Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Réglementaire HSE
Et Processus
MAROC KARIM RQHSE
1- Qu’est-ce qu’une démarche de veille Définition ?
L’activité de veille en entreprise consiste à collecter des informations stratégiques pour permettre
d’anticiper les évolutions et les innovations. Dans une perspective de développement durable, la veille est un élément
essentiel pour prévenir les risques. C’est une démarche proactive qui permet d’anticiper les
contraintes environnementales, sociales et économiques.
La veille a été révolutionnée par l’arrivée des moteurs de recherche sur la Toile depuis les années 1990.
La mise en place et la réalisation d’une veille, quelle que soit sa vocation (stratégique, concurrentielle, technologique, etc.),
repose sur l’utilisation d’un processus-type : le cycle de veille.
Basé sur le cycle du renseignement, le cycle de veille est composé de quatre étapes principales :
le ciblage : elle a pour vocation de déterminer l’ensemble des éléments qui vont permettre de définir précisément les
contours de la veille à réaliser ;
la collecte ;
le traitement et l’analyse ;
la diffusion.
3- Qu’est-ce qu’une veille stratégique ?
Le système de veille stratégique est un système permettant de mesurer les progrès à intervalles réguliers. – Il s’agit d’un
processus d’observation et d’enregistrement régulier des activités qui ont lieu dans le cadre d’un projet.
Au moment où l’organisation décide de mettre en place un processus de veille réglementaire HSE, se pose l’inévitable
question de la forme que prendra ce processus, de son organisation, des moyens techniques, humains, commerciaux, des
interfaces, des enregistrements associés, de l’évaluation de l’efficacité.
Toute une série de questions doit être posée pour faire les bons choix.
La réponse à ces questions diffère d’un organisme à l’autre, en fonction de son contexte, de sa taille, de ses attentes, de
son marché, etc.
En somme, il s’agit d’établir un cahier des charges complet et précis afin que chaque interlocuteur de l’organisation puisse
y trouver son compte et que le processus de veille mis en place réponde aux attentes exprimées.
Nous pouvons tenter de lister ces questions, et bien entendu, la suite et l’ensemble de l’ouvrage ont pour vocation d’y
apporter des réponses.
La question de l’utilisateur est primordiale, puisque c’est lui et souvent lui seul (il se reconnaitra … ), qui devra utiliser et
gérer un processus de veille parfois complexe, du moins à ses yeux …
À ce stade, il s’agit de déterminer précisément à qui s’adressera le processus de veille et d’évaluation de conformité afin
d’en préciser la forme, le format, le contenu et divers critères, tels que la périodicité de mise à jour de la base
réglementaire, les modalités d’évaluation de conformité, la gestion des plans d’actions, les besoins en termes
d’anticipation, etc.
À ces usagers principaux peuvent s’ajouter des utilisateurs secondaires intéressés, concernés mais pas toujours
principalement impliqués : les services de maintenance (travaux neufs, moyens généraux), la direction du développement
durable du Groupe, la direction des ressources humaines, etc. que nous retrouvons dans les acteurs déjà cités.
6- Profil et compétences :
L’utilisateur principal du processus de veille réglementaire va-t-il des compétences et/ou des connaissances juridiques en
matière d’environnement et/ou de sécurité ?
Va-t-il plutôt des connaissances très opérationnelles acquises par l’expérience ? Présente-t-il des prédispositions à la
lecture et l’interprétation des textes réglementaires ? Est-il assisté en interne, en externe pour cette mission ?
De la réponse à ces questions dépendra la nature du processus de veille réglementaire et/ou d’évaluation de conformité
choisi. Il est très clair que, même doté d’une solide expérience dans la gestion des problématiques HSE, il devient difficile
et générateur de stress d’identifier, tracer et traiter les évolutions des textes réglementaires au quotidien, et ce d’autant
plus que d’autres missions doivent être réalisées.
Dans ces cas, l’externalisation du processus de veille réglementaire auprès d’une société spécialisée semble être plus
rentable, que ce soit sur le plan technique, avec les outils à mettre en place et à maintenir, que sur un plan économique :
temps passé à la construction de la base réglementaire initiale, à assurer le suivi des évolutions, à en analyser la pertinence
et l’applicabilité au regard de l’activité, à mettre en forme cette analyse en vue de sa diffusion et de la traçabilité lors des
audits, etc.
