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FORMATION CHEF D’ENTREPRISE

DECORATION D’INTERIEUR

COULEUR
1. Qu’est-ce que la couleur ?
2. Influence de la lumière
3. Classement et codes couleurs
4. Le cercle chromatique
5. La symbolique des couleurs et matériaux
6. Comprendre les couleurs et leurs effets
7. Compositions de couleurs et de formes
1) Qu’est-ce que la couleur ?

• Sensation résultant de l'impression produite sur l'œil par une lumière émise par une source et reçue
directement (couleur d'une source : flammes, etc.) ou après avoir interagi avec un corps non
lumineux (couleur d'un corps).
• s'oppose au noir, au gris et au blanc

La couleur est une perception personnelle d’un élément dont l’œil transmet des informations au
cerveau que celui-ci va interpréter.

La couleur et la lumière
La perception de la couleur est indissociable de la lumière

Décomposition de la lumière
La lumière est une onde électromagnétique. La lumière visible est le spectre d’ondes lumineuses perceptibles par
l’œil humain.
Le spectre de la lumière visible peut être décomposé via un prisme (ou une gouttelette d’eau) afin de
retrouver un éventail de couleurs qui correspondent aux longueurs d’ondes différentes ; les ondes les plus
courtes tirant vers les bleus-violets et les ondes les plus longues vers les rouges- oranges.

C’est la lumière qui se reflète sur un objet qui renvoie la couleur à l’œil.

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La perception de la couleur par l’œil humain
La lumière visible (naturelle) transmet ses différentes longueurs d’ondes sur un objet. Celui-ci va
absorber tous les rayons lumineux sauf le rayon dont la longueur d’onde correspond à la couleur de
l’objet. Le rayon est alors renvoyé vers l’œil qui décryptera l’information reçue.

L’œil humain est composé de cellules photosensibles (sensibles à la lumière). Elles sont appelées « cônes » ;
la rétine en contient 7 millions. Les cônes reconnaissent des pigments différents, ils ne réagissent donc qu’à
certaines ondes lumineuses.
Les cônes sont divisés en 3 catégories : les cônes sensibles à la lumière verte, ceux à la lumière rouge et
ceux à la lumière bleue.
Les cellules envoient un message au cerveau qui va interpréter ces signaux en fonction de l’intensité
de la réception et des différentes longueurs d’ondes et nous permettre de distinguer jusqu’à 2,3
millions de couleurs différentes. C’est en fait notre cerveau qui, à la réception, va décrypter
l’information et nous transmettre cette image.

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Le fond de la rétine est également composé de bâtonnets. Ceux-ci sont sensibles à l’intensité
lumineuse mais ne perçoivent pas de couleur.
Les bâtonnets sont capables de réagir à de très faibles intensités lumineuses, ils vont en fait nous créer notre
vision nocturne. Cependant, ils ne disposent pas du bagage nécessaire pour nous faire percevoir les
couleurs, donc nous ne percevons que différents niveaux de gris.
Ici, on peut comprendre d’où vient l’expression « La nuit, tous les chats sont gris ».

Pourquoi, pour l’aménagement d’un espace, devons-nous comprendre comment notre cerveau
décrypte les couleurs ?
Nous ne sommes pas tous constitués exactement de la même façon ! Et certains ne perçoivent pas
toutes les couleurs.
C’est le cas notamment des daltoniens qui ont un ou plusieurs types de cônes défectueux. Leur perception
des couleurs n’est donc pas aussi précise qu’une autre personne.
D’une autre façon, il en est de même pour les albinos ou encore d’autres pathologies qui affectent entre
autres la rétine, la perception des couleurs sera également modifiée.

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Il est important d’en tenir compte dans tous les projets (principalement publiques), car, même si on va
le voir dans la suite du cours, la couleur peut permettre de délimiter des espaces, elle ne peut pas
toujours se suffire à elle-même.
Prenons un exemple simple : les différentes couleurs des feux de signalisation ne peuvent pas
uniquement être dans un cercle, leur position a également de l’importance.

Une icône peut également faire la distinction comme pour les feux des piétons.
Si on transpose ce principe dans la décoration d’intérieurs, on ne peut pas uniquement se servir de la
couleur pour indiquer une information. Ainsi, pour différencier la porte des toilettes des hommes et des
dames, on ne peut pas se limiter à la symbolique culturelle (voir suite du cours) des couleurs. Donc une
porte bleue et une porte rose sont des éléments qui ne suffisent pas à une personne atteinte d’un
handicap de gérer seul la situation. Une indication type icône est nécessaire pour faire comprendre la
différence. Penser au handicap dans les projets est de l’inclusion. Il est difficile de tenir compte de toutes
les formes de handicaps, mais penser aux plus connues est déjà une façon de créer des espaces pour
tous.

2) L’influence de la lumière sur la couleur

La lumière a une influence sur notre perception de la couleur. La lumière naturelle est composée d’un spectre
d’ondes qui vont nous permettre de percevoir des couleurs différentes.
Il existe une multitude de lumières artificielles différentes et donc de rendus différents. Un projet
d’aménagement d’espace doit tenir compte de plusieurs facteurs, donc, le choix des couleurs dans cet
espace doit tenir compte également de la lumière naturelle et artificielle. La lumière naturelle et la
lumière artificielle apportent très rarement le même rendu sur les couleurs de la pièce. Donc ces deux
éléments doivent être pris en compte, ainsi que l’angle d’incidence de cette lumière sur la couleur,
comme on l’abordera plus loin dans le cours.
La lumière artificielle va être principalement définie par sa température de couleur (nombre de
Kelvin), son flux lumineux (nombre de lumen) et l’éclairement lumineux (nombre de Lux).
Température de couleur : on parle souvent de lumière chaude ou froide. Cette température de couleur est
mesurée en Kelvin. Plus le nombre de Kelvin est élevé, plus la température de couleur paraîtra froide. A
l’inverse, plus il est bas, plus la température de couleur paraîtra chaude.

