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Université Paris 8

Département de sociologie et d’anthropologie


L1

Premier semestre 2022-2023

Transformations sociales au XXème siècle :


Une approche biographique

Enseignantes :

Mercredi 12h-15h : Isabel Boni-Le Goff


Jeudi 15h - 18h : Jean-Marc Etienne
Vendredi 9h-12h : Yasmine Siblot
Vendredi 15h-18h : Julia Descamps

contacts : isabel.boni-le-goff@univ-paris8.fr ;
jeanmarc_etienne@yahoo.fr ; yasmine.siblot@univ-
paris8.fr ; julia.descamps@ined.fr
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Sommaire de la brochure

Page

Organisation et objectifs du 2
cours………………………………………….............................
Calendrier des séances………………………………………………………………... 4
Chronologie politique, périodisation générale, chronologies thématiques…………............. 5
Texte 1 et 19
questions…………………………………………………......................................
Texte 2 et 31
questions…………………………………………………......................................
Documents sur l’étude des biographies et des 49
trajectoires…………………………………...
Documents sur l’étude de la parenté et de la 55
transmission…………………………………...
Guide 57
d’entretien……………………………………………………………………………..
Contenu du dossier final et indications sur les 61
parties……………………………………….

2
Organisation et objectifs du cours

Cet enseignement aborde plusieurs transformations centrales qui ont traversé la société française au
XXème siècle : recompositions du monde du travail et des groupes sociaux ; développement puis
libéralisation de l’État social ; restructurations du système scolaire et croissance de la scolarisation ;
évolution de la place des femmes et des inégalités entre femmes et hommes ; migrations intérieures et
rapports entre villes et campagnes ; migrations internationales et immigration, etc.
Ces évolutions sont resituées dans le cadre de l’histoire politique du XXème siècle.

Ces transformations seront abordées de deux manières.


D’une part, les cours porteront sur la présentation chronologique et thématique de ces grandes
évolutions et de leurs analyses par les historiens et sociologues.

D’autre part ces transformations seront abordées à travers l’analyse de l’histoire personnelle et familiale
d’une personne âgée d’au moins 60 ans.
Chaque étudiant·e va réaliser la biographie d’une personne âgée (de son entourage, ou non) : après avoir
rencontré et avoir interrogé cette personne, il s’agira d’analyser son parcours pour comprendre comment
les grands événements du XXème siècle et l’histoire sociale collective de la France et d’autres pays ont
façonné son histoire individuelle et familiale.

Organisation pédagogique dans le contexte de l’épidémie de COVID

Les cours reprennent en présentiel, avec port du masque et respect des gestes barrières et de la
distanciation. L’organisation du cours est susceptible d’évoluer en fonction de la situation sanitaire.

Les documents remis en cours sous forme papier sont tous disponibles sur l’espace moodle du cours.
Veillez à bien consulter la brochure et l’ensemble des supports régulièrement.

Les travaux sont à taper sur un ordinateur et à rendre imprimés, ou sur le Moodle, en fonction des
consignes données par chaque enseignant.e

Modalités d’évaluation

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Ce cours repose sur une évaluation en contrôle continu. L’assiduité au cours est obligatoire. Trois
absences justifiées sont autorisées au maximum. L’appel est fait durant les séances en classe. Les rendus
se feront sous forme papier - documents mis au propre sur traitement de texte et imprimés – (pour info :
impressions possibles à Paris 8, https://www.univ-paris8.fr/Salles-informatiques-en-libre-service),
sinon sur moodle.

L’évaluation repose sur 3 notes.


- 2 devoirs constitués de réponses à des questions sur un texte (coefficient 1 + coefficient 1).
- 1 dossier (coefficient 5) comportant 5 éléments qui auront été préalablement rédigés et corrigés
au fil des séances :
- un compte rendu du déroulement de l’entretien
- une fiche de synthèse des informations biographiques de votre enquêté.e
- un tableau chronologique sur la biographie de votre enquêté.e
- un arbre généalogique de la famille de votre enquêté.e et la présentation de ses proches
- un analyse de la mobilité sociale de l’enquêté.e

La rédaction (orthographe, grammaire, syntaxe, vocabulaire) et le soin dans la présentation sont


systématiquement pris en compte dans l’évaluation des devoirs.

Outils pour vos recherches historiques

Si vous avez toujours vos manuels d’histoire du lycée, des « annabacs », des chronologies, des notes de
cours, des fiches de révision etc., utilisez-les !

Si vous avez accès à une encyclopédie papier ou en ligne (type Larousse ou Universalis), utilisez-la !
Wikipédia est une encyclopédie en ligne collaborative (ce sont les internautes qui écrivent les articles,
et ils ne sont pas toujours de spécialistes), qui comporte parfois des erreurs (il n’y en a pas trop en
histoire, mais il y en a beaucoup en sociologie !), il faut donc compléter la lecture des articles de cette
source par d’autres.

Il existe de très nombreux manuels universitaires d’histoire sur la France au XXème siècle, mais aussi
sur de nombreux autres pays. Vous les trouverez à la Bibliothèque Universitaire (BU), en histoire, salle
rouge.

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Calendrier des séances

date Cours Travail en classe Travail à faire chez Travail à rendre sur
soi papier ou Moodle
1 Présentation du Moodle. Remplir le questionnaire Finir la fiche famille.
semaine du 19 Présentation du cours et de rentrée.
septembre travail à réaliser. Commencer la fiche sur
Périodisation du sa propre famille.
XXème siècle.
2 Poursuite du travail sur Présentation du texte 1 Devoir sur le texte 1. Fiche famille complète
Semaine du 26 la périodisation du Lire la périodisation.
septembre XXème siècle en
France.
3 La sociologie et les Analyse de la trajectoire Trouver son enquêté.e Devoir sur le texte 1
semaine du 3 octobre biographies : du père d’Annie Ernaux (Texte d’Annie
trajectoires et mobilités Ernaux – texte et
sociales. questions pages 19-30)
4 La sociologie et les Correction du texte 1. Lire les documents sur
semaine du 10 octobre biographies (suite) l’arbre généalogique
Présentation du texte 2 Devoir sur le texte 2
Présentation de la Trouver son enquêté.e
conduite d’un entretien Lecture du guide (dernier délai)
biographique d’entretien et des
consignes pour l’entretien
et le dossier.
5 L’anthropologie et les Point sur les entretiens Réaliser l’entretien. Devoir sur le texte 2
semaine du 17 octobre arbres généalogiques : (texte de Stéphane
parenté et transmission. Consignes sur le compte Rédiger le compte Beaud – texte et
rendu d’entretien rendu d’entretien questions pages 31-44)

6 Jalons sur l’égalité entre Correction texte 2 Réaliser l’entretien


semaine du 24 octobre les femmes et les (dernier délai)
hommes Point sur les entretiens. Rédiger le compte
rendu d’entretien
Semaine du 31 octobre –
pause pédagogique
7 Jalons sur l’évolution Consignes sur la fiche de Remplir la fiche de Compte-rendu
semaine du 7 novembre du salariat et des droits synthèse des informations synthèse des d’entretien.
sociaux au XX°s. biographiques de son informations
enquêté.e biographiques sur son
enquêté.e
8 Jalons sur le logement Retour sur les comptes Faire l’arbre Fiche de synthèse des
semaine du 14 et l’urbanisation rendus d’entretien généalogique informations
novembre biographiques sur son
Consignes sur le tableau enquêté.e
chronologique de son
enquêté.e
9 Jalons sur les Consignes sur l’arbre Faire le tableau Tableau
semaine du 21 transformations généalogique. chronologique chronologique.
novembre scolaires au XX° s.

10 Jalons sur Retour sur les tableaux Faire l’analyse de la Arbre généalogique
semaine du 28 l’immigration au XX°s. chronologiques des mobilité sociale
novembre enquêté.e.s

Tour de table sur


l’analyse de la mobilité
sociale des enquêté.e.s
11 Travail collectif sur les Retour sur les arbres Reprendre tous les Dossier complet
semaine du 5 décembre dossiers généalogiques des éléments du dossier. (compte-rendu +
Présentation orale enquêté.e.s fiche+ arbre +
tableau+analyse de la
mobilité)

12 Retour collectif sur les Retours individuels sur


semaine du 12 dossiers. les dossiers.
décembre

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Chronologie politique très sommaire depuis la fin du XIXème

Rappels depuis 1789


1789-1799 période de la Révolution française
1792-1804 Ière République (dont le Consulat (Bonaparte) à partir de 1799)
1804-1814 Premier Empire (Napoléon Ier)
1815-1830 Restauration (Louis XVIII, Charles X)
1830-1848 Monarchie de Juillet (Louis-Philippe).
1848-1852 IIème République
1852-1870 Second Empire (Napoléon III)
1870 Défaite contre la Prusse (perte de l’Alsace et de la Lorraine)
1871 Commune de Paris
1870-1940 : Troisième République
Régime qui comporte deux chambres parlementaires, Assemblée Nationale (suffrage direct) et Sénat (suffrage
indirect), un président élu au suffrage indirect qui a peu de pouvoir.
1870-1879 Instabilité, république contestée par les monarchistes
1879-1899 Beaucoup de réformes menées, notamment dans le domaine scolaire. Dépression
économique.
1894-1899 Affaire Dreyfus. Consolidation du clivage droite/gauche.
1899-1914 Période dite de la Belle Époque. Alternances politiques.
1914-1918 : Première guerre mondiale
1919- 1930 sortie de la guerre, alternances politiques importantes, crise financière.
1929 Krach de Wall Street.
1930-1940 crise économique, forts mouvements sociaux : le Front Populaire, puis retour de la droite.
1936 le Front Populaire : grèves, gouvernement de Léon Blum.
1939-1945 : Deuxième guerre mondiale
1940-1944 : Régime de Vichy
1940 : défaite de l’armée française, armistice. Pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, fin de la IIIème
République.
1944-1946 Gouvernement provisoire, Assemblée constituante.
1946-1958 : Quatrième République
Régime politique avec deux chambres, un président faible. Proche de celui de la IIIème République avec de fréquentes
alternances politiques faute de majorité.
1946-1954 Guerre d’Indochine
1954 Début de la guerre d’Algérie
1958 Fin de la IVème République : Charles De Gaulle impose une nouvelle constitution.
1958 à nos jours : Cinquième République
Régime politique avec deux chambres, l’Assemblée Nationale (élue au suffrage universel direct - élections législatives)
et le Sénat (suffrage universel indirect). Pouvoir étendu du Président élu au suffrage universel direct à partir de 1962.
1958-1969 Charles De Gaulle
1962 fin de la Guerre d’Algérie
1968 mouvement étudiant et grève générale
1969-1974 Georges Pompidou
1973 Premier choc pétrolier, début d’une crise économique
1974-1981 Valéry Giscard d’Estaing
1981-1995 François Mitterrand
1995-2007 Jacques Chirac
2007-2012 Nicolas Sarkozy
2012- 2017 François Hollande
2017- Emmanuel Macron

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Périodisation politique, économique et sociale générale

I. De la Belle Époque à la fin de la première guerre mondiale


La fin du XIXe siècle est une période de fondation pour la République française. Les Républicains, accédant
enfin durablement au pouvoir, votent des lois qui établissent des principes structurant pour la vie politique :
liberté de la presse ; éducation gratuite, obligatoire et laïque ; séparation des pouvoirs politique et religieux ;
liberté d’association.
Les gouvernements républicains doivent faire face à un certain nombre de difficultés. Le régime républicain
suscite des oppositions, à droite de la part de monarchistes, à gauche de la part des socialistes (qui critiquent
notamment l’absence d’engagement de l’Etat en faveur des ouvriers). Par ailleurs, la croissance économique est
assez faible, l’agriculture occupe encore une grande place dans la population active et n’est pas modernisée.
C’est dans ce contexte qu’éclate la Première Guerre Mondiale (1914 – 1918). Les français ont été décimés par
les combats, confrontés à des difficultés économiques et sociales ainsi qu'à une agitation sociale.
Par contraste, la période précédant la Première Guerre Mondiale a été qualifiée de « Belle Epoque » : sans doute
est-ce en partie une illusion.

1. Repères sur les principaux événements institutionnels et politiques

1879-1899 :
Alternance entre des républicains « centristes » (Gambetta ou Jules Ferry) et des radicaux (Clémenceau ou
Waldeck Rousseau). Les socialistes ne sont pas dans les gouvernements, sont considérés comme trop extrêmes
Très critiques des réformes menées, ils demandent des réformes sociales.

