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Industrie
et Contrefaçon
Les ingénieurs
et le secteur financier
MINES
PARIS • ST-ETIENNE • NANCY
RÉDACTION :
INTERMINES
32, rue du Mont Thabor 75001 Paris
Actualités
Tél. : 01 46 33 23 20 - Fax : 01 58 62 20 21
E-mail : intermines@wanadoo.fr
Edito 3
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Jean-François MACQUIN (N66) CLUB MINES-FINANCE : un regard sur le club Mines-Finance 4
RÉDACTEUR EN CHEF : en association avec les PONTS et les TÉLÉCOM
François VINÇOTTE (P58)
CLUB MINES-AÉRONAUTIQUE ET ESPACE 5
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :
Catherine DELPET Nominations 5
COMITÉ DE RÉDACTION ITINÉRAIRE : 6
Rachid ABOURA (P76), Marie-Maxence ANGLEYS (E79),
Entretien avec Joël LEBRETON, Directeur général de TRANSDEV
Guillaume APPÉRÉ (P02), Jean-Pierre BADELLON (E61),
Jean-Frédéric COLLET (N68), Henri DENIAU (P45),
Jean ESTIVALET (E59), Christine GOUNI (E76), André GRAND-
JEAN (P56), René JOATTON (E49), Francis LANCELOT (E62),
Christian MAILLARD (N63), Alain MARECHAL (N65),
Alexandre MONTIGNY (P01), Jacques SCHROBILTGEN (N57),
François VINÇOTTE (P58)
Dossier LES INGÉNIEURS ET LE SECTEUR FINANCIER
MAQUETTE : Introduction • Rachid ABOURA (P76) 9
COOL GREY, 7, rue Pierre Haret • 75009 Paris
Tél. : 01 42 81 95 15 • cool.grey@wanadoo.fr
Les ingénieurs et la banque • Vivien LEVY-GARBOUA (P70) 12
IMPRESSION : Imprimerie CHIRAT
42540 Saint-Just-la-Pendue
Careers in Investment Banking Technology • Richard MEYER (P87) 13
RÉGIE PUBLICITAIRE : F.F.E.
Patrick Sarfati / Jean Latour
18, avenue Parmentier 75523 Paris Cedex 11 La gestion actif/passif dans une société d’assurance • Christian STRULOVICI (P68) 16
Tél : 01 46 28 18 66 • Fax : 01 46 28 18 62
j.latour@ffe.fr Gestion d’actifs pour compte de tiers : qu’est ce qu’un multigérant ? 20
N° d’inscription 0907G79522 de la Commission Paritaire
Henri-Xavier CHABADEL (P94)
des Publications et Agences de Presse
ISSN 0150-7516 Le management par les processus dans les assurances • Anne SEURRET (P89) 22
Abonnement (6 numéros) : 15e (France)
Dépôt légal : Janvier/Février 2007
Le Financement de Projet : rôle et évolution des Agences de Crédit-Export 23
Les opinions exprimées dans cette revue Stéphane WOERTHER (E98)
n'engagent que leurs auteurs.
L’intégration économique dans la Zone Euro 26
Jean-Claude TRICHET (N61)
Vous aimez
la Revue des Ingénieurs, Événements Carnet 63
faites-la connaître à vos amis
(bulletin d’abonnement page 25)
L’International,
EDITO
la Banque et
la Contrefaçon
François VINÇOTTE
(P58)
The
Economist récompense, dans son se. Ils placent en revanche ce solde positif aux USA
numéro du 2 décembre, les innova- mais, conscients que le système des Bons du Trésor
tions effectuées dans sept disciplines. Américain n’est pas indestructible, ils commencent à
Aucun français ne se trouve parmi les distingués ou en placer un peu dans la zone euro, dans le déve-
dans les membres du jury. Incapacité à se faire loppement des pays africains (pour se garantir les
reconnaître ? Réticence à communiquer dans les sources d’approvisionnement) et dans l’augmenta-
commissions et les congrès ? Question de langue ? tion, chez eux, des réserves de pétrole (jusqu’à pré-
voir une quinzaine de mois de consommation et...
Ce fait est à relier aux carences de notre système menacer de les revendre pour faire baisser les cours
universitaire et à notre approche partielle de l’in- en cas d’envolée subite).
génierie. Notre esprit logique nous souffle que nous
ne pouvons pas avoir raison contre tous les autres et Les fonds privés de couverture (hedge funds : 9000
qu’il serait plus efficace d’intégrer les pratiques environ gérant plus de 1000 milliards de dollars1) ont
anglo-saxonnes en les adaptant à notre culture. Ce atteint une bonne rentabilité en misant à la hausse
qui est chose courante chez les japonais, les chinois ou à la baisse de manière marginale. Les fonds de
et les indiens. Perdent-ils pour autant leur identité ? pension attirés par le succès ont investi dans ces
Tout ceci donne par ailleurs raison à ceux qui hedge funds. Ce qui a conduit les banques à créer
construisent Paristech, renforcent la cohésion entre leurs propres fonds de couverture. Ces deux derniers
les écoles des Mines et donnent des bourses aux étu- évènements ont fait perdre au système son caractère
diants étrangers (voir l’appel de L’EMP pour financer marginal et poussé à la faute les gérants (Celui
sa fondation). d’Amaranth Advisors lui a fait perdre 65% de valeur
en pariant à tort sur une hausse de la consomma-
Et cela explique pourquoi l’ensemble du comité de tion américaine du gaz).
rédaction vous propose dans ce numéro un article
rédigé en anglais. Doit-on conclure que les investisseurs vont cesser de
Cet article traite des carrières réservées dans la jouer au casino et revenir au capitalisme lié directe-
banque à nos jeunes anciens (la traduction vous sera ment à l’industrie ?
donnée sur le site www.inter-mines.org.). Il utilise le
vocabulaire bancaire adéquat. Il décrit des opéra- Imiter ce qui réussit aux autres est inhérent à la
tions complexes effectuées dans la milliseconde et nature humaine.
montées par des ingénieurs techniciens rigoureux. Il n’est pas dans ces conditions étonnant que des
industriels cherchent à gagner de l’argent dans la
contrefaçon. Ils ont des coûts de fabrication infé-
Cette rigueur dans le temps et dans les chiffres
rieurs puisqu’ils n’ont pas de frais de recherche, de
s’oppose parfois à la difficulté d’évaluer les
qualification, de marketing et d’assurance qualité.
grands flux financiers (toujours discutés d’un
Voici que ressuscitent Maïoli, La Fontaine puis Musset
point de vue macroéconomique) et de s’accorder
dans l’évocation du chat (industriel) qui se brûle les
avec les politiques des banques centrales (infir-
pattes en tirant les marrons du feu au profit du singe
mées ou vérifiées ultérieurement pour les taux
(contrefacteur) qui s’en empare. N’avons-nous pas ri,
monétaires).
cruels enfants, de ce chat grand benêt dépeint par
Doit-on affirmer pour autant que les banques met- La Fontaine ? Et le contrefacteur ne va-t-il pas soute-
tent leur gestion à la nanoseconde près au service de nir qu’il fait des heureux en permettant à tout le
la tectonique des plaques économiques ? Voyons monde de s’offrir une part de rêve ? Et que dire de
quelques faits. l’industriel qui contourne un brevet ou qui fait de
l’espionnage industriel ?
Le Japon et la Chine désirent conserver une monnaie
sous-évaluée. Comment font-ils ? Les importateurs de Dans la cour, sous le préau, les écoliers déclaraient
ces deux pays vendent du yuan ou du yen pour ache- que “ce n’était pas du jeu” et levaient le pouce en
ter en dollars et maintiennent ainsi leurs deux l’air pour demander un arrêt des mouvements.
devises à un faible cours. Pendant ce temps, les
exportateurs de ces mêmes pays n’investissent pas Je vous souhaite une bonne lecture.
chez eux leur solde positif (pour améliorer le sort de
leurs populations par exemple) car ils seraient obli-
gés de vendre du dollar et feraient monter leur devi- 1 The Economist 18 novembre p.71
Clubs
UN REGARD SUR LE CLUB MINES-FINANCE
en association avec les PONTS et les TÉLÉCOM
réés et développés séparément depuis plusieurs • “La Conformité, l’Éthique et la Déontologie dans la
C années, dans les différentes associations des
anciens élèves des grandes écoles des Mines, des
Finance” par Vivien LEVY-GARBOUA, membre du
Comite exécutif, responsable de la Conformité de
Ponts et des Télécoms, les Clubs professionnels BNP Paribas
dédiés à la Finance se sont regroupés, autour de • “La progression du groupe Caisse d‘Épargne” par
Mines Finance successivement au cours de l’année Nicolas MERINDOL, Membre du Directoire de la
2000 pour former un seul et même groupe qui est Caisse Nationale des Caisses d’Épargne
devenu le Club Mines-Finance. • “Pratique de l’analyse technique sur les marchés déri-
vés à effet de levier” par Thierry CLEMENT
Le Club formé représente aujourd’hui au total un Responsable Commercial et Marketing d’EUTELSAT
potentiel de quelques centaines d’anciens des cinq et Analyste technique
grandes écoles concernées : • “Actualité de la Commission bancaire : son rôle, son
• École Nationale Supérieure des Mines de Paris, organisation, ses méthodes de contrôle des établisse-
• École Nationale Supérieure des Mines de St-Étienne, ments bancaires et les évolutions prévisibles”
• École Nationale Supérieure des Mines de Nancy, Commission bancaire, par Danièle NOUY,
• École Nationale Supérieure des Ponts et Chaussées Secrétaire général de la Commission bancaire
• École Nationale Supérieure des Télécommunications. • “Nouvelles perspectives, nouvelles technologies, nou-
veaux métiers : qui recrute et pour quels postes dans la
Il s’adresse principalement aux ingénieurs exerçant Finance” par Monsieur Marc LAMY, PDG de Boyden
leurs activités dans le Secteur Financier : France, (un des premiers cabinets français de ‘chas-
• Banque, se de têtes’ dans la finance
• Assurances, • “Les grandes tendances des banques internationales et
• Société financière de Crédit, Recouvrement, Gestion... les opportunités accrues pour les ingénieurs” par Jean
• Société de Capital Investissement, ... BEUNARDEAU, Directeur Général Adjoint de HSBC
• Société de Courtage, France
• Organismes et Autorités professionnels, • “Le Crédit Mutuel : une banque qui vous parlera” par
• Société de Conseil et de Services, ... Thierry BRICHANT, Directeur général de la
• Directions Financières d’autres secteurs, Confédération nationale du Crédit Mutuel
mais reste bien sûr ouvert aux autres, notamment aux
jeunes diplômés ou élèves-ingénieurs intéressés par Les apports et les objectifs du Club
les métiers financiers.
Un des objectifs de notre club est d’apporter à ses
Le Club Mines-Finance propose actuellement plusieurs membres le témoignage de grands intervenants du
conférences par an sur les thèmes de la Finance mais secteur Finance sur différents sujets et d’essayer d’ap-
également de l’Économie en général. Les réunions se profondir certains thèmes particuliers ou faire
déroulent à Paris, alternativement aux Écoles des connaître les pratiques de la profession.
Mines, des Ponts et des Télécoms et se terminent dans
une ambiance conviviale autour d’un cocktail. Le club peut donc servir de lieu d’échange et de
richesse de contact entre les anciens élèves des cinq
De plus en plus d’anciens élèves prennent part aux écoles (Mines, Ponts et Télécoms) entre profession-
événements du club Mines-Finance, et nous faisons nels du secteur, en matière d’expériences, de connais-
tout pour que cette tendance se confirme. sances, d’opportunités de carrière, de business, ...
Il peut alors favoriser les rencontres des camarades
Les thèmes traités dans les des promotions sortantes ou en repositionnement de
conférences du Club
carrière avec les acteurs de la Finance.
Les thèmes variés traités dernièrement en 2005/2006 Puisqu’un nombre important d’ingénieurs est attiré
au club sont : par ces métiers de la finance, qui requièrent des com-
• “La Désindustrialisation et les délocalisations” par Jean pétences mathématiques de plus en plus solides et
Hervé LORENZI, Conseiller du Directoire de la une bonne maîtrise des technologies de pointe, l’un
Compagnie financière Edmond de Rothschild, des objectifs du Club est d’essayer de promouvoir
• “Les mots clés de l’Économie” par Jean Paul BETBEZE, également les formations Ingénieurs qui constituent
Directeur des Etudes économiques du Crédit une excellente préparation à ces professions finan-
Agricole, cières.
Prendre contact avec le Club : mines.aero@yahoo.fr Depuis juin 2004, il occupait les fonctions de
Directeur de la business unit d’AREVA NC.
Il devient un outil de requalification urbaine • Validation des titres de transport par une billettique sans
Au-delà, le tramway, parce qu’on peut suivre son tracé dans la contact,
ville, joue un rôle formidable de lien entre les quartiers et • Vente de titres dématérialisés grâce à l’utilisation des télé-
devient alors un outil de cohésion sociale, permettant de rompre phones mobiles.
l’isolement de grands ensembles urbains excentrés et souvent Le transport public utilise aujourd’hui toutes les technologies
isolés. modernes qui vont de pair avec un système moderne comme le
Cette requalification urbaine est particulièrement nette à tramway.
Valenciennes où le dernier-né des trams français a été mis en
service en juin de cette année. Citons par exemple le quartier Le changement de l’entreprise ou le tramway
Dutemple, jusqu’alors totalement coupé du reste de la ville organisateur
(notamment par une autoroute) qui est aujourd’hui, grâce au
tramway, à 10 minutes du centre-ville et 20 minutes de l’uni- On ne le sait pas toujours, mais derrière le service de transport
versité. Un lien bienvenu dans une société qui cherche à lutter en commun, il y a souvent une entreprise, titulaire d’une délé-
contre l’exclusion ! gation de service public de la part d’une collectivité locale. Ce
C’est pour cela que sont nés des groupes de transport qui Le tramway, mode de transport du 3ème millénaire ?
Les Ingénieurs et
le secteur financier
Rachid ABOURA
(P76)
sences aux conférences notamment celles consacrées aux oppor- Le BIC (Bank Identifier Code) et l’IBAN (International Bank
tunités du secteur. Pour les dernières promotions les chiffres doi- Account Number) remplaceront le RIB pour identifier les numéros
vent donc être plus importants. de compte.
• Le code BIC est le seul identifiant des établissements financiers
En parallèle, il faut souligner également que le secteur Finance normalisé au niveau international.
devient ‘friand’ d’ingénieurs et offre de plus en plus d’opportuni- • L’IBAN est une norme internationale d’identification des
tés aux jeunes sortis des grandes écoles. L’enseignement de haut comptes bancaires, qui comprend au maximum 34 caractères et
niveau qu’il a reçu, sa capacité de conceptualisation et de ‘mathé- sa longueur varie selon les pays, avec les constantes suivantes :
matisation’ font que le profil de l’ingénieur est de plus en plus - Les deux premières lettres correspondent au code pays où est
recherché par le secteur financier. Car ce dernier est confronté à la localisé le compte, les deux chiffres suivants servent de chiffre
mondialisation du secteur, à la sophistication fonctionnelle, à la de contrôle
complexité croissante de ces métiers et aux enjeux de la société de - Les chiffres et les lettres indiqués à partir du 5ème caractère
l’information d’aujourd’hui. fournissent des informations sur l’établissement bancaire
concerné et le numéro de compte.
Et ce constat dépasse nos frontières, comme le montre un article
Pour la France, l’identifiant IBAN comporte 27 caractères : les
du Wall Street Journal de mars dernier qui indiquait l’engouement
deux premiers caractères sont le code pays (FR), les deux
des banques d’Investissement (dont les américaines) pour les
chiffres suivants, la clé de contrôle et les 23 caractères sui-
diplômés des grandes écoles d’ingénieurs françaises.
vants correspondent à l’identifiant national de compte RIB.
Les innovations de la Finance Le Planning de la SEPA
Je profite de cette occasion pour évoquer les innovations de ce La phase pilote doit démarrer au deuxième semestre 2007.
secteur, comme la mise en place future du système SEPA, qui va
concerner tout le monde. L’objectif est que les banques proposent les moyens de paiement
SEPA à leurs clients - particuliers, entreprises, administrations... -
Le nouveau système de paiement européen ou SEPA à partir de janvier 2008.
Tous les lecteurs ne le savent peut-être pas, la SEPA (Single Euro Entre 2008 et 2010, la période de co-existence, les instruments
Payment Area) est le futur espace unique des paiements en euro. bancaires nationaux basculeront progressivement vers les instru-
ments SEPA, avec une date butoir prévue normalement au 1er jan-
Après l’introduction de l’euro comme monnaie unique, le nouveau vier 2011.
système SEPA a été lancé sous l’impulsion de la BCE et de la
Commission Européenne. Ce projet a pour ambition d’harmoniser L’impact économique
les règles bancaires européennes et de simplifier les transactions
La SEPA débouchera sur la mise en place de nouvelles infrastruc-
commerciales au sein du marché unique. Il s’appuie sur le déve-
tures de place permettant de traiter ces opérations au niveau euro-
loppement d’instruments de paiement novateurs et performants.
péen. La SEPA engendrera la création de plusieurs plates-formes de
L’objectif de la SEPA, ou “Europe des paiements”, est de permettre compensation européennes
aux citoyens, associations, marchands, entreprises d’effectuer des L’impact économique comporte deux volets :
paiements en euro par virement, prélèvement ou carte, dans • les coûts d’investissement, d’adaptation, de transformation ou
l’Europe, aux mêmes conditions économiques et de délais et d’abandon de systèmes existants (notamment informatiques),
d’une manière plus sécurisée. de formation, ...
La SEPA va être appliqué dans les 27 pays de l’Union européenne, • la saisie de nouvelles opportunités organisationnelles et com-
ainsi qu’en Norvège, en Islande, au Lichtenstein et en Suisse. merciales d’un marché d’environ un demi-milliard de clients.
La SEPA est donc un grand chantier, quasi comparable à celui de
Les instruments SEPA l’euro.
Les futurs moyens de paiement européens vont progressivement Par conséquent, il y a beaucoup de travail à venir pour les
remplacer les moyens de paiement nationaux, à partir de 2008. Ingénieurs. ■
Vivien LEVY-GARBOUA
(CM70)
Q
La
les ingénieurs étaient peu nombreux, et can-
tonnés dans trois domaines principaux :
relation avec les grands clients, où leur “réseau”
et de la matière particulière de l’activité bancaire, se
découpe, se décompose en morceaux qu’on peut répar-
tir entre spécialistes, outsourcer ou fusionner selon l’in-
térêt. Il est industriel, car la banque est devenue une
Membre du Comité pouvait les aider à nouer des contacts et leur agilité industrie de service, et a - ou aura - de plus en plus
exécutif et responsable devait permettre de monter des opérations sophisti- recours à la technique et aux savoir-faire de l’industrie,
de la Conformité de quées ;
BNP Paribas
en matière de contrôle et de qualité, mais aussi de pro-
Les départements d’ingénieur-conseil, parfois très duction, de recherche et de séparation entre concep-
importants, où la connaissance des techniques combi- tion, production et distribution. Enfin, il s’est accéléré
née à une bonne compréhension de la finance, per- au quotidien : les évènements et les aléas s’enchaînent
mettait d’intervenir pour des diagnostics sur un secteur plus vite, mais les réactions aussi.
ou une entreprise particulière ;
L’informatique enfin où la compréhension des sys- Cette simple énumération des caractéristiques de ce
tèmes et de cette technologie bourgeonnante était monde indique à quel point il a besoin d’ingénieurs
l’apanage des jeunes embauchés et des spécialistes des spécialistes.
Grandes Écoles. C’était une époque où l’on rentrait “en
BNP” à la sortie de l’école, où l’on y restait 37 ans et Et c’est bien ce que l’on observe. Le nombre d’abord.
demi, y faisant toute sa carrière, et où le parcours Ce sont des centaines d’ingénieurs qui entrent chaque
paraissait tracé, avec quelques figures imposées (l’ins- année dans notre banque, dans tous les comparti-
pection de la banque pour les uns, le franchissement ments. Tous se dirigent vers des métiers précis, et plus
des nombreux échelons tout au long de son parcours personne n’aspire à être un généraliste. C’est l’ère des
professionnel, pour tous), une forte promotion interne, spécialistes. Et les ingénieurs sont, par essence, des
spécialistes. La perspective ensuite. Personne n’entre
et pratiquement aucun apport extérieur en cours de car-
plus avec le projet d’être quarante ans (ou quarante
rière, si ce n’est, dans les banques publiques en tous
cinq désormais ?) dans la même entreprise, fût-elle une
cas, les traditionnels “parachutages” de hauts fonc-
très grande banque. Et d’ailleurs, là où l’on formait les
tionnaires méritants nommés pour occuper les plus
banquiers au terme d’un long parcours d’initiation et
hautes responsabilités dans la banque, en fonction de
d’apprentissage par l’expérience et l’observation des
leur corps d’origine et des services qu’ils avaient rendus
chefs, on installe aujourd’hui un jeune trader directe-
à l’État.
ment derrière son “desk” et lui confie, au bout de
Ce monde n’est plus. Aujourd’hui, la BNP est devenue quelques jours, la responsabilité entière de son activité.
BNP Paribas, une entreprise de près de 150 000 per- La souplesse enfin. On n’entre plus nécessairement à la
sonnes, dans 88 pays du monde, avec plus de 1 500 sortie de l’école, mais tout au long de sa carrière.
sociétés, dans une trentaine de “grands métiers” (cha- L’entreprise s’est adaptée à ce mouvement, en rempla-
cun étant souvent un monde en soi). Chacun des cinq çant la mémoire, naguère gravée dans une hiérarchie
grands Pôles d’activité (la banque de détail en France, stable et sachant faire face à un environnement peu
BNL, les Services Financiers et la banque de détail à évolutif, par des procédures formalisées, des traces
l’International, la banque de financement et d’investis- enregistrées dans des disques durs, des formations en
sement, Asset Management and Services), s’il était ligne, le tout désormais accessible très rapidement par
autonome, constituerait, à n’en pas douter, une entre- tous. Le système d’incitations et de reconnaissance,
prise du CAC 40 ! naguère fondé sur l’ancienneté et une hiérarchie rigide,
a fait sa mue, lui aussi. Les grades ont disparu, et la
L’entreprise n’est donc plus la même. Surtout à reconnaissance professionnelle est aujourd’hui le fait
l’égard des jeunes qui y entrent et où la perspective du salaire et du bonus annuel, mais aussi de l’intéres-
et le contexte ont radicalement changé. sement et des stock-options ou des attributions d’ac-
tions gratuites. Les ingénieurs ont également accès aux
Ce nouveau monde est en perpétuel mouvement. C’est plus hauts postes de l’entreprise. Dans le Comité
inhérent à la banque, à la volatilité des marchés, à son Exécutif de 11 personnes chez BNP Paribas, il y a
immersion totale dans la finance et ses soubresauts, aujourd’hui six ingénieurs de formation, et l’accès aux
mais aussi à l’évolution de l’équilibre mondial entre les postes de haute responsabilité ne se fait plus que sur la
continents, à la constitution (même laborieuse) de base du mérite et de la performance, non du diplôme,
l’Europe, à la croissance enfin, condition de survie dans ou du corps d’origine pour les anciens fonctionnaires.
une économie à l’horizon élargi. Il est aussi internatio-
nal - on dit global aujourd’hui - on voyage plus, plus Ainsi, si l’on regarde aujourd’hui les ingénieurs dans la
facilement, on se parle dans toutes les langues, on se banque, on les trouve partout, avec toutefois une
réunit à distance. Il est professionnel : chaque métier, concentration exceptionnelle dans les métiers de marché.
