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ÉCOLE JMC

ÉDUCATION ISLAMIQUE

Jj

Al Masjid Annabawi

1ère SECONDAIRE

Version 1, 2015-2016
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TABLE DES MATIÈRES

Module 1: La biographie du prophète (SAW) ..................................................................................... 4

1.1- Cadre de vie des tribus arabes ...................................................................................................... 5

1.2- Généalogie et famille du prophète (SBL) ................................................................................. 13

1.3- La naissance, les 40 ans avant la mission prophétique et famille du prophète (SBL) ............... 16

1.4- Dans la grotte de Hira ................................................................................................................ 21

1.5- Aimer le prophète Mohammad (SBL) ....................................................................................... 24

1.6- L'Appel à l'islam (Hors de la Mecque) ....................................................................................... 25

1.7- L'effort de l'appel à Allah ........................................................................................................... 34

1.8- Les diverses techniques mises en œuvre contre l’appel ............................................................. 36

1.9- L’embargo général ..................................................................................................................... 38

1.10- L’année noire ........................................................................................................................... 46

Module 2: Les compagnons du prophète (SAW) .............................................................................. 53

2.1- Hamza ibn Abdil – Mouttalib .................................................................................................... 54

2.2- Omar ibn Al-Khattab ................................................................................................................ 56

Module 3: L'adoration ...................................................................................................................... 65

3.1- Les piliers de l’islam .................................................................................................................. 66

3.2- Les buts de la prière ................................................................................................................... 67

3.3- Les mérites spirituels et physiques de la prière .......................................................................... 72

3.4- Les types de prières ................................................................................................................. 75

3.5- Faire sa prière ........................................................................................................................ 80

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MODULE 1: LA BIOGRAPHIE DU
PROPHÈTE (SAW)

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1.1- CADRE DE VIE DES TRIBUS ARABES

La position naturelle et géographique de la péninsule lui donnait une


importance considérable, son entourage de déserts et de sables lui conférait
l’aspect d’une forteresse infranchissable, et de ce fait, difficile à envahir.

De plus, elle était à elle seule une ouverture sur le monde, le nord ouest ouvrait
sur l’Afrique, le nord est sur l’Europe, l’est sur la Perse, l’Asie Centrale et
l’Extrême Orient, qui amenait en Inde et en Chine.

De ce fait, le nord et le sud de la péninsule devint un véritable centre culturel,


religieux et artistique.

Les tribus arabes :


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On compte les arabes disparus, tels les ‘Ad et Thamoud, les arabes de souche
descendants de Qahtan, appelés les Qahtanites, et enfin, les arabes d’adoption,
descendants d’ Ismaïl, nommés les Adnanites.

Parmi les Adnanites, on compte les Azdites, qui comprennent notamment les
Aws et Khazraj ainsi que d’autres…

L’origine des arabes d’adoption est leur premier ancêtre, Ibrahim alayhi salam,
originaire de l’Iraq et qui migra ensuite vers Harrân, puis en Palestine.
Une fois en Egypte le Pharaon, tenta d’abuser de Sarah, la femme d’Ibrahim,
qui resta chaste et digne. En récompense, le Pharaon donna sa fille Hajir,
comme domestique pour Sarah, qui la maria plus tard à Ibrahim. Le nouveau
couple eut ensemble Ismaïl, et Hajir dut être exilée avec son enfant dans une
vallée stérile du Hijaz, à cause de la jalousie de Sarah.

C’est alors qu’Allah fit jaillir la source de Zamzam, pour nourrir Hajir et Ismaïl.
Plus tard, la tribu de Jourhoum vint s’installer près de la source. Ismaïl se maria
ensuite avec une femme jourhoumite, avec qui il eut 12 garçons, qui donnèrent
naissance aux 12 tribus.

La tribu de Nabit et celle de Kaydar furent celles qui prospérèrent le plus.

C’est cette dernière qui donna naissance à Adnan, 21eme aieul dans la
chronologie du prophète (alayhi salat wa salam) , dont se réclament les arabes
adnanites.

Les Qouraichites descendent donc de Kinana, puis Moudar, puis Nizar, puis
Maad, puis Adnan (en remontant).

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La tribu de Abd Manaf faisait partie des Qoraich, et se divisait en 4 familles,
dont Hachim, celle du prophète (alayhi salat wa salam) Mohammed Ibn
Abdillah, Ibn Abdil-Mouttalib, Ibn Hâchim.

Le pouvoir chez les arabes :

On compte les rois couronnés en état de dépendance, comme la monarchie du


Yémen, de la Syrie et de Hira, et les chefs de tribus et de clans.
De la monarchie du Yémen, on retient l’histoire du juif Thou Nouwwas en 523
G, qui jeta au fossé enflammé les chrétiens refusant d’abandonner leur religion
(bataille du fossé), ainsi que l’histoire de Abraha, ibn Al Achram, qui prit le
pouvoir comme général en 549 G et qui mobilisa une armée pour détruire la
Kaaba (les gens de l’Eléphant).

En Syrie, le dernier roi Jalabaibn Al Ayhom se convertit à l’islam au temps de


Omar ibn al Khattab.

Au Hijaz, Ismail dirigea la Mecque et la Kaaba toute sa vie et fut remplacé par
ses fils Nabit et Kaydar.

La tribu des Moudar avait un grand rôle notamment lors du pélerinage.


Un certain Kousay prit ensuite le contrôle de la Mecque avant de l’envahir en
440, il avait alors un grand pouvoir, lui et les Qoraichites.

A sa disparition, Banou Abd Manaf tirèrent au sort Hachim ibn Abd Manaf, à
qui succéda Abd al Mouttalib ibn Hachim ibn Abd Manaf, grand père du
prophète (alayhi salat wa salam).

Le pouvoir chez les autres arabes :

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Les tribus situées près de Hira dépendaient formellement, mais pas réellement
de la monarchie de Hira. Quant aux tribus de la steppe à l’intérieur de la
péninsule, elles étaient libres, obéissaient à des chefs et répondaient à l’esprit
de clan.

Le chef de tribu était très écouté, et son pouvoir peut être comparé à celui du
tyran.

La situation politique :

Les trois provinces voisines des terres étrangères connaissaient une situation
politique dramatique, les sujets étant complètement lésés et dirigés par leurs
seigneurs.
L’injustice dominait et les droits individuels étaient inexistants.
Quant aux tribus situées à l’intérieur de la péninsule, leur situation n’était guère
meilleure, les divergences tribales, raciales et religieuses prévalaient.
Le gouvernement du Hijaz était respecté, vu comme le centre religieux.

Les religions des arabes :

La majorité des Arabes se réclamaient de la religion d’Ibrahim alayhi salam et


adoraient Allah, qu’ils considéraient comme dieu unique. Ils négligeaient
certains aspects du culte, mais restèrent attachés au monothéisme, jusqu’à
l’arrivée du chef de Khouzaaa, Amr Ibn Louhay, qui bouleversa totalement la
situation à cause notamment de l’un de ses voyages en Syrie, où il vit les gens
adorer des idoles. Il revint donc de ce voyage avec Houbal, une idole, et la plaça
à l’intérieur de la Kaaba, incitant les gens à l’adorer.

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Son peuple le suivit, ainsi que les gens du Hijaz, et le chirk se répandit
largement.
Les trois plus grandes idoles étaient alors Manat, al Lat et al Ozza.
Assisté, soit disant, d’un djinn, Amr Ibn Louhay, sut à quel endroit les idoles
du peuple de Nouh alayhi salam étaient enterrées, il les déterra alors et les offrit
aux tribus de sorte que chacune d’entre elle disposait d’une idole.
Jusqu’à l’arrivée du Prophète qui les détruisit, il s’y trouva 360 idoles.

Les idoles étaient alors vues par le peuple comme une innovation positive.
Les gens s’attachaient à elles, les créditaient d’un pouvoir d’intercession auprès
d’Allah , faisaient le pèlerinage et se prosternaient devant elles, leur offraient
des sacrifices, leur réservaient une partie de leur nourriture, considéraient une
partie de leur nourriture comme tabou…

De plus, les Arabes s’adonnaient également à la consultation du sort par le biais


de Zalam, baguettes non couvertes de plumage. Ces Zalam leur permettaient de
prendre des décisions mais aussi de décider si l’un d’eux était de leur généalogie
ou non. Ils étaient également superstitieux à l’égard de certains jours, certaines
femmes, etc.

Certains rites d’Ibrahim alayhi salam demeuraient toutefois en vigueur, telle la


circumambulation, le pélerinage, la Oumra etc…

Les Qoraichites introduisirent néanmoins dans ces rites une foule d’innovation,
se considérant entre autres d’un rang supérieur.

Si les profanes effectuaient le hajj pour la première fois, ils revêtaient les
vêtements des Khoums (qoraichites), sinon, ils l’effectuaient nus. Les femmes
ne se revêtaient quant à elles que d’un simple lambeau.

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Après l’état de sacralisation ihram, les Qoraichites n’entraient dans leurs
maisons que par l’arrière, pratique qu’Allah (subhanahu wa ta’ala) décrit
comme mauvaise dans le Saint Coran.

Les juifs tenaient également un rôle important, suite à l’émigration de plusieurs


tribus juives au Hijaz, le judaïsme se répandit parmi les Arabes. Parmi les plus
illustres tribus juives, on compte celles de Khaybar, an Nadir, Kouraidha…
Le juif Thou Nouwas appela les chrétiens de Najran au judaisme,jetant dans un
fossé de flammes ceux qui rejetaient son appel. Entre 20 000 et 40 000
personnes périrent en 523 G. Le Coran relate cette histoire (sourate bouroudj).

Le christianisme entra en Arabie par l’intermédiaire des Romains et des


Abyssiniens. Certains se convertirent au christianisme par l’appel de l’ascète
Faymiyoun.

En 525 de l’ère chrétienne, le chrétien Abraha régna sur le Yémen et y répandit


sa religion, au point de construire une église au Yémen, nommée la Kaaba
Yéménite. Il voulut alors détruire le temple d’Allah, mais Celui-ci l’en empêcha
par un châtiment.

Certaines tribus arabes et certains rois de Hira se convertirent tout de même au


christianisme.

Le mazdéisme se retrouvait ça et là, quant au sabéisme, la religion du peuple


d’Ibrahim, il connut sérieusement le déclin face au judaïsme et au christianisme.

La situation religieuse :

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Les Arabes qui prétendaient suivre le culte d’Ibrahim en étaient donc très loin,
prônant même l’associationnisme (chirk). Avec le temps, ils reprirent les
traditions et habitudes des païens.

Les juifs quant à eux étaient dominateurs et orgueilleux, et les chrétiens étaient
devenus tels des paganistes, perdus dans la confusion entre l’homme et Dieu.

Aspect de la société arabe antéislamique :

La situation sociale :

Chez les nobles, la relation entre l’homme et sa famille était très développée,
l’homme demeurant toutefois le détenteur de l’autorité. Les relations homme-
femme étaient régies par un contrat de mariage, la femme devant obéissance à
ses parents.

Dans d’autres milieux, la mixité, la débauche, la fornication et la prostitution


étaient de mise. Il existait alors plusieurs formes de mariage, dont certaines où
la femme avait des rapports sexuels avec plusieurs hommes, en désignant un
arbitrairement comme le père en cas de grossesse ! Les hommes avaient le droit
à un nombre illimité d’épouses. Le divorce dépendait uniquement de la volonté
de l’homme. La fornication avait libre court dans tous les milieux, et les gens
allaient jusqu’à se vanter d’être fornicateurs.

Certains enterraient leurs filles vivantes par crainte de la pauvreté, ceci n’étant
toutefois pas une pratique générale. L’esprit de clan (al assabiyya) régissait les
relations humaines, mais la rivalité au sujet de la noblesse et du courage menait
parfois à des guerres entre tribus de même souche (Aws et Khazraj).

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Les guerres inter tribales étaient quant à elles fréquentes et ne s’interrompaient
qu’au cours des mois sacrés.

La femme n’avait aucune valeur, et les autorités bien trop préoccupées à faire
du profit au détriment de leur peuple.

La situation économique :

Le commerce était le principal moyen d’obtenir de l’or, or la tournée


commerciale était rarement possible, du fait des nombreux conflits.
Ainsi, les marchés ne se tenaient principalement que pendant les mois
sacrés. L’artisanat arabe accusait un énorme retard. On trouvait néanmoins
le tissage et la teinture au Yémen, à Hira et en Syrie. Cependant étant donné les
nombreuses guerres et les pillages qui vont de pair, la pauvreté, la faim et la
nudité étaient générales.

La morale :

Le comportement des gens de l’époque antéislamique présentait des


contradictions, car bien que s’adonnant parfois à des comportements immoraux,
ils faisaient également preuve de qualités précieuses parmi lesquelles la
générosité qui se manifestait notamment par des prix du sang très élevés. Boire
du vin était considéré dans leur société comme un moyen de susciter la
générosité.

Le jeu de hasard se pratiquait également beaucoup et les gains étaient dépensés


en majeure partie pour nourrir les pauvres. Le Coran ne nie pas d’ailleurs

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l’utilité du vin et de ces jeux, mais précise que pour les deux le péché est plus
grand que le bénéfice.