Beaucoup de réformes sont menées, notamment dans le domaine scolaire, et des droits politiques.
A partir de 1875 la constitution réaffirme l’élection des députés au suffrage universel (masculin).
1881-82 : réformes scolaires, lois Ferry : gratuité, puis l’obligation et la laïcité (dans les écoles
publiques). En 1986, recrutement d’un personnel laïc, financé par l’État.
Le système scolaire est très divisé entre le primaire court et le système des lycées bourgeois.
1884 : loi Waldeck Rousseau sur la liberté de créer des associations professionnelles, c’est-à-dire les
syndicats de salariés et patronaux (la loi le Chapelier de 1791 interdisait les syndicats et la grève ; la
grève était autorisée mais très réprimée depuis 1864).
1901 : loi Waldeck Rousseau sur les associations : leur donne statut juridique, mais les soumet à
autorisation préfectorale. C’est un moyen de contrôler les congrégations religieuses.

1889 : mouvement d’extrême droite contestant le régime républicain (général Boulanger)


1894 : le président Sadi Carnot est assassiné par un anarchiste. Une loi limite la liberté de la presse.
1894 : création d’un ministère des colonies. Période d’expansion coloniale en Afrique du Nord, en
Afrique équatoriale (Gabon, Congo…) et occidentale (Sénégal, Côte d’Ivoire…).

1899-1914 : Période dite a posteriori de la Belle Époque sur plan culturel, rayonnement international de la France.
Le clivage droite-gauche se constitue à ce moment-là, les termes entrent dans le vocabulaire. Jusque-là,
l’opposition était plutôt entre centre et extrêmes.

1894-1899 : Affaire Dreyfus. Un capitaine juif est accusé d’avoir trahi la France au profit de
l’Allemagne, et condamné à la dégradation et à la déportation. C’est un procès antisémite, aucune preuve
ne permettait d’établir la culpabilité de Dreyfus. Campagne politique et médiatique d’ampleur pour faire
reconnaitre son innocence : condamné à nouveau en 1898, il est gracié en 1899. Il faut attendre 1906
pour qu’il soit innocenté et réhabilité.
Affaire qui cristallise le clivage droite-gauche : à droite, on invoque l’autorité de l’armée, affaiblie si son
jugement est désavoué ; à gauche, on invoque les droits de l’homme et le respect de la dignité de toute
personne.
1901 : constitution du premier parti radical : parti surtout électoral mais qui rend visible le
positionnement à gauche
1902-1905 : Bloc des Gauches : première alliance gouvernementale entre radicaux et socialistes.

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1905 : création de la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière, futur parti socialiste), et
regroupement des différents partis socialistes qui entrent dans le jeu électoral et parlementaire. Le
dirigeant est Jean Jaurès, et le journal est L’Humanité.
1905 : Loi sur séparation des Eglises et de l’État

1914- 1918 : Première guerre mondiale


La France subit un lourd bilan humain : la guerre a tué 1,4 millions d’hommes ; la natalité a fortement baissé et
de nombreuses personnes sont mutilées à vie. Les départements où se sont déroulés les combats ont subi de très
lourdes pertes matérielles, les champs sont dévastés et de nombreux bâtiments détruits. L’expérience de la guerre
a aussi été un traumatisme moral pour l’ensemble du pays. Certains « poilus » en font plus tard le récit.

2. Grandes évolutions économiques et sociales

Grande dépression des années 1880. Crise agricole (viticole notamment) et crise bancaire.
Puis croissance forte de 1895 à 1914, portée par l’industrialisation et les colonies : industrie du caoutchouc,
chimie, électricité (ex. : création de l’entreprise de cinéma Pathé, en 1896), métallurgie, automobile (ex. : création
de Renault en 1899). Agriculture massive mais en relatif déclin, exode rural. Prolétariat urbain exploité et mal
logé.

Mouvements sociaux
1895 : création de la CGT (Confédération Générale des Travailleurs), réunion de divers syndicats et
bourses du travail. Secrétaire général : Léon Jouhaux. Le syndicalisme révolutionnaire domine.
1906 : grève générale, pour réclamer la journée de 8h.
1907 : Midi rouge, soulèvements réprimés
1908 : répression sanglante à Draveil-Villeneuve St Georges. Plusieurs morts, centaines de blessés.

Droits sociaux (souvent partiels) émergent difficilement et tardivement


1882 : interdiction du travail des enfants
1898 : première loi sur les accidents du travail
1906 : loi sur le repos hebdomadaire
1910 : première loi sur les retraites ouvrières et paysannes

II. L’entre-deux-guerres et la seconde guerre mondiale (1919-1945)


La fin de la Première Guerre Mondiale débouche, après quelques années de répit et d'euphorie, sur la Grande
Dépression (une crise économique de grande ampleur, qui débute en 1929). Par ailleurs, les tensions
internationales s’intensifient, jusqu’à ce qu’éclate la Seconde Guerre Mondiale (1939 – 1945). En France, après
des oppositions politiques assez fortes, entre la droite nationaliste (critique du régime parlementaire) et la gauche
(demandant un réel engagement de l’Etat dans le domaine économique et social), des progrès importants ont lieu,
notamment sous le Front populaire (1936) même s'ils sont remis en cause dès 1938.

1. Repères sur les principaux événements institutionnels et politiques

- 28 juin 1919 : traité de Versailles entre la France et l’Allemagne


- 1919 : Élections législatives : victoire du Bloc national (Droite nationaliste), assemblée « Bleu
Horizon » ; Fort discours nataliste, contexte de crise démographique.
- 1920 : scission de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) et création du parti
communiste, SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste), créé lors du Congrès de Tours,
suite à la révolution bolchévique de 1917.
- 1924 : Victoire électorale du cartel des Gauches (radicaux et socialistes) ; au pouvoir pour deux ans.
- 1934 (6 février) : manifestation des « ligues », mouvements d’extrême droite qui se développent dans
contexte de crise. 16 morts ; 12 février : grèves générales et manifestions à l’appel des syndicats, du PCF
et de la SFIO, début d’un rapprochement entre les deux partis frères ennemis.

§ Contexte de montée des fascismes en Europe (arrivée au pouvoir de Mussolini (dès 1922), victoire
des nazis en Allemagne (1933) ; guerre d’Espagne à partir de 1936 et prise de pouvoir de Franco en
1938).
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- 1935- 1936 Front Populaire : alliance des différents partis de gauche (PCF-SFIO-radicaux), victoire
électorale et gouvernement de Léon Blum. Grève générale en mai-juin 36. Quelques mesures sociales
(cf. paragraphe suivant)
- 1938 : chute du gouvernement Blum, retour d’un gouvernement de droite.

1. Grandes évolutions économiques et sociales


1920-1930
- 1920 : loi de répression de la contraception et de l’avortement (détails dans chronologie égalité
femmes/hommes)
- 1930 : Gratuité de l'enseignement secondaire en sixième ; alignement des programmes de l'enseignement
primaire et secondaire féminin sur celui des garçons

- 1929 : Krach de Wall Street, aux Etats-Unis. Début d’une crise économique mondiale.
- 1932 : début de crise en France, plus tardive mais plus longue qu’ailleurs à cause de politiques de
restrictions budgétaires (absence d’investissements). En Grande-Bretagne, J.M. Keynes théorise une
politique alternative fondée sur l’intervention de l’Etat, mais pas d’écho en France à l’époque.
- 1928-1930 : création des assurances sociales

1936 :
- 05/06 : formation du gouvernement Léon Blum
- 11/05 : grèves avec occupations d'usine
- Accords Matignon avec augmentation des salaires, généralisation des conventions collectives ; congés
payés (deux semaines) et semaine de 40h.
- 18/06 : dissolution des ligues d'extrême droite
- 02/07 : scolarité obligatoire prolongée jusqu'à 14 ans
- Changement de politique économique : intervention de l’État, contrôle des prix.

- 1938 : Après chute gouvernement Blum, répressions syndicale et recul sur les accords de 1936.
- 1938 : Politique nataliste (allocations familiales, primes).

3. Repères chronologiques sur la seconde guerre mondiale

En France, c’est politiquement une période très violente, avec une immense faute morale de l’État français dans
la collaboration active avec les Nazis. Des historiens soulignent aujourd’hui que cet épisode tragique de l’histoire
de France a été longtemps masqué ou euphémisé, et l’est sans doute encore.

- Sept 1938 : accords de Munich : Hitler impose l'annexion des sudètes en Tchécoslovaquie
- Sept 1939 : la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne
- Juin 1940 : l'armistice est signé à Rethondes. Défaite et reddition de la France.

1940-1944 Régime de Vichy


Après défaite de juin 1940, fin de la IIIème république et régime politique autoritaire. France occupée (zone Nord
et Est), et collaboration active de l’État français à l’arrestation puis à la déportation des Juifs et opposants.
Fascisation du régime au fil des années.
- Juillet 1940 : l'assemblée accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, actes constitutionnels
promulguant l'Etat français (fin de la République)
- Oct 1940 : instauration d'un statut des juifs ; rencontre Pétain-Hitler, collaboration d'Etat
- Juillet 42 : rafle du Vel d'Hiv : 13000 juifs sont arrêtés et déportés

Résistance
On parle de Résistance intérieure et extérieure, nombreuses mouvances selon positions politiques, selon les
zones, en France ou à l'étranger. Tensions mais unification progressive.
18/06/1940 : appel « du 18 juin » à la résistance du général de Gaulle
- 1941 : le Parti communiste fonde le “Front national” de la résistance
- Juin 1943 : création du Conseil national de la résistance, CNR
- Mars 1944 : programme du CNR qui préfigure la politique économique et sociale de l’après-guerre.
- Juin 1944 : gouvernement provisoire de la république française ; Débarquement allié en Normandie
- Août 1944 : libération de Paris
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- 1944-1946 : Gouvernement provisoire, Assemblée constituante.
- Sept-décembre 1944 : épuration légale, d’ampleur limitée.
- Avril 1944 : une ordonnance accorde le droit de vote aux femmes

Bilan des victimes très lourd (selon des modalités différentes de Ière guerre mondiale). Pour la France moins de
victimes numériquement. (France : Estimation à 600 000 morts, 76 000 déportés juifs, seuls 2500 ont survécu,15
000 déportés Tziganes, presque aucun survivant, et 86 000 déportés « non raciaux » dont 40 % sont morts ;
Monde : entre 40 et 60 millions de morts. Parmi eux, 5 millions de Juifs, et 250 000 Tziganes).

III. La reconstruction et la croissance : de 1945 à 1970


La période qui s'ouvre après la Seconde Guerre Mondiale est souvent qualifiée de “Trente Glorieuses”. Elle
désigne les années de forte croissance démographique et économique qui démarrent après-guerre et se
terminent en 1974, avec le second choc pétrolier et le ralentissement de la croissance économique. Cette période
est notamment marquée par l'édification de la Sécurité sociale et l'accès de larges parties de la population à des
améliorations de leurs conditions matérielles. Elle n'est cependant pas une ère idyllique de progrès uniforme. Ici
aussi, l'entrée en crise a eu pour effet d'embellir ce passé. La période est marquée par la décolonisation et la
guerre d'Algérie ; elle est aussi marquée par le mouvement de Mai 68 qui a eu une influence durable sur la société
française.

1. Repères sur les événements institutionnels et politiques

1946-1958 : Quatrième République


Régime politique avec deux chambres, un président faible. Proche de celui de la IIIème République avec de
fréquentes alternances politiques faute de majorité. Marqué par grèves et conflits sociaux, et guerres de
décolonisation.

- 1946-1954 guerre d’Indochine (Laos, Cambodge, Viet-Nam)


- 1946-1950 : tentatives d’accord pour un Vietnam libre, mais la France ne les respecte pas.
- Guerre très dure, défaite à Dien Bien Phu en 1954. Accords de Genève. Le Viet Nam est coupé en deux.
- 1954-1956 : après des années de violentes répressions, les indépendances de la Tunisie (retour de
Bourguiba, 1955) puis du Maroc (Mohamed V, 1956) sont acceptées par le gouvernement, dirigé par
Pierre Mendes France, qui a imposé les accords de Genève, puis par Edgar Faure.

