Vous êtes sur la page 1sur 68

EXPRESSION ECRITE ET ORALE EN FRANÇAIS

Facultés de :

Droit

Economie 1

Philosophie

Sciences politiques

Théologie

NOTES D’ETUDIANT

EXPRESSION ORALE ET ECRITE EN FRANCAIS

- Objectif global (en anglais Aims) :

- Ce cours a pour but d’aider les étudiant (e)s à améliorer les quatre
compétences suivantes en : en expression écrite, expression orale,
synthèse et compréhension.

Objectifs ou acquis pédagogiques ( outcomes learning )

Grâce à ce cours, l’étudiant sera capable :

- d’utiliser les techniques de l’art d’écrire ;

- de composer un titre ;

- de construire un plan ;
- de résumer un livre, une conférence ou un tout autre texte ;

- de rédiger un rapport, un compte rendu, un procès- verbal, un cv et une lettre


de motivation ;

- rédiger et prononcer un discours

- de s’exprimer correctement

- d’argumenter

- de réfuter, de contre-attaquer une argumentation 2


- de communiquer sa pensée ;

- de convaincre et de persuader ;

- de délibérer .

Quel intérêt les étudiant (e)s ont-ils à atteindre ces objectifs ?

Pour les étudiants en droit et en sciences politiques, le maniement efficace de


la parole, la maîtrise de la communication est une des qualités
indispensables.

Pour les étudiant-es en théologie et philosophie, proposer la foi aux autres,


partager ses convictions avec les collègues nécessite la connaissance des
techniques d’argumentation.

Pour les étudiants en économie, la réussite des négociations commerciales et


le marketing exige la maîtrise de l’art de la parole efficace, la capacité de
réfuter les objections et de mettre en valeur un produit.

En résumé, en démocratie, la maîtrise des techniques argumentatives constitue un


atout majeur. Car la force, la contrainte physique ou psychologique n’est pas
acceptable pour influencer les êtres humains. Seule la force des arguments compte,
c’est-à-dire la force de la parole et de la raison. C’est pourquoi savoir communiquer
est une des qualités indispensables de tout leader politique, économique, culturel ou
religieux qui veut réussir.

Que feront l’enseignant et les apprenants (étudiants) pour réaliser ces objectifs ?

ACTIVITES d’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE ( TLA=Teaching-


Learning Activities).

 Dans ce nouvel apprentissage pratiqué dans les plus importantes


universités du monde au XXIe siècle, l’apprentissage ou l’activité de l’étudiant
est au centre ; c’est à lui de construire ses connaissances ; le rôle du
professeur n’est plus d’instruire mais d’accompagner les apprenants dans
l’acquisition et l’organisation du savoir personnel. Le professeur devient le
facilitateur. Dans ce nouvel environnement, le recours au numérique, aux
Technologies de l’information et de la communication devient indispensable :
ordinateurs portables, téléphones 3 G, plate-forme d’enseignement,
ressources numérique, outils, etc. A l’UCC, notre plate-forme (Learning
Mangement system) est Moodle : www.ucc.ac.cd/moodle
 Le plus grand nombre d’heures d’activités d’apprentissage se feront en l’absence du
professeur et quelques –une seulement en sa présence. Il s’agit d’un enseignement
mixte ou hybride (Blended Learning).
 A la fin de chaque module, une évaluation s’impose.
3

MODALITES D’EVALUATION

Pour le cours d’expression écrite et orale, les étudiants contrôleront eux-


mêmes leurs progrès par des auto-évaluations, l’évalution par les pairs (leurs
condisciples),des évaluations formatives et sommatives corrigées par le
professeur.

Ces évaluations comprendront deux parties : les travaux personnels de


l’étudiant-e (TPE) (30%) et l’examen final ( 70%)

Etalés sur l’année les travaux personnels de l’étudiant consisteront à :

Proposer un titre à un texte donné ;

Identifier la structure ou plan d’un texte ;

Résumer un texte donné en un nombre de mots bien précisé ( avec une


tolérance de 10%) par exemple résumé en 200 mots un texte de 2000mots ;

Repérer les arguments d’un texte donné ;

Rédiger une conférence sur un sujet politique, juridique, économique,


philosophique ou théologique selon les Facultés.

Exemples (N.B. aucune de ces questions proposées comme exemple ne sera


reprise dans le questionnaire d’examen).

1.Politique :décrire le profil du leader que nécessite le contexte actuel de la


RDC.

2. Droit : Pour ou contre la peine de mort ?

3. Philosophie : La conception de l’amour de la jeunesse congolaise.

4. Théologie : L’impact de la théologie africaine sur l’évolution politique ,


économique et culturelle du Congo.
Evaluer selon une grille d’évaluation donnée une prestation orale d’un de
leurs camarades.

( Quels éléments sont constitutifs d'un scénario ?

Suivant le type de "langage" utilisé, les ingrédients utilisés pour décrire un scénario ne sont
pas les mêmes et ils n'ont pas forcément le même nom (!).

Depuis quelques années, il semble toutefois qu'un consensus se dégage au moins dans la
communauté pour décrire les scénarios dans la formation supérieure avec à peu près les 4
éléments suivants:

 Objectifs pédagogiques
 Tâches (activités d'apprenants et d'enseignants)
 Rôles (qui exécute une tâche)
 Environnement: Ressources , Productions, Outils, etc.
 Évaluation . »)

Remarque du professeur M.L. : Vérifiez que tous les objectifs retenus sont
couverts et que tout ce travail est gérable du point de vue de la correction.

Le prof distingue trois types de public : des étudiants pour qui le prof parle trop
vite, ceux pour qui le prof parle trop lentement, ceux pour qui le prof parle
convenablement.

L’expérience européenne : on prévoit au niveau de formation de créations


d’entreprise. Introduire aspect, créativité ds la formation.

PLAN :

1. Le titre et les plans

2. Les signes écrits

- L’orthographe, les signes de ponctuation ;

- La phrase et le paragraphe ;

.3. L’argumentation

4 Le résumé

- Les qualités d’un résumé

- Comment résumer?
5 L’expression orale:

- les présentations
- la lecture à haute voix
- l’intervention orale
- la communication téléphonique

6 L’élaboration des écrits professionnels :

-Compte rendu (CR) 5

-procès-verbal(PV)

-rapport

-lettre de motivation et CV.

7 Eléments de stylistique:

- verbes et mots plats


- les pronoms
- les conjonctions.

Bibliographie

Anti-Fautes d’orthographe, Paris, Larousse, 2008

BARIL Denis, Techniques de l’expression orale et écrite, 11e éd. actualisée, Paris,
Dalloz, 2008, 345p.

BELLENGER Lionel, L’argumentation. Principes et méthodes, Paris, ESF, 1988,


(Collection Formation permanente en sciences humaines 37 )

Bien écrire et parler juste. Guide pratique d’expression et de communication, Paris,


Bruxelles, Zurich, Sélection du Reader’s Digest, 1987, 511p.
BLANC RAVOTTO, Mireille, Expression orale et expression écrite en français, Paris,
Ellipse, 2005, 208p.

BOULARES Michel et PREROT Jean-Louis, Grammaire progressive de français.


Niveau avancé avec 400 exercices, Paris, Clé International, 1997 (2004), 192p.

COLIN Jean-Paul, Nouveau dictionnaire des difficultés du français, Paris,


Kliencksieck, 2014, 549p.

CONSEIL DE L’EUROPE, Cadre européen commun de référence pour les langues : 6


apprendre, enseigner , évaluer (1DVD), 2005, Strasbourg, 2005, 196p. en ligne :
www.coe.int/lang-CECR

Dictionnaire de l’Académie Française (Voir site www.academiefrancaise.fr ), 9e éd.


(en cours de publication depuis 1986) 8e éd. (1932-1935). Pour plus d’informations,
cfr Le Français correct, 2008

Grand Dictionnaire français-anglais, anglais-français, Paris, Larousse, 2010, 2367p.


Voir le guide de communication, p.1077-1200

GREVISSE Maurice, Le français correct. Guide pratique des difficultés, 6e éd., revue
par Michel LENOBLE-PINSON, Bruxelles, DE Boeck, Duculot, 2009

GREVISSE-GOSSE, Le bon usage, 14e éd., Paris, Duculot, 2008.

GREVISSE-GOSSE, Nouvelle grammaire française, 3e éd., Bruxelles, De Boeck et


Larcier, 1995

GRODET J., Pièges et difficultés de la langue française, Paris, Bordas, 1988.

GUEDJ Jean-Paul, Les 50 règles d’or pour prendre la parole en public, Paris,
Larousse, 2013.

KOKELBERG Jean, Les techniques du style. Vocabulaire, figures de rhétorique,


synthaxe, rythme, 3e éd., Paris, Nathan, 1991.

L’oral et l’écrit, Bruxelles, De Boeck, (rue des Minimes, 39 1000 Bruxelles)

Le Trésor de la langue française (16vol. 1971-1994) sur http://www.atilf.atilf.fr/tlfahtm

LELAY Yan, Savoir rédiger, Paris Larousse, 2009

Le Nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue


française, nouvelle édition du petit Robert de Paul Robert, texte remanié et amplifié
sous la direction de Josette REY-DEBOVE et Alain REY, Paris, Le Petit Robert,
2009.

Le Petit Robert, Paris, 2014.


MEYER Bernard, Maîtriser l’argumentation, Paris, Armand Colin ,2002.

PERELMAN Ch., L’empire rhétorique. Rhétorique et argumentation, Paris, Librairie


philosophique J.Vrin, 1997, 194p.

RIVA Silvia, Nouvelle Histoire de la littérature du Congo-Kinshasa, Préfaces de V.Y.


Mudimbe et de Marc Quaghebeur, Paris, L’Harmattan, 2006 .

TAGLIANTE Christine, Test de niveau. Matériel d’évaluation

7
TIMBAL-DUCLAUX Louis, L’expression écrite. Ecrire pour communiquer, Paris, ESF,
6e éd., 1994

http://www.academie-française.fr/langue/orthogrape

Tenir absolument compte du Cadre Européen commun pour les langues. Cadre
européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer (1DVD)
Broché – 2 novembre 2005

de Conseil de l'Europe (Auteur)

Complément juin 2015 : TAGLIANTE Christine, Tests de niveau. Matériel


d’évaluation, ISBN : 9-7820331158 +tests de compréhension et d’EEOR +3
Cassetes audio

INTRODUCTION

Maîtriser les techniques de base de la communication écrite ou verbale c’est


important, mais insuffisant pour atteindre les objectifs de ce cours. Les étudiants
devront en outre fréquenter les meilleurs écrivains francophones. Il s’agit de lire et de
relire, d’analyser et de résumer les textes remarquables par la correction perfection,
l’harmonie et la musique de leur langue française.

Conçu comme un entraînement efficace, ce cours comprend de nombreux exercices


à la fin de chaque chapitre.

Ce cours relève de plusieurs disciplines: la grammaire, la stylistique, la logique et la


(nouvelle) rhétorique. Définie comme technique de mise en œuvre des moyens
d’expression, la rhétorique est née, selon la tradition, en Grèce. Le philosophe grec
Aristote fut le premier à théoriser cette discipline en la situant entre la dialectique —
science du raisonnement (logique) et la grammaire — science du langage. Aristote
distingue quatre phases dans la production d’un discours:

1) «Invention» : c’est l’étape de la recherche des idées, des arguments se


rapportant au sujet à traiter.
2) la «Disposition» : c’est l’étape de l’ordonnancement de ces idées selon les lois
psychologiques logiques de soutenir sa thèse et de convaincre.
3) 1’ « élocution» :c’est la mise en forme verbale des idées.
4) 1’ «action» : c’est la performance du discours devant le public. Cette dernière
partie s’accompagne de la mémoire et des moyens mnémo-techniques..
8
Ces quatre parties forment les principaux chapitres de manuels de l’art de parler .
Elles constituent mutatis mutandis les étapes d’élaboration et de réalisation d’un
projet de recherche: collecte des informations, le traitement de la documentation, la
rédaction et la soutenance publique.

Conformément à cette subdivision classique, le plan de ce cours devrait commencer


par un chapitre qui nous apprendrait les techniques de la collecte de l’information et
de la documentation. Mais cet enseignement ne reprend pas ce chapitre, car il figure
nécessairement dans le cours d’initiation à la recherche. C’est pourquoi nous
commençons par la technique du plan qui relève de la disposition, seconde étape
préconisée par Aristote.

Chapitre. 1 : COMMENT COMPOSER UN TITRE ET DRESSER UN PLAN ?

1. Le titre

Tout écrit pertinent nécessite un titre, toute conférence, car les lecteurs se décident
d’acheter un livre dans la mesure où le titre les intéresse. C’est pourquoi il importe
d’apprendre à composer des titres pleins et accrocheurs et d’éviter des titres creux
ou insignifiants.

Exemples : Tchad: Recul des troupes d’Hussein Habré: titre plein


. La situation militaire au Tchad : titre creux, car il ne nous apprend rien
de précis.

- Nord Kivu: un million et demi de personnes en fuite, appel de Benoît XVI. Les
atrocités systématiques: titre plein, car nous avons une idée précise de ce
dont l’article ainsi intitulé traitera.

Voici comment trouver les titres pleins: il y a cinq règles et douze moyens (procédés)
pour un titre plein. Voici les cinq règles ou recommandations à observer en vue du
choix judiceux d’un titre.
9
1. Le titre doit être attractif ou séduisant et donne envie au lecteur de lire le
livre .
2. Il pique sa curiosité et éveille son intérêt. Titre intéressant.
3. Actualité du titre . Il faut un titre dont le lien à l’actualité politique,
économique, sociale , culturelle ou religieuse est acquis. Exemple : La foi
chrétienne hier et aujourd’hui.
4. Clarté. Recherchez des titres clairs, compréhensibles et évitez des titres
obscurs.

5. Les titres négatifs sont à proscrire, à bannir.

Notez le numéro de la mauvaise réponse. Un titre plein d’un livre peut être
1.Paradoxal, 2. Dialectique. 3. Jeu de sons. 4. Une citation incomplète. 5. Mot à
double acception.

En plus de ces cinq règles, voici les indications précieuses pour choisir un titre
pertinent (plein): un bon titre peut revêtir la forme d’un paradoxe, d’une question,
d’un néologisme, d’un mot à double sens, de fraction d’une citation célèbre, d’un
ensemble de mots constituant rimes, assonnace et allitération, d’une inversion des
mots d’une formule bien connue,etc.

1.Le paradoxe: Exemple -le silence éloquent ; - cris silencieux. La pauvreté, richesse
des peuples. Un crime au paradis titre d’un film TV5, le 9/12/2012 à 22h. Les saints
vont en enfer , titre d’un roman de CESBRON. Les saints vont en enfer (1952).
L'Utilité de l'inutile (Belles Lettres, 2014), titre d’un livre de Nuccio Ordine.

Martin Bernal, Black Athena . Les racines afro-asiatiques de la civilisation classique,


Paris, PUF, 1996.

2. L’interrogation précise: Isidore Ndaywel (dir.) , Quelle politique culturelle pour


le Zaïre ? .
Où va l’université au Congo-Kinshasa ? titre d’un livre publié chez
l’Harmattan en 2016.

3.Les chiffres ou les nombres:


Ex. - Nord Kivu : un million de déplacés.

-Stephen Covey, Les sept habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils
entreprennent.

- Jean-Paul Guedj, Les 50 règles d’or pour prendre la parole en public,


Paris, Larousse, 2013.

