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INRA Prod. Anim.

Hors sŽrie 1996, 71-80


C. DEMARQUILLY, P. FAVERDIN *,
Y. GEAY **, R. VƒRITƒ *, M. VERMOREL ** Bases rationnelles
INRA Station de Recherches
sur la Nutrition des Herbivores Theix
de lÕalimentation
63122 St-Gen•s Champanelle
* INRA Station de Recherches sur la Vache laiti•re
des ruminants
35590 St-Gilles
** INRA Laboratoire Croissance et MŽtabolismes
Theix 63122 St-Gen•s Champanelle

Toute erreur dans lÕalimentation des ani- la composition corporelle des animaux en
maux domestiques a des rŽpercussions croissance et la composition de leur gain de
Žconomiques tant sur le cožt des rations que poids.
sur la valeur commerciale des produits Dans le m•me temps, les demandes des uti-
animaux, dans la mesure o• la qualitŽ de ces lisateurs augmentaient suite ˆ lÕŽvolution des
produits et les performances rŽalisŽes sont conditions de la production animale. La pro-
moindres. Aussi tous ceux (Žleveurs, ductivitŽ des animaux sÕaccroissait chaque
conseillers agricoles, techniciens des firmes annŽe, de nouvelles formes de production
dÕaliment du bŽtail...) qui se prŽoccupent (taurillons) apparaissaient ainsi que de nou-
dÕalimention animale doivent-ils pouvoir veaux aliments et de nouvelles technologies
disposer de donnŽes prŽcises sur la (fourrages conditionnŽs, ensilages dÕherbe et
composition, la valeur nutritive et de ma•s, tourteaux protŽgŽs...)
lÕingestiblitŽ (cÕest-ˆ-dire les quantitŽs qui
peuvent •tre ingŽrŽes) des nombreux Aussi, d•s 1973, R. Jarrige proposait-il aux
aliments disponibles, sur les besoins chercheurs sÕoccupant dÕalimentation des
nutritionnels et la capacitŽ dÕingestion des ruminants de mettre en place des recherches
diffŽrentes catŽgories de ruminants. Ces permettant une rŽnovation compl•te des
informations sont disponibles dans ce quÕon bases de lÕalimentation tout en les prŽsentant
appelle couramment les Ç Tables È. sous une forme directement utilisable dans la
pratique, et en conservant, autant que pos-
JusquÕau dŽbut des annŽes 60, les tables de sible, les modes de raisonnement qui avaient
rŽfŽrence pour ruminants Žtaient en France, fait leurs preuves, dans le calcul des rations
ˆ quelques modifications pr•s, celles que le notamment.
Pr A.M. Leroy avait ŽlaborŽes dans les
Ce travail sÕest traduit par la sortie en
annŽes 40 ˆ partir dÕun nombre limitŽ dÕexpŽ-
1978 du Ç Livre Rouge È intitulŽ Ç Alimenta-
rimentations fran•aises ou Žtrang•res. Elles
tion des ruminants È (INRA 1978). Cet
servaient ˆ la fois de base ˆ lÕenseignement et
ouvrage prŽsentait tout dÕabord, de fa•on syn-
ˆ la vulgarisation. Mais tr•s vite, il est
thŽtique, les connaissances acquises ˆ lÕINRA
apparu indispensable de les rŽviser et de les
et ˆ lÕŽtranger sur lÕingestion, la digestion et
complŽter afin de tenir compte des progr•s
les mŽtabolismes, connaissances qui ont per-
des connaissances sur les besoins des ani-
mis dÕŽlaborer de nouveaux syst•mes dÕex-
maux et sur lÕutilisation digestive et mŽtabo-
pression des besoins des ruminants et de la
lique des aliments, et de lÕŽvolution des tech-
valeur nutritive des aliments. Il comportait,
niques dÕalimentation et dÕŽlevage des
en outre, des tables de la valeur des divers
animaux domestiques.
aliments disponibles, ainsi que des tables
En 1965, un ouvrage de lÕAgricultural dÕapports alimentaires recommandŽs pour les
Research Council (ARC) rassemblait lÕinfor- diffŽrentes catŽgories de ruminants.
mation disponible ˆ cette date sur les besoins
nutritionnels des ruminants. LÕARC introdui-
sait de nouveaux concepts, en mati•re dÕŽner-
gie notamment, et le mode de calcul factoriel 1 / Les nouveaux syst•mes
des besoins. Pour composer les rations des animaux, les
Par la suite, nos connaissances ont conti- Žleveurs doivent savoir dans quelle mesure
nuŽ ˆ sÕaccro”tre et ˆ se prŽciser, notamment les aliments peuvent se substituer les uns
quant ˆ la ma”trise des fermentations dans le aux autres pour couvrir les besoins des ani-
rumen, lÕutilisation de lÕŽnergie, de lÕazote et maux. Il est donc nŽcessaire dÕexprimer les
de certains minŽraux (P, Ca, Mg, ...), la capa- besoins des animaux et la valeur nutritive de
citŽ dÕingestion des animaux, la composition, tous les aliments (valeur ŽnergŽtique, valeur
la digestibilitŽ et lÕingestibilitŽ des fourrages, azotŽe...) dans les m•mes unitŽs. Des
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mŽthodes de calcul et de prŽdiction de la en particulier dans le domaine de lÕŽlectro-