Guerre d’Algérie, crise politique, fin de la IVe République, début Vème République
- 1954 : début de la guerre d’Algérie, qui va durer 8 ans.
- 1956 : élections parlementaires mouvementées. L’alliance socialistes-radicaux l’emporte de peu, avec
notamment la concurrence du mouvement poujadiste (petits commerçants refusant la modernisation, et
partisans de l’Algérie française). Guy Mollet (SFIO), chef du gouvernement, défend la « paix en
Algérie » et refuse l’indépendance. La guerre s’instaure, avec les appelés : allongement du service
militaire, pleins pouvoirs à l’armée à Alger en 1957, torture et massacres. Opposition croissante à
Guy Mollet, sur sa droite, et sur sa gauche. Crise politique.
1958 :
Mai projet de prise du pouvoir par colons et militaires à Alger, De Gaulle s’impose comme figure
salvatrice.
Juin : Fin de la IVème République : Charles De Gaulle, président du conseil, impose nouvelle
constitution, acceptée par référendum puis votée par l’assemblée. Régime toujours bicaméral, mais le
pouvoir exécutif (le Président et le gouvernement) ont un pouvoir étendu.

1958-61 :
- échec de la politique d’écrasement du FLN (Front de Libération Nationale, pour l’indépendance de
l’Algérie) et échec des négociations politiques de De Gaulle.
- Avril 61 : putsch des généraux (échoue), attentats de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète, refus de
l’indépendance de l’Algérie).
1962 :
- 18 mars 1962 : accords d’Evian, chaos en Algérie.

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- Septembre : République démocratique et populaire d’Algérie, gouvernement Ben Bella.
- Octobre : Modification de la Constitution, passage en force contre les députés, par référendum. Le
Président sera élu au suffrage universel direct.

1965 : premières élections présidentielles. Contre toute attente, De Gaulle n’est pas élu au premier tour, il est mis
en ballotage par Mitterrand (premier sondage d’opinion le « prédit »).

Mai 1968 :
- mouvement étudiant puis grève générale à partir du 13 mai. Jusqu’à fin mai : 5 millions de grévistes.
Accords de Grenelle : hausse du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), création des
sections syndicales d’entreprise.
- De Gaulle, alors président de la République, quitte brièvement la France, puis revient et dissout
l’Assemblée Nationale. Elections législatives en juin : victoire de la droite, la peur l’emporte.

Avril 1969 : référendum sur les régions. De Gaulle est battu, il démissionne.
Juin 1969 : Georges Pompidou, chef du gouvernement de 1962 à 68, est élu Président de la République.
1969-1974 : Georges Pompidou président

2. Grandes évolutions économiques et sociales

Politique économique
Période de croissance et d’industrialisation dans un contexte de croissance mondiale.
Au niveau de la production :
- hausse de la productivité très importante (industrie, agriculture …) et exode rural massif.
- planification étatique d’une partie de la production (logements sociaux, routes) ;
- Déclin des petits commerçants, qui deviennent travailleurs peu qualifiés.
Au niveau de la consommation :
- Intégration du marché mondial et européen : plan Marshall, CECA (Communauté Européenne du
Charbon et de l’Acier) en 1951, traité de Rome en 1957 qui fonde la Communauté Economique
Européenne. Développement du commerce international.
- Croissance de la consommation intérieure : croissance démographique, hausse des salaires et prestations
sociales. Les ménages s’équipent pour la première fois en voitures, télé, électroménager…

L’expression « Trente Glorieuses » : référence à l’ouvrage d’un économiste, Jean Fourastié (1979). Les historiens
contemporains portent un regard plus critique sur cette période: un mode de production très polluant, urbanisation
et modernisation agricole à outrance sans anticipation des conséquences sociales et environnementales.

Mouvements sociaux

La société des Trente Glorieuses très conservatrice : rapports de travail autoritaires, interdiction de la
contraception et de l’avortement. Les années 1960 et 1970 : début de changements importants dans ces domaines.
Dans cette période, les immigrés subissent une forte ségrégation sociale, au travail et par le logement.

Mobilisation sociales importantes pendant toute la période, avec de grandes grèves : 1947-48, 1953 (postiers),
1961-63 (mineurs)…
- Ces mobilisations concernent par exemple la durée du travail (très dur et long : 46h/semaine en 1966) ;
ou bien les inégalités de salaires, qui sont très importantes.
Lois concernant l’égalité femmes/hommes (voir chronologie égalité) : en 1965 : loi autorise les femmes à ouvrir
compte en banque sans autorisation de leur mari ; 1967 : loi Neuwirth autorise la pilule (non remboursée),
l’avortement reste interdit. 1970 : partage de l’autorité parentale entre les deux parents (auparavant : autorité
paternelle)
Après Mai 1968, au cours des années 1970 : « nouveaux mouvements sociaux ». Ex : à l’usine Lip, en 1973,
expérience d’autogestion par les ouvriers.

Lois sociales :
- 1944 : unification des assurances sociales au sein de la Sécurité sociale avec 3 branches : maladie,
famille, vieillesse. Collecte et gestion étatique.

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- 1958-1967 extension des régimes d’assurances vieillesse ; Création de l’ANPE (Agence Nationale Pour
l’Emploi), pour l’indemnisation du chômage.
- 1955, 1962 : 3ème et 4ème semaine de congé payés
- 1968 Accords de Grenelle (hausse du Smig, création des sections syndicales d’entreprise).

Réformes scolaires importantes


- 1959 : scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans
- 1963 : début d’unification du collège (complétée en 1975, loi Haby)
Période de grande croissance des effectifs de collégiens et lycéens/

IV. La crise et les alternances politiques (1970 à 2000)


La période qui commence en 1974 est marquée par la crise économique, le chômage de masse et la précarité de
l'emploi. Ces éléments vont avoir pour effet de transformer en profondeur la société et de conduire à des tensions
entre groupes sociaux. L'alternance politique (arrivée des socialistes au pouvoir avec l'accession de François
Mitterrand à la présidence de la République en 1981) constitue une date charnière dans la période. Elle a donné
lieu à de nombreuses évolutions (abolition de la peine de mort, décentralisation, lois sur la retraite à 60 ans ou
les 39h) et normalisé la Ve République.

1. Repères sur les événements institutionnels et politiques

1974-1981 Valéry Giscard d’Estaing président, qui mène une politique de droite « moderne » :
1974 :
- majorité à 18 ans (et non plus 21 ans)
- fin de l’ORTF (Organisme de Radiodiffusion-Télévision Française) et du contrôle de l’information,
création de chaînes de radios et télé (publique) ;
- politique de fermeture des frontières et contrôle de l’immigration

Dans les années 1970, les partis de gauche se restructurent :


- 1971 : congrès d’Epinay. La SFIO devient le PS (Parti Socialiste), rassemblé autour de Mitterrand.
- 1972 : Programme commun PS-PC, puis listes communes (municipales de 1977 -> beaucoup de villes
passent à gauche), succès aux législatives de 1978 mais pas encore majorité.
Parallèlement, transformation des partis de droite : les gaullistes autour de Chirac créent le RPR (Rassemblement
Pour la République) ; les non gaullistes autour de Giscard l’UDF (Union pour la Démocratie Française)

1981-1988 puis 1988-1995 François Mitterrand président


1981 : victoire de la gauche aux élections présidentielles. Une première sous la Ve République. Une rupture
importante, grand soutien populaire et grand mouvement de peur patronale…
- 1981-82 : Politique sociale d’investissement, nationalisations
- 1981 : Abolition de la peine de mort ; autorisation des radios libres
- 1983-84 :
o retour à une politique de rigueur dans le contexte de crise économique
o Première percée électorale du FN (Front National) jusque-là inconnu, aux municipales puis aux
européennes (plus de 10%)
1984 : grande manifestation de défense de l’école privée (forte mobilisation des catholiques)
1986 : élections législatives. Majorité de droite à l’Assemblée Nationale, et président de gauche : première
cohabitation. Mitterrand nomme Chirac premier ministre. Politique économique très libérale et renforcement du
contrôle de l’immigration

1988 Elections présidentielles, Mitterrand est réélu.


Elections législatives, retour d’une majorité de gauche à l’Assemblée. Les premiers ministres sont Michel Rocard,
puis Edith Cresson (première femme à ce poste).
- 1993 : élections législatives, nouvelle cohabitation (premier ministre de droite : Edouard Balladur)
- 1993 : Lois Pasqua, fin d’automaticité d’acquisition de nationalité pour les enfants d’immigrés vivant en
France

1995-2002 puis 2002-2007 Jacques Chirac président

13
- 1995 : le FN obtient 15% des voix aux présidentielles
- 1995 : très grande grève du secteur public en décembre contre la réforme des retraites (Juppé)
- 1997 : Chirac dissout l’Assemblée Nationale, mais victoire de la gauche aux législatives. Jospin premier
ministre.
- 2002 : élections présidentielles. Pour la première fois, le FN (JM Le Pen) passe au second tour. Très forte
abstention (28%). Réélection de Jacques Chirac.

2. Grandes évolutions économiques et sociales


Crise
Crise financière (1972) ; hausse des cours du pétrole en 1973 et 1974 (« chocs pétroliers »).
Chômage de masse s’installe, dure toujours depuis (1,5 millions de chômeurs en 1977 ; 3 millions en
1992 = 10% de la population active environ)
Politique migratoire restrictive. Alternance de politique économique de relance (en 1982-1983,
nationalisations : St Gobain, Thomson) puis d’austérité (privatisations en 1986).
Désindustrialisation : fin sidérurgie, mines ; recul textile, automobile. L’industrie perd 30% de ses
emplois entre 75 et 2005. Développement des services, notamment peu qualifiés et précaires (commerce,
à la personne).

Recul des mouvements sociaux


1983 : Marche des Beurs
1986 : mouvement étudiant, un mort (Malik Oussekine)
1995 : très grande grève du secteur public en décembre contre la réforme des retraites (Réforme Juppé)
2005 : émeutes en banlieue

Recul de l’Etat social


Bref épisode de 1982-83 : hausse du SMIC (salaire minimum), du minimum retraite, baisse de l’âge de
départ à la retraite à 60 ans, réduction du temps de travail à 39h.
Puis austérité et recul des politiques sociales ; politiques de lutte contre la pauvreté : RMI (Revenu
Minimum d’Insertion) en 1988, transformé en RSA (Revenu de Solidarité Active) en 2007

Deux explosions scolaires


Années 70 : démocratisation du secondaire -> 1975 : loi Haby (collège unique)
Années 90 : ouverture du secondaire et supérieur
- 1985 : objectif de « 80% d’une classe d’âge au Bac ». Création du bac pro. A cette date, 65 % d’une
classe d’âge a le bac

Poursuite d’avancées sur égalité femmes/hommes (sexualité, famille, travail …)


1975 : loi Veil, légalisation de l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)
1975 : loi sur le divorce par consentement mutuel
1999 : Création du Pacs (Pacte Civil de Solidarité)

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Repères chronologiques sur l’égalité entre les femmes et les hommes

De la Révolution de 1789 à la Première Guerre Mondiale : « La longue marche du féminisme »


1792 : Loi créant l’état civil, le mariage civil et le divorce.
1804 : Code civil, (« Code Napoléon ») : La femme mariée est une mineure ; restriction de la loi sur le
divorce.
1810 : Le devoir conjugal est une obligation, il n’y a pas de viol entre époux.
1907 : Possibilité pour une femme d’exercer une profession séparée de celle de son mari.
1913 : Congé payé de maternité de quatre semaines.
Entre-Deux-Guerres (1918-1945) : nouvelles avancées et résistance à l’égalité politique
1919 : Députés votent le droit de vote des femmes rejet de la loi par le Sénat en 1922
1920 : Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l’autorisation de leur mari.
1920 : Loi interdisant l’avortement et la contraception. 1923 : Acte d’avorter : délit
1930 : Assurance maternité de douze semaines pour la femme salariée ; 1932 : allocations familiales.
1938 : Suppression de la puissance maritale et abrogation de l’incapacité civile de la femme
De Vichy aux années 1960 : Un pas en arrière, deux pas en avant ?
Gouvernement de Vichy et idéologie familialiste
Maternité présentée comme « un devoir civique »
1942 : L’avortement, considéré comme un « crime contre la sûreté de l’Etat » est puni de mort.
La Libération et l’égalité éphémère
24 mars 1944 : Droit de vote et d’éligibilité accordé aux femmes. « Les femmes sont électrices et
éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ».
1946 : égalité inscrite dans la Constitution
1955 : autorisation de l’avortement thérapeutique (pour raisons médicales)
Les années 1960, un nouvel élan pour les droits des femmes
1960 : Création du Mouvement du Planning Familial (qui remplace le mouvement « La maternité
heureuse »)
1965 : modification des Régimes matrimoniaux ; suppression minorité des femmes mariées.
1967 : Loi Neuwirth sur la contraception. La contraception orale autorisée non remboursée

