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PROVINCE DU NORD-KIVU
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INITIATION A LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
0. INTRODUCTION
Secundo : Au sortir de leurs études, c’est parmi eux que sortiront demain les futurs
chercheurs dont le pays aura besoin pour organiser des recherches scientifiques orientées vers
la solution des problèmes concrets auxquels la société est confrontée. Et pour mieux exercer les
fonctions futures auxquelles prépare leur formation, les étudiants, doivent être en mesure
d’évaluer et d’utiliser les méthodes qui ont servi à en vérifier les résultats avant de prendre des
décisions intelligentes.
Dans les limites de temps qu’offre le programme de la Faculté, il ne sera pas
possible de traiter de tous les problèmes d’ordre méthodologique que pose la réalisation d’une
recherche scientifique ; tel n’est pas la prétention de cours. Il s’avère donc que cette recherche
n’a pas la présomption d’être exhaustive.
1
Cognitif c’est-à-dire Capable de connaître ou qui concerne la connaissance. Faculté, fonction cognitive. Sciences
cognitives : ensemble des sciences qui concernent la connaissance et ses processus (psychologie, linguistique,
neurobiologie, logique, informatique).
4
4. d’élaborer un projet de recherche bien délimité quant à son objet, dans le temps
et dans l’espace à l’intérieur du champ de sa discipline ;
5. de bien poser et de spécifier le problème à soumettre à l’investigation scientifique ;
6. de formuler et d’opérationnaliser l’hypothèse de la recherche ;
7. de fixer l’objectif de la recherche qui soit pertinent, précis, clair, réalisable
et facilement observable ou mesurable ;
8. de choisir et d’utiliser les techniques de recherche essentielles pour récolter et analyser
les données en fonction de la nature du problème à résoudre et des objectifs de la
recherche ;
9. d’atteindre l’explication en sciences sociales grâce à la méthode scientifique ;
10. de rédiger le compte rendu scientifique et argumenté ;
11. d’appliquer les normes scientifiques à la rédaction ;
12. de communiquer oralement et par écrit les résultats de la recherche lors d’une séance de
soutenance publique.
Par ailleurs, pour ses qualités morales, l’étudiant devra être capable de :
0. faire preuve de bon sens, d’esprit méthodique, critique et synthétique ;
1. faire preuve d’humilité, de courtoisie, de simplicité, d’exactitude à l’égard de ses
informateurs (enquêtés) et de ses évaluateurs.
2. développer l’honnêteté intellectuelle (éviter par exemple le plagiat,...) ;
3. cultiver l’opiniâtreté et la patience pour produire un travail scientifique (il ne se
découragera pas devant les difficultés rencontrées sur son parcours) ;
INTRODUCTION
CHAPITRE I : RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CHAPITRE II : PREPARATION DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CHAPITRE III : RECOLTE OU COLLECTE DES DONNEES
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DONNEES ET TRAITEMENT DES RESULTATS
CHAPITRE V : METHODES DE RECHERCHE
CHAPITRE VI : REDACTION DU TRAVAIL SCIENTIFIQUE
CHAPITRE VII : COMMUNICATION SCIENTIFIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
5
1.1. RECHERCHE
1.1.1. Définition
Ainsi, les hommes de science mettent en question les vieilles croyances, en créent de
nouvelles, et soulèvent à nouveau des doutes sur ces nouvelles croyances. Alors comment
s’acquiert et se développe la connaissance ? Le schéma ci-après n’est qu’une illustration.
6
2
Un plan selon Christine DUFOUR, de l’Université de Montréal,
http://reseauconceptuel.umontreal.ca/rid=1HZKGLHZ9-BTFDSD-82X/blt6060_c1_recherche_scientifique.cmap,
le 24/02/2014.
7
La première est abstraite, et la seconde est basée sur l’accumulation méthodique des faits
observables recueillis sur le terrain ou au laboratoire.
d) Les études rétrospectives et les études prospectives. Les premières reposent sur des
observations ou faits passés par rapports au moment de l’enquête. Les secondent
reposent sur des observations (données) recueillies à partir du moment de l’enquête ;
elle est tournée vers le futur.
e) Les recherches expérimentales et les recherches de terrain. Une étude expérimentale
(lab-research) implique un travail expérimental (de laboratoire) pour son élaboration
et sa résolution. Dans ce type de recherche, le chercheur soumet l’hypothèse à un test
expérimental qui consiste à varier la condition et à observer l’événement (effet).
• Ici, l’observation se fait in vitro.
Dans une étude de terrain (field research), les données sont recueillies de façon
directe, là où l’objet à étudier se trouve (sur le terrain), et dont les éléments
d’hypothèses, d’analyse, de conclusions, de théorisations… proviennent également du
terrain.
• Ici, l’observation se fait in vivo3.
1.2. SCIENCE
Madeleine Grawitz affirme sans ambages que « le point de départ de la science réside
dans la volonté de l’homme de se servir de sa raison pour comprendre et contrôler la nature. »4
Qu’est-ce que la science ?
3
In vivo (en latin : « au sein du vivant ») est une expression latine qualifiant des recherches ou des examens
pratiqués sur un organisme vivant, par opposition à in vitro ou ex vivo. Les essais cliniques sont une forme de
recherche in vivo, en l'occurrence sur des humains.
In vivo permet la distinction par rapport aux recherches ou examens in vitro, qui sont effectués sur des organes,
des tissus, des cellules, des composants de la cellule, des protéines, ou des biomolécules.
4
GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 2001, p. 3.
11
D'après Michel Blay5, la science est « la connaissance claire et certaine de quelque chose,
fondée soit sur des principes évidents et des démonstrations, soit sur des raisonnements
expérimentaux, ou encore sur l'analyse des sociétés et des faits humains. »
La science doit répondre à un certain nombre de conditions (OMAR AKTOUF 1987 : 15):
• Elle doit être en premier lieu objective : c’est-à-dire démontrable, vérifiable.
• Elle doit être ensuite exacte : subissant avec succès toute mise à l’épreuve, conforme
aux normes et règles de mesure et d’observation de la science mise à l’œuvre.
• Elle doit aussi être communicable : établie dans des normes telles que l’ensemble de
la communauté scientifique puisse en prendre connaissance et l’évaluer.
• Elle doit enfin être évolutive : portant en elle-même ses propres conditions de progrès
et d’approfondissements car un savoir n’est jamais fini, ni bouclé, aussi partiel et aussi
local soit-il.
5
Science, in http://fr.wikipedia.org/wiki/Science#cite_note-6, le 24/02/2014.
12
1.3.1. Epistémologie
L'épistémologie (du grec ancien ἐπιστήμη / epistếmê « connaissance, science » et λόγος / lógos
« discours ») désigne soit le domaine de la philosophie des sciences qui étudie les sciences
particulières, soit la théorie de la connaissance en général.
L’épistémologie6 est donc l'étude de la connaissance ou la façon dont nous parvenons à la
connaissance. La méthodologie est également préoccupée de la façon qui nous aide à connaître,
mais sa préoccupation est beaucoup plus pratique que ne l'est l'épistémologie.
• La méthodologie est axée sur les moyens (les méthodes) que nous pouvons utiliser pour
essayer de mieux comprendre notre monde.
• L'épistémologie serait selon la « tradition philosophique francophone », une branche
de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique,
les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes,
concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, afin de déterminer
leur origine logique, leur valeur et leur portée objective ».
• La méthode est, selon l’étymologie, une voie, une route (odos) qui conduit « vers » ou « au-
delà » (méth de méta).
Il existe souvent une confusion entre « méthode » et « technique ».
6
Le terme anglais "epistemology" est attesté la première fois en 1856, et l'épistémologie apparaît en 1906 dans
un dictionnaire français comme « critique des sciences »; c'est-à dire en tant que discipline de remise en question
de la connaissance et des méthodologies scientifiques.
7
Cf. PIAGET J., Introduction à l'épistémologie génétique, PUF, 1950.
8
Cf. LE MOIGNE J.-L., Les Épistémologies Constructivistes, PUF, 1995.
13
o la « méthode » est utilisée dans le travail, c’est - à - dire que c’est le schéma que
le chercheur suit dans la rédaction de son texte, en se conformant à un modèle
théorique, à un schéma d’approche de la réalité sociale.
o La « technique » quant à elle est utilisée par le chercheur dans la collecte des
données dont il aura besoin pour la réalisation de son travail.
o C’est pourquoi on parle de la méthode de travail tandis que l’on parle de
technique de recherche. En effet, « technique » vient du grec « techné » qui signifie
« art », moyen d’atteindre un but pour le bien de la recherche. Le mot « méthode »
vient également du grec « odos » : chemin, « meta » : vers 9 et signifie l’ensemble
des règles ou des procédés à suivre pour atteindre, dans les meilleures conditions,
un objectif.
• Le terme de méthode désigne, selon certaines approches, "la marche rationnelle de l’esprit
pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité"10.
• C’est l’ensemble des opérations intellectuelles permettant d’analyser, de comprendre et
d’expliquer la réalité étudiée.
• La méthode désigne donc une démarche logique, indépendante du contenu particulier de la
recherche, et qualifie des processus et des formes de perception et de raisonnement destinés
à rendre intelligible la réalité à appréhender 11.
• Elle est « l’ensemble des démarches raisonnées pour parvenir au but recherché »12
• Elle permet à tout chercheur de procéder par ordre. Elle intègre en elle des stratégies et des
techniques, des procédés adéquats propres à chaque discipline. La méthode est le bon
chemin qu’il faut prendre pour aboutir au succès. (Et, dans le cas de la philosophie, il s’agit
d’une recherche sérieuse sur un concept donné, par un raisonnement rigoureux et un
enchaînement logique, bien articulé).
• Par méthode, selon R. Descartes, il faut entendre « des règles certaines et faciles, grâce
auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est
faux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles mais en accroissant progressivement
leur science, à la connaissance vraie de tout ce qu’ils peuvent atteindre »13
• La méthode consiste à bien conduire sa raison et sa pensée au moyen des règles.
9
Madeleine GRAWITZ, Lexique, Op. cit., p. 275
Initiation à la recherche scientifique
10
Larousse encyclopédique.
11
LOUBET DEL BAYLE J.-L., Initiation aux méthodes des sciences sociales, L’Harmattan, Paris, 2000.
12
RUSS J., Les méthodes en philosophie, A.Colin/Masson, Paris, 1996, p.12.
13
cf. DESCARTES R., Règles pour la direction de l’esprit, Règle IV in Œuvres et Lettres, La Pléiade, Gallimard,
Paris, 1953, p.46.
14
Quelques règles fondamentales sous-tendent la méthode. Avec Jacqueline Russ 14, nous
privilégions six :
• La délimitation précise de tout concept. Il s’agit de déterminer les limites de tout objet de
la pensée, c’est-à-dire de définir les concepts. L’analyse conceptuelle est impérative. Elle
permet la compréhension du sujet en identifiant les concepts et en produisant le sens.
• La démarche analytique (analyse). Devant l’intitulé du devoir, il faut tout d’abord
commencer à décomposer l’énoncé, c’est-à-dire à séparer les parties et à saisir les rapports
qui les lient, etc…
• La démarche synthétique (synthèse). La synthèse vise à reconstituer un tout à partir des
éléments simples en établissant des liaisons entre les éléments analysés. Il s’agit en quelque
sorte de reformuler le sujet.
• La démarche ordonnée. L’ordre est très important dans la démarche philosophique. Il faut
tout ordonner selon les exigences de la raison. Il s’agit de procéder par ordre, du simple au
plus complexe. Il faut savoir organiser, ordonner ses idées d’une manière rationnelle et
systématique.
• Une idée directrice unificatrice. Le travail scientifique est marqué par une idée directrice
qui lui apporte son unité, une idée qui organise tout le développement. C’est cette idée qui
fournit la charpente scientifique de l’ensemble et en assure l’harmonie.
• Une dynamique interne aux concepts. C’est pourquoi il faut organiser une dynamique
interne aux concepts eux-mêmes. C’est cette dynamique qui donne au suivi de
l’argumentation en lui épargnant un caractère artificiel, arbitraire ou forcé. Il s’agit
d’exploiter la dynamique intérieure des concepts.
14
RUSS J., op.cit, p.16-18.
15
• Nous voyons chez Platon, comme chez Aristote ou chez Descartes, comme Chez Kant,
chez Hegel ou chez Husserl, que la méthode est plus qu’un ensemble de recettes. Elle
désigne « un processus d’acquisition de l’ordre logique, un mode de progression du
simple au complexe […] infiniment fécond et euristique pour l’étudiant en quête d’un
instrument de formation à l’exercice de la réflexion scientifique.15
15
Cf. Russ J. op.cit. p.40.
16
La liste n’est pas exhaustive. Ces méthodes seront approfondies dans le cours de méthodologie en G2.
16
La méthode dialectique considère la réalité sous quatre aspects reposant sur quatre
lois dialectiques.
1. Aucun phénomène de la nature ne peut être compris si on l’enseigne isolément, en dehors
des phénomènes environnants. C’est la loi de la connexion universelle ou de l’action
réciproque (tout se tient, tout influe sur tout, rien n’existe seul, etc.)
2. La dialectique veut que les phénomènes soient considérés non seulement du point de vue
de leurs relations et de leurs conditionnements réciproques, mais aussi du point de vue de
leur mouvement, de leur changement, de leur développement, du point de vue de leur
apparition et leur disparition. Ce mouvement prend généralement deux formes : l’évolution
et la révolution. C’est la loi du mouvement, loi de la transformation (changement)
universelle ou du développement incessant (tout se transforme, rien ne reste où il est.)
3. Elle considère que le processus de développement (de l’inférieur au supérieur) ne s’effectue
pas sur le plan d’une évolution harmonieuse des phénomènes, mais à la base des
contradictions inhérentes aux objets, aux phénomènes. C’est la loi de la contradiction
ou loi de lutte des contraires : tout phénomène, quel qu’il soit, enferme toujours des
éléments contradictoires entre eux. Les éléments contradictoires, inséparables l’un de
l’autre, sont en lutte perpétuelle et c’est cette lutte précisément qui fait progresser le
processus, c’est la lutte qui donne le mouvement.
Les situations sociales, les phénomènes sociaux ne sont pas seulement riches en
contradiction, mais résultent justement des contradictions internes et externes.
4. La méthode dialectique considère le processus du développement comme un mouvement
progressif ascendant, comme le passage de l’état qualitatif ancien à un nouvel état
qualitatif. C’est la loi du changement qualitatif ou loi du progrès par bond.
2. LA METHODE HISTORIQUE
Elle cherche les changements, les transformations intervenues dans un système à
travers le temps. Elle considère que, dans la recherche de l'explication, on ne peut pas se
contacter de l'actuel ou des faits présents. Elle scrute le passé des faits étudiés.
Elle est fondée sur le postulat qu'un fait quelconque est le résultat de ce qui précède et
contient tout ce qui suit. Le passé s'accouche du présent et celui-ci de l'avenir. La méthode
comporte une double démarche :
• L'approche génétique de la méthode historique car elle recommande de rencontrer
aux origines pour arriver aux faits anciens générateurs de l'état actuel du phénomène.
• Dès que les antécédents sont trouvés, on part de ceux-ci pour présenter la progression
des faits, des événements d'une situation dans le temps. C'est l'approche dialectique
17
de la méthode historique.
La méthodologie historique cherche notamment à établir les causes des événements historiques,
ainsi que leurs répercussions sur le devenir historique. L'historien doit conserver une attitude
critique à égard des sources. C'est ce doute permanent qui fait l'une des spécificités du métier.
• La critique externe porte sur les caractères matériels du document tels son papier, son
encre, son écriture, les sceaux qui l'accompagnent. Ainsi, une lettre écrite sur papier, dite
du XIIe siècle, est certainement fausse car on écrivait sur du parchemin à cette époque. Ce
type de critique nécessite des connaissances en paléographie, en sigillographie, en
diplomatique et en épigraphie.
• La critique interne repose sur la cohérence du texte. Il est évident qu'une charte de Philippe
Auguste datée au bas de 1225 est un faux car ce roi de France est mort en 1223.
• La critique de provenance touche l'origine de la source. L'historien en tirera des
conclusions sur la sincérité et l'exactitude du témoignage. On comprend bien que le récit
d'un historiographe officiel tend à magnifier le rôle et les qualités de son prince. D'où un
certain doute par rapport à ce qu'il raconte. De même, on accordera plus de poids au récit
d'une bataille écrit par un des protagonistes que par un homme né cinquante ans plus tard.
• La critique de portée s'intéresse aux destinataires du texte. Un préfet aura par exemple
tendance dans son rapport au ministre de l'Intérieur à minimiser les troubles frappant son
département de peur que son supérieur le prenne pour un incapable.
La méthode historique
• L'observation
• La critique externe
• La critique interne
• L'interprétation
Les documents écrits sont les principales sources de référence pour les historiens. Toutefois,
toutes les sources n’ont pas la même valeur ni la même fiabilité. C’est pour effectuer ce
jugement nécessaire que les historiens emploient la méthode historique pour analyser et
comprendre les documents qu’ils trouvent.
Il y a quatre étapes à accomplir dans la méthode historique. Au cours de ces quatre étapes, il
faudra décrire le document, identifier l’émetteur, le récepteur et le but, identifier les valeurs
présentes dans le texte. On sera également appelé à nuancer les propos présents dans le
document et faire la différence entre les propos explicites et implicites.
L’observation
Cette première étape consiste à prendre connaissance du contenu : lire et noter des informations.
Il est important dans cette étape de comprendre le sens de tous les mots, de comprendre les
références présentes dans le document (personnage historique, évènements, faits, courants,
situation politique, économique et sociale, etc.).
Il est également possible de prendre en note ce qui nous a frappés, ce qui nous pose problème,
les réflexions que nous suscite le texte, etc.
La critique externe
Après avoir pris connaissance du contenu du texte, il faut en étudier certains aspects. La
principale caractéristique à vérifier est l’authenticité du texte. Il s’agit alors de répondre aux
questions suivantes :
La critique interne
Après avoir étudié les aspects externes au texte, il faut se pencher sur le texte lui-même, en se
posant des questions comme :
En bref, il faut étudier le contenu du texte et la manière dont il est organisé et présenté. Il peut
également être intéressant de vérifier la présence de marqueurs de modalité.
L’interprétation
Lorsque l’on a pris connaissance de tous ces aspects du texte, il faut alors en proposer notre
interprétation : quel est le sens de ce texte? Il est important de comprendre le sens du texte en
le situant dans le contexte dans lequel le document a été produit. C’est à ce moment qu’il faut
proposer notre interprétation personnelle et nos conclusions sur ce document.
La démarche historique
• Réflexion préalable
• Formulation d'une hypothèse de départ
• La recherche de l'information
• La sélection de l'information
• La conclusion de recherche
Lorsqu’un historien souhaite effectuer une recherche, il doit appliquer la démarche historique,
au même titre que les scientifiques utilisent la démarche scientifique.
20
Réflexion préalable
Avant même d’amorcer sa recherche, il faut choisir son sujet, poser une question à laquelle on
souhaite trouver la réponse. Cette question peut être très vaste ou très précise. La question posée
va cerner le sujet sur lequel la recherche portera.
Une fois la question posée, avant même de commencer la documentation, il faut poser une
hypothèse, tenter de répondre à la question de départ. Il s’agit en fait de tenter de prédire la
réponse, de l’anticiper, en se fiant aux connaissances historiques, en fonction de ce que l’on
connaît avant même de commencer la recherche. Le but de la recherche sera donc de vérifier
l’hypothèse, de la confirmer ou de l’infirmer.
La recherche de l’information
Lorsque l’hypothèse de départ est posée, il est maintenant possible de partir à la recherche
d’informations. Peu importe les types de sources consultées, il faut toujours garder en tête la
question et l’hypothèse de départ.
On trouvera les informations sur son sujet en partant à la recherche de sources variées : ouvrages
de référence, sites web, revues spécialisées, atlas historiques, etc. Plus nos sources sont
nombreuses et variées, plus notre réponse de recherche sera complète et complexe.
La sélection de l’information
Lorsque tous les documents sont réunis, il faut les analyser. C’est à cette étape que la méthode
historique se révèle utile. C’est à cette étape qu’il faut lire, comprendre, étudier et valider les
sources.
Certaines sources peuvent être moins fiables que d’autres, il faut donc les juger en fonction de
leur validité : auteur, provenance, objectivité, etc. Il ne faut pas hésiter à rejeter une source si
elle ne semble pas suffisamment fiable, autrement cela pourrait fausser nos résultats de
recherche.
La conclusion de recherche
La dernière étape consiste alors à mettre en commun tous les éléments trouvés et à traiter
l’information. C’est à ce moment que l’on peut valider notre hypothèse.