Plusieurs autres qualités caractérisaient leur caractère, notamment le respect


des engagements auxquels ils tenaient plus que tout, allant jusqu’à tuer leurs
propres enfants ou détruire leur maison, la noblesse d’âme également et le
refus de subir l’humiliation et l’injustice. Ils faisaient montre également d’une
grande détermination, de bonté, patience et douceur, simplicité et
nomadisme. Toutes ces qualités peuvent expliquer en partie le choix de ce
peuple afin de porter le message universel.

1.2- GENEALOGIE ET FAMILLE


DU PROPHETE (SBL)
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Elle comporte trois parties, la première fait l’unanimité et remonte à
Adnân, la seconde fait objet de divergences et va de Adnân à Ibrahim et la
troisième apparaît assez faible et va de Ibrahim à Adam.

La famille prophétique (SBL)

Il s’agit de la famille Hâchimite, en référence à son grand-père Hâchim


ibn Abd Manâf.

Hâchim :

C’est lui qui se chargea du ravitaillement en eau et de la nourriture des pèlerins


du côté de Bani Abd Manaf. Il fut le premier à nourrir les pèlerins de la Mecque.
Son surnom Hachim (il s’appelait en vérité Amr) venait du fait qu’il cassait le
pain (hachama = casser). Il est celui qui institua les voyages d’hiver et d’été des
Qoraich. Sa femme mit au monde leur fils Abdil Mouttalib en 497G, il fut
éduqué par la famille de sa femme exclusivement. Hâchim eut au total 4 fils et
5 filles.

Abdoul-Mouttalib :

Al Mouttalib, le frère de Hâchim s’occupa après lui du ravitaillement en eau et


en nourriture des pèlerins. Lorsqu’il eut 7 ou 8 ans, Al Mouttalib emmena
Abdoul Mouttalib avec lui, et ce dernier grandit ainsi chez lui. A la mort d’Al

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Mouttalib, Abdoul Mouttalib fut investi à sa place et connaissait déjà une
grande renommée.

L’histoire du puits de Zamzam est fortement liée à ce dernier, en effet, en rêve,


il reçut l’ordre de creuser ce dernier, ce qu’il fit, et il trouva à cet emplacement
des épées des cuirasses et deux gazelles en or qu’avaient laissées les
Jourhoumites. Il forgea une porte pour la Kaaba à partir des épées, porte qu’il
orna de plaques d’or obtenues en fondant les gazelles. Ainsi fut institué le
ravitaillement en eau de Zamzam des pèlerins. Allah aida Abdoul-Mouttalib en
lui envoyant une pluie face aux Qoraichites qui lui disputaient la charge de ce
ravitaillement. En remerciement, Abdoul Mouttalib fit le serment de sacrifier
un fils pour Allah, si Allah lui en donnait 10.

Une autre histoire liée à Abdoul Mouttalib est celle de la bataille de


l’éléphant,qui eut lieu fin février ou début mars 571G peu avant la naissance

du prophète alors qu’Abraha As Sabah, l’Abyssinien, représentant du


Négus au Yémen, construisit une église à San’a pour y détourner le pèlerinage
des arabes. Un homme de Bani Kinanasouilla la kiblah de l’église une nuit, ce
qui rendit Abraha fou de rage, et il décida alors, accompagné d’une armée de
60 000 hommes et de 9 ou 13 éléphants, de détruire la Ka’ba. Toutefois, Allah
voulut qu’entre Mouzdalifa et Mina, son éléphant s’agenouilla et refusa
d’avancer. Allah leur envoya ensuite des oiseaux qui leur envoyaient des
pierres, ce qui anéantit complètement l’armée. Quant à Abraha, il fut frappé
d’une maladie qui lui prit tous les doigts avant que son cœur ne sorte de sa
poitrine et ainsi il mourut.

Abdoul Mouttalib avait 10 fils et 6 filles.

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Abdoullah :

Le père du prophète  . Il était le fils le plus beau et le plus aimé d’Abdoul


Mouttalib.
Rappelons qu’Abdoul Mouttalib avait fait le serment de sacrifier un de ses
fils si Allah lui en donnait 10. Le nom de Abdillah sortit du tirage au sort, il
était donc le fils à sacrifier. Alors qu’il s’apprêta à l’immoler, les Quraychites
l’en empêchèrent et lui conseillèrent de consulter une devineresse, qui lui dit
d’ajouter 10 chameaux chaque fois que le nom d’Abdillah sortira. Arrivé au
nombre de 100, le sort choisit les chameaux. Il égorgea alors les 100 chameaux
à la place de son fils. Ainsi, la rançon (diya) qui était alors de 10 chameaux,
passa à 100 chameaux après cet évènement, ce que l’islam approuva par la suite.

Le prophète (SBL) est donc issu de 2 offrandes, comme il le dit dans un hadith,
celle d’Ismail et d’Abdillah.

AbdoulMouttalib choisit pour son fils la meilleure des femmes Quraychites en


termes de généalogie et de rang social, Amina, fille de Wahb ibn Abd Manaf.
Il mourut, selon la majorité des avis des historiens, avant la naissance du
prophète Abdoullah laissa à sa mort 5 chameaux, un troupeau de mouton, une
servante abyssinienne du nom de Baraka ou Oum Ayman, nourrice du
prophète (SBL).

1.3- LA NAISSANCE, LES 40 ANS AVANT LA


MISSION PROPHETIQUE ET FAMILLE DU
PROPHETE (SBL)
La naissance :
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Le prophète (SBL) naquit dans le carré de Bani Hachîm à La Mecque le lundi
9 Rabia Al Awwal en 571G. Sa mère rapporte qu’il est sorti d’elle une lumière
qui éblouit les palais de Syrie. On rapporte également, avec une chaîne de
transmission cependant non nette, que 14 balcons s’écroulèrent au palais de
Kisra et le feu qu’adoraient les Mages s’éteignit. Le prophète (SBL) fut
circoncis le septième jour après sa naissance. Thouwayba, la captive affranchie
d’Abi Lahab l’allaita après sa mère, ce fut la même Thouwayba qui allaita
Hamza Ibn Abdil Mouttalib.

Mohammad chez Bani Saad :

Abdoul Mouttalib prit Halima, une femme de Bani Saad ibn Bakr, comme
nourrice pour le prophète (SBL).

Son oncle Hamza ibn Abdil Mouttalib est donc également son frère de lait par
deux fois, par Thouwayba et aussi par sa propre nourrice qui allaita un jour le
prophète (SBL).
Halima témoigne de la bénédiction que lui a apportée le prophète (SBL),
alors qu’aucune nourrice ne voulait de lui, étant orphelin de père. Elle se résigna
à le prendre n’ayant trouvé aucun nourrisson à part lui, et dès lors, sa situation
changea, ses seins se gonflèrent de lait, et ses animaux jadis très pauvres en lait,
offrirent du lait en abondance.

Le prophète resta avec elle jusqu’à ses 4 ou 5 ans, jusqu’au moment où l’ange
Gabriel lui fendit le cœur, duquel il sortit une sangsue qu’il lava dans une
cuvette en or avec de l’eau de Zamzam avant de la bander et de la remettre en
place.

Retour de Mohammad chez sa mère :

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Mohammad resta chez sa maman jusqu’à ses 6 ans. Un jour alors que sa maman
Amina décida d’aller commémorer le décès de son époux en visitant sa tombe,
qui se trouvait alors à 500 km, une maladie la toucha et elle en mourut.

Mohammad à la charge de son grand père :

Abdoul Mouttalib se chargea donc de son petit-fils après la mort de sa maman,


et lui vouai beaucoup de compassion. Abdoul Mouttalib mourut à son tour à la
Mecque alors que le prophète (SBL) avait un peu plus de 8 ans. Il était
cependant déjà à la charge de son oncle, Abou Tâlib.

Mohammad chez son oncle Abou Tâlib :

Encore une fois, Mohammad était très aimé et bien soigné par son oncle.

L’appel à la pluie :

Un jour que les Quraychites se plaignirent de la sécheresse, Abou Tâlib prit le


prophète (SBL), mit son dos contre la Ka’ba et lui fit signe du doigt, c’est alors
que les nuages apparurent et apportèrent une pluie bienfaisante.

Rencontre avec le moine Bahirâ :

A 12 ans, lors d’un voyage de commerce en Syrie avec son oncle, Mohammad
rencontra le moine Bahirâ, qui le reconnut et l’appela « le guide des mondes »
affirmant l’avoir reconnu grâce à plusieurs signes : la prosternation des arbres
d’Al Aqaba lors de son passage, le sceau de la prophétie en dessous du
cartilage de son épaule. Il affirme que ce prophète est mentionné dans leurs

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livres. Dans le but de le protéger, le moine conseilla à Abou Talib de ramener
l’enfant à la Mecque, ainsi il le renvoya là bas par crainte des romains et des
juifs.

La guerre des Foujjâr :

Il s’agit d’une guerre qui opposa le groupe Qoraich et Kinana contre Kays
Aylan.
Les Kinanites finirent par gagner le conflit qui fut nommé ainsi en raison de la
violation de l’interdiction de combattre pendant les mois sacrés. Mohammad,
qui avait alors une vingtaine d’années, y assista, en ramassant les flèches.

Le pacte de Foudoul:

Ce pacte fut conclu par certaines tribus des Quraychites et prévoit l’assistance
de tout Mecquois victime d’une injustice, accord qui contraignait également
le coupable à réparer son injustice. Le prophète (SBL) affirma plus tard que
dans l’islam, il aurait été tout aussi favorable à la conclusion de ce pacte.

Une vie d’efforts et de travail :

Le prophète n’avait pas de travail fixe au début, il gardait parfois des moutons.
A 25 ans, il se rendit en Syrie pour le commerce avec un jeune homme nommé
Maysara, au service de Khadija, une commerçante noble et riche.

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Le mariage de Mohammad avec Khadija :

Après avoir constaté et entendu de la part de Maysara les éloges de Mohammad,


Khadija lui fit savoir par l’intermédiaire d’une de ses amies, Nafisa bint Maniya,
qu’elle aimerait l’épouser. Le prophète (SBL) demanda alors à ses oncles de
demander à l’oncle de Khadija la main de celle-ci. Il l’épousa alors qu’elle
avait 40 ans, sa dot étant de 20 vaches.
Elle lui donna 6 enfants, dont 2 garçons qui moururent en bas âge. Les filles
devinrent toutes musulmanes et émigrèrent à Médine. Elles moururent avant
leur père, sauf Fatima, qui mourut 6 mois après lui.

La construction de la Ka’ba et la question d’arbitrage :

Les Quraychites entreprirent de la reconstruire lorsque Mohammad eut 35 ans.


Al Walid ibn al Moughira commença le premier la démolition. La Ka’ba fut
divisée en plusieurs parties, chaque partie gérée par une tribu. La question de
qui s’occuperait de replacer la pierre noire divisa les tribus qui décidèrent de
prendre comme juge le premier qui pénétrerait la mosquée. Il s’agit alors de
Mohammad, qui utilisa un manteau de façon à ce que chaque chef de tribu en
tint un morceau pour soulever la pierre, puis Mohammed se chargea de la placer.

Aspects généraux de la biographie du prophète (SBL) avant le début de la


mission

Il était un modèle de pensée lumineuse. Il ne buvait pas de vin ni ne mangeait


ce qui avait été sacrifié ou immolé pour les dieux. Il n’assistait pas aux fêtes des
idolâtres et éprouvait de l’aversion pour l’adoration des idoles. Lorsque par
deux fois, il voulut commettre quelque bêtise de jeunesse, ALLAH l’en éloigna
en l’endormant. Il était surnommé Al Amîn, le probe, et aidait les pauvres.

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L’époque mecquoise

L’époque mecquoise de la vie de Mohammad en tant que messager dura 10


ans, et se divise en une étape de 3 ans de l’appel secret, une étape qui s’étend
jusqu’à l’émigration à Médine de la propagation du message au niveau de la
Mecque, et une étape de généralisation de l’appel en dehors de la
Mecque. L’époque médinoise dura quant à elle 13 ans.

1.4- DANS LA GROTTE DE HIRA


Se sentant éloigné de son peuple, le prophète (SAW) préférait s’isoler dans la
montagne de la lumière (Jabal Al-Nour). Il resta trois
ans avant qu’Allah lui fasse porter le message de
l’islam.

Djibril descend avec la révélation

Les signes de la prophétie lui apparurent alors qu’il


avait plus de 6 ans et durèrent 6 mois. Signes parmi

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lesquels on compte le fait qu’une prière de la Mecque saluait le prophète (SAW)
et que tous les rêves faits par le prophète (SAW) se réalisaient.

Djibril révéla les premiers versets du coran. Il se présente en lui disant «récite !
»

Le prophète sortit de cette expérience tremblant et retourna auprès de khadija,lui


demandant de l’envelopper .Elle l’amena chez Waraka Ibn-Nawfl qui annonça
au prophète une vie de difficultés.