Années 1970 à 2010 : des mouvements de libération des femmes à #MeToo


Années 1970 : La rupture
1970 : création du Mouvement de libération des femmes (MLF).
Réforme de la puissance paternelle, devenue « autorité parentale ».
1971 : Nouvel Observateur publie le manifeste dit des « 343 salopes » qui déclarent avoir avorté.
1972 : Procès de Bobigny : mineure inculpée pour avortement.
1973 : L’homosexualité n’est plus considérée comme une pathologie.
1974 : Deuxième loi Neuwirth contraception élargie (mineures) et remboursement.
1975 : loi Veil dépénalisant l’avortement pour 5 ans. Loi sur le divorce par consentement mutuel
1979 : Adoption définitive de la loi sur l’IVG.
Des années 1980 à nos jours : l’égalité professionnelle et les violences sexistes et sexuelles (VSS)
1980 : Loi définit le crime de viol
1982 : Remboursement de l’IVG.
1983 : Loi Roudy sur l’égalité professionnelle
1984 : Congé parental ouvert à chacun des parents salariés sans distinction de sexe.
1987 : Autorité parentale, conjointement exercée par les deux parents,
1992 : Réforme du code pénal : peines plus lourdes pour les conjoints coupables de violences.
1999 : Loi constitutionnelle dite de parité : mandats électoraux et fonctions électives
2001 : Loi Génisson sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
2010 : loi du 9 juillet relative aux violences faites aux femmes
2011 : loi Zimmerman Copé : quotas de femmes dans conseils d’administration gdes entreprises
2012 : loi relative au harcèlement sexuel ; 2014 Loi sur l’égalité réelle F/H ; 2018 Loi contre VSS

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Repères sur les droits sociaux et du travail en France au XXème siècle

I. La Troisième République et la condition ouvrière (fin XIXème-Deuxième guerre)


- 1884 : loi autorisant les syndicats
- 1892 : limitation du travail des femmes et des enfants ; création du corps des inspecteurs du travail
- 1893 : assistance aux indigents; aide médicale gratuite
- 1898 : loi sur les accidents du travail
- 1906 : loi sur le repos hebdomadaire
- 1910 : retraites ouvrières et paysannes
- 1914 : impôt sur le revenu
- 1918 : primes de natalité et d'allaitement
- 1919 : loi sur le statut des conventions collectives ; loi sur la journée de 8 heures
- 1928-1930 : assurances sociales : maladie, invalidité, vieillesse obligatoire pour les salariés de l'industrie
et du commerce dont le salaire est inférieur au plafond
- 1932 : allocations familiales; affiliation obligatoire des employeurs de l'industrie et du commerce
- 1936 : Front populaire : loi sur la semaine de 40 heures ; loi sur les conventions collectives et les délégués
d’atelier ; loi sur les congés payés (deux semaines)
- 1940-41 : régime de Vichy : dissolution des syndicats, Charte du travail (corporatisme)

II. La consolidation de la société salariale (de 1945 aux années 1970)


- 1944 : ordonnance rétablissant la liberté syndicale
- 1945 : Ordonnances sur la Sécurité sociale et les prestations sociales, principe du quotient familal
- 1946 : Constitution de la IVème République, droit à la sécurité sociale
- 1946 : loi sur les comités d’entreprise
- 1946 : statut de la fonction publique
- 1951 : création du SMIG (deviendra le SMIC en 1970)
- 1953 : l’aide sociale remplace l’assistance sociale
- 1958 : création par convention collective du régime d'assurance-chômage (ASSEDIC, UNEDIC)
- 1958 : loi sur le préavis de licenciement
- 1967 : création de l’ANPE
- 1968 : création des sections syndicales d’entreprise, réduction du temps de travail
- 1969 : 4ème semaine de congés payés
- 1970 : accords sur la mensualisation des salaires
- 1971 : loi sur la formation continue
- 1975 : réglementation du licenciement (création d’une obligation de déclaration administrative)

III. La nouvelle question sociale (milieux des années 1970 à années 2000)
- 1975 : Allocation Adulte Handicapé
- 1976 : Allocation Parent Isolé (familles monoparentales)
- 1979 : assouplissement du recours au CDD
- 1982 : 5ème sem. de congés payés ; institutions représentatives du personnel, CHSCT
- 1982 : ordonnances sur le recours au CDD, le travail temporaire, le travail à temps partiel
- 1983 : loi sur l’égalité professionnelle (Roudy)
- 1984 : création des TUC (travaux d’utilité collective)
- 1986 : suppression de l’autorisation administrative de licenciement
- 1997 : création des emplois jeunes
- 1998 et 2000 : lois Aubry sur les 35h
- 1984 : Allocation Spécifique de Solidarité (chômeurs en fin de droit)
- 1988 : Revenu Minimum d'Insertion (RMI)
- 1999 : Couverture Maladie Universelle (CMU)
- 2008 : Revenu de Solidarité Active (RSA)
- 2008 : création de Pôle emploi (fusion ANPE-ASEDIC)

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Repères sur la famille et la parenté

1792 : Loi créant l’état civil, le mariage civil et le divorce.


1793 : accouchement sous X.
1804 : Code civil, dit Napoléon. La femme mariée est une mineure ; restriction de la loi sur le divorce.
1810 : Le devoir conjugal est une obligation, il n’y a pas de viol entre époux.
1816 : Restauration : le religion catholique redevient religion d’Etat. Interdiction du divorce.
1832 : La majorité sexuelle est fixée à 11 ans pour les relations hétérosexuelles.
1863 : La majorité sexuelle passe à 13 ans pour les relations hétérosexuelles.
1884 : Loi Naquet qui autorise le divorce pour faute.
1886 : Loi sur l’assistance obligatoire aux enfants.
1905 : Séparation de l’Eglise et de l’Etat.
1907 : Possibilité pour une femme d’exercer une profession séparée de celle de son mari.
1909 : Loi qui garantit aux femmes le droit de retrouver leur emploi après l’accouchement.
1911 : Jacques Bertillon publie la Dépopulation de la France.
1912 : Loi autorisant la recherche de paternité.
1913 : Congé payé de maternité de quatre semaines.
1920 : Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l’autorisation de leur mari. Loi interdisant l’avortement et la
contraception.
1926 : instauration de la fête des mères
1930 : Assurance maternité de douze semaines pour la femme salariée et prise en charge médicale de la conjointe.
1932 : allocations familiales.
1938 : Suppression de la puissance maritale et abrogation de l’incapacité civile de la femme : le mari conserve le droit
d’imposer le lieu de résidence et d’interdire à sa femme de travailler.
1939 : Code de la famille. Légitimation adoptive (adoption plénière)
1942 (Pétain) : La majorité sexuelle hétérosexuelle est fixée à 13 ans, La majorité sexuelle homosexuelle à 21 ans.
Avortement considéré comme crime contre sûreté de l’Etat.
1944 : Droit de vote et d’éligibilité accordé aux femmes. Création du Haut Comité consultatif de la population et de
la famille.
1945 : Majorité hétérosexuelle à 15 ans, homosexuelle à 21 ans.
1949 : Parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
1955 : Autorisation de l’avortement thérapeutique. Action alimentaire (à fin de subside).
1960 : Aggravation des discriminations à l’encontre des homosexuels.
1965 : modification des Régimes matrimoniaux ; La femme mariée n’est plus considérée comme une mineure.
1966 : la loi sur l’adoption plénière, même pour une personne célibataire, rompt tout lien avec les parents de naissance
et l’enfant a un nouvel acte de naissance qui ne les mentionne pas.
1967 : Loi Neuwirth sur la contraception. La contraception orale est autorisée mais n’est pas remboursée par la sécurité
sociale.
1970 : par la réforme de la puissance paternelle, devenue « autorité parentale » ; suppression de la notion de chef de
famille, partage de l’autorité parentale entre père et mère. L’autorité parentale sur un enfant naturel est exercée par la
mère seule, même si le père l’a reconnu.
1972 : Loi sur l’égalité entre toutes les filiations : égalité entre enfants légitimes et enfants naturels, autorisation de la
filiation adultérine.
1973 : Circulaires sur « l’information sexuelle à l’école ». L’homosexualité n’est plus considérée comme une
pathologie.
1974 (Valéry Giscard d’Estaing): Passage de la majorité civile de 21 ans à 18 ans. Majorité sexuelle hétérosexuelle à
15 ans, majorité sexuelle homosexuelle à 18 ans. Deuxième loi Neuwirth : élargissement des conditions de prescription
de la contraception (mineures) et remboursement.
1975 : lois Veil dépénalisant l’avortement pour 5 ans. Loi sur le divorce par consentement mutuel et la dépénalisation
de l’adultère.
1976 : loi permettant l’adoption des enfants du conjoint.
1977 : Création d’un congé parental d’éducation.
1978 : Naissance du premier bébé « éprouvette » en grande Bretagne. Extension de la qualité d’ « ayant droit » aux
concubins.
1979 : Adoption définitive de la loi sur l’IVG. Loi Le Pelletier « un million pour le troisième enfant. »
1980 : Reconnaissance de l’activité des conjointes d’agriculteurs.
1981 : Loi supprimant le caractère exceptionnel du travail à temps partiel.
4 août 1982 (François Mitterand) : Majorité sexuelle à 15 ans pour hétérosexuels et homosexuels.
1982 : 1ere naissance in vitro en France.

17
1984 : congé parental ouvert à chacun des parents salariés sans distinction de sexe. Possibilité de faire recouvrir les
pensions alimentaires non payées par les caisses d’allocations familiales.
1985 : La discrimination à l’égard des homosexuels devient un délit. Création de l’allocation parentale d’éducation
(APE) pour le 3eme enfant de moins de trois ans. Egalité des époux, disparition de toute référence au sexe des
conjoints. Possibilité d’ajouter au nom de l’enfant le nom de l’autre parent.
1987 : autorité parentale, conjointement exercée par les deux parents, qu’ils soient mariés ou non, séparés ou divorcés.
Assouplissement des conditions d’accès à l’APE.
1991 : Autorisation partielle de publicité sur les contraceptifs.
1992 : Aggravation des peines pour les conjoints coupables de violences.
1993 : Loi sur l’entrave à l’IVG. Loi posant le principe de l’autorité parentale conjointe à l’égard de tous les enfants
quelle que soit la situation des parents. Réforme de l’accouchement sous X et maintien du secret.
1999 : Loi sur la reconnaissance légale des unions homosexuelles avec le pacte civil de solidarité (Pacs).
2000 : nouvelle loi sur l’IVG.
2001 : loi concernant le choix du patronyme de son enfant. Réforme du droit des successions, suppression des
discriminations successorales à l’égard de l’enfant adultérin, suppression de la notion d’enfant adultérin.
janvier 2002 : Création d’un Conseil national d’accès aux origines personnelles (Cnaop), lequel a pour tâche de faciliter
l’accès des adoptants, des enfants et des parents de naissance, s’ils le veulent, à des éléments d’une identification
réciproque. Congé paternel de 15 jours rémunéré pour la naissance d’un enfant (ou l’adoption).
2003 : Loi sur la garde alternée après séparation des parents.
26 mai 2004 : loi instaurant des procédures rapides sur le divorce, facilité après 2 ans de séparation, accords
patrimoniaux possibles ;
4 juillet 2005 : Ordonnance supprimant la reconnaissance de l’enfant par la mère hors mariage, maintien de
l’accouchement sous X.
16 janvier 2009 : Loi ratifiant l’ordonnance de 2005.
17 mai 2013 : la loi dite du « mariage pour tous », ouvrant le mariage aux personnes de même sexe.

18
Repères sur la politique du logement et la politique de la ville en France au XXème siècle

Politique du logement (1894-2007)

1894 loi relative aux Habitations à Bons Marché.


