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Recommandations alimentaires pour les vaches de

réforme à l’engrais. Développement d’un modèle


d’estimation de la composition du gain de poids et des
besoins associés
Florence Garcia, Jacques Agabriel

To cite this version:


Florence Garcia, Jacques Agabriel. Recommandations alimentaires pour les vaches de réforme à
l’engrais. Développement d’un modèle d’estimation de la composition du gain de poids et des besoins
associés. Productions Animales, 2007, 20 (2), pp.137-150. �hal-02653469�

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INRA Prod. Anim.,
2007, 20 (2), 137-150 Recommandations alimentaires pour
les vaches de réforme à l’engrais.
Développement d’un modèle
d’estimation de la composition du gain
de poids et des besoins associés
F. GARCIA, J. AGABRIEL
INRA, UR1213 Herbivores, F-63122 Saint-Genès Champanelle, France
Courriel : florence.garcia@clermont.inra.fr

Dans les différents pays de l’Union également associés à des itinéraires de tales disponibles en considérant globa-
Européenne la production de viande finition variés, avec des rations de lement la relation entre le gain de poids
issue des femelles (vaches adultes et concentration énergétique différente, et les apports nutritionnels sans distin-
génisses) représente de 32 à 88 % des car l’engraissement peut se faire à l’au- guer la part des besoins associée à l’en-
gros bovins abattus (Cabaraux et al ge, avec des régimes à base de foin, à tretien de la part associée au gain de
2005), ce qui correspond environ à un base d’ensilage de maïs ou encore avec poids (par opposition à la méthode fac-
tiers de la consommation totale de vian- de fortes proportions de concentrés. torielle utilisée pour les autres animaux
de bovine en Europe. Dans cet ensem- Mais il peut aussi se faire au pâturage en croissance et à l’engrais, Geay et al
ble, la France est le pays où l’on où les moyens d’action de l’éleveur sur 1987). Ces recommandations ne per-
consomme le plus de viande issue de la ration sont alors plus limités. mettent pas de prendre en compte tous
vaches en provenance des deux trou- les facteurs d’influence, l’état d’en-
peaux, laitier et allaitant. Au niveau Cette très grande variabilité des ani- graissement ou encore l’âge des ani-
des exploitations, les recettes apportées maux se traduit également par une cer- maux. Dans le cadre de la réactualisa-
par la vente des femelles de réforme taine inconstance des qualités organo- tion des recommandations alimentaires
engraissées représentent une part leptiques des viandes produites. Les (Garcia et al 2007a), il est donc apparu
importante du produit bovin, estimée animaux âgés (10 ans et plus) produi- nécessaire de proposer un nouveau
en moyenne à 10 % dans les élevages sent en général une viande de tendreté modèle de prédiction des besoins éner-
laitiers (Veysset comm. pers., données moindre (Malterre et Jones 1992) mais gétiques des vaches de réforme à l’en-
2004-2005) et à près de 30 % dans les aussi une viande souvent plus riche en grais prenant en considération toutes
élevages allaitants. Dans ces derniers, lipides intramusculaires, caractérisée les informations disponibles dans les
cette proportion varie selon les régions par une flaveur et une jutosité élevées exploitations d’élevage.
et les races et passe de 17 % en trou- (Dransfield et al 2003). Ces résultats ne
peau Salers, à 26 % et 30 % en sont pas toujours aussi marqués. Ainsi, Notre démarche globale a consisté à
Charolais et Limousin (Lherm comm. Bastien et al (2002) n’ont pas mesuré étendre l’approche développée par
pers., données 2002-2005). Les poids et d’effet de l’âge sur les notes de tendre- Robelin et Daenicke (1980) et à utiliser
cotation différents des deux types de té de viandes issues du muscle longissi- la méthode factorielle qui ajoute aux
vaches en fonction de leur conforma- mus dorsi ou du muscle supra spinatus besoins d’entretien de l’animal (métabo-
tion en sont la principale cause chez des vaches jeunes ou âgées de race lisme digestif, renouvellement cellulaire,
(3,38 €/kg net pour une vache de note Normande (5,9 vs 6,4 sur 10 pour lon- homéothermie…), les besoins associés
d’engraissement 3 et une conformation gissimus dorsi) ou Limousine (7,0 vs au gain de poids, somme de l’énergie
notée R, charolaises de 400 kg carcasse 7,0 sur 10 pour longissimus dorsi). contenue dans le gain de lipides et le gain
par exemple, 2,38 €/kg net pour une de protéines (Vermorel et al 1987).
carcasse de vache laitière de 350 kg Par des pratiques d’élevage diverses,
classée O, Données Ofival septembre le niveau énergétique de la ration et la Nous rappellerons rapidement dans
2006). Les observations des réseaux nature de l’alimentation, les éleveurs cet article, les modèles de composition
d’élevage rapportent la grande variabi- peuvent intervenir pour moduler à la corporelle et de composition du gain de
lité phénotypique des vaches de réfor- fois la composition tissulaire de la car- poids chez des bovins adultes dévelop-
me au sein d’une même race, engrais- casse, la proportion moyenne de lipides pés dans la littérature en rappelant
sées ou non (Bastien et Brouard-Jabet intramusculaires et la couleur de la initialement qu’un tel travail avait été
2000, Pierret et al 2002, 2004). En viande produite. Les recommandations proposé par Hoch et al (2004) pour les
effet, l’âge, le format, l’état sanitaire, alimentaires établies en 1988 (UF, PDI, modèles d’animaux en croissance.
l’état physiologique (vide ou en gesta- UE, Geay et Micol 1988) pour les Nous préciserons les forces motrices
tion, tarie ou en lactation) et l’état d’en- vaches de réforme à l’engrais tiennent biologiques qui nous ont guidé avant de
graissement sont très variables au compte du poids vif, du gain de poids décrire ensuite précisément le modèle
moment de la réforme, et constituent vif et du type d’animal (laitier ou allai- d’engraissement que nous appelons
autant de facteurs modifiant leur aptitu- tant) considéré. Elles ont été construites VDR, ses principes et les équations
de à l’engraissement. Ces animaux sont sur la base des observations expérimen- associées. La dernière partie de cet arti-