On considère que la lumière du jour se situe entre 5000 et 6500K.


Le flux lumineux : c’est la quantité de lumière transmise depuis la source lumineuse. Ceci dépend du
nombre de watts. Le flux lumineux va être mesuré en Lumen (Lm). Plus le luminaire comportera de lumens,
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plus l’intensité de lumière ressentie sera importante. Mais évidemment, il faut tenir compte de la
température de couleur, car une lumière qui a beaucoup de Lumen mais une température de couleur
très basse n’augmentera pas le niveau d’éclairement global et ne permettra pas de se rapprocher de
la lumière du jour.
L’éclairement lumineux : c’est la quantité de lumière perçue à une certaine distance du point lumineux. Il
se mesure en Lux. Plus on s’éloigne de ce point, moins l’éclairement de la surface sera important.

La couleur de la lumière aura donc également une influence sur la perception de la couleur de
l’objet.
Pour rappel, la lumière est composée de plusieurs couleurs que l’œil va percevoir. La couleur perçue
est obtenue par le cerveau en mélangeant les informations reçues par les cônes (verts, bleus et
rouge).
Dans la sensation de blanc, l’objet renvoie tous les rayons lumineux.

Dans la sensation de bleu, l’objet absorbe tous les rayons lumineux


Sauf le bleu.

Dans la sensation de vert, l’objet absorbe tous les rayons lumineux


Sauf le vert.

Dans la sensation de rouge, l’objet absorbe tous les rayons lumineux


sauf le rouge.

Quelle est l’influence de la lumière naturelle et artificielle sur la couleur ?


Nous avons compris précédemment que la lumière avait une température de couleur et que son
intensité lumineuse se mesurait en lumens.
Concrètement, comment cela influence-t-il le choix des couleurs dans une pièce ?

Tout d’abord, la lumière naturelle :


La lumière naturelle varie tout au long de la journée, des saisons et du temps qu’il fait. Elle peut aller
d’une couleur bleutée grise à une couleur orangée passant par une lumière dite blanche.
Une lumière bleutée contiendra donc plus d’ondes courtes (couleurs froides) et moins d’ondes
longues (chaudes). Donc on en revient au schéma vu lorsqu’une lumière colorée illumine une couleur
(voir p. 8). Il faut donc tenir compte de la position géographique de la pièce. Si la pièce est au Nord, elle
n’aura jamais d’ensoleillement direct. Si elle est à l’Est, elle aura un ensoleillement matinal, si elle est à
l’Ouest, elle aura un ensoleillement en soirée, alors que si elle est au Sud, elle profitera d’un
ensoleillement permanent.

Pour rappel, on parle de couleur réfléchie, c’est-à-dire que la perception de la couleur nous parvient à l’œil
suite à la réflexion de la lumière sur l’objet regardé. Elle est donc très souvent différente de la couleur
propre de l’objet, qui est la couleur de l’objet si celui-ci est non soumis à l’influence des ombres et des
reflets.

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La lumière artificielle :
Le principe est le même que pour la lumière naturelle à la différence que les facteurs influençant de la
lumière artificielle sont des choix. On peut donc modifier l’intensité lumineuse, la température de couleur et
la position des luminaires dans l’espace. Il faut bien évidemment que le choix de luminaires
corresponde à l’activité prévue dans la pièce. Par exemple, on préfèrera une lumière douce, tamisée et
légèrement chaude dans une chambre ; ou encore une lumière intense et blanche (chaude) dans une
cuisine.

Les éclairages dirigés vers le bas (spots, lustre, lampe centrale, …) vont fonctionner sur le même principe
qu’une lumière naturelle. C’est un éclairage plutôt fonctionnel qui ne met pas en valeur les reliefs.
Les éclairages dirigés vers le haut (applique, lampe sur pied, …) apaisent si la lumière est diffuse mais
peuvent dynamiser si c’est une lumière dirigée. La perception des reliefs sera plus importante.
Les éclairages indirects permettent de créer une ambiance lumineuse totale grâce à leur lumière diffuse et
de mettre en valeur certains éléments.

Qu’en est-il des ombres ?


On pense souvent que la partie ombragée d’une couleur est en fait cette même couleur mais grisonnante. C’est
en fait un peu plus complexe que ça.
Les ombres dépendent des sources lumineuses environnantes, par exemple le soleil. Mais il ne faut pas oublier de
tenir compte de la lumière diffuse de l’ensemble du ciel. Ce n’est pas un point lumineux, mais il reste bien une
source lumineuse. C’est pour cela que sur un fond blanc, l’ombre d’un objet paraitra légèrement bleutée au matin
et orangée au crépuscule.
On peut donc faire l’expérience en plaçant deux sources lumineuses distinctes avec des filtres de couleurs différentes.
Dans l’ombre de chaque couleur, on verra la couleur opposée apparaitre.

En peinture, pour obtenir la partie ombragée d’un objet, les artistes font un mélange entre la couleur
initiale de l’objet, sa complémentaire et une pointe de bleu (pour la couleur du ciel).