Ces métiers financiers sont devenus une spécialité française en rai- cuper des fonctions et de faire des métiers très divers : du finan-
son de la qualité de nos ingénieurs et de leur agilité mathéma- cement de projet à la déontologie et au contrôle interne, en pas-
tique, qui les fait maîtriser avec aisance les produits dérivés les sant par l’informatique, le suivi des “grands comptes”, le manage-
plus sophistiqués et les valorisations sous-jacentes. Demain, l’ex- ment d’un réseau international ou d’un pôle de gestion et de ser-
périence industrielle sera valorisée, dans les systèmes, dans l’or- vices. Chaque fois, un nouveau sujet, un nouveau projet, le plai-
ganisation, dans le management du changement, dans les tech- sir de servir des clients, de suivre un objectif et de maîtriser les
niques de contrôle ou de marketing, dans la recherche d’efficacité risques. Au total 25 ans de changement qui ont offert à un ingé-
opérationnelle. nieur mille raisons d’épanouissement et de bonheur professionnel.
Imaginez alors ce que cela veut dire aujourd’hui, dans un monde
Dans cet univers de la BNP que j’ai vu se transformer avec la pri- qui change beaucoup plus vite, dans une banque qui fait partie
vatisation de l’entreprise en 1993, puis avec la fusion avec Paribas des leaders mondiaux dans tous ses métiers, qui offre des carrières
en 2000, puis, depuis cette date, avec une croissance amenant internationales, et qui a besoin tout à la fois de financiers, d’in-
l’entreprise à doubler de taille en sept ans, j’ai eu la chance d’oc- dustriels et d’entrepreneurs ! ■
About the author: Richard Meyer, Promo 1987 École des Mines de Paris + DEA Software and technology intervene at every stage of
d’Informatique Fondamentale, Université d’Orsay. Researcher for Digital Equipment life-cycle of any trade: from the initial reception of an
Corporation on compilers for logic, functional and constraint languages. Civil order, pricing the contract, executing the deal, confir-
Service with Michelin Tyre Corporation building CAD/CAM systems. Joined ming the transaction, managing payments, market and
Salomon Brothers in 1994 which eventually became Citigroup through mergers credit risks to the firm throughout the life of the tran-
with Smith and Barney, Travellers, Nikko and Citibank. I originally built the current saction . We therefore aim to offer the same consistent
global electronic trading system for equity derivatives, then managed the design, services, products and reporting globally, and to deve-
implementation and deployment of the global equity risk management system
lop global interconnected solutions. Along with these
which covers all risk and pricing for equities including exotics and fixed income
hybrid products. Globally responsible for Citigroup’s Global Equity Technology Risk various tasks come the critical and necessary require-
and Analytics teams of ca. 200 software professionals worldwide. ments for proper accounting, risk reporting, audit trails,
data retention, business continuity, software upgrades,
information security, customer confidentiality, local and interna- • Connectivity: This is where the trading systems are hooked to
tional regulations. the outside world, pulling in market data, sending out orders to
electronic exchanges and broker networks, receiving executions.
The result is that large firms, such as Citigroup, run internal
The investment bank’s external customers can connect directly
Investment Banking development teams of 20,000+ software pro-
to the firm’s order-routing networks, with different latencies
fessionals spread across 88 countries.
depending on the level of automated or manual service reques-
ted. The FIX Protocol, initially developed by Salomon Brothers
Many Career Paths
(now Citigroup) in 1992 has become the financial world’s order-
All the investment banks compete to recruit and retain the best staff routing standard. The vanilla options1 pricing feeds in the USA
possible in all locations: the world’s large financial centres as well as have exceeded the 100Mbit bandwidth and are set to quadruple
many near- and off-shore locations. over the next 18 months. This alone is a major challenge affec-
A young engineer starting out in the financial technology indus- ting network & routing designs from front to back, right up to
try will be presented with the following high-level career opportu- the trading floor & workstations, but also directly impacting the
nities: algorithmic trading systems and front-end client applications as
• Technical: developing software to cover the huge variety of software and CPUs need to scale, to support the exponential
investment banking requirements. growth in data volumes.
• Architectural: designing systems and providing guidance to • Risk and Pricing: closely allied to the desk-based quantitative
teams, ensuring that the bank’s over-arching business needs are analytics teams, these systems are mostly required for the
met in a coherent plan. various derivatives businesses and provide the entire framework
• Quantitative: developing financial models, automated trading for pricing, structuring and entering deals, calculating intra-day
algorithms, data analysis and prediction market risks, profit and loss, analysing scenarios, capturing
• Managerial: covering Project and Programme management, contractual and official observation levels, calculating payments
from small to huge teams of developers, business analysts, qua- and the entire life-cycle of derivative trades - many of which are
lity assurance and production support teams. 3 to 10-year contracts. The major challenges in this area are the
And of course, combinations of any of the above: the “generalist” complexity of the data requirements, the calculations perfor-
education approach provided by the various Ecoles des Mines real- med, the flexibility required, as well as the need of providing
ly pays off in this environment since there are many facets and solutions that will scale to 2000+ CPUs. Grid solutions are beco-
trades to be mastered. ming the norm in the financial industry as evidenced by the
many top investment banks now listed in the www.top500.org
From a business or service perspective, the types of roles would super-computing sites, purely to support their derivatives calcu-
typically break into the following specializations: lation requirements.
• Analytics: called “Quantitative Analysts” or “quants” for short, • Middle-Office: the systems in this area will deal with everything
most of the developers in these areas will require PhD-level that happens to a trade post-execution. This entails officially
maths or physics in order to develop the cutting-edge financial reporting the trade back to the customer and custodian entities,
models to price the latest exotic deals. A number of universities settling the deal, arranging and executing payments and also
offer specific training in financial analytics. These roles are inva- includes added-value services such as allocating a single trade
riably based on the trading floor itself and usually make up small across the multiple fund portfolios a customer may be mana-
teams of up to 10 people. In many cases the financial analytics ging. Latency is less of an issue here, but high volumes and
are considered a “solved” problem, however the technical impli-
100% robustness of the processes and data quality pose their
cations still lead to considerable challenges as most major exo-
own technical challenges.
tics desks require the continuous use of 1000s of CPUs to pro-
• Production Support: this is a critical area of the financial tech-
vide the necessary calculation power for near real-time risk and
nology services, possibly more so than in other industries, as all
pricing calculations.
the complex interlinked systems above need to provide 100%
• Trading Systems: these are the heavy artillery of the trading
availability. Production Support teams, usually based on the tra-
floor, servicing the sales and trading desks. These systems have
to be extremely flexible, to encapsulate a robust trading work- ding floors, need to understand both the technology and the
flow, to support all the features of all the exchanges, to provide business sufficiently well, to either guide users to use the sys-
extensible frameworks for automated trading, and ultimately to tems effectively, or actually drive the resolution of potentially
cope with high volumes of trades, (order of millions per day major problems. Not everybody is cut out for this sort of role:
with millisecond transaction response times). In many cases, excellent communication skills and the ability to stay calm in
firms will be seeking to reduce the number of traders or sales- crisis and marshal various teams to resolve major issues are key
people to conduct their vanilla business, automating this as attributes here.
much as possible. An extreme case is the automated market- • Technology Infrastructure: clearly the counterpart to all the
making of options where a single trader may be continuously software and systems, detailed above, are the hardware and
quoting 100,000 options across 100 underlyings with the sys- networks which they run on. My focus in this article will remain
tems automatically responding to every market price adjustment on the software side, but needless to say, all investment banks
within milliseconds whilst simultaneously automatically optimi- run major data centres and large engineering teams continually
sing the underlying hedge portfolio and feeding this information adjusting to provide and administer the huge networks, data
back into the option price generation systems. Large-scale tra- feeds, data centres, hardware and security infrastructure requi-
ding systems frequently operate on globally distributed server- red to keep all areas of the investment bank up and running
farms of 100+ machines. 24x7.
Most software development is conducted in the typical “cubicle Citigroup’s technology standard catalogue lists over 10,000 ven-
farm” type environment - as popular among most of the software dor products used to develop the 6,500 largely internal applica-
industry. However, investment banks will also have small pockets tions developed by its investment bank - so it is by definition
of developers working in front office, typically on the trading floor impossible to list all the products and technologies used to over-
itself and in close proximity to traders or production support come the aforementioned technical challenges! Key components
teams. I would recommend these areas as an ideal learning and however usually rely on Java, C# or C++ on Windows, Solaris or
proving ground to slightly more experienced engineers with 2 or 3 Linux, with Sybase, Oracle or MS-SQL providing the relational
years of practical software development, but be warned that not database support. Many technical and business vendor products
everybody is cut out to work in this sort of noisy and demanding will be brought into the software mix. The engineering challenge
environment. Requirements change quickly, often at the whim of becomes knowing how to leverage this combination of software
the head trader, and demands may be unrealistic. It is probably tools and vendor applications to create a suitably powerful,
the most challenging environment to work in and a great way to flexible and integrated framework for the business you are sup-
learn a lot very quickly, but simultaneously it is not the best envi- porting.
ronment to architect and build large and complex systems. Note
that quantitative development teams are frequently trade-floor This is a highly challenging technical environment continuously
based and provide a lot of 1st line support to traders and deal- pushing the envelope. But as the market becomes ever more
structurers. sophisticated, only the larger financial institutions will have the
financial clout to build the highly complex systems required. I
The key to all of these roles is allying business knowledge with would therefore recommend that young engineers start out with a
core technical skills. Success, especially early in one’s career, large firm, rather than a smaller venture that is unlikely to be able
comes from being able to build a relationship with your business to really finance the complex solutions these businesses require.
partners, talking their language, translating their business require-
ments into real applications, anticipating needs and ultimately Management
providing them with a smarter, faster, better service than is avai-
lable to the competition. It is possible to lead a very successful technical career evolving
from pure software development to architect, senior architect and
Technical Challenges senior technical specialist roles. It is however likely that the suc-
cessful software engineer will be faced with the career option of
As I highlighted earlier on, technology is my passion, and I hope taking on positions of increasing management scope.
that the preceding paragraphs will have highlighted the type of
complex technical challenges that engineers will face within Beyond the usual technical, distributed people and global project
Investment Banking: management challenges that one might normally encounter in the
• High transaction volumes and throughput: multi-million software industry, the financial markets impose their own idio-
trades per day in real-time. syncrasies:
• Low latency: typical latencies for providing Direct Market Access • Time to Market: is often deemed highly important by the busi-
to customers are measured in milliseconds. ness stakeholders. In competitive markets, being the first to be
• High Availability: extreme reliability is required so that custo- able to offer a given product or service is often critical in ensu-
mers do not experience and service outage. This requires consi- ring high returns before the competition catch on, everybody
derable use of high-availability systems design, redundant sys- joins the fray, and margins erode correspondingly. For this rea-
tems and networks, guaranteed messaging, database persisten- son, Citigroup is encouraging “Agile” and “Scrum” type metho-
ce and replication - all the way to entire “disaster recovery” dologies to accelerate delivery on critical projects where these
data-centres available to take-over at any point. approaches are suitable and called for. Note also that it is not
• Data Complexity: the demand for flexible data structure and uncommon to see delivery and release cycles of days or weeks,
large data sets pose considerable challenges as systems need to particularly in front-office applications, which may be unusual
pull in vast amounts of complex information from basic listed in most other software industries where the end-users are not
securities information to the detailed financial market analysis quite so close at hand.
required to price exotic contracts. Additionally most regulatory • Controls and Compliance: the investment banking and retail
and control requirements place heavy demands on data reten- banking industries are highly regulated with internal audit teams
tion and audit-trails. preparing the ground ahead of external audits by regulatory
• Scalability: distributed systems are now the norm as single ser- bodies. Many of the business audits reach directly into how
vers are no longer able to address the financial industry’s capa- applications are built and designed, what functions they per-
city, latency and high-availability needs. In practice, expanding form, how they enforce regulatory trading checks, how they
systems capacity to match business needs is a continuous exer- detect and warn of any violations. The development, testing
cise that has to be baked into the software design, development and releasing procedures themselves will also be audited regu-
and maintenance process. larly. Both of these are of critical importance to the firm as in
• Flexibility: the need to respond quickly (sometimes within many cases a “failed audit” would then constrain the business
hours) to customers’ requests is pushing us more and more to to remedial action, potentially under extreme regulatory pressu-
provide “dynamic” software solutions leveraging recent techno- re, prior to being able to focus on business development.
logies such as just-in-time compilation. • Operational Support: all the systems must be maintained fully
• Cost Optimised: solutions must be right-sized to the revenues operational even whilst incremental software improvements are
of the businesses that finance them and make best use of hard- being carried out. This by itself provides additional challenges
ware and infrastructure. as to: when to deploy? - Around which “green zones” and anti-
cipated “business events” - and how to rollback in case of any will stretch anybody’s skills to their limits and provide continuous
systemic or hardware failure? challenges and great rewards.
• Global Businesses: in many cases, even if the trading busi-
nesses themselves are not managed globally or consistently, it In some ways the students from the various Ecoles des Mines are
makes sense to have global applications providing a wide array ideally suited for these roles as their training allows them to span
of services with local adaptations to cope with regional diffe- many disciplines beyond the purely technical, including their inva-
rences in function, product base, volumes and regulatory rules. luable mathematical background. Simultaneously it is worth
Clear communication and a fair level of diplomacy are required noting that the investment banking mentality is very much one of
to manage the ensuing budget allocation and project prioritisa- a meritocracy. Performance is measured on what you achieve, not
tion meetings! on academic reputation or whom you know. Citigroup places a lot
of importance on being an equal opportunities employer and this
Overall the Project Manager’s role is a challenging career opportu-
is strikingly demonstrated by its international staff and manage-
nity as it calls for a complex mix of skills and multi-disciplinary
ment teams at all levels. Therefore, as a note to any prospective
approach. Project managers constantly juggle between business
candidates, remember that you are up against the best candidates
priorities, technical challenges, testing and deployment calendars,
from the top universities worldwide and being interviewed by
the operational aspects of keeping systems up and running, bud-
people who are themselves experts in their various domains.
gets, audits, recruitment, business and financial reporting and all
Possibly unlike some interviews for French companies, the name
the while handling standard people and project management
of your university will not carry you through (you’ll be lucky if the
issues and maintaining a good relationship with their business
interviewer has ever heard of it!) and you will be measured on
partners and clients.
what you can demonstrably bring to the table - including excel-
lent levels of both written and spoken English! ■
Conclusion
I hope that the above article has given the reader an overview of
the multiple career paths and challenges open to a well qualified
software engineer. These are fascinating and demanding roles that 1 Option (finance)
Christian STRULOVICI activité des sociétés d’assurance et des orga- montant total insusceptible d’être remis en cause, il
(P68)
Président du Directoire
de Quatrem,
Assurances Collectives
L’ nismes assimilés comporte de nombreuses spé-
cificités structurantes, inconnues ou presque
dans les autres secteurs industriels, dont les consé-
faut que le sinistre ait été constaté par l’assuré ou ses
ayants droits, déclaré à l’assureur, éventuellement esti-
mé par l’assuré ou les experts qu’il a désignés, instruit
quences se font notamment sentir en matière comp- par l’assureur ou ses propres experts, et enfin indemni-
table. sé en une ou plusieurs fois conformément aux condi-
tions contractuelles.
Inversion du cycle économique
La survenance même du ou des sinistres pendant une
Parmi ces spécificités, figure ce que l’on nomme pom- période d’assurance constitue un aléa, dont la présen-
peusement l’“inversion du cycle économique”, notion ce est l’une des conditions sine qua non pour qu’une
qui recouvre la réalité suivante : les assureurs doivent opération puisse être considérée comme relevant éco-
fixer leurs prix de vente bien longtemps avant d’être en nomiquement et juridiquement de l’assurance. Du fait
mesure de calculer avec précision leurs prix de revient. de cet aléa lié à la survenance et de l’aléa lié au coût des
sinistres, les prix de revient ne sont connus que tardi-
En effet, dans la quasi-totalité des branches d’assuran- vement, et attendre de connaître les prix de revient
ce, les cotisations - prix de vente - sont payables au pour fixer les prix de vente - à supposer que cela soit
début de la période de garantie qu’elles couvrent, alors praticable, ce qui n’est pas le cas - reviendrait à annuler
que les éléments constitutifs des prix de revient n’ap- l’objet même de l’assurance !
paraissent que progressivement dans le temps, puisque
ce sont très majoritairement les indemnisations rela- Naturellement, en se fondant sur des observations sta-
tives aux sinistres survenus pendant la période de tistiques de fréquence, de coût moyen, de tendances,
garantie considérée. Or, pour qu’un sinistre survenu sur son propre portefeuille de contrats ou sur l’en-
avant le 31 décembre à minuit d’une année donnée soit semble du marché, avec l’hypothèse forte que... l’avenir
définitivement clos, c’est-à-dire que l’indemnisation se ressemblera au passé (dans les valeurs absolues, les
soit matérialisée par un ou plusieurs paiements pour un variations, etc.), et en conduisant aussi des études
techniques directes, l’assureur peut estimer ses prix de revient voqués involontairement par des personnes assurées par cet assu-
avant la période d’assurance, mais il ne les connaîtra vraiment que reur dans la branche considérée, peut être appelée à jouer trente
bien après la fin de cette période. ans encore après la période de garantie, s’il est admis que le fait
générateur des dommages se situe dans cette période-là !
Importance des délais nécessaires à la
connaissance du coût des sinistres. Nécessité de provisionner
Deux cas de figure, non exclusifs l’un de l’autre, permettent d’illus- Lorsque des comptes sont arrêtés au 31 décembre d’une année, la
trer l’importance des délais nécessaires, après le début de la pério- charge relative aux sinistres survenus n’est ainsi pas connue. Il
de de garantie, pour connaître le coût des sinistres : il y a d’abord convient donc, outre les paiements déjà effectués au titre d’un
des contrats de longue durée couvrant par définition des sinistres portefeuille de contrats, de constituer des provisions pour les paie-
pouvant se produire de façon aléatoire pendant toute la durée ments à venir, quel que soit le degré de connaissance par l’assu-
considérée ; puis il y a des contrats de durée courte, mais couvrant reur des sinistres correspondants.
des sinistres dont les effets se font sentir sur une durée longue. Les provisions ont ici un autre sens que dans les entreprises indus-
A la difficulté tarifaire résultant de l’inversion du cycle écono- trielles, et s’apparentent beaucoup plus aux ressources à terme des
mique, s’ajoute une difficulté d’établissement des résultats indui- banques, dans la mesure où il s’agit de sommes sur lesquelles l’as-
te par ces délais incompressibles qui peuvent recouvrir plusieurs sureur viendra puiser pendant des années pour payer les sinistres
arrêtés annuels des comptes. déjà survenus à la date de clôture de l’exercice, ou pour faire face
à des risques assurés sur des périodes postérieures dès lors que
Durées d’assurance longues : des cotisations ont déjà été versées à ce titre avant la clôture
Certaines catégories d’assurance offrent une couverture par natu- considérée.
re de longue durée : il en est ainsi de la garantie décennale des Dans quelques catégories d’assurances de personnes, ces provi-
malfaçons dans le gros œuvre pour les nouvelles constructions, sions sont actualisées à un taux d’intérêt, dit “technique”, pru-
ou de l’assurance retraite qui se matérialise par le versement d’une dent, puisqu’en contrepartie des provisions constatées au passif,
rente viagère, dont l’entrée en service est différée jusqu’à l’âge de il y a naturellement des actifs qui les représentent ; et ces actifs
la prise de retraite, et dont l’arrêt intervient au décès du bénéfi- sont évidemment choisis de manière telle qu’ils produisent une
ciaire de la rente. rémunération au moins égale en moyenne au taux technique
considéré : les obligations, actions, actifs immobiliers, ..., achetés
Autre exemple : la garantie “incapacité de travail” des emprun-
par l’assureur engendrent des produits qui viennent compenser et
teurs, grâce à laquelle l’assureur se substitue, pour tout ou partie
au-delà le taux d’actualisation retenu pour les provisions.
des remboursements, à l’emprunteur dont l’état de santé par suite
de maladie ou d’accident ne lui permet plus de conduire une acti-
vité rémunératrice ; cette garantie a par définition même la durée
Prépondérance des estimations dans le
de l’emprunt, longue dans le cas d’un emprunt immobilier.
compte de résultats et dans le bilan
périodique des assureurs
Effets sur des durées longues de sinistres survenus Lorsqu’un assureur établit des comptes de résultats relatifs à une
pendant une durée d’assurance courte :
année de garantie, la charge de sinistres du compte de résultat est
Lorsque, à la suite d’un incendie ou d’un autre événement à carac- la somme des paiements effectifs au titre des sinistres survenus
tère accidentel, des biens d’une entreprise sont détruits, l’assu- dans l’année, augmentée de la provision constituée pour faire face
rance dommages classique indemnise l’entreprise en lui versant la aux paiements futurs afférents au même ensemble de sinistres.
somme nécessaire pour se rééquiper et être à nouveau en état de
produire. Mais la perte de bénéfice constatée pendant la période De ce fait, dans la plupart des branches d’assurances, le poste de
de reconstruction, et résultant précisément de l’inactivité tempo- provisions techniques constitue la charge prépondérante d’une
raire comprise entre la survenance et la remise en état, peut être année de garantie. Et même en empilant les effets, une année
couverte dans le cadre de la garantie “perte d’exploitation” : cela comptable donnée, des garanties accordées cette année-là et les
nécessite en général, pour des sinistres importants, de constater années précédentes, la variation des provisions reste un poste
cette perte de bénéfice sur des durées qui excèdent toujours un an significatif.
et peuvent parfois atteindre quelques années. Or les provisions ne sont jamais que des estimations - éventuelle-
Dans les entreprises, la garantie incapacité temporaire totale de ment actualisées - des indemnisations futures. C’est dire combien
travail des salariés, dont la garantie invalidité prend le relais en cas il était nécessaire de réglementer strictement le calcul de ces esti-
mations, pour éviter de faux résultats et des ventes à perte. Cela
de poursuite de cet état d’incapacité, cesse de donner lieu à prise
fait l’objet de nombreux articles du Code des Assurances (de
en charge à un certain âge, ou au décès de l’assuré, ou à sa prise
même que des Codes de la Sécurité Sociale et de la Mutualité, res-
de retraite : le sinistre survenu pendant une période d’assurance
pectivement pour les institutions de prévoyance et les mutuelles)
d’un an seulement peut produire ses effets sur des décennies,
qui précisent méthodes, tables de mortalité et de morbidité, taux
puisque, selon l’objet même de la garantie, l’assurance va verser
d’actualisation, à retenir avec pour objectif que les provisions per-
un salaire de substitution total ou partiel jusqu’à la cessation de la
mettent d’honorer en toute circonstance les engagements pris de
prise en charge, par exemple au 60ème anniversaire d’un salarié
payer et de gérer les sinistres, y compris en cas de cessation d’ac-
accidenté à 35 ans.
tivité de l’organisme d’assurance.
La garantie de la responsabilité civile, par laquelle un assureur Ainsi les flux de provisions dans le compte de résultat et les stocks
indemnise les victimes de dommages corporels ou matériels pro- de provisions au passif du bilan sont-ils définis par des règles pru-
dentielles précises, sans perdre pour autant leur caractère incon- Gestion actif-passif
testable d’estimations.