Cette approche se déroule comme suis : En synthèse, pour lancer la construction de sa base réglementaire HSE l’idée
maîtresse de cette approche est la construction par « groupes de textes » après avoir précisé les données et hypothèses de
base, à savoir :
Définition du périmètre de veille (activités, installations, équipements, voire produits et zone géographique concernés).
Définition des thématiques veillées et des sous-thèmes (environnement, sécurité, santé au travail, sûreté).
Identification des principaux textes de portée générale et des textes communs.
Environnement.
Si le profil d’utilisateur est plutôt expérimenté, disposant d’outils développés en interne (ce qui est le cas parfois au sein de
grands groupes) le suivi de la veille sera plus aisé, surtout s’il dispose de ressources suffisantes et adéquates pour
organiser sa veille HSE avec des outils « maison ».
Parmi les usagers et utilisateurs de la veille, n’oublions pas les « indirects » comme nous l’avons évoqué précédemment
(travaux neufs, maintenance) qui auront, quant à eux, besoin d’une information simple, concrète et pragmatique.
La question à laquelle ils doivent répondre est : comment dans mes ateliers, dans mon secteur cette nouvelle
réglementation dit-elle être mise en œuvre ? Au-delà de l’identification des évolutions de l’arsenal législatif subsiste la
difficulté à mettre en œuvre cette législation.
Exemples illustrant la nécessaire mise en œuvre d’une réglementation modifiée à tous les niveaux et fonctions de
l’organisme. (Régie de la législation française)
1. Le décret n° 2014-798 du 11 juillet 2014 portant sur diverses dispositions relatives à la médecine du travail modifie les
articles R 4412-45 et R 4412-48 concernant les conditions de prise en charge des examens médicaux.
L’article R 4412-45 est modifié, il précise désormais que les examens médicaux sont à la charge de l’employeur lorsqu’il
dispose d’un service autonome de santé au travail et du service de santé au travail interentreprises dans les autres cas.
Le responsable HSE devra donc s’assurer, en relation avec le service autonome de santé au travail, que les examens
médicaux sont bien pris en charge par l’employeur.
2. Le décret n° 2011-396 du 13 avril 2011 relatif à des substances appauvrissant la couche d’ozone et à certains gaz à effet de
serre fluorés, aux biocides et au contrôle des produits chimiques a modifié les articles R 543-75 à R 543-121 du Code de
l’environnement, relatifs aux fluides frigorigènes utilisés dans les équipements frigorifiques et climatiques.
Qu’entend-on par contenu ? Il s’agit pour l’organisme de définir de manière claire et précise, le degré souhaité de
personnalisation, le périmètre, les sources et la nature des textes à identifier.
Faut-il identifier les textes applicables à mon secteur d’activité ? À mon site ? Autrement dit, mon besoin réside-t-il dans
une veille réglementaire personnalisée (un site), semi-personnalisée (un secteur ou plusieurs sites ayant la même activité
?) ou mes attentes sont-elles plus générales sur une veille réglementaire environnement et santé-sécurité ?
Nous pourrions dresser ici la liste des avantages et inconvénients de l’une ou l’autre solution, cette dernière dépendant
des attentes et des besoins, mais aussi des contraintes (budget, ressources internes, etc.) et ce qui pourrait constituer un
avantage pour l’un sera un inconvénient pour d’autres.. .
Voici un exemple illustrant trois cas possibles susceptibles de se présenter pour un même secteur d’activité, dans notre
exemple la métallurgie (cet exemple peut évidemment être étendu à d’autres secteurs : chimie, agroalimentaire, tous les
secteurs de l’industrie).
Exemple d’une entreprise de cent cinquante personnes opérant dans le secteur de la métallurgie, fabricant de pièces pour
automobiles mettant en œuvre les opérations suivantes : mécanique, traitement de surface, soudure, peinture.
L’ensemble des textes applicables aux activités du site est répertorié, enregistré et analysé, et l’évolution des textes est
régulièrement identifiée.
C’est la solution qui répond en tout point aux exigences des référentiels ISO 14001, OHSAS 18001, ISO 14001 et qui permet
d’avoir une vision juste, suffisante et exhaustive de ses obligations réglementaires et légales.
Situation n°1 :
Il existe un coordonnateur HSE Groupe qui peut assurer une veille semi-personnalisée pour l’ensemble des sites, à la
charge des établissements concernés d’affiner, de trier et d’éliminer les textes qui ne leur sont pas directement applicables
: la veille réglementaire réalisée par le coordonnateur du Groupe aura pour périmètre l’ensemble des textes relatifs à la
métallurgie et non spécifiques à chaque site.