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L’ombre et la lumière forment un tout
Dans la perception de la couleur, la position de la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle a toute son
importance.
Dans le cadre d’une lumière artificielle, si elle est placée au centre, celle-ci peut éclairer de façon plus ou
moins uniforme la pièce, même si, plus on s’éloigne du point lumineux, plus on perd de l’intensité
lumineuse. Si on intensifie la lumière dans une partie de l’espace (par exemple : une cuisine ouverte
dans un living), la perception de la couleur dans cette partie de la pièce sera plus claire que dans l’autre
partie.
Pour la lumière naturelle, tout va dépendre de l’exposition de la pièce et des fenêtres. L’apport de lumière
sera totalement différent en fonction de la position des fenêtres (un côté, deux côtés, sur le toit) et de
leur dimension (haute, basse, fine, large, …).
Une couleur placée dans un espace n’aura pas le même rendu sur tous les murs de la pièce car ils ne
sont pas tous exposés de la même façon à la lumière naturelle. Ainsi, dans une pièce carrée ou il n’y a
qu’une fenêtre, la couleur de ce mur paraîtra toujours plus sombre que les deux à côté et encore plus
que celui en vis-à-vis, car ce mur est toujours à l’ombre et son contraste est renforcé par la lumière qui en
provient. On peut contrer ce principe en choisissant une couleur plus claire pour ce mur.

Voici deux exemples qui montre qu’avec une lumière naturelle, on peut retrouver plusieurs teintes sur un
mur d’une même couleur :

Il faut savoir aussi que dans une pièce la couleur d’un mur peut se refléter sur un autre. Prenons pour
exemple une pièce dans laquelle les murs A, B et C sont peints dans un ton gris clair. Le mur D est peint
en rose pamplemousse. La lumière qui arrive sur le rose va se refléter et donc influencer la couleur des
murs gris comme si la lumière générale de la pièce avait été filtrée en rose.

3) Les classements et codes couleurs

Tout d’abord, revenons à nos couleurs de base.


On a vu que notre œil percevait des couleurs via les cônes présents dans la rétine. Ces cônes tiennent
compte de 3 couleurs de base : le rouge, le bleu et le vert.
Or, les couleurs « primaires » pour le mélange des couleurs sont le rouge (magenta), le bleu (cyan) et le
jaune.
Le mélange des couleurs ne s’opère pas de la même façon si c’est pour créer une couleur via une lumière (un
spot ou un écran) ou si c’est une couleur destinée à l’impression.
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Si on regarde un sport LED de plus près, celui-ci va être composé de vert et non de jaune. C’est le
mélange des couleurs qui permettra d’en obtenir d’autres.

Ces deux principes se retrouve notamment dans la préparation de fichiers dans les programmes photos.
On travaille alors en mode RVB (ou RGB) pour les écrans ou CMJN (ou CMYK) pour les impressions.
Le mode RVB (rouge-vert-bleu) est un mode additif ; c’est-à-dire qu’il faut les additionner pour obtenir
du blanc. Ainsi, Si on place les curseurs à zéro pour chaque couleur (R :0, V :0, B :0), on obtiendra du
noir, alors que si on les place au maximum, on obtiendra du blanc (R :255, V :255, B :255). Toutes les
références intermédiaires permettent d’obtenir des références de couleurs qui sont utilisées notamment
par les graphistes.
Le mode CMJN est un mode soustractif ; il faut soustraire toutes les couleurs pour obtenir du blanc. A
l’inverse, on obtient du noir en les additionnant. C’est sur la base de ces 3 couleurs que l’on va
déterminer les couleurs primaires qui serviront à faire une roue chromatique, comme on le verra plus loin
dans le cours.

Il existe tout un tas de classifications de couleurs pour les peintures notamment.

Voici quelques systèmes qui seront principalement utilisés par les décorateurs d’intérieurs :

- Le système RAL est divisé en plusieurs catégories : RAL


Classic (213 couleurs), RAL Design (1625 couleurs, qui ne
se superposent pas avec la gamme Classic), RAL Effect
(420 couleurs solides et 70 métalliques) et RAL Plastics (2
collections de 100 et 200 couleurs).
Les couleurs RAL sont souvent utilisées pour déterminer une
couleur dans un nuancier limité. Les couleurs sont souvent
utilisées dans le bâtiment afin d’accorder l’ensemble des
éléments (châssis, bardage, façades de meubles etc.). Le
système RAL est européen et existe depuis 1927. Le nom
RAL provient de l’abréviation du nom allemand « Reichs-
Ausschuß für Lieferbedingungen und Gütesicherung » qui
pourrait se traduire par
« Commission Nationale des conditions de livraison et d’assurance de la qualité ».

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- Le système NCS est une classification des couleurs d’origine suédoise tenant compte du
mélange qu’il faut faire pour les obtenir. Ce mode de classification facilite la recherche d’une
référence. Ce système ressemble au RAL Design puisqu’il tient compte de la luminosité
(noirceur) et la chromaticité (l’intensité de couleur). A la différence du système RAL, il permet
d’identifier la couleur qui est à l’origine du mélange.
Ainsi, chaque référence permet d’identifier exactement le mélange dont il est composé.
Son nom complet est Natural Color System

La référence du code NCS présentée ici indique en premier lieu le


niveau de noirceur (00= clair, 90 = foncé), ensuite la saturation
de la couleur (00 = peu saturée ; 90 = saturée). La référence après
le tiret indique quelles sont les couleurs composant le mélange.
Dans l’exemple, le mélange est constitué à 10 % de Bleu et donc 90
% de Rouge (100%-10% = 90 %).