valeur nutritive ont ŽtŽ ŽlaborŽes, prenant en nique, a permis la rŽalisation de chambres
compte les diverses Žtapes de la transforma- calorimŽtriques permettant des mesures
tion des aliments en tissus ou en produits de automatisŽes et prŽcises des dŽpenses Žner-
sŽcrŽtion, ainsi que leurs rendements de gŽtiques des animaux. Les Žtudes ont permis
transformation. Ces ensembles de concepts et dÕune part de mettre en Žvidence les diffŽ-
de modes de calculs constituent des Ç sys- rences dÕefficacitŽ dÕutilisation des produits
t•mes È de prŽdiction de la valeur ŽnergŽ- terminaux de la digestion (glucose, acides
tique, de la valeur azotŽe et de lÕingestibilitŽ gras longs, acides gras volatils...) dÕautre part
des aliments, des besoins et de la capacitŽ de quantifier les rendements dÕutilisation de
dÕingestion des ruminants. lÕŽnergie mŽtabolisable pour lÕentretien, pour
Ces syst•mes se caractŽrisent par une la lactation et pour lÕengraissement selon les
valeur alimentaire pour chaque aliment caractŽristiques des aliments ou des rations.
(valeur ŽnergŽtique, valeur azotŽe et ingesti- Parall•lement, lÕamŽlioration des connais-
bilitŽ) et un besoin pour chaque animal ˆ sances sur la composition chimique du gain
chaque stade physiologique (besoins en Žner- de poids des ruminants en croissance et en
gie et en azote, capacitŽ dÕingestion). LÕobjec- finition et sur leurs particularitŽs dans lÕutili-
tif du rationnement consiste donc ˆ couvrir sation de lÕŽnergie, gr‰ce aux travaux rŽalisŽs
les besoins des animaux par la somme des notamment ˆ lÕINRA de Theix (Žquipe de J.
valeurs alimentaires des aliments consom- Robelin) a permis de prŽvoir les besoins des
mŽs. animaux selon la race, le sexe, le type de pro-
duction, le poids et le gain de poids. Cet
ensemble de connaissances permettait de
1.1 / Syst•me dÕŽvaluation mettre au point de nouveaux syst•mes dÕap-
de la nutrition ŽnergŽtique prŽciation de la valeur ŽnergŽtique des ali-
ments et des besoins des animaux.
Le syst•me des UnitŽs Fourrag•res (UF)
consiste ˆ calculer, pour chaque aliment, la Du syst•me des UF de Leroy, le nouveau
quantitŽ dÕŽnergie que lÕanimal qui lÕing•re syst•me conserve la notion dÕŽnergie nette
est capable dÕutiliser pour la croisssance et parce quÕelle est la seule additive dans le cal-
lÕentretien de ses tissus ou de produire sous cul des rations, et son expression en UF
forme de lait (Žnergie nette), et de lÕexprimer (figure 1). Mais il adopte une dŽmarche ana-
en Ç UnitŽs Fourrag•res È, par comparaison ˆ lytique qui repose sur une charpente physio-
la valeur ŽnergŽtique nette dÕun kg dÕorge de logique solide. Cette dŽmarche sÕappuie en
rŽfŽrence, Žgale par dŽfinition ˆ 1 UF. AdoptŽ effet, pour chaque aliment, sur la connais-
d•s 1915 par les pays scandinaves (Dane- sance de sa teneur en Žnergie brute (EB),
mark, Norv•ge, Su•de), ce syst•me nŽcessi- celle de la digestibilitŽ de lÕŽnergie (dE) per-
tait des essais dÕalimentation dans lesquels mettant le calcul de lÕŽnergie digestible (ED),
on mesurait, pour chaque nouvel aliment, la du coefficient de transformation de lÕŽnergie
quantitŽ dÕŽnergie fixŽe, par abattage, ou pro- digestible en Žnergie mŽtabolisable (EM/ED),
duite, par analyse. Ces mesures Žtaient tr•s enfin des rendements (k) dÕutilisation de
cožteuses et peu rapides. Le syst•me a ŽtŽ lÕŽnergie mŽtabolisable en Žnergie nette pour
introduit en France par A.M. Leroy dans les les diffŽrentes fonctions :
annŽes 40, mais en adoptant un mode de cal- EN = EB × dE × (EM/ED) × k
cul simple basŽ sur des mesures indirectes de la valeur de k variant suivant que lÕŽnergie
la production de chaleur des animaux en sert ˆ couvrir les besoins dÕentretien (km), de
chambres calorimŽtriques. La valeur UF des lactation (kl) ou dÕengraissement (kf).
aliments Žtait calculŽe ˆ partir de leur teneur Pour les fourrages, les nombreuses
en mati•re organique digestible qui, multi- mesures effectuŽes ˆ lÕINRA ˆ partir de 1974
pliŽe par le coefficient 3,65, donnait leur ont permis de proposer des Žquations permet-
teneur moyenne en Žnergie mŽtabolisable tant dÕestimer lÕŽnergie brute ˆ partir des
dont on dŽduisait la perte moyenne dÕŽnergie teneurs en cendres et en mati•res azotŽes et
observŽe au cours de lÕutilisation des ali- la digestibilitŽ de lÕŽnergie ˆ partir de celle de
ments par les animaux (extra chaleur de 1 la mati•re organique, celle-ci servant jusque
kcal/g de mati•re s•che ingŽrŽe). On nŽgli- lˆ ˆ prŽvoir, seule, la valeur ŽnergŽtique des
geait donc les variations de la valeur calori- fourrages (Demarquilly et al 1978a). La
fique de la mati•re organique digestible variation du coefficient de transformation de
(MOD) et celle des pertes sous forme de gaz lÕŽnergie digestible en Žnergie mŽtabolisable
et dÕurine suivant la composition de cette a pu •tre estimŽe de fa•on prŽcise ˆ partir des
MOD. Surtout, la perte dÕextra-chaleur ne teneurs en mati•res azotŽes totales et cellu-
tenait pas compte des diffŽrences impor- lose brute de lÕaliment et du niveau dÕalimen-
tantes existant entre les esp•ces, les fonc- tation gr‰ce au dŽpouillement de tr•s nom-
tions (entretien, lactation, croissance, breuses donnŽes obtenues dans le monde en
engraissement...) et les aliments. chambres calorimŽtriques (M. Vermorel et
Apr•s la seconde guerre mondiale, les J.C. Bouvier, 1978, non publiŽ). Quant aux
connaissances sur la physiologie digestive des rendements k, ils Žtaient dŽjˆ bien connus
ruminants se sont amŽliorŽes et, surtout, on par les Žtudes Žtrang•res, sauf pour le jeune
a assistŽ ˆ partir de 1957 ˆ une reprise des animal en croissance. Ces rendements sont
Žtudes de nutrition ŽnergŽtique dans diffŽ- plus ŽlevŽs pour lÕentretien que pour la lacta-
rents pays. Le dŽveloppement technologique, tion et pour la lactation que pour le dŽp™t de

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Figure 1. Syst•mes dÕŽvaluation de la nutrition ŽnergŽtique.

Méthode Leroy UF, INRA 1978

Energie brute Fonction de la composition de l'aliment

Pertes d'énergie dans les fèces. Dépendent


de la digestibilité de l'aliment qui varie de
0,20 à 0,85
Matière organique Energie digestible
digestible (g/kg MDS)

Pertes d'énergie dans les urines (3 à 7 % de


l'EB) et sous forme de méthane (4 à 10 %).
Dépendent de la digestibilité et de la
composition de l'aliment et du niveau
d'alimentation des animaux
EM = 3,65 MOD Energie métabolisable

Pertes d'énergie sous forme d'extra-chaleur.