Situation N°2
Chaque site est indépendant, organise sa veille de manière sectorielle en établissant et assurant le suivi de l’évolution des
textes relatifs au secteur d’activité qui le concerne : rappelons d’emblée que ce type d’organisation de la veille ne répond
pas en tout point aux exigences des référentiels ISO 14001, OHSAS 18001, et iso 45001 qui exigent que les exigences«
applicables» soient identifiées.
Cette forme de veille réglementaire présente néanmoins l’avantage d’exister, et nécessite moins de ressources et de
temps puisque, dans ce cas encore, l’organisme peut s’appuyer sur des sources externes « gratuites ». Elle présente
également l’avantage de « dégrossir » au moins le sujet. L’étape suivante d’évaluation de conformité sera toutefois
délicate car elle conduira à une évaluation de la conformité en « global ».
Ce cas de figure de la veille HSE pourrait être qualifié de « tout venant », c’està-dire que l’ensemble des thématiques et
textes relatifs à l’environnement et la santé au travail serait veillé avec l’inconvénient du « trop d’information tue
l’information », notamment celui de se retrouver avec des évolutions de textes concernant le rejet de pétrole en mer ou la
surveillance d’installations nucléaires alors que l’entreprise intervient dans la métallurgie. Un autre écueil serait d’être
noyé sous la masse d’informations et paradoxalement d’oublier un texte important qui serait applicable.
Plusieurs niveaux de textes de portée différente (territoire français, européen, international. .. ) peuvent être identifiés et
intégrés dans le processus de veille réglementaire. Là aussi, il s’agit de bien identifier ses besoins et objectifs afin de définir
précisément le périmètre de veille.
Il est ici nécessaire de rappeler succinctement les différents niveaux et la nature des textes associés.
La décision d’intégrer ou non un type particulier de textes n’est pas toujours un choix laissé au veilleur.
Rappelons que les référentiels ISO 14001 et OHSAS 18001 exigent que l’ensemble des textes applicables soient identifiés
via le processus de veille réglementaire.
C’est le cas des circulaires par exemple : elles peuvent constituer une aide précieuse. Elles ont vocation à donner un
éclairage particulièrement intéressant et surtout utile sur la manière dont le ou les textes auxquels elles se rattachent
seront interprétés et mis en application.
C’est le cas des directives européennes ou des textes en projet. Ces textes ont vocation à être transposés dans le droit des
états membres de l’Union européenne. À ce titre, leur identification et leur analyse de manière anticipée permettent aux
industriels, aux exploitants de mener une réflexion en amont sur les contraintes à venir, leurs conséquences en termes
financiers, techniques, organisationnelles.
L’inconvénient majeur invoqué par les utilisateurs est de faire face à une multitude de textes applicables à identifier et
évaluer, les textes non encore applicables et non prioritaires. Il peut être judicieux de veiller les textes en projet et
Directives et opérer une sélection parmi ceux-ci en ne retenant pour analyse et évaluation anticipée que les textes à
portée stratégique pour l’entreprise : entraînant une interdiction liée à un produit, un procédé par exemple.
Thématiques à veiller
Les thématiques à veiller dépendent principalement des activités que l’on souhaite couvrir par la veille.
Il est important de préciser dans une note de synthèse, ou une procédure, les thèmes et sous-thèmes de son périmètre de
veille et le contenu associé, afin de structurer sa veille et en particulier le classement des textes, selon un mode logique et
intuitif ou en cohérence avec d’autres outils présents dans l’entreprise.
Un exemple de classement par thèmes et sous-thèmes est proposé dans les tableaux 1 et 2 Deux catégories simples sont
proposées « Environnement » et « Sécurité ».
Fluides frigorigènes
Équipements de combustion
Air COV
Gaz à effet de serre
Émissions des véhicules
Bruit Bruit de voisinage
Règles générales
Aération
Éclairage
Aménagement des locaux
Électricité
Sanitaires
Incendie
Règles générales
Entreprises extérieures
Chargement/déchargement de matières dangereuses
Contrôles périodiques de certains équipements
Équipements de travail
Conformité machine
Manutention manuelle
Ergonomie manutention
Travail sur écran
ERP
Coordination SPS
Génie civil
Risques BTP
Accidents du travail et maladies professionnelles
CHSCT
Management sécurité Évaluation des risques et prévention des risques
professionnels
Femmes enceintes et jeunes travailleurs
~ une entreprise exploitant une activité agroalimentaire et certifiée notamment selon les référentiels BRC ou IFS pourra, à
raison, créer une thématique spécifique « Hygiène », voire « Sécurité alimentaire » ;
~ une entreprise évoluant dans le domaine du transport et en particulier de matières dangereuses, pourra, à juste titre,
accorder une importance particulière aux thématiques « Transports de matière dangereuse »
et détailler les sous-thèmes associés.
