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Objectifs du TD :
1. Constat de départ :
a)Les constats sur la QSTP
Les élèves ne sont pas toujours suffisamment attentifs à l’intitulé de la question de
synthèse :
La dimension spatio-temporelle
Les réponses au travail préparatoire ne sont pas toujours rédigées de façon à être
intégrées à la question de synthèse
Dans le travail préparatoire, les réponses se limitent trop souvent à un recopiage ; les
élèves ne sont pas suffisamment attentifs à l’articulation entre les constats opérés par
les documents et les savoirs ou savoir-faire qui permettent de les enrichir
Pour les TPE une majorité des élèves souhaite présenter sa production sous la forme
d’une présentation (impress open office ou power point). Mais ils ne maîtrisent pas
l’outil informatique
D’autre élèves souhaitent élaborer un blog pour mettre en ligne leur production , mais
ils sont inquiets sur la faisabilité .
2. Les attentes
a)Les attentes sur la QSTP
Un travail sur la construction d’un sujet de question de synthèse à l’issue d’un travail
préparatoire pourrait favoriser une prise de conscience des attentes du correcteur
Les élèves après avoir élaboré le sujet et défini les attentes du concepteur, deviendront
les correcteurs des devoirs rédigés par leurs camarades ayant travaillé sur un autre
thème
b) Les attentes sur la maîtrise des outils informatiques :
Une fois élaboré le sujet de la QSTP et son corrigé sous format Word les élèves
mettront en forme ce travail sous la forme d’une présentation impress . Il s’inspireront
du tavail réalisé par un collègue dans l’académie d’Amiens : http://pedagogie.ac-
amiens.fr/ses/exo_cours_td/aam_2008_2009/metodosynthese.html
3. La démarche :
La classe est partagée en 2 groupes de 16
Chaque groupe est séparé en 8 groupes de 2 (qui correspondent aux 8 ordinateurs dont
est équipée la salle de SES )
4 groupes travaillent sur un thème portant sur la culture jeune ; les 4 autres sur les
loisirs des jeunes
homogénéité/hétérogénéité de la jeunesse
2. Séances n°1 et 2 ( en fonction du rythme d’avancement):
Ils doivent couvrir l’ensemble du sujet et doivent donc proposer des constats
et/ou des démarches et/ou des explications qui se relativisent
Posez les 6 questions du travail préparatoire qui doivent comporter les éléments
suivants :
Toutes les questions doivent être rédigées en fonction de leur intégration dans la
question de synthèse
Chaque question du TP doit être sur une diapositive comportant le document sur
lequel elle porte
Document 1 : cliquez : l’évolution des valeurs des jeunes entre 1979 et 2006
Dans le n°4 d’avril 2007 de la revue trimestrielle “Horizons stratégiques” , Régis Bigot,
docteur en économie et directeur adjoint du département ” conditions de vie et aspirations
des Français” du CREDOC analyse l’évolution des valeurs des jeunes entre 1979 et 2006 .
L’auteur tente au préalable de répondre à une” difficulté conceptuelle de taille: Comment
définir la jeunesse? Qui est jeune et qui ne l’est pas ?”.
Document 3 :
[...] L'histoire des jeunes commence en France par la découverte de l'enfance et de
l'adolescence dans la société bourgeoise du XVIIIe siècle. Vers la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle, la jeunesse populaire devient un objet d'éducation à travers les
tentatives d'encadrement effectuées par l'école et les mouvements de jeunesse. [Il existe
aussi] un phénomène d'explosion du fait juvénile après la Deuxième guerre mondiale, avec
entre autres la montée des effectifs scolaires et l'expression d'une culture et d'une sociabilité
adolescentes originales, qui mènent dans le courant des années 1960, à l'affirmation parfois
violente des jeunes, d'une identité sociale autonome. Depuis mai 1968 en France, la jeunesse
est désormais reconnue dans le cadre familial et dans le cadre scolaire et universitaire
Source : D’après « Les jeunes », Collection Repères, 2002.
Document 4 : “Devenir adulte est plus compliqué pour les jeunes d’aujourd’hui” Entretien
avec Olivier Galland réalisé par Anne Rapin de Label France
LF : Quand devient-on vraiment adulte, aujourd’hui, dans la société française ? En quoi les
conditions d’accession à ce statut ont-elles changé ces dernières années ?
