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JURISPRUDENCE

criminelle et peuvent entrer en concours avec du dossier de préparation de la magistrate.


I. LIBERTÉ DE LA PRESSE. — des enquêtes judiciaires. Dans une société fon- Celle-ci saisit aussitôt, par requête unilatéra-
Article publié. — Retrait de la vente dée sur la prééminence du droit et le respect des le, le juge des référés du tribunal de première
ordonné en référé. — Admissibilité. — droits de la défense, il est normal qu’un justicia- instance de Bruxelles qui rendit le même jour
II. VIE PRIVÉE. — ble désireux d’obtenir des conseils en vue d’une une ordonnance condamnant la société Ciné
Étendue de la protection. — comparution en justice ou devant une commis- Revue et l’éditeur à prendre les mesures né-
sion d’enquête dotée de large pouvoirs d’inves- cessaires pour retirer, dans les trois heures de
Éléments d’un système de défense. tigation puisse le faire dans des conditions pro- la signification de la décision, tous les exem-
C.E.D.H. (1 re sect.), pices à une pleine et libre discussion. Ce princi- plaires de l’hebdomadaire des points de ven-
pe — qui fonde le régime privilégié dont te où il avait été diffusé, sous peine d’astrein-
9 novembre 2006 (*) bénéficie la relation avocat - client — ne se limi- tes (1). Les deux requérants firent signifier
te pas à cette seule relation et s’étend aux con- une citation en tierce opposition et le juge
seils qui peuvent être fournis ponctuellement à des référés rendit une nouvelle décision le
Siég. : C.L. Rozakis (prés.), L. Loucaides, E. une personne. La confidentialité de pareils do- 5 février par laquelle il confirmait l’ordon-
Steiner, K. Hajiyev, D. Spielmann, S.E. Jebens cuments constitue un droit fondamental pour un nance entreprise (2). Le 8 mai 1998, la cour
(juges), J.-C. Geus (juge ad hoc). individu et touche directement les droits de la d’appel de Bruxelles rendit un arrêt dans le
Plaid. : MMes M. Leempoel, A. de le Court et défense. même sens (3). Deux ans plus tard, la Cour
A. Schaus, MM. C. Debrulle (agent gouv.) et L’adoption d’un « système de défense » entre de cassation rejeta le pourvoi que les requé-
A. Hoefmans (cons.). dans le « cercle intime » de la vie privée d’une rants avaient introduit contre celui-ci (4).
personne et la confidentialité de telles données A la suite de ces déconvenues, les deux de-
(Leempoel et s.a. éd. Ciné Revue c. Belgique personnelles doit être garantie et protégée con- mandeurs en cassation introduisirent une re-
— Req. no 64772/01). tre toute immixtion. quête devant la Cour européenne des droits de
L’élément déterminant, lors de la mise en balan- l’homme le 21 décembre 2000. Ils alléguaient
ce de la protection de la vie privée et de la liber- que la mesure de retrait de la vente de l’heb-
té d’expression, doit résider dans la contribu- domadaire à laquelle ils avaient été condam-
tion que l’article publié apporte au débat d’inté- nés violait l’article 10 de la Convention euro-
rêt général. péenne de sauvegarde des droits de l’homme
Résumé : En l’espèce il ne pouvait être question et des libertés fondamentales (ci-après, la 2 0 0 6
de censure contraire à l’article 25 de la Consti- Convention). Ils estimaient également que
tution dès lors que l’hebdomadaire en cause
avait déjà été diffusé au moment où la mesure de
retrait de la vente fut prise.
L’application combinée de l’article 1382 du
leur condamnation méconnaissait l’article 25
de la Constitution belge et, dans la mesure où
cette dernière disposition doit être considérée
comme organisant un régime plus protecteur
789
Code civil et des articles 18, alinéa 2, et 584 du
Code judiciaire devait être considérée comme
visant à limiter l’ampleur d’un dommage déjà
causé à la juge par la publication de l’article. Il
incombe au premier chef aux autorités nationa-
O
OBSERVATIONS
que celui de l’article 10, que son application
aurait dû être garantie en vertu du principe de
subsidiarité inscrit à l’article 53 de la Conven-
tion.