C’est également à cette étape que l’on amorce la rédaction du texte de recherche dans lequel on
explique la question de départ et notre hypothèse personnelle. Après quoi on peut répondre à la
question en citant les faits, les exemples et les évènements que l’on avait trouvés. Il faut alors
faire la démonstration : en s’appuyant sur des faits et des sources fiables, notre hypothèse était-
elle juste ou pas? À la fin du texte, il ne faut plus qu’il y ait de doutes sur l’hypothèse de départ.
21
3. LA METHODE ANALYTIQUE
Elle procède par décomposition du sujet. On décompose un ensemble en ses éléments
constitutifs, ses éléments essentiels, afin d’en saisir les rapports et de donner un schéma général
de l’ensemble.
La méthode renferme l’idée de décomposition, de division. L'analyse consiste à faire un
examen minutieux de différentes composantes, partie d'une substance, d'un tout, d'un système.
La méthode analytique examine les principes fondateurs, les principes constituants d'une
substance dans leur individualité, dans leur singularité. Elle voit d'abord les différents éléments
d'un système dans leurs unicités, la méthode considère les choses non d'abord dans leur
ensemble mais dans leurs éléments.
4. LA METHODE SYNTHETIQUE
Elle procède par réunion et composition des éléments. On passe des éléments
constitutifs à l’ensemble qui les regroupe. On passe du simple au composé, c’est-à-dire des
éléments constitutifs d’un ensemble au tout qui les réunit.
La méthode travaille à la composition ou mieux à placer ensemble les éléments séparés
pour les voir en un tout global. Elle recherche simultanément à rassembler les choses sur base
de similitudes, de ressemblances, d'uniformités, de leurs éléments constitutifs. L'aspect
synthétique est complémentaire à l'aspect analytique.
Elle procède par association ou combinaison des idées et des concepts. Cela signifie que
le chercheur qui recourt à cette méthode doit commencer par rassembler les éléments de
connaissance concernant un objet d’étude pour en présenter un ensemble structuré et cohérent,
visant à donner une « vue d’ensemble » du sujet.
5. LA METHODE COMPARATIVE.
Elle cherche simultanément les ressemblances et les différences entre deux ou plusieurs
choses. Elle compare pour trouver une explication. En effet, en découvrant par la comparaison
des rapports existant entre les faits, on peut arriver à leur explication. Le problème de la
méthode est de dégager des analogies entre les faits comparés et permettre ainsi de déceler la
causalité des similitudes ou des différences entre les choses comparées. On notera ainsi que la
méthode comparative ne doit comparer que des choses comparables.
fonctions jouées par leurs parties, leurs composantes. C’est, selon Madeleine Grawitz,
l’interprétation des faits sociologiques par la notion de fonction.17
Le fonctionnalisme18 est un courant méthodologique où le savant, pour comprendre les
situations que connaît une société donnée, se la représente comme un ensemble organisé, un
système totalement intégré.
Chaque composante, chaque élément du système occupe une place et joue un rôle ou
une fonction qui contribue à maintenir ou à ébranler l’équilibre du système. Ces composantes
exercent une action réciproque les uns sur les autres (facteurs et conséquences) et sont ainsi
sources d’équilibre de l’ensemble (fonctions) et sources de d’équilibre ou des tensions
(dysfonctions).
Au sens large, le terme « fonctionnalisme » désigne un modèle d’analyse dans lequel
les faits sociaux sont appréhendés selon la fonction qu’ils remplissent dans un système
plus global.
Exemple : Une comparaison avec la biologie est souvent employée pour illustrer ce
courant. Chaque institution sociale occupe une fonction dans la société, tout comme, par
exemple, le cœur occupe une fonction de circulation dans le corps. La famille est l’exemple
d’une institution qui occupe une fonction de socialisation dans la société. Si l’on veut analyser
un fait social dans cette optique, il faut donc commencer par déterminer la fonction qu’il
remplit.
Ce courant de pensée qui puise ses racines dans l’anthropologie a été dominant en
sciences sociales entre les années 1930 et 1960, en particulier sous l’influence de Talcott
Parsons, l’un des principaux auteurs de ce courant qui a cherché à élaborer une théorie générale
de l’action humaine.
Par ailleurs, les fonctions de la société répondent à deux types de besoins : les besoins
primaires physiologiques (se nourrir, par exemple) et les besoins culturels (économiques,
juridiques, etc.), qui sont comblés une fois les besoins primaires satisfaits. L’étude d’une
17
Cf. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dallos, 2001, p. 423.
18
http://www3.unil.ch/wpmu/bases/2013/07/le-fonctionnalisme/#.UxMTjs6kdmI, consulté le 2 mars 2014.
23
société, des phénomènes sociaux, passe donc par l’étude de la manière dont celle-ci comble ses
besoins. Il élabore, à partir de ces éléments, trois postulats à la base de sa théorie :
• Postulat de l’unité fonctionnelle : tout élément d’un système est fonctionnel pour le
système social tout entier.
• Postulat du fonctionnalisme universel : chaque élément social et culturel remplit une
fonction dans le système.
• Postulat de nécessité : chaque élément est indispensable au système.
Robert King Merton (1910-2003), sociologue américain, est le père du fonctionnalisme dit
de moyenne portée. Il nuance les trois postulats de Malinowski et de Radcliffe-Brown:
• Postulat d’unité fonctionnelle: un élément n’est pas forcément positif pour le système,
il peut, par exemple, être dysfonctionnel ou avoir plusieurs fonctions.
• Postulat du fonctionnalisme universel: un élément peut être fonctionnel pour un groupe,
et dysfonctionnel pour un autre.
• Postulat de nécessité: il existe des substituts fonctionnels, c’est-à-dire que plusieurs
éléments peuvent occuper une même fonction dans un système.
L’un des éléments fondamentaux de la pensée de Merton est la distinction entre fonction
manifeste et fonction latente, qui se distinguent par leurs conséquences :
• les conséquences d’une fonction latente ne sont ni voulues, ni perçues par les acteurs.
Merton donne l’exemple de la tribu des Hopis, qui se rassemble pour exécuter un rituel
afin d’appeler la pluie. Ce rituel ne fonctionne évidemment pas, mais il a en revanche
pour fonction latente de maintenir la cohésion sociale grâce à la réunion de la tribu.
• La fonction manifeste, en revanche, a des effets voulus et attendus. L’école, par
exemple, occupe une fonction de socialisation.
24
Parsons et le structuro-fonctionnalisme
Talcott Parsons (Colorado Springs, 1902 – Munich, 1979) est un sociologue américain.
A l’université, il étudie la biologie, la sociologie et l’économie. Parmi ses théories les plus
importantes, on trouve la théorie générale de l’action (1937) et celle des systèmes (1951).
A travers ces théories, il établit que les actions doivent être comprises par rapport à
leur fonction dans la structure sociale (d’où le nom de structuro-fonctionnalisme, courant
du fonctionnalisme dont Parsons est l’initiateur).
Parsons cherche à établir une théorie sociologique générale, une théorie qui pourrait
expliquer tous les comportements sociaux. Son questionnement principal porte sur comment
l’ordre est maintenu dans la société.
On distingue généralement trois grands moments dans l’oeuvre de Talcott Parsons.
➢ Théorie volontariste de l’action
Le premier moment, s’étend jusqu’à la publication de « The Structure of Social Action » (1937).
Parsons y analyse l’oeuvre de quatres sociologues modernes (Weber, Marshall, Pareto et
Durkheim) et dégage leurs points communs: l’importance de la subjectivité (les buts et valeurs
des individus) dans l’action des individus, ainsi que le fait que l’intérêt personnel n’est pas leur
seul motif d’action. Parsons voit l’action sociale comme un système, composé de plusieurs
éléments:
19
Cf. GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dallos, 2001, p. 435.
20
Le holisme (du grec ancien holos signifiant « la totalité, l'entier ») est un néologisme forgé en 1926 par l'homme
d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage Holism and Evolution.
Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer un phénomène comme étant un
ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir. De ce fait, la pensée holiste se
trouve en opposition à la pensée réductionniste qui tend à expliquer un phénomène en le divisant en parties.
L'approche holiste, en sciences humaines, s'intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des
individus pris d'une manière collective au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être
expliqués en relation avec le groupe ou la société.
25
• Un acteur, qui peut être un individu, mais aussi une collectivité (par exemple un groupe,
une organisation, un pays ou encore une civilisation).
• Une finalité, un but vers lequel l’acteur s’oriente.
• Un environnement dont l’acteur maîtrise certaines conditions et d’autres pas. Il est
composé d’objets physiques, d’objets sociaux (d’autres acteurs) mais aussi d’objets
symboliques grâce auxquels les actions prennent sens aux yeux des acteurs.
• Un ensemble de règles, de normes et de valeurs influençant les actions et structurant la
société.
Il faut donc analyser l’action sociale en tenant compte de ces éléments: l’acteur a des buts et
des valeurs qui guident son action. Il peut faire des choix, mais ceux-ci sont conditionnés par
son environnement, qui comporte des normes et dont il ne maitrise pas tous les aspects. En
prenant en compte les valeurs, Parsons va à l’encontre de la théorie utilitariste qui voit le
comportement de l’acteur uniquement dirigé vers l’intérêt personnel. La préoccupation de
Parsons est double: à la fois rendre compte l’action et observer les valeurs qui la sous-tendent.
➢ Théorie des systèmes et structuro-fonctionnalisme
La seconde période s’étend de 1937 jusqu’au début des années 1950 avec la publication de
plusieurs ouvrages dont « The Social System » (1951). Il y formule une théorie plus générale de
l’action dans laquelle la notion de système a une grande importance. L’action humaine prend
toujours la forme d’un système selon Parsons. Le système d’action est composé de quatre
systèmes dépendant les uns des autres et remplissant chacun une fonction:
• Le système culturel
• Le système social
• Le système de la personnalité
• Le système biologique
Parsons analyse les fonctions de chaque système et sous-système. Quatre fonctions sont
nécessaires pour maintenir le système, il s’agit du modèle AGIL:
Ainsi, si l’on considère la société comme un système social, on peut l’analyser selon les quatre
fonctions AGIL de la manière suivante: elle doit fournir les ressources nécessaires à la vie
(fonction d’adaptation, assurée par l’économie); elle doit agir de façon à assurer l’intérêt
collectif, c’est à dire gérer les ressources de façon à atteindre des buts collectifs (fonction
d’atteinte des buts collectifs, assurée par le politique); ses membres doivent intérioriser les
normes de la société et y être fidèles pour maintenir l’équilibre dans la société (fonction
d’intégration, assurée par les instances de socialisation comme la famille); et ses membres
doivent intérioriser les valeurs communes afin de coordonner leurs actions et pouvoir gérer les
conflits (fonction de maintien des valeurs, assurée par la communauté – les institutions
judiciaires p. ex.).
Même s’il accorde une grande importance aux systèmes, Parsons n’oublie donc pas d’y situer
les acteurs. Ceux-ci recherchent un optimum de satisfaction mais sont parfois contraints par la
structure sociale et ses normes, règles et valeurs. Malgré ces contraintes, il reste aux acteurs
certains choix, que Parsons nomme « variables de configuration » (pattern variables). Il s’agit
de couples de valeurs opposées parmi lesquelles l’acteur choisit et grâce auxquels il oriente son
action:
• Affectivité vs. neutralité affective: l’acteur choisit d’avoir un rapport affectif (p. ex. avec
sa famille) ou neutre (p. ex. au travail) avec les acteurs qui l’entourent.
• Orientation vers: buts collectifs vs. buts personnels
• Universalisme vs. particularisme: l’acteur évalue autrui selon des critères de jugement
généraux ou particuliers. Par exemple, un professeur juge son élève sur les critères
27
d’équité et de justice qu’il applique à tous ses élèves (universalisme), tandis que le père
juge son enfant sur des critères plus particuliers qui ne s’appliquent qu’à lui
(particularisme).
• Qualités propres vs. performance: l’acteur évalue autrui selon ce que ce dernier fait ou
accomplit (performance) ou selon ce qu’il est en lui-même (qualité).
• Spécificité vs diffusion: l’acteur choisit d’être lié aux autres de manière spécifique (être
lié à beaucoup de personnes dans un seul contexte, p. ex. le professeur avec son élève,
ou le médecin et son patient), ou diffuse (le lien est plus global, les rapports sont
multiples, comme p. ex. entre un père et son enfant).
Les valeurs d’universalisme et de performance sont les valeurs dominantes dans les sociétés
industrielles modernes, tout comme la spécificité et la neutralité affective dans les rapports entre
personnes.
9. LA METHODE SYSTEMIQUE
Le mot « système » est issu du grec ancien « systema », signifiant « ensemble
organisé ».
La méthode systémique consiste à considérer l’objet d’étude comme un « système », c’est-à-
dire comme un ensemble d’éléments complexes en relation de dépendance réciproque.
Elle considère les choses, les objets, les phénomènes, les réalités, les organisations
comme un système dont les composantes sont en interaction, en interconnexion et en
interdépendance leur environnement, leur fonctionnement et leur mécanisme.
L’approche systémique parfois nommée analyse systémique est un champ interdisciplinaire
relatif à l'étude d'objets dans leur complexité. Pour tenter d'appréhender cet objet d'étude dans
son environnement, dans son fonctionnement, dans ses mécanismes, dans ce qui n'apparait pas
en faisant la somme de ses parties, cette démarche vise par exemple à identifier :
La méthode est beaucoup plus utilisée pour l'analyse des réalités sociales, politiques,
économiques, et les considère comme un système ouvert. Elle dégage les mécanismes sous-
tendant ces organisations et établit les effets d'une variation, d'un changement d'un élément sur
l'ensemble global du système. On parle à son sujet, d'input et d'output.
29
• L'aspect fonctionnel ("ce que le système fait") qui est sensible aux finalités du système.
• L'aspect structural ("comment le système est composé") qui vise à décrire la structure
du système, l'agencement de ses divers composants. Cette démarche "analytique" met
l'accent davantage sur les relations entre composants que sur les composants eux-
mêmes.
• L'aspect historique (ou "génétique" ou dynamique : "ce que le système était ou devient")
qui est lié à la nature évolutive du système, doté d'une mémoire et d'un projet, capable
d'auto-organisation.
Pour une meilleure fiabilité de la méthode systémique, il convient de varier les points de vue
sur un même objet d’étude et combiner plusieurs approches pour mettre en évidence tous les
aspects de la problématique posée.
21
RWIGAMBA BALINDA, Cours d’initiation au travail de recherche scientifique, inédit, ULK, Kigali, 2000, p. 23.
31
Dans la pratique, la méthode déductive consiste à vérifier une hypothèse générale sur le plus
grand nombre d’observations particulières.
Elle procède par la déduction, c’est - à - dire par raisonnement qui consiste à partir de
la règle, de la loi ou de la formule jusqu’à arriver à des cas réels, à des exemples.
Par exemple, pour la grammaire d’une langue, cette méthode est très efficace pour
vérifier si la leçon est bien comprise. On donne la règle, puis on passe aux exemples.
messager des dieux et interprète de leurs ordres) est la théorie de la lecture, de l'explication et
de l'interprétation des textes.
L'herméneutique ancienne est formée de deux approches complètement différentes : la
logique d'origine aristotélicienne (à partir du Peri hermeneia ou De l'interprétation d'Aristote)
d'une part, l'interprétation des textes religieux (orphisme ou exégèse biblique par exemple) et
l'hermétisme d'autre part.
L'herméneutique moderne se décline en sous-disciplines : herméneutique « littéraire »
(interprétation des textes littéraires et poétiques), « juridique » (interprétation des textes de
lois), « théologique » (interprétation des textes sacrés ; on parle aussi d'exégèse), « historique »
(interprétation des témoignages et des discours sur l'histoire), et « philosophique » (analyse des
fondements de l'interprétation en général, et interprétation des textes proprement
philosophiques). La psychanalyse est vue comme un exemple d'herméneutique (interprétation
des symptômes du malade) par Paul Ricœur22. La « généalogie » nietzschéenne, qui interprète
les jugements de valeur (vrai/faux, bien/mal, beau/laid) à partir de l'histoire et de la physiologie
(état de santé du corps), est une herméneutique pour Michel Foucault23.
22
De l'interprétation. Essai sur Sigmund Freud, Seuil, Paris, 1965.
23
Voir son article « Nietzsche, la généalogie, l'histoire », 1971, repris dans Lectures de Nietzsche, LGF, 2000.
35
Jean Zumstein traite des enjeux de la méthode historico-critique qui est un ensemble de
démarches (critique textuelle, critique des sources, critique du genre littéraire, etc.). 24
Exégèse historico-critique
Qu'il s'agisse de textes profanes ou de textes sacrés, le travail est le même depuis le milieu du
XIXe siècle. Elle se pratique en 10 étapes :
• la critique du texte,
• la traduction du texte (s'il y a lieu),
• l'analyse du texte afin de déterminer l'histoire de sa rédaction,
• la critique littéraire,
• la critique de forme,
• la critique traditionnelle, (le Talmud, le Midrash sont des collections de documents
d'exégèse traditionnelle)
• les motivations de l'écrivain,
• l'histoire des courants littéraires (y compris religieux, s'il y a lieu)
• l'interprétation
24
COULOT, Cl., (dir.), Exégèse et herméneutique. Comment lire la Bible, coll. « Lectio divina », Paris, Cerf, 1994,
p. 8.
36
l’ordre d’entrée en récit des personnages (pourquoi Jésus apparaît-il en dernier ?), au rôle
éminent des disciples (ils font agir Jésus), à l’effet de la guérison (la femme les sert).
L’analyse narrative s’oriente prioritairement non sur l’auteur, ni sur le message, mais sur
le lecteur ; elle envisage l’effet du récit sur le lecteur, la lectrice, et la façon dont le texte les
fait coopérer au déchiffrement du sens. Tout récit est composé en vue d’exercer un effet sur
le lecteur ; il s’agit de repérer, à même le texte, les signaux qui balisent et oriente le parcours
de la lecture.
b. Méthode en théologie systématique
La théologie, comme toutes les sciences humaines, procède par une méthodologie
pluridisciplinaire. Sa méthode spécifique officielle est appelée génétique (γεννήτικος =
"propre à la génération", " qui concerne une genèse, un commencement", " relatif à la source".)
parce qu’elle s’appuie et se sert de ses sources (bibliques, patristiques, historiques, spéculatives,
liturgiques ou ecclésiales) qui l’ont fait naître.
Cette méthode génétique comporte cinq étapes :
• Ecriture Sainte
• Tradition patristique et historique
• Analyse spéculative
• Vie liturgique
• Vie de l’Eglise avec application aux problèmes actuels.
Cette méthode garantit un enseignement ancré sur les données de la Révélation, unifié dans
l’histoire du salut, et intégré dans une vision concrète de la foi, vitalisé par un contact avec la
liturgie et la vie de l’Eglise, enfin ouvert aux exigences pastorales grâce à l’attention accordée
aux problèmes du temps.
Somme toute, il existe une pluralité de méthodes dans l’élaboration des travaux
scientifiques (méthodes génériques, praxéo - interdiscursive, des homologies structurels,
axiomatique, etc.).
Toutes cependant relèvent de trois modes principaux d’approche : les méthodes
descriptives, les méthodes interprétatives et les méthodes explicatives.
Pendant des siècles, les sciences sociales ont été confondues avec la morale et la philosophie,
et cette confusion a eu comme corollaire :
• mélange entre l’analyse des faits objectifs et l’affirmation des principes normatifs ;
• mélange entre les jugements de la réalité et les jugements de valeurs.
La science s’appuie sur des preuves patentes, plausibles, tangibles obtenues soit directement
soit indirectement, et non sur des jugements de valeur (d’ordre philosophique ou moral par
exemple) ou sur des principes normatifs. Ces faits doivent tirer leur origine des organes
sensoriels ordinaires dont est dotée toute personne normale. Aucune autre preuve ne saurait être
admise soit pour corroborer, soit pour réfuter une hypothèse.
38
B. L’induction
C’est une opération qui consiste à utiliser les faits observés pour élaborer une théorie
(explication) consistante avec ces faits, à dégager des inférences, des lois ou règles à partir de
certaines observations spécifiques pour constituer une règle plus générale. Elle permet donc de
construire des modèles d’explication (théories).
C. La déduction
Elle consiste à tirer des conclusions à partir des prémisses ou d’une théorie existante ; elle sert
à dégager des prédictions d’une théorie, ses conséquences ou ses implications. Elle permet donc
d’utiliser des modèles d’explication.
Une fois terminée l’observation et la récolte des données, il faudra maintenant les intégrer dans
un modèle. La notion de modèle, version moderne de la théorie, a pris maintenant une place
essentielle dans la pensée scientifique.