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cle concernera le paramétrage et la vali- miques ont en effet été analysées dans vaches laitières (Remond et al 1988)) et
dation du modèle ainsi que son applica- plusieurs expériences faites sur des entre 40 et 45 kg de masse corporelle.
tion pour établir les nouvelles recom- génotypes variés, du plus laitier (Prim
mandations alimentaires en UF des Holstein) au plus à viande (Blanc Bleu Pour un régime donné, la reprise
vaches de réforme à l’engrais, sans pré- Belge (BBB)). Les méthodes utilisées journalière de poids vif observée dans
ciser ici la détermination des besoins dans les expérimentations sont soit des expérimentations d’engraissement
azotés (PDI), ni celle de la capacité l’abattage de vaches choisies en état varie en fonction de la durée d’engrais-
d’ingestion (UE). très variable (Wright et Russel 1984b, sement. Elle suit une évolution curvili-
Fiems et al 2005) soit l’abattage de lots néaire, rapide au début de l’engraisse-
1 / Reprise de poids et appariés maigres puis engraissés sur ment (jusqu’à 45 j à 55 j avec des
des durées variables (Robelin et al rations concentrées en énergie) et dimi-
reprise d’état. Caractéris- 1990). La composition corporelle est nue ensuite de manière plus ou moins
tiques de l’engraissement estimée dans les données françaises par prononcée selon le niveau des apports
la méthode du diamètre des adipocytes et l’état de la vache (Malterre 1986,
des vaches du tissu adipeux sous cutané caudal Agabriel et al 1991, Dumont et al 1991,
(Robelin et Agabriel 1986). L’esti- par exemple).
L’objet de cette synthèse n’est pas de mateur pratique de l’état d’engraisse-
décrire exhaustivement tous les phéno- ment est dans toutes ces expériences la Les raisons en sont multiples, et la
mènes biologiques qui modifient la note d’état corporel mesurée sur une revue récente de Cabaraux et al (2005)
composition corporelle d’un animal échelle allant de 0 (très maigre) à 5 a rappelé les grands principes qui affec-
adulte, mais de rappeler les principaux (très gras) (Bazin 1984, pour les vaches tent et contrôlent biologiquement la
processus que nous avons essayé de laitières, Agabriel et al 1986 pour les reprise d’état des vaches adultes :
transcrire dans notre démarche de races à viande). – la composition du dépôt est de
modélisation. plus en plus riche en lipides et pauvre
Au cours de l’engraissement, le ren- en protéines et en eau. Le dépôt devient
Les études sur l’engraissement des dement carcasse augmente (Malterre et donc de plus en plus coûteux en énergie
vaches de réforme de race à viande ont Jones 1992), et la part des viscères (9,37 kcal/kg de lipides vs 5,48 kcal/kg
été réalisées majoritairement dans les diminue. Les muscles squelettiques de protéines). Parallèlement, l’efficaci-
années 80-90 en France (Malterre et al représentent environ 65 à 70 % de la té d’utilisation de l’énergie métabolisa-
1989, Robelin et al 1990, Agabriel et al carcasse chez les vaches de race à vian- ble disponible diminue. Les composi-
1991, Roux et al 1993, Dumont et al de et leur évolution quantitative est tions des gains de poids ont été
1997), au Danemark (Shemeis et al modeste, de l’ordre de 20 à 25 kg au reconstituées à partir d’observations
1994) ou plus récemment en Belgique cours de l’engraissement, et jusqu’à 35- d’abattages expérimentaux (Wooten et
(Cabaraux et al 2004, 2005, Fiems et al 45 kg chez des vaches de réforme al 1979, Wright et Russel 1984b,
2005). Elles représentent la grande majo- Blanc Bleu Belge culardes (Cabaraux Malterre 1986, Agabriel et al 1991,
rité des observations disponibles sur et al 2003, 2004). Cette évolution est exemples figure 1). La proportion
cette production, et ces recommanda- peu modifiée par le niveau d’apport ali- moyenne de tissus adipeux ou de lipi-
tions sont construites principalement à mentaire même pour les races qui pré- des dans le gain de masse corporelle
partir de ces données. sentent un fort développement muscu- peut cependant varier fortement d’envi-
laire comme la Blanc Bleu Belge ron 30 % à 90 % selon les études, les
Les données sur vaches laitières sont (Cabaraux et al 2004). Dans les viscè- conditions et les génotypes. Mesurés
les plus anciennes, mais les lois biolo- res, la part des dépôts adipeux augmen- par exemple entre lots de vaches taries
giques qu’elles sous-tendent restent te proportionnellement plus rapidement Charolaises notées 1 à 4, les lipides
bien entendu valables malgré l’aug- que la part des dépôts adipeux dans la représentent 74 % (97 kg) du gain de
mentation du format des vaches. Cette carcasse (Robelin et al 1990, Jenkins et masse corporelle (130 kg) et sont
augmentation est de l’ordre de + 30 kg Ferrell 1997). Le gras intramusculaire contenus principalement dans les
et + 50 kg sur les poids carcasse de est le plus tardif à se déposer (persillé) dépôts adipeux (87 %). Cette propor-
vaches notées 3,0 (290 à 320 kg poids mais les résultats disponibles ne sont tion moyenne se nuance selon les géno-
carcasse en race Prim Holstein ou encore pas assez complets pour que types. Pour les plus naturellement mai-
Montbéliarde, 290 à 350 kg en race l’on puisse en proposer un modèle pré- gres comme la BBB (Fiems et al 2005),
Normande ; Malterre et Jones 1992, dictif couvrant plusieurs types de situa- un gain de 188 kg de masse corporelle
Meffe et al 2005). En considérant que tions (Hoch et al 2002). Il faut aussi entre 1 et 4 correspond à 35 % de gain
les différents constituants du corps évo- rappeler, car cela a des implications de lipides (64 kg), et à l’inverse chez
luent de manière homothétique à l’ac- pratiques importantes, que les dépôts des Holstein le gain de dépôts adipeux
croissement du format, ces études res- adipeux sous-cutanés ont l'accroisse- correspond à 78 % du gain de masse
tent donc encore largement utilisables, ment relatif le plus élevé par rapport corporelle (87 pour 114 kg) (Robelin et
car les biais que cette hypothèse peut aux dépôts totaux, de l’ordre d’un fac- al 1990). Mais la part des lipides dans
induire restent modestes. teur 7 chez les vaches Charolaises par le gain augmente également régulière-
exemple. Cette modification importan- ment au cours de l’engraissement. Pour
Les études descriptives d’évolution te est aisément appréciée par la mani- les vaches BBB par exemple elle est
de l’état de vaches à viandes (Jenkins et pulation et se traduit en variation de respectivement de 25,6 % et 44,5 %
Ferrell 1997) ou laitières permettent de note d’état sans erreur majeure. Un dans les intervalles 450/500kg ou
comprendre les cinétiques relatives des point de note correspond ainsi en 800/850 kg de masse corporelle, et
dépôts de tissus. Les variations de moyenne à 30 kg de lipides (25 à 35 kg chez les Charolaises elle passe égale-
poids, de masse corporelle des vaches selon les expérimentations : 31 kg de ment de près de 40 % entre les notes 1
adultes et l’amplitude des variations lipides par exemple pour des vaches et 2,5 pour une masse corporelle
des composants tissulaires ou chi- BBB (Fiems et al 2005), 27 pour des variant entre 513 à 616 kg, à près de

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Figure 1. Proportion de lipides dans la variation de poids vif vide selon l’état de la masse corporelle (lipides dans le poids vif vide).