Djibril apporte la révélation de nouveau :

Le prophète (S.A.W) ce mit à attendre la suite de la révélation. Djibril se


manifeste de nouveau. En marchant, le prophète écouta une voix qui l’appelait
du ciel, il vit l’ange assis sur une chaise entre le ciel et la terre.

Les étapes de la révélation :


VRAI FAUX
• Le rêve est début de la révélation
• L’ange apparaissant sous forme humaine
• Le prophète voyait l’ange tel qu’Allah l’avait créé

Réponds aux questions suivantes par vrai ou faux.

1) Vrai (V) ou faux (F)


a) Le prophète se rendait-il à la grotte de Hira ?
b) La grotte de Hira se trouve dans la montagne de la lumière ?
c) Le prophète se lança pendant trois ans dans cette solitude ?
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2) Quels sont les indices qui apparaissent pendant six mois ?

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3) Quelle sourate fut récitée par l’ange au prophète ?

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4) Que peux-tu nous écrire sur Waraka ibn Nawfal ?

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23
1.5- AIMER LE PROPHETE MOHAMMAD (SBL)
Les conditions que le prophète (S.A.W) est le messager d’Allah (Il y en a six):

✓ Reconnaitre son message et avoir une conviction intérieure dans son


cœur.
✓ Prononcer la conviction intérieure.
✓ Le suivre en pratiquant ce qui est venu avec lui et en abandonnant tout ce
qu’il a interdit.
✓ Croire tout ce qu’il informe.
✓ L’aimer plus que soit même, plus que ses biens, ses parents, ses enfants
et toute l’humanité.

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✓ Donner priorité à sa parole sur la parole de quiconque et la pratiquer.

« Dis si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que
vous avez gagnés. Le négoce dont vous craigniez le déclin et les demeures qui
vous sont agréables nous sont plus chère qu’Allah, son messager et la lutte dont
le sentier d’Allah, alors, attendez qu’Allah fasse venir son ordre et Allah ne
guide pas les gens pervers. »

Coran Sourate 9 : Verset 24.

1.6- L'APPEL A L'ISLAM (HORS DE LA


MECQUE)

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Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬à Tâif :

Au mois de Chawwâl de l’an 10 de la prophétie (fin mai ou début juin 619


G., le prophète (‫)ﷺ‬, en compagnie de son esclave affranchi Zayd ibn Hârithah

et marchant à pieds aller et retour, se rendit à Tâif, localité située à environ


111 km de la Mecque. Il appelait à l’Islam les tribus qu’il croisait sur son
chemin, mais aucune ne lui répondit. Arrivé à Taîf, il choisit trois frères
parmi les chefs de la tribu des Tâifiens à savoir AbdYâlil, Masaoud et Habib,
les trois enfants de Amr ibn Omair Ath-Thakafi. Il s’installa parmi eux, les
appela à Allah et à assister l’Islam. Le premier dit qu’il allait déchirer le voile
de la Kaaba, si Allah l’avait envoyé. Le deuxième dit : « Allah n’a-t-il pas
trouvé un autre messager que toi? ».

Le troisième dit : « Par Allah, je ne te parlerai jamais. Si tu étais un Messager


tu n’aurais pas besoin que je te réponde par la parole. Si tu mentais contre
Allah, il ne conviendrait pas que je te parle ». Sur ces mots, le Messager
d’Allah (‫ )ﷺ‬se leva et leur dit : « Puisque vous refusez, taisez-vous à mon

sujet ».

À Tâif

Le prophète (‫ )ﷺ‬séjourna pendant dix jours parmi les gens de Taîf. Au cours

d’une telle période, son appel n’épargna aucun des notables de la localité.

Ceux-ci lui répondirent : « Sors de notre pays! ». Ils incitèrent contre lui les
sots et les stupides. Au moment où le prophète (‫ )ﷺ‬allait sortir, les sots et les

esclaves le suivirent, l’injuriant et lui criant dessus au point d’ameuter les


gens autour de lui. Organisés en deux rangs, ils se mirent tous à lui jeter des
26
pierres et à lui adresser des grossièretés. Ils lui jetèrent des pierres aux
tendons au point que ses chaussures fussent teintées de sang. Zayd ibn
Hâritha s’offrait en bouclier pour le protéger, mais fut blessé à la tête. Les
sots et les stupides ne cessèrent de le suivre et de l’acculer au point de le
contraindre à aller vers un jardin appartenant à Otba et à Chayba les deux
enfants de Rabîa de Tâif. Après que le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬se fût réfugié

dans ce jardin, les gens s’en retournèrent. Alors, il alla jusqu’à un cep de
vigne et s’asseya à son ombre, adossé à un mur.

C’est là qu’il fît, après avoir retrouvé son calme, sa célèbre invocation qui
dénotait que son cœur était rempli de tristesse pour la violence déjà subie et
aussi de regret que personne ne crût au message. Il dit :

« Seigneur! Je me plains auprès de toi de ma faiblesse, de mon impuissance


et du mépris que j’inspire aux gens. Ô Toi, le plus Clément des cléments! Tu
es le Seigneur des affaiblis. Tu es mon Seigneur. A qui me confies-tu? Est-
ce à ceux qui me détestent? Ou bien me laisses-Tu avec mes ennemis?

Tout cela importe peu, si je ne m’attire pas Ta colère car, pour moi, Ton salut
est plus vaste que tout. Je cherche refuge auprès de la lumière de Ton visage
par laquelle Tu dissipes les ténèbres et redresses qualitativement les affaires
de ce monde et celles de l’au-delà, contre toute décharge de Ta colère sur
moi. Je ne cherche qu’à te satisfaire et il n’y a ni force ni puissance si ce n’est
en Toi ».

Lorsque les deux enfants de Rabîa le virent, ils le prirent en pitié. Aussi
appelèrent-ils un garçon à eux, un chrétien du nom de Addâs et lui dirent :
« Prends de ce cep une grappe de raisins que tu porteras à cet homme »,

27
Addâs s’exécuta. Il posa la grappe devant le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬, qui,

tendant alors la main dit : « Au nom d’Allah » avant de manger.

Le garçon dit : « Les gens de ce pays ne prononcent pas une telle parole ».

Le prophète (‫ )ﷺ‬dit : « Et toi, de quel pays

viens-tu? ». Addâs répondit : « Je suis


chrétien, originaire de « Ninawâ ». Le
Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬reprit : « Tu es

originaire du village d’un homme


vertueux, Younous ibn Mattâ ».

Le garçon dit : « Comment as-tu connu Younous ibn Mattâ? ».

Le prophète (‫ )ﷺ‬répondit : « Celui-là est mon frère. C’était un prophète et

moi aussi je suis prophète ». Cela dit, Addâs se pencha, baisa les mains et les
pieds du prophète (‫)ﷺ‬.

Les deux enfants de Rabîas dirent alors l’un à l’autre : « Voilà, il a corrompu
ton gosse ». Au retour de Addâs, ils lui dirent : « Malheur à toi! Qu’est-ce
que c’est, ce que tu viens de faire? Le garçon répondit : « Maître! Il n’existe
pas sur terre meilleur que cet homme. Il m’a informé d’une chose que seul
un prophète peut savoir ». Ils lui dirent : « Malheur à toi! Qu’il ne te détourne
pas de ta religion car ta religion est meilleure que la sienne ».

Le Message d’Allah (‫ )ﷺ‬prit la route du retour à la Mecque après avoir quitté

le jardin, triste et le cœur brisé.

28
À l’entrée de la ville, Allah lui envoya l’ange Jibril, accompagné de l’ange
des montagnes. Celui-ci lui demanda l’ordre de renverser les deux montagnes
sur les Mecquois.

Al-Boukhâri a déjà rapporté cette histoire en détail, la tenant de Orwa ibn


Az-Zoubair selon qui, ( )» déclara avoir dit au prophète (‫ )ﷺ‬: « As-tu

connu un jour plus dur pour toi que celui d’Ohod? ». Celui-ci répondit : « J’ai
connu de la part de ta tribu ce que j’ai connu, mais le plus dur de ceci a été
le jour passé à Al-Akaba, lorsque j’ai exposé mon message à ibn AbdYâlil
ibn AbdKalâl et que celui-ci ne me fit pas la réponse que je voulais. Alors,
je m’en allai, très affecté et ne récupérai qu’à l’entrée de la ville où, levant
la tête, je vis brusquement un nuage qui m’ombrageait. Scrutant dans le
nuage, je vis Jibril qui m’appelait en disant : « Allah a entendu ce que ton
peuple t’a dit, ce que les gens t’ont répondu. Il t’a envoyé l’ange des
montagnes pour que tu lui ordonnes ce que tu veux ». L’ange des montagnes
m’interpella, me salua et dit : « Ô Mohammad, je fais ce que tu veux. Si tu
veux, je renverse sur eux (Al-Akhchabains) les deux montagnes de la
Mecque : Abou Kays et la montagne lui faisant face Kouaykouaân. Le
Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬répondit : « Au contraire, je prie Allah le Tout

Puissant de sortir de leur postérité des gens qui l’adoreront, Lui Seul, sans
l’associer à rien d’autre ».

La réponse ainsi fournie démontre la personnalité unique du prophète (‫)ﷺ‬,

mais aussi l’incommensurable grandeur de sa moralité.

Du fait de ce secours mystérieux qu’Allah lui apporta du haut des sept cieux,
le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬revint de son horreur et retrouva sa quiétude.

29
Ensuite, il avança en direction de la Mecque et atteignit la vallée Nakhla où
il séjourna pendant des jours. Il existait dans cette vallée deux endroits où
l’on pouvait séjourner; As-Sayl Al-Kabir et Az-Zayma, dans la mesure où il
y avait de l’eau et de la fertilité. Toutefois, à notre connaissance, aucune
source ne précise l’endroit exact de son séjour dans la vallée.

Au cours de son séjour en ce lieu, Allah lui envoya un groupe de djinns.


Ceux-ci, le Très Haut en a fait mention dans deux endroits du Coran :

1. La sourate Ahkâf :
‫ض َي َولَّ ْوا إِ َ َٰل قَ ْوِم ِهم‬
ِ ُ‫ فَ لَ َّما ق‬.‫َنص تُوا‬
ِ ‫ض روهُ قَالُوا أ‬ ِ ِ ِ َ ْ‫ص َرفْ نَا إِلَي‬
ُ َ ‫ك نَ َف ًرا م َن ا ْْل ِن يَ ْستَمعُو َن الْ ُق ْرآ َن فَ لَ َّما َح‬ َ ‫﴿وإِ ْذ‬
َ
ٍ ‫ْي يَ َديْ ِه يَ ْه ِدي إِ ََل ا ْْلَ ِق َوإِ َ َٰل طَ ِر‬
‫يق‬ ِ ِ ‫ قَالُوا َي قَ ومنا إِ ََّّن ََِس عنا كِتاًب أُن ِز َل ِمن ب ع ِد موس ٰى م‬.‫نذ ِرين‬
ِ
َ ْ َ‫صد قًا ل َم ا ب‬
َ ُ َ ُ َْ ً َ َْ ََ ْ َ َ ُّ‫م‬
ٍ ‫آم نُوا بِ ِه يَغْ ِف ْر لَ ُكم ِم ن ذُنُوبِ ُك ْم َو ُُيِرُكم ِم ْن عَ َذ‬
﴾‫اب أَلِ ٍيم‬ ِ ‫اَّللِ و‬ ِ ِ ِ
َ َّ ‫ ََي قَ ْو َم نَا أَجيبُوا َداع َي‬. ‫مُّ ْستَق ٍيم‬
ْ

« Rappelle-toi lorsque nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour
qu’ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent à sa récitation, ils dirent :
« Écoutez attentivement… » Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à
leur peuple, en avertisseurs. Ils dirent : « Ô notre peuple! Nous venons
d’entendre un livre qui a été descendu après Moїse, confirmant ce qui l’a
précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit. Ô notre peuple!
Répondez un prédicateur d’Allah et croyez en lui. Allah vous pardonnera une
partie de vos péchés et vous protègera contre un châtiment douloureux »
(46 :29-31)

30
2. La sourate de Djinns :

َ ‫س ِم ْعنَا قُ ْرآنًا‬
ْ ‫ع َجبًا يَ ْهدِي إِلَى الر‬
‫ش ِد‬ ْ ‫وح َي إِلَ َّي أَنَّهُ ا‬
َ ‫ست َ َم َع نَفَ ٌر ِم نَ ا ْل ِج ِن فَقَالُوا إِنَّا‬ ِ ُ ‫﴿قُ ْل أ‬
﴾‫فَآ َمنَّا بِ ِه ۖ َولَن نش ِْر كَ بِ َربِنَا أ َ َحدًا‬

« Dis : il m’a été révélé qu’un groupe de djinns


prêtèrent l’oreille puis dirent : nous avons certes
entendu une lecture merveilleuse qui guide vers la
droiture. Nous y avons cru et nous n’associerons
jamais personne à notre Seigneur » (72 : 1,2)

Il ressort du contenu de ces versets et de celui des rapports faits au sujet du


commentaire de cet événement que le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬ne savait pas

que ce groupe de djinns était venu l’écouter. Cela, il ne le sut que


lorsqu’Allah le lui fit savoir en lui révélant de tels versets. On en déduit
également que c’était la première fois que les djinns assistaient à la récitation.
Le contenu des rapports implique que les djinns sont, à plusieurs reprises,
revenus écouter.

