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UE3
Radioactivité
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SOMMAIRE
I. STABILITE ET INSTABILITE.......................................................................................................................3
II. TRANSITIONS ISOBARIQUES..................................................................................................................5
II.A. ÉMISSION Β-.............................................................................................................................................5
II.B. ÉMISSION Β+............................................................................................................................................7
II.C. CAPTURE ÉLECTRONIQUE.............................................................................................................................8
III. TRANSITIONS NON ISOBARIQUES........................................................................................................9
III.A. ÉMISSION Α.............................................................................................................................................9
III.B. FISSION NUCLÉAIRE.................................................................................................................................10
IV. DÉSEXCITATION NUCLÉAIRE...............................................................................................................11
IV.A. ÉMISSION Γ...........................................................................................................................................11
IV.B. CONVERSION INTERNE.............................................................................................................................12
V. PHENOMENES SECONDAIRES..............................................................................................................13
V.A. ANNIHILATION DU POSITON.......................................................................................................................13
V.B. RÉARRANGEMENT ÉLECTRONIQUE...............................................................................................................13
1. Création d''une lacune.......................................................................................................................13
2. Réarrangement en cascade :.............................................................................................................14
3. Électron d'Auger................................................................................................................................14
I. STABILITE ET INSTABILITE
Mise en évidence de la radioactivité naturelle en 1896 par Becquerel qui avait laissé un minéral d'uranium à
proximité d'une plaque photographique. Celle-ci s'est trouvée être imprégnée après exposition à l'uranium.
Nucléo-synthèse :
- Nucléosynthèse primordiale (Big Bang) → éléments légers
- Synthèse durant la vie des étoiles → éléments lourds
- Mort explosive de certaines étoiles, les supernova → éléments très lourds
Noyaux stables :
n n
→ Pour les éléments légers, = 1 , mais plus on s'éloigne vers des éléments lourds, plus le rapport
p p
augmente : les petits noyaux n'ont pas encore leur attraction nucléaire saturée. En revanche, les plus gros
noyaux ont au contraire cette force qui commence à se saturer, il faut donc rajouter de la matière pour
maintenir cette cohésion du noyau. Pour faire simple, les neutrons, en raison de leur charge électrique
nulle, servent de « ciment » entre protons qui se repousseraient trop autrement.
Émissions radioactives :
Transformation d'un noyau instable de niveau d'énergie élevé vers un noyau stable d'énergie plus basse.
L'énergie émise par les rayonnements est égal à la différence entre les énergies des états de départ et
d'arrivée.
ATTENTION : La règle « Si A augmente, alors le rapport n/p augmente aussi » ne s'applique plus !
(Rappel : A = nombre de nucléons)
On aura différents types de rayonnement en fonction de la nature de l'instabilité :
Excès de nucléons : radioactivité α
Isobariques (A= cste)
o Excès de neutrons : radioactivité β- et/ou γ
o Excès de protons :
radioactivité β+ et/ou γ
capture électronique
Isomériques
Désexcitation électromagnétique :
o conversion interne
o émission γ
II.A. ÉMISSION Β-
Elle s'applique à des noyaux trop riches en neutrons et entraîne la transformation d'un neutron en proton
avec expulsion d'un électron et d'un antineutrino :
1 1 0 0
0 n → 1 p + − 1 e + 0 ̄ν 14
Exemple : C → 14N + -1e
A A 0 0
Z X → Z +1 Y + −1 e + 0 ̄
ν +Q β
→ L'énergie Q est quantifiable et se répartie en totalité mais de manière variable entre l'électron et
l'antineutrino sous forme d’énergie cinétique.
Interprétation sub-nucléaire :
Elle s'explique par la force nucléaire faible : le quark « d » d'un neutron émet un boson W- en changeant
de saveur, en quark « u » (pour transformer le neutron en proton). Le boson W- très instable se matérialise
en électron et antineutrino (afin de conserver le nombre leptonique?) car il a suffisamment reçu d'énergie
pour le faire.
Bilan énergétique :
Q β =[ m ( A , Z )−[ m ( A , Z + 1)+ me + m̄ν ]] . c ²
avec c² pour équilibrer Q (énergie) et M (masse)
IMPORTANT !!! Le professeur fait la distinction entre la masse nucléaire notée M et sa masse atomique
(noyau + cortège électronique) notée M.