1908 loi crée les sociétés de crédit immobilier.
1912 loi sur l’intervention directe des municipalités dans la promotion des HBM. Création des Offices
publics d’habitation à bon marché (OPHBM, futurs OPHLM).
1914-1918 450 000 logements détruits
1919 blocage des loyers et indemnisations des propriétaires dont les logements ont été détruits pendant la
guerre
1928 loi Loucheur : accessions à la propriété individuelle et prêts aux HBM.
1943 Chartes d’Athènes (Le Corbusier)
1939-1945 550 000 logements détruits
1947 loi sur l’aide publique au logement (prêt à des taux avantageux).
1948 loi sur l’encadrement des loyers. Mise en place de l’Allocation Logement.
1950 les HBM deviennent des HLM
1954 Appel de l’Abbé Pierre
1958 création des ZUP (zones à urbaniser en priorité).
1960 l’ensemble du territoire est électrifié.
1962 Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) qui organise pour la région parisienne les
zones d’activités et de logements. (les « grands ensembles »)
1965 Création de Plan d’Epargne Logement et des Comptes d’Epargne Logement
1970 politique de résorption des bidonvilles avec la création de « cités de transit »
1972 modification du régime de prêts aidés, élargissement de l’allocation logement
1973 circulaire Guichard : arrêt des « grands ensembles »
1977 loi Barre qui favorise l’aide à la personne et non plus à la pierre. Instaure l’Aide Personnalisée au
Logement (APL)
1982 : lois de décentralisation : les communes sont responsables de la planification urbaine et du logement
social.
1989 : loi sur le droit au logement
1992 : Création du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées
1993 : création du Samu social
2000 Loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui impose 20 % de logement sociaux aux communes
2007 : loi DALO (droit au logement opposable)

Politique de la Ville (1977-2010)

1973-1977 Groupe de réflexion et d’actions « Habitat et Vie sociale » (HVS), expérimentations


1977 dispositif «HVS » dans 50 zones urbaines
1981 émeutes à Vaux-en-Velin
1981 création des zones d’éducation prioritaire (ZEP)
1982 rapport Dudebout sur la politique de la ville
1982 Mise en place du « Développement Social des Quartiers » ou DSQ
1988 création de la Direction interministérielle à la ville (DIV)
1991 création du Ministère de la Ville
1991 loi du Développement social urbain (DSU) et Loi d’orientation sur la ville (LOV)
1992 mise en place des contrats villes.
2003 loi Borloo : création des ZUS (zones urbaines sensibles), de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine
(ANRU)
2006-2007 création de l’ Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé) et des
contrats urbains de cohésion sociale (CUCS)

19
Repères sur le système scolaire français au XXème siècle

La lente mise en place d’un système scolaire national


1802 lycées de garçons, les communes ont en charge l’école primaire
1833 loi Guizot : création d’écoles primaires dans chaque commune
1850 loi Falloux : autonomie de l’enseignement privé notamment religieux
1867 loi Duruy : écoles de filles dans communes au-dessus de 500 habitants
1880 loi Camille Sée : création des lycées de filles
1881-1882 lois Jules Ferry sur la gratuité, l’obligation et la laïcité de l’école primaire publique
1886 loi Goblet, laïcisation du personnel des écoles, création de l’Enseignement primaire supérieur
1896 loi créant les « universités » (anciennes facultés) création de la licence « es lettres »
1905 séparation de l’Église et de l’État
1906 première femme à obtenir le droit d’avoir le bac
1919 loi Astier, création du CAP (certificat d’aptitude professionnelle)
1926 rapprochement de certains collèges généraux et des EPS
1927 loi sur la gratuité de l’enseignement secondaire (supprimée sous Vichy)
1933 examen d’entrée en 6ème
1936 scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans
1936 le CAP est reconnu dans les conventions collectives

Vers l’unification du système d’enseignement et l’extension de la scolarisation


1945 rétablissement de la gratuité du secondaire, plan Langevin-Wallon
1952 création du bac moderne et passerelle des cours complémentaires vers le lycée
1959 scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ; création des Collèges d’enseignement général, des Collèges
d’enseignement technique et des lycées techniques
1960 suppression de l’examen d’entrée en 6ème
1963 création du CES Collège d’enseignement secondaire
1965 création des bacs A, B, C, D
1965 création du BEP (brevet d’études professionnelles)
1968 création du bac technologique
1968 mai : mouvement étudiant, grèves ; nov : loi Faure sur l’enseignement supérieur
1973-74 création du DEUG, suivi de licence, maîtrise, puis DEA ou DESS et doctorat
1975 loi Haby dite du collège unique
1976 mixité obligatoire dans les collèges et lycées où elle n’existe pas déjà
1981 création des ZEP (zones d’éducation prioritaire)
1984 loi Savary d’intégration de l’école « libre » (privée) au service public, retrait face à la
manifestation en opposition
1985 objectif de 80 % d’une classe d’âge au niveau bac (Chevènement)
1986 création du bac professionnel
1993 réforme des séries au bac
2007 loi Responsabilités des universités (LRU), dite Pécresse
2009 suppression des BEP et réformes du bac pro

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Repères sur les politiques migratoires en France au XXème siècle

De 1914 à 1945 : le modèle de l’immigration de travail contrôlée


Fin du XIXe siècle, la France devient un pays d’immigration. À partir de 1914-18 l’État intervient dans le contrôle
de ce processus.
1914 – 1918 Pendant la Première guerre, par le biais du ministère de l’Armement, sont recrutés des travailleurs
Nord-Africains, des Indochinois et des Chinois.
1924 Organisation du recrutement à travers la Société générale d’immigration (SGI), constituée par les
organismes patronaux spécialisés.
1932 Loi qui accorde priorité du travail aux ouvriers français dans l’industrie
1933 Loi qui limite l’exercice de la médecine aux titulaires français d’un doctorat de médecine.
1934 Les avocats, fortement représentés au Parlement, font voter une loi interdisant aux français naturalisés
l’inscription au barreau pendant une durée de 10 ans.
1935 Des retours forcés sont organisés qui concerneront particulièrement les ressortissants polonais.
1936 Le premier gouvernement du Front populaire allège ces restrictions
1940 Sous Vichy, s’élabore une politique discriminatoire à l’égard des étrangers : Statut des Juifs, loi sur « les
ressortissants étrangers de race juive » permet d’interner ceux-ci dans des camps spéciaux par décision du préfet
du département de leur résidence », loi concernant les autres étrangers considérés comme « en surnombre dans
l’économie nationale »

1945 - 1974 : une politique d’ouverture dans le contexte de croissance


L’immigration étrangère en France reste encore marginale jusque vers 1955. L’immigration s’accélère avec la
décolonisation et depuis plusieurs pays européens.
1945 Ordonnances sur l’entrée et le séjour des étrangers en France. Création de l’ONI (Office National
d’Immigration) : donne à l’État le monopole de l’introduction de la main-d’œuvre étrangère.
1958 Traité de Rome (principe de libre circulation entre les membres de la communauté européenne).
1972 circulaires Marcellin (ministre de l’intérieur) – Fontanet (ministre du travail) subordonnant la politique de
recrutement des travailleurs étrangers à la situation de l’emploi en liant l’autorisation de séjourner en France à la
détention d’un emploi

Depuis 1974 : mise en place et durcissement du contrôle des flux migratoires


1974 Suspension de l’immigration des travailleurs et des familles, sauf pour les ressortissants de la Communauté
européenne. L’immigration des travailleurs reste suspendue jusqu’en 1977, l’immigration des familles est à
nouveau autorisée dès 1975.
1977 Mise en place d’une aide au retour volontaire : prime de retour de 10 000 francs
1980 Loi Bonnet relative à la prévention de l’immigration clandestine
1981 Abrogation de la loi Bonnet et suppressions de l’aide au retour.
1981-82 Régularisation de sans papiers : environ 105 000 cartes de travail et de séjour valables un an.
1983 : Marche des Beurs
1984 Loi sur le titre unique de séjour et de travail. Elle reconnaît le caractère durable de l’installation en France
de la population immigrée et dissocie le droit au séjour d’avec l’occupation d’un emploi.
1985 accord de Schengen sur la suppression graduelle des contrôles aux frontières intérieures.
1986 « loi Pasqua » (ministre de l’Intérieur) durcit la législation sur le séjour.
1993-94 lois Pasqua-Debré, durcissant les conditions de séjour et d’accès à la nationalité française.
1997 gouvernement Jospin (PS), régularisation partielle de sans-papiers.
1998 lois sur le séjour et la nationalité pour assouplir les « lois Pasqua-Debré »
2003 loi relative à la maîtrise de l’immigration, au séjour des étrangers en France et à la nationalité
2006 loi relative à l’immigration et à l’intégration visant à « passer d’une immigration subie à une immigration
choisie » (expression de Sarkozy, ministre de l’intérieur). Durcit les conditions du regroupement familial et
conditionne l’obtention d’une carte de séjour « salarié » à l’existence d’un contrat de travail et à l’obtention
préalable d’un visa long séjour.

21
Texte 1 :
- Partie 1 : extraits du récit autobiographique La place d’Annie Ernaux (éditions Gallimard, 1983)
- Partie 2 : fiche biographique sociologique sur A. Ernaux d’après ce récit.
- Questions sur le texte 1

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Annie Ernaux, fille de petits commerçants

D’après Annie Ernaux, La place, Gallimard, Paris, 1983.

Fiche rédigée par Anaïs Collet (sociologue à l’Université de Strasbourg), reprise (coupes et compléments) par Y. Siblot

Présentation
La place est une courte autobiographie (102 pages) d’écriture neutre, concernant la figure du père, et la relation d’ “ amour
séparé ” qui le liait à sa fille, séparé en raison de la distance sociale qui s’est peu à peu introduite entre eux. A. Ernaux
raconte l’histoire de ses parents, leur ascension sociale, leurs conditions de vie et de travail, leurs espoirs, évoquant
notamment des lieux, des gestes, des expressions. Il s’agit, comme elle le dit à la fin du texte, de “ l’héritage qu’(elle) a du
déposer au seuil du monde bourgeois et cultivé quand (elle) y est entrée ”.

1. Une mobilité ascendante sur trois générations : origine sociale, formation, emplois, mobilité d’Annie, de ses parents
et de ses grands-parents

a. Origine sociale des parents


Le grand-père paternel d’Annie Ernaux se louait dans une ferme en Normandie comme charretier; l’été, il faisait aussi les
foins, la moisson. Il a travaillé dès l’âge de huit ans, et n’a su ni lire ni écrire.
Sa grand-mère paternelle avait, elle, appris à lire et écrire à l’école des sœurs. Elle tissait à domicile pour le compte d’une
fabrique de Rouen.
Ils ont eu cinq enfants, dont le père.
Le père a été enfant de chœur. “ Comme la propreté, la religion leur donnait de la dignité. ”
Le père va à l’école communale, mais manque la classe lorsque les travaux de la ferme l’appellent. Il a su lire et écrire sans
fautes. Quitte l’école à 12 ans, son père le place dans la même ferme que lui pour effectuer divers travaux de ferme (“ gars
de ferme ”). En 1914, il est trop jeune pour être appelé comme soldat à la guerre.
A son retour du régiment, à 20 ans, il ne veut plus “ retourner dans la culture ”. Il entre donc dans une corderie qui embauchait
garçons et filles dès l’âge de 13 ans.
Il rencontre la mère à la corderie. Elle a travaillé dans une fabrique de margarine auparavant.
Le père de la mère était mort. La mère de la mère tissait à domicile, faisait des lessives et du repassage.
Ils se marient.
Le père, “ il avait appris la condition essentielle pour ne pas reproduire la misère des parents: ne pas s’oublier dans une
femme ”. On retrouve dans ces propos le fameux malthusianisme à la française.

b. 1928-1945 : ouvrier et commerçant à la fois


Ils s’installent ensemble. La mère a un premier enfant et s’arrête de travailler. Le père trouve une place mieux payée que la
corderie chez un couvreur. Lors d’un accident du travail (il tombe du toit) sans gravité, la mère a l’idée de “ prendre un
commerce ” sans mise de fonds importante et sans savoir-faire particulier, juste l’achat et la revente des marchandises, “ un
commerce pas cher parce qu’on y gagne peu ”. Ils achètent à crédit un café-épicerie à Lillebonne, à 30 km du Havre, en
1931. Ce commerce est situé dans la partie basse de la ville, où se trouve une des plus grosses usines textiles de la région
jusqu’aux années 50, appartenant aux familles Desgenetais puis Boussac, entourée d’un ghetto ouvrier. “ Après l’école, les
filles entraient au tissage, une crèche accueillait plus tard leurs enfants dès six heures du matin. Les trois quarts des hommes
y travaillaient aussi. ”