Non seulement les actifs doivent être sûrs et rentables mais enco-
Les produits du compte de résultat sont sans doute mieux connus re ils doivent aussi être liquides et, en tout état de cause, adaptés
et plus tôt que les charges, puisqu’il s’agit d’abord des cotisations à l’échéancier d’écoulement des passifs. Les organismes d’assu-
encaissées et de la variation de la provision relative aux cotisations rance doivent, en effet, pouvoir faire face à tout moment aux sor-
à encaisser. L’expérience montre cependant que, hormis le cas de ties de trésorerie correspondant aux demandes - prévisibles ou
l’assurance des particuliers, un doute subsiste assez longtemps non - de leurs clients et des bénéficiaires de leurs prestations.
sur le montant des cotisations à encaisser : certaines sont
indexées sur l’activité des entreprises assurées, sur leur masse sala- La réglementation actuelle prévoit des vérifications régulières à la
riale..., indicateurs connus avec un certain retard. De même dans charge des assureurs, destinées à constater que les risques de sol-
les relations entre assureurs et/ou réassureurs (dans les deux vabilité ou de liquidité sont quasi-inexistants, compte tenu des
modes de partage classiques des risques que sont la coassurance, caractéristiques des actifs détenus et des passifs comptabilisés.
horizontale, et la réassurance, verticale), les flux concernant des Ces vérifications participent précisément de la “gestion actif-pas-
portefeuilles de contrats sont déterminés plus tardivement que sif”, qui, prise au sens le plus large, constitue un dispositif desti-
pour un contrat pris isolément. En outre, du fait d’un risque d’ir- né à maîtriser les risques financiers auxquels les assureurs sont
récouvrabilité, des créances de cotisations doivent donner lieu à exposés.
une provision au sens classique du terme. Dans le cadre européen, des études sont engagées pour moderni-
Au total, le résultat apparaît ainsi comme une différence d’estima- ser les différentes réglementations nationales en matière de solva-
tions ! bilité des assureurs (“Solvency II”). Elles devraient conduire à une
modélisation plus intégrée de l’évaluation des passifs et des actifs,
Prudence de la réglementation ainsi qu’à une plus grande référence aux valeurs de marché. ■
déterminant les actifs.
Les actifs représentatifs des engagements réglementés que consti- Payer et suivre ses cotisations en ligne
tuent les provisions techniques sont également réglementés. Il y a
Comme chaque nouvelle année,
d’abord des règles de composition de l’actif (congruence de votre association vous invite à payer votre cotisation.
devises entre le passif et l’actif), de dispersion des actifs par émet-
teur et de limitation des actifs par type. Dans ce dernier cas les Vous pouvez le faire en ligne !
immeubles et titres de sociétés immobilières ne doivent pas excé- Ce service était déjà offert sur le site aux anciens de Paris et de Nancy et
der 40% des placements, les actions, 65% , les prêts, 10% ; les va l’être prochainement à ceux de Saint-Étienne.
obligations d’États membres de l’OCDE ou garanties par de tels 18% des cotisants de Paris et 32% de ceux de Nancy ont utilisé cette pos-
États peuvent en revanche représenter la totalité des actifs. sibilité en 2006 ; soyez encore plus nombreux car le temps gagné par les
associations sur la gestion des chèques leur permettra d’améliorer la qualité
Pris dans leur intégralité, les actifs doivent être, en bref, raisonna- des données de l’annuaire !
blement sûrs et rentables.
En pratique, le site vous invite à régler votre cotisation 2007, si ce n’est pas
Outre les règles concernant la composition de l’actif, il en est qui encore fait, lorsque vous vous connectez à votre espace privé. En cas d’ou-
traitent de son évaluation. Il est d’usage en France de comptabili- bli de votre identifiant ou mot de passe, n’hésitez pas à cliquer sur ‘Mot de
ser les actifs à la valeur historique, c’est-à-dire au prix d’achat ou passe oublié ?’.
de revient des éléments d’actifs pris un à un, avec des ajustements Le paiement en ligne est accessible depuis le message d’accueil ou au sein
en cas de baisse durable de la valeur vénale actuelle au-dessous de du pavé ‘Cotisation’ :
la valeur historique. Cette règle recèle une grande dose de pru- •le montant de la cotisation correspondant à votre ancienneté est prédéter-
dence, puisqu’elle ignore les plus-values latentes constatées et, à miné et l’abonnement à la revue des ingénieurs vous est proposé en plus,
fortiori, les évolutions futures favorables prévisibles, alors qu’elle •si vous êtes en couple avec un(e) ancien(ne) de la même école, vous pou-
tient compte dans une certaine mesure des moins-values latentes. vez régler en même temps la cotisation réduite correspondante après avoir
identifié votre conjoint,
La réglementation française actuelle, qui correspond au plan •si vous le souhaitez, vous pouvez compléter votre cotisation par un don à
comptable de l’assurance applicable depuis 1995 ainsi qu’à l’association.
diverses dispositions postérieures, se caractérise en général préci-
Après le règlement de votre cotisation, en ligne ou non, le pavé ‘Cotisation’
sément par sa prudence. Prudence dans le calcul des passifs, pru-
vous permet encore d’effectuer en ligne un don à votre association.
dence dans la composition et l’évaluation des actifs, prudence
dans le montant des capitaux propres nécessaires au-delà des pro- Vous pouvez aussi suivre en ligne vos cotisations !
visions constituées (marge de solvabilité liée aux activités), pru-
Toujours dans le pavé ‘Cotisation’ de votre espace privé, vous pouvez suivre
dence dans la constitution de fonds de garantie destinés à pallier vos règlements de cotisation ou de dons des trois dernières années, quel
l’éventuelle défaillance d’organismes d’assurance habilités à exer- que soit le mode de règlement, et télécharger un reçu de paiement (plus de
cer sur le territoire français. Même si certains observateurs lui reçu fiscal depuis 2006).
reprochent parfois d’être abusivement tatillonne et de stériliser
quelque peu l’imagination, force nous est de constater que cette Paul KOPP (P64), webmestre du site d’Intermines
réglementation a permis d’éviter toute déconvenue notable aux
assurés établis en France, conformément à son objectif principal
de protection des assurés, alors que d’autres pays développés ont
connu de tels déboires !
Gérant multigestion
gestion d’actifs est l’activité qui consiste à Donc, vous gérez des fonds de fonds ?
chez Louvre Gestion
(HSBC Private Bank
France) La gérer des actifs pour compte de tiers, c’est-à-
dire des actifs confiés par des investisseurs
(particuliers, entreprises...) et qui doit être investi pour
C’est exactement cela. Nous gérons une gamme de
fonds de fonds diversifiés (toutes classes d’actifs,
toutes zones géographiques), de fonds de fonds spé-
respecter un objectif gestion précis : gestion absolue, cialisés (actions américaines, actions européennes, tré-
gestion diversifiée, gestion spécialisée, gestion active, sorerie dynamique, gestion alternative...) et des man-
gestion passive... Par exemple, si votre objectif est de dats correspondant aux besoins précis de certains
dégager une performance de type inflation +4%, on clients.
parle de “performance absolue”. Si l’objectif est d’utili-
ser l’ensemble des classes d’actifs (actions, taux, moné- Pouvez vous nous donner un exemple ?
taire, matières premières...) dans une logique de réduc- Bien sûr. Nous gérons par exemple un fonds profilé
tion du risque, on parlera de gestion diversifiée. A investi en pivot à 45% en actions, 45% en produits de
contrario, un exemple de gestion spécialisée pourra être taux et 10% en monétaire. Ce produit correspond à un
de type “Actions françaises” avec un indice de référen- profil de client “Equilibré”, mais nous gérons de la
ce CAC40. Dans ce dernier cas, on peut opter pour une même manière des produits “Prudents” (25-50-25) ou
gestion active (recherche d’une surperformance d’au “Dynamiques” (75-25-0), voire “Agressifs” (100-0-0).
moins 2% par rapport à l’indice) en acceptant de faire Chacun de ces produits correspond à un profil de
moins bien sur certaines périodes. Une gestion passive client particulier ainsi qu’un horizon d’investissement
devra au contraire répliquer exactement le CAC40 en différent.
réduisant au maximum les écarts.
Qu’entendez-vous par “profil”
La multigestion est une branche d’activité de la gestion d’investisseur?
d’actif, qui part du principe que le monde de la finance Chaque investisseur se caractérise par un objectif de
est très vaste et relève de la compétence de spécialistes performance (EONIA, EONIA +X%, obligataire,
dès lors que l’on sort d’un univers d’investissement rela- actions), des contraintes spécifiques (liquidité, horizon
tivement circonscrit. de placement, fiscalité...) et son aversion au risque. Ce
dernier point est essentiel car c’est le critère le plus dif-
Par exemple, un gérant français qui aura acquis une
ficile à évaluer. Il correspond à la capacité des per-
expertise sur les actions européennes pourra plus diffi-
sonnes à accepter des pertes dans une certaine mesu-
cilement battre ses pairs sur les actions américaines. De
re. Par exemple, un jeune investisseur d’une trentaine
même, un gérant spécialisé sur les actions aura du mal
d’année est en phase de construction de son patrimoi-
à être également compétitif sur les taux ou sur les
ne. Son horizon de placement est supérieur à 20 ans.
options.
Dans ce contexte, son aversion au risque est en géné-
En conséquence, au lieu de chercher à être spécialiste ral faible, car les pertes enregistrées sur certaines
de l’ensemble du spectre des investissements possibles, périodes seront plus que compensées sur le long terme.
le multigérant choisit d’investir dans la compétence A contrario, un investisseur de 60 ans qui attend de ses
d’autres professionnels identifiés pour leur savoir-faire placements un complément de retraite verra en chaque
sur un domaine précis. Sa valeur ajoutée est d’identifier baisse de la bourse un risque potentiel sur son train de
ces spécialistes, de déterminer comment les combiner vie quotidien. Son aversion au risque est en général très
pour atteindre son objectif de gestion, et de se concen- forte. Au final, le “profil” d’un client dépend à la fois de
trer sur le suivi de l’évolution des classes d’actifs et des son objectif de performance et de son aversion au
zones géographiques pour déterminer quels paris seront risque, sachant qu’il n’y a pas de produit miracle.
payants à moyen terme. L’investisseur qui recherche un rendement élevé doit
être prêt à en accepter le risque, même s’il existe diffé-
Pour répondre à votre question, un multigérant est un rents moyens de le réduire au maximum.
gérant qui au lieu d’acheter directement des actions, des
obligations... va concentrer ses efforts sur la recherche Quels sont ces moyens qui peuvent réduire
des meilleurs gérants actions, des meilleurs gérants obli- le risque ?
gataires... et qui va les assembler dans un portefeuille de La théorie financière décrit un actif financier essentiel-
manière à remplir son objectif de gestion. lement au travers de trois variables : l’espérance de
gain, le risque, mesuré par la volatilité des performances de l’actif, Bank France, nous disposons d’une dizaine d’analystes de fonds
et la corrélation des rendements de cet actif avec les rendements dont la mission est d’identifier et de sélectionner les meilleurs
des autres actifs. La volatilité d’un portefeuille composé de plu- gérants mondiaux sur chaque classe d’actif. Ce travail nécessite
sieurs actifs va dépendre à la fois de la volatilité de chacun des des analyses quantitatives et qualitatives, c’est-à-dire un travail
actifs (pondérée par son poids dans le portefeuille), mais aussi des poussé de recherche, de comparaison, de revue de la société de
corrélations entre les actifs. Ainsi, l’investissement simultané dans gestion, du process d’investissement... Ces analystes sont égale-
des actifs faiblement ou négativement corrélés va permettre d’ob- ment responsables de proposer aux multigérants une allocation de
tenir un portefeuille dont le rendement par unité de risque (excess référence, c’est-à-dire un assemblage de fonds spécialisés ayant
return / volatilité) va être meilleur que le rendement par unité de l’objectif de battre un indice donné (actions américaines, actions
risque des actifs qui le composent. C’est le principe de la diversi- européennes, obligations internationales...).
fication. Cela fonctionne à la fois entre les classes d’actifs Les multigérants sont responsables de valider la sélection et les
(actions, obligations, monétaire), au sein des classes d’actifs propositions d’investissement ; le cas échéant ils les amendent
(actions américaines par rapport aux actions européennes ou selon leurs vues spécifiques. Ils sont également responsables des
japonaises), entre les différents styles de gestion (approche Value décisions d’allocation stratégique, d’allocation tactique, et des
contre approche Croissance). décisions opportunistes. In fine, ils sont responsables de leurs
performances, et rendent des comptes au contrôle des risques de
L’utilisation de classes d’actifs périphériques comme les matières la société de gestion ainsi qu’à son management.
premières, la gestion alternative, le Private Equity... permet encore
d’améliorer le profil rendement-risque des portefeuilles. La Revenons sur votre parcours.
construction d’un portefeuille diversifié correspondant au profil de Comment êtes vous devenu “multigérant” ?
risque de l’investisseur lui garantit donc une rémunération opti- J’avais à 23 ans un profil de généraliste et des idées pas forcément
male de ses placements par rapport au risque potentiel. très claires sur mon parcours professionnel à venir. J’ai suivi aux
Mines les cours de l’option Sol et Sous-sols, sans grand rapport
Quelles sont vos différentes sources de valeurs avec mon activité actuelle. En fait, à l’issue des mes trois années
ajoutées ? de formation, je recherchais un domaine d’activité, utilisant à la
En premier lieu, il s’agit de construire des portefeuilles correspon- fois ma formation d’ingénieur et mon profil de généraliste.
dant à un profil de risque donné. Cette construction vise à déter-
miner précisément quels poids vont être alloués de manière stra- Lors du Forum de 3ème année, j’ai rencontré un banquier de la
tégique à la vingtaine d’actifs disponibles. Cette référence n’a pas Société Générale qui m’a proposé un cursus à l’Inspection
vocation à être revue fréquemment : elle va au contraire constituer Générale de cette banque, métier me permettant de faire mon
le socle sur lequel va s’appuyer le gérant sur le long terme indé- choix parmi les divers métiers de l’univers de la Banque. Après le
pendamment du “bruit” des marchés. concours, j’ai passé trois ans à enchaîner des missions d’audit et
de conseil dans des activités aussi variées que la banque de détail,
Une fois cette référence établie, la gestion tactique va déterminer la banque d’investissement et la gestion d’actifs. C’est à la suite
sur un horizon plus court (3-6 mois) quels sont les actifs qui d’une mission dans ce domaine que j’ai choisi de me spécialiser
devront être privilégiés par rapport à d’autres. dans l’univers de la gestion. J’ai quitté la Société Générale et rejoint
le groupe HSBC, pour prendre la responsabilité d’une équipe d’in-
L’idée est de mettre en avant des actifs dont le potentiel de per- génieurs en charge de l’analyse quantitative, de la modélisation,
formance est supérieur au reste du portefeuille en réduisant l’allo- du contrôle des risques... de l’une de ses filiales.
cation sur les actifs qui ont peu de potentiel d’appréciation. Cette
gestion tactique doit toutefois être effectuée dans un cadre strict Après deux ans, j’ai intégré l’équipe de multigestion de Louvre
(on parle de limites) dans la mesure où elle ne doit que “défor- Gestion, filiale de gestion de HSBC Private Bank France, métier
mer” l’allocation stratégique et en aucun cas la modifier profon- que j’exerce maintenant depuis près de trois ans. Pour compléter
dément. mes connaissances, j’ai suivi durant ces deux dernières années les
cours du CFA(r) Institute, formation américaine reconnue inter-
Enfin, le gérant va pouvoir prendre un certain nombre de positions nationalement dans le domaine de la gestion d’actifs.
à court-terme (moins d’un mois) pour profiter de déséquilibres
ponctuels, là encore dans le strict respect de limites déterminées Quels conseils donneriez-vous à un futur diplômé ?
à l’avance et avec un objectif de gain précis. Ces différentes étapes L’univers de la finance est devenu un univers de spécialistes dans
décrivent le process global de gestion d’un portefeuille, et tout lesquels un profil de généraliste a des avantages et des inconvé-
gérant doit apporter sa valeur ajoutée à chacune d’entre elles. Le nients. Un spécialiste va avoir la possibilité d’être au top sur un
multigérant dispose d’une source supplémentaire de valeur ajou- segment étroit d’activité ; ce qui va lui permettre d’avoir un avan-
tée : sa capacité à identifier des gérants capables sur longue pério- tage compétitif sur ses concurrents mais peut le desservir lorsqu’il
de de dégager régulièrement de la surperformance par rapport à souhaite évoluer professionnellement ou lorsque son secteur
leur indice de référence, ainsi que sa capacité à associer dans un d’activité n’est plus en vogue. A contrario, un profil de généralis-
portefeuille des gérants au profil complémentaire. te va avoir plus de potentiel d’évolution, notamment vers des
postes de management, mais ne pourra que rarement rattraper les
Comment vous y prenez-vous ? Quelle est l’organi- spécialistes dans son secteur d’activité. Il faut donc choisir assez
sation type d’une structure de multigestion ? rapidement sa voie et s’y consacrer entièrement le plus tôt pos-
Parmi les sources de valeur ajoutée ci-dessus, chacune correspond sible pour y être compétitif, tout en conservant au fond de soi
à une fonction précise qui va être confiée à une ou plusieurs per- une âme de généraliste pour être prêt à évoluer ou à saisir une
sonnes. Chez Louvre Gestion, filiale de gestion de HSBC Private opportunité. ■
Anne SEURRET (P89) onduire des projets en amélioration des pro- En faisant le choix de développer Six Sigma1 il y a
Chef de projets
en amélioration
des processus
chez AXA France
C cessus chez AXA n’est pas si éloigné qu’on
pourrait le penser de notre formation d’ingé-
nieur généraliste à l’Ecole des Mines.
quatre ans, AXA s’est engagé dans un véritable chan-
gement de culture, le management par les processus.
Dès l’Ecole des Mines, je me suis tournée vers la ges- Pourquoi se concentrer sur les processus ?
Région Sud-Est
tion et l’optimisation des organisations, à travers “Dans 85 % des cas, la raison pour laquelle nous ne par-
notamment le choix de l’option Gestion Scientifique. venons pas à répondre aux attentes du client est que
Les enseignements dispensés dans le cadre de cette nos systèmes et nos processus sont défectueux ; ce ne
option, et la manière d’appréhender les organisations sont pas les employés qui ne sont pas à la hauteur ...
qui y est enseignée, relèvent d’une approche finalement Le rôle de la Direction est de changer le processus plu-
très voisine de celle qui est développée aujourd’hui tôt que d’insister sur une amélioration de l’individu”. W.
chez AXA à travers la méthodologie Six Sigma : parve- Edwards Deming
nir à optimiser les processus et faire évoluer les organi- Il est important de le rappeler aux membres de l’équipe
sations, en s’appuyant sur une démarche scientifique et lorsque l’on démarre un projet. Il n’est pas toujours
factuelle, sans oublier que les hommes et les organisa- simple en effet de venir mesurer la performance de
tions ne sont pas une science exacte ! “leur” processus, surtout quand les chiffres mettent en
lumière un résultat médiocre dont ils n’avaient pas for-
J’ai retrouvé, dans le management des processus, cément conscience.
mes premières amours, 10 ans environ après la sortie
Certes, manipuler des indicateurs et des chiffres n’est
de l’école,
pas quelque chose de nouveau pour une compagnie
J’ai d’abord occupé des fonctions très variées et non
d’assurance, leader sur son marché ! Mais s’est-on tou-
moins intéressantes au sein d’AXA : de la souscription
jours intéressé aux bons indicateurs ? Regarde-t-on nos
de contrats PME-PMI (risques industriels, responsabili-
résultats de la manière dont nos clients les perçoivent ?
té civile), à l’assurance construction, en passant par
Notre organisation ne nous conduit-elle pas à perdre
l’actuariat et l’audit. Des fonctions qui ne sont pas
parfois de vue cette vision client ?
réservées aux ingénieurs, mais pour lesquelles une soli-
de culture scientifique est indiscutablement un plus.
Nos projets amènent collaborateurs et managers à
Me revoilà revenue à mes premières amours: la condui-
voir les choses différemment.
te de projets en amélioration continue.
Ainsi la principale difficulté dans ce métier, qui en fait
en même temps toute sa richesse, c’est de gérer le côté
Qu’est ce que la conduite de projet en amélioration
“humain” du changement.
continue ? C’est :
Je suis certaine que tout ingénieur, quelle que soit
• Piloter une équipe projet, constituée d’opérationnels
et d’acteurs du processus auquel on s’intéresse, par l’orientation qu’il a prise après sa sortie de l’école, se
exemple le règlement des sinistres vol auto. retrouve dans son métier confronté à cette probléma-
• Mener avec eux une analyse de la performance de ce tique de conduite du changement ; c’est même proba-
processus, en commençant par interroger nos clients blement notre dénominateur commun à tous. Cette
sur leurs attentes, puis mesurer les écarts entre leurs problématique est plus essentielle encore dans le
attentes et notre performance. domaine des assurances, puisque notre organisation
• Réaliser souvent des études statistiques poussées, repose quasi exclusivement sur les hommes. Nous ne
une fois les données collectées, pour mettre en évi- pouvons pas compter sur de meilleures machines, ou
dence des corrélations, et faire ressortir de manière un outil de production optimisé pour améliorer notre
factuelle les causes à l’origine de la variabilité, source performance.
d’insatisfaction du client. Nous pouvons optimiser nos processus, mais cela ne
• Conduire les équipes à remettre en question leur fonctionnera que si la solution élaborée recueille l’ad-
manière de travailler, à sortir de leur boîte logique, à hésion des équipes.
faire émerger des idées, et à susciter l’adhésion.
• Pousser les managers à piloter leur activité différem- Or tout changement provoque inévitablement des
ment, à mettre les processus “sous contrôle”, afin que résistances. C’est là que la démarche Six Sigma prend
les habitudes passées ne reprennent pas le dessus. tout son sens.
L’une des forces de cette démarche, qui explique ses
Le changement doit être durable. Et la recherche per- résultats positifs à travers le monde, est la quantifica-
manente de l’amélioration fait partie du quotidien : tion des problèmes par la mesure et l’association des
c’est “l’amélioration continue”. collaborateurs, acteurs du changement, à l’élaboration
de la solution. Bien qu’initialement destinée aux entreprises indus- La méthode Six Sigma a été choisie comme levier pour “gagner la
trielles, cette méthode prend tout son sens aussi dans notre acti- préférence” : améliorer la performance de nos processus (1ère
vité : très participative, elle facilite l’adhésion. Les collaborateurs étape), et être en mesure de prendre des engagements qualité vis-
sont également responsabilisés par la mise sous contrôle du pro- à-vis de nos réseaux puis de nos clients (2ème étape).
cessus, qui permet de suivre ensemble, et en toute transparence, Cette deuxième étape a démarré il y a près d’un an, et va progres-
la performance du processus et son évolution dans le temps. sivement concerner tous les process clés de l’entreprise : elle
constitue le développement du Business Process Management. ■
Pour terminer, il est important de montrer combien la démarche
Six Sigma s’inscrit complètement dans la stratégie du groupe
AXA visant à une qualité de service optimale.