4. Le néologisme.
10
Ex. Le désordinateur , La Négritude ( 1933).

5. Le double sens

Ex. Le parasite:

-qui vit aux dépens de


-qui trouble la communication
Ma cuisinière fume
6. Les rimes, allitérations et assonance
Le mot allitération désigne la « répétition d’une même sonorité consonantique
dans une suite de mots voisins ou dans un vers. Lorsqu’une sonorité
vocalique est répétée, on parle d’assonance » Kokelberg, Les techniques du
style, p.114. Assonance signifie « répétition remarquable d’un phonème
vocalique » ; « la rime est l’homophonie entre au moins deux vers , de la
dernière voyelle accentuée et de tout ce qui la suit phonétiquement »1

Ex - Leurres et lueurs (B. Diop)

-Pastiches et postiches, titre d’un livre d’Umberto Eco, Paris, Grasset,


1992.

- Fiction et diction, titre d’un livre de Gérard Genette, Paris, Seuil , 2004.

- Vérité et sévérité

-Twice and nice

-Twice as Nice

-Avec fortain on n’a plus faim.

-Communiquer change avec orange

7. Le détournement des formules célèbres.

1
Pour ces trois définitions : BERGEZ , Daniel ,GERAUD Violaine et ROBRIEUX Jean-Jacques, Vocabulaire de
l’analyse littéraire , 2e édition, Paris, Armand Colin, 2012,p.19, 46 et 219.
-L’Afrique est mal partie, titre d’un livre célèbre de Réné Dumont(1962)

-L’Afrique peut-elle partir ? titre d’un livre de Meister (1966 ) -


-L’Afrique est-elle si bien partie ? Titre d’un livre de l’économiste et géographe
Sophie Brunel (2015).

Ex. - Sain et sauf (formule célèbre)— ceints et sauf

- Garde-corps (formule bien connue) — garde-cœur

« Je vous salis ma rue » (Jacques Prevert )


11
« Nulle pâte ailleurs » nom d’un restaurant à Liège.

De Père en flic « titre d’un film (comédie musicale).

8. L’inversion des mots clés.

Ex. - La philosophie de la misère (Titre d’un livre de Proudhon)

- La misère de la philosophie (Titre d’un livre de Marx)

-De la vie dans son art ( Livre d’Anny Duperey)

-De l’art dans sa vie ( Livre de Nina Vidrovitch)

NB. Les numéros 7 et 8 peuvent se rattacher au paradoxe numéro 1.

9. La fraction des citations célèbres

Ex. - Tambola na mokili…

-- La raison du plus fort...

- Tant va la cruche à l’eau.. (à la fin elle se casse).

10. Utilisation de tous les signes de ponctuation et la conjonction ou

Ex. G20: l’Afrique exclue

Georges Ngal, Giambatista Vico ou le viol du discours africain, titre d’un


roman congolais.

Tout le monde mérite d’être riche ou ce que vous n ‘avez jamais appris à
l’école à propos de votre argent.

Aimé Césaire, un homme à la recherche d’une patrie!

Kamerun ! Kamerun !
Antériorité des civilisations nègres. Mythe ou vérité historique ?Titre d’un
livre célèbre du savant sénégalais Cheikh Anta Diop.

11. La longueur d’un titre constitue parfois une bonne approche.

Ex. - Comment réussir dans les affaires avec une intelligence moyenne sans se
fatiguer ?

- Tout ce que vous vouliez savoir sur le sexe que vous n ‘aviez jamais osé
demander.
12

12. L’exclamation

Ex. - Exclusif: Le Cardinal Monsengwo parle!

- Halte à la guerre à l’Est!

Un titre peut combiner beaucoup d’éléments vus ci-dessus. Ex. Cheminements


.Carnets de Berlin (avril-juin 1999), titre d’un livre de Mudimbe.

Considérez comme un péché intellectuel grave de rédiger un texte sans titre. Avant
de choisir un titre plein, établissez un catalogue (=une liste) de plusieurs titres
possibles et retenez le meilleur en fonction des critères vus ci-dessus. Prenez
comme exemple la littérature française ou les grands journaux français. Il vaut mieux
choisir le vrai titre à la fin de tout le travail. Il est conseillé aux étudiants de laisser
les numéros 4 et 12 ci-dessus aux journalistes.

Bref, le bon titre est celui qui donne du sujet traité l’image la plus juste et la plus
précise. La plus juste, parce qu’il doit définir le sujet et la plus précise, parce qu’il doit
indiquer la manière dont l’auteur entend le traiter, l’angle sous lequel il l’aborde.

Ex. BIMWENYI Oscar K., Le discours théologique négro-africain. Problèmes des


fondements.

Ici, le titre indique le sujet (discours négro- africain) et l’angle sous lequel l’auteur
l’envisage (Théologie fondamentale).

Du point de vue de l’orthographe, la grammaire nous impose de citer d’employer


l’italique pour citer les titres de livres.

3. Plan

Objectif: au terme de ce chapitre, vous serez capables d’organiser et d’ordonner ou


de structurer vos pensées et vos idées.

Pour atteindre cet objectif, apprenons à construire le plan d’un livre, d’un article ou
d’une communication orale (discours).
Importance du plan

Le plan est indispensable à celui qui écrit ou parle pour communiquer sûrement sa
pensée. De même pour que le récepteur ,auditeur ou lecteur saisisse la signification
exacte d’un discours, il doit s’efforcer d’en percevoir le plan. Le Petit Robert définit le
plan comme la disposition, l’organisation des parties d’un livre (ouvrage) considérée
après coup (abrégé ou résumé) ou élaboré avant la composition.

De façon plus simple, le plan est l’ordre dans lequel un auteur expose ses idées et
ses arguments dans une intervention écrite ou orale.
13
Techniques ou méthodes du plan

La méthode de l’élaboration du plan consiste en trois opérations: choisir, regrouper


et ordonner.

Ces trois opérations se font en fonction de l’objectif visé par l’émetteur du message.

1. Choisir: c’est fixer un objectif à la communication envisagée. Qu’est-ce que je


vise dans cette communication? ex. exposer, informer, comparer, réfuter,
persuader....Selon le but, le plan varie.
2. Regrouper: une fois fixé, l’objectif permet de regrouper les idées par famille ou
idées-guides en vue d’information. Il s’agit de rassembler intelligemment ,
d’ordonner et de catégoriser les différents éléments constitutifs de sa pensée.

Les titres des sections, les transitions et les enchaînements (passage de


paragraphes, de chapitres) sont donnés.

3. Ordonner: cette étape consiste à construire l’unité et la cohérence des


différentes familles d’idées forces (maîtresses). Ordonner c’est aussi
distinguer (l’introduction, le corps et la conclusion).

L’introduction dont la longueur correspond à 1/6 ou à 1/10 de l’ensemble de la


communication doit:

a. justifier le sujet;
b. le situer dans le temps et dans l’espace (si nécessaire);
c. le délimiter (ex. définissant les termes polysémiques);
d. annoncer le plan ou les grandes articulations du travail.
Question : Cochez les intrus. L’introduction d’une conférence doit
1. Justifier le sujet
2. Récapituler
3. Définir les termes polysémiques.
4. Ouvrir les perspectives.
5. Enoncer l’idée maîtresse
6. Annoncer les grandes articulations de la conférencee .

La conclusion
De même longueur que l’introduction, elle comprend deux parties. La première
résume la quintessence (l’essentiel) du travail. La deuxième partie ouvre une
perspective :elle indique dans quel sens la réflexion peut continuer sur le sujet traité.

Le corps de l’exposé

Il comprend deux ou trois grandes subdivisions, subdivisées elles-mêmes en d’autres


parties.

Neuf types de plans:

Un plan tout fait n’existe pas. Tout plan doit s’adapter aux circonstances de la 14
communication.

Un plan ne s’improvise pas. La logique impose la conformité à certains types de


plans employés dans la culture occidentale depuis plus de deux mille ans.

En voici quelques-uns:

- 1.plan linéaire
- 2.plan par opposition
- 3.plan dialectique
- 4.plan cravate ou universel
- 5.plan par catégories
- 6.plan concentrique
- 7.plan en éventail.
- 8. Combinaison de certains de ces plans= plans combinés (pensons au
vêtement kizoba-zoba dans la culture congolaise)
- 9. Plan IMReD (Introduction, Méthodes, Résultats et Discussion) : ce type de
plan est obligatoire pour la communication des résultats de la recherche
scientifique , en particulier dans les sciences « pures » comme la biologie, et
d’autres. Voir le cours de Méthodologie de la recherche.
- L’écriture scientifique au Bénin Guide contextualisé, livre publié sous la
direction de ASSOGBADJO Achille Ephrem, Cotonou, 2011, p. ? rubrique
2.3.3

Ces désignations varient légèrement d’un manuel ou d’ auteur à un autre. Mais la


réalité demeure pratiquement la même.

Exercice d’auto-évaluation

Soulignez l’adjectif intru. Le plan d’un livre peut être descriptif, topographique,
spatial, catégorique, universel, concentique, éventuel, binaire, tripartite, dialectique.

1) Le plan linéaire
Est celui qui suit le mouvement en tenant compte soit du temps, soit de l’espace. Il
peut être narratif, descriptif ou chronologique.

1.1. Plan suivant l’espace

Le plan linéaire spatial (topographique) se réalise quand l’auteur décrit un local, un


pays ou une installation en énumérant ses différents éléments selon leur succession
dans l’espace, ex. de la gauche vers la droite, de bas vers le haut ou depuis l’entrée
vers le fond.

Exemple . Pour décrire une usine hydraulique comme le barrage d’Inga, l’auteur en
15
énumère les parties suivantes:

- un barrage de prise d’eau sur le fleuve Congo dont on capte la puissance;


- un canal d’amener dans lequel sont dérivées des eaux;
- une conduite forcée;
- l’usine elle-même est un canal de fuite qui restitue les eaux dans le lit naturel
du fleuve Congo.

Ces quatre ouvrages successifs d’amont vers l’aval qui constituent une usine
hydraulique vont donner lieu à un plan du livre.

1.2. Plan suivant la ligne du temps

Le plan chronologique décrit les faits en suivant l’ordre dans lequel ils se sont
produits dans le temps.

Ex. NDAYWEL è Nziem Isidore, Histoire générale du Congo. De l’héritage ancien â


laRépublique Démocratique du Congo, Bruxelles/Paris, Duculot, Afrique Edition,
1998.

Chapitre 1: L’espace, les hommes et la culture

2. Le Congo ancien méridional


3. Le Congo ancien septentrional
4. Vers le temps nouveau
5. Le temps nouveau
6. Vers le Congo contemporain
7. Le Congo contemporain

2) Le plan par opposition

Il est construit sur une opposition et ordonne sa matière en s’appuyant soit sur une
véritable opposition, ex. homme-femme; soit sur une comparaison; soit sur une
alternative. Ce plan a souvent deux parties: ex. avantages - inconvénients., raison
pour laquelle il est aussi appelé plan binaire. Lorsqu’il y a une comparaison entre
deux éléments, l’un des trois points ci-dessous peut intervenir:
1. les parentés
2. les différences
3. les divergences
Il y a des différences notables et divergences fondamentales: l’inclusion, les
corrélations, les différences, les parentés, l’intersection (l’opposition, la conciliation).

3) Le plan catégoriel (par catégories)

Les catégories sont les regroupements des éléments selon leurs affinités (thèmes,
16
affinités). Par ex. en chimie, il y a des propriétés physiques, chimiques ; en
géographie:

1ère partie: géographie physique: géologie, climat, végétation, population

2e partie: Les sols et le secteur agricole

3e partie: Les mines et le secteur industriel

4e partie: Le secteur tertiaire: commerce et échange extérieur

En histoire :

- Évolution politique
- Évolution économique
- Évolution sociale
- Évolution culturelle. Exemple : La Revue Congo-Afrique organise son plan
selon ces catégories : politique, économie, société et culture.

Ce sont des catégories obligatoires dans ces domaines. Cependant, un auteur peut
être amené à créer des catégories selon lui.

4) Le plan cravate

Parfois appelé plan universel. Il est basé sur un raisonnement de type causal:

- les faits ou les situations


- les causes ou les origines
- les remèdes ou les conséquences.
Ou bien situations - causes - résolutions

Une autre forme de ce type de plan :


Que savons-nous?
Que voulons-nous?
Que pouvons-nous ? (pouvoir économique, biologique, ...)

Une troisième forme:


- d’où venons-nous?
- qui sommes-nous?
- où allons-nous ? (Gaunguin)

Ce plan est souple et peut s’adapter. Que constate-t-on? analyse de la situation


(Question, Quid ?). D’où cela vient-il ? Origine de cette situation. Que doit-on faire ?
les solutions.

5) Le plan dialectique

Il est aussi appelé plan classique. Il a trois parties:


17
1. thèse
2. antithèse
3. synthèse

Une autre forme de ce plan:

1. analogie = opinion 1 Les Egyptiens anciens étaient des blancs.


2. opposition = opinion 2 Non, les egyptiens n’étaient pas de blancs mais des
nègres.
3. retournement = conciliation. . Les Egyptiens étaient composés des Noirs et
des Blancs.

Ex. N’y a-t-il que ce qui dure qui ait de la valeur?


1. Thèse: c’est ce qui se prolonge dans le temps et qui dure qui a de la valeur.
Ex. conquête
2. Antithèse: Seul l’instant qui n’a pas d’épaisseur temporelle et qui ne dure pas
a de la valeur.
3. L’éternité: i.e. ce qui surpasse le temps donne sens et valeur à la durée et à
l’instant et l’unifie .
6) Le plan concentrique
Est celui qui part graduellement d’un fait précis pour s’étendre graduellement à
d’autres faits ou d’autres réflexions d’intérêt croissant jusqu’à un énoncé d’intérêt
général. Ex. Morphologie du conte africain.

7) Le plan en éventail

Consiste à appliquer le plan à des domaines différents.Beaucoup de livres


américains fournissent 5 à 20 exemples pour tirer une leçon.

Ex.1 Bible, le chapitre 15 de l’Evangile selon saint Luc : un homme retrouve une de
ses cent brebis perdues, une femme retrouve une de ses dix pièces d’argent
perdue, un père retrouve un de ses deux fils perdus. Leçon ?

Ex.2. Matthieu 24, 45-51 à 25,1-46 ; exemples successifs d’un serviteur fidèle et
intelligent, de dix jeunes filles dont cinq imprudentes, de trois serviteurs dotés de
talents, le retour glorieux du Fils de l’homme.
Certains auteurs émettent des réserves par rapport aux deux derniers plans qu’ils
considèrent comme des anti-plans.

8) La combinaison des différents types de plan peut se faire

Ex. GAISE R. et NDAYWEL I.Mgr Monsengwo : 25 ans d’épiscopat au service de la


vérité, la justice et la paix. I. Mgr Monsengwo, pasteur infatigable,
Paris/Kinshasa, Karthala/Médiaspaul, 2008:

I. Messes de Noël (catégories et chronologie)

1. Noël 1988 18
2. Noël 2007
II.Messes de Pâques 200 1-2006
III.Mariages 2005-2008

9. Plan IMReD. Très utilisé dans la communication des résultats de la recherche


scientifique , le plan Introduction, Méthodes, Résultats et Discussion. De là le
sigle IMReD.ou IMRaD a signifiant and (=et, en français ).

Sur ce chapitre, lire l’ exposé de B.Meyer, Maîtriser l’argumentation, Paris,


Armand Colin, 2002, p.191-198.

Chapitre 2. L’EXPRESSION ECRITE.

Obligation de photocopier le chapitre 2 de la Nouvelle grammaire française de


GREVISSE-GOOSSE. Livre disponible dans la bibliothèque de l’UCC.

1. Ecriture
2. orthographe
3. Signes de ponctuation
4. La phrase et le paragraphe
5. La correspondance

Pour une écriture de qualité, tout rédacteur, c’est-à-dire quiconque écrit ou rédige
des textes doit disposer de deux types d’instruments de travail au moins:

1. un dictionnaire de langue
2. une bonne grammaire française.