Au début, les parents sont étonnés de gagner de l’argent aussi facilement, c’est-à-dire avec un effort physique si réduit.
Rapidement, ils se partagent le travail, le père préférant tenir le café, la mère à l’épicerie. Importance du couple. Mais le
commerce marche mal, car les clients n’ont pas d’argent. Ils craignent de devoir revendre la boutique et “ retomber
ouvriers ”.
Finalement, le commerce ne rapportant pas plus qu’une paye d’ouvrier, le père se fait embaucher en même temps sur un
chantier de construction de la basse Seine. La mère tient seule le commerce et le café dans la journée: elle est patronne à
part entière, ce qui se voit à sa blouse blanche; lui garde son bleu de travail pour servir. La porosité des catégories d’emplois
est bien illustrée : non seulement le père alterne des emplois d’ouvrier et de commerçant, mais ensuite il cumule ces deux
emplois.
Il est donc à la fois commerçant et ouvrier; non syndiqué, méfiant à la fois des Croix-de-Feu et des communistes “ qui lui
prendraient son commerce ” : politiquement, le monde ouvrier pas encore quitté, le père a déjà acquis une mentalité de petit
propriétaire. Il garde ses idées pour lui: “ Il n’en faut pas dans le commerce ”. On comprend à travers cet avis le peu de
cohésion politique du monde des petits commerçants.
Les parents trouvent peu à peu leur place dans la Vallée, “ liés à la misère et à peine au-dessus d’elle ”, faisant crédit aux
familles nombreuses ouvrières. La mère insiste pour que le père retourne à la messe, où il a cessé d’aller après le régiment,
et pour qu’il perde ses “ mauvaises manières ”, c’est-à-dire ses manières de paysan ou d’ouvrier: la mobilité sociale est
recherchée également à travers les façons de parler, de se tenir, etc. Le père fait des efforts pour “ tenir sa place ”, pour
paraître plus commerçant qu’ouvrier.
30
Le père entre aux raffineries de pétrole Standard, dans l’estuaire de la Seine; il y travaille de nuit. Il gagne beaucoup plus
que sur le chantier, et y a de l’avenir : il deviendra en effet contremaître par la suite. Mais les conditions de travail y sont
dures.
Le Front Populaire reste selon Annie Ernaux “ le souvenir d’un rêve, l’étonnement d’un pouvoir qu’il n’avait pas soupçonné,
et la certitude qu’ils ne pouvaient le conserver ” : peu de confiance dans l’avenir des réformes. De plus, le père passe ses
congés payés de l’usine à servir au café, maintenant sa poly-activité.
En 1939, le père n’est pas appelé: il est trop vieux. Les raffineries sont incendiées par les Allemands. Les parents quittent
Lillebonne sous les bombardements, la mère enceinte de 6 mois. Ils rentrent rapidement à Lillebonne, où naît Annie.

c. 1945-1967 : des petits commerçants à la professeur de lettres


En 1945, les parents décident de quitter la Vallée, dont les brouillards et l’humidité étaient considérés comme mauvais pour
la santé. Ils vendent le fonds, et décident de retourner à Yvetot. Là, aucun commerce correspondant à leurs moyens n’étant
à vendre, le père se fait embaucher par la ville au remblaiement des trous de bombes. Ils trouvent finalement un fonds de
café-épicerie-bois-charbons dans un quartier décentré. La vie d’ouvrier du père prend fin avec cette nouvelle installation.
Ce nouveau commerce marche mieux que celui de Lillebonne: pas de concurrents immédiats, et une population moins
uniformément ouvrière dans le quartier (artisans, employés du gaz ou d’usines moyennes, retraités “ économiquement
faibles ”).
Annie va au pensionnat catholique (où elle n’est pas pensionnaire), une institution religieuse choisie par sa mère.
Déjà propriétaire du fonds de commerce, le père décide au début des années 1950 d’emprunter pour se rendre propriétaire
des murs et du terrain; personne dans la famille ne l’avait jamais été auparavant. Bonheur, mais crispation de l’aisance
gagnée à l’arrachée. Tout coûte cher ; ils vivent un manque perpétuel.
Ils réussissent à se maintenir économiquement, mais le quartier se prolétarise: les cadres moyens partent habiter les
immeubles neufs avec salle de bain, remplacés par des jeunes ménages ouvriers à petit budget, des familles nombreuses en
attente d’un logement H.L.M. Au café, la clientèle est moins gaie: des buveurs occasionnels plus rapides et payants;
“ impression de tenir un débit de boisson convenable”. La reconstruction d’Yvetot leur enlève des clients, qui vont dans les
magasins neufs et supermarchés du centre; à l’épicerie, les clients réguliers sont moins nombreux. Le gouvernement est
“soupçonné de vouloir notre mort en favorisant les gros (…) le monde entier ligué ”. Ce petit commerçant se vit
perpétuellement comme en danger. En 1955, le père vote pour Poujade, “ comme un bon tour à jouer, sans conviction”.
A 59 ans, le père doit se faire opérer: “ une tuile ” pour les commerçants qui ne profitaient pas encore de la sécurité sociale
en 1958. Il reste le moins longtemps possible à la clinique. Sa force de travail est perdue. La mère se retrouve seule à soulever
les caisses des livraisons, les sacs de pommes de terre, etc. Encore une fois, elle a un rôle-clé. En politique, une familiarité
complice avec “ le grand Charles ”.

Annie entre comme élève-maîtresse à l’école normale de Rouen, nourrie et blanchie. Mais elle quitte l’école en cours d’année
“ pour une question de liberté ”. Son père ne la comprend pas, elle à qui l’Etat offrait d’emblée une place dans le monde.
Elle passe du temps à Londres, puis entre en licence de lettres à Rouen. Elle est boursière.
Elle présente à ses parents un étudiant en sciences politiques avec qui elle va se marier : “ Ils n’ont pas cherché à savoir,
comme ils l’auraient fait pour un ouvrier, s’il était courageux et ne buvait pas. ” Annie et son mari s’installent à Annecy :
“ On tendait les murs de toile de jute, on offrait du whisky à l’apéritif, on écoutait le panorama de musique ancienne à la
radio. (…) J’ai glissé dans cette moitié du monde pour laquelle l’autre n’est qu’un décor. ”

Le père n’a alors plus d’ambition, il est résigné à ne plus attirer de nouvelle clientèle, “ à ce que son commerce ne soit qu’une
survivance qui disparaisse avec lui ”. Face à la concurrence des supermarchés, il envisage de vendre le commerce, et de se
mettre en retraite. Ses aspirations : emporter du bon vin et des conserves, élever quelques poules pour les œufs frais, aller
voir sa fille dans les Alpes. “ Déjà, il avait la satisfaction d’avoir droit, à 65 ans, à la Sécurité Sociale. Quand il revenait de
la pharmacie, il s’asseyait à la table et collait les vignettes avec bonheur. ” Il n’a pas le temps de réaliser cette retraite ; il
meurt le 25 juin 1967, deux mois exactement après le succès d’Annie au Capès, succès qui entérine son ascension sociale.
“ Peut-être sa plus grande fierté, ou même, la justification de son existence : que j’appartienne au monde qui l’avait
dédaigné ”.
(…)

2. Rapport au travail et au statut social

a. De paysan
Annie considère qu’en entrant à la corderie, son père est “ sorti du premier cercle ”. Il s’agit d’une vision littéraire (renvoie
aux subdivisions concentriques de l’Enfer qu’on trouve dans La Divine Comédie de Dante) de la mobilité sociale ascendante.
“ Le pire, c’était d’avoir les gestes et l’allure d’un paysan sans l’être ”, c’est-à-dire de porter encore les traces fraîches de
son ascension sociale.

b. D’ouvrier
A la corderie : “ Il était sérieux, c’est-à-dire, pour un ouvrier, ni feignant, ni buveur, ni noceur. Le cinéma et le charleston,

31
mais pas le bistrot. Bien vu des chefs, ni syndicat ni politique. Il s’était acheté un vélo, mettait chaque semaine de l’argent
de côté. ” Quand le commerce marche mal, peur omniprésente de devoir retourner à l’usine, de “ retomber ouvriers ”, ce
statut qu’ils avaient réussi à quitter. Faisant crédit aux familles nombreuses ouvrières, “ ils ne sont plus ici du bord le plus
humilié ”. Le statut d’ouvrier est donc le plus stigmatisant, celui à quitter à tout prix. L’ascension sociale est le rêve des
parents.

c. De commerçant
Au café-épicerie d’Yvetot, la clientèle est variée, en moyenne des “ gens pas fiers ”: buveurs réguliers d’avant ou après le
travail, équipes de chantiers, un contrôleur de la sécurité sociale, quelques clients moins populaires; le dimanche, une
clientèle familiale pour l’apéritif, et les vieux d’un hospice voisin l’après-midi. Son père a “ conscience d’avoir une fonction
sociale nécessaire, d’offrir un lieu de fête et de liberté ”; mais ce café était aussi “ un “ assommoir ” pour ceux qui n’y
auraient jamais mis les pieds ”. Son rêve: “ Tenir un beau café au cœur de la ville, avec une terrasse, des clients de passage,
une machine à café sur le comptoir. Manque de fonds, crainte de se lancer encore, résignation. Que voulez-vous. ”

d. De professeur
Annie réussit bien à l’école. Son père voit cela un peu comme une faveur du destin, qu’il craint de voir cesser; chaque
composition, puis chaque examen réussi est "autant de pris ”; il espère qu’elle sera “ mieux que lui ”. Il dit de sa fille qu’elle
“ apprend bien ”, jamais qu’elle “ travaille bien ”: “ travailler, c’était seulement travailler de ses mains ”. Devant les clients,
la famille, les amis, le père est gêné, a presque honte qu’Annie ne gagne pas encore sa vie à 17 ans ; “ autour de nous toutes
les filles de cet âge allaient au bureau, à l’usine ou servaient derrière le comptoir de leurs parents ”. Cependant fierté du
père : à sa mort, Annie découvre, dans son portefeuille, une coupure de journal annonçant les résultats du concours d’entrée
à l’école normale, où elle est deuxième.

Chronologie
1899: naissance du père
1906: naissance de la mère
1928: mariage des parents
1931: achat du café-épicerie de Lillebonne
1932: naissance de la sœur d’Annie
1938: mort de la sœur d’Annie
1940: naissance d’Annie
1945: retour des parents à Yvetot. Achat du café-alimentation.
1964: mariage d’Annie; naissance de son premier enfant
1967: 25 avril: succès à l’épreuve pratique du Capes
25 juin: mort du père
1968: naissance du second enfant d’Annie
1970: la mère vend son fonds de commerce et s’installe chez ses enfants à Annecy
1971: succès à l’agrégation de lettres modernes
1974: 1er ouvrage : Les armoires vides
1982-83: rédaction de La place
1984 : La place, obtient le Prix Renaudot

32
Questions sur le texte 1

Vos réponses peuvent être courtes, mais elles doivent être précises et bien rédigées. La rédaction sera
prise en compte dans la notation.

Vidéo à regarder en complément : https://www.ina.fr/video/i11095690


(copiez le lien ou tapez sur un moteur de recherche : Annie Ernaux La place INA)

Questions sur la partie 1: le récit

1. Après avoir fait une recherche sur internet, présentez-en une ou deux phrases Annie Ernaux.

2. Choisissez un passage d’une ou deux pages qui vous a particulièrement intéressé·e et indiquez les
pages, le début et la fin du passage. Puis commentez le : à quelles dates se déroule ce dont parle
l’autrice dans ce passage? qu’est-ce que les détails et les anecdotes rapportés nous apprennent sur la
société de cette époque ? que nous apprennent-ils sur le regard que porte Annie Ernaux sur ses parents ?

3. Le texte est parfois allusif : indiquez s’il y a des passages que vous n’avez pas compris et dites
lesquels, nous y reviendrons en classe.

Questions sur la partie 2 : l’analyse sociologique

4. Après avoir fait une recherche sur internet, présentez en une ou deux phrases Anaïs Collet.

5. Comment peut-on décrire de façon synthétique la mobilité sociale de la famille d’Annie Ernaux sur
trois générations ?

6. Comparez les événements de la chronologie familiale et ceux de la chronologie politique et sociale


distribuée et commentée en classe : quels sont les faits marquants dont vous retrouvez les effets dans
l’histoire de cette famille ? quels sont ceux qui ne semblent pas avoir eu beaucoup d’effet ?

33
Texte 2

- texte : Stéphane Beaud, « Les trois sœurs et le sociologue. Notes ethnographiques sur la mobilité
sociale dans une fratrie d'enfants d'immigrés algériens », revue Idées économiques et sociales, vol. 175,
n° 1, 2014, p. 36-48.

