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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PROVINCE DU NORD-KIVU
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INITIATION A LA RECHERCHE

SCIENTIFIQUE

Par Prof. Jacques LETAKAMBA

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2022-2023


2

0. INTRODUCTION

0.1. Importance du cours


Ce cours est d’une importance on ne peut plus capitale pour une rédaction scientifique.
Il est destiné aux étudiants appelés à entreprendre un travail de mémoire. Il se propose de leur
fournir un certain nombre de conseils et non une recette miracle. Le mémoire de fin de cycle
paraît comme un aboutissement de quelques années de formation.
Lors de la réalisation de son mémoire, l’étudiant doit montrer son aptitude à se servir
de l’acquis dans le cadre d’une recherche personnelle et rigoureuse portant sur un sujet qu’il
aura choisi. Au cours de ce travail, l’étudiant sera amené à réaliser un effort de lecture et
d’investigation et à développer des compétences d'analyse, d'organisation et de présentation en
vue d’une efficience manifeste.
La connaissance scientifique devient progressivement la ressource première et l’une
des clés du développement des individus, des entreprises comme des nations qui se soucient
d’assurer leur survie et de construire leur avenir (CASPAR P. et AFRIAT C. 1988).
La République Démocratique du Congo semble avoir compris cette importance de la
recherche dans le développement des sociétés modernes lorsqu’elle assigne aux Universités, la
mission d’organiser la recherche scientifique fondamentale et appliquée orientée vers la
solution des problèmes spécifiques du pays compte tenu de l’évolution de la science, des
techniques et de la technologie dans le monde. En effet, aux termes de l’instruction académique
n°17 du 24 septembre 1976, les meilleurs travaux devraient être comme des réflexions
personnelles et approfondies aussi scientifiques que possible, orientés vers des solutions des
problèmes concrets du développement de la société.
Deux ordres de préoccupation président à ce cours d’Initiation à la Recherche
Scientifique destiné aux étudiants qui se préparent à rédiger leurs travaux de fin de cycle et de
fin d’études.
Primo : Avant de terminer leur premier cycle de graduat, la loi fait obligation aux
étudiants finalistes de rédiger un travail de fin cycle (monographie). La fin du deuxième cycle
de licence de même que le troisième cycle conduisent respectivement à la rédaction du mémoire
de licence, du mémoire en vue de l’obtention du diplôme d’études supérieures/approfondies
ainsi que du diplôme de doctorat. Or, l’observation a déjà montré que quantité de chercheurs et
surtout les étudiants débutants, profanes, éprouvent bien des difficultés pour réaliser une
recherche scientifique selon les règles de l’art faute d’une initiation adéquate à la
méthodologie de la recherche. Même pendant l’évaluation, des questions d’ordre
méthodologique semblent parfois dominer tout le débat.
3

Secundo : Au sortir de leurs études, c’est parmi eux que sortiront demain les futurs
chercheurs dont le pays aura besoin pour organiser des recherches scientifiques orientées vers
la solution des problèmes concrets auxquels la société est confrontée. Et pour mieux exercer les
fonctions futures auxquelles prépare leur formation, les étudiants, doivent être en mesure
d’évaluer et d’utiliser les méthodes qui ont servi à en vérifier les résultats avant de prendre des
décisions intelligentes.
Dans les limites de temps qu’offre le programme de la Faculté, il ne sera pas
possible de traiter de tous les problèmes d’ordre méthodologique que pose la réalisation d’une
recherche scientifique ; tel n’est pas la prétention de cours. Il s’avère donc que cette recherche
n’a pas la présomption d’être exhaustive.

0.2. Objectifs d’enseignement


Le cours poursuit deux séries d’objectifs : les objectifs généraux et des objectifs spécifiques.
0.2.1. Objectifs généraux
A la fin du cours, l’étudiant qui l’aura suivi avec succès doit être capable :
1. sur le plan cognitif1 : d’expliquer le processus de la recherche scientifique à l’aide de
concepts fondamentaux, de connaissances théoriques relatives à la méthodologie de la
recherche.
2. sur le plan psychomoteur : réaliser une recherche scientifique en appliquant la méthode
scientifique pour atteindre l’explication en sciences sociales conformément aux normes
scientifiques usuelles.
3. sur le plan psychoaffectif : développer un esprit scientifique pour résoudre la plupart des
problèmes d’ordre méthodologique liés à la réalisation d’un travail scientifique grâce à
l’acquisition des qualités suivantes : la vérité, la démonstration des preuves, l’esprit
critique, l’objectivité, la précision, la vérification, l’honnêteté intellectuelle, l’ordre et
la systématisation, la modestie, le goût de la beauté, etc.

0.2.2. Objectifs concrets ou opérationnels


D’une manière concrète, l’étudiant qui a suivi avec assiduité ce cours doit être en mesure :
1. de définir les concepts de base de la recherche scientifique ;
2. de produire un savoir scientifique conforme aux canons de la discipline ;
3. de décrire les étapes de la méthode scientifique ;

1
Cognitif c’est-à-dire Capable de connaître ou qui concerne la connaissance. Faculté, fonction cognitive. Sciences
cognitives : ensemble des sciences qui concernent la connaissance et ses processus (psychologie, linguistique,
neurobiologie, logique, informatique).
4

4. d’élaborer un projet de recherche bien délimité quant à son objet, dans le temps
et dans l’espace à l’intérieur du champ de sa discipline ;
5. de bien poser et de spécifier le problème à soumettre à l’investigation scientifique ;
6. de formuler et d’opérationnaliser l’hypothèse de la recherche ;
7. de fixer l’objectif de la recherche qui soit pertinent, précis, clair, réalisable
et facilement observable ou mesurable ;
8. de choisir et d’utiliser les techniques de recherche essentielles pour récolter et analyser
les données en fonction de la nature du problème à résoudre et des objectifs de la
recherche ;
9. d’atteindre l’explication en sciences sociales grâce à la méthode scientifique ;
10. de rédiger le compte rendu scientifique et argumenté ;
11. d’appliquer les normes scientifiques à la rédaction ;
12. de communiquer oralement et par écrit les résultats de la recherche lors d’une séance de
soutenance publique.
Par ailleurs, pour ses qualités morales, l’étudiant devra être capable de :
0. faire preuve de bon sens, d’esprit méthodique, critique et synthétique ;
1. faire preuve d’humilité, de courtoisie, de simplicité, d’exactitude à l’égard de ses
informateurs (enquêtés) et de ses évaluateurs.
2. développer l’honnêteté intellectuelle (éviter par exemple le plagiat,...) ;
3. cultiver l’opiniâtreté et la patience pour produire un travail scientifique (il ne se
découragera pas devant les difficultés rencontrées sur son parcours) ;

0.3. Plan du cours

INTRODUCTION
CHAPITRE I : RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CHAPITRE II : PREPARATION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CHAPITRE III : RECOLTE OU COLLECTE DES DONNEES
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DONNEES ET TRAITEMENT DES RESULTATS
CHAPITRE V : METHODES DE RECHERCHE
CHAPITRE VI : REDACTION DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE
CHAPITRE VII : COMMUNICATION SCIENTIFIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
5

CHAP. I : RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Outre la clarification de la notion de recherche scientifique, ce chapitre examine les principaux


types de recherche en sciences sociales, la méthode de la recherche scientifique et les attributs
d’une connaissance scientifique.

1.1. RECHERCHE

1.1.1. Définition

L’expression recherche scientifique désigne l’ensemble des actions entreprises en vue de


produire et de développer les connaissances scientifiques. Elle invoque deux idées maîtresses.
• Dans la première, elle désigne un effort systématique pour observer, décrire, classifier,
expliquer et prédire un problème à résoudre grâce aux procédés scientifiques ;
• Pour la seconde, elle exprime une investigation critique et exhaustive poursuivie par un
chercheur sur un problème social bien délimité pour le comprendre, l’expliquer, le
résoudre, à l’aide de la méthode scientifique.
Il en ressort que la connaissance scientifique se distingue de la connaissance vulgaire ; celle
de l’homme de la rue, produite par les profanes, le bon sens, sur deux points essentiels :
Primo : la recherche scientifique travaille systématiquement à l’explication et à la remise en
question des hypothèses dans le but de les vérifier ;
Secundo : la recherche scientifique lance un défi aux croyances courantes ou populaires, aux
idées reçues, aux idéologies inconscientes, aux dogmatismes, aux arguments d’autorité, etc. en
les assujettissant à un examen minutieux grâce à l’utilisation d’une méthode scientifique à
la lumière des faits recueillis dans le but d’établir l’exactitude de ces croyances et la portée de
leur validité.
Par exemple, les recherches de Louis PASTEUR (1882-1895) sur les fermentations ont
remis en cause la théorie courante de l’époque, de la génération spontanée, avec la
découverte du microbe, comme agent responsable de la décomposition de la matière. De
même, dans une culture primitive, référence est souvent faite aux « mauvais esprits », aux
« ancêtres courroucés », à la sorcellerie, à la colère divine, etc. pour expliquer certaines
maladies.

Ainsi, les hommes de science mettent en question les vieilles croyances, en créent de
nouvelles, et soulèvent à nouveau des doutes sur ces nouvelles croyances. Alors comment
s’acquiert et se développe la connaissance ? Le schéma ci-après n’est qu’une illustration.
6

1.1.2. Types de recherche

En fonction de la nature du problème à résoudre, du besoin du chercheur ou de la stratégie


de recherche employée, il existe plusieurs catégories de recherche ou d’étude. Christine
Dufour présente un schéma facile à interpréter 2 pour une meilleure compréhension.

2
Un plan selon Christine DUFOUR, de l’Université de Montréal,
http://reseauconceptuel.umontreal.ca/rid=1HZKGLHZ9-BTFDSD-82X/blt6060_c1_recherche_scientifique.cmap,
le 24/02/2014.
7

A. Recherche théorique et recherche concrète

La première est abstraite, et la seconde est basée sur l’accumulation méthodique des faits
observables recueillis sur le terrain ou au laboratoire.

B. Recherche fondamentale et recherche appliquée.

• La recherche fondamentale vise à atteindre des lois générales, à découvrir des


connaissances nouvelles, des théories nouvelles qui abordent des problèmes fondamentaux
sans se soucier de leur application, qui permettent de mieux comprendre la réalité, de décrire
ou d’expliquer la situation que soulève problème. Ce type de recherche permet de fournir
la réponse à la question pourquoi ? (Exemple : Pourquoi les gens participent ou
s’absentent-ils aux élections ?).
• La recherche appliquée répond à des problèmes urgents qu’il faut résoudre rapidement
pour apporter des solutions concrètes et directement utilisables. Elle permet de fournir la
réponse à la question comment (Exemple : Comment augmenter la participation électorale
dans les élections municipales ?) pour mieux intervenir ou agir sur le réel, pour créer une
chose nouvelle ou sélectionner une chose réelle.
8

C. Recherche préliminaire et recherche descriptive.


Une recherche préliminaire est une étude relativement courte et de faible envergure que l’on
effectue, lorsqu’on dispose de peu de renseignements sur une situation ou un problème encore
mal connu. Les objectifs spécifiques de ce type de recherche sont :
9

• familiariser le chercheur avec le phénomène qu’il se propose d’étudier ;


• rapprocher le chercheur du milieu ou de l’espace où va s’effectuer son étude ;
• clarifier les concepts ;
• poser les priorités pour les recherches à venir ;
• recueillir des renseignements sur les possibilités pratiques de faire la recherche dans les
milieux naturels ;
• servir d’inventaire des problèmes considérés urgents par ceux qui travaillent dans un
domaine particulier ;
• circonscrire adéquatement les différentes dimensions que la recherche tente
d’appréhender.

Une recherche descriptive, à la différence d’une recherche préliminaire, comprend la collecte


et la présentation systématique des données, dans le but :
• d’expliquer les caractéristiques d’un phénomène, d’une situation d’un événement, d’un
groupe pour en tracer un portrait clair ;
• de déterminer la fréquence d’apparition ou de répétition d’un phénomène.

Les études descriptives peuvent être de petite ou de grande envergure.


a) Les études de cas descriptifs décrivent en détail les caractéristiques d’un ou plusieurs
cas (un pays, un Etat, un groupe, un individu) ; elles consistent à examiner à fond de
nombreux aspects du sujet ou cas étudiés, à colliger le plus grand nombre d’informations
en les groupant d’une façon ou d’une autre.
b) Les études transversales ou synchroniques visent à comparer un grand nombre de
cas (des pays, des gouvernements, des groupes, des individus) par rapport à un nombre
limité de leurs caractéristiques afin de quantifier la distribution de ces caractéristiques
dans la population à un moment donné. Exemple de la comparaison des dépenses
d’éducation de 220 pays en 2010 pour vérifier par exemple s’il y a ou non une forte
corrélation entre le niveau de dépenses de l’Etat et le ratio professeur-étudiant.
c) Les études longitudinales ou diachroniques s’intéressent à un seul cas (un pays, un
gouvernement, un groupe, un individu) pour comparer un grand nombre de moments
dans le temps (jours, mois, trimestres, années, etc.). Exemple d’une étude des trente
dernières années du budget des dépenses d’éducation pour voir si les changements dans
les dépenses gouvernementales ont été suivis par des changements dans le ratio
professeur-étudiant.
10

d) Les études rétrospectives et les études prospectives. Les premières reposent sur des
observations ou faits passés par rapports au moment de l’enquête. Les secondent
reposent sur des observations (données) recueillies à partir du moment de l’enquête ;
elle est tournée vers le futur.
e) Les recherches expérimentales et les recherches de terrain. Une étude expérimentale
(lab-research) implique un travail expérimental (de laboratoire) pour son élaboration
et sa résolution. Dans ce type de recherche, le chercheur soumet l’hypothèse à un test
expérimental qui consiste à varier la condition et à observer l’événement (effet).
• Ici, l’observation se fait in vitro.
Dans une étude de terrain (field research), les données sont recueillies de façon
directe, là où l’objet à étudier se trouve (sur le terrain), et dont les éléments
d’hypothèses, d’analyse, de conclusions, de théorisations… proviennent également du
terrain.
• Ici, l’observation se fait in vivo3.

1.2. SCIENCE

Madeleine Grawitz affirme sans ambages que « le point de départ de la science réside
dans la volonté de l’homme de se servir de sa raison pour comprendre et contrôler la nature. »4
Qu’est-ce que la science ?

L'étymologie de « science » vient du latin, « scientia » (« connaissance »), lui-même


du verbe « scire » (« savoir ») qui désigne à l'origine la faculté mentale propre à la
connaissance. Cette acception se retrouve par exemple dans l'expression de François Rabelais :
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». A vrai dire la science « c’est l’ensemble
cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d'objets ou de
phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales. »

La racine « science » se retrouve dans d'autres termes tels la « conscience »


(étymologiquement, « avec la connaissance »), la « prescience » (« la connaissance du futur »),
l'« omniscience » (« la connaissance de tout »).

3
In vivo (en latin : « au sein du vivant ») est une expression latine qualifiant des recherches ou des examens
pratiqués sur un organisme vivant, par opposition à in vitro ou ex vivo. Les essais cliniques sont une forme de
recherche in vivo, en l'occurrence sur des humains.
In vivo permet la distinction par rapport aux recherches ou examens in vitro, qui sont effectués sur des organes,
des tissus, des cellules, des composants de la cellule, des protéines, ou des biomolécules.
4
GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 2001, p. 3.
11

Aujourd’hui, la science désigne à la fois une démarche intellectuelle reposant


idéalement sur un refus de dogmes et un examen raisonné et méthodique du monde et de ses
nécessités visant à produire un ensemble de connaissances résistant au temps et aux
critiques rationnelles. La science désigne aussi l’ensemble organisé de ces connaissances,
souvent structuré en théories et modèles (OMAR AKTOUF 1987).
Le mot science est une polysémie, recouvrant principalement trois acceptions :

• Savoir ou connaissance de certaines choses sur la vie ou les affaires.


• Ensemble des connaissances acquises par l’étude ou la pratique.
• Hiérarchisation, organisation et synthèse des connaissances au travers de principes
généraux (théories, lois, etc.)

D'après Michel Blay5, la science est « la connaissance claire et certaine de quelque chose,
fondée soit sur des principes évidents et des démonstrations, soit sur des raisonnements
expérimentaux, ou encore sur l'analyse des sociétés et des faits humains. »

Cette définition permet de distinguer les trois types de science :

1. les sciences exactes, comprenant les mathématiques et les « sciences mathématisées »


comme la physique théorique ;
2. les sciences physico-chimiques et expérimentales (sciences de la nature et de la
matière, biologie, médecine) ;
3. les sciences humaines, qui concernent l'Homme, son histoire, son comportement, la
langue, le social, le psychologique, le politique.

La science doit répondre à un certain nombre de conditions (OMAR AKTOUF 1987 : 15):
• Elle doit être en premier lieu objective : c’est-à-dire démontrable, vérifiable.
• Elle doit être ensuite exacte : subissant avec succès toute mise à l’épreuve, conforme
aux normes et règles de mesure et d’observation de la science mise à l’œuvre.
• Elle doit aussi être communicable : établie dans des normes telles que l’ensemble de
la communauté scientifique puisse en prendre connaissance et l’évaluer.
• Elle doit enfin être évolutive : portant en elle-même ses propres conditions de progrès
et d’approfondissements car un savoir n’est jamais fini, ni bouclé, aussi partiel et aussi
local soit-il.

5
Science, in http://fr.wikipedia.org/wiki/Science#cite_note-6, le 24/02/2014.
12

1.3. GENERALITE D’ORDRE EPISTEMOLOGIQUE ET METHODOLOGIQUE

1.3.1. Epistémologie

L'épistémologie (du grec ancien ἐπιστήμη / epistếmê « connaissance, science » et λόγος / lógos
« discours ») désigne soit le domaine de la philosophie des sciences qui étudie les sciences
particulières, soit la théorie de la connaissance en général.
L’épistémologie6 est donc l'étude de la connaissance ou la façon dont nous parvenons à la
connaissance. La méthodologie est également préoccupée de la façon qui nous aide à connaître,
mais sa préoccupation est beaucoup plus pratique que ne l'est l'épistémologie.
• La méthodologie est axée sur les moyens (les méthodes) que nous pouvons utiliser pour
essayer de mieux comprendre notre monde.
• L'épistémologie serait selon la « tradition philosophique francophone », une branche
de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique,
les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes,
concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, afin de déterminer
leur origine logique, leur valeur et leur portée objective ».

Jean Piaget7 proposait de définir l’épistémologie « en première approximation comme l’étude


de la constitution des connaissances valables », dénomination qui, selon Jean-Louis Le
Moigne8, permet de poser les trois grandes questions :

• Qu’est-ce que la connaissance (la question gnoséologique) ?


• Comment est-elle constituée ou engendrée (la question méthodologique) ?
• Comment apprécier sa valeur ou sa validité ?

1.3.2. Méthodologie et méthode

1.3.2.1. Qu’est-ce qu’une méthode ?

• La méthode est, selon l’étymologie, une voie, une route (odos) qui conduit « vers » ou « au-
delà » (méth de méta).
Il existe souvent une confusion entre « méthode » et « technique ».

6
Le terme anglais "epistemology" est attesté la première fois en 1856, et l'épistémologie apparaît en 1906 dans
un dictionnaire français comme « critique des sciences »; c'est-à dire en tant que discipline de remise en question
de la connaissance et des méthodologies scientifiques.
7
Cf. PIAGET J., Introduction à l'épistémologie génétique, PUF, 1950.
8
Cf. LE MOIGNE J.-L., Les Épistémologies Constructivistes, PUF, 1995.
13

o la « méthode » est utilisée dans le travail, c’est - à - dire que c’est le schéma que
le chercheur suit dans la rédaction de son texte, en se conformant à un modèle
théorique, à un schéma d’approche de la réalité sociale.
o La « technique » quant à elle est utilisée par le chercheur dans la collecte des
données dont il aura besoin pour la réalisation de son travail.
o C’est pourquoi on parle de la méthode de travail tandis que l’on parle de
technique de recherche. En effet, « technique » vient du grec « techné » qui signifie
« art », moyen d’atteindre un but pour le bien de la recherche. Le mot « méthode »
vient également du grec « odos » : chemin, « meta » : vers 9 et signifie l’ensemble
des règles ou des procédés à suivre pour atteindre, dans les meilleures conditions,
un objectif.
• Le terme de méthode désigne, selon certaines approches, "la marche rationnelle de l’esprit
pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité"10.
• C’est l’ensemble des opérations intellectuelles permettant d’analyser, de comprendre et
d’expliquer la réalité étudiée.
• La méthode désigne donc une démarche logique, indépendante du contenu particulier de la
recherche, et qualifie des processus et des formes de perception et de raisonnement destinés
à rendre intelligible la réalité à appréhender 11.
• Elle est « l’ensemble des démarches raisonnées pour parvenir au but recherché »12
• Elle permet à tout chercheur de procéder par ordre. Elle intègre en elle des stratégies et des
techniques, des procédés adéquats propres à chaque discipline. La méthode est le bon
chemin qu’il faut prendre pour aboutir au succès. (Et, dans le cas de la philosophie, il s’agit
d’une recherche sérieuse sur un concept donné, par un raisonnement rigoureux et un
enchaînement logique, bien articulé).
• Par méthode, selon R. Descartes, il faut entendre « des règles certaines et faciles, grâce
auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est
faux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles mais en accroissant progressivement
leur science, à la connaissance vraie de tout ce qu’ils peuvent atteindre »13
• La méthode consiste à bien conduire sa raison et sa pensée au moyen des règles.

9
Madeleine GRAWITZ, Lexique, Op. cit., p. 275
Initiation à la recherche scientifique
10
Larousse encyclopédique.
11
LOUBET DEL BAYLE J.-L., Initiation aux méthodes des sciences sociales, L’Harmattan, Paris, 2000.
12
RUSS J., Les méthodes en philosophie, A.Colin/Masson, Paris, 1996, p.12.
13
cf. DESCARTES R., Règles pour la direction de l’esprit, Règle IV in Œuvres et Lettres, La Pléiade, Gallimard,
Paris, 1953, p.46.
14

1.3.2.2. Les Règles principales de la méthode

Quelques règles fondamentales sous-tendent la méthode. Avec Jacqueline Russ 14, nous
privilégions six :
• La délimitation précise de tout concept. Il s’agit de déterminer les limites de tout objet de
la pensée, c’est-à-dire de définir les concepts. L’analyse conceptuelle est impérative. Elle
permet la compréhension du sujet en identifiant les concepts et en produisant le sens.
• La démarche analytique (analyse). Devant l’intitulé du devoir, il faut tout d’abord
commencer à décomposer l’énoncé, c’est-à-dire à séparer les parties et à saisir les rapports
qui les lient, etc…
• La démarche synthétique (synthèse). La synthèse vise à reconstituer un tout à partir des
éléments simples en établissant des liaisons entre les éléments analysés. Il s’agit en quelque
sorte de reformuler le sujet.
• La démarche ordonnée. L’ordre est très important dans la démarche philosophique. Il faut
tout ordonner selon les exigences de la raison. Il s’agit de procéder par ordre, du simple au
plus complexe. Il faut savoir organiser, ordonner ses idées d’une manière rationnelle et
systématique.
• Une idée directrice unificatrice. Le travail scientifique est marqué par une idée directrice
qui lui apporte son unité, une idée qui organise tout le développement. C’est cette idée qui
fournit la charpente scientifique de l’ensemble et en assure l’harmonie.
• Une dynamique interne aux concepts. C’est pourquoi il faut organiser une dynamique
interne aux concepts eux-mêmes. C’est cette dynamique qui donne au suivi de
l’argumentation en lui épargnant un caractère artificiel, arbitraire ou forcé. Il s’agit
d’exploiter la dynamique intérieure des concepts.

1.3.2.3. Nécessité de la méthode

• La méthode permet d’organiser et de mettre en ordre sa pensée de façon progressive et


hiérarchisée.
• Elle permet donc d’échapper au hasard et de dominer avec ordre son objet de réflexion.
• Il ne s’agit donc pas de se fier à la chance, au bonheur, au hasard, mais de trouver, de
manière sûre, grâce à une bonne méthode, les trésors cachés de la chose scientifique.
• La méthode permet d’économiser du temps, des énergies et de progresser, d’une manière
certaine et fructueuse dans sa recherche.

14
RUSS J., op.cit, p.16-18.
15

• Nous voyons chez Platon, comme chez Aristote ou chez Descartes, comme Chez Kant,
chez Hegel ou chez Husserl, que la méthode est plus qu’un ensemble de recettes. Elle
désigne « un processus d’acquisition de l’ordre logique, un mode de progression du
simple au complexe […] infiniment fécond et euristique pour l’étudiant en quête d’un
instrument de formation à l’exercice de la réflexion scientifique.15

1.3.2.4. Quelques méthodes en sciences humaines

Les méthodes philosophiques et scientifiques s’organisent comme différentes facettes de miroir


à travers lesquelles la vérité où le réel se donne à lire ou à « s’intelliger ».
Quelques méthodes en sciences humaines16 :
1. LA METHODE DIALECTIQUE
Il s’agit d’une démarche intellectuelle qui envisage toujours la chose et son contraire,
avant d’en déduire une synthèse. De cette confrontation de points de vue, proches ou
contradictoires, le chercheur est censé tirer des conclusions susceptibles de donner un aperçu
général et complet du sujet, autrement dit une « synthèse » claire et objective impliquant une
étude argumentée.
La dialectique est l'art du dialogue et de la discussion, l'art du raisonnement. Elle
comporte le choc de diversités de pensées, des oppositions de réflexions sur un sujet et
s'achemine par-là vers une synthèse.
Sens primitif : art du dialogue et de la décision.
• Chez Platon, la dialectique est la démarche de l’esprit par laquelle on remonte de
concept en concept jusqu’aux idées générales.
• Chez Aristote, la dialectique a pour objet les raisonnements qui portent sur des
opinions probables, par opposition à l’analytique qui traite de la démonstration
rigoureuse.
• Chez Hegel : démarche de la pensée qui se déroule en trois temps : affirmation (thèse),
négation (antithèse), négation de la négation (synthèse).
Pour cette méthode, la réalité est traversée des contradictions qui demandent à être
dépassées, ce qui explique qu’elle est toujours en devenir.
Elle constitue au sein d’un ensemble, un moment incompréhensible en dehors de cet ensemble.

15
Cf. Russ J. op.cit. p.40.
16
La liste n’est pas exhaustive. Ces méthodes seront approfondies dans le cours de méthodologie en G2.
16

La méthode dialectique considère la réalité sous quatre aspects reposant sur quatre
lois dialectiques.
1. Aucun phénomène de la nature ne peut être compris si on l’enseigne isolément, en dehors
des phénomènes environnants. C’est la loi de la connexion universelle ou de l’action
réciproque (tout se tient, tout influe sur tout, rien n’existe seul, etc.)
2. La dialectique veut que les phénomènes soient considérés non seulement du point de vue
de leurs relations et de leurs conditionnements réciproques, mais aussi du point de vue de
leur mouvement, de leur changement, de leur développement, du point de vue de leur
apparition et leur disparition. Ce mouvement prend généralement deux formes : l’évolution
et la révolution. C’est la loi du mouvement, loi de la transformation (changement)
universelle ou du développement incessant (tout se transforme, rien ne reste où il est.)
3. Elle considère que le processus de développement (de l’inférieur au supérieur) ne s’effectue
pas sur le plan d’une évolution harmonieuse des phénomènes, mais à la base des
contradictions inhérentes aux objets, aux phénomènes. C’est la loi de la contradiction
ou loi de lutte des contraires : tout phénomène, quel qu’il soit, enferme toujours des
éléments contradictoires entre eux. Les éléments contradictoires, inséparables l’un de
l’autre, sont en lutte perpétuelle et c’est cette lutte précisément qui fait progresser le
processus, c’est la lutte qui donne le mouvement.
Les situations sociales, les phénomènes sociaux ne sont pas seulement riches en
contradiction, mais résultent justement des contradictions internes et externes.
4. La méthode dialectique considère le processus du développement comme un mouvement
progressif ascendant, comme le passage de l’état qualitatif ancien à un nouvel état
qualitatif. C’est la loi du changement qualitatif ou loi du progrès par bond.

2. LA METHODE HISTORIQUE
Elle cherche les changements, les transformations intervenues dans un système à
travers le temps. Elle considère que, dans la recherche de l'explication, on ne peut pas se
contacter de l'actuel ou des faits présents. Elle scrute le passé des faits étudiés.
Elle est fondée sur le postulat qu'un fait quelconque est le résultat de ce qui précède et
contient tout ce qui suit. Le passé s'accouche du présent et celui-ci de l'avenir. La méthode
comporte une double démarche :
• L'approche génétique de la méthode historique car elle recommande de rencontrer
aux origines pour arriver aux faits anciens générateurs de l'état actuel du phénomène.
• Dès que les antécédents sont trouvés, on part de ceux-ci pour présenter la progression
des faits, des événements d'une situation dans le temps. C'est l'approche dialectique
17

de la méthode historique.

En épistémologie et en histoire, la méthodologie historique désigne l’ensemble des réflexions


qui portent sur les procédés, les moyens, les règles suivies et les contextes des travaux des
historiens. Elle tend à cartographier comment les historiens produisent des interprétations
historiques, voir à servir de matériel pour la définition des méthodes considérées
déontologiques ou tout au moins valides.

La méthodologie historique cherche notamment à établir les causes des événements historiques,
ainsi que leurs répercussions sur le devenir historique. L'historien doit conserver une attitude
critique à égard des sources. C'est ce doute permanent qui fait l'une des spécificités du métier.

L’historien distingue ainsi différents types de critique historique :

• La critique externe porte sur les caractères matériels du document tels son papier, son
encre, son écriture, les sceaux qui l'accompagnent. Ainsi, une lettre écrite sur papier, dite
du XIIe siècle, est certainement fausse car on écrivait sur du parchemin à cette époque. Ce
type de critique nécessite des connaissances en paléographie, en sigillographie, en
diplomatique et en épigraphie.
• La critique interne repose sur la cohérence du texte. Il est évident qu'une charte de Philippe
Auguste datée au bas de 1225 est un faux car ce roi de France est mort en 1223.
• La critique de provenance touche l'origine de la source. L'historien en tirera des
conclusions sur la sincérité et l'exactitude du témoignage. On comprend bien que le récit
d'un historiographe officiel tend à magnifier le rôle et les qualités de son prince. D'où un
certain doute par rapport à ce qu'il raconte. De même, on accordera plus de poids au récit
d'une bataille écrit par un des protagonistes que par un homme né cinquante ans plus tard.
• La critique de portée s'intéresse aux destinataires du texte. Un préfet aura par exemple
tendance dans son rapport au ministre de l'Intérieur à minimiser les troubles frappant son
département de peur que son supérieur le prenne pour un incapable.

La méthode critique historique se fonde également sur la comparaison des témoignages.


Quand ils concordent, c'est signe de la véracité des faits. Par contre, quand un témoin est
contredit par plusieurs autres, cela ne signifie pas automatiquement qu'il ment. Ces autres
témoins s'appuient peut-être sur la même source erronée.
Une fois les témoignages passés au crible de cet arsenal méthodique, l'historien s'attache à bien
interpréter le sens du texte. Une solide connaissance historique s'avère encore nécessaire.
18

LA METHODE HISTORIQUE (CF. WIKIPEDIA)


METHODES ET DEMARCHES HISTORIQUES

Étudier l’histoire et surtout la comprendre exige d’utiliser des méthodes rigoureuses.


Autrement, les résultats et les analyses ne seront pas exacts. Lorsque les historiens trouvent un
document historique, ils en analysent la valeur en appliquant la méthode historique. Lorsqu’ils
souhaitent étudier une question et vérifier une hypothèse, ils effectuent une recherche en
appliquant la démarche historique.

La méthode historique

• L'observation
• La critique externe
• La critique interne
• L'interprétation

Les documents écrits sont les principales sources de référence pour les historiens. Toutefois,
toutes les sources n’ont pas la même valeur ni la même fiabilité. C’est pour effectuer ce
jugement nécessaire que les historiens emploient la méthode historique pour analyser et
comprendre les documents qu’ils trouvent.

Il y a quatre étapes à accomplir dans la méthode historique. Au cours de ces quatre étapes, il
faudra décrire le document, identifier l’émetteur, le récepteur et le but, identifier les valeurs
présentes dans le texte. On sera également appelé à nuancer les propos présents dans le
document et faire la différence entre les propos explicites et implicites.

L’observation

Cette première étape consiste à prendre connaissance du contenu : lire et noter des informations.
Il est important dans cette étape de comprendre le sens de tous les mots, de comprendre les
références présentes dans le document (personnage historique, évènements, faits, courants,
situation politique, économique et sociale, etc.).

Il est également possible de prendre en note ce qui nous a frappés, ce qui nous pose problème,
les réflexions que nous suscite le texte, etc.

La critique externe

Après avoir pris connaissance du contenu du texte, il faut en étudier certains aspects. La
principale caractéristique à vérifier est l’authenticité du texte. Il s’agit alors de répondre aux
questions suivantes :

• Qui a produit le document?


• Quelle est la source de ce document?
• Est-ce une source directe ou indirecte?
19

• Quand a-t-elle été produite?


• Pourquoi a-t-elle été produite?
• Est-ce un document original ou une photocopie?
• Est-ce un manuscrit ou un document imprimé?
• Quel est le support?
• Est-ce une traduction?
• Est-ce un document complet ou un extrait?

La critique interne

Après avoir étudié les aspects externes au texte, il faut se pencher sur le texte lui-même, en se
posant des questions comme :

• Quelle est sa structure?


• Quels étaient les buts poursuivis par l’auteur?
• De quel type de texte s’agit-il?
• Est-ce que l’auteur prend position?
• Quelle est l’argumentation de l’auteur?

En bref, il faut étudier le contenu du texte et la manière dont il est organisé et présenté. Il peut
également être intéressant de vérifier la présence de marqueurs de modalité.

L’interprétation

Lorsque l’on a pris connaissance de tous ces aspects du texte, il faut alors en proposer notre
interprétation : quel est le sens de ce texte? Il est important de comprendre le sens du texte en
le situant dans le contexte dans lequel le document a été produit. C’est à ce moment qu’il faut
proposer notre interprétation personnelle et nos conclusions sur ce document.

• Après avoir pris connaissance du document, que peut-on en dire?


• Quelles sont nos réflexions face aux idées du document?

La démarche historique

• Réflexion préalable
• Formulation d'une hypothèse de départ
• La recherche de l'information
• La sélection de l'information
• La conclusion de recherche

Lorsqu’un historien souhaite effectuer une recherche, il doit appliquer la démarche historique,
au même titre que les scientifiques utilisent la démarche scientifique.
20

Réflexion préalable

Avant même d’amorcer sa recherche, il faut choisir son sujet, poser une question à laquelle on
souhaite trouver la réponse. Cette question peut être très vaste ou très précise. La question posée
va cerner le sujet sur lequel la recherche portera.

Formulation d’une hypothèse de départ

Une fois la question posée, avant même de commencer la documentation, il faut poser une
hypothèse, tenter de répondre à la question de départ. Il s’agit en fait de tenter de prédire la
réponse, de l’anticiper, en se fiant aux connaissances historiques, en fonction de ce que l’on
connaît avant même de commencer la recherche. Le but de la recherche sera donc de vérifier
l’hypothèse, de la confirmer ou de l’infirmer.

La recherche de l’information

Lorsque l’hypothèse de départ est posée, il est maintenant possible de partir à la recherche
d’informations. Peu importe les types de sources consultées, il faut toujours garder en tête la
question et l’hypothèse de départ.

On trouvera les informations sur son sujet en partant à la recherche de sources variées : ouvrages
de référence, sites web, revues spécialisées, atlas historiques, etc. Plus nos sources sont
nombreuses et variées, plus notre réponse de recherche sera complète et complexe.

La sélection de l’information

Lorsque tous les documents sont réunis, il faut les analyser. C’est à cette étape que la méthode
historique se révèle utile. C’est à cette étape qu’il faut lire, comprendre, étudier et valider les
sources.

Certaines sources peuvent être moins fiables que d’autres, il faut donc les juger en fonction de
leur validité : auteur, provenance, objectivité, etc. Il ne faut pas hésiter à rejeter une source si
elle ne semble pas suffisamment fiable, autrement cela pourrait fausser nos résultats de
recherche.

La conclusion de recherche

La dernière étape consiste alors à mettre en commun tous les éléments trouvés et à traiter
l’information. C’est à ce moment que l’on peut valider notre hypothèse.

C’est également à cette étape que l’on amorce la rédaction du texte de recherche dans lequel on
explique la question de départ et notre hypothèse personnelle. Après quoi on peut répondre à la
question en citant les faits, les exemples et les évènements que l’on avait trouvés. Il faut alors
faire la démonstration : en s’appuyant sur des faits et des sources fiables, notre hypothèse était-
elle juste ou pas? À la fin du texte, il ne faut plus qu’il y ait de doutes sur l’hypothèse de départ.
21

3. LA METHODE ANALYTIQUE
Elle procède par décomposition du sujet. On décompose un ensemble en ses éléments
constitutifs, ses éléments essentiels, afin d’en saisir les rapports et de donner un schéma général
de l’ensemble.
La méthode renferme l’idée de décomposition, de division. L'analyse consiste à faire un
examen minutieux de différentes composantes, partie d'une substance, d'un tout, d'un système.
La méthode analytique examine les principes fondateurs, les principes constituants d'une
substance dans leur individualité, dans leur singularité. Elle voit d'abord les différents éléments
d'un système dans leurs unicités, la méthode considère les choses non d'abord dans leur
ensemble mais dans leurs éléments.

