a continué à occuper une place de premier ordre au sein des
industries manufacturières, avec 22,7% des investissements réalisés en 2008, 23,6% de la valeur
ajoutée nominale et le tiers environ des exportations.
D – INDUSTRIES CHIMIQUES
Concernant son rang mondial, la Tunisie a été classée, en 2008, deuxième producteur et
exportateur de superphosphate triple, quatrième producteur et troisième exportateur pour le DAP
et cinquième producteur et quatrième exportateur pour l’acide phosphorique.
78
Sur le plan de la commercialisation, le volume exporté de dérivés de phosphate a diminué
pour l’ensemble des produits, plus particulièrement l’acide phosphorique (-26,5%), le DAP (-10,2%),
le superphosphate triple (-8,9%) et le DCP (-15,7%). Néanmoins, la flambée exceptionnelle des
cours mondiaux s’est répercutée favorablement sur les recettes totales d’exportation qui ont plus
que doublé, pour s’élever à environ 2.947 MDT. La part de ces recettes dans les exportations
globales de biens s’est améliorée de 5,9 points de pourcentage, pour atteindre 12,4%. En particulier,
les ventes de DAP, principal produit exporté, sont passées, d’une année à l’autre, de 508,6 MDT à
1.074,3 MDT. Il en est de même des recettes d’exportation relatives à l’acide phosphorique et au
superphosphate triple qui ont augmenté de 158% et 136% environ, pour s’élever à 887,2 MDT et
767 MDT, respectivement.
Pour sa part, la facture des importations des matières premières nécessaires à l’industrie de
transformation de phosphate a enregistré une hausse sensible, sous l’effet du renchérissement
des prix internationaux. Ainsi, les achats de soufre non raffiné et d’ammoniac sont passés, d’une
année à l’autre, d’environ 154 MDT à 1.150 MDT et de 104 MDT à 212 MDT, respectivement,
étant signalé que les quantités importées ont progressé de 27,7% pour le premier produit et sont
restées stationnaires pour le deuxième.
S’agissant de l’évolution des autres branches d’activité, elle s’est poursuivie à un rythme
soutenu, notamment en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique et, à un degré moindre, celle
de la parachimie, mais elle a marqué le pas pour l’industrie du caoutchouc et du pneumatique.
Pour la branche de la parachimie, en particulier, la production s’est accrue de 4% pour les colles
et l’huile de lin et de 1,6% pour les peintures, vernis et encres contre, respectivement, 8,7% et
1,7% en 2007. Par ailleurs, les importations de produits chimiques, autres que les intrants
destinés à la transformation de phosphate, ont enregistré, notamment, une augmentation de
13,4% pour les produits pharmaceutiques, de 15,7% pour le caoutchouc et ouvrages et de 19,2%
pour les huiles essentielles et les produits de la parfumerie.
Après une expérience d’une quarantaine d’années, le secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures a connu une réorientation stratégique dès le début des années 2000, ce qui lui a
permis de se repositionner et de faire de la Tunisie un des principaux fournisseurs mondiaux grâce,
notamment, à la mise en œuvre d’une stratégie de développement basée sur le partenariat. En
effet, ce secteur dispose actuellement de perspectives prometteuses suite à l’entrée en vigueur
totale, le 1er janvier 2008, de la zone de libre-échange avec l’Union européenne. Au fait, cette zone
présente, d’une part, de nombreuses opportunités de partenariat et, partant, de marchés extérieurs
et comporte, d’autre part, des défis qu’il faut relever en termes d’amélioration de la compétitivité et
de respect des normes internationales. A cet égard, le bon positionnement de la Tunisie devrait
évoluer et se différencier par rapport aux pays concurrents et ce, à travers la revalorisation des
nombreux avantages comparatifs, tels que la stabilité politique et sociale, la proximité géographique
des grands marchés européens et du Moyen-Orient, l’existence d’infrastructures modernes et la
qualité des ressources humaines hautement qualifiées et relativement bon marché, en vue de
drainer davantage d’IDE.
Pour les industries des cuirs et chaussures, la production a diminué de 2,6% pour les
chaussures et a stagné pour les parties et accessoires, atteignant 60,2 millions de paires et 5 mille
tonnes, respectivement. Quant aux échanges commerciaux du secteur, ils ont continué à
progresser mais à un rythme nettement moins rapide qu’une année auparavant, pour s’élever à
environ 918 MDT à l’exportation et 595 MDT à l’importation.
F – INDUSTRIES DIVERSES
La progression de la valeur ajoutée réelle des industries diverses, qui englobent différentes
activités manufacturières, a reculé en 2008 pour s’établir à 3,7% contre 5% l’année précédente.
Par ailleurs, les investissements ont augmenté de 7,7%, contre 4% en 2007, atteignant 140 MDT
ou 10% de la FBCF totale du secteur manufacturier. Il y a lieu d’indiquer que 590 entreprises
opérant dans les industries diverses ont adhéré au programme de mise à niveau, depuis son
lancement au début de 1996, dont 382 unités ont obtenu l’approbation de leurs dossiers pour une
enveloppe d’investissement de 618 MDT et des primes accordées par l’Etat s’élevant à 90 MDT.
En particulier, la branche de la plasturgie, qui occupe une position stratégique du fait de ses
rapports avec l’ensemble des autres secteurs d’activité, notamment l’industrie automobile, a
connu durant les dernières années une croissance soutenue. Cependant, cette évolution s’est
ralentie, en 2008, avec une progression de la production revenant à 4,2%, contre 6,8% en 2007 et
7% en 2006. En outre, les exportations de matières plastiques et ouvrages ont enregistré une
décélération, soit 10,4% contre 71,6% un an plus tôt, pour s’élever à 379 MDT ou 44% du total
des exportations des industries diverses. Il est à noter que les entreprises de l’industrie du
plastique, qui utilisent de plus en plus une technologie moderne répondant aux normes de qualité,
80
sont en grande partie des PME appartenant au secteur privé et sont implantées, principalement,
dans les régions du Grand-Tunis, Sfax et Sousse.
Pour les autres branches des industries diverses, la production a continué à croître dans
l’industrie du bois, surtout pour la menuiserie du bâtiment et les panneaux de particules, avec des
accroissements respectifs de 3,9% et 4,7% contre 4,3% et 3,8% en 2007. La même tendance a
concerné l’industrie du papier qui a connu, notamment, une augmentation de 2,5% pour la pâte à
papier d’alfa et de 2,6% pour les emballages en papiers.
Par ailleurs, les investissements engagés dans le secteur ont augmenté de 18,4% pour
atteindre 225 MDT, permettant une consolidation des créations d’emplois (8,4 mille postes contre
6 mille en 2007) et ce, parallèlement au nombre important d’emplois saisonniers.
81
III. – LES SERVICES
I – LE TRANSPORT
Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont progressé au même rythme que
celui de l’année précédente, soit 15%, pour atteindre 1.800 MDT ou 14,4% du total de la formation
brute de capital fixe. Il en est résulté une augmentation des créations d’emplois qui se sont
élevées (y compris le secteur des communications) à 11,3 mille postes contre 10 mille en 2007.
Au niveau du transport aérien, l’année 2008 a été marquée par l’entrée en service du
nouvel aéroport de Gabès-Matmata, assurant trois vols hebdomadaires internes entre
Gabès et Tunis. Par ailleurs, la compagnie nationale "Tunisair" a poursuivi son programme
de modernisation à travers, notamment, la signature d’une lettre d’acceptation portant sur
l’achat de 19 nouveaux avions de type Airbus, soit 16 en commande ferme et 3 en option.
En outre et dans le souci d’atteindre les standards internationaux en termes d’utilisation des
nouvelles technologies de communication, ladite compagnie a créé, au mois d’août 2008, un
joint-venture avec les sociétés SITA (Société internationale de télécommunication
aéronautique) et Medsoft (Société tunisienne spécialisée dans l’intégration des systèmes
informatiques).
82
Par ailleurs et dans le cadre de la stratégie de promotion du transport multimodal, qui
consiste à emprunter divers modes de transport, une nouvelle station de transport de
marchandises est entrée en service à Sousse le 15 mars 2008 avec une capacité d’accueil de
1.000 conteneurs, étant signalé que cette station peut accueillir trois trains en même temps.
A – TRANSPORT MARITIME
La structure du trafic des navires a connu une certaine modification par rapport à 2007
avec, notamment, une diminution des parts des navires de croisière, des car-ferries, des
navires conventionnels et des porte-conteneurs qui se sont élevées, respectivement, à
5,9%, 8,3%, 24,8% et 8,2%, contre 6,4%, 10,3%, 25,1% et 8,5% un an plus tôt. Par ailleurs,
si les parts des vraquiers et des pétroliers et gaziers se sont quasiment stabilisées aux
environs de 10% et 4%, celles des navires spéciaux et des rouliers ont augmenté pour
s’établir, respectivement, à 27% et 11,9% du total contre 25,1% et 10,9% en 2007.
1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires correspondants à 2,83 mètres cubes.
83
Pour ce qui est du cabotage, qui intéresse essentiellement le transport de produits
énergétiques, il a connu une baisse de 26% en portant sur 668 mille tonnes. Ce repli a
concerné, surtout, les ports de Radès et de Skhira.
EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES (En mille tonnes)
2007 2008 Variations en %
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international 15.218 11.779 15.853 11.162 4,2 -5,2
Ports de Tunis-Goulette-Radès 5.224 1.399 5.253 1.498 0,6 7,1
dont : Port de Radès 4.544 1.240 4.577 1.271 0,7 2,5
Port de Sfax 2.566 2.504 2.720 2.273 6,0 -9,2
Port de Bizerte 3.267 1.091 3.540 1.114 8,4 2,1
Port de Gabès 2.524 1.727 2.601 1.547 3,1 -10,4
Port de Sousse 1.471 655 1.545 806 5,0 23,1
Port de Zarzis 166 499 194 594 16,9 19,0
Port de Skhira et plates-formes
de gisements offshore1 0 3.904 0 3.330 -14,7
Cabotage2 903 903 668 668 -26,0 -26,0
Ports de Tunis-Goulette-Radès 212 0 7 0 -96,7
dont : Port de Radès 212 0 7 0 -96,7
Port de Sfax 31 44 41 58 32,3 31,8
Port de Bizerte 612 65 606 48 -1,0 -26,2
Port de Gabès 8 3 6 0 -25,0 -100,0
Port de Sousse 0 0 0 0
Port de Zarzis 40 0 8 0 -80,0
Port de Skhira et ports
secondaires 0 791 0 562 -29,0
Total 16.121 12.682 16.521 11.830 2,5 -6,7
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)
Le volume de marchandises transportées par la Compagnie tunisienne de navigation
(CTN) s’est pratiquement stabilisé, en 2008, atteignant 1.880 mille tonnes et ce, malgré la
progression enregistrée sur les lignes régulières reliant la Tunisie à d’autres pays de la
Méditerranée. Ainsi, la contribution de la CTN au trafic commercial maritime, hors cabotage,
a quasiment stagné aux environs de 7%.
1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
2
L’activité de cabotage intéresse exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées de
marchandises dans ces ports dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports
secondaires».
84
En ce qui concerne le trafic maritime de passagers, enregistré à l’entrée et à la sortie
des ports nationaux, il a accusé un repli de 0,3% pour totaliser 689 mille voyageurs, dont
357 mille au titre des entrées. La quasi-totalité de ce trafic a continué à intéresser le port de
Tunis-Goulette et ce, en dépit des efforts déployés au cours des dernières années pour faire
participer à ce trafic les ports de Bizerte et de Sousse.
NOMBRE DES PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE (En milliers de personnes)
Variations en %
Désignation 2005 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
A l’entrée 312 349 350 355 0,3 1,4
A la sortie 288 304 333 332 9,5 -0,3
Total 600 653 683 687 4,6 0,6
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)
L’activité de transport de passagers assurée par la CTN, principalement sur les lignes
de Tunis-Marseille et de Tunis-Gènes, a permis de transporter 314 mille passagers ou 45,6%
du trafic total contre, respectivement, 323 mille personnes et 46,7% une année auparavant.
Quant au nombre de véhicules transportés par cette compagnie, il a atteint 115,7 mille
voitures ou 46,5% du total, contre 122,1 mille et 49,4% en 2007.
B – TRANSPORT AERIEN
1
Il s’agit du nombre d’avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
2
Il s’agit du nombre de passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
85
Le nombre d’avions enregistrés à l’arrivée et au départ des aéroports tunisiens s’est
accru de 6% contre 4,9% en 2007, pour totaliser 109,2 mille unités. Cette augmentation a
concerné tous les aéroports, à l’exception de ceux de Monastir-Skanès et de Gafsa-Ksar.
Pour sa part, le trafic aérien de passagers a connu une décélération de son rythme de
progression (3,3% contre 4,7% une année auparavant), se situant à 11,4 millions. Il a
continué à être assuré essentiellement (environ 95%) sur les lignes internationales, et plus
particulièrement par les vols charters (57% contre 59,3% en 2007).
Le trafic aérien de voyageurs enregistré sur les lignes intérieures a progressé de 5,2%,
atteignant environ 536 mille passagers dont l’essentiel a été réalisé au niveau des aéroports
de Tunis-Carthage et de Djerba-Zarzis, soit 40,3% et 34,4%, respectivement.
Après une année de régression, l’activité de la société tunisienne de l’air « Tunisair »
s’est consolidée en 2008, tant pour les heures de vols que pour le nombre de voyageurs
transportés.
La flotte de Tunisair qui compte 29 appareils, compte tenu de la mise hors service
d’un avion A-320, a effectué 97,4 mille heures de vol, niveau en augmentation de 6,3% par
rapport à 2007. Le coefficient de remplissage des avions s’est légèrement amélioré passant,
d’une année à l’autre, de 69,3% à 70%.
Quant au nombre de voyageurs transportés par ladite compagnie nationale, il s’est
accru de 5,6% pour atteindre 3,8 millions de passagers, ce qui a représenté le tiers du trafic
aérien global effectué sur la Tunisie. Cette évolution est imputable, surtout, au bon
comportement du trafic régulier, y compris les vols supplémentaires, qui a enregistré une
progression de 11,1%, portant sa part de 56,7% à 59,4%. Quant à l’activité charter, elle a
enregistré une légère diminution de 0,6%. Par ailleurs, le nombre de pèlerins transportés
par Tunisair s’est accru de 10,8% en 2008, atteignant environ 26 mille personnes.
Ainsi, la part de marché de Tunisair dans le trafic international de voyageurs s’est
améliorée d’un point de pourcentage, pour se situer à 35,3%, en dépit de la concurrence
exercée par les autres compagnies aériennes, notamment dans le cadre de la nouvelle
politique de ciel ouvert.
La société Nouvelair, spécialisée dans les vols charters, a assuré en 2008 le transport
de 1,8 million de passagers avec 53,2 mille heures de vol effectuées, soit des niveaux en
hausse de 2% et 11%, respectivement, par rapport à ceux enregistrés en 2007. Ainsi, sa part
de marché dans le trafic charter global effectué sur la Tunisie a légèrement augmenté
passant, d’une année à l’autre, de 27,2% à 27,9%, étant signalé que l’essentiel de l’activité de
86
cette société a continué à intéresser le marché français. Quant à la flotte exploitée par
Nouvelair, elle a été renforcée, durant la haute saison touristique, par un avion airbus A-320.
La société Sevenair, opérant à la fois dans les domaines du trafic intérieur et du trafic
international, a transporté 299,3 mille passagers dont 249,8 mille en vols réguliers
(essentiellement domestiques), soit des niveaux en accroissement respectivement de
11,6% et 8,9% par rapport à 2007. Quant au nombre d’heures de vols réalisées, il a
augmenté de 21,5%, pour se situer à 7,7 mille heures, ventilées à hauteur de 6,2 mille
heures pour les lignes régulières et 1,5 mille pour les vols charters. Il est à noter que la flotte
de Sevenair a été consolidée, en juin 2008, par un avion de type ATR 72 d’une capacité de
70 sièges.
A l’inverse, la société Karthago, spécialisée dans les vols internationaux non réguliers,
a connu en 2008 une baisse de son activité tant pour le nombre de passagers que pour les
heures de vol. Elle a assuré le transport de 638,2 mille passagers, moyennant 15,7 mille
heures de vol contre 728,2 mille voyageurs et 18,7 mille heures un an plus tôt.
S’agissant du fret commercial, le volume de marchandises embarquées et débarquées
dans les différents aéroports nationaux a progressé de 15,5%, pour s’établir à 19,4 mille
tonnes. Sur ce total, environ 96% ou 18,7 mille tonnes ont transité par l’aéroport
international de Tunis-Carthage. La part de Tunisair dans ce trafic a continué à baisser,
revenant à 10,8 mille tonnes ou 55,7% du total contre 11,1 mille tonnes et 66,1% en 2007.
C – TRANSPORT TERRESTRE
1) Transport ferroviaire
1
Il s’agit du fer, du plomb et du zinc.
87
(1,5% contre 2,5% en 2007). Comme par le passé, ce dernier trafic a continué à représenter
la grande part du trafic global, soit près de 85% ou 33,2 millions de voyageurs.
EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS (En millions de voyageurs)
Variations en %
Désignation 2005 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Société nationale des chemins
de fer tunisiens (SNCFT) 36,4 37,7 38,8 39,2 2,9 1,0
-Lignes de longue distance 5,2 5,8 6,1 6,0 5,2 -1,6
-Lignes de courte distance 31,2 31,9 32,7 33,2 2,5 1,5
Source : SNCFT
Quant au transport ferroviaire urbain assuré par la Société des transports de Tunis
(Transtu), essentiellement par les lignes du Métro, il a diminué de 1,7% par rapport à 2007,
portant sur 109,6 millions de voyageurs.
2) Transport routier
Le transport routier de voyageurs, assuré aussi bien par les sociétés publiques que
par le secteur privé, s’est inscrit en régression de 0,4% en 2008, revenant à
695,5 millions de voyageurs et ce, malgré la progression importante du trafic réalisé par les
entreprises privées (16,6% contre 22,3% en 2007). Sur ce total, 395,5 millions de voyageurs
ont été transportés par les sociétés régionales avec environ 136 millions de kilomètres
parcourus, contre 388,8 millions de voyageurs et 133,6 millions de kilomètres une année
auparavant.
Le trafic assuré par la Société nationale de transport interurbain (SNTRI), offrant ses
prestations aux usagers entre la capitale et les différentes régions du pays, a diminué de
5,4%, pour revenir à 3,5 millions de voyageurs. Il y a lieu de signaler que le parc roulant de
cette société a été renforcé par l’acquisition de 20 bus, contre la mise hors exploitation de
13 bus vétustes.
S’agissant du transport collectif privé qui est assuré par cinq sociétés, à savoir celles
de Transport en commun de voyageurs (TCV), de Transport urbain de Tunisie (TUT), de
Transport en commun (STC), de Transport urbain et suburbain (TUS) et de Transport
confort interurbain (STCI), il a enregistré un accroissement de 16,6%, pour totaliser
21,1 millions de voyageurs.
Par ailleurs, le trafic réalisé par la société de Transport urbain de Tunisie (TUT) s’est
accru de 29%, pour atteindre 4 millions de voyageurs, surtout avec l’exploitation d’une
nouvelle ligne et l’acquisition de 4 nouveaux autobus.
Pour le trafic de voyageurs assuré par les autres sociétés privées, en l’occurrence
STC, TUS et STCI, il a également progressé de 68,4%, 5% et 14,9% respectivement.
Quant à la contribution des autres opérateurs privés au transport routier de voyageurs, elle
a continué à se consolider. A cet égard, les statistiques du Ministère du Transport, relatives aux
88
nouvelles autorisations d’exploitation octroyées en 2008, font état de 638 nouveaux permis de
taxis, 428 nouvelles autorisations de transport rural et 203 nouveaux permis de voitures de
louages, portant ainsi les totaux respectifs à 24.768, 10.059 et 8.692 unités.
S’agissant du transport routier de marchandises pour le compte d’autrui, il a poursuivi
sa progression comme l’illustre le nombre total de certificats d’enregistrement pour exercer
cette activité, qui a atteint 1.585 contre 1.437 certificats une année auparavant. La charge
utile globale afférente à ce type de transport s’est élevée à 166,2 mille tonnes contre
142,4 mille en 2007.
Pour le transport international routier (TIR), le nombre total d’autorisations d’exploita-
tion a connu une faible hausse. Il a atteint 63 autorisations totalisant une charge utile de
8,2 mille tonnes contre 62 autorisations et 6,9 mille tonnes une année auparavant.
II – LES COMMUNICATIONS
89
Dans ce contexte, le secteur des communications a continué à réaliser en 2008 un
taux de croissance à deux chiffres, soit 17,7% en termes réels contre 20% l’année
précédente. Sa contribution à la croissance économique du pays a été portée, d’une année
à l’autre, de 25,4% à 34,6% ou 1,6 point de pourcentage pour chacune des deux années.
Corrélativement, la part de ce secteur dans le PIB aux prix constants s’est renforcée,
passant de 9,1% en 2007 à 10,2% en 2008 contre 3,9% en 2001, l’objectif étant de porter
cette contribution à 13,5% d’ici la fin 2011.
Les nouveaux postes d’emploi spécialisés créés par le secteur des technologies de la
communication ont atteint 6,7 mille, en 2008, contre 7,4 mille postes un an plus tôt. Ce niveau,
qui ne tient pas compte des emplois indirects liés à l’impact de cette activité sur les autres
secteurs, reste appréciable. Son effet sur l’emploi global est comparable à celui engendré par
l’évolution de certains secteurs traditionnels, notamment le bâtiment et génie civil.
Ces investissements ont permis d’accroître la densité téléphonique qui est passée,
d’une année à l’autre, de 89 abonnés à environ 95 pour 100 habitants, soit un niveau des plus
élevés en Afrique et ce, suite à l’évolution remarquable du nombre des abonnés aux réseaux
de la téléphonie mobile (8,6 millions contre 7,8 millions en 2007). De même, le parc national
d’ordinateurs a sensiblement augmenté, atteignant 997 mille unités, contre 767,5 mille
ordinateurs une année auparavant, soit presque l’objectif de 1 million d’unités fixé pour
l’année 2009.
TAUX DE CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTEE DES COMMUNICATIONS
ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
45 45
40 40
35 35
Contribution en pourcentage
30 30
Taux de croissance
en pourcentage
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
91
création de centres informatiques spécialisés et la mise en place de systèmes informatiques
dans les différents domaines, orientés notamment vers les étudiants, le secteur de la santé et
les différents services visant à faciliter la relation avec les citoyens. En outre, les travaux de
mise en place d’un réseau administratif intégré se sont poursuivis, avec une progression de la
réalisation des projets engagés, tels que les courriers et les échanges électroniques des
documents et des données entre les institutions publiques.
Suite à ces progrès, la Commission économique d’Afrique (CEA) a décerné à la Tunisie,
en mai 2009, le prix de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication
dans l’Administration publique pour le continent africain.
Par ailleurs, le commerce électronique a fait l’objet de plusieurs efforts visant à
développer les échanges électroniques sur le marché intérieur et à étendre leur utilisation au
service de l’export. Il s’agit, notamment, et en plus de la création de sites marchands, d’instituer
des incitations financières et organisationnelles pour intensifier les échanges commerciaux
électroniques et favoriser l’émergence et la pérennisation de nouvelles entreprises dans le
secteur des e-services. Dans ce cadre, une pépinière de projets de services électroniques a été
créée pour inciter les jeunes diplômés à lancer de nouvelles entreprises innovantes dans le
domaine du commerce électronique.
De même, la sécurité des réseaux et des plates-formes électroniques a bénéficié d’un
intérêt croissant pour accompagner la dynamique de l’économie immatérielle. Ainsi, l’Agence
nationale de la sécurité informatique a renforcé son activité dans le domaine d’agrément
d’auditeurs informatiques. L’année 2008 a été aussi caractérisée par le lancement, pour la
première fois, de l’agrément des entreprises privées dans le domaine de la sécurité et de l’audit
des systèmes informatiques et ce, dans le but d’assister les différents secteurs dont les activités
se basent sur les réseaux et les applications informatiques.
Egalement, la certification électronique a connu, en 2008, une évolution remarquable pour
suivre le développement des services électroniques à distance destinés aux citoyens et aux
entreprises. Le nombre des certificats de signature électronique a presque doublé, pour
atteindre 2.927 certificats contre 1.512 en 2007.
Ainsi, le nombre d’étudiants inscrits dans les différentes filières des technologies de
l’information et de la communication n’a cessé d’augmenter pour se situer à 46,3 mille au cours
de l’année universitaire 2007-2008 contre 43,1 mille l’année précédente, portant la proportion
des étudiants dans ces spécialités à 13,2% du total. Egalement, le nombre des diplômés de
l’enseignement supérieur dans ce domaine s’est accru pour atteindre 9,5 mille, compte tenu
des diplômés de troisième cycle, contre près de 8 mille en 2007.
En outre, les efforts se poursuivent pour promouvoir la Tunisie en tant que destination
technologique, attirer davantage d’entreprises étrangères, multiplier les créations d'entreprises
et développer la recherche et l’innovation dans le domaine des TIC. Ainsi, le pôle des
technologies de la communication El Ghazala a abrité 70 entreprises spécialisées dans ce
domaine, au cours de 2008, dont 26 entreprises totalement exportatrices contre, respective-
ment, 51 et 19 entreprises une année auparavant.
92
Dans le cadre de l’amélioration de l'environnement de l'investissement et de la
compétitivité des entreprises, ledit pôle a vu la création d’un guichet unique des technologies de
la communication, afin de simplifier les procédures administratives de l'homologation et du
contrôle technique, et d’une cellule ayant pour but de renforcer l'assistance des investisseurs.
De même, il a été décidé de réaliser une extension de la superficie du pôle en question qui
rejaillira sur les gouvernorats de l’Ariana et de la Manouba, moyennant des investissements de
l’ordre de 100 MDT, en vue d’améliorer la capacité d’hébergement de nouveaux projets et
entreprises technologiques, étant signalé que cette extension pourrait offrir, dans une première
phase, plus de 5.000 emplois.
L’attrait du site tunisien pour l’implantation des entreprises étrangères exerçant dans le
domaine des technologies de l’information et de la communication se manifeste par
l’intensification de l'activité des centres d’appels et plus particulièrement les centres destinés aux
marchés extérieurs. Le nombre des centres d’appels a atteint 203 à fin 2008, offrant 17,6 mille
emplois, surtout au profit des diplômés universitaires, contre 150 centres et 12,,8 mille emplois
une année auparavant.
Par ailleurs, une attention particulière a été accordée à l’élargissement de la plate-forme
technologique à l’échelle nationale et au renforcement du rôle du secteur des TIC dans le
développement régional et la promotion de l’emploi dans les zones intérieures. Dans ce cadre,
le nombre des centres régionaux de travail à distance, destinés à polariser les projets innovants,
notamment dans le secteur des communications et de l’informatique, a atteint 7 centres abritant
51 entreprises. Ces centres seront renforcés par 8 autres centres en phase de création et qui
seront finalisés au cours de l’année 2009.
Dans le domaine de la Poste, des réalisations importantes sont aussi enregistrées et
elles sont illustrées, notamment, par :
- le maintien d’un rythme de croissance important de cette branche et l’accélération de
l’activité postale, suite à la diversification des services et des produits qui a généré environ 29%
du chiffre d’affaires contre 1% seulement en 1999 ;
- le développement et la diversification des produits financiers, notamment les transferts
financiers électroniques au niveau aussi bien international que national, l’épargne postale, la
postassurance, les chèques postaux, les services monétiques et les paiements électroniques
via Internet ;
- l’évolution des services postaux électroniques, particulièrement le service des télé-
grammes urgents par voie électronique « webtelegram» et le courrier hybride permettant
aux grandes entreprises d’échanger un volume important de courriers électroniques avec
leurs clients ;
- l’amélioration de la qualité des services offerts aux clients comme en témoigne
l’obtention de plusieurs bureaux de poste de la certification de qualité ISO 9001 version 2000 ;
- la modernisation du réseau de la Poste qui atteint 1.024 bureaux à travers,
notamment, la mise en place d’applications informatiques intégrées pour assurer les services
postaux et financiers en temps réel, le raccordement de 200 bureaux de poste par Internet pour
faciliter l’inscription universitaire à distance et l’extension du réseau des distributeurs
automatiques de billets dont le nombre est passé à 104 unités contre 88 en 2007 et ce, dans le
but de faciliter le retrait de l’argent et d’alléger la charge sur les bureaux de poste.
Pour le secteur radiotélévisé, les efforts de développement et de modernisation se sont
poursuivis, en vue d’assurer la diversification et le renforcement du paysage audiovisuel
national qui a été enrichi, en 2008, par le lancement de la première chaîne de télévision
religieuse tunisienne. En outre, un projet de télévision numérique terrestre a été mis en place en
vue d'améliorer la robustesse de l'image et du son, par le biais de la numérisation de la
93
diffusion. La première tranche de ce projet a été achevée, en 2008 et ce, au niveau de la
distribution des canaux télévisés, regroupant 41 stations de diffusion établies dans tous les
gouvernorats du pays.
III – LE TOURISME
La flambée des cours mondiaux des produits de base, notamment l’énergie, jusqu’à l’été
2008, ayant entraîné une hausse du niveau de l’inflation, et l’entrée en récession de plusieurs
pays industrialisés suite à la crise financière internationale, conjuguées aux vagues de
licenciements et aux fluctuations des taux de change, ont fortement affecté l’activité touristique
mondiale.
A l’instar des autres destinations touristiques, la Tunisie a été touchée, au cours du
dernier trimestre de 2008, par l’impact de ladite crise, situation qui n’a pas empêché le secteur
du tourisme de poursuivre l’amélioration de ses principaux paramètres d’activité.
A – EVOLUTION DU TOURISME DANS LE MONDE
Le nombre de touristes au niveau mondial s’est élevé, au cours de l’année 2008, à
924 millions, soit une augmentation de 16 millions ou 1,8% contre 7,3% une année auparavant.
Ce ralentissement est dû à la baisse enregistrée durant la deuxième moitié de l’année (-1%),
alors que le premier semestre a connu une progression des flux touristiques de 5%.
Par région, l’Europe a préservé son rang de première destination touristique mondiale,
malgré une stagnation du nombre de touristes accueillis en 2008 (488 millions), avec une part
de marché de 52,8% contre 53,7% une année auparavant. Comme à l’accoutumée, la région
méditerranéenne a reçu le plus grand nombre de touristes, soit 179 millions ou près de 20% du
total mondial, suivie par l’Europe de l’Ouest (153 millions), l’Europe centrale et orientale
(99 millions) et l’Europe du Nord (57 millions).
La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique s’est maintenue au deuxième rang mondial,
avec une part de marché stable à 19,2%, en dépit de la décélération des flux de touristes (1,7%
contre 10,6% en 2007). La partie Nord-Est de cette région a continué à accueillir la majeure
partie des arrivées touristiques, soit environ 105 millions ou 59% du total. Il y a lieu de noter que
l’Asie du Sud a gardé pratiquement la même affluence de touristes avec un nombre dépassant
légèrement 11 millions.
EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE
En millions de
Part du total en % Variations en %
Régions touristes
2007 2008 2007 2008 2007/2006 2008/2007
Europe 488 488 53,7 52,8 5,2 0,0
Asie de l’Est et Pacifique 174 177 19,2 19,2 10,6 1,7
Amériques 143 148 15,7 16,0 4,9 3,5
Moyen-Orient (y compris
Egypte) 47 53 5,2 5,7 15,3 12,8
Afrique1 45 47 5,0 5,1 8,5 4,4
Asie du Sud 11 11 1,2 1,2 9,8 0,0
Total 908 924 100,0 100,0 7,3 1,8
Source : Organisation mondiale du tourisme
1
Sans l’Egypte.
94
De son côté, le Moyen-Orient a réalisé la meilleure performance en 2008, avec un
accroissement du nombre de touristes de 12,8% contre 15,3% en 2007, pour atteindre
53 millions. Ainsi, sa part de marché s’est améliorée, pour s’élever à 5,7% du total mondial,
contre 5,2% une année auparavant. En particulier, l’Egypte a connu une saison touristique
exceptionnelle en recevant 12,8 millions de touristes, soit un niveau en progression de 15%,
d’une année à l’autre.
Avec 47 millions d’arrivées touristiques, le continent africain (sans l’Egypte) a enregistré
une décélération du nombre de touristes en 2008 (4,4% contre 8,5% en 2007), ce qui s’est
traduit par une quasi-stabilité de sa part de marché au niveau de 5,1% du total mondial. Cette
décélération a touché l’Afrique subsaharienne (4,1% contre 8,8% un an plus tôt) et, surtout,
l’Afrique du Nord (5,3% contre 7,9%). Ces deux sous-régions ont accueilli, respectivement,
environ 30 millions et 17 millions de touristes, étant signalé que le Maroc et la Tunisie, deux
principales destinations touristiques de l’Afrique du Nord, ont réalisé des records avec,
respectivement, 7,9 millions et 7 millions de touristes.
Malgré l’entrée en récession des principaux pays européens émetteurs de touristes, suite
à la crise financière et économique mondiale, l’activité touristique en Tunisie a continué, en
2008, à connaître des progrès soutenus, enregistrant même des records au niveau de certains
indicateurs, en particulier les entrées de non-résidents et les recettes en devises.
Ainsi, la valeur ajoutée du secteur a progressé, en termes réels, à un rythme plus rapide
qu’une année auparavant, soit 4% contre 3,5%. Quant à sa part dans le PIB aux prix courants,
elle est restée pratiquement stationnaire atteignant 5,3%.
Pour leur part, les investissements touristiques se sont accrus, en 2008, de 40 MDT ou
13,3%, contre une baisse de 9,1% un an plus tôt, pour s’élever à 340 MDT ou 2,7% de la
formation brute de capital fixe globale. Cette enveloppe a été consacrée au renouvellement et à
l’aménagement de certaines unités hôtelières existantes, dans le cadre du programme de mise
à niveau, et à la construction de nouvelles unités, ce qui a permis de renforcer la capacité
d’hébergement disponible de plus de 3 mille lits supplémentaires pour passer à 239.052 lits à la
fin de 2008.
Par ailleurs, les flux d’investissements directs étrangers ont continué à progresser
atteignant 137 MDT, contre environ 64 MDT en 2007 et ils ont été engagés essentiellement par
la Libye pour l’acquisition de 2 unités hôtelières existantes.
Concernant les nouveaux emplois créés directement par le tourisme, ils se sont inscrits en
forte baisse, revenant à 1.600 postes contre 4.000 un an plus tôt, surtout avec le ralentissement
de l’activité du secteur à partir du mois d’octobre. Ainsi, le nombre total d’emplois directs
assurés par ce secteur a atteint environ 100 mille postes, alors que celui d’emplois indirects est
de l’ordre de 350 mille postes compte tenu des effets d’entraînement de l’activité touristique sur
d’autres secteurs.
Pour ce qui est du programme de mise à niveau du secteur touristique, 55 dossiers ont
été approuvés, au terme de l’année 2008, avec des investissements et des primes s’élevant à
91 MDT et 8 MDT, respectivement.
En vue de consolider davantage les performances du secteur et l’attractivité de la
destination Tunisie, une panoplie de mesures a été décidée le 13 février 2009. Il s’agit,
principalement, de l’augmentation du budget promotionnel, du renforcement du transport
aérien international et national, notamment sur Tozeur, de la mise en place d’un programme
de mise à niveau basé sur le côté immatériel et de la modernisation des centres de
95
formation, outre la promotion du tourisme culturel à travers le développement des circuits
des sites historiques et des festivals internationaux.
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
Variations en %
Désignation Unité 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
96
importante des entrées des Libyens (14,4% contre 5%), dont l’effectif s’est élevé à
1,8 million ou 25% environ du nombre total de touristes.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes) (en milliers d'unités)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2003 2004 2005 2006 2007 2008
97
Pour ce qui est des nuitées des Maghrébins, elles ont connu une certaine décélération
(5,5% contre 6,2% un an plus tôt), imputable à la stagnation des nuitées des Algériens dont
les entrées ont baissé de 1,3%. Il y a lieu de noter qu’en dépit de l’importance de la clientèle
maghrébine, qui a représenté près de 40% du nombre total de touristes, la part des nuitées
qui leur est afférente est demeurée faible, soit 3,3% contre 3,1% en 2007.
2.3- Durée moyenne de séjour
S’inscrivant dans une tendance baissière depuis quatre années, la durée moyenne de
séjour touristique s’est située, en 2008, à 5 jours contre 5,1 une année auparavant. Celle
des Européens est revenue, d’une année à l’autre, de 8 à 7,9 jours, alors que la durée de
séjour des Maghrébins a stagné au niveau de 0,4 jour.
Par comparaison à certaines destinations touristiques concurrentes, la durée
moyenne de séjour reste inférieure à celles enregistrées par l’Egypte (10 jours) et le Maroc
(8 jours).
2.4- Recettes touristiques
Premier pourvoyeur du pays en devises, l’activité touristique a généré en 2008 des
recettes de 3.390 MDT ou l’équivalent de 2.754 millions de dollars américains, soit un niveau en
hausse de 10,2% contre 8,9% en 2007. Sans l’effet change, l’accroissement est estimé à 9,7%
contre 6,2% un an plus tôt. Ces recettes ont représenté 9,9% des recettes courantes totales de
la balance générale des paiements contre 10,8% une année auparavant.
Malgré une progression soutenue, le niveau des recettes en devises est demeuré en
deçà de ceux réalisés par certains pays concurrents, comme le Maroc (7,2 milliards de
dollars) et l’Egypte (11 milliards de dollars).
Pour sa part, la moyenne des dépenses par touriste s’est accrue de 5,7%, soit
presque le même rythme qu’en 2007, atteignant 481 dinars. En dehors des Maghrébins,
cette moyenne est passée, d’une année à l’autre, de 644 à 688 dinars (près de 560 dollars).
Ce niveau reste inférieur à ceux enregistrés par les principaux pays concurrents, tels que le
Maroc (871 dollars), l’Egypte (859 dollars) et la Turquie (708 dollars).
EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES
(en MDT)
3390
3077
2825
2611
2341 2290
2095 2021
1954 1903
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Pour les Maghrébins, la moyenne des dépenses par touriste s’est élevée à environ
164 dinars, en particulier les Algériens (130 dinars) et les Libyens (183 dinars), contre une
moyenne de 1.039 dinars pour les Allemands, 878 dinars pour les Anglais et 628 dinars
pour les Français. Cette situation explique, entre autres, l’évolution des recettes touristiques
de la Tunisie. En effet, les Maghrébins, qui ont représenté, en 2008, une part de l’ordre de
40% du nombre total de touristes, n’ont contribué aux recettes en devises qu’à concurrence
de 13,4% ou environ 455 MDT.
98
3) Tourisme intérieur
Les nuitées des résidents ont progressé en 2008 de 8,8% contre 2,2% l’année
précédente, pour s’élever à plus de 3 millions d’unités, soit une part de 8% des nuitées
globales contre 7,5% un an plus tôt et un objectif de 15% fixé à l’horizon de 2011. Les
efforts déjà entrepris pour dynamiser le tourisme intérieur méritent d’être poursuivis et
consolidés davantage, afin d’assurer un développement soutenu et durable du secteur
touristique, fortement soumis aux aléas de la conjoncture internationale et affrontant une
concurrence aiguë à l’échelle mondiale. A cet effet, une attention particulière devrait être
accordée à l’amélioration des services et à la pratique de prix attractifs en faveur de la
clientèle résidente.
4) Analyse de l’activité touristique régionale
Atteignant plus de 38 millions d’unités, les nuitées globales ont enregistré, en 2008, un
accroissement de 2% contre 1,4% l’an précédent. Cette évolution reflète la progression plus
rapide qu’une année auparavant des nuitées dans la plupart des zones touristiques comme
celles de Djerba-Zarzis (5,7% contre 1,3%), Nabeul-Hammamet (0,8% contre -2,3%), Tunis-
Zaghouan (8,1% contre 1%) et Tabarka-Aïn Draham (12,9% contre 1,4%). A l’inverse, les
nuitées ont accusé une baisse dans les zones de Sousse-Kairouan (-3,3% contre 3,6% en
2007) et de Yasmine-Hammamet (-0,2% contre -0,5%), ainsi que celle de Sbeïtla-Kasserine
(-10,4% contre 77,8%).
Corrélativement, le taux moyen d’occupation relatif s’est amélioré de 1,1 point de
pourcentage par rapport à 2007, atteignant 52,8%. Cette amélioration a concerné les
principales zones touristiques, à l’instar de Monastir-Skanès (6 points de pourcentage),
Nabeul-Hammamet (3,3 points) et Tunis-Zaghouan (3,2 points). La zone de Djerba-Zarzis a
réalisé le meilleur taux d’occupation, soit 60,2%, suivie par celles de Mahdia-Sfax (57,5%),
Monastir-Skanès (56,7%) et Sousse-Kairouan (56,6%).
NUITEES GLOBALES ET TAUX D’OCCUPATION RELATIF PAR ZONE TOURISTIQUE
Nuitées globales Taux d’occu-
2007 2008 Variations en % pation en %
Zones
En 1000 En % En 1000 En %
2007/2006 2008/2007 2007 2008
unités du total unités du total
Djerba-Zarzis 9.182 24,6 9.707 25,5 1,3 5,7 59,4 60,2
Sousse-Kairouan 8.118 21,7 7.853 20,6 3,6 -3,3 58,5 56,6
Nabeul-Hammamet 6.489 17,4 6.539 17,2 -2,3 0,8 47,9 51,2
Monastir-Skanès 4.096 11,0 4.128 10,8 2,8 0,8 50,7 56,7
Yasmine-Hammamet 3.123 8,3 3.118 8,2 -0,5 -0,2 60,8 54,9
Tunis-Zaghouan 2.309 6,2 2.495 6,5 1,0 8,1 36,5 39,7
Mahdia-Sfax 2.137 5,7 2.266 5,9 7,2 6,0 55,4 57,5
Gafsa-Tozeur 1.072 2,9 1.094 2,9 -1,7 2,1 35,4 33,6
Tabarka-Aïn Draham 567 1,5 640 1,7 1,4 12,9 30,5 33,4
Bizerte-Béja 220 0,6 229 0,6 4,3 4,1 24,4 25,8
Sbeïtla-Kasserine 48 0,1 43 0,1 77,8 -10,4 27,0 22,8
Total 37.361 100,0 38.112 100,0 1,4 2,0 51,7 52,8
Source : Office national du tourisme tunisien
99
De son côté, le secteur de l’artisanat a consolidé son dynamisme en 2008, avec une
contribution au PIB de 4%, la création de plus de 7 mille nouveaux projets et d’environ
10 mille postes d’emploi, ainsi que des exportations directes et indirectes de l’ordre de
520 MDT contre 451 MDT un an plus tôt.
IV – LE COMMERCE INTERIEUR
1
Les investissements concernent le commerce et divers services tertiaires autres que les transports, les
communications, le tourisme et le logement.
101
Globalement et selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), l’indice
d’ensemble des prix à la consommation des produits alimentaires a enregistré en 2008 une
augmentation de 6,2% contre 2,8% l’année précédente.
En ce qui concerne les produits non alimentaires, l’approvisionnement du marché
intérieur s’est poursuivi de manière régulière et satisfaisante pour la plupart des produits, grâce
à l’accroissement de la production locale, mais aussi au recours à l’importation qui a intéressé,
plus particulièrement, le fer rond à béton et les aliments du bétail. Il y a lieu de noter que
l’évolution des prix sur le marché local a suivi la hausse des cours mondiaux jusqu’à l’été
2008, avant de connaître une certaine détente pour le reste de l’année.
C – EVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE
La consommation finale globale, exprimée en termes réels, s’est accrue en 2008 de
4,8% contre 5,2% un an plus tôt. Cette décélération a intéressé aussi bien la consom-
mation privée que celle publique qui ont progressé de 5% et 4%, respectivement, contre
5,3% et 5% en 2007.
PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE
Désignation Unité 2006 2007 2008
Progression de la consommation finale
en prix courants % 9,0 8,5 9,7
-Publique % 6,5 8,2 7,2
-Privée % 9,6 8,6 10,3
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990 % 5,0 5,2 4,8
-Publique % 5,3 5,0 4,0
-Privée % 4,9 5,3 5,0
Propension moyenne à consommer % du RNDB 77,5 76,9 76,7
dont : Ménages " " 62,7 62,2 62,3
RNDB/habitant Dinar 4.100 4.440 4.832
-Variation annuelle % 9,5 8,3 8,8
Consommation privée par habitant Dinar 2.570 2.760 3.012
-Variation annuelle % 8,6 7,4 9,1
Epargne nationale brute MDT 9.325 10.518 11.664
.Variation annuelle % 16,0 12,8 10,9
.Taux d’épargne % du RNDB 22,5 23,1 23,3
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
102
IV. – LES PRIX
La flambée des prix mondiaux des matières premières et produits semi-finis, au cours
de la première moitié de 2008, a affecté les coûts de production des entreprises et s’est
répercutée, par conséquent, sur les niveaux des prix de vente industriels. En effet, l’indice
d’ensemble de ces prix (base 100 en 2000) a enregistré, en 2008, une forte augmentation
de 12,2% contre 3,3% seulement l’année précédente. Cette accélération a touché, à des
degrés divers, tous les secteurs d’activité, plus particulièrement les mines, l’énergie, les
industries chimiques et le secteur des industries mécaniques et électriques.
EVOLUTION DE L’INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 2000) (En %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Indice d’ensemble 2,6 4,3 7,0 3,3 12,2
Industries manufacturières 2,8 2,8 4,8 2,2 7,7
-Industries agro-alimentaires 3,5 2,3 4,9 -1,2 6,9
-Industries des matériaux de construc-
tion, de la céramique et du verre 3,8 6,0 8,8 6,8 7,1
-Industries mécaniques et électriques 4,7 4,6 6,0 10,0 12,0
-Industries chimiques 2,1 3,1 5,3 4,0 15,7
-Industries textiles, habillement, cuirs
et chaussures 0,7 0,8 1,2 3,4 5,8
-Industries manufacturières diverses -0,2 1,9 2,0 2,0 2,6
Mines -2,4 5,2 19,4 11,0 139,0
Energie 5,9 12,6 17,2 7,4 16,3
-Produits pétroliers et gaz 7,8 19,4 24,4 10,3 15,6
-Electricité et eau 3,8 5,0 9,2 4,1 17,1
Source : Institut national de la statistique
Pour les industries manufacturières, la hausse des prix de vente est passée, d’une
année à l’autre, de 2,2% à 7,7%, sous l’effet des pressions exercées sur les coûts de
production des entreprises par le renchérissement des biens importés. Néanmoins, le climat
de concurrence prévalant sur le marché intérieur a permis de limiter la hausse des prix
appliquée par les entreprises industrielles.
104
Par secteur d’activité, l’augmentation des prix a été sensible pour les industries
chimiques (15,7% contre 4% en 2007), suite principalement à la forte hausse enregistrée au
niveau des produits chimiques de base (59,7% contre 8,9%) et à l’accélération des prix des
articles en caoutchouc (9,7% contre 2,2%). En revanche, les prix de vente des produits
pharmaceutiques se sont maintenus à leurs niveaux de 2007, après une hausse de 5,3%
une année auparavant.
