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Problème no 3

Traitement du signal d’un débitmètre


Centrale PC 2008
A. Filtrage
1. La fréquence des courants et tensions issus de l’alimentation EDF à 50 Hz est une source de parasitage assez
classique. Pour les fréquences supérieures, il faut sans doute songer à des non-linéarités dans le comportement
du système qui vont amener l’existence de fréquences supérieures à 80 Hz.
2. Il est assez évident qu’il faut donc recourir à un filtre passe-bande .
3. On applique un diviseur de tension au niveau de l’entrée inverseuse de l’amplificateur opérationnel et
on obtient : V− = uks . Au niveau de l’entrée non-inverseuse, il est aussi possible de pratiquer un diviseur
Z4
de tension en partant du point P . On a alors V+ = Z +Z VP ce qui donne en passant aux admittances :
3 4
Y3
V+ = Y 3 +Y 4 VP . L’étude se termine par l’application du théorème de Millman au niveau du point P :
Y 2 ue +Y 1 us +Y 3 V+
VP = Y 1 +Y 2 +Y 3 . À partir des expressions précédentes, on aboutit à la fonction de transfert demandée :
kY 2 Y 3
H(jω) = Y 4 (Y 1 +Y 2 +Y 3 )+Y 3 (Y 2 +(1−k)Y 1 ) .
4. En basse fréquence, le condensateur de capacité C est assimilable à un interrupteur ouvert et en particulier
Y 3 → 0. On a immédiatement us → 0. En haute fréquence, il est équivalent à un fil court-circuit Y 4 → ∞ et
l’entrée non inverseuse se retrouve à la masse. Avec V− = V+ = 0 = uks , on trouve à nouveau que la tension de
sortie est nulle. Le comportement asymptotique est bien de type passe-bande comme souhaité avant.
1 1
5. On a Y 1 = Y 2 = R, Y 3 = jCω et Y 4 = jCω + R. Avec la forme trouvée avant, on arrive à H(jω) =
k jCω
R
( R +jCω)( R +jCω)+jCω 2−k
2 1 . On peut donner plusieurs formes intéressantes au résultat du calcul de la fonction
R
kjRCω
de transfert comme par exemple : H = 2+(5−k)jRCω+(jRCω)2 ou encore pour identifier avec la forme canonique
k
k Q RC
d’un filtre passe bande : H = 1
1+j 5−k
5−k
2
[RCω− RCω ]
. L’identification passe par G0 = 5−k et ω0 = 5−k avec
√ √
2 2 2
Qω0 = RC(5−k) . Ces deux dernières relations conduisent à : Q = 5−k et ω0 = RC .
kjRCω us
6. À partir de l’expression H = 2+(5−k)jRCω+(jRCω)2 = ue , on obtient aisément l’équation différentielle
2
R 2
C 2 ddtu2s
+ RC(5 − k) du
+ 2us =
dt
s
kRC dudt . On remarque que
e
le signe du coefficient de la dérivée première
peut varier en fonction de k. Lorsqu’il est positif, la solution générale pour us sera amortie puisque tous les
coefficients de l’équation différentielle sont positifs. Par contre, lorsqu’il est négatif pour k > 5 la solution
générale va diverger puisque l’exposant de l’exponentielle sera positif. Le filtre est donc stable pour k < 5 .
Cette condition est vérifiée d’après les hypothèses de départ de l’énoncé.
7. Le signal ue2 (t) = E cos 160πt correspond à une fréquence de 80 Hz. La fréquence centrale du filtre passe-
bande est nécessairement f0 = 80 Hz sinon, cela n’aurait aucun intérêt puisque l’objectif est d’isoler un signal de
cette fréquence. À cette fréquence, le gain est donc maximal. On lit qu’il est d’environ 37 dB ce qui nous permet
d’en déduire que H = G0 ≃ 70. La phase étant nulle à la résonance, on a donc : us2 (t) = 70E cos 160πt . La
tension ue1 (t) = E cos 100πt correspond à une fréquence de 50 Hz, on a alors ff0 = 0, 625 ce qui conduit à log ff0 =
log ωω0 = −0, 20. Sur le graphique, on lit alors un gain de 8 dB = 20 log H ce qui conduit à H ≃ 2, 5. Pour la
phase, on peut faire l’approximation ϕ = + π2 ≃ 1, 5 rad. On a donc la réponse : us1 (t) = 2, 5E cos(100πt + 1, 5) .
f
Pour le dernier signal ue3 (t) = E cos 200πt de fréquence f = 100 Hz, on a f0 = 1, 25. On peut en déduire que
f
log f0 = 0, 10 et on lit un gain de 12 dB et une phase voisine de − π2 . Cela nous permet de conclure que :
us3 (t) = 4E cos(200πt − 1, 5) . On constate que le filtre renforce d’un facteur 18 environ la fréquence de 80 Hz
par rapport à celle de 100 Hz et d’un facteur 30 par rapport à la fréquence de 50 Hz. C’est plutôt satisfaisant.