Proportion de lipides dans la variation de poids vif vide

100 % entre 616 et 643 kg (Agabriel et Ces trois principes se combinent de 2 / Revue des modèles de la
Petit 1987) ; manière plus ou moins accentuée selon
– le besoin d’entretien augmente la race de la vache et sa précocité, son reprise ou de la variation
régulièrement sous l’effet de l’accrois- âge et l’état initial au démarrage de la d’état chez la vache adulte
sement de la masse corporelle. Les phase d’engraissement.
résultats de la littérature ont montré que
les besoins d’entretien sont liés au Il en découle que l’état d’engraisse- Si les évolutions des réserves chez les
poids métabolique de l’animal et aussi ment initial est un déterminant de la prise vaches taries ou en production sont
en grande partie au poids des viscères de poids et de sa composition au cours de connues (Trigg et Topps 1981, Wright
et du foie en particulier (Chilliard et al l’engraissement. Une vache maigre en et Russell 1984a, Chilliard 1987,
1995). La masse protéique a un turno- début d’engraissement aura une reprise Chilliard et al 1991, Jenkins et Ferell
ver important et donc un besoin d’en- de poids rapide, grâce à une capacité 1997), la modélisation de la variation
tretien supérieur à la masse lipidique, d’ingestion élevée, un gain de poids du gain de poids et de composition cor-
mais l’augmentation de l’état d’en- riche en eau et une amélioration du ren- porelle chez les vaches adultes est plus
graissement des animaux diminue le dement d’utilisation de l’énergie méta- rare. Elle concerne principalement les
bolisable. Un animal présentant une note vaches en production et, le plus souvent
rendement énergétique du dépôt. Le
d’état corporel élevée à la réforme réali- dans la littérature, les vaches laitières
mode de calcul (régression pour une
sera un gain de poids vif moindre, avec traites.
variation de poids nulle) peut affecter
cette baisse au besoin d’entretien, et on une efficacité alimentaire réduite.
On distingue deux types de modèles :
observe alors que les vaches maigres Les principaux facteurs de variation qui les modèles empiriques qui sont des-
ont moins de besoins d’entretien que affectent l’aptitude à la reprise de poids et criptifs par opposition aux modèles
des grasses. Ainsi, les observations de la composition de cette reprise (race, âge mécanistes plus explicatifs. Les modè-
la littérature ne donnent pas de résultats physiologique, GMQ, alimentation : les empiriques sont en général obtenus
clairs quant à l’effet de l’état d’engrais- nature, type de régime et composition, par l’ajustement de données expéri-
sement sur le besoin d’entretien rapport énergie/azote) ont également été mentales (Sauvant 1992), alors que les
(Ortigues et al 1993, Birnie et al 2000, décrits dans la revue de Cabaraux et al modèles mécanistes reposent sur la
Houghton et al 1990) ; (2005). Nous les citons ici pour mémoire représentation des phénomènes à des
– la capacité d’ingestion mesurée en sans en décrire finement l’importance. niveaux sous-jacents (par exemple évo-
UEB (ou l’appétit mesuré en MS ingérée lution de la composition corporelle
par kg de gain) diminue lorsque l’état Ainsi l’effet du niveau nutritionnel pour prédire le poids vif de l’animal).
d’engraissement augmente (- 0,5 UEB est certainement le levier le plus simple
par point de note sur des génisses ou des dont l’éleveur dispose pour maîtriser le Certains modèles visent à prédire les
vaches laitières (Hoch et al 2005, dépôt de gras et atteindre l’optimum variations de composition selon le
Faverdin et al 2007) et jusqu’à 2 UEB demandé par le marché. Les recom- stade physiologique de la vache
par point sur des vaches Charolaises mandations alimentaires ont pour (Williams et Jenkins 1997, 2003a, b).
taries, (Agabriel et Lassalas 2001). Ce objectif d’aider à la gestion de l’en- Ils se focalisent le plus souvent sur le
processus est cependant soumis à une graissement pour arriver à une reprise début de la lactation notamment pour
forte variabilité individuelle. de poids qui serait idéale. les vaches laitières à haut potentiel, au