- Le système PANTONE est également utilisé pour les intérieurs. Certaines collections
d’ameublement font référence à ce système.
- Levis(Dulux), Peintagone, Tollens, Farrow & Ball, etc. sont autant de marques qui utilisent leurs
propres références. Il est souvent possible de convertir les références en références RAL ou NCS
pour la nécessité de certains projets. Cependant, il faut tenir compte d’une légère marge
d’erreur dans la conversion, bien que celle-ci soit rarement perceptible à l’œil nu.

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4) La roue chromatique

Pour bien comprendre les couleurs et leurs interactions, il est important d’expérimenter la roue chromatique.
Pour cela, nous reprenons les couleurs dites primaires : cyan(P1), magenta(P2) et jaune (P3).

P3 Couleurs
primaires

S3 S2

Couleurs
secondaires

P1 P2
Couleurs
tertiaires
S1

Pour obtenir cette roue chromatique, on divise un cercle en 12 parts égales. Les premières couleurs sont donc les
couleurs primaires. Ensuite, si on effectue un mélange de deux couleurs primaires à part égales, on obtient les
couleurs secondaires : le violet (S1), l’orange (S2) et le vert (S3). Si on mélange une couleur secondaire avec une
couleur primaire, on obtient alors une couleur tertiaire.
Sur ce cercle, on va pouvoir faire deux observations importantes :
- Les couleurs primaires ont pour opposées dans le cercle les couleurs secondaires. On va les appelées les couleurs
complémentaires. Ainsi, le violet sera complémentaire du jaune, l’orange sera complémentaire du bleu et le vert
sera complémentaire du rouge. Le contraste entre ces couleurs est donc puissant. Ici, les couleurs sont dans
leur teinte la
plus basique, mais on le verra, cela peut induire un certain nombre de
contrastes possibles avec des teintes avoisinantes.
-
La roue chromatique peut se diviser en deux côtés : les teintes chaudes et les
teintes froides. C’est un ressenti fortement utilisé dans la symbolique des couleurs.
Les teintes chaudes sont généralement plus dynamisantes et agressives. Tandis
que les teintes froides sont apaisantes et calmes.

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Grands principes de composition

Contraste : utilisation des couleurs complémentaires ou utilisation des couleurs primaires (ou
secondaires)

Couleurs analogues : utilisation de 2 couleurs voisines

Camaieu : utilisation de teintes provenant du dégradé de la même couleur. Peut utiliser des teintes
très claires ou très foncées

Ton sur ton : utilisation de couleurs dans une gamme de teinte très proches et ayant le même
niveau d’intensité.

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5)La symbolique des couleurs et matériaux

Avant tout, il est important de savoir que la symbolique des couleurs est souvent culturelle.
Chaque couleur peut signifier quelque chose de différent dans un contexte différent ou en association
avec différentes couleurs. Voici quelques grands principes de la symbolique des couleurs qu’il est
important de connaître pour déterminer pourquoi nous faisons nos choix en décoration d’intérieur.
Nous en revenons toujours aux bases, pour comprendre le langage de toutes les couleurs, il faut
d’abord comprendre le langage des couleurs primaires.

Rouge Jaune Bleu


 Puissance  Luminosité et  Calme
 Energie Energie (soleil)  Grande étendue
 Passion  Vitalité (eau, ciel)
 Excitation  Joie, gaité, bonheur  Confiance, sérieux,
 Colère  Richesse organisation
 Sang  Eté (fleurs, soleil,  Froid
 Danger chaleur)
Dynamique, Passionnel Stimule l’esprit sentiment de plénitude
Peut devenir énervant Illumine un espace et Agrandit si clair/rétrécit si
Diminue espace agrandi foncer
Sentiment de représentation Sentiment de fraicheur
(théâtre) Met en valeur les tons vifs
comme orange et jaune

Les couleurs primaires représentent donc déjà un grand panel d’émotions. En mélangeant ces couleurs
primaires pour obtenir les couleurs secondaires, on mélange également ces émotions, ce qui a parfois
pour effet de les adoucir ou de leur donner une autre nuance.

Orange Vert Violet


 Energie  Nature  Mystère, magie
 Liberté  Espoir, chance  Luxe, royauté
 Chaleur  Croissance  Arrogance
 Jeunesse  Equilibre  Mélancolie, rêve
 Créativité  Jalousie
Donnerait envie de manger Couleur propice a la Espace mystérieux,
vite concentration mélancolique
Impression de chaleur, Le vert est la couleur de va dépendre de son ton
représente l’activité mais la nature, ce sont donc
peut apporter nervosité si les effets qui y sont liés
trop rouge qui vont transparaitre

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Les autres teintes dites tertiaires créent également des sentiments. quelques
exemples :
- Le rose représente : la douceur, la sensualité, la gourmandise, la fraicheur, la naïveté et la féminité. Il peut
agrandir l’espace, apporte douceur, peut paraitre naïf ou enfantin.

- Le brun représente : la terre, la masculinité, la force, le réconfort.


Le brun n’est pas présent sur la roue chromatique. C’est en mélangeant les 12 couleurs de la roue chromatique
qu’on l’obtient. Il sera chaud si le mélange contient plus de couleurs chaudes et inversement. Apporte un côté
rustique et brut, proche de la nature. Réduit espace

Les tons neutres tels que le blanc, le gris et le noir ont également leur signification.

- Le blanc représente : la propreté, la pureté. Il permet de refléter la lumière et donc de gagner en


luminosité. Il permet également de faire une « pause visuelle » entre deux couleurs, il sert alors de
transition. Le blanc peut également donner un côté aseptisé à l’espace, il faudra alors le contrebalancer
avec d’autres éléments pour ne pas donner un effet « hôpital ». Agrandi.