Assurément, cet événement était aussi un secours par lequel Allah lui fournit,
à partir de ses mystères insondables, ses soldats que personne d’autre que lui
ne connaît.

De surcroît, les versets descendus en rapport avec l’événement renfermaient


des annonces de la réussite de l’appel du prophète (‫)ﷺ‬, précisant qu’aucune

des forces de l’univers ne pouvait s’opposer à une telle réussite :

31
‫ْس لَهُ ِم ن دُونِ ِه أ َ ْو ِليَا ُء ۚ أُو َٰلَئِكَ فِي‬ ِ ‫ْس بِ ُم ْع ِج ٍز فِي ْاْل َ ْر‬
َ ‫ض َولَي‬ َ ‫َّللا ِ فَلَي‬
َّ ‫﴿و َمن ََّّل يُ ِج ْب دَا ِع َي‬
َ
ٍ ِ‫ض َََل ٍل مب‬
﴾‫ين‬

« Et quiconque ne répond pas au prédicateur d’Allah ne saura échapper au


pouvoir d’Allah sur terre. Et, il n’aura pas de protecteur en dehors de lui.
Ceux-là sont dans un égarement évident » (46 :32)

ِ ‫َّللا َ فِي ْاْل َ ْر‬


﴾‫ض َو لَن ن ْع ِج َزهُ َه َربًا‬ َّ ‫ظنَنَّا أ َن لَّن ن ْع ِج َز‬
َ ‫﴿وأَنَّا‬
َ

« Nous pensions bien que nous ne saurions jamais réduire Allah à


l’impuissance sur la terre et que nous ne saurions jamais le réduire à
l’impuissance et nous enfuyant » (72 :12).

Ce Secours et ces annonces dissipèrent les nuages de


tristesse, d’affliction et de désespoir qui suivaient le
Messager d’Allah(‫ )ﷺ‬depuis qu’il avait quitté Tâif,

chassé et stupéfait. En conséquence de cela, celui-ci était


résolu à rentrer à la Mecque, à reprendre son premier plan d’exposition de
l’Islam, de communication du message éternel d’Allah, avec un zèle tout
nouveau.

Alors, Zayd ibn Hâritha lui dit : « Comment les réintégrer (les Kouraichites)
alors qu’ils t’ont fait sortir? ». Le prophète (‫ )ﷺ‬dit : « Ô Zayd! Allah va

décanter la situation que tu vois et lui apportera une solution. Il secourira sa


religion et fera triompher son prophète ». À l’approche de la Mecque le
prophète (‫ )ﷺ‬resta à Hirâ et envoya quelqu’un des Khouzâaa auprès d’Al-

Akhnas ibn Shouraik, demandant à ce dernier de le protéger. Celui-ci dit :


« Je suis un allié et l’allié ne protège pas. Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬envoya

32
alors auprès de Souhayl ibn Amr qui répondit : « BanouAmir ne protègent
pas BanîKaab ». Il envoya auprès d’Al-Moutaim ibn Adi qui dit : «Oui »,
s’arma puis appela ses fils et son peuple et leur parla en ces termes : « Prenez
vos armes et postez-vous aux coins de la maison car j’ai accepté de protéger
Mohammad ». Ensuite il envoya auprès du Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬pour lui

dire de venir. A son arrivée, il lui dit « Entre! ». En compagnie de Zayd ibn
Haritha, le prophète (‫ )ﷺ‬entra à la Mecque et alla jusqu’à la sainte mosquée.

Débout sur sa monture, Al-Moutaim ibn Adi appela : « Ô Kouraich!


J’accorde ma protection à Mohammad. Alors, que personne ne le touche!
« Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬alla jusqu’à l’encoignure, fit le tour du temple

accomplit deux prosternations et, escorté par Moutaim et ses fils armés
jusqu’aux dents, rentra chez lui.

On raconte que ce jour-là, Abou Jahl interrogea Moutaim en ces termes :


« Mais, toi, es-tu protecteur ou un adepte : un musulman? ».

Celui-ci répondait : « Plutôt protecteur! » Abou Jahl reprit : « Ton protège


est le nôtre ».

Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬avait gardé en mémoire cet acte de Moutaim.

Aussi, dit-il au sujet des prisonniers de Badr : « si Al-Moutaim ibn Adi était
encore vivant et me demandait le libération de ceux-là, je lui accorderais cette
faveur ».

33
1.7- L'effort de l'appel à Allah
Trois ans d’appels secrets :

La Mecque était à ce moment un centre religieux, contenant des idoles sacrées


et parvenir à la purification de la croyance du peuple de tout associationnisme
était une lourde tache, ainsi l’appel commença par être secret.

Les premiers fidèles:

Le prophète (S.A.W) exposa en premier lieu l’islam à ses proches. Les premiers
musulmans sont appelés al sabikoun alawaloune, tels que Khadija - Zayd Ibn
Haritha (son esclave affranchi) – Ali Ibn Abi Talibe qui était ( à la charge du
prophète ) et son ami intime AbouBakr.

34
Abu-Bakr devient un prêcheur dans l’islam et par la grâce d’Allah et à son
appel. Ensuite, Otman ibn Affan et Saad ibn Abi Wakkas, Talha ibn
Oubeydillah et Bilal ibn Abi Rabah.

La première génération de musulmans dont la liste ne se termine pas ici,


comptait uniquement des membres de la tribu Qoraich.

Tous embrassèrent l’islam en secret à ce moment-ci. Puis l’islam se propagea


à la Mecque et fit parler de lui.

La prière:

Le prophète (S.A.W) priait avant le voyage nocturne et c’était deux prières


obligatoires.

La première forme d’obligation avait été la prescription des ablutions. La


nouvelle parvient à tous les Qoraichites.

Malgré le fait que la nouvelle de l’appel leur parvint. Ceux-ci ne s’en soucièrent
pas puisqu’il n’était pas encore question de s’opposer à leur religion ni à leur
divinité.

Puis le prophète (S.A.W) reçut l’ordre d’informer sa tribu, ce qui implique donc
de combattre l’idolâtrie.

Activités

Répond aux questions suivantes :

1) a. Pour combien d’années l’appel est-il resté secret ?

b. À qui le prophète (SAW) exposa en premier lieu l’Islam ?

35
c. Que signifie le mot « As-sabiquoun Al-awaloun » ?

2) Choisis parmi ces noms les compagnons qui ont embrassé l’Islam :

Aboubakr Oui Non

Hamza

Bilal

Aboulahab

3) Qui est le premier à embrasser l’Islam et comment ?

4) Quelle était la première obligation que le prophète a appliquée ?

1.8- LES DIVERSES


TECHNIQUES MISES EN
ŒUVRE CONTRE
L’APPEL
Les Qoraichites utilisèrent plusieurs méthodes pour étouffer l’appel du
prophète :

- Ils le traitent de fou, magicien et menteur,


- Ils disent que le coran est dicté par quelqu’un,

36
- Ils empêchent les gens d’écouter le coran; An nadr ibn el Harith qui
narrait aux gens les récits des rois de perse affirmant que son discours
était aussi beau que celui de Mohamed (SAW).
- Ils divertissaient les gens au moyen d'une esclave chanteuse.

Les persécutions :

Au début de la quatrième année, de l’événement de la prophétie les Qoraichites


usèrent alors du châtiment corporel à l’encontre des convertis.

Aboubaker acheta Bilal afin de le protéger et de l’affranchir et il en fit de même


avec bon nombre d’esclave croyant victimes de services.

Le messager (SAW) était sous la protection efficace de son oncle Abi Taleb.les
Qoraichites décidèrent de négocier avec celui-ci.

Ils le menacèrent en lui demandant de retenir son neveu à défaut il se verrait


dans l’obligation de le combattre lui et Mohamed (SAW).

Abou Talib raconta ceci au prophète.

Les Qoraichites lui proposèrent le plus jeune et le plus beau des Qoraichites en
échange de Mohamed (S.A.W).

Abou Talib rejeta leur demande alors ils décidèrent d’utiliser l’agression.

Oum Jamil porteuse de bois plaçait des épines sur les passages du prophète. Elle
décida après la révélation de la sourate qui la maudissait de jeter des pierres sur
le prophète, mais Allah l’aveugla au point qu’elle ne puisse voir qu’Aboubaker
dans la mosquée.

37
Entre autre agression, ils jetaient sur le messager (SAW) les restes de chameaux
égorgés alors qu'il était (SAW) en prosternation.

Dar El Arqam :

Les musulmans se réunissaient secrètement jusqu'à un groupe d’infidèle les


aperçut et le premier affrontement eut lieu.

Saad Ibn Waquas frappa un homme et versa son sang.

Ce fut là, la première versée de l’histoire musulmane.

1.9- L’EMBARGO GÉNÉRAL

Le pacte d’injustice et d’agression

38
Les Kouraichites furent d’autant plus perplexes
que leurs ruses épuisées, ils constatèrent que Banî
Hâchim et Banî Abdil-Mouttalib étaient résolus à
garder le prophète (‫ )ﷺ‬et à répondre à sa place

quelle qu’en fût la conséquence.

Réunis chez Banî Kinâna, dans la vallée


Al-Mouhassar, ils montèrent une alliance contre
Banî Hâchim et Banil-Mouttalib. Conformément aux termes de cette alliance,
ils ne devaient plus y avoir avec eux de liens de mariage ni de commerce,
jusqu’au moment où ils acceptaient de leur livrer le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬

comme proie à abattre.

Ils avaient un feuillet renfermant les clauses de la convention à savoir : « Ne


jamais faire la paix avec Banî Hâchim encore moins les prendre en pitié,
aussi longtemps qu’ils refusaient la livraison de Mohammad ». D’après Ibn
Al-Kayyim, aucun n’attribue la rédaction des clauses contenues dans le
feuillet à Mansour ibn Ikrima ibn Amir ibn Hichâm. D’autres, au contraire,
l’attribuent à An-Nadr Ibn Al-Hârith alors qu’en réalité le rédacteur fut
Baghîd ibn Amir ibn Hâchim qui, maudit par le prophète (‫)ﷺ‬, eut la main

paralysée. Ainsi, le pacte fut conclu et ensuite accroché à l’intérieur de la


Kaaba.

De leur côté, Banou Hâchim et Banoul-Mouttalib, toutes tendances réunies,


les musulmans comme les paїens se léguèrent, à l’exception d’Abi Lahab.

39
Ils restèrent dans le fief d’Abi Tâlib à partir de la nuit où l’on aperçut le
croissant lunaire annonçant le début du mois de Mouharram de la septième
année de la mission prophétique. Certains avancent d’autres dates.

Trois ans dans le fief d’Abi Tâlib

Le blocus s’intensifia et l’on coupa les vivres à Banî Hâchim et à Banil-


Mouttalib.

40
Les associateurs se pressaient d’acheter toute nourriture et toute marchandise
qui accédaient à la Mecque. N’en pouvant plus, les assiégés en vinrent à se
nourrir de feuilles et de cuirs, si bien que de l’extérieur du fief on pouvait
percevoir la voix des femmes et des enfants pleurant de faim.

Rien ne leur parvenait si ce n’était en secret. Ils ne sortaient du fief pour


acheter ce dont ils avaient besoin qu’au courant des mois saints. Leurs achats
se limitaient aux vivres apportés à la Mecque en provenance de l’extérieur et
même à cet égard, les associateurs élevaient les prix de telle sorte qu’il leur
était impossible de les acheter. Hakîm ibn Khouzâm portait parfois du blé à
sa tante Khadîja. Un jour, Abou Jahl l’intercepta et s’accrocha à lui pour l’en
dissuader.

Intervint alors entre eux Aboul-Boukhtouri, grâce à lui, il put passer avec le
blé. Abou Tâlib avait tellement peur pour le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬qu’une

fois que les gens s’étaient couchés, il lui


ordonnait d’aller se coucher dans son
lit, dans le dessein d’avertir ceux qui
tenaient à l’assassiner. Alors que les
gens dormaient, il ordonnait aussi l’un
de ses fils, de ses frères ou de ses
cousins, d’aller se coucher dans le lit du
Messager d’Allah (‫)ﷺ‬. De même il lui ordonnait de lui apporter un coussin.

Le prophète (‫ )ﷺ‬et les musulmans sortaient pendant le pèlerinage rencontrer

41
les gens et les appeler à l’Islam. Nous avons déjà vu ce que faisait Abou
Lahab en pareille circonstance.

La destruction du feuillet renfermant le pacte

Deux ou trois ans s’écoulèrent et c’était toujours le statu quo mais, au mois
de Mouharram de l’an 10 de la mission prophétique eurent lieu la destruction
du feuillet et la rupture du pacte. En effet, parmi les Kouraichites, certains
étaient satisfaits du pacte, d’autres insatisfaits. Ces derniers s’employèrent
à faire rompre le pacte. L’initiateur des démarches ayant abouti à la rupture
fut Hichâm ibn Amr (appartenant à Banî Amir ibn Lou’ay) qui avait
l’habitude d’accéder au fief, la nuit, pour secrètement apporter de la
nourriture à Banî Hâchim.