Dans son arrêt Leempoel et s.a. éd. Ciné Revue
les d’interpréter et d’appliquer le droit interne. L’affaire Leempoel et Ciné Revue : c. Belgique rendu le 9 novembre 2006 (5), la
La Cour n’aperçoit aucun motif de s’écarter en le mot de la fin? (**) Cour dit, à l’unanimité, qu’il n’y a pas eu de
l’espèce de la conclusion de la Cour de cassa- violation de l’article 10 de la Convention. Il
tion de Belgique. n’était pas douteux que l’injonction du juge des
Au mois d’octobre 1996, la Chambre des re- référés de retirer le numéro litigieux de la vente
Quant à la prévisibilité de la mesure litigieuse, présentants mit en place une commission devait s’analyser comme une « ingérence »
il existait aussi des précédents judiciaires en d’enquête parlementaire dans le cadre de dans l’exercice de la liberté d’expression des re-
matière de presse télévisée. Les requérants — en l’affaire Dutroux, dont les travaux furent re- quérants. Partant, il revenait à la Cour de se pro-
s’entourant, au besoin, de conseils éclairés — transmis en direct à la télévision. La commis- noncer sur la compatibilité de cette ingérence
pouvaient donc prévoir, à un degré raisonnable, sion procéda à un grand nombre d’auditions, avec les conditions énoncées au second para-
les conséquences pouvant résulter de la publi- dont celle de la juge d’instruction Doutrèwe graphe de l’article 10.
cation de l’article litigieux. Il peut être difficile, en charge de l’instruction concernant la dispa-
dans le domaine considéré, de rédiger des lois rition de deux des fillettes enlevées. A l’issue Rappelant qu’« il incombe au premier chef
d’une totale précision et une certaine souplesse d’une confrontation avec l’adjudant Lesage, aux autorités nationales d’interpréter et d’ap-
peut même se révéler souhaitable pour permet- la magistrate fut invitée par le président de la pliquer le droit interne », la Cour de Stras-
tre aux juridictions internes de faire évoluer le commission à lui remettre le dossier de prépa- bourg fait siennes les conclusions de la Cour
droit en fonction de ce qu’elles jugent être des ration qu’elle avait emmené avec elle. Outre de cassation : l’ingérence était bien « prévue
mesures nécessaires dans l’intérêt de la justice des notes personnelles concernant sa défense,
et de l’évolution des conceptions de la société. le dossier comportait également une série de
conseils quant à la manière de communiquer (1) Civ. Bruxelles, réf., 30 janvier 1997, J.L.M.B.,
S’il est clair que la juge n’était pas, devant la et de se présenter devant la commission. Ce 1997, p. 317.
commission d’enquête, sous le coup d’une dossier fut rendu accessible aux membres de
« accusation » au sens de l’article 6, § 1er, de la (2) Civ. Bruxelles, réf., 5 février 1997, J.L.M.B.,
la commission d’enquête, qui devaient toute- 1997, p. 319.
Convention, force est de constater que les pou- fois le consulter sur place sans pouvoir en fai-
voirs d’une commission d’enquête parlementai- (3) Bruxelles, réf., 8 mai 1998, J.L.M.B., 1998,
re de copie. p. 1046.
re sont en Belgique extrêmement étendus, puis-
qu’ils peuvent prendre toutes les mesures d’ins- Dans son numéro du 30 janvier 1997, l’heb- (4) Cass., 29 juin 2000, Journ. proc., n o 398,
truction prévues par le Code d’instruction domadaire Ciné Télé Revue publia un article 22 septembre 2000, p. 24, obs. F. Tulkens et
qui reproduisait in extenso de larges extraits A. Strowel, « L’arrêt Leempoel et Editions Ciné
Revue : de l’art de mettre fin à une controverse »,
p. 28; J.L.M.B., 2000, p. 1589, et la note de
(*) L’arrêt est disponible sur le site de la Cour euro- F. Jongen, « Le juge est-il un censeur? », p. 1592.
péenne des droits de l’homme : (**) Les auteurs remercient F. Jongen et M. Verdus- (5) C.E.D.H., Leempoel et s.a. éd. Ciné Revue c. Bel-
http://www.echr.coe.int. sen pour leur relecture attentive. gique, arrêt du 9 novembre 2006 (www.echr.coe.int).

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par la loi » (§§ 57-60). Elle relève qu’il exis- du Code judiciaire avec le prescrit général de II. — La notion de « censure »
tait « des précédents judiciaires en matière l’article 1382 du Code civil pour conclure au et les rapports entre droits constitutionnels
de presse télévisée » et que les requérants respect de l’exigence de légalité. et droits conventionnellement protégés
pouvaient « prévoir, à un degré raisonnable, Cette démarche était critiquée par les requé-
les conséquences pouvant résulter de la pu- rants devant la Cour européenne des droits de En s’accordant avec les juridictions belges sur
blication de l’article litigieux », si nécessaire l’homme. Ils prétendaient que les conditions le caractère répressif de la mesure litigieuse,
en s’entourant de conseils éclairés (§ 59). La énoncées par la Cour européenne elle-même la Cour de Strasbourg a pu rejeter l’argument
restriction de la liberté d’expression avait n’étaient pas satisfaites en l’espèce. En effet, des requérants tiré du non-respect du principe
pour but de protéger la réputation et les selon une jurisprudence constante et bien éta- de subsidiarité (II.1). On peut néanmoins s’in-
droits d’autrui, soit l’un des motifs légitimes blie depuis l’arrêt Sunday Times c. Royaume- terroger sur l’éventualité d’une réponse diffé-
explicitement énumérés par l’article 10 Uni du 26 avril 1979, la condition de légalité rente des juridictions si elles s’étaient retrou-
(§ 61). Quant au caractère « nécessaire dans emporte également des exigences de « qualité vées face à une mesure proprement préventive
une société démocratique » de la mesure, elle de la loi » : la loi qui prévoit l’ingérence doit (II.2).