4. LA METHODE SYNTHETIQUE
Elle procède par réunion et composition des éléments. On passe des éléments
constitutifs à l’ensemble qui les regroupe. On passe du simple au composé, c’est-à-dire des
éléments constitutifs d’un ensemble au tout qui les réunit.
La méthode travaille à la composition ou mieux à placer ensemble les éléments séparés
pour les voir en un tout global. Elle recherche simultanément à rassembler les choses sur base
de similitudes, de ressemblances, d'uniformités, de leurs éléments constitutifs. L'aspect
synthétique est complémentaire à l'aspect analytique.
Elle procède par association ou combinaison des idées et des concepts. Cela signifie que
le chercheur qui recourt à cette méthode doit commencer par rassembler les éléments de
connaissance concernant un objet d’étude pour en présenter un ensemble structuré et cohérent,
visant à donner une « vue d’ensemble » du sujet.

5. LA METHODE COMPARATIVE.
Elle cherche simultanément les ressemblances et les différences entre deux ou plusieurs
choses. Elle compare pour trouver une explication. En effet, en découvrant par la comparaison
des rapports existant entre les faits, on peut arriver à leur explication. Le problème de la
méthode est de dégager des analogies entre les faits comparés et permettre ainsi de déceler la
causalité des similitudes ou des différences entre les choses comparées. On notera ainsi que la
méthode comparative ne doit comparer que des choses comparables.

6. LA METHODE FONCTIONNALISTE OU ANALYSE FONCTIONNELLE.


Elle est utilisée pour expliquer le comportement des phénomènes par les rôles, les
22

fonctions jouées par leurs parties, leurs composantes. C’est, selon Madeleine Grawitz,
l’interprétation des faits sociologiques par la notion de fonction.17
Le fonctionnalisme18 est un courant méthodologique où le savant, pour comprendre les
situations que connaît une société donnée, se la représente comme un ensemble organisé, un
système totalement intégré.
Chaque composante, chaque élément du système occupe une place et joue un rôle ou
une fonction qui contribue à maintenir ou à ébranler l’équilibre du système. Ces composantes
exercent une action réciproque les uns sur les autres (facteurs et conséquences) et sont ainsi
sources d’équilibre de l’ensemble (fonctions) et sources de d’équilibre ou des tensions
(dysfonctions).
Au sens large, le terme « fonctionnalisme » désigne un modèle d’analyse dans lequel
les faits sociaux sont appréhendés selon la fonction qu’ils remplissent dans un système
plus global.
Exemple : Une comparaison avec la biologie est souvent employée pour illustrer ce
courant. Chaque institution sociale occupe une fonction dans la société, tout comme, par
exemple, le cœur occupe une fonction de circulation dans le corps. La famille est l’exemple
d’une institution qui occupe une fonction de socialisation dans la société. Si l’on veut analyser
un fait social dans cette optique, il faut donc commencer par déterminer la fonction qu’il
remplit.
Ce courant de pensée qui puise ses racines dans l’anthropologie a été dominant en
sciences sociales entre les années 1930 et 1960, en particulier sous l’influence de Talcott
Parsons, l’un des principaux auteurs de ce courant qui a cherché à élaborer une théorie générale
de l’action humaine.

Bronislaw Malinowski (1884-1942), anthropologue social et ethnologue britannique,


élabore ses premières théories à la suite de séjours ethnologiques au Sud de la Nouvelle-
Guinée. Il est considéré par certains comme le père du fonctionnalisme grâce à une nouvelle
vision de la société : celle-ci est conçue comme un ensemble dont il est impossible d’isoler un
trait, une fonction en particulier, car elles sont toutes dépendantes les unes des autres.

Par ailleurs, les fonctions de la société répondent à deux types de besoins : les besoins
primaires physiologiques (se nourrir, par exemple) et les besoins culturels (économiques,
juridiques, etc.), qui sont comblés une fois les besoins primaires satisfaits. L’étude d’une

17
Cf. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dallos, 2001, p. 423.
18
http://www3.unil.ch/wpmu/bases/2013/07/le-fonctionnalisme/#.UxMTjs6kdmI, consulté le 2 mars 2014.
23

société, des phénomènes sociaux, passe donc par l’étude de la manière dont celle-ci comble ses
besoins. Il élabore, à partir de ces éléments, trois postulats à la base de sa théorie :

• Postulat de l’unité fonctionnelle : tout élément d’un système est fonctionnel pour le
système social tout entier.
• Postulat du fonctionnalisme universel : chaque élément social et culturel remplit une
fonction dans le système.
• Postulat de nécessité : chaque élément est indispensable au système.

Alfred Reginald Radcliff-Brown (1881-1955), anthropologue et ethnographe


britannique, élabore ses travaux dans la même lignée que ceux de Malinowski, mais introduit
néanmoins une nuance dans le postulat du fonctionnalisme universel et dans le postulat de
nécessité: tout élément du système ne remplit pas nécessairement une fonction et des éléments
identiques peuvent remplir une fonction différente.

Fonctionnalisme de moyenne portée

Robert King Merton (1910-2003), sociologue américain, est le père du fonctionnalisme dit
de moyenne portée. Il nuance les trois postulats de Malinowski et de Radcliffe-Brown:

• Postulat d’unité fonctionnelle: un élément n’est pas forcément positif pour le système,
il peut, par exemple, être dysfonctionnel ou avoir plusieurs fonctions.
• Postulat du fonctionnalisme universel: un élément peut être fonctionnel pour un groupe,
et dysfonctionnel pour un autre.
• Postulat de nécessité: il existe des substituts fonctionnels, c’est-à-dire que plusieurs
éléments peuvent occuper une même fonction dans un système.

L’un des éléments fondamentaux de la pensée de Merton est la distinction entre fonction
manifeste et fonction latente, qui se distinguent par leurs conséquences :

• les conséquences d’une fonction latente ne sont ni voulues, ni perçues par les acteurs.
Merton donne l’exemple de la tribu des Hopis, qui se rassemble pour exécuter un rituel
afin d’appeler la pluie. Ce rituel ne fonctionne évidemment pas, mais il a en revanche
pour fonction latente de maintenir la cohésion sociale grâce à la réunion de la tribu.
• La fonction manifeste, en revanche, a des effets voulus et attendus. L’école, par
exemple, occupe une fonction de socialisation.
24

7. LA METHODE STRUCTURO- FONCTIONNALISME


Le structuro-fonctionnalisme est un mouvement intellectuel rattaché à l'étude des
organisations. « Le point de départ est ici la société. Quelles sont les fonctions essentielles qui
doivent être remplies pour qu’elles existe ? »19 Ce mouvement est lié aux notions de
fonctionnalisme et de holisme20. Ses théoriciens souhaitent mettre l'accent sur la relation de
l'individu à l'organisation, en termes de rôle, de fonction.
La question centrale est : comment l'organisation, qui a ses propres besoins, arrive-t-elle
à imposer un modèle de relations (de rôles) à des gens pluriels (par l'intégration de fonctions),
dans le but d'atteindre des objectifs par ailleurs divers ? En bref, comment une organisation (ses
structures et ses intervenants) résiste-t-elle au changement ?

Parsons et le structuro-fonctionnalisme
Talcott Parsons (Colorado Springs, 1902 – Munich, 1979) est un sociologue américain.
A l’université, il étudie la biologie, la sociologie et l’économie. Parmi ses théories les plus
importantes, on trouve la théorie générale de l’action (1937) et celle des systèmes (1951).
A travers ces théories, il établit que les actions doivent être comprises par rapport à
leur fonction dans la structure sociale (d’où le nom de structuro-fonctionnalisme, courant
du fonctionnalisme dont Parsons est l’initiateur).
Parsons cherche à établir une théorie sociologique générale, une théorie qui pourrait
expliquer tous les comportements sociaux. Son questionnement principal porte sur comment
l’ordre est maintenu dans la société.
On distingue généralement trois grands moments dans l’oeuvre de Talcott Parsons.
➢ Théorie volontariste de l’action
Le premier moment, s’étend jusqu’à la publication de « The Structure of Social Action » (1937).
Parsons y analyse l’oeuvre de quatres sociologues modernes (Weber, Marshall, Pareto et
Durkheim) et dégage leurs points communs: l’importance de la subjectivité (les buts et valeurs
des individus) dans l’action des individus, ainsi que le fait que l’intérêt personnel n’est pas leur
seul motif d’action. Parsons voit l’action sociale comme un système, composé de plusieurs
éléments:

19
Cf. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dallos, 2001, p. 435.
20
Le holisme (du grec ancien holos signifiant « la totalité, l'entier ») est un néologisme forgé en 1926 par l'homme
d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage Holism and Evolution.
Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer un phénomène comme étant un
ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir. De ce fait, la pensée holiste se
trouve en opposition à la pensée réductionniste qui tend à expliquer un phénomène en le divisant en parties.
L'approche holiste, en sciences humaines, s'intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des
individus pris d'une manière collective au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être
expliqués en relation avec le groupe ou la société.
25

• Un acteur, qui peut être un individu, mais aussi une collectivité (par exemple un groupe,
une organisation, un pays ou encore une civilisation).
• Une finalité, un but vers lequel l’acteur s’oriente.
• Un environnement dont l’acteur maîtrise certaines conditions et d’autres pas. Il est
composé d’objets physiques, d’objets sociaux (d’autres acteurs) mais aussi d’objets
symboliques grâce auxquels les actions prennent sens aux yeux des acteurs.
• Un ensemble de règles, de normes et de valeurs influençant les actions et structurant la
société.

Il faut donc analyser l’action sociale en tenant compte de ces éléments: l’acteur a des buts et
des valeurs qui guident son action. Il peut faire des choix, mais ceux-ci sont conditionnés par
son environnement, qui comporte des normes et dont il ne maitrise pas tous les aspects. En
prenant en compte les valeurs, Parsons va à l’encontre de la théorie utilitariste qui voit le
comportement de l’acteur uniquement dirigé vers l’intérêt personnel. La préoccupation de
Parsons est double: à la fois rendre compte l’action et observer les valeurs qui la sous-tendent.
➢ Théorie des systèmes et structuro-fonctionnalisme
La seconde période s’étend de 1937 jusqu’au début des années 1950 avec la publication de
plusieurs ouvrages dont « The Social System » (1951). Il y formule une théorie plus générale de
l’action dans laquelle la notion de système a une grande importance. L’action humaine prend
toujours la forme d’un système selon Parsons. Le système d’action est composé de quatre
systèmes dépendant les uns des autres et remplissant chacun une fonction:

• Le système culturel
• Le système social
• Le système de la personnalité
• Le système biologique

Parsons analyse les fonctions de chaque système et sous-système. Quatre fonctions sont
nécessaires pour maintenir le système, il s’agit du modèle AGIL:

• A (Adaptation): adaptation au milieu de vie d’où il obtient ses ressources.


• G (Goal attainment): réalisation de buts collectifs.
• I (Integration): nécessaire pour la coordination et la stabilisation du système.
• L (Latent patterns maintenance): maintien des modèles de contrôle.
26

Ainsi, si l’on considère la société comme un système social, on peut l’analyser selon les quatre
fonctions AGIL de la manière suivante: elle doit fournir les ressources nécessaires à la vie
(fonction d’adaptation, assurée par l’économie); elle doit agir de façon à assurer l’intérêt
collectif, c’est à dire gérer les ressources de façon à atteindre des buts collectifs (fonction
d’atteinte des buts collectifs, assurée par le politique); ses membres doivent intérioriser les
normes de la société et y être fidèles pour maintenir l’équilibre dans la société (fonction
d’intégration, assurée par les instances de socialisation comme la famille); et ses membres
doivent intérioriser les valeurs communes afin de coordonner leurs actions et pouvoir gérer les
conflits (fonction de maintien des valeurs, assurée par la communauté – les institutions
judiciaires p. ex.).

Même s’il accorde une grande importance aux systèmes, Parsons n’oublie donc pas d’y situer
les acteurs. Ceux-ci recherchent un optimum de satisfaction mais sont parfois contraints par la
structure sociale et ses normes, règles et valeurs. Malgré ces contraintes, il reste aux acteurs
certains choix, que Parsons nomme « variables de configuration » (pattern variables). Il s’agit
de couples de valeurs opposées parmi lesquelles l’acteur choisit et grâce auxquels il oriente son
action:

• Affectivité vs. neutralité affective: l’acteur choisit d’avoir un rapport affectif (p. ex. avec
sa famille) ou neutre (p. ex. au travail) avec les acteurs qui l’entourent.
• Orientation vers: buts collectifs vs. buts personnels
• Universalisme vs. particularisme: l’acteur évalue autrui selon des critères de jugement
généraux ou particuliers. Par exemple, un professeur juge son élève sur les critères
27

d’équité et de justice qu’il applique à tous ses élèves (universalisme), tandis que le père
juge son enfant sur des critères plus particuliers qui ne s’appliquent qu’à lui
(particularisme).
• Qualités propres vs. performance: l’acteur évalue autrui selon ce que ce dernier fait ou
accomplit (performance) ou selon ce qu’il est en lui-même (qualité).
• Spécificité vs diffusion: l’acteur choisit d’être lié aux autres de manière spécifique (être
lié à beaucoup de personnes dans un seul contexte, p. ex. le professeur avec son élève,
ou le médecin et son patient), ou diffuse (le lien est plus global, les rapports sont
multiples, comme p. ex. entre un père et son enfant).

Les valeurs d’universalisme et de performance sont les valeurs dominantes dans les sociétés
industrielles modernes, tout comme la spécificité et la neutralité affective dans les rapports entre
personnes.

Exemple de la profession médicale: Parsons étudie le groupe professionnel des médecins. Il


caractérise le rôle du médecin comme suit: le médecin occupe un rôle fonctionnellement
spécifique (il est uniquement spécialiste dans son domaine); son rôle est universaliste (il
possède en effet des compétences techniques d’un haut niveau basées sur la science); dans son
travail, il est affectivement neutre; et il est orienté vers la collectivité. Ainsi, la profession de
médecin – et les professions scientifiques en général – est la profession typiquement valorisée
dans les sociétés modernes.
➢ L’évolution des sociétés
Dans le troisième moment de son œuvre, Parsons tente d’appliquer sa théorie générale à
différents domaines, autres que la sociologie (l’économie, la psychologie, etc.). D’autre part, il
travaille sur le changement dans les sociétés. Il a souvent été reproché à Parsons de légitimer
l’ordre établi car ses recherches portent plus sur le maintien de l’ordre dans la société que sur
le changement social. Pourtant, une partie de ses recherches est consacrée à l’évolution générale
des sociétés, celle-ci étant considérée comme une suite d’étapes. La société passerait du stade
primitif [1] à un stade intermédiaire [2], puis au stade moderne [3]. Le passage de [1] à [2] se
fait grâce à l’écriture, qui permet à la société prendre du recul sur son histoire mais aussi de
stabiliser et diffuser sa culture. Le passage de [2] à [3] est marqué par l’apparition du droit et
d’institutions juridiques, qui définissent les normes de conduite et les règles de la société et
accroissent la stabilité de la culture. Pour Parsons, l’évolution des sociétés est donc liée à
l’affirmation de la culture ainsi qu’à la différenciation progressive des systèmes.
28

8. LA METHODE STRUCTURALE (STRUCTURALISTE)


Le structuralisme est l'une des sources de la systémique, une science apparue dans les
années 1950 qui considère ses objets d'études selon une approche globale (ou holiste).
Cette méthode a pour ambition de rendre intelligibles les faits observés en élucidant la
structure du système dont ils font partie. Le phénomène fait donc partie de la structure et est en
interaction avec d’autres parties de cette structure.
Elle consiste à considérer un objet d’étude déterminé comme un ensemble hermétique
composé d’éléments propres dont il s’agit de dégager les liens et les rapports nécessaires les
uns des autres.
Elle cherche à mettre en évidence la structure d'un phénomène, d'une réalité étudiée. Elle
étudie la manière dont une organisation gère les circonstances interférentes affectant la
réalisation de ses objectifs grâce à son organisation, à sa hiérarchisation. Elle est beaucoup
utilisée dans les sciences humaines.

9. LA METHODE SYSTEMIQUE
Le mot « système » est issu du grec ancien « systema », signifiant « ensemble
organisé ».
La méthode systémique consiste à considérer l’objet d’étude comme un « système », c’est-à-
dire comme un ensemble d’éléments complexes en relation de dépendance réciproque.
Elle considère les choses, les objets, les phénomènes, les réalités, les organisations
comme un système dont les composantes sont en interaction, en interconnexion et en
interdépendance leur environnement, leur fonctionnement et leur mécanisme.
L’approche systémique parfois nommée analyse systémique est un champ interdisciplinaire
relatif à l'étude d'objets dans leur complexité. Pour tenter d'appréhender cet objet d'étude dans
son environnement, dans son fonctionnement, dans ses mécanismes, dans ce qui n'apparait pas
en faisant la somme de ses parties, cette démarche vise par exemple à identifier :

• la « finalité » du système (téléologie),


• les niveaux d'organisation,
• les états stables possibles,
• les échanges entre les parties,
• les facteurs d'équilibre et de déséquilibre
• les boucles logiques et leur dynamique, etc.

La méthode est beaucoup plus utilisée pour l'analyse des réalités sociales, politiques,
économiques, et les considère comme un système ouvert. Elle dégage les mécanismes sous-
tendant ces organisations et établit les effets d'une variation, d'un changement d'un élément sur
l'ensemble global du système. On parle à son sujet, d'input et d'output.
29

➢ La démarche se déroule par étapes :

observation du système par divers observateurs et sous divers aspects ;


analyse des interactions et des chaînes de régulation ;
modélisation en tenant compte des enseignements issus de l'évolution du système ;
simulation et confrontation à la réalité (expérimentation) pour obtenir un consensus.

➢ Elle combine trois voies d'accès :

• L'aspect fonctionnel ("ce que le système fait") qui est sensible aux finalités du système.
• L'aspect structural ("comment le système est composé") qui vise à décrire la structure
du système, l'agencement de ses divers composants. Cette démarche "analytique" met
l'accent davantage sur les relations entre composants que sur les composants eux-
mêmes.
• L'aspect historique (ou "génétique" ou dynamique : "ce que le système était ou devient")
qui est lié à la nature évolutive du système, doté d'une mémoire et d'un projet, capable
d'auto-organisation.

Pour une meilleure fiabilité de la méthode systémique, il convient de varier les points de vue
sur un même objet d’étude et combiner plusieurs approches pour mettre en évidence tous les
aspects de la problématique posée.

10. LA METHODE STATISTIQUE


Elle aide à recueillir, organiser, résumer, présenter et analyser un ensemble des données
numériques relatives à un phénomène. Les résultats sont présentés souvent sous forme de
graphiques, de tableaux et de schémas.
Les méthodes statistiques comprennent deux parties que l’on utilisera selon les objectifs
de la recherche effectuée.
• La première s’arrête à la description des données. La méthode statistique consiste à
résumer sous forme de tableaux, les distributions des effectifs ou des caractéristiques
étudiées.
o Condenser l’information sous forme de quelques nombres caractéristiques. Il
s’agit de les calculer à partir des données brutes (moyenne, coefficient).
o Représenter ces données traitées sous forme d’images, de diagrammes ou des
graphiques. Ces techniques constituent la statistique descriptive.
• Mais, la plupart des recherches actuelles font appel à la statistique inférentielle ou
30

statistique inductive afin de comparer les caractéristiques obtenues lors de la


description statistique (variance, covariance, la moyenne, les fréquences, modes,
établissement des taux). On parle de l’inférence statistique, c’est - à - dire la
généralisation sur un univers infini des conclusions obtenues à partir des
caractéristiques des échantillons, grâce à la comparaison. Il existe divers tests
statistiques basés sur la théorie des probabilités. Cf. Cours de statistique inductive.
L’analyse statistique permet donc de dégager les moyennes des fréquences, les variances, les
proportions, etc. Elle diffère selon le niveau d’étude et de la recherche.
La méthode statistique, précise le Professeur Rwigamba Balinda 21, aide à pouvoir
quantifier et chiffrer les résultats de la recherche. Ensuite, elle permet de présenter ces
résultats sous forme des graphiques, des tableaux et des schémas. Enfin, elle donne aux lecteurs
une vision synthétique du travail de recherche.
Cette méthode utilise des variables : celles - ci sont des caractéristiques ou des
renseignements, qui dans une étude de recherche prennent différentes valeurs et par
conséquent, sont mesurables.
Exemple : Sexe, taille, poids, âge, compte bancaire, débit, crédit, solde.
Indicateurs économiques : PNB, importations, exportations.
Lors de l’élaboration d’une étude de recherche, les variables doivent être clairement
identifiées en vue de rendre claires les graphiques et les tableaux qui synthétisent les résultats
de recherche.

11. LA METHODE GENETIQUE


Elle recherche la genèse, l'origine des faits, des événements et des antécédents dans le
temps. La méthode cherche la causalité de choses dans les choses elles-mêmes en répondants
aux questions quand, pourquoi, comment, déclencheur des choses.
La méthode génétique est, avec la méthode expérimentale et la méthode empirique,
l'une des trois méthodes utilisées en psychologie, sociologie.

12. LA METHODE DEDUCTIVE


Dans son acception courante, la déduction se définit comme un raisonnement
qui va du général au particulier.
Elle consiste à passer des propositions prises pour prémisses à des propositions qui en
résultent, suivant des règles logiques.
Formulations typiques :

21
RWIGAMBA BALINDA, Cours d’initiation au travail de recherche scientifique, inédit, ULK, Kigali, 2000, p. 23.
31

« De ce qui vient d’être exposé, on peut conclure que… / il ressort que… /


on peut déduire que… »
Dans la pratique, la méthode consiste à appliquer un principe général à un cas
particulier. L’exemple type du syllogisme en est une excellente illustration (en trois
temps de pensée) :

• Tout homme est mortel


• Or Socrate est un homme
• Donc Socrate est mortel

Dans la pratique, la méthode déductive consiste à vérifier une hypothèse générale sur le plus
grand nombre d’observations particulières.
Elle procède par la déduction, c’est - à - dire par raisonnement qui consiste à partir de
la règle, de la loi ou de la formule jusqu’à arriver à des cas réels, à des exemples.

Par exemple, pour la grammaire d’une langue, cette méthode est très efficace pour
vérifier si la leçon est bien comprise. On donne la règle, puis on passe aux exemples.

13. LA METHODE INDUCTIVE.


Elle remonte de cas particuliers aux vérités générales. Elle consiste à observer d'abord
des phénomènes, à rechercher les liens qui les unissent, les uniformités qui s'en dégagent et à
formuler des principes généraux qu'on appelle des lois. Son caractère essentiel et de généraliser.
Les physiciens, les chimistes procèdent habituellement de la sorte par l'expérimentation et
vérifient ensuite par des nouvelles observations, l'exactitude des lois qu'ils ont formulées.
La méthode inductive : est un procédé de la pensée par lequel on remonte d’un certain
nombre d’expériences ou de propositions particulières à une proposition plus générale. Elle part
des principes généraux dont l'exactitude a été démontrée ou qui sont supposés exacts pour en
tirer, par un raisonnement logique, des propositions nouvelles. C'est elle qui joue un grand rôle
dans les sciences mathématiques.
La méthode inductive est définie comme l’opération par laquelle l’esprit part des faits
particuliers pour s’élever à une loi générale. Son principe est représenté de la manière suivante :
Observation puis Constat puis Principe énoncé.
La méthode inductive doit respecter les trois phases de base :
a) la phase de contextualisation c’est à dire que l’observateur part d’une situation
concrète pour amener le thème étudié qui devra être trouvé par la projection
textuelle de l'univers interprétatif de l’observateur.
b) la phase de conceptualisation qui a pour objectif de permettre à l’observateur
de déduire à partir des situations des généralités.
32

c) la phase de recontextualisation durant laquelle l’observateur doit transformer


les concepts trouvés et définis sur une autre situation.

Comparaison entre méthode inductive et méthode déductive


Pour la comparaison entre ces deux méthodes que l’on oppose, souvent à tort, alors qu’elles
peuvent être complémentaires, disons que :
La démarche déductive a pour point de départ des concepts, des définitions, des principes, des
règles à appliquer et a pour but de les mettre en pratique par des applications concrètes.
Alors que la démarche inductive procède d’une démarche inversée. La méthode inductive
permet le passage de « l’observation à la loi » (J.S. Mill). Elle a pour point de départ des
situations concrètes et accessibles à l’observateur et à pour but d'amener à dégager des concepts,
des principes ou des règles applicables.

14. LA METHODE HYPOTHETICO-DEDUCTIVE


La méthode hypothético-déductive est une méthode scientifique qui consiste à formuler
une hypothèse afin d'en déduire des conséquences observables futures (prédiction) - mais
également passées (rétrodiction) - permettant d'en déterminer la validité. Elle est à la base de
la démarche expérimentale, théorisée en particulier par Roger Bacon (à ne pas confondre avec
Francis Bacon) en 1268 dans On Experimental Science. La question de la vérification d'une
hypothèse renvoie en particulier au problème de l'induction, au cœur de la philosophie des
sciences empiriste.

15. LA METHODE INTUITIVE


L’intuition est une connaissance immédiate d’une vérité ou d’un fait. Cette méthode est
en usage spécialement en pédagogie.
L’intuition, c’est l’acte le plus spontané de l’intelligence humaine, celui par lequel
l’esprit saisit une réalité, sans effort, sans intermédiaire, sans hésitation. C’est une « perception
immédiate», qui se fait d’un seul coup d’œil en quelque sorte.
De là, trois sortes d’intuitions ou, plus exactement, trois domaines dans lesquels
l’intuition peut s’exercer sous des formes diverses, mais toujours avec les mêmes caractères
essentiels :
• l’intuition sensible, c’est celle qui se fait par les sens;
• l’intuition mentale proprement dite, celle qui s’exerce par le jugement sans
l’intermédiaire ni de phénomènes sensibles ni de démonstration en règle;
• enfin l’intuition morale, celle qui s’adresse au cœur et à la conscience.
33

16. LA METHODE EXPERIMENTALE


Elle consiste dans la pratique de l’observation, la classification des données de
l’expérience, l’émission d’hypothèses de travail et leur vérification par des expériences
appropriées.
Elle donne la priorité à l’expérience, en ce sens que toute conclusion doit résulter d’une
expérimentation ou être validée par une expérience.
4 étapes :
• observation,
• classification,
• hypothèse,
• vérification (par des tests appropriés).
C’est la démonstration qui établit la véracité de la déduction.
C'est une méthode d'une succession rigoureuse d'étapes utilisée principalement en
science exactes pour aider le chercheur à faire des observations strictement contrôlées,
modifiables et reproductibles à volonté, sur des objets ou des choses ou des phénomènes enfin
d'en tirer des conclusions ou d'établir des liaisons fonctionnelles constantes régissant la nature,
le fonctionnement et les mécanismes de ces objets choses ou phénomènes.
Appliquée en sciences humaines, la méthode expérimentale consiste à introduire, dans
un milieu d'étude, un facteur actif agissant sur ce milieu (stimulus) et observer, vérifier et
mesurer ensuite l'ampleur des modifications apportées à la situation initiale.

17. LA METHODE PHENOMENOLOGIQUE


La phénoménologie (du grec : phainómenon, ce qui apparaît ; et lógos, étude) est un
courant philosophique qui se concentre sur l'étude des phénomènes, de l’expérience vécue et
des contenus de conscience. Edmund Husserl est considéré comme le fondateur de ce courant,
dans sa volonté de systématiser l'étude et l'analyse des structures des faits de conscience.
La phénoménologie est l’étude descriptive des phénomènes tels qu’ils se manifestent
dans le temps et l’espace ; elle désigne aussi le mouvement philosophique s’inspirant de cette
méthode. Elle procède par un retour aux données immédiates de la conscience, permettant de
saisir les essences des êtres et les structures transcendantales de la conscience.
Cette méthode se présente comme un effort pour appréhender, à travers des événements
et des faits empiriques, les «essences» c’est-à-dire des significations idéales.

18. METHODE HERMENEUTIQUE


L'herméneutique (du grec hermeneutikè, έρμηνευτική [τέχνη], art d'interpréter,
hermeneuein signifie d'abord « parler », « s'exprimer » et du nom du dieu grec Hermès,
34

messager des dieux et interprète de leurs ordres) est la théorie de la lecture, de l'explication et
de l'interprétation des textes.
L'herméneutique ancienne est formée de deux approches complètement différentes : la
logique d'origine aristotélicienne (à partir du Peri hermeneia ou De l'interprétation d'Aristote)
d'une part, l'interprétation des textes religieux (orphisme ou exégèse biblique par exemple) et
l'hermétisme d'autre part.
L'herméneutique moderne se décline en sous-disciplines : herméneutique « littéraire »
(interprétation des textes littéraires et poétiques), « juridique » (interprétation des textes de
lois), « théologique » (interprétation des textes sacrés ; on parle aussi d'exégèse), « historique »
(interprétation des témoignages et des discours sur l'histoire), et « philosophique » (analyse des
fondements de l'interprétation en général, et interprétation des textes proprement
philosophiques). La psychanalyse est vue comme un exemple d'herméneutique (interprétation
des symptômes du malade) par Paul Ricœur22. La « généalogie » nietzschéenne, qui interprète
les jugements de valeur (vrai/faux, bien/mal, beau/laid) à partir de l'histoire et de la physiologie
(état de santé du corps), est une herméneutique pour Michel Foucault23.

19. DE LA METHODE EN THEOLOGIE


a. Méthodes bibliques
Toute lecture se définit par le questionnement qu’elle adresse au texte. Il existe une
pluralité de lectures, chacune se distinguant par ce qu’elle cherche dans le texte : la lecture peut
être conduite par un intérêt historique, ou psychanalytique, structural, symbolique, etc.
Si l’on considère l’exégèse francophone, deux types d’analyse sont majoritairement
utilisés dans la lecture biblique : l’analyse historico-critique et l’analyse structurale (ou
sémiotique).Le troisième type présenté sera l’analyse narrative.
- L’analyse historico-critique : elle s’intéresse à l’événement historique que rapporte le texte
et aux conditions dans lesquelles le texte a été écrit. Globalement, son intérêt se fixe sur le
monde (historique) derrière le texte. Devant le petit récit de la guérison de la belle-mère de
Simon (Mc 1, 29-31), l’analyse historico-critique demandera : que s’est-il réellement
passé ? et comment cette tradition est-elle parvenue à l’évangéliste Marc ? quelle
interprétation cet auteur en a-t-il faite à l’intention de la communauté à qui il destine son
Evangile, aux environ de l’an 60 de notre ère ? La visée est ici de reconstruire d’une part la
réalité à laquelle renvoie le récit, d’autre part l’intention de l’auteur qui le rédige.

22
De l'interprétation. Essai sur Sigmund Freud, Seuil, Paris, 1965.
23
Voir son article « Nietzsche, la généalogie, l'histoire », 1971, repris dans Lectures de Nietzsche, LGF, 2000.
35

Jean Zumstein traite des enjeux de la méthode historico-critique qui est un ensemble de
démarches (critique textuelle, critique des sources, critique du genre littéraire, etc.). 24

Exégèse historico-critique

Qu'il s'agisse de textes profanes ou de textes sacrés, le travail est le même depuis le milieu du
XIXe siècle. Elle se pratique en 10 étapes :

• la critique du texte,
• la traduction du texte (s'il y a lieu),
• l'analyse du texte afin de déterminer l'histoire de sa rédaction,
• la critique littéraire,
• la critique de forme,
• la critique traditionnelle, (le Talmud, le Midrash sont des collections de documents
d'exégèse traditionnelle)
• les motivations de l'écrivain,
• l'histoire des courants littéraires (y compris religieux, s'il y a lieu)
• l'interprétation

- L’analyse structurale ou sémiotique : ce n’est absolument pas le monde représenté qui


l’intéresse, mais le fonctionnement du langage, suivant un principe qu’on appelle le postulat
d’immanence : rien hors du texte, rien que le texte et tout le texte (tout est pris en compte
dans le texte ; aucune information n’est prise hors du texte). Sa question : comment le texte
fait-il pour produire du sens ? Le texte est lu comme un système de signes dont il s’agit de
comprendre comment ils s’organisent en réseau. Le récit de Marc 1, 29-31 sera l’occasion
de scruter la gestion de l’espace, le passage de la femme du coucher au lever, l’opposition
entre Jésus qui s’approche et la fièvre qui s’en va. Le monde à explorer ne gît pas derrière
le texte ; c’est le monde du texte qui est à parcourir.

- L’analyse narrative : sa question : comment l’auteur communique-t-il son message au


lecteur ? par quelle stratégie l’auteur organise-t-il le déchiffrement du sens par le lecteur ?
L’étude porte ici sur la structuration qui permet au message d’atteindre l’effet recherché par
l’émetteur. Toujours sur la guérison de la belle-mère de Simon, le regard s’attachera ici à

24
COULOT, Cl., (dir.), Exégèse et herméneutique. Comment lire la Bible, coll. « Lectio divina », Paris, Cerf, 1994,
p. 8.
36

l’ordre d’entrée en récit des personnages (pourquoi Jésus apparaît-il en dernier ?), au rôle
éminent des disciples (ils font agir Jésus), à l’effet de la guérison (la femme les sert).
L’analyse narrative s’oriente prioritairement non sur l’auteur, ni sur le message, mais sur
le lecteur ; elle envisage l’effet du récit sur le lecteur, la lectrice, et la façon dont le texte les
fait coopérer au déchiffrement du sens. Tout récit est composé en vue d’exercer un effet sur
le lecteur ; il s’agit de repérer, à même le texte, les signaux qui balisent et oriente le parcours
de la lecture.
b. Méthode en théologie systématique
La théologie, comme toutes les sciences humaines, procède par une méthodologie
pluridisciplinaire. Sa méthode spécifique officielle est appelée génétique (γεννήτικος =
"propre à la génération", " qui concerne une genèse, un commencement", " relatif à la source".)
parce qu’elle s’appuie et se sert de ses sources (bibliques, patristiques, historiques, spéculatives,
liturgiques ou ecclésiales) qui l’ont fait naître.
Cette méthode génétique comporte cinq étapes :
• Ecriture Sainte
• Tradition patristique et historique
• Analyse spéculative
• Vie liturgique
• Vie de l’Eglise avec application aux problèmes actuels.

Cette méthode garantit un enseignement ancré sur les données de la Révélation, unifié dans
l’histoire du salut, et intégré dans une vision concrète de la foi, vitalisé par un contact avec la
liturgie et la vie de l’Eglise, enfin ouvert aux exigences pastorales grâce à l’attention accordée
aux problèmes du temps.

c. Méthode de l’apostolat social


Elle se rencontre souvent en théologie morale et théologie pastorale. Action catholique :
voire-juger-agir. Vat.II, G.S. : Scruter les signes de temps.
Paul VI, Octogesima Adveniens, n°4 : il revient aux communautés chrétiennes :
· D’analyser avec objectivité la situation propre de leur pays,
· De l’éclairer pal la lumière des paroles inaltérables de l’évangile
· De puiser les principes de réflexion des normes et des jugements et des directives
d’action dans l’enseignement social de l’Eglise.
37

d. Méthode de l’inculturation du christianisme


L’inculturation est « l’incarnation de l’évangile dans les cultures autochtones et en même
temps l’introduction de ces cultures dans la vie de l’Eglise » (Jean Paul II, Slavorum Apostoli,
n°21). L’inculturation se présente comme étant un dialogue continu entre la foi et les cultures ;
Elle suit trois dimensions méthodologiques :
· Analyse critique de l’héritage culturel. D’où une maîtrise des sciences humaines.
· Retour constant aux écritures. D’où la maîtrise des méthodes exégétiques ;
· Intégration réciproque des valeurs africaines et évangéliques

Somme toute, il existe une pluralité de méthodes dans l’élaboration des travaux
scientifiques (méthodes génériques, praxéo - interdiscursive, des homologies structurels,
axiomatique, etc.).
Toutes cependant relèvent de trois modes principaux d’approche : les méthodes
descriptives, les méthodes interprétatives et les méthodes explicatives.

1.3.3. Logique de la méthode scientifique

Pour J. LESOURNE, un des caractères de la méthode scientifique est ce va-et-vient constant


entre les faits et leur interprétation. La logique à la base de la méthode scientifique comporte
donc en soi un caractère cyclique : elle commence avec l’observation des faits, puis progresse
au moyen des théories et des prédictions, utilise l’induction et la déduction et revient aux faits.

A. L’observation des faits

Pendant des siècles, les sciences sociales ont été confondues avec la morale et la philosophie,
et cette confusion a eu comme corollaire :
• mélange entre l’analyse des faits objectifs et l’affirmation des principes normatifs ;
• mélange entre les jugements de la réalité et les jugements de valeurs.
La science s’appuie sur des preuves patentes, plausibles, tangibles obtenues soit directement
soit indirectement, et non sur des jugements de valeur (d’ordre philosophique ou moral par
exemple) ou sur des principes normatifs. Ces faits doivent tirer leur origine des organes
sensoriels ordinaires dont est dotée toute personne normale. Aucune autre preuve ne saurait être
admise soit pour corroborer, soit pour réfuter une hypothèse.
38

B. L’induction

C’est une opération qui consiste à utiliser les faits observés pour élaborer une théorie
(explication) consistante avec ces faits, à dégager des inférences, des lois ou règles à partir de
certaines observations spécifiques pour constituer une règle plus générale. Elle permet donc de
construire des modèles d’explication (théories).

C. La déduction

Elle consiste à tirer des conclusions à partir des prémisses ou d’une théorie existante ; elle sert
à dégager des prédictions d’une théorie, ses conséquences ou ses implications. Elle permet donc
d’utiliser des modèles d’explication.

D. La modélisation (modèle théorique)

Une fois terminée l’observation et la récolte des données, il faudra maintenant les intégrer dans
un modèle. La notion de modèle, version moderne de la théorie, a pris maintenant une place
essentielle dans la pensée scientifique.
Par modèle, il faut entendre, à la suite de N. MOULD, la « maquette », une simplification de
la réalité ou une représentation simplifiée, réduite, miniaturisée d’un objet de grande dimension,
complexe ou difficilement maniable. Ainsi sommairement défini, le modèle théorique ou la
théorie, est une représentation mentale composée de concepts, reliés par des propositions
déduites logiquement d’un ensemble de postulats (Manheim et Rich 1986 : 20). Cette définition
montre que le modèle théorique est composé de concepts, de propositions et de postulats25.