De même, l’accroissement des prix a été plus élevé qu’en 2007 pour les produits des
industries mécaniques et électriques, soit 12% contre 10%. Cette évolution est due, surtout,
à la hausse des prix des métaux non ferreux (51,2% contre -0,9% l’an passé), des produits
en acier (41,6% contre 10,3%), des produits de la sidérurgie (24,6% contre 14,5%), des
tubes et tuyaux (15,2% contre 8,2%) et du matériel électrique (10,4% contre 5,9%). Quant
aux prix des autres produits mécaniques et électriques, ils ont augmenté, pour la plupart, à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant, particulièrement en ce qui concerne les
fils et câbles, les instruments de mesure, l’outillage et les articles de quincaillerie, les
moteurs électriques et la construction métallique.
Egalement, la hausse des prix a été plus accentuée qu’une année auparavant pour les
produits du secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre, en
atteignant 7,1% contre 6,8%. L’augmentation a touché, notamment, les prix des produits de
carrière et des ouvrages en marbre, soit 14,3% et 10% respectivement contre une
stagnation un an plus tôt, ainsi que les prix des ouvrages en ciment et en béton (6,8%
contre -0,9%), des tuiles et briques (8% contre 10,6%) et du ciment, chaux et plâtre (7,2%
contre 8,9%).
EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 2000)
13 13
12 12
11 11
10 10
9 9
En pourcentage
8 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Evolution globale Industries manufacturières
Par ailleurs, les prix de vente relatifs aux industries agro-alimentaires ont connu, en
2008, une reprise de 6,9% contre une baisse de 1,2% l’année précédente. Cette hausse est
imputable, principalement, à l’accroissement des prix des huiles et corps gras (11,9% contre
-16,2% en 2007), des aliments pour animaux (22,3% contre 1,9%), des produits laitiers
(16,6% contre 3,9%), des conserves de poisson (6,6% contre 3%) et des boissons (4,8%
contre 2,8%).
Pour leur part, les prix de vente afférents au secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures ont augmenté à un rythme plus rapide qu’en 2007, soit 5,8% contre
3,4%. Cette accélération a touché, surtout, les prix des matières textiles préparées et des
filés et fils (16% contre 8,1% un an plus tôt), des tissus (13,7% contre 3,8%) et des articles
de maroquinerie (7,1% contre 1,9%). A l’inverse, les prix ont évolué de façon modérée pour
105
la bonneterie (2,3% contre 1,8% l’an passé), les articles textiles (2,2% contre -1,2%) et
surtout les chaussures (0,2% contre 1,8%).
Quant aux prix de vente des produits issus des industries manufacturières diverses, ils
ont continué à connaître une faible augmentation, soit 2,6% contre 2% en 2007 et ce,
malgré une certaine accélération au niveau, notamment, des prix des objets divers en bois
(5,6% contre 0,7%), des produits manufacturés divers (3,9% contre 1,8%) et de la
charpente et menuiserie de bâtiment (3,6% contre une stagnation un an plus tôt).
S’agissant des prix de vente des produits miniers, ils ont plus que doublé, en 2008,
enregistrant une hausse de 139% contre 11% l’année précédente. Une telle évolution est
imputable, essentiellement, à l’accroissement des prix du phosphate de chaux, soit environ
145% contre 11% en 2007, en rapport avec une demande internationale importante
émanant, surtout, de certains pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Par
contre, les prix ont baissé de 7,5% pour le minerai de fer, après une forte augmentation de
l’ordre de 29% enregistrée une année auparavant.
Comme dans la plupart des autres pays, les prix à la consommation en Tunisie ont
connu, en 2008, une certaine accélération, sous l’effet de l’envolée des cours mondiaux des
produits de base, durant le premier semestre, notamment les produits alimentaires et
l’énergie. Ainsi, le taux d’inflation est passé, d’une année à l’autre, de 3,2% à 5% malgré la
détente des pressions sur les prix observée à partir de l’été, étant signalé que la hausse de
ces derniers a atteint son plus haut niveau au mois d’avril 2008, soit 6% en termes de
glissement annuel et 5,8% en moyenne.
Pour les produits alimentaires, la hausse des prix est passée, d’une année à l’autre,
de 2,8% à 6,2%. Cette évolution est imputable, principalement, à l’accroissement des prix
des huiles (12,2% contre -14,7% en 2007), du lait et dérivés (14,8% contre 4,1%), ainsi que
ceux des céréales et dérivés (7,5% contre 4,5%). En outre, les prix ont augmenté assez
sensiblement pour les œufs (12,1% contre 17,6% en 2007), les légumes (6,6% contre
-0,3%) et les boissons non alcoolisées (6,8% contre 5,5%).
106
A l’inverse, plusieurs denrées alimentaires ont vu leur prix croître à un rythme moins
rapide que celui enregistré en 2007, à l’instar du thé et café (0,5% contre 1,7%), des
viandes et volailles (2% contre 4,6%), des fruits (3,4% contre 5%) et du sucre et sucreries
(3,7% contre 4%).
Hors alimentation, la hausse des prix à la consommation s’est située à un niveau plus
élevé qu’une année auparavant, soit 4,2% contre 3,4%. L’augmentation a touché,
notamment, les prix des services (4,7% contre 2,8% un an plus tôt) et, à un degré moindre,
ceux des produits manufacturés (4,1% contre 3,8%).
6 6
5 5
En pourcentage
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Les prix de l’habitation ont, après ceux des produits alimentaires, le plus augmenté en
2008, soit 5,8% contre 3,1% l’année précédente. Cette hausse est imputable, surtout, à
l’accroissement enregistré au niveau des produits énergétiques (10% contre 3,2% en 2007),
suite à l’ajustement des prix des produits pétroliers, du gaz et de l’électricité. De même,
l’augmentation des prix a concerné les produits de la vaisselle et les ustensiles de cuisine
(5,3% contre 2,9% l’année précédente), les articles d’ameublement (4,9% contre 1,4%) et,
dans une moindre mesure, le loyer et charges (4% contre 3,6%).
Concernant les prix relatifs aux transport et communications, ils ont enregistré une
hausse de 5,2% contre 4,9% une année auparavant. L’augmentation a touché les prix du
transport public (4,8% contre 1,4% en 2007), ainsi que ceux du transport personnel qui ont
continué à s’accroître à un rythme assez rapide (8% contre 8,5%), sous l’effet des
ajustements des prix des carburants. En revanche, les tarifs de la poste et des télécom-
munications ont poursuivi leur baisse (-12,6% contre -3,7% l’année précédente).
Par ailleurs, les prix se sont accrus de 4,6% contre 2,6% en 2007 pour le poste
entretien, hygiène et soins. Cette évolution est imputable, surtout, à la hausse des prix des
produits d’entretien et détergents (7,2% contre 4,6% un an plus tôt), des articles de toilette
(6,3% contre 3%) et des services d’hygiène (5,8% contre 3,7%).
A l’inverse, les prix de l’habillement ont connu, en 2008, une décélération, soit une
hausse de 2,4% contre 3,3% l’année précédente. Ce ralentissement a concerné les prix de
la majorité des produits, plus particulièrement les chaussures (1,5% contre 3,6% en 2007),
les vêtements pour homme (2,5% contre 4,1%), les vêtements pour femme (2,9% contre
4,7%) et les sous-vêtements pour homme (4,8% contre 7%).
107
Egalement, les prix relatifs au poste loisirs, culture et divers se sont accrus, en 2008, à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 2,9% contre 3,2%. Cette
décélération s’explique, notamment, par la baisse des prix des articles et dépenses de
loisirs (-5% contre -0,7% en 2007) et l’augmentation modérée de ceux du tabac et cigarettes
(1,3% contre 2,7%).
L’augmentation des prix des produits libres s’est située, en décembre 2008, à 3,9% par
rapport au même mois de 2007, contre 5,1% une année auparavant, suite exclusivement à la
décélération enregistrée au niveau des produits alimentaires (2,9% contre 6,8%). La même
tendance a concerné les prix des produits non libres ou encadrés (4,1% contre 5,8% l’an
passé), en particulier ceux relatifs aux produits alimentaires (3,7% contre 10,6%).
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Variations en % Contribution en points de %
Désignation
Déc.2007/Déc.2006 Déc.2008/Déc.2007 Déc.2007/Déc.2006 Déc.2008/Déc.2007
Produits libres 5,1 3,9 3,5 2,7
.Alimentaires 6,8 2,9 2,0 0,8
.Non alimentaires 3,8 4,7 1,5 1,9
Produits non libres 5,8 4,1 1,8 1,4
.Alimentaires 10,6 3,7 0,8 0,3
.Non alimentaires 4,3 4,3 1,0 1,1
Ensemble 5,3 4,1 5,3 4,1
Source : Institut national de la statistique
En particulier, les prix des produits libres ont contribué, pour la deuxième année
consécutive, à hauteur de 66% au glissement annuel de l’indice général des prix à la
consommation familiale, ou encore 2,7 points de pourcentage contre 3,5 points une année
auparavant.
Les charges de la Caisse générale de compensation ont connu, en 2008, une forte
hausse, pour s’élever à 1.048 MDT ou 2,1% du PIB, contre 598 MDT et 1,3% au titre de
l’année 2007. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la flambée des prix
mondiaux des produits alimentaires au cours de la première moitié de 2008. De même,
l’appréciation du dollar EU par rapport au dinar, au cours de la période juillet-décembre, en
relation avec la forte hausse de la monnaie américaine sur les marchés des changes
internationaux, a contribué à l’augmentation des prix des produits importés. A cela s’ajoute
l’insuffisance de la production locale, notamment en ce qui concerne les céréales dont la
récolte relative à la campagne agricole 2007-2008 a diminué d’environ 40%, pour s’établir à
11,9 millions de quintaux.
La structure des charges est restée marquée par la prépondérance des subventions
des prix des céréales et dérivés qui ont représenté environ 84% du total et ce, compte tenu
d’un montant de 70 MDT ayant été alloué par le Budget de l’Etat de l’année 2007 et
dépensé en 2008 pour couvrir partiellement les charges de compensation des mois de
novembre et décembre. Le reliquat des charges a concerné, essentiellement, les huiles
végétales pour un montant de 167,5 MDT, soit une augmentation de 50,2% par rapport à
l’année précédente, suite à la hausse des cours internationaux des huiles (41,8% pour
108
l’huile de soja et 20% pour l’huile de palme) et à l’absence d’ajustement du prix compensé
au cours de 2008, après la dernière augmentation du mois de décembre 2007.
EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION (En MDT)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Céréales et dérivés 176,4 170,9 239,5 474,2 873,01
Huiles végétales 66,7 57,8 69,0 111,5 167,5
Lait 6,3 6,7 7,3 7,3 2,8
Papier scolaire 12,3 7,7 5,6 5,0 4,6
Total 261,7 243,1 321,4 598,0 1.048,0
Source : Ministère du Commerce et de l’artisanat
Concernant les autres produits compensés, les charges ont nettement diminué pour le
lait revenant, d’une année à l’autre, de 7,3 MDT à 2,8 MDT, surtout que ce produit est sorti
du champ de la compensation depuis l’ajustement de son prix effectué le 23 janvier 2008. Il
y a lieu de signaler que le prix du lait industriel demeure encadré par l’Etat en vue de
préserver l’équilibre de la filière laitière. Egalement, les charges de compensation se sont
inscrites en baisse pour le papier scolaire, atteignant 4,6 MDT contre 5 MDT en 2007, suite
à la rationalisation des quantités subventionnées.
1
Compte non tenu d’une dotation de 70 MDT du Budget de l’Etat de 2007, qui a été bloquée au profit de l’Office
des céréales et qui a servi à couvrir en partie les charges de compensation pour les mois de novembre et
décembre.
109
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES
1
Avec le Programme régional de développement (PRD) et le Programme de développement urbain intégré
(PDUI), surtout avant l’’année 2006.
112
Par ailleurs, le programme des contrats d’emploi-formation (CEF) a mobilisé une
dotation budgétaire de 0,9 MDT contre 0,8 MDT en 2007. Quant au nombre de béné-
ficiaires, il est passé de 2.824 à 3.464 personnes, d’une année à l’autre.
Pour sa part, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a approuvé, en 2008, le
financement de 11.208 projets y compris ceux dans le cadre du FONAPRA, pour une
enveloppe globale d’investissement de 126,3 MDT, en hausse de 9% et 21,4%, respective-
ment, par rapport aux niveaux enregistrés au cours de 2007. Ces projets devraient permettre
la création de 22.149 postes d’emploi, contre 18.700 postes une année auparavant.
La répartition sectorielle des créations d’emplois dans la pêche et les activités non
agricoles a été marquée, en 2008, par une augmentation dans les secteurs du bâtiment et
génie civil, du transport et communications, ainsi que celui englobant les mines et l’énergie.
A l’inverse, une baisse plus ou moins sensible a été enregistrée dans la pêche, les
industries manufacturières, le tourisme et l’Administration. Quant au secteur « autres
services marchands » (non compris le transport et communications et le tourisme), il a
connu une stagnation des créations d’emplois au niveau de 32,3 mille postes ou plus de
40% du total des emplois créés hors agriculture.
CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES (En unités)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Pêche 550 940 500 500 300
Mines et énergie 200 200 200 200 300
Bâtiment et génie civil 5.500 5.800 6.200 6.000 8.400
Industries manufacturières 18.600 18.500 17.700 19.000 18.600
Transport et communications 8.750 9.000 12.000 10.000 11.300
Tourisme 2.400 3.600 2.000 4.000 1.600
Autres services marchands 28.800 29.800 31.000 32.300 32.300
Administration 9.600 8.700 7.000 8.000 7.000
Total 74.400 76.540 76.600 80.000 79.800
Sources : Ministères du Développement et de la coopération internationale
et de l’Emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes
Encore faut-il noter que l’émigration contrôlée, qu’elle soit à titre saisonnier ou dans le
cadre de placement de compétences et qualifications tunisiennes dans certains pays, a
bénéficié d’une attention particulière des autorités nationales, afin de contribuer à réduire le
niveau du chômage et consolider la coopération avec les pays frères et amis, particulière-
ment dans l’espace euro-méditerranéen, au Moyen-Orient et en Afrique.
CREATIONS D'EMPLOIS DANS LA PECHE
ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES
(en mille unités)
85 85
80 80
75 75
70 70
65 65
60 60
55 55
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
113
II – SALAIRES
En outre et afin d’améliorer les conditions de vie des catégories sociales nécessiteuses,
l’aide de l’Etat accordée aux familles sans soutien, aux personnes âgées et aux handicapés
sans travail a été augmentée de 10 dinars, en juillet 2008, ce qui a porté son niveau à
160 dinars par trimestre pour 115 mille bénéficiaires. De son côté, la prime servie aux
travailleurs occasionnels des chantiers a été relevée de 200 millimes par journée de travail.
Par ailleurs et dans le cadre de la réforme du régime de retraite effectuée en 2001, les
pensions de retraite d’environ 470 mille bénéficiaires de la Caisse nationale de sécurité
sociale (CNSS) ont été, également, améliorées selon un taux similaire à celui de l’évolution
du SMIG.
Enfin, il y a lieu de noter qu’une nouvelle augmentation des salaires minimums légaux
a été décidée, à l’occasion de la Fête du travail le 1er mai 2009.
1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
114
VI. – LES INVESTISSEMENTS
Les nouvelles mesures introduites sont venues renforcer les deux principaux piliers de
la promotion des investissements, à savoir l’amélioration du climat des affaires et la garantie
d’un financement adéquat des projets. Elles ont porté, essentiellement, sur :
- l’accélération du rythme d’aménagement des zones industrielles publiques et privées
à travers la constitution de réserves foncières, ainsi que la préparation d’une liste prioritaire
de zones industrielles prévues dans le XIème Plan de développement,
- la mise en œuvre d’un programme de réalisation de locaux industriels dans les
gouvernorats prioritaires,
- la réalisation de complexes industriels en prolongement des pôles technologiques avec,
en particulier, l’extension du pôle EL GHAZALA des technologies de la communication,
- le regroupement des structures d’appui régionales dans un espace unique dénommé
« l’espace de l’entreprise » et l’orientation vers la généralisation des pépinières d’entreprises
dans les Instituts supérieurs de l’agriculture,
- l’extension du champ d’intervention de la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR)
au profit des nouveaux promoteurs et des petites et moyennes entreprises opérant dans les
activités de services à haute valeur ajoutée,
- le relèvement du plafond des crédits fonciers agricoles de 100 mille à 150 mille dinars
et l’augmentation du taux du crédit de 90% à 95% du coût du terrain en question.
115
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE
Désignation 2005 2006 2007 2008
FBCF globale (en MDT) 8.395 9.678 10.907 12.520
-Variations (en %) 4,7 15,3 12,7 14,8
-Taux d’investissement (en % du PIB) 22,2 23,4 23,9 24,9
Structure de la FBCF par agent économique (en %)
-Secteur public 42,6 42,9 40,0 38,0
-Secteur privé 57,4 57,1 60,0 62,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
La promotion des investissements dans les régions intérieures du pays, qui s’inscrit
dans le cadre du renforcement du développement régional, a été marquée, en 2008, par la
poursuite du programme des conférences régionales sur la création d’entreprises et le
financement des projets, ainsi que par le démarrage d’un nouveau programme de
conférences spécialisées pour le secteur agricole. Les travaux de suivi des résultats de ces
conférences ont permis de constater la réussite de ces manifestations dans la dynamisation
des investissements orientés vers les régions de l’intérieur.
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
PIB FBCF
Par ailleurs, les flux des IDE ont continué, en 2008, à connaître une augmentation
importante, soit 64,1%, pour atteindre 3.399 MDT ou 27,1% de la FBCF globale. Cette
évolution est en rapport avec le climat de stabilité régnant en Tunisie et l’amélioration de
l’environnement des affaires, ce qui a renforcé les avantages comparatifs du pays en termes,
notamment, de proximité géographique des marchés européens, de disponibilité
d’infrastructures de base modernes et de qualification de la main-d’œuvre. L’accroissement
des IDE a concerné la plupart des secteurs d’activité, en particulier l’énergie (42,3%) et les
industries manufacturières (32,1%) ainsi que les secteurs du tourisme et du transport.
116
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR SECTEUR D’ACTIVITE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2006 2007 2008 2008/2007 2006 2007 2008
Agriculture et pêche 913 921 923 0,2 9,4 8,5 7,4
Mines 52 56 76 35,7 0,6 0,5 0,6
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures) 1.606 2.284 2.905 27,2 16,6 20,9 23,2
Industries manufacturières 1.047 1.174 1.401 19,3 10,8 10,8 11,2
Bâtiment et génie civil 190 190 225 18,4 2,0 1,7 1,8
Services marchands 4.890 5.277 5.840 10,7 50,5 48,4 46,6
Equipements collectifs 980 1.005 1.150 14,4 10,1 9,2 9,2
Total 9.678 10.907 12.520 14,8 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
La structure des investissements par secteur d’activité a continué à être dominée par
les services marchands bien que leur part dans le total est revenue de 48,4% à 46,6%, d’une
année à l’autre. En revanche, la part du secteur de l’énergie s’est sensiblement accrue, pour
atteindre 23,2% contre 20,9% et 16,6%, respectivement, en 2007 et 2006. Pour les autres
secteurs d’activité et à l’exception de l’agriculture et de la pêche dont la part a diminué (7,4%
en 2008 contre 8,5% l’an passé), ils ont bénéficié de parts plus ou moins équivalentes à
celles enregistrées une année auparavant.
1998 2008
14,8%
14,7% 11,2%
Agric. & pêche 7,4% 25,6%
13,8%
10,4% Indus. manuf. 9,2%
Indus. non manuf.
Services march.
Equip. collectifs
46,3% 46,6%
A – AGRICULTURE ET PECHE
En s’élevant à 923 MDT, les investissements réalisés dans le secteur agricole et de la
pêche ont connu une quasi-stagnation, en 2008, sous l’effet de la régression de l’enveloppe
allouée par le secteur public qui est revenue de 374 MDT à 362 MDT, d’une année à l’autre.
Cette situation s’explique par la baisse des investissements publics, prédominés par les
interventions de l’Administration à concurrence de 90% environ, qui a été enregistrée dans les
domaines de l’hydraulique agricole et du reboisement, soit -10,6% et -11,3% respectivement.
Quant aux investissements du secteur privé, ils ont poursuivi leur progression, atteignant
561 MDT ou 60,8% de la FBCF engagée dans le secteur contre 547 MDT et 59,4% en 2007.
Cette évolution, qui a concerné surtout les branches de l’acquisition de matériels et de
l’hydraulique agricole, s’explique par le dynamisme des promoteurs privés grâce, notamment,
aux encouragements consentis par l’Etat et à la multiplication de zones irriguées.
117
La répartition des investissements agricoles par branche d’activité a continué à être
marquée par la prédominance de la part de l’hydraulique agricole (environ 35% de la FBCF
totale dans le secteur de l’agriculture et de la pêche). Cette situation est liée à l’importance des
enveloppes requises pour la réalisation de ces catégories d’investissement, en particulier la
construction de barrages, les travaux de canalisation et l’équipement des zones irriguées.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L’AGRICULTURE ET LA PECHE
Valeur en MDT Variat.en % Structure en %
Désignation
2006 2007 2008 2008/2007 2006 2007 2008
Hydraulique agricole 356 328 320 -2,4 39,0 35,6 34,7
Matériel agricole 88 113 127 12,4 9,6 12,3 13,8
Elevage 111 119 111 -6,7 12,2 12,9 12,0
Arboriculture 91 100 102 2,0 10,0 10,9 11,0
Pêche 56 44 37 -15,9 6,1 4,8 4,0
Forêts 53 69 61 -11,6 5,8 7,5 6,6
Conservation des eaux et du
sol (CES) 55 40 43 7,5 6,0 4,3 4,7
Divers projets intégrés 84 93 105 12,9 9,2 10,1 11,4
Etudes, recherches&vulgarisation 19 15 17 13,3 2,1 1,6 1,8
Total 913 921 923 0,2 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Par ailleurs, les investissements ont connu une reprise dans les branches de
l’électricité (5,6% contre -10,5% en 2007) et du bâtiment et génie civil (18,4% contre une
stagnation). Quant à la FBCF relative au secteur minier, réalisée notamment par la
Compagnie des phosphates de Gafsa, elle s’est accrue à un rythme plus rapide qu’une
année auparavant, soit 35,7% contre 7,7%, pour se situer à 76 MDT.
C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Totalisant 1.401 MDT, les investissements engagés dans les industries manufac-
turières ont progressé, en 2008, de 19,3% contre 12,1% l’année précédente. Cette
augmentation a bénéficié à tous les secteurs d’activité, plus particulièrement les industries
des matériaux de construction, de la céramique et du verre (65,6%) et les industries
118
chimiques (29,8%). Toutefois, le rythme d’accroissement a été moins rapide pour les deux
principaux secteurs orientés vers l’exportation, à savoir les industries mécaniques et
électriques (11,6% contre 26,7% en 2007) et les industries du textile et habillement et des
cuirs et chaussures (12,2% contre 24,2%), en raison surtout des difficultés d’écoulement sur
les marchés extérieurs suite aux retombées de la crise économique et financière mondiale.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2006 2007 2008 2008/2007 2006 2007 2008
Industries agro-alimentaires 240 270 280 3,7 22,9 23,0 20,0
Matériaux de construction,
céramique et verre 195 180 298 65,6 18,6 15,3 21,3
Industries mécaniques et
électriques 225 285 318 11,6 21,5 24,3 22,7
Industries chimiques 97 104 135 29,8 9,3 8,8 9,6
Textile, habillement, cuirs et
chaussures 165 205 230 12,2 15,8 17,5 16,4
Industries diverses 125 130 140 7,7 11,9 11,1 10,0
Total 1.047 1.174 1.401 19,3 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
D – SERVICES MARCHANDS
Les investissements réalisés dans les services marchands ont poursuivi leur
augmentation soutenue en 2008, soit 10,7% contre 7,9% un an plus tôt, pour atteindre
5.840 MDT ou près de 47% de la FBCF globale. Cette progression a concerné tous les
secteurs, surtout le transport, le tourisme et le commerce.
Atteignant 1.800 MDT, la FBCF engagée dans le secteur du transport s’est accrue
presque au même rythme qu’une année auparavant, soit 15%. Cette évolution s’explique,
notamment, par l’importance de l’enveloppe d’investissement nécessitée par les grands projets
d’infrastructure et qui a atteint 1.283 MDT ou plus de 71% du total. Il s’agit, en particulier,
des travaux de construction de l’aéroport international d’Enfidha et de l’achèvement de ceux
relatifs à l’autoroute M’Saken-Sfax, deux projets qui ont nécessité, respectivement, 331 MDT et
118 MDT en 2008.
S’agissant des investissements effectués dans le secteur du tourisme, ils ont connu,
en 2008, une reprise de 40 MDT ou 13,3%, contre une baisse de 9,1% en 2007, pour
s’élever à 340 MDT et ce, malgré l’impact de la conjoncture internationale défavorable à
119
partir du mois d’octobre. Ceci s’explique par les différentes mesures prises en faveur du
secteur, notamment en matière de diversification et de promotion des produits touristiques et
d’amélioration de la qualité des prestations à travers, surtout, l’exécution d’un programme de
mise à niveau des unités hôtelières.
Par ailleurs, les investissements ont continué à s’accroître dans le secteur des commu-
nications quoique à un rythme moins rapide qu’en 2007 (5,7% contre 7,7%), pour atteindre
740 MDT ou 12,7% du total de la FBCF dans les services marchands. L’importance de
l’enveloppe investie dans ce secteur témoigne de l’orientation stratégique de l’économie
tunisienne vers l’exploitation à grande échelle du créneau prometteur des technologies de
l’information et de la communication (TIC).
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS
Valeur en MDT Variat. en Structure en %
Désignation %
2006 2007 2008 2008/2007 2006 2007 2008
Transport 1.360 1.565 1.800 15,0 27,8 29,6 30,8
Communications 650 700 740 5,7 13,3 13,3 12,7
Tourisme 330 300 340 13,3 6,8 5,7 5,8
Logement 1.570 1.597 1.650 3,3 32,1 30,3 28,3
Commerce et autres services 980 1.115 1.310 17,5 20,0 21,1 22,4
Total 4.890 5.277 5.840 10,7 100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS
120
A – EPARGNE NATIONALE
B – RESSOURCES EXTERIEURES
Les entrées brutes de capitaux extérieurs ont nettement repris, au cours de 2008,
enregistrant un accroissement de 23,8% contre une baisse de 33,6% un an plus tôt pour
totaliser 5.342 MDT. Cette évolution est en rapport, notamment, avec la nette progression
des participations étrangères, en particulier les IDE dont les flux ont augmenté de 64,1%,
d’une année à l’autre. A l’inverse, les tirages d’emprunts extérieurs se sont inscrits en baisse
de 19,1% après un accroissement de l’ordre de 11% en 2007, pour revenir à 1.745 MDT.
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE
Valeur en MDT Variat. en % Structure en %
Désignation
2006 2007 2008 2008/2007 2006 2007 2008
Emprunts 1.941 2.157 1.745 -19,1 29,8 50,0 32,7
Participations étrangères 4.562 2.158 3.597 66,7 70,2 50,0 67,3
dont : IDE 4.403 2.071 3.399 64,1 67,7 48,0 63,6
Apports extérieurs bruts 6.503 4.315 5.342 23,8 100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux 3.114 2.604 2.144 -17,7 47,9 60,3 40,1
Apports extérieurs nets 3.389 1.711 3.198 86,9 52,1 39,7 59,9
Source : Banque centrale de Tunisie
I – EVOLUTION GLOBALE
Les échanges commerciaux de la Tunisie ont connu, en 2008, une nette consolidation,
tant au niveau des exportations qu’à celui des importations, enregistrant un accroissement
de 21,8% et 23,8% respectivement contre 24,8% et 22,2% un an plus tôt. Il en est résulté un
élargissement du déficit commercial de 31,4% et une baisse du taux de couverture de
1,2 point de pourcentage qui ont atteint environ 6.604 MDT et 78,2%, respectivement.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE (En MDT sauf indication contraire)
Taux de couverture des
Exportations Importations
Années Déficit importations par les
FOB CAF
exportations (en %)
1997 6.148 8.794 2.646 69,9
1998 6.518 9.490 2.972 68,7
1999 6.967 10.071 3.104 69,2
2000 8.005 11.738 3.733 68,2
2001 9.536 13.697 4.161 69,6
2002 9.749 13.511 3.762 72,2
2003 10.343 14.039 3.696 73,7
2004 12.404 16.185 3.781 76,6
2005 13.794 17.292 3.498 79,8
2006 15.558 20.003 4.445 77,8
2007 19.410 24.437 5.027 79,4
2008 23.637 30.241 6.604 78,2
Source : Institut national de la statistique
L’accroissement des importations a porté la marque de la forte hausse des prix
internationaux des produits alimentaires de base et des matières premières et demi-produits,
surtout au cours de la première moitié de 2008. En témoigne, notamment, la flambée des
prix d’importation du soufre non raffiné qui sont passés, d’une année à l’autre, de 111 dinars
à environ 648 dinars la tonne.
Egalement, les prix du pétrole brut ont connu une forte hausse pour atteindre le niveau
de 147 dollars le baril en juillet 2008, ce qui a entraîné une augmentation des dépenses
totales d’importation des produits énergétiques de 63,7% ou 1.912,2 MDT et ce, en dépit de
la baisse des cours enregistrée au cours du dernier trimestre de l’année. Il en est de même
des prix à l’importation des céréales dont la hausse, au cours du premier semestre de 2008,
a contribué sensiblement à l’augmentation des importations.
BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE HORS ENERGIE (En MDT sauf indication contraire)
Valeur en MDT Variations en %
Désignation
2006 2007 2008 2007/2006 2008/2007
Exportations FOB 13.540,5 16.271,8 19.557,1 20,2 20,2
Importations CAF 17.144,5 21.435,7 25.327,4 25,0 18,2
Solde -3.604,0 - 5.163,9 - 5.770,3 -1.559,9 MDT -606,4 MDT
Taux de couverture (%) 79,0 75,9 77,2 -3,1 points +1,3 point
Source : Institut national de la statistique
En dehors des produits énergétiques, les exportations ont progressé de 20,2%, soit le
même taux enregistré en 2007, alors que les importations ont augmenté de 18,2% contre
25% une année auparavant. De ce fait, le déficit commercial hors énergie s’est accru
d’environ 606 MDT ou 11,7% contre près de 1.560 MDT et 43,3% un an plus tôt.
122
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE
35000 35000
30000 30000
25000 25000
20000 20000
En MDT
15000 15000
10000 10000
5000 5000
0 0
-5000 -5000
-10000 -10000
2004 2005 2006 2007 2008
Importations CAF Exportations FOB Déficit
A l’instar de ce qui a été relevé pour les importations, les exportations ont bénéficié de
la forte hausse des prix des principaux produits de base. Outre le secteur énergétique, cette
évolution a profité au secteur des mines, phosphates et dérivés dont les ventes ont plus que
doublé, passant de 1.348,7 MDT à 3.151,7 MDT et contribuant, ainsi, à hauteur de 43%
environ à l’augmentation totale des exportations.
Au niveau du secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures, et après la
progression appréciable enregistrée en 2007 (17,1%), les exportations ont quasiment stagné
en 2008. Elles ont occupé la seconde place parmi les secteurs exportateurs de la Tunisie
après les industries mécaniques et électriques.
La légère baisse des exportations du secteur du textile et habillement (-0,2%) s’explique
par l’achèvement de la période transitoire (2005-2007) relative aux Accords des textiles et
vêtements (ATV), au cours de laquelle le système des quotas a été réinstauré afin d’atténuer
l’impact du démantèlement intégral des Accords multifibres (AMF) au début de 2005.
L’abandon total, dès le début de 2008, desdits quotas a eu pour effet l’exacerbation de
la concurrence des produits asiatiques, notamment chinois, et par conséquent la perte de
certaines parts de marché dans l’espace européen.
Quant à la décélération du rythme d’accroissement des exportations du secteur des
industries mécaniques et électriques (18,3% contre 30,9% en 2007), elle peut s’expliquer,
principalement, par l’impact de la crise financière mondiale sur l’économie réelle. L’industrie
automobile a été particulièrement touchée du fait, notamment, du repli de la demande
étrangère, surtout européenne, des composants et pièces détachées de voitures qui
représentent la pierre angulaire des industries mécaniques et électriques du pays.
L’analyse de l’évolution des échanges commerciaux selon les régimes fait ressortir une
forte progression des exportations et des importations effectuées dans le cadre du régime
général, soit respectivement 43,4% et 32,8% contre 29,1% et 22,3% une année auparavant.
Le déficit commercial s’est, par conséquent, aggravé de 2.046,9 MDT ou 23,5% contre
1.262 MDT ou 16,9% en 2007.
La hausse des exportations effectuées dans le cadre de ce régime représente 78,2% de
la croissance des exportations globales et s’explique, en particulier, par la bonne tenue des
ventes des secteurs de l’énergie et des mines, phosphates et dérivés.
123
Suite à ces évolutions, la part du régime général dans les échanges commerciaux s’est
consolidée de 7 points de pourcentage à l’exportation (46,2% contre 39,2%) et de
4,9 points de pourcentage à l’importation (71,7% contre 66,8 % un an plus tôt).
Quant aux opérations effectuées sous le régime offshore, elles ont connu une nette
décélération tant à l’exportation (7,8% contre 22,1% en 2007) qu’à l’importation (5,6% contre
21,9%). L’excédent commercial s’est, néanmoins, consolidé de 470,4 MDT ou 12,8%.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR (En %)
Taux d’effort Taux de Taux de
Années Taux d’ouverture
à l’exportation dépendance pénétration
1997 29,4 42,1 71,5 41,1
1998 28,9 42,1 71,0 40,7
1999 28,2 40,8 69,0 39,9
2000 30,0 44,0 74,0 42,5
2001 33,2 47,6 80,8 45,5
2002 32,6 45,2 77,8 43,3
2003 32,2 43,6 75,8 42,0
2004 35,2 46,0 81,2 44,7
2005 36,5 45,8 82,3 45,6
2006 37,6 48,3 85,9 47,2
2007 42,5 53,6 96,1 52,4
2008 47,0 60,1 107,1 58,0
Sources : Institut national de la statistique, Ministère du Développement et de la Coopération Internationale et BCT
A l’instar des années précédentes, les principaux ratios du commerce extérieur ont
continué à progresser, notamment le taux d’ouverture qui s’est établi à 107,1% contre 96,1%
en 2007. Ainsi et pour la première fois, le montant total des exportations et des importations
de biens a dépassé le PIB du pays, témoignant du haut niveau d’ouverture sur l’extérieur
atteint par l’économie tunisienne.
124
Les exportations de dérivés de phosphate se sont accrues de 134,2%, soit la plus forte
augmentation parmi tous les secteurs d’activité, ce qui représente environ 40% de la
progression totale des exportations tunisiennes.
Les ventes de produits énergétiques et de produits miniers ont connu, également, des
taux de progression élevés, soit 30% et 126,8% respectivement.
Du côté des importations, les plus fortes augmentations ont intéressé les secteurs de
l’énergie et des dérivés de phosphate. En particulier, la nette accélération des achats au
niveau du second secteur s’explique, principalement, par la hausse exceptionnelle des
importations de soufre non raffiné suite à la flambée des prix sur le marché international.
Quant aux achats de produits agricoles, de pêche et alimentaires, ils se sont accrus à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D’ACTIVITE
2007 2008
Désignation Valeur Evolution Part dans Valeur Evolution Part dans
en MDT en % le total (%) en MDT en % le total (%)
Exportations 19.409,6 24,8 100,0 23.637,0 21,8 100,0
- Agriculture, pêche & Industries
agroalimentaires 1.888,0 0,1 9,7 2.155,6 14,2 9,1
▪ Agriculture et pêche 543,0 25,2 2,8 617,5 13,7 2,6
▪ Industries agroalimentaires 1.345,0 -7,4 6,9 1.538,1 14,4 6,5
- Energie 3.137,8 55,5 16,2 4.079,9 30,0 17,3
- Produits miniers 90,4 55,3 0,5 205,0 126,8 0,9
- Industries manufact. non alimentaires 14.293,4 23,3 73,6 17.196,5 20,3 72,7
▪ Textile, habillem., cuirs&chaussures 6.076,3 17,1 31,3 6.098,3 0,4 25,8
▪ Indust. mécaniques & électriques 5.266,8 30,9 27,1 6.232,8 18,3 26,4
▪ Dérivés de phosphate 1.258,3 29,0 6,5 2.946,7 134,2 12,4
▪ Autres produits manufacturés 1.692,0 20,4 8,7 1.918,7 13,4 8,1
dont:*Matériaux de construction,
céramique et verre 330,5 20,4 1,7 396,7 20,0 1,7
*Produits chimiques 575,7 10,0 3,0 661,2 14,9 2,8
Importations 24.437,3 22,2 100,0 30.241,2 23,8 100,0
- Agriculture, pêche & industries
agro-alimentaires 2.617,9 38,9 10,7 3.318,6 26,8 11,0
▪ Agriculture et pêche 1.628,4 78,8 6,7 1.921,4 18,0 6,4
▪ Industries agroalimentaires 989,5 1,5 4,0 1.397,2 41,2 4,6
- Energie 3.001,6 5,0 12,3 4.913,8 63,7 16,2
- Produits miniers 43,3 21,3 0,2 54,9 26,8 0,2
- Industries manufact. non alimentaires 18.774,5 23,3 76,8 21.953,9 16,9 72,6
▪ Textile, habillem., cuirs& chaussures 4.070,1 19,3 16,6 4.076,3 0,2 13,5
▪ Industries mécaniques & électriques 10.431,4 26,9 42,7 11.920,3 14,3 39,4
▪ Dérivés de phosphate 443,7 7,6 1,8 1.675,9 277,7 5,5
▪ Autres produits manufacturés 3.829,3 20,3 15,7 4.281,4 11,8 14,2
dont:*Matériaux de construction,
céramique et verre 218,6 19,5 0,9 279,6 27,9 0,9
*Produits chimiques 2.281,4 23,4 9,3 2.523,2 10,6 8,3
Source : Institut national de la statistique
L’accroissement des ventes qui ont représenté 9,1% des exportations globales du pays
a résulté à hauteur de 23,6% de celui des ventes d’huile d’olive (9,1% ou 63,1 MDT), suite à
la hausse des prix, notamment lors des premiers mois de l’année et ce, en dépit de la baisse
des quantités expédiées de 2% ou 3,5 mille tonnes.
125
La structure des principaux marchés de l’huile d’olive est demeurée inchangée, avec
une consolidation de la place de l’Italie et de l’Espagne comme premier et deuxième clients,
avec des parts respectives de 52,9% et 21,3%, suivies par les Etats-Unis d’Amérique
(14,1%), la France (3,2%) et le Maroc (2,3%).
L’augmentation des ventes de préparations à base de céréales, notamment des pâtes
alimentaires, aussi bien en valeur (45,7% ou 35,4 MDT) qu’en quantité (17% ou 10,8 mille
tonnes), a également contribué à la progression des exportations du secteur. La Libye est
demeurée le premier débouché de ces produits, avec une part de marché de 36,5% des
ventes. D’autres pays, notamment africains, ont émergé comme principaux clients, à l’instar
du Niger qui a absorbé 10,3% des ventes, l’Algérie (9,4%), le Sénégal (2,4%), le Togo
(1,9%), le Tchad (1,8%) et le Gabon (1,8%).
Les exportations de double concentré de tomate et d’agrumes ont presque doublé
d’une année à l’autre, passant respectivement de 21 MDT à 39,7 MDT et de 13,6 MDT à
24,9 MDT. Les agrumes ont été écoulés à hauteur de 86,5% sur le marché français.
Pour leur part, les ventes de tabac ont connu une hausse de 14,3% ou 7,2 MDT. Ce
produit a été expédié, essentiellement, vers les pays de l’Union européenne (79,1%), la
Libye (7,2%) et la Suisse (2,8%).
Quant aux exportations des produits de la pêche dont les principales destinations ont
été l’Italie (44,3%), le Japon (29,2%), l’Espagne (9%) et la Grèce (5,6%), elles ont progressé
de 2,1% ou 4,8 MDT, malgré la régression des quantités exportées de 1,4 mille tonnes pour
revenir à 20 mille tonnes.
Néanmoins, des baisses ont été enregistrées pour certains produits, à l’instar des produits
de la minoterie (-50,2% ou -14,2 MDT), composés principalement de farine de céréales, en
relation avec la diminution des quantités expédiées. La Côte d’Ivoire a été le principal client de
ces produits (52,2%), suivie par la Libye (41,2%) et le Cameroun (6%).
Quant à la régression des exportations de dattes de 0,9%, elle est due à la diminution des
prix moyens à l’exportation et ce, en dépit de la légère hausse de 0,9% des quantités exportées.
Les exportations ont été réalisées, notamment, sur les pays de l’Union européenne ainsi que le
Maroc (28,8%) et certains pays asiatiques, comme l’Indonésie (2,8%) et la Malaisie (2,5%).
Au niveau des importations, la part des achats du secteur dans les importations
globales du pays est passée de 10,7% en 2007 à 11% en 2008. Plus de 41% de la hausse
des importations s’explique par la progression de 24,2% ou 289,5 MDT des achats de
céréales. Il s’agit, notamment, des achats de blé dur (+42,6%), en rapport avec l’effet
conjugué de l’augmentation de 8,2% des quantités acquises et des prix négociés par l’Office
des céréales, principal importateur de céréales du pays. Les prix ont dépassé les 800 dollars
la tonne au cours des mois de mai et juin 2008, avant de connaître une accalmie et finir
l’année avec des moyennes de prix en dessous de 300 dollars la tonne, lors des mois de
novembre et décembre.
La hausse des prix a contribué, aussi, à l’accroissement des importations de blé
tendre (28,8%), au moment où les quantités achetées ont connu une légère diminution.
Par ailleurs, les achats de maïs ont enregistré une hausse de 51,2% en valeur et de
21,2% en volume, alors que les achats d’orge se sont inscrits en baisse de 26,6%, suite à
une régression des quantités importées de 35,8%.
Les sources d’approvisionnement du pays en céréales ont été diverses et ont
concerné, principalement, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, l’Italie, la France, ainsi que
certains pays d’Europe de l’Est, à l’instar de l’Ukraine, de la Roumanie et quelques pays
d’Amérique latine, comme l’Argentine et le Brésil.
126
A côté des céréales, les importations de divers autres produits ont augmenté, comme
les huiles végétales destinées à l’alimentation humaine dont les achats ont plus que doublé
(116,3%), suite à la montée vertigineuse des prix sur le marché international, alors que les
quantités importées ont connu une progression de moindre ampleur (34,6%).
L’Argentine a été le principal fournisseur du pays en huiles végétales avec une part
avoisinant 52%, suivie par le Brésil (17,1%), les Etats-Unis d’Amérique (13%) et l’Espagne
(6,2%), étant signalé qu’une faible proportion (2,3%) a été importée de l’Indonésie et a concerné
l’huile de palme.
La hausse des importations de lait et dérivés (61,9%) est due à l’accroissement des
quantités importées de 55,5%. Ces importations ont été effectuées, principalement, auprès
de la France (32%), des Etats- Unis d’Amérique (16%), de la Nouvelle-Zélande (11%) et des
Pays-Bas (10,8%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE, PECHE ET DES INDUSTRIES AGRO-
ALIMENTAIRES
Variations
Désignation Quantité en 1000 tonnes Valeur en MDT
2008/2007 en %
2006 2007 2008 2006 2007 2008 Quantité Valeur
Exportations 1.886,2 1.888,0 2.155,6 14,2
Alimentation humaine 607,9 615,7 677,7 1.599,0 1.615,5 1.849,9 10,1 14,5
dont :
.Huile d’olive 168,8 172,6 169,1 834,9 696,0 759,1 -2,0 9,1
.Produits de la mer 20,3 21,4 20,0 225,4 232,8 237,6 -6,5 2,1
.Dattes 37,6 68,9 69,5 117,0 211,0 209,2 0,9 -0,9
.Agrumes 19,5 16,3 28,4 16,1 13,6 24,9 74,2 83,1
.Préparations à
base de céréales 74,3 63,5 74,3 73,1 77,5 112,9 17,0 45,7
.Double concentré
de tomate 38,3 18,7 23,7 39,3 21,0 39,7 26,7 89,0
.Harissa 5,1 8,4 11,3 13,6 20,4 22,9 34,5 12,3
.Farines de céréales 36,5 43,7 12,8 14,1 24,7 5,8 -70,7 -76,5
Autres produits 287,2 272,5 305,7 12,2
Importations 1.885,4 2.617,9 3.318,6 26,8
Alimentation humaine 3.489,1 4.060,6 3.933,7 1.321,9 2.040,9 2.600,9 -3,1 27,4
dont :
.Céréales, dont : 2.654,1 3.159,0 3.042,4 599,0 1.194,0 1.483,5 -3,7 24,2
-Blé tendre 1.057,9 1.122,5 1.103,2 241,9 404,2 520,7 -1,7 28,8
-Blé dur 340,8 609,2 659,2 94,5 333,4 475,3 8,2 42,6
-Maïs 588,3 618,3 749,2 109,3 180,2 272,5 21,2 51,2
-Orge 644,9 787,7 505,9 143,4 265,9 195,1 -35,8 -26,6
.Sucre 353,9 353,7 324,3 199,7 158,8 162,3 -8,3 2,2
.Huiles Végétales 196,3 188,9 254,3 148,9 187,0 404,5 34,6 116,3
.Lait et dérivés 13,5 15,5 24,1 36,0 49,1 79,5 55,5 61,9
.Viandes 5,5 4,4 5,2 26,1 18,7 27,1 18,2 44,9
.Thé 10,6 9,3 10,4 21,9 18,0 23,8 11,8 32,2
.Café 10,7 12,6 16,9 22,2 31,4 52,6 34,1 67,5
.Bananes 20,3 41,0 33,5 7,4 14,7 11,4 -18,3 -22,4
.Pomme de terre 27,7 102,5 19,7 18,9 66,1 19,7 -80,8 -70,2
.Préparations
alimentaires diverses 5,3 6,0 7,3 47,9 55,2 62,0 21,7 12,3
Autres produits 563,5 577,0 717,7 24,4
dont :
.Tourteaux de soja 243,2 257,8 266,9 77,2 103,1 148,8 3,5 44,3
.Tabac brut 7,1 7,9 8,7 22,5 29,2 35,8 10,1 22,6
Solde de la balance
alimentaire 277,1 -425,4 -751,0 76,5
Taux de couverture -8,1
(en%) 121,0 79,2 71,1 points
Solde global 0,8 -729,9 -1.163,0 59,3
Taux de couverture -7,1
(en%) 100,0 72,1 65,0 points
Source : Institut national de la Statistique
128
Les importations de pétrole brut ont augmenté de 403,3 MDT ou 54,1%, en raison
d’une progression de 11,2% des quantités achetées, presque en totalité auprès de la Libye.
Les achats de gaz naturel, fourni quasi-exclusivement par l’Algérie, se sont accrus de
356,9 MDT ou 113,2% en valeur et de 400,9 mille tonnes ou 47,5% en volume.
Les importations de houille de coke ont enregistré une progression, aussi bien en
valeur (4,6 MDT ou 115%) qu’en quantité (9,2 mille tonnes ou 85,2%). Les principaux pays
fournisseurs ont été l’Algérie, l’Allemagne et l’Egypte.
3) Mines, phosphates et dérivés
L’année 2008 a été marquée par une hausse sans précédent des cours mondiaux des
produits phosphatés et miniers. Cette hausse a concerné, également, les matières premières
importées utilisées au niveau du cycle de production des dérivés de phosphate, à l’instar du
soufre non raffiné et de l’ammoniac.