relève que celle-ci a été justifiée par les juri- être accessible, précise, et « prévisible dans
dictions nationales par deux motifs princi- II.1. — Sans surprise, la Cour européenne
ses conséquences », ce qui « suppose qu’elle des droits de l’homme rejoint le gouverne-
paux. D’une part, les documents dévoilés définisse avec une précision suffisante les
étaient couverts par le secret de l’enquête ment quant à la qualification des mesures cri-
conditions et modalités de la limitation du tiquées : celles-ci ne peuvent être qualifiées
parlementaire. De l’autre, l’article portait at- droit, afin de permettre au citoyen de régler sa
teinte aux droits de la défense de la magistra- de « censure ». Certes, le juge des référés a
conduite et de bénéficier d’une protection bel et bien exercé une forme de contrôle du
te, ainsi qu’au respect de sa vie privée dans adéquate contre l’arbitraire » (6). La Cour
la mesure où c’est sa personnalité qui faisait contenu de l’article de presse litigieux. Mais
européenne des droits de l’homme n’a cepen- cette appréciation du contenu de l’article ne
l’objet de commentaires bien plus que ses ac- dant aperçu « aucune raison de s’écarter en
tivités ou son aptitude professionnelles saurait suffire à elle seule pour répondre à la
l’espèce de la conclusion de la Cour de définition juridique de la notion de censure.
(§ 69). Au terme de son examen de la propor- cassation » (§ 57). Elle rappelle en effet que
tionnalité de la mesure, la Cour conclut à Manque en effet l’élément essentiel que
les juridictions nationales sont les mieux pla- constitue le moment de l’intervention de
l’absence de violation de l’article 10 de la cées pour interpréter leur droit interne. Or, la
Convention (§ 85). l’autorité (10). En l’espèce, il ne pouvait être
Cour de cassation avait tranché le débat : pour sérieusement contesté que l’intervention du
L’arrêt de la Cour européenne des droits de elle, l’article 144 de la Constitution et les dis- juge des référés avait eu lieu après que l’heb-
l’homme est de nature à susciter de nom- positions procédurales concernant le conten- domadaire en cause fut diffusé (11). La Cour
breux commentaires, tant sur les droits en tieux des référés, combinées avec le prescrit de cassation avait déjà eu l’occasion, dans
cause que sur le statut des commissions d’en- de l’article 1382 du Code civil, constituent son arrêt du 29 juin 2000, d’insister sur cet
quête parlementaires en Belgique. Nous en- une loi dont la qualité est conforme aux exi- élément (12).
gences européennes.
2 0 0 6 tendons ici nous limiter à deux observations.
D’une part, l’arrêt présente l’avantage de se Une telle conclusion n’allait pourtant pas de
prononcer sur une controverse déjà ancienne, soi. A l’instar de Paul Martens, ne faut-il pas (10) Comp. C.A., arrêt n o 136/2003, 22 octobre

790 celle de la « prévisibilité » — au sens de


l’article 10, § 2, de la Convention — d’une
ingérence du juge des référés dans l’exercice
de la liberté d’expression (I). D’autre part,
on doit reconnaître que les circonstances
considérer qu’« en prétendant trouver ce fon-
dement légal dans une compétence attribuée
au président du tribunal de première instance
“ en toutes matières ” (article 584 du Code ju-
diciaire) ou dans une définition aussi incon-
2004, B.5.1 : « L’arrêté-loi [du 29 décembre 1945]
règle [...] une série de modalités de l’affichage, sans
toutefois prévoir des mesures préventives. Ainsi la
possibilité d’afficher n’est-elle nullement subordon-
née à une appréciation préalable du contenu du mes-
sage. En effet, l’arrêté-loi litigieux n’habilite aucu-
propres à l’espèce soumise au contrôle du sistante que “ tout fait quelconque de
nement l’autorité à contrôler ou interdire a priori la
juge européen ne permettent pas (encore) l’homme ” », on brave « les exigences les plus manifestation d’une opinion et ce, quelle qu’en soit
d’apporter une réponse définitive à certaines élémentaires de la sémantique juridique » (7)? la nature, mais il ne fait que prévoir des sanctions a
questions liées à l’application du principe de Si nous partageons cette critique, force est de posteriori ».