Après s’être fortement développé par croissance tant externe 1 Méthode Six Sigma (Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer, et Contrôler) : Par allu-
qu’interne, et avoir amélioré sa rentabilité depuis 2004, le groupe sion au fait que face à un échantillonnage de population à paramètre x, moyen-
s’est en effet engagé dans une démarche visant à offrir à ses clients ne m et variance sigma, il y a une probabilité p (calculable mais infime) pour
que se rencontre dans cette population une valeur de x hors de l’intervalle m +
une qualité de service optimale afin de se démarquer de la concur- ou -6 sigma. La méthode s’appelle ainsi parce qu’après avoir tout quantifié, les
rence en renforçant la confiance des réseaux et en acquérant de problèmes se posent de manière rationnelle et hiérarchisée, permettant ainsi de
nouveaux clients. leur trouver une solution qui est vérifiable ensuite (itération)
Le Financement de Projet :
rôle et évolution des Agences
de Crédit-Export
Stéphane WOERTHER
(E98)
Le Financement de Projet induit une grande complexité de structure financière et
Responsable juridique pour en garantir la sécurité. En effet, à la dif-
Financement de Projet Le “Financement de Projet” (connu le plus souvent férence d’un financement corporate, on ne peut s’ap-
à la COFACE
sous sa terminologie anglaise de “Project Finance”) est puyer sur l’historique d’une société pour juger de la per-
une technique financière particulière que l’on rencontre tinence d’un investissement mais uniquement se proje-
surtout dans des projets d’infrastructure de taille impor- ter vers l’avenir pour s’assurer de la solidité du projet.
tante. Elle a connu ces dernières années un essor consi-
Les projets qui se prêtent le mieux à cette technique
dérable, du fait du désengagement progressif de la part
sont toujours d’une grande intensité capitalistique, car
des Autorités publiques dans le financement des infra-
les coûts fixes de montage du financement (qui concer-
structures nationales (transport, électricité, télécoms,
nent essentiellement les coûts des conseils financiers et
santé...), soit délibérément dans certains pays dévelop-
juridiques, mais aussi ceux des consultants techniques)
pés qui ont adopté une politique de privatisation sur le
sont élevés et se chiffrent facilement en millions d’eu-
modèle britannique (avec le développement des PFI ou
ros : le projet doit de facto atteindre une taille critique
des PPP1), soit par nécessité pour de nombreux pays du
de l’ordre de la centaine de millions d’euros pour amortir
Sud qui, recrus de dettes après les années 80, se sont vus
un tel montage. L’effet de levier de la dette et la réduc-
imposer par le FMI de lourdes contraintes budgétaires,
tion de l’exposition financière des investisseurs sont
les obligeant à faire preuve de créativité financière.
par ailleurs d’autant plus intéressants que le projet fait
appel à des capitaux importants.
Cette technique de financement repose sur des inves-
tisseurs privés (les Sponsors) qui créent une SPV2 avec L’intérêt pour un investisseur privé apparaît multiple :
une mise en capital minimum, mettant donc en jeu un • le Financement de Projet peut permettre de lever de la
important effet de levier3. Ils bénéficient également dette sans que cela impacte le bilan de l’entreprise (il
d’un recours des prêteurs nul ou limité sur leurs bilans, serait difficile pour l’énergéticien américain AES de
afin de limiter leur propre exposition financière au projet. financer ses nombreux projets de centrales élec-
Le remboursement de la dette et le paiement des inté- triques à travers le monde sur son seul bilan, avec un
rêts (ce qu’on appelle le Service de la dette) par la socié- ratio d’endettement qui atteint près de 1000% !),
té responsable du projet seront uniquement assurés • la dette peut être levée en dépit de la présence de par-
par les cash-flows futurs générés par le projet durant tenaires financiers “exotiques” (c’est l’exemple des
sa période d’activité. L’approche est singulièrement dif- géants pétro-gaziers associés dans des projets de
férente de celle adoptée dans le cadre d’un financement liquéfaction de gaz à des entreprises locales bien
classique des investissements d’une entreprise (dit “cor- moins solides financièrement)
porate”), car elle repose fondamentalement sur une • des montants importants peuvent être levés en maxi-
analyse des risques en termes de flux financiers, et misant l’effet de levier (c’est le cas notamment dans
le secteur des télécoms où des structures d’une faible assiette Les évolutions récentes dans la
financière peuvent mener à bien de grosses opérations dans le structuration des financements
développement ou l’extension d’un réseau mobile).
On a pu observer ces dernières années une évolution de l’ap-
Le rôle des Agences de crédit export proche des ECAs par les Sponsors d’un projet et du rôle clef que
ces ECAs jouent au cours des négociations. En effet, compte tenu
Dans la maîtrise des risques de ces opérations de Financement de du niveau d’exigence des ECAs supérieur à celui des banques
Projet, les Agences de Crédit Export (dites “ECAs4”), telles que commerciales, les Sponsors commencent par s’accorder en amont
Coface pour la France, SACE pour l’Italie, Hermes pour avec les ECAs sur les termes contractuels de l’opération, puis se
l’Allemagne ou US-Exim pour les Etats-Unis, sont appelées à jouer tournent seulement vers le marché bancaire pour syndiquer la
un rôle décisif. Elles ont donc progressivement toutes mis en place dette du projet. Ce rôle pilote des rapports ECAs/Sponsors rend
des équipes intervenant sur ce type d’opérations. La plupart des l’instruction technique d’un projet au sein d’une ECA aujourd’hui
entreprises exportatrices françaises ont naturellement recours à bien plus intéressante qu’auparavant.
Coface dès qu’elles souhaitent protéger leurs transactions externes
contre le risque de non-paiement. Coface leur propose des pro- Au-delà de la représentation de l’Etat français dans une opération,
duits d’assurance-crédit pour couvrir leurs risques commerciaux la présence de Coface se justifie particulièrement dans des pays et
et/ou politiques à court, moyen et long terme. Elle intervient sur des projets où la liquidité du marché bancaire est faible (en
notamment pour le compte de l’Etat depuis 1946, en particulier particulier sur du long terme) et ne permet pas de proposer un
auprès des banques, auxquelles elle accorde des couvertures sur financement sur une base purement commerciale, soit qu’il s’agis-
des crédits acheteurs supérieurs à deux ans pour financer les se d’un pays politiquement difficile (Yémen, Iran, Laos, ...), soit
exportations françaises. Dans ce cadre, elle ajoute à sa casquette que les besoins de financement du pays soient colossaux et
d’”assureur” celle de “financier” en supportant la quasi-totalité du nécessitent alors de multiplier les sources de fonds sur le long
risque à la fois politique mais aussi commercial de non-rembour- terme, tel le programme ambitieux de développement des infra-
sement de la dette qui a directement financé ces exportations. structures en Arabie Saoudite. Il arrive également que le projet soit
Après l’instruction d’un dossier de demande de garantie, l’opération d’assez mauvaise qualité et qu’il nécessite un crible sérieux au
doit recevoir l’aval d’une Commission interministérielle présidée par risque finalement de ne pas être retenu... A cet égard, bien qu’un
la DGTPE5 (Commission des Garanties et du Crédit au Commerce investissement dans une opération structurée en “Financement de
Extérieur) qui se charge de statuer, au cas par cas, sur les conditions Projet” puisse paraître a priori plus risqué que dans un finance-
précises de la promesse de garantie que Coface est amenée à ment corporate, garanti par l’actionnaire, l’expérience prouve que
émettre pour couvrir un Crédit Acheteur. Cette activité d’assurance- ce n’est pas forcément le cas, parce que :
crédit correspond au cœur historique de l’activité de Coface qui • les équipes de Financement de Projet effectuent une instruction
comprend une Division dédiée aux opérations structurées en technique préalable beaucoup plus approfondie (cantonnement
Financement de Projet, à côté d’autres Divisions sectorielles et géo- des risques),
graphiques en charge de toutes les opérations de financement clas- • la structure isole et protège la société opératrice du projet par
siques qui peuvent faire l’objet de couvertures à moyen terme. rapport aux actionnaires qui la détiennent (ce qui peut être utile
lorsque les actionnaires sont en faillite!),
L’activité au sein de la Division Financement de Projet a ceci de • les restructurations éventuelles de la dette ont le plus souvent
notable qu’elle est très consommatrice de moyens et de temps lieu sans abandon de créances.
du fait de la nature même de ce type de structuration. En effet,
l’instruction technique des projets (due diligence) pour le compte En général, l’intervention de Coface s’inscrit dans le cadre d’une
de l’Etat nécessite une analyse multirisques complexe. La docu- enveloppe propre à chaque pays, qui correspond au montant
mentation financière fait également l’objet de négociations qui maximum de l’exposition financière tolérée dans le cadre de la
peuvent être particulièrement âpres avec les Sponsors, les intérêts politique de crédit de l’Etat français. En effet, l’OCDE classifie les
des parties pouvant différer singulièrement sur de nombreux pays sur une échelle de 1 à 7, 7 correspondant aux pays les plus
points. Par exemple, les marges de sécurité exigées par les Prêteurs risqués et l’Etat français attribue pour chaque catégorie de pays
(dont Coface) peuvent être très contraignantes pour les promo- une enveloppe budgétaire avec également un plafond maximum
teurs du projet : ceux-ci disposeront alors de libertés de manœuvre d’encours. On peut cependant s’en affranchir dans le cas où les
extrêmement contrôlées. On n’a rien sans rien ! revenus générés par le projet seront “off-shorisés”.
Par ailleurs,
Quelques projets au sein du portefeuille Financement de Projet de Coface : Coface inter-
vient très sou-
Montant Tranche vent aux côtés
Projet Pays Type de projet Coface6
du projet
d’autres ECAs
NAM THEUN II Laos Barrage hydroélectrique 1 380 M7 USD 200 MUSD ou d’orga-
Maritza East I Bulgarie Centrale thermique 1 100 MEUR 120 MEUR nismes bi et
TEG + TEP Mexique 2 Centrales thermiques 710 MUSD 220 MUSD multilatéraux 8,
Tchad-Cameroun Tchad-Cameroun Oléoduc 2 000 MUSD 200 MUSD associés à de
TUNISIANA Tunisie Réseau GSM 1 000 MUSD 80 MUSD nombreuses
Turquie-Géorgie- banques com-
BTC Azerbaïdjan Oléoduc 3 300 MUSD 90 MUSD merciales. On
retrouve par-
MOZAL 1+2 Mozambique Fonderies Aluminium 2 200 MUSD 200 MUSD
fois, en collaboration avec Coface, l’Agence Française de structurées en Financement de Projet, en tant que contractants
Développement (AFD) et son bras armé, Proparco, qui financent EPC9 (pour des contrats clefs en main). Il s’agit notamment
les structures privées de certains projets. Au sein des pools de prê- d’Alstom, d’Alcatel, de Technip, d’EDF, de Vinci, etc...
teurs, les exigences peuvent être divergentes mais les prêteurs se
retrouvent sur la plupart des points commerciaux clefs. Par ailleurs, dans le cadre de la mondialisation, on observe ces der-
nières années une évolution importante à la fois du contenu et de
Les grandes ECAs disposent de latitudes plus ou moins impor-
l’origine des prestations offertes par ces entreprises multinatio-
tantes dans leurs interventions, par exemple pour le calcul de la
nales. Si, il y a encore quelques années, les exportateurs accom-
prime de couverture du risque commercial. Par contre, elles sont
pagnés par Coface fournissaient essentiellement des biens et équi-
soumises à des contraintes communes dans le cadre d’un consen-
pements produits sur un même lieu, les services (d’ingénierie
sus régi par l’OCDE, notamment sur les aspects environnemen-
essentiellement) prennent aujourd’hui une place plus importante
taux et sur la couverture du risque politique. Ces règles évoluent
dans le volume des exportations financées. Par ailleurs, la pro-
en fonction des exigences de concurrence, de marché et d’envi-
duction d’équipements fait appel à toute une série d’industries
ronnement. Dans ce dernier domaine, la politique de Coface est
réparties géographiquement (assez naturellement là où c’est le
en ligne avec celle de la Banque Mondiale, et a connu une évolu-
moins cher). Il faut aussi noter une évolution à la hausse des “tic-
tion importante au cours de ces dernières années. Il faut recon-
kets d’entrée” des ECAs, qui sont passés de quelques dizaines à
naître que certains pays disposent de règles plus souples d’inter-
plusieurs centaines de millions de dollars, sur des opérations de
vention, que ce soit pour la couverture de parts étrangères ou la
plus en plus capitalistiques (projets GNL par exemple). La liquidi-
possibilité d’intervenir s’il n’y a pas d’exportations nationales, en
té du marché bancaire aidant, Coface est alors de plus en plus
justifiant leurs interventions par la présence d’actionnaires du pays
poussée à assouplir ses conditions de financement. Les enjeux
ou par des intérêts stratégiques nationaux (notamment les japo-
sont de taille puisqu’il s’agit d’assurer aux entreprises françaises
nais dans le domaine énergétique). Coface n’est cependant pas en
une meilleure compétitivité globale en accompagnant leurs offres
reste et s’efforce de dynamiser son offre à travers la couverture
d’un financement intéressant.
d’opérations financées en devises locales (ex : la récente exten-
sion du réseau GSM OTA financée en Dinars Algériens), la mise La Division “Financement de Projet” de Coface collabore ainsi
en place de schémas de réassurance complexe (ex : Projet du bar- avec les entreprises pour favoriser leur présence sur les marchés
rage hydro-électrique Nam Theun II au Laos, qui a valu à Coface internationaux dans des zones de croissance, et peser, à son
le titre de best ECA en 2005 décerné par Trade Finance Magazine) niveau, dans l’équilibre de la balance commerciale française. ■
ainsi que l’élaboration de nouvelles modalités de couverture pour
la garantie d’investissements.
1 PFI : Private Finance Initiative ; PPP : Partenariat Public-Privé
Il est également intéressant de noter que les principales banques 2 SPV : Special Purpose Vehicule (Société ad-hoc)
commerciales d’investissement françaises sont elles-mêmes très 3 Principe de l’effet de levier : il s’agit de maximiser la contribution de la dette dans
présentes sur les marchés bancaires et obligataires internationaux le financement dans le but d’augmenter la rentabilité des capitaux propres
4 ECAs : Export Credit Agencies
du Financement de Projet, qui représentent entre 100 et 200 mil- 5 DGTPE : Direction Générale Trésor et de la Politique Economique
liards de dollars par an, pour à peine 200 à 300 opérations ! Les 6 La tranche Coface correspond au montant de la Dette couverte par Coface
projets sur lesquels Coface intervient impliquent, au-delà de toute 7 M, Million
8 Banque Mondiale, BERD, Banque Asiatique de Développement, etc...
une série de sous- traitants, quelques gros exportateurs que l’on
9 EPC : Engineering Procurement and Construction
retrouve de manière récurrente, très présents sur les opérations
✄
BULLETIN MINES
D’ABONNEMENT REVUE DES INGENIEURS
PARIS - ST-ETIENNE - NANCY
Nom : Prénom :
Adresse :
Ci-joint mon règlement par chèque d’un montant de e libellé à l’ordre d’Intermines
En conséquence, les anticipations d’inflation sont basses et com- La dispersion des taux de croissance dans la zone euro
patibles avec notre définition de la stabilité des prix. Il en résulte est à peu près stable depuis le début des années 1970
que les taux d’intérêt nominaux et réels se situent à des niveaux
historiquement bas, créant ainsi les conditions propices à une Entre 1999 et 2005, aucun signe d’un accroissement des écarts n’a
croissance économique soutenue et à la création d’emplois. été relevé. La dispersion moyenne des taux de croissance annuels
du PIB en volume (telle que mesurée par l’écart type non pondé-
Il est clair que le renforcement de l’intégration financière dans ré) s’est élevée à quelque 2 points de pourcentage. Ce résultat est
la zone euro est également bénéfique sur le plan économique. très proche de la dispersion moyenne des taux de croissance réel-
Plusieurs études de la BCE et certaines analyses de la Commission
le observée depuis les années 1980. Par comparaison, la disper-
européenne montrent en effet que les gains potentiels découlant
sion de la croissance réelle entre les cinquante États américains a
de l’intégration des marchés obligataires et boursiers européens,
varié autour de 21/2 points de pourcentage en moyenne au cours
exprimés en surplus de croissance du PIB, sont de l’ordre de 1%
des quinze dernières années, tandis que la dispersion moyenne
sur une période de dix ans.
des taux de croissance réelle a été d’environ 11/2 point de pour-
En outre, en rendant les marchés plus profonds et plus liquides,
centage entre les huit régions statistiques des États-Unis.
l’intégration financière permet de réaliser des économies d’échelle
et accroît l’offre de fonds à la recherche d’opportunités d’investis- On constate également un degré relativement élevé de persistan-
sement. Affecter les ressources aux opportunités d’investissement ce dans les écarts de croissance de la production au sein de la
les plus productives conforte, en définitive, les perspectives d’une zone euro. Une certaine persistance des écarts de croissance est
croissance économique non inflationniste plus forte et plus également observée aux États-Unis.
durable. Concurremment, le degré de synchronisation des cycles conjonc-
turels entre les pays de la zone euro semble avoir augmenté depuis
Troisièmement, le degré de diversité des le début des années 1990.
économies nationales de la zone euro évolue.
Voyons-le sous plusieurs angles Les écarts de croissance tendancielle entre les pays de la zone euro
s’expliquent par plusieurs facteurs structurels, y compris, dans une
Le degré de dispersion de l’inflation au sein de la zone certaine mesure, par les évolutions démographiques et par les pro-
euro s’est réduit sensiblement et se situe au même cessus de rattrapage en termes de niveaux de vie.
niveau que celui enregistré aux États-Unis.
Les différences en ce qui concerne le calendrier et l’ampleur des
Il a baissé au cours des années 1980 et 1990 et s’est globalement réformes structurelles réalisées par le passé dans les pays partici-
stabilisé depuis la mise en place de l’euro. Les progrès réalisés pant à la zone euro ont sans doute joué un rôle important.
dans ce domaine ont été tout à fait spectaculaires. L’écart type
non pondéré des taux d’inflation annuels, mesurés par l’indice des Autre facteur de diversité, la rapidité des variations
prix à la consommation harmonisé (IPCH), était encore de l’ordre relatives de la compétitivité en termes de prix et de
de 6 points de pourcentage à la fin de 1990. Il est d’environ 1% coûts.
aujourd’hui.
Ces variations traduisent essentiellement des fluctuations des
Les écarts d’inflation au sein de la zone euro se caractérisent coûts unitaires de main-d’œuvre et des écarts d’inflation. Elles
par leur persistance. Dans la plupart des pays de la zone, l’infla- démontrent que, même en l’absence d’ajustement du cours de
tion présente une forte inertie. Aux États-Unis, une telle persis- change, la possibilité d’enregistrer des pertes, ou des gains, de
tance généralisée des écarts d’inflation sur de longues périodes compétitivité est grande, plus grande que ce qui avait été prévu
n’est pas observée. À présent, un renversement de tendance d’une avant le lancement de l’euro. Entre 1999 et 2005, les progressions
ampleur limitée s’amorce dans la zone euro : les taux d’inflation des coûts unitaires de main-d’œuvre se sont écartées d’environ 20
relativement élevés de certains pays se sont orientés à la baisse à 25% entre les pays de la zone euro, où l’inflation a été la plus
pour se rapprocher, voire s’établir en deçà de la moyenne de la forte, et ceux où elle a été plus faible.
zone euro.
Il s’agit d’un phénomène important dont il convient de com-
Du côté des coûts, dans la plupart des pays, les écarts d’infla- prendre parfaitement les ressorts. Je voudrais mentionner cer-
tion s’expliquent davantage par des facteurs intérieurs que par taines évolutions.
des facteurs extérieurs. En particulier, nous avons observé une • Les coûts unitaires de main-d’œuvre augmentent à un rythme
divergence durable des évolutions salariales dans la zone euro relativement soutenu dans les économies de la zone euro où le
ainsi que des différences plus faibles en ce qui concerne la crois- niveau des prix et des coûts était nettement en retrait lors du
sance de la productivité du travail. lancement de la monnaie unique. Ce mouvement correspond le
En ce qui concerne les groupes de produits, le degré de disper- plus souvent à un effet “Balassa-Samuelson”, qui se produit en
sion des prix est relativement plus élevé dans le domaine des phase de rattrapage vers des niveaux de vie plus élevés. Il est
services. Ce phénomène est probablement lié à la dispersion des généralement bienvenu, car il traduit un mouvement vers un
évolutions salariales dans le secteur des services. nouvel équilibre.
En revanche, le degré de dispersion de l’inflation a été relativement • L’Allemagne a enregistré une hausse des coûts unitaires du tra-
faible pour les biens exportables. vail très modérée pendant une longue période, ce qui a entraîné
En conclusion, si les différences en matière de rigidités des salaires une correction des pertes de compétitivité qui avaient résulté de
et des prix jouent un rôle important, une concurrence accrue, par- la réunification. Cette correction et la longue période d’inflation,
ticulièrement dans le secteur des services, est tout à fait souhai- relativement faible qui s’en est suivie, sont, bien entendu, parfai-
table dans la mesure où elle exerce des effets modérateurs sur les tement justifiées et souhaitables. Une telle évolution montre éga-
écarts d’inflation. lement que les mécanismes d’ajustement fonctionnent au sein
de l’UEM. Un degré élevé de flexibilité des salaires contribue- Les réformes s’imposent également pour renforcer la résilience et
rait à accélérer ce type de processus d’ajustement bienvenu. la flexibilité de l’économie de la zone euro.
Certaines autres sources de diversité, en revanche, ne sont pas
La stratégie de Lisbonne adoptée en l’an 2000 constitue une
justifiées du point de vue économique. Elles peuvent tenir en par-
démarche ambitieuse et fondamentale mettant l’accent sur l’ur-
tie à un manque de flexibilité. Des corrections s’imposent alors
gence à réaliser des réformes structurelles en Europe.
dans les économies concernées. Ainsi, les augmentations de
À Lisbonne, toutes les adaptations nécessaires ont été identifiées
salaires dans certaines économies ont longtemps été trop fortes
mais elles ont été mises en œuvre de façon limitée et déséquilibrée
par rapport aux faibles taux de progression de la productivité du
jusqu’à présent, ce qui montre à quel point il est difficile de les réa-
travail, et ont amené une détérioration progressive de leur compé-
liser. La stratégie a récemment été recentrée sur la croissance et
titivité.
l’emploi. Plusieurs objectifs, accessibles, ont été définis pour
accroître, notamment, la flexibilité et l’adaptabilité des marchés du
Quatrièmement, la gestion économique
travail, renforcer la concurrence sur les marchés des biens et des
optimale de la zone euro repose sur trois
services, promouvoir l’innovation et dynamiser la croissance et
“principes directeurs”
l’emploi dans chaque pays participant.
Un strict respect du Pacte de stabilité et de croissance ; un suivi
attentif de la mise en œuvre des réformes structurelles définies Le besoin de réformes structurelles et de libéralisation se fait
dans le cadre de la stratégie de Lisbonne et enfin un suivi attentif sentir également sur les marchés de capitaux. Un nouvel appro-
des indicateurs de compétitivité relative au sein de la zone euro. fondissement de l’intégration financière pourrait favoriser forte-
ment la croissance économique.
Une mise en œuvre rigoureuse La mise en œuvre des réformes fait l’objet d’une attention accrue
du Pacte de stabilité et de croissance. de la part des gouvernements. Nous nous félicitons de cet élan
nouveau qui se manifeste à travers le Partenariat pour la croissance
De nombreux arguments plaident en faveur de règles budgétaires et l’emploi, plus recentré, et les engagements en faveur des
claires dans une union monétaire, telles que celles définies par le réformes structurelles contenus dans les Programmes de réformes
Pacte de stabilité et de croissance. Il convient notamment de cor- nationaux. Nous devons également renforcer le travail d’évalua-
riger le “biais en faveur du déficit” des politiques budgétaires et tion des bonnes performances afin de voir où les réformes sont les
d’éviter les effets de contagion des politiques budgétaires sur la plus urgentes.
politique monétaire. J’ai développé ces arguments à de très nom- Comme je l’ai expliqué un peu plus tôt, un programme de
breuses reprises : les pays participant à la zone euro doivent main- réformes efficaces est particulièrement important pour les pays de
tenir des situations budgétaires proches de l’équilibre ou en excé- la zone euro.
dent à moyen terme et ramener leur encours de dette publique à
un niveau bas et soutenable. L’indispensable surveillance des indicateurs de coûts
unitaires de main-d’œuvre et de compétitivité des
Les politiques budgétaires saines sont dans l’intérêt de chaque différents pays, afin de prévenir, ou de corriger
pays, mais aussi dans l’intérêt de la zone euro dans son ensemble. le cas échéant, les écarts excessifs.