B. Mesure du déphasage
Oscilloscope
8. Il faut utiliser le couplage d’entrée AC afin de couper toute composante continue car l’appareil fixe sa
mesure du déphasage sur le passage par 0 qui correspond à la partie la plus pentue du signal. Un décalage
d’offset qui serait conservé par un couplage d’entrée en DC fausserait la mesure.
9. On observe sur le graphique que la période est de 9 carreaux et que le passage par 0 s’effectue avec un écart
de 1,5 carreaux. On a donc |ϕ| = 1,5 π
9 2π = 3 . Sur l’oscillogramme, le temps s’écoule de la gauche vers la droite,
′ ′
u (t) passe par zéro avant u(t). u (t) est donc en avance par rapport à u(t). Le déphasage est donc positif si on
l’applique à u′ (t) comme convenu. On a donc : ϕ = π3 .
10. Le choix des sensibilités verticales doit être fait pour que les signaux aient la même amplitude apparente
sur l’écran de l’oscilloscope, ainsi on aura des passages par zéro les plus comparables possibles.
Phasemètre à bascule
11. La caractéristique de transfert statique us (ε) d’un amplificateur opérationnel idéal de gain infini a la forme
d’une marche d’escalier. Pour ε < 0, on a us = −Vsat , pour ε > 0 us = +Vsat ce qui représente le régime de
saturation alors que pour ε = 0, −Vsat ≤ us ≤ +Vsat représente le régime linéaire. Dans le montage proposé dans
les blocs A, on a V− = 0 et par conséquent ε = V+ − V− = V+ . On effectue donc bien une comparaison à zéro
de la tension envoyée sur V+ à savoir u(t) ou u′ (t).
12. Le graphique est proposé sur la figure 1.
13. La tension uA (t) est appliquée au condensateur de capacité C1 , l’intensité qui le traverse est donc
iA = C1 du dt . Puisque l’amplificateur est idéal, ses impédances d’entrées sont infinies. Le courant iA traverse la
A

résistance R1 . En tenant compte de l’orientation de la tension uB , on voit que uB (t) = −R1 iA (t). L’équation
différentielle est par conséquent : uB (t) = −R1 C1 du
dt . La tension uA (t) étant linéaire par morceaux, le calcul
A

de la dérivée est simple. Le tracé de uB (t) figure sur la schéma de la figure 1 sans préoccupation d’échelle.
14. D’après la loi des mailles, on a uB = R2 iC + uC . on peut écrire cette équation en exprimant l’intensité
iC selon : iC = uRB2 − uRC2 . Dans un plan (uC , iC ), cette équation correspond à une droite d’ordonnée à l’origine
uB 1
R2 et de pente − R2 . En reportant cette équation dans le graphique de la figure 2, on obtient le point de
fonctionnement par intersection avec la caractéristique de la diode Zener. On constate qu’il se produit deux
situations, soit on aura uC = 0 , soit uC = +5 V . Cela correspond bien à ce que l’énoncé proposait.
15. Le tracé de la courbe représentative du signal uC (t) est effectué à la figure 1, il est légèrement décalé
verticalement et horizontalement pour faciliter la lecture.
16. Nous avons compris à l’aide des questions précédentes que tout passage par zéro d’une tension décroissante
entraı̂ne en sortie du montage avant le bloc D une impulsion brève (durée ∆t) de tension d’amplitude +5 V. La

