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Rappel du séjour
Anaïs BERGEON arrive au terme des neuf mois de son séjour de rupture. Durant son parcours, elle a intégré
divers chantiers éducatifs et participé à des œuvres humanitaires auprès des communautés villageoises. Les
expériences qu'offrent ces chantiers, ont permis à Anaïs de se découvrir des potentiels lui permettant de
réinvestir son avenir.
Chantier éducatif A son arrivée, Anaïs a participé à des activités de développement au sein de la
d'Ambohimanoa communauté villageoise d'Ambohimanoa, à environ 190km au sud de la
du 29 mai au 21 juillet 2015
capitale pour :
- Lui permettre de s'approprier son parcours en lui inculquant l'utilité de la
prise de responsabilité dans l'exercice d'un travail, d'une tâche quelconque et
l'importance de l'entraide.
- Lui faire intégrer les valeurs citoyennes du « vivre-ensemble » et valoriser
les initiatives personnelles afin de redonner une image positive à sa
personnalité.
- Valoriser ses capacités, ses efforts physiques afin de créer chez elle la
motivation à vouloir évoluer.
Chantier éducatif du lieu de vie Anaïs a intégré le LVA d'Antsirabe qui se trouve 160km de la capitale, où elle
et d'accueil d'Antsirabe était en situation de groupe afin de:
du 21 juillet au 01 sept 2015
-L'accompagner dans un autre cadre pour mieux discerner le changement de
son comportement et de son attitude en situation de groupe.
-Lui donner l’opportunité d’exprimer ses ressentis lors de son entretien avec
la psychologue.
-Travailler sa relation avec autrui
-L’ observer en situation de groupe et lui permettre de travailler sa relation
envers ses pairs en posant sa personnalité.
Voyage de découverte à Isalo Anaïs a bénéficié d'un voyage de découverte au parc national d'Isalo dans le
Du 01 sept au 08 sept 2015 sud de Madagascar à 800km de la capitale afin de:
- Lui faire découvrir les richesses naturelles de ce parc et lui apprendre le
respect de l'environnement.
- L'inciter à améliorer sa relation avec autrui.
- Evaluer sa patience et son endurance.
- Découvrir d'autres us et coutumes.
- Lui permettre de faire une autoévaluation sur la première phase et la
deuxième phase de son parcours.
Chantier éducatif d'Ambohimanoa Après son voyage de découverte, Anaïs a réintégré la communauté villageoise
du 08 sept au 02 oct 2015
d'Ambohimanoa pour réaliser son microprojet de développement:
réhabilitation d'un pont qui permet au villageois d'accéder à la RN 7.
- Renforcer son estime de soi.
- Lui faire respecter le cadre et les règles de la
vie commune.
- Maintenir son niveau scolaire.
- Améliorer son lien familial.
Chantier éducatif d'Ambohimanga Anaïs a été accueillie dans le chantier d'Ambohimanga à la périphérie de la
du 02 oct au 30 nov 2015
capitale après avoir effectué son microprojet pour:
- L'aider à affirmer sa personnalité.
- L'encourager à prendre plus d'initiatives dans sa prise en charge.
- L'amener à améliorer sa relation à autrui.
- Lui permettre de s'entretenir avec la psychologue de la structure.
- L'aider à maintenir son niveau scolaire.
Voyage de découverte à Foulpointe Avant d'entamer le troisième trimestre de son parcours, Anaïs a effectué un
du 01 déc. au 08 déc. 2015
voyage de découverte à Foulpointe:
- L'inciter à faire un point sur son parcours.
- Lui faire découvrir d'autres cultures.
- L'encourager à exprimer ses ressentis.
Projet solidaire à Tamatave Anaïs a participé à un projet solidaire et culturel à Tamatave. Ce projet avait
du 09 déc. au 04 janv. 2016
pour but de :
- L'évaluer en situation de groupe.
- Lui permettre de développer son autonomie à travers des responsabilités
correspondant à son âge.
- Participer à des ateliers culturels en lien avec les mineurs incarcérés.
- Passer les fêtes de Noël dans un contexte favorable.
Chantier éducatif du lieu de vie Anaïs a commencé son stage de découverte professionnel à l'école Les
et d'accueil d'Antananarivo Lucioles. L’objectif est de :
(stage à l'école Les Lucioles)
du 05 janv au 12 fév 2016 - L'aider à s'épanouir dans le domaine de la petite enfance.
