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Les techniques de

bionettoyage et
stérilisation

Bloc 4 – Module 8
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Introduction
L’hygiène dans les établissements de santé exige des locaux propres, où
les salissures sont régulièrement éliminées ; et des locaux également
désinfectés, où les micro-organismes sont détruits.
Ceci afin d’empêcher la contamination des surfaces par des agents
infectieux, ainsi que leur transmission au personnel soignant et aux
patients.

Mêmes principes dans les véhicules de transport sanitaire.

Pour mener à bien ces opérations, les professionnels de santé disposent


de produits spécifiques : des détergents, des désinfectants, et des
détergents-désinfectants.
• Le risque infectieux et les milieux de soins

➢La chaine de contamination

➢L’environnement du patient

➢Les dispositifs médicaux


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L’environnement du patient

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• Les dispositifs médicaux

Tout instrument, équipement, matière ou produit (hors origine humaine)


destinés à être utilisé chez l’homme à des fins médicales.

Leur entretien doit être réalisé en fonction du risque de contamination et


de transmission des infections.

Le traitement des dispositifs médicaux réutilisables a pour but d’éliminer


tout risque infectieux pour le patient et le personnel soignant lors de leur
réutilisation.

De plus en plus souvent, les dispositifs médicaux sont à usage unique, non
réutilisables, et éliminés puis détruits après utilisation.
Dispositifs médicaux réutilisables
• Le risque infectieux à l’hôpital

Dans le secteur hospitalier les locaux sont classés, en fonction des


risques identifiés, en 4 catégories/zones :

➢ Zone 1 : les risques sont minimes

➢ Zone 2 : les risques sont modérés

➢ Zone 3 : les risques sont sévères

➢ Zone 4 : les risques sont très élevés

Les procédures de nettoyage des locaux, et les produits utilisés pour ce


nettoyage, sont choisis en fonction de ces risques.
Les 4 zones du risque infectieux à l’hôpital
Le bionettoyage
• Définition

Utilisé dans les secteurs sensibles (santé, agro-alimentaire…), le


bionettoyage est une méthode d’entretien des locaux qui associe une
opération de nettoyage- désinfection des surfaces, pièces, objets,
matériels, afin de maîtriser et limiter leur contamination par des agents
infectieux.

Nettoyage : opération d’entretien et de maintenance des locaux,


véhicules, objets, matériels, dont l’objectif principal est de leur assurer
un aspect agréable (notion de confort) et un niveau de propreté (notion
d’hygiène).
Désinfection : opération d’élimination volontaire et momentanée de
certains germes, de manière à stopper ou prévenir une infection par des
micro-organismes ou virus pathogènes.

Le bionettoyage contribue donc au confort des usagers et à la maîtrise des


risques infectieux.

En milieu hospitalier, la lutte contre les micro-organismes est un impératif


quotidien, car le risque infectieux est omniprésent, notamment les
infections associées aux soins (anciennement infections nosocomiales).

L’importance du bionettoyage est donc capitale, surtout lors de crises


sanitaires (Covid-19).
• Les infections associées aux soins

Infections contractées au cours d’un séjour dans un établissement de


santé ; cela veut dire que l’infection est absente chez le patient au
moment de son admission dans l’établissement :

➢ Si l’état infectieux du patient est inconnu et que l’infection


survient 48h après son admission : infection nosocomiale

➢ Si l’infection survient avant 48h après son admission :


incubation (temps entre la contraction de l’infection et
l’apparition des premiers symptômes de la maladie) ;
l’infection n’est pas d’origine nosocomiale
Ce sont des infections pouvant être directement liées aux soins
dispensés (pansement, perfusion, sondage urinaire….) ; ou
indépendamment de tout acte de soin (épidémie dans l’établissement).

La plupart sont dues à des bactéries très résistantes

3000 à 5000 personnes décèdent chaque année en France suite à une


infection nosocomiale (cause principale du décès).

