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Représentation de l’information et architecture des

machines informatiques
Dr Ousmane KHOUMA

Séquence 3 : Les fonctions logiques combinatoires

Chapitre 3 : Les fonctions logiques combinatoires


Objectifs :
 Étudier les règles et les théorèmes de l’algèbre de Boole ;
 Comprendre le fonctionnement des portes logiques combinatoires ;
 Étudier la représentation algébrique d’une fonction logique combinatoire.
1. Algèbre de Boole
1.1. Variables booléennes
Une variable logique (dite booléenne) est une grandeur binaire ; elle peut prendre deux valeurs 0
(faux ou niveau bas) ou 1 (vrai ou niveau haut). Elle peut être utilisée pour représenter une proposition
ou l’état d’un objet.
Les circuits logiques se distinguent par le fait que leurs variables ne peuvent prendre que 2 états :

haut bas
vrai faux
oui non
1 0

Dans la pratique il ne s’agira pas de niveaux discrets mais plutôt de plages de tension.
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Les fonctions logiques combinatoires

En électronique numérique, toute tension est interprétée comme une suite de symboles logiques (0/1).
La manipulation de ces symboles est basée sur l’algèbre de Boole ou algèbre booléenne.

1.2. Opérations logiques élémentaires


L’algèbre de Boole ne possède que trois opérations.
 Addition : + OU OR
 Multiplication : • ET AND
 Complément ou inversion : A
̅ NON NOT

Tables de vérité
Beaucoup de circuits possèdent plusieurs entrées pour une sortie. La table de vérité permet de décrire
l’état de la sortie en fonction des combinaisons des entrées.

A B S
0 0 0
0 1 1
1 0 0
1 1 1

Remarque : En utilisant n entrées, on peut former 𝟐𝒏 combinaisons (états) possibles. Les


états sont {𝟎, 𝟏, 𝟐, … , (𝟐𝒏 − 𝟏)}. Ces états doivent être représentés en binaire dans l’ordre
croissant.

Exemple : Pour 𝑛 = 3 entrées (A, B et C), nous avons 8 états possibles qui sont :
{𝟎, 𝟏, 𝟐, … , 𝟕}. La table de vérité correspondante avec une sortie quelconque est :

Entrées Sortie

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Nombre A B C S Termes
0 0 0 0 1 ̅B
A ̅ C̅
1 0 0 1 0 ̅B
A ̅C
2 0 1 0 0 ̅ B C̅
A
3 0 1 1 1 ̅BC
A
4 1 0 0 1 ̅ C̅
AB
5 1 0 1 0 ̅C
AB
6 1 1 0 1 A B C̅
7 1 1 1 1 ABC

NB : Pour une variable d’entrée X, les termes « 0 » et « 1 » correspondent respectivement à 𝑋̅ et 𝑋.


La sortie S de la table de vérité représente la somme des termes correspondants à « 1 ».
Pour notre exemple, nous avons :

̅𝐁
𝐒=𝐀 ̅ 𝐂̅ + 𝐀 ̅ 𝐂̅ + 𝐀 𝐁 𝐂̅ + 𝐀 𝐁 𝐂
̅𝐁𝐂 +𝐀𝐁

1.3. Portes ou opérations ou fonctions logiques


1.3.1. Opérations de base
 L’opération ET (AND)

Elle s’exprime par la multiplication : S = A B ou S = A. B. Sa table de vérité est :

A B S

0 0 0

0 1 0

1 0 0

1 1 1

Le symbole correspondant est :

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IEC (International Electrotechnical Commission), IEEE (Institute of Electrical and Electronics


Engineers).

NB : Une opération ET peut avoir N entrées. Si une entrée est à l’état 0, la sortie 𝑆 = 0. Le bit 0
est alors prioritaire.

 L’opération OU (OR)
Elle s’exprime par l’addition S = A + B. Sa table de vérité est :

A B S
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
Le symbole correspondant est :

NB : Une opération OU peut avoir N entrées. Si une entrée est à l’état 1, la sortie 𝑆 = 1. Le bit 1 est
alors prioritaire.

 L’opération NON (NOT)


Elle ne concerne qu’une variable à la fois ; son résultat est la complémentation ou l’inversion.
̅ . Sa table de vérité est :
Elle se note S = A

A S

0 1

1 0

Les symboles correspondants sont :

1.3.2. Opérations induites


 L’opération NON-ET (NAND)

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̅̅̅̅) ou S = (A.
Elle s’exprime par la multiplication complémentée S = (AB ̅̅̅̅̅
B). Sa table de vérité est :

A B S

0 0 1

0 1 1

1 0 1

1 1 0

̅̅̅̅ ≠ A
NB : AB ̅B̅
Le symbole correspondant est :

 L’opération NON-OU (NOR)


Elle s’exprime par l’addition complémentée S = ̅̅̅̅̅̅̅
A + B . Sa table de vérité est :
A B S

0 0 1

0 1 0

1 0 0

1 1 0

NB : ̅̅̅̅̅̅̅
A+B≠A ̅+ B
̅
Le symbole correspondant est :

 L’opérateur OU-EXCLUSIF (XOR)


̅B+AB
Elle s’exprime par S = A⨁B = A ̅. Sa table de vérité est :

A B S

0 0 0

0 1 1

1 0 1

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1 1 0

Le symbole correspondant est :

2. Théorèmes fondamentaux
2.1. Théorèmes de base

Commutativité : A+ B = B + A et A . B = B. A.
Associativité : A + (B + C) = (A + B) + C et A. (B. C) = (A. B). C.
Distributivité : A . (B + C) = A. B + A . C.
̅ =A
̅ B = A + B ; A + A B = A ; A(A + B) = A ; A
Résultats utiles : A + A
̅ C + BC = AB + A
AB + A ̅C

2.2. Théorèmes de Morgan


Les théorèmes de De Morgan sont utiles pour convertir des sommes en des produits, et vice-versa.
Théorèmes pour 2 variables :
̅̅̅̅̅̅̅
A+B =A ̅. B
̅ ̅̅̅̅̅ ̅+ B
A. B = A ̅
Théorèmes pour N variables :

̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅
̅k
∑ Xk = ∏ X ̅k
∏ Xk = ∑ X

3. Formes canoniques
Il est possible de réaliser toutes les opérations booléennes au moyen d’une seule sorte d’opérateurs :
opérateurs NAND ou opérateurs NOR.
3.1. Universalité de la porte NAND

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La porte NAND est dite universelle, car elle permet de réaliser n’importe quelle autre porte.

Exemple :

3.2. Universalité de la porte NOR


La porte NOR est dite universelle, car elle permet de réaliser n’importe quelle autre porte. Exemple
:

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