OG : L’étape majeure est devenue celle d’avoir un enfant. Les autres phases, qui marquaient
auparavant le passage à l’âge adulte, sont devenues plus floues et progressives, qu’il s’agisse
de l’accès au travail, avec la multiplication des formes d’activités et les aléas de l’entrée dans
la vie active, ou du départ de chez ses parents.(..) Tous ces seuils, très nets autrefois et qui
n’autorisaient pas de retour en arrière, sont aujourd’hui plus incertains. Tandis qu’avoir un
enfant reste un tournant décisif, puisque l’individu est alors confronté à des responsabilités
irréversibles qui changent profondément son statut. (…) Ainsi, entre la fin de l’adolescence, la
fin des études et le premier enfant, s’intercale une nouvelle période de plusieurs années,
variable selon les parcours évidemment. Auparavant, il y avait une simultanéité de toutes les
étapes introduisant le jeune au statut d’adulte, qui rendait les frontières et les définitions des
âges beaucoup plus claires.
Source : http://www.diplomatie.gouv.fr
Document 5 : « La jeunesse n’est pas qu’un mot : la vie sous triple contraintes », Bernard
Lahire*
Ni enfance ni vie adulte, la période adolescente ne se comprend qu’au croisement des
contraintes scolaires, des contraintes parentales (plus ou moins homogènes) et des
contraintes liées à la fratrie ou aux groupes de pairs fréquentés (ami(e)s ou petit(e)s ami(e)s
dont les propriétés sociales et culturelles sont plus ou moins homogènes). Même si les effets
de ce dernier type de contraintes s’expriment le plus souvent sur le mode du goût personnel
associé au désir individuel d’autonomie, elles n’en constituent pas moins des contraintes
objectives orientant les comportements. La “jeunesse” n’est donc pas qu’un mot (Bourdieu,
1980), mais “une condition d’existence et de coexistence sous triple contrainte, un régime de
vie sous contraintes multiples” qui peut s’objectiver comme n’importe quel autre régime de
vie. Bien que les choses ne se présentent jamais sous une forme aussi claire, on pourrait dire
que tout se passe comme si chaque adolescent avait un problème très complexe à résoudre.
Il s’agit en effet pour lui de trouver sa place symbolique tantôt entre ses parents et l’école
(d’autant plus que les sollicitations culturelles de ces deux instances de socialisation sont
contradictoires), le plus souvent aussi entre l’école (globalement associée aux parents dans le
cas des milieux sociaux scolairement bien dotés) et son groupe de pairs (les goûts propres à
sa génération).
Source : Education et société n° 16 (février 2005) Bernard Lahire : La culture des individus,
Paris, Éditions La Découverte, 2004
[…] A l'exception des lycées d'élite, les modes d'accès à la culture des jeunes échappent au
monde adulte. Ils ne se reconnaissent pas dans la culture académique délivrée par les
enseignants. Ni dans celle de leurs parents, sans pour autant que cela crée de tension : les
rapports parents-enfants sont largement pacifiés. [« Chez les lycéens la culture dominante
n'est pas la culture de la classe dominante mais la culture populaire ».]Les lycéens
d'aujourd'hui ont complètement autonomisé leurs pratiques culturelles, lesquelles jouent un
rôle central dans leur socialisation. Tout se passe derrière la porte de la chambre, sur écrans,
hors du regard des parents. Celui de l'ordinateur sur lequel on chatte, celui du portable sur
lequel on s'envoie des SMS, celui de la télé où l'on joue -les garçons surtout-¬ à des jeux
vidéos dont les parents, bien souvent, ignorent tout […]. Reste donc le groupe des pairs, dont
le regard est d'une cruauté inouïe. Hannah Arendt, parlant du système américain, le
pressentait dès l'après-guerre quand elle disait qu'«affranchi de l'autorité des adultes, l'enfant
n'a donc pas été libéré, mais soumis à une autorité bien plus effrayante et vraiment
tyrannique : la tyrannie de la majorité». Jusqu'à récemment, les jeunes étaient dans un
rapport d'opposition à la génération qui les précédait. C'était conflictuel, névrotique,
douloureux, mais jouable. Là, le risque que prennent les jeunes qui refusent de se soumettre
au jugement normatif de leurs camarades est d'être marginalisés socialement. Ce qui les
place dans une situation intenable : chez eux, de plus en plus, ils reçoivent une injonction à
l'authenticité sur le mode «sois toi-même, construis ton projet de vie», alors qu'à l'école, le
message des pairs est «pour être soi, il faut d'abord être comme les autres» […]. Notamment
grâce à la communication à distance, SMS, chats, etc. Là, ils sont moins soumis à la tyrannie
des apparences.
Source : D’après Libération, vendredi 18 février 2005, Par Emmanuel DAVIDENKOFF et Marie-
Joëlle GROS Dominique Pasquier : Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Autrement,
collection Mutations, 2005
Document 9 : Les pratiques culturelles des jeunes sont beaucoup plus mélangées qu’on ne le
croit.
