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Objectif du cours

A la fin de la séance, vous serez capables de décrire les différentes classes d'unités qui rentrent
dans l'interprétation d'une séquence textuelle ou discursive.

Activité apprenant

Consigne(s)
1- Vous allez, dans un premier temps lire le document sur les classes d'unités et place de la
linguistique textuelle dans l'analyse du discours.
2- Après la lecture vous allez relever les classes d'unités linguistiques et leurs particularités.
3- Nous passerons ensuite aux échanges sur le forum. Posez vos questions sur les classes
d'unités linguistiques et leurs particularités. L'enseignant vous posera également des
questions. A ces questions, l’enseignant et les étudiants y répondront.

Linguistique textuelle

La tâche de la linguistique textuelle est de définir les grandes catégories de


marques qui permettent d’établir des connexions qui ouvrent ou qui ferment
des segments textuels plus ou moins longs. Ces marques ne recoupent que
partiellement les catégories morphosyntaxiques définies dans le cadre de la
linguistique de la langue. La cohésion et la cohérence du texte n’étant pas les
résultantes de faits de grammaticalité, les domaines textuel et
morphosyntaxique sont différents et assez largement indépendant. Cette
distorsion, ce décalage entre les catégories de la grammaire et celles de la
linguistique du texte, ne doivent pas étonner.

La linguistique du texte doit donc élaborer des concepts spécifiques et définir


des classes d’unités « intermédiaire… entre la langue et le texte » (Combettes
1992 : 107) pour rendre compte de la complexité même de la langue qui se
manifeste dès le niveau de la phrase complexe. Comme le dit encore Bernard
Combettes, les concepts utilisés en grammaire phrastique « … possède leur
propre utilité, dans leur ordre, mais ne peuvent pas être réutilisés tels quels,
dans une problématique qui s’attache à un autre domaine que le leur… Même si
des relations, des interactions, peuvent être observées entre les deux domaines
(phrase et texte), des catégories fondées sur des caractéristiques purement
grammaticales et peuvent être considérées comme des notions fondamentales
pertinentes en ce qui concerne la cohérence du texte » (Combettes 1992 : 113-
114).

CHAPITRE I

Classes d’unités et place de la linguistique textuelle dans l’analyse du discours

Beaucoup de linguistes ont mis l’accent sur la nécessité en linguistique textuelle


de définir les classes d’unités en rapport avec les différentes connexions
textuelles. Dans une analyse de séquence textuelle ou de discours, ces unités ne
s’interprètent pas de manière isolée, mais l’accès au sens se focalise sur le tout.
L’accès au sens se focalise sur les différente relations et connexion que les unités
établissent entre elles.

I -1 Classes d’unités linguistiques

Différentes classes ont été définies suivant les auteurs.

I-1-1 Les classes de connecteurs


Michel Charolles (1993) et Bernard Combettes (1992) ont souligné l’importance,
pour la linguistique textuelle, de la définition des classes d’unités et des types de
connexions proprement textuelles.

Il est ainsi devenu évident que l’on est bien obligé, par exemple, de distinguer
les conjonctions de coordination (mais, ou, et donc, or, ni, car) et la classe
textuelle des connecteurs. En passant d’une catégorie à l’autre, on change de
cadre d’analyse les classements changent aussi.

I-1-2 Classe morphologique et morphosyntaxique

De manière semblable, la belle homogénéité de la classe morphologique des


pronoms personnels éclate dès que l’on passe au niveau du texte.

A propos des subordonnées relatives, B. Combettes distingue leurs propriétés


morphosyntaxiques et leur rôle discursif, leurs propriétés phrastiques et leurs
propriétés co(n)textuelles :

Leurs propriétés morphosyntaxiques s’analysent dans une grammaire de


phrase ; en revanche, leur rôle discursif - répartition des posés et des
présupposés, du premier plan et du second plan – ne peut se trouver réellement
justifié que par la prise en compte du contexte. Dans cette perspective,
l’opposition phrase/texte ne fait pas le tri entre des phénomène linguistiques qui
relèveraient de la phrase et ceux qui relèveraient du texte, mais elle s’attache à
distinguer des propriétés diverses – les unes phrastiques, les autres textuelles –
d’une même structure de langue.

I-1-3 Dimension phrastique et dimension textuelle

En franchissant la frontière du noyau de la phrase simple pour aborder les


produits naturels de l’interaction langagière que sont les textes, on ne procède
pas à une simple extension transphrastique des limites de la linguistique. Il s’agit
comme le dit Michele Prandi, de dépasser la « perspective phraséo-centrique
traditionnelle » (2007 : 75), de passer « de la dimension phrastique, régie par la
grammaire, à une dimension textuelle, régie par la cohérence des concepts
supportée par des moyens cohésifs appropriés » (ibid).

Si Antoine Culioli parle de « rupture théoriques aux conséquences


incontournables » (1984 : 10), c’est par rapport à une tradition grammaticale qui
s’obstine à privilégier « les formes par rapport aux contenus, les règles par
rapport aux options, la dimension phrastique par rapport à la dimension
textuelle » Prandi (2007 : 75).

I-2 Linguistique textuelle et formations sociodiscursives

Il est question ici de parler de la place de la linguistique textuelle dans l’analyse


du discours et les formations sociodiscursives en rapport avec les langues.

I-2-1 Place de la linguistique textuelle dans l’analyse du discours

Depuis leur émergence, dans les années 1950, l’analyse du discours et la


linguistique textuelle se sont développées de façon autonome. Elles ne se sont
guère croisées que dans les travaux de Denis Slakta, dans les années 1970 :
« Entre grammaire de texte et analyse du discours quels rapports articuler ? »
(1977 : 8). C’est sur de nouvelles bases qu’a été mise aujourd’hui en relation une
linguistique textuelle débarrassée de la grammaire de texte et une analyse de
discours émancipée de l’analyse de discours.

Postulant, à la fois une séparation et complémentarité des tâches des tâches et


des objets de la linguistique textuelle et de l’analyse de discours, nous
définissons la linguistique textuelle comme un sous-domaine du champ plus
vaste de l’analyse des pratiques discursives.

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