ui (t)
b
+Vsat
∆t uA (t)
b
U

u(t)
t4 t8 uC (t)
b b
t3 b b b b
t7 b b

uB (t) t1 t2 t5 t6 t

−Vsat

Figure 1 – Blocs A et B
iC 5V
b

b
uC

Figure 2 – Point de fonctionnement de la diode Zener


représentation des impulsions se produisant sur les entrées E et E ′ du bloc D sont données par le graphique de
la figure 3. La tension uC (t) a été représentée légèrement décalée vers le haut pour faciliter la lecture. On a :
ϕ = 2πf τ .
u′C (t) uC (t) ui (t) τ ∆t
uD (t)

u′C (t)
uC (t) T

Figure 3 – Fonctionnement du bloc D

17. Puisqu’à l’instant t = 0, la sortie D est dans l’état 0, elle va basculer à l’état 1 lorsque l’entrée E ′ qui
reçoit u′C (t) va passer de 0 à +5 V. Cet état de la sortie de D est maintenu jusqu’à ce que uC (t) bascule à
son tour de l’état 0 à l’état +5 V. Ensuite, la sortie de D revient à la valeur 0 et cela dure jusqu’à ce qu’une
nouvelle impulsion se présente sur l’entrée E ′ pour u′C (t). La représentation de la tension uD (t) a été réalisée
sur le schéma de la figure 3, la courbe a été légèrement décalée horizontalement et verticalement pour faciliter
la lecture.
18. La fonction de transfert de ce filtre s’obtient aisément en appliquant le théorème de Millman au niveau
r0 /R0
de l’entrée inverseuse de l’amplificateur opérationnel. On arrive à H = − 1+jr 0 C0 ω
= uues . On peut repasser à
l’équation différentielle pour mieux comprendre même si cela n’est pas indispensable : r0 C0 du r0
dt + us = − R0 ue .
s

Il est sans doute possible d’apporter deux réponses différentes à cette question traitant deux cas de figure. Si la
phase est constante au cours du temps, on peut alors calculer la moyenne du signal qui est < ue >= E0 Tτ . Si avec
le circuit proposé, on récupère la moyenne, c’est-à-dire la composante continue, on a donc récupéré la phase ϕ.
Le filtre étant un passe-bas du premier ordre, il faut se placer dans sa bande passante et donc avoir r0 C0 ω ≪ 1.
Le signal obtenu est alors us = − rR
0 E0 τ
0T
. Par contre, si la phase varie au cours du temps, il faut travailler dans
la zone intégrateur. On peut obtenir un intégrateur à condition que r0 C0 ω ≫ 1. On a alors du uD
dt = − R0 C0 . La
s

t
forme du signal obtenu est us = −E0 R0 C0 à une constante près avec uD = E0 = +5 V. Lorsque la tension uD
est nulle, la tension us est maintenue à sa valeur initiale. En partant de la valeur 0 pour us , lorsqu’une impulsion
se présente pour uD , elle dure pendant le temps τ . Après cette durée, la tension est donc us = −E0 R0τC0 . La
mesure de cette tension par un détecteur de crêtes permet de connaı̂tre τ et par conséquent le déphasage ϕ et le
débit massique recherché. On notera toutefois qu’il faut prévoir un dispositif annexe de retour rapide à 0 de us
après la durée τ pour ne pas intégrer successivement les impulsions qui vont se succéder sur uD avec la période
T.

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