Ces livres indispensables aident à vérifier l’orthographe et à assurer la correction


grammaticale de tout écrit. Aucun rédacteur: professeur, écrivain, journaliste,
chercheur, philosophe ou étudiant, ne peut s’en passer, peu importe qu’il soit
français ou francophone. A cet effet, voici quelques références utiles

La grammaire:

- Grevisse-Goosse, Le bon usage., Paris, Gembloux, Duculot, chercher la


dernière édition en date
- Grevisse-Goosse, Nouvelle grammaire française, 3 éd., Bruxelles, De Boeck
et Larcier, 1995.
- Oubois J. et Lagane L., La nouvelle grammaire du français, Paris, Larousse.
Choisir la dernière édition
- Grodet J., Pièges et difficultés de la langue française, Paris, Bordas, 1988.

Dictionnaire de langue:

- Le Petit Robert I, Paris, le Robert (Choisir la dernière édition). 2017


- Dictionnaire du français contemporain, Paris, Larousse (Choisir la dernière
édition). 19
- Dictionnaire Larousse, Paris.
- Le grand Larousse illustré , Paris, Larousse, 2014.

Pour compléter ce chapitre, tout étudiant doit se procurer impérativement ne serait-


ce que par photocopie, le chapitre 2 de Grévisse-Goosse, Nouvelle grammaire
française, 1995, pp. 30- 43.

2.1. Ecriture et orthographe

2.1.1. Ecriture

La langue écrite en français possède un alphabet de 26 lettres et des signes


auxilliaires ( accents, trémas, la cédille, l’apostrophe, le trait d’union, des symboles et
les signes de ponctuation.

Du point de vue du dessin, chaque lettre revêt deux formes: la minuscule et la


majuscule. L’écriture imprimée distingue:

- les capitales (FACULTE DE THEOLOGIE),


- les italiques que l’on emploie entre autres quand on cite textuellement les
paroles de quelqu’un, ou pour reproduire le titre d’un livre; d’une revue;
- les grasses, c’est pour attirer l’attention sur les mots importants. Ex. Parmi les
26 lettres, il y a 6 lettres voyelles (a, e, j, o, u, y) et 20 lettres consonnes. La
ponctualité est de rigueur à l’université.

2.1.2. L’orthographe

L’orthographe c’est l’art d’écrire correctement, sans faute. C’est l’ensemble de


fonctions données aux lettres et aux autres signes écrits. Il existe deux sortes
d’orthographe:

1. l’orthographe d’usage (les mots en eux-mêmes tels qu’ils sont écrits dans les
dictionnaires Ex . La dictée et non la dicté.
2. l’orthographe de règles ou grammaticale concerne les accords grammaticaux,
il s’agit de l’orthographe exigée par les règles de la grammaire.
.Ex . Les hommes sages et non les hommes sage.
2.1.2.1. Orthographe et prononciation

En français, on n’écrit pas exactement comme on prononce. Pour l’écriture, nous


avons 26 lettres et 34 phonèmes (sons).

a. un digramme ou trigramme peut représenter un seul phonème. Ex. heure,


eux, agneau, beau ;
b. Nous pouvons avoir une même lettre ou un digramme qui se prononce
différemment (phonème).
20
Ex. cage gare

Cire gêne

c. Un même phonème peut être présenté de plusieurs manières dans l’écriture


selon les mots.

Cage Vin képi

Femme étain car

Symbole quel

orchestre

NB: Devant les consonnes b, p, m, on écrit m et non n. ex. imbuvable, emporter,


emmener. Excepté bonbon, bonbonne.

Il y a des lettres muettes: ex. baptême, petit, corps...

La lette C revêt deux valeurs principales:

1. elle se prononce [k) devant o, u, a. ex. canif, curé, cochon...


Il en va de même devant une consonne ou à la fin du mot: bec
2. elle se prononce [s] devant e, j, y, oe, ae, ex. cela, merci, cyber, cité, etc.
1) Pour que q se prononce [k] devant e et u, on écrit le digramme qu Ex.
queue caudal, turque, bibliothèque, communiquer
2) Deuxièmement, pour que C se prononce [k), on intervertit e et u dans le
mot comme cercueil, cueillir, écueil
3) Pour que C se prononce [s] devant o, u, a on place une cédille sous la
lettre c. ex. nous perçons, reçu, aperçu, ça, garçons, français.
Deuxièmement, l’Académie française maintient: douceâtre à côté de
douçâtre.

La lettre g se prononce de deux manières:

1) [g] devant o, u, a et une consonne. Ex. gosse, aigu, gamin (Moyen


mnémotechnique ( G devant l’Organisation de l’Unité Africaine : O.U.A.)
2) [z] devant e, i, y
3) ex. genre, gifle, Egypte
4) g suivi de e, i, y ne se prononce [g] que lorsque il en est séparé u. ex.
longue, longueur, naviguer

Pour indiquer que g se prononce [z] devant o, u, a, on utilise le digramme ge. Ex.
nageons, gageure, vengeance, rougeole, geôle.

L’emploi des majuscules

N’importe quel mot s’écrit avec l’initiale en majuscule dans les quatre cas suivants:
21
1) au début d’un texte
2) après un point
3) au début d’une phrase citée après un double point: ex. Habituellement,
de tels regards font dire à l’interlocuteur : «A quoi pensez-vous donc?»
(Proust.)
4) au début de chaque vers.

NB: Les points de suspension, d’interrogation, d’exclamation ne sont pas suivis de la


majuscule, sauf s’ils terminent une phrase.

Certains noms commencent toujours avec une lettre majuscule indépendamment de


leurs places dans la phrase:

1. noms propres ; noms des lieux ; prénoms ; fêtes chrétiennes.


2. noms d’habitants d’un pays ou d’un continent: un Congolais; un
Africain.

NB : En français, les noms des jours et des mois commencent avec une
lettre minuscule.

3. Les titres des livres, oeuvres d’art, rues, monuments, bateaux, les
points cardinaux, des régions prennent majuscule. Ex. La Mise au
tombeau, Les responsables de l’Eglise Catholique
4. Les adjectifs commencent avec majuscule lorsqu’ils précèdent un nom
dans le titre d’un livre. Ex. Nouveau Testament; Ancien Testament.

NB : Saint commence avec majuscule dans les noms des villes, des rues, d’églises,
des fêtes. . . ex. Je suis de la paroisse Saint-Albert ; Librairie Saint Paul. Mais saint
en minuscule c’est le saint lui-même. Ex. Prier saint Charles Lwanga.

Les signes de ponctuation

A compléter par l’étudiant…

Le paragraphe
C’est un ensemble de phrases unies par l’énoncé et le développement d’une idée
principale. Le paragraphe idéal (5 à 25 lignes) comprend trois parties:

- une tête qui énonce l’idée principale de façon claire et concise.

- un corps, c’est-à-dire le développement de l’idée principale qui progresse de


façon logique;

- une fin qui correspond à une récapitulation sommaire et forme la transition


avec la suite.

J. GUITTON, philosophe français enseignait cette doctrine du paragraphe en ces 22


termes:

- on dit qu’on va la dire (tête);

- on la dit (corps);

- on dit qu’on l’a dit (fin).

Exemple d’un bon paragraphe, lire Concilium, n°262, 1995, p. 35.

La phrase

Pour les étudiants débutants, la règle suivante s’impose: une idée, une phrase.

- Préférer des phrases simples i.e. composées d’un sujet, d’un verbe et d’un
complément. Les qualités d’une bonne phrase sont: la clarté et la concision.

- Rechercher une structure logique de rédaction i.e., chaque phrase est


préparée par une phrase qui l’annonce, et chaque phrase en appelle une
autre. En principe, une phrase doit comporter entre 20 à 25 mots.

Ex. d’une concision:

Le livre que j’ai acheté vient de l’Université Catholique de Kinshasa (=13mots)

Mon livre vient de l‘Université Catholique de Kinshasa ( =9 mots)


Ils cédèrent parce qu’on leur promit formellement qu’ils ne seraient pas punis (=13
mots) .

Ils cédèrent à une promesse formelle d’impunité (8 mots)

La correspondance

JOUETTE A., Le savoir-écrire. Guide pratique de correspondance, Paris, Edition 23


Solar, 1989, 417 p.

1. Le papier

Seulement un papier blanc pour la correspondance officielle du format 21 x 29,7.


Aucune rature n’est permise. Pas de papier parfumé. Si vous employez plusieurs
papiers pour une même lettre, il faut les numéroter à partir de la deuxième page.
L’encre sera bleue (ou noire si c’est à l’ordinateur).

2. Adresse

Il est conseillé d’indiquer votre nom et adresse à gauche en haut de la page , le


numéro de téléphone et le courriel.

Un seul sujet doit être abordé dans une seule lettre. L’essentiel du message est
résumé dans le dernier paragraphe. Il est conseillé de garder une copie dans les
archives.

3. L’enveloppe

Il faut relire la lettre avant de l’envelopper. L’enveloppe sera d’un format presque
équivalent à celui du papier. Le pli sera glissé au bas de l’enveloppe.

4. L’adresse du destinataire

Les postes (exigent) ont des règles dans la présentation des adresses. Ex. une
adresse s’écrit sur 2 à 6 lignes. Entre la dernière ligne et le bord de l’enveloppe, il
faut laisser une bande vierge de 2 cm. Sur la première ligne de l’adresse, évitez une
abréviation. La correction exige qu’on écrive Monsieur, Madame en toutes lettres.
Pour une femme mariée, on écrira par ex. Madame Michèle Obama; Madame Winnie
Mandela, Madame Olive Kabila, etc. L’expéditeur doit écrire son adresse au dos de
l’enveloppe. Cela facilite le retour éventuel de la lettre à son auteur.

5. Le style

Le style doit s’adapter au correspondant.

= Exposer avec clarté


Ecrire

= Convaincre avec sincérité

Si l’on parle d’une tierce personne dans la lettre, il convient de dire Monsieur,
Madame X si la personne est proche du destinataire. Si elle est éloignée, on écrit M.,
Mme.

6. Formules de politesse

Ces formules varient selon les destinataires: pour un ami, un collègue =


Amicalement, affectueusement votre, etc. 24

Pour une lettre officielle, les formules varient selon qu’il s’agit d’un président, d’un
ministre, d’un député, d’un doyen, d’un professeur d’université...

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Sénateur (député)
Monsieur le Doyen,
Ex. - Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’hommage de mon profond respect.

CHAP3…L’ARGUMENTATION2 : ART ET TECHNIQUES

Objectifs

Grâce à ce chapitre, l’étudiant sera capable :

1) De développer des arguments afin de convaincre et de persuader au cours


d’un débat, par ses écrits ;
2) D’analyser l’argumentation d’un adversaire ;
3) De réfuter les arguments de ses adversaires (c’est-à-dire de contre-attaquer,
de découvrir les points faibles de l’argumentation adverse).

En démocratie, la maîtrise des techniques argumentatives constitue un atout majeur.


Car la force, la contrainte physique ou psychologique ne sont pas acceptables pour
agir sur les êtres humains. Seule la force des arguments compte, c’est-à-dire la force
de la parole et de la raison. C’est pourquoi savoir communiquer est une des qualités
indispensables de tout leader politique, économique, culturel ou religieux qui veut
réussir.

2
Ce chapitre se base principalement sur BARIL Denis, Techniques de l’expression écrite et orale, 11e
éd. actualisée, Paris, Dalloz, 2008, p. 85-131. Mais, comme le lecteur le constatera, d’autres livres y
ont largement contribué, en particulier l’ouvrage fondamental de PERELMAN. Voir aussi
http://www.etudes-litteraires.com/argumentation.php( consulté le 17.02.2011)
En outre, l’argumentation est aussi nécessaire dans les discussions techniques et
scientifiques et dans les négociations commerciales.

Savoir argumenter est indispensable à quiconque délibère pour prendre des


décisions fondées.(Lire SAINT AUGUSTIN, Confessions,8,11,25-29).

Enfin, maîtriser l’argumentation constitue un moyen efficace de protection. Car,


comme le note justement Olivier REBOUL, « le seul moyen de n’être pas manipulé
par le discours des autres, celui des individus ou des institutions, c’est de connaître
les techniques qui le rendent persuasif. »
25
Définition : un argument, une argumentation, qu’est-ce ?

« On peut définir l’argument comme une proposition destinée à en faire admettre


une autre »(Olivier REBOUL , Introduction la Rhétorique,2001,p.100)

Selon Denis BARIL (2008), « un argument est donc un raisonnement plus ou moins
explicite, par lequel nous nous efforçons de persuader quelqu’un, c’est-à-dire de lui
faire acquérir ou modifier une opinion, de lui faire entreprendre ou infléchir une
action. »

Exemples :

1) Honore ton père et ta mère, tu auras une longue vie sur terre.
2) « Tu devrais acheter une maison de campagne à N’sele. Tu pourrais y aller
chaque week-end ; tu aurais toujours quelque chose à bricoler. D’ailleurs tous
les professeurs de l’université Catholique le font et Monsieur l’Abbé Recteur
dit que c’est une bonne chose. J’ai lu aussi la Revue Congo-Afrique ne parle
que de ça. »

Trois arguments au moins : celui des professeurs, de l’Abbé Recteur et de la revue


Renaître.

3. « Une société qui affame ceux qui la nourrissent court à sa perte. Il est grand
temps de changer de système. » (Oxfam)

Qu’est-ce que l’argumentation ?

L’argumentation « est constituée d’une série d’arguments reliés (simplement


accumulés parfois) qui tendent tous à obtenir l’acquiescement, l’accord, la croyance
en la vérité, la justesse, l’utilité de ce que nous soutenons contre ce que soutient
notre adversaire. » (Jean BELLENGER)

Exemple : « La conduite en état d’ébriété est un comportement criminel. On sait que


les conducteurs ayant absorbé de l’alcool encourent un risque d’accident corporel
supérieur à celui encouru par les conducteurs à jeun, car l’absorption d’alcool réduit
les temps de réaction. Or une réactivité réduite multiplie par trois la probabilité
d’accident corporel. Toutefois la seule conscience d’avoir absorbé une infime
quantité d’alcool peut inciter certains conducteurs à une exceptionnelle prudence et
leur permettre d’éviter les accidents. »(Grand Dictionnaire français-anglais, anglais-
français, Paris, Larousse, 2010,p.1192)

Les différents types d’arguments utilisables (Baril 2008)

Suivant l’ordre alphabétique, citons :

1. Analogie (argument par) ;


2. Autorité (argument d’autorité) ; 26
3. Cause (argument causal) ;
4. Définition et description ;
5. Dilemme ;
6. Efficacité ;
7. Etapes/gaspillage ;
8. Evaluation ;
9. Exemple (modèle, illustration, généralisation, induction) ;
10. Fins et moyens ;
11. Personne et actes ;
12. Symbole ;
13. Tout et parties
14. Transitivité.
15. Sorite

Parcourons ces différents types d’arguments pour apprendre à les utiliser à bon
escient et à les réfuter lorsqu’ils sont utilisés par l’argumentation de nos adversaires.

1. L’Analogie (métaphore, image, comparaison)

Ce type d’argument englobe aussi la comparaison, l’image et la métaphore.


L’analogie consiste en une similitude de rapports entre deux ou plusieurs éléments.

Selon le Robert : Le raisonnement par analogie est celui qui conclut d’une
ressemblance à une autre. Concrètement ceux qui veulent décrire pour un
auditoire/un interlocuteur une réalité spirituelle ,le mécanisme d’un objet, le
fonctionnement d’une machine que ce dernier ne connaît pas, comparent cette
réalité spirituelle , ce nouvel outil ou cette nouvelle machine à un objet bien connu de
l’interlocuteur.

