Vous êtes sur la page 1sur 6

Démarche de la conception d’un cours de FOS

L’identification des besoins de formation d’un public cible doit se traduire en


objectifs, en contenus, en actions, en programmes.

La démarche de conception de programmes de FOS comporte certaines étapes et


principes méthodologique. Ces étapes sont les suivantes :

1- L’identification de la demande de formation


2- L’analyse du public
3- L’analyse des besoins langagiers et culturels du public cible
4- La collecte des données et des documents authentiques
5- L’’analyse et le traitement des données collectées
6- L’élaboration des activités didactiques qui répondent aux besoins
langagiers du public cible.

1-L’identification de la demande :

Les premières questions à se poser face à une demande de formation sont des
questions de type :

La demande est-elle précise ?

Le public est-il clairement identifié ?

Ses objectifs correspondent-ils aux attentes de l’employeur/demandeur ?

L’objectif fixé par le demandeur parait-il réalisable compte tenu du temps accordé à la
formation ?

2- L’analyse du public

Suivant une grille d’analyse le concepteur de programme FOS doit s’interroger


sur : la formation de ces public – leurs acquis – leurs besoins, leurs priorités – leurs
habitudes d’apprentissage – leur manière d’apprendre le français – leur culture – leur
environnement
3- l’analyse des besoins langagiers et culturels

. La notion de besoins

Dans l’intention de faciliter la mobilité et les échanges entre les citoyens de la


communauté européenne ; un groupe d’expert s’est réuni en 1970 dans le cadre du
Conseil de l’Europe pour mettre en place un système européen d’apprentissage des
langues vivantes. <<l’objectif était de parvenir à installer dans un délai restreint, une
compétence minimale de communication, d’atteindre un niveau seuil à partir
duquel, dans des situations déterminées et sur certains domaines, les individus
pourraient communiquer >>1

Pour atteindre de tels objectifs, il fallait mettre en place un système d’analyse très
construit des besoins langagiers ; c’est à partir de ce moment que le besoin a été mis
en valeur.

On consultant le dictionnaire, la notion besoin renvoie à beaucoup d'acceptions,


ce qui la rend ambiguë et insaisissable, par exemple dans le petit Robert on a plusieurs
propositions : appétence, appétit, désir, exigence, envie, manque, nécessite, indigence
et misère; mais si on se réfère à René Richterich c'est quelque chose qui incite l'être
humain à se mettre en interaction avec son environnement pour trouver les moyens
d'atteindre un objet but .

Dans le contexte qui nous intéresse, celui de l'enseignement /apprentissage; elle


fait référence toujours selon ce dernier à une nécessité concernant l'utilisation d'une
langue étrangère pour communiquer dans des situations bien particulières et à un
manque qui doit être comblé par l'apprentissage.

Pour H.Besse et R .Gallisson; dans le domaine de la didactique ; la notion de


besoin renvoie à trois différentes réalités :

- Ce que désir l'apprenant (les désirs latents ou formulés de l'apprenant)

1
G. Vigner. (1980) Didactique fonctionnelle du français, Hachette (Coll. F), Paris. P. 25.
-Ce qu'on lui demande de savoir faire (ce que l'environnement psychosociologique lui
commande d'être capable de faire dans cette langue.

-Ce qu'il doit apprendre : les finalités ou objectifs qui sont fixés à son apprentissage.

L'analyse des besoins dans le cadre l’enseignement/apprentissage du français sur


objectif spécifique

L’opération d’analyse des besoins consiste en la formulation des hypothèses et


la détermination des besoins de formation et qui est réactivée durant l’opération qui la
suit parallèlement; celle de la collecte des données ; pour confirmer, compléter ou
modifier les hypothèses de départ.

Catherine Carras et al formulent que "l'analyse des besoins consiste à recenser


les situations de communication dans lesquelles les apprenants auront à utiliser le
français dans le cadre de leur activité, ainsi que les connaissances et savoir-faire
langagiers et professionnels que ces apprenants devront acquérir durant la
formation" et elles ajoutent aussi que "dans un premier temps, cette analyse peut être
faite par le biais dune réflexion personnelle de l'enseignant ,qui pourra s'appuyer
sur un vécu personnel" 2.

Ainsi l’enseignant devra s’interroger sur :

-Le contexte général de la communication : de quel milieu s’agit-il ? de quel secteur


d’activité ? ( par exemple, commerces, banques, ..)

- Le rôle et le statut de la communication : s’agit-il d’une communication d’égal à


égal ? de supérieur à inférieur ? De médecin à patient ? De vendeur à acheteur ?