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moment où la mobilisation lipidique est Une courbe de croissance de référen- en compte les situations tout au long de
la plus intense (Roguet et Faverdin ce peut être utilisée avec une approche l’année où l’animal est en perte ou en
1999). Puis ils estiment le besoin à décomposant l’utilisation de l’énergie gain de poids. Leur approche qui
l’échelle de la lactation entière. métabolisable, comme chez Bruce et al consiste à prendre en compte l’aug-
D’autres, plus empiriques et globaux, (1984). Ces auteurs définissent ainsi un mentation du métabolisme chez l’ani-
intègrent cette estimation comme sous potentiel de croissance chez les vaches mal en production permet de réaliser
modèles dans des ensembles plus vas- selon une équation de Gompertz où le les estimations pour une vache au cours
tes centrés sur la dynamique du trou- taux de croissance dépend du poids à de sa carrière.
peau ou l’exploitation d’élevage maturité. Sanders et Cartwright
(Sanders et Cartwright 1979a, b, (1979b), Hirooka et al (1998) et Tess et
Hirooka et al 1998, Tess et Kolstad Kolstad (2000) définissent la courbe de
3 / Le modèle de la compo-
2000). Néanmoins, dans la plupart des croissance de référence selon trois sition du gain : VDR
cas, par le biais de la variation de la points clés : la naissance, le sevrage ou
composition corporelle, ces modèles un an d’âge, et enfin la maturité suivant
estiment toujours les besoins énergé- en cela les lois de Brody (1945). La
tiques des animaux. Ils reposent géné- croissance entre la naissance et le
3.1 / Cahier des charges du
ralement sur les principes suivants : sevrage ou un an d’âge est alors suppo- modèle
– la définition d’un animal référence sée linéaire tandis que la croissance au-
évoluant au cours du temps, voire delà d’un an, et donc pour les vaches, Les caractéristiques du modèle doi-
d’une courbe de croissance de référen- suit une loi de Brody (1945). Pour vent permettre d’estimer les besoins
ce ; Sanders et Cartwright (1979b) et d’une vache en engraissement compte
Hirooka et al (1998), le poids vif est tenu de son âge, de son poids vif, de
– l’utilisation d’une approche son état corporel et de l’objectif de
«énergétique» qui considère l’énergie estimé selon cette courbe de croissance,
tandis que pour Tess et Kolstad (2000), croissance fixé par l’éleveur, tous ces
métabolisable ingérée et sa répartition facteurs influençant la composition du
en énergie nécessaire pour l’entretien, il s’agit de la masse délipidée. Des
pourcentages de lipides et de contenu gain. Son cahier des charges comprend
la gestation, la lactation et la crois- ainsi deux points principaux, il doit
sance ; digestif sont définis aux trois points
clés et permettent de reconstituer la être : i) évolutif et pour cela suffisam-
– la prise en compte des processus ment mécaniste, mais il doit aussi être
biologiques, plus ou moins simplifiés composition corporelle de l’animal
dans ces trois modèles. Sanders et suffisamment robuste pour être utilisé
selon les hypothèses retenues et leurs dans la pratique ; ii) facilement para-
transcriptions mathématiques sous Cartwright (1979b) n’estiment pas de
façon explicite la composition corpo- métrable par les futurs utilisateurs dans
forme de lois de réponse en posant les le cadre d’un usage à des fins de recom-
équations correspondantes nécessaires. relle. Elle est exprimée par le ratio
entre le poids vif de la vache et un mandations alimentaires, dans des
poids attendu, caractérisé par un pour- outils comme INRAtion.
Les modèles recensés utilisent sou-
vent une référence, qui peut être un ani- centage spécifique de lipides, associé
L’étude bibliographique a permis
mal «moyen» à maturité (Sanders et au degré de maturité de l’animal. Dans
d’identifier les trois approches répon-
Cartwright 1979a, b, Bruce et al 1984, le cas d’Hirooka et al (1998), la com- dant aux exigences principales de ce
Williams et Jenkins 1997, 2003a, b) position corporelle n’est pas prise en cahier des charges :
voire la courbe de croissance d’un ani- compte. Les besoins associés à la crois-
sance sont estimés à partir d’un gain de i) choix d’une démarche factorielle
mal «moyen» (Sanders et Cartwright qui consiste à séparer les besoins d’en-
1979a, b, Hirooka et al 1998, Tess et poids quotidien issu de la courbe de
référence. La composition corporelle tretien (estimés selon une équation
Kolstad 2000). La vache standard de classique) et les besoins pour la crois-
référence à maturité est ainsi caractéri- n’intervient dans l’estimation des
besoins que via l’énergie contenue dans sance ;
sée par son poids vif, et la composition
en tissu adipeux de sa masse corporel- le gain qui est estimée en fonction ii) association de deux périodes dans
le. Dans la littérature anglo-saxonne, il du sexe, de la race et du taux de crois- le modèle global (croissance en élevage
est couramment admis que cette pro- sance. et engraissement) pour prendre en
portion est de 25 % et cela quelle que compte des effets intervenant à diffé-
soit la race (Sanders et Cartwright 1979 Les modèles mécanistes fonctionnant rents pas de temps ;
a, b, Williams et Jenkins 1997) ce qui à l’échelle de l’animal partitionnent iii) utilisation de courbes de référen-
parait élevé pour les animaux de nos souvent les besoins de l’animal entre ce de poids vif assez facilement ajusta-
races à viande françaises, pour lesquels les besoins d’entretien, de gestation, de bles sur des données expérimentales et
ce chiffre est plus proche de 18 %. Le lactation et de croissance (Bruce et al bonne accessibilité des variables à ren-
modèle développé par Williams et 1984, Williams et Jenkins 2003a, b). seigner par l’utilisateur.
Jenkins (1997) estime la composition Williams et Jenkins (2003a, b) ont pro-
des variations de poids vif vide chez les posé un modèle complet qui estime à 3.2 / Principes généraux du
vaches adultes taries. La variation de partir de l’énergie métabolisable ingé-
poids vif vide et la variation du poids rée et des caractéristiques de l’animal : modèle VDR
de lipides sont liées comme dans le i) l’énergie métabolisable pour l’entre- VDR est un modèle qui estime la
modèle des animaux en croissance de tien, ii) l’énergie associée à l’augmen- composition du gain de poids en fonc-
Robelin et Daenicke (1980). Ce modè- tation du métabolisme chez la vache en tion de la vache et de son objectif de
le dispose ensuite de modulations pour production par rapport à la vache à gain, mais également les besoins éner-
la vache en début de lactation, la vache l’entretien, notamment pour la diges- gétiques de cette vache au cours de son
soumise à un déficit énergétique pro- tion et iii) l’énergie retenue dans le gain engraissement. Pour ce deuxième
longé et la vache qui reprend de l’état ainsi que la composition du gain. Il s’a- objectif, il additionne besoin d’entre-
corporel en pleine lactation. git là d’un modèle mécaniste qui prend tien et besoin du dépôt :

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Besoins(EN) =[BesoinsEntretien(EM) + Figure 2. Structure d’ensemble du modèle VDR.


BesoinsGain(EN) / kg] x kmf ou kL (1)

Dans cette équation, les besoins


totaux sont exprimés en Energie Nette
(kcal EN), de même que l’énergie pour
le gain. Les besoins d’entretien sont
exprimés en énergie métabolisable. Les
paramètres kg, kL et kmf correspon-
dent respectivement aux coefficients
moyens de transformation de l’énergie
métabolisable en énergie nette pour la
croissance tissulaire, pour la lactation
et pour le rendement global (entretien
et production de viande) retenus par le
système UFV INRA (1978).

Les besoins d’entretien sont calculés


selon l’équation :
BesoinsEntretien = λ x 105 x PV0.75 (2)

105 représente les besoins d’entretien


d’une vache tarie exprimés en kcal
d’énergie métabolisable par kg de poids
métabolique (Petit 1988). Le paramètre
λ permet un meilleur ajustement du
modèle aux données. Il peut correspon-
dre à des effets d’élevage tels que le
mode de stabulation, le niveau alimen-
taire et l’état d’engraissement.

La composition corporelle et la com-


position du gain de cette vache sont
estimées à partir de celles de vaches de
référence comme dans Robelin et
Daenicke (1980). L’animal de référen-
ce représente une vache «moyenne» en
terme de croissance et de composition
corporelle.

La figure 2 présente la structure


générale du modèle VDR assemblé sur
la base de trois sous-ensembles qui esti-
ment :
i) le développement et la composition
corporelle de l’animal de référence en
croissance puis en engraissement, pro-
che de la vache observée,
ii) la composition du gain théorique
de cet animal de référence en engraisse-
ment,
iii) la composition et le besoin de la
vache observée, calculés à partir de
ceux de l’animal de référence.