Exemples :

1)- J’ai mis mon fils à l’école parce que l’extérieur que vous avez arrêté nous
envahissait lentement et nous détruisait. Apprenez-lui à arrêter l’extérieur.
- Nous l’avons arrêté.
- L’extérieur est agressif. Si l’homme ne le vainc pas, il détruit l’homme et fait de
lui une victime de tragédie. Une plaie qu’on néglige ne guérit pas, mais
s’infecte jusqu’à la gangrène. Un enfant que l’on n’éduque pas régresse. Une
société qu’on ne gouverne pas se détruit. L’occident érige la science contre le
chaos envahissant, il l’érige comme une barricade. CHEIKH HAMIDOU KANE,
L’Aventure ambiguë, récit. Préface de Vincent Monteil, Paris, Julliard, 1961, p.
91.

Pour faire comprendre la nécessité de l’éducation, de la science et donc de l’école, le


narrateur recourt à plusieurs analogies – l’extérieur, la plaie, la société qui agressent 27
l’homme. Il faut la science pour les maîtriser.

Je crois au soleil même quand il ne brille pas


Je crois en l’amour même quand je ne le sens pas
Je crois en Dieu même quand il se tait ( Je crois .Petit catéchisme catholique,
Madrid, 1999 ,p.8)
3) « Vous savez bien que dans les courses du stade, tous les coureurs
prennent le départ, mais un seul gagne le prix. Alors vous, courez de manière
à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline
sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et
nous, pour une couronne qui ne se fane pas. » Lettre de saint Paul aux
Corinthiens 9, 24-25.

4 .Autre exemple :

« L’homme au regard de la divinité, écrit Héraclite, est aussi puéril que l’enfant l’est
au regard de l’homme. »( cité par PERELMAN (1997), p.129.)

« La métaphore est une analogie condensée, grâce à la fusion du thème et du


phore. » (Ibid., 133).

Analogie : A est à B comme C est à D

Métaphore : « A de D »

« C de B »

Analogie : « La vieillesse est à la vie ce que le soir est au jour »

Métaphore : « La vieillesse du jour »

« Le soir de la vie »

« La vieillesse est un soir »

Rôle de l’analogie dans l’argumentation


L’analogie joue plusieurs rôles dans l’argumentation. En voici les trois principaux :

1. Expliquer ou vulgariser ;
2. Prouver ;
3. Valoriser ou dévaloriser. Exemples Baril 2008 : 93

Exemples de dévalorisation par l’analogie : « Un an de recherche pour ce résultat,


c’est la montagne qui accouche d’une souris »

L’analogie valorise, donne de l’importance à une personne ou à un événement dans


l’exemple suivant :
28
« Sans l’action anticoagulante de la publicité, la société de consommation risquerait
l’arythmie, voire l’infractus. » (G. Elgozy in Baril 2008 : 93)

NB : Il est recommandé de ne pas utiliser trop de comparaison, d’images ou


d’analogie dans une argumentation.

2. Argument d’autorité

L’argument d’autorité consiste à appuyer l’idée que l’on veut faire adopter à son
auditoire sur le prestige d’un auteur, d’un livre ou d’une institution respectable. Ce
prestige peut être dû à la compétence, à la fonction, à l’âge ou au rang occupé dans
la société.

Ex. « Le droit à la vie est l’un des droits fondamentaux reconnus à tout homme par la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (art. III). Le croyant ajoute,
avec Ambroise Paré : Dieu seul est maître de vie et de mort. » (argument appuyé par
un prêtre dans un article contre la peine de mort.) Baril, 2008 : 115.

En lingala : Bakoko baloba : introduit un argument d’autorité s’appuyant sur la


sagesse des Anciens.

3. La cause

Ce type d’argument se base sur un raisonnement causal, c’est-à-dire il s’agit de


rechercher les causes d’un phénomène, ou de déterminer ses effets, ses
conséquences. De là, les deux parties de ce paragraphe.

3.1. L’argumentation vise à rechercher et à prouver la cause

Exemple : Voici un fait B, soit un cadavre. Dans mon argumentation, je cherche un


fait A comme la cause de ce meurtre.

A ------------------------------------> B

Et je m’efforce de prouver que A est la cause de B.

3.2. L’argument pragmatique


« L’argument pragmatique est celui qui permet d’apprécier un fait par ses
conséquences ». Autrement dit, c’est le raisonnement par les conséquences.

Comment fonctionne ce type d’argument ? Sachant que A entraîne B comme


conséquence, l’orateur « argumente pour prouver que B est prévisible, qu’il faut donc
(si B est inquiétant) tout faire pour l’éviter. »

Ex. « Si je ne dis pas aux Diallobé d’aller à l’école nouvelle, ils n’iront pas. Leurs
demeures tomberont en ruine, leurs enfants mourront et seront réduits en esclavage.
La misère s’installera chez eux et ils seront pleins de ressentiments… » Cheikh
Hamidou Kane, L’aventure ambiguë, 1961, 44 29

Ce discours montre les conséquences négatives qu’entraînerait la décision


d’interdire l’école aux enfants africains, en l’occurrence les enfants des Diallobé,
peuple du Sénégal : la précarité de l’habitat (leur ruine), la mort, l’esclavage et la
misère). Pour échapper à la mort et à la misère, il faut donc prendre la décision
d’envoyer les enfants à l’école.

« Alors, les évêques ont proposé qu'il faille tenir compte de la lettre de l'Accord mais aussi de l'esprit.
En clair, par rapport à la lettre de l'accord, c'est le président du Conseil des sages qui est président du
Conseil National de suivi. Par rapport à l'esprit, ce n'est pas automatique. La personne doit être objet
d'un consensus. «Qu'est-ce que la médiation peut faire de plus sinon proposer une voix qui peut
mettre ensemble? Si les uns et les autres, pour des raisons d'orgueil personnel, préfèrent sacrifier le
pays, exposer le pays qui est déjà au bord de l'implosion économique, les évêques ont la parole. ils
n'ont pas de fouet, ils n'ont pas les armes. Voilà la triste réalité. Je crois qu'ils vont écouter la voix de
la raison. Ils doivent finalement penser à leurs parents qui sont victimes de cette situation politique
dans la mesure où où ça affecte terriblement l'économie. Il faut manquer le cœur pour ne pas tenir
compte de cela» a regretté le prêtre.(Abbé Nshole, Secrétaire général de la CENCO, le 27 mars 2017

4. Définition et description

« Définir un mot, c’est donner sa signification ou ses significations »

La définition c’est l’action de définir, de caractériser, de décrire un objet. Comment la


définition ou la description peut-elle être employée dans une argumentation ?

Définir un concept revient souvent à choisir parmi ses caractéristiques, ses


significations. Et dans l’argumenttation, l’orateur choisit ses éléments caractéristiques
ou ses définitions en tenant compte de ce qu’il veut prouver. En ce sens, la définition
ou la description choisie appuie l’opinion de l’orateur, devient un argument. La
définition constitue un argument efficace.

Exemple exercice 15 Baril, 2008 : 120 . Un professeur enseigne dans plusieurs


facultés : Droit, Economie, Lettres, Théologie. Convoqué par un magistrat et invité à
décliner son identité, il choisit de se présenter comme professeur à la Faculté de
Droit de l’Université X.

5. Dilemme
Le dilemme se dit d’un raisonnement dans lequel deux options différentes ou
contradictoires sont proposées à quelqu’un, ces deux options impliquant chacune les
mêmes conséquences indésirables.

L’argumentation consiste premièrement à bloquer ou à enfermer quelqu’un dans un


dilemme, c’est-à-dire une situation dans laquelle les deux issues sont dangereuses
pour lui et deuxièmement, à lui présenter comme solution celle préconisée par
l’orateur, la troisième solution par rapport aux deux impliquées dans le dilemme.

Exemple : « Un directeur de société cherche à recruter un fonctionnaire de l’Etat.


Pour le convaincre, il argumente en ces termes : « Votre situation de fonctionnaire 30
restera toujours médiocre. Ou bien vous vous contentez de votre traitement (salaire).
Ou bien vous faites des heures supplémentaires et l’Etat vous en reprend, par
l’impôt, une grande partie. Pour mener une existence plus large, venez chez nous
vous aurez des avantages plus substantiels. »

Exemple populaire africain : Une famille ne veut pas que le jeune homme Malungu
épouse sa fille. Elle pose la condition suivante : jeune homme, pour épouser notre
fille, apporte-nous, au titre de la dot, une bête qui n’est ni mâle ni femelle.

Comme le jeune homme est dans l’impossibilité de trouver une bête asexuée, il
renoncera au mariage, c’est-à-dire il se conformera au refus de la famille de sa
fiancée. Il va consulter ses parents, ceux-ci comprennent rapidement le refus poli
des parents de la fiancée d’accorder leur fille en mariage. Mais ils adoptent la même
attitude courtoise et suggèrent un autre dilemme à leur fils.

Il s’agit d’envoyer à la belle famille le message suivant : Nous avons effectivement


trouvé la dot exigée. Une bête qui n’est ni mâle ni femelle. Venez la chercher. Mais
ne venez ni le jour ni la nuit.

Un mouvement ésotérique désireux de contraindre un jeune à demeure membre . A


cet effet, le gourou lui dit : « Si tu veux renoncer ce mouvement dans lequel tu viens
d’être initié, tu devras choisir entre la folie ou la mort. Ou bien entre le cancer et le
sida. »

Ce dernier exemple montre aussi que le dilemme peut malheureusement servir à la


manipulation.

6. Efficacité ( cf. argument pragmatique)

Ce type d’argument se rapproche de l’argumentation par les conséquences déjà vue


ci-dessus. L’argument que nous avons appelé pragmatique. il « consiste à
recommander ou à déconseiller une mesure, une décision, etc. en s’appuyant sur les
conséquences favorables ou défavorables qu’elles entraînent (ou entraîneront)
(BARIL, 2008 : 97)
Les utilitaristes emploient souvent ce type d’argument, car pour eux c’est le résultat
qui compte. « Je prends aujourd’hui les cieux et la terre comme témoins de cette
mise en garde : j’ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.
Choisis donc la vie pour que tu vives, et ta race aussi après toi. » (Deut. 30, 19)

7. Argument des étapes ou du gaspillage

Ce type d’argument a pour but d’encourager quelqu’un ou un auditoire à poursuivre


le travail commencé, à persévérer dans la poursuite de son objectif. Il consiste
concrètement à montrer qu’il est possible d’atteindre des étapes ou des résultats
partiels qui rapprochent de l’objectif final. Au lieu d’aller de A en D, cet argument 31
amène l’auditoire d’abord de A en B, puis de B en C et enfin en D. Ce type
d’argument peut aussi consister à montrer que les efforts, les investissements, ou les
étapes déjà réalisés jusqu’à présent seraient perdus inutilement, gaspillés si l’on ne
persévérait pas. Il faut donc éviter ce GASPILLAGE. Ce type d’argument a été utilisé
par le Président de l’Assemblée Nationale lors du débat sur le contrat chinois.

L’Union Européenne, qui a déjà investi des millions de dollars pour les élections et la
démocratisation du Congo, risquerait de perdre tout cet investissement, si elle
abandonnait le Congo à cause du contrat sino-congolais.

Par cet argument, le Président voulait inciter l’Union européenne à continuer à


soutenir et à aider le Congo. Nous pouvons dire aujourd’hui que cet argument a
produit des effets positifs.

Ces mots anglais montrent l’utilité de cet argument

“Nothing is particulary hard if you divide it into small jobs » Henry Ford cité par ADAIR
John Effective leadership. How to be a successful leader ,( s.l.), Pan Books, 2009 (1983),p.86

8. Evaluations

Les arguments basés sur les évaluations s’apparentent à une notion de mesure. Ces
arguments se présentent sous les formes différentes, à savoir celles de
comparaisons vraies ou mesurables, celles de sacrifices ou celles de probabilités.

8.1. Comparaisons vraies ou mesurables

Ex. Un client entre dans un magasin et se montre indécis devant plusieurs machines
à laver, la vendeuse du magasin argumente :

« Prenez celle-ci ; elle est plus résistante et peut laver une plus grande quantité de
linge. » La capacité de cette machine à laver une grande quantité d’habits est
contrôlable, vérifiable. Il n’en est pas de même pour sa résistance.
Autre exemple : « Je vous recommande M. Kabwa pour ce poste de PDG : il est plus
compétent que M. Kambale. »

Troisième exemple : « Nous avons bien fait de nous lancer dans cette campagne
publicitaire, sans elle voici les marchés que nous aurions perdus. »

Quatrième exemple : « Le crime est le même ou de voler l’Etat ou de faire des


largesses contraires à l’ordre public. » CICERON, De Oratore, livre II, §172 cité par
Perelman, 1997 : 90

La force persuasive des arguments de ce type vient de l’idée sous-jacente que les
32
comparaisons pourraient être vérifiées, contrôlées, mesurées « que l’on pourrait
étayer son jugement par une opération de contrôle » Perelman, 1997 : 90

8.2. Le sacrifice comme mesure du résultat

Ce type d’argument consiste à mettre en évidence la valeur ou la grandeur du


sacrifice consenti ou que l’on est disposé à consentir afin d’obtenir le résultat
souhaité. Type d’argument souvent utilisé en économie et en politique.

Ex. Pour obtenir une augmentation des salaires, un syndicat décide de lancer une
longue grève (Baril, 2008 : 98).

La grandeur du sacrifice (grève de plusieurs semaines) est à la mesure du résultat


recherché (augmentation des salaires). L’orateur établit une sorte de proportion
mathématique entre le sacrifice et le résultat. (Perelman, 1997 : 92).

8.3. Probabilités

Outre l’argumentation par le sacrifice, l’orateur recourt aussi aux probabilités non
calculables.

ex. « Puisque la qualité de nos jugements diffère non par le nombre de nos années
mais en raison de nos tempéraments et de notre faculté d’application, pourquoi ne
pas faire obligatoirement appel à l’expérience des deux générations afin que vous
ayez la possibilité de choisir dans tous les discours tenus les plus utiles conseils ? »
(Perelman, 1997).

Ce raisonnement se base sur l’idée que la probabilité d’opérer le meilleur choix est
beaucoup plus grande s’il y a plusieurs solutions parmi lesquelles il faut choisir.

9. L’argumentation par l’exemple, l’illustration et le modèle

9.1. L’exemple

L’argumentation par l’exemple et l’illustration est présente dans la plupart des textes
écrits et des exposés oraux. De même l’argument par le modèle.

Les cours universitaires regorgent d’exemples, d’illustrations et de modèles.


Que recouvre, que signifie chacun de ces termes ? Comment les utiliser dans une
argumentation efficace ? L’exemple est utilisé comme une preuve, il sert à fonder
une règle, une vérité, un principe. « L’exemple toujours vivant de son pays était là,
enfin, pour lui prouver, dans ses moments de doute, la réalité d’un univers non
occidental. Adèle n’avait pas son pays des Diallobé. Lorsqu’il lui arrivait de percevoir
en elle un sentiment ou une pensée qui lui parut trancher sur la toile de fond de
l’Occident, sa réaction avait été, longtemps, de s’en écarter avec horreur, comme
d’une monstruosité. (…)

Samba Diallo venait, sans le savoir, de donner figure humaine à cette partie d’elle
que la jeune fille croyait sans visage. » Cheikh Hamidou Kane, L’Aventure ambiguë, 33
1961 : 170.

Le cas concret de l’existence réelle du Sénégal, pays des Diallobé, est une preuve
qu’un monde différent de l’Occident existe. Adèle née en Occident qui n’en est
jamais sortie vient enfin d’en être convaincue par Samba Diallo.

L’argumentation par l’exemple consiste à passer du cas particulier que constituent


précisément un ou quelques exemples vers une généralisation, à une règle générale.

Pour une argumentation efficace, l’exemple choisi doit répondre aux exigences
suivantes :

1) Que l’exemple choisi ne soit pas contesté ;


2) Retenir des exemples variés ;
3) Retenir des exemples familiers aux auditeurs.

