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"Au cours du Troisième âge de Cataran, saignés à blanc par des conflits sanglants et interminables

et fragilisés par des luttes internes, les puissants empires des terres d'Anthé et d'Achkbar tournèrent
leur regard au-delà de l'Océan Silencieux, vers le continent mystérieux d'Avalon.

L'existence de cette vaste terre avait longtemps été source de dispute entre les érudits de la
Chandelle, les théologues manzéens du Bérod, les archontes des forêts du Ségon ou les Sages elfes
des Cénacles de Jade. Sa présence dans les mythes fondateurs des races des Vieux Continents, et les
récits hallucinés d'explorateurs, souvent accusés de folie, ou tout simplement d'hérésie et brûlés par
l'Inquisition Manzéenne, ont contribués à alimenter la légende d'un troisième continent à l'Ouest du
monde connu.

On le disait regorgeant de périls et de richesses, clairsemés de vestiges plus vieux que le Monde lui-
même : ces ruines étranges gisants entre les arbres géants des forêts primaires étaient les derniers
témoins pétrifiés de civilisations oubliées. Certains marins des ports d'Heaume, la puissante
capitale du Bérod, parlaient de créatures immenses parcourant des étendues verdoyantes sans fins,
de peuplades libres comme le vent protégeant des Dieux endormis sous la Terre, mais aussi de
créatures innommables, de monstres pourrissants, de malédictions rampantes et d'une Gueule
insatiable, trou béant ouvert vers les profondeurs du monde, se gorgeant aussi bien de la chair des
mortels que de leur âmes...

D'abord considérés comme les affabulations grotesques du peuple, ces récits en vinrent à capturer
l'attention des puissants, toujours en quête de nouveaux moyens pour soumettre leurs rivaux. Les
premières expéditions partirent des Ports des Cités-Etats du Viémont, puis de l'Estuaire du Deleril,
des docks même de la Cité de Lumière, et pour finir, les Princes-Marchands d'Ibérie, les Clans
Nains du Norrond et les Cités-Ruches de Radiance se lancèrent aussi dans la course vers les trésors
d'Avalon.

En 1666 A.M, le continent fut accosté par un explorateur nain du nom d'Harold Godwinson,
navigateur émérite financé par les Clans du Norrond. Il fonda, sur une grande ïle voisine, le
Royaume de Vendel et sa capitale, l'austère Välsgard et depuis cette tête de pont, organisa les
premières vagues d'exploration du Continent.
Les autres nations du Vieux Monde s’engouffrèrent dans le sillon de ses découvertes, et bientôt une
dizaine de Royaumes Colonies s'établirent sur les côtes et les îles à l'Est d'Avalon.

L'exploration du Continent lui-même s’avéra extrêmement dangereuse. Avalon était une terre
sauvage, sans pitié... Quand ça n'était pas les maladies, les bêtes sauvages, les entités anciennes et
déchaînées qui parcouraient ses étendues, les colons rencontrèrent les peuples autochtones. Loin
d'être des sauvages primitifs, les habitants d'Avalon comprirent vite la menace que représentaient
ces nouveaux arrivants. Des conflits éclatèrent. Qui s'étendirent entre les Colonies elle-mêmes, qui
avaient apporté avec elles les germes des guerres continentales.

Ces dernières n'étaient que l'ombre des puissances qui les avaient fondées. La distance qui les
séparait de leur Capitale, la violence des eaux de l'Océan Silencieux, et surtout la Brume
impénétrable qui entourait le continent lui-même, rendaient la navigation particulièrement difficile
et impossible l'établissement du réseau de communication aethyrique des Astromanciens de
l'Empire, qui avaient fait la puissance du Bérod sur Anthé. Isolées de leur souverains, la plupart des
Royaumes Colonies se replièrent sur elles-même, trop faibles et dispersées pour organiser une
exploration du continent de grande ampleur, mais suffisamment mesquine et ambitieuse pour tenter
de s'emparer des richesses de leurs voisins, anciens comme nouveaux.

Toutes les colonies ne s'établirent pas dans la violence, certains Royaumes furent fondés en alliance
avec les peuples locaux, comme le Royaume de Nouvelle-Corinthe, bordant l'immense Fôret de
Myrkvorr, aussi appelé le Vieux-Bois. Peuplés des exilés humains, gnomes, halfelins, nains et elfes
de la ville Anthéenne de Corinthe, détruite pendant la Guerre des Cristaux. Les habitants de
Nouvelle-Corinthe connaissaient donc les ravages de la guerre et l'appétit dévorant de la tyrannie,
ils sont des sujets indépendants et constituent un peuple libre et curieux. Aux côtés des Nains de
Välsguard, ils sont les meilleurs explorateurs d'Avalon parmi les Royaumes Colonies.