Les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés ont bénéficié de cet
environnement international enregistrant des résultats exceptionnels, illustrés par une
progression de 133,7% des recettes d’exportation qui ont atteint 3.151,7 MDT. Ce secteur a
été à l’origine de 42,7% de la progression totale des exportations du pays et sa part dans
ces exportations s’est, par conséquent, consolidée de 6,3 points de pourcentage en 2008,
pour atteindre 13,3%.
Parallèlement, les importations du secteur ont presque quadruplé, portant sur
1.730,8 MDT contre 487 MDT un an plus tôt. Elles ont représenté 5,7% des importations
totales du pays contre 2% en 2007. De ce fait, le solde traditionnellement excédentaire du
secteur s’est consolidé de 559,2 MDT ou 64,9%.
Au niveau des exportations et d’après les réalisations du Groupe chimique tunisien, les
prix de l’ensemble des dérivés de phosphate ont connu une hausse exceptionnelle. A titre
d’illustration, la moyenne des prix d’une tonne d’acide phosphorique a atteint près de
2.000 dollars en juin 2008, alors qu’elle n’a pas dépassé les 580 dollars durant l’année 2007.
Les prix de DAP ont grimpé aux environs de 1.200 dollars la tonne au cours d’une période
assez étalée de 2008, contre un maximum de 540 dollars la tonne une année auparavant. La
moyenne des prix du phosphate brut, qui s’est établie aux alentours de 50 dollars la tonne en
2007, s’est fortement accrue au cours de l’année 2008 pour dépasser les 400 dollars la tonne.
Ces niveaux élevés de prix ont eu un effet positif sur les recettes d’exportation des
différents produits. Représentant 34,1% des exportations du secteur, les ventes de DAP ont
plus que doublé passant, d’une année à l’autre, de 508,6 MDT à 1.074,3 MDT. Quant aux
quantités expédiées, elles se sont repliées de 10,2% ou 100 mille tonnes. Le DAP tunisien a
été exporté, essentiellement, vers certains marchés asiatiques comme l’Inde, qui a accaparé
26,3% des ventes, le Vietnam (6%), le Pakistan (4,7%), la Chine (4,3%), l’Iran (4%), ainsi
que certains pays du continent européen à l’instar de la Turquie (21,4%), l’Italie (7%) et la
France (6,2%).
Les exportations d’acide phosphorique ont, par ailleurs, connu une forte augmentation
de 158% ou 543,3 MDT, alors que les quantités expédiées ont reculé pour la deuxième
année consécutive.
Absorbant 49,4% des ventes, l’Inde a consolidé sa place en tant que premier client
d’acide phosphorique tunisien, suivie par les pays de l’Union européenne (22,6%) ainsi que
la Turquie (6%), l’Arabie Saoudite (5,9%) et l’Iran (4,3%).
Les ventes de superphosphate triple, troisième produit important du secteur, ont
poursuivi leur progression à un rythme accéléré qui a atteint 136,1% ou 442,1 MDT en 2008,
129
contre 61,8% ou 124,1 MDT en 2007. Les quantités exportées ont, à l’inverse, accusé une
régression de 8,9% ou 73,1 mille tonnes.
Les principales destinations des ventes de superphosphate triple ont été l’Iran (26,5%),
le Brésil (24,4%), le Bangladesh (15,3%), le Soudan (4,4%) et le Sri-Lanka (4,2%).
Expédiées principalement vers les pays de l’Europe de l’Est, notamment la Pologne
(45,3% des ventes) et l’Ukraine (14,6%), les exportations de phosphate de chaux ont
augmenté de 154,2% ou 109,5 MDT pour s’établir à 180,5 MDT contre 71 MDT et 35,6 MDT
en 2007 et 2006, respectivement. Cette évolution est imputable au renchérissement de ce
produit, alors que les quantités expédiées ont baissé (-28,9%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATES ET DERIVES
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat.2008/07en %
Désignation
2006 2007 2008 2006 2007 2008 Quantité Valeur
Exportations 1.033,7 1.348,7 3.151,7 133,7
Engrais 2.035,6 1.863,0 1.677,0 607,5 845,9 1.865,3 -10,0 120,5
. Superphosphate
triple 807,2 819,7 746,6 200,8 324,9 767,0 -8,9 136,1
. DAP 1.154,6 977,7 877,7 389,3 508,6 1.074,3 -10,2 111,2
. Autres engrais
chimiques 73,8 65,6 52,7 17,4 12,4 24,0 -19,7 93,5
Acide phosphorique 1.140,4 900,3 661,6 317,4 343,9 887,2 -26,5 158,0
Phosphate de chaux 713,1 1.236,7 879,1 35,6 71,0 180,5 -28,9 154,2
Phosphate bicalcique 154,0 180,8 152,4 52,9 68,3 189,5 -15,7 177,5
Zinc 0 1,4 0 0 0,1 0 -100,0 -100,0
Autres produits 20,3 19,5 29,2 49,7
Importations 447,9 487,0 1.730,8 255,4
Soufre non raffiné 1.576,0 1.390,4 1.775,8 159,2 154,1 1.150,2 27,7 646,4
Ammoniac 324,6 276,0 276,2 119,2 104,2 212,4 0,1 103,8
Bitume de pétrole 433,0 445,3 489,1 69,6 97,5 150,1 9,8 53,9
Spath fluor 58,1 79,4 74,3 16,2 22,5 26,9 -6,4 19,6
Acide phosphorique 100,2 99,8 79,5 27,6 34,5 104,7 -20,3 203,5
Engrais 81,0 95,4 52,2 26,7 42,8 37,8 -45,3 -11,7
Autres produits 29,4 31,4 48,7 55,1
Solde 585,8 861,7 1.420,9 64,9
-94,8
Taux de couverture (%) 230,8 276,9 182,1 points
Source : Institut national de la statistique
Ce bond est imputable à une forte hausse des prix de ce produit, qui ont suivi une
tendance semblable à celle des cours des hydrocarbures et qui sont passés en moyenne de
95,8 dollars la tonne en 2007 à plus de 514 dollars la tonne en 2008.
La Russie a été le principal fournisseur du pays en soufre non raffiné avec une part de
45,5%, suivie par le Kazakhstan (10,2%) et les pays arabes du Golfe, notamment le Koweït
(8,7%), les Emirats Arabes Unis (8%) et l’Arabie Saoudite (8%).
130
de ce produit ont atteint environ 883 dollars la tonne en septembre 2008, alors qu’ils ont été
de 314 dollars la tonne en 2007.
L’ammoniac a été importé, principalement, des pays de l’Union européenne,
notamment l’Italie (31,8%), la France (18,8%), le Royaume-Uni (10,2%), l’Espagne (9,1%) et
l’Allemagne (7,7%).
Les importations d’acide phosphorique ont enregistré une forte progression de 203,5%,
suite à l’augmentation des prix d’achat. Quant aux importations d’engrais, elles ont accusé
une baisse de 11,7% due à la régression des quantités importées de 45,3%.
4) Textile et habillement
L’année 2008 a été marquée par une quasi-stagnation des exportations du secteur du
textile et habillement (-7,8 MDT ou -0,2%), contre un accroissement de 732,2 MDT ou 16,4%
une année auparavant. La contribution du secteur dans les exportations globales du pays a,
ainsi, diminué de 4,8 points de pourcentage pour revenir à 21,9%.
Les exportations réalisées sous le régime offshore, qui ont représenté près de 98% des
ventes du secteur, ont enregistré une faible croissance de 16 MDT ou 0,3% après avoir
augmenté de 707,8 MDT ou 16,3% en 2007. Dans le cadre du régime général, les
exportations ont régressé de 23,8 MDT ou 17,1% contre un accroissement de 24,4 MDT
ou 21,3 % en 2007.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT
Désignation Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT Variat. 2008/07 en %
2006 2007 2008 2006 2007 2008 Quantité Valeur
Exportations 4.455,7 5.187,9 5.180,1 -0,2
Vêtements & accessoires 75,0 78,1 72,5 3.069,0 3.461,4 3.397,0 -7,2 -1,9
Bonneterie 28,5 30,7 30,3 930,3 1.094,9 1.190,9 -1,3 8,8
Tissus 17,0 19,3 17,1 122,9 154,6 135,9 -11,4 -12,1
Articles confectionnés et
friperie 44,8 55,3 53,7 245,2 371,0 347,9 -2,9 -6,2
Fils et filés textiles 12,7 13,7 12,2 65,8 81,1 91,0 -10,9 12,2
Autres produits 22,5 24,9 17,4 -30,1
Importations 2.970,2 3.521,5 3.481,6 -1,1
Tissus 101,3 118,7 119,8 1.688,2 2.065,8 2.085,4 0,9 0,9
Vêtements & accessoires 17,4 19,3 15,9 511,5 603,6 588,5 -17,6 -2,5
Bonneterie 13,1 13,2 11,2 309,8 324,4 301,5 -15,2 -7,1
Fils et filés textiles 47,8 52,7 49,0 222,9 257,4 251,3 -7,0 -2,4
Articles confectionnés et
friperie 95,2 103,8 115,4 96,9 111,3 123,5 11,2 11,0
Coton en masse 16,4 22,3 13,3 28,8 40,0 27,9 -40,4 -30,3
Autres produits 112,1 119,0 103,5 -13,0
Solde 1.485,5 1.666,4 1.698,5 1,9
1,5
Taux de couverture (%) 150,0 147,3 148,8 point
Source : Institut national de la statistique
131
Quant aux importations, elles ont régressé de 39,9 MDT ou 1,1% contre une augmen-
tation de 551,3 MDT ou 18,6% en 2007. Leur part dans les achats globaux du pays a baissé
de 2,9 points de pourcentage (11,5% contre 14,4% un an plus tôt).
Le recul des importations a touché les achats sous le régime off shore (-64 MDT ou
-2%), qui ont représenté environ 90% des importations du secteur. Les achats effectués
dans le cadre du régime général ont connu un certain ralentissement de leur rythme
d’accroissement, soit 7,2% contre 10,7%.
L’Italie a été le premier fournisseur de la Tunisie en produits textiles (33%), suivie par la
France (26,5%), la Belgique (6,1%) et l’Allemagne (6%).
5) Cuirs et chaussures
Les échanges commerciaux du secteur des cuirs et chaussures ont porté la marque,
en 2008, du ralentissement du rythme d’accroissement des exportations (3,4% contre 20,8%
en 2007) et des importations (8,4% contre 24,6%), ce qui s’est traduit par une réduction de
l’excédent commercial de 16,3 MDT ou 4,8% ainsi que du taux de couverture de 7,5 points
de pourcentage, pour revenir à 154,4%.
Les ventes relatives au poste chaussures, dont la part dans les exportations du secteur a
été de 81%, ont enregistré une légère hausse de 0,9% après avoir augmenté de 17,8% en 2007
et ce, suite à un certain repli des exportations de la composante chaussures finies (-0,4% contre
22,7%), conjuguée une augmentation à un rythme moins rapide des ventes de la composante
tiges et parties de chaussures (3,8% contre 8,3%). Les principaux marchés de ces produits ont
été l’Italie, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Les exportations ont été effectuées à hauteur de 86,6% sous le régime offshore, alors que
69,9% des importations ont été réalisées dans le cadre du régime général.
Pour le secteur des industries mécaniques, les exportations et les importations ont
enregistré une décélération, soit 14,7% et 15,1% respectivement contre 23,6% et 33,9% un
an plus tôt.
133
Ainsi, le déficit commercial s’est élargi de 808,5 MDT ou 15,2% pour atteindre 6.126,2 MDT,
contre une augmentation de 1.476,1 MDT ou 38,4% en 2007, alors que le taux de couverture a
connu une quasi-stagnation pour se situer à 27,9%.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Variat. 2008/07
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2006 2007 2008 2006 2007 2008 Qté. Valeur
Exportations 1.675,9 2.071,5 2.375,5 14,7
-Matériel de transport dont : 461,0 551,0 536,6 -2,6
▪ Autos, cycles & tracteurs 45,8 56,7 52,9 416,3 481,8 469,2 -6,7 -2,6
-Fontes, fers, aciers & ouvrages, dt : 406,8 391,6 382,1 444,8 546,7 667,4 -2,4 22,1
▪ Fontes, fers et aciers 329,5 286,9 260,6 239,5 254,9 281,5 -9,2 10,4
▪ Constructions métalliques 22,0 32,6 45,7 44,1 81,4 124,4 40,2 52,8
▪ Ressorts en fer et acier 13,7 16,9 19,1 42,7 56,6 67,3 13,0 18,9
▪ Tubes, tuyaux & accessoires 20,2 18,5 14,1 43,9 34,4 44,8 -23,8 30,2
-Appareils & engins mécaniques 28,7 34,9 39,1 271,4 416,0 537,4 12,0 29,2
-Optique & appareils scientifiques 2,4 2,5 4,6 99,7 119,8 168,7 84,0 40,8
-Câbles et fibres optiques 1,8 0,9 0,2 72,8 48,8 4,2 -77,8 -91,4
-Cuivre et ouvrages 9,4 10,4 11,9 60,6 79,7 93,0 14,4 16,7
-Aluminium et ouvrages 10,8 17,8 18,7 58,2 94,8 131,2 5,1 38,4
-Ouvrages en métaux communs 5,5 7,8 6,1 36,3 43,0 48,2 -21,8 12,1
-Autres appareils pour véhicules 0,9 1,2 1,4 34,3 46,8 50,1 16,7 7,1
-Autres produits 136,8 124,9 138,7 11,0
Importations 5.517,5 7.389,2 8.501,7 15,1
-Fontes, Fers, aciers & ouvrages 1.225,8 1.545,1 1.444,7 1.177,8 1.732,2 2.201,9 -6,5 27,1
dont :
▪ Fontes, fers et aciers 1.115,2 1.380,5 1.250,9 745,9 1.048,1 1.407,2 -9,4 34,3
▪ Tubes, tuyaux et accessoires 51,7 88,2 109,0 208,1 374,8 356,8 23,6 -4,8
▪ Autres ouvrages en fer& acier 9,9 12,7 17,3 61,1 93,5 138,5 36,2 48,1
▪ Constructions métalliques 7,8 15,0 19,7 23,6 56,7 72,9 31,3 28,6
- Outils et outillages 7,2 6,1 6,1 75,5 99,6 109,8 0,0 10,2
- Appareils&engins mécaniques dt: 141,1 193,9 184,9 1.817,4 2.282,4 2.834,4 -4,6 24,2
▪ Appareils de levage, de
forage et de manutention 26,0 29,7 46,8 240,7 298,4 528,5 57,6 77,1
▪ Turbines, moteurs & turbo-
réacteurs 21,6 8,7 8,6 293,8 239,6 222,1 -1,1 -7,3
▪ Pompes et compresseurs 10,2 14,1 16,4 148,2 276,5 261,6 16,3 -5,4
▪ Machines ayant fonct. propre 6,2 10,0 9,9 150,1 217,5 230,2 -1,0 5,8
▪ Unités & machines à coudre 1,9 2,5 3,2 48,7 62,3 67,4 28,0 8,2
▪ Réfrigérateurs&congélateurs 10,0 10,2 12,1 72,1 75,4 94,0 18,6 24,7
▪ Roulements et robinetterie 5,1 9,0 8,5 96,6 175,0 180,1 -5,6 2,9
▪ Machines textiles 2,4 2,3 3,4 41,6 44,6 54,3 47,8 21,7
▪ Machines agricoles 3,2 3,3 3,8 21,1 25,3 28,4 15,2 12,3
- Matériel de transport dont : 1.430,4 2.002,8 2.037,5 1,7
▪ Navigation aérienne 80,7 252,4 96,9 -61,6
▪ Navigation maritime 19,2 23,3 12,8 -45,1
▪ Autos, cycles & tracteurs, dt : 110,7 122,5 133,4 1.323,5 1.606,9 1.832,7 8,9 14,1
.Voitures de tourisme 40,3 45,1 48,3 598,5 709,0 809,3 7,1 14,1
. Châssis & carrosserie &
pièces détachées 31,5 29,6 27,7 265,4 354,8 387,9 -6,4 9,3
. Camions & camionnettes 20,4 18,4 21,9 321,7 347,8 367,0 19,0 5,5
. tracteurs 5,4 7,6 10,0 48,6 77,6 11,0 31,6 -85,8
.Véhicule de transport en
commun 0,8 1,2 1,1 9,8 16,1 14,2 -8,3 -11,8
- Optiques & appareils scientifiq. 4,0 4,6 5,4 233,4 285,7 306,4 17,4 7,2
- Cuivre et ouvrages 36,5 42,7 48,1 305,6 404,9 454,9 12,6 12,3
- Aluminium et ouvrages 25,6 29,9 37,7 131,5 158,0 197,4 26,1 24,9
- Outils & câbles électro-
mécaniques 7,6 7,0 5,7 148,3 157,9 137,3 -18,6 -13,0
- Autres produits 197,6 265,7 222,1 -16,4
Solde -3.841,6 -5.317,7 -6.126,2 15,2
-0,1
Taux de couverture (%) 30,4 28,0 27,9 point
Source : Institut national de la statistique
135
La progression des exportations a concerné la majorité des produits dont, principalement,
les fils et câbles électriques (31% ou 295,6 MDT), les interrupteurs et disjoncteurs (28,2% ou
170,4 MDT).
Au niveau des importations, l’accroissement de 376,4 MDT s’explique par celui des
achats de machines et appareils électriques, tels que les interrupteurs et disjoncteurs
(10,7%), les fils et câbles électriques (31,6%), les appareils électriques pour la téléphonie et
la radiodiffusion (50,7%). D’autres produits électriques ont, également, vu leurs achats
progresser, notamment le matériel informatique (6,5%).
L’accroissement des importations aurait été plus important n’eût été la baisse des
achats de parties et pièces destinées aux appareils électriques (-12,3%) et d’optiques et
appareils scientifiques (-17,6%).
7) Autres industries manufacturières
Contrairement à l’année 2007, l’évolution des échanges commerciaux du secteur des
autres industries manufacturières, regroupant les secteurs des matériaux de construction, de
la céramique et du verre, les industries chimiques autres que la transformation de phosphate
et les industries diverses, a été marquée, en 2008, par une décélération du rythme
d’accroissement des exportations (13,4% contre 20,4% un an plus tôt) et des importations
(11,8% contre 20,3%).
Le déficit commercial s’est, ainsi, élargi de 225,4 MDT ou 10,5%, alors que le taux de
couverture s’est légèrement amélioré de 0,6 point de pourcentage pour se situer à 44,8%.
Au niveau des exportations, le ralentissement n’a touché que les ventes sous le
régime offshore (1,8% contre 28% en 2007), tandis que les ventes réalisées dans le cadre
du régime général se sont accrues à un rythme soutenu (27,1% contre 12,6%). Concernant
les importations, la décélération a affecté aussi bien les opérations sous le régime général
(12,9% contre 20,8%) que celles sous le régime offshore (8,6% contre 18,6%).
La contribution du secteur aux échanges globaux de la Tunisie a diminué de 0,6 point
de pourcentage au niveau des exportations pour se situer à 8,1% et elle est revenue de
15,7% à 14,2% pour les importations.
Pour les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre,
les exportations ont augmenté à un taux comparable à celui de l’année précédente, soit
20%, tandis que l’accroissement des importations s’est consolidé, passant de 19,5% à
27,9%, touchant essentiellement les produits céramiques (34,3%) et les verres et ouvrages
(24,3%).
L’augmentation des exportations est imputable, principalement, à la progression des
ventes de ciments (23,5%), orientées à hauteur de 75,6% vers la Libye.
Pour les produits chimiques, l’accroissement des importations s’est poursuivi à un
rythme moins rapide qu’en 2007, soit 10,6% contre 23,4%. Le rythme de progression des
exportations s’est, par contre, accéléré passant de 10% à 14,9%, suite principalement à la
reprise des ventes de tripolyphosphate de sodium (72,8% contre -0,9% un an plus tôt) et ce,
malgré la baisse des ventes de caoutchouc et ouvrages (-2,3%).
En ce qui concerne les industries manufacturières diverses, la progression des
exportations s’est ralentie (9,5% contre 29,4% en 2007), surtout pour les matières plastiques
et ouvrages (10,4% contre 71,6%). Il en est de même des importations qui ont accusé une
décélération (11,2% contre 15,4%), touchant essentiellement les matières plastiques et
ouvrages (11,7% contre 22,3%). Les achats de ces produits ont représenté plus de 85% des
importations du secteur des industries manufacturières diverses.
136
BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Variat. 2008/07
Quantité en 1.000 tonnes Valeur en MDT
Désignation en %
2006 2007 2008 2006 2007 2008 Qté. Valeur
Exportations 1.405,0 1.692,0 1.918,7 13,4
-Indust.des matériaux de
construction, céramique et verre, 274,4 330,5 396,7 20,0
dont :
▪ Ciments 1.361,7 1.550,4 1.668,6 108,4 151,7 187,4 7,6 23,5
▪ Produits céramiques 208,1 195,1 221,3 93,6 91,4 93,7 13,4 2,5
- Produits chimiques, dont : 523,5 575,7 661,2 14,9
▪ Tripolyphosphate de sodium 126,9 123,4 107,5 99,9 99,0 171,1 -12,9 72,8
▪ Huiles essentielles et
parfumerie 8,4 11,2 10,2 65,9 78,8 84,1 -8,9 6,7
▪ Fluorure d’aluminium 42,8 49,0 42,9 53,6 69,9 75,4 -12,4 7,9
▪ Caoutchouc et ouvrages 13,6 11,8 10,6 104,3 65,6 64,1 -10,2 -2,3
▪ Produits tannants et peintures 28,7 29,4 17,2 27,5 29,7 24,5 -41,5 -17,5
▪ Savons, produits d’entretien 23,0 20,7 17,7 27,3 32,9 27,6 -14,5 -16,1
▪ Produits pharmaceutiques 0,9 2,6 0,9 18,5 26,1 29,7 -65,4 13,8
-Indust.manufacturières diverses, 607,1 785,8 860,8 9,5
dont :
▪ Matières plastiques&ouvrages 49,8 75,2 76,4 200,1 343,4 379,0 1,6 10,4
▪ Jouets, jeux & articles de sport 1,2 1,1 1,4 27,2 27,9 34,0 27,3 21,9
▪ Meubles, articles de literie et
lustre 6,4 6,6 6,4 35,2 37,3 44,3 -3,0 18,8
▪ Liège et ouvrages en liège 9,6 4,7 4,2 14,7 12,0 11,4 -10,6 -5,0
Importations 3.183,7 3.829,3 4.281,4 11,8
-Industrie des matériaux de
construction, céramique et verre, 183,0 218,6 279,6 27,9
dont :
▪ Produits céramiques 46,0 51,7 64,5 37,9 47,2 63,4 24,8 34,3
▪ Verres et ouvrages 54,6 59,5 67,7 66,3 77,1 95,8 13,8 24,3
▪ Ciments 72,1 13,2 52,7 6,8 8,0 8,5 299,2 6,3
▪ Kaolin et autres argiles 126,1 127,6 187,0 19,2 19,7 29,4 46,6 49,2
▪ Marbres 70,9 77,4 101,2 6,3 7,9 10,2 30,7 29,1
- Produits chimiques, dont : 1.848,6 2.281,4 2.523,5 10,6
▪ Produits pharmaceutiques 6,9 5,4 7,1 348,4 405,3 459,6 31,5 13,4
▪ Produits chimiques
(antibiotiques & autres) 56,5 66,8 75,3 205,3 268,3 324,3 12,7 20,9
▪ Prod. chimiq.div.(insecticides &
autres) 47,8 53,6 48,4 163,5 202,9 211,0 -9,7 4,0
▪ Caoutchouc et ouvrages 20,7 21,0 23,5 122,5 143,6 166,1 11,9 15,7
▪ Produits tannants et peintures 40,3 46,3 47,5 114,5 147,6 151,2 2,6 2,4
▪ Huiles essentielles&parfumerie 7,3 9,7 11,6 79,0 96,7 115,3 19,6 19,2
▪ Savons, produits d’entretien 25,1 29,9 30,0 63,1 82,0 91,2 0,3 11,2
-Industries manufacturières
diverses, 1.152,1 1.329,3 1.478,3 11,2
dont :
▪ Matières plastiques& ouvrages 293,0 340,5 359,5 925,8 1.132,0 1.264,2 5,6 11,7
Solde -1.778,7 -2.137,3 -2.362,7 10,5
Taux de couverture (%) 44,1 44,2 44,8 0,6 pt
Source : Institut national de la statistique
Les échanges commerciaux ont été marqués, en 2008, par un élargissement du déficit
de la balance des opérations effectuées sous le régime général et une consolidation de
l’excédent des transactions du régime offshore.
1) Régime général
Le déficit des opérations réalisées dans le cadre du régime général s’est accru de
2.046,9 MDT ou 23,5% pour s’élever à 10.761,4 MDT, suite à une augmentation des
importations (5.351,5 MDT) plus importante que celle des exportations (3.304,6 MDT). Le
taux de couverture qui est demeuré faible a, par contre, connu une amélioration de
3,8 points de pourcentage en s’établissant à 50,4%.
137
La progression importante des exportations a été réalisée, essentiellement, grâce à la
consolidation des exportations des mines, phosphate et dérivés (133,7% contre 30,5% en
2007) et des autres industries manufacturières (27,1% contre 12,6%) et à la reprise des
ventes du secteur de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires (17,1% contre
-0,9%). L’accroissement des ventes des industries mécaniques et électriques (16,9% contre
30,9% un an plus tôt) et du secteur de l’énergie (30% contre 55,5%) a, également, contribué
à l’augmentation des exportations.
Concernant l’accélération des importations, elle est imputable, notamment, à la hausse
de 90,5% des achats des secteurs de l’énergie et des mines, phosphate et dérivés. Les
importations des secteurs de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires, des
industries mécaniques et électriques et des autres industries manufacturières se sont aussi
accrues, mais à des rythmes moins rapides qu’en 2007, soit respectivement 26,3%, 16,1%
et 12,9% contre 47,7%, 26,2% et 20,8%.
La part des exportations et des importations réalisées sous le régime général dans les
échanges globaux de la Tunisie s’est améliorée par rapport à 2007, passant respectivement
de 39,2% à 46,2% et de 66,8% à 71,7%.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME GENERAL (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Exportations FOB 5.899,5 7.615,7 10.920,3 29,1 43,4
Importations CAF 13.352,0 16.330,2 21.681,7 22,3 32,8
Solde -7.452,5 -8.714,5 -10.761,4 16,9 23,5
Taux de couverture (%) 44,2 46,6 50,4 2,4 points 3,8 points
Source : Institut national de la statistique
2) Régime offshore
L’accroissement de 12,8% ou 470,4 MDT du solde excédentaire des opérations
commerciales réalisées dans le cadre de ce régime ainsi que l’amélioration de 3,1 points de
pourcentage du taux de couverture ont résulté d’une décélération du rythme d’accroissement
des exportations (7,8% contre 22,1% en 2007) moins accentuée que celle enregistrée pour
les importations (5,6% contre 21,9%).
Pour les exportations dont la contribution aux ventes totales de la Tunisie a diminué,
atteignant 53,8% contre 60,8% une année auparavant, le ralentissement de leur rythme de
progression a touché, principalement, le secteur du textile et habillement et des cuirs et
chaussures (0,7% contre 16,7%), les industries mécaniques et électriques (18,6% contre
30,9%) et les autres industries manufacturières (1,8% contre 28%).
Quant aux importations qui ont représenté 28,3% des achats globaux du pays, elles ont
accusé une décélération et ce, pour les mêmes secteurs sus-indiqués, à savoir le secteur du
textile et habillement et des cuirs et chaussures (-0,7% contre 20,5% en 2007), les industries
mécaniques et électriques (10,3% contre 28,7%) et les autres industries manufacturières
(8,6% contre 18,6%).
Par ailleurs, 89,2% des exportations et 84,6% des importations sous le régime offshore
ont été effectués par deux secteurs, en l’occurrence le secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures et celui des industries mécaniques et électriques.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME OFFSHORE (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Exportations FOB 9.658,6 11.793,9 12.716,7 22,1 7,8
Importations CAF 6.651,5 8.107,1 8.559,5 21,9 5,6
Solde 3.007,1 3.686,8 4.157,2 22,6 12,8
Taux de couverture (%) 145,2 145,5 148,6 0,3 point 3,1 points
Source : Institut national de la statistique
138
IV – REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’évolution de la structure géographique des échanges commerciaux de la Tunisie
confirme la prédominance des échanges avec le continent européen, principalement les
pays de l’Union européenne. L’Afrique, dont notamment les pays arabes, constitue le
deuxième marché des exportations tunisiennes, alors que l’Asie est le deuxième fournisseur
des importations de la Tunisie.
Par ailleurs, la consolidation des échanges commerciaux avec l’Algérie s’est traduite
par un élargissement du déficit commercial de 374,5 MDT (390,7 MDT contre 16,2 MDT en
2007), suite à une forte hausse des importations (132,1%), qui sont constituées pour leur
quasi-totalité de produits énergétiques, à savoir le gaz naturel et les produits raffinés, et à
une progression plus modérée des exportations (35,9%).
Les produits les plus concernés par l’accroissement des ventes sur ce pays ont été les
appareils et machines mécaniques, le matériel roulant, le phosphate bicalcique, ainsi que les
produits raffinés.
Atteignant 1.339,5 MDT, le déficit commercial avec les pays d’Amérique s’est aggravé
de 282,7 MDT ou 26,8% et a représenté 20,3% du déficit commercial global de la Tunisie.
Cette évolution est le résultat de l’accroissement des importations en provenance de ce
141
continent de 527,6 MDT ou 35,4%, contre une augmentation des exportations de 244,9 MDT
ou 56,3%.
Quant à la progression des exportations, elle est due à la hausse des ventes à
destination des Etats-Unis d’Amérique et du Brésil. S’agissant des Etats-Unis, la progression
a intéressé surtout le pétrole brut, alors que pour le Brésil, l’accroissement des ventes a
concerné les engrais.
Une telle évolution s’est traduite par une consolidation de la part de ce continent dans
les exportations totales du pays de 4,3 points de pourcentage (7,4% contre 3,1% en 2007) et
par une légère augmentation de sa part dans les importations globales de 0,7 point de
pourcentage pour atteindre 11,3%.
La grande part des échanges commerciaux avec ce continent, soit plus de 82%, a été
réalisée avec les pays d’Asie autres qu’arabes. Les exportations vers ces pays ont fortement
progressé, passant de 460,6 MDT à 1.537,5 MDT, alors que les importations ont augmenté de
26,5% ou 577,6 MDT, d’où un recul du déficit commercial de 499,3 MDT ou 29,1%.
L’accroissement des exportations a intéressé, dans une large mesure, les ventes vers
l’Inde, l’Iran et le Bangladesh. Encore faut-il noter que la quasi-totalité des produits exportés
sur l’Inde est constituée de diammonium phosphaté (DAP) et d’acide phosphorique.
Quant à l’augmentation des importations, elle trouve son origine, principalement, dans
l’accroissement des achats en provenance de la Chine, suivie de la Corée du sud, l’Inde,
l’Indonésie et la Thaïlande.
142
ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS
Exportations Importations Soldes
Groupe de pays En MDT Part en % En MDT Part en % En MDT
2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008
EUROPE 16017,0 18035,4 82,5 76,3 18136,4 21608,9 74,2 71,5 -2119,4 -3573,5
Union Europ, dont: 15386,7 17028,1 79,3 72,0 15760,7 17331,9 64,5 57,3 -374,0 -303,8
* Zone Euro, dont : 14428,0 15617,7 74,3 66,1 14579,6 15697,5 59,7 51,9 -151,6 -79,8
- France 6239,2 6735,3 32,1 28,5 5232,6 5585,7 21,4 18,5 1006,6 1149,6
- Italie 4519,2 4883,9 23,3 20,7 4710,2 5213,4 19,3 17,2 -191,0 -329,5
- Allemagne 1596,7 1637,1 8,2 6,9 1930,5 2109,0 7,9 7,0 -333,8 -471,9
- Espagne 1002,8 1157,6 5,2 4,9 1143,0 1168,3 4,7 3,9 -140,2 -10,7
- Belgique 458,4 526,1 2,4 2,2 611,6 545,4 2,5 1,8 -153,2 -19,3
* Royaume-Uni 835,5 1099,4 4,3 4,6 459,9 560,1 1,9 1,9 375,6 539,3
*Suède 28,2 62,1 0,1 0,3 185,2 198,7 0,8 0,7 -157,0 -136,6
*12 nouveaux pays 87,5 235,1 0,5 1,0 475,4 799,1 1,9 2,6 -387,9 -564,0
AELE, dont : 359,0 566,1 1,8 2,4 223,6 209,2 0,9 0,7 135,4 356,9
- Norvège 9,2 6,4 0,0 0,0 14,6 12,8 0,1 0,0 -5,4 -6,4
- Suisse 336,4 557,9 1,7 2,4 208,7 195,6 0,8 0,6 127,7 362,3
Autres pays europ. 271,3 441,2 1,4 1,9 2152,1 4067,8 8,8 13,5 -1880,8 -3626,6
dont:
- Russie 31,6 28,2 0,2 0,1 1003,0 2279,5 4,1 7,5 -971,4 -2251,3
- Turquie 231,4 378,5 1,2 1,6 640,6 899,0 2,6 3,0 -409,2 -520,5
- Ukraine 0,9 26,7 0,0 0,1 418,0 634,4 1,7 2,1 -417,1 -607,7
AFRIQUE, dont : 1892,9 2428,2 9,8 10,3 1711,8 2755,4 7,0 9,1 181,1 -327,2
Pays Arabes 1617,0 2073,5 8,3 8,8 1583,5 2651,4 6,5 8,8 33,5 -577,9
dont :
- UMA dont : 1500,8 1879,7 7,7 8,0 1309,3 2323,1 5,4 7,7 191,5 -443,4
.Algérie 367,3 499,3 1,9 2,1 383,5 890,0 1,6 2,9 -16,2 -390,7
.Libye 892,7 1065,2 4,6 4,5 826,7 1319,2 3,4 4,4 66,0 -254,0
.Maroc 221,3 286,5 1,1 1,2 96,9 109,9 0,4 0,4 124,4 176,6
- Egypte 111,4 157,7 0,6 0,7 261,4 306,7 1,1 1,0 -150,0 -149,0
AMERIQUE 435,1 680,0 2,2 2,9 1491,9 2019,5 6,1 6,7 -1056,8 -1339,5
ALENA, dont : 236,8 420,3 1,2 1,8 893,7 1080,7 3,7 3,6 -656,9 -660,4
- USA 214,0 395,3 1,1 1,7 722,8 911,1 3,0 3,0 -508,8 -515,8
- Canada 17,5 17,4 0,1 0,1 136,7 114,6 0,6 0,4 -119,2 -97,2
Amérique latine, dt : 198,3 259,7 1,0 1,1 598,2 938,8 2,4 3,1 -399,9 -679,1
- Brésil 144,8 232,3 0,7 1,0 284,3 371,2 1,2 1,2 -139,5 -138,9
- Argentine 20,6 18,8 0,1 0,1 266,3 497,0 1,1 1,6 -245,7 -478,2
- Cuba 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2 0,8 0,0 0,0 -0,2 -0,8
- Equateur 0,0 0,0 0,0 0,0 10,5 10,6 0,0 0,0 -10,5 -10,6
ASIE 604,4 1761,6 3,1 7,4 2580,4 3438,0 10,6 11,3 -1976,0 -1676,4
Pays Arabes, dont : 143,8 224,1 0,7 0,9 401,9 681,9 1,7 2,2 -258,1 -457,8
- CCG, dont : 114,3 168,6 0,6 0,7 296,4 614,9 1,2 2,0 -182,1 -446,3
.Arabie Saoudite 41,5 74,0 0,2 0,3 184,5 280,5 0,8 0,9 -143,0 -206,5
- Irak 1,6 7,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,6 7,9
- Syrie 8,4 12,9 0,0 0,1 63,1 15,1 0,3 0,0 -54,7 -2,2
Autres pays
asiatiques, dont : 460,6 1537,5 2,4 6,5 2178,5 2756,1 8,9 9,1 -1717,9 -1218,6
- Chine 23,1 72,4 0,1 0,3 836,6 1129,2 3,4 3,7 -813,5 -1056,8
- Japon 48,9 89,9 0,3 0,4 370,5 399,9 1,5 1,3 -321,6 -310,0
- Inde 180,5 728,3 0,9 3,1 208,0 268,2 0,9 0,9 -27,5 460,1
- Indonésie 12,5 11,8 0,1 0,0 79,7 135,2 0,3 0,4 -67,2 -123,4
- Hong Kong 9,4 13,7 0,0 0,1 53,1 55,5 0,2 0,2 -43,7 -41,8
Autres pays 460,2 731,8 2,4 3,1 516,8 419,4 2,1 1,4 -56,6 312,4
TOTAL 19409,6 23637,0 100,0 100,0 24437,3 30241,2 100,0 100,0 -5027,7 -6604,2
source : Institut national de la statistique
143
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS
2006
(EN MDT)
2007
5000
4000 2008
3000
2000
1000
0
-1000
-2000
-3000
Paiements courants Compte de capital et Solde Général
d'opérations
financières
Les paiements extérieurs ont subi tout au long de l’année 2008 l’impact de facteurs
exogènes défavorables qui ont pesé sur le déficit commercial et le solde de la balance des
revenus de facteurs. La consolidation de l’excédent de la balance des services a, toutefois,
permis d’en atténuer l’impact sur le déficit des paiements courants.
144
Les mesures adoptées afin de faire face à la crise économique mondiale et apporter le
soutien nécessaire aux entreprises exportatrices qui se sont ressenties de la faiblesse de la
demande étrangère sont, par ailleurs, de nature à préserver l’équilibre du secteur extérieur
en 2009 dans un contexte international qui sera, en plus, marqué par des conditions de
financement sur les marchés internationaux de plus en plus onéreuses.
Aussi, la Tunisie s’est-elle abstenue en 2008 de recourir au marché financier
international compte tenu de l’abondance des liquidités sur le marché domestique.
S’agissant de la balance des opérations en capital et financière, un excédent
appréciable a été enregistré en 2008 malgré des sorties nettes relevées pour les capitaux
d’emprunt à moyen et long termes. Ce résultat, attribuable à l’accroissement notable des
flux reçus sous forme d’investissements directs étrangers, est conforme aux objectifs fixés
en matière de financement extérieur visant à favoriser la mobilisation de ressources
extérieures sous cette forme, au vu des nombreux avantages qu’elle procure au pays et
surtout, comme substitut au recours à l’endettement extérieur afin d’alléger le poids de la
dette et améliorer ses paramètres.
I – PAIEMENTS COURANTS
La balance des paiements courants a dégagé, en 2008, un déficit de 2.109 MDT
représentant 4,2% du PIB contre 1.175 MDT et 2,6% en 2007.
Cet élargissement est attribuable à l’accroissement du déficit commercial qui, exprimé
FOB-FOB, est passé de 3.685 MDT en 2007 à 4.941 MDT en 2008.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 19.015 21.159 23.719 28.536 34.089
Variations annuelles (en %) 19,1 11,3 12,1 20,3 19,5
Dépenses (en MDT) 19.577 21.548 24.543 29.711 36.198
Variations annuelles (en %) 15,8 10,1 13,9 21,1 21,8
Solde -562 -389 -824 -1.175 -2.109
Le déficit de la balance des revenus de facteurs s’est, également, creusé pour se situer à
675 MDT contre 419 MDT en 2007, soit un élargissement de 256 MDT qui s’explique par
l’augmentation des dépenses effectuées au titre de la rémunération du capital étranger, alors
que les revenus du travail ont, certes, progressé mais à un rythme moins soutenu.
Quant à la balance des services, elle a dégagé un excédent qui s’est davantage consolidé
pour se situer à 3.257 MDT contre 2.699 MDT en 2007, amélioration relevée pour l’ensemble
des services dont le tourisme qui continue à constituer la part la plus prépondérante.
TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES
ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
En %
25
20
15
10
-5
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
145
A – ECHANGES COMMERCIAUX
Exprimé FOB-CAF, le déficit des échanges commerciaux s’est creusé de 1.577 MDT ou
31,4% en 2008 pour s’élever à 6.604 MDT. Cet élargissement s’explique, d’une part, par la
hausse des prix des produits de base surtout le pétrole dont les cours ont culminé à des records
historiques au cours du mois de juillet avant d’entamer une tendance à la baisse durant les mois
suivants et, d’autre part, par les retombées négatives de la crise financière internationale sur la
sphère réelle, affectant les exportations de certains secteurs sensibles à la baisse de la
demande étrangère observée au cours du dernier trimestre de l’année. Il en est résulté une
baisse du taux de couverture revenu, d’une année à l’autre, de 79,4% à 78,2%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Exportations FOB (en MDT) 12.404 13.794 15.558 19.410 23.637
Variations annuelles (en %) 19,9 11,2 12,8 24,8 21,8
Importations CAF (en MDT) 16.185 17.292 20.003 24.437 30.241
Variations annuelles (en %) 15,3 6,8 15,7 22,2 23,8
Solde -3.781 -3.498 -4.445 -5.027 -6.604
Source : Institut national de la statistique
S’agissant des exportations, elles ont progressé de 21,8% pour atteindre 23.637 MDT
contre 24,8% et 19.410 MDT en 2007, évolution attribuable à l’accroissement de la valeur
des ventes de tous les produits en dehors de celle du secteur de textile et habillement qui a
accusé une quasi-stagnation.
En particulier, les exportations des mines, phosphates et dérivés et de l’énergie ont
augmenté rapidement, enregistrant des taux de progression respectifs de 133,7% et 30% en
2008 contre 30,5% et 55,5% en 2007, évolutions qui ont exclusivement résulté de la forte
hausse des prix de ces produits.
S’agissant des exportations des industries manufacturières, elles ont continué à
progresser mais à un rythme moins soutenu que l’année précédente. La valeur des ventes du
secteur textile et habillement a, d’ailleurs, accusé une quasi-stagnation contre une
augmentation de 16,4% en 2007, celle des industries mécaniques et électriques a enregistré
une décélération observée, particulièrement, au cours du dernier trimestre avec un taux de
progression pour toute l’année de 18,3% contre 30,9% une année auparavant. La baisse des
quantités expédiées pour le premier secteur de 6,9% s’est, en fait, conjuguée à la
décélération de celles du second qui ont progressé de 15,6% contre 24,2% en 2007.
Quant aux importations, elles ont augmenté de 23,8% pour s’élever à 30.241 MDT
contre 22,2% et 24.437 MDT en 2007, progression ayant concerné tous les produits à
l’exception de ceux du secteur textile et habillement dont les achats ont connu une baisse
de 1,1% contre une augmentation de 18,6% en 2007 et ce, suite au repli des quantités
importées de 0,8% contre une hausse de 8,9% une année auparavant.
L’accroissement notable des importations est imputable, essentiellement, à la forte
augmentation de la valeur des achats des produits énergétiques (+63,7% contre +5% en
2007) et de celle du secteur des mines, phosphates et dérivés (+255,4% contre +8,7% en
2007) amplifiées par la hausse des cours de ces produits. En effet, l’indice des prix à
l’importation a augmenté, en 2008, de près de 263% pour le secteur des mines, phosphates
et dérivés et de 47% pour l’énergie.
S’agissant des importations des autres secteurs, elles ont continué à progresser mais
à un rythme moins soutenu que l’année précédente. En particulier, les importations du
secteur de l’agriculture et des industries agroalimentaires ont enregistré un ralentissement
évoluant au taux de 26,8% contre 38,9% en 2007 sous l’effet conjugué de l’apaisement des
prix (+20,8% contre +28,7% en 2007) et la décélération des quantités achetées (+4,9%
146
contre +7,9% en 2007). Il en est de même pour les importations des industries mécaniques
et électriques qui n’ont augmenté que de 14,3% contre 26,9% une année auparavant, suite,
essentiellement, à l’accalmie des prix de ces produits qui n’ont augmenté que de 6,7% en
2008 contre 18,2% en 2007.
L’envolée des prix des produits de base importés et exportés a dégagé un effet net
négatif, relevé pour toute l’année 2008, de l’ordre de 350 MDT (380 MDT en 2007),
représentant environ 22% de l’accroissement du déficit commercial par rapport à celui
enregistré en 2007.
L’analyse des échanges commerciaux par groupe de produits permet de constater que
l’élargissement du déficit commercial, par rapport à celui enregistré l’année précédente, est
dû principalement à la détérioration du solde de la balance énergétique. La balance
alimentaire et celle des biens d’équipement ont également dégagé des soldes négatifs qui
se sont davantage creusés par rapport à ceux enregistrés en 2007. L’excédent traditionnel
de la balance des biens de consommation a, de son côté, accusé une contraction sous
l’effet, notamment, de la quasi-stagnation des ventes du secteur du textile et habillement.
En revanche, la balance des matières premières et demi-produits s’est redressée,
en 2008, profitant de la hausse importante de la valeur des exportations du secteur des
mines, phosphates et dérivés.
EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS (En MDT)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Alimentation 190 135 277 -425 -751
Matières premières et demi-produits -1.897 -1.762 -2.110 -2.828 -2.759
Biens d’équipement -2.307 -2.249 -2.450 -2.915 -3.162
Biens de consommation 740 888 679 1.005 902
Energie -507 -510 -841 136 -834
Solde général -3.781 -3.498 -4.445 -5.027 -6.604
Source : Institut national de la statistique
S’agissant de la balance énergétique, elle a dégagé un déficit de 834 MDT après avoir
enregistré un excédent de 136 MDT en 2007, soit un écart de 970 MDT qui a représenté
61,5% de l’élargissement du déficit commercial. Outre l’effet prix, ce résultat s’explique par
l’augmentation des quantités importées de tous les produits énergétiques alors que celles
exportées ont accusé une baisse.
Les importations des produits énergétiques ont, en effet, enregistré une forte
accélération avec un taux de progression de 63,7% pour s’élever à 4.914 MDT en 2008
contre 5% et 3.002 MDT en 2007. Cette évolution a concerné tous les produits et plus
particulièrement le gaz naturel (+113,2% contre +48,6% en 2007) et les produits raffinés
(+59,3% contre +0,2% en 2007) sous l’effet conjugué de la hausse des quantités achetées
(+47,5% pour le gaz naturel et +11,3% pour les produits raffinés) et de l’envolée des prix qui
ont atteint des records historiques (147 dollars le baril du brent en juillet 2008).
En se situant à 4.080 MDT, les exportations des produits énergétiques ont, en revanche,
accusé un ralentissement avec un taux d’accroissement revenu, d’une année à l’autre, de
55,5% à 30%. Cette décélération s’explique, essentiellement, par la baisse des quantités
exportées de pétrole brut de 13,4% en 2008 contre une hausse de 59,8% en 2007.
Quant à la balance alimentaire, elle a enregistré un déficit de 751 MDT contre
425 MDT en 2007, élargissement attribuable à l’augmentation des importations à un rythme
plus soutenu que celui des exportations qui ont progressé de 27,4% et 14,5% pour s’élever
à 2.601 MDT et 1.850 MDT respectivement. Le taux de couverture a, en conséquence,
baissé de 8,1 points de pourcentage pour se situer à 71,1%.
147
L’augmentation des importations des denrées alimentaires est attribuable, en
particulier, aux achats des huiles végétales (+116,3%) et du blé (+35%) qui ont porté la
marque de la hausse des prix de ces produits. Le prix moyen à l’importation des huiles
végétales, du blé dur et du blé tendre ont, en effet, augmenté de 60,7%, 31,7% et 31,1%
respectivement au cours de l’année 2008.