subsidiarité qui continuent de diviser juridic- constater que, désormais, plus aucun débat ju- (11) Voy. infra, note 13. Sur l’importance du mo-
tions et commentateurs (II). ridictionnel ne semble possible à ce sujet. ment de l’intervention du juge voy. égal. C.A., arrêt
Dans son arrêt du 9 novembre 2006, la Cour no 157/2004, 6 octobre 2004, B.75 : « Lors de l’ap-
européenne des droits de l’homme a pris posi- plication de [l’article 19, § 1er, de la loi du 25 février
tion de manière forte, et a considéré que l’exi- 2003 tendant à lutter contre la discrimination] le juge
I. — L’intervention a posteriori du juge gence de légalité de l’ingérence était remplie devra tenir compte de l’interdiction de mesures pré-
des référés en vue de limiter une atteinte en l’espèce. Il n’y a pas vraiment de quoi ventives en général et de l’interdiction de censure en
aux droits d’autrui est « prévue par la loi » s’étonner : cette solution s’inscrit, en fin de particulier, prévues par les articles 19 et 25 de la
compte, dans la lignée de sa jurisprudence an- Constitution, ce qui implique que l’intervention judi-
I. — L’article 10, § 2, de la Convention per- térieure. Déjà dans ses arrêts Thoma c. ciaire n’est possible que lorsqu’une diffusion a déjà
met une ingérence dans l’exercice de la liberté Luxembourg du 29 mars 2001 (8) et Radio eu lieu. En outre, le juge devra vérifier si la limita-
d’expression, pourvu qu’elle soit prévue par France et autres du 30 mars 2004 (9), la Cour tion de la liberté d’expression, qui peut découler de
la loi, qu’elle poursuive un but légitime et avait admis que les articles 1382 et 1383 du l’application de cette disposition, est nécessaire in
concreto, si elle répond à une nécessité sociale ur-
qu’elle soit nécessaire dans une société démo- Code civil offrent la prévisibilité exigée par le gente et si elle est proportionnée à l’objectif légitime
cratique. En l’espèce, les requérants arguaient paragraphe 2 de l’article 10 de la Cour euro- poursuivi par cette disposition » (nous soulignons).
notamment, devant la Cour européenne des péenne des droits de l’homme.
droits de l’homme, que la première condition (12) « Attendu que l’arrêt constate qu’au moment du
dépôt de la requête unilatérale de la défenderesse
n’était pas remplie : la restriction à la liberté tendant à obtenir la condamnation du demandeur à
d’expression qu’avait subie l’hebdomadaire (6) F. Sudre, Droit européen et international des
prendre toutes mesures pour retirer dans les trois
Ciné Télé Revue n’était pas prévue par un tex- droits de l’homme, Paris, P.U.F., 6e éd., 2003, p. 205.
heures de l’ordonnance à intervenir le numéro 5 de
te légal. Voy. aussi l’arrêt Olsson c. Suède du 24 mars 1988,
l’hebdomadaire contenant l’article litigieux de tous
§§ 61-62.
Les juridictions de fond avaient rejeté cet ar- les points de vente où celui-ci avait été diffusé, cet
(7) P. Martens, « Un juge peut-il être censeur? », hebdomadaire était imprimé et mis en vente et qu’il
gument. En combinant des dispositions procé- A&M, 2003/5, p. 344. avait, de l’affirmation même des demandeurs, “ déjà
durales concernant le contentieux du référé (8) C.E.D.H., Thoma c. Luxembourg, 29 mars 2001, reçu une large diffusion au moment de la significa-
(articles 18, alinéa 2, 584 et 1039, du Code ju- § 53. Voy. également Comm. eur. d. h., De Haes et tion de l’ordonnance de retrait ”; Qu’il résulte de ces
diciaire) avec des dispositions de fond — de Gijsels c. Belgique, 29 novembre 1995, § 55. constatations que la cour d’appel n’a pas établi de
droit international ou de droit interne — ga- (9) C.E.D.H., Radio France et autres c. France, censure ». A contrario, une mesure prononcée préa-
rantissant le respect de certains droits subjec- 30 mars 2004, § 30. Sur cet arrêt voy. S. Van Droo- lablement à toute diffusion constitue donc un acte de
tifs, dont le droit au respect de la vie privée, ghenbroeck, La Convention européenne des droits de censure. La notion de censure ne couvrirait donc pas
elles avaient conclu au respect de l’exigence l’homme – Trois années de jurisprudence de la Cour les mesures de retrait de vente prises postérieure-
de légalité. La Cour de cassation, pour sa part, européenne des droits de l’homme (2002-2004), ment à la diffusion du magazine. Cette définition de
s’était contentée de combiner les dispositions vol. 2, Bruxelles, Larcier, 2006, p. 79. la censure est critiquable. Voy., dans le même sens,

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La Cour de Strasbourg la rejoint explicitement préventif appelle néanmoins aux yeux de la préventives, les juridictions belges se se-
sur ce point et souligne qu’il « ne saurait donc Cour un examen « des plus scrupuleux » (17), raient trouvées, quant à elles, dans une situa-
êt re qu estion de mesure préalable à la puisque la liberté d’expression est « l’un des tion plus inconfortable. Les articles 19 et 25
publication » (§ 57). Cette observation permet fondements essentiels d’une société démocra- de la Constitution n’interdisent-ils pas toute
d’expliquer le refus de la Cour d’examiner sé- tique ». Au vu des circonstances de l’espèce, mesure préventive restreignant la liberté de
parément la violation alléguée de l’article 53 l’éventualité d’une décision différente est ce- la presse, et ce dans les termes les plus abso-
de la Convention (13) (§§ 86-87), lequel com- pendant peu crédible. lus? Le constituant n’a-t-il pas voulu expres-
mande l’application du principe de subsidiari- Dans son contrôle des restrictions préalables à sément faire de la liberté de la presse l’un des
té. Les requérants estimaient que leur con- la liberté de presse, la Cour européenne des fondement de notre société démocratiques?