- Les modalités des contacts : les apprenants auront-ils à communiquer en face à


face ? Auront-ils à s’exprimer seuls face à un public ? Participeront-ils ou animeront-
ils des réunions ? Auront-ils à assister à des conférences ? Communiqueront-ils plutôt
en petits groupes ?en grands groupes ?seront-ils dans des situations didactiques
(écoute de cours)

2
Catherine Carras et al. (septembre 2007), Le français sur objectifs spécifiques et la Classe de langue, CLE
International, Paris. P.26-27
- les réseaux de communication utilisés : face à face, téléphone, courrier, internet, etc.

-A quels registres de langue seront-ils confrontés en priorité ?familier ? Soutenu ?


Académique ?etc.

- A quel code seront-ils confrontés en priorité ? écrit ?oral ?

4 - La collecte des données et des documents authentiques

L’opération de la collecte de données est indispensable pour confirmer, modifier ou


compléter les hypothèses formulées lors de l’étape de l’analyse des besoins, c’est en
quelque sorte une réactivation de cette dernière comme le souligne Jean-Marc
Mangiante et Chantal Parpette : « cette étape réactive l’analyse des besoins dans la
mesure où elle permet de confirmer les hypothèses faites par l’enseignant, de les
compléter, voire au contraire de les modifier considérablement. »3

Les objectifs de la collecte de données : nous pouvons distinguer deux objectifs

 Le recueil de données : comme source d’information


Le recueil de données permet dans un premier temps de nous informer sur les
différentes situations de communication, ainsi que toutes les informations et les
discours qui circulent dans le milieu de recherche concerné.

Ces informations peuvent être classées en deux grandes catégories : les discours
existants4 et les discours sollicités5  ; qui peuvent être regroupés en quatre grandes
classes :

3
C. Parpette et Jean-Marc Mangiante. op.cit, p.8.

4
- C. Parpette et Jean-Marc Mangiante, « Le Français sur Objectifs Spécifiques ou l'art de s'adapter», dans ‹http://lesla.univ-
lyon2.fr/IMG/pdf/doc-592.pdf›

5
Ibid.
 Informations sur les personnes concernées directement ou indirectement
par la réalisation du projet de formation (apprenants, enseignant, personnel
administratif, entourage en dehors de l’institution…)

 Informations sur l’environnement et l’entourage dans lequel ces personnes


interagissent.

 Informations sur la spécialité, le domaine, le métier concernée par le projet


de formation .

 Informations sur les aspects culturels qui concernent le fonctionnement des


institutions, le comportement des individus, les habitudes communes ainsi que
le vécu partagé.

 Les données authentiques : supports d’activités didactiques


La réponse à la question pourquoi faire ?constitue le deuxième objectif de la
collecte de données; celui de la constitution de support d'activités didactiques.

Les données authentiques collectées vont servir de base pour les supports de
cours qui seront utilisés durant la formation, c’est le principal but du recueil de
données. Seulement leur utilisation dépend des différentes caractéristiques que peuvent
avoir ces documents collectés :

 Il y a ceux qui vont être utilisés dans leur forme originale, exemple : le cas des
données écrites et" les discours oraux distanciés " 6(conférences ou tout autre
discours oral préparé et qui peut être compris par l’apprenant)

6
C. Parpette et Jean-Marc Mangiante. (2004) Le français sur objectifs spécifiques: de l'analyse des besoins à l'élaboration
d'un cours. Op.cit.P.52-53
 Il y a ceux qui vont être traités, remaniés pour les rendre plus accessibles aux
apprenants ; des discours oraux enregistrés par exemple, peuvent avoir une
qualité sonore qui n’est pas optimale avec la présence d’éléments qui peuvent
complexifier la compréhension, ce qui nécessite des manipulations et des
suppressions pour ne travailler que des points très précis, et cela revient à
effectuer une adaptation des documents au niveau et aux objectifs des
apprenants.

 Il y a ceux qui vont servir comme source d’informations, comme exemple, les
discours sollicités par l’intermédiaire de l’interview qui permet de faire
expliciter les données implicites et non observables (les besoins culturels par
exemple).

Les chapitres qui suivront seront consacrés à l’analyse des données et l’élaboration des
activités didactiques.

Références et sources bibliographiques

Kamel .Ould Ferroukh (2010), Contribution à l’élaboration d’un programme de FOS :


cas des étudiants de la filière génie électrique. Mémoire de magister.

Catherine Carras et al. (septembre 2007), Le français sur objectifs spécifiques et la


Classe de langue, CLE International, Paris.

- C. Parpette et Jean-Marc Mangiante. (2004) Le français sur objectifs spécifiques: de


l'analyse des besoins à l'élaboration d'un cours, Hachette (Coll. F), Paris.

C. Parpette et Jean-Marc Mangiante, « Le Français sur Objectifs Spécifiques ou l'art de


s'adapter», dans ‹http://lesla.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-592.pdf›

G. Vigner. (1980) Didactique fonctionnelle du français, Hachette (Coll. F), Paris.

Vous aimerez peut-être aussi