Le rap uniquement chez les "lascars" ( les jeunes de banlieues) ? Non, le rap partout, même
dans les plus grandes écoles, à l’exemple de Jérôme qui prépare son diplôme supérieur de
commerce tout en cherchant à monter parallèlement son label de rap et sa propre maison de
production. Ce jeune homme travaille avec des musiciens de rap puristes ? Oui, mais qui
regardent aussi les émissions de télé-réalité "Pop Stars" et "Star Academy", et qui
connaissent par conséquent l’intégralité du répertoire de la variété française remis au goût du
jour par ce genre de programme, allant même jusqu’à intégrer dans leurs morceaux de rap
des boucles sonores extraites des chansons de Jacques Brel.
Elise est professeure des Universités après avoir brillamment réussi les grandes écoles
littéraires. C’est donc une intellectuelle, un peu "bourgeoise-bohème" ("bobo"). Oui, mais elle
se drogue à la série télé américaine Urgences et adore Stephen King. "C’était d’ailleurs un
motif de discorde avec mon père. Il me disait que ce n’était pas en regardant des séries TV
qu’on réussissait les concours. Il ne comprenait pas. On a parié, et j’ai gagné une voiture !"
Cécile, quant à elle, fréquente les rassemblements religieux l’été (elle a rencontré le pape à
Toronto) et les festivals consacrés à la culture du chanvre l’hiver ! Et son petit ami (qui n’a
aucun piercing) écume les free parties (fêtes techno alternatives) avec ses colocataires... De
nouvelles tendances continuent d’émerger régulièrement, et la culture jeune ressemble à un
immense fourre-tout, modulable à souhait.
Source :Sophie Simonot, journaliste, enquêtes pour la conception d’une série documentaire
intitulée « Vingt ans, le bel âge » pour France 2 en 2003
Document 10 :
Une première explication de la sous culture des jeunes repose sur les spécificités des statuts
et des rôles dévolus aux adolescents dans les sociétés modernes. La création d’une sous
culture des jeunes, potentiellement marginale et délinquante, serait un effet de l’incohérence
et de l’indétermination statutaire de l’adolescence, un produit de la crise qui se développe
lors du passage de l’enfance à l’âge adulte. Dans un article de 1942, [le sociologue américain]
Parsons avait défini le système des alternatives et de l’indétermination anomique qui
caractérisent l’adolescent des sociétés industrielles. Afin de franchir cette épreuve définie,
l’adolescent élabore une sous culture, Parsons dit une « civilisation des jeunes » qui permet
aux jeunes de se repérer dans le jeu des orientations contradictoires, de réduire l’anomie et
de construire des espaces de déviance tolérée.
Source :François Dubet, La galère, jeunes en survie, Fayard 1987
Document 11 :
Pour D. Pasquier, à l'heure où la plupart des 15-21 ans sont réunis sur les bancs de l'école, il
existe beaucoup plus de points communs entre les jeunes des différents milieux sociaux
qu'auparavant : « La cartographie des cultures communes s'élabore aujourd'hui moins sur la
base d'un découpage entre l'origine sociale que par l'âge et par le sexe. » […]
Ces exemples ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux de Bernard Lahire qui, dans La Culture
des individus (2004), suggère un essoufflement du modèle de « la distinction » chez les
adultes qui aujourd'hui déploient leurs activités culturelles dans des registres très divers. Les
« héritiers », profilés dans les années 60 de manière si convaincante par Pierre Bourdieu et
Jean-Claude Passeron, seraient-ils alors une espèce en voie de disparition ? D. Pasquier va
plus loin : tous les constats établis par ces deux sociologues tendraient à devenir obsolètes.
Qu'on en juge : les milieux favorisés transmettent à leurs enfants une culture consacrée,
disaient-ils. Aujourd'hui, la transmission verticale des parents aux enfants est confrontée à
une « culture des pairs », qui circule horizontalement et neutralise les anciennes hiérarchies
culturelles. Second constat : l'école faisait office d'instance de légitimation de ces
classements culturels. Mais la culture scolaire, maintenant concurrencée par les médias (télé
et radio) et par « la société des pairs », a de plus en plus de mal à imposer ses normes. Tous
les sociologues de l'éducation le constatent.
Enfin, affirme D. Pasquier, la culture de l'élite ne fait plus référence : « Chez les lycéens, la
culture dominante n'est pas la culture de la classe dominante mais la culture populaire. »
Source :Martine Fournier, article paru dans Sciences Humaines, présentant l’ouvrage de
Dominique Pasquier : Cultures lycéennes. La tyrannie de la majorité, édition Autrement 2005
Document 13 :
La pratique sportive des jeunes dépend avant tout de leur milieu socio-culturel
STAT-Info n°03-07 de Novembre 2003