- Le gris représente : la neutralité, la tristesse, la discrétion, la sagesse, la vieillesse. Comme toutes les
couleurs neutres ou autres, les gris pourront être légèrement teintés d’une autre couleur, ce qui leur
apportera une signification différente (un gris teinté de rouge devient un gris plus chaud et apporte un
côté chaleureux, cocon à l’espace).

- Le noir représente : l’élégance, la simplicité, la sobriété, la rigueur, l’intemporalité. Le noir est une couleur
très puissante, son impact est important. Il faut donc bien doser la proportion de noir dans un espace
en fonction de l’effet escompté. Diminue et referme l’espace

Les couleurs interagissent. C’est pourquoi il est important de tenir compte des différentes significations des
couleurs et de la proportion donnée à chaque couleur ainsi que leur relation (contraste ou similitude) reprise
dans la roue chromatique.

Lorsqu’on crée une décoration d’intérieur, la couleur est évidemment un point essentiel et doit
faire partie intégrante du projet dès le début de sa conception.
Mais la couleur et ses effets ne sont pas qu’apportés par des aplats aux murs. La couleur peut également être
apportée par des objets ou des matériaux. C’est pour cela qu’en début de projet, il est toujours intéressant de faire
un collage avec les grandes lignes directrices telles que les formes, les couleurs et les matériaux.
Dans tous les matériaux, on peut faire le rapport entre leur couleur et la symbolique des couleurs vue précédemment.
Matériau texturé, lignes organiques et imprécises  Matériau chaleureux
Matériau lisse, brillant, lignes géométriques et rigides  Matériau froid
Voici quelques exemples de matériaux et des effets de leurs couleurs :

- Le bois :
Il existe une grande quantité d’essence de bois. Elles ont toutes des couleurs, des propriétés et des
aspects différents. Chaque essence de bois va apporter des nuances différentes aux intérieurs. Un
noyer va donner un caractère fort et plutôt masculin, tandis qu’un frêne va apporter douceur et
féminité.
De manière générale, le bois donne un côté chaleureux à l’espace. Cela est dû à ses couleurs plutôt
chaudes mais également au toucher.
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Noyer Frêne Chêne Pin

- La pierre :
La pierre est un matériau naturel. Il existe plusieurs teintes de pierres. Celles-ci sont souvent situées dans les teintes
de gris et beige. La pierre donne une sensation plus froide lorsqu’elle est située dans les teintes grises et bleues. Elle
peut à l’inverse paraître plus chaleureuse si elle est dans les teintes beiges.

Pierre bleue Pierre calcaire

- Le marbre et dérivés :
Le marbre est également un matériau naturel. Il n’a jamais un aspect certains : ses nervures peuvent être plus grandes,
plus petites, plus rapprochées, etc. Il existe plusieurs couleurs de marbre différents. Cependant, malgré certaines
couleurs chaudes, le marbre peut paraître toujours froid. Cela est dû à la brillance du matériau et à son toucher.

Il existe également des marbres recomposés que l’on appelle granito. Ces marbres peuvent être une combinaison de
couleurs sur un fond neutre. Ils peuvent donc apporter par petites touches, une sensation différente.

- La brique :
Certains intérieurs ont une brique apparente. On peut retrouver une gamme de teintes très variées. La brique peut donner
un aspect chaleur à l’espace. Elle peut paraître structurée (briquette) ou déstructurée (vieilles briques sablées). On
peut également la retrouver peinte. La texture qu’elle apporte rend souvent le mur plus chaleureux, même s’il est
blanc.

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- Le carrelage :
L’offre de carrelages s’est fortement étendue ses dernières années. Chaque carrelage apporte un aspect visuel
particulier. On retrouve notamment des carrelages graphiques, aspect bois, aspect béton, céramiques, zelliges,
etc.

Graphique Aspect bois Aspect béton Céramique Métro Zelliges

- Le métal :
Les métaux sont présents dans nos intérieurs parfois bruts, parfois teintés. Les métaux peuvent apporter un côté froid
(comme l’inox) ou le côté chaud (comme l’or ou la fonte).

Inox Doré Cuivré Fonte

- Le textile :
Le textile apporte en général de la chaleur à un espace. Pour renforcer ce côté chaleureux, en plus de la couleur, il faut
privilégier les matières douces et épaisses comme un velours. Une matière lisse et brillante comme le satin peut
renvoyer vers un élément plus froid, mais si le satin à une connotation plus sensuelle.

Velours Satin Lin Laine

- Le verre :
Le verre peut être bien plus qu’une paroi transparente et lisse. Il peut être ondulé, sablé, coloré. On peut jouer de
sa transparence pour apporter de la couleur à l’espace à l’instar des vitraux dans les monuments religieux. S’il est
pourvu d’un cadre (bois, métal, noir, blanc, …), celui-ci a également toute son importance. Sa texture peut lui donner
un aspect plus gris dans l’espace.

On peut conclure que la couleur des matériaux à généralement la même symbolique que les couleurs en aplat.
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Cependant, la texture du matériau peut influencer ces effets et le contrebalancer.
De manière générale, les matières mates ou rugueuses auront un aspect plus chaleureux, tandis que les matières
brillantes ou lisses augmenteront la sensation de froid.

La finition des couleurs de manière générale a également toute son importante. Un noir mat paraitra moins
foncé qu’un noir brillant par exemple.