Leur Reine, Camlan Echtelion, Première de Son Nom, protège ses sujets en tissant des charmes
d'une magie protectrice puissante et a su établir un havre de paix relative sur les rives du
Continent. Mais l'existence du Royaume est précaire, entre les velléités conquérantes des autres
colonies et les dangers de la Terre elle-même, la survie du jeune Royaume est en jeu.

Camlan sait que l'avenir est à l'Ouest, son regard est tournée vers les mystères qui demeurent au-
delà de Myrkvorr. Son Royaume est couvert de dettes contractées auprès des Empires continentaux,
ses frontières menacées par des voisins jaloux, sa cour gronde de l'amer son de la discorde. La
Reine a appris l'existence d'anciennes Ruines à l'Ouest, de trésors dormants et de vieilles créatures
dont les organes, matériaux immensément précieux, pourraient renflouer ses caisses, vendus à un
bon prix aux guildes d'alchimistes des colonies gnomes de Radiance.
Mais ses soutiens se font plus rares, son aristocratie corrompue par les Colonies Bérodienne
n'entretient plus l'armée qu'à contrecœur. Camlan se sait isolée.

Heureusement, la Reine peut compter sur un allié insolite, ancien héros fondateur de Nouvelle-
Corinthe, Paladin de Boros, puissant guerrier, brasseur de renom et aubergiste malgré lui :
Romanor Kazadin Bjornsson, le malheureux et bienheureux propriétaire de La Dernière Chopine
avant la Fin du Monde, plus simplement appelée "La Chopine".

En échange de services rendus à la Couronne, le père de Camlan, le feu Roi Oberon avait offert à
Romanor une bande de terre au frontière du Royaume, protégée par la magie des Echtelions. Fidèle
à une vieille promesse qu'il avait faite à ses anciens compagnons d'aventure désormais morts ou
disparus, promesse certainement prononcée précipitament devant la perspective probable d'une
mort atroce dans les entrailles d'une hydre sauvage, il construisit une brasserie fortifiée au milieu
de ses terres où il entreposa les trésors qu'ils avaient accumulés lors de leur expédition vers l'Ouest
et commença à brasser sa bientôt célèbre bière: l'Avalon Pale ALE. "Parce que, quel que soit le
contexte, une promesse est une promesse crénom de Boros !"

Le vieux Roi avait fait d'une pierre deux coups, en offrant ces terres frontalières au guerrier nain, il
avait récompensé son champion tout en s'établissant une tête de pont vers l'intérieur des Terres.
Pensant profiter d'une retraite douce, le nain fut vite détrompé: les aventuriers attirés par son nom
affluaient, avec eux les chasseurs de primes et les agents des Royaumes Colonies. Connaissant les
voies secrètes à travers le Vieux-Bois et vers l'intérieur des Terres, Romanor fut abordé par divers
puissances rivales. Mais l'habile Oberon avait calculé juste, le sens du devoir et la loyauté du
guerrier pris le pas sur les sommes mirobolantes offertes en échanges de ces informations et
Romanor devint vite le premier guide des expéditions des Echtelions.
A la mort du Roi, Camlan rencontra Romanor, et si nul ne sait quel fut le propos de leur échange, le
célèbre brasseur de l'Ouest est désormais un fidèle soutien de la Reine.

Depuis les murs fortifiés de La Chopine, Romanor planifie les expéditions des aventuriers du
Royaume, effectue des missions pour la Couronne et se charge aussi de la bonne entente avec les
peuples forestiers de Myrkvorr. Malheureusement, il est empêché de combattre par une sciatique
terrible, qu'on dit être le vestige douloureux de son combat avec un dragon (ou alors d'une chute de
poney selon d'autres sources), Romanor fait donc appel à des groupes d’aventuriers qu'il
sélectionne personnellement à l'aide d'un réseau de petit créatures étranges qu'il appelle ses
"moineaux". Particulièrement agaçantes, elles recrutent des combattants, rôdeurs, mages et autres
héros à travers les Royaumes Colonies,et particulièrement parmi la population de Nouvelle-
Corinthe et les orientent vers la mystérieuse mais légendaire brasserie.

Nous sommes en l'an 1882 AM, plus de deux-cent ans après la découverte d'Avalon, et avec vous
chers aventuriers, commencera ce que votre serviteur se permet d'appeler le Cycle des Brumes, une
série d’événements qui changera la face du monde lui-même, et avec lui, de nous tous et toutes."

Antiochus de Novorod, Ercho-archiviste de la Bibliothèque Bleue de Nag-Hammadi, Archonte de la


Chandelle.

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