À l’issue de la phase d’évaluation de conformité, un certain nombre de non conformités sont identifiées et des actions de
mise en conformité doivent être établies, regroupées dans un plan d’action qui reprendra pour chacune des non-
conformités identifiées :
La complexité de l’action à mettre en œuvre : les non-conformités constatées peuvent être « historiques » liées à
l’ancienneté du site :
La multitude des actions à gérer : d’une manière générale, la gestion des plans d’action dans l’entreprise et surtout leur
suivi est un vrai sujet d’inquiétude remonté par les responsables HSE. Plusieurs facteurs y contribuent, notamment la
multiplication des« projets », associée souvent à un défaut de priorisation.
En Bref :
La veille réglementaire HSE peut donc être définie comme le processus formalisé d’identification et de mise à jour des
exigences légales applicables.
Cette exigence méthodologique repose sur les étapes principales suivantes :
Pour réaliser une veille réglementaire adaptée et personnalisée, il faut connaitre son « terrain de jeu », c’est-à-dire tout ce
qui va constituer son périmètre de veille. Cela passera par la connaissance d’un certains nombres de paramètres «
techniques » comme, par exemple, la situation administrative de l’entreprise, l’ensemble des risques auxquels elle peut
être confrontée ainsi que son niveau de maturité. Cette étape de connaissance du « terrain de jeu » est une étape
préalable importante lorsqu’on se lance pour la première fois dans le processus de veille.
1ère étape : Constitution du ou des référentiels réglementaires applicables et mise en place du processus de veille. Il peut
être en effet nécessaire de constituer plusieurs référentiels distincts à plusieurs sites d’une même entreprise si besoin
(complexité technique et/ou organisationnelle, différences d’activité au sein d’une même entreprise, etc.).
2ème étape : Evaluation de la conformité et mise en place des plans d’actions pour une mise en conformité et une
amélioration continue.
3ème étape : Suivi et pilotage des actions au travers de reportings précis et simples d’utilisation.
Cette méthodologie de processus de veille peut se schématiser comme suit :
L’objectif est de rassembler l’intégralité des textes applicables par thématique. Cette étape cruciale doit être
soigneusement établie. En effet, les sources de données utilisées constituent un enjeu majeur. De nombreuses sources
d’informations existent mais elles ne sont pas toutes fiables, il est donc important de s’assurer de la « fraîcheur » et de la
fiabilité des informations utilisées.
Méthodologiquement, il faut donc définir, pour chaque catégorie de textes, la source d’accès et la périodicité de
consultation de la source pour réaliser la mise à jour.
Les textes européens : règlements, décisions. Les directives nécessitent d’être transposées en droit national avant d’être
applicables directement dans les pays membres de l’Union,
Suite à cette étape initiale, la veille réglementaire et les actions qui en découlent continueront à représenter une étape clé
dans la vie du système considéré. Les présélections ainsi effectuées permettent de simplifier l’accès aux très nombreuses
évolutions réglementaires.
Chaque texte réglementaire intégré dans le référentiel fait l’objet d’un traitement précis en termes d’applicabilité des
exigences. Au travers notre outil, nous avons pris le parti de définir 4 niveaux « théoriques » d’applicabilité. De ce fait,
chaque texte doit être qualifié de la manière suivante :
Applicable : dans ce cas, il doit faire l’objet d’une analyse de conformité aux exigences du texte,
Il existe plusieurs outils permettant de compléter les apports des étapes 2 et 3, de disposer de rapports de conformité
réglementaire qui au travers d’indicateurs et de graphiques, précisent le taux de conformité et l’état d’avancement des
plans d’actions.
Pour plus d’informations sur ces outils lire l’article : Comment bien réaliser sa veille – outil de veille réglementaire ?
L’ISO14001 est « LA » norme de référence permettant de d’améliorer de façon continue ses performances
environnementales via un système de management environnemental. Elle comprend un certain nombre d’exigences
relatives à la réglementation.
De façon très synthétique, cette norme oblige les entreprises qui y souscrivent à :
Moteurs de recherche d’actualités : Google Actualités, Yahoo Actualités, Bing Actualités indexent les articles de l’ensemble
de la presse française et internationale.