Une politique budgétaire inadéquate dans un pays peut affecter
directement les autres participants dans la mesure où l’incidence Une certaine dispersion et quelques écarts entre les pays de la
sur les taux d’intérêt ne se limite plus au seul pays en cause, mais zone euro sont naturels. À long et très long terme, plusieurs para-
peut se propager à toute la zone. mètres propres à leurs économies sont amenés à fluctuer autour
d’une certaine moyenne de la zone euro dans son ensemble. Il
Le suivi attentif de la mise en œuvre existera toujours, pour être clair, une certaine diversité, comme
des réformes structurelles. dans les autres unions monétaires, celle des Etats-Unis comprise.
Cela concerne, en particulier, les pays où le PIB par habitant et le
J’ai mis en lumière certains dénominateurs communs entre écarts niveau des prix sont en phase de rattrapage et où la croissance de
d’inflation et écarts de croissance, à savoir le rôle négatif des rigi- la production et l’inflation sont donc plus vives.
dités des prix et des salaires, des excès de réglementation des mar-
chés du travail et d’une concurrence imparfaite dans plusieurs sec- Dans certains pays, la diversité peut avoir d’autres causes que
teurs importants des économies de la zone euro. le processus de rattrapage.
Il en est ainsi lors de corrections d’excès antérieurs en matière de
Ces phénomènes sont connus de longue date. Les enjeux sont compétitivité globale en termes de prix et de coûts, notamment
considérables et des mesures urgentes doivent être prises. sur les marchés des biens et services exportables, résultant du bon
Pourquoi en est-il ainsi ? L’ensemble des pays de la zone euro a fonctionnement des mécanismes de marché.
besoin de réformes structurelles, mais à des degrés divers. Les
réformes sont cruciales en vue d’accroître la productivité des fac- Conclusion
teurs et la production potentielle, de créer de nouveaux emplois et
de permettre une diminution des prix et une hausse des revenus À l’évidence, des évolutions se sont d’ores et déjà produites.
réels. Ces réformes sont d’autant plus indispensables que la crois- D’autres, cependant, doivent encore voir le jour. L’euro, il ne faut
sance potentielle de la production dans la zone euro s’est rappro- pas l’oublier, n’a été introduit comme monnaie scripturale unique
chée de la limite inférieure de la fourchette de 2 à 2,5% retenue qu’en 1999, puis sous la forme de billets et pièces trois années
précédemment et que le PIB en volume par habitant de la zone plus tard. Par conséquent, l’histoire n’est pas encore terminée et il
euro ne représente toujours que 70% du PIB par habitant des faudra du temps avant que les effets de l’euro se fassent pleine-
États-Unis. ment sentir. L’environnement économique et financier évolue et
l’euro agit comme un catalyseur - directement et indirectement - temps en comprenant et en surveillant les facteurs expliquant
dans de nombreux domaines. Les pays de la zone euro deviennent celles-ci. Ces évolutions, et leurs facteurs sous-jacents, doivent
davantage interdépendants. faire l’objet de débats entre les responsables politiques de la zone
Dans l’ensemble, l’euro a, selon moi, essentiellement des effets euro. Des mesures correctrices appropriées doivent être prises
bénéfiques. pour assurer un fonctionnement harmonieux de la zone euro dans
les années à venir.
Un travail difficile reste toutefois à faire pour accroître la flexibilité
et la capacité d’adaptation des économies de la zone euro. La mise Dans l’environnement ouvert et mondialisé, qui est le nôtre, ce
en œuvre de réformes structurelles constitue un élément crucial en travail difficile aurait de toute façon été nécessaire.
vue de relever le potentiel de croissance de la zone euro dans son L’euro a apporté à la zone de monnaie unique dans son ensemble
ensemble, de faciliter et d’accélérer les corrections endogènes des une faible inflation, des taux d’intérêt à moyen et long terme
écarts des paramètres économiques, notamment des indicateurs incorporant des anticipations d’inflation en ligne avec notre défi-
de compétitivité. nition de la stabilité des prix, et une grande stabilité... trois réali-
Dans ce contexte favorable, nous devons éviter que les diversités sations de nature à soutenir l’urgent processus de réforme que
entre les économies de la zone euro ne s’accumulent avec le nous appelons de nos vœux. ■
PUBLI-REPORTAGE
cours “Droit de la propriété intellectuelle et formation s’adresse à des mandataires européens
Management”. confirmés qui désirent se spécialiser dans le conten-
- un master à finalité recherche. tieux des brevets en Europe dans la perspective de la
création d’un Tribunal européen des brevets.
2) Une section internationale
3) Une section recherche
•préparation à l’examen professionnel de mandataire
européen auprès de l’Office européen des brevets. La section recherche offre aux juristes qui souhaitent se
Dans le cadre d’accords conclus entre l’OEB d’une spécialiser dans la recherche en propriété intellectuel-
part, et l’Institut des mandataires d’autre part, la le dans la perspective de rédiger une thèse, un Master
Section internationale du CEIPI offre différents en propriété intellectuelle qui couvre le droit des bre-
niveaux de préparation à l’examen de qualification vets, le droit de la propriété littéraire et artistique, le
auprès de l’OEB. droit des marques, le droit des dessins et modèles, les
Le CEIPI organise dans 33 villes en Europe, un ensei- contrats d’exploitation, le commerce électronique, ...).
gnement de base en formation continue qui se dérou- Elle organise des journées d’actualité juridique du
le sur deux années, ainsi que des séminaires à droit de la propriété intellectuelle et des publications
Strasbourg pour la préparation à l’examen européen dans la collection du CEIPI.
de qualification complétés par des “trainings” de pré-
paration intensive à cet examen. Le corps enseignant du CEIPI se distingue par son
•le CEIPI anime en collaboration avec l’Organisation recrutement européen et international. Il est composé
mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) des d’universitaires et de praticiens reconnus pour leurs
séminaires de propriété industrielle pour les fonc- compétences et leurs travaux dans le domaine de la
tionnaires des pays émergents et organise également propriété industrielle. Le CEIPI jouit d’une reconnais-
des journées de formation continue sur l’actualité du sance internationale pour la qualité de ses formations ;
droit européen des brevets. il a conclu des accords de coopération avec des
•le CEIPI offre une formation pour un diplôme univer- Universités et Centres de formation (Europe, USA,
sitaire “Contentieux des brevets en Europe”. Cette Japon, Chine, Afrique, ...).
PUBLI-REPORTAGE
DOSSIER I N D U S T R I E E T C O N T R E FA Ç O N
ai le privilège de coordonner ce dossier sur le thème Le bénéfice à nouveau obtenu par la vente des produits
Ministre délégué à
L’ auxquels nos économies sont confrontées. C’est
aujourd’hui la clé pour répondre aux enjeux de la
compétition internationale, pour permettre la création
déterminé à combattre la contrefaçon. En juin
2004, onze mesures ont été retenues dans le cadre d’un
plan gouvernemental élaboré en concertation étroite
l’Industrie de valeurs et d’emplois. Le Gouvernement met en avec les industriels et l’ensemble des filières profession-
œuvre une politique ambitieuse dans ce domaine, avec nelles concernées. Le renforcement des contrôles doua-
notamment les pôles de compétitivité qui font tra- niers a abouti à une très forte hausse du nombre d’ar-
vailler ensemble différents acteurs : entreprises, centres ticles contrefaits saisis : 5,6 millions d’articles saisis en
de recherche, universités. Pour compléter ce dispositif 2005 contre 300 000 en 1995. A travers ces chiffres,
de soutien à l’innovation, nous avons mis en place on mesure l’importance du phénomène de la contrefa-
l’Agence de l’innovation industrielle, l’Agence nationale çon. Mais ces résultats soulignent aussi la forte mobili-
de la Recherche, et réalisé la fusion d’Oséo-Anvar. J’ai sation des douaniers avec une progression de 60% en
par ailleurs souhaité l’organisation des Forums du 2005, des saisies d’articles contrefaits. Avec 5,6 mil-
financement de l’innovation et de la compétitivité, pour lions de saisies, les résultats obtenus par la Douane ont
permettre aux entreprises, tout particulièrement les largement dépassé l’objectif fixé (4 millions).
PME, de rencontrer des financeurs, de nouer des
accords avec tous les partenaires nécessaires à leur Les sanctions pénales ont été renforcées par la
croissance. loi du 9 mars 2004 qui a aggravé les sanctions pour
les délits de contrefaçon en bande organisée. Car il faut
Parce qu’elle est au service de l’innovation et de la créa- le dire avec force : la contrefaçon est un délit au même
tivité, la propriété industrielle est au cœur de cette nou- titre que le vol. Les sanctions pénales peuvent aller jus-
velle politique industrielle. La marque permet de fidéli- qu’à 300 000 euros d’amende et trois ans d’emprison-
ser et de développer une clientèle. Le brevet permet de nement pour un premier niveau d’infraction. Ces peines
donner à son titulaire le monopole temporaire de son peuvent aller jusqu’à cinq ans de prison et 500 000
exploitation mais aussi de diffuser l’innovation. euros d’amende si le délit est commis en bande organi-
Marques et brevets sont devenus des élé- sée. Des amendes douanières d’une à deux fois la
ments essentiels de la valeur des entreprises. valeur du produit authentique peuvent être pronon-
Ces dernières doivent veiller à les valoriser. cées. En cas d’infraction, les douanes peuvent saisir
Le dessin ou modèle industriel joue, pour sa d’office les produits et/ou appliquer la retenue douanière.
part, un rôle protecteur majeur dans certains Je veux aussi sensibiliser les consommateurs sur les
secteurs industriels, tels que la mode,
risques qu’ils encourent, pour leur sécurité et leur santé,
l’ameublement, le jouet.
en achetant des produits contrefaits. Une enquête réali-
sée par l’IFOP pour l’Union des fabricants, en juin 2005,
En mettant en cause la propriété indus-
montre que cette action de sensibilisation est indispen-
trielle, la contrefaçon menace directement la
sable (35% des personnes interrogées ont reconnu avoir
capacité d’innovation de notre industrie et donc
fait l’achat d’un article contrefaisant). C’est pourquoi
la compétitivité de notre économie. La contrefa-
nous avons lancé au printemps dernier avec le CNAC,
çon représente 10% du commerce mondial et touche
l’INPI et nos partenaires industriels une grande cam-
tous les secteurs économiques. Elle détruit 30 000
pagne nationale de mobilisation : “contrefaçon, non
emplois par an en France, 200 000 en Europe. Elle est
merci”. A travers cette campagne, notre objectif est
l’œuvre de filières criminelles de plus en plus sophisti-
simple : responsabiliser le citoyen consommateur en lui
quées pour lesquelles elle constitue une source impor-
faisant prendre conscience des conséquences néfastes
tante de revenus. Les atteintes qu’elle porte aux législa-
de la contrefaçon.
tions du travail, fiscale et en matière de sécurité des
Le message que nous envoyons au public le plus large,
produits, constituent des menaces sérieuses pour
c’est que la lutte contre la contrefaçon c’est l’intérêt de
l’ordre public.
tous mais aussi l’affaire de chacun. Nous voulons à la
fois souligner l’ampleur du phénomène de la contrefa-
Aujourd’hui la contrefaçon concerne aussi les
çon et la gravité de ses conséquences. En signant une
produits de grande consommation comme les
charte avec les pouvoirs publics, les partenaires indus-
appareils domestiques, les produits textiles ou
triels de la campagne se sont engagés à mobiliser tous
les jouets : ce sont autant de risques graves pour la
leurs réseaux et leur potentiel de communication pour
santé et la sécurité des consommateurs. Les zones géo-
en assurer le succès par sa diffusion la plus large.
graphiques de production, de distribution et de com-
mercialisation de produits contrefaits sont de plus en Nous allons également renforcer le cadre législa-
plus nombreuses. tif national. C’est l’objet du projet de loi de lutte
Enfin, les dispositifs permettant d’authentifier les produits et La directive prévoit par ailleurs la communication, de
d’assurer leur traçabilité concourent à la lutte contre la contre- documents bancaires, financiers ou fiscaux, qui se
façon. Dans ce but, un document normatif a été élaboré au trouvent sous le contrôle de la partie adverse
sein de l’AFNOR. Cette communication sera ordonnée par le juge. Ces disposi-
tions sont de nature à faciliter la preuve de l’étendue de la
Le succès de ce combat passe nécessairement par la
contrefaçon et des bénéfices qu’elle a pu générer pour le contre-
coordination des actions au niveau européen et inter-
facteur et contribueront ainsi à la meilleure réparation du préju-
national. Les efforts de tous les Etats doivent se conjuguer
dice subi.
pour faire progresser cette cause essentielle à la stabilité des
échanges internationaux. C’est pourquoi, le Gouvernement
Les mesures de conservation des preuves seront
déploie des efforts importants dans le cadre de la négociation
améliorées
des textes communautaires de nature pénale, afin que
Le droit français connaît déjà la saisie-contrefaçon qui est consi-
l’Europe puisse disposer d’un ensemble complet de mesures
dérée comme très efficace. Mais la directive permet d’améliorer
civiles et pénales, nécessaires au respect des droits de
cette procédure :
Propriété Intellectuelle.
•la nullité de la saisie contrefaçon, faute d’action au fond inten-
C’est aussi pour cela que nous renforçons nos coopé- tée par le titulaire du droit (actuellement de plein droit passé
rations bilatérales. Telle a été notre démarche, ces derniers quinze jours) devra être demandée par le défendeur, ce qui
mois, notamment avec la Chine et l’Inde. Mes déplacements sera plus favorable à la victime de la contrefaçon.
à l’étranger ont notamment pour objectif de sensibiliser nos •un délai alternatif (20 jours ouvrables ou 31 jours civils) pour
partenaires aux enjeux de la propriété intellectuelle. Nous intenter l’action au fond est prévu, ce qui sera là encore plus
contribuons à la diffusion de bonnes pratiques administratives favorable aux entreprises victimes de contrefaçon.
et à la formation des autorités douanières. En liaison avec les
professionnels concernés, des séminaires publics-privés sont La directive prévoit aussi une information au profit
régulièrement organisés dans différents pays. Enfin, un réseau des titulaires de droits de propriété intellectuelle
composé d’une quarantaine d’experts en propriété industrielle a Le juge pourra ordonner à la partie poursuivie la transmission
été mis en place dans les missions économiques des ambas- d’informations sur l’origine et les réseaux de distribution des mar-
sades françaises. Il couvre aujourd’hui 75 pays et permet d’ac- chandises litigieuses, afin de remonter le réseau de contrefaçon
compagner les demandes des entreprises françaises. et d’obtenir des renseignements nécessaires à son démantèle-
ment. Grâce à ces informations, le titulaire de droits pourra inten-
Il faut poursuivre cette action de lutte contre la contrefaçon ter d’autres actions à l’encontre de tiers au procès initial (fabri-
dans la durée et sur tous les fronts : c’est la condition de son cants, fournisseurs, distributeurs...). Ce droit d’information, inspi-
succès. Un objectif de 320 millions d’euros de saisies en ré du droit allemand, n’a pas d’équivalent en France.
matière de contrefaçons, en hausse de 15% par rapport aux
résultats 2005, a été fixé aux douanes pour 2006. La prochai- La directive permet de renforcer le régime des
ne transposition en droit interne de la directive du 29 avril mesures provisoires ordonnées par le juge
2004 sur le respect des droits de propriété intellectuelle don- Elles pourront notamment être ordonnées par le juge à l’en-
nera de nouveaux moyens de défense à notre industrie Cet contre d’intermédiaires dont les services sont utilisés par un
effort doit aussi trouver un écho dans le comportement des contrefacteur pour porter atteinte à un droit de propriété intel-
consommateurs. Il s’agit de la responsabilité de chacun, et lectuelle.
sensibiliser les citoyens à ces enjeux est ma priorité. ■
La
concurrentielle, de faits que l’on estime répré-
Christian DERAMBURE priété intellectuelle (PI). Un brevet protège hensibles.
(E67)
un produit ou un procédé ayant des caracté- L’objectif peut être de les faire cesser et d’obtenir répa-
Conseil en Propriété ristiques nouvelles et inventives. Un modèle déposé ration du préjudice subi, de préserver ou retrouver un
Industrielle
European Patent protège l’apparence nouvelle d’un produit ou de son leadership ou d’amener l’adversaire à négocier. Il peut
Attorney ornementation. Une marque déposée protège un signe également être tactique. Dans tous les cas, une analyse
Président de la
Compagnie Nationale apte à distinguer les produits ou services d’une person- approfondie s’impose : forces et faiblesses respectives,
des Conseils en ne. Le droit d’auteur protège une œuvre de l’esprit ori- stratégies adverses possibles, effets en retour, impact
Propriété Industrielle
ginale. En l’absence d’un droit de PI valide, il ne peut y sur le marché, risque.
avoir de contrefaçon. La règle est alors la concurrence,
qui cependant doit rester loyale. La contrefaçon de brevet en France.
Elle concerne un brevet national français ou la partie
française d’un brevet européen en vigueur1. Seul le pro-
priétaire du brevet inscrit au registre des brevets peut
engager une action en contrefaçon, ce qui peut poser
problème en cas de cession, celle-ci devant pour être
opposable aux tiers être inscrite au registre. Le licencié
exclusif peut engager l’action si le contrat de licence ne
l’interdit pas et que le propriétaire du brevet n’exerce
pas son droit après mise en demeure.
mise dans le commerce ou la détention du produit directement brevet ce qui exclut la contrefaçon. Lorsque la contrefaçon est
obtenu par le procédé breveté ; à certaines conditions, la fourni- retenue, la première sanction est l’interdiction de sa poursuite, le
ture d’un élément essentiel de l’invention brevetée. Ne peuvent cas échéant sous astreinte.
être incriminés les actes concernant le produit breveté commis sur Le juge peut décider également la confiscation des produits
le territoire français après mise sur le marché licite dans l’Espace contrefaits et la publication du jugement. En première instance, il
Économique Européen2. Si tous les maillons de la chaîne d’exploi- peut décider de l’exécution provisoire du jugement en tout ou par-
tation illicite peuvent être poursuivis, les personnes autres que le tie, nonobstant appel. Le juge condamne le contrefacteur à payer
fabricant doivent avoir agi en connaissance de cause. La contrefa- des dommages intérêts au demandeur à l’action, le cas échéant
çon existe même s’il n’y a aucun préjudice mais les faits litigieux sur la base d’une expertise judiciaire. Ces dommages intérêts sont
doivent avoir été commis dans la période non prescrite3. réparateurs de tout - mais du seul - préjudice subi à raison de la
contrefaçon. Ils ne sont pas punitifs à l’instar des USA.
Enfin, toute personne de bonne foi qui était en possession
On distingue habituellement deux chefs de préjudice. Le gain
de l’invention en France avant la date du brevet a le droit
manqué est le profit que la victime de la contrefaçon aurait réalisé
à titre personnel d’exploiter l’invention sur le territoire
en l’absence de contrefaçon. La perte subie est l’appauvrissement
français.
qui découle de la contrefaçon. Si le demandeur exploite le brevet,
Bien que la protection courre du dépôt du brevet, les faits litigieux
le gain manqué est la perte d’une marge. S’il n’exploite pas le bre-
ne sont répréhensibles qu’une fois la demande de brevet publiée4
vet, il s’agit d’une redevance indemnitaire.
ou notifiée au tiers concerné.
Les faits d’exploitation doivent impliquer la reproduction des
caractéristiques techniques protégées par le brevet. Celles-ci sont
définies par les revendications du brevet qui doivent être interpré-
tées au moyen de la description dont le rôle est décisif. Cette inter-
prétation est souvent complexe. Si les revendications portent sur
un procédé, la protection porte également sur le produit directe-
ment obtenu. La reproduction exigée peut n’être pas servile mais
avec des différences secondaires, la contrefaçon devant être appré-
ciée en s’attachant aux ressemblances. Dans certains cas, dont
l’appréciation est subtile, la reproduction par équivalence ou par
perfectionnement est constitutive de contrefaçon.
deux instances distinctes. Notons que les conseils en propriété Nous savons ce qu’il faut faire :
industrielle allemands ont le droit de plaider les questions de vali- • Promouvoir de façon volontariste le projet d’Accord en matière
dité et de travailler avec les avocats dans des structures interpro- de Règlement des Litiges sur les Brevets Européens11 et la place
fessionnelles. Un exemple dont la France pourrait s’inspirer. de Paris comme siège de sa Cour d’appel,
• Transposer la Directive 2004/4812 qui, sans retenir le principe de
Les Pays-Bas ont acquis une solide réputation qui les rend attrac- dommages intérêts punitifs, ouvre une perspective attendue
tifs, la procédure étant efficace. La Grande-Bretagne a pour elle concernant la réparation par référence au bénéfice injustement
une tradition de sérieux et de rapidité, mais des coûts exorbitants réalisé par le contrefacteur,
dissuasifs. C’est aussi le cas du système américain où la judiciari- • Renforçer la formation à la PI dans les écoles d’ingénieurs et
sation est extrême. Quant au système chinois, qui n’est pas sans ultérieurement,
rappeler le système français, sa mise en œuvre est perfectible... • Constituer à Paris le pôle PI demandé par la plupart des prati-
ciens,
Challenges, menaces et pistes d’action.
• Doter la Justice de l’organisation et des moyens à la mesure des
La PI est confrontée à nombre de challenges à la mesure du rôle
enjeux de la PI,
économique qu’elle a acquis. Elle doit retrouver une légitimité face
• Rapprocher la profession de Conseil en Propriété Industrielle -
aux contestations dont elle est l’objet et aux dérives telles que les
réglementée par le code de la PI - et la profession d’avocat, pro-
patent trolls9. La qualité des brevets délivrés est décisive et cette
fessions qui aujourd’hui, sans justification sérieuse, sont dis-
exigence doit devenir la priorité des offices de la PI. La PI doit inté-
tinctes quant au statut et exclusives l’une de l’autre quant à
grer les ten-
dances à la judi- l’exercice professionnel.
ciarisation, à la
financiarisation Toutes ces actions seraient un signe fort que le caractère straté-
et au court ter- gique et prioritaire de la PI est enfin devenu une réalité française. ■
misme caractéri-
sant notre
1 La durée de vie maximale d’un brevet est de 20 ans. Son maintien en vigueur est
temps. Elle doit
soumis au paiement d’annuités
s’adapter à une 2 Principe d’épuisement du droit
concurrence 3 3 ans
4 18 mois après la date de dépôt ou de priorité
plus intense et
5 70% des cas
généralisée et à 6 La Documentation Française - 2006
un monde où la 7 Un ordre de grandeur du coût d’un contentieux de contrefaçon de brevet en pre-
territorialité juri- mière instance est de 40 000 à 150 000 euros (intervention du conseil en PI et de
dique paraît inconciliable avec l’espace Internet. La lutte contre la l’avocat) selon que la complexité du cas
8 15 à 25 mois en première instance en général
contrefaçon doit être facilitée et renforcée car il y va de l’emploi et
9 Expression qui aurait été créée par Peter Detkin (Intel) pour désigner la pratique
de la croissance. Or, les systèmes de PI et les systèmes judiciaires consistant à utiliser un portefeuille de brevets, le plus souvent inexploité, comme
de lutte contre la contrefaçon sont en concurrence, comme le business model par le biais de menace de litige ou de concession de licence
montre la pratique du forum shopping10. S’il importe de garder à 10Pratique qui consiste pour un demandeur à choisir entre les juridictions compé-
la PI son caractère dialectique par un équilibre praticable entre trop tentes celles qui répondra le mieux à ses attentes
11Connu sous le nom de European Patent Litigation Agreement - EPLA - ce projet
et pas assez de protection - l’un et l’autre étant in fine inefficaces
vise à l’instauration d’une Cour européenne des brevets compétente pour juger
- il nous faut, dans le cadre européen, améliorer rapidement le sys- de la validité et de la contrefaçon des brevets européens
tème français et rendre notre pays plus attractif pour la PI. 12Directive dite “contrefaçon”.