L’accroissement des exportations des produits alimentaires s’explique, également, par
la hausse des prix à l’exportation des principaux produits exportés à l’instar de l’huile d’olive
(+9,1%) et des produits de la mer (+2,1%), alors que les quantités expédiées se sont
inscrites en baisse de 2% et 6,5% respectivement.
La balance des biens d’équipement a enregistré un déficit qui s’est élargi de 247 MDT ou
8,5% en 2008 pour se situer à 3.162 MDT. Le taux de couverture a, néanmoins, continué à
s’améliorer passant, d’une année à l’autre, de 43,9% à 45,3%, résultat attribuable à l’augmentation
des exportations de 15,1% alors que les importations n’ont progressé que de 11,4%.
Comparées aux performances enregistrées au cours des deux dernières années
(+41,7% en 2006 et +35,1% en 2007), les exportations des biens d’équipement ont affiché
une forte décélération en 2008 pour s’élever à 2.622 MDT.
En particulier, les ventes à l’étranger du secteur des industries mécaniques et
électriques, prépondérantes dans les exportations de ce groupe de produits, ont augmenté
de 18,3% en 2008 contre 30,9% en 2007, décélération qui s’explique par les retombées de
la crise financière internationale sur la demande étrangère émanant, notamment, du secteur
automobile qui s’est fortement ressenti de cette crise au cours du dernier trimestre de
l’année 2008. En glissement annuel, les exportations des industries mécaniques et
électriques n’ont, d’ailleurs, progressé que de 6% au cours de cette période contre 25,3% et
19,4%, respectivement, au cours du deuxième et troisième trimestre de l’année.
S’agissant des importations des biens d’équipement, elles ont, également, enregistré
une décélération (+11,4% contre +25,6% en 2007) pour atteindre 5.784 MDT. A l’instar des
ventes, les achats de cette catégorie de produits ont accusé un ralentissement au cours des
derniers mois de l’année et ce, en relation avec l’essoufflement de l’activité économique et
les incertitudes qui ont caractérisé le climat des affaires à travers le monde.
Pour sa part, l’excédent de la balance des biens de consommation a diminué de
103 MDT, en 2008, pour atteindre 902 MDT suite à l’augmentation des importations à un
rythme plus accéléré que celui des exportations. Le taux de couverture a, par conséquent,
baissé pour revenir à 113,4% contre 115,9% en 2007.
Portant la marque de la quasi-stagnation des ventes du secteur textile et habillement,
les exportations des biens de consommation n’ont, en effet, progressé que de 3,6% pour
atteindre 7.610 MDT contre 18,6% et 7.345 MDT en 2007. Les importations ont aussi
enregistré un ralentissement, évoluant au taux de 5,8% pour s’élever à 6.708 MDT contre
15% et 6.340 MDT en 2007, sous l’effet de la baisse des achats des produits textile et
habillement et la décélération d’autres produits industriels destinés à la consommation.
En revanche, le déficit de la balance des matières premières et demi-produits s’est
contracté, revenant de 2.828 MDT en 2007 à 2.759 MDT en 2008. Les exportations des
matières premières et demi-produits se sont, en effet, accrues de 48,5% pour s’élever à
7.475 MDT en 2008, sous l’effet, notamment, de l’accélération des ventes du secteur des
mines, phosphates et dérivés qui ont augmenté de 133,7% et ce, malgré la baisse des
quantités exportées (-28,9% pour les phosphates bruts, -26,5% pour l’acide phosphorique,
-10,2% pour le DAP et -8,9% pour les super phosphates triples). L’envolée des cours de ces
produits a, en effet, permis de compenser et au-delà le repli des quantités expédiées avec
un indice des prix à l’exportation relevé pour le secteur des mines, phosphates et dérivés
148
qui a triplé par rapport à celui enregistré en 2007 pour atteindre un niveau record en 2008,
soit 625,5%.
S’agissant des importations des matières premières et demi-produits, elles ont
augmenté de 30,2% pour atteindre 10.234 MDT en 2008 contre 27,3% et 7.861 MDT en
2007. Comme pour les exportations, ce sont les importations des produits phosphatés qui
ont connu une forte augmentation. En particulier, les importations de soufre et d’ammoniac
ont augmenté, de 646,4% et de 103,8% respectivement en 2008 pour atteindre 1.150 MDT
et 212 MDT. De même, les importations de fer et acier se sont accrues de 34,3% pour
s’élever à 1.407 MDT en 2008.
L’analyse de l’évolution des échanges commerciaux par régime, fait apparaître un
élargissement du déficit commercial sous le régime général et un affermissement de
l’excédent du régime offshore.
Le déficit commercial sous le régime général s’est, en effet, élargi de 2.047 MDT ou de
23,5% pour se situer à 10.761 MDT et ce, malgré la progression des exportations sous ce
régime à un rythme plus accéléré que celui des importations, soit 43,4% et 32,8%
respectivement. Il en est résulté une amélioration du taux de couverture de 3,8 points de
pourcentage pour se situer à 50,4%.
Quant à l’excédent sous le régime offshore, il s’est davantage consolidé, passant
d’une année à l’autre, de 3.687 MDT à 4.157 MDT. Cette amélioration est attribuable à
l’augmentation des exportations de 7,8% contre 5,6% pour les importations. Le taux de
couverture s’est, par conséquent, inscrit en augmentation passant de 145,5% en 2007 à
148,6% en 2008.
B – SERVICES
La balance des services a dégagé un excédent qui s’est davantage consolidé en 2008
pour atteindre 3.257 MDT contre 2.699 MDT en 2007, soit un accroissement de 20,7%
contre 10,2% une année auparavant. Cette progression est due à l’accélération des recettes
à un rythme plus soutenu que celui des dépenses.
BALANCE DES SERVICES
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 4.521 5.217 5.717 6.291 7.409
Variations annuelles (en %) 19,5 15,4 9,6 10,0 17,8
Dépenses (en MDT) 2.486 2.843 3.267 3.592 4.152
Variations annuelles (en %) 19,7 14,4 14,9 9,9 15,6
Solde (en MDT) 2.035 2.374 2.450 2.699 3.257
Les recettes des services, composées en grande partie des flux générés par l’activité
touristique et ceux bénéficiant au secteur des transports, ont enregistré un accroissement
de 17,8% pour s’élever à 7.409 MDT contre 6.291 MDT en 2007. Leur part dans les recettes
courantes s’est, néanmoins, inscrite en légère baisse de 0,3 point de pourcentage pour se
situer à 21,7%, repli qui s’explique par une progression moins soutenue des recettes des
services comparées à celles relevées pour les exportations de biens qui continuent à
disposer d’une part prépondérante dans le total des recettes courantes, soit 69,3% contre
68% en 2007.
S’agissant des dépenses des services, elles ont augmenté à un rythme plus soutenu
que celui enregistré une année auparavant pour s’élever à 4.152 MDT contre 3.592 MDT en
2007, portant la marque de l’accélération des frais engagés au titre des transports et de
ceux relatifs aux autres services.
149
1) Transports
La balance des transports a dégagé, en 2008, un excédent de 36 MDT contre un
déficit de 29 MDT une année auparavant. Ce redressement est attribuable à l’accélération
des recettes à un rythme plus important que celui des dépenses.
BALANCE DES TRANSPORTS
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 1.139 1.474 1.655 1.841 2.335
Variations annuelles (en %) 21,6 29,4 12,3 11,2 26,8
Dépenses (en MDT) 1.244 1.436 1.643 1.870 2.299
Variations annuelles (en %) 25,9 15,4 14,4 13,8 22,9
Solde (en MDT) -105 38 12 -29 36
En s’élevant à 2.335 MDT, les recettes au titre des transports ont augmenté de 26,8%
contre 11,2% une année auparavant, évolution attribuable, en particulier, à la progression
des recettes relatives aux billets de passage qui en constituent la principale composante.
Les flux perçus à ce titre ont, en effet, évolué de 15,2% pour atteindre 1.178 MDT et ce, en
relation, notamment, avec la progression des entrées touristiques au cours de l’année 2008.
En particulier, la Compagnie nationale Tunisair, principal opérateur tunisien en matière
de transport aérien, a réalisé des recettes au titre de billets de passage qui ont augmenté de
16,7% pour se situer à 621 MDT en 2008 contre un repli de 5,5% et 532 MDT en 2007 et
ce, corrélativement avec l'accroissement du nombre de passagers de 6,1% pour atteindre
plus de 3,8 millions de personnes contre un repli de 4,7% et 3,6 millions en 2007.
L’amélioration des indicateurs d’activité de la société Tunisair a été réalisée en dépit
de l’ouverture des vols réguliers aux compagnies tunisiennes privées, de la libéralisation
progressive du ciel tunisien aux compagnies étrangères et de la montée de la concurrence
en matière de transport aérien à l’échelle mondiale. C’est que la compagnie Tunisair a
poursuivi, en 2008, ses programmes d’assainissement et d’investissement procédant, en
particulier, au renouvellement et à la modernisation de sa flotte afin de consolider sa
compétitivité. Il en est résulté une amélioration de sa part de marché passée, d’une année à
l’autre, de 34,7% à 35,4%.
Egalement, la compagnie privée Nouvelair est parvenue à consolider ses recettes de
billetterie qui se sont accrues de 21,7% en 2008. Il est à signaler que les deux compagnies
Nouvelair et Karthago airlines spécialisées jusque-là dans le trafic charter ont procédé au
renforcement de leurs synergies par la concrétisation, en 2008, de l’opération de fusion dont
le processus a débuté en 2006. L’ouverture du ciel tunisien et la forte concurrence qui en
est résultée a amené ces deux compagnies à procéder à une alliance stratégique pour
maintenir leurs parts de marché. La nouvelle entité issue de cette fusion qui garde la
dénomination de Nouvelair pourra, ainsi, mieux faire face à la concurrence de plus en plus
forte dans un secteur en mutation.
Cette société continue, en fait, à déployer des efforts afin de conquérir de nouvelles
parts de marché en développant le tourisme maritime en basse et moyenne saison en plus
de l’amélioration des services offerts à sa clientèle en haute saison. Elle prévoit, également,
l’acquisition d’un nouveau car-ferry en vue de consolider sa flotte actuelle destinée au
transport des passagers et ce, dans le but d’améliorer les conditions de transport des
voyageurs et d’agir sur le coût élevé de la location.
150
Deuxième grande composante des recettes de transport, celles réalisées au titre du
fret ont progressé de 15,1% en 2008 pour s’élever à 160 MDT. Cette évolution est
étroitement corrélée à l’accroissement des exportations de marchandises dont le transport
est assuré, pour l’essentiel, par des compagnies tunisiennes à l’instar de Tunisair, la
Compagnie tunisienne de navigation, la Société de transport de Kerkennah ainsi que
d’autres sociétés privées opérant dans le domaine du transport des hydrocarbures. Il est à
signaler que la CTN envisage l’acquisition de trois navires pour le fret de marchandises afin
de faire face à la concurrence dans ce domaine.
S’agissant des recettes perçues dans le cadre de l’affrètement aérien, elles ont
continué à progresser en 2008 grâce au dynamisme affiché par les compagnies privées, en
l’occurrence Nouvelair et Karthago airlines qui ont enregistré des recettes respectives à ce
titre de l’ordre de 69 MDT et 160 MDT en 2008 contre 52 MDT et 89 MDT une année
auparavant.
Quant à la redevance-gaz perçue par l’Etat tunisien au titre du passage par le territoire
national des deux gazoducs transcontinentaux reliant l’Algérie à l’Italie, elle s’est accrue de
242 MDT ou 58,9% pour s’élever à 653 MDT en 2008. Cette progression, qui a concerné les
deux formes de redevance (en espèces et en nature), s’explique par l’effet conjugué de
l’augmentation des quantités du gaz naturel acheminées vers l’Italie et de la hausse des
cours, notamment, durant le premier semestre de l’année 2008.
En se situant à 129 MDT, la redevance-gaz perçue en espèces a pratiquement doublé
par rapport à 2007, consolidant ainsi sa part dans la redevance totale pour passer, d’une
année à l’autre, de 15,8% à 19,8%.
Parallèlement, la redevance-gaz perçue en nature a enregistré une hausse de 51,4%
en 2008, pour se situer à 524 MDT. Sa part dans le total s’est, néanmoins, repliée de
4 points de pourcentage pour se situer à 80,2% contre 84,2% une année auparavant.
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces En nature Total
Année
En MDT En % du total En MDT En % du total en MDT
2004 97 48,5 103 51,5 200
2005 149 44,0 190 56,0 339
2006 89 24,7 271 75,3 360
2007 65 15,8 346 84,2 411
2008 129 19,8 524 80,2 653
S’agissant des dépenses inhérentes aux opérations de transport, elles ont enregistré
une accélération en progressant de 22,9% contre 13,8% une année auparavant.
151
Quant aux dépenses au titre de billets de passage en faveur des compagnies de
transport étrangères, elles ont pratiquement gardé leur niveau enregistré en 2007, en se
situant à 120 MDT.
2) Voyages
L’affermissement des recettes des voyages qui sont passées de 3.300 MDT en 2007 à
3.639 MDT en 2008 est attribuable, essentiellement, à l’évolution favorable affichée par
l’activité touristique qui a généré des flux en devises de 3.390 MDT contre 3.077 MDT, en
2007, soit une progression de 10,2%. C’est que les entrées des non-résidents qui ont
franchi, pour la première fois, le cap de 7 millions de touristes, se sont accrues de 4,2%
contre 3,2% en 2007. S’agissant des nuitées des non-résidents, elles ont, pour leur part,
évolué de 1,5% en 2008 contre 1,3% une année auparavant.
Malgré un contexte international difficile marqué par le déclenchement de la crise
économique et financière à l’échelle mondiale et la rude concurrence de la part d’autres
destinations du sud de la méditerranée et des pays de l’Europe de l’Est, les indicateurs réels
du secteur touristique ont continué à évoluer favorablement en 2008. Des efforts ont été, en
effet, déployés dans le but de préserver la compétitivité du secteur touristique et ce, par des
actions de marketing axées sur la promotion de la destination Tunisie, la diversification du
produit touristique et l’amélioration de la qualité des services à travers la mise à niveau des
unités hôtelières.
En outre, un programme de redistribution des allocations a été mis en place afin de
limiter les retombées de la crise mondiale dont les effets se sont déjà faits sentir durant les
derniers mois de l’année et de concentrer les efforts sur les marchés traditionnels. Une
cellule de veille a été, également, créée pour suivre de près l’évolution de la situation
économique des pays émetteurs de touristes et entretenir des contacts permanents avec les
principaux tours opérateurs. Le secteur étant fortement sensible à la conjoncture qui prévaut
actuellement dans les pays partenaires, notamment, ceux d’Europe qui demeurent de loin
les principaux clients de la Tunisie dans ce domaine, il importe de consentir davantage
d’effort et de vigilance pour aborder l’année 2009 dans les meilleures conditions et maintenir
les indicateurs du secteur touristique à des niveaux convenables dans un contexte
international qui sera, par ailleurs, marqué par une rude concurrence.
152
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE
Désignation Unité 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes touristiques MDT 2.290 2.611 2.825 3.077 3.390
Variations annuelles % 20,3 14,0 8,2 8,9 10,2
Nuitées de non-résidents Millier de nuitées 30.665 33.587 34.086 34.546 35.049
Variations annuelles % 21,2 9,5 1,5 1,3 1,5
Entrées de non-résidents 103personnes 5.998 6.378 6.549 6.762 7.049
Variations annuelles % 17,3 6,3 2,7 3,2 4,2
Sources : BCT et ONTT
153
En particulier, les flux perçus au titre des soins médicaux se sont accrus de 26,9% pour
atteindre 85 MDT contre 21,8% et 67 MDT une année auparavant et ce, corrélativement avec
l’accroissement de plus de 20% du nombre de patients étrangers ayant fréquenté les
établissements hospitaliers tunisiens, ce qui renforce l’image de la Tunisie en tant que
destination médicale particulièrement attractive, avec plus de 125 mille patients étrangers en
2008 originaires, principalement, des pays limitrophes et des pays européens.
Outre la diversité et la qualité des services sanitaires offerts, l’attrait de la Tunisie est
largement favorisé par un tourisme de santé en pleine expansion et d’une infrastructure
alignée sur les standards internationaux. L’avancée qu’a connu le tourisme de santé
tunisien a été, également, favorisée par un ensemble de mesures qui visent à renforcer la
compétitivité de ce secteur et à promouvoir l’initiative privée et encourager les
investissements tunisiens et étrangers dans ce domaine.
De même, les recettes relatives aux études et stages se sont accrues de 7,7%,
passant, d’une année à l’autre, de 26 MDT à 28 MDT suite à l’accroissement du nombre
d’étudiants étrangers poursuivant leurs études en Tunisie.
Les recettes inhérentes aux voyages effectués à titre professionnel se sont,
également, accrues pour s’élever à 68 MDT contre 62 MDT une année auparavant, suite à
l’effort de promotion du tourisme de congrès.
S’agissant des dépenses au titre des voyages, elles ont enregistré une légère
décélération passant, d’une année à l’autre, de 560 MDT à 565 MDT, soit une progression
de 0,9% contre 2,6% en 2007.
Les dépenses des tunisiens au titre de leurs séjours touristiques à l’étranger,
principale composante des dépenses de voyages avec une part de 57,3% du total, se sont
élevées à 324 MDT, en baisse de 2,1% en 2008 contre 331 MDT et une augmentation de
2,5% en 2007.
En revanche, les dépenses ayant trait aux études et stages ont progressé de 3,7% par
rapport à leur niveau enregistré en 2007 pour se situer à 84 MDT.
S’agissant des dépenses au titre des soins médicaux, elles ont continué à porter sur
de faibles montants, soit 11 MDT en 2008 contre 10 MDT en 2007.
3) Opérations gouvernementales
Les recettes, essentiellement perçues par les missions diplomatiques étrangères et les
représentations d’organismes internationaux installées en Tunisie, ont progressé de 15,4%
pour se situer à 225 MDT en 2008 contre 195 MDT en 2007.
Quant aux dépenses effectuées par les missions diplomatiques et autres institutions
gouvernementales tunisiennes à l’étranger, elles ont accusé une légère baisse pour revenir de
180 MDT en 2007 à 176 MDT en 2008.
4) Autres services
Après avoir dégagé des déficits au cours des deux dernières années, la balance des
autres services s’est soldée par un excédent de 98 MDT en 2008. Cette reprise a été
enregistrée suite à l’accroissement des recettes à un rythme plus soutenu que celui des
dépenses, soit 26,7% et 13,2% respectivement contre 11,6% et 6,5% en 2007.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 791 807 856 955 1.210
Variations annuelles (en %) 15,3 2,0 6,1 11,6 26,7
Dépenses (en MDT) 674 770 922 982 1.112
Variations annuelles (en %) 18,2 14,2 19,7 6,5 13,2
Solde (en MDT) 117 37 -66 -27 98
Les flux reçus au titre des grands travaux et services techniques, qui constituent la
principale composante de ce poste, ont continué à évoluer positivement en 2008 pour
s’élever à 367 MDT contre 247 MDT une année auparavant, soit une progression de 48,6%.
Il s’agit, essentiellement, des recettes en contrepartie des prestations des entreprises
tunisiennes sous forme de travaux de sous-traitance et de transformation ainsi que
d’assistance technique et d’expertise, fournies à des opérateurs non-résidents.
Concernant les recettes relatives aux frais commerciaux et négoce international, elles
ont enregistré une augmentation de 13,6% pour se situer à 234 MDT contre 9% et 206 MDT
en 2007, évolution attribuable, principalement, à la progression des exportations de biens.
155
En outre, les autorités ont créé, en août 2008, une nouvelle agence de promotion de
la recherche et de l'innovation dans le domaine des TIC et prévoient la création d’un pôle
technologique "Tunis-Techshore" destiné aux services d'off-shoring orientés vers les
marchés extérieurs. Le groupe Hewlett Packard prévoit, également, la création prochaine
d’un centre de recherche pour développer ses activités au niveau du marché tunisien.
Les efforts visant la consolidation du positionnement de la Tunisie en tant que
destination technologique africaine et méditerranéenne et la promotion de la recherche et de
l'innovation dans ce domaine ont été couronnés par le classement de la Tunisie au premier
rang africain et au 35ème rang à l’échelle internationale, selon le rapport de DAVOS
consacré aux TIC (2007-2008). De même, le nombre des sociétés étrangères ayant investi
dans ce domaine s’est accru en 2008.
S’agissant des recettes inhérentes aux frais de bureau transférés par des sociétés
non-résidentes au profit de leurs succursales et agences installées en Tunisie, elles se sont
inscrites en hausse de 25 MDT pour se situer à 140 MDT.
Quant aux flux reçus au titre des services personnel et culturel et ceux inhérents aux
redevances et droits de licence, ils ont enregistré une progression, passant de 4 MDT et
38 MDT respectivement en 2007 à 7 MDT et 40 MDT en 2008.
En revanche, les recettes relatives aux primes et indemnités d’assurance se sont
inscrites en baisse de 5,5% pour se situer à 52 MDT.
En ce qui concerne les dépenses relatives aux autres services, elles ont enregistré
une hausse de 13,2% pour se situer à 1.112 MDT contre 6,5% et 982 MDT une année
auparavant.
Les paiements effectués dans le cadre des grands travaux et services techniques,
principale composante au niveau des dépenses, se sont élevés à 406 MDT contre 345 MDT
en 2007. Cette progression a été enregistrée suite, essentiellement, aux travaux de
réalisation de grands projets d’infrastructure tel que le projet du pont suspendu reliant
Radès à la Goulette réalisé par une société japonaise et dont les travaux se sont achevés
au début de 2009.
S’agissant des dépenses inhérentes aux primes et indemnités d’assurance, aux frais
commerciaux et négoce international et aux services financiers, elles se sont inscrites en
hausse de 42 MDT, 16 MDT et 1 MDT respectivement pour se situer à 236 MDT, 145 MDT
et 90 MDT en 2008 et ce, corrélativement avec l’accroissement du volume des transactions
avec l’étranger.
Les dépenses réalisées au titre des services de communication se sont accrues de 13,9%
pour se situer à 41 MDT, alors que celles inhérentes aux services de l’informatique et
d’information, ont accusé une baisse de 4 MDT pour s’établir à 25 MDT en 2008.
Représentant une faible part dans le total des paiements engagés au titre des autres
services, les dépenses relatives aux redevances et droits de licence et aux services
personnel et culturel ont porté sur des montants respectifs de 15 MDT et 13 MDT en 2008
contre 13 MDT et 9 MDT en 2007. Celles ayant trait aux frais de bureau se sont maintenues
au même niveau de 2007, soit 17 MDT.
C – REVENUS DE FACTEURS
S’agissant des apports en nature, ils sont revenus, d’une année à l’autre, de 518 MDT
à 507 MDT, soit une contraction de 2,1% contre un accroissement de 9,5% une année
auparavant. Leur part dans le total s’est, par conséquent, repliée pour se situer à 20,8%
contre 23,6% en 2007.
En revanche, les transferts réalisés en espèces ont augmenté de 14,8% pour s’élever
à 1.929 MDT contre 9,4% et 1.681 MDT en 2007. Corrélativement, leur part dans le total
s’est consolidée de 2,8 points de pourcentage par rapport à celle relevée une année
auparavant pour se situer à 79,2%.
Exprimés en devises, les revenus de travail en espèces se sont accrus de 13,4%,
résultat qui dénote le faible impact de l’effet change sur ces transferts. L’effet de
l’appréciation de 4% du dinar vis-à-vis du dollar a été, en effet, pratiquement compensé par
celui résultant de la dépréciation de la monnaie nationale de 2,9% par rapport à l’euro.
157
L’analyse des revenus du travail par pays d’origine permet de constater que l’essentiel
des apports provient des pays européens, soit une enveloppe de 2.150 MDT représentant
88,3% du total et ce, en relation avec l’importance de la colonie tunisienne qui réside dans
cette zone et qui compte 874 mille personnes au terme de 2008.
La France demeure largement en tête avec des transferts de l’ordre de 1.172 MDT,
soit près de la moitié du total des transferts, sachant que 578 mille personnes sont installées
dans ce pays. L’Allemagne et l’Italie viennent en seconde et troisième positions, avec des
enveloppes respectives de 368 MDT et 340 MDT.
Quant aux transferts en provenance des pays arabes, ils ont représenté 9,2% du total
des revenus du travail pour un montant de 225 MDT. Ces flux proviennent, principalement,
des pays du Golfe et des pays de l’UMA qui ont été à l’origine des transferts respectifs de
160 MDT et 60 MDT en 2008 contre 139 MDT et 52 MDT en 2007.
Les fonds reçus des pays de l’Amérique du Nord ont atteint 42 MDT contre 33 MDT en
2007.
2) Revenus du capital
La balance des revenus du capital a dégagé, en 2008, un déficit de 3.091 MDT contre
2.598 MDT une année auparavant, soit un élargissement de 493 MDT ou de 19%. Cette
évolution est attribuable, à l’effet conjugué de l’accroissement des dépenses de 15,1% et à
la baisse des recettes de 11,7%, sachant que les deux flux ont augmenté en 2007 de 28%
et 76,5% respectivement.
BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 142 154 213 376 332
Variations annuelles (en%) 36,5 8,5 38,3 76,5 -11,7
Dépenses (en MDT) 1.758 2.318 2.324 2.974 3.423
Variations annuelles (en%) 16,3 31,9 0,3 28,0 15,1
Solde (en MDT) -1.616 -2.164 -2.111 -2.598 -3.091
L’accroissement des dépenses qui sont passées, d’une année à l’autre, de 2.974 MDT
à 3.423 MDT, s’explique essentiellement par la hausse de celles engagées au titre de la
rémunération des investissements directs étrangers qui ont augmenté de 23,6%, pour
s’élever à 2.412 MDT. Leur part dans le total des transferts des revenus du capital s’est, par
conséquent, accrue pour se situer à 70,5% contre 65,6% en 2007. En particulier, les
transferts des sociétés opérant dans le secteur de l’énergie ont progressé de 27,3% pour
s’élever à 1.837 MDT et ce, en relation avec l’accroissement notable des flux des IDE
bénéficiant à ce secteur durant les dernières années et la flambée des prix du pétrole,
particulièrement au cours du premier semestre de 2008 qui a amplifié les transferts réalisés
en nature. L’apaisement des cours durant les derniers mois de l’année a, toutefois, permis
de modérer la valeur des transferts effectués à ce titre au cours de cette période.
De leur coté, les revenus d’investissements directs effectués par les sociétés opérant
dans les autres secteurs, notamment, celui des télécommunications et des industries
manufacturières ont augmenté de 13,2% et ce, corrélativement avec l’importance des
investissements effectués au cours des dernières années qui se sont caractérisés par une
plus grande diversification des secteurs bénéficiaires.
Quant aux remboursements des intérêts de la dette à moyen et long termes, ils se
sont inscrits en légère baisse, revenant, d’une année à l’autre, de 887 à 859 MDT. Cette
tendance observée pour la deuxième année consécutive témoigne d’un recours réduit aux
capitaux d’emprunt qui s’inscrit dans les orientations de l’Etat accordant la priorité à
l’investissement direct étranger en tant que principale source de financement extérieur.
158
Les intérêts de la dette à moyen et long termes réglés par l’Administration et par les
entreprises se sont, ainsi, repliés de 3,8% et 2% respectivement en 2008 pour se situer à
573 MDT et 286 MDT, soit 66,7% et 33,3% du total contre 67,1% et 32,9% en 2007.
Répartis par type de coopération, les intérêts servis dans le cadre de la coopération
bilatérale ainsi que ceux au profit du marché financier international se sont inscrits en baisse
pour revenir de 200 MDT et 330 MDT en 2007 à 188 MDT et 313 MDT respectivement en
2008. Les intérêts payés aux organismes internationaux ont quasi-stagné, pour se situer à
358 MDT.
S’agissant des recettes perçues au titre des revenus de capital, elles se sont inscrites
en baisse de 11,7% pour se situer à 332 MDT contre une augmentation de 76,5% et une
enveloppe de 376 MDT en 2007. Représentant 95,5% des recettes des revenus de capital,
les intérêts perçus au titre des placements en devises ont atteint 317 MDT en 2008 contre
362 MDT en 2007 et ce, malgré la consolidation du niveau des avoirs en devises au cours
de l’année 2008.
D – TRANSFERTS COURANTS
Le solde excédentaire des transferts courants s’est consolidé passant, d’une année à
l’autre, de 230 MDT à 250 MDT et ce, suite au repli des dépenses, qui continuent à porter
sur de faibles montants, de 19,4% pour se situer à 25 MDT. Les recettes ont, de leur côté,
subi une décélération, évoluant au taux de 5,4% contre 18,1% en 2007.
BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 165 187 221 261 275
Variations annuelles (en%) 39,8 13,3 18,2 18,1 5,4
Dépenses (en MDT) 22 26 27 31 25
Variations annuelles (en%) -8,3 18,2 3,8 14,8 -19,4
Solde (en MDT) 143 161 194 230 250
Les flux reçus à ce titre ont atteint 275 MDT dont presque la moitié a bénéficié au
secteur privé sous forme de bourses, dons en nature et d’assistance technique accordés à
des associations et organismes non gouvernementaux pour une enveloppe de 136 MDT.
Les fonds bénéficiant au secteur public ont, enregistré un accroissement de 13 MDT
par rapport à ceux reçus l’année précédente pour s’élever à 139 MDT. Il s’agit de fonds
alloués au secteur public sous forme notamment d’impôts et taxes.
Quant aux dépenses qui ont porté sur un montant de 25 MDT contre 31 MDT en 2007,
elles sont composées, essentiellement, des paiements effectués par des opérateurs
tunisiens privés au profit des services consulaires étrangers installés en Tunisie.
II – OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières s’est
fortement consolidé, en 2008, pour se situer à 4.022 MDT contre 2.105 MDT une année
auparavant, soit un accroissement de 1.917 MDT.
Ce résultat positif est attribuable, essentiellement, à la réalisation d’un excédent
appréciable au niveau de la balance des investissements étrangers qui a atteint 3.156 MDT
en 2008 contre 1.980 MDT en 2007. Quant à la balance des capitaux d’emprunt à moyen et
long termes, elle a dégagé pour la troisième année consécutive un déficit qui s’est,
néanmoins, fortement contracté revenant de 290 MDT en 2007 à 4 MDT en 2008. La forte
baisse de l’amortissement de la dette à moyen et long termes s’est, en effet, accompagnée
par un repli moins accentué des tirages sur les capitaux d’emprunt.
159
S’agissant de la balance des opérations en capital, son solde excédentaire s’est inscrit
en baisse de 115 MDT par rapport à celui dégagé en 2007.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 4.142 3.668 6.811 5.043 6.252
Variations annuelles (en%) 22,9 -11,4 85,7 -26,0 24,0
Dépenses (en MDT) 2.336 2.028 3.164 2.938 2.230
Variations annuelles (en%) 22,8 -13,2 56,0 -7,1 -24,1
Solde (en MDT) 1.806 1.640 3.647 2.105 4.022
1) Opérations en capital
La répartition des flux des investissements directs étrangers par secteur bénéficiaire
s’est caractérisée en 2008 par une plus grande diversification et un affermissement des flux
bénéficiant à tous les secteurs.
161
L’accroissement des IDE bénéficiant au secteur énergétique a, par ailleurs, concerné
aussi bien le domaine de la recherche et le développement que celui des travaux
d’exploration avec des flux qui ont progressé de 49,7% et 23,2% respectivement en 2008,
pour se situer à 1.466 MDT et 468 MDT.
En ce qui concerne les investissements au profit du secteur des services, ils ont
enregistré une hausse exceptionnelle en 2008 pour atteindre 804 MDT contre 218 MDT en
2007, accroissement relevé, en particulier, pour les flux bénéficiant aux secteurs financier,
du tourisme et immobilier et du transport.
Le secteur financier a, en effet, bénéficié d’une enveloppe de 371 MDT en 2008
répartie comme suit :
• 150 MDT revenant à l’Etat tunisien suite à la cession de 60% des parts sociales de
la Banque tuniso-koweïtienne pour un montant global de 300 MDT au profit du groupe
français « Caisse d’Epargne »,
• 132 MDT au titre de la prise de participation de 35% du capital de la Société
tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR) par le groupe français « GROUPAMA »
et ce, dans le cadre de l’augmentation du capital de cette société,
• 57 MDT dans le cadre de la participation de la société française « Société Générale » à
l’augmentation du capital de l’Union internationale des banques,
• 32 MDT au titre de la participation d’actionnaires jordaniens à l’augmentation du capital
de l’Arab tunisian bank.
Les investissements destinés au secteur du tourisme et de l’immobilier ont, également,
connu un accroissement sensible en 2008 pour se situer à 199 MDT contre 72 MDT en
2007, faisant suite à la cession des parts sociales des deux hôtels «Karthago» au profit de
la société libyenne « Laico » pour une valeur d’environ 131 MDT et aux transferts réalisés
au titre de la réalisation du projet « Tunis Sport City » par le groupe Emirati « Aboukhater »
pour un montant de 55 MDT.
Pour les autres services, l’enveloppe des investissements est revenue de 98 MDT en 2007 à
45 MDT en 2008. Ces investissements sont destinés, essentiellement, au secteur des
télécommunications qui a bénéficié de 40 MDT en 2008, ayant servi au financement des travaux
d’extension et de développement effectués par les principaux opérateurs dans ce domaine. Le
reliquat, soit 5 MDT, a concerné, principalement, le secteur de l’informatique, conseil et études.
En ce qui concerne les dépenses au titre des IDE, elles se sont élevées à 199 MDT
en 2008 contre 134 MDT en 2007. L’accroissement enregistré, d’une année à l’autre,
s’explique par l’effet conjugué de la hausse des investissements tunisiens à l’étranger
(avoirs) et l’augmentation des désengagements des non-résidents au titre de leurs projets
en Tunisie.
En effet et après avoir accusé une forte baisse en 2007, les investissements effectués
par les résidents tunisiens à l’étranger ont repris en 2008 leur tendance haussière en
s’élevant à 52 MDT contre 26 MDT une année auparavant. Près de 40% de ces investisse-
ments ont été réalisés en Algérie, soit 21 MDT. Le reliquat a, surtout, concerné la France, la
Mauritanie et la Libye. Les investissements des tunisiens à l’étranger ont été orientés,
principalement, vers le secteur industriel et celui des services.
Parallèlement, les désengagements sous forme de rapatriement de matériels effectués
par les compagnies pétrolières étrangères ont connu une augmentation pour atteindre
93 MDT contre 71 MDT en 2007, sachant qu’au cours des trois dernières années les
équipements importés par ces compagnies et ayant servi à la prospection pétrolière et au
forage ont enregistré un accroissement significatif en relation avec l’affermissement des IDE
bénéficiant à ce secteur.
Aussi, les désengagements des non-résidents suite à la cession de leurs parts dans
des sociétés tunisiennes ont augmenté pour s’élever à 54 MDT contre 37 MDT une année
auparavant. L’accroissement de ces désinvestissements, qui ont concerné, principalement,
le secteur des composantes automobiles et le secteur textile et habillement, est attribuable,
essentiellement, aux retombées de la crise financière internationale.
163
b - Investissements de portefeuille
La balance des investissements de portefeuille a dégagé un déficit de 49 MDT en
2008 contre un excédent de 39 MDT en 2007 et ce, en dépit de l’affermissement des recettes.
Cette détérioration s’explique par la hausse exceptionnelle des dépenses en relation avec
l’impact de la crise financière internationale qui a provoqué un désengagement important
opéré par des actionnaires non-résidents.
S’agissant des recettes, elles ont enregistré une hausse en 2008 portant la marque de
l’affermissement des acquisitions des parts sociales par des non-résidents au niveau de la
Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) passées de 87 MDT en 2007 à 198 MDT
en 2008 dont environ 74 MDT au titre de la cession des parts sociales de la société
« ARTES » et 50 MDT au titre de la participation des non-résidents à l’introduction en
bourse de la société PGH (groupe Poulina).
Quant aux dépenses, elles ont plus que quadruplé en 2008 pour s’élever à 247 MDT
contre 48 MDT en 2007. Il s’agit, principalement, de cessions de parts sociales effectuées
par des non-résidents au niveau de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) qui
se sont fortement intensifiées au cours du dernier trimestre en relation avec l’accentuation
des effets de la crise financière internationale. La place de Tunis n’a pas été épargnée
malgré l’absence d’actifs sophistiqués et hautement risqués et la faible part détenue par les
investisseurs étrangers dans la capitalisation boursière. L’effet immédiat de cette crise s’est,
ainsi, traduit par des sorties de fonds dont l’impact s’est avéré, toutefois, d’une portée
limitée dans la mesure ou l’indice TUNINDEX a clôturé l’année 2008 en hausse de 10,7% et
ce, contrairement aux autres places financières. Par ailleurs et outre l’effet psychologique,
certains investisseurs ont procédé à la liquidation de leurs positions en quête de liquidité.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Recettes (en MDT) 63 72 159 87 198
Variations annuelles (en%) 70,3 14,3 120,8 -45,3 127,6
Dépenses (en MDT) 33 57 72 48 247
Variations annuelles (en%) 73,7 72,7 26,3 -33,3 414,6
Solde (en MDT) 30 15 87 39 -49
Egalement, les fonds mobilisés par les entreprises ont accusé une baisse, revenant de
927 MDT en 2007 à 912 MDT en 2008, repli qui s’explique par la contraction des tirages
accordés aux entreprises par les pays partenaires revenus de 294 MDT en 2007 à 255 MDT en
2008. Les ressources levées dans le cadre de la coopération multilatérale se sont, par contre,
accrues pour se situer à 465 MDT en 2008 contre 441 MDT en 2007. Il y a lieu de remarquer
que dans le cadre du financement du projet de réalisation de l’aéroport « Enfidha », la société
« TAV Tunisie » a bénéficié d’un crédit de 214 MDT octroyé conjointement par un pool bancaire
(140 MDT) et par le groupe de la Banque mondiale (74 MDT). Quant aux fonds mobilisés sur
les marchés financiers internationaux, ils se sont maintenus au niveau de 192 MDT.
La ventilation des tirages réalisés par les entreprises par secteur bénéficiaire, permet
de constater que 18,6% des flux mobilisés ou 170 MDT sont effectués par des entreprises
opérant dans le secteur de l’énergie. Ceux au profit des autres secteurs, tels que le secteur
financier et celui du transport se sont élevés à, respectivement, 173 MDT et 325 MDT pour
représenter 19% et 35,6% du total. Les opérateurs opérant dans divers autres secteurs ont
bénéficié d’une enveloppe de 244 MDT ou 26,8% du total des fonds bénéficiant aux
entreprises.
Pour l’année 2008, les tirages financiers assortis de transferts de fonds ont atteint
1.276 MDT représentant 73,1% du total, contre 1.711 MDT et 79,3% en 2007. Le reliquat,
soit 26,9% ou 469 MDT est effectué sous forme d’utilisations commerciales assorties de
facilités de paiements à moyen et long termes accordées aux entreprises.
Par catégorie d’emprunteurs, les paiements effectués par l’Administration ont enregistré
une contraction de 42,2% pour revenir de 1.454 MDT en 2007 à 840 MDT en 2008. La baisse
enregistrée, d’une année à l’autre, a concerné toutes les formes de coopération.
166
VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION
2007 2008
Désignation
Montant Part du total Montant Part du total
(en MDT) (en%) (en MDT) (en%)
Administration 1.454 100,0 840 100,0
Coopération bilatérale 378 26,0 358 42,6
Coopération multilatérale 759 52,2 482 57,4
Marchés financiers 317 21,8 0 0,0
Entreprises 993 100,0 909 100,0
Coopération bilatérale 428 43,1 372 40,9
Coopération multilatérale 298 30,0 353 38,8
Marchés financiers 267 26,9 184 20,3
Total 2.447 100,0 1.749 100,0
Coopération bilatérale 806 32,9 730 41,7
Coopération multilatérale 1.057 43,2 835 47,8
Marchés financiers 584 23,9 184 10,5
1 Une nouvelle méthodologie a été adoptée pour arrêter le stock d’investissement de portefeuille à partir de
l’année 2001.
2 A partir de l’année 2001, le stock des crédits commerciaux à court terme est calculé en terme brut au lieu du net.
168
d’investissements directs en faveur de la Tunisie qui ont atteint, en 2008, près de
3,4 milliards de dinars.
Quant aux avoirs, ils se sont accrus de 41,5% pour se situer à 202,4 MDT au terme de
2008 contre 24,5% et 143 MDT une année auparavant. Cette évolution s’explique par
l’accroissement, en 2008, des flux au titre des investissements des tunisiens réalisés à
l’étranger.
En conséquence, les engagements nets se sont affermis de 6.062,7 MDT ou de 19%
pour se situer à 37.894 MDT à la fin de l’année 2008 contre 31.831,3 MDT au terme de 2007.
B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Les engagements bruts sous forme d’investissements de portefeuille ont atteint
2.120,7 MDT au terme de l’année 2008, en augmentation de 226,1 MDT ou de 11,9% par rapport
à leur niveau de 2007. Cette évolution est attribuable à l’effet conjugué de la hausse du volume
des acquisitions de titres par des non-résidents de 74,4% en 2008 et à l’accroissement des cours
des titres échangés à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis, évolution reflétée par l’indice
TUNINDEX qui s’est inscrit en hausse de 10,7% en 2008 contre 12,1% une année auparavant.
Quant aux avoirs, ils ont enregistré une légère augmentation en s’élevant à 88,8 MDT
contre 81,5 MDT l’année précédente.
Le stock des engagements nets sous forme d’investissements de portefeuille, s’est, par
conséquent, inscrit en hausse de 12,1% pour s’élever à 2.031,9 MDT au terme de 2008 contre
1.813,1 MDT à la fin de 2007.
C – ENDETTEMENT EXTERIEUR A MOYEN ET LONG TERMES
Au terme de l’année 2008, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a
augmenté pour passer, d’une fin d’année à l’autre, de 19.728 MDT à 21.301 MDT. La hausse
ainsi enregistrée s’explique par un effet change résultant de la dépréciation, d’une fin d’année à
l’autre, du dinar vis-à-vis des principales monnaies d’endettement, alors que les dépenses
engagées au titre de l’amortissement de la dette à moyen et long termes ont dépassé les tirages
mobilisés sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes, dégageant des transferts nets
négatifs de 4 MDT.
Le taux d’endettement exprimant le rapport entre l’encours de la dette à moyen et
long termes et le Revenu National Disponible Brut (RNDB) s’est, néanmoins, inscrit en
baisse de 0,8 point de pourcentage pour se situer à 42,6% au terme de l’année 2008 contre
43,4% à la fin de 2007.
Parallèlement, le coefficient du service de la dette à moyen et long termes exprimé en
pourcentage des recettes courantes s’est replié de 4 points de pourcentage pour se situer à
7,7% en 2008, résultat qui s’explique par l’effet conjugué de la baisse du service de la dette à
moyen et long termes de 21,8% et de l’accroissement des recettes courantes de 19,5%.
PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE A MOYEN ET LONG TERMES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Encours de la dette 19.408 20.373 19.683 19.728 21.301
Taux d’endettement (en% du RNDB) 54,6 54,2 47,4 43,4 42,6
Service de la dette à moyen&long termes 2.662 2.716 3.881 3.334 2.608
Principal 1.885 1.876 2.991 2.447 1.749
Intérêts 777 840 890 887 859
Coefficient du service de la dette (en %)1 14,3 12,8 16,4 11,7 7,7
1
Calculé par référence aux recettes courantes.
169
Quant aux transferts nets des capitaux d’emprunt à moyen et long termes, ils ont dégagé
des dépenses nettes de 863 MDT en 2008 contre 1.177 MDT une année auparavant, évolution
qui s’explique par une forte diminution du service de la dette à moyen et long termes alors que
les tirages ont enregistré une baisse moins accentuée.
TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES (En MDT)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Tirages à MLT 3.073 2.125 1.941 2.157 1.745
Service de la dette à MLT 2.662 2.716 3.881 3.334 2.608
Transferts nets 411 -591 -1.940 -1.177 -863
170
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2005 2006 2007 2008
A - RECETTES COURANTES 21.159,1 23.718,9 28.536,0 34.089,1
171
(En MDT)
Rubrique 2005 2006 2007 2008
B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 3.668,2 6.811,3 5.042,5 6.252,1
172
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2005 2006 2007 2008
A - DEPENSES COURANTES 21.547,4 24.543,3 29.710,9 36.198,2
173
(En MDT)
Rubrique 2005 2006 2007 2008
B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES 2.028,7 3.163,5 2.937,6 2.229,8
174
IX. – LE MARCHE DES CHANGES
En revanche, les opérations de change à terme et de swaps devises contre dinar ont
enregistré une légère baisse. Pour leur part, les opérations d’options de change, dont la
cotation a été déléguée aux banques depuis décembre 2007, ont connu un très faible
volume.
En 2008, la forte volatilité du rapport euro/dollar américain (28,3%) s’est répercutée sur
les amplitudes de variation du dinar vis-à-vis du yen japonais (42%), du dollar américain
(22,7%), de l’euro (7,6%) et du dirham marocain (7,5%).
175
AMPLITUDES DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation 1 USD/TND 1 EUR/TND 1000 JPY/TND 10 MAD/TND
1,4081 1,8565 15,2500 1,6587
Plus haut niveau
(04/12/2008) (18/12/2008) (04/12/2008) (19/12/2008)
1,1474 1,7256 10,7377 1,5427
Plus bas niveau
(18/03/2008) (27/10/2008) (07/08/2008) (08/10/2008)
Marge de variations en % 22,7 7,6 42,0 7,5
L’examen de l’évolution du taux de change du dinar par rapport au dollar américain fait
ressortir quatre principales phases. Une première phase, s’étendant jusqu’au 18 mars, a été
marquée par une tendance haussière du dinar. Il a commencé l’année au niveau de 1,2230 et
terminé, cette première période, à 1,1474 s’appréciant de 6,6%. Ensuite, le rapport dollar/dinar a
connu une certaine stabilité jusqu’au 15 juillet, affichant un niveau de 1,1525. A partir de cette
date, le dinar s’est déprécié vis-à-vis du dollar américain de 18,2% pour s’inscrire à 1,4081 le
4 décembre. Depuis, la tendance s’est inversée. Le dinar a entamé une nouvelle phase
d’appréciation de 7,5%, clôturant l’année au taux de 1,3099 TND pour un dollar.
En termes de moyennes mensuelles, l’évolution du dinar a connu la même tendance.
En effet, il s’est, d’abord, apprécié de 5,1%, entre le mois de janvier et le mois d’avril,
passant de 1,2163 TND à 1,1576 TND pour un dollar. Ensuite, il s’est légèrement stabilisé
jusqu’au mois de juillet, enregistrant un niveau de 1,1647. Puis, il s’est déprécié de 16% pour
atteindre 1,3871 TND en novembre pour s’apprécier ensuite de 3,3%, s’élevant à
1,3424 TND pour un dollar en décembre.
Par rapport à l’euro, le dinar, qui a débuté l’année avec un taux de 1,7947, s’est
déprécié, jusqu’au 22 juillet, de 2,7%, atteignant 1,8446 TND pour un euro. Ensuite, la
tendance s’est inversée et le dinar s’est apprécié de 6,9% pour s’élever à 1,7256 le
27 octobre. Depuis, le dinar a entamé un trend baissier vis-à-vis de l’euro qui a duré jusqu’à
la fin de l’année. Ainsi, il s’est déprécié de 6,3% clôturant l’année au taux de 1,8409.