E. La vérification

Le modèle étant élaboré, il va maintenant être possible d’en déduire un certain nombre des
conséquences. Ce sont celles-ci qui permettent la vérification de l’hypothèse de départ sur le
problème qui a été observé et qu’il faille expliquer. C’est cette vérification qui constitue le
critère ultime de l’explication en ce qu’elle doit permettre de prédire avec efficacité jusqu’à
quel point les observations sont conformes avec ce que la théorie prétend.
La méthode de vérification (démonstration) commence par l’élaboration d’un « modèle ». Il
n’existe malheureusement pas de stratégies communes de vérification mais celles qui sont le
plus généralement utilisées en sciences sociales sont :

25
Se reporter également à la section 2.4 de ce chapitre sur la théorie.
39

• Le test expérimental. C’est la stratégie principale des sciences naturelles, mais il ne leur
est pas exclusif. On fait aussi des tests expérimentaux dans certaines sciences sociales
(psychologie, pédagogie, sociologie, etc.). L’expérimentation (en laboratoire ou sur le
terrain) consiste à maintenir sous son contrôle les conditions d’apparition d’un phénomène,
et les faire varier systématiquement une à une, les autres étant maintenues constantes, de
façon à préciser leur part respective d’influence sur le phénomène et dégager ainsi des lois
généralisables à partir de l’analyse des observations recueillies durant l’expérimentation.

• La comparaison peut se faire de deux façons, ce qui permet de distinguer également deux
types d’études : études synchroniques (ou transversales) et études diachroniques (ou
longitudinales). Cette stratégie correspond aux questions relationnelles. Une question
relationnelle suggère l’existence d’un lien (concomitance ou de cause à effet) entre deux
variables, l’une (la variable indépendante) entraînant souvent l’autre (la variable dite
dépendante).

• L’étude de cas se limite à un seul cas. Quand un chercheur étudie des cas rares, il lui est
impossible d’effectuer une expérience à grande échelle. Il doit se contenter alors d’un seul
sujet qu’il examine à fond sous de nombreux aspects. L’étude de cas consiste à colliger un
grand nombre d’informations possible sur le cas étudié et à décrire le comportement du
sujet étudié.

• L’enquête, courante en sciences sociales, consiste essentiellement à observer l’objet et les


facteurs qui l’influencent. De façon générale, elle se réalise par entretien, par
questionnaire ou par observation directe sur le terrain. Les différentes méthodes d’enquête
peuvent classées en trois grandes catégories : les monographies, les recensements et les
sondages.

• Les monographies s’apparentent à des études de cas, en vue d’avoir des connaissances
approfondies sur quelques sujets bien précis.

• Les recensements sont des enquêtes exhaustives auprès de toutes les unités statistiques de
l’univers étudié. Exemple de l’inventaire de partis politiques implantés dans la ville.

• Les sondages invoquent trois idées courantes : instrument de mesure destinée à recueillir
des informations relatives à un questionnement ou à une problématique de départ,
prélèvement d’un échantillon et enquête par questionnaire. À l’inverse des recensements,
40

les sondages sont donc des enquêtes effectuées auprès d’une partie, d’un échantillon de la
population étudiée en vue de généraliser sous certaines conditions les résultats obtenus
auprès de l’échantillon à l’ensemble de la population.

1.3.4. Rôle de la méthode scientifique

Le rôle premier ou fondamental de la méthode scientifique est la recherche de l’objectivité


comme idéal. B. Gauthier et al. définissent l’objectivité comme une attitude d’appréhension
du réel basée sur : i) l’acceptation intégrale des faits (ou absence de filtrage des observations
autre que celui de la pertinence) ; ii) le refus de l’absolu préalable (ou obligation du doute quant
à toute conception préexistante) ; iii) la conscience de ses propres limites ; iv) la reproduction
de l’observation (réplique) au moyen de la même méthode utilisée par le chercheur.

Puisque la raison première de la méthode scientifique est la recherche de la vérité, l’idéal


scientifique se manifeste en outre par l’impartialité et la neutralité.

L’impartialité réfère à ce qui est équitable et juste (ex. résultats de sondages électoraux ;
statistiques militaires, etc.) ; tandis que la logique de la neutralité quant à elle signifie que l’on
doive approcher la connaissance du monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être.

La recherche de la neutralité implique que le chercheur doit éviter de mêler faits et valeurs au
niveau de la logique de la méthode scientifique, puisque les valeurs, qui ont une place centrale
dans l’orientation du comportement humain, ne peuvent provoquer qu’une vision biaisée d’un
phénomène. Cette démarche scientifique s’oppose à celle du sens commun. Les deux méthodes
sont présentées dans le tableau 1 ci-après.
41

Tableau 1 : Comparaison de la démarche du sens commun et de la démarche scientifique


DEMARCHE DU SENS COMMUN DEMARCHE SCIENTIFIQUE
1. Subjectivité 1. Objectivité, intersubjectivité.
a) repose sur des impressions a) repose sur des postulats
b) portée immédiate : ce qui est familier b) portée universelle : corriger et étendre sa
perception

2. Evoquer l’évidence en guise de preuve 2. Examiner une seconde fois avec rigueur
a) observation de cas isolés a) observation systématique

3. Un seul point de vue hors contexte 3. Diversité de points de vue et mise en


Ex. Tous les corbeaux sont noirs… contexte des données
Ex. Tous les corbeaux que j’ai vus étaient
noirs.
4. Croyances populaires et mythes 4. Procédure de vérification selon des
a) vérité= intuition, impression standards rigoureux
b) explique le monde selon nos opinions et nos a) vérité = lois et principes généraux
préjugés b) explique le monde par la remise en
question de nos hypothèses pour les mettre à
l’épreuve
Source : A. LARAMEE et B. VALLEE : 26.
1.4. CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE

Il est important de définir clairement les caractéristiques d’un savoir scientifique, opposé à une
connaissance vulgaire ou banale. Pour J. CRETE et L. M. IMBEAU (1994 :123), un énoncé à
caractère scientifique présente trois caractéristiques suivantes :
Primo : un savoir scientifique est d’abord un énoncé de fait soutenu et non un énoncé non
soutenu. Il ne doit pas seulement être affirmé sans preuve ou sans donner ses sources, sinon
c’est un simple énoncé non soutenu.
Secundo : un savoir scientifique doit présenter des preuves : car en science, ce qui importe,
c’est la preuve et non la source, en citant par exemple une autre personne comme source de
l’information. Dans le monde scientifique, il n’est pas prudent d’accepter les croyances
d’autrui, même si celui-ci est très réputé.
Tertio : un énoncé scientifique est basé sur l’observation systématique et non sur
l’observation fortuite : l’observation systématique obtenue grâce à la méthode scientifique est
plus susceptible de produire des solutions générales, fidèles (répétées) et rigoureuses, alors que
l’observation fortuite, issue de la méthode du sens commun, a tendance à produire de pseudo-
solutions, partielles et temporaires.
42

Enoncé de fait

oui

Présentation des preuves non Enoncé non scientifique

oui

y-a-t-il eu de preuve de la Appel à l’autorité


non
part de l’auteur de l’énoncé

oui

L’observation est-elle Observation fortuite


organisée et répétée ? non

oui

ENONCE
SCIENTIFIQUE

Figure1 : Arbre de décision d’un énoncé (savoir) scientifique.


43

N. MICHAUD s’est inspiré de cet arbre de décision de J. CRETE et L. M. IMBEAU pour


proposer à son tour son arbre décisionnel permettant l’évaluation d’un énoncé scientifique.

Phénomène
observable

Enoncé de fait

Observation Vérification Argument


directe NON par la NON NON Enoncé
d’autorité
concluante personne métaphysique
qui énonce

OUI OUI

Croyance
populaire
Enoncé de fait Vérification
systématique

NON

OUI

Croyance
ENONCÉ
populaire
SCIENTIFIQUE

Figure 2 : arbre décisionnel permettant l’évaluation d’un énoncé scientifique


44

Comme le montrent ces deux arbres de décisions, le savoir ou la connaissance scientifique se


distingue donc de la connaissance naïve en ceci que :
➢ Fondée sur l’intuition et le bon sens, la connaissance naïve :
• donne l’impression des phénomènes apparaissant au hasard ; les explications tentées
sont souvent contredites par l’expérience à cause de l’observation particulière de
quelques faits et des généralisations trop rapides des conclusions ;
• ne mène guère à des prédictions valables.
➢ Fondée sur l’observation, les méthodes et techniques éprouvées, la connaissance
scientifique :
• étudie systématiquement l’ensemble des aspects d’un phénomène et non seulement
les plus importants et saillants ;
• isole les variables ;
• étudie les groupes assez larges de sujets ;
• recherche les associations stables et régulières entre phénomènes.

Enfin, par cette procédure, apparaissent les différentes étapes de l’enchaînement d’opérations
qui constitue le cycle de l’analyse expérimentale avec ce qui fait sa spécificité, une dialectique
constante entre le niveau des faits et celui des idées.

Dès lors, c’est aussi sous


une forme circulaire qu’il
convient de figurer le
processus de la démarche
scientifique, avec la
possibilité de variantes
dans les rapports entre ses
différentes étapes
45

CHAP. II : PREPARATION DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE

Ce chapitre se rapporte à la préparation de la recherche scientifique. Certains problèmes


courants auxquels les chercheurs sont confrontés avant la récolte des données y sont examinés.
Il s’agit du choix du sujet, de la spécification du problème, de l’opérationnalisation des
hypothèses, de la formulation des objectifs, de la recherche documentaire, du choix des
instruments de mesure, la pré-enquête, le pré-test et le plan de recherche.

2.1. CHOIX DU SUJET

2.1.1. Définition
Lorsqu’on s’engage dans un projet de recherche, le choix du sujet de recherche est le premier
problème qui se pose avec acuité au chercheur, surtout si celui-ci est libre, débutant ou profane.
Par sujet de recherche, il faut entendre le centre des préoccupations à partir duquel gravitent
un ensemble de problèmes de recherche possibles. C’est l’idée générale qui enveloppe divers
problèmes de recherche.
Une fois choisi, le problème essentiel de cette phase consiste à passer progressivement d’un
thème de recherche de caractère assez général à un véritable sujet, donnant naissance à une
problématique et donc à un projet, c’est-à-dire à une perspective opérationnelle de recherche
dans un domaine délimité.

2.1.2. Critères de choix ou facteurs qui influencent le choix d’un sujet de recherche

Le choix d’un sujet de recherche est influencé par un ensemble varié de facteurs. Parmi ces
facteurs, on peut invoquer :
A. Les compétences du chercheur.
D’après OUELLET, la compétence du chercheur est démontrée lorsque : i) il connaît d’abord
les principales recherches en cours sur le sujet ; ii) il est conscient des problèmes pratiques et
quotidiens reliés à l’activité en questions ; iii) il connaît aussi les principales approches
théoriques associées à son problème ainsi que leur valeur ; iv) il est au courant des nouvelles
tendances au sein de son domaine de recherches ; v) il maîtrise les principales méthodes et
techniques de recherche pour effectuer spécifiquement des investigations dans son champ de
spécialisation.
B. Le degré d’intérêt.
Il consiste à s’assurer si le sujet s’inscrit dans ses préoccupations, dans la sphère de l’équipe ou
du centre qui l’anime. Cet intérêt peut naître et se développer à partir de plusieurs origines : i)
46

un plan de recherche d’ensemble ; ii) un problème immédiat auquel il faut trouver une solution ;
iii) une expérience vécue ; iv) un besoin d’information urgent ; v) en prévision des problèmes
qui se poseront dans les années à venir.
C. L’importance du débat
Y-a-t-il un débat sur lequel vous pouvez apporter de nouvel éclairage ? Y-a-t-il un champ
nouveau qui mérite d’être étudié ?
D. La faisabilité de la recherche
Le chercheur choisira un sujet de recherche dont la réalisation n’exigera pas des dépenses
supérieures à ses possibilités. Pour cela, il examinera d’abord les fonds dont il dispose. A partir
de là : i) il peut évaluer la faisabilité de sa recherche du point de vue des ressources humaines
et matérielles ; ii) il doit évaluer le salaire qu’il peut verser à quelques assistants de recherche
et autres informateurs ; iii) il doit considérer la disponibilité de l’équipement c'est-à-dire un
laboratoire de recherche, des micro-ordinateurs pour le traitement des textes et l’analyse
statistique des données, du matériel pour la recherche sur le terrain (enregistreuse,
polycopieurs, etc.) ; iv) il doit aussi tenir compte du contexte sociopolitique, du temps
disponible, de la disponibilité des ressources humaines, des risques éventuels, des
caractéristiques de l’objet d’étude.
E. La gratification et le prestige.
La valorisation sociale et la reconnaissance éventuelle des milieux scientifiques sont aussi des
acteurs qui déterminent le choix d’un problème de recherche ; l’élaboration d’une recherche
dont le thème véhicule une dimension prestigieuse frappe l’imagination par son originalité,
impose le respect par sa vigueur scientifique, favorise éventuellement la publication dans les
périodiques à rayonnement international, assure la crédibilité, la reconnaissance et une certaine
notoriété pour le chercheur.
F. L’idéologie.
En choisissant un problème de recherche et son approche, le chercheur souscrit, qu’il le veuille
ou non, à une idéologie entendue comme « ensemble ou système d’idée, de croyances et de
doctrines propres à une époque et à une société ». On comprend alors l’existence de luttes
idéologiques entre écoles, établissements et chercheurs.
G. Les programmes de subvention, commande et effet de mode.
Il est plus facile pour un chercheur d’obtenir des subventions de recherche en fonction des sujets
favorisés par les organismes qui distribuent ces fonds de recherche. Par ailleurs, le chercheur
recevoir une commande précise. Enfin, l’opinion publique et la communauté scientifique
peuvent s’intéresser à un moment précis à une thématique particulière sous l’effet de mode en
fonction de la pertinence d’une recherche ou de son utilité.
47

H. Les perspectives du chercheur


Le travail servira-t-il vos projets professionnels, notamment. En effet, le sujet de votre travail
marquera votre image pendant plusieurs années.
S’il s’agit d’inscrire le travail dans la construction d’un parcours académique et universitaire
particulier, il conviendra de s’interroger préalablement sur l’adéquation du travail (mémoire,
thèse, etc.) à la poursuite de la formation envisagée.
S’il est rédigé dans une optique de recherche d’emploi, il faut savoir qu’un travail de recherche
représente toujours une mise en valeur des capacités du candidat. Il constitue un « visa » ou une
« carte de visite » (AKTOUF OMAR) grâce à laquelle l’employeur peut apprécier les qualités
de synthèse, de traitement de données, de présentation et de communication. Il permet d’éclairer
un peu de personnalité de ce dernier, en particulier à travers le type de sujet et de thématique
de recherche qu’il a été amené à choisir, et donc à travers ses motivations de recherche.
Dans tous les cas de figure, le sujet du travail marquera l’image du chercheur et celle-ci le suivra
pendant plusieurs années.
2.1.3. Stratégies pour le choix d’un sujet de recherche

Pour trouver un bon sujet de recherche, trois stratégies suivantes peuvent être suggérées : la
lecture d’un grand nombre d’articles et de livres sur le sujet de recherche ainsi que l’examen
des souhaits et recommandations des chercheurs et l’examen systématique des écrits concernant
les spéculations sur le futur.
A. Lecture d’un grand nombre d’articles et de livres sur le sujet de recherche
Elle permet de se familiariser avec les connaissances scientifiques déjà acquises. Pour cela, il
peut être utile d’examiner la table des matières de quelques périodiques des cinq ou sept
dernières années ? Cela donne un aperçu des recherches dans ce domaine.
B. Examen des souhaits et recommandations des chercheurs comme recherches
Supplémentaires qui permettraient d’éclaircir certains éléments obscurs du point de vue
théorique, méthodologique et empirique. Il serait aussi utile d’examiner les critiques émises à
propos d’un domaine de recherche.
C. Examen systématique des écrits concernant les spéculations sur le futur
On peut tenter de s’informer auprès de chercheurs sur ce qu’ils croient être les priorités pour le
futur. On peut aussi leur demander d’indiquer, parmi l’ensemble des recherches qu’ils ont
exécutées, celles dont ils sont le plus fiers et celle dont ils sont le moins fiers. Cela permet de
poursuivre dans la voie d’une recherche réussie.
Après avoir examiné toutes ces stratégies, on peut faire appel à son imagination et à son propre
jugement.
48

2.2. DEFINITION ET SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE

Le meilleur pied sur lequel peut démarrer une recherche c’est de trouver un problème irrésolu
et de tenter d’y apporter une solution.
2.2.1. Définition

Problématiser c’est identifier l’ensemble d’éléments qui posent problème dans un certain
champ, dans un certain domaine, sur un sujet donné, au niveau de la méthode de travail
emprunté, etc. Soutenir que tel ou tel phénomène « pose problème » permet de supposer une
incohérence ou une incomplétude de l’élément en question, une difficulté théorique ou
pratique dont la solution n’est pas encore trouvée. A moins que la solution existante soit
insatisfaisante, voire contradictoire, à la lumière de données, de méthodes, de théories
nouvelles. La problématique réfère donc généralement à un ensemble d’éléments ou
informations formant problème, à la structure d’informations dont la mise en relation
engendre chez un chercheur un écart se traduit par un effet de surprise ou de
questionnement assez stimulant pour le motiver à faire une recherche.
Un problème de recherche se définit donc comme :
• Un écart ressenti entre une situation de départ (situation observée, actuelle) perçue
comme insatisfaisante et une situation d’arrivée désirable (idéale, normale, prévue…).
Cet écart s’exprime par un sentiment de manque à combler entre ce que nous savons et
ce que nous désirons savoir sur le réel ; par un sentiment d’ignorance et par le désir de
connaître, par la volonté du chercheur d’en savoir plus sur la situation observable en
suscitant un questionnement.
• Une difficulté ou un obstacle existant entre une situation actuelle et un objectif futur
souhaité. Cependant, il faut bien remarquer que tous les problèmes ne sont pas des
problèmes de recherche.
2.2.2. Conditions d’une problématique de recherche

Pour qu’un problème potentiel de recherche fasse l’objet d’une recherche scientifique, les
conditions suivantes doivent être réunies :
• il doit y avoir une différence ou un écart évident ou significatif entre la situation
observée et la situation désirable.
• les causes de cet écart doivent être obscures ou inconnues ; d’où nécessité de combler
certaines lacunes ;
• le problème ou la question doit avoir plusieurs réponses ou solutions ; il doit donc y
avoir certaines divergences dans notre connaissance de la situation.
49

• La question de départ doit être une question précise dont le sens ne prête pas à confusion
c’est-à-dire elle ne doit pas être une question vague ou floue.
• La question de départ doit être faisable c’est-à-dire réaliste en termes de ressources en
personnel, en temps, en argent et en moyens logistiques permettant d’y apporter des
éléments de réponse valables.
• La question de départ doit être pertinente : une bonne question de départ ne doit avoir
des connotations morales ; elle ne doit être ni moralisatrice ni d’ordre philosophique.
Cependant, dans la vie courante, les liens entre la connaissance, l’éthique et le politique
sont régulièrement confondus. Cela n’empêche pas la recherche d’être conduite avec
rigueur, du moins à condition que le chercheur sache éviter les confusions entre ces
registres et, au cœur de son travail de recherche, aborder le réel en termes d’analyse et
non de jugement moral.
• La question de départ doit permettre une analyse de la discipline dont elle relève.
2.2.3. Modèles possibles de problématique de recherche

Dans leur ouvrage collectif sur L’écrit universitaire en pratique (2009 : 45-46), G. CISLARU
et collaborateurs distinguent quatre types de problématiques possibles.
La problématique polémique se situe en rupture avec le champ de recherches dans lequel elle
s’inscrit. Dans ce modèle, l’auteur propose de manière explicite un point de vue différent de
celui de ses prédécesseurs.
La problématique d’élargissement, quant à elle, propose de déplacer les frontières d’un
champ ou d’un objet de recherche traditionnellement considérés sous un angle plus restreint.
Dans ce modèle, l’auteur indique de nouveaux points de vue ou de nouveaux secteurs qui
n’ont pas été exploités par les recherches antérieures.
La problématique de confirmation propose d’appuyer une théorie ou une méthode déjà
attestée par l’application sur un autre objet ou sur un autre corpus. Dans ce cas, l’auteur indique
le modèle ou la théorie sur lesquels il s’appuie ainsi que les raisons qui l’amènent à le/la projeter
sur un corpus différent.
La problématique d’affinement propose d’apporter des éléments supplémentaires à la
description d’un objet, d’une théorie, d’une méthode ou d’un corpus d’analyse.
2.2. 4. Eléments d’une problématique (ou position du problème)

Quels renseignements devraient figurer dans l’énoncé du problème? Il faut savoir tout de suite
qu’il n’existe pas de méthode unique et universelle pour énoncer ou formuler un problème de
recherche. Deux méthodes peuvent être suggérées.
50

A. La méthode ’’D. LACHAIT’’ de M. A. COHENDET (1988)


Par problématique, M.-A. COHENDET entend tout simplement le fait de se demander « quel
est le problème ?» et d’y apporter une réponse.
Les renseignements à y inclure dérivent des réponses aux questions suivantes :
• depuis quand cette question se pose-t-elle ?
• est-elle analysée de la même manière dans tous les pays ?
• pose-t-elle des problèmes concrets et/ou théoriques ?
• a-t-elle actuellement une grande importance ?
• est-elle liée à d’autres questions (de droit) ?
• les théoriciens ont-ils proposé des éléments de réflexion pertinents ?
Pour fournir des réponses à ces questions, A.-M. COHENDET conseille d’utiliser la méthode
dite D. LACHAIT où :
D = définition du sujet c'est-à-dire définition des termes du sujet mot à mot.
L = limites du sujet :
• dans le temps ;
• dans l’espace ;
• sur le fond ou l’aspect (objet) du sujet
A = actualité : présenter les éléments d’actualités qui se rapportent au sujet ; cela permet une
entrée en matière assez percutante ;
C = droit comparé il est très important de situer, de relativiser le sujet dans l’espace (utiliser
pour cela la technique de l’entonnoir) ;
H = historique : il s’agit de relativiser le sujet dans le temps.
A = annonce du plan où est énoncée la problématique : la thèse sur le sujet doit être formulée
en une seule phase, sobre et claire.
I = intérêt du sujet du point de vue à la fois pratique et théorique.
T = théorie : évoquer d’une part les grands problèmes théoriques que peut poser ou susciter le
sujet, et d’autre part les positions de grands théoriciens sur ces points : Rousseau sur la
souveraineté populaire ; Montesquieu sur la séparation de pouvoirs ; Duguit sur la
puissance publique ; Hauriou sur le service public ; etc.

B. Modèle de VARKEVISSER et collaborateurs (1993)


Ces auteurs proposent les renseignements ci-après à inclure dans la problématique :
1° le contexte du problème : il s’agit de décrire brièvement des caractéristiques du milieu
concerné si ces facteurs influent sur le problème. On doit y ajouter si possible quelques
statistiques à des fins d’illustration.
51

2° la nature du problème : on décrit ici le problème ainsi que son importance, sa distribution,
et sa gravité :
• qui est touché ?
• où ?
• depuis quand ?
• avec quelles conséquences ?
3° l’analyse des principaux facteurs qui peuvent influer sur le problème et un argument
convaincant selon lequel les connaissances actuelles ne suffisent pas à le résoudre,
4° une brève description des solutions essayées dans le passé, de leur degré de réussite et des
raisons motivant des recherches supplémentaires ;
5° une brève description du type de enseignements que devrait recueillir la recherche et de la
façon dont ces renseignements seront employés pour résoudre le problème ;
6° si nécessaire, une brève liste de définitions des notions importantes figurant dans l’énoncé
du problème.
2.2.4. Spécification de la problématique

Cette démarche consiste en l’approfondissement d’un problème spécifique en une question


spécifique. Elle se développe selon la technique de l’entonnoir. Un problème de recherche se
doit être spécifique pour donner lieu à une recherche.

SUJET DE RECHERCHE
Problème général

Question générale

Problème spécifique
Question spécifique

Cadre théorique
Hypothèse ou question de
recherche

Figure 3: spécification de la problématique


52

B. GAUTHIER et al. classent le problème général de recherche dans deux grandes catégories :
problèmes d’obstacle à la compréhension de la réalité ou problème d’obstacle à
l’intervention ou à l’action sur le réel.

• Les questions relatives à la compréhension (description ou explication) d’un phénomène


peuvent être formulées comme suit :

quand le phénomène se produit-il ?où se produit-il ? Combien de


fois ?comment ?qui est concerné par ce phénomène ? Quels en sont les divers
aspects ? Pourquoi ce phénomène se produit-il ? Quelles en sont les causes ?
Quels en sont les effets ? Quelle en est la fonction ? Quelles sont les
conséquences de ce phénomène ?

• Tandis que les questions relatives à l’intervention (ou à l’action) sur le phénomène peuvent
être :
Comment évoluait la situation avant d’intervenir ? Quel est l’état de réalité sur
laquelle on doit intervenir ? Comment on doit intervenir et comment le savoir ?
Quels sont les moyens d’intervention ? Qui peut et doit intervenir ? Quand peut-
on intervenir ? Où peut-on et doit-on intervenir ? Pourquoi intervenir ?
Comment évaluer les résultats de l’intervention (quel est l’état de la réalité » à
la suite de l’intervention, et comment le savoir?)

Les résultats de recherche sur un problème général lié à la compréhension servent à décrire la
réalité ou à expliquer celle-ci ; ceux sur un problème général de recherche lié à l’intervention
servent par contre à produire une chose nouvelle, ou à choisir une chose nouvelle.

Après avoir énoncé le problème général et formulé la question générale de recherche, le


chercheur peut alors énoncer le problème spécifique de recherche.

Ce problème spécifique de recherche peut s’agir :

• de contradictions entre les conclusions de recherche portant sur un même sujet ;


• lacunes ou des difficultés très particulières dans l’organisation ou la cohérence
de nos connaissances scientifiques ;
• inapplicabilité d’une théorie ;
53

• difficultés ou impossibilité de généraliser des conclusions de recherches


antérieures à une situation particulière ;
• non prise en compte de certaines variables dans la recherche ;
• incertitude face aux conclusions d’une recherche à cause des problèmes
méthodologiques ;
• absence de vérification d’une interprétation, d’un modèle ou d’une théorie.
• absence totale ou partielle de connaissances concernant un sujet de recherche.
• absence partielle de méthodes de recherche permettant de dégager un portrait
global des conditions dans lesquelles se produit un phénomène ;
• utilité ou inutilité d’un protocole de recherche ;
• absence de vérification, totale ou partielle, de modèles d’interprétation, de
théories ;
• impossibilité de généraliser des conclusions et des interprétations ; de
l’incertitude quant à la possibilité de reproduire les observations d’une recherche
antérieure ;
• impasse dans le progrès des connaissances sur une réalité donnée ;
• résultats périmés qu’il est utile de rafraîchir, etc.
54

REALITE
OBJET, PHENOMENE
THEME DE OU SITUATION
RECHECHE

Obstacle à la compréhension Obstacle à l’interprétation ou


PROBLEME à l’action sur le réel
de la réalité
GENERAL

QUESTION
GENERALE

Besoin de Besoin Besoin de Besoin de choisir


décrire la d’expliquer produire ou ou sélectionner
réalité la réalité de créer une une chose réelle
chose réelle

• Absence totale ou partielle de recherche sur un objet,


PROBLEME
SPECIFIQUE
l’existence d’un phénomène et les conditions dans lesquelles
il se produit
• Incertitude quant à la possibilité de reproduire les
observations d’une recherche antérieure
• Impossibilité de généraliser des conclusions et des
interprétations
• Incertitude des conclusions d’une recherche à cause des
problèmes méthodologiques
• Contradiction apparente entre des observations
• Absence de vérification, totale ou partielle, des modèles,
d’interventions, de théorie
• Impasse dans le progrès des connaissances sur une réalité.

QUESTION
SPECIFIQUE

Besoin de savoir certaines choses


spécifiques

HYPOTHESE

Utilisation des méthodes de recherche

Figure 4 : Problématisation
55

2.3. CONSTRUCTION ET OPERATIONNALISATION DES HYPOTHESES

Une fois la problématique clairement identifiée, donc la question spécifique clairement établie,
on doit lui apporter une tentative de réponse, c’est-à-dire une hypothèse.

2.3.1. Définition de l’hypothèse

Celle-ci peut être définie comme :


a. une réponse provisoire à la question posée ;
b. une proposition relative à l’explication d’un problème ou d’un phénomène admis
provisoirement avant d’être soumis à la vérification ou au contrôle de l’expérience,
c’est-à-dire une cause provisoire qui explique ce phénomène ;
c. une relation supposée entre un ou plusieurs facteurs significatifs et le problème, entre
une cause et un effet.
Autrement dit, on peut définir plus formellement l’hypothèse comme un énoncé de fait,
normalement déduit du modèle théorique, qui doit être soumis à la vérification.
Après vérification, il se peut que l’hypothèse initialement formulée ne soit pas confirmée par
la recherche, ce qui ne représente pas un échec, les hypothèses infirmées pouvant donner lieu
à de nouvelles hypothèses.
Elle peut être exprimée comme telle dans l’introduction du travail. Elle peut aussi être
implicite mais, dans tous les cas, la recherche est orientée par la réponse anticipée que donne
le chercheur à la question qu’il s’est posée.
2.3.2. Qualités d’une bonne hypothèse

Pour être exploitable, et faire progresser la recherche, l’hypothèse doit présenter certaines
qualités. Elle doit être :
a) valide : c'est-à-dire avoir un rapport relativement étroit avec les phénomènes qu’elle
prétend expliquer ;
b) relationnelle : c’est-à-dire mettre en relation deux ou plusieurs facteurs significatifs
(variables) ;
c) opératoire : c'est-à-dire permettre de pouvoir effectuer des observations ou des mesures
sur des phénomènes en vue de la vérification ou de la démonstration ;
d) précise : c'est-à-dire en éliminant toutes les ambiguïtés, ce qui implique la détermination
d’indicateurs révélateurs des facteurs étudiés.
e) vraisemblable c'est-à-dire elle doit pouvoir se rattacher à une théorie existante, être en
conformité avec le contenu actuel de a science dont elle ne contredira pas les acquis.
56

f) vérifiable : soit directement soit indirectement par l’analyse des données; cela signifie
qu’il doit être possible de recueillir des données valides permettant de la confirmer ou
de l’infirmer.
Ce dernier trait permet de distinguer l’hypothèse du postulat : la première doit pouvoir être
démontrée tandis que le second représente des données incontestables ou considérées comme
telles.
Les étudiants croient, à tort, que si l’hypothèse est infirmée par les résultats de leur recherche,
cela signifie que leur travail dans son ensemble est un échec. Bien qu’elle soit compréhensible,
cette attitude n’est pas justifiée : une hypothèse infirmée ne signifie pas nécessairement que le
travail est un échec et une hypothèse confirmée ne signifie pas nécessairement que la recherche
a été bien menée. Selon S. GIROUX et G. TREMBLAY (2009 : 46), la valeur d’une
recherche ne dépend pas de la confirmation de l’hypothèse, mais plutôt des efforts déployés
pour évaluer l’hypothèse formulée-ou l’objectif poursuivi- de façon impartiale.
2.3.3. Catégories d’hypothèses

Selon leur degré d’élaboration, J.L. LOUBET del BAYLE (1979) distingue trois catégories
d’hypothèses : les hypothèses de recherche, les hypothèses de travail et les hypothèses
théoriques.
i) L’hypothèse de recherche est celle qui est posée au début d’une recherche ; elle a
pour but d’orienter le travail initial, d’encadrer l’observation. Elle touche peu au fond du
problème puisqu’au début, les questions posées sur l’objet de la recherche, les concepts sont
vagues.
ii) L’hypothèse de travail est posée lorsque le travail de recherche et l’observation sont
engagés. Elle résulte de la confrontation de l’hypothèse de recherche avec l’observation. Elle
est plus précise, souvent élaborée sous la forme de proposition de réponse que de question.
iii) L’hypothèse théorique est formulée à un stade avancé de la recherche. Elle est très
élaborée. Elle est prête à être soumise à vérification et suggère les opérations à faire pour cette
vérification.
2.3.4. Elaboration de l’hypothèse et construction du cadre opératoire

A. Elaboration de l’hypothèse

Deux démarches intellectuelles permettent l’élaboration des hypothèses, l’une de type inductif,
l’autre de type déductif.
57

1° La démarche de type inductif : c’est la méthode la plus réaliste. On part des faits pour
arriver à l’idée-hypothèse. Elle peut être conduite de manière intuitive, rationnelle, ou naître du
hasard sans qu’on s’y attende.
L’intuition est la démarche que suit l’esprit du chercheur pour arriver, en partant des perceptions
sensibles, à la connaissance réfléchie et approfondie des choses. Exemple de la pomme de
Newton.
L’hypothèse qui naît d’une démarche rationnelle implique au contraire une observation
systématique de nombreux faits.
Dans la réalité, il y a souvent une idée née de l’intuition puis précisée par la démarche
rationnelle.
2° La démarche de type déductif : le chercheur ne passe plus directement des faits à l’idée-
hypothèse ; il continue à observer les faits mais il déduit l’hypothèse des idées préexistantes.
L’hypothèse peut être une théorie déjà formulée (exemple du matérialisme historique). En
sciences sociales, son utilisation est assez réduite car il y a peu de théories et leur fondement
est loin d’être indiscutable.
L’hypothèse peut aussi être déduite de travaux antérieurs relatifs à des phénomènes du même
type. Le chercheur utilise des hypothèses déjà existantes.
Le chercheur peut aussi construire une hypothèse en raisonnant par analogie c'est-à-dire
rapprocher des phénomènes.

B. Construction du cadre opératoire

Les auteurs utilisent divers termes pour désigner la même idée de cadre opératoire : « devis de
recherche », « plan de recherche », « modèle opératoire », « modèle expérimental » et
même « paradigme ».
Le cadre appartient à la partie de la méthode scientifique que l’on nomme « vérification » ou
« démonstration ». Il représente l’arrangement des variables et des indicateurs que l’on
doit construire pour permettre une vérification, l’observation des référents empiriques
impliqués dans les concepts opératoires rattachés à l’hypothèse. Grâce au cadre opératoire, le
chercheur traduit ainsi, dans le langage de l’observation, les concepts théoriques du cadre
conceptuel élaboré au moment de la formulation de problème.
L’élaboration du cadre théorique comporte deux étapes : la construction des variables et
l’élaboration des indicateurs.
58

1° La construction des variables.


Une hypothèse que l’on cherche à vérifier comprend des concepts significatifs que l’on désigne
sous le nom de variables. Ces concepts rattachés aux variables doivent être définis avec
précision pour permettre une vérification empirique. La variable constitue donc un référent
empirique du concept, c’est-à-dire il permet d’observer le concept.

2° L’élaboration des indicateurs.


Par indicateur, il faut entendre avec N. MICHAUD, « un niveau de précision d’une variable ».
Il constitue donc un référent empirique plus précis que la variable, qui est elle-même le
référent empirique du concept. Certains auteurs parlent d’ailleurs de la définition
opérationnelle du concept pour désigner des indicateurs, par opposition à la définition
conceptuelle qui, elle, se rapproche davantage d’une définition du dictionnaire.
2.3.5. Formes d’une bonne hypothèse

Une hypothèse peut être formulée suivant diverses formes. Mais l’essentiel est que l’énoncé
puisse permettre une vérification par l’observation.
A. Une forme affirmative
Certains préfèrent que les hypothèses soient formulées de façon plus générale pour garder plus
ouvertes les possibilités de vérification, sachant très bien que des précisions devront être
apportées par les définitions pour déterminer précisément ce qui doit être observé.
Ex. Le rendement des étudiants est meilleur là où l’Etat accorde plus d’importance à
l’éducation.
B. Un énoncé conditionnel : « si…... alors…. »
Exemple 1. Si l’Etat accorde plus d’importance à l’éducation, alors le rendement des étudiants
sera meilleur.
Exemple 2. Si un parti prend le pouvoir, alors les politiques qu’il adoptera correspondront à son
programme.
C. Une alternative (« +….. – ou - ……..+ »)
Il s’agit de l’hypothèse dans laquelle celle-ci est formulée sous forme de deux affirmations
contradictoires autour de la question centrale de la problématique
Exemple 1 : Plus il y a de juristes, moins la justice est distribuée.
Exemple 2 : Moins les dépenses en éducation sont élevées, plus les enseignants sont démotivés.
D. Un parallélisme (« +…..+ ou - …..-»)
Exemple 1 : Plus le gouvernement donne de l’importance au pouvoir judiciaire, plus la justice
sera bien distribuée.
59

Exemple 2 : Moins le gouvernement laisse de l’autonomie de l’université dans sa gestion, moins


cette dernière sera efficace dans l’exercice de sa mission.
E. Une relation de cause à effet
Exemple 1 : Le sous-équipement didactique baisse la qualité de l’enseignement. Exemple 2 :
Le non-paiement des agents de l’Etat favorise l’absentéisme dans les services publics.
F. Une interrogation
L’hypothèse interrogation est utilisée lorsque le chercheur ne dispose pas d’éléments
susceptibles de lui permettre d’avoir une certaine idée du sens et de la nature des rapports
existant entre les facteurs influençant les faits étudiés.
Exemple : le moustique est-il un vecteur de transmission du VIH/Sida ?