Dépendent de la composition de l'aliment et
du rendement k de l'utilisation de l'EM :
km ≅ 0,72 pour l'entretien
kl ≅ 0,60 pour la lactation
0,30 < kf < 0,56 pour la croissance
et l'engraissement
EN = 3,65 MOD - 1000 Energie nette

graisse, les diffŽrences sÕaccroissant quand la 1.2 / Syst•me dÕŽvaluation


digestibilitŽ des aliments diminue. La prise de la nutrition azotŽe
en compte des diffŽrences importantes entre
kl et kf a conduit ˆ une revalorisation impor- Dans la plupart des pays, les apports ali-
tante de la valeur ŽnergŽtique des fourrages mentaires et les besoins des animaux en
pour la production laiti•re (cf plus loin). azote ont longtemps ŽtŽ exprimŽs en mati•res
La valeur ŽnergŽtique dÕun aliment varie azotŽes digestibles (MAD), qui correspondent
donc non seulement avec ses caractŽristiques au bilan digestif apparent de lÕensemble des
et sa digestibilitŽ, mais aussi pour les ani- matŽriaux azotŽs.
maux en croissance et ˆ lÕengrais avec la Ce mode dÕexpression simple est ensuite
nature et lÕintensitŽ de la production de lÕani- devenu insuffisamment prŽcis, notamment
mal. Il aurait donc ŽtŽ nŽcessaire de conce- du fait de lÕaccroissement des performances
voir pour chaque aliment une valeur ŽnergŽ- animales, de la diversification des sources
tique adaptŽe ˆ chaque Žtat physiologique de azotŽes et des objectifs dÕefficacitŽ alimen-
cet animal. On a toutefois pu couvrir correc- taire, de qualitŽ des produits et de moindres
tement la quasi totalitŽ de ces situations phy- rejets azotŽs. En effet, il souffre de plusieurs
siologiques en corrigeant les besoins des ani- limites sŽrieuses puisquÕen particulier il ne
maux en croissance et ˆ lÕengrais et en consid•re pas :
attribuant ˆ chaque aliment seulement 2 - le r™le primordial des microbes du rumen
valeurs UF : une pour la lactation (UFL), (sur lÕefficacitŽ digestive globale, les remanie-
valable pour les femelles laiti•res et les ani- ments protŽiques et lÕingestion) dont il
maux ˆ lÕentretien ou en croissance faible ou convient dÕune part de savoir satisfaire les
modŽrŽe car le rapport km/kl est quasi besoins azotŽs et ŽnergŽtiques et dÕautre part
constant, lÕautre pour les animaux ˆ crois- dÕestimer les effets sur la fourniture de pro-
sance rapide, lÕUFV (UF viande), intŽgrant ˆ tŽines ˆ lÕanimal ;
la fois les rendements dÕutilisation de lÕŽner-
gie mŽtabolisable pour lÕentretien et pour la - la part relative des diffŽrentes substances
croissance. azotŽes absorbŽes : lÕammoniac dont lÕutilitŽ
mŽtabolique est nulle et les acides aminŽs
Les valeurs UF des aliments ont ŽtŽ lŽg•re- qui, seuls, contribuent ˆ satisfaire les besoins
ment modifiŽes en 1988 pour tenir compte azotŽs de lÕanimal ;
des amŽliorations apportŽes dans lÕestimation
- la composition en acides aminŽs (AA),
de lÕŽnergie brute des aliments concentrŽs
dont certains peuvent •tre limitants.
ainsi que dans le calcul de la digestibilitŽ de
lÕŽnergie ˆ partir de celle de la mati•re orga- Pour tenir compte de certains de ces incon-
nique de ces aliments, gr‰ce aux Žtudes effec- vŽnients, des adaptations de dŽtail avaient
tuŽes ˆ lÕINRA de Theix entre 1978 et 1988. parfois ŽtŽ adoptŽes (Žquivalent-protŽique,

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MAD corrigŽes, recommandations MAD diffŽ- LÕINRA sÕest attachŽ tr•s t™t (1975) ˆ dŽve-
rentes selon les rŽgimes). lopper un tel syst•me dÕŽvaluation de la
LÕestimation des flux de protŽines vraies nutrition azotŽe. Ce nouveau syst•me, appelŽ
absorbŽes dans lÕintestin gr•le reprŽsentait syst•me PDI (protŽines digestibles dans lÕin-
donc un objectif de progr•s important. Ceci a testin gr•le), a ŽtŽ diffusŽ d•s 1978 (Jarrige et
ŽtŽ rendu possible avec les techniques de al 1978). Il sÕest avŽrŽ immŽdiatement fonc-
mesure des bilans intestinaux de protŽines tionnel et suffisamment prŽcis et efficace
(fin des annŽes 60), puis avec lÕaccumulation pour la pratique (contrairement ˆ quelques
de donnŽes au niveau mondial permettant propositions Žtrang•res contemporaines),
dÕanalyser et de quantifier les principaux fac- sans doute parce quÕil provenait dÕun travail
teurs de variation de lÕactivitŽ de dŽgradation commun ˆ de nombreux chercheurs du
et de synth•se des microbes du rumen, et, DŽpartement Elevage et Nutrition des Ani-
enfin, avec le dŽveloppement de mŽthodes maux et de la mise en commun de toutes
permettant de caractŽriser la dŽgradabilitŽ leurs donnŽes concernant aussi bien les ali-
de lÕazote des aliments de fa•on pertinente, ments que les besoins et les rŽponses des
mais simple (solubilitŽ, mŽthodes in vitro ou animaux de toutes esp•ces. Il a ŽtŽ rŽvisŽ
in situ, mŽthodes enzymatiques...). en 1988 (VŽritŽ et al 1987) pour intŽgrer
Il est ainsi devenu possible de prŽvoir cor- quelques concepts nouveaux et tenir compte
rectement le flux dÕacides aminŽs absorbŽs en de tr•s nombreuses donnŽes quantitatives
considŽrant leur double origine (alimentaire nouvelles ce qui a permis une amŽlioration
non dŽgradŽ dans le rumen et microbienne). sensible, mais sans bouleversement majeur

Figure 2. Syst•mes dÕŽvaluation de la nutrition azotŽe.

