Vous êtes sur la page 1sur 23

Université Sultan Moulay Slimane

Faculté Polydisciplinaire
Béni Mellal

Module M5: Physique I


Partie III: Physique Nucléaire
Année universitaire: 2019 - 2020

STU-SVI (S1)

Pr. Sanae EL OUAHDANI

1
Table de matière :

CHAPITRE I : Caractéristiques Générales du Noyau et Énergie de Liaison…..………..3


I- L’atome …………………………………………………………………………………….3
II- Structure du noyau ………………………………………………………….…………….3
II - 1- Constituants d’un noyau …………………………………………………………….3
III- 2- Isotopes, Isobares, Isotones .…………………………………………………..……4
II- 3- masse atomique, masse nucléaire, échelle de masse …………………………………4
III- Equivalence masse-énergie …………………………………………………………..……5
IV- Défaut de masse et énergie de liaison d’un noyau ZA X ……………………………..……..6
IV-1- Défaut de masse d’un noyau A
Z X ………………………………………...………6
IV - 2 - Energie de liaison B( A,Z ) d’un noyau A
Z X ………………..……….…………6

CHAPITRE II: Transformation Radioactive et Réaction Nucléaire ……...……………...9


I – Définition …………………………………………………………………….…….………9
II- Désintégration radioactive ………………………………………………………………..10
II- 1- Désintégration alpha (ou émission alpha) ……………………………………………..10
II- 2- Désintégration β- ………………………………………………………………11
II-3- Désintégration β+ ……………………………………………………………….12
II- 4- Désintégration gamma …………………………………………………………14
III- Réaction nucléaire ……………………………………………………………………….15
III -1 - Réaction de diffusion …………………………………………………………15
a- La diffusion élastique .....................................................................................15
b- La diffusion inélastique ……………………………………………………..15
III -2 - L’absorption …………………………………………………………………16
a- Capture radiative (n,) …………………………….…………………16
b- La fission ……………………………………………………………16

CHAPITRE III : Loi de Décroissance Radioactive ………………………………………17


I - Loi de décroissance radioactive ...…………………………………………………………17
II- Période radioactive ……………………………………………………………………….18
III- Activité radioactive ………………………………………………………………………18

CHAPITRE IV : Application aux Sciences de la Terre : Datation au Carbone 14 …….20


I - Datation par le carbone 14C ……………………………………………………………….20
II - Limites de datation par le carbon 14C …………………………………………………….22

2
CHAPITRE I :

CARACTERISTIQUES GENERALES DU NOYAU ET ÉNERGIE DE


LIAISON

I- L’atome :

L’atome est le constituant élémentaire de la matière, c’est le fragment le plus petit qui permet
de différencier un élément chimique d’un autre. L’atome est formé d’un noyau chargé
positivement, au sein duquel est concentrée toute sa masse et autour duquel gravitent les
électrons. Exemple, l’atome d’hydrogène, de symbole H, est le plus simple et le plus léger de
tous. Il est formé d’un noyau contenant un proton et d’un électron qui tourne autour.

II- Structure du noyau :

II – 1– Constituants d’un noyau :

Le noyau atomique (nuclide) est constitué de protons et de neutrons appelés nucléons. Le


proton est le noyau d’atome de l’hydrogène ; portant :
 la charge positive e+ (1,6.10-19 c),
 la masse au repos est m p = 1,673.10-27Kg.

Le neutron :
 ne portant pas de charge
 de masse mn = 1,675.10-27Kg
Le noyau atomique est de forme à peu prés sphérique de rayon :
R  R0 A1 / 3
Avec :
 R0 rayon nucléaire, = 1,2.10-13 cm
 A nombre total de nucléons.

3
Un noyau s’écrit conventionnellement ZA X avec :
 X symbole chimique de l’élément
 A : nombre total de nucléons,
 Z : nombre de protons,
 N  A  Z : nombre de neutrons.
Exemple :

 12
6C est le Noyau de carbone, contient 12 nucléons : 6 protons et 6 neutrons.
 16
8 O est le Noyau de l’oxygène, contient 16 nucléons : 8 protons et 6 neutrons.