2.4. CHOIX ET NOMBRE DE VARIABLES

La variable constitue la caractéristique d’une personne, d’un objet, d’un phénomène qui peut
revêtir différentes valeurs. On distingue généralement :
La variable dépendante et la variable indépendante. La variable indépendante, appelée
également la variable causale ou explicative, est celle qui conditionne la survenue de la variable
dépendante, explique ou influence celle-ci. Par contre la variable dépendante ou la variable-
effet, est celle qui est conditionnée, expliquée par la variable indépendante.
La variable numérique et la variable catégorique. La variable catégorique est celle qui peut
être exprimée sous forme de catégories (exemple : sexe) ; tandis que la variable numérique est
celle qui peut être exprimée sous forme de nombre (âge, revenu, distance,…)
Dans le cadre de recherche, les variable retenues doivent être en nombre suffisant, pertinentes
et surtout opérationnalisées c'est-à-dire on doit leur donner une valeur observable ou mesurable
au moyen d’un ou de plusieurs indicateurs précis.

2.5. FORMULATION DE L’OBJECTIF DE LA RECHERCHE

Un objectif peut être défini comme un résultat de la réalisation d’une recherche. Cette étape
permet à la fois :
• de dresser un plan de recherche précis ;
• de déterminer la population à étudier : un échantillon représentatif d’un grand
ensemble ou au contraire la totalité d’un groupe restreint ;
• d’élaborer la méthode de la recherche, les stratégies ou techniques à mettre en
œuvre : interviews, tests, questionnaires, documentation, etc.
• d’orienter la collecte, l’analyse et l’interprétation des données.
• d’évaluer les résultats obtenus à l’issue de la recherche.
60

Pour être utile, un bon objectif de recherche, bien formulé doit répondre aux critères principaux
ci-après :
• être précis et clair ;
• être pertinent : s’il aide à résoudre le problème qu’il est supposé résoudre ;
• être réaliste, en tenant compte de possibilités réelles pour surmonter les difficultés ;
• être observable (cas des études qualitatives) ou quantifiable ou mesurable (cas
des études quantitatives) ;
• être formulé en des termes positifs, en utilisant des verbes d’action pour être évalué
(déterminer, calculer, comparer, décrire, énumérer, etc.) et non des verbes
mentalistes qui sont vagues (étudier, savoir, comprendre, connaître,…)
La nécessité de préciser l’objectif de la recherche oblige de fixer les critères à retenir même
provisoirement.
2.6. HEURISTIQUE OU RECHERCHE DOCUMENTAIRE

2.6.1. Nécessité de la recherche documentaire


C’est la recherche des documents en rapport avec le sujet d’étude. Suivant l’objectif visé, la
recherche documentaire ou la recension des écrits permet au chercheur :
• de faire une recherche de l’ensemble des connaissances qui concernent son problème de
recherche et par conséquent de mieux situer son problème de recherche dans le domaine
de connaissance.
• de vérifier dans les divers écrits l’état de la question (status questionis) sur le sujet de
recherche à investiguer ;
• d’être au courant (dans la mesure du possible évidemment) de ce qui a été fait et écrit
relativement à son sujet de recherche, sinon il risque de s’engager dans une recherche
qui aurait déjà été explorée et investiguée par d’autres chercheurs ;
• de préciser ou de redéfinir sa problématique;
• de saisir la relation de sa recherche avec d’autres recherches antérieures effectuées dans
le même domaine, et donc de vérifier l’originalité du projet de recherche ;
• de montrer en quoi le problème posé se différencie des autres, voire de contester une
recherche antérieure ;
• de choisir la méthode de recherche qui sera la plus appropriée pour résoudre le problème
de recherche ;
• de trouver la théorie qui explique le mieux les faits et les relations de faits présentés dans
la problématique.
61

2.6.2. Sources documentaires


Globalement, la documentation de toute recherche englobe l’ensemble des ouvrages de
référence, de monographies, des articles de périodiques, des banques de données, des
documents informatiques et quelques autres sources diverses.
A. Les ouvrages de référence
Elles constituent peut-être les outils les plus essentiels de la recherche. On devrait les consulter
dès le début de toute recherche afin de clarifier, un tant soit peu, des notions et des concepts
fondamentaux. Les ouvrages de référence englobent :
Les encyclopédies tentent généralement de faire le point sur l’état de connaissance d’un
domaine ou d’un problème déterminé, de présenter un tableau des principaux paradigmes, des
écoles de pensée et des grandes théories, de des écoles de pensée et des grandes théories, de se
familiariser avec un sujet, de présenter des bibliographies substantielles sur les ouvrages
majeurs d’un champ d’investigation et d’un domaine de recherche.
Le dictionnaire spécialisé fournit une définition claire et précise d’un terme ou d’un concept.
Les guides bibliographiques dressent de larges ouvrages majeurs d’un champ d’investigation
et d’un domaine de recherche bibliographies thématiques, quelquefois des résumés analytiques
ou des commentaires des livres répertoriés.
Les index généraux et spécifiques sont des répertoires de référence à des articles publiés dans
différents périodiques classés par thèmes et accompagnés des courts résumés (abstracts). Ils
sont très utiles pour trouver les recherches les plus récentes sur un sujet ou une recherche la
plus récente sur une question.
Les répertoires sont des ouvrages de référence généraux comprenant les listes d’associations
professionnelles, de chercheurs, d’outils de travail, de statistiques, de volumes, de
départements, de laboratoires internationaux, etc. Ils permettent d’obtenir les adresses de
différents chercheurs et de laboratoires importants.
Les annuaires présentent les études qui font le point sur diverses questions et peuvent contenir
des références, des résumés, des doses et des bibliographies.
B. Les monographies, les périodiques et les thèses
1. Les monographies sont des études particulières sur différents sujets. Il y a différents types
de monographies : les guides, les manuels, les recueils, les bibliographies, les œuvres littéraires
et les études spécialisées. Bref, les monographies réfèrent simplement à ce qu’on appelle des
« livres » ou « volumes ». Ces sources d’information sont les plus accessibles à la bibliothèque
et font rapidement la synthèse d’un sujet. Le catalogue (fichier) de bibliothèque reste le meilleur
outil pour les identifier.
2. Les périodiques ont le grand avantage de présenter les recherches les plus à jour que les
monographies et d’informer des tendances actuelles dans le domaine de recherche.
62

Les articles de recherche sont ceux dans lesquels un ou plusieurs chercheurs présentent les
résultats de leurs propres travaux à l’aide de tableaux statistiques ou de graphiques. On y décrit
de façon détaillée la démarche (problématique, cadre théorique, hypothèses, méthodologie,
résultats, résultats, conclusions et bibliographie).
3. Les thèses représentent aussi une information précieuse, car elles touchent des thématiques
très pointues et visent à les explorer de façon exhaustive.
C. Les banques de données (ou d’information).
Aujourd’hui, les outils de recherche se présentent sous plusieurs supports. On trouve encore
des index imprimés, des bases de données en ligne via Internet ou un serveur commercial et sur
un CD-ROM. Pour avoir accès à ces banques, il faut donc posséder un ordinateur personnel ou
se rendre à une bibliothèque universitaire. Elles sont accessibles par le système des mots clés
ou des noms propres. Il est préférable de consulter un bibliothécaire.
D. L’Internet.
Le mot Internet vient de l’anglais « internetwork ». Les différents ordinateurs branchés au
réseau Internet peuvent communiquer ensemble de façon transparente pour l’usager,
indépendamment des types d’ordinateurs utilisés, mais en utilisant cependant les logiciels
appropriés.
L’Internet est d’abord un réseau international d’ordinateurs communiquant entre eux grâce à
des protocoles d’échanges de données standard TCP/IP (Protocole de contrôle et de
Transmission/Protocole Internet). Il est également une bibliothèque virtuelle où on trouve les
fichiers informatiques, textes, images, sons, vidéos et autres que chaque participant au réseau a
bien mettre à la disposition de la communauté Internet.
De tous les services d’Internet (C. OÏHENART et C. LACHAT 2001 : 4-6), le World Wide
Web (WWW ou W3) constitue une véritable bibliothèque virtuelle d’où l’on peut obtenir un
très grand nombre de documents. Le World Wide Web utilise le protocole http (Hypertext
Transfert Protocol) pour l’échange d’information entre le logiciel client, c’est-à-dire le
navigateur et le serveur. C’est pourquoi l’adresse URL d’un serveur W3 se présente sous la
forme : http : // hôte/ répertoire / sous-répertoire /fichier. html26.
L’information digitale sur l’Internet est de diverses natures. On peut chercher des journaux, des
informations institutionnelles ou au contraires privées, des logiciels, des catalogues de librairies
et de bibliothèques, des adresses électroniques, des banques de données, d’images ou de sons,
des contributions à des forums, etc.

26
Exemple d’une adresse URL : http:// wwwedu.ge.ch/cptic/prospective/internet/moteur/welcome.html.
63

Selon le type de recherche considéré, il existe deux principaux outils d’aide à la recherche
pour pouvoir localiser des informations, des logiciels ou des personnes : le répertoire
thématique et les moteurs de recherche.
Les répertoires27 sont des ressources classées par sujet dans une base de données hiérarchisée
du plus général au plus spécifique. La plupart des répertoires sont interrogeables par des mots
clés, mais leur grande utilité tient à la possibilité qu’ils offrent de consulter un bassin de
ressources classées par sujet.
La recherche peut s’effectuer également par mot-clef en utilisant le moteur de recherche28.
Dans la pratique, cette recherche peut être faite de diverses manières : recherche booléenne en
utilisant des opérateurs logiques (and, or, not) pour optimiser les résultats, recherche par
champs (en spécifiant les éléments à rechercher : titre, URL, texte, liens, images, etc.), mots en
contexte, recherche par groupe de mots (groupes armés de l’Ituri), recherche de proximité,
évaluation de la pertinence, recherche avec troncation (C. OÏHENART et C. LACHAT 2001 :
9-11).
Il existe de multiples autres types de ressources qui peuvent être trouvés sur le Web et de très
nombreux outils de recherche29 peuvent être utilisés pour rechercher des images, des sons, des
news, des adresses électroniques, des logiciels,…
E. Autres sources documentaires, notamment :
• les mémoires de D.E.A ;
• les documents gouvernementaux et internationaux ;
• les librairies, centres de documentation et bibliothèques ;
• les microfilms et les microfiches.

2.6.3. Stratégies pour la recherche documentaire


La recherche documentaire peut être s’effectuée suivant deux stratégies : la remontée des
filières bibliographiques et la recherche systématique.

27
Il existe actuellement plusieurs dizaines de répertoires, mais il est difficile de déterminer quel est le plus complet,
tout dépend du type de données recherchées (en sciences, en sport, en musique,…). Certains de ces répertoires
sont en français et d’autres en anglais. Parmi les répertoires francophones, on peut citer : Yahoo France (sans doute
un des plus riches), Eurêka, Nomade, Annuaire, Ecila, Francite, Voilà, Excite, Lycos, Hachette.net Répertoire. Les
répertoires anglophones sont : Yahoo !, Clearinghouse, Excite, Galaxy, Infoseek, Magellan, WebCrawler.
28
Les moteurs de recherche les plus importants sont : Alta Vista, Northernlight, Google, Simplesearch, HotBot,
Excite (USA) et Excite (France), Infoseek (USA), Lycos et Lycos (France), Search.
29
Pour rechercher des images et des sons, on peut consulter, Image Search, Clip art search engine, Mapquest
(cartes géographiques), Lycos, Alta Vista, HotBot, Francite. La recherche de logiciels peut être effectuée sur les
moteurs shareware.com ; Filemine, TuCows, Tile-Net. La recherche d’une adresse électronique, quoique difficile,
peut être effectuée à partir de moteurs ci-après : Who Where ? et Who Where ? (France), Yahoo people search,
Wanadoo, Infospace.
64

A. la remontée des filières bibliographiques


Elle consiste à débuter à partir des ouvrages, des articles ou des études les plus récents relatifs
au sujet de recherche, et d’en étudier les bibliographies, les sources, les auteurs cités et les
débats évoqués. Ce travail permet de ratisser une grande partie des travaux existants. Ce
ratissage permettra d’accumuler une centaine de références d’ouvrages et d’articles et surtout
de cerner un certain nombre de publications qui sont très souvent cités et qui peuvent ainsi
apparaître comme étant des références indispensables aux problèmes de recherche.
B. la recherche systématique sur fichiers
Le fichier dont question ici concerne aussi bien les fichiers de bibliothèques que les systèmes
de microfiches et l’interrogation informatisée des banques des données.

2.7. CHOIX ET DESCRIPTION DES TECHNIQUES ET METHODES

2.7.1. Critères de choix


La valeur d’une technique de recherche est généralement établie d’après le double critère de
validité et de fidélité. La fidélité exige que des mesures répétées d’un même fait donnent des
résultats qui soient identiques ou qui ne varient que dans les limites prévisibles ; autrement dit
c’est l’aptitude à fournir une mesure constante d’un problème constant. Par ailleurs, la validité,
c’est l’aptitude que possède un instrument à mesurer ce qu’il est censé mesurer.
2.7.2. Description des méthodes et instruments de mesure
Deux attitudes s’affrontent. La première (propre au système américain) consiste à ne faire
grâce au lecteur d’aucune démarche, d’aucun détail, sur la façon dont on a procédé, sur toutes
les vérifications auxquelles on s’est livré. La seconde attitude (propre au système français)
consiste à passer sous silence ou à indiquer de façon très sommaire, la technique utilisée et sa
mise en application.
Dans tous les cas, il parait essentiel que le chercheur ne se contente d’indiquer les résultats de
la recherche, mais qu’il rende compte de la façon dont il a obtenu les données qu’il a fournies
c'est-à-dire qu’il décrive sa démarche, ses instruments de mesure pour quatre raisons. Celles-ci
concernent :
A. L’objet de la recherche
Le choix d’un instrument de mesure dépend notamment de l’objet de la recherche.
B. La nature du problème
Qu’il s’agisse par exemple d’une étude quantitative ou d’une étude qualitative, le chercheur
doit s’assurer que l’instrument (technique) utilisé est adapté au problème, c'est-à-dire que cet
instrument doit être en mesure de dire a priori que le problème de recherche, tel qu’il a été posé,
peut être complètement résolu au moyen de ladite technique (instrument essentiel) ou alors s’il
y a probabilité pour que le problème soit soluble grâce à elle (technique appropriée).
65

C. Les aptitudes du chercheur à manier l’instrument


Ainsi l’échantillon (cas des études statistiques) ou le terrain (cas des études qualitatives), par
exemple, doivent être représentatifs de la population (univers, ensemble) étudiée, c'est-à-dire
être prélevée au hasard (au sens statistique) sur une population connue et suffisante pour que
les erreurs d’échantillonnage soient insignifiantes.
D. La possibilité d’une réplique
C'est-à-dire la possibilité de reprendre la recherche tout entière par d’autres chercheurs qui
désirent en vérifier soit en récuser les résultats. C'est pourquoi obligation est faite au chercheur :
• de décrire suffisamment en détail la démarche suivie avec suffisamment de précisions
pour qu’un autre chercheur puisse les répéter en étant sûr de ne rien changer ;
• de prélever des échantillons identiques à des moments différents.
2.8. La pré-enquête
Pour certaines recherches, il peut être indispensable de commencer par une pré-enquête aux
fins :
• de prendre contact avec ceux qui connaissent le terrain (milieu) ou le problème à étudier ;
• de vérifier l’existence du problème, son intérêt, mais surtout la possibilité de l’étudier ou
de mener à bien l’enquête ;
• de recueillir diverses opinions, auprès aussi bien des personnalités officielles qu’auprès de
ceux que l’on croit susceptibles d’émettre des ponts de vue opposés ;
• d’examiner les divergences sur la question ;
• d’essayer sur un échantillon réduit les instruments prévus (questionnaires, interviews,
tests,…) en vue d’explorer de façon limitée le problème à étudier, avant même de préciser
définitivement ses objectifs.
• d’estimer le genre de données recueillies, leurs lacunes, les difficultés de
l’instrumentalisation et les précautions à prendre pour avoir de bons résultats ;
• d’affiner la sensibilité de certaines techniques (augmenter ou diminuer le nombre de
questions) ;
• de créer ses propres instruments de mesure (tests, questionnaires, etc.) ;
• de dégager les points essentiels (domaines, axes, thèmes) à exploiter qui seront repris dans
l’enquête et sur lesquelles reposeront les conclusions finales.

2.9. PRE-TEST

Le pré-test consiste à mettre à l’épreuve l’instrument de mesure ou d’observation que l’on


compte utiliser, à essayer le fonctionnement de l’outil que l’on vient de construire. Il permet à
dire si cet outil est vraiment apte à remplir correctement le rôle pour lequel il est prévu.
66

Au cours du pré-test du questionnaire par exemple, le chercheur fait passer oralement le


questionnaire aux sujets retenus et note toutes les réactions significatives, toutes les hésitations,
toutes les interrogations, tous les commentaires, toutes les demandes d’éclaircissements… qui
auront eu lieu tout au long de l’entretien.
3.1. PLAN DE RECHERCHE

Il s’agit d’une représentation abrégée des différents éléments et de leurs liaisons logiques
composant la totalité structurée du travail de recherche que l’on veut effectuer. Dans un plan
de recherche, il s’agit de fournir une véritable étude de faisabilité de la recherche, depuis
l’énoncé du sujet jusqu’au financement et la conduite pratique des différentes phases du travail
à effectuer. C’est, en gros, le cheminement, le fil conducteur, étape par étape, qui doit mener de
la formulation du problème à l’analyse et l’interprétation des résultats, en passant par la revue
des théories et des travaux similaires, la définition des échantillons, des instruments de collecte
des données, etc.
Ce plan est utile au chercheur en ce qu’il lui permettra de :
• se concentrer sur ce qu’il va dire ou le contenu exact des matières ou questions à traiter ;
• coordonner les idées de manière logique et cohérente ;
• regrouper toutes les considérations sur un sujet donné ;
• faciliter le passage d’un point à l’autre.
Tout plan de recherche devrait comprendre, au moins, les rubriques suivantes (AKTOUF
OMAR 1987: 47-48) :
• l’énoncé du problème, la formulation argumentée et circonstanciée du sujet ;
• les questions centrales soulevées par le problème ;
• les objectifs poursuivis ;
• le cadre théorique du problème ;
• la revue rapide de l’état des connaissances essentielles actuelles sur le sujet ;
• les hypothèses de recherche et leurs conditions de formulation / vérification prévues ;
l’univers concerné…) ;
• la méthodologie (techniques, instruments, échantillons,
• le plan d’expérience (le travail de terrain, le lieu, les modalités, le pré-test, la collecte…) ;
• le mode de dépouillement et d’analyse des données ;
• le mode d’interprétation des résultats.
Le plan de recherche ainsi élaboré doit être souple, parce que susceptible de retouches au cours
de la recherche. Il doit être distingué du sommaire, de la table des matières ou du plan
d’exposition qui, lui, est destiné à l’usage du lecteur.
67

CHAP. III. RECOLTE OU COLLECTE DES DONNEES

Toute recherche repose sur des données c’est-à-dire des éléments d’informations ou de
renseignements destinés à réduire l’incertitude et prêts pour l’analyse. Recherche et donnée sont
donc deux concepts qui vont de pair. Une recherche scientifique qui n’a pour base l’information
est donc erronée.
La valeur d’une information s’apprécie en fonction des critères suivants :
• la pertinence : l’information est-elle adaptée au chercheur ?
• l’utilité : elle-t-elle en rapport avec le sujet traité ?
• la fiabilité : elle-t-elle issue de sources sûres ?
• l’exactitude : les données ne comportent-elles pas d’erreur ?
• la précision : par rapport au problème à traiter, l’information est-elle suffisant pour réduire
les risques d’erreur ?
• la disponibilité : le chercheur peut-elle utiliser l’information au moment où il en a besoin ?
• l’actualité : l’information appartient-elle à la réalité la plus récente ?
3.1. DEROULEMENT DU RAMASSAGE DES DONNEES

Le ramassage des données se déroule généralement en deux étapes, à savoir la pré-enquête et


l’enquête proprement dite.
3.1.1. Pré-enquête
Nombreuses sont des études qui en restent à ce stade de la pré-enquête, c’est-à-dire de
l’exploration à cause :
• soit du petit nombre des sujets disponibles ;
• soit de la complexité du problème étudié ;
• soit enfin des moyens limités mis à la disposition du chercheur.

3.1.2. Enquête proprement dite


Elle utilise les instruments mis au point dans la pré-enquête et les applique à de nombreux sujets
(ou cas) choisis de façon représentative et d’une population générale. Cette étape permet de :
• préciser les techniques ;
• déterminer les consignes ;
• préciser la grille de dépouillement des données, qui doit être d’un maniement facile ;
• ne retenir que quelques aspects du problème, qui permettent d’estimer les variables
recherchées ;
• mettre au point les procédés d’enregistrement des réponses et de dépouillement.
68

Une enquête sérieusement montée comporte des étapes. Le nombre de ces étapes varie
malheureusement d’un auteur à l’autre. Deux schémas parmi ceux proposés à cet effet par les
auteurs seront ici présentés : le schéma de R. MUCHIELLI (1975) et celui de W. LUTZ (1986).
A. Schéma de R. MUCHIELLI
Pour lui, une enquête sérieusement montée comporte douze étapes ci-après :
1. la définition de l’objet de l’enquête et l’étude des moyens matériels, du budget et du
temps ;
2. la préparation générale de l’enquête (pré-enquête) ;
3. la détermination des objectifs et les hypothèses de l’enquête ;
4. la détermination de la population ou l’univers de l’enquête ;
5. la détermination de l’échantillon, ou échantillonnage ;
6. le choix des techniques à utiliser et la rédaction du projet du questionnaire ;
7. le pré-test ou mise à l’épreuve du projet de questionnaire ;
8. la rédaction définitive du questionnaire ;
9. le choix du mode d’administration du questionnaire et sa présentation définitive en
questionnaire ;
10. le dépouillement et le codage des résultats ;
11. l’analyse des résultats en relation avec les objectifs de l’enquête ;
12. la solution des problèmes de la rédaction du rapport et de la publication éventuelle des
résultats.
B. Schéma de W. LUTZ (1986)
Pour lui, une enquête bien menée se déroule en seize étapes ci-après :
Première étape : reconnaître et définir les besoins et les problèmes de la collectivité. Il
s’agit de définir clairement les besoins et les problèmes à examiner et d’autre part de décrire
les buts de l’enquête et les sujets à couvrir eu égard aux besoins de la collectivité.
Deuxième étape : déterminer les types d’informations nécessaires au traitement des
problèmes de la collectivité, pour proposer une solution ou allouer des fonds pour couvrir les
besoins de la collectivité. Pour cela, il faut dresser une liste des points les plus importants sur
lesquels on a besoin d’informations.
Troisième étape : rechercher si les informations requises sont déjà disponibles :
A l’issue de ces contacts et recherche bibliographique, le chercheur doit prendre une des deux
décisions :
1. une enquête n’est pas du tout nécessaire car les informations recueillies suffisent pour
pouvoir traiter les problèmes de la communauté ;
69

2.une enquête moins importante et limitée est suffisante : elle portera seulement sur les
informations manquantes. L’expérience prouve qu’il est souvent nécessaire
d’entreprendre une enquête, l’information existante n’étant pas totalement adéquate.
Quatrième étape : les informations nécessaires peuvent-elles être obtenues par
enquête ? Il s’agit de déterminer si :
• l’enquête permettra de recueillir les informations nécessaires,
• les informations seront encore utiles après leur recueil et leur mise en forme ;
• les moyens nécessaires (matériels, frais, personnel) pour faire l’enquête sont disponibles.
Cinquième étape : premières décisions concernant :
• la liste des principales questions auxquelles doit répondre l’enquête et les personnes qui
peuvent y répondre ;
• un plan d’échantillonnage des personnes à interroger et les endroits à visiter en fonction
des informations à recueillir ;
• le temps nécessaire pour effectuer l’enquête sur le terrain (visite et interview).
Sixième étape : qui doit-on interroger ? Il s’agit à cette étape de répondre aux trois questions
clés ci-après :
• comment sélectionner les enquêtés ?
• combien de personnes faut-il inclure dans l’enquête ?
• comment mettre en contact les enquêteurs et les personnes qu’ils sont chargés de
questionner.
Septième étape : Coût de l’enquête : il faut prendre soin de :
• distinguer les frais du personnel, de transport et les autres dépenses (frais de séjour, frais
de reproduction des questionnaires, impression) ;
• noter ce qui peut être fourni localement en matière de personnel, de transport, etc.
Huitième étape : prendre les ultimes décisions en tenant compte des informations essentielles
à recueillir et de l’étendue de l’enquête. Il vaut mieux entreprendre une enquête de moindre
importance que de se lancer dans une enquête de grande ampleur si les moyens en personnel et
en argent ne sont pas suffisants.
Neuvième étape : élaborer des questionnaires : cette étape permet de déterminer combien de
types de questionnaire sont nécessaires et les objectifs de chaque type de questionnaire. Ensuite,
le chercheur veillera à s’assurer que chaque type de questionnaire est couvert par un ensemble
de questions courtes, claires et faciles à comprendre.
Dixième étape : se présenter correctement : Le chercheur prend soin de rédiger de courtes
directives, pour trois buts :
70

• expliquer clairement l’importance de s’en tenir aux personnes sélectionnées par


l’échantillonnage ;
• expliquer comment utiliser les questionnaires pendant une interview de façon à
encourager les personnes enquêtées à coopérer à l’enquête ;
• servir de référence en cas de difficultés.
Onzième étape : préparer la collectivité à l’enquête : il s’agit d’informer les responsables
(supérieurs et locaux), les personnes concernées par l’enquête (ou leurs représentants), le
personnel ou les collaborateurs qui enquêteront, en vue d’obtenir leur accord et leur
coopération. Pour cela, il faut que ces gens sachent
• qu’une étude va être entreprise et que certains d’entre eux seront interrogés ;
• le but de l’enquête ;
• le bénéfice qu’ils retireront de l’enquête, soit eux-mêmes, soit leur commune ou leur
établissement ;
• que les informations qu’ils donneront au cours de l’enquête sont strictement
confidentielles et ne seront montrées à personnes.
Douzième étape : essai des méthodes d’enquête. Cette étape permet de faire un essai des
questions et des questionnaires et, si possible, de faire une petite étude-pilote. Ce test
préliminaire peut révéler :
• des questions obscures et qui risquent d’être mal interprétées ;
• un manque de place pour écrire les réponses ;
• des objections à certaines questions par les personnes interrogées qui évitent d’y répondre
clairement ;
• des questions faisant appel à des informations qu’ignorent les enquêtés, ou dont ils n’ont
pas l’expérience personnellement,
• le temps qu’il faut pour réaliser une interview.
Treizième étape : former les enquêteurs : cette étape est importante en vue
• d’expliquer aux enquêteurs les buts de l’enquête et son étendue ;
• d’expliquer les directives reçues par écrit concernant les personnes à interroger et
comment les trouver ;
• d’examiner à fond les questionnaires, question par question, avec les enquêteurs ;
• donner des conseils pour des situations souvent rencontrées sur le terrain (refus de
réponse, déménagement, absence momentanée, agressivité, etc.)
• d’expliquer comment débuter et terminer une interview.
71

Quatorzième étape : organiser le travail sur le terrain. Cette organisation consiste


notamment à :
• rencontrer les enquêteurs sur le terrain régulièrement et discuter souvent du travail (au
moins une fois par jour) ;
• contrôler les questionnaires remplis avec les enquêteurs ;
• aider et guider les enquêteurs dans les difficultés ou situations inhabituelles qu’ils ont pu
rencontrer pendant l’enquête ;
• contrôler chaque questionnaire dûment rempli avec les enquêteurs aux fins de détecter
erreurs, omissions de certaines questions, apparition des nouveaux problèmes
Quinzième étape : extraire les informations (dépouillement des questionnaires). Les
informations contenues dans les questionnaires ne sont d’aucune utilité tant qu’elles n’ont pas
été extraites des questionnaires et présentées d’une façon facilement compréhensible.
Seizième étape : rédiger et publier le rapport d’enquête. La rédaction d’un rapport de
recherche réclame de son auteur une grande concision. La présentation des résultats doit y être
complète et compréhensible et leur interprétation concluante, instructive et utile.
3.2. TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES

Suivant les objectifs à atteindre et les données à recueillir, on distingue les techniques vivantes
et la technique documentaire.
3.2.1. Techniques vivantes
Ce paragraphe du cours passe d’abord en revue les stratégies de base couramment utilisées
pour récolter les données dans les recherches en sciences sociales avant d’aborder les questions
beaucoup plus techniques d’élaboration du questionnaire ou du guide d’entretien.
Les techniques vivantes comportent deux grandes stratégies de recherche : l’observation et
l’interrogation.
A. L’observation
Observer un phénomène ou un fait, c’est l’examiner minutieusement, systématiquement. Et
ce qui distingue l’observation scientifique d’avec une simple impression, c’est que la première
est recueillie méthodiquement à l’aide d’une lise d’éléments de contrôle (check-list control ou
grille d’observation).
1. Types d’observation
Selon le degré d’organisation de l’observation, on distingue trois types d’observation :
l’observation non systématisée, l’observation préparée et l’observation armée.
a. L’observation non systématisée : il s’agit d’une attitude générale qui consiste à accumuler
sinon involontairement, du moins de façon plus ou moins marginale, des faits significatifs
72

pouvant apparaître dans le champ d’observation, et qui peuvent susciter une orientation, une
idée de recherches.
b. L’observation préparée ou systématique : elle consiste à recueillir des données dans un
domaine déterminé à l’avance, ayant trait à des facteurs précis ;
c. L’observation armée : c’est le cas de l’emploi des tests ou observation contrôlée dans
lesquelles l’observateur peut parfois même voir sans être vu.
Selon la forme, l’observation d’une situation sociale ou d’un système peut être soit désengagée,
soit participante ; soit avouée, soit clandestine.
a. L’observateur désengagé reste en dehors du système ou de la situation qu’il étudie. Il n’est
pas, par définition, un acteur social dans la situation ou le système qu’il observe ; il est
complètement dissimilé par rapport aux sujets qu’il observe, qu’il soit derrière un écran à vision
unilatérale entre observateur et sujet constitue la caractéristique essentielle de ce type
d’observation.
b. L’observateur participant est acteur du système qu’il étudie. Cela lui permet d’obtenir des
informations qui sans cela seraient inaccessibles, y compris l’information concernant son
expérience subjective propre. Ce type d’observation obéit aux principes suivants :
• donner une explication très brève et simple de son rôle et être disposé à fournir plus de
détails à quiconque serait intéressé ;
• l’explication doit être suffisamment générale pour couvrir toutes les catégories de travaux
à entreprendre. cela épargne de fournir de nouveau une série d’explications sur les activités
ultérieures ;
• rechercher d’abord l’appui des personnages clés ;
• rechercher parmi les personnes étudiées celles qui sont elles-mêmes des observateurs
habiles et qui sont bien placées pour observer (c'est-à-dire des informateurs privilégiés) ;
• ne pas viser à une « assimilation » totale. Cela n’est ni possible, ni désirable ;
• faire preuve d’un intérêt amical à l’égard des personnes (sujets) et à l’égard de leurs
activités ;
• ne pas être avare de son temps et entretenir des contacts fréquents ;
c. L’observateur avoué est identifié en tant qu’enquêteur par les personnes observées, alors
que l’observateur clandestin ne l’est pas.
Ces deux classifications se recoupent : l’observation désengagée peut être avouée ou
clandestine et il en va de même pour l’observation participante.
2. Règles de l’observation
Elles se rapportent aux conditions préalables, à la procédure, au contenu ainsi qu’à la mise en
forme.
73

a. Les conditions préalables


Avant de commencer toute observation sur le terrain, le chercheur doit :
• être entièrement familiarisé avec les objectifs de sa recherche ;
• travailler à l’avance et, si nécessaire, répéter les techniques d’observation et de prise de
notes, afin d’obtenir des notes d’une égalité suffisante.
• Garder en mémoire une liste de contrôle des éléments qu’il propose d’observer.
b. La procédure
• noter les observations sur-le-champ dans la mesure où les circonstances le permettent ;
sinon le plus tôt possible.
• le laps de temps admissible entre l’observation et la notation se mesure en minutes, ou, à
la rigueur, dans des conditions particulièrement difficiles, en heures. Des observations
gardées en tête jusqu’au lendemain doivent être considérées comme perdues.
• ne pas restreindre le temps consacré à la prise des notes au profit de celui consacré à la
période d’observation.
• l’observateur doit noter ses propres actions durant la période d’observation car il fait lui-
même partie du sujet d’observation.
c. Le contenu
Les notes doivent inclure :
• le lieu exact (avec cartes, photographies et croquis si nécessaire) ; la date, l’heure et la
durée de l’observation ;
• les circonstances ;
• les personnes présentes et leurs rôles.
• le rôle attribué à l’observateur.
• l’appareillage et l’équipement utilisés.
• les aspects déterminants de l’entourage physique (température, éclairage, bruit, etc.) et
toutes leurs modifications éventuelles. Les opinions, hypothèses invérifiables, les
déductions ou remarques sur le caractère ou la personnalité des sujets doivent être
éliminées. Ainsi, l’on notera par exemple que « le sang lui était monté au visage et il
parlait rapidement » en décrivant l’émeute, et non « on voyait à son excitation qu’il
avait participé lui-même à l’émeute ».
• rapporter les conversations et dialogues en style direct. Si le compte rendu complet est
impossible, noter les résumés des propos à la première personne.
• noter séparément dans un journal de recherche ou un agenda, à intervalles réguliers, les
opinions et les déductions des notes de l’observateur.
74

d. La mise en forme
• revoir les notes dès que possibles afin d’y apporter les corrections et addition nécessaires.
• classer les notes provisoirement, avant l’élaboration d’un système de classement définitif.
Il est de bonne pratique de numérotation et de classer les notes chronologiquement et
de couper ensuite ce classement par un système de fiches. On établit une fiche par
personne, et toute référence l’intéressant est rapportée sur cette fiche.
B. L’interrogation.
Le questionnaire tout comme l’interview (ou l’entretien) sont tous deux des techniques verbales
typiques d’interrogation.
1. Techniques interrogatives
Ils s’appuient en effet fortement sur la validité des témoignages verbaux. Ces deux techniques
de récolte des données n’en recèlent pas moins des différentes importantes. En effet, les
informations que l’on obtient par le questionnaire se limitent aux réponses écrites des sujets à
des questions déterminées à l’avance (standardisation), par contre dans une interview, puisque
l’interviewer et son sujet sont tous deux présents au moment où les questions sont posées et où
on y répond, il a donc l’occasion d’apporter un plus grand soin à la communication des
questions et à la recherche de l’information (feedback). En outre, l’interview se trouve bien
placé pour observer à la fois son sujet et à la situation globale à laquelle ce dernier réagit.
Ces deux techniques servent à deux fins :
• de traduire les objectifs de la recherche en questions particulières, les réponses faites à
ces questions fourniront les données qui serviront à vérifier les hypothèses ou à explorer
le champ visé par les objectifs de la recherche.
• d’aider l’interviewer à bien disposer le sujet à communiquer, les renseignements qu’on
attend de lui.

a. Interview ou enquête par entretien


Une enquête par entretien est celle au cours de laquelle on administre à une population choisie,
ou à un échantillon représentatif de cette population, des questionnaires préparés à l’avance.
Elle est devenue la technique la plus utilisée pour la recherche en sciences sociales et est
employée aussi bien par des journalistes que par des magistrats, des assistantes sociales, des
chefs de personnel et toutes sortes d’autres professions.
On utilise l’entretien aussi bien pour obtenir des informations de « fait » que des informations
« d’opinion ». Les informations de fait sont celles qui présentent des caractères objectifs et
peut-être vérifiés à partir d’autres données (ex. Pour qui avez-vous voté au cours des élections
75

présidentielles de 2011 ?). L’information d’opinion est subjective, variable et impossible à


contrôler. (Que pensez-vous de l’intervention des troupes de l’ONU au Congo en 1960?).
D’après leur degré de structuration, on distingue les entretiens structurés et les entretiens
non structurés.
1) Interview structurée
Dans les entretiens structurés par contre, chaque sujet est prié de répondre à une série de
questions, dont le nombre, l’énoncé et l’ordre ont été fixés à l’avance, et que l’enquêteur a
appris par cœur et lit sur un protocole d’entretien.
2) Interview non structurée
Un entretien non structuré ne comporte pas de liste de questions établies à l’avance dont
l’ordre et la formulation doivent être respectée. Cela ne signifie pas pour autant que les
personnes soient interrogées sur n’importe quoi- l’entretien peut soit être centré sur un
événement ou un thème particulier, soit il peut s’appuyer sur une série de questions que
l’enquêteur est libre de modifier au cours de l’entretien.
Suivant le degré de liberté laissée au sujet dans la formulation de sa réponse, on peut également
distinguer l’interview dirigée et l’interview libre.