Celui-ci alla voir Zouhir ibn Abi Omayya Al-Makhzoumi- dont la mère était
Atika, la fille de Abdil-Mouttalib- et lui dit : « Zouhir! es-tu content de
manger à ta faim et d’assouvir ta soif alors que tes frères sont là où tu sais? ».

Zouhir : Malheur à toi! que faire alors que je ne suis qu’un élément? Par
Allah, s’il y avait un autre homme avec moi, je romprais le pacte.

Hichâm : J’en ai trouvé.

Zouhir : Qui est-ce?

Hichâm : Moi!

Zouhir : Il nous faut un troisième

42
Il alla trouvé Al-Moutim ibn Adi, lui rappela la parenté entre Banî Hâchim
et Banî Abdil-Mouttalib, les deux fils de Abd Manâf et le blâma de son
accord avec les Kouraichites pour une telle injustice.

Al-Moutim : Malheur à toi! que puis-je faire? Je ne suis qu’un élément.

Hichâm : J’en ai trouvé un deuxième.

Al-Moutim : Qui est-ce?

Hichâm : Moi!

Al-Moutim : Nous avons besoin d’un


troisième.

Hichâm : J’en ai trouvé aussi.

Al-Moutim : Qui est-ce?

Hichâm : Zouhir ibn Abi Omayya.

Al-Moutim : Nous avons besoin d’un quatrième?

Il alla voir Aboul-Boukhtouri ibn Hichâm et lui dit à peu près ce qu’il dit à
Al-Moutim.

Aboul-Boukhtouri : Ya-t-il quelqu’un pour aider à cela?

Hichâm : Oui.

Al-Boukhtouri : Qui est-ce?

Hichâm : Zouhir ibn Abi Omayya, Al-Moutim ibn Adi et moi.

Al-Boukhtouri : Nous avons besoin d’un cinquième.


43
Il alla trouver Zoma ibn Al-Aswad ibn Al-Mouttalib ibn Asad, lui parla, et
lui rappela leur parenté et leur droit.

Celui-ci dit : « Ya-t-il quelqu’un sur ce à quoi vous m’appelez? » « Oui! »


lui répondit Hichâm qui lui cita les partants.

Ils se réunirent tous et prirent l’engagement de rompre le pacte. Zouhir dit :


« Je serai le premier à parler ». Le lendemain matin, ils se rendirent au siège
des Kouraichites. Vêtu d’une robe, Zouhir fit sept fois le tour de la Kaaba
avant de venir rejoindre les gens. Il dit : « Habitants de la Mecque! Est-il
normal que nous consommions de la nourriture et portions des vêtements
alors que Banou Hâchim souffrent, n’entretenant avec personne des rapports
de commerce?

Par Allah! je ne me reposerai pas avant que ce pacte injuste et éprouvant ne


soit rompu ». Abou Jahl, placé du côté de la mosquée, se leva et dit : « Tu
mens! Par Allah, le pacte ne sera pas rompu ». Zomaa ibn Al-Aswad dit :
« Par Allah! C’est toi Abou Lahab qui ment. Nous ne sommes pas satisfait
de la rédaction de ce pacte ». Aboul-Boukhtouri dit : « Zomaa a raison. Nous
n’en approuvons pas la formulation. Nous le rejetons ».

Al-Moutim ibn Adi dit : « Vous avez raison (s’adressant à Zoma et à Abil-
Boukhtouri). Est un menteur quiconque soutient le contraire de ce que vous
avancez. Devant Allah, nous en dégageons notre responsabilité et aussi de
tout ce qu’on y a écrit. Hichâm ibn Amr dit quelque chose de similaire.

Alors Abou Jahl dit : « En voilà une affaire qu’on a traitée de nuit. On en a
débattu ailleurs qu’en ce lieu ».

44
Quant à Abi Tâlib, il était assis dans un coin de la mosquée. S’il était venu
c’est qu’Allah avait informé son Messager du cas du feuillet renfermant le
pacte : il y avait envoyé des termites qui avaient rongé tout ce qui, dans
l’écriture, exprimait la passion, l’embargo et l’injustice, n’y laissant que les
mots rappelant Allah le Tout Puissant. L’information lui venait du Messager
d’Allah (‫)ﷺ‬.

En conséquence, le vieillard venait dire aux


Kouraichites ce que son neveu lui avait dit,
prêt à le laisser avec eux, si toutefois il
mentait mais aussi leur demandant de lever
l’embargo si l’information s’avérait juste.
Les Kouraichites acceptèrent.

Après des discussions entre le groupe favorable à la rupture et Abou Jahl, Al-
Moutim se leva et se dirigea vers le feuillet pour le déchirer.

Alors il trouva que les termites avaient tout rongé sauf « En ton nom,
Seigneur » : Celles-ci n’avaient pas rongé le nom d’Allah qui s’y trouvait.
Le feuillet fut ensuite déchiré.

Le prophète (‫ )ﷺ‬et ceux qui étaient avec lui sortirent du fief. Les associateurs

venaient de voir un des grands signes de la prophétie. Toutefois, ils restèrent


comme Allah nous les décrit :

ْ ‫﴿وإِن يَ َر ْوا آيَةً يُ ْع ِرضُوا َويَقُولُوا سِحْ ٌر م‬


﴾‫ست َ ِمر‬ َ

« Et, s’ils voient un prodige, ils s’en détournent et disent : « Une magie
persistante » (54 :2).

45
Ils se détournèrent du signe et devinrent plus infidèles.

Activité

1) Pourquoi a-t-on donné le nom du pacte d’injustice et d’agression?


2) Qui a écrit le contenu dans le feuillet?
3) Quel était le rôle du Hakîm ibn Hizam?
4) Comment s’est déroulée la destruction du feuillet?

1.10- L’ANNÉE NOIRE

46
La mort d’Abi Tâlib :

Rongé par sa maladie, Abou Tâlib ne tarda pas à mourir au mois de Rajab de
l’an 10 de la mission prophétique, six mois après la fin de l’embargo. Il y en a
qui prétendent qu’il mourut au mois de Ramadan, trois jours avant le décès de
Khadîja‫رضي هللا عنها‬.

Un hadith authentique rapporté d’Al-Mousayb mentionne que sur son lit de


mort, Abou Tâlib avait à son chevet le prophète (‫)ﷺ‬. Celui-ci disait :

))ِ‫ كَلمةً أ ُحاج لكَ بِها ِع ْن َد هللا‬،ُ‫ َّل إلهَ إَّل هللا‬:ْ‫ي ع َِم ! قُل‬
ْ َ ‫(( أ‬

“Ô oncle! dis « il n’y a de divinité qu’Allah »; une parole au moyen de


laquelle j’argumenterai en ta faveur auprès d’Allahˮ.

Abou Lahâb et Abdoullah ibn Abi Omayya


s’empressèrent de dire : « Ô Aba Tâlib!vas-
tu sortir de la religion de Abdil-Mouttalib ».
Ils ne cessèrent de lui parler au point que la
dernière parole prononcée par le moribond
fût : « Je reste dans la religion de Abdil-Mouttalib. Alors le Messager d’Allah
(‫ )ﷺ‬dit à son oncle : « J’implorerai quand même le pardon en ta faveur! ».

Allah, cependant, lui révéla :

ْ َ‫﴿ َما كَانَ ِللنَّبِي ِ َو الَّ ِذينَ آ َمنُواْ أ َن ي‬


‫ست َ ْغ ِف ُرواْ ِل ْل ُمش ِْر ِكينَ َو لَ ْو كَانُواْ أ ُ ْو ِلي قُ ْربَى ِمن بَ ْع ِد َم ا تَبَيَّنَ لَ ُه ْم‬
ِ ‫اب ا ْل َج ِح‬
﴾‫يم‬ ُ ‫ص َح‬ ْ َ ‫أ َنَّ ُه ْم أ‬

47
“Il n’appartient pas au prophète et aux croyants d’implorer le pardon en
faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu’il leur est apparu
clairement que ce sont des gens de l’enfer” (9 :113), et aussi

﴾ َ‫﴿إِنَّكَ ََّل ت َ ْهدِي َم ْن أ َحْ بَبْت‬

“Tu (Mohammad) ne diriges pas qui tu veux” (28 :56)

Il n’est pas besoin de démontrer le rôle défensif et protecteur que jouait Abou
Tâlib. C’était la forteresse grâce à laquelle l’appel islamique était à l’abri des
grands et des stupides.

Toutefois, il resta dans la religion de ses ancêtres et donc, ne connut qu’un


succès relatif. Dans un hadith authentique rapporté d’Al-Abbâs ibn Abdil-
Mouttalib, celui-ci dit au prophète (‫ )ﷺ‬: « Pourquoi as-tu laissé tomber ton

oncle? Pourtant il te protégeait et s’emportait de colère pour toi ». Celui-ci


répondit : « Il est au haut-fond de l’enfer et n’eût été mon intervention il
aurait été au niveau le plus bas ».

Selon ce qu’on a rapporté de lui, Abou Said Al-Khoudri a entendu le prophète


(‫ )ﷺ‬dire, alors que quelqu’un venait de lui rappeler son oncle : « Il se peut

que mon intercession lui soit utile au jour de la résurrection, de manière à ce


qu’on le mette dans un enfer qui lui arrivera aux chevilles ».

La mort de Khadîja:

48
Deux ou trois mois après la mort d’Abi-Tâlib- ici divergent les deux paroles-
la mère des croyants, la grande Khadîja ‫رضي هللا‬
‫ عنها‬décéda, au mois de Ramadan de l’an 10 de
la mission prophétique, à l’âge de 65 ans, alors
que le prophète (‫ )ﷺ‬avait à l’époque 50 ans.

Khadîja était l’une des grandes faveurs qu’Allah


accorda à son Messager (‫)ﷺ‬.

Elle resta avec le prophète (‫ )ﷺ‬pendant un quart de siècle, le couvrant de sa

tendresse dans ses moments d’inquiétude, collaborant avec lui dans ses
moments les plus critiques, l’aidant à communiquer son message, participant
aux durs efforts nécessités par le Jihâd et le réconfortant d’elle-même et de
ses biens. Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬dit à l’occasion :

‫ َو أَش َْر َكتْني فِي َم ا ِل ها ِحينَ َح َر َمني‬، ‫اس‬


ُ ‫ص َّدقَتْني ِحينَ َكذَّبَني الن‬
َ ‫ َو‬، ‫اس‬ ُ ‫"آ َم ْنتَ بي ِحينَ َكفَ َر بِ َي الن‬
َ ‫ َو َح َر َم َو ل َد‬،‫ َو َر َزقَني هللا ُ َو لَدَها‬، ‫اس‬
"‫غي ِْرها‬ ُ ‫الن‬

« Elle m’a cru à un moment où les gens me reniaient, m’a donné raison alors
que les gens me démentaient, m’a associé à la gestion de ses biens alors que
les gens me privaient de biens, a fait tous ses enfants avec moi et moi tous
mes enfants avec elle ».

Dans un hadith authentique, Abou Hourayra dit : « Jibril vint voir le prophète
(‫ )ﷺ‬et lui dit : « Ô Messager d’Allah! Voici Khadîja. Elle vient. Elle porte

un récipient contenant de la nourriture ou un breuvage. Lorsqu’elle arrive


jusqu’à toi, remplie de la paix de son Seigneur, Annonce-lui une maison au
paradis faite de roseaux, sans tapage ni idôles ».

49
L’avalanche de tristesses :

Ces deux événements douloureux qui se passèrent en quelques jours


seulement, remplirent le prophète de tristesse et d’affliction. Pourtant chez
celui-ci, les épreuves se succédèrent ensuite, en provenance de son peuple.
En effet, ses ennemis devinrent audacieux à son égard et l’attaquèrent
ouvertement après la mort d’Abi Tâlib. Traqués un peu partout par ceux-ci
et las de leurs persécutions, il se rendit à Tâ’if dans l’espoir que les habitants
d’une telle localité répondraient à son appel ou à la rigueur l’abriteraient,
l’assisteraient contre son peuple. Toutefois, il n’y eut ni logeur, ni protecteur.
Les gens sévirent contre lui de la manière la plus violente et lui firent pire
que ce que lui avait fait son peuple.

Autant les habitants de la Mecque faisaient pression sur le prophète (‫)ﷺ‬,

autant ils se mettaient à persécuter ses compagnons avec une violence telle
qu’Abou Bakr As-Siddik( ) émigrât de la Mecque. Celui-ci ayant atteint
Birakil-Ghimâd, allait se rendre en Abyssinie lorsque ibnDoughounnah le fit
revenir en sa compagnie. Ibn Ishâk dit : « A la mort d’Abi Tâlib, les
Kouraichites inquiétèrent le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬comme ils ne l’avaient

jamais fait du vivant de son oncle.

Un des stupides des Kouraichites a même osé le rencontrer pour lui couvrir
la tête de sable. Ce jour-là, il rentra chez lui la tête couverte de sable.