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En pratique, le bionettoyage est majoritairement utilisé pour le nettoyage
des établissements médicaux, ou le risque de proliférations des agents
infectieux doit être limité au maximum, voire éliminé :

➢ Hôpitaux
➢ Cliniques
➢ Cabinets médicaux, paramédicaux
➢ EHPAD
➢ Laboratoires d’analyses médicales

Pour atteindre ces objectifs, les protocoles de bionettoyage doivent


respecter des règles et des normes strictes. Les opérations de
bionettoyage doivent suivre un ordre précis, s’appuyer sur du matériel et
des produits d’entretien adaptés.
• Les étapes du bionettoyage

Il se déroule en 3 temps:

➢ Le nettoyage : permet d’éliminer les salissures (dans


lesquelles sont présents les micro-organismes), à l’aide de
produits détergents adaptés

➢ Le rinçage : évacuation des salissures et des produits


utilisés pour leur nettoyage, en passant un coup d’eau
claire sur les surfaces nettoyées

➢ La désinfection : application d’un produit désinfectant sur


les surfaces pour éliminer les micro-organismes restants.
Principes du bionettoyage

➢ Du haut vers le bas

➢ Du plus propre vers le plus sale

➢ Du fond vers l’avant

➢ Sale et propre jamais en contact

➢ Ne jamais revenir en arrière (technique du «S»)

➢ On ne désinfecte que ce qui est propre


• Les méthodes de bionettoyage

En croisant ces trois paramètres, on peut appliquer au choix l’une des


deux méthodes conventionnelles :

➢ Le bionettoyage séparé, qui respecte la méthodologie en


trois étapes, et s’appuie sur deux produits distincts : l’un
pour le nettoyage (détergent), l’autre pour la désinfection ;
cette méthode s’impose lorsque le risque infectieux est
important (zones 3 ou 4).
➢ Le bionettoyage combiné, qui regroupe les étapes du
nettoyage et de la désinfection, en s’appuyant sur un
produit unique qui combine les deux usages (détergent-
désinfectant) ; cette méthode est jugée suffisante lorsque
le risque infectieux est faible (zones 1 ou 2).

Dans les différents milieux où le bionettoyage est pratiqué, on réalise


parfois des contrôles microbiologiques des surfaces, locaux, objets,
ultérieurement aux opérations de bionettoyage, afin de vérifier la
qualité et l’efficacité des protocoles et pratiques.
• Le Cercle de Sinner

Le Cercle de Sinner, théorie de la propreté, définit et structure les bases


d'un nettoyage « parfait », d’un bionettoyage efficace.
Il réunit 4 facteurs indispensables et d’importance égale :

➢ La température de l’eau utilisée pour le nettoyage



➢ Le temps de contact nécessaire à l’action du produit

➢ La chimie : l’action même du produit

➢ L’action mécanique exercée sur la surface


Ces 4 composantes peuvent être ajustées en proportions différentes : si
l’un des facteurs est diminué, il doit être compensé par l'augmentation
d’un ou plusieurs autres facteurs.

Exemples :
➢ Si l’on nettoie une surface à l'eau froide, il faudra
utiliser plus de produit détergent et l’on devra
d’avantage frotter

➢ En remplaçant l’eau froide par de l'eau très chaude, on


réduit la quantité de détergent et le frottage

➢ Le bionettoyage à vapeur utilise la température en lieu


et place de la chimie
Premier facteur : 25% de chimie (détergents) ; le choix du produit de
nettoyage et son dosage sont très importants pour l’obtention du résultat
final.

Deuxième facteur : 25% d’action mécanique (balai de lavage à plat,


frottoir, microfibre, auto-laveuse, nettoyeur haute pression…) ; l'action
mécanique peut être réalisée manuellement ou au moyen de matériel
adapté.

Troisième facteur : 25% de temps d’action (du produit et de l’opération


mécanique) ; le facteur "temps d'action" est très souvent négligé alors
qu'il est surement le plus facile à réaliser.
Quatrième facteur : 25% de température (à laquelle on effectue le
nettoyage, la chaleur augmente la capacité détergente, accélère le
processus de nettoyage et diminue le besoin d’action mécanique) ; un
nettoyeur vapeur répond parfaitement a ce besoin.
Le cercle de Sinner
Les détergents et les désinfectants ont deux buts différents :

➢ Les détergents ont uniquement des propriétés nettoyantes,


leur action repose sur la capacité de la solution à décoller la
saleté d’une surface ; après leur utilisation, les surfaces sont
visuellement propres mais non désinfectées.