II-2- Isotopes, Isotones, Isobares:

 Les éléments chimiques d'une même espèce (même Z) peuvent avoir différents
nombres de neutron N, c'est-à-dire différents nombres de masse A, nous parlons alors
"d'isotopes".
Exemple: l’hydrogène possède trois isotopes : 11 H : atome d’hydrogène, stable.
2 3
1 H : Deuton (ou deutérium), stable et 1 H : Tritium, radioactif.

 Les éléments chimiques ayant même nombre de neutrons (même N) peuvent avoir
différents nombres de protons Z, c'est-à-dire différents nombres de masse A, nous
parlons alors "d'isotones".
15
Exemple : 7 N 8 et 168O8

 Les éléments chimiques ayant même nombre de masse (même A) peuvent avoir
différents nombres de protons Z, c'est-à-dire différents nombres de neutrons N, nous
parlons alors "d'isobares".

40 40
Exemple : 18 Ar et 20Ca

II-3- masse atomique, masse nucléaire, échelle de masse :

On désigne par masse atomique, la masse d’un atome de l’élément, généralement


notée : M ( A,Z ) et par m ( A,Z ) : masse nucléaire, la masse du noyau.

M(A,Z) = m(A,Z) + Z.me- - El /C2.

Avec :

4
 El: énergie de liaison des électrons
 me- est la masse de l’électron.

Or El /C2 est très inférieur à m(A,Z) et à Z.me-, ce qui donne : M(A,Z) ≈ m(A,Z) + Z.me-

Echelle de masse atomique :

La petitesse des atomes pose un problème évident de mesure de masse. C'est pourquoi il
a été préféré par les physiciens et les chimistes de mettre en place un système de masse
atomique qui est un système de nombres proportionnels à la masse réelle des atomes. Comme
il y a une infinité de systèmes de nombres, un a été choisi judicieusement comme référence et
c'est le chiffre 12 pour l'isotope 12 du Carbone. Ceci a pour conséquence intéressante de
conférer au proton et au neutron des masses atomiques très voisines de l'unité.

Nous pouvons donc relier le système S.I. avec le système des unités de masse atomique (uma
ou u).

"L'unité de masse atomique" est par définition la masse du 1/12 de l'atome de Carbone 12C ,
nous avons (la masse des électrons est négligée car très faible par rapport à celle des
nucléons):

Donc la masse du proton en uma vaut: m p = 1,0072746 u.

la masse du neutron en uma vaut: mn = 1,008665 u.

la masse de l’électron en uma vaut: me  = 5,4857.10-4 u.

III- Equivalence masse-énergie :

Les masses peuvent être aussi exprimées en unités d'énergie puisqu'il y a équivalence
masse-énergie comme nous l'avons vu en relativité restreinte d'après la relation d’Einstein :
E  mc 2

5
qui signifie qu’une particule de masse m isolé et au repos dans un référentiel, possède une
énergie (énergie de masse). Avec :
 m: masse de la particule en Kg,
 c : vitesse de la particule dans le vide (c = 2,997925.108 m/s).

Ceci dit, l’équivalence énergétique de l’unité de masse atomique est :

Eu  uc 2

Eu = 1,66057.10-27 . (2,997925.108)2. Kg m2/s2 = 14,92.10-11 joules.

Or l'unité d'énergie en physique nucléaire souvent utilisée est "l'électronvolt" avec un


"électronvolt" noté [eV] est l'énergie acquise par une charge élémentaire soumise à une
différence de potentiel de 1 [V] : 1eV = 1,6021765.10-19 joules.