9.2. Illustration

L’illustration diffère de l’exemple dans la mesure où elle rend présente dans la


conscience des auditeurs/lecteurs une règle déjà admise. Tandis que l’exemple vise
à faire admettre, à fonder la règle.

Nous dirions que l’exemple se situe en aval de celle-ci. Autrement dit, l’exemple sert
de preuve, l’illustration d’éclairage. « L’illustration doit surtout frapper l’imagination »
(Perelman, 1997 : 121).

Exemple : De DESCARTES, lire (Perelman, 1997 : 121-122).

9.3. L’argumentation par le modèle

« Le cas particulier au lieu de servir d’exemple ou d’illustration peut être présenté


comme modèle à imiter. »

« Notre détermination d’envoyer la jeunesse noble du pays à l’école étrangère ne


sera obéie que si nous commençons par y envoyer nos propres enfants. Ainsi je
pense que vos enfants, mon frère, ainsi que notre cousin Samba Diallo doivent
ouvrir la marche. » Cheikh Hamidou Kane, 1961 : 48.

« Gens du Diallobé, dit-elle au milieu d’un grand silence, je vous salue. (…) je viens
vous dire ceci : moi, Grande royale, je n’aime pas l’école étrangère. Je la déteste.
Mon avis est qu’il faut y envoyer nos enfants cependant. » (Ibid. : 55 et 56).

L’Aventure ambiguë offre un bel exemple d’une argumentation (une série


d’arguments variés) dans le discours de la Grande Royale soucieuse de convaincre
les Sénégalais à envoyer leurs enfants à l’école. Les étudiants s’exerceront à
nommer les différents types d’arguments employés adressés au peuple. (Aventure 34
ambiguë, 1961 : 55 (fin)-58).

Second exemple de l’argumentation par le modèle : Bossuet présente Jésus comme


le modèle des rois. « … pour donner à tous les monarques qui relèvent de sa
puissance l’exemple de modération et de justice, il a voulu lui-même s’assujettir aux
règlements qu’il a faits, et aux lois qu’il a établies. » (Perelman, 1997 : 126).

Autre exemple :

GAISE Roger (op.) et NDAYWEL Isidore (éd.), 25 ans d’épiscopat au service de la


vérité, la justice et la paix (1980-2005). Tome I. Mgr Laurent Monsengwo, Pasteur
infatigable, Préface de Mgr Gianfranca RAVASI, Paris/Kinshasa, Editions
Médiaspaul, Karthala, 2008, p.565 §4

Entretien avec les évêques de France (Lourdes, 6 novembre 2005).

Tout le §4 justifie les prises de position de l’épiscopat congolais susceptibles d’irriter


les politiciens et les leaders économiques. « Il nous semble cependant impérieux
d’imiter l’exemple de Jésus-Christ, qui a prêché l’Evangile en tout lieu, y compris au
palais du Grand prêtre, chez Pilate, à Gethsemani, (…). Peut-être sa pratique
devrait-elle davantage nous inspirer et nous guider. »

Il est clair que tout en présentant Jésus comme le modèle qu’imitent les Evêques
congolais en critiquant le pouvoir politique et économique congolais, Mgr
Monsengwo s’efforce aussi de persuader l’épiscopat français de faire de même,
c’est-à-dire de prendre des positions critiques à l’égard de leur pouvoir politique et
économique, bref d’imiter Jésus, le modèle de tous les Evêques : « Peut-être sa
pratique devrait-elle davantage nous inspirer et nous guider. »

10. Fins et moyens

Le rapport moyen – fin est utilisé dans certains arguments. Ceux-ci peuvent se
réduire à trois cas majeurs. L’orateur prouvera l’une de trois affirmations suivantes :

1. Tel moyen est le meilleur pour réaliser tel objectif ;


2. Tel moyen permet d’envisager et d’atteindre un objectif (fin) ;
3. Tel objectif justifie tel moyen( ou sous sa forme courante : La fin justifie le
moyen).

N.B. Pour l’Université Catholique, en aucun cas, la personne humaine ne peut être
envisagée ni traitée comme un moyen. D’autre part, selon la même université et
l’Eglise, il n’est pas permis de faire le mal (moyen) pour en tirer le bien (fin).
Autrement dit, il ne suffit pas que la fin, l’objectif poursuivi soit bon ou acceptable, il
faut que le moyen utilisé soit aussi bon et acceptable.

La bonne intention est très importante, mais ne suffit pas. Il faut encore prendre les
moyens adéquats pour atteindre le bien visé. 35

C’est une bonne chose d’apporter de la nourriture à ceux qui ont faim. Mais si, pour
le faire, je vide le garde-manger du voisin pendant son week-end, mon acte est
mauvais. Ce que je fais, ici un vol, est un mal et le demeure malgré ma bonne
intention. Celle-ci n’innocente pas le vol, ni ne le transforme en bienfaisance.

La fin ne justifie pas les moyens. Ceux-ci doivent être cohérents avec l’action menée
et la bonne intention. Poser un acte mauvais, même avec la bonne intention, reste
moralement mauvais. »

LES EVEQUES DE France, Catéchisme pour adultes. L’alliance de Dieu avec les
hommes, Paris, Centurion, Cerf et autres, 1991, p. 300, §508.

11. La personne et ses actes

Le rapport entre une personne et ses actes, ses jugements, ses œuvres ou son
comportement est souvent utilisé dans l’argumentation. Celle-ci constate que « l’idée
que l’on se fait de la personne et la manière de comprendre ses actes sont en
constante interaction. » (Perelman, 1997 : 104). Qu’est-ce à dire ? Cette proposition
signifie deux choses :

1°) nous pouvons connaître une personne à partir de ses manifestations, ses actes,
ses œuvres, etc.

2°) nous pouvons prévoir, ou prédire le comportement, les jugements d’une


personne connue.

Exemples d’arguments basés sur le rapport personne – acte.

« Je connais bien le professeur de ce cours, M. Kasongo Alung, s’il vous a donné


échec, c’est que vous avez mal répondu, car il est objectif. »

D’autre part, les actes influencent notre conception de la personne, l’image que nous
nous faisons de la personne.

Exemple : A partir de la prononciation française d’un individu, nous sommes


capables de déterminer sa province d’origine.
Roger, es-tu logé ?= Rwandais

« Peu après ceux qui étaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : A coup sûr, toi
aussi tu es des leurs ! Et puis ton accent te trahit » Matthieu, 26, 73.

Dans la tradition africaine bantu, les aînés dans le village ont des critères, des
comportements pour distinguer un jeune homme sérieux d’un aventurier. Parmi ses
comportements figurent ceux-ci :

- lorsqu’il parcourt l’allée centrale du village, en regardant vers le haut tantôt à


gauche tantôt à droite, un jeune est aventurieux ;
36
- le comportement d’un jeune sérieux se remarque à son regard tourné vers le
sol.

N.B. Il ne s’agit pas ici d’une vérité scientifique, pas d’un savoir contrôlé, mais d’une
sagesse populaire.

Saint Benoît (Ve siècle ap. Jésus Christ) fait, à peu près, le même constat pour un
moine sérieux. Que les actes donnent, manifestent une personne ou son identité est
illustré par ce passage de la Bible.

Jean le Baptiste se pose des questions sur l’identité ou la personne de Jésus. Pour
se rassurer il envoie quelques-uns de ses disciples pour interroger Jésus lui-même.
Celui-ci demande aux envoyés de Jean de se baser sur ses actes, ses œuvres.

« Es-tu celui qui vient ou devons-nous attendre un autre ? » A ce moment-là Jésus


guérit beaucoup de gens de maladies, d’infirmités, et d’esprits mauvais et il donna la
vue à beaucoup d’aveugles. » puis il répondit aux envoyés : Allez rapporter à Jean
ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue… »

L’argumentation de ce type peut consister aussi à établir un rapport entre un individu


et son groupe d’appartenance. Il est de tel parti politique, de telle Eglise, donc il aura
sur ce sujet telle position.

exemple 2 : « Rien de ce qui n’est pas permis par la loi à toute l’Eglise, ne peut, par
aucun droit ecclésiastique, devenir légal pour aucun de ses membres. » (LOCKE cité
par Perelman, 1997 : 86).

12. Le symbole

Qu’est-ce qu’un symbole ? C’est un objet ou un fait naturel qui évoque ou représente
autre chose, un élément absent ou abstrait. Entre le symbole et l’élément symbolisé,
une liaison de coexistence existe. Il s’ensuit qu’une « action sur le symbole touche
directement le symbolisé » (Perelman 1997 : 1-14). Ainsi déchirer le drapeau du
Congo c’est porter atteinte à ce pays.
L’argument consiste à présenter un fait comme symbolique c’est-à-dire attribuer à un
fait, à un acte, à un objet ou à un événement la valeur qu’ils n’avaient pas avant cette
argumentation.

Exemple : L’augmentation du prix du litre d’essence peut être présentée dans une
argumentation comme le symbole de la vie chère.

13. Le tout et ses parties

Des arguments peuvent être développés en s’appuyant sur les rapports entre un
ensemble et ses éléments constitutifs. Sur ce thème, deux sortes d’argument se
37
développent :

1. L’argumentation montre que ce qui vaut pour le tout vaut pour la partie
(argument d’inclusion)
Exemple : Un étudiant diplômé de l’Université Pédagogique Nationale(UPN),
quelle que soit sa branche de spécialisation, lettres ou sciences naturelles, a
une formation pédagogique. Cette affirmation peut servir d’argument pour
valoriser un étudiant formé à l’UPN.
Exemple 2 : Oscar Kashala, candidat à l’élection présidentielle de 2006, était
crédité de la confiance et de l’estime d’une partie de l’électorat parce qu’il
venait de l’Université de Harvard.
Kashala : un élément, partie
Harvard : ensemble, tout
2. L’argumentation peut consister à montrer que le tout est plus important que la
partie du point de vue de la quantité. A partir de là, deux procédés peuvent
intervenir :
a. Pour mettre en valeur un ensemble, par exemple une entreprise,
l’argumentation énumère ses différentes parties et en décrit les qualités.
L’Université Catholique du Congo doit être reconnue comme la meilleure
université du Congo. Croyez-moi. Car son corps académique est
hautement qualifié, ses infrastructures matérielles sont dignes d’une
université, sa bibliothèque est bien équipée, ses étudiants sont recrutés
suivant des critères de sélection rigoureux, l’esprit y est sain.
b. Le second procédé relatif au rapport (ensemble-partie) est utilisé pour
mettre en valeur un élément, une partie de l’ensemble. Pour défendre et
valoriser une thèse de doctorat dont il était le promoteur, le professeur V.Y.
Mudimbe disait :
Il y a de mauvaises thèses
Il y a de bonnes thèses
Il y a d’excellentes thèses
La thèse de doctorat de X n’est ni mauvaise ni bonne, elle est excellente.
L’ensemble de thèses est considéré ici comme comprenant trois sortes, trois parties
(mauvaise, bonne, excellente). L’argumentation élimine successivement les parties
pour insister sur celle qu’elle propose comme la plus crédible. Cet argument est
efficace pour la publicité : le leader de …

14. Transitivité (déduction, syllogisme)

L’argument de transitivité permet de passer de l’affirmation qu’une relation existe


entre un terme et un deuxième, entre ce deuxième et un troisième, à la conclusion
selon laquelle cette relation existe entre le premier et le troisième terme. (Cf.
Perelman, 1997 : 85). Cette relation peut être celle d’égalité, d’inclusion, ou plus 38
grand (« égal à », « inclus dans », « plus grand que »)

Formellement, elle est exprimée par cette formule :

aRb bRc aRc

Comment lire ce schéma ?

Entre a et b, il existe une relation R

Entre b et c, il existe une relation R

Donc, entre a et c, il existe la même relation R.

Exemple : les amis de mes amis sont mes amis.

Dans le syllogisme, il s’agit d’affirmer la transitivité d’une relation d’inclusion ou


d’implication.

15. Sorite
Exemple : « Car ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi prédestinés
à reproduire l’image de son Fils, afin qu’il soit l’aîné d’une multitude de frères ;
et ceux qu’il a prédestinés,
il les a aussi appelés ;
ceux qu’il a appelés il les a aussi justifiés ;
ceux qu’il a justifiés,
il les a aussi glorifiés. » (Rom 8, 29, Texte proposé par la LH , en la fête du
Sacré-cœur, )

Conclusion

Ce chapitre a présenté une liste de quinze types d’argument souvent employés.


Cette liste n’est pas exhaustive. Mais savoir identifier les arguments énumérés ci-
dessus dans une communication écrite ou orale et pouvoir employer ces différents
types dans ses propres interventions écrites ou orales pour convaincre et persuader
ses lecteurs ou ses auditeurs, tel est l’objectif assigné aux étudiants par cette partie
du cours.
39

Bibliographie sélective 3

ARISTOTE, La Poétique, Paris, Seuil, 1980

IDEM , Rhétorique, 3 tomes, texte établi et traduit par Médérie Dufour, Paris,
1967-1973.
BARTHES Roland, « L’ancienne rhétorique .Aide-mémoire » in
Communications 16, 1970, p.172-223.
BARTHES Roland, « Analyse rhétorique », in Littérature et société, Bruxelles,
ULB, 1976, p.31-45.
BONAFUS Simone et al., Argumentation et discours politique, Antiquité grecque
et latine, Révolution française, monde contemporain, Rennes, P.U. de Rennes,
2003.
BERGEL Jean-Louis, Rhétorique juridique, Paris, P.U.F, 2001.
CHAIGNET A.E., La Rhétorique et son histoire, Vieveg, 1888.
CICERON, De l’orateur,T.I. Livre I, texte établi et traduit par Edmond
COURBAUD , Paris, Les Belles Lettres, 1922 ; T.II. Livre II, texte établi et traduit
par Edmond COURBAUD, Paris, Belles Lettres, (6etirage 2009) ;T.III. Livre III,
texte établi et traduit par Henri BORNECQUE et Edmond COURBAUD, Paris,
Belles Lettres, ( ?).
CICERON, Brutus4, texte établi et traduit J.MARTHA ,Paris, Belles Lettres, ( ?)

3
Cette bibliographie ne comporte pas beaucoup de titres récents à cause de la pauvreté de bibliothèques du
Congo sur le sujet traité.
4
Texte publié dans la collection Budé, qui ne nous a pas été accessible jusqu ‘à présent. Cela vaut aussi pour le
livre suivant.
CICERON, L’Orateur. Du meilleur genre d’orateurs, texte établi et traduit par
A.YON,Paris, Belles Lettres, ( ?),
CICERON, De l’invention, texte établi et traduit G. ACHARD, Paris, Belles
Lettres, ( ?).
COUSIN J., Etudes sur Quintilien, 2 vol., Paris, Boivin,1935-1936.
DUMARSAIS C , Traité des tropes, Paris ,le Nouveau Commerce, 1977.
FONTAINE P., Les figures du discours, Paris, Flammarion, 1968.
FUMORALI Marc, L’Age de l’éloquence, Paris, Albin Michel, 1994
GENETTE Gérard, Figures, 5 vol., Paris, Seuil , 1966-1996. 40
HARIMAN Robert et BURY Laurent, Le pouvoir est une question du style, Paris,
Kliencksieck, 2009.
GRIZE J.B., Recherches sur le discours et l’argumentation, Genève, Droz,
1982,
GRIZE J.B., De la logique à l’argumentation, Genève/Paris, Droz,1982.
GROUPE u, Rhétorique générale, Paris, Larousse, 1970.
GUILLEMIN A.M., « Cicéron et Quintilien », in R.E.L., tome 37,1959.
KAPFERER J.N., Les chemins de la persuasion, Paris, Gauthier Villars, 1978
MATTHIEU-IZORCHE Marie Laure, Le raisonnement juridique : initiation à la
logique et à l’argumentation, Paris, P.U.F., 2001.
MEYER Michel, Questions de rhétorique, Paris, 1993.
MEYER Michel, Histoire de la rhétorique , des Grecs à nos jours, Paris, Librairie
générale française, 1999.
MICHEL A., Les rapports de la rhétorique et de la philosophie dans l’œuvre de
Cicéron, Louvain-Paris, Peeters, 2003.