Cette même tendance a été observée en termes de moyennes mensuelles. Ainsi, le
dinar s’est, d’abord, déprécié de 2,7%, passant de 1,7891 TND en janvier à 1,8379 TND
pour un euro en juillet. Ensuite, il s’est apprécié de 4,9%, en se situant à 1,7521 TND en
octobre. Depuis et jusqu’à décembre, il s’est déprécié de 3,6% clôturant l’année au niveau
de 1,8167 TND pour un euro.
Année 2008
1 USD/TND 1 EUR/TND
1,42 1,42 1,86 1,86
1,38 1,38 1,84 1,84
1,34 1,34 1,82 1,82
1,30 1,30 1,80 1,80
1,26 1,26 1,78 1,78
1,22 1,22 1,76 1,76
1,18 1,18 1,74 1,74
1,14 1,14 1,72 1,72
janv juin déc janv juin déc
Concernant le rapport JPY/TND, il a connu une évolution irrégulière marquée par une
succession de hausses et de baisses. Ainsi, le dinar a commencé l’année au niveau de
10,9022 TND pour 1.000 yens pour se déprécier de 8,8% et atteindre 11,9525 le 17 mars. La
176
tendance s’est, ensuite, inversée et le dinar s’est apprécié de 11,3%, s’élevant à 10,7377, le
7 août. A partir de cette date, le dinar a entamé une phase de dépréciation accentuée de
29,6% pour s’inscrire à 15,2500, le 4 décembre, avant de s’apprécier de nouveau de 5,1% et
atteindre 14,5050, à la fin de l’année.
Année 2008
1000 JPY/TND 10 MAD/TND
A – OPERATIONS AU COMPTANT
L’évolution des échanges avec l’extérieur, au cours de l’année 2008, s’est répercutée
sur le volume des transactions des changes au comptant qui a enregistré un accroissement
de 14.287 MD ou 40% par rapport à l’année 2007, atteignant 49.853 MDT.
Cette amélioration a aussi bien concerné les transactions devises contre devises que
les transactions devises contre dinar qui ont augmenté, respectivement, de 7.314 MDT et
6.973 MDT.
177
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT (En MDT)
Variations en MDT
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Opérations devises/dinar 11.243 12.238 19.211 995 6.973
Opérations devises/devises 21.855 23.328 30.642 1.473 7.314
Total 33.098 35.566 49.853 2.468 14.287
Le volume des transactions de change devises contre dinar convertible, réalisées entre les
Intermédiaires agréés et les correspondants étrangers, a augmenté de 11%, en 2008, s’élevant
à 2.878 MDT contre 2.582 MDT en 2007, soit des moyennes quotidiennes respectives de
11,6 et 10,3 MDT.
Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
67% du volume global contre 33% pour les ventes (respectivement 64% et 36% l’année
écoulée).
Les opérations de change devises contre devises ont atteint 30.642 MDT en 2008
contre 23.328 MDT en 2007, en hausse de 7.314 MDT ou 31%. En revanche, leur part dans
le volume global des transactions de change au comptant est revenue, d’une année à l’autre,
de 66% à 61%.
Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté en 2008
94% de l’ensemble des transactions devises contre devises contre 96% en 2007.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES (En MDT sauf indication contraire)
Variat. en %
Désignation 2006 2007 2008
2008/2007
Opérations entre I.A.T 1.010 886 1.953 120,4
Opérations avec les correspondants
étrangers 20.845 22.442 28.689 27,8
Total 21.855 23.328 30.642 31,4
B – OPERATIONS A TERME
En dépit de la volatilité des taux de changes, enregistrée au cours de la période en
revue et de l’accroissement des opérations de commerce extérieur, le volume total des
opérations de change à terme est revenu de 3.941 MDT en 2007 à 3.928 MDT en 2008,
enregistrant une légère baisse de 13 MDT.
La part des opérations effectuées entre les I.A.T et les entreprises dans le volume
global est passée, d’une année à l’autre, de 80% à 96%.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME (En MDT)
Variations
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Opérations entre I.A.T et
entreprises 2.296,7 3.138,9 3.767,6 842,2 628,7
Opérations sur le marché
interbancaire 120,9 801,8 160,0 680,9 -641,8
Total 2.417,6 3.940,7 3.927,6 1.523,1 -13,1
Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes des banques (en couverture des importations) qui se sont élevées à
3.079 MDT contre 2.717 MDT en 2007, en accroissement de 362 MDT ou 13%.
De même, les achats à terme par les intermédiaires agréés (en couverture des
exportations) sont passés, d’une année à l’autre, de 422 MDT à 688 MDT, en hausse de
266 MDT ou 63%.
179
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation 2006 2007 2008
Achats à terme 687,5 422,0 688,3
Ventes à terme 1.609,2 2.716,9 3,079,3
Total 2.296,7 3.138,9 3.767,6
1
Les données statistiques relatives à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
181
I – RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT
Les recettes totales du budget de l’Etat hors prélèvement sur le Trésor se sont
accrues de 10,8%, en 2008, contre 8,7% un an plutôt pour s’établir à environ
15.379 MDT. La part des ressources propres s’est consolidée pour atteindre 89,2%,
contre 82,4% en 2007.
L’accroissement des recettes totales est imputable, notamment, au bon
comportement des recettes fiscales.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007
L.F.C Réalisations 2007/2006 2008/2007
Ressources propres 10.552,7 11.443,9 12.770,0 13.710,0 8,4 19,8
- Recettes fiscales 8.469,9 9.508,0 10.669,0 11.320,9 12,3 19,1
- Recettes non fiscales 2.082,8 1.935,9 2.101,0 2.389,1 -7,1 23,4
Ressources d’emprunt 2.217,8 2.437,6 2.233,3 1.668,5 9,9 -31,6
- Intérieures1 1.445,6 1.422,2 1.183,0 670,6 -1,6 -52,8
- Extérieures 772,2 1.015,4 1.050,3 997,9 31,5 -1,7
Total 12.770,5 13.881,5 15.003,3 15.378,5 8,7 10,8
A – RECETTES FISCALES
Atteignant 11.321 MDT, les recettes fiscales ont progressé à un rythme
soutenu en 2008, soit 19,1% ou 1.813 MDT contre 12,3% une année auparavant.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007
L.F.C Realisat. 2007/2006 2008/2007
Impôts directs 3.106,8 3.697,6 4.503,0 4.560,9 19,0 23,3
Impôts sur le revenu 1.717,0 1.948,8 2.168,0 2.145,8 13,5 10,1
Impôts sur les sociétés 1.389,8 1.748,8 2.335,0 2.415,1 25,8 38,1
Dont Sociétés pétrolières 550,4 884,1 1.235,0 1.150,0 60,6 30,1
Impôts indirects 5.363,1 5.810,4 6.166,0 6.760,0 8,3 16,3
Droits de douane 489,9 514,3 515,0 584,7 5,0 13,7
TVA 2.465,5 2.660,5 2.937,0 3.309,0 7,9 24,4
Droits de consommation 1.254,9 1.361,6 1.425,0 1.464,8 8,5 7,6
Autres impôts et taxes 1.152,8 1.274,0 1.289,0 1.401,5 10,5 10,0
Total Recettes fiscales 8.469,9 9.508,0 10.669,0 11.320,9 12,3 19,1
Pression fiscale globale
(en % du PIB) 20,5 20,8 20,9 22,5
- Pétrole 1,4 1,9 2,4 2,3
- Hors pétrole 19,1 18,9 18,5 20,2
1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an.
182
- l’essor de l’activité économique : +773 MDT au titre de la fiscalité perçue en
régime intérieur.
Les recettes fiscales ont gardé une part prépondérante dans le total des
ressources propres du budget de l’Etat, soit 82,6% en 2008 contre 83,1% en 2007.
Quant à la pression fiscale, elle s'est située à 22,5% contre 20,8% un an plus tôt et
un taux de 20,9% prévu dans le cadre de la Loi de finances complémentaire. Hors
pétrole, cette pression a atteint 20,2% contre 18,9% pour l’année 2007.
1) Impôts directs
Les impôts directs, fiscalité pétrolière comprise, ont porté sur 4.561 MDT, en
accroissement de 23,3% ou 863 MDT contre 19% en 2007. Cette évolution est
imputable à hauteur de 197 MDT aux impôts sur le revenu, en relation notamment
avec la mise en œuvre du nouveau programme de l’augmentation salariale
(2008-2010) et à hauteur de 666 MDT aux impôts sur les sociétés (impôts sur les
sociétés pétrolières : +266 MDT et impôts sur les sociétés non pétrolières : +400 MDT).
Il y a lieu de signaler que l’accroissement des impôts sur les sociétés non pétrolières
s’explique par l’augmentation des bénéfices réalisés en 2007.
Les impôts directs ont représenté 40,3% du total des recettes fiscales, contre
38,9% en 2007. La retenue à la source constitue le principal moyen de recouvrement
de la fiscalité directe, avec une part de plus des ¾ du montant total des impôts directs.
2) Impôts et taxes indirects
Les impôts et taxes indirects se sont établis à 6.760 MDT en 2008, niveau en
augmentation de 16,3% contre 8,3% l’année précédente. L’écart (950 MDT) se
répartit entre 449 MDT au titre du régime intérieur, corrélativement à la croissance
de l'activité économique, et 501 MDT au titre du régime douanier suite à
l'accroissement des importations (+23,8%) et ce, malgré la poursuite de la réduction
du nombre des taux des droits de douane qui sont passés de 54 taux en 2003 à
11 en 2007 puis à 9 en 2008.
L’écart précité (950 MDT) est réparti comme suit :
- TVA : +649 MDT (3.309 MDT contre 2.660 MDT en 2007), suite à la
progression de l’activité économique,
- droits de douane : +71 MDT (585 MDT contre 514 MDT), en rapport
principalement avec l’effet de la hausse des prix à l’importation des produits de base
comme les céréales, le fer rond à béton…,
- droits de consommation : +103 MDT au titre, notamment, des produits
suivants : tabac et allumettes (+55 MDT), voitures (+29 MDT) et boissons alcoolisées
(+5 MDT),
- autres impôts et taxes indirects : +128 MDT suite, surtout, à l’augmentation
des recettes au titre des droits sur les actes et transactions (+54 MDT), des droits sur
le transport (+10 MDT) ainsi que des recettes relatives aux Fonds du Trésor
(+59 MDT).
183
EVOLUTION DES IMPOTS ET TAXES INDIRECTS (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007
L.F.C Réalisat. 2007/2006 2008/2007
-Droits de douane 489,9 514,3 515,0 584,7 5,0 13,7
-TVA 2.465,5 2.660,5 2.937,0 3.309,0 7,9 24,4
. Régime intérieur 1.251,8 1.346,1 1.467,0 1.627,5 7,5 20,9
. Régime douanier 1.213,7 1.314,4 1.470,0 1.681,5 8,3 27,9
-Droits de consommation 1.254,9 1.361,6 1.425,0 1.464,8 8,5 7,6
. Régime intérieur 759,1 823,5 866,0 883,6 8,5 7,3
. Régime douanier 495,8 538,1 559,0 581,2 8,5 8,0
-Autres impôts et taxes indirects 1.152,8 1.274,0 1.289,0 1.401,5 10,5 10,0
. Régime intérieur 1.065,8 1.176,2 1.215,0 1.282,9 10,4 9,1
. Régime douanier 87,0 97,8 74,0 118,6 12,5 21,1
Impôts et taxes indirects 5.363,1 5 .810,4 6.166,0 6.760,0 8,3 16,3
. Régime intérieur 3.076,7 3.345,8 3.548,0 3.794,0 8,7 13,4
. Régime douanier 2.286,4 2.464,6 2.618,0 2.966,0 7,8 20,3
Encore faut-il signaler que le montant global des restitutions est passé, en
2008, à 285 MDT dont 238 MDT au titre de la TVA (contre respectivement 205 MDT
et 164 MDT en 2007).
B – RECETTES NON FISCALES
Les recettes non fiscales se sont élevées à 2.389 MDT en 2008 contre
1.936 MDT en 2007, ce qui représente une augmentation de 453 MDT provenant de
l’évolution des rubriques suivantes :
- excédents des entreprises publiques revenant au budget de l’Etat :
977 MDT contre 581 MDT en 2007 (augmentation de 396 MDT) et notamment :
Banque centrale de Tunisie : +85 MDT (425 MDT contre 340 MDT),
Tunisie Télécom : +63 MDT,
Office de l’aviation civile et des aéroports : +56 MDT,
Groupe chimique tunisien : +30 MDT,
Office de la marine marchande et des ports : +17 MDT
Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) : +132 MDT.
Il y a lieu d’indiquer que les excédents versés au budget de l’Etat ont été fixés en
tenant compte des besoins de financement des investissements desdites entreprises.
- 147 MDT provenant de la cession de 60% du capital de la Banque tuniso-
koweitienne (BTK),
- 370 MDT au titre de la redevance du gazoduc transcontinental et des
redevances et impôts complémentaires à la charge des compagnies pétrolières. Les
augmentations enregistrées sont imputables, notamment, à la hausse des prix du
pétrole,
- 192 MDT au titre des dons extérieurs en 2008, contre 37 MDT en
2007, suite à la consolidation de l’appui budgétaire de l’Union européenne aussi
bien au niveau global que sectoriel. Ces dons concernent, principalement, les
programmes suivants :
PACE IV : 69 MDT,
Enseignement supérieur : 38 MDT,
Assurance maladie : 36 MDT,
184
Formation professionnelle : 17,7 MDT,
Programme d’appui à la compétitivité : 16 MDT,
Réforme de l’enseignement secondaire : 13,3 MDT.
EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007
L.F.C Réalisations 2007/2006 2008/2007
Revenus pétroliers et gaz 289,3 290,3 337,5 370,4 0,3 27,6
Excédents 545,2 580,5 933,0 976,7 6,5 68,3
Recouvrement prêts 222,6 206,4 126,0 257,3 -7,3 24,7
Dons extérieurs 43,7 37,5 190,0 191,5 -14,2 410,7
Produits de privatisation 579,5 391,3 147,0 146,9 -32,5 -62,5
Autres ressources non fiscales 402,5 429,9 367,5 446,3 6,8 3,8
Total 2.082,8 1.935,9 2.101,0 2.389,1 -7,1 23,4
C – RESSOURCES D’EMPRUNT
1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an.
185
Les dépenses de compensation des produits de consommation de base, des
carburants et du transport se sont élevées à environ 2.036 MDT, soit une hausse
de 59% par rapport à l’année 2007 due, notamment, à l’augmentation des prix des
céréales et des carburants.
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007 Réalisa- 2007/ 2008/
L.F.C
tions 2006 2007
Dépenses hors dette 9.973,9 11.166,1 12.751,0 12.822,5 12,0 14,8
- Dépenses de fonctionnement hors
compensation 6.159,2 6.623,5 7.256,0 7.229,7 7,5 9,1
- Compensation 953,1 1.281,0 2.036,0 2.036,2 34,4 59,0
- Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts 2.861,6 3.261,6 3.459,0 3.556,6 14,0 9,0
Service de la dette 3.914,4 3.921,4 3.394,0 3.276,6 0,2 -16,4
- Principal 2.784,6 2.739,5 2.194,0 2.134,1 -1,6 -22,1
- Intérêts 1.129,8 1.181,9 1.200,0 1.142,5 4,6 -3,3
Total 13.888,3 15.087,5 16.145,0 16.099,1 8,6 6,7
A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
Les dépenses de fonctionnement, hors compensation (produits de consommation
de base, carburants et transport) ont progressé de 9,2% contre 7,5% en 2007, pour
atteindre environ 7.230 MDT.
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT HORS COMPENSATION (PRODUITS DE CONSOMMATION
DE BASE, CARBURANTS ET TRANSPORT) (En MDT sauf indication contraire)
2008 Variations en %
Désignation 2006 2007
L.F.C Réalisations 2007/2006 2008/2007
Traitements et salaires 4.931,7 5.327,5 5.774,6 5.762,7 8,0 8,2
Moyens des services 601,2 636,3 661,2 724,3 5,8 13,8
Interventions hors compensat. 626,3 659,7 663,7 742,7 5,3 12,6
Crédits non répartis 0 0 156,5 0
Total 6.159,2 6.623,5 7.256,0 7.229,7 7,5 9,2
1
598 MDT ou 1,3% du PIB ont été effectivement utilisés en 2007 et le reste, soit 70 MDT, a été dépensé au
cours de 2008 pour couvrir en partie les charges de compensation des céréales et dérivés.
2
Y compris les crédits non répartis.
3
Y compris les prêts rétrocédés.
187
C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE
188
FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE (En MDT sauf indication contraire)
2006 2007 2008
Désignation En % En % En %
En MDT En MDT En MDT
du total du total du total
Privatisation et dons 623,2 53.0 428,8 32,1 338,4 57,0
Financement intérieur net 1.497,9 127,6 1.332,6 100,0 96,0 16,2
Emprunts intérieurs nets 380,1 126,6 -624,6
* Ressources d’emprunts intérieurs 1.445,6 1.422,2 670,6
* Remboursement du principal
de la dette (en-) 1.065,5 1.295,6 1.295,2
Prélèvements/disponibilités du Trésor 1.117,8 1.206,0 720,6
Financement extérieur net -946,9 -80,6 -428,5 -32,1 159,0 26,8
* Ressources d’emprunts extérieurs 772,2 1.015,4 997,9
* Remboursement du principal de la
dette (en-) 1.719,1 1.443,9 838,9
Total 1.174,2 100,0 1.332,9 100,0 593,4 100,0
189
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA, BTNB ET BTZc)1 PAR ECHEANCE
(Encours en 1.000 DT ; TMP2 en %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
13 semaines Encours
TMP
26 semaines Encours
TMP
52 semaines Encours 660.400 463.500 486.800 543.550 122.700
TMP 5,1380 5,1600 5,161 5,450 5,274
2 ans Encours 65.000 208.200
TMP 5,4020 5,3370
3 ans Encours 304.400 533.900 653.950
TMP 5,5870 5,5410 5,484
4 ans Encours 627.100
TMP 7,0270
5 ans Encours 614.300 612.800 630.400 630.400
TMP 6,6090 6,3070 6,277 6,277
6 ans Encours 260.800 417.300 423.300
TMP 5,867 6,000 5,617
7 ans Encours 96.400 360.800 521.700
TMP 6,421 6,514 5,964
10 ans Encours 1.999.635 2.559.329 3.056.984 3.447.909 3.869.859
TMP 6,9280 6,9020 6,735 6,742 6,367
12 ans Encours 888.900 888.900 888.900 888.900 888.900
TMP 8,2350 8,2350 8,235 8,235 8,235
15 ans Encours 122.700 147.100
TMP 7,183 6,816
Total Encours 5.159.735 5.266.629 6.074.234 6.411.559 5.973.559
TMP 6,8010 6,7040 6,6039 5,655 5,962
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor Assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor Négociables en Bourse ; BTZc = Bons du Trésor à Zéro coupon.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.
190
L’EVOLUTION MONETAIRE
ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. – LES PRINCIPALES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES A
CARACTERES ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER
C’est à cette fin que Monsieur le Président de la République a décidé la création d’une
cellule de veille à la Banque centrale et dans une étape ultérieure la mise en place au niveau
du Gouvernement d’une commission de suivi de la conjoncture économique et financière
mondiale.
D’autre part, des mesures de relance à caractère aussi bien conjoncturel que structurel
ont été prises en vue de soutenir l’investissement et stimuler la demande intérieure et
l’exportation. Parallèlement, une politique monétaire plus accommodante a été menée, au
moyen notamment de la baisse du taux directeur de la BCT et des taux de la réserve
obligatoire, en relation avec l’amorce d’un mouvement de recul de l’inflation.
Les mesures prises au cours de l’année 2008 et au début de l’année 2009 dans le
cadre de la conduite de la politique monétaire ont porté essentiellement sur la modification
des taux de la réserve obligatoire, la réduction du taux directeur de la Banque Centrale de
Tunisie (BCT) et l’introduction de nouveaux instruments en matière de conduite de cette
politique.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-09 du 30 avril 2008.
192
appliqué est de 1% et ce, à compter du 1er octobre1. En outre et en raison d’une conjoncture
internationale difficile et afin de permettre aux banques de la place de disposer de plus de
liquidité et par conséquent de contribuer davantage au financement de l’économie, l’Institut
d’émission a décidé le 31 décembre 2008 de baisser ce taux, le ramenant de 10% à 7,5%
pour la première catégorie de dépôts et de 2% à 1% pour la seconde et ce, afin
d’accompagner les mesures prises par l’Etat pour soutenir l’activité économique2. Cette
décision qui a pris effet à partir du 1er janvier 2009 a permis de libérer une enveloppe
additionnelle d’environ 250 MDT.
Par ailleurs, pour ce qui est des conditions d’échanges de liquidités sur le marché
interbancaire, les banques sont, désormais, tenues d’afficher en continu leurs conditions
d’offre et de demande de liquidité conformément à l’annexe n°4 de la circulaire relative à
l’organisation du marché monétaire. Cet affichage doit s’effectuer au moyen d’un réseau
d’information partagé par l’ensemble des banques et répondant aux normes de sécurité et
de fiabilité usuelles4.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-20 du 30 septembre 2008.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-24 du 31 décembre 2008.
3
Cf. Communiqué du Conseil d’administration de la BCT réuni le 17 février 2009.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédits n°2009-07 du 19 février 2009.
193
financement plus élevé de son logement face à l’évolution du coût de l’immobilier, à valoriser
l’épargne conformément à la politique de l’Etat et à sauvegarder le pouvoir d’achat du
tunisien et lui garantir des conditions de vie meilleures. Dans ce cadre et afin de conforter le
train de mesures relatives aux conditions d’octroi de crédit-logement par la Banque de
l’habitat (BH) annoncées en 2007, il a été décidé de réduire de 1% :
- les taux des crédits adossés à l’épargne-logement. Ainsi, le taux du crédit épargne-
logement normal est passé de 6,75% à 5,75% et celui du crédit complémentaire de 7,5% à
6,5%,
- le taux fixe prélevé sur les crédits directs dont la durée de remboursement est
supérieure à 15 ans et les crédits épargne El Jedid régime 4 ans, ces taux ont été ramenés
de 8,5% à 7,5% pour la première catégorie de crédits et de 8% à 7% pour la seconde,
- le taux des crédits accordés sur le FOPROLOS afin de permettre à cette catégorie
sociale de ménages d’accéder à des logements décents. Ces taux sont revenus à 2,5%
contre 3,5% pour le crédit FOPROLOS 1 (financement de logements d’une superficie ne
dépassant 50 m2 pour les logements individuels et 65 m2 pour les logements collectifs et
pour les personnes dont le salaire est compris entre le SMIG et 2 fois le SMIG), à 4% contre
5% pour le crédit FOPROLOS 2 (pour le financement de logements d’une superficie
inférieure ou égale à 75 m2 pour le logement social collectif et pour les personnes dont les
salaires sont compris entre 2 fois et 3 fois le SMIG) et à 5,75% contre 6,75% pour le crédit
FOPROLOS 3 (financement de logements d’une superficie comprise entre 80 m2 et 100 m2
pour le logement collectif vertical et pour les personnes dont les salaires sont compris entre
3 fois et 4,5 fois le SMIG)1,
- le taux de rémunération de l’épargne-logement, le ramenant de 5,25% à 4,25%.
En vue d’agir sur le niveau de certains taux d’intérêts pratiqués qui se sont avérés
élevés par rapport aux taux des autres catégories des crédits, il a été décidé de réviser la
modalité de calcul du taux d’intérêt excessif en vue de le faire abaisser et ce, en
compressant la marge légale adoptée. En effet, tout prêt octroyé à un taux d’intérêt effectif
global qui excède au moment où il est consenti de plus du cinquième (contre le tiers par le
passé) le taux effectif moyen pratiqué au cours du semestre précédent par les banques et
les établissements financiers pour des opérations de même nature, est considéré comme
accordé à un taux d’intérêt excessif2.
1
Cf. Décret n°2009-698 du 11 mars 2009 paru au JORT n°23 du 20 mars 2009.
2
Cf. Loi n°2008-56 du 4 août 2008 parue au JORT n°63 du 5 août 2008.
194
D – REDUCTION DES TAUX D’INTERET DES LIGNES DE FINANCEMENT
EXTERIEURES
Il a été décidé de réduire, à partir du 21 janvier 2009, le taux d’intérêt des crédits
rétrocédés en dinars aux bénéficiaires finals dans le cadre des lignes de crédit extérieures
mises à la disposition des Intermédiaires agréés. Cette baisse, qui a varié entre 0,5 point de
pourcentage et deux points, a touché les lignes de crédit relatives au financement :
- des opérations d’appui financier au programme de mise à niveau des PME du secteur
productif,
- de biens et services d’origine portugaise pour les petits et moyens projets des
opérateurs tunisiens et des sociétés mixtes tuniso-portugaises,
- des investissements pour la protection de l’environnement dans le domaine industriel
(FOCRED III), et
- du programme de mise à niveau des établissements hôteliers1.
Dans le même objectif, les banques sont tenues de désigner, dans chaque succursale,
un responsable à qui est confiée la mission de veiller sur le bon fonctionnement des
distributeurs ou guichets automatiques de billets de banque et ce, tout au long de la journée
de travail, les jours fériés et les congés de fin de semaine2.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2009-01 du 21 janvier 2009.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2008-16 du 18 août 2008 et circulaire de la BCT aux
banques n°2008-15 du 15 août 2008.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-22 du 25 novembre 2008.
195
établissements de crédits à la BCT devraient y transiter, a rendu nécessaire la refonte des
procédures de compensation physique des effets.
En marge des décisions présidentielles prises au cours de l’année 2008 suite à la crise
financière internationale, il a été institué auprès de la BCT un centre dénommé « centre de
recherches et d’études financières et monétaires » chargé notamment2 :
- de suivre les évènements et les changements sur la scène financière et monétaire
internationale, de procéder à la réalisation d’études et de recherches prospectives requises à
leur sujet et à l’analyse de leur impact sur l’économie nationale et de suggérer les mesures
adéquates qui s’imposent ;
- de développer la recherche appliquée dans le domaine de la politique monétaire ;
- de développer les compétences nationales en matière de recherche et d’analyse dans
les domaines financier et monétaire en associant les compétences tunisiennes aussi bien à
l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et en s’ouvrant sur l’université,
- d’organiser des congrès et séminaires spécialisés, à l’échelle nationale et
internationale.
Le conseil scientifique est composé de huit membres dont quatre représentant la BCT,
deux représentant les ministères des Finances et du Développement et de la coopération
internationale et deux professeurs spécialisés dans le domaine financier et monétaire
nommés par le ministre chargé de l’Enseignement supérieur.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques et aux Intermédiaires agréés n°2008-23 du 18 décembre 2008.
2
Cf. Décret n°2009-88 du 13 janvier 2009 paru au JORT n°7 du 23 janvier 2009.
196
financement des petites et moyennes entreprises pour le porter à 100 MDT et de restructurer
le régime de garantie des crédits accordés à cette catégorie d’entreprises pour contribuer à
impulser davantage l’investissement et la création d’entreprises.
Dans ce cadre et pour couvrir un éventail plus large d’entreprises, il a été également
décidé d’étendre le réseau de la BFPME par l’ouverture au cours de 2008 de 5 bureaux de
représentation dans les zones de développement régional avec une perspective de
couverture de tout le territoire du pays dans les années à venir. En outre, le plafond
d’intervention de financement exclusivement par la BFPME a été relevé à trois cent mille
dinars contre deux cent mille dinars auparavant.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 17 septembre 2008 paru au JORT n°77 du 23 septembre 2008.
197
B – CONSTITUTION DU FONDS DE GARANTIE DE LA CLIENTELE DU MARCHE
DES VALEURS MOBILIERES ET DES PRODUITS FINANCIERS
La garantie de ce fonds ne peut dépasser un montant équivalent aux deux tiers de ses
ressources disponibles. Le montant à servir est réparti entre les clients que la BVMT a
décidé d’indemniser au prorata des droits de chaque client dans la masse des créances
éligibles à l’indemnisation et ce, dans la limite de 30 mille dinars pour chaque client quelque
soit le nombre de ses comptes sans que le total des montants versés ne dépasse 90% du
montant concerné par l’indemnisation pour chaque client1.
Le Conseil des ministres réuni le 23 décembre 2008 a décidé une série de mesures
d’ordre conjoncturel et structurel afin de soutenir l’activité économique contre les retombées
de la crise financière et économique internationale, et notamment la baisse de la demande
extérieure et par conséquent, de permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et
contribuer activement à la dynamisation de l’économie nationale.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 1er avril 2009 paru au JORT n°28 du 7 avril 2009 et communiqué de la
BVMT du 8 mai 2009.
2
Cf. Loi n°2008-79 du 30 décembre 2008 et décret n°2008-3931 du 30 décembre 2008 parus au JORT n°105 du
30 décembre 2008 et circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2008-25 du 31 décembre 2008.
198
Il convient de signaler que l’octroi du bénéfice de ces deux mesures est tributaire de
deux conditions préalables. La première exige que l’opération de réduction des heures de
travail et la mise en chômage technique soit effectuée conformément aux procédures
prévues par le code du travail. La seconde exige que l’entreprise bénéficiaire de ces
avantages déclare le salaire des travailleurs, sur la base du salaire payé durant la période
concernée, déduit et paye la quote-part des contributions à la charge du travailleur et la
quote-part restante de la contribution patronale.
* de 50% des primes d’assurances dues sur les contrats d’assurance des exportations
des entreprises exportatrices conclus auprès des établissements d’assurance du commerce
extérieur, conformément au principe de l’universalité,
* du différentiel entre le taux d'intérêt du prêt du rééchelonnement et le taux moyen du
marché monétaire, dans la limite de deux points de pourcentage pour les opérations de
rééchelonnement des prêts octroyés par les établissements de crédit au profit des entreprises
exportatrices qui ont subi un retard dans le recouvrement de leurs créances provenant de
l’exportation dû à la perte de leurs marchés extérieurs.
Les entreprises faisant l’objet de procédures dans le cadre de la loi n° 95-34 du 17 avril
1995 relative au redressement des entreprises en difficultés économiques ou celles ayant
des dettes non payées auprès des établissements de crédit depuis une période supérieure à
9 mois, à la date de l’entrée en vigueur de la loi, ne peuvent pas bénéficier des avantages de
la loi n°2008-79.
D’autres mesures ont été prises au cours de la réunion du Conseil des ministres du
23 décembre 20081 afin de soutenir les entreprises qui connaissent une réduction de leur
activité et qui pourraient être affectées par les retombées de la crise financière mondiale,
elles ont concerné notamment :
1
Cf. Procès-verbal du Conseil des ministres du 23 décembre 2008.
199
– La réduction des délais de restitution des crédits d’impôts et accélération du
déblocage des créances des entreprises au titre des marchés publics.
– L’augmentation d’un million de dinars du budget réservé aux foires et aux salons.
– L’allocation d’un crédit de 8 MDT pour le règlement des dossiers en suspens, dans le
cadre du FOPRODEX au titre des années 2007 et 2008.
Dans le même contexte et afin de consolider les ressources du régime de garantie des
crédits accordés aux petites et moyennes entreprises dans l’industrie et les services et les
participations dans leur capital, il a été décidé de prélever 0,3% du montant des crédits à
court terme destinés à l’exportation et assurés contre les risques y afférents. Cette
contribution s’ajoute à celles déjà en vigueur à savoir :
* 0,6% sous forme de taux d’intérêt annuel pour les crédits à moyen et long termes
ou son équivalent sous forme d’un pourcentage du montant du crédit à prélever en une seule
fois au moment de l’octroi du crédit, et
200
* 1% à prélever en une seule fois du montant du crédit autorisé par l’établissement du
crédit pour les crédits à court terme1.
Outre les mesures conjoncturelles de soutien en faveur des entreprises qui sont les
plus exposées aux effets de la crise financière internationale, l’effort des autorités s’est
poursuivi pour consolider les choix stratégiques pris depuis plus d’une vingtaine d’années
dans le cadre de la libéralisation de l’économie tunisienne. C’est dans cet ordre d’idées que
les mesures prises dans ce domaine ont concerné le renforcement de la libéralisation des
transferts courants et la promotion de l’investissement.
Afin d’aider les entreprises exportatrices à se positionner sur les marchés dans leur
environnement régional et international et par voie de conséquence afin de leur permettre,
en particulier, de gagner ou de renforcer leurs parts de marchés à l’export, les entreprises
ont bénéficié d’un nouveau relèvement de leurs droits au transfert au titre des frais de séjour
à l’étranger pour affaires. Le montant maximum de l’AVA-Exportateur a été, à ce titre, porté
de 300.000 dinars à 500.000 dinars par an2.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 3 février 2009 paru au JORT n°12 du 10 février 2009.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2009-06 du 9 février 2009.
3
Cf. Avis de change du Ministre des finances paru au JORT n°20 du 10 mars 2009 et circulaire de la BCT aux
Intermédiaires agréés n°2009-09 du 4 mai 2009.
201
D’autre part, le champ d’intervention des FCPR a été élargi pour englober le
renforcement de toutes les opportunités d’investissement et, à l’instar des SICARs, ils
doivent employer 65% au moins de leurs actifs dans les mêmes placements prévus pour les
SICARs.
Ces dispositions s’appliquent au capital libéré des SICARs et à tout montant déposé
sous forme de fonds à capital risque ainsi qu’aux parts des FCPRs libérés à partir du
1er janvier 20092.
1
Cf. Loi n°2008-78 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°105 du 30 décembre 2008.
2
Cf. Articles 19 à 21 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
3
Cf. Article 16 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
202
de rembourser les montants restants au titre des dotations et crédits lors de la cession de
l’entreprise tant qu’ils n’ont pas été pris en charge par le cessionnaire éligible au bénéfice
des dotations et crédits en question conformément à la législation en vigueur.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2009-05 du 9 février 2009.
2
Cf. Article 12 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
3
Cf. Décret n°2009-418 du 16 février 2009 paru au JORT n°15 du 20 février 2009.
203
Trois commissions techniques sont créées au sein du Conseil national de lutte contre
la contrefaçon, la première est chargée du développement du cadre législatif et institutionnel,
la seconde de la programmation et du suivi et la troisième de l’information et de la
sensibilisation.
Les Banques ont été autorisées à rééchelonner les crédits octroyés aux céréaliculteurs
touchés par la sécheresse au titre de la campagne 2007-2008 ainsi que les crédits
d’investissement en liaison avec la céréaliculture.
1
Cf. Décret n°2009-417 du 16 février 2009 paru au JORT n°15 du 20 février 2009.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-18 du 10 septembre 2008.
204
Peuvent bénéficier de ce rééchelonnement les agriculteurs qui se sont acquittés de
leurs engagements bancaires échus avant l’avènement de la sécheresse et qui exploitent les
terres agricoles sises dans les zones déclarées sinistrées et fixées par le décret
n°2008-3172 du 6 octobre 2008.
Dans le but d’accroître la productivité du secteur des grandes cultures, il a été décidé
de créer l’Institut national des grandes cultures (INGC). Placée sous la tutelle du Ministre
chargé de l’agriculture, cette structure s’est vue confier, essentiellement, les missions
suivantes :
- élaborer les études sur le secteur des grandes cultures en vue d’accroître la
production, développer la productivité et améliorer les revenus et sur la conjoncture du
marché international des produits de grandes cultures,
- assurer l’encadrement technique au niveau des exploitations de grandes cultures et
instaurer les techniques les plus efficaces et les modes de cultures adaptés à la
céréaliculture irriguée,
- veiller au développement de la production et l’utilisation des semences améliorées,
- assurer l’encadrement continu des techniciens et des exploitations des grandes
cultures par la réalisation de programmes de formation à leur faveur3.
1
Cf. Note de la BCT aux banques n°2008-27 du 31 octobre 2008.
2
Cf. Note de la BCT aux banques n°2009-04 du 3 février 2009.
3
Cf. Loi n°2009-15 du 16 mars 2009 parue au JORT n°22 du 17 mars 2009.
205
b - Encouragement à l’exploitation des terres agricoles dans les grandes cultures
1
Cf. Articles 13 et 14 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
2
Cf. Loi n°2008-73 du 2 décembre 2008 parue au JORT n°98 du 5 décembre 2008.
206
Il intervient aussi dans toutes les activités relatives à l’amélioration de la qualité des
dattes et l’encouragement de leur production et de leur commercialisation1.
Pour encourager les sociétés de promotion immobilière à réaliser des locaux destinés
à l’implantation d’entreprises industrielles dans les zones d’encouragement au
développement régional, il a été décidé de les faire bénéficier d’une prime représentant une
partie du coût de réalisation de ces locaux, déterminée selon les zones, et d’une prime au
titre de la participation de l’Etat aux dépenses d’infrastructure nécessaires à la réalisation de
ces locaux selon les zones3. Ces avantages sont accordés par décret après avis de la
Commission supérieure d’investissement.
1
Cf. Décret n°2009-723 du 16 mars 2009 paru au JORT n°24 du 24 mars 2009.
2
Cf. Décret n°2008-2404 du 23 juin 2008 paru au JORT n°52 du 27 juin 2008.
3
Cf. Article 18 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-19 du 19 septembre 2008.
207
auparavant ou 80 mille dinars pour les projets promus par les diplômés de l’enseignement
supérieur.
En outre la liste des activités éligibles à cette forme de concours, objet de l’annexe VI
de la circulaire de la BCT aux banques n°1987-47, a été élargie à de nouvelles activités qui
se sont développées ces dernières années tels que le transport frigorifique de produits
agricoles, les bureaux d’études, les hébergements de services, les banques de données et
les services télématiques.
Afin de permettre aux PME et aux artisans de mieux s’intégrer dans le cycle
économique en activant leurs participations dans l’exécution des marchés publics, il a été
décidé de consentir obligatoirement une avance de 20% du montant du marché payable en
dinars aux PME et de relever de 15% à 20% celle octroyée aux artisans.
Il convient, toutefois, de signaler que ce décret définit la PME comme étant celle en
activité et celle récemment constituée dans les conditions suivantes :
- pour les marchés de bâtiment et travaux publics : l’entreprise ayant l’agrément dans
les catégories 1 à 4 conformément à la réglementation en vigueur,
- pour les marchés de fourniture de biens et de services : l’entreprise en activité dont le
chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas un million de dinars et celle récemment constituée
dont le coût d’investissement ne dépasse pas 500 mille dinars,
- pour les marchés d’études : l’entreprise en activité dont le chiffre d’affaires annuel ne
dépasse pas 300 mille dinars et celle nouvellement constituée dont le coût d’investissement
ne dépasse pas 150 mille dinars1.
1
Cf. Décret n°2008-3505 du 21 novembre 2008 paru au JORT n°95 du 25 novembre 2008.
2
Cf. Loi n°2008-33 du 13 mai 2008 parue au JORT n°40 du 16 mai 2008.
208
- la diminution de la durée de jouissance du droit d’hébergement à temps partagé de
30 ans à une période minimale de 5 ans, sachant qu’une période plus longue peut être
définie dans le cadre du contrat,
- la fixation par un règlement intérieur, sous forme d’un montant forfaitaire annuel
révisable tous les deux ans, des frais communs nécessaires à la maintenance et l’entretien
des unités d’hébergements et que le bénéficiaire du droit d’hébergement doit payer
annuellement.
V – AUTRES MESURES
Ledit Conseil est une institution nationale publique dotée de la personnalité juridique et
de l’autonomie financière1.
1
Cf. Loi n°2008-30 du 2 mai 2008 parue au JORT n°37 du 6 mai 2008 et décret n°2008-3222 du 13 octobre 2008
paru au JORT n°84 du 17 octobre 2008.
209
- d’assurer le suivi du secteur de l’information et de la communication à travers la
collecte des données nationales et internationales y afférentes et leur sauvegarde dans une
base de données et l’élaboration de rapports de synthèse et d’études relatives aux
innovations dudit secteur ; et
- d’assurer le suivi de la prestation des établissements de l’information et de la
communication publics et privés, à travers l’étude de leurs prestations et l’évaluation des
programmes et de leurs contenus et la proposition d’idées conformément aux orientations
nationales et à l’éthique de la profession journalistique.
La durée de réalisation dudit projet est fixée à quatre ans et s’effectuera en trois
phases :
1
Cf. Décret n°2008-1868 du 13 mai 2008 paru au JORT n°41 du 20 mai 2008.
2
Cf. Loi n°2008-34 du 2 juin 2008 parue au JORT n°47 du 10 juin 2008.
211
- du ministère de l’intérieur et du développement local lors de la demande de certificat
de changement de résidence, ou
- des douanes au moment du rapatriement d’effets personnels ou de matériels, ou
- de la BCT ou des Intermédiaires agréés lors du transfert des revenus ou bénéfices
vers l’étranger.
En cas de refus, le service de contrôle des impôts est tenu d’indiquer, par écrit, les motifs
dudit refus, auquel cas le demandeur peut recourir à une commission chargée de statuer sur
les requêtes de réexamen des demandes d’obtention d’attestations de régularisation de la
situation fiscale ou d’attestations d’exonération des revenus et bénéfices1.
212
Président de l'Association des sociétés d'investissement à capital risque, le Secrétaire
général de l’Union générale tunisienne du travail, le Président de l’Union tunisienne de
l’industrie, du commerce et de l’artisanat et d’autres membres représentant les partis
politiques représentés à la Chambre des députés, l’hôtellerie, l’agriculture et la pêche.
Ledit Conseil se réunit au moins une fois tous les six mois et il est tenu de préparer un
rapport annuel de son activité1. Le secrétariat permanent de ce Conseil est assuré par le
Ministère du développement et de la coopération internationale qui est chargé de la
préparation de l’ordre du jour des réunions, de la convocation des membres, de l’élaboration
des procès-verbaux des réunions et du suivi des décisions du conseil et de ses
recommandations.
1
Cf. Décret n°2008-851 du 1er avril 2008 paru au JORT n°28 du 4 avril 2008.
2
Cf. Loi n°2008-60 du 4 août 2008 parue au JORT n°64 du 8 août 2008.
3
Cf. Loi n°2008-70 du 10 novembre 2008 parue au JORT n°94 du 21 novembre 2008 et décret n°2009-634 du 2 mars
2009 paru au JORT n°19 du 6 mars 2009.
4
Cf. Article 22 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
213
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME FINANCIER
L’excédent de liquidité ayant prévalu sur le marché monétaire en 2007 s’est davantage
consolidé en 2008, nécessitant une intervention accrue de l’Institut d’émission pour éponger
les surplus de liquidité et le relèvement à deux reprises des taux de la réserve obligatoire
pour stériliser l’excédent.
A – EVOLUTION DE LA LIQUIDITE DU SYSTEME FINANCIER1
L’année 2008 s’est caractérisée par la poursuite de l’aisance de la trésorerie des
banques (+767 MDT contre +252 MDT en 2007), portant la marque de la forte consolidation
des actifs nets sur l’étranger (+1.150 MDT) mais dont l’ampleur a été, toutefois, atténuée par
l’effet restrictif exercé par l’augmentation des billets et monnaies en circulation (-393 MDT)
et la baisse du solde net des administrations publiques (-197 MDT). Dans ce contexte, la
Banque centrale est intervenue, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire,
pour éponger une enveloppe moyenne de 418 MDT contre une injection de 4 MDT en 2007.
En conséquence, les avoirs en comptes courants ordinaires des banques tenus à la Banque
centrale ont augmenté de 345 MDT pour s’établir à 682 MDT.
Au cours de l’année 2008, la liquidité bancaire a connu trois phases distinctes d’évolution :
La première période qui couvre les deux premiers mois de l’année a été
caractérisée par un resserrement de la liquidité bancaire résultant de l’effet restrictif exercé
par le solde net des administrations publiques. Cette contraction aurait pu être plus
prononcée n’eût été l’amélioration des actifs nets sur l’étranger.
En effet, en revenant de 70 MDT en décembre 2007 à -267 MDT en février 2008, le
solde net des administrations publiques a contribué au resserrement de la liquidité bancaire.
Cette baisse est imputable, d’une part, à l’augmentation du compte « Gouvernement
tunisien, comptes divers » de 147 MDT suite à l’encaissement de la part revenant à l’Etat
tunisien du produit de la cession d’une partie du capital de la Banque tuniso-koweitienne au
1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
214
groupe Caisse d’Epargne, et d’autre part, à l’augmentation du solde du compte courant du
Trésor de 167 MDT, suite, notamment, à la perception d’importantes recettes fiscales,
atténuée, toutefois, par l’importance des dépenses engagées au titre du remboursement de
la dette publique et des virements effectués au profit de sociétés et organismes publics pour
une enveloppe globale de 661 MDT et ayant profité, notamment, aux organismes de
sécurité sociale, à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), à l’Office des
céréales et à l’Office national de l’huile (ONH). Il convient de préciser, qu’au cours de la
période sous-revue, les souscriptions aux bons du Trésor qui ont totalisé 91 MDT (dont
83 MDT sous forme de BTA) ont été équivalentes aux remboursements, se traduisant par
une quasi-stagnation de leur encours.
De même, le poste « Autres facteurs nets » qui a augmenté de 110 MDT, en
s’établissant à 2.605 MDT en février 2008, a exercé un effet restrictif sur la liquidité bancaire.
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Moyennes trimestrielles 2008
Année Année Variations*
Désignation
2007 I II III IV 2008 2008/2007
Billets et monnaies en
circulation -4.021 -4.305 -4.274 -4.554 -4.524 -4.414 -393
Solde net des adminis-
trations publiques +175 -203 -23 +123 +14 -22 -197
dont : Solde du compte
courant du Trésor -421 -660 -489 -456 -563 -542 -121
Actifs nets sur l’étranger +6.974 +7.479 +7.970 + 8.495 + 8.550 + 8.124 +1.150
dont: Avoirs nets en devises +8.924 +9.572 +9.799 +10.556 +11.127 +10.264 +1.340
Autres facteurs nets -2.795 -2.604 -2.533 -2.404 -2.808 -2.588 +207
dont :Devises en attente
d’affectation -2.347 -1.957 -1.896 -1.929 -2.160 -1.986 +361
= (A) Total des facteurs
autonomes +333 +367 +1.140 +1.660 +1.232 +1.100 +767
Appels d’offres -111 -53 -568 -979 -285 -471 -360
Prises en pension de 1 à
7 jours +4 0 +6 0 0 +1 -3
Opérations ponctuelles
nettes 0 0 -7 0 0 -2 -2
Opérations d’open-market +89 +25 +25 +25 +25 +25 -64
Pensions livrées +22 +115 0 0 0 +29 +7
= (B) Opérations de
politique monétaire +4 +87 -544 -954 -260 -418 -422
= (A)+(B) Avoirs en
comptes courants des
banques +337 +454 +596 +706 +972 +682 +345
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
En revanche, les actifs nets sur l’étranger, qui se sont établis à 7.402 MDT en février
2008 contre 7.196 MDT, en décembre 2007, ont contribué à l’amélioration de la liquidité des
banques. Leur affermissement est imputable, dans sa totalité, à la baisse des comptes
« intervention sur le marché monétaire en devises » et « devises des intermédiaires
agréés » de 180 MDT et 75 MDT, respectivement, et dont l’ampleur a été toutefois atténuée
par le repli des avoirs nets en devises (47 MDT) suite aux dépenses accrues au titre du
remboursement de la dette extérieure conjuguées à l’accroissement de celles au titre du
règlement des transactions courantes. L’ampleur de ces dépenses a été, néanmoins,
atténuée par l’encaissement des flux au titre, notamment, des recettes de privatisation du
capital de la Banque tuniso-koweitienne ci-haut mentionnées et des tirages sur emprunts
215
extérieurs, notamment, les prêts accordés par la Banque africaine de développement (BAD)
et la Banque européenne d’investissement (BEI).