1) Interview dirigée
Dans une interview dirigée, l’enquêteur ramène l’entretien sur un schéma précis et structuré
tout en laissant au sujet la liberté d’élaborer ses réponses de façon personnelle et de faire des
digressions. Ce type d’entretien recourt aux questions ouvertes comme aux questions fermées.
2) Interview libre
L’interview libre, quant à elle, est celle dans laquelle le sujet a entière liberté de s’exprimer
comme il le désire. Elle est souvent utilisée pour aborder un sujet complexe, délicat, encore mal
connu.
b. Le questionnaire ou enquête par questionnaire écrit
Plutôt que de faire poser les questions du protocole par un enquêteur au cours d’un entretien en
tête à tête, on peut envoyer directement (par la poste ou n’importe quel autre moyen) un
questionnaire imprimé à la population choisie, en lui demandant de le remplir aussi
soigneusement que possible, et éventuellement, de le renvoyer.
En fonction de leur agencement interne, on peut distinguer le questionnaire pré-codé et le
questionnaire post-codé.
1) Le questionnaire pré-codé ou fermé
Le questionnaire pré-codé ou fermé comporte une série des questions appelant de réponses
précises, sans que les commentaires soient retenus. Les réponses sont déterminées d’avance par
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l’enquêteur. Ce type de questionnaire ne demande en guise de réponse qu’une marque, une


croix ou un signe quelconque à un endroit désigné, ou un mot ou deux dans un espace blanc
laissé à cet effet. Le questionnaire fermé convient très bien pour préciser et clarifier des
informations « de fait » qu’il est difficile d’obtenir à partir d’autres sources. Il présente en outre
les avantages suivants :
• les réponses peuvent être données et enregistrées rapidement;
• il permet de classer rapidement une réponse dans une des catégories d’analyses prévues,
ce qui facilite le dépouillement ultérieur ;
• la personne interrogée est amenée à se concentrer sur les points qui présentent un intérêt
spécial pour l’enquête ;
• la liste proposée peut contenir des points importants dont il est possible que la personne
interrogée ne se souvienne pas spontanément.
L’inconvénient majeur de questionnaires fermés est qu’ils sont inutilisables, inefficaces et
contre-indiqués dans le cas où il s’agit d’obtenir autre chose que des caractéristiques objectives
ou des données facilement avouables permettant de discriminer les répondants.

2) questionnaire post-codé ou ouvert


Le questionnaire post-codé ou ouvert demande aux gens interrogés de formuler en leurs
propres termes partie ou totalité des réponses. Il comporte en effet des questions ouvertes. Pour
que les réponses soient satisfaisantes, il faut donc que les personnes sachent lire et écrire, soient
bien informées des thèmes de l’enquête et désireuses de coopérer.
Le questionnaire ouvert comporte les avantages ci-après :
• il permet à la personne interrogée de répondre comme elle l’entend sans qu’il lui soit
offert ou suggéré des réponses précises, et en étant par conséquent moins influencée. ce qui
permet d’obtenir des réponses plus sincères et plus révélatrices ;
• la personne interrogée peut parler à cœur ouvert de sujets non prévus et des choses qui lui
importent ;
• il est indispensable pour aborder des problèmes délicats.
Le questionnaire ouvert présente des inconvénients suivants :
• diversion et perte de temps dues à la transcription de longues réponses et de réponses sans
intérêt pour l’étude
• difficulté d’analyse d’une question ouverte, chaque personne interrogée répondant dans
ses propres termes, de la manière qui lui est particulière, en donnant des renseignements sur des
points sans intérêt pour l’enquête. Il peut arriver aussi que les réponses comportent des
difficultés d’interprétation et de compréhension ;
77

• déformations des souvenirs rendant le sujet incapable de donner des renseignements


exacts sur le passé c’est-à-dire oubli par la personne interrogée au moment de l’enquête, de tous
les points qui la touchent et sont importants pour elle s’il n’y a pas de liste pour les lui rappeler ;
• répugnance ou incapacité du sujet à communiquer sa vie intime quand un sujet sent sa
personnalité.
2. Rédaction d’un questionnaire ou d’un guide d’interview
Un questionnaire ou un guide d’interview peut être rédigé de bien des façons. W. LUTZ propose
une méthode pratique en huit étapes pour obtenir une solide charpente pour le questionnaire :
Première étape : mettre en évidence les objectifs de l’enquête : écrire pour cela, aussi
brièvement que possible, en une, deux ou trois phrases, ou sa forme ou en forme d’une courte
liste, les principaux objectifs de l’enquête.
Deuxième étape : dresser la liste des informations indispensables ayant trait directement à
l’étude et nécessaire à l’atteinte de ses objectifs.
Troisième étape : indiquer les principales subdivisions du questionnaire : il s’agit
d’identifier les thèmes et questions couverts par les objectifs de l’enquête.
Quatrième étape : dans chaque section, et pour chacun des renseignements demandés, écrire
les questions que l’on pourrait poser et qui, d’après vous, permettrait d’obtenir l’information
souhaitée. La formulation de ces questions peut, si l’on y prend garde, constituer une source de
biais.
Les règles relatives à du questionnaire tiennent à deux impératifs majeurs :
a. Ne pas influencer les réponses ou la neutralité. On évitera d’influencer les réponses et de
formuler des questions chargées. A ce niveau, il s’agit d’éliminer autant que faire se peut :
1) Les questions tendancieuses et la suggestibilité : les questions ne doivent contenir aucune
suggestion susceptible d’incliner le sujet vers une réponse privilégiée, par exemple, en utilisant
des mots affectivement chargés (favorablement ou défavorablement). Exemple : l’Allemagne
est perçue différemment d’Allemagne nazie ; êtes-vous d’accord que… L’appartenance tribale
est-elle un facteur essentiel dans l’élection du candidat…
2) L’ostentation : le répondant a souvent tendance à donner des réponses qui contribueraient à
lui donner un certain prestige, à lui éviter d’être mal jugé. Pour cela, l’enquêteur devra écarter
des questions traumatisantes, de nature à obliger le répondant à avoir le souci de donner de lui
une image acceptable, voire flatteuse, en vue de se conformer aux stéréotypes sociaux. La
question ne doit donc pas constituer une menace pour l’ego du sujet. Exemple : d’une manière
générale, on pense qu’il vaut mieux paraître jeune, riche et heureux que vieux, pauvre et
malheureux ; ancien bon élève, honnête travailleur, bon fils, bon père, bon époux, sobre et
dynamique, serviable, etc.
78

3) Le repli : l’enquêté aura tendance à fuir une question qui semble le mettre en cause trop
personnellement. Cette réaction survient quand le répondant craint de s’attirer des ennuis futurs
sérieux, ou plus immédiatement la réprobation de l’enquêteur. Il faut donc avoir le plus possible
recours à des tournures indirectes (« Peut-on dire ? ») au lieu de « Diriez-vous que…»
b. Se faire comprendre ou l’accessibilité. Pour se faire comprendre de son sujet, l’enquêteur
devra veiller aspects ci-après :
1) L’expression verbale : le questionnaire doit être rédigé dans le langage habituel du sujet ;
le vocabulaire tout comme la syntaxe doivent offrir le maximum de chances pour que s’établisse
entre l’enquêteur et son sujet, une communication aussi complète que possible.

2) Le cadre de référence et le signifié flottant : le questionnaire ou le guide d’interview doit


présenter chaque objet dans une forme qui réponde à la perception qu’en a l’homme qu’on
interroge et qui s’accorde avec les idées de ce dernier. En outre, il doit être le moins ambigu
possible, avec des mots compréhensibles, sans équivoque. Les mots doivent être choisis dans
les limites du vocabulaire qu’emploie le sujet, mais on doit aussi connaître les expressions
familières et ses clichés de façon à les employer ou à les éviter. Bref le questionnaire doit être
« orienté-vers- le-sujet ».
3) Le niveau d’information : il est essentiel de ne poser que des questions appropriées au
niveau de connaissances qu’a atteint le sujet c’est-à-dire ne poser des questions qu’auxquelles
il peut répondre, sinon le sujet risquera d’être moins disposé à répondre parce qu’interrogé sur
des questions qui dépassent son niveau d’information ou, par contre, il peut affecter d’avoir une
compétence qu’il ne possède pas, en réalité. On désigne sous le nom d’ « erreur de l’expert »,
cette erreur consistant à attribuer au sujet un degré de compétence qu’il ne possède pas
effectivement. Exemple : quelle précaution prendre pour un technicien qui manie les isotopes
radioactifs ?
4) Les questions socialement acceptables : aucune question ne doit mettre le sujet dans la
nécessité de donner une réponse socialement inacceptable ou encore la question ne doit jamais
constituer une menace pour l’ego du sujet, à qui l’on demanderait de donner une réponse qu’il
croit incompatible avec les exigences sociales. Il faut donc éviter les questions traumatisantes,
sous peine de mettre le sujet à la défensive (repli) à l’égard de l’enquête.
5) Le nombre de questions : il faudra veiller à ne pas trop élever le nombre total de questions,
sous peine de fatiguer le sujet qui répond moins facilement et moins bien aux dernières
questions : en général trente à quarante questions pour une demi-heure. Pour AKTOUF
OMAR (1987 : 101), une heure est un temps déjà raisonnable, soit une moyenne de minutes
par question pour 40 questions au maximum. A. BLAIS et C. DURAND (2003 : 421) suggèrent
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de prévoir un questionnaire « assez » long, d’au moins quinze minutes par téléphone et trente
minutes en face à face. De plus, on pourra également restreindre (une à quatre questions) le
nombre total de questions relatives à chaque thème (questions posées à la suite, ou dispersées),
ou alors poser un grand nombre de questions relatives au même problème (batterie de
questions) si l’on veut approfondir l’analyse en mettant en avant, les aspects divers d’une même
opinion ou attitude, ses différentes motivations, etc.
6) L’ordre des questions : Les questions doivent se succéder dans l’ordre qui semble le plus
compréhensible pour le sujet, c’est-à-dire suivre la logique du sujet. Dans la pratique, un
questionnaire bien ordonné facilite en effet la progression du sujet d’item en item et lui permet
souvent de prévoir la question suivante qui lui semble l’étape normale par où doit passer le
dialogue. L’opinion des personnes interrogées ne possèdent pas toujours une structure logique
(du général au particulier, du simple au complexe etc.) ; certains auteurs conseillent de séparer
largement les questions, d’éloigner les indicateurs dissonants en vue d’éviter ce que l’on
appelle l’effet de halo c’est-à-dire le processus de contamination par une question précédente
incompatible. En outre, l’ordre des questions peut dépendre aussi de la technique de
l’entonnoir (approche de l’entonnoir ou funel approch). Celle-ci consiste à disposer les
questions en partant des questions très générales pour aboutir progressivement aux questions
de plus en plus particulières. Ainsi place-t-on fréquemment au début du questionnaire des
questions sans importance directe avec l’enquête même banales et faciles à répondre, mais ces
questions, appelées questions-locomotives ou questions brise-glace, ont pour but de
décontracter le sujet, de le mettre en confiance.
7) La forme de la question : selon que l’enquêté doit répondre avec son propre vocabulaire
(questions ouvertes ou à réponses libres) ou s’il doit choisir, parmi les réponses toutes faites,
celle qui se rapproche le plus de son opinion (questions à réponses fermées), le chercheur
choisira la forme de la question appropriée à l’objectif de la recherche. Le questionnaire pourrait
également choisir entre les questions de faits et les questions cafétéria. Les questions de faits
concernent des éléments objectifs, observables et facilement observables, par exemple l’âge, le
sexe, la profession, le statut matrimonial, l’ancienneté, la religion, l’appartenance politique, la
résidence, etc. Les questions cafétéria sont appelées car elles présentent une sorte de « carte
de choix » comme une cafétéria ; on y propose, au lieu d’une question fermée avec comme
occurrences oui/non/ sans opinion, une série de réponses possibles au choix, à l’instar d’un
« menu » comme dans une cafétéria. Enfin, le questionnaire pourrait également contenir des
questions couplées, comportant à la fois une forme ouverte et une forme fermée, peu importe
leur ordre.
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8) Le pré-test : il consiste à éprouver la valeur du questionnaire, du point de la recherche. Il


sera réalisé par le chercheur lui-même, et par de simples enquêteurs, en vue de subir le baptême
du feu devant permettre :
• de combler les lacunes ;
• de changer les questions mal adaptées ou décevantes ;
• de corriger le vocabulaire ;
• de compléter ou modifier les listes d’items proposées ;
• d’arrêter l’ordre des propositions ;
• de formuler les explications à donner à propos du questionnaire.
Cinquième étape : vérifier pour chacune des questions rédigées au cours de la quatrième étape
qu’elle répond aux objectifs de l’étude telle qu’ils ont été définis au cours de la première étape.
A cet effet, il sied de supprimer toute question non essentielle.
Sixième étape : vérifier que la liste des questions reconnues au cours de la cinquième étape
permet d’obtenir et d’enregistrer tous les renseignements nécessaires à l’étude.
Septième étape : examiner chacune des questions retenues et se demander si elle est :
• claire et sans ambiguïté : les personnes interrogées comprendront-elles la question ;
• simple et courte : les questions longues et les mots inhabituels peuvent dérouter de
nombreuses personnes ;
• raisonnable : les personnes interrogées ont-elles les connaissances nécessaires à la
question ;
• une question ouverte ou une question fermée.
Huitième étape : s’assurer si l’entretien ne pas beaucoup de temps.
3. Conduite de l’interview et du questionnaire
a. Conduite de l’interview et administration du questionnaire
La conduite de l’interview pose deux types de problèmes. Le premier est d’ordre technique et
est lié à la préparation de l’interview. Le second est d’ordre humain et est lié au contact entre
le chercheur et l’enquêté.
1) La préparation de l’interview. La suite de l’interview est largement fonction de la qualité
de sa préparation. Le chercheur doit avoir au préalable soigneusement délimité le thème de
l’interview avec les principales questions déjà formulées et rédigées, selon le degré de liberté
et de profondeur visés.
Le lieu, la durée, les conditions de déroulement doivent aussi faire l’objet de préparation
(prévoir un lieu calme, sans perturbations telles que téléphone, bruit, passage…et un temps
approximatif limité).
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De même, le protocole doit être préparé d’avance avec des rubriques particulières pour chaque
élément sur lequel il sera éventuellement posé des questions.
2) Les contacts chercheur-enquêté. Avant de démarrer l’interview, il faut l’introduire. Il est
en effet important pour le chercheur, en guise d’introduction de l’interview, de se présenter
brièvement à l’enquêté et de passer suffisamment de temps avec l’enquêté pour bien lui
expliquer les critères qu’il a satisfaits pour être sélectionné et faire partie de l’échantillon,
l’objet de l’entretien, les motifs, les objectifs du chercheur, l’usage qu’il sera fait des réponses,
l’intérêt que la recherche présente pour l’enquêté ou sa communauté, les conditions du
déroulement de l’enquête…
b. Conduite du questionnaire
La conduite du questionnaire nécessite une phase de préparation avant l’administration.
1) La préparation du questionnaire
Elle mérite beaucoup de soins et détermine l’administration proprement dite. Au cours de cette
phase préparatoire, il faut s’assurer des aspects ci-après :
• le calendrier des rencontres avec les membres de l’échantillon selon des échantillons et
programmes préétablis
• le mode d’introduction de l’enquête, en faisant intervenir des institutions officielles ou
non, et les prévenir (entreprise, organisation sociale…) ;
• la présentation du questionnaire
• le lieu d’administration et les horaires, en s’assurant de la disponibilité effective des
locaux et de leur neutralité sur plusieurs plans, tels que bruits, dérangements divers,
température, aération…
2) L’administration du questionnaire
Le questionnaire peut être administré de bien des façons : directement (oralement), par
téléphone, par poste (sous forme de formulaire), par courrier électronique. Mais de l’avis
d’Aktouf Omar (1987 : 109), le mode d’administration du questionnaire qui donne un taux de
réponses bien élevé, un intérêt plus soutenu et une plus grande fiabilité est l’administration
orale, en face à face.
3.2.2. Technique documentaire
Par document, il faut entendre toute source qui permet au chercheur d’apprendre des
informations (renseignements) sur un phénomène ou fait qu’il étudie. C’est aussi une forme
d’observation indirecte ou médiatisée. Les documents sur lesquels les phénomènes humains
laissent de traces sont très nombreux et divers Ils peuvent être classés en :
• documents écrits ;
• documents non écrits ;
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A. Les documents écrits


Ils sont aussi nombreux et peuvent être des documents publiés, des archives et des documents
statistiques.
1. Les documents publiés ou imprimés
Ils sont destinés à une diffusion publique. Il peut s’agir des documents officiels (publiés par
des organismes publics étatiques, l’administration…) et des documents non officiels (publiés
ou non par les organismes publics). Exemples d’annuaires, de la presse (journaux).
2. Les archives
Il s’agit des documents qui ne sont pas destinés à une diffusion dans le public. Elles
comprennent des archives publiques constituées et gérées par les organismes publics (les
archives nationales, locales), des archives privées, des archives des organisations (partis
politiques, syndicats, associations, etc.) et des archives individuelles (correspondances,
documents personnels, mémoires, documents spécialisés d’un homme politique, etc.)
3. Les documents statistiques
Ce sont des documents écrits mais chiffrés et qui ont pour but d’exprimer le résultat d’un
dénombrement soit des individus (enrôlement des électeurs, votants, etc.) soit des éléments de
production, soit des événements (accidents, crimes, etc.).
B. Les documents non écrits
Il peut s’agir des documents techniques, des documents iconographiques et des documents
phonétiques.
1. Les documents techniques
C’est-à-dire des objets de l’homme et ils comprennent les documents techniques économiques
(destinés à la production, machines, etc.), les objets domestiques (maisons, immeubles, etc.),
les objets de défense (arme, cuirasse, etc.), les objets religieux ou magiques (costume,
amulettes, etc.), les objets politiques (insignes d’autorité, de gouvernement, costumes des
agents de l’Etat, drapeaux, emblèmes, armoiries, etc.). La recherche sur ces objets peut être
faite à l’aide de trois approches :
a. l’analyse technique en étudiant l’objet lui-même ;
b. l’approche symbolique en cherchant la signification et la valeur de ces objets (costume
royal, par exemple) ;
c. l’usage pratique de ces objets.
2. Les documents iconographiques autres que photographiques
Il s’agit par exemple des gravures, des tableaux, des sculptures, des caricatures politiques, des
photos, des cinémas, etc. L’étude sur ces documents permet de connaître des événements dont
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on n’a pas été témoin, d’analyser le moyen de propagande, d’analyser le ton des hommes
politique.
3. Les documents phonétiques :
Il pourrait s’agir, par exemple, de l’analyse des discours politiques à partir des bandes
magnétiques, des cassettes, des chansons, des conversations, etc.

3.3. ECHANTILLONNAGE

Les données que le chercheur collecte peuvent être de deux natures : les données qualitatives et
les données quantitatives.
Les données quantitatives sont celles qui se prêtent à la quantification (exemple du taux de
participation électorale, d’absentéisme électoral, taux de couverture vaccinale, etc.). Les études
statistiques en particulier portent sur les ensembles ainsi que sur les rapports qui existent entre
ces ensembles.
Par contre les données qualitatives, sont celles qui ne se prêtent pas facilement à la
quantification (exemple : opinions sur le rôle de l’opposition armée dans la construction d’un
Etat de droit).
3.3.1. Notions de base
Avant de développer la philosophie à la base de ces procédés rappelons d’abord la diffusion de
trois notions fondamentales : unité d’analyse, échantillon, population.
A. La population ou l’univers d’étude
La population ou l’univers d’étude est l’ensemble des unités qu’on espère décrire par la
généralisation ou l’extrapolation des caractéristiques constatées sur l’échantillon. Par
ensemble, univers d’étude ou population, il faut donc entendre une collection d’éléments,
d’individus, d’objets, d’événements, de choses, bref de cas qui répondent à un ensemble
déterminé de caractères spécifiques. En statistique, ces éléments sont appelés unités d’analyse,
unités sur lesquelles portera l’analyse et dont l’observation permet de tirer des conclusions
applicables à la population entière.
Cependant, lorsque l’ensemble est très grand, l’observation de tous les éléments devient
difficile, si pas impossible, à cause du coût élevé de l’observation, de l’énormité du travail et
du temps nécessaire qu’exige l’étude exhaustive de la population. Pour surmonter cette
difficulté, il est souvent fait recours à l’échantillon.
B. L’échantillon
L’échantillon est une représentation d’une population, d’un univers, d’un ensemble. C’est le
groupe d’unités qui sera étudié au cours de l’enquête. La technique qui permet de déterminer
l’échantillon s’appelle l’échantillonnage. Par échantillonnage, il faut donc entendre « le fait
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d’échantillonner ou l’action de choisir un nombre limité d’individus, d’objets, ou


d’événements dont l’observation permet de tirer des conclusions applicables à la
population entière, à l’intérieur de laquelle le choix a été fait » (G. De LANDSHERE : 251).

L’objectif d’un bon système d’échantillonnage est donc double :


• définir un groupe d’unités qui soient aussi représentatifs que possible de la population
que l’on désire caractériser ou étudier, dans les limites imposées par les moyens (temps,
personnel, matériel, etc.) dont on dispose pour la réalisation des enquêtes ou au moins
un échantillon qui soit suffisamment représentatif pour répondre aux questions
essentielles posées par l’enquête.
• estimer à l’avance la représentativité de l’échantillon qu’on pourrait étudier et
déterminer au moins approximativement après l’enquête la représentativité du groupe
effectivement étudié.
Pour être scientifiquement utilisable, l’échantillon ainsi construit doit être représentatif de la
population, les éléments (unités) qui le composent doivent posséder les caractères spécifiques
de la population dont il est extrait.

C. L’unité d’analyse

C’est le type d’entité qu’on désire caractériser au moyen de l’enquête : individus, objets,
familles, localités, villages, choses, cas, etc.

3.3.2. Méthodes d’échantillonnage

Dès lors que le chercheur a résolu (décidé) de procéder par échantillonnage, le problème
essentiel est alors de savoir « comment assurer la représentativité de l’échantillon c'est-à-dire
les conditions de sa composition qui garantiront la généralisation ultérieure à l’ensemble de
l’univers d’enquête, des résultats obtenus sur l’échantillon » (R. MUCHELLI 1971 : 17).
Comme on peut le deviner, la construction de l’échantillon passe donc pour être plus une
question technique et complexe, liée aux objectifs de la recherche qu’un simple problème
théorique. Et sur ce point précis, les auteurs restent divisés.
Au-delà de ces querelles entre les auteurs sur la question de la représentativité de l’échantillon,
la théorie moderne d’échantillonnage distingue deux grands types d’échantillon, à savoir :
• l’échantillonnage basé sur la probabilité ou échantillonnage probabiliste,
• l’échantillonnage non basé sur la probabilité ou l’échantillonnage non probabiliste.
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A. Echantillonnage (sondage) empirique ou non probabiliste

Cette technique permet de construire trois types d’échantillon, à savoir l’échantillon


occasionnel, l’échantillon à choix raisonné et la méthode des itinéraires.

1. Echantillon occasionnel ou accidentel


Pour le construire, on ne fait tout simplement que prendre les cas disponibles qui se présentent
jusqu’à ce que l’échantillon ait atteint la dimension ou la taille prévue.
Ce procédé accuse cet inconvénient qu’il ne précise pas l’univers de l’enquête connu et
structuré. De plus, il n’est pas de façon connue d’évaluer les déformations systématiques
engendrées par ce genre d’échantillon. La seule ressource, c’est d’espérer qu’on ne fera pas
l’erreur trop flagrante.

2. Echantillon de quota ou à choix raisonné


Il a généralement comme objectif fondamental la sélection d’un échantillon qui soit une
réplique de la population à laquelle on veut appliquer des généralisations. Elle consiste à :
• analyser soigneusement les caractéristiques de la population de l’enquête ;
• repérer celles de ces caractéristiques qui sont en relation logique avec les objectifs de
l’enquête ;
• transposer les pourcentages de ces caractéristiques sur le chiffre total de l’échantillon.
La construction de l’échantillon à choix raisonné comporte deux étapes, à savoir l’élaboration
du « modèle réduit » de la population d’abord et la fixation du quota, c'est-à-dire le nombre
de personne à interroger, d’éléments à sélectionner ou de cas à inclure dans l’échantillon.

a. Construction du modèle réduit ou du plan d’enquête


Il faut qu’il reproduise le plus exactement possible l’univers de l’enquête, donc qu’il reproduise
l’univers à l’échelle réduite en tenant compte des mêmes proportions et des caractéristiques de
l’univers. Elle consiste à déterminer les diverses catégories ou les différentes sortes de
caractéristiques en relation avec les objectifs de l’enquête et dont on doive tenir compte. La
difficulté réside alors à trouver ces catégories. Elles varient d’une recherche à l’autre.
Cette étape se décompose en trois phases :
Première phase : analyser soigneusement les caractéristiques de la population de l’enquête ;
Deuxième phase : déterminer celles des caractéristiques qui sont en relation logique avec les
objectifs de l’enquête et seront sélectionnées pour le modèle ;
86

Troisième phase : transposer des proportions de ces caractéristiques sur la totalité de


l’échantillon.
b. Le quota
Après avoir construit le « modèle réduit », il ne reste qu’à fixer à chaque enquêteur une
quantité (un quota) de gens à interroger, ou de « cas » à retenir, en fonction de la taille ou
dimension de l’échantillon à construire (N). Au cours de cette étape, l’enquêteur interroge qui
il veut, pourvu que le quota soit respecté.
Le procédé d’échantillonnage à choix raisonné, présente l’avantage d’être simple et rapide à
construire ou à appliquer ; mais aussi d’être peu coûteux. Cependant, il conduit aussi à des
déviations liées au choix des personnes les plus faciles à contacter ou des cas plus faciles à
retenir, de même qu’il tend à négliger les gens ou les cas placés en haut et en bas de l’échelle.

3. Technique des itinéraires ou méthode de POLITZ.


Le choix de l’échantillon à l’aide de cette méthode est effectué entièrement sur le terrain. Le
chercheur n’a besoin ni de base de sondage ni de renseignements chiffrés sur des unités
statistiques mais de règles rigoureuses sont données à l’enquêteur concernant les itinéraires à
suivre à partir du point de départ choisi au hasard sur le plan, la détermination des personnes à
visiter et la désignation des personnes à interroger.

B. Echantillonnage probabiliste ou aléatoire

L’échantillonnage probabiliste, appelé aussi échantillonnage aléatoire, de pur hasard, ou de


tirage au sort, offre deux sortes d’assurance contre les résultats tendancieux :
En premier lieu, ce procédé permet de déterminer les chances que les résultats de
l’échantillonnage ne s’écartent de plus d’une certaine quantité de valeurs réelles de la
population. Ce procédé postule comme point de départ que les cas retenus et examinés sont
sélectionnés ou déterminés par le jeu de hasard, c'est-à-dire les cas (personnes, objets,
événements…) sont tirés au sort. Dès lors, la représentativité de l’échantillon est fondée sur la
loi du grand nombre et le calcul de probabilité, chaque unité (cas) de la population sondée ayant
exactement les mêmes chances que les autres de figurer dans l’échantillon, de faire partie de
celui, d’être retenue dans cet échantillon.
En second lieu, il garantit que l’on a choisi suffisamment de cas de chaque strate de la
population pertinente pour obtenir une estimation s’appliquant à cette strate de la population.
Cette méthode permet d’obtenir deux grands types d’échantillon : les échantillons aléatoires
purs et les échantillons aléatoires dirigés.
87

1. Echantillons aléatoires purs


Ils comprennent l’échantillon aléatoire simple et les échantillons aléatoires complexes.
a. Echantillon aléatoire simple
La démarche de sa construction se déroule en cinq étapes selon Easton :
Première étape : définir l’unité d’analyse et la population de référence ;
Deuxième étape : obtenir ou dresser une liste complète de toutes les unités appartenant à cette
population ; il est conseillé de ne pas employer une liste périmée pour compromettre la
représentativité de l’échantillon ;
Troisième étape : préciser la taille de l’échantillon. Elle sera déterminée par quatre facteurs :
• le nombre d’unités qu’il serait théoriquement souhaitable d’inclure afin de garantir un
haut degré de probabilité que l’échantillon, présente une image fidèle de la population ;
• le nombre d’unités dont on a besoin pour effectuer les différentes analyses prévues lors
du dépouillement des résultats de l’enquête ;
• les déperditions qui seront prévisibles de l’échantillon ;
• les possibilités logistiques et financières de l’enquête.
Comme on peut le constater, le problème de la représentativité est donc lié au nombre
d’éléments retenus pour constituer l’échantillon, c’est-à-dire sa taille. En fait, plus la taille est
grande et plus l’erreur sera réduite. On peut établir que pour doubler le degré de certitude de
l’extrapolation, il faut quadrupler la taille de l’échantillon ; pour tripler cette certitude, il faut
multiplier la taille par neuf. Dans la pratique, il est assez difficile de définir la taille minimum
d’un échantillon pour une recherche donnée. Pour R. MUCHELLI, par exemple, il faut limiter
l’enquête à un petit nombre de personnes (1/10 ; 1/20 ; 1/200 ou 1/2000 etc.) qui formera
l’échantillon à l’intérieur de la population de l’enquête, telle qu’elle aura été définie
antérieurement. P. PEPE et TISSERAND-PERRIER, estiment, de leur part, dans certaines
conditions, que, pour la détermination de la taille de l’échantillon, l’approximation est très
bonne pour N=60 et elle reste satisfaisante jusqu’à N=30 unités. Quant à T. CAPLOW, les petits
échantillons (moins de 30 cas) présentent des problèmes particuliers, même quand ils sont
soigneusement prélevés, et les évaluations ainsi obtenues restent douteuses. Selon lui, il faut les
éviter autant que possible.
Quatrième étape : tirer l’échantillon au hasard. Pour arriver à tirer au sort, il faut :
• quand on dispose d’une liste nominative des unités de la population ou d’un répertoire
numéroté (fichier, annuaire, protocole, etc.), utiliser une table de nombres au hasard, qui
donne les numéros des cas à sélectionner, l’ensemble de ces cas ainsi tirés au hasard
constituant l’échantillon.
88

• Ou alors créer un autre procédé de tirage au sort , par exemple, en prélevant une unité
de la population à intervalles fixes ou réguliers au 5e, au 10e, au 50e, au 100e (échantillon
systématique), la méthode des urnes, ou une autre méthode probabiliste ; l’ensemble
des unités ainsi prélevées formant l’échantillon.
• fixer le pourcentage (ou le quota) de l’échantillon par rapport à la population de
l’enquête.
Cinquième étape : administrer l’enquête de façon à prévenir autant que possible tout
rétrécissement ou toute modification dans l’échantillon ainsi défini.
b. Echantillons aléatoires complexes
Ils comprennent l’échantillon aréolaire, l’échantillon par grappes et l’échantillon à plusieurs
degrés ou phases.
1) Echantillon aréolaire
Sa construction procède de quatre étapes :
Première étape : l’utilisation des cartes géographiques ou aériennes ;
Deuxième étape : le choix des aires unités : il peut s’agir, par exemple, de carreau, de
circonscription administrative, de lignes naturelles ;
Troisième étape : le tirage au sort ;
Quatrième étape : l’enquête de la totalité de la population.
2) Sondage en grappes
Une grappe est un groupe d’unités statistiques qui ont un lien entre elles, par exemple, qui se
trouvent dans la même zone géographique (cas d’un village qui peut être considérée comme
une grappe de famille).
Un sondage en grappes se fait toujours en trois temps :
Premier temps : diviser la zone couverte par l’enquête, région, village ou ville, en grappes :
leur attribuer un numéro sur une carte ou un plan, ou en faire une liste. La taille de la grappe
est égale au nombre d’unités statistiques qui la composent. Une fois décidée la taille de
l’échantillon de grappes, le tirage aléatoire des grappes est exécuté à partir d’une liste.
Deuxième temps : tirer un échantillon aléatoire de grappes à partir de cet ensemble. Des
numéros sont tirés : soit de papiers pliés dans une boite, soit à partir d’une table des nombres
au hasard. Ces grappes qui ont les numéros tirés sont incluses dans l’échantillon. Toutes les
autres grappes sont exclues et ne seront pas étudiées pendant l’enquête.
Troisième temps : organiser des visites de chacune des unités statistiques composant les
grappes tirées.
3) Sondage à plusieurs degrés ou phases
La méthode de base peut être réalisée en quatre temps :
89

Première étape : former des grappes et en tirer un échantillon comme il a été décrit (1er degré).
Deuxième étape : pour les grappes, faire une liste distincte de toutes les unités pour chacune
des grappes ; il n’est pas nécessaire de dresser des listes pour les grappes non tirées.
Troisième étape : des unités sont alors tirées de chacune des grappes de l’échantillon. Ces
unités sont tirées des listes ou bien par la méthode de numérotage (2e degré ou niveau).
Quatrième étape : toutes les unités sont alors examinées ou interrogées selon le protocole
d’enquête, les grappes et unités non sélectionnées ne sont pas étudiées.
2. Echantillons aléatoires dirigés
Ils sont ainsi appelés parce que l’univers fait l’objet d’un traitement préalable pour tenir compte
de son absence d’homogénéité. On y distingue l’échantillon-maître, le panel et l’échantillon
stratifié.
a. L’échantillon-maître ou échantillon a priori.
Il s’agit d’un échantillon large, bien caractérisé selon toutes catégories, et préparé à l’avance.
On taille son échantillon dans cet échantillon-maître. Ce type d’échantillon exige donc que
l’évolution des caractéristiques soit soigneusement tenue à jour.
b. Le panel
C’est un échantillon fixe servant de référence régulière pour toutes les enquêtes ou pour une
série consécutive d’enquêtes. Les personnes qui en font partie ont été sélectionnées selon le
système de l’échantillon-maître.
c. L’échantillon stratifié
Il est particulièrement utile quand on doit faire une étude sur des institutions ou des organismes
présentant des similarités, surtout si l’on veut pouvoir les comparer.
Le mot strate, quand il est utilisé pour un sondage, signifie un groupe d’unités statistiques, ou
de personnes, assez semblables, ou qui travaillent ou vivent dans des conditions similaires.
Les principales étapes d’un sondage stratifié consistent à :
Première étape : diviser la population à étudier en strates d’unités statistiques semblables ou
en zones dans lesquelles on trouve les mêmes conditions socio-économique et sanitaires sur les
strates et des institutions ou des organismes et l’ensemble des groupes de personnes qui les
composent ;
Deuxième étape : dresser une liste distincte et complète des unités strates composant chacune
des strates, et à partir de cette liste tirer un échantillon pour chaque strate ou bien utiliser la
méthode du numérotage pour obtenir un échantillon dans chacune des strates ;
Troisième étape : entreprendre une enquête similaire sur l’échantillon obtenu pour chacune
des strates c'est-à-dire utiliser les mêmes questionnaires ou mener la même enquête des chacune
des strates.
90

CHAP. IV. ANALYSE DES DONNÉES ET TRAITEMENT DES


RÉSULTATS

L’étude des phénomènes humains ne peut devenir scientifique que grâce à l’analyse, au
traitement, à la comparaison et à la réduction des données brutes. Faute de ce long travail
d’analyse minutieuse, de transformation mathématique des données brutes, la plupart des
observations de comportements humains restent descriptives et ne permettent pas d’augmenter
notre connaissance dans ce domaine. Cette étape cruciale de la recherche s’avère probablement
la plus difficile. Elle a justement pour but de remplacer la connaissance naïve des
phénomènes par une connaissance scientifique.
Les techniques d’analyse et traitement des données dépendent de la nature des données en
présence et des objectifs de la recherche. Aux données qualitatives s’applique l’analyse
qualitative (faisant largement appel à l’analyse du contenu) et aux données quantitatives
l’analyse quantitative (nécessitant diverses transformations et tests statistiques). Ces deux
procédés ne s’excluent nullement et passent par le dépouillement des données.