Nous en tirons : Eu = uc2 = 931,5 MeV

ce qui revient à écrire : u = 931,5 MeV/c2

IV- Défaut de masse et énergie de liaison d’un noyau A


Z X:
IV-1: Défaut de masse d’un noyau A
Z X :

Lorsque nous "pesons" un noyau ZA X , nous constatons un fait très important!: sa masse
est inférieure à la somme des masses de ses constituants (suffisamment éloignés en tout cas
pour ne pas interagir). Cette différence est appelée le "défaut de masse" et est relativement
bien déterminée avec des modèles théoriques simplificateurs.

Le défaut de masse est alors donné par définition: m Z .m p  N .mn m( A,Z )

Avec :
 m( A,Z ) étant la masse du noyau dans son état fondamental,
 m p la masse du proton
 mn la masse du neutron.

IV- 2 - Energie de liaison, B( A,Z ) d’un noyau A


Z X :
L’énergie de liaison, notée B( A,Z ) , d’un noyau A
Z X , est l’énergie qu’il faut fournir au
noyau pour le dissocier en ses nucléons. On peut la définir aussi comme étant l’énergie qui
maintient lier un noyau. Nous tirons de la relativité restreinte que l’énergie de liaison peut
s’écrire:

6
B( A,Z )  m.c 2 [Z .m p  N .mn m( A,Z )].c 2

Sachant que : M ( A, Z ) Z .me  m( A,Z )  m( A,Z )  M ( A, Z ) Z .me

On remplace dans l’expression de B( A,Z ) implique :

B( A,Z ) [Z .m p  N .mn  Zme M ( A,Z )].c 2  [Z .(m p me )  N .mn M ( A,Z )].c 2

B( A,Z )  [Z .M H  N .mn M ( A,Z )].c 2

Avec : .M H  (m p  me ) est la masse atomique de l’hydrogène.

NB : m est positif pour tous les éléments (émission d'énergie et donc de masse vers le
système extérieur). Si tel n'était pas le cas, les nucléons n'auraient aucune raison de se mettre
ensembles afin de former naturellement des noyaux stables (ou plus stables...).

On définit l’énergie de liaison moyenne par nucléons d'un noyau par:

B( A, Z ) [ Z .m p  N .mn m( A, Z )].c


_ 2

B  ( MeV / nucléons )
A A

La figure ci-dessous donne l’énergie moyenne par nucléons, en fonction du nombre de


masse (A)

7
où nous voyons qu'à partir du Fer (élément qui est donc le plus "collé" et le plus stable
en termes énergétiques car ayant la plus forte énergie de liaison moyenne) l'énergie moyenne
diminue à nouveau. Cette diminution étant due au fait qu'à partir d'environ 70 nucléons il
semblerait que la force électrostatique à l'intérieur du noyau commence à prendre le dessus
sur une autre force qui règne dans les noyaux à très petite échelle (cette force sera nommée
plus tard la "force forte" ou "interaction forte"). On peut constater que pour A supérieur à 20,
_
B , est comprise entre 7 et 9 MeV/nucléons.

8
CHAPITRE II:

TRANSFORMATIONS RADIOACTIVES ET REACTION NUCLEAIRE

Depuis plus d’un siècle, l’homme a découvert l’existence de la radioactivité. Il


a su exploiter l’énergie fabuleuse cachée au cœur de la matière, avec plus ou moins
de bonheur, et même créer de nouveaux éléments qui n’existent pas sur Terre !
Quelques applications :
énergétiques : centrales nucléaires à fission,
médicales : utilisation de traceurs radioactifs pour les diagnostics, traitement des
cancers,
biologiques / géologie : études in vivo à l’aide de marqueurs radioactifs, datation
militaires : bombes nucléaires à fusion ou à fission.

I- Définition :

La radioactivité est l’émission de particules (ou rayonnements) par certains matériaux dits
radioactifs. Cette émission est due à une transformation spontanée des noyaux constituants ces
matériaux. La radioactivité est une transformation spontanée, de noyaux instables (radioactifs)
à l’état stable, avec émission de rayonnements.