Interview de
Marc-Antoine JAMET
Monsieur JAMET, je vous remercie de me de l’Industrie et de l’Intérieur) tels que la Douane et la
recevoir. Vous êtes Président de l’Union des Police Nationale, elle travaille en liaison avec les quatre
Marc-Antoine JAMET
Fabricants. Quel est cet organisme ? commissaires européens en charge des problèmes liés à
Président de l’Union la contrefaçon. Elle possède un bureau à Tokyo depuis
des Fabricants L’Union des Fabricants a été créée en 1872 et reconnue
d’utilité publique en 1877 est la première association 1980 et un autre à Pékin depuis 1998.
française pour la protection internationale de la propriété
industrielle et artistique et de la lutte anti-contrefaçon. Quels sont ses moyens d’action ?
Des contacts au plus haut niveau avec des responsables
L’Union des Fabricants intervient donc au gouvernementaux de pays tels que la Chine, le Japon,
plan mondial ? les États Unis, de l’assistance pour la formation de ser-
Absolument. Outre une coopération au niveau national vices spécialisés, tels que la police chinoise ou la doua-
avec les services de ses ministères de tutelle (Ministère ne polonaise, de la coopération avec douanes et polices
de pays frontaliers pour certaines opérations spécifiques, par rapport à sa valeur vénale. Si le vendeur est contacté au préalable
exemple lors de contrôles à la frontière franco-italienne. par l’acquéreur avant la transaction, il motivera la modicité du prix
par le fait que le sac est très légèrement usagé ou qu’il s’agit d’un
Quels types de produits donnent lieu à contrefaçon ? cadeau dont il n’a pas l’usage. Mais il est très fréquent que, une
R. Tous les produits. Jusqu’à la fin des années 80, la contrefaçon fois la transaction faite, l’annonce du vendeur reste “en ligne”, et
affectait essentiellement les industries du luxe. Depuis cette pério- génère 10, 20 ou 50 autres transactions. On est ainsi en face d’une
de la gamme des produits contrefaits ne cesse de se diversifier. Le véritable filière de produits contrefaits.
secteur alimentaire, les jouets, les cosmétiques, les enregistre-
ments audio et vidéo, les pièces détachées de véhicules automo- Reprenons le cas du sac de grande marque, et d’une
biles, les appareils électroniques et même les médicaments ou le famille de français moyens qui, en vacances en Espagne
matériel médical sont désormais concernés, menaçant directe- ou en Italie, achète une contrefaçon à bas prix. Dans
ment la sécurité et la santé des consommateurs. quelle mesure la mère de famille, qui n’aurait pas eu les
moyens de s’acheter un sac authentique, cause t’elle un
D’où proviennent ils ? préjudice et un manque à gagner à la société proprié-
taire de la marque ?
Schématiquement, on peut dire que 90% proviennent d’Asie du Tout d’abord, il n’est pas certain que ce soit la mère de famille qui
Sud-Est, et que sur ceux-ci, 90% proviennent de Chine.
n’a pas les moyens d’acheter un sac authentique qui achète une
telle contrefaçon, mais des gens parfaitement aisés. Par ailleurs, il
D’où vos contacts avec les responsables
du gouvernement chinois. Comment réagissent ils ? est indéniable que la circulation de faux plus ou moins grossiers
détériore l’image de la marque et démotive l’amateur du véritable
Ils prennent conscience que l’on ne peut fonder durablement une objet.
économie sur le plagiat et que la contrefaçon détériore leur image,
à laquelle ils sont très sensibles. De plus, leur industrie nationale Avez-vous d’autres commentaires sur ces problèmes de
se développant de façon accélérée, ils commencent à prendre contrefaçon ?
conscience du risque de concurrencer, à terme, leurs propres
La contrefaçon présente très souvent un caractère dangereux pour
entreprises. Même si leurs engagements ne sont pas suivis d’effets
à 100 % dans l’heure qui suit, ces rencontres ont toujours un effet le consommateur1.
positif. J’ajouterai que la contrefaçon n’induit pas seulement des pertes
financières pour les marques ou des suppressions d’emplois. Elle
Par où les produits contrefaits pénètrent ils en France ? présente très souvent un caractère dangereux pour le consomma-
Essentiellement, par la frontière franco-italienne. D’où l’exemple teur, et ce, dans des domaines très variés. L’exemple des pla-
de coopération de l’Union des Fabricants avec les douanes fran- quettes de freins ou des médicaments est bien connu. On pense
çaises et italiennes que j’ai cité plus haut. moins souvent aux jouets non conformes aux normes, pouvant
Un autre circuit de “distribution” provient des sites Internet spé- provoquer des accidents chez les enfants, aux parfums suscep-
cialisés dans la vente de produits, et notamment de vente par tibles de d’engendrer des troubles respiratoires, ou aux cosmé-
enchères. tiques des allergies ou inflammations cutanées. ■
Il est très fréquent que sur un tel site, et notamment sur le plus
connu d’entre eux, un article - disons un sac d’une grande marque 1 NDLR Qui n’a pas reçu en cadeau publicitaire un briquet dont la flamme brûle
- soit proposé par une personne physique à un prix dérisoire par les doigts et n’est pas conforme aux règles de sécurité ?
La lutte anti-contrefaçon,
une priorité pour l’INPI
Institut national de la propriété industriel- de l’octroi d’un titre de protection, son détenteur doit
Philippe LAVAL
(CM88)
Directeur général
L’ le (INPI) est un acteur essentiel de la pro-
tection de la propriété industrielle en
France. Au cœur de ses missions, se trouve ainsi la
faire bénéficier la collectivité du contenu de ce titre et
de la technologie revendiquée. C’est ainsi que la pro-
priété industrielle contribue au progrès technique et
délégué de l’INPI
délivrance des titres de propriété industrielle : brevets, favorise l’innovation et la créativité.
marques, dessins et modèles. Ces titres permettent à
ceux qui les détiennent de se développer sur des mar- Aujourd’hui, la France a une place de choix dans
chés et de se défendre contre la contrefaçon. le monde de la propriété industrielle. Au vu, des
dépôts de brevets triadiques, c’est-à-dire déposés
Par ailleurs, l’INPI met à la disposition de tous, toutes simultanément auprès des trois grands offices mon-
les informations sur les titres antérieurs. diaux à savoir, les offices européen, américain et japo-
nais, la France se situe au deuxième rang européen, der-
En ce qui concerne les brevets, le système de propriété rière l’Allemagne, et au quatrième rang mondial, derriè-
industrielle est fondé sur le principe qu’en contrepartie re les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne.
Par ailleurs, l’usage de la propriété industrielle, et particulièrement de délégations régionales, que viennent renforcer sa plate forme
des brevets, se développe en France. En effet, de 1995 à 2005, la d’accueil téléphonique à distance et son site internet.
croissance des dépôts de brevets de personnes morales françaises a
été en moyenne de 2,4 % par an, et s’élève à 2,9 % de 2004 à 2005. Soulignons tout particulièrement une action de terrain simple et
efficace, le pré-diagnostic propriété industrielle. C’est une presta-
C’est ainsi que l’INPI traite tion gratuite, qui vise à donner aux entreprises qui n’utilisent pas
désormais chaque année 17 le brevet, une vision des enjeux de l’utilisation de la propriété
000 demandes de brevet, 68 industrielle pour leur développement. Lancée en 2004, la réalisa-
000 demandes de marque et tion du 1000ème pré-diagnostic a été récemment célébrée à Lyon,
reçoit près de 70 000 dessins en présence de François LOOS, ministre délégué à l’Industrie.
et modèles.
Au-delà de ce constat globa- Au-delà, l’INPI mène une politique ambitieuse de sensibilisation -
lement satisfaisant, deux en participant à de nombreux colloques organisés par ses parte-
problèmes majeurs subsistent, qui affectent l’économie fran- naires (chambres de commerce et d’industrie...), en collaboration
çaise : avec des avocats ou des conseils en propriété industrielle ainsi
• La méconnaissance de la propriété industrielle par les PME qui qu’avec les directions départementales des douanes - mais aussi
utilisent relativement peu les outils de propriété industrielle et de formation initiale et continue. L’INPI fait des interventions dans
notamment le brevet : on estime que seules 1 500 PME dépo- de nombreuses grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, et
sent des brevets chaque année. notamment les Ecoles des Mines, dans des universités (facultés de
• La contrefaçon, qui constitue un véritable fléau, portant non droit, de sciences écono-
seulement gravement atteinte aux droits légitimes d’entreprises miques, de pharmacie,
qui ont lourdement investi dans des produits innovants et ...), et participe à des for-
attrayants, mais menaçant désormais la santé et la sécurité des mations de douaniers et
consommateurs. de membres des forces
de police. L’INPI contri-
Cette méconnaissance générale de la propriété industriel- bue également active-
le de la part des entreprises et les difficultés rencontrées, ment au développement
constituent des obstacles à l’innovation et à la compétiti- Faux crocolile Lacoste
de l’Institut européen
vité des entreprises. entreprise et propriété intellec-
C’est pourquoi la première priorité de l’INPI à travers le tuelle (IEEPI), centre de forma-
contrat d’objectifs qu’il a signé avec l’Etat sur la période 2005- tion récemment créé à
2008 est de “promouvoir la propriété industrielle et soute- Strasbourg,
nir l’innovation et la compétitivité des entreprises”.
A cette fin, l’INPI mène de nombreuses actions. Mais il ne suffit pas d’acqué-
rir des droits de propriété
Tout d’abord, l’INPI organise au mieux l’accompagnement des industrielle. Il
“non-spécialistes” de la propriété industrielle grâce à son réseau faut aussi pou-
voir en assurer
la défense. Les
entreprises ont
intérêt à défendre
leurs marchés,
protégés par ces
droits, de même
que l’Etat entend
maintenir des
Faux médicaments
conditions saines
de concurrence.
Pour citer le prési-
dent du comité
national anti-
contrefaçon
(CNAC), Bernard
BROCHAND, maire
de la ville de
Cannes et député
des Alpes- Faux conditionnements de parfum
Maritimes, la pro-
priété intellectuelle constitue “une valeur cardinale de notre éco-
nomie, du patrimoine culturel français et de notre art de vivre”.
la lutte contre la contrefaçon, qui figure également parmi les Ces actions de communication sont nombreuses car le public
objectifs prioritaires fixés par l’Etat à l’Institut. n’est pas assez conscient de la diversité des dangers de la contre-
façon pour sa sécurité, son emploi comme pour l’économie et la
Depuis 2002, en complément de ses missions, l’INPI s’est vu société.
confier la gestion du secrétariat général du CNAC. L’INPI est, dès
lors, appelé à intervenir d’une manière transversale, non seule- Mais il faut aussi faire connaître aux victimes les procédures admi-
ment sur les droits de propriété industrielle, mais aussi sur les nistratives et judiciaires adéquates pour qu’elles puissent déclen-
droits d’auteur, les droits voisins, les obtentions végétales et les cher l’intervention des acteurs pertinents : douane, police... Dans
appellations d’origine. En effet, les titulaires de ces différents droits cette perspective, et tout en restant dans le cadre de son rôle d’in-
sont représentés au sein de ce comité par un certain nombre de formation, l’INPI a mis en place, au sein de son centre d’appels,
sociétés de gestion de droits, d’associations et de fédérations pro- une cellule dédiée aux questions des entreprises et des consom-
fessionnelles. mateurs sur la contrefaçon. (0 820 22 26 22)
L’INPI s’investit de plus en plus dans cette mission et met à son L’INPI a par ailleurs élaboré une brochure sur la contrefaçon, déve-
service ses moyens, ses structures et ses réseaux. loppé un module de formation sur la contrefaçon, et réalisé un
“kit” pédagogique pour les maîtres et les élèves des lycées.
Sur le terrain de la communication, l’INPI s’implique fortement
dans les campagnes nationales de sensibilisation à la contrefaçon, Bien sûr, l’intervention de l’INPI s’étend également à une mission
celle de janvier 2004 - en partenariat avec le secteur privé - et celle de conception qui lui est confiée par le Code de la propriété intel-
de 2006 - en partenariat avec le ministère de l’économie, des lectuelle : proposer au ministre chargé de l’industrie, des adapta-
finances et de l’industrie. Cette dernière campagne, qui a mobili- tions du droit aux besoins des innovateurs et des entreprises.
sé un budget plus de dix fois supérieur à la précédente, a eu pour C’est à ce titre que l’INPI a joué un rôle actif dans l’établissement
cible première de responsabiliser les consommateurs et d’en faire, de propositions pour une transposition de la directive commu-
à terme des acteurs à part entière de la lutte contre la contrefaçon nautaire du 27 avril 2004, qui vise à l’harmonisation des mesures
qui mobilise les entreprises et les pouvoirs publics. et procédures relatives au respect des droits de propriété intellec-
tuelle. L’INPI participe aux discussions sur le projet de directive
d’harmonisation des sanctions pénales de la contrefaçon.
L’INPI coopère également avec les pays sensibles gros producteurs
de contrefaçon et peu respectueux de la propriété industrielle.
Depuis 2004, l’Institut participe à la coordination, avec la direction
générale du trésor et de la politique économique (DGTPE), du
réseau d’experts en place dans une trentaine de missions écono-
miques ayant compétence pour environ 75 territoires. Trois agents
de l’Institut sont d’ailleurs en poste dans des pays particulière-
ment sensibles : la Thaïlande, le Maroc et la Chine. L’INPI est éga-
lement représenté aux États-Unis. L’Institut tient enfin une place
importante dans les comités bilatéraux de lutte contre la contrefa-
çon qui se sont instaurés entre la France et l’Italie, la France et la
Russie et, bientôt, nous l’espérons, entre la France et la Chine.
Les contrefaçons
industrielles
Quelques définitions Le cas des équipements automobile
Daniel SEGAUD (P63)
La notion de contrefaçon est fondamentalement juri- Des chiffres éloquents
Consultant industriel
Ancien directeur des dique, et avérée dès lors qu’est “fabriqué un produit en
A la source, un marché considérable
programmes de contravention des règles du droit de la propriété intel-
développement Le marché mondial des équipements automobile, est de
lectuelle”.
automobile l’ordre de 500 milliards de dollars, en relation avec le
ASAHI GLASS Du fait de cette définition, il importe de lever immédia- fait que, concernant la première monte, les équipe-
COMPANY tement une ambiguïté qui complique quelque peu le ments achetés par les constructeurs automobile repré-
sujet : contrairement à un amalgame assez générale- sentent quelque 70% du prix de revient des véhicules.
ment répandu, contrefaçon n’est pas systématique- Même si l’après-vente ne constitue qu’une fraction
ment synonyme de mauvaise qualité, comme le montre minoritaire de ce marché, le nombre de zéros a de quoi
l’exemple - virtuel ! - ci-après : attirer de multiples convoitises ! ... et, de fait, selon une
• Un donneur d’ordres commande 100 000 pièces à un récente étude, le secteur automobile vient en tête avec
sous-traitant. 9,5% des cas de pillage industriel au sens large, devant
• Celui-ci en fabrique 101 000, en livre 100 000 à son l’aéronautique 7%.
client....
• ... et, peu D’où une contrefaçon ciblée
scrupuleux, à Une voiture est constituée, en moyenne, d’environ 10 000
l’insu de ce pièces...
dernier, écou- • ... dont 3 000 donnent matière à rechange et rempla-
le les 1 000 cement...
autres pièces, • ... parmi lesquelles, selon une loi bien connue, 20%
parfaitement environ pèsent 80% du chiffre d’affaires.
identiques au
lot nominal, Ce sont donc ces pièces, moins de 1 000 sur les 10 000
dans un cir- précitées qui sont le plus contrefaites, s’agissant essen-
cuit “parallè- tiellement :
le”. • de pièces d’usure telles que (liste non limitative !) :
Ces 1 000 bougies, plaquettes de freins, lampes, balais d’essuie-
pièces sont des pièces de contre- glace, pneus.
façon, de même qualité que les …
“vraies”. • de pièces sujettes à casse lors d’accidents même
bénins (... chacun a pu en faire l’expérience...) ou
Ce sont donc les conséquences cibles d’actes de malveillance, notamment :
en termes économiques - dans le phares et feux arrière, vitrages (pare-brise, glaces late-
cas ci-dessus - , sociales, et mal- rales), rétroviseurs, garnitures de carrosserie,
heureusement aussi sécuritaires, baguettes, enjoliveurs,
qui rendent le phénomène de …
contrefaçon tangible lorsqu’il se • et enfin de pièces de personnalisation (dites “adap-
révèle au détriment de ses victimes tables”, ou de “tuning”)
sous de multiples formes : Projecteurs additionnels, becquets et “spoilers”,
• d’un “ersatz” parfaitement ressem- jantes “sport”
blant, mais totalement inerte (cf …
exemple “photographie”), générale-
ment proposé à un prix défiant toute Trois facteurs aggravants de l’”opportunité” acces-
Pièces pouvant concurrence, sible aux pièces automobile de contrefaçon :
typiquement donner • à la copie pure et simple du produit, apparemment - mais • l’obligation faite aux constructeurs d’assurer la dispo-
matière à contrefaçon
avec incidence souvent partiellement, et surtout provisoirement ! - fonc- nibilité de pièces de rechange pendant 10 ans après
“sécurité” tionnel pour un prix véritablement attractif, l’arrêt de fabrication en série du véhicule ouvre du
• jusqu’au cas le plus “sérieux” de la copie de concep- même coup des horizons appréciables aux contrefac-
tion, plans, et secrets de fabrication sur la base des- teurs qui peuvent “investir” à long terme dans leur
quels est ensuite construite et développée une véri- activité frauduleuse,
table industrie alimentant un marché parfaitement • les nombreux cas de voitures de moyenne gamme
officiel dans tel pays opaque aux questions de pro- produites à plusieurs millions d’exemplaires, garantis-
priété industrielle. sant de ce fait la pérennité du besoin de pièces,
• la très large diffusion, et donc la dilution géographique du parc La lutte anti-contrefaçon dans l’industrie automobile
roulant de certains modèles commercialisés dans un grand
nombre de pays, sur plusieurs continents. Quelques chiffres supplémentaires pour illustrer les enjeux :
Globalement, 5 à 10% des pièces de rechange vendues en Europe 44 000 pièces susceptibles de relever de la contrefaçon saisies par
sont de la contrefaçon. la DG des Douanes en 2005, tout en sachant que :
• ceci ne constitue qu’une infime partie du volume du phénomè-
Exemples concrets de contrefaçons, ne, par essence très difficile à détecter et quantifier,
• les procès intentés aux contrefacteurs sont estimés n’affecter
et préjudices correspondants
que 1 ou 2% de la réalité.
• Un feu arrière adaptable génère le plus souvent non pas une,
mais deux victimes : C’est dire qu’il y a de la marge pour progresser dans la réduction
- d’abord le constructeur automobile qui subit ainsi une copie de ce fléau économique, social par la localisation géographique
de la forme, du style qu’il a créé en tant que partie intégrante d’une fraction importante des “producteurs”, et gravement sécu-
de son modèle, et qui perd le chiffre d’affaire d’après-vente ritaire comme explicité ci-dessus.
correspondant Les fabricants de pièces d’origine (“OEM”) sont amenés à déve-
- ... et l’automobiliste qui roule avec un équipement non homo- lopper, en matière de brevets, de multiples stratégies à la hauteur
logué, c’est-à-dire dont la fonction de sécurité, fondamentale, de l’enjeu vital - industriel et commercial - que constitue la pro-
a toutes les chances de ne pas être tection de leurs technologies, savoir faire,
conforme à la réglementation “R 43”. modèles, et contrats.
“objet preuve” et “marque d’autorité” recourant à un algorithme déjà arrivée au bout, puisqu’elle ne contenait que quelques déci-
activant un système de traçabilité aléatoire portant sur les numé- mètres de film amorce, et aucune surface sensible à la suite, au
ros de série obligatoirement portés par les pièces. A partir du n° lieu des 15 mètres des vrais produits de la marque.
de série, il sera possible de remonter à son propriétaire légitime -
équipementier répertorié -, et, en cas de découverte de deux En prenant le cheminement inverse, et pour arriver à ses fins, le
numéros de série identiques, ce sera au contrefacteur de démon- contrefacteur avait dû monter de toutes pièces et à priori un
trer qu’il n’y a pas eu copie. authentique processus nécessitant :
• l’investissement - d’un montant quand même non négligeable!
Pas si évidente à priori, la similitude en termes de contrefaçon - d’un moule d’injection suffisamment fini et poli pour fonc-
entre les billets de banque et les pièces pour automobile est parti- tionner et procurer une apparence vraisemblable,
culièrement frappante, et a pour dénominateur commun le volu- • la disponibilité d’une presse d’injection, certes de faible puis-
me de l’enjeu ouvert à la convoitise des faussaires. sance, mais avec tout son environnement et la matière première,
probablement prélevée sur une autre production licite,
L’aboutissement des travaux du GELAC est évidemment attendu • l’approvisionnement de film amorce en quantités significatives,
avec impatience et intérêt, au sens économique du terme, par les naturellement disponible dans le commerce, mais généralement
professionnels de l’automobile, dont très probablement les com- achetée en faibles métrages par les cinéastes amateurs pour le
pagnies d’assurance, elles aussi victimes de la contrefaçon impos- montage de leurs œuvres,
sible à prouver dans la très grande majorité des cas. L’horizon opé- • un processus d’impression d’étiquettes couleurs,
rationnel se mesure dorénavant en mois, et devrait constituer une • un poste complet et ses outillages de bobinage, assemblage, éti-
véritable percée concernant les moyens et méthodes de preuve, quetage, emballage,
sanctions, et dissuasion. • ...et bien sûr un réseau de distribution visiblement local, et très
En dépendent une fraction non négligeable de la sécurité au temporaire.
volant, thème socialement critique, et la consolidation de l’image,
souvent mise à mal, des garagistes et carrossiers, hors réseaux A l’époque, ce cas avait été qualifié de contrefaçon “sérieuse”, en
d’après-vente des constructeurs automobile. termes de technologies mises en œuvre, même si le tout avait pu
être installé par le contrefacteur “dans son garage”.
Contrefaçon d’hier et d’aujourd’hui : Aujourd’hui, ce cas passerait pour de l’amateurisme de troisième
un cas en photographie catégorie !
Très brièvement, et simplement pour illustrer dans quelles propor- Sa teneur est totalement caduque, et complètement décalée par rap-
tions gigantesques a évolué la dimension “industrielle” de la port au déploiement désormais véritablement industriel, “high
contrefaçon, voici le résumé d’un cas rencontré dans les années 70. tech”, et mondialisé du phénomène.