➢ Les désinfectants éliminent les micro-organismes ciblés et


inactivent les virus ; ils ont des spectres d’efficacité plus ou
moins larges (bactéricides, virucides, fongicides, sporicides…
et sont choisis à partir de l’identification des risques à
maîtriser et neutraliser ; les désinfectants s’utilisent après u
nettoyage, par contact direct ou en spray.
➢ Il existe également des produits détergents-désinfectants
«2-en-1», qui nettoient et désinfectent en un seul passage ;
leur utilisation permet un gain de temps et une
simplification du travail, ces produits ne nécessitant en
général pas de rinçage.

Attention : ces produits sont potentiellement à risque : ils peuvent être


toxiques, inflammables, corrosifs… ; ils doivent être manipulés en
appliquant les précautions d’usage : port de matériel adapté, respect des
dilutions, des températures et des temps de contact.
Détergents, désinfectants, détergents-
désinfectants
Détergents-désinfectants des
instruments chirurgicaux
Détergents-désinfectants de surface

1 sachet dans 8 litres d’eau


froide
• Les normes NF et EN

Les normes bactéricides, fongicides et virucides sont des tests de


suspension réalisés en laboratoire ; ils permettent de déterminer,
vérifier l’action d’un désinfectant sur certains micro-organismes.

Actuellement, il coexiste deux systèmes de normes :

➢ Les normes AFNOR

➢ Les normes EN (européennes)

Depuis 2010 tous les produits doivent avoir la norme européenne.


• Règles d’utilisation des produits du bionettoyage

➢Port de gants obligatoire

➢Ne pas mélanger les produits : risque de réactions


chimiques dangereuses pour le manipulateur, risque
d’inactivation et d’incompatibilité entre produits

➢Respecter les indications d’utilisation : dosages, renouveler


les solutions toutes les 24 heures ou selon indications du
fabricant, respecter les temps de contact (ne pas rincer et
ne pas sécher en règle générale), respecter la température
de l’eau
➢Vaporiser les produits sur une chiffonnette et non sur
les surfaces pour réduire leur pénétration à l’intérieur
du matériel sensible à l’humidité (téléphone, boitier de
sonnettes ...)

➢Les flacons ou pulvérisateurs contenant les produits


doivent être étiquetés et fermés, dans leur emballage
d’origine

➢Ne pas utiliser les produits sur les emballages


alimentaires

➢Respecter les dates de péremption des produits
Hygiène de l’ambulance
L’ hygiène dans les véhicules de transport sanitaire est comparable à
celle d’une chambre d’hôpital puisque ces véhicules transportent des
patients.

A ce titre, les DEA doivent impérativement prendre les mêmes mesures


de propreté, nettoyage et désinfection dans leur véhicule.

En règle générale, chaque entreprise de transport sanitaire est censée


disposer de protocoles précis sur l’hygiène de leurs véhicules
(nettoyage, désinfection), adaptés à leurs modes de fonctionnement.
On retrouvera néanmoins certaines méthodes types :

➢ Désinfection simplifiée (entre deux transport) :


changement des draps et couvertures ; désinfection
par spray et lingette des éléments entrés en contact
avec le patient et le DEA : brancard, poignées,
barrières, parois de l’ambulance…