damnation méconnaissait l’article 25 de la droits de l’homme veille en effet à ménager un Partant, le juge belge n’aurait-il pas dû privi-
Constitution belge, décrit comme organisant certain équilibre entre les différents droits en légier le régime le « plus protecteur » —
« un régime plus protecteur » que celui de présence. En l’espèce, la Cour se trouvait con- comme le requiert l’article 53 de la Conven-
l’article 10 de la Convention. A les suivre, son frontée à un conflit entre, d’une part, la liberté tion — en l’occurrence celui de l’article 25
application aurait par conséquent dû être ga- d’expression et, de l’autre, le droit à un procès de la Constitution? La réponse mérite d’être
rantie par l’article 53 de la Convention. L’ar- équitable et le respect de la vie privée. nuancée.
gument avait le mérite d’interpeller. Toute- Dans le cas de la liberté d’expression, on ne
fois, il ne tenait guère la route, s’agissant in Concernant le droit à un procès équitable, la
considération selon laquelle les droits de la saurait en effet se contenter d’une approche
casu d’une restriction a posteriori de la liberté binaire de la conciliation de ces textes, qui
d’expression. La prohibition de la « censure » défense de la juge Doutrèwe étaient en jeu
n’était, selon la Cour, ni déraisonnable ni ar- laisserait intact le prescrit constitutionnel —
formulée par l’article 25 de la Constitution ne considéré a priori comme « plus protecteur »
s’appliquait donc pas dans l’affaire en cause. bitraire. Certes, la juge Doutrèwe ne se trou-
vait pas, devant la commission d’enquête, que l’article 10 de la Convention — sur la
Dès lors, le problème du rapport de subsidia- base du respect d’une logique de subsidiari-
rité entre dispositions conventionnelles et sous le coup d’une « accusation » au sens de
l’article 6, § 1 er , de la Convention. La Cour té. Que le constituant ait jugé bon de ne pré-
constitutionnelles et de leur articulation ne se voir aucun des motifs légitimes de déroga-
posait pas. En effet, pour paraphraser la Cour relève néanmoins que « les pouvoirs d’une
commission d’enquête parlementaire sont en tion généralement retenus (sécurité nationa-
de cassation, la Constitution ne soumettait le, ordre public, protection de la morale...)
pas, en l’espèce, la restriction de l’exercice de Belgique extrêmement étendus, puisqu’ils
peuvent prendre toutes les mesures d’instruc- pour « censurer » la liberté d’expression ne
la liberté d’expression à des conditions plus saurait être remis en cause par la ratification
sévères que celles autorisées par la Conven- tion prévues par le Code d’instruction crimi-
nelle et peuvent entrer en concours avec des d’un instrument international « moins
tion (14). protecteur » sur ce point. Mais que l’« abso-
enquêtes judiciaires » (§ 71). Quant au droit
II.2. — En aurait-il été autrement si la Cour de au respect de la vie privée, la Cour constate luité » du prescrit constitutionnel ne protège
Strasbourg et les juridictions belges avaient que les critiques à l’égard de la magistrate vi- en aucune manière les « droits d’autrui » est
été confrontées à une ingérence a priori — saient moins son attitude lors de l’audition par en revanche plus problématique. Dans ce
telle qu’une interdiction de publication, préa- la commission d’enquête ou comme juge dernier cas, le mécanisme prévu à l’article 53 2 0 0 6
lablement à toute diffusion, de l’article incri- d’instruction que sa « personnalité propre ». de la Convention s’enraye, étant donné que,

791
miné (15) ? Le caractère personnel des informations four- à l’instar de vases communicants, le primat
nies (18) commandait une interprétation plus conféré au droit à la liberté d’expression des
II.2.1. — La Cour européenne aurait proba- large des restrictions à la liberté d’expression uns ne peut alors se traduire que par une
blement exercé un contrôle plus strict de la (§ 77). diminution de la protection des droits con-
proportionnalité de la mesure litigieuse. ventionnellement garantis à d’autres person-
Par conséquent, la Cour de Strasbourg con- nes (19).