Une de ses filles vint à sa rencontre, et, pleurant, se mit à lui laver la tête
pour en ôter le sable. “Ne pleure pas ma filleˮ, lui disait le prophète (‫ )ﷺ‬:

“C’est Allah qui protège ton pèreˮ. “Jusqu’à la mort d’Abi-Tâlib, les
Kouraichites ne m’avaient fait rien de graveˮ, ajoutait-il. En raison de la
50
succession des malheurs, cette année fut appelée l’année noire et c’est ce
nom qu’on lui donne dans la Sira et l’histoire.

Le mariage du prophète (‫ )ﷺ‬avec Sawda ( ‫(رضي هللا عنها‬:

Au mois de Chawwal (dixième mois) de cette année- l’an 10 de la mission


prophétique- le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬épousa la fille de Zoma qui faisait

partie des premiers convertis et aussi de la deuxième vague ayant émigré vers
l’Abyssinie. L’ancien mari de cette femme à savoir As-Sakrân ibn Amr avait
émigré avec elle après sa conversion à l’Islam. Il mourut soit en terre
Abyssinienne soit après être revenu à la Mecque. Après que Sawda eût épuisé
son délai de viduité, le prophète (‫ )ﷺ‬demanda sa main puis l’épousa. C’était

la première femme épousée par le prophète (‫ )ﷺ‬depuis la mort de Khadija.

Après plusieurs années, ce fut le tour de Aicha.

51
Activité

1) Parle des évènements qui se sont déroulés durant cette année.


2) Pourquoi on en a donné le nom de l’année noire?
3) Tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont le même
droit.
Cochez la bonne réponse :
Il n’y a pas d’infériorité ni de supériorité entre les êtres humains.
Ce sont les moyens de faire valoir ses droits.

52
MODULE 2: LES COMPAGNONS DU
PROPHÈTE (SAW)

53
2.1- HAMZA IBN ABDIL – MOUTTALIB

La conversion de Hamza ibn Abdil – Mouttalib

Dans cette atmosphère lourde de nuages de l’injustice et de l’agression, jaillit


un éclair illuminant le chemin, éclair qui
n’était rien d’autre que la conversion de
Hamza à l’islam, le fils de Abdil –
Mouttalib ( ).

Celui-ci embrassa l’islam à la fin de la


quatrième année de l’avènement de la
prophétie. La majorité des ulémas soutient
que sa conversion eut lieu au mois de Thoul-Hijja. La raison de sa conversion
fut qu’Abou Jahl, un jour, passa près du prophète (‫ )ﷺ‬à As-Safâ et le malmena.

Comme celui-ci ne disait rien, il lui cassa la tête à l’aide d’une pierre et fit
couler son sang avant de se détourner de lui, pour rejoindre le groupe des
Kouraichites qui se trouvait à la Kaaba. Or une
captive affranchie de Abdillah ibn Jadaân avait assisté à la scène depuis sa
demeure située sur As-Safâ.

) ‫( جبل أحد‬

54
Sur ces entrefaites, Hamza revenait de la chasse, portant son arc en
bandoulière. La captive affranchie alors l’informa du comportement d’Abi
Jahl. Hamza qui était à l’époque le plus puissant et le plus courageux des
jeunes Kouraichites, se mit en colère.
Il sortit précipitamment sans aucune autre préoccupation que celle de se
battre avec Abi Lahab.

Dès qu’il accéda à la mosquée, il lui marcha sur la tête et lui dit :
« Péteur! Tu oses injurier mon neveu alors que je professe sa religion! ».
Il le frappa ensuite de son arc et lui cassa gravement la tête. Des hommes
appartenant à Banî Makhzoum- la tribu d’Abi Lahab – se révoltèrent. Banou
Hâchim aussi- la tribu de Hamza- se révolta. Cependant Abou Jahl dit :
« Laissez tranquille Aba ‘Omâra! J’ai proféré de graves injures contre mon
neveu ». La conversion
de Hamza était d’abord l’expression d’un refus de voir humilier le prophète
(‫)ﷺ‬. Toutefois, Allah,

le fit passer à une véritable conversion. Alors, tout en jouissant de la


protection de son Seigneur, Hamza bénéficiait aussi de l’estime des
musulmans.

55
2.2- OMAR IBN AL-KHATTAB

La conversion de Omar ibn Al-Khattab ( )

Dans la même atmosphère d’injustice et d’agression apparut un éclair plus


radieux que le précédent, à savoir la conversion de Omar ibn Al-Khattâb.
Celui-ci embrassa l’islam au mois de Thil-Hijja de la sixième année de
prophétie, trois jours après la conversion de Hamza ( ). Le prophète (‫)ﷺ‬

avait demandé à Allah sa conversion. Le hadith qu’At-Tirmidi a rapporté


d’ibn Omar en le considérant comme authentique et celui qu’At-Tabarâni a
obtenu d’ibn Mas’oud et d’Anas, confirment que le prophète (‫ )ﷺ‬dit :

"‫ بعمر بن الخطاب أو بأبي جهل بن هشام‬:‫"اللهم أعز اإلسَلم والمسلمين بأحب ال رجلين إليك‬

« Seigneur! Fortifie l’islam en y faisant entrer, suivant ta préférence, Omar


ibn Al-Khattâb ou Abou Lahab ibn Hichâm ».

Allah préféra Omar ibn Al-Khattâb. Après un


examen approfondi de tous les rapports relatifs à
sa conversion, il semble que l’installation de
l’islam dans son cœur ait été progressive.

56
Cependant, avant d’en faire l’économie, nous tenons à faire mention de ses
caractéristiques, en matière de sentiments et d’émotions. Il était connu
pour sa dureté naturelle et son audace. Depuis longtemps les musulmans
subissaient de sa part toute forme de supplice. À priori, il cachait des
sentiments contradictoires : son respect des traditions établies par les pères
et les grands pères, son admiration de la résistance et de l’endurance des
musulmans face aux supplices qu’on leur faisait subir sur le chemin de leur
foi, le doute qui l’enveloppait- comme tout être doué de raison- et par lequel
il se demandait si ce à quoi appelait l’islam n’était pas plus sublime et plus
pur que tout le reste. Un tel doute devait ensuite le mener à la conversion.
Au demeurant, les récits et les rapports faits sur sa conversion précisent
qu’un jour, ayant décidé de passer la nuit hors de chez lui, il vint au Haram,
entra dans le voile de la Kaaba où il trouva le prophète (‫ )ﷺ‬qui, en train de

prier, avait commencé la sourate Al-Hâkka. Il se mit alors à écouter le Coran


et à en admirer la composition. Il se dit en lui-même : « Par Allah, cet homme
est un poète, comme le disent les Kouraichites ». Le prophète (‫ )ﷺ‬récita

alors :

ً ‫يم * َو َما ُه َو بِقَ ْو ِل شَا ِع ٍر * قَ ِل‬


﴾ َ‫يَل َّما ت ُ ْؤ ِمنُون‬ ُ ‫﴿ إِنَّهُ لَقَ ْو ُل َر‬
ٍ ‫سو ٍل ك َِر‬

« Ceci (le Coran) est la parole d’un noble messager. Ce n’est pas la parole d’un
poète, mais vous ne croyez que très peu » (69 :40,41).

Omar se dit ensuite : « C’est un devin ». Le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬récita « Ni

la parole d’un devin, mais vous vous rappelez bien peu » et continua jusqu’à
la fin de la sourate. Alors, pour la première fois, l’islam toucha le cœur de
Omar. Toutefois, il y avait encore dans ce cœur les marques de loin les plus

57
fortes qu’y avaient laissées les tendances de la Jâhiliyya (époque
antéislamique), le traditionnel esprit de clan et la considération de la religion
des ancêtres. Il continua ainsi comme par le passé de sévir contre l’islam, ne
se souciant aucunement du nouveau sentiment qu’il éprouvait. Une des
illustrations de sa dureté et de son agressivité envers le prophète (‫ )ﷺ‬est

qu’un jour, il sortit, son arc en bandoulière, dans le dessein de le supprimer.


Alors, il croisa Nou’aim ibn Abdillah An-Nahâmi Al-Adiy, un homme de
Banî Zahra ou de Banî Makhzoum qui lui dit : « Où vas-tu Omar? Il
répondit : « Je veux tuer Mohammad ».

L’homme reprit : « Comment échapperais-tu à Banî Hâchim et à Banî Zahra


si tu tuais Mohammad? ».

Omar lui dit : « Tout ce que je sais c’est


que tu as déjà apostasié et quitté la
religion que tu professais ». L’homme
lui dit : « Puis-je te dire une chose
étonnante Omar? Ta sœur et ton beau-
frère ont apostasié. Ils ont quitté la
religion que tu professes ».

Sur ces mots, Omar se dépêcha de se rendre chez le couple où se trouvait


Khabbâb ibn Al-Aratt qui, muni d’un feuillet contenant la sourate « Taha »,
lisait pour l’homme et son épouse : il les fréquentait et leur lisait le Coran.
Dès qu’il sentit la venue de Omar, le lecteur se cacha dans la maison.

Fâtima, la sœur de Omar, cacha le feuillet. Toutefois, en s’approchant de la


maison, Omar avait perçu la voix de Khabbâb qui lisait. Une fois à l’intérieur

58
de la maison, il dit : « Quelle est cette bizarrerie que je viens d’entendre chez
vous? ».

Le couple répondit : « Ce n’est qu’une conversation entre nous ». Omar


répliqua : « Peut-être bien que vous avez apostasié ». Son beau-frère lui dit :
« Qu’en dirais-tu si la vérité était ailleurs que dans ta religion? ». Omar
bondit sur lui et le foula gravement aux pieds. Sa sœur intervint et le dégagea
de son mari. Alors son frère la gifla au point d’ensanglanter son visage. Un
rapport fait par ibn Ishâq mentionne que Omar la frappa au point de lui casser
la tête. Folle de rage, Fâtima dit : « Omar, si la vérité est ailleurs que dans ta
religion, j’atteste qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Mohammad est le
Messager d’Allah ».

Ayant perdu tout espoir d’atteindre son objectif et considérant qu’il avait fait
couler le sang de sa sœur, Omar regretta son acte et éprouva de la honte. À
cet égard, il dit : «Passez-moi le feuillet que vous aviez, je veux la lire ». Sa
sœur lui dit : « Non, tu es en état de souillure. Ne touchent ce feuillet que
ceux qui sont en état de pureté. Lève-toi et va te laver ». Omar obéit et ensuite
revint prendre le feuillet, en lit une partie et dit : ‘‘Des noms agréables et
purs!’’. Il lit aussi du début de la sourate Tâha au verset :

َّ ‫َّللاُ َّل إِلَهَ إَِّل أَنَا فَا ْعبُ ْدنِي َوأَقِ ِم ال‬
﴾‫صَلةَ ِل ِذك ِْري‬ َّ ‫﴿إِنَّنِي أَنَا‬

« Certes, c’est Moi Allah. Point de divinité que Moi. Adore-moi donc et
accomplis la Salât, pour te souvenir de Moi ». (20 :14).
Après avoir lu ce verset il dit : « Que cette parole est belle et précieuse!
Conduisez-moi à Mohammad! ».

59
Ayant entendu ce que Omar venait de dire, Khabbâb sortit de la maison disant :
Réjouis-toi, Omar! J’espère que tu seras celui que le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬

avait demandé à Allah, dans la nuit du jeudi, alors qu’il était dans la maison
située au bas d’As-Safâ, disant : « Seigneur,
fortifie l’islam en y faisant entrer Omar ibn Al-
Khattâb ou Abou Lahab ibn Hicham ». Omar prit
son épée, la mit en bandoulière et se rendit à la
maison indiquée.

Il frappa à la porte. Un homme se leva, lorgna


par une fissure de la porte, le vit portant son épée
en bandoulière et informa le Messager d’Allah (‫)ﷺ‬. Alors

les gens se regroupèrent tous. « Que se passe-t-il? » leur dit Hamza. Ils lui
répondirent : « Omar! ». Il reprit : « Omar! Ouvrez-lui la porte! S’il vient
pour la paix, il nous y trouvera, sinon, nous le tuerons avec son épée ». Le
prophète (‫ )ﷺ‬était à l’intérieur en train de recevoir la révélation. Alors il

sortit, se dirigea vers Omar qu’il rencontra dans la salle, s’agrippa à son
vêtement et au ceinturon qu’il portait. Il le traîna longuement et violemment
puis lui dit : « Ne vas-tu donc pas t’arrêter, Omar? Veux-tu qu’Allah te fasse
subir l’humiliation et le supplice qu’il a fait subir à Al-Walid ibn Al-
Moughira? Seigneur! Voici Omar
ibn Al-Khattâb!. Seigneur!
Fortifie l’islam en y faisant entrer
Omar ibn Al-Khattâb! »

60
Omar dit : « J’atteste qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que tu es le Messager
d’Allah ». Ainsi, il se convertit, ce que voyant, les gens de la maison
glorifièrent le Seigneur.

De la mosquée on entendait leurs clameurs : « Allah est très grand!


Allah est très grand! Allah est très grand! » Omar ( ) était doté d’une
fougue et d’un caractère infléchissables. La nouvelle de sa conversion
provoqua un tollé chez les associateurs qui, alors, se sentirent avilis et
humiliés. Les musulmans, au contraire pavoisaient, jubilaient, fiers de la
force et de la noblesse que leur apportait l’événement.