PERELMAN Ch. et OLBRECHTS-TYTECA L., La nouvelle rhétorique .Traité de


l’argumentation, Paris, P.U.F., 1958.
PERELMAN Ch., L’Empire rhétorique. Rhétorique et argumentation, Paris, Vrin,
1997.
PERELMAN Ch., Logique juridique, Paris, Dalloz, 1999.
QUINTILIEN, Institution oratoire, 7 vol., texte établi et traduit par J. Cousin,
Paris, Les Belles Lettres, 1973-1980.
REBOUL Olivier, Introduction à la rhétorique, Paris, P.U.F., 1991.
REBOUL Olivier, La rhétorique, 6e éd., Paris, P.U.F., 1998
Rhétorique à Herenius, texte établi et traduit par G.ACHARD, Paris, Belles
Lettres,
ROBRIEUX Jean-Jacques, Eléments de rhétorique et d’argumentation, Paris,
Dunod, 1993.
ROBRIEUX Jean-Jacques, Rhétorique et argumentation, 3e édition revue et
augmentée, Paris, Armand Colin, 2010.
SALVASTRU Constantin, Le pouvoir du discours et le discours du pouvoir ,
Paris, L’Harmattan, 2005.
TACITE, Le dialogues des orateurs, Paris, Les Belles Lettres, 1985.
VANNIER G., Argumentation et droit, Paris, P.U.F., 2001.

41

Chapitre 4 : RESUMER UN TEXTE

Pour ce chapitre, lire :

GIQUEL Françoise, Réussir le résumé de texte, Paris les Editions d’organisation,


1990.
MORFAUX Louis-Marie et PREVOST Roger, Résumé et synthèse de textes.
Méthode et exercices corrigés, 6e édition, Paris, Armand Colin, 2004 (1988).

Résumer un texte c’est en dégager l’essentiel, l’idée maîtresse pour le destinataire.


On peut résumer pour soi-même ou pour les autres: le chef hiérarchique, le public ...
Un résumé est révélateur des qualités de celui qui l’a fait:

1. la capacité de comprendre
2. la capacité d’analyser
3. la capacité de synthétiser.
4. la capacité de communiquer.

Comment résumer? Les notes complètes de ce chapitre sont à tirer de mon


portable Acer , fichier G1 DSPO Expression orale et écrite ,p.31-34
Avant d’indiquer une méthode, précisons les qualités d’un bon résumé :

1. la brièveté (concision)
2. la clarté
3. la fidélité.

1. Un résumé doit être bref: moins long, plus concis que le texte à résumer. La
concision du résumé signifie que le texte est autosuffisant, c’est-à-dire pour le
comprendre, le lecteur n’a pas besoin de recourir au texte résumé. Dans le cas
de concours, on fixe le nombre des mots à ne pas dépasser.
 Bien écrire et parler juste, 1987, p.216-222. 42

 Exemple 220-221.

2. la clarté: le résumé doit être compris par le lecteur sans que celui-ci puisse
recourir au texte résumé. On doit se mettre à la place du lecteur.
3. la fidélité: le résumé doit être le plus fidèle possible à la pensée de l’auteur.
Eviter de trahir la pensée de celui-ci. Ne pas faire dire l’auteur ce qu’il n’a pas dit.
Pour les spécialistes « linguistiquement un énoncé n’a pas exactement le même
sens qu’un autre », c’est-à-dire un texte peut donner lieu à plusieurs résumés
différents mais également acceptables.

Comment résumer?

Selon une première méthode , le travail se fait en deux temps:

1. d’abord, une lecture compréhensive du texte


2. ensuite, travailler l’expression.
1. Comprendre la pensée de l’auteur

Il faut bien comprendre la pensée du texte à résumer:

- éviter une lecture trop rapide du texte


- éviter une lecture trop lente
- ne pas s’attarder à des mots inconnus et aux structures grammaticales
compliquées.
Rechercher l’idée centrale du texte.
- Lire et relire l’introduction et la conclusion, afin de repérer l’idée maîtresse car
elle y est clairement exprimée.
- Il faut une lecture approfondie. Une fois que l’idée maîtresse est repérée, on
recommence la lecture d’une façon très lente, en essayant de souligner les
termes qui portent l’idée maîtresse et les passages significatifs.
- Essayer de numéroter si possible les idées, les arguments et les faits qui se
succèdent, les mots qui servent de liaison (Cfr types de plan). C’est le moment
de recourir au dictionnaire pour l’explication des mots difficiles.
Si le texte est très long, il vaut mieux lui donner des sous-titres.

La suppression de certaines idées s’impose:

- En cas d’énumération et de succession de mêmes éléments, on retient


l’élément le plus convaincant ; on élimine les redites (les choses qui
reviennent), les insistances inutiles.
- On élimine aussi les références et les allusions inutiles.
- On élimine les idées secondaires qui ne sont pas indispensables.

Le plan du résumé
43
Résumer ne consiste pas uniquement à dégager les idées principales mais aussi à
montrer les rapports existant entre elles. Il y a deux cas à considérer:

1. le texte à résumer a un plan, il suffit de le maintenir, le conserver et le


résumer.
2. le résumé n’a pas de plan clair et solide, il faut en faire un.

En général, il importe d’indiquer les références du document résumé.


2e phase du travail de résumer :l’expression

Le style doit s’adapter. Evitez les parenthèses ; les styles télégraphiques (jtm, msg)
et tout ce qui ne facilite pas la lecture. Pour cela lire soi-même le résumé sans
recourir au texte résumé.

- Eviter les grandes abstractions


- Conserver les exemples les plus concrets, probants.

2 e méthode pour résumer :

Lire et relire le texte à résumer au moins 5 fois

Dégager l’idée maitresse du texte et les arguments qui la soutiennent

Recomposer le plan du texte à résumer

Supprimer toutes les idées inutiles, les répétitions,

Rédiger un texte clair précis et fidèle

Ne pas chercher à imiter le style du texte original, éviter les parenthèses

Le résumé doit être bref, fidele à la pensée de l’auteur et il doit être compris par le
lecteur sans que celui-ci puisse recourir au texte initial

Exercice : résumez le texte suivant en 50 mots.


“Il y a les intellectuels, il y a l’ intelligentsia. Tous les individus qui relèvent de
l’intelligentsia sont des intellectuels. Mais les intellectuels ne relèvent pas tous de
l’intelligentsia, loin de là. Seuls relèvent de l’intelligentsia les intellectuels que, primo,
leurs talents, leur capacité créatrice ont rendu fameux et qui, secundo, ont le courage
d’user de leur prestige pour intervenir dans la vie publique de leurs pays, voire de
plusieurs pays, cette démarche-là pouvant leur valoir soit un surcroît de prestige, soit
le mépris ou la haine de nombre de leurs concitoyens, mais leur causant, le plus 44
souvent, de graves ennuis, en provenance du pouvoir bien entendu . Telle est du
moins la définition que j’ai retenue de l’intelligentsia. Une définition aujourd’hui assez
commune, je crois. Mais j’y ajoute ce que voici : l’intelligentsia inspire et guide la
majorité des intellectuels dont elle est la « crème », en même temps qu’elle les
honore, qu’elle les sanctifie et qu’elle leur sert à l’occasion d’alibi ou de feuille de
vigne. Elle le fait d’autant mieux que passant, si l’on peut dire, au- dessus de leur
tête, les débordant elle exerce avec ivresse, à son insu ou à son corps défendant)
une influence déterminante sur les éléments les plus éveillés, les plus désintéressés
ou les plus ambitieux de cet ensemble de péri-intellectuels que représentent les
grands élèves de l’enseignement secondaire et les étudiants, elle les transforme en
une péri-intelligentsia susceptible de la déborder elle-même, à délai plus ou moins
bref ; quelles que soient les circonstances , elle continue, à ne dépendre ni de
l’ensemble des intellectuels, ni de celui de péri-intellectuels ni de celui de sa péri-
intelligentsia, elle demeure autonome par rapport à eux tous, aussi autonome que
par rapport aux détenteurs du pouvoir économique et financier, du pouvoir militaire,
du pouvoir judiciaire, du pouvoir théocratique, du pouvoir médiatique ou du pouvoir
politique, le Pouvoir, en un mot, aussi longtemps du moins qu’elle trouve en elle-
même la force de renouveler sa réflexion, de réagir sans bégayer à l’événement et
de persister à faire entendre sa voix, sa grande voix sur l’agora ».

YINGXIANG, Cheng, avec la collaboration de Claude CADARET, Dégel de


l’intelligence en Chine 1976-1989. Quatorze témoignages, Paris, Gallimard, 2004, p.10-11
(Collection Témoins),p.10

Chapitre 5. EXPRESSION ORALE (BARIL ET BLANC-RAVOTTO)

1. La présentation

Les présentations constituent un moyen d’établir un contact avec les personnes que
nous rencontrons. Elles se font de manières différentes selon qu’on se présente soi-
même ou qu’on présente autrui, selon qu’il s’agit d’hommes ou de femmes.

1°) Se présenter
Pour un homme devant une femme, il suffit de dire son nom en inclinant légèrement
la tête. Ex. Mbulu

Pour une femme, se présenter consiste à dire son nom précédé de Madame. Ex.
Madame Mbidi

Pour une jeune fille, elle dit son prénom et son nom. Ex. Marie Mwanamayele

2°) Présenter autrui

La courtoisie nous exige de présenter les uns aux autres ceux et celles de nos
relations qui ne se connaissent pas. A ce sujet, la règle générale stipule de présenter 45
les hommes aux femmes, la personne la moins importante à la plus importante.

Ex. Je crois que vous vous connaissez Monsieur Mpoyi.

Puis-je vous présenter Monsieur Kasongo ?

Permettez-moi, Monsieur le Secrétaire Général, de vous présenter à Madame Olive


Kabila.

Les réponses varient :

Quand la personne à qui on a été présenté est un égal:

 Bonjour Monsieur Mulumba.

Quand c’est une femme mariée, un homme répond:

 Madame, mes hommages.

A un homme d’un rang supérieur, la personne présentée répond:

 Honoré de vous être présenté.

Quand il s’agit d’une haute personnalité, la personne qui a été présentée répond:

 Mes respects.

Evitez de répondre: (« enchanté ». Ce mot est réservé aux supérieurs.

Quelques recommandations

 se tenir toujours débout pour une présentation;


 regarder dans les yeux la personne que l’on salue;
 ne pas remettre sa carte de visite à une femme se présentant;
 ne pas commencer à tendre la main à un supérieur ou à une femme.
2. La lecture à haute voix( modèle : Lise Laure Etiar, de TV5.)

Elle doit être audible, claire et vivante.


Pour que la lecture soit audible, le lecteur s’efforcera de bien articuler les
consonnes. Pour atteindre ce but, il faut s’exercer.

 Regarder l’auditoire.

Pour que la lecture soit claire, grouper les mots unis par le sens, respecter la
ponctuation et les liaisons nécessaires doivent être faites notamment celle qui
permet de distinguer le singulier du pluriel. Ex. Ils arrivent ( liaison obligatoire pour
faire la différence avec : il arrive).

Pour qu’elle soit vivante, il faut soutenir l’intérêt de l’auditoire. A cet effet, il convient
46
de changer de rythme et des tons.

3. Communication téléphonique

Le téléphone permet une communication directe et rapide entre deux personnes.


Mais il n’est pas l’unique moyen à notre disposition. C’est pourquoi, il ne faut pas
empêcher la communication viva voce ni la communication écrite. Il ne peut être
utilisé à tout propos et en tout temps. Il est recommandé d’utiliser les téléphones:

 pour prendre rendez-vous


 demander un renseignement
 donner une information.

-régler les questions urgentes: excuses, incidents, modification d’une activité...

Dans le pays où le téléphone existe depuis longtemps, le savoir-vivre en société


applique les règles suivantes:

 la communication téléphonique doit être brève (pas plus de 5 minutes);


 elle doit être opportune, c’est-à-dire au moment convenable ;
 elle doit être motivée, malgré les influences de la publicité et les avantages
accordés par les réseaux de télécommunication ;
 elle doit être préparée. A cet effet, il convient de distinguer 3 moments
principaux:
 avant (rassembler devant vous papiers, bic, carnet...). La préparation
intellectuelle doit répondre à trois questions:
1. quoi (que vais-je dire ? = le contenu)
2. qui appeler? Quel numéro, ou quel service dans une institution ?
3. quand ? Tenir compte des heures favorables. En principe ne pas appeler
avant 6h30 ni après 22h30.
 pendant la communication
1. L’émetteur, si vous êtes émetteur ou l’appelant, après avoir formé le
numéro du correspondant, posez la question pour vous rassurer de
l’identité de la personne que vous cherchez. Ex. Est-ce Monsieur Mbulu?

Si vous vous êtes trompé, demandez pardon.


Si vous voulez parler longtemps, demandez au correspondant s’il a le temps pour
cela.

2. Le récepteur: la personne appelée au téléphone se présente.

Ex. Ntumba au téléphone

Ici le Directeur de l’institut Africain des Sciences de la mission( Lorsqu’on


est reponsable)

Ici Nyimi de l’hôpital Saint Joseph (Lorsqu’on est simple employé).


47
Tous les deux éviteront de crier et d’être trop vite. Ils se garderont de vulgarités du
genre: c’est qui?

 Après la communication
 Notez l’essentiel, transmettre le message, s’il le faut.
 Préparez la lettre de confirmation si nécessaire: ex. Suite à notre entretien
téléphonique du 16mars2015, je vous …

Précaution à prendre à l’égard d’un tiers:

 Il faut s’excuser avant de prendre la communication surtout quand on est


visiteur.
 Ne demandez pas l’identité de l’émetteur si vous êtes dans une maison où il y a
un téléphone fixe. Répondez: « N’éteignez pas, je vais le chercher ». Et par
courtoisie laissez la place à celui qui communique.
4. L’exposé oral : conférence, soutenance publique de mémoire, etc.
(Le guide beninois 2011 : p.38, n°2.5)

Le rapport peut prendre la forme orale quand il s’agit de rendre compte d’une action
dont on était chargé ou d’une étude qu’on a menée personnellement. Cette forme
d’exposé oral prend le nom d’exposé dans la mesure où le locuteur présente le fruit
d’une recherche sur un sujet qui intéresse l’auditoire. Il y a deux phases à distinguer
dans l’apprentissage de la technique d’un exposé oral: la préparation et la
présentantion au public.

1°) La préparation initiale

Ces notes sont à compléter par un exposé oral du professeur sur l’auto-
questionnement ( questions que l’auteur d’une intervention orale se pose lors de sa
préparation), les attitudes à adopter et les conseils pour surmonter le trac.

2.Préparation immédiate

Après quoi vient la partie que voici :


Il faut suivre les 5 recommandations suivantes:

1) bien utiliser le temps prévu (30’ — 60’), tenir compte du temps qui vous est
imparti par l’organisation;
2) proportionner le contenu au temps, chronométrer c’est-à-dire ne pas être très
long ni très court. Sachez que le trac précède le début. Prévoir une certaine
marge (imprévu: les idées secondaires que vous pouvez laisser tomber sans
nuire à la compréhension). Faites deux ou plusieurs répétitions avec votre
montre à la main.
3) adapter votre exposé à l’auditoire. Demandez s’il s’agit d’informer alors il faut
captiver l’intérêt de l’auditoire. Ensuite, gardez-vous de deux excès: 48
 S’étendre sur les choses connues de l’auditoire.
 Passer rapidement sur ce que l’auditoire ignore.
 Supprimez tout jargon inutile, le verbiage. Méfiez-vous du vocabulaire
technique dans la mesure où il n’est indispensable ou alors il faut le
définir.
4) que faut-il noter? Evitez les notes trop sèches et en même temps d’écrire tout
l’exposé. Dressez un plan clair et détaillé, recherchez la formulation la plus
précise, si possible, utilisez les couleurs différentes, noter les chiffres et les
citations, les pages des livres ou des revues à l’aide d’un signet. Notez
intégralement l’introduction et la conclusion.
5) disposition matérielle, il faut écrire très lisiblement, aérer les notes, ne pas
écrire recto verso, bien paginer les papiers. Eviter les temps-morts.