Le développement avec l’âge de


l’animal de référence a été construit Les paramètres c0, c1, b0 et b1 calculés pour l’animal de référence en engraissement servent à
grâce aux bases de données disponibles l’utilisation des lois d’allométrie. E.2. à E.13. font référence aux équations 2 à 13 dans le texte.
L’équation E.7’. correspond à la dérivée de l’équation 7.
et par expertise. Poids vif et composi-
tion corporelle sont calculés en fonc-
tion du format selon un modèle de fin d’engraissement (PVfin et PVVfin) de la composition corporelle de la
croissance adapté (cf. 3.3). On détermi- (figure 3). Ces deux «points repères» vache observée (cf. 3.4) au cours de son
ne ensuite via le squelette de la carcas- permettent de calculer les coefficients engraissement.
se (OSCAref), les poids et composition d’allométrie (c0, c1, b0 et b1) qui lui
corporelle en début d’engraissement sont associés. Ces coefficients seront La vache observée est décrite par
(PVémacié, PVVémacié, LIPémacié) et en ensuite utilisés pour estimer l’évolution l'utilisateur (poids, format et note

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Figure 3. Modèle de croissance et d’engraissement pour l’animal référence. respondront aux formats très petit,
petit, moyen et grand, respectivement.
Cette estimation du format revient dans
la pratique à l’utilisateur, comme il lui
revient de déterminer le poids approxi-
matif et la note d’état de son animal. Il
convient de signaler qu’il est nécessai-
re d’avoir une certaine cohérence entre
ces trois informations, pour utiliser ce
modèle. Cette cohérence sera testée
dans l’application du modèle avec
INRAtion.

Le modèle d’engraissement estime le


gain de poids théorique pendant la fini-
tion (figure 4). Nous avons estimé que
le poids vif pouvait s’ajuster sur une
équation monomoléculaire de la
forme :
PVeng = PVémacié + Gainmax
x (1 - exp(-r x duree)) (5)

Le gain de poids vif théorique quoti-


dien en engraissement (GPVeng) est
obtenu en dérivant cette équation :
La composition corporelle est estimée aux points o pendant la croissance et aux points ∆ pendant
l’engraissement pour calculer les relations d’allométrie. Le point z correspond au point charnière GPVeng = r x (Gainmax – Gaintheo) (6)
qui permet de faire le lien entre les modèles de croissance et d’engraissement.
Gainmax (kg) est le gain maximal qui
pourrait être réalisé à la fin de l’en-
d'état) et ces informations permettent 3.3 / Les modèles de l'animal de graissement, Gaintheo (kg) est la reprise
de définir sa composition corporelle en référence en croissance et en de poids théorique réalisée depuis le
termes de poids vif vide, de dépôts adi- engraissement : estimation du début de l’engraissement, duree est la
peux totaux et de squelette OSCAobs durée d’engraissement (j) et r représen-
(OSCAref doit être peu différent de
poids vif et du gain de poids vif
te la vitesse à laquelle le gain quotidien
OSCAobs). Le modèle de croissance en élevage diminue jusqu’à être nul.
permet d’estimer le poids vif de l’ani-
On calcule également le poids vif mal de référence de même format et de 3.4 / Estimation de la composi-
vide de l’animal engraissé théorique même âge que la vache observée (figu-
re 3). Cette estimation est réalisée en tion corporelle de l'animal
(PVVeng) qui présente la même valeur
de squelette de la carcasse que l’animal fonction de son poids initial à 3 ans observé
référence (OSCAref) et est caractérisé PV0 (en kg) et de son âge, selon une L’estimation de la composition cor-
par la même quantité de dépôts adipeux équation de Gompertz de la forme : porelle correspond à l’estimation du
totaux que la vache observée. Cela per- PV = PVo x exp (b x (1-exp(-a x (Age-3)))) (4) poids vif vide, de la quantité de protéi-
met de déduire un gain théorique cumu- nes et de lipides corporels et de la quan-
lé (en kg) réalisé par cette vache depuis La variable Age est l’âge de l’animal tité de squelette dans la carcasse. Nous
l’état émacié (Gaineng). Grâce à l’équa- exprimé en années et a et b sont des avons utilisé les relations d’allométrie
tion ajustée avec nos bases de données paramètres ajustés pour chaque type définies par Robelin et Daenicke
(cf. 3.3 modèle d’engraissement), on en d’animal. Le poids vif théorique à l’âge (1980) pour estimer le poids vif vide et
déduit le gain de poids vif théorique (en adulte, PVa est égal à PV0 x exp(b). la quantité de lipides corporels :
kg par jour) de cette vache à l’engrais Nous avons mis en place une correction PVV = PV – CD = co x PV c1 (7)
(GPVeng). Les relations d’allométrie du modèle par le format pour tenir
permettent d’estimer la composition de compte de la grande variabilité obser- LIP = bo x PVV b1 (8)
ce gain en lipides (GLIPeng). vée. PV0 est recalculé pour chacun des
4 formats définis. Ainsi, on considèrera CD (kg) est le contenu digestif et LIP
En reprenant les principes du modèle qu’une vache de race allaitante sera de est la quantité de lipides corporels (kg),
de Robelin et Daenicke (1980), l’ani- format très petit, petit, moyen ou grand PVV est le poids vif vide ou masse cor-
mal observé diffère peu de l’animal selon que sa hauteur au garrot sera porelle, c'est-à-dire (PV - CD). Les
théorique, si bien que l’on peut consi- comprise entre 110 et 120 cm, 120 et équations dérivées correspondantes
dérer la relation allométrique (coeffi- 130 cm , 130 et 140 cm ou 140 et sont utilisées pour calculer les gains de
150 cm, respectivement. De la même poids vif vide et les gains de lipides.
cient d’allométrie égal à 1) suivante.
façon, pour une vache de race laitière, Les quantités de protéines corporelles
GPVVobs des hauteurs au garrot comprises entre (PROT) sont ensuite calculées en fonc-
GLipobs = GLipeng x (3) 115 et 125 cm, 125 et 135 cm, 135 et tion de la masse délipidée selon l’équa-
GPVVeng 145 cm ou entre 145 et 155 cm cor- tion de Geay et al (1987) :

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Recommandations alimentaires pour les vaches de réforme à l’engrais... / 143

Figure 4. Modèle de l’animal en engraissement. 4 / Paramétrage et valida-


tion de VDR

VDR a été paramétré par ajustement


des équations sur données expérimen-
tales et par expertise. L’application du
modèle à des animaux caractérisés par
différents âges, formats, PV, GPV, et
NEC nous a permis d’examiner son
comportement et d’entreprendre sa
validation chez des vaches de race
Charolaise pour lesquelles nous dispo-
sions de plusieurs jeux de données.