Par modèle, il faut entendre, à la suite de N. MOULD, la « maquette », une simplification de
la réalité ou une représentation simplifiée, réduite, miniaturisée d’un objet de grande dimension,
complexe ou difficilement maniable. Ainsi sommairement défini, le modèle théorique ou la
théorie, est une représentation mentale composée de concepts, reliés par des propositions
déduites logiquement d’un ensemble de postulats (Manheim et Rich 1986 : 20). Cette définition
montre que le modèle théorique est composé de concepts, de propositions et de postulats25.
E. La vérification
Le modèle étant élaboré, il va maintenant être possible d’en déduire un certain nombre des
conséquences. Ce sont celles-ci qui permettent la vérification de l’hypothèse de départ sur le
problème qui a été observé et qu’il faille expliquer. C’est cette vérification qui constitue le
critère ultime de l’explication en ce qu’elle doit permettre de prédire avec efficacité jusqu’à
quel point les observations sont conformes avec ce que la théorie prétend.
La méthode de vérification (démonstration) commence par l’élaboration d’un « modèle ». Il
n’existe malheureusement pas de stratégies communes de vérification mais celles qui sont le
plus généralement utilisées en sciences sociales sont :
25
Se reporter également à la section 2.4 de ce chapitre sur la théorie.
39
• Le test expérimental. C’est la stratégie principale des sciences naturelles, mais il ne leur
est pas exclusif. On fait aussi des tests expérimentaux dans certaines sciences sociales
(psychologie, pédagogie, sociologie, etc.). L’expérimentation (en laboratoire ou sur le
terrain) consiste à maintenir sous son contrôle les conditions d’apparition d’un phénomène,
et les faire varier systématiquement une à une, les autres étant maintenues constantes, de
façon à préciser leur part respective d’influence sur le phénomène et dégager ainsi des lois
généralisables à partir de l’analyse des observations recueillies durant l’expérimentation.
• La comparaison peut se faire de deux façons, ce qui permet de distinguer également deux
types d’études : études synchroniques (ou transversales) et études diachroniques (ou
longitudinales). Cette stratégie correspond aux questions relationnelles. Une question
relationnelle suggère l’existence d’un lien (concomitance ou de cause à effet) entre deux
variables, l’une (la variable indépendante) entraînant souvent l’autre (la variable dite
dépendante).
• L’étude de cas se limite à un seul cas. Quand un chercheur étudie des cas rares, il lui est
impossible d’effectuer une expérience à grande échelle. Il doit se contenter alors d’un seul
sujet qu’il examine à fond sous de nombreux aspects. L’étude de cas consiste à colliger un
grand nombre d’informations possible sur le cas étudié et à décrire le comportement du
sujet étudié.
• Les monographies s’apparentent à des études de cas, en vue d’avoir des connaissances
approfondies sur quelques sujets bien précis.
• Les recensements sont des enquêtes exhaustives auprès de toutes les unités statistiques de
l’univers étudié. Exemple de l’inventaire de partis politiques implantés dans la ville.
• Les sondages invoquent trois idées courantes : instrument de mesure destinée à recueillir
des informations relatives à un questionnement ou à une problématique de départ,
prélèvement d’un échantillon et enquête par questionnaire. À l’inverse des recensements,
40
les sondages sont donc des enquêtes effectuées auprès d’une partie, d’un échantillon de la
population étudiée en vue de généraliser sous certaines conditions les résultats obtenus
auprès de l’échantillon à l’ensemble de la population.
L’impartialité réfère à ce qui est équitable et juste (ex. résultats de sondages électoraux ;
statistiques militaires, etc.) ; tandis que la logique de la neutralité quant à elle signifie que l’on
doive approcher la connaissance du monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être.
La recherche de la neutralité implique que le chercheur doit éviter de mêler faits et valeurs au
niveau de la logique de la méthode scientifique, puisque les valeurs, qui ont une place centrale
dans l’orientation du comportement humain, ne peuvent provoquer qu’une vision biaisée d’un
phénomène. Cette démarche scientifique s’oppose à celle du sens commun. Les deux méthodes
sont présentées dans le tableau 1 ci-après.
41
2. Evoquer l’évidence en guise de preuve 2. Examiner une seconde fois avec rigueur
a) observation de cas isolés a) observation systématique
Il est important de définir clairement les caractéristiques d’un savoir scientifique, opposé à une
connaissance vulgaire ou banale. Pour J. CRETE et L. M. IMBEAU (1994 :123), un énoncé à
caractère scientifique présente trois caractéristiques suivantes :
Primo : un savoir scientifique est d’abord un énoncé de fait soutenu et non un énoncé non
soutenu. Il ne doit pas seulement être affirmé sans preuve ou sans donner ses sources, sinon
c’est un simple énoncé non soutenu.
Secundo : un savoir scientifique doit présenter des preuves : car en science, ce qui importe,
c’est la preuve et non la source, en citant par exemple une autre personne comme source de
l’information. Dans le monde scientifique, il n’est pas prudent d’accepter les croyances
d’autrui, même si celui-ci est très réputé.
Tertio : un énoncé scientifique est basé sur l’observation systématique et non sur
l’observation fortuite : l’observation systématique obtenue grâce à la méthode scientifique est
plus susceptible de produire des solutions générales, fidèles (répétées) et rigoureuses, alors que
l’observation fortuite, issue de la méthode du sens commun, a tendance à produire de pseudo-
solutions, partielles et temporaires.
42
Enoncé de fait
oui
oui
oui
oui
ENONCE
SCIENTIFIQUE
Phénomène
observable
Enoncé de fait
OUI OUI
Croyance
populaire
Enoncé de fait Vérification
systématique
NON
OUI
Croyance
ENONCÉ
populaire
SCIENTIFIQUE
Enfin, par cette procédure, apparaissent les différentes étapes de l’enchaînement d’opérations
qui constitue le cycle de l’analyse expérimentale avec ce qui fait sa spécificité, une dialectique
constante entre le niveau des faits et celui des idées.
2.1.1. Définition
Lorsqu’on s’engage dans un projet de recherche, le choix du sujet de recherche est le premier
problème qui se pose avec acuité au chercheur, surtout si celui-ci est libre, débutant ou profane.
Par sujet de recherche, il faut entendre le centre des préoccupations à partir duquel gravitent
un ensemble de problèmes de recherche possibles. C’est l’idée générale qui enveloppe divers
problèmes de recherche.
Une fois choisi, le problème essentiel de cette phase consiste à passer progressivement d’un
thème de recherche de caractère assez général à un véritable sujet, donnant naissance à une
problématique et donc à un projet, c’est-à-dire à une perspective opérationnelle de recherche
dans un domaine délimité.
2.1.2. Critères de choix ou facteurs qui influencent le choix d’un sujet de recherche
Le choix d’un sujet de recherche est influencé par un ensemble varié de facteurs. Parmi ces
facteurs, on peut invoquer :
A. Les compétences du chercheur.
D’après OUELLET, la compétence du chercheur est démontrée lorsque : i) il connaît d’abord
les principales recherches en cours sur le sujet ; ii) il est conscient des problèmes pratiques et
quotidiens reliés à l’activité en questions ; iii) il connaît aussi les principales approches
théoriques associées à son problème ainsi que leur valeur ; iv) il est au courant des nouvelles
tendances au sein de son domaine de recherches ; v) il maîtrise les principales méthodes et
techniques de recherche pour effectuer spécifiquement des investigations dans son champ de
spécialisation.
B. Le degré d’intérêt.
Il consiste à s’assurer si le sujet s’inscrit dans ses préoccupations, dans la sphère de l’équipe ou
du centre qui l’anime. Cet intérêt peut naître et se développer à partir de plusieurs origines : i)
46
un plan de recherche d’ensemble ; ii) un problème immédiat auquel il faut trouver une solution ;
iii) une expérience vécue ; iv) un besoin d’information urgent ; v) en prévision des problèmes
qui se poseront dans les années à venir.
C. L’importance du débat
Y-a-t-il un débat sur lequel vous pouvez apporter de nouvel éclairage ? Y-a-t-il un champ
nouveau qui mérite d’être étudié ?
D. La faisabilité de la recherche
Le chercheur choisira un sujet de recherche dont la réalisation n’exigera pas des dépenses
supérieures à ses possibilités. Pour cela, il examinera d’abord les fonds dont il dispose. A partir
de là : i) il peut évaluer la faisabilité de sa recherche du point de vue des ressources humaines
et matérielles ; ii) il doit évaluer le salaire qu’il peut verser à quelques assistants de recherche
et autres informateurs ; iii) il doit considérer la disponibilité de l’équipement c'est-à-dire un
laboratoire de recherche, des micro-ordinateurs pour le traitement des textes et l’analyse
statistique des données, du matériel pour la recherche sur le terrain (enregistreuse,
polycopieurs, etc.) ; iv) il doit aussi tenir compte du contexte sociopolitique, du temps
disponible, de la disponibilité des ressources humaines, des risques éventuels, des
caractéristiques de l’objet d’étude.
E. La gratification et le prestige.
La valorisation sociale et la reconnaissance éventuelle des milieux scientifiques sont aussi des
acteurs qui déterminent le choix d’un problème de recherche ; l’élaboration d’une recherche
dont le thème véhicule une dimension prestigieuse frappe l’imagination par son originalité,
impose le respect par sa vigueur scientifique, favorise éventuellement la publication dans les
périodiques à rayonnement international, assure la crédibilité, la reconnaissance et une certaine
notoriété pour le chercheur.
F. L’idéologie.
En choisissant un problème de recherche et son approche, le chercheur souscrit, qu’il le veuille
ou non, à une idéologie entendue comme « ensemble ou système d’idée, de croyances et de
doctrines propres à une époque et à une société ». On comprend alors l’existence de luttes
idéologiques entre écoles, établissements et chercheurs.
G. Les programmes de subvention, commande et effet de mode.
Il est plus facile pour un chercheur d’obtenir des subventions de recherche en fonction des sujets
favorisés par les organismes qui distribuent ces fonds de recherche. Par ailleurs, le chercheur
recevoir une commande précise. Enfin, l’opinion publique et la communauté scientifique
peuvent s’intéresser à un moment précis à une thématique particulière sous l’effet de mode en
fonction de la pertinence d’une recherche ou de son utilité.
47
Pour trouver un bon sujet de recherche, trois stratégies suivantes peuvent être suggérées : la
lecture d’un grand nombre d’articles et de livres sur le sujet de recherche ainsi que l’examen
des souhaits et recommandations des chercheurs et l’examen systématique des écrits concernant
les spéculations sur le futur.
A. Lecture d’un grand nombre d’articles et de livres sur le sujet de recherche
Elle permet de se familiariser avec les connaissances scientifiques déjà acquises. Pour cela, il
peut être utile d’examiner la table des matières de quelques périodiques des cinq ou sept
dernières années ? Cela donne un aperçu des recherches dans ce domaine.
B. Examen des souhaits et recommandations des chercheurs comme recherches
Supplémentaires qui permettraient d’éclaircir certains éléments obscurs du point de vue
théorique, méthodologique et empirique. Il serait aussi utile d’examiner les critiques émises à
propos d’un domaine de recherche.
C. Examen systématique des écrits concernant les spéculations sur le futur
On peut tenter de s’informer auprès de chercheurs sur ce qu’ils croient être les priorités pour le
futur. On peut aussi leur demander d’indiquer, parmi l’ensemble des recherches qu’ils ont
exécutées, celles dont ils sont le plus fiers et celle dont ils sont le moins fiers. Cela permet de
poursuivre dans la voie d’une recherche réussie.
Après avoir examiné toutes ces stratégies, on peut faire appel à son imagination et à son propre
jugement.
48
Le meilleur pied sur lequel peut démarrer une recherche c’est de trouver un problème irrésolu
et de tenter d’y apporter une solution.
2.2.1. Définition
Problématiser c’est identifier l’ensemble d’éléments qui posent problème dans un certain
champ, dans un certain domaine, sur un sujet donné, au niveau de la méthode de travail
emprunté, etc. Soutenir que tel ou tel phénomène « pose problème » permet de supposer une
incohérence ou une incomplétude de l’élément en question, une difficulté théorique ou
pratique dont la solution n’est pas encore trouvée. A moins que la solution existante soit
insatisfaisante, voire contradictoire, à la lumière de données, de méthodes, de théories
nouvelles. La problématique réfère donc généralement à un ensemble d’éléments ou
informations formant problème, à la structure d’informations dont la mise en relation
engendre chez un chercheur un écart se traduit par un effet de surprise ou de
questionnement assez stimulant pour le motiver à faire une recherche.
Un problème de recherche se définit donc comme :
• Un écart ressenti entre une situation de départ (situation observée, actuelle) perçue
comme insatisfaisante et une situation d’arrivée désirable (idéale, normale, prévue…).
Cet écart s’exprime par un sentiment de manque à combler entre ce que nous savons et
ce que nous désirons savoir sur le réel ; par un sentiment d’ignorance et par le désir de
connaître, par la volonté du chercheur d’en savoir plus sur la situation observable en
suscitant un questionnement.
• Une difficulté ou un obstacle existant entre une situation actuelle et un objectif futur
souhaité. Cependant, il faut bien remarquer que tous les problèmes ne sont pas des
problèmes de recherche.
2.2.2. Conditions d’une problématique de recherche
Pour qu’un problème potentiel de recherche fasse l’objet d’une recherche scientifique, les
conditions suivantes doivent être réunies :
• il doit y avoir une différence ou un écart évident ou significatif entre la situation
observée et la situation désirable.
• les causes de cet écart doivent être obscures ou inconnues ; d’où nécessité de combler
certaines lacunes ;
• le problème ou la question doit avoir plusieurs réponses ou solutions ; il doit donc y
avoir certaines divergences dans notre connaissance de la situation.
49
• La question de départ doit être une question précise dont le sens ne prête pas à confusion
c’est-à-dire elle ne doit pas être une question vague ou floue.
• La question de départ doit être faisable c’est-à-dire réaliste en termes de ressources en
personnel, en temps, en argent et en moyens logistiques permettant d’y apporter des
éléments de réponse valables.
• La question de départ doit être pertinente : une bonne question de départ ne doit avoir
des connotations morales ; elle ne doit être ni moralisatrice ni d’ordre philosophique.
Cependant, dans la vie courante, les liens entre la connaissance, l’éthique et le politique
sont régulièrement confondus. Cela n’empêche pas la recherche d’être conduite avec
rigueur, du moins à condition que le chercheur sache éviter les confusions entre ces
registres et, au cœur de son travail de recherche, aborder le réel en termes d’analyse et
non de jugement moral.
• La question de départ doit permettre une analyse de la discipline dont elle relève.
2.2.3. Modèles possibles de problématique de recherche
Dans leur ouvrage collectif sur L’écrit universitaire en pratique (2009 : 45-46), G. CISLARU
et collaborateurs distinguent quatre types de problématiques possibles.
La problématique polémique se situe en rupture avec le champ de recherches dans lequel elle
s’inscrit. Dans ce modèle, l’auteur propose de manière explicite un point de vue différent de
celui de ses prédécesseurs.
La problématique d’élargissement, quant à elle, propose de déplacer les frontières d’un
champ ou d’un objet de recherche traditionnellement considérés sous un angle plus restreint.
Dans ce modèle, l’auteur indique de nouveaux points de vue ou de nouveaux secteurs qui
n’ont pas été exploités par les recherches antérieures.
La problématique de confirmation propose d’appuyer une théorie ou une méthode déjà
attestée par l’application sur un autre objet ou sur un autre corpus. Dans ce cas, l’auteur indique
le modèle ou la théorie sur lesquels il s’appuie ainsi que les raisons qui l’amènent à le/la projeter
sur un corpus différent.
La problématique d’affinement propose d’apporter des éléments supplémentaires à la
description d’un objet, d’une théorie, d’une méthode ou d’un corpus d’analyse.
2.2. 4. Eléments d’une problématique (ou position du problème)
Quels renseignements devraient figurer dans l’énoncé du problème? Il faut savoir tout de suite
qu’il n’existe pas de méthode unique et universelle pour énoncer ou formuler un problème de
recherche. Deux méthodes peuvent être suggérées.
50
2° la nature du problème : on décrit ici le problème ainsi que son importance, sa distribution,
et sa gravité :
• qui est touché ?
• où ?
• depuis quand ?
• avec quelles conséquences ?
3° l’analyse des principaux facteurs qui peuvent influer sur le problème et un argument
convaincant selon lequel les connaissances actuelles ne suffisent pas à le résoudre,
4° une brève description des solutions essayées dans le passé, de leur degré de réussite et des
raisons motivant des recherches supplémentaires ;
5° une brève description du type de enseignements que devrait recueillir la recherche et de la
façon dont ces renseignements seront employés pour résoudre le problème ;
6° si nécessaire, une brève liste de définitions des notions importantes figurant dans l’énoncé
du problème.
2.2.4. Spécification de la problématique
SUJET DE RECHERCHE
Problème général
Question générale
Problème spécifique
Question spécifique
Cadre théorique
Hypothèse ou question de
recherche
B. GAUTHIER et al. classent le problème général de recherche dans deux grandes catégories :
problèmes d’obstacle à la compréhension de la réalité ou problème d’obstacle à
l’intervention ou à l’action sur le réel.
• Tandis que les questions relatives à l’intervention (ou à l’action) sur le phénomène peuvent
être :
Comment évoluait la situation avant d’intervenir ? Quel est l’état de réalité sur
laquelle on doit intervenir ? Comment on doit intervenir et comment le savoir ?
Quels sont les moyens d’intervention ? Qui peut et doit intervenir ? Quand peut-
on intervenir ? Où peut-on et doit-on intervenir ? Pourquoi intervenir ?
Comment évaluer les résultats de l’intervention (quel est l’état de la réalité » à
la suite de l’intervention, et comment le savoir?)
Les résultats de recherche sur un problème général lié à la compréhension servent à décrire la
réalité ou à expliquer celle-ci ; ceux sur un problème général de recherche lié à l’intervention
servent par contre à produire une chose nouvelle, ou à choisir une chose nouvelle.
REALITE
OBJET, PHENOMENE
THEME DE OU SITUATION
RECHECHE
QUESTION
GENERALE
QUESTION
SPECIFIQUE
HYPOTHESE
Figure 4 : Problématisation
55
Une fois la problématique clairement identifiée, donc la question spécifique clairement établie,
on doit lui apporter une tentative de réponse, c’est-à-dire une hypothèse.
Pour être exploitable, et faire progresser la recherche, l’hypothèse doit présenter certaines
qualités. Elle doit être :
a) valide : c'est-à-dire avoir un rapport relativement étroit avec les phénomènes qu’elle
prétend expliquer ;
b) relationnelle : c’est-à-dire mettre en relation deux ou plusieurs facteurs significatifs
(variables) ;
c) opératoire : c'est-à-dire permettre de pouvoir effectuer des observations ou des mesures
sur des phénomènes en vue de la vérification ou de la démonstration ;
d) précise : c'est-à-dire en éliminant toutes les ambiguïtés, ce qui implique la détermination
d’indicateurs révélateurs des facteurs étudiés.
e) vraisemblable c'est-à-dire elle doit pouvoir se rattacher à une théorie existante, être en
conformité avec le contenu actuel de a science dont elle ne contredira pas les acquis.
56
f) vérifiable : soit directement soit indirectement par l’analyse des données; cela signifie
qu’il doit être possible de recueillir des données valides permettant de la confirmer ou
de l’infirmer.
Ce dernier trait permet de distinguer l’hypothèse du postulat : la première doit pouvoir être
démontrée tandis que le second représente des données incontestables ou considérées comme
telles.
Les étudiants croient, à tort, que si l’hypothèse est infirmée par les résultats de leur recherche,
cela signifie que leur travail dans son ensemble est un échec. Bien qu’elle soit compréhensible,
cette attitude n’est pas justifiée : une hypothèse infirmée ne signifie pas nécessairement que le
travail est un échec et une hypothèse confirmée ne signifie pas nécessairement que la recherche
a été bien menée. Selon S. GIROUX et G. TREMBLAY (2009 : 46), la valeur d’une
recherche ne dépend pas de la confirmation de l’hypothèse, mais plutôt des efforts déployés
pour évaluer l’hypothèse formulée-ou l’objectif poursuivi- de façon impartiale.
2.3.3. Catégories d’hypothèses
Selon leur degré d’élaboration, J.L. LOUBET del BAYLE (1979) distingue trois catégories
d’hypothèses : les hypothèses de recherche, les hypothèses de travail et les hypothèses
théoriques.
i) L’hypothèse de recherche est celle qui est posée au début d’une recherche ; elle a
pour but d’orienter le travail initial, d’encadrer l’observation. Elle touche peu au fond du
problème puisqu’au début, les questions posées sur l’objet de la recherche, les concepts sont
vagues.
ii) L’hypothèse de travail est posée lorsque le travail de recherche et l’observation sont
engagés. Elle résulte de la confrontation de l’hypothèse de recherche avec l’observation. Elle
est plus précise, souvent élaborée sous la forme de proposition de réponse que de question.
iii) L’hypothèse théorique est formulée à un stade avancé de la recherche. Elle est très
élaborée. Elle est prête à être soumise à vérification et suggère les opérations à faire pour cette
vérification.