L’article 10 de la Convention admet en effet le clut, à l’unanimité, à l’absence d’atteinte dis-
principe de restrictions préventives à l’exerci- proportionnée à la liberté d’expression, ju- La Cour d’arbitrage ne démentirait pas cette
ce de la liberté d’expression, pour autant geant que l’article incriminé et sa diffusion conclusion. En témoigne la manière dont elle
qu’elles répondent aux conditions posées par « ne peuvent être considérés comme ayant a, par exemple, « contourné » le caractère ab-
son second paragraphe (16). Leur caractère contribué à un quelconque débat d’intérêt gé- solu du secret des lettres — que l’article 29 de
néral pour la société » (§ 82). Les droits de la la Constitution qualifie d’« inviolable » —
défense de la juge Doutrèwe et le droit au res- dans son arrêt 202/2004 relatif à la législation
J. Englebert et B. Frydman, « Le contrôle judiciaire pect de sa vie privée ont davantage pesé dans concernant les méthodes particulières de re-
de la presse », A&M, 2002/6, p. 490 : « Dans le con- la balance. cherche (20). Par identité de motifs, ne con-
texte de l’Ancien régime », la conception de la Cour vient-il pas de considérer que, dans l’affaire
de cassation « reviendrait à considérer comme une II.2.2. — Confrontées à des faits identiques Ciné Revue, le prescrit de l’article 25 de la
censure le système du privilège préalable à l’impres- et interrogées sur l’admissibilité de mesures
sion, mais non la condamnation judiciaire des
nombreux ouvrages publiés à l’étranger ou sous le (19) Dans le même sens : S. van Drooghenbroeck,
manteau, ni les saisies et les autodafés opérés en de mesures préventives, pour autant qu’elles demeu- « L’horizontalisation des droits de l’homme », in
conséquence ». Adde : F. Jongen, « La censure rent exceptionnelles et répondent à des conditions H. Dumont, F. Ost et S. van Drooghenbroeck, La
administrative en Belgique », Censures/Censuur, ac- très strictes. Voy. G. Cohen-Jonathan, « Article 10 », responsabilité, face cachée des droits de l’homme,
tes du colloque du 16 mai 2003, Bruxelles, Larcier, in E. Decaux, P.-H. Imbert et L.-E. Pettiti, La Con- Bruxelles, Bruylant, 2005, pp. 379-388 ;
2003, pp. 52-53. S’il est vrai que cette distinction est vention européenne des droits de l’homme - Com- M. Verdussen, Contours et enjeux du droit constitu-
contestable sur le plan des principes, il faut toutefois mentaire article par article, Paris, Economica, 1999, tionnel pénal, Bruxelles, Bruylant, 1995, pp. 439-
relativiser son importance dans le cas d’espèce (voy. pp. 387-389. 442.
infra, II.2). (17) S. van Drooghenbroeck, La Convention euro- (20) C.A., arrêt n o 202/2004, 21 décembre 2004,
(13) « Aucune des dispositions de la présente Con- péenne des droits de l’homme - Trois années de ju- B.12.2 : « [s]i le secret des lettres a pu être conçu
vention ne sera interprétée comme limitant ou por- risprudence de la Cour européenne des droits de comme absolu, lors de l’adoption de la Constitution,
tant atteinte aux droits de l’homme et aux libertés l’homme (1999-2001), Bruxelles, Larcier, 2003, il ne peut être fait abstraction aujourd’hui, pour en
fondamentales qui pourraient être reconnus confor- p. 175, n o 239. Voy. aussi les arrêts Goodwin c. déterminer la portée, d’autres dispositions constitu-
mément aux lois de toute Partie contractante ou à Royaume-Uni, 27 mars 1996, §§ 39-40, Fressoz et tionnelles ainsi que de conventions internationales.
toute autre Convention à laquelle cette Partie con- Roire c. France, 21 janvier 1999, §§ 45 et 51 et Ekin Les articles 15 et 22 de la Constitution, qui garantis-
tractante est partie ». c. France, 17 juillet 2001, § 56. sent respectivement l’inviolabilité du domicile et le
(14) Cass., 9 novembre 2004, Rev. b. dr. const., (18) « [L’]utilisation du dossier remis à la commis- droit au respect de la vie privée et familiale, sont liés
2005/3-4, p. 546. sion d’enquête et les commentaires figurant dans à l’article 29 et participent de la même volonté du
(15) Ou encore la suspension de la diffusion d’une l’article pénètrent au cœur du “ système de défense ” constituant de protéger l’individu dans sa sphère pri-
émission télévisée : voy. Cass., 2 juin 2006, qu’aurait adopté, ou pu adopter la juge devant la vée afin de permettre son développement et son épa-
J.L.M.B., 2006, p. 1402 et la note de F. Jongen, commission. Or, l’adoption d’un “ système de nouissement. Si l’article 29 de la Constitution ne
« L’intervention du juge des référés dans le domaine défense ” entre dans le “ cercle intime ” de la vie pri- prévoit, explicitement, aucune restriction au droit
de la liberté d’expression, suite et fin? », p. 1414. vée d’une personne et la confidentialité de telles fondamental qu’il consacre, une telle restriction peut
(16) Les organes de Strasbourg considèrent que données personnelles doit être garantie et protégée néanmoins se justifier si elle est nécessaire pour as-
l’article 10 n’exclut pas en lui-même la possibilité contre toute immixtion » (§ 81). surer le respect d’autres droits fondamentaux ».