4.1 / Ajustement des équations à


partir des données expérimenta-
les
Nous avons réuni 3 types de données
pour procéder au paramétrage du
modèle chez les vaches de races
Charolaise, Limousine et Holstein :
i) des données de poids vif en fonc-
Voir légende de la figure 3.
tion de l’âge des vaches des unités
expérimentales de Theix, des Monts
PROT = 0,1436 x (PVV – LIP) 1.0723 (9) carcasse n’évolue pas au cours de l’en- Dore (sites de Laqueuille et Orcival) et
graissement et que ii) l’état initial mai- de Marcenat qui correspondent à des
La connaissance de la composition gre est caractérisé par une note d’état mesures réalisées en routine sur des
corporelle (contenu digestif et lipides de 1,5 (race à viande) à 1 (race laitière) animaux «normaux» (Equation 4) ;
corporels) en deux points (initial à définie par expertise et validée avec les ii) des données de composition cor-
3 ans, et adulte) a permis d’estimer les données disponibles. porelle (dépôts adipeux totaux, squelet-
paramètres c0, c1, b0 et b1 du modèle te de la carcasse) issues de l’abattoir
de croissance pour calculer PVVref et Des équations complémentaires ont expérimental de Theix (Equation 10) ;
LIPref. permis de convertir les quantités de iii) des données de cinétique d’en-
lipides corporels en quantités de dépôts graissement (évolution du poids vif au
Pour calculer PVVeng et LIPeng lors adipeux totaux (Geay et al 1987), et la cours de l’engraissement, Equation 6).
de la phase d’engraissement, les rela-
note d’état corporel en pourcentage de
tions d’allométrie ont été utilisées avec Le tableau 1 présente les équations
des valeurs de coefficients différentes dépôts adipeux totaux dans le poids vif
vide (%DAT_PVV) via la taille des cel- obtenues par ajustement pour les 3
en considérant la composition corporel- races. Pour l’équation 6, nous avons
le en trois points quand la vache est : lules adipeuses du tissu sous-cutané
(Agabriel et al 1986 et comm. pers.) : réalisé un ajustement chez les vaches
i) maigre (PVVémacié et LIPémacié), de races à viande en utilisant des don-
ii) en élevage (modèle de croissance : LIP = 1,134 x DAT 0,992 (11) nées sur vaches Charolaises, et un ajus-
PVVref et LIPref) et %DAT_PVV = 5,2114 x exp(0,0114 tement chez les vaches de races laitiè-
iii) en fin d’engraissement (finie : x ϕAdipocytes) (12)
res en utilisant des données sur vaches
PVVfin et LIPfin). Holstein (tableau 1). Dans les deux cas,
ϕAdipocytes = 17,2 x NEC + 23,4 (13) nous avons ajusté un modèle non
Pour estimer la quantité de squelette
dans la carcasse (OSCA), critère des-
criptif du format, nous avons utilisé les Tableau 1. Equations ajustées pour les vaches de réforme de races Charolaise (CH),
informations disponibles à l’abattoir Limousine (LI) et Holstein (HO).
expérimental pour ajuster une équation
de la forme :
PVV = PVVmoy + d x (DAT -DATmoy )
+ o x (OSCA-OSCAmoy) (10)

PVVmoy, DATmoy et OSCAmoy sont


les valeurs moyennes de poids vif vide,
dépôts adipeux totaux et squelette de la
carcasse dans la base de données utili-
sée pour ajuster les paramètres d et o de
l’équation. Dans le modèle global, on n est le nombre d'observations utilisées pour ajuster chaque équation et N° est le numéro de
fait l’hypothèse que i) le squelette de la l'équation dans le texte.

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144 / F. GARCIA, J. AGABRIEL

Figure 5. Gain de poids vif cumulé au cours de l’engraissement par une vache de race écarts entre valeurs UFV prédites par le
Charolaise en fonction de la durée d’engraissement. modèle et apports UFV expérimentaux.
Nous avons ainsi trouvé une valeur qui
Gain de poids vif cumulé (kg)
exprimée en énergie nette est de
103 kcal EN/kgPV0,75, (λ=1,4). Cette
valeur est supérieure à celle retenue
pour une vache Charolaise tarie en ges-
tation (105 kcal EM/kgPV0,75, Agabriel
et Petit 1987) mais cohérente avec les
valeurs retenues pour les autres catégo-
ries d’animaux dans le modèle de
Robelin et Daenick (1980). Nous
l’avons conservée pour la suite en
considérant alors les besoins totaux
prédits en UFV par VDR.

Nous avons réalisé une évaluation


des performances de prédiction en les
comparant aux UFV apportées et ingé-
rées par les animaux. Nous avons utili-
sé pour cela une approche synthétique
déjà mise en œuvre par Offner et
Sauvant (2004) et Garcia et al (2007b)
pour estimer le biais moyen, la pente de
La courbe (–) représente l’équation monomoléculaire ajustée. Les z et ∆ correspondent aux don- la régression des valeurs observées sur
nées publiées par Dumont et al (1991) issues d’expérimentations visant respectivement à déter- les valeurs prédites, le carré moyen de
miner l’impact de la durée d’engraissement et de l’âge sur les performances. Les z et o correspon- l’erreur résiduelle et le coefficient de
dent aux données publiées par Roux et al (1993) issues de deux années d’expérimentation sur détermination de la régression (R²).
l’effet de la suralimentation protéique sur les performances d’engraissement. Les o correspondent
aux données issues d’une expérimentation réalisée en 1985 à Laqueuille (non publiée). Nous avons également examiné les
résidus (prédits moins observés) en
fonction des caractéristiques de l’ani-
linéaire mixte (Proc NLMIXED logi- gain de masse corporelle de chacun des mal (poids vif, gain de poids vif…) afin
ciel SAS) en utilisant le lot expérimen- lots, et donc les besoins de production de mettre en évidence d’éventuels biais
tal comme effet aléatoire. Les données correspondants exprimés en UFV. Pour dans les estimations. Nous avons égale-
issues de 5 expérimentations (13 lots) les comparer aux apports expérimen- ment réalisé en parallèle la même éva-
ont permis d’établir la courbe de prise taux, il faut rajouter l’entretien exprimé luation pour les recommandations édi-
de poids pour les vaches de race en UFV. Ce besoin a été ici utilisé tées en 1988 afin d’identifier et de
Charolaise (figure 5) et les données comme variable d’ajustement pour quantifier les améliorations obtenues
issues de 2 expérimentations (5 lots) minimiser la somme des carrés des avec le nouveau modèle.
ont permis d’ajuster cette courbe pour
des vaches de race Holstein (figure 6).
Figure 6. Gain de poids vif cumulé au cours de l’engraissement par une vache de race
Holstein en fonction de la durée d’engraissement.
4.2 / Validation du modèle chez
les vaches de réforme
Charolaises
Nous avons entrepris la validation du
modèle chez les vaches de race
Charolaise. Pour cela, nous avons utili-
sé 31 lots de suivi d’expériences d’en-
graissement, publiées (Dumont et al
1991, 1997, Roux et al 1993) ou dispo-
nibles. Les lots utilisés rassemblent des
données moyennes au cours de l’en-
graissement des quantités d’UFV ingé-
rées par jour, de poids vif, de gain de
poids vif, de note d’état corporel et
d’âge. La petite base de données ainsi
constituée concernait des vaches dont
les caractéristiques moyennes sont les
suivantes : 5,6 ± 1,33 ans, 684
± 48,9 kg de poids vif, note d’état de
2,6 ± 0,31 et 1,3 ± 0,23 kg/j de gain de
poids vif.