L’étude de ce rayonnement émis, montre qu’il se compose de : rayons alpha (α), beta
(β) et gamma (γ), séparables par l'actions d'un champ magnétique comme indiqué
symboliquement dans l'image ci-dessous :

9
- Rayons alpha (α) : portent la charge + 2e. Ils ont une grande masse. Ce sont les
noyaux d’hélium ( 24 He ).
- Rayons beta (β) : on distingue β- portant la charge –e (sont des électrons) et β+ portant
la charge +e (sont des positons).
- Rayons gamma (γ) : ne possèdent ni charge ni masse, ce sont des ondes
électromagnétiques de grandes énergies.

Ces rayonnements se différentient par leur pénétrabilité dans la matière : le


rayonnement α alpha est arrêté par une feuille de papier, β est arrêté par 1,5 mm de plomb et
γ peut traverser plusieurs cm de plomb.

II- Désintégration radioactive :

II- 1- Désintégration alpha (ou émission alpha) :

La désintégration alpha concerne les noyaux trop lourds ( A ≥ 150) : Lorsqu'un noyau lourd
contient trop de protons et de neutrons (comme l'Uranium 238 par exemple), il va vider son
trop-plein de nucléons en émettant une particule alpha (noyau d'hélium) et le système final qui
sera un nouveau noyau aura une masse plus faible et éventuellement stable. Ce mode de
désintégration est la "radioactivité alpha".

A 4
L’équation de désintégration alpha, peut s’écrire comme: A
Z X  Y  24He
Z 2

10
Exemple : 222
86 Ra  218
84 Po  24He

L'énergie dégagée lors de cette transformation se calcule au moyen de la perte de masse:

Q  (m X  mY  m ).c 2 C’est l’énergie de désintégration alpha

Avec m X étant la masse du noyau initial ( ZA X ), mY la masse du noyau final ( ZA42Y ) et m la


masse du noyau d'Hélium ( 24 He ).

En fonction des masses atomiques, cette énergie s’écrit énergie :

Q  (M X  M Y  M  ).c 2

Avec M X , M Y et M  sont respectivement la masse du noyau initial ( ZA X ),du noyau final (


A 4
Y ) et du noyau d'Hélium ( 24 He ).
Z 2

Cette expression montre que l'énergie des particules α est bien définie pour des noyaux
initiaux et finaux donnés. De fait, nous observons en réalité un spectre énergétique discret.

La conservation de l'énergie impose que l'énergie de la désintégration α se répartit entre


l'énergie cinétique des deux produits résiduels Y et α.

II- 2- Désintégration β-

Définition: Lorsqu'un noyau est instable à cause d'un trop plein de neutrons (comme le
Carbone 14 par exemple) il n'émettra pas de neutrons. En revanche il aura la faculté de
changer un de ses neutrons en un proton. Lors de cette transformation, pour conserver la
charge électrique totale du système, un électron sera créé. Cette transformation est la
"radioactivité bêta-" (- car l'électron à une charge négative dans cette désintégration).

La désintégration dite β- est donc une caractéristique des noyaux ayant un excès de
neutrons. Les isotopes concernés se rendent plus stables en transformant un neutron en un
proton avec émission d'un électron β- et d'une particule appelée "antineutrino" . Nous avons
alors pour le neutron concerné:

0
1
0 n  1
1p 0
1   0

A
Nous avons pour un noyau Z X concerné:

11
0
A
Z X  A
Z 1 Y     0

De même l'énergie dégagée lors de cette transformation se calcule au moyen de la perte de


masse:

Q   (m X  mY  m  ).c 2

Avec m X étant la masse du noyau initial ( ZA X ), mY la masse du noyau final ( Z A1Y ) et m   la


masse de l’électron.

En fonction des masses atomiques, cette énergie s’écrit:

Q   (M X  M Y ).c 2

Avec M X et M Y sont respectivement la masse atomique initial du ( ZA X ) et la masse


atomique final du ( Z A1Y ).