Système MAD Système PDI, INRA 1978

Teneur en azote des Aliments


aliments (N)
Protéines - Energie
Matières azotées totales =
N x 6,25

NH3 NH3
Le NH3 en excès, transformé en
en en urée dans le foie et excrété dans
rum rum
l'urine est pris en compte dans le
système MAD, alors qu'il ne l'est
plus dans le système PDI.
Croissance
microbienne
PDIA Synthèse
Protéines
protéique
alimentaires non
PDIME = synthèse protéique microbienne
dégradées dans
permise par l'apport énergétique
le rumen
PDIM
PDIMN = synthèse protéique microbienne
permise par l'apport azoté
intestin grêle
intestin grêle

Valeur PDI = PDIA + PDIM (E ou N)


Acides
aminés Un même aliment a plusieurs
valeurs azotées selon la quantité
et la composition des autres
aliments de la ration. Ces valeurs
sont encadrées par des valeurs
minimum et potentielle, fonction du
facteur limitant, énergie ou azote.
gros intestin

gros intestin

Matières azotées non Matières azotées non


digestibles (MAND) digestibles (MAND)

Matières azotées digestibles =


MAT - MAND

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(figure 2). Actuellement lÕapproche sÕaffine du rumen sur lÕefficacitŽ dÕutilisation de


jusquÕau niveau du profil en acides aminŽs lÕŽnergie par les microbes ;
pour tenir compte du r™le limitant de certains - une meilleure connaissance des rŽponses
dÕentre eux. Depuis 1993, la lysine et la ˆ la fois des microbes et de lÕorganisme ˆ des
mŽthionine digestibles sont aussi prises en apports azotŽs limitants mettant en Ïuvre
compte dans les besoins azotŽs des vaches lai- des mŽcanismes dÕŽconomie (recyclage,
ti•res et la valeur des aliments. Žpargne mŽtabolique) ;
Le syst•me PDI est basŽ sur lÕestimation - une extension de lÕapproche en terme
conjointe des protŽines alimentaires (PDIA) dÕAA limitants ˆ tous les types de ruminants
et microbiennes (PDIM) digŽrŽes dans lÕintes- et de rŽgimes.
tin gr•le dont la somme constitue la valeur DÕautre part, il pourra bŽnŽficier ˆ lÕavenir
PDI. Il attribue ˆ chaque aliment 2 valeurs dÕune approche plus mŽcaniste de la digestion
azotŽes potentielles selon que lÕŽnergie dans le rumen avec des mod•les plus com-
(PDIE) ou lÕazote (PDIN) disponibles dans le plexes. DÕailleurs il convient de remarquer
rumen est le facteur limitant de lÕactivitŽ quÕil constitue actuellement lÕŽtape la plus
microbienne. Ainsi, selon le contexte nutri- avancŽe dans la dŽmarche actuelle qui vise ˆ
tionnel, un aliment peut avoir une contribu- dŽcrire lÕalimentation non plus en terme de
tion diffŽrente ˆ la valeur azotŽe de la ration. principes nutritifs globaux (Žnergie, pro-
LÕŽvaluation des aliments dŽmarre de la tŽines,...) mais en nutriments spŽcifiques
caractŽrisation dÕune part de leurs aptitudes (glucose, principaux AGV,...) pour mieux
ˆ fournir des nutriments aux microbes (Žner- simuler les effets sur le fonctionnement des
gie et azote disponibles dans le rumen) et tissus et organes et sur la production qui en
dÕautre part de lÕaptitude de leurs protŽines ˆ rŽsulte.
•tre digŽrŽes spŽcifiquement dans lÕintestin
gr•le (by-pass et digestibilitŽ rŽelle). Par 1.3 / Le syst•me de prŽdiction
ailleurs, les besoins des animaux sont ŽvaluŽs des quantitŽs ingŽrŽes (UE)
ˆ partir des caractŽristiques de performances
et de composition des produits et des rende- Les ruminants consomment en gŽnŽral des
ments dÕutilisation mŽtabolique par fonction. rations dans lesquelles le fourrage occupe
Depuis la rŽvision de 1988, la dŽgradabilitŽ une place majoritaire. Cet aliment est le plus
de lÕazote est estimŽe par la mŽthode des souvent offert ˆ volontŽ car son cožt est
sachets in situ dans le rumen et lÕŽnergie dis- moindre que celui des aliments achetŽs dans
ponible pour les microbes est apprŽciŽe par la le commerce. La qualitŽ dÕun rationnement
quantitŽ de mati•re organique fermentescible va donc tr•s largement dŽpendre de la prŽci-
dans le rumen (MOF). LÕimprŽcision attachŽe sion avec laquelle sera estimŽe les quantitŽs
aux coefficients moyens est en partie attŽ- de fourrages ingŽrŽes.
nuŽe par les bases de leur dŽtermination ori- De nombreux syst•mes ˆ lÕŽtranger utili-
ginale : grand nombre de rŽsultats expŽri- sent des Žquations tr•s simples de prŽvision
mentaux provenant souvent de lÕINRA et des quantitŽs ingŽrŽes qui ne permettent pas
calculs liŽs et simultanŽs des diffŽrents para- de dŽcrire avec prŽcision les facteurs de
m•tres. variation de lÕingestion. Ils sont le plus sou-
Le syst•me PDI a ŽtŽ adoptŽ ou adaptŽ par vent basŽs sur les performances observŽes de
un certain nombre de pays europŽens et est lÕanimal et prennent peu en compte la compo-
en usage partiel dans certains autres. Par sition de la ration. Ce dernier aspect est pour-
ailleurs, la structure de base du syst•me PDI, tant particuli•rement important lorsque la
certaines donnŽes (besoins, lois de rŽponse) qualitŽ et la nature de lÕoffre alimentaire
ou certains concepts propres se retrouvent varient de fa•on importante au cours de lÕan-
dans les syst•mes proposŽs plus rŽcemment nŽe ou suivant les rŽgions gŽographiques.
(1985-1992) par dÕautres pays (Pays-Bas, Un syst•me de prŽdiction des quantitŽs
Danemark, par exemple). De m•me les propo- ingŽrŽes ne doit pas se limiter ˆ prŽdire les
sitions rŽcentes concernant les acides aminŽs quantitŽs ingŽrŽes des animaux bien alimen-
limitants suscitent beaucoup dÕintŽr•t. Ceci tŽs ou recevant un rŽgime tr•s standard, car
est sans doute dž au pragmatisme de lÕap- il ne servirait alors quÕˆ appliquer des recom-
proche qui rŽalise un bon compromis entre mandations alimentaires. Pour constituer un
les connaissances scientifiques et les besoins vŽritable outil de rationnement capable de
pratiques, ˆ la richesse des donnŽes ayant faire face ˆ la variŽtŽ des syst•mes dÕŽlevage
servi ˆ son Žlaboration pour une meilleure rencontrŽs en France, il est nŽcessaire de prŽ-
pertinence des valeurs, et ˆ la diversitŽ des dire avec une bonne prŽcision lÕingestion de
outils mis ˆ disposition (mŽthodes simplifiŽes rations tr•s diverses et dÕen dŽduire les per-
dÕŽvaluation telles que dŽgradabilitŽ enzyma- formances des animaux.
tique, tables de valeurs de tr•s nombreux ali- Le nouveau syst•me de prŽvision des quan-
ments, logiciel INRAtion, etc). titŽs ingŽrŽes ŽlaborŽ par lÕINRA en 1978
NŽanmoins des progr•s importants peuvent (Jarrige 1978, Demarquilly et al 1978) est
encore •tre faits. DÕune part le syst•me peut celui des unitŽs dÕencombrement. Les caractŽ-
•tre amŽliorŽ tout en conservant sa structure ristiques dÕingestibilitŽ des aliments sont
actuelle par : dŽcrites par une unitŽ spŽciale appelŽe Ç
- un affinement de la prŽvision des flux de unitŽ dÕencombrement (UE) È. Cette UE est
protŽines microbiennes par une meilleure une fonction inverse de lÕingestibilitŽ dÕun ali-
description de lÕeffet des conditions de milieu ment. En pratique, un aliment est dÕautant