Le modèle VDR a été utilisé pour La courbe (—) représente l’équation ajustée à partir des données z de Berge et al (comm. pers.)
prédire la composition moyenne du et des données o de De La Torre et al (2006).

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Recommandations alimentaires pour les vaches de réforme à l’engrais... / 145

Figure 7. Comparaison entre les quantités d’UFV ingérées par jour et les besoins UFV montré que les recommandations 1988
prédits par les recommandations 1988 (A) et par le modèle VDR (B) pour les 31 lots de surestiment les besoins des animaux
vaches Charolaises en engraissement. au-delà d’un gain de 1,2 kg/j. VDR
n’induit pas ce biais car la relation entre
les résidus et le gain de poids vif au
cours de l’engraissement n’est pas
significative.

L’examen identique des résidus en


fonction des autres variables d’état
(note d’état, poids vif, âge…) n’a pas
non plus permis de détecter d’autres
biais.

Ces résultats demandent à être exa-


minés avec une base de données plus
importante et sans réajustement initial
du besoin d’entretien, afin d’être sûrs
de ne pas surestimer les performances
de VDR. Mais le modèle est adapté aux
types génétiques et le nombre d’obser-
vations de la bibliographie n’est pas
pour l’instant suffisant pour entrepren-
dre une validation externe complète sur
plusieurs races.

5 / Application aux nouvel-


les recommandations ali-
mentaires pour les vaches
de réforme à l’engrais. Un
modèle synthétique de cal-
cul des besoins énergétiques

Le modèle VDR, grâce à la prédic-


tion de la composition du gain, permet
de calculer les besoins en UF et protéi-
nes déposées des vaches en engraisse-
ment connaissant les caractéristiques
suivantes : âge, race, format, poids vif,
note d’état corporel. L’utilisateur doit
ensuite déterminer l’objectif de gain de
poids vif de son animal afin d’estimer
ses besoins journaliers. D’un point de
vue pratique, le modèle VDR sera inté-
gré à la prochaine version d’INRAtion
2007 pour proposer cette estimation, et tous
les calculs seront masqués. Pour ceux
La figure 7 présente les graphes des 0,65 et P < 0,0005 pour les précéden- qui n’en disposeraient pas, l’implica-
valeurs UFV observées en fonction des tes recommandations) ; tion de nombreuses équations à diffé-
valeurs UFV prédites par les recom- rentes échelles de temps rend son utili-
– l’ordonnée à l’origine est plus pro- sation difficile. Aussi pour fournir un
mandations établies en 1988 (A) et par che de 0 (1,96 et P = 0,055 versus 4,1
le modèle VDR (B). Elle suggère outil «papier» facilement utilisable,
et P < 0,0005 pour les recommanda- nous avons conçu une version simpli-
visuellement que la relation UFV ob- tions de 1988).
servés – UFV prédits est meilleure avec fiée du modèle qui permette de calculer
le nouveau modèle VDR. les besoins des vaches grâce à un seul
La fiabilité des estimations est plus tableau synoptique (tableau 2).
élevée avec VDR qu’avec les recom-
L’évaluation synthétique des deux mandations de 1988. De la même
modes d’estimation des besoins confir- Nous avons pour cela considéré les
manière, l’écart type résiduel de la prévisions UF faites par le modèle
me ce résultat : régression UFV observé = f(UFV pré- complet sur une large gamme de poids
– le biais moyen obtenu avec VDR dit) est plus faible avec VDR (0,46) d’état et d’âge, et ajusté sur les résultats
est plus faible (- 0,01 versus 0,06) ; qu’avec les recommandations 1988 une équation non linéaire spécifique
– la pente de la régression est plus (0,67) ce qui indique des estimations aux vaches allaitantes (en identifiant la
proche de 1 (0,84 et p = 0,055 versus plus précises. L’examen des résidus a race Charolaise ou Limousine) et une

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146 / F. GARCIA, J. AGABRIEL

Tableau 2. Tableau synthétique de calcul des apports énergétiques (UFV) recommandés des vaches de réforme à l'engrais issues
des troupeaux allaitants.

Exemple : pour une vache allaitante moyenne de 5 ans à 800 kg ayant une note d'état de 2,5 avec un objectif de gain à 1000 g/j
Besoins = (6,86+3,04+1,33+0,43) *0,996 = 11,61 UFV/j

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Recommandations alimentaires pour les vaches de réforme à l’engrais... / 147