La désintégration β- ne peut donc avoir lieu que si Q   0 , c'est-à-dire si:

(M X  M Y )

Chaque désintégration β- pure est caractérisée par une énergie fixe de décroissance Q 
. Du fait que l'énergie cinétique du noyau est négligeable de par sa masse à celle du l'électron
et de l'antineutrino réunis, l'énergie dégagée Q  est partagée entre les énergies cinétique du

β- et de  . La masse de l'antineutrino étant très loin inférieure à celle de l'électron, l'énergie


cinétique de l'antineutrino peut donc être négligée. Ainsi, l'énergie du β- n'est cependant pas
fixe et peut avoir n'importe quelles valeurs entre 0 et Q  . Nous observons donc un spectre
d'énergie continu contrairement aux autres types de radioactivité (car l'antineutrino peut avoir
une énergie cinétique variable).

Exemple : ̅

12
II-3- Désintégration β+

Définition: Lorsqu'un noyau est instable à cause d'un trop plein de protons il n'émettra pas de
protons. En revanche, il aura la faculté de changer un de ses protons en neutron. Lors de la
désintégration β+ un proton est dissocié en un neutron, un électron positif ("positon" noté β+ )
et un "neutrino" (noté  ) sont émis.

Nous écrivons cela:

1
1 p  1
0 n 0
1   00

A
Nous avons pour un noyau Z X concerné:

A
Z X  A
Z 1Y     00

De même l'énergie dégagée lors de cette transformation se calcule au moyen de la perte de


masse:

Q   (m X  mY  m  ).c 2

Avec m X étant la masse du noyau initial ( ZA X ), mY la masse du noyau final ( Z A1Y ) et m   la


masse du positon qui est aussi la masse de l’électron.

13
En fonction des masses atomiques, cette énergie s’écrit:

Q   (M X  M Y  2m  ).c 2

A
Avec M X , M Y sont respectivement les masses atomiques de Z X , de Z A1Y et m   la masse
de l’électron.

La désintégration β+ ne peut donc avoir lieu que si Q   0 , c'est-à-dire si:

(M X  M Y )  2m 

Comme pour la désintégration β-, l'énergie du β+ n'est pas fixe et peut avoir n'importe quelles
valeurs entre 0 et Q. Nous observons donc un spectre d'énergie.

Exemple :

II- 4- Désintégration gamma

Définition: Le noyau Y formé lors d’une désintégration α, β- ou β+ est très souvent dans un
état excité ou métastable (ou isomère) ( noté Y*). Ce nuclide retourne à l’état fondamental en
dégageant l’excès d’énergie sous forme d’un ou plusieurs photons gamma (γ).

L’équation de désintégration γ s’écrit : A


Z X*  X 
A
Z

L'énergie du photon γ vaut: Q  (M X *  M X ).c 2

NB : Il existe d’autres types de désintégrations à savoir la désintégration par capture


électronique, la désintégration par conversion interne…

Exemple :

14
III- Réaction nucléaire

III -1 - Réaction de diffusion

a- La diffusion élastique

Une diffusion élastique (ou collision élastique) est une interaction, entre deux corps ou plus,
au cours de laquelle l’énergie cinétique totale est conservée, mais à la suite de laquelle les
directions de propagation sont modifiées. Ce changement de direction, dû aux forces
d'interaction, est ce qui constitue la diffusion.

Se produit quelle que soit l’énergie.

b - La diffusion inélastique

15
On parle de diffusion inélastique de rayonnement (onde électromagnétique, mais aussi
neutron, etc. ) lorsque l'énergie du particule cible diffusée est différente de l'énergie du
particule projectile incidente. Le noyau résiduel est laissé dans un état excité.

C’est une réaction à seuil

quelques MeV pour les noyaux légers


seuil 
quelques keV pour les noyaux lourds

III -2 - L’absorption

a- Capture radiative (n,)

Capture du neutron par le Sodium 23Na :

Une capture radiative désigne la capture d’une particule (neutron, proton, particule
alpha, autre noyau) par un noyau suivie immédiatement de l’émission d'un photon.
La capture d’un neutron par un noyau, est suivie par la désexcitation du noyau par
émission d'un photon, en haut un exemple.