2.3.4. Elaboration de l’hypothèse et construction du cadre opératoire
A. Elaboration de l’hypothèse
Deux démarches intellectuelles permettent l’élaboration des hypothèses, l’une de type inductif,
l’autre de type déductif.
57
1° La démarche de type inductif : c’est la méthode la plus réaliste. On part des faits pour
arriver à l’idée-hypothèse. Elle peut être conduite de manière intuitive, rationnelle, ou naître du
hasard sans qu’on s’y attende.
L’intuition est la démarche que suit l’esprit du chercheur pour arriver, en partant des perceptions
sensibles, à la connaissance réfléchie et approfondie des choses. Exemple de la pomme de
Newton.
L’hypothèse qui naît d’une démarche rationnelle implique au contraire une observation
systématique de nombreux faits.
Dans la réalité, il y a souvent une idée née de l’intuition puis précisée par la démarche
rationnelle.
2° La démarche de type déductif : le chercheur ne passe plus directement des faits à l’idée-
hypothèse ; il continue à observer les faits mais il déduit l’hypothèse des idées préexistantes.
L’hypothèse peut être une théorie déjà formulée (exemple du matérialisme historique). En
sciences sociales, son utilisation est assez réduite car il y a peu de théories et leur fondement
est loin d’être indiscutable.
L’hypothèse peut aussi être déduite de travaux antérieurs relatifs à des phénomènes du même
type. Le chercheur utilise des hypothèses déjà existantes.
Le chercheur peut aussi construire une hypothèse en raisonnant par analogie c'est-à-dire
rapprocher des phénomènes.
Les auteurs utilisent divers termes pour désigner la même idée de cadre opératoire : « devis de
recherche », « plan de recherche », « modèle opératoire », « modèle expérimental » et
même « paradigme ».
Le cadre appartient à la partie de la méthode scientifique que l’on nomme « vérification » ou
« démonstration ». Il représente l’arrangement des variables et des indicateurs que l’on
doit construire pour permettre une vérification, l’observation des référents empiriques
impliqués dans les concepts opératoires rattachés à l’hypothèse. Grâce au cadre opératoire, le
chercheur traduit ainsi, dans le langage de l’observation, les concepts théoriques du cadre
conceptuel élaboré au moment de la formulation de problème.
L’élaboration du cadre théorique comporte deux étapes : la construction des variables et
l’élaboration des indicateurs.
58
Une hypothèse peut être formulée suivant diverses formes. Mais l’essentiel est que l’énoncé
puisse permettre une vérification par l’observation.
A. Une forme affirmative
Certains préfèrent que les hypothèses soient formulées de façon plus générale pour garder plus
ouvertes les possibilités de vérification, sachant très bien que des précisions devront être
apportées par les définitions pour déterminer précisément ce qui doit être observé.
Ex. Le rendement des étudiants est meilleur là où l’Etat accorde plus d’importance à
l’éducation.
B. Un énoncé conditionnel : « si…... alors…. »
Exemple 1. Si l’Etat accorde plus d’importance à l’éducation, alors le rendement des étudiants
sera meilleur.
Exemple 2. Si un parti prend le pouvoir, alors les politiques qu’il adoptera correspondront à son
programme.
C. Une alternative (« +….. – ou - ……..+ »)
Il s’agit de l’hypothèse dans laquelle celle-ci est formulée sous forme de deux affirmations
contradictoires autour de la question centrale de la problématique
Exemple 1 : Plus il y a de juristes, moins la justice est distribuée.
Exemple 2 : Moins les dépenses en éducation sont élevées, plus les enseignants sont démotivés.
D. Un parallélisme (« +…..+ ou - …..-»)
Exemple 1 : Plus le gouvernement donne de l’importance au pouvoir judiciaire, plus la justice
sera bien distribuée.
59
La variable constitue la caractéristique d’une personne, d’un objet, d’un phénomène qui peut
revêtir différentes valeurs. On distingue généralement :
La variable dépendante et la variable indépendante. La variable indépendante, appelée
également la variable causale ou explicative, est celle qui conditionne la survenue de la variable
dépendante, explique ou influence celle-ci. Par contre la variable dépendante ou la variable-
effet, est celle qui est conditionnée, expliquée par la variable indépendante.
La variable numérique et la variable catégorique. La variable catégorique est celle qui peut
être exprimée sous forme de catégories (exemple : sexe) ; tandis que la variable numérique est
celle qui peut être exprimée sous forme de nombre (âge, revenu, distance,…)
Dans le cadre de recherche, les variable retenues doivent être en nombre suffisant, pertinentes
et surtout opérationnalisées c'est-à-dire on doit leur donner une valeur observable ou mesurable
au moyen d’un ou de plusieurs indicateurs précis.
Un objectif peut être défini comme un résultat de la réalisation d’une recherche. Cette étape
permet à la fois :
• de dresser un plan de recherche précis ;
• de déterminer la population à étudier : un échantillon représentatif d’un grand
ensemble ou au contraire la totalité d’un groupe restreint ;
• d’élaborer la méthode de la recherche, les stratégies ou techniques à mettre en
œuvre : interviews, tests, questionnaires, documentation, etc.
• d’orienter la collecte, l’analyse et l’interprétation des données.
• d’évaluer les résultats obtenus à l’issue de la recherche.
60
Pour être utile, un bon objectif de recherche, bien formulé doit répondre aux critères principaux
ci-après :
• être précis et clair ;
• être pertinent : s’il aide à résoudre le problème qu’il est supposé résoudre ;
• être réaliste, en tenant compte de possibilités réelles pour surmonter les difficultés ;
• être observable (cas des études qualitatives) ou quantifiable ou mesurable (cas
des études quantitatives) ;
• être formulé en des termes positifs, en utilisant des verbes d’action pour être évalué
(déterminer, calculer, comparer, décrire, énumérer, etc.) et non des verbes
mentalistes qui sont vagues (étudier, savoir, comprendre, connaître,…)
La nécessité de préciser l’objectif de la recherche oblige de fixer les critères à retenir même
provisoirement.
2.6. HEURISTIQUE OU RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Les articles de recherche sont ceux dans lesquels un ou plusieurs chercheurs présentent les
résultats de leurs propres travaux à l’aide de tableaux statistiques ou de graphiques. On y décrit
de façon détaillée la démarche (problématique, cadre théorique, hypothèses, méthodologie,
résultats, résultats, conclusions et bibliographie).
3. Les thèses représentent aussi une information précieuse, car elles touchent des thématiques
très pointues et visent à les explorer de façon exhaustive.
C. Les banques de données (ou d’information).
Aujourd’hui, les outils de recherche se présentent sous plusieurs supports. On trouve encore
des index imprimés, des bases de données en ligne via Internet ou un serveur commercial et sur
un CD-ROM. Pour avoir accès à ces banques, il faut donc posséder un ordinateur personnel ou
se rendre à une bibliothèque universitaire. Elles sont accessibles par le système des mots clés
ou des noms propres. Il est préférable de consulter un bibliothécaire.
D. L’Internet.
Le mot Internet vient de l’anglais « internetwork ». Les différents ordinateurs branchés au
réseau Internet peuvent communiquer ensemble de façon transparente pour l’usager,
indépendamment des types d’ordinateurs utilisés, mais en utilisant cependant les logiciels
appropriés.
L’Internet est d’abord un réseau international d’ordinateurs communiquant entre eux grâce à
des protocoles d’échanges de données standard TCP/IP (Protocole de contrôle et de
Transmission/Protocole Internet). Il est également une bibliothèque virtuelle où on trouve les
fichiers informatiques, textes, images, sons, vidéos et autres que chaque participant au réseau a
bien mettre à la disposition de la communauté Internet.
De tous les services d’Internet (C. OÏHENART et C. LACHAT 2001 : 4-6), le World Wide
Web (WWW ou W3) constitue une véritable bibliothèque virtuelle d’où l’on peut obtenir un
très grand nombre de documents. Le World Wide Web utilise le protocole http (Hypertext
Transfert Protocol) pour l’échange d’information entre le logiciel client, c’est-à-dire le
navigateur et le serveur. C’est pourquoi l’adresse URL d’un serveur W3 se présente sous la
forme : http : // hôte/ répertoire / sous-répertoire /fichier. html26.
L’information digitale sur l’Internet est de diverses natures. On peut chercher des journaux, des
informations institutionnelles ou au contraires privées, des logiciels, des catalogues de librairies
et de bibliothèques, des adresses électroniques, des banques de données, d’images ou de sons,
des contributions à des forums, etc.
26
Exemple d’une adresse URL : http:// wwwedu.ge.ch/cptic/prospective/internet/moteur/welcome.html.
63
Selon le type de recherche considéré, il existe deux principaux outils d’aide à la recherche
pour pouvoir localiser des informations, des logiciels ou des personnes : le répertoire
thématique et les moteurs de recherche.
Les répertoires27 sont des ressources classées par sujet dans une base de données hiérarchisée
du plus général au plus spécifique. La plupart des répertoires sont interrogeables par des mots
clés, mais leur grande utilité tient à la possibilité qu’ils offrent de consulter un bassin de
ressources classées par sujet.
La recherche peut s’effectuer également par mot-clef en utilisant le moteur de recherche28.
Dans la pratique, cette recherche peut être faite de diverses manières : recherche booléenne en
utilisant des opérateurs logiques (and, or, not) pour optimiser les résultats, recherche par
champs (en spécifiant les éléments à rechercher : titre, URL, texte, liens, images, etc.), mots en
contexte, recherche par groupe de mots (groupes armés de l’Ituri), recherche de proximité,
évaluation de la pertinence, recherche avec troncation (C. OÏHENART et C. LACHAT 2001 :
9-11).
Il existe de multiples autres types de ressources qui peuvent être trouvés sur le Web et de très
nombreux outils de recherche29 peuvent être utilisés pour rechercher des images, des sons, des
news, des adresses électroniques, des logiciels,…
E. Autres sources documentaires, notamment :
• les mémoires de D.E.A ;
• les documents gouvernementaux et internationaux ;
• les librairies, centres de documentation et bibliothèques ;
• les microfilms et les microfiches.
27
Il existe actuellement plusieurs dizaines de répertoires, mais il est difficile de déterminer quel est le plus complet,
tout dépend du type de données recherchées (en sciences, en sport, en musique,…). Certains de ces répertoires
sont en français et d’autres en anglais. Parmi les répertoires francophones, on peut citer : Yahoo France (sans doute
un des plus riches), Eurêka, Nomade, Annuaire, Ecila, Francite, Voilà, Excite, Lycos, Hachette.net Répertoire. Les
répertoires anglophones sont : Yahoo !, Clearinghouse, Excite, Galaxy, Infoseek, Magellan, WebCrawler.
28
Les moteurs de recherche les plus importants sont : Alta Vista, Northernlight, Google, Simplesearch, HotBot,
Excite (USA) et Excite (France), Infoseek (USA), Lycos et Lycos (France), Search.
29
Pour rechercher des images et des sons, on peut consulter, Image Search, Clip art search engine, Mapquest
(cartes géographiques), Lycos, Alta Vista, HotBot, Francite. La recherche de logiciels peut être effectuée sur les
moteurs shareware.com ; Filemine, TuCows, Tile-Net. La recherche d’une adresse électronique, quoique difficile,
peut être effectuée à partir de moteurs ci-après : Who Where ? et Who Where ? (France), Yahoo people search,
Wanadoo, Infospace.
64
2.9. PRE-TEST
Il s’agit d’une représentation abrégée des différents éléments et de leurs liaisons logiques
composant la totalité structurée du travail de recherche que l’on veut effectuer. Dans un plan
de recherche, il s’agit de fournir une véritable étude de faisabilité de la recherche, depuis
l’énoncé du sujet jusqu’au financement et la conduite pratique des différentes phases du travail
à effectuer. C’est, en gros, le cheminement, le fil conducteur, étape par étape, qui doit mener de
la formulation du problème à l’analyse et l’interprétation des résultats, en passant par la revue
des théories et des travaux similaires, la définition des échantillons, des instruments de collecte
des données, etc.
Ce plan est utile au chercheur en ce qu’il lui permettra de :
• se concentrer sur ce qu’il va dire ou le contenu exact des matières ou questions à traiter ;
• coordonner les idées de manière logique et cohérente ;
• regrouper toutes les considérations sur un sujet donné ;
• faciliter le passage d’un point à l’autre.
Tout plan de recherche devrait comprendre, au moins, les rubriques suivantes (AKTOUF
OMAR 1987: 47-48) :
• l’énoncé du problème, la formulation argumentée et circonstanciée du sujet ;
• les questions centrales soulevées par le problème ;
• les objectifs poursuivis ;
• le cadre théorique du problème ;
• la revue rapide de l’état des connaissances essentielles actuelles sur le sujet ;
• les hypothèses de recherche et leurs conditions de formulation / vérification prévues ;
l’univers concerné…) ;
• la méthodologie (techniques, instruments, échantillons,
• le plan d’expérience (le travail de terrain, le lieu, les modalités, le pré-test, la collecte…) ;
• le mode de dépouillement et d’analyse des données ;
• le mode d’interprétation des résultats.
Le plan de recherche ainsi élaboré doit être souple, parce que susceptible de retouches au cours
de la recherche. Il doit être distingué du sommaire, de la table des matières ou du plan
d’exposition qui, lui, est destiné à l’usage du lecteur.
67
Toute recherche repose sur des données c’est-à-dire des éléments d’informations ou de
renseignements destinés à réduire l’incertitude et prêts pour l’analyse. Recherche et donnée sont
donc deux concepts qui vont de pair. Une recherche scientifique qui n’a pour base l’information
est donc erronée.
La valeur d’une information s’apprécie en fonction des critères suivants :
• la pertinence : l’information est-elle adaptée au chercheur ?
• l’utilité : elle-t-elle en rapport avec le sujet traité ?
• la fiabilité : elle-t-elle issue de sources sûres ?
• l’exactitude : les données ne comportent-elles pas d’erreur ?
• la précision : par rapport au problème à traiter, l’information est-elle suffisant pour réduire
les risques d’erreur ?
• la disponibilité : le chercheur peut-elle utiliser l’information au moment où il en a besoin ?
• l’actualité : l’information appartient-elle à la réalité la plus récente ?
3.1. DEROULEMENT DU RAMASSAGE DES DONNEES
Une enquête sérieusement montée comporte des étapes. Le nombre de ces étapes varie
malheureusement d’un auteur à l’autre. Deux schémas parmi ceux proposés à cet effet par les
auteurs seront ici présentés : le schéma de R. MUCHIELLI (1975) et celui de W. LUTZ (1986).
A. Schéma de R. MUCHIELLI
Pour lui, une enquête sérieusement montée comporte douze étapes ci-après :
1. la définition de l’objet de l’enquête et l’étude des moyens matériels, du budget et du
temps ;
2. la préparation générale de l’enquête (pré-enquête) ;
3. la détermination des objectifs et les hypothèses de l’enquête ;
4. la détermination de la population ou l’univers de l’enquête ;
5. la détermination de l’échantillon, ou échantillonnage ;
6. le choix des techniques à utiliser et la rédaction du projet du questionnaire ;
7. le pré-test ou mise à l’épreuve du projet de questionnaire ;
8. la rédaction définitive du questionnaire ;
9. le choix du mode d’administration du questionnaire et sa présentation définitive en
questionnaire ;
10. le dépouillement et le codage des résultats ;
11. l’analyse des résultats en relation avec les objectifs de l’enquête ;
12. la solution des problèmes de la rédaction du rapport et de la publication éventuelle des
résultats.
B. Schéma de W. LUTZ (1986)
Pour lui, une enquête bien menée se déroule en seize étapes ci-après :
Première étape : reconnaître et définir les besoins et les problèmes de la collectivité. Il
s’agit de définir clairement les besoins et les problèmes à examiner et d’autre part de décrire
les buts de l’enquête et les sujets à couvrir eu égard aux besoins de la collectivité.
Deuxième étape : déterminer les types d’informations nécessaires au traitement des
problèmes de la collectivité, pour proposer une solution ou allouer des fonds pour couvrir les
besoins de la collectivité. Pour cela, il faut dresser une liste des points les plus importants sur
lesquels on a besoin d’informations.
Troisième étape : rechercher si les informations requises sont déjà disponibles :
A l’issue de ces contacts et recherche bibliographique, le chercheur doit prendre une des deux
décisions :
1. une enquête n’est pas du tout nécessaire car les informations recueillies suffisent pour
pouvoir traiter les problèmes de la communauté ;
69
2.une enquête moins importante et limitée est suffisante : elle portera seulement sur les
informations manquantes. L’expérience prouve qu’il est souvent nécessaire
d’entreprendre une enquête, l’information existante n’étant pas totalement adéquate.
Quatrième étape : les informations nécessaires peuvent-elles être obtenues par
enquête ? Il s’agit de déterminer si :
• l’enquête permettra de recueillir les informations nécessaires,
• les informations seront encore utiles après leur recueil et leur mise en forme ;
• les moyens nécessaires (matériels, frais, personnel) pour faire l’enquête sont disponibles.
Cinquième étape : premières décisions concernant :
• la liste des principales questions auxquelles doit répondre l’enquête et les personnes qui
peuvent y répondre ;
• un plan d’échantillonnage des personnes à interroger et les endroits à visiter en fonction
des informations à recueillir ;
• le temps nécessaire pour effectuer l’enquête sur le terrain (visite et interview).
Sixième étape : qui doit-on interroger ? Il s’agit à cette étape de répondre aux trois questions
clés ci-après :
• comment sélectionner les enquêtés ?
• combien de personnes faut-il inclure dans l’enquête ?
• comment mettre en contact les enquêteurs et les personnes qu’ils sont chargés de
questionner.
Septième étape : Coût de l’enquête : il faut prendre soin de :
• distinguer les frais du personnel, de transport et les autres dépenses (frais de séjour, frais
de reproduction des questionnaires, impression) ;
• noter ce qui peut être fourni localement en matière de personnel, de transport, etc.
Huitième étape : prendre les ultimes décisions en tenant compte des informations essentielles
à recueillir et de l’étendue de l’enquête. Il vaut mieux entreprendre une enquête de moindre
importance que de se lancer dans une enquête de grande ampleur si les moyens en personnel et
en argent ne sont pas suffisants.
Neuvième étape : élaborer des questionnaires : cette étape permet de déterminer combien de
types de questionnaire sont nécessaires et les objectifs de chaque type de questionnaire. Ensuite,
le chercheur veillera à s’assurer que chaque type de questionnaire est couvert par un ensemble
de questions courtes, claires et faciles à comprendre.
Dixième étape : se présenter correctement : Le chercheur prend soin de rédiger de courtes
directives, pour trois buts :
70
Suivant les objectifs à atteindre et les données à recueillir, on distingue les techniques vivantes
et la technique documentaire.
3.2.1. Techniques vivantes
Ce paragraphe du cours passe d’abord en revue les stratégies de base couramment utilisées
pour récolter les données dans les recherches en sciences sociales avant d’aborder les questions
beaucoup plus techniques d’élaboration du questionnaire ou du guide d’entretien.
Les techniques vivantes comportent deux grandes stratégies de recherche : l’observation et
l’interrogation.
A. L’observation
Observer un phénomène ou un fait, c’est l’examiner minutieusement, systématiquement. Et
ce qui distingue l’observation scientifique d’avec une simple impression, c’est que la première
est recueillie méthodiquement à l’aide d’une lise d’éléments de contrôle (check-list control ou
grille d’observation).
1. Types d’observation
Selon le degré d’organisation de l’observation, on distingue trois types d’observation :
l’observation non systématisée, l’observation préparée et l’observation armée.
a. L’observation non systématisée : il s’agit d’une attitude générale qui consiste à accumuler
sinon involontairement, du moins de façon plus ou moins marginale, des faits significatifs
72
pouvant apparaître dans le champ d’observation, et qui peuvent susciter une orientation, une
idée de recherches.
b. L’observation préparée ou systématique : elle consiste à recueillir des données dans un
domaine déterminé à l’avance, ayant trait à des facteurs précis ;
c. L’observation armée : c’est le cas de l’emploi des tests ou observation contrôlée dans
lesquelles l’observateur peut parfois même voir sans être vu.