Ibn Ishâq a rapporté des paroles de Omar exprimées en ces termes : « Après
ma conversion, je me suis rappelé celui des habitants de la Mecque le plus
hostile au prophète (‫ )ﷺ‬: C’était Abou Lahab. Je me rendis chez lui et frappai

à sa porte. Il sortit et dit : « sois le bienvenu! Qu’est-ce qui t’amène? ».

Je répondis : « Je suis venus t’annoncer que je crois maintenant en Allah et


en son Messager Mohammad. Je considère comme vrai ce que ce Messager
a apporté ». Il dit, me fermant la porte au nez : « Malheur à toi et malheur à
ce que tu m’annonce! ».

Ibn Al-Jawzi mentionne cette parole de Omar ( ) : « Lorsque quelqu’un


se convertissait à l’islam, les gens s’accrochaient à lui et un échange de coups
s’ensuivait. Moi, après m’être converti, j’allai voir mon oncle maternel Al-
As ibn Hichâm. Lorsque je lui eus annoncé la nouvelle, il disparut dans la
maison. Je me rendis alors chez l’un des grands notables des Kouraichites-
c’était peut-être Abou Jahl- mais dès que je lui eus annoncé la nouvelle, il
disparut dans sa maison ».

61
Ibn Hichâm et aussi ibn Al-Jawzi ont mentionné qu’après sa conversion,
Omar alla voir Jamil ibn Mou’ammir Al-Joumahi- qui était à l’époque le plus
grand crieur public de Kouraich- et lui annonça qu’il s’était converti à
l’islam. Joumahi clama haut et fort que le fils d’Al-Khattâb était devenu
sabéen. Marchant derrière lui Omar le démentit et précisa qu’il s’était
converti à l’islam.

Révoltés, les gens accoururent vers lui. Une bataille s’engagea, allant
jusqu’au lendemain à midi. Épuisé, Omar s’asseya disant, alors que les gens,
debout, le surplombaient : « Je jure par Allah que si nous étions trois cents
hommes, vous nous tueriez ou nous vous tuerions ». Après cela, les
associateurs allèrent en masse chez lui avec l’intention de le tuer. Selon un
rapport d’Al-Boukhâri, Abdoullah ibn Omar dit : « Tandis que Omar était à
la maison, craintif, Al-As ibn Wâ’il As-Sahmi Abou Amr se présenta
brusquement à lui vêtu d’une robe et d’une chemise brodée de soie. Il
appartenait à Banî Sahm c’est à dire, nos alliés de la jâhiliyya (époque
antéislamique).

Il lui dit : « Qu’est-ce que tu as? » Omar répondit : « Ton peuple menace de
me tuer parce que j’ai embrassé l’islam ». Al-As reprit : « On ne saurait te
toucher », j’ai aussitôt cru à ses paroles. A sa sortie, il rencontra une
marée d’hommes dans la vallée et dit : « Où allez-vous? ».
Ils répondirent : « A ce fils d’Al-
Khattâb qui a quitté notre religion ».
Il dit : « Personne ne le touchera » et
se mit à frapper les gens.

62
Le rapport d’ibn Ishâq apporte la formulation suivante : « Par Allah, les gens
furent comme un vêtement dont il se débarrassait ». Voilà la conversion de
Omar vue du côté des associateurs. Pour ce qui est des musulmans, Moujâhid
a apporté d’ibn Abbâs les propos que voici : « J’ai demandé à Omar ibn Al-
Khattâb pourquoi on l’appelait Al-Fârouq et il me répondit : « Hamza s’est
converti trois jours avant moi. Ensuite
il me raconta l’histoire de sa propre conversion et me dit à la fin qu’après
s’être converti, il a dit au Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬: « Ne détenons-nous pas la

vérité morts ou vifs? « Le prophète (‫ )ﷺ‬répondit : « Si, je jure sur celui qui

détient mon âme que vous détenez la vérité morts ou vifs ».

Alors Omar dit : « Pourquoi donc se cacher? Je jure par celui Qui t’a envoyé
avec la vérité que nous sortirons ». En compagnie du prophète (‫)ﷺ‬, les

musulmans sortirent organisés en deux rangs, l’un dirigé par Hamza et l’autre
par Omar. Le prophète, lui, s’avançait lentement avec les rangs. Lorsqu’ils
furent arrivés à la mosquée, Omar jeta un coup d’œil à Hamza puis aux
Kouraichites. Ces derniers furent frappés d’une mélancolie sans précédent.
Ce jour-là le Messager d’Allah (‫ )ﷺ‬le surnomma Al-Fârouq.Ibn Mas’oud (

) disait : « Nous ne pouvions pas prier à la Kaaba avant la conversion de


Omar à l’islam ».

Également, selon ce qu’on a rapporté de lui, Souhaib ibn Sinân Ar-Roumi


dit : « Après la conversion de Omar, l’islam se manifesta. On y appela sans
ambages. Nous nous asseyions en cercle autour du temple. Ceux qui nous
avaient toujours maltraités commencèrent à nous faire justice et, de notre
côté nous commencions à leur rendre la pareille. Il a aussi été rapporté de

63
Abdillah ibn Masoud la remarque que voici : « Nous ne cessions d’être
puissants

Activité

a) À lumière de ce que tu as appris dans ces deux dossiers, quelle était la


raison de l’islam de Hamza et pourquoi?
b) Si tu étais à la place de Hamza, comment réagis-tu?
c) Quel était la première fois que l’islam a touché le cœur de ‘Omar’?
d) Le coran a changé dans la vie de ‘Omar’.

Si on te demande de lire le coran, est-ce qu’il va changer en toi? Écris


avec tes propres mots et discute avec ton ami.

Les libertés de religion, d’opinion


Le droit à la liberté de la religion
d’expression

64
MODULE 3: L'ADORATION

65
3.1- LES PILIERS DE L’ISLAM

1. L’attestation de foi

Il s'agit de déclarer sincèrement, en arabe :


"achhadoual-lâilâhailla-llah, waachhadou anna mouhammadan’ rasûluallah"

Ce qui signifie : "Je témoigne qu'il n'y a de (vraie) divinité que Dieu et que
Mohamed est son messager".

2. La Prière

C'est l'acte d'adoration le plus important en islam. La prière consiste à montrer


à Dieu notre soumission, notre dévotion et notre amour que l'on a pour Lui.

Le musulman doit prier 5 fois par jours, précédée d'une purification rituelle, en
direction de la Mecque.

3. La Zakat

Il s'agit de donner, pour tout musulman qui en a les moyens, une partie de ses
richesses aux pauvres de la communauté.

Cette pratique a pour but de purifier l'âme du croyant de l'avarice, l'avidité, la


convoitise et de cultiver en elle l'esprit de partage et de solidarité.

4. Le jeûne du mois de Ramadan

Il s'agit de s'abstenir de manger et de boire, de l'aube au coucher du soleil,


pendant le mois du Ramadan.

Durant ce mois béni, où le coran fut révélé, le musulman réprime ses passions
et ses désirs, et s'efforce dans la prière et les actes méritoires.

66
C'est un moyen pour le musulman de se purifier et de gagner le pardon de Dieu.

5. Le Pèlerinage

Il s'agit de se rendre au moins une fois dans sa vie à la Mecque et marcher sur
les pas d'Abraham et Muhammad.

Le musulman devra tourner sept fois autour de la kaaba, courir entre Safa et
Marwa, prier à la montagne Arafat, et lapider les stèles sataniques.

3.2- LES BUTS DE LA PRIÈRE


67
La prière est le rendez-vous sacré dans lequel tout croyant doit chercher à
communiquer avec son Créateur et s'abandonner à Lui :

« Si tu veux qu'Allah te parle, lis le Coran, et si tu veux converser avec Lui, fais
une prière » disait un mystique.

On a demandé au Prophète (SAW) quelle était la meilleure œuvre. Il a répondu


:

« Les prières à l'heure. » Elle est l'attribut primordial des croyants sincères :

{ [... ] Et ceux qui observent assidûment leurs prières. } [Sourate 23 - Verset 9]

La prière est la lumière qui guide le croyant au milieu des ténèbres et son
bouclier contre toute tentation et tout péché :

‫َاء َو ْال ُم ْن َك ِر‬


ِ ‫ع ِن ْالفَحْ ش‬ َّ ‫إِ َّن ال‬
َ ‫صالة َ ت َ ْن َهى‬
{ [... ] En vérité, la prière préserve de la turpitude et du blâmable. }
[ Sourate 29 - Verset 45 ]

Après une prière, une autre prière est en vue, et ceci, pendant toute la journée.
Cela accroît chez le croyant une conscience de la Présence divine (murâqabato
Allah), ce qui le préserve de la turpitude.

Elle est le moyen le plus efficace pour se faire pardonner ses péchés. En effet,
le recueillement et le rappel suscités par la prière doivent obligatoirement
remettre le croyant en cause et le placer devant ses responsabilités pour pouvoir
implorer la miséricorde divine et demander le pardon.

68
Abû Hurayra a dit:

« J'ai entendu le Messager d'Allah (SAW) dire: "Que pensez-vous si l'un de


vous avait devant sa porte une rivière où il se laverait cinq fois par jour, lui
resterait-il quelque chose de sa saleté ?" Ils dirent: "Il ne lui resterait rien" Il dit
: "Tel est l'impact des cinq prières quotidiennes par lesquelles Allah efface les
péchés. " »

Quand Satan vient nous obscurcir le droit chemin, le Miséricordieux nous


éclaire par Sa lumière et nous sauve d'une perte certaine, c'est le sens du verset
que le croyant répète 17 fois par jour - dans la sourate El-Fatiha (l'ouverture)
- durant ses cinq prières quotidiennes :

‫ين‬
ُ ‫ ِإيَّاكَ نَ ْعبُدُ و ِإيَّاكَ نَ ْست َ ِع‬

َ ‫الص َرا‬
‫ط ال ُمست َ ِقيم‬ ِّ ِ ‫اه ِدنَــــا‬

{C’est Toi (Seul) que nous adorons, et c'est de Toi (Seul) dont nous implorons
l'aide. Guide-nous dans le droit chemin. } [ Sourate 1 - Versets 5-6 ]

C'est le sens du hadîth suivant: « Les cinq prières (quotidiennes) et la prière


du vendredi jusqu'à la suivante effacent les péchés commis entre elles tant que
l'on n'en a pas commis de plus grands. »

Et dans un autre verset du Coran :

{ Et accomplis la prière aux deux extrémités du jour et à quelques heures de la


nuit. Les bonnes actions effacent les mauvaises [..]}[ Sourate 11-Verset 114

La prière met en évidence la soumission de l'homme à son Créateur.

C'est, d'ailleurs, le sens du mot islam qui veut dire soumission, dont a besoin
tout être humain pour parfaire son humanité.

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Faire la prière à cinq moments différents de la journée n'est pas vain. En effet,
cette prescription étalée sur le jour et la nuit est symbolique pour plusieurs
raisons :

✓ La première : le fait d'étaler sa périodicité sur le jour et la nuit permet une


remise en cause constante et une régularité dans ses rapports avec Allah .

✓ La deuxième : comme on l'a expliqué précédemment, la prière est un


recueillement auprès de l’Eternel, ce qui permet, à chaque occasion, de se
ressourcer en communiquant avec Lui. C'est pour cela que le Messager d'Allah
 quand l'heure de la prière arrivait, disait à Bilâl :« Réconforte-nous par la
prière, ô Bilâl ! »

✓ La troisième : le seul lien possible entre notre matérialité et Sa Transcendance


est le rappel et la remémoration (dhikr). Ce rappel nous est constamment
recommandé par le Coran, soit pour mériter que le Miséricordieux pense à nous:

 ‫فَا ْذ ُك ُرو ِني أ َ ْذ ُك ْر ُك ْم‬

{ Pensez à Moi et je penserai à vous [...] } [ Sourate 2 - Verset 152 ]

Soit pour avoir la paix de l'âme et l'harmonie du cœur :

َّ ‫أ َ ََّل بِ ِذ ك ِْر‬
ُ ُ‫َّللا ِ ت َ ْط َم ئِن ا ْل قُل‬
 ‫وب‬

{ N'est ce point par le rappel d'Allah que les cœurs s'apaisent ? }


[ Sourate 13 - Verset 28 ]

Soit, enfin, pour éloigner la tentation du Diable.

Allah nous exhorte à nous souvenir de Lui à tout moment. Cet attachement du
croyant à son Créateur est sa meilleure consolation devant les dures réalités de
ce monde et c'est, en même temps, sa plus grande garantie de salut éternel.

Cette pensée de tous les moments est concrétisée par cette obligation de base
bien codifiée qu'est la prière.