La couleur permet de modifier notre perception de l’espace


Comment ?
Il y a trois éléments essentiels dont il faut tenir compte
- La couleur choisie (claire/ chaude/froide, vive/pâle,
- La position et la proportion de la couleur dans la pièce (plafond, combinée,
- La luminosité et l’angle d’incidence de la lumière dans la pièce, et par conséquent les ombres

De manière générale
 Les tons clairs agrandissent l’espace
 Les tons foncés diminuent l’espace
 Les tons vifs et/ou clairs à base de jaune et rose apportent de la luminosité
 Les blancs et bleus paraissent sans limite
 Les tons à base de rouge sont plus présents et donc plus écrasants

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L’harmonie des couleurs

Il faut tout d’abord préciser un point important : en décoration, le beau n’existe pas.
Chaque individu a des préférences qui sont souvent liées à sa personnalité, son origine culturelle, son vécu,
son environnement, ses influences ou encore à son âge. Donc ce qui est « beau » pour l’un ne l’est pas
forcément pour l’autre. C’est pourquoi il est important de référer son choix de couleur à des sensations
que l’on veut procurer en tenant bien compte de l’avis du client.
Il existe plusieurs manières d’associer les couleurs. Il n’y a pas de mauvais choix pour autant que celui-ci
exprime une volonté de créer tel ou tel effet. Les accords entre les couleurs sont donc illimités
Dans ce chapitre, nous verrons quelques exemples d’harmonies de couleurs et le vocabulaire qui y est
lié. Nous verrons également différents styles qui reprennent des harmonies de couleurs.
Les styles sont toujours ancrés dans une époque. On peut se rendre compte que les styles
d’aujourd’hui ne sont pas toujours ceux d’hier. Ou encore que nous reprenions les codes d’hier avec
les influences d’aujourd’hui pour créer de nouvelles harmonies.

vocabulaire :

- Une harmonie : « Rapport heureux entre les parties d’un tout (formes, couleurs, sons, rythmes, etc.)
en particulier d’une œuvre artistique ou littéraire. »
- Un camaïeu : « Peinture monochrome, recourant à un dégradé d’une même couleur ou teinte. »
- Un dégradé : « Diminution progressive et méthodique de l’intensité d’une couleur ou d’une lumière. »
- Un contraste : « Opposition de deux choses dont l’une faire ressortir l’autre. »
- Juxtaposer : « Placer des choses immédiatement l’une à côté de l’autre. »
- Une composition : « Ensemble des éléments qui forment un tout. »
- La proportion : « Rapport relatif de grandeur existant entre une quantité et une autre. »

En couleur, pour éviter le côté subjectif, on va parler de composition. Généralement on limite une
composition à 3 couleurs (sans tenir compte des tons neutres). Ensuite, il faut doser les couleurs choisies,
donc déterminer leur proportion.
Les proportions peuvent être entièrement différentes. Ainsi, pour un même choix de couleurs, la
proportion donnée à chaque couleur va influencer le résultat final. Les couleurs peuvent être dans un
rapport égal (1/3, 1/3, 1/3), un rapport déséquilibré (par exemple : une couleur dominante, une
secondaire et une supplémentaire).
Concrètement, quel impact visuel cela représente si on prend les mêmes couleurs mais qu’on leur
applique des proportions différentes ?
Exemple d’une composition contrastée :

PROPORTION EGALE

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PROPORTION DÉSÉQUILIBRÉE

A proportion égale, l’apport de la symbolique de chaque couleur sera identique. Il n’y a donc pas de couleur
dominante en proportion. Cependant, la couleur Canard (mélange de vert et de bleu) attire plus l’œil par son
contraste avec les autres couleurs, ainsi que le fond blanc. Le côté romantique du rose pâle et le côté solaire de
l’ocre vont prendre une place importante dans les sensations transmises par cette composition.
En déséquilibrant ces proportions, on assume la profondeur du bleu Canard qui va stabiliser l’espace. L’ocre
(jaune orangé) est là pour le contraster et apporter une touche lumineuse. Le rose va apporter la douceur à
l’ensemble de la composition. En décoration d’intérieur on travaille plus souvent avec des proportions variées
que des proportions égales.
Dans cette composition, on va finalement retrouver un contraste proche des couleurs primaires et secondaires (jaune
et bleu, vert et rose).
Dans l’image ci-contre, la couleur du canapé est la masse colorée la plus
importantes. L’ocre est visuellement fort et attire le regard. Il est
même répété dans le tableau derrière. Le rose pâle est quant à lui
très faible visuellement mais apporte de la douceur pour
contrebalancer le peps de l’ocre. Sur cette image, on retrouve
également les 3 teintes neutres : le blanc sur le mur, le gris au sol et
sur le tapis et enfin le noir dans des lignes discrètes. Le noir, malgré une
proportion très faible dans l’image, est très fort. Son utilisation doit
toujours être proportionnelle à l’impact voulu.

Autres exemples de contrastes en décoration d’intérieur :

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Lorsqu’on ne cherche pas à créer de contraste dans les espaces, on peut travailler avec un
camaïeu ou un ton sur ton. Ceci amène beaucoup plus de sobriété.
Le dégradé va utiliser plusieurs teintes provenant d’une même couleur. Ainsi, on
utilise aussi bien les teintes foncées que les teintes claires. C’est donc l’écart entre ces
teintes qui va apporter du relief à la composition.

Un camaïeu de couleur peut être un dégradé basique d’une seule couleur


mais la teinte de la couleur peut légèrement varier. Ainsi, pour un camaïeu de
bleus, on retrouvera plusieurs teintes de bleus différentes avec un dégradé
allant du clair au foncé.

Un ton sur ton est une composition avec des éléments de mêmes couleurs ou de couleurs légèrement différentes
mais qui reste dans une gamme de teintes très proches

Sans jouer d’un contraste fort et sans rester pour autant dans un dégradé de couleurs, on peut également composer
avec les couleurs analogues, c’est-à-dire, celles qui sont voisines dans la roue chromatique. Ce type de
composition a tendance à surprendre le regard et peut donner un effet de transparence.