Selon la forme, l’observation d’une situation sociale ou d’un système peut être soit désengagée,
soit participante ; soit avouée, soit clandestine.
a. L’observateur désengagé reste en dehors du système ou de la situation qu’il étudie. Il n’est
pas, par définition, un acteur social dans la situation ou le système qu’il observe ; il est
complètement dissimilé par rapport aux sujets qu’il observe, qu’il soit derrière un écran à vision
unilatérale entre observateur et sujet constitue la caractéristique essentielle de ce type
d’observation.
b. L’observateur participant est acteur du système qu’il étudie. Cela lui permet d’obtenir des
informations qui sans cela seraient inaccessibles, y compris l’information concernant son
expérience subjective propre. Ce type d’observation obéit aux principes suivants :
• donner une explication très brève et simple de son rôle et être disposé à fournir plus de
détails à quiconque serait intéressé ;
• l’explication doit être suffisamment générale pour couvrir toutes les catégories de travaux
à entreprendre. cela épargne de fournir de nouveau une série d’explications sur les activités
ultérieures ;
• rechercher d’abord l’appui des personnages clés ;
• rechercher parmi les personnes étudiées celles qui sont elles-mêmes des observateurs
habiles et qui sont bien placées pour observer (c'est-à-dire des informateurs privilégiés) ;
• ne pas viser à une « assimilation » totale. Cela n’est ni possible, ni désirable ;
• faire preuve d’un intérêt amical à l’égard des personnes (sujets) et à l’égard de leurs
activités ;
• ne pas être avare de son temps et entretenir des contacts fréquents ;
c. L’observateur avoué est identifié en tant qu’enquêteur par les personnes observées, alors
que l’observateur clandestin ne l’est pas.
Ces deux classifications se recoupent : l’observation désengagée peut être avouée ou
clandestine et il en va de même pour l’observation participante.
2. Règles de l’observation
Elles se rapportent aux conditions préalables, à la procédure, au contenu ainsi qu’à la mise en
forme.
73
d. La mise en forme
• revoir les notes dès que possibles afin d’y apporter les corrections et addition nécessaires.
• classer les notes provisoirement, avant l’élaboration d’un système de classement définitif.
Il est de bonne pratique de numérotation et de classer les notes chronologiquement et
de couper ensuite ce classement par un système de fiches. On établit une fiche par
personne, et toute référence l’intéressant est rapportée sur cette fiche.
B. L’interrogation.
Le questionnaire tout comme l’interview (ou l’entretien) sont tous deux des techniques verbales
typiques d’interrogation.
1. Techniques interrogatives
Ils s’appuient en effet fortement sur la validité des témoignages verbaux. Ces deux techniques
de récolte des données n’en recèlent pas moins des différentes importantes. En effet, les
informations que l’on obtient par le questionnaire se limitent aux réponses écrites des sujets à
des questions déterminées à l’avance (standardisation), par contre dans une interview, puisque
l’interviewer et son sujet sont tous deux présents au moment où les questions sont posées et où
on y répond, il a donc l’occasion d’apporter un plus grand soin à la communication des
questions et à la recherche de l’information (feedback). En outre, l’interview se trouve bien
placé pour observer à la fois son sujet et à la situation globale à laquelle ce dernier réagit.
Ces deux techniques servent à deux fins :
• de traduire les objectifs de la recherche en questions particulières, les réponses faites à
ces questions fourniront les données qui serviront à vérifier les hypothèses ou à explorer
le champ visé par les objectifs de la recherche.
• d’aider l’interviewer à bien disposer le sujet à communiquer, les renseignements qu’on
attend de lui.
1) Interview dirigée
Dans une interview dirigée, l’enquêteur ramène l’entretien sur un schéma précis et structuré
tout en laissant au sujet la liberté d’élaborer ses réponses de façon personnelle et de faire des
digressions. Ce type d’entretien recourt aux questions ouvertes comme aux questions fermées.
2) Interview libre
L’interview libre, quant à elle, est celle dans laquelle le sujet a entière liberté de s’exprimer
comme il le désire. Elle est souvent utilisée pour aborder un sujet complexe, délicat, encore mal
connu.
b. Le questionnaire ou enquête par questionnaire écrit
Plutôt que de faire poser les questions du protocole par un enquêteur au cours d’un entretien en
tête à tête, on peut envoyer directement (par la poste ou n’importe quel autre moyen) un
questionnaire imprimé à la population choisie, en lui demandant de le remplir aussi
soigneusement que possible, et éventuellement, de le renvoyer.
En fonction de leur agencement interne, on peut distinguer le questionnaire pré-codé et le
questionnaire post-codé.
1) Le questionnaire pré-codé ou fermé
Le questionnaire pré-codé ou fermé comporte une série des questions appelant de réponses
précises, sans que les commentaires soient retenus. Les réponses sont déterminées d’avance par
76
3) Le repli : l’enquêté aura tendance à fuir une question qui semble le mettre en cause trop
personnellement. Cette réaction survient quand le répondant craint de s’attirer des ennuis futurs
sérieux, ou plus immédiatement la réprobation de l’enquêteur. Il faut donc avoir le plus possible
recours à des tournures indirectes (« Peut-on dire ? ») au lieu de « Diriez-vous que…»
b. Se faire comprendre ou l’accessibilité. Pour se faire comprendre de son sujet, l’enquêteur
devra veiller aspects ci-après :
1) L’expression verbale : le questionnaire doit être rédigé dans le langage habituel du sujet ;
le vocabulaire tout comme la syntaxe doivent offrir le maximum de chances pour que s’établisse
entre l’enquêteur et son sujet, une communication aussi complète que possible.
de prévoir un questionnaire « assez » long, d’au moins quinze minutes par téléphone et trente
minutes en face à face. De plus, on pourra également restreindre (une à quatre questions) le
nombre total de questions relatives à chaque thème (questions posées à la suite, ou dispersées),
ou alors poser un grand nombre de questions relatives au même problème (batterie de
questions) si l’on veut approfondir l’analyse en mettant en avant, les aspects divers d’une même
opinion ou attitude, ses différentes motivations, etc.
6) L’ordre des questions : Les questions doivent se succéder dans l’ordre qui semble le plus
compréhensible pour le sujet, c’est-à-dire suivre la logique du sujet. Dans la pratique, un
questionnaire bien ordonné facilite en effet la progression du sujet d’item en item et lui permet
souvent de prévoir la question suivante qui lui semble l’étape normale par où doit passer le
dialogue. L’opinion des personnes interrogées ne possèdent pas toujours une structure logique
(du général au particulier, du simple au complexe etc.) ; certains auteurs conseillent de séparer
largement les questions, d’éloigner les indicateurs dissonants en vue d’éviter ce que l’on
appelle l’effet de halo c’est-à-dire le processus de contamination par une question précédente
incompatible. En outre, l’ordre des questions peut dépendre aussi de la technique de
l’entonnoir (approche de l’entonnoir ou funel approch). Celle-ci consiste à disposer les
questions en partant des questions très générales pour aboutir progressivement aux questions
de plus en plus particulières. Ainsi place-t-on fréquemment au début du questionnaire des
questions sans importance directe avec l’enquête même banales et faciles à répondre, mais ces
questions, appelées questions-locomotives ou questions brise-glace, ont pour but de
décontracter le sujet, de le mettre en confiance.
7) La forme de la question : selon que l’enquêté doit répondre avec son propre vocabulaire
(questions ouvertes ou à réponses libres) ou s’il doit choisir, parmi les réponses toutes faites,
celle qui se rapproche le plus de son opinion (questions à réponses fermées), le chercheur
choisira la forme de la question appropriée à l’objectif de la recherche. Le questionnaire pourrait
également choisir entre les questions de faits et les questions cafétéria. Les questions de faits
concernent des éléments objectifs, observables et facilement observables, par exemple l’âge, le
sexe, la profession, le statut matrimonial, l’ancienneté, la religion, l’appartenance politique, la
résidence, etc. Les questions cafétéria sont appelées car elles présentent une sorte de « carte
de choix » comme une cafétéria ; on y propose, au lieu d’une question fermée avec comme
occurrences oui/non/ sans opinion, une série de réponses possibles au choix, à l’instar d’un
« menu » comme dans une cafétéria. Enfin, le questionnaire pourrait également contenir des
questions couplées, comportant à la fois une forme ouverte et une forme fermée, peu importe
leur ordre.
80
De même, le protocole doit être préparé d’avance avec des rubriques particulières pour chaque
élément sur lequel il sera éventuellement posé des questions.
2) Les contacts chercheur-enquêté. Avant de démarrer l’interview, il faut l’introduire. Il est
en effet important pour le chercheur, en guise d’introduction de l’interview, de se présenter
brièvement à l’enquêté et de passer suffisamment de temps avec l’enquêté pour bien lui
expliquer les critères qu’il a satisfaits pour être sélectionné et faire partie de l’échantillon,
l’objet de l’entretien, les motifs, les objectifs du chercheur, l’usage qu’il sera fait des réponses,
l’intérêt que la recherche présente pour l’enquêté ou sa communauté, les conditions du
déroulement de l’enquête…
b. Conduite du questionnaire
La conduite du questionnaire nécessite une phase de préparation avant l’administration.
1) La préparation du questionnaire
Elle mérite beaucoup de soins et détermine l’administration proprement dite. Au cours de cette
phase préparatoire, il faut s’assurer des aspects ci-après :
• le calendrier des rencontres avec les membres de l’échantillon selon des échantillons et
programmes préétablis
• le mode d’introduction de l’enquête, en faisant intervenir des institutions officielles ou
non, et les prévenir (entreprise, organisation sociale…) ;
• la présentation du questionnaire
• le lieu d’administration et les horaires, en s’assurant de la disponibilité effective des
locaux et de leur neutralité sur plusieurs plans, tels que bruits, dérangements divers,
température, aération…
2) L’administration du questionnaire
Le questionnaire peut être administré de bien des façons : directement (oralement), par
téléphone, par poste (sous forme de formulaire), par courrier électronique. Mais de l’avis
d’Aktouf Omar (1987 : 109), le mode d’administration du questionnaire qui donne un taux de
réponses bien élevé, un intérêt plus soutenu et une plus grande fiabilité est l’administration
orale, en face à face.
3.2.2. Technique documentaire
Par document, il faut entendre toute source qui permet au chercheur d’apprendre des
informations (renseignements) sur un phénomène ou fait qu’il étudie. C’est aussi une forme
d’observation indirecte ou médiatisée. Les documents sur lesquels les phénomènes humains
laissent de traces sont très nombreux et divers Ils peuvent être classés en :
• documents écrits ;
• documents non écrits ;
82
on n’a pas été témoin, d’analyser le moyen de propagande, d’analyser le ton des hommes
politique.
3. Les documents phonétiques :
Il pourrait s’agir, par exemple, de l’analyse des discours politiques à partir des bandes
magnétiques, des cassettes, des chansons, des conversations, etc.
3.3. ECHANTILLONNAGE
Les données que le chercheur collecte peuvent être de deux natures : les données qualitatives et
les données quantitatives.
Les données quantitatives sont celles qui se prêtent à la quantification (exemple du taux de
participation électorale, d’absentéisme électoral, taux de couverture vaccinale, etc.). Les études
statistiques en particulier portent sur les ensembles ainsi que sur les rapports qui existent entre
ces ensembles.
Par contre les données qualitatives, sont celles qui ne se prêtent pas facilement à la
quantification (exemple : opinions sur le rôle de l’opposition armée dans la construction d’un
Etat de droit).
3.3.1. Notions de base
Avant de développer la philosophie à la base de ces procédés rappelons d’abord la diffusion de
trois notions fondamentales : unité d’analyse, échantillon, population.
A. La population ou l’univers d’étude
La population ou l’univers d’étude est l’ensemble des unités qu’on espère décrire par la
généralisation ou l’extrapolation des caractéristiques constatées sur l’échantillon. Par
ensemble, univers d’étude ou population, il faut donc entendre une collection d’éléments,
d’individus, d’objets, d’événements, de choses, bref de cas qui répondent à un ensemble
déterminé de caractères spécifiques. En statistique, ces éléments sont appelés unités d’analyse,
unités sur lesquelles portera l’analyse et dont l’observation permet de tirer des conclusions
applicables à la population entière.
Cependant, lorsque l’ensemble est très grand, l’observation de tous les éléments devient
difficile, si pas impossible, à cause du coût élevé de l’observation, de l’énormité du travail et
du temps nécessaire qu’exige l’étude exhaustive de la population. Pour surmonter cette
difficulté, il est souvent fait recours à l’échantillon.
B. L’échantillon
L’échantillon est une représentation d’une population, d’un univers, d’un ensemble. C’est le
groupe d’unités qui sera étudié au cours de l’enquête. La technique qui permet de déterminer
l’échantillon s’appelle l’échantillonnage. Par échantillonnage, il faut donc entendre « le fait
84
C. L’unité d’analyse
C’est le type d’entité qu’on désire caractériser au moyen de l’enquête : individus, objets,
familles, localités, villages, choses, cas, etc.
Dès lors que le chercheur a résolu (décidé) de procéder par échantillonnage, le problème
essentiel est alors de savoir « comment assurer la représentativité de l’échantillon c'est-à-dire
les conditions de sa composition qui garantiront la généralisation ultérieure à l’ensemble de
l’univers d’enquête, des résultats obtenus sur l’échantillon » (R. MUCHELLI 1971 : 17).
Comme on peut le deviner, la construction de l’échantillon passe donc pour être plus une
question technique et complexe, liée aux objectifs de la recherche qu’un simple problème
théorique. Et sur ce point précis, les auteurs restent divisés.
Au-delà de ces querelles entre les auteurs sur la question de la représentativité de l’échantillon,
la théorie moderne d’échantillonnage distingue deux grands types d’échantillon, à savoir :
• l’échantillonnage basé sur la probabilité ou échantillonnage probabiliste,
• l’échantillonnage non basé sur la probabilité ou l’échantillonnage non probabiliste.
85
• Ou alors créer un autre procédé de tirage au sort , par exemple, en prélevant une unité
de la population à intervalles fixes ou réguliers au 5e, au 10e, au 50e, au 100e (échantillon
systématique), la méthode des urnes, ou une autre méthode probabiliste ; l’ensemble
des unités ainsi prélevées formant l’échantillon.
• fixer le pourcentage (ou le quota) de l’échantillon par rapport à la population de
l’enquête.
Cinquième étape : administrer l’enquête de façon à prévenir autant que possible tout
rétrécissement ou toute modification dans l’échantillon ainsi défini.
b. Echantillons aléatoires complexes
Ils comprennent l’échantillon aréolaire, l’échantillon par grappes et l’échantillon à plusieurs
degrés ou phases.
1) Echantillon aréolaire
Sa construction procède de quatre étapes :
Première étape : l’utilisation des cartes géographiques ou aériennes ;
Deuxième étape : le choix des aires unités : il peut s’agir, par exemple, de carreau, de
circonscription administrative, de lignes naturelles ;
Troisième étape : le tirage au sort ;
Quatrième étape : l’enquête de la totalité de la population.
2) Sondage en grappes
Une grappe est un groupe d’unités statistiques qui ont un lien entre elles, par exemple, qui se
trouvent dans la même zone géographique (cas d’un village qui peut être considérée comme
une grappe de famille).
Un sondage en grappes se fait toujours en trois temps :
Premier temps : diviser la zone couverte par l’enquête, région, village ou ville, en grappes :
leur attribuer un numéro sur une carte ou un plan, ou en faire une liste. La taille de la grappe
est égale au nombre d’unités statistiques qui la composent. Une fois décidée la taille de
l’échantillon de grappes, le tirage aléatoire des grappes est exécuté à partir d’une liste.
Deuxième temps : tirer un échantillon aléatoire de grappes à partir de cet ensemble. Des
numéros sont tirés : soit de papiers pliés dans une boite, soit à partir d’une table des nombres
au hasard. Ces grappes qui ont les numéros tirés sont incluses dans l’échantillon. Toutes les
autres grappes sont exclues et ne seront pas étudiées pendant l’enquête.
Troisième temps : organiser des visites de chacune des unités statistiques composant les
grappes tirées.
3) Sondage à plusieurs degrés ou phases
La méthode de base peut être réalisée en quatre temps :
89
Première étape : former des grappes et en tirer un échantillon comme il a été décrit (1er degré).
Deuxième étape : pour les grappes, faire une liste distincte de toutes les unités pour chacune
des grappes ; il n’est pas nécessaire de dresser des listes pour les grappes non tirées.
Troisième étape : des unités sont alors tirées de chacune des grappes de l’échantillon. Ces
unités sont tirées des listes ou bien par la méthode de numérotage (2e degré ou niveau).
Quatrième étape : toutes les unités sont alors examinées ou interrogées selon le protocole
d’enquête, les grappes et unités non sélectionnées ne sont pas étudiées.
2. Echantillons aléatoires dirigés
Ils sont ainsi appelés parce que l’univers fait l’objet d’un traitement préalable pour tenir compte
de son absence d’homogénéité. On y distingue l’échantillon-maître, le panel et l’échantillon
stratifié.
a. L’échantillon-maître ou échantillon a priori.
Il s’agit d’un échantillon large, bien caractérisé selon toutes catégories, et préparé à l’avance.
On taille son échantillon dans cet échantillon-maître. Ce type d’échantillon exige donc que
l’évolution des caractéristiques soit soigneusement tenue à jour.
b. Le panel
C’est un échantillon fixe servant de référence régulière pour toutes les enquêtes ou pour une
série consécutive d’enquêtes. Les personnes qui en font partie ont été sélectionnées selon le
système de l’échantillon-maître.
c. L’échantillon stratifié
Il est particulièrement utile quand on doit faire une étude sur des institutions ou des organismes
présentant des similarités, surtout si l’on veut pouvoir les comparer.
Le mot strate, quand il est utilisé pour un sondage, signifie un groupe d’unités statistiques, ou
de personnes, assez semblables, ou qui travaillent ou vivent dans des conditions similaires.
Les principales étapes d’un sondage stratifié consistent à :
Première étape : diviser la population à étudier en strates d’unités statistiques semblables ou
en zones dans lesquelles on trouve les mêmes conditions socio-économique et sanitaires sur les
strates et des institutions ou des organismes et l’ensemble des groupes de personnes qui les
composent ;
Deuxième étape : dresser une liste distincte et complète des unités strates composant chacune
des strates, et à partir de cette liste tirer un échantillon pour chaque strate ou bien utiliser la
méthode du numérotage pour obtenir un échantillon dans chacune des strates ;
Troisième étape : entreprendre une enquête similaire sur l’échantillon obtenu pour chacune
des strates c'est-à-dire utiliser les mêmes questionnaires ou mener la même enquête des chacune
des strates.
90
L’étude des phénomènes humains ne peut devenir scientifique que grâce à l’analyse, au
traitement, à la comparaison et à la réduction des données brutes. Faute de ce long travail
d’analyse minutieuse, de transformation mathématique des données brutes, la plupart des
observations de comportements humains restent descriptives et ne permettent pas d’augmenter
notre connaissance dans ce domaine. Cette étape cruciale de la recherche s’avère probablement
la plus difficile. Elle a justement pour but de remplacer la connaissance naïve des
phénomènes par une connaissance scientifique.
Les techniques d’analyse et traitement des données dépendent de la nature des données en
présence et des objectifs de la recherche. Aux données qualitatives s’applique l’analyse
qualitative (faisant largement appel à l’analyse du contenu) et aux données quantitatives
l’analyse quantitative (nécessitant diverses transformations et tests statistiques). Ces deux
procédés ne s’excluent nullement et passent par le dépouillement des données.
Les données obtenues à l’aide de techniques de récoltes sont brutes. Après leur vérification,
elles doivent être ordonnées, classées, analysées, transformées, réduites en vue de dégager la
structure de l’information recherchée. Sans ce travail fastidieux de transformation des
données, les données brutes récoltées ne seront d’aucune utilité. Elles doivent être dépouillées
et subir un traitement mathématique.
Pour cela, le dépouillement se fait à l’aide d’un cadre enregistrant les catégories de réponses
fournies par les sujets aux questions posées. Ce cadre est appelé la grille d’analyse ou de
dépouillement, ou aussi la matrice des données. Celle-ci ressemble aux cases postales
comportant des lignes et de colonnes enregistrant respectivement les numéros de sujets
(répondants) et les réponses aux questions posées. Elle combine donc la valeur (score ou
résultat) de deux dimensions (variables) étudiées.
Le dépouillement des données se déroule en deux phases essentielles : le codage et le comptage
fréquentiel.
4.1.1. Codage
Cette première phase soulève deux problèmes distincts : le code et le codage
1° Le codage consiste à construire une grille de catégories ou un dictionnaire de codes. Il
s’agit de prévoir des catégories de réponses-types et de les faire correspondre à un chiffre. La
grille ainsi construite à l’aide de chiffre correspondant aux catégories de réponses s’appelle
grille de chiffrement.
91
Cette opération est facile pour les questions fermées, des questions à éventail de réponses ou
des questions à évaluation ; mais difficile pour les questions ouvertes.
2° Le codage est l’affectation de réponses à chaque catégorie prévue dans la grille de
dépouillement.