- questions sur le texte 2

34
35
36
Erreur de l’article :
lire 1977 et non
1997

37
Bac Pro BEP
Industrie

38
39
40
41
42
43
44
45
46
Questions sur le texte 2

Vidéo à regarder en complément : https://vimeo.com/268363574


(copiez le lien ou tapez sur un moteur de recherches pour le retrouver sur viméo : Entretien avec
Stéphane Beaud : La France des Belhoumi)

1. Après avoir fait une recherche sur internet, présentez l’auteur de ce texte, Stéphane Beaud.

2. En vous appuyant sur la lecture de l’article et sur la vidéo présentez l’enquête sur laquelle est
fondée cet article : comment est-elle menée ? par qui ? quelles sont les questions qui guident
l’auteur dans la réalisation cette enquête ?

3. Résumez la trajectoire du père et de la mère de la famille B. en relevant quelques dates et


événements importants. Qu’est-ce que leurs histoires ont en commun ? qu’est-ce qui les
différencie ?

4. Résumez le parcours des 5 filles puis celui des 3 garçons. Qu’est-ce que leurs histoires ont en
commun ? qu’est-ce qui les différencie ?

5. Selon vous lequel des 8 enfants a connu vous la mobilité sociale ascendante la plus importante ?
Lequel a connu la mobilité la plus réduite ? Dites pourquoi.

47
L’étude des trajectoires, le tableau chronologique : un exemple à partir du texte
du père d’Annie Ernaux (exercice à faire en cours)

date Contexte Trajectoire formation Trajectoire Trajectoire Syndicalisme,


historique familiale professionnelle résidentielle engagement
politique
1882 Scolarité
obligatoire
jusqu’à 13 ans
(Loi Ferry)

1899 « Belle
Epoque »

Première
1914-1918 Guerre
mondiale

Années 1920

1928

Début
Années 1930 crise
économique
1931
1932

1936

Front populaire
1938

1939-1945
Seconde guerre
mondiale

48
1940

1945 Libération,
reconstruction
1948
Années Période de
1950-1970 croissance
économique,
(« Trente développement
Glorieuses ») de la protection
sociale

Développement
du poujadisme
(mouvement
anti fiscal
A partir de réactionnaire –
1953 syndicat
commerçants
artisans – fort
sous 4ème
république)

1954-1962 :
guerre
d’Algérie
Période
d’allongement
de la scolarité
(collège).

1964

1967

1968 Manifestations
et grèves de
Mai 68

49
L’étude de la parenté, de la transmission et les arbres généalogiques

Symboles utilisés par Chantal Collard et Françoise Zonabend dans La parenté, PUF, Que sais-
je ?, 2015

Exemple donné par Florence Weber dans Penser la parenté aujourd’hui, Éditions de l’ENS, 2013,
p 12 :

50
Glossaire

Ascendance : ensemble des personnes dont est issu un individu (Ascendant).


Cohabitants : personnes apparentées ou non, qui vivent sous le même toit.
Concubinage : Alliance de fait entre deux personnes, vivant ensemble et supposées partager le même
lit, reconnue par le droit social mais ni par le droit fiscal, ni par le droit successoral..
Descendance : ensemble des générations et des personnes issues d’un individu (Descendant)
Ego : individu à partir duquel se déploie ou se compte la parenté.
Endogame : se dit du mariage noué à l’intérieur du groupe familial ou local (endogamie).
Exogame : se dit du mariage noué à l’extérieur du groupe familial ou local (exogamie).
Filiation : ensemble des processus sociaux qui définissent, de génération en génération, la parenté entre
individus ou la qualité de membre d’un groupe social.
Fratrie : ensemble des frères et sœurs issus de même père et de même mère.
Génération : ensemble des individus appartenant à un même groupe d’âge.
Germain : frère et sœur issus de même père et de même mère ; des demi-germains sont des enfants
issus soit du même père, soit de la même mère. (Germanité).
Homogame : se dit d’un mariage noué entre époux de même condition sociale (Homogamie)
Hypergamie, hypogamie : se dit d’un mariage entre époux de statut social différent.
Lignée : groupe de parents descendants d’un même ancêtre dans l’espace de quelques générations,
segment de lignage.
Maisonnée : Groupe domestique qui partage une cause commune et mutualise certaines ressources
(logement, revenus, travail).
Matriarcat : régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par les femmes. (matriarcal).
Ménage au sens de l’Insee : Ensemble de personnes partageant le même logement.
Parentèle : Réseau égocentré de relations de parenté qui lient par ex. un individu nommé Ego à sa mère
et aux parents de sa mère, à son père et aux parents de son père, à ses frères et sœurs et à leurs conjoints
et enfants, à son conjoint et aux parents de son conjoint.
Patriarcat : régime politique dans lequel le pouvoir sur la communauté est détenu par les hommes,
généralement les aînés ou les plus vieux. (patriarcal, patriarche).

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Extraits de La vie ordinaire d’un soudeur. Pierre Rousselot raconte ses 30 ans dans la navale, par
Loïc Rousselot et Patrick Servain. Éditions de la maison des hommes et des techniques, Nantes,
2013, pp. 83-85.

52
53
54
LEGENDE

55
56
Guide d’entretien

Conseils généraux pour la réalisation de votre entretien


Le choix de l’enquêté.e

L’entretien doit être réalisé avec une personne âgée afin d'identifier les transformations sociales au XXème siècle,
à travers l'évolution du statut social des membres de sa famille mais également à travers sa propre vie. L'idéal est
que l'enquêté.e ait au moins 65 ans (né.e avant 1957) ce qui correspond à une personne ayant très probablement
vécu les événements de Mai 68, et ayant traversé « les 30 glorieuses ». L’âge est la seule contrainte. Si l’enquêté.e
est né.e au cours des années 50, l’entretien reste possible. Homme, femme, héros ou personne ordinaire, proche
ou inconnu, c’est à vous de choisir.

Le fil directeur de l’entretien

L’entretien que vous allez réaliser doit vous permettre de déterminer et d’analyser avec précision la trajectoire
sociale de votre enquêté(e) dans ses multiples dimensions… mais aussi lui faire exprimer la perception qu’il a de
son positionnement social et de sa trajectoire.

La prise de contact et la présentation de l’entretien

Expliquez simplement la démarche : il s’agit d’un travail réalisé dans le cadre de vos études universitaires, où
vous allez demander à l’enquêté-e de raconter son parcours. Soyez clair quand vous vous présentez. Evitez « je
suis en L1 de sociologie » ou les termes « entretien » ou « trajectoires », qui sont trop techniques. Dites que ce
travail est lié à un cours sur les transformations sociales au XXeme siècle, en 1ere année de licence de sociologie,
et qu’il s’agit de recueillir un récit de vie, l’histoire d’une personne, son parcours.... Dès la prise de contact,
vous pouvez annoncer les grands thèmes du récit : sa histoire résidentielle, migratoire, professionnelle, scolaire,
d’où venaient ses parents, grands-parents et ce qu’ils faisaient…

Précisez que ce travail est avant tout pédagogique, et qu’il sera anonymisé, c’est-à-dire que le nom de la personne
ou son adresse seront modifiées de façon qu’elle ne puisse pas être identifiée.
Soyez très attentif aux réactions de la personne sollicitée lors de la prise de contact sur le thème que vous lui
annoncez (intérêt, gêne, amusement etc.), elles sont parfois révélatrices.

Pour observer le logement de l’enquêté, il est préférable de réaliser l’entretien à son domicile.

La préparation de l’entretien

Il faut relire le guide pour bien le connaître et pouvoir mener l’entretien comme une discussion, sans avoir besoin
de toujours relire vos questions.

Il faut bien préparer votre enregistreur numérique, le charger, le tester avant : beaucoup d’entretiens sont ratés
pour des détails pratiques. Entraînez-vous à l’utiliser.

Plus vous avez d’informations sur l’enquêté avant l’entretien, et mieux vous pourrez préparer le guide d’entretien.
Quand on interroge des dirigeants associatifs, des élus, des personnes ayant une visibilité publique, il est
indispensable de vous renseigner au préalable, par exemple en utilisant internet, pour éviter de poser des questions
trop naïves. Quand les personnes ont vécu des traumatismes ou des périodes très difficiles (guerres, maladies,
décès…) c’est bien de le savoir avant pour aborder ces points avec tact, ne pas « mettre les pieds dans le plat ».

Le déroulement de l’entretien et le guide

On a distingué des rubriques dans le guide, mais il n’y a pas d’ordre à suivre, les thèmes sont tous liés !

Il faut laisser la personne raconter son histoire, et suivre le fil de la discussion pour poser des questions sur les
thèmes qui n’ont pas encore été abordés. Lors de l'entretien, laissez l'enquêté.e parler de ce qui l'intéresse. Ainsi,
il faudra faire attention à ne pas trop orienter leurs propos par l'intermédiaire de questions trop précises dès le
départ. Plus l’entretien se rapproche de la conversation ordinaire, moins il ressemble à un interrogatoire (de

57
police, ou de travailleur social), plus il a de chance d’être riche. Essayez d’être le plus proche possible de
l’échange et de la rencontre. La personne âgée aura sans doute la volonté ou le désir de vous transmettre ce qu’elle
sait… Soyez bon public !

Il est important de garder à l'esprit que les enquêté.es cherchent souvent à construire une cohérence dans leur
trajectoire et parfois mettre de l’ordre là où il n’y en a pas beaucoup. Vous pouvez avoir le sentiment que
l’enquêté.e vous « roule dans la farine » ou vous « baratine », ou ne vous « dit pas tout », voire « vous cache des
choses »… L’objectif du sociologue n’est pas de dévoiler toutes les facettes d’un individu, mais de faire avec et
de saisir celles que la personne enquêtée veut bien lui laisser voir. Il est important que l’enquêté.e ne perde pas
la face pendant l’entretien, qui n’est ni un interrogatoire de police, ni une interrogation scolaire.

Il faut parfois demander des précisions, de façon à :

- recueillir des données clairement situées dans le temps (âge et date), et dans l’espace géographique. Ainsi par
exemple, n’hésitez pas à demander des précisions sur la localisation des entreprises où l’enquêté a travaillé ou
sur les écoles auxquelles il pouvait avoir accès là où il habitait, sur les transformations des espaces habités
(quartier, ville..), des services publics (école, transport..).

- essayer de comprendre les bifurcations, les changements de profession, les formations, les migrations, les
nouveaux départs. Il convient de demander des précisions et des explications quand la vie de l'enquêté prend un
autre cap et de se méfier du hasard.

La prise de note et les observations

Lors de l’entretien, vous allez enregistrer la conversation pour pouvoir travailler ensuite sur l’enregistrement, ce
qui vous évite d’avoir à prendre en notes l’entretien dans le détail. Il faut néanmoins venir à l’entretien avec un
carnet et prendre des notes. Ces notes visent à :

1/ consigner ce qui ne s’entend pas et ne sera pas sur l’enregistrement. Notez vos impressions (est-ce que ça s’est
bien passé, est-ce que la personne était gênée, intéressée, pourquoi ?) et ce que vous avez observé : les lieux (le
logement), les personnes (votre enquêté).

2/ organisez l’entretien, en notant les informations que vous donne l’enquêté.e et sur lesquelles vous aimeriez
des renseignements complémentaires, ou qui vous permettront de poser d’autres questions. Autre façon de faire :
surligner ou cocher pendant l’entretien, les points du guide abordés par l’enquêté.e, permet de mieux repérer ceux
qui n’ont pas été traités et donc d’organiser la conversation.

3/ Prêtez attention aux émotions et décrivez-les à la sortie de l’entretien. Pendant un entretien, vous pouvez avoir
le sentiment que l’enquêté est gêné, ce qui peut produire en retour une gêne de votre part. Certaines questions
peuvent faire émerger des souvenirs douloureux que vous n’aviez pas anticipé. Il faudra vous ajuster, et
éventuellement ne pas hésiter à vous excuser.

Notez toutes vos impressions sur le déroulement de l’entretien, une fois celui-ci terminé. Si vous n’avez pas le
temps de prendre des notes, enregistrez-le. Ces notes, même si elles vous paraissent subjectives et peut-être peu
légitimes, vous seront ensuite utiles pour analyser l’entretien.