Les caméscopes n’étaient pas encore nés, et le film Super 8 consti-
tuait un marché relativement actif en nombre d’unités vendues Pour conclure
puisqu’un chargeur ne permettait d’enregistrer que trois minutes
d’images. En s’attaquant aux produits de grande consommation, la contre-
façon met en péril une fraction considérable de l’activité indus-
De multiples réclamations, toutes issues de la région méditerra- trielle, de la sécurité personnelle des individus, et, par addition, de
néenne, remontèrent soudainement à la Direction Commerciale la Société elle-même.
du fabricant de films photographiques dont le nom figurait, plus
vrai que nature, en couleurs, et sous une police de caractères Pour des enjeux maintenant bien supérieurs à ceux de la fausse
conforme, sur les étiquettes de cartouches Super 8. monnaie, les activités frauduleuses “modernes” reproduisent le
même modèle de structuration, et invitent à ne pas sous-estimer
A l’analyse, il s’avéra la détermination et les capacités tant organisationnelles qu’entre-
sans équivoque pos- preneuriales qui sous-tendent la contrefaçon.
sible que :
• Visuellement, la qua- Si l’arsenal des mesures de dissuasion, de détection, et enfin de
lité d’impression de répression, fait actuellement l’objet de propositions de renforce-
l’étiquette d’identifi- ment et d’harmonisation au niveau européen et mondial, c’est in
cation, bien que pas- fine à travers d’énormes et percutantes campagnes d’information
sablement imparfaite, et de sensibilisation du grand public (client final avéré et incon-
donnait tout à fait le tournable de la contrefaçon) que devront se développer les
change à un œil non méthodes de changement des comportements, toujours à la
expert et pressé de recherche de “bonnes affaires” faciles.
Cartouche super8 vue côté entrainement
saisir la scène familia-
La tâche n’est pas mince, mais elle est tout simplement à la mesu-
le constituant l’es-
re de son enjeu sociétal.
sentiel des sujets des films d’amateur.
• L’amorce - film blanc et perforé - apparaissait normalement dans Nul doute que les prochaines années seront critiques à cet égard
la fenêtre d’entraînement. et que la mission des instances supranationales de réglementation
• Dimensionnellement, les contrefaçons se logeaient parfaitement et de législation devra être accompagnée de la détermination - ren-
dans les caméras du commerce. due obigatoire pour tous les membre de l’OMC- des États tant vic-
• Mais la cartouche “bloquait” au bout de quelques secondes, times, que “producteurs” de contrefaçons. ■
L’invité d’honneur Xavier DESJO- Permettez-moi d’abord de vous présenter ceux qui vont s’adresser à vous :
BERT (P78 et X76), Directeur Général
des Activités internationales du groupe • Xavier DESJOBERT est notre conférencier invité. Il est Directeur général aux
CASINO, intervenait après Benoît activités internationales chez CASINO après avoir été Directeur général des 3
LEGAIT dont on trouvera le discours Suisses, et après diverses expériences industrielles. Il est de la promotion 76 de
par ailleurs. l’X et de la 78 des Mines.
• François GLEMET est, depuis deux ans, Président de l’Association des anciens
S’appuyant sur sa propre expérience - élèves de l’École. Titulaire d’un MBA d’Harvard, il est directeur émérite de Mc
après avoir débuté chez SCHLUM- KINSEY ; Il consacre beaucoup de temps et d’énergie à l’Association, à l’École,
BERGER, il se retrouve chez CASINO en particulier à la levée de fonds.
après être passé par CARNAUD • Enfin, Francesco BELLINO est délégué de la promotion d’élèves de la Voie
METAL BOX - il pense que les fonc- Spécialisée.
tions transverses sont plus nombreuses
qu’on l’imagine et qu’un parcours varié Cette expression de “Voie Spécialisée” peut surprendre à l’École des Mines de
est très enrichissant. Compte tenu de Paris qui se veut résolument généraliste. Je voudrais souligner à cet égard que les
l’évolution rapide de l’environnement, formations suivies au sein des différentes options de l’École n’ont pas pour objec-
il conseille aux jeunes diplômés de tif de donner une spécialisation, mais d’offrir un terrain d’application pour appré-
continuer à se former. Sa connaissance hender les multiples facettes d’un domaine ou d’un métier.
des activités internationales le conduit à En effet, l’École a pour objectif de donner à nos élèves les compétences de base
mettre en garde ses jeunes camarades qui leur permettent de changer plusieurs fois de fonction et de métier dans un
sur le fait que le monde n’est pas un vil- contexte économique particulièrement évolutif ; ce contexte est marqué par une
lage et que les différences de modes de mondialisation de l’économie dont les nombreuses conséquences sont encore à
pensée et de comportement resteront venir, dont je ne retiendrai que les effets les plus directs sur votre activité profes-
importantes. sionnelle :
François GLEMET prenait ensuite la
parole au nom de l’Association des
Anciens Élèves et Francesco BELLINO,
représentant les élèves, exprimait sa
satisfaction pour la qualité du bref pas-
sage à l’École des Mines.
Une internationalisation accélérée des équipes et des projets France, dans ce contexte de concurrence internationale exacer-
souvent multi localisés et qui accentuent le caractère multicul- bée avec des entreprises à bas coût de main-d’œuvre.
turel des entreprises et des carrières. Une enquête faite auprès
Dans ce contexte de mondialisation accrue, l’École ne reste pas
des anciens élèves de l’École montre que les 2/3 d’entre eux
inactive. Le master “stratégie énergétique” appuyé sur le cycle
ont passé au moins trois ans à l’étranger au cours des 10 pre-
ingénieur en est une illustration. Comme vous le savez, l’École
mières années de leur carrière.
des Mines joue un rôle moteur dans la construction de
Des restructurations permanentes des entreprises qui se tra- ParisTech, qui associe 11 Écoles d’ingénieurs parisiennes, dont
duisent par des délocalisations des entreprises françaises à l’École Polytechnique. François Goulard, Ministre délégué à
l’étranger et à l’inverse l’arrivée ou le développement d’entre- l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé avant-
prises étrangères en France. Les fusions-acquisitions se multi- hier la reconnaissance par l’Etat de ParisTech comme pôle de
plient. L’année 2006 a été marquée par l’épilogue de la reprise recherche et d’enseignement supérieur. L’étape suivante est la
d’ARCELOR par MITTAL, par le rapprochement SUEZ-GAZ de constitution de ParisTech sous forme d’établissement public,
FRANCE, au nom du nationalisme économique, pour ne citer pour lui permettre de délivrer des diplômes et recevoir des
que ces deux exemples. Les cadres supérieurs, dont vous ferez moyens de l’État. Les conseils d’administration des Écoles
très vite partie, sont en première ligne dans ces rapproche- membres vont être consultés à cette fin dans les semaines qui
ments et y gagnent des galons ou en font les frais. En résumé, viennent.
cela souffle très fort au sommet des entreprises. Les anciens Vous avez beaucoup reçu de vos familles, de la nature par vos
élèves de l’École ont, par exemple, changé quatre fois en qualités innées, de la société par votre formation. Je vous
moyenne de métier ou de fonction au cours de leurs dix pre- demande de mettre maintenant votre énergie au service des
mières années de carrière. autres. Quelles que soient les fonctions que vous allez assumer
Des efforts de recherche et d’innovation croissants, de la part au cours de votre carrière et aussi brillantes soient-elles, votre
w w w. e n s m p . f r
des Etats et des entreprises. La croissance de l’économie amé- premier devoir sera de travailler à la réussite du groupe, de
ricaine est tirée par des entreprises dans le domaine des tech- l’usine ou de l’entreprise que vous dirigerez. Et vous devrez
nologies de l’information et de la communication, ou des bio- constamment oublier votre intérêt personnel au profit de l’in-
technologies qui n’existaient pas il y a 20 ans. L’objectif de térêt collectif.
Lisbonne que les dépenses de R&D en Europe représentent 3% Je vous félicite d’avoir accompli avec succès votre scolarité à
du PIB, ne sera pas atteint en France en 2010. Néanmoins, le l’École. Vous allez recevoir dans un instant un diplôme large-
gouvernement a décidé d’augmenter sensiblement les ment reconnu et apprécié par les entreprises.
dépenses de R&D au cours des prochaines années, au profit des
établissements publics d’enseignement et de recherche, mais Je vous souhaite beaucoup de succès et de bonheur dans votre
aussi au profit des entreprises. Je vous recommande vivement vie professionnelle et privée.
d’attacher la plus grande importance à la recherche et à l’inno-
Je vous remercie pour votre attention.
vation : c’est sans doute une des conditions du développement
des entreprises et de maintien d’emplois qualifiés nombreux en Benoît LEGAIT
• Les protégés : il s’agit de ceux dont l’activité professionnelle donc grandi avec cette “évidence” que le chômage et le sous-
est abritée de la concurrence internationale pour des raisons emploi sont inéluctables, inévitables et irrémédiables. C’est
liées à la technologie, à la réglementation, à la localisation votre propre expérience du monde qui vous entoure. Qui plus
géographique ou tout simplement au rapport de forces, en est, sous la pression de la concurrence dans une économie de
leur faveur. Indépendamment de leurs compétences et quali- plus en plus mondialisée, les employeurs - dirigés par les géné-
tés intrinsèques, ils souffrent moins de l’impact négatif de rations antérieures auxquelles j’appartiens - ont rompu le pacte
cette fameuse “mondialisation” et ils en engrangent en social implicite qui garantissait qu’en échange d’une rémuné-
même temps la majeure partie des effets positifs. ration légèrement inférieure à celle d’un marché efficient, ils
• Les précaires : il s’agit de tous ceux qui, tout en étant partie assuraient une certaine “sécurité de l’emploi”. Pendant 25 ans,
intégrante de nos systèmes économiques et sociaux, sont ils ont tenu la poêle par le manche et en ont sans doute abusé
soumis de plein fouet aux effets les moins agréables de la pour faire la cuisine.
mondialisation de nos économies. Ils en retirent quelques
Le rapport des forces est en train de changer grâce à l’inversion
avantages, mais sont les premiers touchés par ses consé-
des tendances démographiques. Ce sont les détenteurs de la
quences les moins plaisantes.
force de travail qualifiée, c’est-à-dire les “compétitifs” de mon
• Les exclus : il s’agit là de ceux qui ne peuvent ou ne veulent
propos antérieur qui désormais tiennent la poêle par le manche
pas trouver leur place dans notre système économique actuel,
! Soyez en donc conscients et allez avec confiance à la conquê-
et ont même de la difficulté à trouver une place dans le sys-
te du monde qui vous entoure. N’abusez pas de cette position
tème social. Certains d’entre eux participent activement à ce
de force relative que vous confère la situation et faites preuve
que l’on appelle l’économie informelle, mais sont quand
d’une solidarité intergénérationnelle qui a peut-être manqué
même exclus de ce qui est le système économique et social
majoritaire. au cours des trente dernières années. Plus précisément, adop-
tez si vous le voulez bien un comportement sociétal à la hau-
Dans cette vision, ce sociologue considère que l’élite inclut teur des responsabilités que votre appartenance à l’élite
w w w. e n s m p . f r
Vous allez tous continuer à apprendre beaucoup, en observant nité nous enseigne. Comme le disent les anglo-saxons “Think
autour de vous, plutôt qu’en écoutant la parole des professeurs Positive”. Il s’agit là d’un adage simple, de bon sens qui a
dans les salles de cours et amphithéâtres. En même temps vous d’ailleurs peut-être inspiré le slogan publicitaire d’une grande
pouvez commencer dès demain à changer le monde qui vous chaîne d’hypermarchés, au demeurant remarquable.
entoure. Bien sûr, vous irez par petites touches et au début
vous apporterez des changements moins importants que ceux ***
que vous pourrez apporter plus tard, avec plus d’expérience et En conclusion, quelques mots sur l’association. Vous n’y échap-
plus de “responsabilités”. Mais n’attendez pas ; soyez des perez pas ! Son nom est Association Amicale des Anciens
moteurs du changement. Du changement positif. Élèves de l’ENSMP. Peut-être le mot le plus important est-il
“amicale”. Vous en faites partie automatiquement dès que
Gardez toujours un regard positif sur ce qui vous entoure. Vous vous êtes en dernière année d’études des cycles “élève ingé-
avez baigné au cours de ces dernières années dans un environ- nieur” ou “ingénieur élève”.
nement très positif, parfois ludique, toujours de haut niveau
intellectuel. Un tel environnement, vous ne le retrouverez pas L’association pourra peut-être vous aider un jour ; vous pouvez
de sitôt ; ce ne sera sans doute qu’à l’occasion d’une nouvelle l’aider tout de suite. Comment ? En contribuant à ses travaux
formation longue dans un institut d’éducation supérieure de et à ses activités. Si vous ne l’avez déjà fait, venez nous rendre
très haut niveau, en France ou à l’étranger. Alors, en attendant, une petite visite ; nous ne sommes pas très loin : nous sommes
ne perdez pas cet état d’esprit positif et tourné vers l’avenir. au 60 du boulevard Saint-Michel, à droite, en entrant !
Faites le partager à tous ceux qui vous entourent. Contaminez-
les de façon positive. Ayez un regard confiant et positif sur A tous et à toutes, bonne route ! Confiance dans l’avenir, séré-
l’avenir. Rayonnez. nité dans la capacité à influencer le cours des évènements !
Soyez les maîtres de votre destinée !
Vous ne saurez jamais assez combien ce simple état d’esprit
positif peut avoir un impact favorable sur vous et sur ceux qui
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Merci de votre attention.
vous entourent. Même si nous n’avons pas la démonstration
scientifique de la valeur de l’état d’esprit positif, acceptez en la 1 La
mondialisation : la destruction des emplois et de la croissance ; l’évidence
vérité sur la simple observation de ce que l’histoire de l’huma- empirique - Clément Juglar 1999
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RÉUNIONS DE PROMOTION
Réunion de la promo 52 en Médoc du 9 au 13 otobre 2006
Le circuit en bus nous permet de découvrir pas participé à nos réunions et beaucoup
Le Médoc, le Bassin d’Arcachon et la
ville de Bordeaux n’ont plus de
secrets pour nous, car Jacques HAUDE-
de nombreux châteaux, chacun orné de son
cèdre du Liban : celui qui a beaucoup de
d’entre nous le revoient pour la première
fois depuis la sortie d’École. Comme nous
BOURG nous a fait découvrir le pays de ses cheminées, celui qui a la porte du sultan de tous, il n’a pas changé, ou si peu.
ancêtres maternels. Ce séjour, organisé de Zanzibar, celui devant lequel on baisse les
Et Bordeaux nous reçoit sous un soleil
main de maître et aux qualités gastrono- voiles,... le tout commenté par un guide à
radieux, Bordeaux qui (dixit la guide) s’en-
miques éminentes, comptera, pour nous l’anecdote facile et au rire rabelaiso-médo-
dormait avec Jacques (pas un des nôtres) et
tous, comme un point fort de l’année 2006. cain communicatif.
a été réveillée par Alain (qui revient), avec
La première visite, sous un beau soleil, Pour Arcachon et le Bassin, la croisière l’aide d’un tram qui change bien des choses
donne le ton. Nous sommes accueillis chez commence dans la joie malgré un ciel légè- et qui avance sans fils disgracieux dans les
les cousins de Jacques et guidés par sa rement menaçant : cabanes tchanquées (= airs, magie de l’électromagnétisme. La
filleule Nathalie : entreprise familiale qui sur pilotis) qui ne sont que deux mais sym- ville, qui fut jadis la 2ème ville de France, est
exploite et commercialise les AOC Crus boles du Bassin, île aux oiseaux et cap vers partie pour reconquérir une place de choix,
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Bourgeois Listrac-Médoc et Haut Médoc. Le Canon, où les huîtres nous attendent à la superbement ravalée et aménagée, au centre
d’une région en plein déve-
loppement.
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bien efficaces et sympathiques. administrateur de ce Jeannine LORIOT, Pierre et Maryse LUCAT, Michel et Evelyne MAIRAL,
Musée . Rita MARZONA, Pierre MESCHINET de RICHEMOND, Jean et Elizabeth
Vendredi 13 MICHELET, Jean et Jeannine MION, Ernest OSTERTAG, Jean-Marie et
Nos vaillants mineurs et leurs compagnes Puis la Cathédrale Annie PACHE, Jean-Claude et Annette PETIT, Alain et Jeanine RONDEST,
Formidable forteresse elle Jacques et Anna RUBIO, François et Christine SAINT-GILLES, Jean-Pierre
investissent Cordes-sur-Ciel dès ce vendre-
et Ginette SCHWARTZ, Jacques et Joëlle SCHWEIZER, Jacques SENNEPIN
di soir l’Escuelle des Chevaliers à Cordes- recèle à l’intérieur - outre
sur-Ciel pour retrouvailles, tourisme et la profusion de ses décors
Bruniquel
“franches ripailles” (pâtés et tartes médié- peints et de sa statuaire - une série de Une bastide dotée de deux châteaux : le
vaux et ragoût de cerf arrosés d’hypocras). fresques très dissuasives sur les sept péchés vieux et le neuf perchés sur un promontoire
capitaux (avarice, colère, envie, gourmandi- surplombant le Tarn. Ici, du temps de
Samedi 14 se, luxure, orgueil, paresse) dénoncés en son Mérovée, Brunehaut et Frédégonde se fai-
Au petit matin, Cordes-sur-Ciel déjà baigné temps par Saint Augustin. saient face de part et d’autre de la vallée.
par le soleil levant mérite bien son nom De retour à Cordes, nous partageons au Retour à Cordes à l’Hostellerie du Vieux
puisqu’un épais brouillard d’octobre (et non Grand Ecuyer un repas gastronomique orga- Cordes pour le dîner final de nouveau suc-
de septembre) couvre encore la vallée. nisé sur le nombre 3 (trois entrées, trois culent conclu par deux interventions :
Après une descente en petit train vers les poissons, trois viandes, trois fromages, trois • notre Délégué Général de l’Association,
deux cars nous partons pour Albi en deux desserts) le tout dans une humeur joyeuse ! André GRANDJEAN, fait le point sur
groupes aléatoirement constitués qui perdu-
Dimanche 15 notre École et ses perspectives d’avenir en
reront sur l’ensemble des visites. Nous
Au petit matin, nous visitons Cordes-sur- nous engageant à continuer à la soutenir ;
sommes accueillis sur le site par deux
Ciel encore baigné par le soleil levant . • notre Délégué de Promotion, Jean-Louis
guides, Emmanuelle et Nadine, charmantes,
Ce nid d’aigle avec ses cinq murailles, ses ANDREU, un peu plus nostalgique nous
érudites et bien pourvues en réparties, qui
rues en forte pente aux pavés inégaux, ses rappelle que nous entamons l’automne de
nous accompagneront pendant ces deux
notre vie et nous propose de réfléchir sur
jours. maisons gothiques décorées de sculptures,
le challenge entre la spontanéité et la
son église fortifiée, sa halle monumentale et
Visite du vieil Albi méthode comme nous en incite notre
ses bas quartiers nous accueille en pays
Un vieil Albi particulièrement bien conser- camarade Jean CARTAN dans son messa-
cathare. Puis nous partons à la découverte
vé où nous sont contés les périodes de pros- ge envoyé du Japon qui nous livre cette
des bastides environnantes :
périté (le pastel extrait de l’isatis et ses citation de Lao Tseu en tête du Tao Te
cocagnes) et de vicissitudes (la croisade de Castelnau de Montmirail King, : “un chemin praticable n’est pas le
Simon de Montfort contre les cathares albi- Une superbe place entourée de “couverts” vrai chemin” que chacun pourra interpré-
geois, les razzias du Prince Noir, l’épidémie avec dans un coin le pilori, simple colonne ter à sa guise.
de peste, les représailles des huguenots, ...). où nos anciens mettaient aux fers fautifs et Enfin, un grand merci à nos organisateurs
Au passage les maisons de Henri de fautives (autres temps, autres mœurs ?). Jean-Louis et Anne ANDREU pour leur
Toulouse-Lautrec-Monfa et de Jean- Plus loin le rendez vous des pèlerins pour efficacité, leur gentillesse et leur capacité à
François de Galaup comte de La Pérouse Saint Jacques de Compostelle. nous avoir procuré cette nouvelle occasion
ainsi qu’un super HLM dans un bâtiment Puis déjeuner à la Ferme Auberge “Les de nous reconnaître.
ancien rénové. Chênes” dont la découverte s’avère difficile
Nos deux groupes se retrouvent pour déjeu- pour l’un de nos deux cars, illustrant à sa A quand la prochaine rencontre ?
ner au restaurant Chiffre et se séparent de façon la maxime : “un chemin praticable Michel BUSSENAULT
nouveau pour visiter : n’est pas le vrai chemin” (voir plus loin). et Jacques SCHWEIZER
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ORIENTATIONS LES ÉLÈVES
INTERNATIONALES
Les 25 ans de la Junior Entreprise
Label Europass :
passeport européen pour l’École Le 9 novembre der-
nier, la JE de l’école
Au printemps 2006, l’École a fait la demande et
a fêté le 25ème anni-
a obtenu le Label Europass pour le supplément
versaire de l’associa-
au diplôme Ingénieur civil des mines, afin de lui
tion créée en 1981 :
donner un caractère international marqué. Ce
Mines Études &
label facilite l’employabilité de nos ingénieurs à
Projets. Une table
l’étranger et permet de faire reconnaître leur
ronde sur le thème
diplôme auprès des employeurs potentiels.
du “facteur humain
Ce document explique précisément l’organisa- dans la reprise d’en-
tion du système français de l’enseignement supé- treprise” a ouvert les
rieur et la place qu’y occupe l’École, l’organisation débats. La manifes-
de la scolarité à l’ENSM.SE et le parcours de tation était orches-
l’élève (cursus personnalisé, niveau de langues, trée par Pierre Pierre Marchand (E05) accueille les participants
stages...). Marchand et François
Coulongeat, respectivement président et vice-président. Après la présentation
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Les élèves diplômés en septembre sont les pre- des activités et missions de la JE aux professionnels et institutionnels présents,
miers à bénéficier de ce supplément, labellisé ils se sont appuyés sur plusieurs témoignages d’anciens élèves qui sont passés
Europass qui leur sera délivré en français et en par la JE pour montrer l’intérêt d’une telle structure, première passerelle entre
anglais. L’ENSM.SE a été pilote sur ce projet et les futurs ingénieurs et les entreprises.
son modèle de supplément au diplôme est diffusé
par l’Agence Socrates-Leonardo da Vinci
France. Réception unique en PACA
Contact : Bertrand Jullien,
responsable du service Scolarité, DF Site Georges Charpak : les premiers bâtiments opérationnels
Les élèves occupent les premiers studios du campus de Gardanne depuis le 31
octobre (près de 50 chambres), “premier résultat de quatre années de travail”.
Mobilité internationale : Côté recherche, la halle système, 1ère salle blanche de classe 100 en région
les acteurs témoignent PACA (photo), un
outil exception-
À la croisée des chantiers “internationalisation”
nel, a été officiel-
et “professionnalisation du cursus”, une confé-
lement livrée en
rence/débat sur le thème Parcours professionnels
novembre. Elle
internationaux, destinée aux élèves ICM, était
abritera 650 m2
organisée conjointement par la DF et la DRI en
d’espace propre et
octobre dernier. Elle a permis aux nombreux
mettra à disposi-
élèves présents (1A et 2A) d’affiner leur
tion de l’industrie
connaissance de l’environnement professionnel
et des laboratoires
mondialisé dans lequel ils seront amenés à évo-
publics, des équi-
luer. Des témoignages d’élèves de retour d’expé-
pements de haut
rience internationale, d’élèves AST originaires
La salle blanche, 650m2 d’espace propre niveau pour
d’établissements partenaires et d’anciens élèves
concrétiser des
actuellement en poste ont été complétés par des
projets communs.