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Constitution doit être concilié avec le droit à (Extraits) « A moins que cette mission ne lui ait été con-
un procès équitable et le respect de la vie pri- fiée par la décision d’admissibilité, le média-
vée de la juge Doutrèwe? . . . . . . . . . . . . teur de dettes chargé d’une procédure de rè-
On le voit, les réponses que la Cour européen- glement amiable ou judiciaire des dettes peut
ne des droits de l’homme et la Cour de cassa- s’adresser au juge, conformément à
II. — En droit. l’article 1675/14, § 2, alinéa 3, pour qu’il soit
tion auraient apportées si elles s’étaient trou-
vées confrontées à une restriction strictement fait injonction au débiteur ou à un tiers de lui
. . . . . . . . . . . . fournir tous renseignements utiles sur des
préventive à la liberté de la presse, n’auraient
sans doute pas été fondamentalement diffé- opérations accomplies par le débiteur et sur la
rentes. En effet, la Cour de Strasbourg, même Quant à la disposition attaquée. composition et la localisation du patrimoine
en effectuant un contrôle plus sévère de la res- de celui-ci.
B.1. — Les parties requérantes demandent » Lorsque le médiateur de dettes estime né-
triction au vu de son caractère préventif, l’annulation de l’article 1675/8, alinéas 2 et 3,
aurait tout de même procédé à une pondéra- cessaire de recueillir des informations com-
du Code judiciaire, tel qu’il a été remplacé par plémentaires sur la situation patrimoniale du
tion des intérêts et celle-ci aurait probable- l’article 8 de la loi du 13 décembre 2005 por-
ment penché du côté du respect des droits requérant, il peut solliciter du juge que les
tant des dispositions diverses relatives aux dé- tiers soumis au secret professionnel ou au de-
d’autrui. La Cour de cassation, bien conscien- lais, à la requête contradictoire et à la procé-
te des nuances à apporter dans l’application voir de discrétion en soient déliés et qu’il leur
dure en règlement collectif de dettes. soit ordonné de fournir les renseignements de-
du principe de subsidiarité, aurait également
été amenée, par un raisonnement analogique à mandés, sauf pour eux à faire valoir leurs ob-
celui qui fut le sien dans son arrêt du 29 juin B.2. — Dans sa version originaire, l’article servations au juge par écrit ou en chambre du
2000, à conclure que le régime le plus protec- 1675/8 du Code judiciaire disposait : conseil.
teur des droits de tous était bien celui de la « A moins que cette mission ne lui ait été con- » Le cas échéant, dès réception de la demande
Convention. fiée par la décision d’admissibilité, le média- du médiateur, le juge en informe par pli judi-
teur de dettes chargé d’une procédure de rè- ciaire l’autorité ordinale ou disciplinaire dont
Nicolas BONBLED glement amiable ou judiciaire des dettes peut dépend le tiers. Celle-ci dispose d’un délai de
s’adresser au juge, conformément à l’article trente jours pour adresser au juge un avis sur
Aspirant du F.N.R.S. 1675/14, § 2, alinéa 3, pour qu’il soit fait in-
au département de droit public de l’U.C.L. la demande du médiateur. A défaut d’avis, ce-
jonction au débiteur ou à un tiers de lui fournir lui-ci est présumé favorable. Si le juge s’écar-
Matthieu LYS tous renseignements utiles sur des opérations te de l’avis, il en précise les raisons dans sa
accomplies par le débiteur et sur la composi- décision ».
Assistant tion et la localisation du patrimoine de celui-
au département de droit public de l’U.C.L. ci.
Avocat au barreau de Bruxelles B.5. — Ce remplacement de l’alinéa 2 par les
2006 » En toute hypothèse, le tiers tenu au secret nouveaux alinéas 2 et 3 a été justifié comme
professionnel ou au devoir de réserve ne peut suit au cours des travaux préparatoires :
se prévaloir de celui-ci. Les articles 877 à 882
« L’article 1675/8, alinéa 2, du Code judiciai-

792 I. SECRET PROFESSIONNEL. —


Avocat. — Mise en balance. — Droit
du créancier à la transparence
lui sont applicables ».