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE PAR PERIODE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
2008 Variations*
Désignation Moyenne Moyenne Moyenne Période (2)/ Période (3)/
janv-fév (1) mars-sept (2) oct-déc (3) période (1) période (2)
Billets et monnaies en
circulation -4.307 -4.398 -4.524 -91 -126
Solde net des administrations
publiques -222 +19 +14 +241 -5
dont : Solde du compte
courant du Trésor -692 -490 -563 +202 -73
Actifs nets sur l’étranger +7.392 +8.150 +8.550 +758 +400
dont : Avoirs nets en devises +9.549 +10.098 +11.127 +549 +1.029
Autres facteurs nets -2.594 -2.491 -2.808 +103 -317
dont : Devises en attente
d’affectation -1.969 -1.916 -2.160 +53 -244
= (A) Total des facteurs
autonomes +269 +1.280 +1.232 +1.011 -48
Appels d’offres +21 -691 -285 -712 +406
Prises en pension de 1 à 7 jours +1 +2 0 +1 -2
Opérations ponctuelles nettes 0 -3 0 -3 +3
Opérations d’open-market +25 +25 +25 0 0
Pensions livrées +141 +9 0 -132 -9
= (B) Opérations de politique
monétaire +188 -658 -260 -846 +398
= (A)+(B) Avoirs en comptes
courants des banques +457 +622 +972 +165 +350
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
Egalement, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 4.293 MDT en
février 2008 ont baissé de 4 MDT par rapport à leur niveau enregistré en décembre 2007 et
ont exercé un effet expansif d’autant sur la liquidité bancaire.
216
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE (Données de fin de période en MDT)
2008 *
Déc. Variations
Désignation Déc.2008
2007 Mars Juin Sept. Déc.
Déc.2007
Billets et monnaies en
circulation -4.348 -4.323 -4.368 -4.697 -4.641 -293
Solde net des administrations
publiques +276 -108 +461 +529 +169 -107
dont : Solde du compte
courant du Trésor -323 -549 -140 -50 -397 -74
Actifs nets sur l’étranger +7.298 +7.786 +8.044 +8.576 +8.822 +1.524
dont : Avoirs nets en devises +9.582 +9.727 +9.957 +10.737 +11.656 +2.074
Autres facteurs nets -2.598 -2.608 -2.336 -2.523 -3.074 -476
dont : Devises en attente
d’affectation -1.978 -1.882 -1.889 -2.013 -2.128 -150
= (A) Total des facteurs
autonomes +628 +747 +1.801 +1.885 +1.276 +648
Appels d’offres -279 -337 -1.128 -1.199 0 +279
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 +78 0 0 0
Opérations ponctuelles nettes 0 0 0 0 0 0
Opérations d’open-market +25 +25 +25 +25 +25 0
Pensions livrées 0 0 0 0 0 0
= (B) Opérations de politique
monétaire -254 -312 -1.025 -1.174 +25 +279
= (A)+(B) Avoirs en comptes
courants des banques +374 +435 +776 +711 +1.301 +927
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
L’affermissement des actifs nets sur l’étranger de 1.286 MDT porte la marque de celui
des avoirs nets en devises (+1.268 MDT) suite à la mobilisation d’importantes ressources
extérieures sous forme :
- d’investissements étrangers, notamment, celui réalisé par la compagnie libyenne
Laico (131 MDT), la prise de participation de la société « EMP AFRICA FUND » dans le
capital de la société « SAH-LILAS » (56 MDT), celle effectuée par des institutionnels
étrangers dans le capital de la société ARTES RENAULT (74 MDT) et la participation de la
« Société Générale » à l’augmentation du capital de l’UIB (57 MDT),
- de tirages sur emprunts extérieurs d’environ 507 MDT accordés, notamment, par la
BEI, l’International financial corporation Washington, filiale de la Banque mondiale (IFC), la
Banque du Japon pour la coopération internationale (JBIC), la Banque africaine de
développement (BAD), la Nordic investment bank (NIB) et l’Agence française de développe-
ment (AFD), et
- de flux en devises provenant des recettes touristiques et des revenus des
travailleurs tunisiens résidant à l’étranger.
L’effet de ces recettes a été, toutefois, atténué par les dépenses engagées au titre du
remboursement de la dette extérieure et l’aggravation du déficit commercial.
Egalement, le solde net des administrations publiques, qui a augmenté de 543 MDT
entre mars et septembre 2008, a contribué à l’amélioration de la liquidité bancaire. Son
évolution porte, essentiellement, la marque de la baisse du solde du compte courant du
Trésor de 387 MDT qui s’est conjuguée au repli du compte « Gouvernement Tunisien,
comptes divers » de 147 MDT, suite au transfert de la part revenant à l’Etat du produit de
privatisation de la BTK au compte courant du Trésor. La baisse du solde des avoirs du Trésor
à la BCT est imputable à l’importance des dépenses engagées au titre du remboursement des
217
bons du Trésor venus à échéance, soit 1.001 MDT (dont 630 MDT sous forme de BTA) et aux
virements effectués au profit des entreprises et organismes publics, pour un montant de
2.738 MDT ayant profité, notamment, aux caisses de sécurité sociale, à l’ETAP et à l’office
des céréales. Cette baisse aurait été plus prononcée n’eussent été l’importance des recettes
fiscales et l’encaissement de la part revenant à l’Etat des bénéfices réalisés, au titre de
l’exercice 2007, par la Banque centrale de Tunisie (435 MDT), le Groupe chimique tunisien
(265 MDT), Tunisie Télécom (129 MDT) et la Compagnie des phosphates de Gafsa
(95 MDT). A ces flux se sont ajoutés les transferts (227 MDT) à partir du « compte spécial du
Gouvernement tunisien en devises » et l’encaissement du produit de la privatisation de la BTK
ci-haut cité ainsi que les recettes au titre du don de l’Union Européenne (36 MDT) et d’un prêt
de la Banque européenne d’investissement (20 MDT). Il convient de préciser qu’au cours de
la période sous-revue, le solde du compte courant du Trésor a connu de fortes fluctuations,
variant dans une fourchette allant de 27 MDT à 1.110 MDT. Par ailleurs, la non réalisation des
émissions annoncées dans le calendrier prévisionnel du Trésor a concouru à la situation de
surliqudité qui a prévalu tout au long de cette période.
En revanche, les billets et monnaies en circulation ont augmenté de 285 MDT, entre
mars et septembre 2008, exerçant un effet restrictif d’autant sur la liquidité bancaire. Leur
niveau qui a varié entre un minimum de 4.217 MDT et un maximum de 4.697 MDT a été
imprégné par l’accélération des dépenses des ménages au cours de la période estivale, du
mois de Ramadhan et de Aïd El Fitr.
PRINCIPALES EVOLUTIONS DES FACTEURS AUTONOMES DE LA LIQUIDITE BANCAIRE*
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Fév. 2008 Sep. 2008 Déc. 2008
Désignation
Déc. 2007 Fév. 2008 Sep. 2008
Billets et monnaies en circulation +4 -285 -54
Solde net des administrations publiques -337 +543 -315
dont : Solde du compte courant du Trésor -167 +387 -301
Actifs nets sur l’étranger +206 +1.286 +46
dont : Avoirs nets en devises -47 +1.268 +736
Autres facteurs nets -110 +124 -556
dont : Devises en attente d’affectation +12 -25 -250
= Total des facteurs autonomes -237 +1.668 -879
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-09 du 30 avril 2008.
218
l’étranger, et auxquels s’est associé l’effet induit par l’augmentation du taux de la réserve
obligatoire qui a été porté de 7,5% à 10%1, en octobre.
Le solde net des administrations publiques, qui est revenu de 276 MDT en septembre
à -39 MDT en décembre, a exercé un effet restrictif sur la trésorerie des banques. Son
évolution a été imprégnée par la hausse de 301 MDT du solde du compte courant du Trésor
qui a fluctué, au cours dudit mois, entre un minimum de 50 MDT et un maximum de
832 MDT. L’affermissement de ce poste est, essentiellement, imputable à l’encaissement
d’importantes ressources, notamment fiscales, des souscriptions nettes aux bons du Trésor
(482 MDT) et des tirages sur emprunts extérieurs, octroyés, notamment, par l’AFD et la
Commission européenne. L’ampleur de ces flux a été, toutefois, atténuée par l’importance
des dépenses allouées au remboursement de la dette extérieure et des virements effectués
par le Trésor au profit des sociétés et organismes publics, portant sur une enveloppe de
1.108 MDT et ayant profité à l’ETAP, aux caisses de sécurité sociale ainsi qu’à l’Office des
céréales et l’ONH.
Egalement, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 4.632 MDT en
décembre contre 4.578 MDT en septembre, ont contribué au resserrement de la trésorerie
des banques de 54 MDT. Au cours de la période sous-revue, leur niveau a fluctué entre un
minimum de 4.378 MDT et un maximum de 4.731 MDT enregistrés, respectivement, le
19 novembre et le 10 décembre, étant signalé que la valeur correspondant à cette dernière
date constitue, au fait, le maximum de l’année.
En revanche, les actifs nets sur l’étranger qui ont augmenté de 46 MDT entre septembre
et décembre, ont exercé un effet expansif sur la liquidité des banques. Leur augmentation porte
la marque de l’évolution contrastée de leurs principales composantes, en l’occurrence :
- la forte consolidation des avoirs nets en devises (+736 MDT) suite, notamment, aux flux
au titre d’investissements étrangers directs et de portefeuille, notamment, la participation de
GROUPAMA à l’augmentation du capital de la société d’assurance et de réassurance (STAR)
et les prises de participation par des investisseurs étrangers dans les augmentations de capital
réalisées par la société SOTACIB, l’Arab tunisian bank et la société CAP SICAF qui se sont
conjugués aux tirages sur emprunts extérieurs d’environ 461 MDT octroyés, notamment, par
l’AFD, l’IFC, la BEI, la BAD, le Fonds arabe de développement économique et social (FADES)
et la banque BNP Paribas. Toutefois, l’engagement d’importantes dépenses, notamment au titre
du remboursement de la dette extérieure ainsi que l’aggravation du déficit courant ont contribué
à l’atténuation de l’effet exercé par les recettes susmentionnées,
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-20 du 30 septembre 2008.
219
celle enregistrée au cours de la période précédente (mars-septembre). En conséquence, les
avoirs en comptes courants des banques se sont consolidés de 350 MDT, pour s’établir à
972 MDT, traduisant l’effet du relèvement des taux de la réserve obligatoire décidé à la fin
du mois de septembre. A signaler qu’au cours du mois de décembre, la Banque centrale
s’est abstenue d’intervenir sur le marché monétaire ce qui s’est traduit par une forte
augmentation des avoirs en comptes courant des banques atteignant 1.036 MDT, soit leur
niveau le plus élevé de toute l’année.
La Banque centrale a mené, en 2008, une politique monétaire active, suscitée par la
situation de surliquidité ayant prévalu tout le long de l’année, à l’exception des deux
premiers mois. Cette politique s’est traduite par un premier relèvement du taux de la réserve
obligatoire appliqué aux dépôts dont la maturité est inférieure à 3 mois, vers la fin du mois
d’avril. Cette mesure qui a, certes, permis d’atténuer l’ampleur de l’excédent de liquidité, n’a
pas été suffisante pour stériliser la surliquidité, qui, faut-il le mentionner, s’est consolidée au
cours des mois suivants, sous l’effet de la forte augmentation des avoirs nets en devises et
du remboursement massif de bons du Trésor venus à échéance et non renouvelés. De
382 MDT, en avril, l’excédent de liquidité a atteint, en moyenne, 1.197 MDT en septembre.
Dans ce contexte, et afin d’endiguer les effets de la situation de surliquidité, notamment, sur
l’évolution des taux interbancaires, la Banque centrale a procédé, à partir du mois d’octobre,
à un second relèvement des taux de la réserve obligatoire, portant ainsi, le taux appliqué
aux dépôts dont la maturité est inférieure à 3 mois à 10% et celui des dépôts dont la durée
est comprise entre 3 et 24 mois, à l’exception des dépôts en comptes spéciaux d’épargne,
de 1% à 2%.
L’impact de cette mesure, conjugué à l’effet restrictif induit par le recours de l’Etat au
marché domestique, qui, faut-il le souligner, a intensifié ses émissions en bons du Trésor au
cours du dernier trimestre de l’année (564 MDT), a permis, ainsi, d’atténuer l’excédent de
liquidité et ce, notamment, en décembre. Dans ce contexte et dans le but d’accompagner
les mesures prises par l’Etat pour soutenir l’économie et la prémunir contre les retombées
de la crise économique mondiale, à la faveur de la détente des pressions inflationnistes, la
Banque Centrale a décidé, le 31 décembre 2008, de réviser à la baisse les taux de la
réserve obligatoire, en les ramenant de 10% à 7,5% pour les dépôts dont la maturité est
inférieure à 3 mois et de 2% à 1% pour les dépôts dont la durée est comprise entre 3 et
24 mois, à l’exception des dépôts en comptes spéciaux d’épargne2. Cette décision,
applicable à partir du 1er janvier 2009, a permis d’injecter dans le système bancaire une
enveloppe d’environ 250 MDT, lui permettant de disposer de ressources additionnelles pour
le financement de l’activité économique.
1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-24 du 31 décembre 2008.
220
Au niveau du compartiment interbancaire, les transactions se sont affermies de 60% pour
s’établir, en moyenne, à 581 MDT. Cette évolution reflète la hausse de 223 MDT des
transactions à terme qui ont représenté 67% du total alors que les transactions à vue ont baissé
de 5 MDT. Il convient de préciser que les opérations interbancaires se sont particulièrement
intensifiées, au cours du dernier trimestre de l’année sous-revue, pour se situer à 864 MDT en
moyenne contre 460 MDT au cours de la même période de l’année précédente.
Durant les deux premiers mois de l’année 2008, marqués par un resserrement de la
trésorerie des banques, la Banque centrale est intervenue pour injecter une enveloppe
moyenne de 188 MDT. Les opérations de politique monétaire y afférentes ont porté,
essentiellement, sur des opérations de pensions livrées (142 MDT) et, à un degré moindre,
sur les opérations d’appels d’offres et de prises en pension à un jour.
EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année Moyennes trimestrielles 2008 Année
Désignation
2007 I II III IV 2008
Appels d’offres -111 -53 -568 -979 -285 -471
Prises en pension de 1 à 7 jours +4 0 +6 0 0 +1
Opérations ponctuelles nettes 0 0 -7 0 0 -2
Opérations d’open-market +89 +25 +25 +25 +25 +25
Pensions livrées +22 +115 0 0 0 +29
Total +4 +87 -544 -954 -260 -418
Durant la seconde période qui s’étale de mars à septembre, la trésorerie des banques
s’est nettement améliorée donnant lieu à une situation de surliquidité, qui a prévalu sur toute la
période sous-revue. La Banque centrale est intervenue, conséquemment, pour éponger les
liquidités excédentaires, en procédant, notamment, à des appels d’offres négatifs. Ces derniers,
dont la durée a fluctué entre une semaine et un mois, ont porté sur des montants moyens
variant entre un minimum de 199 MDT (mars) et un maximum de 1.221 MDT (septembre), se
traduisant par une ponction moyenne de 691 MDT pour toute la période.
Dans le cadre de ses opérations de réglage fin, la Banque centrale est intervenue, au
cours de la dernière semaine du mois de juin, pour éponger une enveloppe de 230 MDT.
221
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc. 2008
Désignation
2007 Mars Juin Sept. Déc.
Appels d’offres -279 -337 -1.128 -1.199 0
Prises en pension de 1 à 7 jours 0 0 +78 0 0
Opérations ponctuelles nettes 0 0 0 0 0
Opérations d’open-market +25 +25 +25 +25 +25
Pensions livrées 0 0 0 0 0
Total -254 -312 -1.025 -1.174 +25
(en %)
Evolution de la position de la liquidité et du TMM
(en MDT )
5,55 1500
5,50 1250
5,45 1000
5,40 750
5,35 500
5,30 250
5,25 0
5,20 -250
5,15 -500
En ce qui concerne le taux appliqué aux pensions livrées, il s’est établi à 5,32% pour
l’opération lancée en janvier et à 5,37% pour celle de février.
I – BANQUES1
Le réseau des agences bancaires a été renforcé par la création de 107 nouvelles
unités pour totaliser 1.167 agences en 2008, soit une agence pour 8,8 mille habitants contre
une pour 9,6 mille habitants une année auparavant. Cet élargissement a concerné,
principalement, le Grand-Tunis (49), le Centre-Est (31) et la région du Nord-Est (17).
1
Notre analyse porte sur les vingt banques de la place à savoir : ATB, BFT, BNA, ATTIJARI BANK (ex BS), BT,
AB, BIAT, STB, UBCI, UIB, BH, CB on-shore, BTK, STUSID BANK, TQB, BTE, BTL, BTS, ABC et BFPME.
223
de paiement électronique (TPE) s’est élargi de 1.006 nouvelles unités, atteignant ainsi
9.583 terminaux au terme de l’année 2008.
- Concours à l’économie
Les concours à l’économie, qui représentent 85% du total des emplois, se sont accrus,
en 2008, de 14,7% contre 9,8% l’année précédente. L’accélération ainsi relevée reflète celle
des crédits octroyés sur des ressources ordinaires et des prises de participations des
banques dans le capital des unités économiques et financières, alors que les crédits
accordés sur des ressources spéciales ont poursuivi leur fléchissement.
L’encours des crédits sur ressources ordinaires s’est établi, en 2008, à 27.948 MDT, en
progression de 16,3% contre 11% une année auparavant. Cette évolution est imputable,
notamment, à celle du portefeuille-escompte qui en constitue la principale composante (20,5%
ou 3.352 MDT contre 12,9% ou 1.872 MDT en 2007) et du poste « Comptes courants
débiteurs » (16,6% ou 394 MDT contre 11,4% ou 243 MDT).
L’analyse de la structure des crédits par échéance laisse apparaître une augmentation
de la part de ceux à moyen et long termes dans le total passant, d’une année à l’autre, de
47,4% à 50,4% et ce, au détriment des crédits à court terme dont la part est revenue de
52,6% à 49,6% reflétant, notamment, une baisse des dépenses courantes.
224
L’enveloppe des nouveaux crédits accordés, en 2008, a bénéficié à hauteur de 75%
ou 2.827 MDT aux professionnels profitant à des degrés divers aux différents secteurs à
savoir celui des services (57%), de l’industrie (39%) et de l’agriculture (4%). Les crédits
accordés aux particuliers (922 MDT ou 25% de l’enveloppe totale) traduisent, essen-
tiellement, l’accroissement soutenu de l’encours des crédits au logement.
En se situant à 1.691 MDT au terme de l’année sous-revue, l’encours des crédits
nourris sur des ressources spéciales s’est inscrit en baisse quoique à une cadence moins
accentuée que l’année écoulée (-1,9% contre -2,7%). Cette évolution reflète, essentielle-
ment, le recul des crédits alloués sur les fonds de prêts extérieurs (-5,1% ou -55 MDT contre
-5,6% ou -64 MDT). Ceux octroyés sur des fonds étatiques ont plutôt enregistré une hausse
(3,5% ou 22 MDT contre 2,5% ou 15 MDT) suite aux crédits accordés, principalement, sur le
FONAPRA (12 MDT) et le FOSDA (8 MDT).
Pour ce qui est du portefeuille-titres des banques, il s’est accru de 8,9% en 2008,
atteignant une enveloppe de 1.856 MDT contre 7% et 1.704 MDT respectivement une
année auparavant. Cette évolution s’explique, essentiellement, par les prises de
participations de certaines banques dans le capital de leurs propres SICARs au titre des
réinvestissements exonérés d’impôts et par la création du Fonds Commun de Placement
«FCP OPTIMA» de 50 MDT totalement souscrit par trois banques de la place.
CONCOURS A L’ECONOMIE (En MDT)
2008
Désignation 2007
Mars Juin Sept. Déc.
Crédits sur ressources ordinaires 24.031 24.640 25.620 26.877 27.948
Crédits sur ressources spéciales 1.723 1.708 1.706 1.673 1.691
Portefeuille-titres 1.704 1.771 1.757 1.755 1.856
Total 27.458 28.119 29.083 30.305 31.495
- Créances sur l’Etat
L’endettement de l’Etat auprès des banques s’est inscrit en baisse de 11,2% ou
-315 MDT, revenant à 2.495 MDT à la fin de 2008 contre une hausse de 8% ou 208 MDT
en 2007 sous l’effet, essentiellement, du repli de l’encours global des bons du Trésor en
portefeuille des banques (-12,6% ou -297 MDT contre +11,2% ou +239 MDT). Notons, à ce
propos, que les souscriptions en ces titres ont atteint 735 MDT à la fin de 2008 (dont 77%
ont été effectuées durant le dernier trimestre de l’année) contre 1.488 MDT une année
auparavant, alors que les remboursements sont comparables à ceux de l’année 2007, soit
1.174 MDT et 1.151 MDT, respectivement.
- Comptes de trésorerie
Les comptes de trésorerie ont poursuivi leur mouvement haussier à un rythme plus
accéléré (38,6% ou 1.328 MDT contre 31,6% ou 826 MDT). Cette évolution reflète,
essentiellement, la consolidation du poste « Comptes courants ordinaires» ouverts aussi
bien en dinars à la BCT (+937 MDT) en relation avec les relèvements des taux de la réserve
obligatoire que ceux libellés en devises. L’évolution sensible des comptes en devises des
banques auprès de l’Institut d’émission (+626 MDT) s’explique par le changement de leur
comportement en la matière. En effet, celles qui, avant la crise financière internationale
plaçaient les avoirs des non-résidents, notamment, ceux des entreprises exportatrices
auprès des banques étrangères, sont devenues, désormais, plus prudentes suite à la faillite
de bon nombre de banques internationales, évitant ainsi de subir tout risque de défaillance.
225
COMPTES DE TRESORERIE (En MDT)
2008
Désignation 2007
Mars Juin Sept. Déc.
Encaisse 276 286 285 322 272
Comptes courants ordinaires 388 416 699 738 1.325
Dépôts au CCP 7 5 5 6 6
Comptes en devises 1.253 1.157 1.172 1.412 1.879
Moins : Autres concours de la BCT 17 3 15 30 18
Correspondants banquiers (montant net) 1.455 1.532 1.589 1.597 1.239
Sièges, succursales et agences (montant net) 74 131 53 75 61
Total 3.436 3.524 3.788 4.120 4.764
b) Ressources
Fortement imprégné par l’évolution accélérée des ressources monétaires et quasi-
monétaires qui en constituent 80%, l’ensemble des ressources des banques s’est accru de
14,7% en 2008 contre 10,4% l’année écoulée. Cette accélération a également porté la marque
de la progression notable des provisions ainsi que celle des fonds propres disponibles, les
ressources spéciales ayant plutôt poursuivi leur baisse.
- Ressources monétaires et quasi-monétaires
En s’élevant à 29.622 MDT en 2008, les ressources monétaires et quasi-monétaires
ont progressé de 15,6% contre 13,7% une année auparavant.
Totalisant 9.062 MDT à la fin de 2008, les ressources monétaires ont évolué à un
rythme en deçà de celui enregistré l’année précédente (12,3% contre 16,7%). Cette
décélération est due, principalement, à celle des dépôts à vue, aussi bien, des résidents
(11,7% contre 16%) que des non-résidents (14% contre 19,2%). L’évolution enregistrée au
niveau des dépôts de résidents résulte de l’effet conjugué du ralentissement des dépôts des
entreprises individuelles (1,6% contre 15,9%) et des sociétés privées (12,2% contre 14,7%)
et de la baisse de ceux des sociétés publiques autres que les organismes de prévoyance
sociale (-13,3% contre +30,6%).
RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES (En MDT)
2008
Désignation 2007
Mars Juin Sept. Déc.
Ressources monétaires 8.072 8.138 8.654 8.941 9.062
Dépôts à vue de résidents 6.249 6.298 6.922 6.955 6.983
Dépôts à vue de non-résidents 1.823 1.840 1.732 1.986 2.079
Ressources quasi-monétaires 17.558 18.244 19.362 20.274 20.560
dt:Dépôts à terme&autres produits financiers de résidents 7.185 7.516 7.856 8.278 8.626
Comptes d’épargne de résidents 6.042 6.193 6.304 6.449 6.659
Comptes d’épargne-logement de résidents 1.122 1.131 1.133 1.145 1.168
Certificats de dépôts de résidents 988 916 1.384 1.609 1.333
Oblig.&emprunts à plus d’un an de résidents 264 260 393 397 380
Dépôts à terme et autres produits financiers
de non-résidents 714 726 828 787 975
Total 25.630 26.382 28.016 29.215 29.622
1
Les fonds provenant de ce type d’emprunt doivent remplir les conditions suivantes :
• La durée initiale est supérieure ou égale à cinq ans; si aucune échéance n’est fixée, le remboursement
anticipé se fait moyennent un préavis du Gouverneur de la BCT ;
• Le remboursement avant l’échéance n’est pas prévu par une clause du contrat de prêt ;
• En cas de liquidation de la banque, ces emprunts ne peuvent être remboursés qu’après règlement de
toutes les autres dettes existantes.
227
1.111 MDT une année auparavant. La hausse ainsi relevée reflète, principalement, celle des
réserves extraordinaires (149 MDT) et des réserves à régime spécial (22 MDT).
FONDS PROPRES DISPONIBLES (En MDT sauf indication contraire)
2008
Désignation 2007
Mars Juin Sept. Déc.
1-Fonds propres 3.410 3.405 3.600 3.644 3.852
Dont: Capital libéré 1.679 1.679 1.679 1.769 1.786
Réserves 1.111 1.106 1.302 1.263 1.306
Primes d'émission 383 383 383 375 404
Emprunts subordonnés 227 227 227 227 347
2-Immobilisations&non valeurs nettes des
amortissements 856 870 865 1.019 1.075
Immeubles et mobiliers 1.231 1.248 1.263 1.288 1.347
Non-valeurs 224 231 228 371 369
Amortissements -599 -609 -626 -640 -641
Fonds propres disponibles (1-2) 2.554 2.535 2.735 2.625 2.777
- Provisions
Conformément aux objectifs de la BCT et du XIème Plan de développement de porter le
taux de provisionnement du secteur bancaire à 70% en 2009 et en vue de préparer les banques
pour l’adoption des normes de Bâle II, ces dernières ont poursuivi leur effort en la matière
portant ainsi l’encours des provisions à 2.406 MDT en 2008, soit une progression de 16,7%.
2) Exploitation et situation financière des banques1
Au cours de l’année 2008, l’activité des banques s’est caractérisée par une augmen-
tation de la quasi-totalité des soldes intermédiaires d’exploitation par rapport à 2007, suite à
l’évolution positive de leur activité et à l’amélioration de leurs indicateurs financiers notamment
ceux liés à la qualité de leurs portefeuilles. Ceci a permis aux banques d’augmenter leurs
marges d’intérêts de 123,9 MDT ou 14,3% contre 98,7 MDT ou 12,9% en 2007.
En effet, les intérêts et revenus assimilés ont progressé de 256,8 MDT ou 13,8% suite à la
progression des produits sur les opérations de crédit de 210,5 MDT ou 12,7% en liaison avec
l’importante évolution de l’encours moyen des crédits de 12,8% en 2008. Ainsi, le rendement des
crédits a atteint 7%, soit le même niveau que celui enregistré l’année précédente.
Quant aux intérêts encourus et charges assimilées, ils ont enregistré une augmen-
tation de 132,9 MDT ou 13,3% provenant, essentiellement, des intérêts servis sur les dépôts
rémunérés qui ont progressé de 121,6 MDT ou 17,1%.
PRODUIT NET BANCAIRE
En MDT Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En MDT En %
(+) Intérêts et revenus assimilés 1.865,6 2.122,4 256,8 13,8
(-) Intérêts encourus et charges assimilées 1.001,1 1.134,0 132,9 13,3
(=) Marge d’intérêts 864,5 988,4 123,9 14,3
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires 321,1 356,1 35,0 10,9
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial
et opérations financières 226,2 255,7 29,5 13,0
(+) Revenus du portefeuille d’investissement 74,7 83,8 9,1 12,2
(=) Produit net bancaire (PNB) 1.486,5 1.684,0 197,5 13,3
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
228
Parallèlement à l’évolution de l’activité des banques, les commissions nettes sur
opérations bancaires, notamment celles liées aux opérations de commerce extérieur et à la
monétique, ont progressé de 35 MDT ou 10,9% contre une augmentation de 26 MDT ou
8,8% l’année précédente.
D’un autre côté, les gains nets sur portefeuille-titres commercial et opérations financières
ont enregistré une progression de 29,5 MDT ou 13%, contre 31,7 MDT ou 16,3% en 2007,
provenant, essentiellement, de l’augmentation des bénéfices de change des banques. Pour ce
qui est des revenus sur portefeuille-titres d’investissement, ils ont augmenté de 9,1 MDT ou
12,2% contre 6,8 MDT ou 10% l’année précédente pour atteindre 83,8 MDT en 2008.
Ainsi, le produit net bancaire des banques de dépôts a augmenté de 197,5 MDT ou
13,3% contre 163,2 MDT ou 12,3% l’année précédente pour atteindre 1.684 MDT à la fin de
2008.
Grâce à l’augmentation du produit net bancaire, les banques ont poursuivi leurs efforts
en matière de couverture de leurs risques par la dotation d’un montant de 402,6 MDT au titre
des provisions sur créances en 2008, contre 565,1 MDT au titre de 2007 suite à l’effort
exceptionnel déployé par une banque en matière de constitution de provisions et ce, dans le
cadre de l’assainissement de sa situation financière.
D’autre part, les banques ont pu maîtriser les charges opératoires qui ont augmenté de
45,7 MDT ou 6,4% contre 43,6 MDT ou 6,5% en 2007.
L’augmentation plus importante du produit net bancaire que celle des charges
opératoires a entraîné une amélioration significative du coefficient d’exploitation de
2,9 points de pourcentage pour atteindre 45,4% à la fin de 2008.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En MDT En %
Produit net bancaire 1.486,5 1.684,0 197,5 13,3
(+) Autres produits d’exploitation 24,5 25,1 0,6 2,4
(-) Charges opératoires 718,9 764,6 45,7 6,4
* Frais du personnel 525,0 566,8 41,8 8,0
* Charges générales d’exploitation 193,9 197,8 3,9 2,0
(-) Dotations aux amortissements 73,9 68,2 -5,7 -7,7
(-) Dotations aux provisions et résultats des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 565,1 402,6 -162,5 -28,8
(-) Dotations aux provisions et résultats des corrections de
valeurs sur portefeuille d’investissement -34,4 -0,7 33,7 98,0
(=) Résultat d’exploitation 187,5 474,4 286,9 153,0
(+) Solde en gain/(-) perte provenant des autres
éléments ordinaires 1,5 1,1 -0,4 -26,7
(-) Impôts sur les bénéfices 68,0 79,9 11,9 17,5
(=) Résultat net de l’exercice 121,0 395,6 274,6 226,9
(=) Résultat après modifications comptables 114,8 395,6 280,8 244,6
L’augmentation du résultat net des banques s’est traduite par une amélioration de leur
rentabilité puisque le ROE et le ROA ont atteint respectivement 11,2% et 1% contre 10,1% et
0,9% respectivement à la fin de 2007.
229
INDICATEURS DE RENTABILITE ET DE SOLIDITE FINANCIERE (En %)
Désignation 2006 2007 2008
Rentabilité des fonds propres (ROE) 7,0* 10,1* 11,2
Rendement des actifs (ROA) 0,6* 0,9* 1,0
Ratio de couverture des risques 11,4 11,3 11,7
*
Compte non tenu des résultats déficitaires enregistrés par deux banques de la place à la fin de 2006 et à la fin de 2007.
Par ailleurs, les banques ont poursuivi leurs efforts en matière de renforcement de
leurs assises financières à travers les opérations d’augmentation de capital, ce qui a
contribué à la progression des fonds propres de 435,6 MDT ou 12,6%, pour atteindre
3.905,5 MDT. Suite à l’évolution des fonds propres nets des banques à un rythme plus
rapide que celui des risques encourus, le ratio moyen de couverture des risques a
augmenté par rapport à l’année précédente pour s’élever à 11,7%.
Sur le plan de la qualité du portefeuille, l’année 2008 a été marquée par la poursuite
de la maîtrise des risques et le traitement dynamique des créances classées par les
banques, ce qui s’est traduit par la baisse de la part des créances classées dans le total des
engagements de 2,1 points de pourcentage pour s’établir à 15,5% contre 17,6% à la fin de
2007. Nette des provisions et des agios réservés, cette part s’élève à 7,4% contre 9,1% à la
fin de 2007.
INDICATEURS SUR LA QUALITE DU PORTEFEUILLE DES BANQUES (En %)
Désignation 2006 2007 2008
Part des créances classées dans le total des engagements 19,3 17,6 15,5
Part des créances classées nettes des provisions et agios
réservés dans le total engagements 10,9 9,1 7,4
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés 49,0 53,2 56,8
Le taux de couverture des créances classées par les provisions a connu une amélioration
significative de 3,6 points de pourcentage pour atteindre 56,8% à la fin de 2008 et ce, suite à
l’important effort des banques en matière de provisionnement et de réservation d’agios.
II – ORGANISMES DE LEASING1
1) Emplois et ressources
Le secteur du leasing a poursuivi sa contribution au financement de l’investissement
mais à un rythme moins prononcé qu’en 2007 comme en témoigne la croissance des mises
en force de 12,7% en 2008 contre 37,3% en 2007, pour atteindre 822,7 MDT, soit un taux
de pénétration du leasing dans la FBCF de 10,6%.
Ce rythme de croissance qui s’inscrit dans le cadre du cycle d’évolution normale de ce
produit financier lié au renouvellement du parc de transport dans certains secteurs,
s’explique aussi par la baisse de la demande de financement de l’immobilier dont la part est
revenue de 13,4% en 2007 à 5,3% en 2008.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2006 2007 2008
Mises en force 531,4 729,8 822,7
dont : Immobilier 56,6 97,6 43,6
FBCF (privée) 5.526 6.544 7.762
Taux de pénétration (en %) 9,6 11,2 10,6
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
230
sociétés du secteur et leurs banques mères, ne manqueront pas de stimuler la croissance de la
production du secteur en 2009.
2) Exploitation
1
Suite à l’entrée en vigueur de la norme comptable n°41 relative aux contrats de location.
231
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En MDT En %
(=) Produit net 59,9 71,1 11,2 18,7
(-) Dotations nettes aux provisions 8,8 7,3 -1,5 -17,0
(-) Charges opératoires 23,7 25,4 1,7 7,2
* Frais du personnel 13,1 14,2 1,1 8,4
* Charges générales d'exploitation 10,6 11,2 0,6 5,7
(-) Dotations aux amortissements 2,3 2,5 0,2 8,7
(=) Résultat d'exploitation 25,1 35,9 10,8 43,0
(+) Solde en gain/perte sur éléments ordinaires -0,7 0,3 1,0 142,9
(-) Impôts sur les bénéfices 5,5 8,2 2,7 49,1
(=) Résultat net de l’exercice 18,9 28,0 9,1 48,1
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
232
4,4% contre 287,8 millions de dollars E.U ou 13,4% à la fin de 2007 pour se situer à
2.535,6 millions de dollars E.U. Cette décélération provient essentiellement de l’activité de
placement, liée à la crise financière internationale et qui demeure l’activité principale des
banques, avec une part dans le total actif comparable à celle de 2007, soit 49,9%.
EMPLOIS DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $ E.U Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En M$ E.U En %
Opérations de trésorerie 1.310,7 1.351,5 40,8 3,1
Encaisse et comptes ordinaires 54,6 87,5 32,9 60,3
Placements auprès des banques 1.256,1 1.264,0 7,9 0,6
Installées en Tunisie 459,8 310,7 -149,1 -32,4
Installées à l’étranger 796,3 953,3 157,0 19,7
Crédits 785,0 841,1 56,1 7,1
A des résidents 537,4 533,4 -4,0 -0,7
A des non-résidents 247,6 307,7 60,1 24,3
Portefeuille-titres 229,5 219,3 -10,2 -4,4
Autres emplois 102,6 123,7 21,1 20,6
Total 2.427,8 2.535,6 107,8 4,4
Les placements auprès des banques ont quasiment stagné au niveau enregistré une
année auparavant, soit 1.264 millions de dollars E.U dont près du quart a été réalisé auprès
des banques installées sur la place de Tunis représentant 60,5% des fonds collectés par le
secteur sur cette place contre 81,9% en 2007.
Emplois des banques non-résidentes à la fin de 2007
Autres emplois
6,5%
Portefeuille titres
9,5%
Opérations de trésorerie
51,7%
Crédits
32,3%
Opérations de trésorerie
Crédits 49,9%
33,2%
Ce niveau d’activité a été financé à hauteur de 38,7% par des dépôts de la clientèle et
34,4% par des ressources bancaires.
Les dépôts de la clientèle ont progressé à un rythme moins important qu’une année
auparavant, soit 80,4 millions de dollars E.U ou 8,9% contre 125,9 millions de dollars E.U ou
16,2%, pour atteindre 980,8 millions de dollars E.U, provenant des dépôts des non-
résidents. Quant aux dépôts des résidents, ils ont quasiment stagné au niveau enregistré à
la fin de 2007, soit 277,5 millions de dollars E.U collectés à hauteur de 98,8% par deux
banques offshore.
RESSOURCES DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En M$E.U En %
Placements des banques 970,7 872,9 -97,8 -10,1
Installées en Tunisie 561,5 513,2 -48,3 -8,6
Installées à l’étranger 409,2 359,7 -49,5 -12,1
Dépôts de la clientèle 900,4 980,8 80,4 8,9
Résidente 274,2 277,5 3,3 1,2
Non-résidente 626,2 703,3 77,1 12,3
Fonds propres 318,9 353,7 34,8 10,9
Provisions 85,8 92,8 7,0 8,2
Autres ressources 152,0 235,4 83,4 54,9
Total 2.427,8 2.535,6 107,8 4,4
234
2) Exploitation
La structure du produit net bancaire fait ressortir une concentration à hauteur de 42,2%
des opérations de trésorerie et de financement, de 35% de l’activité du marché et de 22,8%
de l’activité commerciale.
Structure du PNB à la fin de 2007 Marge d’intérêt
Revenu du portefeuille 40,7%
d’investissement
8,4%
A la faveur de l’augmentation du PNB à un rythme plus accéléré que celui des charges
opératoires, le coefficient d’exploitation s’est amélioré de 3,2 points de pourcentage pour
revenir à 29% avec une couverture totale des frais du personnel par les commissions nettes.
235
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En millions de $ E.U Variations 2008/2007
Désignation
2007 2008 En M$E.U En %
Produit net bancaire 87,3 103,6 16,3 18,7
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif 10,2 8,1 -2,1 20,6
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d’investissement 0,1 0,0 -0,1 -100,0
(+) Autres produits d’exploitation 0,1 0,0 -0,1 -
(-) Charges opératoires 28,1 30,0 1,9 6,8
* Frais du personnel 16,9 19,3 2,4 14,2
* Charges générales d’exploitation 11,2 10,7 -0,5 -4,5
(-) Dotations aux amortissements 2,4 2,4 0,0 0,0
(=) Résultat d’exploitation 46,6 63,1 16,5 35,4
(+) Solde en gain/perte provenant des autres éléments
ordinaires 0,0 0,5 0,5 -
(-) Impôts sur les bénéfices 0,1 0,0 -0,1 -100,0
(=) Résultat des activités ordinaires 46,5 63,6 17,1 36,8
(+) Solde en gain/perte provenant des autres éléments
extraordinaires 0,0 0,0 0,0 -
(=) Résultat net de l’exercice 46,5 63,6 17,1 36,8
L’exercice 2008 s’est soldé par un bénéfice net de 63,6 millions de dollars E.U contre
46,5 millions de dollars E.U en 2007 compte tenu d’un effort de provisionnement moins
important que l’année précédente. Les indicateurs de rentabilité ont poursuivi leur
amélioration, notamment, la rentabilité des fonds propres.
(En %)
Désignation 2006 2007 2008
Rendement des actifs 2,1 2,1 2,9
Rentabilité des fonds propres1 13,6 13,6 17,8
1
des banques disposant d’une autonomie juridique et financière.
3) Situation financière
Les banques offshore respectent l’ensemble des règles prudentielles, notamment le
ratio de solvabilité qui s’est maintenu à 24%, faisant ressortir une capacité opérationnelle de
développement de l’activité de ces banques.
La qualité des actifs demeure satisfaisante avec une part d’actifs classés dans le total
des engagements et un taux de couverture de ces actifs par les provisions et les agios
réservés respectivement de 9,8% et de 72% à la fin de 2008, respectant ainsi les objectifs
fixés par la Banque centrale de Tunisie pour l’année 2009 (une part des créances classées
de 15% et un taux de couverture de ces créances par les provisions de 70%).
(En %)
Désignation 2006 2007 2008
Ratio de couverture des risques 22,1 23,9 24,0
Parts des actifs classés bruts dans le total des engagements 11,3 9,4 9,8
Parts des actifs classés nets des provisions et agios réservés
dans le total des engagements 3,6 2,7 3,0
Taux de couverture des actifs classés par les provisions et
agios réservés 72,8 73,6 72,0
236
IV – ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D’AFFAIRES1
1) Organismes de factoring
a) Emplois et ressources
L’encours des financements a progressé à un rythme moins prononcé (5,5%) que celui
du volume des factures achetées (10,4%), pour atteindre 100,4 MDT à la fin de 2008 sous
l’effet conjugué de la diminution du délai de financement des remises et d’une rotation des
financements moins rapide qu’en 2007 avec un ratio encaissements/décaissements de
99,5% à la fin de 2008 contre 104,5% à la fin de 2007.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2007 2008
En MDT En %
Volume des factures achetées 408,7 451,1 42,4 10,4
Encours des financements 95,2 100,4 5,2 5,5
Fonds propres 21,1 19,7 -1,4 -6,6
Ressources d'emprunt 68,6 68,5 -0,1 -0,1
dont : Emprunts bancaires à court terme (en %) 24,9 22,9 - -2,0
Billets de trésorerie (en %) 41,6 40,1 - -1,5
Emprunts obligataires (en %) 29,2 35,0 - 5,8
L’activité du secteur a été financée par des ressources d’emprunt de 68,5 MDT à la fin de
2008 ou 3,5 fois les fonds propres du secteur. Ces ressources sont constituées à hauteur de
63% de ressources à court terme sous forme de billets de trésorerie et d’emprunts bancaires et
de 35% de ressources obligataires suite à l’émission en 2008 d’un emprunt obligataire de
10 MDT ayant relayé une partie des ressources courtes.
b) Exploitation
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
237
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2007 2008
En MDT En %
Commissions de financement 8,6 8,8 0,2 2,3
(-) Charges financières 4,7 4,8 0,1 2,1
(=) Marge d'intérêt 3,9 4,0 0,1 2,6
(+) Commissions de factoring 4,6 5,4 0,8 17,4
(+) Revenu du portefeuille-titres 0,3 0,2 -0,1 -33,3
(+) Autres produits d’exploitation 0,1 0,0 -0,1 -
(=) Produit net factoring 8,9 9,6 0,7 7,9
Ces revenus proviennent à hauteur de 62% des commissions de financement qui ont
quasiment stagné à leur niveau de 2007, soit 8,8 MDT, faisant dégager un rendement de
crédit en baisse de 0,3 point de pourcentage pour revenir à 8,7% sous l’effet de la
détérioration de la qualité du portefeuille d’une société du secteur. Les commissions de
factoring ont, par contre, connu une augmentation de 17,4% ou 0,8 MDT contre 2,3% ou
0,1 MDT en 2007 pour totaliser 5,4 MDT.
Conséquemment, le produit net du factoring a augmenté de 7,9% ou 0,7 MDT pour se
situer à 9,6 MDT, augmentation favorisée par la baisse du coût des ressources du secteur
de 0,3 point de pourcentage revenant à 6,5%.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Indicateurs 2007 2008
En MDT En %
(=) Produit net factoring 8,9 9,6 0,7 7,9
(-) Charges opératoires 3,7 4,4 0,7 18,9
* Frais du personnel 2,1 2,3 0,2 9,5
* Charges générales d'exploitation 1,6 2,1 0,5 31,3
(-) Dotation aux amortissements 0,4 0,4 - -
(-) Dotation aux provisions nettes des reprises 5,8 4,6 -1,2 -20,7
(=) Résultat d'exploitation -1,0 0,2 1,2 120,0
(-) Impôts 0,5 1,0 0,5 100,0
(=) Résultat net -1,5 -0,8 0,7 46,7
Les charges opératoires ont, par contre, amputé le produit net à hauteur de 45,8% ou
4,4 MDT en augmentation de 18,9%. Les frais du personnel ont constitué 2,3 MDT ou 52%
de ces charges, en progression de 9,5% par rapport à l’année précédente suite à
l’augmentation salariale et au recrutement de 7 personnes, portant l’effectif du secteur à 79
personnes à la fin de 2008 avec un taux d’encadrement de 59,5% contre 54,2% en 2007.
Le secteur a enregistré, pour la deuxième année consécutive, une perte de 0,8 MDT
contre 1,5 MDT en 2007 induite par la poursuite de l’assainissement du portefeuille de l’une
des sociétés du secteur avec un coût du risque important. En effet, l’effort de
provisionnement a porté sur 4,6 MDT ou 47,9% du produit net en 2008 contre 5,8 MDT ou
65% en 2007 ; ce qui s’est traduit par une détérioration moins importante de ses indicateurs
de rentabilité.
(En %)
Indicateurs 2006 2007 2008
Rendement des crédits 9,4 9,0 8,7
ROA 2,8 -1,5 -0,8
ROE 12,6 -6,3 -3,8
c) Situation financière
La qualité du portefeuille du secteur a connu, pour la deuxième année consécutive, une
détérioration avec une augmentation de la part des créances classées de 2 points de
238
pourcentage, pour se situer à 16,8% confortée par une meilleure couverture de ces créances
par les provisions et les agios réservés de 91% en 2008 contre 77,7% en 2007.
(En %)
Indicateurs 2006 2007 2008
Part des créances classées 12,1 14,7 16,8
Part des créances classées nettes des provisions
et des agios réservés 6,9 3,7 1,8
Taux de couverture des créances classées 46,2 77,7 91,0
Ratio de solvabilité 22,9 21,6 20,1
2) Banques d’affaires
Les Banques d’affaires ont animé en 2008 un courant d’affaires comparable à celui
enregistré en 2007, ce qui a généré un produit net du secteur de 2,3 MDT, soit le même
niveau enregistré en 2007.
Le courant d’affaires continue d’être concentré sur certaines opérations d’assistance et
de cession de participations publiques, notamment, celles relatives à l’attribution de licence
pour l’installation et l’exploitation d’un réseau public de télécommunication fixe et mobile et à
l’ouverture du capital de la Société tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR) à un
investisseur stratégique en l’occurrence l’assureur français GROUPAMA et ce, outre quelques
missions d’études et de conseils effectuées au profit d’un nombre d’entreprises privées.
Cette concentration enseigne sur la confiance, l’expertise acquise et le fonds du
commerce développé par le secteur en matière d’ingénierie financière, de conseil et
d’assistance lui permettant de conduire avec réussite les missions qui lui sont confiées.