En masses atomiques M, on a, en négligeant la masse de l'antineutrino :
M ( A , Z )= M ( A , Z )+ Z. m e
M ( A , Z +1)= M ( A , Z +1 )+( Z + 1) . m e
D'où :
Q β =[ M ( A , Z )− M ( A , Z +1)] . c²
Explication du calcul de β-
Q = [mp – (mf + me + mantineutrino )].c² = [mp – (mf + me )].c² car on peut négliger la masse de l'antineutrino
Q = [Mp – Zme - (Mf – Zme - me + me )].c²
Q/c² = Mp - Zme - Mf + Zme + me - me
Q/c² = Mp – Mf
Q = (Mp – Mf).c² comme le montre la formule précédente.
Spectre énergétique :
Partage aléatoire de l'énergie entre l'électron (particule β-) et l'antineutrino :
Q β = E β + E ν+ E R
avec ER l'énergie de recul du proton, négligeable car presque nulle.
C'est un spectre continu. Dans la théorie, la distribution des énergies de l'électron (émission β) est
gaussienne, mais est légèrement asymétrique dans la réalité.
En effet, il se déplace vers la gauche car l’électron émis subit l’attraction des protons présents dans le
noyau et perd ainsi de son énergie cinétique. L’abaissement de l’énergie cinétique est d’autant plus
conséquent que les valeurs de Q sont basses.
II.B. ÉMISSION Β+
Elle s'applique à des noyaux trop riches en protons et entraîne la transformation d'un proton en neutron
avec expulsion d'un positon et d'un neutrino :
1 1 0 0
p → 0 n + + 1e + 0ν
0
Exemple : 18F → 18O + +1e
À la différence du neutron qui est radioactif, le proton a besoin d'énergie afin d'effectuer cette
transformation.
Soit, appliqué à un atome
A A 0 0
Z X → Z−1 Y + + 1e + 0ν + Q β
X:
→ De la même manière, l'énergie Q est quantifiable et se répartie en totalité mais de manière variable
entre le positon et le neutrino.
Rappel : ici les m désignent les masse nucléaires et les M les masses atomiques
Bilan énergétique :
Avec M en masses atomiques on a, en négligeant la masse du neutrino :
D'où :
→ La réaction est possible si Q > 0 et donc si M(A,Z) – M(A,Z-1)- 2me , soit
M ( A , Z )− M (A , Z −1 )> + 2 m e
, soit Δ M > 2 m e (1,02 MeV )
La réaction doit donc nécessiter un apport d'énergie.
Explication du calcul de β+
Q β =[ m ( A , Z )−[ m ( A , Z−1)+ m e + m ν ]] . c²
À partir de cette formule, on remplace les m(A,Z) et m(A,Z-1) par mp et mf'
Q = [mp – (mf' + me + mneutrino )].c² = [mp – (mf + me )].c² car on peut négliger la masse du neutrino
Q = [Mp – Zme - (Mf' – Zme + me + me )].c²
Q/c² = Mp - Zme - Mf + Zme - me - me
Q/c² = Mp – (Mf' + 2 me)
Q = (Mp – Mf - 2me).c² comme le montre la formule précédente.
Spectre énergétique :
De la même manière, la distribution de l'énergie est asymétrique, car la répulsion entre le positon émis
(particule β +) et le noyau qui sont de même signe favorise les énergies hautes.
Elle s'applique à un noyau trop riche en protons et est en concurrence avec la radioactivité β+. Elle implique
la transformation d'un proton en neutron par capture d'un électron des couches internes :
1 0 1 0
p + −1 e → 0 n + 0 ν
+1
Exemple : 125I + -1e → 125Te
Un proton et un électron donne donc : 1 neutron + 1 neutrino
1 0 A 0
X +− 1e − E e → Y + 0ν + Q CE
Z Z−1
avec Ee l'énergie de liaison de l'électron capturé.
Bilan énergétique :
Ee
Q CE =[( M ( A , Z )+ m e−)−( M ( A , Z −1)+m ν )]. c ²
c²
Avec M en masses atomiques on a, en négligeant la masse du neutrino :
Ee
Q CE =[ M ( A , Z )−M ( A , Z −1)− ]. c ²
c²
Ee
→ réaction possible
si Q > 0 donc si M(A,Z) – M(A,Z-1) - c² > 0, soit
Ee
M ( A , Z )> M ( A , Z −1)+
c ² (de l'ordre de l'eV, donc en général, toujours le cas).