éclairages sectoriels (Vuitton, Alcan, ST
Son fonctionne-
Microelectronics) apportés par des profession-
ment sera couvert
nels.
par la participa-
Thèmes abordés : impact de la mondialisation tion des indus-
sur le métier d’ingénieur, logiques internatio- triels et des labo-
nales sectorielles, expatriation et contrats ratoires utilisa-
locaux, volontariat international en entreprise... teurs.
Contact : Elisabeth Goutin, Rappelons que
Déléguée aux relations internationales 50 studios pour les futurs ingénieurs l’opération a fait
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Mondialisation et interdisciplinarité, voici les nouvelles
caractéristiques du marché de l’emploi des ingénieurs.
C’est dans ce contexte que l’École nationale supérieu-
re des mines de Saint-Étienne et la Société des anciens
Remise des prix (© l’Etudiant) - photo Gilles Tondini
élèves unissent leurs efforts pour dresser une cartogra-
phie exhaustive des fonctions occupées par les mineurs
Distinction et mention spéciale pour l’ENSM.SE au Trophée des Grandes de Saint-Étienne.
Écoles d’Ingénieurs. Cette enquête a été confiée à un groupe de six cama-
rades de 1ère année, dans le cadre de leur formation
Ce Prix est co-organisé par l’Étudiant et la Société Générale, en partenariat en management. Nous remercions d’avance tous ceux
avec l’Expansion et l’Institut de l’Entreprise (novembre 2006) : l’École est et celles qui répondront au questionnaire, ainsi que
lauréate dans la catégorie “Relations Entreprises” (pour le “POP”, projet ceux d’entre vous qui accepteront ensuite d’être re-
d’orientation professionnelle, mis en place par le département Management, contactés pour participer à des entretiens plus ouverts.
processus qui s’appuie sur un partenariat élèves, enseignants, anciens élèves et
entreprises durant les trois années du cursus ICM). Toutes ces données seront utilisées pour définir une
approche “formation tout au long de la vie” pertinen-
Laurent Perier-Camby, délégué aux relations Entreprises, a représenté l’École te en termes de domaines, d’organisation et de coût
avec vos besoins et pour donner aux élèves une visibi-
le 8 décembre à Paris et reçu ce prix des mains de Christophe Beaux, directeur
lité sur les carrières de leurs aînés.
de cabinet du Ministre de l’Industrie.
Voir l’École en peinture : “ Un artiste utilise les peintures minérales pour la réalisation de ses tableaux. Il broie et pulvérise divers miné-
raux pour obtenir des poussières colorées qu’il applique sur ses toiles... selon un procédé sans doute unique “... Certains de ses tableaux
représentent l’ENSM-SE.
Si vous êtes intéressé contactez l’Association des Anciens Élèves au 04 77 32 46 13.
Orientations 2006 :
Formation, recherche, développement
partenaires étrangers, et bien sûr débouchés offerts à nos jeunes diplô- • Développement des domaines de recherche : Microélectronique et Ingénierie &
més : tous les indicateurs témoignent d’un nouvel élan qui fait de Santé (nouvelles filières de formation, développement de conventions de recherche).
l’ENSM.SE l’une des toutes premières écoles d’ingénieurs françaises à • Distinction au Trophée des Grandes écoles d’ingénieurs, co-organisé par l’Étu-
vocation internationale. diant et la Société Générale (novembre 2006) : l’École est lauréate pour ses relations
contact : Marine TRIOMPHE 04 77 42 00 50 - triomphe@emse.fr Entreprises.
RÉUNION DE PROMOTION
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son porche, nous avons une perspective de Encore quelques mètres,
la gare de l’Est jusqu’à la Porte Saint- et nous arrivons à la Porte
Martin. L’Église aux voûtes gothiques, dont Saint-Denis, où nous
le chœur a été consacré en 1429, a vu sa admirons l’Arc de
façade modifiée par Haussmann pour l’ali- Triomphe dédié au Roi
gner sur le boulevard de Strasbourg. Puis, Louis XIV et construit
au XIXème, sa façade accueille une peinture par l’architecte Blondel.
en lave émaillée retraçant la vie de Saint-
Laurent. Après cette promenade
La foire Saint-Laurent s’étendait de la rue passionnante, nous nous
Saint-Laurent, toute proche, jusqu’à la Gare ressourçons dans un sym-
de l’Est et était le lieu de nombreux diver- pathique restaurant turc
tissements populaires. C’est la période de la où nous apprécions un
naissance de l’Opéra Comique, du Théâtre assortiment de spécialités
de Marionnettes. Mais la construction des et où chacun partage ses
grands Boulevards multiplie les foires et souvenirs professionnels
celle de Saint-Laurent décline lentement ou personnels de ce beau
pour fermer en 1785. pays qu’est la Turquie.
Après la visite de l’Église, nous nous diri- Christine GOUNI (E76)
geons vers le Faubourg Saint-Denis en com-
mençant par l’ancien bâtiment Saint-Lazare
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Artem a une vocation : préparer les futurs artistes (qui sauront créer),
les ingénieurs (qui sauront fabriquer), les managers (qui sauront valori-
ser), à travailler ensemble.
Artem a une ambition : devenir, grâce à la qualité de sa formation et
de sa recherche, un pôle d’attractivité nationale et internationale, tout en L'Ecole dans son nouveau site
retrouvant l’esprit qui a fait la renommée de l’École de Nancy.
Pour mémoire, à la fin du XIXème siècle, des artistes et des artisans, en conventions particulières. Les partenaires financiers sont l’État
verrerie, ébénisterie, céramique - Émile Gallé, Antonin Daum, Jacques avec trois ministères (le Ministère de l’Éducation Nationale, de
Grüber, etc. - révolutionnaient les arts décoratifs. Donnant une qualité l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le Ministère de
artistique aux objets manufacturés, ils dépassaient l’opposition art, l’Économie, des Finances et de l’Industrie, le Ministère de la
industrie, commerce. Un souci identique de décloisonnement et de créa- Culture et de la Communication) et les collectivités locales, la
tion anime les instigateurs d’Artem. Communauté Urbaine du Grand Nancy apportant le terrain.
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L'entrée des bâtiments
Des enseignements communs sur le marché et d’expliquer les méthodes conduisent leurs travaux et forment les étu-
et les organisations stimulant l’innovation diants de niveau mastère et doctorat dans de
La réalité d’Artem, aujourd’hui, ce sont les en entreprise. nombreux domaines : matériaux, informa-
enseignements communs, dispensés aux • À l’École Nationale Supérieure d’Art de tique, typographie, art numérique, environ-
élèves des trois écoles sous la forme de Nancy, l’atelier l’art dans l’espace nement, gestion des risques et processus
conférences et d’ateliers (de douze à quinze urbain : topographie, situations, enjeux innovants, management, finance ...
élèves), où ils apprennent à travailler sociaux et esthétiques. Cet atelier a Artem, outre l’innovation pédagogique,
ensemble en groupes de projets. Trois comme ambition de mettre en place un permettra de décloisonner ces travaux de
exemples parmi les 19 ateliers proposés en projet d’intervention artistique dans l’es- recherche et de mettre à jour et développer
2006-2007 : pace urbain de l’agglomération nancéen- des problématiques communes à l’intersec-
• À l’ICN, l’atelier Design, logistique et ne. Il s’inscrit dans les orientations don- tion des arts, des matériaux, de l’informa-
différenciation. Cet atelier réalise des nées par l’étude sur “les nouveaux com- tique et du management par exemple.
études prospectives sur la consommation manditaires” de la Fondation de France et
et les magasins (hypermarché, supermar- en conventionnement opérationnel avec L’institut Jean Lamour : de nou-
ché, “shopping malls”, etc.), assurées par cette institution. Il s’appuie sur les com- velles ambitions pour les maté-
des designers, des spécialistes des tech- pétences des trois grandes écoles fédérées riaux et les nanotechnologies
nologies d’interaction numérique, de la au sein d’Artem et doit conjuguer la pro-
chaîne logistique, du marketing, des urba- grammation artistique et l’appel d’offre Avec ses deux universités scientifiques -
nistes. Cet atelier est financé par un grand de l’artiste choisi, son étude de faisabili- Institut National Polytechnique de Lorraine
groupe de distribution. té, la recherche de partenariats. (INPL), l’Université Henri Poincaré (UHP) -,
• À l’École des Mines, l’atelier et le CNRS, Nancy a acquis une réputation
Conception, innovation, production. Il Recherche, développement et internationale dans les matériaux avec trois
s’agit de sensibiliser les étudiants aux diffusion, les ciments d’Artem domaines de prédilection : la métallurgie
notions complémentaires de design, créa- (alliages, céramiques, polymères, verres),
tivité, fonctionnalité, qualité, rentabilité, Chaque grande école d’Artem abrite des la physique et la chimie des matériaux
de leur faire imaginer un produit à mettre laboratoires de recherche. Les enseignants fonctionnels, les nanosciences (l’étude des
phénomènes observés dans des structures et des systèmes extrêmement petits) Deux priorités : les déplacements
touchant à l’électronique et la fusion thermonucléaire. et le logement
Environ 430 chercheurs et personnels de recherche, dont 120 thésards, tra- Le quartier dispose d’une bonne desserte en transports en
vaillent actuellement dans ces domaines, au sein de cinq laboratoires répartis commun, mais d’un accès automobile difficile (étroitesse
sur deux campus. Le futur campus d’Artem pourra les rassembler en un seul des voies, saturation du stationnement en soirée). Trois
site et un seul laboratoire. Ce regroupement donnera à Nancy l’occasion pistes complémentaires sont en cours d’étude : améliora-
unique de figurer au niveau international parmi les meilleurs centres euro- tion des transports en commun (avec la ligne 1 du tram-
péens dans le domaine des matériaux. Il permettra aussi de constituer un pôle way et l’optimisation des lignes de bus rue Blandan),
de formation universitaire dans ces spécialités. L’ensemble aura le statut meilleur cheminement des piétons et des cyclistes, sta-
d’unité mixte CNRS-Universités. Il sera baptisé Institut Jean Lamour, du nom tionnement plus adapté aux besoins des riverains.
du ferronnier, serrurier d’art, créateur, au début du XVIIIème siècle, des grilles
de la place Stanislas à Nancy. Autres enjeux : la création d’un restaurant universitaire
et d’une cafétéria, l’accès aux équipements sportifs...
Ce regroupement offre trois avantages majeurs. En termes de gestion, il per- Quelle que soit la solution retenue, la priorité est d’assu-
met des économies d’échelle (personnels, fonctionnement, mise en sécurité) rer une haute qualité environnementale.
et une complémentarité des équipements. Ensuite, dans le domaine scienti-
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fique, il permet aux chercheurs de se rencontrer et de développer une Les grandes étapes du programme
recherche multidisciplinaire : physique, chimie, mécanique des solides, scien-
ce et ingénierie des matériaux, génie des procédés, informatique, sciences de Les travaux démarreront fin 2007-début 2008, pour une
la communication et de l’information, design ... période de trois ans. Le projet en est à la phase de
conception d’aménagement du site. En octobre 2005, un
Dernier point : le développement économique. L’institut Jean Lamour sera
jury composé d’élus, d’architectes et de spécialistes de
placé au coeur des deux Pôles de compétitivité lorrains, MIPI (Matériaux
l’urbanisme, de l’architecture et de l’art, a sélectionné
Innovants Procédés Intelligents) et FIBRES et portera la transformation de la
six équipes d’architectes de dimension internationale.
Réuni le 22 juin 2006, le classement du jury a retenu le
projet de Nicolas Michelin associé à ANMA, archi-
tectes urbanistes, Claire Alliod, paysagiste, OTH Est et
ELIOTH, bureaux d’études.
La réalisation du programme interviendra en continuité
sur la période fin 2007-début 2008 à 2011. La première
tranche de conception du programme architectural
concerne l’École des Mines, la Maison des Langues et
l’Institut Jean Lamour. Les locaux mutualisés entre les
utilisateurs du site, les composantes de l’université de
Nancy 2 dont ICN-École de Management et l’École
L'insertion dans le site Nationale Supérieure d’Art, établissement public, feront
l’objet de procédures de concours spécifiques d’archi-
matière grise en activité économique, en partenariat avec les PME/PMI lor- tecture et d’ingénierie qui interviendront dès 2007. Un
raines directement concernées. Enfin, cette plateforme européenne pourra centre d’apprentissage de la Chambre des Métiers sera
apporter toutes ses compétences en traitement des matériaux pour les réalisé sous la maîtrise d’ouvrage de la Région Lorraine.
recherches Artem, en design par exemple. La superficie totale du projet est d’environ 70 000 m2
dont 12 900 pour l’École des Mines et 23 000 pour
Le campus : un des plus grands chantiers universitaires l’Institut Jean Lamour.
de France
Le site d’Artem sera bâti au coeur du Grand Nancy, sur le site des anciennes
casernes Molitor- Manutention. Les bâtiments, d’une superficie de l’ordre de
70 000 m2 sur une emprise de près de 10 hectares, accueilleront environ 5 000 Après un séjour à Paris du 14 novembre au 3 décembre
personnes (3 550 étudiants et 1 400 enseignants, chercheurs, personnels dernier au Palais de Chaillot à Paris, l’exposition
administratifs et techniques) de l’École des Mines, de l’Institut
d’Administration des Entreprises (IAE), du GREFFIGE, de l’ICN-École de est présentée à Nancy jusqu’au
management, de l’École Nationale Supérieure d’Art auxquels s’ajouteront 11 février 2007, Galeries Nancy Thermal (entrée libre les
mercredis, jeudis, vendredis et dimanches, de 14h à 18h).
ceux de l’Institut Jean Lamour. Derrière le projet pédagogique Artem, derriè-
re la construction d’un campus qui l’accueillera, il y a le réaménagement de Cette exposition présente des projets d’archi-
tout un quartier. Celui-ci regroupe actuellement 35 000 habitants, avec une tecture et d’urbanisme sur lesquels s’est prononcé le jury
forte proportion de jeunes adultes (notamment 8 000 étudiants), 4 000 loge- national présidé par André Rossinot, Président du Grand
ments étudiants, deux restaurants universitaires, quatre gymnases. Les Nancy et maire de Nancy, dans le cadre du concours
concepteurs de ce nouvel espace urbain doivent intégrer le site d’Artem au international lancé en 2005.
quartier.
RÉUNIONS DE PROMOTIONS
w w w. m i n e s . n a n c y. o r g
l’après-midi nous conduisit vers la pres- sont encore très employées, furent les étapes
demeures des XVIème et XVIIème siècles,
de l’après-midi et pré-
remparts du château et église.
cédèrent la visite de la
basilique de Sainte- La visite qui suivit, à l’usine Yves Rocher,
Anne d’Auray où les nous ramena au siècle en cours : un univers
amateurs furent abon- d’acier inoxydable peut présenter une cer-
damment baptisés pen- taine esthétique mais tout de même rigide et
dant leur trajet pédestre froide comparée à celle de Rochefort-en-
par une averse prémo- Terre ou de Josselin qui nous accueillait
nitoire. l’après-midi et qui mérite un détour comme
l’écrit M. Bibendum. Bien sûr, la visite gui-
Le troisième jour, croi-
dée du château ne put que retenir l’intérêt de
sière dans le Golfe du
tous.
Morbihan. La matinée
fut fort agréable, avec Ont participé à ce bien agréable séjour concocté par
une météo correcte nos amis Michel CARLE et Guy SOU-
BROUILLARD, Liliane PARLONGUE, Gaston
bien qu’inquiétante, et
DOLIGEZ, Claude DOSDAT, Charles GUI-
Le grand menhir de Locqmariaquer la possibilité d’une CHARD, Raymond HONNORAT, Roger LAFON,
promenade sur l’île Guy MARGUERET, André RAVIART, Manfred
qu’île de Rhuys - mâchoire inférieure du d’Arz, première étape programmée. Après ROSSBACH, Pierre SCHUBETZER, Philippe
golfe du Morbihan - et fut marquée par la l’embarquement pour l’île aux Moines, on VOISIN.
visite du château de Suscinio, résidence de comprit parfaitement pourquoi les Gaulois Un petit regret, qu’ils n’aient pas su totale-
chasse des ducs de Bretagne au moyen âge. locaux craignaient que le ciel ne leur tombe ment soudoyer la météo !
Le lendemain nous entraîna quelques millé- sur la tête : plafond très, très bas en effet et
“crachin” très, très dense au point que la Raymond HONNORAT (N50)
naires en arrière puisque le Grand Menhir
idées du Siècle des Lumières. Ledoux vou- Visite de la très belle abbaye (Xème siècle) la visite d’Arbois et qui ont généreusement
lait établir sur un plan circulaire (il n’en réa- dont le retable anversois du XVIème siècle, contribué, au restaurant de Mouchard, à la
représentant la Passion du Christ constitue fourniture des vins. Ont participé à cette sor-
lisa qu’un demi-cercle) la cité idéale,
le principal trésor. N’oublions pas non plus tie Pierre et Sabine LEGRAND (N52),
comme essaiera de le faire, 150 ans plus
que le site de Baume est considéré comme Henriette DOMAGALA, Colette
tard, Le Corbusier à Marseille ou à Firminy.
un des plus beaux de France, et que les cas- DURAND, Wolfgang et Sigrid PITZ, Alain
Cette première journée s’achevait par une cades de la résurgence méritent le détour. et Jeannette SCHWARTZ (N53), Pierre et
visite de Dole. Dôle, qui vit naître Pasteur, Françoise BLANCHET, Jean-Claude et
puis le perdit à l’âge de deux ans, avant de ... et le vin d’Arbois, plus on en boit... Suzanne CHAMPEAUX, Jean-Marie et
perdre aussi son accent circonflexe au plus on va droit Françoise LOGEROT, Maurice et Marie-
XXème siècle. Et paradoxalement Pasteur Françoise NESSE, Hubert et Mathilde
Après dégustation au domaine de la Pinte,
fut, comme le sel, un conservateur. Mais ici SCHÄFER, Louis et Jocelyne TURBELIN
les senteurs et les goûts des cépages spéci-
ce terme n’a pas de connotation péjorative, fiques du Jura : ploussard, trousseau, sava- (N54), Claude et Marie COUSSEMAE-
la pasteurisation ayant marqué une véritable gnin... n’avaient plus aucun secret pour KER, Jacques et Emma MONNOT (N55),
révolution. nous, non plus que les vins divins (j’en Gérard et Annie BRIDOUX, Michel et Ida
deviens poète) que sont le vin jaune et le vin CARLIER, Michel et Jacqueline ELLE,
Deuxième jour, Besançon à la lumière de de paille. Mais Culture ne signifie pas Jacques et Jacqueline GUILLERAY,
Victor Hugo exclusivement viticulture. Dans l’église Bernard et Marie-Françoise LOUVERT
“Ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Saint-Just nous avons pu, grâce à une heu- (N56).
Sparte... reuse coïncidence de dates, nous recueillir Jean-Claude CHAMPEAUX
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole...
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois...”
45 ans après son arrivée, la promotion 1961 de retour à Nancy
Cette évocation, par l’auteur, de sa naissan-
ce est à jamais gravée dans ma mémoire.
Salut à Victor Hugo (les Orientales) et pour-
tant, désillusion ! Besançon n’a rien d’espa-
C’ est donc le samedi 28 octobre 2006,
45 ans après son arrivée à Nancy, que
le rendez-vous a été donné à la promotion
Prouvé, non connu comme peintre, l’Enfer
et l’Eden ; une œuvre du sculpteur
Duchamp-Villon : le cheval d’acier.
gnol, même si Charles-Quint... Mais cela 1961, à 15h, Place Stanislas, devant le
n’enlève rien à mon admiration pour le Dans le sous-sol on admire une très belle
Musée des Beaux-Arts. exposition de verreries de Daum de toutes
grand Hugo et même si la ville n’a aucun
caractère hispanique, elle n’en est pas moins les époques. Un avis formel, il faut retour-
Le Musée : une fois rassemblé le groupe de
belle. ner avec plus de temps pour contempler ces
mineurs et leurs épouses, soit une quarantai-
merveilles.
Nous étions hier à Arc et Senans au siècle ne de personnes, commence la visite du
des lumières. Ici nous sommes au siècle des Musée. Le guide nous présente quelques L’École : nous nous asseyons dans l’amphi-
“Lumière”, puisque c’est là qu’à deux pas tableaux remarquables : La Bataille de théâtre Bertrand Schwartz ; Jean-François
du berceau de Victor Hugo que naquirent Nancy de Eugène Delacroix qui montre RAFFOUX nous remet un message de sa
Auguste et Louis Lumière, les géniaux Charles le Téméraire à terre sur le point part qui nous touche beaucoup et une lettre
inventeurs du cinématographe. D’autres d’être tué par un jeune cavalier ; une toile de Adran HACHACHE sur le Liban. Nous
personnages célèbres nés à Besançon : d’une gloire locale, Emile Friant : La avons une pensée émue pour nos camarades
Charles Nodier, Charles Fourier, Pierre- Toussaint ; le Manet du Musée, le portrait de disparus mais présents à nos mémoires. Le
Joseph Proudhon, Tristan Bernard. la belle Mery Laurent ; deux toiles de Victor Directeur de l’École, Jack-Pierre PIGUET,
w w w. m i n e s - n a n c y. o r g
(ARTEM). L’Hôtel de Ville : dimanche matin, la visite
Jean-Claude TRICHET prend ensuite la Difficile de nous quitter, nous aimerions
commence à l’hôtel de ville. Le guide nous prolonger et échanger des informations
parole pour nous expo-
ser des points-clés du avec chacun, notamment sur sa vie actuelle
combat titanesque de retraité. L’on se promet des contacts, le
qu’il mène avec la délégué a d’ailleurs donné la liste des
mise en place de adresses Internet. Alors ce sera facile et à
l’Euro : long mûrisse- bientôt, nous l’espérons tous.
ment du projet qui Et encore merci à Jean-François RAFFOUX
s’inscrit dans la durée, et à Daniel FUANT pour l’initiative et l’or-
absence de précédent ganisation parfaite de cette rencontre à
historique, mise en laquelle ont participé, souvent accompagnés
place effectuée en de leur conjoint, Edouard ALHERITIERE,
contenant l’inflation et Noël APPERT, Michel BADIA, Francis
en s’alignant sur les BIBIAN, Michel CAMBOULIVE,
monnaies les plus Raymond COUTANCEAU, Régis
fortes, extraordinaire DEROUDILLE, Edouard DIDIER, Pierre
complexité de cette Edouard ALHERITIERE, Jean-Claude TRICHET et Edouard DIDIER DUHARCOURT, Jean-Paul EYBERT,
opération, complexité Daniel FUANT, François GODARD,
croissante avec le nombre de pays, caractè- Ronald HEUDE, Yann HOUDENT, Yves
fait découvrir le grand escalier, les trompe-
re fondamental du statut de la BCE. Il sou- LEFRANCIER, Bernard LHULLIER, Jean-
l’œil, les plafonds, les salons, les peintures
ligne que la zone Euro a désormais un François RAFFOUX, André RAHARINAI-
d’une autre gloire locale : le peintre officiel
“poids” comparable à celui des Etats-Unis VO, Pascal RENARDET, Jean-Claude
de Stanislas, Jean Girardet. Puis il rappelle
(300 000 000 habitants). RUTH, Jean-Claude TRICHET, Jean
quelques points de l’histoire de Stanislas. A
Le dîner : c’est encore Place Stanislas que VIDAL et Michel WIERNSBERGER.
sa mort en 1766, la Lorraine est définitive-
nous nous retrouvons sous les lambris dorés ment rattachée à la France. Ronald HEUDE