4.1. DÉPOUILLEMENT DES DONNÉES

Les données obtenues à l’aide de techniques de récoltes sont brutes. Après leur vérification,
elles doivent être ordonnées, classées, analysées, transformées, réduites en vue de dégager la
structure de l’information recherchée. Sans ce travail fastidieux de transformation des
données, les données brutes récoltées ne seront d’aucune utilité. Elles doivent être dépouillées
et subir un traitement mathématique.
Pour cela, le dépouillement se fait à l’aide d’un cadre enregistrant les catégories de réponses
fournies par les sujets aux questions posées. Ce cadre est appelé la grille d’analyse ou de
dépouillement, ou aussi la matrice des données. Celle-ci ressemble aux cases postales
comportant des lignes et de colonnes enregistrant respectivement les numéros de sujets
(répondants) et les réponses aux questions posées. Elle combine donc la valeur (score ou
résultat) de deux dimensions (variables) étudiées.
Le dépouillement des données se déroule en deux phases essentielles : le codage et le comptage
fréquentiel.
4.1.1. Codage
Cette première phase soulève deux problèmes distincts : le code et le codage
1° Le codage consiste à construire une grille de catégories ou un dictionnaire de codes. Il
s’agit de prévoir des catégories de réponses-types et de les faire correspondre à un chiffre. La
grille ainsi construite à l’aide de chiffre correspondant aux catégories de réponses s’appelle
grille de chiffrement.
91

Cette opération est facile pour les questions fermées, des questions à éventail de réponses ou
des questions à évaluation ; mais difficile pour les questions ouvertes.
2° Le codage est l’affectation de réponses à chaque catégorie prévue dans la grille de
dépouillement.
4.1.2. Comptage fréquentiel
A l’aide de la grille de chiffrement, on procède au décompte ou à la comptabilisation des
réponses après leur codage soit manuellement, soit à l’aide de moyens mécanographiques
(trieuses des cartes perforées) de l’ordinateur.
Il sera dressé ensuite des tableaux de fréquences d’apparition des réponses et ces résultats seront
enfin convertis en pourcentages ou subiront d’autres traitements statistiques selon les objectifs
de la recherche. Ces résultats ou constatations principales issues des tableaux doivent être suivis
d’un résumé succinct et interprétés à la lumière de la littérature.
4.2. TECHNIQUES D’ANALYSE

Les techniques d’analyse et de traitement des données dépendent de la nature des données
récoltées et des objectifs de la recherche. Aux données qualitatives s’applique l’analyse
qualitative faisant largement appel à l’analyse du contenu et aux données quantitatives l’analyse
quantitative nécessitant diverses transformations et tests statistiques.
4.2.1. Analyse qualitative
Les données brutes récoltées doivent être vérifiées, résumées, codées, notées, répertoriées et
classées suivant un cadre bien défini en vue de dégager la structure de l’information. Elles
doivent donc être dépouillées et subir un traitement mathématique. Ce cadre est appelé la
grille d’analyse ou de dépouillement, appelée également la matrice des données.
Celle-ci enregistre les catégories de réponses fournies par les sujets aux questions posées et
combine la valeur (score ou résultat) de deux dimensions (variables) étudiées, à l’instar d’une
matrice de boîtes postales comportant de lignes et de colonnes enregistrant respectivement les
numéros de sujets (répondants) et les réponses aux questions posées. Ces valeurs sont inscrites
dans la case appropriée pour chaque cas et chaque variable.
Le procédé d’analyse le plus généralement utilisé à cet effet est l’analyse du contenu.
A. Analyse du contenu
Elle a été systématisée par BERELSON et LASWELL. L’analyse du contenu est définie par
Berelson comme une technique qui vise à la description objective, systématique et
habituellement quantitative de la communication, ayant pour but de les interpréter. Il s’agit
de l’ensemble des techniques d’exploitation qui permet de mettre en ordre d’une manière
systématique, objective, descriptive, les principaux concepts ou thèmes retenus en fonction de
92

la problématique, de les codifier, de les quantifier et de les regrouper en catégories en vue de


tester certaines suppositions ou hypothèses.
Cette définition appelle quatre observations ci-après :
1. L’analyse du contenu est une description objective c’est-à-dire selon des règles à obéir,
selon des consignes suffisamment claires et précises pour que des analystes différents
travaillant sur le même contenu, obtiennent les mêmes résultats.
2. L’analyse est une description systématique c’est-à-dire tout le contenu doit être ordonné et
intégré dans les catégories choisies, en fonction du but recherché.
3. L’analyse de contenu est une description habituellement quantitative c’est-à-dire elle doit
permettre de dénombrer des éléments significatifs, de calculer leur fréquence. Mais certaines
études qualitatives recherchent plutôt des thèmes.
4. L’analyse du contenu sert à traiter les communications écrites, orales ou autres documents
de toutes sortes :
• tout le matériel de communication verbales : textes écrits (documents officiels, livres,
journaux, documents personnels) ou documents oraux (radios, télévision, etc.) ;
• tout le matériel spécialement crée par la recherche.
Elle s’applique aussi bien aux documents (analyse documentaire) qu’à la communication
verbale (questionnaire, interview) et à la communication écrite (textes, discours, messages,
etc.) ainsi qu’à tout autre matériel préparé pour la recherche.
B. Analyse documentaire
Il y a un cadre méthodologique d’analyse du contenu de communication pouvant être adapté
aux documents écrits et non écrits.
1. Qui parle ? Cette question permet d’identifier l’émetteur du message. L’analyse au niveau
de cette étape peut prendre deux directions :
• l’analyse interne : pour identifier l’auteur du document ;
• l’analyse externe : pour confronter, comparer le contenu et les thèses défendues et
savoir dans quelle mesure le texte et son auteur sont représentatifs de ces groupes.
2. Pour dire quoi ? Pour étudier le contenu du document. Il sied d’analyser non seulement le
contenu manifeste mais aussi le contenu latent ainsi que le contenu symbolique du message.
A cette étape, l’analyse passe par les opérations suivantes :
La codification : elle consiste à élaborer ou à construire les codes c’est-à-dire les catégories
dans lesquelles seront rangées les réponses ou observations- types).
Le codage proprement dit. Il s’agit de procéder à l’affectation des réponses ou des observations
à chaque catégorie prévue.
93

Le comptage fréquentiel .On procède à un comptage des réponses après leur codage et on
dresse un tableau de fréquences d’apparition des réponses .On convertit les réponses en
pourcentage, on effectue d’autres opérations statistiques nécessaire et puis on interprète
(explique) les constatations du résultat observé.
3. Par quel moyen ? C’est-à-dire la façon dont se présente le message, le ton utilisé, mots
employés, répétition des mots, la répétition obsessionnelle des mots, l’appel aux sentiments,
appel à la logique.
4. A qui ? C’est l’étude ou l’identification du récepteur. Du point de vue de l’analyse interne,
il faut chercher à identifier à qui s’adresse le document et du point de vue externe, il s’agir
d’identifier celui qui a été effectivement en contact avec le message.
5. Pour produire quel effet ? Il faut analyser quel effet voulait produire celui qui a émis le
message (analyse interne) mais aussi quel effet a été effectivement produit ou les conséquences
du message (analyse externe).
6. Dans quel contexte : il s’agit de rechercher, ici, les circonstances de temps et de lieu dans
lesquelles se trouvait l’émetteur du message.
C. Etapes de l’analyse du contenu
La démarche comporte six étapes ci-après :
Première étape : définir les objectifs de l’enquête : s’agit-il de l’orientation politique d’un
journal ? des opinions ? des idées politiques d’un dirigeant ? des thèmes d’une population ?
Deuxième étape : définir l’univers d’enquête ;
Troisième étape : sélectionner un échantillon lorsque la masse est très volumineuse,
homogène. Une analyse de contenu nécessite en effet une sélection de documents textuels ou
visuels. Cette sélection est généralement effectuée en accord avec une question de recherche
déterminée au préalable ou, dans une approche inductive, en cherchant à questionner un objet
dont on a une idée générale préalable.
Quatrième étape : lire le document à analyser et retranscrire le corpus. Il s’agit de lire
littéralement, très attentivement et à plusieurs reprises, le document à analyser et d’établir la
liste complète des unités d’analyse (exemple de réponses données par les sujets) dans leur forme
intégrale, sans rien modifier. Cette lecture répétée permettra de se familiariser avec le contenu,
les différents thèmes discernables possibles, les différentes tendances, positions, attitudes,
opinions…exprimées ou sous-entendues.
Cinquième étape : Elaborer la grille d’analyse et de catégories. Durant la lecture et les
relectures subséquentes, le chercheur procède à la classification de ses documents. Il crée des
catégories ou attribue des codes aux documents qui vont permettre de les différencier
éventuellement entre eux. L’objectif visé est de définir des catégories permettant de regrouper
94

les réponses identiques. L’ensemble des catégories utilisées constitue la grille d’analyse de
contenu. Il faut construire pour cela une grille de catégories ou un dictionnaire de codes.
C’est en fonction de ces catégories c'est-à-dire des rubriques significatives que le contenu sera
classé et éventuellement quantifié. Certaines sont pré-codées ou prévues d’avance et d’autres
post-codées c'est-à-dire créées au fur et à mesure. En pratique, ces catégories sont définies a
posteriori c’est-à-dire après la lecture de l’ensemble du corpus. On procède par regroupements
successifs des réponses identiques. Cette méthode par tâtonnement est préférable à une
élaboration a priori de la grille d’analyse, qui risquerait de ne pas être adaptée au corpus.
Cette opération de codage consiste à prévoir des catégories de réponses-types et les faire
correspondre à un chiffre. Elle est facile pour les questions fermées, ou à éventail de réponses
ou à évaluation mais relativement difficile pour les questions ouvertes. La grille ainsi construite
à l’aide de chiffres correspondant aux catégories de réponses dépouillées s’appelle grille de
chiffrement.
L’analyse de contenu vaut ce que valent les catégories. Celles-ci doivent être :
• pertinentes : déterminées en fonction du but d la recherche.
• exhaustives : permettre de classer tous les éléments.
• exclusives : un élément ne doit pas être classé deux ou trois fois dans d’autres
catégories.
• fidèles : permettre à un codeur opérant sur un même contenu d’aboutir au même résultat.
A ce niveau, il faut souligner les catégories ne doivent être ni trop rigides ni, à l’inverse, trop
élevées car trop rigides ou fermées ou en nombre insuffisant, on risque de perdre beaucoup en
finesse, en variété et en richesse d’information ; trop nombreuses, trop détaillées ou trop
subdivisées, on perd dans ce cas en synthèse et en pertinence.
Sixième étape : quantifier c’est-à-dire comptabiliser, dénombrer la fréquence d’apparition ou
d’observation d’un phénomène. A l’aide de la grille de chiffrement, on procède au décompte
des réponses après leur codage soit manuellement, soit en recourant à des moyens
mécanographiques (trieuses des cartes perforées), soit électroniquement (par ordinateur). On
compte généralement:
Les mots : compter combien de fois certains mots sont utilisés (Exemple de la fréquence dans
un discours des mots patrie, nation peut renseigner sur le potentiel du nationalisme dans le
chef de l’orateur).
Les thèmes : c'est-à-dire une idée que recouvre une catégorie (Exemple : la démocratie)
Les items au sens large entendu comme contenu total du discours, mais au sens strict comme
synonyme d’unités d’enregistrement c'est-à-dire tout ce qui sert à mesurer.
95

Une fois choisie l’unité d’enregistrement, l’analyse statistique peut se faire de plusieurs
manières :
• l’analyse lexicographique ou sémantique quantitative. exemple : analyse du
vocabulaire, du style (mots, phrase, thèmes, formes,…) ;
• l’analyse des fréquences : on décompte la fréquence des unités de quantification
classée et on interprète le chiffre ainsi obtenu ;
• l’analyse associative, pour rechercher des relations ou des associations.
Ensuite, il sera dressé des tableaux de fréquences d’apparition des réponses et ces résultats
seront enfin convertis en pourcentages ou subiront d’autres traitements statistiques selon les
objectifs de la recherche. Ces résultats ou constatations principales issues de tableaux doivent
être suivis d’un résumé succinct et interprétés à la lumière des observations ou de la
littérature.
4.2.2. Analyse quantitative
Une fois terminée l’étape du dépouillement ainsi que l’affectation des résultats aux catégories
auxquelles ils appartiennent, les données doivent être traitées à l’aide d’instruments appropriés
afin de dégager les lignes directrices formant la structure des phénomènes étudiés, et dont
la compréhension facilite la prédiction ou l’inférence.
Le principe fondamental présente deux aspects différents et d’ailleurs complémentaires :
• description et mise en ordre matériel des observations quantifiées pour traduire les faits
d’une manière claire et condensée ;
• traitement théorique de ces données afin d’en tirer les déductions logiques associées aux
observations. On ne peut aborder la deuxième phase qu’à partir de résultats déjà classés
et présentés de manière utilisable.
Selon les objectifs de la recherche, l’analyse quantitative comporte donc deux types d’analyse :
• l’étude descriptive des données statistiques,
• la recherche des relations entre phénomènes.
A. Analyse primaire ou étude descriptive des données statistiques
Il s’agit d’effectuer, assez grossièrement, la confirmation ou l’infirmation des hypothèses, de
vérifier la façon globale et directe dont se comportent les variables retenues comme explicatives
des variations de la variable dépendante. Elle consiste à :
• ranger les données d’observation par catégorie en fonction des caractéristiques de la
population en calculant la fréquence (nombre d’apparition d’un phénomène), le
pourcentage, la proportion, le rapport, le taux.
• étudier la distribution des fréquences c’est-à-dire la liste des catégories et de la
fréquence de chacune d’elles ;
96

• saisir rapidement la tendance centrale c'est-à-dire l’allure d’une distribution des


fréquences (répartition des données) grâce aux paramètres c’est-à-dire des nombres
directement calculables à partir des données ;
• dégager la tendance centrale à l’aide du calcul des paramètres typiques ou mesures de
la tendance centrale (le mode, la moyenne arithmétique, la moyenne géométrique, la
moyenne quadratique, la médiane) ;
• calculer la dispersion autour de la moyenne en calculant l’écart moyen, la variance,
la covariance, l’écart-type, l’interquartile,
• comparer les moyennes de deux groupes en calculant la variance.
B. Analyse secondaire ou recherche des relations (association, corrélation) entre phénomènes
Elle fait appel à un outillage statistique plus sophistiqué appartenant aux domaines de la
statistique mathématique et de l’inférence. Il s’agit d’effectuer des calculs de second degré sur
les chiffres bruts obtenus par simples regroupements et par recoupements directs.
En fonction des objectifs de la recherche, l’analyse consistera à rechercher des relations entre
variables en calculant :
• le coefficient de variation ;
• le coefficient de corrélation de Parson mesure le sens et la force des relations. Il traduit
l’écart entre les valeurs mesurées et celles prédites par la courbe associée à l’analyse de
régression effectuée ;
• le pourcentage d’accord ;
• le Ki-carré, qui indique si une relation existe entre les variables à partir des fréquences
prévues théoriquement et celles mesurées ;
• le V de Crammer donne la force de cette relation ;
• le t de Student ;
• l’analyse factorielle ;
• l’analyse multivariée, qui se fait avec trois variables ou plus et permet de relativiser
l’influence proportionnelle de chacune des variables indépendantes sur la variable
dépendante ; etc.

4.3. PRÉSENTATION OU SOMMAIRE DES DONNÉES

Il y a plusieurs façons de procéder pour résumer les données et présenter les résultats de la
recherche. Le choix de la technique dépend de la nature des données extraites selon qu’il s’agit
des données qualitatives ou des données quantitatives.
Les données qualitatives peuvent être présentées sous forme :
• de texte rédigé en toutes lettres;
97

• de matrice ou tableau qui contient du texte au lieu de chiffres ;


• de diagramme ou figure composée de cases ou de cercles contenant des variables ainsi
que les flèches illustrant les relations entre variables ;
• d’organigramme ou diagramme qui illustre l’ordre logique d’action ou de décision ;
• de tableau ou graphique composé de rangées et de colonnes dont les cellules contiennent
des données.
Les données quantitatives peuvent être résumées et présentées sous forme :
• de statistiques ;
• de tableaux et graphiques ;
• de polygones de fréquence ;
• diagramme à bâtons (avec en abscisse ou axe des x des variables à échelles nominale
ou ordinale et en ordonnée ou axe des y des valeurs numériques) ;
• de courbes de fréquence ;
• d’histogrammes (avec en abscisse des variables à échelle d’intervalle ou de
proportions);
• le graphe de dispersion, qui permet de placer diverses entités selon le classement
qu’elles occupent en fonction de deux variables ;
• le diagramme circulaire, etc.

5.4. INTERPRETATION DES RESULTATS

L’interprétation des résultats de recherche ne doit pas être confondue avec leur analyse.
Analyser les résultats d’une recherche consiste à «faire parler» les données recueillies en vue
de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de recherche. L’interprétation des résultats consiste à
insérer les résultats obtenus dans la problématique d’ensemble, de montrer leur pertinence dans
la discipline concernée, et d’indiquer quelles recherches nouvelles pourraient être entreprises
sur la base de ces résultats.
Pour arriver à cela, il faut répondre à ces questions : en quoi les résultats obtenus permettent-
ils de répondre à la question de recherche? Quelle est leur contribution à la solution du problème
de recherche? Comment la problématique s’en trouve-t-elle enrichie? Quel concept faudrait-il
ajouter ou modifier au sein de la théorie? Comment la théorie se trouve-t-elle modifiée par ces
résultats? Quelles recherches faudrait-il maintenant entreprendre ? c’est faire l’interprétation
théorique des résultats.
98

CHAP. V. METHODES DE RECHERCHE

Les auteurs utilisent les concepts de méthode, d’approche, de schèmes d’intelligibilité, de


théorie, d’analyse pour désigner cette démarche, ce cheminement, ce mouvement vers l’objet
à saisir, à connaître, à comprendre, à expliquer. Ainsi comprise, il faut se garder de confondre
comme on le fait malheureusement très souvent méthode et théorie. A dire la vérité, c’est la
théorie et non la méthode, qui explique. Au sens strict, la méthode désigne la démarche que suit
le chercheur pour atteindre l’objectif, découvrir la vérité alors que la théorie, elle, a comme
fonction notamment d’expliquer. Dans les sciences sociales, Mary Jo HATCH (2000 : 24) la
définit comme « une explication, c’est-à-dire une tentative d’expliquer une tranche
d’expérience dans la vie. Ce qu’elle explique est appelé l’objet d’étude ». La théorie signifie
tout simplement explication. Ces méthodes sont concurrentielles et on fait l’objet de
présentations diverses.
5.1. PRINCIPAUX COURANTS METHODOLOGIQUES

Deux courants méthodologiques concurrentiels divisent la communauté des chercheurs entre


partisans de méthodes du courant fonctionnalistes et ceux du courant du matérialisme
dialectique (marxiste).
5.1.1. Méthodes du courant fonctionnaliste
Relèvent du courant fonctionnaliste :
• la méthode juridique
• l’analyse fonctionnelle ;
• l’analyse structuro-fonctionnelle ;
• l’analyse systémique ;
• l’analyse dynamiste.
A. Méthode juridique
Le droit utilise les mêmes méthodes que celles couramment employées par les autres disciplines
des sciences sociales. Mais à l’intérieur de ce cadre hérité, il privilégie, bien évidemment,
l’usage de la méthode juridique.
A la suite de D. TRUCHET (2008 : 62-69), cinq instruments sont généralement utilisés pour
mener un raisonnement juridique : les catégories juridiques, les classements, l’interprétation,
les fictions et les présomptions.
1. La catégorie
Par catégorie, il faut entendre une notion à laquelle est attaché un statut, c’est-à-dire un
ensemble de règles. En général, un raisonnement juridique suppose de faire entrer une donnée
99

dans l’une des catégories que connaît le droit. Ces catégories sont le plus souvent binaires30,
elles ne fonctionnent pas toujours car il arrive que les catégories soient au nombre de trois,
quatre, ou davantage. En outre la réalité est parfois nuancée et complexe pour entrer dans deux
catégories seulement. Il existe des « catégories intermédiaires » ou même des « catégories
innommées » que le droit peine à analyser (exemples, en droit administratif, des sociétés
d’économie mixte, ou des établissements d’utilité publique).
2. Le classement
Mener un raisonnement en droit suppose de classer l’objet étudié dans la bonne catégorie.
Classer l’objet dans la bonne catégorie commande trois opérations intellectuelles. La
première opération revient à constater que ses caractères répondent à la définition de celle-
ci. Il est commode d’user pour cela d’un critère ou d’un faisceau d’indices (méthode
indiciaire). Par exemple la définition de service public, par opposition au service privé, mobilise
deux critères organique et matériel ; ou bien la définition de service public administratif, par
opposition aux services publics industriels et commerciaux, grâce aux critères jurisprudentiels
et aux critères doctrinaux, ainsi que grâce à la méthode indiciaire.
La deuxième opération intellectuelle permettant de classer une donnée brute dans une
catégorie juridique consiste à procéder à sa qualification juridique. Cette opération est au cœur
du raisonnement juridique, en droit administratif comme ailleurs. La doctrine met en général
l’accent sur la qualification juridique des faits. Il s’agit de ranger une donnée matérielle
dans une catégorie juridique établie par une règle écrite ou jurisprudentielle. Par exemple,
le comportement de l’Administration est-il dans une affaire donnée, susceptible d’être qualifié
de « faute » ? Si oui, le raisonnement peut se poursuivre pour savoir si sa responsabilité est
engagée (préjudice ? lien de causalité ?). Si non, il s’arrête : la sa responsabilité de
l’Administration ne peut être engagée dans cette affaire.
La troisième opération pour connaître parfaitement un objet de droit consiste à le soumettre à
une double analyse organique et matérielle qui peut impliquer un double travail de
qualification juridique. L’analyse organique (formel) s’appuie sur la personne, l’organe, ou
la procédure qui se trouve à l’origine de cet objet. L’analyse matérielle ou fonctionnelle
examine son contenu ou la fonction qu’il remplit. Pour cerner précisément une personne, il faut
savoir ce qu’elle est, mais aussi ce qu’elle fait.

30
Exemples de personne morale (de droit public ou de droit privé), d’acte administratif (unilatéral ou contractuel),
de services publics (administratifs ou industriels et commerciaux) ; de biens (de domaine public ou du domaine
privé) ; de faute (de service ou personnelle) ; contrats (de droit commun ou de droit public), etc.
100

3. Interprétation
L’interprétation31 d’une règle consiste à en préciser le sens c’est-à-dire la signification. Elle
peut être littérale, exégétique, systémique ou téléologique. L’interprétation littérale précise
le sens de mots pris en eux-mêmes, comme le fait un dictionnaire. L’interprétation exégétique
s’efforce de retrouver l’intention de l’auteur de la règle (par exemple l’intention du
législateur). Elle est une méthode d’analyse et d’interprétation des textes (constitutionnels,
législatifs et réglementaires qui régissent l’Administration) pour retrouver l’intention des
auteurs de ces textes ou pour en préciser le sens. L’interprétation systémique recherche le
sens d’une règle en fonction du système des règles (romano-germanique, Common Law ?) dans
lequel elle s’insère. L’interprétation téléologique détermine le sens de la règle en fonction du
but que, selon l’interprète, celle-ci poursuit.
4. Les fictions
Les fictions conduisent à considérer comme vraies des situations qui ne correspondent pas à
l’observation des faits. Par exemple, la personne morale est une fiction (personne n’a jamais vu
physiquement une personne morale ; la mesure d’ordre intérieur (il s’agit en pratique d’une
décision administrative) ; de l’affirmation qu’un acte retiré ou annulé est réputé n’avoir jamais
existé ou n’a jamais produit d’effets (en fait, il en a bien produit avant qu’ils soient effacés
rétroactivement).
5. Les présomptions
Les présomptions conduisent au début d’un raisonnement à tenir pour établir de faits ou des
propositions dont la preuve n’a pas été apportée. Certaines sont absolues (irréfragables), c’est-
à-dire qu’elles ne peuvent pas être utilement combattues par la preuve contraire (exemple de la
présomption selon laquelle « personne n’est censé ignorer la loi » signifie que, après sa
publication au Journal Officiel, tout le monde étant supposé la connaître, personne ne peut
s’excuser de l’avoir violée en prouvant qu’il en ignorait l’existence ; d’autres sont simples (ou
réfragables) c’est-à-dire qu’elles peuvent être anéanties par la preuve contraire (exemple de la
légalité des actes administratifs ; la responsabilité de l’Administration pour risque ou pour
faute)
B. Analyse fonctionnelle ou méthode fonctionnaliste (ALMOND et MERTON).
Pour RADCLIFFE-BROWN, la fonction désigne la contribution apportée par un élément à
l’organisation ou à l’action de l’ensemble dont il fait partie. L’analyse fonctionnelle assigne
donc pour tâche au chercheur de découvrir les organes dans lesquels s’incarnent les principales

31
Elle ne s’impose que lorsqu’elle est « authentique », c’est-à-dire faite par une autorité qui détient le pouvoir de
l’imposer à tous : l’auteur de la règle lui-même, l’Administration lorsqu’elle précise par circulaire le sens d’une
législation ou d’une réglementation nouvelle, mais le plus souvent-et enfin de compte- le juge.
101

fonctions sociales qui permettent le bon fonctionnement et le maintien d’une société donnée,
et de décrire leur contribution spécifique dans le jeu de la dynamique sociale.
Elle peut être menée selon le schéma suivant en cinq étapes.
1° Identifier ou découvrir les fonctions fondamentales que tous les systèmes, même les plus
archaïques, doivent assumer ; ensuite ces fonctions peuvent être assurées, dans divers
contextes, par différentes structures et finalement chaque structure peut remplir simultanément
plusieurs fonctions.
2° Observer le fonctionnement du système à trois niveaux.
Le premier niveau de fonctionnement est constitué par les capacités du système c'est-à-dire la
manière dont il agit en tant qu’entité dans son environnement. L’analyse de ces capacités
portera sur les catégories suivantes :
a) capacité régulatrice : répression, réglementation, imposition des comportements ;
b) capacité extractive : c'est-à-dire la capacité de mobiliser des ressources nécessaires
au soutien du système ;
c) capacité distributive : transfert de certaines ressources de certains groupes de la
population à d’autres ;
d) capacité réceptive : capacité de répondre avec efficacité aux revendications, aux
demandes.
Le deuxième niveau d’analyse de fonctionnement est les processus de conversion à l’intérieur
du système. Les processus de conversion d’un système peuvent être analysés selon le schéma
suivant. Il faut considérer :
a) l’articulation des intérêts c'est-à-dire la façon dont les revendications sont formulées ;
b) l’agrégation des intérêts c'est-à-dire la façon dont les revendications sont combinées
sous la forme de différents choix politiques ;
c) la formulation des règles, ou la façon dont les règles impératives sont formulées ;
d) l’application des règles c'est-à-dire la façon dont ces règles sont appliquées et
exécutées ;
e) l’administration judiciaire des règles ou la façon dont règles et lois sont appliquées
aux cas individuels ;
f) la communication, ou la façon dont ces diverses activités (1 à 5) sont communiquées à
l’intérieur du système politique et entre le système politique et son environnement.
Le troisième niveau d’analyse de fonctionnement est constitué par les fonctions de
conservation et d’adaptation du système. Il s’agit d’analyser à ce niveau, les fonctions de
socialisation ou de recrutement, c'est-à-dire la façon dont sont recrutés et formés ceux qui ont
la charge des divers rôles (diplomates, militaires, agents du fisc).
102

3° Opérer une distinction entre fonctions manifestes, comprises et voulues par les
participants au système, et fonctions latentes, ni comprises ni voulues mais qui n’existent pas
moins. Ex. Pression de la société civile sur les belligérants lui permet de jouer sans le savoir ou
le vouloir le rôle de l’opposition ou de contre-pouvoir.
4° Discerner la dysfonction qui, à l’inverse de la fonction, réduit ou gâche les possibilités
d’adaptation ou d’ajustement du système. La notion de dysfonction permet de mettre en lumière
la contribution négative que peut avoir un élément pour le système social dans lequel il se
trouve. Les dysfonctions sont donc des conséquences négatives qui gênent l’adaptation du
système.
5° Découvrir des équivalents ou des substituts fonctionnels c’est-à-dire les alternatives aux
déficiences fonctionnelles d’un système ou d’un sous-système social qui devient inapte à
remplir certaines fonctions. Ces notions s’appuient sur la constatation qu’un élément peut avoir
plusieurs fonctions, de même qu’une fonction peut être remplie par des éléments
interchangeables. Mais l’explication d’un phénomène ne saurait se réduire à la recherche de sa
fonction, il faut donc chercher séparément la cause efficiente d’un phénomène et la fonction
qu’il remplit.
C. Analyse structuro-fonctionnelle ou méthode structuro-fonctionnaliste (T. PARSONS)
1° Considérer le système social comme un ensemble des personnes en interaction, motivées
par une tendance à l’optimisation des gratifications et dont la relation aux situations dans
lesquelles elles se trouvent est définie et médiatisée par un système de symboles communs,
structuré culturellement.
2° Appliquer le schéma des quatre impératifs fonctionnels indispensables au maintien de
tout système. Il s’agit de dégager quatre fonctions fondamentales qui se retrouvent dans tout
système :
• Fonction de conservation (Latent Pattern maintenance and Tension management) qui
assure la survie et transmission des caractéristiques du système.
• Fonction d’adaptation au changement de l’environnement (A). Toute société doit
équilibrer ses ressources pour assurer sa survie ; elle doit entretenir des relations avec
son environnement, y prélever ce dont elle a besoin et mobiliser ces ressources en vue
de ses buts.
• Fonction de décision ou de réalisation des objectifs sociaux (G ou Goals) sociaux
c'est-à-dire les buts distincts de la simple survie. Ils sont renforcés et rendus nécessaires
par les stimuli d’un déséquilibre interne. Toute société doit avoir des objectifs et se
donner les moyens de les réaliser.
103

• Fonction d’intégration (I) par laquelle est assurée la coordination entre es fonctions et
le fonctionnement harmonieux de diverses parties concourantes du système (I). Cette
fonction donne sa cohérence et son sens au système. Toute société possède une
dimension stabilisatrice qui la protège contre les changements brusques, établit des
contrôles et veille à maintenir l’harmonie et la solidarité nécessaire à son
fonctionnement.

Adaptation A G Décision
(Gouvernement et
politique)

L I Intégration
Conservation (Culture, religion)
Maintenance Masse media, justice
des usages
Famille, enseignement

Figure 4: schéma AGIL

Chacun des quatre sous-systèmes peut être isolé et analysé en tant que système.
3° Isoler et analyser le sous-système politique et le considérer comme un système d’actions
à la recherche d’un équilibre rarement atteint. La fonction principale du système politique
c’est la décision par rapport au système social global. Selon cette fonction spécifique, le
système politique élabore des outputs qui agissent sur les autres systèmes, transforme
l’environnement et fait évoluer le système entier. Mais l’output du système politique ne peut
être nul (non-décision) ou défectueux (décision erronée ou inadéquate). Dans tous les cas, par
effet de rétroaction, le déséquilibre s’accentue et entraîne au comportement de contestation.
5° L’analyse théorique du système politique permet de définir trois types de comportement :
demande, appui (réaction positive), contestation (réaction négative).
D. Analyse systémique (D. EASTON et K. DEUTSCH)
L’analyse systémique s’inscrit dans deux courants ou tendances : courant structuro-
fonctionnaliste et le courant cybernétique.
1° Considérer que chaque élément de la vaste toile politique n’est pas isolé, mais au
contraire relié à tous les autres ; ou encore qu’on ne peut comprendre pleinement la façon
dont chaque élément opère sans se référer à la façon dont l’ensemble lui-même fonctionne.
104

Autrement dit considérer la vie politique comme un système d’activités reliées les unes aux
autres et ces activités influencent toutes plus ou moins la façon dont les décisions impératives
sont au sein d’une société, formulées et exécutées.
2° Séparer la vie politique du reste de l’activité sociale, au moins pour l’analyse ; et
l’examiner comme s’il était une entité autonome, entouré par l’environnement dans lequel il
opère, c'est-à-dire considérer le système politique comme une boîte noire qu’il faut d’abord
isoler en esprit avant de découvrir les inputs de diverses natures qui maintiennent en état de
marche le système ; les mécanismes ou processus de conversion des inputs en out-pouts.
3° Identifier les propriétés essentielles du système politique en tant que système. Il s’agit,
d’après D. EASTON, de quatre propriétés suivantes :
a) propriétés d’identification : pour distinguer un système politique des autres systèmes
sociaux, il faut pouvoir :
i. décrire ses unités fondamentales ou ses éléments dont il est composé, c'est-à-dire des
actions politiques.
ii. tracer les frontières qui les démarquent des unités extérieures c'est-à-dire de son
environnement car u système n’existe pas dans le vide. Il est toujours pris dans un
ensemble, immergé dans un environnement spécifique la façon dont opère un système
sera partiellement fonction de ses réponses à l’environnement social. S’agissant du
système politique, il est utile de considérer qu’il a une frontière qui inclut l’ensemble
des actions contraignantes pour la société ; toute action sociale ne partageant pas cette
caractéristique sera exclue du système, et par là même automatiquement considérée.
b) Identifier les inputs ainsi que les forces qui affectent, cerner les mécanismes par lesquels
ils sont transformés en outputs, décrire les conditions générales du bon fonctionnement de ces
mécanismes, établir, enfin, l’impact des outputs sur les nouveaux inputs entrant dans le système.
c) Décrire la différenciation à l’intérieur du système c'est-à-dire la division du travail dans
laquelle sont engagés les membres du système, laquelle fournit une structure à l’intérieur de
laquelle prend place l’action.
d) Prendre comme hypothèse que pour qu’un système structuré se maintienne, il doit
prévoir des mécanismes qui intègrent ses membres, les incite à un minimum de coopération
rendant possible la production de décisions impératives.
E. Analyse dynamiste (G. BALANDIER)
La démarche de l’analyse dynamiste procède des étapes suivantes :
1° Poser que la réalité sociale est un système complexe composé un système des systèmes.
Définir la réalité sociale comme un système implique deux corollaires :
105

a) tout système s’articule en éléments ordonnés et hiérarchiques : l’ordre résulte de cette


hiérarchie mais cet ordre est un ordre instable, porteur de tensions qui en sont spécifiques. le
désordre est donc consubstantiel à toute société.
b) Les systèmes composant la société globale établissent, entre eux un modèle de relations
que G. BALANDIER propose d’envisager sous trois aspects principaux :
• compatibilité des sous-systèmes et leur système ;
• action des agents sociaux et leur incidence ;
• présence du temps dans la société et ses effets (mouvement, changement).
2° Poser le problème de niveau de la réalité sociétaire face à la dynamique sociale en vue de
mettre en évidence des dynamismes résultant nécessairement des relations entre niveaux sans
lesquelles aucune formation sociale ne pourrait exister. Il se formule en trois questions
principales :
• quels sont les dynamismes actifs à chacun des niveaux ?
• quel est le degré de correspondance entre ceux-ci ?
• quelles sont les relations de domination, d’autonomie partielle établies d’instance à
instance ?
3° Confronter des logiques et des pratiques c'est-à-dire des formes de praxis qui se
manifestent dans les diverses circonstances où se trouvent engagés les agents sociaux en vue
de mettre en évidence la dynamique sociale sous forme de conformité, de stratégies, de
manipulations, de contestations.

5.1.2. Méthode du courant du matérialisme dialectique


Les sciences sociales ont besoin de la dialectique qui cherche à appréhender la réalité sociale
comme un ensemble de processus en mouvement, à saisir les faits dans leur relation au tout.
La méthode dialectique est une méthode qui tient compte de la contradiction, qui admet que
les contradictions existent dans la réalité elle-même et ne proviennent pas seulement des
insuffisances de la pensée.
La dialectique est d’abord une attitude face à l’objet : elle rejette le positivisme et l’empirisme,
qui se bornent à décrire ce qui est immédiatement. Elle est aussi une méthode dont la démarche
générale peut être décrite sommairement comme suit :
1. La dialectique cherche à appréhender la réalité sociale comme un ensemble de processus en
mouvement, à saisir les faits dans leur relation au tout. Elle n’efface pas les contradictions du
réel, elle tente de les dépasser ; cet après avoir analysée les éléments contradictoire de la réalité
qu’elle reconstitue cette réalité dans un mouvement total.
106

2. Pour connaître adéquatement le réel, il faut sortir de la logique formelle, qui est une logique
de l’abstraction puisqu’elle bannit la contradiction. La logique dialectique est une logique
critique qui vise à dépasser l’expérience immédiate toujours limitée et donc fausse, et permet
d’atteindre « l’essence des choses » derrière leur « apparence phénoménale ». Elle implique
donc de s’interroger sur les fondements profonds des phénomènes. Elle débouche à la
question « pourquoi ? » qui permet de dépasser la simple description empirique des faits
observés. Elle permet donc de démystifier chaque domaine de connaissance.
3. La dialectique donne le primat au contenu sur la forme, à la pratique sur la théorie. La
pensée dialectique est donc déterminée par le réel, qui est concret, rejette toute abstraction, nie
par conséquent les lois de la logique formelle au profit du principe de la contradiction. Elle
refuse d’isoler les faits de leur contexte et de leur devenir historique (continuité, succession)
4. Manipuler les quatre lois ci-après de la dialectique matérialiste pour saisir l’explication des
faits sociaux :
1° Loi de la connexion universelle ou de l’action réciproque : pour comprendre un fait
social, il faut le restituer dans son ensemble. Les phénomènes sociaux sont connexes, ils ne
peuvent être isolés. Tout se tient, tout influe sur tout, tout agit sur tout.
2° Loi du mouvement, loi du changement universel, loi du développement incessant ou de
changement dialectique : elle pose que rien dans ce monde n’est définitif, immuable, absolu.
Chaque phénomène présent, chaque situation présente, est un fait provisoire, un fait ayant une
histoire dans le passé et devant en avoir une dans l’avenir, ayant un commencement devant
aussi avoir une fin. Il n’y a point des phénomènes figés. Tout passe, tout se transforme.
3° Loi du progrès par bonds ou de changement quantitatif et qualitatif : elle insiste sur le
fait qu’en s’accumulant, les changements continus finissent par produire des changements
brusques. Elle se prononce en faveur de la révolution et non du réformisme.
4° Loi de la contradiction ou loi de la lutte des contraires (unité des contraires). Elle pose
que toute chose (quelle qu’elle soit), tout phénomène (quel qu’il soit) enferme toujours des
éléments contradictoires entre eux. Ces éléments sont en lutte perpétuelle et c’est cette lutte
précisément qui fait progresser le processus, qui donne le mouvement, le changement. Les
conflits sont donc le moteur du changement.
107

CHAP. VI. REDACTION DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE

Le travail scientifique peut prendre plusieurs formes selon qu’il s’agit, par exemple, de thèse
ou dissertation doctorale, de mémoire de spécialisation, de licence, d’agrégation ;
monographie ; de rapport de stage ; de travaux pratiques, etc. Toute cette panoplie de travaux
scientifiques obéit à certaines normes quant à leur structure, leur style et leur rédaction.