3°) La présentation l’exposé devant le public

Il importe de suivre les quatre recommandations suivantes :

1) Comme pour la lecture à haute voix, essayez de vous faire entendre. N’ayez
pas peur de demander si l’on vous entend bien. Articulez avec soin, ouvrez la
bouche, entraînez-vous plusieurs fois et plus vite chaque fois que la
précédente. Regardez l’auditoire, levez la tête et respirez tranquillement.
Efforcez-vous d’être clair et faites des liaisons nécessaires.
2) Efforcez-vous d’être vivant, changez des rythmes, variez les débits pour
souligner l’importance des mots. Les inflexions naturelles de la voix doivent
être respectées.
3) Restez 20 à 30 cm du micro. Evitez des bruits intempestifs des papiers,
utilisez des tableaux si possibles et préparez à l’avance croquis et schémas.
Apprenez à utiliser les présentations sur Powerpoint avec un
vidéoprojecteur.
4) Règle d’or: captivez l’intérêt de votre auditoire et soyez à l’aise. Evitez
les expressions du genre: «Je vais vous parler de », « une conclusion va
conclure notre travail ». La conclusion doit être ferme et élégante, sans
platitude excessive. Elle doit souligner en une ou deux phrases le sens
c’est-à-dire l’idée maîtresse ou la thèse centrale de votre exposé. Utilisez
de temps en temps les exclamations et les interrogations et même un peu
d’humour.

En résumé, pour réussir un résumé oral, il faut:

1. bien marquer et annoncer le plan dès le début

2. bien faire sentir les idées principales

3. ralentir les débits.

49

Comment évaluer la prestation d’un conférencier . La grille de Mireille BLANC


RAVOTTO(2005 : 62) comprend trois rubrique principales subdivisées chacune
en quelques points :

1 L’expression

2. La communication (interaction avec l’auditoire)

3. La mise en œuvre des idées.

Grille d’évaluation d’une intervention orale

EXPRESSION Bien Moyen Insuffisant


Articulation
Débit (cadence)
Correction de la langue
Précision du vocabulaire
Réponse par des
phrases complètes
COMMUNICATION
Prise en cpte de
l’auditeur(regards,gestes)
Aisance de la parole
(tics, lecture des notes
ou spontanéité, silences
pertinents ou non)
Ton (conviction-variété)
Attitude
MISE EN ŒUVRE DES
IDEES
50
Introduction claire
Annonce du plan ds
l’introduction
Hiérarchisation des idées
Pertinence des exemples
Adéquation avec le sujet(
attention aux digressions
et hors sujet)
Conclusion claire

NOM de l’étudiant(e)
évalué(e)

NOM de l’évaluateur
(trice).

Chapitre 7. ELEMENTS DE STYLISTIQUE (Voir Chapitre sur le résumé)

Comment obtenir la concision? Quelques cas à distinguer.

1.Propositions relatives.Pour obtenir la concision de nos phrases, il convient


d’éviter entre autres l’usage ou l’emploi fréquent et inconsidéré des pronoms
relatifs qui, que, dont...
Voici comment supprimer les propositions relatives:

1) Nous pouvons remplacer une proposition relative par un nom apposé.

Ex. Les étudiants qui m’apporteront cette heureuse nouvelle

Les étudiants messagers de cette heureuse nouvelle

Ce général qui a délivré la patrie

Ce général libérateur de la patrie


51
Ce philosophe qui cherche à connaitre l’invisible

Ce philosophe explorateur de l’invisible.

2) Remplacer la proposition relative par un adjectif

Ex. Des positions qui ne s’accordent pas

Des positions discordantes

Une activité qui ne s’arrête pas

Une activité permanente

Une fièvre qui cesse et qui revient

Une fièvre intermittente

Une maladie qui se prolonge

Une maladie chronique

Une ferveur qui dure peu

Une ferveur passagère

Des manœuvres qui tendent à gagner du temps

Des manœuvres dilatoires.

3) Substituer à la proposition relative un participe (adj)

Ex. Les personnages qui portent un manteau rouge

Les personnages vêtus d’un manteau rouge

Les documents que votre juge ne connaît pas

Les documents inconnus à votre juge

L’aide que les enfants se prêtent les uns aux autres


L’aide mutuelle des enfants

4) On peut remplacer la proposition relative par un adjectif possessif

Ex. L’enthousiasme qui le pousse à agir sans réfléchir est dangereux.

Son enthousiasme irréfléchi est dangereux.

5) On peut remplacer une proposition relative par une préposition.

Ex. Les grévistes respecteront les consignes que leur donne le syndicat .
52
Les grévistes respecteront les consignes du syndicat.

6) On peut remplacer la relative par un infinitif

Ex. Nous regardons le soleil qui descend à l’horizon.

Nous regardons le soleil descendre à l’horizon.

2.Dans les cas autres que les propositions relatives, nous pouvons gagner en
concision en réduisant les subordonnées de la manière suivante: remplaçons
le verbe et ces subordonnées par:

1) Une proposition principale ou indépendante.


 J’étais fort satisfait parce que mon succès était inespéré.
 J’étais fort satisfait: mon succès était inespéré.
2) Par un nom:
 Elle avoua qu’elle aimait beaucoup la vitesse.
 Elle avoua son amour de la vitesse.

3) Par un adjectif:

- Cette personne qui ne voulait pas écouter les conseils des médecins.
- Cette personne sourde aux conseils.

Accordez une attention particulière aux pronoms personnels. Leur emploi intempestif
conduit souvent au ridicule ou à l’équivoque.

Ex. Ce biberon se maintient toujours propre, quand l’enfant a fini de boire, on le


dévisse et on le place sous le robinet. ( le remplace enfant ou biberon ? le est
équivoque).

Dans une phrase, le même pronom personnel doit toujours remplacer le même nom.
Evitez les phrases équivoques comme celle-ci.

Ex. Le petit chaperon rouge apportait du lait à sa grand-mère qui était malade dans
un petit pot.

3. La nominalisation
Il s’agit d’effectuer certaines transformations qui permettent de passer d’un type de
phrase à un autre. La transformation la plus courante est la nominalisation. Elle
consiste « à transformer une des propositions en un syntagme nominal (en un nom
accompagné d’un déterminant) et à l’insérer dans l’autre phrase comme sujet, objet
ou complément circonstanciel» (Dictionnaire du français contemporain).

Ex. Ses efforts sont inutiles, cela décourage Rachel.

L’inutilité de ses efforts décourage Rachel.

Cette escalade est facile, cela la fait réserver aux débutants


53
La facilité de cette escalade la fait réserver aux débutants.

Cet outil est maniable, cela le rend utile.


La maniabilité de cet outil le rend utile.

Le problème était simple, cela a surpris les candidats.


La simplicité du problème a surpris les candidats.

Cet individu est excentrique, cela se remarque au premier coup d’œil. L’excentricité
de cet individu se remarque au premier coup d’œil.

Ce parfum est délicat,


La délicatesse de ce parfum

EXERCICES

« Cette phrase dont on rencontre une réminiscence dans l’Imitation « III, 21, 1)
résume tout l’esprit des Confessions. Les passions éparpillent l’âme, l’intelligence se
disperse dans la variété des systèmes. C’est dans l’amour de Dieu, dans
l’assujettissement à la foi, que réside la véritable quiétude intellectuelle et morale. »
Commentaire de Pierre de LABRIOLLE de la phrase « tu excitas…donec requiscat in
te ».

Commentez cette pensée : « Les passions éparpillent..C’est dans l’amour de Dieu…


que réside la véritable quiétude intellectuelle et morale ».

L’intelligentsia

« L’intellectuel est un personnage bidimensionnel qui n’existe et ne subsiste comme


tel que si( et seulement si), il est investi d’une autorité spécifique, conférée par un
monde intellectuel autonome ( c’est-à-dire indépendant des pouvoirs religieux,
politiques, économiques) dont il respecte le lois spécifiques, et si (et seulement si ) il
engage cette autorité dans les luttes politiques. Loin qu’il existe , comme on le croit
d’ordinaire, une antinomie entre la recherche de l’autonomie (qui caractérise l’art , la
science ou la littérature que l’on dit « purs ») et la recherche de l’efficacité politique,
c’est en accroissant leur autonomie (et, par là, entre autres choses, leur liberté de
critique à l’égard des pouvoirs) que les intellectuels peuvent accroître l’efficacité
d’une action politique dont les fins et les moyens trouvent leur principe dans la
logique spécifique des champs de production culturelle », Pierre BOURDIEU, Les
règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil, 1998, p.547.

54

ECRITURE PROFESSIONNELLE

THEKE Paul Kinshasa, le 9 mai 2016

127, Av.Babinda

Kinshasa/Kinshasa

Couuriel : paulthiteke02@gmail.com

A Monsieur le Directeur financier

Banque Commerciale du Congo

Boulevard du 30 juin 16

Kinshasa-Gombe

Objet: Demande d’emploi


Monsieur le Directeur,

J’ai relevé aux valves de l’Université Catholique du Congo une offre d’emploi
pour l’assistant du directeur dans votre société .Étant actuellement sans travail du fait de la
fermeture de la société où j’oeuvrais, je me permets de poser ma candidature à ce poste.

En effet, je suis titulaire d’un diplôme de licence en économie et


55
développement de l’Université Catholique du Congo et d’un graduat en philosophie obtenu
du grand Séminaire Jean XXIII. J’ai aussi reçu une bonne formation en informatique de
gestion .Vous trouvez dans le CV ci-joint le détail de mes activités depuis ma sortie de
l’Université. Je crois pouvoir remplir normalement les conditions décrites dans votre
annonce.

L’esprit d’équipe, la rigueur et le dynamisme requis pour ce poste convergent


avec mes études, mes capacités et mon profil.

Je reste à votre entière disposition pour vous fournir toute information


supplémentaire que vous jugerez nécessaire.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma considération


distinguée .

JacquesLUSELE LIKENGA

Glewdvis MATADI

Johndy KUAKALA MALANDA


Les différents écrits professionnels

Tiré de l’URL : www .ecrirureprofessionnelle.com (le 28/11/2015)

1. L’ e-mail 2. La lettre professionnelle 3. La note

4. Le compte rendu 5. Le procès verbal 6. Le rapport

56
1. L’ e-mail

Le courriel est devenu aujourd’hui l’écrit le plus fréquent. Rédigé trop rapidement, il
présente quelquefois des incorrections de langue, des fautes de style et d’orthographe. Il
est donc impératif d’appliquer - comme pour tous les documents professionnels - des
règles précises.

 Interrogez-vous sur la pertinence de votre envoi

Il faut d’abord résister à la facilité de l’envoyer à tout propos sans s’assurer du bien fondé
de sa transmission. Evitez donc de polluer la messagerie de votre lecteur et soyez attentif à
ses attentes. Créer un seul e-mail complet et clair est plus pertinent qu’adresser des
messages fréquents ou de nombreuses copies.

 Choisissez un titre percutant

Le courrier électronique est direct. Il permet d’aller droit au but grâce à un échange simple,
rapide. La concision et la clarté sont de rigueur dès la rédaction de l’objet. Celui-ci sert
d’introduction. L’internaute doit connaître en quelques secondes le contenu du message.
Souvenez-vous qu’une dizaine de messages ou plus l’attendent. Facilitez-lui la tâche : une
phrase synthétique est préférable à un titre trop générique et imprécis.

 Formulez un message correct, concis et direct

Quant au texte, il doit tout dire en peu de mots. Les informations principales seront donc
contenues dès les premières lignes. Il s’agit de mettre en avant l’essentiel et d’évoquer
ensuite les détails, les explications. Pour capter et retenir l’attention de l’internaute - moins
attentif que le lecteur d’un document « papier » - des phrases courtes et pertinentes
augmentent l’efficacité du message. Prenez le temps de vous relire : veillez à corriger
l’orthographe et à éliminer les impropriétés. N’abusez pas des abréviations et renoncez au
style télégraphique.

 Restez courtois

Concision et efficacité ne riment pas pour autant avec dureté ou impolitesse. N’oubliez pas
les formules de politesse qui demeurent indispensables dans la rédaction professionnelle.
Courtes et conviviales, elles peuvent se limiter à un mot ou un groupe de mots
(« bonjour » au début du texte ou « cordialement » « Bonne journée » avant la signature) ;
elles ne sont jamais supprimées sous prétexte que l’échange est dépourvu de formalisme.

 « Aérez » votre texte

Renoncez également à écrire des messages très condensés. Un texte trop long et compact
nuit à la clarté et à la compréhension. L’idéal est de rédiger un paragraphe distinct par
sujet. Tapez votre texte de manière à faire figurer la totalité du message à l’écran. Insérez
des titres et laissez des marges, si nécessaire.

57
Haut de Page

Retrouvez toutes les formations proposées par le Cabinet JLB - ECOCOM

2. La lettre professionnelle

Plus officielle que le courriel, la lettre professionnelle traite de sujets multiples :


entrer en relation avec un client, expliquer une démarche, souscrire une
assurance, réclamer à la suite d’une erreur, présenter des excuses… Cependant,
quel que soit l’objectif de la lettre, c’est un écrit clair, convaincant et adapté au
destinataire qui suscitera l’intérêt.

 Respectez les règles de présentation

L’association française de normalisation définit les règles de disposition de la


lettre (norme AFNOR NF Z11-001). La présentation « américaine » (bloc du texte
aligné sur la gauche) l’emporte aujourd’hui sur la présentation française (alinéa
en début de paragraphe).

Alors qu’un certain nombre de mentions sont obligatoires (les coordonnées de


l’entreprise émettrice, l’adresse du destinataire, la date, la signature de
l’émetteur…) d’autres (les références, …) relèvent de la pratique
professionnelle. La formule d’appel (« Monsieur », «cher Confrère…») est
toujours reprise, en fin de lettre, dans la formule de politesse. Préférez dans
cette phrase finale une formulation simple plutôt que des expressions trop
formelles ou pompeuses.
 Structurez votre écrit

Pour être bien comprise par le destinataire, la lettre doit faire apparaître les
étapes du raisonnement, l’articulation logique du discours. Le plan remplit ce
rôle. Il facilite la compréhension, permet l’enchaînement des idées ou des
arguments. Le schéma chronologique (passé, présent, futur) est le plus
fréquemment adopté dans les lettres courantes en entreprise. Un autre plan,
appelé SPRI (Situation, Problème, Résolution, Information), est recommandé
pour élaborer des lettres complexes. La lisibilité est aussi favorisée par une
58
succession de paragraphes bien définis.

 Adoptez le ton juste

Selon la nature de la relation avec le destinataire, le contexte, le contenu, il


incombe au rédacteur de s’exprimer avec justesse. Il s’agit pour lui d’adopter
le « ton » approprié à la situation c'est-à-dire d’introduire dans son langage des
nuances. Certains mots ou expressions peuvent atténuer les propos, les
« adoucir » ou au contraire les « durcir ». Quelques procédés permettent aussi -
par un effet de style - d’évoquer rigueur, surprise, mécontentement ou, au
contraire, courtoisie et amabilité.