4.1.2. Comptage fréquentiel
A l’aide de la grille de chiffrement, on procède au décompte ou à la comptabilisation des
réponses après leur codage soit manuellement, soit à l’aide de moyens mécanographiques
(trieuses des cartes perforées) de l’ordinateur.
Il sera dressé ensuite des tableaux de fréquences d’apparition des réponses et ces résultats seront
enfin convertis en pourcentages ou subiront d’autres traitements statistiques selon les objectifs
de la recherche. Ces résultats ou constatations principales issues des tableaux doivent être suivis
d’un résumé succinct et interprétés à la lumière de la littérature.
4.2. TECHNIQUES D’ANALYSE
Les techniques d’analyse et de traitement des données dépendent de la nature des données
récoltées et des objectifs de la recherche. Aux données qualitatives s’applique l’analyse
qualitative faisant largement appel à l’analyse du contenu et aux données quantitatives l’analyse
quantitative nécessitant diverses transformations et tests statistiques.
4.2.1. Analyse qualitative
Les données brutes récoltées doivent être vérifiées, résumées, codées, notées, répertoriées et
classées suivant un cadre bien défini en vue de dégager la structure de l’information. Elles
doivent donc être dépouillées et subir un traitement mathématique. Ce cadre est appelé la
grille d’analyse ou de dépouillement, appelée également la matrice des données.
Celle-ci enregistre les catégories de réponses fournies par les sujets aux questions posées et
combine la valeur (score ou résultat) de deux dimensions (variables) étudiées, à l’instar d’une
matrice de boîtes postales comportant de lignes et de colonnes enregistrant respectivement les
numéros de sujets (répondants) et les réponses aux questions posées. Ces valeurs sont inscrites
dans la case appropriée pour chaque cas et chaque variable.
Le procédé d’analyse le plus généralement utilisé à cet effet est l’analyse du contenu.
A. Analyse du contenu
Elle a été systématisée par BERELSON et LASWELL. L’analyse du contenu est définie par
Berelson comme une technique qui vise à la description objective, systématique et
habituellement quantitative de la communication, ayant pour but de les interpréter. Il s’agit
de l’ensemble des techniques d’exploitation qui permet de mettre en ordre d’une manière
systématique, objective, descriptive, les principaux concepts ou thèmes retenus en fonction de
92
Le comptage fréquentiel .On procède à un comptage des réponses après leur codage et on
dresse un tableau de fréquences d’apparition des réponses .On convertit les réponses en
pourcentage, on effectue d’autres opérations statistiques nécessaire et puis on interprète
(explique) les constatations du résultat observé.
3. Par quel moyen ? C’est-à-dire la façon dont se présente le message, le ton utilisé, mots
employés, répétition des mots, la répétition obsessionnelle des mots, l’appel aux sentiments,
appel à la logique.
4. A qui ? C’est l’étude ou l’identification du récepteur. Du point de vue de l’analyse interne,
il faut chercher à identifier à qui s’adresse le document et du point de vue externe, il s’agir
d’identifier celui qui a été effectivement en contact avec le message.
5. Pour produire quel effet ? Il faut analyser quel effet voulait produire celui qui a émis le
message (analyse interne) mais aussi quel effet a été effectivement produit ou les conséquences
du message (analyse externe).
6. Dans quel contexte : il s’agit de rechercher, ici, les circonstances de temps et de lieu dans
lesquelles se trouvait l’émetteur du message.
C. Etapes de l’analyse du contenu
La démarche comporte six étapes ci-après :
Première étape : définir les objectifs de l’enquête : s’agit-il de l’orientation politique d’un
journal ? des opinions ? des idées politiques d’un dirigeant ? des thèmes d’une population ?
Deuxième étape : définir l’univers d’enquête ;
Troisième étape : sélectionner un échantillon lorsque la masse est très volumineuse,
homogène. Une analyse de contenu nécessite en effet une sélection de documents textuels ou
visuels. Cette sélection est généralement effectuée en accord avec une question de recherche
déterminée au préalable ou, dans une approche inductive, en cherchant à questionner un objet
dont on a une idée générale préalable.
Quatrième étape : lire le document à analyser et retranscrire le corpus. Il s’agit de lire
littéralement, très attentivement et à plusieurs reprises, le document à analyser et d’établir la
liste complète des unités d’analyse (exemple de réponses données par les sujets) dans leur forme
intégrale, sans rien modifier. Cette lecture répétée permettra de se familiariser avec le contenu,
les différents thèmes discernables possibles, les différentes tendances, positions, attitudes,
opinions…exprimées ou sous-entendues.
Cinquième étape : Elaborer la grille d’analyse et de catégories. Durant la lecture et les
relectures subséquentes, le chercheur procède à la classification de ses documents. Il crée des
catégories ou attribue des codes aux documents qui vont permettre de les différencier
éventuellement entre eux. L’objectif visé est de définir des catégories permettant de regrouper
94
les réponses identiques. L’ensemble des catégories utilisées constitue la grille d’analyse de
contenu. Il faut construire pour cela une grille de catégories ou un dictionnaire de codes.
C’est en fonction de ces catégories c'est-à-dire des rubriques significatives que le contenu sera
classé et éventuellement quantifié. Certaines sont pré-codées ou prévues d’avance et d’autres
post-codées c'est-à-dire créées au fur et à mesure. En pratique, ces catégories sont définies a
posteriori c’est-à-dire après la lecture de l’ensemble du corpus. On procède par regroupements
successifs des réponses identiques. Cette méthode par tâtonnement est préférable à une
élaboration a priori de la grille d’analyse, qui risquerait de ne pas être adaptée au corpus.
Cette opération de codage consiste à prévoir des catégories de réponses-types et les faire
correspondre à un chiffre. Elle est facile pour les questions fermées, ou à éventail de réponses
ou à évaluation mais relativement difficile pour les questions ouvertes. La grille ainsi construite
à l’aide de chiffres correspondant aux catégories de réponses dépouillées s’appelle grille de
chiffrement.
L’analyse de contenu vaut ce que valent les catégories. Celles-ci doivent être :
• pertinentes : déterminées en fonction du but d la recherche.
• exhaustives : permettre de classer tous les éléments.
• exclusives : un élément ne doit pas être classé deux ou trois fois dans d’autres
catégories.
• fidèles : permettre à un codeur opérant sur un même contenu d’aboutir au même résultat.
A ce niveau, il faut souligner les catégories ne doivent être ni trop rigides ni, à l’inverse, trop
élevées car trop rigides ou fermées ou en nombre insuffisant, on risque de perdre beaucoup en
finesse, en variété et en richesse d’information ; trop nombreuses, trop détaillées ou trop
subdivisées, on perd dans ce cas en synthèse et en pertinence.
Sixième étape : quantifier c’est-à-dire comptabiliser, dénombrer la fréquence d’apparition ou
d’observation d’un phénomène. A l’aide de la grille de chiffrement, on procède au décompte
des réponses après leur codage soit manuellement, soit en recourant à des moyens
mécanographiques (trieuses des cartes perforées), soit électroniquement (par ordinateur). On
compte généralement:
Les mots : compter combien de fois certains mots sont utilisés (Exemple de la fréquence dans
un discours des mots patrie, nation peut renseigner sur le potentiel du nationalisme dans le
chef de l’orateur).
Les thèmes : c'est-à-dire une idée que recouvre une catégorie (Exemple : la démocratie)
Les items au sens large entendu comme contenu total du discours, mais au sens strict comme
synonyme d’unités d’enregistrement c'est-à-dire tout ce qui sert à mesurer.
95
Une fois choisie l’unité d’enregistrement, l’analyse statistique peut se faire de plusieurs
manières :
• l’analyse lexicographique ou sémantique quantitative. exemple : analyse du
vocabulaire, du style (mots, phrase, thèmes, formes,…) ;
• l’analyse des fréquences : on décompte la fréquence des unités de quantification
classée et on interprète le chiffre ainsi obtenu ;
• l’analyse associative, pour rechercher des relations ou des associations.
Ensuite, il sera dressé des tableaux de fréquences d’apparition des réponses et ces résultats
seront enfin convertis en pourcentages ou subiront d’autres traitements statistiques selon les
objectifs de la recherche. Ces résultats ou constatations principales issues de tableaux doivent
être suivis d’un résumé succinct et interprétés à la lumière des observations ou de la
littérature.
4.2.2. Analyse quantitative
Une fois terminée l’étape du dépouillement ainsi que l’affectation des résultats aux catégories
auxquelles ils appartiennent, les données doivent être traitées à l’aide d’instruments appropriés
afin de dégager les lignes directrices formant la structure des phénomènes étudiés, et dont
la compréhension facilite la prédiction ou l’inférence.
Le principe fondamental présente deux aspects différents et d’ailleurs complémentaires :
• description et mise en ordre matériel des observations quantifiées pour traduire les faits
d’une manière claire et condensée ;
• traitement théorique de ces données afin d’en tirer les déductions logiques associées aux
observations. On ne peut aborder la deuxième phase qu’à partir de résultats déjà classés
et présentés de manière utilisable.
Selon les objectifs de la recherche, l’analyse quantitative comporte donc deux types d’analyse :
• l’étude descriptive des données statistiques,
• la recherche des relations entre phénomènes.
A. Analyse primaire ou étude descriptive des données statistiques
Il s’agit d’effectuer, assez grossièrement, la confirmation ou l’infirmation des hypothèses, de
vérifier la façon globale et directe dont se comportent les variables retenues comme explicatives
des variations de la variable dépendante. Elle consiste à :
• ranger les données d’observation par catégorie en fonction des caractéristiques de la
population en calculant la fréquence (nombre d’apparition d’un phénomène), le
pourcentage, la proportion, le rapport, le taux.
• étudier la distribution des fréquences c’est-à-dire la liste des catégories et de la
fréquence de chacune d’elles ;
96
Il y a plusieurs façons de procéder pour résumer les données et présenter les résultats de la
recherche. Le choix de la technique dépend de la nature des données extraites selon qu’il s’agit
des données qualitatives ou des données quantitatives.
Les données qualitatives peuvent être présentées sous forme :
• de texte rédigé en toutes lettres;
97
L’interprétation des résultats de recherche ne doit pas être confondue avec leur analyse.
Analyser les résultats d’une recherche consiste à «faire parler» les données recueillies en vue
de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de recherche. L’interprétation des résultats consiste à
insérer les résultats obtenus dans la problématique d’ensemble, de montrer leur pertinence dans
la discipline concernée, et d’indiquer quelles recherches nouvelles pourraient être entreprises
sur la base de ces résultats.
Pour arriver à cela, il faut répondre à ces questions : en quoi les résultats obtenus permettent-
ils de répondre à la question de recherche? Quelle est leur contribution à la solution du problème
de recherche? Comment la problématique s’en trouve-t-elle enrichie? Quel concept faudrait-il
ajouter ou modifier au sein de la théorie? Comment la théorie se trouve-t-elle modifiée par ces
résultats? Quelles recherches faudrait-il maintenant entreprendre ? c’est faire l’interprétation
théorique des résultats.
98
dans l’une des catégories que connaît le droit. Ces catégories sont le plus souvent binaires30,
elles ne fonctionnent pas toujours car il arrive que les catégories soient au nombre de trois,
quatre, ou davantage. En outre la réalité est parfois nuancée et complexe pour entrer dans deux
catégories seulement. Il existe des « catégories intermédiaires » ou même des « catégories
innommées » que le droit peine à analyser (exemples, en droit administratif, des sociétés
d’économie mixte, ou des établissements d’utilité publique).
2. Le classement
Mener un raisonnement en droit suppose de classer l’objet étudié dans la bonne catégorie.
Classer l’objet dans la bonne catégorie commande trois opérations intellectuelles. La
première opération revient à constater que ses caractères répondent à la définition de celle-
ci. Il est commode d’user pour cela d’un critère ou d’un faisceau d’indices (méthode
indiciaire). Par exemple la définition de service public, par opposition au service privé, mobilise
deux critères organique et matériel ; ou bien la définition de service public administratif, par
opposition aux services publics industriels et commerciaux, grâce aux critères jurisprudentiels
et aux critères doctrinaux, ainsi que grâce à la méthode indiciaire.
La deuxième opération intellectuelle permettant de classer une donnée brute dans une
catégorie juridique consiste à procéder à sa qualification juridique. Cette opération est au cœur
du raisonnement juridique, en droit administratif comme ailleurs. La doctrine met en général
l’accent sur la qualification juridique des faits. Il s’agit de ranger une donnée matérielle
dans une catégorie juridique établie par une règle écrite ou jurisprudentielle. Par exemple,
le comportement de l’Administration est-il dans une affaire donnée, susceptible d’être qualifié
de « faute » ? Si oui, le raisonnement peut se poursuivre pour savoir si sa responsabilité est
engagée (préjudice ? lien de causalité ?). Si non, il s’arrête : la sa responsabilité de
l’Administration ne peut être engagée dans cette affaire.
La troisième opération pour connaître parfaitement un objet de droit consiste à le soumettre à
une double analyse organique et matérielle qui peut impliquer un double travail de
qualification juridique. L’analyse organique (formel) s’appuie sur la personne, l’organe, ou
la procédure qui se trouve à l’origine de cet objet. L’analyse matérielle ou fonctionnelle
examine son contenu ou la fonction qu’il remplit. Pour cerner précisément une personne, il faut
savoir ce qu’elle est, mais aussi ce qu’elle fait.
30
Exemples de personne morale (de droit public ou de droit privé), d’acte administratif (unilatéral ou contractuel),
de services publics (administratifs ou industriels et commerciaux) ; de biens (de domaine public ou du domaine
privé) ; de faute (de service ou personnelle) ; contrats (de droit commun ou de droit public), etc.
100
3. Interprétation
L’interprétation31 d’une règle consiste à en préciser le sens c’est-à-dire la signification. Elle
peut être littérale, exégétique, systémique ou téléologique. L’interprétation littérale précise
le sens de mots pris en eux-mêmes, comme le fait un dictionnaire. L’interprétation exégétique
s’efforce de retrouver l’intention de l’auteur de la règle (par exemple l’intention du
législateur). Elle est une méthode d’analyse et d’interprétation des textes (constitutionnels,
législatifs et réglementaires qui régissent l’Administration) pour retrouver l’intention des
auteurs de ces textes ou pour en préciser le sens. L’interprétation systémique recherche le
sens d’une règle en fonction du système des règles (romano-germanique, Common Law ?) dans
lequel elle s’insère. L’interprétation téléologique détermine le sens de la règle en fonction du
but que, selon l’interprète, celle-ci poursuit.
4. Les fictions
Les fictions conduisent à considérer comme vraies des situations qui ne correspondent pas à
l’observation des faits. Par exemple, la personne morale est une fiction (personne n’a jamais vu
physiquement une personne morale ; la mesure d’ordre intérieur (il s’agit en pratique d’une
décision administrative) ; de l’affirmation qu’un acte retiré ou annulé est réputé n’avoir jamais
existé ou n’a jamais produit d’effets (en fait, il en a bien produit avant qu’ils soient effacés
rétroactivement).
5. Les présomptions
Les présomptions conduisent au début d’un raisonnement à tenir pour établir de faits ou des
propositions dont la preuve n’a pas été apportée. Certaines sont absolues (irréfragables), c’est-
à-dire qu’elles ne peuvent pas être utilement combattues par la preuve contraire (exemple de la
présomption selon laquelle « personne n’est censé ignorer la loi » signifie que, après sa
publication au Journal Officiel, tout le monde étant supposé la connaître, personne ne peut
s’excuser de l’avoir violée en prouvant qu’il en ignorait l’existence ; d’autres sont simples (ou
réfragables) c’est-à-dire qu’elles peuvent être anéanties par la preuve contraire (exemple de la
légalité des actes administratifs ; la responsabilité de l’Administration pour risque ou pour
faute)
B. Analyse fonctionnelle ou méthode fonctionnaliste (ALMOND et MERTON).
Pour RADCLIFFE-BROWN, la fonction désigne la contribution apportée par un élément à
l’organisation ou à l’action de l’ensemble dont il fait partie. L’analyse fonctionnelle assigne
donc pour tâche au chercheur de découvrir les organes dans lesquels s’incarnent les principales
31
Elle ne s’impose que lorsqu’elle est « authentique », c’est-à-dire faite par une autorité qui détient le pouvoir de
l’imposer à tous : l’auteur de la règle lui-même, l’Administration lorsqu’elle précise par circulaire le sens d’une
législation ou d’une réglementation nouvelle, mais le plus souvent-et enfin de compte- le juge.
101
fonctions sociales qui permettent le bon fonctionnement et le maintien d’une société donnée,
et de décrire leur contribution spécifique dans le jeu de la dynamique sociale.
Elle peut être menée selon le schéma suivant en cinq étapes.
1° Identifier ou découvrir les fonctions fondamentales que tous les systèmes, même les plus
archaïques, doivent assumer ; ensuite ces fonctions peuvent être assurées, dans divers
contextes, par différentes structures et finalement chaque structure peut remplir simultanément
plusieurs fonctions.
2° Observer le fonctionnement du système à trois niveaux.
Le premier niveau de fonctionnement est constitué par les capacités du système c'est-à-dire la
manière dont il agit en tant qu’entité dans son environnement. L’analyse de ces capacités
portera sur les catégories suivantes :
a) capacité régulatrice : répression, réglementation, imposition des comportements ;
b) capacité extractive : c'est-à-dire la capacité de mobiliser des ressources nécessaires
au soutien du système ;
c) capacité distributive : transfert de certaines ressources de certains groupes de la
population à d’autres ;
d) capacité réceptive : capacité de répondre avec efficacité aux revendications, aux
demandes.
Le deuxième niveau d’analyse de fonctionnement est les processus de conversion à l’intérieur
du système. Les processus de conversion d’un système peuvent être analysés selon le schéma
suivant. Il faut considérer :
a) l’articulation des intérêts c'est-à-dire la façon dont les revendications sont formulées ;
b) l’agrégation des intérêts c'est-à-dire la façon dont les revendications sont combinées
sous la forme de différents choix politiques ;
c) la formulation des règles, ou la façon dont les règles impératives sont formulées ;
d) l’application des règles c'est-à-dire la façon dont ces règles sont appliquées et
exécutées ;
e) l’administration judiciaire des règles ou la façon dont règles et lois sont appliquées
aux cas individuels ;
f) la communication, ou la façon dont ces diverses activités (1 à 5) sont communiquées à
l’intérieur du système politique et entre le système politique et son environnement.
Le troisième niveau d’analyse de fonctionnement est constitué par les fonctions de
conservation et d’adaptation du système. Il s’agit d’analyser à ce niveau, les fonctions de
socialisation ou de recrutement, c'est-à-dire la façon dont sont recrutés et formés ceux qui ont
la charge des divers rôles (diplomates, militaires, agents du fisc).
102
3° Opérer une distinction entre fonctions manifestes, comprises et voulues par les
participants au système, et fonctions latentes, ni comprises ni voulues mais qui n’existent pas
moins. Ex. Pression de la société civile sur les belligérants lui permet de jouer sans le savoir ou
le vouloir le rôle de l’opposition ou de contre-pouvoir.
4° Discerner la dysfonction qui, à l’inverse de la fonction, réduit ou gâche les possibilités
d’adaptation ou d’ajustement du système. La notion de dysfonction permet de mettre en lumière
la contribution négative que peut avoir un élément pour le système social dans lequel il se
trouve. Les dysfonctions sont donc des conséquences négatives qui gênent l’adaptation du
système.
5° Découvrir des équivalents ou des substituts fonctionnels c’est-à-dire les alternatives aux
déficiences fonctionnelles d’un système ou d’un sous-système social qui devient inapte à
remplir certaines fonctions. Ces notions s’appuient sur la constatation qu’un élément peut avoir
plusieurs fonctions, de même qu’une fonction peut être remplie par des éléments
interchangeables. Mais l’explication d’un phénomène ne saurait se réduire à la recherche de sa
fonction, il faut donc chercher séparément la cause efficiente d’un phénomène et la fonction
qu’il remplit.
C. Analyse structuro-fonctionnelle ou méthode structuro-fonctionnaliste (T. PARSONS)
1° Considérer le système social comme un ensemble des personnes en interaction, motivées
par une tendance à l’optimisation des gratifications et dont la relation aux situations dans
lesquelles elles se trouvent est définie et médiatisée par un système de symboles communs,
structuré culturellement.
2° Appliquer le schéma des quatre impératifs fonctionnels indispensables au maintien de
tout système. Il s’agit de dégager quatre fonctions fondamentales qui se retrouvent dans tout
système :
• Fonction de conservation (Latent Pattern maintenance and Tension management) qui
assure la survie et transmission des caractéristiques du système.