16
b- La fission

La fission nucléaire est le phénomène par lequel un noyau atomique lourd (c'est-à-dire,
formé d'un grand nombre de nucléons comme l'uranium, le plutonium, etc. ) est scindé
en deux avec quelques nucléides plus légers.

CHAPITRE III :

LOI DE DECROISSANCE RADIOACTIVE

I- Loi de décroissance radioactive

Certains noyaux possèdent donc la propriété de modifier spontanément leur structure


interne pour atteindre un niveau d'énergie plus fondamental. Cette transformation
s'accompagne de l'émission de particules et/ou de rayonnements électromagnétiques. Le
noyau résiduel peut être lui aussi radioactif et subir d'autres transformations par la suite ou
être stable.

La désintégration radioactive d'un isotope est un phénomène aléatoire et nous ne


pouvons jamais dire à quel moment un noyau va se désintégrer (probabilité sans effet de
mémoire). La probabilité que présente un noyau radioactif de se désintégrer pendant l’unité de
temps :
 s’appelle la "constante radioactive" (noté λ)
 a pour unité l'inverse du temps soit s-1, min-1, jour-1 etc…

La constante radioactive varie pour tous les isotopes connus entre:

17
Soit N(t) le stock d'atomes d'un isotope radioactif au temps t. Le nombre d'atomes se
désintégrant durant le temps infinitésimal dt est donc égal à :

conduisant à une diminution du stock égale à :

L'équation différentielle s'écrit donc:

ou :

En intégrant l’équation différentielle et en prenant qu’à l’instant t = 0, N(t = 0) = N0, on aura :

N (t )  N 0 e   t

C’est la loi de décroissance radioactive ou ce qu’on appelle loi de Rutherford – Soddy.

Avec :

 N(t) : nombre de noyaux radioactifs présent à l’instant t


 N0 : nombre de noyaux radioactifs à t = 0
 N’(t) = N0 – N(t) = N 0  N 0 e   t  N 0 (1 e t ) est le nombre de noyaux désintégré
entre le temps t = 0 et t.

II- Période radioactive

Définition: La "période radioactive" ou le "demi-vie" T d'un isotope est le temps moyen qu'il
faut attendre pour que 50% du stock de noyaux radioactifs d'un isotope donné soit désintégré:

N0 1 ln 2
N (t  T )   N 0 e T  e T   T
2 2 

N0
A t = 2T : N (t  2T )  N 0 e 2T  N 0 e 2 ln 2 
22

 3 T N
A t = 3T : N (t  3T )  N 0 e  N 0 e 3 ln 2  30
2

18
 nT  n ln 2 N0
A t = nT : N (t  nT )  N 0 e  N 0 e 
2n

III. Activité radioactive

Définition: L'activité A d'une source radioactive est le nombre de désintégrations par unité de
dN (t )
temps. Elle est donnée par la formule : A(t )    N 0 e   t  N (t )
dt

Ou :
 N(t) est le nombre de noyaux présent dans l’échantillon à l’instant t.
m(t )
 Si m(t) est la masse de l’échantillon à l’instant t, N (t )  N av
M mol
 ou N = 6,023. 1023 est le nombre d’Avogadro
av
 M est la masse molaire de l’élément.
mol

La relation dite "équation d'activité" :

Montre ainsi que l'activité d'un nombre donné d'atomes N d'un isotope radioactif est
proportionnelle à ce nombre et inversement proportionnelle à la demi-vie de l'isotope ( par la
relation vue plus haute entre la constante radioactive et la période de demi-vie).