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plus ingestible que son pouvoir rassasiant reste le point faible du rationnement, en par-
(physique ou mŽtabolique) est faible et que ticulier d•s que la ration sÕŽloigne un peu de
lÕanimal Žprouve de lÕappŽtence pour celui-ci. lÕoptimum nutritionnel.
Les animaux, eux, sont caractŽrisŽs par une A lÕavenir, les modules de prŽvision de la
capacitŽ dÕingestion exprimŽe Žgalement en capacitŽ dÕingestion seront amŽliorŽs en vue
UE. Gr‰ce ˆ ce concept, les Žquations dŽcri- de mieux dŽcrire les variations inter-indivi-
vant la capacitŽ dÕingestion des animaux ne duelles observŽes. Ceci est possible en parti-
dŽpendent pas de la ration quÕils consomment culier pour les vaches laiti•res en dŽbut de
et les caractŽristiques dÕingestibilitŽ des four- lactation gr‰ce aux informations accumulŽes
rages nÕont pas besoin de prendre en compte dans les bases de donnŽes des installations
les performances des animaux. expŽrimentales de lÕINRA. Les mŽthodes de
La valeur dÕencombrement des fourrages a prŽvision de lÕingestibilitŽ pourraient Žgale-
ŽtŽ dŽterminŽe par de tr•s nombreuses ment progresser en intŽgrant de nouvelles
mesures expŽrimentales sur moutons et techniques de laboratoire plus efficaces (spec-
bovins (C. Demarquilly et J.P. Dulphy). Ces tromŽtrie dans le proche infra rouge) sans
mesures ont permis dÕobtenir des Žquations remettre en cause les autres parties du sys-
de prŽdiction pour les grandes familles de t•me.
fourrages. Ces Žquations sont tout dÕabord
calculŽes pour le fourrage vert. Si celui-ci a
fait lÕobjet de conservation (foin, ensilage) des
Žquations permettent de prŽdire les modifica- 2 / Les besoins et les apports
tions de la valeur dÕingestibilitŽ liŽes ˆ ce
mode de conservation (Dulphy et al 1987).
alimentaires recommandŽs
Toutes ces Žquations de prŽdiction int•grent Les nouveaux syst•mes dÕexpression des
lÕensemble des mŽcanismes intervenant dans valeurs ŽnergŽtique et azotŽe des aliments
le dŽterminisme de lÕingestibilitŽ car elles ont ŽtŽ, bien Žvidemment, accompagnŽs de
sont directement issues des mesures de quan- nouveaux calculs des besoins des animaux et
titŽs ingŽrŽes. de nouvelles recommandations alimentaires.
La valeur des aliments concentrŽs est tr•s Ces besoins sont basŽs sur le m•me principe
largement fonction du bilan ŽnergŽtique de que ceux prŽcŽdemment Žtablis par le
lÕanimal. Plus les besoins de lÕanimal sont Pr A.M. Leroy, mais reposent sur des connais-
couverts, plus la valeur UE de lÕaliment sances beaucoup plus prŽcises des phŽno-
concentrŽ est importante car les phŽnom•nes m•nes de digestion, dÕutilisation mŽtabolique
de rassasiement mŽtabolique sont alors Žle- des nutriments et des quantitŽs de protŽines
vŽs. Si lÕanimal est dans une situation nutri- et de lipides corporels dŽposŽes dans les tis-
tionnelle dŽficitaire car il nÕarrive pas ˆ sus ou exportŽes.
consommer des quantitŽs suffisantes de four-
rages, la valeur UE de lÕaliment concentrŽ 2.1 / LÕŽnergie
nÕest fonction que de son encombrement phy-
sique. Elle est alors tr•s faible car les ali- Les besoins ŽnergŽtiques des femelles lai-
ments concentrŽs se dig•rent en gŽnŽral vite ti•res en gestation ou en lactation ont ŽtŽ cal-
et transitent rapidement. culŽs par la mŽthode factorielle en ajoutant
Les capacitŽs dÕingestion des animaux ont les besoins correspondant ˆ lÕentretien, ˆ la
ŽtŽ mesurŽes pour chaque esp•ce ou race de lactation, ˆ la gestation et au gain de poids
ruminants dÕŽlevage et pour chaque type de (constitution des rŽserves corporelles). En
production. Des Žquations de prŽdiction ont outre, pour les vaches laiti•res, lÕinfluence du
ŽtŽ Žtablies ˆ partir de nombreuses donnŽes niveau dÕalimentation sur la valeur ŽnergŽ-
expŽrimentales provenant des diffŽrentes ins- tique nette des rations ainsi que les interac-
tallations expŽrimentales de lÕINRA. Elles tions digestives suivant la qualitŽ des four-
permettent de dŽcrire aussi bien lÕŽvolution rages et le pourcentage de concentrŽs ont ŽtŽ
de la capacitŽ dÕingestion de femelles laiti•res prises en compte (Vermorel 1978, Vermorel et
au cours de leur lactation (Vaches laiti•res : al 1987). La validitŽ et la prŽcision de ces
Faverdin et al 1987, vaches allaitantes : Aga- besoins ont ŽtŽ vŽrifiŽes dans de nombreux
briel et Petit, 1987, brebis : ThŽriez et al 1987 essais dÕalimentation avec divers types de
et Bocquier et al 1987, ch•vres : Morand-Fehr rŽgime sur des vaches produisant jusquÕˆ 45
et al 1987) que celle des jeunes animaux pen- kg de lait par jour.
dant leur croissance (Geay et al 1987, Troccon La pratique du rationnement ŽnergŽtique
1987). des bovins en croissance et ˆ lÕengrais a ŽtŽ
Le syst•me des UE est additif, commun ˆ aussi profondŽment modifiŽe. JusquÕau dŽbut
tous les ruminants, et constitue un outil des annŽes 60, elle ne prenait en effet en
indispensable pour utiliser efficacement les compte que le poids, lÕ‰ge et le gain de poids,
syst•mes ŽnergŽtiques et azotŽs. LÕautomati- quels que soient le sexe, la race et le mode de
sation de tous les calculs ˆ lÕaide dÕun logiciel conduite antŽrieur des bovins.
sur micro-ordinateur simplifie encore lÕutili- Une premi•re amŽlioration avait ŽtŽ appor-
sation sur le terrain de ces syst•mes. Ses tŽe par lÕŽtablissement dÕun tableau ˆ double
nombreuses qualitŽs font quÕil a ŽtŽ repris entrŽe prŽcisant les besoins totaux selon le
dans certains pays sous des formes assez voi- poids (de 50 en 50 kg) et le gain de poids (de
sines (Danemark, Pologne). Dans les autres 800 ˆ 1 400 g/j) pour des taurillons et des
pays, la prŽdiction des quantitŽs ingŽrŽes bÏufs (BŽranger et Jarrige 1962). Il sÕagissait

INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996


Bases rationnelles de l'alimentation des ruminants / 77

dÕestimations fondŽes sur les premi•res aux lipides. Enfin elles tiennent compte aussi
observations des auteurs, sur la valeur calori- du fait que la ration doit fournir aux microbes
fique du cro”t de bouvillons obtenue aux USA du rumen suffisamment dÕazote dŽgradable
et sur les recommandations allemandes pour pour maximiser leur activitŽ cellulolytique,
les taurillons. condition nŽcessaire pour atteindre la digesti-
Dix ans plus tard, gr‰ce aux nombreuses bilitŽ potentielle de la ration et des niveaux
donnŽes accumulŽes ˆ lÕINRA et dans les sta- dÕingestion ŽlevŽs. Dans lÕavenir, il faudra
tions de contr™le des performances, on a pu tenir compte aussi de lÕŽquilibre entre les
relier les quantitŽs dÕŽnergie volontairement acides aminŽs essentiels dans le mŽlange
ingŽrŽes au poids et aux gains de poids des absorbŽ dans lÕintestin gr•le, Žquilibre qui est
taurillons (Geay et al 1971, Jarrige et al important pour les animaux ˆ haut niveau de
1971). Ces donnŽes montraient, pour la pre- production. Par exemple, la mŽthionine et la
mi•re fois, des diffŽrences importantes entre lysine sont souvent limitants chez la vache
les races, ce qui a conduit lÕINRA ˆ entre- laiti•re alimentŽe avec de lÕensilage de ma•s,
prendre de nombreux travaux pour prŽciser dÕo• le syst•me LysDI et Met DI rŽcemment
les lois de variation de la croissance et de la proposŽ par Rulquin et VŽritŽ (1993).
composition du cro”t, les rendements dÕutili-
sation de lÕŽnergie mŽtabolisable pour la
croissance et lÕengraissement et leurs lois de
variation. Ces Žtudes ont associŽ des mesures
3 / Les nouvelles tables
en chambres respiratoires et des essais dÕali- de la valeur des aliments
mentation suivis dÕabattage et dÕanalyses chi-
miques des carcasses. Elles ont permis dÕŽla- Au sortir de la deuxi•me guerre mondiale,
borer des tables dÕapports ŽnergŽtiques les tables de la valeur nutritive des aliments
recommandŽs (Geay et al 1978) qui distin- Žtaient tr•s incompl•tes, notamment pour les
guaient 11 types de bovins : m‰les entiers, fourrages, parce quÕŽtablies ˆ partir de peu de
castrŽs et femelles selon leur poids, leur gain mesures de digestibilitŽ, sur peu dÕesp•ces
de poids, la prŽcocitŽ des animaux, le mode vŽgŽtales et surtout sur des esp•ces rŽcoltŽes
de conduite antŽrieur, lÕ‰ge... Ces tables ont ˆ des stades de vŽgŽtation non prŽcisŽs. Or on
ŽtŽ rŽvisŽes et complŽtŽes en 1988 (Geay et al sait aujourdÕhui lÕimportance du stade de
1987) et couvrent maintenant une plus vŽgŽtation sur la valeur nutritive des four-
grande gamme de types dÕanimaux (17). Tes-
tŽes depuis durant plusieurs annŽes par les Figure 3. Valeur ŽnergŽtique du ray-grass anglais
Instituts Techniques et les Groupements de au cours du 1er cycle de vŽgŽtation. Estimations
Producteurs, elles ont montrŽ leur fiabilitŽ et soit ˆ partir de la digestibilitŽ de la mati•re
sont utilisŽes ˆ lÕŽtranger (Suisse et Italie). organique mesurŽe in vivo et exprimŽe en UFL
(INRA 1988), en UF Breirem (1954) et en UF
2.2 / LÕazote Leroy, soit ˆ partir de la teneur en cellulose brute
observŽe aux diffŽrents stades de vŽgŽtation en
Pour dŽterminer les besoins azotŽs, une utilisant les Žquations de prŽdiction des tables
approche basŽe sur les rŽsultats dÕessais dÕali- hollandaises.
mentation et de bilans azotŽs a ŽtŽ prŽfŽrŽe ˆ
stade (teneur en

lÕapproche factorielle et cela pour assurer une


épi à 10 cm (237)