- L'accompagner en semi- autonomie.
- Préparer sa rentrée scolaire en France en suivant des cours par
correspondance.
- Maintenir le lien familial.
Voyage de découverte au Anaïs a effectué un dernier voyage de découverte au Sud Est afin de :
Sud Est de Madagascar
- Faire un point de son parcours.
du 16 fév. au 23 fév. 2016
- Prendre des vacances avant son retour en France.
-Stabiliser les liens familiaux lors de la venue à Madagascar de sa mère et de
sa petite sœur.
EDUCATIF Durant son accueil dans notre structure, nous avons pu observer une
évolution constante sur le comportement d’Anaïs. Si au début, il lui semblait
compliqué de s’adapter à son nouvel environnement et les contraintes qui y
étaient rattachés (confort, horaires, nourriture,…) ; le milieu de son parcours
s’est avéré plus enthousiasmant. En effet, au fil des semaines, Anaïs s’est
montrée davantage motivée pour accomplir ses tâches et activités
Le mot d’Anaïs : Ici, j’ai pu travailler sur ma relation avec ma mère. Voir les choses
différemment, et mieux comprendre les causes de nos conflits et du cadre
« très fermé » qu’elle m’imposait. J’ai su, reconnaître la vraie valeur
familiale, et ne pas voir que le côté négatif de tout.
Ensuite, j’ai appris à réfléchir avant de parler, et parfois j’ai pris sur moi
quand certaines choses m’énervaient, pour m’expliquer ensuite avec la
personne, mais de façon intelligente.
Je me suis retrouvée : l’Anaïs que je suis au fond de moi, alors qu’en France
je ne pensais qu’à l’image que les autres avaient de moi.
J’ai réussi à reprendre confiance en moi sur certaines choses, après c’est
vrai qu’aujourd’hui encore mon retour en France me fait peur, parce que je
ne connais pas assez mes limites.
En attendant à Madagascar, je me suis toujours dit qu’il ne fallait pas que je
m’énerve comme en France parce que cela me ferait retomber. Mais
aujourd’hui, je me dis qu’il aurait peut être mieux fallu le faire, comme ça
j’aurais pu travailler sur mon caractère et apprendre à mieux gérer mes
émotions.
Mais tout de même, ce séjour m’a appris à prendre du recul sur beaucoup
de choses, mieux comprendre mes erreurs, et surtout voir mon avenir
différemment.
Ici, j’ai choisi mes priorités, ce que je voulais vraiment plus tard, et
n’écouter que mes choix sans être sous l’influence de qui que ce soit, que ce
soit au niveau scolaire, familial ou futur.
Par rapport à mon suivi avec les assistants, ça n’a pas toujours été facile
surtout avec mes référents, vis-à-vis du foyer.
J’ai toujours eu une relation conflictuelle avec eux, mais j’ai eu l’impression
qu’ici on ne me transmettait pas bien les nouvelles qu’ils me donnaient.
J’ai eu beaucoup de mal à accepter cela, parce que j’aurais voulu parler
avec mon Foyer d’eux à moi, mais comme je m’énervais beaucoup à ce sujet,
ils ont préféré ne pas le faire.
Mon suivi en France par le Foyer George SAND a été très compliqué, et à
plusieurs reprises, je n’ai pas compris pourquoi je ne pouvais pas les appeler
plus souvent.
Anaïs BERGEON
RAVELOARISON Theresa
Psychologue de Manda Spring
RAMASY Mélanie.
Assistante d'éducation scolaire
Relation avec sa famille Lorsqu’elle a commencé à s’exprimer sur ses difficultés dans la relation
proche familiale, Anaïs nous a parlé d’une relation conflictuelle mère-fille. Selon
Anaïs, il leur était difficile d’avoir des discussions sereines sans que ses
échanges avec sa mère ne se terminent par une dispute. Cependant, cette
situation antérieure dans leur relation n’a pas semblé constituer une réticence
pour Anaïs d’effectuer ses appels mensuels. Elle était souvent impatiente de
parler à sa mère et à sa sœur. Au fil des mois, nous avons remarqué que les
échanges entre Anaïs et sa mère les ont rapprochés. D’ailleurs, elle le
confirme durant les temps d’échanges avec les assistants et les responsables
de la structure.