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✓La quatrième : répéter le rite de la prière, c'est aussi un moyen d'exprimer
notre reconnaissance à l'égard de Celui à Qui nous devons tout et Qui ne nous
doit rien. Dans un hadîth qudsî:

« Moi (Allah), les jinns et les hommes sommes dans une situation
extraordinaire. Je crée et on adore autre que Moi. Je subsiste aux besoins, et
on remercie autre que Moi. Mes bienfaits, pour eux, descendent, et leur
ingratitude à Mon égard monte vers Moi. Je suscite leur amour avec mes biens
alors que Je n'ai pas besoin d'eux, et ils suscitent Ma colère avec leurs péchés
alors qu'ils ne peuvent se passer de Moi [...] »

L'adoration est la manifestation de la reconnaissance, le but suprême est


d'aimer et susciter l'amour du Tout-Puissant. Tout ce qui émane d'Allah  est
signe et interpellation à Son amour.

Le musulman n'a pas besoin de miracles dans sa vie pour aimer Allah. Se
trouvant comblé de Ses bienfaits perceptibles et imperceptibles, il se trouve
dans l'obligation morale de louer Allah (al-hamd) et de ne cesser de l'invoquer.
Lorsque l'amour de quelqu'un nous envahit, on ne cesse d'invoquer son nom.
Allah ne mérite-t-Il pas d'être aimé ?

{ [...] Or, les croyants sont les plus ardents dans l'amour d'Allah [...] }
[ Sourate 2 - Verset 165 ]

Le minimum de reconnaissance est cette inclinaison dans la prière, cinq


fois par jour, qui symbolise avec excellence le geste de la gratitude que l'on doit
envers notre Seigneur:

{ Et si vous comptez les bienfaits d'Allah, vous ne saurez les dénombrer. Allah
est Pardonneur et Miséricordieux. }[ Sourate 16 - Verset 18 ]

Ainsi, « la prière rythme le quotidien du musulman. Cinq fois par jour, celui-
ci se retire des affaires de ce bas-monde pour épouser la direction (qibla) et
puiser sa force spirituelle dans le souvenir d'Allah. »

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3.3- LES MÉRITES SPIRITUELS ET
PHYSIQUES DE LA PRIÈRE

A. Les mérites spirituels

Abou Houraira rapporta qu'il avait entendu le Messager d'Allah (SAW)


dire à ses compagnons:

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"Si l'un de vous avait une rivière qui coulait devant sa maison, et dans
laquelle il pourrait se laver 5 fois par jour, pensez-vous qu'il resterait sale?"

Ils dirent : "Cela le débarrasserait de toutes ses impuretés"

Il leur dit : "C'est l'exemple des 5 prières dont Allah se sert pour effacer les
péchés." (Rapporté par Boukhari)

La prière éloigne de la turpitude. Grâce à la prière, on devient scrupuleux, on


acquiert de la force pour résister aux tentations, et de la fermeté dans ce qu'on
entreprend. L'âme devient fière et n'éprouve devant le mal que répulsion et
dégoût.

C'est dans ce sens que le Coran affirme : "En vérité, la prière préserve de la
turpitude et du blâmable. Le rappel d'Allah est certes ce qu'il y a de plus
grand. Et Allah sait ce que vous faites." (Sourate 29 « l'Araignée » - verset
45)

La prière consiste essentiellement en trois éléments:

Le sentiment d'humilité devant la Majesté de Dieu. La reconnaissance de


cette supériorité. L'adoption par son corps et tous ses organes de la posture
de respect nécessaire.

La prière nous fait aimer Dieu, et Le respecter. Et Allah aime ceux qui
L'aiment.

B. Les mérites physiques

La prière éduque, la prière accomplie à heures régulières bien


précises, apprend au jeune musulman la rigueur de la gestion de son temps
et la ponctualité. Il s'autodiscipline et comprend que la journée est faite de
divers temps d'activités, il y a un temps pour tout, dont un pour la prière.

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S'il fait la prière à la mosquée, il prend aussi l'habitude de se discipliner
par rapport à un groupe, il commence à se sentir membre de cette
communauté, son égoïsme diminue et sa patience envers les autres augmente.

Le fait que tous les musulmans se tournent vers un même point : la Kaaba,
renforce l'idée de fraternité et d'égalité entre les musulmans. Penser que tout
le monde se tourne vers le même endroit pour le même but et de la même
façon, réchauffe le cœur, nous rapproche malgré les différences ethniques ou
raciales.

On partage ces moments avec des millions d'autres personnes qui ont la
même foi et la même opinion que soi.

La détente … nous avons l'immense privilège dans ce monde de stress et de


rendement d'avoir le droit à 5 pauses par jour, 5 moments de détente où l'on
se déconnecte du monde d'ici-bas. Durant la salât, le musulman doit se
détendre, se laisser aller dans une forme de concentration, de méditation.

Les moments de salât sont des moments privilégiés de recueillement et de


ressourcement spirituel.

La Salât c'est oublier pour un instant ce monde, elle permet de mettre de


l'ordre dans ses pensées : nous avons tous des angoisses, des anxiétés et des
peurs injustifiées qui n'existent que dans nos esprits, et constituent parfois de
vrais handicaps. Qui est le Meilleur des confidents ? Qui peut guérir tous les
maux ? Qui peut exaucer les rêves ? : Un Seul, Dieu, Allah

Dieu le très Haut a fait que les cinq prières aient une grande place dans la
religion. Elles constituent la meilleure des œuvres après la croyance en
Allah et en Son Messager, car le Prophète (SAW) a dit : "Sachez que la
meilleure de vos œuvres, c'est la prière". (Rapporté par Ibnou Majah)

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Et dans le recueil sahih de Ibnou Hibban, il est rapporté qu'un homme a
demandé au Prophète : "Ô Messager d’Allah, quelle est la meilleure œuvre?"
Il a répondu : “La prière". L'homme répéta sa question une deuxième fois et
le Messager a dit : “La prière". L'homme posa sa question une troisième fois
et le Messager d’Allah (SAW) a dit : "La prière".

La Salât est un moyen pour le musulman d’être agréé par Dieu le Très
Haut, et il aura comme récompense les délices du Paradis.

"Allah a rendu obligatoires sur les esclaves cinq prières quotidiennes. Celui
qui les accomplit parfaitement, Allah lui a promis de le faire entrer au
paradis. Et celui qui ne les accomplit pas parfaitement, celui-là, Allah ne lui
a pas promis de le faire entrer directement au paradis. S'Il veut, Il le châtie et
s'Il veut, Il le fait entrer au paradis". (Rapporté par Ahmad)

Qu'espérez donc de plus que le paradis que nul œil n’a vu, et nulle pensée
imaginée.

3.4- LES TYPES DE PRIÈRES

Il est un devoir pour tout musulman d'accomplir la prière. Dieu l'a


recommandée en maints versets dans Son Livre. Il dit :

- La prière est de stricte obligation pour les croyants et doit se faire aux heures
prescrites. (4 - Les Femmes-103)

- Soyez assidus aux prières, notamment la médiane. (2-LaVache-238)

Le Prophète (Salut et bénédiction sur lui) a dit:

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L'Islam est bâti sur cinq fondements :

1. Attester qu'il n'y a de Dieu qu'Allah et que Mohamed est son Prophète,

2. La prière,

3. L'aumône légale(Zakat),

4. Le pèlerinage,

5. Le jeûne du mois de Ramadan. (Boukhari)

Philosophie de la prière:
La prière purifie l'âme et rend l'homme digne de s’adresser à Dieu ici-bas et
d'être près de Lui dans l'autre monde. En plus la prière interdit à celui qui
l'accomplit tout acte immoral et blâmable. Dieu dit :

Accomplis la prière, car elle empêche de commettre les turpitudes et les actes
blâmables. (29- L’Araignée-45)

Mérites de la prière

Il suffit pour s'en rendre compte, de passer en revue ces hadiths émanant du
Prophète (Salut et bénédiction sur lui) qui dit :

- L'Islam est capital pour l’homme. Son pilier est la prière, son summum est le
Jihad. (Moslim)

Quelle est l'œuvre la plus méritoire, demanda-t-on au Prophète?

• C’est d'accomplir la prière à son heure, dit-il.

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• Les Cinq prières sont comparables à une rivière d'eau douce abondante à la
porte de l’un de vous, dans laquelle il plonge cinq fois par jour. Que pensez-
vous qu’il reste de ses souillures?

• Rien, dirent les compagnons!

• Ainsi, dit le Prophète, les cinq prières, débarrassent l’homme de ses péchés,
comme l’eau nettoie de ses saletés. (Moslim)

• Il n’y a pas de musulman, qui, à l’heure de la prière obligatoire, fait


parfaitement ses ablutions et accomplit sa prière avec le recueillement et les
mouvements requis, qu’elle ne lui soit un acte expiatoire de ses péchés
passés, à conditions d’éviter les péchés capitaux. Cela lui est accordé toute
sa vie. (Moslim)

La prière peut être obligatoire, Sunna ou Nafl

Est obligatoire chacune des cinq prières de la journée à savoir :

• La prière du Dhohr (de midi).

• La prière d'El-Asr (de I'après-midi)

• La prière du Maghreb (après le coucher du soleil).

• La prière de Icha (1 heure 40 minutes environ après le Maghreb).

• La prière du Sob'h (du matin)'

Le Prophète (S.B sur lui) a dit :


- Dieu a institué aux gens cinq prières obligatoires. Quiconque les accomplit
sans rien en négliger par indifférence, Dieu lui promet le Paradis.

Mais celui qui les néglige, Dieu ne lui promet rien. Il peut le punir ou le
pardonner Selon sa volonté. (Ahmed et autres)

PRIÈRE DITES SUNNA

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Ces prières, tout en n'étant pas obligatoires, ne sont pas moins recommandées.
Ce sont :
➢ La prière du Witr: une seule Rak'a qui clôt les prières de le nuit.

➢ La prière de l'aube. - fajr -

➢ Les deux prières des deux Aïds


➢ La prière de l'éclipse du soleil.

➢ La prière de la demande de pluie.

D'autres sont également Sunna, mais de degré moindre. Ce sont:

• La prière dite : Salut à la mosquée, toutes les fois qu'on y entre.

• les prières qu'on se fait devoir d'accomplir en dehors de celles qui sont
obligatoires.

• La prière après chaque ablution.

• La prière du Doha (matinée).

• La prière des Tarawihs (durant le mois du Ramadan)

• La prière du Tahajoud (pendant la nuit).

Prières dites Nafl

Ce sont celles qu'on exécute de jour ou de nuit, en dehors des prières peu ou
prou recommandées .

Exigibilité de la prière:

1- la première condition qui rend la prière exigible est l'Islam. On ne peut


l'exiger au non-musulman, car la Chahada ' doit la précéder.
2- la deuxième condition est d'être sain d'esprit. On ne demande pas à un
fou d'accomplir la prière.

Le Prophète (S.B sur lui) a dit:

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Trois personnes sont déchargées de responsabilité :

L'homme endormi jusqu'à ce qu'il se réveille.


L'enfant jusqu'à ce qu'il soit pubère.

Le fou jusqu'à ce qu'il récupère sa raison.


3- la troisième condition est d’atteindre l'âge de puberté. L'enfant n’est pas
tenu à satisfaire cette obligation tant qu'il est jeune. Mais il est bon de
l'engager à l'accomplir.

4- la quatrième condition est l’arrivée de l'heure de la prière. Avant l'heure,


la prière n'est pas agréée.
Dieu dit :
(La prière doit se faire aux heures prescrites.) Sourate les femmes-103
5- la cinquième condition est la purification totale des menstrues et des
lochies. La femme en cet état ne peut faire ses prières qu’après entière
purification.

Conditions de validité de la prière


a. Purification mineure et majeure (Ablution et lavage du corps)

b. Nettoyage du corps, des vêtements et du lieu de prière.


Le Prophète (S.B sur lui) a dit:

- Dieu n’accepte jamais une prière sans purification. (Moslim)


c. Couvrir ses parties intimes.

Dieu dit :(Revêtez-vous de vos beaux habits chaque fois que vous rendez à toute
mosquée. (sourate La Raaf-31)

La prière de celui dont la nudité n'est pas couverte n'est pas agréée comme
l'indique ce verset.
Pour l'homme cette partie à couvrir s'étend du nombril jusqu'aux genoux.

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Pour la femme, elle concerne tout le corps à l'exception du visage et des mains.

Le Prophète (S.B sur lui) a dit:


- Dieu n'accepte pas la prière d'une femme pubère sans voile. (Abou Daoud)

On demanda au Prophète (S.B sur lui) au sujet d'une femme qui fait ses prières
voilée mais couverte d'une blouse, il répondit :
- C’est valable, si la blouse cache le dessus de ses pieds. (Tirmidy et Ha’kim)

d. L'orientation vers la Ka'ba, car, une prière faite dans une autre
direction, n'est pas acceptée.

Dieu dit : (Où que vous soyez, tournez la face vers la Ka’ba)
(Sourate la Vache- 144)

Mais cette orientation n'est pas exigée quand on est incapable de la faire pour
cause de peur, de maladie ou autres. Il est également toléré au voyageur
d'accomplir des prières de surcroit à dos de sa monture dans toute direction
qu'elle prend.

On a vu le Prophète (S.B sur lui), de retour de la Mecque à Médine, prier sur


sa monture suivant la direction qu'elle prenait. (Moslim).

3.5- FAIRE SA PRIÈRE

Visionnement et discussion en classe.

(Clique sur l'image pour visionner la vidéo).

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