B.3. — Par son arrêt n o 46/2000 du 3 mai


2000, la Cour a annulé le deuxième alinéa de
cet article en tant qu’il s’applique aux avocats.
re est modifié à la suite de son annulation par-
tielle par l’arrêt de la Cour d’arbitrage no 46/
2000 du 3 mai 2000, dans la mesure où il s’ap-
plique aux avocats.
» La Cour a estimé, tout d’abord, que la levée
du patrimoine de son débiteur. — Après avoir constaté que la levée du secret
professionnel était une mesure pertinente pour du secret professionnel est une mesure perti-
Primauté du secret professionnel. — nente pour garantir la transparence patrimo-
atteindre l’objectif d’« assurer la transparence
II. RÈGLEMENT COLLECTIF patrimoniale du débiteur, afin d’éviter que la niale et que la règle du secret professionnel
DE DETTES. — Informations à procédure soit utilisée de manière abusive par doit s’effacer lorsqu’une nécessité l’impose
recueillir par le médiateur de dettes. — des débiteurs solvables qui occulteraient tout ou lorsqu’une valeur supérieure entre en con-
ou partie de leur patrimoine saisissable », la flit avec elle.
Levée du secret professionnel de l’avocat
(C. jud., article 1675/8, alinéa 2). — Cour a jugé que la mesure n’était pas raison- » Mais la levée du secret professionnel, auto-
nablement proportionnée à ce but pour le mo- risée par l’actuel article 1675/8, alinéa 2, du
Disproportion. — Violation Code judiciaire, constitue par son caractère
tif suivant :
de la Constitution. — Annulation. absolu et inconditionnel une atteinte dispro-
« S’il est vrai que la règle du secret profession- portionnée à la garantie que représente le se-
Cour d’arbitrage, 28 juillet 2006 nel doit céder lorsqu’une nécessité l’impose ou cret professionnel pour le débiteur et son avo-
lorsqu’une valeur jugée supérieure entre en cat.
c o n f l i t ave c e l l e , l a C o u r o b s e r ve q u e
Siég. : A. Arts et M. Melchior (prés.), P. Mar- l’article 1675/8, alinéa 2, du Code judiciaire » Toutefois, la portée de la motivation de la
tens, R. Henneuse (rapp.), M. Bossuyt, E. De établit une levée du secret professionnel abso- Cour d’arbitrage concerne quiconque est tenu
Groot, L. Lavrysen, A. Alen, J.-P. Snappe, lue et a priori. Les travaux préparatoires justi- au secret, professionnel, de même que les tiers
J.-P. Moerman, E. Derycke (rapp.) et J. Spreu- fient cette mesure par une renonciation implici- soumis au devoir de réserve. La modification
tels (juges). te à laquelle procéderait le débiteur en introdui- prévoit par conséquent que les tiers tenus au
sant sa demande de règlement collectif de secret professionnel ou au devoir de réserve
Plaid. : MM es D. Lindemans, F. Abu Dalu dettes. Une telle renonciation, présumée, anti- peuvent en être déliés par le juge, si le média-
loco P. Henry, B. Meeus loco D. Gérard et cipée, et accomplie sans que celui qui la fait ne teur estime nécessaire l’obtention d’informa-
A. Feyt. puisse évaluer sur quel objet précis elle portera tions complémentaires sur la situation patri-
et si elle n’est pas, éventuellement, contraire à moniale du requérant, sauf pour eux à faire va-
(Arrêt no 129/2006). loir leurs observations par écrit ou en chambre
ses intérêts, ne saurait justifier, au même titre
que la théorie de l’état de nécessité ou du con- du conseil.
flit de valeurs, une atteinte de cette ampleur à » En fonction de celles-ci, il sera décidé dans
la garantie que représente pour le débiteur et quelle mesure le secret professionnel ou le de-
Le droit du créancier à la transparence du patri- pour son avocat, le secret professionnel ». voir de réserve peut être invoqué. Le cas
moine de son débiteur dans la procédure de rè- échéant, cela permet également aux autorités
glement collectif de dettes ne saurait être consi- B.4. — Depuis sa modification par l’article 8 disciplinaires d’émettre leurs observations à
déré comme une valeur supérieure devant la- de la loi du 13 décembre 2005 portant des dis- cet égard.
quelle le secret professionnel de l’avocat devrait positions diverses relatives aux délais, à la re- » Le débiteur a quant à lui déjà la possibilité
s’effacer. quête contradictoire et à la procédure en rè- de faire valoir ses observations, puisque
glement collectif de dettes, l’article 1675/8 du l’article 1675/8, alinéa 1 er , fait référence à
Code judiciaire dispose : l’article 1675/14, § 2, alinéa 3, qui prévoit la

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