Nous avons aussi noté que la mère d’Anaïs se soucie énormément de l’avenir
de sa fille, et n’a pas hésité à le lui montrer en l’inscrivant de sa propre
initiative à des cours par correspondance via le CNED. Initiative qu’Anaïs
semble reconnaitre comme une preuve de l’implication de sa mère dans son
soutien et son avenir.
Malgré les efforts constatés des deux parties pour faire évoluer cette relation,
il nous semble que le lien de confiance entre mère et fille reste fragile. A la
veille de l’arrivée de sa mère à Madagascar, Anaïs nous a partagé ses
inquiétudes quant à sa peur de ne pas être à la hauteur des attentes de sa
mère. Nous pensons qu’Anaïs craint surtout que sa mère ne lui laisse pas le
temps nécessaire pour lui prouver qu’elle a changé. Nous l’avons soutenue et
encouragée à maintenir ses efforts, tout en tâchant de lui apprendre à faire
confiance en sa capacité à prendre du recul lorsque le besoin s’en ressent.
BILAN RECAPITULATIF AVEC A son retour, Anaïs sera accueillie un mois chez sa mère, en attendant de
SON REFERENT TRAVAILLEUR
SOCIAL (Conseil Départemental du
trouver un internat et un lycée pour elle, au mois de mars.
Calvados)
PROJET DE RETOUR Anaïs est déterminée et motivée à reprendre sa scolarité en classe de seconde
technologie à son retour. Elle nous a fait part son souhait de retourner au
domicile familial et de pouvoir s’orienté dans le domaine de la petite
enfance.
CONCLUSION
Ces neufs mois passés avec Anaïs, nous ont permis de travailler sur ce qui constituaient ses principales
difficultés. Au terme de son parcours, nous avons relevé qu’Anaïs a beaucoup
acquis des expériences. De plus, elle a pu profiter de ce temps de recul pour
effectuer un véritable travail sur elle-même et sur ce qui l’avait conduit à
l’échec dans le passé.
Malgré des efforts constants de sa part sur le respect du cadre et l’acquisition
d’autonomie, Anaïs ne semble pas être entièrement rassurée sur son caractère et
particulièrement en ce qui concerne ses émotions. Exprimer ses frustrations lui
semble encore difficile par moment et cela l’inquiète dans son envie de renouer
avec sa mère. Cependant, nous n’avons cessé de l’encourager et de valoriser ses efforts en lui signifiant à
chaque occasion le résultat de son travail (microprojet, stages de découvertes professionnels, prise en charge au
quotidien, appels mensuels…).
Son histoire familiale a été ressentie comme étant la difficulté persistante d’Anaïs durant son séjour. Face à
cette situation, nous avons remarqué que l’éloignement l’a aidée à prendre conscience de la réalité et de
comprendre l’importance et la valeur de la famille. Des inquiétudes existent encore quant au lien qui s’est
renforcé entre Anaïs et sa mère. En effet, malgré le désir réciproque de faire évoluer leur relation dans un climat
de confiance, nous ressentons que ce projet reste fragile et semble dépendre de la patience des deux parties.
Nous craignons autant qu’Anaïs, ou sa mère, ne manquent de patience dans la reprise d’une relation mère/fille
stable. Ainsi, nous préconisons qu’une médiation puisse être possible au début de son retour en France. Nous
restons cependant confiants quant à l’implication d’Anaïs pour maintenir cette évolution positive dans sa
relation avec sa famille, et aux moyens qu’elle se donnera pour y contribuer.
Concernant son projet de retour, Anaïs se montre déterminée à reprendre sa scolarité. Elle a pu aussi confirmer
un choix d’orientation suite aux stages de découvertes professionnels, lors desquels, elle s’est impliquée avec
sérieux. Anaïs souhaite donc travailler plus tard dans le domaine de la petite enfance, un projet qui lui tient
vraiment à cœur et dont nous lui reconnaissons un véritable potentiel.
Ainsi, nous souhaitons que les efforts entrepris lui permettent d’accomplir ses projets d’avenir. À la veille de
son retour en France, Anaïs semble plus sereine et plus confiante en son avenir.
Nous restons confiants pour la suite de son projet d’avenir.