Les matériaux à côté de l’entretien :

Parfois les enquêtés ont besoin d’éléments matériels pour reconstituer leur trajectoire, se remémorer leur vie :
album photos, documents de famille, fiche de paie, lettres, articles de presse découpés… Laissez les faire, c’est
toujours très intéressant. Si vous interviewez des proches qui vous autorisent à scanner de tels documents ou
photographies, vous pouvez les intégrer à votre dossier final.

58
Guide d’entretien

Ce guide n’est pas un questionnaire : il comporte des rubriques qui ne doivent pas être abordées dans
un ordre précis, mais se présentent sous forme de thèmes à aborder au cours de l’entretien, qui sont
grosso modo basés sur un déroulement chronologique.
Les questions de la fin en particulier, sur la perception de sa position sociale doivent être posées quand
cela paraît le plus pertinent dans la conversation, et pas nécessairement toutes d’un coup.
Il ne s’agit pas de reprendre les questions à la lettre, mais de les reformuler à votre façon.
Seule la première question qui ouvre l’entretien vous est proposée pour faciliter l’entrée en matière
(mais elle n’est pas obligatoire). Cette question doit permettre à la personne de commencer à raconter
son parcours et l’histoire de sa famille. Les réponses peuvent ensuite aller dans des directions très
différentes, par exemple continuer sur les parents et les grands parents, ou bien sur l’enfance de la
personne. Il faut s’adapter à la direction que prend la conversation, et ne pas chercher à suivre l’ordre
du guide.

Question initiale : Pouvez-vous me dire où et quand vous êtes né.e, et ce que faisaient vos parents
à ce moment-là ?

Guide

Lieu et date de naissance.

Situation et trajectoire des parents :


votre père :
métier occupé à fin de carrière, et avant ?
formation, diplômes ?
région ou pays d’origine ? nationalité ? si migration, la faire raconter, avec des dates
origine sociale : que faisaient ses parents, quelle formation avaient-ils ? quelle richesse ?
éventuellement (si vous avez le temps) : et ses frères et sœurs ?
votre mère : idem
métier occupé à fin de carrière, et avant ?
formation, diplômes ?
région ou pays d’origine ?
origine sociale : que faisaient ses parents, quelle formation avaient-ils ? quelle richesse ?
éventuellement (si vous avez le temps) : et ses frères et sœurs ?

Eventuellement (si vous avez le temps) : situation des grands parents (en plus court)
Pour chaque grand parent :
métier occupé à fin de carrière, et avant ?
formation, diplômes ?
région ou pays d’origine ? nationalité ? si migration, la faire raconter, avec des dates

Enfance
Lieu de résidence des parents dans votre enfance : ville, quartier, type de logement ?
Quelles conditions de vie dans l’enfance ?
Nombre de frères et sœurs, leur âge par rapport à vous ?

Vos études
où se sont-elles déroulées
jusqu’à quel diplôme ?
comment se sont-elles passé ?
est-ce que vous auriez voulu aller plus loin ?
quels projets professionnels dans votre jeunesse ?

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Métiers
situation professionnelle actuelle
différents métiers occupés, y compris « petits boulots »
périodes de chômage ?
reprise d’études ou de formation continue ?
des projets ou envie de faire autre chose , quoi ?

Vie de couple et conjoint·es


situation actuelle : vivez vous en couple, depuis quand ?
situation et trajectoire du conjoint : que fait-il ? quelle formation ?
avez vous vécu en couple auparavant, et de quand à quand ? que faisiez vos anciens conjoints ?

Enfants
nombre et âge
situation et trajectoires scolaires et professionnelles des enfants
et des petits enfants ?
quels projets avez vous pour eux (enfants et petis enfants) ?

Conditions de vie et de logement, trajectoire résidentielle


quartier et type de logement actuel : sa taille, location ou propriété ?
depuis quand habite dans logement actuel ?
et avant ?
des projets de partir ? où ? pourquoi ?
quels sont vos revenus actuels ?
possédez vous des biens ?

Loisirs et autres pratiques extra professionnelles (à adapter !)


sport, loisirs ?
activités associatives, politiques, religieuses ?

Situation et trajectoire de vos frères et sœurs:


métiers, diplôme
les voit souvent ?

Perception de votre position sociale


Comment vous situez-vous par rapport à vos parents ? Vous pensez que vous avez une situation meilleure,
moins bonne, équivalente ?
Et par rapport à vos frères et sœurs ?
à par rapport vos enfants ?

et éventuellement :
Comment caractérisez-vous votre milieu social d’origine et votre milieu social actuel ? par quel termes
caractérisez vous votre position dans la société ?

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Contenu du dossier final sur l’entretien biographique

Indiquez votre nom et numéro d’étudiant sur la première page. Paginez votre document et
relisez-vous en détail. La rédaction sera prise en compte dans la notation.

1. Compte rendu d’entretien (min. 1 page, max. 3 pages, time roman 12, intl 1,5)

- Comment s’est faite la prise de contact pour cet entretien ? quel est votre lien avec cette personne ?
- Où est quand s’est déroulé l’entretien ? Combien de temps a-t-il duré ? Est-il bien enregistré ? Qui
était présent ?
- Comment s’est déroulé l’entretien ? La personne était-elle à l’aise pour parler ? Et vous-
même comment vous sentiez-vous ? Avez-vous remarqué que certains thèmes étaient délicats à
aborder ? Quels sont les thèmes qui ont été le plus développés ? Pourquoi ?
- Y a-t-il selon vous des lacunes qu’il faudra compléter ? Si oui, lesquelles ?

61
2 Fiche de synthèse des informations biographiques de votre enquêté.e (document préparatoire
pour le tableau chronologique et l’arbre chronologique).

A télécharger sur le moodle puis à remplir.


Si possible, noter les prénoms (anonymisés) de toutes les personnes mentionnées pour rendre la
présentation plus vivante et plus facile à suivre (y compris pour l’analyse de la mobilité sociale).

Nom, prénom enquêté.e :


Grand père paternel Grand mère paternelle Grand père maternel Grand mère maternelle
Année de naissance (et évt Année de naissance (et évt décès) Année de naissance (et évt décès) Année de naissance (et évt
décès) Niveaux de diplôme obtenu Niveaux de diplôme obtenu décès)
Niveaux de diplôme obtenu (sinon : pas de diplôme ou (sinon : pas de diplôme ou Niveaux de diplôme obtenu
(sinon : pas de diplôme ou inconnu) inconnu) (sinon : pas de diplôme ou
inconnu) inconnu)
Derniers métiers exercés Derniers métiers exercés
Derniers métiers exercés Derniers métiers exercés

Père Mère
Année de naissance (et évt décès) Année de naissance (et évt décès)
Niveau de diplôme obtenu (sinon : pas de diplôme ou inconnu) Niveau de diplôme obtenu (sinon : pas de diplôme ou inconnu)

Différents métiers exercés Différents métiers exercés

Enquêté.e Conjoint actuel Informations conjoint(s)


Année de naissance Année de naissance antérieur(s)
Diplômes / dates d’obtention Niveau de diplôme obtenu Année de naissance (et évt
- (sinon : pas de diplôme ou décès), diplôme et dernier
Trajectoire professionnelle (emplois/dates) inconnu) métier
-
Lieux et types de résidence (lieu/type/date) Différents métiers exercés (avec
dates)

Frère ou sœur 1 (de Frère ou sœur 2 Frère ou sœur 3 Frère ou sœur 4 Frère ou sœur 5
l’enquêté.e) Année de naissance Année de naissance Année de naissance Année de naissance
Année de naissance Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, études
Niveau de diplôme, études en études en cours études en cours études en cours en cours
cours

Métier actuel Métier actuel Métier actuel Métier actuel Métier actuel

Enfant 1 (de l’enquêté.e) Enfant 2 Enfant 3 Enfant 4 Enfant 5


Année de naissance Année de naissance Année de naissance Année de naissance Année de naissance
Niveau de diplôme, études en Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, études
cours études en cours études en cours études en cours en cours

Métier exercé (si c’est Métier exercé (si Métier exercé (si c’est
Métier exercé (si c’est le cas) le cas) c’est le cas) le cas) Métier exercé (si c’est le
cas)

Petit Enfant 1 (de Petit Enfant 2 Petit Enfant 3 Petit Enfant 4 Petit Enfant 5
l’enquêté.e) Année de naissance Année de naissance Année de naissance Année de naissance
Année de naissance Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, Niveau de diplôme, études
Niveau de diplôme, études en études en cours études en cours études en cours en cours
cours

Métier exercé (si c’est Métier exercé (si Métier exercé (si c’est Métier exercé (si c’est le
Métier exercé (si c’est le cas) le cas) c’est le cas) le cas) cas)

62
Autres frères et sœurs si besoin :

-
-

Autres enfants si besoin :


-
-

Autres petits enfants si besoin :


-
-

Notes concernant événements marquants enfance et âge adulte : par exemple périodes de chômage, engagement
militant, changement d’orientation professionnelle, reprise d’études, travail gratuit effectué dans le cadre familial
(prise en charge enfants ou personnes âgées, tâches domestiques telles que ménage, jardinage, bricolage, repassage,
…)
-
-
-

3. Tableau chronologique

Pour parvenir à reconstituer ses trajectoires de façon chronologique et travailler leurs articulations vous
pouvez construire le tableau suivant ou un tableau adapté avec des intitulés de colonnes qui vous
conviennent mieux :

Dates Contexte Contexte Vie Trajectoire Professions Lieu de Type de Autres


politique et politique et familiale scolaire et exercées résidence, logement colonnes…
économique économique formation migration, occupé
en France * en …* déménagement

* Si la personne a vécu dans plusieurs pays vous pouvez faire une colonne par pays.

4. Arbre généalogique

Pour la construction de l’arbre relisez le cours à ce sujet. Il est souvent plus simple et plus précis de le
faire à la main puis de le scanner que de le faire directement sur votre ordinateur.

N’oubliez pas de l’accompagner d’une légende qui explique la signification des symboles et codes
utilisés (ego, femme, homme, alliance, séparation, filiation, liens entre germains (frères et sœurs), etc.).
Utilisez les prénoms des enquêté.e.s (ou inventez les) et l’initiale de leur nom de famille (par exemple
pour Yasmine Siblot : Yasmine S.), ou, si vous le souhaitez inventez des noms de famille. Vous devrez
trouver des noms et des prénoms sociologiquement équivalents (par exemple : Yasmine Serreau, ou
Leïla Serreau).
Indiquez pour chaque personne, quand vous les connaissez : sa date de naissance (et de décès le cas
échéant), son lieu/pays de naissance, ainsi que sa dernière profession ou sa profession actuelle et son
niveau de diplôme le plus élevé.
Utilisez les mêmes noms et prénoms que ceux indiqués dans le tableau !
5. Analyse de la mobilité sociale de l’enquêté.e (Min. 2 pages, max. 5 pages, time roman 12 intl
1.5)

Cette partie doit comporter une analyse de la mobilité sociale objective et de la mobilité sociale
subjective.

Tout d’abord à partir de caractéristiques objectives (professions, diplômes, conditions de vie) : comment
la situation sociale de la personne a-t-elle évolué au fil du temps, s’est-elle améliorée ou dégradée, et
en quoi ? Si on la compare à celle de ses parents ou de ses enfants : quelles sont les différences, y a t il
une ascension sociale ou un déclassement d’une génération à une autre ? Il s’agit à la fois de situer le
parcours de la personne dans un espace social plus large (classes populaires, moyennes, supérieures) et
de repérer les étapes qui scandent sa vie (ruptures mais aussi ce qui relève de l’héritage, de la
reproduction sociale).

Rendez compte également de la façon dont la trajectoire est vécue subjectivement : sentiment d’avoir
réussi ou au contraire sentiment d’échec, de déclassement, de ne pas être à sa place, sentiment d’injustice
… Repérez comment l’enquêté.e se positionne, se situe socialement, s’il se compare avec ses aprents,
frères et sœurs, voisins, collègues.
Utilisez les mêmes noms et prénoms que ceux indiqués dans l’arbre généalogique et le tableau !

6. Photographies et documents si vous en avez et si vous le souhaitez

Chosissisez quelques documents et photographies si vous en avez. Scannez les et intégrez les à votre
texte. Datez chaque document et donnez lui un numéro et titre (exemple : document n° 1 : photographie
de mariage de Y avec X, Bordeaux, 1962).

Accompagnez chaque photo ou document d’un commentaire de quelques lignes.

Utilisez les mêmes noms et prénoms que ceux indiqués dans l’arbre généalogique et le tableau !

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