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Créer une composition de couleur autour d’un style.
Associer sa proposition à un style permet souvent de choisir une ligne directrice et de rester fidèle à celle-ci.
En parlant de style, cela permet de se référer à une esthétique connue. Cela n’empêche pas de créer une nouvelle
esthétique dans ce style ou de créer un style qui vous est propre.
Attention que dans chaque style, on peut trouver une palette de couleurs très différentes. Donc il est important de
préparer une proposition concrète à son client pour bien se faire comprendre.

L’esthétique, tellement éphémère.


Le beau n’existe pas. Ce qui est beau aujourd’hui ne l’était peut-être pas hier et ne le sera peut-être plus demain.
Notre vision du beau est façonné par ce qui nous entoure, par notre personnalité, notre âge, notre sexe, nos origines, nos
sentiments, nos amis et j’en passe ! Nous sommes en permanence infuencés ! Instagram, Facebook, Youtube,
Pinterest et autres nous permettent de toucher très vite à toutes ces influences.
On parle souvent de « mode » dans les styles de décoration. C’est vrai que ces dernières années, le style scandinave
avec sa clareté et son côté chaleureux a bien pris place dans nos intérieurs. Mais pas que ! On peut souvent faire une
corrélation entre les styles de nos intérieurs et les grands courant de la mode vestimentaire. En effet, ce sont deux
milieux qui vont utiliser des codes sensiblement semblables : les couleurs et leurs effets, les matières, les
proportions.

La mode vestimentaire tient compte fortement des saisons. Ainsi, on retrouve plutôt des couleurs chaudes en automne
comme le rouge foncé, l’orange foncé, le brun etc., des couleurs froides et neutres en hiver, des couleurs pâles mais
variées au printemps alors qu’en été on va retrouver des couleurs vives. Et on peut faire pareil dans nos intérieurs ! En
changeant les coussins, les plaids, les draps de lits, un ou deux cadres etc.
Vous pouvez vous laisser porter par ces courants influençants ou les contrer. Chacun fait ce qui lui plait !

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6) L’effet de la coloration dans l’espace

La couleur ne se place pas n’importe où dans un espace. Maintenant que nous avons vu les rapports que les
couleurs ont entre elles, les émotions et les styles qu’elles peuvent créer, nous pouvons comprendre leur rapport
à l’espace.
Les couleurs peuvent par exemple servir à agrandir, rapetisser une pièce, améliorer la luminosité de l’espace, abaisser
visuellement un plafond, accentuer l’attraction du regard vers un point.
Mais comment ?
Il y a trois éléments essentiels dont il faut tenir compte :

- La couleur choisie (claire/foncée, chaude/froide, vive/pâle, …)


- La position de la couleur dans la pièce (murs, plafond, combinée, …)
- La luminosité et l’angle d’incidence de la lumière dans la pièce, et par conséquent les ombres.
Nous allons parcourir l’ensemble de ces éléments pour mieux comprendre leur impact.
Dans chaque projet, c’est une combinaison de tous ces éléments qui permettra d’obtenir l’effet escompté.

Je précise à nouveau que l’effet psychologique des couleurs est fortement influencé par notre géographie et notre
culture. Ces éléments sont donc basés sur une culture d’Europe centrale.

On connait maintenant les significations des différents grands groupes de couleur.


Quelles vont être leur influence dans l’espace lorsque ces couleurs sont dominantes ?

- Le bleu clair (ton froid) donne une apparence lumineuse et spacieuse. Convient donc dans des espaces que
l’on souhaite agrandir. Il prendra tout son effet dans des pièces ensoleillées. Cette couleur évoque la
fraicheur, elle peut très bien convenir pour une salle de bain par exemple

- Le bleu foncé (ton froid) va diminuer l’espace par la lourdeur de l’obscurité malgré le fait que le regard se
perd dans le bleu. Il est donc préférable de placer cette couleur dans des très grandes pièces que l’on veut
distinguer. Des couleurs vives et chaudes comme le jaune, l’orange, le rouge ou le doré sont mises en
valeur grâce au bleu foncé.

- Le jaune vif ou non (ton chaud) aura une tendance naturelle à illuminer les espaces sombres et les
agrandir. C’est une couleur qui représente la vie et donc fonctionne bien dans les pièces de vie.
- L’orange (ton chaud) est une couleur qui représente l’activité et convient bien pour les pièces où celle-ci
peut ou doit être stimulée. La couleur va donner une impression de chaleur. Cependant, plus cette
couleur tire vers le rouge et plus elle peut devenir oppressante dans un espace, elle peut amener de la
nervosité.

- Le rouge foncé (ton chaud) ou encore le pourpre diminuent l’espace et peuvent oppresser fortement. Ces
couleurs conviennent pour des espaces où l’on veut donner une impression forte. Attention que les couleurs
qui tirent fort vers le mauve apporte un côté mystérieux. Le rouge est souvent utilisé dans les espaces de
représentation comme les théâtres.

- Le rose pâle ou foncé (ton chaud) apporte douceur et agrandit les espaces (mais sera moins impactant
qu’un jaune !). Comme cette couleur évoque la tendresse et la gaieté, elle peut trouver sa place dans
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beaucoup de pièces de la maison. Cependant, son caractère naïf ne convient pas toujours aux espaces
professionnels comme des bureaux.

- Le vert clair ou foncé (ton froid ou chaud selon le dosage) est une couleur qui apporte l’équilibre et est
propice à la concentration. C’est une couleur qu’on peut voir dans toutes les pièces de la maison mais
convient également bien pour des bureaux en ville car va apporter un effet de nature qui améliore le
bien-être des travailleurs.