équation spécifique aux vaches laitiè- par rapport à celle complète faite avec les, le premier associé à la phase de
res (vaches Holstein). Les besoins ont VDR. Pour cela, nous avons comparé croissance en élevage, et le deuxième
été exprimés en UFV pour les vaches les deux estimations dans des gammes associé à la phase d’engraissement. Le
allaitantes et en UFL pour les vaches de de poids d’âge, de format et d’état. modèle combine donc deux échelles de
race laitière, pour tenir compte du fait temps différentes, l’année pour la car-
que les vaches allaitantes réalisent Le biais moyen obtenu (prédiction rière de la vache et la journée pour son
habituellement un gain de poids en équation – prédiction VDR) est resté engraissement.
engraissement supérieur à celui des faible (0,02 UFV pour les vaches allai-
vaches laitières. La forme retenue de tantes et - 0,02 UFV pour les vaches VDR répond à une approche pragma-
l’équation était la suivante : laitières). Dans les deux cas, la régres- tique, associant des courbes de crois-
sion des valeurs prédites par les équa-
BesoinsUF = a x PV + b x GPVc tions sur les valeurs prédites par le sance de référence et un paramétrage
+ d x NEC + e x Age (14) modèle complet a conduit à des rela- issu des expérimentations menées dans
tions satisfaisantes et proches de la bis- les domaines INRA et de notre experti-
où PV est le poids vif de l’animal, sectrice. L’examen des résidus a néan- se. Le modèle établit des estimations
GPV son gain de poids vif objectif, moins montré que l’équation simplifiée des besoins alimentaires correctes pour
NEC est la note d’état corporel et Age tend à sous estimer les besoins pour des des vaches de race Charolaise, sans
est l’âge de l’animal. Dans un deuxiè- besoins élevés et qu’elle tend à suresti- biais associé à l’âge, au format, au gain
me temps à partir des équations ajus- mer les besoins pour les animaux mai- de poids vif ou encore à la note d’état.
tées, nous avons établi des équations gres (NEC = 0,5 et 1) et les animaux Les données sur vaches de réforme de
qui permettent de corriger l’estimation gras (NEC = 4,5). Pour 90 % des esti- race Limousine ou de race Holstein
selon le format de l’animal. Nous avons mations, l’erreur réalisée en utilisant sont rares et ne nous ont donc pas enco-
ainsi obtenu les équations 15 et 16 pour l’équation simplifiée par rapport au re permis d’entreprendre une validation
les vaches allaitantes et les vaches lai- modèle complet est inférieure à 0,6 UF. externe du modèle pour ces animaux.
tières respectivement :
Besoins(UFV) = (0,0086xPV + 3,04xGPV1,23
En première approche, ces équations Les estimations réalisées constituent
+ 0,53 x NEC + 0,09 x Age)
donnent donc des résultats satisfaisants une amélioration par rapport aux
x (1,04xTP+1,01xP+1,00xM+0,99xG) (15)
mais l’utilisation du tableau simplifié recommandations alimentaires de 1988
induit des biais, même s’ils restent fai- (Geay et Micol 1988) qui tenaient
Besoins(UFL) = (0,0076xPV + 3,14xGPV1,05 bles. Si on cherche une fiabilité et une compte du poids vif et du gain de poids
+ 0,33 x NEC + 0,09 x Age) précision optimale des estimations, il vif de l’animal, mais sans considération
x (1,00xTP+1,00xP+1,00xM+1,00xG) (16) est préférable d’utiliser le modèle com-
plet. de son état d’engraissement ou de son
format.
où TP, P, M et G sont des variables
binaires qui prennent la valeur 1 quand Conclusion et perspectives
le format de l’animal très petit, petit, Par ailleurs, la démarche proposée
moyen ou grand respectivement, et 0 pourrait s’élargir pour servir au déve-
sinon. Ces équations nous ont permis loppement d’un modèle dynamique de
Le modèle VDR est à la base des
de construire le tableau 2 à partir nouvelles recommandations alimentai- variation de la composition corporelle
duquel on peut facilement estimer les res pour les vaches de réforme en fini- chez les vaches en production. Dans ce
besoins d’un animal, à l’aide d’une cal- tion. Il permet de mieux tenir compte cas, le modèle développé pour la phase
culatrice éventuellement. Il constitue des caractéristiques initiales des ani- de croissance pourrait servir de courbe
donc un outil synthétique facile d’accès maux, estime la composition du gain de de référence autour de laquelle le poids
et applicable sur le terrain. poids défini comme objectif par l’éle- et la composition corporelle de la vache
veur, puis en déduit les besoins énergé- fluctueraient au cours des cycles de
Nous avons vérifié que ces équations tiques. Dans VDR, cette composition gestation – lactation. Ce dernier modu-
n’induisaient pas de biais majeur dans du gain de poids est définie de façon le viendrait alors remplacer le modèle
l’estimation des besoins des animaux originale par couplage de deux modè- d’engraissement.

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Actualisation des recommandations alimentaires pour les vaches de réforme à l’engrais... / 149

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Résumé

Les vaches de réforme représentent une part importante de la consommation de viande bovine en France, et une part non négligeable des
revenus des éleveurs de bovins laitiers (10 %) et allaitants (près de 30 %). Les observations en exploitation font état d’une grande varia-
bilité phénotypique des vaches réformées en termes d’âge, de format, d’état sanitaire, d’état physiologique et d’état d’engraissement. Dans
ce contexte, raisonner au mieux l’alimentation des vaches en engraissement est un véritable enjeu pour fournir à l’abattage des vaches
bien conformées et d’état d’engraissement satisfaisant.

Les recommandations alimentaires établies en 1988 utilisent le poids vif et le gain de poids vif pour estimer les besoins énergétiques en
engraissement. Elles ne permettent pas de prendre en compte l’âge, le format et la note d’état. Dans le cadre de la réactualisation des
recommandations alimentaires pour les bovins en croissance et à l’engrais, nous avons développé un nouveau modèle prédictif, appelé
VDR, pour estimer les besoins des vaches en engraissement. Cet article recense d’abord brièvement les facteurs influençant les variations
de gain de poids et de composition du gain chez les vaches en engraissement et expose les approches de modélisation existantes. Dans un
deuxième temps, nous décrivons le principe et les équations du modèle VDR. Ce modèle repose sur une approche originale associant modè-
le de croissance pendant la carrière de la vache et modèle spécifique de la période d’engraissement. Le paramétrage a été réalisé pour les
vaches de races Charolaise, Limousine et Holstein. La validation du modèle entreprise pour des vaches Charolaises montre que VDR
explique près de 80 % de la variabilité des besoins énergétiques des vaches. La comparaison entreprise avec les recommandations de 1988
permet de quantifier les améliorations apportées par VDR. Enfin, la construction d’un tableau synthétique simple d’utilisation pour esti-
mer les besoins énergétiques est explicitée en dernière partie.

Abstract

Update of feeding recommendations for fattening of culled cows. Development of a model for the estimation of the composition of weight gain
and associated requirements.

Culled cows account for a large part of beef consumption in France and are a significant proportion of the income for dairy (10%) and
suckling farmers (up to 30%). On-farm observations highlight large variation in culled cow phenotype in terms of age, frame size, sani-
tary and physiological state and body condition. Consequently, an important issue for producers of culled cows is the management of feed
supply during the finishing period to obtain a satisfactory condition score and conformation for slaughter.

Feeding recommendations established in 1988 consider the live weight and the live weight gain to estimate the energetic requirements for
fattening. They do not allow for the age, the frame size or the body condition score. In order to update the feeding recommendations for
growing and fattening bovine, we have developed a predictive model, called VDR, in order to estimate the requirements for fattening
culled cows. This paper outlines the factors that contribute towards the variations of live weight gain and gain composition for culled cows.
The paper goes on to describe the VDR model by summarising the developments from previous modelling approaches and outlining the
assumptions and equations of the model. The VDR model combines a growth model for the cow during its productive period and a model
for the fattening period. Parameterisation was done for Charolais, Limousine and Holstein cows. Validation using data from Charolais
cows shows that VDR explains about 80% of the variability in energetic requirements. A comparison with the recommendations from 1988
quantifies the improvements obtained with VDR. The last section describes the construction of a table that allows the energy requirements
for culled cows to be estimated easily.

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INRA Productions Animales, Mai 2007

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