• Fonction d’adaptation au changement de l’environnement (A). Toute société doit
équilibrer ses ressources pour assurer sa survie ; elle doit entretenir des relations avec
son environnement, y prélever ce dont elle a besoin et mobiliser ces ressources en vue
de ses buts.
• Fonction de décision ou de réalisation des objectifs sociaux (G ou Goals) sociaux
c'est-à-dire les buts distincts de la simple survie. Ils sont renforcés et rendus nécessaires
par les stimuli d’un déséquilibre interne. Toute société doit avoir des objectifs et se
donner les moyens de les réaliser.
103
• Fonction d’intégration (I) par laquelle est assurée la coordination entre es fonctions et
le fonctionnement harmonieux de diverses parties concourantes du système (I). Cette
fonction donne sa cohérence et son sens au système. Toute société possède une
dimension stabilisatrice qui la protège contre les changements brusques, établit des
contrôles et veille à maintenir l’harmonie et la solidarité nécessaire à son
fonctionnement.
Adaptation A G Décision
(Gouvernement et
politique)
L I Intégration
Conservation (Culture, religion)
Maintenance Masse media, justice
des usages
Famille, enseignement
Chacun des quatre sous-systèmes peut être isolé et analysé en tant que système.
3° Isoler et analyser le sous-système politique et le considérer comme un système d’actions
à la recherche d’un équilibre rarement atteint. La fonction principale du système politique
c’est la décision par rapport au système social global. Selon cette fonction spécifique, le
système politique élabore des outputs qui agissent sur les autres systèmes, transforme
l’environnement et fait évoluer le système entier. Mais l’output du système politique ne peut
être nul (non-décision) ou défectueux (décision erronée ou inadéquate). Dans tous les cas, par
effet de rétroaction, le déséquilibre s’accentue et entraîne au comportement de contestation.
5° L’analyse théorique du système politique permet de définir trois types de comportement :
demande, appui (réaction positive), contestation (réaction négative).
D. Analyse systémique (D. EASTON et K. DEUTSCH)
L’analyse systémique s’inscrit dans deux courants ou tendances : courant structuro-
fonctionnaliste et le courant cybernétique.
1° Considérer que chaque élément de la vaste toile politique n’est pas isolé, mais au
contraire relié à tous les autres ; ou encore qu’on ne peut comprendre pleinement la façon
dont chaque élément opère sans se référer à la façon dont l’ensemble lui-même fonctionne.
104
Autrement dit considérer la vie politique comme un système d’activités reliées les unes aux
autres et ces activités influencent toutes plus ou moins la façon dont les décisions impératives
sont au sein d’une société, formulées et exécutées.
2° Séparer la vie politique du reste de l’activité sociale, au moins pour l’analyse ; et
l’examiner comme s’il était une entité autonome, entouré par l’environnement dans lequel il
opère, c'est-à-dire considérer le système politique comme une boîte noire qu’il faut d’abord
isoler en esprit avant de découvrir les inputs de diverses natures qui maintiennent en état de
marche le système ; les mécanismes ou processus de conversion des inputs en out-pouts.
3° Identifier les propriétés essentielles du système politique en tant que système. Il s’agit,
d’après D. EASTON, de quatre propriétés suivantes :
a) propriétés d’identification : pour distinguer un système politique des autres systèmes
sociaux, il faut pouvoir :
i. décrire ses unités fondamentales ou ses éléments dont il est composé, c'est-à-dire des
actions politiques.
ii. tracer les frontières qui les démarquent des unités extérieures c'est-à-dire de son
environnement car u système n’existe pas dans le vide. Il est toujours pris dans un
ensemble, immergé dans un environnement spécifique la façon dont opère un système
sera partiellement fonction de ses réponses à l’environnement social. S’agissant du
système politique, il est utile de considérer qu’il a une frontière qui inclut l’ensemble
des actions contraignantes pour la société ; toute action sociale ne partageant pas cette
caractéristique sera exclue du système, et par là même automatiquement considérée.
b) Identifier les inputs ainsi que les forces qui affectent, cerner les mécanismes par lesquels
ils sont transformés en outputs, décrire les conditions générales du bon fonctionnement de ces
mécanismes, établir, enfin, l’impact des outputs sur les nouveaux inputs entrant dans le système.
c) Décrire la différenciation à l’intérieur du système c'est-à-dire la division du travail dans
laquelle sont engagés les membres du système, laquelle fournit une structure à l’intérieur de
laquelle prend place l’action.
d) Prendre comme hypothèse que pour qu’un système structuré se maintienne, il doit
prévoir des mécanismes qui intègrent ses membres, les incite à un minimum de coopération
rendant possible la production de décisions impératives.
E. Analyse dynamiste (G. BALANDIER)
La démarche de l’analyse dynamiste procède des étapes suivantes :
1° Poser que la réalité sociale est un système complexe composé un système des systèmes.
Définir la réalité sociale comme un système implique deux corollaires :
105
2. Pour connaître adéquatement le réel, il faut sortir de la logique formelle, qui est une logique
de l’abstraction puisqu’elle bannit la contradiction. La logique dialectique est une logique
critique qui vise à dépasser l’expérience immédiate toujours limitée et donc fausse, et permet
d’atteindre « l’essence des choses » derrière leur « apparence phénoménale ». Elle implique
donc de s’interroger sur les fondements profonds des phénomènes. Elle débouche à la
question « pourquoi ? » qui permet de dépasser la simple description empirique des faits
observés. Elle permet donc de démystifier chaque domaine de connaissance.
3. La dialectique donne le primat au contenu sur la forme, à la pratique sur la théorie. La
pensée dialectique est donc déterminée par le réel, qui est concret, rejette toute abstraction, nie
par conséquent les lois de la logique formelle au profit du principe de la contradiction. Elle
refuse d’isoler les faits de leur contexte et de leur devenir historique (continuité, succession)
4. Manipuler les quatre lois ci-après de la dialectique matérialiste pour saisir l’explication des
faits sociaux :
1° Loi de la connexion universelle ou de l’action réciproque : pour comprendre un fait
social, il faut le restituer dans son ensemble. Les phénomènes sociaux sont connexes, ils ne
peuvent être isolés. Tout se tient, tout influe sur tout, tout agit sur tout.
2° Loi du mouvement, loi du changement universel, loi du développement incessant ou de
changement dialectique : elle pose que rien dans ce monde n’est définitif, immuable, absolu.
Chaque phénomène présent, chaque situation présente, est un fait provisoire, un fait ayant une
histoire dans le passé et devant en avoir une dans l’avenir, ayant un commencement devant
aussi avoir une fin. Il n’y a point des phénomènes figés. Tout passe, tout se transforme.
3° Loi du progrès par bonds ou de changement quantitatif et qualitatif : elle insiste sur le
fait qu’en s’accumulant, les changements continus finissent par produire des changements
brusques. Elle se prononce en faveur de la révolution et non du réformisme.
4° Loi de la contradiction ou loi de la lutte des contraires (unité des contraires). Elle pose
que toute chose (quelle qu’elle soit), tout phénomène (quel qu’il soit) enferme toujours des
éléments contradictoires entre eux. Ces éléments sont en lutte perpétuelle et c’est cette lutte
précisément qui fait progresser le processus, qui donne le mouvement, le changement. Les
conflits sont donc le moteur du changement.
107
Le travail scientifique peut prendre plusieurs formes selon qu’il s’agit, par exemple, de thèse
ou dissertation doctorale, de mémoire de spécialisation, de licence, d’agrégation ;
monographie ; de rapport de stage ; de travaux pratiques, etc. Toute cette panoplie de travaux
scientifiques obéit à certaines normes quant à leur structure, leur style et leur rédaction.
La structure d’un travail scientifique comporte trois grandes parties, qui se subdivisent à leur
tour en plusieurs éléments. Il s’agit : des pages préliminaires ; du travail (texte) proprement
dit et des références.
6.1.1. Les pages préliminaires
Elles comprennent généralement, dans l’ordre :
a. la couverture ;
b. la page de titre ou page de garde, indiquant dans l’ordre et de façon centrée les éléments
suivants répartis sur toutes les pages :
• les noms du département, de la faculté et de l’établissement d’enseignement ;
• le titre (et éventuellement le sous-titre) officiel (s) l’auteur (s) ;
• le nom de l’étudiant ;
• le diplôme postulé ;
• l’année du dépôt ou de publication (ou au verso, à côté de la mention C, ou vers la fin
à côté de la mention « dépôt légal ») ;
c. un résumé/sommaire, incluant :
• l’identification signalétique (référence complète de travail) ;
• la problématique ;
• l’objectif principal ;
• la démarche méthodologique ;
• les principaux résultats et leur interprétation (avec des données quantitatives);
• l’aspect novateur de l’étude ;
• la limitation de l’étude et les recommandations (si nécessaire) ;
d. une table des matières ; comprenant tous les titres des sections et des intertitres des sous-
sections, identifiés numériquement dans le texte, avec le numéro de page correspondante.
108
1. Le contexte de la recherche.
Le contexte définit le cadre dans lequel s’inscrivent le champ de la recherche et la thématique
abordée. Il doit souligner l’importance de la recherche, tant d’un point de vue théorique que
pratique. Une vision historique ou une présentation des courants de pensée peut rapidement
être décrite à ce stade. Les principaux auteurs doivent être déjà évoqués. La fin de cette section
de l’introduction conduit logiquement à présenter et justifier l’objet de la recherche. Pour cela,
l’auteur peut faire état de lacunes, de recherches insuffisantes ou contradictoires dans le
domaine et souligne la nécessité d’opérer une nouvelle recherche.
2. La problématique
C’est-à-dire l’ensemble des questions principales que le chercheur se pose à propos de l’étude
au regard de la situation qu’il veut observer, décrire et expliquer. Elle permet de présenter la
(les) question(s) de recherche. L’auteur formule alors précisément les questions abordées et
délimite par là même son champ d’investigation.
3. L’hypothèse
Réponse provisoire à (aux) la question (s) posée (s) ;
4. Le but et l’intérêt et du travail.
Dans cette section, l’auteur expose alors les résultats attendus et les contributions de sa
recherche. Celles-ci peuvent être d’ordre théorique, méthodologique ou pratique. Une
contribution théorique prend, par exemple, corps avec la définition d’un concept, ou la
création/validation d’un modèle particulier. Une contribution méthodologique peut consister
à développer et valider un nouvel outil de mesure. Enfin, une contribution pratique repose sur
la valeur découlant de la recherche pour les praticiens : application d’un modèle à un secteur
d’activité particulier, implication de la recherche pour la compétitivité d’une entreprise, etc.
5. La méthodologie
Elle est ensuite exposée, afin de susciter l’intérêt du lecteur sur les conditions de réalisation de
l’étude empirique. Il s’agit de présenter un compte rendu complet des procédures utilisées pour
la collecte et l’analyse des données (démarche méthodologique ; cadre méthodologique,
méthodes et techniques utilisées, matériels et méthodes, etc.). Il est question de décrire les
techniques et instruments de récolte des données ; la procédure d’élaboration et de
manipulation des variables ; de renseigner sur la population d’étude et la construction
d’échantillon (taille, techniques, degré de généralisation ; techniques d’analyse et de traitement
des données, mais aussi les difficultés rencontrées et les limites assignées au travail. L’approche
méthodologique permet également d’annoncer la délimitation du champ de l’étude.
110
6. La subdivision du travail
La dernière section de l’introduction présente l’organisation du travail et expose le plan
d’ensemble. La subdivision du travail annonce la présentation du plan, le plan d’exposition et
les articulations entre parties et chapitres.
B. Le corps ou développement (60 à 80%)
1. Il peut comporter des parties, chapitres et paragraphes.
2. Il présente des résultats les informations rassemblées en faveur et/ou en défaveur du sujet.
L’exposé des résultats est une restitution factuelle des données, sans parti pris et sans
intervention particulière du chercheur. La règle fondamentale à suivre ici consiste à donner tous
les faits se rapportant à la question de la recherche, que ces derniers concordent ou non avec le
point de vue du chercheur. Contrairement aux autres écrivains, les auteurs scientifiques n’ont
pas la liberté de choisir ce qu’ils incluront ou ce qu’ils omettront en fonction de l’effet qu’ils
veulent créer. C’est la règle cardinale du témoignage scientifique.
3. A l’issue de la présentation des résultats, la discussion peut être menée. Le chercheur fait
alors référence au cadre de recherche initial et met en exergue les résultats marquants, par
exemple confirmant ou infirmant une hypothèse préalable. La discussion prend, par conséquent,
la forme d’une analyse critique des résultats. Il est donc recommandé de mettre en perspective
les résultats par rapport à la revue de littérature ou d’expliquer les résultats par l’apport d’une
analyse de littérature complémentaire. Une hypothèse de recherche non validée doit faire l’objet
d’une investigation approfondie. Il s’agit en effet d’identifier toutes les causes plausibles :
limites méthodologiques, nature de l’étude réalisée, etc.
4. Sur base de la bibliographie, de statistiques, des interviews, des faits, des constatations
précises, d’informations vérifiées, le chercheur :
• y donne une interprétation personnelle du problème ;
• fournit éventuellement une réponse (solution) à la question soulevée.
5. Sélectionner ce qui est pertinent ou non. Ici, le problème de recherche et les hypothèses à la
base de l’étude, s’il y en a, sont les principaux guides. L’analyse des données, leur
dépouillement, leur traitement, la présentation et l’interprétation des résultats y figurent.
C. La conclusion (10 à 20%)
Tout comme l’introduction, c’est une partie extrêmement importante du travail scientifique.
Elle est l’aboutissement des efforts de communication. Elle a pour but de résumer, pour le
lecteur, les principaux éléments qu’il doit retenir et de les situer dans leur contexte. La
conclusion est donc constituée de quatre parties distinctes : le rappel de l’objet de la recherche,
la synthèse des contributions-clés de la recherche ainsi que les limites et les perspectives de la
recherche.
111
A. L’objet de la recherche
Une première section de la conclusion rappelle l’objet de la recherche. Elle peut résumer
brièvement le contexte de la recherche, les principales questions posées, l’hypothèse, l’objectif
de l’étude et la méthodologie mise en place.
B. La synthèse des contributions-clés de la recherche
La deuxième partie de la conclusion expose les contributions-clés de la recherche. Ces
contributions peuvent être des contributions théoriques, méthodologiques et pratiques. Il s’agit
de grouper de façon cohérente les conclusions de chacun de paragraphe du développement. De
cette façon, le lecteur pourra, par la seule lecture du dernier paragraphe de l’introduction et du
premier paragraphe de la conclusion, avoir une idée relativement précise du développement.
C. Les limites de la recherche
Dans la troisième section doivent être exposées les limites des conclusions de la recherche
auxquelles on est arrivé.
D. Les perspectives de recherche
Les limites de la recherche permettent de déduire les perspectives de recherche. Ces
perspectives ouvrent à la communauté scientifique de nouveaux horizons de recherche.
L’élargissement de la conclusion. Ici, il s’agit de faire passer l’attention des éléments
d’information ou de réflexion en vue d’ouvrir le débat sur une autre perspective, ou bien de
suggérer le questionnement qui serait susceptible de poursuivre le travail accompli dans le texte
(amélioration de la recherche actuelle, réplication dans un nouveau contexte, application à un
nouveau domaine, intégration de nouvelles variables à un modèles, extension de la recherche
traitant d’un thème corollaire).
D’ordinaire brève, la conclusion d’un travail de recherche comprend souvent trois points
importants :
1. Rappeler les grandes lignes de la démarche. Ce rappel comprendra les points suivants :
• la présentation concise de la question de recherche, soit la question de départ dans sa
dernière formulation ;
• une présentation des caractéristiques principales du modèle d’analyse, en particulier des
hypothèses de recherche ;
• une présentation du champ d’observation, des méthodes et techniques mises en œuvre
ainsi que des observations effectuées ;
• une comparaison des principaux résultats de la recherche attendus et des résultats
observés, ainsi qu’un rappel des principales interprétations des écarts.
2. Mettre en évidence les nouveaux apports de la recherche et sa place dans l’ensemble des
travaux consacrés au sujet. Il s’agit, en amont, d’évaluer les connaissances théoriques nouvelles
qu’apporte la recherche entreprise à la science ; en aval, de formuler des perspectives théoriques
112
nouvelles pour des recherches ultérieures, de proposer d’autres points de vue, d’autres
questionnements complémentaires dont on a des raisons de croire qu’ils seraient plus éclairants
ou qu’ils pourraient convenir pour l’analyse d’une plus large sphère de phénomènes.
3. Montrer comment on y est arrivé et avec quels principaux systèmes de démonstrations et de
preuves (rappeler ici les indices et coefficients essentiels avec leurs interprétations).
4. Montrer jusqu’à quel point les hypothèses de départ ont été ou non confirmées et donner les
principales raisons de vérification ou de non vérification de chacune des hypothèses.
5. Montrer l’étendue et la signification des erreurs et du taux de risques retenus et acceptés.
Jusqu’à quel point les résultats trouvés sont-ils généralisables ?
6. Préciser les limites, théoriques et empiriques, des résultats obtenus permettant d’élargir la
discussion en ouvrant le débat sur d’autres perspectives (pistes de recherches) que suggère
l’étude. Préciser les points non totalement éclaircis et pourquoi. Comment on pourrait mieux
les étudier, les approfondir davantage. Préciser les points faibles de la recherche dans chacune
des phases et en donner l’explication.
7. Donner enfin, le cas échéant, les recommandations essentielles pour changer, mieux
comprendre, corriger, adapter… le phénomène étudié. Mais surtout, il faut soigneusement
argumenter ces recommandations et montrer qu’elles découlent logiquement et nécessairement
des résultats obtenus.
6.1.3. Les références
Elles comportent :
1) la bibliographie, à subdiviser en ouvrages, articles et revues, cours et documents
officiels, dans l’ordre alphabétique ;
2) la table des matières détaillant le plan d’exposition du travail, avec mention
obligatoire de la page où commencent chaque partie, chapitre, section, paragraphe, etc.
3) l’index des noms propres cités, des matières, des noms communs, des auteurs cités,
des sujets cités ;
4) table des cartes, graphiques, tableaux, lieux (système français) ;
5) d’autres appendices qui complètent l’ouvrage et facilitent la compréhension (glossaire,
lexique, annexe).
6.1.4. Classification Décimale de DEWEY
Les dix classes retenues par la classification de Dewey correspondent à neuf disciplines
fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures,
113
Vous trouverez ci-après les dix classes, divisées chacune en dix division des deux
premiers niveaux3.
200 - Religion
400 - Langues
La seconde vise au contraire à atteindre un large public : on expose les grandes lignes des
résultats sans s’encombrer de tableaux, de chiffres, ni préciser vraiment la méthode utilisée, le
style est facile à lire et parfois anecdotique afin d’accrocher l’intérêt du lecteur par des détails
concrets et amusants. Les conclusions débordent les résultats obtenus, et esquissent une vaste
synthèse. Les travaux scientifiques rédigés ainsi sont agréables à lire, mais invitent le spécialiste
par de multiples inexactitudes politiques dont ils sont émaillés et par une tendance à affirmer
gratuitement des conclusions générales ne découlant pas des résultats obtenus.
Entre ces deux extrêmes, le chercheur doit choisir une voie intermédiaire en prenant ces
précautions :
1) décider de la nature exacte de l’information à communiquer en fonction du but
poursuivi (thèse ou vulgarisation ?) ;
2) utiliser un style simple, exact, sobre, concis, non passionnant, sans digression, mais
rigoureux, cohérent, logique et précis ;
116
3) tout doit être logique, exact, prouvé, clair et concis ; en science, le style doit être
argumentatif et ce style se caractérise, entre autres, par de nombreux recours aux
références et à l’illustration ;
4) éviter la langue parlée ;
5) choisir judicieusement des mots, des termes et des expressions appropriés, simples,
vivants, explicites, nuancés et riches afin d’éviter le risque que le lecteur leur attribue
un autre sens que celui qui doit être compris;
6) éviter les points obscurs et les ambiguïtés ;
7) la constance et l’uniformité sont de mise d’un bout à l’autre du texte que ce soit dans
le style, dans le titre des sections et des sous-sections, dans la façon de produire des
figures et des tableaux, etc. ;
8) introduire des transitions (liaisons) entre les différentes idées pour assurer la
progression de la pensée, d’amener le lecteur à passer naturellement d’une idée à l’autre
et de s’acheminer sans effort vers le dénouement du travail ;
9) regrouper les idées en paragraphes ;
10) les phrases ne doivent pas être trop longues (périodes), construire des phrases courtes
idéalement de 18 à 20 mots d’après CHASSE (2002), et ne doivent contenir qu’une
idée principale ;
11) respecter la grammaire, l’orthographe et la ponctuation, en ayant sous la main un bon
précis de grammaire ou un bon dictionnaire ;
12) utiliser, dans la mesure du possible, la voix active plutôt que les voix passive et
négative ;
13) éviter des redondances, des tournures dubitatives, des inversions, des incises et des
enchâssements ;
14) introduire le mot important au début ou à la fin de phrase mais jamais au milieu ;
15) relire plusieurs fois le texte.