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2007 2008
En MDT En %
Total produits d’exploitation 2,2 2,3 0,1 4,5
Produit net Bancaire 2,3 2,3 0,0 0,0
Charges opératoires 1,9 1,8 -0,1 -5,3
-Masse salariale 0,5 0,6 0,1 20,0
-Charges générales d’exploitation 1,4 1,2 -0,2 -14,3
Dotation aux provisions et amortissements -0,2 -0,1 0,1 -50,0
Résultat net 0,5 0,4 -0,1 -20,0
L’essentiel du produit net du secteur a été réservé pour faire face au coût opératoire, soit
78,3% ou 1,8 MDT faisant dégager un bénéfice de 0,4 MDT en 2008 contre 0,5 MDT en 2007.
239
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES
A – L’AGREGAT M3
1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier comprend la Banque centrale, les banques, le Centre des
chèques postaux (CCP), les organismes de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).
240
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE ET DU TAUX D’INFLATION
En MDT En %
Période M3 PIB Taux de liquidité Taux d’inflation
(moyenne annuelle) (aux prix courants) (M3/PIB) moyen
2004 20.596 35.192 58,5 3,6
2005 22.575 37.767 59,8 2,0
2006 25.374 41.408 61,3 4,5
2007 28.225 45.629 61,9 3,2
2008 32.394 50.325 64,4 5,0
Sources : BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
16 M3 16
12 12
PIB
8 8
Inflation
4 4
0 0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
1) Masse monétaire M2
241
En octobre, la monnaie fiduciaire a connu un repli, pour s’inscrire de nouveau en hausse
clôturant l’année 2008 à 4.399 MDT. Au total, cet agrégat s’est accru de 7,3%, au cours de la
période sous-revue, contre 5,8% l’année écoulée.
LA MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Monnaie scripturale Dépôts à vue auprès Dépôts à vue auprès
Période des banques du CCP
Montant Variations* Montant Variations* Montant Variations*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2006 5.998 13,9 5.387 14,9 592 6,3
2007
Mars 5.962 -0,6 5.195 -3,6 750 26,7
Juin 6.590 9,9 5.910 9,7 650 9,8
Sept. 7.023 17,1 6.255 16,1 736 24,3
Déc. 6.984 16,4 6.249 16,0 692 16,9
2008
Mars 7.182 2,8 6.298 0,8 865 25,0
Juin 7.758 11,1 6.922 10,8 815 17,8
Sept. 7.775 11,3 6.955 11,3 807 16,6
Déc. 7.987 14,4 6.983 11,7 981 41,8
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Bien qu’en légère décélération par rapport à l’année passée, le taux de croissance de la
monnaie scripturale enregistré en 2008 demeure, néanmoins, élevé soit 14,4% contre 16,4% en
2007. Cette évolution a été marquée, notamment, par la décélération du rythme de progression
des dépôts à vue logés auprès des banques. Principale composante de la monnaie scripturale,
ces derniers se sont accrus de 11,7% seulement contre 16% l’année précédente et ont concerné,
notamment, ceux collectés auprès des particuliers (+575 MDT) et des sociétés privées
(+200 MDT). A signaler que 25% de l’augmentation des dépôts à vue portent sur les comptes en
devises des résidents.
En revanche, les dépôts logés auprès du CCP ont fortement progressé, enregistrant un
taux de croissance largement supérieur à celui réalisé une année auparavant, soit 41,8%
contre 16,9%.
242
LA QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Quasi-monnaie Dépôts à terme
et autres produits Certificats de dépôts Dépôts d’épargne
Période
financiers
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2006 14.963 11,8 5.916 13,0 998 4,5 7.182 10,7
2007
Mars 15.681 4,8 6.342 7,2 982 -1,6 7.376 2,7
Juin 15.872 6,1 6.611 11,7 808 -19,0 7.448 3,7
Sept. 16.533 10,5 6.969 17,8 939 -5,9 7.577 5,5
Déc. 17.114 14,4 7.185 21,5 988 -1,0 7.870 9,6
2008
Mars 17.890 4,5 7.516 4,6 916 -7,3 8.113 3,1
Juin 18.777 9,7 7.856 9,3 1.384 40,1 8.256 4,9
Sept. 19.771 15,5 8.278 15,2 1.609 62,9 8.431 7,1
Déc. 19.902 16,3 8.626 20,1 1.333 34,9 8.708 10,6
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Il est à noter que la quasi-monnaie, qui a connu une progression continue durant les dix
premiers mois de l’année 2008, atteignant son plus haut niveau en octobre (20.059 MDT) en
relation avec la faiblesse des émissions des bons du Trésor, s’est repliée au cours des deux
derniers mois suite à la baisse de l’encours des certificats de dépôts, résultant, notamment, de
l’arrivée à échéance de certificats souscrits par les institutionnels.
COMPTES D’EPARGNE
Comptes spéciaux Epargne auprès Autres comptes
d’épargne du CEP d’épargne
Période
Montant Variations* Montant Variations* Montant Variations*
en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2006 5.353 9,2 1.622 15,4 207 13,7
2007
Mars 5.441 1,6 1.697 4,6 238 15,0
Juin 5.485 2,5 1.721 6,1 242 16,9
Sept. 5.590 4,4 1.743 7,5 244 17,9
Déc. 5.778 7,9 1.835 13,1 257 24,2
2008
Mars 5.923 2,5 1.927 5,0 263 2,3
Juin 6.028 4,3 1.960 6,8 268 4,3
Sept. 6.168 6,7 1.990 8,4 273 6,2
Déc. 6.365 10,2 2.058 12,2 285 10,9
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
2) L’agrégat «M3-M2»
Après avoir accusé une baisse de 3,3% en 2007, l’encours de l’agrégat « M3-M2 »
s’est inscrit en hausse de 12% en 2008. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la
reprise sensible de l’encours des obligations et emprunts à plus d’un an (28,7% contre
-17,4%) traduisant le recours accru des établissements de crédit au marché financier.
En effet, les émissions d’emprunts obligataires, effectuées dans ce cadre, ont totalisé
295 MDT en 2008. Elles ont concerné, principalement, la Banque de l’habitat (70 MDT en
mai), la Société tunisienne de banque (50 MDT en mai) et Attijari Bank (50 MDT en
décembre). Ces émissions ont porté sur des maturités diverses allant de 5 à 25 ans,
243
assorties de taux d’intérêt fixes variant entre 6,5% et 7,25% et variables allant de
TMM+0,75% à TMM+2%. Il y a lieu de souligner que 50% environ de ces émissions ont eu
lieu en mai de l’année 2008.
Quant à l’encours de l’épargne-logement, il a poursuivi, pour la deuxième année
consécutive, sa progression à un rythme ralenti soit 4,1% contre 5,1% au terme de l’année
2007 et 6,5% en 2006.
L’AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
Obligations et
Epargne projets
M3-M2 Epargne-logement emprunts à plus
& investissements
Période d’un an
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
en MDT en % en MDT en % en MDT en % en MDT en %
2006 1.712 1,2 1.068 6,5 638 -6,6 6 20,0
2007
Mars 1.681 -1,8 1.082 1,3 592 -7,2 7 16,7
Juin 1.689 -1,3 1.086 1,7 596 -6,6 7 16,7
Sept. 1.709 -0,2 1.094 2,4 608 -4,7 7 16,7
Déc. 1.656 -3,3 1.122 5,1 527 -17,4 7 16,7
2008
Mars 1.654 -0,1 1.131 0,8 516 -2,1 7 0,0
Juin 1.820 9,9 1.133 1,0 680 29,0 7 0,0
Sept. 1.854 12,0 1.145 2,0 701 33,0 8 14,3
Déc. 1.854 12,0 1.168 4,1 678 28,7 8 14,3
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
B – CREANCES NETTES SUR L’EXTERIEUR
Les créances nettes sur l’extérieur ont poursuivi, au cours de l’année 2008, leur
mouvement haussier, en progressant de 1.722 MDT contre 905 MDT une année
auparavant, sous l’effet conjugué de la consolidation des avoirs nets en devises et de la
décélération du rythme de progression des engagements extérieurs.
A l’exception de février, septembre et décembre, mois au cours desquels elles ont connu
une baisse significative de leurs encours, en relation avec le remboursement des échéances au
titre du service de la dette et l’aggravation du déficit commercial, les créances nettes sur
l’extérieur ont évolué à la hausse, atteignant leur niveau maximal en novembre, soit 8.421 MDT.
Leur accroissement est, essentiellement, imputable à l’importance des tirages sur emprunts
extérieurs contractés, notamment, auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI)
(289 MDT), de l’International financial corporation Washington (IFC), filiale du groupe Banque
mondiale (204 MDT), de l’Agence française de développement (AFD) (139 MDT), de la Banque
africaine de développement (BAD) (170 MDT), de la Banque du Japon pour la coopération
internationale (JBIC) (72 MDT), du Fonds arabe de développement économique et social
(FADES) (35 MDT) et de la Banque BNP Paribas (33 MDT). De même, l’encaissement des
recettes au titre de la cession de la participation de l’Etat dans le capital de la BTK au profit du
groupe Caisse d’épargne (150 MDT) et les flux d’investissements étrangers ont contribué à
l’amélioration des créances nettes sur l’extérieur et ils ont concerné, notamment, l’acquisition de
deux unités touristiques par la compagnie libyenne Laico (131 MDT) et par des institutionnels
étrangers lors de l’introduction en Bourse de la compagnie Automobile Réseau Tunisien et
Services (ARTES) (74 MDT) conjugués aux prises de participation d’autres investisseurs
étrangers dans les augmentations de capital, notamment, de la Société tunisienne d’assurance
et de réassurance (STAR) (132 MDT par GROUPAMA), de l’UIB (57 MDT par la Société
Générale), de la Société tuniso-andalouse du ciment blanc «SOTACIB» (80 MDT), de la société
« SAH-LILAS » (56 MDT) et de l’Arab tunisian bank (ATB) (32 MDT).
244
AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS (En MDT)
Engagements Créances nettes
Réserves internationales extérieurs sur l’extérieur
Autres
Période avoirs Dont :
Dont :
Total Total Dépôts de Montant Variations*
Avoirs en devises extérieurs
non-résid.
Montant Variat*
2006 8.807 8.756 2.773 1.423 4.477 2.137 5.753 2.808
2007
Mars 8.563 8.513 -243 1.529 4.526 2.250 5.566 -187
Juin 8.862 8.811 55 1.648 4.707 2.409 5.803 50
Sept. 9.572 9.514 758 1.785 4.913 2.546 6.444 691
Déc. 9.689 9.638 882 2.026 5.057 2.585 6.658 905
2008
Mars 9.835 9.777 139 2.111 5.028 2.623 6.918 260
Juin 10.150 10.095 457 2.317 5.033 2.619 7.434 776
Sept. 10.849 10.795 1.157 2.483 5.229 2.827 8.103 1.445
Déc. 11.742 11.687 2.049 1.920 5.282 3.119 8.380 1.722
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
En conséquence, les avoirs nets en devises se sont élevés à 11.656 MDT, au terme
de l’année 2008, représentant l’équivalent de 139 jours d’importation contre 9.582 MDT et
141 jours, respectivement, en décembre 2007.
11 656
90 100
9 582
8 705
6000 80
74 74 80
5 872
4000 60
4 733
40
3 503
3 011
2000
2 810
2 423
20
0 0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Avoirs nets en devis es Nombre de jours d'importation
C – CREDITS INTERIEURS
En s’établissant à 38.337 MDT, au terme de l’année 2008, les crédits intérieurs se sont
accrus de 11,6% contre 9,7% une année auparavant. Cette forte accélération reflète celle
des concours à l’économie, les créances nettes sur l’Etat ayant, en revanche, connu une
décélération de leur rythme de progression.
1) Créances nettes sur l’Etat
Totalisant 5.781 MDT en 2008, les créances nettes sur l’Etat n’ont augmenté que de
107 MDT ou 1,9% contre 509 MDT ou 9,9% une année auparavant. Cette décélération reflète
la baisse de l’encours des bons du Trésor en portefeuille des établissements de crédit
245
(-297 MDT contre +239 MDT) conjuguée à l’augmentation du solde du compte courant du
Trésor (+74 MDT contre -121 MDT). Par ailleurs, la contrepartie des dépôts auprès du CCP a
augmenté de 289 MDT en 2008 contre 100 MDT en 2007 et celle des dépôts auprès du CEP a
enregistré une évolution comparable à l’année précédente, soit 223 MDT contre 213 MDT.
Il convient de signaler que les émissions de bons du Trésor n’ont porté, en 2008, que
sur une enveloppe de 735 MDT (dont 77% ont été effectuées durant le dernier trimestre de
l’année) contre 1.488 MDT l’année précédente, tandis que les remboursements effectués à
ce titre sont comparables à ceux de 2007 soit 1.174 MDT (dont 54% sont relatifs aux BTA
arrivés à échéance en juin 2008) contre 1.151 MDT. En conséquence, les souscriptions
nettes globales en bons du Trésor, au titre de l’année considérée, ont été négatives
(-439 MDT à la fin de 2008 contre +337 MDT une année auparavant). Le repli du volume des
émissions du Trésor durant les trois premiers trimestres de 2008, s’explique par l’aisance de
trésorerie qu’a connue le Trésor en cette période de l’année, suite, notamment, à
l’importance des ressources provenant des bénéfices réalisés, au titre de l’exercice
comptable 2007, par certains établissements publics en l’occurrence la Banque centrale
(435 MDT) et des revenus de privatisation.
CREANCES NETTES SUR L’ETAT (En MDT)
Créances nettes Dont:
sur l’Etat Compte courant
Période du Trésor Bons du Trésor
Montant Variat.* Montant Variat.* Montant Variat.*
2006 5.165 999 444 -244 2.126 376
2007
Mars 5.455 290 494 50 2.249 123
Juin 5.934 769 139 -305 2.441 315
Sept. 5.820 655 75 -369 2.295 169
Déc. 5.674 509 323 -121 2.365 239
2008
Mars 5.699 25 549 226 2.355 -10
Juin 5.705 31 140 -183 1.959 -406
Sept. 5.737 63 50 -273 1.931 -434
Déc. 5.781 107 397 74 2.068 -297
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
2) Concours à l’économie
Totalisant 32.556 MDT à la fin de l’année 2008, les concours du système financier
consentis à l’économie se sont accrus à un rythme accéléré, soit 13,5% contre 9,6% une
année auparavant. C’est que l’accroissement des prix mondiaux des produits énergétiques et
de base conjugué à la politique intensive d’approvisionnement des entreprises, notamment,
publiques a suscité un recours accru au financement bancaire et par conséquent un
engagement important de ces organismes auprès des banques. A signaler, à cet égard, que
les concours à l’économie, hors organismes publics, ne se sont accrus que de 11,9% en 2008.
L’affermissement des concours à l’économie a concerné aussi bien les crédits sur
ressources ordinaires (15,1% contre 10,8%) que le portefeuille-titres (8% contre 6,8%). Les
crédits sur ressources spéciales ont, en revanche, poursuivi leur baisse (-1,9% contre -2,9%).
L’encours des billets de trésorerie avec aval et caution a, pour sa part, enregistré un
repli par rapport à son niveau de l’année précédente (-7 MDT contre +27 MDT).
246
CONCOURS A L’ECONOMIE
En MDT Variations en %
Désignation
2006 2007 2008 2007/2006 2008/2007
Crédits à l’économie 24.661 27.084 30.832 9,8 13,8
Crédits sur ressources ordinaires 22.655 25.102 28.890 10,8 15,1
Crédits sur ressources spéciales 1.770 1.719 1.686 -2,9 -1,9
Billets de trésorerie* 236 263 256 27,0 -7,0
Portefeuille-titres 1.496 1.597 1.724 6,8 8,0
Total 26.157 28.681 32.556 9,6 13,5
*Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.
247
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL
L’endettement total (ET) englobe l’ensemble des financements sous toutes les formes,
à l’exclusion des émissions d’actions, obtenus par les agents économiques non financiers
résidents, y compris l’Etat, que ce soit auprès des établissements de crédit ou sur les
marchés de capitaux ou encore des crédits mobilisés de l’étranger, tant auprès des résidents
que des non-résidents.
Totalisant 59.819 MDT en 2008 contre 54.519 MDT une année auparavant, le taux de
croissance annuel de l’ET s’est affermi, d’une année à l’autre, passant de 6,5% à 9,7% en
raison de l’accélération, quoique à des degrés différents, aussi bien de l’endettement des
autres agents économiques non financiers que celui de l’Etat. Cet affermissement a été
beaucoup plus perceptible au niveau du mode de financement extérieur qu’intérieur.
ENDETTEMENT TOTAL (En MDT sauf indication contraire)
Fin de période Variations en % Structure en %
2006 2007 2008
Libellés 2007/2006 2008/2007 2007 2008
Endettement intérieur (EI) 33.719 36.874 40.587 9,4 10,1 67,6 67,8
-Etat 8.957 9.696 9.660 8,3 -0,4 17,8 16,1
-Autres agents économiques
non financiers 24.762 27.178 30.927 9,8 13,8 49,8 51,7
Auprès du système financier 29.590 32.495 36.357 9,8 11,9 59,6 60,8
-Etat 5.165 5.674 5.781 9,9 1,9 10,4 9,7
-Autres agents économiques
non financiers 24.425 26.821 30.576 9,8 14,0 49,2 51,1
Sur les marchés de capitaux 4.129 4.379 4.230 6,1 -3,4 8,0 7,0
*Marché monétaire 236 263 256 11,4 -2,7 0,5 0,4
-Etat 0 0 0 - - 0,0 0,0
-Autres agents économiques
non financiers 236 263 256 11,4 -2,7 0,5 0,4
*Marché obligataire 3.893 4.116 3.974 5,7 -3,4 7,5 6,6
-Etat 3.792 4.022 3.879 6,1 -3,6 7,4 6,4
-Autres agents économiques
non financiers 101 94 95 -6,9 1,1 0,1 0,2
Endettement extérieur 17.472 17.645 19.232 1,0 9,0 32,4 32,2
-Etat 13.286 13.301 14.560 0,1 9,5 24,4 24,4
-Autres agents économiques
non financiers 4.186 4.344 4.672 3,8 7,6 8,0 7,8
Endettement total (ET) 51.191 54.519 59.819 6,5 9,7 100,0 100,0
-Etat 22.243 22.997 24.220 3,4 5,3 42,2 40,5
-Autres agents économiques
non financiers 28.948 31.522 35.599 8,9 12,9 57,8 59,5
Sources : BCT, CMF et Ministère du Développement et de la coopération internationale
La part du financement d’origine intérieure dans l’ET, qui s’est pratiquement maintenue en
2008 à son niveau de l’année écoulée (67,8% contre 67,6%), traduit l’effet conjugué de la
consolidation de celle de l’endettement des autres agents économiques non financiers (51,7%
contre 49,8%) et la contraction de la part de l’endettement de l’Etat (16,1% contre 17,8%).
Pour ce qui est des financements consentis par le système financier aux autres agents
économiques non financiers, ils ont connu en 2008, et malgré la conjoncture économique
internationale difficile, une évolution exceptionnelle (14% contre 9,8%) en relation notamment
avec le renchérissement des importations, d’une part, et la hausse des avances accordées à
certaines entreprises publiques pour la constitution des stocks et leur financement, d’autre
part. En effet, l’accroissement des facilités consenties par le système financier porte la marque
de l’accélération des crédits octroyés sur des ressources ordinaires (15,1% contre 10,8%), les
crédits sur ressources spéciales ont plutôt poursuivi leur baisse quoique à un rythme moins
élevé que celui de l’année précédente (-1,9% contre -2,9%). Il est à noter à cet égard que les
opérations de cessions et de radiations de créances effectuées par certaines banques ont
poursuivi leur tendance baissière en 2008 portant sur 128 MDT contre 138 MDT l’année
précédente.
L’examen du ratio d’endettement total par rapport au PIB fait apparaître une légère
contraction en se situant à 118,9% en 2008 contre 119,5% en 2007. De même, le ratio
d’endettement extérieur s’est situé à 38,5% du Revenu national disponible brut (RNDB)
contre 38,8% en 2007, en ligne avec l’objectif assigné dans le cadre du XIème Plan.
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT DES AGENTS ECONOMIQUES NON FINANCIERS
(En % sauf indication contraire)
Désignation 2006 2007 2008
ET/PIB aux prix courants 123,6 119,5 118,9
*Etat 53,7 50,4 48,1
*Autres agents économiques non financiers 69,9 69,1 70,8
Endettement Intérieur/PIB 81,4 80,8 80,7
*Etat 21,6 21,2 19,2
*Autres agents économiques non financiers 59,8 59,6 61,5
Endettement extérieur/PIB 42,2 38,7 38,2
*Etat 32,1 29,2 28,9
*Autres agents économiques non financiers 10,1 9,5 9,3
Endettement intérieur de l’Etat/EI 26,6 26,3 23,8
Endettement intérieur des autres agents
économiques non financiers/EI 73,4 73,7 76,2
Endettement extérieur/RNDB 42,1 38,8 38,5
PIB aux prix courants (en MDT) 41.408 45.629 50.325
RNDB aux prix courants (en MDT) 41.522 45.459 49.997
250
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT
L’encours des crédits consentis par le système financier à l’économie, tels que
recensés par les Centrales des risques et des crédits aux particuliers, a atteint près de
32,8 milliards de dinars au terme de l’année 2008 contre 29 milliards de dinars à la fin de
l’année 2007, enregistrant ainsi une progression de 13,1% contre 10,9% une année
auparavant. Cette accélération de 2,2 points de pourcentage a touché l’encours des crédits
d’investissement. Celui des crédits d’exploitation ayant accusé un ralentissement de son
rythme d’accroissement.
VENTILATION PAR BENEFICIAIRE, PAR SECTEUR ET PAR TERME DE L’ENCOURS DES
CREDITS A L’ECONOMIE (En MDT sauf indication contraire)
Part dans le total
Variations en %
Désignation 2007 2008 en %
2007/2006 2008/2007 2007 2008
Crédits aux professionnels 22.606 25.490 8,5 12,8 78,0 77,7
Agriculture et pêche1 1.172 1.272 4,6 8,5 4,0 3,8
Court terme 766 801 4,6 4,6 2,6 2,4
Moyen et long termes 406 471 4,6 16,0 1,4 1,4
Industrie 8.457 9.556 8,5 13,0 29,2 29,1
Court terme 5.537 6.296 8,7 13,7 19,1 19,2
Moyen et long termes 2.920 3.260 8,2 11,6 10,1 9,9
Services 12.977 14.662 8,9 13,0 44,8 44,8
Court terme 6.438 7.231 8,4 12,3 22,2 22,1
Moyen et long termes 6.539 7.431 9,3 13,6 22,6 22,7
Crédits aux particuliers 6.373 7.295 20,1 14,5 22,0 22,3
Crédits à la consommation 2.792 2.300 14,8 -17,6 9,6 7,1
Court terme 2.514 1.987 10,9 -21,0 8,6 6,1
Moyen et long termes 278 313 66,5 12,6 1,0 1,0
Crédits à l’habitat 3.581 4.995 24,6 39,5 12,4 15,2
Moyen et long termes 3.581 4.995 24,6 39,5 12,4 15,2
Total 28.979 32.785 10,9 13,1 100,0 100,0
Court terme 15.255 16.315 8,7 6,9 52,5 49,8
Moyen et long termes 13.724 16.470 13,3 20,0 47,5 50,2
1
Il s’agit de crédits consentis directement aux agriculteurs.
251
Il est à préciser, dans ce cadre, que la baisse de la part des crédits servis aux
professionnels dans l’encours total des crédits est due au recul de celle des secteurs de
l’agriculture et pêche et de l’industrie, revenant respectivement de 4% à 3,8% et de 29,2% à
29,1% durant les années 2007 et 2008. En outre, le renforcement de la part des crédits
consentis aux particuliers s’explique par la consolidation de celle des crédits à l’habitat
ayant gagné 2,8 points de pourcentage au détriment de celle des crédits à la consommation
qui a accusé une baisse de même ampleur.
Il convient de signaler que l’évolution des crédits consentis à l’économie aurait été plus
importante n’eussent été, d’une part, les opérations de radiation et de cession de créances
effectuées par certaines banques au profit des sociétés de recouvrement qui ont totalisé
128 MDT au terme de l’année 2008 contre 138 MDT en 2007 et 572 MDT en 2006 et, d’autre
part, le recours de plus en plus important des entreprises à l’émission de billets de trésorerie
pour alléger le coût de leurs dettes bancaires. En effet, l’encours des billets de trésorerie est
passé de près de 406 MDT en 2006 à 585 MDT en 2007 pour atteindre 700 MDT en 2008, soit
une évolution respective de 14,4% et de 19,7%.
Au terme de l’année 2008, la part des entreprises publiques dans le volume des
crédits servis par le système financier s’est renforcée évoluant de 5,4% en 2007 à 6,9% et,
par conséquent et compte tenu d’une quasi-stagnation de celle des particuliers, la part des
entreprises privées est revenue de 72,6% à 70,9% au cours de la même période. Cette
tendance a été relevée au niveau des secteurs de l’industrie et des services dont la part des
entreprises publiques s’est consolidée respectivement de 1,5 et 2,3 points de pourcentage.
REPARTITION DE L’ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES (PUBLIQUES ET PRIVEES) ET AUX
PARTICULIERS (En MDT sauf indication contraire)
2007 2008 Variations en %
Désignation Court M&L Court M&L 2007/ 2008/
Total Total 2006 2007
terme termes terme termes
Crédits aux professionnels 12.741 9.865 22.606 14.328 11.162 25.490 8,5 12,8
Agriculture et pêche 766 406 1.172 801 471 1.272 4,6 8,5
Entreprises publiques 20 2 22 18 4 22 15,8 0,0
Entreprises privées 746 404 1 150 783 467 1.250 4,5 8,7
Industrie 5.537 2.920 8.457 6.296 3.260 9.556 8,5 13,0
Entreprises publiques 265 223 488 502 187 689 68,9 41,2
Entreprises privées 5.272 2.697 7.969 5.794 3.073 8.867 6,2 11,3
Services 6.438 6.539 12.977 7.231 7.431 14.662 8,9 13,0
Entreprises publiques 694 366 1.060 1.079 462 1.541 33,5 45,4
Entreprises privées 5.744 6.173 11.917 6.152 6.969 13.121 7,1 10,1
Crédits aux particuliers 2.514 3.859 6.373 1.987 5.308 7.295 20,1 14,5
Crédits à la consom-
mation 2.514 278 2.792 1.987 313 2.300 14,8 -17,6
Crédits à l’habitat 3.581 3.581 4.995 4.995 24,6 39,5
Total 15.255 13.724 28.979 16.315 16.470 32.785 10,9 13,1
Entreprises publiques 979 591 1.570 1.599 653 2.252 42,5 43,4
Entreprises privées 11.762 9.274 21.036 12.729 10.509 23.238 6,6 10,5
Particuliers 2.514 3.859 6.373 1.987 5.308 7.295 20,1 14,5
Evoluant de 1.570 MDT en 2007 à 2.252 MDT en 2008, l’encours des crédits octroyés
aux entreprises publiques a enregistré, pour la deuxième année consécutive, une forte
progression, soit de 43,4% contre 42,5% une année auparavant et ce, en rapport avec
l’augmentation des cours mondiaux de certaines matières premières. L’accélération du rythme
de progression au cours de l’année 2008 a intéressé principalement l’encours des crédits
dispensés aux entreprises publiques évoluant dans le secteur des services et notamment
l’Office des céréales et l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières. Par contre, celui des
entreprises du secteur de l’agriculture et pêche ont enregistré une stagnation et celui de
l’industrie a accusé une décélération de son rythme de progression.
252
Quant à l’encours des crédits alloués aux entreprises privées, il est passé de plus de
21 milliards de dinars en 2007 à plus de 23,2 milliards de dinars au terme de l’année 2008,
renforçant ainsi son rythme d’accroissement de 3,9 points de pourcentage, soit 10,5% contre
6,6% une année auparavant. Cette accélération a touché, à des degrés différents, l’encours
des crédits de tous les secteurs d’activité.
Evoluant de 11,9 milliards de dinars en 2006 à 12,5 milliards de dinars en 2007 puis à
13,4 milliards de dinars en 2008, l’encours des crédits accordés aux entreprises faisant partie
de groupes de sociétés s’est accru respectivement, d’une année à l’autre, de 5% et de 7,2%.
Cependant et malgré l’accélération du rythme d’accroissement, la part des crédits accordés
aux groupes de sociétés dans l’encours des crédits servis aux professionnelles est revenue,
successivement, de 56,7% à 55,3% puis à 52,5% durant les trois derniers exercices.
Passant de 5.307 MDT en 2006 à 6.373 MDT en 2007 pour atteindre 7.295 MDT en
2008, l’encours des crédits aux particuliers s’est accru respectivement de 20,1% et de 14,5%
durant les deux dernières années. Cette décélération s’explique par la baisse de l’encours
des crédits à la consommation qui a été compensée par une accélération de celui des
crédits à l’habitat.
L’encours des crédits dispensés par le système financier à l’économie tels que recensés
par les Centrales des risques et des crédits aux particuliers ne tient pas compte des
financements octroyés par la Banque de financement des petites et moyennes entreprises
« BFPME » qui a été créée en mars 2005 dans le cadre de la concrétisation du programme
présidentiel pour la Tunisie de demain visant la promotion de l’emploi à travers le soutien de
l’esprit d’initiative et l’encouragement à la création d’entreprises.
253
Se situant à 1.272 MDT en 2008 contre 1.172 MDT en 2007, l’encours des crédits
dispensés directement aux agriculteurs a renforcé son rythme de progression, atteignant 8,5%
contre 4,6% l’année précédente.
Quant à l’encours des crédits indirects, passant de 990 MDT en 2007 à 1.289 MDT au
terme de l’année 2008, il a enregistré un accroissement de 30,2% contre 27,7% une année
auparavant. Les nouveaux crédits octroyés ont bénéficié principalement aux organismes de
collecte et de commercialisation des produits agricoles dont l’encours a augmenté de
292 MDT ou de 31,8% contre uniquement 208 MDT ou 29,3% une année auparavant.
ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)
Crédits à court Crédits à M & L
Total
Désignation terme termes
2007 2008 2007 2008 2007 2008
Crédits directs 766 801 406 471 1.172 1.272
Crédit indirects 715 1.005 275 284 990 1.289
.Organismes de commercialisation
de produits agricoles 715 1.005 202 204 917 1.209
dont : Office National de l’Huile 77 100 99 105 176 205
Office des Céréales 500 713 - - 500 713
COCEBLE 24 24 7 7 31 31
CCGC 30 36 68 66 98 102
.Entreprises de commercialisation
de matériel agricole - - 73 80 73 80
Total 1.481 1.806 681 755 2.162 2.561
Atteignant 1.806 MDT en 2008 contre 1.481 MDT en 2007, l’encours des crédits de
gestion consentis au secteur de l’agriculture et pêche a connu une progression de
21,9% contre 12,3% une année auparavant. Cette accélération a touché principalement
l’encours des crédits indirects accordés aux organismes de stockage et de commercia-
lisation de produits agricoles. Celui des crédits dispensés directement aux agriculteurs a
connu une stagnation de son rythme d’évolution.
Passant de 715 MDT en 2007 à 1.005 MDT en 2008, l’encours des crédits à court
terme indirects alloués à l’agriculture a évolué de près de 40,6% contre 21,8% l’année
dernière. Cette accélération s’explique par l’accroissement de l’encours des crédits servis
aux organismes de commercialisation des produits agricoles et principalement l’Office des
céréales suite à l’augmentation des prix mondiaux des céréales ayant nécessité un
financement bancaire plus important octroyé notamment par la Banque nationale agricole
sous forme de crédits d’avances sur marchandises pour assurer l’approvisionnement du
pays en blé et la constitution d’un stock stratégique couvrant 4 mois de consommation
nationale contre une moyenne de 2 mois appliquée au cours des années précédentes.
N’eût été l’intervention de la Caisse générale de compensation par l’octroi d’une avance
sur les dépenses de compensation à l’Office des céréales de près de 270 MDT,
l’accroissement continu des prix mondiaux des céréales durant les premiers mois de l’année
2008 aurait pu aggraver l’endettement bancaire de l’Office au titre du financement de
l’importation des céréales.
Passant de 576 MDT en 2006 à 681 MDT en 2007 puis à 755 MDT en 2008,
l’encours des crédits à moyen et long termes accordé au secteur de l’agriculture et pêche a
enregistré une progression de 10,9% contre 18,2% une année auparavant. Le
ralentissement du rythme de progression a touché l’encours des crédits indirects. Celui des
crédits directs ayant renforcé son accroissement.
Evoluant de 188 MDT en 2006 à 275 MDT en 2007 puis à 284 MDT en 2008,
l’encours des crédits à moyen et long termes alloués indirectement au secteur de
l’agriculture et pêche s’est accru respectivement de 46,3% et de 3,3% au cours des deux
dernières années enregistrant ainsi une décélération de 43 points de pourcentage de son
rythme de progression. Il convient de rappeler que la forte progression de l’année dernière
s’explique principalement par le rééchelonnement à hauteur de 85 MDT et sur 17 ans et
demi des crédits sous forme d’avances sur marchandises dont a bénéficié l’Office national
de l’huile au titre de la campagne 2005/2006 et demeurés impayés suite aux difficultés
rencontrées par la filière oléicole en raison de la baisse des prix à l’exportation.
Atteignant 471 MDT en 2008 contre 406 MDT en 2007, l’encours des crédits à moyen
et long termes octroyés directement aux agriculteurs et pêcheurs a augmenté de 16% contre
uniquement 4,6% une année auparavant. Cette accélération s’explique par les nouveaux
crédits consentis pour le financement des projets d’investissement, les mesures présiden-
tielles de consolidation des dettes des agriculteurs prises dans le cadre du développement
du secteur de la céréaliculture3 ainsi que par le rééchelonnement des crédits de campagne
consentis aux agriculteurs de ce secteur touchés par la sécheresse4.
B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE
Totalisant 9.556 MDT au terme de l’année 2008 contre 8.457 MDT l’année précédente,
l’encours des crédits octroyés au secteur de l’industrie a enregistré une progression de 13%
taux supérieur de 4,5 points de pourcentage par rapport à celui enregistré une année
auparavant. Cette accélération s’explique par le renforcement du rythme d’accroissement aussi
bien de l’encours des crédits à court terme que de celui des crédits à moyen et long termes.
Passant de 5.537 MDT en 2007 à 6.296 MDT en 2008, l’encours des crédits de
fonctionnement a enregistré un accroissement de 13,7% contre 8,7% l’année dernière.
Cette accélération s’explique par l’importante augmentation constatée au niveau de
l’encours des crédits consentis aux branches de la métallurgie et le travail de métaux, de
l’industrie chimique, de la fabrication de produits minéraux non métalliques et de raffinage.
L’encours des crédits d’investissement s’est accru de 11,6% contre 8,2% une année
auparavant, passant de 2.920 MDT en 2007 à 3.260 MDT en 2008. Cette évolution trouve
son origine dans l’accroissement de l’encours des crédits servis à toutes les branches
1
Circulaire de la BCT aux banques n° 2008-18 du 10 septembre 2008.
2
Note de la BCT aux banques n° 2008-09 du 19 mars 2008.
3
Notes de la BCT aux banques n° 2007-28 du 19 novembre 2007 et n° 2008-24 du 22 septembre 2008.
4
Note de la BCT aux banques n° 2008-27 du 21 octobre 2008.
255
d’activité, à l’exception de celles de l’industrie du cuir et de la chaussure, de l’industrie du
caoutchouc et des plastiques et de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau
dont les encours ont accusé une baisse.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR INDUSTRIEL PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Désignation Total
terme et long termes
2007 2008 2007 2008 2007 2008
- Extraction de produits énergétiques 5 20 22 48 27 68
- Extraction de produits non
énergétiques 75 88 71 73 146 161
- Industries agricoles et alimentaires 1.306 1.352 646 744 1.952 2.096
- Industrie textile et habillement 499 511 148 163 647 674
- Industrie du cuir et de la chaussure 78 67 35 34 113 101
- Travail du bois et fabrication d'articles
en bois 140 145 38 42 178 187
- Industrie du papier et du carton,
édition et imprimerie 199 247 167 197 366 444
- Cokéfaction, raffinage, industries
nucléaires 36 133 2 1 38 134
- Industrie chimique 326 443 170 193 496 636
- Industrie du caoutchouc et des
plastiques 289 339 165 163 454 502
- Fabrication d'autres produits minéraux
non métalliques 446 529 486 555 932 1.084
- Métallurgie et travail des métaux 660 902 200 213 860 1.115
- Fabrication de machines et
équipements 89 98 37 40 126 138
- Fabrication équipements électriques et
électroniques 208 257 95 99 303 356
- Fabrication de matériel de transport 194 203 104 110 298 313
- Autres industries manufacturières 143 162 52 62 195 224
- Production et distribution d'électricité,
de gaz et d'eau 44 43 172 129 216 172
- Construction 800 757 310 394 1.110 1.151
Total 5.537 6.296 2.920 3.260 8.457 9.556
S’agissant de l’encours des crédits de gestion, passant de 6.438 MDT en 2007 à 7.231 MDT
en 2008, il s’est accru de 12,3% contre 8,4% une année auparavant. Cette accélération a été
relevée principalement au niveau de la branche commerce, réparations automobiles et d’articles
domestiques qui accapare plus de la moitié des crédits dispensés au secteur des services.
Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, évoluant de 6.539 MDT en 2007
à 7.431 MDT en 2008, il a connu un renforcement de son rythme de progression de 4,3 points
de pourcentage qui a touché les branches de l’immobilier, locations et services aux
entreprises, du commerce, réparations automobiles et d’articles domestiques, des transports et
communications et des activités financières.
256
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D’ACTIVITE (En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2007 2008 2007 2008 2007 2008
- Commerce, réparations automobiles
et d'articles domestiques 3.332 4.103 1.235 1.441 4.567 5.544
- Hôtels et restaurants 906 1.016 2.227 2.165 3.133 3.181
- Transports et communications 332 285 775 869 1.107 1.154
- Activités financières 280 337 360 531 640 868
- Immobilier, locations et services aux
entreprises 1.095 960 1.178 1.598 2.273 2.558
- Administration publique 26 21 65 60 91 81
- Education 14 14 32 33 46 47
- Santé et action sociale 67 62 207 233 274 295
- Services collectifs, sociaux et
personnels 190 177 276 278 466 455
- Services domestiques 1 2 2 2 3 4
- Divers 195 254 182 221 377 475
Total 6.438 7.231 6.539 7.431 12.977 14.662
1
Compte non tenu des impayés au titre des intérêts d’un montant de 264 MDT non déclarés par la Banque
nationale agricole à la Centrale des risques.
2
Compte non tenu des impayés au titre des intérêts d’un montant de 281 MDT non déclarés par la Banque
nationale agricole à la Centrale des risques.
258
Comparé à l’encours global des crédits octroyés au secteur, l’encours des créances
professionnelles impayées et en contentieux du secteur de l’agriculture et pêche représente
38% contre 14% pour celui du secteur de l’industrie et 13% pour celui du secteur des services.
259
VI. – LE MARCHE FINANCIER
Le marché financier tunisien a pu, grâce à la bonne réactivité des différents intervenants
et à la vigilance des autorités monétaires et financières, réaliser des performances positives et
résister de manière adéquate aux turbulences financières mondiales qui ont entraîné
l’ébranlement de la confiance et l’assèchement des liquidités au niveau des marchés
internationaux de capitaux.
Le marché des émissions a, en effet, permis aux entreprises de lever 644 MDT par
appel public à l’épargne, dont 252 MDT à titre d’augmentations de capital, portant ainsi la
contribution du marché au financement de la formation brute de capital fixe (FBCF) privée à
8,3% contre 7,5% en 2007. Par ailleurs et compte tenu des augmentations de capital
réservées, qui ont atteint 171 MDT, les capitaux propres des entreprises faisant appel public
à l’épargne ont été consolidés de 423 MDT.
Durant l’année 2008, l’activité du marché boursier a été marquée par la succession de
trois phases :
- une première phase, s’étalant sur les huit premiers mois de l’année, durant
laquelle la tendance haussière s’est poursuivie pour la cinquième année consécutive,
soutenue en cela par l’introduction de deux groupes, ARTES et POULINA GROUP
HOLDING (PGH), valeurs à forte capitalisation, opérant dans des secteurs diversifiés et
ayant contribué à favoriser la profondeur du marché,
- une baisse des indices boursiers, au cours d’une deuxième phase, amorcée à
partir du mois de septembre, conséquemment à la sortie de certains fonds étrangers en
quête de liquidités,
- une troisième phase marquée par une stabilisation relative des indices, à partir du
mois de novembre, grâce aux différentes campagnes d’information menées, d’une part, par
les autorités pour communiquer sur la quasi inexistence de canaux de transmission directs de
la crise au secteur financier tunisien et, d’autre part, par les entreprises cotées, pour conforter
les investisseurs quant à la qualité de leurs actifs et à leurs performances. Outre ces
campagnes de communication, le renforcement de l’épargne institutionnelle par la création de
deux fonds communs de placement sur l’initiative des banques et des sociétés d’assurances,
pour un horizon d’investissement long, a permis d’atténuer la volatilité du marché.
La célérité, avec laquelle les autorités et les opérateurs ont réagi, a permis de dissiper les
craintes et de rétablir la confiance au niveau du marché financier dont l’indice de capitalisation
TUNINDEX a clôturé l’année 2008 sur un gain de 10,7%. Cette hausse, confortée par
l’introduction de nouveaux titres de capital à la cote de la Bourse, a permis à la capitalisation
boursière de s’élever à 16,5% du PIB, au terme de l’année 2008, contre 14,3% en 2007. De
même, le taux de rotation annuel est passé de 12,8% en 2007 à 23,1% en 2008.
260
PRINCIPAUX INDICATEURS BOURSIERS (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
Emissions de l’Etat* 2.596 1.631 1.495 1.480 735
-Bons du Trésor assimilables (BTA) et
Bons du Trésor à zéro coupon (BTZc) 1.916 1.137 1.009 945 612
-Bons du Trésor à court terme (BTCT) 680 494 486 535 123
Encours des bons du Trésor (fin de
période) 5.159 5.267 6.074 6.412 5.973
-BTA et BTZc 4.448 4.776 5.577 5.868 5.850
-BTNB 51 27 10 0 0
-BTCT 660 464 487 544 123
Encours des bons du Trésor/PIB (en %) 14,7 13,9 14,6 14,3 12,0
Emissions des entreprises par APE*
Montants visés 181 167 426 348 640
- Augmentations de capital 70 67 198 94 266
- Emprunts obligataires 111 100 228 254 374
Fonds levés 174 195 365 489 644
- Augmentations de capital 70 64 164 126 252
- Emprunts obligataires 104 131 151 313 392
- Fonds commun de créances (FCC) - - 50 50 -
Contribution du marché financier au finan-
cement de la FBCF du secteur privé (en%) 3,8 4,0 6,7 7,5 8,3
Montant des transactions sur la cote
de la bourse 317 701 746 915 2.109
- Titres de capital(a) 283 621 707 836 1.914
- Titres de créance 34 80 39 79 195
Nombre de sociétés cotées (en unités) 44 45 48 51 50
Capitalisation boursière(b) 3.085 3.840 5.491 6.527 8.301
Capitalisation boursière/PIB (en %) 8,8 10,2 13,3 14,3 16,5
TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997) 1.331,82 1.615,12 2.331,05 2.614,07 2.892,40
Taux de rotation annuel(a/b) (en %) 9,2 16,2 12,9 12,8 23,1
Taux de liquidité (en %) 38 55 52 49 63
Montant des transactions sur le marché
hors-cote 20 25 39 41 48
Montant des enregistrements et
déclarations 352 934 3.822** 788 1.973
Organismes de placement collectif en
valeurs mobilières (OPCVM) (hors
Fonds commun de placement à risque
(FCPR)
-Unités en activité 34 35 44 57 76
-Actifs gérés 1.998 2.357 2.639 3.042 3.640
* Calculées sur la base des dates d’adjudication.
** Ce volume s’élève à 1.555 MDT, hors Tunisie Télécom.
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis et Conseil du marché financier
261
I – ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER
1) Le marché primaire
Au niveau du marché primaire, l’année 2008 a été caractérisée par une contraction
des émissions de l’Etat et un affermissement des émissions par appel public à l’épargne des
entreprises.
L’année 2008 a été marquée par une irrégularité des émissions, avec une interruption
des tirages du Trésor de février à septembre 2008, hormis une seule émission de bons du
Trésor assimilables (BTA), enregistrée au cours du mois de juin. Ceci s’est traduit par une
baisse de 50,3% des émissions de l’Etat qui sont revenues à 735 MDT en 2008, contre
1.480 MDT, une année auparavant.
Les tirages effectués ont montré une préférence marquée pour les lignes de 10 ans
qui se sont adjugées 68,8% du volume global des émissions de BTA et BTZc.
La durée de vie moyenne de la dette publique intérieure s’est, quant à elle, établie, à
la fin de 2008, à 4 ans, 6 mois et 19 jours1, niveau sensiblement identique à celui enregistré
au cours de l’année précédente.
Les taux moyens pondérés (TMP) à l’émission, par ligne, des BTA ont évolué dans une
fourchette allant de 5,62% pour les BTA à 6 ans à 7,1% pour les BTA à 15 ans, alors que les
TMP à l’émission des BTZc ont été de 6,38% pour la ligne BTZc octobre 2016 et de 6,43%
pour la ligne BTZc décembre 2018.
Pour ce qui est du rendement des bons émis, les taux actuariels ou interpolés
dégagent un trend baissier qui s’est accentué en fin d’année.
1
Soit une durée de vie moyenne, au 31 décembre 2008, de 4 ans, 7 mois et 18 jours (contre 4 ans, 10 mois et
29 jours en 2007) pour les BTA et de 9 mois et 20 jours (contre 6 mois en 2007) pour les BTCT.
262
Evolution comparative du TMM et du rendement des bons du Trésor en 2008
(%) 6,6
6,4
6,2
5,8
5,6
5,4
5,2
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
La tendance baissière a concerné aussi bien les BTA et BTZc que les BTCT. En effet,
le rendement des BTCT a baissé pour se confondre avec le taux moyen du marché
monétaire (TMM) à la fin de l’année et ce, malgré le fait que ces taux se rapportent à des
horizons temporels différents.
Parallèlement, la différence entre le rendement des BTA et le TMM s’est rétrécie de
plus de 30 points de base.
263
Au niveau du compartiment obligataire, le dynamisme observé au cours des dernières
années s’est poursuivi en 2008 avec la levée de 392 MDT contre 313 MDT en 2007 et ce, grâce
à 16 nouvelles émissions visées et totalement souscrites au cours de l’année pour 374 MDT ; le
reliquat, soit 18 MDT, ayant été levé au titre d’emprunts visés en 2007.
L’analyse par nature des émetteurs montre que les établissements de crédit demeurent
les principaux offreurs de titres sur le compartiment obligataire. Sur les 16 emprunts émis en
2008, 4 l’ont été par des banques, 9 par des compagnies de leasing et un par un
établissement de factoring pour une enveloppe cumulée de 355 MDT ; le reliquat ayant été
émis par une société industrielle pour 5 MDT et par une société hôtelière pour 14 MDT. Ces
deux emprunts ont été émis sur 7 ans dont 2 années de grâce, moyennant des garanties
bancaires, et à des taux fixes de 6,4% et 6,5%.
Une partie des émissions des établissements de crédit a permis de renforcer leurs
fonds propres complémentaires grâce au lancement de 3 emprunts obligataires subor-
donnés pour 65 MDT1.