(Je vous épargne l'explication du calcul, c'est toujours la même chose!)
III.A. ÉMISSION Α
Alors que les transitions isobariques faisaient intervenir la force nucléaire faible, les transitions non
isobariques quant à elles font intervenir la force nucléaire forte.
Elle s'applique à des noyaux trop riches en nucléons (noyaux lourds). C'est une fission spontanée et
4
2 α
asymétrique du noyau : expulsion d'une particule , noyau d'hélium, très stable :
Soit, appliqué à un atome
A A− 4 4
X → Y + He + Q
X Z Z−2 2 α
Exemple 1 : Ra → He + 222Rn
226 4
Bilan énergétique :
Q α =[ M ( A , Z )−( M ( A−4, Z −2)+ m α)] . c ²
En masses atomique M, on a :
Q α =[ M ( A , Z )− M ( A−4, Z −2)− M α ] . c²
→ La réaction est possible si Q > 0 et en pratique, si Z > 82, soit au-dessus du Plomb
Spectre énergétique :
C'est un spectre de raies de haute énergie (4 à 9 MeV). L'énergie est partagé entre la particule α et l'énergie
de recul du noyau qui n'est plus négligeable.
On a :
m α . v α =m noyau . v noyau
Et
1 2
E α= m .v
2 α α
1
E R= m .v ²
2 noyau noyau
mα
E R= .E
D'où : mnoyau α
Comme Q α = E R+ E α ,on a
mα
Qα =E α (1+ )
M noyau
Elle s'applique à des noyaux trop riches en nucléons (noyaux très lourds A > 100). Elle implique la fission du
noyau en deux fragments lourds :
A A1 A2 0
Z X → Z Y + Z W + x . 0 n +Q F
1 2
Cette réaction est rarement spontanée ( 252Ca) et souvent induite par l'émission de 2 ou 3 neutrons sur
l'atome lourd créant une réaction en chaîne dans le milieu (énergie proche de 200 MeV/ fission).
La fission est contrôlée (centrale nucléaire) ou non (bombe atomique) !
Les émissions de rayonnement suivent un schéma général : transformation d'un noyau instable à niveau
d'énergie élevé vers un noyau stable d'énergie stable.
Ce passage entre ces 2 états extrêmes peut comporter des niveaux intermédiaires : états excités et états
métastables intermédiaires (tient plus d'une seconde).
IV.A. ÉMISSION Γ
L'émission γ n'est pas une radioactivité à proprement parler car elle ne s'accompagne pas d'une
transformation de la composition du noyau.
Elle s'applique à un noyau dans un état excité qui va subir une désexcitation électronique (émission d'un
photon γ) par :
transformation instantanée (10-16 à 1s) : X*
Bilan énergétique :
E γ = E excité− E fondamental
Rayonnements X et γ :
Ils ne sont pas différentiables physiquement (photons), mais :
les rayonnements γ sont généralement plus énergétiques (fréquence plus grande, longueur d'onde
plus faible) et dérivent du noyau
les rayons X sont plus généralement d'origine électronique
C'est une voie de désexcitation des noyaux en compétition avec l'émission γ. Elle implique un transfert de
de l'énergie de désexcitation vers un électron qui gravite près du noyau (généralement un électron de
couche profonde), lequel est alors éjecté de l'atome avec une certaine vitesse.
Elle concerne habituellement une couche profonde (K), et éjecte l'électron à une certaine vitesse.
Cette conversion interne est en compétition avec les émissions γ.
Bilan énergétique :
1 ¿ A
Z X → Z X + Q CI
L'énergie de désexcitation se partage entre l'énergie nécessaire pour libérer l'électron (énergie de liaison)
et l'énergie cinétique relative à la vitesse avec laquelle l'électron quitte l'atome :
V. PHENOMENES SECONDAIRES
Lorsque l'énergie cinétique du positon tend vers 0, il va pouvoir rencontrer un électron du milieu,
entraînant une réaction d'annihilation : antimatière + matière → énergie.
Ce phénomène a lieu suite à une capture électronique ou une conversion interne : l'atome va chercher à
combler la lacune de sa couche interne.
2. Réarrangement en cascade :
3. Électron d'Auger