117
Les pratiques éditoriales dans les sciences humaines et sociales suivent les prescriptions de la
normalisation ISO 690 de 1987 et ISO-2 de 1997 traitant respectivement les références
bibliographiques aux documents imprimés et les documents électroniques.
Une référence bibliographique :
• varie selon le type (ouvrage, articles, congrès,…) et le support (papier, en ligne,
cédérom,…) du document auxquels elle se rapporte,
• est constituée d’éléments (auteur, titre, édition…) indispensables au bon signalement.
Ces éléments doivent respecter un ordre précis.
• doit être présentée de façon homogène dans le style choisi (taille des caractères, police
etc.).
6.3.1. Publications non périodiques
Elles sont définies comme toutes publications qui sont complètes en un seul volume ou
destinées à être complétées en un nombre limitées de volumes. Dans cette catégorie son
classées toutes les publications complètes à caractère ponctuel :
• les ouvrages ;
• les actes des manifestations scientifiques (colloques, congrès) ;
• les thèses et mémoires non publiés ;
• les rapports de recherche ;
• les programmes informatiques ;
• les bases de données informatiques
A. Ouvrages complets sur support papier
• Les éléments sont présentés d’après le système de référence adopté :
• le système numérique séquentiel ou système de Vancouver ;
• le système « auteur-date » ou système Harvard.
32
Ou souligné dans un manuscrit, sans rien modifier, avec la première lettre du titre en majuscule.
118
l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, éditeur (maison d’édition), collection (le cas
échéant), lieu (x) d’édition, année d’édition 33, nombre de page ou numéro de la page ou des
pages.
Exemple : DUBOIS J.-M., La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et
par articles, ESTEM, Sherbrooke, 2005.
Le lieu d’édition peut aussi apparaître avant l’édition :
NOM DE L’AUTEUR, Prénoms ou post-noms en entier- ou à l’extrême rigueur -les initiales
de l’auteur, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de
l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le
cas échéant), année d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : DUBOIS J.-M., La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et
par articles, Sherbrooke, ESTEM, 2005.
L’année d’édition peut apparaître entre parenthèse après le nom et prénom ou post-nom de
l’auteur
DUBOIS J.-M. (2005), La rédaction scientifique. Mémoires et thèses, formes régulières et par
articles, Sherbrooke, ESTEM.
b. Ouvrage ayant comme auteur une personne morale
Nom de la personne morale, Entité au sein de l’organisme s’il y a lieu, Titre de l’ouvrage et
sous-titre, numéro de l’édition s’il y a lieu, lieu d’édition, maison d’édition (ou éditeur),
collection, année d’édition, nombre de pages.
Exemple : Organisation des Nations Unies, Rapport du Comité plénier spécial de la vingt-
troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, Nations Unies, New York, A/S-
23/10/ Rev.1, 2000, 600 p.
c. Ouvrage ayant deux ou trois auteurs
NOM DU PREMIER AUTEUR, Prénom ou post-nom, NOM DU SECOND AUTEUR,
Prénom, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de
l’édition dans le cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le
cas échéant), année d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : BELANGER André et34 LEMIEUX Vincent, Introduction à l’analyse politique,
Montréal, Presses de l’Université de Montréal, Collection Politique et Economie, 1996, 326 p.
d. Ouvrage ayant plus de trois auteurs
NOM DU PREMIER AUTEUR, Prénom ou post-nom et al., Titre complet de l’ouvrage et
éventuellement le sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le cas où l’ouvrage a été
33
cf. Page de titre, à coté de © au verso de celle-ci ou à coté de « dépôt légal », vers la fin de l’ouvrage.
34
Les noms des auteurs sont reliés par la conjonction de coordination « et », et non par le caractère « & ».
119
réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de
page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : CALME Isabelle et al., Introduction à la gestion, 2è édition, Paris, Dunod, 2007,
401p.
e. Ouvrage collectif sous la direction d’un responsable
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom (sous la direction de), Titre complet de l’ouvrage
et éventuellement le sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le cas où l’ouvrage a été
réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de
page ou numéro de la page ou des pages.
Exemple : CORDELLIER Serge et DIDIOT Béatrice (sous la direction de), L’état du monde
2002 : annuaire économique et géopolitique mondial, Paris, La Découverte et Montréal,
Boréal, 2001, 669 p.
f. Contribution à un ouvrage collectif, compte-rendu d’un congrès, encyclopédie, etc.
NOM DE L’AUTEUR, Prénom, « Titre de la contribution », in : NOM DU RESPONSABLE
DE LA PUBLICATION DE L’OUVRAGE COLLECTIF, Prénom, Titre du livre et sous-titre
en italique (ou souligné dans un manuscrit), tome et volume s’il y a lieu en chiffre arabe, numéro
de l’édition s’il y a lieu, maison d’édition, lieu d’édition, année d’édition, pages
Exemple : OTEMIKONGO MANDEFU, « Gestion des réfugiés comme impératif de résolution
et de gestion des conflits en République Démocratique du Congo », in : LABAMA LOKWA, B.,
La prévention des crises et l’instauration d’une paix durable en RDC, IDLP, Kinshasa, 2002,
pp. 101-114.
g. Ouvrage traduit
NOM DE L’AUTEUR, Prénom ou post-nom, Titre complet de l’ouvrage et éventuellement le
sous-titre en italique, numéro de l’édition française /trad. Titre original dans la langue
originale, numéro de l’édition traduite (s’il y a lieu) par NOM et Prénom du traducteur, lieu
d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année d’édition, nombre de page ou
numéro de la page ou des pages.
Exemple : DAHL Robert, De la démocratie/ trad. de On Democracy par BERRY Monique,
Paris, Nouveaux Horizons, 1998, 200 p.
h. Publication gouvernementale
Etat (ou Province, Ville, Commune, Territoire, etc.), Ministère ou autre désignation de
l’autorité compétente), Titre de l’ouvrage et sous-titre en italique, numéro de l’édition dans le
cas où l’ouvrage a été réédité, lieu d’édition, maison d’édition, collection (le cas échéant), année
d’édition, nombre de page ou numéro de la page ou des pages.
120
35
Les sources incluent tous les documents écrits, les documents électroniques (y compris les sites Internet), les
enregistrements sonores ou vidéo, les entrevues, les banques de données, ou tout autre élément d’information ayant
servi à la réalisation d’un travail.
124
7. Mentionner les noms des deux auteurs dans l’ordre indiqué et les relier par la
conjonction ‘‘et’’ si l’ouvrage ou article est publié par deux auteurs. S’il est publié par
plus de deux auteurs, mentionner seulement le nom du premier auteur, avec addition de
« et alii » ou « et al. »
8. Utiliser les traits (huit barres --------) au dessus du nom de l’auteur de plusieurs
références, mais données dans l’ordre chronologique dans la bibliographie
9. indiquer les titres nobiliaires s’ils sont présentés sur la page de titre et les intercaler
entre le nom et le prénom.
10. traiter les particules (cf. noms composés) en conformité avec ce qui figure sur la
publication, en respectant leur orthographe (minuscules).Exemple : De SAINT
MOULIN L.
B. Prénom
1. L’écrire en minuscules, fidèlement à la page-titre
2. Ou le désigner par l’initiale ;
3. Respecter l’ordre des prénoms éventuels.
6.3.5. Titres
1. Reproduire textuellement et dans l’ordre mentionné sur l’original le titre dans la
langue originale, toujours souligné.
2. Ajouter éventuellement entre crochets ou double ( ), la mention (Traduit de
…..+langue par….. nom)
3. créer un titre pour les publications sans titre, et le mettre ( ) ou [ ] après la préposition
« sur » ;
4. compléter un titre imprécis (lettre, discours, mémoire) par l’indication du sujet ( ) ou
[];
5. les titres sont minuscules et en italique, ou souligné s’il s’agit d’un manuscrit, sauf
pour les noms propres et la première lettre des substantifs en allemand ;
125
6. ils placés dans l’ordre chronologique croissant, lorsqu’un auteur a publié plusieurs
ouvrages et une lettre (a, b, c, etc.) est ajoutée à la suite de l’année si l’auteur a publié
plusieurs ouvrages la même année. (Exemple : DUBOIS 2OO5 a). Dans ce cas, tous les
ouvrages que l’auteur a publiés seul sont d’abord mentionnés, viennent ensuite ceux
qu’il a publiés avec plus d’un coauteur, en les mettant en ordre chronologique.
6.3.7. Éditeur
1. Indiquer le nom de l’éditeur, sans son prénom ni les mots « éditeur » ou
« établissement », etc. en entier.
2. Le numéro tout comme le tome viennent après.
6.3.8. Date
1. l’indiquer comme mentionnée sur l’ouvrage ;
2. elle figure soit sur la dernière page (voir dépôt légal) soit au dos de la page-titre, à côté
de copyright © ;
3. placer un ( ?) après une date présumée ;
4. mentionner la date ( ) lorsqu’elle n’est pas indiquée, mais connue ;
5. mentionner s.d. (sine dato) si elle n’est pas connue s.l.n.d (sine loco nec dato: sans
lieu, ni date).
6.3.9. Bibliographie
Aucune recherche ne peut être menée en ignorant les réalisations scientifiques antérieures. Pour
cette raison, il convient de constituer sa bibliographie, c’est-à-dire de faire une liste des articles
et ouvrages relatifs au sujet de recherche retenu. La bibliographie est d’abord un outil de
recherche qui permet de cerner les travaux existant dans un domaine ou sur un sujet donné.
Elle signale les livres que l’auteur cite ou s’est inspiré. Elle constitue le point de repère au
lecteur qui peut se reporter aux documents cités pour évaluer la recherche, cerner les
orientations théoriques et méthodologiques du rédacteur, étoffer ses propres lectures.
126
La norme ISO 690 : 1987 ne tient pas compte des deux dernières considérées comme
relativement rares. Pourtant les listes chronologiques sont bien fréquentes en histoire et en
philologie, et les listes thématiques foisonnent dans les ouvrages didactiques.
De toutes ces six méthodes, ce sont les listes bibliographiques alphabétiques qui sont très
répandues.
Dans cette méthode, quelques règles suivantes concernant la bibliographie peuvent être
conseillées :
• Les titres de premier niveau (y compris la conclusion) sont centrés, en caractères gras,
en majuscules et en minuscules. Il faut laisser une ligne vide avant un titre de premier
niveau et s’assurer que le titre n’est pas immédiatement suivi par une coupure de page.
• Les titres de deuxième niveau sont sur la marge gauche, en italiques. Il faut laisser une
ligne vide avant un titre de deuxième niveau et s’assurer que le titre n’est pas
immédiatement suivi par une coupure de page.
• Les titres de troisième niveau (rarement nécessaire) sont écrits à même le paragraphe,
en italiques. Le titre est suivi d’un point et le texte commence à la suite du point.
11. Les cartes, schémas, coupes, photographiques aériennes doivent toujours comporter une
échelle graphique.
13. Dans le cas des graphiques, il faut toujours présenter les variables indépendantes en
ordonnée et les variables dépendantes en abscisse.
14. D’après les normes de la plupart des revues scientifiques, il ne faut pas utiliser de lignes
verticales dans les tableaux ni les encadrer. Cependant, en réalité, les tableaux encadrés et avec
des lignes verticales sont de plus en plus admis à cause des systèmes informatiques.
15. Répéter les en-têtes des colonnes au début de chacune des pages dans le cas d’un tableau
long qui se présente sur plus d’une page.
16. Les tableaux présentant un trop grand nombre de chiffres peuvent avantageusement être
remplacés par des graphiques.
L’objectif général visé est de tester l’aptitude de l’étudiant, à transmettre oralement et par écrit
sa pensée ainsi que d’évaluer sa prestation au cours de cette épreuve.
A. L’objet de la recherche
Une première section de la conclusion rappelle l’objet de la recherche. Elle peut résumer
brièvement le contexte de la recherche, les principales questions posées, l’hypothèse, l’objectif
de l’étude et la méthodologie mise en place.
B. La synthèse des contributions-clés de la recherche
La deuxième partie de la conclusion expose les contributions-clés de la recherche. Ces
contributions peuvent être des contributions théoriques, méthodologiques et pratiques. Il s’agit
de grouper de façon cohérente les conclusions de chacun de paragraphe du développement. De
cette façon, le lecteur pourra, par la seule lecture du dernier paragraphe de l’introduction et du
premier paragraphe de la conclusion, avoir une idée relativement précise du développement.
133
Les bons étudiants n’improvisent pas, ce qu’ils disent, ils y ont réfléchi longuement. Certes,
l’exposé doit paraître improvisé et spontané mais cela demande une solide préparation.
Il faut d’abord que l’auteur se prépare mentalement à l’exposé oral, afin d’acquérir la maîtrise
de soi et éviter le trac le plus possible. Il y a quelques règles complémentaires afin d’y parvenir :
134
posture, etc. sont autant de points à analyser. Un conseil pratique consiste à demander à votre
entourage (famille, amis, collègues et professeurs) de vous évaluer sur ces points.
4. Répéter au préalable l’exposé à haute voix au moins une fois. Afin de gérer au mieux la
présentation, il est indispensable de répéter, c’est-à-dire d’effectuer une présoutenance. Si
vous avez peu d’expérience et si cela est possible, demandez à quelques collègues et amis d’un
même domaine de recherche d’être votre principal pré-public en vous imaginant de votre
auditoire. Il est intéressant de se filmer et d’analyser ensuite avec quelques collègues la qualité
de la prestation. Ces répétitions vous aideront à mémoriser les principaux éléments de votre
exposé, à corriger votre (vos) principal (aux) défaut (s), surtout à doser votre exposé en testant
votre temps qui est une clé de la réussite ou la cause de l’échec.
B. Préparation du message
A partir du texte, il faut préparer la matière de l’exposé de la façon de la façon suivante :
1. Faire un plan précis et clair. Plus il sera simple, plus il sera meilleur. Dans un exposé oral,
le plan simple est un plan qui reprend clairement et brièvement les parties essentielles de
l’exposé.
2. Préparer toujours un texte : la communication scientifique orale doit être mûrie et la
façon de s’assurer de la cohérence de ses propos c’est de les écrire. Ne vous fiez pas à
l’improvisation si vous voulez réussir et évaluez les.
3. Eviter d’avoir le texte à la main lors de l’exposé. A partir de votre texte, rédigez quelques
notes de soutien pour votre exposé. N’écrivez pas de verbes mais seulement des mots clés et
quelques signes en gros caractère sur quelques fiches rigides que vous pourrez garder.
4. Mettre l’accent sur les points essentiels du message ou les idées principales, écrire
lisiblement ces points essentiels sur des fiches aide-mémoire, numérotées dans l’ordre de
présentation, avec un ensemble d’idées par fiche.
5. Bien maîtriser son sujet : un auditoire décèle généralement facilement les points faibles de
la personne qui présente lorsque cette dernière cafouille, ou tente d’escamoter ou de minimiser
un point relativement crucial.
• de faire des essais afin d’être certain que le message pourra être projeté en entier ;
• de numéroter les transparents de façon séquentielle, afin de ne pas se perdre ;
• de choisir les diapositives avec soin et parcimonie et indiquer clairement les points
essentiels que l’auditoire doit visualiser ;
• de préparer la présentation avec le même matériel que celui qui sera utilisé lors de
l’exposé afin d’éviter de mauvaises surprises (incompatibilité de logiciel, temps
d’affichage, couleur, etc.) ;
• de garder le contrôle dans le déroulement de l’exposé, pour pouvoir s’arrêter, repartir
en arrière en temps voulu à la suite de questions ;
• de se présenter dans la salle d’exposé bien avant le début de la séance afin d’essayer et
de maîtriser l’équipement audiovisuel.
7.3.2. Règles relatives à l’exposé
Les principales règles à retenir sont les suivantes :
1) Ne jamais s’excuser au départ de son manque de préparation ou de la piètre qualité de
l’illustration car on perd alors sa crédibilité ; on incite l’auditoire à être plus critique et on se
positionne en état d’infériorité ;
2) Soigner son apparence : s’habiller de façon plus soignée, vérifier les cheveux et le
maquillage parce que l’apparence a un impact sur l’évaluateur (auditeur). Soigner son
apparence est également une question de courtoisie.
3) Veiller à s’installer à un endroit où on ne cache pas l’écran à l’auditoire ;
4) Présenter un plan sommaire de l’exposé tant pour aider à entrer dans le sujet que pour
donner des points de repère à l’auditoire ;
5) Entrer dans le vif du sujet immédiatement et ne pas répéter la présentation qu’a faite
l’animateur ou le modérateur ;
6) Bien choisir les phrases introductives car ce sont elles qui seront décisives pour retenir
l’attention de l’auditoire ;
7) Regarder l’auditoire en face, généralement une personne à la fois en balayant la salle,
et surtout ne pas parler à l’écran ou le nez résolument baissé sur ses fiches. La soutenance doit
être une opportunité d’une forte interactivité entre l’orateur et l’auditoire. Il est conseillé de
susciter cette interactivité de deux façons. Au stade de la présentation, on peut marquer des
pauses entre chaque partie et demander à l’auditoire si le sujet a été abordé clairement ou si des
questions peuvent être posées. Au stade de la discussion avec le jury, et pour chaque bloc de
question posé par un jury, il est nécessaire de reformuler la question, d’y répondre et d’obtenir
l’avis du jury sur la réponse proposée.
137
8) S’exprimer d’une voix assez forte, ne pas parler trop rapidement et prononcer
distinctement afin de permettre à l’auditoire de suivre et d’assimiler le message ;
9) Accueillir les tracs et les gestes peu naturels ; on ne doit pas se laisser absorber par le
trac (frousse).
10) Faire réagir son auditoire. La pire chose est que l’auditoire puisse rester indifférent au
propos exposé. C’est pourquoi il est bon de provoquer une réaction dans l’auditoire. La façon
la plus simple de faire réagir un auditoire c’est le faire rire mais avec prudence. Les mots de
l’humour doivent être en relation étroite avec le sujet traité.
11) Ne jamais lire son texte ; l’exposé ne doit pas être lu car on risque de perdre son
auditoire dès les premiers mots et de perdre le contrôle si on saute des lignes par inadvertance ;
mais un exposé vivant doit être reconstitué, paraître improvisé. Si vous êtes imprégné de votre
sujet, les phrases se formuleront d’elles-mêmes mais certaines situations se présenteront où la
lecture d’un texte sera nécessaire.
12) Ne dépasser jamais la limite de temps qui est imparti.
13) Prévoir des transparents sur des questions sur des points qui ne seront pas
présentés mais sur lesquels des questions sont probables.
138
CONCLUSION
Les sciences sociales ou humaines pratiquent des méthodes qui leur sont généralement
communes, en vue de faire des découvertes ou de résoudre les problèmes auxquels la société
est confrontée et auxquels la recherche scientifique doit répondre. Une des missions de
l’Université consiste à cet effet à organiser la recherche scientifique fondamentale et
appliquée orientée vers la solution des problèmes concrets du développement de la société. Et
à l’heure actuelle, le progrès des individus et des nations est intimement lié au perfectionnement
des méthodes de recherche.
Ce cours d’Initiation à la Recherche Scientifique n’avait pas comme ambition d’épuiser
l’étude des méthodes des sciences sociales ni d’en produire de nouvelles. Le but visé consistait
à naviguer dans l’immense champ de la méthodologie scientifique aux fins de mieux
appréhender le processus de la recherche grâce à la méthode scientifique. Celle-ci n’est pas
une panacée, mais elle aide le chercheur à tailler sa propre voie dans l’appréhension du réel,
dans la découverte de la vérité.
Après une brève discussion sur le statut épistémologique des sciences sociales et la logique
de la méthode scientifique, le cours a mis l’emphase sur les problèmes pratiques liés à la
planification et à l’organisation de la recherche.
Le déroulement de la recherche et les principaux outils d’investigation au service des
sciences sociales sont décrits dans les détails aux fins d’aider les praticiens à bien conduire
l’enquête sur le terrain selon les règles de l’art et à extraire les informations en fonction des
objectifs poursuivis.
Au-delà de la querelle d’écoles sur les méthodes, les principales méthodes couramment
utilisées en sciences sociales ont été approfondies en attirant l’attention du chercheur sur les
discours, les concepts consacrés et la démarche corrélatifs aux canons de la science.
Les normes relatives à la rédaction et à la présentation des comptes rendus scientifiques ont
été développées en vue d’une part d’aider à mieux les structurer et adapter le discours en
fonction de l’objectif ainsi que de l’auditoire et d’autre part à communiquer efficacement les
résultats de la recherche aussi bien oralement que par écrit.
139
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