- Le blanc (ton neutre) va agrandir l’espace, semble sans limite. Cette couleur sert souvent de transition ou de
base pour ajouter des touches d’autres couleurs. Il est conseiller de la combiner avec un camaïeu de tons
clairs ou des touches de couleurs vives car le blanc pur, immaculé rappelle l’hôpital et peut donc
devenir angoissant.

- Le noir (ton neutre) va refermer l’espace et le diminuer. C’est une couleur qui peut être oppressante car
trop puissante mais elle peut permettre aussi de faire un vide total de l’esprit. Elle absorbe toute la
lumière et donc garde plus facilement la chaleur.

A quel endroit placer la couleur dans la pièce ?


L’emplacement et le choix des couleurs dans la pièce va dépendre de l’aménagement de l’espace.
Par exemple, dans un bureau, on préfèrera placer une couleur qui amène la concentration
comme le vert face au bureau plutôt qu’un mur blanc.
Si dans l’aménagement, il est prévu que du mobilier remplisse une partie de la pièce, il peut lui aussi apporter une
couleur, ou il peut recouvrir en grande partie celle-ci. Si la couleur n’est pas visible sur tout le mur, il est alors
parfois plus facile d’oser une couleur vive.

La couleur peut également permettre de délimiter des zones, ou de mettre en valeur des éléments. Elle peut donc
visuellement remplacer un mur ou une cloison mais en gardant l’espace ouvert.

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La position de la couleur dans la pièce est à réfléchir et à tester si possible car le rendu ne sera pas le même d’un côté
ou de l’autre de la pièce en fonction de la lumière naturelle et de la lumière artificielle.

Positionnement de la couleur :

Murs et plafond de la même couleur claire.


 Supprime les reliefs
 Agrandit la pièce

Murs et plafond de la même couleur foncée.


 Supprime les reliefs
 Rétrécit la pièce

Plafond de couleur foncée.


Avec ou sans débordement.
 Abaisse le plafond

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Un mur coloré.
 Rapproche le mur du fond
 Donc rétrécit la profondeur et élargit les murs
latéraux

Deux murs colorés en vis-à-vis.


 Rétrécit la largeur
 Augmente la profondeur

Murs colorés et plafond blanc.


 Elargit la pièce.
 Donne de la hauteur

(Effet accentué si décroché ou mi-hauteur peint en blanc)

Murs et plafond de la même couleur foncée sauf un mur.


 Allonge la profondeur et rétrécit le reste
 Crée un point d’attention

Murs et plafond partiellement peints.

 Délimite une zone


 Crée un point d’attention

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La couleur peut se retrouver à tellement d’endroits. Il faut oser !

Voici quelques exemples :

La couleur dans les ouvertures apporte une touche à la fois faible mais puissante. Lorsqu’elle est placée contre
l’ouverture d’une fenêtre, la lumière naturelle se reflète directement dessus et semble envahir la pièce sans la
colorer.
La couleur au sol est souvent inattendue à la maison, bien que souvent utilisée dans le monde professionnel. Il faut
savoir qu’une couleur foncée ou neutre assure la stabilité, tandis que les couleurs vives paraîtront moins sûres.

La mise en couleur du mur peut se faire d’une multitude de façons différentes : en créant un graphisme, un dégradé,
un effet nuageux, en modifiant le support, en peignant sans limite fixe, etc.

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Il ne faut surtout pas oublier que la couleur
peut venir simplement d’un élément de
mobilier. Ce sont des éléments forts. Il n’y
a pas que les murs pour donner un accent
à son intérieur.

7) Les formes

Les formes ont également une symbolique.


Il faut donc utiliser les formes en accord avec leur symbolique et en combinaison avec des couleurs
pour correspondre à l’atmosphère que l’on veut créer.

Dans la préparation du Moodboard ou dans l’utilisation de ces formes dans les espaces, ces différentes symboliques
renforceront le concept et joueront sur les sentiments perçus.
Comparons les formes utilisées dans deux grandes galeries commerçantes liégeoises : Médiacité utilise les formes
arrondies qui invitent à se balader dans l’espace tandis que Belle-Ile (galerie plus ancienne) a des formes très
rectilignes, plus strictes, ce qui peut casser la balade du client.
L’utilisation du nombre d’or
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Le nombre d’or est un nombre provenant de la suite de Fibonacci (1,1,2,3,5,8,13,21,…) qui serait la base
mathématique de la beauté parfaite. Pour créer un rectangle d’or, le quotient entre la longueur et la largeur est de
1,618.

Ce principe à notamment été utilisé par Léonard de Vinci pour ses peintures.

Il est utilisé en décoration et en graphisme pour créer des compostions.

Conclusion

Pour le choix des couleurs d’un intérieur il faut se poser un certain nombre de questions :

- A quelle(s) activité(s) est destiné l’espace ?


- Quelle est la dimension de l’espace et qu’est-ce que je veux en faire ? L’agrandir, le diminuer,
l’allonger, le rétrécir ?
- Quelle luminosité ai-je dans cet espace ?
- Quelle ambiance, atmosphère, style je veux créer ?
- Quelles couleurs déjà présentes vont côtoyer les couleurs de la pièce ?

C’est en tentant de répondre à toutes ces questions et en tenant compte de tout ce qui a été vu ici (la symbolique,
l’influence des couleurs, de la lumière, etc.) que vous trouverez une combinaison de couleurs qui correspond à votre
projet.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Ne faites pas du beau, créer une esthétique réfléchie.

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