6.1. STRUCTURE D’UN TRAVAIL SCIENTIFIQUE

La structure d’un travail scientifique comporte trois grandes parties, qui se subdivisent à leur
tour en plusieurs éléments. Il s’agit : des pages préliminaires ; du travail (texte) proprement
dit et des références.
6.1.1. Les pages préliminaires
Elles comprennent généralement, dans l’ordre :
a. la couverture ;
b. la page de titre ou page de garde, indiquant dans l’ordre et de façon centrée les éléments
suivants répartis sur toutes les pages :
• les noms du département, de la faculté et de l’établissement d’enseignement ;
• le titre (et éventuellement le sous-titre) officiel (s) l’auteur (s) ;
• le nom de l’étudiant ;
• le diplôme postulé ;
• l’année du dépôt ou de publication (ou au verso, à côté de la mention C, ou vers la fin
à côté de la mention « dépôt légal ») ;
c. un résumé/sommaire, incluant :
• l’identification signalétique (référence complète de travail) ;
• la problématique ;
• l’objectif principal ;
• la démarche méthodologique ;
• les principaux résultats et leur interprétation (avec des données quantitatives);
• l’aspect novateur de l’étude ;
• la limitation de l’étude et les recommandations (si nécessaire) ;
d. une table des matières ; comprenant tous les titres des sections et des intertitres des sous-
sections, identifiés numériquement dans le texte, avec le numéro de page correspondante.
108

e. une liste des figures, comprenant graphiques, diagrammes ou histogrammes, organigrammes,


illustrations, photographies; images et cartes hors format ou hors-texte avec le même titre que
celui utilisé dans le texte, et le numéro de page à laquelle ils se trouvent.
f. une liste des tableaux ;
g. une liste des annexes ;
h. un glossaire (parfois) ; lorsque les termes ou les unités de mesure utilisés dans le travail sont
soit ultraspécialisés, soit nouveaux, soit sous forme de sigles ou d’abréviations
i. un avant-propos (mémoire ou thèse par articles) ; pour indiquer les motifs qui ont poussé à
entreprendre l’étude, sans entrer dans la problématique, et le cadre dans lequel elle a été
entreprise, si ce n’est pas fait à l’introduction. Si l’on veut présenter un avant-propos, on peut
y inclure les remerciements plutôt que d’en faire une section séparée.
k. des remerciements ou la page de reconnaissance ; il ne faut pas exagérer et faire pleurer le
lecteur ou donner lieu à la flatterie, à la naïveté ou à des enfantillages.
Les trois premières parties ne sont pas paginées et les sept autres sont paginées en chiffres
romains minuscules.
6.1.2. Le travail proprement dit
Il comporte trois parties essentielles, à savoir : l’introduction, le corps du travail et la
conclusion.
A. L’introduction (10 à 20%)
L’introduction est une partie cruciale du travail scientifique (thèse, mémoire, article) : elle doit
donner envie au lecteur de se plonger dans l’ensemble du document. Elle doit expliquer très
clairement l’objet de la recherche et montrer l’importance du sujet. Elle permet également
d’exposer le plan d’ensemble.
Elle devra plus ou moins renseigner sur les éléments suivants :
1. Etat de la question (le contexte de la recherche)
2. Problématique
3. Hypothèse
4. Choix et intérêt du sujet
5. Objectif du travail
1. Objectif global
2. Objectif spécifique
6. Méthodes et techniques utilisées
7. Délimitation spatio-temporelle
8. Subdivision du travail
109

1. Le contexte de la recherche.
Le contexte définit le cadre dans lequel s’inscrivent le champ de la recherche et la thématique
abordée. Il doit souligner l’importance de la recherche, tant d’un point de vue théorique que
pratique. Une vision historique ou une présentation des courants de pensée peut rapidement
être décrite à ce stade. Les principaux auteurs doivent être déjà évoqués. La fin de cette section
de l’introduction conduit logiquement à présenter et justifier l’objet de la recherche. Pour cela,
l’auteur peut faire état de lacunes, de recherches insuffisantes ou contradictoires dans le
domaine et souligne la nécessité d’opérer une nouvelle recherche.
2. La problématique
C’est-à-dire l’ensemble des questions principales que le chercheur se pose à propos de l’étude
au regard de la situation qu’il veut observer, décrire et expliquer. Elle permet de présenter la
(les) question(s) de recherche. L’auteur formule alors précisément les questions abordées et
délimite par là même son champ d’investigation.
3. L’hypothèse
Réponse provisoire à (aux) la question (s) posée (s) ;
4. Le but et l’intérêt et du travail.
Dans cette section, l’auteur expose alors les résultats attendus et les contributions de sa
recherche. Celles-ci peuvent être d’ordre théorique, méthodologique ou pratique. Une
contribution théorique prend, par exemple, corps avec la définition d’un concept, ou la
création/validation d’un modèle particulier. Une contribution méthodologique peut consister
à développer et valider un nouvel outil de mesure. Enfin, une contribution pratique repose sur
la valeur découlant de la recherche pour les praticiens : application d’un modèle à un secteur
d’activité particulier, implication de la recherche pour la compétitivité d’une entreprise, etc.
5. La méthodologie
Elle est ensuite exposée, afin de susciter l’intérêt du lecteur sur les conditions de réalisation de
l’étude empirique. Il s’agit de présenter un compte rendu complet des procédures utilisées pour
la collecte et l’analyse des données (démarche méthodologique ; cadre méthodologique,
méthodes et techniques utilisées, matériels et méthodes, etc.). Il est question de décrire les
techniques et instruments de récolte des données ; la procédure d’élaboration et de
manipulation des variables ; de renseigner sur la population d’étude et la construction
d’échantillon (taille, techniques, degré de généralisation ; techniques d’analyse et de traitement
des données, mais aussi les difficultés rencontrées et les limites assignées au travail. L’approche
méthodologique permet également d’annoncer la délimitation du champ de l’étude.
110

6. La subdivision du travail
La dernière section de l’introduction présente l’organisation du travail et expose le plan
d’ensemble. La subdivision du travail annonce la présentation du plan, le plan d’exposition et
les articulations entre parties et chapitres.
B. Le corps ou développement (60 à 80%)
1. Il peut comporter des parties, chapitres et paragraphes.
2. Il présente des résultats les informations rassemblées en faveur et/ou en défaveur du sujet.
L’exposé des résultats est une restitution factuelle des données, sans parti pris et sans
intervention particulière du chercheur. La règle fondamentale à suivre ici consiste à donner tous
les faits se rapportant à la question de la recherche, que ces derniers concordent ou non avec le
point de vue du chercheur. Contrairement aux autres écrivains, les auteurs scientifiques n’ont
pas la liberté de choisir ce qu’ils incluront ou ce qu’ils omettront en fonction de l’effet qu’ils
veulent créer. C’est la règle cardinale du témoignage scientifique.
3. A l’issue de la présentation des résultats, la discussion peut être menée. Le chercheur fait
alors référence au cadre de recherche initial et met en exergue les résultats marquants, par
exemple confirmant ou infirmant une hypothèse préalable. La discussion prend, par conséquent,
la forme d’une analyse critique des résultats. Il est donc recommandé de mettre en perspective
les résultats par rapport à la revue de littérature ou d’expliquer les résultats par l’apport d’une
analyse de littérature complémentaire. Une hypothèse de recherche non validée doit faire l’objet
d’une investigation approfondie. Il s’agit en effet d’identifier toutes les causes plausibles :
limites méthodologiques, nature de l’étude réalisée, etc.
4. Sur base de la bibliographie, de statistiques, des interviews, des faits, des constatations
précises, d’informations vérifiées, le chercheur :
• y donne une interprétation personnelle du problème ;
• fournit éventuellement une réponse (solution) à la question soulevée.
5. Sélectionner ce qui est pertinent ou non. Ici, le problème de recherche et les hypothèses à la
base de l’étude, s’il y en a, sont les principaux guides. L’analyse des données, leur
dépouillement, leur traitement, la présentation et l’interprétation des résultats y figurent.
C. La conclusion (10 à 20%)
Tout comme l’introduction, c’est une partie extrêmement importante du travail scientifique.
Elle est l’aboutissement des efforts de communication. Elle a pour but de résumer, pour le
lecteur, les principaux éléments qu’il doit retenir et de les situer dans leur contexte. La
conclusion est donc constituée de quatre parties distinctes : le rappel de l’objet de la recherche,
la synthèse des contributions-clés de la recherche ainsi que les limites et les perspectives de la
recherche.
111

A. L’objet de la recherche
Une première section de la conclusion rappelle l’objet de la recherche. Elle peut résumer
brièvement le contexte de la recherche, les principales questions posées, l’hypothèse, l’objectif
de l’étude et la méthodologie mise en place.
B. La synthèse des contributions-clés de la recherche
La deuxième partie de la conclusion expose les contributions-clés de la recherche. Ces
contributions peuvent être des contributions théoriques, méthodologiques et pratiques. Il s’agit
de grouper de façon cohérente les conclusions de chacun de paragraphe du développement. De
cette façon, le lecteur pourra, par la seule lecture du dernier paragraphe de l’introduction et du
premier paragraphe de la conclusion, avoir une idée relativement précise du développement.
C. Les limites de la recherche
Dans la troisième section doivent être exposées les limites des conclusions de la recherche
auxquelles on est arrivé.
D. Les perspectives de recherche
Les limites de la recherche permettent de déduire les perspectives de recherche. Ces
perspectives ouvrent à la communauté scientifique de nouveaux horizons de recherche.
L’élargissement de la conclusion. Ici, il s’agit de faire passer l’attention des éléments
d’information ou de réflexion en vue d’ouvrir le débat sur une autre perspective, ou bien de
suggérer le questionnement qui serait susceptible de poursuivre le travail accompli dans le texte
(amélioration de la recherche actuelle, réplication dans un nouveau contexte, application à un
nouveau domaine, intégration de nouvelles variables à un modèles, extension de la recherche
traitant d’un thème corollaire).
D’ordinaire brève, la conclusion d’un travail de recherche comprend souvent trois points
importants :
1. Rappeler les grandes lignes de la démarche. Ce rappel comprendra les points suivants :
• la présentation concise de la question de recherche, soit la question de départ dans sa
dernière formulation ;
• une présentation des caractéristiques principales du modèle d’analyse, en particulier des
hypothèses de recherche ;
• une présentation du champ d’observation, des méthodes et techniques mises en œuvre
ainsi que des observations effectuées ;
• une comparaison des principaux résultats de la recherche attendus et des résultats
observés, ainsi qu’un rappel des principales interprétations des écarts.
2. Mettre en évidence les nouveaux apports de la recherche et sa place dans l’ensemble des
travaux consacrés au sujet. Il s’agit, en amont, d’évaluer les connaissances théoriques nouvelles
qu’apporte la recherche entreprise à la science ; en aval, de formuler des perspectives théoriques
112

nouvelles pour des recherches ultérieures, de proposer d’autres points de vue, d’autres
questionnements complémentaires dont on a des raisons de croire qu’ils seraient plus éclairants
ou qu’ils pourraient convenir pour l’analyse d’une plus large sphère de phénomènes.
3. Montrer comment on y est arrivé et avec quels principaux systèmes de démonstrations et de
preuves (rappeler ici les indices et coefficients essentiels avec leurs interprétations).
4. Montrer jusqu’à quel point les hypothèses de départ ont été ou non confirmées et donner les
principales raisons de vérification ou de non vérification de chacune des hypothèses.
5. Montrer l’étendue et la signification des erreurs et du taux de risques retenus et acceptés.
Jusqu’à quel point les résultats trouvés sont-ils généralisables ?
6. Préciser les limites, théoriques et empiriques, des résultats obtenus permettant d’élargir la
discussion en ouvrant le débat sur d’autres perspectives (pistes de recherches) que suggère
l’étude. Préciser les points non totalement éclaircis et pourquoi. Comment on pourrait mieux
les étudier, les approfondir davantage. Préciser les points faibles de la recherche dans chacune
des phases et en donner l’explication.
7. Donner enfin, le cas échéant, les recommandations essentielles pour changer, mieux
comprendre, corriger, adapter… le phénomène étudié. Mais surtout, il faut soigneusement
argumenter ces recommandations et montrer qu’elles découlent logiquement et nécessairement
des résultats obtenus.
6.1.3. Les références
Elles comportent :
1) la bibliographie, à subdiviser en ouvrages, articles et revues, cours et documents
officiels, dans l’ordre alphabétique ;
2) la table des matières détaillant le plan d’exposition du travail, avec mention
obligatoire de la page où commencent chaque partie, chapitre, section, paragraphe, etc.
3) l’index des noms propres cités, des matières, des noms communs, des auteurs cités,
des sujets cités ;
4) table des cartes, graphiques, tableaux, lieux (système français) ;
5) d’autres appendices qui complètent l’ouvrage et facilitent la compréhension (glossaire,
lexique, annexe).
6.1.4. Classification Décimale de DEWEY

La classification décimale de Dewey (CDD) est un système visant à classer


l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil
Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la
classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet.

Les dix classes retenues par la classification de Dewey correspondent à neuf disciplines
fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures,
113

techniques, beaux-arts et loisirs, littératures, géographie et histoire, auxquelles s’ajoute


une classe « généralités ».

Les deux premiers niveaux de la classification

Vous trouverez ci-après les dix classes, divisées chacune en dix division des deux
premiers niveaux3.

000 - Informatique, information, ouvrages généraux

• 000 Généralités sur l’informatique, l’information, les ouvrages généraux


• 010 Bibliographies
• 020 Bibliothéconomie et sciences de l’information
• 030 Encyclopédies générales
• 040 (Vacant)
• 050 Publications en série d’ordre général
• 060 Organisations générales et muséologie
• 070 Médias documentaires, journalisme, édition
• 080 Recueils généraux
• 090 Manuscrits, livres rares, autres documents imprimés rares

100 - Philosophie, Parapsychologie et Occultisme, Psychologie

• 100 Généralités sur la philosophie, la parapsychologie, l’occultisme, la psychologie


• 110 Métaphysique
• 120 Épistémologie, causalité, finalité, genre humain
• 130 Parapsychologie et occultisme
• 140 Les divers systèmes et écoles philosophiques
• 150 Psychologie
• 160 Logique
• 170 Éthique
• 180 Philosophie antique, médiévale, orientale
• 190 Philosophie occidentale moderne et autres philosophies non orientales

200 - Religion

• 200 Généralités sur les religions


• 210 Philosophie et théorie de la religion
• 220 Bible
• 230 Christianisme. Théologie chrétienne
• 240 Théologie morale et pratiques chrétiennes
• 250 Églises locales et ordres religieux chrétiens
• 260 Théologie sociale chrétienne. Ecclésiologie
• 270 Histoire et géographie du christianisme et de l’Église
• 280 Confessions et sectes chrétiennes
• 290 Autres religions

300 - Sciences sociales

• 300 Généralités sur les sciences sociales


• 310 Statistiques générales
• 320 Science politique
• 330 Économie
• 340 Droit
• 350 Administration publique et science militaire
• 360 Problèmes et services sociaux. Associations
• 370 Éducation
• 380 Commerce, communications, transports
114

• 390 Coutumes, savoir-vivre, folklore

400 - Langues

• 400 Généralités sur les langues


• 410 Linguistique générale
• 420 Langues anglaise. Anglo-saxon
• 430 Langues germaniques. Allemand
• 440 Langues romanes. Français
• 450 Langues italienne, sarde, dalmate, roumain, langues rhéto-romanes
• 460 Langues espagnole et portugaise
• 470 Langues italiques. Latin
• 480 Langues helléniques. Grec
• 490 Autres langues

500 - Sciences de la nature et Mathématiques

• 500 Généralités sur les sciences de la nature et les mathématiques


• 510 Mathématiques
• 520 Astronomie et sciences connexes
• 530 Physique
• 540 Chimie et sciences connexes
• 550 Sciences de la Terre
• 560 Paléontologie. Paléozoologie
• 570 Sciences de la vie. Biologie
• 580 Plantes. Botanique
• 590 Animaux. Zoologie

600 - Technologie (Sciences appliquées)

• 600 Généralités sur la technologie


• 610 Sciences médicales
• 620 Art de l’ingénieur et activités connexes
• 630 Agronomie, agriculture et activités connexes
• 640 Économie domestique (arts ménagers). Vie familiale
• 650 Gestion et services auxiliaires
• 660 Génie chimique et techniques connexes
• 670 Fabrication industrielle
• 680 Fabrications de produits à usages particuliers
• 690 Bâtiments

700 - Arts, Loisirs et Sports

• 700 Généralités sur l’art


• 710 Urbanisme. Art du paysage
• 720 Architecture
• 730 Arts plastiques. Sculpture
• 740 Dessin. Arts décoratifs
• 750 La peinture et les peintures
• 760 Arts graphiques. Gravures
• 770 Photographie et photographies
• 780 Musique
• 790 Loisirs et arts du spectacle. Sports

800 - Littérature (Belles-Lettres) et techniques d’écriture

• 800 Généralités sur la littérature et les techniques d’écriture


• 810 Littérature américaine en anglais
115

• 820 Littératures anglaise et anglo-saxonne


• 830 Littérature des langues germaniques. Littérature allemande
• 840 Littérature des langues romanes. Littérature française
• 850 Littératures italienne, roumaine, rhéto-romane
• 860 Littératures espagnole et portugaise
• 870 Littératures des langues italiques. Littérature latine
• 880 Littératures des langues helléniques. Littérature grecque
• 890 Littératures des autres langues

900 - Géographie, Histoire et disciplines auxiliaires

• 900 Généralités sur la géographie et l’Histoire


• 910 Géographie et voyages
• 920 Biographie, généalogie, emblèmes, insignes
• 930 Histoire générale du monde ancien
• 940 Histoire générale de l’Europe
• 950 Histoire générale de l’Asie, Orient, Extrême-Orient
• 960 Histoire générale de l’Afrique
• 970 Histoire générale de l’Amérique du Nord
• 980 Histoire générale de l’Amérique du Sud
• 990 Histoire générale des autres aires géographiques

6.2. LE STYLE DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE

Deux attitudes extrêmes s’affrontent ici :


La première consiste à rédiger un travail scientifique dans un langage chiffré, recherché,
coloré, vif, hermétique, obscur, pédant, grandiloquent, compliqué, ambigu, ou pompeux, bref
dans un langage d’oiseaux : la lecture d’un tel travail, globalement longue est fastidieuse, il ne
pénètre pas le public mais s’adresse seulement aux spécialistes.

La seconde vise au contraire à atteindre un large public : on expose les grandes lignes des
résultats sans s’encombrer de tableaux, de chiffres, ni préciser vraiment la méthode utilisée, le
style est facile à lire et parfois anecdotique afin d’accrocher l’intérêt du lecteur par des détails
concrets et amusants. Les conclusions débordent les résultats obtenus, et esquissent une vaste
synthèse. Les travaux scientifiques rédigés ainsi sont agréables à lire, mais invitent le spécialiste
par de multiples inexactitudes politiques dont ils sont émaillés et par une tendance à affirmer
gratuitement des conclusions générales ne découlant pas des résultats obtenus.
Entre ces deux extrêmes, le chercheur doit choisir une voie intermédiaire en prenant ces
précautions :
1) décider de la nature exacte de l’information à communiquer en fonction du but
poursuivi (thèse ou vulgarisation ?) ;
2) utiliser un style simple, exact, sobre, concis, non passionnant, sans digression, mais
rigoureux, cohérent, logique et précis ;
116

3) tout doit être logique, exact, prouvé, clair et concis ; en science, le style doit être
argumentatif et ce style se caractérise, entre autres, par de nombreux recours aux
références et à l’illustration ;
4) éviter la langue parlée ;
5) choisir judicieusement des mots, des termes et des expressions appropriés, simples,
vivants, explicites, nuancés et riches afin d’éviter le risque que le lecteur leur attribue
un autre sens que celui qui doit être compris;
6) éviter les points obscurs et les ambiguïtés ;
7) la constance et l’uniformité sont de mise d’un bout à l’autre du texte que ce soit dans
le style, dans le titre des sections et des sous-sections, dans la façon de produire des
figures et des tableaux, etc. ;
8) introduire des transitions (liaisons) entre les différentes idées pour assurer la
progression de la pensée, d’amener le lecteur à passer naturellement d’une idée à l’autre
et de s’acheminer sans effort vers le dénouement du travail ;
9) regrouper les idées en paragraphes ;
10) les phrases ne doivent pas être trop longues (périodes), construire des phrases courtes
idéalement de 18 à 20 mots d’après CHASSE (2002), et ne doivent contenir qu’une
idée principale ;
11) respecter la grammaire, l’orthographe et la ponctuation, en ayant sous la main un bon
précis de grammaire ou un bon dictionnaire ;
12) utiliser, dans la mesure du possible, la voix active plutôt que les voix passive et
négative ;
13) éviter des redondances, des tournures dubitatives, des inversions, des incises et des
enchâssements ;
14) introduire le mot important au début ou à la fin de phrase mais jamais au milieu ;
15) relire plusieurs fois le texte.
117

6.3. NORMES USUELLES RELATIVES A LA REDACTION D’UN RAPPORT SCIENTIFIQUE

Les pratiques éditoriales dans les sciences humaines et sociales suivent les prescriptions de la
normalisation ISO 690 de 1987 et ISO-2 de 1997 traitant respectivement les références
bibliographiques aux documents imprimés et les documents électroniques.
Une référence bibliographique :
• varie selon le type (ouvrage, articles, congrès,…) et le support (papier, en ligne,
cédérom,…) du document auxquels elle se rapporte,
• est constituée d’éléments (auteur, titre, édition…) indispensables au bon signalement.
Ces éléments doivent respecter un ordre précis.
• doit être présentée de façon homogène dans le style choisi (taille des caractères, police
etc.).
6.3.1. Publications non périodiques
Elles sont définies comme toutes publications qui sont complètes en un seul volume ou
destinées à être complétées en un nombre limitées de volumes. Dans cette catégorie son
classées toutes les publications complètes à caractère ponctuel :
• les ouvrages ;
• les actes des manifestations scientifiques (colloques, congrès) ;
• les thèses et mémoires non publiés ;
• les rapports de recherche ;
• les programmes informatiques ;
• les bases de données informatiques
A. Ouvrages complets sur support papier
• Les éléments sont présentés d’après le système de référence adopté :
• le système numérique séquentiel ou système de Vancouver ;
• le système « auteur-date » ou système Harvard.

1° Système numérique séquentiel, système de Vancouver ou système traditionnel :


C’est la méthode classique de la note de bas de page. Cette dernière comportera les références
complètes du document, telle qu’elle se trouve en bibliographie avec une variante : on doit
indiquer la page exacte dans laquelle on a lu l’information.
a. Ouvrage ayant un seul auteur (personne physique)
NOM DE L’AUTEUR, Prénoms ou post-noms en entier- ou à l’extrême rigueur -les initiales
de l’auteur, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le sous-titre en italique32, numéro de

32
Ou souligné dans un manuscrit, sans rien modifier, avec la première lettre du titre en majuscule.
118

l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, éditeur (maison d’édition), collection (le cas
échéant), lieu (x) d’édition, année d’édition 33, nombre de page ou numéro de la page ou des
pages.
Exemple : DUBOIS J.-M., La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et
par articles, ESTEM, Sherbrooke, 2005.
Le lieu d’édition peut aussi apparaître avant l’édition :
NOM DE L’AUTEUR, Prénoms ou post-noms en entier- ou à l’extrême rigueur -les initiales
de l’auteur, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de
l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le
cas échéant), année d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : DUBOIS J.-M., La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et
par articles, Sherbrooke, ESTEM, 2005.
L’année d’édition peut apparaître entre parenthèse après le nom et prénom ou post-nom de
l’auteur
DUBOIS J.-M. (2005), La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et par
articles, Sherbrooke, ESTEM.
b. Ouvrage ayant comme auteur une personne morale
Nom de la personne morale, Entité au sein de l’organisme s’il y a lieu, Titre de l’ouvrage et
sous-titre, numéro de l’édition s’il y a lieu, lieu d’édition, maison d’édition (ou éditeur),
collection, année d’édition, nombre de pages.
Exemple : Organisation des Nations Unies, Rapport du Comité plénier spécial de la vingt-
troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, Nations Unies, New York, A/S-
23/10/ Rev.1, 2000, 600 p.
c. Ouvrage ayant deux ou trois auteurs
NOM DU PREMIER AUTEUR, Prénom ou post-nom, NOM DU SECOND AUTEUR,
Prénom, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de
l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le
cas échéant), année d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : BELANGER André et34 LEMIEUX Vincent, Introduction à l’analyse politique,
Montréal, Presses de l’Université de Montréal, Collection Politique et Economie, 1996, 326 p.
d. Ouvrage ayant plus de trois auteurs
NOM DU PREMIER AUTEUR, Prénom ou post-nom et al., Titre complet de l’ouvrage et
éventuellement le sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le cas où l’ouvrage a été

33
cf. Page de titre, à coté de © au verso de celle-ci ou à coté de « dépôt légal », vers la fin de l’ouvrage.
34
Les noms des auteurs sont reliés par la conjonction de coordination « et », et non par le caractère « & ».
119

réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de
page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : CALME Isabelle et al., Introduction à la gestion, 2è édition, Paris, Dunod, 2007,
401p.
e. Ouvrage collectif sous la direction d’un responsable
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom (sous la direction de), Titre complet de l’ouvrage
et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le cas où l’ouvrage a été
réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de
page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : CORDELLIER Serge et DIDIOT Béatrice (sous la direction de), L’état du monde
2002 : annuaire économique et géopolitique mondial, Paris, La Découverte et Montréal,
Boréal, 2001, 669 p.
f. Contribution à un ouvrage collectif, compte-rendu d’un congrès, encyclopédie, etc.
NOM DE L’AUTEUR, Prénom, « Titre de la contribution », in : NOM DU RESPONSABLE
DE LA PUBLICATION DE L’OUVRAGE COLLECTIF, Prénom, Titre du livre et sous-titre
en italique (ou souligné dans un manuscrit), tome et volume s’il y a lieu en chiffre arabe, numéro
de l’édition s’il y a lieu, maison d’édition, lieu d’édition, année d’édition, pages
Exemple : OTEMIKONGO MANDEFU, « Gestion des réfugiés comme impératif de résolution
et de gestion des conflits en République Démocratique du Congo », in : LABAMA LOKWA, B.,
La prévention des crises et l’instauration d’une paix durable en RDC, IDLP, Kinshasa, 2002,
pp. 101-114.
g. Ouvrage traduit
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le
sous-titre en italique, numéro de l’édition française /trad. Titre original dans la langue
originale, numéro de l’édition traduite (s’il y a lieu) par NOM et Prénom du traducteur, lieu
d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de page ou
numéro de la page ou des pages.
Exemple : DAHL Robert, De la démocratie/ trad. de On Democracy par BERRY Monique,
Paris, Nouveaux Horizons, 1998, 200 p.
h. Publication gouvernementale
Etat (ou Province, Ville, Commune, Territoire, etc.), Ministère ou autre désignation de
l’autorité compétente), Titre de l’ouvrage et sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le
cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année
d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
120

Exemple : République Démocratique du Congo, Document de la stratégie de croissance et de


réduction de la pauvreté, Kinshasa, Presse de Mirak Impressions, juillet 2006, 123 p.
B. Ouvrage sur support électronique
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom, Titre de l’ouvrage et sous-titre en italique ou
souligné s’il s’agit d’un manuscrit, [en ligne ou sur Internet], numéro d’édition et volume s’il
y a lieu, maison d’édition, collection s’il y a lieu, lieu d’édition, année d’édition, disponible
sur : « URL » (date de consultation).
Exemple : CARON Rosaire, Comment citer un document électronique, [en ligne], édition,
Fullerton, 1998. Disponible sur < http ; //www. Bib.ulaval.ca/ doelec/citedoc.html> (consulté
le 4 janvier 2006).
2. Système « auteur-date » ou système Harvard
C’est le style de référence qui tend à se généraliser selon le modèle de l’American Political
Science Review, facilement adaptable en français.
Le style « Auteur-date » permet d’éviter l’accumulation des notes infrapaginales en
fournissant les sources à même le texte. Dans ce système, les principales règles à observer sont
les suivantes :
• Les sources sont mentionnées entre parenthèses à l’endroit où on retrouverait
normalement un renvoi de note. La parenthèse précède le point ou la virgule.
• On écrit le nom de l’auteur à chaque fois qu’on fait référence à un document. On ne peut
utiliser « ibid. » dans les références entre parenthèses.
• A la première référence, on nomme tous les auteurs, ensuite, s’il y a plus de trois auteurs,
on utilise l’abréviation « et al. ».
• Les sources multiples sont séparées par un point-virgule (;) à l’intérieur de la parenthèse.
• Lorsqu’on utilise les citations entre parenthèses, on peut utiliser des notes infrapaginales
(« notes de bas de page », mais seulement pour des fins de compléments de texte. A
l’intérieur de ces notes, les références aux sources doivent aussi être faites selon des
références entre parenthèses.
a. Ouvrage du même auteur
Elle consiste à faire suivre la citation ou la donnée, tout simplement par (Nom de l’AUTEUR,
Prénom ou post-nom, année d’édition, page). Ceci dans le corps du texte. Le lecteur ira ensuite
chercher la référence complète dans la bibliographie finale.
Exemple : GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, 11è édition, Dalloz, Paris, 2000,
p.141, est présenté comme suit dans le corps de texte : (GRAWITZ M. :141).
b. Plusieurs ouvrages du même auteur
Dans ce cas, il faut ajouter entre parenthèse l’année de publication du document en question.
121

Exemple : (GRAWITZ M. 2007 :141).


c. Plusieurs documents du même auteur publiés la même année
On ajoute à ces documents une lettre (a, b, c…) ou un chiffre (1, 2,3…), le même qu’il faut
reporter entre parenthèses après la date.
Exemple : (GRAWITZ M. 2007a :141).
6.3.2 Publications périodiques
Elles sont définies comme des publications, quel que soit le support d’information, paraissant
en fascicules ou en volumes successifs, s’enchaînant en général numériquement ou
chronologiquement, pendant une durée non limitée à l’avance. Dans cette catégorie sont
classées toutes les publications périodiques :
• les revues,
• les journaux,
• les actes de manifestations scientifiques périodiques (colloques, congrès),
• les bulletins d’information des organismes officiels,
• les collections d’ouvrages illimitées.
Comme dans la catégorie précédente, la référence bibliographique dépend du document ciblé.

A. Article de revue ou de journal


1. Système traditionnel
NOM DE L’AUTEUR, Prénom, Titre de l’article, in Nom de la revue en italique ou souligné
en cas d’un manuscrit, volume (en chiffre arabe), numéro (en chiffre arabe), mois, année
d’édition, date (pour les journaux), page (p) ou pages (pp…-…).
Exemple : TAYEB CHENNTOUF, Pour reconstruire l’Etat africain, in CODESRIA Bulletin,
n° 3 -4, 2006, pp28-29.
Une autre variante de ce style consiste à ne pas reprendre la préposition latine in avant le nom
de la revue.
NOM DE L’AUTEUR, Prénom, Titre de l’article, Nom de la revue en italique ou souligné en
cas d’un manuscrit, volume (en chiffre arabe), numéro (en chiffre arabe), mois, année
d’édition, date (pour les journaux), page (p) ou pages (pp…-…).
Exemple : TAYEB CHENNTOUF, Pour reconstruire l’Etat africain, CODESRIA Bulletin, n°
3 -4, 2006, pp28-29.
On observe parfois l’usage qui consiste à écrire le titre de l’article entre guillemets « …. », suivi
ou non de la préposition latine in comme dans les exemples qui suivent :
122

NOM DE L’AUTEUR, Prénom, « Titre de l’article », in Nom de la revue en italique ou


souligné en cas d’un manuscrit, volume (en chiffre arabe), numéro (en chiffre arabe), mois,
année d’édition, date (pour les journaux), page (p) ou pages (pp…-…).
Exemple1 (titre suivi de la préposition latine in) : TAYEB CHENNTOUF, « Pour reconstruire
l’Etat africain », in CODESRIA Bulletin, n° 3 -4, 2006, pp28-29.
Exemple 2 (titre non suivi de la préposition latine in) : TAYEB CHENNTOUF, « Pour
reconstruire l’Etat africain », CODESRIA Bulletin, n° 3 -4, 2006, pp28-29.
2. Dans le système « auteur-date » :
NOM DE L’AUTEUR, Prénom (année d’édition : page).
Exemple : TAYEB CHENNTOUF (2006 : 28-29).
B. Communication orale lors d’un congrès ou d’un colloque, conférence, discours ou
allocution lors d’une cérémonie, etc. (texte non publié dans un livre ou une revue)
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom, « Titre de la communication ou de la
conférence », Nom de l’événement, date, lieu, nombre de pages (s’il y a lieu).
Exemple : BOUTROS-GHALI Boutros, « Discours à l’occasion de la remise du Doctorat
honoris causa », 13 juillet 2000, Ottawa : Université d’Ottawa.
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom, « Titre de la communication ou de la
conférence », Nom de l’événement, lieu, date, nombre de pages (s’il y a lieu).
Exemple : BOUTROS-GHALI Boutros, « Discours à l’occasion de la remise du Doctorat
honoris causa », Ottawa : Université d’Ottawa, 13 juillet 2000.
C. Thèses, mémoires, cours, rapports de stage et documents ronéotypés
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou Post-nom, Titre complet en italique ou souligné s’il s’agit
du manuscrit, type de mémoire, de thèse ou de rapport, Etablissement, année de soutenance,
Ville de soutenance, nombre de page.
Exemple : OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE J., Décentralisation technique et
établissements publics d’enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique
du Congo. Analyse de l’autonomie de gestion de l’Université de Kisangani dans le cadre de la
réforme de 1981 sur l’enseignement supérieur et universitaire, Thèse de doctorat inédite, SPA,
FSSAP, UNIKIS, Kisangani, 2002,4O8p.
D. Loi, ordonnance, arrêté, circulaire (textes officiels)
NOM DE L’AUTEUR, Titre, Journal Officiel ou Bulletin Administratif, numéro du Journal
Officiel ou Bulletin Administratif, date de publication, nombre de pages.
Exemple : CABINET DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, Code foncier, immobilier et
régime des sûretés, Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, numéro spécial,
5 avril 2006.
123

6.3.3. Les citations


Les citations englobent tout ce qui a été emprunté d’une source sans altération de forme ou de
contenu. Les informations puisées dans les sources obéissent à une règle d’or : indiquer
clairement la référence à toute source35 que l’on cite ou dont on s’inspire. Ainsi, dans le texte :
1. Toutes les sources doivent faire l’objet d’une référence à l’endroit où elles sont utilisées
dans le texte. La règle à suivre est la suivante : si une information factuelle est tirée d’une
recherche effectuée par un autre, il faut citer cette source.
2. Les citations sont numérotées par ordre d’apparition et de façon continue (1 à n) soit au bas
de page, soit à la fin du chapitre ou du travail.
3. Les citations littérales de moins de trois lignes doivent normalement être intégrées dans le
texte et se retrouver entre guillemets « …. ». La citation de plus de deux lignes doit être sortie
du texte, disposée à simple interligne avec un alinéa plus grand que celui du texte normal. Elles
ne doivent pas dépasser trois lignes dans le texte lui-même, ou une demi-page en retrait et en
interligne simple, intercalée dans le texte avec une marge de 3, 75 cm et sans guillemets.
Exemple : On peut concevoir différentes questions centrales à l’étude des phénomènes
politiques et plusieurs auteurs ont exprimé leurs idées là-dessus :
Le premier problème de la science politique est sans doute celui de la recherche de
la « meilleure » constitution. Chaque société, chaque peuple, a eu à inventer à tout
instant des règles constitutionnelles, c’est-à-dire des règles de désignation et
d’exercice des pouvoirs.

6.3.4. Nom de l’auteur


A. Nom
Généralement :
1. Il doit obligatoirement précéder le ou les prénoms de l’auteur, même si la page de titre
mentionne ceux-ci dans l’ordre « prénom+nom » ;
2. Ecrire le nom de famille (patronymique) en majuscules imprimées ;
3. L’auteur peut être une personne morale ;
4. Le nom de l’auteur ne doit subir aucune altération (ne rien changer, ajouter ou enlever);
5. Quand le nom n’est pas celui de l’auteur mais par exemple de l’éditeur ou celui du
rédacteur, le faire suivre entre parenthèse ( ) de la mention éditeur, rédacteur ou
compilateur ;
6. Les titres universitaires, distinctions honorifiques et fonctions ne seront pas
mentionnés ;

35
Les sources incluent tous les documents écrits, les documents électroniques (y compris les sites Internet), les
enregistrements sonores ou vidéo, les entrevues, les banques de données, ou tout autre élément d’information ayant
servi à la réalisation d’un travail.
124

7. Mentionner les noms des deux auteurs dans l’ordre indiqué et les relier par la
conjonction ‘‘et’’ si l’ouvrage ou article est publié par deux auteurs. S’il est publié par
plus de deux auteurs, mentionner seulement le nom du premier auteur, avec addition de
« et alii » ou « et al. »
8. Utiliser les traits (huit barres --------) au dessus du nom de l’auteur de plusieurs
références, mais données dans l’ordre chronologique dans la bibliographie
9. indiquer les titres nobiliaires s’ils sont présentés sur la page de titre et les intercaler
entre le nom et le prénom.
10. traiter les particules (cf. noms composés) en conformité avec ce qui figure sur la
publication, en respectant leur orthographe (minuscules).Exemple : De SAINT
MOULIN L.

B. Prénom
1. L’écrire en minuscules, fidèlement à la page-titre
2. Ou le désigner par l’initiale ;
3. Respecter l’ordre des prénoms éventuels.

C. Au cas où l’auteur est inconnu :


1. Indiquer X, si la publication est réellement anonyme, ou désigner l’auteur inconnu
par ANONYME, suivi du titre, etc.
2. Indiquer la personne morale de droit public ou privé, si aucun nom n’est mentionné,
ou s’il s’agit de congrès, colloques (organismes, organisateurs ou éditeurs).

6.3.5. Titres
1. Reproduire textuellement et dans l’ordre mentionné sur l’original le titre dans la
langue originale, toujours souligné.
2. Ajouter éventuellement entre crochets ou double ( ), la mention (Traduit de
…..+langue par….. nom)
3. créer un titre pour les publications sans titre, et le mettre ( ) ou [ ] après la préposition
« sur » ;
4. compléter un titre imprécis (lettre, discours, mémoire) par l’indication du sujet ( ) ou
[];
5. les titres sont minuscules et en italique, ou souligné s’il s’agit d’un manuscrit, sauf
pour les noms propres et la première lettre des substantifs en allemand ;
125

6. ils placés dans l’ordre chronologique croissant, lorsqu’un auteur a publié plusieurs
ouvrages et une lettre (a, b, c, etc.) est ajoutée à la suite de l’année si l’auteur a publié
plusieurs ouvrages la même année. (Exemple : DUBOIS 2OO5 a). Dans ce cas, tous les
ouvrages que l’auteur a publiés seul sont d’abord mentionnés, viennent ensuite ceux
qu’il a publiés avec plus d’un coauteur, en les mettant en ordre chronologique.

6.3.6. Lieu de publication


1. indiquer le (s) lieu (x) de publication en français, si l’appellation française de ce mot
existe. (Londres, et non London) ;
2. ajouter ( ) à coté du lieu, l’abréviation de l’Etat : New York (N.Y), pour les ouvrages en
anglais ;
3. mentionner l’indication « s.l » (sine loco) lorsqu’on ignore le lieu de publication.