➢ Désinfection journalière (à chaque fin de journée ou


changement d’équipage de l’ambulance) : idem +
cabine de l’ambulance + sols

➢ Désinfection complète (hebdomadaire, mensuelle) :


idem + ambulance totalement vidée de son matériel ;
nettoyage complet
La stérilisation
Si certains instruments sont à usage unique, d'autres sont réutilisés après nettoyage,
désinfection et stérilisation.
La stérilisation est une opération qui consiste à éliminer totalement et durablement tout
micro-organisme (bactérie, champignon, parasite, virus...) sur un dispositif médical. La
stérilisation doit permettre l'éradication de la contamination du matériel médical et
chirurgical. On stérilise lorsque le risque infectieux est jugé élevé. On parle alors de
matériel médical dit « critiqu
La stérilisation n'est pas systématique. On peut dire qu'il faut stériliser tout matériel qui
pénètre dans l'organisme et tous les instruments qui s'introduisent dans le système
vasculaire ou dans une cavité ou tissu stérile et pour lesquels le risque infectieux est
jugé élevé. Les instruments chirurgicaux tels que les pinces, les bistouris ou les ciseaux
doivent nécessairement être stérilisés pour pouvoir être réutilisés. Les instruments à
clamper les vaisseaux sanguins, tels que les pinces Halstead courbes comme
les modèles droits ainsi que les pinces kelly avec griffes courbées, sont particulièrement
sensibles et nécessitent une stérilisation rigoureuse.
un bac à ultrasons. Quatre facteurs sont
associés à un nettoyage efficace :l'action
chimique (le détergent) ;
•l'action mécanique (le brossage) ;
•la durée ;
•la température.

Le nettoyage doit être suivi d'un rinçage


abondant et d'un séchage soigneux.

Le conditionnement
Le dispositif médical doit être emballé
avant son passage dans le stérilisateur
médical pour garantir la pérennité de l'état
stérile. Les emballages peuvent être
réutilisables (conteneurs recevant les
plateaux) ou non réutilisables comme
les sachets de stérilisation des
instruments.
résistant. Le temps de stérilisation est
établi en fonction de la température : 10
minutes à 134°C et 20 minutes à 121°C.
Ce procédé est le plus utilisé pour la
stérilisation des dispositifs médicaux et
chirurgicaux.

Un chimiclave permet de réaliser


une stérilisation à la vapeur chimique non
saturée. Cet appareil utilise la vapeur
d'eau associée à des produits chimiques, à
une température de 132°C pendant 20
minutes. C'est une méthode qui présente
l'inconvénient d'être corrosive pour le
matériel.

Afin de vérifier l'efficacité du processus de


stérilisation, il existe des tests de
stérilisation pour contrôler le bon
fonctionnement de l'autoclave.
e nettoyage et la décontamination sont des
étapes préalables à la stérilisation. Les
instruments médicaux comme chirurgicaux
doivent faire l’objet d’un nettoyage
rigoureux immédiatement après utilisation. Le
nettoyage se réalise par brossage : il a pour
objectif d’éliminer toute substance organique
et d’éviter que les souillures ne sèchent. Une
désinfection est ensuite nécessaire. Cette
deuxième étape consiste à plonger le matériel
dans un désinfectant chimique durant une
demi-heure au minimum. La désinfection peut
être réalisée à l’aide d’une solution
d’hypochlorite de sodium au chlore actif dosé
à 1%. La désinfection a un objectif de
décontamination, c’est-à-dire de neutralisation
des risques de contamination microbienne
(hépatite, VIH, etc.). Elle prépare également la
stérilisation.
La température, réglable par thermostat,
variait de 120° pour les bistouris et autres
instruments fragiles, à 160° pour les seringues
et 180° pour la plupart des autres instruments.
La durée de stérilisation par chaleur sèche
varie de 20 à 60 minutes. Aujourd’hui, on le
réserve aux matériaux qui peuvent être altérés
par l’eau.
Stérilisation par chaleur humide
La stérilisation par autoclave, qui utilise de la
vapeur d’eau sous pression, est aujourd’hui
privilégiée à la chaleur sèche pour son
efficacité sur les prions, agents pathogènes qui
résistent au Poupinel. Procédé de référence en
milieu hospitalier, elle est utilisée pour la
plupart des matériels réutilisables, des
instruments en inox à la verrerie en passant
par les accessoires en caoutchouc. La
température de stérilisation par chaleur
humide est de 121°, durant au minimum 20
minutes.
Méthodes de stérilisation sans chaleur
Le matériel ne résistant pas à la chaleur peut

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