L’unité de mesure de l’activité est le "Becquerel" est noté Bq . 1 Becquerel correspondant


donc à une désintégration par seconde : 1 Bq = 1 desintégration/s

L'ancienne unité de mesure de la radioactivité était le "Curie" [Ci] . Le Curie avait été
défini dans un premier temps comme l'activité d'environ un gramme de radium, élément
naturel que nous retrouvons dans les sols avec l'Uranium. Cette unité est beaucoup plus
grande que la précédente car par définition 1 [Ci] correspond à 37 milliards de désintégrations
par seconde:

Exemple:

L’activité d’un gramme de de période T 1600 années est :

ln 2 0,693 1. 6,022.10 23
A(t )  N (t )  N (t )   3,7.1010 Bq
T 1600.365.24.60.60 225

19
Par le même raisonnement, nous montrons que l'activité au cours du temps suit la même loi
exponentielle que la diminution du nombre de nucléides:

A(t )  A0 e   t

avec :

A0  A(t  0)  N 0

20
CHAPITRE IV :

APPLICATION AUX SCIENCES DE LA TERRE : DATATION AU CARBONE 14

Dans les applications biologiques ou médicales de la radioactivité, l’intérêt se porte


principalement sur l’utilisation des rayonnements émis, à des fins de repérage, de
visualisation ou de destruction de molécules par ionisation. Par contre dans les applications
aux Sciences de la terre, c’est l’existence d’une période radioactive qui est généralement le
facteur intéressant, car il s’agit essentiellement de datation de temps de migration.

- Géochronologie : a pour objet la datation des événements géologiques (âge des


formations géologiques, dates des événements tectoniques anciens, …) par la mesure du
temps écoulé depuis la formation des roches et minéraux. A côté des méthodes de chronologie
relative, fondées essentiellement sur la stratigraphie et la reconnaissance des fossiles, on
utilise des méthodes absolues liées au phénomène de radioactivité.

La datation par les radioéléments est basée sur la mesure de la quantité


(généralement faible) de certains radioéléments présents dans l’échantillon. C’est grâce
à cette technique qu’on a pu dater des civilisations, minerais, volcans, âge de la
terre...etc

I - Datation par le carbone-14

Plusieurs méthodes sont utilisées dans la datation par le phénomène de radioactivité, nous
présenterons un seul exemple, celui de la datation des matériaux d’origine organique, basé sur
14
la mesure de radioactivité du C dans ce matériau organique.

Le carbone-14 ( ) est un isotope de carbone. Il est formé dans l’atmosphère sous l’effet des
neutrons cosmiques sur l’azote (N2) qui compose 80 % de l’atmosphère

Il est radioactif de periode 5730 ans.

Un certain équilibre Formation/ désintégration est établi :

21
̅

Ainsi la concentration du carbone-14 est constante dans l’atmosphère. Elle est telle que :

Les atomes de 14C, se trouvant dans l’atmosphère sous forme de CO2 , sont consommés par
les êtres vivants (plantes animaux, ...etc). Ainsi, la concentration en 14C dans toute la
substance organique vivante est similaire à celle de l’atmosphère.

Lorsque l’être vivant meurt, son 14C n’est plus alimenté, le système est donc fermé (clos).
La quantité de 14C qu’il contient varie selon la loi :

Équation à deux inconnus ( ! ) :


 Le temps : t
 La teneur initiale en 14C : N0
14
En fait la teneur initiale en C ( N0 ) n’est pas la même pour toute la substance organique

vivante. Par contre le rapport est le même.

On a :

Divisons les 2 membres de l’égalité par :

Avec : nombre d’atomes de 14C à l’instant t.

Comme le 12C n’est pas radioactif alors :

( ) ( )
Ainsi : | ( )
| | ( )
|

22
| |

| | | |
( ) ( )

II - Limites de datation par le carbon 14C :

Comme pour toute la substance radioactive, au délà d’environ 10 périodes, la concentration de


14
C devient négligeable. Et la datation par ce radioélément n’est plus possible par les
techniques actuelles ; les résultats ne sont relativement précis que pour les âges inférieurs à 35
000 ans.

23

Vous aimerez peut-être aussi