6.3.7. Éditeur
1. Indiquer le nom de l’éditeur, sans son prénom ni les mots « éditeur » ou
« établissement », etc. en entier.
2. Le numéro tout comme le tome viennent après.

6.3.8. Date
1. l’indiquer comme mentionnée sur l’ouvrage ;
2. elle figure soit sur la dernière page (voir dépôt légal) soit au dos de la page-titre, à côté
de copyright © ;
3. placer un ( ?) après une date présumée ;
4. mentionner la date ( ) lorsqu’elle n’est pas indiquée, mais connue ;
5. mentionner s.d. (sine dato) si elle n’est pas connue s.l.n.d (sine loco nec dato: sans
lieu, ni date).

6.3.9. Bibliographie
Aucune recherche ne peut être menée en ignorant les réalisations scientifiques antérieures. Pour
cette raison, il convient de constituer sa bibliographie, c’est-à-dire de faire une liste des articles
et ouvrages relatifs au sujet de recherche retenu. La bibliographie est d’abord un outil de
recherche qui permet de cerner les travaux existant dans un domaine ou sur un sujet donné.
Elle signale les livres que l’auteur cite ou s’est inspiré. Elle constitue le point de repère au
lecteur qui peut se reporter aux documents cités pour évaluer la recherche, cerner les
orientations théoriques et méthodologiques du rédacteur, étoffer ses propres lectures.
126

Il existe généralement six méthodes de classement pour la liste bibliographique (KYHENG,


R., 2004, p.24) :
• liste alphabétique classique
• liste alphabétique par premier élément et date
• liste numérique alphabétique
• liste numérique par ordre d’apparition dans le texte
• liste chronique par date d’édition
• liste thématique

La norme ISO 690 : 1987 ne tient pas compte des deux dernières considérées comme
relativement rares. Pourtant les listes chronologiques sont bien fréquentes en histoire et en
philologie, et les listes thématiques foisonnent dans les ouvrages didactiques.
De toutes ces six méthodes, ce sont les listes bibliographiques alphabétiques qui sont très
répandues.
Dans cette méthode, quelques règles suivantes concernant la bibliographie peuvent être
conseillées :

1. elle figure en fin du travail, plus précisément, à la suite de la conclusion, comme


d’autres annexes (questionnaire, guide d’interview, texte officiel, liste de pers ou
organismes consultés). Le site établi par R. Kyheng (Université de Paris 10) présente
la démarche à emprunter pour une bibliographie en sciences humaines et sociales.
2. la subdiviser en ouvrages, articles, divers (par exemple)
3. suivre strictement l’ordre alphabétique chronologique, les références sont indiquées
d’après les règles vues ci-dessus
4. n’y inclure que les ouvrages réellement cités et lus.

6.3.10. Édition (impression)


L’apparence du travail doit être aussi soignée que possible, mais également aussi standardisée
que possible. Par conséquent :
1. Eviter les fioritures. Il ne faut donc rien ajouter au texte qui puisse distraire le lecteur
intéressé au contenu.
2. Utiliser un papier blanc de qualité, de format A4 c'est-à-dire 21x29, 7cm.
3. Centrer le titre en lettres capitales, légèrement au-dessus du milieu de la page de titre ; faire
suivre le titre :
• Prénom, NOM et POST-NOM DE L’AUTEUR,
127

• TRAVAIL DE FIN DE CYCLE, MEMOIRE, THESE, RAPPORT, etc. présenté en vue


de l’obtention du grade (titre) de Gradué, Licencié, Docteur… en …..domaine
(spécialité) ;
• Directeur (Promoteur) : titre académique, Prénom, NOM ;
• Année académique.
4. Chaque page de texte, sauf la première, doit être numérotée. Par conséquent :
• La page titre n’est pas numérotée et ne compte pas dans la numérotation des pages.
• La page 1 est la première page de texte et elle n’a pas besoin d’être numérotée.
• Toutes les autres pages doivent être numérotées indifféremment dans le haut de la page,
dans le bas de la page, au centre, mais toujours au même endroit.
• Utiliser les chiffres romains pour les pages préliminaires et les chiffres arabes pour le
reste et les annexes.
• Le numéro de la page doit être à 1, 25 cm du haut et à 1,25 cm du bord droit de la
page si on choisit le système de pagination à droite.
5. Utiliser une marge importante de 2,5 cm à gauche, à droite, en haut et en bas du texte, recto
seulement. Une page normale compte 24 à 27 lignes, et de 250 à 300 mots.
6. L’espacement sera double ou 1 ½ entre les lignes du texte et simple pour les citations,
appels de notes, etc.
7. N’utiliser qu’une seule police de caractère et présenter le texte en caractères de 12 points
pour le texte, de 11 points pour les citations longues et de 10 points pour les notes, sauf
pour le titre du mémoire ou de la thèse sur la page de titre, pour lequel des caractères de 14
points peuvent être utilisés ; sauf pour les titres et les intertitres.
8. Il faut éviter les polices de caractères fantaisistes et les caractères gras. Voici les polices de
caractères les plus utilisés :
• Times New Roman 12 points pour le texte ; Times New Roman 11 points pour les
citations ; Times New Roman 10 points pour les notes.
• Arial 12 points pour le texte ; Arial 11 points pour les citations ; Arial 10 pour les notes.
• Calibri 12 points pour le texte ; Courier 11 points pour les citations ; Courier 10 pour
les notes.
9. Le titre du texte doit apparaître en haut de la première page du texte, en majuscules et en
caractères gras, au centre de la ligne. Les titres en minuscules sont donc à éviter. Le titre choisi
doit permettre au lecteur de saisir instantanément l’objet central du texte. Il est souhaitable
d’éviter les titres trop longs de même que les titres trop courts.
Le titre du texte est écrit sur la page titre et sur la première page (page de garde), en caractères
gras et en MAJUSCULES.
128

• Les titres de premier niveau (y compris la conclusion) sont centrés, en caractères gras,
en majuscules et en minuscules. Il faut laisser une ligne vide avant un titre de premier
niveau et s’assurer que le titre n’est pas immédiatement suivi par une coupure de page.
• Les titres de deuxième niveau sont sur la marge gauche, en italiques. Il faut laisser une
ligne vide avant un titre de deuxième niveau et s’assurer que le titre n’est pas
immédiatement suivi par une coupure de page.
• Les titres de troisième niveau (rarement nécessaire) sont écrits à même le paragraphe,
en italiques. Le titre est suivi d’un point et le texte commence à la suite du point.

6.3.11. Les graphiques et tableaux


1. Les tableaux, figures et graphiques doivent porter de titres évocateurs faisant suite à leur
numérotation. Le titre doit indiquer clairement la nature de l’attribut rapporté, l’unité d’analyse
et la période de temps à laquelle se rapportent les données.
2. Le numéro et le titre sont toujours placés au-dessus du tableau et hors de son cadre. Dans le
cas des figures, ils sont placés en dessous et hors du cadre.
3. Les tableaux, figures et graphiques doivent être disposés sur des pages séparées si leur format
dépasse la demi-page, mais toujours à la suite de leur appel dans le texte. Les titres doivent être
placés sur la même ligne sur la même ligne que les numéros de figures ou tableaux et centrés.
4. La légende est donnée au bas du tableau et en haut du graphique ; elles font partie intégrante
de chaque figure ou tableau et ne doivent donc pas être placées dans ou à la suite du titre.
5. Il faut donner un titre court à chaque colonne ou rangée ce qui permet d’identifier les données
listées en dessous ou dans la rangée.
6. Faire apparaître dans le tableau ou graphique, le nombre de cas sur lesquels s’appuient les
données.
7. Pour des tableaux simples il n’est pas nécessaire d’inclure des lignes verticales ou
horizontales dans les tableaux, car les colonnes ou les rangées de chiffres sont généralement
assez faciles à distinguer entre elles. Pour des tableaux plus complexes, des lignes verticales ou
horizontales peuvent être utiles pour distinguer des groupes de données ou indiquer la
classification des données.
8. On doit indiquer dans le texte (entre deux paragraphes) l’endroit où il convient de consulter
chaque tableau ou graphique.
9. Les tableaux et graphiques doivent numérotés en chiffres arabes de façon continue (et non
en chiffres romains) de 1 à n.
10. Indiquer les mentions « tiré de … », si la figure ou le tableau est reproduit intégralement ou
« adapté de… », « d’après…. », « modifié de… » s’ils ont été légèrement modifiés.
129

11. Les cartes, schémas, coupes, photographiques aériennes doivent toujours comporter une
échelle graphique.
13. Dans le cas des graphiques, il faut toujours présenter les variables indépendantes en
ordonnée et les variables dépendantes en abscisse.
14. D’après les normes de la plupart des revues scientifiques, il ne faut pas utiliser de lignes
verticales dans les tableaux ni les encadrer. Cependant, en réalité, les tableaux encadrés et avec
des lignes verticales sont de plus en plus admis à cause des systèmes informatiques.
15. Répéter les en-têtes des colonnes au début de chacune des pages dans le cas d’un tableau
long qui se présente sur plus d’une page.
16. Les tableaux présentant un trop grand nombre de chiffres peuvent avantageusement être
remplacés par des graphiques.

6.3.12. Les annexes :


1. Elles doivent avoir un titre et un numéro, en chiffre romain.
2. Le système de numérotation doit être différent de celui utilisé dans le corps du travail.
3. La numérotation doit être continue.

6.3.13 Les abréviations, acronymes et sigles


Une abréviation est le résultat d’un retranchement de lettres ou de mots opéré sur un terme ou
une phrase en vue de gagner de la place : Réf. (Référence), etc. (et cetera) ; tjrs (toujours).
Un acronyme est un sigle que l’on prononce comme un mot ordinaire : ONU (Organisation des
Nations Unies ; radar (de l’anglais radio detection and ranging ou détection est estimation de
la distance par ondes radio) ; laser (de l’anglais : light amplification by stimulation emission of
radiation ou amplification de la lumière par émission stimulée de radiations).
Un sigle est constitué de la suite de lettres se trouvant à l’initiale de plusieurs mots : RDC
(République Démocratique du Congo).
1. Sauf dans le cas des unités de mesure, les abréviations, les sigles et les acronymes ne sont
utilisés qu’en cas de nécessité et si le terme est utilisé de nombreuses fois. Ils sont alors définis
lors de leur première utilisation dans le texte.
2. Il est déconseillé de les utiliser dans des titres et intertitres et il faut les utiliser avec
modération dans les titres et tableaux.

6.3.14 La pagination et le nombre de page


1. Les parties préliminaires entre la page de titre et les mots clés ne sont pas paginées ;
2. le corps du texte, depuis la première page de l’introduction, jusqu’à la dernière page
des parties complémentaires est paginé en chiffres arabes ;
130

3. il est recommander de paginer au centre ;


4. un mémoire ne devrait pas dépasser les 80 pages et une thèse les 150 pages d’après
DUBOIS (2005 : 56), sans les annexes.

6.3.15 Les normes diverses :

1. Indiquer si un document est ronéotypé, dactylographié par les mentions (ron.) ou


(dact.).
2. Ecrire en entier les noms des personnes.
3. Sont admises, seules les abréviations courantes comme Mini. (Ministère) ; Amb.
(Ambassade) ; Inst. (Institut) ; Univ. (Université) ; Soc. (Société) ; Bibl.
(bibliothèque) ;
• cf. (confer : se reporter à) ;
• ibid. ou ib. (ici même, dans le même ouvrage, dans le même passage ou au
même endroit) ;
• id. ( le même auteur) ;
• vs (versus : opposé à, par opposition) ;
• op. cit. (opere citato : œuvre citée) ;
• sup. (supra : ci-dessus) ;
• infra (ci-dessous ) ;
• coll. (collection) ; s.d. (sans date) ; s.l. (sans lieu) ; s.n. (sans nom) ;
• v° (verso) ; extr. (extrait/e de) ;
• f. /ff. (folio/folios) ;
• et passim (ça et là : s’emploie pour renvoyer à divers endroits de l’ouvrage
cité) ; vol. (volume) ;
• préf. (préface) ; n° numéro) ; fasc. (fascicule) ; fig. (figure) ; trans. (transcris) ;
• sq. /sqq. (sequiturque/sequunturque : et les pages suivantes) ;
• et al. / et alii (et d’autres, et collaborateurs) ;
• éd. (édité, édition, éditeur) ;
• in (dans) ; publ. (publié en + date) ;
• sic (ainsi ; sic se présente entre crochets [sic]) ;
• trad. (traduction) ;
• chap. (chapitre) ;
• art. (article) ;
• i.e (id est c’est-à-dire).
131

CHAP. VII. COMMUNICATION SCIENTIFIQUE

L’objectif général visé est de tester l’aptitude de l’étudiant, à transmettre oralement et par écrit
sa pensée ainsi que d’évaluer sa prestation au cours de cette épreuve.

7.1. PRÉSENTATION DES TRAVAUX ÉCRITS

La principale forme de communication du savoir scientifique demeure l’écrit et l’écriture


savante, comme toutes formes d’écritures, a son code ou ses règles propres qui permettent à un
lecteur de reconnaître ce que l’auteur a écrit.

7.2. COMMUNICATION ÉCRITE DE LA PENSÉE

Le texte savant comporte généralement trois parties : l’introduction, le développement ou le


corps ainsi que la conclusion.
7.2.1. L’introduction
Quelques règles utiles à la rédaction de l’introduction sont ici suggérées.
1. Les généralités de l’introduction doivent être en relation directe avec le sujet. Il faut
donc éviter de parler de ce qui n’a pas de rapport avec le sujet ;
2. L’introduction doit être bien calibrée par rapport à la dimension globale du texte (à titre
indicatif, elle couvrira 15-20 lignes pour un article d’une quinzaine de pages et 4-5
pages pour un mémoire de quatre-vingts pages ; 10 à 20 % de la dimension globale du
travail).
3. il ne faut pas remonter au déluge (éviter ces phrases du genre « depuis qu’il y a des
hommes sur la terre », « tout le monde sait que »)
4. l’introduction ne doit pas empiéter sur le développement. Une fois la présentation du
sujet terminé, il faut aborder le développement proprement dit mais en évitant de
commencer à développer son sujet de façon prématurée.
5. Une erreur fréquente consiste à commencer la rédaction d’un texte savant par
l’introduction. Car il arrive souvent que, durant la rédaction du développement, des
idées nouvelles se présentent. Si l’introduction est déjà rédigée, il faudra la corriger ou
bien l’introduction annoncera un contenu différent de ce qui est dit dans le
développement.
6. Il ne faut pas sauter du coq à l’âne. L’introduction doit être cohérente c'est-à-dire les
trois parties doivent être logiquement reliées.
132

7.2.2. Règles relatives au paragraphe (développement)


Dans la rédaction des paragraphes du développement :
1. Le paragraphe n’est pas une énigme : il faut annoncer clairement au début du
paragraphe, l’idée que l’on compte y développer. Normalement, la première phrase du
paragraphe est réservée à cette annonce.
2. Le paragraphe doit se limiter à démontrer l’idée annoncée : il arrive que dans un
paragraphe on annonce une idée et on en démontre une autre ; c’est une erreur qui dénote
un manque de réflexion à l’étape de l’élaboration du plan de rédaction.
3. La démonstration doit être cohérente et suffisante. Elle est cohérente lorsque ces
conditions sont remplies :
a. Lorsqu’il y a un lieu logique et claire l’idée, les commentaires et les exemples,
quand l’idée, les commentaires et les exemples sont exprimés dans une langue
correcte et liés par des termes de coordination appropriés
b. Quand elle convainc c'est-à-dire quand les exemples et les commentaires
satisfont l’esprit critique du lecteur.
4. Le paragraphe se termine par une conclusion : une démonstration doit aboutir à un
résultat et le résultat du paragraphe c’est la conclusion.
7.2.3. Règles relative à la conclusion
Tout comme l’introduction, c’est une partie extrêmement importante du travail scientifique.
Elle est l’aboutissement des efforts de communication. Elle a pour but de résumer, pour le
lecteur, les principaux éléments qu’il doit retenir et de les situer dans leur contexte. La
conclusion est donc constituée de quatre parties distinctes : le rappel de l’objet de la recherche,
la synthèse des contributions-clés de la recherche ainsi que les limites et les perspectives de la
recherche.

A. L’objet de la recherche
Une première section de la conclusion rappelle l’objet de la recherche. Elle peut résumer
brièvement le contexte de la recherche, les principales questions posées, l’hypothèse, l’objectif
de l’étude et la méthodologie mise en place.
B. La synthèse des contributions-clés de la recherche
La deuxième partie de la conclusion expose les contributions-clés de la recherche. Ces
contributions peuvent être des contributions théoriques, méthodologiques et pratiques. Il s’agit
de grouper de façon cohérente les conclusions de chacun de paragraphe du développement. De
cette façon, le lecteur pourra, par la seule lecture du dernier paragraphe de l’introduction et du
premier paragraphe de la conclusion, avoir une idée relativement précise du développement.
133

C. Les limites de la recherche


Dans la troisième section doivent être exposées les limites des conclusions de la recherche aux
quelles on est arrivé.
D. Les perspectives de recherche
Les limites de la recherche permettent de déduire les perspectives de recherche. Ces
perspectives ouvrent à la communauté scientifique de nouveaux horizons de recherche.
L’élargissement de la conclusion. Ici, il s’agit de faire passer l’attention des éléments
d’information ou de réflexion en vue d’ouvrir le débat sur une autre perspective, ou bien de
suggérer le questionnement qui serait susceptible de poursuivre le travail accompli dans le
texte(amélioration de la recherche actuelle, réplication dans un nouveau contexte, application à
un nouveau domaine, intégration de nouvelles variables à un modèles, extension de la recherche
traitant d’un thème corollaire).
Les règles suivantes peuvent être conseillées dans la rédaction de la conclusion :
1. la conclusion doit être proportionnelle au texte ;
2. la conclusion doit être intimement liée au sujet ;
3. la conclusion doit être sans équivoque. Tout en étant nuancée, elle doit être précise. En
effet, la thèse de l’auteur, la réponse qu’il suggère à la question ou aux questions de départ,
ou encore les conclusions auxquelles son raisonnement aboutit, doivent être exposées
clairement. L’ambiguïté dans la conclusion est due au manque de maîtrise du sujet ou à la
peur de la réaction du lecteur devant la position de l’auteur.

7.3. COMMUNICATION ORALE DE LA PENSÉE

Les bons étudiants n’improvisent pas, ce qu’ils disent, ils y ont réfléchi longuement. Certes,
l’exposé doit paraître improvisé et spontané mais cela demande une solide préparation.

7.3.1. Préparation de la communication orale


Pour un exposé oral, il y a trois types de préparation :
• une préparation mentale ;
• une préparation du message ;
• une préparation du matériel visuel.
A. Préparation mentale

Il faut d’abord que l’auteur se prépare mentalement à l’exposé oral, afin d’acquérir la maîtrise
de soi et éviter le trac le plus possible. Il y a quelques règles complémentaires afin d’y parvenir :
134

1. Appréhender le contexte de l’évaluation


Le premier travail de préparation consiste à appréhender le contexte de l’évaluation. Il s’agit
d’appréhender les attentes-clés du jury (de l’évaluateur) en ce qui concerne sa prestation
orale et de définir les critères-clés sur lesquels sa prestation d’ensemble (écrite et orale) sera
jugée. Un jury attend d’un étudiant qu’il montre ses connaissances et compétences dans les
domaines suivants : i) maîtrise du champ théorique du travail ; ii) justification de la pertinence
du sujet ; iii) forces et limites de l’approche méthodologique ; iv) nature de la contribution du
travail effectué. Le jury attend également une forte capacité d’analyse critique : il ne faut en
aucun cas « vendre » la thèse en occultant ses faiblesses, mais analyser, avec lucidité, les points
forts et faibles du travail effectué.
2. Connaître son auditoire et adapter son exposé en conséquence.
Six types d’auditoires peuvent être rejoints :
• scientifique averti (résultats de recherche pointue : interdisciplinarité, ou une partie
d’une discipline) ;
• scientifique disciplinaire (résultats de recherche disciplinaire) ;
• scientifique pluridisciplinaire (résultats de recherche en partenariat, généralement
avec des personnes connexes) ;
• scientifique général (résultats de recherche visant plusieurs familles de disciplines) ;
• populaire averti (résultats de recherche vulgarisés visant un auditoire très scolarisé) ;
• populaire général (résultats de recherche vulgarisés).
Ainsi, il est intéressant de connaître pour chaque membre du jury, les sujets de recherches, les
méthodologies de prédilection et les principaux travaux réalisés. Cette connaissance permet de
situer le travail par rapport à cet auditoire, d’en déduire les points qui seront appréciés ou, à
l’opposé, critiqués. S’il s’agit d’un examen oral ou d’un exposé, il faut répondre aux attentes
de l’évaluateur plutôt que de viser le succès auprès de ses pairs. Votre public cible veut, en
général, trouver dans votre exposé des éléments connus aussi être étonné par quelques éléments
nouveaux de fond, si possible, ou de présentation.
3. Se connaître est le troisième point important de la préparation de l’orateur. Ce travail, plus
personnel que les précédents, consiste à se convaincre d’être le spécialiste de la question
traitée, contrairement aux personnes de l’auditoire. Il s’agit de prendre conscience de sa propre
personnalité, de ses qualités et de ses défauts ; mais également de ses propres forces et faiblesses
oratoires, et d’en déduire les risques pour la présentation du jour J. Le niveau de clarté et la
précision de l’expression, la maîtrise du temps de parole, le dynamisme du ton, le type de
135

posture, etc. sont autant de points à analyser. Un conseil pratique consiste à demander à votre
entourage (famille, amis, collègues et professeurs) de vous évaluer sur ces points.
4. Répéter au préalable l’exposé à haute voix au moins une fois. Afin de gérer au mieux la
présentation, il est indispensable de répéter, c’est-à-dire d’effectuer une présoutenance. Si
vous avez peu d’expérience et si cela est possible, demandez à quelques collègues et amis d’un
même domaine de recherche d’être votre principal pré-public en vous imaginant de votre
auditoire. Il est intéressant de se filmer et d’analyser ensuite avec quelques collègues la qualité
de la prestation. Ces répétitions vous aideront à mémoriser les principaux éléments de votre
exposé, à corriger votre (vos) principal (aux) défaut (s), surtout à doser votre exposé en testant
votre temps qui est une clé de la réussite ou la cause de l’échec.
B. Préparation du message
A partir du texte, il faut préparer la matière de l’exposé de la façon de la façon suivante :
1. Faire un plan précis et clair. Plus il sera simple, plus il sera meilleur. Dans un exposé oral,
le plan simple est un plan qui reprend clairement et brièvement les parties essentielles de
l’exposé.
2. Préparer toujours un texte : la communication scientifique orale doit être mûrie et la
façon de s’assurer de la cohérence de ses propos c’est de les écrire. Ne vous fiez pas à
l’improvisation si vous voulez réussir et évaluez les.
3. Eviter d’avoir le texte à la main lors de l’exposé. A partir de votre texte, rédigez quelques
notes de soutien pour votre exposé. N’écrivez pas de verbes mais seulement des mots clés et
quelques signes en gros caractère sur quelques fiches rigides que vous pourrez garder.
4. Mettre l’accent sur les points essentiels du message ou les idées principales, écrire
lisiblement ces points essentiels sur des fiches aide-mémoire, numérotées dans l’ordre de
présentation, avec un ensemble d’idées par fiche.
5. Bien maîtriser son sujet : un auditoire décèle généralement facilement les points faibles de
la personne qui présente lorsque cette dernière cafouille, ou tente d’escamoter ou de minimiser
un point relativement crucial.

C. Préparation du matériel visuel


Le matériel visuel est constitué de transparents, de diapositives ou de documents sur le support
informatique. Baser l’exposé sur ce matériel permet de gagner du temps pour l’exposé. Il est
donc nécessaire de le préparer avec soin. Il est recommandé :
• de ne pas multiplier les medias pour un exposé court, car c’est une source de confusions
et de perte de temps ;
• d’épurer les figures et tableaux pour ne garder que l’essentiel ;
136

• de faire des essais afin d’être certain que le message pourra être projeté en entier ;
• de numéroter les transparents de façon séquentielle, afin de ne pas se perdre ;
• de choisir les diapositives avec soin et parcimonie et indiquer clairement les points
essentiels que l’auditoire doit visualiser ;
• de préparer la présentation avec le même matériel que celui qui sera utilisé lors de
l’exposé afin d’éviter de mauvaises surprises (incompatibilité de logiciel, temps
d’affichage, couleur, etc.) ;
• de garder le contrôle dans le déroulement de l’exposé, pour pouvoir s’arrêter, repartir
en arrière en temps voulu à la suite de questions ;
• de se présenter dans la salle d’exposé bien avant le début de la séance afin d’essayer et
de maîtriser l’équipement audiovisuel.
7.3.2. Règles relatives à l’exposé
Les principales règles à retenir sont les suivantes :
1) Ne jamais s’excuser au départ de son manque de préparation ou de la piètre qualité de
l’illustration car on perd alors sa crédibilité ; on incite l’auditoire à être plus critique et on se
positionne en état d’infériorité ;
2) Soigner son apparence : s’habiller de façon plus soignée, vérifier les cheveux et le
maquillage parce que l’apparence a un impact sur l’évaluateur (auditeur). Soigner son
apparence est également une question de courtoisie.
3) Veiller à s’installer à un endroit où on ne cache pas l’écran à l’auditoire ;
4) Présenter un plan sommaire de l’exposé tant pour aider à entrer dans le sujet que pour
donner des points de repère à l’auditoire ;
5) Entrer dans le vif du sujet immédiatement et ne pas répéter la présentation qu’a faite
l’animateur ou le modérateur ;
6) Bien choisir les phrases introductives car ce sont elles qui seront décisives pour retenir
l’attention de l’auditoire ;
7) Regarder l’auditoire en face, généralement une personne à la fois en balayant la salle,
et surtout ne pas parler à l’écran ou le nez résolument baissé sur ses fiches. La soutenance doit
être une opportunité d’une forte interactivité entre l’orateur et l’auditoire. Il est conseillé de
susciter cette interactivité de deux façons. Au stade de la présentation, on peut marquer des
pauses entre chaque partie et demander à l’auditoire si le sujet a été abordé clairement ou si des
questions peuvent être posées. Au stade de la discussion avec le jury, et pour chaque bloc de
question posé par un jury, il est nécessaire de reformuler la question, d’y répondre et d’obtenir
l’avis du jury sur la réponse proposée.
137

8) S’exprimer d’une voix assez forte, ne pas parler trop rapidement et prononcer
distinctement afin de permettre à l’auditoire de suivre et d’assimiler le message ;
9) Accueillir les tracs et les gestes peu naturels ; on ne doit pas se laisser absorber par le
trac (frousse).
10) Faire réagir son auditoire. La pire chose est que l’auditoire puisse rester indifférent au
propos exposé. C’est pourquoi il est bon de provoquer une réaction dans l’auditoire. La façon
la plus simple de faire réagir un auditoire c’est le faire rire mais avec prudence. Les mots de
l’humour doivent être en relation étroite avec le sujet traité.
11) Ne jamais lire son texte ; l’exposé ne doit pas être lu car on risque de perdre son
auditoire dès les premiers mots et de perdre le contrôle si on saute des lignes par inadvertance ;
mais un exposé vivant doit être reconstitué, paraître improvisé. Si vous êtes imprégné de votre
sujet, les phrases se formuleront d’elles-mêmes mais certaines situations se présenteront où la
lecture d’un texte sera nécessaire.
12) Ne dépasser jamais la limite de temps qui est imparti.
13) Prévoir des transparents sur des questions sur des points qui ne seront pas
présentés mais sur lesquels des questions sont probables.
138

CONCLUSION

Les sciences sociales ou humaines pratiquent des méthodes qui leur sont généralement
communes, en vue de faire des découvertes ou de résoudre les problèmes auxquels la société
est confrontée et auxquels la recherche scientifique doit répondre. Une des missions de
l’Université consiste à cet effet à organiser la recherche scientifique fondamentale et
appliquée orientée vers la solution des problèmes concrets du développement de la société. Et
à l’heure actuelle, le progrès des individus et des nations est intimement lié au perfectionnement
des méthodes de recherche.
Ce cours d’Initiation à la Recherche Scientifique n’avait pas comme ambition d’épuiser
l’étude des méthodes des sciences sociales ni d’en produire de nouvelles. Le but visé consistait
à naviguer dans l’immense champ de la méthodologie scientifique aux fins de mieux
appréhender le processus de la recherche grâce à la méthode scientifique. Celle-ci n’est pas
une panacée, mais elle aide le chercheur à tailler sa propre voie dans l’appréhension du réel,
dans la découverte de la vérité.
Après une brève discussion sur le statut épistémologique des sciences sociales et la logique
de la méthode scientifique, le cours a mis l’emphase sur les problèmes pratiques liés à la
planification et à l’organisation de la recherche.
Le déroulement de la recherche et les principaux outils d’investigation au service des
sciences sociales sont décrits dans les détails aux fins d’aider les praticiens à bien conduire
l’enquête sur le terrain selon les règles de l’art et à extraire les informations en fonction des
objectifs poursuivis.
Au-delà de la querelle d’écoles sur les méthodes, les principales méthodes couramment
utilisées en sciences sociales ont été approfondies en attirant l’attention du chercheur sur les
discours, les concepts consacrés et la démarche corrélatifs aux canons de la science.
Les normes relatives à la rédaction et à la présentation des comptes rendus scientifiques ont
été développées en vue d’une part d’aider à mieux les structurer et adapter le discours en
fonction de l’objectif ainsi que de l’auditoire et d’autre part à communiquer efficacement les
résultats de la recherche aussi bien oralement que par écrit.
139

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MUCHIELLI R., Le questionnaire dans l’enquête psycho sociale, 5e éd. Entreprise moderne
d’édition. Librairie techniques et ESF, Paris, 1975
NGUYEN DUY-TAN J., Méthodes de la science politique, 2e éd, Erasme, Nantes, 1990.
OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, J., Initiation à la recherche scientifique, cours
ronéotypé dispensé en G1 Droit, INIKIS, 2010, inédit.
SELLTIZ C. et al. , Les méthodes de recherche en sciences sociales, les éditions HRW,
Montréal, 1977.
SHEVENELL R-N., Recherches et thèses, 3e éd., les éditions de l’Université
d’Ottawa, Ottawa, 1963.
TRUCHET D., Droit administratif, 2e édition mise à jour, PUF, Paris, 2008.
UNIVERSITE DE QUEBEC, Zoom sur les références aux documents électroniques, Service
des bibliothèques, Montréal, juin 2000.
VARKEVISSER C.-M. et al. , Elaboration et mise en œuvre de programmes de recherche sur
les systèmes de santé. Analyse des données et rédaction de rapports, 2e Partie, CRDI, Ottawa,
1993.
141

TABLE DES MATIERES


0. INTRODUCTION .................................................................................................................. 2
CHAP. I : RECHERCHE SCIENTIFIQUE .......................................................................................... 5
1.1. RECHERCHE.................................................................................................................. 5
1.1.1. Définition ............................................................................................................. 5
1.1.2. Types de recherche .............................................................................................. 6
1.2. SCIENCE...................................................................................................................... 10
1.3. GENERALITE D’ORDRE EPISTEMOLOGIQUE ET METHODOLOGIQUE ...................... 12
1.3.1. Epistémologie .................................................................................................... 12
1.3.2. Méthodologie et méthode ................................................................................ 12
La méthode historique ................................................................................................... 18
La démarche historique ................................................................................................. 19
Fonctionnalisme de moyenne portée ............................................................................ 23
Parsons et le structuro-fonctionnalisme ....................................................................... 24
1.3.3. Logique de la méthode scientifique .................................................................. 37
1.3.4. Rôle de la méthode scientifique ....................................................................... 40
1.4. CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE................................................................................. 41
CHAP. II : PREPARATION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ..................................................... 45
2.1. CHOIX DU SUJET............................................................................................................ 45
2.1.1. Définition ............................................................................................................... 45
2.1.2. Critères de choix ou facteurs qui influencent le choix d’un sujet de recherche . 45
2.1.3. Stratégies pour le choix d’un sujet de recherche ................................................. 47
2.2. DEFINITION ET SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE ............................................ 48
2.2.1. Définition ............................................................................................................... 48
2.2.2. Conditions d’une problématique de recherche ................................................... 48
2.2.3. Modèles possibles de problématique de recherche ............................................ 49
2.2. 4. Eléments d’une problématique (ou position du problème) ............................... 49
2.2.4. Spécification de la problématique ........................................................................ 51
2.3. CONSTRUCTION ET OPERATIONNALISATION DES HYPOTHESES ................................ 55
2.3.1. Définition de l’hypothèse ...................................................................................... 55
2.3.2. Qualités d’une bonne hypothèse .......................................................................... 55
2.3.3. Catégories d’hypothèses ....................................................................................... 56
2.3.4. Elaboration de l’hypothèse et construction du cadre opératoire ....................... 56
2.3.5. Formes d’une bonne hypothèse ........................................................................... 58
2.4. CHOIX ET NOMBRE DE VARIABLES............................................................................... 59
2.5. FORMULATION DE L’OBJECTIF DE LA RECHERCHE ...................................................... 59
142

2.6. HEURISTIQUE OU RECHERCHE DOCUMENTAIRE ......................................................... 60


2.6.1. Nécessité de la recherche documentaire ............................................................. 60
2.6.2. Sources documentaires ......................................................................................... 61
2.6.3. Stratégies pour la recherche documentaire ......................................................... 63
2.7. CHOIX ET DESCRIPTION DES TECHNIQUES ET METHODES .......................................... 64
2.7.1. Critères de choix .................................................................................................... 64
2.7.2. Description des méthodes et instruments de mesure ......................................... 64
2.9. PRE-TEST....................................................................................................................... 65
3.1. PLAN DE RECHERCHE .................................................................................................... 66
CHAP. III. RECOLTE OU COLLECTE DES DONNEES .................................................................... 67
3.1. DEROULEMENT DU RAMASSAGE DES DONNEES ........................................................ 67
3.1.1. Pré-enquête ........................................................................................................... 67
3.1.2. Enquête proprement dite ..................................................................................... 67
3.2. TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES .................................................................... 71
3.2.1. Techniques vivantes .............................................................................................. 71
3.2.2. Technique documentaire ...................................................................................... 81
3.3. ECHANTILLONNAGE ...................................................................................................... 83
3.3.1. Notions de base ..................................................................................................... 83
3.3.2. Méthodes d’échantillonnage ................................................................................ 84
CHAP. IV. ANALYSE DES DONNÉES ET TRAITEMENT DES RÉSULTATS ...................................... 90
4.1. DÉPOUILLEMENT DES DONNÉES .................................................................................. 90
4.1.1. Codage ................................................................................................................... 90
4.1.2. Comptage fréquentiel ........................................................................................... 91
4.2. TECHNIQUES D’ANALYSE .............................................................................................. 91
4.2.1. Analyse qualitative ................................................................................................ 91
4.2.2. Analyse quantitative ............................................................................................. 95
4.3. PRÉSENTATION OU SOMMAIRE DES DONNÉES .......................................................... 96
5.4. INTERPRETATION DES RESULTATS ............................................................................... 97
CHAP. V. METHODES DE RECHERCHE ...................................................................................... 98
5.1. PRINCIPAUX COURANTS METHODOLOGIQUES ........................................................... 98
5.1.1. Méthodes du courant fonctionnaliste .................................................................. 98
5.1.2. Méthode du courant du matérialisme dialectique ............................................ 105
CHAP. VI. REDACTION DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE ................................................................. 107
6.1. STRUCTURE D’UN TRAVAIL SCIENTIFIQUE................................................................. 107
6.1.1. Les pages préliminaires ....................................................................................... 107
6.1.2. Le travail proprement dit .................................................................................... 108
6.1.3. Les références ...................................................................................................... 112
143

6.1.4. Classification Décimale de DEWEY...................................................................... 112


Les deux premiers niveaux de la classification ................................. 113
6.2. LE STYLE DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE .......................................................................... 115
6.3. NORMES USUELLES RELATIVES A LA REDACTION D’UN RAPPORT SCIENTIFIQUE ... 117
6.3.1. Publications non périodiques ............................................................................. 117
6.3.2 Publications périodiques ..................................................................................... 121
6.3.3. Les citations ......................................................................................................... 123
6.3.4. Nom de l’auteur................................................................................................... 123
6.3.6. Lieu de publication .............................................................................................. 125
6.3.7. Éditeur .................................................................................................................. 125
6.3.8. Date ...................................................................................................................... 125
6.3.10. Édition (impression) .......................................................................................... 126
6.3.11. Les graphiques et tableaux ............................................................................... 128
6.3.12. Les annexes : ...................................................................................................... 129
6.3.13 Les abréviations, acronymes et sigles................................................................ 129
6.3.14 La pagination et le nombre de page .................................................................. 129
6.3.15 Les normes diverses : ......................................................................................... 130
CHAP. VII. COMMUNICATION SCIENTIFIQUE ......................................................................... 131
7.1. PRÉSENTATION DES TRAVAUX ÉCRITS ....................................................................... 131
7.2. COMMUNICATION ÉCRITE DE LA PENSÉE .................................................................. 131
7.2.1. L’introduction ...................................................................................................... 131
7.2.2. Règles relatives au paragraphe (développement) ............................................. 132
7.2.3. Règles relative à la conclusion ........................................................................... 132
7.3. COMMUNICATION ORALE DE LA PENSÉE .................................................................. 133
7.3.1. Préparation de la communication orale ............................................................. 133
7.3.2. Règles relatives à l’exposé .................................................................................. 136
CONCLUSION .......................................................................................................................... 138
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................... 139

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