Exemples :

o Le recours à l’expression « nous regrettons vivement… » au lieu de


« nous regrettons » met en évidence l’empathie du rédacteur et la
nature des relations cordiales entretenues avec le lecteur.

o L’usage du conditionnel, mode de la politesse (« nous


souhaiterions », « nous nous verrions dans l’obligation »), souligne
la bienveillance à l’égard du destinataire.

 Variez le style de vos phrases

Une lecture critique de votre écrit vous aidera à identifier vos maladresses.
Prenez garde à la longueur des phrases, à l’abus des pronoms relatifs « qui,
que », aux formes lourdes, aux tournures du langage parlé. Interrogez-vous sur
l’exactitude et le choix des mots employés. Dès qu’une répétition est repérée, le
recours aux synonymes est un excellent réflexe. Il est également impératif de
veiller aux constructions des phrases. Assurez-vous qu’elles sont correctes et
qu’elles n’engendrent pas la monotonie. Pour varier le style, il suffit quelquefois
d’utiliser des structures différentes, de changer la position de certains
compléments (en tête, au milieu ou en fin de phrase). Les verbes jouent aussi un
rôle important dans le rythme de la phrase ; employés au présent ou au futur de
l’indicatif, ils donnent plus de vivacité au texte.

Exemple :

o Il est judicieux de remplacer un sujet à la 1ère personne du pluriel


« nous » (trop souvent répété) par un nom à la 3ème personne du
singulier :

« Notre équipe sera heureuse de vous apporter son savoir faire » au lieu de
« nous serons heureux de vous apporter notre savoir faire ». 59

3. La note

Très courante, la note est un écrit interne à l’entreprise. Elle présente une information (note
d’information) ou donne un ordre clair, précis (note de service).

 Elaborez un document clair et bref

La note est un document court, constitué le plus souvent d’une page. Elle ne contient qu’un
seul sujet. Sa mise en page respecte les normes de présentation AFNOR. Outre les mentions
habituelles (date, objet…), il convient de faire figurer la liste de destinataires, le nom du
service émetteur, la qualité et la signature du rédacteur.

Clarté, précision, concision sont ses caractéristiques principales. Le sujet traité est
clairement mentionné dans la rubrique « objet ». Le ton est mesuré mais courtois. Aucune
formule d’appel ni formule de politesse n’est utilisée.

 Mettez en valeur l’information la plus importante

Adoptez un plan « en entonnoir » selon lequel l’information prioritaire est exprimée au


début du document. Les consignes, les modes d’application ou informations secondaires
sont indiqués ensuite par ordre d’importance.

Il est conseillé d’accorder une attention toute particulière à la formule de conclusion. Des
notes trop sèches sont mal perçues par leurs destinataires. Et c’est précisément dans la
dernière phrase que le rédacteur peut appeler à l’attention du lecteur, l’impliquer dans la
démarche à mettre en œuvre, lui témoigner du respect et susciter son adhésion.

 Adoptez le style approprié à la forme du document

Quand elle transmet une instruction, la note de service peut être adressée directement au(x)
destinataire(s) ou destinée à l’affichage. Des tournures impersonnelles peuvent alors être
employées. En revanche, un style plus direct est possible dans la note d’information lorsque
celle-ci concerne des collaborateurs.
60
4. Le compte rendu

Souvent considéré comme fastidieux à lire ou contraignant à rédiger, le compte rendu est
pourtant un document interne très utile. Sa réalisation nécessite un esprit de synthèse, une
réelle implication et une bonne connaissance du sujet traité.

 Informez de manière objective et fidèle quel que soit le type de compte rendu

Le compte rendu a pour but d’informer. Ses principales caractéristiques sont l’objectivité et
la fidélité des propos ou des faits évoqués. Il témoigne, garde une trace du passé. En tant
que rédacteur, vous ne vous impliquez jamais. Vous vous contentez de retracer de manière 61
neutre les éléments à restituer.

Selon le contexte, le compte rendu peut relater un évènement (un accident, une mission,
une visite, un entretien) ou rendre compte d’une activité (relative à une entreprise, un
service, un secteur) sur une période précise. Dans ces deux cas, vous pourrez vous accorder
toute liberté dans la construction et la présentation. Toutefois, lorsque vous rapporterez les
propos d’une réunion, vous réaliserez un compte rendu dont la forme est plus définie.

 Rédigez le compte rendu de réunion le plus pertinent

Le compte rendu de réunion fait suite à une prise de notes. Il s’adresse aussi bien aux
présents qu’aux absents et présente l’avantage de créer une synergie à l’intérieur d’une
équipe. En fonction de la nature de la réunion, du volume d’informations à retranscrire, de
la précision souhaitée, vous pouvez opter entre plusieurs types d’écrits :

o le compte rendu analytique

Les débats sont présentés de manière chronologique (dans l’ordre dans lequel ils se
déroulent). Votre rôle est de mettre en lumière l’opinion de chaque participant. Selon les
cas, vous serez amené à retranscrire les interventions individuelles presque intégralement
ou à les résumer.

o le compte rendu thématique

La restitution des débats est organisée par thèmes. Ce sont les faits et les conséquences
relatifs au sujet qui sont mis en évidence. Votre fonction de rédacteur consiste à effectuer
le travail de synthèse pour le lecteur. Aidez-le à saisir rapidement les points majeurs !

o le compte rendu synoptique

Un tableau (de 3 ou 4 colonnes maximum) présente les éléments des débats et les
décisions/conclusions pour chacun des thèmes évoqués. Vous donnerez au destinataire de
votre écrit une vision d’ensemble d’une situation.

> Aujourd’hui un certain nombre d’entreprises diffusent également un compte rendu


synoptique peu de temps après la réunion. La brièveté caractérise cet écrit. Il s’agit, pour
vous, de confirmer les éléments « clefs » (actions, personnes concernées, dates…) avant de
réaliser et distribuer un document détaillé.

 Restituez les informations avec clarté et précision

N’oubliez pas que vous devez formuler des phrases à partir de notes prises dans un
contexte oral. Le recueil de l’information au cours de la réunion est un exercice ardu :
structurez-le pour faciliter votre démarche. Vous rédigerez, ensuite, un texte détaillé ou
succinct, en fonction de votre objectif. Employez le verbe exact pour exprimer l’avis,
l’approbation, l’opposition…du participant. Traduisez la « substance » des propos dans une
synthèse complète. Utilisez alors des titres qui développent l’idée majeure du paragraphe.
62
Dans la première page du document, vous indiquerez toutes les mentions principales
nécessaires à l’identification du compte rendu : la date, l’ordre du jour, les participants
(présents, absents, excusés). Vous pourrez ajouter d’autres éléments, si nécessaire (lieu,
nom du rédacteur, date de la prochaine réunion). Veillez à respecter les règles de lisibilité
et à soigner la forme de l’écrit.
« Le procès verbal

Le terme « procès verbal » est souvent utilisé - dans l’entreprise - pour qualifier un compte
rendu ou vice versa. Ces deux écrits revêtent, en effet, de nombreuses similitudes.
Cependant, une différence les sépare : le procès verbal est un document officiel.

 Sachez distinguer le procès verbal du compte rendu

Le procès verbal a pour but d’informer, de retracer de manière détaillée et chronologique


les propos tenus lors d’une réunion, d’une assemblée générale. Il est employé aussi pour
constater des faits. 63

Il présente les mêmes caractéristiques que le compte rendu, à savoir, neutralité et fidélité.
Toutefois, il s’agit d’un document exhaustif et authentifié. Il constitue, en effet, un véritable
témoignage et peut servir de preuve devant les juridictions de droit public ou privé. Il doit
également faire l’objet d’une approbation de la part des participants ou de leurs
représentants.

 Veillez à indiquer toutes les mentions obligatoires

Pour que le document ait une valeur officielle, vous devez impérativement faire apparaître
les éléments suivants :

- le nom et prénom du rédacteur appelé « rapporteur » ;


- l’ordre du jour (réunion) ou l’objet (accident) ;
- les noms et prénoms des participants ou des témoins ;
- le lieu, la date, l’heure d’ouverture et de fermeture de la séance ;
- le nom et la qualité du président de séance,
- le nom et la qualité du ou des secrétaires ;
- le nom des participants, excusés, absents et représentés ou des témoins ;
- la signature du ou des secrétaires de séance ;
- le timbre. » Tiré du Net ce 28/11/2015 URL : www.ecritureprofessionnelle.com
6. Le rapport

Le rapport est un document interne. Il communique le résultat d’une étude, d’une enquête
et débouche sur un avis motivé ou sur des propositions.

 Réalisez un document « fort » et personnel

Il s’agit d’un écrit difficile à concevoir et qui exige un réel investissement. Il nécessite un
temps de travail important, de la réflexion, de la maturité. Le plus souvent, le destinataire
auquel il s’adresse (autorité hiérarchique ou collaborateur) se prépare à valider un projet ou 64
à prendre une décision.

A la différence du compte rendu impartial et informatif, le rapport est un document qui


implique le rédacteur : son objectif est de convaincre. Vous-même êtes dans l’action et non
plus dans l’écoute et le recul. Intéressez-vous aux attentes du lecteur. Sachez exprimer
votre point de vue, appuyez-vous sur des arguments solides et personnels, proposez des
solutions.

 Adoptez une méthodologie

La technique littéraire utilisée est celle de la dissertation (introduction, développement,


conclusion). Quel que soit le type de plan utilisé, la démarche d’ensemble met en
évidence :

- l’exposé de la situation ( → vous décrirez de façon documentée et précise les faits)


- l’analyse du problème posé ( → vous porterez un regard critique sur la situation [causes,
conséquences, enjeux…])
- l’énoncé de propositions (→ vous vous engagerez sur le choix des solutions préconisées).

 Construisez votre argumentaire

L’argumentation est stratégique dans le rapport : le but est d’emporter l’adhésion. Votre
raisonnement sera clair si les arguments qui jalonnent le développement seront avancés
selon un ordre logique à l’intérieur de paragraphes bien découpés. Vous devez vous
interroger sur ceux qui sensibiliseront votre destinataire. Il en existe plusieurs
types comme, par exemple, le rapport de ressemblance entre deux réalités, le symbole, le
fait concret. Ce dernier qui met en valeur votre connaissance du terrain est d’une grande
efficacité.

L’impact de votre message sera renforcé si vous réalisez des paragraphes courts dont
l’idée majeure apparaît clairement. Introduisez des titres et des sous titres percutants qui
favorisent la compréhension. Ayez recours aux schémas, tableaux, photos, dessins,
graphiques pour illustrer votre texte. Une présentation attractive vous aidera également à
atteindre vos objectifs.
Les sites utiles

leconjugueur.com
Il offre la possibilité de conjuguer n’importe quel verbe. Vous pourrez revoir les
fondamentaux de la conjugaison ou approfondir vos connaissances sur les
verbes et les accords. Des exercices d’application sont proposés.
65
larousse.fr
La rubrique dictionnaire est très complète. Vous accéderez à beaucoup
d’informations pour chaque mot demandé (définition, synonyme,
expressions).De nombreuses règles de grammaire sont également à votre
disposition.

synomymes.com
A partir d’un mot recherché, vous obtiendrez une liste de synonymes et
d’antonymes. Pour chacun d’eux, un nouveau lexique peut être consulté.

Tiré de l’URL ci-dessus www.ecritureprofessionnelle.com Même date.

Exercice FED

L’Afrique est-elle si bien partie ? (recension)

Géographe, spécialiste des questions de développement, et grande connaisseuse de l’Afrique,


Sylvie Brunel avait publié il y a plus de dix ans L’Afrique, un continent en réserve de
développement (Bréal, 2004), qui mettait en valeur les atouts dont disposait ce continent pour
un développement rapide. Le titre de son dernier ouvrage révèle ses inquiétudes actuelles : les
atouts ne risquent-ils pas d’être gâchés ? « Le chaudron démographique bouillonne », « le
chaos gagne », « les défis qui attendent aujourd’hui le continent sont colossaux » écrit-elle
notamment. Pourtant, depuis une dizaine d’années, les taux de croissance spectaculaires de
plusieurs pays semblent faire entrer l’Afrique dans le lot des régions « en émergence » :
d’après les chiffres de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, le Liberia,
le Niger et le Zimbabwe ont connu une croissance à deux chiffres, soit en 2012, soit en 2013 ;
près d’une vingtaine d’autres pays ont passé la barre des 5 % au moins une fois au cours de
ces deux années. Les capitaux affluent, la dette recule (on en a effacé la plus grande partie),
une « classe moyenne » – selon les standards africains – émerge, sans parler de
l’enrichissement sans frein d’une petite caste.

2
Mais tout ceci pourrait n’être qu’un vaste trompe-l’œil. La croissance est essentiellement tirée
par la vente des matières premières (dont les prix ont flambé) et par les programmes de grands
travaux, le plus souvent sur fonds internationaux. Or l’exploitation des matières premières ne
crée que peu d’emplois, d’autant qu’on manque d’industries de transformation sur place, et les
fonds internationaux ne sont pas toujours bien utilisés – quand ils ne sont pas dilapidés. En
dehors de quelques expériences positives, comme en Ethiopie et au Rwanda, le plus souvent
on a « la croissance sans le développement ».

L’Afrique connaît par ailleurs une croissance démographique très rapide : 2,5 % par an pour
66
l’ensemble du continent, plus de 3 % dans plusieurs pays. La croissance se concentre surtout
dans les villes : selon la règle « du doublement » que rappelle S. Brunel, quand la population
d’un pays croit d’un facteur x, la population urbaine augmente d’un facteur 2x et celle des
bidonvilles d’un facteur 4x. De fait, un tiers de la population de l’Afrique subsaharienne vit en
ville, mais les deux tiers de ces urbains habitent des bidonvilles. Cette migration massive
traduit l’échec des politiques de développement rural. L’agriculture a été la grande oubliée
des programmes « d’ajustement structurel » des années 1980 et 1990, et elle continue d’être
trop souvent négligée. Au Nigéria, par exemple, « l’argent du pétrole suscite des importations
alimentaires massives », et l’agriculture est délaissée par les pouvoirs publics. L’Afrique
peine à se nourrir, alors qu’elle a de grandes réserves de terres et de productivité. Mettre ces
atouts en valeur, en organisant à la fois la production, la transformation et la
commercialisation alimentaires, est l’une des clés de l’avenir de l’Afrique.

Encore faut-il que les dirigeants africains prennent vraiment les choses en main. Certes, ils ne
sont pas responsables de tous les conflits qui meurtrissent le continent et compliquent la mise
en œuvre de politiques de développement efficaces, ni des changements climatiques. Mais la
liste de leurs défaillances serait longue à énumérer : elle contribue beaucoup au pessimisme
de l’auteur, qui conclut en écrivant « qu’une Afrique riche et peuplée de pauvres et d’exclus
n’est pas durable ».

Pour citer cet article

Leridon Henri, « Sylvie Brunel, L’Afrique est-elle si bien partie ?, Auxerre, Editions sciences
humaines, 2014, 183 p.. », Population 1/2015 (Vol. 70) , p. 173-175
URL : www.cairn.info/revue-population-2015-1-page-173.htm.

Les soulignements sont de moi.


67

Activité 1

Titre : Structuration d’un document scientifique

Activité 2

Titre : Identification du message et construction de l’argumentation

Activité 3

Titre : Application au document de synthèse « Etat de l’art » des règles de la


rédaction.

Activité 4. Mise en forme

Writing Scientific Literature

Scientific research articles provide a method for scientists to communicate with others about
the results of their research. A standard format is used while writing a scientific article in
which the author presents the research in an orderly and logical manner.
At the end of this topic, students be able to:

 Identify the common structure/format of Scientific article


 List the main elements included in each part of the article
 Apply good practices in writing scientific article

CNRS: Comment rédiger des posters

https://www.ipmc.cnrs.fr/~duprat/techcom/poster.htm
68

Vous aimerez peut-être aussi