CB, g/kg MS)

correspondance Žtroite entre lÕŽvaluation de la


valeur azotŽe des aliments et les besoins des
1 sem avant début épiaison (280)

animaux. En effet, contrairement ˆ la valeur


UF / kg MS
ŽnergŽtique qui peut •tre mesurŽe avec prŽci-
sion en chambres respiratoires, la valeur PDI UFL
1,0
des aliments nÕest quÕestimŽe. Les besoins en
PDI pour lÕentretien ont ŽtŽ estimŽs ˆ partir
début épiaison (292)

UF
des bilans azotŽs rŽalisŽs sur des animaux ali- Breirem
mentŽs au voisinage de lÕentretien. Ils pren-
nent donc en compte les pertes dÕazote fŽcal 0,9
épiaison (305)

UF
dÕorigine mŽtabolique et les pertes dÕazote Leroy
début floraison (329)

imperceptibles (surface, croissance des poils et


de la laine). Les valeurs dÕefficacitŽ dÕutilisa-
tion des PDI pour la production rŽsultent dÕes-
sais dÕalimentation et prennent donc aussi en 0,8
UF tables
compte les pertes endog•nes supplŽmentaires hollandaises
entra”nŽes par lÕalimentation normale des
animaux en production.
Les recommandations des apports en PDI 0,7
sont Žgales aux besoins pour la majoritŽ des
catŽgories dÕanimaux. Elles sont cependant
un peu infŽrieures pour les vaches allai-
tantes, les vaches laiti•res et les ch•vres dans 0,6
les premi•res semaines de lactation ˆ cause
de leur possibilitŽ de mobiliser des protŽines 60 65 70 75 80 85
corporelles, mais en quantitŽ tr•s infŽrieure Digestibilité de la MO (%)

INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996


78 / C. DEMARQUILLY, P. FAVERDIN, Y. GEAY, R. VƒRITƒ, M. VERMOREL

rages (figure 3). Que pouvaient en effet signi- esp•ce (figure 4) et m•me ˆ chaque cycle de
fier les dŽnominations trouvŽes dans ces vŽgŽtation.
tables, telles que herbe de bonne qualitŽ ou CÕest pour combler le manque de connais-
de moins bonne qualitŽ et foins de prŽ (ou de sances sur la digestibilitŽ et lÕingestibilitŽ des
luzerne) mŽdiocre, ordinaire, bon et tr•s bon. fourrages que lÕINRA (C. Demarquilly et R.
De plus, les UF Leroy sous-estimaient la Jarrige) a entrepris d•s 1963 lÕŽtude systŽma-
valeur ŽnergŽtique des fourrages par rapport tique de ces param•tres et de la composition
ˆ celle des concentrŽs (cŽrŽales, tourteaux...) chimique des fourrages fran•ais. LÕŽvolution
notamment pour la production laiti•re. Enfin, de la valeur alimentaire sur pied de chaque
ces tables ne donnaient aucune information esp•ce fourrag•re a ŽtŽ mesurŽe au cours des
sur la quantitŽ de fourrage que peut ingŽrer diffŽrents cycles de vŽgŽtation ainsi que ses
lÕanimal, crit•re pourtant le plus important modifications sous lÕaction des processus de
de la valeur alimentaire dÕun fourrage. rŽcolte et de conservation : fenaison, ensilage,
Pour avoir une estimation plus prŽcise de dŽshydratation. Les rŽsultats de ces Žtudes
la valeur nutritive des fourrages on a eu ont ŽtŽ publiŽs successivement dans :
ensuite recours ˆ lÕanalyse chimique suivant - les tableaux de la valeur alimentaire des
la mŽthode de Weende (dŽtermination des fourrages (Demarquilly et Weiss 1970) Žtablis
teneurs en cendres, mati•res azotŽes et ˆ partir de la mesure de la digestibilitŽ de
cellulose brute) en utilisant les Ç Tables hol- mille Žchantillons de fourrages verts et de
landaises È de prŽdiction (1958). LÕestimation deux cents fourrages conservŽs. Les valeurs
Žtait tr•s satisfaisante pour la teneur en ŽnergŽtiques Žtaient exprimŽes en UF Brei-
mati•res azotŽes digestibles, mais tr•s rem, UF engraissement proche des UF Tables
approximative pour la valeur ŽnergŽtique. Hollandaises, qui pŽnalisaient un peu moins
CÕest ainsi que la table Ç graminŽes vertes È, les fourrages que lÕUF Leroy par comparaison
qui reposait sur une cinquantaine de mesures aux aliments concentrŽs. Les valeurs azotŽes
de digestibilitŽ essentiellement effectuŽes sur Žtaient exprimŽes en mati•res azotŽes diges-
lÕherbe de la prairie naturelle des Pays-Bas, tibles ;
Žtait utilisŽe pour prŽvoir la valeur ŽnergŽ- - les tableaux de la valeur nutritive des ali-
tique de tous les fourrages verts de grami- ments (Demarquilly et al 1978b) Žtablis sur
nŽes produits en France, quels quÕen soient un nombre encore plus ŽlevŽ dÕŽchantillons de
lÕesp•ce et le numŽro du cycle de vŽgŽtation. fourrages (2 320 mesures de digestibilitŽ).
Or on sait maintenant quÕil est nŽcessaire Pour les aliments concentrŽs, la composition
dÕutiliser des Žquations spŽcifiques ˆ chaque chimique provenait du rassemblement par D.
Sauvant de plusieurs milliers de rŽsultats
Figure 4. Liaisons entre la digestibilitŽ de la dÕanalyses rŽalisŽes en France, mais les
mati•re organique et la teneur en cellulose brute digestibilitŽs Žtaient empruntŽes aux princi-
pour les graminŽes au cours du 1er cycle de
pales tables Žtrang•res en lÕabsence de
mesures fran•aises. Les valeurs ŽnergŽtiques
vŽgŽtation (Demarquilly et Jarrige 1981).
et azotŽes Žtaient exprimŽes dans les nou-
velles unitŽs proposŽes par lÕINRA, UFL et
Digestibilité de la matière organique (%) UFV pour lÕŽnergie (Vermorel 1978) et PDIN
85 et PDIE pour lÕazote (Jarrige et al 1978) ;
- les tables de prŽvision de la valeur ali-
mentaire des fourrages (Andrieu et al 1981),
qui ont permis de prŽvoir ˆ partir de lÕanalyse
80 chimique de Weende, les valeurs ŽnergŽtique
et azotŽe ainsi que lÕingestibilitŽ des four-
rages verts et conservŽs dans les modes
dÕexpression proposŽs par lÕINRA en 1978.
75 AdoptŽe de suite par le BIPEA (Bureau Inter-
professionnel dÕEtudes Analytiques), ces
tables ont remplacŽ les tables hollandaises
dans tous les laboratoires dÕanalyses fran•ais
70 ainsi que dans les pays ayant adoptŽ les nou-
velles normes INRA ;
- les tables de la valeur nutritive des ali-
Dactyle
ments (Andrieu et al 1988), pratiquement
65
Fétuque des prés Žquivalentes pour les fourrages aux tableaux
Fétuque élevée dÕINRA 1978, qui ont permis de tenir compte
Fléole des modifications apportŽes en 1988 aux cal-
culs de la valeur PDI des aliments et de leur
60
Ray-grass anglais ingestibilitŽ. En revanche elles contiennent
Ray-grass hybride beaucoup plus dÕaliments concentrŽs et de
sous-produits, dont les valeurs ŽnergŽtiques,
Ray-grass italien pour les principaux dÕentre eux, ont ŽtŽ calcu-
lŽes ˆ partir de mesures de digestibilitŽ effec-
55 tuŽes en France entre 1978 et 1987.
200 250 300 350 400 Tous ces tables et tableaux ont ŽtŽ Žtablis ˆ
Teneur en cellulose brute (g/kg MO) partir de mesures directes de composition

INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996


Bases rationnelles de l'alimentation des ruminants / 79

chimique, de digestibilitŽ et de dŽgradabilitŽ mŽtabolisme intermŽdiaire des ruminants


in situ. Parall•lement, des Žtudes de labora- laisse penser que cette amŽlioration est pos-
toire se sont dŽveloppŽes et ont permis de sible. Ainsi, rŽcemment, un syst•me dÕŽvalua-
proposer des mŽthodes enzymatiques fiables tion des quantitŽs de lysine et de mŽthionine
de prŽvision de la valeur ŽnergŽtique des ali- absorbŽes au niveau intestinal et lÕestimation
ments composŽs (Giger-Reverdin et al 1990) des besoins des vaches laiti•res a ŽtŽ dŽve-
et des fourrages des prairies de mŽlange ou ˆ loppŽ (Rulquin et VŽritŽ 1993). Son applica-
flore complexe ne figurant pas dans les tables tion permet, dans le cadre du syst•me PDI,
ou tableaux (Aufr•re 1982, Aufr•re et Demar- dÕaugmenter la production de protŽines et le
quilly 1989) ainsi que la prŽdiction de la taux protŽique du lait des vaches fortes pro-
valeur azotŽe des aliments concentrŽs ductrices recevant en particulier des rŽgimes
(Aufr•re et al 1989). Bient™t, des mŽthodes de ˆ base dÕensilage de ma•s.
prŽvision de la valeur nutritive des aliments
par spectromŽtrie dans le proche infra-rouge Cet exemple montre bien quÕil est nŽces-
(NIRS), encore plus fiables et surtout plus saire de faire Žvoluer les syst•mes ŽnergŽ-
rapides, devraient •tre proposŽes pour les tique et azotŽ vers une quantification des
fourrages (J. Andrieu et al, Žtudes en cours) principaux produits de la digestion. En effet,
et les aliments composŽs (Aufr•re et al 1996). les quantitŽs absorbŽes et leurs proportions
respectives dŽterminent les rŽponses hormo-
Les premiers tableaux de 1970 mettaient nales de lÕorganisme, influent sur les voies
en Žvidence lÕimportance du stade de vŽgŽta- mŽtaboliques et par suite sur la protŽinogŽ-
tion ou de lÕ‰ge des repousses sur la digestibi- n•se, la lipogŽn•se et lÕefficacitŽ dÕutilisation
litŽ et lÕingestibilitŽ des fourrages fran•ais. des aliments, pour lÕŽnergie notamment.
Ils ont ainsi contribuŽ au dŽmarrage, avec la Elles peuvent de ce fait modifier non seule-
m•me mŽthodologie, dÕŽtudes sur les four- ment lÕefficacitŽ dÕutilisation de lÕŽnergie donc
rages et sous-produits mŽditerranŽens la valeur ŽnergŽtique nette des aliments,
(Espagne, Portugal et Afrique du Nord) et mais aussi lÕorientation des productions vers
tropicaux (Cuba, Guadeloupe, C™te dÕIvoire et la sŽcrŽtion de lactose, de protŽines et de
SŽnŽgal) par des chercheurs ayant ŽtŽ formŽs lipides chez les animaux producteurs de lait
ˆ lÕINRA de Theix. Ces travaux se sont tra- ou le dŽp™t des protŽines et de lipides dans
duits par la publication dans INRA 1989 des les tissus corporels chez les animaux produc-
tables des fourrages et sous produits de la teurs de viande. Cela devrait permettre aussi
zone mŽditerranŽenne (Tisserand et Alibes de rŽduire en partie les rejets azotŽs, voire de
1989) et des zones tropicales s•ches (Richard gaz (mŽthane). Parall•lement il est nŽces-
et al 1989) et humides (XandŽ et al 1989). saire dÕavoir une meilleure connaissance du
mŽtabolisme des organes splanchniques (tube
digestif, foie...) qui contribuent pour 30 ˆ 50
4 / Perspectives % aux dŽpenses totales de lÕanimal et sont en
compŽtition avec les organes ou les tissus
La mise au point des syst•mes INRA en effecteurs (glande mammaire, muscle...). Des
1978 et leur amendement en 1988 ont recherches de longue haleine et exigeantes en
apportŽ une amŽlioration considŽrable dans moyens sont en cours dans plusieurs labora-
le calcul de rations adaptŽes aux besoins et ˆ toires du DŽpartement sur la digestion, lÕab-
la capacitŽ dÕingestion des ruminants. Les sorption et la rŽgulation du mŽtabolisme pour
Žtudes expŽrimentales rŽalisŽes sur des ani- rŽpondre ˆ ces questions et essayer, par lˆ,
maux tr•s productifs montrent toutefois que dÕamŽliorer lÕefficacitŽ des productions et la
lÕamŽlioration des syst•mes est encore nŽces- qualitŽ des produits, tout en rŽduisant la pol-
saire. La progression des connaissances sur le lution.

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