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Rosena)
5.
CONTEXTE
(fonction référentielle)
DESTINATEUR………MESSAGE………DESTINATAIRE
(fonction expressive) (fonction poétique) (fonction conative)
CONTACT
(fonction phatique)
CODE
(fonction métalinguistique)
a) la fonction référentielle selon laquelle le langage est utilisé pour transmettre des informations
objectives. Dans ce cas, les énoncés parlent du monde et renvoient au référent. l’utilisation du mode
indicatif et de la 3e personne sont des indices de la fonction référentielle dans le discours.
b) la fonction expressive ou émotive qui concerne l’expression des affects du destinateur à l’égard de
ce dont il parle. Cette fonction est patente dans les interjections et latente au niveau phonique,
grammatical et lexical. Les indices de cette fonction dans le discours sont entre autres le subjonctif
et la 1re personne.
1
Essais de linguistique générale, tome 1, Paris, Minuit.
2
Bühler (1934 ) Sprachtheorie, Jena, Fischer.
3
The mathematical theory of communication, Urbana, The University of Illinois Press.
7| Cours d’introduction à la grammaire générative en 2ème Année à la FLA de l’UEH (Prof : E. Rosena)
c) la fonction conative selon laquelle l’énoncé vise à produire de l’effet sur le destinataire. Le vocatif
ou l’interpellation et l’incantation, l’utilisation de l’impératif et de la 2e personne sont autant
d’indices de cette fonction.
d) la fonction phatique exprimant un contact entre les protagonistes parce qu’elle vise à établir, à
maintenir voire interrompre la communication, à capter l’attention de l’interlocuteur (Ex : tu
comprends ? hm-hm), à tester le fonctionnement du circuit (Ex : allô ! tu es là ? tu m’entends ?).
e) la fonction métalinguistique (ou de glose) selon laquelle l’énoncé informe sur le mode de sa
production, sur le code (Ex : que veux-tu dire ? qu’entends-tu par… ? tu comprends ?).
f) et la fonction poétique qui met l’accent sur le message et qui ne se réduit pas à la poésie, car toute
tournure qui conventionnellement ou relativement donne l’impression de sonner mieux qu’une
autre participe aux indices de cette fonction. (Ex : "ma sœur et moi" peut sonner mieux que "moi et
ma sœur" ou peut-être l’inverse).
4
Principe de phonologie, Paris, Klincksieck.
8| Cours d’introduction à la grammaire générative en 2ème Année à la FLA de l’UEH (Prof : E. Rosena)
1.2.4. La phrase
Martinet, à la suite de Meillet(1903)5, considère la phrase comme une séquence qui suffit à elle-même
et dont les unités constitutives sont liées entre elles par des rapports grammaticaux. La phrase a un
monème central, le prédicat, désignant un état de chose ou un évènement et sur lequel l’attention est
attirée. Ce n’est que par rapport à lui que marque la fonction des autres monèmes. Martinet entend par
fonction « un lien entre deux éléments». Par exemple, le monème qui occupe la fonction sujet désigne
un participant actif ou passif de l’événement ou de l’état de chose que marque le prédicat (Ex : il
danse ; il souffre ; il est linguiste). Le monème sujet se distingue d’un monème complément par sa
présence nécessaire6 (Ex : *(L’enfant) parle (français)).
5
Introduction à l’étude comparative des langues indoeuropéennes, Paris Hachette.
6
Le prédicat est dit actualisé par le sujet. Martinet parle d’actualisation pour expliquer la formation du message
linguistique. Un monème devient message lorsqu’un autre l’accompagne pour créer un contexte, i.e. pour le fixer dans la
réalité. Les deux forment un syntagme prédicatif ou un syntagme indépendant, i.e. un segment qui, à lui seul, peut
constituer le message (Ex : il y avait fête).
9| Cours d’introduction à la grammaire générative en 2ème Année à la FLA de l’UEH (Prof : E. Rosena)
fonctionnels (connecteurs) dont le rôle est de marquer les rapports de deux autres monèmes (Ex : il
vient avec son sac).
Martinet appelle expansion tout élément supplémentaire ne modifiant pas les relations et la fonction
des éléments formant la phrase. Tout autre élément de la phrase, à l’exception de l’actualisateur, est
une expansion du monème prédicatif. Il reconnait deux types d’expansions : la coordination lorsque
l’élément supplémentaire a la même fonction qu’un élément de l’énoncé (Ex : Il vend et achète des
meubles) ; et la subordination qui est marquée par la position de l’élément supplémentaire, soit à
gauche du prédicat en français (Ex : Les chiens mangent la soupe) ou par un monème fonctionnel (Ex :
La poussière de la route). L’élément supplémentaire peut être de types divers (Ex : bien plus grand ;
absolument sans argent ; très vite ; la robe rouge ; la robe qui est longue ; la robe de balle ; la très belle
robe, etc.)
Références
Martinet A., 1985, Syntaxe générale, Paris, A. Colin.
Martinet A., 1989, Fonction et dynamiques des langues, Paris, A. Colin.
Martinet A., 2008, élément de syntaxe générale, Paris, A. Colin (5e éd).
Paveau M.-A. & Sarfati G.-E., 2008, les grandes théories de la linguistique, Paris, A. Colin.
Bougnoux D., 1993, sciences de l’information et de la communication, Paris, LaRousse