Concernant la durée des emprunts émis par les établissements de crédit, ceux lancés
par les établissements de leasing et de factoring l’ont été pour une durée de 5 ans, à
l’exception des emprunts subordonnés émis sur 10 ans, alors que ceux initiés par les
banques ont porté sur des durées nettement plus longues allant jusqu’à 25 ans.
Lors de ces émissions, les établissements de crédit ont offert aux souscripteurs l’option
de choisir entre des taux d’intérêt fixes et des taux indexés sur le TMM à l’occasion de
9 émissions. L’option de choix entre différents taux indexés sur le TMM et variant selon la
maturité a été accordée à l’occasion d’une seule émission ; alors que pour les 4 autres
emprunts, les taux proposés étaient fixes ; ces emprunts ayant été particulièrement initiés par
les banques pour des maturités de 15 ans et plus.
Le comportement de ces banques est motivé par leur souci de conformer les
caractéristiques de leurs ressources à celles de leurs emplois notamment en ce qui
concerne les crédits à l’habitat ayant une durée initiale supérieure à 15 ans, qui doivent être
octroyés à taux fixe2.
Pour les émetteurs ayant offert le choix aux investisseurs entre un taux fixe et un taux
variable, les souscriptions opérées montrent une préférence pour le taux fixe du fait que sur
les 135 MDT émis selon cette formule, 73% ont été souscrits à des taux fixes.
Par ailleurs, il y a lieu de relever une faible sensibilité des souscripteurs au risque
mesuré par la notation des émissions pour les emprunts obligataires ayant la même durée
de vie moyenne.
S’agissant de la nature des souscripteurs aux emprunts obligataires, la part des
institutionnels est passée de 94,9% en 2007 à 96,2% en 2008. En effet, les OPCVM et les
sociétés d’investissement et d’assurances ont continué à être les plus actifs du fait qu’ils se
sont adjugés 83,5% des émissions en 2008 et 76,3% en 2007. En revanche, les banques ont
été moins actives au niveau du marché obligataire puisqu’elles n’ont souscrit qu’à
concurrence de 12,7% du montant des émissions en 2008 contre 18,6% en 2007.
1
Il s’agit des emprunts obligataires subordonnés émis par Amen bank (40 MDT), ATL (15 MDT) et CIL (10 MDT).
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2007-25 du 19 novembre 2007, relative aux modalités d’octroi, de
contrôle et de refinancement des crédits.
264
Les souscriptions opérées par les personnes physiques et les autres personnes
morales ont, quant à elles, été de 3,8% en 2008 contre 5,1% en 2007.
CARACTERISTIQUES DES EMPRUNTS OBLIGATAIRES EMIS PAR LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Emprunts obligataires émis par des établissements de leasing
Durée de
Durée Montant levé Taux à l'émission
Emprunt Date de visa Notation vie moyenne
(années) (MDT) (en %)
(années)
1,35 TMM+1
Unifactor 2008 08/02/2008 5 BB+ 3
8,65 6,5
04/04/2008 1 TMM+1
TL 2008-1 5 BBB+ 3
14 6,5
2 TMM+1,65
HL 2008-1 14/04/2008 5 BB 3
8 6,9
4 TMM+0,75
ATL 2008-1 18/04/2008 5 BBB 3
26 6,5
AIL 2008 15/07/2008 5 10 6,5 BBB+ 3
2,5 TMM+1,125
CIL 2008-1 17/07/2008 5 BBB 3
12,5 6,5
ATL 2008 24/07/2008 10 dont 5 ans 14 TMM+1,5
BB+
(subordonné) de franchise 1 7
4 TMM+1
TL 2008-2 15/08/2008 5 BBB+ 3
11 6,5
4,5 TMM+1
TL 2008-3 05/11/2008 5 BBB+ 3
10,5 6,5
CIL 2008 10 dont 5 ans TMM+1,5
01/12/2008 10 BB+
(subordonné) de franchise 7,25
Emprunts obligataires émis par des banques
15 (Catg. A) 20 6,5 8
AB(subordonné) 04/04/2008
20 (Catg. B) 20 7 10,5
10 (Catg. A) 0 TMM+1 5,5
STB 2008-1 18/04/2008 16 (Catg. B) 9 TMM+1,5 8,5
20 (Catg. C) 6 TMM+1,75 10,5
25 (Catg. D) 35 TMM+2 13
15 (2 ans
BH 2008 18/04/2008 70 7 8,994
franchise)
15 (Catg. A) 40 6,85 11,1
Attijari 2008 10/12/2008
20 (Catg. B) 10 7 15,89
TMM = Taux moyen du marché monétaire.
Concernant les émissions de titres de capital des sociétés réalisées par APE, les
augmentations de capital en numéraire, visées en 2008, se sont inscrites en nette hausse et
ont porté sur une enveloppe de 266 MDT contre 94 MDT au titre de l’année précédente.
Elles ont notamment permis la consolidation des fonds propres de Poulina groupe
holding (PGH) à hauteur de 99 MDT, dans le cadre de son introduction en Bourse et de
deux banques de la place, à savoir l’UIB et l’ATB, pour des montants de 70 MDT et 49 MDT,
respectivement.
L’introduction de PGH s’est faite au cours du mois d’août par l’ouverture de son capital
au public à hauteur de 10% à l’occasion de son augmentation.
Compte tenu des montants levés en 2008 au titre d’une opération visée en 2007, pour
5 MDT et de la libération partielle de l’augmentation de capital des sociétés d’investisse-
ment1, l’apport en argent frais au titre des augmentations de capital des sociétés par APE a
été de 252 MDT en 2008.
1
Il s’agit de la libération de moitié à la souscription de l’augmentation en numéraire du capital de SODINO SICAR
(12 MDT) et de l’augmentation en numéraire du capital de SODIS SICAR (13 MDT), à libérer du quart à la
souscription, qui s’est étalée jusqu’en mars 2009.
265
Le montant global des fonds levés par recours à l’appel public à l’épargne s’est, par
conséquent, élevé à 644 MDT (soit 252 MDT de titres de capital et 392 MDT de titres de
créance) pour l’année 2008 ; soit une contribution au financement de la formation brute de
capital fixe (FBCF) du secteur privé à hauteur de 8,3%, contre 7,5% en 2007 ; contribution
qui, bien que continuant à progresser de manière soutenue depuis 2003, est demeurée en-
deçà des objectifs tracés.
Outre ces émissions par appel public à l’épargne, et compte tenu des augmentations de
capital réservées1, les capitaux propres des sociétés faisant APE ont été renforcés de 423 MDT
en 2008. Ces augmentations ont essentiellement concerné la compagnie d’assurances STAR,
qui a réservé l’augmentation de son capital au nouveau partenaire stratégique GROUPAMA ;
ainsi que l’UIB qui a réservé l’émission de certificats d’investissement à son actionnaire de
référence SOCIETE GENERALE.
Les augmentations de capital par incorporation des réserves ont, quant à elles, été au
nombre de 13 opérations pour un montant global de 45 MDT en 2008, soit pratiquement le
même volume enregistré une année auparavant (46 MDT).
2) Le marché secondaire
Dans ce contexte, les indices boursiers ont entamé l’année 2008 par une hausse qui
s’est poursuivie tout au long des huit premiers mois en relation avec les bonnes
performances affichées par les sociétés cotées et des nouvelles introductions en Bourse qui
ont connu un franc succès auprès des investisseurs ; l’indice de capitalisation TUNINDEX
ayant atteint son plus haut niveau historique le 9 septembre à 3.418,13 points, soit un gain
de 30,8% depuis le début de l’année.
1
Les émissions de capital en numéraire sans recours à l’APE réalisées en 2008 ont concerné la STAR
(132 MDT), l’UIB (20 MDT), Hannibal lease (11 MDT), GAT (5 MDT) et la Société d’assurances Lloyd (2,5 MDT).
266
campagnes d’information initiées par les autorités et à la multiplication des communications
financières des sociétés visant à rassurer les investisseurs en Bourse.
3000
2500
2000
1500
1000
déc-06 mars-07 juin-07 sept-07 déc-07 mars-08 juin-08 sept-08 déc-08
TUNINDEX BVMT
Ceci a permis à l’indice TUNINDEX de clôturer l’année 2008 sur un gain de 10,7% à
2.892,4 points, contre une performance de 12,1% au titre de l’année 2007.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Valeur Variations en %
Désignation Du 9 Du 23
Jusqu’au Année
2007 2008 Sept. au Oct. au
9 Sept. 2008
23 Oct. 31 Déc.
-TUNINDEX (en points) 2.614,07 2.892,40 30,8 -13,1 -2,6 10,7
-Indice BVMT (en points) 1.936,78 1.971,34 20,8 -13,8 -2,2 1,8
-Capitalisation boursière (en MDT) 6.527 8.301 48,9 -12,0 -3,0 27,2
Source : BVMT
L’indice BVMT a, quant à lui, atteint un pic annuel à 2.346,11 points le 12 septembre,
soit un gain de 21,1% depuis le début de l’année, pour revenir à 1.971,34 points à la fin de
décembre 2008, soit un rendement annuel de 1,8% contre 21,1% en 2007.
S’agissant des performances sectorielles, les indices relatifs aux sociétés financières,
banques, services financiers, services aux consommateurs et à l’automobile et équipemen-
tiers ont affiché des rendements positifs compris entre 13,8% et 57,2%, le meilleur
rendement ayant été réalisé par l’indice “Services financiers”. Les autres indices, à savoir
ceux concernant les biens de consommations, les industries, les matériaux de base et le
bâtiment et matériaux de constructions ont enregistré des baisses allant de 7,4% à 15,4%,
avec un rendement négatif de 10,6% pour le nouvel indice “Matériaux de base” diffusé à
partir du 1er juillet 20081.
Concernant les transactions sur la cote de la Bourse, le montant des échanges a plus
que doublé, passant, d’une année à l’autre, de 915 MDT à 2.109 MDT.
1
Cet indice est composé des valeurs Air liquide de Tunisie, Alkimia, ICF et TPR.
267
A l’instar des années précédentes, ces échanges ont été largement dominés par les
transactions sur les titres de capital qui ont atteint 1.914 MDT en 2008, soit une moyenne
journalière de 7,8 MDT, contre 836 MDT et 3,4 MDT, respectivement, au titre de l’année
2007. Le taux de rotation annuel s’est, par conséquent, établi à 23,1% en 2008 contre
12,8%, une année auparavant.
Parallèlement, le nombre des titres de capital traités sur la cote de la Bourse s’est
nettement accru totalisant 159 millions de titres en 2008, contre 69 millions en 2007 et celui
des contrats passés s’est établi à 313 mille contrats contre 224 mille en 2007.
TRANSACTIONS SUR LE MARCHE SECONDAIRE (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2006 2007 2008
2007/2006 2008/2007
Echanges sur les valeurs admises à la
cote de la Bourse
- Titres de capital*
.Montants échangés 707 836 1.914 129 1.078
dont : transactions de bloc 100 278 679 178 401
.Nombre de titres échangés (en milliers) 55.839 69.308 159.188 13.469 89.880
.Nombre de contrats (en milliers) 212 224 313 12 89
- Titres de créance
.Montants échangés 39 79 195 40 116
.Nombre de titres échangés (en milliers) 194 346 13.651 152 13.305
Echanges sur le marché hors-cote
- Titres de capital
.Montants échangés 39 41 48 2 7
.Nombre de titres échangés (en milliers) 1.954 2.440 2.953 486 513
- Titres de créance - - - - -
Enregistrements et déclarations
.Montants des transactions 3.822** 788 1.973 -3.034 1.185
* Marché principal et marché alternatif. Source : BVMT
** Ce montant s’élève à 1.555 MDT, hors Tunisie Télécom.
Les échanges les plus importants ont porté sur les valeurs bancaires BT (373 MDT) et
Attijari Bank (253 MDT) ainsi que sur les titres ARTES (168 MDT) et PGH (122 MDT) qui ont
accaparé 48% du volume global des échanges de titres de capital. Les transactions de bloc
ont totalisé une enveloppe de 679 MDT pour 124 opérations en 2008 contre 278 MDT et
53 opérations en 2007.
La capitalisation boursière demeure dominée par les sociétés financières dont la part
s’est établie à 72% à la fin de 2008, en relation notamment avec l’introduction en Bourse de
la holding financière PGH dont la capitalisation a été de 1.007 MDT au terme de 2008, soit
12,1% de la capitalisation globale du marché.
268
Pour ce qui est de l’évolution des cours des titres cotés, la tendance du marché a été
globalement haussière, 30 valeurs ayant affiché des rendements annuels positifs compris
entre 0,6% et 166,1%. En revanche, les cours des 20 valeurs cotées restantes ont accusé
un repli allant de 0,5% à 57,8%.
La meilleure performance a été réalisée par le titre STAR pour la deuxième année
consécutive en relation avec l’entrée d’un partenaire stratégique étranger dans son capital
et les bonnes performances réalisées au titre de l’exercice 2007 et du premier semestre de
l’année 2008.
Les transactions sur le compartiment obligataire sont, quant à elles, demeurées faibles
par rapport à l’encours des titres de créance négociables sur la cote de la bourse en se
limitant en 2008 à 195 MDT, dont 117 MDT sur les BTA, contre 79 MDT et 72 MDT,
respectivement, une année auparavant et ce, malgré l’enrichissement de la cote obligataire
par l’introduction de 18 nouveaux emprunts.
Les transactions réalisées sur le compartiment hors-cote ont, pour leur part, totalisé
48 MDT en 2008 contre 41 MDT en 2007 alors que les opérations d’enregistrement et les
déclarations se sont nettement consolidées pour atteindre 1.973 MDT en 2008 contre
788 MDT une année auparavant.
Toutefois, compte tenu des nouvelles introductions en Bourse, des radiations de titres
de la cote ainsi que des augmentations de capital de certaines sociétés cotées, la part
corrigée des étrangers dans la capitalisation boursière s’est maintenue quasiment au même
niveau corrigé enregistré à la fin de 2007. L’intervention pour le compte de ces investisseurs
sur le marché secondaire s’est soldée par un flux net négatif de 48 MDT pour l’année 2008
contre un solde positif de 14 MDT en 2007.
En outre, les opérations d’enregistrement réalisées pour le compte des étrangers ont
dégagé un solde net positif de 274 MDT. De ce fait, le flux net des capitaux au titre de
l’intervention de ces investisseurs sur les titres de capital des sociétés anonymes est
ressorti positif à 495 MDT.
L’année 2008 a été marquée par l’octroi de l’agrément à trois SICAV et à six fonds
communs de placement (FCP) dont deux fonds à capital garanti et deux dédiés aux titulaires
de comptes épargne en actions (CEA). Le CMF a également accordé son agrément à un
1
Augmentation du capital de POULINA lors de son introduction en Bourse, de l’UIB, de la STAR et de l’ATB.
269
nouveau fonds commun de placement à risque (FCPR) d’un capital de 10 MDT, ce qui porte
à dix le nombre des FCPR agréés à la fin de 2008.
En outre, l’entrée en activité de treize OPCVM mixtes, de six OPCVM obligataires et d’un
FCPR, au cours de l’année 2008, a porté le nombre total des OPCVM actifs à 86 dont dix FCPR.
S’agissant de la concentration de l’actif net des OPCVM, elle montre que, sur les
28 organismes obligataires, six unités dont l’actif net dépasse 180 MDT ont accaparé 70%
de l’ensemble des actifs. De même sur les 33 OPCVM mixtes, cinq unités dont l’actif net
dépasse 10 MDT ont accaparé près de 75% de l’ensemble des actifs.
Quant à la taille moyenne des OPCVM, elle s’est maintenue à la fin de 2008 à 115,3 MDT
et 7,6 MDT respectivement pour les unités obligataires et mixtes. Néanmoins, le nombre moyen
d’actionnaires par unité a diminué d’une année à l’autre du fait de l’accroissement des unités
étudiées dont plusieurs ciblent les investisseurs selon leur profil de risque.
1
Les statistiques ainsi que l'analyse se rapportent aux 61 OPCVM dont les données relatives à l’année 2008
étaient disponibles lors de l’élaboration du présent rapport.
270
REPARTITION DES OPCVM PAR TAILLE
2007 2008
Nombre Nombre
Désignation Actif net Actif net
Nombre Actif net moyen Nombre Actif net moyen
moyen moyen
OPCVM en MDT d’action- OPCVM en MDT d’action-
en MDT en MDT
naires naires
OPCVM Obligataires
< 20 MDT 7 51 7,3 118 11 102 9,3 128
[ 20 à 60 MDT [ 6 207 34,5 313 6 223 37,2 370
[ 60 à 180 MDT [ 5 573 114,6 1.273 5 638 127,6 1.348
> 180 MDT 6 1.942 323,7 4.509 6 2.264 377,3 4.617
Sous-total 24 2.773 115,5 1.505 28 3.227 115,3 1.359
OPCVM Mixtes
< 1 MDT 7 3 0,4 17 9 4 0,4 12
[ 1à 3 MDT [ 12 27 2,3 137 13 25 1,9 122
[ 3 à 10 MDT [ 5 32 6,4 173 6 33 5,5 203
> 10 MDT 5 162 32,4 259 5 189 37,8 219
Sous-total 29 224 7,7 136 33 251 7,6 121
Total général 53 2.997 56,5 756 61 3.478 57,0 690
Cet effet « investisseur » qui a augmenté de 53% en 2008, contre 34% en 2007,
traduit la réussite des organismes de placement collectif à drainer l’épargne des entreprises
et des particuliers et a permis également aux véhicules d’épargne collective d’être très actifs
sur le marché primaire en s’adjugeant 68% des nouvelles émissions obligataires.
Par ailleurs, l’analyse du comportement des investisseurs des OPCVM montre une
grande mobilité du fait que le niveau moyen des souscriptions et des rachats dépasse celui
de la moyenne de l’actif net de la période.
271
Quant à l’effet prix, exprimant les performances de gestion1 des OPCVM, il a connu
une hausse de 23% en 2008 pour atteindre 145 MDT grâce notamment à l’amélioration des
résultats financiers des OPCVM mixtes qui ont bénéficié de la hausse de 10,7% de l’indice
TUNINDEX. Les performances des unités obligataires se sont, quant à elles, améliorées de
17,4% en relation principalement avec le relèvement du taux d’intérêt directeur décidé en
septembre 2006 qui a permis à ces institutions de souscrire aux émissions faites en 2007 et
début 2008 à des taux plus élevés.
TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES OPCVM2 (En %)
Désignation 2004 2005 2006 2007 2008
OPCVM obligataires 4,36 4,15 4,09 4,07 4,08
OPCVM mixtes 6,48 5,46 10,26 4,02 5,18
Source : CMF
Ainsi, le rendement moyen des actifs des OPCVM obligataires a connu une légère
amélioration en s’établissant à 4,08% en 2008 contre 4,07% en 2007. Quant à celui des
OPCVM mixtes, il est passé d’une année à l’autre de 4,02% à 5,18%.
S’agissant de la structure des placements des OPCVM, elle montre que la part des
valeurs mobilières à long terme, sous forme de titres longs de l’Etat, de titres de capital et
d’obligations de sociétés ainsi que de titres d’organismes de placements collectifs, s’est
maintenue pratiquement au même niveau que l’année précédente, alors que la part des
placements bancaires est passée de 20,4% en 2007 à 25,5% en 2008 au détriment des
autres valeurs mobilières à court terme.
2007 2008
OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM
Désignation Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Part Part Part Part Part Part
MDT MDT MDT MDT MDT MDT
en % en % en % en % en % en %
Valeurs mobilières à
long terme 1.921 69,4 168 75,0 2.089 69,8 2.227 69,0 181 71,5 2.408 69,2
Autres valeurs mobi-
lières à court terme 278 10,0 14 6,2 292 9,8 176 5,4 11 4,4 187 5,3
Placements bancaires 570 20,6 42 18,8 612 20,4 825 25,6 61 24,1 886 25,5
Total actifs gérés 2.769 100,0 224 100,0 2.993 100,0 3.228 100,0 253 100,0 3.481 100,0
1
Hors dividendes pour les OPCVM distribution.
2
Il s’agit des taux de rendement des 76 OPCVM en activité à la fin de 2008.
272
COMPOSITION DES PLACEMENTS A LONG TERME DES OPCVM1 (En MDT)
2007 2008
Désignation OPCVM OPCVM OPCVM OPCVM
Total Total
obligataires mixtes obligataires mixtes
Actions - 62 62 - 56 56
Obligations de sociétés 446 37 483 593 50 643
BTA 1.348 58 1.406 1.466 62 1.528
BTZc 36 3 39 60 5 65
Titres d’OPC 91 8 99 108 8 116
Total 1.921 168 2.089 2.227 181 2.408
S’agissant de la structure des placements à court terme des OPCVM, les placements
en produits bancaires représentés par les certificats de dépôts, les comptes à terme, les dépôts
à vue et les liquidités se sont accrus de 274 MDT pour représenter 82,6% des placements à
court terme des OPCVM contre 67,7% une année auparavant.
PLACEMENTS A COURT TERME DES OPCVM (En MDT)
2007 2008
Désignation Obliga- Obliga-
Mixtes Total Mixtes Total
taires taires
Autres valeurs mobilières à court terme 278 14 292 176 11 187
Billets de trésorerie 148 10 158 131 9 140
Bons du Trésor à court terme 130 4 134 45 2 47
Produits bancaires 570 42 612 825 61 886
Certificats de dépôts 268 5 273 404 21 425
Comptes à terme 210 27 237 217 31 248
Dépôts à vue 33 4 37 51 2 53
Liquidités 59 6 65 153 7 160
Total 848 56 904 1.001 72 1.073
Quant aux autres valeurs mobilières à court terme, elles ont accusé en 2008 une
baisse aussi bien au niveau des unités obligataires que mixtes. Cette évolution s’explique
aussi bien par la baisse de l’encours des bons du Trésor à court terme que par l’aversion
des gestionnaires des OPCVM aux risques sur titres à court terme émis par des sociétés
non dotées d’une notation leur conférant le « grade d’investisseur ».
1
Ces chiffres ne tiennent pas compte des deux fonds mixtes créés en octobre 2008 pour 50 MDT chacun et du
fonds garanti « FCP capitalisation et garantie » doté de 40 MDT et étant entré en activité en 2007.
273
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
AUX COMPTES
RAPPORT DES CO-COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR
LES ETATS FINANCIERS ARRETES AU 31 DECEMBRE 2008
Monsieur le Président
du Conseil d’Administration
de la Banque Centrale de Tunisie,
Les comptes annuels ont été arrêtés par le Conseil d’Administration de la Banque, il
nous appartient, sur la base de notre audit, d’exprimer une opinion sur ces comptes.
278
A notre avis, les états financiers ci-dessus indiqués, expriment de façon sincère et
régulière la situation financière de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 2008 et le
résultat de ses opérations pour l’exercice clos à cette date. Les états financiers sont établis
sur la base des méthodes comptables d’évaluation et de présentation préconisées par les
normes comptables tunisiennes et internationales tout en tenant compte des spécificités de
la Banque Centrale et sont comparables à ceux de l’exercice précédent. Les principes
comptables les plus significatifs sont décrits dans la note II annexée aux états financiers.
279
ETATS FINANCIERS ARRETES
AU 31 DECEMBRE 2008
BILAN AU 31 DECEMBRE 2008
282
BILAN AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
PASSIF
Billets et monnaies en circulation 13 4.641.106.564 4.347.660.095
Comptes courants des banques et des
établissements financiers 1.330.167.571 416.398.483
Comptes du Gouvernement 14 759.693.263 818.461.063
Engagements envers les établissements de
crédit liés aux opérations de politique monétaire 15 - 279.000.000
Allocations de Droits de Tirage Spéciaux 16 69.784.631 66.191.925
283
ETAT DES ENGAGEMENTS HORS BILAN
AU 31 DECEMBRE 2008
284
ETAT DE RESULTAT AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
PRODUITS
CHARGES
Charges des opérations d'intervention sur le
Marché monétaire 25.357.729 8.534.966
Intérêts payés sur opérations en devises 32 40.013.995 42.857.701
Autres charges sur opérations en devises 33 13.473.218 11.721.448
Charges sur opérations avec les organismes
internationaux 3.523.156 3.517.686
Charges diverses 200.301 168.696
Charges de personnel 40.597.700 38.096.100
Charges générales d'exploitation 10.457.656 10.594.321
Charges de fabrication des billets, monnaies et médailles 6.518.392 5.470.856
Dotations aux amortissements des immobilisations 2.104.833 2.077.842
Dotations aux provisions pour dépréciation des titres 2.046 -
Dotations aux autres provisions 842.191 -
285
NOTES AUX ETATS FINANCIERS
DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
ARRETES AU 31 DECEMBRE 2008
PRESENTATION GENERALE
Le total du bilan de la Banque centrale de Tunisie (BCT), pour l’exercice clos le
31 décembre 2008, s’est élevé à 12.482,4 MDT, contre 10.584,4 MDT en 2007; soit en
augmentation de 1.898 MDT ou de 17,9%.
Quant au résultat de l’exercice, il s’est établi à 446,9 MDT, contre 446,7 MDT en 2007.
Au niveau des postes de l’actif, les avoirs en devises ont enregistré un accroissement
de 2.049,4 MDT ou de 21,3%, pour atteindre 11.687,5 MDT, contre 9.638,1 MDT en 2007.
Cette augmentation est due, notamment, aux tirages sur les emprunts extérieurs, à la
progression des investissements directs étrangers et à l’amélioration des recettes
touristiques et des revenus du travail.
Quant à l’avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds Monétaires, elle s’est
inscrite, d’une année à l’autre, en baisse de 19,7 MDT, résultant de la réévaluation de la
participation de la République Tunisienne au Fonds monétaire international et ce, sur la base
du nouveau cours du DTS par rapport au dinar, tel qu’il a été fixé par ledit fonds le 30 avril
2008. C’est que la valeur du DTS par rapport au dinar s’est dépréciée de 3,6% en
comparaison avec sa valeur au 30 avril 2007.
La rubrique « Comptes d’ordre et à régulariser » a enregistré, pour sa part, une
diminution de 50,5 MDT, par rapport à l’année 2007, due notamment, au repli des intérêts à
recevoir au titre des placements en devises, enregistrés dans les comptes de régularisation
dans le cadre du rattachement des produits à l’exercice auquel ils se rapportent et ce, sous
l’effet conjugué de la baisse des taux d’intérêt, d’une part, et de la régression des
placements sous forme de dépôts auprès des banques étrangères, contre la consolidation
des placements dans les titres souverains, moins risqués, d’autre part. Il convient de
signaler, à ce propos, que cette orientation en matière de gestion des réserves en devises,
s’inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par la Banque, et renforcée depuis l’année
2007 avec l’apparition des premiers signes de la crise financière internationale, et qui
consiste à favoriser l’objectif de sécurité sur celui de rentabilité.
Au niveau des postes du passif, le solde des comptes des banques s’est accru de
913,8 MDT, passant de 416,4 MDT au 31 décembre 2007, à 1.330,2 MDT au 31 décembre
2008. Cette évolution reflète, notamment, l’effet de l’augmentation du taux de la réserve
obligatoire, décidée à deux reprises, respectivement, à fin avril et à fin septembre 2008.
La rubrique « Engagements en devises envers les intermédiaires agréés » a
enregistré, pour sa part, une hausse de 736 MDT par rapport à l’année 2007, suite
principalement, à l’affermissement du recours des banques à la Banque centrale, pour placer
les dépôts de leur clientèle non-résidente.
En outre, et pour les besoins de la couverture des risques inhérents aux fluctuations
des taux de change en 2009, il a été procédé au maintien d’un montant de 160 MDT comme
provision dans le compte « écarts de conversion », alors qu’un montant de 164,6 MDT a été
intégré dans le résultat de l’exercice, à titre de gains de change, contre 102,7 MDT en 2007.
286
Il est à signaler, dans ce cadre, que les réévaluations mensuelles des comptes libellés
en devises, au titre de l’année 2008, ont dégagé une plus-value nette de 254,6 MDT,
reflétant les fluctuations des taux de change.
Par ailleurs, la rubrique « Comptes d’ordre et à régulariser » s’est inscrite en hausse de
171 MDT due, essentiellement, à l’augmentation de la contre-valeur en dinar du montant de
1.621,8 millions de dollars américains, représentant le reliquat non encore utilisé des recettes
de la privatisation de « Tunisie Télécom », mis à la disposition du Trésor dans un compte
d’attente, marquant ainsi l’effet de l’appréciation du dollar américain par rapport au dinar.
Au niveau de l’état de résultat, les intérêts des placements en devises ont enregistré
une régression de 47,5 MDT ou de 11,9 % reflétant, notamment, l’effet de la baisse des taux
d’intérêt, d’une part, et la prééminence de l’objectif de sécurité sur celui de rentabilité dans
les opérations de placement, en favorisant les placements dans les titres souverains plutôt
que dans les dépôts auprès des banques étrangères, d’autre part.
Quant aux produits des opérations avec les organismes internationaux, ils ont
sensiblement augmenté de 3,6 MDT en raison, notamment, du versement effectué par le Fonds
monétaire international en faveur de la Banque centrale de Tunisie dans le cadre du mécanisme
de « répartition des charges » et ce, suite au règlement d’arriérés par un pays membre.
Pour ce qui est du résultat des opérations d’intervention sur le marché monétaire, il
reflète la situation excédentaire de la liquidité bancaire, qui a caractérisé la majeure partie de
l’année 2008, ce qui a nécessité plusieurs interventions de la part de l’Institut d’émission,
durant l’année, pour éponger le surplus de liquidité, notamment au moyen d’appels d’offres
négatifs. En conséquence, les opérations d’intervention sur le marché monétaire se sont
soldées par une charge nette de 21,9 MDT contre 0,9 MDT en 2007.
Concernant les charges d’exploitation, elles ont enregistré, d’une année à l’autre, une
augmentation de 2,4 MDT, s’élevant à 51,1 MDT, contre 48,7 MDT en 2007. En effet, les
charges de personnel se sont accrues de 2,5 MDT, alors que les charges générales
d’exploitation ont baissé de 0,1 MDT.
I - CADRE JURIDIQUE ET REFERENTIEL COMPTABLE
Les états financiers de la Banque centrale de Tunisie sont élaborés en conformité avec
les dispositions de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958 portant création et organisation de la
Banque centrale de Tunisie, telle que modifiée par les textes subséquents, d’une part, et les
normes comptables tunisiennes, tout en tenant compte des spécificités de l’activité de la
BCT, d’autre part.
Pour les domaines qui ne sont pas traités par des normes comptables tunisiennes
spécifiques, ce sont les normes comptables internationales et les principes comptables
généralement admis qui s’appliquent.
Les états financiers de la BCT comprennent
- le bilan,
- l’état des engagements hors bilan,
- l’état de résultat, et
- les notes aux états financiers.
II - PRINCIPES COMPTABLES ET REGLES D’EVALUATION
1) Encaisse-or
Les avoirs en or de la Banque sont évalués au cours officiel de l’or tel qu’arrêté par le
décret-loi n°64-18 du 28 septembre 1964 portant définition du dinar. En effet, l’article 2 dudit
287
décret stipule que « la parité officielle du dinar est fixée à 1,69271 gramme d’or fin pour un
dinar ». Il s’ensuit qu’un gramme d’or fin équivaut à 0,590768649 dinar.
Après la dévaluation du dinar en 1986, en application du décret n°86-785 du 18 août
1986, le cours officiel de l’or s’est établi à 0,6498475 dinar pour un gramme d’or fin.
2) Actifs et passifs en devises
Les actifs et passifs libellés en devises sont convertis en dinar aux « taux de référence
comptable » qui demeurent fixes pour une durée d’un mois.
Les taux de référence comptable représentent les cours moyens ( cours achat + cours
vente/2 ) fixés par la BCT le dernier jour ouvrable de chaque mois.
Les actifs et passifs libellés en devises sont réévalués à chaque fin de mois. Les pertes
et les gains latents résultant des réévaluations mensuelles sont comptabilisés dans le
compte de bilan « écarts de conversion ».
3) Prise en compte des produits et des charges
3.1 La constatation des produits et des charges obéit au principe comptable de
« l’indépendance des exercices ». Ainsi, les produits et les charges sont rattachés à
l’exercice comptable au cours duquel ils sont acquis ou dus.
3.2 Les produits et les charges découlant des opérations en monnaies étrangères sont
convertis en dinar aux taux de change en vigueur le jour de leur réalisation.
3.3 A la clôture de l’exercice, le solde du compte « écarts de conversion » est traité,
selon le cas, comme suit :
- solde débiteur : le montant total du solde est comptabilisé comme charge de
l’exercice,
- solde créditeur : il n’est comptabilisé dans le compte de résultat comme gains de
change au titre des réajustements des comptes en devises que le montant restant après
estimation de la partie du solde sus-indiqué devant être reportée à l’exercice suivant pour
couvrir les pertes de change éventuelles qui seraient enregistrées au cours dudit exercice.
3.4 Sont constatées en résultat, comme gains ou pertes de change, les différences qui
se dégagent entre les taux de change en vigueur le jour des opérations et les taux de
référence comptable. En effet, ces gains et ces pertes découlent de transactions réalisées.
4) Les immobilisations
La comptabilisation des immobilisations corporelles et incorporelles, s’effectue par
l’application de la règle du « coût historique », c’est à dire au coût de leur acquisition ou au
coût réel décaissé pour leur réalisation, pour ce qui concerne les constructions.
A l’exception des terrains, les immobilisations sont amortissables d’une manière
linéaire sur la durée de vie estimée de l’immobilisation et ce, par l’application des taux usuels
pour chaque catégorie de bien immobilisé. Pour certains équipements spécifiques à la BCT
tels que les équipements de la caisse, la durée de vie et le taux d’amortissement appliqués
sont déterminés par référence à l’expérience de leurs utilisateurs.
Les immobilisations corporelles sont composées, notamment, des terrains, des
constructions, des équipements techniques, du matériel informatique, des équipements de la
caisse, du matériel de transport et des équipements de bureau.
Les immobilisations incorporelles sont constituées, essentiellement, par les logiciels
informatiques.
288
5) Les titres en devises
Les titres libellés en devises, faisant partie de la rubrique « avoirs en devises », sont
évalués au prix du marché à la date de clôture de l’exercice.
Les moins-values latentes ressortant de la différence entre la valeur comptable
(éventuellement corrigée des amortissements des primes et décotes ) et la valeur de marché
des titres, donnent lieu à la constatation de provisions pour dépréciation. Les plus-values
latentes ne sont pas constatées.
6) Les titres en dinar
Les titres en dinar achetés dans le cadre des opérations d’open-market, sont évalués
au prix du marché à la date de clôture du bilan. Les moins-values ou les plus-values latentes
résultant de la réévaluation sont comptabilisées dans le compte de bilan « écarts de
réévaluation ».
7) Portefeuille-titres de participation
Le portefeuille-titres de participation de la BCT est composé des actions qu’elle a
souscrites dans le cadre de l’article 53 de ses statuts et qui représentent les parts lui
revenant dans le capital de certains organismes et entreprises non-résidents ainsi que des
entreprises résidentes ayant pour objet la gestion des services bancaires communs. Ces
actions sont comptabilisées au prix de leur acquisition. En cas de dépréciation par rapport à
leur valeur nominale, les participations y relatives sont provisionnées.
III - EXPLICATIONS DETAILLEES DES POSTES DES ETATS FINANCIERS
NOTE 1 : SOUSCRIPTIONS AUX ORGANISMES INTERNATIONAUX
Le montant enregistré au sein de cette rubrique représente le total des sommes
réglées par la BCT au profit de certains organismes financiers internationaux, au titre des
quotes-parts souscrites en or ou en devises, par la République Tunisienne au capital desdits
organismes et ce, en vertu de textes de lois promulguées en la matière, autorisant la Banque
centrale à enregistrer les opérations réglées dans le cadre sus-indiqué, dans l’actif du bilan
de la Banque.
La date de la dernière opération effectuée, dans ce cadre, remonte à l’année 1969.
L’Etat a, depuis, pris en charge toutes les opérations de souscriptions, aussi bien en
monnaie locale qu’en devises.
Il s’agit des organismes ci-après :
1
Il s’agit de la contre-valeur en TND, aux cours de change historiques, des montants souscrits en or ou en
devises.
2
1 TND = 0,52632 DTS selon la cotation du FMI en vigueur depuis le 30 avril 2008.
289
au capital du FMI. Elle représente la différence entre le montant total de la quote-part de la
Tunisie (286,5 millions de DTS) et les avoirs en dinar du FMI logés dans son compte n°1
ouvert sur les livres de la BCT.
A l’instar des avoirs en devises, la position de réserve au FMI fait partie des réserves
internationales de la Tunisie. En effet, en cas de besoin de soutien à la balance des
paiements, ces actifs de réserve libellés en DTS, pourraient faire l’objet de tirages sur le FMI,
sans conditions préalables et ce, en les convertissant en monnaies qui soient plus librement
convertibles.
NOTE 3 : AVOIRS ET PLACEMENTS EN DTS
Ce poste regroupe :
- le solde du compte en DTS ouvert au nom de la BCT sur les livres du FMI. Au
31 décembre 2008, ce solde s’élevait à 3,4 millions de DTS, soit l’équivalent, à cette
même date, de 6,9 millions de dinars1.
- le montant en DTS représentant la contribution de la BCT au fonds fiduciaire
FRPC2-PPTE3 administré par le Fonds monétaire international. Le montant de cette
contribution s’élève à 2,4 millions de DTS, soit l’équivalent de 4,8 millions de dinars1.
2008 2007
AVOIRS ET PLACEMENTS EN DROITS DE TIRAGE SPECIAUX 11.708.161 6.978.555
Avoirs en droits de tirage spéciaux 6.895.389 2.413.559
Placements en DTS 4.812.772 4.564.996
1
1 DTS = 2,037924 TND au 31 décembre 2008.
2
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
3
Pays Pauvres Très Endettés.
290
dispositions de la loi n°77-71 du 7 décembre 1977, fixant les relations entre la Banque
centrale de Tunisie et ces deux institutions financières.
- Le Fonds monétaire international : le montant total de la souscription de la Tunisie au
capital de cette institution s’élève à 286,5 millions de DTS, dont 266,3 millions souscrits en
dinars et crédités dans le compte N°1 du Fonds monétaire international et 20,2 millions
souscrits en devises convertibles.
- Le Fonds monétaire arabe : la quote-part totale de la Tunisie au capital de cette
institution s’est élevée à 12,85 millions de dinars arabes de compte et ce, après la décision
n°3/2005 du Conseil des Gouverneurs du Fonds, approuvant la libération, par incorporation
des réserves, de la partie restante du capital. Cette opération a donné lieu à la distribution de
nouvelles parts aux pays membres, proportionnellement à leurs quotes-parts initiales. La
part attribuée à la Tunisie à ce titre, s’est élevée à 5,85 millions de dinars arabes de compte.
S’agissant d’une opération sans flux financier, cette augmentation de la quote-part n’a pas
donné lieu à une écriture comptable sur les livres de la BCT. Il convient de rappeler, dans ce
cadre, que la quote-part précédemment souscrite en numéraire, s’est élevée à 7 millions de
dinars arabes de compte dont 0,1 million souscrit en monnaie locale et crédité dans le
compte en dinars du Fonds monétaire arabe ouvert sur les livres de la Banque centrale, et
6,9 millions souscrits en devises convertibles. Il est à noter que le dinar arabe de compte est
égal à 3 DTS.
Les souscriptions en dinars au capital de ces deux institutions, enregistrées au crédit
de leurs comptes respectifs ouverts sur les livres de la Banque Centrale, subissent un
réajustement annuel pour tenir compte de l’évolution du taux de change du DTS par rapport
au dinar tunisien et ce, par référence aux cours fixés par le Fonds monétaire international.
La dernière échéance à régler au titre de cette avance est prévue pour le 1er juillet
2009.
Le montant enregistré dans ce poste représente l’encours des titres souscrits en faveur
de l’Etat et notamment les obligations cautionnées souscrites pour le règlement des taxes et
autres. Ces titres sont conservés dans le portefeuille de la Banque centrale de Tunisie
jusqu’à leur échéance.
291
Solde au
Institution Solde en devise
31/12/2008 en TND1
Union Tunisienne des Banques 7.152.659,46 EUR 13.250.301
La société SWIFT 5.330,00 EUR 9.874
Banque Africaine d'Import Export 10.000.000,00 USD 13.109.000
Banque Maghrébine d’Investissement
et de Commerce Extérieur 2.500.000,00 USD 3.277.250
Programme de Financement du
Commerce Interarabe 1.250.000,00 USD 1.638.625
SIBTEL 105.000,000 TND 105.000
Total 31.390.050
Le taux d’accroissement ainsi enregistré, est demeuré presque stable par rapport à
celui enregistré entre les années 2006 et 2007 et qui était de l’ordre de 6,6%.
NOTE 14 : COMPTES DU GOUVERNEMENT
Ce poste contient, essentiellement, le solde du compte courant du Trésor (396,9 MDT),
le solde des comptes spéciaux du Gouvernement Tunisien en devises qui enregistrent les
tirages sur les crédits et les dons extérieurs octroyés à l’Etat ou à des établissements publics
avec la garantie de l’Etat (321 MDT), ainsi que les soldes des autres comptes relatifs aux
divers fonds tenus par la Banque Centrale pour le compte de l’Etat tels que le Fonds de
1
Selon les taux de change en vigueur au 31 décembre 2008 :
1 EUR = 1,8525 TND
1 USD = 1,3109 TND
292
promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI) et le Fonds national de promotion de
l’artisanat et des petits métiers (FONAPRA).
2008 2007
COMPTES DU GOUVERNEMENT 759.693.263 818.461.063
Compte courant du Trésor Tunisien 396.927.874 323.459.558
Compte spécial du Gouvernement Tunisien en devises 321.044.699 466.671.281
Gouvernement Tunisien : comptes de dons 2.548.436 2.865.323
FOPRODI 14.961.337 16.555.675
Gouvernement Tunisien - comptes divers 1.182.188 1.182.188
Compte spécial prêt BIRD 1969 280.000 280.000
FONAPRA 15.550.977 3.027.786
Gouvernement Tunisien - comptes de prêts 7.197.752 4.419.252
1
1 DTS = 2,037924 TND au 31 décembre 2008.
293
ces comptes, leur solde figure parmi les composantes du poste « avoirs en devises » du côté
de l’actif du bilan.
1
1 USD = 1,3109 TND au 31 décembre 2008.
294
2008 2007
CREDITEURS DIVERS 15.471.425 15.997.910
Comptes de dépôts de fonds ( comptes du personnel, compte de
l'Amicale,...) 5.445.775 4.919.603
Retenues d'impôts à la source, TVA collectée et autres impôts et
taxes au profit de l'Etat 967.278 736.080
Montants des contributions au titre de la couverture sociale, en
attente de paiement 1.170.690 1.173.248
- CNSS 570.197 560.174
- STAR 599.318 609.231
- CNRPS 1.175 3.843
Autres créditeurs divers 7.887.682 9.168.979
dont :
- Saisies-arrêts opérées sur comptes courants 6.698.954 7.765.330
- Montants bloqués sur saisies-arrêts déjà opérées 148.444 421.027
- Autres saisies-arrêts pratiquées entre les mains de la BCT 52.224 211.764
- Compte de développement de la compétitivité dans le
secteur du textile et de l'habillement 434.422 646.865
- Bons d'essence en circulation 88.790 64.197
- Intervention du régime d'incitation à l'innovation dans les
technologies de l'information 397.070 3.800
- Montants non réclamés provenant du compte d’attente « crédits
en attente d’affectation » 30.398 31.191
Le montant figurant sous cette rubrique représente les ressources disponibles, avant
répartition du résultat, qui ont été affectées au financement des programmes de fabrication
des billets de banque, monnaies et médailles, lors de la répartition des bénéfices des
exercices précédents.
Le montant enregistré sous cette rubrique est relatif à la provision constituée à titre de
« provision pour charges », à l’effet de couvrir la différence éventuelle entre le taux de
l’augmentation salariale attendue et le taux qui a été retenu, à ce titre, lors de l’élaboration
du budget de fonctionnement de l’année 2009.
295
NOTE 28 : CAPITAUX PROPRES
Les capitaux propres avant affectation du résultat de l’exercice 2008 ont atteint
542,2 MDT au 31 décembre 2008, contre 540,9 MDT au 31 décembre 2007, soit une
augmentation de 1,3 MDT. Ils sont détaillés comme suit :
2008 2007
Capital 6.000.000 6.000.000
Réserves 89.145.872 87.854.047
Autres capitaux propres 116.667 233.333
Résultats reportés 79.423 79.423
Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice 95.341.962 94.166.803
Résultat de l'exercice 446.862.335 446.721.198
TOTAL DES CAPITAUX PROPRES AVANT AFFECTATION 542.204.297 540.888.001
L’état des engagements hors bilan comporte les engagements de garantie, les
engagements sur les opérations de swap de devises et les engagements sur les opérations
de swap de change.
- Les engagements de garantie
Sont enregistrés dans ce poste, les emprunts obligataires émis par la Banque centrale
de Tunisie pour le compte du Gouvernement Tunisien sur les marchés financiers étrangers
(marchés japonais, américain et européen) ainsi que les emprunts extérieurs de l’Etat,
contractés dans le cadre de la coopération économique bilatérale. Ces emprunts sont gérés
par la Banque centrale pour le compte de l’Etat tout en signant des engagements envers la
partie étrangère (banque étrangère ou institution financière) pour le règlement des
échéances y afférentes.
Ces emprunts sont enregistrés en principal et intérêts, sauf ceux à taux d’intérêt
variables, dont l’enregistrement se limite à leurs montants en principal.
Du fait que les engagements financiers de la Banque centrale, issus des emprunts
cités ci-dessus, leur correspond un engagement similaire de la part de l’Etat pour le
remboursement de toutes les échéances des emprunts concernés ainsi que le règlement de
toutes les charges financières y afférentes, il a été retenu le choix de les comptabiliser sur
les livres de la Banque en tant qu’engagements hors bilan. Ces engagements sont, en effet,
considérés comme des engagements par signature et ce, en application de la convention
comptable de la « prééminence du fonds sur la forme ».
Cette rubrique a enregistré, d’une année à l’autre, une hausse sensible de 797 MDT,
due à l’appréciation des principales devises dans lesquelles sont libellés les emprunts objet
des engagements concernés, notamment ceux libellés en yen japonais.
296
- Les engagements sur les opérations de swap de devises
Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements
reçus (devises à recevoir) dans le cadre d’opérations de swap de devises effectuées pour
couvrir le risque de change relatif à certains emprunts obligataires libellés en yen japonais.
- Les engagements sur les opérations de swap de change
Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements
reçus (devises à recevoir) au titre des opérations de swap de change effectuées dans le
cadre de la gestion courante des réserves en devises.
Les intérêts payés sur les opérations en devises se sont élevés à 40 MDT au
31 décembre 2008 contre 42,8 MDT au 31 décembre 2007, enregistrant ainsi une baisse de
2,8 MDT, due essentiellement au repli des intérêts payés au titre de l’intervention sur le
marché monétaire domestique en devises.
2008 2007
INTERETS PAYES SUR OPERATIONS EN DEVISES 40.013.995 42.857.701
Intérêts sur intervention sur le marché monétaire en devises 39.540.466 41.427.553
Intérêts sur comptes de dépôts en devises 414.470 1.349.631
Intérêts payés sur dépôts à terme en devises 4.361
Intérêts sur découverts en devises à vue 59.059 76.156
297
REPARTITION DU RESULTAT DE L’EXERCICE 2008
298